- Speaker #0
Donc Nathalie, on a enregistré ensemble un épisode, un épisode pour parler de l'un de tes livres Ando Girls, qui est une enquête que tu as réalisée. Tu l'as écrit et il a été illustré par Violette Suquet. Cette enquête est vraiment très importante et notamment, on le disait, à mettre entre les mains de beaucoup d'adolescentes pour qu'elles puissent plus facilement comprendre ce qu'elles vivent, trouver des clés et des ressources et aussi se sentir moins seules. Est-ce que ça, la solitude, j'ai l'impression que c'est un sujet, la solitude des femmes face à soit un drame dans Bercelle Silence, soit la maladie et la douleur, j'ai l'impression que c'est quelque chose qui a une place centrale dans les choix que tu fais quand tu décides d'écrire un livre. Est-ce que tu pourrais m'en parler ?
- Speaker #1
La solitude, clairement c'est au cœur de mes deux ouvrages. En fait, c'est une solitude qui naît d'une non-écoute. L'endométriose, ces femmes souffrent, elles ne sont pas entendues, parfois par leurs proches, et très très souvent par les médecins, ça n'aide pas à se sentir bien. L'endométriose c'est 7 ans en moyenne d'errance médicale, 7 ans c'est très très long, et encore il ne s'agit que d'une moyenne, pour certaines femmes c'est beaucoup plus long. Donc voilà, ces femmes pendant ce temps-là, elles sont seules en fait avec leur douleur. Donc effectivement oui, c'est au cœur d'EndoGirls.
- Speaker #0
Est-ce que justement, les femmes qui se sentaient seules, qui sont venues pour que tu signes le livre et qui t'ont confié leur histoire entre les mains, est-ce qu'elles te disent que le fait que le diagnostic soit posé, ça aide à se sentir moins isolée ?
- Speaker #1
Oui, clairement, lorsqu'un diagnostic est posé, on souffre officiellement de quelque chose, que ce soit de l'endométriose ou autre chose. On ne peut plus entendre « Madame, c'est dans votre tête » . Non, en fait, on souffre d'endométriose. Et c'est vraiment essentiel d'avoir un diagnostic, ça ne résout pas le problème dans le sens où l'endométriose, on n'en guérit pas, mais ça aide à mettre certains dispositifs en place, d'être pris en charge.
- Speaker #0
Et justement, le « madame c'est dans votre tête » , j'ai l'impression quand même que les femmes l'entendent davantage. Tu penses que ça vient d'où le fait que la santé des femmes est moins prise au sérieux que la santé des hommes, clairement ?
- Speaker #1
Ça vient de très très loin. Ça... été le cas depuis très longtemps. Certains de mes interlocuteurs m'ont dit que si l'endométriose avait été une maladie d'homme, ça aurait été réglé depuis longtemps. C'est vraiment un problème structurel.
- Speaker #0
C'est révoltant et je suis contente qu'il y ait des femmes comme toi qui s'emparent du sujet pour réussir à le mettre en lumière. Merci beaucoup pour ça et beaucoup de succès avec EndoGirls et Bercelle Silence.
- Speaker #1
Merci à toi.
- Speaker #0
A bientôt.