- Speaker #0
Donc les gens vraiment se foutaient de moi en disant, ah oui, donc si tu n'es pas styliste, tu vas être médecin. Oui, tu as tout compris, tu ne ferais pas l'inverse. Et puis en prenant un avocat, il m'a dit, est-ce que tu veux vraiment te battre pour avoir presque le même nom que quelqu'un d'autre ? Et je lui ai dit, bah non, en fait, de toute façon. Du coup, on est persuadé que les combinaisons, c'est fait pour les filles grandes et minces, mais pas du tout. Parce qu'en fait, les filles grandes et minces, la plupart des combinaisons dans le commerce, elles ne rentrent pas dedans.
- Speaker #1
Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,
- Speaker #0
Hello, Yvonne Lynn !
- Speaker #1
nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans une boutique, le meilleur vendeur fait toute la différence. Il comprend vos envies, vous oriente vers la bonne pièce et il vous fait découvrir des articles auxquels vous n'auriez même pas pensé. Alors en ligne, comment on fait ? Cette aide précieuse manque bien souvent. Et c'est pour ça que je suis ravie de vous présenter notre nouveau partenaire, DEPICT, l'intelligence artificielle conçue pour les marques de mode. DEPICT GPT Search, c'est comme votre meilleur vendeur digitalisé. Il parle avec la voix de votre marque, comprend ce que les clients recherchent et lui recommande les produits les plus pertinents. Les marques qui utilisent DEPICT voient déjà leur conversion grimper. Alors vous aussi, vous êtes prêt à offrir sur votre e-shop La meilleure expérience de vente à votre client ? Essayez Dépict gratuitement dès aujourd'hui sur dpict.ai. D-E-P-I-C-T.A-I. Un clic, zéro code requis et une transformation immédiate. Merci à Dépict de soutenir We Love Belgian Brands. Et maintenant, place à l'épisode.
- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans la saison 7 de We Love Belgian Brands.
- Speaker #1
Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'être reçue par Charlotte Mounzer, une femme qui m'inspire beaucoup par son parcours, mais aussi par sa pugnacité. Elle est la fondatrice de la marque SEM, une marque belge engagée à la croisée entre élégance et durabilité. Charlotte est passée par les coulisses de la mode de luxe à Paris. mais c'est dans le choix audacieux de donner une seconde vie à des tissus oubliés qu'elle trouve son étincelle. Dans cet épisode, j'ai envie de plonger avec elle dans sa vision, comment allier beauté et éthique et comment on entreprend tous les jours avec trois valeurs chevillées au corps qui sont pour Charlotte la liberté, l'essentialité et le savoir-faire. Charlotte, salut !
- Speaker #0
Bonjour Astrid !
- Speaker #1
Bon, alors évidemment, on se connaît un peu. Oui. Donc, on pourra aussi en parler. Mais pour tous ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux te présenter et nous raconter qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais enfant ?
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Je suis Charlotte Munzer. J'ai 34 ans. Je suis la maman de deux petits garçons. Je suis mariée. J'habite à Lannes, dans le Brabant-Ouallon. Et je suis styliste. J'ai ma marque, comme tu l'as dit. Qu'est-ce que je voulais faire ? Quand j'étais petite, il faut savoir que moi, je suis issue d'une famille nombreuse. J'ai quatre frères et je n'ai pas de sœurs. J'ai toujours été entourée d'hommes dans ma vie. J'ai malheureusement perdu ma amant il y a plus de dix ans. Donc, c'est vrai que je ne sais pas si ça a joué dans mon rapport au corps ou aux vêtements. Mais en tout cas, j'ai toujours été entourée d'hommes dans ma vie sans le vouloir. Cette question de qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite, c'est vraiment une question un peu confrontante pour moi. parce qu'en fait... Pour la petite anecdote, quand je suis rentrée à la cambre, le directeur de la section mode à la cambre, Tony Delcamp, nous a dit un jour, si un jour on vous la pose cette question, surtout vous ne répondez pas que vous voulez faire styliste depuis que vous avez trois ans. Et en fait, moi, j'ai toujours été embêtée avec cette phrase parce qu'effectivement, j'ai toujours voulu être styliste.
- Speaker #1
Et pourquoi ?
- Speaker #0
Parce que du coup, j'avais l'impression que je ne pouvais pas répondre ça. Et ça,
- Speaker #1
on n'a pas le droit que ce soit une vocation, en fait ?
- Speaker #0
Si, je pense, mais il y a un côté... Il faut que ce soit un accident de parcours. Non, je pense qu'à la cambre, ils veulent recruter des profils différents. Ils ne veulent pas forcément recruter que des gens qui ont lu le Vogue dans leur chambre à 6 ans et qui sont un peu le cliché de la petite fille qui veut faire styliste, en fait, dans lequel je rentrais un peu. J'ai vaguement voulu... Enfin, j'ai vaguement... Mon plan... J'avais... J'ai toujours voulu être styliste, mais j'avais des plans B, C, D. Donc, qui étaient en fait... Qui étaient peut-être... entre guillemets, aux yeux de la société, mieux que mon plan A. C'est-à-dire que mon plan B, si je n'étais pas styliste, c'était médecin. Donc les gens vraiment se foutaient de moi en disant « Ah oui, donc si tu n'es pas styliste, tu vas être médecin. Oui, tu as tout compris, tu ne ferais pas l'inverse. » Mais c'est ce rapport au corps, en fait. Quand je regarde tous les métiers que j'ai voulu faire, petite, ça a toujours été styliste, mais mes plans B, c'était médecin, sculpteuse, chef aussi. En fait, le fait de... de rassembler des matières brutes et de créer quelque chose avec. Ça m'intéresse beaucoup. J'ai toujours été passionnée d'anatomie, donc je pense au rapport au corps aussi. C'est vraiment le côté styliste, pas dans ce cliché justement dont Tony Delcambre voulait parler, le fait de feuilleter le Vogue et rêver de paillettes. Ça n'a pas du tout été ce côté-là qui m'a attirée dans le stylisme. C'était vraiment plutôt le côté rapport au corps, comment créer avec de la matière autour d'un corps et comment sublimer le corps. avec comme support des vêtements. Parce que tout le monde porte des vêtements, mais pas tout le monde les porte de la même façon.
- Speaker #1
Ok. Et du coup, ce que je comprends dans ton rapport à ton histoire familiale, c'est qu'en effet, entourée de toute cette énergie masculine, toi, quelque part, c'était une manière de te différencier, d'être de toute manière déjà différente et que de vouloir embraser pleinement l'amour d'un autre corps, celui de la femme par le vêtement.
- Speaker #0
Ben... Je pense que ça a joué dans le sens où ma maman, on fait tout ce qu'on peut en tant que maman, mais c'est vrai qu'il y a toujours eu les quatre garçons et Charlotte. Il y a toujours eu ce côté, j'ai une seule fille, mais elle me prend plus d'énergie que les quatre garçons réunis. Alors que vraiment, j'étais une petite fille très discrète et plus discrète que maintenant. C'est plus maintenant que je suis devenue un peu plus, pas grande gueule, mais très franche. Quand j'étais petite, j'étais vraiment assez discrète. Et donc, moi, j'ai grandi avec cette idée qu'il ne fallait pas que je l'ouvre trop. Et du coup, le vêtement, pour moi, c'était une façon de m'exprimer. Et en même temps, directement, mes parents ont voulu étouffer un peu ça en moi parce qu'ils ont dit... Mes quatre frères étaient dans... Enfin, mes trois grands frères étaient dans une école classique, un collège où les gens s'habillaient comme ils voulaient. Et moi, directement, quand ça a été à mon tour, ils m'ont mis dans une école avec un uniforme en disant « Comme ça, au moins... » elle ne mettra pas une heure à s'habiller le matin. Alors que je n'ai jamais mis une heure à m'habiller le matin. Donc, il y a eu un truc où mon rapport aux vêtements a été un peu étouffé dans l'œuf, alors que je n'en ai jamais fait un drame. Donc, ça m'a donné encore plus envie de m'habiller. Le fait de me mettre dans une école avec un uniforme, je pense que ça a nourri vraiment le fait que le week-end, j'avais envie d'aller fouiller dans des tissus. Parce que ma maman avait beaucoup de... petits bouts de tissu, de petits bouts de dentelle à la maison. Elle ne jetait rien. Et donc, je pense que ça nourrissait encore plus le fait que je voulais créer et voir les tendances.
