- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans l'année sobre, troisième saison de Un Peu Plus Léger. Moi c'est Fanny.
- Speaker #1
Et moi c'est TK. Et cette année, on va suivre mon année sans alcool.
- Speaker #0
Alors après une première saison qui parlait de diététique et une deuxième sur le bien-être mental,
- Speaker #1
je me suis rendu compte qu'il y avait un lien entre les deux, ma relation avec l'alcool.
- Speaker #0
Dans cette saison, on va donc suivre l'expérience de TK, parfois pas si simple,
- Speaker #1
mais très enrichissante. Je suis certain que j'ai jamais autant dit le mot « fuck » dans une introduction. Bonjour, Paul fucking Taylor.
- Speaker #2
Hello, hello. D'ailleurs, ça fait 25 ans que t'es en France, c'est Paul Taylor. C'est pas Paul Taylor, I don't say my name. Je dis pas mon nom en anglais. Sauf quand je retourne dans les pays anglophones, mais sinon les gens, ils comprennent pas. Donc, je dis Paul Taylor. Même ma fille, elle dit ça. Donc, merci. En tout cas, merci pour l'accueil.
- Speaker #1
Écoute, c'est vraiment sympa d'être ici avec nous à l'année Somme. Je t'explique, je voulais t'inviter parce que j'ai vu sur YouTube une vidéo que tu avais faite où tu célébrais un an sans alcool. Et pour moi, c'était juste au moment où j'avais commencé. Et donc c'était chouette, c'était en septembre, octobre, et pour moi, ça me donnait un peu de motivation, de dire tiens, je ne suis pas tout seul. Donc pour toi, je suis curieux, d'où venait la décision, la motivation de l'éliminer l'alcool pendant un an ?
- Speaker #2
Je crois qu'il y avait plusieurs choses. Je crois que la partie la plus grande, c'était juste, j'en avais marre de perdre des journées le lendemain avec la quitte, la hangover du lendemain. J'en pouvais plus en fait. Et puis en fait, ça a été, ça a déclenché, vraiment ça a déclenché. J'en parlais dans mon troisième spectacle qui est maintenant terminé, qui s'appelait Bisoubaï, parce qu'une grosse partie du spectacle, c'était lié au fait que je disais au revoir à l'alcool. c'était le... Le moment déclencheur, c'était quand la reine est décédée le 8 septembre 2022. Et du coup, j'étais à Paris avec mon manager Adam, qui est lui, il est écossais. Et on s'envoyait des textos. Moi, j'étais à Versailles à l'époque parce que j'étais dans un hôtel là-bas. Et on s'envoyait des textos le jour où elle est décédée. Et en fait, au final, je suis allé chez lui. On a fini son alcool. Et le lendemain, à 4 heures du matin, je suis rentré à l'hôtel. Et j'ai vomi toute la journée entière le lendemain, toutes les 10 minutes. J'ai ce truc où quand je bois trop, je finis par vomir toute la journée le lendemain, toutes les 10 minutes jusqu'à 19 heures. Et en fait, ça a dû arriver peut-être une trentaine de fois dans ma vie. Et je ne sais pas pourquoi, ce jour-là, j'ai dit stop, j'en ai marre en fait, je vais arrêter. Et quand je l'ai dit, je voulais arrêter, je voulais arrêter, je crois, pendant un mois, un truc comme ça. Je me suis dit, je vais arrêter pendant un mois parce que j'en ai marre de faire ça. Et en vrai, je crois que depuis plusieurs années, je buvais tous les jours, que ça soit huit bières ou une bière. Je buvais tous les jours avec le confinement. C'était compliqué parce qu'avec ma femme, on a une petite qui avait neuf mois au début du confinement, le 17 mars, qui était la Sainte-Patrique aussi. Donc, j'ai fêté la Sainte-Patrique le jour du confinement, le premier jour du confinement en buvant des bières. avec mon public sur Facebook, YouTube, etc. Et tout le confinement avec une petite comme ça, avec ma femme, je crois qu'on descendait une bouteille et demie de vin tous les jours pendant ces confinements-là. Et je crois que ça a continué après, parce qu'une fois que le confinement s'est arrêté, moi, j'ai repris mes spectacles. Donc, c'était une façon de m'échapper. Donc, je partais. Et même pendant mes spectacles, de toute façon, je buvais une bière sur scène pendant le spectacle. Souvent, c'était une avant et c'était au moins une après. Donc, je crois que c'était un mélange