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Une autre idée du zoo

Une volière extraordinaire

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18min |02/12/2022
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Une volière extraordinaire

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Description

C’est sans conteste le lieu préféré des visiteurs du Bioparc. Pierre et François Gay nous racontent aujourd’hui l’histoire de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du zoo, d’une surface d’1 hectare, héberge plus de 600 oiseaux d’une trentaine d’espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des aras.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a creusé la carrière, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Il y a une faille, on voit qu'il descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher.

  • Speaker #0

    C'est un festival de couleurs.

  • Speaker #1

    On était suivis par les perruches un peu plus grosses.

  • Speaker #2

    Une autre idée du zoo, le podcast du Biopark fait de doux et la fontaine. C'est sans conteste le lieu préféré des visiteurs. Pierre et François Guay nous racontent aujourd'hui l'histoire, pas si vieille, de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du bioparc, d'une surface d'un hectare, héberge plus de 600 oiseaux d'une trentaine d'espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des haras.

  • Speaker #0

    Donc on se retrouve dans la Grande Volière sud-américaine du bioparc, une carrière qui a été... dessinée, creusée pour les oiseaux sud-américains qui nous entourent. Et à la différence des autres carrières du bioparc, comme celle des okapis dans lesquelles nous sommes passés, celle-ci est récente. Elle n'a pas deux siècles, elle a simplement une douzaine d'années. Et autour de nous, on peut voir plus de 30 espèces d'oiseaux multicolores avec de nombreuses espèces de... perroquets, dont les plus grands, les araïacintes, des flamants roses, une colonie d'ibis rouge, d'ibis à face noire, plus de 600 oiseaux qui sont autour de nous. C'est un vrai fortifice.

  • Speaker #2

    Tout à l'heure, vous parliez des aras présents dans cette volière. François, le filet, c'est un élément hyper important de la structure. Tu peux nous parler de l'élaboration de ce filet ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on est dans une immense volière. La grande volière sud-américaine du Biopark, quand elle a été conçue en 2009, c'était la plus grande volière d'Europe et la plus grande au monde pour des perroquets. Et le défi, c'était de trouver un matériau qui puisse résister au bec de ces crochus. Les perroquets sont les rois pour faire de l'aménagement secondaire, pour tailler le bois et ils contribuent aussi à l'aménagement de l'espace. Et ce qu'il fallait, c'était en tout cas... pouvoir les contenir dans cet hectare. Et le défi, c'est de trouver le bon matériau et surtout l'équipe capable d'installer à 20 mètres de hauteur ce filet en acier inoxydable. C'est un filet qui est tissé à la main à partir de bobines de câbles en acier inox et comme un filet de pêche. C'est fait par des... par des familles de pêcheurs.

  • Speaker #1

    La technique, au départ, ça vient de pêcheurs chiliens, c'est ça ?

  • Speaker #0

    La technique, oui, exactement. Et c'est un produit, d'ailleurs, qu'on ne sait pas fabriquer en Europe, qui demande des heures et des heures de travail, et donc fabriqué en Asie. Et l'équipe qui a appris à installer ce filet, il y a une vingtaine d'années, est issue du Cirque, et c'est Alicia, avec sa famille, qui est venue travailler au Bioparc en 2008. pour monter ce filet. Et Alicia, elle est venue de Las Vegas. C'est une Américaine qui a fait toute sa carrière comme trapéziste dans les cirques du monde entier.

  • Speaker #1

    Elle s'est recyclée à la fin de sa carrière trapéziste dans les filets de sécurité. C'est pour ça qu'elle a inventé ce filet, d'abord en toile et ensuite en inox à la suite de la demande de construction de volières. Notre demande de construction de volières. Quand François nous a rejoints pour travailler ici, je crois qu'il avait envie et que j'avais envie aussi qu'il puisse donner libre cours à son imagination et à ses capacités créatrices. Et on avait depuis toujours des oiseaux qu'on aurait bien vu libres. Mais libre un oiseau, évidemment, ce n'est pas facile puisque ça vole. Et donc, on avait vraiment envie de les voir voler, ces oiseaux qui étaient contraints avec les plumes coupées, souvent les perroquets, les flamands. Il n'y a pas d'autre façon de les garder dans des enclos ouverts. C'est ce qui se passe dans beaucoup d'endroits. Et donc, le défi, c'était de dire à François, allez, vas-y, essaie d'imaginer une volière, une volière immense où on pourrait mettre tous nos oiseaux. On avait beaucoup d'oiseaux sud-américains à l'époque, des grands aras, des flamands, des ibis rouges. Et il y avait, dans un endroit qu'on appelle aujourd'hui la volière européenne, on avait fait un essai avec quelques ibis rouges et il y avait, comme on dit aujourd'hui, un effet waouh. C'est-à-dire que chaque fois que les gens déboulaient, sortaient du tunnel, Arrivé dans cette volière, ils voyaient cette quarantaine d'hibiscus rouges. Ils ouvraient grand les yeux, ils étaient vraiment surpris par cette éclosion de couleurs et de mouvements. Et voilà, ça a démarré comme ça, et François a réfléchi à la façon dont il pouvait le faire, mais je pense que c'est lui qui doit en parler, parce qu'il y avait un vrai défi technique pour arriver à creuser, peut-être pas, une fois creusé, il faut faire quelque chose du volume de sable qu'on a enlevé, et puis aussi à couvrir pour que les oiseaux puissent y voler, bien entendu. Ce qui est intéressant, c'est que là encore, c'est complètement évolutif. On parlait avec les okapis d'un endroit envahi par la végétation, où la végétation a évolué, des arbres sont morts, d'autres ont été plantés. et remplissent l'espace aujourd'hui. Là, il y a beaucoup moins de végétation parce que notre idée, c'était vraiment de se retrouver dans un canyon andin avec des falaises. On a une espèce en particulier, plusieurs espèces, mais une espèce de perroquet qui s'appelle l'ara de l'Afrénet, du nom d'un explorateur français qui est allé dans ces régions au XVIIIe siècle. Et ces aras vivent dans des falaises comme ça. Il y a beaucoup d'espèces rubicoles. Il y a les sternincas, il y a les ibis à face noire. Et donc... Quand on a imaginé ça, on s'est dit, avec un peu de peau, ils vont nicher dans la roche, donc on va faire des trous. On a fait des trous, mais on a fait des trous qui ne leur convenaient pas. On n'avait pas poussé la réflexion jusque-là. En fait, on a fait des trous où ça nous semblait opportun, sans réfléchir que les oiseaux, naturellement, allaient creuser eux-mêmes. Et ce qui est assez étonnant, c'est que ce ne sont pas les oiseaux qu'on a mis dans cette volière qu'on creusait, c'est les moineaux domestiques. On a fait un recensement cette année, on a 100 couples de moineaux domestiques ici qui eux-mêmes exploitent les veines. tendre dans la roche et ont commencé à détruire. Alors là, on est face à cette falaise en particulier où on voit des trous qui sont gros. On pourrait presque y faire nicher des aras. Ça, il y a 10 ans, il n'y avait rien. Il y a une faille qu'on voit qui descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher, qui ont été suivis par des perruches un peu plus grosses et aujourd'hui, des grosses perruches. Et c'est quand même ça aussi. C'est quelque chose qui nous étonne complètement. De voir comment les oiseaux se sont appropriés le site et... adoptent un comportement naturel d'y creuser leur nid. En face, là-bas, on a une colonie de perruches de Patagonie. On n'a absolument pas touché là-bas. On n'a pas fait un seul trou. Nous, on a fait les trous en dessous. Ils ont utilisé les deux premières années. Mais depuis, ils se sont installés là-bas. Il est possible qu'ils se soient inspirés des moineaux domestiques. Pourquoi pas ? Dans le fond, c'est peut-être les moineaux qui ont montré la voie aux perruches. Mais ça, c'est une très belle évolution de cet endroit, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et ce qui est marrant, c'est que la roche qui nous entoure, c'est donc une roche... sédimentaires, ce sont des sables coquilliers, c'est la mer des Falins qui était présente il y a de 4 à 12 millions d'années et les couches elles sont très irrégulières donc quand on a creusé la carrière on ne connaissait pas à l'avance la qualité des bancs de roches et donc on descendait de mètre en mètre et on découvrait en effet une roche plus ou moins sédimentée, plus ou moins friable et quand on a fait des nids comme tu le dis nous on n'a pas d'aile, on ne peut pas voler donc on montait sur des échafaudages, sur des nacelles mais on n'allait pas forcément sur les sommets on s'est contenté de faire des nids à la hauteur de nos yeux ou en tout cas à quelques mètres de hauteur mais c'était les couches aussi les plus difficiles, les plus dures et en effet les oiseaux, on recherchait eux les couches les plus meubles qui se trouvent en l'occurrence sur les sommets des falaises des lieux pour nous qui restent inaccessibles et ça c'est toute la magie et toute la richesse de cette nature qui nous entoure c'est que... En effet, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Ah non, ça, on n'a rien vu venir. Moi, je n'ai rien vu venir. A aucun moment. Moi, je me souviens très bien, quand on a lâché les oiseaux en 2009, ça a été assez long à se mettre en place. C'est les oiseaux qui sortaient de parcs zoologiques, de volières, donc qui n'avaient pas d'habitude de cet espace. Ils ont mis un moment à voler. Et puis les oiseaux, ça ne vole pas gratuitement. Je veux dire qu'il n'y a que nous qui avons du sport parce qu'on veut absolument maigrir. Les oiseaux volent pour aller manger le matin, trouver un arbre où ils vont trouver à manger, ou un arbre ou un marais, peu importe les espèces, et puis le soir pour se rassembler et dormir en sécurité. Donc à partir du moment où on leur donne à manger et qu'ils ont tout ce qu'il faut, ils n'ont pas de raison de voler tant que ça. Et je me souviens très bien, au bout de quelques mois, à l'automne, on est venus un soir ici avec François et on a vu tous nos perroquets s'envoler et tourner autour. Ça correspondait presque à un vol post-reproduction, un vol de migration finalement. On a vu ces dizaines d'oiseaux voler autour de nous et on s'est dit, là on a gagné, on tient à quelque chose. Il a fallu une année, je crois. Ah non, il y a eu plein d'années, moi je dirais. C'était à l'automne 2010 où vraiment on a ressenti une vraie émotion de voir nos oiseaux adopter des sites et puis se comporter naturellement.

