- Speaker #0
Le château de Versailles présente Mémoires de château.
- Speaker #1
Alors je suis Jacqueline Fleury-Marier. J'avais un père militaire, officier de carrière, et je suis née en Allemagne, après bien sûr la Première Guerre mondiale. Je suis née en décembre 1923. et nous sommes venus assez vite habiter Strasbourg, qui est une ville magnifique, et où j'ai tous mes souvenirs d'enfance. Alors, mon père était militaire, il était notamment dans le génie, c'est-à-dire qu'il était parmi les officiers qui ont construit la défense du Rhin. Il y avait énormément de militaires à Strasbourg, c'était une garnison importante. Et maman était quelqu'un qui vivait, enfin qui était à la maison et qui s'occupait de beaucoup de choses. C'est une enfance heureuse avec des parents que nous aimions beaucoup, mon frère et moi. Je n'avais qu'un frère, un frère aîné, des parents aimants, des parents intelligents, des parents qui nous ont beaucoup appris, qui avaient énormément souffert de la guerre de 14-18, et mes grands-parents. ont déjà tout perdu, c'est-à-dire leur maison, leur vie. Mon grand-père a été déporté, je dis bien déporté, pendant les années de guerre, ce qui a marqué énormément, évidemment, la famille quand il va rentrer. Et ma grand-mère et ses deux filles ont été emprisonnées en Amman. Et Versailles, bien sûr, va nous frapper beaucoup. Et nous sommes arrivés à Versailles en 1937, donc pas très longtemps avant la Deuxième Guerre mondiale. Parce que mon père a été nommé à Versailles. C'était une grande garnison, Versailles, aussi.
- Speaker #0
Je m'appelle Marie-Noëlle Pinte, je suis née le 30 décembre 1938 à Paris. Ma famille et moi, nous sommes arrivés à Versailles en 1942, où mon père venait d'être nommé ingénieur des ponts et des chaussées, et le château de Versailles était compris dans son secteur. Alors, il était chargé de tout ce qui concernait les routes dans le secteur de la Sénéoise. Et le château de Versailles, il était surtout responsable des eaux et fontaines. Donc, les fontaines, à cette époque, étaient en très mauvais état. Je me souviens qu'il était descendu à l'intérieur du... bassin de La Tonne, qui était en bas des marches qui sont face au château. Et il nous avait raconté que c'était encore dans son état d'origine très abîmé. Donc il avait un appartement de fonction, ce qui était important pour mes parents qui avaient déjà... Quatre enfants. Donc quatre des autres enfants sont nés au château parce qu'on a couché chez soi à l'époque. Il n'y avait pas des cliniques comme maintenant. Certains de mes frères et sœurs peuvent se vanter d'être nés au château comme Lucas, Louis XVI. Nous habitions un grand appartement qui se trouve à l'angle de la rue de l'Indépendance Amérique. américaine et de la cour du château. Donc c'était un appartement très froid parce que c'était mal chauffé et on était chauffé par ce qu'on appelait à l'époque des mirus. On le remplissait de charbon qui se trouvait à la cave. Il fallait descendre pour chercher le charbon. Et souvent, on mettait sur les mi-russes des casseroles d'eau avec des plantes pour purifier l'atmosphère. Il y a eu des hivers très froids, particulièrement en 1946. On a vécu là pendant huit ans.
- Speaker #1
Je suis rentrée à la rentrée scolaire de 1937, c'était un peu le lycée de filles, mais non de filles, on ne mélangeait pas les garçons et les filles à l'époque. J'ai trouvé quelques compagnes, quelques camarades au lycée de Versailles. Nous sommes habitués à cette vie versaillienne, sans problème. Et nous allons, comme toujours, pratiquer notamment le... parc de Versailles. Nous irons souvent les jours de congé, évidemment. C'était jeudi à l'époque. On allait facilement se promener dans le parc et découvrir aussi le château. J'aimais beaucoup l'allée des Marmosés et le bain des pages. Parce que, comme étudiant pendant le moment de la guerre, Il n'y avait pas grand-chose pour se distraire, pour les jeunes. On se laissait baigner, les jeunes, dans le bain d'épaule. Et puis on remontait vers le château, en effet, en l'allée de Marmoset.
