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139: Les dessous de Marie Jo, Prima Donna & Sarda par Carole Lambert -Head of Brands & Design - FR cover
139: Les dessous de Marie Jo, Prima Donna & Sarda par Carole Lambert -Head of Brands & Design - FR cover
We Love Belgian Brands

139: Les dessous de Marie Jo, Prima Donna & Sarda par Carole Lambert -Head of Brands & Design - FR

139: Les dessous de Marie Jo, Prima Donna & Sarda par Carole Lambert -Head of Brands & Design - FR

50min |30/10/2025
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Description

Lingerie, Leadership et Liberté, "créer des dessous qu'on oublie d'enlever le soir"


La lingerie est bien plus qu’un accessoire.
C’est un acte d’amour envers soi, un outil de confiance, une forme de liberté.

Dans cet épisode passionnant de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu le plaisir de recevoir Carole Lambert, Head of Design des marques Primadonna, Marie Jo et Sarda — trois icônes du groupe belge Van de Velde.


✨ Cet épisode mets en lumière l’histoire incroyable de ces marques, qui ont toujours été à contre-courant de leur époque — inclusives avant que ce soit un mot à la mode, féministes avant qu’on en parle, audacieuses depuis toujours.


🎙️ Avec Carole, ensemble, on parle :
👙 du design comme acte de respect envers toutes les femmes, quelle que soit leur morphologie ;
💪 de leadership féminin dans un univers encore souvent masculin ;
❤️ et de cette idée si juste : la lingerie ne sert pas à séduire, mais à se sentir belle pour soi-même.


Carole partage avec beaucoup d’humilité ses 21 ans de carrière, son parcours de créative devenue leader, ses doutes, son syndrome de l’imposteur et la manière dont elle a trouvé sa force : en restant alignée sur ses valeurs.


Un échange rare, profond et inspirant — pour toutes celles qui créent, entreprennent, dirigent, et veulent le faire avec sens et douceur.


🎧 L'épisode est disponible sur toutes les plateformes de podcast : We Love Belgian Brands.


Belle écoute,


Et si vous aussi, vous avancez, en tant que solo entrepreneure, sur un projet créatif ( produit ou service) et vous souhaitez développer votre leadership et bien c'est justement le sujet de ma "aime vendre letters" de demain, tu peux t'inscrire aussi: https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Et en tant que coach et "sales "expert" c'est aussi ma mission que de vous accompagner sur votre clarté et votre puissance.

On en discute ? astrid@astridlefevre.com.

With love,

Astrid


Astrid LEFEVRE


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous, on a un positionnement, on était inclusif avant et on sera inclusif après et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, Yvanne-Lynne !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là... que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de six ans, Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bonjour à tous et bienvenue dans la saison 7 déjà de We Love Belgian Brands Podcast. Aujourd'hui, pour ce nouvel épisode, je suis absolument enchantée d'être dans un tout petit... type LED, à ciel le bel, pour rencontrer Carole Lambert, qui est donc Head of Brand and Design, donc directrice des marques et du stylisme du design pour le groupe Vente Nouvelle 2, qui est un groupe vraiment pionnier, précurseur, une institution en Belgique pour le secteur de la lingerie avec plusieurs marques. comme Sarda, Primadonna, Marie-Jo. On laissera Carole nous expliquer tout ça plus en détail. Et donc, je suis absolument ravie de mieux comprendre la vision de ce groupe, le choix identité visuelle pour chacune de ces marques, la mission qu'il y a pour soutenir les femmes dans leur confiance en elles, dans leur plaisir à porter de la lingerie et à se sentir tous les jours plus forte. Je sais que Carole a une longue carrière dans ce groupe, donc c'est hyper intéressant pour moi de mieux comprendre les dessous, sans mauvais jeu de mots, de ce groupe belge si iconique. Bonjour

  • Speaker #0

    Carole. Bonjour Astrid, enchantée et bienvenue à Scalbell alors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. La première question, toujours un peu signature du podcast, c'est de te demander de te présenter. et de nous raconter ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Alors, je m'appelle Carole Lambert, j'ai 45 ans, je suis originaire de Namur et j'habite Bruxelles, et je travaille en Flandre, donc je suis ce qu'on appelle un bon produit belge. Je travaillais chez Van de Velde, en effet, depuis 21 ans, donc c'était mon premier job, donc parcours assez atypique dans la mode. Et qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite ? En fait, je voulais faire un métier qui n'existe plus du tout, je voulais faire speakering.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Parce que... J'avais la naïveté, quand j'étais petite, de croire que les gens qui étaient dans la télévision voyaient les gens dans leur salon. Et donc, je m'étais dit qu'à travers le métier de speakerine, je pourrais vraiment rentrer dans la vie des gens et comprendre leur fonctionnement. Donc maintenant, j'ai réfléchi, je me suis posé la question de, est-ce que ça signifiait quelque chose ? Et je pense que j'aime m'intéresser aux gens, j'aime comprendre comment leur cerveau fonctionne, comment leur cœur fonctionne. Et j'aime, à travers ces découvertes, pouvoir apporter quelque chose. Donc, je vois un lien, même s'il est assez tarabiscoté.

  • Speaker #1

    Et je trouve que le sous-vêtement, c'est vraiment pas plus intime. Il n'y a pas vraiment quoi. Donc, être proche de l'intime, c'est aussi être proche de la femme dans son confort et être proche de l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Donc, tu l'as dit, c'est ton premier job. Tu as fait la cambre, je crois. Est-ce que tu peux nous raconter un peu la cambre et puis la lingerie ? Il y avait un choix, une volonté de ta part d'aller dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    La cambre, pour moi, c'était un parcours de dingue. J'ai adoré l'expérience. J'adore la création, mais vraiment dans le sens que j'adore faire. Je trouve que faire permet de mettre du sens dans sa vie. J'ai du mal avec les choses qui sont trop abstraites. L'idée de vraiment générer quelque chose qui vient d'une idée, d'un concept, c'est vraiment quelque chose qui m'apporte beaucoup. Je crois que ce que la camp m'a vraiment apporté, c'est pouvoir se poser la question de la conceptualisation, de prendre la mode comme étant vraiment un moyen de solutionner des choses. Donc vraiment l'essence pure du design d'un produit qui est pensé pour solutionner des choses. ce qui était un peu peu plus dur pour moi, c'est que le vêtement est associé à quelque chose de très superficiel, même s'il évoque beaucoup de choses au-delà de ça. Donc je savais, à la fin de mon parcours à la cambre, que j'allais me tourner vers quelque chose qui serait pas spécialement dans le... super fashion world, j'avais besoin d'avoir vraiment un pied dans la réalité. Et en fait, Van de Velde nous a contactés à l'époque à travers Modo Brucellet, qui a un autre nom maintenant, parce qu'il cherchait des jeunes stylistes. Et je me suis dit, en toute honnêteté, je n'avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire. Je me suis dit, une entreprise flamande, je me donne trois mois pour aller essayer ce que ça donne. Ça me permet de mettre mon néerlandais à niveau et ça m'ouvrirait éventuellement des portes vers des maisons en versoise, par exemple.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et on est là 21 ans plus tard.

  • Speaker #0

    Donc oui, mon néerlandais, ça va, ça se passe bien. Mais oui, à ma grande surprise, en fait, je n'avais, avant de démarrer ici, je n'avais aucune affinité avec la lingerie, en toute honnêteté. Mais tout de suite, j'ai découvert le potentiel que la lingerie avait. Voilà, c'est magique parce que c'est les vêtements qu'on ne voit pas, mais en même temps qui ont un impact qui est... complètement disproportionnelles à leur taille. Donc c'est vraiment des petits secrets que les femmes ont pour elles et qui peuvent vraiment booster la confiance en soi, la manière dont on va traverser la vie et les épreuves. Donc ça, c'était vraiment la grande surprise. Et l'autre grande surprise, c'était la découverte de la manière de travailler de Van de Vel. qui est une industrie qui investit encore très fort dans le savoir-faire. Et donc, le fait qu'il y avait un atelier qui était mis à disposition, qu'on pouvait vraiment prendre son temps pour développer des prototypes qui n'étaient pas juste de la fast fashion, correspondait tout à fait à l'éthique que je recherchais. Donc vraiment, ces deux éléments-là ont fait que j'ai eu un crush total et aussi ont fait que sur la durée, malgré qu'il y a eu des moments où c'était peut-être moins facile. Je me suis toujours accrochée à cela.

  • Speaker #1

    En effet, la lingerie, en tout cas, l'idée que j'en ai moi d'extérieur, c'est que c'est quand même très technique, que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on apprend. On ne lance pas sa marque de maillot de bain ou de sous-vêtements comme on pourrait lancer sa marque de prêt-à-porter. Il y a vraiment une technicité que tu as dû en effet découvrir, apprendre dans ces 21 années. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué ? Je parlais de savoir-faire, d'artisanat, de capacité. Ici, en Belgique, de travailler sur les prototypages, c'est quoi la réalité technique justement du savoir-faire d'un groupe comme Vandevelde ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment dingue parce qu'on peut imaginer que chaque produit passe environ par une cinquantaine de paires de mains. Donc, ça donne tout de suite l'ampleur du savoir-faire qui est mis dans les produits, de la conception jusqu'à la mise en vente. mais en fait Ce qui est intéressant en tant que styliste, quand on démarre dans une entreprise qui est vraiment concentrée sur le technique, c'est en fait de comprendre qu'on fait partie d'un écosystème, qu'on doit intégrer des notions de technique, mais aussi, surtout, pouvoir travailler main dans la main avec une équipe technique. Donc, il faut pouvoir toujours, en équipe, peser le pour et le contre de qu'est-ce qui va prendre le dessus. Est-ce que c'est la technique ? Est-ce que c'est le visuel ? Faire un beau soutien-gorge, mais que les gens ne vont pas mettre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est un appel. Pas d'intérêt, pour moi, c'est de l'anti-sustainable. Donc, moi, ce que j'ai adoré et la raison pour laquelle j'aime travailler en entreprise et que je n'avais pas spécialement de volonté d'entrepreneuriat, c'est que j'avais des compétences en stylisme, j'avais une créativité dont je ne savais pas quoi faire, il fallait que ça sorte. Mais j'adore l'idée que ce soit pris en charge de manière très sérieuse par une équipe technique. Pour moi, c'était... le fait qu'il y ait un cadre strict me permettait d'exploser ma créativité vu que le reste est compensé par d'autres personnes.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est d'avoir un cadre, en effet. Et puis, je trouve un objectif, c'est mettre sa créativité, ses idées au service d'un client, au service d'une industrie, d'un produit, d'une manufacture d'excellence pour un produit qui va être, en effet, pas vu, mais avoir un impact énorme en tant que cliente. Je trouve que le confort... C'est juste fondamental. Donc, en effet, mettre le stylisme, le beau au service du confort et du bien-être de la femme, c'est hyper puissant.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, je ne peux que partager parce qu'en fait, pour moi, ce qui fait notre métier unique, c'est toujours l'association du bon et du bien. Enfin, du bon et du beau. Et c'est quelque chose qu'on va retrouver dans les produits, mais aussi dans la communication. Donc, c'est vraiment moi, je veux toujours associer ce côté esthétique, technique. visuel inspirant et incluant. Je veux toujours rassembler ces deux pôles ultra opposés au sein d'une même histoire.

  • Speaker #1

    Super intéressant. On l'a évoqué, il y a plusieurs marques au sein du groupe. Toi, tu chapotes d'ailleurs toutes ces marques. Est-ce que tu peux nous parler en quelques mots c'est quoi justement la différence peut-être aussi en termes de valeur, en termes d'identité visuelle entre Donc, Un Marie-Jo, un Prima Donna, un Sarda. Comment tu différencierais un peu ces trois marques déjà ?

  • Speaker #0

    Je vais peut-être commencer par Primadonna, qui est notre marque la plus importante au sein du groupe. Au départ, c'était une marque allemande qui date du 19e siècle. C'était vraiment une marque typique qui faisait des corsets. Mais ce qui était vraiment intéressant dans l'ADN de la marque dès le départ, dont dès 1865, c'est qu'il y avait cette notion inclusive. À l'époque, évidemment, le mot inclusif n'avait pas sa place. C'était une marque qui était spécialisée dans les grandes tailles. Et on a toujours gardé cet ADN de pouvoir servir un maximum de femmes selon leur morphologie. Ce qui rend vraiment PrimaDona unique, c'est qu'en général, dans le segment avant qu'on appelait spécialisé, on avait le choix entre quelque chose de beau, mais qui est catastrophique au niveau technique, ou quelque chose qui est technique, mais qui est vraiment pas sympa pour les femmes. Et Primadonna a toujours voulu garder cet équilibre entre esthétique, mais en même temps ultra confortable. Donc nous, notre mission, là, c'est très clair. On veut faire de la lingerie qu'on oublie d'enlever le soir. Ça dit beaucoup. Mais voilà, si une femme, le soir, en rentrant du boulot, n'essaye pas d'arracher son soutien-gorge à travers son t-shirt, on trouve qu'on a fait du bon boulot. Donc Primadonna, évidemment, c'est la marque avec un potentiel énorme parce qu'elle est inclusive vraiment dans ses gènes. Et en fait, il n'y a pas de limite, même si le body positive a eu ses années de gloire, démarré en 2016 et maintenant, on commence à vraiment être en chute libre. Les femmes sont toujours là. Donc nous, on a un positionnement. On était inclusif avant et on sera inclusif après. Et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, Aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site. astridlefev.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est pour Primandana. Marie Jo, c'est une marque belge, c'est la marque qui est vraiment le bébé van de Vel parce qu'elle a été créée en 1981. 81 par Carole Van de Velde, qui était la troisième génération de la famille. Et ce qui fait la force de Marie-Jo, en fait, quand elle a été créée dans les années 80, il faut s'imaginer qu'on était vraiment à l'époque de la super féminité, le cliché de la femme pour l'homme. Donc si on remet Marie-Jo dans son contexte de l'époque, il y avait vraiment une objectification de la femme qui était très forte. où elle se retrouvait juste en faire-valoir de l'homme. Marie-Jo a tout de suite pris le parti de faire de la lingerie pour les femmes. Donc, que ce soit dans le produit ou dans l'image, de nouveau, il y a toujours une histoire de lien entre produit et image dans les marques. Ça a été une marque qui n'a pas mis la femme en faire-valoir de l'homme, mais qui a tout de suite fait des images qui étaient agréables pour les femmes et des produits qui étaient agréables pour les femmes. Donc, de nouveau, la notion de confort. mais aussi de... d'esthétique qui n'est pas spécialement destinée aux hommes. Donc je pense que c'est comme, voilà, tu es une femme, je suis une femme. Souvent, on a des looks où le mec dit, c'est quoi ça ? Pour nous, ce n'est pas spécialement négatif que l'homme se dise, c'est quoi ça ? Parce qu'en fait, ça me plaît à la femme et pas spécialement à l'homme. Absolument. Donc c'est quelque chose qu'on veut vraiment traduire dans Marie-Jo.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous êtes allée, dès les années 80, dès son lancement, à contre-courant. C'est ça que je comprends. De ce côté très sexy, très la femme obligée. pour vraiment écouter le corps de la femme, son confort à elle.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une marque qui est douce, qui est rassemblante, qui est respectueuse. Et le slogan de Marie-Jo, c'est « My Invisible Force » . Donc, ça veut vraiment dire aussi, on parle vraiment du petit boost qui se donne au quotidien quand on ouvre son tiroir, qu'on choisit sa lingerie et qu'on se dit « Waouh, aujourd'hui, bicrégnon, mais j'arrive et moi, je sais ce que je porte et je suis bien et je me sens bien. » C'était vraiment... C'est très en douceur et c'est très dans l'expérience. Et puis la troisième marque, c'est Sarda. Ça, c'est une marque qui au départ était espagnole, qui a été créée par M. Andrés Sarda dans les années 60. Et c'est de nouveau un contexte intéressant, parce que dans les années 60, en Espagne, c'était la dictature franco. Donc pays ultra restrictif, hyper strict. Et Andrés Sarda, qui venait aussi d'une famille... Du textile, donc les générations antérieures de la famille Sarda faisaient des voiles pour les veuves et pour les bonnes sœurs. Ils ont compris que le business allait mal se porter. Et André Sarda a décidé de créer une marque de lingerie, mais qui, dès l'essence aussi, était à contre-courant de la dictature à l'époque. Ultra révolutionnaire, on dit bold, sexy. Par exemple, sulfureuse. Donc, on voit par exemple déjà des campagnes dans les années 60 avec deux femmes qui se tiennent la main. Dans les années 80, il y a eu un mannequin trans. Donc, on voit vraiment que c'était une marque qui est vraiment précurseur, où Marie-Jo est vraiment dans l'ère du temps et dans le présent. Sarda est plus dans une notion de code du futur.

  • Speaker #1

    incroyable hyper intéressant déjà Prima Donna ce que j'ai pu lire sur le site internet aussi c'est 93 tirs taille, donc zéro compromis et donc une inclusivité qui est en effet, comme tu l'as dit, dans l'ADN de la marque. Ça veut dire qu'elle est là pour tout le monde. Comment tu combines ou c'est quoi la priorité pour vous entre l'esthétisme, le fait de faire des belles choses et de les faire pour tous ?

  • Speaker #0

    Si on parle vraiment de business, il y a quand même des tailles qu'on considère comme étant des tailles de service, dans le sens qu'on sait qu'on ne va pas pouvoir vraiment générer des revenus énormes dessus, mais qui sont pour nous des investissements parce qu'on trouve ça respectueux que les femmes ne soient pas confrontées à la frustration de ne pas trouver leur bonheur, que ce soit au niveau taille et esthétique. Donc, on essaye aussi de ne pas punir les femmes de grande taille en leur disant. T'as une grande taille, ok, t'as droit juste à du couleur chair moche. On essaye aussi de leur dire, voilà, t'as une grande taille, mais t'as aussi une personnalité. Donc, dans l'offre qu'on donne, on va donner aussi un large éventail dans les tailles spécifiques de look particulier. Donc, on a des séries qui sont plus classiques, des séries qui sont ultra sexy, des séries qui sont ultra colorées. Et c'est ce qui fait la spécificité de Prima Donna, c'est que l'ADN de la marque doit correspondre à beaucoup de femmes différentes. En général, les marques vont développer un univers visuel qui est très restreint. Elles vont dire, mon univers, c'est le côté rock. Ils vont donner un cadre très précis. Nous, le cadre, c'est...

  • Speaker #1

    On est là pour vous toutes.

  • Speaker #0

    On est là pour vous toutes. Ce qui donne parfois une sensation sur la marque qui part un peu dans tous les sens. Mais pour nous, c'est une question de respect parce que les clients de Prima Donna, ça peut être une jeune de 16 ans avec un tour de dos super petit. mais une énorme poitrine qui veut juste faire du shopping avec sa copine. Elle rentre chez Oisho Calcedonia et elle se dit, mais pourquoi moi ça ne marche pas, c'est dégueulasse, mais moi aussi je veux ma bralette. Donc là, on va mettre notre technicité au service d'une traduction de ce qui se passe. dans les petites tailles, mais ça peut aussi être une businesswoman de 50 ans comme ça peut être une femme de 85 ans qui achète son dernier soutien-gorge de sa vie. Donc nous,

  • Speaker #1

    on tire vraiment la grille de taille et la cible cliente à son max.

  • Speaker #0

    Les tailles représentent la diversité des femmes. Moi, je préfère parler de la richesse des femmes que de la largeur de l'offre des tailles.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et la diversité des corps. Et c'est ça qui est aussi passionnant, c'est qu'on est, je ne sais pas combien de milliards de femmes sur cette planète, et qu'on a toutes, malgré peut-être une taille commune, des corps bien différents. C'est vraiment passionnant. Et ce qu'on sent vraiment, c'est que ça a toujours été là, en fait. Il n'y a rien de tendance. En effet, ces mots de body positivity, ils sont en fait hyper agaçants, moi je trouve. Parce qu'en fait, juste lâchez-nous la grappe et juste acceptons-nous comme on... On est avec, en effet, une envie de beau, une envie de confort, une envie de bien-être, qu'on ait des petits ou des fortes poitrines.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que quand le body positif a vraiment commencé à se développer, moi, je trouvais ça quelque chose de très positif. Même si on a, entre guillemets, commencé à avoir plus de concurrence, je me suis dit, bon, il y a vraiment une notion sociétale qui est en train de se modifier.

  • Speaker #1

    Une sorte de prise de conscience peut-être.

  • Speaker #0

    La réalité, c'est qu'on retourne, enfin on voit très bien, on retourne vers les anciennes habitudes. Et pour moi, c'est difficile de voir qu'on y a cru. On a donné l'espoir aux femmes, mais au final, il faut quand même rentrer dans le carcan. Donc on garde notre mission.

  • Speaker #1

    Et en effet, moi, pour bosser avec le marque de Prêt-à-Porter, on continue à faire des shootings sur des femmes qui font des 36. On continue. à trouver que le vêtement tombe mieux quand la fille est très longue, très mince, très menue. Ça reste un... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail au quotidien.

  • Speaker #1

    Après, je trouve que c'est honnête de votre part et je trouvais ça intéressant d'entendre ça, que vous appelez ça des tailles de service. Parce qu'en effet, il y a aussi une réalité qui est que des grandes, grandes tailles, on ne gagne pas d'argent dessus. Dans le prêt-à-porter, j'entends ça, que du 44, du 46. Après le 42, c'est des tailles en sol, c'est des tailles... qui sont compliquées à vendre. Donc vous, vous avez vraiment cette mission que de vous acter le fait que vous ne gagnerez pas d'argent, pas beaucoup sur ces tailles-là. Mais c'est du service pour les femmes. Je trouve ça intéressant avec ce...

  • Speaker #0

    Il faut se poser la question aussi, pourquoi ces tailles ne fonctionnent pas dans les autres entreprises ? Parce que la réalité de terrain, c'est que 60% des femmes ont une taille 42 ou plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, il y a un mismatch total entre l'offre et la réalité des corps.

  • Speaker #1

    Mais la réalité de ce que moi, je connais, en tout cas, c'est que les femmes achètent moins. Que quand même la cliente, celle qui dépense, elle est plus dans les filles en 36-38. Alors même que ce n'est pas du tout la réalité des corps des femmes. Mais donc, du coup, il y a une réalité business parfois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est certain. Et l'expérience client est hyper importante parce qu'évidemment... Voilà, si on fait le choix d'offrir certaines tailles seulement online ou au fin fond du magasin, avec des lumières désagréables, tout ça, c'est des choses qui vont faire que l'expérience client est catastrophique et au final, va presque décourager les femmes à faire la démarche d'aller faire du shopping tout simplement. C'est vraiment la notion de respect. Ce n'est pas uniquement dans faire le produit bien, ça c'est ma responsabilité, mais c'est aussi donner une sensation agréable aux femmes quand elles sont confrontées à certaines images, à certaines campagnes. leur donner la réassurance qu'elles font partie aussi d'un univers et que le réel n'est pas spécialement, je ne sais pas comment dire, raw. Ce n'est pas parce que c'est réel que c'est moche. On peut aussi photographier, nous, les campagnes Body Love sont faites avec des consommatrices. Ce n'est pas parce que c'est une consommatrice qu'il faut mettre une lumière agressive. super blanche, mettre la cellulite en valeur. La consommatrice, elle a droit aussi à make-up artist top level, lumière top level, photographe top level. On a fait la campagne avec Marie Weynand, ce qui est ultra hype, parce qu'on veut justement que la femme lambda, elle se dise, putain, mais moi j'ai aussi accès à...

  • Speaker #1

    À des très belles photos, des très beaux visuels.

  • Speaker #0

    Et c'est la même chose dans l'expérience. Donc, les partenaires qui ont travaillé en B2B ou les expériences qu'on fait en D2C, on veut vraiment qu'elle soit... top level pour que justement il y ait cette sensation de confort qu'on tire du produit jusqu'à l'image, se ressent aussi dans l'expérience.

  • Speaker #1

    Génial. Je pense que l'expérience, ça participe vraiment à l'amour qu'on peut avoir pour une marque et en effet de se sentir bien avec. Comment justement, en tant que marque,

  • Speaker #0

    on accompagne la femme sur l'amour de soi, l'amour de son corps ?

  • Speaker #1

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode. Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant, gratuitement, sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #0

    À travers l'expérience en particulier, nous, je pense que dans notre stratégie omnicanale, on essaye vraiment que chaque point de contact avec la marque soit agréable. Donc, on travaille avec des boutiques indépendantes qui sont qualitatives où on sait que le niveau de service, que la qualité de stylisme des stylistes va vraiment... aider à mettre en valeur la femme à travers le produit qu'elle essaye. Et dans les canaux où on a plus le contrôle, comme les department stores, marketplaces ou dans nos sites web, là, on va toujours tout créer dans la journey pour qu'il y ait un maximum de douceur.