  • Speaker #2

    Dans la volière sud-américaine, on retrouve les manchots de Humboldt, une espèce menacée vivant sur les côtes du Pérou. Pour la protéger, le bioparc a soutenu durant 20 ans la réserve d'Iliéscas avec l'association Toutiéra. Depuis 2021, cette réserve est devenue nationale et est gérée par le gouvernement péruvien.

  • Speaker #1

    Alors, il se trouve qu'avant de faire cette volière, on avait un groupe de manchots du Cap, des manchots africains, qu'on a toujours d'ailleurs dans notre autre parc zoologique, au sable d'Olonne. Mais en parallèlement à la construction de cette volière, on continue à développer des projets en Amérique du Sud. Et j'avais été attiré sur la situation des manchots... de Humboldt, qui sont les manchots qui vivent sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, au Pérou et au Chili. Cette population de manchots d'Humboldt s'était en perte de vitage terrible, puisqu'on était descendu à quelques milliers d'individus, alors qu'il y en avait certainement des centaines de milliers d'individus il y a quelques dizaines d'années. On a eu l'occasion, avec mon ami et mon correspondant péruvien, de créer une réserve pour ces animaux, dans le nord Pérou. On a vraiment initié cette réserve. On a emmené le ministre de l'Environnement, on lui a montré l'intérêt de l'endroit, et il a décidé de créer une réserve régionale, qui est devenue aujourd'hui un parc national. une quinzaine d'années après. Et on s'est dit, c'est dommage d'avoir des manchots du Cap et d'avoir cet endroit dédié à l'Amérique du Sud. Donc on a emmené nos manchots du Cap au Sable d'Olonne et on a récupéré des manchots d'Humble dans divers eaux européennes dans le cadre d'un programme d'élevage international. Et on a décidé de les présenter ici, un peu comme emblème de notre projet sud-américain puisque ça rejoint effectivement les projets qu'on soutient là-bas. Donc on a ces manchots qui sont associés ici dans un grand bassin où ils peuvent nager, c'est 70 mètres de long je crois. avec des pélicans bruns de l'ouest de l'Amérique aussi,

  • Speaker #0

    des sternincas et des goélands gris.

  • Speaker #1

    La mouette grise, moi je l'appelle la mouette, je suis François le goéland, chacun son idée. Moi, je trouve que je suis trop petit pour être un goéland. C'est une vanne entre nous. Et qu'est-ce qu'il y a encore, François ? Non, sur les côtes, je pense que c'est tout ce qu'on a. Pélicans, manchots, nos mouettes et les sternincas. Et ça correspond à des espèces, bien sûr, qu'on voit sur les côtes du Pérou et dans cette zone en particulier qu'on a réussi à protéger il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Et donc, Pierre, en face des manchots de Humboldt, on trouve les flamands du Chili.

  • Speaker #1

    Oui, qu'on appelle flamands du Pérou ou Pérou, bien entendu, parce qu'ils vivent au Pérou ou au Chili. Non, mais c'est vrai. Et comme le pélican, il y a le pélican du Pérou qu'on appelle pélican du Chili. Alors les flamands c'était évident qu'on voulait les mettre là parce que là où ils les avaient avant on devait leur couper les plumes et ça ça ne nous plaisait pas donc on a décidé de les mettre dans cette volière mais bizarrement on n'a pas trouvé tout de suite un projet de conservation pour les flamands et puis il se trouve que dans le nord Pérou là où on a développé la réserve pour les ours et les condors et la réserve qui est devenue un parc national pour les manchots en particulier et les condors on a un garde qu'on salarie comme quoi que la Fondation Salari, et qui nous a fait part de ces observations d'un groupe de Flamands qui venait d'arriver dans un delta sur la côte désertique du Pérou et qui se reproduisait depuis deux ou trois ans dans cette zone. Et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose pour les étudier, d'abord les compter, savoir combien on vient de les compter. Il y en a 12 144. Et savoir si on peut protéger la zone. Donc les Flamands qui sont à Douai-la-Fontaine reflètent aussi ce travail de... ce travail de conservation qu'on va faire maintenant pour ces flamands du Chili dans la nature.

  • Speaker #2

    Et donc cette présentation était hyper innovante quand ça a ouvert en 2009. Quelle a été la réaction des visiteurs ?

  • Speaker #0

    Alors la réaction des visiteurs, comme l'a évoqué mon père, on n'est pas à la première année, on recherchait les perroquets. Et puis après, voilà, après deux années... Les oiseaux ont vraiment adopté le territoire, se sont reproduits assez rapidement et les populations ont littéralement se sont démultipliées. Aujourd'hui, sur un hectare, dans chaque espace, on découvre des espèces derrière un des piliers de Falin. C'est une surprise extrêmement bruyante et colorée. C'est un festival de couleurs. C'est le carnaval brésilien et péruvien aussi, évidemment. Mais c'est un des points forts émotionnellement de la visite. On sait très bien que les visiteurs par zoologique ne viennent pas dans nos parcs pour voir des oiseaux. Mais en l'occurrence, lorsqu'ils passent dans la grande volière, il y a vraiment une rencontre très forte entre l'homme et l'animal. Et quand ils repartent du bioparc, la grande volière sud-américaine, c'est un des points forts de la visite. Et c'est vraiment un des lieux qui les touche parce que ces oiseaux sont également très curieux parce qu'ils s'approchent de nous fréquemment et pas seulement au moment du nourrissage. Et la communication animale, elle est très importante ici. Ça piaille beaucoup, ça chante beaucoup. Et encore une fois, ils s'approchent, ils viennent nous voir.

  • Speaker #1

    Il y a aussi deux découvertes avec des mammifères. Il y a une famille de tatous et une famille de poudous. Le tatou, c'est un animal... Il consomme des insectes en Amérique du Sud. On a une jolie famille qui est là. Et puis, les poudous, c'est le plus petit cervidé du monde, qui vit dans les Andes. Et là, c'est souvent les habitués qui les voient, parce qu'il faut être un peu plus patient. On attend un peu, on traîne, on recueille le tour, et puis d'un seul coup, on voit ces poudous qu'on n'avait pas vus jusque-là. Et ça aussi, ça fait partie de l'ambiance de cette volière. Il y a aussi des choses qu'on découvre, comme on peut découvrir des oiseaux. Tout à l'heure, en arrivant, on a aperçu un couple de pénélopes. pesant d'Amérique du Sud. On les a aperçus et ils ont disparu tout de suite dans la végétation. Ça encore, ça concourt beaucoup à l'ambiance générale de Douai-la-Fontaine et du Bioparc. Ces animaux qu'on aperçoit qui disparaissent et qui réapparaissent.

  • Speaker #0

    Dans les espèces de perroquets, certaines sont très actives le matin, d'autres en fin de journée comme les ararouges à l'alverte. Les habitudes de ces oiseaux ne sont pas les mêmes du matin au soir et on l'apprend ici dans la grande volaille sud-américaine. Les interactions sont très très riches, mais elles sont changeantes d'un jour à l'autre et d'une saison à l'autre.

  • Speaker #2

    Donc grâce à cette volière effectivement qui est passionnante et qui est extrêmement riche, le public s'est épris des oiseaux. Et je pense que vous devez être fier d'avoir réussi à faire aimer les oiseaux aux visiteurs.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout les oiseaux qui ont la capacité et la possibilité de voler. Et c'est ça, un oiseau est fait pour voler. C'était le gros défi, en effet, surtout avec tous les psittacidés, les perroquets qu'on n'a pas l'habitude de voir voler dans les parcs de Gic.

  • Speaker #1

    En fait, le mot-clé de cet endroit, c'est l'émotion. Le mot-clé, c'est l'émotion. On sait bien, on nous le dit tous les jours en sortant, les gens sont étonnés de voir tous ces oiseaux tomber du ciel quand on les nourrit, ou passer en volée quand ils sont juste en dessous. Et c'est vraiment ce qu'on recherche, nous, il nous faut l'émotion, notre travail. Dans un parc zoologique, c'est bien entendu de sensibiliser les gens à la protection d'une nature et d'espèces qui disparaissent. Mais c'est aussi de l'émotion, parce que l'émotion, c'est la clé de cet amour pour la nature. C'est avec ça qu'on travaille et c'est avec ça qu'on peut laisser un bon souvenir à nos visiteurs et les forcer à s'engager un peu plus loin avec nous s'ils le désirent.

  • Speaker #0

    Et le choc dont tu parles Aurélie pour les visiteurs, il a aussi eu lieu avec nos confrères, nos collègues du monde entier. La grande volière sud-américaine a fait tache d'huile dans les présentations du monde entier. D'autres immenses volières, depuis une dizaine d'années, ont été construites en Europe, jusqu'en Chine, jusqu'à Singapour, avec un nouveau parc des oiseaux qui va ouvrir à la fin de l'année. C'est vraiment ce qui est intéressant. Dès lors qu'on arrive à dépasser... des stades à innover et à expérimenter, on peut se retrouver en effet dans des milieux juste extraordinaires et qui donnent une nouvelle dimension à notre métier et qui nous permettent d'atteindre des objectifs qu'on n'aurait pas pu imaginer il y a quelques années. Et pas seulement au niveau de la reproduction de l'élevage, mais aussi justement sur l'émotion dont vient parler le grand-père.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu et pour en savoir plus sur le bioparc, rendez-vous sur www.bioparc-zo.fr.

