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Le Netflix du Manga

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05min |03/04/2025
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Description

Mangas.IO : Le jury de QVEMA a-t-il raté le deal ? Romain Régnier et Yun Inada ont bluffé tout le monde en récoltant 4 millions d’euros d'intentions d'investissement en seulement 4 jours après leur passage dans l’émission QVEMA sur M6. Derrière ce succès éclair se cache un projet unique : créer le "Netflix du manga", tout en respectant certaines valeurs de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, Anthony Bourbon et Éric Larchevêque, deux membres du jury de l'émission, n'ont investi "que" 250 000 €. Ont-ils vu un pari risqué ou ont-ils loupé un gros deal ? Entre croissance fulgurante, défis financiers et enjeux du crowdequity, on décrypte l'ascension de Romain et Yun ainsi que les opportunités derrière cette campagne de financement participatif.


———————————————————


🖋 Ecriture, réalisation et montage : Jérémie Renouf


👂Rejoignez-moi sur les réseaux :

➜ Linkedin : https://www.linkedin.com/in/renoufjeremie/

➜ ResearchGate : https://www.researchgate.net/profile/Jeremie-Renouf

➜ Youtube : https://www.youtube.com/@JeremieRenouf


🔧 Des modifications ont été apportées au contenu de cet épisode à la demande d’un représentant de l'entreprise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain et Kelly

    Le suspense est à son comble. Exactement, c'est mon moment préféré dans les mangas. Donc on a réfléchi. On a deux propositions. Je commence par une première.