  • Speaker #1

    Et ça veut dire quoi concrètement ? Je comprends que dans le trajet de l'expérience client, qu'elle soit online ou en boutique, On veut un maximum de douceur. C'est quoi ? C'est des vendeuses qui sont formées avec des mots-clés qui vous appartiennent. C'est en effet des lumières. Tu as raison de dire.

  • Speaker #0

    C'est des vendeuses qui sont formées, une expérience de fitting room qui permet de se poser calmement, dont la lumière est agréable. Ça peut être notre mobilier qui dégage une certaine douceur malgré qu'il est... fort et imposant. Donc voilà, c'est dans les rondeurs, c'est vraiment dans les détails. Mais on l'a chaque fois dans notre tête, on essaie chaque fois d'appliquer cette espèce de prima donna, c'est un peu le contraste entre force, parce que c'est des power girls de dingue, mais en même temps nous, on veut alléger la pression qu'elles ont sur les épaules en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, hyper important.

  • Speaker #0

    Donc le support est mental et physique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et montrer comment le Merci. Le port du sous-vêtement et d'une marque comme Prima Donna, ça peut vraiment être un élément clé dans l'amour de soi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Super intéressant. En 21 années de carrière, qu'est-ce que tu as vu évoluer justement ? Qu'est-ce que tu as vu se transformer ? Peut-être justement dans le rapport des femmes à leur corps ou dans l'accès à la consommation ?

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la place de la lingerie dans le monde de la mode. Donc si on retourne début 2000, la lingerie c'était un peu la petite sœur dont on ne savait pas quoi faire dans la mode. On en a besoin, on en porte, mais honnêtement, n'en parlons pas trop. Maintenant, la lingerie intègre totalement les looks des femmes. On parle de transparence, décolleté. La lingerie prend une place prédominante visuellement. dans l'esthétique de la mode. Donc ça, pour nous, c'est génial parce que ça permet vraiment de jouer et ça permet vraiment d'exploiter le potentiel total.

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, je me souviens encore petite qu'il ne fallait pas qu'on voit nos soutiens-gorges. Il ne fallait pas, c'était de mauvais goût, ce serait vulgaire, ce ne serait pas joli. Alors que maintenant, je trouve qu'on peut jouer avec ça. Avoir même une très jolie dentelle qui sortirait d'un haut de chemise. Tout à fait, je trouve que ça, ça a vraiment évolué.

  • Speaker #0

    Oui, donc moi, quand j'ai commencé comme styliste, c'était un peu juste après les années Calvin Klein, minimaliste. Il fallait porter du couleur chair, uni, lisse. En gros, la lingerie était faite pour disparaître. Et maintenant, la lingerie prend presque une place centrale dans certains cas. Et du coup ça c'est aussi lié à l'évolution sociétale Je pense Les mouvements féministes Ont fait leur boulot On se réapproprie le sexy, on peut se réaffranchir de certains carcans et jouer avec la lingerie sans être stigmatisé dans une certaine catégorie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et se sentir belle, très sensuelle, très féminine pour soi, sans forcément un désir de séduire l'autre, notamment l'homme. Je pense que c'est des nouveaux courants et c'est certainement lié en effet au féminisme. qui permet même, il y a même eu des revendications, que le buste de la femme serait l'égal du buste de l'homme. Et donc du coup, je sais, même dans des courants musicaux comme la techno, des femmes peuvent danser en soutien ou même sans, avec le parti pris de la liberté. Je trouve que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    On l'a vu dans Prima Donna, pour moi, de nouveau, c'est l'exemple le plus extrême. Jusqu'il y a peu, il y avait vraiment une association entre rondeur et hypersexualité.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc le sexy était une espèce de tabou. Si tu as une grande poitrine, si tu as un décolleté opulent, surtout ne nous donne pas trop d'informations. Et maintenant, on voit vraiment, par exemple, on a vraiment développé le sexy depuis 2018 dans les grandes tailles, dans Prima Donna. et en fait, c'est un potentiel de dingue parce que... Les femmes sont les mêmes femmes que dans des petites poitrines, mais elles ne demandent qu'à bouillonner, qu'à exploser. Bien sûr. Elles sont là, mais... Non, mais moi aussi.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est génial, parce que, par exemple, nos premières expérimentations du sexy, on voyait nos essayeuses, qui sont en général des collègues, elles rentraient dans la salle d'essayage. Elles disaient, non, mais attends...

  • Speaker #1

    J'oserais pas.

  • Speaker #0

    J'oserais pas. Et puis, elles ressortent de leur salle d'essayage, tu les vois, tu dis, oula, mais toi, t'as grandi de 5 centimètres, qu'est-ce qui s'est passé ? Ben oui, je le garde sur moi, c'est fini cette histoire. J'arrête les soutiens-gorge de grand-mère et je passe à ça. Et ça, c'est génial de voir des changements en 5 ou 10 minutes, de voir un changement radical. Ça, c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, ça l'est, ça l'est. Et j'aime bien cette idée, en effet, de la femme qui s'approprie son corps et qui se trouve maintenant belle avec, quoi.

  • Speaker #0

    Et qui se surprend. Oui,

  • Speaker #1

    hyper intéressant. D'autres choses que tu as envie de partager par rapport à cette évolution du corps, de la femme et que tu as pu expérimenter en étant au plus près du produit et de l'intime en 21 années de carrière ?

  • Speaker #0

    Je pense que par rapport à ça, il y a quand même un pré et un post-COVID par rapport à la lingerie. Donc 2020, je crois qu'on a tout un peu abandonné nos soutiens-gorges. Et là, on s'est dit, tiens, comment on va tourner le monde ? Hashtag nos bras. Voilà.

  • Speaker #1

    Ah ouais, vous l'avez senti, ça ?

  • Speaker #0

    On s'est posé la question de comment va se recréer le monde après nos mois en jogging et autres. Mais en fait, ce qu'on voit, c'est qu'avant, les femmes allaient être tolérantes et se dire, ouais, voilà, j'achète un truc beau. C'est pas... hyper confort, mais bon, ça me plaît quand même, là c'est fini. Donc maintenant, le confort, c'est un pré-réquisite de tous les produits et évidemment, l'esthétique, c'est bingo quand ça vient en plus, mais le confort, maintenant, c'est vraiment la base. Les consommatrices ne se posent même plus la question, ce qui est génial.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai pour plein de produits. La chaussure, tout le monde est en basket. Le jean, il faut mettre du stretch dedans. C'est une réalité dans le secteur en général. Le confort, plus que jamais. Je pense que c'est lié aussi au fait que maintenant, on a des vies à 100 à l'heure. En fait, on a des vies où le vêtement, le sous-vêtement doit être au service de nos vies. Et on n'est plus engoncés dans un vêtement pour faire la jolie deux heures ou trois heures. Maintenant, on court, on fait du vélo, on prend des trains, on a des enfants, on voyage. On ne peut pas se permettre l'inconfort. Je pense que ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Par exemple, une notion qui est hyper importante chez Sarda, c'est la versatilité. C'est vraiment l'idée de pouvoir se dire, j'enfile de la lingerie qui est ultra adaptée. On dit genre « from the desk to the pilates » . C'est vraiment de se dire, moi, j'ai envie de consommer moins. mais j'ai envie de consommer mieux et j'ai envie que ce que j'achète, je puisse l'utiliser dans des contextes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Donc, une lingerie qui est adaptée au monde du travail, mais en même temps où on peut sortir en boîte de nuit, une lingerie où on passe la journée avec ses enfants et en même temps, on finit par une petite séance de sport. Et on va vraiment prendre en compte les réalités économiques des femmes et les réalités de vie ultra chargées, ultra compliquées, ultra planifiées. Et on va tenir compte de ça et on va essayer d'apporter des solutions pour justement de nouveau faciliter. Donc, c'est aussi du confort de se dire, ça au moins, c'est réglé, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Et en termes de réalité économique, est-ce qu'il y a une évolution ? Est-ce que les gens donnent plus ou moins ? Je n'ai aucune idée d'argent dans des sous-vêtements qu'avant. Moi, en tant que cliente, avant, je ne mettais pas d'argent dans les sous-vêtements parce que justement, ça ne se voyait pas. donc si j'avais un choix à faire honnêtement je le mettais plutôt dans une pièce extérieure. Et en vieillissant, j'évolue, clairement. Mais bon, ça, c'est mon expérience personnelle. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez pu ressentir ? Est-ce que là, il y a aussi un avant et un après-Covid ? C'est quoi le pouvoir d'achat de la femme sur son intimité et son sous-vêtement ?

  • Speaker #0

    Ça, je pense, je ne sais pas si c'est lié à l'après-Covid ou peut-être lié à l'apogée de l'ultra-fast fashion. Mais en fait, il y a... Je pense qu'il faut aussi qu'on se positionne en tant qu'entreprise, quel combat on a envie de mener. Courir après des machines pareilles, ça n'a aucun intérêt. Nous, notre force, c'est... Je pense que nos consommatrices n'ont jamais été des consommatrices qui achetaient des dizaines et des dizaines de pièces pour les jeter deux mois plus tard. Nous, notre notion de durabilité, c'est je fais un soutien-gorge que je sais qu'il va pouvoir tenir 3, 4, 5 ans en étant lavé plusieurs fois par semaine. Donc, on parle vraiment d'investissement et soit on essaye de courir après cette ultra fast fashion et d'essayer d'un peu tenir le prix vers le bas. soit on garde notre positionnement radical. Après, on a quand même créé des lignes dans chaque marque à un prix plus bas, mais qui reste toujours ultra premium.

  • Speaker #1

    C'est quoi le prix moyen d'un ensemble ?

  • Speaker #0

    Le prix Madonna démarre à 75 euros.

  • Speaker #1

    Pour un soutien-gorge ?

  • Speaker #0

    Pour un soutien-gorge. Donc, on essaye d'avoir un ensemble en dessous de 100 euros.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ce qui, pour nous, est plus bas. Mais c'est important pour nous parce qu'on veut aussi de nouveau tenir compte de la réalité économique des femmes. On sait aussi qu'il y a des femmes qui vont peut-être acheter des t-shirts à 20 euros, mais vont économiser pendant deux ans pour s'acheter un soutien-gorge à 100 euros.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est une réalité. C'est un des groupes de consommatrices. Si nous, on a évidemment aussi des consommatrices ultra riches qui achètent en gros toute la collection chaque saison. Mais on a aussi des consommatrices qui font l'effort, qui savent que ça va avoir un impact dur. leur posture, leur vie au quotidien, et qui doivent vraiment investir. Donc pour elles, on veut vraiment pouvoir rester accessible. Donc moi, j'aime bien la notion en disant Prima Donna est une marque inclusive. Donc on ne peut pas être totalement exclusif au niveau des prix. Il faut qu'on soit accessible tout en restant premium.

  • Speaker #1

    Et puis pour avoir fait un tour de l'entreprise, je trouve qu'il y a une vraie recherche en matière, en développement, en technicité. J'étais complètement impressionnée de voir que le prototypage se fait ici en Belgique. Il y a un sens du détail incroyable. Il y a un suivi de proc. Vous avez vous-même votre propre production en Tunisie. Que pour chaque taille, tu m'expliquais, que pour chaque taille, vous travaillez le prototypage. Donc, il y a un moment donné, c'est ça aussi que le consommateur doit comprendre. Qu'on n'est pas sur de l'ultra-industrialisation. Qu'il y a vraiment un savoir-faire, une technicité. On frôle l'artisanat, en fait. qu'il y a en tout cas un vrai... Et puis en effet, les recherches matières, les recherches de développement, tout ça, les gens ne se rendent pas compte. Mais ça a tellement de sens et c'est ça qui crée évidemment un produit à un certain prix.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et c'est vrai que nous, on a un cycle de développement de A à Z qui dure 18 mois, ce qui est long et intense. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, on continue à se stimuler pour voir que certaines lignes de produits... où la recherche a déjà été faite, on puisse arriver plus vite sur le marché. Parce qu'évidemment, on doit quand même rester compétitif. On doit pouvoir rebondir sur certaines tendances sans que tout dure un an et demi à deux ans. Donc, on se stimule quand même énormément. On a beaucoup de projets, que ce soit dans la digitalisation de certaines parties de la création, que ce soit dans la génération d'images, qu'on puisse rebondir plus vite. Évidemment, il faut qu'on garde notre ADN, mais qu'on soit connecté à une réalité. tempo qui n'a plus rien à voir avec...

  • Speaker #1

    C'est quoi tes fiertés en 21 ans de carrière ? Perso, comme pro, tu vois, c'est quoi les petites challenges que vous avez ou que tu as surmontées ? Tu vois, j'imagine, tu as une équipe de 120 personnes dont une grosse partie quand même en Espagne, pour Sarda, où tu dois aller régulièrement. Voilà, peut-être qu'on peut partir des points... délicat avant de parler des fiertés. C'est quoi les challenges ?

  • Speaker #0

    Les challenges, déjà c'est l'équipe qui est répartie sur deux pays. C'est une équipe assez diverse parce que ça va d'un atelier de couture à des managers. Une journée type, c'est vraiment être confronté à plein de types de discussions qui ne sont pas du tout alignées sur les autres. Mais le challenge, Merci.

  • Speaker #1

    Donc tu peux être fière d'être agile, en tout cas, l'agilité qui t'est imposée.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce qui me rend peut-être fière, c'est que moi, j'ai grandi de l'équipe, donc j'ai pris des responsabilités année après année qui m'ont grossi. Et j'avais une formation artistique, donc je savais quelle était ma force. mais j'étais aussi très consciente de tout ce où je... où je ne maîtrisais pas. Mes premières réunions en tant que manager, je me retrouvais le cliché autour de la table ovale. Tableau Excel, paddock à bord. Je me disais, qu'est-ce que je fais là ? Les gens vont voir que je ne suis pas au niveau de tout le monde. Donc, j'ai fait un MBA parce que j'avais un énorme complexe de l'imposteur, mais gigantesque, comme une maison. Je me suis dit, ok, il voit quelque chose en moi, mais moi, je vois tous les trous, toutes les cases qui me manquent. Donc, je me suis dit, je vais aller remplir les cases. J'ai fait un MBA pour remplir les cases. Je n'ai rempli aucune case, en toute honnêteté.

  • Speaker #1

    Un MBA en quoi, justement ? En marketing ?

  • Speaker #0

    En Global Fashion Management. Donc, j'ai été à l'IFM et j'ai fait le Global Fashion Management.

  • Speaker #1

    Ok. En cours du soir, en même temps que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Non, c'était des sessions de quatre jours par mois, des gros blocs de quatre jours par mois. J'ai fait en plein pendant Covid, donc je vais vous épargner le mot de survie dans lequel je suis rentrée, parce que j'ai combiné MBA, situation de crise chez Van de Velde, et Covid et enfants à la maison. Donc, ce n'était pas la meilleure période de ma vie. Mais bon, soit je suis sortie de ce MBA. C'est vrai que je n'ai pas acquis toutes les skills qui me manquaient, mais j'ai compris qu'elles étaient. ma place à la table, pourquoi j'avais cette place-là à la table. Voilà, moi, je suis quelqu'un de créatif, d'instinctif, visionnaire, qui est entouré de personnes qui arrivent à mettre cette force-là en marche et à décupler cette force-là. Donc, j'ai arrêté d'essayer de rentrer dans le costume de la businesswoman. Je suis atypique autour de la table et, en fait, il faut voir ça comme une force. Et le jour où j'ai compris ça, franchement, j'ai eu une énorme... pression sur mes épaules qui a chuté et j'ai arrêté de m'excuser.

  • Speaker #1

    Et c'est justement ça la forme d'une belle table, c'est quand tout le monde a sa couleur et donc de pas essayer d'être comme l'autre mais d'être...

  • Speaker #0

    Voilà, mais ça m'a pris du temps pour comprendre.

  • Speaker #1

    Merci pour ce partage. On ne devient pas manager des jours au lendemain, on fait beaucoup ça en Europe de nommer manager les gens qui ont le plus d'expérience et ça a évidemment beaucoup de sens mais du coup parfois il y a souvent... Ce syndrome de l'imposteur qui s'infiltre trop vite et qui peut polluer. C'est chouette que tu aies pu le remarquer et essayer de le contraindre. Donc ça, j'entends que c'est un vrai challenge personnel que tu as réussi quand même à transformer. Est-ce qu'il y a d'autres challenges dont tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'écosystème mode belge est assez fragile. Donc on voit beaucoup d'entreprises en difficulté ou qui ferment. on voit que... Il y a peu de jeunes qui investissent dans les métiers techniques. Donc nous, le challenge, c'est d'avoir une équipe, la former, leur donner envie de rester et s'assurer que cet écosystème qui est en train de se fragiliser ne pénalise pas, nous, nos capacités de développement. Parce que c'est compliqué de trouver des personnes techniques qui ont envie de passer une grande partie de leur carrière. dans l'entreprise. Donc, par exemple, nous, ça peut prendre un an, un an et demi, deux ans avant que quelqu'un soit vraiment autonome dans son travail. Donc, on recrée presque une deuxième école pour donner tout le savoir. Il faut être sûr que la personne n'ait pas envie de rester trois ans. Sinon, on a passé deux ans à former quelqu'un qui ne restera plus qu'un an performant. Donc, on se casse beaucoup la tête sur comment est-ce qu'on peut quand même donner des perspectives de long terme au profil technique. Et le fait qu'il y ait cette fragilité autour de nous, moi je ne vois pas ça du tout comme quelque chose de positif où on récupère tous les profils. Ça prouve vraiment qu'il y a une pression très importante.

  • Speaker #1

    Et que le secteur de l'emploi est un peu sous pression.

  • Speaker #0

    Donc on a tous nos fournisseurs qui sont très fragiles. On a des fournisseurs européens qui étaient déjà fragiles avant le Covid, qui ont eu des supports de l'État. Pendant le Covid, les supports commencent à réduire. Donc là où on était un peu dans le monde des bisounours, on travaillait avec tout le monde. Maintenant, on est une approche aussi où on doit se protéger nous. Donc il y a parfois des collaborations avec des fournisseurs où on dit oui, mais tant qu'il n'y a pas une sécurité financière, on ne peut pas travailler avec vous. Mais c'est hyper dur parce qu'on a construit un partenariat depuis des années. Donc ça, c'est vraiment les challenges qu'on vit au quotidien.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #0

    Je crois que la mode belge, je ne sais pas comment le dire proprement, mais je crois qu'elle ne pète pas plus haut que son cul. Dans le sens que...

  • Speaker #1

    Elle est humble.

  • Speaker #0

    Elle est humble, elle est réaliste. Elle a un sens un peu de l'autorité d'érision. On fait de la mode, les gars. On n'est pas en train de sauver des réfugiés sur un bateau. Il y a un truc un peu... C'est vrai,

  • Speaker #1

    pied sur terre.

  • Speaker #0

    Pied sur terre. Voilà, on n'est pas les rois du monde. Et moi, j'aime bien cette approche. Je trouve que c'est chouette, c'est frais. Et c'est un fil qu'on retrouve aussi dans le cinéma, dans la culture. Absolument. Et donc, moi, je suis ultra fière. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    de faire partie de cet univers-là et pas, par exemple, de l'univers français. Je me reconnais dans la mode belge.

  • Speaker #1

    Super. Et Marie-Jo, c'est la marque la plus belge du groupe, même si le groupe est hyper belge. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que vous jouez là-dessus, sur ce « support your local » , une marque belge en Belgique ? Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ou pour vous, pour l'équipe, le fait que Marie-Jo soit une marque belge ?

  • Speaker #0

    De nouveau, je pense que cette espèce de côté réaliste, relatif, c'est vraiment l'ADN de la marque. En soi, qu'est-ce que ça représente vraiment que c'est une marque belge ?

  • Speaker #1

    Il y a une affection, tu crois, du marché belge pour Marie-Jo ?

  • Speaker #0

    Oui, totalement.

  • Speaker #1

    Je pense aussi.

  • Speaker #0

    On achète son Marie-Jo, on achète ses spéculoos. Oui, il y a un fil conducteur, c'est certain. On voit aussi, par exemple, ce qui est beau dans Marie-Jose, c'est la Belgique est aussi atypique dans le monde de la lingerie. Par exemple, la notion de comment on transmet l'amour de lingerie de mère en fille, c'est quelque chose qui est très belge, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, donc, comment on aborde la lingerie, aller dans une boutique, avoir une expérience qui est super chouette et qui va nous suivre pendant des années. C'est vraiment culturellement, c'est belge par exemple, en France, les petites boutiques de lingerie, je ne vais pas dire qu'elles sont mortes, mais les centres-villes ont été désinvestis, les gens se tournent vers les grands moules autour des villes ou commandent juste online. En Belgique, il y a vraiment encore ce côté petites villes, villages, l'opticien, la boutique de lingerie et c'est des boutiques qui sont vraiment ultra qualitatives.

  • Speaker #1

    Avec un vrai service.

  • Speaker #0

    Avec un vrai service. Et donc, on voit vraiment chez Marie-Jo qu'il y a cette espèce de notion de, on est dans le présent, mais en même temps, il y a cette durée, il y a cette réassurance, reconnaissance. C'est une marque qui rassure Marie-Jo. Chouette. On a des produits dans Marie-Jo qui ont 30 ans d'âge. Par exemple, on va fêter l'année prochaine les 30 ans de Averos et notre soutien-gorge avec les petites fleurs. Parfois, le produit est presque plus connu que la marque. Les gens disent... « Oh, t'as vu, elle a les petites fleurs sur la vêtelle. » Et ça, pour nous, voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnaissable.

  • Speaker #0

    Dans le monde de la lingerie, avoir des produits iconiques qui traversent les décennies, c'est complètement à contre-courant, en fait.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en France, on peut acheter des sous-vêtements en supermarché.

  • Speaker #0

    Oui. En fait,

  • Speaker #1

    vraiment, tout d'un coup, je réfléchis à ça. Oui,

  • Speaker #0

    on achète son gigot et puis on jette un soutien-gorge dessus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'en Belgique, il n'y a pas du tout ça.

  • Speaker #0

    En Allemagne, il y a des... petites boutiques, mais qui sont au niveau expérience plus difficiles. En Espagne, les boutiques vont ressembler plus à presque... C'est presque encore au stade... C'est presque médical encore.

  • Speaker #1

    Donc voilà,

  • Speaker #0

    chaque pays a un peu... La Belgique et la Hollande sont vraiment les deux pays qui ont vraiment la maturité lingerie la plus importante.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout. Et on dit d'ailleurs que très souvent, les femmes achètent mal. leur lingerie, d'où l'importance de se faire aider. Moi, j'ai pu voir la différence en tant qu'adulte, d'arriver dans des boutiques comme ça, spécialistes, spécialisées avec des femmes qui savent être à l'écoute, en fait, qui savent s'adapter. On peut avoir un sein plus grand que l'autre, des épaules basses. C'est vrai que le corps de la femme, même si on a une taille qui semble basique, il est atypique. Et du coup, le service, c'est très intéressant. Le service, il est belge et il y a ça dans la culture et dans la maturité du client.

  • Speaker #0

    Et dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Un grand merci. Ma dernière question signature, c'est toujours la même. Qui dans le secteur de la mode belge souhaiterais-tu écouter à ce micro ?

  • Speaker #0

    Je dirais Esther Manas.

  • Speaker #1

    Ah, super.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des chouettes gens. qui ont aussi un positionnement dans l'ADN qui est très proche de PrimaDona, qui n'est pas du tout un concept marketing, mais qui est vraiment intégré dans les notions de développement. Je pense qu'ils ont aussi compris que, même si la vague s'adoucit, que justement, là, ça doit être leur force de continuer à se positionner dans l'inclusif à travers leur gêne. Donc, je dirais eux, et ils sont belges.

  • Speaker #1

    Super idée. Merci beaucoup. Est-ce que tu veux profiter de ces dernières petites minutes et de ce micro pour encore partager quelque chose ou rajouter s'il y a un élément que tu sembles intéressant ?

  • Speaker #0

    Je crois que je parle déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était le but, c'était l'exercice. Un grand merci pour tous tes partages sincères, ouverts, authentiques. J'ai trouvé ça passionnant de mieux comprendre toute l'histoire derrière chacune des marques et l'importance qui est donnée par le groupe Vente de Velle 2. L'amour d'un beau produit. Je trouve que c'est des choses qui ont l'air de se perdre et qui savent ici continuer à exister. L'amour du beau, définition des détails, de l'artisanat. Et puis d'accompagner la femme avec différentes marques dans son bien-être, dans son confort et l'amour de soi.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être venue voir ce qui se passait derrière le produit.

  • Speaker #1

    Trop chouette. Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram WeLoveBelgianBrands et sur nos pages astrid.lefebvre et lildegrom. À dans 15 jours ! Générique

Description

Lingerie, Leadership et Liberté, "créer des dessous qu'on oublie d'enlever le soir"


La lingerie est bien plus qu’un accessoire.
C’est un acte d’amour envers soi, un outil de confiance, une forme de liberté.

