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145: TANGO CHARLY - Créer du lien, écouter ses clientes, transformer un rêve en business : l’histoire solaire de Caroline. cover
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We Love Belgian Brands

145: TANGO CHARLY - Créer du lien, écouter ses clientes, transformer un rêve en business : l’histoire solaire de Caroline.

145: TANGO CHARLY - Créer du lien, écouter ses clientes, transformer un rêve en business : l’histoire solaire de Caroline.

56min |27/11/2025
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145: TANGO CHARLY - Créer du lien, écouter ses clientes, transformer un rêve en business : l’histoire solaire de Caroline.

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56min |27/11/2025
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Description

Bonjour à tous,


Dans l’épisode de cette semaine de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu envie de tendre le micro à Caroline, la fondatrice de Tango Charly — car je sentais bien que cet épisode serait un concentré d’humanité, de courage, d’audace et de vérité entrepreneuriale.

Et vous allez voir, je ne me suis pas trompée. Cet épisode est un diamant brut.
Sans paillettes. Sans bullshit.

Parce que Caroline ne raconte pas une 'success story' lisse.
Elle raconte la vérité sur ce que c’est de créer une marque quand on ne part de rien.

 

Avec sa marque de bijoux TANGO CHARLY, Caroline est devenue une entrepreneure, pas seulement une créatrice.

 

Parce que oui : créer, c’est du talent et de la passion
Mais entreprendre, c’est un métier, et beaucoup d’apprentissages.

 

Ici Caroline raconte tout.
Les erreurs. Les marges qu’elle ne calculait pas. Les insomnies.

 

🎙️Dans cet épisode, Caroline partage :

 

✨ Les risques calculés, le rapport à l’argent, le stress, les nuits blanches, mais aussi

✨Ses rêves, ses ambitions ( une croissance juste, locale, près de ses clientes)
✨ Ses craintes (et sa lucidité face à un marché très secoué).
✨ Sa gratitude pour ces clientes, ces anonymes qui la soutiennent, ces femmes qui deviennent des copines
✨ Sa foi absolue dans le lien, dans l’humain, dans l’écoute.
✨ Sa vision du courage, du beau, du travail, et de l’intuition comme boussole.

 

Et puis il y a cette phrase que j’adore, et que je répète à mes enfants :
“Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais.” De Xavier Dolan.

Caroline en est la preuve vivante.


🎧 Si tu es créative, entrepreneure, tu rêves de te lancer, ou tu veux comprendre la vraie vie d’une marque qui grandit, cet épisode va te nourrir, t’inspirer et te donner de la force.

 

Belle écoute,

With love,


Astrid

 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    T'as vraiment été la bouée de secours, j'en avais besoin quoi, parce que dans l'entrepreneuriat t'es seule en fait. Et tout d'un coup ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier et ils m'ont annoncé ça comme si c'était ta-daaa, super bonne nouvelle, félicitations. Faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi c'est Astrid, experte en développement commercial. Coach, j'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, E-Landing !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de 6 ans Antoine Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que je trouve personnellement hyper inspirante, solaire et profondément humaine, Caroline, fondatrice de la marque de bijoux Tango Charlie. Tango Charlie, c'est une aventure née d'un moment suspendu, celui du confinement, mais celui aussi d'une nouvelle vie, une vie de maman, une envie d'autre chose. Et de cet élan, presque un peu comme surprise, on arrive aujourd'hui à une véritable success story belge. Et donc aujourd'hui, je suis dans son atelier à Linkbeek, et là où Caroline imagine, assemble à la main des bijoux dorés. argent et qui sont faits pour durer. Je trouve que c'est ça aussi qui est important, des bijoux qui résistent à la vie, à l'eau, aux émotions. Et donc voilà, j'ai envie de parler de tout ça avec Caroline, de ce coup de tête entrepreneurial qui a tout déclenché, dans la façon dont tu fais grandir ta marque sans perdre son âme artisanale, des choix courageux que tu fais en matière de qualité, de durabilité et puis du sens profond que tu mets derrière chaque bijou. J'ai la chance aussi de t'accompagner en tant que coach sur ton développement et je trouve ça super de te tendre le micro. On t'a toutes adoré dans l'épisode d'Audace où tu parlais avec beaucoup de sincérité, avec une grande générosité de ta vie de petite fille dans des conditions pas toujours évidentes avec une maman malade. Et tu fais partie de ces femmes, de cette nouvelle génération que je trouve. Vraiment généreuse, c'est le mot qui me vient en tête. Et donc du coup, je me réjouis de cet épisode, de cet échange avec toi. Alors, pour démarrer, j'ai toujours une petite question signature, c'est de te présenter, de te demander de te présenter et de me raconter qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Ok, bien, bonjour à tous. Moi, je m'appelle Caroline et je suis la créatrice des bijoux Tango Charlie. Et alors, petit fun fact, quand j'étais toute petite, mon rêve... Je ris déjà avant de le raconter. Je voulais devenir fleuriste. Alors comme ça, ce n'est pas drôle, mais je voulais juste être fleuriste. C'était mon rêve. C'était déjà dans l'artistique, tu remarques. Et un jour, mon grand-père m'a dit, mais tu sais Caroline, pour être fleuriste, il faut se lever très tôt le matin, il faut aller au marché matinal acheter des fleurs. Et là, à un dîner familial, j'ai fait, ah ben non, non, non, non. Alors je vais changer d'avis. Je ne vais pas devenir fleuriste, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu aimais tellement dormir.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis une grosse dormeuse. Et donc voilà, ça colle complètement avec ma personnalité. Ça doit être créatif, mais en même temps, il faut pouvoir dormir.

  • Speaker #1

    Et on sent déjà, en effet, l'amour du beau.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, tout à fait. Mais depuis, j'ai complètement laissé tomber cette passion des fleurs. Je n'y connais rien du tout. Et d'ailleurs, quand on m'offre un bouquet de fleurs, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est ça qui est drôle. Donc, ça m'est passé assez vite. Mais par contre, ce qui m'est resté, c'est l'amour de la fringue, de la mode. Ça, je l'ai eue toute petite. et encore aujourd'hui... Moi, c'est catastrophique. Tu me donnes 100 euros, j'en dépense 200 dans un magasin de fringues. J'adore ça. J'adore.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu as eu cette case mode. C'était quelque chose que tu désirais ? Ah oui, complètement. Tu sais,

  • Speaker #0

    tous mes jobs d'étudiant, dès le plus jeune âge, c'était dans les fringues, dans la mode. Ça touchait à ça. Ça a toujours été mon rêve. Ça m'a driveée très, très jeune. Très jeune, j'ai dit, voilà, moi, je vais étudier le marketing parce que je sais que plus tard, je veux vendre des vêtements. J'étais admirative de toutes les nanas qui étaient représentantes commerciales pour des marques. Tu sais, c'était l'époque où la fringue fonctionnait méga bien, pas comme aujourd'hui où c'est plus compliqué. Et moi, je rêvais de ça et je l'ai fait. J'ai réalisé ce rêve très rapidement, en fait.

  • Speaker #1

    Tu as tout de suite, on sent quand même dans ta personnalité que tu... Tu sais où tu veux aller, tu sais ce qui te fait plaisir, tu sais ce qui t'anime, jusqu'à oser prendre des risques.

  • Speaker #0

    Pour faire un lien avec le podcast d'Audace, il faut l'écouter évidemment, je ne vais pas revenir sur toute l'histoire. Mais oui, j'ai eu une enfance pas facile, j'ai eu une maman qui était très malade. Et donc moi, pour m'en sortir, qu'est-ce que j'ai dû faire ? C'est bosser. bosser, m'occuper et avoir un but dans la vie. Et mon but dans la vie, c'était juste tout simplement de m'en sortir. Et donc, je me suis raccrochée à la mode, à ma passion pour la mode. Ça peut paraître très subtil, mais en fait, c'était ça. Il y en a, c'est les voitures, il y en a, c'est la cuisine. Moi, c'était les fringues. Voilà, chacun son truc. Et j'ai bossé dans le prêt-à-porter pendant presque 20 ans. Je n'ai jamais fait les calculs, mais ça doit être un truc comme ça. Et j'ai bossé pour... plein de marques différentes. Et en fait, je ne regrette pas du tout ce passage avant l'entrepreneuriat, parce que je pense vraiment que le fait d'avoir travaillé d'abord en entreprise m'a permis de faire mes premières armes, d'être plus cadré, d'être entouré. Parce que dans l'entrepreneuriat, tu es seul en fait, et tu peux vite te casser la figure en prenant des mauvaises décisions. L'expérience en entreprise, elle est hyper enrichissante.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu retiens ? Qu'est-ce qui t'a le plus aidé dans tes années en entreprise pour ta vie d'entrepreneur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Faire les choses sérieusement, la rigueur, respecter les deadlines. Même aujourd'hui, je m'en impose à moi-même. J'ai toujours été driveée aussi par atteindre des KPIs et des chiffres parce que quand on est commercial, c'est ça. Et encore aujourd'hui, je le fais à ma petite échelle pour ma marque de bijoux. Je ne regrette pas du tout d'avoir eu ce passage en entreprise, même si, attention, maintenant que j'ai goûté à l'entrepreneuriat, je ne retournerai jamais en entreprise. Je ne pourrai pas.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    La liberté, tu sais, avoir un boss, un nombre de jours de congés définis, travailler parfois pour des gens qu'on n'aime pas forcément, être parfois sous l'emprise de personnes qu'on ne peut pas encadrer à longueur de journée. Ça m'a vraiment pesé. Et aujourd'hui, j'ai plus ça sur mes épaules. J'ai ma propre équipe. J'ai mon cadre à moi. J'ai mes décisions à moi et ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que tu allais monter ta boîte un jour ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai toujours su. Je l'ai toujours su. Ça, c'était même très jeune. J'ai toujours voulu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, quelque part, le confinement, le fait de vouloir prendre ta démission. Ça a été l'effet déclencheur hyper courageux.

  • Speaker #0

    Complètement. Je vais raconter vite fait comment ça s'est passé. Parce que c'est marrant. C'est marrant, en même temps, ça n'allait pas parce que c'était un énorme risque. Mais vraiment, on était en confinement total. Les magasins étaient fermés. J'étais en réunion Zoom et j'avais quatre têtes devant moi sur mon écran. Et j'étais à la maison, comme tout le monde a vécu ça. Et tout d'un coup, ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier. et ils m'ont annoncé ça comme si c'était... super bonne nouvelle, félicitations. Et moi, directement, j'ai senti que je n'avais pas du tout, du tout envie de faire le job de ces personnes-là en plus de mon job pour le même salaire. J'ai trouvé ça limite odieux d'oser demander ça à quelqu'un et j'étais enceinte à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Ils le savaient ? Oui.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit, de toute façon, Caroline c'est une bosseuse, elle fait toujours les choses bien, elle est ambitieuse. Ils ont cru que j'allais exploser de joie et en fait, au contraire. C'est sorti tout seul à Street. Vraiment, entre deux phrases, j'aurais dit « Mais écoutez, moi, ça ne me va pas du tout. » Et en fait, je démissionne. Mais vraiment comme ça, sans avoir réfléchi trois minutes avant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est quand même génial parce que oui, OK, la nécessité de ton enfance et de ta vie familiale a fait que tu devais travailler. Mais après, tu as quand même su écouter cet élan de joie, le fait d'avoir envie de faire de la mode. Tu vois, tu ne t'es pas laissé aller dans, je ne sais pas, la première opportunité un peu. Malhonnête que tu pouvais avoir, tu as tout de suite essayé d'écouter ce qui avait du sens pour toi. Et là, on entend la même chose au moment où on te vend. En effet, tu as tout à fait raison, une sorte de fausse promotion. Franchement, tu as raison. Là, j'adore. Il y a quand même tout de suite un bon sens, quelque chose aussi d'intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ah oui, l'intuition était vraiment là. C'était mes tripes qui ont parlé. C'était non, non, non, ne le fais pas, ne le fais pas. Mais bon, après, dans les grandes entreprises comme ça, quand tu donnes ce genre de décision, ça prend en acte le quart d'heure qui a suivi. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus accès à mes mails, plus accès à mon téléphone. Ils avaient coupé ma ligne de téléphone. Je n'avais plus rien.

  • Speaker #1

    Tu le referais si c'était à refaire ?

  • Speaker #0

    Très, très bonne question. Alors, je relancerais ma marque de bijoux. Je quitterais le monde de l'entreprise. Ça, c'est sûr et certain. Mais par contre, si c'était à refaire, petit conseil au passage. J'aurais beaucoup plus préparé la chose en faisant bêtement un vrai plan financier et pas un truc que j'ai dû faire à l'arrache parce que finalement, j'avais plus rien et qu'il fallait lancer quelque chose et que j'ai fait avec les moyens du bord. Enfin, tu vois, j'aurais quand même beaucoup plus préparé ça.

  • Speaker #1

    Et même pu négocier ton départ.

  • Speaker #0

    Né complètement, ce que je n'ai pas fait du tout. Je suis partie avec rien du tout. Et mon Dieu, c'est dur parce que plus de revenus, droit à rien en Belgique.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, tu démissionnes.

  • Speaker #0

    Je démissionne.

  • Speaker #1

    Donc là, on sent l'impulsion.

  • Speaker #0

    Ah ouais, tu sais à quoi je me suis fait penser ? Petit cliché. Tu vois, les publicités pour l'euro million, le gars rentre dans la salle de réunion et fait « je démissionne, nanana » . C'était ça, tu vois. Vraiment, la fille qui pète un plomb. Je voyais bien que mes collègues me regardaient en disant « T'es sûre de ta décision ? » « Oui, sûre et certaine. » « Contente. » Mais après, la réalité entrappe très vite.

  • Speaker #1

    Tu fais confiance aujourd'hui à ton intuition dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Complètement. C'est ma meilleure boussole. Complètement.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Même pour mes créations. En fait, c'est simple. Quand je crée une collection de bijoux, je mets tout ici sur une grande table. Je les classe, toutes les bagues, tous les bracelets, etc. Et chaque fois que je les regarde, si je n'ai pas un « waouh » avec le bijou, je ne le commercialise pas. Tu vois, ça, c'est mon intuition.

  • Speaker #1

    Oui, il y a encore cette idée émotionnelle qui t'habite.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est ça. Et je trouve que quand on est dans un métier comme celui-ci, on est dans la créativité. Il faut laisser parler ton intuition, tu vois. Tu ne peux pas être juste, tu ne peux pas être authentique si ce n'est pas fait avec le cœur. Les gens sentent ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais quand il y a quand même des peurs qui s'invitent ? Comme tu dis, dans le cadre de ta démission, tout d'un coup, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'email. Il y a quand même, j'imagine, des peurs qui s'invitent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors moi, j'ai toujours essayé d'utiliser mes peurs comme de l'essence pour faire avancer mon moteur. Tu vois, de me dire, OK. Oula, petite panique, petit coup de down, parce que ça arrive, il ne faut pas idéaliser la chose, il y a des moments super durs, et bien ce n'est pas grave, allez hop, allez Caro, donc là ça ne va pas, j'invente, il y a un problème avec ton fournisseur de packaging, j'en sais rien, il fait faillite, c'est fini, il faut se réinventer, il faut trouver quelqu'un d'autre, il faut renégocier, allez, ce n'est pas grave, tant mieux, change de packaging, génial, c'est le moment, tu vois, d'essayer de tourner ça comme une opportunité à chaque fois, comme, allez. C'est sûr qu'il y a des moments où je pleure, des moments où je ne dors pas, des moments où je panique. Et évidemment, je trouve qu'on idéalise beaucoup l'entrepreneuriat. Et moi, ça me fait un peu peur pour la génération qui nous suit sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Ça pullule de comptes où on montre des chiffres et des chiffres d'affaires. Tu vois, ils montrent leur téléphone à l'écran et ils font défiler des commandes qui tombent, qui tombent, qui tombent avec des chiffres. Mais en fait, tout ça, c'est fake. Tu sais qu'il y a même des comptes TikTok, j'ai découvert ça, qui expliquent comment faire croire aux gens que tu vends bien.

  • Speaker #1

    C'est absurde.

  • Speaker #0

    Je vais te donner un truc qui m'a abasourdie. Donc, quand tu fais du e-commerce, tu reçois de la Poste ou en France, de Colissimo, peu importe, des sacs pour mettre tes colis. Et puis, tu arrives au bureau de Poste et tu les déposes et tu repars.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'en ai plein. J'en ai plein ici. Tu sais comment ils font ? Ils filment ça, les marques qui fonctionnent, soi-disant bien, filment ça. elles mettent quelques colis de la marque au sommet du... du grand sac de poste et en dessous, en fait, c'est un gros carton vide.

  • Speaker #1

    Ou des colis des autres gens.

  • Speaker #0

    Ou des colis, voilà, qui n'ont rien à voir. Ils font croire comme ça qu'en fait, ils ont super bien vendu alors qu'il y a deux commandes qui se battent en duel dans le sac. Et il y a des tutos qui expliquent comment tromper les gens sur la réussite de ton business.

  • Speaker #1

    Absurde.

  • Speaker #0

    Dingue. Et tu vois, je suis sûre qu'il y a des jeunes qui... qui gobe tout ça en se disant « Ouais, c'est pas grave, on va quand même gagner de l'argent. » Qui ne comprennent pas qu'un chiffre d'affaires, ça ne veut rien dire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est berné les gens avec cette idée que le succès va amener le succès. Mais c'est faux. Alors que c'est beaucoup plus subtil que ça.

  • Speaker #0

    Mon Dieu, mais oui.

  • Speaker #1

    On a connu aussi des boîtes qui avaient du succès et qui n'en ont plus eu du jour au lendemain, alors même qu'elles ont été au sommet de leur gloire. Et pourtant, ça n'a pas garanti leur succès. On a plein d'exemples. Donc, comment se renouveler ? Il y a vraiment d'autres choses bien plus subtiles. pour continuer à stimuler des ventes, à stimuler son client à venir acheter chez nous. Oui, ça me paraît vraiment voir les choses d'une petite...

  • Speaker #0

    Oui, d'un mauvais prisme. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Est-ce que c'est important pour toi ? Parce que toi, justement, je trouve que tu n'as pas un succès fake. Je te connais, je sais tes chiffres, je sais que vraiment, tes pop-ups, il y a du monde, les gens sont contents, ton site, il fonctionne. enfin tu vois et ce n'est pas par hasard. Tu te renouvelles, tu bosses beaucoup, tu remets en question tes choix, tu oses, tu vas, tu es vraiment...

  • Speaker #0

    J'ai un secret pour ça. Je te le dis.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai un petit secret pour ça. Moi, depuis que j'ai commencé à lancer Tango Charlie, j'ai mis un point d'honneur à être proche de ma clientèle. J'ai très vite compris qu'il fallait que je... capte à qui je m'adresse. Et donc, le fait d'avoir des pop-up réguliers, du coup, je ne suis pas que sur le net où je ne vois pas les gens, je ne parle pas avec les gens où j'échange par mail, mais ce n'est pas la vraie vie. Mais le fait d'avoir les personnes en face de moi, mes clientes, elles pourront le dire ou le mettre en commentaire sur tes réseaux, etc. Mais c'est vrai, quand elles viennent en pop-up, on discute, on papote, on se raconte notre vie. Il y en a même qui pleurent parce qu'elles... Elles sont touchées par une pierre ou le message d'une pierre ou n'importe quoi. Ou elles m'amènent des petits cadeaux. En fait, je ne vais pas dire qu'on est une famille parce qu'il ne faut pas exagérer. Mais moi, j'aime bien faire des pop-up parce que je suis toute la journée avec des copines.

  • Speaker #1

    C'est cool de dire ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, mais vraiment, je suis épuisée. Attention, c'est des semaines intenses. Je suis debout toute la journée. On est dans le bruit. Il faut être concentré. C'est l'air de rien. C'est très, très physique. Mais par contre, je m'éclate parce que je papote, j'échange avec des copines, je les reconnais. Tu vois, je les vois arriver. Oh, comment ça va ? J'essaie de me souvenir de quoi on avait parlé la dernière fois. Elles me demandent comment moi je vais.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'ai pas envie d'être fausse.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Tu ne l'es vraiment pas.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, c'était une de mes questions. Comment tu arrives justement à aussi bien combiner cette authenticité et cette communication hyper léchée, hyper cadrée ? On sent que tu sais très bien ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je ne le fais même pas exprès à Street. Tout te dire, c'est hyper spontané. Je n'ai pas de calendrier éditorial disant que lundi, je vais poster ça. Mardi, je vais faire ça. Moi, j'ouvre mon téléphone. J'explique comment je me sens. Je me connecte à moi-même. J'ai envie d'être honnête avec les gens. Et les jours où je suis fatiguée, je me permets de le dire. C'est ça que je n'aime pas dans les réseaux sociaux. c'est le côté Merci. Oh, ma vie est merveilleuse, tout va bien, l'argent coule à flot, tout est facile, on part en vacances. Non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas ça du tout. Ce n'est pas la vraie vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi alors les difficultés que tu aurais ?

  • Speaker #0

    Ma plus grosse difficulté ? Oh là là, très grand sujet avec moi ça. D'ailleurs, on en a parlé ensemble durant le coaching. Mon Dieu, alors ce n'est pas du tout, parce qu'on a beaucoup de gens qui disent la balance entre la vie pro et la vie privée. Ce n'est pas ça du tout. C'est pas non plus, tu sais, les revenus qui fluctuent en tant qu'indépendant. Un jour tu gagnes super bien, le lendemain tu gagnes zéro. Ça, moi, je m'en fous. C'est pas du tout ça. Mais moi, par contre, Astrid, c'est mettre mon cerveau sur off. Débrancher cette foutue prise et arrêter de penser au boulot. Même quand je suis en vacances,

  • Speaker #1

    j'arrive pas. Et en quoi c'est un problème ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression de ne plus trop profiter de la vie sans que Tango Charlie soit... dans mes pensées. Par exemple, je vais te donner un exemple. Je vais au resto avec des copines. Je suis avec mes potes, mes meilleurs amis. Je mange quelque chose de bon, c'est chouette. Mettre d'office un moment dans la conversation tant qu'au Charlie arrive. Parce que mes copines adorent en parler déjà. Elles me posent mille questions, elles trouvent ça super chouette. Et elles s'intéressent à moi, elles savent que c'est mon bébé. Donc c'est logique. Mais j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Que c'est devenu mon seul sujet de conversation avec les gens. j'ai envie de pouvoir parler d'autres choses, de partager d'autres moments en dehors du boulot.

  • Speaker #1

    Et un repas comme ça avec des copines, vous pourriez parler d'autres choses ?

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis terrible. Tu sais, quand je suis dans un resto, je vais avoir ce déclenchement de l'entrepreneur et je vais commencer à compter le nombre de personnes qui est à table. Je vais regarder la carte en faisant vite fait un prix moyen. Je vais essayer de voir si le resto est rentable. Je calcule le nombre de serveurs, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, tu es une vraie entrepreneur.

  • Speaker #0

    Mais je n'arrive pas à faire autrement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent. des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Et alors, du coup, qui es-tu si tu n'es plus à la tête de Tango Charlie ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis une fille méga simple, mais vraiment méga simple et très spontanée. Mais tu l'as expliqué dans l'intro, mais c'est vraiment ça. Moi, je ne suis pas quelqu'un de compliqué. J'aime les belles choses. Donc, du coup, on a l'impression que tu vois, pouf, pouf, pouf. Mais en fait, moi, je suis une vraie belge. Tout me va, c'est cool, tranquille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais que ta plus grande difficulté, c'est de ne pas réussir à mettre sur... off, son cerveau d'entrepreneur ultra dynamique et actif.

  • Speaker #0

    Alors d'un côté, être ultra dynamique et actif, c'est un avantage, c'est sûr. Mais d'un autre côté, il y a des fois, j'ai envie de me dire à moi-même, bon allez, stop maintenant. Donc je mets des choses en place pour arrêter d'être tout le temps branchée Tango Charlie, notamment le sport. Ça, ça m'aide énormément. Et je fais du pilates. Et donc, quand je rentre dans la salle, il fait noir, il y a de la musique à fond, il y a les néons sur le plafond. J'essaye que ma tête fasse le même switch. Tu vois, allez hop, maintenant, t'es dans cette box. Sport. Parce que tu sais que parfois, quand je fais mes séries d'abdos, je pense à Tango Charlie et je me dis à moi-même, allez, stop, arrête. Tu te rends compte que même quand je fais du sport, je suis obligée de me dire, c'est bon, la commande que t'as pas envoyée ce matin, tu l'enverras cet après-midi. C'est cool, c'est pas grave. Maintenant, c'est 50 minutes de sport.

  • Speaker #1

    Ouais, j'entends tellement. écouter de la musique, ça pourrait t'aider ? Quand tu fais du sport, par exemple ?

  • Speaker #0

    Lire,

  • Speaker #1

    le soir. Ça débranche.

  • Speaker #0

    Mais lire des bêtes romans. Oui,

  • Speaker #1

    des trucs divertissants.

  • Speaker #0

    Oui, comme La femme de ménage. Pour le moment, je les ai tous lus. Je les ai boussés. Non,

  • Speaker #1

    mais je comprends très bien.

  • Speaker #0

    Des trucs pas... Pas des trucs sur l'entrepreneuriat. Surtout pas. Parce que là, ça remettrait de l'eau au moulin. Ça donne des idées. Oui, non. Des trucs qui te vident la tête.

  • Speaker #1

    Et quand tu es avec Charlie, parce que pour le coup, la maternité a aussi été un élément déclencheur de ton entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. D'ailleurs, ma marque porte son prénom parce que c'était tellement limpide qu'il est né en même temps que ma marque. Forcément, il fallait qu'il y ait son prénom dedans. C'est un chouette prénom, c'est facile à retenir. Donc, ça tombait bien. Quand je suis avec Charlie, je racontais un peu ma vie familiale. Mon homme, très souvent, il me fait la remarque. Caro, ton téléphone, lâche-le. Allez Caro, c'est bon maintenant. Tu l'iras semer le plus tard. Il est obligé d'être derrière moi. Tu vois ce que je veux dire ? Cette fameuse prise que je ne débranche pas. Même avec Charlie, il y a des fois où je me... Tu sais, parfois, je mets mon téléphone dans un tiroir. Parce que si je passe devant, si je le vois, je n'ai pas m'empêcher d'aller voir mon Instagram. Je reçois tellement de messages. Mais j'aime bien. C'est pas... J'aime bien.

  • Speaker #1

    T'adores ton job.

  • Speaker #0

    J'adore mon job. Et donc, je n'arrive pas à m'arrêter.

  • Speaker #1

    C'est ça, souvent, le sujet. C'est que l'entrepreneuriat, c'est que c'est des métiers passions. En tout cas, c'est ce que je souhaiterais à la plupart des gens. vu étant donné les difficultés, les aléas ? les risques. J'ai bien aimé, toi, tu n'as pas peur de prendre des risques. Ça, je pense que c'est fondamental quand on est entrepreneur. Donc, c'est une leçon importante à retenir. Mais oui, ça va avec, en effet, une difficulté à déconnecter.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, complètement. C'est un gros, gros challenge pour moi, vraiment. Je dois encore travailler dessus, je n'y suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, je comprends. Du coup, en effet, je trouve que les enfants, ça peut aider. Tu verras, plus ils grandissent, plus ils sont... Quand ils étaient petits, je pouvais encore avoir cette tendance à être sur mon téléphone. À un moment donné, ils te le disent.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça. Heureusement.

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, ça m'a aidée parce que ça pouvait créer des conflits avec ma fille. Et vraiment, ça a été aidant et en même temps perturbant.

  • Speaker #0

    C'est un miroir.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un miroir. Tout à fait. Et puis, oui, je trouve que ça te challenge sur qui tu as envie d'être comme mère et quel est le temps de présence. Qu'est-ce que tu mets derrière la qualité de présence ? Je trouve qu'on est tous d'accord pour dire que ce n'est pas la quantité, c'est la qualité. Mais c'est quoi ce que tu appelles qualité ? Et ça, j'ai dû moi-même challenger cette définition-là pour moi-même. Et en effet, le téléphone, c'est un poison parce qu'on en a besoin et en même temps, on ne voit pas le temps passer. Cool. C'est quoi tes autres difficultés ?

