- Speaker #0
On se rend compte que finalement, la femme belge, en tout cas, elle aime les choses un peu sobres et sympas, mais en même temps avec ce petit twist original.
- Speaker #1
Moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, plus que jamais, il faut devenir une marque forte avant que les boutiques qui, comme on le disait, peuvent être frileuses, vont suivre. Dans la mode, aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de 6 ans, Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute, du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial. Coach, j'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagnée de ma partenaire in crime, Lynn. Allô, Yvonne Lynn ! Nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'apprend. Belle écoute, ambitieuse et talentueuse de Belgique. Et aujourd'hui, j'ai la chance, enfin le plaisir, de discuter avec Patricia Donady, une entrepreneur aguerrie avec plus de 20 ans d'expérience dans le monde de la mode. D'ailleurs, on se connaît, on s'est déjà rencontrés et qui a lancé il y a maintenant cinq ans, riche de son expérience, sa marque Love At Me, où vraiment elle réinvente le vestiaire féminin autour d'un style intemporel avec une fabrication italienne, mais aussi un ancrage bruxellois fort. Donc aujourd'hui, j'ai envie de parler des enjeux qu'il y a pour une marque de se développer, de stratégie commerciale et puis bien sûr d'amour du produit. Bonjour.
- Speaker #0
Bonjour Astrid, ça fait plaisir de te voir à Bruxelles. Oui,
- Speaker #1
je viens souvent en fait.
- Speaker #0
C'est bien.
- Speaker #1
Toujours une bonne raison d'aller à Bruxelles. C'est vrai qu'en effet, je ne l'ai pas dit dans mon introduction, mais en plus d'avoir ta marque, tu as une agence où tu distribues plein de marques et tu as aussi des boutiques. Et c'est dans le cadre d'acheteuse de boutiques que je t'ai rencontrée dans ma vie d'avant.
- Speaker #0
Il y a plus de dix ans.
- Speaker #1
Il y a plus de dix ans, il y a même, je pense,
- Speaker #0
quinze ans. Oui.
- Speaker #1
Je te vendais six bacloés.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
tu étais une des grosses clientes Siva et Chloé sur Bruxelles.
- Speaker #0
Oui, c'était une autre époque, mais c'était très agréable en tout cas de travailler avec toi.
- Speaker #1
En tout cas, ma première question, c'est de te demander de te présenter. Et la petite question signature, c'est de te faire réfléchir sur ce que tu souhaitais faire quand tu étais enfant.
- Speaker #0
Eh bien, écoute, je m'appelle Patricia Donati, je suis italienne d'origine. Je suis venue à l'âge de 4 ans en Belgique et j'ai toujours été passionnée par la mode parce que ma maman travaillait chez Armani en Italie. Donc elle était couturière, donc j'ai toujours été baignée dans la mode depuis que j'étais toute petite. Ensuite, j'ai fait des études d'architecture et là je me suis ensuite lancée dans... Je faisais mes études et en parallèle, le week-end, j'allais travailler dans une boutique qui était à l'époque la boutique phare de Bruxelles, qui s'appelait Tête Vidalie. Et là, il m'a vite demandé de faire les achats avec lui parce que j'étais assez bonne là-dedans et dans l'organisation, je n'avais pas peur de travailler, donc j'ai commencé là. Et trois ans après, j'ai eu quelqu'un qui m'a débauché, qui était également dans la mode. qui était le pape de la mode, qui faisait Chipi, Chevignon, Luc Duchesne. Ah oui ? Et j'ai commencé à aller travailler chez lui comme représentante dans la vente. Et c'était des années d'expérience extraordinaire où j'ai beaucoup appris.
- Speaker #1
Je peux imaginer. Et alors, cette petite fille qui a grandi en Italie ces quatre premières années, de quoi elle rêvait quand elle était enfant ?
- Speaker #0
Je crois que comme toutes les... petite fille, on adore les robes, mettre les chaussures de sa maman, de rêver des films italiens, la dolce vita, le côté très glamour, ça me plaisait beaucoup. J'étais bercée évidemment dans Venise où il y avait ce côté très chaleureux et en même temps très spécial, dans une ambiance un peu particulière, mais la mode était très importante. En Italie, toutes les femmes en rue sont extrêmement bien habillées. Et ma grand-mère elle-même était une dame très élégante. Donc voilà, ça m'a bercé de me dire un jour je serai comme ma grand-mère.
- Speaker #1
Et moi aussi, j'ai eu des grand-mères inspirantes. Et en tout cas, je trouve que c'est... Un des fondements du projet Love at Me, la fabrication en Italie, le côté retour aux sources, et en même temps cet ancrage bruxellois et cette connaissance incroyable du terrain et de la réalité commerciale de la Belgique. C'est ça pour toi la force de Love at Me ? Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?
- Speaker #0
Oui, je pense effectivement que l'expérience que j'ai eue dans différents secteurs de la mode, plus casual que ce que je rêvais comme... Comme jeune fille d'un produit peut-être plus glamour, effectivement, c'est sûr que j'ai été baignée dedans depuis que j'avais 17 ans parce que j'ai directement arrêté l'école pour me lancer dans la mode.
- Speaker #1
Et tout de suite sur le terrain, ce que j'entends.
- Speaker #0
Tout de suite sur le terrain.
- Speaker #1
Tout de suite la relation client.
- Speaker #0
La relation client, l'expérience. Et puis un jour, j'ai décidé de lancer mes boutiques en 2000. il y a déjà 25 ans, où là, j'ai commencé à prendre vraiment plaisir à voir le sourire de mes clientes, de voir comment elles réalisaient par rapport aux produits qu'on achetait. Et à ce moment-là, c'est là où on s'est rencontrés il y a une quinzaine d'années sur des produits français comme Vanessa Bruno, Sylvain Chloé, etc. Et c'est là où j'ai commencé à prendre un plaisir à faire mes achats, habiller les femmes, et elles ont été extrêmement reconnaissante tout au long de ces années. Et surtout, je les voyais sortir avec la banane heureuse. Et ça, pour moi, c'était vraiment un vrai plaisir.
- Speaker #1
Aujourd'hui, tu as quatre boutiques à Bruxelles et à Weymouth. Donc, tu vois vraiment c'est quoi la réalité d'une femme qui a besoin ou qui a envie d'acheter. Ça, ça nourrit évidemment ton regard pour Love At Me. Comment tu composes tes collections à partir de cette connaissance, Terrence, cette connaissance de la femme, en fait ?
