Speaker #0Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Le podcast qui vous accompagne dans votre quotidien avec le diabète, pas à pas, avec bienveillance. Aujourd'hui, j'aborde un sujet qui concerne de nombreuses femmes, mais dont on parle encore trop peu, diabète et ménopause. Bouffée de chaleur, fatigue, saut d'humeur, sommeil perturbé, sécheresse vaginale. La ménopause peut bouleverser notre quotidien et c'est mon cas. Quand on vit avec un diabète de type 1 ou de type 2, ces bouleversements peuvent aussi avoir un impact direct sur nos glycémies. Alors, comment comprendre ce qui se passe dans notre corps à cette période ? Pourquoi notre équilibre glycémique devient parfois plus difficile à maintenir ? Et surtout, comment adapter notre alimentation, notre traitement ou nos habitudes de vie pour mieux traverser cette étape ? Je suis Nathalie, j'ai un diabète de type 1 depuis février 2010. Je m'adresse à toi qui viens de déclarer un diabète, à toi qui es diabétique de type 1 ou de type 2, ou à toi qui es en pré-diabète, mais aussi à toi qui soutiens et aides, que tu sois parent ou conjoint, etc. Je m'adresse également à toute personne désireuse de savoir ce qu'est le diabète vu par une patiente diabétique. Désormais, vous pouvez soutenir financièrement mon travail grâce à la plateforme Tipeee dont vous trouverez le lien dans les notes de l'épisode. Ou bien, vous pouvez toujours être un relais en partageant mes contenus. Je vous remercie sincèrement. Et avant de commencer, si cet épisode vous plaît, pensez à le partager au moins à une personne, à laisser 5 étoiles et un avis sur votre plateforme d'écoute préférée. Ça m'aide énormément à faire grandir ce podcast et à toucher encore plus de monde. Bonne écoute et n'oubliez pas... Plus vous apprenez sur votre maladie, mieux vous la gérez. Je vous laisse maintenant avec l'épisode du jour. Avant de parler de l'impact de la ménopause sur la gestion du diabète, il est important de comprendre ce qu'est réellement la ménopause. Parce qu'on ne sait pas toujours exactement ce que ça signifie, ni à quel moment ça commence vraiment. Alors, qu'est-ce que la ménopause ? La ménopause est un événement précis qui correspond à l'arrêt définitif des règles. Elle marque la fin de la période reproductive chez la femme. On dit qu'une femme est officiellement ménopausée lorsqu'elle n'a pas eu ses règles pendant 12 mois consécutifs, sans autre cause médicale comme une grossesse ou un traitement. Elle marque la fin de la fonction ovarienne. Les ovaires cessent de produire les hormones sexuelles, oestrogènes, et progestérone. Elle survient en moyenne autour de 50-51 ans. Le terme ménopause est souvent utilisé pour désigner la période entière, mais techniquement c'est un moment précis, pas une période. Ce qu'on vit ne se résume pas à un simple arrêt des règles. En réalité, la transition se fait en plusieurs étapes. D'abord, il y a la périménopause ou pré-ménopause. C'est la période de transition qui précède la ménopause. Elle peut durer plusieurs années. C'est là que les hormones commencent à fluctuer et où les premiers symptômes apparaissent. Règles irrégulières, bouffées de chaleur, fatigue, troubles du sommeil, irritabilité, prise de poids, etc. Elles commencent généralement quelques années avant la ménopause, en moyenne entre 45 et 51 ans, mais cela peut varier. Les cycles menstruels deviennent irréguliers, plus courts, plus longs, plus abondants ou plus espacés. Durée moyenne, 2 à 7 ans selon les femmes. Ensuite vient la ménopause, le moment de l'arrêt complet des règles. Puis la post-ménopause, qui correspond à la période qui suit où le corps s'adapte à ce nouvel équilibre hormonal. Elle commence à partir du moment... où la ménopause est confirmée, 12 mois sans règle, et se poursuit jusqu'à la fin de la vie. Ces changements sont liés à la chute progressive des oestrogènes et de la progestérone, deux hormones qui jouent un rôle important dans de nombreuses fonctions de notre corps. Les ovaires ne produisent quasiment plus d'hormones. Les oestrogènes sont un groupe d'hormones sexuelles féminines produites principalement par les ovaires. Rôles principaux Développement des caractères sexuels