- Speaker #1
Mais c'est hyper inspirant, en fait, à quel point la frustration a pu créer un désir.
- Speaker #0
Mais ça, je l'ai compris.
- Speaker #1
Moi, je raconte aussi que je suis un peu une petite dernière. Et donc, j'ai plein de... J'ai des grandes sœurs et puis des grandes cousines. Donc, je me souviens vraiment enfant que ma maman, elle passait son temps à hériter de vêtements pour moi. Et donc du coup, elle ne m'achetait jamais de vêtements. Je n'avais jamais de moment de shopping pour moi. J'avais tout le temps, et je me souviens à l'âge de 10-12 ans, de demander presque en larmes à ma maman, mais en fait, moi, je rêverais d'avoir un vêtement neuf. Et de me dire que quelque part, j'ai voulu. Et d'ailleurs, très vite, j'ai voulu faire du babysitting et gagner de l'argent pour acheter des vêtements. Il y avait comme une appétence à m'approprier des vêtements qui pourraient être les miens et pas ceux d'héritage. Alors que maintenant que je suis maman, je comprends l'importance du deuxième main et à quel point ça a du sens de récupérer les vêtements des autres pour habiller des enfants qui grandissent si vite. Mais donc, c'est marrant. Ça fait écho, en tout cas, à ce que j'ai pu vivre. En tout cas, une frustration qui amène à une vocation.
- Speaker #0
Oui, et en même temps, ma maman, j'ai vraiment senti ce truc où j'étais aussi sa petite poupée. J'ai senti. Donc, c'est très bizarre. Il y avait vraiment... Le rapport aux vêtements était bizarre parce que ma maman, c'est quelqu'un qui a toujours pris... vraiment soin de ses vêtements. Sa grande phrase, c'était « Oui, mais tu vois, ce pull, je l'ai depuis 17 ans. » Ça, c'était vraiment la phrase typique de ma mère. Et moi, j'étais là « Oui, ben j'en peux rien si j'aime bien acheter des nouvelles choses. » Et en même temps, quand j'étais petite, je sentais qu'elle était très excitée d'habiller sa petite fille parce qu'elle avait eu quatre garçons et qu'elle a toujours eu beaucoup de plaisir à m'habiller comme une vraie petite fille. Je crois que mon premier pantalon, j'ai dû le mettre à 14 ans. C'était vraiment le petit cliché de la petite robe assortie de serre-tête, tout. Donc c'est vrai qu'il y avait ce côté, on va la... On va lui mettre un uniforme pour pas qu'elle mette une heure à s'habiller. Mais en même temps, j'adore l'habiller comme une poupée.
- Speaker #1
L'ambivalence. Ouais, c'est pas évident d'être cohérent et constant quand on est parent. Mais donc du coup, ça a été quand même comme une évidence pour toi de présenter la cambre. Et donc très vite, cette école s'est imposée à toi.
- Speaker #0
Mes parents n'étant pas des créatifs, en tout cas ne travaillant pas dans le milieu créatif. Ma maman était très créative, mais sans le vouloir, on va dire. Mon papa, pas du tout. Hyper cartésien, un ingénieur pure souche. Il partait du principe qu'il ne savait pas m'aider dans cette voie. Et du coup, ils avaient cette frustration de dire, en fait, si tu choisis ce métier-là, on ne pourra pas du tout t'aider, t'ouvrir des portes. Et pour eux, c'était assez important de pouvoir ouvrir des portes. aider ses enfants, faire du networking, un peu de présenter la bonne personne au bon moment. Ça, je sentais que c'était très important pour eux et que du coup, mon choix de styliste les décontenançait un peu parce qu'ils savaient que là, vraiment, ils ne pourraient pas m'aider en termes de rencontres et tout ça.
- Speaker #1
Et peut-être que c'est exactement ce que tu voulais, qu'on ne t'aide pas et que tu puisses te réaliser par toi-même.
- Speaker #0
Je n'ai jamais vraiment voulu qu'ils m'aident. J'avais envie de faire mon petit train-train, mon petit chemin.
- Speaker #1
Et peut-être que c'est sympa de grandir sans les épaules ou les ailes protectrices des parents. Il y a un moment donné, peut-être que c'est sympa de vouloir faire son chemin à soi.
- Speaker #0
Oui, je crois que ça aurait été horrible pour moi de devoir faire le même métier qu'un de mes parents parce que j'aurais subi une espèce de pression pas nécessaire. Oui,
- Speaker #1
et puis tu es dans une ombre quand même, quelque part.
- Speaker #0
Après, je pense que si on a cette vocation de suivre la voie de ses parents, je trouve ça quand même super de pouvoir bénéficier d'un savoir-faire, d'un carnet d'adresses, d'expériences. Je pense quand même que les aînés, ils ont des choses à nous apprendre. Je ne suis pas du tout dans cette génération de jeunes où vraiment les vieux, ils ne comprennent rien. Vraiment, je pense que la transmission est très importante et l'héritage familial est quelque chose de profondément ancré chez moi. Mais pour le coup, là, ils ne savaient pas du tout m'aider dans ce milieu-là. Et donc, eux m'ont imposé. de choisir une école avec un examen d'entrée. C'est vraiment le seul critère. Alors déjà, pendant mes études secondaires, je ne pouvais pas choisir comme option art. Donc ils m'ont dit, tu fais autant de cours artistiques que tu veux, mais après l'école. Vu que j'étais une bonne élève, j'ai toujours eu des bons points et des facilités à l'école. Donc rester dans un parcours classique. Et puis ça m'allait, parce que mon plan B, c'était médecine. Donc ça m'allait de garder en vue mon plan B. et donc Et donc, j'ai fait du dessin, j'ai fait de la broderie, de la dentelle au fuseau. Enfin, j'étais la plus jeune dentellière au fuseau de Belgique. Je pense à ça vraiment, c'est très drôle.
- Speaker #1
C'est drôle.
- Speaker #0
Et du coup, j'ai choisi une école avec un examen entré. Parce qu'ils se disaient, au moins, si elle est vraiment nulle, on l'arrêtera. Et ce ne sera pas à nous de lui dire qu'elle est nulle. Oui,
- Speaker #1
c'est intéressant.
- Speaker #0
Donc, voilà.
- Speaker #1
Et en fait, tu as eu ton examen ?
- Speaker #0
Pas du premier coup. Ok,
- Speaker #1
ça montre aussi de la persévérance.
- Speaker #0
Oui, moi je suis arrivée à 18 ans à l'examen d'entrée, je sortais du Berlémont, donc une petite école à Waterloo avec un uniforme du coup. Je suis limite arrivée en uniforme à l'examen d'entrée, j'exagère à peine. Et en fait, je n'étais pas du tout prête dans ma tête, beaucoup trop scolaire, beaucoup trop bonne élève pour la cambre.