Description

C’est sans conteste le lieu préféré des visiteurs du Bioparc. Pierre et François Gay nous racontent aujourd’hui l’histoire de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du zoo, d’une surface d’1 hectare, héberge plus de 600 oiseaux d’une trentaine d’espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des aras.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a creusé la carrière, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Il y a une faille, on voit qu'il descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher.

  • Speaker #0

    C'est un festival de couleurs.

  • Speaker #1

    On était suivis par les perruches un peu plus grosses.

  • Speaker #2

    Une autre idée du zoo, le podcast du Biopark fait de doux et la fontaine. C'est sans conteste le lieu préféré des visiteurs. Pierre et François Guay nous racontent aujourd'hui l'histoire, pas si vieille, de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du bioparc, d'une surface d'un hectare, héberge plus de 600 oiseaux d'une trentaine d'espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des haras.

  • Speaker #0

    Donc on se retrouve dans la Grande Volière sud-américaine du bioparc, une carrière qui a été... dessinée, creusée pour les oiseaux sud-américains qui nous entourent. Et à la différence des autres carrières du bioparc, comme celle des okapis dans lesquelles nous sommes passés, celle-ci est récente. Elle n'a pas deux siècles, elle a simplement une douzaine d'années. Et autour de nous, on peut voir plus de 30 espèces d'oiseaux multicolores avec de nombreuses espèces de... perroquets, dont les plus grands, les araïacintes, des flamants roses, une colonie d'ibis rouge, d'ibis à face noire, plus de 600 oiseaux qui sont autour de nous. C'est un vrai fortifice.

  • Speaker #2

    Tout à l'heure, vous parliez des aras présents dans cette volière. François, le filet, c'est un élément hyper important de la structure. Tu peux nous parler de l'élaboration de ce filet ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on est dans une immense volière. La grande volière sud-américaine du Biopark, quand elle a été conçue en 2009, c'était la plus grande volière d'Europe et la plus grande au monde pour des perroquets. Et le défi, c'était de trouver un matériau qui puisse résister au bec de ces crochus. Les perroquets sont les rois pour faire de l'aménagement secondaire, pour tailler le bois et ils contribuent aussi à l'aménagement de l'espace. Et ce qu'il fallait, c'était en tout cas... pouvoir les contenir dans cet hectare. Et le défi, c'est de trouver le bon matériau et surtout l'équipe capable d'installer à 20 mètres de hauteur ce filet en acier inoxydable. C'est un filet qui est tissé à la main à partir de bobines de câbles en acier inox et comme un filet de pêche. C'est fait par des... par des familles de pêcheurs.

  • Speaker #1

    La technique, au départ, ça vient de pêcheurs chiliens, c'est ça ?

  • Speaker #0

    La technique, oui, exactement. Et c'est un produit, d'ailleurs, qu'on ne sait pas fabriquer en Europe, qui demande des heures et des heures de travail, et donc fabriqué en Asie. Et l'équipe qui a appris à installer ce filet, il y a une vingtaine d'années, est issue du Cirque, et c'est Alicia, avec sa famille, qui est venue travailler au Bioparc en 2008. pour monter ce filet. Et Alicia, elle est venue de Las Vegas. C'est une Américaine qui a fait toute sa carrière comme trapéziste dans les cirques du monde entier.

  • Speaker #1

    Elle s'est recyclée à la fin de sa carrière trapéziste dans les filets de sécurité. C'est pour ça qu'elle a inventé ce filet, d'abord en toile et ensuite en inox à la suite de la demande de construction de volières. Notre demande de construction de volières. Quand François nous a rejoints pour travailler ici, je crois qu'il avait envie et que j'avais envie aussi qu'il puisse donner libre cours à son imagination et à ses capacités créatrices. Et on avait depuis toujours des oiseaux qu'on aurait bien vu libres. Mais libre un oiseau, évidemment, ce n'est pas facile puisque ça vole. Et donc, on avait vraiment envie de les voir voler, ces oiseaux qui étaient contraints avec les plumes coupées, souvent les perroquets, les flamands. Il n'y a pas d'autre façon de les garder dans des enclos ouverts. C'est ce qui se passe dans beaucoup d'endroits. Et donc, le défi, c'était de dire à François, allez, vas-y, essaie d'imaginer une volière, une volière immense où on pourrait mettre tous nos oiseaux. On avait beaucoup d'oiseaux sud-américains à l'époque, des grands aras, des flamands, des ibis rouges. Et il y avait, dans un endroit qu'on appelle aujourd'hui la volière européenne, on avait fait un essai avec quelques ibis rouges et il y avait, comme on dit aujourd'hui, un effet waouh. C'est-à-dire que chaque fois que les gens déboulaient, sortaient du tunnel, Arrivé dans cette volière, ils voyaient cette quarantaine d'hibiscus rouges. Ils ouvraient grand les yeux, ils étaient vraiment surpris par cette éclosion de couleurs et de mouvements. Et voilà, ça a démarré comme ça, et François a réfléchi à la façon dont il pouvait le faire, mais je pense que c'est lui qui doit en parler, parce qu'il y avait un vrai défi technique pour arriver à creuser, peut-être pas, une fois creusé, il faut faire quelque chose du volume de sable qu'on a enlevé, et puis aussi à couvrir pour que les oiseaux puissent y voler, bien entendu. Ce qui est intéressant, c'est que là encore, c'est complètement évolutif. On parlait avec les okapis d'un endroit envahi par la végétation, où la végétation a évolué, des arbres sont morts, d'autres ont été plantés. et remplissent l'espace aujourd'hui. Là, il y a beaucoup moins de végétation parce que notre idée, c'était vraiment de se retrouver dans un canyon andin avec des falaises. On a une espèce en particulier, plusieurs espèces, mais une espèce de perroquet qui s'appelle l'ara de l'Afrénet, du nom d'un explorateur français qui est allé dans ces régions au XVIIIe siècle. Et ces aras vivent dans des falaises comme ça. Il y a beaucoup d'espèces rubicoles. Il y a les sternincas, il y a les ibis à face noire. Et donc... Quand on a imaginé ça, on s'est dit, avec un peu de peau, ils vont nicher dans la roche, donc on va faire des trous. On a fait des trous, mais on a fait des trous qui ne leur convenaient pas. On n'avait pas poussé la réflexion jusque-là. En fait, on a fait des trous où ça nous semblait opportun, sans réfléchir que les oiseaux, naturellement, allaient creuser eux-mêmes. Et ce qui est assez étonnant, c'est que ce ne sont pas les oiseaux qu'on a mis dans cette volière qu'on creusait, c'est les moineaux domestiques. On a fait un recensement cette année, on a 100 couples de moineaux domestiques ici qui eux-mêmes exploitent les veines. tendre dans la roche et ont commencé à détruire. Alors là, on est face à cette falaise en particulier où on voit des trous qui sont gros. On pourrait presque y faire nicher des aras. Ça, il y a 10 ans, il n'y avait rien. Il y a une faille qu'on voit qui descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher, qui ont été suivis par des perruches un peu plus grosses et aujourd'hui, des grosses perruches. Et c'est quand même ça aussi. C'est quelque chose qui nous étonne complètement. De voir comment les oiseaux se sont appropriés le site et... adoptent un comportement naturel d'y creuser leur nid. En face, là-bas, on a une colonie de perruches de Patagonie. On n'a absolument pas touché là-bas. On n'a pas fait un seul trou. Nous, on a fait les trous en dessous. Ils ont utilisé les deux premières années. Mais depuis, ils se sont installés là-bas. Il est possible qu'ils se soient inspirés des moineaux domestiques. Pourquoi pas ? Dans le fond, c'est peut-être les moineaux qui ont montré la voie aux perruches. Mais ça, c'est une très belle évolution de cet endroit, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et ce qui est marrant, c'est que la roche qui nous entoure, c'est donc une roche... sédimentaires, ce sont des sables coquilliers, c'est la mer des Falins qui était présente il y a de 4 à 12 millions d'années et les couches elles sont très irrégulières donc quand on a creusé la carrière on ne connaissait pas à l'avance la qualité des bancs de roches et donc on descendait de mètre en mètre et on découvrait en effet une roche plus ou moins sédimentée, plus ou moins friable et quand on a fait des nids comme tu le dis nous on n'a pas d'aile, on ne peut pas voler donc on montait sur des échafaudages, sur des nacelles mais on n'allait pas forcément sur les sommets on s'est contenté de faire des nids à la hauteur de nos yeux ou en tout cas à quelques mètres de hauteur mais c'était les couches aussi les plus difficiles, les plus dures et en effet les oiseaux, on recherchait eux les couches les plus meubles qui se trouvent en l'occurrence sur les sommets des falaises des lieux pour nous qui restent inaccessibles et ça c'est toute la magie et toute la richesse de cette nature qui nous entoure c'est que... En effet, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Ah non, ça, on n'a rien vu venir. Moi, je n'ai rien vu venir. A aucun moment. Moi, je me souviens très bien, quand on a lâché les oiseaux en 2009, ça a été assez long à se mettre en place. C'est les oiseaux qui sortaient de parcs zoologiques, de volières, donc qui n'avaient pas d'habitude de cet espace. Ils ont mis un moment à voler. Et puis les oiseaux, ça ne vole pas gratuitement. Je veux dire qu'il n'y a que nous qui avons du sport parce qu'on veut absolument maigrir. Les oiseaux volent pour aller manger le matin, trouver un arbre où ils vont trouver à manger, ou un arbre ou un marais, peu importe les espèces, et puis le soir pour se rassembler et dormir en sécurité. Donc à partir du moment où on leur donne à manger et qu'ils ont tout ce qu'il faut, ils n'ont pas de raison de voler tant que ça. Et je me souviens très bien, au bout de quelques mois, à l'automne, on est venus un soir ici avec François et on a vu tous nos perroquets s'envoler et tourner autour. Ça correspondait presque à un vol post-reproduction, un vol de migration finalement. On a vu ces dizaines d'oiseaux voler autour de nous et on s'est dit, là on a gagné, on tient à quelque chose. Il a fallu une année, je crois. Ah non, il y a eu plein d'années, moi je dirais. C'était à l'automne 2010 où vraiment on a ressenti une vraie émotion de voir nos oiseaux adopter des sites et puis se comporter naturellement.