  • Speaker #0

    Mes autres difficultés, c'est la gestion du stress. Quand j'ai une mauvaise nouvelle qui tombe, ça arrive évidemment, c'est logique, ça me transperce. J'ai comme ça 5-10 minutes où je suis tétanisée, un peu en panique, et puis j'ai appris à tourner ça en positif. Mais il me faut plusieurs jours, je n'arrive pas tout de suite à me dire, allez, c'est une mauvaise nouvelle, ça va devenir une opportunité, ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est normal, on n'est pas des robots. L'idée, c'est comment faire en sorte que l'inconfort, le stress, l'anxiété, comment limiter ce temps-là. Mais ressentir du stress, de la tristesse, de l'inconfort, ça fait partie de la vie. On en aura toujours. Et ce n'est pas en ayant plus de chiffre d'affaires ou en ayant plus d'employés. Je veux dire, il y aura toujours des raisons d'avoir du stress, de l'anxiété et de ressentir de l'insécurité. Le sujet, c'est comment je m'accompagne. en fonction de... Quand je vis et je traverse ces émotions pour pouvoir les transformer comme tu fais déjà. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Mais d'ailleurs, quand j'ai ces moments de stress, tu sais ce qui suit derrière ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Facile, l'insomnie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et évidemment.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment. Alors la bonne vieille insomnie du 3h du mat, tu la connais, hein ? Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et une fois que tu commences là-dedans, c'est un cercle vicieux. C'est que tous les 3h du mat, tu vas te réveiller. Et moi, je me réveille parce que je pense au boulot.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et là où c'est un vrai problème, c'est que la santé mentale, l'élément numéro un pour ta santé mentale, c'est d'être reposée.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc évidemment, dès que tu es fatigué, dès que tu as perdu des heures de sommeil, tout devient plus compliqué. Toutes tes émotions sont exacerbées. Le fait d'être agacé ne fait que s'amplifier. Donc oui, tu te mets vraiment dans une spirale négative. Tu as réussi à apaiser ça ces derniers temps ?

  • Speaker #0

    Oui, vraiment bien. Je n'ai pas de recette magique, c'est venu d'un coup. Tout d'un coup, mes nuits sont redevenues tout à fait normales. Et j'arrive vraiment à plus prendre de la distance. Avec le temps, après, là, maintenant, ce n'est pas un secret, dans la bijouterie, c'est maintenant la période, la haute saison, c'est-à-dire que les fêtes, les fêtes de Noël, on joue à tous, toutes les marques de bijoux, on joue à un énorme pourcentage de notre chiffre d'affaires sur quelques semaines.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Comment vivre ça sereinement ? Et ça,

  • Speaker #0

    c'est dur parce que déjà, tu es au top de ta forme. Surtout, ne pas tomber malade à ce moment-là. Évidemment, Astrid, pas besoin de te dire que chaque année, je tombe malade à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te crées tellement de stress.

  • Speaker #0

    Bien sûr, évidemment.

  • Speaker #1

    Comment vivre sereinement cette période d'intensité professionnelle ? Écoute,

  • Speaker #0

    ce qui est dur pour moi aussi, c'est le fait d'être seule. Tu vois, je gère Tango Charlie seule. J'ai une équipe de monteuses de bijoux. Je ne vais pas dire qu'elles ne font que fabriquer les bijoux. C'est déjà un travail énorme de patience. Elles doivent être précises, minutieuses, etc. Et j'adore quand elles sont à l'atelier avec moi, il y a une ambiance de dingue ici, on se marre, mais je te jure, on se raconte notre vie, il y en a une qui apporte des bonbons, mange un truc le midi ensemble.

  • Speaker #1

    Et puis tu te sens soutenue pour la production.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Mais moi, ce qui m'a toujours manqué, c'est, tu vois... Un bras droit stratégique avec qui tu te challenges.

  • Speaker #1

    J'adorerais pouvoir faire une réunion et dire, allez, aujourd'hui, voilà, on a ça, ça, ça à régler. Qu'est-ce que t'en penses ? Tu vois, d'être à deux ou à trois ou à quatre dans l'histoire, à faire avancer le truc. Et là, le fait d'être seule, parfois, c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Le soloprenariat, c'est une réalité qu'il ne faut pas diminuer.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je fais des coaches.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est pour ça que je suis ravie que tu sois rentrée dans ma vie. Parce que tu as vraiment été la bouée de secours. J'en avais besoin. Franchement, j'allais me noyer. Ce n'est pas une blague.

  • Speaker #0

    Oui, mais la métaphore est pas mal. C'est vraiment ça. Parce que c'est quand même vous qui nagez. C'est vous qui savez vers quelle île vous allez, quelle direction vous prenez. Mais par contre, on peut prendre vraiment la tasse. On peut se prendre des planches de surf. On peut se faire choper par un poisson. Et quand tu as des bouées qui sont tendues et que tu prends les bouées et que tu avances avec les bouées, franchement, tout est quand même bien plus paisible. C'est sûr. De quoi tu es la plus fière ? C'est quoi, 5 ans ?

  • Speaker #1

    5 ans de Tango Charlie. Je suis passée à travers la crise du Covid. Puis après, il y a eu la crise énergétique qui est d'ailleurs toujours là. On ne peut pas vraiment dire que ce soit terminé. Là maintenant, il y a le cours de l'or qui explose. C'est historique. Le cours de l'or n'a jamais été aussi haut. Il y a peu de gens qui se rendent compte de ça. Mais ça a un impact énorme sur les small business comme le mien. Pourquoi ? Très simple, c'est mathématique. La marge diminue. Et elles font comme neige au soleil. Pour le moment, c'est terrible. Mon gros du taf pour le moment, c'est de négocier les prix avec tous mes fournisseurs. Qui eux sont aussi de couteau sous la gorge. Parce qu'ils n'en peuvent rien. Les prix ont augmenté. Et c'est comme ça. cours de l'or, c'est quelque chose qui fluctue énormément. Bon, alléluia, ça fait quelques semaines que ça redescend, mais on n'est jamais à l'abri d'une hausse qui va revenir. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un vrai stress. Comment tu fais d'ailleurs pour maintenir un prix aussi juste ? Je trouve que tes prix sont hyper positionnés, alors même qu'il y a la réalité de l'augmentation du prix de l'or et que tu produis tout fait main en Belgique. Donc, tu vois, ça aussi, je trouve que c'est quelque chose d'extrêmement ... valorisant.

  • Speaker #1

    Je suis très carré dans la gestion financière de mon business. J'ai la chance, l'énorme chance d'avoir mon mari, mon compagnon. On n'est pas mariés. Mon compagnon. Je ne sais jamais ce que je dois dire. Compagnon. Compagnon, oui. Mon petit copain. Qui travaille dans la finance. Dès le lancement de Tango Charlie, il m'a accompagnée. Pour structurer toute la partie financière, j'ai des excels à n'en plus finir. Chaque partie de bijoux est dans un excel. Très régulièrement, je vérifie si le prix a augmenté, diminué, etc. Tout est calculé au cent près. C'est comme ça que j'y arrive. Il y a des bijoux, quand ils ne sont plus intéressants à être commercialisés parce que plus rentables, c'est très simple. J'arrête de les produire. Ils sont sold out sur mon site. Et si un jour ils redeviennent rentables, ils reviendront.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est hyper aidant d'avoir un compagnon qui t'a fait de ces fichiers. Mais comment tu as fait, pour ne pas avoir peur de ces fichiers Excel, d'avoir trouvé, je trouve, de l'envie dans le fait d'apprendre, dans l'envie de découvrir ces outils. Moi, je vois des gens qui savent qu'ils ont besoin d'outils Excel, qui peuvent même payer des gens pour les avoir, mais qui après sont pleins de procrastines, en fait, s'en occupent pas. Moi,

  • Speaker #1

    je vais te dire mon petit secret.

  • Speaker #0

    Oui ?

  • Speaker #1

    Mais c'est très propre à moi-même. J'aime gagner de l'argent. Je n'ai pas envie de mettre de la honte sur cette phrase.

  • Speaker #0

    J'adore cette phrase.

  • Speaker #1

    Mais oui, je n'ai pas honte de dire, parce qu'on est un peu parfois gêné de dire ça. Absolument. Mais moi, pas du tout. J'aime dire que j'aime gagner de l'argent. Et donc, quand je fais ces excels, je vois les chiffres, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois la finalité.

  • Speaker #1

    Je vois la finalité de mon travail, exactement. Et c'est un côté un peu exaltant, on peut le dire, de gagner de l'argent.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est mon essence aussi pour faire avancer mon moteur. C'est de me dire, yes, ce mois-ci, j'ai super bien géré mon business. J'ai bien géré ma marge. Mon EBITDA est OK. Oui, bien sûr. Mon chiffre d'affaires est stabilisé ou en augmentation, encore mieux. Tu vois, j'ai bien géré mes coûts. J'ai bien négocié ça. Super, yes. Moi, j'aime bien. Ça m'excite. Pardon, mais... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. Non, mais moi, j'accompagne beaucoup sur ces sujets-là, tu sais. de trouver la joie dans le fait de voir son chiffre d'affaires se gonfler. Et je vois bien que ce n'est pas si naturel, évident pour tout le monde. Et qu'il y a pour beaucoup des peurs, des freins que toi, tu as fait exploser depuis longtemps pour t'accompagner vers cette réussite.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je croise quand même pas mal d'entrepreneurs, de petites marques qui se lancent, des gens qui me contactent aussi pour me demander. « Ah, comment t'as fait ? Et ça, c'était comment ? » Enfin, ils me posaient des questions. J'adore aider les gens. Je suis hyper transparente sur plein de trucs et j'aime bien pousser les gens vers le haut. Mais alors, le nombre de gens que je croise qui n'ont aucune idée de ce que c'est une marge, et pourtant, c'est le B.A.B. Tu ne peux pas lancer un business si tu n'as pas la base de ça. Et je peux te dire que moi, quand j'ai commencé, je n'avais aucune idée. C'est parce que mon mari m'a dit « Mais Caro, attends, tu te rends compte un peu que là, tu vends un bijou sur lequel tu ne gagnes pas d'argent. Et moi, mais enfin, mais si. Regarde, j'ai fait tel chiffre d'affaires. Il m'a dit mais non, pas du tout. Et alors, il m'enlevait toutes les charges. Oui, bien sûr. Le prix d'achat des matières premières. Et puis, Caro, si c'est pour gagner 5 euros, il ne faut pas les commercialiser en fait. Mais moi, j'aimais ce bijou. Et je voyais bien qu'il fonctionnait bien. Donc, je m'accrochais en disant mais non, regarde, je le vends bien. Mais non, tu vois ce que je veux dire. En fait, je trouve ça vraiment dommage que dans les études, il n'y ait pas plus.

  • Speaker #0

    Moi, je suis presque en colère, tu sais, contre certaines formations, écoles, ou même presque on leur apprend l'inverse, quoi. Que si tu veux gagner de l'argent, c'est sale. Que vouloir faire une pièce commerciale, par exemple, dans le prêt-à-porter, c'est un problème. Ce serait un manque de créativité. Bref, donc en effet, je suis complètement d'accord avec toi. Moi, je pense que c'est vraiment hyper important que vouloir en plus se mettre dans une réalité. Une réalité de marché, une réalité de client, une réalité d'offres et de demandes. Et donc, en effet, il y a une réalité de coûts qui font partie de la réalité d'un business. Donc, en effet, ce n'est pas pour faire de l'art, ce n'est pas pour faire du beau, comme un hobby. Ça, c'est deux choses différentes. Être entrepreneur, c'est un métier. Et moi, je demande souvent à mes créatives, est-ce que tu as envie d'être créatrice ou est-ce que tu as envie d'être entrepreneur ? Et il y a là une vraie question d'identité. Et c'est là où, chez toi, c'est évident. Tu es entrepreneur, une femme créative. avec une sensibilité, une émotivité, un amour du beau, de l'esthétique qui est au service de l'entrepreneuriat et non pas l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. C'est très bien résumé. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est inspirant pour tout le monde. Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'étais trop contente de tendre le micro. Parce que dans nos coachings de groupe, le vendredi, tu es quelqu'un d'hyper généreux, pleine de partage. Et je vois bien que tu es inspirante pour nombreuses d'entre elles. Et donc, du coup, ce serait quoi encore les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui veut lancer sa boîte ? Pas forcément de bijoux, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui rêvent de ça et qui ne le font pas. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou qui restent dans l'entreprise de peur de se lancer. En fait, il faut se jeter à l'eau. Tu vois, il faut vraiment plonger. Il y a beaucoup de gens qui réfléchissent beaucoup trop. Je suis d'accord. Moi, je l'ai fait à l'extrême. Je ne suis pas non plus un bon exemple. Il faut un peu trouver un juste milieu. Un entre deux. Un entre deux, voilà. Mais le fait de, non, passer le pas, allez-y, réalisez votre rêve. Je dis toujours, moi, aux personnes qui viennent me trouver, je rêve de faire ça et j'ose pas le faire. Je dis toujours, mais en fait, le travail, c'est minimum 8 heures par jour, voire dans l'entrepreneuriat, beaucoup plus. Mais ça, c'est encore un autre sujet. Bref, il faut être heureux dans la vie professionnelle. Si t'es pas heureux dans ta vie professionnelle qui prend déjà énormément de temps sur ta journée, comment veux-tu t'épanouir dans tout le reste ?

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, si ça doit passer par une prise de risque, eh bien, il faut le faire.

  • Speaker #0

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode, Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, Vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant gratuitement sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #1

    Il faut le faire parce qu'après, on vit avec des regrets. Après, c'est trop tard. Après, on est trop vieux. Après, on est peut-être malade. J'en sais rien. Après, on n'est peut-être plus là, tu vois, parce qu'il n'y a pas toujours de demain. Moi, j'ai appris ça, en fait. C'est la vie que j'ai eue toute ma jeunesse. J'étais avec maman malade. J'ai vu sa vie basculer. Elle est rentrée dans l'enfer. Elle nous a pris avec. Je sais que du jour au lendemain, tout peut basculer. Et donc, voilà. Moi, l'entrepreneuriat, c'était vraiment me dire, OK, maintenant, je réalise mon rêve. Merde. Pardon d'utiliser un gros mot, mais j'ai envoyé tout bouler. J'ai écouté personne. Alors que Dieu sait que... Mon entourage a paniqué, évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est normal, ils m'aiment. Donc, ils ont voulu me protéger, tu vois, d'aller droit dans le mur. Et j'allais probablement aller droit dans le mur, ils avaient raison. Sauf que c'était mal me connaître.

  • Speaker #0

    Oui. Et peut-être qu'il faudrait dédramatiser la prise de risque. Tu vois, peut-être qu'on se fait tout un foin de ce que c'est de prendre des risques. Alors que moi, j'ai envie de voir, en tout cas, c'est quelque chose aussi avec lequel moi, je m'accompagne. que l'entrepreneuriat, c'est un jeu. Il y a quelque chose de l'ordre de l'exploration, de l'ordre de je teste, j'essaye. Tu vois, comme dans des jeux, il y a un niveau 1, un niveau 2, il y a un creux, il y a des super pouvoirs. Tu vois, et d'essayer de prendre les choses avec beaucoup plus de légèreté, je trouve que c'est très aidant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, mais alors, attention... Il y a quand même le côté, je vais reparler d'argent, pardon, mais c'est le nerf de la guerre. Oser se lancer, c'est très bien, mais on ne peut pas se lancer si on n'a pas un minimum d'argent de côté. Est-ce que c'est une prise de risque ou pendant ? Ça dépend d'un business à l'autre, il n'y a pas de règle. Il y en a qui disent qu'il faut attendre deux ans avant de gagner sa vie, c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est faux.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai mis six mois. Il y en a d'autres qui mettent un an. Ça dépend de plein de paramètres, ça dépend de ce que tu vends. ça dépend de Quel marché tu attaques ? Mais si tu n'as pas un bas de laine, une économie, ça peut être un petit héritage, je n'en sais rien. Absolument. Ou toi-même qui as mis de l'argent de côté. Sans ça, ce n'est pas possible. Il ne faut pas non plus idéaliser le fait que se lancer à corps perdu dans une entreprise, ça se fait tout seul. Non, non, non. Absolument pas. Il faut avoir de l'argent de côté.

  • Speaker #0

    C'est l'idée des risques calculés. C'est jusqu'à combien je suis prête à perdre, combien de temps je me donne pour essayer d'atteindre ce chiffre d'affaires. Et plutôt qu'un chiffre qui pourrait être un peu maltraitant, il faut que j'atteigne les 100 000 ou il faut que j'atteigne, c'est plutôt qu'est-ce que moi je mets en place, quel est le plan d'action que je mets en place pour essayer d'atteindre ce chiffre et suis-je vraiment prête à aussi ces sacrifices, à ces nuits d'insomnie, à ce travail, à ces questionnements, à cette solitude ? Et c'est en ça, c'est d'atteindre ces objectifs et donc de dérouler ce plan d'action qui peut vraiment s'anticiper, je trouve. On peut, avant de se lancer, se dire, bon, ben voilà, je vais devoir faire du contenu sur Instagram. Je vais devoir me réveiller à l'aube pour être en pop-up. Je vais devoir créer de mes mains 80% de mon stock. Tout ça, ça peut s'anticiper et se demander, est-ce que je ressens de la joie ? On dit ça, tu peux... amplifier un scénario et voir s'il y a de la joie qui vient ou s'il y a trop de peur. Et ça permet vraiment, quand tu l'amplifies, tu exagères le scénario et tu imagines vraiment toutes les possibilités, celles les plus difficiles et celles les plus agréables. Parce que c'est ça aussi, parfois on a l'illusion, comme tu as pu dire avec TikTok, où on voit que le bon côté des choses. Donc voilà, tu peux amplifier le scénario et voir est-ce que je ressens toujours de la joie, est-ce que je suis prête à... à passer outre les difficultés que je vais forcément rencontrer. De quoi tu es le plus fière en cinq ans de boîte ?

  • Speaker #1

    D'être partie de rien du tout.

  • Speaker #0

    Bah ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, de rien du tout. Mais quand je dis rien, c'est rien. Donc ça veut dire que je n'avais pas de formation en bijouterie. Je n'avais jamais tenu un webshop de ma vie. Je ne savais même pas ce que c'était un back-end ou commerce, tout ça. Je n'avais jamais mis les mains là-dedans. J'ai tout appris toute seule. J'ai créé cette communauté sur les réseaux avec très peu de moyens. en étant juste spontanée, authentique.

  • Speaker #0

    Ce que tu ne dis pas, c'est que tu es une grosse bosseuse.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je peux le rajouter quand même. Merci, Yann Street,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est que tu n'as pas fait ça entre 9h et 11h et 14h et 16h.

  • Speaker #1

    Regarde, aujourd'hui, on est lundi, on est le lendemain de congé scolaire, on est rentré hier de quelques jours à la mer, à 17h, à 18h, je me suis mise à bosser et j'ai arrêté à 22h, tu vois. Voilà. En fait, c'est vrai, on ne peut pas y arriver si on n'y met pas toute son énergie. C'est impossible.

  • Speaker #0

    Non, je suis d'accord. J'ai cette phrase que j'adore et que je dis à mes enfants, que je te partage. C'est « Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais » .

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'il y a tout dans cette phrase. Parce que déjà, il faut avoir la chance de pouvoir rêver. Tout le monde ne l'a pas. Donc rêver, après oser. Il y a vraiment une idée d'audace qui est inévitable. Tu l'as prouvé parmi l'exemple. Après, travailler. et même malgré le travail, ne jamais abandonner. Parce que le travail, malheureusement, ça ne fait pas toujours le résultat. Et il faut se travailler, se remettre en question, lâcher certaines choses pour peut-être retenter des nouvelles choses. Donc cette idée de persévérance, de ne pas abandonner, elle est incroyable. Et là, du coup, ce fameux tout est possible prend tout son sens.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Le temps file super vite. Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter, justement, pour dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Écoute-moi, mon rêve, c'est d'ouvrir un jour, si c'est possible, je ne sais pas si je le ferai ou pas, éventuellement un magasin ou un atelier boutique où la cliente peut voir la création de bijoux en direct. Et voilà, ça c'est mon rêve. Sauf que la réalité, parce qu'entre un rêve et la réalité qui m'entrabe, c'est que 2025, année pas facile, 2026 ne sera probablement pas facile. Le rité, le souffre. Tout le monde en parle, tous les spécialistes. Absolument. C'est red flag. C'est pas du tout... Il faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant. Il faut que les banques suivent. Les banques ne suivront pas, ça je le sais. Donc je ne me mets aucune pression. Ça reste dans un coin de ma tête. Peut-être qu'un jour j'y arriverai. Et peut-être que si ça ne se fait pas, eh bien je trouverai autre chose. Mais en attendant, je m'éclate à ouvrir ces pop-up tout le temps aux quatre coins de la Belgique. Parce que c'est génial. Je vais à la rencontre de mes clientes qui me le rendent super bien. j'ouvre mes pop-up le lundi matin à 10h il y a du monde c'est génial, c'est fou je ferme le samedi à 20h il y a encore des gens qui sont là à 20h, c'est dingue c'est gai, et donc si ça fonctionne comme ça c'est très bien et je m'éclate et par rapport à ce que tu partageais,

  • Speaker #0

    ce serait un de tes souhaits de vouloir t'associer, d'avoir une équipe plus nombreuse d'avoir d'autres gens avec toi dans l'aventure bien sûr,

  • Speaker #1

    je rêverais de ça pour pouvoir grandir ensemble le... Oui, c'est mon rêve ultime de petite fille. Si je devais avoir la petite Caroline à côté de moi, je suis sûre qu'elle rêverait d'être une businesswoman, sans savoir vraiment ce que c'était.

  • Speaker #0

    Bah, tu l'es !

  • Speaker #1

    Oui, mais plus que ça, tu vois. Moi, je n'ai jamais assez.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est sympa, parce que moi, je suis là, mais tu l'es déjà.

  • Speaker #1

    Non, non, non, je n'ai jamais assez. Il faut que ce soit plus grand, il faut que ce soit encore plus connu, qu'il y ait une plus grande équipe, plus de bijoux, enfin voilà. Je sais que je suis au début de quelque chose. J'en suis persuadée.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu pourrais déjà dire à la petite fille Caroline qui te regarde là déjà avec ce que tu as déjà d'incroyable ?

  • Speaker #1

    Déjà, bravo de t'en être sortie. Bravo, parce que ce n'était pas facile. Et surtout, bravo d'avoir osé, parce que je me rends bien compte que j'ai pris un risque complètement fou. Mais je suis contente de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Oui, elle est déjà super fière de toi, cette petite Caroline. C'est quoi les autres conseils que tu pourrais donner ? ou... Tu en as dit plein, si je résume un peu. L'écoute, l'intuition, l'intuition au cœur de tout. L'écoute de ton client, d'être en fait toujours vraiment à l'écoute de qui est-elle, qu'est-ce qu'elle veut, donc du coup d'aller la voir. D'avoir cette communication hyper intuitive, hyper authentique, qui est aussi quelque chose d'hyper présent pour ta marque, cette communauté hyper dynamique, de ne pas avoir peur de travailler, de travailler beaucoup. l'amour du beau, l'amour de se renouveler, toujours à l'écoute de ton intuition. Je pense qu'il y a plein de choses hyper inspirantes des gens dans ton partage. Est-ce qu'il y a d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Un dernier, oui. Quand je crée mes bijoux, j'écoute, en fait, mes nouvelles collections ne viennent pas de moi. C'est faux. Elles viennent de mes clientes.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est une excellente réponse.

  • Speaker #1

    Voilà. J'écoute énormément ce qu'elles me disent, ce qu'elles me demandent. J'ai un petit carnet. dans lequel je note, sans forcément noter le prénom de la personne, mais je note, à telle date, elle m'a demandé un bracelet comme ça. Et telle date, on m'a dit, ce serait peut-être pas mal d'avoir un truc comme ça. Et puis, au fur et à mesure des mois, je garde le meilleur de tout ça. Et en fait, je pense que c'est pour ça que mes clientes apprécient autant mes bijoux. C'est parce qu'elles comprennent que je les ai écoutés et je leur propose ce qu'elles m'ont demandé. Je ne vais pas les rechercher derrière en leur disant « t'as vu, j'ai fait ce que tu m'as demandé » . Pas du tout. Ça reste très naturel et très spontané. Et en fait, je pense que c'est ça. C'est valable pour tout. Dans un restaurant, quand on lance un service, quand on crée un produit, répondre à une vraie demande de façon ultra vraie, réelle, ça fonctionne. Les gens, ils sentent quand c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Tout à fait. Non, mais c'est super. C'est vraiment l'empathie, la sensibilité au service de ton client et pas forcément au service de ton expression égotique. Tu vois, il y a ce truc-là hyper généreux et dans le lien que je trouve très fort. Trop chouette. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #1

    On peut être fière de la Belgique. Je suis méga fière, mais pas qu'on va aller un peu plus loin que la mode, mais aussi au niveau de la chanson, de l'humour, de plein de choses, des acteurs. On est quand même un terreau. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. On est un petit pays.

  • Speaker #0

    Beaucoup de créativité.

  • Speaker #1

    Waouh. Beaucoup d'audace.

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens qui se permettent, qui s'autorisent.

  • Speaker #1

    Oui, avec un vrai style, une vraie empreinte. Et de nouveau, l'authenticité. Pour moi, c'est ça, être une marque belge.

  • Speaker #0

    Trop chouette.

  • Speaker #1

    Tu vois, le belge, il est simple. Il ne se prend pas la tête. On râle rarement. On fait rarement des grosses manifestations parce qu'on n'est pas content. On est OK. Et on est nous-mêmes. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est très simple. Je n'ai même pas les mots en plus pour le dire parce que c'est ça, c'est la simplicité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu communiques, c'est important pour toi de dire que Tango Charlie est une marque belge. Est-ce que ça pourrait te servir à conquérir la France ou d'autres marchés ?

  • Speaker #1

    Alors, d'un côté, ça peut m'aider à conquérir des marchés et de l'autre, pas forcément. Je pense à la Hollande. Une marque belge en Hollande, c'est compliqué. Et puis, eux, ils sont de toute façon submergés de plein de choses, de très chouettes produits et ils n'ont pas besoin de nous, en fait. Donc, de ce côté-là, c'est plus compliqué. Mais je suis très attachée à être belge et je suis très attachée aussi à être belge francophone. c'est souvent se tirer une balle dans le pied parce que finalement quand on réfléchit, le marché francophone belge il est tout petit et qu'il faut, pour grandir, aller chercher d'autres marchés derrière, ça va venir. Moi, je sais que je vais le faire, pas tout de suite, mais ça va venir. Mais je pourrais faire Tango Charlie bilingue. Je suis bilingue moi-même. Je pourrais lancer Tango Charlie en Flandre. Je pourrais avoir mon site en deux langues, ma communication sur les réseaux en deux langues. Je suis attachée au fait d'être francophone. Parce que j'aime travailler avec la belge francophone. Je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est cool. Et c'est une ambition pour toi d'aller vers la Flandre ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Mon ambition, ce serait plus d'aller vers la France, la Suisse, tous les pays francophones d'Europe, où la bijouterie fonctionne extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois. Plutôt que d'aller me cantonner en Flandre, où je vais vite... Oui, où il y a aussi d'autres marques. Et il y a d'autres marques qui sont ultra implantées aussi. Et la Hollande, je sais qu'ils ne vont pas m'ouvrir les bras. Ils ne vont pas m'accueillir les bras grands ouverts.

  • Speaker #0

    Non, mais ce que tu mets en lumière, c'est qu'en effet, il y a une tendance quand même du local. Donc, le marché français achète français. Ça, ce n'est pas nouveau, j'ai envie de dire. On a toujours un peu dit ça des Français. Mais en fait, c'est une réalité qui se développe, qui s'accélère depuis un peu l'effet Covid. Le support to local. Et donc, tu as raison, les Hollandais achètent Hollandais plus que jamais. Aux États-Unis, c'est pareil. Donc, en effet, et donc, quelque part, c'est aussi ce qui crée ta communauté. Le fait que tu sois là, présente, accessible, authentique, à côté d'eux, à l'écoute. Tu vois, être à l'écoute de la Française de Marseille, ça sera plus compliqué pour toi.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'on parle peut-être la même langue, mais on n'a pas le même mindset. On n'a pas les mêmes filles.

  • Speaker #0

    Et le même quotidien et la même réalité de vie. Donc, en réalité, je pense que c'est hyper pertinent que de vouloir maintenir et rêver à une croissance tout en étant fière de... de sa cliente locale qu'on aime déjà.

  • Speaker #1

    Tu sais que, petite parenthèse, on fait plein de propositions pour ouvrir des pop-up à Lille. Lille, nord de la France. Pas loin d'ici. Clientèle plus ou moins similaire à la Belgique. Je me sens proche du nord de la France. Mais tu sais que je n'ose pas y aller.

  • Speaker #0

    Ah, intéressant.

  • Speaker #1

    J'ai peur. Je ne sais pas pourquoi. Alors que j'ai vraiment des chouettes propositions. Et là,

  • Speaker #0

    ton intuition te dit non.