  • Jérémie

    Ces deux-là sont des petits malins. Ils lancent une campagne de financement participative juste après leur passage dans Qui veut être mon associé. Et en quelques heures, ils enregistrent 4 millions d'euros d'intention d'investissement, soit 16 fois plus que le résultat de l'émission. Et c'est d'autant plus impressionnant que leur application de lecture de manga par abonnement n'est pas tout à fait une entreprise comme les autres, car elle s'inscrit dans l'économie sociale et solidaire, et c'est pas courant de voir ce type d'entreprise convoitée par des investisseurs. Alors le fondateur s'appelle Romain Regnier, il a créé l'entreprise en 2019 avec 4000 euros en poche, et à 30 ans il cherche une alternative au scantrad, le piratage de manga, et que les auteurs, les mangakas, aient une rémunération à la hauteur de leurs efforts. Il profite alors d'un voyage au Japon pour rencontrer Shueisha, l'éditeur de Naruto et de One Piece notamment. Et s'ils ne rejoignent pas tout de suite l'aventure, il montre quand même pas mal d'intérêt au projet et Romain se promet qu'il réussira bien à les convaincre un jour ou l'autre. De retour en France, il est alors rejoint par son ami de longue date, Yun Inada. Ensemble, ils développent une version bêta de la plateforme et la testent auprès d'une communauté de fans sur Discord. En 2020, ils ouvrent l'abonnement à tous et leur ambition, c'est de faire le Netflix du manga pour moins de 10 euros par mois. Alors bien sûr au début il n'y a pas beaucoup de titres dispo, une centaine. Quelques éditeurs se sont laissés convaincre comme NaBan, l'éditeur de Oldboy par exemple. Et la presse spécialisée commence à s'intéresser à Romain et à son équipe de passionnés. Il faut savoir qu'en France un jeune sur deux lit des mangas, une BD sur deux est un manga. Mais le numérique reste ultra minoritaire, seulement 2% des ventes contre plus de 50% au Japon. Et il y a beaucoup de versions pirates qui tournent sur internet. Mais Romain promet aux éditeurs 70% des revenus. Et il inscrit même ça dans les statuts de l'entreprise. Et vu qu'il n'y a pas vraiment de concurrence, il parvient à convaincre de plus en plus d'éditeurs, ce qui fait venir de plus en plus de lecteurs. Mais il faut de l'argent pour dépasser la barre symbolique des 50 000 lecteurs. Et en 2021, une première levée de fonds de 270 000 euros est réalisée, ce qui permet d'acheter des droits à des éditeurs célèbres comme Ki-oon et Kana, par exemple. Et le catalogue fait alors un gros bond en avant et compte plus de 6000 titres comme Naruto, Death Note ou encore Bakuman. Et plus tard, une nouvelle levée de fonds de 1 million d'euros est réalisée. Et certains noms d'investisseurs vous disent peut-être quelque chose comme Antoine Lemarchand, ancien patron de Nature & Découvertes, Maxime Vallette, fondateur de Viedemerde, ou encore Arthur Perticoz, l'actuel patron de Karmine Corp. Pourtant, l'entreprise perd toujours de l'argent, les comptes de 2023 montrent un chiffre d'affaires de plus de 500 000 euros, mais avec une perte équivalente. Et les principales lignes de dépense sont les droits d'auteur, évidemment, les salaires pour une dizaine de personnes et le marketing. Mais ce n'est pas parce qu'une entreprise perd de l'argent qu'elle n'a pas de valeur. Le haut du bilan montre un actif de plus de 1 million d'euros, ce qui est vraiment énorme pour une entreprise de cette taille. Et ça correspond au droit d'exploitation des mangas. Et c'est justement ça qui plaît aux investisseurs. Alors le passage dans Qui veut être mon associé ? va alors être le jackpot. Anthony Bourbon et Eric Larchevêque investissent 250 000 euros contre 5% du capital. Et l'autre jackpot, c'est l'engouement du public parce que des milliers de clients supplémentaires arrivent. Il faut savoir que l'émission est tournée plusieurs mois en avance. Ce qui veut dire que Romain et Yun savent le résultat avant nous. Ils choisissent alors de lancer une campagne de financement participative juste après la diffusion. pour récolter encore plus d'argent. Et le financement qu'ils ont choisi s'appelle le crowdequity. Des particuliers deviennent tout simplement actionnaires de l'entreprise. Mais contrairement à l'investissement en bourse par exemple, la distribution de dividendes est assez rare avec ce type d'investissement. Car, comme on l'a vu, l'entreprise n'est pas encore rentable comme beaucoup de startups qui font appel au crowdequity et il y a fort à parier que lorsqu'elle le sera, Romain choisisse plutôt de mettre l'argent gagné dans la croissance de l'entreprise plutôt que de distribuer des dividendes. Parce que c'est ce que disent les statuts, souvenez-vous. Romains y a inscrit les valeurs de l'économie sociale et solidaire. Et ils indiquent clairement que s'il y a des bénéfices, seulement 30% peut être distribué aux actionnaires. Et encore, sur ces 30%, c'est au prorata du montant de chacun. Donc, pour que les particuliers se fassent de l'argent sur ce coup, il faudrait plutôt que l'entreprise se fasse racheter par un concurrent. ce qui arrive de temps en temps, ou qu'un jour, un gros actionnaire achète les parts des autres, ce qui arrive un peu moins souvent. À court terme, l'intérêt d'investir en tant que particulier dans manga.io, c'est donc plutôt la flat tax, une réduction d'impôts, mais le vrai bénéfice, c'est peut-être de saisir l'occasion de participer à une aventure, celle de créer le Netflix du manga.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Un rêve de fans

    00:42

  • Un marché en mutation

    01:27

  • Une croissance prometteuse

    02:49

  • Un pari risqué

    03:52

  • Conclusion

    04:51

Description

Mangas.IO : Le jury de QVEMA a-t-il raté le deal ? Romain Régnier et Yun Inada ont bluffé tout le monde en récoltant 4 millions d’euros d'intentions d'investissement en seulement 4 jours après leur passage dans l’émission QVEMA sur M6. Derrière ce succès éclair se cache un projet unique : créer le "Netflix du manga", tout en respectant certaines valeurs de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, Anthony Bourbon et Éric Larchevêque, deux membres du jury de l'émission, n'ont investi "que" 250 000 €. Ont-ils vu un pari risqué ou ont-ils loupé un gros deal ? Entre croissance fulgurante, défis financiers et enjeux du crowdequity, on décrypte l'ascension de Romain et Yun ainsi que les opportunités derrière cette campagne de financement participatif.


