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131 - Céline DAOUST - Oser écouter son cœur : Céline Daoust, créatrice de bijoux inspirée - FR cover
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We Love Belgian Brands

131 - Céline DAOUST - Oser écouter son cœur : Céline Daoust, créatrice de bijoux inspirée - FR

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55min |04/09/2025
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55min |04/09/2025
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Description

Bienvenue dans la saison 7 de We Love Belgian Brands 💥🤩


Pour ouvrir cette nouvelle saison, quel bonheur de vous offrir les mots puissants et poétiques d’une créatrice de bijoux au parcours inspirant : Céline Daoust.


Dans cet épisode aux accents d’échange intime, Céline – femme d’une sensibilité rare – nous emmène au cœur de son chemin. Elle dévoile ses peurs, ses apprentissages et ses secrets pour transformer ses rêves en réalité : travailler sans relâche, dépasser ses angoisses et surtout, donner du sens à chaque geste, chaque croquis, chaque pierre choisie.


Aux côtés de son mari et partenaire de vie, Mathieu, mais aussi entourée de ses équipes, Céline a bâti un univers délicat et solaire, où la spiritualité s’entrelace à la matière. Ses bijoux, porteurs d’âme et de lumière, se découvrent dans ses boutiques de Bruxelles et Paris, et brillent aujourd’hui dans plus de 150 points de vente à travers le monde.


Dans notre conversation, Céline se confie avec authenticité : ses doutes, ses fiertés, la joie de donner vie à ses idées, la magie des collaborations artistiques, mais aussi son chemin vers un leadership empreint d’humanité. Ensemble, nous évoquons l’importance de l’intuition, du lâcher-prise, de la foi, et ce courage d’oser prendre sa place.


Un épisode lumineux, qui rappelle que l’entrepreneuriat est autant une aventure intérieure qu’extérieure💞.

Pour toutes les créatives et entrepreneures en quête de sens, de confiance et de joie, cette écoute résonnera comme une invitation à avancer avec audace et douceur.


✨ Belle écoute !


With love,

Astrid


Vous souhaitez en savoir plus sur mes accompagnements, retrouvez moi sur instagram, astrid.lefevre et abonnez vous à mes "Aime Vendre Letters";

Tous les vendredi, je vous propose un shoot de good vibes, de tips, et de partages de ma vie de coach, d'experte en développement commercial et d'entrepreneure. Pour s'inscrire, c'est ici:

https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça. Quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Oh, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer qu'un jour plus tard, ou parfois un peu plus long, quand la réparation dure plus de temps, qu'il me dit « Oh, mon bijou m'a vraiment manqué ! » « Qu'est-ce que je suis heureuse de le retrouver ! » Et donc, je me dis, voilà, j'ai créé... Je suis arrivée à créer quelque chose qui va... au-delà de juste un produit.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagnée de ma partenaire in crime, Lynn. Hello,

  • Speaker #0

    Yvonne Lynn.

  • Speaker #1

    Nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage. on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefebvre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefebvre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Dans une boutique, le meilleur vendeur fait toute la différence. Il comprend vos envies, vous oriente vers la bonne pièce et il vous fait découvrir des articles auxquels vous n'auriez même pas pensé. Alors en ligne, comment on fait ? Cette aide précieuse manque bien souvent. Et c'est pour ça que je suis ravie de vous présenter notre nouveau partenaire, Dépict, l'intelligence artificielle conçue pour les marques de mode. Dépict GPT Search, c'est comme votre meilleur vendeur digitalisé. Il parle avec la voix de votre marque comprend ce que les clients recherchent et lui recommande les produits les plus pertinents. Les marques qui utilisent Dépict voient déjà leur conversion grimper. Alors vous aussi, vous êtes prêt à offrir sur votre e-shop la meilleure expérience de vente à votre client ? Essayez Dépict gratuitement dès aujourd'hui sur dpict.ai. D-E-P-I-C-T.A-I. Un clic, zéro code requis et une transformation immédiate. Merci à Depict de soutenir We Love Belgian Brands et maintenant, place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands, le podcast qui célèbre l'excellence et l'audace des marques belges. Aujourd'hui, je reçois Céline Daoust, fondatrice de la maison éponyme de bijoux fin, reconnue pour ses créations empreintes de poésie et d'énergie. Céline puise son inspiration dans la nature et les pierres précieuses. Elle a une boutique à Bruxelles, à Paris. Et elle rayonne aussi à l'international. Son succès est donc bien au-delà des frontières belges et c'est l'un des secrets de son succès. Aujourd'hui, j'ai envie de m'entretenir avec Céline de tout ça, de cette évolution depuis 2008, de son inspiration, de son développement à l'international. Et donc, je suis ravie d'être là, chez toi. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Merci Astrid.

  • Speaker #1

    Alors, on pourra aussi parler un peu de ce qu'on a pu faire ensemble. Mais pour commencer cet épisode, j'avais envie de te demander de te présenter et de me raconter ce que tu souhaitais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Céline, j'ai 51 ans, et ce que j'avais envie de faire quand j'étais enfant, mais j'ai toujours eu envie de travailler dans le domaine créatif, et en même temps mon cœur balançait entre le social et le créatif.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te parlait dans le social ? L'idée d'aider l'autre ?

  • Speaker #0

    Oui, l'idée que ma vie ait un sens.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et dans quelle mesure aujourd'hui t'estimes que tes bijoux donnent du sens ? Écoute,

  • Speaker #0

    d'abord le... Le sens pour moi le plus important, c'est la joie que m'apporte mon métier et aussi la joie qui est transmise à travers mes créations. Et je m'en rends compte souvent quand je rencontre les clients et quand j'échange avec eux.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le pouvoir des bijoux, je suis tout à fait d'accord. Ils donnent vraiment de la joie. Il y a quelque chose de l'ordre de la joie, de la célébration dans le bijou, peut-être encore plus que dans le vêtement par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le symbole. C'est souvent très symbolique, un bijou.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a permis de te lancer ? Comment tu t'es lancée ? C'est quoi le début de ton histoire ?

  • Speaker #0

    Écoute, l'histoire est un peu longue, donc je vais essayer de synthétiser. J'ai eu mes enfants très jeunes. Donc j'ai rencontré Mathieu quand j'avais 18 ans. Mathieu qui est maintenant mon partenaire de vie, mon associé dans le travail. et j'ai eu mon... premier fils à l'âge de 20 ans. Et donc, j'ai arrêté mes études. J'étais en droit à l'ULB. J'ai arrêté mes études à la naissance de mon fils, puisque je me suis rendue compte que c'était compliqué, puisque Mathieu était également étudiant à ce moment-là. Et j'ai eu mon deuxième fils. Et j'ai repris des études quand mes enfants avaient respectivement 6 et 8 ans. J'ai repris des études de stylisme en cours de soie. Et de là, j'étais moins sensible au monde de la mode. du rythme et de l'atmosphère. C'était quelque chose qui ne me convenait pas. Et donc, j'ai repris juste un an pour avoir des bases hors février et bijouterie aux arts et métiers.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, de cette formation, tu as tout de suite fait des bijoux dans un but de vendre, d'offrir.

  • Speaker #0

    Au départ, je vendais à des amis. Et puis, ça s'est étendu assez rapidement. Oui, je pense que ça a été assez fluide. Le processus a été assez fluide. C'était beaucoup de travail, mais... Je me rends compte maintenant, avec le recul, que tout s'est vraiment mis en place de manière assez fluide.

  • Speaker #1

    Oui, et on arrive maintenant à une société où il y a quand même deux boutiques hyper bien situées toutes les deux, rue France-Merger à Bruxelles et puis rue de Grenelle à Paris, je ne me trompe pas ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce développement B2B aux Etats-Unis dont on parlera. Maintenant, Mathieu t'as rejoint dans l'aventure. Depuis combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça fait déjà un petit temps qu'il m'a rejoint, oui. Je pense qu'il m'a rejoint, je pense que ça faisait déjà deux ans que je créais, et il m'a rejoint, ça fait 13-14 ans qu'il m'a rejoint.

  • Speaker #1

    Donc ça veut dire qu'au bout de deux ans, il y avait déjà une activité professionnelle qui permettait justement à Mathieu de venir et de lancer.

  • Speaker #0

    En fait, Mathieu m'a apporté une structure, ça s'est fait de manière assez organique, il a juste regardé les chiffres, et puis il a... analysé le temps que je mettais à faire un bijou. Et puis, il m'a dit... Il l'a juste constaté. Il m'a dit que je devrais vendre un petit peu plus pour pouvoir vraiment gagner ma vie de mon métier. Et j'étais un peu... Je me suis un petit peu mal prise. Je ne sais pas, parce que je travaillais déjà tellement. Et alors, je lui ai dit, écoute, vas-y, tiens, tu n'as qu'à vendre. Enfin, fais-le.

  • Speaker #1

    Et comment toi tu trouvais des clientes à l'époque ? Parce qu'en effet ça paraît facile, il faut vendre plus Oui bah oui merci

  • Speaker #0

    Non ça s'est fait d'abord du bouche à oreille Et puis j'ai été démarchée de trois boutiques Où je suis rentrée avec mes créations Ça c'était assez compliqué pour moi De faire cette démarche là De faire la démarche de rentrer dans une boutique En général quand tu rentres dans une boutique C'est en tant que cliente Et là c'est vrai que timidement tu attends Que la responsable D'achat est terminée De s'occuper d'un client et puis oui et puis au fur et à mesure de l'attente le stress monte en disant mais tiens qu'est ce qu'on va penser de moi comment je vais me vendre et puis moi c'était pas mon truc moi je suis c'est vrai que je suis un peu plus réservé et donc ouais c'était assez stressant et c'est pour ça que c'est bien aussi que mathieu mais rejoint parce qu'il avait il n'a pas du tout cette approche là c'est quelqu'un qui est plus je dirais pas plus sûr de lui mais il est complètement dans le lâcher prise donc il dit voilà je qu'est ce que je risque un au au pire, un non, et puis au moins, j'aurais essayé. Donc, il a ce détachement, et puis bon, ce n'est pas lui non plus qui crée. Et donc, voilà, c'est vrai que c'est assez confrontant quand on est face à un non. on se remet un peu en question. Et puis, je n'avais pas la maturité non plus de me dire, bon, on a le droit de ne pas aimer, finalement, ça n'engage que. Et puis, ce n'est pas moi, c'est juste un bijou. Enfin, c'est juste le bijou que j'ai créé, mais ce n'est pas moi en tant que personne.

  • Speaker #1

    Exactement. Moi, j'accompagne beaucoup de créatrices sur ces sujets, sur le fait qu'en effet, ce qu'on propose, c'est un produit ou un service, et ce n'est pas nous, même si on a donné notre nom et notre prénom. qui a vraiment une distance à faire pour être au plus juste avec soi et avoir ce détachement, comme tu disais. Et tu sais ce que tu arrivais à faire quand même avant même que Mathieu reprenne ce rôle-là ? Tu as quand même réussi à démarcher quelques boutiques. C'était quoi justement tes clés ?

  • Speaker #0

    Franchement, Astrid, j'ai du mal à donner des conseils parce que j'ai l'impression que j'étais tellement maladroite, tellement stressée, tellement angoissée. Je me dis, bon, là, je suis mal placée pour donner un conseil à ce niveau-là, en tout cas de cette époque-là.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends tellement. Et ce qui est hyper intéressant, c'est souvent, tu sais, de partir en tant que créatrice de ton expertise, de ta passion, et changer de regard par rapport justement au stress, à l'angoisse du potentiel non, pour pouvoir avancer plus aligné. Mais en effet, je vois bien que c'est toi, qu'est-ce qui te plaisait ? c'était quoi ta zone de génie ? Encore maintenant, évidemment aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi, ça a toujours été le contact avec les pierres, le contact avec les matériaux, travailler avec mes mains, être dans une forme de méditation, parce que quand tu travailles dans le détail, tu dois vraiment être dans l'instant présent. Donc tu ne peux pas penser à quoi que ce soit d'autre. Et donc c'est vraiment une forme de méditation. C'est un temps suspendu, et c'est justement un moment où tu ne te poses pas trop de questions. Et ça, c'est vrai que j'ai tendance à me poser énormément de questions. Et ça fait du bien d'être juste dans l'instant. Oui,

  • Speaker #1

    évidemment. Et tu estimes que ce temps suspendu, tu l'as lors de la création, lors du processus créatif ?

  • Speaker #0

    Impossible de ne pas être dans cet état d'esprit pour créer.

  • Speaker #1

    Et tu estimes aujourd'hui que c'est combien de pourcentages ou combien de journées par semaine où tu arrives à consacrer du temps à la création ?

  • Speaker #0

    Pas assez, mais en même temps, il y a tout. Tout ce qui nourrit justement cet espace-là, qui est important aussi. Donc, ce n'est pas juste d'être devant son carnet de croquis et de dessinés, mais à toute l'histoire qu'il y a autour. Enfin, voilà, les sources d'inspiration.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi justement, toi, tes sources d'inspiration ?

  • Speaker #0

    Les sources d'inspiration, c'est mes moments dans la nature, c'est mes voyages, oui, énormément. C'est ces images. On se nourrit de moments, d'instants. C'est assez compliqué pour moi de mettre des mots, parce que pour moi, c'est au-delà des mots. C'est vraiment un état dans lequel je suis, des états que peuvent me procurer aussi des rencontres. Oui, c'est vrai, des expos. Mais c'est des instants où parfois, j'ai vraiment l'impression d'être touchée par la grâce.

  • Speaker #1

    C'est beau. Je sens ça, une histoire de connexion. de connexion à l'eau, de connexion au moment, de connexion au beau, à la nature. Et ça, ça a toujours fait partie de ton voyage. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que depuis toute petite, j'ai eu besoin de me créer cette bulle. Il y a certaines personnes autour de moi qui le créent en méditant. Et c'était certainement une forme déjà de méditation. Pour moi, c'est ça qui a donné tout son sens.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai parlé de création, tu m'as tout de suite parlé de méditation. Donc ta vie, tu as fait ce lien entre temps suspendu, méditation. Donc il y a vraiment quelque chose dans... Tu te ressources, quoi. Et c'est trop beau de se dire que tu as réussi, de ces moments de grâce, à en faire un business qui crée des salaires, tu vois, et qui génère du chiffre d'affaires. Ça fait franchement rêver, quoi. Est-ce que tu saurais parcourir avec nous les étapes clés de « j'ai envie de créer, j'ai envie de ce moment de grâce » à « j'ai un business qui est en place » . C'est quoi un peu, tu trouves, les milestones, comme on dit, les éléments clés de la construction de Céline Daous, l'entreprise ?

  • Speaker #0

    On m'a souvent posé la question et en y réfléchissant, je trouve que tout s'est fait quand même très instinctivement, même s'il y avait une structure sur... Mais j'ai plus été... Vraiment, j'ai toujours suivi mon intuition. Enfin, toujours, non, pas toujours, parce que je me suis aussi trompée, mais ça fait partie du parcours et c'est important de se tromper. Mais c'est vrai que c'était très instinctif, très organique. Et donc, on a pris pas mal de risques aussi. Parce qu'il faut être aussi honnête avec ça. On n'avait absolument pas d'argent, on n'avait pas de fonds. Les banques sont assez frileuses de prêter à des gens qui n'ont pas d'argent. Et puis donc voilà, tout s'est construit vraiment de manière très organique. Et donc ce n'est pas simple pour moi de t'expliquer les points phares. Mais par exemple, au départ, mon atelier était chez moi, dans le sous-sol. Tout ce que je gagnais, je le réinvestissais dans des matériaux. Et j'ai commencé justement avec des matériaux... Moins précieux, moins coûteux. Et puis, au fur et à mesure, j'ai réinvesti aussi pour pouvoir travailler des matériaux plus précieux. Puisque l'or permet d'aller encore plus dans le fin, le détail. Et donc, oui, tout ça s'est construit. Et puis, à un certain moment, j'ai eu pas mal de demandes de gens qui voulaient acheter mes bijoux. Mais je les ai rentrés chez moi. Et donc, à un certain moment, je me suis dit, mais c'est plus possible. Donc, j'ai... J'ai déménagé rue Franz Merget, mais au départ, je ne voulais pas en faire une boutique. Je voulais juste que ce soit un bureau dans lequel je puisse accueillir de temps en temps certains clients. Puis, j'ai eu de plus en plus de demandes, et donc j'ai commencé à engager une personne, puisque je partais souvent, comme tu le sais, à peu près la moitié de ma vie en Inde. Et donc, c'est comme ça que j'ai engagé la première personne qui a travaillé avec nous. Et puis voilà, j'ai ouvert parce que j'avais tellement de demandes que j'ai décidé d'ouvrir du mardi au samedi la boutique, enfin le showroom à l'époque qui est devenu également une boutique.

  • Speaker #1

    Génial. T'estimes que t'avais ça en toi, cette ambition ? Parce que t'aurais pu rester toute ta vie une créatrice de boutique qui reçoit chez elle.

  • Speaker #0

    Non, je pense que j'avais besoin de créer un lieu où je pouvais transmettre aussi mon univers. Et je pense que chez moi, ça reste chez moi, ma maison, il y a mes enfants et c'est un lieu de vie. Et donc voilà, j'avais vraiment envie de créer l'espace autour de mes bijoux, de créer l'écran de mes bijoux.

  • Speaker #1

    Et la boutique est trop jolie, au numéro combien ?

  • Speaker #0

    158.

  • Speaker #1

    Voilà, donc comme ça, au 158 de la rue France-Merger. Et en effet, c'est un vrai joli écran. Aujourd'hui, tu as plus qu'une employée. Et ensuite, vous avez ouvert à Paris. Il y a combien d'années vous avez ouvert à Paris maintenant ?

  • Speaker #0

    En plein Covid. En mars 2020. Non, on devait ouvrir en mars 2020. Et finalement, on a ouvert en juin 2020. Avec des coupures, évidemment, puisqu'on a encore eu les couvre-feu. Oui, bien sûr. Donc, c'était une période assez complexe, oui, pour ouvrir un nouvel endroit.

  • Speaker #1

    Et c'est là où, tu vois, de l'organique, il y a quand même quelque chose d'ambitieux qui s'est mis en place. Beaucoup de gens ne s'autorisent pas à ouvrir une boutique à Paris, à prendre ces risques, j'aime bien que tu le dises.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à un certain moment, je pense que pour avancer, il faut sortir de sa zone de confort, ça c'est clair. Moi je ne dis pas, je ne l'ai pas toujours vécu de manière sereine non plus, puisque je suis quand même quelqu'un qui peut être assez anxieux, donc c'est vrai que j'ai passé pas mal de nuits blanches à me dire qu'est-ce que je suis en train de faire, est-ce que ça vaut vraiment la peine. C'est vrai que j'ai sacrifié aussi pas mal de choses, entre autres ma vie familiale. Mais je pense que ça vaut la peine, en tout cas, quand on a cette envie, ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    C'est ça qui te drive, l'idée d'aller jusqu'au bout de ton idée.

  • Speaker #0

    Je vais t'avouer quelque chose, Astrid, c'est qu'avant que je commence, j'avais un petit carnet et je notais mes rêves. Et donc, j'expliquais que je me voyais dans telle boutique et de vendues dans telle boutique. Et en fait, je m'imaginais, j'ai un imaginaire assez riche. Et donc, oui, je me projetais, je me voyais vraiment. Et en fait, un jour, j'ai réouvert ce carnet et je me suis rendue compte que j'étais exactement dans tous les points de vente que j'avais notés chez Colette, chez Liberty. Enfin, tous les points, ça a pris des années. Mais je me dis que c'est fou, parce que tout ce que j'avais noté, tout s'est réalisé.

  • Speaker #1

    C'est génial, parce que tu fais vraiment là, tu illustres vraiment comment on passe de l'intuition et comment on nourrit une vision. que tu as visualisé, voilà, presque en images, dans un imaginaire hyper clair quand même, avec des noms de boutiques, des adresses précises, une vision stratégique, tu vois, et c'est super. Et tu as raison de souligner que ça prend du temps, parce que du coup, je trouve que c'est important de ne pas faire croire non plus qu'on rêve quelque chose et hop, on l'a quoi. On peut rêver et avoir une vision, mais les choses après prennent du temps quoi. Et tu sais comment, ce que tu fais ou comment tu t'accompagnes pour passer justement de ... J'ai des intuitions qui génèrent aussi des doutes, des angoisses. Merci d'avoir partagé ça. En effet, personne ne doute pas, je n'y crois pas. Et quand même, d'y aller quoi, malgré les nuits blanches, malgré les doutes et les anxiétés, d'aller jusqu'à la prise de risque.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quelque chose qui... Comment t'expliquer ? À un certain moment, c'est presque plus fort que toi. Tu y vas... et tu te dis, bon, au moins j'aurais essayé, j'aurais pas de regrets. Je peux pas ne pas le faire, en fait.

  • Speaker #1

    L'appel est trop fort.

  • Speaker #0

    Oui. Et c'est vrai que je me suis toujours mis à un point d'honneur, depuis que je suis toute petite, je me suis toujours dit, je dois aller vraiment au bout de mes rêves. C'est important que j'ai pas de regrets, parce que j'ai vu trop de personnes autour de moi arriver à la fin de leur vie avec peut-être un... Oui, beaucoup de regrets, un peu d'amertume. Et je me suis dit, en fait, moi j'ai envie d'être une grand-mère joyeuse et de pouvoir raconter tout ce que j'ai vécu, toutes mes aventures à mes petits-enfants et leur transmettre cette joie-là. Et quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils choisissent dans leur vie.

  • Speaker #1

    Je te vois déjà.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je suis à un stade où je rêve de faire des confitures. Je t'assure. Et de m'occuper de mes petits-enfants que je n'ai pas encore, évidemment.

  • Speaker #1

    C'est l'intérêt d'avoir eu des enfants tôt. Peut-être que ça te permettrait d'être une longue grand-mère. Oui,

  • Speaker #0

    mais en même temps, j'ai tout mon temps. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a des choses qu'on ne décide pas. Exactement. Donc, on va enlever toute pression sur les dos de tes fils. Génial. Donc, 2008, tu lances ta marque. Deux ans après, Mathieu arrive dans l'aventure. La boutique, elle arrive en quelle année, tu disais ? Bon, qu'importe, en 2020 ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est 2011 ou

  • Speaker #1

    2012. Lié à un succès, lié à, tu sais ce que tu disais, de manière organique, de plus en plus de gens, l'envie de ne plus recevoir chez toi, d'avoir envie de créer un écrin propre à la marque. pour mieux exprimer aussi ton univers de marque, l'ambition, la prise de risque d'ouvrir à Paris. Et il y a aussi dans vos canaux de distribution, le B2B, d'être allé chercher des boutiques. Tu parlais de Colette, de Liberty. Donc ça aussi, c'est quelque chose que vous avez développé. Je sais que vous êtes d'ailleurs bien développé à l'international, notamment aux États-Unis. Comment vous faites ça ? Comment tu prends ça aussi en compte dans ton développement ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'international, on a fait pas mal de salons. Donc, Donc, par exemple, pour les États-Unis, on a fait le salon couture. On a fait trois années de suite le salon couture à Las Vegas. Et puis là, on fait deux fois par an, on fait un salon à New York. Et donc, c'est vraiment les salons aussi qui nous ont permis de nous développer à l'international. Maintenant, on reçoit nos clients. On ne fait plus de salon à Paris, mais on reçoit nos clients. ce rendez-vous à la boutique rue de Grenay. Mais c'est vrai que tout s'est construit. Mais c'est vrai que quand tu me demandes ça, je pense que tout a pris quand même pas mal de temps.

  • Speaker #1

    Vous avez combien de points de vente aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est à 150 points de vente.

  • Speaker #1

    C'est normal que ça prenne du temps. On dit que les belles choses prennent du temps et je me méfie moi les distributions qui vont très vite. Tu sais le côté explosion, très mode, tout le monde le veut en trois saisons, tout le monde veut la marque. Souvent ça fait un peu peur sur la longévité que ça peut permettre d'installer. Ça peut, mais du coup je trouve ça plutôt serein et solide, une distribution qui prend du temps à s'installer. C'est toi qui t'occupes de recevoir ou d'accueillir les clients, par exemple B2B ?

  • Speaker #0

    Mais par exemple, le salon à New York, je le fais avec Mathieu. On est à deux.

  • Speaker #1

    Et tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    J'ai appris. Je ne parlais pas anglais quand j'ai commencé à faire mes bijoux. C'est marrant parce que la première fois que je suis partie en Inde, je ne parlais pas anglais. Mais ce qui est assez pratique finalement parce que les Indiens aiment bien le côté un peu... On parle avec les mains, on parle avec les yeux, tout se passe à travers le regard, on rigole et puis on finit par se comprendre. C'est très chouette parce que maintenant, enfin bon, depuis j'ai appris l'anglais, mais comme j'ai appris l'anglais la plupart du temps en Inde, c'est que je comprends beaucoup mieux les Indiens que Mathieu par exemple, qui parlait des gens anglais à la base, tu vois.

  • Speaker #1

    Et un client américain, tu vois, l'acheteuse de Liberty London.

  • Speaker #0

    Écoute, oui, je suis capable de communiquer avec elle, en tout cas de parler de mes bijoux, de parler des pierres, de parler des symboles, de parler de plein de choses. Mais souvent, mon cerveau ne connecte pas toujours quand les gens pensent que je parle très bien l'anglais. Et donc, ils commencent à me raconter d'autres choses très vite. Ils parlent très vite avec forcément l'anglais, avec un accent anglais. Et là, je perds pied.

  • Speaker #1

    Ok. Et comment tu fais dans ces cas-là, quand tu perds pied ?

  • Speaker #0

    Je souris. Et souvent, je le dis aussi à mes clients que parfois, je ne les comprends pas.

  • Speaker #1

    C'est génial. Tu sais que c'est hyper inspirant d'entendre ça, parce que moi, je connais plein de gens qui s'interdisent un développement à l'international ou même d'aller voir des clients néerlandophones parce qu'ils estiment qu'ils savent pas parler la langue.

  • Speaker #0

    Oui, mais les Anglais sont bienveillants. Enfin, les Américains sont bienveillants. Quand je dis à un Anglais que je parle pas bien anglais ou un Américain que je parle pas bien anglais, il est bienveillant. Donc voilà, c'est important d'avoir la bienveillance de la personne qui est en face de soi et qui comprend. que l'erreur est...

  • Speaker #1

    Mais tu crois pas que le fait de faire un effort, d'essayer et de sourire, comme tu dis, c'est la porte ouverte à la bienveillance. C'est ça qui crée le lien. Mais moi, ce que j'applaudis, c'est déjà d'oser. Parce que, tu vois, d'oser être là, à sourire et à faire de ton mieux, beaucoup de gens ne s'autorisent pas. Ils sont trop inquiets.

  • Speaker #0

    Parfois, les gens me disent, oui, tu es courageuse. Mais en fait, je pense pas que je sois courageuse. J'ai pas le choix. c'est parce que j'ai pas le choix et parfois je suis confrontée à des situations et je me dis ok qu'est-ce que je peux faire au mieux là maintenant et je trouve que souvent la sincérité c'est toujours la meilleure option et c'est vrai que j'exprime le fait que oui je les comprends pas et que j'essaye de faire de mon mieux et que j'ai appris l'anglais sur le tas et en plus j'ai appris l'anglais toute seule comment ? toute seule quoi en étant... justement face à des moments où je devais absolument m'expliquer, me faire comprendre. Et voilà, j'ai pris quelques cours, mais j'ai pris peut-être dix heures avec un professeur. Ce qui est rien.