  • Speaker #2

    Dans la volière sud-américaine, on retrouve les manchots de Humboldt, une espèce menacée vivant sur les côtes du Pérou. Pour la protéger, le bioparc a soutenu durant 20 ans la réserve d'Iliéscas avec l'association Toutiéra. Depuis 2021, cette réserve est devenue nationale et est gérée par le gouvernement péruvien.

  • Speaker #1

    Alors, il se trouve qu'avant de faire cette volière, on avait un groupe de manchots du Cap, des manchots africains, qu'on a toujours d'ailleurs dans notre autre parc zoologique, au sable d'Olonne. Mais en parallèlement à la construction de cette volière, on continue à développer des projets en Amérique du Sud. Et j'avais été attiré sur la situation des manchots... de Humboldt, qui sont les manchots qui vivent sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, au Pérou et au Chili. Cette population de manchots d'Humboldt s'était en perte de vitage terrible, puisqu'on était descendu à quelques milliers d'individus, alors qu'il y en avait certainement des centaines de milliers d'individus il y a quelques dizaines d'années. On a eu l'occasion, avec mon ami et mon correspondant péruvien, de créer une réserve pour ces animaux, dans le nord Pérou. On a vraiment initié cette réserve. On a emmené le ministre de l'Environnement, on lui a montré l'intérêt de l'endroit, et il a décidé de créer une réserve régionale, qui est devenue aujourd'hui un parc national. une quinzaine d'années après. Et on s'est dit, c'est dommage d'avoir des manchots du Cap et d'avoir cet endroit dédié à l'Amérique du Sud. Donc on a emmené nos manchots du Cap au Sable d'Olonne et on a récupéré des manchots d'Humble dans divers eaux européennes dans le cadre d'un programme d'élevage international. Et on a décidé de les présenter ici, un peu comme emblème de notre projet sud-américain puisque ça rejoint effectivement les projets qu'on soutient là-bas. Donc on a ces manchots qui sont associés ici dans un grand bassin où ils peuvent nager, c'est 70 mètres de long je crois. avec des pélicans bruns de l'ouest de l'Amérique aussi,

  • Speaker #0

    des sternincas et des goélands gris.

  • Speaker #1

    La mouette grise, moi je l'appelle la mouette, je suis François le goéland, chacun son idée. Moi, je trouve que je suis trop petit pour être un goéland. C'est une vanne entre nous. Et qu'est-ce qu'il y a encore, François ? Non, sur les côtes, je pense que c'est tout ce qu'on a. Pélicans, manchots, nos mouettes et les sternincas. Et ça correspond à des espèces, bien sûr, qu'on voit sur les côtes du Pérou et dans cette zone en particulier qu'on a réussi à protéger il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Et donc, Pierre, en face des manchots de Humboldt, on trouve les flamands du Chili.

  • Speaker #1

    Oui, qu'on appelle flamands du Pérou ou Pérou, bien entendu, parce qu'ils vivent au Pérou ou au Chili. Non, mais c'est vrai. Et comme le pélican, il y a le pélican du Pérou qu'on appelle pélican du Chili. Alors les flamands c'était évident qu'on voulait les mettre là parce que là où ils les avaient avant on devait leur couper les plumes et ça ça ne nous plaisait pas donc on a décidé de les mettre dans cette volière mais bizarrement on n'a pas trouvé tout de suite un projet de conservation pour les flamands et puis il se trouve que dans le nord Pérou là où on a développé la réserve pour les ours et les condors et la réserve qui est devenue un parc national pour les manchots en particulier et les condors on a un garde qu'on salarie comme quoi que la Fondation Salari, et qui nous a fait part de ces observations d'un groupe de Flamands qui venait d'arriver dans un delta sur la côte désertique du Pérou et qui se reproduisait depuis deux ou trois ans dans cette zone. Et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose pour les étudier, d'abord les compter, savoir combien on vient de les compter. Il y en a 12 144. Et savoir si on peut protéger la zone. Donc les Flamands qui sont à Douai-la-Fontaine reflètent aussi ce travail de... ce travail de conservation qu'on va faire maintenant pour ces flamands du Chili dans la nature.

  • Speaker #2

    Et donc cette présentation était hyper innovante quand ça a ouvert en 2009. Quelle a été la réaction des visiteurs ?

  • Speaker #0

    Alors la réaction des visiteurs, comme l'a évoqué mon père, on n'est pas à la première année, on recherchait les perroquets. Et puis après, voilà, après deux années... Les oiseaux ont vraiment adopté le territoire, se sont reproduits assez rapidement et les populations ont littéralement se sont démultipliées. Aujourd'hui, sur un hectare, dans chaque espace, on découvre des espèces derrière un des piliers de Falin. C'est une surprise extrêmement bruyante et colorée. C'est un festival de couleurs. C'est le carnaval brésilien et péruvien aussi, évidemment. Mais c'est un des points forts émotionnellement de la visite. On sait très bien que les visiteurs par zoologique ne viennent pas dans nos parcs pour voir des oiseaux. Mais en l'occurrence, lorsqu'ils passent dans la grande volière, il y a vraiment une rencontre très forte entre l'homme et l'animal. Et quand ils repartent du bioparc, la grande volière sud-américaine, c'est un des points forts de la visite. Et c'est vraiment un des lieux qui les touche parce que ces oiseaux sont également très curieux parce qu'ils s'approchent de nous fréquemment et pas seulement au moment du nourrissage. Et la communication animale, elle est très importante ici. Ça piaille beaucoup, ça chante beaucoup. Et encore une fois, ils s'approchent, ils viennent nous voir.

  • Speaker #1

    Il y a aussi deux découvertes avec des mammifères. Il y a une famille de tatous et une famille de poudous. Le tatou, c'est un animal... Il consomme des insectes en Amérique du Sud. On a une jolie famille qui est là. Et puis, les poudous, c'est le plus petit cervidé du monde, qui vit dans les Andes. Et là, c'est souvent les habitués qui les voient, parce qu'il faut être un peu plus patient. On attend un peu, on traîne, on recueille le tour, et puis d'un seul coup, on voit ces poudous qu'on n'avait pas vus jusque-là. Et ça aussi, ça fait partie de l'ambiance de cette volière. Il y a aussi des choses qu'on découvre, comme on peut découvrir des oiseaux. Tout à l'heure, en arrivant, on a aperçu un couple de pénélopes. pesant d'Amérique du Sud. On les a aperçus et ils ont disparu tout de suite dans la végétation. Ça encore, ça concourt beaucoup à l'ambiance générale de Douai-la-Fontaine et du Bioparc. Ces animaux qu'on aperçoit qui disparaissent et qui réapparaissent.

  • Speaker #0

    Dans les espèces de perroquets, certaines sont très actives le matin, d'autres en fin de journée comme les ararouges à l'alverte. Les habitudes de ces oiseaux ne sont pas les mêmes du matin au soir et on l'apprend ici dans la grande volaille sud-américaine. Les interactions sont très très riches, mais elles sont changeantes d'un jour à l'autre et d'une saison à l'autre.

  • Speaker #2

    Donc grâce à cette volière effectivement qui est passionnante et qui est extrêmement riche, le public s'est épris des oiseaux. Et je pense que vous devez être fier d'avoir réussi à faire aimer les oiseaux aux visiteurs.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout les oiseaux qui ont la capacité et la possibilité de voler. Et c'est ça, un oiseau est fait pour voler. C'était le gros défi, en effet, surtout avec tous les psittacidés, les perroquets qu'on n'a pas l'habitude de voir voler dans les parcs de Gic.

  • Speaker #1

    En fait, le mot-clé de cet endroit, c'est l'émotion. Le mot-clé, c'est l'émotion. On sait bien, on nous le dit tous les jours en sortant, les gens sont étonnés de voir tous ces oiseaux tomber du ciel quand on les nourrit, ou passer en volée quand ils sont juste en dessous. Et c'est vraiment ce qu'on recherche, nous, il nous faut l'émotion, notre travail. Dans un parc zoologique, c'est bien entendu de sensibiliser les gens à la protection d'une nature et d'espèces qui disparaissent. Mais c'est aussi de l'émotion, parce que l'émotion, c'est la clé de cet amour pour la nature. C'est avec ça qu'on travaille et c'est avec ça qu'on peut laisser un bon souvenir à nos visiteurs et les forcer à s'engager un peu plus loin avec nous s'ils le désirent.

  • Speaker #0

    Et le choc dont tu parles Aurélie pour les visiteurs, il a aussi eu lieu avec nos confrères, nos collègues du monde entier. La grande volière sud-américaine a fait tache d'huile dans les présentations du monde entier. D'autres immenses volières, depuis une dizaine d'années, ont été construites en Europe, jusqu'en Chine, jusqu'à Singapour, avec un nouveau parc des oiseaux qui va ouvrir à la fin de l'année. C'est vraiment ce qui est intéressant. Dès lors qu'on arrive à dépasser... des stades à innover et à expérimenter, on peut se retrouver en effet dans des milieux juste extraordinaires et qui donnent une nouvelle dimension à notre métier et qui nous permettent d'atteindre des objectifs qu'on n'aurait pas pu imaginer il y a quelques années. Et pas seulement au niveau de la reproduction de l'élevage, mais aussi justement sur l'émotion dont vient parler le grand-père.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu et pour en savoir plus sur le bioparc, rendez-vous sur www.bioparc-zo.fr.

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Description

C’est sans conteste le lieu préféré des visiteurs du Bioparc. Pierre et François Gay nous racontent aujourd’hui l’histoire de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du zoo, d’une surface d’1 hectare, héberge plus de 600 oiseaux d’une trentaine d’espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des aras.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a creusé la carrière, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Il y a une faille, on voit qu'il descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher.