féminins à la puberté, sein, cycle menstruel, etc. Régulation du cycle menstruel, en particulier la première partie du cycle, phase folliculaire, Préparation de l'utérus à une éventuelle grossesse, épaississement de l'endomètre, maintien de la densité osseuse, protection cardiovasculaire. La progestérone est une hormone sexuelle féminine produite principalement par le corps jaune, dans l'ovaire, après l'ovulation, c'est-à-dire dans la seconde moitié du cycle. Rôles principaux. Préparer l'utérus à accueillir un embryon. Elle stabilise et rend l'endomètre réceptif. Empêcher les contractions prématurées de l'utérus pendant la grossesse. Réguler le cycle menstruel en s'opposant aux effets des oestrogènes sur la muqueuse utérine. Jouer un rôle calmant et sédatif naturel sur le système nerveux. A la ménopause, la production d'oestrogènes chute fortement. Ce qui explique bon nombre de symptômes, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles du sommeil, etc. Les symptômes peuvent persister pendant plusieurs années ou diminuer selon les femmes. Et la production de progestérone s'arrête avec l'arrêt de l'ovulation. Cela contribue aussi à l'apparition de règles irrégulières ou abondantes pendant la périménopause. Les risques liés à la baisse hormonale deviennent plus visibles. Fragilité osseuse, augmentation du risque cardiovasculaire, sécheresse vaginale, etc. Les besoins médicaux évoluent. Prévention de l'ostéoporose, diminution de la densité osseuse, suivi cardiovasculaire et métabolique. Et devinez quoi ? Ces hormones ont aussi un impact. sur la sensibilité à l'insuline, sur notre appétit, notre humeur et, comme déjà dit, sur notre sommeil. Bref, des éléments qui influencent directement notre diabète. Ce que la ménopause change dans la gestion du diabète Maintenant qu'on comprend un peu mieux ce qui se passe dans notre corps pendant la ménopause, voyons comment cela peut influencer notre diabète. Car oui, la chute des oestrogènes ne se limite pas à des bouffées de chaleur ou à des sautes d'humeur. Elle peut aussi déséquilibrer notre glycémie. Une sensibilité à l'insuline qui change. L'un des effets les plus fréquents de la ménopause, c'est une augmentation de la résistance à l'insuline. Chez les femmes diabétiques de type E2, cela peut rendre la glycémie plus difficile à contrôler, même avec une alimentation équilibrée. Et chez les femmes diabétiques de type E1, Cela peut se traduire par des besoins en insuline qui augmentent, sans que l'on comprenne forcément pourquoi au début. Parfois, on a l'impression de faire comme d'habitude, et pourtant, la glycémie reste haute. C'est frustrant, mais ce n'est pas notre faute, c'est hormonal. Des fluctuations glycémiques plus marquées Pendant la périménopause, quand les hormones fluctuent beaucoup d'un mois à l'autre, Les glycémies peuvent varier fortement. Un mois tout va bien, le suivant c'est l'ascenseur émotionnel et glycémique. Ces variations peuvent aussi perturber les repères habituels, sans que ce soit toujours prévisible. L'impact du sommeil et de l'humeur. La ménopause peut entraîner des troubles du sommeil et on sait à quel point un mauvais sommeil peut faire grimper les glycémies. L'anxiété ou l'irritabilité. souvent accentuées par les changements hormonaux, peuvent aussi augmenter le stress, donc augmentation de son hormone, le cortisol, entraînant l'augmentation de la glycémie. Des risques qui évoluent. La ménopause est aussi une période où les risques cardiovasculaires augmentent. Et quand on vit avec un diabète, il est donc d'autant plus important de surveiller sa tension, son cholestérol, son poids, mais attention ! sans tomber dans la frustration. En résumé, la ménopause peut rendre la gestion du diabète moins stable, plus fatigante, parfois déroutante. Mais ce n'est pas une fatalité. Il existe des ajustements simples et efficaces pour retrouver de l'équilibre. Adapter sa gestion du diabète pendant la ménopause. La bonne nouvelle, c'est qu'il est tout à fait possible de retrouver un équilibre malgré les bouleversements hormonaux de la ménopause. Cela demande souvent quelques ajustements, de l'écoute de soi et un peu de patience. Mais vous n'êtes pas seul. Voici