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Vis ma vie d'artiste (raté?)

Fée clochette, paravent et éjaculation précoce: l'enfer des concours d'orchestre

Fée clochette, paravent et éjaculation précoce: l'enfer des concours d'orchestre

16min |25/06/2024
Play
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16min |25/06/2024
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Description

Salut internet


Ha la joie des concours d'orchestre.

  • vingt ans d'étude

  • deux mois de préparation

  • des centaines de kilomètres

  • ... et deux minutes derrière un paravent!!!!


Mmm, il n'y a pas quelqu chose qui cloche ?

  • Oui ! d'accord cette clochette, c'est ridicule!!

  • Sérieux!? En 2024 on "clochette" encore les candidats?!


Je ne vais pas te mentir : Passer des concours d’orchestre est un véritable sacerdoce. C’est certes stimulant et excitant, mais ça peut vite devenir éreintant et parfaitement traumatisant.


Beaucoup d’appelés, peu d'élus.


 Aujourd’hui, je me pose cette simple question : Comment se remettre de cette épreuve quand on a l’impression d’avoir vécu un échec total ? 


Allez! Prends ton billet et viens derrière le paravent!!!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet et bienvenue sur Vie ma vie d'artiste, ratez ! le podcast qui vous dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je vous parle de la fée Clochette, de paravent et d'éjaculation précoce. Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans et je vous propose également des séances d'accompagnement, des séances de mentorat pour vous aider. de l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. Et me voici de retour avec mon baluchon, aujourd'hui un baluchon particulièrement lourd, un baluchon dont il ne va pas m'être évident de parler tellement ça a été un chemin de croix pour moi. Aujourd'hui, je ne vous parle pas de ma vie sexuelle, mais je vous parle bien évidemment des concours d'orchestre. J'en ai passé une dizaine dans ma vie, j'ai adoré les préparer, j'ai moins aimé les passer et j'ai encore moins aimé les résultats que j'ai eu. Aujourd'hui la question que je me pose c'est comment on se remet de ces concours d'orchestre, comment on survit à ces épreuves, comment aussi peut-être y aller plus sereinement. Alors, je fais tout de suite un petit disclaimer avant de plonger dans le sel de l'anecdote, mais qu'est-ce qu'un concours d'orchestre ? C'est le mode de recrutement idoine pour intégrer un nouveau membre dans un orchestre. Mettons que Jean Chouchou de l'Orchestre International de Vesoul parte à la retraite, son poste est mis en concours, et deux mois à six semaines avant, il y a un programme imposé qui est donné. Et qui veut candidater, candidate. C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de pré-recrutement sur CV, sur les compétences. Donc ça veut dire que j'adorerais faire cette blague, c'est un jour passer un concours, et au lieu de moi aller jouer, envoyer, je ne sais pas, mon meilleur ami qui est comptable, pour voir ce que ça fait derrière un paravent. Parce que ces concours aussi, pour éviter le copinage, la cooptation, se passent derrière paravent, au moins jusqu'à la finale souvent. Parce qu'il y a trois tours. Premier tour, on écrème. Deuxième tour, hop, on écrème. Et après, il y a la finale, où en général se retrouvent... 1, 2, 3, parfois 5 candidats, c'est assez rare. Bref, je pourrais faire un deuxième disclaimer sur la légitimité de ces concours, sur la légitimité des jurys, parce que très souvent dans un jury, il y a une forme de non-démocratie, c'est-à-dire que le chef d'orchestre déjà a deux voix, alors que c'est pas lui qui va rester le plus longtemps dans l'orchestre, puisque les chefs d'orchestre en général ne restent pas 20 ans, 25 ans dans un orchestre, mais... quelques années, 3, 4, 5 ans, 10 ans pour les plus fidèles. Il y a aussi le fait qu'il y a beaucoup de membres de l'administration, donc on pourrait se poser la question, est-ce que les 4, 5 membres de l'administration qui sont là au concours ont les oreilles suffisamment affûtées pour juger de la qualité d'un candidat ? Bref, il y aurait plein de questions à se poser. Il y a aussi sur... Est-ce que ce mode de recrutement n'est pas un peu archaïque ? On a encore aujourd'hui des exemples de gens qui rentrent dans des orchestres et qui, après six mois d'essai, se font virer parce que finalement, humainement, ça ne passe pas. Donc, est-ce qu'il ne faudrait pas intégrer ce côté humain avant, connaître les gens, les inviter à venir jouer aux orchestres, et puis après, leur faire passer un concours quand on sait qu'ils pourront éventuellement s'intégrer au collectif ? Je crois que c'est des modèles qu'on voit un peu dans certains orchestres allemands et dans certains orchestres anglais. Voilà, je prends des pincettes, là je suis pas totalement sûr. Bref, voici pour ce petit disclaimer, là ça serait une grosse discussion, et je pense que cette discussion, de toute façon, je vais l'ouvrir dans d'autres épisodes en accueillant des invités. Et aujourd'hui je voulais plutôt témoigner de... de peut-être un des derniers concours que j'ai passé, et un concours qui a eu pour résultant de chez moi, où je me suis vraiment retrouvé dans une situation d'abandon, où j'ai voulu, et c'est même pas j'ai voulu, c'est j'ai abandonné pendant un moment la musique, pour la première fois de ma vie, je crois que pendant plus d'un mois, j'ai pu toucher mon instrument après ce concours. Bref, gros concours qui est annoncé dans une ville cool, Je vois le programme, je vois la ville, je connais l'orchestre, je sais que ça joue mortel, j'ai trop envie de le faire. Donc je réunis toutes les conditions pour que ça se passe bien, j'appelle un collègue contrebassiste qui joue mortel, qui donne des cours. Il accepte de me donner des cours, comme ça, en plus gracieusement, ça c'est un truc plutôt cool dans le milieu de la contrebasse, c'est que les gens n'hésitent pas à se filer des coups de main, et ça c'est vraiment chouette. Et donc... ça va être mon coach pour la préparation de ce concours, et vraiment il me fait grimper de niveau, Moi j'aime bien la préparation des concours, il y a ce côté un peu préparation d'un marathon, bon là je suis un total escroc parce que j'ai jamais préparé de marathon, donc je sais pas de quoi je parle, mais bref, ce que je veux dire c'est qu'il y a vraiment ce truc, on est focus sur cet objectif, il y a tout un moment où plus on s'investit dans ce concours, dans cette préparation, plus le niveau monte et plus on augmente les séances de travail, et plus on se sent en maîtrise de son truc. Moi je sais que très souvent quand je fais des... Des cachetons, des concerts, pendant une préparation de concours d'orchestre, c'est là où je suis à mon meilleur niveau. Après, le truc auquel il faut faire gaffe, c'est pendant sa préparation, à ne pas trop bosser et à ne pas bosser n'importe comment pour ne pas figer le corps. Parce que parfois, je vois ça, des gens qui bossent tellement et qui arrivent une semaine, dix jours avant le concours, et qui ont Ah, j'ai mal au poignet, ah, j'ai mal au dos, ah, j'ai mal de partout. Ben oui, normal, tu t'es mis une telle charge mentale Tu as tellement trop travaillé que tu n'as pas laissé de temps à l'intégration. Vraiment, c'est hyper important. Les temps de pause, en fait, il faut les considérer comme des temps de travail. Je sais que ça paraît contre-intuitif, mais vraiment, le temps d'intégration où vous vous reposez, où vous vous glandez, où vous vous ennuyez, où vous ne faites rien, c'est le moment où vous êtes en train de digérer tout le travail que vous avez fait dans la journée. Donc, 4 heures de travail sur l'instrument par jour, c'est très bien. C'est déjà très bien. Bref, j'avance dans ma préparation, tout va bien. Je prends mes petits billets de train pour cette ville exotique. J'appelle un copain pour qu'il me loge. Ouais, c'est ça, j'étais logé chez des gens que je connaissais. Donc ça, en plus, c'est plutôt chouette. Parce que quand tu passes un concours, parfois, tu connais personne. Donc t'es obligé de te prendre une chambre d'hôtel, un Airbnb, bref. Puis t'arrives un peu, t'as l'impression d'être seul au monde. Là, t'arrives, tu connais des gens. Donc voilà, c'est plutôt chouette. Arrive le matin du concours. Bon, voilà, matin du concours, t'as toujours une espèce de... Une petite ambiance foireuse, là. Tu vois, ça sent une espèce de colique généralisée. C'est pas la fête. Et encore, moi je te parle du milieu de la contrebasse, où l'ambiance est quand même plutôt cool, plutôt chill. Et là, t'as le tirage au sort, donc t'as l'appariteur qui arrive et tu prends une petite boule dans une espèce de corbeille et tu tires ton numéro. Donc là, pareil, on pourrait se poser la question, tu vois, faire venir tout le monde à la même heure alors que t'en as certains qui vont pas jouer avant 2, 3 heures, voire 4 heures. C'est horrible. Il y a quelque chose d'hyper injuste dans ces concours et je pense qu'aujourd'hui, on aurait les moyens de faire autrement. Mais bref. Je soupçonne parfois qu'il y ait un esprit de