- Speaker #1
Et pour le coup, on parlait d'héritage culturel, ton papa est d'origine libanaise ? Et c'est quand même toujours quelque chose qui fait sens pour ta marque. Est-ce que tu veux nous en parler un peu ?
- Speaker #0
Oui, bien sûr. Je n'en parle pas beaucoup parce que pour moi, le chapitre Liban de ma marque, ce n'est pas forcément quelque chose que je... Enfin, si, j'en suis très fière et je le revendique.
- Speaker #1
En tout cas, pour remettre du contexte, c'est là où il y a la production.
- Speaker #0
Oui, mais c'est vrai que c'est dans mes plans de communiquer plus là-dessus. En fait, c'était tellement un volet qui était personnel. Et que je ne savais pas encore comment communiquer là-dessus.
- Speaker #1
Tu veux dire de l'ordre de l'intime ?
- Speaker #0
Un peu plus, oui. Moi, j'ai vraiment choisi le Liban comme lieu de prod, parce que c'est vraiment mes racines. J'avais envie, à ma petite échelle, même si le projet est encore au début, de prouver au monde que si moi, en tant que Libanaise, mais pas née là-bas, qui ne parle pas arabe, Merci. mais qui se sent profondément libanaise au fond de moi, qui a été bercée depuis mon plus jeune âge par cette culture via mon papa, mais sans y avoir jamais vécu. Si moi, j'arrive à lancer un projet là-bas, n'importe quel Libanais peut le faire. Et en fait, c'est un pays qui a vraiment besoin de ça, qui a besoin que cette diaspora libanaise investisse dans son pays, y croit et arrête, en fait, de partir parce qu'en fait, c'est plutôt ça que font les Libanais, c'est qu'ils naissent, ils grandissent au Liban et puis dès qu'ils peuvent, ils partent faire des grandes études. dans des grandes universités américaines ou autres. Et en fait, là, on a besoin que les gens reviennent et investissent dans le pays. Et donc, moi, c'était vraiment ça. Mais du coup, comme c'est intime et que c'est vraiment une démarche très personnelle, j'en parle pas beaucoup. Et puis, il y a quand même un truc où le Moyen-Orient est soumis à des tensions politiques quand même. très fréquente. Et du coup, je n'avais pas envie que ma marque devienne une marque engagée politiquement. Autant j'ai envie que ma marque soit très engagée au niveau éthique, écologique, circulaire, mais autant au niveau politique, je n'avais pas envie de prendre parti. Donc voilà, maintenant je pense que j'ai le recul nécessaire et la maturité pour pouvoir en parler de façon plus neutre. Mais ça n'est pas venu avant.
- Speaker #1
Et sans forcément avoir un point de vue politique pour autant.
- Speaker #0
Non, mais ça, il fallait, je pense, un recul nécessaire. et Et là, oui, je produis tout au Liban. Et c'est aussi un reflet de mon héritage familial. C'est que ma maman, comme je l'ai dit, elle avait une passion pour l'artisanat, mais en étant elle-même incapable de designer, de créer. Donc, elle adorait, très douée de ses mains, elle prenait des cours pour faire du... elle y patinait des meubles, elle était une très bonne cuisinière. Elle a fait de la broderie, du point de croix, de la dentelle aussi. Elle est très douée de ses mains, mais au niveau du design, incapable de dessiner quoi que ce soit. Et du coup, elle a récolté toute sa vie des morceaux de tissu, des morceaux de ruban, de la broderie, des choses. Vraiment, elle avait un bureau rempli de choses à la maison dans lesquelles j'adorais fouiller. Et à chaque fois qu'on partait en vacances quelque part, elle nous emmenait voir des artisans. Donc, depuis que je suis petite, je vais au Liban. À chaque vacances, on allait voir les grands-parents, on allait voir les tantes, les cousins, mais on allait aussi voir un souffleur de verre, une brodeuse. Je me souviens d'après-midi entier où on allait voir des gens qui brodaient sur des nappes et tout ça. Donc, je savais qu'il y avait ce savoir-faire dans ce pays-là, mais pour moi, pas du tout exploité. Ce n'est pas du tout connu qu'au Liban, il y a un savoir-faire artisanal. Et donc, quand le choix du lieu de production, quand le choix de l'atelier est venu... C'était un peu un pari. Je me suis dit, pourquoi pas le Liban ? Pourquoi je n'irais pas au Liban ? Pourquoi j'irais au Portugal ? Ou comme plein de marques éthiques qui se lancent. Oui, pour le Made in Europe, effectivement, c'est la seule chose qu'en choisissant le Liban, je n'avais pas. C'était cette étiquette Made in Europe. Mais ça avait tellement de sens pour moi de mettre mes origines en valeur et ce pays que j'aime tant que ça prenait le dessus sur ça. Et je pense que ça fonctionne. J'en suis très fière.
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Et si ça fait sens pour toi, c'est un vrai moteur. Donc, je pense que c'est hyper important de revenir à ce qui sont nos vecteurs de satisfaction. Pour remettre aussi un petit peu du cadre sur CM, CM, c'est arrivé après des années d'expérience professionnelle à Paris. Dans quelle mesure ces expériences, et tu peux nous en parler un petit peu, ont été un vrai déclic pour lancer ta marque différemment, justement une marque qui vient recycler ? Des matières qui viennent redonner une seconde vie, comme j'ai dit dans l'introduction. Est-ce que tu peux nous raconter un peu c'est quoi les éléments clés, les moments forts peut-être de ta vie professionnelle aussi à Paris qui ont donné tout son sens à ton projet ?
- Speaker #0
En fait, à Paris, j'ai eu la chance de trouver du boulot assez rapidement après mes études dû au fonctionnement des études à la CAM. Donc, on doit faire des stages pour valider chaque année. Ce qui nous met vraiment un pied dans la vie professionnelle très rapidement. Dès le début de nos études, on est vraiment confronté au monde professionnel. Et moi, j'avais ce truc où à chaque stage que je faisais, ça rallumait en moi une flamme qui parfois s'éteignait pendant le reste de l'année. À la cambre, je n'étais pas forcément la mieux notée, la plus créale, celle qui sortait le plus du lot. Mais par contre, dans le monde professionnel, vraiment, j'étais un très bon élément. Je sentais vraiment que mes stages se passaient très bien. J'ai fait mes études en partant du principe que vraiment mon rêve, c'était d'intégrer une grande maison, de devenir styliste pour une grande maison et vraiment dans cette idée-là. Et en fait, quand j'ai atteint mon objectif, je suis tombée un peu de haut en me disant, en fait, ce n'est pas du tout comme ça que j'ai envie de construire la mode de demain. Il y a beaucoup de gaspillage de matière. C'est génial parce qu'on a des budgets incroyables pour faire des collections de fous. On raconte des histoires, les défilés à chaque fois, on emmène les gens dans une histoire. Mais le nombre de variantes qu'on sort, le nombre de tissus qu'on doit commander et ce qu'on utilise à la fin, j'avais toujours un peu un sentiment d'incompréhension. Et moi, je suis arrivée à mon dernier boulot chez Narici à Paris. Le directeur artistique pour qui je travaillais à l'époque est parti pour une autre maison. Et on s'est retrouvées pendant une collection à devoir développer une collection avec le studio. en attendant les prochains directeurs artistiques qui arrivaient, mais du coup, en n'ayant pas vraiment de budget, parce que la maison ne voulait pas vraiment mettre de budget dans cette collection-là, mais on devait quand même sortir quelque chose. Et là, j'ai proposé d'aller piocher dans tous ces tissus oubliés, parce que c'est aussi une technique que j'utilisais à la cambre. C'est-à-dire que quand j'étais en stage, entre mes années, je rentrais à chaque fois à Bruxelles avec des tissus dans mes valises, je récupérais des trucs, et je me disais, ça me servira l'année prochaine. et c'était pour moi aussi avoir accès à des matières super belles matières de chez Balenciaga et tout mais pas très chères donc je ramenais plein de choses et donc je me suis dit bah on peut aller piocher et ils ont pas voulu, ils étaient ah non surtout pas c'est les matières de l'ancien directeur artistique surtout on y touche pas il faut créer quelque chose d'autre chose mais je dis ah oui mais en même temps il faut créer quelque chose de nouveau mais pas trop parce que c'est une collection studio comme on appelle et on a pas de budget donc et j'ai trouvé ça tellement ridicule qu'on nous refuse d'aller piocher dans ces tissus là ... Quand je suis partie et quand il a fallu trouver ce que j'allais faire après, j'avais gardé cette idée d'aller piocher là-dedans. Et en fait, comme du coup, j'avais compris qu'ils n'en feraient jamais rien, c'est comme ça que j'ai demandé la permission de racheter ces stocks chez Narichi en premier et puis après chez les autres maisons. Et c'est comme ça que tout a commencé en fait.