  • Speaker #1

    Tu t'es lancée dans le bain, quoi. J'adore ce mélange de détermination et d'intuition. Tu vois, tu te dis, il faut que j'y aille, je dois aller par là. Et puis, même si c'est difficile, on y va, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais en même temps, je dois t'avouer qu'aussi beaucoup d'angoisse. Je surfais pas de manière sereine, j'arrivais pas à des rendez-vous hyper relax en assumant le fait que... que le fait de vendre, c'est aussi un côté un peu stressant, mais de ne pas tout comprendre, c'est aussi stressant. Donc, c'est vrai que ça n'a pas toujours été facile.

  • Speaker #1

    Mais l'angoisse ne te freine pas ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est ça que je trouve remarquable.

  • Speaker #0

    Non, parce que, par exemple, j'avais, je n'ai plus, la phobie des avions. Mais quand je te dis la phobie, c'était impressionnant de me voir il y a quelques années. Et maintenant, je prends... Je prends quand même relativement souvent l'avion.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Mais je me suis auto-convaincue en me disant « En fait Céline, ça me faisait tellement mal de stresser déjà 4 jours à l'avance, de prendre mon avion. » Mais quand je te dis un niveau de stress, je me suis dit « Mais en fait Céline, tu es en train de te bouffer la vie pour des stress qui sont complètement inutiles, parce que si jamais il doit se passer quelque chose, il se passera de la chose ou pas. » Et c'est vraiment de l'auto... Je me suis autoconvaincue, mais avec le temps, quoi, parce que c'était extrêmement fatigant d'être aussi dans cet état-là.

  • Speaker #1

    Et maintenant, tu prends l'avion détendu.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est formidable. Et donc, il peut y avoir des trous d'air, enfin, tout ce que tu peux imaginer, je suis tout à fait détendue. Parce que oui, ça m'arrive d'atterrir dans des conditions de mousson, où on survole l'aéroport pendant une heure, et puis... Et puis l'atterrissage est assez compliqué et je n'ai plus de stress.

  • Speaker #1

    Donc tu t'accompagnes en te parlant avec bienveillance, en te disant c'est bon, c'est pas grave. J'appellerais ça de l'auto-coaching. Tu t'auto-accompagnes dans le lâcher prise en fait. Incroyable. Ça me fait penser à un ouvrage de Fabrice Midal que j'adore qui s'appelle « Foutez-vous la paix » . Et c'est exactement ça, c'est apprendre à se foutre la paix en fait. Et je pense que tu peux dépasser beaucoup de choses en cessant les jugements, les duretés, les ruminations. Et c'est exactement ce que tu témoignes. Et ce que je trouve hyper fort, c'est que tu as des angoisses, il y a des choses qui peuvent te créer de l'inconfort, mais tu y vas quand même.

  • Speaker #0

    Tu vas quand même au rendez-vous avec l'acheteur américain, tu vas quand même à New York faire les achats avec la boule au ventre quoi. Non mais elle te freine pas. Tu y vas avec.

  • Speaker #1

    Parfois elle complique les choses. Sûrement, bien sûr. Et parfois je me dis que j'aurais pu gagner du temps si j'avais été moins angoissée aussi. Mais en même temps je me dis ok, ça fait partie du processus, ça fait partie de mon histoire. Et oui j'ai avancé. parce que j'ai toujours eu ce truc où je me suis dit, OK, pas de regrets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très, très fort. Aller au bout de mes rêves. Et ça, c'est le côté déterminé qu'on entend. Donc, il y a les coûts que coûtent, même s'il y a de l'inconfort, même si ça crée du stress. Qu'est-ce que tu dirais justement à la Céline de 2008 ?

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, tout va aller.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Un message de rassurance, de confiance. Aujourd'hui, tu te sens plus confiante ? Oui. Parce que les challenges sont toujours là, la crise, tu vois, Trump, les Etats-Unis. Je veux dire, je peux te donner 200 scénarios angoissants.

  • Speaker #1

    Je les connais.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai déjà fait le tour. Bah oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, mais je suis plus sereine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis plus sereine parce que je me dis que même si tout devait s'arrêter maintenant, je... J'aurais fait ce que j'avais envie de faire, et du mieux que j'ai pu. Et j'arrive maintenant, seulement maintenant, à dire « c'est pas mal Céline, franchement, c'est pas mal ce que t'as fait, ce que t'as accompli » .

  • Speaker #0

    À ressentir de la gratitude.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est important parce que j'ai mis beaucoup d'années, tu vois, j'étais toujours dans « qu'est-ce qu'il faut encore faire ? » Donc j'ai fait ça, je suis rentrée de là, c'est bon, qu'est-ce qu'il y a encore à faire ? C'était jamais assez, mais ça c'est moi par rapport à moi. Et à un certain moment, c'est important aussi de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Ben ouais, bien sûr. Et là, justement, 150 points de vente, une boutique à Paris, une boutique à Bruxelles, est-ce que c'est assez ?

  • Speaker #1

    Mais écoute, je pense que s'il y a encore d'autres projets qui doivent arriver, ils arriveront. Ils se proposeront au moment. Maintenant, ce qui compte pour moi, c'est de stabiliser. C'est de stabiliser et... Et justement, de voir comment ça va se passer avec les nouvelles taxes pour les États-Unis. Oui, voir comment ça va se passer par rapport au pouvoir d'achat des gens. Et tout ça, c'est important aussi de pouvoir à un certain moment se dire, OK, là maintenant, on va plutôt voir comment garder nos clients, comment vont se passer les choses, comment les rassurer. Et voilà.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très sain ce que tu dis. Je pense qu'il y a un moment donné dans la construction d'une entreprise, on ne peut pas toujours être à la recherche de la croissance. Il y a un moment donné, on peut vouloir la croissance, mais elle doit être saine et apporter aussi de la stabilité. Super intéressant. Alors, on continue la conversation dans un instant. Mais avant ça, je vais vous parler d'un partenaire qui fait toute la différence pour les marques de mode. Landing Partners. Dans la mode, pour réussir en ligne, ce n'est pas de la magie. c'est une stratégie et c'est exactement ce que propose Lending Partners accompagner les marques mode et lifestyle vers plus de croissance digitale Retrouvez leurs études et cas pratiques sur www.lending.partners et maintenant retrouvez l'épisode Et donc ce que tu dirais à la Céline de 2008 c'est t'inquiète pas tout va bien aller Oui De quoi t'es le plus fier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    De quoi je suis le plus fière ? Mais en fait, il y a un sentiment de fierté, par exemple, tu vois, quand j'ai dessiné ma boutique Rue de Grenelle. Donc, en fait, Rue de Grenelle, c'était une boutique des années 80. Et donc, on a tout refait. Et c'est vrai que quand j'étais dans la boutique, je me suis dit, c'est fou, je suis dans mon dessin. Il y avait aussi le fait de matérialiser tes idées, tes rêves. Il y a un sentiment un peu enivrant de dire, ça y est, je l'ai fait, c'était juste là dans mon petit sketchbook et puis je suis dedans.

  • Speaker #0

    Et de passer du rêve à la matière, à la réalité.

  • Speaker #1

    Et puis j'adore quand il y a des clients qui rentrent et qui me disent, on se sent bien ici, ça c'est joli, c'est qui qui a fait ça ? Parce que j'aime bien collaborer aussi avec des artistes. qui m'ont aidée pour la présentation de bijoux. J'ai un sculpteur qui m'a fait tous les fonds sur lesquels se trouvent mes bijoux. J'adore collaborer aussi. Il y a une céramiste, Caroline Follien, que j'adore. J'adore son univers. Elle a aussi participé à faire des vitrines pour la boutique de Paris. Et j'aime bien quand les gens sentent que dans tout ce qui a été fait, il y a une intention. Ce n'est pas juste, OK, je crée, je vends. Mais il y a cette intention aussi que les gens... Sente qu'il y a quelque chose qui est au-delà de la matière, qui est vraiment dans... Tu sais, parfois tu rencontres des gens ou tu rentres dans des lieux, il n'y a rien de particulier. Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça, quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Ah, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer 15 jours plus tard, ou parfois un peu plus long. quand la réparation dure plus de temps, qui me dit « mon bijou m'a vraiment manqué, je suis heureuse de le retrouver » . Et donc je me dis, voilà, j'ai créé, je suis arrivée à créer quelque chose qui va au-delà de juste un produit. Oui, il y a vraiment... Voilà,

  • Speaker #0

    c'est trop beau et c'est exactement ce que je disais en introduction. C'est vraiment pour moi, tu es une créatrice de l'énergie et de la poésie. Tu vois, en effet, le au-delà du produit, c'est exactement ça. L'univers que tu as mis en place, l'énergie qui circule aussi bien sur les bijoux que dans tes boutiques, c'est vraiment ton univers de marque.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est au-delà des mots parce que tu parlais de Dries Van Houten qui n'aimait pas donner d'interview. Je ne suis pas au niveau de Dries Van Houten, mais il y a quelque chose aussi où parfois je me dis, mais les choses parlent d'elles-mêmes, tu vois. Et c'est pour ça aussi, même dans le fait de ne pas parler anglais, dans la connexion qu'il y a eu en premier lieu, c'est vraiment cette connexion du regard, où finalement, tu apprends à cerner l'autre par ce qui va être échangé dans le regard. De nouveau, c'est au-delà des mots. Il y a des choses vraiment très, très profondes qui se font au-delà de ce qu'on est. de ce qui est expliqué, de ce qui est théorique. Et en fait, l'idéal, c'est vraiment de justement trouver un équilibre entre les deux, entre ce qui est subtil et ce qui est plus palpable. Donc, c'est de trouver, et c'est dans ce milieu, dans ce juste milieu, que je trouve qu'on crée de la magie.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi. C'est vraiment l'indicible, en fait, tout ce qui ne s'explique pas. Et je peux très bien imaginer une relation avec un client. où on parle avec les yeux et avec le cœur. Il y a un langage de l'émotion, un langage de l'enthousiasme face aux produits, de la magie qui s'opère quand une sélection est présentée, qui crée la relation commerciale, qui crée le lien entre deux humains. Tout à fait. Super. Tu as d'autres fiertés ? Tu disais la fierté d'être passé de l'imaginaire, du rêve à la réalité avec ta boutique, notamment rue de Grenelle à Paris. Est-ce qu'il y a d'autres fiertés que tu as en tête ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a aussi le fait que j'ai, à un certain moment, je me suis rendue compte que je ne suis pas non plus une pro de la communication. C'est-à-dire que souvent, j'ai l'impression que les gens comprennent ce que je veux. Et puis moi, le but, forcément, c'était aussi de créer un esprit d'équipe, en tout cas avec les gens avec lesquels je travaillais, de créer quelque chose de beau aussi à ce niveau-là, parce que c'est tout. pour moi c'est Ce n'est pas que le bijou, c'est les gens qui vont les concevoir, donc les artisans. Donc d'avoir aussi un contact avec eux humain qui est au-delà justement du travail. Et puis par rapport à mon équipe aussi à Bruxelles, j'ai pas mal... Ça n'a pas été évident pour moi parce que, comme je te l'ai dit, au départ je n'ai pas signé pour... pour ça, moi, ce qui m'intéressait, c'était de créer. Et donc, j'ai dû composer aussi avec une équipe. Et je suis fière aussi parce qu'à un certain moment, c'était compliqué. Et je suis fière d'avoir pu aussi me remettre en question et de voir que la manière dont je fonctionnais, c'était pas toujours idéal, que j'étais pas toujours claire non plus. Et puis, voilà. Et puis, notre rencontre a changé beaucoup. Et je suis fière, oui, de ne pas être restée dans quelque chose de... Tu sais, où tu peux être blessée dans ton égo en disant « mais c'est quoi ça ? » Franchement, et de pouvoir aussi comprendre que l'autre a aussi son histoire et qu'il compose aussi avec son histoire. Et voilà, c'est vrai que pour moi, ça a été quand même une grosse remise en question.

  • Speaker #0

    Pour remettre un peu de contexte à ce que tu racontes et donner un peu aussi de mon point de vue ce que j'ai pu observer, puisqu'en effet, j'ai accompagné Céline et son équipe dans le fait de prendre de manière fluide et agréable ta position de leader, en fait, de chef d'entreprise avec, comme tu disais, des choses qu'on n'a pas appris, en fait. Tout d'un coup, toi, de l'amour des pierres. de ton talent de créative, tu te retrouves à la tête d'une équipe avec évidemment des profils différents. Et donc, du coup, il y a tout de suite de l'humain qui vient se mettre en place. Et c'est là où on s'est rencontrés, où tu m'as demandé comment je pouvais t'aider là-dedans. Donc vraiment, là, c'est ma casquette de coach, d'accompagnante qui a été sollicitée et que j'ai adoré, puisqu'on a fait des entretiens individuels avec toi, avec Mathieu, des entretiens avec toutes les filles de l'équipe. Et c'était en effet vous permettre à toutes et à tous de changer de regard sur l'équipe, sur le collectif, pour pouvoir vous épanouir tous ensemble. Et c'est vrai que j'ai pu voir ta capacité aussi à toi de te remettre en question, de t'ouvrir et de faire évoluer les choses. Donc, tu vois, au-delà de l'inconfort.

  • Speaker #1

    Oui, c'était une belle aventure aussi. Et c'est vrai que j'en suis fière parce que ça a changé beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est génial. Bien sûr, tu peux être fière de ton équipe et on le dit souvent, on peut avancer seule vite, mais on avance plus loin quand on est ensemble. Donc aujourd'hui, avoir une équipe, c'est évidemment aussi une clé de votre croissance et de votre développement. Oui,

  • Speaker #1

    et puis c'est tellement riche aussi d'être entourée. Je suis heureuse de retrouver mon équipe et je les aime. Et c'est important, et puis je pense que c'est nécessaire, parce que eux transmettent aussi, c'est eux qui sont le transmetteur. Moi, je suis, par la force des choses, je voyage beaucoup, et eux vont aussi transmettre l'histoire de l'ADN de la marque, et c'est important qu'eux soient bien, qu'ils se sentent reconnus, qu'ils se sentent aussi aimés dans le sens... Parce que souvent, on dit oui, bon, le boulot, c'est le boulot. Et je trouve que, moi, je pense que la société de demain, il y a ce côté humain, parfois, qu'on perd. Et c'est là que c'est dommage, parce que je pense que la clé, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, créer du lien, créer des relations fortes entre humains, ça a forcément un impact. On le sait, d'ailleurs, il y a des études que le bien-être au travail... Le fait de sentir bien avec ses collègues, avec ses managers, avec différentes personnes qui nous entourent, ça a un impact direct sur ses résultats.

  • Speaker #1

    Évidemment, ça a du sens. Oui, comme tu dis, ça met du sens. Quand tu demandes parfois en te disant, est-ce que tout ça a bien du sens ? Et tu te dis, déjà rien que de savoir que ton équipe est bien, est bien au travail, que voilà, qu'eux sont épanouis, ça met déjà du sens.

  • Speaker #0

    J'adore ça. Tout ce que tu fais, tu mets du sens dedans. C'est vraiment quelque chose qui te... C'est un peu ton fil rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper important. Et c'est vrai que parfois, je devrais un peu être plus dans l'instant, parce que c'est vrai que souvent, je... C'est vrai que chez moi, je suis tout le temps dans ce questionnement. Est-ce que ça a du sens ? Est-ce que tout... Chez moi, j'ai besoin qu'il y ait un sens quand je me réveille le matin.

  • Speaker #0

    mais ça crée de la profondeur aussi c'est super j'avais trop envie de savoir tu continues à écrire tes rêves ? oui Cool. Donc, on regardera dans quelques années encore ce que tu as.

  • Speaker #1

    Oui. Non, mais ça, franchement, c'est vraiment un conseil que je donne à toute personne qui a envie de créer. C'est de dessiner, même si on ne dessine pas bien. Ce n'est pas du tout un carnet qu'on garde pour soi. C'est de faire des petits croquis, noter des petites phrases. Et vraiment, moi, je me rappelle, par exemple, la maison dans laquelle on est là maintenant. j'ai visualisé cette maison, j'ai acheté cette maison il y a 25 ans et je me rappelle que je mettais exactement tout ce que je désirais. Donc voilà comment je voyais ma maison, je ne devais pas être trop loin de l'école de mes enfants, enfin tu vois tout était noté. et j'ai trouvé cette... voilà. La vie m'a offert cette opportunité et... Et vraiment, je n'ai même pas visité d'autres maisons. Je crois que j'ai visité une maison avant de visiter cette maison-là. Et puis, il y a une opportunité qui s'est offerte à moi dans mon budget. Et c'était absolument incroyable. Mais en même temps, il y avait aussi ce lâcher prise, ce faire confiance que les choses qui doivent arriver arriveront. Je ne sais pas comment t'expliquer. C'est-à-dire que c'est noté, mais en même temps, c'est passé à l'action. dans une forme de lâcher prise. Parce que parfois, je dis oui, mais lâcher prise, lâcher prise, ça veut dire que tu continues à faire ce qui te porte, mais en même temps, tu lâches prise sur le résultat. Parce que je rencontre souvent des créatrices à Jaipur qui ont commencé il y a 3-4 ans et qui se mettent des objectifs. Je me dis, mais voilà, c'est très ambitieux dans un laps de temps assez court. Et c'est vrai que dans notre société, j'ai l'impression que... Tout doit se faire très, très rapidement. Mais je pense que pour avoir une basse ligne, je pense que c'est important de faire les choses aussi avec beaucoup de passion.

  • Speaker #0

    C'est trop beau ce que tu dis. Et ce que j'entends, c'est vraiment cette histoire de foi, en fait, de confiance. Donc j'adore, en fait, tu visualises un peu comme tu... Enfin, l'idée de ta maison, c'est super. Tu fais un peu ta commande à l'univers. Alors je voudrais ci, ça, ça, ça et ça. Et après, on lâche prise et on fait confiance. J'y crois beaucoup à ça. Et parfois, des gens pensent, tu vois, je pensais à une créatrice que j'ai rencontrée récemment, qui se dit, je vais trouver les tissus que je veux, je vais me faire confiance, alors qu'en fait, je pense que c'est plus pertinent que de visualiser c'est quoi les tissus que je veux, de travailler en amont, tu vois, sur en effet visualiser ce qu'on souhaite, et après, de laisser en effet les rencontres pour toi avec les pierres.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà aussi le vivre à l'intérieur.

  • Speaker #0

    L'expérimenter. Oui,

  • Speaker #1

    l'expérimenter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, et faire confiance en l'univers.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à toutes les créatives qui nous écoutent, qui sont comme toi, sensibles, pas spécialement à l'aise dans le rapport client, et qui sont là dans l'amour de la pierre, dans l'amour de l'objet, et qui, en fait... se retrouvent dans la réalité d'une chef d'entreprise, ou en tout cas, ou qui s'interdisent peut-être d'aller vers ça, peur de quitter leur zone de talent, en fait, qui est évidemment la création. Qu'est-ce que tu dirais à une créative qui n'ose pas aller vers les autres réalités du chef d'entreprise ?

  • Speaker #1

    Que je comprends. Que je comprends qu'elle n'ose pas.

  • Speaker #0

    Toi, si tu pouvais, je me ferais faire une petite copure, toi, si tu pouvais... Tu ferais que créer tout le temps, de 9h à 18h, du lundi au vendredi ?

  • Speaker #1

    Écoute, je me suis posé la question, figure-toi, avant notre rendez-vous. Je me suis dit, tiens, maintenant, à mon avis, Astrid va me poser cette question. Mais je ne crois pas. Finalement, parce que je disais à Mathieu, je dis oui, non, moi, mon truc, c'est vraiment la création. Et puis le reste, non. Mais en fait, je pense que non, c'est un juste équilibre entre plein de choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça rend la vie riche aussi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que... Je pense que c'est facile à dire, mais il faut se lancer, il faut y aller. Et en fait, on se rend compte que les gens en face de nous sont bien plus bienveillants que ce qu'on imagine. Que souvent, quand on relève des défis, en tout cas des choses qui nous paraissent insurmontables, une fois qu'on a franchi le pas, je pense qu'il y a une telle fierté. En fait, ça donne beaucoup d'énergie. Oui, ce sont des élans. qui nous font tellement avancer. Et puis voilà, même quand on est face à un non, même quand on se trompe, même quand on est face à des erreurs, ça nous permet justement de remettre des pendules à l'heure, d'aussi voir la manière dont... Quand on avance, de voir si c'était pertinent, et avec le recul, de se rendre compte qu'il y a certaines choses qui ne se sont pas faites, et tant mieux qu'elles ne se soient pas faites à ce moment-là. Moi, j'ai eu aussi des expériences où j'ai été très déçue, parce qu'il y a des choses qui devaient être signées, et puis elles ne sont pas faites, ça s'est annulé au dernier moment. Et puis, avec les années de recul, je me suis dit, mais heureusement, je n'étais pas du tout prête. Au niveau de la production, je n'étais pas prête, je n'aurais jamais suivi. Si j'étais rentrée chez ce revendeur-là à ce moment-là, tout s'est aligné de manière juste.

  • Speaker #0

    Encore cette histoire de confiance.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce n'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Non, non, sur le moment même, tu es déçue.

  • Speaker #1

    Parce que les gens me disent souvent, mais comment tu fais au niveau intuitif, ton intuition, c'est comment que ça se... Ce n'est pas facile parce que parfois tu te dis, est-ce que c'est mon intuition qui parle ou est-ce que c'est mon angoisse qui me parle ? En fait, tu tâtonnes et c'est vraiment avec le recul, avec l'expérience, que tu te rends compte des choses qui devaient être faites ou pas faites. Et oui, je pense que c'est important qu'elles aillent au bout de leurs rêves parce que je pense que quand on est créatif, quand justement ce qu'on fait nous apporte cette joie, je pense qu'il faut se donner absolument les moyens d'y aller jusqu'au bout. de ne pas avoir d'orgueil.

  • Speaker #0

    Et il faut ouvrir ça au monde. Moi, je trouve que c'est presque une responsabilité.

  • Speaker #1

    C'est hyper important parce que voilà, on voit que le monde aujourd'hui, ce n'est pas évident. Et je pense que notre responsabilité, c'est de trouver justement cette place et d'apporter cette lumière, cette joie.

  • Speaker #0

    Absolument, d'apporter du beau, le beau nourri, le beau guéri. J'en suis persuadée. C'est hyper intéressant ce que tu dis. Et pour moi, c'est vraiment ça. Merci. sentir l'appel et y aller, oser. Il y a vraiment un message d'audace qui est hyper fort. D'oser entendre l'appel et de ne pas se laisser petite, de s'autoriser à prendre sa place dans le monde en tant que créative, parce que ça nourrit de la joie et parce que ça amène de la lumière.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et aussi, je pense que c'est important qu'à partir du moment où on sent tout, C'est de bien s'entourer.

  • Speaker #0

    Oui, très bon conseil. Et ce que tu disais aussi sur le fait de prendre des risques, de sortir de sa zone de confort, qui t'amène beaucoup de fierté, mais ça te nourrit en fait, ça te fait grandir en fait. Ça c'est hyper fort.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend beaucoup sur soi-même.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'entrepreneuriat est une école de vie incroyable. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, être une marque belge ? Est-ce que c'est quelque chose... dont tu parles, qui est important pour toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, la mode belge, je ne te parle pas spécialement de ma marque, mais pour moi, la mode belge, c'est un gage de qualité. Je trouve que les Belges apportent justement quelque chose de... Il y a pour moi... C'est pas facile pour moi de mettre des mots. Il y a quelque chose d'extrêmement riche, d'assez... Il y a beaucoup d'authenticité. Pour moi, il y a vraiment ça, c'est... Oui, c'est authentique.

  • Speaker #0

    J'entends. Cette idée de qualité, d'excellence.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une force. Il y a aussi quelque chose d'instinctif, il y a quelque chose d'authentique, il y a quelque chose de fort. Je trouve que dans la mode belge, il y a quelque chose de construit, de cohérent. Et en même temps, je trouve que le fait, tu sais, on dit toujours que les Belges ne se prennent pas au sérieux. Tu ressens ça. Mais en même temps, il y a... C'est très subtil. Je suis fière d'être belge. J'aime beaucoup la Belgique. J'aime autant la culture flamande que la culture wallonne. Je trouve que c'est quelque chose de très riche parce que c'est complémentaire, c'est différent. J'ai une maman qui vient du côté de Liège et un papa d'une famille qui vient plutôt du côté d'Anvers. Il y a l'équilibre des deux. Et je trouve ça dommage qu'il y ait cette forme de séparation parfois, parce que justement, toute la richesse est de nouveau, comme on le dit, dans le milieu.

  • Speaker #0

    Absolument, dans l'entre-deux. Et j'aime bien ce que tu dis sur l'humilité, qui permet l'audace en fait. Tu vois, ça ne t'enferme pas quand tu es humble. Tout est possible, tout est encore à créer.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que chez le Belge, le Belge a une tendance... à trouver des solutions aux problèmes. Là où d'autres... Je ne vais pas citer deux pays qui vont chercher le problème là où est la solution. Oui, je trouve qu'il y a chez le Belge... Oui, quelque chose d'authentique.

  • Speaker #0

    D'authentique et puis l'agilité, ce qu'on disait. Oui,

  • Speaker #1

    cette flexibilité.

  • Speaker #0

    L'agilité de l'entrepreneur, il est fondamental.

  • Speaker #1

    Je suis un peu chauve. Je ne sais pas si je suis chauve en là. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est super. On parle de mode belge aussi pour la mettre en lumière dans ce podcast. Donc, c'est trop bien. Je vois que le temps file à tout à l'heure parce que c'était tellement inspirant de t'écouter. Ma dernière question, ce serait de te demander, justement, dans ce secteur de la mode belge qui est aussi diversifié que dynamique, qui souhaiterais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #1

    Sans aucune hésitation, Tris Van Houten.

  • Speaker #0

    On aimerait bien, en effet. Ce serait passionnant de pouvoir lui tendre le micro. Oui. Est-ce que toi, tu veux profiter encore de ce micro pour dire quelque chose ou pour ajouter un élément ?

  • Speaker #1

    Je souhaite à tout le monde le meilleur et surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Ah, super.

  • Speaker #1

    Moi, c'est quelque chose, si je devais revenir en arrière, c'est quelque chose que je n'ai pas fait assez souvent. Et je pense qu'en partageant justement nos expériences et en demandant de l'aide, je pense qu'on peut avancer plus vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'empêchait de demander de l'aide, tu crois ?

  • Speaker #1

    La peur. Oui, j'avais peur de demander de l'aide. Je pensais que oui, c'était peut-être malvenu. Et en fait, je pense que les gens sont contents.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Absolument. Offrir à l'autre la possibilité d'aider, c'est très nourrissant. Et la vulnérabilité permet l'authenticité.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des relations plus profondes. Sinon, on porte tous des masques et c'est un peu moins intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Un grand merci Céline pour la qualité de cet échange, j'ai adoré. Merci de m'avoir reçu chez toi et de m'avoir accordé ce temps pour toutes ces belles... Beau message hyper inspirant.

  • Speaker #1

    Merci à toi Astrid.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis rejoignons-nous sur Instagram et sur nos pages

  • Speaker #1

    Bonjour !

Description

Bienvenue dans la saison 7 de We Love Belgian Brands 💥🤩


Pour ouvrir cette nouvelle saison, quel bonheur de vous offrir les mots puissants et poétiques d’une créatrice de bijoux au parcours inspirant : Céline Daoust.