- Speaker #0
Alors, en fait, au départ, la collection Love at Me, elle avait un sens dans l'esprit pour moi parce que je trouvais qu'on avait énormément de collections, mais parfois, il manquait un peu les essentiels de base, de comment on a envie de s'habiller. bon, il y avait cette mode du jeans, mais les femmes avaient envie de porter des pantalons, elles voulaient moins montrer leur forme. Et donc, souvent, je me disais, quand j'arrivais Ausha, je me dirais, ah, c'était joli la collection, mais... Voilà, il me manque ça, il me manque ça, il me manque ça. Et donc, je me suis dit, pourquoi pas commencer. Au départ, j'ai commencé avec une gamme de pulls. Et cette gamme, elle avait beaucoup plu. Les femmes, j'ai vu qu'elles avaient eu des réactions assez sympas. Et donc, je me suis dit, au fur et à mesure, elles me disent, pourquoi vous ne vous agrandissiez pas la collection, etc. Et puis, finalement, c'est venu comme une évidence. je me suis dit euh Pourquoi pas donner des total looks qui s'intégreraient avec ma vision du produit, de la femme belgo-belge et des produits qui seraient portables, faciles pour tous les jours.
- Speaker #1
Et qu'on comprenne, parce que du coup, ce qui est génial, c'est que tu as tout de suite un retour avec des chiffres, de la réalité de ce qui marche et de ce qui fonctionne. Mais qu'est-ce que tu apportes de nouveau ou de différent avec tes premiers pulls au départ ?
- Speaker #0
En fait, au départ, je pense que c'était vraiment sur un manque de produits sur un marché. C'était vraiment...
- Speaker #1
C'était un manque de basique, de simplicité ?
- Speaker #0
Non, le basique, comme j'appelle toujours, avec un twist. Donc, un produit qui est intemporel, c'est-à-dire un produit qui était... Bon, il y avait énormément à cette époque. C'était une époque avant le Covid. Tout marchait bien, un peu les bling-bling et tout ça. Mais moi, je n'ai jamais aimé ça. J'ai jamais aimé le bling-bling.
- Speaker #1
Les paillettes.
- Speaker #0
Voilà, j'ai plutôt aimé les choses un peu plus sobres et plus recherchées. Et donc, ces produits que j'offrais, c'était plutôt des produits qu'on pouvait porter la journée, le soir. Moi, j'aime toujours porter, si je trouve qu'un produit est beau, j'aime autant le porter le matin, le lundi et le soir. Je veux dire, on peut le porter la journée avec un chemisier, le soir avec un blazer. voilà j'aimais bien d'avoir cette possibilité de match et plusieurs collections et surtout intégrer ma marque à d'autres produits que j'avais en magasin. C'est-à-dire que Love Admi, je pense, le succès, c'est que d'abord, ça s'adapte à beaucoup de femmes et ensuite, il s'adapte aussi à d'autres produits, c'est-à-dire qu'il peut se mélanger aux autres produits. On n'est pas obligé d'avoir le total look pour se dire, ben voilà, je suis habillée en Love Admi. Non, le produit s'adapte à d'autres choses. J'aime bien l'idée du mix and match.
- Speaker #1
Et c'était d'ailleurs ton idée de départ, de l'intégrer dans ton offre existante, multimarque, de tes boutiques.
- Speaker #0
Voilà, exactement. Et alors aussi, ce qui m'a aussi guidée, c'était d'avoir une fabrication italienne. Bon, j'avais beaucoup de marques qui fabriquaient évidemment en Chine. Je n'ai absolument rien contre la Chine, ils font des très bons produits, etc. Mais j'avais envie plutôt de trouver des produits faits en Italie.
- Speaker #1
Et tu avais des contacts ? Tu connaissais des gens, toi, en Italie ? Alors,
- Speaker #0
tout arrive toujours. Jamais par hasard. Évidemment, j'avais reçu plusieurs fois des mails d'un fabricant. En Italie, il me suivait sur Instagram, qui m'a dit, écoutez, moi je suis fabricant, j'aimerais bien vous rencontrer. Et un jour, il a débarqué avec sa voiture ici, et puis on a eu un super contact, et il m'a dit, voilà, moi j'ai envie de travailler avec vous, je trouve que ce que vous faites, c'est superbe, voilà, moi je veux bien m'occuper de vous, et c'est comme ça que cette aventure est partie, parce que je pense que je n'avais pas eu cette personne de contact, je n'aurais peut-être pas pu développer une collection aujourd'hui qui fait presque 100, 120 pièces.
- Speaker #1
C'est les rencontres qui sont souvent déterminantes. Et il est arrivé aussi avec des matières, avec des tissus ?
- Speaker #0
Avec des matières, des tissus. Bon, ça, c'était la première expérience. Après, on est parti dans les usines. On est parti avec l'équipe, avec ma collaboratrice qui travaille avec moi depuis plus de 12 ans, qui connaît très bien les boutiques, la clientèle belge. Et donc là, on est parti ensemble avec ma fille, là, à cette époque. qui nous avait rejoints pour quelques collections entre ses cours et ses universités. Et donc, à ce moment-là, on est partis créer les collections sur place avec des usines. Tout d'abord, c'était de toutes petites usines. Et puis, on est monté de gamme. On a plusieurs. Maintenant, aujourd'hui, on travaille quand même avec dix usines.
- Speaker #1
Ah oui. Et donc l'idée c'est d'y aller toutes les trois, d'arriver avec vos regards, vos générations, votre expérience. Voilà,
- Speaker #0
on partait. Bon, moi ce qui m'a beaucoup inspirée évidemment c'est, à la base je pars toujours sur quelque chose qui m'a émue. Bon, je me rappelle une année, on est parti sur la collection qui était suite au film Le Serpent par exemple. J'ai adoré l'image de ce film, les lunettes. les salopettes et c'est là où on a eu notre première année à succès d'ailleurs qui était basée sur les années 50 ou 60, je ne me rappelle plus tout à fait et donc c'est comme ça que les collections partaient. Donc j'ai toujours une base où je me dis, ben voilà, aujourd'hui ça m'inspire et on fait, on brode une histoire autour d'une inspiration. Et comme je voyage énormément, ben forcément, j'ai une grosse vision sur ce qui se passe sur le marché.