———————————————————


🖋 Ecriture, réalisation et montage : Jérémie Renouf


👂Rejoignez-moi sur les réseaux :

➜ Linkedin : https://www.linkedin.com/in/renoufjeremie/

➜ ResearchGate : https://www.researchgate.net/profile/Jeremie-Renouf

➜ Youtube : https://www.youtube.com/@JeremieRenouf


🔧 Des modifications ont été apportées au contenu de cet épisode à la demande d’un représentant de l'entreprise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain et Kelly

    Le suspense est à son comble. Exactement, c'est mon moment préféré dans les mangas. Donc on a réfléchi. On a deux propositions. Je commence par une première.

  • Jérémie

    Ces deux-là sont des petits malins. Ils lancent une campagne de financement participative juste après leur passage dans Qui veut être mon associé. Et en quelques heures, ils enregistrent 4 millions d'euros d'intention d'investissement, soit 16 fois plus que le résultat de l'émission. Et c'est d'autant plus impressionnant que leur application de lecture de manga par abonnement n'est pas tout à fait une entreprise comme les autres, car elle s'inscrit dans l'économie sociale et solidaire, et c'est pas courant de voir ce type d'entreprise convoitée par des investisseurs. Alors le fondateur s'appelle Romain Regnier, il a créé l'entreprise en 2019 avec 4000 euros en poche, et à 30 ans il cherche une alternative au scantrad, le piratage de manga, et que les auteurs, les mangakas, aient une rémunération à la hauteur de leurs efforts. Il profite alors d'un voyage au Japon pour rencontrer Shueisha, l'éditeur de Naruto et de One Piece notamment. Et s'ils ne rejoignent pas tout de suite l'aventure, il montre quand même pas mal d'intérêt au projet et Romain se promet qu'il réussira bien à les convaincre un jour ou l'autre. De retour en France, il est alors rejoint par son ami de longue date, Yun Inada. Ensemble, ils développent une version bêta de la plateforme et la testent auprès d'une communauté de fans sur Discord. En 2020, ils ouvrent l'abonnement à tous et leur ambition, c'est de faire le Netflix du manga pour moins de 10 euros par mois. Alors bien sûr au début il n'y a pas beaucoup de titres dispo, une centaine. Quelques éditeurs se sont laissés convaincre comme NaBan, l'éditeur de Oldboy par exemple. Et la presse spécialisée commence à s'intéresser à Romain et à son équipe de passionnés. Il faut savoir qu'en France un jeune sur deux lit des mangas, une BD sur deux est un manga. Mais le numérique reste ultra minoritaire, seulement 2% des ventes contre plus de 50% au Japon. Et il y a beaucoup de versions pirates qui tournent sur internet. Mais Romain promet aux éditeurs 70% des revenus. Et il inscrit même ça dans les statuts de l'entreprise. Et vu qu'il n'y a pas vraiment de concurrence, il parvient à convaincre de plus en plus d'éditeurs, ce qui fait venir de plus en plus de lecteurs. Mais il faut de l'argent pour dépasser la barre symbolique des 50 000 lecteurs. Et en 2021, une première levée de fonds de 270 000 euros est réalisée, ce qui permet d'acheter des droits à des éditeurs célèbres comme Ki-oon et Kana, par exemple. Et le catalogue fait alors un gros bond en avant et compte plus de 6000 titres comme Naruto, Death Note ou encore Bakuman. Et plus tard, une nouvelle levée de fonds de 1 million d'euros est réalisée. Et certains noms d'investisseurs vous disent peut-être quelque chose comme Antoine Lemarchand, ancien patron de Nature & Découvertes, Maxime Vallette, fondateur de Viedemerde, ou encore Arthur Perticoz, l'actuel patron de Karmine Corp. Pourtant, l'entreprise perd toujours de l'argent, les comptes de 2023 montrent un chiffre d'affaires de plus de 500 000 euros, mais avec une perte équivalente. Et les principales lignes de dépense sont les droits d'auteur, évidemment, les salaires pour une dizaine de personnes et le marketing. Mais ce n'est pas parce qu'une entreprise perd de l'argent qu'elle n'a pas de valeur. Le haut du bilan montre un actif de plus de 1 million d'euros, ce qui est vraiment énorme pour une entreprise de cette taille. Et ça correspond au droit d'exploitation des mangas. Et c'est justement ça qui plaît aux investisseurs. Alors le passage dans Qui veut être mon associé ? va alors être le jackpot. Anthony Bourbon et Eric Larchevêque investissent 250 000 euros contre 5% du capital. Et l'autre jackpot, c'est l'engouement du public parce que des milliers de clients supplémentaires arrivent. Il faut savoir que l'émission est tournée plusieurs mois en avance. Ce qui veut dire que Romain et Yun savent le résultat avant nous. Ils choisissent alors de lancer une campagne de financement participative juste après la diffusion. pour récolter encore plus d'argent. Et le financement qu'ils ont choisi s'appelle le crowdequity. Des particuliers deviennent tout simplement actionnaires de l'entreprise. Mais contrairement à l'investissement en bourse par exemple, la distribution de dividendes est assez rare avec ce type d'investissement. Car, comme on l'a vu, l'entreprise n'est pas encore rentable comme beaucoup de startups qui font appel au crowdequity et il y a fort à parier que lorsqu'elle le sera, Romain choisisse plutôt de mettre l'argent gagné dans la croissance de l'entreprise plutôt que de distribuer des dividendes. Parce que c'est ce que disent les statuts, souvenez-vous. Romains y a inscrit les valeurs de l'économie sociale et solidaire. Et ils indiquent clairement que s'il y a des bénéfices, seulement 30% peut être distribué aux actionnaires. Et encore, sur ces 30%, c'est au prorata du montant de chacun. Donc, pour que les particuliers se fassent de l'argent sur ce coup, il faudrait plutôt que l'entreprise se fasse racheter par un concurrent. ce qui arrive de temps en temps, ou qu'un jour, un gros actionnaire achète les parts des autres, ce qui arrive un peu moins souvent. À court terme, l'intérêt d'investir en tant que particulier dans manga.io, c'est donc plutôt la flat tax, une réduction d'impôts, mais le vrai bénéfice, c'est peut-être de saisir l'occasion de participer à une aventure, celle de créer le Netflix du manga.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Un rêve de fans