Dans cet épisode aux accents d’échange intime, Céline – femme d’une sensibilité rare – nous emmène au cœur de son chemin. Elle dévoile ses peurs, ses apprentissages et ses secrets pour transformer ses rêves en réalité : travailler sans relâche, dépasser ses angoisses et surtout, donner du sens à chaque geste, chaque croquis, chaque pierre choisie.


Aux côtés de son mari et partenaire de vie, Mathieu, mais aussi entourée de ses équipes, Céline a bâti un univers délicat et solaire, où la spiritualité s’entrelace à la matière. Ses bijoux, porteurs d’âme et de lumière, se découvrent dans ses boutiques de Bruxelles et Paris, et brillent aujourd’hui dans plus de 150 points de vente à travers le monde.


Dans notre conversation, Céline se confie avec authenticité : ses doutes, ses fiertés, la joie de donner vie à ses idées, la magie des collaborations artistiques, mais aussi son chemin vers un leadership empreint d’humanité. Ensemble, nous évoquons l’importance de l’intuition, du lâcher-prise, de la foi, et ce courage d’oser prendre sa place.


Un épisode lumineux, qui rappelle que l’entrepreneuriat est autant une aventure intérieure qu’extérieure💞.

Pour toutes les créatives et entrepreneures en quête de sens, de confiance et de joie, cette écoute résonnera comme une invitation à avancer avec audace et douceur.


✨ Belle écoute !


With love,

Astrid


Vous souhaitez en savoir plus sur mes accompagnements, retrouvez moi sur instagram, astrid.lefevre et abonnez vous à mes "Aime Vendre Letters";

Tous les vendredi, je vous propose un shoot de good vibes, de tips, et de partages de ma vie de coach, d'experte en développement commercial et d'entrepreneure. Pour s'inscrire, c'est ici:

https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça. Quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Oh, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer qu'un jour plus tard, ou parfois un peu plus long, quand la réparation dure plus de temps, qu'il me dit « Oh, mon bijou m'a vraiment manqué ! » « Qu'est-ce que je suis heureuse de le retrouver ! » Et donc, je me dis, voilà, j'ai créé... Je suis arrivée à créer quelque chose qui va... au-delà de juste un produit.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagnée de ma partenaire in crime, Lynn. Hello,

  • Speaker #0

    Yvonne Lynn.

  • Speaker #1

    Nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage. on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefebvre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefebvre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Dans une boutique, le meilleur vendeur fait toute la différence. Il comprend vos envies, vous oriente vers la bonne pièce et il vous fait découvrir des articles auxquels vous n'auriez même pas pensé. Alors en ligne, comment on fait ? Cette aide précieuse manque bien souvent. Et c'est pour ça que je suis ravie de vous présenter notre nouveau partenaire, Dépict, l'intelligence artificielle conçue pour les marques de mode. Dépict GPT Search, c'est comme votre meilleur vendeur digitalisé. Il parle avec la voix de votre marque comprend ce que les clients recherchent et lui recommande les produits les plus pertinents. Les marques qui utilisent Dépict voient déjà leur conversion grimper. Alors vous aussi, vous êtes prêt à offrir sur votre e-shop la meilleure expérience de vente à votre client ? Essayez Dépict gratuitement dès aujourd'hui sur dpict.ai. D-E-P-I-C-T.A-I. Un clic, zéro code requis et une transformation immédiate. Merci à Depict de soutenir We Love Belgian Brands et maintenant, place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands, le podcast qui célèbre l'excellence et l'audace des marques belges. Aujourd'hui, je reçois Céline Daoust, fondatrice de la maison éponyme de bijoux fin, reconnue pour ses créations empreintes de poésie et d'énergie. Céline puise son inspiration dans la nature et les pierres précieuses. Elle a une boutique à Bruxelles, à Paris. Et elle rayonne aussi à l'international. Son succès est donc bien au-delà des frontières belges et c'est l'un des secrets de son succès. Aujourd'hui, j'ai envie de m'entretenir avec Céline de tout ça, de cette évolution depuis 2008, de son inspiration, de son développement à l'international. Et donc, je suis ravie d'être là, chez toi. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Merci Astrid.

  • Speaker #1

    Alors, on pourra aussi parler un peu de ce qu'on a pu faire ensemble. Mais pour commencer cet épisode, j'avais envie de te demander de te présenter et de me raconter ce que tu souhaitais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Céline, j'ai 51 ans, et ce que j'avais envie de faire quand j'étais enfant, mais j'ai toujours eu envie de travailler dans le domaine créatif, et en même temps mon cœur balançait entre le social et le créatif.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te parlait dans le social ? L'idée d'aider l'autre ?

  • Speaker #0

    Oui, l'idée que ma vie ait un sens.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et dans quelle mesure aujourd'hui t'estimes que tes bijoux donnent du sens ? Écoute,

  • Speaker #0

    d'abord le... Le sens pour moi le plus important, c'est la joie que m'apporte mon métier et aussi la joie qui est transmise à travers mes créations. Et je m'en rends compte souvent quand je rencontre les clients et quand j'échange avec eux.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le pouvoir des bijoux, je suis tout à fait d'accord. Ils donnent vraiment de la joie. Il y a quelque chose de l'ordre de la joie, de la célébration dans le bijou, peut-être encore plus que dans le vêtement par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le symbole. C'est souvent très symbolique, un bijou.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a permis de te lancer ? Comment tu t'es lancée ? C'est quoi le début de ton histoire ?

  • Speaker #0

    Écoute, l'histoire est un peu longue, donc je vais essayer de synthétiser. J'ai eu mes enfants très jeunes. Donc j'ai rencontré Mathieu quand j'avais 18 ans. Mathieu qui est maintenant mon partenaire de vie, mon associé dans le travail. et j'ai eu mon... premier fils à l'âge de 20 ans. Et donc, j'ai arrêté mes études. J'étais en droit à l'ULB. J'ai arrêté mes études à la naissance de mon fils, puisque je me suis rendue compte que c'était compliqué, puisque Mathieu était également étudiant à ce moment-là. Et j'ai eu mon deuxième fils. Et j'ai repris des études quand mes enfants avaient respectivement 6 et 8 ans. J'ai repris des études de stylisme en cours de soie. Et de là, j'étais moins sensible au monde de la mode. du rythme et de l'atmosphère. C'était quelque chose qui ne me convenait pas. Et donc, j'ai repris juste un an pour avoir des bases hors février et bijouterie aux arts et métiers.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, de cette formation, tu as tout de suite fait des bijoux dans un but de vendre, d'offrir.

  • Speaker #0

    Au départ, je vendais à des amis. Et puis, ça s'est étendu assez rapidement. Oui, je pense que ça a été assez fluide. Le processus a été assez fluide. C'était beaucoup de travail, mais... Je me rends compte maintenant, avec le recul, que tout s'est vraiment mis en place de manière assez fluide.

  • Speaker #1

    Oui, et on arrive maintenant à une société où il y a quand même deux boutiques hyper bien situées toutes les deux, rue France-Merger à Bruxelles et puis rue de Grenelle à Paris, je ne me trompe pas ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce développement B2B aux Etats-Unis dont on parlera. Maintenant, Mathieu t'as rejoint dans l'aventure. Depuis combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça fait déjà un petit temps qu'il m'a rejoint, oui. Je pense qu'il m'a rejoint, je pense que ça faisait déjà deux ans que je créais, et il m'a rejoint, ça fait 13-14 ans qu'il m'a rejoint.

  • Speaker #1

    Donc ça veut dire qu'au bout de deux ans, il y avait déjà une activité professionnelle qui permettait justement à Mathieu de venir et de lancer.

  • Speaker #0

    En fait, Mathieu m'a apporté une structure, ça s'est fait de manière assez organique, il a juste regardé les chiffres, et puis il a... analysé le temps que je mettais à faire un bijou. Et puis, il m'a dit... Il l'a juste constaté. Il m'a dit que je devrais vendre un petit peu plus pour pouvoir vraiment gagner ma vie de mon métier. Et j'étais un peu... Je me suis un petit peu mal prise. Je ne sais pas, parce que je travaillais déjà tellement. Et alors, je lui ai dit, écoute, vas-y, tiens, tu n'as qu'à vendre. Enfin, fais-le.

  • Speaker #1

    Et comment toi tu trouvais des clientes à l'époque ? Parce qu'en effet ça paraît facile, il faut vendre plus Oui bah oui merci

  • Speaker #0

    Non ça s'est fait d'abord du bouche à oreille Et puis j'ai été démarchée de trois boutiques Où je suis rentrée avec mes créations Ça c'était assez compliqué pour moi De faire cette démarche là De faire la démarche de rentrer dans une boutique En général quand tu rentres dans une boutique C'est en tant que cliente Et là c'est vrai que timidement tu attends Que la responsable D'achat est terminée De s'occuper d'un client et puis oui et puis au fur et à mesure de l'attente le stress monte en disant mais tiens qu'est ce qu'on va penser de moi comment je vais me vendre et puis moi c'était pas mon truc moi je suis c'est vrai que je suis un peu plus réservé et donc ouais c'était assez stressant et c'est pour ça que c'est bien aussi que mathieu mais rejoint parce qu'il avait il n'a pas du tout cette approche là c'est quelqu'un qui est plus je dirais pas plus sûr de lui mais il est complètement dans le lâcher prise donc il dit voilà je qu'est ce que je risque un au au pire, un non, et puis au moins, j'aurais essayé. Donc, il a ce détachement, et puis bon, ce n'est pas lui non plus qui crée. Et donc, voilà, c'est vrai que c'est assez confrontant quand on est face à un non. on se remet un peu en question. Et puis, je n'avais pas la maturité non plus de me dire, bon, on a le droit de ne pas aimer, finalement, ça n'engage que. Et puis, ce n'est pas moi, c'est juste un bijou. Enfin, c'est juste le bijou que j'ai créé, mais ce n'est pas moi en tant que personne.

  • Speaker #1

    Exactement. Moi, j'accompagne beaucoup de créatrices sur ces sujets, sur le fait qu'en effet, ce qu'on propose, c'est un produit ou un service, et ce n'est pas nous, même si on a donné notre nom et notre prénom. qui a vraiment une distance à faire pour être au plus juste avec soi et avoir ce détachement, comme tu disais. Et tu sais ce que tu arrivais à faire quand même avant même que Mathieu reprenne ce rôle-là ? Tu as quand même réussi à démarcher quelques boutiques. C'était quoi justement tes clés ?

  • Speaker #0

    Franchement, Astrid, j'ai du mal à donner des conseils parce que j'ai l'impression que j'étais tellement maladroite, tellement stressée, tellement angoissée. Je me dis, bon, là, je suis mal placée pour donner un conseil à ce niveau-là, en tout cas de cette époque-là.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends tellement. Et ce qui est hyper intéressant, c'est souvent, tu sais, de partir en tant que créatrice de ton expertise, de ta passion, et changer de regard par rapport justement au stress, à l'angoisse du potentiel non, pour pouvoir avancer plus aligné. Mais en effet, je vois bien que c'est toi, qu'est-ce qui te plaisait ? c'était quoi ta zone de génie ? Encore maintenant, évidemment aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi, ça a toujours été le contact avec les pierres, le contact avec les matériaux, travailler avec mes mains, être dans une forme de méditation, parce que quand tu travailles dans le détail, tu dois vraiment être dans l'instant présent. Donc tu ne peux pas penser à quoi que ce soit d'autre. Et donc c'est vraiment une forme de méditation. C'est un temps suspendu, et c'est justement un moment où tu ne te poses pas trop de questions. Et ça, c'est vrai que j'ai tendance à me poser énormément de questions. Et ça fait du bien d'être juste dans l'instant. Oui,

  • Speaker #1

    évidemment. Et tu estimes que ce temps suspendu, tu l'as lors de la création, lors du processus créatif ?

  • Speaker #0

    Impossible de ne pas être dans cet état d'esprit pour créer.

  • Speaker #1

    Et tu estimes aujourd'hui que c'est combien de pourcentages ou combien de journées par semaine où tu arrives à consacrer du temps à la création ?

  • Speaker #0

    Pas assez, mais en même temps, il y a tout. Tout ce qui nourrit justement cet espace-là, qui est important aussi. Donc, ce n'est pas juste d'être devant son carnet de croquis et de dessinés, mais à toute l'histoire qu'il y a autour. Enfin, voilà, les sources d'inspiration.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi justement, toi, tes sources d'inspiration ?

  • Speaker #0

    Les sources d'inspiration, c'est mes moments dans la nature, c'est mes voyages, oui, énormément. C'est ces images. On se nourrit de moments, d'instants. C'est assez compliqué pour moi de mettre des mots, parce que pour moi, c'est au-delà des mots. C'est vraiment un état dans lequel je suis, des états que peuvent me procurer aussi des rencontres. Oui, c'est vrai, des expos. Mais c'est des instants où parfois, j'ai vraiment l'impression d'être touchée par la grâce.

  • Speaker #1

    C'est beau. Je sens ça, une histoire de connexion. de connexion à l'eau, de connexion au moment, de connexion au beau, à la nature. Et ça, ça a toujours fait partie de ton voyage. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que depuis toute petite, j'ai eu besoin de me créer cette bulle. Il y a certaines personnes autour de moi qui le créent en méditant. Et c'était certainement une forme déjà de méditation. Pour moi, c'est ça qui a donné tout son sens.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai parlé de création, tu m'as tout de suite parlé de méditation. Donc ta vie, tu as fait ce lien entre temps suspendu, méditation. Donc il y a vraiment quelque chose dans... Tu te ressources, quoi. Et c'est trop beau de se dire que tu as réussi, de ces moments de grâce, à en faire un business qui crée des salaires, tu vois, et qui génère du chiffre d'affaires. Ça fait franchement rêver, quoi. Est-ce que tu saurais parcourir avec nous les étapes clés de « j'ai envie de créer, j'ai envie de ce moment de grâce » à « j'ai un business qui est en place » . C'est quoi un peu, tu trouves, les milestones, comme on dit, les éléments clés de la construction de Céline Daous, l'entreprise ?

  • Speaker #0

    On m'a souvent posé la question et en y réfléchissant, je trouve que tout s'est fait quand même très instinctivement, même s'il y avait une structure sur... Mais j'ai plus été... Vraiment, j'ai toujours suivi mon intuition. Enfin, toujours, non, pas toujours, parce que je me suis aussi trompée, mais ça fait partie du parcours et c'est important de se tromper. Mais c'est vrai que c'était très instinctif, très organique. Et donc, on a pris pas mal de risques aussi. Parce qu'il faut être aussi honnête avec ça. On n'avait absolument pas d'argent, on n'avait pas de fonds. Les banques sont assez frileuses de prêter à des gens qui n'ont pas d'argent. Et puis donc voilà, tout s'est construit vraiment de manière très organique. Et donc ce n'est pas simple pour moi de t'expliquer les points phares. Mais par exemple, au départ, mon atelier était chez moi, dans le sous-sol. Tout ce que je gagnais, je le réinvestissais dans des matériaux. Et j'ai commencé justement avec des matériaux... Moins précieux, moins coûteux. Et puis, au fur et à mesure, j'ai réinvesti aussi pour pouvoir travailler des matériaux plus précieux. Puisque l'or permet d'aller encore plus dans le fin, le détail. Et donc, oui, tout ça s'est construit. Et puis, à un certain moment, j'ai eu pas mal de demandes de gens qui voulaient acheter mes bijoux. Mais je les ai rentrés chez moi. Et donc, à un certain moment, je me suis dit, mais c'est plus possible. Donc, j'ai... J'ai déménagé rue Franz Merget, mais au départ, je ne voulais pas en faire une boutique. Je voulais juste que ce soit un bureau dans lequel je puisse accueillir de temps en temps certains clients. Puis, j'ai eu de plus en plus de demandes, et donc j'ai commencé à engager une personne, puisque je partais souvent, comme tu le sais, à peu près la moitié de ma vie en Inde. Et donc, c'est comme ça que j'ai engagé la première personne qui a travaillé avec nous. Et puis voilà, j'ai ouvert parce que j'avais tellement de demandes que j'ai décidé d'ouvrir du mardi au samedi la boutique, enfin le showroom à l'époque qui est devenu également une boutique.

  • Speaker #1

    Génial. T'estimes que t'avais ça en toi, cette ambition ? Parce que t'aurais pu rester toute ta vie une créatrice de boutique qui reçoit chez elle.

  • Speaker #0

    Non, je pense que j'avais besoin de créer un lieu où je pouvais transmettre aussi mon univers. Et je pense que chez moi, ça reste chez moi, ma maison, il y a mes enfants et c'est un lieu de vie. Et donc voilà, j'avais vraiment envie de créer l'espace autour de mes bijoux, de créer l'écran de mes bijoux.

  • Speaker #1

    Et la boutique est trop jolie, au numéro combien ?

  • Speaker #0

    158.

  • Speaker #1

    Voilà, donc comme ça, au 158 de la rue France-Merger. Et en effet, c'est un vrai joli écran. Aujourd'hui, tu as plus qu'une employée. Et ensuite, vous avez ouvert à Paris. Il y a combien d'années vous avez ouvert à Paris maintenant ?

  • Speaker #0

    En plein Covid. En mars 2020. Non, on devait ouvrir en mars 2020. Et finalement, on a ouvert en juin 2020. Avec des coupures, évidemment, puisqu'on a encore eu les couvre-feu. Oui, bien sûr. Donc, c'était une période assez complexe, oui, pour ouvrir un nouvel endroit.

  • Speaker #1

    Et c'est là où, tu vois, de l'organique, il y a quand même quelque chose d'ambitieux qui s'est mis en place. Beaucoup de gens ne s'autorisent pas à ouvrir une boutique à Paris, à prendre ces risques, j'aime bien que tu le dises.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à un certain moment, je pense que pour avancer, il faut sortir de sa zone de confort, ça c'est clair. Moi je ne dis pas, je ne l'ai pas toujours vécu de manière sereine non plus, puisque je suis quand même quelqu'un qui peut être assez anxieux, donc c'est vrai que j'ai passé pas mal de nuits blanches à me dire qu'est-ce que je suis en train de faire, est-ce que ça vaut vraiment la peine. C'est vrai que j'ai sacrifié aussi pas mal de choses, entre autres ma vie familiale. Mais je pense que ça vaut la peine, en tout cas, quand on a cette envie, ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    C'est ça qui te drive, l'idée d'aller jusqu'au bout de ton idée.

  • Speaker #0

    Je vais t'avouer quelque chose, Astrid, c'est qu'avant que je commence, j'avais un petit carnet et je notais mes rêves. Et donc, j'expliquais que je me voyais dans telle boutique et de vendues dans telle boutique. Et en fait, je m'imaginais, j'ai un imaginaire assez riche. Et donc, oui, je me projetais, je me voyais vraiment. Et en fait, un jour, j'ai réouvert ce carnet et je me suis rendue compte que j'étais exactement dans tous les points de vente que j'avais notés chez Colette, chez Liberty. Enfin, tous les points, ça a pris des années. Mais je me dis que c'est fou, parce que tout ce que j'avais noté, tout s'est réalisé.

  • Speaker #1

    C'est génial, parce que tu fais vraiment là, tu illustres vraiment comment on passe de l'intuition et comment on nourrit une vision. que tu as visualisé, voilà, presque en images, dans un imaginaire hyper clair quand même, avec des noms de boutiques, des adresses précises, une vision stratégique, tu vois, et c'est super. Et tu as raison de souligner que ça prend du temps, parce que du coup, je trouve que c'est important de ne pas faire croire non plus qu'on rêve quelque chose et hop, on l'a quoi. On peut rêver et avoir une vision, mais les choses après prennent du temps quoi. Et tu sais comment, ce que tu fais ou comment tu t'accompagnes pour passer justement de ... J'ai des intuitions qui génèrent aussi des doutes, des angoisses. Merci d'avoir partagé ça. En effet, personne ne doute pas, je n'y crois pas. Et quand même, d'y aller quoi, malgré les nuits blanches, malgré les doutes et les anxiétés, d'aller jusqu'à la prise de risque.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quelque chose qui... Comment t'expliquer ? À un certain moment, c'est presque plus fort que toi. Tu y vas... et tu te dis, bon, au moins j'aurais essayé, j'aurais pas de regrets. Je peux pas ne pas le faire, en fait.

  • Speaker #1

    L'appel est trop fort.

  • Speaker #0

    Oui. Et c'est vrai que je me suis toujours mis à un point d'honneur, depuis que je suis toute petite, je me suis toujours dit, je dois aller vraiment au bout de mes rêves. C'est important que j'ai pas de regrets, parce que j'ai vu trop de personnes autour de moi arriver à la fin de leur vie avec peut-être un... Oui, beaucoup de regrets, un peu d'amertume. Et je me suis dit, en fait, moi j'ai envie d'être une grand-mère joyeuse et de pouvoir raconter tout ce que j'ai vécu, toutes mes aventures à mes petits-enfants et leur transmettre cette joie-là. Et quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils choisissent dans leur vie.

  • Speaker #1

    Je te vois déjà.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je suis à un stade où je rêve de faire des confitures. Je t'assure. Et de m'occuper de mes petits-enfants que je n'ai pas encore, évidemment.

  • Speaker #1

    C'est l'intérêt d'avoir eu des enfants tôt. Peut-être que ça te permettrait d'être une longue grand-mère. Oui,

  • Speaker #0

    mais en même temps, j'ai tout mon temps. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a des choses qu'on ne décide pas. Exactement. Donc, on va enlever toute pression sur les dos de tes fils. Génial. Donc, 2008, tu lances ta marque. Deux ans après, Mathieu arrive dans l'aventure. La boutique, elle arrive en quelle année, tu disais ? Bon, qu'importe, en 2020 ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est 2011 ou

  • Speaker #1

    2012. Lié à un succès, lié à, tu sais ce que tu disais, de manière organique, de plus en plus de gens, l'envie de ne plus recevoir chez toi, d'avoir envie de créer un écrin propre à la marque. pour mieux exprimer aussi ton univers de marque, l'ambition, la prise de risque d'ouvrir à Paris. Et il y a aussi dans vos canaux de distribution, le B2B, d'être allé chercher des boutiques. Tu parlais de Colette, de Liberty. Donc ça aussi, c'est quelque chose que vous avez développé. Je sais que vous êtes d'ailleurs bien développé à l'international, notamment aux États-Unis. Comment vous faites ça ? Comment tu prends ça aussi en compte dans ton développement ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'international, on a fait pas mal de salons. Donc, Donc, par exemple, pour les États-Unis, on a fait le salon couture. On a fait trois années de suite le salon couture à Las Vegas. Et puis là, on fait deux fois par an, on fait un salon à New York. Et donc, c'est vraiment les salons aussi qui nous ont permis de nous développer à l'international. Maintenant, on reçoit nos clients. On ne fait plus de salon à Paris, mais on reçoit nos clients. ce rendez-vous à la boutique rue de Grenay. Mais c'est vrai que tout s'est construit. Mais c'est vrai que quand tu me demandes ça, je pense que tout a pris quand même pas mal de temps.

  • Speaker #1

    Vous avez combien de points de vente aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est à 150 points de vente.

  • Speaker #1

    C'est normal que ça prenne du temps. On dit que les belles choses prennent du temps et je me méfie moi les distributions qui vont très vite. Tu sais le côté explosion, très mode, tout le monde le veut en trois saisons, tout le monde veut la marque. Souvent ça fait un peu peur sur la longévité que ça peut permettre d'installer. Ça peut, mais du coup je trouve ça plutôt serein et solide, une distribution qui prend du temps à s'installer. C'est toi qui t'occupes de recevoir ou d'accueillir les clients, par exemple B2B ?

  • Speaker #0

    Mais par exemple, le salon à New York, je le fais avec Mathieu. On est à deux.

  • Speaker #1

    Et tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    J'ai appris. Je ne parlais pas anglais quand j'ai commencé à faire mes bijoux. C'est marrant parce que la première fois que je suis partie en Inde, je ne parlais pas anglais. Mais ce qui est assez pratique finalement parce que les Indiens aiment bien le côté un peu... On parle avec les mains, on parle avec les yeux, tout se passe à travers le regard, on rigole et puis on finit par se comprendre. C'est très chouette parce que maintenant, enfin bon, depuis j'ai appris l'anglais, mais comme j'ai appris l'anglais la plupart du temps en Inde, c'est que je comprends beaucoup mieux les Indiens que Mathieu par exemple, qui parlait des gens anglais à la base, tu vois.

  • Speaker #1

    Et un client américain, tu vois, l'acheteuse de Liberty London.

  • Speaker #0

    Écoute, oui, je suis capable de communiquer avec elle, en tout cas de parler de mes bijoux, de parler des pierres, de parler des symboles, de parler de plein de choses. Mais souvent, mon cerveau ne connecte pas toujours quand les gens pensent que je parle très bien l'anglais. Et donc, ils commencent à me raconter d'autres choses très vite. Ils parlent très vite avec forcément l'anglais, avec un accent anglais. Et là, je perds pied.

  • Speaker #1

    Ok. Et comment tu fais dans ces cas-là, quand tu perds pied ?

  • Speaker #0

    Je souris. Et souvent, je le dis aussi à mes clients que parfois, je ne les comprends pas.

  • Speaker #1

    C'est génial. Tu sais que c'est hyper inspirant d'entendre ça, parce que moi, je connais plein de gens qui s'interdisent un développement à l'international ou même d'aller voir des clients néerlandophones parce qu'ils estiment qu'ils savent pas parler la langue.

  • Speaker #0

    Oui, mais les Anglais sont bienveillants. Enfin, les Américains sont bienveillants. Quand je dis à un Anglais que je parle pas bien anglais ou un Américain que je parle pas bien anglais, il est bienveillant. Donc voilà, c'est important d'avoir la bienveillance de la personne qui est en face de soi et qui comprend. que l'erreur est...

  • Speaker #1

    Mais tu crois pas que le fait de faire un effort, d'essayer et de sourire, comme tu dis, c'est la porte ouverte à la bienveillance. C'est ça qui crée le lien. Mais moi, ce que j'applaudis, c'est déjà d'oser. Parce que, tu vois, d'oser être là, à sourire et à faire de ton mieux, beaucoup de gens ne s'autorisent pas. Ils sont trop inquiets.

  • Speaker #0

    Parfois, les gens me disent, oui, tu es courageuse. Mais en fait, je pense pas que je sois courageuse. J'ai pas le choix. c'est parce que j'ai pas le choix et parfois je suis confrontée à des situations et je me dis ok qu'est-ce que je peux faire au mieux là maintenant et je trouve que souvent la sincérité c'est toujours la meilleure option et c'est vrai que j'exprime le fait que oui je les comprends pas et que j'essaye de faire de mon mieux et que j'ai appris l'anglais sur le tas et en plus j'ai appris l'anglais toute seule comment ? toute seule quoi en étant... justement face à des moments où je devais absolument m'expliquer, me faire comprendre. Et voilà, j'ai pris quelques cours, mais j'ai pris peut-être dix heures avec un professeur. Ce qui est rien.

  • Speaker #1

    Tu t'es lancée dans le bain, quoi. J'adore ce mélange de détermination et d'intuition. Tu vois, tu te dis, il faut que j'y aille, je dois aller par là. Et puis, même si c'est difficile, on y va, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais en même temps, je dois t'avouer qu'aussi beaucoup d'angoisse. Je surfais pas de manière sereine, j'arrivais pas à des rendez-vous hyper relax en assumant le fait que... que le fait de vendre, c'est aussi un côté un peu stressant, mais de ne pas tout comprendre, c'est aussi stressant. Donc, c'est vrai que ça n'a pas toujours été facile.