vengeance dans ce milieu, c'est-à-dire que les gens qui sont en poste se disent Eh non, moi j'en ai chié, je suis passé par là, il est hors de question qu'on modifie les choses pour les générations à venir. Bon voilà, je suis peut-être un peu mesquin en pensant ça, mais voilà, je pense que c'est un vrai sujet et qu'il serait temps de l'ouvrir. Je vois trop de gens souffrir avec ces concours, et je vois trop d'injustices sur des gens qui mériteraient d'avoir un poste, qui ont vraiment envie, qui ont le profil pour, c'est-à-dire s'intégrer à un collectif et qui... qui, voilà, vivent très très mal ces concours. Bref, mais on peut aussi le vivre sereinement. Bref, je reviens à mon anecdote, donc je tire mon numéro, je sais plus c'est le combien tu y aimes, mais ça va, de toute façon on n'est pas très nombreux, donc ça va, on n'est pas très nombreux, je crois qu'on est moins de 40, une petite quarantaine. Mais bon, ça fait quand même les chocottes, quoi, tu dis une petite quarantaine de candidats, sachant que, normalement, personne n'envoie son pote comptable derrière le paravent, donc tout le monde, normalement, joue correctement. Et bref, moi ça va, je commence à jouer. C'était à l'époque où je prenais encore le petit cachet magique quand je passais des concours. Je prenais des bêtas bloquants uniquement pour les concours. Pas pour les concerts, les concerts j'aime bien vivre le truc. Mais pour les concours, à l'époque je ne savais pas encore gérer mon... Mon trac, mon stress, je ne savais pas vivre avec. Donc voilà, je prends mon petit truc, ma petite pilule d'endormissement. mais peut-être comme la moitié des candidats, je sais pas pourquoi tout le monde va au toilette au même moment, alors bien sûr il y a cette colique générale, mais peut-être qu'il y a aussi le fait que tout le monde va se mettre ce petit truc pour parer à son adrénaline. Et bref, moi ça va, je me sens bien sur mon instrument, le matin même j'ai fait une belle préparation, je sais musicalement où je vais, et puis dix minutes avant on nous emmène individuellement, t'as le droit à une petite salle pour chauffer tout seul, et puis... En général, c'est 10-15 minutes, donc c'est pas beaucoup de temps, tu vois, de te retrouver seul 10-15 minutes avant de monter sur scène. Et ces 10 minutes passent, et l'appariteur vient me chercher pour monter sur scène, et c'est là que je mesure toute la difficulté de la situation, se dire là, en deux minutes, je vais devoir montrer que je suis digne de passer un tour, et puis que les gens m'écoutent, et peut-être avoir ce poste. Et là j'arrive, la porte s'ouvre, je monte sur scène en portant ma contrebasse, mon archet, l'apparateur est sympa, il m'a pris mes partoches. Et je sais pas, la salle me semble immense, il y a cette espèce d'immense paravent que j'ai devant moi, justement pour pas que le jury agisse par copinage. Et je sais pas, j'ai pas le temps de me mettre dedans, je commence à jouer et dès les premières secondes, je sens une espèce d'absence, j'ai du mal à être présent, il y a trop de choses qui se passent dans ma tête. Voilà, je pense que c'est une situation que t'as déjà connue, où certains passent des concours et peut-être ont déjà connu cette espèce de track qui arrive. Et même avec cette pilule magique qui a endormi mon corps, mentalement, il se passe des trucs. Et je sais pas, j'ai peut-être pas joué 30 secondes, que j'entends la petite fée clochette. Ling, ling, ling, ling, ling, ling. Oh, Candida, suivez-moi. Ça c'est la voix que j'ai entendue. L'accent n'est pas contractuel, j'aurais pu faire l'accent du Nord, mais je ne sais pas le faire. Bref, ce que je veux dire c'est, je ne sais pas, tu vois, peut-être 7 ans de travail acharné, 2 mois de préparation, des kilomètres et des kilomètres de voyage pour se retrouver à jouer 30 secondes, et une petite clochette qui m'arrête. L'impression que j'ai, c'est vraiment l'éjaculation précoce. Le truc, j'ai pas maîtrisé le machin, j'en ai même pas profité. Et puis voilà, pas de chance, retour à la maison. J'attends quand même les résultats pour rester avec les collègues, mais je me fais pas d'illusions, je suis pas pris au second tour. Et à ce moment-là, je sais pas, il y a une profonde déception qui est là, mais je trouve pas l'endroit pour en parler. et peut-être que ça t'est déjà arrivé aussi de vivre un truc un peu dur un peu hard comme ça où t'avais nourri de grosses attentes où tu t'étais préparé c'était une belle échéance pour toi et puis en fait ça marche pas et finalement voilà tu trouves pas l'oreille tu trouves pas l'endroit tu trouves pas la façon et puis aussi parfois c'est aussi d'accepter soi-même de se dire waouh A cet endroit, je suis blessé. A cet endroit, je suis hyper déçu. Moi, à l'époque, j'étais un peu fermé sur tout ce qui est de l'ordre de l'émotionnel. Ouais, c'est pas grave, j'avance, j'y vais. Seulement, retour à la maison, retour en train, je rentre chez moi et là, j'ai plus envie. J'ai plus envie de faire de la contrebasse. Il y a un truc qui s'est brisé. Il y a toutes ces années de travail pour ces concours ratés et ça me laisse à un goût amer. qui est là pour vraiment nous soutenir quand on a traversé ça alors il y a des collègues musiciens, il y a des copains on rigole, on va boire un coup, on dédramatise mais en fait ce qu'il vaut bien savoir et ça c'est un truc que je travaille vraiment en séance c'est qu'il s'est passé un vrai truc pour vous Et si ce vrai truc, vous ne trouvez pas les bons moyens de vraiment l'intégrer, en fait, ça va créer un ancrage profond et vous allez le revivre à chaque concours. Et même, ça ne va pas résister votre vie d'artiste, ça ne va pas résister la manière dont vous vous estimez. C'est un traumatisme. Alors, ce n'est pas un énorme traumatisme par rapport à... Enfin, il y a des choses beaucoup plus graves, bien sûr, mais à force de toujours relativiser sur ce qui nous arrive, on en oublie de s'octrocer. croyez de s'autoriser parfois le statut de victime temporairement et là se dire ben voilà là je souffre là c'est dur là j'ai rencontré une épreuve un obstacle et bien c'est c'est déjà un premier pas de maturité de résolution du trauma et en séance en général je travaille ça sur vraiment trois aspects le premier aspect c'est vraiment travailler la pleine présence la pleine conscience ce que j'appelle la joie du jeu la joie du jeu c'est vraiment comme un enfant un enfant L'enfant, il joue dans l'instant, il n'est pas en train de se juger. Je le répète souvent, ça, mais bon, voilà. Éduquer, c'est répéter. Et transmettre, c'est témoigner. Voilà, truisme et évidence. Mais c'est vraiment très important, parce que parfois, quand on devient un professionnel, on se coupe de ça. La deuxième chose que j'aborde, c'est vraiment de se dire que ce qui se passe au niveau du trac et du stress, c'est tellement profond chez nous qu'on peut faire blablabla, en fait, on peut en parler pendant des heures, ça se passe à un niveau beaucoup plus profond. au fond du cerveau, ce qu'on appelle au niveau des amygdales, enfin de l'amygdale, pardon. Donc en fait, on ne peut pas passer par le blabla, on ne peut pas passer par le discuter. C'est là où j'interviens sur des états modifiés de conscience pour vraiment plonger un peu plus profondément et justement aller rassurer l'amygdale là-dessus et dire non mais c'est ok. Et le troisième point sur lequel j'aborde, c'est vraiment ce côté physique. C'est trouver les mouvements somatiques qui vont pouvoir permettre de... De chasser ce trauma, d'intégrer son trac, en fait il ne s'agit pas de chasser le trauma, il s'agit plutôt de l'intégrer. Parce que c'est ça la résilience. La résilience c'est pas on rebondit comme si on était des gros ballons, la résilience c'est on vit avec. On sort pas plus fort de ça, on sort tel un vase, tel les vases japonais, là je crois que c'est Kintsugi. On sort ou on... on peut magnifier en fait ce qui nous a blessés. Voilà, il ne s'agit pas de Ouais, regardez comme j'ai survécu à ça ! Ce n'est pas ça. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je crois que j'ai des éléments de réponse. Comment on y survit à ces concours ? Eh bien, en intégrant sa déception, en s'autorisant temporairement ce statut de victime, et surtout en se faisant aider. Moi, à l'époque, je n'ai pas réussi à me faire aider. peut-être par fierté mais aussi parce que je ne savais pas à quelle porte toquer alors voilà, si le besoin s'en fait sentir, ma porte est ouverte c'est vraiment un sujet que je connais parce que je suis un spécialiste de la déception et du concours raté et que j'ai trouvé beaucoup de choses pour accompagner dans ces moments et puis aussi comment on prépare ses concours pareil, on peut se faire accompagner sur tout ce qui est extra musical pour gagner confiance et équilibre lié à ses enjeux, son intention Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça vous a parlé, si ça a résonné pour vous, n'hésitez pas à partager. Mettez plein d'étoiles, ça participe au référencement de ce podcast et ça m'aide grandement. D'ici là, portez-vous bien, continuez à manger 5 fruits et légumes par jour et à très bientôt !