- Speaker #0
Au-dessus de nous, il y avait les employés du château, les pompiers, les gardiens qui avaient des appartements dans l'étage. au deuxième étage. Et donc, on jouait avec les enfants des gardiens. Les garçons jouaient au ballon, on jouait au foot. Et les filles, je réfléchis, mais il n'y avait pas beaucoup de filles, je ne m'en souviens pas. Moi, je faisais de la trottinette. On jouait, on allait sur la terrasse avec nos poupées et on faisait des maisons de poupées dans les... les alcoves des fenêtres sur la terrasse ouest. Devant l'entrée de la salle du Congrès, il y avait un grand trottoir, je ne sais pas s'il existe encore, et on a appris à faire de la bicyclette là. Et après, on faisait de la bicyclette dans la cour de Marne, c'était tout à fait normal, et permis à l'époque. On jouait surtout où il y avait un bassin. dans lequel on allait faire marcher nos bateaux. Et il n'y avait pas comme maintenant des fils de fer tout autour pour ne pas approcher. On descendait même dans le bassin pour pousser les bateaux. Et on se faisait quand même siffler par les gardiens. Enfin, les gardiens nous connaissaient tous.
- Speaker #2
Faisons la guerre parce qu'on nous l'a imposé.
- Speaker #1
Le début de la guerre, c'est l'arrivée des Allemands qui mettent leur drapeau sur un château. Ça, c'est insupportable pour nous tous. Et c'est quelque chose qui, déjà, nous fait penser que si on peut faire quelque chose contre les Allemands, il faudra le faire. Et c'est ce qui va se passer.
- Speaker #2
Devant cet épondrement... Deux voies souffrent de l'abandon et du désespoir. Elle menait à la capitulation. C'est celle qu'a choisie le gouvernement pétain. L'autre est celle de l'honneur et de l'espérance. C'est celle que nous avons prise, mes compagnons et moi. Nous croyons. que l'honneur des Français consiste à continuer la guerre aux côtés de leurs alliés. Et nous sommes résolus à le faire.
- Speaker #1
Je pense que pour nous, toute l'occupation des Allemands sur le sol français était inadmissible. C'est épouvantable. C'est la France qui est occupée. Il n'y a pas que le château. Et pour nous, c'est extrêmement important. C'est une douleur immense. Et je pense que pour mes parents, ça a dû être quelque chose d'extrêmement douloureux, pénible. Peut-être encore plus que pour nous. Nous devions être contre eux, de toute manière. Alors chacun à notre manière, évidemment. Pour mon père, ça va être bien sûr quelque chose de très spécial. Les militaires, n'oubliez pas. Ma mère avait tellement souffert déjà pendant certains temps. Elle n'avait rien oublié. Donc c'était le rejet complet de l'occupant. Pour nous, l'occupant n'avait rien à faire en France.
- Speaker #0
Mes parents avaient, près du bassin de Neptune, à la sortie, un jardin potager qui a été bien utile pendant la guerre parce qu'on avait un jardinier qui cultivait tous les légumes. et particulièrement des blettes que je détestais parce que c'était plein de fils. On allait à pied jusqu'à ce jardin potager. Il y avait deux poules qui étaient dans une cage. Un jour, elles se sont fait manger par les renards. Ça a été catastrophique pour nous parce qu'on aimait bien ces poules. Et on allait leur donner à manger régulièrement. Et surtout, elles nous faisaient des œufs qu'on gardait à ce moment-là. Ma mère gardait ça dans des grandes jarres. Pour nous, la guerre, c'était... On mangeait... C'était difficile de s'approvisionner. Je me souviens que ma mère partait au marché, mais elle ne ramenait pas toujours ce qu'elle voulait.