  • Speaker #1

    Mon intuition me dit pour l'instant de ne pas y aller. Donc voilà. Don't ask me why, mais c'est comme ça.

  • Speaker #0

    À l'heure d'aujourd'hui, ton intuition...

  • Speaker #1

    Elle a fonctionné.

  • Speaker #0

    Donc, tu as raison de l'écouter. Hyper intéressant. Maintenant, premier test marché intéressant. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Cool. On arrive à la fin de cet épisode. C'était trop bien.

  • Speaker #1

    On était trop bien là.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'ai adoré.

  • Speaker #1

    Téléphone en mode avion, petite lumière automnale. C'est clair. À nous deux, moi j'ai adoré ce moment. Je suis triste que ce soit déjà fini.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux profiter encore de ces quelques minutes pour partager encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis reconnaissante, et j'ai envie de le dire, du soutien que j'ai eu quand j'ai lancé Tango Charlie d'inconnu. d'inconnus eux et d'inconnus sans eux, qui sont vraiment venus me donner la lumière, m'encourager. Je ne les connais pas tous personnellement, mais je vois les likes sur mes réseaux, je vois les petits mots, je les lis tous. Je réponds à tout le monde, ça me prend un temps dingue. Et ces gens-là, ils sont incroyables. Ils sont vraiment incroyables. J'ai eu des petites galères avec Tango Charlie. Petite parenthèse, Biposte avait fait une énorme grève de 15 jours et pendant 15 jours en pleine Saint-Valentin, j'ai rien vendu et ça m'a fait perdre énormément de chiffre d'affaires. Tu sais ce qui s'est passé ? J'en ai parlé sur les réseaux parce que je suis authentique et j'étais pas bien. Tu sais qu'il y a des gens qui ont passé commande sur mon site juste pour me soutenir, qui écrivaient en commentaire de leur commande « j'ai pas besoin de ce bijou mais je l'achète juste pour vous soutenir » . J'en ai eu plein. Alors que c'est pas du tout ça que je demandais. J'ai rien demandé. Les gens l'ont fait se... spontanément. Et tu vois, moi, j'aime cette aventure entrepreneuriale parce que ça me refait croire en l'autre, en l'humain, tu vois, que finalement... La solidarité. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Et j'ai envie de terminer là-dessus parce que sans ces personnes-là, je... Je pense que je n'aurais pas tenu le coup. Ces anonymes qui te poussent vers le haut.

  • Speaker #0

    Oui, et on dit que souvent, il y a plus d'anonymes que d'amis qui sont là au début. Parce que les amis, comme tu disais, on peut les comprendre. Ils sont inquiets pour toi, alors que les anonymes, ils sont plus neutres. Donc, ils regardent avec plus d'objectivité. Ils applaudissent vraiment avec leur cœur ouvert. Sincèrement, ton produit, tes projets. Mais ce que tu mets en lumière, c'est en fait ta capacité à créer du lien.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper important. J'ai envie que les gens retiennent ça du podcast qu'on vient d'enregistrer ensemble. C'est ça, c'est le lien, c'est la vraie vie, l'authenticité. J'ai des clientes qui sont devenues des amies.

  • Speaker #0

    Oh, waouh ! Et du coup, ça aurait tout son sens d'avoir un atelier boutique, où tu serais là, où les gens viendraient te voir.

  • Speaker #1

    Oui, pour les accueillir vraiment. Parce qu'un des petits pop-up, c'est une semaine, c'est court. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas chez moi, je ne fais pas ce que je veux. voilà Mais bon, on n'y est pas. Non,

  • Speaker #0

    non, non. Une chose à la fois, step by step. Mais en tout cas, ce qui te drive, on l'entend. C'est aussi créer du lien.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, et puis les bijoux, c'est ça. C'est rendre les femmes belles. C'est la petite touche finale. Parfois, je mets un collier autour du cou d'une femme. Je vois la lumière qui arrive dans son visage. Ça me fait quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    et puis la lumière vraiment du bijou. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. C'est super beau. Terminons sur ces belles phrases. Merci beaucoup, Caroline.

  • Speaker #1

    Merci, Astrid. Merci d'être rentrée dans ma vie.

  • Speaker #0

    D'être mignonne. Écoute, moi, je suis ravie d'être à tes côtés parce que c'est vraiment une belle aventure, Tango Charlie. Et tu n'as pas les problématiques de peur de vendre du tout que je peux rencontrer. Et ça montre bien à quel point, à tout moment, dans son... projet, son parcours entrepreneurial, on peut ressentir des freins et des limites et d'être accompagné, ça permet vraiment de passer d'autres steps et de se sentir moins seul.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Merci beaucoup pour tous ces partages, pour cette générosité, pour cette capacité que tu as aussi à être généreuse et à parler librement de l'entrepreneuriat qui nous amuse et qui nous stimule à toi comme à moi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram, WeLoveBelgianBrands underscore podcast et sur nos pages Astrid.Lefebvre et Lille.DeGrom. À dans 15 jours !

Description

Bonjour à tous,


Dans l’épisode de cette semaine de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu envie de tendre le micro à Caroline, la fondatrice de Tango Charly — car je sentais bien que cet épisode serait un concentré d’humanité, de courage, d’audace et de vérité entrepreneuriale.

Et vous allez voir, je ne me suis pas trompée. Cet épisode est un diamant brut.
Sans paillettes. Sans bullshit.

Parce que Caroline ne raconte pas une 'success story' lisse.
Elle raconte la vérité sur ce que c’est de créer une marque quand on ne part de rien.

 

Avec sa marque de bijoux TANGO CHARLY, Caroline est devenue une entrepreneure, pas seulement une créatrice.

 

Parce que oui : créer, c’est du talent et de la passion
Mais entreprendre, c’est un métier, et beaucoup d’apprentissages.

 

Ici Caroline raconte tout.
Les erreurs. Les marges qu’elle ne calculait pas. Les insomnies.

 

🎙️Dans cet épisode, Caroline partage :

 

✨ Les risques calculés, le rapport à l’argent, le stress, les nuits blanches, mais aussi

✨Ses rêves, ses ambitions ( une croissance juste, locale, près de ses clientes)
✨ Ses craintes (et sa lucidité face à un marché très secoué).
✨ Sa gratitude pour ces clientes, ces anonymes qui la soutiennent, ces femmes qui deviennent des copines
✨ Sa foi absolue dans le lien, dans l’humain, dans l’écoute.
✨ Sa vision du courage, du beau, du travail, et de l’intuition comme boussole.

 

Et puis il y a cette phrase que j’adore, et que je répète à mes enfants :
“Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais.” De Xavier Dolan.

Caroline en est la preuve vivante.


🎧 Si tu es créative, entrepreneure, tu rêves de te lancer, ou tu veux comprendre la vraie vie d’une marque qui grandit, cet épisode va te nourrir, t’inspirer et te donner de la force.

 

Belle écoute,

With love,


Astrid

 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    T'as vraiment été la bouée de secours, j'en avais besoin quoi, parce que dans l'entrepreneuriat t'es seule en fait. Et tout d'un coup ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier et ils m'ont annoncé ça comme si c'était ta-daaa, super bonne nouvelle, félicitations. Faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi c'est Astrid, experte en développement commercial. Coach, j'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, E-Landing !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de 6 ans Antoine Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que je trouve personnellement hyper inspirante, solaire et profondément humaine, Caroline, fondatrice de la marque de bijoux Tango Charlie. Tango Charlie, c'est une aventure née d'un moment suspendu, celui du confinement, mais celui aussi d'une nouvelle vie, une vie de maman, une envie d'autre chose. Et de cet élan, presque un peu comme surprise, on arrive aujourd'hui à une véritable success story belge. Et donc aujourd'hui, je suis dans son atelier à Linkbeek, et là où Caroline imagine, assemble à la main des bijoux dorés. argent et qui sont faits pour durer. Je trouve que c'est ça aussi qui est important, des bijoux qui résistent à la vie, à l'eau, aux émotions. Et donc voilà, j'ai envie de parler de tout ça avec Caroline, de ce coup de tête entrepreneurial qui a tout déclenché, dans la façon dont tu fais grandir ta marque sans perdre son âme artisanale, des choix courageux que tu fais en matière de qualité, de durabilité et puis du sens profond que tu mets derrière chaque bijou. J'ai la chance aussi de t'accompagner en tant que coach sur ton développement et je trouve ça super de te tendre le micro. On t'a toutes adoré dans l'épisode d'Audace où tu parlais avec beaucoup de sincérité, avec une grande générosité de ta vie de petite fille dans des conditions pas toujours évidentes avec une maman malade. Et tu fais partie de ces femmes, de cette nouvelle génération que je trouve. Vraiment généreuse, c'est le mot qui me vient en tête. Et donc du coup, je me réjouis de cet épisode, de cet échange avec toi. Alors, pour démarrer, j'ai toujours une petite question signature, c'est de te présenter, de te demander de te présenter et de me raconter qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Ok, bien, bonjour à tous. Moi, je m'appelle Caroline et je suis la créatrice des bijoux Tango Charlie. Et alors, petit fun fact, quand j'étais toute petite, mon rêve... Je ris déjà avant de le raconter. Je voulais devenir fleuriste. Alors comme ça, ce n'est pas drôle, mais je voulais juste être fleuriste. C'était mon rêve. C'était déjà dans l'artistique, tu remarques. Et un jour, mon grand-père m'a dit, mais tu sais Caroline, pour être fleuriste, il faut se lever très tôt le matin, il faut aller au marché matinal acheter des fleurs. Et là, à un dîner familial, j'ai fait, ah ben non, non, non, non. Alors je vais changer d'avis. Je ne vais pas devenir fleuriste, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu aimais tellement dormir.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis une grosse dormeuse. Et donc voilà, ça colle complètement avec ma personnalité. Ça doit être créatif, mais en même temps, il faut pouvoir dormir.

  • Speaker #1

    Et on sent déjà, en effet, l'amour du beau.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, tout à fait. Mais depuis, j'ai complètement laissé tomber cette passion des fleurs. Je n'y connais rien du tout. Et d'ailleurs, quand on m'offre un bouquet de fleurs, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est ça qui est drôle. Donc, ça m'est passé assez vite. Mais par contre, ce qui m'est resté, c'est l'amour de la fringue, de la mode. Ça, je l'ai eue toute petite. et encore aujourd'hui... Moi, c'est catastrophique. Tu me donnes 100 euros, j'en dépense 200 dans un magasin de fringues. J'adore ça. J'adore.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu as eu cette case mode. C'était quelque chose que tu désirais ? Ah oui, complètement. Tu sais,

  • Speaker #0

    tous mes jobs d'étudiant, dès le plus jeune âge, c'était dans les fringues, dans la mode. Ça touchait à ça. Ça a toujours été mon rêve. Ça m'a driveée très, très jeune. Très jeune, j'ai dit, voilà, moi, je vais étudier le marketing parce que je sais que plus tard, je veux vendre des vêtements. J'étais admirative de toutes les nanas qui étaient représentantes commerciales pour des marques. Tu sais, c'était l'époque où la fringue fonctionnait méga bien, pas comme aujourd'hui où c'est plus compliqué. Et moi, je rêvais de ça et je l'ai fait. J'ai réalisé ce rêve très rapidement, en fait.

  • Speaker #1

    Tu as tout de suite, on sent quand même dans ta personnalité que tu... Tu sais où tu veux aller, tu sais ce qui te fait plaisir, tu sais ce qui t'anime, jusqu'à oser prendre des risques.

  • Speaker #0

    Pour faire un lien avec le podcast d'Audace, il faut l'écouter évidemment, je ne vais pas revenir sur toute l'histoire. Mais oui, j'ai eu une enfance pas facile, j'ai eu une maman qui était très malade. Et donc moi, pour m'en sortir, qu'est-ce que j'ai dû faire ? C'est bosser. bosser, m'occuper et avoir un but dans la vie. Et mon but dans la vie, c'était juste tout simplement de m'en sortir. Et donc, je me suis raccrochée à la mode, à ma passion pour la mode. Ça peut paraître très subtil, mais en fait, c'était ça. Il y en a, c'est les voitures, il y en a, c'est la cuisine. Moi, c'était les fringues. Voilà, chacun son truc. Et j'ai bossé dans le prêt-à-porter pendant presque 20 ans. Je n'ai jamais fait les calculs, mais ça doit être un truc comme ça. Et j'ai bossé pour... plein de marques différentes. Et en fait, je ne regrette pas du tout ce passage avant l'entrepreneuriat, parce que je pense vraiment que le fait d'avoir travaillé d'abord en entreprise m'a permis de faire mes premières armes, d'être plus cadré, d'être entouré. Parce que dans l'entrepreneuriat, tu es seul en fait, et tu peux vite te casser la figure en prenant des mauvaises décisions. L'expérience en entreprise, elle est hyper enrichissante.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu retiens ? Qu'est-ce qui t'a le plus aidé dans tes années en entreprise pour ta vie d'entrepreneur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Faire les choses sérieusement, la rigueur, respecter les deadlines. Même aujourd'hui, je m'en impose à moi-même. J'ai toujours été driveée aussi par atteindre des KPIs et des chiffres parce que quand on est commercial, c'est ça. Et encore aujourd'hui, je le fais à ma petite échelle pour ma marque de bijoux. Je ne regrette pas du tout d'avoir eu ce passage en entreprise, même si, attention, maintenant que j'ai goûté à l'entrepreneuriat, je ne retournerai jamais en entreprise. Je ne pourrai pas.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    La liberté, tu sais, avoir un boss, un nombre de jours de congés définis, travailler parfois pour des gens qu'on n'aime pas forcément, être parfois sous l'emprise de personnes qu'on ne peut pas encadrer à longueur de journée. Ça m'a vraiment pesé. Et aujourd'hui, j'ai plus ça sur mes épaules. J'ai ma propre équipe. J'ai mon cadre à moi. J'ai mes décisions à moi et ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que tu allais monter ta boîte un jour ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai toujours su. Je l'ai toujours su. Ça, c'était même très jeune. J'ai toujours voulu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, quelque part, le confinement, le fait de vouloir prendre ta démission. Ça a été l'effet déclencheur hyper courageux.

  • Speaker #0

    Complètement. Je vais raconter vite fait comment ça s'est passé. Parce que c'est marrant. C'est marrant, en même temps, ça n'allait pas parce que c'était un énorme risque. Mais vraiment, on était en confinement total. Les magasins étaient fermés. J'étais en réunion Zoom et j'avais quatre têtes devant moi sur mon écran. Et j'étais à la maison, comme tout le monde a vécu ça. Et tout d'un coup, ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier. et ils m'ont annoncé ça comme si c'était... super bonne nouvelle, félicitations. Et moi, directement, j'ai senti que je n'avais pas du tout, du tout envie de faire le job de ces personnes-là en plus de mon job pour le même salaire. J'ai trouvé ça limite odieux d'oser demander ça à quelqu'un et j'étais enceinte à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Ils le savaient ? Oui.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit, de toute façon, Caroline c'est une bosseuse, elle fait toujours les choses bien, elle est ambitieuse. Ils ont cru que j'allais exploser de joie et en fait, au contraire. C'est sorti tout seul à Street. Vraiment, entre deux phrases, j'aurais dit « Mais écoutez, moi, ça ne me va pas du tout. » Et en fait, je démissionne. Mais vraiment comme ça, sans avoir réfléchi trois minutes avant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est quand même génial parce que oui, OK, la nécessité de ton enfance et de ta vie familiale a fait que tu devais travailler. Mais après, tu as quand même su écouter cet élan de joie, le fait d'avoir envie de faire de la mode. Tu vois, tu ne t'es pas laissé aller dans, je ne sais pas, la première opportunité un peu. Malhonnête que tu pouvais avoir, tu as tout de suite essayé d'écouter ce qui avait du sens pour toi. Et là, on entend la même chose au moment où on te vend. En effet, tu as tout à fait raison, une sorte de fausse promotion. Franchement, tu as raison. Là, j'adore. Il y a quand même tout de suite un bon sens, quelque chose aussi d'intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ah oui, l'intuition était vraiment là. C'était mes tripes qui ont parlé. C'était non, non, non, ne le fais pas, ne le fais pas. Mais bon, après, dans les grandes entreprises comme ça, quand tu donnes ce genre de décision, ça prend en acte le quart d'heure qui a suivi. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus accès à mes mails, plus accès à mon téléphone. Ils avaient coupé ma ligne de téléphone. Je n'avais plus rien.

  • Speaker #1

    Tu le referais si c'était à refaire ?

  • Speaker #0

    Très, très bonne question. Alors, je relancerais ma marque de bijoux. Je quitterais le monde de l'entreprise. Ça, c'est sûr et certain. Mais par contre, si c'était à refaire, petit conseil au passage. J'aurais beaucoup plus préparé la chose en faisant bêtement un vrai plan financier et pas un truc que j'ai dû faire à l'arrache parce que finalement, j'avais plus rien et qu'il fallait lancer quelque chose et que j'ai fait avec les moyens du bord. Enfin, tu vois, j'aurais quand même beaucoup plus préparé ça.

  • Speaker #1

    Et même pu négocier ton départ.

  • Speaker #0

    Né complètement, ce que je n'ai pas fait du tout. Je suis partie avec rien du tout. Et mon Dieu, c'est dur parce que plus de revenus, droit à rien en Belgique.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, tu démissionnes.

  • Speaker #0

    Je démissionne.

  • Speaker #1

    Donc là, on sent l'impulsion.

  • Speaker #0

    Ah ouais, tu sais à quoi je me suis fait penser ? Petit cliché. Tu vois, les publicités pour l'euro million, le gars rentre dans la salle de réunion et fait « je démissionne, nanana » . C'était ça, tu vois. Vraiment, la fille qui pète un plomb. Je voyais bien que mes collègues me regardaient en disant « T'es sûre de ta décision ? » « Oui, sûre et certaine. » « Contente. » Mais après, la réalité entrappe très vite.

  • Speaker #1

    Tu fais confiance aujourd'hui à ton intuition dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Complètement. C'est ma meilleure boussole. Complètement.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Même pour mes créations. En fait, c'est simple. Quand je crée une collection de bijoux, je mets tout ici sur une grande table. Je les classe, toutes les bagues, tous les bracelets, etc. Et chaque fois que je les regarde, si je n'ai pas un « waouh » avec le bijou, je ne le commercialise pas. Tu vois, ça, c'est mon intuition.

  • Speaker #1

    Oui, il y a encore cette idée émotionnelle qui t'habite.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est ça. Et je trouve que quand on est dans un métier comme celui-ci, on est dans la créativité. Il faut laisser parler ton intuition, tu vois. Tu ne peux pas être juste, tu ne peux pas être authentique si ce n'est pas fait avec le cœur. Les gens sentent ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais quand il y a quand même des peurs qui s'invitent ? Comme tu dis, dans le cadre de ta démission, tout d'un coup, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'email. Il y a quand même, j'imagine, des peurs qui s'invitent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors moi, j'ai toujours essayé d'utiliser mes peurs comme de l'essence pour faire avancer mon moteur. Tu vois, de me dire, OK. Oula, petite panique, petit coup de down, parce que ça arrive, il ne faut pas idéaliser la chose, il y a des moments super durs, et bien ce n'est pas grave, allez hop, allez Caro, donc là ça ne va pas, j'invente, il y a un problème avec ton fournisseur de packaging, j'en sais rien, il fait faillite, c'est fini, il faut se réinventer, il faut trouver quelqu'un d'autre, il faut renégocier, allez, ce n'est pas grave, tant mieux, change de packaging, génial, c'est le moment, tu vois, d'essayer de tourner ça comme une opportunité à chaque fois, comme, allez. C'est sûr qu'il y a des moments où je pleure, des moments où je ne dors pas, des moments où je panique. Et évidemment, je trouve qu'on idéalise beaucoup l'entrepreneuriat. Et moi, ça me fait un peu peur pour la génération qui nous suit sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Ça pullule de comptes où on montre des chiffres et des chiffres d'affaires. Tu vois, ils montrent leur téléphone à l'écran et ils font défiler des commandes qui tombent, qui tombent, qui tombent avec des chiffres. Mais en fait, tout ça, c'est fake. Tu sais qu'il y a même des comptes TikTok, j'ai découvert ça, qui expliquent comment faire croire aux gens que tu vends bien.

  • Speaker #1

    C'est absurde.

  • Speaker #0

    Je vais te donner un truc qui m'a abasourdie. Donc, quand tu fais du e-commerce, tu reçois de la Poste ou en France, de Colissimo, peu importe, des sacs pour mettre tes colis. Et puis, tu arrives au bureau de Poste et tu les déposes et tu repars.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'en ai plein. J'en ai plein ici. Tu sais comment ils font ? Ils filment ça, les marques qui fonctionnent, soi-disant bien, filment ça. elles mettent quelques colis de la marque au sommet du... du grand sac de poste et en dessous, en fait, c'est un gros carton vide.

  • Speaker #1

    Ou des colis des autres gens.

  • Speaker #0

    Ou des colis, voilà, qui n'ont rien à voir. Ils font croire comme ça qu'en fait, ils ont super bien vendu alors qu'il y a deux commandes qui se battent en duel dans le sac. Et il y a des tutos qui expliquent comment tromper les gens sur la réussite de ton business.

  • Speaker #1

    Absurde.

  • Speaker #0

    Dingue. Et tu vois, je suis sûre qu'il y a des jeunes qui... qui gobe tout ça en se disant « Ouais, c'est pas grave, on va quand même gagner de l'argent. » Qui ne comprennent pas qu'un chiffre d'affaires, ça ne veut rien dire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est berné les gens avec cette idée que le succès va amener le succès. Mais c'est faux. Alors que c'est beaucoup plus subtil que ça.

  • Speaker #0

    Mon Dieu, mais oui.

  • Speaker #1

    On a connu aussi des boîtes qui avaient du succès et qui n'en ont plus eu du jour au lendemain, alors même qu'elles ont été au sommet de leur gloire. Et pourtant, ça n'a pas garanti leur succès. On a plein d'exemples. Donc, comment se renouveler ? Il y a vraiment d'autres choses bien plus subtiles. pour continuer à stimuler des ventes, à stimuler son client à venir acheter chez nous. Oui, ça me paraît vraiment voir les choses d'une petite...

  • Speaker #0

    Oui, d'un mauvais prisme. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Est-ce que c'est important pour toi ? Parce que toi, justement, je trouve que tu n'as pas un succès fake. Je te connais, je sais tes chiffres, je sais que vraiment, tes pop-ups, il y a du monde, les gens sont contents, ton site, il fonctionne. enfin tu vois et ce n'est pas par hasard. Tu te renouvelles, tu bosses beaucoup, tu remets en question tes choix, tu oses, tu vas, tu es vraiment...

  • Speaker #0

    J'ai un secret pour ça. Je te le dis.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai un petit secret pour ça. Moi, depuis que j'ai commencé à lancer Tango Charlie, j'ai mis un point d'honneur à être proche de ma clientèle. J'ai très vite compris qu'il fallait que je... capte à qui je m'adresse. Et donc, le fait d'avoir des pop-up réguliers, du coup, je ne suis pas que sur le net où je ne vois pas les gens, je ne parle pas avec les gens où j'échange par mail, mais ce n'est pas la vraie vie. Mais le fait d'avoir les personnes en face de moi, mes clientes, elles pourront le dire ou le mettre en commentaire sur tes réseaux, etc. Mais c'est vrai, quand elles viennent en pop-up, on discute, on papote, on se raconte notre vie. Il y en a même qui pleurent parce qu'elles... Elles sont touchées par une pierre ou le message d'une pierre ou n'importe quoi. Ou elles m'amènent des petits cadeaux. En fait, je ne vais pas dire qu'on est une famille parce qu'il ne faut pas exagérer. Mais moi, j'aime bien faire des pop-up parce que je suis toute la journée avec des copines.

  • Speaker #1

    C'est cool de dire ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, mais vraiment, je suis épuisée. Attention, c'est des semaines intenses. Je suis debout toute la journée. On est dans le bruit. Il faut être concentré. C'est l'air de rien. C'est très, très physique. Mais par contre, je m'éclate parce que je papote, j'échange avec des copines, je les reconnais. Tu vois, je les vois arriver. Oh, comment ça va ? J'essaie de me souvenir de quoi on avait parlé la dernière fois. Elles me demandent comment moi je vais.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'ai pas envie d'être fausse.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Tu ne l'es vraiment pas.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, c'était une de mes questions. Comment tu arrives justement à aussi bien combiner cette authenticité et cette communication hyper léchée, hyper cadrée ? On sent que tu sais très bien ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je ne le fais même pas exprès à Street. Tout te dire, c'est hyper spontané. Je n'ai pas de calendrier éditorial disant que lundi, je vais poster ça. Mardi, je vais faire ça. Moi, j'ouvre mon téléphone. J'explique comment je me sens. Je me connecte à moi-même. J'ai envie d'être honnête avec les gens. Et les jours où je suis fatiguée, je me permets de le dire. C'est ça que je n'aime pas dans les réseaux sociaux. c'est le côté Merci. Oh, ma vie est merveilleuse, tout va bien, l'argent coule à flot, tout est facile, on part en vacances. Non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas ça du tout. Ce n'est pas la vraie vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi alors les difficultés que tu aurais ?

  • Speaker #0

    Ma plus grosse difficulté ? Oh là là, très grand sujet avec moi ça. D'ailleurs, on en a parlé ensemble durant le coaching. Mon Dieu, alors ce n'est pas du tout, parce qu'on a beaucoup de gens qui disent la balance entre la vie pro et la vie privée. Ce n'est pas ça du tout. C'est pas non plus, tu sais, les revenus qui fluctuent en tant qu'indépendant. Un jour tu gagnes super bien, le lendemain tu gagnes zéro. Ça, moi, je m'en fous. C'est pas du tout ça. Mais moi, par contre, Astrid, c'est mettre mon cerveau sur off. Débrancher cette foutue prise et arrêter de penser au boulot. Même quand je suis en vacances,

  • Speaker #1

    j'arrive pas. Et en quoi c'est un problème ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression de ne plus trop profiter de la vie sans que Tango Charlie soit... dans mes pensées. Par exemple, je vais te donner un exemple. Je vais au resto avec des copines. Je suis avec mes potes, mes meilleurs amis. Je mange quelque chose de bon, c'est chouette. Mettre d'office un moment dans la conversation tant qu'au Charlie arrive. Parce que mes copines adorent en parler déjà. Elles me posent mille questions, elles trouvent ça super chouette. Et elles s'intéressent à moi, elles savent que c'est mon bébé. Donc c'est logique. Mais j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Que c'est devenu mon seul sujet de conversation avec les gens. j'ai envie de pouvoir parler d'autres choses, de partager d'autres moments en dehors du boulot.

  • Speaker #1

    Et un repas comme ça avec des copines, vous pourriez parler d'autres choses ?

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis terrible. Tu sais, quand je suis dans un resto, je vais avoir ce déclenchement de l'entrepreneur et je vais commencer à compter le nombre de personnes qui est à table. Je vais regarder la carte en faisant vite fait un prix moyen. Je vais essayer de voir si le resto est rentable. Je calcule le nombre de serveurs, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, tu es une vraie entrepreneur.

  • Speaker #0

    Mais je n'arrive pas à faire autrement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent. des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Et alors, du coup, qui es-tu si tu n'es plus à la tête de Tango Charlie ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis une fille méga simple, mais vraiment méga simple et très spontanée. Mais tu l'as expliqué dans l'intro, mais c'est vraiment ça. Moi, je ne suis pas quelqu'un de compliqué. J'aime les belles choses. Donc, du coup, on a l'impression que tu vois, pouf, pouf, pouf. Mais en fait, moi, je suis une vraie belge. Tout me va, c'est cool, tranquille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais que ta plus grande difficulté, c'est de ne pas réussir à mettre sur... off, son cerveau d'entrepreneur ultra dynamique et actif.

  • Speaker #0

    Alors d'un côté, être ultra dynamique et actif, c'est un avantage, c'est sûr. Mais d'un autre côté, il y a des fois, j'ai envie de me dire à moi-même, bon allez, stop maintenant. Donc je mets des choses en place pour arrêter d'être tout le temps branchée Tango Charlie, notamment le sport. Ça, ça m'aide énormément. Et je fais du pilates. Et donc, quand je rentre dans la salle, il fait noir, il y a de la musique à fond, il y a les néons sur le plafond. J'essaye que ma tête fasse le même switch. Tu vois, allez hop, maintenant, t'es dans cette box. Sport. Parce que tu sais que parfois, quand je fais mes séries d'abdos, je pense à Tango Charlie et je me dis à moi-même, allez, stop, arrête. Tu te rends compte que même quand je fais du sport, je suis obligée de me dire, c'est bon, la commande que t'as pas envoyée ce matin, tu l'enverras cet après-midi. C'est cool, c'est pas grave. Maintenant, c'est 50 minutes de sport.