Description

Salut internet


Ha la joie des concours d'orchestre.

  • vingt ans d'étude

  • deux mois de préparation

  • des centaines de kilomètres

  • ... et deux minutes derrière un paravent!!!!


Mmm, il n'y a pas quelqu chose qui cloche ?

  • Oui ! d'accord cette clochette, c'est ridicule!!

  • Sérieux!? En 2024 on "clochette" encore les candidats?!


Je ne vais pas te mentir : Passer des concours d’orchestre est un véritable sacerdoce. C’est certes stimulant et excitant, mais ça peut vite devenir éreintant et parfaitement traumatisant.


Beaucoup d’appelés, peu d'élus.


 Aujourd’hui, je me pose cette simple question : Comment se remettre de cette épreuve quand on a l’impression d’avoir vécu un échec total ? 


Allez! Prends ton billet et viens derrière le paravent!!!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet et bienvenue sur Vie ma vie d'artiste, ratez ! le podcast qui vous dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je vous parle de la fée Clochette, de paravent et d'éjaculation précoce. Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans et je vous propose également des séances d'accompagnement, des séances de mentorat pour vous aider. de l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. Et me voici de retour avec mon baluchon, aujourd'hui un baluchon particulièrement lourd, un baluchon dont il ne va pas m'être évident de parler tellement ça a été un chemin de croix pour moi. Aujourd'hui, je ne vous parle pas de ma vie sexuelle, mais je vous parle bien évidemment des concours d'orchestre. J'en ai passé une dizaine dans ma vie, j'ai adoré les préparer, j'ai moins aimé les passer et j'ai encore moins aimé les résultats que j'ai eu. Aujourd'hui la question que je me pose c'est comment on se remet de ces concours d'orchestre, comment on survit à ces épreuves, comment aussi peut-être y aller plus sereinement. Alors, je fais tout de suite un petit disclaimer avant de plonger dans le sel de l'anecdote, mais qu'est-ce qu'un concours d'orchestre ? C'est le mode de recrutement idoine pour intégrer un nouveau membre dans un orchestre. Mettons que Jean Chouchou de l'Orchestre International de Vesoul parte à la retraite, son poste est mis en concours, et deux mois à six semaines avant, il y a un programme imposé qui est donné. Et qui veut candidater, candidate. C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de pré-recrutement sur CV, sur les compétences. Donc ça veut dire que j'adorerais faire cette blague, c'est un jour passer un concours, et au lieu de moi aller jouer, envoyer, je ne sais pas, mon meilleur ami qui est comptable, pour voir ce que ça fait derrière un paravent. Parce que ces concours aussi, pour éviter le copinage, la cooptation, se passent derrière paravent, au moins jusqu'à la finale souvent. Parce qu'il y a trois tours. Premier tour, on écrème. Deuxième tour, hop, on écrème. Et après, il y a la finale, où en général se retrouvent... 1, 2, 3, parfois 5 candidats, c'est assez rare. Bref, je pourrais faire un deuxième disclaimer sur la légitimité de ces concours, sur la légitimité des jurys, parce que très souvent dans un jury, il y a une forme de non-démocratie, c'est-à-dire que le chef d'orchestre déjà a deux voix, alors que c'est pas lui qui va rester le plus longtemps dans l'orchestre, puisque les chefs d'orchestre en général ne restent pas 20 ans, 25 ans dans un orchestre, mais... quelques années, 3, 4, 5 ans, 10 ans pour les plus fidèles. Il y a aussi le fait qu'il y a beaucoup de membres de l'administration, donc on pourrait se poser la question, est-ce que les 4, 5 membres de l'administration qui sont là au concours ont les oreilles suffisamment affûtées pour juger de la qualité d'un candidat ? Bref, il y aurait plein de questions à se poser. Il y a aussi sur... Est-ce que ce mode de recrutement n'est pas un peu archaïque ? On a encore aujourd'hui des exemples de gens qui rentrent dans des orchestres et qui, après six mois d'essai, se font virer parce que finalement, humainement, ça ne passe pas. Donc, est-ce qu'il ne faudrait pas intégrer ce côté humain avant, connaître les gens, les inviter à venir jouer aux orchestres, et puis après, leur faire passer un concours quand on sait qu'ils pourront éventuellement s'intégrer au collectif ? Je crois que c'est des modèles qu'on voit un peu dans certains orchestres allemands et dans certains orchestres anglais. Voilà, je prends des pincettes, là je suis pas totalement sûr. Bref, voici pour ce petit disclaimer, là ça serait une grosse discussion, et je pense que cette discussion, de toute façon, je vais l'ouvrir dans d'autres épisodes en accueillant des invités. Et aujourd'hui je voulais plutôt témoigner de... de peut-être un des derniers concours que j'ai passé, et un concours qui a eu pour résultant de chez moi, où je me suis vraiment retrouvé dans une situation d'abandon, où j'ai voulu, et c'est même pas j'ai voulu, c'est j'ai abandonné pendant un moment la musique, pour la première fois de ma vie, je crois que pendant plus d'un mois, j'ai pu toucher mon instrument après ce concours. Bref, gros concours qui est annoncé dans une ville cool, Je vois le programme, je vois la ville, je connais l'orchestre, je sais que ça joue mortel, j'ai trop envie de le faire. Donc je réunis toutes les conditions pour que ça se passe bien, j'appelle un collègue contrebassiste qui joue mortel, qui donne des cours. Il accepte de me donner des cours, comme ça, en plus gracieusement, ça c'est un truc plutôt cool dans le milieu de la contrebasse, c'est que les gens n'hésitent pas à se filer des coups de main, et ça c'est vraiment chouette. Et donc... ça va être mon coach pour la préparation de ce concours, et vraiment il me fait grimper de niveau, Moi j'aime bien la préparation des concours, il y a ce côté un peu préparation d'un marathon, bon là je suis un total escroc parce que j'ai jamais préparé de marathon, donc je sais pas de quoi je parle, mais bref, ce que je veux dire c'est qu'il y a vraiment ce truc, on est focus sur cet objectif, il y a tout un moment où plus on s'investit dans ce concours, dans cette préparation, plus le niveau monte et plus on augmente les séances de travail, et plus on se sent en maîtrise de son truc. Moi je sais que très souvent quand je fais des... Des cachetons, des concerts, pendant une préparation de concours d'orchestre, c'est là où je suis à mon meilleur niveau. Après, le truc auquel il faut faire gaffe, c'est pendant sa préparation, à ne pas trop bosser et à ne pas bosser n'importe comment pour ne pas figer le corps. Parce que parfois, je vois ça, des gens qui bossent tellement et qui arrivent une semaine, dix jours avant le concours, et qui ont Ah, j'ai mal au poignet, ah, j'ai mal au dos, ah, j'ai mal de partout. Ben oui, normal, tu t'es mis une telle charge mentale Tu as tellement trop travaillé que tu n'as pas laissé de temps à l'intégration. Vraiment, c'est hyper important. Les temps de pause, en fait, il faut les considérer comme des temps de travail. Je sais que ça paraît contre-intuitif, mais vraiment, le temps d'intégration où vous vous reposez, où vous vous glandez, où vous vous ennuyez, où vous ne faites rien, c'est le moment où vous êtes en train de digérer tout le travail que vous avez fait dans la journée. Donc, 4 heures de travail sur l'instrument par jour, c'est très bien. C'est déjà très bien. Bref, j'avance dans ma préparation, tout va bien. Je prends mes petits billets de train pour cette ville exotique. J'appelle un copain pour qu'il me loge. Ouais, c'est ça, j'étais logé chez des gens que je connaissais. Donc ça, en plus, c'est plutôt chouette. Parce que quand tu passes un concours, parfois, tu connais personne. Donc t'es obligé de te prendre une chambre d'hôtel, un Airbnb, bref. Puis t'arrives un peu, t'as l'impression d'être seul au monde. Là, t'arrives, tu connais des gens. Donc voilà, c'est plutôt chouette. Arrive le matin du concours. Bon, voilà, matin du concours, t'as toujours une espèce de... Une petite ambiance foireuse, là. Tu vois, ça sent une espèce de colique généralisée. C'est pas la fête. Et encore, moi je te parle du milieu de la contrebasse, où l'ambiance est quand même plutôt cool, plutôt chill. Et là, t'as le tirage au sort, donc t'as l'appariteur qui arrive et tu prends une petite boule dans une espèce de corbeille et tu tires ton numéro. Donc là, pareil, on pourrait se poser la question, tu vois, faire venir tout le monde à la même heure alors que t'en as certains qui vont pas jouer avant 2, 3 heures, voire 4 heures. C'est horrible. Il y a quelque chose d'hyper injuste dans ces concours et je pense qu'aujourd'hui, on aurait les moyens de faire autrement. Mais bref. Je soupçonne parfois qu'il y ait un esprit de vengeance dans ce milieu, c'est-à-dire que les gens qui sont en poste se disent Eh non, moi j'en ai chié, je suis passé par là, il est hors de question qu'on modifie les choses pour les générations à