  • Speaker #0

    C'est un festival de couleurs.

  • Speaker #1

    On était suivis par les perruches un peu plus grosses.

  • Speaker #2

    Une autre idée du zoo, le podcast du Biopark fait de doux et la fontaine. C'est sans conteste le lieu préféré des visiteurs. Pierre et François Guay nous racontent aujourd'hui l'histoire, pas si vieille, de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du bioparc, d'une surface d'un hectare, héberge plus de 600 oiseaux d'une trentaine d'espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des haras.

  • Speaker #0

    Donc on se retrouve dans la Grande Volière sud-américaine du bioparc, une carrière qui a été... dessinée, creusée pour les oiseaux sud-américains qui nous entourent. Et à la différence des autres carrières du bioparc, comme celle des okapis dans lesquelles nous sommes passés, celle-ci est récente. Elle n'a pas deux siècles, elle a simplement une douzaine d'années. Et autour de nous, on peut voir plus de 30 espèces d'oiseaux multicolores avec de nombreuses espèces de... perroquets, dont les plus grands, les araïacintes, des flamants roses, une colonie d'ibis rouge, d'ibis à face noire, plus de 600 oiseaux qui sont autour de nous. C'est un vrai fortifice.

  • Speaker #2

    Tout à l'heure, vous parliez des aras présents dans cette volière. François, le filet, c'est un élément hyper important de la structure. Tu peux nous parler de l'élaboration de ce filet ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on est dans une immense volière. La grande volière sud-américaine du Biopark, quand elle a été conçue en 2009, c'était la plus grande volière d'Europe et la plus grande au monde pour des perroquets. Et le défi, c'était de trouver un matériau qui puisse résister au bec de ces crochus. Les perroquets sont les rois pour faire de l'aménagement secondaire, pour tailler le bois et ils contribuent aussi à l'aménagement de l'espace. Et ce qu'il fallait, c'était en tout cas... pouvoir les contenir dans cet hectare. Et le défi, c'est de trouver le bon matériau et surtout l'équipe capable d'installer à 20 mètres de hauteur ce filet en acier inoxydable. C'est un filet qui est tissé à la main à partir de bobines de câbles en acier inox et comme un filet de pêche. C'est fait par des... par des familles de pêcheurs.

  • Speaker #1

    La technique, au départ, ça vient de pêcheurs chiliens, c'est ça ?

  • Speaker #0

    La technique, oui, exactement. Et c'est un produit, d'ailleurs, qu'on ne sait pas fabriquer en Europe, qui demande des heures et des heures de travail, et donc fabriqué en Asie. Et l'équipe qui a appris à installer ce filet, il y a une vingtaine d'années, est issue du Cirque, et c'est Alicia, avec sa famille, qui est venue travailler au Bioparc en 2008. pour monter ce filet. Et Alicia, elle est venue de Las Vegas. C'est une Américaine qui a fait toute sa carrière comme trapéziste dans les cirques du monde entier.

  • Speaker #1

    Elle s'est recyclée à la fin de sa carrière trapéziste dans les filets de sécurité. C'est pour ça qu'elle a inventé ce filet, d'abord en toile et ensuite en inox à la suite de la demande de construction de volières. Notre demande de construction de volières. Quand François nous a rejoints pour travailler ici, je crois qu'il avait envie et que j'avais envie aussi qu'il puisse donner libre cours à son imagination et à ses capacités créatrices. Et on avait depuis toujours des oiseaux qu'on aurait bien vu libres. Mais libre un oiseau, évidemment, ce n'est pas facile puisque ça vole. Et donc, on avait vraiment envie de les voir voler, ces oiseaux qui étaient contraints avec les plumes coupées, souvent les perroquets, les flamands. Il n'y a pas d'autre façon de les garder dans des enclos ouverts. C'est ce qui se passe dans beaucoup d'endroits. Et donc, le défi, c'était de dire à François, allez, vas-y, essaie d'imaginer une volière, une volière immense où on pourrait mettre tous nos oiseaux. On avait beaucoup d'oiseaux sud-américains à l'époque, des grands aras, des flamands, des ibis rouges. Et il y avait, dans un endroit qu'on appelle aujourd'hui la volière européenne, on avait fait un essai avec quelques ibis rouges et il y avait, comme on dit aujourd'hui, un effet waouh. C'est-à-dire que chaque fois que les gens déboulaient, sortaient du tunnel, Arrivé dans cette volière, ils voyaient cette quarantaine d'hibiscus rouges. Ils ouvraient grand les yeux, ils étaient vraiment surpris par cette éclosion de couleurs et de mouvements. Et voilà, ça a démarré comme ça, et François a réfléchi à la façon dont il pouvait le faire, mais je pense que c'est lui qui doit en parler, parce qu'il y avait un vrai défi technique pour arriver à creuser, peut-être pas, une fois creusé, il faut faire quelque chose du volume de sable qu'on a enlevé, et puis aussi à couvrir pour que les oiseaux puissent y voler, bien entendu. Ce qui est intéressant, c'est que là encore, c'est complètement évolutif. On parlait avec les okapis d'un endroit envahi par la végétation, où la végétation a évolué, des arbres sont morts, d'autres ont été plantés. et remplissent l'espace aujourd'hui. Là, il y a beaucoup moins de végétation parce que notre idée, c'était vraiment de se retrouver dans un canyon andin avec des falaises. On a une espèce en particulier, plusieurs espèces, mais une espèce de perroquet qui s'appelle l'ara de l'Afrénet, du nom d'un explorateur français qui est allé dans ces régions au XVIIIe siècle. Et ces aras vivent dans des falaises comme ça. Il y a beaucoup d'espèces rubicoles. Il y a les sternincas, il y a les ibis à face noire. Et donc... Quand on a imaginé ça, on s'est dit, avec un peu de peau, ils vont nicher dans la roche, donc on va faire des trous. On a fait des trous, mais on a fait des trous qui ne leur convenaient pas. On n'avait pas poussé la réflexion jusque-là. En fait, on a fait des trous où ça nous semblait opportun, sans réfléchir que les oiseaux, naturellement, allaient creuser eux-mêmes. Et ce qui est assez étonnant, c'est que ce ne sont pas les oiseaux qu'on a mis dans cette volière qu'on creusait, c'est les moineaux domestiques. On a fait un recensement cette année, on a 100 couples de moineaux domestiques ici qui eux-mêmes exploitent les veines. tendre dans la roche et ont commencé à détruire. Alors là, on est face à cette falaise en particulier où on voit des trous qui sont gros. On pourrait presque y faire nicher des aras. Ça, il y a 10 ans, il n'y avait rien. Il y a une faille qu'on voit qui descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher, qui ont été suivis par des perruches un peu plus grosses et aujourd'hui, des grosses perruches. Et c'est quand même ça aussi. C'est quelque chose qui nous étonne complètement. De voir comment les oiseaux se sont appropriés le site et... adoptent un comportement naturel d'y creuser leur nid. En face, là-bas, on a une colonie de perruches de Patagonie. On n'a absolument pas touché là-bas. On n'a pas fait un seul trou. Nous, on a fait les trous en dessous. Ils ont utilisé les deux premières années. Mais depuis, ils se sont installés là-bas. Il est possible qu'ils se soient inspirés des moineaux domestiques. Pourquoi pas ? Dans le fond, c'est peut-être les moineaux qui ont montré la voie aux perruches. Mais ça, c'est une très belle évolution de cet endroit, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et ce qui est marrant, c'est que la roche qui nous entoure, c'est donc une roche... sédimentaires, ce sont des sables coquilliers, c'est la mer des Falins qui était présente il y a de 4 à 12 millions d'années et les couches elles sont très irrégulières donc quand on a creusé la carrière on ne connaissait pas à l'avance la qualité des bancs de roches et donc on descendait de mètre en mètre et on découvrait en effet une roche plus ou moins sédimentée, plus ou moins friable et quand on a fait des nids comme tu le dis nous on n'a pas d'aile, on ne peut pas voler donc on montait sur des échafaudages, sur des nacelles mais on n'allait pas forcément sur les sommets on s'est contenté de faire des nids à la hauteur de nos yeux ou en tout cas à quelques mètres de hauteur mais c'était les couches aussi les plus difficiles, les plus dures et en effet les oiseaux, on recherchait eux les couches les plus meubles qui se trouvent en l'occurrence sur les sommets des falaises des lieux pour nous qui restent inaccessibles et ça c'est toute la magie et toute la richesse de cette nature qui nous entoure c'est que... En effet, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Ah non, ça, on n'a rien vu venir. Moi, je n'ai rien vu venir. A aucun moment. Moi, je me souviens très bien, quand on a lâché les oiseaux en 2009, ça a été assez long à se mettre en place. C'est les oiseaux qui sortaient de parcs zoologiques, de volières, donc qui n'avaient pas d'habitude de cet espace. Ils ont mis un moment à voler. Et puis les oiseaux, ça ne vole pas gratuitement. Je veux dire qu'il n'y a que nous qui avons du sport parce qu'on veut absolument maigrir. Les oiseaux volent pour aller manger le matin, trouver un arbre où ils vont trouver à manger, ou un arbre ou un marais, peu importe les espèces, et puis le soir pour se rassembler et dormir en sécurité. Donc à partir du moment où on leur donne à manger et qu'ils ont tout ce qu'il faut, ils n'ont pas de raison de voler tant que ça. Et je me souviens très bien, au bout de quelques mois, à l'automne, on est venus un soir ici avec François et on a vu tous nos perroquets s'envoler et tourner autour. Ça correspondait presque à un vol post-reproduction, un vol de migration finalement. On a vu ces dizaines d'oiseaux voler autour de nous et on s'est dit, là on a gagné, on tient à quelque chose. Il a fallu une année, je crois. Ah non, il y a eu plein d'années, moi je dirais. C'était à l'automne 2010 où vraiment on a ressenti une vraie émotion de voir nos oiseaux adopter des sites et puis se comporter naturellement.

