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7. Chroniques du diabète : Les récits de Ludivine et de Noam, diabétiques de type 1 | Vivre le diabète

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13min |12/09/2023
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13min |12/09/2023
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Description

Témoignages de Ludivine et de Noam, tous deux diabétiques de type 1.
Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1 à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l’âge de 2 mois.
Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l’âge de 9 ans.


Ludivine, âgée de 42 ans, a été diagnostiquée avec le diabète de type 1 après une longue errance médicale due à sa condition médicale préexistante, la tyrosinémie héréditaire de type 1. Son parcours a été compliqué, mais elle a finalement commencé à accepter sa maladie grâce à sa pompe à insuline, “sa petite sauveuse”.


Noam, quant à lui, a été diagnostiqué à l'âge de 9 ans. Son témoignage met en lumière les défis d'adaptation soudaine à la maladie, ainsi que le harcèlement scolaire qu'il a subi en raison de son diabète. Il éprouve des difficultés à accepter sa maladie et les conséquences physiques et psychologiques qui en découlent.


Ces deux histoires soulignent l'importance du diagnostic précoce, de l'éducation sur le diabète et du soutien médical et psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. 

Elles mettent également en évidence la nécessité de sensibiliser davantage à cette maladie pour combattre les stéréotypes et favoriser une meilleure compréhension de la vie quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1.


"Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline, elle requiert force, résilience et compréhension."
"C’est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre."


Si tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à laisser une note et un avis sur Apple Podcast, Spotify ou sur ta plateforme d'écoute préférée !

Cela aide le podcast à parvenir à d'autres personnes concernées par le sujet et à me motiver à produire toujours plus de nouveaux épisodes. Merci ! 😊 


Soutenez financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipee ICI je vous remercie sincèrement !

