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Voix de recruteurs

L’accès à l’emploi des réfugiés – Quelles sont les spécificités et enjeux ?

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36min |19/06/2025|

68

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Description

A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, en tant qu'acteur majeur dans le domaine du recrutement, il nous a semblé intéressant de traiter le sujet de l'accès à l'emploi des réfugiés.


Dounia Hannach, membre du collectif Work With Refugees et Co-fondatrice d'Abajad Global partage avec nous son expertise, ses conseils et son retour d'expérience sur l'insertion socio-professionnelle des réfugiés au micro de Chloé Serres, responsable des contenus chez FED Group. Elle nous partage également un exemple concret de réussite : celle de Qais Rahmani.


  • Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ? Qu’est-ce que ça implique ?

  • Quelles sont les idées reçues / les craintes fondées ?

  • Comment combattre les freins et rassurer les recruteurs ?

  •  Quelles sont les difficultés rencontrées par des personnes réfugiés et en recherche d’emploi ?

  • Quelles sont les questions à préparer pour performer en entretien ?


--

 

Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

En tant que cabinet indépendant de recrutement, management de transition et RPO, si nous exerçons notre métier avec passion et enthousiasme depuis 2001, c’est avant tout parce que nous croyons à la force des rencontres et aux opportunités qu’elles créent. Des opportunités de découvrir, d’apprendre, de grandir. 

Chez Fed Group, nous concevons le recrutement comme un métier d’artisanat qui requiert savoir-faire, expérience et sens de l’autre. Et puisque chaque projet est unique, nous sélectionnons les talents avec soin et veillons à leur faire vivre une expérience positive et enrichissante pour tous, de la première à la dernière étape.

 

Car dans chaque rencontre, il y a une opportunité.

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le 🤩

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Vous voulez changer de job ? Vous cherchez de nouveaux collaborateurs ? Nos experts vous donnent des clés de réussite pour décrocher le meilleur pote ou le meilleur candidat, celui qui vous ressemble. Ici, on parle entretien d'embauche, intérim, CV, questions magiques et plein d'autres choses. Parce que dans chaque rencontre, il y a une opportunité. Construisons ensemble le succès professionnel de demain. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Je suis Chloé Serre, responsable des contenus chez FED, et aujourd'hui je reçois Dunia Anach. Bonjour Dunia.

  • Speaker #2

    Bonjour Chloé.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans notre podcast. Donc Dunia, tu es membre du collectif Work with Refugees, dont le but est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées et de proposer une offre commune aux sept associations fondatrices pour faciliter leur employabilité. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Tout à fait,

  • Speaker #1

    super. Tu es également cofondatrice d'Abajad Global, qui est une structure qui vise l'insertion socio-professionnelle des publics fragiles et vous proposez du coup des formations linguistiques à viser professionnelles pour ces personnes.

  • Speaker #2

    Tout à fait, puis après on les connecte à l'une des 60 entreprises partenaires.

  • Speaker #1

    Super, parfait. Donc nous sommes réunis aujourd'hui pour évoquer du coup les spécificités et enjeux de l'emploi des réfugiés. et donner bien sûr des conseils concrets à nos auditeurs. Juste pour bien remettre tout ça dans son contexte et pour que chacun comprenne bien, en fait nous sommes rentrés en contact avec Dunia suite à notre participation au Grand Salon de l'Emploi pour l'Insertion Professionnelle des Réfugiés, organisé notamment par INDID et l'association TENT. Et c'est vrai que ce sujet nous a semblé très intéressant et nous avons souhaité approfondir cette thématique avec toi. Donc, tout d'abord, j'aimerais que tu nous expliques plus précisément ce qu'est une personne réfugiée et ce que cela implique.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est essentiel de cadrer ça parce qu'il y a beaucoup de confusion, notamment avec d'autres termes plus génériques comme le mot migrant, par exemple. Donc, on parle d'une personne réfugiée quand cette personne a quitté son pays d'origine en raison de persécution, de conflits armés, d'atteinte grave à sa sécurité. C'est là où on emploie le mot réfugié. Et ces personnes-là ne peuvent pas retourner dans leur pays et ont besoin d'une protection internationale que leur accorde le pays d'accueil.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça implique ?

  • Speaker #1

    Dis-nous tout.

  • Speaker #2

    Quand une personne obtient le statut de réfugié, elle passe à ce qu'on appelle au droit commun. C'est un mot un petit peu spécifique de jargon. C'est-à-dire que cette personne-là, Elle peut vivre comme les autres résidents du pays.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Comme toi et moi, par exemple. Elle a les mêmes droits que nous, donc le droit de travailler, le droit d'accès aux soins, etc. Le seul droit, le droit de vote. Ils ne l'ont pas, mais sinon, pour le reste, on est pareil. Donc déjà, je commence par rassurer les recruteurs. Ces personnes ont bien le droit de travailler. Elles sont légales en France, parce que c'est une des premières questions qu'on me pose. est-ce que Ces personnes ont leur papier, est-ce qu'elles sont là de manière légale ? Est-ce que c'est le cas ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a vraiment des freins des entreprises et des recruteurs qui parfois n'ont pas lieu d'être. Et c'est bien justement de remettre dans son contexte, d'avoir une définition claire de ce qu'est une personne réfugiée et ce que ça implique justement pour les entreprises. Très bien, merci beaucoup Dunia. Et du coup, est-ce que tu pourrais nous parler des idées reçues et des craintes fondées ?

  • Speaker #2

    Oui, justement, il y a cette première crainte qui est de l'ordre de l'administratif, forcément. Est-ce que ces personnes ont bien le droit de travailler ? On vient d'y répondre. La deuxième crainte qu'on peut avoir, c'est au niveau de la barrière linguistique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc forcément, une autre culture, une autre langue. Est-ce qu'on va pouvoir communiquer ? Est-ce qu'elles auront un niveau de français vraiment requis pour pouvoir travailler ? C'est une deuxième crainte.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce qu'il y en a d'autres ?

  • Speaker #2

    Est-ce qu'il y en a d'autres ? Oui, il y en a pas mal. Je peux passer sur les idées reçues en dehors du monde de l'entreprise, mais est-ce que les citoyens, les craintes qu'on peut avoir, est-ce qu'ils viennent pour profiter des aides par exemple ? Ça j'aimerais aussi y répondre parce que je... Je ne pense pas qu'on risque sa vie en traversant le Méditerranée pour ça. Et surtout, on voit le niveau des aides. Donc ça, pareil, vraiment une personne réfugiée qui vient, elle vient trouver refuge en France parce qu'elle est en danger.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est bien de le redire, en effet.

  • Speaker #2

    Et puis, une autre crainte que peuvent avoir aussi les concitoyens, c'est qu'ils nous veulent notre travail, ils prennent notre travail, le travail des Français.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Ça c'est une crainte aussi. Et ce qu'il faut savoir, c'est que beaucoup de réfugiés sont sur des postes justement délaissés par les citoyens français. D'accord. Donc il y a chaque année 500 000 postes qui ne sont pas pourvus en France. Des postes basse qualification, mais aussi qui sont hautement qualifiés dans le numérique, à l'hôpital. On parlait de la santé tout à l'heure, mais à l'hôpital aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    On est aussi sur des métiers en tension. Et donc beaucoup de personnes viennent combler ce vide. Ça aussi, c'est une idée reçue, c'est une fausse crainte.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup. Donc du coup, comment finalement combattre ces freins et rassurer les recruteurs ?

  • Speaker #2

    Alors, plusieurs choses. Rappelez le cadre légal que j'ai donné en premier, parce que c'est vraiment des questions qui sont répétitives, et même de personnes qui sont très ouvertes, mais qui ne font pas forcément la différence entre un migrant, un réfugié. Oui. Donc c'est un terme clair pour le statut en fait. Si on entend le mot réfugié, c'est que la personne peut travailler et être en règle administrativement. Deuxième chose, c'est de passer par la formation, la montée en compétences de ce public. Moi, de base, je suis prof de français, formatrice. Donc c'est mon dada, la formation. Donc je crois en la montée des compétences. et finalement le français est une compétence professionnelle depuis 2005. Une vraie compétence professionnelle. Donc voilà, c'est de se dire on a des personnes qui ont de vraies soft skills, qui sont résilientes parce qu'elles ont eu un parcours migratoire très difficile, qui ont une capacité d'adaptation, qui sont à couteau suisse, qui peuvent faire ... ... ... plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elles ont déjà une formation au préalable dans leur pays. Donc, elles ont déjà des compétences préétablies. Alors,

  • Speaker #2

    si ce n'est pas une formation des diplômes. Oui, en tout cas. Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #1

    Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Exactement. Donc, c'est se dire, ok, on mise sur ces talents, sur ces talents venus d'ailleurs pour en faire des talents venus d'ici. Il y a bien cette formule que j'ai piquée à une personne de France Travail, Dorothée. Mais j'aime beaucoup aussi cette phrase, « Faites en sorte que les talents venus d'ailleurs soient des talents d'ici » . Et c'est vraiment ce qu'on veut. Par la formation, de se dire, allez, on mise sur la formation. Et là, comme ce qu'on fait nous, chez Abaget Global, la formation de Français autour de métiers spécifiques. Et dans le collectif, d'autres le font aussi. Je pense à Weverse. Je pense... aux entreprises pour la cité, qui passent aussi par la formation, la montée en compétence. Donc, miser sur la montée en compétence des personnes réfugiées. Deuxième chose, passer par la création de liens, parce que ce sont des personnes qui, pour beaucoup, sont isolées. Et donc, cette création de binômes, de duos, je dirais, entre personnes réfugiées et personnes résidentes en France, personnes locales, on va dire. Et là, je pense à d'autres associations du collectif comme Codico, qui est très bon là-dessus. Duo for Job aussi, avec des duos de personnes seniors et de jeunes. Singa aussi, qui est beaucoup dans la création de liens. Et Systec, qui révèle les talents femmes dans le numérique. J'aime beaucoup. Et on le fait aussi chez Abaget Global. Donc on a une soixantaine de bénévoles qui mentorent. nos bénéficiaires.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc rappelez-le le cadre commun, la montée en compétence, la création de liens avec ces créations duos, rassurer les collaborateurs aussi. Oui,

  • Speaker #1

    faire de la pédagogie.

  • Speaker #2

    La pédagogie et même la formation, la sensibilisation. Donc ça c'est quelque chose que nous chez Work with Refugees on aimerait vraiment mettre en place, intervenir auprès d'entreprises. expliquer en fait ce que ça implique d'embaucher une personne réfugiée. C'est vraiment ce qu'on aimerait développer, sensibiliser. Un maximum de collaborateurs.

  • Speaker #1

    Et je suppose que du coup en sensibilisant, en faisant de la pédagogie en entreprise, c'est comme ça en fait qu'il y a... des rencontres humaines qui se font, de la compréhension derrière, et que du coup, tous ces freins finalement peuvent être baissés, et qu'il n'y a pas de peur, de crainte à avoir, qu'il faut juste effectivement connaître, comme tu le disais, le cadre légal, et tout l'environnement autour justement de l'emploi de personnes réfugiées. Mais que, voilà...

  • Speaker #2

    C'est connaître le cadre légal, mais au-delà de ça, comme tu dis, c'est la rencontre d'êtres humains finalement. Quand on fait, nous chez Abhijit Gobal, on fait des team building, et ça j'adore ça, parce que quand on sensibilise un collaborateur, après c'est tout un cercle virtueux qui se passe. Mais j'ai déjà vu vraiment cette réflexion, et n'osais pas le dire, mais je leur disais, allez-y, dites-le, cette phrase à la fin du team building, mais finalement, finalement quoi ? Parce que ce sont des êtres humains comme tous les autres, bah oui. Et il y a tellement ce fantasme du réfugié et du reçu finalement. Oui, pis... Quand on ne connaît pas, en fait, on a peur. C'est comme pour d'autres sujets, le handicap. Mais quand on prend ce temps-là de rester avec la personne, d'échanger, quand on crée des duos, on se rend compte que finalement, il y a des hobbies en commun. Donc, parfois, on crée des duos comme ça, en se disant, OK, t'aimes le foot, on a un apprenant qui aime le foot aussi, c'est pas mal. Ou alors, il a été comptable dans son pays, et puis là, rencontrer un comptable ici, c'est... C'est génial. Donc, la création de liens, l'échange, et puis voilà, de se dire, oui, j'ai un être humain comme tous les autres, finalement, et lever toutes ces craintes. Donc, on croit beaucoup en la pédagogie, en la sensibilisation dans le collectif.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est effectivement l'une des pierres angulaires qui fait la différence aussi, de pouvoir le faire de cette manière. Et je pense que c'est comme ça, en effet, comme tu le disais, qu'on perd Ça permet de lever des barrières qui finalement n'ont pas lieu d'être.

  • Speaker #2

    Oui, ou des idées reçues, comme tu disais. Je pense que c'est humain. Je comprends qu'on puisse avoir... Parce que quand on regarde un petit peu dans les médias, ça peut faire peur. Mais voilà, moi j'appelle vraiment à se rencontrer, à échanger pour de vrai, en présentiel. Passer un petit moment et puis voilà. enfin là on se rend compte que il y a Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Et du coup, maintenant, pour les personnes réfugiées qui seraient en recherche d'emploi, on va essayer de leur donner quelques informations complémentaires et des informations sur les éventuelles questions qui pourraient se poser ou que les entreprises pourraient leur poser en entretien. Donc, ma première question, c'est quelles sont finalement les difficultés rencontrées Merci. par des personnes réfugiées et en recherche d'emploi, déjà. Oui,

  • Speaker #2

    alors pour reprendre un peu ce que je disais, je pense que la première barrière, c'est la barrière de la langue. C'est une vraie barrière, parce que parfois on vient de langues, de systèmes de langues complètement différents, donc forcément. Mais ce sont des personnes qui sont pour la plupart polyglottes, qui parlent cinq langues, six langues, sept langues. Donc, qui apprennent très, très vite. Donc, je pense qu'une des premières choses à faire, oui, c'est d'apprendre le français. Et c'est vrai que ça peut être épuisant. Enfin, moi, j'avais des élèves qui me disaient, voilà, je suis passée par l'Allemagne, on m'a demandé d'apprendre l'allemand, je suis passée par tel autre pays. Donc je sais que c'est usant, mais je leur dis, voyez ça comme un outil qui va vous permettre de vous intégrer, de vous insérer professionnellement. En France, malheureusement, je fais un petit peu d'humour, mais j'aurais dit on est mauvais en langue. Donc, comme on est mauvais, le français est essentiel. On est un peu obligé de parler. Même l'anglais, on n'est pas très bon alors qu'on a appris ça toute notre scolarité. Donc, c'est vraiment une condition sine qua non d'accès à l'emploi. Deuxième des choses, c'est comprendre le système tout simplement socioprofessionnel en France. Comment ça fonctionne ? Comment fonctionne le système français ? pas anodin ce truc de CV. On n'en a pas dans tous les pays des CV. Souvent c'est de la recommandation. On me dit voilà, je vais travailler, je te recommande un tel. Il n'y a pas ce truc ni de CV ni d'entretien d'embauche. Donc il y a un exercice qui n'est pas simple, qui n'est pas simple non plus. Donc comprendre mais aussi apprendre. Simuler des entretiens d'embauche, ce que toutes les associations d'ailleurs du collectif font, on fait tous ça, c'est simuler ces entretiens d'embauche, avoir un CV clé en main. Et puis, le réseau, se construire un réseau. C'est un conseil qui est valable pour tout le monde et davantage quand on vient d'un pays différent. Il faut vraiment essayer de trouver des réseaux. Moi, ce que je conseille à nos bénéficiaires, si jamais ils n'arrivent pas à avoir accès directement à l'emploi, c'est peut-être passer par une phase de bénévolat, d'essayer de se construire un réseau via du bénévolat. Et après, pour pouvoir avoir des recommandations. Passer par des programmes aussi. Quel meilleur réseau que de passer par des programmes ? Je précise que tous les programmes sont gratuits. Les programmes qu'on propose au sein du collectif sont gratuits. Que ce soit chez Abagel Global, Weaver, Systec, Codico, etc. On essaie de mettre en place des programmes sur mesure pour les bénéficiaires. Et de les connecter à notre réseau, les entreprises avec lesquelles on travaille. Donc je conseille vraiment ça, et pour régler les freins, et pour se construire son réseau.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et puis, dernière chose, il y a aussi des applications. Oui,

  • Speaker #1

    je voulais t'en parler. Je voulais te poser la question justement de... Tu me disais lors de notre discussion et préparation qu'il y avait une application qui avait été lancée par justement France Travail. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Est-ce que c'est justement un outil qui peut aider les personnes réfugiées en recherche d'emploi ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Alors, France Travail a lancé une application ouverte aux personnes allophones, étrangères, primo-arrivantes. C'est des mots très barbares, mais des personnes dont le français n'est pas la langue première. Ils rencontrent cette barrière de la langue. Donc une application avec une intelligence artificielle qui permet de restituer un CV à partir d'une commande vocale. Donc la personne parle dans sa langue d'origine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Anaïs Midounian, par exemple. Et hop, l'intelligence artificielle traduit et reconstitue un CV en français. Donc ça c'est génial. Et on est bêta-testeur pour cette application.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #2

    donc il y a pas mal d'outils maintenant qui sont développés. Je vois la différence entre 2018 et la création d'Abajad. Et aujourd'hui, en 2025, il y a une belle avancée, que ce soit pour l'apprentissage du français, pour plein de choses. En fait, il y a plein de réseaux qui se sont constitués et qui s'intéressent à l'insertion socioprofessionnelle des personnes réfugiées. Donc vraiment, je les invite à utiliser tous ces outils qui sont en plus gratuits pour la plupart.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ils n'hésitent pas à être curieux et à aller chercher justement toutes ces informations et plateformes qui peuvent les aider.