  • Speaker #1

    Mais l'angoisse ne te freine pas ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est ça que je trouve remarquable.

  • Speaker #0

    Non, parce que, par exemple, j'avais, je n'ai plus, la phobie des avions. Mais quand je te dis la phobie, c'était impressionnant de me voir il y a quelques années. Et maintenant, je prends... Je prends quand même relativement souvent l'avion.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Mais je me suis auto-convaincue en me disant « En fait Céline, ça me faisait tellement mal de stresser déjà 4 jours à l'avance, de prendre mon avion. » Mais quand je te dis un niveau de stress, je me suis dit « Mais en fait Céline, tu es en train de te bouffer la vie pour des stress qui sont complètement inutiles, parce que si jamais il doit se passer quelque chose, il se passera de la chose ou pas. » Et c'est vraiment de l'auto... Je me suis autoconvaincue, mais avec le temps, quoi, parce que c'était extrêmement fatigant d'être aussi dans cet état-là.

  • Speaker #1

    Et maintenant, tu prends l'avion détendu.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est formidable. Et donc, il peut y avoir des trous d'air, enfin, tout ce que tu peux imaginer, je suis tout à fait détendue. Parce que oui, ça m'arrive d'atterrir dans des conditions de mousson, où on survole l'aéroport pendant une heure, et puis... Et puis l'atterrissage est assez compliqué et je n'ai plus de stress.

  • Speaker #1

    Donc tu t'accompagnes en te parlant avec bienveillance, en te disant c'est bon, c'est pas grave. J'appellerais ça de l'auto-coaching. Tu t'auto-accompagnes dans le lâcher prise en fait. Incroyable. Ça me fait penser à un ouvrage de Fabrice Midal que j'adore qui s'appelle « Foutez-vous la paix » . Et c'est exactement ça, c'est apprendre à se foutre la paix en fait. Et je pense que tu peux dépasser beaucoup de choses en cessant les jugements, les duretés, les ruminations. Et c'est exactement ce que tu témoignes. Et ce que je trouve hyper fort, c'est que tu as des angoisses, il y a des choses qui peuvent te créer de l'inconfort, mais tu y vas quand même.

  • Speaker #0

    Tu vas quand même au rendez-vous avec l'acheteur américain, tu vas quand même à New York faire les achats avec la boule au ventre quoi. Non mais elle te freine pas. Tu y vas avec.

  • Speaker #1

    Parfois elle complique les choses. Sûrement, bien sûr. Et parfois je me dis que j'aurais pu gagner du temps si j'avais été moins angoissée aussi. Mais en même temps je me dis ok, ça fait partie du processus, ça fait partie de mon histoire. Et oui j'ai avancé. parce que j'ai toujours eu ce truc où je me suis dit, OK, pas de regrets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très, très fort. Aller au bout de mes rêves. Et ça, c'est le côté déterminé qu'on entend. Donc, il y a les coûts que coûtent, même s'il y a de l'inconfort, même si ça crée du stress. Qu'est-ce que tu dirais justement à la Céline de 2008 ?

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, tout va aller.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Un message de rassurance, de confiance. Aujourd'hui, tu te sens plus confiante ? Oui. Parce que les challenges sont toujours là, la crise, tu vois, Trump, les Etats-Unis. Je veux dire, je peux te donner 200 scénarios angoissants.

  • Speaker #1

    Je les connais.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai déjà fait le tour. Bah oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, mais je suis plus sereine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis plus sereine parce que je me dis que même si tout devait s'arrêter maintenant, je... J'aurais fait ce que j'avais envie de faire, et du mieux que j'ai pu. Et j'arrive maintenant, seulement maintenant, à dire « c'est pas mal Céline, franchement, c'est pas mal ce que t'as fait, ce que t'as accompli » .

  • Speaker #0

    À ressentir de la gratitude.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est important parce que j'ai mis beaucoup d'années, tu vois, j'étais toujours dans « qu'est-ce qu'il faut encore faire ? » Donc j'ai fait ça, je suis rentrée de là, c'est bon, qu'est-ce qu'il y a encore à faire ? C'était jamais assez, mais ça c'est moi par rapport à moi. Et à un certain moment, c'est important aussi de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Ben ouais, bien sûr. Et là, justement, 150 points de vente, une boutique à Paris, une boutique à Bruxelles, est-ce que c'est assez ?

  • Speaker #1

    Mais écoute, je pense que s'il y a encore d'autres projets qui doivent arriver, ils arriveront. Ils se proposeront au moment. Maintenant, ce qui compte pour moi, c'est de stabiliser. C'est de stabiliser et... Et justement, de voir comment ça va se passer avec les nouvelles taxes pour les États-Unis. Oui, voir comment ça va se passer par rapport au pouvoir d'achat des gens. Et tout ça, c'est important aussi de pouvoir à un certain moment se dire, OK, là maintenant, on va plutôt voir comment garder nos clients, comment vont se passer les choses, comment les rassurer. Et voilà.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très sain ce que tu dis. Je pense qu'il y a un moment donné dans la construction d'une entreprise, on ne peut pas toujours être à la recherche de la croissance. Il y a un moment donné, on peut vouloir la croissance, mais elle doit être saine et apporter aussi de la stabilité. Super intéressant. Alors, on continue la conversation dans un instant. Mais avant ça, je vais vous parler d'un partenaire qui fait toute la différence pour les marques de mode. Landing Partners. Dans la mode, pour réussir en ligne, ce n'est pas de la magie. c'est une stratégie et c'est exactement ce que propose Lending Partners accompagner les marques mode et lifestyle vers plus de croissance digitale Retrouvez leurs études et cas pratiques sur www.lending.partners et maintenant retrouvez l'épisode Et donc ce que tu dirais à la Céline de 2008 c'est t'inquiète pas tout va bien aller Oui De quoi t'es le plus fier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    De quoi je suis le plus fière ? Mais en fait, il y a un sentiment de fierté, par exemple, tu vois, quand j'ai dessiné ma boutique Rue de Grenelle. Donc, en fait, Rue de Grenelle, c'était une boutique des années 80. Et donc, on a tout refait. Et c'est vrai que quand j'étais dans la boutique, je me suis dit, c'est fou, je suis dans mon dessin. Il y avait aussi le fait de matérialiser tes idées, tes rêves. Il y a un sentiment un peu enivrant de dire, ça y est, je l'ai fait, c'était juste là dans mon petit sketchbook et puis je suis dedans.

  • Speaker #0

    Et de passer du rêve à la matière, à la réalité.

  • Speaker #1

    Et puis j'adore quand il y a des clients qui rentrent et qui me disent, on se sent bien ici, ça c'est joli, c'est qui qui a fait ça ? Parce que j'aime bien collaborer aussi avec des artistes. qui m'ont aidée pour la présentation de bijoux. J'ai un sculpteur qui m'a fait tous les fonds sur lesquels se trouvent mes bijoux. J'adore collaborer aussi. Il y a une céramiste, Caroline Follien, que j'adore. J'adore son univers. Elle a aussi participé à faire des vitrines pour la boutique de Paris. Et j'aime bien quand les gens sentent que dans tout ce qui a été fait, il y a une intention. Ce n'est pas juste, OK, je crée, je vends. Mais il y a cette intention aussi que les gens... Sente qu'il y a quelque chose qui est au-delà de la matière, qui est vraiment dans... Tu sais, parfois tu rencontres des gens ou tu rentres dans des lieux, il n'y a rien de particulier. Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça, quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Ah, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer 15 jours plus tard, ou parfois un peu plus long. quand la réparation dure plus de temps, qui me dit « mon bijou m'a vraiment manqué, je suis heureuse de le retrouver » . Et donc je me dis, voilà, j'ai créé, je suis arrivée à créer quelque chose qui va au-delà de juste un produit. Oui, il y a vraiment... Voilà,

  • Speaker #0

    c'est trop beau et c'est exactement ce que je disais en introduction. C'est vraiment pour moi, tu es une créatrice de l'énergie et de la poésie. Tu vois, en effet, le au-delà du produit, c'est exactement ça. L'univers que tu as mis en place, l'énergie qui circule aussi bien sur les bijoux que dans tes boutiques, c'est vraiment ton univers de marque.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est au-delà des mots parce que tu parlais de Dries Van Houten qui n'aimait pas donner d'interview. Je ne suis pas au niveau de Dries Van Houten, mais il y a quelque chose aussi où parfois je me dis, mais les choses parlent d'elles-mêmes, tu vois. Et c'est pour ça aussi, même dans le fait de ne pas parler anglais, dans la connexion qu'il y a eu en premier lieu, c'est vraiment cette connexion du regard, où finalement, tu apprends à cerner l'autre par ce qui va être échangé dans le regard. De nouveau, c'est au-delà des mots. Il y a des choses vraiment très, très profondes qui se font au-delà de ce qu'on est. de ce qui est expliqué, de ce qui est théorique. Et en fait, l'idéal, c'est vraiment de justement trouver un équilibre entre les deux, entre ce qui est subtil et ce qui est plus palpable. Donc, c'est de trouver, et c'est dans ce milieu, dans ce juste milieu, que je trouve qu'on crée de la magie.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi. C'est vraiment l'indicible, en fait, tout ce qui ne s'explique pas. Et je peux très bien imaginer une relation avec un client. où on parle avec les yeux et avec le cœur. Il y a un langage de l'émotion, un langage de l'enthousiasme face aux produits, de la magie qui s'opère quand une sélection est présentée, qui crée la relation commerciale, qui crée le lien entre deux humains. Tout à fait. Super. Tu as d'autres fiertés ? Tu disais la fierté d'être passé de l'imaginaire, du rêve à la réalité avec ta boutique, notamment rue de Grenelle à Paris. Est-ce qu'il y a d'autres fiertés que tu as en tête ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a aussi le fait que j'ai, à un certain moment, je me suis rendue compte que je ne suis pas non plus une pro de la communication. C'est-à-dire que souvent, j'ai l'impression que les gens comprennent ce que je veux. Et puis moi, le but, forcément, c'était aussi de créer un esprit d'équipe, en tout cas avec les gens avec lesquels je travaillais, de créer quelque chose de beau aussi à ce niveau-là, parce que c'est tout. pour moi c'est Ce n'est pas que le bijou, c'est les gens qui vont les concevoir, donc les artisans. Donc d'avoir aussi un contact avec eux humain qui est au-delà justement du travail. Et puis par rapport à mon équipe aussi à Bruxelles, j'ai pas mal... Ça n'a pas été évident pour moi parce que, comme je te l'ai dit, au départ je n'ai pas signé pour... pour ça, moi, ce qui m'intéressait, c'était de créer. Et donc, j'ai dû composer aussi avec une équipe. Et je suis fière aussi parce qu'à un certain moment, c'était compliqué. Et je suis fière d'avoir pu aussi me remettre en question et de voir que la manière dont je fonctionnais, c'était pas toujours idéal, que j'étais pas toujours claire non plus. Et puis, voilà. Et puis, notre rencontre a changé beaucoup. Et je suis fière, oui, de ne pas être restée dans quelque chose de... Tu sais, où tu peux être blessée dans ton égo en disant « mais c'est quoi ça ? » Franchement, et de pouvoir aussi comprendre que l'autre a aussi son histoire et qu'il compose aussi avec son histoire. Et voilà, c'est vrai que pour moi, ça a été quand même une grosse remise en question.

  • Speaker #0

    Pour remettre un peu de contexte à ce que tu racontes et donner un peu aussi de mon point de vue ce que j'ai pu observer, puisqu'en effet, j'ai accompagné Céline et son équipe dans le fait de prendre de manière fluide et agréable ta position de leader, en fait, de chef d'entreprise avec, comme tu disais, des choses qu'on n'a pas appris, en fait. Tout d'un coup, toi, de l'amour des pierres. de ton talent de créative, tu te retrouves à la tête d'une équipe avec évidemment des profils différents. Et donc, du coup, il y a tout de suite de l'humain qui vient se mettre en place. Et c'est là où on s'est rencontrés, où tu m'as demandé comment je pouvais t'aider là-dedans. Donc vraiment, là, c'est ma casquette de coach, d'accompagnante qui a été sollicitée et que j'ai adoré, puisqu'on a fait des entretiens individuels avec toi, avec Mathieu, des entretiens avec toutes les filles de l'équipe. Et c'était en effet vous permettre à toutes et à tous de changer de regard sur l'équipe, sur le collectif, pour pouvoir vous épanouir tous ensemble. Et c'est vrai que j'ai pu voir ta capacité aussi à toi de te remettre en question, de t'ouvrir et de faire évoluer les choses. Donc, tu vois, au-delà de l'inconfort.

  • Speaker #1

    Oui, c'était une belle aventure aussi. Et c'est vrai que j'en suis fière parce que ça a changé beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est génial. Bien sûr, tu peux être fière de ton équipe et on le dit souvent, on peut avancer seule vite, mais on avance plus loin quand on est ensemble. Donc aujourd'hui, avoir une équipe, c'est évidemment aussi une clé de votre croissance et de votre développement. Oui,

  • Speaker #1

    et puis c'est tellement riche aussi d'être entourée. Je suis heureuse de retrouver mon équipe et je les aime. Et c'est important, et puis je pense que c'est nécessaire, parce que eux transmettent aussi, c'est eux qui sont le transmetteur. Moi, je suis, par la force des choses, je voyage beaucoup, et eux vont aussi transmettre l'histoire de l'ADN de la marque, et c'est important qu'eux soient bien, qu'ils se sentent reconnus, qu'ils se sentent aussi aimés dans le sens... Parce que souvent, on dit oui, bon, le boulot, c'est le boulot. Et je trouve que, moi, je pense que la société de demain, il y a ce côté humain, parfois, qu'on perd. Et c'est là que c'est dommage, parce que je pense que la clé, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, créer du lien, créer des relations fortes entre humains, ça a forcément un impact. On le sait, d'ailleurs, il y a des études que le bien-être au travail... Le fait de sentir bien avec ses collègues, avec ses managers, avec différentes personnes qui nous entourent, ça a un impact direct sur ses résultats.

  • Speaker #1

    Évidemment, ça a du sens. Oui, comme tu dis, ça met du sens. Quand tu demandes parfois en te disant, est-ce que tout ça a bien du sens ? Et tu te dis, déjà rien que de savoir que ton équipe est bien, est bien au travail, que voilà, qu'eux sont épanouis, ça met déjà du sens.

  • Speaker #0

    J'adore ça. Tout ce que tu fais, tu mets du sens dedans. C'est vraiment quelque chose qui te... C'est un peu ton fil rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper important. Et c'est vrai que parfois, je devrais un peu être plus dans l'instant, parce que c'est vrai que souvent, je... C'est vrai que chez moi, je suis tout le temps dans ce questionnement. Est-ce que ça a du sens ? Est-ce que tout... Chez moi, j'ai besoin qu'il y ait un sens quand je me réveille le matin.

  • Speaker #0

    mais ça crée de la profondeur aussi c'est super j'avais trop envie de savoir tu continues à écrire tes rêves ? oui Cool. Donc, on regardera dans quelques années encore ce que tu as.

  • Speaker #1

    Oui. Non, mais ça, franchement, c'est vraiment un conseil que je donne à toute personne qui a envie de créer. C'est de dessiner, même si on ne dessine pas bien. Ce n'est pas du tout un carnet qu'on garde pour soi. C'est de faire des petits croquis, noter des petites phrases. Et vraiment, moi, je me rappelle, par exemple, la maison dans laquelle on est là maintenant. j'ai visualisé cette maison, j'ai acheté cette maison il y a 25 ans et je me rappelle que je mettais exactement tout ce que je désirais. Donc voilà comment je voyais ma maison, je ne devais pas être trop loin de l'école de mes enfants, enfin tu vois tout était noté. et j'ai trouvé cette... voilà. La vie m'a offert cette opportunité et... Et vraiment, je n'ai même pas visité d'autres maisons. Je crois que j'ai visité une maison avant de visiter cette maison-là. Et puis, il y a une opportunité qui s'est offerte à moi dans mon budget. Et c'était absolument incroyable. Mais en même temps, il y avait aussi ce lâcher prise, ce faire confiance que les choses qui doivent arriver arriveront. Je ne sais pas comment t'expliquer. C'est-à-dire que c'est noté, mais en même temps, c'est passé à l'action. dans une forme de lâcher prise. Parce que parfois, je dis oui, mais lâcher prise, lâcher prise, ça veut dire que tu continues à faire ce qui te porte, mais en même temps, tu lâches prise sur le résultat. Parce que je rencontre souvent des créatrices à Jaipur qui ont commencé il y a 3-4 ans et qui se mettent des objectifs. Je me dis, mais voilà, c'est très ambitieux dans un laps de temps assez court. Et c'est vrai que dans notre société, j'ai l'impression que... Tout doit se faire très, très rapidement. Mais je pense que pour avoir une basse ligne, je pense que c'est important de faire les choses aussi avec beaucoup de passion.

  • Speaker #0

    C'est trop beau ce que tu dis. Et ce que j'entends, c'est vraiment cette histoire de foi, en fait, de confiance. Donc j'adore, en fait, tu visualises un peu comme tu... Enfin, l'idée de ta maison, c'est super. Tu fais un peu ta commande à l'univers. Alors je voudrais ci, ça, ça, ça et ça. Et après, on lâche prise et on fait confiance. J'y crois beaucoup à ça. Et parfois, des gens pensent, tu vois, je pensais à une créatrice que j'ai rencontrée récemment, qui se dit, je vais trouver les tissus que je veux, je vais me faire confiance, alors qu'en fait, je pense que c'est plus pertinent que de visualiser c'est quoi les tissus que je veux, de travailler en amont, tu vois, sur en effet visualiser ce qu'on souhaite, et après, de laisser en effet les rencontres pour toi avec les pierres.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà aussi le vivre à l'intérieur.

  • Speaker #0

    L'expérimenter. Oui,

  • Speaker #1

    l'expérimenter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, et faire confiance en l'univers.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à toutes les créatives qui nous écoutent, qui sont comme toi, sensibles, pas spécialement à l'aise dans le rapport client, et qui sont là dans l'amour de la pierre, dans l'amour de l'objet, et qui, en fait... se retrouvent dans la réalité d'une chef d'entreprise, ou en tout cas, ou qui s'interdisent peut-être d'aller vers ça, peur de quitter leur zone de talent, en fait, qui est évidemment la création. Qu'est-ce que tu dirais à une créative qui n'ose pas aller vers les autres réalités du chef d'entreprise ?

  • Speaker #1

    Que je comprends. Que je comprends qu'elle n'ose pas.

  • Speaker #0

    Toi, si tu pouvais, je me ferais faire une petite copure, toi, si tu pouvais... Tu ferais que créer tout le temps, de 9h à 18h, du lundi au vendredi ?

  • Speaker #1

    Écoute, je me suis posé la question, figure-toi, avant notre rendez-vous. Je me suis dit, tiens, maintenant, à mon avis, Astrid va me poser cette question. Mais je ne crois pas. Finalement, parce que je disais à Mathieu, je dis oui, non, moi, mon truc, c'est vraiment la création. Et puis le reste, non. Mais en fait, je pense que non, c'est un juste équilibre entre plein de choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça rend la vie riche aussi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que... Je pense que c'est facile à dire, mais il faut se lancer, il faut y aller. Et en fait, on se rend compte que les gens en face de nous sont bien plus bienveillants que ce qu'on imagine. Que souvent, quand on relève des défis, en tout cas des choses qui nous paraissent insurmontables, une fois qu'on a franchi le pas, je pense qu'il y a une telle fierté. En fait, ça donne beaucoup d'énergie. Oui, ce sont des élans. qui nous font tellement avancer. Et puis voilà, même quand on est face à un non, même quand on se trompe, même quand on est face à des erreurs, ça nous permet justement de remettre des pendules à l'heure, d'aussi voir la manière dont... Quand on avance, de voir si c'était pertinent, et avec le recul, de se rendre compte qu'il y a certaines choses qui ne se sont pas faites, et tant mieux qu'elles ne se soient pas faites à ce moment-là. Moi, j'ai eu aussi des expériences où j'ai été très déçue, parce qu'il y a des choses qui devaient être signées, et puis elles ne sont pas faites, ça s'est annulé au dernier moment. Et puis, avec les années de recul, je me suis dit, mais heureusement, je n'étais pas du tout prête. Au niveau de la production, je n'étais pas prête, je n'aurais jamais suivi. Si j'étais rentrée chez ce revendeur-là à ce moment-là, tout s'est aligné de manière juste.

  • Speaker #0

    Encore cette histoire de confiance.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce n'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Non, non, sur le moment même, tu es déçue.

  • Speaker #1

    Parce que les gens me disent souvent, mais comment tu fais au niveau intuitif, ton intuition, c'est comment que ça se... Ce n'est pas facile parce que parfois tu te dis, est-ce que c'est mon intuition qui parle ou est-ce que c'est mon angoisse qui me parle ? En fait, tu tâtonnes et c'est vraiment avec le recul, avec l'expérience, que tu te rends compte des choses qui devaient être faites ou pas faites. Et oui, je pense que c'est important qu'elles aillent au bout de leurs rêves parce que je pense que quand on est créatif, quand justement ce qu'on fait nous apporte cette joie, je pense qu'il faut se donner absolument les moyens d'y aller jusqu'au bout. de ne pas avoir d'orgueil.

  • Speaker #0

    Et il faut ouvrir ça au monde. Moi, je trouve que c'est presque une responsabilité.

  • Speaker #1

    C'est hyper important parce que voilà, on voit que le monde aujourd'hui, ce n'est pas évident. Et je pense que notre responsabilité, c'est de trouver justement cette place et d'apporter cette lumière, cette joie.

  • Speaker #0

    Absolument, d'apporter du beau, le beau nourri, le beau guéri. J'en suis persuadée. C'est hyper intéressant ce que tu dis. Et pour moi, c'est vraiment ça. Merci. sentir l'appel et y aller, oser. Il y a vraiment un message d'audace qui est hyper fort. D'oser entendre l'appel et de ne pas se laisser petite, de s'autoriser à prendre sa place dans le monde en tant que créative, parce que ça nourrit de la joie et parce que ça amène de la lumière.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et aussi, je pense que c'est important qu'à partir du moment où on sent tout, C'est de bien s'entourer.

  • Speaker #0

    Oui, très bon conseil. Et ce que tu disais aussi sur le fait de prendre des risques, de sortir de sa zone de confort, qui t'amène beaucoup de fierté, mais ça te nourrit en fait, ça te fait grandir en fait. Ça c'est hyper fort.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend beaucoup sur soi-même.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'entrepreneuriat est une école de vie incroyable. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, être une marque belge ? Est-ce que c'est quelque chose... dont tu parles, qui est important pour toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, la mode belge, je ne te parle pas spécialement de ma marque, mais pour moi, la mode belge, c'est un gage de qualité. Je trouve que les Belges apportent justement quelque chose de... Il y a pour moi... C'est pas facile pour moi de mettre des mots. Il y a quelque chose d'extrêmement riche, d'assez... Il y a beaucoup d'authenticité. Pour moi, il y a vraiment ça, c'est... Oui, c'est authentique.

  • Speaker #0

    J'entends. Cette idée de qualité, d'excellence.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une force. Il y a aussi quelque chose d'instinctif, il y a quelque chose d'authentique, il y a quelque chose de fort. Je trouve que dans la mode belge, il y a quelque chose de construit, de cohérent. Et en même temps, je trouve que le fait, tu sais, on dit toujours que les Belges ne se prennent pas au sérieux. Tu ressens ça. Mais en même temps, il y a... C'est très subtil. Je suis fière d'être belge. J'aime beaucoup la Belgique. J'aime autant la culture flamande que la culture wallonne. Je trouve que c'est quelque chose de très riche parce que c'est complémentaire, c'est différent. J'ai une maman qui vient du côté de Liège et un papa d'une famille qui vient plutôt du côté d'Anvers. Il y a l'équilibre des deux. Et je trouve ça dommage qu'il y ait cette forme de séparation parfois, parce que justement, toute la richesse est de nouveau, comme on le dit, dans le milieu.

  • Speaker #0

    Absolument, dans l'entre-deux. Et j'aime bien ce que tu dis sur l'humilité, qui permet l'audace en fait. Tu vois, ça ne t'enferme pas quand tu es humble. Tout est possible, tout est encore à créer.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que chez le Belge, le Belge a une tendance... à trouver des solutions aux problèmes. Là où d'autres... Je ne vais pas citer deux pays qui vont chercher le problème là où est la solution. Oui, je trouve qu'il y a chez le Belge... Oui, quelque chose d'authentique.

  • Speaker #0

    D'authentique et puis l'agilité, ce qu'on disait. Oui,

  • Speaker #1

    cette flexibilité.

  • Speaker #0

    L'agilité de l'entrepreneur, il est fondamental.

  • Speaker #1

    Je suis un peu chauve. Je ne sais pas si je suis chauve en là. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est super. On parle de mode belge aussi pour la mettre en lumière dans ce podcast. Donc, c'est trop bien. Je vois que le temps file à tout à l'heure parce que c'était tellement inspirant de t'écouter. Ma dernière question, ce serait de te demander, justement, dans ce secteur de la mode belge qui est aussi diversifié que dynamique, qui souhaiterais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #1

    Sans aucune hésitation, Tris Van Houten.

  • Speaker #0

    On aimerait bien, en effet. Ce serait passionnant de pouvoir lui tendre le micro. Oui. Est-ce que toi, tu veux profiter encore de ce micro pour dire quelque chose ou pour ajouter un élément ?

  • Speaker #1

    Je souhaite à tout le monde le meilleur et surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Ah, super.

  • Speaker #1

    Moi, c'est quelque chose, si je devais revenir en arrière, c'est quelque chose que je n'ai pas fait assez souvent. Et je pense qu'en partageant justement nos expériences et en demandant de l'aide, je pense qu'on peut avancer plus vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'empêchait de demander de l'aide, tu crois ?

  • Speaker #1

    La peur. Oui, j'avais peur de demander de l'aide. Je pensais que oui, c'était peut-être malvenu. Et en fait, je pense que les gens sont contents.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Absolument. Offrir à l'autre la possibilité d'aider, c'est très nourrissant. Et la vulnérabilité permet l'authenticité.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des relations plus profondes. Sinon, on porte tous des masques et c'est un peu moins intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Un grand merci Céline pour la qualité de cet échange, j'ai adoré. Merci de m'avoir reçu chez toi et de m'avoir accordé ce temps pour toutes ces belles... Beau message hyper inspirant.

  • Speaker #1

    Merci à toi Astrid.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis rejoignons-nous sur Instagram et sur nos pages

  • Speaker #1

    Bonjour !

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Description

Bienvenue dans la saison 7 de We Love Belgian Brands 💥🤩


Pour ouvrir cette nouvelle saison, quel bonheur de vous offrir les mots puissants et poétiques d’une créatrice de bijoux au parcours inspirant : Céline Daoust.


Dans cet épisode aux accents d’échange intime, Céline – femme d’une sensibilité rare – nous emmène au cœur de son chemin. Elle dévoile ses peurs, ses apprentissages et ses secrets pour transformer ses rêves en réalité : travailler sans relâche, dépasser ses angoisses et surtout, donner du sens à chaque geste, chaque croquis, chaque pierre choisie.