de tout ça. Et je voulais voir si c'était un problème, en fait. Je voulais voir si, en arrêtant, j'allais avoir les symptômes d'alcoolique, de me dire « Merde, ça me manque, je ne peux pas vivre sans » , etc. Donc, à la base, c'était un truc court. Ce n'était pas censé être un truc long. Mais du coup, comme c'était l'anniversaire de ma femme deux semaines après que moi, j'avais décidé d'arrêter, je peux Je ne voulais pas reprendre tout de suite. Donc, je n'ai pas bu pour l'anniversaire de ma femme. Ensuite, deux semaines après son anniversaire, c'est mon anniversaire. Et du coup, je ne voulais pas boire pour mon anniversaire parce que je n'avais pas bu pour le sien. Donc, du coup, je me suis dit, je vais faire. Et un mois après ça, c'était notre anniversaire de, pas de mariage, mais de rencontre, genre nos 15 ans ou nos 14 ans ensemble. Je me suis dit, je n'ai pas bu pour nos anniversaires. Donc là, on était à fin novembre. Et je me suis dit, bon, Noël va arriver, je ne vais pas boire. Et en fait, à ce moment-là aussi, je commençais à en parler pendant mon spectacle. Et ça devenait une grosse partie de mon spectacle. Donc, tout ça combiné a fait en sorte que j'ai arrêté en vrai pendant un an et demi, plus ou moins. Et là, Noël dernier, j'ai commencé à reprendre un petit peu parce que c'était nos 15 ans avec ma femme. j'avais pris une bouteille de champagne euh euh une bonne bouteille de champagne parce que c'est la première fois avec ma mère, elle venait pour Noël et donc c'est la première fois où on allait laisser la petite une nuit avec ma mère à la maison et nous, on allait se prendre un hôtel. Donc, ça faisait quatre ans et demi qu'on ne s'était pas retrouvé ou on n'avait pas passé une nuit et un matin sans se réveiller avec la petite. Donc, j'ai bu un peu d'alcool et après, bon, one thing leads to another, comme on dit en anglais, il y a un truc qui… Et donc, du coup, j'ai repris mes plus… c'est quoi le mot ? considérablement modérément de manière plus modérée c'est ça, de façon plus modérée et conservatoire c'est pas le mot, mais il y a un autre mot que je cherchais mais c'est pas grave depuis, donc officiellement je suis sobre de 12h parce que j'ai bu quelques pointillères parce que j'ai couru 16km dans Paris parce que je me prépare pour un marathon félicitations
- Speaker #0
Oui donc en fait t'es pas parti directement allez je m'arrête sur un an avec ce petit côté pression il faut que je tienne pendant un an ça s'est fait progressivement un mois, deux semaines de deux semaines en deux semaines puis un mois etc donc finalement est-ce que les gens autour de toi est-ce que t'as eu des réactions ou comme c'était finalement au départ sur des petits créneaux finalement les gens n'ont pas trop réagi à cet arrêt d'alcool
- Speaker #2
Honnêtement je me souviens plus trop mais je En tout cas, ce que je ne me souviens pas, c'est d'une réaction négative sur le truc. C'était les premières semaines. Je sais que la semaine, genre quatre jours après mon arrêt, j'avais un déjeuner avec des gens qui travaillent chez Citadel Jeans. C'est une marque de jeans avec qui j'ai fait quelques vidéos il y a deux ans parce que j'aime bien le jean tonic. C'est un peu ma boisson préférée quand on prend des spiritueux. Et donc, j'ai bossé avec cette marque. le genre Quatre jours plus tard, j'avais un déjeuner avec eux. Souvent, les déjeuners avec eux, c'était obligatoirement un gin tonic ou du vin pendant le repas. J'ai dit non. Et eux, surtout les gens qui travaillent dans l'alcool, je crois qu'il y a… Parce que j'ai bossé un peu avec Pernod Ricard aussi, la grosse compagnie d'alcool, pour animer un de leurs séminaires. Je crois qu'il y a deux côtés vraiment. Il y a soit les gens qui ne boivent pas du tout d'alcool quand ils travaillent dans l'alcool. ou c'est un peu trop. Je crois que c'est un peu difficile à modérer quand il y a autant d'alcool autour de toi. Et pareil, même avec moi, je ne bosse pas dans l'alcool, je bosse dans le spectacle. Mais comme vous pouvez vous imaginer, il y a l'alcool partout. C'est, OK, on a