  • Speaker #2

    Je pense d'ailleurs à une plateforme réfugiés.info.

  • Speaker #1

    D'accord. Où il y a,

  • Speaker #2

    alors nous on répertorie nos formations par exemple, et puis il y a un petit peu toutes les offres qui leur sont dédiées. D'accord,

  • Speaker #1

    oui c'est une super plateforme.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une plateforme qui est sympa aussi.

  • Speaker #1

    Ok, merci, c'est très riche et je ne doute pas que du coup tous ces conseils leur seront très utiles. Et du coup, une autre question me vient. Quelles sont les questions justement auxquelles vous les préparez pour performer en entretien ? Est-ce qu'il y a des questions spécifiques identifiées ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a la question généraliste, je dirais, qui est… Oui, présentez-vous. C'est la première question, qu'on soit français ou pas, réfugié ou pas, c'est… savoir se présenter en contexte professionnel. Et donc, c'est vraiment cette question clé sur laquelle on insiste. On insiste aussi sur le parcours de la personne. Parce que souvent, quand on essaie de reconstituer le CV, quand on leur dit « qu'est-ce que vous avez fait ? » Ils répondent « rien » . Et je regarde. Et puis, ils ne comprennent pas la question « est-ce que c'est en France ou est-ce que c'est à l'étranger ? » Et vraiment, on les invite à ne pas gommer leur passé. Au contraire.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait leur richesse.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Mais ils reprennent... J'ai l'impression que parfois, c'est...

  • Speaker #1

    Je repars de zéro.

  • Speaker #2

    Je repars de zéro et ils gomment un petit peu leur passé. Et ça, nous, on assiste beaucoup là-dessus chez Abagade Global. On veut vraiment qu'ils valorisent leurs compétences, leurs expériences passées. Donc, c'est reprendre chaque expérience passée. les valoriser, de se dire, c'est transférable ici. Voilà, donc ça, c'est aussi un petit travail de fourni. On les challenge pas mal pour qu'ils disent, ah bah oui, c'est vrai, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Et en fait, en valorisant ça, ça leur redonne confiance. C'est une aussi, une des clés. C'est le training dont je parlais tout à l'heure. S'entraîner à l'entretien, à l'exercice de l'entretien d'embauche, qui est un entretien qu'on ne retrouve pas dans tous les pays, donc qui permettra de leur redonner confiance.

  • Speaker #1

    Oui, et peut-être aussi leur dire que finalement, l'entretien d'embauche, souvent on en fait toute une montagne parce que je vais passer un entretien dans une entreprise, il y a un recruteur qui va m'évaluer, etc. Et nous ce qu'on aime aussi rappeler au candidat, c'est que c'est un réel échange, que l'idée c'est ok le recruteur et l'entreprise évaluent tes compétences en fonction du poste pour lequel tu postules, mais toi tu es aussi en train d'évaluer l'entreprise dans laquelle possiblement tu as envie d'aller et en fait c'est un échange, c'est du donnant-donnant. Donc il ne faut pas oublier que finalement il y a deux êtres humains l'un en face de l'autre qui échangent sur ok est-ce que ça va matcher ou pas. Tout à fait. Et ça, il ne faut pas l'oublier et ça permet de faire redescendre aussi la pression.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour reprendre ta question, ce qui serait peut-être lors de l'entretien d'embauche un peu spécifique, c'est plus les codes, par exemple, un truc tout simple, mais ce qu'on remarque beaucoup chez les personnes réfugiées, c'est qu'elles ne vont pas regarder droit dans les yeux au moment de l'entretien. Et ça peut être mal interprété par le recruteur. Parce que nous, en France, c'est si on ne regarde pas dans les yeux. C'est que ?

  • Speaker #1

    On a l'impression que le regard est fuyant. Voilà,

  • Speaker #2

    qu'on manque de confiance, etc. Pas du tout. En fait, pour elle, pour les personnes réfugiées, c'est un signe de respect. Je ne te regarde pas droit dans les yeux parce que je te respecte. Et ça n'a rien à voir avec si je suis confiante ou pas durant l'entretien. C'est parce que tu es le patron, je ne me permets pas de te regarder droit dans les yeux. Ok. Ça fait partie des choses de sensibilisation côté recruteur, mais aussi côté candidat. On leur dit, mais n'hésitez pas, ce n'est pas un manque de respect en France que de regarder. Au contraire, c'est tout à fait l'inverse. Regardez droit dans les yeux durant l'entretien.

  • Speaker #1

    OK, c'est un très bon exemple, en tout cas, qui permet de dire à chacun, que ce soit entreprise ou personne réfugiée, d'aussi de s'adapter à la personne qu'on a en face de nous et qu'effectivement, il y a certains codes à connaître. Mais qu'il faut aussi être humble et connaître la personne qui est en face de soi pour pouvoir échanger au mieux et connaître ce que vaut en tant qu'humain savoir-être et savoir-faire finalement.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce qu'il y a d'autres questions auxquelles vous les préparez ?

  • Speaker #2

    Les questions vraiment classiques. Classiques. Donc après présentez-vous, c'est de pouvoir présenter leur expérience. à leurs compétences. Vraiment, c'est très classique après.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien. Et vous mettez l'accent également, je suppose, sur les soft skills, les projets associatifs qu'ils auraient pu faire ou qu'ils font actuellement pour aussi mettre en avant certains projets extra-professionnels qui peuvent leur apporter de la valeur ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Donc, si on a fait du bénévolat, parce que Avant de devenir réfugiée, il y a toute une période de demande d'asile. Là, les personnes n'ont pas le droit de travailler jusqu'à 9 mois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais, enfin, de manière théorique, c'est-à-dire qu'elles auraient le droit de travailler. Mais généralement, les entreprises n'acceptent pas de faire travailler un demandeur d'asile de peur que la personne n'obtienne pas le statut. Et durant cette période, pareil, on conseille de... Enfin, pour ne pas rester à rien faire. d'essayer d'apprendre le français, mais c'est assez compliqué parce qu'il y a peu de cours de français ouverts aux demandeurs d'asile. D'accord. Et de s'engager dans des actions de bénévolat. Donc, pour beaucoup, ils le font. D'accord. Il faut valoriser... Ça,

  • Speaker #1

    ça en entretient.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. Donc, quand les personnes, quand je leur dis... Tu as eu deux ans de demande d'asile, mais vraiment, tu n'as rien fait durant ces deux ans ? Non, mais c'est vrai, j'ai fait ça. Oui, c'est ça. Donc, de valoriser aussi toute cette période d'attente, effectivement.

  • Speaker #1

    Ok. Merci beaucoup. Et du coup, j'aurais une dernière question. Est-ce que tu aurais un ou deux exemples, justement, de témoignages de personnes réfugiées ayant vécu cette expérience, ayant justement réussi son insertion professionnelle ?

  • Speaker #2

    Alors ? Moi, j'ai le meilleur des exemples à mes côtés, je dirais. Parce que depuis peu, donc depuis janvier, on a cofondé avec Reis Abajad Global. Donc, c'était Abajad et c'est devenu, c'est transformé en Abajad Global. Et ça faisait longtemps que je voulais qu'une partie prenante, enfin une personne qui a vécu vraiment l'exil dans sa chair, fasse partie vraiment du projet. D'accord. Donc, il est cofondateur, co-DG avec moi. D'accord. Et alors, je vais raconter un petit peu, parce que l'histoire de Qaïs, c'est la traduction vraiment de ce qu'on peut vivre pour des moments de déclassement. Parce qu'il y a des personnes réfugiées qui n'ont pas fait d'études, comme en France, mais il y a des personnes réfugiées qui en ont fait, et qui ont fait des études, qui avaient vraiment un travail haute qualification, et qui se retrouvent en France. Et là, il faut tout recommencer de zéro. Donc on estime à 10 ans à peu près le temps pour qu'une personne réfugiée puisse retrouver à peu près la situation dans laquelle elle était.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est 10 ans et je dirais 10 ans où il faut y aller. Il faut vraiment...

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce qu'il faut repasser des qualifications particulières pour...

  • Speaker #2

    Ça fait partie d'un des freins que j'ai oublié de citer, c'est... C'est la non reconnaissance des diplômes. Il y a des diplômes qui ne sont pas reconnus. En France, je pense aux médecins, par exemple, où il faut, là c'est vraiment, là pour moi c'est vraiment extrait, où il faut repasser une première année. Et là même des médecins français me disent je serais incapable aujourd'hui de refaire une première année de médecine. D'accord. Première année de médecine. Donc qui est très théorique, très... Donc voilà ce qui se passe. se passe aujourd'hui pour ces métiers-là, par exemple. Donc oui, quand on est juriste ou avocat dans son pays, en Afghanistan par exemple, et de revenir en France, on ne peut pas retravailler comme ça dans sa chaîne, sans passer par un vrai parcours du combattant, je dirais.

  • Speaker #1

    Il faut repaser des diplômes ou en tout cas des certifications.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, je conseille Merci. Je n'en ai pas parlé tout à l'heure, mais s'il y a des personnes qui sont passées par là, il y a une association qui fait ça très bien, qui est l'association Métis Ausha, qui essaie de faciliter pour les personnes qualifiées qu'elles puissent retrouver un petit peu des équivalences par rapport à leur... Voilà, petite parenthèse. Mais oui, donc l'histoire de Kheys, c'est Kheys qui était juriste en Afghanistan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    qui était journaliste. Donc, il faut s'imaginer qu'il y avait une très bonne situation et qu'il a dû fuir son pays, comme beaucoup pour se protéger, je dirais, pour des raisons diverses. Et quand il est arrivé en France, une langue qu'il ne connaissait pas du tout. Il parle sept langues, je crois, à Grèce. Mais le français n'en faisait pas partie. L'anglais, très bien, mais le français, non. Donc, l'apprentissage du français. Alors la première barrière c'est l'administratif, c'est tout le parcours du combattant déjà, de la demande d'asile pour avoir son statut de réfugié. Donc premier parcours du combattant. Ensuite c'est le français. Et lui il s'est mis dans la tête, il est hors de question que je ne retrouve pas un minimum le métier que je faisais dans mon pays. Donc il a eu l'intelligence de se dire je vais me mettre à l'apprentissage du français et puis en un an il a atteint le niveau qu'il faut. pour rentrer à l'université.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc, avec un niveau, voilà, le niveau, j'allais parler en jargon, mais C1, c'est le niveau linguistique du CECR. Ok. Et ensuite, il est rentré à l'université, il a passé son diplôme de juriste en France, c'est-à-dire qu'il était juriste en Afghanistan, qu'il a réussi en France à retrouver, enfin, à avoir son diplôme, son master, voilà, pour être juriste. Ok. qui a travaillé chez Aurore, qui est une grande association que tout le monde connaît dans le milieu réfugié. Et puis après, il s'est dit, moi ce que j'aimerais, c'est pouvoir, avec tout ce que j'ai appris, c'est pouvoir aider vraiment des réfugiés, et même que des réfugiés accompagnent d'autres réfugiés. Avec un principe de paire et danse, c'est-à-dire qu'on va avoir des réfugiés qui vont accompagner d'autres réfugiés.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils maîtrisent la langue, ils comprennent le parcours vraiment de la personne. Et voilà, même culture, ça facilite un petit peu les choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais les entrepères, c'est tellement important et on s'y retrouve aussi. Oui, et ça donne confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est la notion de confiance, tout à fait. Donc, il a créé son association qui s'appelle Ariana.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis on a bossé un petit peu ensemble pendant un an. et on a créé par la suite ensemble Abajad Global, en reportant les activités d'Ariana chez Abajad, avec tout ce qui est socio-administratif et juridique. Donc ça c'est top, on a d'autres briques qui sont essentielles dans l'accompagnement global des personnes réfugiées.

  • Speaker #1

    Et bien quel témoignage !

  • Speaker #0

    C'est un très beau témoignage. De success stories. Et sinon on a eu... On a plein de bénéficiaires, enfin on a de très belles réussites et c'est toujours émouvant. Ce taux-là dont je te parlais tout à l'heure de 74% de réussite, c'est vraiment, pour nous c'est le graal, c'est ce qui fait que ça donne du sens au quotidien de se dire ce qu'on fait a vraiment de l'impact. Vous pouvez être fière, parce que franchement c'est une fierté. Et puis pour tous les membres du collectif, chacun à notre niveau. C'est le grêle qu'on essaye d'atteindre, toutes les associations qui font partie du collectif. Et on a plein de success stories. Chacune, c'est vraiment quand la personne nous dit « ça y est, je travaille » , je me dis « à partir du moment où ils n'ont plus besoin de nous, pour nous c'est la réussite » . C'est là où on se dit « c'est bon, on a été utile, on a réussi notre travail » . Quand on n'a plus de nouvelles, on est un peu triste, mais on se dit. Si on n'a plus de nouvelles, bonne nouvelle, c'est que voilà, ils sont bien en fait. Ils ont retrouvé, enfin, moi, je disais à mes élèves, je leur disais, ne me dites pas merci. Mon merci, c'est, j'ai trouvé du travail, j'ai trouvé un logement parce que c'est un cercle virtueux. Après, on peut avoir son propre logement parce que beaucoup vivent en centre d'hébergement. J'ai un logement et je peux même, et c'est ça, quand ils intègrent les formations, je leur dis, je rêve du moment où vous allez me dire, ça y est, j'ai fondé ma famille. et puis je... je reconstruis une nouvelle vie en France. C'est ça le Graal. C'est savoir une vie en fait lambda. C'est quand on a tout quitté, quand on a tout laissé. On a laissé sa famille, on a laissé ses amis, ses voisins. Il faut s'imaginer un petit peu le contexte. Et on ne se rend pas compte aussi en fait des traumas. Ils ont vécu des... Moi, quand on parlait tout à l'heure des soft skills, moi c'est vraiment cette résilience. pour des personnes qui ont vécu des choses dures, la perte de proches devant eux. On a eu des histoires, moi j'ai eu des histoires qui m'ont marquée vraiment. C'est de se dire, ils vont pouvoir vivre normalement et en tranquillité.

  • Speaker #1

    Et sereinement.

  • Speaker #0

    Sereinement, c'est ça le Graal.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez une super mission chez Abajad Global qui donne du sens. à la vie et je suis, enfin franchement je suis ravie d'avoir pu t'interviewer, d'avoir pu en savoir plus justement sur l'accès à l'emploi des réfugiés parce que c'est vrai qu'on, tous on n'est pas informés de tout ça et je suis très contente de pouvoir en parler dans notre podcast Voix de Recruteur et j'espère surtout que ça va permettre à la fois aux personnes réfugiées qui recherchent un emploi, d'avoir des tips complémentaires et des conseils complémentaires pour les aider dans cette recherche, et aussi aux recruteurs, de baisser un peu les barrières, d'être peut-être moins freinés, et que ton témoignage a pu les rassurer. Et j'espère que ça aidera tout à chacun.

  • Speaker #0

    Merci, et puis j'aimerais rappeler, parce que là j'ai ma casquette vraiment de coprésidente du collectif, vraiment notre premier sujet c'est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées, parce qu'on veut vraiment changer ce regard des idées reçues qu'on a pu, et de rassurer les recruteurs. D'ailleurs on est en train d'établir une offre commune. au sein du collectif, avec chacune des associations, avec chacune de nos forces, pour pouvoir lever les freins qu'on proposera et qu'on peut déjà proposer d'ailleurs aux recruteurs, si jamais ils sont intéressés par les personnes réfugiées. Donc voilà, de pouvoir lever les freins en préalable à travers nos associations, puis ensuite, voilà, pouvoir employer ces personnes qui, je le rappelle, ont de vrais soft skills. une capacité d'adaptation, une résilience, une personne aussi très fidèle, puisque très reconnaissante et très contente d'avoir trouvé du travail au moment où ils ont trouvé du travail, donc il y a moins de turnover. Et dernière chose, aujourd'hui c'est la journée mondiale des réfugiés et donc on a un événement à la Climate House, on y sera, donc le collectif sera présent toute la journée pour accueillir les personnes les plus curieuses qui s'intéressent à ce sujet.

  • Speaker #1

    Super et donc du coup ils peuvent te contacter si certains recruteurs sont intéressés pour avoir des... Des renseignements, ils peuvent te contacter directement sur LinkedIn, par exemple, ou aller sur le site internet d'Abhajad Global ?

  • Speaker #0

    Alors, là c'est plus au niveau du collectif.

  • Speaker #1

    Le collectif directement.

  • Speaker #0

    Alors, si jamais c'est l'association Abhajad Global qui les intéresse, effectivement. Mais sinon, ils peuvent contacter, on a une coordinatrice qui s'appelle Hélène. Ok. Et donc, je vais donner l'adresse, si jamais des personnes sont intéressées. Donc, c'est contact.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Arrobas, work with refugees. Donc, c'est de l'anglais. Donc, c'est W-O-R-K-W-I-T-H-R-E-F-U-G-E-E-S.com. Parfait.

  • Speaker #1

    Bon, ben, merci beaucoup, Dunia. On va finir ce podcast sur cette très belle note. Merci pour cet éclairage fort intéressant. qui j'espère servira aux personnes réfugiées, mais également aux recruteurs. Je vous dis du coup à très bientôt pour un nouvel épisode. Merci beaucoup pour ta venue.

  • Speaker #0

    Merci Chloé.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr.

Description

A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, en tant qu'acteur majeur dans le domaine du recrutement, il nous a semblé intéressant de traiter le sujet de l'accès à l'emploi des réfugiés.


Dounia Hannach, membre du collectif Work With Refugees et Co-fondatrice d'Abajad Global partage avec nous son expertise, ses conseils et son retour d'expérience sur l'insertion socio-professionnelle des réfugiés au micro de Chloé Serres, responsable des contenus chez FED Group. Elle nous partage également un exemple concret de réussite : celle de Qais Rahmani.


  • Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ? Qu’est-ce que ça implique ?

  • Quelles sont les idées reçues / les craintes fondées ?

  • Comment combattre les freins et rassurer les recruteurs ?

  •  Quelles sont les difficultés rencontrées par des personnes réfugiés et en recherche d’emploi ?

  • Quelles sont les questions à préparer pour performer en entretien ?


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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

En tant que cabinet indépendant de recrutement, management de transition et RPO, si nous exerçons notre métier avec passion et enthousiasme depuis 2001, c’est avant tout parce que nous croyons à la force des rencontres et aux opportunités qu’elles créent. Des opportunités de découvrir, d’apprendre, de grandir. 

Chez Fed Group, nous concevons le recrutement comme un métier d’artisanat qui requiert savoir-faire, expérience et sens de l’autre. Et puisque chaque projet est unique, nous sélectionnons les talents avec soin et veillons à leur faire vivre une expérience positive et enrichissante pour tous, de la première à la dernière étape.

 

Car dans chaque rencontre, il y a une opportunité.

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le 🤩

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Vous voulez changer de job ? Vous cherchez de nouveaux collaborateurs ? Nos experts vous donnent des clés de réussite pour décrocher le meilleur pote ou le meilleur candidat, celui qui vous ressemble. Ici, on parle entretien d'embauche, intérim, CV, questions magiques et plein d'autres choses. Parce que dans chaque rencontre, il y a une opportunité. Construisons ensemble le succès professionnel de demain. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Je suis Chloé Serre, responsable des contenus chez FED, et aujourd'hui je reçois Dunia Anach. Bonjour Dunia.

  • Speaker #2

    Bonjour Chloé.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans notre podcast. Donc Dunia, tu es membre du collectif Work with Refugees, dont le but est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées et de proposer une offre commune aux sept associations fondatrices pour faciliter leur employabilité. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Tout à fait,

  • Speaker #1

    super. Tu es également cofondatrice d'Abajad Global, qui est une structure qui vise l'insertion socio-professionnelle des publics fragiles et vous proposez du coup des formations linguistiques à viser professionnelles pour ces personnes.

  • Speaker #2

    Tout à fait, puis après on les connecte à l'une des 60 entreprises partenaires.

  • Speaker #1

    Super, parfait. Donc nous sommes réunis aujourd'hui pour évoquer du coup les spécificités et enjeux de l'emploi des réfugiés. et donner bien sûr des conseils concrets à nos auditeurs. Juste pour bien remettre tout ça dans son contexte et pour que chacun comprenne bien, en fait nous sommes rentrés en contact avec Dunia suite à notre participation au Grand Salon de l'Emploi pour l'Insertion Professionnelle des Réfugiés, organisé notamment par INDID et l'association TENT. Et c'est vrai que ce sujet nous a semblé très intéressant et nous avons souhaité approfondir cette thématique avec toi. Donc, tout d'abord, j'aimerais que tu nous expliques plus précisément ce qu'est une personne réfugiée et ce que cela implique.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est essentiel de cadrer ça parce qu'il y a beaucoup de confusion, notamment avec d'autres termes plus génériques comme le mot migrant, par exemple. Donc, on parle d'une personne réfugiée quand cette personne a quitté son pays d'origine en raison de persécution, de conflits armés, d'atteinte grave à sa sécurité. C'est là où on emploie le mot réfugié. Et ces personnes-là ne peuvent pas retourner dans leur pays et ont besoin d'une protection internationale que leur accorde le pays d'accueil.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça implique ?

  • Speaker #1

    Dis-nous tout.

  • Speaker #2

    Quand une personne obtient le statut de réfugié, elle passe à ce qu'on appelle au droit commun. C'est un mot un petit peu spécifique de jargon. C'est-à-dire que cette personne-là, Elle peut vivre comme les autres résidents du pays.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Comme toi et moi, par exemple. Elle a les mêmes droits que nous, donc le droit de travailler, le droit d'accès aux soins, etc. Le seul droit, le droit de vote. Ils ne l'ont pas, mais sinon, pour le reste, on est pareil. Donc déjà, je commence par rassurer les recruteurs. Ces personnes ont bien le droit de travailler. Elles sont légales en France, parce que c'est une des premières questions qu'on me pose. est-ce que Ces personnes ont leur papier, est-ce qu'elles sont là de manière légale ? Est-ce que c'est le cas ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a vraiment des freins des entreprises et des recruteurs qui parfois n'ont pas lieu d'être. Et c'est bien justement de remettre dans son contexte, d'avoir une définition claire de ce qu'est une personne réfugiée et ce que ça implique justement pour les entreprises. Très bien, merci beaucoup Dunia. Et du coup, est-ce que tu pourrais nous parler des idées reçues et des craintes fondées ?

  • Speaker #2

    Oui, justement, il y a cette première crainte qui est de l'ordre de l'administratif, forcément. Est-ce que ces personnes ont bien le droit de travailler ? On vient d'y répondre. La deuxième crainte qu'on peut avoir, c'est au niveau de la barrière linguistique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc forcément, une autre culture, une autre langue. Est-ce qu'on va pouvoir communiquer ? Est-ce qu'elles auront un niveau de français vraiment requis pour pouvoir travailler ? C'est une deuxième crainte.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce qu'il y en a d'autres ?

  • Speaker #2

    Est-ce qu'il y en a d'autres ? Oui, il y en a pas mal. Je peux passer sur les idées reçues en dehors du monde de l'entreprise, mais est-ce que les citoyens, les craintes qu'on peut avoir, est-ce qu'ils viennent pour profiter des aides par exemple ? Ça j'aimerais aussi y répondre parce que je... Je ne pense pas qu'on risque sa vie en traversant le Méditerranée pour ça. Et surtout, on voit le niveau des aides. Donc ça, pareil, vraiment une personne réfugiée qui vient, elle vient trouver refuge en France parce qu'elle est en danger.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est bien de le redire, en effet.

  • Speaker #2

    Et puis, une autre crainte que peuvent avoir aussi les concitoyens, c'est qu'ils nous veulent notre travail, ils prennent notre travail, le travail des Français.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Ça c'est une crainte aussi. Et ce qu'il faut savoir, c'est que beaucoup de réfugiés sont sur des postes justement délaissés par les citoyens français. D'accord. Donc il y a chaque année 500 000 postes qui ne sont pas pourvus en France. Des postes basse qualification, mais aussi qui sont hautement qualifiés dans le numérique, à l'hôpital. On parlait de la santé tout à l'heure, mais à l'hôpital aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    On est aussi sur des métiers en tension. Et donc beaucoup de personnes viennent combler ce vide. Ça aussi, c'est une idée reçue, c'est une fausse crainte.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup. Donc du coup, comment finalement combattre ces freins et rassurer les recruteurs ?

  • Speaker #2

    Alors, plusieurs choses. Rappelez le cadre légal que j'ai donné en premier, parce que c'est vraiment des questions qui sont répétitives, et même de personnes qui sont très ouvertes, mais qui ne font pas forcément la différence entre un migrant, un réfugié. Oui. Donc c'est un terme clair pour le statut en fait. Si on entend le mot réfugié, c'est que la personne peut travailler et être en règle administrativement. Deuxième chose, c'est de passer par la formation, la montée en compétences de ce public. Moi, de base, je suis prof de français, formatrice. Donc c'est mon dada, la formation. Donc je crois en la montée des compétences. et finalement le français est une compétence professionnelle depuis 2005. Une vraie compétence professionnelle. Donc voilà, c'est de se dire on a des personnes qui ont de vraies soft skills, qui sont résilientes parce qu'elles ont eu un parcours migratoire très difficile, qui ont une capacité d'adaptation, qui sont à couteau suisse, qui peuvent faire ... ... ... plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elles ont déjà une formation au préalable dans leur pays. Donc, elles ont déjà des compétences préétablies. Alors,

  • Speaker #2

    si ce n'est pas une formation des diplômes. Oui, en tout cas. Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #1

    Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Exactement. Donc, c'est se dire, ok, on mise sur ces talents, sur ces talents venus d'ailleurs pour en faire des talents venus d'ici. Il y a bien cette formule que j'ai piquée à une personne de France Travail, Dorothée. Mais j'aime beaucoup aussi cette phrase, « Faites en sorte que les talents venus d'ailleurs soient des talents d'ici » . Et c'est vraiment ce qu'on veut. Par la formation, de se dire, allez, on mise sur la formation. Et là, comme ce qu'on fait nous, chez Abaget Global, la formation de Français autour de métiers spécifiques. Et dans le collectif, d'autres le font aussi. Je pense à Weverse. Je pense... aux entreprises pour la cité, qui passent aussi par la formation, la montée en compétence. Donc, miser sur la montée en compétence des personnes réfugiées. Deuxième chose, passer par la création de liens, parce que ce sont des personnes qui, pour beaucoup, sont isolées. Et donc, cette création de binômes, de duos, je dirais, entre personnes réfugiées et personnes résidentes en France, personnes locales, on va dire. Et là, je pense à d'autres associations du collectif comme Codico, qui est très bon là-dessus. Duo for Job aussi, avec des duos de personnes seniors et de jeunes. Singa aussi, qui est beaucoup dans la création de liens. Et Systec, qui révèle les talents femmes dans le numérique. J'aime beaucoup. Et on le fait aussi chez Abaget Global. Donc on a une soixantaine de bénévoles qui mentorent. nos bénéficiaires.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc rappelez-le le cadre commun, la montée en compétence, la création de liens avec ces créations duos, rassurer les collaborateurs aussi. Oui,

  • Speaker #1

    faire de la pédagogie.

  • Speaker #2

    La pédagogie et même la formation, la sensibilisation. Donc ça c'est quelque chose que nous chez Work with Refugees on aimerait vraiment mettre en place, intervenir auprès d'entreprises. expliquer en fait ce que ça implique d'embaucher une personne réfugiée. C'est vraiment ce qu'on aimerait développer, sensibiliser. Un maximum de collaborateurs.

  • Speaker #1

    Et je suppose que du coup en sensibilisant, en faisant de la pédagogie en entreprise, c'est comme ça en fait qu'il y a... des rencontres humaines qui se font, de la compréhension derrière, et que du coup, tous ces freins finalement peuvent être baissés, et qu'il n'y a pas de peur, de crainte à avoir, qu'il faut juste effectivement connaître, comme tu le disais, le cadre légal, et tout l'environnement autour justement de l'emploi de personnes réfugiées. Mais que, voilà...

  • Speaker #2

    C'est connaître le cadre légal, mais au-delà de ça, comme tu dis, c'est la rencontre d'êtres humains finalement. Quand on fait, nous chez Abhijit Gobal, on fait des team building, et ça j'adore ça, parce que quand on sensibilise un collaborateur, après c'est tout un cercle virtueux qui se passe. Mais j'ai déjà vu vraiment cette réflexion, et n'osais pas le dire, mais je leur disais, allez-y, dites-le, cette phrase à la fin du team building, mais finalement, finalement quoi ? Parce que ce sont des êtres humains comme tous les autres, bah oui. Et il y a tellement ce fantasme du réfugié et du reçu finalement. Oui, pis... Quand on ne connaît pas, en fait, on a peur. C'est comme pour d'autres sujets, le handicap. Mais quand on prend ce temps-là de rester avec la personne, d'échanger, quand on crée des duos, on se rend compte que finalement, il y a des hobbies en commun. Donc, parfois, on crée des duos comme ça, en se disant, OK, t'aimes le foot, on a un apprenant qui aime le foot aussi, c'est pas mal. Ou alors, il a été comptable dans son pays, et puis là, rencontrer un comptable ici, c'est... C'est génial. Donc, la création de liens, l'échange, et puis voilà, de se dire, oui, j'ai un être humain comme tous les autres, finalement, et lever toutes ces craintes. Donc, on croit beaucoup en la pédagogie, en la sensibilisation dans le collectif.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est effectivement l'une des pierres angulaires qui fait la différence aussi, de pouvoir le faire de cette manière. Et je pense que c'est comme ça, en effet, comme tu le disais, qu'on perd Ça permet de lever des barrières qui finalement n'ont pas lieu d'être.

  • Speaker #2

    Oui, ou des idées reçues, comme tu disais. Je pense que c'est humain. Je comprends qu'on puisse avoir... Parce que quand on regarde un petit peu dans les médias, ça peut faire peur. Mais voilà, moi j'appelle vraiment à se rencontrer, à échanger pour de vrai, en présentiel. Passer un petit moment et puis voilà. enfin là on se rend compte que il y a Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Et du coup, maintenant, pour les personnes réfugiées qui seraient en recherche d'emploi, on va essayer de leur donner quelques informations complémentaires et des informations sur les éventuelles questions qui pourraient se poser ou que les entreprises pourraient leur poser en entretien. Donc, ma première question, c'est quelles sont finalement les difficultés rencontrées Merci. par des personnes réfugiées et en recherche d'emploi, déjà. Oui,

  • Speaker #2

    alors pour reprendre un peu ce que je disais, je pense que la première barrière, c'est la barrière de la langue. C'est une vraie barrière, parce que parfois on vient de langues, de systèmes de langues complètement différents, donc forcément. Mais ce sont des personnes qui sont pour la plupart polyglottes, qui parlent cinq langues, six langues, sept langues. Donc, qui apprennent très, très vite. Donc, je pense qu'une des premières choses à faire, oui, c'est d'apprendre le français. Et c'est vrai que ça peut être épuisant. Enfin, moi, j'avais des élèves qui me disaient, voilà, je suis passée par l'Allemagne, on m'a demandé d'apprendre l'allemand, je suis passée par tel autre pays. Donc je sais que c'est usant, mais je leur dis, voyez ça comme un outil qui va vous permettre de vous intégrer, de vous insérer professionnellement. En France, malheureusement, je fais un petit peu d'humour, mais j'aurais dit on est mauvais en langue. Donc, comme on est mauvais, le français est essentiel. On est un peu obligé de parler. Même l'anglais, on n'est pas très bon alors qu'on a appris ça toute notre scolarité. Donc, c'est vraiment une condition sine qua non d'accès à l'emploi. Deuxième des choses, c'est comprendre le système tout simplement socioprofessionnel en France. Comment ça fonctionne ? Comment fonctionne le système français ? pas anodin ce truc de CV. On n'en a pas dans tous les pays des CV. Souvent c'est de la recommandation. On me dit voilà, je vais travailler, je te recommande un tel. Il n'y a pas ce truc ni de CV ni d'entretien d'embauche. Donc il y a un exercice qui n'est pas simple, qui n'est pas simple non plus. Donc comprendre mais aussi apprendre. Simuler des entretiens d'embauche, ce que toutes les associations d'ailleurs du collectif font, on fait tous ça, c'est simuler ces entretiens d'embauche, avoir un CV clé en main. Et puis, le réseau, se construire un réseau. C'est un conseil qui est valable pour tout le monde et davantage quand on vient d'un pays différent. Il faut vraiment essayer de trouver des réseaux. Moi, ce que je conseille à nos bénéficiaires, si jamais ils n'arrivent pas à avoir accès directement à l'emploi, c'est peut-être passer par une phase de bénévolat, d'essayer de se construire un réseau via du bénévolat. Et après, pour pouvoir avoir des recommandations. Passer par des programmes aussi. Quel meilleur réseau que de passer par des programmes ? Je précise que tous les programmes sont gratuits. Les programmes qu'on propose au sein du collectif sont gratuits. Que ce soit chez Abagel Global, Weaver, Systec, Codico, etc. On essaie de mettre en place des programmes sur mesure pour les bénéficiaires. Et de les connecter à notre réseau, les entreprises avec lesquelles on travaille. Donc je conseille vraiment ça, et pour régler les freins, et pour se construire son réseau.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et puis, dernière chose, il y a aussi des applications. Oui,

  • Speaker #1

    je voulais t'en parler. Je voulais te poser la question justement de... Tu me disais lors de notre discussion et préparation qu'il y avait une application qui avait été lancée par justement France Travail. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Est-ce que c'est justement un outil qui peut aider les personnes réfugiées en recherche d'emploi ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Alors, France Travail a lancé une application ouverte aux personnes allophones, étrangères, primo-arrivantes. C'est des mots très barbares, mais des personnes dont le français n'est pas la langue première. Ils rencontrent cette barrière de la langue. Donc une application avec une intelligence artificielle qui permet de restituer un CV à partir d'une commande vocale. Donc la personne parle dans sa langue d'origine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Anaïs Midounian, par exemple. Et hop, l'intelligence artificielle traduit et reconstitue un CV en français. Donc ça c'est génial. Et on est bêta-testeur pour cette application.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #2

    donc il y a pas mal d'outils maintenant qui sont développés. Je vois la différence entre 2018 et la création d'Abajad. Et aujourd'hui, en 2025, il y a une belle avancée, que ce soit pour l'apprentissage du français, pour plein de choses. En fait, il y a plein de réseaux qui se sont constitués et qui s'intéressent à l'insertion socioprofessionnelle des personnes réfugiées. Donc vraiment, je les invite à utiliser tous ces outils qui sont en plus gratuits pour la plupart.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ils n'hésitent pas à être curieux et à aller chercher justement toutes ces informations et plateformes qui peuvent les aider.

  • Speaker #2

    Je pense d'ailleurs à une plateforme réfugiés.info.

  • Speaker #1

    D'accord. Où il y a,

  • Speaker #2

    alors nous on répertorie nos formations par exemple, et puis il y a un petit peu toutes les offres qui leur sont dédiées. D'accord,

  • Speaker #1

    oui c'est une super plateforme.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une plateforme qui est sympa aussi.