- Speaker #1
On avait une vie difficile. Nos mamans avaient beaucoup de difficultés à nourrir leur famille. Et il y avait les tickets d'alimentation, les tickets de tout pratiquement d'ailleurs. Et nos mères allaient faire la queue à la mairie pour obtenir les tickets des différentes personnes de la famille. Et avec ces tickets, on avait peu d'aliments. Nos mamans ou nous d'ailleurs, on faisait des queues terribles. Et même quand il faisait très froid, les années de guerre vont être très dures. Versailles va avoir quand même des cœurs de résistance. Il y aura des réseaux, comme dans beaucoup de grandes villes d'ailleurs, des réseaux de postières. Il y aura ici des arrestations de postières, notamment plusieurs que je vais retrouver. À Habsburg aussi, il y a du monde très bien à Habsburg, vous savez. Oui, c'est vrai, quand j'y pense, je ne les oublie pas. Moi, quand je vais vraiment, on va dire... faire partie d'un réseau, notamment, oui, j'ai à peu près 17 ans. On a dit que j'avais 17 ans, j'en avais peut-être un peu moins. Je suis rentrée dans le réseau Défense de la France, pour la diffusion du journal quand le dessin Défense de la France, qui a eu un très grand impact. C'est un très gros réseau. Réseau de jeunes, pratiquement d'étudiants, je crois que j'ai été de beaucoup la plus jeune pendant mon moment. J'étais lycéenne, en gros. et c'était extrêmement dangereux de se balader avec ces journaux clandestins. Quand il y avait des alertes à un certain moment, les métros et les trains s'arrêtaient dans la région parisienne, probablement dans les autres régions aussi. Et quand on était arrêté dans les tunnels, les métros par exemple, eh bien on descendait. Et puis, il va y avoir beaucoup d'arrestations dans ce réseau. Je vais alors rejoindre mon frère, qui est parfaitement bilingue, ce qui est assez rare à l'époque. Et je vais le rejoindre dans ce réseau Mitridat, qui est un réseau de renseignements. Les faux papiers, il fallait aider ceux qui n'avaient plus d'identité, donc pour les nourrir, les faux tickets. Il y avait beaucoup de choses, il y avait beaucoup d'occupations. Alors mon père était en zone libre, alors ça, il était dans l'organisation civile et militaire. Maman a beaucoup aidé des jeunes, notamment qui étaient recherchés par la Guest-Sapo, les recueillir dans notre appartement, les aider à survivre, on peut dire ça. Et voilà, on était tous en... Voilà. Plus qu'à l'arrestation.
- Speaker #3
Mesdames, messieurs, nous avons le regret de vous informer que nous sommes dans l'obligation de suspendre le spectacle. La région parisienne venant d'être mise en état d'alerte. Veuillez donc gagner sans hâte les abris qui vous ont été indiqués. Notre personnel vous guidera. Vous avez tout le temps nécessaire.
- Speaker #0
On avait très peur que le château soit bombardé. Je me souviens du bombardement de la gare des Chantiers parce que ça faisait un bruit épouvantable. Et je me souviens des sirènes de nuit où là, on nous réveillait, on était obligés de descendre dans les caves du château qui sont énormes et qui étaient assez effrayantes pour des enfants. Et on retrouvait tous ceux qui habitaient le château dans ces caves. Puis on attendait la fin de la sirène. Et un jour, mon père a voulu rentrer plus directement à travers les caves. Et on s'est trouvés face à une porte fermée à clé. Et nous, on se voyait déjà enfermés pour la nuit. Et mon père a tapé. Tapé contre la porte, finalement, il y a un gardien qui est arrivé pour nous délivrer. Et ça, c'était à la fin d'une alerte. Mais on est descendu plusieurs fois dans les caves. C'était sous ce que Louis-Philippe avait fait, le bâtiment à toutes les gloires de la France. Puis on retraversait la cour du château pour rentrer chez nous. On avait des Allemands qui étaient par exemple au bassin de Neptune, qui jouaient au foot. Des jeunes Allemands, on avait regardé ça, un peu surpris. Et puis ils avaient installé des espèces de mitrailleuses sur la rampe de droite du château. Et il y avait un Allemand qui était là, il surveillait la place d'armes.