  • Speaker #1

    Ouais, j'entends tellement. écouter de la musique, ça pourrait t'aider ? Quand tu fais du sport, par exemple ?

  • Speaker #0

    Lire,

  • Speaker #1

    le soir. Ça débranche.

  • Speaker #0

    Mais lire des bêtes romans. Oui,

  • Speaker #1

    des trucs divertissants.

  • Speaker #0

    Oui, comme La femme de ménage. Pour le moment, je les ai tous lus. Je les ai boussés. Non,

  • Speaker #1

    mais je comprends très bien.

  • Speaker #0

    Des trucs pas... Pas des trucs sur l'entrepreneuriat. Surtout pas. Parce que là, ça remettrait de l'eau au moulin. Ça donne des idées. Oui, non. Des trucs qui te vident la tête.

  • Speaker #1

    Et quand tu es avec Charlie, parce que pour le coup, la maternité a aussi été un élément déclencheur de ton entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. D'ailleurs, ma marque porte son prénom parce que c'était tellement limpide qu'il est né en même temps que ma marque. Forcément, il fallait qu'il y ait son prénom dedans. C'est un chouette prénom, c'est facile à retenir. Donc, ça tombait bien. Quand je suis avec Charlie, je racontais un peu ma vie familiale. Mon homme, très souvent, il me fait la remarque. Caro, ton téléphone, lâche-le. Allez Caro, c'est bon maintenant. Tu l'iras semer le plus tard. Il est obligé d'être derrière moi. Tu vois ce que je veux dire ? Cette fameuse prise que je ne débranche pas. Même avec Charlie, il y a des fois où je me... Tu sais, parfois, je mets mon téléphone dans un tiroir. Parce que si je passe devant, si je le vois, je n'ai pas m'empêcher d'aller voir mon Instagram. Je reçois tellement de messages. Mais j'aime bien. C'est pas... J'aime bien.

  • Speaker #1

    T'adores ton job.

  • Speaker #0

    J'adore mon job. Et donc, je n'arrive pas à m'arrêter.

  • Speaker #1

    C'est ça, souvent, le sujet. C'est que l'entrepreneuriat, c'est que c'est des métiers passions. En tout cas, c'est ce que je souhaiterais à la plupart des gens. vu étant donné les difficultés, les aléas ? les risques. J'ai bien aimé, toi, tu n'as pas peur de prendre des risques. Ça, je pense que c'est fondamental quand on est entrepreneur. Donc, c'est une leçon importante à retenir. Mais oui, ça va avec, en effet, une difficulté à déconnecter.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, complètement. C'est un gros, gros challenge pour moi, vraiment. Je dois encore travailler dessus, je n'y suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, je comprends. Du coup, en effet, je trouve que les enfants, ça peut aider. Tu verras, plus ils grandissent, plus ils sont... Quand ils étaient petits, je pouvais encore avoir cette tendance à être sur mon téléphone. À un moment donné, ils te le disent.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça. Heureusement.

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, ça m'a aidée parce que ça pouvait créer des conflits avec ma fille. Et vraiment, ça a été aidant et en même temps perturbant.

  • Speaker #0

    C'est un miroir.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un miroir. Tout à fait. Et puis, oui, je trouve que ça te challenge sur qui tu as envie d'être comme mère et quel est le temps de présence. Qu'est-ce que tu mets derrière la qualité de présence ? Je trouve qu'on est tous d'accord pour dire que ce n'est pas la quantité, c'est la qualité. Mais c'est quoi ce que tu appelles qualité ? Et ça, j'ai dû moi-même challenger cette définition-là pour moi-même. Et en effet, le téléphone, c'est un poison parce qu'on en a besoin et en même temps, on ne voit pas le temps passer. Cool. C'est quoi tes autres difficultés ?

  • Speaker #0

    Mes autres difficultés, c'est la gestion du stress. Quand j'ai une mauvaise nouvelle qui tombe, ça arrive évidemment, c'est logique, ça me transperce. J'ai comme ça 5-10 minutes où je suis tétanisée, un peu en panique, et puis j'ai appris à tourner ça en positif. Mais il me faut plusieurs jours, je n'arrive pas tout de suite à me dire, allez, c'est une mauvaise nouvelle, ça va devenir une opportunité, ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est normal, on n'est pas des robots. L'idée, c'est comment faire en sorte que l'inconfort, le stress, l'anxiété, comment limiter ce temps-là. Mais ressentir du stress, de la tristesse, de l'inconfort, ça fait partie de la vie. On en aura toujours. Et ce n'est pas en ayant plus de chiffre d'affaires ou en ayant plus d'employés. Je veux dire, il y aura toujours des raisons d'avoir du stress, de l'anxiété et de ressentir de l'insécurité. Le sujet, c'est comment je m'accompagne. en fonction de... Quand je vis et je traverse ces émotions pour pouvoir les transformer comme tu fais déjà. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Mais d'ailleurs, quand j'ai ces moments de stress, tu sais ce qui suit derrière ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Facile, l'insomnie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et évidemment.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment. Alors la bonne vieille insomnie du 3h du mat, tu la connais, hein ? Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et une fois que tu commences là-dedans, c'est un cercle vicieux. C'est que tous les 3h du mat, tu vas te réveiller. Et moi, je me réveille parce que je pense au boulot.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et là où c'est un vrai problème, c'est que la santé mentale, l'élément numéro un pour ta santé mentale, c'est d'être reposée.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc évidemment, dès que tu es fatigué, dès que tu as perdu des heures de sommeil, tout devient plus compliqué. Toutes tes émotions sont exacerbées. Le fait d'être agacé ne fait que s'amplifier. Donc oui, tu te mets vraiment dans une spirale négative. Tu as réussi à apaiser ça ces derniers temps ?

  • Speaker #0

    Oui, vraiment bien. Je n'ai pas de recette magique, c'est venu d'un coup. Tout d'un coup, mes nuits sont redevenues tout à fait normales. Et j'arrive vraiment à plus prendre de la distance. Avec le temps, après, là, maintenant, ce n'est pas un secret, dans la bijouterie, c'est maintenant la période, la haute saison, c'est-à-dire que les fêtes, les fêtes de Noël, on joue à tous, toutes les marques de bijoux, on joue à un énorme pourcentage de notre chiffre d'affaires sur quelques semaines.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Comment vivre ça sereinement ? Et ça,

  • Speaker #0

    c'est dur parce que déjà, tu es au top de ta forme. Surtout, ne pas tomber malade à ce moment-là. Évidemment, Astrid, pas besoin de te dire que chaque année, je tombe malade à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te crées tellement de stress.

  • Speaker #0

    Bien sûr, évidemment.

  • Speaker #1

    Comment vivre sereinement cette période d'intensité professionnelle ? Écoute,

  • Speaker #0

    ce qui est dur pour moi aussi, c'est le fait d'être seule. Tu vois, je gère Tango Charlie seule. J'ai une équipe de monteuses de bijoux. Je ne vais pas dire qu'elles ne font que fabriquer les bijoux. C'est déjà un travail énorme de patience. Elles doivent être précises, minutieuses, etc. Et j'adore quand elles sont à l'atelier avec moi, il y a une ambiance de dingue ici, on se marre, mais je te jure, on se raconte notre vie, il y en a une qui apporte des bonbons, mange un truc le midi ensemble.

  • Speaker #1

    Et puis tu te sens soutenue pour la production.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Mais moi, ce qui m'a toujours manqué, c'est, tu vois... Un bras droit stratégique avec qui tu te challenges.

  • Speaker #1

    J'adorerais pouvoir faire une réunion et dire, allez, aujourd'hui, voilà, on a ça, ça, ça à régler. Qu'est-ce que t'en penses ? Tu vois, d'être à deux ou à trois ou à quatre dans l'histoire, à faire avancer le truc. Et là, le fait d'être seule, parfois, c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Le soloprenariat, c'est une réalité qu'il ne faut pas diminuer.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je fais des coaches.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est pour ça que je suis ravie que tu sois rentrée dans ma vie. Parce que tu as vraiment été la bouée de secours. J'en avais besoin. Franchement, j'allais me noyer. Ce n'est pas une blague.

  • Speaker #0

    Oui, mais la métaphore est pas mal. C'est vraiment ça. Parce que c'est quand même vous qui nagez. C'est vous qui savez vers quelle île vous allez, quelle direction vous prenez. Mais par contre, on peut prendre vraiment la tasse. On peut se prendre des planches de surf. On peut se faire choper par un poisson. Et quand tu as des bouées qui sont tendues et que tu prends les bouées et que tu avances avec les bouées, franchement, tout est quand même bien plus paisible. C'est sûr. De quoi tu es la plus fière ? C'est quoi, 5 ans ?

  • Speaker #1

    5 ans de Tango Charlie. Je suis passée à travers la crise du Covid. Puis après, il y a eu la crise énergétique qui est d'ailleurs toujours là. On ne peut pas vraiment dire que ce soit terminé. Là maintenant, il y a le cours de l'or qui explose. C'est historique. Le cours de l'or n'a jamais été aussi haut. Il y a peu de gens qui se rendent compte de ça. Mais ça a un impact énorme sur les small business comme le mien. Pourquoi ? Très simple, c'est mathématique. La marge diminue. Et elles font comme neige au soleil. Pour le moment, c'est terrible. Mon gros du taf pour le moment, c'est de négocier les prix avec tous mes fournisseurs. Qui eux sont aussi de couteau sous la gorge. Parce qu'ils n'en peuvent rien. Les prix ont augmenté. Et c'est comme ça. cours de l'or, c'est quelque chose qui fluctue énormément. Bon, alléluia, ça fait quelques semaines que ça redescend, mais on n'est jamais à l'abri d'une hausse qui va revenir. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un vrai stress. Comment tu fais d'ailleurs pour maintenir un prix aussi juste ? Je trouve que tes prix sont hyper positionnés, alors même qu'il y a la réalité de l'augmentation du prix de l'or et que tu produis tout fait main en Belgique. Donc, tu vois, ça aussi, je trouve que c'est quelque chose d'extrêmement ... valorisant.

  • Speaker #1

    Je suis très carré dans la gestion financière de mon business. J'ai la chance, l'énorme chance d'avoir mon mari, mon compagnon. On n'est pas mariés. Mon compagnon. Je ne sais jamais ce que je dois dire. Compagnon. Compagnon, oui. Mon petit copain. Qui travaille dans la finance. Dès le lancement de Tango Charlie, il m'a accompagnée. Pour structurer toute la partie financière, j'ai des excels à n'en plus finir. Chaque partie de bijoux est dans un excel. Très régulièrement, je vérifie si le prix a augmenté, diminué, etc. Tout est calculé au cent près. C'est comme ça que j'y arrive. Il y a des bijoux, quand ils ne sont plus intéressants à être commercialisés parce que plus rentables, c'est très simple. J'arrête de les produire. Ils sont sold out sur mon site. Et si un jour ils redeviennent rentables, ils reviendront.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est hyper aidant d'avoir un compagnon qui t'a fait de ces fichiers. Mais comment tu as fait, pour ne pas avoir peur de ces fichiers Excel, d'avoir trouvé, je trouve, de l'envie dans le fait d'apprendre, dans l'envie de découvrir ces outils. Moi, je vois des gens qui savent qu'ils ont besoin d'outils Excel, qui peuvent même payer des gens pour les avoir, mais qui après sont pleins de procrastines, en fait, s'en occupent pas. Moi,

  • Speaker #1

    je vais te dire mon petit secret.

  • Speaker #0

    Oui ?

  • Speaker #1

    Mais c'est très propre à moi-même. J'aime gagner de l'argent. Je n'ai pas envie de mettre de la honte sur cette phrase.

  • Speaker #0

    J'adore cette phrase.

  • Speaker #1

    Mais oui, je n'ai pas honte de dire, parce qu'on est un peu parfois gêné de dire ça. Absolument. Mais moi, pas du tout. J'aime dire que j'aime gagner de l'argent. Et donc, quand je fais ces excels, je vois les chiffres, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois la finalité.

  • Speaker #1

    Je vois la finalité de mon travail, exactement. Et c'est un côté un peu exaltant, on peut le dire, de gagner de l'argent.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est mon essence aussi pour faire avancer mon moteur. C'est de me dire, yes, ce mois-ci, j'ai super bien géré mon business. J'ai bien géré ma marge. Mon EBITDA est OK. Oui, bien sûr. Mon chiffre d'affaires est stabilisé ou en augmentation, encore mieux. Tu vois, j'ai bien géré mes coûts. J'ai bien négocié ça. Super, yes. Moi, j'aime bien. Ça m'excite. Pardon, mais... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. Non, mais moi, j'accompagne beaucoup sur ces sujets-là, tu sais. de trouver la joie dans le fait de voir son chiffre d'affaires se gonfler. Et je vois bien que ce n'est pas si naturel, évident pour tout le monde. Et qu'il y a pour beaucoup des peurs, des freins que toi, tu as fait exploser depuis longtemps pour t'accompagner vers cette réussite.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je croise quand même pas mal d'entrepreneurs, de petites marques qui se lancent, des gens qui me contactent aussi pour me demander. « Ah, comment t'as fait ? Et ça, c'était comment ? » Enfin, ils me posaient des questions. J'adore aider les gens. Je suis hyper transparente sur plein de trucs et j'aime bien pousser les gens vers le haut. Mais alors, le nombre de gens que je croise qui n'ont aucune idée de ce que c'est une marge, et pourtant, c'est le B.A.B. Tu ne peux pas lancer un business si tu n'as pas la base de ça. Et je peux te dire que moi, quand j'ai commencé, je n'avais aucune idée. C'est parce que mon mari m'a dit « Mais Caro, attends, tu te rends compte un peu que là, tu vends un bijou sur lequel tu ne gagnes pas d'argent. Et moi, mais enfin, mais si. Regarde, j'ai fait tel chiffre d'affaires. Il m'a dit mais non, pas du tout. Et alors, il m'enlevait toutes les charges. Oui, bien sûr. Le prix d'achat des matières premières. Et puis, Caro, si c'est pour gagner 5 euros, il ne faut pas les commercialiser en fait. Mais moi, j'aimais ce bijou. Et je voyais bien qu'il fonctionnait bien. Donc, je m'accrochais en disant mais non, regarde, je le vends bien. Mais non, tu vois ce que je veux dire. En fait, je trouve ça vraiment dommage que dans les études, il n'y ait pas plus.

  • Speaker #0

    Moi, je suis presque en colère, tu sais, contre certaines formations, écoles, ou même presque on leur apprend l'inverse, quoi. Que si tu veux gagner de l'argent, c'est sale. Que vouloir faire une pièce commerciale, par exemple, dans le prêt-à-porter, c'est un problème. Ce serait un manque de créativité. Bref, donc en effet, je suis complètement d'accord avec toi. Moi, je pense que c'est vraiment hyper important que vouloir en plus se mettre dans une réalité. Une réalité de marché, une réalité de client, une réalité d'offres et de demandes. Et donc, en effet, il y a une réalité de coûts qui font partie de la réalité d'un business. Donc, en effet, ce n'est pas pour faire de l'art, ce n'est pas pour faire du beau, comme un hobby. Ça, c'est deux choses différentes. Être entrepreneur, c'est un métier. Et moi, je demande souvent à mes créatives, est-ce que tu as envie d'être créatrice ou est-ce que tu as envie d'être entrepreneur ? Et il y a là une vraie question d'identité. Et c'est là où, chez toi, c'est évident. Tu es entrepreneur, une femme créative. avec une sensibilité, une émotivité, un amour du beau, de l'esthétique qui est au service de l'entrepreneuriat et non pas l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. C'est très bien résumé. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est inspirant pour tout le monde. Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'étais trop contente de tendre le micro. Parce que dans nos coachings de groupe, le vendredi, tu es quelqu'un d'hyper généreux, pleine de partage. Et je vois bien que tu es inspirante pour nombreuses d'entre elles. Et donc, du coup, ce serait quoi encore les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui veut lancer sa boîte ? Pas forcément de bijoux, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui rêvent de ça et qui ne le font pas. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou qui restent dans l'entreprise de peur de se lancer. En fait, il faut se jeter à l'eau. Tu vois, il faut vraiment plonger. Il y a beaucoup de gens qui réfléchissent beaucoup trop. Je suis d'accord. Moi, je l'ai fait à l'extrême. Je ne suis pas non plus un bon exemple. Il faut un peu trouver un juste milieu. Un entre deux. Un entre deux, voilà. Mais le fait de, non, passer le pas, allez-y, réalisez votre rêve. Je dis toujours, moi, aux personnes qui viennent me trouver, je rêve de faire ça et j'ose pas le faire. Je dis toujours, mais en fait, le travail, c'est minimum 8 heures par jour, voire dans l'entrepreneuriat, beaucoup plus. Mais ça, c'est encore un autre sujet. Bref, il faut être heureux dans la vie professionnelle. Si t'es pas heureux dans ta vie professionnelle qui prend déjà énormément de temps sur ta journée, comment veux-tu t'épanouir dans tout le reste ?

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, si ça doit passer par une prise de risque, eh bien, il faut le faire.

  • Speaker #0

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode, Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, Vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant gratuitement sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #1

    Il faut le faire parce qu'après, on vit avec des regrets. Après, c'est trop tard. Après, on est trop vieux. Après, on est peut-être malade. J'en sais rien. Après, on n'est peut-être plus là, tu vois, parce qu'il n'y a pas toujours de demain. Moi, j'ai appris ça, en fait. C'est la vie que j'ai eue toute ma jeunesse. J'étais avec maman malade. J'ai vu sa vie basculer. Elle est rentrée dans l'enfer. Elle nous a pris avec. Je sais que du jour au lendemain, tout peut basculer. Et donc, voilà. Moi, l'entrepreneuriat, c'était vraiment me dire, OK, maintenant, je réalise mon rêve. Merde. Pardon d'utiliser un gros mot, mais j'ai envoyé tout bouler. J'ai écouté personne. Alors que Dieu sait que... Mon entourage a paniqué, évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est normal, ils m'aiment. Donc, ils ont voulu me protéger, tu vois, d'aller droit dans le mur. Et j'allais probablement aller droit dans le mur, ils avaient raison. Sauf que c'était mal me connaître.

  • Speaker #0

    Oui. Et peut-être qu'il faudrait dédramatiser la prise de risque. Tu vois, peut-être qu'on se fait tout un foin de ce que c'est de prendre des risques. Alors que moi, j'ai envie de voir, en tout cas, c'est quelque chose aussi avec lequel moi, je m'accompagne. que l'entrepreneuriat, c'est un jeu. Il y a quelque chose de l'ordre de l'exploration, de l'ordre de je teste, j'essaye. Tu vois, comme dans des jeux, il y a un niveau 1, un niveau 2, il y a un creux, il y a des super pouvoirs. Tu vois, et d'essayer de prendre les choses avec beaucoup plus de légèreté, je trouve que c'est très aidant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, mais alors, attention... Il y a quand même le côté, je vais reparler d'argent, pardon, mais c'est le nerf de la guerre. Oser se lancer, c'est très bien, mais on ne peut pas se lancer si on n'a pas un minimum d'argent de côté. Est-ce que c'est une prise de risque ou pendant ? Ça dépend d'un business à l'autre, il n'y a pas de règle. Il y en a qui disent qu'il faut attendre deux ans avant de gagner sa vie, c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est faux.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai mis six mois. Il y en a d'autres qui mettent un an. Ça dépend de plein de paramètres, ça dépend de ce que tu vends. ça dépend de Quel marché tu attaques ? Mais si tu n'as pas un bas de laine, une économie, ça peut être un petit héritage, je n'en sais rien. Absolument. Ou toi-même qui as mis de l'argent de côté. Sans ça, ce n'est pas possible. Il ne faut pas non plus idéaliser le fait que se lancer à corps perdu dans une entreprise, ça se fait tout seul. Non, non, non. Absolument pas. Il faut avoir de l'argent de côté.

  • Speaker #0

    C'est l'idée des risques calculés. C'est jusqu'à combien je suis prête à perdre, combien de temps je me donne pour essayer d'atteindre ce chiffre d'affaires. Et plutôt qu'un chiffre qui pourrait être un peu maltraitant, il faut que j'atteigne les 100 000 ou il faut que j'atteigne, c'est plutôt qu'est-ce que moi je mets en place, quel est le plan d'action que je mets en place pour essayer d'atteindre ce chiffre et suis-je vraiment prête à aussi ces sacrifices, à ces nuits d'insomnie, à ce travail, à ces questionnements, à cette solitude ? Et c'est en ça, c'est d'atteindre ces objectifs et donc de dérouler ce plan d'action qui peut vraiment s'anticiper, je trouve. On peut, avant de se lancer, se dire, bon, ben voilà, je vais devoir faire du contenu sur Instagram. Je vais devoir me réveiller à l'aube pour être en pop-up. Je vais devoir créer de mes mains 80% de mon stock. Tout ça, ça peut s'anticiper et se demander, est-ce que je ressens de la joie ? On dit ça, tu peux... amplifier un scénario et voir s'il y a de la joie qui vient ou s'il y a trop de peur. Et ça permet vraiment, quand tu l'amplifies, tu exagères le scénario et tu imagines vraiment toutes les possibilités, celles les plus difficiles et celles les plus agréables. Parce que c'est ça aussi, parfois on a l'illusion, comme tu as pu dire avec TikTok, où on voit que le bon côté des choses. Donc voilà, tu peux amplifier le scénario et voir est-ce que je ressens toujours de la joie, est-ce que je suis prête à... à passer outre les difficultés que je vais forcément rencontrer. De quoi tu es le plus fière en cinq ans de boîte ?

  • Speaker #1

    D'être partie de rien du tout.

  • Speaker #0

    Bah ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, de rien du tout. Mais quand je dis rien, c'est rien. Donc ça veut dire que je n'avais pas de formation en bijouterie. Je n'avais jamais tenu un webshop de ma vie. Je ne savais même pas ce que c'était un back-end ou commerce, tout ça. Je n'avais jamais mis les mains là-dedans. J'ai tout appris toute seule. J'ai créé cette communauté sur les réseaux avec très peu de moyens. en étant juste spontanée, authentique.

  • Speaker #0

    Ce que tu ne dis pas, c'est que tu es une grosse bosseuse.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je peux le rajouter quand même. Merci, Yann Street,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est que tu n'as pas fait ça entre 9h et 11h et 14h et 16h.

  • Speaker #1

    Regarde, aujourd'hui, on est lundi, on est le lendemain de congé scolaire, on est rentré hier de quelques jours à la mer, à 17h, à 18h, je me suis mise à bosser et j'ai arrêté à 22h, tu vois. Voilà. En fait, c'est vrai, on ne peut pas y arriver si on n'y met pas toute son énergie. C'est impossible.

  • Speaker #0

    Non, je suis d'accord. J'ai cette phrase que j'adore et que je dis à mes enfants, que je te partage. C'est « Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais » .

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'il y a tout dans cette phrase. Parce que déjà, il faut avoir la chance de pouvoir rêver. Tout le monde ne l'a pas. Donc rêver, après oser. Il y a vraiment une idée d'audace qui est inévitable. Tu l'as prouvé parmi l'exemple. Après, travailler. et même malgré le travail, ne jamais abandonner. Parce que le travail, malheureusement, ça ne fait pas toujours le résultat. Et il faut se travailler, se remettre en question, lâcher certaines choses pour peut-être retenter des nouvelles choses. Donc cette idée de persévérance, de ne pas abandonner, elle est incroyable. Et là, du coup, ce fameux tout est possible prend tout son sens.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Le temps file super vite. Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter, justement, pour dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Écoute-moi, mon rêve, c'est d'ouvrir un jour, si c'est possible, je ne sais pas si je le ferai ou pas, éventuellement un magasin ou un atelier boutique où la cliente peut voir la création de bijoux en direct. Et voilà, ça c'est mon rêve. Sauf que la réalité, parce qu'entre un rêve et la réalité qui m'entrabe, c'est que 2025, année pas facile, 2026 ne sera probablement pas facile. Le rité, le souffre. Tout le monde en parle, tous les spécialistes. Absolument. C'est red flag. C'est pas du tout... Il faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant. Il faut que les banques suivent. Les banques ne suivront pas, ça je le sais. Donc je ne me mets aucune pression. Ça reste dans un coin de ma tête. Peut-être qu'un jour j'y arriverai. Et peut-être que si ça ne se fait pas, eh bien je trouverai autre chose. Mais en attendant, je m'éclate à ouvrir ces pop-up tout le temps aux quatre coins de la Belgique. Parce que c'est génial. Je vais à la rencontre de mes clientes qui me le rendent super bien. j'ouvre mes pop-up le lundi matin à 10h il y a du monde c'est génial, c'est fou je ferme le samedi à 20h il y a encore des gens qui sont là à 20h, c'est dingue c'est gai, et donc si ça fonctionne comme ça c'est très bien et je m'éclate et par rapport à ce que tu partageais,

  • Speaker #0

    ce serait un de tes souhaits de vouloir t'associer, d'avoir une équipe plus nombreuse d'avoir d'autres gens avec toi dans l'aventure bien sûr,

  • Speaker #1

    je rêverais de ça pour pouvoir grandir ensemble le... Oui, c'est mon rêve ultime de petite fille. Si je devais avoir la petite Caroline à côté de moi, je suis sûre qu'elle rêverait d'être une businesswoman, sans savoir vraiment ce que c'était.

  • Speaker #0

    Bah, tu l'es !

  • Speaker #1

    Oui, mais plus que ça, tu vois. Moi, je n'ai jamais assez.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est sympa, parce que moi, je suis là, mais tu l'es déjà.

  • Speaker #1

    Non, non, non, je n'ai jamais assez. Il faut que ce soit plus grand, il faut que ce soit encore plus connu, qu'il y ait une plus grande équipe, plus de bijoux, enfin voilà. Je sais que je suis au début de quelque chose. J'en suis persuadée.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu pourrais déjà dire à la petite fille Caroline qui te regarde là déjà avec ce que tu as déjà d'incroyable ?

  • Speaker #1

    Déjà, bravo de t'en être sortie. Bravo, parce que ce n'était pas facile. Et surtout, bravo d'avoir osé, parce que je me rends bien compte que j'ai pris un risque complètement fou. Mais je suis contente de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Oui, elle est déjà super fière de toi, cette petite Caroline. C'est quoi les autres conseils que tu pourrais donner ? ou... Tu en as dit plein, si je résume un peu. L'écoute, l'intuition, l'intuition au cœur de tout. L'écoute de ton client, d'être en fait toujours vraiment à l'écoute de qui est-elle, qu'est-ce qu'elle veut, donc du coup d'aller la voir. D'avoir cette communication hyper intuitive, hyper authentique, qui est aussi quelque chose d'hyper présent pour ta marque, cette communauté hyper dynamique, de ne pas avoir peur de travailler, de travailler beaucoup. l'amour du beau, l'amour de se renouveler, toujours à l'écoute de ton intuition. Je pense qu'il y a plein de choses hyper inspirantes des gens dans ton partage. Est-ce qu'il y a d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Un dernier, oui. Quand je crée mes bijoux, j'écoute, en fait, mes nouvelles collections ne viennent pas de moi. C'est faux. Elles viennent de mes clientes.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est une excellente réponse.

  • Speaker #1

    Voilà. J'écoute énormément ce qu'elles me disent, ce qu'elles me demandent. J'ai un petit carnet. dans lequel je note, sans forcément noter le prénom de la personne, mais je note, à telle date, elle m'a demandé un bracelet comme ça. Et telle date, on m'a dit, ce serait peut-être pas mal d'avoir un truc comme ça. Et puis, au fur et à mesure des mois, je garde le meilleur de tout ça. Et en fait, je pense que c'est pour ça que mes clientes apprécient autant mes bijoux. C'est parce qu'elles comprennent que je les ai écoutés et je leur propose ce qu'elles m'ont demandé. Je ne vais pas les rechercher derrière en leur disant « t'as vu, j'ai fait ce que tu m'as demandé » . Pas du tout. Ça reste très naturel et très spontané. Et en fait, je pense que c'est ça. C'est valable pour tout. Dans un restaurant, quand on lance un service, quand on crée un produit, répondre à une vraie demande de façon ultra vraie, réelle, ça fonctionne. Les gens, ils sentent quand c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Tout à fait. Non, mais c'est super. C'est vraiment l'empathie, la sensibilité au service de ton client et pas forcément au service de ton expression égotique. Tu vois, il y a ce truc-là hyper généreux et dans le lien que je trouve très fort. Trop chouette. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #1

    On peut être fière de la Belgique. Je suis méga fière, mais pas qu'on va aller un peu plus loin que la mode, mais aussi au niveau de la chanson, de l'humour, de plein de choses, des acteurs. On est quand même un terreau. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. On est un petit pays.