___________________________

Crédit musique : Xavier Renucci 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Vibre le diabète à la recherche de l'équilibre. Je suis Nathalie, diabétique de type 1 depuis février 2010. Je suis également patient expert et RU, représentante des usagers. Après 10 ans de service dévoué dans une association en lien avec le diabète, j'ai décidé de partir vers de nouvelles aventures. En créant ce podcast, je veux continuer à accompagner les patients diabétiques et à partager mon expérience. En outre, en utilisant mon expertise, je veux t'aider à comprendre que plus tu apprends sur le diabète, mieux tu arrives à le gérer efficacement et à améliorer ta qualité de vie avec cette maladie chronique. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Je te laisse maintenant avec l'épisode du jour. Dans ce nouvel épisode des chroniques du diabète, je partage deux témoignages. Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1. à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l'âge de 2 mois. Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l'âge de 9 ans. Voici leur histoire. Témoignage de Ludivine Bonjour Nathalie. Je m'appelle Ludivine et j'ai 42 ans. Le diabète de type 1 m'est tombé dessus il y a maintenant deux ans. Pour comprendre, il faut retourner 42 ans en arrière. Alors que j'avais deux mois, j'ai été hospitalisée dans un état très grave qu'aucun médecin ne comprenait. Heureusement, l'un d'entre eux avait fait sa thèse sur ma maladie génétique qui est extrêmement rare, la thyrosinémie héréditaire type 1. A l'époque, tous les enfants mouraient de cette maladie avant l'âge de 10 ans. Cette maladie touche le foie dès la naissance et plus tardivement les reins. Je m'en suis sortie par miracle. Aujourd'hui, je suis greffée foie et reins. En 2020, j'ai commencé à perdre beaucoup de poids, mais nous étions en plein confinement. J'ai mis ça sur le compte du stress. En n'ayant aucune immunité vu la situation sanitaire, j'avais absolument pas le droit de sortir et j'étais coupée du monde. J'ai des prises de sang tous les 3 mois pour mes greffes. La glycémie montait, mais ce n'était pas une catastrophe, donc personne ne s'est inquiété dans le monde médical. Et en juin 2021, le néphrologue m'envoie chez une diabéto qui est passée complètement à côté de ma maladie. Vu que je suis double greffée, elle en a déduit que j'avais un diabète post-greffe, donc un diabète de type E2 et basta. Elle m'a mis sous cachet. Sauf qu'entre juin et décembre, la glycémie montait de manière catastrophique, jusqu'à ce que j'arrive à 4 grammes. Impossible d'avoir cette dame au téléphone ni par mail. En catastrophe, j'ai pris rendez-vous avec une autre diabéto. Effectivement, elle a considérablement monté la dose des cachets. Rien n'a fait. Et un jour, elle m'a mise sous insuline en catastrophe. J'avais 5 de glycémie. Ironie du sort, c'était un 6 décembre. jour de mon anniversaire de greffe hépatique. Donc, comme ça, du jour au lendemain, j'ai dû apprendre à gérer l'insuline presque toute seule, avec juste des infirmières libérales, trois fois par jour. En plus de tout ce que je dois gérer au quotidien avec mes deux greffes. Et on continue à penser que c'est un diabète post-greffe. Jusqu'en juin 2022, où j'accepte de faire l'insulinothérapie. Et là, au CHU de Bordeaux, l'équipe médicale me fait passer tout un tas d'examens. Et c'est sans appel. Je suis diabétique de type 1, plus d'îlots de langue errance. J'ai extrêmement mal vécu cette arrivée du diabète. J'ai sombré petit à petit dans une dépression. J'avais déjà beaucoup vécu depuis ma naissance. La maladie, les greffes, les dialyses et là, une autre maladie. Et lors de l'annonce du diagnostic, je me suis effondrée en larmes. Tout avait été fait à l'envers. Les médecins n'ont pas cherché tout de suite. Ils se sont basés sur des apparences. Les greffes... et les antirejets. Oui, le diabète post-greffe existe. Mais là, les médecins du CHU ont vu que ce n'était pas le cas. Selon toutes les évidences, il s'agit d'une mutation de gène de ma thyrosinémie héréditaire de type 1. Aujourd'hui, j'ai la pompe à insuline TESLIM, ma petite sauveuse. Grâce à elle, j'ai commencé à accepter ma maladie. Je me suis fait très rapidement à elle. Côté moral, je commence tout juste à remonter la pente. Mais je n'oublie pas que tout a été fait à l'envers, aucune recherche réelle dès le début, comme si les médecins n'avaient pas pris le temps. Un vrai cas d'errance médicale. Merci à vous Nathalie, ça m'a fait du bien d'écrire ce mail. Lui divine. Témoignage de Noam. Bonjour. Jusqu'à l'âge de 8 ans, je n'avais aucun symptôme du diabète. À partir d'octobre, j'ai commencé à boire plusieurs litres d'eau par jour. J'avais toujours soif et je ne faisais qu'aller uriner. J'ai commencé à perdre beaucoup de poids en peu de temps. J'ai perdu 10 kilos en à peine un mois et demi. Je revenais aussi de l'école avec des cernes énormes. Je dévalisais littéralement le frigo. Alors ma maman a compris qu'il se passait quelque chose. Mais mon père pensait qu'elle se faisait des idées. Mais en janvier, mon état ne s'arrangeait pas, alors mon père a lui aussi compris qu'il se passait un truc. Ma mère m'a emmené un soir chez le médecin à l'improviste et lui a expliqué ce qu'il se passait. Il ne voulait pas me faire une prise de sang. Alors ma mère a dit qu'on ne quitterait pas le bureau sans prise de sang. Après 1h30, il a décidé de me faire la prise de sang, même s'il disait que ce n'était rien, que j'allais très bien. Le lendemain matin, je faisais ma prise de sang et je suis allée ensuite à l'école comme tous les jours. La semaine d'après, le lundi soir, le médecin venait au quai chez moi alors que nous ne l'attendions pas et il a demandé à parler à ma mère, mon père et à moi en privé. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit droit dans les yeux Noam, tu es diabétique de type 1 Mes parents ont posé plein de questions et je suis sortie de la pièce. Mais à 9 ans, je ne me rendais pas compte. de ce que représentait cette révélation. Le lendemain matin, j'étais à l'école, quand à 9h45, je suis appelée au bureau de la directrice. Je pensais avoir fait une bêtise, alors que pas du tout. Mes parents venaient me chercher en urgence. Ma mère était morte de peur et mon père en stress total. On est partis de l'��cole et quand je suis montée dans la voiture, j'ai vu mes coussins, mes doudous, une couverture et une grande valise. J'ai demandé à mes parents ce qu'il se passait. Et ma mère m'a dit, on doit aller à l'hôpital à Bruxelles mon chéri. Ne t'inquiète pas, c'est juste pour quelques jours. Quand on est arrivé à l'hôpital, je suis passé aux urgences en à peine quelques minutes. J'étais installé dans une salle des urgences avec mes parents. Une infirmière est venue me faire une injection d'insuline. Juste après, mes parents m'ont dit, on est fier, tu viens de prendre ta première injection d'insuline. On a vu la diabétologue et ma mère a posé plein de questions. Et la diabétologue, après une heure de discussion, a dit Je vous laisse 24 heures pour pleurer toutes les larmes de votre corps, ensuite on entame trois semaines d'apprentissage. On nous a installés dans une chambre et le lendemain c'était parti pour trois semaines où chaque jour j'apprenais à calculer les insulines, à voir des plans alimentaires, à comprendre comment mettre le matériel, à parler avec une psy. et à faire des exercices. Pour un enfant, c'est très traumatisant et dur d'apprendre tout ça en si peu de temps. Mon père devait faire une heure de route chaque jour pour venir me rejoindre. Ma mère dormait sur place avec moi. L'école leur avait dit de ne pas se soucier des cours pendant le temps que j'étais à l'hôpital et a autorisé les absences de mes sœurs pour qu'elles puissent venir me voir. Après trois semaines, je sortais enfin de l'hôpital et je pouvais rentrer chez moi. Une infirmière est venue m'accompagner quand j'ai repris l'école pour expliquer à mes profs et aux élèves de ma classe ce que c'était le diabète. Mais après je suis devenue la bête noire de l'école. On m'a traité de pestiférée et d'autres insultes comme alien etc. Tout ça parce que j'étais diabétique. Je fus harcelée pendant environ 3 ou 4 mois. Quand l'année d'après j'ai changé d'école, il y avait un mieux socialement, mais je me sentais constamment différente. Et cela est resté encore maintenant, car je sais que je ne pourrai plus jamais manger comme je veux et ce que je veux. L'année de mon CEB, j'ai eu droit à plus de temps pour mon diabète, car l'école considérait ma maladie comme un handicap. En première secondaire, j'ai été à nouveau harcelée à cause de ma maladie. Alors j'ai rechangé d'école. Et dans l'école où je suis maintenant, tout va bien. Mais le truc, c'est que ça fait 6 ans que je suis tombée malade. Mon diabète n'a jamais été stable. Pendant un temps, j'ai porté une pompe à insuline, mais j'ai détesté, car je voyais ça comme un boulet de prisonnier. Pour moi, le diabète est horrible, je n'arrive pas à l'accepter. Comment pourrais-je juste l'accepter ? D'ailleurs, mes parents me l'ont souvent reproché en disant que les autres enfants étaient stables, eux, alors que moi, non. Mais ils n'ont jamais compris que c'est au-dessus de mes forces d'accepter ma maladie. C'est impossible. Et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas stable. Pourtant, je fais absolument tout comme il faut, mais il faut croire que ce n'est pas assez. Le diabète, c'est horrible, car ça nous ronge de l'intérieur. A force, on oublie comment être heureux, car la surcharge mentale est là. On doit survivre à tout plein de choses que les gens ne voient pas. Car dans le diabète, la seule chose qui se voit, c'est les hippos, les hypères et le matériel. Point. Mais derrière, il y a l'anticipation, la peur, l'inquiétude des autres, les montagnes russes, le fait que c'est constamment là, le fait que c'est imprévisible. Il y a la perte du sommeil, l'adaptation, le challenge, l'omniprésent, la frustration. l'anxiété, les stéréotypes comme tu es diabétique parce que tu as mangé trop de sucre Il y a aussi les blagues comme si on brûle un diabétique, ça fait du caramel C'est horrible, mais les gens ne voient pas tout ça. J'ai fait énormément de malaise dans ces 6 ans. À cause de tous ces malaises, je n'ose pas dormir chez les autres. J'ai peur de m'endormir et de ne pas me réveiller. Je dors avec la boule au ventre. Je fais des énormes insomnies chaque jour depuis 6 ans. À cause du diabète, je n'ai plus vraiment confiance en moi. Car à chaque malaise, c'est parce que j'ai fait mal un truc. C'est vraiment dur à vivre d'être diabétique. Parce que quoi que je fasse, je me sens constamment différent des autres. Et en plus, il s'attaque aux organes quand c'est mal soigné. Voilà mon parcours et ce que je ressens au sujet de mon diabète. Merci de me donner la chance de m'exprimer. Merci pour ton podcast, je l'adore vraiment beaucoup. Merci pour tes conseils, juste merci. Noam. Je tiens à remercier sincèrement Ludivine et Noam pour leurs témoignages si forts. Leurs deux témoignages mettent en lumière deux parcours bien distincts, mais tout aussi difficiles. Leur histoire reflète les défis et les épreuves auxquels les patients atteints de cette maladie peuvent être confrontés. Ces témoignages soulignent l'importance d'une éducation adéquate sur le diabète, et du soutien tant médical que psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. Les deux témoignages illustrent également l'importance de la sensibilisation à cette maladie, afin de réduire les stéréotypes et de promouvoir une meilleure compréhension de la réalité quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1. Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline. Elle requiert force, résilience et compréhension. C'est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre. Si comme Ludivine et Noam tu souhaites témoigner, je t'invite à m'écrire par e-mail et si tu m'y autorises, je serai ravie de partager ton récit dans un futur épisode des Chroniques du Diabète. Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.