  • Speaker #2

    Dans la volière sud-américaine, on retrouve les manchots de Humboldt, une espèce menacée vivant sur les côtes du Pérou. Pour la protéger, le bioparc a soutenu durant 20 ans la réserve d'Iliéscas avec l'association Toutiéra. Depuis 2021, cette réserve est devenue nationale et est gérée par le gouvernement péruvien.

  • Speaker #1

    Alors, il se trouve qu'avant de faire cette volière, on avait un groupe de manchots du Cap, des manchots africains, qu'on a toujours d'ailleurs dans notre autre parc zoologique, au sable d'Olonne. Mais en parallèlement à la construction de cette volière, on continue à développer des projets en Amérique du Sud. Et j'avais été attiré sur la situation des manchots... de Humboldt, qui sont les manchots qui vivent sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, au Pérou et au Chili. Cette population de manchots d'Humboldt s'était en perte de vitage terrible, puisqu'on était descendu à quelques milliers d'individus, alors qu'il y en avait certainement des centaines de milliers d'individus il y a quelques dizaines d'années. On a eu l'occasion, avec mon ami et mon correspondant péruvien, de créer une réserve pour ces animaux, dans le nord Pérou. On a vraiment initié cette réserve. On a emmené le ministre de l'Environnement, on lui a montré l'intérêt de l'endroit, et il a décidé de créer une réserve régionale, qui est devenue aujourd'hui un parc national. une quinzaine d'années après. Et on s'est dit, c'est dommage d'avoir des manchots du Cap et d'avoir cet endroit dédié à l'Amérique du Sud. Donc on a emmené nos manchots du Cap au Sable d'Olonne et on a récupéré des manchots d'Humble dans divers eaux européennes dans le cadre d'un programme d'élevage international. Et on a décidé de les présenter ici, un peu comme emblème de notre projet sud-américain puisque ça rejoint effectivement les projets qu'on soutient là-bas. Donc on a ces manchots qui sont associés ici dans un grand bassin où ils peuvent nager, c'est 70 mètres de long je crois. avec des pélicans bruns de l'ouest de l'Amérique aussi,

  • Speaker #0

    des sternincas et des goélands gris.

  • Speaker #1

    La mouette grise, moi je l'appelle la mouette, je suis François le goéland, chacun son idée. Moi, je trouve que je suis trop petit pour être un goéland. C'est une vanne entre nous. Et qu'est-ce qu'il y a encore, François ? Non, sur les côtes, je pense que c'est tout ce qu'on a. Pélicans, manchots, nos mouettes et les sternincas. Et ça correspond à des espèces, bien sûr, qu'on voit sur les côtes du Pérou et dans cette zone en particulier qu'on a réussi à protéger il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Et donc, Pierre, en face des manchots de Humboldt, on trouve les flamands du Chili.

  • Speaker #1

    Oui, qu'on appelle flamands du Pérou ou Pérou, bien entendu, parce qu'ils vivent au Pérou ou au Chili. Non, mais c'est vrai. Et comme le pélican, il y a le pélican du Pérou qu'on appelle pélican du Chili. Alors les flamands c'était évident qu'on voulait les mettre là parce que là où ils les avaient avant on devait leur couper les plumes et ça ça ne nous plaisait pas donc on a décidé de les mettre dans cette volière mais bizarrement on n'a pas trouvé tout de suite un projet de conservation pour les flamands et puis il se trouve que dans le nord Pérou là où on a développé la réserve pour les ours et les condors et la réserve qui est devenue un parc national pour les manchots en particulier et les condors on a un garde qu'on salarie comme quoi que la Fondation Salari, et qui nous a fait part de ces observations d'un groupe de Flamands qui venait d'arriver dans un delta sur la côte désertique du Pérou et qui se reproduisait depuis deux ou trois ans dans cette zone. Et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose pour les étudier, d'abord les compter, savoir combien on vient de les compter. Il y en a 12 144. Et savoir si on peut protéger la zone. Donc les Flamands qui sont à Douai-la-Fontaine reflètent aussi ce travail de... ce travail de conservation qu'on va faire maintenant pour ces flamands du Chili dans la nature.

  • Speaker #2

    Et donc cette présentation était hyper innovante quand ça a ouvert en 2009. Quelle a été la réaction des visiteurs ?

  • Speaker #0

    Alors la réaction des visiteurs, comme l'a évoqué mon père, on n'est pas à la première année, on recherchait les perroquets. Et puis après, voilà, après deux années... Les oiseaux ont vraiment adopté le territoire, se sont reproduits assez rapidement et les populations ont littéralement se sont démultipliées. Aujourd'hui, sur un hectare, dans chaque espace, on découvre des espèces derrière un des piliers de Falin. C'est une surprise extrêmement bruyante et colorée. C'est un festival de couleurs. C'est le carnaval brésilien et péruvien aussi, évidemment. Mais c'est un des points forts émotionnellement de la visite. On sait très bien que les visiteurs par zoologique ne viennent pas dans nos parcs pour voir des oiseaux. Mais en l'occurrence, lorsqu'ils passent dans la grande volière, il y a vraiment une rencontre très forte entre l'homme et l'animal. Et quand ils repartent du bioparc, la grande volière sud-américaine, c'est un des points forts de la visite. Et c'est vraiment un des lieux qui les touche parce que ces oiseaux sont également très curieux parce qu'ils s'approchent de nous fréquemment et pas seulement au moment du nourrissage. Et la communication animale, elle est très importante ici. Ça piaille beaucoup, ça chante beaucoup. Et encore une fois, ils s'approchent, ils viennent nous voir.

  • Speaker #1

    Il y a aussi deux découvertes avec des mammifères. Il y a une famille de tatous et une famille de poudous. Le tatou, c'est un animal... Il consomme des insectes en Amérique du Sud. On a une jolie famille qui est là. Et puis, les poudous, c'est le plus petit cervidé du monde, qui vit dans les Andes. Et là, c'est souvent les habitués qui les voient, parce qu'il faut être un peu plus patient. On attend un peu, on traîne, on recueille le tour, et puis d'un seul coup, on voit ces poudous qu'on n'avait pas vus jusque-là. Et ça aussi, ça fait partie de l'ambiance de cette volière. Il y a aussi des choses qu'on découvre, comme on peut découvrir des oiseaux. Tout à l'heure, en arrivant, on a aperçu un couple de pénélopes. pesant d'Amérique du Sud. On les a aperçus et ils ont disparu tout de suite dans la végétation. Ça encore, ça concourt beaucoup à l'ambiance générale de Douai-la-Fontaine et du Bioparc. Ces animaux qu'on aperçoit qui disparaissent et qui réapparaissent.

  • Speaker #0

    Dans les espèces de perroquets, certaines sont très actives le matin, d'autres en fin de journée comme les ararouges à l'alverte. Les habitudes de ces oiseaux ne sont pas les mêmes du matin au soir et on l'apprend ici dans la grande volaille sud-américaine. Les interactions sont très très riches, mais elles sont changeantes d'un jour à l'autre et d'une saison à l'autre.

  • Speaker #2

    Donc grâce à cette volière effectivement qui est passionnante et qui est extrêmement riche, le public s'est épris des oiseaux. Et je pense que vous devez être fier d'avoir réussi à faire aimer les oiseaux aux visiteurs.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout les oiseaux qui ont la capacité et la possibilité de voler. Et c'est ça, un oiseau est fait pour voler. C'était le gros défi, en effet, surtout avec tous les psittacidés, les perroquets qu'on n'a pas l'habitude de voir voler dans les parcs de Gic.

  • Speaker #1

    En fait, le mot-clé de cet endroit, c'est l'émotion. Le mot-clé, c'est l'émotion. On sait bien, on nous le dit tous les jours en sortant, les gens sont étonnés de voir tous ces oiseaux tomber du ciel quand on les nourrit, ou passer en volée quand ils sont juste en dessous. Et c'est vraiment ce qu'on recherche, nous, il nous faut l'émotion, notre travail. Dans un parc zoologique, c'est bien entendu de sensibiliser les gens à la protection d'une nature et d'espèces qui disparaissent. Mais c'est aussi de l'émotion, parce que l'émotion, c'est la clé de cet amour pour la nature. C'est avec ça qu'on travaille et c'est avec ça qu'on peut laisser un bon souvenir à nos visiteurs et les forcer à s'engager un peu plus loin avec nous s'ils le désirent.

  • Speaker #0

    Et le choc dont tu parles Aurélie pour les visiteurs, il a aussi eu lieu avec nos confrères, nos collègues du monde entier. La grande volière sud-américaine a fait tache d'huile dans les présentations du monde entier. D'autres immenses volières, depuis une dizaine d'années, ont été construites en Europe, jusqu'en Chine, jusqu'à Singapour, avec un nouveau parc des oiseaux qui va ouvrir à la fin de l'année. C'est vraiment ce qui est intéressant. Dès lors qu'on arrive à dépasser... des stades à innover et à expérimenter, on peut se retrouver en effet dans des milieux juste extraordinaires et qui donnent une nouvelle dimension à notre métier et qui nous permettent d'atteindre des objectifs qu'on n'aurait pas pu imaginer il y a quelques années. Et pas seulement au niveau de la reproduction de l'élevage, mais aussi justement sur l'émotion dont vient parler le grand-père.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu et pour en savoir plus sur le bioparc, rendez-vous sur www.bioparc-zo.fr.

Description

C’est sans conteste le lieu préféré des visiteurs du Bioparc. Pierre et François Gay nous racontent aujourd’hui l’histoire de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du zoo, d’une surface d’1 hectare, héberge plus de 600 oiseaux d’une trentaine d’espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des aras.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on a creusé la carrière, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Il y a une faille, on voit qu'il descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher.

  • Speaker #0

    C'est un festival de couleurs.