Aux côtés de son mari et partenaire de vie, Mathieu, mais aussi entourée de ses équipes, Céline a bâti un univers délicat et solaire, où la spiritualité s’entrelace à la matière. Ses bijoux, porteurs d’âme et de lumière, se découvrent dans ses boutiques de Bruxelles et Paris, et brillent aujourd’hui dans plus de 150 points de vente à travers le monde.


Dans notre conversation, Céline se confie avec authenticité : ses doutes, ses fiertés, la joie de donner vie à ses idées, la magie des collaborations artistiques, mais aussi son chemin vers un leadership empreint d’humanité. Ensemble, nous évoquons l’importance de l’intuition, du lâcher-prise, de la foi, et ce courage d’oser prendre sa place.


Un épisode lumineux, qui rappelle que l’entrepreneuriat est autant une aventure intérieure qu’extérieure💞.

Pour toutes les créatives et entrepreneures en quête de sens, de confiance et de joie, cette écoute résonnera comme une invitation à avancer avec audace et douceur.


✨ Belle écoute !


With love,

Astrid


Vous souhaitez en savoir plus sur mes accompagnements, retrouvez moi sur instagram, astrid.lefevre et abonnez vous à mes "Aime Vendre Letters";

Tous les vendredi, je vous propose un shoot de good vibes, de tips, et de partages de ma vie de coach, d'experte en développement commercial et d'entrepreneure. Pour s'inscrire, c'est ici:

https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça. Quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Oh, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer qu'un jour plus tard, ou parfois un peu plus long, quand la réparation dure plus de temps, qu'il me dit « Oh, mon bijou m'a vraiment manqué ! » « Qu'est-ce que je suis heureuse de le retrouver ! » Et donc, je me dis, voilà, j'ai créé... Je suis arrivée à créer quelque chose qui va... au-delà de juste un produit.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagnée de ma partenaire in crime, Lynn. Hello,

  • Speaker #0

    Yvonne Lynn.

  • Speaker #1

    Nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage. on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefebvre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefebvre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Dans une boutique, le meilleur vendeur fait toute la différence. Il comprend vos envies, vous oriente vers la bonne pièce et il vous fait découvrir des articles auxquels vous n'auriez même pas pensé. Alors en ligne, comment on fait ? Cette aide précieuse manque bien souvent. Et c'est pour ça que je suis ravie de vous présenter notre nouveau partenaire, Dépict, l'intelligence artificielle conçue pour les marques de mode. Dépict GPT Search, c'est comme votre meilleur vendeur digitalisé. Il parle avec la voix de votre marque comprend ce que les clients recherchent et lui recommande les produits les plus pertinents. Les marques qui utilisent Dépict voient déjà leur conversion grimper. Alors vous aussi, vous êtes prêt à offrir sur votre e-shop la meilleure expérience de vente à votre client ? Essayez Dépict gratuitement dès aujourd'hui sur dpict.ai. D-E-P-I-C-T.A-I. Un clic, zéro code requis et une transformation immédiate. Merci à Depict de soutenir We Love Belgian Brands et maintenant, place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands, le podcast qui célèbre l'excellence et l'audace des marques belges. Aujourd'hui, je reçois Céline Daoust, fondatrice de la maison éponyme de bijoux fin, reconnue pour ses créations empreintes de poésie et d'énergie. Céline puise son inspiration dans la nature et les pierres précieuses. Elle a une boutique à Bruxelles, à Paris. Et elle rayonne aussi à l'international. Son succès est donc bien au-delà des frontières belges et c'est l'un des secrets de son succès. Aujourd'hui, j'ai envie de m'entretenir avec Céline de tout ça, de cette évolution depuis 2008, de son inspiration, de son développement à l'international. Et donc, je suis ravie d'être là, chez toi. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Merci Astrid.

  • Speaker #1

    Alors, on pourra aussi parler un peu de ce qu'on a pu faire ensemble. Mais pour commencer cet épisode, j'avais envie de te demander de te présenter et de me raconter ce que tu souhaitais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Céline, j'ai 51 ans, et ce que j'avais envie de faire quand j'étais enfant, mais j'ai toujours eu envie de travailler dans le domaine créatif, et en même temps mon cœur balançait entre le social et le créatif.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te parlait dans le social ? L'idée d'aider l'autre ?

  • Speaker #0

    Oui, l'idée que ma vie ait un sens.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et dans quelle mesure aujourd'hui t'estimes que tes bijoux donnent du sens ? Écoute,

  • Speaker #0

    d'abord le... Le sens pour moi le plus important, c'est la joie que m'apporte mon métier et aussi la joie qui est transmise à travers mes créations. Et je m'en rends compte souvent quand je rencontre les clients et quand j'échange avec eux.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le pouvoir des bijoux, je suis tout à fait d'accord. Ils donnent vraiment de la joie. Il y a quelque chose de l'ordre de la joie, de la célébration dans le bijou, peut-être encore plus que dans le vêtement par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le symbole. C'est souvent très symbolique, un bijou.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a permis de te lancer ? Comment tu t'es lancée ? C'est quoi le début de ton histoire ?

  • Speaker #0

    Écoute, l'histoire est un peu longue, donc je vais essayer de synthétiser. J'ai eu mes enfants très jeunes. Donc j'ai rencontré Mathieu quand j'avais 18 ans. Mathieu qui est maintenant mon partenaire de vie, mon associé dans le travail. et j'ai eu mon... premier fils à l'âge de 20 ans. Et donc, j'ai arrêté mes études. J'étais en droit à l'ULB. J'ai arrêté mes études à la naissance de mon fils, puisque je me suis rendue compte que c'était compliqué, puisque Mathieu était également étudiant à ce moment-là. Et j'ai eu mon deuxième fils. Et j'ai repris des études quand mes enfants avaient respectivement 6 et 8 ans. J'ai repris des études de stylisme en cours de soie. Et de là, j'étais moins sensible au monde de la mode. du rythme et de l'atmosphère. C'était quelque chose qui ne me convenait pas. Et donc, j'ai repris juste un an pour avoir des bases hors février et bijouterie aux arts et métiers.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, de cette formation, tu as tout de suite fait des bijoux dans un but de vendre, d'offrir.

  • Speaker #0

    Au départ, je vendais à des amis. Et puis, ça s'est étendu assez rapidement. Oui, je pense que ça a été assez fluide. Le processus a été assez fluide. C'était beaucoup de travail, mais... Je me rends compte maintenant, avec le recul, que tout s'est vraiment mis en place de manière assez fluide.

  • Speaker #1

    Oui, et on arrive maintenant à une société où il y a quand même deux boutiques hyper bien situées toutes les deux, rue France-Merger à Bruxelles et puis rue de Grenelle à Paris, je ne me trompe pas ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce développement B2B aux Etats-Unis dont on parlera. Maintenant, Mathieu t'as rejoint dans l'aventure. Depuis combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça fait déjà un petit temps qu'il m'a rejoint, oui. Je pense qu'il m'a rejoint, je pense que ça faisait déjà deux ans que je créais, et il m'a rejoint, ça fait 13-14 ans qu'il m'a rejoint.

  • Speaker #1

    Donc ça veut dire qu'au bout de deux ans, il y avait déjà une activité professionnelle qui permettait justement à Mathieu de venir et de lancer.

  • Speaker #0

    En fait, Mathieu m'a apporté une structure, ça s'est fait de manière assez organique, il a juste regardé les chiffres, et puis il a... analysé le temps que je mettais à faire un bijou. Et puis, il m'a dit... Il l'a juste constaté. Il m'a dit que je devrais vendre un petit peu plus pour pouvoir vraiment gagner ma vie de mon métier. Et j'étais un peu... Je me suis un petit peu mal prise. Je ne sais pas, parce que je travaillais déjà tellement. Et alors, je lui ai dit, écoute, vas-y, tiens, tu n'as qu'à vendre. Enfin, fais-le.

  • Speaker #1

    Et comment toi tu trouvais des clientes à l'époque ? Parce qu'en effet ça paraît facile, il faut vendre plus Oui bah oui merci

  • Speaker #0

    Non ça s'est fait d'abord du bouche à oreille Et puis j'ai été démarchée de trois boutiques Où je suis rentrée avec mes créations Ça c'était assez compliqué pour moi De faire cette démarche là De faire la démarche de rentrer dans une boutique En général quand tu rentres dans une boutique C'est en tant que cliente Et là c'est vrai que timidement tu attends Que la responsable D'achat est terminée De s'occuper d'un client et puis oui et puis au fur et à mesure de l'attente le stress monte en disant mais tiens qu'est ce qu'on va penser de moi comment je vais me vendre et puis moi c'était pas mon truc moi je suis c'est vrai que je suis un peu plus réservé et donc ouais c'était assez stressant et c'est pour ça que c'est bien aussi que mathieu mais rejoint parce qu'il avait il n'a pas du tout cette approche là c'est quelqu'un qui est plus je dirais pas plus sûr de lui mais il est complètement dans le lâcher prise donc il dit voilà je qu'est ce que je risque un au au pire, un non, et puis au moins, j'aurais essayé. Donc, il a ce détachement, et puis bon, ce n'est pas lui non plus qui crée. Et donc, voilà, c'est vrai que c'est assez confrontant quand on est face à un non. on se remet un peu en question. Et puis, je n'avais pas la maturité non plus de me dire, bon, on a le droit de ne pas aimer, finalement, ça n'engage que. Et puis, ce n'est pas moi, c'est juste un bijou. Enfin, c'est juste le bijou que j'ai créé, mais ce n'est pas moi en tant que personne.

  • Speaker #1

    Exactement. Moi, j'accompagne beaucoup de créatrices sur ces sujets, sur le fait qu'en effet, ce qu'on propose, c'est un produit ou un service, et ce n'est pas nous, même si on a donné notre nom et notre prénom. qui a vraiment une distance à faire pour être au plus juste avec soi et avoir ce détachement, comme tu disais. Et tu sais ce que tu arrivais à faire quand même avant même que Mathieu reprenne ce rôle-là ? Tu as quand même réussi à démarcher quelques boutiques. C'était quoi justement tes clés ?

  • Speaker #0

    Franchement, Astrid, j'ai du mal à donner des conseils parce que j'ai l'impression que j'étais tellement maladroite, tellement stressée, tellement angoissée. Je me dis, bon, là, je suis mal placée pour donner un conseil à ce niveau-là, en tout cas de cette époque-là.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends tellement. Et ce qui est hyper intéressant, c'est souvent, tu sais, de partir en tant que créatrice de ton expertise, de ta passion, et changer de regard par rapport justement au stress, à l'angoisse du potentiel non, pour pouvoir avancer plus aligné. Mais en effet, je vois bien que c'est toi, qu'est-ce qui te plaisait ? c'était quoi ta zone de génie ? Encore maintenant, évidemment aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi, ça a toujours été le contact avec les pierres, le contact avec les matériaux, travailler avec mes mains, être dans une forme de méditation, parce que quand tu travailles dans le détail, tu dois vraiment être dans l'instant présent. Donc tu ne peux pas penser à quoi que ce soit d'autre. Et donc c'est vraiment une forme de méditation. C'est un temps suspendu, et c'est justement un moment où tu ne te poses pas trop de questions. Et ça, c'est vrai que j'ai tendance à me poser énormément de questions. Et ça fait du bien d'être juste dans l'instant. Oui,

  • Speaker #1

    évidemment. Et tu estimes que ce temps suspendu, tu l'as lors de la création, lors du processus créatif ?

  • Speaker #0

    Impossible de ne pas être dans cet état d'esprit pour créer.

  • Speaker #1

    Et tu estimes aujourd'hui que c'est combien de pourcentages ou combien de journées par semaine où tu arrives à consacrer du temps à la création ?

  • Speaker #0

    Pas assez, mais en même temps, il y a tout. Tout ce qui nourrit justement cet espace-là, qui est important aussi. Donc, ce n'est pas juste d'être devant son carnet de croquis et de dessinés, mais à toute l'histoire qu'il y a autour. Enfin, voilà, les sources d'inspiration.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi justement, toi, tes sources d'inspiration ?

  • Speaker #0

    Les sources d'inspiration, c'est mes moments dans la nature, c'est mes voyages, oui, énormément. C'est ces images. On se nourrit de moments, d'instants. C'est assez compliqué pour moi de mettre des mots, parce que pour moi, c'est au-delà des mots. C'est vraiment un état dans lequel je suis, des états que peuvent me procurer aussi des rencontres. Oui, c'est vrai, des expos. Mais c'est des instants où parfois, j'ai vraiment l'impression d'être touchée par la grâce.

  • Speaker #1

    C'est beau. Je sens ça, une histoire de connexion. de connexion à l'eau, de connexion au moment, de connexion au beau, à la nature. Et ça, ça a toujours fait partie de ton voyage. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que depuis toute petite, j'ai eu besoin de me créer cette bulle. Il y a certaines personnes autour de moi qui le créent en méditant. Et c'était certainement une forme déjà de méditation. Pour moi, c'est ça qui a donné tout son sens.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai parlé de création, tu m'as tout de suite parlé de méditation. Donc ta vie, tu as fait ce lien entre temps suspendu, méditation. Donc il y a vraiment quelque chose dans... Tu te ressources, quoi. Et c'est trop beau de se dire que tu as réussi, de ces moments de grâce, à en faire un business qui crée des salaires, tu vois, et qui génère du chiffre d'affaires. Ça fait franchement rêver, quoi. Est-ce que tu saurais parcourir avec nous les étapes clés de « j'ai envie de créer, j'ai envie de ce moment de grâce » à « j'ai un business qui est en place » . C'est quoi un peu, tu trouves, les milestones, comme on dit, les éléments clés de la construction de Céline Daous, l'entreprise ?

  • Speaker #0

    On m'a souvent posé la question et en y réfléchissant, je trouve que tout s'est fait quand même très instinctivement, même s'il y avait une structure sur... Mais j'ai plus été... Vraiment, j'ai toujours suivi mon intuition. Enfin, toujours, non, pas toujours, parce que je me suis aussi trompée, mais ça fait partie du parcours et c'est important de se tromper. Mais c'est vrai que c'était très instinctif, très organique. Et donc, on a pris pas mal de risques aussi. Parce qu'il faut être aussi honnête avec ça. On n'avait absolument pas d'argent, on n'avait pas de fonds. Les banques sont assez frileuses de prêter à des gens qui n'ont pas d'argent. Et puis donc voilà, tout s'est construit vraiment de manière très organique. Et donc ce n'est pas simple pour moi de t'expliquer les points phares. Mais par exemple, au départ, mon atelier était chez moi, dans le sous-sol. Tout ce que je gagnais, je le réinvestissais dans des matériaux. Et j'ai commencé justement avec des matériaux... Moins précieux, moins coûteux. Et puis, au fur et à mesure, j'ai réinvesti aussi pour pouvoir travailler des matériaux plus précieux. Puisque l'or permet d'aller encore plus dans le fin, le détail. Et donc, oui, tout ça s'est construit. Et puis, à un certain moment, j'ai eu pas mal de demandes de gens qui voulaient acheter mes bijoux. Mais je les ai rentrés chez moi. Et donc, à un certain moment, je me suis dit, mais c'est plus possible. Donc, j'ai... J'ai déménagé rue Franz Merget, mais au départ, je ne voulais pas en faire une boutique. Je voulais juste que ce soit un bureau dans lequel je puisse accueillir de temps en temps certains clients. Puis, j'ai eu de plus en plus de demandes, et donc j'ai commencé à engager une personne, puisque je partais souvent, comme tu le sais, à peu près la moitié de ma vie en Inde. Et donc, c'est comme ça que j'ai engagé la première personne qui a travaillé avec nous. Et puis voilà, j'ai ouvert parce que j'avais tellement de demandes que j'ai décidé d'ouvrir du mardi au samedi la boutique, enfin le showroom à l'époque qui est devenu également une boutique.

  • Speaker #1

    Génial. T'estimes que t'avais ça en toi, cette ambition ? Parce que t'aurais pu rester toute ta vie une créatrice de boutique qui reçoit chez elle.

  • Speaker #0

    Non, je pense que j'avais besoin de créer un lieu où je pouvais transmettre aussi mon univers. Et je pense que chez moi, ça reste chez moi, ma maison, il y a mes enfants et c'est un lieu de vie. Et donc voilà, j'avais vraiment envie de créer l'espace autour de mes bijoux, de créer l'écran de mes bijoux.

  • Speaker #1

    Et la boutique est trop jolie, au numéro combien ?

  • Speaker #0

    158.

  • Speaker #1

    Voilà, donc comme ça, au 158 de la rue France-Merger. Et en effet, c'est un vrai joli écran. Aujourd'hui, tu as plus qu'une employée. Et ensuite, vous avez ouvert à Paris. Il y a combien d'années vous avez ouvert à Paris maintenant ?

  • Speaker #0

    En plein Covid. En mars 2020. Non, on devait ouvrir en mars 2020. Et finalement, on a ouvert en juin 2020. Avec des coupures, évidemment, puisqu'on a encore eu les couvre-feu. Oui, bien sûr. Donc, c'était une période assez complexe, oui, pour ouvrir un nouvel endroit.

  • Speaker #1

    Et c'est là où, tu vois, de l'organique, il y a quand même quelque chose d'ambitieux qui s'est mis en place. Beaucoup de gens ne s'autorisent pas à ouvrir une boutique à Paris, à prendre ces risques, j'aime bien que tu le dises.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à un certain moment, je pense que pour avancer, il faut sortir de sa zone de confort, ça c'est clair. Moi je ne dis pas, je ne l'ai pas toujours vécu de manière sereine non plus, puisque je suis quand même quelqu'un qui peut être assez anxieux, donc c'est vrai que j'ai passé pas mal de nuits blanches à me dire qu'est-ce que je suis en train de faire, est-ce que ça vaut vraiment la peine. C'est vrai que j'ai sacrifié aussi pas mal de choses, entre autres ma vie familiale. Mais je pense que ça vaut la peine, en tout cas, quand on a cette envie, ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    C'est ça qui te drive, l'idée d'aller jusqu'au bout de ton idée.

  • Speaker #0

    Je vais t'avouer quelque chose, Astrid, c'est qu'avant que je commence, j'avais un petit carnet et je notais mes rêves. Et donc, j'expliquais que je me voyais dans telle boutique et de vendues dans telle boutique. Et en fait, je m'imaginais, j'ai un imaginaire assez riche. Et donc, oui, je me projetais, je me voyais vraiment. Et en fait, un jour, j'ai réouvert ce carnet et je me suis rendue compte que j'étais exactement dans tous les points de vente que j'avais notés chez Colette, chez Liberty. Enfin, tous les points, ça a pris des années. Mais je me dis que c'est fou, parce que tout ce que j'avais noté, tout s'est réalisé.

  • Speaker #1

    C'est génial, parce que tu fais vraiment là, tu illustres vraiment comment on passe de l'intuition et comment on nourrit une vision. que tu as visualisé, voilà, presque en images, dans un imaginaire hyper clair quand même, avec des noms de boutiques, des adresses précises, une vision stratégique, tu vois, et c'est super. Et tu as raison de souligner que ça prend du temps, parce que du coup, je trouve que c'est important de ne pas faire croire non plus qu'on rêve quelque chose et hop, on l'a quoi. On peut rêver et avoir une vision, mais les choses après prennent du temps quoi. Et tu sais comment, ce que tu fais ou comment tu t'accompagnes pour passer justement de ... J'ai des intuitions qui génèrent aussi des doutes, des angoisses. Merci d'avoir partagé ça. En effet, personne ne doute pas, je n'y crois pas. Et quand même, d'y aller quoi, malgré les nuits blanches, malgré les doutes et les anxiétés, d'aller jusqu'à la prise de risque.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quelque chose qui... Comment t'expliquer ? À un certain moment, c'est presque plus fort que toi. Tu y vas... et tu te dis, bon, au moins j'aurais essayé, j'aurais pas de regrets. Je peux pas ne pas le faire, en fait.

  • Speaker #1

    L'appel est trop fort.

  • Speaker #0

    Oui. Et c'est vrai que je me suis toujours mis à un point d'honneur, depuis que je suis toute petite, je me suis toujours dit, je dois aller vraiment au bout de mes rêves. C'est important que j'ai pas de regrets, parce que j'ai vu trop de personnes autour de moi arriver à la fin de leur vie avec peut-être un... Oui, beaucoup de regrets, un peu d'amertume. Et je me suis dit, en fait, moi j'ai envie d'être une grand-mère joyeuse et de pouvoir raconter tout ce que j'ai vécu, toutes mes aventures à mes petits-enfants et leur transmettre cette joie-là. Et quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils choisissent dans leur vie.

  • Speaker #1

    Je te vois déjà.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je suis à un stade où je rêve de faire des confitures. Je t'assure. Et de m'occuper de mes petits-enfants que je n'ai pas encore, évidemment.

  • Speaker #1

    C'est l'intérêt d'avoir eu des enfants tôt. Peut-être que ça te permettrait d'être une longue grand-mère. Oui,

  • Speaker #0

    mais en même temps, j'ai tout mon temps. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a des choses qu'on ne décide pas. Exactement. Donc, on va enlever toute pression sur les dos de tes fils. Génial. Donc, 2008, tu lances ta marque. Deux ans après, Mathieu arrive dans l'aventure. La boutique, elle arrive en quelle année, tu disais ? Bon, qu'importe, en 2020 ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est 2011 ou

  • Speaker #1

    2012. Lié à un succès, lié à, tu sais ce que tu disais, de manière organique, de plus en plus de gens, l'envie de ne plus recevoir chez toi, d'avoir envie de créer un écrin propre à la marque. pour mieux exprimer aussi ton univers de marque, l'ambition, la prise de risque d'ouvrir à Paris. Et il y a aussi dans vos canaux de distribution, le B2B, d'être allé chercher des boutiques. Tu parlais de Colette, de Liberty. Donc ça aussi, c'est quelque chose que vous avez développé. Je sais que vous êtes d'ailleurs bien développé à l'international, notamment aux États-Unis. Comment vous faites ça ? Comment tu prends ça aussi en compte dans ton développement ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'international, on a fait pas mal de salons. Donc, Donc, par exemple, pour les États-Unis, on a fait le salon couture. On a fait trois années de suite le salon couture à Las Vegas. Et puis là, on fait deux fois par an, on fait un salon à New York. Et donc, c'est vraiment les salons aussi qui nous ont permis de nous développer à l'international. Maintenant, on reçoit nos clients. On ne fait plus de salon à Paris, mais on reçoit nos clients. ce rendez-vous à la boutique rue de Grenay. Mais c'est vrai que tout s'est construit. Mais c'est vrai que quand tu me demandes ça, je pense que tout a pris quand même pas mal de temps.

  • Speaker #1

    Vous avez combien de points de vente aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est à 150 points de vente.

  • Speaker #1

    C'est normal que ça prenne du temps. On dit que les belles choses prennent du temps et je me méfie moi les distributions qui vont très vite. Tu sais le côté explosion, très mode, tout le monde le veut en trois saisons, tout le monde veut la marque. Souvent ça fait un peu peur sur la longévité que ça peut permettre d'installer. Ça peut, mais du coup je trouve ça plutôt serein et solide, une distribution qui prend du temps à s'installer. C'est toi qui t'occupes de recevoir ou d'accueillir les clients, par exemple B2B ?

  • Speaker #0

    Mais par exemple, le salon à New York, je le fais avec Mathieu. On est à deux.

  • Speaker #1

    Et tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    J'ai appris. Je ne parlais pas anglais quand j'ai commencé à faire mes bijoux. C'est marrant parce que la première fois que je suis partie en Inde, je ne parlais pas anglais. Mais ce qui est assez pratique finalement parce que les Indiens aiment bien le côté un peu... On parle avec les mains, on parle avec les yeux, tout se passe à travers le regard, on rigole et puis on finit par se comprendre. C'est très chouette parce que maintenant, enfin bon, depuis j'ai appris l'anglais, mais comme j'ai appris l'anglais la plupart du temps en Inde, c'est que je comprends beaucoup mieux les Indiens que Mathieu par exemple, qui parlait des gens anglais à la base, tu vois.

  • Speaker #1

    Et un client américain, tu vois, l'acheteuse de Liberty London.

  • Speaker #0

    Écoute, oui, je suis capable de communiquer avec elle, en tout cas de parler de mes bijoux, de parler des pierres, de parler des symboles, de parler de plein de choses. Mais souvent, mon cerveau ne connecte pas toujours quand les gens pensent que je parle très bien l'anglais. Et donc, ils commencent à me raconter d'autres choses très vite. Ils parlent très vite avec forcément l'anglais, avec un accent anglais. Et là, je perds pied.

  • Speaker #1

    Ok. Et comment tu fais dans ces cas-là, quand tu perds pied ?

  • Speaker #0

    Je souris. Et souvent, je le dis aussi à mes clients que parfois, je ne les comprends pas.

  • Speaker #1

    C'est génial. Tu sais que c'est hyper inspirant d'entendre ça, parce que moi, je connais plein de gens qui s'interdisent un développement à l'international ou même d'aller voir des clients néerlandophones parce qu'ils estiment qu'ils savent pas parler la langue.

  • Speaker #0

    Oui, mais les Anglais sont bienveillants. Enfin, les Américains sont bienveillants. Quand je dis à un Anglais que je parle pas bien anglais ou un Américain que je parle pas bien anglais, il est bienveillant. Donc voilà, c'est important d'avoir la bienveillance de la personne qui est en face de soi et qui comprend. que l'erreur est...

  • Speaker #1

    Mais tu crois pas que le fait de faire un effort, d'essayer et de sourire, comme tu dis, c'est la porte ouverte à la bienveillance. C'est ça qui crée le lien. Mais moi, ce que j'applaudis, c'est déjà d'oser. Parce que, tu vois, d'oser être là, à sourire et à faire de ton mieux, beaucoup de gens ne s'autorisent pas. Ils sont trop inquiets.

  • Speaker #0

    Parfois, les gens me disent, oui, tu es courageuse. Mais en fait, je pense pas que je sois courageuse. J'ai pas le choix. c'est parce que j'ai pas le choix et parfois je suis confrontée à des situations et je me dis ok qu'est-ce que je peux faire au mieux là maintenant et je trouve que souvent la sincérité c'est toujours la meilleure option et c'est vrai que j'exprime le fait que oui je les comprends pas et que j'essaye de faire de mon mieux et que j'ai appris l'anglais sur le tas et en plus j'ai appris l'anglais toute seule comment ? toute seule quoi en étant... justement face à des moments où je devais absolument m'expliquer, me faire comprendre. Et voilà, j'ai pris quelques cours, mais j'ai pris peut-être dix heures avec un professeur. Ce qui est rien.

  • Speaker #1

    Tu t'es lancée dans le bain, quoi. J'adore ce mélange de détermination et d'intuition. Tu vois, tu te dis, il faut que j'y aille, je dois aller par là. Et puis, même si c'est difficile, on y va, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais en même temps, je dois t'avouer qu'aussi beaucoup d'angoisse. Je surfais pas de manière sereine, j'arrivais pas à des rendez-vous hyper relax en assumant le fait que... que le fait de vendre, c'est aussi un côté un peu stressant, mais de ne pas tout comprendre, c'est aussi stressant. Donc, c'est vrai que ça n'a pas toujours été facile.

  • Speaker #1

    Mais l'angoisse ne te freine pas ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est ça que je trouve remarquable.