  • Speaker #0

    Beaucoup de créativité.

  • Speaker #1

    Waouh. Beaucoup d'audace.

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens qui se permettent, qui s'autorisent.

  • Speaker #1

    Oui, avec un vrai style, une vraie empreinte. Et de nouveau, l'authenticité. Pour moi, c'est ça, être une marque belge.

  • Speaker #0

    Trop chouette.

  • Speaker #1

    Tu vois, le belge, il est simple. Il ne se prend pas la tête. On râle rarement. On fait rarement des grosses manifestations parce qu'on n'est pas content. On est OK. Et on est nous-mêmes. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est très simple. Je n'ai même pas les mots en plus pour le dire parce que c'est ça, c'est la simplicité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu communiques, c'est important pour toi de dire que Tango Charlie est une marque belge. Est-ce que ça pourrait te servir à conquérir la France ou d'autres marchés ?

  • Speaker #1

    Alors, d'un côté, ça peut m'aider à conquérir des marchés et de l'autre, pas forcément. Je pense à la Hollande. Une marque belge en Hollande, c'est compliqué. Et puis, eux, ils sont de toute façon submergés de plein de choses, de très chouettes produits et ils n'ont pas besoin de nous, en fait. Donc, de ce côté-là, c'est plus compliqué. Mais je suis très attachée à être belge et je suis très attachée aussi à être belge francophone. c'est souvent se tirer une balle dans le pied parce que finalement quand on réfléchit, le marché francophone belge il est tout petit et qu'il faut, pour grandir, aller chercher d'autres marchés derrière, ça va venir. Moi, je sais que je vais le faire, pas tout de suite, mais ça va venir. Mais je pourrais faire Tango Charlie bilingue. Je suis bilingue moi-même. Je pourrais lancer Tango Charlie en Flandre. Je pourrais avoir mon site en deux langues, ma communication sur les réseaux en deux langues. Je suis attachée au fait d'être francophone. Parce que j'aime travailler avec la belge francophone. Je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est cool. Et c'est une ambition pour toi d'aller vers la Flandre ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Mon ambition, ce serait plus d'aller vers la France, la Suisse, tous les pays francophones d'Europe, où la bijouterie fonctionne extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois. Plutôt que d'aller me cantonner en Flandre, où je vais vite... Oui, où il y a aussi d'autres marques. Et il y a d'autres marques qui sont ultra implantées aussi. Et la Hollande, je sais qu'ils ne vont pas m'ouvrir les bras. Ils ne vont pas m'accueillir les bras grands ouverts.

  • Speaker #0

    Non, mais ce que tu mets en lumière, c'est qu'en effet, il y a une tendance quand même du local. Donc, le marché français achète français. Ça, ce n'est pas nouveau, j'ai envie de dire. On a toujours un peu dit ça des Français. Mais en fait, c'est une réalité qui se développe, qui s'accélère depuis un peu l'effet Covid. Le support to local. Et donc, tu as raison, les Hollandais achètent Hollandais plus que jamais. Aux États-Unis, c'est pareil. Donc, en effet, et donc, quelque part, c'est aussi ce qui crée ta communauté. Le fait que tu sois là, présente, accessible, authentique, à côté d'eux, à l'écoute. Tu vois, être à l'écoute de la Française de Marseille, ça sera plus compliqué pour toi.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'on parle peut-être la même langue, mais on n'a pas le même mindset. On n'a pas les mêmes filles.

  • Speaker #0

    Et le même quotidien et la même réalité de vie. Donc, en réalité, je pense que c'est hyper pertinent que de vouloir maintenir et rêver à une croissance tout en étant fière de... de sa cliente locale qu'on aime déjà.

  • Speaker #1

    Tu sais que, petite parenthèse, on fait plein de propositions pour ouvrir des pop-up à Lille. Lille, nord de la France. Pas loin d'ici. Clientèle plus ou moins similaire à la Belgique. Je me sens proche du nord de la France. Mais tu sais que je n'ose pas y aller.

  • Speaker #0

    Ah, intéressant.

  • Speaker #1

    J'ai peur. Je ne sais pas pourquoi. Alors que j'ai vraiment des chouettes propositions. Et là,

  • Speaker #0

    ton intuition te dit non.

  • Speaker #1

    Mon intuition me dit pour l'instant de ne pas y aller. Donc voilà. Don't ask me why, mais c'est comme ça.

  • Speaker #0

    À l'heure d'aujourd'hui, ton intuition...

  • Speaker #1

    Elle a fonctionné.

  • Speaker #0

    Donc, tu as raison de l'écouter. Hyper intéressant. Maintenant, premier test marché intéressant. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Cool. On arrive à la fin de cet épisode. C'était trop bien.

  • Speaker #1

    On était trop bien là.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'ai adoré.

  • Speaker #1

    Téléphone en mode avion, petite lumière automnale. C'est clair. À nous deux, moi j'ai adoré ce moment. Je suis triste que ce soit déjà fini.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux profiter encore de ces quelques minutes pour partager encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis reconnaissante, et j'ai envie de le dire, du soutien que j'ai eu quand j'ai lancé Tango Charlie d'inconnu. d'inconnus eux et d'inconnus sans eux, qui sont vraiment venus me donner la lumière, m'encourager. Je ne les connais pas tous personnellement, mais je vois les likes sur mes réseaux, je vois les petits mots, je les lis tous. Je réponds à tout le monde, ça me prend un temps dingue. Et ces gens-là, ils sont incroyables. Ils sont vraiment incroyables. J'ai eu des petites galères avec Tango Charlie. Petite parenthèse, Biposte avait fait une énorme grève de 15 jours et pendant 15 jours en pleine Saint-Valentin, j'ai rien vendu et ça m'a fait perdre énormément de chiffre d'affaires. Tu sais ce qui s'est passé ? J'en ai parlé sur les réseaux parce que je suis authentique et j'étais pas bien. Tu sais qu'il y a des gens qui ont passé commande sur mon site juste pour me soutenir, qui écrivaient en commentaire de leur commande « j'ai pas besoin de ce bijou mais je l'achète juste pour vous soutenir » . J'en ai eu plein. Alors que c'est pas du tout ça que je demandais. J'ai rien demandé. Les gens l'ont fait se... spontanément. Et tu vois, moi, j'aime cette aventure entrepreneuriale parce que ça me refait croire en l'autre, en l'humain, tu vois, que finalement... La solidarité. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Et j'ai envie de terminer là-dessus parce que sans ces personnes-là, je... Je pense que je n'aurais pas tenu le coup. Ces anonymes qui te poussent vers le haut.

  • Speaker #0

    Oui, et on dit que souvent, il y a plus d'anonymes que d'amis qui sont là au début. Parce que les amis, comme tu disais, on peut les comprendre. Ils sont inquiets pour toi, alors que les anonymes, ils sont plus neutres. Donc, ils regardent avec plus d'objectivité. Ils applaudissent vraiment avec leur cœur ouvert. Sincèrement, ton produit, tes projets. Mais ce que tu mets en lumière, c'est en fait ta capacité à créer du lien.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper important. J'ai envie que les gens retiennent ça du podcast qu'on vient d'enregistrer ensemble. C'est ça, c'est le lien, c'est la vraie vie, l'authenticité. J'ai des clientes qui sont devenues des amies.

  • Speaker #0

    Oh, waouh ! Et du coup, ça aurait tout son sens d'avoir un atelier boutique, où tu serais là, où les gens viendraient te voir.

  • Speaker #1

    Oui, pour les accueillir vraiment. Parce qu'un des petits pop-up, c'est une semaine, c'est court. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas chez moi, je ne fais pas ce que je veux. voilà Mais bon, on n'y est pas. Non,

  • Speaker #0

    non, non. Une chose à la fois, step by step. Mais en tout cas, ce qui te drive, on l'entend. C'est aussi créer du lien.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, et puis les bijoux, c'est ça. C'est rendre les femmes belles. C'est la petite touche finale. Parfois, je mets un collier autour du cou d'une femme. Je vois la lumière qui arrive dans son visage. Ça me fait quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    et puis la lumière vraiment du bijou. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. C'est super beau. Terminons sur ces belles phrases. Merci beaucoup, Caroline.

  • Speaker #1

    Merci, Astrid. Merci d'être rentrée dans ma vie.

  • Speaker #0

    D'être mignonne. Écoute, moi, je suis ravie d'être à tes côtés parce que c'est vraiment une belle aventure, Tango Charlie. Et tu n'as pas les problématiques de peur de vendre du tout que je peux rencontrer. Et ça montre bien à quel point, à tout moment, dans son... projet, son parcours entrepreneurial, on peut ressentir des freins et des limites et d'être accompagné, ça permet vraiment de passer d'autres steps et de se sentir moins seul.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Merci beaucoup pour tous ces partages, pour cette générosité, pour cette capacité que tu as aussi à être généreuse et à parler librement de l'entrepreneuriat qui nous amuse et qui nous stimule à toi comme à moi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram, WeLoveBelgianBrands underscore podcast et sur nos pages Astrid.Lefebvre et Lille.DeGrom. À dans 15 jours !

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Description

Bonjour à tous,


Dans l’épisode de cette semaine de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu envie de tendre le micro à Caroline, la fondatrice de Tango Charly — car je sentais bien que cet épisode serait un concentré d’humanité, de courage, d’audace et de vérité entrepreneuriale.

Et vous allez voir, je ne me suis pas trompée. Cet épisode est un diamant brut.
Sans paillettes. Sans bullshit.

Parce que Caroline ne raconte pas une 'success story' lisse.
Elle raconte la vérité sur ce que c’est de créer une marque quand on ne part de rien.

 

Avec sa marque de bijoux TANGO CHARLY, Caroline est devenue une entrepreneure, pas seulement une créatrice.

 

Parce que oui : créer, c’est du talent et de la passion
Mais entreprendre, c’est un métier, et beaucoup d’apprentissages.

 

Ici Caroline raconte tout.
Les erreurs. Les marges qu’elle ne calculait pas. Les insomnies.

 

🎙️Dans cet épisode, Caroline partage :

 

✨ Les risques calculés, le rapport à l’argent, le stress, les nuits blanches, mais aussi

✨Ses rêves, ses ambitions ( une croissance juste, locale, près de ses clientes)
✨ Ses craintes (et sa lucidité face à un marché très secoué).
✨ Sa gratitude pour ces clientes, ces anonymes qui la soutiennent, ces femmes qui deviennent des copines
✨ Sa foi absolue dans le lien, dans l’humain, dans l’écoute.
✨ Sa vision du courage, du beau, du travail, et de l’intuition comme boussole.

 

Et puis il y a cette phrase que j’adore, et que je répète à mes enfants :
“Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais.” De Xavier Dolan.

Caroline en est la preuve vivante.


🎧 Si tu es créative, entrepreneure, tu rêves de te lancer, ou tu veux comprendre la vraie vie d’une marque qui grandit, cet épisode va te nourrir, t’inspirer et te donner de la force.

 

Belle écoute,

With love,


Astrid

 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    T'as vraiment été la bouée de secours, j'en avais besoin quoi, parce que dans l'entrepreneuriat t'es seule en fait. Et tout d'un coup ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier et ils m'ont annoncé ça comme si c'était ta-daaa, super bonne nouvelle, félicitations. Faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi c'est Astrid, experte en développement commercial. Coach, j'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, E-Landing !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de 6 ans Antoine Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que je trouve personnellement hyper inspirante, solaire et profondément humaine, Caroline, fondatrice de la marque de bijoux Tango Charlie. Tango Charlie, c'est une aventure née d'un moment suspendu, celui du confinement, mais celui aussi d'une nouvelle vie, une vie de maman, une envie d'autre chose. Et de cet élan, presque un peu comme surprise, on arrive aujourd'hui à une véritable success story belge. Et donc aujourd'hui, je suis dans son atelier à Linkbeek, et là où Caroline imagine, assemble à la main des bijoux dorés. argent et qui sont faits pour durer. Je trouve que c'est ça aussi qui est important, des bijoux qui résistent à la vie, à l'eau, aux émotions. Et donc voilà, j'ai envie de parler de tout ça avec Caroline, de ce coup de tête entrepreneurial qui a tout déclenché, dans la façon dont tu fais grandir ta marque sans perdre son âme artisanale, des choix courageux que tu fais en matière de qualité, de durabilité et puis du sens profond que tu mets derrière chaque bijou. J'ai la chance aussi de t'accompagner en tant que coach sur ton développement et je trouve ça super de te tendre le micro. On t'a toutes adoré dans l'épisode d'Audace où tu parlais avec beaucoup de sincérité, avec une grande générosité de ta vie de petite fille dans des conditions pas toujours évidentes avec une maman malade. Et tu fais partie de ces femmes, de cette nouvelle génération que je trouve. Vraiment généreuse, c'est le mot qui me vient en tête. Et donc du coup, je me réjouis de cet épisode, de cet échange avec toi. Alors, pour démarrer, j'ai toujours une petite question signature, c'est de te présenter, de te demander de te présenter et de me raconter qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Ok, bien, bonjour à tous. Moi, je m'appelle Caroline et je suis la créatrice des bijoux Tango Charlie. Et alors, petit fun fact, quand j'étais toute petite, mon rêve... Je ris déjà avant de le raconter. Je voulais devenir fleuriste. Alors comme ça, ce n'est pas drôle, mais je voulais juste être fleuriste. C'était mon rêve. C'était déjà dans l'artistique, tu remarques. Et un jour, mon grand-père m'a dit, mais tu sais Caroline, pour être fleuriste, il faut se lever très tôt le matin, il faut aller au marché matinal acheter des fleurs. Et là, à un dîner familial, j'ai fait, ah ben non, non, non, non. Alors je vais changer d'avis. Je ne vais pas devenir fleuriste, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu aimais tellement dormir.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis une grosse dormeuse. Et donc voilà, ça colle complètement avec ma personnalité. Ça doit être créatif, mais en même temps, il faut pouvoir dormir.

  • Speaker #1

    Et on sent déjà, en effet, l'amour du beau.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, tout à fait. Mais depuis, j'ai complètement laissé tomber cette passion des fleurs. Je n'y connais rien du tout. Et d'ailleurs, quand on m'offre un bouquet de fleurs, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est ça qui est drôle. Donc, ça m'est passé assez vite. Mais par contre, ce qui m'est resté, c'est l'amour de la fringue, de la mode. Ça, je l'ai eue toute petite. et encore aujourd'hui... Moi, c'est catastrophique. Tu me donnes 100 euros, j'en dépense 200 dans un magasin de fringues. J'adore ça. J'adore.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu as eu cette case mode. C'était quelque chose que tu désirais ? Ah oui, complètement. Tu sais,

  • Speaker #0

    tous mes jobs d'étudiant, dès le plus jeune âge, c'était dans les fringues, dans la mode. Ça touchait à ça. Ça a toujours été mon rêve. Ça m'a driveée très, très jeune. Très jeune, j'ai dit, voilà, moi, je vais étudier le marketing parce que je sais que plus tard, je veux vendre des vêtements. J'étais admirative de toutes les nanas qui étaient représentantes commerciales pour des marques. Tu sais, c'était l'époque où la fringue fonctionnait méga bien, pas comme aujourd'hui où c'est plus compliqué. Et moi, je rêvais de ça et je l'ai fait. J'ai réalisé ce rêve très rapidement, en fait.

  • Speaker #1

    Tu as tout de suite, on sent quand même dans ta personnalité que tu... Tu sais où tu veux aller, tu sais ce qui te fait plaisir, tu sais ce qui t'anime, jusqu'à oser prendre des risques.

  • Speaker #0

    Pour faire un lien avec le podcast d'Audace, il faut l'écouter évidemment, je ne vais pas revenir sur toute l'histoire. Mais oui, j'ai eu une enfance pas facile, j'ai eu une maman qui était très malade. Et donc moi, pour m'en sortir, qu'est-ce que j'ai dû faire ? C'est bosser. bosser, m'occuper et avoir un but dans la vie. Et mon but dans la vie, c'était juste tout simplement de m'en sortir. Et donc, je me suis raccrochée à la mode, à ma passion pour la mode. Ça peut paraître très subtil, mais en fait, c'était ça. Il y en a, c'est les voitures, il y en a, c'est la cuisine. Moi, c'était les fringues. Voilà, chacun son truc. Et j'ai bossé dans le prêt-à-porter pendant presque 20 ans. Je n'ai jamais fait les calculs, mais ça doit être un truc comme ça. Et j'ai bossé pour... plein de marques différentes. Et en fait, je ne regrette pas du tout ce passage avant l'entrepreneuriat, parce que je pense vraiment que le fait d'avoir travaillé d'abord en entreprise m'a permis de faire mes premières armes, d'être plus cadré, d'être entouré. Parce que dans l'entrepreneuriat, tu es seul en fait, et tu peux vite te casser la figure en prenant des mauvaises décisions. L'expérience en entreprise, elle est hyper enrichissante.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu retiens ? Qu'est-ce qui t'a le plus aidé dans tes années en entreprise pour ta vie d'entrepreneur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Faire les choses sérieusement, la rigueur, respecter les deadlines. Même aujourd'hui, je m'en impose à moi-même. J'ai toujours été driveée aussi par atteindre des KPIs et des chiffres parce que quand on est commercial, c'est ça. Et encore aujourd'hui, je le fais à ma petite échelle pour ma marque de bijoux. Je ne regrette pas du tout d'avoir eu ce passage en entreprise, même si, attention, maintenant que j'ai goûté à l'entrepreneuriat, je ne retournerai jamais en entreprise. Je ne pourrai pas.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    La liberté, tu sais, avoir un boss, un nombre de jours de congés définis, travailler parfois pour des gens qu'on n'aime pas forcément, être parfois sous l'emprise de personnes qu'on ne peut pas encadrer à longueur de journée. Ça m'a vraiment pesé. Et aujourd'hui, j'ai plus ça sur mes épaules. J'ai ma propre équipe. J'ai mon cadre à moi. J'ai mes décisions à moi et ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que tu allais monter ta boîte un jour ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai toujours su. Je l'ai toujours su. Ça, c'était même très jeune. J'ai toujours voulu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, quelque part, le confinement, le fait de vouloir prendre ta démission. Ça a été l'effet déclencheur hyper courageux.

  • Speaker #0

    Complètement. Je vais raconter vite fait comment ça s'est passé. Parce que c'est marrant. C'est marrant, en même temps, ça n'allait pas parce que c'était un énorme risque. Mais vraiment, on était en confinement total. Les magasins étaient fermés. J'étais en réunion Zoom et j'avais quatre têtes devant moi sur mon écran. Et j'étais à la maison, comme tout le monde a vécu ça. Et tout d'un coup, ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier. et ils m'ont annoncé ça comme si c'était... super bonne nouvelle, félicitations. Et moi, directement, j'ai senti que je n'avais pas du tout, du tout envie de faire le job de ces personnes-là en plus de mon job pour le même salaire. J'ai trouvé ça limite odieux d'oser demander ça à quelqu'un et j'étais enceinte à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Ils le savaient ? Oui.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit, de toute façon, Caroline c'est une bosseuse, elle fait toujours les choses bien, elle est ambitieuse. Ils ont cru que j'allais exploser de joie et en fait, au contraire. C'est sorti tout seul à Street. Vraiment, entre deux phrases, j'aurais dit « Mais écoutez, moi, ça ne me va pas du tout. » Et en fait, je démissionne. Mais vraiment comme ça, sans avoir réfléchi trois minutes avant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est quand même génial parce que oui, OK, la nécessité de ton enfance et de ta vie familiale a fait que tu devais travailler. Mais après, tu as quand même su écouter cet élan de joie, le fait d'avoir envie de faire de la mode. Tu vois, tu ne t'es pas laissé aller dans, je ne sais pas, la première opportunité un peu. Malhonnête que tu pouvais avoir, tu as tout de suite essayé d'écouter ce qui avait du sens pour toi. Et là, on entend la même chose au moment où on te vend. En effet, tu as tout à fait raison, une sorte de fausse promotion. Franchement, tu as raison. Là, j'adore. Il y a quand même tout de suite un bon sens, quelque chose aussi d'intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ah oui, l'intuition était vraiment là. C'était mes tripes qui ont parlé. C'était non, non, non, ne le fais pas, ne le fais pas. Mais bon, après, dans les grandes entreprises comme ça, quand tu donnes ce genre de décision, ça prend en acte le quart d'heure qui a suivi. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus accès à mes mails, plus accès à mon téléphone. Ils avaient coupé ma ligne de téléphone. Je n'avais plus rien.

  • Speaker #1

    Tu le referais si c'était à refaire ?

  • Speaker #0

    Très, très bonne question. Alors, je relancerais ma marque de bijoux. Je quitterais le monde de l'entreprise. Ça, c'est sûr et certain. Mais par contre, si c'était à refaire, petit conseil au passage. J'aurais beaucoup plus préparé la chose en faisant bêtement un vrai plan financier et pas un truc que j'ai dû faire à l'arrache parce que finalement, j'avais plus rien et qu'il fallait lancer quelque chose et que j'ai fait avec les moyens du bord. Enfin, tu vois, j'aurais quand même beaucoup plus préparé ça.

  • Speaker #1

    Et même pu négocier ton départ.

  • Speaker #0

    Né complètement, ce que je n'ai pas fait du tout. Je suis partie avec rien du tout. Et mon Dieu, c'est dur parce que plus de revenus, droit à rien en Belgique.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, tu démissionnes.

  • Speaker #0

    Je démissionne.

  • Speaker #1

    Donc là, on sent l'impulsion.

  • Speaker #0

    Ah ouais, tu sais à quoi je me suis fait penser ? Petit cliché. Tu vois, les publicités pour l'euro million, le gars rentre dans la salle de réunion et fait « je démissionne, nanana » . C'était ça, tu vois. Vraiment, la fille qui pète un plomb. Je voyais bien que mes collègues me regardaient en disant « T'es sûre de ta décision ? » « Oui, sûre et certaine. » « Contente. » Mais après, la réalité entrappe très vite.

  • Speaker #1

    Tu fais confiance aujourd'hui à ton intuition dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Complètement. C'est ma meilleure boussole. Complètement.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Même pour mes créations. En fait, c'est simple. Quand je crée une collection de bijoux, je mets tout ici sur une grande table. Je les classe, toutes les bagues, tous les bracelets, etc. Et chaque fois que je les regarde, si je n'ai pas un « waouh » avec le bijou, je ne le commercialise pas. Tu vois, ça, c'est mon intuition.

  • Speaker #1

    Oui, il y a encore cette idée émotionnelle qui t'habite.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est ça. Et je trouve que quand on est dans un métier comme celui-ci, on est dans la créativité. Il faut laisser parler ton intuition, tu vois. Tu ne peux pas être juste, tu ne peux pas être authentique si ce n'est pas fait avec le cœur. Les gens sentent ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais quand il y a quand même des peurs qui s'invitent ? Comme tu dis, dans le cadre de ta démission, tout d'un coup, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'email. Il y a quand même, j'imagine, des peurs qui s'invitent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors moi, j'ai toujours essayé d'utiliser mes peurs comme de l'essence pour faire avancer mon moteur. Tu vois, de me dire, OK. Oula, petite panique, petit coup de down, parce que ça arrive, il ne faut pas idéaliser la chose, il y a des moments super durs, et bien ce n'est pas grave, allez hop, allez Caro, donc là ça ne va pas, j'invente, il y a un problème avec ton fournisseur de packaging, j'en sais rien, il fait faillite, c'est fini, il faut se réinventer, il faut trouver quelqu'un d'autre, il faut renégocier, allez, ce n'est pas grave, tant mieux, change de packaging, génial, c'est le moment, tu vois, d'essayer de tourner ça comme une opportunité à chaque fois, comme, allez. C'est sûr qu'il y a des moments où je pleure, des moments où je ne dors pas, des moments où je panique. Et évidemment, je trouve qu'on idéalise beaucoup l'entrepreneuriat. Et moi, ça me fait un peu peur pour la génération qui nous suit sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Ça pullule de comptes où on montre des chiffres et des chiffres d'affaires. Tu vois, ils montrent leur téléphone à l'écran et ils font défiler des commandes qui tombent, qui tombent, qui tombent avec des chiffres. Mais en fait, tout ça, c'est fake. Tu sais qu'il y a même des comptes TikTok, j'ai découvert ça, qui expliquent comment faire croire aux gens que tu vends bien.

  • Speaker #1

    C'est absurde.

  • Speaker #0

    Je vais te donner un truc qui m'a abasourdie. Donc, quand tu fais du e-commerce, tu reçois de la Poste ou en France, de Colissimo, peu importe, des sacs pour mettre tes colis. Et puis, tu arrives au bureau de Poste et tu les déposes et tu repars.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'en ai plein. J'en ai plein ici. Tu sais comment ils font ? Ils filment ça, les marques qui fonctionnent, soi-disant bien, filment ça. elles mettent quelques colis de la marque au sommet du... du grand sac de poste et en dessous, en fait, c'est un gros carton vide.

  • Speaker #1

    Ou des colis des autres gens.

  • Speaker #0

    Ou des colis, voilà, qui n'ont rien à voir. Ils font croire comme ça qu'en fait, ils ont super bien vendu alors qu'il y a deux commandes qui se battent en duel dans le sac. Et il y a des tutos qui expliquent comment tromper les gens sur la réussite de ton business.

  • Speaker #1

    Absurde.

  • Speaker #0

    Dingue. Et tu vois, je suis sûre qu'il y a des jeunes qui... qui gobe tout ça en se disant « Ouais, c'est pas grave, on va quand même gagner de l'argent. » Qui ne comprennent pas qu'un chiffre d'affaires, ça ne veut rien dire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est berné les gens avec cette idée que le succès va amener le succès. Mais c'est faux. Alors que c'est beaucoup plus subtil que ça.

  • Speaker #0

    Mon Dieu, mais oui.

  • Speaker #1

    On a connu aussi des boîtes qui avaient du succès et qui n'en ont plus eu du jour au lendemain, alors même qu'elles ont été au sommet de leur gloire. Et pourtant, ça n'a pas garanti leur succès. On a plein d'exemples. Donc, comment se renouveler ? Il y a vraiment d'autres choses bien plus subtiles. pour continuer à stimuler des ventes, à stimuler son client à venir acheter chez nous. Oui, ça me paraît vraiment voir les choses d'une petite...

  • Speaker #0

    Oui, d'un mauvais prisme. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Est-ce que c'est important pour toi ? Parce que toi, justement, je trouve que tu n'as pas un succès fake. Je te connais, je sais tes chiffres, je sais que vraiment, tes pop-ups, il y a du monde, les gens sont contents, ton site, il fonctionne. enfin tu vois et ce n'est pas par hasard. Tu te renouvelles, tu bosses beaucoup, tu remets en question tes choix, tu oses, tu vas, tu es vraiment...

  • Speaker #0

    J'ai un secret pour ça. Je te le dis.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai un petit secret pour ça. Moi, depuis que j'ai commencé à lancer Tango Charlie, j'ai mis un point d'honneur à être proche de ma clientèle. J'ai très vite compris qu'il fallait que je... capte à qui je m'adresse. Et donc, le fait d'avoir des pop-up réguliers, du coup, je ne suis pas que sur le net où je ne vois pas les gens, je ne parle pas avec les gens où j'échange par mail, mais ce n'est pas la vraie vie. Mais le fait d'avoir les personnes en face de moi, mes clientes, elles pourront le dire ou le mettre en commentaire sur tes réseaux, etc. Mais c'est vrai, quand elles viennent en pop-up, on discute, on papote, on se raconte notre vie. Il y en a même qui pleurent parce qu'elles... Elles sont touchées par une pierre ou le message d'une pierre ou n'importe quoi. Ou elles m'amènent des petits cadeaux. En fait, je ne vais pas dire qu'on est une famille parce qu'il ne faut pas exagérer. Mais moi, j'aime bien faire des pop-up parce que je suis toute la journée avec des copines.