  • Speaker #1

    On était suivis par les perruches un peu plus grosses.

  • Speaker #2

    Une autre idée du zoo, le podcast du Biopark fait de doux et la fontaine. C'est sans conteste le lieu préféré des visiteurs. Pierre et François Guay nous racontent aujourd'hui l'histoire, pas si vieille, de la Grande Volière sud-américaine. Ce lieu emblématique du bioparc, d'une surface d'un hectare, héberge plus de 600 oiseaux d'une trentaine d'espèces, toutes sud-américaines. Une rencontre sonore sous les airs des haras.

  • Speaker #0

    Donc on se retrouve dans la Grande Volière sud-américaine du bioparc, une carrière qui a été... dessinée, creusée pour les oiseaux sud-américains qui nous entourent. Et à la différence des autres carrières du bioparc, comme celle des okapis dans lesquelles nous sommes passés, celle-ci est récente. Elle n'a pas deux siècles, elle a simplement une douzaine d'années. Et autour de nous, on peut voir plus de 30 espèces d'oiseaux multicolores avec de nombreuses espèces de... perroquets, dont les plus grands, les araïacintes, des flamants roses, une colonie d'ibis rouge, d'ibis à face noire, plus de 600 oiseaux qui sont autour de nous. C'est un vrai fortifice.

  • Speaker #2

    Tout à l'heure, vous parliez des aras présents dans cette volière. François, le filet, c'est un élément hyper important de la structure. Tu peux nous parler de l'élaboration de ce filet ?

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'on est dans une immense volière. La grande volière sud-américaine du Biopark, quand elle a été conçue en 2009, c'était la plus grande volière d'Europe et la plus grande au monde pour des perroquets. Et le défi, c'était de trouver un matériau qui puisse résister au bec de ces crochus. Les perroquets sont les rois pour faire de l'aménagement secondaire, pour tailler le bois et ils contribuent aussi à l'aménagement de l'espace. Et ce qu'il fallait, c'était en tout cas... pouvoir les contenir dans cet hectare. Et le défi, c'est de trouver le bon matériau et surtout l'équipe capable d'installer à 20 mètres de hauteur ce filet en acier inoxydable. C'est un filet qui est tissé à la main à partir de bobines de câbles en acier inox et comme un filet de pêche. C'est fait par des... par des familles de pêcheurs.

  • Speaker #1

    La technique, au départ, ça vient de pêcheurs chiliens, c'est ça ?

  • Speaker #0

    La technique, oui, exactement. Et c'est un produit, d'ailleurs, qu'on ne sait pas fabriquer en Europe, qui demande des heures et des heures de travail, et donc fabriqué en Asie. Et l'équipe qui a appris à installer ce filet, il y a une vingtaine d'années, est issue du Cirque, et c'est Alicia, avec sa famille, qui est venue travailler au Bioparc en 2008. pour monter ce filet. Et Alicia, elle est venue de Las Vegas. C'est une Américaine qui a fait toute sa carrière comme trapéziste dans les cirques du monde entier.

  • Speaker #1

    Elle s'est recyclée à la fin de sa carrière trapéziste dans les filets de sécurité. C'est pour ça qu'elle a inventé ce filet, d'abord en toile et ensuite en inox à la suite de la demande de construction de volières. Notre demande de construction de volières. Quand François nous a rejoints pour travailler ici, je crois qu'il avait envie et que j'avais envie aussi qu'il puisse donner libre cours à son imagination et à ses capacités créatrices. Et on avait depuis toujours des oiseaux qu'on aurait bien vu libres. Mais libre un oiseau, évidemment, ce n'est pas facile puisque ça vole. Et donc, on avait vraiment envie de les voir voler, ces oiseaux qui étaient contraints avec les plumes coupées, souvent les perroquets, les flamands. Il n'y a pas d'autre façon de les garder dans des enclos ouverts. C'est ce qui se passe dans beaucoup d'endroits. Et donc, le défi, c'était de dire à François, allez, vas-y, essaie d'imaginer une volière, une volière immense où on pourrait mettre tous nos oiseaux. On avait beaucoup d'oiseaux sud-américains à l'époque, des grands aras, des flamands, des ibis rouges. Et il y avait, dans un endroit qu'on appelle aujourd'hui la volière européenne, on avait fait un essai avec quelques ibis rouges et il y avait, comme on dit aujourd'hui, un effet waouh. C'est-à-dire que chaque fois que les gens déboulaient, sortaient du tunnel, Arrivé dans cette volière, ils voyaient cette quarantaine d'hibiscus rouges. Ils ouvraient grand les yeux, ils étaient vraiment surpris par cette éclosion de couleurs et de mouvements. Et voilà, ça a démarré comme ça, et François a réfléchi à la façon dont il pouvait le faire, mais je pense que c'est lui qui doit en parler, parce qu'il y avait un vrai défi technique pour arriver à creuser, peut-être pas, une fois creusé, il faut faire quelque chose du volume de sable qu'on a enlevé, et puis aussi à couvrir pour que les oiseaux puissent y voler, bien entendu. Ce qui est intéressant, c'est que là encore, c'est complètement évolutif. On parlait avec les okapis d'un endroit envahi par la végétation, où la végétation a évolué, des arbres sont morts, d'autres ont été plantés. et remplissent l'espace aujourd'hui. Là, il y a beaucoup moins de végétation parce que notre idée, c'était vraiment de se retrouver dans un canyon andin avec des falaises. On a une espèce en particulier, plusieurs espèces, mais une espèce de perroquet qui s'appelle l'ara de l'Afrénet, du nom d'un explorateur français qui est allé dans ces régions au XVIIIe siècle. Et ces aras vivent dans des falaises comme ça. Il y a beaucoup d'espèces rubicoles. Il y a les sternincas, il y a les ibis à face noire. Et donc... Quand on a imaginé ça, on s'est dit, avec un peu de peau, ils vont nicher dans la roche, donc on va faire des trous. On a fait des trous, mais on a fait des trous qui ne leur convenaient pas. On n'avait pas poussé la réflexion jusque-là. En fait, on a fait des trous où ça nous semblait opportun, sans réfléchir que les oiseaux, naturellement, allaient creuser eux-mêmes. Et ce qui est assez étonnant, c'est que ce ne sont pas les oiseaux qu'on a mis dans cette volière qu'on creusait, c'est les moineaux domestiques. On a fait un recensement cette année, on a 100 couples de moineaux domestiques ici qui eux-mêmes exploitent les veines. tendre dans la roche et ont commencé à détruire. Alors là, on est face à cette falaise en particulier où on voit des trous qui sont gros. On pourrait presque y faire nicher des aras. Ça, il y a 10 ans, il n'y avait rien. Il y a une faille qu'on voit qui descend et ce sont les moineaux qui ont commencé à nicher, qui ont été suivis par des perruches un peu plus grosses et aujourd'hui, des grosses perruches. Et c'est quand même ça aussi. C'est quelque chose qui nous étonne complètement. De voir comment les oiseaux se sont appropriés le site et... adoptent un comportement naturel d'y creuser leur nid. En face, là-bas, on a une colonie de perruches de Patagonie. On n'a absolument pas touché là-bas. On n'a pas fait un seul trou. Nous, on a fait les trous en dessous. Ils ont utilisé les deux premières années. Mais depuis, ils se sont installés là-bas. Il est possible qu'ils se soient inspirés des moineaux domestiques. Pourquoi pas ? Dans le fond, c'est peut-être les moineaux qui ont montré la voie aux perruches. Mais ça, c'est une très belle évolution de cet endroit, bien sûr.

  • Speaker #0

    Et ce qui est marrant, c'est que la roche qui nous entoure, c'est donc une roche... sédimentaires, ce sont des sables coquilliers, c'est la mer des Falins qui était présente il y a de 4 à 12 millions d'années et les couches elles sont très irrégulières donc quand on a creusé la carrière on ne connaissait pas à l'avance la qualité des bancs de roches et donc on descendait de mètre en mètre et on découvrait en effet une roche plus ou moins sédimentée, plus ou moins friable et quand on a fait des nids comme tu le dis nous on n'a pas d'aile, on ne peut pas voler donc on montait sur des échafaudages, sur des nacelles mais on n'allait pas forcément sur les sommets on s'est contenté de faire des nids à la hauteur de nos yeux ou en tout cas à quelques mètres de hauteur mais c'était les couches aussi les plus difficiles, les plus dures et en effet les oiseaux, on recherchait eux les couches les plus meubles qui se trouvent en l'occurrence sur les sommets des falaises des lieux pour nous qui restent inaccessibles et ça c'est toute la magie et toute la richesse de cette nature qui nous entoure c'est que... En effet, on ne pouvait vraiment pas prédire l'évolution du lieu avec le comportement des animaux.

  • Speaker #1

    Ah non, ça, on n'a rien vu venir. Moi, je n'ai rien vu venir. A aucun moment. Moi, je me souviens très bien, quand on a lâché les oiseaux en 2009, ça a été assez long à se mettre en place. C'est les oiseaux qui sortaient de parcs zoologiques, de volières, donc qui n'avaient pas d'habitude de cet espace. Ils ont mis un moment à voler. Et puis les oiseaux, ça ne vole pas gratuitement. Je veux dire qu'il n'y a que nous qui avons du sport parce qu'on veut absolument maigrir. Les oiseaux volent pour aller manger le matin, trouver un arbre où ils vont trouver à manger, ou un arbre ou un marais, peu importe les espèces, et puis le soir pour se rassembler et dormir en sécurité. Donc à partir du moment où on leur donne à manger et qu'ils ont tout ce qu'il faut, ils n'ont pas de raison de voler tant que ça. Et je me souviens très bien, au bout de quelques mois, à l'automne, on est venus un soir ici avec François et on a vu tous nos perroquets s'envoler et tourner autour. Ça correspondait presque à un vol post-reproduction, un vol de migration finalement. On a vu ces dizaines d'oiseaux voler autour de nous et on s'est dit, là on a gagné, on tient à quelque chose. Il a fallu une année, je crois. Ah non, il y a eu plein d'années, moi je dirais. C'était à l'automne 2010 où vraiment on a ressenti une vraie émotion de voir nos oiseaux adopter des sites et puis se comporter naturellement.