- Speaker #1
Oui, c'est ça qui est intéressant. C'est que c'est à travers ton regard d'expert, ta connaissance terrain et de la cliente que tu vas nourrir ton inspiration pour lancer des collections directement en production, directement en Italie. Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs. à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente ? L'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi. Alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.
- Speaker #0
Directement.
- Speaker #1
Et là, tu lances des quantités ?
- Speaker #0
Non, je n'ai jamais lancé des quantités directement. Bon, là, à ce moment-là, on a sauté une étape. C'est qu'au départ, c'était pour mes boutiques. Et puis, j'ai eu quand même pas mal de demandes de gens qui me disaient, on aime bien ce que vous faites. Pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas l'acheter pour nos boutiques ? Et j'ai dit, ben oui, pourquoi pas ? C'est une chouette idée.
- Speaker #1
Parce que ta collection, elle était aussi dans ton showroom, c'est ça ?
- Speaker #0
Non, non. Donc, en fait, je pense que les clients passaient peut-être en boutique ou le voyaient sur Instagram. Et à ce moment-là, on a décidé de créer vraiment une collection, faire des samples et puis le montrer aux clients. et ça a été un coup de cœur. Les gens, ils ont aimé la collection. Après, on a eu pas mal de problèmes de production en tant que jeune marque parce que toute jeune marque, c'est comme les jeunes bébés. Il faut leur apprendre beaucoup de choses. Il faut que nous, on apprenne. J'étais dans la mode depuis des années en tant qu'acheteuse, mais après, la production, c'est... C'est un autre métier.
- Speaker #1
C'est quoi les premières difficultés ? Par exemple, des quantités pas atteintes ?
- Speaker #0
Oui, donc en fait, on fait des grandes... Moi, j'ai un esprit créatif. J'ai mis l'idée pour faire des collections. D'ailleurs, je pourrais faire dix collections. C'est vraiment la partie la plus facile pour moi. Après, dix collections demandent énormément de production. Et au début, j'ai fait tout ça toute seule.
- Speaker #1
Et donc, tu as lancé, c'est quoi les erreurs du début ?
- Speaker #0
Je pense que j'ai fait trop grand et peut-être…
- Speaker #1
Trop de pièces, trop de choix ?
- Speaker #0
qui noyaient les gens du coup oui et peut-être trop tôt, on me dit toujours trop tôt donc j'essaie de m'adapter mais parfois on est trop tôt et on se rend pas compte parce que comme on est dedans depuis des années ça nous paraît une évidence et parfois je vois des modèles qui n'ont pas été vendus et la saison d'après on nous les demande ou on nous dit pourquoi vous faites plus ça nous on a l'impression que c'est un article vieux Mais en fait, le consommateur fidèle, c'est à ce moment-là que lui, il l'a vu, il l'a emmagasiné, il a envie de le porter. Et je pense que ça, c'est souvent l'erreur qu'on fait, nous, en tant que styliste. On est déjà, au moment où on crée la collection, c'est un an avant. Et je pense que pour nous, on est toujours à l'avance parce qu'on se dit, ben voilà, c'est dans un an. Mais le consommateur, il doit quand même s'adapter.
- Speaker #1
C'est le syndrome de l'expert. Il est tellement expert qu'il voit. pas que le client final, parce que je permets de rajouter ça quand on parlait d'un succès auprès des clients, c'était auprès des boutiques. Et donc, c'est ça qui est intéressant aussi dans ton histoire, c'est que toi, tu as pu aussi bénéficier de ton showroom où tu présentes plein de marques, ta collection à des clients, c'est-à-dire aux boutiques multimarques de Belgique. Et donc, c'est là où c'est un très, très bon capteur aussi de succès, parce que si ça plaît aux boutiques, ça veut quand même dire quelque chose. Et tu le sais comme moi, vu que tu as des années d'expérience, que Merci. des collections dans lesquelles tu as cru, que tu as présenté à un marché et qui n'ont pas fonctionné.
- Speaker #0
Ça arrive très souvent.
- Speaker #1
Qu'est-ce qui explique que Love It Me a fonctionné ?
- Speaker #0
Je pense que la connaissance du marché et savoir vraiment, on n'a pas voulu trop de choses compliquées. En fait, moi, j'aime bien les choses simples, pures, qu'on puisse porter. parfois je trouve que parfois il pourrait nous manquer des prints mais on se rend compte que finalement la femme belge en tout cas elle aime les choses un peu sobres et sympas mais en même temps avec ce petit twist original.
- Speaker #1
C'est même une question de modernité alors qu'aujourd'hui il y a quelque chose de clean, de minimaliste intemporel.
- Speaker #0
C'est marrant que tu dis ça parce qu'il y a trois ans nous on était déjà partis un peu dans des choses un peu plus clean et tout et on avait vraiment un problème face à ça. Parce qu'ils étaient encore dans les prints, ils ne comprenaient pas, ils voulaient des choses un peu plus spéciales. Et nous, on arrivait avec des choses un peu sobres. Et donc, parfois, il y avait vraiment un contraste.
- Speaker #1
C'est le côté un peu trois steps trop tôt.
- Speaker #0
Voilà. Et aujourd'hui, moi, je suis sûre, parfois, les collections peuvent moins plaire, mais je suis sûre qu'aujourd'hui, on est dans le bon chemin. Mais parfois, il faut le comprendre. au détaillant, ce n'est pas toujours facile. Non, non. Alors, à la consommatrice, oui, mais au détaillant, c'est parfois plus compliqué. J'ai un très bon exemple. Cet été, on avait une robe, c'était notre best-seller, enfin, c'est toujours notre best-seller, et on avait fait quatre couleurs. Alors, on a eu trois couleurs qui ont très bien marché. J'avais pris un peu le risque en me disant c'est chouette, l'avenir fait que moi, je pense que c'est vraiment une couleur, c'était un vieux rose très chouette. Et d'ailleurs, on a très peu vendu en collection. Eh bien, sur les e-shops, c'est notre meilleure vente. Le consommateur final, c'est cette pièce-là que moi, je me suis dit, je la fabrique quand même, même si ça n'a pas beaucoup plu au client. Je la fabrique parce que j'y crois. Eh bien, donc, à la vente, sur l'e-shop, c'est la meilleure vente.