fait mon premier spectacle dans telle salle de théâtre. OK, on fête ça après le spectacle, on prend quelques verres. C'est la dernière d'un ami qui filme son spectacle. Allez, c'est du champagne gratuit. Là, je commence à bosser avec l'équipe de Paris 2024, les JO. Et il y a des événements tout le temps où il y a des annonces, des affiches, des annonces du parcours du marathon. Et il y a toujours à la française l'apéro qui devient le dîner, qui devient 23 heures. Et donc, quand on a autant d'alcool autour de soi, je crois qu'il y a des métiers où c'est plus facile. par exemple si tu es comptable dans une boîte de comptabilité t'es moins entouré d'alcool par contre après peut-être tes journées sont encore plus difficiles et plus chiantes et à la fin de ta journée de boulot t'as envie de boire encore plus mais c'est pas gratuit donc du coup tu te lâches pas ouais c'est intéressant ça parce que pour moi j'avais
- Speaker #1
un peu de mal parce qu'en France je trouve qu'il y a toujours une occasion de boire comme tu viens de le dire et j'adorais t'avais fait un épisode de WTF France pourquoi des français sont obsédés par l'alcool et Et franchement, je pense que nous, anglo-saxons, peut-être tu peux mettre un mot sur peut-être notre façon de boire, mais en France en particulier, c'est quand même quelque chose. Qu'est-ce qui t'a surpris en tant qu'anglophone ici en France ?
- Speaker #2
C'était la... Honnêtement, je crois que c'est pour... Alors, c'est ironique ce que je vais dire, c'est que je crois que la relation avec l'alcool, ça a fait en sorte qu'il y a eu beaucoup moins de... beaucoup moins d'avis négatifs sur le fait que j'arrête. Mais en même temps, maintenant que c'est devenu à la mode dans les pays anglophones, je crois que ça aurait été pareil. Mais la relation avec l'alcool est différente dans le sens où j'ai l'impression que, en tout cas, moi, pour mon expérience en Angleterre, souvent, on boit. avec le but d'être bourré. Lorsqu'en France, on boit, parce que comme évidemment c'est un pays de vin, on boit pour le plaisir de boire pendant un repas souvent. Mais de plus en plus, je crois que, comme la France, entre guillemets, suit les tendances culturelles des États-Unis, et ensuite, en fait, j'ai l'impression que dans les pays occidentaux, la culture commence par les États-Unis. il y a un truc qui se passe aux Etats-Unis où ça devient la mode et ensuite ça va vers l'Angleterre et ensuite ça va vers la France dans une période d'une dizaine d'années je dirais, un exemple que je viens de trouver maintenant c'est que sur les machines de cartes quand tu payes par carte dans un resto, maintenant en France il y a un bouton pour ajouter les tips directement sur la machine qu'il n'y avait pas il y a 6 mois et ça c'est un truc qui vient des Etats-Unis il y a 10 ans ou sur les terminaux de cartes Il fallait ajouter le tips directement qui est passé par l'Angleterre, qui est passé par la France. Il y a plein de petits trucs comme ça, genre le veganisme, être vegan aux États-Unis, c'était un grand truc. Ensuite, c'est venu en Angleterre. Et ensuite, maintenant en France, ça commence à devenir un truc. Donc, le côté être sobre, c'est à la mode en Angleterre. Pourtant, les gens, ils consomment beaucoup, beaucoup, beaucoup quand même. Mais j'avais lu un truc comme quoi, en quantité, les Français boivent plus que les Anglais. mais pas dans le même timing de la journée. C'est-à-dire que peut-être les Français, ils vont commencer à midi pendant le repas et après, peut-être, ils recommencent à 17h, mais ça va lentement. Nous, dès qu'on finit le travail à 17h, 18h, on va au pub. Et en Angleterre, en tout cas, les pubs, ils ferment vers 11h en général, sauf si t'es dans une grande ville et que c'est un pub spécifique, mais en général, c'est vers 11h à minuit. Et c'est pas comme en France où tu peux rester tranquille jusqu'à 2h du matin. dans un bar sans de la musique qui est forte et juste être assis à côté d'un ami et continuer à boire. Donc, il n'y a pas de, entre guillemets, de limite de temps pour boire en France.