Description

Témoignages de Ludivine et de Noam, tous deux diabétiques de type 1.
Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1 à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l’âge de 2 mois.
Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l’âge de 9 ans.


Ludivine, âgée de 42 ans, a été diagnostiquée avec le diabète de type 1 après une longue errance médicale due à sa condition médicale préexistante, la tyrosinémie héréditaire de type 1. Son parcours a été compliqué, mais elle a finalement commencé à accepter sa maladie grâce à sa pompe à insuline, “sa petite sauveuse”.


Noam, quant à lui, a été diagnostiqué à l'âge de 9 ans. Son témoignage met en lumière les défis d'adaptation soudaine à la maladie, ainsi que le harcèlement scolaire qu'il a subi en raison de son diabète. Il éprouve des difficultés à accepter sa maladie et les conséquences physiques et psychologiques qui en découlent.


Ces deux histoires soulignent l'importance du diagnostic précoce, de l'éducation sur le diabète et du soutien médical et psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. 

Elles mettent également en évidence la nécessité de sensibiliser davantage à cette maladie pour combattre les stéréotypes et favoriser une meilleure compréhension de la vie quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1.


"Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline, elle requiert force, résilience et compréhension."
"C’est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre."


Si tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à laisser une note et un avis sur Apple Podcast, Spotify ou sur ta plateforme d'écoute préférée !

Cela aide le podcast à parvenir à d'autres personnes concernées par le sujet et à me motiver à produire toujours plus de nouveaux épisodes. Merci ! 😊 


Soutenez financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipee ICI je vous remercie sincèrement !