  • Speaker #1

    Ok, merci, c'est très riche et je ne doute pas que du coup tous ces conseils leur seront très utiles. Et du coup, une autre question me vient. Quelles sont les questions justement auxquelles vous les préparez pour performer en entretien ? Est-ce qu'il y a des questions spécifiques identifiées ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a la question généraliste, je dirais, qui est… Oui, présentez-vous. C'est la première question, qu'on soit français ou pas, réfugié ou pas, c'est… savoir se présenter en contexte professionnel. Et donc, c'est vraiment cette question clé sur laquelle on insiste. On insiste aussi sur le parcours de la personne. Parce que souvent, quand on essaie de reconstituer le CV, quand on leur dit « qu'est-ce que vous avez fait ? » Ils répondent « rien » . Et je regarde. Et puis, ils ne comprennent pas la question « est-ce que c'est en France ou est-ce que c'est à l'étranger ? » Et vraiment, on les invite à ne pas gommer leur passé. Au contraire.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait leur richesse.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Mais ils reprennent... J'ai l'impression que parfois, c'est...

  • Speaker #1

    Je repars de zéro.

  • Speaker #2

    Je repars de zéro et ils gomment un petit peu leur passé. Et ça, nous, on assiste beaucoup là-dessus chez Abagade Global. On veut vraiment qu'ils valorisent leurs compétences, leurs expériences passées. Donc, c'est reprendre chaque expérience passée. les valoriser, de se dire, c'est transférable ici. Voilà, donc ça, c'est aussi un petit travail de fourni. On les challenge pas mal pour qu'ils disent, ah bah oui, c'est vrai, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Et en fait, en valorisant ça, ça leur redonne confiance. C'est une aussi, une des clés. C'est le training dont je parlais tout à l'heure. S'entraîner à l'entretien, à l'exercice de l'entretien d'embauche, qui est un entretien qu'on ne retrouve pas dans tous les pays, donc qui permettra de leur redonner confiance.

  • Speaker #1

    Oui, et peut-être aussi leur dire que finalement, l'entretien d'embauche, souvent on en fait toute une montagne parce que je vais passer un entretien dans une entreprise, il y a un recruteur qui va m'évaluer, etc. Et nous ce qu'on aime aussi rappeler au candidat, c'est que c'est un réel échange, que l'idée c'est ok le recruteur et l'entreprise évaluent tes compétences en fonction du poste pour lequel tu postules, mais toi tu es aussi en train d'évaluer l'entreprise dans laquelle possiblement tu as envie d'aller et en fait c'est un échange, c'est du donnant-donnant. Donc il ne faut pas oublier que finalement il y a deux êtres humains l'un en face de l'autre qui échangent sur ok est-ce que ça va matcher ou pas. Tout à fait. Et ça, il ne faut pas l'oublier et ça permet de faire redescendre aussi la pression.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour reprendre ta question, ce qui serait peut-être lors de l'entretien d'embauche un peu spécifique, c'est plus les codes, par exemple, un truc tout simple, mais ce qu'on remarque beaucoup chez les personnes réfugiées, c'est qu'elles ne vont pas regarder droit dans les yeux au moment de l'entretien. Et ça peut être mal interprété par le recruteur. Parce que nous, en France, c'est si on ne regarde pas dans les yeux. C'est que ?

  • Speaker #1

    On a l'impression que le regard est fuyant. Voilà,

  • Speaker #2

    qu'on manque de confiance, etc. Pas du tout. En fait, pour elle, pour les personnes réfugiées, c'est un signe de respect. Je ne te regarde pas droit dans les yeux parce que je te respecte. Et ça n'a rien à voir avec si je suis confiante ou pas durant l'entretien. C'est parce que tu es le patron, je ne me permets pas de te regarder droit dans les yeux. Ok. Ça fait partie des choses de sensibilisation côté recruteur, mais aussi côté candidat. On leur dit, mais n'hésitez pas, ce n'est pas un manque de respect en France que de regarder. Au contraire, c'est tout à fait l'inverse. Regardez droit dans les yeux durant l'entretien.

  • Speaker #1

    OK, c'est un très bon exemple, en tout cas, qui permet de dire à chacun, que ce soit entreprise ou personne réfugiée, d'aussi de s'adapter à la personne qu'on a en face de nous et qu'effectivement, il y a certains codes à connaître. Mais qu'il faut aussi être humble et connaître la personne qui est en face de soi pour pouvoir échanger au mieux et connaître ce que vaut en tant qu'humain savoir-être et savoir-faire finalement.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce qu'il y a d'autres questions auxquelles vous les préparez ?

  • Speaker #2

    Les questions vraiment classiques. Classiques. Donc après présentez-vous, c'est de pouvoir présenter leur expérience. à leurs compétences. Vraiment, c'est très classique après.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien. Et vous mettez l'accent également, je suppose, sur les soft skills, les projets associatifs qu'ils auraient pu faire ou qu'ils font actuellement pour aussi mettre en avant certains projets extra-professionnels qui peuvent leur apporter de la valeur ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Donc, si on a fait du bénévolat, parce que Avant de devenir réfugiée, il y a toute une période de demande d'asile. Là, les personnes n'ont pas le droit de travailler jusqu'à 9 mois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais, enfin, de manière théorique, c'est-à-dire qu'elles auraient le droit de travailler. Mais généralement, les entreprises n'acceptent pas de faire travailler un demandeur d'asile de peur que la personne n'obtienne pas le statut. Et durant cette période, pareil, on conseille de... Enfin, pour ne pas rester à rien faire. d'essayer d'apprendre le français, mais c'est assez compliqué parce qu'il y a peu de cours de français ouverts aux demandeurs d'asile. D'accord. Et de s'engager dans des actions de bénévolat. Donc, pour beaucoup, ils le font. D'accord. Il faut valoriser... Ça,

  • Speaker #1

    ça en entretient.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. Donc, quand les personnes, quand je leur dis... Tu as eu deux ans de demande d'asile, mais vraiment, tu n'as rien fait durant ces deux ans ? Non, mais c'est vrai, j'ai fait ça. Oui, c'est ça. Donc, de valoriser aussi toute cette période d'attente, effectivement.

  • Speaker #1

    Ok. Merci beaucoup. Et du coup, j'aurais une dernière question. Est-ce que tu aurais un ou deux exemples, justement, de témoignages de personnes réfugiées ayant vécu cette expérience, ayant justement réussi son insertion professionnelle ?

  • Speaker #2

    Alors ? Moi, j'ai le meilleur des exemples à mes côtés, je dirais. Parce que depuis peu, donc depuis janvier, on a cofondé avec Reis Abajad Global. Donc, c'était Abajad et c'est devenu, c'est transformé en Abajad Global. Et ça faisait longtemps que je voulais qu'une partie prenante, enfin une personne qui a vécu vraiment l'exil dans sa chair, fasse partie vraiment du projet. D'accord. Donc, il est cofondateur, co-DG avec moi. D'accord. Et alors, je vais raconter un petit peu, parce que l'histoire de Qaïs, c'est la traduction vraiment de ce qu'on peut vivre pour des moments de déclassement. Parce qu'il y a des personnes réfugiées qui n'ont pas fait d'études, comme en France, mais il y a des personnes réfugiées qui en ont fait, et qui ont fait des études, qui avaient vraiment un travail haute qualification, et qui se retrouvent en France. Et là, il faut tout recommencer de zéro. Donc on estime à 10 ans à peu près le temps pour qu'une personne réfugiée puisse retrouver à peu près la situation dans laquelle elle était.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est 10 ans et je dirais 10 ans où il faut y aller. Il faut vraiment...

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce qu'il faut repasser des qualifications particulières pour...

  • Speaker #2

    Ça fait partie d'un des freins que j'ai oublié de citer, c'est... C'est la non reconnaissance des diplômes. Il y a des diplômes qui ne sont pas reconnus. En France, je pense aux médecins, par exemple, où il faut, là c'est vraiment, là pour moi c'est vraiment extrait, où il faut repasser une première année. Et là même des médecins français me disent je serais incapable aujourd'hui de refaire une première année de médecine. D'accord. Première année de médecine. Donc qui est très théorique, très... Donc voilà ce qui se passe. se passe aujourd'hui pour ces métiers-là, par exemple. Donc oui, quand on est juriste ou avocat dans son pays, en Afghanistan par exemple, et de revenir en France, on ne peut pas retravailler comme ça dans sa chaîne, sans passer par un vrai parcours du combattant, je dirais.

  • Speaker #1

    Il faut repaser des diplômes ou en tout cas des certifications.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, je conseille Merci. Je n'en ai pas parlé tout à l'heure, mais s'il y a des personnes qui sont passées par là, il y a une association qui fait ça très bien, qui est l'association Métis Ausha, qui essaie de faciliter pour les personnes qualifiées qu'elles puissent retrouver un petit peu des équivalences par rapport à leur... Voilà, petite parenthèse. Mais oui, donc l'histoire de Kheys, c'est Kheys qui était juriste en Afghanistan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    qui était journaliste. Donc, il faut s'imaginer qu'il y avait une très bonne situation et qu'il a dû fuir son pays, comme beaucoup pour se protéger, je dirais, pour des raisons diverses. Et quand il est arrivé en France, une langue qu'il ne connaissait pas du tout. Il parle sept langues, je crois, à Grèce. Mais le français n'en faisait pas partie. L'anglais, très bien, mais le français, non. Donc, l'apprentissage du français. Alors la première barrière c'est l'administratif, c'est tout le parcours du combattant déjà, de la demande d'asile pour avoir son statut de réfugié. Donc premier parcours du combattant. Ensuite c'est le français. Et lui il s'est mis dans la tête, il est hors de question que je ne retrouve pas un minimum le métier que je faisais dans mon pays. Donc il a eu l'intelligence de se dire je vais me mettre à l'apprentissage du français et puis en un an il a atteint le niveau qu'il faut. pour rentrer à l'université.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc, avec un niveau, voilà, le niveau, j'allais parler en jargon, mais C1, c'est le niveau linguistique du CECR. Ok. Et ensuite, il est rentré à l'université, il a passé son diplôme de juriste en France, c'est-à-dire qu'il était juriste en Afghanistan, qu'il a réussi en France à retrouver, enfin, à avoir son diplôme, son master, voilà, pour être juriste. Ok. qui a travaillé chez Aurore, qui est une grande association que tout le monde connaît dans le milieu réfugié. Et puis après, il s'est dit, moi ce que j'aimerais, c'est pouvoir, avec tout ce que j'ai appris, c'est pouvoir aider vraiment des réfugiés, et même que des réfugiés accompagnent d'autres réfugiés. Avec un principe de paire et danse, c'est-à-dire qu'on va avoir des réfugiés qui vont accompagner d'autres réfugiés.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils maîtrisent la langue, ils comprennent le parcours vraiment de la personne. Et voilà, même culture, ça facilite un petit peu les choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais les entrepères, c'est tellement important et on s'y retrouve aussi. Oui, et ça donne confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est la notion de confiance, tout à fait. Donc, il a créé son association qui s'appelle Ariana.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis on a bossé un petit peu ensemble pendant un an. et on a créé par la suite ensemble Abajad Global, en reportant les activités d'Ariana chez Abajad, avec tout ce qui est socio-administratif et juridique. Donc ça c'est top, on a d'autres briques qui sont essentielles dans l'accompagnement global des personnes réfugiées.

  • Speaker #1

    Et bien quel témoignage !

  • Speaker #0

    C'est un très beau témoignage. De success stories. Et sinon on a eu... On a plein de bénéficiaires, enfin on a de très belles réussites et c'est toujours émouvant. Ce taux-là dont je te parlais tout à l'heure de 74% de réussite, c'est vraiment, pour nous c'est le graal, c'est ce qui fait que ça donne du sens au quotidien de se dire ce qu'on fait a vraiment de l'impact. Vous pouvez être fière, parce que franchement c'est une fierté. Et puis pour tous les membres du collectif, chacun à notre niveau. C'est le grêle qu'on essaye d'atteindre, toutes les associations qui font partie du collectif. Et on a plein de success stories. Chacune, c'est vraiment quand la personne nous dit « ça y est, je travaille » , je me dis « à partir du moment où ils n'ont plus besoin de nous, pour nous c'est la réussite » . C'est là où on se dit « c'est bon, on a été utile, on a réussi notre travail » . Quand on n'a plus de nouvelles, on est un peu triste, mais on se dit. Si on n'a plus de nouvelles, bonne nouvelle, c'est que voilà, ils sont bien en fait. Ils ont retrouvé, enfin, moi, je disais à mes élèves, je leur disais, ne me dites pas merci. Mon merci, c'est, j'ai trouvé du travail, j'ai trouvé un logement parce que c'est un cercle virtueux. Après, on peut avoir son propre logement parce que beaucoup vivent en centre d'hébergement. J'ai un logement et je peux même, et c'est ça, quand ils intègrent les formations, je leur dis, je rêve du moment où vous allez me dire, ça y est, j'ai fondé ma famille. et puis je... je reconstruis une nouvelle vie en France. C'est ça le Graal. C'est savoir une vie en fait lambda. C'est quand on a tout quitté, quand on a tout laissé. On a laissé sa famille, on a laissé ses amis, ses voisins. Il faut s'imaginer un petit peu le contexte. Et on ne se rend pas compte aussi en fait des traumas. Ils ont vécu des... Moi, quand on parlait tout à l'heure des soft skills, moi c'est vraiment cette résilience. pour des personnes qui ont vécu des choses dures, la perte de proches devant eux. On a eu des histoires, moi j'ai eu des histoires qui m'ont marquée vraiment. C'est de se dire, ils vont pouvoir vivre normalement et en tranquillité.

  • Speaker #1

    Et sereinement.

  • Speaker #0

    Sereinement, c'est ça le Graal.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez une super mission chez Abajad Global qui donne du sens. à la vie et je suis, enfin franchement je suis ravie d'avoir pu t'interviewer, d'avoir pu en savoir plus justement sur l'accès à l'emploi des réfugiés parce que c'est vrai qu'on, tous on n'est pas informés de tout ça et je suis très contente de pouvoir en parler dans notre podcast Voix de Recruteur et j'espère surtout que ça va permettre à la fois aux personnes réfugiées qui recherchent un emploi, d'avoir des tips complémentaires et des conseils complémentaires pour les aider dans cette recherche, et aussi aux recruteurs, de baisser un peu les barrières, d'être peut-être moins freinés, et que ton témoignage a pu les rassurer. Et j'espère que ça aidera tout à chacun.

  • Speaker #0

    Merci, et puis j'aimerais rappeler, parce que là j'ai ma casquette vraiment de coprésidente du collectif, vraiment notre premier sujet c'est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées, parce qu'on veut vraiment changer ce regard des idées reçues qu'on a pu, et de rassurer les recruteurs. D'ailleurs on est en train d'établir une offre commune. au sein du collectif, avec chacune des associations, avec chacune de nos forces, pour pouvoir lever les freins qu'on proposera et qu'on peut déjà proposer d'ailleurs aux recruteurs, si jamais ils sont intéressés par les personnes réfugiées. Donc voilà, de pouvoir lever les freins en préalable à travers nos associations, puis ensuite, voilà, pouvoir employer ces personnes qui, je le rappelle, ont de vrais soft skills. une capacité d'adaptation, une résilience, une personne aussi très fidèle, puisque très reconnaissante et très contente d'avoir trouvé du travail au moment où ils ont trouvé du travail, donc il y a moins de turnover. Et dernière chose, aujourd'hui c'est la journée mondiale des réfugiés et donc on a un événement à la Climate House, on y sera, donc le collectif sera présent toute la journée pour accueillir les personnes les plus curieuses qui s'intéressent à ce sujet.

  • Speaker #1

    Super et donc du coup ils peuvent te contacter si certains recruteurs sont intéressés pour avoir des... Des renseignements, ils peuvent te contacter directement sur LinkedIn, par exemple, ou aller sur le site internet d'Abhajad Global ?

  • Speaker #0

    Alors, là c'est plus au niveau du collectif.

  • Speaker #1

    Le collectif directement.

  • Speaker #0

    Alors, si jamais c'est l'association Abhajad Global qui les intéresse, effectivement. Mais sinon, ils peuvent contacter, on a une coordinatrice qui s'appelle Hélène. Ok. Et donc, je vais donner l'adresse, si jamais des personnes sont intéressées. Donc, c'est contact.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Arrobas, work with refugees. Donc, c'est de l'anglais. Donc, c'est W-O-R-K-W-I-T-H-R-E-F-U-G-E-E-S.com. Parfait.

  • Speaker #1

    Bon, ben, merci beaucoup, Dunia. On va finir ce podcast sur cette très belle note. Merci pour cet éclairage fort intéressant. qui j'espère servira aux personnes réfugiées, mais également aux recruteurs. Je vous dis du coup à très bientôt pour un nouvel épisode. Merci beaucoup pour ta venue.

  • Speaker #0

    Merci Chloé.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr.

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Description

A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, en tant qu'acteur majeur dans le domaine du recrutement, il nous a semblé intéressant de traiter le sujet de l'accès à l'emploi des réfugiés.


Dounia Hannach, membre du collectif Work With Refugees et Co-fondatrice d'Abajad Global partage avec nous son expertise, ses conseils et son retour d'expérience sur l'insertion socio-professionnelle des réfugiés au micro de Chloé Serres, responsable des contenus chez FED Group. Elle nous partage également un exemple concret de réussite : celle de Qais Rahmani.


  • Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ? Qu’est-ce que ça implique ?

  • Quelles sont les idées reçues / les craintes fondées ?

  • Comment combattre les freins et rassurer les recruteurs ?

  •  Quelles sont les difficultés rencontrées par des personnes réfugiés et en recherche d’emploi ?

  • Quelles sont les questions à préparer pour performer en entretien ?


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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

--

 

Qui sommes-nous ?