  • Speaker #1

    C'est cool de dire ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, mais vraiment, je suis épuisée. Attention, c'est des semaines intenses. Je suis debout toute la journée. On est dans le bruit. Il faut être concentré. C'est l'air de rien. C'est très, très physique. Mais par contre, je m'éclate parce que je papote, j'échange avec des copines, je les reconnais. Tu vois, je les vois arriver. Oh, comment ça va ? J'essaie de me souvenir de quoi on avait parlé la dernière fois. Elles me demandent comment moi je vais.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'ai pas envie d'être fausse.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Tu ne l'es vraiment pas.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, c'était une de mes questions. Comment tu arrives justement à aussi bien combiner cette authenticité et cette communication hyper léchée, hyper cadrée ? On sent que tu sais très bien ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je ne le fais même pas exprès à Street. Tout te dire, c'est hyper spontané. Je n'ai pas de calendrier éditorial disant que lundi, je vais poster ça. Mardi, je vais faire ça. Moi, j'ouvre mon téléphone. J'explique comment je me sens. Je me connecte à moi-même. J'ai envie d'être honnête avec les gens. Et les jours où je suis fatiguée, je me permets de le dire. C'est ça que je n'aime pas dans les réseaux sociaux. c'est le côté Merci. Oh, ma vie est merveilleuse, tout va bien, l'argent coule à flot, tout est facile, on part en vacances. Non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas ça du tout. Ce n'est pas la vraie vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi alors les difficultés que tu aurais ?

  • Speaker #0

    Ma plus grosse difficulté ? Oh là là, très grand sujet avec moi ça. D'ailleurs, on en a parlé ensemble durant le coaching. Mon Dieu, alors ce n'est pas du tout, parce qu'on a beaucoup de gens qui disent la balance entre la vie pro et la vie privée. Ce n'est pas ça du tout. C'est pas non plus, tu sais, les revenus qui fluctuent en tant qu'indépendant. Un jour tu gagnes super bien, le lendemain tu gagnes zéro. Ça, moi, je m'en fous. C'est pas du tout ça. Mais moi, par contre, Astrid, c'est mettre mon cerveau sur off. Débrancher cette foutue prise et arrêter de penser au boulot. Même quand je suis en vacances,

  • Speaker #1

    j'arrive pas. Et en quoi c'est un problème ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression de ne plus trop profiter de la vie sans que Tango Charlie soit... dans mes pensées. Par exemple, je vais te donner un exemple. Je vais au resto avec des copines. Je suis avec mes potes, mes meilleurs amis. Je mange quelque chose de bon, c'est chouette. Mettre d'office un moment dans la conversation tant qu'au Charlie arrive. Parce que mes copines adorent en parler déjà. Elles me posent mille questions, elles trouvent ça super chouette. Et elles s'intéressent à moi, elles savent que c'est mon bébé. Donc c'est logique. Mais j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Que c'est devenu mon seul sujet de conversation avec les gens. j'ai envie de pouvoir parler d'autres choses, de partager d'autres moments en dehors du boulot.

  • Speaker #1

    Et un repas comme ça avec des copines, vous pourriez parler d'autres choses ?

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis terrible. Tu sais, quand je suis dans un resto, je vais avoir ce déclenchement de l'entrepreneur et je vais commencer à compter le nombre de personnes qui est à table. Je vais regarder la carte en faisant vite fait un prix moyen. Je vais essayer de voir si le resto est rentable. Je calcule le nombre de serveurs, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, tu es une vraie entrepreneur.

  • Speaker #0

    Mais je n'arrive pas à faire autrement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent. des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Et alors, du coup, qui es-tu si tu n'es plus à la tête de Tango Charlie ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis une fille méga simple, mais vraiment méga simple et très spontanée. Mais tu l'as expliqué dans l'intro, mais c'est vraiment ça. Moi, je ne suis pas quelqu'un de compliqué. J'aime les belles choses. Donc, du coup, on a l'impression que tu vois, pouf, pouf, pouf. Mais en fait, moi, je suis une vraie belge. Tout me va, c'est cool, tranquille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais que ta plus grande difficulté, c'est de ne pas réussir à mettre sur... off, son cerveau d'entrepreneur ultra dynamique et actif.

  • Speaker #0

    Alors d'un côté, être ultra dynamique et actif, c'est un avantage, c'est sûr. Mais d'un autre côté, il y a des fois, j'ai envie de me dire à moi-même, bon allez, stop maintenant. Donc je mets des choses en place pour arrêter d'être tout le temps branchée Tango Charlie, notamment le sport. Ça, ça m'aide énormément. Et je fais du pilates. Et donc, quand je rentre dans la salle, il fait noir, il y a de la musique à fond, il y a les néons sur le plafond. J'essaye que ma tête fasse le même switch. Tu vois, allez hop, maintenant, t'es dans cette box. Sport. Parce que tu sais que parfois, quand je fais mes séries d'abdos, je pense à Tango Charlie et je me dis à moi-même, allez, stop, arrête. Tu te rends compte que même quand je fais du sport, je suis obligée de me dire, c'est bon, la commande que t'as pas envoyée ce matin, tu l'enverras cet après-midi. C'est cool, c'est pas grave. Maintenant, c'est 50 minutes de sport.

  • Speaker #1

    Ouais, j'entends tellement. écouter de la musique, ça pourrait t'aider ? Quand tu fais du sport, par exemple ?

  • Speaker #0

    Lire,

  • Speaker #1

    le soir. Ça débranche.

  • Speaker #0

    Mais lire des bêtes romans. Oui,

  • Speaker #1

    des trucs divertissants.

  • Speaker #0

    Oui, comme La femme de ménage. Pour le moment, je les ai tous lus. Je les ai boussés. Non,

  • Speaker #1

    mais je comprends très bien.

  • Speaker #0

    Des trucs pas... Pas des trucs sur l'entrepreneuriat. Surtout pas. Parce que là, ça remettrait de l'eau au moulin. Ça donne des idées. Oui, non. Des trucs qui te vident la tête.

  • Speaker #1

    Et quand tu es avec Charlie, parce que pour le coup, la maternité a aussi été un élément déclencheur de ton entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. D'ailleurs, ma marque porte son prénom parce que c'était tellement limpide qu'il est né en même temps que ma marque. Forcément, il fallait qu'il y ait son prénom dedans. C'est un chouette prénom, c'est facile à retenir. Donc, ça tombait bien. Quand je suis avec Charlie, je racontais un peu ma vie familiale. Mon homme, très souvent, il me fait la remarque. Caro, ton téléphone, lâche-le. Allez Caro, c'est bon maintenant. Tu l'iras semer le plus tard. Il est obligé d'être derrière moi. Tu vois ce que je veux dire ? Cette fameuse prise que je ne débranche pas. Même avec Charlie, il y a des fois où je me... Tu sais, parfois, je mets mon téléphone dans un tiroir. Parce que si je passe devant, si je le vois, je n'ai pas m'empêcher d'aller voir mon Instagram. Je reçois tellement de messages. Mais j'aime bien. C'est pas... J'aime bien.

  • Speaker #1

    T'adores ton job.

  • Speaker #0

    J'adore mon job. Et donc, je n'arrive pas à m'arrêter.

  • Speaker #1

    C'est ça, souvent, le sujet. C'est que l'entrepreneuriat, c'est que c'est des métiers passions. En tout cas, c'est ce que je souhaiterais à la plupart des gens. vu étant donné les difficultés, les aléas ? les risques. J'ai bien aimé, toi, tu n'as pas peur de prendre des risques. Ça, je pense que c'est fondamental quand on est entrepreneur. Donc, c'est une leçon importante à retenir. Mais oui, ça va avec, en effet, une difficulté à déconnecter.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, complètement. C'est un gros, gros challenge pour moi, vraiment. Je dois encore travailler dessus, je n'y suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, je comprends. Du coup, en effet, je trouve que les enfants, ça peut aider. Tu verras, plus ils grandissent, plus ils sont... Quand ils étaient petits, je pouvais encore avoir cette tendance à être sur mon téléphone. À un moment donné, ils te le disent.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça. Heureusement.

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, ça m'a aidée parce que ça pouvait créer des conflits avec ma fille. Et vraiment, ça a été aidant et en même temps perturbant.

  • Speaker #0

    C'est un miroir.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un miroir. Tout à fait. Et puis, oui, je trouve que ça te challenge sur qui tu as envie d'être comme mère et quel est le temps de présence. Qu'est-ce que tu mets derrière la qualité de présence ? Je trouve qu'on est tous d'accord pour dire que ce n'est pas la quantité, c'est la qualité. Mais c'est quoi ce que tu appelles qualité ? Et ça, j'ai dû moi-même challenger cette définition-là pour moi-même. Et en effet, le téléphone, c'est un poison parce qu'on en a besoin et en même temps, on ne voit pas le temps passer. Cool. C'est quoi tes autres difficultés ?

  • Speaker #0

    Mes autres difficultés, c'est la gestion du stress. Quand j'ai une mauvaise nouvelle qui tombe, ça arrive évidemment, c'est logique, ça me transperce. J'ai comme ça 5-10 minutes où je suis tétanisée, un peu en panique, et puis j'ai appris à tourner ça en positif. Mais il me faut plusieurs jours, je n'arrive pas tout de suite à me dire, allez, c'est une mauvaise nouvelle, ça va devenir une opportunité, ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est normal, on n'est pas des robots. L'idée, c'est comment faire en sorte que l'inconfort, le stress, l'anxiété, comment limiter ce temps-là. Mais ressentir du stress, de la tristesse, de l'inconfort, ça fait partie de la vie. On en aura toujours. Et ce n'est pas en ayant plus de chiffre d'affaires ou en ayant plus d'employés. Je veux dire, il y aura toujours des raisons d'avoir du stress, de l'anxiété et de ressentir de l'insécurité. Le sujet, c'est comment je m'accompagne. en fonction de... Quand je vis et je traverse ces émotions pour pouvoir les transformer comme tu fais déjà. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Mais d'ailleurs, quand j'ai ces moments de stress, tu sais ce qui suit derrière ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Facile, l'insomnie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et évidemment.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment. Alors la bonne vieille insomnie du 3h du mat, tu la connais, hein ? Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et une fois que tu commences là-dedans, c'est un cercle vicieux. C'est que tous les 3h du mat, tu vas te réveiller. Et moi, je me réveille parce que je pense au boulot.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et là où c'est un vrai problème, c'est que la santé mentale, l'élément numéro un pour ta santé mentale, c'est d'être reposée.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc évidemment, dès que tu es fatigué, dès que tu as perdu des heures de sommeil, tout devient plus compliqué. Toutes tes émotions sont exacerbées. Le fait d'être agacé ne fait que s'amplifier. Donc oui, tu te mets vraiment dans une spirale négative. Tu as réussi à apaiser ça ces derniers temps ?

  • Speaker #0

    Oui, vraiment bien. Je n'ai pas de recette magique, c'est venu d'un coup. Tout d'un coup, mes nuits sont redevenues tout à fait normales. Et j'arrive vraiment à plus prendre de la distance. Avec le temps, après, là, maintenant, ce n'est pas un secret, dans la bijouterie, c'est maintenant la période, la haute saison, c'est-à-dire que les fêtes, les fêtes de Noël, on joue à tous, toutes les marques de bijoux, on joue à un énorme pourcentage de notre chiffre d'affaires sur quelques semaines.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Comment vivre ça sereinement ? Et ça,

  • Speaker #0

    c'est dur parce que déjà, tu es au top de ta forme. Surtout, ne pas tomber malade à ce moment-là. Évidemment, Astrid, pas besoin de te dire que chaque année, je tombe malade à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te crées tellement de stress.

  • Speaker #0

    Bien sûr, évidemment.

  • Speaker #1

    Comment vivre sereinement cette période d'intensité professionnelle ? Écoute,

  • Speaker #0

    ce qui est dur pour moi aussi, c'est le fait d'être seule. Tu vois, je gère Tango Charlie seule. J'ai une équipe de monteuses de bijoux. Je ne vais pas dire qu'elles ne font que fabriquer les bijoux. C'est déjà un travail énorme de patience. Elles doivent être précises, minutieuses, etc. Et j'adore quand elles sont à l'atelier avec moi, il y a une ambiance de dingue ici, on se marre, mais je te jure, on se raconte notre vie, il y en a une qui apporte des bonbons, mange un truc le midi ensemble.

  • Speaker #1

    Et puis tu te sens soutenue pour la production.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Mais moi, ce qui m'a toujours manqué, c'est, tu vois... Un bras droit stratégique avec qui tu te challenges.

  • Speaker #1

    J'adorerais pouvoir faire une réunion et dire, allez, aujourd'hui, voilà, on a ça, ça, ça à régler. Qu'est-ce que t'en penses ? Tu vois, d'être à deux ou à trois ou à quatre dans l'histoire, à faire avancer le truc. Et là, le fait d'être seule, parfois, c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Le soloprenariat, c'est une réalité qu'il ne faut pas diminuer.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je fais des coaches.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est pour ça que je suis ravie que tu sois rentrée dans ma vie. Parce que tu as vraiment été la bouée de secours. J'en avais besoin. Franchement, j'allais me noyer. Ce n'est pas une blague.

  • Speaker #0

    Oui, mais la métaphore est pas mal. C'est vraiment ça. Parce que c'est quand même vous qui nagez. C'est vous qui savez vers quelle île vous allez, quelle direction vous prenez. Mais par contre, on peut prendre vraiment la tasse. On peut se prendre des planches de surf. On peut se faire choper par un poisson. Et quand tu as des bouées qui sont tendues et que tu prends les bouées et que tu avances avec les bouées, franchement, tout est quand même bien plus paisible. C'est sûr. De quoi tu es la plus fière ? C'est quoi, 5 ans ?

  • Speaker #1

    5 ans de Tango Charlie. Je suis passée à travers la crise du Covid. Puis après, il y a eu la crise énergétique qui est d'ailleurs toujours là. On ne peut pas vraiment dire que ce soit terminé. Là maintenant, il y a le cours de l'or qui explose. C'est historique. Le cours de l'or n'a jamais été aussi haut. Il y a peu de gens qui se rendent compte de ça. Mais ça a un impact énorme sur les small business comme le mien. Pourquoi ? Très simple, c'est mathématique. La marge diminue. Et elles font comme neige au soleil. Pour le moment, c'est terrible. Mon gros du taf pour le moment, c'est de négocier les prix avec tous mes fournisseurs. Qui eux sont aussi de couteau sous la gorge. Parce qu'ils n'en peuvent rien. Les prix ont augmenté. Et c'est comme ça. cours de l'or, c'est quelque chose qui fluctue énormément. Bon, alléluia, ça fait quelques semaines que ça redescend, mais on n'est jamais à l'abri d'une hausse qui va revenir. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un vrai stress. Comment tu fais d'ailleurs pour maintenir un prix aussi juste ? Je trouve que tes prix sont hyper positionnés, alors même qu'il y a la réalité de l'augmentation du prix de l'or et que tu produis tout fait main en Belgique. Donc, tu vois, ça aussi, je trouve que c'est quelque chose d'extrêmement ... valorisant.

  • Speaker #1

    Je suis très carré dans la gestion financière de mon business. J'ai la chance, l'énorme chance d'avoir mon mari, mon compagnon. On n'est pas mariés. Mon compagnon. Je ne sais jamais ce que je dois dire. Compagnon. Compagnon, oui. Mon petit copain. Qui travaille dans la finance. Dès le lancement de Tango Charlie, il m'a accompagnée. Pour structurer toute la partie financière, j'ai des excels à n'en plus finir. Chaque partie de bijoux est dans un excel. Très régulièrement, je vérifie si le prix a augmenté, diminué, etc. Tout est calculé au cent près. C'est comme ça que j'y arrive. Il y a des bijoux, quand ils ne sont plus intéressants à être commercialisés parce que plus rentables, c'est très simple. J'arrête de les produire. Ils sont sold out sur mon site. Et si un jour ils redeviennent rentables, ils reviendront.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est hyper aidant d'avoir un compagnon qui t'a fait de ces fichiers. Mais comment tu as fait, pour ne pas avoir peur de ces fichiers Excel, d'avoir trouvé, je trouve, de l'envie dans le fait d'apprendre, dans l'envie de découvrir ces outils. Moi, je vois des gens qui savent qu'ils ont besoin d'outils Excel, qui peuvent même payer des gens pour les avoir, mais qui après sont pleins de procrastines, en fait, s'en occupent pas. Moi,

  • Speaker #1

    je vais te dire mon petit secret.

  • Speaker #0

    Oui ?

  • Speaker #1

    Mais c'est très propre à moi-même. J'aime gagner de l'argent. Je n'ai pas envie de mettre de la honte sur cette phrase.

  • Speaker #0

    J'adore cette phrase.

  • Speaker #1

    Mais oui, je n'ai pas honte de dire, parce qu'on est un peu parfois gêné de dire ça. Absolument. Mais moi, pas du tout. J'aime dire que j'aime gagner de l'argent. Et donc, quand je fais ces excels, je vois les chiffres, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois la finalité.

  • Speaker #1

    Je vois la finalité de mon travail, exactement. Et c'est un côté un peu exaltant, on peut le dire, de gagner de l'argent.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est mon essence aussi pour faire avancer mon moteur. C'est de me dire, yes, ce mois-ci, j'ai super bien géré mon business. J'ai bien géré ma marge. Mon EBITDA est OK. Oui, bien sûr. Mon chiffre d'affaires est stabilisé ou en augmentation, encore mieux. Tu vois, j'ai bien géré mes coûts. J'ai bien négocié ça. Super, yes. Moi, j'aime bien. Ça m'excite. Pardon, mais... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. Non, mais moi, j'accompagne beaucoup sur ces sujets-là, tu sais. de trouver la joie dans le fait de voir son chiffre d'affaires se gonfler. Et je vois bien que ce n'est pas si naturel, évident pour tout le monde. Et qu'il y a pour beaucoup des peurs, des freins que toi, tu as fait exploser depuis longtemps pour t'accompagner vers cette réussite.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je croise quand même pas mal d'entrepreneurs, de petites marques qui se lancent, des gens qui me contactent aussi pour me demander. « Ah, comment t'as fait ? Et ça, c'était comment ? » Enfin, ils me posaient des questions. J'adore aider les gens. Je suis hyper transparente sur plein de trucs et j'aime bien pousser les gens vers le haut. Mais alors, le nombre de gens que je croise qui n'ont aucune idée de ce que c'est une marge, et pourtant, c'est le B.A.B. Tu ne peux pas lancer un business si tu n'as pas la base de ça. Et je peux te dire que moi, quand j'ai commencé, je n'avais aucune idée. C'est parce que mon mari m'a dit « Mais Caro, attends, tu te rends compte un peu que là, tu vends un bijou sur lequel tu ne gagnes pas d'argent. Et moi, mais enfin, mais si. Regarde, j'ai fait tel chiffre d'affaires. Il m'a dit mais non, pas du tout. Et alors, il m'enlevait toutes les charges. Oui, bien sûr. Le prix d'achat des matières premières. Et puis, Caro, si c'est pour gagner 5 euros, il ne faut pas les commercialiser en fait. Mais moi, j'aimais ce bijou. Et je voyais bien qu'il fonctionnait bien. Donc, je m'accrochais en disant mais non, regarde, je le vends bien. Mais non, tu vois ce que je veux dire. En fait, je trouve ça vraiment dommage que dans les études, il n'y ait pas plus.

  • Speaker #0

    Moi, je suis presque en colère, tu sais, contre certaines formations, écoles, ou même presque on leur apprend l'inverse, quoi. Que si tu veux gagner de l'argent, c'est sale. Que vouloir faire une pièce commerciale, par exemple, dans le prêt-à-porter, c'est un problème. Ce serait un manque de créativité. Bref, donc en effet, je suis complètement d'accord avec toi. Moi, je pense que c'est vraiment hyper important que vouloir en plus se mettre dans une réalité. Une réalité de marché, une réalité de client, une réalité d'offres et de demandes. Et donc, en effet, il y a une réalité de coûts qui font partie de la réalité d'un business. Donc, en effet, ce n'est pas pour faire de l'art, ce n'est pas pour faire du beau, comme un hobby. Ça, c'est deux choses différentes. Être entrepreneur, c'est un métier. Et moi, je demande souvent à mes créatives, est-ce que tu as envie d'être créatrice ou est-ce que tu as envie d'être entrepreneur ? Et il y a là une vraie question d'identité. Et c'est là où, chez toi, c'est évident. Tu es entrepreneur, une femme créative. avec une sensibilité, une émotivité, un amour du beau, de l'esthétique qui est au service de l'entrepreneuriat et non pas l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. C'est très bien résumé. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est inspirant pour tout le monde. Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'étais trop contente de tendre le micro. Parce que dans nos coachings de groupe, le vendredi, tu es quelqu'un d'hyper généreux, pleine de partage. Et je vois bien que tu es inspirante pour nombreuses d'entre elles. Et donc, du coup, ce serait quoi encore les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui veut lancer sa boîte ? Pas forcément de bijoux, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui rêvent de ça et qui ne le font pas. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou qui restent dans l'entreprise de peur de se lancer. En fait, il faut se jeter à l'eau. Tu vois, il faut vraiment plonger. Il y a beaucoup de gens qui réfléchissent beaucoup trop. Je suis d'accord. Moi, je l'ai fait à l'extrême. Je ne suis pas non plus un bon exemple. Il faut un peu trouver un juste milieu. Un entre deux. Un entre deux, voilà. Mais le fait de, non, passer le pas, allez-y, réalisez votre rêve. Je dis toujours, moi, aux personnes qui viennent me trouver, je rêve de faire ça et j'ose pas le faire. Je dis toujours, mais en fait, le travail, c'est minimum 8 heures par jour, voire dans l'entrepreneuriat, beaucoup plus. Mais ça, c'est encore un autre sujet. Bref, il faut être heureux dans la vie professionnelle. Si t'es pas heureux dans ta vie professionnelle qui prend déjà énormément de temps sur ta journée, comment veux-tu t'épanouir dans tout le reste ?

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, si ça doit passer par une prise de risque, eh bien, il faut le faire.

  • Speaker #0

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode, Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, Vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant gratuitement sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #1

    Il faut le faire parce qu'après, on vit avec des regrets. Après, c'est trop tard. Après, on est trop vieux. Après, on est peut-être malade. J'en sais rien. Après, on n'est peut-être plus là, tu vois, parce qu'il n'y a pas toujours de demain. Moi, j'ai appris ça, en fait. C'est la vie que j'ai eue toute ma jeunesse. J'étais avec maman malade. J'ai vu sa vie basculer. Elle est rentrée dans l'enfer. Elle nous a pris avec. Je sais que du jour au lendemain, tout peut basculer. Et donc, voilà. Moi, l'entrepreneuriat, c'était vraiment me dire, OK, maintenant, je réalise mon rêve. Merde. Pardon d'utiliser un gros mot, mais j'ai envoyé tout bouler. J'ai écouté personne. Alors que Dieu sait que... Mon entourage a paniqué, évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est normal, ils m'aiment. Donc, ils ont voulu me protéger, tu vois, d'aller droit dans le mur. Et j'allais probablement aller droit dans le mur, ils avaient raison. Sauf que c'était mal me connaître.

  • Speaker #0

    Oui. Et peut-être qu'il faudrait dédramatiser la prise de risque. Tu vois, peut-être qu'on se fait tout un foin de ce que c'est de prendre des risques. Alors que moi, j'ai envie de voir, en tout cas, c'est quelque chose aussi avec lequel moi, je m'accompagne. que l'entrepreneuriat, c'est un jeu. Il y a quelque chose de l'ordre de l'exploration, de l'ordre de je teste, j'essaye. Tu vois, comme dans des jeux, il y a un niveau 1, un niveau 2, il y a un creux, il y a des super pouvoirs. Tu vois, et d'essayer de prendre les choses avec beaucoup plus de légèreté, je trouve que c'est très aidant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, mais alors, attention... Il y a quand même le côté, je vais reparler d'argent, pardon, mais c'est le nerf de la guerre. Oser se lancer, c'est très bien, mais on ne peut pas se lancer si on n'a pas un minimum d'argent de côté. Est-ce que c'est une prise de risque ou pendant ? Ça dépend d'un business à l'autre, il n'y a pas de règle. Il y en a qui disent qu'il faut attendre deux ans avant de gagner sa vie, c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est faux.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai mis six mois. Il y en a d'autres qui mettent un an. Ça dépend de plein de paramètres, ça dépend de ce que tu vends. ça dépend de Quel marché tu attaques ? Mais si tu n'as pas un bas de laine, une économie, ça peut être un petit héritage, je n'en sais rien. Absolument. Ou toi-même qui as mis de l'argent de côté. Sans ça, ce n'est pas possible. Il ne faut pas non plus idéaliser le fait que se lancer à corps perdu dans une entreprise, ça se fait tout seul. Non, non, non. Absolument pas. Il faut avoir de l'argent de côté.

  • Speaker #0

    C'est l'idée des risques calculés. C'est jusqu'à combien je suis prête à perdre, combien de temps je me donne pour essayer d'atteindre ce chiffre d'affaires. Et plutôt qu'un chiffre qui pourrait être un peu maltraitant, il faut que j'atteigne les 100 000 ou il faut que j'atteigne, c'est plutôt qu'est-ce que moi je mets en place, quel est le plan d'action que je mets en place pour essayer d'atteindre ce chiffre et suis-je vraiment prête à aussi ces sacrifices, à ces nuits d'insomnie, à ce travail, à ces questionnements, à cette solitude ? Et c'est en ça, c'est d'atteindre ces objectifs et donc de dérouler ce plan d'action qui peut vraiment s'anticiper, je trouve. On peut, avant de se lancer, se dire, bon, ben voilà, je vais devoir faire du contenu sur Instagram. Je vais devoir me réveiller à l'aube pour être en pop-up. Je vais devoir créer de mes mains 80% de mon stock. Tout ça, ça peut s'anticiper et se demander, est-ce que je ressens de la joie ? On dit ça, tu peux... amplifier un scénario et voir s'il y a de la joie qui vient ou s'il y a trop de peur. Et ça permet vraiment, quand tu l'amplifies, tu exagères le scénario et tu imagines vraiment toutes les possibilités, celles les plus difficiles et celles les plus agréables. Parce que c'est ça aussi, parfois on a l'illusion, comme tu as pu dire avec TikTok, où on voit que le bon côté des choses. Donc voilà, tu peux amplifier le scénario et voir est-ce que je ressens toujours de la joie, est-ce que je suis prête à... à passer outre les difficultés que je vais forcément rencontrer. De quoi tu es le plus fière en cinq ans de boîte ?

  • Speaker #1

    D'être partie de rien du tout.

  • Speaker #0

    Bah ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, de rien du tout. Mais quand je dis rien, c'est rien. Donc ça veut dire que je n'avais pas de formation en bijouterie. Je n'avais jamais tenu un webshop de ma vie. Je ne savais même pas ce que c'était un back-end ou commerce, tout ça. Je n'avais jamais mis les mains là-dedans. J'ai tout appris toute seule. J'ai créé cette communauté sur les réseaux avec très peu de moyens. en étant juste spontanée, authentique.

  • Speaker #0

    Ce que tu ne dis pas, c'est que tu es une grosse bosseuse.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je peux le rajouter quand même. Merci, Yann Street,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est que tu n'as pas fait ça entre 9h et 11h et 14h et 16h.

  • Speaker #1

    Regarde, aujourd'hui, on est lundi, on est le lendemain de congé scolaire, on est rentré hier de quelques jours à la mer, à 17h, à 18h, je me suis mise à bosser et j'ai arrêté à 22h, tu vois. Voilà. En fait, c'est vrai, on ne peut pas y arriver si on n'y met pas toute son énergie. C'est impossible.

  • Speaker #0

    Non, je suis d'accord. J'ai cette phrase que j'adore et que je dis à mes enfants, que je te partage. C'est « Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais » .

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'il y a tout dans cette phrase. Parce que déjà, il faut avoir la chance de pouvoir rêver. Tout le monde ne l'a pas. Donc rêver, après oser. Il y a vraiment une idée d'audace qui est inévitable. Tu l'as prouvé parmi l'exemple. Après, travailler. et même malgré le travail, ne jamais abandonner. Parce que le travail, malheureusement, ça ne fait pas toujours le résultat. Et il faut se travailler, se remettre en question, lâcher certaines choses pour peut-être retenter des nouvelles choses. Donc cette idée de persévérance, de ne pas abandonner, elle est incroyable. Et là, du coup, ce fameux tout est possible prend tout son sens.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Le temps file super vite. Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter, justement, pour dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Écoute-moi, mon rêve, c'est d'ouvrir un jour, si c'est possible, je ne sais pas si je le ferai ou pas, éventuellement un magasin ou un atelier boutique où la cliente peut voir la création de bijoux en direct. Et voilà, ça c'est mon rêve. Sauf que la réalité, parce qu'entre un rêve et la réalité qui m'entrabe, c'est que 2025, année pas facile, 2026 ne sera probablement pas facile. Le rité, le souffre. Tout le monde en parle, tous les spécialistes. Absolument. C'est red flag. C'est pas du tout... Il faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant. Il faut que les banques suivent. Les banques ne suivront pas, ça je le sais. Donc je ne me mets aucune pression. Ça reste dans un coin de ma tête. Peut-être qu'un jour j'y arriverai. Et peut-être que si ça ne se fait pas, eh bien je trouverai autre chose. Mais en attendant, je m'éclate à ouvrir ces pop-up tout le temps aux quatre coins de la Belgique. Parce que c'est génial. Je vais à la rencontre de mes clientes qui me le rendent super bien. j'ouvre mes pop-up le lundi matin à 10h il y a du monde c'est génial, c'est fou je ferme le samedi à 20h il y a encore des gens qui sont là à 20h, c'est dingue c'est gai, et donc si ça fonctionne comme ça c'est très bien et je m'éclate et par rapport à ce que tu partageais,

  • Speaker #0

    ce serait un de tes souhaits de vouloir t'associer, d'avoir une équipe plus nombreuse d'avoir d'autres gens avec toi dans l'aventure bien sûr,

  • Speaker #1

    je rêverais de ça pour pouvoir grandir ensemble le... Oui, c'est mon rêve ultime de petite fille. Si je devais avoir la petite Caroline à côté de moi, je suis sûre qu'elle rêverait d'être une businesswoman, sans savoir vraiment ce que c'était.