Dans cet épisode passionnant de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu le plaisir de recevoir Carole Lambert, Head of Design des marques Primadonna, Marie Jo et Sarda — trois icônes du groupe belge Van de Velde.


✨ Cet épisode mets en lumière l’histoire incroyable de ces marques, qui ont toujours été à contre-courant de leur époque — inclusives avant que ce soit un mot à la mode, féministes avant qu’on en parle, audacieuses depuis toujours.


🎙️ Avec Carole, ensemble, on parle :
👙 du design comme acte de respect envers toutes les femmes, quelle que soit leur morphologie ;
💪 de leadership féminin dans un univers encore souvent masculin ;
❤️ et de cette idée si juste : la lingerie ne sert pas à séduire, mais à se sentir belle pour soi-même.


Carole partage avec beaucoup d’humilité ses 21 ans de carrière, son parcours de créative devenue leader, ses doutes, son syndrome de l’imposteur et la manière dont elle a trouvé sa force : en restant alignée sur ses valeurs.


Un échange rare, profond et inspirant — pour toutes celles qui créent, entreprennent, dirigent, et veulent le faire avec sens et douceur.


🎧 L'épisode est disponible sur toutes les plateformes de podcast : We Love Belgian Brands.


Belle écoute,


Et si vous aussi, vous avancez, en tant que solo entrepreneure, sur un projet créatif ( produit ou service) et vous souhaitez développer votre leadership et bien c'est justement le sujet de ma "aime vendre letters" de demain, tu peux t'inscrire aussi: https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Et en tant que coach et "sales "expert" c'est aussi ma mission que de vous accompagner sur votre clarté et votre puissance.

On en discute ? astrid@astridlefevre.com.

With love,

Astrid


Astrid LEFEVRE


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous, on a un positionnement, on était inclusif avant et on sera inclusif après et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, Yvanne-Lynne !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là... que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de six ans, Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bonjour à tous et bienvenue dans la saison 7 déjà de We Love Belgian Brands Podcast. Aujourd'hui, pour ce nouvel épisode, je suis absolument enchantée d'être dans un tout petit... type LED, à ciel le bel, pour rencontrer Carole Lambert, qui est donc Head of Brand and Design, donc directrice des marques et du stylisme du design pour le groupe Vente Nouvelle 2, qui est un groupe vraiment pionnier, précurseur, une institution en Belgique pour le secteur de la lingerie avec plusieurs marques. comme Sarda, Primadonna, Marie-Jo. On laissera Carole nous expliquer tout ça plus en détail. Et donc, je suis absolument ravie de mieux comprendre la vision de ce groupe, le choix identité visuelle pour chacune de ces marques, la mission qu'il y a pour soutenir les femmes dans leur confiance en elles, dans leur plaisir à porter de la lingerie et à se sentir tous les jours plus forte. Je sais que Carole a une longue carrière dans ce groupe, donc c'est hyper intéressant pour moi de mieux comprendre les dessous, sans mauvais jeu de mots, de ce groupe belge si iconique. Bonjour

  • Speaker #0

    Carole. Bonjour Astrid, enchantée et bienvenue à Scalbell alors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. La première question, toujours un peu signature du podcast, c'est de te demander de te présenter. et de nous raconter ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Alors, je m'appelle Carole Lambert, j'ai 45 ans, je suis originaire de Namur et j'habite Bruxelles, et je travaille en Flandre, donc je suis ce qu'on appelle un bon produit belge. Je travaillais chez Van de Velde, en effet, depuis 21 ans, donc c'était mon premier job, donc parcours assez atypique dans la mode. Et qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite ? En fait, je voulais faire un métier qui n'existe plus du tout, je voulais faire speakering.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Parce que... J'avais la naïveté, quand j'étais petite, de croire que les gens qui étaient dans la télévision voyaient les gens dans leur salon. Et donc, je m'étais dit qu'à travers le métier de speakerine, je pourrais vraiment rentrer dans la vie des gens et comprendre leur fonctionnement. Donc maintenant, j'ai réfléchi, je me suis posé la question de, est-ce que ça signifiait quelque chose ? Et je pense que j'aime m'intéresser aux gens, j'aime comprendre comment leur cerveau fonctionne, comment leur cœur fonctionne. Et j'aime, à travers ces découvertes, pouvoir apporter quelque chose. Donc, je vois un lien, même s'il est assez tarabiscoté.

  • Speaker #1

    Et je trouve que le sous-vêtement, c'est vraiment pas plus intime. Il n'y a pas vraiment quoi. Donc, être proche de l'intime, c'est aussi être proche de la femme dans son confort et être proche de l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Donc, tu l'as dit, c'est ton premier job. Tu as fait la cambre, je crois. Est-ce que tu peux nous raconter un peu la cambre et puis la lingerie ? Il y avait un choix, une volonté de ta part d'aller dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    La cambre, pour moi, c'était un parcours de dingue. J'ai adoré l'expérience. J'adore la création, mais vraiment dans le sens que j'adore faire. Je trouve que faire permet de mettre du sens dans sa vie. J'ai du mal avec les choses qui sont trop abstraites. L'idée de vraiment générer quelque chose qui vient d'une idée, d'un concept, c'est vraiment quelque chose qui m'apporte beaucoup. Je crois que ce que la camp m'a vraiment apporté, c'est pouvoir se poser la question de la conceptualisation, de prendre la mode comme étant vraiment un moyen de solutionner des choses. Donc vraiment l'essence pure du design d'un produit qui est pensé pour solutionner des choses. ce qui était un peu peu plus dur pour moi, c'est que le vêtement est associé à quelque chose de très superficiel, même s'il évoque beaucoup de choses au-delà de ça. Donc je savais, à la fin de mon parcours à la cambre, que j'allais me tourner vers quelque chose qui serait pas spécialement dans le... super fashion world, j'avais besoin d'avoir vraiment un pied dans la réalité. Et en fait, Van de Velde nous a contactés à l'époque à travers Modo Brucellet, qui a un autre nom maintenant, parce qu'il cherchait des jeunes stylistes. Et je me suis dit, en toute honnêteté, je n'avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire. Je me suis dit, une entreprise flamande, je me donne trois mois pour aller essayer ce que ça donne. Ça me permet de mettre mon néerlandais à niveau et ça m'ouvrirait éventuellement des portes vers des maisons en versoise, par exemple.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et on est là 21 ans plus tard.

  • Speaker #0

    Donc oui, mon néerlandais, ça va, ça se passe bien. Mais oui, à ma grande surprise, en fait, je n'avais, avant de démarrer ici, je n'avais aucune affinité avec la lingerie, en toute honnêteté. Mais tout de suite, j'ai découvert le potentiel que la lingerie avait. Voilà, c'est magique parce que c'est les vêtements qu'on ne voit pas, mais en même temps qui ont un impact qui est... complètement disproportionnelles à leur taille. Donc c'est vraiment des petits secrets que les femmes ont pour elles et qui peuvent vraiment booster la confiance en soi, la manière dont on va traverser la vie et les épreuves. Donc ça, c'était vraiment la grande surprise. Et l'autre grande surprise, c'était la découverte de la manière de travailler de Van de Vel. qui est une industrie qui investit encore très fort dans le savoir-faire. Et donc, le fait qu'il y avait un atelier qui était mis à disposition, qu'on pouvait vraiment prendre son temps pour développer des prototypes qui n'étaient pas juste de la fast fashion, correspondait tout à fait à l'éthique que je recherchais. Donc vraiment, ces deux éléments-là ont fait que j'ai eu un crush total et aussi ont fait que sur la durée, malgré qu'il y a eu des moments où c'était peut-être moins facile. Je me suis toujours accrochée à cela.

  • Speaker #1

    En effet, la lingerie, en tout cas, l'idée que j'en ai moi d'extérieur, c'est que c'est quand même très technique, que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on apprend. On ne lance pas sa marque de maillot de bain ou de sous-vêtements comme on pourrait lancer sa marque de prêt-à-porter. Il y a vraiment une technicité que tu as dû en effet découvrir, apprendre dans ces 21 années. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué ? Je parlais de savoir-faire, d'artisanat, de capacité. Ici, en Belgique, de travailler sur les prototypages, c'est quoi la réalité technique justement du savoir-faire d'un groupe comme Vandevelde ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment dingue parce qu'on peut imaginer que chaque produit passe environ par une cinquantaine de paires de mains. Donc, ça donne tout de suite l'ampleur du savoir-faire qui est mis dans les produits, de la conception jusqu'à la mise en vente. mais en fait Ce qui est intéressant en tant que styliste, quand on démarre dans une entreprise qui est vraiment concentrée sur le technique, c'est en fait de comprendre qu'on fait partie d'un écosystème, qu'on doit intégrer des notions de technique, mais aussi, surtout, pouvoir travailler main dans la main avec une équipe technique. Donc, il faut pouvoir toujours, en équipe, peser le pour et le contre de qu'est-ce qui va prendre le dessus. Est-ce que c'est la technique ? Est-ce que c'est le visuel ? Faire un beau soutien-gorge, mais que les gens ne vont pas mettre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est un appel. Pas d'intérêt, pour moi, c'est de l'anti-sustainable. Donc, moi, ce que j'ai adoré et la raison pour laquelle j'aime travailler en entreprise et que je n'avais pas spécialement de volonté d'entrepreneuriat, c'est que j'avais des compétences en stylisme, j'avais une créativité dont je ne savais pas quoi faire, il fallait que ça sorte. Mais j'adore l'idée que ce soit pris en charge de manière très sérieuse par une équipe technique. Pour moi, c'était... le fait qu'il y ait un cadre strict me permettait d'exploser ma créativité vu que le reste est compensé par d'autres personnes.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est d'avoir un cadre, en effet. Et puis, je trouve un objectif, c'est mettre sa créativité, ses idées au service d'un client, au service d'une industrie, d'un produit, d'une manufacture d'excellence pour un produit qui va être, en effet, pas vu, mais avoir un impact énorme en tant que cliente. Je trouve que le confort... C'est juste fondamental. Donc, en effet, mettre le stylisme, le beau au service du confort et du bien-être de la femme, c'est hyper puissant.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, je ne peux que partager parce qu'en fait, pour moi, ce qui fait notre métier unique, c'est toujours l'association du bon et du bien. Enfin, du bon et du beau. Et c'est quelque chose qu'on va retrouver dans les produits, mais aussi dans la communication. Donc, c'est vraiment moi, je veux toujours associer ce côté esthétique, technique. visuel inspirant et incluant. Je veux toujours rassembler ces deux pôles ultra opposés au sein d'une même histoire.

  • Speaker #1

    Super intéressant. On l'a évoqué, il y a plusieurs marques au sein du groupe. Toi, tu chapotes d'ailleurs toutes ces marques. Est-ce que tu peux nous parler en quelques mots c'est quoi justement la différence peut-être aussi en termes de valeur, en termes d'identité visuelle entre Donc, Un Marie-Jo, un Prima Donna, un Sarda. Comment tu différencierais un peu ces trois marques déjà ?

  • Speaker #0

    Je vais peut-être commencer par Primadonna, qui est notre marque la plus importante au sein du groupe. Au départ, c'était une marque allemande qui date du 19e siècle. C'était vraiment une marque typique qui faisait des corsets. Mais ce qui était vraiment intéressant dans l'ADN de la marque dès le départ, dont dès 1865, c'est qu'il y avait cette notion inclusive. À l'époque, évidemment, le mot inclusif n'avait pas sa place. C'était une marque qui était spécialisée dans les grandes tailles. Et on a toujours gardé cet ADN de pouvoir servir un maximum de femmes selon leur morphologie. Ce qui rend vraiment PrimaDona unique, c'est qu'en général, dans le segment avant qu'on appelait spécialisé, on avait le choix entre quelque chose de beau, mais qui est catastrophique au niveau technique, ou quelque chose qui est technique, mais qui est vraiment pas sympa pour les femmes. Et Primadonna a toujours voulu garder cet équilibre entre esthétique, mais en même temps ultra confortable. Donc nous, notre mission, là, c'est très clair. On veut faire de la lingerie qu'on oublie d'enlever le soir. Ça dit beaucoup. Mais voilà, si une femme, le soir, en rentrant du boulot, n'essaye pas d'arracher son soutien-gorge à travers son t-shirt, on trouve qu'on a fait du bon boulot. Donc Primadonna, évidemment, c'est la marque avec un potentiel énorme parce qu'elle est inclusive vraiment dans ses gènes. Et en fait, il n'y a pas de limite, même si le body positive a eu ses années de gloire, démarré en 2016 et maintenant, on commence à vraiment être en chute libre. Les femmes sont toujours là. Donc nous, on a un positionnement. On était inclusif avant et on sera inclusif après. Et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, Aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site. astridlefev.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est pour Primandana. Marie Jo, c'est une marque belge, c'est la marque qui est vraiment le bébé van de Vel parce qu'elle a été créée en 1981. 81 par Carole Van de Velde, qui était la troisième génération de la famille. Et ce qui fait la force de Marie-Jo, en fait, quand elle a été créée dans les années 80, il faut s'imaginer qu'on était vraiment à l'époque de la super féminité, le cliché de la femme pour l'homme. Donc si on remet Marie-Jo dans son contexte de l'époque, il y avait vraiment une objectification de la femme qui était très forte. où elle se retrouvait juste en faire-valoir de l'homme. Marie-Jo a tout de suite pris le parti de faire de la lingerie pour les femmes. Donc, que ce soit dans le produit ou dans l'image, de nouveau, il y a toujours une histoire de lien entre produit et image dans les marques. Ça a été une marque qui n'a pas mis la femme en faire-valoir de l'homme, mais qui a tout de suite fait des images qui étaient agréables pour les femmes et des produits qui étaient agréables pour les femmes. Donc, de nouveau, la notion de confort. mais aussi de... d'esthétique qui n'est pas spécialement destinée aux hommes. Donc je pense que c'est comme, voilà, tu es une femme, je suis une femme. Souvent, on a des looks où le mec dit, c'est quoi ça ? Pour nous, ce n'est pas spécialement négatif que l'homme se dise, c'est quoi ça ? Parce qu'en fait, ça me plaît à la femme et pas spécialement à l'homme. Absolument. Donc c'est quelque chose qu'on veut vraiment traduire dans Marie-Jo.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous êtes allée, dès les années 80, dès son lancement, à contre-courant. C'est ça que je comprends. De ce côté très sexy, très la femme obligée. pour vraiment écouter le corps de la femme, son confort à elle.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une marque qui est douce, qui est rassemblante, qui est respectueuse. Et le slogan de Marie-Jo, c'est « My Invisible Force » . Donc, ça veut vraiment dire aussi, on parle vraiment du petit boost qui se donne au quotidien quand on ouvre son tiroir, qu'on choisit sa lingerie et qu'on se dit « Waouh, aujourd'hui, bicrégnon, mais j'arrive et moi, je sais ce que je porte et je suis bien et je me sens bien. » C'était vraiment... C'est très en douceur et c'est très dans l'expérience. Et puis la troisième marque, c'est Sarda. Ça, c'est une marque qui au départ était espagnole, qui a été créée par M. Andrés Sarda dans les années 60. Et c'est de nouveau un contexte intéressant, parce que dans les années 60, en Espagne, c'était la dictature franco. Donc pays ultra restrictif, hyper strict. Et Andrés Sarda, qui venait aussi d'une famille... Du textile, donc les générations antérieures de la famille Sarda faisaient des voiles pour les veuves et pour les bonnes sœurs. Ils ont compris que le business allait mal se porter. Et André Sarda a décidé de créer une marque de lingerie, mais qui, dès l'essence aussi, était à contre-courant de la dictature à l'époque. Ultra révolutionnaire, on dit bold, sexy. Par exemple, sulfureuse. Donc, on voit par exemple déjà des campagnes dans les années 60 avec deux femmes qui se tiennent la main. Dans les années 80, il y a eu un mannequin trans. Donc, on voit vraiment que c'était une marque qui est vraiment précurseur, où Marie-Jo est vraiment dans l'ère du temps et dans le présent. Sarda est plus dans une notion de code du futur.

  • Speaker #1

    incroyable hyper intéressant déjà Prima Donna ce que j'ai pu lire sur le site internet aussi c'est 93 tirs taille, donc zéro compromis et donc une inclusivité qui est en effet, comme tu l'as dit, dans l'ADN de la marque. Ça veut dire qu'elle est là pour tout le monde. Comment tu combines ou c'est quoi la priorité pour vous entre l'esthétisme, le fait de faire des belles choses et de les faire pour tous ?

  • Speaker #0

    Si on parle vraiment de business, il y a quand même des tailles qu'on considère comme étant des tailles de service, dans le sens qu'on sait qu'on ne va pas pouvoir vraiment générer des revenus énormes dessus, mais qui sont pour nous des investissements parce qu'on trouve ça respectueux que les femmes ne soient pas confrontées à la frustration de ne pas trouver leur bonheur, que ce soit au niveau taille et esthétique. Donc, on essaye aussi de ne pas punir les femmes de grande taille en leur disant. T'as une grande taille, ok, t'as droit juste à du couleur chair moche. On essaye aussi de leur dire, voilà, t'as une grande taille, mais t'as aussi une personnalité. Donc, dans l'offre qu'on donne, on va donner aussi un large éventail dans les tailles spécifiques de look particulier. Donc, on a des séries qui sont plus classiques, des séries qui sont ultra sexy, des séries qui sont ultra colorées. Et c'est ce qui fait la spécificité de Prima Donna, c'est que l'ADN de la marque doit correspondre à beaucoup de femmes différentes. En général, les marques vont développer un univers visuel qui est très restreint. Elles vont dire, mon univers, c'est le côté rock. Ils vont donner un cadre très précis. Nous, le cadre, c'est...

  • Speaker #1

    On est là pour vous toutes.

  • Speaker #0

    On est là pour vous toutes. Ce qui donne parfois une sensation sur la marque qui part un peu dans tous les sens. Mais pour nous, c'est une question de respect parce que les clients de Prima Donna, ça peut être une jeune de 16 ans avec un tour de dos super petit. mais une énorme poitrine qui veut juste faire du shopping avec sa copine. Elle rentre chez Oisho Calcedonia et elle se dit, mais pourquoi moi ça ne marche pas, c'est dégueulasse, mais moi aussi je veux ma bralette. Donc là, on va mettre notre technicité au service d'une traduction de ce qui se passe. dans les petites tailles, mais ça peut aussi être une businesswoman de 50 ans comme ça peut être une femme de 85 ans qui achète son dernier soutien-gorge de sa vie. Donc nous,

  • Speaker #1

    on tire vraiment la grille de taille et la cible cliente à son max.

  • Speaker #0

    Les tailles représentent la diversité des femmes. Moi, je préfère parler de la richesse des femmes que de la largeur de l'offre des tailles.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et la diversité des corps. Et c'est ça qui est aussi passionnant, c'est qu'on est, je ne sais pas combien de milliards de femmes sur cette planète, et qu'on a toutes, malgré peut-être une taille commune, des corps bien différents. C'est vraiment passionnant. Et ce qu'on sent vraiment, c'est que ça a toujours été là, en fait. Il n'y a rien de tendance. En effet, ces mots de body positivity, ils sont en fait hyper agaçants, moi je trouve. Parce qu'en fait, juste lâchez-nous la grappe et juste acceptons-nous comme on... On est avec, en effet, une envie de beau, une envie de confort, une envie de bien-être, qu'on ait des petits ou des fortes poitrines.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que quand le body positif a vraiment commencé à se développer, moi, je trouvais ça quelque chose de très positif. Même si on a, entre guillemets, commencé à avoir plus de concurrence, je me suis dit, bon, il y a vraiment une notion sociétale qui est en train de se modifier.

  • Speaker #1

    Une sorte de prise de conscience peut-être.

  • Speaker #0

    La réalité, c'est qu'on retourne, enfin on voit très bien, on retourne vers les anciennes habitudes. Et pour moi, c'est difficile de voir qu'on y a cru. On a donné l'espoir aux femmes, mais au final, il faut quand même rentrer dans le carcan. Donc on garde notre mission.

  • Speaker #1

    Et en effet, moi, pour bosser avec le marque de Prêt-à-Porter, on continue à faire des shootings sur des femmes qui font des 36. On continue. à trouver que le vêtement tombe mieux quand la fille est très longue, très mince, très menue. Ça reste un... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail au quotidien.

  • Speaker #1

    Après, je trouve que c'est honnête de votre part et je trouvais ça intéressant d'entendre ça, que vous appelez ça des tailles de service. Parce qu'en effet, il y a aussi une réalité qui est que des grandes, grandes tailles, on ne gagne pas d'argent dessus. Dans le prêt-à-porter, j'entends ça, que du 44, du 46. Après le 42, c'est des tailles en sol, c'est des tailles... qui sont compliquées à vendre. Donc vous, vous avez vraiment cette mission que de vous acter le fait que vous ne gagnerez pas d'argent, pas beaucoup sur ces tailles-là. Mais c'est du service pour les femmes. Je trouve ça intéressant avec ce...

  • Speaker #0

    Il faut se poser la question aussi, pourquoi ces tailles ne fonctionnent pas dans les autres entreprises ? Parce que la réalité de terrain, c'est que 60% des femmes ont une taille 42 ou plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, il y a un mismatch total entre l'offre et la réalité des corps.

  • Speaker #1

    Mais la réalité de ce que moi, je connais, en tout cas, c'est que les femmes achètent moins. Que quand même la cliente, celle qui dépense, elle est plus dans les filles en 36-38. Alors même que ce n'est pas du tout la réalité des corps des femmes. Mais donc, du coup, il y a une réalité business parfois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est certain. Et l'expérience client est hyper importante parce qu'évidemment... Voilà, si on fait le choix d'offrir certaines tailles seulement online ou au fin fond du magasin, avec des lumières désagréables, tout ça, c'est des choses qui vont faire que l'expérience client est catastrophique et au final, va presque décourager les femmes à faire la démarche d'aller faire du shopping tout simplement. C'est vraiment la notion de respect. Ce n'est pas uniquement dans faire le produit bien, ça c'est ma responsabilité, mais c'est aussi donner une sensation agréable aux femmes quand elles sont confrontées à certaines images, à certaines campagnes. leur donner la réassurance qu'elles font partie aussi d'un univers et que le réel n'est pas spécialement, je ne sais pas comment dire, raw. Ce n'est pas parce que c'est réel que c'est moche. On peut aussi photographier, nous, les campagnes Body Love sont faites avec des consommatrices. Ce n'est pas parce que c'est une consommatrice qu'il faut mettre une lumière agressive. super blanche, mettre la cellulite en valeur. La consommatrice, elle a droit aussi à make-up artist top level, lumière top level, photographe top level. On a fait la campagne avec Marie Weynand, ce qui est ultra hype, parce qu'on veut justement que la femme lambda, elle se dise, putain, mais moi j'ai aussi accès à...

  • Speaker #1

    À des très belles photos, des très beaux visuels.

  • Speaker #0

    Et c'est la même chose dans l'expérience. Donc, les partenaires qui ont travaillé en B2B ou les expériences qu'on fait en D2C, on veut vraiment qu'elle soit... top level pour que justement il y ait cette sensation de confort qu'on tire du produit jusqu'à l'image, se ressent aussi dans l'expérience.

  • Speaker #1

    Génial. Je pense que l'expérience, ça participe vraiment à l'amour qu'on peut avoir pour une marque et en effet de se sentir bien avec. Comment justement, en tant que marque,

  • Speaker #0

    on accompagne la femme sur l'amour de soi, l'amour de son corps ?

  • Speaker #1

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode. Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant, gratuitement, sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #0

    À travers l'expérience en particulier, nous, je pense que dans notre stratégie omnicanale, on essaye vraiment que chaque point de contact avec la marque soit agréable. Donc, on travaille avec des boutiques indépendantes qui sont qualitatives où on sait que le niveau de service, que la qualité de stylisme des stylistes va vraiment... aider à mettre en valeur la femme à travers le produit qu'elle essaye. Et dans les canaux où on a plus le contrôle, comme les department stores, marketplaces ou dans nos sites web, là, on va toujours tout créer dans la journey pour qu'il y ait un maximum de douceur.

  • Speaker #1

    Et ça veut dire quoi concrètement ? Je comprends que dans le trajet de l'expérience client, qu'elle soit online ou en boutique, On veut un maximum de douceur. C'est quoi ? C'est des vendeuses qui sont formées avec des mots-clés qui vous appartiennent. C'est en effet des lumières. Tu as raison de dire.