  • Speaker #0

    Non, parce que, par exemple, j'avais, je n'ai plus, la phobie des avions. Mais quand je te dis la phobie, c'était impressionnant de me voir il y a quelques années. Et maintenant, je prends... Je prends quand même relativement souvent l'avion.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Mais je me suis auto-convaincue en me disant « En fait Céline, ça me faisait tellement mal de stresser déjà 4 jours à l'avance, de prendre mon avion. » Mais quand je te dis un niveau de stress, je me suis dit « Mais en fait Céline, tu es en train de te bouffer la vie pour des stress qui sont complètement inutiles, parce que si jamais il doit se passer quelque chose, il se passera de la chose ou pas. » Et c'est vraiment de l'auto... Je me suis autoconvaincue, mais avec le temps, quoi, parce que c'était extrêmement fatigant d'être aussi dans cet état-là.

  • Speaker #1

    Et maintenant, tu prends l'avion détendu.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est formidable. Et donc, il peut y avoir des trous d'air, enfin, tout ce que tu peux imaginer, je suis tout à fait détendue. Parce que oui, ça m'arrive d'atterrir dans des conditions de mousson, où on survole l'aéroport pendant une heure, et puis... Et puis l'atterrissage est assez compliqué et je n'ai plus de stress.

  • Speaker #1

    Donc tu t'accompagnes en te parlant avec bienveillance, en te disant c'est bon, c'est pas grave. J'appellerais ça de l'auto-coaching. Tu t'auto-accompagnes dans le lâcher prise en fait. Incroyable. Ça me fait penser à un ouvrage de Fabrice Midal que j'adore qui s'appelle « Foutez-vous la paix » . Et c'est exactement ça, c'est apprendre à se foutre la paix en fait. Et je pense que tu peux dépasser beaucoup de choses en cessant les jugements, les duretés, les ruminations. Et c'est exactement ce que tu témoignes. Et ce que je trouve hyper fort, c'est que tu as des angoisses, il y a des choses qui peuvent te créer de l'inconfort, mais tu y vas quand même.

  • Speaker #0

    Tu vas quand même au rendez-vous avec l'acheteur américain, tu vas quand même à New York faire les achats avec la boule au ventre quoi. Non mais elle te freine pas. Tu y vas avec.

  • Speaker #1

    Parfois elle complique les choses. Sûrement, bien sûr. Et parfois je me dis que j'aurais pu gagner du temps si j'avais été moins angoissée aussi. Mais en même temps je me dis ok, ça fait partie du processus, ça fait partie de mon histoire. Et oui j'ai avancé. parce que j'ai toujours eu ce truc où je me suis dit, OK, pas de regrets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très, très fort. Aller au bout de mes rêves. Et ça, c'est le côté déterminé qu'on entend. Donc, il y a les coûts que coûtent, même s'il y a de l'inconfort, même si ça crée du stress. Qu'est-ce que tu dirais justement à la Céline de 2008 ?

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, tout va aller.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Un message de rassurance, de confiance. Aujourd'hui, tu te sens plus confiante ? Oui. Parce que les challenges sont toujours là, la crise, tu vois, Trump, les Etats-Unis. Je veux dire, je peux te donner 200 scénarios angoissants.

  • Speaker #1

    Je les connais.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai déjà fait le tour. Bah oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, mais je suis plus sereine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis plus sereine parce que je me dis que même si tout devait s'arrêter maintenant, je... J'aurais fait ce que j'avais envie de faire, et du mieux que j'ai pu. Et j'arrive maintenant, seulement maintenant, à dire « c'est pas mal Céline, franchement, c'est pas mal ce que t'as fait, ce que t'as accompli » .

  • Speaker #0

    À ressentir de la gratitude.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est important parce que j'ai mis beaucoup d'années, tu vois, j'étais toujours dans « qu'est-ce qu'il faut encore faire ? » Donc j'ai fait ça, je suis rentrée de là, c'est bon, qu'est-ce qu'il y a encore à faire ? C'était jamais assez, mais ça c'est moi par rapport à moi. Et à un certain moment, c'est important aussi de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Ben ouais, bien sûr. Et là, justement, 150 points de vente, une boutique à Paris, une boutique à Bruxelles, est-ce que c'est assez ?

  • Speaker #1

    Mais écoute, je pense que s'il y a encore d'autres projets qui doivent arriver, ils arriveront. Ils se proposeront au moment. Maintenant, ce qui compte pour moi, c'est de stabiliser. C'est de stabiliser et... Et justement, de voir comment ça va se passer avec les nouvelles taxes pour les États-Unis. Oui, voir comment ça va se passer par rapport au pouvoir d'achat des gens. Et tout ça, c'est important aussi de pouvoir à un certain moment se dire, OK, là maintenant, on va plutôt voir comment garder nos clients, comment vont se passer les choses, comment les rassurer. Et voilà.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très sain ce que tu dis. Je pense qu'il y a un moment donné dans la construction d'une entreprise, on ne peut pas toujours être à la recherche de la croissance. Il y a un moment donné, on peut vouloir la croissance, mais elle doit être saine et apporter aussi de la stabilité. Super intéressant. Alors, on continue la conversation dans un instant. Mais avant ça, je vais vous parler d'un partenaire qui fait toute la différence pour les marques de mode. Landing Partners. Dans la mode, pour réussir en ligne, ce n'est pas de la magie. c'est une stratégie et c'est exactement ce que propose Lending Partners accompagner les marques mode et lifestyle vers plus de croissance digitale Retrouvez leurs études et cas pratiques sur www.lending.partners et maintenant retrouvez l'épisode Et donc ce que tu dirais à la Céline de 2008 c'est t'inquiète pas tout va bien aller Oui De quoi t'es le plus fier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    De quoi je suis le plus fière ? Mais en fait, il y a un sentiment de fierté, par exemple, tu vois, quand j'ai dessiné ma boutique Rue de Grenelle. Donc, en fait, Rue de Grenelle, c'était une boutique des années 80. Et donc, on a tout refait. Et c'est vrai que quand j'étais dans la boutique, je me suis dit, c'est fou, je suis dans mon dessin. Il y avait aussi le fait de matérialiser tes idées, tes rêves. Il y a un sentiment un peu enivrant de dire, ça y est, je l'ai fait, c'était juste là dans mon petit sketchbook et puis je suis dedans.

  • Speaker #0

    Et de passer du rêve à la matière, à la réalité.

  • Speaker #1

    Et puis j'adore quand il y a des clients qui rentrent et qui me disent, on se sent bien ici, ça c'est joli, c'est qui qui a fait ça ? Parce que j'aime bien collaborer aussi avec des artistes. qui m'ont aidée pour la présentation de bijoux. J'ai un sculpteur qui m'a fait tous les fonds sur lesquels se trouvent mes bijoux. J'adore collaborer aussi. Il y a une céramiste, Caroline Follien, que j'adore. J'adore son univers. Elle a aussi participé à faire des vitrines pour la boutique de Paris. Et j'aime bien quand les gens sentent que dans tout ce qui a été fait, il y a une intention. Ce n'est pas juste, OK, je crée, je vends. Mais il y a cette intention aussi que les gens... Sente qu'il y a quelque chose qui est au-delà de la matière, qui est vraiment dans... Tu sais, parfois tu rencontres des gens ou tu rentres dans des lieux, il n'y a rien de particulier. Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça, quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Ah, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer 15 jours plus tard, ou parfois un peu plus long. quand la réparation dure plus de temps, qui me dit « mon bijou m'a vraiment manqué, je suis heureuse de le retrouver » . Et donc je me dis, voilà, j'ai créé, je suis arrivée à créer quelque chose qui va au-delà de juste un produit. Oui, il y a vraiment... Voilà,

  • Speaker #0

    c'est trop beau et c'est exactement ce que je disais en introduction. C'est vraiment pour moi, tu es une créatrice de l'énergie et de la poésie. Tu vois, en effet, le au-delà du produit, c'est exactement ça. L'univers que tu as mis en place, l'énergie qui circule aussi bien sur les bijoux que dans tes boutiques, c'est vraiment ton univers de marque.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est au-delà des mots parce que tu parlais de Dries Van Houten qui n'aimait pas donner d'interview. Je ne suis pas au niveau de Dries Van Houten, mais il y a quelque chose aussi où parfois je me dis, mais les choses parlent d'elles-mêmes, tu vois. Et c'est pour ça aussi, même dans le fait de ne pas parler anglais, dans la connexion qu'il y a eu en premier lieu, c'est vraiment cette connexion du regard, où finalement, tu apprends à cerner l'autre par ce qui va être échangé dans le regard. De nouveau, c'est au-delà des mots. Il y a des choses vraiment très, très profondes qui se font au-delà de ce qu'on est. de ce qui est expliqué, de ce qui est théorique. Et en fait, l'idéal, c'est vraiment de justement trouver un équilibre entre les deux, entre ce qui est subtil et ce qui est plus palpable. Donc, c'est de trouver, et c'est dans ce milieu, dans ce juste milieu, que je trouve qu'on crée de la magie.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi. C'est vraiment l'indicible, en fait, tout ce qui ne s'explique pas. Et je peux très bien imaginer une relation avec un client. où on parle avec les yeux et avec le cœur. Il y a un langage de l'émotion, un langage de l'enthousiasme face aux produits, de la magie qui s'opère quand une sélection est présentée, qui crée la relation commerciale, qui crée le lien entre deux humains. Tout à fait. Super. Tu as d'autres fiertés ? Tu disais la fierté d'être passé de l'imaginaire, du rêve à la réalité avec ta boutique, notamment rue de Grenelle à Paris. Est-ce qu'il y a d'autres fiertés que tu as en tête ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a aussi le fait que j'ai, à un certain moment, je me suis rendue compte que je ne suis pas non plus une pro de la communication. C'est-à-dire que souvent, j'ai l'impression que les gens comprennent ce que je veux. Et puis moi, le but, forcément, c'était aussi de créer un esprit d'équipe, en tout cas avec les gens avec lesquels je travaillais, de créer quelque chose de beau aussi à ce niveau-là, parce que c'est tout. pour moi c'est Ce n'est pas que le bijou, c'est les gens qui vont les concevoir, donc les artisans. Donc d'avoir aussi un contact avec eux humain qui est au-delà justement du travail. Et puis par rapport à mon équipe aussi à Bruxelles, j'ai pas mal... Ça n'a pas été évident pour moi parce que, comme je te l'ai dit, au départ je n'ai pas signé pour... pour ça, moi, ce qui m'intéressait, c'était de créer. Et donc, j'ai dû composer aussi avec une équipe. Et je suis fière aussi parce qu'à un certain moment, c'était compliqué. Et je suis fière d'avoir pu aussi me remettre en question et de voir que la manière dont je fonctionnais, c'était pas toujours idéal, que j'étais pas toujours claire non plus. Et puis, voilà. Et puis, notre rencontre a changé beaucoup. Et je suis fière, oui, de ne pas être restée dans quelque chose de... Tu sais, où tu peux être blessée dans ton égo en disant « mais c'est quoi ça ? » Franchement, et de pouvoir aussi comprendre que l'autre a aussi son histoire et qu'il compose aussi avec son histoire. Et voilà, c'est vrai que pour moi, ça a été quand même une grosse remise en question.

  • Speaker #0

    Pour remettre un peu de contexte à ce que tu racontes et donner un peu aussi de mon point de vue ce que j'ai pu observer, puisqu'en effet, j'ai accompagné Céline et son équipe dans le fait de prendre de manière fluide et agréable ta position de leader, en fait, de chef d'entreprise avec, comme tu disais, des choses qu'on n'a pas appris, en fait. Tout d'un coup, toi, de l'amour des pierres. de ton talent de créative, tu te retrouves à la tête d'une équipe avec évidemment des profils différents. Et donc, du coup, il y a tout de suite de l'humain qui vient se mettre en place. Et c'est là où on s'est rencontrés, où tu m'as demandé comment je pouvais t'aider là-dedans. Donc vraiment, là, c'est ma casquette de coach, d'accompagnante qui a été sollicitée et que j'ai adoré, puisqu'on a fait des entretiens individuels avec toi, avec Mathieu, des entretiens avec toutes les filles de l'équipe. Et c'était en effet vous permettre à toutes et à tous de changer de regard sur l'équipe, sur le collectif, pour pouvoir vous épanouir tous ensemble. Et c'est vrai que j'ai pu voir ta capacité aussi à toi de te remettre en question, de t'ouvrir et de faire évoluer les choses. Donc, tu vois, au-delà de l'inconfort.

  • Speaker #1

    Oui, c'était une belle aventure aussi. Et c'est vrai que j'en suis fière parce que ça a changé beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est génial. Bien sûr, tu peux être fière de ton équipe et on le dit souvent, on peut avancer seule vite, mais on avance plus loin quand on est ensemble. Donc aujourd'hui, avoir une équipe, c'est évidemment aussi une clé de votre croissance et de votre développement. Oui,

  • Speaker #1

    et puis c'est tellement riche aussi d'être entourée. Je suis heureuse de retrouver mon équipe et je les aime. Et c'est important, et puis je pense que c'est nécessaire, parce que eux transmettent aussi, c'est eux qui sont le transmetteur. Moi, je suis, par la force des choses, je voyage beaucoup, et eux vont aussi transmettre l'histoire de l'ADN de la marque, et c'est important qu'eux soient bien, qu'ils se sentent reconnus, qu'ils se sentent aussi aimés dans le sens... Parce que souvent, on dit oui, bon, le boulot, c'est le boulot. Et je trouve que, moi, je pense que la société de demain, il y a ce côté humain, parfois, qu'on perd. Et c'est là que c'est dommage, parce que je pense que la clé, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, créer du lien, créer des relations fortes entre humains, ça a forcément un impact. On le sait, d'ailleurs, il y a des études que le bien-être au travail... Le fait de sentir bien avec ses collègues, avec ses managers, avec différentes personnes qui nous entourent, ça a un impact direct sur ses résultats.

  • Speaker #1

    Évidemment, ça a du sens. Oui, comme tu dis, ça met du sens. Quand tu demandes parfois en te disant, est-ce que tout ça a bien du sens ? Et tu te dis, déjà rien que de savoir que ton équipe est bien, est bien au travail, que voilà, qu'eux sont épanouis, ça met déjà du sens.

  • Speaker #0

    J'adore ça. Tout ce que tu fais, tu mets du sens dedans. C'est vraiment quelque chose qui te... C'est un peu ton fil rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper important. Et c'est vrai que parfois, je devrais un peu être plus dans l'instant, parce que c'est vrai que souvent, je... C'est vrai que chez moi, je suis tout le temps dans ce questionnement. Est-ce que ça a du sens ? Est-ce que tout... Chez moi, j'ai besoin qu'il y ait un sens quand je me réveille le matin.

  • Speaker #0

    mais ça crée de la profondeur aussi c'est super j'avais trop envie de savoir tu continues à écrire tes rêves ? oui Cool. Donc, on regardera dans quelques années encore ce que tu as.

  • Speaker #1

    Oui. Non, mais ça, franchement, c'est vraiment un conseil que je donne à toute personne qui a envie de créer. C'est de dessiner, même si on ne dessine pas bien. Ce n'est pas du tout un carnet qu'on garde pour soi. C'est de faire des petits croquis, noter des petites phrases. Et vraiment, moi, je me rappelle, par exemple, la maison dans laquelle on est là maintenant. j'ai visualisé cette maison, j'ai acheté cette maison il y a 25 ans et je me rappelle que je mettais exactement tout ce que je désirais. Donc voilà comment je voyais ma maison, je ne devais pas être trop loin de l'école de mes enfants, enfin tu vois tout était noté. et j'ai trouvé cette... voilà. La vie m'a offert cette opportunité et... Et vraiment, je n'ai même pas visité d'autres maisons. Je crois que j'ai visité une maison avant de visiter cette maison-là. Et puis, il y a une opportunité qui s'est offerte à moi dans mon budget. Et c'était absolument incroyable. Mais en même temps, il y avait aussi ce lâcher prise, ce faire confiance que les choses qui doivent arriver arriveront. Je ne sais pas comment t'expliquer. C'est-à-dire que c'est noté, mais en même temps, c'est passé à l'action. dans une forme de lâcher prise. Parce que parfois, je dis oui, mais lâcher prise, lâcher prise, ça veut dire que tu continues à faire ce qui te porte, mais en même temps, tu lâches prise sur le résultat. Parce que je rencontre souvent des créatrices à Jaipur qui ont commencé il y a 3-4 ans et qui se mettent des objectifs. Je me dis, mais voilà, c'est très ambitieux dans un laps de temps assez court. Et c'est vrai que dans notre société, j'ai l'impression que... Tout doit se faire très, très rapidement. Mais je pense que pour avoir une basse ligne, je pense que c'est important de faire les choses aussi avec beaucoup de passion.

  • Speaker #0

    C'est trop beau ce que tu dis. Et ce que j'entends, c'est vraiment cette histoire de foi, en fait, de confiance. Donc j'adore, en fait, tu visualises un peu comme tu... Enfin, l'idée de ta maison, c'est super. Tu fais un peu ta commande à l'univers. Alors je voudrais ci, ça, ça, ça et ça. Et après, on lâche prise et on fait confiance. J'y crois beaucoup à ça. Et parfois, des gens pensent, tu vois, je pensais à une créatrice que j'ai rencontrée récemment, qui se dit, je vais trouver les tissus que je veux, je vais me faire confiance, alors qu'en fait, je pense que c'est plus pertinent que de visualiser c'est quoi les tissus que je veux, de travailler en amont, tu vois, sur en effet visualiser ce qu'on souhaite, et après, de laisser en effet les rencontres pour toi avec les pierres.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà aussi le vivre à l'intérieur.

  • Speaker #0

    L'expérimenter. Oui,

  • Speaker #1

    l'expérimenter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, et faire confiance en l'univers.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à toutes les créatives qui nous écoutent, qui sont comme toi, sensibles, pas spécialement à l'aise dans le rapport client, et qui sont là dans l'amour de la pierre, dans l'amour de l'objet, et qui, en fait... se retrouvent dans la réalité d'une chef d'entreprise, ou en tout cas, ou qui s'interdisent peut-être d'aller vers ça, peur de quitter leur zone de talent, en fait, qui est évidemment la création. Qu'est-ce que tu dirais à une créative qui n'ose pas aller vers les autres réalités du chef d'entreprise ?

  • Speaker #1

    Que je comprends. Que je comprends qu'elle n'ose pas.

  • Speaker #0

    Toi, si tu pouvais, je me ferais faire une petite copure, toi, si tu pouvais... Tu ferais que créer tout le temps, de 9h à 18h, du lundi au vendredi ?

  • Speaker #1

    Écoute, je me suis posé la question, figure-toi, avant notre rendez-vous. Je me suis dit, tiens, maintenant, à mon avis, Astrid va me poser cette question. Mais je ne crois pas. Finalement, parce que je disais à Mathieu, je dis oui, non, moi, mon truc, c'est vraiment la création. Et puis le reste, non. Mais en fait, je pense que non, c'est un juste équilibre entre plein de choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça rend la vie riche aussi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que... Je pense que c'est facile à dire, mais il faut se lancer, il faut y aller. Et en fait, on se rend compte que les gens en face de nous sont bien plus bienveillants que ce qu'on imagine. Que souvent, quand on relève des défis, en tout cas des choses qui nous paraissent insurmontables, une fois qu'on a franchi le pas, je pense qu'il y a une telle fierté. En fait, ça donne beaucoup d'énergie. Oui, ce sont des élans. qui nous font tellement avancer. Et puis voilà, même quand on est face à un non, même quand on se trompe, même quand on est face à des erreurs, ça nous permet justement de remettre des pendules à l'heure, d'aussi voir la manière dont... Quand on avance, de voir si c'était pertinent, et avec le recul, de se rendre compte qu'il y a certaines choses qui ne se sont pas faites, et tant mieux qu'elles ne se soient pas faites à ce moment-là. Moi, j'ai eu aussi des expériences où j'ai été très déçue, parce qu'il y a des choses qui devaient être signées, et puis elles ne sont pas faites, ça s'est annulé au dernier moment. Et puis, avec les années de recul, je me suis dit, mais heureusement, je n'étais pas du tout prête. Au niveau de la production, je n'étais pas prête, je n'aurais jamais suivi. Si j'étais rentrée chez ce revendeur-là à ce moment-là, tout s'est aligné de manière juste.

  • Speaker #0

    Encore cette histoire de confiance.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce n'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Non, non, sur le moment même, tu es déçue.

  • Speaker #1

    Parce que les gens me disent souvent, mais comment tu fais au niveau intuitif, ton intuition, c'est comment que ça se... Ce n'est pas facile parce que parfois tu te dis, est-ce que c'est mon intuition qui parle ou est-ce que c'est mon angoisse qui me parle ? En fait, tu tâtonnes et c'est vraiment avec le recul, avec l'expérience, que tu te rends compte des choses qui devaient être faites ou pas faites. Et oui, je pense que c'est important qu'elles aillent au bout de leurs rêves parce que je pense que quand on est créatif, quand justement ce qu'on fait nous apporte cette joie, je pense qu'il faut se donner absolument les moyens d'y aller jusqu'au bout. de ne pas avoir d'orgueil.

  • Speaker #0

    Et il faut ouvrir ça au monde. Moi, je trouve que c'est presque une responsabilité.

  • Speaker #1

    C'est hyper important parce que voilà, on voit que le monde aujourd'hui, ce n'est pas évident. Et je pense que notre responsabilité, c'est de trouver justement cette place et d'apporter cette lumière, cette joie.

  • Speaker #0

    Absolument, d'apporter du beau, le beau nourri, le beau guéri. J'en suis persuadée. C'est hyper intéressant ce que tu dis. Et pour moi, c'est vraiment ça. Merci. sentir l'appel et y aller, oser. Il y a vraiment un message d'audace qui est hyper fort. D'oser entendre l'appel et de ne pas se laisser petite, de s'autoriser à prendre sa place dans le monde en tant que créative, parce que ça nourrit de la joie et parce que ça amène de la lumière.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et aussi, je pense que c'est important qu'à partir du moment où on sent tout, C'est de bien s'entourer.

  • Speaker #0

    Oui, très bon conseil. Et ce que tu disais aussi sur le fait de prendre des risques, de sortir de sa zone de confort, qui t'amène beaucoup de fierté, mais ça te nourrit en fait, ça te fait grandir en fait. Ça c'est hyper fort.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend beaucoup sur soi-même.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'entrepreneuriat est une école de vie incroyable. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, être une marque belge ? Est-ce que c'est quelque chose... dont tu parles, qui est important pour toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, la mode belge, je ne te parle pas spécialement de ma marque, mais pour moi, la mode belge, c'est un gage de qualité. Je trouve que les Belges apportent justement quelque chose de... Il y a pour moi... C'est pas facile pour moi de mettre des mots. Il y a quelque chose d'extrêmement riche, d'assez... Il y a beaucoup d'authenticité. Pour moi, il y a vraiment ça, c'est... Oui, c'est authentique.

  • Speaker #0

    J'entends. Cette idée de qualité, d'excellence.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une force. Il y a aussi quelque chose d'instinctif, il y a quelque chose d'authentique, il y a quelque chose de fort. Je trouve que dans la mode belge, il y a quelque chose de construit, de cohérent. Et en même temps, je trouve que le fait, tu sais, on dit toujours que les Belges ne se prennent pas au sérieux. Tu ressens ça. Mais en même temps, il y a... C'est très subtil. Je suis fière d'être belge. J'aime beaucoup la Belgique. J'aime autant la culture flamande que la culture wallonne. Je trouve que c'est quelque chose de très riche parce que c'est complémentaire, c'est différent. J'ai une maman qui vient du côté de Liège et un papa d'une famille qui vient plutôt du côté d'Anvers. Il y a l'équilibre des deux. Et je trouve ça dommage qu'il y ait cette forme de séparation parfois, parce que justement, toute la richesse est de nouveau, comme on le dit, dans le milieu.

  • Speaker #0

    Absolument, dans l'entre-deux. Et j'aime bien ce que tu dis sur l'humilité, qui permet l'audace en fait. Tu vois, ça ne t'enferme pas quand tu es humble. Tout est possible, tout est encore à créer.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que chez le Belge, le Belge a une tendance... à trouver des solutions aux problèmes. Là où d'autres... Je ne vais pas citer deux pays qui vont chercher le problème là où est la solution. Oui, je trouve qu'il y a chez le Belge... Oui, quelque chose d'authentique.

  • Speaker #0

    D'authentique et puis l'agilité, ce qu'on disait. Oui,

  • Speaker #1

    cette flexibilité.

  • Speaker #0

    L'agilité de l'entrepreneur, il est fondamental.

  • Speaker #1

    Je suis un peu chauve. Je ne sais pas si je suis chauve en là. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est super. On parle de mode belge aussi pour la mettre en lumière dans ce podcast. Donc, c'est trop bien. Je vois que le temps file à tout à l'heure parce que c'était tellement inspirant de t'écouter. Ma dernière question, ce serait de te demander, justement, dans ce secteur de la mode belge qui est aussi diversifié que dynamique, qui souhaiterais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #1

    Sans aucune hésitation, Tris Van Houten.

  • Speaker #0

    On aimerait bien, en effet. Ce serait passionnant de pouvoir lui tendre le micro. Oui. Est-ce que toi, tu veux profiter encore de ce micro pour dire quelque chose ou pour ajouter un élément ?

  • Speaker #1

    Je souhaite à tout le monde le meilleur et surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Ah, super.

  • Speaker #1

    Moi, c'est quelque chose, si je devais revenir en arrière, c'est quelque chose que je n'ai pas fait assez souvent. Et je pense qu'en partageant justement nos expériences et en demandant de l'aide, je pense qu'on peut avancer plus vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'empêchait de demander de l'aide, tu crois ?

  • Speaker #1

    La peur. Oui, j'avais peur de demander de l'aide. Je pensais que oui, c'était peut-être malvenu. Et en fait, je pense que les gens sont contents.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Absolument. Offrir à l'autre la possibilité d'aider, c'est très nourrissant. Et la vulnérabilité permet l'authenticité.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des relations plus profondes. Sinon, on porte tous des masques et c'est un peu moins intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Un grand merci Céline pour la qualité de cet échange, j'ai adoré. Merci de m'avoir reçu chez toi et de m'avoir accordé ce temps pour toutes ces belles... Beau message hyper inspirant.

  • Speaker #1

    Merci à toi Astrid.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis rejoignons-nous sur Instagram et sur nos pages

  • Speaker #1

    Bonjour !

Description

Bienvenue dans la saison 7 de We Love Belgian Brands 💥🤩


Pour ouvrir cette nouvelle saison, quel bonheur de vous offrir les mots puissants et poétiques d’une créatrice de bijoux au parcours inspirant : Céline Daoust.


Dans cet épisode aux accents d’échange intime, Céline – femme d’une sensibilité rare – nous emmène au cœur de son chemin. Elle dévoile ses peurs, ses apprentissages et ses secrets pour transformer ses rêves en réalité : travailler sans relâche, dépasser ses angoisses et surtout, donner du sens à chaque geste, chaque croquis, chaque pierre choisie.


Aux côtés de son mari et partenaire de vie, Mathieu, mais aussi entourée de ses équipes, Céline a bâti un univers délicat et solaire, où la spiritualité s’entrelace à la matière. Ses bijoux, porteurs d’âme et de lumière, se découvrent dans ses boutiques de Bruxelles et Paris, et brillent aujourd’hui dans plus de 150 points de vente à travers le monde.


Dans notre conversation, Céline se confie avec authenticité : ses doutes, ses fiertés, la joie de donner vie à ses idées, la magie des collaborations artistiques, mais aussi son chemin vers un leadership empreint d’humanité. Ensemble, nous évoquons l’importance de l’intuition, du lâcher-prise, de la foi, et ce courage d’oser prendre sa place.