- Speaker #1
Incroyable.
- Speaker #0
Ça, c'est chouette.
- Speaker #1
Oui, oui, et ça vient te concentrer une forté sur l'idée qu'il y a... Il y a deux manières de penser, la manière B2B et la manière B2C. Et c'est là où toi, tu as les deux cerveaux. Voilà. Parce qu'avec tes boutiques, tu as pu aussi expérimenter que le rose fonctionnait.
- Speaker #0
Oui, voilà, exactement. C'était aussi une couleur qui a très, très bien marché. Et des produits, je vois des produits qui ont toujours les mêmes sur le e-shop ou dans les boutiques. Et parfois, ce n'est pas les produits les plus vendus. Oui,
- Speaker #1
mais peut-être que les boutiques, elles veulent... ne pas prendre trop de risques. Elles n'osent pas forcément.
- Speaker #0
Oui, je pense. Et puis, on est tous confrontés à plein de choses. Il y a beaucoup sur le marché, énormément de concurrence pour eux aussi. Donc, il y a l'Internet, mais il y a aussi la concurrence des marques présentes en Belgique. Donc, les gens aujourd'hui vont à Paris en une heure et demie. Ils sont confrontés à des marques à Paris, dans des grands magasins. Et donc, c'est sûr qu'aujourd'hui, le client, il est très au courant. il ne faut pas croire croire qu'il n'est pas au courant. Non,
- Speaker #1
non, c'est très, très informé. Mais comment tu te démarques, du coup, toi, avec Love At Me ? On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode, Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Tester Dépict maintenant gratuitement sur Dépict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité. Comment tu te démarques du coup toi avec Love At Me ? Comment je me démarque par rapport à la concurrence ? Comment justement tu arrives à sortir ton épingle du jeu ?
- Speaker #0
Alors je pense qu'aujourd'hui, il faut essayer d'avoir du service. Je pense que c'est hyper important. Ça c'est pour moi rapide, service et... Et essayer que ça devienne... Je vois des clientes qui achètent toujours notre marque. Donc si on arrive pour moi à avoir ce service et cette confiance qui est là, je donne toujours un exemple sur Lévis. Lévis, mon mari m'aide depuis 40 ans. Il adore Lévis. Avant de lui faire changer sa marque, c'est compliqué.
- Speaker #1
Je crois que c'est la marque préférée en Europe.
- Speaker #0
En Europe, c'est dingue. C'est dingue. C'est un truc, pour moi, ils ont vraiment tout compris. Si un jour l'Euratmi devient ça, je serai super contente. Et surtout de voir les gens revenir, ça c'est pour moi gagner, c'est ce qui me différencierait des autres. Alors se différencier des autres, c'est être là au bon moment, au bon prix. Je pense qu'aujourd'hui le prix, on peut... plus se permettre de faire des prix de folie parce que, bon, je crois qu'aujourd'hui les consommateurs, après chacun a ses budgets. Il y en a qui vont avoir 300, il y en a qui vont avoir 200, il y en a qui vont avoir 100, mais chaque cliente est importante. Pour moi, la cliente de 100 euros est aussi importante que celle de 300. Avoir donné la confiance, pour moi c'est hyper important. Je pense que c'est ce que j'ai fait depuis 25 ans dans mes boutiques. Sinon, on ne serait plus là. Je pense qu'on a un marché qui est très fluctuant. Être aujourd'hui, depuis 25 ans, en multimarque et connue quand même, je pense, de Belgique, c'est important. J'espère que dans 25 ans, ma marque, les gens sauront qu'ils peuvent venir chez Love Admi, avoir un produit de qualité qui se différencie un peu des autres. Même si c'est un produit basique, on a quand même des collections un peu différentes. Et pour moi, ça, ce serait vraiment une réussite.
- Speaker #1
Oui, je m'imagine bien.
- Speaker #0
Nous, on n'a jamais dévié chez nos concepts. On n'a jamais dévié. On est resté avec notre image, le service. On n'a jamais dévié de la route qu'on voulait avoir.
- Speaker #1
Oui, avoir une vision claire et stick to it.
- Speaker #0
Par contre, c'est vrai qu'on est obligé de changer de collection. On a été très fidèles. Moi, j'ai eu les marques comme Bache. Pendant 20 ans, je crois. Donc, j'ai été très fidèle. Avant que j'arrête une marque, c'est que vraiment, elle ne correspond plus à ce que j'attends. Mais je pense que les gens, ils nous font confiance aussi dans le choix. Et souvent, quand on arrête un produit ou une marque, ils savent que c'est parce que c'est le bon moment d'arrêter.
- Speaker #1
Tu parlais du rapport qualité-prix et de la justesse de prix qui fait vraiment aussi toute la différence. Tu peux nous donner, par exemple, ta robe best-seller. On est à quel prix ?
- Speaker #0
La baisse à l'heure est à 129 euros.
- Speaker #1
C'est ça,
- Speaker #0
oui. Made in Italy, transport, éco, donc transport par route, fabriqué en Italie. Donc, on est vraiment à de très bons prix et tout le monde gagne sa vie. Voilà. C'est pour ça que parfois, je suis un peu choquée par certains prix de certains fabricants qui explosent les prix. Alors, nous, évidemment, on n'a pas autant de publicité que certains. On n'a pas des boutiques en pain propre. Mais le consommateur, il achète vraiment, je pense, un produit au juste prix.
- Speaker #1
C'est vrai. Et aujourd'hui, plus que jamais.
- Speaker #0
Je pense. Et nous, c'est vrai que souvent, on nous a dit, mais vous n'êtes pas cher, vous n'êtes pas cher. Voilà, moi, j'estime qu'on est au bon prix aujourd'hui pour pouvoir exister.
- Speaker #1
Et ton plus gros marché, c'est la Belgique, grâce à tes boutiques et au développement B2B. Est-ce qu'il y a d'autres ambitions ? C'est quoi les next steps pour Love At Me ?
- Speaker #0
Il y a beaucoup d'ambition.
- Speaker #1
Je le sens. J'aimerais beaucoup... Devenir le Lévis de Belgique, c'est déjà une belle ambition.
- Speaker #0
Non, on aimerait évidemment...
- Speaker #1
Ce qu'il ne faut pas oublier de dire sur le Lévis, c'est que l'homme... Il est un consommateur beaucoup plus fidèle que la femme.