- Speaker #1
C'est intéressant ce que tu dis par rapport à l'idée qu'en France, c'est plus un plaisir de partage où les États-Unis, je pense que l'objectif, c'est « Allez, we're gonna get drunk. » On va se boire la gale, en fait. Et le but est assez clair au stage, je trouve. J'imagine qu'en Angleterre, c'est un peu la même chose pour le peu de temps que je suis allé avec mes copains anglais. mais peut-être l'objectif est différent Mais je trouvais aussi que, par exemple, assez drôle, une fois, quelqu'un me disait, je disais, je ne boivais pas, je disais, on va prendre une bière. Comme la bière n'était pas de l'alcool, en fait, je trouvais ça assez drôle quand même.
- Speaker #2
Ouais, c'est l'équivalent des gens qui disent, ouais, je suis végétarien. Oh, mais ça va, tu peux prendre du poisson alors.
- Speaker #0
C'est un peu du même style, c'est clair. Alors du coup, ouais, ce que tu dis, c'est que finalement, en partant des États-Unis, en passant par l'Angleterre et en arrivant en France, finalement, les mentalités, elles sont quand même... en train de changer là actuellement en France ? C'est quelque chose que toi, tu observes aussi ?
- Speaker #2
Oui, un petit peu. Après, le truc entre guillemets ironique, pas ironique, mais avec la France, c'est que je pense qu'il n'y avait jamais vraiment trop un problème d'alcool comme il y a en Angleterre, par exemple. Donc, j'ai l'impression que si les gens s'arrêtent, moi, je connais très peu de Français, d'amis français qui boivent beaucoup tout le temps juste pour boire. contrairement à mes amis anglais ou américains ou canadiens ou australiens où l'alcool fait partie de la vie sociale en France oui mais il y a d'autres choses qui font partie de la vie sociale c'est les repas les cafés surtout surtout à Paris en tout cas où il y a les grandes terrasses dehors les gens souvent si c'est avant 17h les gens ils prennent un café moi je passais pour quelqu'un de bizarre, quand quelqu'un m'invitait pour boire un verre ou prendre un café à 14h, 14h, 15h, 16h, et moi, je prenais une pinte. Pour les Français, j'ai l'impression que la pinte, c'est un peu genre, ah ouais, ce soir, t'es sérieux. C'est pas la petite bière qu'en Angleterre, si tu prends une demi-pinte, c'est, entre guillemets, en tant que mâle, en tant qu'homme. « Allez, let's go, Mike, do you know what I mean ? » Et tu ne peux pas prendre une demi-peinte, c'est limite...
- Speaker #1
C'est interdit, quelque part, oui. C'est marrant parce que la dernière verre que j'ai eue, c'était un demi, en fait, et c'était tout petit, donc je me disais « Bon, ok. » C'est assez drôle. Mais en fait, quelque part, je me dis, c'est comme un peu l'âge aussi, tu vois, j'ai l'impression que « Ok, je vais bientôt avoir 50 ans » et quelqu'un me pose des questions « Mais pourquoi t'arrêtes ? » Parfois, je commence à répondre « En fait, c'est bon, quoi. J'ai donné bien donné 25-30 ans à boire et je me dis, est-ce qu'on commence d'être, pas juste l'âge physique mais aussi peut-être l'âge un peu mental, c'est-à-dire comme toi tu as dit, j'ai plus de temps à consacrer à une journée complète où je peux rien faire parce que je suis dans un hangover horrible. En fait, tu grandis, peut-être moi aussi, en réfléchissant, peut-être j'ai grandi pour dire, non, j'ai pas envie de perdre du temps avec les aftermaths, on va dire, des récupérations des grosses cuites, en fait.
- Speaker #2
c'est intéressant le côté âge je crois que c'est juste moi c'était aussi parce que comme j'ai une petite je me disais ça faisait une partie de la raison que j'avais un peu arrêté aussi je voulais pas que je sois le père alcoolique que t'entends tout le temps que ça soit dans des témoins des témoignages de gens que ça soit dans les films, dans les séries et toujours l'image de ce père alcoolique Et donc, je voulais un peu éviter ce truc-là. Parce qu'il y a eu une ou deux fois où, quand j'étais malade le lendemain, ma petite, elle avait de la peine pour moi. Elle disait, mais papa, il est malade. Et ma femme, elle rigolait. Elle disait, non, non, il a juste trop bu, en fait. Et donc, je ne voulais pas qu'elle ait cette image de moi. Oui,
- Speaker #1
je comprends.