  • Speaker #0

    C'est des vendeuses qui sont formées, une expérience de fitting room qui permet de se poser calmement, dont la lumière est agréable. Ça peut être notre mobilier qui dégage une certaine douceur malgré qu'il est... fort et imposant. Donc voilà, c'est dans les rondeurs, c'est vraiment dans les détails. Mais on l'a chaque fois dans notre tête, on essaie chaque fois d'appliquer cette espèce de prima donna, c'est un peu le contraste entre force, parce que c'est des power girls de dingue, mais en même temps nous, on veut alléger la pression qu'elles ont sur les épaules en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, hyper important.

  • Speaker #0

    Donc le support est mental et physique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et montrer comment le Merci. Le port du sous-vêtement et d'une marque comme Prima Donna, ça peut vraiment être un élément clé dans l'amour de soi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Super intéressant. En 21 années de carrière, qu'est-ce que tu as vu évoluer justement ? Qu'est-ce que tu as vu se transformer ? Peut-être justement dans le rapport des femmes à leur corps ou dans l'accès à la consommation ?

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la place de la lingerie dans le monde de la mode. Donc si on retourne début 2000, la lingerie c'était un peu la petite sœur dont on ne savait pas quoi faire dans la mode. On en a besoin, on en porte, mais honnêtement, n'en parlons pas trop. Maintenant, la lingerie intègre totalement les looks des femmes. On parle de transparence, décolleté. La lingerie prend une place prédominante visuellement. dans l'esthétique de la mode. Donc ça, pour nous, c'est génial parce que ça permet vraiment de jouer et ça permet vraiment d'exploiter le potentiel total.

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, je me souviens encore petite qu'il ne fallait pas qu'on voit nos soutiens-gorges. Il ne fallait pas, c'était de mauvais goût, ce serait vulgaire, ce ne serait pas joli. Alors que maintenant, je trouve qu'on peut jouer avec ça. Avoir même une très jolie dentelle qui sortirait d'un haut de chemise. Tout à fait, je trouve que ça, ça a vraiment évolué.

  • Speaker #0

    Oui, donc moi, quand j'ai commencé comme styliste, c'était un peu juste après les années Calvin Klein, minimaliste. Il fallait porter du couleur chair, uni, lisse. En gros, la lingerie était faite pour disparaître. Et maintenant, la lingerie prend presque une place centrale dans certains cas. Et du coup ça c'est aussi lié à l'évolution sociétale Je pense Les mouvements féministes Ont fait leur boulot On se réapproprie le sexy, on peut se réaffranchir de certains carcans et jouer avec la lingerie sans être stigmatisé dans une certaine catégorie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et se sentir belle, très sensuelle, très féminine pour soi, sans forcément un désir de séduire l'autre, notamment l'homme. Je pense que c'est des nouveaux courants et c'est certainement lié en effet au féminisme. qui permet même, il y a même eu des revendications, que le buste de la femme serait l'égal du buste de l'homme. Et donc du coup, je sais, même dans des courants musicaux comme la techno, des femmes peuvent danser en soutien ou même sans, avec le parti pris de la liberté. Je trouve que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    On l'a vu dans Prima Donna, pour moi, de nouveau, c'est l'exemple le plus extrême. Jusqu'il y a peu, il y avait vraiment une association entre rondeur et hypersexualité.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc le sexy était une espèce de tabou. Si tu as une grande poitrine, si tu as un décolleté opulent, surtout ne nous donne pas trop d'informations. Et maintenant, on voit vraiment, par exemple, on a vraiment développé le sexy depuis 2018 dans les grandes tailles, dans Prima Donna. et en fait, c'est un potentiel de dingue parce que... Les femmes sont les mêmes femmes que dans des petites poitrines, mais elles ne demandent qu'à bouillonner, qu'à exploser. Bien sûr. Elles sont là, mais... Non, mais moi aussi.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est génial, parce que, par exemple, nos premières expérimentations du sexy, on voyait nos essayeuses, qui sont en général des collègues, elles rentraient dans la salle d'essayage. Elles disaient, non, mais attends...

  • Speaker #1

    J'oserais pas.

  • Speaker #0

    J'oserais pas. Et puis, elles ressortent de leur salle d'essayage, tu les vois, tu dis, oula, mais toi, t'as grandi de 5 centimètres, qu'est-ce qui s'est passé ? Ben oui, je le garde sur moi, c'est fini cette histoire. J'arrête les soutiens-gorge de grand-mère et je passe à ça. Et ça, c'est génial de voir des changements en 5 ou 10 minutes, de voir un changement radical. Ça, c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, ça l'est, ça l'est. Et j'aime bien cette idée, en effet, de la femme qui s'approprie son corps et qui se trouve maintenant belle avec, quoi.

  • Speaker #0

    Et qui se surprend. Oui,

  • Speaker #1

    hyper intéressant. D'autres choses que tu as envie de partager par rapport à cette évolution du corps, de la femme et que tu as pu expérimenter en étant au plus près du produit et de l'intime en 21 années de carrière ?

  • Speaker #0

    Je pense que par rapport à ça, il y a quand même un pré et un post-COVID par rapport à la lingerie. Donc 2020, je crois qu'on a tout un peu abandonné nos soutiens-gorges. Et là, on s'est dit, tiens, comment on va tourner le monde ? Hashtag nos bras. Voilà.

  • Speaker #1

    Ah ouais, vous l'avez senti, ça ?

  • Speaker #0

    On s'est posé la question de comment va se recréer le monde après nos mois en jogging et autres. Mais en fait, ce qu'on voit, c'est qu'avant, les femmes allaient être tolérantes et se dire, ouais, voilà, j'achète un truc beau. C'est pas... hyper confort, mais bon, ça me plaît quand même, là c'est fini. Donc maintenant, le confort, c'est un pré-réquisite de tous les produits et évidemment, l'esthétique, c'est bingo quand ça vient en plus, mais le confort, maintenant, c'est vraiment la base. Les consommatrices ne se posent même plus la question, ce qui est génial.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai pour plein de produits. La chaussure, tout le monde est en basket. Le jean, il faut mettre du stretch dedans. C'est une réalité dans le secteur en général. Le confort, plus que jamais. Je pense que c'est lié aussi au fait que maintenant, on a des vies à 100 à l'heure. En fait, on a des vies où le vêtement, le sous-vêtement doit être au service de nos vies. Et on n'est plus engoncés dans un vêtement pour faire la jolie deux heures ou trois heures. Maintenant, on court, on fait du vélo, on prend des trains, on a des enfants, on voyage. On ne peut pas se permettre l'inconfort. Je pense que ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Par exemple, une notion qui est hyper importante chez Sarda, c'est la versatilité. C'est vraiment l'idée de pouvoir se dire, j'enfile de la lingerie qui est ultra adaptée. On dit genre « from the desk to the pilates » . C'est vraiment de se dire, moi, j'ai envie de consommer moins. mais j'ai envie de consommer mieux et j'ai envie que ce que j'achète, je puisse l'utiliser dans des contextes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Donc, une lingerie qui est adaptée au monde du travail, mais en même temps où on peut sortir en boîte de nuit, une lingerie où on passe la journée avec ses enfants et en même temps, on finit par une petite séance de sport. Et on va vraiment prendre en compte les réalités économiques des femmes et les réalités de vie ultra chargées, ultra compliquées, ultra planifiées. Et on va tenir compte de ça et on va essayer d'apporter des solutions pour justement de nouveau faciliter. Donc, c'est aussi du confort de se dire, ça au moins, c'est réglé, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Et en termes de réalité économique, est-ce qu'il y a une évolution ? Est-ce que les gens donnent plus ou moins ? Je n'ai aucune idée d'argent dans des sous-vêtements qu'avant. Moi, en tant que cliente, avant, je ne mettais pas d'argent dans les sous-vêtements parce que justement, ça ne se voyait pas. donc si j'avais un choix à faire honnêtement je le mettais plutôt dans une pièce extérieure. Et en vieillissant, j'évolue, clairement. Mais bon, ça, c'est mon expérience personnelle. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez pu ressentir ? Est-ce que là, il y a aussi un avant et un après-Covid ? C'est quoi le pouvoir d'achat de la femme sur son intimité et son sous-vêtement ?

  • Speaker #0

    Ça, je pense, je ne sais pas si c'est lié à l'après-Covid ou peut-être lié à l'apogée de l'ultra-fast fashion. Mais en fait, il y a... Je pense qu'il faut aussi qu'on se positionne en tant qu'entreprise, quel combat on a envie de mener. Courir après des machines pareilles, ça n'a aucun intérêt. Nous, notre force, c'est... Je pense que nos consommatrices n'ont jamais été des consommatrices qui achetaient des dizaines et des dizaines de pièces pour les jeter deux mois plus tard. Nous, notre notion de durabilité, c'est je fais un soutien-gorge que je sais qu'il va pouvoir tenir 3, 4, 5 ans en étant lavé plusieurs fois par semaine. Donc, on parle vraiment d'investissement et soit on essaye de courir après cette ultra fast fashion et d'essayer d'un peu tenir le prix vers le bas. soit on garde notre positionnement radical. Après, on a quand même créé des lignes dans chaque marque à un prix plus bas, mais qui reste toujours ultra premium.

  • Speaker #1

    C'est quoi le prix moyen d'un ensemble ?

  • Speaker #0

    Le prix Madonna démarre à 75 euros.

  • Speaker #1

    Pour un soutien-gorge ?

  • Speaker #0

    Pour un soutien-gorge. Donc, on essaye d'avoir un ensemble en dessous de 100 euros.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ce qui, pour nous, est plus bas. Mais c'est important pour nous parce qu'on veut aussi de nouveau tenir compte de la réalité économique des femmes. On sait aussi qu'il y a des femmes qui vont peut-être acheter des t-shirts à 20 euros, mais vont économiser pendant deux ans pour s'acheter un soutien-gorge à 100 euros.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est une réalité. C'est un des groupes de consommatrices. Si nous, on a évidemment aussi des consommatrices ultra riches qui achètent en gros toute la collection chaque saison. Mais on a aussi des consommatrices qui font l'effort, qui savent que ça va avoir un impact dur. leur posture, leur vie au quotidien, et qui doivent vraiment investir. Donc pour elles, on veut vraiment pouvoir rester accessible. Donc moi, j'aime bien la notion en disant Prima Donna est une marque inclusive. Donc on ne peut pas être totalement exclusif au niveau des prix. Il faut qu'on soit accessible tout en restant premium.

  • Speaker #1

    Et puis pour avoir fait un tour de l'entreprise, je trouve qu'il y a une vraie recherche en matière, en développement, en technicité. J'étais complètement impressionnée de voir que le prototypage se fait ici en Belgique. Il y a un sens du détail incroyable. Il y a un suivi de proc. Vous avez vous-même votre propre production en Tunisie. Que pour chaque taille, tu m'expliquais, que pour chaque taille, vous travaillez le prototypage. Donc, il y a un moment donné, c'est ça aussi que le consommateur doit comprendre. Qu'on n'est pas sur de l'ultra-industrialisation. Qu'il y a vraiment un savoir-faire, une technicité. On frôle l'artisanat, en fait. qu'il y a en tout cas un vrai... Et puis en effet, les recherches matières, les recherches de développement, tout ça, les gens ne se rendent pas compte. Mais ça a tellement de sens et c'est ça qui crée évidemment un produit à un certain prix.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et c'est vrai que nous, on a un cycle de développement de A à Z qui dure 18 mois, ce qui est long et intense. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, on continue à se stimuler pour voir que certaines lignes de produits... où la recherche a déjà été faite, on puisse arriver plus vite sur le marché. Parce qu'évidemment, on doit quand même rester compétitif. On doit pouvoir rebondir sur certaines tendances sans que tout dure un an et demi à deux ans. Donc, on se stimule quand même énormément. On a beaucoup de projets, que ce soit dans la digitalisation de certaines parties de la création, que ce soit dans la génération d'images, qu'on puisse rebondir plus vite. Évidemment, il faut qu'on garde notre ADN, mais qu'on soit connecté à une réalité. tempo qui n'a plus rien à voir avec...

  • Speaker #1

    C'est quoi tes fiertés en 21 ans de carrière ? Perso, comme pro, tu vois, c'est quoi les petites challenges que vous avez ou que tu as surmontées ? Tu vois, j'imagine, tu as une équipe de 120 personnes dont une grosse partie quand même en Espagne, pour Sarda, où tu dois aller régulièrement. Voilà, peut-être qu'on peut partir des points... délicat avant de parler des fiertés. C'est quoi les challenges ?

  • Speaker #0

    Les challenges, déjà c'est l'équipe qui est répartie sur deux pays. C'est une équipe assez diverse parce que ça va d'un atelier de couture à des managers. Une journée type, c'est vraiment être confronté à plein de types de discussions qui ne sont pas du tout alignées sur les autres. Mais le challenge, Merci.

  • Speaker #1

    Donc tu peux être fière d'être agile, en tout cas, l'agilité qui t'est imposée.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce qui me rend peut-être fière, c'est que moi, j'ai grandi de l'équipe, donc j'ai pris des responsabilités année après année qui m'ont grossi. Et j'avais une formation artistique, donc je savais quelle était ma force. mais j'étais aussi très consciente de tout ce où je... où je ne maîtrisais pas. Mes premières réunions en tant que manager, je me retrouvais le cliché autour de la table ovale. Tableau Excel, paddock à bord. Je me disais, qu'est-ce que je fais là ? Les gens vont voir que je ne suis pas au niveau de tout le monde. Donc, j'ai fait un MBA parce que j'avais un énorme complexe de l'imposteur, mais gigantesque, comme une maison. Je me suis dit, ok, il voit quelque chose en moi, mais moi, je vois tous les trous, toutes les cases qui me manquent. Donc, je me suis dit, je vais aller remplir les cases. J'ai fait un MBA pour remplir les cases. Je n'ai rempli aucune case, en toute honnêteté.

  • Speaker #1

    Un MBA en quoi, justement ? En marketing ?

  • Speaker #0

    En Global Fashion Management. Donc, j'ai été à l'IFM et j'ai fait le Global Fashion Management.

  • Speaker #1

    Ok. En cours du soir, en même temps que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Non, c'était des sessions de quatre jours par mois, des gros blocs de quatre jours par mois. J'ai fait en plein pendant Covid, donc je vais vous épargner le mot de survie dans lequel je suis rentrée, parce que j'ai combiné MBA, situation de crise chez Van de Velde, et Covid et enfants à la maison. Donc, ce n'était pas la meilleure période de ma vie. Mais bon, soit je suis sortie de ce MBA. C'est vrai que je n'ai pas acquis toutes les skills qui me manquaient, mais j'ai compris qu'elles étaient. ma place à la table, pourquoi j'avais cette place-là à la table. Voilà, moi, je suis quelqu'un de créatif, d'instinctif, visionnaire, qui est entouré de personnes qui arrivent à mettre cette force-là en marche et à décupler cette force-là. Donc, j'ai arrêté d'essayer de rentrer dans le costume de la businesswoman. Je suis atypique autour de la table et, en fait, il faut voir ça comme une force. Et le jour où j'ai compris ça, franchement, j'ai eu une énorme... pression sur mes épaules qui a chuté et j'ai arrêté de m'excuser.

  • Speaker #1

    Et c'est justement ça la forme d'une belle table, c'est quand tout le monde a sa couleur et donc de pas essayer d'être comme l'autre mais d'être...

  • Speaker #0

    Voilà, mais ça m'a pris du temps pour comprendre.

  • Speaker #1

    Merci pour ce partage. On ne devient pas manager des jours au lendemain, on fait beaucoup ça en Europe de nommer manager les gens qui ont le plus d'expérience et ça a évidemment beaucoup de sens mais du coup parfois il y a souvent... Ce syndrome de l'imposteur qui s'infiltre trop vite et qui peut polluer. C'est chouette que tu aies pu le remarquer et essayer de le contraindre. Donc ça, j'entends que c'est un vrai challenge personnel que tu as réussi quand même à transformer. Est-ce qu'il y a d'autres challenges dont tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'écosystème mode belge est assez fragile. Donc on voit beaucoup d'entreprises en difficulté ou qui ferment. on voit que... Il y a peu de jeunes qui investissent dans les métiers techniques. Donc nous, le challenge, c'est d'avoir une équipe, la former, leur donner envie de rester et s'assurer que cet écosystème qui est en train de se fragiliser ne pénalise pas, nous, nos capacités de développement. Parce que c'est compliqué de trouver des personnes techniques qui ont envie de passer une grande partie de leur carrière. dans l'entreprise. Donc, par exemple, nous, ça peut prendre un an, un an et demi, deux ans avant que quelqu'un soit vraiment autonome dans son travail. Donc, on recrée presque une deuxième école pour donner tout le savoir. Il faut être sûr que la personne n'ait pas envie de rester trois ans. Sinon, on a passé deux ans à former quelqu'un qui ne restera plus qu'un an performant. Donc, on se casse beaucoup la tête sur comment est-ce qu'on peut quand même donner des perspectives de long terme au profil technique. Et le fait qu'il y ait cette fragilité autour de nous, moi je ne vois pas ça du tout comme quelque chose de positif où on récupère tous les profils. Ça prouve vraiment qu'il y a une pression très importante.

  • Speaker #1

    Et que le secteur de l'emploi est un peu sous pression.

  • Speaker #0

    Donc on a tous nos fournisseurs qui sont très fragiles. On a des fournisseurs européens qui étaient déjà fragiles avant le Covid, qui ont eu des supports de l'État. Pendant le Covid, les supports commencent à réduire. Donc là où on était un peu dans le monde des bisounours, on travaillait avec tout le monde. Maintenant, on est une approche aussi où on doit se protéger nous. Donc il y a parfois des collaborations avec des fournisseurs où on dit oui, mais tant qu'il n'y a pas une sécurité financière, on ne peut pas travailler avec vous. Mais c'est hyper dur parce qu'on a construit un partenariat depuis des années. Donc ça, c'est vraiment les challenges qu'on vit au quotidien.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #0

    Je crois que la mode belge, je ne sais pas comment le dire proprement, mais je crois qu'elle ne pète pas plus haut que son cul. Dans le sens que...

  • Speaker #1

    Elle est humble.

  • Speaker #0

    Elle est humble, elle est réaliste. Elle a un sens un peu de l'autorité d'érision. On fait de la mode, les gars. On n'est pas en train de sauver des réfugiés sur un bateau. Il y a un truc un peu... C'est vrai,

  • Speaker #1

    pied sur terre.

  • Speaker #0

    Pied sur terre. Voilà, on n'est pas les rois du monde. Et moi, j'aime bien cette approche. Je trouve que c'est chouette, c'est frais. Et c'est un fil qu'on retrouve aussi dans le cinéma, dans la culture. Absolument. Et donc, moi, je suis ultra fière. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    de faire partie de cet univers-là et pas, par exemple, de l'univers français. Je me reconnais dans la mode belge.

  • Speaker #1

    Super. Et Marie-Jo, c'est la marque la plus belge du groupe, même si le groupe est hyper belge. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que vous jouez là-dessus, sur ce « support your local » , une marque belge en Belgique ? Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ou pour vous, pour l'équipe, le fait que Marie-Jo soit une marque belge ?

  • Speaker #0

    De nouveau, je pense que cette espèce de côté réaliste, relatif, c'est vraiment l'ADN de la marque. En soi, qu'est-ce que ça représente vraiment que c'est une marque belge ?

  • Speaker #1

    Il y a une affection, tu crois, du marché belge pour Marie-Jo ?

  • Speaker #0

    Oui, totalement.

  • Speaker #1

    Je pense aussi.

  • Speaker #0

    On achète son Marie-Jo, on achète ses spéculoos. Oui, il y a un fil conducteur, c'est certain. On voit aussi, par exemple, ce qui est beau dans Marie-Jose, c'est la Belgique est aussi atypique dans le monde de la lingerie. Par exemple, la notion de comment on transmet l'amour de lingerie de mère en fille, c'est quelque chose qui est très belge, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, donc, comment on aborde la lingerie, aller dans une boutique, avoir une expérience qui est super chouette et qui va nous suivre pendant des années. C'est vraiment culturellement, c'est belge par exemple, en France, les petites boutiques de lingerie, je ne vais pas dire qu'elles sont mortes, mais les centres-villes ont été désinvestis, les gens se tournent vers les grands moules autour des villes ou commandent juste online. En Belgique, il y a vraiment encore ce côté petites villes, villages, l'opticien, la boutique de lingerie et c'est des boutiques qui sont vraiment ultra qualitatives.

  • Speaker #1

    Avec un vrai service.

  • Speaker #0

    Avec un vrai service. Et donc, on voit vraiment chez Marie-Jo qu'il y a cette espèce de notion de, on est dans le présent, mais en même temps, il y a cette durée, il y a cette réassurance, reconnaissance. C'est une marque qui rassure Marie-Jo. Chouette. On a des produits dans Marie-Jo qui ont 30 ans d'âge. Par exemple, on va fêter l'année prochaine les 30 ans de Averos et notre soutien-gorge avec les petites fleurs. Parfois, le produit est presque plus connu que la marque. Les gens disent... « Oh, t'as vu, elle a les petites fleurs sur la vêtelle. » Et ça, pour nous, voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnaissable.

  • Speaker #0

    Dans le monde de la lingerie, avoir des produits iconiques qui traversent les décennies, c'est complètement à contre-courant, en fait.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en France, on peut acheter des sous-vêtements en supermarché.

  • Speaker #0

    Oui. En fait,

  • Speaker #1

    vraiment, tout d'un coup, je réfléchis à ça. Oui,

  • Speaker #0

    on achète son gigot et puis on jette un soutien-gorge dessus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'en Belgique, il n'y a pas du tout ça.

  • Speaker #0

    En Allemagne, il y a des... petites boutiques, mais qui sont au niveau expérience plus difficiles. En Espagne, les boutiques vont ressembler plus à presque... C'est presque encore au stade... C'est presque médical encore.

  • Speaker #1

    Donc voilà,

  • Speaker #0

    chaque pays a un peu... La Belgique et la Hollande sont vraiment les deux pays qui ont vraiment la maturité lingerie la plus importante.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout. Et on dit d'ailleurs que très souvent, les femmes achètent mal. leur lingerie, d'où l'importance de se faire aider. Moi, j'ai pu voir la différence en tant qu'adulte, d'arriver dans des boutiques comme ça, spécialistes, spécialisées avec des femmes qui savent être à l'écoute, en fait, qui savent s'adapter. On peut avoir un sein plus grand que l'autre, des épaules basses. C'est vrai que le corps de la femme, même si on a une taille qui semble basique, il est atypique. Et du coup, le service, c'est très intéressant. Le service, il est belge et il y a ça dans la culture et dans la maturité du client.

  • Speaker #0

    Et dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Un grand merci. Ma dernière question signature, c'est toujours la même. Qui dans le secteur de la mode belge souhaiterais-tu écouter à ce micro ?

  • Speaker #0

    Je dirais Esther Manas.

  • Speaker #1

    Ah, super.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des chouettes gens. qui ont aussi un positionnement dans l'ADN qui est très proche de PrimaDona, qui n'est pas du tout un concept marketing, mais qui est vraiment intégré dans les notions de développement. Je pense qu'ils ont aussi compris que, même si la vague s'adoucit, que justement, là, ça doit être leur force de continuer à se positionner dans l'inclusif à travers leur gêne. Donc, je dirais eux, et ils sont belges.

  • Speaker #1

    Super idée. Merci beaucoup. Est-ce que tu veux profiter de ces dernières petites minutes et de ce micro pour encore partager quelque chose ou rajouter s'il y a un élément que tu sembles intéressant ?

  • Speaker #0

    Je crois que je parle déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était le but, c'était l'exercice. Un grand merci pour tous tes partages sincères, ouverts, authentiques. J'ai trouvé ça passionnant de mieux comprendre toute l'histoire derrière chacune des marques et l'importance qui est donnée par le groupe Vente de Velle 2. L'amour d'un beau produit. Je trouve que c'est des choses qui ont l'air de se perdre et qui savent ici continuer à exister. L'amour du beau, définition des détails, de l'artisanat. Et puis d'accompagner la femme avec différentes marques dans son bien-être, dans son confort et l'amour de soi.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être venue voir ce qui se passait derrière le produit.

  • Speaker #1

    Trop chouette. Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram WeLoveBelgianBrands et sur nos pages astrid.lefebvre et lildegrom. À dans 15 jours ! Générique

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Lingerie, Leadership et Liberté, "créer des dessous qu'on oublie d'enlever le soir"


La lingerie est bien plus qu’un accessoire.
C’est un acte d’amour envers soi, un outil de confiance, une forme de liberté.

Dans cet épisode passionnant de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu le plaisir de recevoir Carole Lambert, Head of Design des marques Primadonna, Marie Jo et Sarda — trois icônes du groupe belge Van de Velde.


✨ Cet épisode mets en lumière l’histoire incroyable de ces marques, qui ont toujours été à contre-courant de leur époque — inclusives avant que ce soit un mot à la mode, féministes avant qu’on en parle, audacieuses depuis toujours.