- Speaker #1
Alors, on continue la conversation dans un instant. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les mags de mode. Lending Partners. Anthony, David et leurs équipes accompagnent depuis plus de six ans des marques de mode et lifestyle dans leur développement digital, dans leur croissance. À l'écoute, experts et passionnés, ils avancent main dans la main avec leurs clients. Vous pouvez découvrir leur travail et des cas pratiques sur www.lending.partners. Et maintenant, je vous replace dans l'épisode.
- Speaker #0
Et encore maintenant, tu récupères des matières,
- Speaker #1
des maisons, des grandes maisons. Comment tu fais ? Comment tu choisis ? C'est quoi tes critères ?
- Speaker #0
C'est vraiment au coup de cœur. Parfois, mes clientes ne me font rien parce qu'elles me disent « mais qu'est-ce que tu vas faire le jour où il n'y aura plus de choix ? » Franchement, je serais ravie qu'il n'y ait plus de gaspillage, mais malheureusement, pour l'instant, il y a encore beaucoup de choix. Donc, j'ai le luxe de pouvoir choisir dans des très grands stocks de tissus qui ne sont pas utilisés.
- Speaker #1
Du coup toi tu construis tes collections à partir de la matière comment ça se passe du coup ? Et du coup t'es un peu en... On va dire dans un autre processus de création.
- Speaker #0
Oui, donc une collection classique dans une maison de luxe, c'est vraiment le directeur artistique qui a envie de raconter une histoire. Et on va construire, l'équipe de designers va construire cette histoire, essayer de se mettre dans sa tête et de raconter à travers ses mots cette histoire. Tout le monde va essayer de raconter cette histoire. Et puis, on va choisir les matières et les couleurs et les tissus pour raconter cette histoire. Moi, c'est vraiment l'inverse. Je ne peux pas me faire une histoire dans ma tête parce que je ne sais pas qu'est-ce que je vais trouver. Comme tissu. Donc, pour éviter les frustrations, de ne pas trouver la couleur ou le tissu que je veux, j'évite de me raconter des histoires avant. Et c'est vraiment lors de mes sessions d'achat où j'ai des coups de cœur sur des rouleaux, vraiment littéralement, où je ne sais pas encore ce que je vais faire avec, mais vraiment, cette matière-là, je ne peux pas passer à côté. Et puis, j'achète, j'amasse. On a une grande cave ici, donc je ramène petit à petit, comme un petit écureuil dans la caverne, les tissus, les rouleaux, après les rouleaux. Et puis, une fois par an, une fois tous les deux ans, j'envoie tout en une fois au Liban. Et après, je pioche dans tous ces rouleaux. Donc, ce n'est pas parce que j'achète un rouleau cette année qu'il sera directement utilisé la collection prochaine. Parfois, ça met deux, trois ans parce que le temps que je trouve ce que je vais faire avec. Et donc, j'ai cette espèce de tissu-té que je me suis construite, dans laquelle je vais piocher. Et là, l'histoire prend forme.
- Speaker #1
Et tu me racontes que parfois, tu vois un jean matelassé et tu te dis, ça sera un super petit bon burs. Parfois, c'est les matières qui t'appellent.
- Speaker #0
Oui, 100%. C'est que les matières qui m'appellent.
- Speaker #1
C'est super intéressant.
- Speaker #0
Beaucoup plus que les pièces. Parfois, il y a aussi le choix. Ces tissus-là, je rêverais faire un long manteau qui touche le sol. Mais j'ai que 9 mètres. Si je fais un manteau, je n'aurai que 3 pièces. Tandis que si je fais une veste courte, j'en aurai 6. Il y a parfois aussi cette réalité de nombre de pièces.
- Speaker #1
Les contraintes qui t'amènent à plus de créativité.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et du coup, tu viens de le dire, c'était justement une de mes questions. Du coup, on arrive très vite sur des pièces limitées, ce qui est en effet un élément assez excitant, je trouve, du business model. C'est-à-dire que ça crée de la désirabilité. Il n'y a que six pièces, il n'y a que huit manteaux. Comment, du coup, tu articules aussi commercialement tes collections ? Comment ça se passe ?
- Speaker #0
Vraiment, quand j'ai des coups de cœur sur les rouleaux de tissu, je ne me pose pas la question du nombre de mètres qui restent sur le rouleau. Ça, c'est vraiment une question qui se pose après. C'est plus une relation avec mon atelier où là... j'ai choisi un atelier au Liban qui... qui ne m'a pas... Déjà, on a relancé l'atelier ensemble. C'était un atelier qui allait mal quand je les ai rencontrés. Il y a cette relation de confiance où quand même, je leur ai ré-insufflé une économie viable. Maintenant, ils ont d'autres clients et ils ont repris du souffle. Mais vraiment, quand je les ai rencontrés, c'était vraiment la crise économique au Liban.
- Speaker #1
Ils avaient peu de travail, peu de commandes.
- Speaker #0
C'était vraiment dur. Je pense que quand je les ai rencontrés, j'ai dit, voilà, moi, je cherche un atelier. qui n'a pas de minimum de quantité, je veux pouvoir créer une pièce avec 3 mètres de tissu. Ça ne me coûte pas le même prix de créer une pièce qu'une série de 20 ou 30 pièces. Mais voilà, ça, c'est vraiment l'élément clé qui a fait que j'ai pu développer ce business model, c'est que mon atelier ne m'impose pas le minimum de quantité. Et donc, c'est à moi de leur dire « Ce tissu-là, vous faites autant de pièces, ce tissu-là, vous en faites autant. » Et au niveau de la vente, oui, c'est parfois un peu frustrant parce qu'il y a des très belles... Et c'est souvent comme ça, en fait. Les très belles pièces, en général, il y en a très peu. moins de 5, et c'est vraiment première arrivée, première servie.
- Speaker #1
C'est super aussi, je trouve que ça crée aussi d'excitation et d'émulation autour d'une pièce ou d'un produit. C'est quoi les obstacles que tu rencontres jusqu'à présent ? J'ai aussi envie de parler de ta distribution, elle a aussi pas mal évolué à un moment donné, notamment pour te faire connaître. Évidemment, tu as été présente dans plusieurs pop-ups, dans plusieurs espaces physiques, à Bruxelles, à Waterloo. Aujourd'hui, il y a une vraie volonté de ta part de recentrer Merci. et de donner du sens à ton showroom ici chez toi, qui est un espace sublime, un espace en pleine nature, avec du vet, avec de la lumière, et un espace vraiment où on vit une expérience en tant que client. C'est quoi l'histoire derrière, et c'est quoi les forces et les obstacles que tu peux rencontrer aujourd'hui ?