___________________________

Crédit musique : Xavier Renucci 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Vibre le diabète à la recherche de l'équilibre. Je suis Nathalie, diabétique de type 1 depuis février 2010. Je suis également patient expert et RU, représentante des usagers. Après 10 ans de service dévoué dans une association en lien avec le diabète, j'ai décidé de partir vers de nouvelles aventures. En créant ce podcast, je veux continuer à accompagner les patients diabétiques et à partager mon expérience. En outre, en utilisant mon expertise, je veux t'aider à comprendre que plus tu apprends sur le diabète, mieux tu arrives à le gérer efficacement et à améliorer ta qualité de vie avec cette maladie chronique. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Je te laisse maintenant avec l'épisode du jour. Dans ce nouvel épisode des chroniques du diabète, je partage deux témoignages. Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1. à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l'âge de 2 mois. Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l'âge de 9 ans. Voici leur histoire. Témoignage de Ludivine Bonjour Nathalie. Je m'appelle Ludivine et j'ai 42 ans. Le diabète de type 1 m'est tombé dessus il y a maintenant deux ans. Pour comprendre, il faut retourner 42 ans en arrière. Alors que j'avais deux mois, j'ai été hospitalisée dans un état très grave qu'aucun médecin ne comprenait. Heureusement, l'un d'entre eux avait fait sa thèse sur ma maladie génétique qui est extrêmement rare, la thyrosinémie héréditaire type 1. A l'époque, tous les enfants mouraient de cette maladie avant l'âge de 10 ans. Cette maladie touche le foie dès la naissance et plus tardivement les reins. Je m'en suis sortie par miracle. Aujourd'hui, je suis greffée foie et reins. En 2020, j'ai commencé à perdre beaucoup de poids, mais nous étions en plein confinement. J'ai mis ça sur le compte du stress. En n'ayant aucune immunité vu la situation sanitaire, j'avais absolument pas le droit de sortir et j'étais coupée du monde. J'ai des prises de sang tous les 3 mois pour mes greffes. La glycémie montait, mais ce n'était pas une catastrophe, donc personne ne s'est inquiété dans le monde médical. Et en juin 2021, le néphrologue m'envoie chez une diabéto qui est passée complètement à côté de ma maladie. Vu que je suis double greffée, elle en a déduit que j'avais un diabète post-greffe, donc un diabète de type E2 et basta. Elle m'a mis sous cachet. Sauf qu'entre juin et décembre, la glycémie montait de manière catastrophique, jusqu'à ce que j'arrive à 4 grammes. Impossible d'avoir cette dame au téléphone ni par mail. En catastrophe, j'ai pris rendez-vous avec une autre diabéto. Effectivement, elle a considérablement monté la dose des cachets. Rien n'a fait. Et un jour, elle m'a mise sous insuline en catastrophe. J'avais 5 de glycémie. Ironie du sort, c'était un 6 décembre. jour de mon anniversaire de greffe hépatique. Donc, comme ça, du jour au lendemain, j'ai dû apprendre à gérer l'insuline presque toute seule, avec juste des infirmières libérales, trois fois par jour. En plus de tout ce que je dois gérer au quotidien avec mes deux greffes. Et on continue à penser que c'est un diabète post-greffe. Jusqu'en juin 2022, où j'accepte de faire l'insulinothérapie. Et là, au CHU de Bordeaux, l'équipe médicale me fait passer tout un tas d'examens. Et c'est sans appel. Je suis diabétique de type 1, plus d'îlots de langue errance. J'ai extrêmement mal vécu cette arrivée du diabète. J'ai sombré petit à petit dans une dépression. J'avais déjà beaucoup vécu depuis ma naissance. La maladie, les greffes, les dialyses et là, une autre maladie. Et lors de l'annonce du diagnostic, je me suis effondrée en larmes. Tout avait été fait à l'envers. Les médecins n'ont pas cherché tout de suite. Ils se sont basés sur des apparences. Les greffes... et les antirejets. Oui, le diabète post-greffe existe. Mais là, les médecins du CHU ont vu que ce n'était pas le cas. Selon toutes les évidences, il s'agit d'une mutation de gène de ma thyrosinémie héréditaire de type 1. Aujourd'hui, j'ai la pompe à insuline TESLIM, ma petite sauveuse. Grâce à elle, j'ai commencé à accepter ma maladie. Je me suis fait très rapidement à elle. Côté moral, je commence tout juste à remonter la pente. Mais je n'oublie pas que tout a été fait à l'envers, aucune recherche réelle dès le début, comme si les médecins n'avaient pas pris le temps. Un vrai cas d'errance médicale. Merci à vous Nathalie, ça m'a fait du bien d'écrire ce mail. Lui divine. Témoignage de Noam. Bonjour. Jusqu'à l'âge de 8 ans, je n'avais aucun symptôme du diabète. À partir d'octobre, j'ai commencé à boire plusieurs litres d'eau par jour. J'avais toujours soif et je ne faisais qu'aller uriner. J'ai commencé à perdre beaucoup de poids en peu de temps. J'ai perdu 10 kilos en à peine un mois et demi. Je revenais aussi de l'école avec des cernes énormes. Je dévalisais littéralement le frigo. Alors ma maman a compris qu'il se passait quelque chose. Mais mon père pensait qu'elle se faisait des idées. Mais en janvier, mon état ne s'arrangeait pas, alors mon père a lui aussi compris qu'il se passait un truc. Ma mère m'a emmené un soir chez le médecin à l'improviste et lui a expliqué ce qu'il se passait. Il ne voulait pas me faire une prise de sang. Alors ma mère a dit qu'on ne quitterait pas le bureau sans prise de sang. Après 1h30, il a décidé de me faire la prise de sang, même s'il disait que ce n'était rien, que j'allais très bien. Le lendemain matin, je faisais ma prise de sang et je suis allée ensuite à l'école comme tous les jours. La semaine d'après, le lundi soir, le médecin venait au quai chez moi alors que nous ne l'attendions pas et il a demandé à parler à ma mère, mon père et à moi en privé. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit droit dans les yeux Noam, tu es diabétique de type 1 Mes parents ont posé plein de questions et je suis sortie de la pièce. Mais à 9 ans, je ne me rendais pas compte. de ce que représentait cette révélation. Le lendemain matin, j'étais à l'école, quand à 9h45, je suis appelée au bureau de la directrice. Je pensais avoir fait une bêtise, alors que pas du tout. Mes parents venaient me chercher en urgence. Ma mère était morte de peur et mon père en stress total. On est partis de l'��cole et quand je suis montée dans la voiture, j'ai vu mes coussins, mes doudous, une couverture et une grande valise. J'ai demandé à mes parents ce qu'il se passait. Et ma mère m'a dit, on doit aller à l'hôpital à Bruxelles mon chéri. Ne t'inquiète pas, c'est juste pour quelques jours. Quand on est arrivé à l'hôpital, je suis passé aux urgences en à peine quelques minutes. J'étais installé dans une salle des urgences avec mes parents. Une infirmière est venue me faire une injection d'insuline. Juste après, mes parents m'ont dit, on est fier, tu viens de prendre ta première injection d'insuline. On a vu la diabétologue et ma mère a posé plein de questions. Et la diabétologue, après une heure de discussion, a dit Je vous laisse 24 heures pour pleurer toutes les larmes de votre corps, ensuite on entame trois semaines d'apprentissage. On nous a installés dans une chambre et le lendemain c'était parti pour trois semaines où chaque jour j'apprenais à calculer les insulines, à voir des plans alimentaires, à comprendre comment mettre le matériel, à parler avec une psy. et à faire des exercices. Pour un enfant, c'est très traumatisant et dur d'apprendre tout ça en si peu de temps. Mon père devait faire une heure de route chaque jour pour venir me rejoindre. Ma mère dormait sur place avec moi. L'école leur avait dit de ne pas se soucier des cours pendant le temps que j'étais à l'hôpital et a autorisé les absences de mes sœurs pour qu'elles puissent venir me voir. Après trois semaines, je sortais enfin de l'hôpital et je pouvais rentrer chez moi. Une infirmière est venue m'accompagner quand j'ai repris l'école pour expliquer à mes profs et aux élèves de ma classe ce que c'était le diabète. Mais après je suis devenue la bête noire de l'école. On m'a traité de pestiférée et d'autres insultes comme alien etc. Tout ça parce que j'étais diabétique. Je fus harcelée pendant environ 3 ou 4 mois. Quand l'année d'après j'ai changé d'école, il y avait un mieux socialement, mais je me sentais constamment différente. Et cela est resté encore maintenant, car je sais que je ne pourrai plus jamais manger comme je veux et ce que je veux. L'année de mon CEB, j'ai eu droit à plus de temps pour mon diabète, car l'école considérait ma maladie comme un handicap. En première secondaire, j'ai été à nouveau harcelée à cause de ma maladie. Alors j'ai rechangé d'école. Et dans l'école où je suis maintenant, tout va bien. Mais le truc, c'est que ça fait 6 ans que je suis tombée malade. Mon diabète n'a jamais été stable. Pendant un temps, j'ai porté une pompe à insuline, mais j'ai détesté, car je voyais ça comme un boulet de prisonnier. Pour moi, le diabète est horrible, je n'arrive pas à l'accepter. Comment pourrais-je juste l'accepter ? D'ailleurs, mes parents me l'ont souvent reproché en disant que les autres enfants étaient stables, eux, alors que moi, non. Mais ils n'ont jamais compris que c'est au-dessus de mes forces d'accepter ma maladie. C'est impossible. Et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas stable. Pourtant, je fais absolument tout comme il faut, mais il faut croire que ce n'est pas assez. Le diabète, c'est horrible, car ça nous ronge de l'intérieur. A force, on oublie comment être heureux, car la surcharge mentale est là. On doit survivre à tout plein de choses que les gens ne voient pas. Car dans le diabète, la seule chose qui se voit, c'est les hippos, les hypères et le matériel. Point. Mais derrière, il y a l'anticipation, la peur, l'inquiétude des autres, les montagnes russes, le fait que c'est constamment là, le fait que c'est imprévisible. Il y a la perte du sommeil, l'adaptation, le challenge, l'omniprésent, la frustration. l'anxiété, les stéréotypes comme tu es diabétique parce que tu as mangé trop de sucre Il y a aussi les blagues comme si on brûle un diabétique, ça fait du caramel C'est horrible, mais les gens ne voient pas tout ça. J'ai fait énormément de malaise dans ces 6 ans. À cause de tous ces malaises, je n'ose pas dormir chez les autres. J'ai peur de m'endormir et de ne pas me réveiller. Je dors avec la boule au ventre. Je fais des énormes insomnies chaque jour depuis 6 ans. À cause du diabète, je n'ai plus vraiment confiance en moi. Car à chaque malaise, c'est parce que j'ai fait mal un truc. C'est vraiment dur à vivre d'être diabétique. Parce que quoi que je fasse, je me sens constamment différent des autres. Et en plus, il s'attaque aux organes quand c'est mal soigné. Voilà mon parcours et ce que je ressens au sujet de mon diabète. Merci de me donner la chance de m'exprimer. Merci pour ton podcast, je l'adore vraiment beaucoup. Merci pour tes conseils, juste merci. Noam. Je tiens à remercier sincèrement Ludivine et Noam pour leurs témoignages si forts. Leurs deux témoignages mettent en lumière deux parcours bien distincts, mais tout aussi difficiles. Leur histoire reflète les défis et les épreuves auxquels les patients atteints de cette maladie peuvent être confrontés. Ces témoignages soulignent l'importance d'une éducation adéquate sur le diabète, et du soutien tant médical que psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. Les deux témoignages illustrent également l'importance de la sensibilisation à cette maladie, afin de réduire les stéréotypes et de promouvoir une meilleure compréhension de la réalité quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1. Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline. Elle requiert force, résilience et compréhension. C'est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre. Si comme Ludivine et Noam tu souhaites témoigner, je t'invite à m'écrire par e-mail et si tu m'y autorises, je serai ravie de partager ton récit dans un futur épisode des Chroniques du Diabète. Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.

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Description

Témoignages de Ludivine et de Noam, tous deux diabétiques de type 1.
Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1 à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l’âge de 2 mois.
Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l’âge de 9 ans.


