- Nathalie
Bonjour et bienvenue dans Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre, le podcast qui vous accompagne au quotidien avec des conseils et des témoignages inspirants autour du diabète. Aujourd'hui, nous abordons un sujet important qui concerne de nombreuses personnes diabétiques à travers le monde, le jeûne du ramadan. Entre tradition, spiritualité et gestion du diabète, cette période soulève de nombreuses questions. Peut-on jeûner en étant diabétique de type 1 ? Comment adapter son traitement et son alimentation ? Quels sont les risques et les précautions à prendre ? Pour en parler, j'ai le plaisir d'accueillir Khadidja, une femme diabétique de type 1 qui vit en Algérie et qui a accepté de partager son expérience. Et vous, en tant que diabétique, comment vivez-vous le Ramadan ? Que vous soyez concerné directement ou que vous souhaitiez mieux comprendre ce sujet, cet épisode est fait pour vous. Je suis Nathalie. diabétique de type 1 depuis février 2010. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides, que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Désormais, tu peux soutenir financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipeee, dont tu trouveras le lien dans les notes de l'épisode. Ou bien tu peux toujours être un relais en partageant mes contenus. Je te remercie sincèrement. Et avant de commencer, si cet épisode vous plaît, pensez à le partager au moins à une personne, à laisser 5 étoiles et un avis sur votre plateforme d'écoute préférée. Ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast et à toucher encore plus de monde. Bonne écoute et n'oubliez pas, plus vous apprenez sur votre maladie, mieux vous la gérez. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour. Bonjour Khadidja !
- Khadidja
Bonjour Nathalie !
- Nathalie
Khadidja, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours avec le diabète de type 1 ?
- Khadidja
Alors je me présente, c'est Khadidja, j'ai 27 ans, je suis algérienne, je suis diabétique depuis mai 2022, donc ça va faire bientôt 3 ans, voilà, depuis mon diagnostic du diabète. Je suis diabétique de type 1 et je suis active sur Instagram sous le nom de Une Diabétique. Voilà, donc je partage ma vie quotidienne avec le diabète, tout ce que peut arriver à un diabétique de type 1, que ce soit par rapport aux glycémies, par rapport à un mode de vie qui est plus ou moins sain. Donc, principalement, c'est ça.
- Nathalie
Et tu fais quoi dans la vie ?
- Khadidja
Alors, je suis coordinatrice en ressources humaines.
- Nathalie
Peux-tu nous expliquer ce qu'est le ramadan ?
- Khadidja
Alors, le ramadan, c'est un mois sacré. Donc, c'est le mois sacré du jeûne en islam durant lequel les musulmans s'abstiennent de manger et de boire du lever au coucher du soleil.
- Nathalie
Et quelle est ta propre expérience ? Est-ce que tu jeûnes pendant le ramadan ?
- Khadidja
Pour être honnête, depuis que je suis diabétique, non, je ne jeûne pas et c'est avec l'accord de mon médecin.
- Nathalie
Et avant le diabète, tu jeûnais ?
- Khadidja
Oui, avant le diabète, je jeûnais normalement, tout comme une personne qui est normale. Et justement, le diagnostic de mon diabète a été le 3e jour de l'Aïd. Donc, on a le mois sacré du Ramadan qui se fait suivre par l'Aïd. Donc, mon diagnostic de diabète a été durant l'Aïd.
- Nathalie
Et à la fin de la journée, il se passe quoi ?
- Khadidja
Lors du coucher du soleil, on doit rompre notre jeûne. Voilà, on doit rompre notre jeûne et manger du coucher du soleil jusqu'à l'aube.
- Nathalie
Et à ce moment-là, c'est des repas de fête ou c'est des repas normaux ?
- Khadidja
Alors, c'est des repas normaux. Donc, on a nos traditions en Algérie ou là, peu importe, donc, le pays, on a notre propre alimentation. Donc, on pourra manger une soupe comme on pourra manger une chorba. Tout dépend des régions et tout dépend des endroits. C'est vrai que les traditions sont un peu différentes, mais principalement, c'est ça. On est là à manger la chorba, la soupe et avec un deuxième plat. Par la suite, on prend des sucreries.
- Nathalie
Je suppose que tu connais des personnes diabétiques et qu'ils jeûnent. Est-ce qu'il faut préparer le corps, le diabète avant le début du ramadan ? Et est-ce qu'il y a un suivi médical particulier pendant le ramadan avec le médecin ou le diabétologue ?