- Speaker #0
Fidèle, oui, c'est vrai.
- Speaker #1
Voilà, ce qui a ses avantages et ses inconvénients. Parce que du coup, la femme, elle ose, elle donne sa chance à une marque dont elle n'a jamais entendu parler, comme Love At Me. Tu vois, au départ, la femme, elle est curieuse, elle est contente de nouveautés. Donc du coup, elle est intéressante à aller chercher. Bien sûr. Là où l'homme, il est plus conservateur.
- Speaker #0
Oui, oui, tout à fait. Mais bon. En Belgique, on est quand même fidèles. Oui, oui, complètement. On a quand même une clientèle, en tout cas la génération que je connais est quand même très fidèle. Je pense que ce qui est mignon, c'est de voir les mamans avec leurs filles venir acheter. Et bon, c'est pour ça que j'aime bien avoir la vision de ma fille dedans, parce qu'elle n'a que 25 ans, donc elle a une chouette vision plus jeune. Moi, parfois, je me mets des barrières moi-même pour me dire, ah mais non, ça ne va pas faire, ça ne va pas marcher. Tandis qu'elle, elle me dit, mais oui, c'est chouette. Donc, l'enthousiasme des jeunes est très important.
- Speaker #1
Et puis, un autre regard sur la cible,
- Speaker #0
sur la femme. Moi, j'adore poser des questions à mes collaborateurs parce que je trouve que c'est hyper important de leur demander, d'avoir leur vision. Et j'essaye de prendre vraiment les remarques positivement. C'est très important pour eux. C'est un travail d'équipe, en fait.
- Speaker #1
Oui, c'est chouette de dire ça.
- Speaker #0
Je trouve qu'elles ont une vision. Bon, parfois, on est d'accord, parfois, on n'est pas d'accord. Mais avoir leur avis, pour moi, c'est très important. D'ailleurs, souvent, je les appelle, je dis, alors, qu'est-ce que vous pensez et tout. Et les envolver dedans aussi, pour moi, ce sera le succès assuré.
- Speaker #1
Si vous êtes trois, être fan, adorer.
- Speaker #0
Voilà. Donc, c'est important d'avoir une vision de personne. Bon, ma collaboratrice, elle a 30 ans. Je crois, je crois. Donc, moi, j'ai un peu plus que un. Et ma fille, 25. Donc, c'est trois générations. Et ça, c'est chouette.
- Speaker #1
C'est quoi les plus grands apprentissages que tu gardes et qui t'ont permis, en effet, le plus d'apprendre avec Love At Me ?
- Speaker #0
Les plus grands apprentissages, je dirais que le succès, parfois on a beaucoup de déceptions, mais apprendre à rester humble, je pense que c'est important d'y croire, mais aussi ne pas croire que c'est arrivé. Donc toujours se remettre en question, ça pour moi c'est hyper important. Il faut pouvoir se tromper. Moi je pense qu'on a tous le droit de se tromper et puis surtout dans notre monde de la mode. Avant, je disais tous les six mois. Maintenant, je vais dire tous les deux mois. Ça change. Ça va très, très vite.
- Speaker #1
S'autoriser à se tromper.
- Speaker #0
S'autoriser à se tromper. Je pense que c'est important. Se dire, voilà, ma collection, elle n'était pas aussi top que j'aurais espéré le faire. Voilà, je n'ai pas été forte sur ce coup-là. Je n'ai peut-être pas été comme j'aurais dû être. Mais voilà, j'ai fait du mieux que je pouvais et avec ce qui se passe, avec plein de choses. L'apprentissage, je crois que c'est tout. toujours de se dire qu'on n'est jamais arrivé au bout.
- Speaker #1
Oui, qu'on est toujours en progrès, toujours en process, toujours en train d'évoluer, d'apprendre et de grandir.
- Speaker #0
Et être sur une route où, voilà, après, il y en a qui ont une vision beaucoup plus longue. Moi, j'essaie toujours de me dire que ce n'est pas grave. Ce qu'on a fait, c'est fait. C'est derrière nous, on avance. Ça a toujours été, pour moi, même dans mes boutiques, parfois on a un peu raté les collections ou ça a moins plu. Après, nous, on est très dépendants de l'appui. pluie, du beau temps, des voyages, des vacances. Donc, on est confrontés, je dirais qu'on est toujours au bout du tunnel d'achat, parce que manger, on le fera toujours. Donc, nous, on est un peu le superflu, mais quand même, en tant que femme, je pense qu'on a tous besoin d'être jolie, de se sentir bien dans un vêtement. Ça nous booste.
- Speaker #1
Et on a envie de renouveler, on a envie de changement.
- Speaker #0
Donc, Euh Tant qu'on reste dans une collection avec des bons prix, qui est tendance, qui a un chouette look, je pense que voilà, maintenant le développement sera plus à l'international, j'espère.
- Speaker #1
En effet, on parlait d'ambition, ce serait quoi alors les ambitions pour l'Oreille 2000 ?
- Speaker #0
Ah ben là, j'aimerais bien avoir ne plus que quelques petits marchés extérieurs,
- Speaker #1
quoi. Ouais.
- Speaker #0
Comme Paris, la Hollande, c'est un très chouette look. pays, peut-être l'Allemagne, l'Italie, bien sûr. Voilà. Et du coup,
- Speaker #1
c'est quoi les étapes que tu mets en place ?
- Speaker #0
Déjà, trouver peut-être quelqu'un qui pourrait nous aider là-dessus, parce que là, au niveau de mon temps, je suis un petit peu bloquée. Donc, c'est trouver la bonne personne qui aurait envie de peut-être développer ça à l'extérieur.
- Speaker #1
Tu veux dire le commercial, l'agent ?
- Speaker #0
Un commercial, un agent. Voilà. Donc là, pour le moment, on n'a pas... On a fait un salon Mouah ! en Hollande, à Amsterdam. Ça n'a pas été très convaincant. Je ne sais pas si c'est vraiment le produit pour le marché. Mais c'était hyper intéressant de l'avoir fait parce qu'au moins, on l'a fait.
- Speaker #1
Oui, tu as raison.