🎙️ Avec Carole, ensemble, on parle :
👙 du design comme acte de respect envers toutes les femmes, quelle que soit leur morphologie ;
💪 de leadership féminin dans un univers encore souvent masculin ;
❤️ et de cette idée si juste : la lingerie ne sert pas à séduire, mais à se sentir belle pour soi-même.


Carole partage avec beaucoup d’humilité ses 21 ans de carrière, son parcours de créative devenue leader, ses doutes, son syndrome de l’imposteur et la manière dont elle a trouvé sa force : en restant alignée sur ses valeurs.


Un échange rare, profond et inspirant — pour toutes celles qui créent, entreprennent, dirigent, et veulent le faire avec sens et douceur.


🎧 L'épisode est disponible sur toutes les plateformes de podcast : We Love Belgian Brands.


Belle écoute,


Et si vous aussi, vous avancez, en tant que solo entrepreneure, sur un projet créatif ( produit ou service) et vous souhaitez développer votre leadership et bien c'est justement le sujet de ma "aime vendre letters" de demain, tu peux t'inscrire aussi: https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Et en tant que coach et "sales "expert" c'est aussi ma mission que de vous accompagner sur votre clarté et votre puissance.

On en discute ? astrid@astridlefevre.com.

With love,

Astrid


Astrid LEFEVRE


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous, on a un positionnement, on était inclusif avant et on sera inclusif après et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, Yvanne-Lynne !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là... que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de six ans, Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bonjour à tous et bienvenue dans la saison 7 déjà de We Love Belgian Brands Podcast. Aujourd'hui, pour ce nouvel épisode, je suis absolument enchantée d'être dans un tout petit... type LED, à ciel le bel, pour rencontrer Carole Lambert, qui est donc Head of Brand and Design, donc directrice des marques et du stylisme du design pour le groupe Vente Nouvelle 2, qui est un groupe vraiment pionnier, précurseur, une institution en Belgique pour le secteur de la lingerie avec plusieurs marques. comme Sarda, Primadonna, Marie-Jo. On laissera Carole nous expliquer tout ça plus en détail. Et donc, je suis absolument ravie de mieux comprendre la vision de ce groupe, le choix identité visuelle pour chacune de ces marques, la mission qu'il y a pour soutenir les femmes dans leur confiance en elles, dans leur plaisir à porter de la lingerie et à se sentir tous les jours plus forte. Je sais que Carole a une longue carrière dans ce groupe, donc c'est hyper intéressant pour moi de mieux comprendre les dessous, sans mauvais jeu de mots, de ce groupe belge si iconique. Bonjour

  • Speaker #0

    Carole. Bonjour Astrid, enchantée et bienvenue à Scalbell alors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. La première question, toujours un peu signature du podcast, c'est de te demander de te présenter. et de nous raconter ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Alors, je m'appelle Carole Lambert, j'ai 45 ans, je suis originaire de Namur et j'habite Bruxelles, et je travaille en Flandre, donc je suis ce qu'on appelle un bon produit belge. Je travaillais chez Van de Velde, en effet, depuis 21 ans, donc c'était mon premier job, donc parcours assez atypique dans la mode. Et qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite ? En fait, je voulais faire un métier qui n'existe plus du tout, je voulais faire speakering.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Parce que... J'avais la naïveté, quand j'étais petite, de croire que les gens qui étaient dans la télévision voyaient les gens dans leur salon. Et donc, je m'étais dit qu'à travers le métier de speakerine, je pourrais vraiment rentrer dans la vie des gens et comprendre leur fonctionnement. Donc maintenant, j'ai réfléchi, je me suis posé la question de, est-ce que ça signifiait quelque chose ? Et je pense que j'aime m'intéresser aux gens, j'aime comprendre comment leur cerveau fonctionne, comment leur cœur fonctionne. Et j'aime, à travers ces découvertes, pouvoir apporter quelque chose. Donc, je vois un lien, même s'il est assez tarabiscoté.

  • Speaker #1

    Et je trouve que le sous-vêtement, c'est vraiment pas plus intime. Il n'y a pas vraiment quoi. Donc, être proche de l'intime, c'est aussi être proche de la femme dans son confort et être proche de l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Donc, tu l'as dit, c'est ton premier job. Tu as fait la cambre, je crois. Est-ce que tu peux nous raconter un peu la cambre et puis la lingerie ? Il y avait un choix, une volonté de ta part d'aller dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    La cambre, pour moi, c'était un parcours de dingue. J'ai adoré l'expérience. J'adore la création, mais vraiment dans le sens que j'adore faire. Je trouve que faire permet de mettre du sens dans sa vie. J'ai du mal avec les choses qui sont trop abstraites. L'idée de vraiment générer quelque chose qui vient d'une idée, d'un concept, c'est vraiment quelque chose qui m'apporte beaucoup. Je crois que ce que la camp m'a vraiment apporté, c'est pouvoir se poser la question de la conceptualisation, de prendre la mode comme étant vraiment un moyen de solutionner des choses. Donc vraiment l'essence pure du design d'un produit qui est pensé pour solutionner des choses. ce qui était un peu peu plus dur pour moi, c'est que le vêtement est associé à quelque chose de très superficiel, même s'il évoque beaucoup de choses au-delà de ça. Donc je savais, à la fin de mon parcours à la cambre, que j'allais me tourner vers quelque chose qui serait pas spécialement dans le... super fashion world, j'avais besoin d'avoir vraiment un pied dans la réalité. Et en fait, Van de Velde nous a contactés à l'époque à travers Modo Brucellet, qui a un autre nom maintenant, parce qu'il cherchait des jeunes stylistes. Et je me suis dit, en toute honnêteté, je n'avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire. Je me suis dit, une entreprise flamande, je me donne trois mois pour aller essayer ce que ça donne. Ça me permet de mettre mon néerlandais à niveau et ça m'ouvrirait éventuellement des portes vers des maisons en versoise, par exemple.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et on est là 21 ans plus tard.

  • Speaker #0

    Donc oui, mon néerlandais, ça va, ça se passe bien. Mais oui, à ma grande surprise, en fait, je n'avais, avant de démarrer ici, je n'avais aucune affinité avec la lingerie, en toute honnêteté. Mais tout de suite, j'ai découvert le potentiel que la lingerie avait. Voilà, c'est magique parce que c'est les vêtements qu'on ne voit pas, mais en même temps qui ont un impact qui est... complètement disproportionnelles à leur taille. Donc c'est vraiment des petits secrets que les femmes ont pour elles et qui peuvent vraiment booster la confiance en soi, la manière dont on va traverser la vie et les épreuves. Donc ça, c'était vraiment la grande surprise. Et l'autre grande surprise, c'était la découverte de la manière de travailler de Van de Vel. qui est une industrie qui investit encore très fort dans le savoir-faire. Et donc, le fait qu'il y avait un atelier qui était mis à disposition, qu'on pouvait vraiment prendre son temps pour développer des prototypes qui n'étaient pas juste de la fast fashion, correspondait tout à fait à l'éthique que je recherchais. Donc vraiment, ces deux éléments-là ont fait que j'ai eu un crush total et aussi ont fait que sur la durée, malgré qu'il y a eu des moments où c'était peut-être moins facile. Je me suis toujours accrochée à cela.

  • Speaker #1

    En effet, la lingerie, en tout cas, l'idée que j'en ai moi d'extérieur, c'est que c'est quand même très technique, que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on apprend. On ne lance pas sa marque de maillot de bain ou de sous-vêtements comme on pourrait lancer sa marque de prêt-à-porter. Il y a vraiment une technicité que tu as dû en effet découvrir, apprendre dans ces 21 années. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué ? Je parlais de savoir-faire, d'artisanat, de capacité. Ici, en Belgique, de travailler sur les prototypages, c'est quoi la réalité technique justement du savoir-faire d'un groupe comme Vandevelde ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment dingue parce qu'on peut imaginer que chaque produit passe environ par une cinquantaine de paires de mains. Donc, ça donne tout de suite l'ampleur du savoir-faire qui est mis dans les produits, de la conception jusqu'à la mise en vente. mais en fait Ce qui est intéressant en tant que styliste, quand on démarre dans une entreprise qui est vraiment concentrée sur le technique, c'est en fait de comprendre qu'on fait partie d'un écosystème, qu'on doit intégrer des notions de technique, mais aussi, surtout, pouvoir travailler main dans la main avec une équipe technique. Donc, il faut pouvoir toujours, en équipe, peser le pour et le contre de qu'est-ce qui va prendre le dessus. Est-ce que c'est la technique ? Est-ce que c'est le visuel ? Faire un beau soutien-gorge, mais que les gens ne vont pas mettre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est un appel. Pas d'intérêt, pour moi, c'est de l'anti-sustainable. Donc, moi, ce que j'ai adoré et la raison pour laquelle j'aime travailler en entreprise et que je n'avais pas spécialement de volonté d'entrepreneuriat, c'est que j'avais des compétences en stylisme, j'avais une créativité dont je ne savais pas quoi faire, il fallait que ça sorte. Mais j'adore l'idée que ce soit pris en charge de manière très sérieuse par une équipe technique. Pour moi, c'était... le fait qu'il y ait un cadre strict me permettait d'exploser ma créativité vu que le reste est compensé par d'autres personnes.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est d'avoir un cadre, en effet. Et puis, je trouve un objectif, c'est mettre sa créativité, ses idées au service d'un client, au service d'une industrie, d'un produit, d'une manufacture d'excellence pour un produit qui va être, en effet, pas vu, mais avoir un impact énorme en tant que cliente. Je trouve que le confort... C'est juste fondamental. Donc, en effet, mettre le stylisme, le beau au service du confort et du bien-être de la femme, c'est hyper puissant.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, je ne peux que partager parce qu'en fait, pour moi, ce qui fait notre métier unique, c'est toujours l'association du bon et du bien. Enfin, du bon et du beau. Et c'est quelque chose qu'on va retrouver dans les produits, mais aussi dans la communication. Donc, c'est vraiment moi, je veux toujours associer ce côté esthétique, technique. visuel inspirant et incluant. Je veux toujours rassembler ces deux pôles ultra opposés au sein d'une même histoire.

  • Speaker #1

    Super intéressant. On l'a évoqué, il y a plusieurs marques au sein du groupe. Toi, tu chapotes d'ailleurs toutes ces marques. Est-ce que tu peux nous parler en quelques mots c'est quoi justement la différence peut-être aussi en termes de valeur, en termes d'identité visuelle entre Donc, Un Marie-Jo, un Prima Donna, un Sarda. Comment tu différencierais un peu ces trois marques déjà ?

  • Speaker #0

    Je vais peut-être commencer par Primadonna, qui est notre marque la plus importante au sein du groupe. Au départ, c'était une marque allemande qui date du 19e siècle. C'était vraiment une marque typique qui faisait des corsets. Mais ce qui était vraiment intéressant dans l'ADN de la marque dès le départ, dont dès 1865, c'est qu'il y avait cette notion inclusive. À l'époque, évidemment, le mot inclusif n'avait pas sa place. C'était une marque qui était spécialisée dans les grandes tailles. Et on a toujours gardé cet ADN de pouvoir servir un maximum de femmes selon leur morphologie. Ce qui rend vraiment PrimaDona unique, c'est qu'en général, dans le segment avant qu'on appelait spécialisé, on avait le choix entre quelque chose de beau, mais qui est catastrophique au niveau technique, ou quelque chose qui est technique, mais qui est vraiment pas sympa pour les femmes. Et Primadonna a toujours voulu garder cet équilibre entre esthétique, mais en même temps ultra confortable. Donc nous, notre mission, là, c'est très clair. On veut faire de la lingerie qu'on oublie d'enlever le soir. Ça dit beaucoup. Mais voilà, si une femme, le soir, en rentrant du boulot, n'essaye pas d'arracher son soutien-gorge à travers son t-shirt, on trouve qu'on a fait du bon boulot. Donc Primadonna, évidemment, c'est la marque avec un potentiel énorme parce qu'elle est inclusive vraiment dans ses gènes. Et en fait, il n'y a pas de limite, même si le body positive a eu ses années de gloire, démarré en 2016 et maintenant, on commence à vraiment être en chute libre. Les femmes sont toujours là. Donc nous, on a un positionnement. On était inclusif avant et on sera inclusif après. Et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, Aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site. astridlefev.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est pour Primandana. Marie Jo, c'est une marque belge, c'est la marque qui est vraiment le bébé van de Vel parce qu'elle a été créée en 1981. 81 par Carole Van de Velde, qui était la troisième génération de la famille. Et ce qui fait la force de Marie-Jo, en fait, quand elle a été créée dans les années 80, il faut s'imaginer qu'on était vraiment à l'époque de la super féminité, le cliché de la femme pour l'homme. Donc si on remet Marie-Jo dans son contexte de l'époque, il y avait vraiment une objectification de la femme qui était très forte. où elle se retrouvait juste en faire-valoir de l'homme. Marie-Jo a tout de suite pris le parti de faire de la lingerie pour les femmes. Donc, que ce soit dans le produit ou dans l'image, de nouveau, il y a toujours une histoire de lien entre produit et image dans les marques. Ça a été une marque qui n'a pas mis la femme en faire-valoir de l'homme, mais qui a tout de suite fait des images qui étaient agréables pour les femmes et des produits qui étaient agréables pour les femmes. Donc, de nouveau, la notion de confort. mais aussi de... d'esthétique qui n'est pas spécialement destinée aux hommes. Donc je pense que c'est comme, voilà, tu es une femme, je suis une femme. Souvent, on a des looks où le mec dit, c'est quoi ça ? Pour nous, ce n'est pas spécialement négatif que l'homme se dise, c'est quoi ça ? Parce qu'en fait, ça me plaît à la femme et pas spécialement à l'homme. Absolument. Donc c'est quelque chose qu'on veut vraiment traduire dans Marie-Jo.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous êtes allée, dès les années 80, dès son lancement, à contre-courant. C'est ça que je comprends. De ce côté très sexy, très la femme obligée. pour vraiment écouter le corps de la femme, son confort à elle.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une marque qui est douce, qui est rassemblante, qui est respectueuse. Et le slogan de Marie-Jo, c'est « My Invisible Force » . Donc, ça veut vraiment dire aussi, on parle vraiment du petit boost qui se donne au quotidien quand on ouvre son tiroir, qu'on choisit sa lingerie et qu'on se dit « Waouh, aujourd'hui, bicrégnon, mais j'arrive et moi, je sais ce que je porte et je suis bien et je me sens bien. » C'était vraiment... C'est très en douceur et c'est très dans l'expérience. Et puis la troisième marque, c'est Sarda. Ça, c'est une marque qui au départ était espagnole, qui a été créée par M. Andrés Sarda dans les années 60. Et c'est de nouveau un contexte intéressant, parce que dans les années 60, en Espagne, c'était la dictature franco. Donc pays ultra restrictif, hyper strict. Et Andrés Sarda, qui venait aussi d'une famille... Du textile, donc les générations antérieures de la famille Sarda faisaient des voiles pour les veuves et pour les bonnes sœurs. Ils ont compris que le business allait mal se porter. Et André Sarda a décidé de créer une marque de lingerie, mais qui, dès l'essence aussi, était à contre-courant de la dictature à l'époque. Ultra révolutionnaire, on dit bold, sexy. Par exemple, sulfureuse. Donc, on voit par exemple déjà des campagnes dans les années 60 avec deux femmes qui se tiennent la main. Dans les années 80, il y a eu un mannequin trans. Donc, on voit vraiment que c'était une marque qui est vraiment précurseur, où Marie-Jo est vraiment dans l'ère du temps et dans le présent. Sarda est plus dans une notion de code du futur.

  • Speaker #1

    incroyable hyper intéressant déjà Prima Donna ce que j'ai pu lire sur le site internet aussi c'est 93 tirs taille, donc zéro compromis et donc une inclusivité qui est en effet, comme tu l'as dit, dans l'ADN de la marque. Ça veut dire qu'elle est là pour tout le monde. Comment tu combines ou c'est quoi la priorité pour vous entre l'esthétisme, le fait de faire des belles choses et de les faire pour tous ?

  • Speaker #0

    Si on parle vraiment de business, il y a quand même des tailles qu'on considère comme étant des tailles de service, dans le sens qu'on sait qu'on ne va pas pouvoir vraiment générer des revenus énormes dessus, mais qui sont pour nous des investissements parce qu'on trouve ça respectueux que les femmes ne soient pas confrontées à la frustration de ne pas trouver leur bonheur, que ce soit au niveau taille et esthétique. Donc, on essaye aussi de ne pas punir les femmes de grande taille en leur disant. T'as une grande taille, ok, t'as droit juste à du couleur chair moche. On essaye aussi de leur dire, voilà, t'as une grande taille, mais t'as aussi une personnalité. Donc, dans l'offre qu'on donne, on va donner aussi un large éventail dans les tailles spécifiques de look particulier. Donc, on a des séries qui sont plus classiques, des séries qui sont ultra sexy, des séries qui sont ultra colorées. Et c'est ce qui fait la spécificité de Prima Donna, c'est que l'ADN de la marque doit correspondre à beaucoup de femmes différentes. En général, les marques vont développer un univers visuel qui est très restreint. Elles vont dire, mon univers, c'est le côté rock. Ils vont donner un cadre très précis. Nous, le cadre, c'est...

  • Speaker #1

    On est là pour vous toutes.

  • Speaker #0

    On est là pour vous toutes. Ce qui donne parfois une sensation sur la marque qui part un peu dans tous les sens. Mais pour nous, c'est une question de respect parce que les clients de Prima Donna, ça peut être une jeune de 16 ans avec un tour de dos super petit. mais une énorme poitrine qui veut juste faire du shopping avec sa copine. Elle rentre chez Oisho Calcedonia et elle se dit, mais pourquoi moi ça ne marche pas, c'est dégueulasse, mais moi aussi je veux ma bralette. Donc là, on va mettre notre technicité au service d'une traduction de ce qui se passe. dans les petites tailles, mais ça peut aussi être une businesswoman de 50 ans comme ça peut être une femme de 85 ans qui achète son dernier soutien-gorge de sa vie. Donc nous,

  • Speaker #1

    on tire vraiment la grille de taille et la cible cliente à son max.

  • Speaker #0

    Les tailles représentent la diversité des femmes. Moi, je préfère parler de la richesse des femmes que de la largeur de l'offre des tailles.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et la diversité des corps. Et c'est ça qui est aussi passionnant, c'est qu'on est, je ne sais pas combien de milliards de femmes sur cette planète, et qu'on a toutes, malgré peut-être une taille commune, des corps bien différents. C'est vraiment passionnant. Et ce qu'on sent vraiment, c'est que ça a toujours été là, en fait. Il n'y a rien de tendance. En effet, ces mots de body positivity, ils sont en fait hyper agaçants, moi je trouve. Parce qu'en fait, juste lâchez-nous la grappe et juste acceptons-nous comme on... On est avec, en effet, une envie de beau, une envie de confort, une envie de bien-être, qu'on ait des petits ou des fortes poitrines.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que quand le body positif a vraiment commencé à se développer, moi, je trouvais ça quelque chose de très positif. Même si on a, entre guillemets, commencé à avoir plus de concurrence, je me suis dit, bon, il y a vraiment une notion sociétale qui est en train de se modifier.

  • Speaker #1

    Une sorte de prise de conscience peut-être.

  • Speaker #0

    La réalité, c'est qu'on retourne, enfin on voit très bien, on retourne vers les anciennes habitudes. Et pour moi, c'est difficile de voir qu'on y a cru. On a donné l'espoir aux femmes, mais au final, il faut quand même rentrer dans le carcan. Donc on garde notre mission.

  • Speaker #1

    Et en effet, moi, pour bosser avec le marque de Prêt-à-Porter, on continue à faire des shootings sur des femmes qui font des 36. On continue. à trouver que le vêtement tombe mieux quand la fille est très longue, très mince, très menue. Ça reste un... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail au quotidien.

  • Speaker #1

    Après, je trouve que c'est honnête de votre part et je trouvais ça intéressant d'entendre ça, que vous appelez ça des tailles de service. Parce qu'en effet, il y a aussi une réalité qui est que des grandes, grandes tailles, on ne gagne pas d'argent dessus. Dans le prêt-à-porter, j'entends ça, que du 44, du 46. Après le 42, c'est des tailles en sol, c'est des tailles... qui sont compliquées à vendre. Donc vous, vous avez vraiment cette mission que de vous acter le fait que vous ne gagnerez pas d'argent, pas beaucoup sur ces tailles-là. Mais c'est du service pour les femmes. Je trouve ça intéressant avec ce...

  • Speaker #0

    Il faut se poser la question aussi, pourquoi ces tailles ne fonctionnent pas dans les autres entreprises ? Parce que la réalité de terrain, c'est que 60% des femmes ont une taille 42 ou plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, il y a un mismatch total entre l'offre et la réalité des corps.

  • Speaker #1

    Mais la réalité de ce que moi, je connais, en tout cas, c'est que les femmes achètent moins. Que quand même la cliente, celle qui dépense, elle est plus dans les filles en 36-38. Alors même que ce n'est pas du tout la réalité des corps des femmes. Mais donc, du coup, il y a une réalité business parfois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est certain. Et l'expérience client est hyper importante parce qu'évidemment... Voilà, si on fait le choix d'offrir certaines tailles seulement online ou au fin fond du magasin, avec des lumières désagréables, tout ça, c'est des choses qui vont faire que l'expérience client est catastrophique et au final, va presque décourager les femmes à faire la démarche d'aller faire du shopping tout simplement. C'est vraiment la notion de respect. Ce n'est pas uniquement dans faire le produit bien, ça c'est ma responsabilité, mais c'est aussi donner une sensation agréable aux femmes quand elles sont confrontées à certaines images, à certaines campagnes. leur donner la réassurance qu'elles font partie aussi d'un univers et que le réel n'est pas spécialement, je ne sais pas comment dire, raw. Ce n'est pas parce que c'est réel que c'est moche. On peut aussi photographier, nous, les campagnes Body Love sont faites avec des consommatrices. Ce n'est pas parce que c'est une consommatrice qu'il faut mettre une lumière agressive. super blanche, mettre la cellulite en valeur. La consommatrice, elle a droit aussi à make-up artist top level, lumière top level, photographe top level. On a fait la campagne avec Marie Weynand, ce qui est ultra hype, parce qu'on veut justement que la femme lambda, elle se dise, putain, mais moi j'ai aussi accès à...

  • Speaker #1

    À des très belles photos, des très beaux visuels.

  • Speaker #0

    Et c'est la même chose dans l'expérience. Donc, les partenaires qui ont travaillé en B2B ou les expériences qu'on fait en D2C, on veut vraiment qu'elle soit... top level pour que justement il y ait cette sensation de confort qu'on tire du produit jusqu'à l'image, se ressent aussi dans l'expérience.

  • Speaker #1

    Génial. Je pense que l'expérience, ça participe vraiment à l'amour qu'on peut avoir pour une marque et en effet de se sentir bien avec. Comment justement, en tant que marque,

  • Speaker #0

    on accompagne la femme sur l'amour de soi, l'amour de son corps ?

  • Speaker #1

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode. Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant, gratuitement, sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #0

    À travers l'expérience en particulier, nous, je pense que dans notre stratégie omnicanale, on essaye vraiment que chaque point de contact avec la marque soit agréable. Donc, on travaille avec des boutiques indépendantes qui sont qualitatives où on sait que le niveau de service, que la qualité de stylisme des stylistes va vraiment... aider à mettre en valeur la femme à travers le produit qu'elle essaye. Et dans les canaux où on a plus le contrôle, comme les department stores, marketplaces ou dans nos sites web, là, on va toujours tout créer dans la journey pour qu'il y ait un maximum de douceur.

  • Speaker #1

    Et ça veut dire quoi concrètement ? Je comprends que dans le trajet de l'expérience client, qu'elle soit online ou en boutique, On veut un maximum de douceur. C'est quoi ? C'est des vendeuses qui sont formées avec des mots-clés qui vous appartiennent. C'est en effet des lumières. Tu as raison de dire.

  • Speaker #0

    C'est des vendeuses qui sont formées, une expérience de fitting room qui permet de se poser calmement, dont la lumière est agréable. Ça peut être notre mobilier qui dégage une certaine douceur malgré qu'il est... fort et imposant. Donc voilà, c'est dans les rondeurs, c'est vraiment dans les détails. Mais on l'a chaque fois dans notre tête, on essaie chaque fois d'appliquer cette espèce de prima donna, c'est un peu le contraste entre force, parce que c'est des power girls de dingue, mais en même temps nous, on veut alléger la pression qu'elles ont sur les épaules en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, hyper important.