- Speaker #1
L'arrestation, c'est la Gestapo qui pénètre dans votre appartement et qui vous emmène en prison. On est encadré de soldats armés et pour nous, on va se retrouver, enfin maman et moi, on va se retrouver à Fresnes et mon père aussi, où nous serons mis au secret, c'est-à-dire dans des cellules seules. J'ai beaucoup chanté dans ma cellule. Et ça aide beaucoup. J'ai beaucoup chanté, j'ai beaucoup pensé, j'ai beaucoup... Qu'est-ce que je pourrais vous dire ? Il y avait les interrogatoires, on nous emmenait à Paris, jusqu'au départ vers l'an demain, donc on voit. On était en 44. Je sais que je suis partie dans le convoi du 15 août et arrivée le 21 août à Ravensbrück. Alors c'était un grand convoi de résistants. Il y a eu très très peu de non-résistants dans notre convoi. Ce convoi du 15 août qui comprenait beaucoup d'hommes, bien sûr, qui vont rester à Weimar pour aller monter au Brunwald. Mon père est dedans, je ne sais pas. Ma mère est dedans, je ne sais pas. Et nous, alors, dans mon wagon, il y a à peu près une centaine de femmes, pour la plupart, je veux dire 99% de résistantes, étant passées pour la plupart dans les mains d'Aguessapo. J'ai retrouvé quelques Versaillaises au camp, et nous aimions parler du château. Nous aimions surtout parler du parc, parce que nous étions pour la plupart jeunes, et nous avions justement fait de belles balades dans le parc, et c'était un sujet de conversation formidable.
- Speaker #0
Pendant la guerre, mon père s'occupait des routes, il s'occupait aussi du fonctionnement des eaux, parce qu'on faisait marcher quand même les bassins, et donc il y avait des réparations à faire. Donc il avait ses bureaux rue Pierre de Nolac, au service des eaux, et les Allemands venaient régulièrement pour lui dire ce qu'ils devaient faire. En tout cas, dans ses mémoires, il a raconté qu'il n'en tenait jamais compte et qu'il ne comprend pas comment il n'a pas été arrêté à ce propos parce qu'il n'en faisait qu'à sa tête pour... pour ce qu'il estimait devoir être fait.
- Speaker #2
Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré, libéré par lui-même, libéré par son peuple avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de la France toute entière. c'est-à-dire de la France qui se passe, c'est-à-dire de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle.
- Speaker #0
En 1944, la division Leclerc est arrivée à Versailles, rue de l'Orangerie, et nous, on avait couru pour voir les chars. Donc on est descendu la rue de l'indépendance américaine. Mon frère s'était fait confectionner un drapeau français par la couturière qui nous faisait nos habits. Et on a vu l'arrivée des chars. Il faisait beau, je me souviens très bien. Et il y avait une liesse extraordinaire, beaucoup de monde. Tout le monde criait, chantait, s'embrassait. C'était un moment important après ces années. En fait, pour les Américains, ça a été surtout aussi... Ils voulaient visiter le château, ils voulaient voir, ils en avaient entendu parler. C'était un lieu prestigieux. Je me souviens d'une Jeep avec deux beaux Américains jeunes. qui sont rentrés jusqu'au niveau de l'U14, au milieu de la cour. Et nous, on s'est précipités pour les voir, parce que d'abord, on n'avait jamais vu de Jeep. Et puis, ces jeunes Américains ont sorti des petites boîtes de Smarty qu'ils nous ont données. Alors nous, on est retournés chez nous avec ces boîtes triomphants. Et mon père nous a dit, attendez, il faut que je goûte, je ne sais pas ce que c'est. Et il a goûté, puis il a dit, vous pouvez manger, vous pouvez les manger. C'était des Smarties comme on en a vu après, des milliers. Mais on n'en avait jamais vu.
- Speaker #1
On a été sauvés par des prisonniers de guerre français. qui nous ont pris un peu sous le raid, dans les raids, bien longtemps avant d'être rapatriés. Nous étions dans un état de déficience complète. Nous avons été un peu soignés, un peu aidés physiquement, avant de regagner la France en vaguant un bestiau. Moi, je ne suis jamais rentrée. Ce n'est pas compliqué, je ne veux pas dire autre chose. Je porte toujours en moi la déportation. Le monde ne sera jamais ce qu'il avait été. Bien sûr, la vie va reprendre pour différentes raisons, mais c'est quelque chose qui vous marque à jamais.
- Speaker #0
Les Américains ont retrouvé plein d'armes que les Allemands avaient entassées dans les écuries. Et en fait, mon père disait, s'ils avaient laissé tomber une bombe, ça aurait été épouvantable. Mais la vie, elle était difficile, toujours sur le plan de l'approvisionnement, parce que même si la guerre était finie, ma mère avait du mal à nourrir sa nombreuse famille. Quand il faisait froid, à l'époque on nous mettait, nous les filles, des pantalons en dessous de nos robes. Parce que les filles mettaient des robes et que s'il faisait froid, on voulait bien mettre un pantalon en plus, mais c'était en dessous de la robe.