    00:42

  • Un marché en mutation

    01:27

  • Une croissance prometteuse

    02:49

  • Un pari risqué

    03:52

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Mangas.IO : Le jury de QVEMA a-t-il raté le deal ? Romain Régnier et Yun Inada ont bluffé tout le monde en récoltant 4 millions d’euros d'intentions d'investissement en seulement 4 jours après leur passage dans l’émission QVEMA sur M6. Derrière ce succès éclair se cache un projet unique : créer le "Netflix du manga", tout en respectant certaines valeurs de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, Anthony Bourbon et Éric Larchevêque, deux membres du jury de l'émission, n'ont investi "que" 250 000 €. Ont-ils vu un pari risqué ou ont-ils loupé un gros deal ? Entre croissance fulgurante, défis financiers et enjeux du crowdequity, on décrypte l'ascension de Romain et Yun ainsi que les opportunités derrière cette campagne de financement participatif.


———————————————————


🖋 Ecriture, réalisation et montage : Jérémie Renouf


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➜ Linkedin : https://www.linkedin.com/in/renoufjeremie/

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🔧 Des modifications ont été apportées au contenu de cet épisode à la demande d’un représentant de l'entreprise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain et Kelly

    Le suspense est à son comble. Exactement, c'est mon moment préféré dans les mangas. Donc on a réfléchi. On a deux propositions. Je commence par une première.