venir. Bon voilà, je suis peut-être un peu mesquin en pensant ça, mais voilà, je pense que c'est un vrai sujet et qu'il serait temps de l'ouvrir. Je vois trop de gens souffrir avec ces concours, et je vois trop d'injustices sur des gens qui mériteraient d'avoir un poste, qui ont vraiment envie, qui ont le profil pour, c'est-à-dire s'intégrer à un collectif et qui... qui, voilà, vivent très très mal ces concours. Bref, mais on peut aussi le vivre sereinement. Bref, je reviens à mon anecdote, donc je tire mon numéro, je sais plus c'est le combien tu y aimes, mais ça va, de toute façon on n'est pas très nombreux, donc ça va, on n'est pas très nombreux, je crois qu'on est moins de 40, une petite quarantaine. Mais bon, ça fait quand même les chocottes, quoi, tu dis une petite quarantaine de candidats, sachant que, normalement, personne n'envoie son pote comptable derrière le paravent, donc tout le monde, normalement, joue correctement. Et bref, moi ça va, je commence à jouer. C'était à l'époque où je prenais encore le petit cachet magique quand je passais des concours. Je prenais des bêtas bloquants uniquement pour les concours. Pas pour les concerts, les concerts j'aime bien vivre le truc. Mais pour les concours, à l'époque je ne savais pas encore gérer mon... Mon trac, mon stress, je ne savais pas vivre avec. Donc voilà, je prends mon petit truc, ma petite pilule d'endormissement. mais peut-être comme la moitié des candidats, je sais pas pourquoi tout le monde va au toilette au même moment, alors bien sûr il y a cette colique générale, mais peut-être qu'il y a aussi le fait que tout le monde va se mettre ce petit truc pour parer à son adrénaline. Et bref, moi ça va, je me sens bien sur mon instrument, le matin même j'ai fait une belle préparation, je sais musicalement où je vais, et puis dix minutes avant on nous emmène individuellement, t'as le droit à une petite salle pour chauffer tout seul, et puis... En général, c'est 10-15 minutes, donc c'est pas beaucoup de temps, tu vois, de te retrouver seul 10-15 minutes avant de monter sur scène. Et ces 10 minutes passent, et l'appariteur vient me chercher pour monter sur scène, et c'est là que je mesure toute la difficulté de la situation, se dire là, en deux minutes, je vais devoir montrer que je suis digne de passer un tour, et puis que les gens m'écoutent, et peut-être avoir ce poste. Et là j'arrive, la porte s'ouvre, je monte sur scène en portant ma contrebasse, mon archet, l'apparateur est sympa, il m'a pris mes partoches. Et je sais pas, la salle me semble immense, il y a cette espèce d'immense paravent que j'ai devant moi, justement pour pas que le jury agisse par copinage. Et je sais pas, j'ai pas le temps de me mettre dedans, je commence à jouer et dès les premières secondes, je sens une espèce d'absence, j'ai du mal à être présent, il y a trop de choses qui se passent dans ma tête. Voilà, je pense que c'est une situation que t'as déjà connue, où certains passent des concours et peut-être ont déjà connu cette espèce de track qui arrive. Et même avec cette pilule magique qui a endormi mon corps, mentalement, il se passe des trucs. Et je sais pas, j'ai peut-être pas joué 30 secondes, que j'entends la petite fée clochette. Ling, ling, ling, ling, ling, ling. Oh, Candida, suivez-moi. Ça c'est la voix que j'ai entendue. L'accent n'est pas contractuel, j'aurais pu faire l'accent du Nord, mais je ne sais pas le faire. Bref, ce que je veux dire c'est, je ne sais pas, tu vois, peut-être 7 ans de travail acharné, 2 mois de préparation, des kilomètres et des kilomètres de voyage pour se retrouver à jouer 30 secondes, et une petite clochette qui m'arrête. L'impression que j'ai, c'est vraiment l'éjaculation précoce. Le truc, j'ai pas maîtrisé le machin, j'en ai même pas profité. Et puis voilà, pas de chance, retour à la maison. J'attends quand même les résultats pour rester avec les collègues, mais je me fais pas d'illusions, je suis pas pris au second tour. Et à ce moment-là, je sais pas, il y a une profonde déception qui est là, mais je trouve pas l'endroit pour en parler. et peut-être que ça t'est déjà arrivé aussi de vivre un truc un peu dur un peu hard comme ça où t'avais nourri de grosses attentes où tu t'étais préparé c'était une belle échéance pour toi et puis en fait ça marche pas et finalement voilà tu trouves pas l'oreille tu trouves pas l'endroit tu trouves pas la façon et puis aussi parfois c'est aussi d'accepter soi-même de se dire waouh A cet endroit, je suis blessé. A cet endroit, je suis hyper déçu. Moi, à l'époque, j'étais un peu fermé sur tout ce qui est de l'ordre de l'émotionnel. Ouais, c'est pas grave, j'avance, j'y vais. Seulement, retour à la maison, retour en train, je rentre chez moi et là, j'ai plus envie. J'ai plus envie de faire de la contrebasse. Il y a un truc qui s'est brisé. Il y a toutes ces années de travail pour ces concours ratés et ça me laisse à un goût amer. qui est là pour vraiment nous soutenir quand on a traversé ça alors il y a des collègues musiciens, il y a des copains on rigole, on va boire un coup, on dédramatise mais en fait ce qu'il vaut bien savoir et ça c'est un truc que je travaille vraiment en séance c'est qu'il s'est passé un vrai truc pour vous Et si ce vrai truc, vous ne trouvez pas les bons moyens de vraiment l'intégrer, en fait, ça va créer un ancrage profond et vous allez le revivre à chaque concours. Et même, ça ne va pas résister votre vie d'artiste, ça ne va pas résister la manière dont vous vous estimez. C'est un traumatisme. Alors, ce n'est pas un énorme traumatisme par rapport à... Enfin, il y a des choses beaucoup plus graves, bien sûr, mais à force de toujours relativiser sur ce qui nous arrive, on en oublie de s'octrocer. croyez de s'autoriser parfois le statut de victime temporairement et là se dire ben voilà là je souffre là c'est dur là j'ai rencontré une épreuve un obstacle et bien c'est c'est déjà un premier pas de maturité de résolution du trauma et en séance en général je travaille ça sur vraiment trois aspects le premier aspect c'est vraiment travailler la pleine présence la pleine conscience ce que j'appelle la joie du jeu la joie du jeu c'est vraiment comme un enfant un enfant L'enfant, il joue dans l'instant, il n'est pas en train de se juger. Je le répète souvent, ça, mais bon, voilà. Éduquer, c'est répéter. Et transmettre, c'est témoigner. Voilà, truisme et évidence. Mais c'est vraiment très important, parce que parfois, quand on devient un professionnel, on se coupe de ça. La deuxième chose que j'aborde, c'est vraiment de se dire que ce qui se passe au niveau du trac et du stress, c'est tellement profond chez nous qu'on peut faire blablabla, en fait, on peut en parler pendant des heures, ça se passe à un niveau beaucoup plus profond. au fond du cerveau, ce qu'on appelle au niveau des amygdales, enfin de l'amygdale, pardon. Donc en fait, on ne peut pas passer par le blabla, on ne peut pas passer par le discuter. C'est là où j'interviens sur des états modifiés de conscience pour vraiment plonger un peu plus profondément et justement aller rassurer l'amygdale là-dessus et dire non mais c'est ok. Et le troisième point sur lequel j'aborde, c'est vraiment ce côté physique. C'est trouver les mouvements somatiques qui vont pouvoir permettre de... De chasser ce trauma, d'intégrer son trac, en fait il ne s'agit pas de chasser le trauma, il s'agit plutôt de l'intégrer. Parce que c'est ça la résilience. La résilience c'est pas on rebondit comme si on était des gros ballons, la résilience c'est on vit avec. On sort pas plus fort de ça, on sort tel un vase, tel les vases japonais, là je crois que c'est Kintsugi. On sort ou on... on peut magnifier en fait ce qui nous a blessés. Voilà, il ne s'agit pas de Ouais, regardez comme j'ai survécu à ça ! Ce n'est pas ça. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je crois que j'ai des éléments de réponse. Comment on y survit à ces concours ? Eh bien, en intégrant sa déception, en s'autorisant temporairement ce statut de victime, et surtout en se faisant aider. Moi, à l'époque, je n'ai pas réussi à me faire aider. peut-être par fierté mais aussi parce que je ne savais pas à quelle porte toquer alors voilà, si le besoin s'en fait sentir, ma porte est ouverte c'est vraiment un sujet que je connais parce que je suis un spécialiste de la déception et du concours raté et que j'ai trouvé beaucoup de choses pour accompagner dans ces moments et puis aussi comment on prépare ses concours pareil, on peut se faire accompagner sur tout ce qui est extra musical pour gagner confiance et équilibre lié à ses enjeux, son intention Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça vous a parlé, si ça a résonné pour vous, n'hésitez pas à partager. Mettez plein d'étoiles, ça participe au référencement de ce podcast et ça m'aide grandement. D'ici là, portez-vous bien, continuez à manger 5 fruits et légumes par jour et à très bientôt !