- Speaker #0
C'est intéressant parce que moi, en tant que Française, là, je vous écoute. Et c'est vrai que la culture anglo-saxonne, je la connais comme ça, mais d'assez loin, au final. Et c'est vrai qu'en fait, en France, je pense que... c'est un, entre guillemets, un alcoolisme beaucoup plus mondain. Il y a quelque chose de beaucoup plus discret, de beaucoup plus presque un peu valorisé au final. Peut-être plus que ce que vous décrivez vous au niveau anglo-saxon. Allez, on sort du boulot et puis hop, on se met la grosse mine, entre guillemets. En France, c'est vrai qu'il y a ce côté, c'est un peu plus, oui, je fais ça mais avec le petit doigt levé et puis il y a un petit côté classe. Je ne sais pas, c'est rigolo de vous entendre. En fait, je ne m'étais jamais vraiment questionnée sur ces types.
- Speaker #1
Je trouve aux States, ou peut-être en Angleterre, c'est OK d'être bourré, ça arrive en fait. Et en France, ce n'est pas très cool d'être bourré, j'ai l'impression. Peut-être que c'est juste moi.
- Speaker #2
Ouais, après, je ne sais pas, je ne pourrais pas dire... Après, quand je me balade dans Paris, je vois que la génération en dessous qui est étudiant maintenant en 18-23, ils boivent quand même beaucoup. Parce que je passe les bars soit en vélo, ou en marchant, etc. Et puis, je me dis, ouais, en fait, mais selon plein d'études de je ne sais pas quoi, il y a beaucoup moins de jeunes qui boivent maintenant qu'à mon époque. Et ensuite, chaque génération boit de moins en moins, j'ai l'impression. Et du coup, je crois que ça se voit aussi avec les compagnies d'alcool qui créent des... Je vous parle en regardant... ma truc de Corona Zero qui est devant moi dans mon bureau. Par exemple, Corona, Heineken, toutes les grandes marques qui font une version sans alcool. Et ça, ça n'existait pas, j'ai envie de dire, il y a quelques années. Et maintenant, il y a encore des bières artisanales qui commencent à faire des trucs sans alcool. Il y a des vins sans alcool, il y a des vins pétillants sans alcool, il y a des spiritueux sans alcool. Tout ce qui est sur mon frigo juste à côté, là, c'est des spiritueux sans alcool, du gin sans alcool. des choses comme ça. Et donc, du coup, je crois que ça, les grandes marques d'alcool ont compris que la tendance va vers le non-alcool. Mais oui, c'est intéressant cette différence de culture. Tu vois, par exemple, les voisins, ici, là, on habite, on a déménagé il y a six mois. Et du coup, les voisins, dans le quartier, on fait des apéros. Ça commence à 18h, mais ça finit à 23h. Ce n'est pas vraiment un apéro, en fait. C'est comme... C'est la même version que nous, mais peut-être que ça se veut plus prétentieux. Mais je crois que le côté classe, ça vient parce que le vin et l'alcool prédominant, je ne sais pas si ça se dit comme ça, l'alcool le plus consommé, j'imagine, en France, par rapport à la bière. Lorsque le vin en Angleterre, ça coûte plus cher que la bière, donc on va vers la bière. Ou les spiritueux, qui sont à peu près le même prix qu'un verre de vin. Lorsqu'ici, le verre de vin, il est moins cher qu'un coca. Qu'est-ce que je vais me faire chier à acheter un coca quand je peux acheter un coca à 1 euro au supermarché ? Mais je vais prendre un verre de vin qui coûte 3 euros plutôt que le coca qui coûte 4,50. Donc, là où j'ai trouvé plus difficile en France d'être sobre, c'est que c'est plus facile de boire de l'alcool que de ne pas boire de l'alcool.
- Speaker #1
On a un petit indice pour toi. En fait, on a fait une interview avec Le Pont qui Boit. En fait, c'est un magasin. C'est la première cave sans alcool à Paris dans le 19e. Donc, au cas où, si tu as l'opportunité, tu peux aller les voir.