- Khadidja
Et bien donc, bien évidemment, il y a des personnes diabétiques qui font le ramadan et qui jeûnent normalement. C'est une préparation, comme tu viens de dire. Donc, on doit vraiment se préparer. On doit avoir des glycémies qui sont plus ou moins stables et équilibrées pour qu'on puisse jeûner. Et c'est justement avec l'accord du médecin et c'est avec l'accompagnement du médecin aussi. Tout au long de ce mois sacré, on sera accompagné par le médecin pour bien suivre la glycémie et pour ne pas avoir des anomalies par rapport à ça.
- Nathalie
Parce qu'en fait, si pendant la journée vous avez une hypo...
- Khadidja
On doit vraiment rompre le jeûne. C'est par rapport au repas qu'on prend au début de la journée. Donc on doit vraiment savoir calculer la dose de la rapide pour ne pas tomber par la suite dans une hypoglycémie.
- Nathalie
Donc ça doit être très particulier. Et vous devez vraiment gérer un maximum vos glycémies.
- Khadidja
Oui, c'est une surveillance qui doit être vraiment pointue. Justement, avec l'accompagnement, comme je dis toujours, du médecin, que ce soit on a un hypo ou une hyper, on doit vraiment prendre les mesures nécessaires.
- Nathalie
Et du coup, comment vous gérez toute la journée la surveillance de la glycémie ? Est-ce qu'il y a plus de contrôle, par exemple ? en espérant que vous ayez des capteurs. Est-ce qu'il y a plus de contrôle ? Est-ce qu'il y a plus de charge mentale ? Est-ce que vous faites plus de soucis par rapport à ça ?
- Khadidja
Bien sûr, la charge mentale est toujours présente, que ce soit pour un diabétique qui fait le ramadan, que ce soit pour un diabétique qui ne le fait pas. Donc la charge mentale est là encore plus pour quelqu'un qui fait le ramadan et qui jeûne. Donc comme j'ai dit, on doit vraiment surveiller la glycémie. Il y a des personnes qui ont leur capteur, comme il y a des personnes qui ne les ont pas. Donc il y a des personnes qui se font suivre la glycémie toujours par le glucomètre classique. Donc c'est vraiment une surveillance qui est pointue et qui est vraiment, on doit être vraiment assidu par rapport à ça si on compte faire le ramadan. Donc on doit vraiment suivre la glycémie si elle est au-delà de 0,75 et si elle est, je dirais, au-delà d'un gramme 80 jusqu'à un gramme 90. Il y a des gens qui croient qu'en faisant le ramadan ou qu'en jeûnant, on aura des hypoglycémies alors que c'est faux. Donc quand on jeûne, on pourra provoquer des hyperglycémies et un déséquilibre. C'est pour ça qu'il est déconseillé déjà pour un diabétique de type 1 de jeûner, sauf avec l'accord de son médecin et avec une surveillance, comme on vient de dire, qui est vraiment pointue par rapport justement à son jeûne et par rapport à son déséquilibre et à son équilibre. Parce que quand on ne mange pas, on va forcément avoir un déséquilibre glycémique, chose qu'il y a des gens qui ignorent ça déjà. Parce que pour une personne qui est normale, tu lui dis « j'ai pas mangé » , il te dit « ah, tu vas faire une hypo » . Alors que pour nous, les diabétiques, c'est totalement, je dirais, le contraire. Donc pour avoir... des hypoglycémies comme il pourra avoir des hyperglycémies. C'est vraiment par rapport à l'alimentation. Quand on fait le ramadan, on doit avoir une alimentation qui est assez équilibrée et on doit être bien hydraté aussi. On doit prendre le maximum d'eau possible. On doit prendre nos précautions par rapport à l'hydratation aussi.
- Nathalie
Vu que dans la journée, il y a de l'activité physique, les gens travaillent en tant que diabétiques, est-ce qu'ils modifient leur façon de pratiquer une activité physique ou ils modifient le travail ?
- Khadidja
Ça dépend déjà du type d'activité physique que ces personnes-là exercent. On doit vraiment limiter, voire déconseiller aussi l'activité physique durant le jeûne, parce que comme j'ai dit, ça pourra provoquer des hypos et des hyperglycémies. Et par rapport au travail, tout dépend de la personne, de son rythme de travail, de son lieu de travail. Parce qu'une personne qui est là à travailler dans un bureau, ce n'est pas pareil avec une personne qui est là à travailler dehors avec des conditions de travail qui sont différentes. Donc tout ça rentre en jeu pour avoir un diabète ou une glycémie plus ou moins équilibrée et stable pour une personne qui fait le Ramadan.