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Description

Salut internet


Ha la joie des concours d'orchestre.

  • vingt ans d'étude

  • deux mois de préparation

  • des centaines de kilomètres

  • ... et deux minutes derrière un paravent!!!!


Mmm, il n'y a pas quelqu chose qui cloche ?

  • Oui ! d'accord cette clochette, c'est ridicule!!

  • Sérieux!? En 2024 on "clochette" encore les candidats?!


Je ne vais pas te mentir : Passer des concours d’orchestre est un véritable sacerdoce. C’est certes stimulant et excitant, mais ça peut vite devenir éreintant et parfaitement traumatisant.


Beaucoup d’appelés, peu d'élus.


 Aujourd’hui, je me pose cette simple question : Comment se remettre de cette épreuve quand on a l’impression d’avoir vécu un échec total ? 


Allez! Prends ton billet et viens derrière le paravent!!!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet et bienvenue sur Vie ma vie d'artiste, ratez ! le podcast qui vous dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je vous parle de la fée Clochette, de paravent et d'éjaculation précoce. Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans et je vous propose également des séances d'accompagnement, des séances de mentorat pour vous aider. de l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. Et me voici de retour avec mon baluchon, aujourd'hui un baluchon particulièrement lourd, un baluchon dont il ne va pas m'être évident de parler tellement ça a été un chemin de croix pour moi. Aujourd'hui, je ne vous parle pas de ma vie sexuelle, mais je vous parle bien évidemment des concours d'orchestre. J'en ai passé une dizaine dans ma vie, j'ai adoré les préparer, j'ai moins aimé les passer et j'ai encore moins aimé les résultats que j'ai eu. Aujourd'hui la question que je me pose c'est comment on se remet de ces concours d'orchestre, comment on survit à ces épreuves, comment aussi peut-être y aller plus sereinement. Alors, je fais tout de suite un petit disclaimer avant de plonger dans le sel de l'anecdote, mais qu'est-ce qu'un concours d'orchestre ? C'est le mode de recrutement idoine pour intégrer un nouveau membre dans un orchestre. Mettons que Jean Chouchou de l'Orchestre International de Vesoul parte à la retraite, son poste est mis en concours, et deux mois à six semaines avant, il y a un programme imposé qui est donné. Et qui veut candidater, candidate. C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de pré-recrutement sur CV, sur les compétences. Donc ça veut dire que j'adorerais faire cette blague, c'est un jour passer un concours, et au lieu de moi aller jouer, envoyer, je ne sais pas, mon meilleur ami qui est comptable, pour voir ce que ça fait derrière un paravent. Parce que ces concours aussi, pour éviter le copinage, la cooptation, se passent derrière paravent, au moins jusqu'à la finale souvent. Parce qu'il y a trois tours. Premier tour, on écrème. Deuxième tour, hop, on écrème. Et après, il y a la finale, où en général se retrouvent... 1, 2, 3, parfois 5 candidats, c'est assez rare. Bref, je pourrais faire un deuxième disclaimer sur la légitimité de ces concours, sur la légitimité des jurys, parce que très souvent dans un jury, il y a une forme de non-démocratie, c'est-à-dire que le chef d'orchestre déjà a deux voix, alors que c'est pas lui qui va rester le plus longtemps dans l'orchestre, puisque les chefs d'orchestre en général ne restent pas 20 ans, 25 ans dans un orchestre, mais... quelques années, 3, 4, 5 ans, 10 ans pour les plus fidèles. Il y a aussi le fait qu'il y a beaucoup de membres de l'administration, donc on pourrait se poser la question, est-ce que les 4, 5 membres de l'administration qui sont là au concours ont les oreilles suffisamment affûtées pour juger de la qualité d'un candidat ? Bref, il y aurait plein de questions à se poser. Il y a aussi sur... Est-ce que ce mode de recrutement n'est pas un peu archaïque ? On a encore aujourd'hui des exemples de gens qui rentrent dans des orchestres et qui, après six mois d'essai, se font virer parce que finalement, humainement, ça ne passe pas. Donc, est-ce qu'il ne faudrait pas intégrer ce côté humain avant, connaître les gens, les inviter à venir jouer aux orchestres, et puis après, leur faire passer un concours quand on sait qu'ils pourront éventuellement s'intégrer au collectif ? Je crois que c'est des modèles qu'on voit un peu dans certains orchestres allemands et dans certains orchestres anglais. Voilà, je prends des pincettes, là je suis pas totalement sûr. Bref, voici pour ce petit disclaimer, là ça serait une grosse discussion, et je pense que cette discussion, de toute façon, je vais l'ouvrir dans d'autres épisodes en accueillant des invités. Et aujourd'hui je voulais plutôt témoigner de... de peut-être un des derniers concours que j'ai passé, et un concours qui a eu pour résultant de chez moi, où je me suis vraiment retrouvé dans une situation d'abandon, où j'ai voulu, et c'est même pas j'ai voulu, c'est j'ai abandonné pendant un moment la musique, pour la première fois de ma vie, je crois que pendant plus d'un mois, j'ai pu toucher mon instrument après ce concours. Bref, gros concours qui est annoncé dans une ville cool, Je vois le programme, je vois la ville, je connais l'orchestre, je sais que ça joue mortel, j'ai trop envie de le faire. Donc je réunis toutes les conditions pour que ça se passe bien, j'appelle un collègue contrebassiste qui joue mortel, qui donne des cours. Il accepte de me donner des cours, comme ça, en plus gracieusement, ça c'est un truc plutôt cool dans le milieu de la contrebasse, c'est que les gens n'hésitent pas à se filer des coups de main, et ça c'est vraiment chouette. Et donc... ça va être mon coach pour la préparation de ce concours, et vraiment il me fait grimper de niveau, Moi j'aime bien la préparation des concours, il y a ce côté un peu préparation d'un marathon, bon là je suis un total escroc parce que j'ai jamais préparé de marathon, donc je sais pas de quoi je parle, mais bref, ce que je veux dire c'est qu'il y a vraiment ce truc, on est focus sur cet objectif, il y a tout un moment où plus on s'investit dans ce concours, dans cette préparation, plus le niveau monte et plus on augmente les séances de travail, et plus on se sent en maîtrise de son truc. Moi je sais que très souvent quand je fais des... Des cachetons, des concerts, pendant une préparation de concours d'orchestre, c'est là où je suis à mon meilleur niveau. Après, le truc auquel il faut faire gaffe, c'est pendant sa préparation, à ne pas trop bosser et à ne pas bosser n'importe comment pour ne pas figer le corps. Parce que parfois, je vois ça, des gens qui bossent tellement et qui arrivent une semaine, dix jours avant le concours, et qui ont Ah, j'ai mal au poignet, ah, j'ai mal au dos, ah, j'ai mal de partout. Ben oui, normal, tu t'es mis une telle charge mentale Tu as tellement trop travaillé que tu n'as pas laissé de temps à l'intégration. Vraiment, c'est hyper important. Les temps de pause, en fait, il faut les considérer comme des temps de travail. Je sais que ça paraît contre-intuitif, mais vraiment, le temps d'intégration où vous vous reposez, où vous vous glandez, où vous vous ennuyez, où vous ne faites rien, c'est le moment où vous êtes en train de digérer tout le travail que vous avez fait dans la journée. Donc, 4 heures de travail sur l'instrument par jour, c'est très bien. C'est déjà très bien. Bref, j'avance dans ma préparation, tout va bien. Je prends mes petits billets de train pour cette ville exotique. J'appelle un copain pour qu'il me loge. Ouais, c'est ça, j'étais logé chez des gens que je connaissais. Donc ça, en plus, c'est plutôt chouette. Parce que quand tu passes un concours, parfois, tu connais personne. Donc t'es obligé de te prendre une chambre d'hôtel, un Airbnb, bref. Puis t'arrives un peu, t'as l'impression d'être seul au monde. Là, t'arrives, tu connais des gens. Donc voilà, c'est plutôt chouette. Arrive le matin du concours. Bon, voilà, matin du concours, t'as toujours une espèce de... Une petite ambiance foireuse, là. Tu vois, ça sent une espèce de colique généralisée. C'est pas la fête. Et encore, moi je te parle du milieu de la contrebasse, où l'ambiance est quand même plutôt cool, plutôt chill. Et là, t'as le tirage au sort, donc t'as l'appariteur qui arrive et tu prends une petite boule dans une espèce de corbeille et tu tires ton numéro. Donc là, pareil, on pourrait se poser la question, tu vois, faire venir tout le monde à la même heure alors que t'en as certains qui vont pas jouer avant 2, 3 heures, voire 4 heures. C'est horrible. Il y a quelque chose d'hyper injuste dans ces concours et je pense qu'aujourd'hui, on aurait les moyens de faire autrement. Mais bref. Je soupçonne parfois qu'il y ait un esprit de vengeance dans ce milieu, c'est-à-dire que les gens qui sont en poste se disent Eh non, moi j'en ai chié, je suis passé par là, il est hors de question qu'on modifie les choses pour les générations à venir. Bon