Un épisode lumineux, qui rappelle que l’entrepreneuriat est autant une aventure intérieure qu’extérieure💞.

Pour toutes les créatives et entrepreneures en quête de sens, de confiance et de joie, cette écoute résonnera comme une invitation à avancer avec audace et douceur.


✨ Belle écoute !


With love,

Astrid


Vous souhaitez en savoir plus sur mes accompagnements, retrouvez moi sur instagram, astrid.lefevre et abonnez vous à mes "Aime Vendre Letters";

Tous les vendredi, je vous propose un shoot de good vibes, de tips, et de partages de ma vie de coach, d'experte en développement commercial et d'entrepreneure. Pour s'inscrire, c'est ici:

https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça. Quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Oh, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer qu'un jour plus tard, ou parfois un peu plus long, quand la réparation dure plus de temps, qu'il me dit « Oh, mon bijou m'a vraiment manqué ! » « Qu'est-ce que je suis heureuse de le retrouver ! » Et donc, je me dis, voilà, j'ai créé... Je suis arrivée à créer quelque chose qui va... au-delà de juste un produit.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagnée de ma partenaire in crime, Lynn. Hello,

  • Speaker #0

    Yvonne Lynn.

  • Speaker #1

    Nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage. on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefebvre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefebvre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Dans une boutique, le meilleur vendeur fait toute la différence. Il comprend vos envies, vous oriente vers la bonne pièce et il vous fait découvrir des articles auxquels vous n'auriez même pas pensé. Alors en ligne, comment on fait ? Cette aide précieuse manque bien souvent. Et c'est pour ça que je suis ravie de vous présenter notre nouveau partenaire, Dépict, l'intelligence artificielle conçue pour les marques de mode. Dépict GPT Search, c'est comme votre meilleur vendeur digitalisé. Il parle avec la voix de votre marque comprend ce que les clients recherchent et lui recommande les produits les plus pertinents. Les marques qui utilisent Dépict voient déjà leur conversion grimper. Alors vous aussi, vous êtes prêt à offrir sur votre e-shop la meilleure expérience de vente à votre client ? Essayez Dépict gratuitement dès aujourd'hui sur dpict.ai. D-E-P-I-C-T.A-I. Un clic, zéro code requis et une transformation immédiate. Merci à Depict de soutenir We Love Belgian Brands et maintenant, place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands, le podcast qui célèbre l'excellence et l'audace des marques belges. Aujourd'hui, je reçois Céline Daoust, fondatrice de la maison éponyme de bijoux fin, reconnue pour ses créations empreintes de poésie et d'énergie. Céline puise son inspiration dans la nature et les pierres précieuses. Elle a une boutique à Bruxelles, à Paris. Et elle rayonne aussi à l'international. Son succès est donc bien au-delà des frontières belges et c'est l'un des secrets de son succès. Aujourd'hui, j'ai envie de m'entretenir avec Céline de tout ça, de cette évolution depuis 2008, de son inspiration, de son développement à l'international. Et donc, je suis ravie d'être là, chez toi. Merci de me recevoir.

  • Speaker #0

    Merci Astrid.

  • Speaker #1

    Alors, on pourra aussi parler un peu de ce qu'on a pu faire ensemble. Mais pour commencer cet épisode, j'avais envie de te demander de te présenter et de me raconter ce que tu souhaitais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Je m'appelle Céline, j'ai 51 ans, et ce que j'avais envie de faire quand j'étais enfant, mais j'ai toujours eu envie de travailler dans le domaine créatif, et en même temps mon cœur balançait entre le social et le créatif.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui te parlait dans le social ? L'idée d'aider l'autre ?

  • Speaker #0

    Oui, l'idée que ma vie ait un sens.

  • Speaker #1

    Ok, ok. Et dans quelle mesure aujourd'hui t'estimes que tes bijoux donnent du sens ? Écoute,

  • Speaker #0

    d'abord le... Le sens pour moi le plus important, c'est la joie que m'apporte mon métier et aussi la joie qui est transmise à travers mes créations. Et je m'en rends compte souvent quand je rencontre les clients et quand j'échange avec eux.

  • Speaker #1

    C'est vraiment le pouvoir des bijoux, je suis tout à fait d'accord. Ils donnent vraiment de la joie. Il y a quelque chose de l'ordre de la joie, de la célébration dans le bijou, peut-être encore plus que dans le vêtement par exemple.

  • Speaker #0

    Oui, il y a le symbole. C'est souvent très symbolique, un bijou.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui t'a permis de te lancer ? Comment tu t'es lancée ? C'est quoi le début de ton histoire ?

  • Speaker #0

    Écoute, l'histoire est un peu longue, donc je vais essayer de synthétiser. J'ai eu mes enfants très jeunes. Donc j'ai rencontré Mathieu quand j'avais 18 ans. Mathieu qui est maintenant mon partenaire de vie, mon associé dans le travail. et j'ai eu mon... premier fils à l'âge de 20 ans. Et donc, j'ai arrêté mes études. J'étais en droit à l'ULB. J'ai arrêté mes études à la naissance de mon fils, puisque je me suis rendue compte que c'était compliqué, puisque Mathieu était également étudiant à ce moment-là. Et j'ai eu mon deuxième fils. Et j'ai repris des études quand mes enfants avaient respectivement 6 et 8 ans. J'ai repris des études de stylisme en cours de soie. Et de là, j'étais moins sensible au monde de la mode. du rythme et de l'atmosphère. C'était quelque chose qui ne me convenait pas. Et donc, j'ai repris juste un an pour avoir des bases hors février et bijouterie aux arts et métiers.

  • Speaker #1

    Génial. Et donc, de cette formation, tu as tout de suite fait des bijoux dans un but de vendre, d'offrir.

  • Speaker #0

    Au départ, je vendais à des amis. Et puis, ça s'est étendu assez rapidement. Oui, je pense que ça a été assez fluide. Le processus a été assez fluide. C'était beaucoup de travail, mais... Je me rends compte maintenant, avec le recul, que tout s'est vraiment mis en place de manière assez fluide.

  • Speaker #1

    Oui, et on arrive maintenant à une société où il y a quand même deux boutiques hyper bien situées toutes les deux, rue France-Merger à Bruxelles et puis rue de Grenelle à Paris, je ne me trompe pas ?

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et puis ce développement B2B aux Etats-Unis dont on parlera. Maintenant, Mathieu t'as rejoint dans l'aventure. Depuis combien de temps ?

  • Speaker #0

    Ça fait déjà un petit temps qu'il m'a rejoint, oui. Je pense qu'il m'a rejoint, je pense que ça faisait déjà deux ans que je créais, et il m'a rejoint, ça fait 13-14 ans qu'il m'a rejoint.

  • Speaker #1

    Donc ça veut dire qu'au bout de deux ans, il y avait déjà une activité professionnelle qui permettait justement à Mathieu de venir et de lancer.

  • Speaker #0

    En fait, Mathieu m'a apporté une structure, ça s'est fait de manière assez organique, il a juste regardé les chiffres, et puis il a... analysé le temps que je mettais à faire un bijou. Et puis, il m'a dit... Il l'a juste constaté. Il m'a dit que je devrais vendre un petit peu plus pour pouvoir vraiment gagner ma vie de mon métier. Et j'étais un peu... Je me suis un petit peu mal prise. Je ne sais pas, parce que je travaillais déjà tellement. Et alors, je lui ai dit, écoute, vas-y, tiens, tu n'as qu'à vendre. Enfin, fais-le.

  • Speaker #1

    Et comment toi tu trouvais des clientes à l'époque ? Parce qu'en effet ça paraît facile, il faut vendre plus Oui bah oui merci

  • Speaker #0

    Non ça s'est fait d'abord du bouche à oreille Et puis j'ai été démarchée de trois boutiques Où je suis rentrée avec mes créations Ça c'était assez compliqué pour moi De faire cette démarche là De faire la démarche de rentrer dans une boutique En général quand tu rentres dans une boutique C'est en tant que cliente Et là c'est vrai que timidement tu attends Que la responsable D'achat est terminée De s'occuper d'un client et puis oui et puis au fur et à mesure de l'attente le stress monte en disant mais tiens qu'est ce qu'on va penser de moi comment je vais me vendre et puis moi c'était pas mon truc moi je suis c'est vrai que je suis un peu plus réservé et donc ouais c'était assez stressant et c'est pour ça que c'est bien aussi que mathieu mais rejoint parce qu'il avait il n'a pas du tout cette approche là c'est quelqu'un qui est plus je dirais pas plus sûr de lui mais il est complètement dans le lâcher prise donc il dit voilà je qu'est ce que je risque un au au pire, un non, et puis au moins, j'aurais essayé. Donc, il a ce détachement, et puis bon, ce n'est pas lui non plus qui crée. Et donc, voilà, c'est vrai que c'est assez confrontant quand on est face à un non. on se remet un peu en question. Et puis, je n'avais pas la maturité non plus de me dire, bon, on a le droit de ne pas aimer, finalement, ça n'engage que. Et puis, ce n'est pas moi, c'est juste un bijou. Enfin, c'est juste le bijou que j'ai créé, mais ce n'est pas moi en tant que personne.

  • Speaker #1

    Exactement. Moi, j'accompagne beaucoup de créatrices sur ces sujets, sur le fait qu'en effet, ce qu'on propose, c'est un produit ou un service, et ce n'est pas nous, même si on a donné notre nom et notre prénom. qui a vraiment une distance à faire pour être au plus juste avec soi et avoir ce détachement, comme tu disais. Et tu sais ce que tu arrivais à faire quand même avant même que Mathieu reprenne ce rôle-là ? Tu as quand même réussi à démarcher quelques boutiques. C'était quoi justement tes clés ?

  • Speaker #0

    Franchement, Astrid, j'ai du mal à donner des conseils parce que j'ai l'impression que j'étais tellement maladroite, tellement stressée, tellement angoissée. Je me dis, bon, là, je suis mal placée pour donner un conseil à ce niveau-là, en tout cas de cette époque-là.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends tellement. Et ce qui est hyper intéressant, c'est souvent, tu sais, de partir en tant que créatrice de ton expertise, de ta passion, et changer de regard par rapport justement au stress, à l'angoisse du potentiel non, pour pouvoir avancer plus aligné. Mais en effet, je vois bien que c'est toi, qu'est-ce qui te plaisait ? c'était quoi ta zone de génie ? Encore maintenant, évidemment aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Moi, ça a toujours été le contact avec les pierres, le contact avec les matériaux, travailler avec mes mains, être dans une forme de méditation, parce que quand tu travailles dans le détail, tu dois vraiment être dans l'instant présent. Donc tu ne peux pas penser à quoi que ce soit d'autre. Et donc c'est vraiment une forme de méditation. C'est un temps suspendu, et c'est justement un moment où tu ne te poses pas trop de questions. Et ça, c'est vrai que j'ai tendance à me poser énormément de questions. Et ça fait du bien d'être juste dans l'instant. Oui,

  • Speaker #1

    évidemment. Et tu estimes que ce temps suspendu, tu l'as lors de la création, lors du processus créatif ?

  • Speaker #0

    Impossible de ne pas être dans cet état d'esprit pour créer.

  • Speaker #1

    Et tu estimes aujourd'hui que c'est combien de pourcentages ou combien de journées par semaine où tu arrives à consacrer du temps à la création ?

  • Speaker #0

    Pas assez, mais en même temps, il y a tout. Tout ce qui nourrit justement cet espace-là, qui est important aussi. Donc, ce n'est pas juste d'être devant son carnet de croquis et de dessinés, mais à toute l'histoire qu'il y a autour. Enfin, voilà, les sources d'inspiration.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi justement, toi, tes sources d'inspiration ?

  • Speaker #0

    Les sources d'inspiration, c'est mes moments dans la nature, c'est mes voyages, oui, énormément. C'est ces images. On se nourrit de moments, d'instants. C'est assez compliqué pour moi de mettre des mots, parce que pour moi, c'est au-delà des mots. C'est vraiment un état dans lequel je suis, des états que peuvent me procurer aussi des rencontres. Oui, c'est vrai, des expos. Mais c'est des instants où parfois, j'ai vraiment l'impression d'être touchée par la grâce.

  • Speaker #1

    C'est beau. Je sens ça, une histoire de connexion. de connexion à l'eau, de connexion au moment, de connexion au beau, à la nature. Et ça, ça a toujours fait partie de ton voyage. Oui,

  • Speaker #0

    je pense que depuis toute petite, j'ai eu besoin de me créer cette bulle. Il y a certaines personnes autour de moi qui le créent en méditant. Et c'était certainement une forme déjà de méditation. Pour moi, c'est ça qui a donné tout son sens.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai parlé de création, tu m'as tout de suite parlé de méditation. Donc ta vie, tu as fait ce lien entre temps suspendu, méditation. Donc il y a vraiment quelque chose dans... Tu te ressources, quoi. Et c'est trop beau de se dire que tu as réussi, de ces moments de grâce, à en faire un business qui crée des salaires, tu vois, et qui génère du chiffre d'affaires. Ça fait franchement rêver, quoi. Est-ce que tu saurais parcourir avec nous les étapes clés de « j'ai envie de créer, j'ai envie de ce moment de grâce » à « j'ai un business qui est en place » . C'est quoi un peu, tu trouves, les milestones, comme on dit, les éléments clés de la construction de Céline Daous, l'entreprise ?

  • Speaker #0

    On m'a souvent posé la question et en y réfléchissant, je trouve que tout s'est fait quand même très instinctivement, même s'il y avait une structure sur... Mais j'ai plus été... Vraiment, j'ai toujours suivi mon intuition. Enfin, toujours, non, pas toujours, parce que je me suis aussi trompée, mais ça fait partie du parcours et c'est important de se tromper. Mais c'est vrai que c'était très instinctif, très organique. Et donc, on a pris pas mal de risques aussi. Parce qu'il faut être aussi honnête avec ça. On n'avait absolument pas d'argent, on n'avait pas de fonds. Les banques sont assez frileuses de prêter à des gens qui n'ont pas d'argent. Et puis donc voilà, tout s'est construit vraiment de manière très organique. Et donc ce n'est pas simple pour moi de t'expliquer les points phares. Mais par exemple, au départ, mon atelier était chez moi, dans le sous-sol. Tout ce que je gagnais, je le réinvestissais dans des matériaux. Et j'ai commencé justement avec des matériaux... Moins précieux, moins coûteux. Et puis, au fur et à mesure, j'ai réinvesti aussi pour pouvoir travailler des matériaux plus précieux. Puisque l'or permet d'aller encore plus dans le fin, le détail. Et donc, oui, tout ça s'est construit. Et puis, à un certain moment, j'ai eu pas mal de demandes de gens qui voulaient acheter mes bijoux. Mais je les ai rentrés chez moi. Et donc, à un certain moment, je me suis dit, mais c'est plus possible. Donc, j'ai... J'ai déménagé rue Franz Merget, mais au départ, je ne voulais pas en faire une boutique. Je voulais juste que ce soit un bureau dans lequel je puisse accueillir de temps en temps certains clients. Puis, j'ai eu de plus en plus de demandes, et donc j'ai commencé à engager une personne, puisque je partais souvent, comme tu le sais, à peu près la moitié de ma vie en Inde. Et donc, c'est comme ça que j'ai engagé la première personne qui a travaillé avec nous. Et puis voilà, j'ai ouvert parce que j'avais tellement de demandes que j'ai décidé d'ouvrir du mardi au samedi la boutique, enfin le showroom à l'époque qui est devenu également une boutique.

  • Speaker #1

    Génial. T'estimes que t'avais ça en toi, cette ambition ? Parce que t'aurais pu rester toute ta vie une créatrice de boutique qui reçoit chez elle.

  • Speaker #0

    Non, je pense que j'avais besoin de créer un lieu où je pouvais transmettre aussi mon univers. Et je pense que chez moi, ça reste chez moi, ma maison, il y a mes enfants et c'est un lieu de vie. Et donc voilà, j'avais vraiment envie de créer l'espace autour de mes bijoux, de créer l'écran de mes bijoux.

  • Speaker #1

    Et la boutique est trop jolie, au numéro combien ?

  • Speaker #0

    158.

  • Speaker #1

    Voilà, donc comme ça, au 158 de la rue France-Merger. Et en effet, c'est un vrai joli écran. Aujourd'hui, tu as plus qu'une employée. Et ensuite, vous avez ouvert à Paris. Il y a combien d'années vous avez ouvert à Paris maintenant ?

  • Speaker #0

    En plein Covid. En mars 2020. Non, on devait ouvrir en mars 2020. Et finalement, on a ouvert en juin 2020. Avec des coupures, évidemment, puisqu'on a encore eu les couvre-feu. Oui, bien sûr. Donc, c'était une période assez complexe, oui, pour ouvrir un nouvel endroit.

  • Speaker #1

    Et c'est là où, tu vois, de l'organique, il y a quand même quelque chose d'ambitieux qui s'est mis en place. Beaucoup de gens ne s'autorisent pas à ouvrir une boutique à Paris, à prendre ces risques, j'aime bien que tu le dises.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'à un certain moment, je pense que pour avancer, il faut sortir de sa zone de confort, ça c'est clair. Moi je ne dis pas, je ne l'ai pas toujours vécu de manière sereine non plus, puisque je suis quand même quelqu'un qui peut être assez anxieux, donc c'est vrai que j'ai passé pas mal de nuits blanches à me dire qu'est-ce que je suis en train de faire, est-ce que ça vaut vraiment la peine. C'est vrai que j'ai sacrifié aussi pas mal de choses, entre autres ma vie familiale. Mais je pense que ça vaut la peine, en tout cas, quand on a cette envie, ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout.

  • Speaker #1

    C'est ça qui te drive, l'idée d'aller jusqu'au bout de ton idée.

  • Speaker #0

    Je vais t'avouer quelque chose, Astrid, c'est qu'avant que je commence, j'avais un petit carnet et je notais mes rêves. Et donc, j'expliquais que je me voyais dans telle boutique et de vendues dans telle boutique. Et en fait, je m'imaginais, j'ai un imaginaire assez riche. Et donc, oui, je me projetais, je me voyais vraiment. Et en fait, un jour, j'ai réouvert ce carnet et je me suis rendue compte que j'étais exactement dans tous les points de vente que j'avais notés chez Colette, chez Liberty. Enfin, tous les points, ça a pris des années. Mais je me dis que c'est fou, parce que tout ce que j'avais noté, tout s'est réalisé.

  • Speaker #1

    C'est génial, parce que tu fais vraiment là, tu illustres vraiment comment on passe de l'intuition et comment on nourrit une vision. que tu as visualisé, voilà, presque en images, dans un imaginaire hyper clair quand même, avec des noms de boutiques, des adresses précises, une vision stratégique, tu vois, et c'est super. Et tu as raison de souligner que ça prend du temps, parce que du coup, je trouve que c'est important de ne pas faire croire non plus qu'on rêve quelque chose et hop, on l'a quoi. On peut rêver et avoir une vision, mais les choses après prennent du temps quoi. Et tu sais comment, ce que tu fais ou comment tu t'accompagnes pour passer justement de ... J'ai des intuitions qui génèrent aussi des doutes, des angoisses. Merci d'avoir partagé ça. En effet, personne ne doute pas, je n'y crois pas. Et quand même, d'y aller quoi, malgré les nuits blanches, malgré les doutes et les anxiétés, d'aller jusqu'à la prise de risque.

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est quelque chose qui... Comment t'expliquer ? À un certain moment, c'est presque plus fort que toi. Tu y vas... et tu te dis, bon, au moins j'aurais essayé, j'aurais pas de regrets. Je peux pas ne pas le faire, en fait.

  • Speaker #1

    L'appel est trop fort.

  • Speaker #0

    Oui. Et c'est vrai que je me suis toujours mis à un point d'honneur, depuis que je suis toute petite, je me suis toujours dit, je dois aller vraiment au bout de mes rêves. C'est important que j'ai pas de regrets, parce que j'ai vu trop de personnes autour de moi arriver à la fin de leur vie avec peut-être un... Oui, beaucoup de regrets, un peu d'amertume. Et je me suis dit, en fait, moi j'ai envie d'être une grand-mère joyeuse et de pouvoir raconter tout ce que j'ai vécu, toutes mes aventures à mes petits-enfants et leur transmettre cette joie-là. Et quoi qu'ils fassent, quoi qu'ils choisissent dans leur vie.

  • Speaker #1

    Je te vois déjà.

  • Speaker #0

    C'est vrai que je suis à un stade où je rêve de faire des confitures. Je t'assure. Et de m'occuper de mes petits-enfants que je n'ai pas encore, évidemment.

  • Speaker #1

    C'est l'intérêt d'avoir eu des enfants tôt. Peut-être que ça te permettrait d'être une longue grand-mère. Oui,

  • Speaker #0

    mais en même temps, j'ai tout mon temps. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a des choses qu'on ne décide pas. Exactement. Donc, on va enlever toute pression sur les dos de tes fils. Génial. Donc, 2008, tu lances ta marque. Deux ans après, Mathieu arrive dans l'aventure. La boutique, elle arrive en quelle année, tu disais ? Bon, qu'importe, en 2020 ?

  • Speaker #0

    Je dirais que c'est 2011 ou

  • Speaker #1

    2012. Lié à un succès, lié à, tu sais ce que tu disais, de manière organique, de plus en plus de gens, l'envie de ne plus recevoir chez toi, d'avoir envie de créer un écrin propre à la marque. pour mieux exprimer aussi ton univers de marque, l'ambition, la prise de risque d'ouvrir à Paris. Et il y a aussi dans vos canaux de distribution, le B2B, d'être allé chercher des boutiques. Tu parlais de Colette, de Liberty. Donc ça aussi, c'est quelque chose que vous avez développé. Je sais que vous êtes d'ailleurs bien développé à l'international, notamment aux États-Unis. Comment vous faites ça ? Comment tu prends ça aussi en compte dans ton développement ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'international, on a fait pas mal de salons. Donc, Donc, par exemple, pour les États-Unis, on a fait le salon couture. On a fait trois années de suite le salon couture à Las Vegas. Et puis là, on fait deux fois par an, on fait un salon à New York. Et donc, c'est vraiment les salons aussi qui nous ont permis de nous développer à l'international. Maintenant, on reçoit nos clients. On ne fait plus de salon à Paris, mais on reçoit nos clients. ce rendez-vous à la boutique rue de Grenay. Mais c'est vrai que tout s'est construit. Mais c'est vrai que quand tu me demandes ça, je pense que tout a pris quand même pas mal de temps.

  • Speaker #1

    Vous avez combien de points de vente aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est à 150 points de vente.

  • Speaker #1

    C'est normal que ça prenne du temps. On dit que les belles choses prennent du temps et je me méfie moi les distributions qui vont très vite. Tu sais le côté explosion, très mode, tout le monde le veut en trois saisons, tout le monde veut la marque. Souvent ça fait un peu peur sur la longévité que ça peut permettre d'installer. Ça peut, mais du coup je trouve ça plutôt serein et solide, une distribution qui prend du temps à s'installer. C'est toi qui t'occupes de recevoir ou d'accueillir les clients, par exemple B2B ?

  • Speaker #0

    Mais par exemple, le salon à New York, je le fais avec Mathieu. On est à deux.

  • Speaker #1

    Et tu parles anglais ?

  • Speaker #0

    J'ai appris. Je ne parlais pas anglais quand j'ai commencé à faire mes bijoux. C'est marrant parce que la première fois que je suis partie en Inde, je ne parlais pas anglais. Mais ce qui est assez pratique finalement parce que les Indiens aiment bien le côté un peu... On parle avec les mains, on parle avec les yeux, tout se passe à travers le regard, on rigole et puis on finit par se comprendre. C'est très chouette parce que maintenant, enfin bon, depuis j'ai appris l'anglais, mais comme j'ai appris l'anglais la plupart du temps en Inde, c'est que je comprends beaucoup mieux les Indiens que Mathieu par exemple, qui parlait des gens anglais à la base, tu vois.

  • Speaker #1

    Et un client américain, tu vois, l'acheteuse de Liberty London.

  • Speaker #0

    Écoute, oui, je suis capable de communiquer avec elle, en tout cas de parler de mes bijoux, de parler des pierres, de parler des symboles, de parler de plein de choses. Mais souvent, mon cerveau ne connecte pas toujours quand les gens pensent que je parle très bien l'anglais. Et donc, ils commencent à me raconter d'autres choses très vite. Ils parlent très vite avec forcément l'anglais, avec un accent anglais. Et là, je perds pied.

  • Speaker #1

    Ok. Et comment tu fais dans ces cas-là, quand tu perds pied ?

  • Speaker #0

    Je souris. Et souvent, je le dis aussi à mes clients que parfois, je ne les comprends pas.

  • Speaker #1

    C'est génial. Tu sais que c'est hyper inspirant d'entendre ça, parce que moi, je connais plein de gens qui s'interdisent un développement à l'international ou même d'aller voir des clients néerlandophones parce qu'ils estiment qu'ils savent pas parler la langue.

  • Speaker #0

    Oui, mais les Anglais sont bienveillants. Enfin, les Américains sont bienveillants. Quand je dis à un Anglais que je parle pas bien anglais ou un Américain que je parle pas bien anglais, il est bienveillant. Donc voilà, c'est important d'avoir la bienveillance de la personne qui est en face de soi et qui comprend. que l'erreur est...

  • Speaker #1

    Mais tu crois pas que le fait de faire un effort, d'essayer et de sourire, comme tu dis, c'est la porte ouverte à la bienveillance. C'est ça qui crée le lien. Mais moi, ce que j'applaudis, c'est déjà d'oser. Parce que, tu vois, d'oser être là, à sourire et à faire de ton mieux, beaucoup de gens ne s'autorisent pas. Ils sont trop inquiets.

  • Speaker #0

    Parfois, les gens me disent, oui, tu es courageuse. Mais en fait, je pense pas que je sois courageuse. J'ai pas le choix. c'est parce que j'ai pas le choix et parfois je suis confrontée à des situations et je me dis ok qu'est-ce que je peux faire au mieux là maintenant et je trouve que souvent la sincérité c'est toujours la meilleure option et c'est vrai que j'exprime le fait que oui je les comprends pas et que j'essaye de faire de mon mieux et que j'ai appris l'anglais sur le tas et en plus j'ai appris l'anglais toute seule comment ? toute seule quoi en étant... justement face à des moments où je devais absolument m'expliquer, me faire comprendre. Et voilà, j'ai pris quelques cours, mais j'ai pris peut-être dix heures avec un professeur. Ce qui est rien.

  • Speaker #1

    Tu t'es lancée dans le bain, quoi. J'adore ce mélange de détermination et d'intuition. Tu vois, tu te dis, il faut que j'y aille, je dois aller par là. Et puis, même si c'est difficile, on y va, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, mais en même temps, je dois t'avouer qu'aussi beaucoup d'angoisse. Je surfais pas de manière sereine, j'arrivais pas à des rendez-vous hyper relax en assumant le fait que... que le fait de vendre, c'est aussi un côté un peu stressant, mais de ne pas tout comprendre, c'est aussi stressant. Donc, c'est vrai que ça n'a pas toujours été facile.

  • Speaker #1

    Mais l'angoisse ne te freine pas ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est ça que je trouve remarquable.