- Nathalie
Donc en fait, tout est une question, comme on disait tout à l'heure, de surveillance. Et puis pour chaque personne, c'est différent.
- Khadidja
Exactement. C'est chaque être humain, comment il réagit et chaque corps humain, comment il perçoit les choses. Et surtout par rapport à la surveillance de la glycémie, on doit être vraiment, savoir surveiller, on doit être conscient de bien surveiller notre glycémie durant le jeûne.
- Nathalie
Et est-ce que tu as vu ou tu as vécu des situations compliquées ? Du coup, lié au diabète par rapport au jeûne, pendant le jeûne.
- Khadidja
Alors, moi, personnellement, comme j'ai dit tout à l'heure, je n'ai pas eu l'occasion de jeûner. Et donc, je n'ai jamais eu de situation compliquée parce que déjà, je me mets d'accord avec mon médecin bien avant le ramadan, de si je pourrais le faire ou pas. Donc, si le médecin est là à me dire non, donc je n'ai pas à dire le contraire ou je n'ai pas à faire autrement.
- Nathalie
Et pourquoi il ne veut pas ?
- Khadidja
Parce que mes glycémies, les derniers temps, n'étaient pas au top. Donc j'ai eu beaucoup d'hypo et d'hyper. Donc ma durée dans la cible n'était pas satisfaisante pour que je puisse faire le ramadan. Et puis j'aurais dû bien équilibrer ce dernier, donc mon diabète, pour que je puisse essayer de jeûner et pour que je puisse essayer et puis rompre le jeûne, rompre mon jeûne à la moindre occasion où j'ai eu une hypo ou une hyperglycémie.
- Nathalie
Et sinon, est-ce que tu as déjà vu des gens vraiment en complication, en difficulté ? par rapport au jeûne ?
- Khadidja
Alors oui, je connais pas mal de personnes parce que les gens, ils te disent « Ah, comment ça ? Je ne fais pas le ramadan, je ne jeûne pas, même s'ils sont diabétiques. » Donc, il y a des gens qui sont conscients qu'il ne faut pas le faire, comme il y a des gens qui ne le sont pas et qui le font même si leur médecin leur demande de ne pas le faire. Et puis, par la suite, ils tombent dans des complications. Donc, après, ça sera trop tard. Donc la complication est là, le déséquilibre il est là et donc les gens se retrouvent à dire pourquoi j'ai fait ça et pourquoi j'ai pas suivi mon médecin en fait.
- Nathalie
Et est-ce que votre entourage, quand elle voit que vous faites pas le jeûne, est-ce qu'il y a des réflexions ? Est-ce qu'on vous fait des réflexions ?
- Khadidja
Alors, pas par rapport à mon entourage, donc je suis entourée et je dois m'estimer heureuse d'être entourée de personnes qui sont compréhensives que ce soit dans le milieu personnel, donc mes parents, ma famille, ou que ce soit dans le milieu professionnel. Ils sont là. Bien au contraire, quand je dis aux gens ou aux collaborateurs que je vais jeûner, ils me disent non, Khadidja, tu es diabétique, tu ne dois pas le faire. Donc, ils sont toujours là à mes côtés. Donc, ils me soutiennent, ils me demandent toujours d'être une personne qui est consciente de son diabète et une personne qui doit suivre son diabète. Donc, j'ai toujours eu des retours positifs par rapport à ça, surtout par rapport au soutien. Donc, comme j'ai dit, la famille et le monde du travail. Dans tout pays musulman ou dans tout pays où les personnes font le ramadan, une personne qui est diabétique et qui ne fait pas le ramadan, elle se dit, mais pourquoi je ne fais pas ? et tous les gens sont là à faire le ramadan, moi aussi je peux le faire. Ils le font et après, quand il y a une complication, ils finiront par le regretter. Donc par rapport au ramadan, les gens n'arrivent pas à comprendre qu'un diabétique de type 1 ne pourra pas jeûner parce qu'on a la vision de la société et la vision de la personne elle-même. Elle te dit « Ah mais comment, moi je suis musulmane, je ne vais pas pouvoir faire le ramadan. » Donc, c'est un peu compliqué par rapport à ça parce qu'on a aussi la vision de la société qui te dit « Ah, mais pourquoi lui, il ne jeûne pas ? Pourquoi elle ? » Donc, on tombe des fois sur des gens qui ne sont pas compréhensifs malheureusement. Donc, c'est justement par rapport à ça qu'un jeûne diabétique ou qu'une personne diabétique préfère jeûner et faire face à la société que de dire que non, je ne pourrais pas le