 

En tant que cabinet indépendant de recrutement, management de transition et RPO, si nous exerçons notre métier avec passion et enthousiasme depuis 2001, c’est avant tout parce que nous croyons à la force des rencontres et aux opportunités qu’elles créent. Des opportunités de découvrir, d’apprendre, de grandir. 

Chez Fed Group, nous concevons le recrutement comme un métier d’artisanat qui requiert savoir-faire, expérience et sens de l’autre. Et puisque chaque projet est unique, nous sélectionnons les talents avec soin et veillons à leur faire vivre une expérience positive et enrichissante pour tous, de la première à la dernière étape.

 

Car dans chaque rencontre, il y a une opportunité.

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le 🤩

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Vous voulez changer de job ? Vous cherchez de nouveaux collaborateurs ? Nos experts vous donnent des clés de réussite pour décrocher le meilleur pote ou le meilleur candidat, celui qui vous ressemble. Ici, on parle entretien d'embauche, intérim, CV, questions magiques et plein d'autres choses. Parce que dans chaque rencontre, il y a une opportunité. Construisons ensemble le succès professionnel de demain. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Je suis Chloé Serre, responsable des contenus chez FED, et aujourd'hui je reçois Dunia Anach. Bonjour Dunia.

  • Speaker #2

    Bonjour Chloé.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans notre podcast. Donc Dunia, tu es membre du collectif Work with Refugees, dont le but est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées et de proposer une offre commune aux sept associations fondatrices pour faciliter leur employabilité. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Tout à fait,

  • Speaker #1

    super. Tu es également cofondatrice d'Abajad Global, qui est une structure qui vise l'insertion socio-professionnelle des publics fragiles et vous proposez du coup des formations linguistiques à viser professionnelles pour ces personnes.

  • Speaker #2

    Tout à fait, puis après on les connecte à l'une des 60 entreprises partenaires.

  • Speaker #1

    Super, parfait. Donc nous sommes réunis aujourd'hui pour évoquer du coup les spécificités et enjeux de l'emploi des réfugiés. et donner bien sûr des conseils concrets à nos auditeurs. Juste pour bien remettre tout ça dans son contexte et pour que chacun comprenne bien, en fait nous sommes rentrés en contact avec Dunia suite à notre participation au Grand Salon de l'Emploi pour l'Insertion Professionnelle des Réfugiés, organisé notamment par INDID et l'association TENT. Et c'est vrai que ce sujet nous a semblé très intéressant et nous avons souhaité approfondir cette thématique avec toi. Donc, tout d'abord, j'aimerais que tu nous expliques plus précisément ce qu'est une personne réfugiée et ce que cela implique.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est essentiel de cadrer ça parce qu'il y a beaucoup de confusion, notamment avec d'autres termes plus génériques comme le mot migrant, par exemple. Donc, on parle d'une personne réfugiée quand cette personne a quitté son pays d'origine en raison de persécution, de conflits armés, d'atteinte grave à sa sécurité. C'est là où on emploie le mot réfugié. Et ces personnes-là ne peuvent pas retourner dans leur pays et ont besoin d'une protection internationale que leur accorde le pays d'accueil.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça implique ?

  • Speaker #1

    Dis-nous tout.

  • Speaker #2

    Quand une personne obtient le statut de réfugié, elle passe à ce qu'on appelle au droit commun. C'est un mot un petit peu spécifique de jargon. C'est-à-dire que cette personne-là, Elle peut vivre comme les autres résidents du pays.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Comme toi et moi, par exemple. Elle a les mêmes droits que nous, donc le droit de travailler, le droit d'accès aux soins, etc. Le seul droit, le droit de vote. Ils ne l'ont pas, mais sinon, pour le reste, on est pareil. Donc déjà, je commence par rassurer les recruteurs. Ces personnes ont bien le droit de travailler. Elles sont légales en France, parce que c'est une des premières questions qu'on me pose. est-ce que Ces personnes ont leur papier, est-ce qu'elles sont là de manière légale ? Est-ce que c'est le cas ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a vraiment des freins des entreprises et des recruteurs qui parfois n'ont pas lieu d'être. Et c'est bien justement de remettre dans son contexte, d'avoir une définition claire de ce qu'est une personne réfugiée et ce que ça implique justement pour les entreprises. Très bien, merci beaucoup Dunia. Et du coup, est-ce que tu pourrais nous parler des idées reçues et des craintes fondées ?

  • Speaker #2

    Oui, justement, il y a cette première crainte qui est de l'ordre de l'administratif, forcément. Est-ce que ces personnes ont bien le droit de travailler ? On vient d'y répondre. La deuxième crainte qu'on peut avoir, c'est au niveau de la barrière linguistique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc forcément, une autre culture, une autre langue. Est-ce qu'on va pouvoir communiquer ? Est-ce qu'elles auront un niveau de français vraiment requis pour pouvoir travailler ? C'est une deuxième crainte.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce qu'il y en a d'autres ?

  • Speaker #2

    Est-ce qu'il y en a d'autres ? Oui, il y en a pas mal. Je peux passer sur les idées reçues en dehors du monde de l'entreprise, mais est-ce que les citoyens, les craintes qu'on peut avoir, est-ce qu'ils viennent pour profiter des aides par exemple ? Ça j'aimerais aussi y répondre parce que je... Je ne pense pas qu'on risque sa vie en traversant le Méditerranée pour ça. Et surtout, on voit le niveau des aides. Donc ça, pareil, vraiment une personne réfugiée qui vient, elle vient trouver refuge en France parce qu'elle est en danger.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est bien de le redire, en effet.

  • Speaker #2

    Et puis, une autre crainte que peuvent avoir aussi les concitoyens, c'est qu'ils nous veulent notre travail, ils prennent notre travail, le travail des Français.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Ça c'est une crainte aussi. Et ce qu'il faut savoir, c'est que beaucoup de réfugiés sont sur des postes justement délaissés par les citoyens français. D'accord. Donc il y a chaque année 500 000 postes qui ne sont pas pourvus en France. Des postes basse qualification, mais aussi qui sont hautement qualifiés dans le numérique, à l'hôpital. On parlait de la santé tout à l'heure, mais à l'hôpital aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    On est aussi sur des métiers en tension. Et donc beaucoup de personnes viennent combler ce vide. Ça aussi, c'est une idée reçue, c'est une fausse crainte.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup. Donc du coup, comment finalement combattre ces freins et rassurer les recruteurs ?

  • Speaker #2

    Alors, plusieurs choses. Rappelez le cadre légal que j'ai donné en premier, parce que c'est vraiment des questions qui sont répétitives, et même de personnes qui sont très ouvertes, mais qui ne font pas forcément la différence entre un migrant, un réfugié. Oui. Donc c'est un terme clair pour le statut en fait. Si on entend le mot réfugié, c'est que la personne peut travailler et être en règle administrativement. Deuxième chose, c'est de passer par la formation, la montée en compétences de ce public. Moi, de base, je suis prof de français, formatrice. Donc c'est mon dada, la formation. Donc je crois en la montée des compétences. et finalement le français est une compétence professionnelle depuis 2005. Une vraie compétence professionnelle. Donc voilà, c'est de se dire on a des personnes qui ont de vraies soft skills, qui sont résilientes parce qu'elles ont eu un parcours migratoire très difficile, qui ont une capacité d'adaptation, qui sont à couteau suisse, qui peuvent faire ... ... ... plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elles ont déjà une formation au préalable dans leur pays. Donc, elles ont déjà des compétences préétablies. Alors,

  • Speaker #2

    si ce n'est pas une formation des diplômes. Oui, en tout cas. Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #1

    Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Exactement. Donc, c'est se dire, ok, on mise sur ces talents, sur ces talents venus d'ailleurs pour en faire des talents venus d'ici. Il y a bien cette formule que j'ai piquée à une personne de France Travail, Dorothée. Mais j'aime beaucoup aussi cette phrase, « Faites en sorte que les talents venus d'ailleurs soient des talents d'ici » . Et c'est vraiment ce qu'on veut. Par la formation, de se dire, allez, on mise sur la formation. Et là, comme ce qu'on fait nous, chez Abaget Global, la formation de Français autour de métiers spécifiques. Et dans le collectif, d'autres le font aussi. Je pense à Weverse. Je pense... aux entreprises pour la cité, qui passent aussi par la formation, la montée en compétence. Donc, miser sur la montée en compétence des personnes réfugiées. Deuxième chose, passer par la création de liens, parce que ce sont des personnes qui, pour beaucoup, sont isolées. Et donc, cette création de binômes, de duos, je dirais, entre personnes réfugiées et personnes résidentes en France, personnes locales, on va dire. Et là, je pense à d'autres associations du collectif comme Codico, qui est très bon là-dessus. Duo for Job aussi, avec des duos de personnes seniors et de jeunes. Singa aussi, qui est beaucoup dans la création de liens. Et Systec, qui révèle les talents femmes dans le numérique. J'aime beaucoup. Et on le fait aussi chez Abaget Global. Donc on a une soixantaine de bénévoles qui mentorent. nos bénéficiaires.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc rappelez-le le cadre commun, la montée en compétence, la création de liens avec ces créations duos, rassurer les collaborateurs aussi. Oui,

  • Speaker #1

    faire de la pédagogie.

  • Speaker #2

    La pédagogie et même la formation, la sensibilisation. Donc ça c'est quelque chose que nous chez Work with Refugees on aimerait vraiment mettre en place, intervenir auprès d'entreprises. expliquer en fait ce que ça implique d'embaucher une personne réfugiée. C'est vraiment ce qu'on aimerait développer, sensibiliser. Un maximum de collaborateurs.

  • Speaker #1

    Et je suppose que du coup en sensibilisant, en faisant de la pédagogie en entreprise, c'est comme ça en fait qu'il y a... des rencontres humaines qui se font, de la compréhension derrière, et que du coup, tous ces freins finalement peuvent être baissés, et qu'il n'y a pas de peur, de crainte à avoir, qu'il faut juste effectivement connaître, comme tu le disais, le cadre légal, et tout l'environnement autour justement de l'emploi de personnes réfugiées. Mais que, voilà...

  • Speaker #2

    C'est connaître le cadre légal, mais au-delà de ça, comme tu dis, c'est la rencontre d'êtres humains finalement. Quand on fait, nous chez Abhijit Gobal, on fait des team building, et ça j'adore ça, parce que quand on sensibilise un collaborateur, après c'est tout un cercle virtueux qui se passe. Mais j'ai déjà vu vraiment cette réflexion, et n'osais pas le dire, mais je leur disais, allez-y, dites-le, cette phrase à la fin du team building, mais finalement, finalement quoi ? Parce que ce sont des êtres humains comme tous les autres, bah oui. Et il y a tellement ce fantasme du réfugié et du reçu finalement. Oui, pis... Quand on ne connaît pas, en fait, on a peur. C'est comme pour d'autres sujets, le handicap. Mais quand on prend ce temps-là de rester avec la personne, d'échanger, quand on crée des duos, on se rend compte que finalement, il y a des hobbies en commun. Donc, parfois, on crée des duos comme ça, en se disant, OK, t'aimes le foot, on a un apprenant qui aime le foot aussi, c'est pas mal. Ou alors, il a été comptable dans son pays, et puis là, rencontrer un comptable ici, c'est... C'est génial. Donc, la création de liens, l'échange, et puis voilà, de se dire, oui, j'ai un être humain comme tous les autres, finalement, et lever toutes ces craintes. Donc, on croit beaucoup en la pédagogie, en la sensibilisation dans le collectif.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est effectivement l'une des pierres angulaires qui fait la différence aussi, de pouvoir le faire de cette manière. Et je pense que c'est comme ça, en effet, comme tu le disais, qu'on perd Ça permet de lever des barrières qui finalement n'ont pas lieu d'être.

  • Speaker #2

    Oui, ou des idées reçues, comme tu disais. Je pense que c'est humain. Je comprends qu'on puisse avoir... Parce que quand on regarde un petit peu dans les médias, ça peut faire peur. Mais voilà, moi j'appelle vraiment à se rencontrer, à échanger pour de vrai, en présentiel. Passer un petit moment et puis voilà. enfin là on se rend compte que il y a Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Et du coup, maintenant, pour les personnes réfugiées qui seraient en recherche d'emploi, on va essayer de leur donner quelques informations complémentaires et des informations sur les éventuelles questions qui pourraient se poser ou que les entreprises pourraient leur poser en entretien. Donc, ma première question, c'est quelles sont finalement les difficultés rencontrées Merci. par des personnes réfugiées et en recherche d'emploi, déjà. Oui,

  • Speaker #2

    alors pour reprendre un peu ce que je disais, je pense que la première barrière, c'est la barrière de la langue. C'est une vraie barrière, parce que parfois on vient de langues, de systèmes de langues complètement différents, donc forcément. Mais ce sont des personnes qui sont pour la plupart polyglottes, qui parlent cinq langues, six langues, sept langues. Donc, qui apprennent très, très vite. Donc, je pense qu'une des premières choses à faire, oui, c'est d'apprendre le français. Et c'est vrai que ça peut être épuisant. Enfin, moi, j'avais des élèves qui me disaient, voilà, je suis passée par l'Allemagne, on m'a demandé d'apprendre l'allemand, je suis passée par tel autre pays. Donc je sais que c'est usant, mais je leur dis, voyez ça comme un outil qui va vous permettre de vous intégrer, de vous insérer professionnellement. En France, malheureusement, je fais un petit peu d'humour, mais j'aurais dit on est mauvais en langue. Donc, comme on est mauvais, le français est essentiel. On est un peu obligé de parler. Même l'anglais, on n'est pas très bon alors qu'on a appris ça toute notre scolarité. Donc, c'est vraiment une condition sine qua non d'accès à l'emploi. Deuxième des choses, c'est comprendre le système tout simplement socioprofessionnel en France. Comment ça fonctionne ? Comment fonctionne le système français ? pas anodin ce truc de CV. On n'en a pas dans tous les pays des CV. Souvent c'est de la recommandation. On me dit voilà, je vais travailler, je te recommande un tel. Il n'y a pas ce truc ni de CV ni d'entretien d'embauche. Donc il y a un exercice qui n'est pas simple, qui n'est pas simple non plus. Donc comprendre mais aussi apprendre. Simuler des entretiens d'embauche, ce que toutes les associations d'ailleurs du collectif font, on fait tous ça, c'est simuler ces entretiens d'embauche, avoir un CV clé en main. Et puis, le réseau, se construire un réseau. C'est un conseil qui est valable pour tout le monde et davantage quand on vient d'un pays différent. Il faut vraiment essayer de trouver des réseaux. Moi, ce que je conseille à nos bénéficiaires, si jamais ils n'arrivent pas à avoir accès directement à l'emploi, c'est peut-être passer par une phase de bénévolat, d'essayer de se construire un réseau via du bénévolat. Et après, pour pouvoir avoir des recommandations. Passer par des programmes aussi. Quel meilleur réseau que de passer par des programmes ? Je précise que tous les programmes sont gratuits. Les programmes qu'on propose au sein du collectif sont gratuits. Que ce soit chez Abagel Global, Weaver, Systec, Codico, etc. On essaie de mettre en place des programmes sur mesure pour les bénéficiaires. Et de les connecter à notre réseau, les entreprises avec lesquelles on travaille. Donc je conseille vraiment ça, et pour régler les freins, et pour se construire son réseau.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et puis, dernière chose, il y a aussi des applications. Oui,

  • Speaker #1

    je voulais t'en parler. Je voulais te poser la question justement de... Tu me disais lors de notre discussion et préparation qu'il y avait une application qui avait été lancée par justement France Travail. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Est-ce que c'est justement un outil qui peut aider les personnes réfugiées en recherche d'emploi ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Alors, France Travail a lancé une application ouverte aux personnes allophones, étrangères, primo-arrivantes. C'est des mots très barbares, mais des personnes dont le français n'est pas la langue première. Ils rencontrent cette barrière de la langue. Donc une application avec une intelligence artificielle qui permet de restituer un CV à partir d'une commande vocale. Donc la personne parle dans sa langue d'origine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Anaïs Midounian, par exemple. Et hop, l'intelligence artificielle traduit et reconstitue un CV en français. Donc ça c'est génial. Et on est bêta-testeur pour cette application.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #2

    donc il y a pas mal d'outils maintenant qui sont développés. Je vois la différence entre 2018 et la création d'Abajad. Et aujourd'hui, en 2025, il y a une belle avancée, que ce soit pour l'apprentissage du français, pour plein de choses. En fait, il y a plein de réseaux qui se sont constitués et qui s'intéressent à l'insertion socioprofessionnelle des personnes réfugiées. Donc vraiment, je les invite à utiliser tous ces outils qui sont en plus gratuits pour la plupart.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ils n'hésitent pas à être curieux et à aller chercher justement toutes ces informations et plateformes qui peuvent les aider.

  • Speaker #2

    Je pense d'ailleurs à une plateforme réfugiés.info.

  • Speaker #1

    D'accord. Où il y a,

  • Speaker #2

    alors nous on répertorie nos formations par exemple, et puis il y a un petit peu toutes les offres qui leur sont dédiées. D'accord,

  • Speaker #1

    oui c'est une super plateforme.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une plateforme qui est sympa aussi.

  • Speaker #1

    Ok, merci, c'est très riche et je ne doute pas que du coup tous ces conseils leur seront très utiles. Et du coup, une autre question me vient. Quelles sont les questions justement auxquelles vous les préparez pour performer en entretien ? Est-ce qu'il y a des questions spécifiques identifiées ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a la question généraliste, je dirais, qui est… Oui, présentez-vous. C'est la première question, qu'on soit français ou pas, réfugié ou pas, c'est… savoir se présenter en contexte professionnel. Et donc, c'est vraiment cette question clé sur laquelle on insiste. On insiste aussi sur le parcours de la personne. Parce que souvent, quand on essaie de reconstituer le CV, quand on leur dit « qu'est-ce que vous avez fait ? » Ils répondent « rien » . Et je regarde. Et puis, ils ne comprennent pas la question « est-ce que c'est en France ou est-ce que c'est à l'étranger ? » Et vraiment, on les invite à ne pas gommer leur passé. Au contraire.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait leur richesse.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Mais ils reprennent... J'ai l'impression que parfois, c'est...