voilà, je suis peut-être un peu mesquin en pensant ça, mais voilà, je pense que c'est un vrai sujet et qu'il serait temps de l'ouvrir. Je vois trop de gens souffrir avec ces concours, et je vois trop d'injustices sur des gens qui mériteraient d'avoir un poste, qui ont vraiment envie, qui ont le profil pour, c'est-à-dire s'intégrer à un collectif et qui... qui, voilà, vivent très très mal ces concours. Bref, mais on peut aussi le vivre sereinement. Bref, je reviens à mon anecdote, donc je tire mon numéro, je sais plus c'est le combien tu y aimes, mais ça va, de toute façon on n'est pas très nombreux, donc ça va, on n'est pas très nombreux, je crois qu'on est moins de 40, une petite quarantaine. Mais bon, ça fait quand même les chocottes, quoi, tu dis une petite quarantaine de candidats, sachant que, normalement, personne n'envoie son pote comptable derrière le paravent, donc tout le monde, normalement, joue correctement. Et bref, moi ça va, je commence à jouer. C'était à l'époque où je prenais encore le petit cachet magique quand je passais des concours. Je prenais des bêtas bloquants uniquement pour les concours. Pas pour les concerts, les concerts j'aime bien vivre le truc. Mais pour les concours, à l'époque je ne savais pas encore gérer mon... Mon trac, mon stress, je ne savais pas vivre avec. Donc voilà, je prends mon petit truc, ma petite pilule d'endormissement. mais peut-être comme la moitié des candidats, je sais pas pourquoi tout le monde va au toilette au même moment, alors bien sûr il y a cette colique générale, mais peut-être qu'il y a aussi le fait que tout le monde va se mettre ce petit truc pour parer à son adrénaline. Et bref, moi ça va, je me sens bien sur mon instrument, le matin même j'ai fait une belle préparation, je sais musicalement où je vais, et puis dix minutes avant on nous emmène individuellement, t'as le droit à une petite salle pour chauffer tout seul, et puis... En général, c'est 10-15 minutes, donc c'est pas beaucoup de temps, tu vois, de te retrouver seul 10-15 minutes avant de monter sur scène. Et ces 10 minutes passent, et l'appariteur vient me chercher pour monter sur scène, et c'est là que je mesure toute la difficulté de la situation, se dire là, en deux minutes, je vais devoir montrer que je suis digne de passer un tour, et puis que les gens m'écoutent, et peut-être avoir ce poste. Et là j'arrive, la porte s'ouvre, je monte sur scène en portant ma contrebasse, mon archet, l'apparateur est sympa, il m'a pris mes partoches. Et je sais pas, la salle me semble immense, il y a cette espèce d'immense paravent que j'ai devant moi, justement pour pas que le jury agisse par copinage. Et je sais pas, j'ai pas le temps de me mettre dedans, je commence à jouer et dès les premières secondes, je sens une espèce d'absence, j'ai du mal à être présent, il y a trop de choses qui se passent dans ma tête. Voilà, je pense que c'est une situation que t'as déjà connue, où certains passent des concours et peut-être ont déjà connu cette espèce de track qui arrive. Et même avec cette pilule magique qui a endormi mon corps, mentalement, il se passe des trucs. Et je sais pas, j'ai peut-être pas joué 30 secondes, que j'entends la petite fée clochette. Ling, ling, ling, ling, ling, ling. Oh, Candida, suivez-moi. Ça c'est la voix que j'ai entendue. L'accent n'est pas contractuel, j'aurais pu faire l'accent du Nord, mais je ne sais pas le faire. Bref, ce que je veux dire c'est, je ne sais pas, tu vois, peut-être 7 ans de travail acharné, 2 mois de préparation, des kilomètres et des kilomètres de voyage pour se retrouver à jouer 30 secondes, et une petite clochette qui m'arrête. L'impression que j'ai, c'est vraiment l'éjaculation précoce. Le truc, j'ai pas maîtrisé le machin, j'en ai même pas profité. Et puis voilà, pas de chance, retour à la maison. J'attends quand même les résultats pour rester avec les collègues, mais je me fais pas d'illusions, je suis pas pris au second tour. Et à ce moment-là, je sais pas, il y a une profonde déception qui est là, mais je trouve pas l'endroit pour en parler. et peut-être que ça t'est déjà arrivé aussi de vivre un truc un peu dur un peu hard comme ça où t'avais nourri de grosses attentes où tu t'étais préparé c'était une belle échéance pour toi et puis en fait ça marche pas et finalement voilà tu trouves pas l'oreille tu trouves pas l'endroit tu trouves pas la façon et puis aussi parfois c'est aussi d'accepter soi-même de se dire waouh A cet endroit, je suis blessé. A cet endroit, je suis hyper déçu. Moi, à l'époque, j'étais un peu fermé sur tout ce qui est de l'ordre de l'émotionnel. Ouais, c'est pas grave, j'avance, j'y vais. Seulement, retour à la maison, retour en train, je rentre chez moi et là, j'ai plus envie. J'ai plus envie de faire de la contrebasse. Il y a un truc qui s'est brisé. Il y a toutes ces années de travail pour ces concours ratés et ça me laisse à un goût amer. qui est là pour vraiment nous soutenir quand on a traversé ça alors il y a des collègues musiciens, il y a des copains on rigole, on va boire un coup, on dédramatise mais en fait ce qu'il vaut bien savoir et ça c'est un truc que je travaille vraiment en séance c'est qu'il s'est passé un vrai truc pour vous Et si ce vrai truc, vous ne trouvez pas les bons moyens de vraiment l'intégrer, en fait, ça va créer un ancrage profond et vous allez le revivre à chaque concours. Et même, ça ne va pas résister votre vie d'artiste, ça ne va pas résister la manière dont vous vous estimez. C'est un traumatisme. Alors, ce n'est pas un énorme traumatisme par rapport à... Enfin, il y a des choses beaucoup plus graves, bien sûr, mais à force de toujours relativiser sur ce qui nous arrive, on en oublie de s'octrocer. croyez de s'autoriser parfois le statut de victime temporairement et là se dire ben voilà là je souffre là c'est dur là j'ai rencontré une épreuve un obstacle et bien c'est c'est déjà un premier pas de maturité de résolution du trauma et en séance en général je travaille ça sur vraiment trois aspects le premier aspect c'est vraiment travailler la pleine présence la pleine conscience ce que j'appelle la joie du jeu la joie du jeu c'est vraiment comme un enfant un enfant L'enfant, il joue dans l'instant, il n'est pas en train de se juger. Je le répète souvent, ça, mais bon, voilà. Éduquer, c'est répéter. Et transmettre, c'est témoigner. Voilà, truisme et évidence. Mais c'est vraiment très important, parce que parfois, quand on devient un professionnel, on se coupe de ça. La deuxième chose que j'aborde, c'est vraiment de se dire que ce qui se passe au niveau du trac et du stress, c'est tellement profond chez nous qu'on peut faire blablabla, en fait, on peut en parler pendant des heures, ça se passe à un niveau beaucoup plus profond. au fond du cerveau, ce qu'on appelle au niveau des amygdales, enfin de l'amygdale, pardon. Donc en fait, on ne peut pas passer par le blabla, on ne peut pas passer par le discuter. C'est là où j'interviens sur des états modifiés de conscience pour vraiment plonger un peu plus profondément et justement aller rassurer l'amygdale là-dessus et dire non mais c'est ok. Et le troisième point sur lequel j'aborde, c'est vraiment ce côté physique. C'est trouver les mouvements somatiques qui vont pouvoir permettre de... De chasser ce trauma, d'intégrer son trac, en fait il ne s'agit pas de chasser le trauma, il s'agit plutôt de l'intégrer. Parce que c'est ça la résilience. La résilience c'est pas on rebondit comme si on était des gros ballons, la résilience c'est on vit avec. On sort pas plus fort de ça, on sort tel un vase, tel les vases japonais, là je crois que c'est Kintsugi. On sort ou on... on peut magnifier en fait ce qui nous a blessés. Voilà, il ne s'agit pas de Ouais, regardez comme j'ai survécu à ça ! Ce n'est pas ça. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je crois que j'ai des éléments de réponse. Comment on y survit à ces concours ? Eh bien, en intégrant sa déception, en s'autorisant temporairement ce statut de victime, et surtout en se faisant aider. Moi, à l'époque, je n'ai pas réussi à me faire aider. peut-être par fierté mais aussi parce que je ne savais pas à quelle porte toquer alors voilà, si le besoin s'en fait sentir, ma porte est ouverte c'est vraiment un sujet que je connais parce que je suis un spécialiste de la déception et du concours raté et que j'ai trouvé beaucoup de choses pour accompagner dans ces moments et puis aussi comment on prépare ses concours pareil, on peut se faire accompagner sur tout ce qui est extra musical pour gagner confiance et équilibre lié à ses enjeux, son intention Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça vous a parlé, si ça a résonné pour vous, n'hésitez pas à partager. Mettez plein d'étoiles, ça participe au référencement de ce podcast et ça m'aide grandement. D'ici là, portez-vous bien, continuez à manger 5 fruits et légumes par jour et à très bientôt !

Description

Salut internet


Ha la joie des concours d'orchestre.