faire. Vis-à-vis de la société, vis-à-vis de la personne, elle te dit « Ah non, moi, je suis diabétique, je dois faire le ramadan » . On tombe souvent sur des personnes qui ont la tête dure, qui te disent non, moi, il n'en est pas question, alors qu'on pourrait se rattraper, on pourrait faire nos prières. Donc, il y a des moyens de compenser ça. Puis, le bon Dieu nous a donné une excuse de ne pas faire le jeûne. On ne pourra pas dire non au bon Dieu. Pour une société qui est musulmane et que tout le monde fait le ramadan, c'est un peu compliqué. Mon premier ramadan, là où je n'ai pas jeûné, j'ai pleuré. J'ai passé toute la journée à pleurer en me disant « Mais comment je ne vais pas réussir à jeûner ? Comment je vais passer toute ma vie comme ça ? » Mais au bout du deuxième jour, j'ai fini par comprendre que c'est plus fort que moi et que c'est le bon Dieu qui m'a donné cette permission de ne pas faire le ramadan. Parce que tu sais, on tombe souvent avec des gens, on tombe sur des gens qui sont inconscients, donc qui te disent « Oui, même si je suis diabétique, mais je jeûne. » surtout, tu sais, surtout les grandes personnes, les personnes âgées. Moi, par exemple, ma grand-mère, elle n'est pas diabétique, mais elle ne peut pas jeûner parce qu'elle est épuisée, elle est fatiguée. Je lui ai dit, si tu ne pourras pas jeûner, ne le fais pas. Elle te dit, comment ? Jamais. Moi, je suis là à faire le ramadan. C'est quelque chose de vrai, tellement sacré pour toute personne musulmane et pour toute personne qui fait le ramadan.
- Nathalie
Il y a beaucoup de diabétiques en Algérie ?
- Khadidja
Oui, oui. Alors le chiffre de diabète en Algérie ne fait qu'augmenter, que ce soit le diabète de type 1 ou le diabète de type 2, ça ne fait qu'augmenter. Et il y a des gens aussi qui ne comprennent pas que le diabète de type 1, c'est une maladie qui est auto-immune, donc ils sont là à mélanger le type de diabète. Les chiffres ne font que flamber par rapport au diabète.
- Nathalie
Et le diabète de type 2, tu penses que c'est dû à l'alimentation sucrée qui est très sucrée chez vous ?
- Khadidja
Oui, donc c'est par rapport à l'alimentation, c'est par rapport à la sédentarité aussi, c'est par rapport aux facteurs héréditaires, bien évidemment. Donc quand on est diabétique de type 1, on n'a pas vraiment ce facteur. Contrairement au diabétique de type 2, c'est dû à l'alimentation. Tout pays et toute région a ses propres traditions. Et nous, on a tendance à consommer beaucoup, beaucoup de sucre. Les Algériens consomment énormément de sucre.
- Nathalie
Quel conseil donnerais-tu à une personne diabétique qui souhaite jeûner pour la première fois ?
- Khadidja
Alors, je dis souvent et je dis toujours que vous devez avoir l'accord de votre médecin. Parce que le médecin, c'est la première personne qui est apte à vous dire si vous pourriez le faire ou pas. Donc sans l'accord de votre médecin, n'essayez pas de jeûner s'il vous plaît. Donc si votre médecin est d'accord et il vous dit oui, on peut essayer, on peut faire un test de jeûne. Dans ce cas-là, vous pouvez essayer de jeûner tout en ayant un contact avec votre médecin pour tout ce qui est surveillance et suivi de glycémie.
- Nathalie
Tu voudrais nous dire quelque chose en conclusion ?
- Khadidja
En conclusion, je pourrais dire que toute personne ayant un diabète de type 1 et qui veut faire le ramadan, comme je dis souvent, de consulter le médecin et de bien suivre les conseils du médecin pour qu'elle puisse avoir une journée plus ou moins équilibrée et une glycémie qui sera correcte.
- Nathalie
Voilà, c'est la fin de cet épisode dédié au jeûne du Ramadan avec un diabète de type 1. J'espère que le témoignage de Khadidja vous aura apporté des éclairages précieux et des conseils concrets. Le Ramadan est un véritable défi lorsqu'on vit avec un diabète. Merci encore Khadidja pour ton témoignage inspirant. Au revoir à toutes et à tous et prenez bien soin de vous.
- Khadidja
Merci Nathalie, ce fut un plaisir d'échanger avec toi et j'espère que ce témoignage aidera les jeunes diabétiques qui souhaiteront faire le ramadan et jeûner.
- Nathalie
Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.