- Speaker #0
Oui, comme tu l'as dit, au début de la marche, je trouvais ça un bon process de faire un maximum de pop-up pour me faire connaître.
- Speaker #1
Et rencontrer aussi ta cliente.
- Speaker #0
Rencontrer le client, voir mes vêtements, essayer aussi. Ça, ça a été un super retour. Parce que oui, en fait, comme j'offre les retouches, donc tout est, c'est du semi-mesure. Donc il y a les vêtements en collection, mais j'ai vraiment envie que ce soit le vêtement qui s'adapte au corps et pas l'inverse. Je n'ai pas du tout envie de créer des collections qui soutiennent un certain type de beauté. On est tous différents, aussi bien hommes que femmes, et c'est très bien comme ça. Et j'ai envie de pouvoir habiller tout type de corps. et donc... ces retouches, ça s'inscrit dans ce processus-là. Mais du coup, de voir mes vêtements essayer sur quand même une multitude de gens en pop-up, d'être moi-même la vendeuse de mes propres créations, c'était hyper intéressant parce que j'étais confrontée directe au fit, est-ce que ça allait, est-ce que ça allait pas, qu'est-ce que les gens regardaient en premier, parce qu'en fait, moi, je connais l'histoire des tissus, donc inconsciemment, j'avais des pièces préférées parce que je savais que ce tissu-là, je l'avais trouvé chez Dior et que vraiment, c'est un tissu incroyable que j'aurais jamais pu... normalement avoir et que j'ai supplié la personne de me le vendre. Mais en fait, au final, ce n'est pas du tout ces pièces-là qui attiraient l'œil en premier des clients. D'avoir vraiment ce retour-là en direct, les pop-ups, ça m'a apporté cette confrontation à mon public cible et de me faire connaître en très peu de temps. La seule chose, c'est que c'était très énergivore. J'avais l'impression d'avoir toujours mes collections dans ma voiture, toujours en vadrouille. Et en fait, ça, ça marche quand on est jeune et qu'on n'a pas trop de contraintes familiales. Mais dès que les enfants rentrent en jeu, et en fait, les enfants sont rentrés en jeu assez rapidement, les nuits courtes, plus à l'été. Moi, littéralement, j'ai eu mes deux bébés pendus à mon sein pendant des poches. C'est vrai que c'était des choses où, sur le moment, je ne m'en rendrais pas compte. Mais en fait, la fatigue accumulée, c'est fait ressentir un peu plus tard. Les cinq premières années, j'ai vraiment... ouvert les vannes à fond. J'ai rencontré plein de gens, je me suis fait connaître. J'ai fait en sorte qu'un maximum de gens dans une échelle locale pour l'instant vois mon logo, essaye mes vêtements, que tout le monde entende parler de moi. Et maintenant, je suis vraiment dans une reconquête de moi-même et de quelles sont les trois valeurs clés que je veux transmettre. Donc, comme tu l'as dit dans l'intro, essentialité, liberté et savoir-faire. Et là, vraiment, cette année 2025, c'était vraiment pour moi. Alors, je ne fais plus de pop-up ou presque. Je ferme les points de vente dans lesquels j'étais à Bruxelles. Je retire mes collections de certains magasins. pas parce que ça ne marchait pas, au contraire, parce que j'ai besoin de me recentrer et de faire vivre maintenant à mes clients une expérience, pas juste un shopping classique. J'ai vraiment besoin que mes vêtements s'accompagnent d'une expérience et le fait d'avoir pu construire cette maison de laquelle on est aujourd'hui, mon showroom qui est une annexe à ma maison, j'invite les clients à rentrer dans mon univers à 100% et de rentrer dans ce service à la personne que je veux offrir en plus du vêtement. acheter une pièce CM, pour moi, c'est pas juste acheter une chemise comme on irait se faire plaisir à Venue Louise ou à Anvers lors d'une session shopping, c'est vraiment au-delà de ça, c'est rencontrer la créatrice, c'est se faire plaisir, mais aussi dans le service qu'on s'offre à soi-même. On sait que la pièce va être retouchée sur soi, on sait que c'est une pièce avec laquelle on aura du lien, parce que quand on rencontre la personne qui l'a créée, quand la pièce est retouchée pour nous, directement, on crée du lien. avec cette pièce. Il y a un attachement direct qui se fait et en fait, quand on réfléchit à notre manière de consommer, les vêtements qu'on gardera à long terme, c'est les vêtements qui nous touchent et avec lesquels on a un lien affectif. Et j'essaie vraiment de créer ça.
- Speaker #1
Et puis en plus, on combine des pièces de très bonne qualité avec un prix du coup plus juste et qui en plus, tu l'as dit, presque du semi-mesure qui vont en plus être adaptées à nos morphologies. Et en plus, on vit une expérience super agréable et ça donne du sens de rencontrer la créatrice. Donc, c'est vrai que...
- Speaker #0
Dans un monde où tout va très vite, je trouve ça agréable de pouvoir proposer autre chose qui est complètement différent de ce qu'on peut vivre dans les magasins actuellement. Donc vraiment, oui, on doit venir jusqu'à moi, jusqu'à Lenne. On doit faire la démarche de venir jusqu'à moi. Mais une fois qu'on est là, en fait, on est dans un écrin de verdure. on est en tête à tête ou presque parce que souvent les clients viennent avec une connaissance mais en tout cas c'est vraiment un moment pour soi, c'est une rencontre c'est loin des magasins bondés, c'est loin du fast fashion, c'est loin de tout ça c'est loin de commander des vêtements juste après un clic derrière l'écran c'est une expérience tout à fait unique et ça c'est vraiment ce que j'essaye de mettre en avant pour le moment et qui se... qui va driver CM dans les prochaines années, en tout cas.
- Speaker #1
Et c'est quoi tes obstacles à l'heure d'aujourd'hui ou en tout cas ceux que tu as pu expérimenter et comment tu les dépasses aujourd'hui ?
- Speaker #0
Des obstacles, franchement, j'en ai vécu des très gros au tout début de la marque. La première année et demie du projet a été interrompue, enfin interrompue, semée de trois gros embûches. J'ai d'abord eu... Un changement de nom très rapide que j'ai dû vivre après six mois à peine d'expérience.
- Speaker #1
Parce que le nom était déjà pris ? C'était quoi ?
- Speaker #0
En fait, la marque au début s'appelait MC Studio. Et je pense que pour les premières clientes, ça restera toujours MC Studio. C'est vrai. Ce qui a été dur à ce moment-là, c'est que ce problème-là, je l'avais anticipé. Donc moi, je suis restée un peu bonne élève au fond. Et j'avais vraiment imaginé tout ce qui pouvait mal tourner. Et ce problème-là, je l'avais anticipé. Donc j'avais déposé mon nom. J'avais payé le pattern. J'avais tout fait. Ce qui me permettait, moi, d'aller au bout du bout dans mon obsession du détail. Donc, tous mes boutons étaient gravés avec la marque. Parce que je savais que ce nom m'appartenait. Et bon, pas de bol. C'est vrai que ne sachant pas si la marque allait prendre ou pas, j'avais déposé en Benelux. Et mon idée, c'était de déposer France. Et puis après, de déposer le monde. Et en fait, très vite, il y a une marque qui n'existait pas quand j'ai lancé. Donc, ça aurait... En fait, ce problème aurait été inévitable. Enfin, je n'aurais pas pu l'anticiper, mais il y a une marque qui s'appelait Esme Studio. Oui, c'est ça. Et moi, c'était MC. Donc, vraiment, inversion de deux lettres. Sustainable aussi, tout, mais drivé par un énorme fonds d'investisseurs. Une marque danoise. Et eux, en fait, ils ont ma première collection ayant super bien pris en Belgique, sur les réseaux sociaux. On a entendu un peu parler de moi. une bonne couverture presse et tout ça dès le début. Ils ont entendu parler de moi et en fait, ils ont vu que j'avais déposé Benelux et eux ont décidé de déposer Monde. Et en fait, ils m'ont écrit un courrier en disant, là, vous ne pouvez plus utiliser MC Studio. Et moi, je dis, ah, mais ce n'est pas tout à fait la même chose. Et puis, en prenant un avocat, il m'a dit, est-ce que tu veux vraiment te battre pour avoir presque le même nom que quelqu'un d'autre ? Et je lui ai dit, bah non, en fait, t'as raison. On va directement changer, là, ça fait six mois. Du coup, c'est devenu CM. CM qui, au final, a beaucoup de sens parce que c'est mes initiales écrites en phonétique, mais c'est aussi celle de ma mère, qui s'appelait Caroline Meyer et Mouzard. Donc, c'est ses initiales depuis qu'elle est née, littéralement. Et mon père, ses initiales, c'est SM. Donc, ce CM qui commence par un S, ça a beaucoup de sens aussi dans ce triangle. papa, maman et moi et qui reflètent les valeurs qu'eux m'ont transmises et que j'essaie de retransmettre aussi.