  • Speaker #1

    Je repars de zéro.

  • Speaker #2

    Je repars de zéro et ils gomment un petit peu leur passé. Et ça, nous, on assiste beaucoup là-dessus chez Abagade Global. On veut vraiment qu'ils valorisent leurs compétences, leurs expériences passées. Donc, c'est reprendre chaque expérience passée. les valoriser, de se dire, c'est transférable ici. Voilà, donc ça, c'est aussi un petit travail de fourni. On les challenge pas mal pour qu'ils disent, ah bah oui, c'est vrai, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Et en fait, en valorisant ça, ça leur redonne confiance. C'est une aussi, une des clés. C'est le training dont je parlais tout à l'heure. S'entraîner à l'entretien, à l'exercice de l'entretien d'embauche, qui est un entretien qu'on ne retrouve pas dans tous les pays, donc qui permettra de leur redonner confiance.

  • Speaker #1

    Oui, et peut-être aussi leur dire que finalement, l'entretien d'embauche, souvent on en fait toute une montagne parce que je vais passer un entretien dans une entreprise, il y a un recruteur qui va m'évaluer, etc. Et nous ce qu'on aime aussi rappeler au candidat, c'est que c'est un réel échange, que l'idée c'est ok le recruteur et l'entreprise évaluent tes compétences en fonction du poste pour lequel tu postules, mais toi tu es aussi en train d'évaluer l'entreprise dans laquelle possiblement tu as envie d'aller et en fait c'est un échange, c'est du donnant-donnant. Donc il ne faut pas oublier que finalement il y a deux êtres humains l'un en face de l'autre qui échangent sur ok est-ce que ça va matcher ou pas. Tout à fait. Et ça, il ne faut pas l'oublier et ça permet de faire redescendre aussi la pression.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour reprendre ta question, ce qui serait peut-être lors de l'entretien d'embauche un peu spécifique, c'est plus les codes, par exemple, un truc tout simple, mais ce qu'on remarque beaucoup chez les personnes réfugiées, c'est qu'elles ne vont pas regarder droit dans les yeux au moment de l'entretien. Et ça peut être mal interprété par le recruteur. Parce que nous, en France, c'est si on ne regarde pas dans les yeux. C'est que ?

  • Speaker #1

    On a l'impression que le regard est fuyant. Voilà,

  • Speaker #2

    qu'on manque de confiance, etc. Pas du tout. En fait, pour elle, pour les personnes réfugiées, c'est un signe de respect. Je ne te regarde pas droit dans les yeux parce que je te respecte. Et ça n'a rien à voir avec si je suis confiante ou pas durant l'entretien. C'est parce que tu es le patron, je ne me permets pas de te regarder droit dans les yeux. Ok. Ça fait partie des choses de sensibilisation côté recruteur, mais aussi côté candidat. On leur dit, mais n'hésitez pas, ce n'est pas un manque de respect en France que de regarder. Au contraire, c'est tout à fait l'inverse. Regardez droit dans les yeux durant l'entretien.

  • Speaker #1

    OK, c'est un très bon exemple, en tout cas, qui permet de dire à chacun, que ce soit entreprise ou personne réfugiée, d'aussi de s'adapter à la personne qu'on a en face de nous et qu'effectivement, il y a certains codes à connaître. Mais qu'il faut aussi être humble et connaître la personne qui est en face de soi pour pouvoir échanger au mieux et connaître ce que vaut en tant qu'humain savoir-être et savoir-faire finalement.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce qu'il y a d'autres questions auxquelles vous les préparez ?

  • Speaker #2

    Les questions vraiment classiques. Classiques. Donc après présentez-vous, c'est de pouvoir présenter leur expérience. à leurs compétences. Vraiment, c'est très classique après.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien. Et vous mettez l'accent également, je suppose, sur les soft skills, les projets associatifs qu'ils auraient pu faire ou qu'ils font actuellement pour aussi mettre en avant certains projets extra-professionnels qui peuvent leur apporter de la valeur ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Donc, si on a fait du bénévolat, parce que Avant de devenir réfugiée, il y a toute une période de demande d'asile. Là, les personnes n'ont pas le droit de travailler jusqu'à 9 mois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais, enfin, de manière théorique, c'est-à-dire qu'elles auraient le droit de travailler. Mais généralement, les entreprises n'acceptent pas de faire travailler un demandeur d'asile de peur que la personne n'obtienne pas le statut. Et durant cette période, pareil, on conseille de... Enfin, pour ne pas rester à rien faire. d'essayer d'apprendre le français, mais c'est assez compliqué parce qu'il y a peu de cours de français ouverts aux demandeurs d'asile. D'accord. Et de s'engager dans des actions de bénévolat. Donc, pour beaucoup, ils le font. D'accord. Il faut valoriser... Ça,

  • Speaker #1

    ça en entretient.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. Donc, quand les personnes, quand je leur dis... Tu as eu deux ans de demande d'asile, mais vraiment, tu n'as rien fait durant ces deux ans ? Non, mais c'est vrai, j'ai fait ça. Oui, c'est ça. Donc, de valoriser aussi toute cette période d'attente, effectivement.

  • Speaker #1

    Ok. Merci beaucoup. Et du coup, j'aurais une dernière question. Est-ce que tu aurais un ou deux exemples, justement, de témoignages de personnes réfugiées ayant vécu cette expérience, ayant justement réussi son insertion professionnelle ?

  • Speaker #2

    Alors ? Moi, j'ai le meilleur des exemples à mes côtés, je dirais. Parce que depuis peu, donc depuis janvier, on a cofondé avec Reis Abajad Global. Donc, c'était Abajad et c'est devenu, c'est transformé en Abajad Global. Et ça faisait longtemps que je voulais qu'une partie prenante, enfin une personne qui a vécu vraiment l'exil dans sa chair, fasse partie vraiment du projet. D'accord. Donc, il est cofondateur, co-DG avec moi. D'accord. Et alors, je vais raconter un petit peu, parce que l'histoire de Qaïs, c'est la traduction vraiment de ce qu'on peut vivre pour des moments de déclassement. Parce qu'il y a des personnes réfugiées qui n'ont pas fait d'études, comme en France, mais il y a des personnes réfugiées qui en ont fait, et qui ont fait des études, qui avaient vraiment un travail haute qualification, et qui se retrouvent en France. Et là, il faut tout recommencer de zéro. Donc on estime à 10 ans à peu près le temps pour qu'une personne réfugiée puisse retrouver à peu près la situation dans laquelle elle était.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est 10 ans et je dirais 10 ans où il faut y aller. Il faut vraiment...

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce qu'il faut repasser des qualifications particulières pour...

  • Speaker #2

    Ça fait partie d'un des freins que j'ai oublié de citer, c'est... C'est la non reconnaissance des diplômes. Il y a des diplômes qui ne sont pas reconnus. En France, je pense aux médecins, par exemple, où il faut, là c'est vraiment, là pour moi c'est vraiment extrait, où il faut repasser une première année. Et là même des médecins français me disent je serais incapable aujourd'hui de refaire une première année de médecine. D'accord. Première année de médecine. Donc qui est très théorique, très... Donc voilà ce qui se passe. se passe aujourd'hui pour ces métiers-là, par exemple. Donc oui, quand on est juriste ou avocat dans son pays, en Afghanistan par exemple, et de revenir en France, on ne peut pas retravailler comme ça dans sa chaîne, sans passer par un vrai parcours du combattant, je dirais.

  • Speaker #1

    Il faut repaser des diplômes ou en tout cas des certifications.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, je conseille Merci. Je n'en ai pas parlé tout à l'heure, mais s'il y a des personnes qui sont passées par là, il y a une association qui fait ça très bien, qui est l'association Métis Ausha, qui essaie de faciliter pour les personnes qualifiées qu'elles puissent retrouver un petit peu des équivalences par rapport à leur... Voilà, petite parenthèse. Mais oui, donc l'histoire de Kheys, c'est Kheys qui était juriste en Afghanistan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    qui était journaliste. Donc, il faut s'imaginer qu'il y avait une très bonne situation et qu'il a dû fuir son pays, comme beaucoup pour se protéger, je dirais, pour des raisons diverses. Et quand il est arrivé en France, une langue qu'il ne connaissait pas du tout. Il parle sept langues, je crois, à Grèce. Mais le français n'en faisait pas partie. L'anglais, très bien, mais le français, non. Donc, l'apprentissage du français. Alors la première barrière c'est l'administratif, c'est tout le parcours du combattant déjà, de la demande d'asile pour avoir son statut de réfugié. Donc premier parcours du combattant. Ensuite c'est le français. Et lui il s'est mis dans la tête, il est hors de question que je ne retrouve pas un minimum le métier que je faisais dans mon pays. Donc il a eu l'intelligence de se dire je vais me mettre à l'apprentissage du français et puis en un an il a atteint le niveau qu'il faut. pour rentrer à l'université.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc, avec un niveau, voilà, le niveau, j'allais parler en jargon, mais C1, c'est le niveau linguistique du CECR. Ok. Et ensuite, il est rentré à l'université, il a passé son diplôme de juriste en France, c'est-à-dire qu'il était juriste en Afghanistan, qu'il a réussi en France à retrouver, enfin, à avoir son diplôme, son master, voilà, pour être juriste. Ok. qui a travaillé chez Aurore, qui est une grande association que tout le monde connaît dans le milieu réfugié. Et puis après, il s'est dit, moi ce que j'aimerais, c'est pouvoir, avec tout ce que j'ai appris, c'est pouvoir aider vraiment des réfugiés, et même que des réfugiés accompagnent d'autres réfugiés. Avec un principe de paire et danse, c'est-à-dire qu'on va avoir des réfugiés qui vont accompagner d'autres réfugiés.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils maîtrisent la langue, ils comprennent le parcours vraiment de la personne. Et voilà, même culture, ça facilite un petit peu les choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais les entrepères, c'est tellement important et on s'y retrouve aussi. Oui, et ça donne confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est la notion de confiance, tout à fait. Donc, il a créé son association qui s'appelle Ariana.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis on a bossé un petit peu ensemble pendant un an. et on a créé par la suite ensemble Abajad Global, en reportant les activités d'Ariana chez Abajad, avec tout ce qui est socio-administratif et juridique. Donc ça c'est top, on a d'autres briques qui sont essentielles dans l'accompagnement global des personnes réfugiées.

  • Speaker #1

    Et bien quel témoignage !

  • Speaker #0

    C'est un très beau témoignage. De success stories. Et sinon on a eu... On a plein de bénéficiaires, enfin on a de très belles réussites et c'est toujours émouvant. Ce taux-là dont je te parlais tout à l'heure de 74% de réussite, c'est vraiment, pour nous c'est le graal, c'est ce qui fait que ça donne du sens au quotidien de se dire ce qu'on fait a vraiment de l'impact. Vous pouvez être fière, parce que franchement c'est une fierté. Et puis pour tous les membres du collectif, chacun à notre niveau. C'est le grêle qu'on essaye d'atteindre, toutes les associations qui font partie du collectif. Et on a plein de success stories. Chacune, c'est vraiment quand la personne nous dit « ça y est, je travaille » , je me dis « à partir du moment où ils n'ont plus besoin de nous, pour nous c'est la réussite » . C'est là où on se dit « c'est bon, on a été utile, on a réussi notre travail » . Quand on n'a plus de nouvelles, on est un peu triste, mais on se dit. Si on n'a plus de nouvelles, bonne nouvelle, c'est que voilà, ils sont bien en fait. Ils ont retrouvé, enfin, moi, je disais à mes élèves, je leur disais, ne me dites pas merci. Mon merci, c'est, j'ai trouvé du travail, j'ai trouvé un logement parce que c'est un cercle virtueux. Après, on peut avoir son propre logement parce que beaucoup vivent en centre d'hébergement. J'ai un logement et je peux même, et c'est ça, quand ils intègrent les formations, je leur dis, je rêve du moment où vous allez me dire, ça y est, j'ai fondé ma famille. et puis je... je reconstruis une nouvelle vie en France. C'est ça le Graal. C'est savoir une vie en fait lambda. C'est quand on a tout quitté, quand on a tout laissé. On a laissé sa famille, on a laissé ses amis, ses voisins. Il faut s'imaginer un petit peu le contexte. Et on ne se rend pas compte aussi en fait des traumas. Ils ont vécu des... Moi, quand on parlait tout à l'heure des soft skills, moi c'est vraiment cette résilience. pour des personnes qui ont vécu des choses dures, la perte de proches devant eux. On a eu des histoires, moi j'ai eu des histoires qui m'ont marquée vraiment. C'est de se dire, ils vont pouvoir vivre normalement et en tranquillité.

  • Speaker #1

    Et sereinement.

  • Speaker #0

    Sereinement, c'est ça le Graal.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez une super mission chez Abajad Global qui donne du sens. à la vie et je suis, enfin franchement je suis ravie d'avoir pu t'interviewer, d'avoir pu en savoir plus justement sur l'accès à l'emploi des réfugiés parce que c'est vrai qu'on, tous on n'est pas informés de tout ça et je suis très contente de pouvoir en parler dans notre podcast Voix de Recruteur et j'espère surtout que ça va permettre à la fois aux personnes réfugiées qui recherchent un emploi, d'avoir des tips complémentaires et des conseils complémentaires pour les aider dans cette recherche, et aussi aux recruteurs, de baisser un peu les barrières, d'être peut-être moins freinés, et que ton témoignage a pu les rassurer. Et j'espère que ça aidera tout à chacun.

  • Speaker #0

    Merci, et puis j'aimerais rappeler, parce que là j'ai ma casquette vraiment de coprésidente du collectif, vraiment notre premier sujet c'est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées, parce qu'on veut vraiment changer ce regard des idées reçues qu'on a pu, et de rassurer les recruteurs. D'ailleurs on est en train d'établir une offre commune. au sein du collectif, avec chacune des associations, avec chacune de nos forces, pour pouvoir lever les freins qu'on proposera et qu'on peut déjà proposer d'ailleurs aux recruteurs, si jamais ils sont intéressés par les personnes réfugiées. Donc voilà, de pouvoir lever les freins en préalable à travers nos associations, puis ensuite, voilà, pouvoir employer ces personnes qui, je le rappelle, ont de vrais soft skills. une capacité d'adaptation, une résilience, une personne aussi très fidèle, puisque très reconnaissante et très contente d'avoir trouvé du travail au moment où ils ont trouvé du travail, donc il y a moins de turnover. Et dernière chose, aujourd'hui c'est la journée mondiale des réfugiés et donc on a un événement à la Climate House, on y sera, donc le collectif sera présent toute la journée pour accueillir les personnes les plus curieuses qui s'intéressent à ce sujet.

  • Speaker #1

    Super et donc du coup ils peuvent te contacter si certains recruteurs sont intéressés pour avoir des... Des renseignements, ils peuvent te contacter directement sur LinkedIn, par exemple, ou aller sur le site internet d'Abhajad Global ?

  • Speaker #0

    Alors, là c'est plus au niveau du collectif.

  • Speaker #1

    Le collectif directement.

  • Speaker #0

    Alors, si jamais c'est l'association Abhajad Global qui les intéresse, effectivement. Mais sinon, ils peuvent contacter, on a une coordinatrice qui s'appelle Hélène. Ok. Et donc, je vais donner l'adresse, si jamais des personnes sont intéressées. Donc, c'est contact.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Arrobas, work with refugees. Donc, c'est de l'anglais. Donc, c'est W-O-R-K-W-I-T-H-R-E-F-U-G-E-E-S.com. Parfait.

  • Speaker #1

    Bon, ben, merci beaucoup, Dunia. On va finir ce podcast sur cette très belle note. Merci pour cet éclairage fort intéressant. qui j'espère servira aux personnes réfugiées, mais également aux recruteurs. Je vous dis du coup à très bientôt pour un nouvel épisode. Merci beaucoup pour ta venue.

  • Speaker #0

    Merci Chloé.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr.

Description

A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, en tant qu'acteur majeur dans le domaine du recrutement, il nous a semblé intéressant de traiter le sujet de l'accès à l'emploi des réfugiés.


Dounia Hannach, membre du collectif Work With Refugees et Co-fondatrice d'Abajad Global partage avec nous son expertise, ses conseils et son retour d'expérience sur l'insertion socio-professionnelle des réfugiés au micro de Chloé Serres, responsable des contenus chez FED Group. Elle nous partage également un exemple concret de réussite : celle de Qais Rahmani.


  • Qu’est-ce qu’une personne réfugiée ? Qu’est-ce que ça implique ?

  • Quelles sont les idées reçues / les craintes fondées ?

  • Comment combattre les freins et rassurer les recruteurs ?

  •  Quelles sont les difficultés rencontrées par des personnes réfugiés et en recherche d’emploi ?

  • Quelles sont les questions à préparer pour performer en entretien ?


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Fed Group donne aussi de la voix ...

- Aux soignants, dans notre podcast "Voix des soignants"

- Aux entrepreneurs du droit, dans notre podcast "Voix d’entrepreneurs du droit"

 

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Qui sommes-nous ?

 

En tant que cabinet indépendant de recrutement, management de transition et RPO, si nous exerçons notre métier avec passion et enthousiasme depuis 2001, c’est avant tout parce que nous croyons à la force des rencontres et aux opportunités qu’elles créent. Des opportunités de découvrir, d’apprendre, de grandir. 