- Speaker #0
On a eu des bons contacts, on a eu des chouettes gens qui vont revenir. Mais voilà, si on veut être honnête, on ne va pas se dire, c'était génial, on a fait 10 clients. Non. Ce n'était pas facile. C'était une bonne remise en question. Ça, je trouve qu'en tant qu'entrepreneur, c'est C'est le genre de choses où il faut quand même... Bon, moi, avec mon âge, je l'assume. Je pense que l'équipe avec moi a eu plus dur. Parce que pour eux, c'était un échec. J'ai dit non, c'est pas un échec. C'est une expérience et il faut évoluer. Il faut évoluer.
- Speaker #1
Il ne faut pas se dire,
- Speaker #0
ben non, on ne va plus faire de salon. Si, ben voilà, il faut peut-être mieux analyser. Moi, je suis très optimiste, toujours. Je me dis, allez, on se lance, on y va. Rien ne peut nous arriver, ben si. mais je pense qu'il faut prendre des risques parce que si on n'a pas de risque là on a une agence de communication parisienne qui s'occupe de toute la com qui est super, qui fait un magnifique travail voilà il fallait prendre le risque de lui déléguer ça pour qu'elle puisse avoir un autre oeil et donc du coup c'est ça le prochain risque travailler la notoriété mettre des sous quoi investir investir toujours investir.
- Speaker #1
Sur la notoriété, sur la communication.
- Speaker #0
Voilà, et pour pouvoir peut-être un jour avoir une boutique à Paris ou peu importe, peut-être même aux Etats-Unis. Moi, ça serait mon rêve.
- Speaker #1
Ah, c'est vrai.
- Speaker #0
J'aimerais beaucoup, mais ça, c'est un grand rêve. Peut-être que ma fille le fera, on ne sait pas. Ah,
- Speaker #1
ce serait très chouette.
- Speaker #0
Ah, ça, ce serait vraiment pour moi un rêve de pouvoir me dire, j'ai une boutique aux Etats-Unis, je serais ravie.
- Speaker #1
Et distribuer en Italie ?
- Speaker #0
Un distribuant d'Italie, oui, les agents. Mais aujourd'hui, je pense qu'il y a quand même un renouvellement complètement dans le travail d'agent. Moi, j'ai toujours été distributeur ou agent, donc je connais bien le métier. Je sais de quoi on parle. Trouver des gens très investis qui croient en votre marque, qui vont travailler parce qu'on croit que c'est facile, mais c'est un travail très compliqué. Il faut vraiment avoir une volonté, on va vous fermer 100 portes avant d'en ouvrir une. C'est vrai. Donc, est-ce qu'aujourd'hui les jeunes ou les gens sont encore aussi motivés de se prendre chaque fois une porte en disant, « Ah non, c'est quoi ce produit ? » Ils ne connaissent pas. Voilà. Donc ça, c'est pour moi, il faut trouver la bonne personne qui croit, qui croit en vous, qui parte sur le bateau avec vous.
- Speaker #1
Et comment tu as relevé ce point-là, de travailler sur ta communication, de travailler sur ta notoriété ? C'est quoi les étapes pour toi ? C'est quoi ce que tu mets en place pour essayer de faire de Love Admi une marque connue ?
- Speaker #0
Déjà, on a essayé d'évoluer avec le site Internet. Donc, je pense que ça, quand même, je vois que les ventes, ce n'est pas encore ce qu'on souhaiterait, mais c'est quand même pas mal. Donc, travailler avec des influenceuses, on a commencé aussi à notre échelle. Voilà. Et puis, je pense qu'après, ce sera les salons, peut-être faire un ou deux salons importants. Mais là aussi, le marché a fort changé du salon. Donc, voilà, avant, on était une marque, on allait faire des salons, on était assuré de faire 20 clients. Mais là, en tant que des salons, c'est de plus en plus difficile. Donc, il faut essayer de trouver d'autres astuces pour pouvoir introduire un produit dans d'autres canaux qu'en Belgique.
- Speaker #1
Moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, plus que jamais, il faut devenir une marque forte, identitaire, avoir quand même quelque chose de connu et de reconnu avant que les boutiques qui, comme on le disait, peuvent être frileuses, vont suivre. Et du coup, peut-être que l'investissement et l'énergie, elle est à développer sur l'univers de marque, sur le branding et donc sur tout ce qu'on peut faire aujourd'hui avec le digital, avec le site Internet, avec TikTok, avec Instagram. Et de voir comment on peut vraiment développer une marque qui a un message et quelque chose à dire de fort. Pour pouvoir aussi créer une communauté. On entend beaucoup aussi...
- Speaker #0
Oui, c'est ça. En fait, les gens veulent du rêve. Ils aiment bien une histoire. Ils ont envie de vibrer, de pleurer. Tout à fait.
- Speaker #1
Et ils achètent plus qu'un vêtement. Je trouve qu'ils achètent un message, ils achètent quelque chose. Il y a vraiment des exemples forts qui existent où on voit bien que c'est plus que le produit. C'est vraiment l'histoire de marque derrière qui plaît. Je pense à Arte. tu vois en verse où tous les mannequins sont noirs quelque chose de très urbain de très cool, de très lié à la musique et en fait c'est des t-shirts avec des artés quoi et t'as ton comptable de brassiate qui achète ce t-shirt et ce qu'il vient acheter c'est vraiment de la coolitude un univers qui l'inspire quoi,
- Speaker #0
plus qu'un t-shirt en réalité donc ça c'est vrai qu'il faut se remettre en question, surtout ma génération On n'a pas connu, nous, au départ, tous ces Instagram, ces TikTok. Non, non, c'est vrai. On connaissait que le terrain. Oui,
- Speaker #1
et c'était le produit le plus important.
- Speaker #0
Le relationnel. Oui, je suis d'accord. Le relationnel était très important. Moi, aujourd'hui, je fonctionne encore beaucoup au relationnel. Parce que si je vais faire un achat, que ce soit à Paris ou à Bruxelles, dans un showroom, j'aime que la personne soit sympa. Elle peut avoir le plus beau produit du monde. Si elle n'est pas sympa, ça ne passe pas. J'ai toujours été comme ça. Je sais que je suis un peu difficile pour ça, mais moi, j'ai envie de... Si je trouve que la fille, j'ai envie de l'aider, j'ai envie que ça se passe bien, j'aime bien une bonne relation. Et une relation de confiance, c'est très important.
- Speaker #1
Je suis tout à fait d'accord avec toi. L'humain, ça reste fondamental. Et ça restera toujours.