Ludivine, âgée de 42 ans, a été diagnostiquée avec le diabète de type 1 après une longue errance médicale due à sa condition médicale préexistante, la tyrosinémie héréditaire de type 1. Son parcours a été compliqué, mais elle a finalement commencé à accepter sa maladie grâce à sa pompe à insuline, “sa petite sauveuse”.


Noam, quant à lui, a été diagnostiqué à l'âge de 9 ans. Son témoignage met en lumière les défis d'adaptation soudaine à la maladie, ainsi que le harcèlement scolaire qu'il a subi en raison de son diabète. Il éprouve des difficultés à accepter sa maladie et les conséquences physiques et psychologiques qui en découlent.


Ces deux histoires soulignent l'importance du diagnostic précoce, de l'éducation sur le diabète et du soutien médical et psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. 

Elles mettent également en évidence la nécessité de sensibiliser davantage à cette maladie pour combattre les stéréotypes et favoriser une meilleure compréhension de la vie quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1.


"Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline, elle requiert force, résilience et compréhension."
"C’est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre."


Si tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à laisser une note et un avis sur Apple Podcast, Spotify ou sur ta plateforme d'écoute préférée !

Cela aide le podcast à parvenir à d'autres personnes concernées par le sujet et à me motiver à produire toujours plus de nouveaux épisodes. Merci ! 😊 


Soutenez financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipee ICI je vous remercie sincèrement !