  • Speaker #2

    Dans la volière sud-américaine, on retrouve les manchots de Humboldt, une espèce menacée vivant sur les côtes du Pérou. Pour la protéger, le bioparc a soutenu durant 20 ans la réserve d'Iliéscas avec l'association Toutiéra. Depuis 2021, cette réserve est devenue nationale et est gérée par le gouvernement péruvien.

  • Speaker #1

    Alors, il se trouve qu'avant de faire cette volière, on avait un groupe de manchots du Cap, des manchots africains, qu'on a toujours d'ailleurs dans notre autre parc zoologique, au sable d'Olonne. Mais en parallèlement à la construction de cette volière, on continue à développer des projets en Amérique du Sud. Et j'avais été attiré sur la situation des manchots... de Humboldt, qui sont les manchots qui vivent sur la côte ouest de l'Amérique du Sud, au Pérou et au Chili. Cette population de manchots d'Humboldt s'était en perte de vitage terrible, puisqu'on était descendu à quelques milliers d'individus, alors qu'il y en avait certainement des centaines de milliers d'individus il y a quelques dizaines d'années. On a eu l'occasion, avec mon ami et mon correspondant péruvien, de créer une réserve pour ces animaux, dans le nord Pérou. On a vraiment initié cette réserve. On a emmené le ministre de l'Environnement, on lui a montré l'intérêt de l'endroit, et il a décidé de créer une réserve régionale, qui est devenue aujourd'hui un parc national. une quinzaine d'années après. Et on s'est dit, c'est dommage d'avoir des manchots du Cap et d'avoir cet endroit dédié à l'Amérique du Sud. Donc on a emmené nos manchots du Cap au Sable d'Olonne et on a récupéré des manchots d'Humble dans divers eaux européennes dans le cadre d'un programme d'élevage international. Et on a décidé de les présenter ici, un peu comme emblème de notre projet sud-américain puisque ça rejoint effectivement les projets qu'on soutient là-bas. Donc on a ces manchots qui sont associés ici dans un grand bassin où ils peuvent nager, c'est 70 mètres de long je crois. avec des pélicans bruns de l'ouest de l'Amérique aussi,

  • Speaker #0

    des sternincas et des goélands gris.

  • Speaker #1

    La mouette grise, moi je l'appelle la mouette, je suis François le goéland, chacun son idée. Moi, je trouve que je suis trop petit pour être un goéland. C'est une vanne entre nous. Et qu'est-ce qu'il y a encore, François ? Non, sur les côtes, je pense que c'est tout ce qu'on a. Pélicans, manchots, nos mouettes et les sternincas. Et ça correspond à des espèces, bien sûr, qu'on voit sur les côtes du Pérou et dans cette zone en particulier qu'on a réussi à protéger il y a quelques années.

  • Speaker #2

    Et donc, Pierre, en face des manchots de Humboldt, on trouve les flamands du Chili.

  • Speaker #1

    Oui, qu'on appelle flamands du Pérou ou Pérou, bien entendu, parce qu'ils vivent au Pérou ou au Chili. Non, mais c'est vrai. Et comme le pélican, il y a le pélican du Pérou qu'on appelle pélican du Chili. Alors les flamands c'était évident qu'on voulait les mettre là parce que là où ils les avaient avant on devait leur couper les plumes et ça ça ne nous plaisait pas donc on a décidé de les mettre dans cette volière mais bizarrement on n'a pas trouvé tout de suite un projet de conservation pour les flamands et puis il se trouve que dans le nord Pérou là où on a développé la réserve pour les ours et les condors et la réserve qui est devenue un parc national pour les manchots en particulier et les condors on a un garde qu'on salarie comme quoi que la Fondation Salari, et qui nous a fait part de ces observations d'un groupe de Flamands qui venait d'arriver dans un delta sur la côte désertique du Pérou et qui se reproduisait depuis deux ou trois ans dans cette zone. Et on s'est dit qu'on pouvait faire quelque chose pour les étudier, d'abord les compter, savoir combien on vient de les compter. Il y en a 12 144. Et savoir si on peut protéger la zone. Donc les Flamands qui sont à Douai-la-Fontaine reflètent aussi ce travail de... ce travail de conservation qu'on va faire maintenant pour ces flamands du Chili dans la nature.

  • Speaker #2

    Et donc cette présentation était hyper innovante quand ça a ouvert en 2009. Quelle a été la réaction des visiteurs ?

  • Speaker #0

    Alors la réaction des visiteurs, comme l'a évoqué mon père, on n'est pas à la première année, on recherchait les perroquets. Et puis après, voilà, après deux années... Les oiseaux ont vraiment adopté le territoire, se sont reproduits assez rapidement et les populations ont littéralement se sont démultipliées. Aujourd'hui, sur un hectare, dans chaque espace, on découvre des espèces derrière un des piliers de Falin. C'est une surprise extrêmement bruyante et colorée. C'est un festival de couleurs. C'est le carnaval brésilien et péruvien aussi, évidemment. Mais c'est un des points forts émotionnellement de la visite. On sait très bien que les visiteurs par zoologique ne viennent pas dans nos parcs pour voir des oiseaux. Mais en l'occurrence, lorsqu'ils passent dans la grande volière, il y a vraiment une rencontre très forte entre l'homme et l'animal. Et quand ils repartent du bioparc, la grande volière sud-américaine, c'est un des points forts de la visite. Et c'est vraiment un des lieux qui les touche parce que ces oiseaux sont également très curieux parce qu'ils s'approchent de nous fréquemment et pas seulement au moment du nourrissage. Et la communication animale, elle est très importante ici. Ça piaille beaucoup, ça chante beaucoup. Et encore une fois, ils s'approchent, ils viennent nous voir.

  • Speaker #1

    Il y a aussi deux découvertes avec des mammifères. Il y a une famille de tatous et une famille de poudous. Le tatou, c'est un animal... Il consomme des insectes en Amérique du Sud. On a une jolie famille qui est là. Et puis, les poudous, c'est le plus petit cervidé du monde, qui vit dans les Andes. Et là, c'est souvent les habitués qui les voient, parce qu'il faut être un peu plus patient. On attend un peu, on traîne, on recueille le tour, et puis d'un seul coup, on voit ces poudous qu'on n'avait pas vus jusque-là. Et ça aussi, ça fait partie de l'ambiance de cette volière. Il y a aussi des choses qu'on découvre, comme on peut découvrir des oiseaux. Tout à l'heure, en arrivant, on a aperçu un couple de pénélopes. pesant d'Amérique du Sud. On les a aperçus et ils ont disparu tout de suite dans la végétation. Ça encore, ça concourt beaucoup à l'ambiance générale de Douai-la-Fontaine et du Bioparc. Ces animaux qu'on aperçoit qui disparaissent et qui réapparaissent.

  • Speaker #0

    Dans les espèces de perroquets, certaines sont très actives le matin, d'autres en fin de journée comme les ararouges à l'alverte. Les habitudes de ces oiseaux ne sont pas les mêmes du matin au soir et on l'apprend ici dans la grande volaille sud-américaine. Les interactions sont très très riches, mais elles sont changeantes d'un jour à l'autre et d'une saison à l'autre.

  • Speaker #2

    Donc grâce à cette volière effectivement qui est passionnante et qui est extrêmement riche, le public s'est épris des oiseaux. Et je pense que vous devez être fier d'avoir réussi à faire aimer les oiseaux aux visiteurs.

  • Speaker #0

    Oui, et surtout les oiseaux qui ont la capacité et la possibilité de voler. Et c'est ça, un oiseau est fait pour voler. C'était le gros défi, en effet, surtout avec tous les psittacidés, les perroquets qu'on n'a pas l'habitude de voir voler dans les parcs de Gic.

  • Speaker #1

    En fait, le mot-clé de cet endroit, c'est l'émotion. Le mot-clé, c'est l'émotion. On sait bien, on nous le dit tous les jours en sortant, les gens sont étonnés de voir tous ces oiseaux tomber du ciel quand on les nourrit, ou passer en volée quand ils sont juste en dessous. Et c'est vraiment ce qu'on recherche, nous, il nous faut l'émotion, notre travail. Dans un parc zoologique, c'est bien entendu de sensibiliser les gens à la protection d'une nature et d'espèces qui disparaissent. Mais c'est aussi de l'émotion, parce que l'émotion, c'est la clé de cet amour pour la nature. C'est avec ça qu'on travaille et c'est avec ça qu'on peut laisser un bon souvenir à nos visiteurs et les forcer à s'engager un peu plus loin avec nous s'ils le désirent.

  • Speaker #0

    Et le choc dont tu parles Aurélie pour les visiteurs, il a aussi eu lieu avec nos confrères, nos collègues du monde entier. La grande volière sud-américaine a fait tache d'huile dans les présentations du monde entier. D'autres immenses volières, depuis une dizaine d'années, ont été construites en Europe, jusqu'en Chine, jusqu'à Singapour, avec un nouveau parc des oiseaux qui va ouvrir à la fin de l'année. C'est vraiment ce qui est intéressant. Dès lors qu'on arrive à dépasser... des stades à innover et à expérimenter, on peut se retrouver en effet dans des milieux juste extraordinaires et qui donnent une nouvelle dimension à notre métier et qui nous permettent d'atteindre des objectifs qu'on n'aurait pas pu imaginer il y a quelques années. Et pas seulement au niveau de la reproduction de l'élevage, mais aussi justement sur l'émotion dont vient parler le grand-père.

  • Speaker #2

    Voilà, c'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir écouté jusqu'au bout. Abonnez-vous s'il vous a plu et pour en savoir plus sur le bioparc, rendez-vous sur www.bioparc-zo.fr.

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