- Speaker #0
Bien sûr. C'est ce qui se passe avec nos clients aussi. Ben oui. Nos clients, ils viennent chez nous parce qu'ils adorent qu'on les appelle. Bonjour, Madame Attel. Comment allez-vous ? Comment vont les enfants ? Et parfois, le samedi, on se retrouve avec papa, maman, grand-père, tout le monde à la boutique. Et ça, c'est génial. Qui peut dire encore dans des boutiques où on vous regarde de la tête aux pieds en disant « Bonjour, Madame, je peux vous aider ? » Non, ce n'est pas ça. Aujourd'hui, l'humain est très important. Alors bon, c'est plus facile de le faire sur Bruxelles puisqu'on est connu sur Bruxelles. Après, il faut des ambassadeurs qui puissent transmettre ça dans des autres boutiques. Mais moi qui voyage beaucoup, je trouve qu'aujourd'hui, c'est compliqué de voir ça dans des boutiques, d'avoir des services. Et pourtant, quand on tombe sur une bonne vendeuse ou sur un bon contact, qu'est-ce que c'est agréable ? Même dans un restaurant, au lieu de prendre votre plat unique, vous prenez le café, vous prenez le pouce café, vous prenez le dessert. Voilà. C'est vrai. C'est exactement la même chose dans la vente pour moi. C'est ce contact. C'est sentir bien, de se dire, voilà, là, je me sens bien, je reste un peu plus de temps. Si vous dites simplement, bonjour, ça va, je peux vous aider, vous n'avez rien gagné. Elles vont de toute façon vous répondre non.
- Speaker #1
Parce qu'en effet, elles n'ont besoin de rien.
- Speaker #0
On a tous besoin de rien.
- Speaker #1
C'est vrai et c'est important de le dire et de le redire, l'importance du service, de l'humain, du contact, de l'envie d'aider en fait. Et en plus, ça rend le métier tellement plus chouette.
- Speaker #0
Bien sûr et je pense aussi qu'il ne faut pas mentir à son client. Pour moi, ça c'est... Parfois, je me dis mais qu'est-ce qu'ils racontent, certaines marques ? C'est... Voilà. Surtout aujourd'hui, avec toute cette mode éco-responsable et tout, c'est génial parce que c'est vrai qu'on a tous envie de ça. Mais aujourd'hui, si on est confronté à tout ça, il faut quand même en être conscient que c'est pas si facile.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord.
- Speaker #0
Voilà. On dépend de pays, on dépend de structures, on dépend de... de tissus, on a des femmes qui ont des petites usines face à nous qui, eux, ne peuvent pas affronter tout ce que le consommateur final souhaite aujourd'hui, et qu'on fait croire.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord. Et en plus, je pense que les gens ne sont pas dupes et qu'à un moment donné, il ne faut pas se moquer des autres.
- Speaker #0
J'ai une histoire à raconter qui était amusante parce qu'on avait une usine qui... qui disait qu'ils voulaient fabriquer, enfin, qu'ils fabriquaient pour un client les pochettes plastiques où on met les vêtements. Et ils voulaient quelque chose d'éco. Donc, voilà, il n'y avait pas de souci parce qu'ils recyclaient le plastique et tout. Mais à un moment, ils vendaient tellement de ce plastique, ils ont dû fabriquer du plastique pour faire de l'éco. Donc, voilà. Aujourd'hui, il ne faut pas se mentir. Il y a du plastique. C'est comme on dit, on ne veut plus de voiture en Bruxelles, on ne veut plus de voiture en verse. OK, mais il y a quand même des gens qui doivent se déplacer, qui travaillent. Il n'y a pas que des gens qui télétravaillent. Donc, je pense qu'il faut quand même faire la part des choses par moment. Et moi, j'aime bien entendre que je fabrique dans un endroit où je sais que les gens sont respectés, ils ne sont pas exploités, c'est des gens qui ont besoin de leur travail. Et tout est livré par camion, donc c'est déjà quand même pas par avion. Voilà, et on ne fait pas une surproduction. Si j'en ai commandé 500, je ne vais pas en faire 600 juste pour gagner dessus. Donc, on fait vraiment, c'est réfléchi. C'est important.
- Speaker #1
Et ça, je pense que c'est quelque chose que le consommateur fidèle ne se rend pas toujours compte de l'importance de la quantité produite et que c'est quand même ça l'élément aujourd'hui le plus problématique dans la mode, c'est la surproduction.
- Speaker #0
La surproduction et la faire partir. Partir de certains pays où il n'y a pas vraiment une éthique de travail. Alors moi, je ne critique pas parce que je n'ai jamais fait ça. J'entends parler, je ne l'ai pas vu de moi-même. Je pense quand même qu'il y a des usines qui ne sont pas toujours OK par rapport à ça. Oui,
- Speaker #1
c'est évident.
- Speaker #0
Moi, je sais que mes usines en Italie, c'est vraiment des gens qui sont là depuis 20 ans, qui travaillent en famille et je trouve ça super. Oui, c'est chouette. On a envie de leur faire plaisir.
- Speaker #1
C'est chouette. Et d'ailleurs, tu vois, c'est ce qu'on disait aussi en introduction, ce pont entre tes racines italiennes, la production italienne et puis cet ancrage en Belgique. Et ça me permet de parler d'ici de mode belge puisqu'on est là pour ça. C'est quoi pour toi la mode belge ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Speaker #0
Eh bien, je trouve qu'en Belgique, on a un très gros savoir-faire. Je trouve qu'on a quand même, bon, moi je vois par rapport à nos concurrents, enfin à nos collègues français ou ailleurs, on a déjà des magnifiques boutiques en Belgique. On a une quantité de boutiques splendides, donc je pense qu'il y a beaucoup de professionnels qui sont là depuis des années. Donc, mode belge, pour moi, signifie mode de qualité. Franchement, si je réfléchis, je ne peux pas dire, tiens, une mode belge de mauvaise qualité qui est moche. Non. Alors, c'est parfois plus classique. Oui,
- Speaker #1
t'aimes ou t'aimes pas.
- Speaker #0
On aime ou on aime pas, mais je pense en tout cas que c'est mode... Je trouve que ce pays... même si c'est un petit pays, mérite vraiment des marques belges. D'ailleurs, on est très connus à l'étranger pour la mode belge.