  • Speaker #0

    Non, parce que, par exemple, j'avais, je n'ai plus, la phobie des avions. Mais quand je te dis la phobie, c'était impressionnant de me voir il y a quelques années. Et maintenant, je prends... Je prends quand même relativement souvent l'avion.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Mais je me suis auto-convaincue en me disant « En fait Céline, ça me faisait tellement mal de stresser déjà 4 jours à l'avance, de prendre mon avion. » Mais quand je te dis un niveau de stress, je me suis dit « Mais en fait Céline, tu es en train de te bouffer la vie pour des stress qui sont complètement inutiles, parce que si jamais il doit se passer quelque chose, il se passera de la chose ou pas. » Et c'est vraiment de l'auto... Je me suis autoconvaincue, mais avec le temps, quoi, parce que c'était extrêmement fatigant d'être aussi dans cet état-là.

  • Speaker #1

    Et maintenant, tu prends l'avion détendu.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Ah,

  • Speaker #0

    c'est formidable. Et donc, il peut y avoir des trous d'air, enfin, tout ce que tu peux imaginer, je suis tout à fait détendue. Parce que oui, ça m'arrive d'atterrir dans des conditions de mousson, où on survole l'aéroport pendant une heure, et puis... Et puis l'atterrissage est assez compliqué et je n'ai plus de stress.

  • Speaker #1

    Donc tu t'accompagnes en te parlant avec bienveillance, en te disant c'est bon, c'est pas grave. J'appellerais ça de l'auto-coaching. Tu t'auto-accompagnes dans le lâcher prise en fait. Incroyable. Ça me fait penser à un ouvrage de Fabrice Midal que j'adore qui s'appelle « Foutez-vous la paix » . Et c'est exactement ça, c'est apprendre à se foutre la paix en fait. Et je pense que tu peux dépasser beaucoup de choses en cessant les jugements, les duretés, les ruminations. Et c'est exactement ce que tu témoignes. Et ce que je trouve hyper fort, c'est que tu as des angoisses, il y a des choses qui peuvent te créer de l'inconfort, mais tu y vas quand même.

  • Speaker #0

    Tu vas quand même au rendez-vous avec l'acheteur américain, tu vas quand même à New York faire les achats avec la boule au ventre quoi. Non mais elle te freine pas. Tu y vas avec.

  • Speaker #1

    Parfois elle complique les choses. Sûrement, bien sûr. Et parfois je me dis que j'aurais pu gagner du temps si j'avais été moins angoissée aussi. Mais en même temps je me dis ok, ça fait partie du processus, ça fait partie de mon histoire. Et oui j'ai avancé. parce que j'ai toujours eu ce truc où je me suis dit, OK, pas de regrets.

  • Speaker #0

    Oui, je trouve ça très, très fort. Aller au bout de mes rêves. Et ça, c'est le côté déterminé qu'on entend. Donc, il y a les coûts que coûtent, même s'il y a de l'inconfort, même si ça crée du stress. Qu'est-ce que tu dirais justement à la Céline de 2008 ?

  • Speaker #1

    Ne t'inquiète pas, tout va aller.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Un message de rassurance, de confiance. Aujourd'hui, tu te sens plus confiante ? Oui. Parce que les challenges sont toujours là, la crise, tu vois, Trump, les Etats-Unis. Je veux dire, je peux te donner 200 scénarios angoissants.

  • Speaker #1

    Je les connais.

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai déjà fait le tour. Bah oui, j'imagine.

  • Speaker #1

    Oui, mais je suis plus sereine.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Je suis plus sereine parce que je me dis que même si tout devait s'arrêter maintenant, je... J'aurais fait ce que j'avais envie de faire, et du mieux que j'ai pu. Et j'arrive maintenant, seulement maintenant, à dire « c'est pas mal Céline, franchement, c'est pas mal ce que t'as fait, ce que t'as accompli » .

  • Speaker #0

    À ressentir de la gratitude.

  • Speaker #1

    Oui, mais c'est important parce que j'ai mis beaucoup d'années, tu vois, j'étais toujours dans « qu'est-ce qu'il faut encore faire ? » Donc j'ai fait ça, je suis rentrée de là, c'est bon, qu'est-ce qu'il y a encore à faire ? C'était jamais assez, mais ça c'est moi par rapport à moi. Et à un certain moment, c'est important aussi de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Ben ouais, bien sûr. Et là, justement, 150 points de vente, une boutique à Paris, une boutique à Bruxelles, est-ce que c'est assez ?

  • Speaker #1

    Mais écoute, je pense que s'il y a encore d'autres projets qui doivent arriver, ils arriveront. Ils se proposeront au moment. Maintenant, ce qui compte pour moi, c'est de stabiliser. C'est de stabiliser et... Et justement, de voir comment ça va se passer avec les nouvelles taxes pour les États-Unis. Oui, voir comment ça va se passer par rapport au pouvoir d'achat des gens. Et tout ça, c'est important aussi de pouvoir à un certain moment se dire, OK, là maintenant, on va plutôt voir comment garder nos clients, comment vont se passer les choses, comment les rassurer. Et voilà.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très sain ce que tu dis. Je pense qu'il y a un moment donné dans la construction d'une entreprise, on ne peut pas toujours être à la recherche de la croissance. Il y a un moment donné, on peut vouloir la croissance, mais elle doit être saine et apporter aussi de la stabilité. Super intéressant. Alors, on continue la conversation dans un instant. Mais avant ça, je vais vous parler d'un partenaire qui fait toute la différence pour les marques de mode. Landing Partners. Dans la mode, pour réussir en ligne, ce n'est pas de la magie. c'est une stratégie et c'est exactement ce que propose Lending Partners accompagner les marques mode et lifestyle vers plus de croissance digitale Retrouvez leurs études et cas pratiques sur www.lending.partners et maintenant retrouvez l'épisode Et donc ce que tu dirais à la Céline de 2008 c'est t'inquiète pas tout va bien aller Oui De quoi t'es le plus fier aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    De quoi je suis le plus fière ? Mais en fait, il y a un sentiment de fierté, par exemple, tu vois, quand j'ai dessiné ma boutique Rue de Grenelle. Donc, en fait, Rue de Grenelle, c'était une boutique des années 80. Et donc, on a tout refait. Et c'est vrai que quand j'étais dans la boutique, je me suis dit, c'est fou, je suis dans mon dessin. Il y avait aussi le fait de matérialiser tes idées, tes rêves. Il y a un sentiment un peu enivrant de dire, ça y est, je l'ai fait, c'était juste là dans mon petit sketchbook et puis je suis dedans.

  • Speaker #0

    Et de passer du rêve à la matière, à la réalité.

  • Speaker #1

    Et puis j'adore quand il y a des clients qui rentrent et qui me disent, on se sent bien ici, ça c'est joli, c'est qui qui a fait ça ? Parce que j'aime bien collaborer aussi avec des artistes. qui m'ont aidée pour la présentation de bijoux. J'ai un sculpteur qui m'a fait tous les fonds sur lesquels se trouvent mes bijoux. J'adore collaborer aussi. Il y a une céramiste, Caroline Follien, que j'adore. J'adore son univers. Elle a aussi participé à faire des vitrines pour la boutique de Paris. Et j'aime bien quand les gens sentent que dans tout ce qui a été fait, il y a une intention. Ce n'est pas juste, OK, je crée, je vends. Mais il y a cette intention aussi que les gens... Sente qu'il y a quelque chose qui est au-delà de la matière, qui est vraiment dans... Tu sais, parfois tu rencontres des gens ou tu rentres dans des lieux, il n'y a rien de particulier. Et ça, c'est vraiment... Je suis fière de ça, quand les gens rentrent dans ma boutique, que ce soit à Bruxelles ou à Paris, ils se disent « Ah, je me sens bien ! » Ou alors parfois, quand j'ai un client qui dépose un de ses bijoux pour une réparation, pour une mise à mesure ou un entretien, et puis qu'il vient le récupérer 15 jours plus tard, ou parfois un peu plus long. quand la réparation dure plus de temps, qui me dit « mon bijou m'a vraiment manqué, je suis heureuse de le retrouver » . Et donc je me dis, voilà, j'ai créé, je suis arrivée à créer quelque chose qui va au-delà de juste un produit. Oui, il y a vraiment... Voilà,

  • Speaker #0

    c'est trop beau et c'est exactement ce que je disais en introduction. C'est vraiment pour moi, tu es une créatrice de l'énergie et de la poésie. Tu vois, en effet, le au-delà du produit, c'est exactement ça. L'univers que tu as mis en place, l'énergie qui circule aussi bien sur les bijoux que dans tes boutiques, c'est vraiment ton univers de marque.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que c'est au-delà des mots parce que tu parlais de Dries Van Houten qui n'aimait pas donner d'interview. Je ne suis pas au niveau de Dries Van Houten, mais il y a quelque chose aussi où parfois je me dis, mais les choses parlent d'elles-mêmes, tu vois. Et c'est pour ça aussi, même dans le fait de ne pas parler anglais, dans la connexion qu'il y a eu en premier lieu, c'est vraiment cette connexion du regard, où finalement, tu apprends à cerner l'autre par ce qui va être échangé dans le regard. De nouveau, c'est au-delà des mots. Il y a des choses vraiment très, très profondes qui se font au-delà de ce qu'on est. de ce qui est expliqué, de ce qui est théorique. Et en fait, l'idéal, c'est vraiment de justement trouver un équilibre entre les deux, entre ce qui est subtil et ce qui est plus palpable. Donc, c'est de trouver, et c'est dans ce milieu, dans ce juste milieu, que je trouve qu'on crée de la magie.

  • Speaker #0

    Je suis tellement d'accord avec toi. C'est vraiment l'indicible, en fait, tout ce qui ne s'explique pas. Et je peux très bien imaginer une relation avec un client. où on parle avec les yeux et avec le cœur. Il y a un langage de l'émotion, un langage de l'enthousiasme face aux produits, de la magie qui s'opère quand une sélection est présentée, qui crée la relation commerciale, qui crée le lien entre deux humains. Tout à fait. Super. Tu as d'autres fiertés ? Tu disais la fierté d'être passé de l'imaginaire, du rêve à la réalité avec ta boutique, notamment rue de Grenelle à Paris. Est-ce qu'il y a d'autres fiertés que tu as en tête ?

  • Speaker #1

    Oui, il y a aussi le fait que j'ai, à un certain moment, je me suis rendue compte que je ne suis pas non plus une pro de la communication. C'est-à-dire que souvent, j'ai l'impression que les gens comprennent ce que je veux. Et puis moi, le but, forcément, c'était aussi de créer un esprit d'équipe, en tout cas avec les gens avec lesquels je travaillais, de créer quelque chose de beau aussi à ce niveau-là, parce que c'est tout. pour moi c'est Ce n'est pas que le bijou, c'est les gens qui vont les concevoir, donc les artisans. Donc d'avoir aussi un contact avec eux humain qui est au-delà justement du travail. Et puis par rapport à mon équipe aussi à Bruxelles, j'ai pas mal... Ça n'a pas été évident pour moi parce que, comme je te l'ai dit, au départ je n'ai pas signé pour... pour ça, moi, ce qui m'intéressait, c'était de créer. Et donc, j'ai dû composer aussi avec une équipe. Et je suis fière aussi parce qu'à un certain moment, c'était compliqué. Et je suis fière d'avoir pu aussi me remettre en question et de voir que la manière dont je fonctionnais, c'était pas toujours idéal, que j'étais pas toujours claire non plus. Et puis, voilà. Et puis, notre rencontre a changé beaucoup. Et je suis fière, oui, de ne pas être restée dans quelque chose de... Tu sais, où tu peux être blessée dans ton égo en disant « mais c'est quoi ça ? » Franchement, et de pouvoir aussi comprendre que l'autre a aussi son histoire et qu'il compose aussi avec son histoire. Et voilà, c'est vrai que pour moi, ça a été quand même une grosse remise en question.

  • Speaker #0

    Pour remettre un peu de contexte à ce que tu racontes et donner un peu aussi de mon point de vue ce que j'ai pu observer, puisqu'en effet, j'ai accompagné Céline et son équipe dans le fait de prendre de manière fluide et agréable ta position de leader, en fait, de chef d'entreprise avec, comme tu disais, des choses qu'on n'a pas appris, en fait. Tout d'un coup, toi, de l'amour des pierres. de ton talent de créative, tu te retrouves à la tête d'une équipe avec évidemment des profils différents. Et donc, du coup, il y a tout de suite de l'humain qui vient se mettre en place. Et c'est là où on s'est rencontrés, où tu m'as demandé comment je pouvais t'aider là-dedans. Donc vraiment, là, c'est ma casquette de coach, d'accompagnante qui a été sollicitée et que j'ai adoré, puisqu'on a fait des entretiens individuels avec toi, avec Mathieu, des entretiens avec toutes les filles de l'équipe. Et c'était en effet vous permettre à toutes et à tous de changer de regard sur l'équipe, sur le collectif, pour pouvoir vous épanouir tous ensemble. Et c'est vrai que j'ai pu voir ta capacité aussi à toi de te remettre en question, de t'ouvrir et de faire évoluer les choses. Donc, tu vois, au-delà de l'inconfort.

  • Speaker #1

    Oui, c'était une belle aventure aussi. Et c'est vrai que j'en suis fière parce que ça a changé beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    C'est génial. Bien sûr, tu peux être fière de ton équipe et on le dit souvent, on peut avancer seule vite, mais on avance plus loin quand on est ensemble. Donc aujourd'hui, avoir une équipe, c'est évidemment aussi une clé de votre croissance et de votre développement. Oui,

  • Speaker #1

    et puis c'est tellement riche aussi d'être entourée. Je suis heureuse de retrouver mon équipe et je les aime. Et c'est important, et puis je pense que c'est nécessaire, parce que eux transmettent aussi, c'est eux qui sont le transmetteur. Moi, je suis, par la force des choses, je voyage beaucoup, et eux vont aussi transmettre l'histoire de l'ADN de la marque, et c'est important qu'eux soient bien, qu'ils se sentent reconnus, qu'ils se sentent aussi aimés dans le sens... Parce que souvent, on dit oui, bon, le boulot, c'est le boulot. Et je trouve que, moi, je pense que la société de demain, il y a ce côté humain, parfois, qu'on perd. Et c'est là que c'est dommage, parce que je pense que la clé, elle est là.

  • Speaker #0

    Oui, créer du lien, créer des relations fortes entre humains, ça a forcément un impact. On le sait, d'ailleurs, il y a des études que le bien-être au travail... Le fait de sentir bien avec ses collègues, avec ses managers, avec différentes personnes qui nous entourent, ça a un impact direct sur ses résultats.

  • Speaker #1

    Évidemment, ça a du sens. Oui, comme tu dis, ça met du sens. Quand tu demandes parfois en te disant, est-ce que tout ça a bien du sens ? Et tu te dis, déjà rien que de savoir que ton équipe est bien, est bien au travail, que voilà, qu'eux sont épanouis, ça met déjà du sens.

  • Speaker #0

    J'adore ça. Tout ce que tu fais, tu mets du sens dedans. C'est vraiment quelque chose qui te... C'est un peu ton fil rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est hyper important. Et c'est vrai que parfois, je devrais un peu être plus dans l'instant, parce que c'est vrai que souvent, je... C'est vrai que chez moi, je suis tout le temps dans ce questionnement. Est-ce que ça a du sens ? Est-ce que tout... Chez moi, j'ai besoin qu'il y ait un sens quand je me réveille le matin.

  • Speaker #0

    mais ça crée de la profondeur aussi c'est super j'avais trop envie de savoir tu continues à écrire tes rêves ? oui Cool. Donc, on regardera dans quelques années encore ce que tu as.

  • Speaker #1

    Oui. Non, mais ça, franchement, c'est vraiment un conseil que je donne à toute personne qui a envie de créer. C'est de dessiner, même si on ne dessine pas bien. Ce n'est pas du tout un carnet qu'on garde pour soi. C'est de faire des petits croquis, noter des petites phrases. Et vraiment, moi, je me rappelle, par exemple, la maison dans laquelle on est là maintenant. j'ai visualisé cette maison, j'ai acheté cette maison il y a 25 ans et je me rappelle que je mettais exactement tout ce que je désirais. Donc voilà comment je voyais ma maison, je ne devais pas être trop loin de l'école de mes enfants, enfin tu vois tout était noté. et j'ai trouvé cette... voilà. La vie m'a offert cette opportunité et... Et vraiment, je n'ai même pas visité d'autres maisons. Je crois que j'ai visité une maison avant de visiter cette maison-là. Et puis, il y a une opportunité qui s'est offerte à moi dans mon budget. Et c'était absolument incroyable. Mais en même temps, il y avait aussi ce lâcher prise, ce faire confiance que les choses qui doivent arriver arriveront. Je ne sais pas comment t'expliquer. C'est-à-dire que c'est noté, mais en même temps, c'est passé à l'action. dans une forme de lâcher prise. Parce que parfois, je dis oui, mais lâcher prise, lâcher prise, ça veut dire que tu continues à faire ce qui te porte, mais en même temps, tu lâches prise sur le résultat. Parce que je rencontre souvent des créatrices à Jaipur qui ont commencé il y a 3-4 ans et qui se mettent des objectifs. Je me dis, mais voilà, c'est très ambitieux dans un laps de temps assez court. Et c'est vrai que dans notre société, j'ai l'impression que... Tout doit se faire très, très rapidement. Mais je pense que pour avoir une basse ligne, je pense que c'est important de faire les choses aussi avec beaucoup de passion.

  • Speaker #0

    C'est trop beau ce que tu dis. Et ce que j'entends, c'est vraiment cette histoire de foi, en fait, de confiance. Donc j'adore, en fait, tu visualises un peu comme tu... Enfin, l'idée de ta maison, c'est super. Tu fais un peu ta commande à l'univers. Alors je voudrais ci, ça, ça, ça et ça. Et après, on lâche prise et on fait confiance. J'y crois beaucoup à ça. Et parfois, des gens pensent, tu vois, je pensais à une créatrice que j'ai rencontrée récemment, qui se dit, je vais trouver les tissus que je veux, je vais me faire confiance, alors qu'en fait, je pense que c'est plus pertinent que de visualiser c'est quoi les tissus que je veux, de travailler en amont, tu vois, sur en effet visualiser ce qu'on souhaite, et après, de laisser en effet les rencontres pour toi avec les pierres.

  • Speaker #1

    Et c'est déjà aussi le vivre à l'intérieur.

  • Speaker #0

    L'expérimenter. Oui,

  • Speaker #1

    l'expérimenter.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, et faire confiance en l'univers.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu donnerais comme conseil à toutes les créatives qui nous écoutent, qui sont comme toi, sensibles, pas spécialement à l'aise dans le rapport client, et qui sont là dans l'amour de la pierre, dans l'amour de l'objet, et qui, en fait... se retrouvent dans la réalité d'une chef d'entreprise, ou en tout cas, ou qui s'interdisent peut-être d'aller vers ça, peur de quitter leur zone de talent, en fait, qui est évidemment la création. Qu'est-ce que tu dirais à une créative qui n'ose pas aller vers les autres réalités du chef d'entreprise ?

  • Speaker #1

    Que je comprends. Que je comprends qu'elle n'ose pas.

  • Speaker #0

    Toi, si tu pouvais, je me ferais faire une petite copure, toi, si tu pouvais... Tu ferais que créer tout le temps, de 9h à 18h, du lundi au vendredi ?

  • Speaker #1

    Écoute, je me suis posé la question, figure-toi, avant notre rendez-vous. Je me suis dit, tiens, maintenant, à mon avis, Astrid va me poser cette question. Mais je ne crois pas. Finalement, parce que je disais à Mathieu, je dis oui, non, moi, mon truc, c'est vraiment la création. Et puis le reste, non. Mais en fait, je pense que non, c'est un juste équilibre entre plein de choses.

  • Speaker #0

    Oui, ça rend la vie riche aussi.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, je pense que... Je pense que c'est facile à dire, mais il faut se lancer, il faut y aller. Et en fait, on se rend compte que les gens en face de nous sont bien plus bienveillants que ce qu'on imagine. Que souvent, quand on relève des défis, en tout cas des choses qui nous paraissent insurmontables, une fois qu'on a franchi le pas, je pense qu'il y a une telle fierté. En fait, ça donne beaucoup d'énergie. Oui, ce sont des élans. qui nous font tellement avancer. Et puis voilà, même quand on est face à un non, même quand on se trompe, même quand on est face à des erreurs, ça nous permet justement de remettre des pendules à l'heure, d'aussi voir la manière dont... Quand on avance, de voir si c'était pertinent, et avec le recul, de se rendre compte qu'il y a certaines choses qui ne se sont pas faites, et tant mieux qu'elles ne se soient pas faites à ce moment-là. Moi, j'ai eu aussi des expériences où j'ai été très déçue, parce qu'il y a des choses qui devaient être signées, et puis elles ne sont pas faites, ça s'est annulé au dernier moment. Et puis, avec les années de recul, je me suis dit, mais heureusement, je n'étais pas du tout prête. Au niveau de la production, je n'étais pas prête, je n'aurais jamais suivi. Si j'étais rentrée chez ce revendeur-là à ce moment-là, tout s'est aligné de manière juste.

  • Speaker #0

    Encore cette histoire de confiance.

  • Speaker #1

    Oui, mais ce n'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Non, non, sur le moment même, tu es déçue.

  • Speaker #1

    Parce que les gens me disent souvent, mais comment tu fais au niveau intuitif, ton intuition, c'est comment que ça se... Ce n'est pas facile parce que parfois tu te dis, est-ce que c'est mon intuition qui parle ou est-ce que c'est mon angoisse qui me parle ? En fait, tu tâtonnes et c'est vraiment avec le recul, avec l'expérience, que tu te rends compte des choses qui devaient être faites ou pas faites. Et oui, je pense que c'est important qu'elles aillent au bout de leurs rêves parce que je pense que quand on est créatif, quand justement ce qu'on fait nous apporte cette joie, je pense qu'il faut se donner absolument les moyens d'y aller jusqu'au bout. de ne pas avoir d'orgueil.

  • Speaker #0

    Et il faut ouvrir ça au monde. Moi, je trouve que c'est presque une responsabilité.

  • Speaker #1

    C'est hyper important parce que voilà, on voit que le monde aujourd'hui, ce n'est pas évident. Et je pense que notre responsabilité, c'est de trouver justement cette place et d'apporter cette lumière, cette joie.

  • Speaker #0

    Absolument, d'apporter du beau, le beau nourri, le beau guéri. J'en suis persuadée. C'est hyper intéressant ce que tu dis. Et pour moi, c'est vraiment ça. Merci. sentir l'appel et y aller, oser. Il y a vraiment un message d'audace qui est hyper fort. D'oser entendre l'appel et de ne pas se laisser petite, de s'autoriser à prendre sa place dans le monde en tant que créative, parce que ça nourrit de la joie et parce que ça amène de la lumière.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Et aussi, je pense que c'est important qu'à partir du moment où on sent tout, C'est de bien s'entourer.

  • Speaker #0

    Oui, très bon conseil. Et ce que tu disais aussi sur le fait de prendre des risques, de sortir de sa zone de confort, qui t'amène beaucoup de fierté, mais ça te nourrit en fait, ça te fait grandir en fait. Ça c'est hyper fort.

  • Speaker #1

    Oui, on apprend beaucoup sur soi-même.

  • Speaker #0

    Ah oui, l'entrepreneuriat est une école de vie incroyable. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, être une marque belge ? Est-ce que c'est quelque chose... dont tu parles, qui est important pour toi.

  • Speaker #1

    Pour moi, la mode belge, je ne te parle pas spécialement de ma marque, mais pour moi, la mode belge, c'est un gage de qualité. Je trouve que les Belges apportent justement quelque chose de... Il y a pour moi... C'est pas facile pour moi de mettre des mots. Il y a quelque chose d'extrêmement riche, d'assez... Il y a beaucoup d'authenticité. Pour moi, il y a vraiment ça, c'est... Oui, c'est authentique.

  • Speaker #0

    J'entends. Cette idée de qualité, d'excellence.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une force. Il y a aussi quelque chose d'instinctif, il y a quelque chose d'authentique, il y a quelque chose de fort. Je trouve que dans la mode belge, il y a quelque chose de construit, de cohérent. Et en même temps, je trouve que le fait, tu sais, on dit toujours que les Belges ne se prennent pas au sérieux. Tu ressens ça. Mais en même temps, il y a... C'est très subtil. Je suis fière d'être belge. J'aime beaucoup la Belgique. J'aime autant la culture flamande que la culture wallonne. Je trouve que c'est quelque chose de très riche parce que c'est complémentaire, c'est différent. J'ai une maman qui vient du côté de Liège et un papa d'une famille qui vient plutôt du côté d'Anvers. Il y a l'équilibre des deux. Et je trouve ça dommage qu'il y ait cette forme de séparation parfois, parce que justement, toute la richesse est de nouveau, comme on le dit, dans le milieu.

  • Speaker #0

    Absolument, dans l'entre-deux. Et j'aime bien ce que tu dis sur l'humilité, qui permet l'audace en fait. Tu vois, ça ne t'enferme pas quand tu es humble. Tout est possible, tout est encore à créer.

  • Speaker #1

    Mais je trouve que chez le Belge, le Belge a une tendance... à trouver des solutions aux problèmes. Là où d'autres... Je ne vais pas citer deux pays qui vont chercher le problème là où est la solution. Oui, je trouve qu'il y a chez le Belge... Oui, quelque chose d'authentique.

  • Speaker #0

    D'authentique et puis l'agilité, ce qu'on disait. Oui,

  • Speaker #1

    cette flexibilité.

  • Speaker #0

    L'agilité de l'entrepreneur, il est fondamental.

  • Speaker #1

    Je suis un peu chauve. Je ne sais pas si je suis chauve en là. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est super. On parle de mode belge aussi pour la mettre en lumière dans ce podcast. Donc, c'est trop bien. Je vois que le temps file à tout à l'heure parce que c'était tellement inspirant de t'écouter. Ma dernière question, ce serait de te demander, justement, dans ce secteur de la mode belge qui est aussi diversifié que dynamique, qui souhaiterais-tu entendre à ce micro ?

  • Speaker #1

    Sans aucune hésitation, Tris Van Houten.

  • Speaker #0

    On aimerait bien, en effet. Ce serait passionnant de pouvoir lui tendre le micro. Oui. Est-ce que toi, tu veux profiter encore de ce micro pour dire quelque chose ou pour ajouter un élément ?

  • Speaker #1

    Je souhaite à tout le monde le meilleur et surtout, n'hésitez pas à demander de l'aide.

  • Speaker #0

    Ah, super.

  • Speaker #1

    Moi, c'est quelque chose, si je devais revenir en arrière, c'est quelque chose que je n'ai pas fait assez souvent. Et je pense qu'en partageant justement nos expériences et en demandant de l'aide, je pense qu'on peut avancer plus vite.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui t'empêchait de demander de l'aide, tu crois ?

  • Speaker #1

    La peur. Oui, j'avais peur de demander de l'aide. Je pensais que oui, c'était peut-être malvenu. Et en fait, je pense que les gens sont contents.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Absolument. Offrir à l'autre la possibilité d'aider, c'est très nourrissant. Et la vulnérabilité permet l'authenticité.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et des relations plus profondes. Sinon, on porte tous des masques et c'est un peu moins intéressant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi.

  • Speaker #0

    Un grand merci Céline pour la qualité de cet échange, j'ai adoré. Merci de m'avoir reçu chez toi et de m'avoir accordé ce temps pour toutes ces belles... Beau message hyper inspirant.

  • Speaker #1

    Merci à toi Astrid.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis rejoignons-nous sur Instagram et sur nos pages

  • Speaker #1

    Bonjour !

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