  • Speaker #0

    Donc le support est mental et physique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et montrer comment le Merci. Le port du sous-vêtement et d'une marque comme Prima Donna, ça peut vraiment être un élément clé dans l'amour de soi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Super intéressant. En 21 années de carrière, qu'est-ce que tu as vu évoluer justement ? Qu'est-ce que tu as vu se transformer ? Peut-être justement dans le rapport des femmes à leur corps ou dans l'accès à la consommation ?

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la place de la lingerie dans le monde de la mode. Donc si on retourne début 2000, la lingerie c'était un peu la petite sœur dont on ne savait pas quoi faire dans la mode. On en a besoin, on en porte, mais honnêtement, n'en parlons pas trop. Maintenant, la lingerie intègre totalement les looks des femmes. On parle de transparence, décolleté. La lingerie prend une place prédominante visuellement. dans l'esthétique de la mode. Donc ça, pour nous, c'est génial parce que ça permet vraiment de jouer et ça permet vraiment d'exploiter le potentiel total.

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, je me souviens encore petite qu'il ne fallait pas qu'on voit nos soutiens-gorges. Il ne fallait pas, c'était de mauvais goût, ce serait vulgaire, ce ne serait pas joli. Alors que maintenant, je trouve qu'on peut jouer avec ça. Avoir même une très jolie dentelle qui sortirait d'un haut de chemise. Tout à fait, je trouve que ça, ça a vraiment évolué.

  • Speaker #0

    Oui, donc moi, quand j'ai commencé comme styliste, c'était un peu juste après les années Calvin Klein, minimaliste. Il fallait porter du couleur chair, uni, lisse. En gros, la lingerie était faite pour disparaître. Et maintenant, la lingerie prend presque une place centrale dans certains cas. Et du coup ça c'est aussi lié à l'évolution sociétale Je pense Les mouvements féministes Ont fait leur boulot On se réapproprie le sexy, on peut se réaffranchir de certains carcans et jouer avec la lingerie sans être stigmatisé dans une certaine catégorie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et se sentir belle, très sensuelle, très féminine pour soi, sans forcément un désir de séduire l'autre, notamment l'homme. Je pense que c'est des nouveaux courants et c'est certainement lié en effet au féminisme. qui permet même, il y a même eu des revendications, que le buste de la femme serait l'égal du buste de l'homme. Et donc du coup, je sais, même dans des courants musicaux comme la techno, des femmes peuvent danser en soutien ou même sans, avec le parti pris de la liberté. Je trouve que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    On l'a vu dans Prima Donna, pour moi, de nouveau, c'est l'exemple le plus extrême. Jusqu'il y a peu, il y avait vraiment une association entre rondeur et hypersexualité.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc le sexy était une espèce de tabou. Si tu as une grande poitrine, si tu as un décolleté opulent, surtout ne nous donne pas trop d'informations. Et maintenant, on voit vraiment, par exemple, on a vraiment développé le sexy depuis 2018 dans les grandes tailles, dans Prima Donna. et en fait, c'est un potentiel de dingue parce que... Les femmes sont les mêmes femmes que dans des petites poitrines, mais elles ne demandent qu'à bouillonner, qu'à exploser. Bien sûr. Elles sont là, mais... Non, mais moi aussi.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est génial, parce que, par exemple, nos premières expérimentations du sexy, on voyait nos essayeuses, qui sont en général des collègues, elles rentraient dans la salle d'essayage. Elles disaient, non, mais attends...

  • Speaker #1

    J'oserais pas.

  • Speaker #0

    J'oserais pas. Et puis, elles ressortent de leur salle d'essayage, tu les vois, tu dis, oula, mais toi, t'as grandi de 5 centimètres, qu'est-ce qui s'est passé ? Ben oui, je le garde sur moi, c'est fini cette histoire. J'arrête les soutiens-gorge de grand-mère et je passe à ça. Et ça, c'est génial de voir des changements en 5 ou 10 minutes, de voir un changement radical. Ça, c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, ça l'est, ça l'est. Et j'aime bien cette idée, en effet, de la femme qui s'approprie son corps et qui se trouve maintenant belle avec, quoi.

  • Speaker #0

    Et qui se surprend. Oui,

  • Speaker #1

    hyper intéressant. D'autres choses que tu as envie de partager par rapport à cette évolution du corps, de la femme et que tu as pu expérimenter en étant au plus près du produit et de l'intime en 21 années de carrière ?

  • Speaker #0

    Je pense que par rapport à ça, il y a quand même un pré et un post-COVID par rapport à la lingerie. Donc 2020, je crois qu'on a tout un peu abandonné nos soutiens-gorges. Et là, on s'est dit, tiens, comment on va tourner le monde ? Hashtag nos bras. Voilà.

  • Speaker #1

    Ah ouais, vous l'avez senti, ça ?

  • Speaker #0

    On s'est posé la question de comment va se recréer le monde après nos mois en jogging et autres. Mais en fait, ce qu'on voit, c'est qu'avant, les femmes allaient être tolérantes et se dire, ouais, voilà, j'achète un truc beau. C'est pas... hyper confort, mais bon, ça me plaît quand même, là c'est fini. Donc maintenant, le confort, c'est un pré-réquisite de tous les produits et évidemment, l'esthétique, c'est bingo quand ça vient en plus, mais le confort, maintenant, c'est vraiment la base. Les consommatrices ne se posent même plus la question, ce qui est génial.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai pour plein de produits. La chaussure, tout le monde est en basket. Le jean, il faut mettre du stretch dedans. C'est une réalité dans le secteur en général. Le confort, plus que jamais. Je pense que c'est lié aussi au fait que maintenant, on a des vies à 100 à l'heure. En fait, on a des vies où le vêtement, le sous-vêtement doit être au service de nos vies. Et on n'est plus engoncés dans un vêtement pour faire la jolie deux heures ou trois heures. Maintenant, on court, on fait du vélo, on prend des trains, on a des enfants, on voyage. On ne peut pas se permettre l'inconfort. Je pense que ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Par exemple, une notion qui est hyper importante chez Sarda, c'est la versatilité. C'est vraiment l'idée de pouvoir se dire, j'enfile de la lingerie qui est ultra adaptée. On dit genre « from the desk to the pilates » . C'est vraiment de se dire, moi, j'ai envie de consommer moins. mais j'ai envie de consommer mieux et j'ai envie que ce que j'achète, je puisse l'utiliser dans des contextes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Donc, une lingerie qui est adaptée au monde du travail, mais en même temps où on peut sortir en boîte de nuit, une lingerie où on passe la journée avec ses enfants et en même temps, on finit par une petite séance de sport. Et on va vraiment prendre en compte les réalités économiques des femmes et les réalités de vie ultra chargées, ultra compliquées, ultra planifiées. Et on va tenir compte de ça et on va essayer d'apporter des solutions pour justement de nouveau faciliter. Donc, c'est aussi du confort de se dire, ça au moins, c'est réglé, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Et en termes de réalité économique, est-ce qu'il y a une évolution ? Est-ce que les gens donnent plus ou moins ? Je n'ai aucune idée d'argent dans des sous-vêtements qu'avant. Moi, en tant que cliente, avant, je ne mettais pas d'argent dans les sous-vêtements parce que justement, ça ne se voyait pas. donc si j'avais un choix à faire honnêtement je le mettais plutôt dans une pièce extérieure. Et en vieillissant, j'évolue, clairement. Mais bon, ça, c'est mon expérience personnelle. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez pu ressentir ? Est-ce que là, il y a aussi un avant et un après-Covid ? C'est quoi le pouvoir d'achat de la femme sur son intimité et son sous-vêtement ?

  • Speaker #0

    Ça, je pense, je ne sais pas si c'est lié à l'après-Covid ou peut-être lié à l'apogée de l'ultra-fast fashion. Mais en fait, il y a... Je pense qu'il faut aussi qu'on se positionne en tant qu'entreprise, quel combat on a envie de mener. Courir après des machines pareilles, ça n'a aucun intérêt. Nous, notre force, c'est... Je pense que nos consommatrices n'ont jamais été des consommatrices qui achetaient des dizaines et des dizaines de pièces pour les jeter deux mois plus tard. Nous, notre notion de durabilité, c'est je fais un soutien-gorge que je sais qu'il va pouvoir tenir 3, 4, 5 ans en étant lavé plusieurs fois par semaine. Donc, on parle vraiment d'investissement et soit on essaye de courir après cette ultra fast fashion et d'essayer d'un peu tenir le prix vers le bas. soit on garde notre positionnement radical. Après, on a quand même créé des lignes dans chaque marque à un prix plus bas, mais qui reste toujours ultra premium.

  • Speaker #1

    C'est quoi le prix moyen d'un ensemble ?

  • Speaker #0

    Le prix Madonna démarre à 75 euros.

  • Speaker #1

    Pour un soutien-gorge ?

  • Speaker #0

    Pour un soutien-gorge. Donc, on essaye d'avoir un ensemble en dessous de 100 euros.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ce qui, pour nous, est plus bas. Mais c'est important pour nous parce qu'on veut aussi de nouveau tenir compte de la réalité économique des femmes. On sait aussi qu'il y a des femmes qui vont peut-être acheter des t-shirts à 20 euros, mais vont économiser pendant deux ans pour s'acheter un soutien-gorge à 100 euros.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est une réalité. C'est un des groupes de consommatrices. Si nous, on a évidemment aussi des consommatrices ultra riches qui achètent en gros toute la collection chaque saison. Mais on a aussi des consommatrices qui font l'effort, qui savent que ça va avoir un impact dur. leur posture, leur vie au quotidien, et qui doivent vraiment investir. Donc pour elles, on veut vraiment pouvoir rester accessible. Donc moi, j'aime bien la notion en disant Prima Donna est une marque inclusive. Donc on ne peut pas être totalement exclusif au niveau des prix. Il faut qu'on soit accessible tout en restant premium.

  • Speaker #1

    Et puis pour avoir fait un tour de l'entreprise, je trouve qu'il y a une vraie recherche en matière, en développement, en technicité. J'étais complètement impressionnée de voir que le prototypage se fait ici en Belgique. Il y a un sens du détail incroyable. Il y a un suivi de proc. Vous avez vous-même votre propre production en Tunisie. Que pour chaque taille, tu m'expliquais, que pour chaque taille, vous travaillez le prototypage. Donc, il y a un moment donné, c'est ça aussi que le consommateur doit comprendre. Qu'on n'est pas sur de l'ultra-industrialisation. Qu'il y a vraiment un savoir-faire, une technicité. On frôle l'artisanat, en fait. qu'il y a en tout cas un vrai... Et puis en effet, les recherches matières, les recherches de développement, tout ça, les gens ne se rendent pas compte. Mais ça a tellement de sens et c'est ça qui crée évidemment un produit à un certain prix.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et c'est vrai que nous, on a un cycle de développement de A à Z qui dure 18 mois, ce qui est long et intense. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, on continue à se stimuler pour voir que certaines lignes de produits... où la recherche a déjà été faite, on puisse arriver plus vite sur le marché. Parce qu'évidemment, on doit quand même rester compétitif. On doit pouvoir rebondir sur certaines tendances sans que tout dure un an et demi à deux ans. Donc, on se stimule quand même énormément. On a beaucoup de projets, que ce soit dans la digitalisation de certaines parties de la création, que ce soit dans la génération d'images, qu'on puisse rebondir plus vite. Évidemment, il faut qu'on garde notre ADN, mais qu'on soit connecté à une réalité. tempo qui n'a plus rien à voir avec...

  • Speaker #1

    C'est quoi tes fiertés en 21 ans de carrière ? Perso, comme pro, tu vois, c'est quoi les petites challenges que vous avez ou que tu as surmontées ? Tu vois, j'imagine, tu as une équipe de 120 personnes dont une grosse partie quand même en Espagne, pour Sarda, où tu dois aller régulièrement. Voilà, peut-être qu'on peut partir des points... délicat avant de parler des fiertés. C'est quoi les challenges ?

  • Speaker #0

    Les challenges, déjà c'est l'équipe qui est répartie sur deux pays. C'est une équipe assez diverse parce que ça va d'un atelier de couture à des managers. Une journée type, c'est vraiment être confronté à plein de types de discussions qui ne sont pas du tout alignées sur les autres. Mais le challenge, Merci.

  • Speaker #1

    Donc tu peux être fière d'être agile, en tout cas, l'agilité qui t'est imposée.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce qui me rend peut-être fière, c'est que moi, j'ai grandi de l'équipe, donc j'ai pris des responsabilités année après année qui m'ont grossi. Et j'avais une formation artistique, donc je savais quelle était ma force. mais j'étais aussi très consciente de tout ce où je... où je ne maîtrisais pas. Mes premières réunions en tant que manager, je me retrouvais le cliché autour de la table ovale. Tableau Excel, paddock à bord. Je me disais, qu'est-ce que je fais là ? Les gens vont voir que je ne suis pas au niveau de tout le monde. Donc, j'ai fait un MBA parce que j'avais un énorme complexe de l'imposteur, mais gigantesque, comme une maison. Je me suis dit, ok, il voit quelque chose en moi, mais moi, je vois tous les trous, toutes les cases qui me manquent. Donc, je me suis dit, je vais aller remplir les cases. J'ai fait un MBA pour remplir les cases. Je n'ai rempli aucune case, en toute honnêteté.

  • Speaker #1

    Un MBA en quoi, justement ? En marketing ?

  • Speaker #0

    En Global Fashion Management. Donc, j'ai été à l'IFM et j'ai fait le Global Fashion Management.

  • Speaker #1

    Ok. En cours du soir, en même temps que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Non, c'était des sessions de quatre jours par mois, des gros blocs de quatre jours par mois. J'ai fait en plein pendant Covid, donc je vais vous épargner le mot de survie dans lequel je suis rentrée, parce que j'ai combiné MBA, situation de crise chez Van de Velde, et Covid et enfants à la maison. Donc, ce n'était pas la meilleure période de ma vie. Mais bon, soit je suis sortie de ce MBA. C'est vrai que je n'ai pas acquis toutes les skills qui me manquaient, mais j'ai compris qu'elles étaient. ma place à la table, pourquoi j'avais cette place-là à la table. Voilà, moi, je suis quelqu'un de créatif, d'instinctif, visionnaire, qui est entouré de personnes qui arrivent à mettre cette force-là en marche et à décupler cette force-là. Donc, j'ai arrêté d'essayer de rentrer dans le costume de la businesswoman. Je suis atypique autour de la table et, en fait, il faut voir ça comme une force. Et le jour où j'ai compris ça, franchement, j'ai eu une énorme... pression sur mes épaules qui a chuté et j'ai arrêté de m'excuser.

  • Speaker #1

    Et c'est justement ça la forme d'une belle table, c'est quand tout le monde a sa couleur et donc de pas essayer d'être comme l'autre mais d'être...

  • Speaker #0

    Voilà, mais ça m'a pris du temps pour comprendre.

  • Speaker #1

    Merci pour ce partage. On ne devient pas manager des jours au lendemain, on fait beaucoup ça en Europe de nommer manager les gens qui ont le plus d'expérience et ça a évidemment beaucoup de sens mais du coup parfois il y a souvent... Ce syndrome de l'imposteur qui s'infiltre trop vite et qui peut polluer. C'est chouette que tu aies pu le remarquer et essayer de le contraindre. Donc ça, j'entends que c'est un vrai challenge personnel que tu as réussi quand même à transformer. Est-ce qu'il y a d'autres challenges dont tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'écosystème mode belge est assez fragile. Donc on voit beaucoup d'entreprises en difficulté ou qui ferment. on voit que... Il y a peu de jeunes qui investissent dans les métiers techniques. Donc nous, le challenge, c'est d'avoir une équipe, la former, leur donner envie de rester et s'assurer que cet écosystème qui est en train de se fragiliser ne pénalise pas, nous, nos capacités de développement. Parce que c'est compliqué de trouver des personnes techniques qui ont envie de passer une grande partie de leur carrière. dans l'entreprise. Donc, par exemple, nous, ça peut prendre un an, un an et demi, deux ans avant que quelqu'un soit vraiment autonome dans son travail. Donc, on recrée presque une deuxième école pour donner tout le savoir. Il faut être sûr que la personne n'ait pas envie de rester trois ans. Sinon, on a passé deux ans à former quelqu'un qui ne restera plus qu'un an performant. Donc, on se casse beaucoup la tête sur comment est-ce qu'on peut quand même donner des perspectives de long terme au profil technique. Et le fait qu'il y ait cette fragilité autour de nous, moi je ne vois pas ça du tout comme quelque chose de positif où on récupère tous les profils. Ça prouve vraiment qu'il y a une pression très importante.

  • Speaker #1

    Et que le secteur de l'emploi est un peu sous pression.

  • Speaker #0

    Donc on a tous nos fournisseurs qui sont très fragiles. On a des fournisseurs européens qui étaient déjà fragiles avant le Covid, qui ont eu des supports de l'État. Pendant le Covid, les supports commencent à réduire. Donc là où on était un peu dans le monde des bisounours, on travaillait avec tout le monde. Maintenant, on est une approche aussi où on doit se protéger nous. Donc il y a parfois des collaborations avec des fournisseurs où on dit oui, mais tant qu'il n'y a pas une sécurité financière, on ne peut pas travailler avec vous. Mais c'est hyper dur parce qu'on a construit un partenariat depuis des années. Donc ça, c'est vraiment les challenges qu'on vit au quotidien.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #0

    Je crois que la mode belge, je ne sais pas comment le dire proprement, mais je crois qu'elle ne pète pas plus haut que son cul. Dans le sens que...

  • Speaker #1

    Elle est humble.

  • Speaker #0

    Elle est humble, elle est réaliste. Elle a un sens un peu de l'autorité d'érision. On fait de la mode, les gars. On n'est pas en train de sauver des réfugiés sur un bateau. Il y a un truc un peu... C'est vrai,

  • Speaker #1

    pied sur terre.

  • Speaker #0

    Pied sur terre. Voilà, on n'est pas les rois du monde. Et moi, j'aime bien cette approche. Je trouve que c'est chouette, c'est frais. Et c'est un fil qu'on retrouve aussi dans le cinéma, dans la culture. Absolument. Et donc, moi, je suis ultra fière. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    de faire partie de cet univers-là et pas, par exemple, de l'univers français. Je me reconnais dans la mode belge.

  • Speaker #1

    Super. Et Marie-Jo, c'est la marque la plus belge du groupe, même si le groupe est hyper belge. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que vous jouez là-dessus, sur ce « support your local » , une marque belge en Belgique ? Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ou pour vous, pour l'équipe, le fait que Marie-Jo soit une marque belge ?

  • Speaker #0

    De nouveau, je pense que cette espèce de côté réaliste, relatif, c'est vraiment l'ADN de la marque. En soi, qu'est-ce que ça représente vraiment que c'est une marque belge ?

  • Speaker #1

    Il y a une affection, tu crois, du marché belge pour Marie-Jo ?

  • Speaker #0

    Oui, totalement.

  • Speaker #1

    Je pense aussi.

  • Speaker #0

    On achète son Marie-Jo, on achète ses spéculoos. Oui, il y a un fil conducteur, c'est certain. On voit aussi, par exemple, ce qui est beau dans Marie-Jose, c'est la Belgique est aussi atypique dans le monde de la lingerie. Par exemple, la notion de comment on transmet l'amour de lingerie de mère en fille, c'est quelque chose qui est très belge, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, donc, comment on aborde la lingerie, aller dans une boutique, avoir une expérience qui est super chouette et qui va nous suivre pendant des années. C'est vraiment culturellement, c'est belge par exemple, en France, les petites boutiques de lingerie, je ne vais pas dire qu'elles sont mortes, mais les centres-villes ont été désinvestis, les gens se tournent vers les grands moules autour des villes ou commandent juste online. En Belgique, il y a vraiment encore ce côté petites villes, villages, l'opticien, la boutique de lingerie et c'est des boutiques qui sont vraiment ultra qualitatives.

  • Speaker #1

    Avec un vrai service.

  • Speaker #0

    Avec un vrai service. Et donc, on voit vraiment chez Marie-Jo qu'il y a cette espèce de notion de, on est dans le présent, mais en même temps, il y a cette durée, il y a cette réassurance, reconnaissance. C'est une marque qui rassure Marie-Jo. Chouette. On a des produits dans Marie-Jo qui ont 30 ans d'âge. Par exemple, on va fêter l'année prochaine les 30 ans de Averos et notre soutien-gorge avec les petites fleurs. Parfois, le produit est presque plus connu que la marque. Les gens disent... « Oh, t'as vu, elle a les petites fleurs sur la vêtelle. » Et ça, pour nous, voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnaissable.

  • Speaker #0

    Dans le monde de la lingerie, avoir des produits iconiques qui traversent les décennies, c'est complètement à contre-courant, en fait.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en France, on peut acheter des sous-vêtements en supermarché.

  • Speaker #0

    Oui. En fait,

  • Speaker #1

    vraiment, tout d'un coup, je réfléchis à ça. Oui,

  • Speaker #0

    on achète son gigot et puis on jette un soutien-gorge dessus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'en Belgique, il n'y a pas du tout ça.

  • Speaker #0

    En Allemagne, il y a des... petites boutiques, mais qui sont au niveau expérience plus difficiles. En Espagne, les boutiques vont ressembler plus à presque... C'est presque encore au stade... C'est presque médical encore.

  • Speaker #1

    Donc voilà,

  • Speaker #0

    chaque pays a un peu... La Belgique et la Hollande sont vraiment les deux pays qui ont vraiment la maturité lingerie la plus importante.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout. Et on dit d'ailleurs que très souvent, les femmes achètent mal. leur lingerie, d'où l'importance de se faire aider. Moi, j'ai pu voir la différence en tant qu'adulte, d'arriver dans des boutiques comme ça, spécialistes, spécialisées avec des femmes qui savent être à l'écoute, en fait, qui savent s'adapter. On peut avoir un sein plus grand que l'autre, des épaules basses. C'est vrai que le corps de la femme, même si on a une taille qui semble basique, il est atypique. Et du coup, le service, c'est très intéressant. Le service, il est belge et il y a ça dans la culture et dans la maturité du client.

  • Speaker #0

    Et dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Un grand merci. Ma dernière question signature, c'est toujours la même. Qui dans le secteur de la mode belge souhaiterais-tu écouter à ce micro ?

  • Speaker #0

    Je dirais Esther Manas.

  • Speaker #1

    Ah, super.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des chouettes gens. qui ont aussi un positionnement dans l'ADN qui est très proche de PrimaDona, qui n'est pas du tout un concept marketing, mais qui est vraiment intégré dans les notions de développement. Je pense qu'ils ont aussi compris que, même si la vague s'adoucit, que justement, là, ça doit être leur force de continuer à se positionner dans l'inclusif à travers leur gêne. Donc, je dirais eux, et ils sont belges.

  • Speaker #1

    Super idée. Merci beaucoup. Est-ce que tu veux profiter de ces dernières petites minutes et de ce micro pour encore partager quelque chose ou rajouter s'il y a un élément que tu sembles intéressant ?

  • Speaker #0

    Je crois que je parle déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était le but, c'était l'exercice. Un grand merci pour tous tes partages sincères, ouverts, authentiques. J'ai trouvé ça passionnant de mieux comprendre toute l'histoire derrière chacune des marques et l'importance qui est donnée par le groupe Vente de Velle 2. L'amour d'un beau produit. Je trouve que c'est des choses qui ont l'air de se perdre et qui savent ici continuer à exister. L'amour du beau, définition des détails, de l'artisanat. Et puis d'accompagner la femme avec différentes marques dans son bien-être, dans son confort et l'amour de soi.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être venue voir ce qui se passait derrière le produit.

  • Speaker #1

    Trop chouette. Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram WeLoveBelgianBrands et sur nos pages astrid.lefebvre et lildegrom. À dans 15 jours ! Générique

Description

Lingerie, Leadership et Liberté, "créer des dessous qu'on oublie d'enlever le soir"


La lingerie est bien plus qu’un accessoire.
C’est un acte d’amour envers soi, un outil de confiance, une forme de liberté.

Dans cet épisode passionnant de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu le plaisir de recevoir Carole Lambert, Head of Design des marques Primadonna, Marie Jo et Sarda — trois icônes du groupe belge Van de Velde.


✨ Cet épisode mets en lumière l’histoire incroyable de ces marques, qui ont toujours été à contre-courant de leur époque — inclusives avant que ce soit un mot à la mode, féministes avant qu’on en parle, audacieuses depuis toujours.


🎙️ Avec Carole, ensemble, on parle :
👙 du design comme acte de respect envers toutes les femmes, quelle que soit leur morphologie ;
💪 de leadership féminin dans un univers encore souvent masculin ;
❤️ et de cette idée si juste : la lingerie ne sert pas à séduire, mais à se sentir belle pour soi-même.


Carole partage avec beaucoup d’humilité ses 21 ans de carrière, son parcours de créative devenue leader, ses doutes, son syndrome de l’imposteur et la manière dont elle a trouvé sa force : en restant alignée sur ses valeurs.