- Speaker #1
Et d'ailleurs, est-ce que pour Love At Me, c'est important d'être belge ?
- Speaker #0
Je n'avais pas envie de le dire, en tout cas. Je trouve que c'est important. J'aurais pu dire mode italienne, non ? Moi, je suis une immigrée. J'ai gardé ma nationalité italienne. Mais je vis en Belgique. Je suis fière d'être ici. Je trouve que c'est un pays magnifique et je trouve que dire que c'est une marque belge, oui, parce que Nos bureaux sont en Belgique, on fait travailler tous des Belges. Donc voilà, il n'y a pas de raison de dire que c'est une marque italienne. Par contre, on produit en Italie, oui. Oui,
- Speaker #1
mais j'aime bien.
- Speaker #0
Je trouve que c'est important d'avoir cette vision de marque belge parce que je pense qu'à l'étranger, c'est quand même un signe de qualité.
- Speaker #1
C'est vrai.
- Speaker #0
Moi, je vois même Godiva ou des choses, je pense que c'est belge. Oui, oui, je crois. Je vois à l'étranger, on est connu. Un chocolat, pour une gaufre, pour les frites. C'est marrant. C'est vrai. On a une bonne réputation, en tout cas.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Les Belges sont toujours appréciés à l'étranger. Et donc, dire qu'on est une marque belge, je trouve que c'est plutôt pas mal.
- Speaker #1
Absolument. Et il ne faut pas s'en priver. Voilà. Et souvent, on dit ça. Ça a un gage de qualité, de professionnalisme, d'humilité. C'est aussi des mots que tu as dit. De remise en question, d'exigence. D'exigence.
- Speaker #0
Je crois que c'est très important. Et d'honnêteté. Je pense que c'est important aussi d'être honnête avec soi-même et de la vision qu'on a de sa marque.
- Speaker #1
Pour terminer cet échange, j'ai envie de te poser la question que je pose à tout le monde. Qui, dans ce secteur dynamique et divers, qui est la mode belge, tu aurais envie d'entendre à ce micro ?
- Speaker #0
Je vais dire mon ami Essan, qui est ancienne, et Ing, parce que je trouve que c'est un succès incroyable.
- Speaker #1
C'est une histoire incroyable.
- Speaker #0
C'est magnifique. Non seulement ils sont super sympathiques,
- Speaker #1
en plus.
- Speaker #0
Non, mais je trouve qu'il y a pas mal de jolies marques belges. Et je trouve que Bruxelles aussi se démarque pas mal avec des jolies marques. Non, mais je dirais, s'il y en a une, je citerais Essentiel. Bon, c'est peut-être un peu...
- Speaker #1
Il y a l'épisode 90 qui avait lancé la saison 5 avec Yves Fan. Et puis, j'avais fait l'épisode 100 en dialogue, en échange et en live devant plein de gens, devant une centaine de personnes, avec Marion Sautetonne de Horta et Yves Fan, et que tu as dit, d'Essentiel. Donc, l'épisode 90 et l'épisode 100. Mais tu me remets dans l'oreille et c'est une super idée, l'idée d'interviewer Inge. Évidemment.
- Speaker #0
Mais oui, parce que,
- Speaker #1
voilà, il y a Esfad,
- Speaker #0
c'est quand même l'âme créatrice à la mode. Quoi que, Esfad a commencé avec ses t-shirts avant,
- Speaker #1
parce que c'est le petit t-shirt essentiel.
- Speaker #0
Il a commencé, mais c'est vraiment une référence sur la mode berg.
- Speaker #1
Absolument, très bonne idée. Je vais la recontacter. Est-ce que tu veux profiter de ce micro pour ajouter encore quelque chose ?
- Speaker #0
Non. je pense que je voudrais juste dire que tout le monde a sa chance de commencer dans la mode c'est cool de dire ça mais il faut beaucoup de passion je pense que c'est ça qui manque un peu aujourd'hui de la passion parce que c'est pas un métier facile mais c'est un merveilleux métier moi quand j'entends que les gens se disent les gens en deux mais non c'est magnifique comme métier je pense qu'on a beaucoup de chance de faire un métier comme ça qui est pas facile mais voilà
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Pour se mettre le matin dans du beau. Oui, exactement. Et ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il faut s'arrêter. Oui,
- Speaker #0
et puis il faut aussi le rendre encore mieux.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Il ne faut pas virer dans le bas de gamme. Moi, j'ai toujours voulu l'excellence. Parfois, on m'a dit, mais oui, mais tu devrais faire moins cher et tout les choses. Non, ça ne me plaît pas. Je crois qu'il faut faire ce qu'on aime, ce qu'on croit, ce qu'on aime. Et voilà.
- Speaker #1
Faire vivre la passion.
- Speaker #0
Faire vivre la passion.
- Speaker #1
Super.
- Speaker #0
Et surtout, aussi, j'en profite pour dire pour les multimarques, c'est important d'avoir un multimarque. Il y en a plus beaucoup, je dirais, sur Bruxelles et c'est important de ne pas avoir que des monomarques. Parce que moi, ce qui me choque, c'est quand je vais à Londres ou à New York, de voir tous les mêmes magasins. Moi, je trouve que c'est désolant. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai. La Belgique est encore très riche de ces multimarques.
- Speaker #0
Voilà, il faut soutenir les multimarques. Bon, voilà, parfois c'est un peu moins cher que sur la promotion sur Internet. mais qu'est-ce que vous avez comme service ? Parfois, je crois qu'on a un petit peu diabolisé les commerçants par rapport à ça, mais je trouve qu'on a un vrai service. C'est important quand on voit certains magasins d'enseigne, tous les mêmes dans les mêmes villes, ça n'a même plus de magie.
- Speaker #1
Non, c'est vrai. Et l'œil de celui qui a sélectionné, l'œil de l'acheteur, il vient vraiment apporter une autre... une autre image. On n'a pas forcément envie de s'habiller en total look de je ne sais quelle marque.
- Speaker #0
Je pense que c'est important de soutenir tous ces commerçants qui se battent. J'ai beaucoup de respect pour eux.
- Speaker #1
Génial. On va terminer sur ces jolis mots. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram. WeLoveBelgianBrands underscore podcast et sur nos pages astrid.lefebvre et l'île de Gromme. A dans 15 jours !