___________________________

Crédit musique : Xavier Renucci 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Vibre le diabète à la recherche de l'équilibre. Je suis Nathalie, diabétique de type 1 depuis février 2010. Je suis également patient expert et RU, représentante des usagers. Après 10 ans de service dévoué dans une association en lien avec le diabète, j'ai décidé de partir vers de nouvelles aventures. En créant ce podcast, je veux continuer à accompagner les patients diabétiques et à partager mon expérience. En outre, en utilisant mon expertise, je veux t'aider à comprendre que plus tu apprends sur le diabète, mieux tu arrives à le gérer efficacement et à améliorer ta qualité de vie avec cette maladie chronique. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Je te laisse maintenant avec l'épisode du jour. Dans ce nouvel épisode des chroniques du diabète, je partage deux témoignages. Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1. à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l'âge de 2 mois. Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l'âge de 9 ans. Voici leur histoire. Témoignage de Ludivine Bonjour Nathalie. Je m'appelle Ludivine et j'ai 42 ans. Le diabète de type 1 m'est tombé dessus il y a maintenant deux ans. Pour comprendre, il faut retourner 42 ans en arrière. Alors que j'avais deux mois, j'ai été hospitalisée dans un état très grave qu'aucun médecin ne comprenait. Heureusement, l'un d'entre eux avait fait sa thèse sur ma maladie génétique qui est extrêmement rare, la thyrosinémie héréditaire type 1. A l'époque, tous les enfants mouraient de cette maladie avant l'âge de 10 ans. Cette maladie touche le foie dès la naissance et plus tardivement les reins. Je m'en suis sortie par miracle. Aujourd'hui, je suis greffée foie et reins. En 2020, j'ai commencé à perdre beaucoup de poids, mais nous étions en plein confinement. J'ai mis ça sur le compte du stress. En n'ayant aucune immunité vu la situation sanitaire, j'avais absolument pas le droit de sortir et j'étais coupée du monde. J'ai des prises de sang tous les 3 mois pour mes greffes. La glycémie montait, mais ce n'était pas une catastrophe, donc personne ne s'est inquiété dans le monde médical. Et en juin 2021, le néphrologue m'envoie chez une diabéto qui est passée complètement à côté de ma maladie. Vu que je suis double greffée, elle en a déduit que j'avais un diabète post-greffe, donc un diabète de type E2 et basta. Elle m'a mis sous cachet. Sauf qu'entre juin et décembre, la glycémie montait de manière catastrophique, jusqu'à ce que j'arrive à 4 grammes. Impossible d'avoir cette dame au téléphone ni par mail. En catastrophe, j'ai pris rendez-vous avec une autre diabéto. Effectivement, elle a considérablement monté la dose des cachets. Rien n'a fait. Et un jour, elle m'a mise sous insuline en catastrophe. J'avais 5 de glycémie. Ironie du sort, c'était un 6 décembre. jour de mon anniversaire de greffe hépatique. Donc, comme ça, du jour au lendemain, j'ai dû apprendre à gérer l'insuline presque toute seule, avec juste des infirmières libérales, trois fois par jour. En plus de tout ce que je dois gérer au quotidien avec mes deux greffes. Et on continue à penser que c'est un diabète post-greffe. Jusqu'en juin 2022, où j'accepte de faire l'insulinothérapie. Et là, au CHU de Bordeaux, l'équipe médicale me fait passer tout un tas d'examens. Et c'est sans appel. Je suis diabétique de type 1, plus d'îlots de langue errance. J'ai extrêmement mal vécu cette arrivée du diabète. J'ai sombré petit à petit dans une dépression. J'avais déjà beaucoup vécu depuis ma naissance. La maladie, les greffes, les dialyses et là, une autre maladie. Et lors de l'annonce du diagnostic, je me suis effondrée en larmes. Tout avait été fait à l'envers. Les médecins n'ont pas cherché tout de suite. Ils se sont basés sur des apparences. Les greffes... et les antirejets. Oui, le diabète post-greffe existe. Mais là, les médecins du CHU ont vu que ce n'était pas le cas. Selon toutes les évidences, il s'agit d'une mutation de gène de ma thyrosinémie héréditaire de type 1. Aujourd'hui, j'ai la pompe à insuline TESLIM, ma petite sauveuse. Grâce à elle, j'ai commencé à accepter ma maladie. Je me suis fait très rapidement à elle. Côté moral, je commence tout juste à remonter la pente. Mais je n'oublie pas que tout a été fait à l'envers, aucune recherche réelle dès le début, comme si les médecins n'avaient pas pris le temps. Un vrai cas d'errance médicale. Merci à vous Nathalie, ça m'a fait du bien d'écrire ce mail. Lui divine. Témoignage de Noam. Bonjour. Jusqu'à l'âge de 8 ans, je n'avais aucun symptôme du diabète. À partir d'octobre, j'ai commencé à boire plusieurs litres d'eau par jour. J'avais toujours soif et je ne faisais qu'aller uriner. J'ai commencé à perdre beaucoup de poids en peu de temps. J'ai perdu 10 kilos en à peine un mois et demi. Je revenais aussi de l'école avec des cernes énormes. Je dévalisais littéralement le frigo. Alors ma maman a compris qu'il se passait quelque chose. Mais mon père pensait qu'elle se faisait des idées. Mais en janvier, mon état ne s'arrangeait pas, alors mon père a lui aussi compris qu'il se passait un truc. Ma mère m'a emmené un soir chez le médecin à l'improviste et lui a expliqué ce qu'il se passait. Il ne voulait pas me faire une prise de sang. Alors ma mère a dit qu'on ne quitterait pas le bureau sans prise de sang. Après 1h30, il a décidé de me faire la prise de sang, même s'il disait que ce n'était rien, que j'allais très bien. Le lendemain matin, je faisais ma prise de sang et je suis allée ensuite à l'école comme tous les jours. La semaine d'après, le lundi soir, le médecin venait au quai chez moi alors que nous ne l'attendions pas et il a demandé à parler à ma mère, mon père et à moi en privé. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit droit dans les yeux Noam, tu es diabétique de type 1 Mes parents ont posé plein de questions et je suis sortie de la pièce. Mais à 9 ans, je ne me rendais pas compte. de ce que représentait cette révélation. Le lendemain matin, j'étais à l'école, quand à 9h45, je suis appelée au bureau de la directrice. Je pensais avoir fait une bêtise, alors que pas du tout. Mes parents venaient me chercher en urgence. Ma mère était morte de peur et mon père en stress total. On est partis de l'��cole et quand je suis montée dans la voiture, j'ai vu mes coussins, mes doudous, une couverture et une grande valise. J'ai demandé à mes parents ce qu'il se passait. Et ma mère m'a dit, on doit aller à l'hôpital à Bruxelles mon chéri. Ne t'inquiète pas, c'est juste pour quelques jours. Quand on est arrivé à l'hôpital, je suis passé aux urgences en à peine quelques minutes. J'étais installé dans une salle des urgences avec mes parents. Une infirmière est venue me faire une injection d'insuline. Juste après, mes parents m'ont dit, on est fier, tu viens de prendre ta première injection d'insuline. On a vu la diabétologue et ma mère a posé plein de questions. Et la diabétologue, après une heure de discussion, a dit Je vous laisse 24 heures pour pleurer toutes les larmes de votre corps, ensuite on entame trois semaines d'apprentissage. On nous a installés dans une chambre et le lendemain c'était parti pour trois semaines où chaque jour j'apprenais à calculer les insulines, à voir des plans alimentaires, à comprendre comment mettre le matériel, à parler avec une psy. et à faire des exercices. Pour un enfant, c'est très traumatisant et dur d'apprendre tout ça en si peu de temps. Mon père devait faire une heure de route chaque jour pour venir me rejoindre. Ma mère dormait sur place avec moi. L'école leur avait dit de ne pas se soucier des cours pendant le temps que j'étais à l'hôpital et a autorisé les absences de mes sœurs pour qu'elles puissent venir me voir. Après trois semaines, je sortais enfin de l'hôpital et je pouvais rentrer chez moi. Une infirmière est venue m'accompagner quand j'ai repris l'école pour expliquer à mes profs et aux élèves de ma classe ce que c'était le diabète. Mais après je suis devenue la bête noire de l'école. On m'a traité de pestiférée et d'autres insultes comme alien etc. Tout ça parce que j'étais diabétique. Je fus harcelée pendant environ 3 ou 4 mois. Quand l'année d'après j'ai changé d'école, il y avait un mieux socialement, mais je me sentais constamment différente. Et cela est resté encore maintenant, car je sais que je ne pourrai plus jamais manger comme je veux et ce que je veux. L'année de mon CEB, j'ai eu droit à plus de temps pour mon diabète, car l'école considérait ma maladie comme un handicap. En première secondaire, j'ai été à nouveau harcelée à cause de ma maladie. Alors j'ai rechangé d'école. Et dans l'école où je suis maintenant, tout va bien. Mais le truc, c'est que ça fait 6 ans que je suis tombée malade. Mon diabète n'a jamais été stable. Pendant un temps, j'ai porté une pompe à insuline, mais j'ai détesté, car je voyais ça comme un boulet de prisonnier. Pour moi, le diabète est horrible, je n'arrive pas à l'accepter. Comment pourrais-je juste l'accepter ? D'ailleurs, mes parents me l'ont souvent reproché en disant que les autres enfants étaient stables, eux, alors que moi, non. Mais ils n'ont jamais compris que c'est au-dessus de mes forces d'accepter ma maladie. C'est impossible. Et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas stable. Pourtant, je fais absolument tout comme il faut, mais il faut croire que ce n'est pas assez. Le diabète, c'est horrible, car ça nous ronge de l'intérieur. A force, on oublie comment être heureux, car la surcharge mentale est là. On doit survivre à tout plein de choses que les gens ne voient pas. Car dans le diabète, la seule chose qui se voit, c'est les hippos, les hypères et le matériel. Point. Mais derrière, il y a l'anticipation, la peur, l'inquiétude des autres, les montagnes russes, le fait que c'est constamment là, le fait que c'est imprévisible. Il y a la perte du sommeil, l'adaptation, le challenge, l'omniprésent, la frustration. l'anxiété, les stéréotypes comme tu es diabétique parce que tu as mangé trop de sucre Il y a aussi les blagues comme si on brûle un diabétique, ça fait du caramel C'est horrible, mais les gens ne voient pas tout ça. J'ai fait énormément de malaise dans ces 6 ans. À cause de tous ces malaises, je n'ose pas dormir chez les autres. J'ai peur de m'endormir et de ne pas me réveiller. Je dors avec la boule au ventre. Je fais des énormes insomnies chaque jour depuis 6 ans. À cause du diabète, je n'ai plus vraiment confiance en moi. Car à chaque malaise, c'est parce que j'ai fait mal un truc. C'est vraiment dur à vivre d'être diabétique. Parce que quoi que je fasse, je me sens constamment différent des autres. Et en plus, il s'attaque aux organes quand c'est mal soigné. Voilà mon parcours et ce que je ressens au sujet de mon diabète. Merci de me donner la chance de m'exprimer. Merci pour ton podcast, je l'adore vraiment beaucoup. Merci pour tes conseils, juste merci. Noam. Je tiens à remercier sincèrement Ludivine et Noam pour leurs témoignages si forts. Leurs deux témoignages mettent en lumière deux parcours bien distincts, mais tout aussi difficiles. Leur histoire reflète les défis et les épreuves auxquels les patients atteints de cette maladie peuvent être confrontés. Ces témoignages soulignent l'importance d'une éducation adéquate sur le diabète, et du soutien tant médical que psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. Les deux témoignages illustrent également l'importance de la sensibilisation à cette maladie, afin de réduire les stéréotypes et de promouvoir une meilleure compréhension de la réalité quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1. Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline. Elle requiert force, résilience et compréhension. C'est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre. Si comme Ludivine et Noam tu souhaites témoigner, je t'invite à m'écrire par e-mail et si tu m'y autorises, je serai ravie de partager ton récit dans un futur épisode des Chroniques du Diabète. Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.

Description

Témoignages de Ludivine et de Noam, tous deux diabétiques de type 1.
Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1 à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l’âge de 2 mois.
Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l’âge de 9 ans.


Ludivine, âgée de 42 ans, a été diagnostiquée avec le diabète de type 1 après une longue errance médicale due à sa condition médicale préexistante, la tyrosinémie héréditaire de type 1. Son parcours a été compliqué, mais elle a finalement commencé à accepter sa maladie grâce à sa pompe à insuline, “sa petite sauveuse”.