plusieurs pistes concrètes pour mieux vivre cette période tout en prenant soin de votre diabète. Adapter son traitement Si vous remarquez des glycémies plus élevées ou plus instables que d'habitude, n'hésitez pas à en parler avec votre diabétologue. Même si certains diabétos ont tendance à dire que les menstruations ou la ménopause n'ont aucune influence sur notre glycémie. J'en ai fait la malheureuse expérience. Il peut être nécessaire de revoir les doses d'insuline, de modifier un traitement oral ou d'ajuster les moments d'injection. Dans le cas d'un diabète de type 1, certaines femmes passent par des phases où elles doivent augmenter temporairement leur basale ou mieux anticiper les hyper-postprandiales. Le mot d'ordre ici, c'est flexibilité. Ce n'est pas vous qui gérez mal, c'est votre corps qui change. Revoir son alimentation. La ménopause s'accompagne parfois d'une prise de poids ou d'une difficulté à perdre du poids, notamment au niveau du ventre, en lien avec la résistance à l'insuline. Mais pas de régime draconien pour autant. L'idée, c'est plutôt de miser sur les protéines pour préserver la masse musculaire, augmenter les fibres, légumes, légumineuses, céréales complètes, pour réguler la glycémie, Limitez les sucres rapides qui font grimper la glycémie trop vite. Un kiff de temps en temps est toujours possible. Ne pas oublier le calcium et la vitamine D, essentiels pour prévenir l'ostéoporose. Il est fort conseillé un accompagnement par une diététicienne qui peut vraiment aider. Bougez régulièrement le secret de l'équilibre glycémique. L'activité physique est votre allié numéro 1 pendant la ménopause. Elle améliore la sensibilité. à l'insuline, elle aide à stabiliser l'humeur, à réguler le poids et à protéger le cœur. Et ça fait un bien fou au moral. Même sans faire du sport intense, marcher tous les jours, faire du yoga, de la natation ou du renforcement musculaire léger peut déjà faire une vraie différence. Faites ce que vous aimez. Prendre soin de son sommeil et de son stress. Les bouffées de chaleur nocturne ou les insomnies. peuvent être très perturbantes. Le manque de sommeil est un facteur majeur de déséquilibre glycémique. Surtout qu'avec notre DT1, la nuit on a aussi nos alarmes qui viennent perturber notre sommeil. Essayez d'adopter une routine de coucher régulière, d'éviter les écrans avant de dormir, et pourquoi pas d'explorer la relaxation, la respiration, la méditation ou l'auto-hypnose. Et si le stress devient trop envahissant, il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par un ou une thérapeute. Personnellement, mes nuits ressemblent à un spectacle de danse contemporaine. Je me découvre, je me recouvre, je me redécouvre. Merci les bouffées de chaleur. Et pour couronner le tout, mon capteur joue les DJ en lançant des alarmes dès qu'une hippo ou une hyper pointe le bout de son nez. Ambiance garantie à 3h du matin. S'entourer et se faire accompagner. Vous n'êtes pas obligé de tout gérer seul. Cette période peut être l'occasion de renouer avec vos soignants, de revoir votre suivi gynécologique, de consulter un professionnel de santé mentale ou de chercher du soutien dans les groupes de parole ou des communautés de femmes vivant la même chose. En clair, la ménopause n'est pas une ennemie, mais elle demande une attention nouvelle. un regard plus doux sur soi et parfois un petit coup de pouce médical ou émotionnel. Et le traitement hormonal substitutif THS, est-ce possible avec le diabète ? Le THS ou traitement hormonal substitutif fait souvent débat. Pourtant, il peut être très utile pour soulager certains symptômes de la ménopause. Bouffée de chaleur, troubles du sommeil, sécheresse vaginale, irritabilité. Mais quand on vit avec un diabète, on se demande souvent, est-ce que c'est compatible ? Est-ce que c'est risqué ? Le THS, c'est quoi exactement ? Il s'agit d'un traitement qui remplace les hormones que le corps ne produit plus. Les oestrogènes, parfois associés à de la progestérone. Il existe plusieurs formes de THS. comprimés, patchs, gels, ovules, et le choix se fait au cas par cas, en fonction des besoins et des antécédents de chaque femme. Est-ce que le THS est risqué quand on a un diabète ? Bonne nouvelle, le diabète n'est pas une contre-indication au THS en soi. Mais comme toujours, il faut une évaluation personnalisée avec un médecin car certains facteurs de risque doivent être pris en compte. Antécédents cardiovasculaires ou d'accidents, flébites, AVC, surpoids importants, tensions artérielles mal contrôlées, antécédents de cancers hormonaux dépendants. Quand le THS est bien indiqué, il peut être un problème. peut même améliorer la sensibilité à l'insuline et donc parfois aider à stabiliser le diabète. Ce qu'il faut retenir, le THS n'est ni systématique ni interdit pour les femmes diabétiques. C'est une décision qui se prend avec votre médecin traitant ou votre gynécologue, parfois en lien avec votre diabétologue. Le bénéfice est surtout sur la qualité de vie, quand les symptômes deviennent vraiment gênants. Personnellement, je n'ai aucun suivi médicamenteux. Je supporte tant bien que mal mes bouffées de chaleur. Je fais attention à ma santé mentale et physique. Je me fais aider dès que j'en éprouve le besoin. Je pratique une activité physique que j'aime et je me fais plaisir en mangeant équilibré. Pour finir, une question essentielle est souvent taboue. Pourquoi la ménopause provoque-t-elle une sécheresse vaginale ? Avec la ménopause, le corps cesse progressivement de produire des oestrogènes, les hormones sexuelles féminines. Or, ces hormones jouent un rôle essentiel dans l'hydratation et l'élasticité des tissus vaginaux. Quand les oestrogènes diminuent, la muqueuse vaginale s'amincit. Elle devient moins souple, moins lubrifiée. Le pH vaginal change, rendant la zone... plus vulnérables aux irritations et infections. Résultat, sécheresse, démangeaisons, inconfort, parfois des douleurs pendant les rapports sexuels, ce qu'on appelle dyspareunie. Est-ce que c'est fréquent ? Oui, très fréquent, mais encore trop tabou. On estime que 40 à 60% des femmes ménopausées en souffrent à divers degrés. Et chez les femmes vivant avec un diabète, Cela peut être majoré par des glycémies mal équilibrées qui peuvent aussi affecter la santé des muqueuses. Quelles sont les solutions ? Lubrifiant à utiliser ponctuellement, surtout pendant les rapports. Hydratant vaginaux à base d'acide hyaluronique pour un usage régulier. Traitement local avec oestrogène, ovules, crèmes, anneaux. Très efficace, à faible dose et avec peu de passage dans le sang. Ces traitements sont généralement sûrs, même pour les femmes diabétiques. Consultation gynécologique pour adopter les solutions à chaque cas. Le plus important, osez en parler à sa gynéco, son médecin ou même entre femmes. Ce n'est ni honteux ni une fatalité. Trouver son nouvel équilibre. La ménopause est une étape naturelle mais souvent déroutante. Et quand on vit avec le diabète, cela peut venir bousculer un équilibre déjà fragile, générer des doutes, de la fatigue, parfois de la frustration. Mais j'espère que cet épisode vous aura permis de mieux comprendre ce qui se joue dans votre corps et surtout de réaliser que, non, vous n'êtes pas seul à vivre ces changements. Oui, il est possible d'adapter son traitement, son alimentation, son hygiène de vie pour retrouver une stabilité. Et surtout, ce n'est pas de votre faute si vos glycémies changent, le corps évolue et vous avez le droit de prendre le temps de vous ajuster. Si vous êtes ménopausé ou si vous sentez que cette période approche, n'hésitez pas à en parler avec votre diabétologue, votre médecin, votre gynécologue. On parle encore trop peu de la ménopause et encore moins de ménopause plus diabète. Alors osons lever les tabous. Osons poser nos questions, osons nous faire accompagner. Au revoir à toutes et à tous et prenez bien soin de vous. Je te remercie pour ton écoute. Si cet épisode t'a plu, que tu souhaites soutenir le podcast, je t'invite à le partager autour de toi, à t'abonner pour être averti du prochain épisode, à laisser 5 étoiles et un avis sur ta plateforme d'écoute. Tu as la possibilité aussi de me contacter, soit sur mon compte Instagram, soit par e-mail que tu trouveras dans les notes du podcast. Je te dis à très vite pour un nouvel épisode de Vivre le diabète à la recherche de l'équilibre. Prends bien soin de toi.