  • vingt ans d'étude

  • deux mois de préparation

  • des centaines de kilomètres

  • ... et deux minutes derrière un paravent!!!!


Mmm, il n'y a pas quelqu chose qui cloche ?

  • Oui ! d'accord cette clochette, c'est ridicule!!

  • Sérieux!? En 2024 on "clochette" encore les candidats?!


Je ne vais pas te mentir : Passer des concours d’orchestre est un véritable sacerdoce. C’est certes stimulant et excitant, mais ça peut vite devenir éreintant et parfaitement traumatisant.


Beaucoup d’appelés, peu d'élus.


 Aujourd’hui, je me pose cette simple question : Comment se remettre de cette épreuve quand on a l’impression d’avoir vécu un échec total ? 


Allez! Prends ton billet et viens derrière le paravent!!!


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut Internet et bienvenue sur Vie ma vie d'artiste, ratez ! le podcast qui vous dévoile l'enfer du décor d'une vocation très souvent fantasmée. Aujourd'hui, je vous parle de la fée Clochette, de paravent et d'éjaculation précoce. Je m'appelle Adrien, je suis musicien professionnel depuis 20 ans et je vous propose également des séances d'accompagnement, des séances de mentorat pour vous aider. de l'intention à la performance, à développer confiance et équilibre. Et me voici de retour avec mon baluchon, aujourd'hui un baluchon particulièrement lourd, un baluchon dont il ne va pas m'être évident de parler tellement ça a été un chemin de croix pour moi. Aujourd'hui, je ne vous parle pas de ma vie sexuelle, mais je vous parle bien évidemment des concours d'orchestre. J'en ai passé une dizaine dans ma vie, j'ai adoré les préparer, j'ai moins aimé les passer et j'ai encore moins aimé les résultats que j'ai eu. Aujourd'hui la question que je me pose c'est comment on se remet de ces concours d'orchestre, comment on survit à ces épreuves, comment aussi peut-être y aller plus sereinement. Alors, je fais tout de suite un petit disclaimer avant de plonger dans le sel de l'anecdote, mais qu'est-ce qu'un concours d'orchestre ? C'est le mode de recrutement idoine pour intégrer un nouveau membre dans un orchestre. Mettons que Jean Chouchou de l'Orchestre International de Vesoul parte à la retraite, son poste est mis en concours, et deux mois à six semaines avant, il y a un programme imposé qui est donné. Et qui veut candidater, candidate. C'est-à-dire qu'il n'y a même pas de pré-recrutement sur CV, sur les compétences. Donc ça veut dire que j'adorerais faire cette blague, c'est un jour passer un concours, et au lieu de moi aller jouer, envoyer, je ne sais pas, mon meilleur ami qui est comptable, pour voir ce que ça fait derrière un paravent. Parce que ces concours aussi, pour éviter le copinage, la cooptation, se passent derrière paravent, au moins jusqu'à la finale souvent. Parce qu'il y a trois tours. Premier tour, on écrème. Deuxième tour, hop, on écrème. Et après, il y a la finale, où en général se retrouvent... 1, 2, 3, parfois 5 candidats, c'est assez rare. Bref, je pourrais faire un deuxième disclaimer sur la légitimité de ces concours, sur la légitimité des jurys, parce que très souvent dans un jury, il y a une forme de non-démocratie, c'est-à-dire que le chef d'orchestre déjà a deux voix, alors que c'est pas lui qui va rester le plus longtemps dans l'orchestre, puisque les chefs d'orchestre en général ne restent pas 20 ans, 25 ans dans un orchestre, mais... quelques années, 3, 4, 5 ans, 10 ans pour les plus fidèles. Il y a aussi le fait qu'il y a beaucoup de membres de l'administration, donc on pourrait se poser la question, est-ce que les 4, 5 membres de l'administration qui sont là au concours ont les oreilles suffisamment affûtées pour juger de la qualité d'un candidat ? Bref, il y aurait plein de questions à se poser. Il y a aussi sur... Est-ce que ce mode de recrutement n'est pas un peu archaïque ? On a encore aujourd'hui des exemples de gens qui rentrent dans des orchestres et qui, après six mois d'essai, se font virer parce que finalement, humainement, ça ne passe pas. Donc, est-ce qu'il ne faudrait pas intégrer ce côté humain avant, connaître les gens, les inviter à venir jouer aux orchestres, et puis après, leur faire passer un concours quand on sait qu'ils pourront éventuellement s'intégrer au collectif ? Je crois que c'est des modèles qu'on voit un peu dans certains orchestres allemands et dans certains orchestres anglais. Voilà, je prends des pincettes, là je suis pas totalement sûr. Bref, voici pour ce petit disclaimer, là ça serait une grosse discussion, et je pense que cette discussion, de toute façon, je vais l'ouvrir dans d'autres épisodes en accueillant des invités. Et aujourd'hui je voulais plutôt témoigner de... de peut-être un des derniers concours que j'ai passé, et un concours qui a eu pour résultant de chez moi, où je me suis vraiment retrouvé dans une situation d'abandon, où j'ai voulu, et c'est même pas j'ai voulu, c'est j'ai abandonné pendant un moment la musique, pour la première fois de ma vie, je crois que pendant plus d'un mois, j'ai pu toucher mon instrument après ce concours. Bref, gros concours qui est annoncé dans une ville cool, Je vois le programme, je vois la ville, je connais l'orchestre, je sais que ça joue mortel, j'ai trop envie de le faire. Donc je réunis toutes les conditions pour que ça se passe bien, j'appelle un collègue contrebassiste qui joue mortel, qui donne des cours. Il accepte de me donner des cours, comme ça, en plus gracieusement, ça c'est un truc plutôt cool dans le milieu de la contrebasse, c'est que les gens n'hésitent pas à se filer des coups de main, et ça c'est vraiment chouette. Et donc... ça va être mon coach pour la préparation de ce concours, et vraiment il me fait grimper de niveau, Moi j'aime bien la préparation des concours, il y a ce côté un peu préparation d'un marathon, bon là je suis un total escroc parce que j'ai jamais préparé de marathon, donc je sais pas de quoi je parle, mais bref, ce que je veux dire c'est qu'il y a vraiment ce truc, on est focus sur cet objectif, il y a tout un moment où plus on s'investit dans ce concours, dans cette préparation, plus le niveau monte et plus on augmente les séances de travail, et plus on se sent en maîtrise de son truc. Moi je sais que très souvent quand je fais des... Des cachetons, des concerts, pendant une préparation de concours d'orchestre, c'est là où je suis à mon meilleur niveau. Après, le truc auquel il faut faire gaffe, c'est pendant sa préparation, à ne pas trop bosser et à ne pas bosser n'importe comment pour ne pas figer le corps. Parce que parfois, je vois ça, des gens qui bossent tellement et qui arrivent une semaine, dix jours avant le concours, et qui ont Ah, j'ai mal au poignet, ah, j'ai mal au dos, ah, j'ai mal de partout. Ben oui, normal, tu t'es mis une telle charge mentale Tu as tellement trop travaillé que tu n'as pas laissé de temps à l'intégration. Vraiment, c'est hyper important. Les temps de pause, en fait, il faut les considérer comme des temps de travail. Je sais que ça paraît contre-intuitif, mais vraiment, le temps d'intégration où vous vous reposez, où vous vous glandez, où vous vous ennuyez, où vous ne faites rien, c'est le moment où vous êtes en train de digérer tout le travail que vous avez fait dans la journée. Donc, 4 heures de travail sur l'instrument par jour, c'est très bien. C'est déjà très bien. Bref, j'avance dans ma préparation, tout va bien. Je prends mes petits billets de train pour cette ville exotique. J'appelle un copain pour qu'il me loge. Ouais, c'est ça, j'étais logé chez des gens que je connaissais. Donc ça, en plus, c'est plutôt chouette. Parce que quand tu passes un concours, parfois, tu connais personne. Donc t'es obligé de te prendre une chambre d'hôtel, un Airbnb, bref. Puis t'arrives un peu, t'as l'impression d'être seul au monde. Là, t'arrives, tu connais des gens. Donc voilà, c'est plutôt chouette. Arrive le matin du concours. Bon, voilà, matin du concours, t'as toujours une espèce de... Une petite ambiance foireuse, là. Tu vois, ça sent une espèce de colique généralisée. C'est pas la fête. Et encore, moi je te parle du milieu de la contrebasse, où l'ambiance est quand même plutôt cool, plutôt chill. Et là, t'as le tirage au sort, donc t'as l'appariteur qui arrive et tu prends une petite boule dans une espèce de corbeille et tu tires ton numéro. Donc là, pareil, on pourrait se poser la question, tu vois, faire venir tout le monde à la même heure alors que t'en as certains qui vont pas jouer avant 2, 3 heures, voire 4 heures. C'est horrible. Il y a quelque chose d'hyper injuste dans ces concours et je pense qu'aujourd'hui, on aurait les moyens de faire autrement. Mais bref. Je soupçonne parfois qu'il y ait un esprit de vengeance dans ce milieu, c'est-à-dire que les gens qui sont en poste se disent Eh non, moi j'en ai chié, je suis passé par là, il est hors de question qu'on modifie les choses pour les générations à venir. Bon voilà, je suis peut-être un peu