  • Jérémie

    Ces deux-là sont des petits malins. Ils lancent une campagne de financement participative juste après leur passage dans Qui veut être mon associé. Et en quelques heures, ils enregistrent 4 millions d'euros d'intention d'investissement, soit 16 fois plus que le résultat de l'émission. Et c'est d'autant plus impressionnant que leur application de lecture de manga par abonnement n'est pas tout à fait une entreprise comme les autres, car elle s'inscrit dans l'économie sociale et solidaire, et c'est pas courant de voir ce type d'entreprise convoitée par des investisseurs. Alors le fondateur s'appelle Romain Regnier, il a créé l'entreprise en 2019 avec 4000 euros en poche, et à 30 ans il cherche une alternative au scantrad, le piratage de manga, et que les auteurs, les mangakas, aient une rémunération à la hauteur de leurs efforts. Il profite alors d'un voyage au Japon pour rencontrer Shueisha, l'éditeur de Naruto et de One Piece notamment. Et s'ils ne rejoignent pas tout de suite l'aventure, il montre quand même pas mal d'intérêt au projet et Romain se promet qu'il réussira bien à les convaincre un jour ou l'autre. De retour en France, il est alors rejoint par son ami de longue date, Yun Inada. Ensemble, ils développent une version bêta de la plateforme et la testent auprès d'une communauté de fans sur Discord. En 2020, ils ouvrent l'abonnement à tous et leur ambition, c'est de faire le Netflix du manga pour moins de 10 euros par mois. Alors bien sûr au début il n'y a pas beaucoup de titres dispo, une centaine. Quelques éditeurs se sont laissés convaincre comme NaBan, l'éditeur de Oldboy par exemple. Et la presse spécialisée commence à s'intéresser à Romain et à son équipe de passionnés. Il faut savoir qu'en France un jeune sur deux lit des mangas, une BD sur deux est un manga. Mais le numérique reste ultra minoritaire, seulement 2% des ventes contre plus de 50% au Japon. Et il y a beaucoup de versions pirates qui tournent sur internet. Mais Romain promet aux éditeurs 70% des revenus. Et il inscrit même ça dans les statuts de l'entreprise. Et vu qu'il n'y a pas vraiment de concurrence, il parvient à convaincre de plus en plus d'éditeurs, ce qui fait venir de plus en plus de lecteurs. Mais il faut de l'argent pour dépasser la barre symbolique des 50 000 lecteurs. Et en 2021, une première levée de fonds de 270 000 euros est réalisée, ce qui permet d'acheter des droits à des éditeurs célèbres comme Ki-oon et Kana, par exemple. Et le catalogue fait alors un gros bond en avant et compte plus de 6000 titres comme Naruto, Death Note ou encore Bakuman. Et plus tard, une nouvelle levée de fonds de 1 million d'euros est réalisée. Et certains noms d'investisseurs vous disent peut-être quelque chose comme Antoine Lemarchand, ancien patron de Nature & Découvertes, Maxime Vallette, fondateur de Viedemerde, ou encore Arthur Perticoz, l'actuel patron de Karmine Corp. Pourtant, l'entreprise perd toujours de l'argent, les comptes de 2023 montrent un chiffre d'affaires de plus de 500 000 euros, mais avec une perte équivalente. Et les principales lignes de dépense sont les droits d'auteur, évidemment, les salaires pour une dizaine de personnes et le marketing. Mais ce n'est pas parce qu'une entreprise perd de l'argent qu'elle n'a pas de valeur. Le haut du bilan montre un actif de plus de 1 million d'euros, ce qui est vraiment énorme pour une entreprise de cette taille. Et ça correspond au droit d'exploitation des mangas. Et c'est justement ça qui plaît aux investisseurs. Alors le passage dans Qui veut être mon associé ? va alors être le jackpot. Anthony Bourbon et Eric Larchevêque investissent 250 000 euros contre 5% du capital. Et l'autre jackpot, c'est l'engouement du public parce que des milliers de clients supplémentaires arrivent. Il faut savoir que l'émission est tournée plusieurs mois en avance. Ce qui veut dire que Romain et Yun savent le résultat avant nous. Ils choisissent alors de lancer une campagne de financement participative juste après la diffusion. pour récolter encore plus d'argent. Et le financement qu'ils ont choisi s'appelle le crowdequity. Des particuliers deviennent tout simplement actionnaires de l'entreprise. Mais contrairement à l'investissement en bourse par exemple, la distribution de dividendes est assez rare avec ce type d'investissement. Car, comme on l'a vu, l'entreprise n'est pas encore rentable comme beaucoup de startups qui font appel au crowdequity et il y a fort à parier que lorsqu'elle le sera, Romain choisisse plutôt de mettre l'argent gagné dans la croissance de l'entreprise plutôt que de distribuer des dividendes. Parce que c'est ce que disent les statuts, souvenez-vous. Romains y a inscrit les valeurs de l'économie sociale et solidaire. Et ils indiquent clairement que s'il y a des bénéfices, seulement 30% peut être distribué aux actionnaires. Et encore, sur ces 30%, c'est au prorata du montant de chacun. Donc, pour que les particuliers se fassent de l'argent sur ce coup, il faudrait plutôt que l'entreprise se fasse racheter par un concurrent. ce qui arrive de temps en temps, ou qu'un jour, un gros actionnaire achète les parts des autres, ce qui arrive un peu moins souvent. À court terme, l'intérêt d'investir en tant que particulier dans manga.io, c'est donc plutôt la flat tax, une réduction d'impôts, mais le vrai bénéfice, c'est peut-être de saisir l'occasion de participer à une aventure, celle de créer le Netflix du manga.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Un rêve de fans