- Speaker #0
Alors du coup, après cette année et demie sans alcool et puis là, cette reprise, on va dire un peu plus en flexi-drinker, comme nous a dit le monsieur du pan qui boit.
- Speaker #2
En flexi-colique.
- Speaker #0
Les flexi-drinker, voilà. Du coup, est-ce que tu as ressenti des effets positifs sur ta santé ou sur plein d'autres choses, sur plein d'autres aspects ?
- Speaker #2
Ben ouais, disons que quand j'ai arrêté de boire, en fait, c'était un mélange des deux. J'ai arrêté de boire et j'ai commencé, j'ai acheté un vélo pour me déplacer dans Paris. Et je crois que dans 6 à 8 mois, j'ai perdu 12 kilos. Donc ça, c'est sûr. Après, honnêtement, à l'intérieur, je ne me sentais pas forcément mieux. Je n'étais pas genre, je me sens tout à fait en santé comparé à avant où je me sentais lent et tout ça. Oui, évidemment, quand on a un gueule de bois le lendemain, je n'étais pas au top. mais deux jours après, ça allait. Je ne me sentais pas forcément mieux de ne pas boire. Mais les gens me disaient, « Ah ouais, tu as perdu beaucoup de poids, tu as perdu beaucoup de poids. » Et comme j'en parlais dans le spectacle, je crois que le fait que j'en parlais dans mon spectacle qui a duré un an, c'était en vrai ce qui m'a poussé à ne pas boire pendant autant de temps. Donc, c'est sûr qu'il y avait un côté positif sur la santé. Et dans le long terme, à mon avis, oui. mais ça c'est immesurable c'est impossible de mesurer de prendre mes devis si j'avais continué à boire et si je buvais maintenant comme je bois si en fait je reste la
- Speaker #1
théorie veut que oui mais je sais pas et question sur ta créativité aussi, est-ce qu'il y avait une différence ?
- Speaker #2
non, aucune, c'était ça qui était bien dans le sens où je me suis dit ah je peux monter sur scène sans être un tout petit peu Ouais tipsy d'avoir un verre dans le nez et que j'avais pas besoin d'alcool pour en vrai faire certaines choses lorsqu'avant je crois que je me mettais dans un mood où je disais ok je vais monter sur scène ou j'ai envie d'écrire des choses pour monter sur scène je vais boire une bière et comme ça ça va laisser couler les choses mais en vrai j'en avais pas besoin donc ça c'était cool Oui,
- Speaker #1
écoute. C'est cool, merci de prendre ce temps avec nous. Et il y a beaucoup de choses que tu dis qui fait-il chez moi en fait. Et j'apprécie ce temps ensemble. Est-ce que tu as des tips ou quelque chose pour quelqu'un qui dit « Tiens, peut-être c'est pour moi d'arrêter de boire un peu » . Est-ce que tu as un petit mot ou deux à lui dire ?
- Speaker #2
Oui, c'est dur d'arrêter et en fait, il faut juste rentrer plus tôt. le soir, si t'as l'habitude de sortir jusqu'à minuit, une heure du matin c'est nul je crois à partir de 22h ça devient très très ennuyant quand on boit pas et quand on sort avec des gens qui boivent on peut durer 2-3 bières ou 2-3 heures sans alcool mais au bout de la 3ème ou 4ème bière sans alcool ou le 3ème coca zéro ou le 3ème Perrier ça devient un peu long et la conversation devient moins intéressante parce qu'au fur et à mesure, tes potes commencent à vriller un petit peu. Et du coup, c'est ce truc-là où il faut juste accepter que c'est un autre style de vie. C'est comme s'entraîner pour un marathon. Il y a certains trucs que tu ne peux plus faire et ce n'est pas juste arrêter l'alcool, c'est arrêter plein d'autres choses, des interactions sociales que peut-être on avait l'habitude d'avoir. forcément ils vont s'arrêter alors ils vont continuer un petit peu et après au fur et à mesure on réalise que c'est chiant j'ai l'impression que c'est comme avoir un enfant tu peux pas dire ce que ça va être sans le vivre soi-même et à chaque personne avoir une une expérience différente donc mais c'est c'est très bien je crois pour la santé mentale en tout cas et la santé tout court juste pour essayer pour voir si si ça vaut le coup et après si tu trouves que bah En fait, tu es devenu quelqu'un de très, très boring. Tu peux reprendre au fur et à mesure et choisir les moments où tu fais les trucs, les sorties sociales.