- Speaker #1
On retrouve là alors du coup l'héritage familial dont on parlait au début. Ok, en tout cas chaque obstacle permet forcément de nous rendre plus forts, de nous recentrer et on sent justement le fait de devoir repenser son nom, de pouvoir repenser sa distribution en étant plus focus, ça me fait écho à ce que tu disais aussi en début Merci. Ton rapport au corps, je trouvais ça intéressant. Dans quelle mesure ça fait partie de ce que tu as envie de proposer aux femmes avec tes collections ?
- Speaker #0
Le rapport au corps, je trouve qu'il est parfois un peu dur dans la mode. On peut être passionné de mode, être intéressé par les tendances et se sentir complètement détaché de tout ça. Parce qu'on a l'impression que ce qu'on voit sur les podiums ou ce qu'on voit en boutique, ça ne nous ira pas. et je trouve ça dur en fait parce que ça ferme les portes pour certaines personnes et surtout ça rend ce milieu de la mode hyper inaccessible et ça met toute cette sphère modeste j'ai envie de dire sur un espèce de piédestal qui n'existe pas en fait et moi j'avais pas du tout envie de ça dans ma marque, j'avais vraiment envie de créer volontairement une marque ultra accessible en termes de pas de coupe parce que mes coupes, je les travaille vraiment comme une vraie styliste, vu que quand même, j'ai fait 5 ans d'études pour ça. Donc mes coupes sont vraiment travaillées jusqu'à vraiment le bout du bout de ce qui m'anime en tant que styliste. Mais j'avais envie que, pour moi, un bon styliste, c'est quelqu'un qui s'est habillé n'importe quel corps. En fait, c'est très facile d'habiller une mannequin qui sait bien marcher, qui est longue et mince. Je comprends pas cette obsession qu'ont les créateurs de... de présenter leur collection sur des filles filiformes d'un mètre 80 et qui font la gueule. Déjà, personne n'a dit que ça rendait bien, quelqu'un qui faisait la gueule. Moi, ça m'attire beaucoup plus quelqu'un qui rayonne et qui sourit dans une pièce. Mais surtout, c'est des corps très faciles à habiller parce qu'il n'y a rien qui dépasse. Et par contre, pour moi, un styliste doué, c'est quelqu'un qui va réussir à sublimer. Un corps où il y a plein de choses qui dépassent, mais c'est très bien parce que c'est la réalité de plein de monde d'avoir des choses qui dépassent un peu à gauche et à droite, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Moi, j'ai une ligne homme, du coup, et il ne faut pas croire que les complexes sont réservés au public féminin. il y a vraiment bon j'avais j'ai quatre frères donc je savais ça avant mais il y a vraiment un côté très enfantin et petit garçon, quand j'ai certains clients qui disent « Ouais, mais moi j'ai un bras plus court que l'autre, j'ai du bide, ouais, mais en fait, j'ai pas envie que ça moule mes pecs. » Enfin, vraiment, c'est vraiment le même problème chez les femmes et chez les hommes. Et moi, ça me fait tellement, tellement plaisir quand, en deux coups d'épingle, la pièce, elle prend une autre dimension et on voit dans le regard du client qui se regarde, en se disant « Mais moi, j'aurais jamais osé essayer ça ailleurs. » J'aurais jamais pensé qu'une pièce comme ça puisse m'aller. Par exemple, les combinaisons, c'est vraiment un truc où on est persuadé que les combinaisons, c'est fait pour les filles grandes et minces, mais pas du tout. Parce qu'en fait, les filles grandes et minces, la plupart des combinaisons dans le commerce, elles ne rentrent pas dedans parce qu'on a des bustes. Moi, je suis grande, je ne suis pas affine, mais je suis grande. La plupart des combis dans les autres magasins, je ne rentre pas dedans parce que j'ai un buste qui est trop long. Et moi, je fais des bustes très longs vu que je leur touche. Et je fais des pantalons aussi très longs vu que je leur touche. toutes ces filles qui sont trop grandes pour des combis elles sont ravies de rentrer dedans et toutes les filles trop petites qui disent bah non les combis il faut être grande elles sont ravies parce qu'en fait donc il y a un truc où les retouches pour ça c'est vraiment sensationnel ouais ouais et on sent là ton amour du produit tu vois qui fait un peu toute la différence avec
- Speaker #1
en effet ce rapport au corps le produit qui vient au service du corps au service du client, pour sublimer le client, et qu'il soit homme ou femme. En effet, je pense que vraiment un vêtement, il doit être là pour notre confort, pour notre bien-être, pour se sentir bien. Et c'est aussi ça l'expérience que tu proposes en showroom. Évidemment, le demi-mesure, mais aussi la possibilité de se sentir confortable et d'essayer plein de trucs.
- Speaker #0
Oui, je ne comprends pas cette manie de vouloir créer des vêtements pour des personnes qui n'existent pas et aussi pour des situations qui n'existent pas. Pour un bon vêtement, ça doit être un vêtement qui dure. qu'on peut porter tous les jours, dans lequel on se sent bien, et pas qui va nous contraindre, qui va nous gratter, qui va nous... qui ne pourra pas laver. Ça, c'est absurde, les vêtements qu'on ne peut pas laver. Vraiment, c'est un truc que je ne comprends pas. Les vêtements, c'est notre carapace du quotidien. Donc, il faut qu'ils soient créés en fonction.
- Speaker #1
Si là, il y avait des femmes qui veulent lancer leur marque, qui nous écoutent ou qui sont à la tête d'un projet entrepreneurial, ce serait quoi les conseils que tu voudrais partager ?
- Speaker #0
Moi, j'ai eu l'impression que vraiment, il fallait que je sois hyper calée dans mon domaine pour oser me lancer. J'avais cette espèce de syndrome de l'imposteur qui a fait que... Il fallait que je fasse une bonne école. Il fallait que mes parents aussi, il fallait réussir cet examen d'entrée. Sinon, il fallait changer de voie. Et en fait, ce n'est pas tout à fait vrai.
- Speaker #1
Oui, un peu le côté, il faut que ce soit parfait, sinon il ne faut pas y aller.