    00:42

  • Un marché en mutation

    01:27

  • Une croissance prometteuse

    02:49

  • Un pari risqué

    03:52

  • Conclusion

    04:51

Description

Mangas.IO : Le jury de QVEMA a-t-il raté le deal ? Romain Régnier et Yun Inada ont bluffé tout le monde en récoltant 4 millions d’euros d'intentions d'investissement en seulement 4 jours après leur passage dans l’émission QVEMA sur M6. Derrière ce succès éclair se cache un projet unique : créer le "Netflix du manga", tout en respectant certaines valeurs de l’économie sociale et solidaire. Pourtant, Anthony Bourbon et Éric Larchevêque, deux membres du jury de l'émission, n'ont investi "que" 250 000 €. Ont-ils vu un pari risqué ou ont-ils loupé un gros deal ? Entre croissance fulgurante, défis financiers et enjeux du crowdequity, on décrypte l'ascension de Romain et Yun ainsi que les opportunités derrière cette campagne de financement participatif.


———————————————————


🖋 Ecriture, réalisation et montage : Jérémie Renouf


👂Rejoignez-moi sur les réseaux :

➜ Linkedin : https://www.linkedin.com/in/renoufjeremie/

➜ ResearchGate : https://www.researchgate.net/profile/Jeremie-Renouf

➜ Youtube : https://www.youtube.com/@JeremieRenouf


🔧 Des modifications ont été apportées au contenu de cet épisode à la demande d’un représentant de l'entreprise.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Romain et Kelly

    Le suspense est à son comble. Exactement, c'est mon moment préféré dans les mangas. Donc on a réfléchi. On a deux propositions. Je commence par une première.