Un échange rare, profond et inspirant — pour toutes celles qui créent, entreprennent, dirigent, et veulent le faire avec sens et douceur.


🎧 L'épisode est disponible sur toutes les plateformes de podcast : We Love Belgian Brands.


Belle écoute,


Et si vous aussi, vous avancez, en tant que solo entrepreneure, sur un projet créatif ( produit ou service) et vous souhaitez développer votre leadership et bien c'est justement le sujet de ma "aime vendre letters" de demain, tu peux t'inscrire aussi: https://astrid-lefevre.kit.com/4c579c8cac


Et en tant que coach et "sales "expert" c'est aussi ma mission que de vous accompagner sur votre clarté et votre puissance.

On en discute ? astrid@astridlefevre.com.

With love,

Astrid


Astrid LEFEVRE


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Nous, on a un positionnement, on était inclusif avant et on sera inclusif après et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi, c'est Astrid, experte en développement commercial, coach. J'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, Yvanne-Lynne !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là... que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de six ans, Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bonjour à tous et bienvenue dans la saison 7 déjà de We Love Belgian Brands Podcast. Aujourd'hui, pour ce nouvel épisode, je suis absolument enchantée d'être dans un tout petit... type LED, à ciel le bel, pour rencontrer Carole Lambert, qui est donc Head of Brand and Design, donc directrice des marques et du stylisme du design pour le groupe Vente Nouvelle 2, qui est un groupe vraiment pionnier, précurseur, une institution en Belgique pour le secteur de la lingerie avec plusieurs marques. comme Sarda, Primadonna, Marie-Jo. On laissera Carole nous expliquer tout ça plus en détail. Et donc, je suis absolument ravie de mieux comprendre la vision de ce groupe, le choix identité visuelle pour chacune de ces marques, la mission qu'il y a pour soutenir les femmes dans leur confiance en elles, dans leur plaisir à porter de la lingerie et à se sentir tous les jours plus forte. Je sais que Carole a une longue carrière dans ce groupe, donc c'est hyper intéressant pour moi de mieux comprendre les dessous, sans mauvais jeu de mots, de ce groupe belge si iconique. Bonjour

  • Speaker #0

    Carole. Bonjour Astrid, enchantée et bienvenue à Scalbell alors.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement. La première question, toujours un peu signature du podcast, c'est de te demander de te présenter. et de nous raconter ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Alors, je m'appelle Carole Lambert, j'ai 45 ans, je suis originaire de Namur et j'habite Bruxelles, et je travaille en Flandre, donc je suis ce qu'on appelle un bon produit belge. Je travaillais chez Van de Velde, en effet, depuis 21 ans, donc c'était mon premier job, donc parcours assez atypique dans la mode. Et qu'est-ce que je voulais faire quand j'étais petite ? En fait, je voulais faire un métier qui n'existe plus du tout, je voulais faire speakering.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Parce que... J'avais la naïveté, quand j'étais petite, de croire que les gens qui étaient dans la télévision voyaient les gens dans leur salon. Et donc, je m'étais dit qu'à travers le métier de speakerine, je pourrais vraiment rentrer dans la vie des gens et comprendre leur fonctionnement. Donc maintenant, j'ai réfléchi, je me suis posé la question de, est-ce que ça signifiait quelque chose ? Et je pense que j'aime m'intéresser aux gens, j'aime comprendre comment leur cerveau fonctionne, comment leur cœur fonctionne. Et j'aime, à travers ces découvertes, pouvoir apporter quelque chose. Donc, je vois un lien, même s'il est assez tarabiscoté.

  • Speaker #1

    Et je trouve que le sous-vêtement, c'est vraiment pas plus intime. Il n'y a pas vraiment quoi. Donc, être proche de l'intime, c'est aussi être proche de la femme dans son confort et être proche de l'autre.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. Donc, tu l'as dit, c'est ton premier job. Tu as fait la cambre, je crois. Est-ce que tu peux nous raconter un peu la cambre et puis la lingerie ? Il y avait un choix, une volonté de ta part d'aller dans ce secteur ?

  • Speaker #0

    La cambre, pour moi, c'était un parcours de dingue. J'ai adoré l'expérience. J'adore la création, mais vraiment dans le sens que j'adore faire. Je trouve que faire permet de mettre du sens dans sa vie. J'ai du mal avec les choses qui sont trop abstraites. L'idée de vraiment générer quelque chose qui vient d'une idée, d'un concept, c'est vraiment quelque chose qui m'apporte beaucoup. Je crois que ce que la camp m'a vraiment apporté, c'est pouvoir se poser la question de la conceptualisation, de prendre la mode comme étant vraiment un moyen de solutionner des choses. Donc vraiment l'essence pure du design d'un produit qui est pensé pour solutionner des choses. ce qui était un peu peu plus dur pour moi, c'est que le vêtement est associé à quelque chose de très superficiel, même s'il évoque beaucoup de choses au-delà de ça. Donc je savais, à la fin de mon parcours à la cambre, que j'allais me tourner vers quelque chose qui serait pas spécialement dans le... super fashion world, j'avais besoin d'avoir vraiment un pied dans la réalité. Et en fait, Van de Velde nous a contactés à l'époque à travers Modo Brucellet, qui a un autre nom maintenant, parce qu'il cherchait des jeunes stylistes. Et je me suis dit, en toute honnêteté, je n'avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire. Je me suis dit, une entreprise flamande, je me donne trois mois pour aller essayer ce que ça donne. Ça me permet de mettre mon néerlandais à niveau et ça m'ouvrirait éventuellement des portes vers des maisons en versoise, par exemple.

  • Speaker #1

    Incroyable. Et on est là 21 ans plus tard.

  • Speaker #0

    Donc oui, mon néerlandais, ça va, ça se passe bien. Mais oui, à ma grande surprise, en fait, je n'avais, avant de démarrer ici, je n'avais aucune affinité avec la lingerie, en toute honnêteté. Mais tout de suite, j'ai découvert le potentiel que la lingerie avait. Voilà, c'est magique parce que c'est les vêtements qu'on ne voit pas, mais en même temps qui ont un impact qui est... complètement disproportionnelles à leur taille. Donc c'est vraiment des petits secrets que les femmes ont pour elles et qui peuvent vraiment booster la confiance en soi, la manière dont on va traverser la vie et les épreuves. Donc ça, c'était vraiment la grande surprise. Et l'autre grande surprise, c'était la découverte de la manière de travailler de Van de Vel. qui est une industrie qui investit encore très fort dans le savoir-faire. Et donc, le fait qu'il y avait un atelier qui était mis à disposition, qu'on pouvait vraiment prendre son temps pour développer des prototypes qui n'étaient pas juste de la fast fashion, correspondait tout à fait à l'éthique que je recherchais. Donc vraiment, ces deux éléments-là ont fait que j'ai eu un crush total et aussi ont fait que sur la durée, malgré qu'il y a eu des moments où c'était peut-être moins facile. Je me suis toujours accrochée à cela.

  • Speaker #1

    En effet, la lingerie, en tout cas, l'idée que j'en ai moi d'extérieur, c'est que c'est quand même très technique, que ce n'est pas forcément quelque chose qu'on apprend. On ne lance pas sa marque de maillot de bain ou de sous-vêtements comme on pourrait lancer sa marque de prêt-à-porter. Il y a vraiment une technicité que tu as dû en effet découvrir, apprendre dans ces 21 années. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué ? Je parlais de savoir-faire, d'artisanat, de capacité. Ici, en Belgique, de travailler sur les prototypages, c'est quoi la réalité technique justement du savoir-faire d'un groupe comme Vandevelde ?

  • Speaker #0

    En fait, c'est vraiment dingue parce qu'on peut imaginer que chaque produit passe environ par une cinquantaine de paires de mains. Donc, ça donne tout de suite l'ampleur du savoir-faire qui est mis dans les produits, de la conception jusqu'à la mise en vente. mais en fait Ce qui est intéressant en tant que styliste, quand on démarre dans une entreprise qui est vraiment concentrée sur le technique, c'est en fait de comprendre qu'on fait partie d'un écosystème, qu'on doit intégrer des notions de technique, mais aussi, surtout, pouvoir travailler main dans la main avec une équipe technique. Donc, il faut pouvoir toujours, en équipe, peser le pour et le contre de qu'est-ce qui va prendre le dessus. Est-ce que c'est la technique ? Est-ce que c'est le visuel ? Faire un beau soutien-gorge, mais que les gens ne vont pas mettre.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    C'est un appel. Pas d'intérêt, pour moi, c'est de l'anti-sustainable. Donc, moi, ce que j'ai adoré et la raison pour laquelle j'aime travailler en entreprise et que je n'avais pas spécialement de volonté d'entrepreneuriat, c'est que j'avais des compétences en stylisme, j'avais une créativité dont je ne savais pas quoi faire, il fallait que ça sorte. Mais j'adore l'idée que ce soit pris en charge de manière très sérieuse par une équipe technique. Pour moi, c'était... le fait qu'il y ait un cadre strict me permettait d'exploser ma créativité vu que le reste est compensé par d'autres personnes.

  • Speaker #1

    Absolument, c'est d'avoir un cadre, en effet. Et puis, je trouve un objectif, c'est mettre sa créativité, ses idées au service d'un client, au service d'une industrie, d'un produit, d'une manufacture d'excellence pour un produit qui va être, en effet, pas vu, mais avoir un impact énorme en tant que cliente. Je trouve que le confort... C'est juste fondamental. Donc, en effet, mettre le stylisme, le beau au service du confort et du bien-être de la femme, c'est hyper puissant.

  • Speaker #0

    Ce que tu dis, je ne peux que partager parce qu'en fait, pour moi, ce qui fait notre métier unique, c'est toujours l'association du bon et du bien. Enfin, du bon et du beau. Et c'est quelque chose qu'on va retrouver dans les produits, mais aussi dans la communication. Donc, c'est vraiment moi, je veux toujours associer ce côté esthétique, technique. visuel inspirant et incluant. Je veux toujours rassembler ces deux pôles ultra opposés au sein d'une même histoire.

  • Speaker #1

    Super intéressant. On l'a évoqué, il y a plusieurs marques au sein du groupe. Toi, tu chapotes d'ailleurs toutes ces marques. Est-ce que tu peux nous parler en quelques mots c'est quoi justement la différence peut-être aussi en termes de valeur, en termes d'identité visuelle entre Donc, Un Marie-Jo, un Prima Donna, un Sarda. Comment tu différencierais un peu ces trois marques déjà ?

  • Speaker #0

    Je vais peut-être commencer par Primadonna, qui est notre marque la plus importante au sein du groupe. Au départ, c'était une marque allemande qui date du 19e siècle. C'était vraiment une marque typique qui faisait des corsets. Mais ce qui était vraiment intéressant dans l'ADN de la marque dès le départ, dont dès 1865, c'est qu'il y avait cette notion inclusive. À l'époque, évidemment, le mot inclusif n'avait pas sa place. C'était une marque qui était spécialisée dans les grandes tailles. Et on a toujours gardé cet ADN de pouvoir servir un maximum de femmes selon leur morphologie. Ce qui rend vraiment PrimaDona unique, c'est qu'en général, dans le segment avant qu'on appelait spécialisé, on avait le choix entre quelque chose de beau, mais qui est catastrophique au niveau technique, ou quelque chose qui est technique, mais qui est vraiment pas sympa pour les femmes. Et Primadonna a toujours voulu garder cet équilibre entre esthétique, mais en même temps ultra confortable. Donc nous, notre mission, là, c'est très clair. On veut faire de la lingerie qu'on oublie d'enlever le soir. Ça dit beaucoup. Mais voilà, si une femme, le soir, en rentrant du boulot, n'essaye pas d'arracher son soutien-gorge à travers son t-shirt, on trouve qu'on a fait du bon boulot. Donc Primadonna, évidemment, c'est la marque avec un potentiel énorme parce qu'elle est inclusive vraiment dans ses gènes. Et en fait, il n'y a pas de limite, même si le body positive a eu ses années de gloire, démarré en 2016 et maintenant, on commence à vraiment être en chute libre. Les femmes sont toujours là. Donc nous, on a un positionnement. On était inclusif avant et on sera inclusif après. Et ce n'est pas une démarche marketing, c'est un ADN.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, Aujourd'hui, la mission qui m'anime, c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent, des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site. astridlefev.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial.

  • Speaker #0

    Donc ça c'est pour Primandana. Marie Jo, c'est une marque belge, c'est la marque qui est vraiment le bébé van de Vel parce qu'elle a été créée en 1981. 81 par Carole Van de Velde, qui était la troisième génération de la famille. Et ce qui fait la force de Marie-Jo, en fait, quand elle a été créée dans les années 80, il faut s'imaginer qu'on était vraiment à l'époque de la super féminité, le cliché de la femme pour l'homme. Donc si on remet Marie-Jo dans son contexte de l'époque, il y avait vraiment une objectification de la femme qui était très forte. où elle se retrouvait juste en faire-valoir de l'homme. Marie-Jo a tout de suite pris le parti de faire de la lingerie pour les femmes. Donc, que ce soit dans le produit ou dans l'image, de nouveau, il y a toujours une histoire de lien entre produit et image dans les marques. Ça a été une marque qui n'a pas mis la femme en faire-valoir de l'homme, mais qui a tout de suite fait des images qui étaient agréables pour les femmes et des produits qui étaient agréables pour les femmes. Donc, de nouveau, la notion de confort. mais aussi de... d'esthétique qui n'est pas spécialement destinée aux hommes. Donc je pense que c'est comme, voilà, tu es une femme, je suis une femme. Souvent, on a des looks où le mec dit, c'est quoi ça ? Pour nous, ce n'est pas spécialement négatif que l'homme se dise, c'est quoi ça ? Parce qu'en fait, ça me plaît à la femme et pas spécialement à l'homme. Absolument. Donc c'est quelque chose qu'on veut vraiment traduire dans Marie-Jo.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, vous êtes allée, dès les années 80, dès son lancement, à contre-courant. C'est ça que je comprends. De ce côté très sexy, très la femme obligée. pour vraiment écouter le corps de la femme, son confort à elle.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une marque qui est douce, qui est rassemblante, qui est respectueuse. Et le slogan de Marie-Jo, c'est « My Invisible Force » . Donc, ça veut vraiment dire aussi, on parle vraiment du petit boost qui se donne au quotidien quand on ouvre son tiroir, qu'on choisit sa lingerie et qu'on se dit « Waouh, aujourd'hui, bicrégnon, mais j'arrive et moi, je sais ce que je porte et je suis bien et je me sens bien. » C'était vraiment... C'est très en douceur et c'est très dans l'expérience. Et puis la troisième marque, c'est Sarda. Ça, c'est une marque qui au départ était espagnole, qui a été créée par M. Andrés Sarda dans les années 60. Et c'est de nouveau un contexte intéressant, parce que dans les années 60, en Espagne, c'était la dictature franco. Donc pays ultra restrictif, hyper strict. Et Andrés Sarda, qui venait aussi d'une famille... Du textile, donc les générations antérieures de la famille Sarda faisaient des voiles pour les veuves et pour les bonnes sœurs. Ils ont compris que le business allait mal se porter. Et André Sarda a décidé de créer une marque de lingerie, mais qui, dès l'essence aussi, était à contre-courant de la dictature à l'époque. Ultra révolutionnaire, on dit bold, sexy. Par exemple, sulfureuse. Donc, on voit par exemple déjà des campagnes dans les années 60 avec deux femmes qui se tiennent la main. Dans les années 80, il y a eu un mannequin trans. Donc, on voit vraiment que c'était une marque qui est vraiment précurseur, où Marie-Jo est vraiment dans l'ère du temps et dans le présent. Sarda est plus dans une notion de code du futur.

  • Speaker #1

    incroyable hyper intéressant déjà Prima Donna ce que j'ai pu lire sur le site internet aussi c'est 93 tirs taille, donc zéro compromis et donc une inclusivité qui est en effet, comme tu l'as dit, dans l'ADN de la marque. Ça veut dire qu'elle est là pour tout le monde. Comment tu combines ou c'est quoi la priorité pour vous entre l'esthétisme, le fait de faire des belles choses et de les faire pour tous ?

  • Speaker #0

    Si on parle vraiment de business, il y a quand même des tailles qu'on considère comme étant des tailles de service, dans le sens qu'on sait qu'on ne va pas pouvoir vraiment générer des revenus énormes dessus, mais qui sont pour nous des investissements parce qu'on trouve ça respectueux que les femmes ne soient pas confrontées à la frustration de ne pas trouver leur bonheur, que ce soit au niveau taille et esthétique. Donc, on essaye aussi de ne pas punir les femmes de grande taille en leur disant. T'as une grande taille, ok, t'as droit juste à du couleur chair moche. On essaye aussi de leur dire, voilà, t'as une grande taille, mais t'as aussi une personnalité. Donc, dans l'offre qu'on donne, on va donner aussi un large éventail dans les tailles spécifiques de look particulier. Donc, on a des séries qui sont plus classiques, des séries qui sont ultra sexy, des séries qui sont ultra colorées. Et c'est ce qui fait la spécificité de Prima Donna, c'est que l'ADN de la marque doit correspondre à beaucoup de femmes différentes. En général, les marques vont développer un univers visuel qui est très restreint. Elles vont dire, mon univers, c'est le côté rock. Ils vont donner un cadre très précis. Nous, le cadre, c'est...

  • Speaker #1

    On est là pour vous toutes.

  • Speaker #0

    On est là pour vous toutes. Ce qui donne parfois une sensation sur la marque qui part un peu dans tous les sens. Mais pour nous, c'est une question de respect parce que les clients de Prima Donna, ça peut être une jeune de 16 ans avec un tour de dos super petit. mais une énorme poitrine qui veut juste faire du shopping avec sa copine. Elle rentre chez Oisho Calcedonia et elle se dit, mais pourquoi moi ça ne marche pas, c'est dégueulasse, mais moi aussi je veux ma bralette. Donc là, on va mettre notre technicité au service d'une traduction de ce qui se passe. dans les petites tailles, mais ça peut aussi être une businesswoman de 50 ans comme ça peut être une femme de 85 ans qui achète son dernier soutien-gorge de sa vie. Donc nous,

  • Speaker #1

    on tire vraiment la grille de taille et la cible cliente à son max.

  • Speaker #0

    Les tailles représentent la diversité des femmes. Moi, je préfère parler de la richesse des femmes que de la largeur de l'offre des tailles.

  • Speaker #1

    Bien sûr, et la diversité des corps. Et c'est ça qui est aussi passionnant, c'est qu'on est, je ne sais pas combien de milliards de femmes sur cette planète, et qu'on a toutes, malgré peut-être une taille commune, des corps bien différents. C'est vraiment passionnant. Et ce qu'on sent vraiment, c'est que ça a toujours été là, en fait. Il n'y a rien de tendance. En effet, ces mots de body positivity, ils sont en fait hyper agaçants, moi je trouve. Parce qu'en fait, juste lâchez-nous la grappe et juste acceptons-nous comme on... On est avec, en effet, une envie de beau, une envie de confort, une envie de bien-être, qu'on ait des petits ou des fortes poitrines.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que quand le body positif a vraiment commencé à se développer, moi, je trouvais ça quelque chose de très positif. Même si on a, entre guillemets, commencé à avoir plus de concurrence, je me suis dit, bon, il y a vraiment une notion sociétale qui est en train de se modifier.

  • Speaker #1

    Une sorte de prise de conscience peut-être.

  • Speaker #0

    La réalité, c'est qu'on retourne, enfin on voit très bien, on retourne vers les anciennes habitudes. Et pour moi, c'est difficile de voir qu'on y a cru. On a donné l'espoir aux femmes, mais au final, il faut quand même rentrer dans le carcan. Donc on garde notre mission.

  • Speaker #1

    Et en effet, moi, pour bosser avec le marque de Prêt-à-Porter, on continue à faire des shootings sur des femmes qui font des 36. On continue. à trouver que le vêtement tombe mieux quand la fille est très longue, très mince, très menue. Ça reste un... Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail au quotidien.

  • Speaker #1

    Après, je trouve que c'est honnête de votre part et je trouvais ça intéressant d'entendre ça, que vous appelez ça des tailles de service. Parce qu'en effet, il y a aussi une réalité qui est que des grandes, grandes tailles, on ne gagne pas d'argent dessus. Dans le prêt-à-porter, j'entends ça, que du 44, du 46. Après le 42, c'est des tailles en sol, c'est des tailles... qui sont compliquées à vendre. Donc vous, vous avez vraiment cette mission que de vous acter le fait que vous ne gagnerez pas d'argent, pas beaucoup sur ces tailles-là. Mais c'est du service pour les femmes. Je trouve ça intéressant avec ce...

  • Speaker #0

    Il faut se poser la question aussi, pourquoi ces tailles ne fonctionnent pas dans les autres entreprises ? Parce que la réalité de terrain, c'est que 60% des femmes ont une taille 42 ou plus.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, il y a un mismatch total entre l'offre et la réalité des corps.

  • Speaker #1

    Mais la réalité de ce que moi, je connais, en tout cas, c'est que les femmes achètent moins. Que quand même la cliente, celle qui dépense, elle est plus dans les filles en 36-38. Alors même que ce n'est pas du tout la réalité des corps des femmes. Mais donc, du coup, il y a une réalité business parfois.

  • Speaker #0

    Oui, c'est certain. Et l'expérience client est hyper importante parce qu'évidemment... Voilà, si on fait le choix d'offrir certaines tailles seulement online ou au fin fond du magasin, avec des lumières désagréables, tout ça, c'est des choses qui vont faire que l'expérience client est catastrophique et au final, va presque décourager les femmes à faire la démarche d'aller faire du shopping tout simplement. C'est vraiment la notion de respect. Ce n'est pas uniquement dans faire le produit bien, ça c'est ma responsabilité, mais c'est aussi donner une sensation agréable aux femmes quand elles sont confrontées à certaines images, à certaines campagnes. leur donner la réassurance qu'elles font partie aussi d'un univers et que le réel n'est pas spécialement, je ne sais pas comment dire, raw. Ce n'est pas parce que c'est réel que c'est moche. On peut aussi photographier, nous, les campagnes Body Love sont faites avec des consommatrices. Ce n'est pas parce que c'est une consommatrice qu'il faut mettre une lumière agressive. super blanche, mettre la cellulite en valeur. La consommatrice, elle a droit aussi à make-up artist top level, lumière top level, photographe top level. On a fait la campagne avec Marie Weynand, ce qui est ultra hype, parce qu'on veut justement que la femme lambda, elle se dise, putain, mais moi j'ai aussi accès à...

  • Speaker #1

    À des très belles photos, des très beaux visuels.

  • Speaker #0

    Et c'est la même chose dans l'expérience. Donc, les partenaires qui ont travaillé en B2B ou les expériences qu'on fait en D2C, on veut vraiment qu'elle soit... top level pour que justement il y ait cette sensation de confort qu'on tire du produit jusqu'à l'image, se ressent aussi dans l'expérience.

  • Speaker #1

    Génial. Je pense que l'expérience, ça participe vraiment à l'amour qu'on peut avoir pour une marque et en effet de se sentir bien avec. Comment justement, en tant que marque,

  • Speaker #0

    on accompagne la femme sur l'amour de soi, l'amour de son corps ?

  • Speaker #1

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode. Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant, gratuitement, sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #0

    À travers l'expérience en particulier, nous, je pense que dans notre stratégie omnicanale, on essaye vraiment que chaque point de contact avec la marque soit agréable. Donc, on travaille avec des boutiques indépendantes qui sont qualitatives où on sait que le niveau de service, que la qualité de stylisme des stylistes va vraiment... aider à mettre en valeur la femme à travers le produit qu'elle essaye. Et dans les canaux où on a plus le contrôle, comme les department stores, marketplaces ou dans nos sites web, là, on va toujours tout créer dans la journey pour qu'il y ait un maximum de douceur.

  • Speaker #1

    Et ça veut dire quoi concrètement ? Je comprends que dans le trajet de l'expérience client, qu'elle soit online ou en boutique, On veut un maximum de douceur. C'est quoi ? C'est des vendeuses qui sont formées avec des mots-clés qui vous appartiennent. C'est en effet des lumières. Tu as raison de dire.

  • Speaker #0

    C'est des vendeuses qui sont formées, une expérience de fitting room qui permet de se poser calmement, dont la lumière est agréable. Ça peut être notre mobilier qui dégage une certaine douceur malgré qu'il est... fort et imposant. Donc voilà, c'est dans les rondeurs, c'est vraiment dans les détails. Mais on l'a chaque fois dans notre tête, on essaie chaque fois d'appliquer cette espèce de prima donna, c'est un peu le contraste entre force, parce que c'est des power girls de dingue, mais en même temps nous, on veut alléger la pression qu'elles ont sur les épaules en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, hyper important.