Noam, quant à lui, a été diagnostiqué à l'âge de 9 ans. Son témoignage met en lumière les défis d'adaptation soudaine à la maladie, ainsi que le harcèlement scolaire qu'il a subi en raison de son diabète. Il éprouve des difficultés à accepter sa maladie et les conséquences physiques et psychologiques qui en découlent.


Ces deux histoires soulignent l'importance du diagnostic précoce, de l'éducation sur le diabète et du soutien médical et psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. 

Elles mettent également en évidence la nécessité de sensibiliser davantage à cette maladie pour combattre les stéréotypes et favoriser une meilleure compréhension de la vie quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1.


"Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline, elle requiert force, résilience et compréhension."
"C’est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre."


Si tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à laisser une note et un avis sur Apple Podcast, Spotify ou sur ta plateforme d'écoute préférée !

Cela aide le podcast à parvenir à d'autres personnes concernées par le sujet et à me motiver à produire toujours plus de nouveaux épisodes. Merci ! 😊 


Soutenez financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipee ICI je vous remercie sincèrement !

___________________________

Crédit musique : Xavier Renucci 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur le podcast Vibre le diabète à la recherche de l'équilibre. Je suis Nathalie, diabétique de type 1 depuis février 2010. Je suis également patient expert et RU, représentante des usagers. Après 10 ans de service dévoué dans une association en lien avec le diabète, j'ai décidé de partir vers de nouvelles aventures. En créant ce podcast, je veux continuer à accompagner les patients diabétiques et à partager mon expérience. En outre, en utilisant mon expertise, je veux t'aider à comprendre que plus tu apprends sur le diabète, mieux tu arrives à le gérer efficacement et à améliorer ta qualité de vie avec cette maladie chronique. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Je te laisse maintenant avec l'épisode du jour. Dans ce nouvel épisode des chroniques du diabète, je partage deux témoignages. Le premier est celui de Ludivine qui a déclaré à 40 ans un diabète de type 1. à la suite d'une maladie génétique rare survenue à l'âge de 2 mois. Le deuxième est celui de Noam, 15 ans, qui a déclaré un diabète de type 1 à l'âge de 9 ans. Voici leur histoire. Témoignage de Ludivine Bonjour Nathalie. Je m'appelle Ludivine et j'ai 42 ans. Le diabète de type 1 m'est tombé dessus il y a maintenant deux ans. Pour comprendre, il faut retourner 42 ans en arrière. Alors que j'avais deux mois, j'ai été hospitalisée dans un état très grave qu'aucun médecin ne comprenait. Heureusement, l'un d'entre eux avait fait sa thèse sur ma maladie génétique qui est extrêmement rare, la thyrosinémie héréditaire type 1. A l'époque, tous les enfants mouraient de cette maladie avant l'âge de 10 ans. Cette maladie touche le foie dès la naissance et plus tardivement les reins. Je m'en suis sortie par miracle. Aujourd'hui, je suis greffée foie et reins. En 2020, j'ai commencé à perdre beaucoup de poids, mais nous étions en plein confinement. J'ai mis ça sur le compte du stress. En n'ayant aucune immunité vu la situation sanitaire, j'avais absolument pas le droit de sortir et j'étais coupée du monde. J'ai des prises de sang tous les 3 mois pour mes greffes. La glycémie montait, mais ce n'était pas une catastrophe, donc personne ne s'est inquiété dans le monde médical. Et en juin 2021, le néphrologue m'envoie chez une diabéto qui est passée complètement à côté de ma maladie. Vu que je suis double greffée, elle en a déduit que j'avais un diabète post-greffe, donc un diabète de type E2 et basta. Elle m'a mis sous cachet. Sauf qu'entre juin et décembre, la glycémie montait de manière catastrophique, jusqu'à ce que j'arrive à 4 grammes. Impossible d'avoir cette dame au téléphone ni par mail. En catastrophe, j'ai pris rendez-vous avec une autre diabéto. Effectivement, elle a considérablement monté la dose des cachets. Rien n'a fait. Et un jour, elle m'a mise sous insuline en catastrophe. J'avais 5 de glycémie. Ironie du sort, c'était un 6 décembre. jour de mon anniversaire de greffe hépatique. Donc, comme ça, du jour au lendemain, j'ai dû apprendre à gérer l'insuline presque toute seule, avec juste des infirmières libérales, trois fois par jour. En plus de tout ce que je dois gérer au quotidien avec mes deux greffes. Et on continue à penser que c'est un diabète post-greffe. Jusqu'en juin 2022, où j'accepte de faire l'insulinothérapie. Et là, au CHU de Bordeaux, l'équipe médicale me fait passer tout un tas d'examens. Et c'est sans appel. Je suis diabétique de type 1, plus d'îlots de langue errance. J'ai extrêmement mal vécu cette arrivée du diabète. J'ai sombré petit à petit dans une dépression. J'avais déjà beaucoup vécu depuis ma naissance. La maladie, les greffes, les dialyses et là, une autre maladie. Et lors de l'annonce du diagnostic, je me suis effondrée en larmes. Tout avait été fait à l'envers. Les médecins n'ont pas cherché tout de suite. Ils se sont basés sur des apparences. Les greffes... et les antirejets. Oui, le diabète post-greffe existe. Mais là, les médecins du CHU ont vu que ce n'était pas le cas. Selon toutes les évidences, il s'agit d'une mutation de gène de ma thyrosinémie héréditaire de type 1. Aujourd'hui, j'ai la pompe à insuline TESLIM, ma petite sauveuse. Grâce à elle, j'ai commencé à accepter ma maladie. Je me suis fait très rapidement à elle. Côté moral, je commence tout juste à remonter la pente. Mais je n'oublie pas que tout a été fait à l'envers, aucune recherche réelle dès le début, comme si les médecins n'avaient pas pris le temps. Un vrai cas d'errance médicale. Merci à vous Nathalie, ça m'a fait du bien d'écrire ce mail. Lui divine. Témoignage de Noam. Bonjour. Jusqu'à l'âge de 8 ans, je n'avais aucun symptôme du diabète. À partir d'octobre, j'ai commencé à boire plusieurs litres d'eau par jour. J'avais toujours soif et je ne faisais qu'aller uriner. J'ai commencé à perdre beaucoup de poids en peu de temps. J'ai perdu 10 kilos en à peine un mois et demi. Je revenais aussi de l'école avec des cernes énormes. Je dévalisais littéralement le frigo. Alors ma maman a compris qu'il se passait quelque chose. Mais mon père pensait qu'elle se faisait des idées. Mais en janvier, mon état ne s'arrangeait pas, alors mon père a lui aussi compris qu'il se passait un truc. Ma mère m'a emmené un soir chez le médecin à l'improviste et lui a expliqué ce qu'il se passait. Il ne voulait pas me faire une prise de sang. Alors ma mère a dit qu'on ne quitterait pas le bureau sans prise de sang. Après 