  • Speaker #0

    Bah, tu l'es !

  • Speaker #1

    Oui, mais plus que ça, tu vois. Moi, je n'ai jamais assez.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est sympa, parce que moi, je suis là, mais tu l'es déjà.

  • Speaker #1

    Non, non, non, je n'ai jamais assez. Il faut que ce soit plus grand, il faut que ce soit encore plus connu, qu'il y ait une plus grande équipe, plus de bijoux, enfin voilà. Je sais que je suis au début de quelque chose. J'en suis persuadée.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu pourrais déjà dire à la petite fille Caroline qui te regarde là déjà avec ce que tu as déjà d'incroyable ?

  • Speaker #1

    Déjà, bravo de t'en être sortie. Bravo, parce que ce n'était pas facile. Et surtout, bravo d'avoir osé, parce que je me rends bien compte que j'ai pris un risque complètement fou. Mais je suis contente de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Oui, elle est déjà super fière de toi, cette petite Caroline. C'est quoi les autres conseils que tu pourrais donner ? ou... Tu en as dit plein, si je résume un peu. L'écoute, l'intuition, l'intuition au cœur de tout. L'écoute de ton client, d'être en fait toujours vraiment à l'écoute de qui est-elle, qu'est-ce qu'elle veut, donc du coup d'aller la voir. D'avoir cette communication hyper intuitive, hyper authentique, qui est aussi quelque chose d'hyper présent pour ta marque, cette communauté hyper dynamique, de ne pas avoir peur de travailler, de travailler beaucoup. l'amour du beau, l'amour de se renouveler, toujours à l'écoute de ton intuition. Je pense qu'il y a plein de choses hyper inspirantes des gens dans ton partage. Est-ce qu'il y a d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Un dernier, oui. Quand je crée mes bijoux, j'écoute, en fait, mes nouvelles collections ne viennent pas de moi. C'est faux. Elles viennent de mes clientes.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est une excellente réponse.

  • Speaker #1

    Voilà. J'écoute énormément ce qu'elles me disent, ce qu'elles me demandent. J'ai un petit carnet. dans lequel je note, sans forcément noter le prénom de la personne, mais je note, à telle date, elle m'a demandé un bracelet comme ça. Et telle date, on m'a dit, ce serait peut-être pas mal d'avoir un truc comme ça. Et puis, au fur et à mesure des mois, je garde le meilleur de tout ça. Et en fait, je pense que c'est pour ça que mes clientes apprécient autant mes bijoux. C'est parce qu'elles comprennent que je les ai écoutés et je leur propose ce qu'elles m'ont demandé. Je ne vais pas les rechercher derrière en leur disant « t'as vu, j'ai fait ce que tu m'as demandé » . Pas du tout. Ça reste très naturel et très spontané. Et en fait, je pense que c'est ça. C'est valable pour tout. Dans un restaurant, quand on lance un service, quand on crée un produit, répondre à une vraie demande de façon ultra vraie, réelle, ça fonctionne. Les gens, ils sentent quand c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Tout à fait. Non, mais c'est super. C'est vraiment l'empathie, la sensibilité au service de ton client et pas forcément au service de ton expression égotique. Tu vois, il y a ce truc-là hyper généreux et dans le lien que je trouve très fort. Trop chouette. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #1

    On peut être fière de la Belgique. Je suis méga fière, mais pas qu'on va aller un peu plus loin que la mode, mais aussi au niveau de la chanson, de l'humour, de plein de choses, des acteurs. On est quand même un terreau. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. On est un petit pays.

  • Speaker #0

    Beaucoup de créativité.

  • Speaker #1

    Waouh. Beaucoup d'audace.

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens qui se permettent, qui s'autorisent.

  • Speaker #1

    Oui, avec un vrai style, une vraie empreinte. Et de nouveau, l'authenticité. Pour moi, c'est ça, être une marque belge.

  • Speaker #0

    Trop chouette.

  • Speaker #1

    Tu vois, le belge, il est simple. Il ne se prend pas la tête. On râle rarement. On fait rarement des grosses manifestations parce qu'on n'est pas content. On est OK. Et on est nous-mêmes. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est très simple. Je n'ai même pas les mots en plus pour le dire parce que c'est ça, c'est la simplicité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu communiques, c'est important pour toi de dire que Tango Charlie est une marque belge. Est-ce que ça pourrait te servir à conquérir la France ou d'autres marchés ?

  • Speaker #1

    Alors, d'un côté, ça peut m'aider à conquérir des marchés et de l'autre, pas forcément. Je pense à la Hollande. Une marque belge en Hollande, c'est compliqué. Et puis, eux, ils sont de toute façon submergés de plein de choses, de très chouettes produits et ils n'ont pas besoin de nous, en fait. Donc, de ce côté-là, c'est plus compliqué. Mais je suis très attachée à être belge et je suis très attachée aussi à être belge francophone. c'est souvent se tirer une balle dans le pied parce que finalement quand on réfléchit, le marché francophone belge il est tout petit et qu'il faut, pour grandir, aller chercher d'autres marchés derrière, ça va venir. Moi, je sais que je vais le faire, pas tout de suite, mais ça va venir. Mais je pourrais faire Tango Charlie bilingue. Je suis bilingue moi-même. Je pourrais lancer Tango Charlie en Flandre. Je pourrais avoir mon site en deux langues, ma communication sur les réseaux en deux langues. Je suis attachée au fait d'être francophone. Parce que j'aime travailler avec la belge francophone. Je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est cool. Et c'est une ambition pour toi d'aller vers la Flandre ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Mon ambition, ce serait plus d'aller vers la France, la Suisse, tous les pays francophones d'Europe, où la bijouterie fonctionne extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois. Plutôt que d'aller me cantonner en Flandre, où je vais vite... Oui, où il y a aussi d'autres marques. Et il y a d'autres marques qui sont ultra implantées aussi. Et la Hollande, je sais qu'ils ne vont pas m'ouvrir les bras. Ils ne vont pas m'accueillir les bras grands ouverts.

  • Speaker #0

    Non, mais ce que tu mets en lumière, c'est qu'en effet, il y a une tendance quand même du local. Donc, le marché français achète français. Ça, ce n'est pas nouveau, j'ai envie de dire. On a toujours un peu dit ça des Français. Mais en fait, c'est une réalité qui se développe, qui s'accélère depuis un peu l'effet Covid. Le support to local. Et donc, tu as raison, les Hollandais achètent Hollandais plus que jamais. Aux États-Unis, c'est pareil. Donc, en effet, et donc, quelque part, c'est aussi ce qui crée ta communauté. Le fait que tu sois là, présente, accessible, authentique, à côté d'eux, à l'écoute. Tu vois, être à l'écoute de la Française de Marseille, ça sera plus compliqué pour toi.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'on parle peut-être la même langue, mais on n'a pas le même mindset. On n'a pas les mêmes filles.

  • Speaker #0

    Et le même quotidien et la même réalité de vie. Donc, en réalité, je pense que c'est hyper pertinent que de vouloir maintenir et rêver à une croissance tout en étant fière de... de sa cliente locale qu'on aime déjà.

  • Speaker #1

    Tu sais que, petite parenthèse, on fait plein de propositions pour ouvrir des pop-up à Lille. Lille, nord de la France. Pas loin d'ici. Clientèle plus ou moins similaire à la Belgique. Je me sens proche du nord de la France. Mais tu sais que je n'ose pas y aller.

  • Speaker #0

    Ah, intéressant.

  • Speaker #1

    J'ai peur. Je ne sais pas pourquoi. Alors que j'ai vraiment des chouettes propositions. Et là,

  • Speaker #0

    ton intuition te dit non.

  • Speaker #1

    Mon intuition me dit pour l'instant de ne pas y aller. Donc voilà. Don't ask me why, mais c'est comme ça.

  • Speaker #0

    À l'heure d'aujourd'hui, ton intuition...

  • Speaker #1

    Elle a fonctionné.

  • Speaker #0

    Donc, tu as raison de l'écouter. Hyper intéressant. Maintenant, premier test marché intéressant. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Cool. On arrive à la fin de cet épisode. C'était trop bien.

  • Speaker #1

    On était trop bien là.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'ai adoré.

  • Speaker #1

    Téléphone en mode avion, petite lumière automnale. C'est clair. À nous deux, moi j'ai adoré ce moment. Je suis triste que ce soit déjà fini.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux profiter encore de ces quelques minutes pour partager encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis reconnaissante, et j'ai envie de le dire, du soutien que j'ai eu quand j'ai lancé Tango Charlie d'inconnu. d'inconnus eux et d'inconnus sans eux, qui sont vraiment venus me donner la lumière, m'encourager. Je ne les connais pas tous personnellement, mais je vois les likes sur mes réseaux, je vois les petits mots, je les lis tous. Je réponds à tout le monde, ça me prend un temps dingue. Et ces gens-là, ils sont incroyables. Ils sont vraiment incroyables. J'ai eu des petites galères avec Tango Charlie. Petite parenthèse, Biposte avait fait une énorme grève de 15 jours et pendant 15 jours en pleine Saint-Valentin, j'ai rien vendu et ça m'a fait perdre énormément de chiffre d'affaires. Tu sais ce qui s'est passé ? J'en ai parlé sur les réseaux parce que je suis authentique et j'étais pas bien. Tu sais qu'il y a des gens qui ont passé commande sur mon site juste pour me soutenir, qui écrivaient en commentaire de leur commande « j'ai pas besoin de ce bijou mais je l'achète juste pour vous soutenir » . J'en ai eu plein. Alors que c'est pas du tout ça que je demandais. J'ai rien demandé. Les gens l'ont fait se... spontanément. Et tu vois, moi, j'aime cette aventure entrepreneuriale parce que ça me refait croire en l'autre, en l'humain, tu vois, que finalement... La solidarité. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Et j'ai envie de terminer là-dessus parce que sans ces personnes-là, je... Je pense que je n'aurais pas tenu le coup. Ces anonymes qui te poussent vers le haut.

  • Speaker #0

    Oui, et on dit que souvent, il y a plus d'anonymes que d'amis qui sont là au début. Parce que les amis, comme tu disais, on peut les comprendre. Ils sont inquiets pour toi, alors que les anonymes, ils sont plus neutres. Donc, ils regardent avec plus d'objectivité. Ils applaudissent vraiment avec leur cœur ouvert. Sincèrement, ton produit, tes projets. Mais ce que tu mets en lumière, c'est en fait ta capacité à créer du lien.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper important. J'ai envie que les gens retiennent ça du podcast qu'on vient d'enregistrer ensemble. C'est ça, c'est le lien, c'est la vraie vie, l'authenticité. J'ai des clientes qui sont devenues des amies.

  • Speaker #0

    Oh, waouh ! Et du coup, ça aurait tout son sens d'avoir un atelier boutique, où tu serais là, où les gens viendraient te voir.

  • Speaker #1

    Oui, pour les accueillir vraiment. Parce qu'un des petits pop-up, c'est une semaine, c'est court. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas chez moi, je ne fais pas ce que je veux. voilà Mais bon, on n'y est pas. Non,

  • Speaker #0

    non, non. Une chose à la fois, step by step. Mais en tout cas, ce qui te drive, on l'entend. C'est aussi créer du lien.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, et puis les bijoux, c'est ça. C'est rendre les femmes belles. C'est la petite touche finale. Parfois, je mets un collier autour du cou d'une femme. Je vois la lumière qui arrive dans son visage. Ça me fait quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    et puis la lumière vraiment du bijou. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. C'est super beau. Terminons sur ces belles phrases. Merci beaucoup, Caroline.

  • Speaker #1

    Merci, Astrid. Merci d'être rentrée dans ma vie.

  • Speaker #0

    D'être mignonne. Écoute, moi, je suis ravie d'être à tes côtés parce que c'est vraiment une belle aventure, Tango Charlie. Et tu n'as pas les problématiques de peur de vendre du tout que je peux rencontrer. Et ça montre bien à quel point, à tout moment, dans son... projet, son parcours entrepreneurial, on peut ressentir des freins et des limites et d'être accompagné, ça permet vraiment de passer d'autres steps et de se sentir moins seul.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Merci beaucoup pour tous ces partages, pour cette générosité, pour cette capacité que tu as aussi à être généreuse et à parler librement de l'entrepreneuriat qui nous amuse et qui nous stimule à toi comme à moi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram, WeLoveBelgianBrands underscore podcast et sur nos pages Astrid.Lefebvre et Lille.DeGrom. À dans 15 jours !

Description

Bonjour à tous,


Dans l’épisode de cette semaine de We Love Belgian Brands Podcast, j’ai eu envie de tendre le micro à Caroline, la fondatrice de Tango Charly — car je sentais bien que cet épisode serait un concentré d’humanité, de courage, d’audace et de vérité entrepreneuriale.

Et vous allez voir, je ne me suis pas trompée. Cet épisode est un diamant brut.
Sans paillettes. Sans bullshit.

Parce que Caroline ne raconte pas une 'success story' lisse.
Elle raconte la vérité sur ce que c’est de créer une marque quand on ne part de rien.

 

Avec sa marque de bijoux TANGO CHARLY, Caroline est devenue une entrepreneure, pas seulement une créatrice.

 

Parce que oui : créer, c’est du talent et de la passion
Mais entreprendre, c’est un métier, et beaucoup d’apprentissages.

 

Ici Caroline raconte tout.
Les erreurs. Les marges qu’elle ne calculait pas. Les insomnies.

 

🎙️Dans cet épisode, Caroline partage :

 

✨ Les risques calculés, le rapport à l’argent, le stress, les nuits blanches, mais aussi

✨Ses rêves, ses ambitions ( une croissance juste, locale, près de ses clientes)
✨ Ses craintes (et sa lucidité face à un marché très secoué).
✨ Sa gratitude pour ces clientes, ces anonymes qui la soutiennent, ces femmes qui deviennent des copines
✨ Sa foi absolue dans le lien, dans l’humain, dans l’écoute.
✨ Sa vision du courage, du beau, du travail, et de l’intuition comme boussole.

 

Et puis il y a cette phrase que j’adore, et que je répète à mes enfants :
“Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n’abandonne jamais.” De Xavier Dolan.

Caroline en est la preuve vivante.


🎧 Si tu es créative, entrepreneure, tu rêves de te lancer, ou tu veux comprendre la vraie vie d’une marque qui grandit, cet épisode va te nourrir, t’inspirer et te donner de la force.

 

Belle écoute,

With love,


Astrid

 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    T'as vraiment été la bouée de secours, j'en avais besoin quoi, parce que dans l'entrepreneuriat t'es seule en fait. Et tout d'un coup ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier et ils m'ont annoncé ça comme si c'était ta-daaa, super bonne nouvelle, félicitations. Faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant.

  • Speaker #1

    Comment développer une entreprise de mode et avancer même dans les moments difficiles ? Moi c'est Astrid, experte en développement commercial. Coach, j'accompagne les femmes entrepreneurs à propulser leur business avec une vision claire et une stratégie alignée. Avec ce podcast, accompagné de ma partenaire in crime, Lynn,

  • Speaker #0

    Hello, E-Landing !

  • Speaker #1

    nous vous proposons chaque jeudi un nouvel épisode en français ou en néerlandais. Au creux de vos oreilles, on parle vrai, on partage, on échange et on s'inspire. Belle écoute ! Dans la mode aujourd'hui, c'est impossible de réussir sans le digital. Réseaux sociaux, newsletters, campagnes, e-shops, c'est un vrai défi. Et c'est là que Lending Partners fait toute la différence. Depuis plus de 6 ans Antoine Anthony, David et leur équipe accompagnent les marques de mode et lifestyle avec une vraie expertise et surtout beaucoup d'écoute du sur-mesure. Je suis très heureuse de les avoir à nos côtés pour soutenir We Love Belgian Brands. Merci à eux et place à l'épisode. Bienvenue dans We Love Belgian Brands. Aujourd'hui, j'ai la joie d'accueillir une femme que je trouve personnellement hyper inspirante, solaire et profondément humaine, Caroline, fondatrice de la marque de bijoux Tango Charlie. Tango Charlie, c'est une aventure née d'un moment suspendu, celui du confinement, mais celui aussi d'une nouvelle vie, une vie de maman, une envie d'autre chose. Et de cet élan, presque un peu comme surprise, on arrive aujourd'hui à une véritable success story belge. Et donc aujourd'hui, je suis dans son atelier à Linkbeek, et là où Caroline imagine, assemble à la main des bijoux dorés. argent et qui sont faits pour durer. Je trouve que c'est ça aussi qui est important, des bijoux qui résistent à la vie, à l'eau, aux émotions. Et donc voilà, j'ai envie de parler de tout ça avec Caroline, de ce coup de tête entrepreneurial qui a tout déclenché, dans la façon dont tu fais grandir ta marque sans perdre son âme artisanale, des choix courageux que tu fais en matière de qualité, de durabilité et puis du sens profond que tu mets derrière chaque bijou. J'ai la chance aussi de t'accompagner en tant que coach sur ton développement et je trouve ça super de te tendre le micro. On t'a toutes adoré dans l'épisode d'Audace où tu parlais avec beaucoup de sincérité, avec une grande générosité de ta vie de petite fille dans des conditions pas toujours évidentes avec une maman malade. Et tu fais partie de ces femmes, de cette nouvelle génération que je trouve. Vraiment généreuse, c'est le mot qui me vient en tête. Et donc du coup, je me réjouis de cet épisode, de cet échange avec toi. Alors, pour démarrer, j'ai toujours une petite question signature, c'est de te présenter, de te demander de te présenter et de me raconter qu'est-ce que tu voulais faire quand tu étais enfant.

  • Speaker #0

    Ok, bien, bonjour à tous. Moi, je m'appelle Caroline et je suis la créatrice des bijoux Tango Charlie. Et alors, petit fun fact, quand j'étais toute petite, mon rêve... Je ris déjà avant de le raconter. Je voulais devenir fleuriste. Alors comme ça, ce n'est pas drôle, mais je voulais juste être fleuriste. C'était mon rêve. C'était déjà dans l'artistique, tu remarques. Et un jour, mon grand-père m'a dit, mais tu sais Caroline, pour être fleuriste, il faut se lever très tôt le matin, il faut aller au marché matinal acheter des fleurs. Et là, à un dîner familial, j'ai fait, ah ben non, non, non, non. Alors je vais changer d'avis. Je ne vais pas devenir fleuriste, je vais faire autre chose.

  • Speaker #1

    Parce que tu aimais tellement dormir.

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis une grosse dormeuse. Et donc voilà, ça colle complètement avec ma personnalité. Ça doit être créatif, mais en même temps, il faut pouvoir dormir.

  • Speaker #1

    Et on sent déjà, en effet, l'amour du beau.

  • Speaker #0

    Oui, voilà, tout à fait. Mais depuis, j'ai complètement laissé tomber cette passion des fleurs. Je n'y connais rien du tout. Et d'ailleurs, quand on m'offre un bouquet de fleurs, ça ne me fait ni chaud ni froid. C'est ça qui est drôle. Donc, ça m'est passé assez vite. Mais par contre, ce qui m'est resté, c'est l'amour de la fringue, de la mode. Ça, je l'ai eue toute petite. et encore aujourd'hui... Moi, c'est catastrophique. Tu me donnes 100 euros, j'en dépense 200 dans un magasin de fringues. J'adore ça. J'adore.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu as eu cette case mode. C'était quelque chose que tu désirais ? Ah oui, complètement. Tu sais,

  • Speaker #0

    tous mes jobs d'étudiant, dès le plus jeune âge, c'était dans les fringues, dans la mode. Ça touchait à ça. Ça a toujours été mon rêve. Ça m'a driveée très, très jeune. Très jeune, j'ai dit, voilà, moi, je vais étudier le marketing parce que je sais que plus tard, je veux vendre des vêtements. J'étais admirative de toutes les nanas qui étaient représentantes commerciales pour des marques. Tu sais, c'était l'époque où la fringue fonctionnait méga bien, pas comme aujourd'hui où c'est plus compliqué. Et moi, je rêvais de ça et je l'ai fait. J'ai réalisé ce rêve très rapidement, en fait.

  • Speaker #1

    Tu as tout de suite, on sent quand même dans ta personnalité que tu... Tu sais où tu veux aller, tu sais ce qui te fait plaisir, tu sais ce qui t'anime, jusqu'à oser prendre des risques.

  • Speaker #0

    Pour faire un lien avec le podcast d'Audace, il faut l'écouter évidemment, je ne vais pas revenir sur toute l'histoire. Mais oui, j'ai eu une enfance pas facile, j'ai eu une maman qui était très malade. Et donc moi, pour m'en sortir, qu'est-ce que j'ai dû faire ? C'est bosser. bosser, m'occuper et avoir un but dans la vie. Et mon but dans la vie, c'était juste tout simplement de m'en sortir. Et donc, je me suis raccrochée à la mode, à ma passion pour la mode. Ça peut paraître très subtil, mais en fait, c'était ça. Il y en a, c'est les voitures, il y en a, c'est la cuisine. Moi, c'était les fringues. Voilà, chacun son truc. Et j'ai bossé dans le prêt-à-porter pendant presque 20 ans. Je n'ai jamais fait les calculs, mais ça doit être un truc comme ça. Et j'ai bossé pour... plein de marques différentes. Et en fait, je ne regrette pas du tout ce passage avant l'entrepreneuriat, parce que je pense vraiment que le fait d'avoir travaillé d'abord en entreprise m'a permis de faire mes premières armes, d'être plus cadré, d'être entouré. Parce que dans l'entrepreneuriat, tu es seul en fait, et tu peux vite te casser la figure en prenant des mauvaises décisions. L'expérience en entreprise, elle est hyper enrichissante.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu retiens ? Qu'est-ce qui t'a le plus aidé dans tes années en entreprise pour ta vie d'entrepreneur aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Faire les choses sérieusement, la rigueur, respecter les deadlines. Même aujourd'hui, je m'en impose à moi-même. J'ai toujours été driveée aussi par atteindre des KPIs et des chiffres parce que quand on est commercial, c'est ça. Et encore aujourd'hui, je le fais à ma petite échelle pour ma marque de bijoux. Je ne regrette pas du tout d'avoir eu ce passage en entreprise, même si, attention, maintenant que j'ai goûté à l'entrepreneuriat, je ne retournerai jamais en entreprise. Je ne pourrai pas.

  • Speaker #1

    Pourquoi ?

  • Speaker #0

    La liberté, tu sais, avoir un boss, un nombre de jours de congés définis, travailler parfois pour des gens qu'on n'aime pas forcément, être parfois sous l'emprise de personnes qu'on ne peut pas encadrer à longueur de journée. Ça m'a vraiment pesé. Et aujourd'hui, j'ai plus ça sur mes épaules. J'ai ma propre équipe. J'ai mon cadre à moi. J'ai mes décisions à moi et ça me va très bien.

  • Speaker #1

    Tu savais que tu allais monter ta boîte un jour ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai toujours su. Je l'ai toujours su. Ça, c'était même très jeune. J'ai toujours voulu ça.

  • Speaker #1

    Et du coup, quelque part, le confinement, le fait de vouloir prendre ta démission. Ça a été l'effet déclencheur hyper courageux.

  • Speaker #0

    Complètement. Je vais raconter vite fait comment ça s'est passé. Parce que c'est marrant. C'est marrant, en même temps, ça n'allait pas parce que c'était un énorme risque. Mais vraiment, on était en confinement total. Les magasins étaient fermés. J'étais en réunion Zoom et j'avais quatre têtes devant moi sur mon écran. Et j'étais à la maison, comme tout le monde a vécu ça. Et tout d'un coup, ils m'ont annoncé que j'allais avoir le job de deux autres personnes qui venaient de licencier. et ils m'ont annoncé ça comme si c'était... super bonne nouvelle, félicitations. Et moi, directement, j'ai senti que je n'avais pas du tout, du tout envie de faire le job de ces personnes-là en plus de mon job pour le même salaire. J'ai trouvé ça limite odieux d'oser demander ça à quelqu'un et j'étais enceinte à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Ils le savaient ? Oui.

  • Speaker #0

    Ils se sont dit, de toute façon, Caroline c'est une bosseuse, elle fait toujours les choses bien, elle est ambitieuse. Ils ont cru que j'allais exploser de joie et en fait, au contraire. C'est sorti tout seul à Street. Vraiment, entre deux phrases, j'aurais dit « Mais écoutez, moi, ça ne me va pas du tout. » Et en fait, je démissionne. Mais vraiment comme ça, sans avoir réfléchi trois minutes avant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est quand même génial parce que oui, OK, la nécessité de ton enfance et de ta vie familiale a fait que tu devais travailler. Mais après, tu as quand même su écouter cet élan de joie, le fait d'avoir envie de faire de la mode. Tu vois, tu ne t'es pas laissé aller dans, je ne sais pas, la première opportunité un peu. Malhonnête que tu pouvais avoir, tu as tout de suite essayé d'écouter ce qui avait du sens pour toi. Et là, on entend la même chose au moment où on te vend. En effet, tu as tout à fait raison, une sorte de fausse promotion. Franchement, tu as raison. Là, j'adore. Il y a quand même tout de suite un bon sens, quelque chose aussi d'intuitif.

  • Speaker #0

    Oui, complètement. Ah oui, l'intuition était vraiment là. C'était mes tripes qui ont parlé. C'était non, non, non, ne le fais pas, ne le fais pas. Mais bon, après, dans les grandes entreprises comme ça, quand tu donnes ce genre de décision, ça prend en acte le quart d'heure qui a suivi. Je n'avais plus rien. Je n'avais plus accès à mes mails, plus accès à mon téléphone. Ils avaient coupé ma ligne de téléphone. Je n'avais plus rien.

  • Speaker #1

    Tu le referais si c'était à refaire ?

  • Speaker #0

    Très, très bonne question. Alors, je relancerais ma marque de bijoux. Je quitterais le monde de l'entreprise. Ça, c'est sûr et certain. Mais par contre, si c'était à refaire, petit conseil au passage. J'aurais beaucoup plus préparé la chose en faisant bêtement un vrai plan financier et pas un truc que j'ai dû faire à l'arrache parce que finalement, j'avais plus rien et qu'il fallait lancer quelque chose et que j'ai fait avec les moyens du bord. Enfin, tu vois, j'aurais quand même beaucoup plus préparé ça.

  • Speaker #1

    Et même pu négocier ton départ.

  • Speaker #0

    Né complètement, ce que je n'ai pas fait du tout. Je suis partie avec rien du tout. Et mon Dieu, c'est dur parce que plus de revenus, droit à rien en Belgique.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, tu démissionnes.

  • Speaker #0

    Je démissionne.

  • Speaker #1

    Donc là, on sent l'impulsion.

  • Speaker #0

    Ah ouais, tu sais à quoi je me suis fait penser ? Petit cliché. Tu vois, les publicités pour l'euro million, le gars rentre dans la salle de réunion et fait « je démissionne, nanana » . C'était ça, tu vois. Vraiment, la fille qui pète un plomb. Je voyais bien que mes collègues me regardaient en disant « T'es sûre de ta décision ? » « Oui, sûre et certaine. » « Contente. » Mais après, la réalité entrappe très vite.

  • Speaker #1

    Tu fais confiance aujourd'hui à ton intuition dans ta vie d'entrepreneur ?

  • Speaker #0

    Complètement. C'est ma meilleure boussole. Complètement.

  • Speaker #1

    Comment tu fais ?