- Speaker #0
Oui, c'était ma question suivante. Donc, tu as dit que tu avais repris à temps partiel. Donc, tu revivais un petit peu. Du coup, ça t'arrive à le gérer ? Comme c'était depuis Noël, c'est ça ? Enfin, plus ou moins. Oui,
- Speaker #2
plus ou moins. En fait, la vraie histoire…
- Speaker #0
Comment ça ? Pardon.
- Speaker #2
Non, non, non, t'inquiète. La vraie histoire, c'est que j'avais… pour fêter les un an. sans alcool j'ai bu une coupe de champagne j'étais à Londres grand spectacle devant 1000 personnes et puis j'ai pris une coupe de champagne la semaine d'après on était en Ecosse mon manager étant écossais on a pris un verre de whisky ça va la semaine d'après on était en Irlande en Irlande on se prend une Guinness c'est bon donc ça c'était mesuré comme ça ensuite j'ai eu je crois un mois plus tard j'avais un spectacle qui s'est très très très très mal passé au Portugal Voilà. juste parce qu'il y avait 30 personnes dans le public et je ne sais pas le promoteur avait bref ce n'est pas grave à la fin du spectacle normalement que je bois de la bière sans alcool sur scène en sortant de scène je dis là j'ai besoin d'une vraie bière c'était tellement dur c'était un peu une réflexion de mon ancienne vie genre ah j'en ai marre de ma vie j'ai envie de prendre une bière donc j'ai pris une bière c'était deux bières trois bières des cailles pyrénéates du champagne et le lendemain j'étais très mal et donc là j'ai réarrêté pendant deux mois et demi jusqu'à Noël. où j'ai repris un petit peu. Et depuis, je crois qu'il y a eu un jour où le lendemain, j'étais vraiment mal, mais j'arrive à gérer. Mais je sais que je ne le fais pas d'une façon forcément positive. C'est ça mon problème. En fait, c'est que par exemple, hier soir, je me suis entraîné. J'ai fait une course de 16 kilomètres. C'est le plus long que j'ai couru de ma vie et j'ai bu deux bières après. un peu en célébration, un peu en mode « Ok, I did it, c'était cool, même si j'ai très mal aux jambes aujourd'hui. » Mais c'était plus d'un côté célébration. Mais j'arrive quand même, il y a quand même des fois où j'ai eu des moments durs et je reprends parce que la journée était dure. Et c'est ça qu'il faut que j'essaye d'éviter en fait. C'est plus dans le côté célébration, le côté positif qu'il faut que je retrouve plutôt que négatif.
- Speaker #1
Oui, nous, on a parlé de ça. En fait, je disais que c'était plus simple de ne pas avoir le choix qu'à avoir le choix. et quand j'ai enlevé le choix pour moi comme j'ai pas de choix, ok j'ai fait un alcool sans alcool c'est un non, donc j'ai pas de l'option donc l'option n'est pas là, donc je le bois pas et donc c'est un peu plus difficile parce qu'on s'assoit dans ces moments pas drôles, où on a pas cet échappatoire en fait et ça, cette partie là n'est pas drôle En même temps, c'est faisable. J'arrive à faire pour l'instant cette chose-là.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que cette question de choix, d'être un peu entre deux, c'est quelque chose dont on a pas mal parlé et puis qu'on va encore essayer de creuser parce que c'est vrai qu'avec l'alcool, c'est peut-être pas forcément si simple. On n'a pas les réponses pour le moment.
- Speaker #2
Non, du tout. Après, moi, ce que je me suis rendu compte dans les moments difficiles, dans l'année où j'étais off, entre guillemets, l'effet placebo de boire une bière sans alcool, ça m'a quand même rendu un peu dans le même état que si j'avais bu une vraie bière. C'est ça qui m'a rassuré aussi pour me dire que c'est plus l'habitude d'ouvrir une bière, de dire « j'ouvre une bière » parce que la journée était longue ou quoi que ce soit. L'habitude était là, mais tu enlèves l'alcool. Moi, j'avais le même effet positif de boire cette bière sans alcool que boire une bière avec alcool. Le problème, c'est que si je bois une bière avec alcool… forcément il y a une deuxième et une troisième et puis après à la fin de la soirée je dis oh non, non, again donc c'est ça qui est difficile écoute Paul,
- Speaker #1
t'as l'air d'avoir plein de projets en ce moment donc il y a The Marathon, il y a un show que tu viens de finir, t'as quoi d'autre comme projet pour l'avenir prochain ?