- Speaker #0
Avant de lancer ma marque, j'ai fait des formations Instagram. J'ai fait des formations. Pour moi, c'était impensable de lancer une marque sans avoir acquis des connaissances à tout point de vue et essayer de maîtriser tous les sujets. En fait, on ne maîtrise jamais tous les sujets. C'est super d'être formée. vraiment moi je suis contente d'être d'être passée par la cambre, d'avoir fait mes armes à Paris. Je pense que c'est ça qui fait que je me différencie aujourd'hui et que je peux offrir ce service de luxe aussi. Mais ce n'est pas obligatoire. Il faut surtout oser et il faut surtout vraiment y croire au plus profond de nous-mêmes. Avoir un produit en quel on croit et qui nous anime, c'est surtout ça qui est important.
- Speaker #1
Et puis, c'est en faisant qu'on apprend, en fait. Ce côté perfectionniste, il te garde souvent un peu petite dans la posture de la bonne élève, de l'étudiante qui est toujours en train d'apprendre, alors qu'en réalité, c'est en faisant, c'est en y allant, c'est en osant. et ça fait partie aussi un peu des piliers de mon accompagnement puisque tu es une de mes super coachées d'accompagner des filles aussi talentueuses que toi à clarifier ton message et ce que tu as envie de dire aussi pour le monde parce que parfois c'est très clair pour vous. mais comment l'exprimer, avec quels mots, quels messages, quelles communications sur Instagram. Ensuite, de vous accompagner sur le fait d'oser, d'oser la créativité, d'oser se tromper, d'oser l'apprentissage, d'oser quelque chose de différent, d'oser croire en un projet d'un chauve-roue malade. Et puis ensuite, mon troisième pilier que j'adore, qui est l'idée de kiffer, l'idée de se réjouir, de sentir de la joie, d'être De sentir la joie et la reconnaissance qu'on a tous les jours pour le chemin et la marque qu'on se tricote tous les jours. Est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie. vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, Alors, retrouver mes aime-vendre letters, c'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.
- Speaker #0
Oui, c'est pour ça aussi que j'ai décidé de me faire accompagner par toi. C'est parce que tout ce que tu exprimes dans ta communication, dans ce que tu dégages et ce que tu essayes de nous transmettre, ça me parlait beaucoup. le côté oser revenir à nos valeurs fondamentales, qu'est-ce qui nous anime, qu'est-ce qui... Les trois piliers que je nomme, c'est avec toi qu'on les a identifiés. Ça, c'est quelque chose que je n'avais pas compris au tout début. Moi, j'étais plus dans le côté il faut que je fasse des belles études de stylisme, il faut que je sois passée... Enfin, même si au départ, je ne pensais pas lancer ma marque, mais en tout cas pour être styliste, parce que le fait de lancer sa marque, ce n'était pas du tout prévu de base. pour pouvoir être une styliste accomplie, il faut que je fasse ça, ça, ça, ça. Et en fait, quand on tombe dans l'entrepreneuriat, on se rend compte à quel point c'est pas forcément nos compétences qui nous drivent, mais vraiment ce qui nous anime, le feu interne. Et ça, c'est pour ça que j'ai décidé de me faire coacher par toi à ce moment-là aussi de ma vie et de mon projet. C'est parce que je sens que j'ai la maturité et le recul nécessaire pour pouvoir aller creuser. Parce qu'il faut pouvoir aller creuser au fond de soi-même. Ce n'est pas quelque chose de facile. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire trop tôt.
- Speaker #1
Et d'aller chercher, en effet, le feu sacré, comme tu dis. Les valeurs qui nous animent et pas les « il faut que » . Parce qu'il faut que je publie, il faut que j'ance une nouvelle collection, il faut que je sois à temps, il faut que je paye très cher une photographe pour avoir des photos de qualité. Il faut que, c'est vraiment des jugements qui nous coupent de notre joie. Et sans joie, il n'y a pas de créativité, il n'y a pas d'audace.
- Speaker #0
C'est vraiment des rencontres aussi. Oui, je suis d'accord. on s'est rencontré au bon moment, au bon endroit. Et moi, j'étais aussi au bon moment, au bon endroit dans ma tête pour faire ce coaching. Et en fait, j'aurais dû faire ça plus tôt. J'aurais vraiment dû faire ça plus tôt.
- Speaker #1
Ou pas, parce que peut-être que ce n'était pas le bon moment plus tôt. Peut-être.
- Speaker #0
En tout cas, ça va être déterminant dans la suite de mon projet d'entrepreneur.
- Speaker #1
Oui, ça permet de redonner du sens. Souvent, c'est ça l'idée d'être coachée. Les choses sont plus claires. En fait, on redonne du sens. Tant mieux que ça permet tout ça parce que je l'expérimente tous les jours. mais... C'est chouette quand vous pouvez mettre des mots là-dessus. Ce serait quoi le message que tu aurais envie de partager à tes clientes qui t'écoutent aujourd'hui ?
- Speaker #0
Merci d'être là. Là, je suis pleine de gratitude. Je sors d'un pop-up à Liège que j'ai eu ce week-end. Ça faisait deux ans que je n'avais plus fait de pop-up à Liège, alors que vraiment le public Les Joies était un de mes premiers publics. Parce que j'ai été suivie par un incubateur de start-up, enfin start-up, de projet liégeois. Et la vie a fait que je n'ai pas eu l'occasion de retourner à Liège. Et là, vraiment, qu'est-ce que ça m'a fait du bien.
- Speaker #1
Oui, te reconnecter à tes clientes aussi.
- Speaker #0
Toutes celles qui se reconnaissent, vraiment merci d'être venues. C'était, ça, c'est, oui, mes clientes, j'ai vraiment de la chance. J'ai vraiment, je ne sais pas si c'est... Le fait de recevoir ce rendez-vous, ça en bloque certains. Alors je suis très consciente de ça, mais quelque part, ça fait le tri. Et en fait, les personnes qui osent venir jusqu'à moi, elles sont en général hyper bienveillantes. Vraiment, elles sont dans cette volonté de découvrir une jeune créatrice. Elles ont le goût des belles matières. Et même s'il n'y a pas d'achat à la fin, c'est vraiment juste une découverte, une rencontre. On n'est pas du tout obligé de vouloir acheter quelque chose pour pouvoir faire ça. pour prendre rendez-vous avec moi. Ça peut juste être découvrir, me rencontrer pour un futur achat plus tard ou même pas. Et en fait, j'ai vraiment de la chance que le fait de recevoir chez moi...
- Speaker #1
C'est hyper qualitatif. C'est moins, mais mieux. Du coup,
- Speaker #0
mes clientes, merci. Et j'espère que la collection qui arrive vous plaira parce que vraiment, je ne me suis plus amusée comme ça depuis très longtemps.
- Speaker #1
Trop bien. Et alors comment on prend rendez-vous ? Donc on te suit sur Instagram, donc se-em et à partir de là, tu as un lien vers Calendly, raconte-nous Oui,
- Speaker #0
donc il n'y a pas de tiré sur Instagram, donc c'est se.em et alors il y a un lien sur mon site donc il y a un onglet et on peut prendre rendez-vous là directement au showroom ou alors je fais aussi plus ou moins une fois par mois ce que j'appelle des open days, donc c'est un peu des journées portes ouvertes où justement je suis ouverte pendant 3 jours sans rendez-vous Et ça, c'est vraiment pour ceux qui ont des semaines un peu trop chargées et ne savent pas prendre rendez-vous comme ça à l'avance et veulent juste découvrir et ne pas avoir le poids du rendez-vous fixé. Donc ça, plus ou moins une fois par mois, j'ouvre pendant trois jours sans rendez-vous. On passe ou on ne passe pas. Oui,
- Speaker #1
c'est super.
- Speaker #0
Et je fais quand même encore quelques pop-up choisis. Donc là, comme j'ai fait à Liège, mais avec des personnes qui me font vibrer des bonnes rencontres dans des endroits qui sont choisis.