- Speaker #1
Après, on est arrivés à Versailles. On savait encore vaguement qu'il fallait prendre un train dans certaines gares, dont la gare Saint-Lazare. Et nous sommes revenus par la gare Saint-Lazare. Et je dois dire que nous sommes descendus à Montreuil. Montreuil qui est une petite gare ici, pas très loin, un peu avant la gare Rive-Droite de Versailles. Et là, nous avancions et nous reculions. Parce que nous ne savions pas si la maison était encore debout. Nous ne savions rien, nous ne savions pas si mon père était encore vivant, s'il y avait encore quelqu'un qui pouvait nous accueillir. Donc on avançait, mais on reculait, on faisait un pas en avant et trois pas en arrière. Et on a retrouvé, on va retrouver, c'est mon père qui va nous ouvrir la porte. Mais dans quel état ? Je ne pourrai jamais dire ce qu'avait été... Nous retrouvâles avec mon père, tous les trois. Ça c'est quelque chose qui est indescriptible. Mon père était revenu, avait été hospitalisé depuis pas longtemps, quelques jours on va dire. Et on l'avait ramené à la maison. où quelqu'un s'occupait de lui. Mon frère n'était pas à Versailles, il n'était pas ici. La vie avait continué pour beaucoup. On était en 1945.
- Speaker #0
Sinon, ce que je me souviens surtout, c'est l'année 1946, qui a été particulièrement froide et où le Grand Canal a été gelé. Et on marchait sur la glace. Et mes parents faisaient du patin à glace sur le Grand Canal. Et nous, on faisait du ski, avec des vieux skis qu'on appelait des skis en rite. quatre, parce qu'ils étaient gros, dans la neige, sur la terrasse. Et on s'est bien amusés avec eux. Et à l'époque, c'était normal de... Enfin, maintenant, je vois pas très bien les gens faire du ski dans le château. mais d'abord il y avait beaucoup moins de monde il y avait très peu de touristes le château était vide il y avait un lit je crois dans la chambre de Louis XIV mais je ne me souviens pas beaucoup de meubles dans le château il y avait énormément de meubles et d'objets d'art qui étaient partis pendant la guerre, qui avaient été cachés dans des châteaux Surtout justement en région de la Loire et plus bas. Si je me souviens que quand les premiers visiteurs sont arrivés en 47-48, nous on aimait beaucoup se déguiser et on descendait avec des rideaux, des jupons. On faisait des espèces de mariages autour de la statue de Louis XIV et naturellement on était pris en photo par les premiers touristes qui venaient et on était très contents de faire ça. On va retourner beaucoup au château. On reçoit beaucoup de familles, on aime voir le château. Et puis même comme étudiants, on va beaucoup se promener dans le château. On va beaucoup se baigner au bain des pages. On prenait le boulevard de la Reine et on rentrait surtout par la rentrée du boulevard de la Reine. C'est-à-dire Trianon Palace devant. puis après... On avait tout, on avait le hameau, le trianon, etc. C'était quelque chose qui comptait beaucoup dans notre vie.
- Speaker #1
Je garde un très bon souvenir de ces années passées au château parce qu'on avait un espace extraordinaire pour aller jouer parce qu'une fois que les grilles étaient fermées, nous, on pouvait encore aller dans le parc. et dans la cour sans problème. Je pense qu'on a eu une enfance heureuse, les parents s'entendaient bien, on avait quand même beaucoup de liberté, et puis on était dans un cadre unique. Bon, ça nous semblait naturel, mais c'était quand même assez exceptionnel d'habiter là.
- Speaker #2
Mémoire de château, une série de podcasts proposés par le château de Versailles. Sur une idée de Claire Bonnotte-Kellil, collaboratrice scientifique au château de Versailles, et de Nejma Zegaoula, chef de projet audiovisuel au château de Versailles. Écriture, prise de son et montage, Louise Réjean. Réalisation, musique et design sonore, Opixido. Mémoire de château se décline aussi en vidéo. Retrouvez tous les épisodes de la série et les contenus complémentaires sur le site officiel du Château de Versailles. Les podcasts du Château de Versailles sont disponibles sur toutes les plateformes d'écoute, dans l'application mobile du Château et sur châteauversailles.fr.