  • Speaker #0

    Donc le support est mental et physique.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est ça. Et montrer comment le Merci. Le port du sous-vêtement et d'une marque comme Prima Donna, ça peut vraiment être un élément clé dans l'amour de soi. Oui,

  • Speaker #0

    oui, oui.

  • Speaker #1

    Super intéressant. En 21 années de carrière, qu'est-ce que tu as vu évoluer justement ? Qu'est-ce que tu as vu se transformer ? Peut-être justement dans le rapport des femmes à leur corps ou dans l'accès à la consommation ?

  • Speaker #0

    Je pense déjà à la place de la lingerie dans le monde de la mode. Donc si on retourne début 2000, la lingerie c'était un peu la petite sœur dont on ne savait pas quoi faire dans la mode. On en a besoin, on en porte, mais honnêtement, n'en parlons pas trop. Maintenant, la lingerie intègre totalement les looks des femmes. On parle de transparence, décolleté. La lingerie prend une place prédominante visuellement. dans l'esthétique de la mode. Donc ça, pour nous, c'est génial parce que ça permet vraiment de jouer et ça permet vraiment d'exploiter le potentiel total.

  • Speaker #1

    C'est vrai que moi, je me souviens encore petite qu'il ne fallait pas qu'on voit nos soutiens-gorges. Il ne fallait pas, c'était de mauvais goût, ce serait vulgaire, ce ne serait pas joli. Alors que maintenant, je trouve qu'on peut jouer avec ça. Avoir même une très jolie dentelle qui sortirait d'un haut de chemise. Tout à fait, je trouve que ça, ça a vraiment évolué.

  • Speaker #0

    Oui, donc moi, quand j'ai commencé comme styliste, c'était un peu juste après les années Calvin Klein, minimaliste. Il fallait porter du couleur chair, uni, lisse. En gros, la lingerie était faite pour disparaître. Et maintenant, la lingerie prend presque une place centrale dans certains cas. Et du coup ça c'est aussi lié à l'évolution sociétale Je pense Les mouvements féministes Ont fait leur boulot On se réapproprie le sexy, on peut se réaffranchir de certains carcans et jouer avec la lingerie sans être stigmatisé dans une certaine catégorie.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Et se sentir belle, très sensuelle, très féminine pour soi, sans forcément un désir de séduire l'autre, notamment l'homme. Je pense que c'est des nouveaux courants et c'est certainement lié en effet au féminisme. qui permet même, il y a même eu des revendications, que le buste de la femme serait l'égal du buste de l'homme. Et donc du coup, je sais, même dans des courants musicaux comme la techno, des femmes peuvent danser en soutien ou même sans, avec le parti pris de la liberté. Je trouve que c'est intéressant.

  • Speaker #0

    On l'a vu dans Prima Donna, pour moi, de nouveau, c'est l'exemple le plus extrême. Jusqu'il y a peu, il y avait vraiment une association entre rondeur et hypersexualité.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc le sexy était une espèce de tabou. Si tu as une grande poitrine, si tu as un décolleté opulent, surtout ne nous donne pas trop d'informations. Et maintenant, on voit vraiment, par exemple, on a vraiment développé le sexy depuis 2018 dans les grandes tailles, dans Prima Donna. et en fait, c'est un potentiel de dingue parce que... Les femmes sont les mêmes femmes que dans des petites poitrines, mais elles ne demandent qu'à bouillonner, qu'à exploser. Bien sûr. Elles sont là, mais... Non, mais moi aussi.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Et donc ça, c'est génial, parce que, par exemple, nos premières expérimentations du sexy, on voyait nos essayeuses, qui sont en général des collègues, elles rentraient dans la salle d'essayage. Elles disaient, non, mais attends...

  • Speaker #1

    J'oserais pas.

  • Speaker #0

    J'oserais pas. Et puis, elles ressortent de leur salle d'essayage, tu les vois, tu dis, oula, mais toi, t'as grandi de 5 centimètres, qu'est-ce qui s'est passé ? Ben oui, je le garde sur moi, c'est fini cette histoire. J'arrête les soutiens-gorge de grand-mère et je passe à ça. Et ça, c'est génial de voir des changements en 5 ou 10 minutes, de voir un changement radical. Ça, c'est magique.

  • Speaker #1

    Oui, ça l'est, ça l'est. Et j'aime bien cette idée, en effet, de la femme qui s'approprie son corps et qui se trouve maintenant belle avec, quoi.

  • Speaker #0

    Et qui se surprend. Oui,

  • Speaker #1

    hyper intéressant. D'autres choses que tu as envie de partager par rapport à cette évolution du corps, de la femme et que tu as pu expérimenter en étant au plus près du produit et de l'intime en 21 années de carrière ?

  • Speaker #0

    Je pense que par rapport à ça, il y a quand même un pré et un post-COVID par rapport à la lingerie. Donc 2020, je crois qu'on a tout un peu abandonné nos soutiens-gorges. Et là, on s'est dit, tiens, comment on va tourner le monde ? Hashtag nos bras. Voilà.

  • Speaker #1

    Ah ouais, vous l'avez senti, ça ?

  • Speaker #0

    On s'est posé la question de comment va se recréer le monde après nos mois en jogging et autres. Mais en fait, ce qu'on voit, c'est qu'avant, les femmes allaient être tolérantes et se dire, ouais, voilà, j'achète un truc beau. C'est pas... hyper confort, mais bon, ça me plaît quand même, là c'est fini. Donc maintenant, le confort, c'est un pré-réquisite de tous les produits et évidemment, l'esthétique, c'est bingo quand ça vient en plus, mais le confort, maintenant, c'est vraiment la base. Les consommatrices ne se posent même plus la question, ce qui est génial.

  • Speaker #1

    Et c'est vrai pour plein de produits. La chaussure, tout le monde est en basket. Le jean, il faut mettre du stretch dedans. C'est une réalité dans le secteur en général. Le confort, plus que jamais. Je pense que c'est lié aussi au fait que maintenant, on a des vies à 100 à l'heure. En fait, on a des vies où le vêtement, le sous-vêtement doit être au service de nos vies. Et on n'est plus engoncés dans un vêtement pour faire la jolie deux heures ou trois heures. Maintenant, on court, on fait du vélo, on prend des trains, on a des enfants, on voyage. On ne peut pas se permettre l'inconfort. Je pense que ça joue beaucoup.

  • Speaker #0

    Par exemple, une notion qui est hyper importante chez Sarda, c'est la versatilité. C'est vraiment l'idée de pouvoir se dire, j'enfile de la lingerie qui est ultra adaptée. On dit genre « from the desk to the pilates » . C'est vraiment de se dire, moi, j'ai envie de consommer moins. mais j'ai envie de consommer mieux et j'ai envie que ce que j'achète, je puisse l'utiliser dans des contextes qui n'ont rien à voir les uns avec les autres. Donc, une lingerie qui est adaptée au monde du travail, mais en même temps où on peut sortir en boîte de nuit, une lingerie où on passe la journée avec ses enfants et en même temps, on finit par une petite séance de sport. Et on va vraiment prendre en compte les réalités économiques des femmes et les réalités de vie ultra chargées, ultra compliquées, ultra planifiées. Et on va tenir compte de ça et on va essayer d'apporter des solutions pour justement de nouveau faciliter. Donc, c'est aussi du confort de se dire, ça au moins, c'est réglé, ça fonctionne.

  • Speaker #1

    Et en termes de réalité économique, est-ce qu'il y a une évolution ? Est-ce que les gens donnent plus ou moins ? Je n'ai aucune idée d'argent dans des sous-vêtements qu'avant. Moi, en tant que cliente, avant, je ne mettais pas d'argent dans les sous-vêtements parce que justement, ça ne se voyait pas. donc si j'avais un choix à faire honnêtement je le mettais plutôt dans une pièce extérieure. Et en vieillissant, j'évolue, clairement. Mais bon, ça, c'est mon expérience personnelle. Est-ce que c'est quelque chose que vous avez pu ressentir ? Est-ce que là, il y a aussi un avant et un après-Covid ? C'est quoi le pouvoir d'achat de la femme sur son intimité et son sous-vêtement ?

  • Speaker #0

    Ça, je pense, je ne sais pas si c'est lié à l'après-Covid ou peut-être lié à l'apogée de l'ultra-fast fashion. Mais en fait, il y a... Je pense qu'il faut aussi qu'on se positionne en tant qu'entreprise, quel combat on a envie de mener. Courir après des machines pareilles, ça n'a aucun intérêt. Nous, notre force, c'est... Je pense que nos consommatrices n'ont jamais été des consommatrices qui achetaient des dizaines et des dizaines de pièces pour les jeter deux mois plus tard. Nous, notre notion de durabilité, c'est je fais un soutien-gorge que je sais qu'il va pouvoir tenir 3, 4, 5 ans en étant lavé plusieurs fois par semaine. Donc, on parle vraiment d'investissement et soit on essaye de courir après cette ultra fast fashion et d'essayer d'un peu tenir le prix vers le bas. soit on garde notre positionnement radical. Après, on a quand même créé des lignes dans chaque marque à un prix plus bas, mais qui reste toujours ultra premium.

  • Speaker #1

    C'est quoi le prix moyen d'un ensemble ?

  • Speaker #0

    Le prix Madonna démarre à 75 euros.

  • Speaker #1

    Pour un soutien-gorge ?

  • Speaker #0

    Pour un soutien-gorge. Donc, on essaye d'avoir un ensemble en dessous de 100 euros.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Ce qui, pour nous, est plus bas. Mais c'est important pour nous parce qu'on veut aussi de nouveau tenir compte de la réalité économique des femmes. On sait aussi qu'il y a des femmes qui vont peut-être acheter des t-shirts à 20 euros, mais vont économiser pendant deux ans pour s'acheter un soutien-gorge à 100 euros.

  • Speaker #1

    Absolument.

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est une réalité. C'est un des groupes de consommatrices. Si nous, on a évidemment aussi des consommatrices ultra riches qui achètent en gros toute la collection chaque saison. Mais on a aussi des consommatrices qui font l'effort, qui savent que ça va avoir un impact dur. leur posture, leur vie au quotidien, et qui doivent vraiment investir. Donc pour elles, on veut vraiment pouvoir rester accessible. Donc moi, j'aime bien la notion en disant Prima Donna est une marque inclusive. Donc on ne peut pas être totalement exclusif au niveau des prix. Il faut qu'on soit accessible tout en restant premium.

  • Speaker #1

    Et puis pour avoir fait un tour de l'entreprise, je trouve qu'il y a une vraie recherche en matière, en développement, en technicité. J'étais complètement impressionnée de voir que le prototypage se fait ici en Belgique. Il y a un sens du détail incroyable. Il y a un suivi de proc. Vous avez vous-même votre propre production en Tunisie. Que pour chaque taille, tu m'expliquais, que pour chaque taille, vous travaillez le prototypage. Donc, il y a un moment donné, c'est ça aussi que le consommateur doit comprendre. Qu'on n'est pas sur de l'ultra-industrialisation. Qu'il y a vraiment un savoir-faire, une technicité. On frôle l'artisanat, en fait. qu'il y a en tout cas un vrai... Et puis en effet, les recherches matières, les recherches de développement, tout ça, les gens ne se rendent pas compte. Mais ça a tellement de sens et c'est ça qui crée évidemment un produit à un certain prix.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Et c'est vrai que nous, on a un cycle de développement de A à Z qui dure 18 mois, ce qui est long et intense. Mais ça n'empêche pas qu'à côté, on continue à se stimuler pour voir que certaines lignes de produits... où la recherche a déjà été faite, on puisse arriver plus vite sur le marché. Parce qu'évidemment, on doit quand même rester compétitif. On doit pouvoir rebondir sur certaines tendances sans que tout dure un an et demi à deux ans. Donc, on se stimule quand même énormément. On a beaucoup de projets, que ce soit dans la digitalisation de certaines parties de la création, que ce soit dans la génération d'images, qu'on puisse rebondir plus vite. Évidemment, il faut qu'on garde notre ADN, mais qu'on soit connecté à une réalité. tempo qui n'a plus rien à voir avec...

  • Speaker #1

    C'est quoi tes fiertés en 21 ans de carrière ? Perso, comme pro, tu vois, c'est quoi les petites challenges que vous avez ou que tu as surmontées ? Tu vois, j'imagine, tu as une équipe de 120 personnes dont une grosse partie quand même en Espagne, pour Sarda, où tu dois aller régulièrement. Voilà, peut-être qu'on peut partir des points... délicat avant de parler des fiertés. C'est quoi les challenges ?

  • Speaker #0

    Les challenges, déjà c'est l'équipe qui est répartie sur deux pays. C'est une équipe assez diverse parce que ça va d'un atelier de couture à des managers. Une journée type, c'est vraiment être confronté à plein de types de discussions qui ne sont pas du tout alignées sur les autres. Mais le challenge, Merci.

  • Speaker #1

    Donc tu peux être fière d'être agile, en tout cas, l'agilité qui t'est imposée.

  • Speaker #0

    Et je pense que ce qui me rend peut-être fière, c'est que moi, j'ai grandi de l'équipe, donc j'ai pris des responsabilités année après année qui m'ont grossi. Et j'avais une formation artistique, donc je savais quelle était ma force. mais j'étais aussi très consciente de tout ce où je... où je ne maîtrisais pas. Mes premières réunions en tant que manager, je me retrouvais le cliché autour de la table ovale. Tableau Excel, paddock à bord. Je me disais, qu'est-ce que je fais là ? Les gens vont voir que je ne suis pas au niveau de tout le monde. Donc, j'ai fait un MBA parce que j'avais un énorme complexe de l'imposteur, mais gigantesque, comme une maison. Je me suis dit, ok, il voit quelque chose en moi, mais moi, je vois tous les trous, toutes les cases qui me manquent. Donc, je me suis dit, je vais aller remplir les cases. J'ai fait un MBA pour remplir les cases. Je n'ai rempli aucune case, en toute honnêteté.

  • Speaker #1

    Un MBA en quoi, justement ? En marketing ?

  • Speaker #0

    En Global Fashion Management. Donc, j'ai été à l'IFM et j'ai fait le Global Fashion Management.

  • Speaker #1

    Ok. En cours du soir, en même temps que tu travailles ?

  • Speaker #0

    Non, c'était des sessions de quatre jours par mois, des gros blocs de quatre jours par mois. J'ai fait en plein pendant Covid, donc je vais vous épargner le mot de survie dans lequel je suis rentrée, parce que j'ai combiné MBA, situation de crise chez Van de Velde, et Covid et enfants à la maison. Donc, ce n'était pas la meilleure période de ma vie. Mais bon, soit je suis sortie de ce MBA. C'est vrai que je n'ai pas acquis toutes les skills qui me manquaient, mais j'ai compris qu'elles étaient. ma place à la table, pourquoi j'avais cette place-là à la table. Voilà, moi, je suis quelqu'un de créatif, d'instinctif, visionnaire, qui est entouré de personnes qui arrivent à mettre cette force-là en marche et à décupler cette force-là. Donc, j'ai arrêté d'essayer de rentrer dans le costume de la businesswoman. Je suis atypique autour de la table et, en fait, il faut voir ça comme une force. Et le jour où j'ai compris ça, franchement, j'ai eu une énorme... pression sur mes épaules qui a chuté et j'ai arrêté de m'excuser.

  • Speaker #1

    Et c'est justement ça la forme d'une belle table, c'est quand tout le monde a sa couleur et donc de pas essayer d'être comme l'autre mais d'être...

  • Speaker #0

    Voilà, mais ça m'a pris du temps pour comprendre.

  • Speaker #1

    Merci pour ce partage. On ne devient pas manager des jours au lendemain, on fait beaucoup ça en Europe de nommer manager les gens qui ont le plus d'expérience et ça a évidemment beaucoup de sens mais du coup parfois il y a souvent... Ce syndrome de l'imposteur qui s'infiltre trop vite et qui peut polluer. C'est chouette que tu aies pu le remarquer et essayer de le contraindre. Donc ça, j'entends que c'est un vrai challenge personnel que tu as réussi quand même à transformer. Est-ce qu'il y a d'autres challenges dont tu as envie de partager ?

  • Speaker #0

    Je pense que l'écosystème mode belge est assez fragile. Donc on voit beaucoup d'entreprises en difficulté ou qui ferment. on voit que... Il y a peu de jeunes qui investissent dans les métiers techniques. Donc nous, le challenge, c'est d'avoir une équipe, la former, leur donner envie de rester et s'assurer que cet écosystème qui est en train de se fragiliser ne pénalise pas, nous, nos capacités de développement. Parce que c'est compliqué de trouver des personnes techniques qui ont envie de passer une grande partie de leur carrière. dans l'entreprise. Donc, par exemple, nous, ça peut prendre un an, un an et demi, deux ans avant que quelqu'un soit vraiment autonome dans son travail. Donc, on recrée presque une deuxième école pour donner tout le savoir. Il faut être sûr que la personne n'ait pas envie de rester trois ans. Sinon, on a passé deux ans à former quelqu'un qui ne restera plus qu'un an performant. Donc, on se casse beaucoup la tête sur comment est-ce qu'on peut quand même donner des perspectives de long terme au profil technique. Et le fait qu'il y ait cette fragilité autour de nous, moi je ne vois pas ça du tout comme quelque chose de positif où on récupère tous les profils. Ça prouve vraiment qu'il y a une pression très importante.

  • Speaker #1

    Et que le secteur de l'emploi est un peu sous pression.

  • Speaker #0

    Donc on a tous nos fournisseurs qui sont très fragiles. On a des fournisseurs européens qui étaient déjà fragiles avant le Covid, qui ont eu des supports de l'État. Pendant le Covid, les supports commencent à réduire. Donc là où on était un peu dans le monde des bisounours, on travaillait avec tout le monde. Maintenant, on est une approche aussi où on doit se protéger nous. Donc il y a parfois des collaborations avec des fournisseurs où on dit oui, mais tant qu'il n'y a pas une sécurité financière, on ne peut pas travailler avec vous. Mais c'est hyper dur parce qu'on a construit un partenariat depuis des années. Donc ça, c'est vraiment les challenges qu'on vit au quotidien.

  • Speaker #1

    Hyper intéressant. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #0

    Je crois que la mode belge, je ne sais pas comment le dire proprement, mais je crois qu'elle ne pète pas plus haut que son cul. Dans le sens que...

  • Speaker #1

    Elle est humble.

  • Speaker #0

    Elle est humble, elle est réaliste. Elle a un sens un peu de l'autorité d'érision. On fait de la mode, les gars. On n'est pas en train de sauver des réfugiés sur un bateau. Il y a un truc un peu... C'est vrai,

  • Speaker #1

    pied sur terre.

  • Speaker #0

    Pied sur terre. Voilà, on n'est pas les rois du monde. Et moi, j'aime bien cette approche. Je trouve que c'est chouette, c'est frais. Et c'est un fil qu'on retrouve aussi dans le cinéma, dans la culture. Absolument. Et donc, moi, je suis ultra fière. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait.

  • Speaker #0

    de faire partie de cet univers-là et pas, par exemple, de l'univers français. Je me reconnais dans la mode belge.

  • Speaker #1

    Super. Et Marie-Jo, c'est la marque la plus belge du groupe, même si le groupe est hyper belge. Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que vous jouez là-dessus, sur ce « support your local » , une marque belge en Belgique ? Qu'est-ce que ça veut dire pour toi ou pour vous, pour l'équipe, le fait que Marie-Jo soit une marque belge ?

  • Speaker #0

    De nouveau, je pense que cette espèce de côté réaliste, relatif, c'est vraiment l'ADN de la marque. En soi, qu'est-ce que ça représente vraiment que c'est une marque belge ?

  • Speaker #1

    Il y a une affection, tu crois, du marché belge pour Marie-Jo ?

  • Speaker #0

    Oui, totalement.

  • Speaker #1

    Je pense aussi.

  • Speaker #0

    On achète son Marie-Jo, on achète ses spéculoos. Oui, il y a un fil conducteur, c'est certain. On voit aussi, par exemple, ce qui est beau dans Marie-Jose, c'est la Belgique est aussi atypique dans le monde de la lingerie. Par exemple, la notion de comment on transmet l'amour de lingerie de mère en fille, c'est quelque chose qui est très belge, en fait.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui, donc, comment on aborde la lingerie, aller dans une boutique, avoir une expérience qui est super chouette et qui va nous suivre pendant des années. C'est vraiment culturellement, c'est belge par exemple, en France, les petites boutiques de lingerie, je ne vais pas dire qu'elles sont mortes, mais les centres-villes ont été désinvestis, les gens se tournent vers les grands moules autour des villes ou commandent juste online. En Belgique, il y a vraiment encore ce côté petites villes, villages, l'opticien, la boutique de lingerie et c'est des boutiques qui sont vraiment ultra qualitatives.

  • Speaker #1

    Avec un vrai service.

  • Speaker #0

    Avec un vrai service. Et donc, on voit vraiment chez Marie-Jo qu'il y a cette espèce de notion de, on est dans le présent, mais en même temps, il y a cette durée, il y a cette réassurance, reconnaissance. C'est une marque qui rassure Marie-Jo. Chouette. On a des produits dans Marie-Jo qui ont 30 ans d'âge. Par exemple, on va fêter l'année prochaine les 30 ans de Averos et notre soutien-gorge avec les petites fleurs. Parfois, le produit est presque plus connu que la marque. Les gens disent... « Oh, t'as vu, elle a les petites fleurs sur la vêtelle. » Et ça, pour nous, voilà.

  • Speaker #1

    Oui, c'est reconnaissable.

  • Speaker #0

    Dans le monde de la lingerie, avoir des produits iconiques qui traversent les décennies, c'est complètement à contre-courant, en fait.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en France, on peut acheter des sous-vêtements en supermarché.

  • Speaker #0

    Oui. En fait,

  • Speaker #1

    vraiment, tout d'un coup, je réfléchis à ça. Oui,

  • Speaker #0

    on achète son gigot et puis on jette un soutien-gorge dessus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai qu'en Belgique, il n'y a pas du tout ça.

  • Speaker #0

    En Allemagne, il y a des... petites boutiques, mais qui sont au niveau expérience plus difficiles. En Espagne, les boutiques vont ressembler plus à presque... C'est presque encore au stade... C'est presque médical encore.

  • Speaker #1

    Donc voilà,

  • Speaker #0

    chaque pays a un peu... La Belgique et la Hollande sont vraiment les deux pays qui ont vraiment la maturité lingerie la plus importante.

  • Speaker #1

    Oui, ça ne m'étonne pas du tout. Et on dit d'ailleurs que très souvent, les femmes achètent mal. leur lingerie, d'où l'importance de se faire aider. Moi, j'ai pu voir la différence en tant qu'adulte, d'arriver dans des boutiques comme ça, spécialistes, spécialisées avec des femmes qui savent être à l'écoute, en fait, qui savent s'adapter. On peut avoir un sein plus grand que l'autre, des épaules basses. C'est vrai que le corps de la femme, même si on a une taille qui semble basique, il est atypique. Et du coup, le service, c'est très intéressant. Le service, il est belge et il y a ça dans la culture et dans la maturité du client.

  • Speaker #0

    Et dans tous les domaines.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Un grand merci. Ma dernière question signature, c'est toujours la même. Qui dans le secteur de la mode belge souhaiterais-tu écouter à ce micro ?

  • Speaker #0

    Je dirais Esther Manas.

  • Speaker #1

    Ah, super.

  • Speaker #0

    Parce que c'est des chouettes gens. qui ont aussi un positionnement dans l'ADN qui est très proche de PrimaDona, qui n'est pas du tout un concept marketing, mais qui est vraiment intégré dans les notions de développement. Je pense qu'ils ont aussi compris que, même si la vague s'adoucit, que justement, là, ça doit être leur force de continuer à se positionner dans l'inclusif à travers leur gêne. Donc, je dirais eux, et ils sont belges.

  • Speaker #1

    Super idée. Merci beaucoup. Est-ce que tu veux profiter de ces dernières petites minutes et de ce micro pour encore partager quelque chose ou rajouter s'il y a un élément que tu sembles intéressant ?

  • Speaker #0

    Je crois que je parle déjà beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était le but, c'était l'exercice. Un grand merci pour tous tes partages sincères, ouverts, authentiques. J'ai trouvé ça passionnant de mieux comprendre toute l'histoire derrière chacune des marques et l'importance qui est donnée par le groupe Vente de Velle 2. L'amour d'un beau produit. Je trouve que c'est des choses qui ont l'air de se perdre et qui savent ici continuer à exister. L'amour du beau, définition des détails, de l'artisanat. Et puis d'accompagner la femme avec différentes marques dans son bien-être, dans son confort et l'amour de soi.

  • Speaker #0

    Merci à toi d'être venue voir ce qui se passait derrière le produit.

  • Speaker #1

    Trop chouette. Merci à toi. Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram WeLoveBelgianBrands et sur nos pages astrid.lefebvre et lildegrom. À dans 15 jours ! Générique

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