- Speaker #1
moins souvent mais plus qualifié et puis tu ouvres aussi ton espace cette belle maison, cet espace à Alan pour aussi des ateliers, des masterclass des rencontres, je te sens aussi animée par cet entrepreneuriat au féminin où tu permets justement ce lieu d'échange, de partage qui te nourrit, moi j'ai eu la chance d'animer une masterclass ce matin chez toi avec 10 femmes géniales voilà donc c'est sûr que c'est une bonne idée de suivre ta page pour voir justement tout ce que tu peux proposer Alors, à partir de cet espace qui est le sien.
- Speaker #0
On vit dans un monde qui ne tourne pas toujours très rond, dans un monde qui va vite. Et je trouve que c'est important d'avoir des endroits comme ça, des safe places. Vraiment, ma maison, c'est ma safe place. Il y a plein de gens qui me demandent parfois « ça t'emmerde pas de bosser chez toi ? » Mais non, moi je suis ravie. genre vraiment j'ai j'ai Je suis ravie de bosser chez moi, je suis ravie de recevoir les gens chez moi et c'est pour ça aussi que j'ai fait ce choix hyper radical de fermer les points de vente à Bruxelles, qui était quand même risqué parce que je suis moins visible. Mais en même temps, ça me donne la liberté de pouvoir créer cette safe space et de pouvoir la proposer aux autres, aussi bien pour la vente du vêtement, mais pas que, parce que je n'ai pas envie de rester que dans cette... C'est ce rapport commercial au vêtement. J'ai envie de faire rayonner des femmes en quelles je crois. Et donc, c'est vrai que là, j'organise de plus en plus d'events autour de... Bon, c'est des femmes, mais s'il y a des hommes inspirants qui veulent venir, ils sont les derniers. Mais pour l'instant, c'est plus des femmes. Mais voilà, de faire rayonner des femmes en quelles je crois et de rendre ce showroom... pas que une plateforme commerciale, vraiment une plateforme...
- Speaker #1
Et ça vient, je trouve, complètement incarner tes piliers dans son parler. La liberté, l'essentialité et puis le savoir-faire. Trop chouette. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ? Dans quelle mesure CM, c'est une marque belge et c'est quoi pour toi la mode belge ?
- Speaker #0
Alors, pour moi, la mode belge, c'est une mode singulière qui ne veut pas... qui s'en fichent de ressembler aux autres. Je trouve que les créateurs belges, on a ce truc de pas forcément regarder ce que nos voisins font. On est à l'aise avec le fait de proposer quelque chose de différent, mais sans être dans le différent trop farfelu. C'est des lignes assurées. On est un peu entre le design nordique épuré, essentialité, justement, on en revient. et la folie de la Méditerranée, on va dire. On est vraiment entre cette espèce d'épuré créatif.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord. C'est bien dit.
- Speaker #0
Je ne sais pas si c'est clair. Si, si, si.
- Speaker #1
Entre le côté un peu basique, minimaliste,
- Speaker #0
scandinave,
- Speaker #1
qui peut être un peu boring aussi, tu vois, je trouve qu'il y a un côté basique comme ça qui, moi, ne peut pas me faire rêver. Et puis, le côté plus folklorique. Voilà, méditerranéen du sud.
- Speaker #0
Exactement. Et donc, on est vraiment, je trouve, dans cet entre-deux. Et moi, c'est vraiment ça qui me porte aussi. C'est vraiment d'avoir des pièces bien faites, avec des lignes assurées, des coupes que, comme je disais, je travaille jusqu'au bout pour que ça devienne des best-sellers, des pièces qu'on a envie de porter, qui doivent s'adapter à plusieurs matières aussi. Parce que quand je dessine un modèle, il doit pouvoir s'adapter à plusieurs matières différentes. Et donc, je suis dans cette idée de créer des pièces hyper bien coupées. Mais avec un petit truc en plus, parce qu'en général, les tissus, il y a très peu de noir et blanc chez moi, tout simplement parce que quand j'ai deux rouleaux devant moi, entre un blanc et un rose merveilleux, je vais souvent acheter le rose. Et du coup, il y a ce côté hyper épuré, mais avec des matières folles. Et on a ce truc en Belgique où on aime créer des pièces qui disent quelque chose. On n'est pas dans la déco, on veut vraiment dire quelque chose. Et en fait, en général, les gens nous écoutent parce que quand on voit le nombre de Belges ou le nombre de designers qui sortent d'écoles belges et qui sont implantés dans les marques partout dans le monde, c'est quand même assez impressionnant.
- Speaker #1
Et quand tu dis que tu choisis le rose, je trouve ça aussi assez belge, cet amour de la couleur.
- Speaker #0
Ah oui, peut-être pour contrer le ciel gris,
- Speaker #1
je ne sais pas. Ça doit être ça. Est-ce que tu veux profiter de ce micro pour encore préciser quelque chose ?
- Speaker #0
Non, merci à toi de donner le temps de le micro à des acteurs de la mode belge. Ça fait du bien et merci pour ce que tu m'apportes au quotidien.
- Speaker #1
En effet, en tout cas, ce projet avec le podcast, c'est aussi bien des petites que des grandes, des gens qui ont plein de boutiques, des gens qui ont un showroom. Il y a des boutiques, des marques qui sont développées sur du B2B. marques comme la tienne qui sont directement vers le client. J'aime ça dans la mode belge aussi. Elle est intègre, comme tu le disais, elle est différenciante, mais elle est aussi riche et multiple. Et en effet, avec ma casquette de coach, c'est génial de voir une fille comme toi qui peut être plein de limitations liées à l'envie de bien faire, le côté good girl, tu l'as dit, le côté bonne élève, et de voir dans quelle mesure on peut un peu enlever de ce vernis-là pour faire éclore vraiment une femme de caractère, une femme qui sait où est-ce qu'elle veut aller et une femme qui s'exprime et qui s'affirme. Donc, hyper nourrissant pour moi aussi d'être ta coach. Ma dernière petite question, c'est qui, justement, de la mode belge, tu souhaiterais écouter à ce micro ?
- Speaker #0
Alors... J'ai récemment un copain de promotion de Lacan, Julian Klosner, qui est devenu le nouveau directeur artistique de la maison Driss Van Noten.
- Speaker #1
Yes !
- Speaker #0
Je suis tellement fière de lui et c'est vrai que je n'ai plus beaucoup l'occasion de le voir dû à son planning qui est devenu très occupé et chargé. Et du coup, ça m'intéresserait d'avoir quelqu'un qui lui tende un micro et de voir un peu qu'est-ce qui se passe dans sa tête en ce moment. Et aussi par rapport au fait qu'on a commencé ensemble et que nos trajectoires de vie ont pris des chemins complètement différents, de voir aussi ce qu'une école de mode peut ouvrir comme horizon. Ça m'intéresserait si je devais choisir une personne.
- Speaker #1
Génial. Et ça montre bien que tout est une question de choix. Qu'est-ce qu'on choisit dans la vie ? Et des choix qui sont idéalement à prendre à partir de ce qui fait sens pour nous.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Et c'est ça qui est excitant dans le fait de tendre le micro. C'est de voir une femme qui s'épanouit avec un projet qui fait de plus en plus sens pour elle.
- Speaker #0
Oui, et puis un équilibre de vie choisi et ancré. et de me sentir à ma place, exactement là où je suis.
- Speaker #1
Trop bien. Merci beaucoup pour ces belles paroles et longue vie à ACM. Merci. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis rejoignons-nous sur Instagram, welovebelgianbrands underscore podcast et sur nos pages astrid.lefebvre et l'île de Gromme. À dans 15 jours !