1h30, il a décidé de me faire la prise de sang, même s'il disait que ce n'était rien, que j'allais très bien. Le lendemain matin, je faisais ma prise de sang et je suis allée ensuite à l'école comme tous les jours. La semaine d'après, le lundi soir, le médecin venait au quai chez moi alors que nous ne l'attendions pas et il a demandé à parler à ma mère, mon père et à moi en privé. C'est à ce moment-là qu'il m'a dit droit dans les yeux Noam, tu es diabétique de type 1 Mes parents ont posé plein de questions et je suis sortie de la pièce. Mais à 9 ans, je ne me rendais pas compte. de ce que représentait cette révélation. Le lendemain matin, j'étais à l'école, quand à 9h45, je suis appelée au bureau de la directrice. Je pensais avoir fait une bêtise, alors que pas du tout. Mes parents venaient me chercher en urgence. Ma mère était morte de peur et mon père en stress total. On est partis de l'��cole et quand je suis montée dans la voiture, j'ai vu mes coussins, mes doudous, une couverture et une grande valise. J'ai demandé à mes parents ce qu'il se passait. Et ma mère m'a dit, on doit aller à l'hôpital à Bruxelles mon chéri. Ne t'inquiète pas, c'est juste pour quelques jours. Quand on est arrivé à l'hôpital, je suis passé aux urgences en à peine quelques minutes. J'étais installé dans une salle des urgences avec mes parents. Une infirmière est venue me faire une injection d'insuline. Juste après, mes parents m'ont dit, on est fier, tu viens de prendre ta première injection d'insuline. On a vu la diabétologue et ma mère a posé plein de questions. Et la diabétologue, après une heure de discussion, a dit Je vous laisse 24 heures pour pleurer toutes les larmes de votre corps, ensuite on entame trois semaines d'apprentissage. On nous a installés dans une chambre et le lendemain c'était parti pour trois semaines où chaque jour j'apprenais à calculer les insulines, à voir des plans alimentaires, à comprendre comment mettre le matériel, à parler avec une psy. et à faire des exercices. Pour un enfant, c'est très traumatisant et dur d'apprendre tout ça en si peu de temps. Mon père devait faire une heure de route chaque jour pour venir me rejoindre. Ma mère dormait sur place avec moi. L'école leur avait dit de ne pas se soucier des cours pendant le temps que j'étais à l'hôpital et a autorisé les absences de mes sœurs pour qu'elles puissent venir me voir. Après trois semaines, je sortais enfin de l'hôpital et je pouvais rentrer chez moi. Une infirmière est venue m'accompagner quand j'ai repris l'école pour expliquer à mes profs et aux élèves de ma classe ce que c'était le diabète. Mais après je suis devenue la bête noire de l'école. On m'a traité de pestiférée et d'autres insultes comme alien etc. Tout ça parce que j'étais diabétique. Je fus harcelée pendant environ 3 ou 4 mois. Quand l'année d'après j'ai changé d'école, il y avait un mieux socialement, mais je me sentais constamment différente. Et cela est resté encore maintenant, car je sais que je ne pourrai plus jamais manger comme je veux et ce que je veux. L'année de mon CEB, j'ai eu droit à plus de temps pour mon diabète, car l'école considérait ma maladie comme un handicap. En première secondaire, j'ai été à nouveau harcelée à cause de ma maladie. Alors j'ai rechangé d'école. Et dans l'école où je suis maintenant, tout va bien. Mais le truc, c'est que ça fait 6 ans que je suis tombée malade. Mon diabète n'a jamais été stable. Pendant un temps, j'ai porté une pompe à insuline, mais j'ai détesté, car je voyais ça comme un boulet de prisonnier. Pour moi, le diabète est horrible, je n'arrive pas à l'accepter. Comment pourrais-je juste l'accepter ? D'ailleurs, mes parents me l'ont souvent reproché en disant que les autres enfants étaient stables, eux, alors que moi, non. Mais ils n'ont jamais compris que c'est au-dessus de mes forces d'accepter ma maladie. C'est impossible. Et je ne sais pas pourquoi je ne suis pas stable. Pourtant, je fais absolument tout comme il faut, mais il faut croire que ce n'est pas assez. Le diabète, c'est horrible, car ça nous ronge de l'intérieur. A force, on oublie comment être heureux, car la surcharge mentale est là. On doit survivre à tout plein de choses que les gens ne voient pas. Car dans le diabète, la seule chose qui se voit, c'est les hippos, les hypères et le matériel. Point. Mais derrière, il y a l'anticipation, la peur, l'inquiétude des autres, les montagnes russes, le fait que c'est constamment là, le fait que c'est imprévisible. Il y a la perte du sommeil, l'adaptation, le challenge, l'omniprésent, la frustration. l'anxiété, les stéréotypes comme tu es diabétique parce que tu as mangé trop de sucre Il y a aussi les blagues comme si on brûle un diabétique, ça fait du caramel C'est horrible, mais les gens ne voient pas tout ça. J'ai fait énormément de malaise dans ces 6 ans. À cause de tous ces malaises, je n'ose pas dormir chez les autres. J'ai peur de m'endormir et de ne pas me réveiller. Je dors avec la boule au ventre. Je fais des énormes insomnies chaque jour depuis 6 ans. À cause du diabète, je n'ai plus vraiment confiance en moi. Car à chaque malaise, c'est parce que j'ai fait mal un truc. C'est vraiment dur à vivre d'être diabétique. Parce que quoi que je fasse, je me sens constamment différent des autres. Et en plus, il s'attaque aux organes quand c'est mal soigné. Voilà mon parcours et ce que je ressens au sujet de mon diabète. Merci de me donner la chance de m'exprimer. Merci pour ton podcast, je l'adore vraiment beaucoup. Merci pour tes conseils, juste merci. Noam. Je tiens à remercier sincèrement Ludivine et Noam pour leurs témoignages si forts. Leurs deux témoignages mettent en lumière deux parcours bien distincts, mais tout aussi difficiles. Leur histoire reflète les défis et les épreuves auxquels les patients atteints de cette maladie peuvent être confrontés. Ces témoignages soulignent l'importance d'une éducation adéquate sur le diabète, et du soutien tant médical que psychologique pour les patients atteints de diabète de type 1. Les deux témoignages illustrent également l'importance de la sensibilisation à cette maladie, afin de réduire les stéréotypes et de promouvoir une meilleure compréhension de la réalité quotidienne des personnes atteintes de diabète de type 1. Le diabète de type 1 est une maladie qui demande bien plus que de l'insuline. Elle requiert force, résilience et compréhension. C'est un défi quotidien et une bataille invisible que seuls ceux qui la vivent peuvent réellement comprendre. Si comme Ludivine et Noam tu souhaites témoigner, je t'invite à m'écrire par e-mail et si tu m'y autorises, je serai ravie de partager ton récit dans un futur épisode des Chroniques du Diabète. Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.

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