mesquin en pensant ça, mais voilà, je pense que c'est un vrai sujet et qu'il serait temps de l'ouvrir. Je vois trop de gens souffrir avec ces concours, et je vois trop d'injustices sur des gens qui mériteraient d'avoir un poste, qui ont vraiment envie, qui ont le profil pour, c'est-à-dire s'intégrer à un collectif et qui... qui, voilà, vivent très très mal ces concours. Bref, mais on peut aussi le vivre sereinement. Bref, je reviens à mon anecdote, donc je tire mon numéro, je sais plus c'est le combien tu y aimes, mais ça va, de toute façon on n'est pas très nombreux, donc ça va, on n'est pas très nombreux, je crois qu'on est moins de 40, une petite quarantaine. Mais bon, ça fait quand même les chocottes, quoi, tu dis une petite quarantaine de candidats, sachant que, normalement, personne n'envoie son pote comptable derrière le paravent, donc tout le monde, normalement, joue correctement. Et bref, moi ça va, je commence à jouer. C'était à l'époque où je prenais encore le petit cachet magique quand je passais des concours. Je prenais des bêtas bloquants uniquement pour les concours. Pas pour les concerts, les concerts j'aime bien vivre le truc. Mais pour les concours, à l'époque je ne savais pas encore gérer mon... Mon trac, mon stress, je ne savais pas vivre avec. Donc voilà, je prends mon petit truc, ma petite pilule d'endormissement. mais peut-être comme la moitié des candidats, je sais pas pourquoi tout le monde va au toilette au même moment, alors bien sûr il y a cette colique générale, mais peut-être qu'il y a aussi le fait que tout le monde va se mettre ce petit truc pour parer à son adrénaline. Et bref, moi ça va, je me sens bien sur mon instrument, le matin même j'ai fait une belle préparation, je sais musicalement où je vais, et puis dix minutes avant on nous emmène individuellement, t'as le droit à une petite salle pour chauffer tout seul, et puis... En général, c'est 10-15 minutes, donc c'est pas beaucoup de temps, tu vois, de te retrouver seul 10-15 minutes avant de monter sur scène. Et ces 10 minutes passent, et l'appariteur vient me chercher pour monter sur scène, et c'est là que je mesure toute la difficulté de la situation, se dire là, en deux minutes, je vais devoir montrer que je suis digne de passer un tour, et puis que les gens m'écoutent, et peut-être avoir ce poste. Et là j'arrive, la porte s'ouvre, je monte sur scène en portant ma contrebasse, mon archet, l'apparateur est sympa, il m'a pris mes partoches. Et je sais pas, la salle me semble immense, il y a cette espèce d'immense paravent que j'ai devant moi, justement pour pas que le jury agisse par copinage. Et je sais pas, j'ai pas le temps de me mettre dedans, je commence à jouer et dès les premières secondes, je sens une espèce d'absence, j'ai du mal à être présent, il y a trop de choses qui se passent dans ma tête. Voilà, je pense que c'est une situation que t'as déjà connue, où certains passent des concours et peut-être ont déjà connu cette espèce de track qui arrive. Et même avec cette pilule magique qui a endormi mon corps, mentalement, il se passe des trucs. Et je sais pas, j'ai peut-être pas joué 30 secondes, que j'entends la petite fée clochette. Ling, ling, ling, ling, ling, ling. Oh, Candida, suivez-moi. Ça c'est la voix que j'ai entendue. L'accent n'est pas contractuel, j'aurais pu faire l'accent du Nord, mais je ne sais pas le faire. Bref, ce que je veux dire c'est, je ne sais pas, tu vois, peut-être 7 ans de travail acharné, 2 mois de préparation, des kilomètres et des kilomètres de voyage pour se retrouver à jouer 30 secondes, et une petite clochette qui m'arrête. L'impression que j'ai, c'est vraiment l'éjaculation précoce. Le truc, j'ai pas maîtrisé le machin, j'en ai même pas profité. Et puis voilà, pas de chance, retour à la maison. J'attends quand même les résultats pour rester avec les collègues, mais je me fais pas d'illusions, je suis pas pris au second tour. Et à ce moment-là, je sais pas, il y a une profonde déception qui est là, mais je trouve pas l'endroit pour en parler. et peut-être que ça t'est déjà arrivé aussi de vivre un truc un peu dur un peu hard comme ça où t'avais nourri de grosses attentes où tu t'étais préparé c'était une belle échéance pour toi et puis en fait ça marche pas et finalement voilà tu trouves pas l'oreille tu trouves pas l'endroit tu trouves pas la façon et puis aussi parfois c'est aussi d'accepter soi-même de se dire waouh A cet endroit, je suis blessé. A cet endroit, je suis hyper déçu. Moi, à l'époque, j'étais un peu fermé sur tout ce qui est de l'ordre de l'émotionnel. Ouais, c'est pas grave, j'avance, j'y vais. Seulement, retour à la maison, retour en train, je rentre chez moi et là, j'ai plus envie. J'ai plus envie de faire de la contrebasse. Il y a un truc qui s'est brisé. Il y a toutes ces années de travail pour ces concours ratés et ça me laisse à un goût amer. qui est là pour vraiment nous soutenir quand on a traversé ça alors il y a des collègues musiciens, il y a des copains on rigole, on va boire un coup, on dédramatise mais en fait ce qu'il vaut bien savoir et ça c'est un truc que je travaille vraiment en séance c'est qu'il s'est passé un vrai truc pour vous Et si ce vrai truc, vous ne trouvez pas les bons moyens de vraiment l'intégrer, en fait, ça va créer un ancrage profond et vous allez le revivre à chaque concours. Et même, ça ne va pas résister votre vie d'artiste, ça ne va pas résister la manière dont vous vous estimez. C'est un traumatisme. Alors, ce n'est pas un énorme traumatisme par rapport à... Enfin, il y a des choses beaucoup plus graves, bien sûr, mais à force de toujours relativiser sur ce qui nous arrive, on en oublie de s'octrocer. croyez de s'autoriser parfois le statut de victime temporairement et là se dire ben voilà là je souffre là c'est dur là j'ai rencontré une épreuve un obstacle et bien c'est c'est déjà un premier pas de maturité de résolution du trauma et en séance en général je travaille ça sur vraiment trois aspects le premier aspect c'est vraiment travailler la pleine présence la pleine conscience ce que j'appelle la joie du jeu la joie du jeu c'est vraiment comme un enfant un enfant L'enfant, il joue dans l'instant, il n'est pas en train de se juger. Je le répète souvent, ça, mais bon, voilà. Éduquer, c'est répéter. Et transmettre, c'est témoigner. Voilà, truisme et évidence. Mais c'est vraiment très important, parce que parfois, quand on devient un professionnel, on se coupe de ça. La deuxième chose que j'aborde, c'est vraiment de se dire que ce qui se passe au niveau du trac et du stress, c'est tellement profond chez nous qu'on peut faire blablabla, en fait, on peut en parler pendant des heures, ça se passe à un niveau beaucoup plus profond. au fond du cerveau, ce qu'on appelle au niveau des amygdales, enfin de l'amygdale, pardon. Donc en fait, on ne peut pas passer par le blabla, on ne peut pas passer par le discuter. C'est là où j'interviens sur des états modifiés de conscience pour vraiment plonger un peu plus profondément et justement aller rassurer l'amygdale là-dessus et dire non mais c'est ok. Et le troisième point sur lequel j'aborde, c'est vraiment ce côté physique. C'est trouver les mouvements somatiques qui vont pouvoir permettre de... De chasser ce trauma, d'intégrer son trac, en fait il ne s'agit pas de chasser le trauma, il s'agit plutôt de l'intégrer. Parce que c'est ça la résilience. La résilience c'est pas on rebondit comme si on était des gros ballons, la résilience c'est on vit avec. On sort pas plus fort de ça, on sort tel un vase, tel les vases japonais, là je crois que c'est Kintsugi. On sort ou on... on peut magnifier en fait ce qui nous a blessés. Voilà, il ne s'agit pas de Ouais, regardez comme j'ai survécu à ça ! Ce n'est pas ça. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je crois que j'ai des éléments de réponse. Comment on y survit à ces concours ? Eh bien, en intégrant sa déception, en s'autorisant temporairement ce statut de victime, et surtout en se faisant aider. Moi, à l'époque, je n'ai pas réussi à me faire aider. peut-être par fierté mais aussi parce que je ne savais pas à quelle porte toquer alors voilà, si le besoin s'en fait sentir, ma porte est ouverte c'est vraiment un sujet que je connais parce que je suis un spécialiste de la déception et du concours raté et que j'ai trouvé beaucoup de choses pour accompagner dans ces moments et puis aussi comment on prépare ses concours pareil, on peut se faire accompagner sur tout ce qui est extra musical pour gagner confiance et équilibre lié à ses enjeux, son intention Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Si ça vous a parlé, si ça a résonné pour vous, n'hésitez pas à partager. Mettez plein d'étoiles, ça participe au référencement de ce podcast et ça m'aide grandement. D'ici là, portez-vous bien, continuez à manger 5 fruits et légumes par jour et à très bientôt !

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