Chez Fed Group, nous concevons le recrutement comme un métier d’artisanat qui requiert savoir-faire, expérience et sens de l’autre. Et puisque chaque projet est unique, nous sélectionnons les talents avec soin et veillons à leur faire vivre une expérience positive et enrichissante pour tous, de la première à la dernière étape.

 

Car dans chaque rencontre, il y a une opportunité.

 

Si vous avez aimé cet épisode et s’il vous a aidé, mettez des étoiles, des commentaires, et partagez-le 🤩

 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Vous voulez changer de job ? Vous cherchez de nouveaux collaborateurs ? Nos experts vous donnent des clés de réussite pour décrocher le meilleur pote ou le meilleur candidat, celui qui vous ressemble. Ici, on parle entretien d'embauche, intérim, CV, questions magiques et plein d'autres choses. Parce que dans chaque rencontre, il y a une opportunité. Construisons ensemble le succès professionnel de demain. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Bonjour et bienvenue dans Voix de Recruteur by FedGroup. Je suis Chloé Serre, responsable des contenus chez FED, et aujourd'hui je reçois Dunia Anach. Bonjour Dunia.

  • Speaker #2

    Bonjour Chloé.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans notre podcast. Donc Dunia, tu es membre du collectif Work with Refugees, dont le but est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées et de proposer une offre commune aux sept associations fondatrices pour faciliter leur employabilité. C'est bien ça ?

  • Speaker #2

    Tout à fait,

  • Speaker #1

    super. Tu es également cofondatrice d'Abajad Global, qui est une structure qui vise l'insertion socio-professionnelle des publics fragiles et vous proposez du coup des formations linguistiques à viser professionnelles pour ces personnes.

  • Speaker #2

    Tout à fait, puis après on les connecte à l'une des 60 entreprises partenaires.

  • Speaker #1

    Super, parfait. Donc nous sommes réunis aujourd'hui pour évoquer du coup les spécificités et enjeux de l'emploi des réfugiés. et donner bien sûr des conseils concrets à nos auditeurs. Juste pour bien remettre tout ça dans son contexte et pour que chacun comprenne bien, en fait nous sommes rentrés en contact avec Dunia suite à notre participation au Grand Salon de l'Emploi pour l'Insertion Professionnelle des Réfugiés, organisé notamment par INDID et l'association TENT. Et c'est vrai que ce sujet nous a semblé très intéressant et nous avons souhaité approfondir cette thématique avec toi. Donc, tout d'abord, j'aimerais que tu nous expliques plus précisément ce qu'est une personne réfugiée et ce que cela implique.

  • Speaker #2

    Je pense que c'est essentiel de cadrer ça parce qu'il y a beaucoup de confusion, notamment avec d'autres termes plus génériques comme le mot migrant, par exemple. Donc, on parle d'une personne réfugiée quand cette personne a quitté son pays d'origine en raison de persécution, de conflits armés, d'atteinte grave à sa sécurité. C'est là où on emploie le mot réfugié. Et ces personnes-là ne peuvent pas retourner dans leur pays et ont besoin d'une protection internationale que leur accorde le pays d'accueil.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça implique ?

  • Speaker #1

    Dis-nous tout.

  • Speaker #2

    Quand une personne obtient le statut de réfugié, elle passe à ce qu'on appelle au droit commun. C'est un mot un petit peu spécifique de jargon. C'est-à-dire que cette personne-là, Elle peut vivre comme les autres résidents du pays.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Comme toi et moi, par exemple. Elle a les mêmes droits que nous, donc le droit de travailler, le droit d'accès aux soins, etc. Le seul droit, le droit de vote. Ils ne l'ont pas, mais sinon, pour le reste, on est pareil. Donc déjà, je commence par rassurer les recruteurs. Ces personnes ont bien le droit de travailler. Elles sont légales en France, parce que c'est une des premières questions qu'on me pose. est-ce que Ces personnes ont leur papier, est-ce qu'elles sont là de manière légale ? Est-ce que c'est le cas ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a vraiment des freins des entreprises et des recruteurs qui parfois n'ont pas lieu d'être. Et c'est bien justement de remettre dans son contexte, d'avoir une définition claire de ce qu'est une personne réfugiée et ce que ça implique justement pour les entreprises. Très bien, merci beaucoup Dunia. Et du coup, est-ce que tu pourrais nous parler des idées reçues et des craintes fondées ?

  • Speaker #2

    Oui, justement, il y a cette première crainte qui est de l'ordre de l'administratif, forcément. Est-ce que ces personnes ont bien le droit de travailler ? On vient d'y répondre. La deuxième crainte qu'on peut avoir, c'est au niveau de la barrière linguistique.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc forcément, une autre culture, une autre langue. Est-ce qu'on va pouvoir communiquer ? Est-ce qu'elles auront un niveau de français vraiment requis pour pouvoir travailler ? C'est une deuxième crainte.

  • Speaker #1

    D'accord. Est-ce qu'il y en a d'autres ?

  • Speaker #2

    Est-ce qu'il y en a d'autres ? Oui, il y en a pas mal. Je peux passer sur les idées reçues en dehors du monde de l'entreprise, mais est-ce que les citoyens, les craintes qu'on peut avoir, est-ce qu'ils viennent pour profiter des aides par exemple ? Ça j'aimerais aussi y répondre parce que je... Je ne pense pas qu'on risque sa vie en traversant le Méditerranée pour ça. Et surtout, on voit le niveau des aides. Donc ça, pareil, vraiment une personne réfugiée qui vient, elle vient trouver refuge en France parce qu'elle est en danger.

  • Speaker #1

    D'accord. C'est bien de le redire, en effet.

  • Speaker #2

    Et puis, une autre crainte que peuvent avoir aussi les concitoyens, c'est qu'ils nous veulent notre travail, ils prennent notre travail, le travail des Français.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Ça c'est une crainte aussi. Et ce qu'il faut savoir, c'est que beaucoup de réfugiés sont sur des postes justement délaissés par les citoyens français. D'accord. Donc il y a chaque année 500 000 postes qui ne sont pas pourvus en France. Des postes basse qualification, mais aussi qui sont hautement qualifiés dans le numérique, à l'hôpital. On parlait de la santé tout à l'heure, mais à l'hôpital aussi.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    On est aussi sur des métiers en tension. Et donc beaucoup de personnes viennent combler ce vide. Ça aussi, c'est une idée reçue, c'est une fausse crainte.

  • Speaker #1

    Ok, merci beaucoup. Donc du coup, comment finalement combattre ces freins et rassurer les recruteurs ?

  • Speaker #2

    Alors, plusieurs choses. Rappelez le cadre légal que j'ai donné en premier, parce que c'est vraiment des questions qui sont répétitives, et même de personnes qui sont très ouvertes, mais qui ne font pas forcément la différence entre un migrant, un réfugié. Oui. Donc c'est un terme clair pour le statut en fait. Si on entend le mot réfugié, c'est que la personne peut travailler et être en règle administrativement. Deuxième chose, c'est de passer par la formation, la montée en compétences de ce public. Moi, de base, je suis prof de français, formatrice. Donc c'est mon dada, la formation. Donc je crois en la montée des compétences. et finalement le français est une compétence professionnelle depuis 2005. Une vraie compétence professionnelle. Donc voilà, c'est de se dire on a des personnes qui ont de vraies soft skills, qui sont résilientes parce qu'elles ont eu un parcours migratoire très difficile, qui ont une capacité d'adaptation, qui sont à couteau suisse, qui peuvent faire ... ... ... plein de choses.

  • Speaker #1

    Oui, et puis elles ont déjà une formation au préalable dans leur pays. Donc, elles ont déjà des compétences préétablies. Alors,

  • Speaker #2

    si ce n'est pas une formation des diplômes. Oui, en tout cas. Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #1

    Oui, un savoir-faire.

  • Speaker #2

    C'est ça. Exactement. Donc, c'est se dire, ok, on mise sur ces talents, sur ces talents venus d'ailleurs pour en faire des talents venus d'ici. Il y a bien cette formule que j'ai piquée à une personne de France Travail, Dorothée. Mais j'aime beaucoup aussi cette phrase, « Faites en sorte que les talents venus d'ailleurs soient des talents d'ici » . Et c'est vraiment ce qu'on veut. Par la formation, de se dire, allez, on mise sur la formation. Et là, comme ce qu'on fait nous, chez Abaget Global, la formation de Français autour de métiers spécifiques. Et dans le collectif, d'autres le font aussi. Je pense à Weverse. Je pense... aux entreprises pour la cité, qui passent aussi par la formation, la montée en compétence. Donc, miser sur la montée en compétence des personnes réfugiées. Deuxième chose, passer par la création de liens, parce que ce sont des personnes qui, pour beaucoup, sont isolées. Et donc, cette création de binômes, de duos, je dirais, entre personnes réfugiées et personnes résidentes en France, personnes locales, on va dire. Et là, je pense à d'autres associations du collectif comme Codico, qui est très bon là-dessus. Duo for Job aussi, avec des duos de personnes seniors et de jeunes. Singa aussi, qui est beaucoup dans la création de liens. Et Systec, qui révèle les talents femmes dans le numérique. J'aime beaucoup. Et on le fait aussi chez Abaget Global. Donc on a une soixantaine de bénévoles qui mentorent. nos bénéficiaires.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Donc rappelez-le le cadre commun, la montée en compétence, la création de liens avec ces créations duos, rassurer les collaborateurs aussi. Oui,

  • Speaker #1

    faire de la pédagogie.

  • Speaker #2

    La pédagogie et même la formation, la sensibilisation. Donc ça c'est quelque chose que nous chez Work with Refugees on aimerait vraiment mettre en place, intervenir auprès d'entreprises. expliquer en fait ce que ça implique d'embaucher une personne réfugiée. C'est vraiment ce qu'on aimerait développer, sensibiliser. Un maximum de collaborateurs.

  • Speaker #1

    Et je suppose que du coup en sensibilisant, en faisant de la pédagogie en entreprise, c'est comme ça en fait qu'il y a... des rencontres humaines qui se font, de la compréhension derrière, et que du coup, tous ces freins finalement peuvent être baissés, et qu'il n'y a pas de peur, de crainte à avoir, qu'il faut juste effectivement connaître, comme tu le disais, le cadre légal, et tout l'environnement autour justement de l'emploi de personnes réfugiées. Mais que, voilà...

  • Speaker #2

    C'est connaître le cadre légal, mais au-delà de ça, comme tu dis, c'est la rencontre d'êtres humains finalement. Quand on fait, nous chez Abhijit Gobal, on fait des team building, et ça j'adore ça, parce que quand on sensibilise un collaborateur, après c'est tout un cercle virtueux qui se passe. Mais j'ai déjà vu vraiment cette réflexion, et n'osais pas le dire, mais je leur disais, allez-y, dites-le, cette phrase à la fin du team building, mais finalement, finalement quoi ? Parce que ce sont des êtres humains comme tous les autres, bah oui. Et il y a tellement ce fantasme du réfugié et du reçu finalement. Oui, pis... Quand on ne connaît pas, en fait, on a peur. C'est comme pour d'autres sujets, le handicap. Mais quand on prend ce temps-là de rester avec la personne, d'échanger, quand on crée des duos, on se rend compte que finalement, il y a des hobbies en commun. Donc, parfois, on crée des duos comme ça, en se disant, OK, t'aimes le foot, on a un apprenant qui aime le foot aussi, c'est pas mal. Ou alors, il a été comptable dans son pays, et puis là, rencontrer un comptable ici, c'est... C'est génial. Donc, la création de liens, l'échange, et puis voilà, de se dire, oui, j'ai un être humain comme tous les autres, finalement, et lever toutes ces craintes. Donc, on croit beaucoup en la pédagogie, en la sensibilisation dans le collectif.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est effectivement l'une des pierres angulaires qui fait la différence aussi, de pouvoir le faire de cette manière. Et je pense que c'est comme ça, en effet, comme tu le disais, qu'on perd Ça permet de lever des barrières qui finalement n'ont pas lieu d'être.

  • Speaker #2

    Oui, ou des idées reçues, comme tu disais. Je pense que c'est humain. Je comprends qu'on puisse avoir... Parce que quand on regarde un petit peu dans les médias, ça peut faire peur. Mais voilà, moi j'appelle vraiment à se rencontrer, à échanger pour de vrai, en présentiel. Passer un petit moment et puis voilà. enfin là on se rend compte que il y a Il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

  • Speaker #1

    Ok, parfait. Et du coup, maintenant, pour les personnes réfugiées qui seraient en recherche d'emploi, on va essayer de leur donner quelques informations complémentaires et des informations sur les éventuelles questions qui pourraient se poser ou que les entreprises pourraient leur poser en entretien. Donc, ma première question, c'est quelles sont finalement les difficultés rencontrées Merci. par des personnes réfugiées et en recherche d'emploi, déjà. Oui,

  • Speaker #2

    alors pour reprendre un peu ce que je disais, je pense que la première barrière, c'est la barrière de la langue. C'est une vraie barrière, parce que parfois on vient de langues, de systèmes de langues complètement différents, donc forcément. Mais ce sont des personnes qui sont pour la plupart polyglottes, qui parlent cinq langues, six langues, sept langues. Donc, qui apprennent très, très vite. Donc, je pense qu'une des premières choses à faire, oui, c'est d'apprendre le français. Et c'est vrai que ça peut être épuisant. Enfin, moi, j'avais des élèves qui me disaient, voilà, je suis passée par l'Allemagne, on m'a demandé d'apprendre l'allemand, je suis passée par tel autre pays. Donc je sais que c'est usant, mais je leur dis, voyez ça comme un outil qui va vous permettre de vous intégrer, de vous insérer professionnellement. En France, malheureusement, je fais un petit peu d'humour, mais j'aurais dit on est mauvais en langue. Donc, comme on est mauvais, le français est essentiel. On est un peu obligé de parler. Même l'anglais, on n'est pas très bon alors qu'on a appris ça toute notre scolarité. Donc, c'est vraiment une condition sine qua non d'accès à l'emploi. Deuxième des choses, c'est comprendre le système tout simplement socioprofessionnel en France. Comment ça fonctionne ? Comment fonctionne le système français ? pas anodin ce truc de CV. On n'en a pas dans tous les pays des CV. Souvent c'est de la recommandation. On me dit voilà, je vais travailler, je te recommande un tel. Il n'y a pas ce truc ni de CV ni d'entretien d'embauche. Donc il y a un exercice qui n'est pas simple, qui n'est pas simple non plus. Donc comprendre mais aussi apprendre. Simuler des entretiens d'embauche, ce que toutes les associations d'ailleurs du collectif font, on fait tous ça, c'est simuler ces entretiens d'embauche, avoir un CV clé en main. Et puis, le réseau, se construire un réseau. C'est un conseil qui est valable pour tout le monde et davantage quand on vient d'un pays différent. Il faut vraiment essayer de trouver des réseaux. Moi, ce que je conseille à nos bénéficiaires, si jamais ils n'arrivent pas à avoir accès directement à l'emploi, c'est peut-être passer par une phase de bénévolat, d'essayer de se construire un réseau via du bénévolat. Et après, pour pouvoir avoir des recommandations. Passer par des programmes aussi. Quel meilleur réseau que de passer par des programmes ? Je précise que tous les programmes sont gratuits. Les programmes qu'on propose au sein du collectif sont gratuits. Que ce soit chez Abagel Global, Weaver, Systec, Codico, etc. On essaie de mettre en place des programmes sur mesure pour les bénéficiaires. Et de les connecter à notre réseau, les entreprises avec lesquelles on travaille. Donc je conseille vraiment ça, et pour régler les freins, et pour se construire son réseau.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et puis, dernière chose, il y a aussi des applications. Oui,

  • Speaker #1

    je voulais t'en parler. Je voulais te poser la question justement de... Tu me disais lors de notre discussion et préparation qu'il y avait une application qui avait été lancée par justement France Travail. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ? Est-ce que c'est justement un outil qui peut aider les personnes réfugiées en recherche d'emploi ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Alors, France Travail a lancé une application ouverte aux personnes allophones, étrangères, primo-arrivantes. C'est des mots très barbares, mais des personnes dont le français n'est pas la langue première. Ils rencontrent cette barrière de la langue. Donc une application avec une intelligence artificielle qui permet de restituer un CV à partir d'une commande vocale. Donc la personne parle dans sa langue d'origine.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    Anaïs Midounian, par exemple. Et hop, l'intelligence artificielle traduit et reconstitue un CV en français. Donc ça c'est génial. Et on est bêta-testeur pour cette application.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #2

    donc il y a pas mal d'outils maintenant qui sont développés. Je vois la différence entre 2018 et la création d'Abajad. Et aujourd'hui, en 2025, il y a une belle avancée, que ce soit pour l'apprentissage du français, pour plein de choses. En fait, il y a plein de réseaux qui se sont constitués et qui s'intéressent à l'insertion socioprofessionnelle des personnes réfugiées. Donc vraiment, je les invite à utiliser tous ces outils qui sont en plus gratuits pour la plupart.

  • Speaker #1

    D'accord, donc ils n'hésitent pas à être curieux et à aller chercher justement toutes ces informations et plateformes qui peuvent les aider.

  • Speaker #2

    Je pense d'ailleurs à une plateforme réfugiés.info.

  • Speaker #1

    D'accord. Où il y a,

  • Speaker #2

    alors nous on répertorie nos formations par exemple, et puis il y a un petit peu toutes les offres qui leur sont dédiées. D'accord,

  • Speaker #1

    oui c'est une super plateforme.

  • Speaker #2

    Oui, c'est une plateforme qui est sympa aussi.

  • Speaker #1

    Ok, merci, c'est très riche et je ne doute pas que du coup tous ces conseils leur seront très utiles. Et du coup, une autre question me vient. Quelles sont les questions justement auxquelles vous les préparez pour performer en entretien ? Est-ce qu'il y a des questions spécifiques identifiées ?