  • Jérémie

    Ces deux-là sont des petits malins. Ils lancent une campagne de financement participative juste après leur passage dans Qui veut être mon associé. Et en quelques heures, ils enregistrent 4 millions d'euros d'intention d'investissement, soit 16 fois plus que le résultat de l'émission. Et c'est d'autant plus impressionnant que leur application de lecture de manga par abonnement n'est pas tout à fait une entreprise comme les autres, car elle s'inscrit dans l'économie sociale et solidaire, et c'est pas courant de voir ce type d'entreprise convoitée par des investisseurs. Alors le fondateur s'appelle Romain Regnier, il a créé l'entreprise en 2019 avec 4000 euros en poche, et à 30 ans il cherche une alternative au scantrad, le piratage de manga, et que les auteurs, les mangakas, aient une rémunération à la hauteur de leurs efforts. Il profite alors d'un voyage au Japon pour rencontrer Shueisha, l'éditeur de Naruto et de One Piece notamment. Et s'ils ne rejoignent pas tout de suite l'aventure, il montre quand même pas mal d'intérêt au projet et Romain se promet qu'il réussira bien à les convaincre un jour ou l'autre. De retour en France, il est alors rejoint par son ami de longue date, Yun Inada. Ensemble, ils développent une version bêta de la plateforme et la testent auprès d'une communauté de fans sur Discord. En 2020, ils ouvrent l'abonnement à tous et leur ambition, c'est de faire le Netflix du manga pour moins de 10 euros par mois. Alors bien sûr au début il n'y a pas beaucoup de titres dispo, une centaine. Quelques éditeurs se sont laissés convaincre comme NaBan, l'éditeur de Oldboy par exemple. Et la presse spécialisée commence à s'intéresser à Romain et à son équipe de passionnés. Il faut savoir qu'en France un jeune sur deux lit des mangas, une BD sur deux est un manga. Mais le numérique reste ultra minoritaire, seulement 2% des ventes contre plus de 50% au Japon. Et il y a beaucoup de versions pirates qui tournent sur internet. Mais Romain promet aux éditeurs 70% des revenus. Et il inscrit même ça dans les statuts de l'entreprise. Et vu qu'il n'y a pas vraiment de concurrence, il parvient à convaincre de plus en plus d'éditeurs, ce qui fait venir de plus en plus de lecteurs. Mais il faut de l'argent pour dépasser la barre symbolique des 50 000 lecteurs. Et en 2021, une première levée de fonds de 270 000 euros est réalisée, ce qui permet d'acheter des droits à des éditeurs célèbres comme Ki-oon et Kana, par exemple. Et le catalogue fait alors un gros bond en avant et compte plus de 6000 titres comme Naruto, Death Note ou encore Bakuman. Et plus tard, une nouvelle levée de fonds de 1 million d'euros est réalisée. Et certains noms d'investisseurs vous disent peut-être quelque chose comme Antoine Lemarchand, ancien patron de Nature & Découvertes, Maxime Vallette, fondateur de Viedemerde, ou encore Arthur Perticoz, l'actuel patron de Karmine Corp. Pourtant, l'entreprise perd toujours de l'argent, les comptes de 2023 montrent un chiffre d'affaires de plus de 500 000 euros, mais avec une perte équivalente. Et les principales lignes de dépense sont les droits d'auteur, évidemment, les salaires pour une dizaine de personnes et le marketing. Mais ce n'est pas parce qu'une entreprise perd de l'argent qu'elle n'a pas de valeur. Le haut du bilan montre un actif de plus de 1 million d'euros, ce qui est vraiment énorme pour une entreprise de cette taille. Et ça correspond au droit d'exploitation des mangas. Et c'est justement ça qui plaît aux investisseurs. Alors le passage dans Qui veut être mon associé ? va alors être le jackpot. Anthony Bourbon et Eric Larchevêque investissent 250 000 euros contre 5% du capital. Et l'autre jackpot, c'est l'engouement du public parce que des milliers de clients supplémentaires arrivent. Il faut savoir que l'émission est tournée plusieurs mois en avance. Ce qui veut dire que Romain et Yun savent le résultat avant nous. Ils choisissent alors de lancer une campagne de financement participative juste après la diffusion. pour récolter encore plus d'argent. Et le financement qu'ils ont choisi s'appelle le crowdequity. Des particuliers deviennent tout simplement actionnaires de l'entreprise. Mais contrairement à l'investissement en bourse par exemple, la distribution de dividendes est assez rare avec ce type d'investissement. Car, comme on l'a vu, l'entreprise n'est pas encore rentable comme beaucoup de startups qui font appel au crowdequity et il y a fort à parier que lorsqu'elle le sera, Romain choisisse plutôt de mettre l'argent gagné dans la croissance de l'entreprise plutôt que de distribuer des dividendes. Parce que c'est ce que disent les statuts, souvenez-vous. Romains y a inscrit les valeurs de l'économie sociale et solidaire. Et ils indiquent clairement que s'il y a des bénéfices, seulement 30% peut être distribué aux actionnaires. Et encore, sur ces 30%, c'est au prorata du montant de chacun. Donc, pour que les particuliers se fassent de l'argent sur ce coup, il faudrait plutôt que l'entreprise se fasse racheter par un concurrent. ce qui arrive de temps en temps, ou qu'un jour, un gros actionnaire achète les parts des autres, ce qui arrive un peu moins souvent. À court terme, l'intérêt d'investir en tant que particulier dans manga.io, c'est donc plutôt la flat tax, une réduction d'impôts, mais le vrai bénéfice, c'est peut-être de saisir l'occasion de participer à une aventure, celle de créer le Netflix du manga.

Chapters

  • Intro

    00:00

  • Un rêve de fans

    00:42

  • Un marché en mutation

    01:27

  • Une croissance prometteuse

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  • Un pari risqué

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