- Speaker #2
je continue à faire tous les trucs que je fais sur les réseaux, pour l'instant début de l'année j'ai pas fait grand chose, j'ai arrêté le spectacle en janvier Merci. que je faisais, c'était la dernière à Paris. Et là, je suis en train de construire un nouveau spectacle entièrement en anglais. Donc, pour un peu voir ce que ça donnera dans les pays non francophones. J'ai eu la chance l'année dernière de faire une grosse tournée internationale, mais avec ce spectacle bilingue. Donc, c'était plus pour les expats de français quand on partait à Toronto ou à Melbourne en Australie ou dans les pays anglophones. c'était vraiment pour les expats de français vu que le show était à moitié en français. Et donc là, mon idée, c'est de refaire un peu cette tournée-là, mais qu'avec un spectacle anglophone qui serait accessible aux anglophones dans les pays où je tourne. Donc ça, c'est en cours de construction pour l'instant. Et puis, ce sera un peu la même chose qu'avant. Une fois que le spectacle est écrit, après, ça part en tournée. Et puis, pendant un ou deux ans, il y aura une tournée avec tout ça.
- Speaker #1
On te souhaite un break a leg avec le marathon et le nouveau show, et avec de l'alcool aussi. Tout le monde peut te suivre sur Facebook, Instagram, YouTube.
- Speaker #2
Je suis sur tous les réseaux sociaux, donc celui que vous préférez, vous pouvez me trouver là-bas. Il faudrait peut-être taper Paul Taylor Comedy, parce qu'il y a énormément de Paul Taylor dans le monde.
- Speaker #1
Pardon, je te corrige, c'est Paul Taylor.
- Speaker #2
Pardon, Paul Taylor, c'est vrai. Paul Taylor écrit à l'anglaise. Voilà. Pas P-O-L-T-E, accent aigu à l'OR. Mais ouais, donc sur tous les réseaux, vous pouvez me trouver. Et si vous tapez Paul Taylor Comedy avec un Y. Super.
- Speaker #1
Paul, listen, merci beaucoup.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #2
C'était un plaisir.
- Speaker #1
Bon, j'ai passé un super moment avec Paul Taylor.
- Speaker #0
Moi aussi.
- Speaker #1
Et oui, je le remercie beaucoup parce qu'il était très honnête et très franche dans ses repenses. Il n'était pas là pour... promouvoir dans un sens ou dans l'autre. Ils ont assis dans ses émotions et son expérience et étaient très honnêtes avec nous et je remercie beaucoup parce que ça m'aide beaucoup sur mon chemin à moi.
- Speaker #0
En tout cas, moi, en tant que française pure souche, j'ai trouvé ça très intéressant de vous écouter parler de la culture anglo-saxonne et de la vision des différences que vous aviez avec la culture française.
- Speaker #1
Oui exactement, je me sentais compris en fait parce que j'avais la même réflexion que lui à plusieurs moments et c'est vraiment intéressant de voir à quel moment c'est personnel et à quel moment c'est aussi social ou culturel. Ça me donne l'occasion aussi à nos chers écouteurs d'aller voir tout ce qu'il fait sur le web, donc ça veut dire What The Fuck Friends sur YouTube ou juste Paul Taylor sur YouTube et son site web Paul Taylor Comedian et tous les réseaux sociaux. C'est vraiment une opportunité d'apprendre de votre culture française d'un oeil un peu différent, ça vaut vraiment la peine. J'espère que cet épisode vous a bien plu.
- Speaker #0
Si le chemin de Tiki vous a fait réfléchir sur votre propre relation à l'alcool,
- Speaker #1
vous pouvez trouver dans la description de cet épisode des liens vers des organismes qui peuvent vous aider.
- Speaker #0
N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous.
- Speaker #1
Et merci de nous laisser un 505 sur Apple Podcast.
- Speaker #0
À bientôt !