  • Speaker #2

    Alors, il y a la question généraliste, je dirais, qui est… Oui, présentez-vous. C'est la première question, qu'on soit français ou pas, réfugié ou pas, c'est… savoir se présenter en contexte professionnel. Et donc, c'est vraiment cette question clé sur laquelle on insiste. On insiste aussi sur le parcours de la personne. Parce que souvent, quand on essaie de reconstituer le CV, quand on leur dit « qu'est-ce que vous avez fait ? » Ils répondent « rien » . Et je regarde. Et puis, ils ne comprennent pas la question « est-ce que c'est en France ou est-ce que c'est à l'étranger ? » Et vraiment, on les invite à ne pas gommer leur passé. Au contraire.

  • Speaker #1

    C'est ce qui fait leur richesse.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Mais ils reprennent... J'ai l'impression que parfois, c'est...

  • Speaker #1

    Je repars de zéro.

  • Speaker #2

    Je repars de zéro et ils gomment un petit peu leur passé. Et ça, nous, on assiste beaucoup là-dessus chez Abagade Global. On veut vraiment qu'ils valorisent leurs compétences, leurs expériences passées. Donc, c'est reprendre chaque expérience passée. les valoriser, de se dire, c'est transférable ici. Voilà, donc ça, c'est aussi un petit travail de fourni. On les challenge pas mal pour qu'ils disent, ah bah oui, c'est vrai, j'ai fait ça, j'ai fait ça. Et en fait, en valorisant ça, ça leur redonne confiance. C'est une aussi, une des clés. C'est le training dont je parlais tout à l'heure. S'entraîner à l'entretien, à l'exercice de l'entretien d'embauche, qui est un entretien qu'on ne retrouve pas dans tous les pays, donc qui permettra de leur redonner confiance.

  • Speaker #1

    Oui, et peut-être aussi leur dire que finalement, l'entretien d'embauche, souvent on en fait toute une montagne parce que je vais passer un entretien dans une entreprise, il y a un recruteur qui va m'évaluer, etc. Et nous ce qu'on aime aussi rappeler au candidat, c'est que c'est un réel échange, que l'idée c'est ok le recruteur et l'entreprise évaluent tes compétences en fonction du poste pour lequel tu postules, mais toi tu es aussi en train d'évaluer l'entreprise dans laquelle possiblement tu as envie d'aller et en fait c'est un échange, c'est du donnant-donnant. Donc il ne faut pas oublier que finalement il y a deux êtres humains l'un en face de l'autre qui échangent sur ok est-ce que ça va matcher ou pas. Tout à fait. Et ça, il ne faut pas l'oublier et ça permet de faire redescendre aussi la pression.

  • Speaker #2

    Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi. Pour reprendre ta question, ce qui serait peut-être lors de l'entretien d'embauche un peu spécifique, c'est plus les codes, par exemple, un truc tout simple, mais ce qu'on remarque beaucoup chez les personnes réfugiées, c'est qu'elles ne vont pas regarder droit dans les yeux au moment de l'entretien. Et ça peut être mal interprété par le recruteur. Parce que nous, en France, c'est si on ne regarde pas dans les yeux. C'est que ?

  • Speaker #1

    On a l'impression que le regard est fuyant. Voilà,

  • Speaker #2

    qu'on manque de confiance, etc. Pas du tout. En fait, pour elle, pour les personnes réfugiées, c'est un signe de respect. Je ne te regarde pas droit dans les yeux parce que je te respecte. Et ça n'a rien à voir avec si je suis confiante ou pas durant l'entretien. C'est parce que tu es le patron, je ne me permets pas de te regarder droit dans les yeux. Ok. Ça fait partie des choses de sensibilisation côté recruteur, mais aussi côté candidat. On leur dit, mais n'hésitez pas, ce n'est pas un manque de respect en France que de regarder. Au contraire, c'est tout à fait l'inverse. Regardez droit dans les yeux durant l'entretien.

  • Speaker #1

    OK, c'est un très bon exemple, en tout cas, qui permet de dire à chacun, que ce soit entreprise ou personne réfugiée, d'aussi de s'adapter à la personne qu'on a en face de nous et qu'effectivement, il y a certains codes à connaître. Mais qu'il faut aussi être humble et connaître la personne qui est en face de soi pour pouvoir échanger au mieux et connaître ce que vaut en tant qu'humain savoir-être et savoir-faire finalement.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Ok. Est-ce qu'il y a d'autres questions auxquelles vous les préparez ?

  • Speaker #2

    Les questions vraiment classiques. Classiques. Donc après présentez-vous, c'est de pouvoir présenter leur expérience. à leurs compétences. Vraiment, c'est très classique après.

  • Speaker #1

    D'accord, très bien. Et vous mettez l'accent également, je suppose, sur les soft skills, les projets associatifs qu'ils auraient pu faire ou qu'ils font actuellement pour aussi mettre en avant certains projets extra-professionnels qui peuvent leur apporter de la valeur ?

  • Speaker #2

    Tout à fait. Donc, si on a fait du bénévolat, parce que Avant de devenir réfugiée, il y a toute une période de demande d'asile. Là, les personnes n'ont pas le droit de travailler jusqu'à 9 mois.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Mais, enfin, de manière théorique, c'est-à-dire qu'elles auraient le droit de travailler. Mais généralement, les entreprises n'acceptent pas de faire travailler un demandeur d'asile de peur que la personne n'obtienne pas le statut. Et durant cette période, pareil, on conseille de... Enfin, pour ne pas rester à rien faire. d'essayer d'apprendre le français, mais c'est assez compliqué parce qu'il y a peu de cours de français ouverts aux demandeurs d'asile. D'accord. Et de s'engager dans des actions de bénévolat. Donc, pour beaucoup, ils le font. D'accord. Il faut valoriser... Ça,

  • Speaker #1

    ça en entretient.

  • Speaker #2

    Tout à fait. Tout à fait. Donc, quand les personnes, quand je leur dis... Tu as eu deux ans de demande d'asile, mais vraiment, tu n'as rien fait durant ces deux ans ? Non, mais c'est vrai, j'ai fait ça. Oui, c'est ça. Donc, de valoriser aussi toute cette période d'attente, effectivement.

  • Speaker #1

    Ok. Merci beaucoup. Et du coup, j'aurais une dernière question. Est-ce que tu aurais un ou deux exemples, justement, de témoignages de personnes réfugiées ayant vécu cette expérience, ayant justement réussi son insertion professionnelle ?

  • Speaker #2

    Alors ? Moi, j'ai le meilleur des exemples à mes côtés, je dirais. Parce que depuis peu, donc depuis janvier, on a cofondé avec Reis Abajad Global. Donc, c'était Abajad et c'est devenu, c'est transformé en Abajad Global. Et ça faisait longtemps que je voulais qu'une partie prenante, enfin une personne qui a vécu vraiment l'exil dans sa chair, fasse partie vraiment du projet. D'accord. Donc, il est cofondateur, co-DG avec moi. D'accord. Et alors, je vais raconter un petit peu, parce que l'histoire de Qaïs, c'est la traduction vraiment de ce qu'on peut vivre pour des moments de déclassement. Parce qu'il y a des personnes réfugiées qui n'ont pas fait d'études, comme en France, mais il y a des personnes réfugiées qui en ont fait, et qui ont fait des études, qui avaient vraiment un travail haute qualification, et qui se retrouvent en France. Et là, il faut tout recommencer de zéro. Donc on estime à 10 ans à peu près le temps pour qu'une personne réfugiée puisse retrouver à peu près la situation dans laquelle elle était.

  • Speaker #1

    Oui, c'est énorme. Ouais,

  • Speaker #2

    c'est 10 ans et je dirais 10 ans où il faut y aller. Il faut vraiment...

  • Speaker #1

    Mais pourquoi ? Parce qu'il faut repasser des qualifications particulières pour...

  • Speaker #2

    Ça fait partie d'un des freins que j'ai oublié de citer, c'est... C'est la non reconnaissance des diplômes. Il y a des diplômes qui ne sont pas reconnus. En France, je pense aux médecins, par exemple, où il faut, là c'est vraiment, là pour moi c'est vraiment extrait, où il faut repasser une première année. Et là même des médecins français me disent je serais incapable aujourd'hui de refaire une première année de médecine. D'accord. Première année de médecine. Donc qui est très théorique, très... Donc voilà ce qui se passe. se passe aujourd'hui pour ces métiers-là, par exemple. Donc oui, quand on est juriste ou avocat dans son pays, en Afghanistan par exemple, et de revenir en France, on ne peut pas retravailler comme ça dans sa chaîne, sans passer par un vrai parcours du combattant, je dirais.

  • Speaker #1

    Il faut repaser des diplômes ou en tout cas des certifications.

  • Speaker #2

    D'ailleurs, je conseille Merci. Je n'en ai pas parlé tout à l'heure, mais s'il y a des personnes qui sont passées par là, il y a une association qui fait ça très bien, qui est l'association Métis Ausha, qui essaie de faciliter pour les personnes qualifiées qu'elles puissent retrouver un petit peu des équivalences par rapport à leur... Voilà, petite parenthèse. Mais oui, donc l'histoire de Kheys, c'est Kheys qui était juriste en Afghanistan.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #2

    qui était journaliste. Donc, il faut s'imaginer qu'il y avait une très bonne situation et qu'il a dû fuir son pays, comme beaucoup pour se protéger, je dirais, pour des raisons diverses. Et quand il est arrivé en France, une langue qu'il ne connaissait pas du tout. Il parle sept langues, je crois, à Grèce. Mais le français n'en faisait pas partie. L'anglais, très bien, mais le français, non. Donc, l'apprentissage du français. Alors la première barrière c'est l'administratif, c'est tout le parcours du combattant déjà, de la demande d'asile pour avoir son statut de réfugié. Donc premier parcours du combattant. Ensuite c'est le français. Et lui il s'est mis dans la tête, il est hors de question que je ne retrouve pas un minimum le métier que je faisais dans mon pays. Donc il a eu l'intelligence de se dire je vais me mettre à l'apprentissage du français et puis en un an il a atteint le niveau qu'il faut. pour rentrer à l'université.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #2

    Donc, avec un niveau, voilà, le niveau, j'allais parler en jargon, mais C1, c'est le niveau linguistique du CECR. Ok. Et ensuite, il est rentré à l'université, il a passé son diplôme de juriste en France, c'est-à-dire qu'il était juriste en Afghanistan, qu'il a réussi en France à retrouver, enfin, à avoir son diplôme, son master, voilà, pour être juriste. Ok. qui a travaillé chez Aurore, qui est une grande association que tout le monde connaît dans le milieu réfugié. Et puis après, il s'est dit, moi ce que j'aimerais, c'est pouvoir, avec tout ce que j'ai appris, c'est pouvoir aider vraiment des réfugiés, et même que des réfugiés accompagnent d'autres réfugiés. Avec un principe de paire et danse, c'est-à-dire qu'on va avoir des réfugiés qui vont accompagner d'autres réfugiés.

  • Speaker #0

    Parce qu'ils maîtrisent la langue, ils comprennent le parcours vraiment de la personne. Et voilà, même culture, ça facilite un petit peu les choses. Oui,

  • Speaker #1

    mais les entrepères, c'est tellement important et on s'y retrouve aussi. Oui, et ça donne confiance.

  • Speaker #0

    Exactement, c'est la notion de confiance, tout à fait. Donc, il a créé son association qui s'appelle Ariana.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà, et puis on a bossé un petit peu ensemble pendant un an. et on a créé par la suite ensemble Abajad Global, en reportant les activités d'Ariana chez Abajad, avec tout ce qui est socio-administratif et juridique. Donc ça c'est top, on a d'autres briques qui sont essentielles dans l'accompagnement global des personnes réfugiées.

  • Speaker #1

    Et bien quel témoignage !

  • Speaker #0

    C'est un très beau témoignage. De success stories. Et sinon on a eu... On a plein de bénéficiaires, enfin on a de très belles réussites et c'est toujours émouvant. Ce taux-là dont je te parlais tout à l'heure de 74% de réussite, c'est vraiment, pour nous c'est le graal, c'est ce qui fait que ça donne du sens au quotidien de se dire ce qu'on fait a vraiment de l'impact. Vous pouvez être fière, parce que franchement c'est une fierté. Et puis pour tous les membres du collectif, chacun à notre niveau. C'est le grêle qu'on essaye d'atteindre, toutes les associations qui font partie du collectif. Et on a plein de success stories. Chacune, c'est vraiment quand la personne nous dit « ça y est, je travaille » , je me dis « à partir du moment où ils n'ont plus besoin de nous, pour nous c'est la réussite » . C'est là où on se dit « c'est bon, on a été utile, on a réussi notre travail » . Quand on n'a plus de nouvelles, on est un peu triste, mais on se dit. Si on n'a plus de nouvelles, bonne nouvelle, c'est que voilà, ils sont bien en fait. Ils ont retrouvé, enfin, moi, je disais à mes élèves, je leur disais, ne me dites pas merci. Mon merci, c'est, j'ai trouvé du travail, j'ai trouvé un logement parce que c'est un cercle virtueux. Après, on peut avoir son propre logement parce que beaucoup vivent en centre d'hébergement. J'ai un logement et je peux même, et c'est ça, quand ils intègrent les formations, je leur dis, je rêve du moment où vous allez me dire, ça y est, j'ai fondé ma famille. et puis je... je reconstruis une nouvelle vie en France. C'est ça le Graal. C'est savoir une vie en fait lambda. C'est quand on a tout quitté, quand on a tout laissé. On a laissé sa famille, on a laissé ses amis, ses voisins. Il faut s'imaginer un petit peu le contexte. Et on ne se rend pas compte aussi en fait des traumas. Ils ont vécu des... Moi, quand on parlait tout à l'heure des soft skills, moi c'est vraiment cette résilience. pour des personnes qui ont vécu des choses dures, la perte de proches devant eux. On a eu des histoires, moi j'ai eu des histoires qui m'ont marquée vraiment. C'est de se dire, ils vont pouvoir vivre normalement et en tranquillité.

  • Speaker #1

    Et sereinement.

  • Speaker #0

    Sereinement, c'est ça le Graal.

  • Speaker #1

    En tout cas, vous avez une super mission chez Abajad Global qui donne du sens. à la vie et je suis, enfin franchement je suis ravie d'avoir pu t'interviewer, d'avoir pu en savoir plus justement sur l'accès à l'emploi des réfugiés parce que c'est vrai qu'on, tous on n'est pas informés de tout ça et je suis très contente de pouvoir en parler dans notre podcast Voix de Recruteur et j'espère surtout que ça va permettre à la fois aux personnes réfugiées qui recherchent un emploi, d'avoir des tips complémentaires et des conseils complémentaires pour les aider dans cette recherche, et aussi aux recruteurs, de baisser un peu les barrières, d'être peut-être moins freinés, et que ton témoignage a pu les rassurer. Et j'espère que ça aidera tout à chacun.

  • Speaker #0

    Merci, et puis j'aimerais rappeler, parce que là j'ai ma casquette vraiment de coprésidente du collectif, vraiment notre premier sujet c'est de sensibiliser les entreprises au recrutement de personnes réfugiées, parce qu'on veut vraiment changer ce regard des idées reçues qu'on a pu, et de rassurer les recruteurs. D'ailleurs on est en train d'établir une offre commune. au sein du collectif, avec chacune des associations, avec chacune de nos forces, pour pouvoir lever les freins qu'on proposera et qu'on peut déjà proposer d'ailleurs aux recruteurs, si jamais ils sont intéressés par les personnes réfugiées. Donc voilà, de pouvoir lever les freins en préalable à travers nos associations, puis ensuite, voilà, pouvoir employer ces personnes qui, je le rappelle, ont de vrais soft skills. une capacité d'adaptation, une résilience, une personne aussi très fidèle, puisque très reconnaissante et très contente d'avoir trouvé du travail au moment où ils ont trouvé du travail, donc il y a moins de turnover. Et dernière chose, aujourd'hui c'est la journée mondiale des réfugiés et donc on a un événement à la Climate House, on y sera, donc le collectif sera présent toute la journée pour accueillir les personnes les plus curieuses qui s'intéressent à ce sujet.

  • Speaker #1

    Super et donc du coup ils peuvent te contacter si certains recruteurs sont intéressés pour avoir des... Des renseignements, ils peuvent te contacter directement sur LinkedIn, par exemple, ou aller sur le site internet d'Abhajad Global ?

  • Speaker #0

    Alors, là c'est plus au niveau du collectif.

  • Speaker #1

    Le collectif directement.

  • Speaker #0

    Alors, si jamais c'est l'association Abhajad Global qui les intéresse, effectivement. Mais sinon, ils peuvent contacter, on a une coordinatrice qui s'appelle Hélène. Ok. Et donc, je vais donner l'adresse, si jamais des personnes sont intéressées. Donc, c'est contact.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Arrobas, work with refugees. Donc, c'est de l'anglais. Donc, c'est W-O-R-K-W-I-T-H-R-E-F-U-G-E-E-S.com. Parfait.

  • Speaker #1

    Bon, ben, merci beaucoup, Dunia. On va finir ce podcast sur cette très belle note. Merci pour cet éclairage fort intéressant. qui j'espère servira aux personnes réfugiées, mais également aux recruteurs. Je vous dis du coup à très bientôt pour un nouvel épisode. Merci beaucoup pour ta venue.

  • Speaker #0

    Merci Chloé.

  • Speaker #1

    À bientôt. À bientôt. Merci pour votre écoute. Nous espérons que ce temps de partage vous a plu. Abonnez-vous pour plus d'histoires professionnelles et de témoignages enrichissants. Suivez-nous sur LinkedIn et retrouvez nos offres d'emploi sur notre site carrière fed-groupe.fr.

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