  • Speaker #0

    Même pour mes créations. En fait, c'est simple. Quand je crée une collection de bijoux, je mets tout ici sur une grande table. Je les classe, toutes les bagues, tous les bracelets, etc. Et chaque fois que je les regarde, si je n'ai pas un « waouh » avec le bijou, je ne le commercialise pas. Tu vois, ça, c'est mon intuition.

  • Speaker #1

    Oui, il y a encore cette idée émotionnelle qui t'habite.

  • Speaker #0

    Complètement, c'est ça. Et je trouve que quand on est dans un métier comme celui-ci, on est dans la créativité. Il faut laisser parler ton intuition, tu vois. Tu ne peux pas être juste, tu ne peux pas être authentique si ce n'est pas fait avec le cœur. Les gens sentent ça.

  • Speaker #1

    Et comment tu fais quand il y a quand même des peurs qui s'invitent ? Comme tu dis, dans le cadre de ta démission, tout d'un coup, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'email. Il y a quand même, j'imagine, des peurs qui s'invitent.

  • Speaker #0

    Bien sûr. Alors moi, j'ai toujours essayé d'utiliser mes peurs comme de l'essence pour faire avancer mon moteur. Tu vois, de me dire, OK. Oula, petite panique, petit coup de down, parce que ça arrive, il ne faut pas idéaliser la chose, il y a des moments super durs, et bien ce n'est pas grave, allez hop, allez Caro, donc là ça ne va pas, j'invente, il y a un problème avec ton fournisseur de packaging, j'en sais rien, il fait faillite, c'est fini, il faut se réinventer, il faut trouver quelqu'un d'autre, il faut renégocier, allez, ce n'est pas grave, tant mieux, change de packaging, génial, c'est le moment, tu vois, d'essayer de tourner ça comme une opportunité à chaque fois, comme, allez. C'est sûr qu'il y a des moments où je pleure, des moments où je ne dors pas, des moments où je panique. Et évidemment, je trouve qu'on idéalise beaucoup l'entrepreneuriat. Et moi, ça me fait un peu peur pour la génération qui nous suit sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok. Ça pullule de comptes où on montre des chiffres et des chiffres d'affaires. Tu vois, ils montrent leur téléphone à l'écran et ils font défiler des commandes qui tombent, qui tombent, qui tombent avec des chiffres. Mais en fait, tout ça, c'est fake. Tu sais qu'il y a même des comptes TikTok, j'ai découvert ça, qui expliquent comment faire croire aux gens que tu vends bien.

  • Speaker #1

    C'est absurde.

  • Speaker #0

    Je vais te donner un truc qui m'a abasourdie. Donc, quand tu fais du e-commerce, tu reçois de la Poste ou en France, de Colissimo, peu importe, des sacs pour mettre tes colis. Et puis, tu arrives au bureau de Poste et tu les déposes et tu repars.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'en ai plein. J'en ai plein ici. Tu sais comment ils font ? Ils filment ça, les marques qui fonctionnent, soi-disant bien, filment ça. elles mettent quelques colis de la marque au sommet du... du grand sac de poste et en dessous, en fait, c'est un gros carton vide.

  • Speaker #1

    Ou des colis des autres gens.

  • Speaker #0

    Ou des colis, voilà, qui n'ont rien à voir. Ils font croire comme ça qu'en fait, ils ont super bien vendu alors qu'il y a deux commandes qui se battent en duel dans le sac. Et il y a des tutos qui expliquent comment tromper les gens sur la réussite de ton business.

  • Speaker #1

    Absurde.

  • Speaker #0

    Dingue. Et tu vois, je suis sûre qu'il y a des jeunes qui... qui gobe tout ça en se disant « Ouais, c'est pas grave, on va quand même gagner de l'argent. » Qui ne comprennent pas qu'un chiffre d'affaires, ça ne veut rien dire, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est berné les gens avec cette idée que le succès va amener le succès. Mais c'est faux. Alors que c'est beaucoup plus subtil que ça.

  • Speaker #0

    Mon Dieu, mais oui.

  • Speaker #1

    On a connu aussi des boîtes qui avaient du succès et qui n'en ont plus eu du jour au lendemain, alors même qu'elles ont été au sommet de leur gloire. Et pourtant, ça n'a pas garanti leur succès. On a plein d'exemples. Donc, comment se renouveler ? Il y a vraiment d'autres choses bien plus subtiles. pour continuer à stimuler des ventes, à stimuler son client à venir acheter chez nous. Oui, ça me paraît vraiment voir les choses d'une petite...

  • Speaker #0

    Oui, d'un mauvais prisme. Oui,

  • Speaker #1

    tout à fait. Est-ce que c'est important pour toi ? Parce que toi, justement, je trouve que tu n'as pas un succès fake. Je te connais, je sais tes chiffres, je sais que vraiment, tes pop-ups, il y a du monde, les gens sont contents, ton site, il fonctionne. enfin tu vois et ce n'est pas par hasard. Tu te renouvelles, tu bosses beaucoup, tu remets en question tes choix, tu oses, tu vas, tu es vraiment...

  • Speaker #0

    J'ai un secret pour ça. Je te le dis.

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #0

    J'ai un petit secret pour ça. Moi, depuis que j'ai commencé à lancer Tango Charlie, j'ai mis un point d'honneur à être proche de ma clientèle. J'ai très vite compris qu'il fallait que je... capte à qui je m'adresse. Et donc, le fait d'avoir des pop-up réguliers, du coup, je ne suis pas que sur le net où je ne vois pas les gens, je ne parle pas avec les gens où j'échange par mail, mais ce n'est pas la vraie vie. Mais le fait d'avoir les personnes en face de moi, mes clientes, elles pourront le dire ou le mettre en commentaire sur tes réseaux, etc. Mais c'est vrai, quand elles viennent en pop-up, on discute, on papote, on se raconte notre vie. Il y en a même qui pleurent parce qu'elles... Elles sont touchées par une pierre ou le message d'une pierre ou n'importe quoi. Ou elles m'amènent des petits cadeaux. En fait, je ne vais pas dire qu'on est une famille parce qu'il ne faut pas exagérer. Mais moi, j'aime bien faire des pop-up parce que je suis toute la journée avec des copines.

  • Speaker #1

    C'est cool de dire ça.

  • Speaker #0

    Tu vois, mais vraiment, je suis épuisée. Attention, c'est des semaines intenses. Je suis debout toute la journée. On est dans le bruit. Il faut être concentré. C'est l'air de rien. C'est très, très physique. Mais par contre, je m'éclate parce que je papote, j'échange avec des copines, je les reconnais. Tu vois, je les vois arriver. Oh, comment ça va ? J'essaie de me souvenir de quoi on avait parlé la dernière fois. Elles me demandent comment moi je vais.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est dingue.

  • Speaker #0

    C'est ça. J'ai pas envie d'être fausse.

  • Speaker #1

    Non, c'est sûr. Tu ne l'es vraiment pas.

  • Speaker #0

    Pas du tout.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, c'était une de mes questions. Comment tu arrives justement à aussi bien combiner cette authenticité et cette communication hyper léchée, hyper cadrée ? On sent que tu sais très bien ce que tu fais.

  • Speaker #0

    Je ne le fais même pas exprès à Street. Tout te dire, c'est hyper spontané. Je n'ai pas de calendrier éditorial disant que lundi, je vais poster ça. Mardi, je vais faire ça. Moi, j'ouvre mon téléphone. J'explique comment je me sens. Je me connecte à moi-même. J'ai envie d'être honnête avec les gens. Et les jours où je suis fatiguée, je me permets de le dire. C'est ça que je n'aime pas dans les réseaux sociaux. c'est le côté Merci. Oh, ma vie est merveilleuse, tout va bien, l'argent coule à flot, tout est facile, on part en vacances. Non, l'entrepreneuriat, ce n'est pas ça du tout. Ce n'est pas la vraie vie.

  • Speaker #1

    C'est quoi alors les difficultés que tu aurais ?

  • Speaker #0

    Ma plus grosse difficulté ? Oh là là, très grand sujet avec moi ça. D'ailleurs, on en a parlé ensemble durant le coaching. Mon Dieu, alors ce n'est pas du tout, parce qu'on a beaucoup de gens qui disent la balance entre la vie pro et la vie privée. Ce n'est pas ça du tout. C'est pas non plus, tu sais, les revenus qui fluctuent en tant qu'indépendant. Un jour tu gagnes super bien, le lendemain tu gagnes zéro. Ça, moi, je m'en fous. C'est pas du tout ça. Mais moi, par contre, Astrid, c'est mettre mon cerveau sur off. Débrancher cette foutue prise et arrêter de penser au boulot. Même quand je suis en vacances,

  • Speaker #1

    j'arrive pas. Et en quoi c'est un problème ?

  • Speaker #0

    Parce que j'ai l'impression de ne plus trop profiter de la vie sans que Tango Charlie soit... dans mes pensées. Par exemple, je vais te donner un exemple. Je vais au resto avec des copines. Je suis avec mes potes, mes meilleurs amis. Je mange quelque chose de bon, c'est chouette. Mettre d'office un moment dans la conversation tant qu'au Charlie arrive. Parce que mes copines adorent en parler déjà. Elles me posent mille questions, elles trouvent ça super chouette. Et elles s'intéressent à moi, elles savent que c'est mon bébé. Donc c'est logique. Mais j'ai l'impression qu'on ne parle plus que de ça. Que c'est devenu mon seul sujet de conversation avec les gens. j'ai envie de pouvoir parler d'autres choses, de partager d'autres moments en dehors du boulot.

  • Speaker #1

    Et un repas comme ça avec des copines, vous pourriez parler d'autres choses ?

  • Speaker #0

    Mais moi, je suis terrible. Tu sais, quand je suis dans un resto, je vais avoir ce déclenchement de l'entrepreneur et je vais commencer à compter le nombre de personnes qui est à table. Je vais regarder la carte en faisant vite fait un prix moyen. Je vais essayer de voir si le resto est rentable. Je calcule le nombre de serveurs, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, tu es une vraie entrepreneur.

  • Speaker #0

    Mais je n'arrive pas à faire autrement.

  • Speaker #1

    Et est-ce que vous savez qu'en plus de ce podcast et grâce à 20 ans d'expérience dans la mode en développement commercial, aujourd'hui la mission qui m'anime c'est d'être coach et de vous accompagner, vous, femmes entrepreneurs des secteurs créatifs, à dépasser vos peurs, vos freins, vos croyances et avancer avec stratégie vers votre croissance et votre réalisation personnelle. C'est pas magique, c'est un accompagnement individuel, sur mesure, avec des outils qui marchent. des modules vidéo qui donnent la pêche et même des rencontres hebdomadaires en collectif. Ça vous intéresse ? Retrouvez toutes les infos sur mon site astridlefevre.com ou contactez-moi via Instagram astrid.lefevre. Et si la vente, l'audace et l'entrepreneuriat vous stimulent autant que moi, alors retrouvez mes M Vendre Letters. C'est tous les vendredis, un shot de good vibes, d'apprentissage et de partage de ma vie de coach, d'entrepreneur, d'expert commercial. Et alors, du coup, qui es-tu si tu n'es plus à la tête de Tango Charlie ?

  • Speaker #0

    Moi, je suis une fille méga simple, mais vraiment méga simple et très spontanée. Mais tu l'as expliqué dans l'intro, mais c'est vraiment ça. Moi, je ne suis pas quelqu'un de compliqué. J'aime les belles choses. Donc, du coup, on a l'impression que tu vois, pouf, pouf, pouf. Mais en fait, moi, je suis une vraie belge. Tout me va, c'est cool, tranquille.

  • Speaker #1

    Et du coup, tu dirais que ta plus grande difficulté, c'est de ne pas réussir à mettre sur... off, son cerveau d'entrepreneur ultra dynamique et actif.

  • Speaker #0

    Alors d'un côté, être ultra dynamique et actif, c'est un avantage, c'est sûr. Mais d'un autre côté, il y a des fois, j'ai envie de me dire à moi-même, bon allez, stop maintenant. Donc je mets des choses en place pour arrêter d'être tout le temps branchée Tango Charlie, notamment le sport. Ça, ça m'aide énormément. Et je fais du pilates. Et donc, quand je rentre dans la salle, il fait noir, il y a de la musique à fond, il y a les néons sur le plafond. J'essaye que ma tête fasse le même switch. Tu vois, allez hop, maintenant, t'es dans cette box. Sport. Parce que tu sais que parfois, quand je fais mes séries d'abdos, je pense à Tango Charlie et je me dis à moi-même, allez, stop, arrête. Tu te rends compte que même quand je fais du sport, je suis obligée de me dire, c'est bon, la commande que t'as pas envoyée ce matin, tu l'enverras cet après-midi. C'est cool, c'est pas grave. Maintenant, c'est 50 minutes de sport.

  • Speaker #1

    Ouais, j'entends tellement. écouter de la musique, ça pourrait t'aider ? Quand tu fais du sport, par exemple ?

  • Speaker #0

    Lire,

  • Speaker #1

    le soir. Ça débranche.

  • Speaker #0

    Mais lire des bêtes romans. Oui,

  • Speaker #1

    des trucs divertissants.

  • Speaker #0

    Oui, comme La femme de ménage. Pour le moment, je les ai tous lus. Je les ai boussés. Non,

  • Speaker #1

    mais je comprends très bien.

  • Speaker #0

    Des trucs pas... Pas des trucs sur l'entrepreneuriat. Surtout pas. Parce que là, ça remettrait de l'eau au moulin. Ça donne des idées. Oui, non. Des trucs qui te vident la tête.

  • Speaker #1

    Et quand tu es avec Charlie, parce que pour le coup, la maternité a aussi été un élément déclencheur de ton entrepreneuriat.

  • Speaker #0

    Oui. D'ailleurs, ma marque porte son prénom parce que c'était tellement limpide qu'il est né en même temps que ma marque. Forcément, il fallait qu'il y ait son prénom dedans. C'est un chouette prénom, c'est facile à retenir. Donc, ça tombait bien. Quand je suis avec Charlie, je racontais un peu ma vie familiale. Mon homme, très souvent, il me fait la remarque. Caro, ton téléphone, lâche-le. Allez Caro, c'est bon maintenant. Tu l'iras semer le plus tard. Il est obligé d'être derrière moi. Tu vois ce que je veux dire ? Cette fameuse prise que je ne débranche pas. Même avec Charlie, il y a des fois où je me... Tu sais, parfois, je mets mon téléphone dans un tiroir. Parce que si je passe devant, si je le vois, je n'ai pas m'empêcher d'aller voir mon Instagram. Je reçois tellement de messages. Mais j'aime bien. C'est pas... J'aime bien.

  • Speaker #1

    T'adores ton job.

  • Speaker #0

    J'adore mon job. Et donc, je n'arrive pas à m'arrêter.

  • Speaker #1

    C'est ça, souvent, le sujet. C'est que l'entrepreneuriat, c'est que c'est des métiers passions. En tout cas, c'est ce que je souhaiterais à la plupart des gens. vu étant donné les difficultés, les aléas ? les risques. J'ai bien aimé, toi, tu n'as pas peur de prendre des risques. Ça, je pense que c'est fondamental quand on est entrepreneur. Donc, c'est une leçon importante à retenir. Mais oui, ça va avec, en effet, une difficulté à déconnecter.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça, complètement. C'est un gros, gros challenge pour moi, vraiment. Je dois encore travailler dessus, je n'y suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, je comprends. Du coup, en effet, je trouve que les enfants, ça peut aider. Tu verras, plus ils grandissent, plus ils sont... Quand ils étaient petits, je pouvais encore avoir cette tendance à être sur mon téléphone. À un moment donné, ils te le disent.

  • Speaker #0

    Ah oui, c'est ça. Heureusement.

  • Speaker #1

    Oui. En tout cas, moi, ça m'a aidée parce que ça pouvait créer des conflits avec ma fille. Et vraiment, ça a été aidant et en même temps perturbant.

  • Speaker #0

    C'est un miroir.

  • Speaker #1

    Oui, c'est un miroir. Tout à fait. Et puis, oui, je trouve que ça te challenge sur qui tu as envie d'être comme mère et quel est le temps de présence. Qu'est-ce que tu mets derrière la qualité de présence ? Je trouve qu'on est tous d'accord pour dire que ce n'est pas la quantité, c'est la qualité. Mais c'est quoi ce que tu appelles qualité ? Et ça, j'ai dû moi-même challenger cette définition-là pour moi-même. Et en effet, le téléphone, c'est un poison parce qu'on en a besoin et en même temps, on ne voit pas le temps passer. Cool. C'est quoi tes autres difficultés ?

  • Speaker #0

    Mes autres difficultés, c'est la gestion du stress. Quand j'ai une mauvaise nouvelle qui tombe, ça arrive évidemment, c'est logique, ça me transperce. J'ai comme ça 5-10 minutes où je suis tétanisée, un peu en panique, et puis j'ai appris à tourner ça en positif. Mais il me faut plusieurs jours, je n'arrive pas tout de suite à me dire, allez, c'est une mauvaise nouvelle, ça va devenir une opportunité, ce n'est pas grave.

  • Speaker #1

    C'est normal, on n'est pas des robots. L'idée, c'est comment faire en sorte que l'inconfort, le stress, l'anxiété, comment limiter ce temps-là. Mais ressentir du stress, de la tristesse, de l'inconfort, ça fait partie de la vie. On en aura toujours. Et ce n'est pas en ayant plus de chiffre d'affaires ou en ayant plus d'employés. Je veux dire, il y aura toujours des raisons d'avoir du stress, de l'anxiété et de ressentir de l'insécurité. Le sujet, c'est comment je m'accompagne. en fonction de... Quand je vis et je traverse ces émotions pour pouvoir les transformer comme tu fais déjà. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. Mais d'ailleurs, quand j'ai ces moments de stress, tu sais ce qui suit derrière ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Facile, l'insomnie.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et évidemment.

  • Speaker #1

    Évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment. Alors la bonne vieille insomnie du 3h du mat, tu la connais, hein ? Oui,

  • Speaker #1

    absolument.

  • Speaker #0

    Et une fois que tu commences là-dedans, c'est un cercle vicieux. C'est que tous les 3h du mat, tu vas te réveiller. Et moi, je me réveille parce que je pense au boulot.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et là où c'est un vrai problème, c'est que la santé mentale, l'élément numéro un pour ta santé mentale, c'est d'être reposée.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc évidemment, dès que tu es fatigué, dès que tu as perdu des heures de sommeil, tout devient plus compliqué. Toutes tes émotions sont exacerbées. Le fait d'être agacé ne fait que s'amplifier. Donc oui, tu te mets vraiment dans une spirale négative. Tu as réussi à apaiser ça ces derniers temps ?

  • Speaker #0

    Oui, vraiment bien. Je n'ai pas de recette magique, c'est venu d'un coup. Tout d'un coup, mes nuits sont redevenues tout à fait normales. Et j'arrive vraiment à plus prendre de la distance. Avec le temps, après, là, maintenant, ce n'est pas un secret, dans la bijouterie, c'est maintenant la période, la haute saison, c'est-à-dire que les fêtes, les fêtes de Noël, on joue à tous, toutes les marques de bijoux, on joue à un énorme pourcentage de notre chiffre d'affaires sur quelques semaines.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Comment vivre ça sereinement ? Et ça,

  • Speaker #0

    c'est dur parce que déjà, tu es au top de ta forme. Surtout, ne pas tomber malade à ce moment-là. Évidemment, Astrid, pas besoin de te dire que chaque année, je tombe malade à ce moment-là. Oui,

  • Speaker #1

    parce que tu te crées tellement de stress.

  • Speaker #0

    Bien sûr, évidemment.

  • Speaker #1

    Comment vivre sereinement cette période d'intensité professionnelle ? Écoute,

  • Speaker #0

    ce qui est dur pour moi aussi, c'est le fait d'être seule. Tu vois, je gère Tango Charlie seule. J'ai une équipe de monteuses de bijoux. Je ne vais pas dire qu'elles ne font que fabriquer les bijoux. C'est déjà un travail énorme de patience. Elles doivent être précises, minutieuses, etc. Et j'adore quand elles sont à l'atelier avec moi, il y a une ambiance de dingue ici, on se marre, mais je te jure, on se raconte notre vie, il y en a une qui apporte des bonbons, mange un truc le midi ensemble.

  • Speaker #1

    Et puis tu te sens soutenue pour la production.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Mais moi, ce qui m'a toujours manqué, c'est, tu vois... Un bras droit stratégique avec qui tu te challenges.

  • Speaker #1

    J'adorerais pouvoir faire une réunion et dire, allez, aujourd'hui, voilà, on a ça, ça, ça à régler. Qu'est-ce que t'en penses ? Tu vois, d'être à deux ou à trois ou à quatre dans l'histoire, à faire avancer le truc. Et là, le fait d'être seule, parfois, c'est dur.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Le soloprenariat, c'est une réalité qu'il ne faut pas diminuer.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je fais des coaches.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est pour ça que je suis ravie que tu sois rentrée dans ma vie. Parce que tu as vraiment été la bouée de secours. J'en avais besoin. Franchement, j'allais me noyer. Ce n'est pas une blague.

  • Speaker #0

    Oui, mais la métaphore est pas mal. C'est vraiment ça. Parce que c'est quand même vous qui nagez. C'est vous qui savez vers quelle île vous allez, quelle direction vous prenez. Mais par contre, on peut prendre vraiment la tasse. On peut se prendre des planches de surf. On peut se faire choper par un poisson. Et quand tu as des bouées qui sont tendues et que tu prends les bouées et que tu avances avec les bouées, franchement, tout est quand même bien plus paisible. C'est sûr. De quoi tu es la plus fière ? C'est quoi, 5 ans ?

  • Speaker #1

    5 ans de Tango Charlie. Je suis passée à travers la crise du Covid. Puis après, il y a eu la crise énergétique qui est d'ailleurs toujours là. On ne peut pas vraiment dire que ce soit terminé. Là maintenant, il y a le cours de l'or qui explose. C'est historique. Le cours de l'or n'a jamais été aussi haut. Il y a peu de gens qui se rendent compte de ça. Mais ça a un impact énorme sur les small business comme le mien. Pourquoi ? Très simple, c'est mathématique. La marge diminue. Et elles font comme neige au soleil. Pour le moment, c'est terrible. Mon gros du taf pour le moment, c'est de négocier les prix avec tous mes fournisseurs. Qui eux sont aussi de couteau sous la gorge. Parce qu'ils n'en peuvent rien. Les prix ont augmenté. Et c'est comme ça. cours de l'or, c'est quelque chose qui fluctue énormément. Bon, alléluia, ça fait quelques semaines que ça redescend, mais on n'est jamais à l'abri d'une hausse qui va revenir. Donc, ouais.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est un vrai stress. Comment tu fais d'ailleurs pour maintenir un prix aussi juste ? Je trouve que tes prix sont hyper positionnés, alors même qu'il y a la réalité de l'augmentation du prix de l'or et que tu produis tout fait main en Belgique. Donc, tu vois, ça aussi, je trouve que c'est quelque chose d'extrêmement ... valorisant.

  • Speaker #1

    Je suis très carré dans la gestion financière de mon business. J'ai la chance, l'énorme chance d'avoir mon mari, mon compagnon. On n'est pas mariés. Mon compagnon. Je ne sais jamais ce que je dois dire. Compagnon. Compagnon, oui. Mon petit copain. Qui travaille dans la finance. Dès le lancement de Tango Charlie, il m'a accompagnée. Pour structurer toute la partie financière, j'ai des excels à n'en plus finir. Chaque partie de bijoux est dans un excel. Très régulièrement, je vérifie si le prix a augmenté, diminué, etc. Tout est calculé au cent près. C'est comme ça que j'y arrive. Il y a des bijoux, quand ils ne sont plus intéressants à être commercialisés parce que plus rentables, c'est très simple. J'arrête de les produire. Ils sont sold out sur mon site. Et si un jour ils redeviennent rentables, ils reviendront.

  • Speaker #0

    C'est sûr que c'est hyper aidant d'avoir un compagnon qui t'a fait de ces fichiers. Mais comment tu as fait, pour ne pas avoir peur de ces fichiers Excel, d'avoir trouvé, je trouve, de l'envie dans le fait d'apprendre, dans l'envie de découvrir ces outils. Moi, je vois des gens qui savent qu'ils ont besoin d'outils Excel, qui peuvent même payer des gens pour les avoir, mais qui après sont pleins de procrastines, en fait, s'en occupent pas. Moi,

  • Speaker #1

    je vais te dire mon petit secret.

  • Speaker #0

    Oui ?

  • Speaker #1

    Mais c'est très propre à moi-même. J'aime gagner de l'argent. Je n'ai pas envie de mettre de la honte sur cette phrase.

  • Speaker #0

    J'adore cette phrase.

  • Speaker #1

    Mais oui, je n'ai pas honte de dire, parce qu'on est un peu parfois gêné de dire ça. Absolument. Mais moi, pas du tout. J'aime dire que j'aime gagner de l'argent. Et donc, quand je fais ces excels, je vois les chiffres, tu vois ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois la finalité.

  • Speaker #1

    Je vois la finalité de mon travail, exactement. Et c'est un côté un peu exaltant, on peut le dire, de gagner de l'argent.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu vois, c'est mon essence aussi pour faire avancer mon moteur. C'est de me dire, yes, ce mois-ci, j'ai super bien géré mon business. J'ai bien géré ma marge. Mon EBITDA est OK. Oui, bien sûr. Mon chiffre d'affaires est stabilisé ou en augmentation, encore mieux. Tu vois, j'ai bien géré mes coûts. J'ai bien négocié ça. Super, yes. Moi, j'aime bien. Ça m'excite. Pardon, mais... Non,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai. Non, mais moi, j'accompagne beaucoup sur ces sujets-là, tu sais. de trouver la joie dans le fait de voir son chiffre d'affaires se gonfler. Et je vois bien que ce n'est pas si naturel, évident pour tout le monde. Et qu'il y a pour beaucoup des peurs, des freins que toi, tu as fait exploser depuis longtemps pour t'accompagner vers cette réussite.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je croise quand même pas mal d'entrepreneurs, de petites marques qui se lancent, des gens qui me contactent aussi pour me demander. « Ah, comment t'as fait ? Et ça, c'était comment ? » Enfin, ils me posaient des questions. J'adore aider les gens. Je suis hyper transparente sur plein de trucs et j'aime bien pousser les gens vers le haut. Mais alors, le nombre de gens que je croise qui n'ont aucune idée de ce que c'est une marge, et pourtant, c'est le B.A.B. Tu ne peux pas lancer un business si tu n'as pas la base de ça. Et je peux te dire que moi, quand j'ai commencé, je n'avais aucune idée. C'est parce que mon mari m'a dit « Mais Caro, attends, tu te rends compte un peu que là, tu vends un bijou sur lequel tu ne gagnes pas d'argent. Et moi, mais enfin, mais si. Regarde, j'ai fait tel chiffre d'affaires. Il m'a dit mais non, pas du tout. Et alors, il m'enlevait toutes les charges. Oui, bien sûr. Le prix d'achat des matières premières. Et puis, Caro, si c'est pour gagner 5 euros, il ne faut pas les commercialiser en fait. Mais moi, j'aimais ce bijou. Et je voyais bien qu'il fonctionnait bien. Donc, je m'accrochais en disant mais non, regarde, je le vends bien. Mais non, tu vois ce que je veux dire. En fait, je trouve ça vraiment dommage que dans les études, il n'y ait pas plus.

  • Speaker #0

    Moi, je suis presque en colère, tu sais, contre certaines formations, écoles, ou même presque on leur apprend l'inverse, quoi. Que si tu veux gagner de l'argent, c'est sale. Que vouloir faire une pièce commerciale, par exemple, dans le prêt-à-porter, c'est un problème. Ce serait un manque de créativité. Bref, donc en effet, je suis complètement d'accord avec toi. Moi, je pense que c'est vraiment hyper important que vouloir en plus se mettre dans une réalité. Une réalité de marché, une réalité de client, une réalité d'offres et de demandes. Et donc, en effet, il y a une réalité de coûts qui font partie de la réalité d'un business. Donc, en effet, ce n'est pas pour faire de l'art, ce n'est pas pour faire du beau, comme un hobby. Ça, c'est deux choses différentes. Être entrepreneur, c'est un métier. Et moi, je demande souvent à mes créatives, est-ce que tu as envie d'être créatrice ou est-ce que tu as envie d'être entrepreneur ? Et il y a là une vraie question d'identité. Et c'est là où, chez toi, c'est évident. Tu es entrepreneur, une femme créative. avec une sensibilité, une émotivité, un amour du beau, de l'esthétique qui est au service de l'entrepreneuriat et non pas l'inverse.

  • Speaker #1

    C'est ça, tout à fait. C'est très bien résumé. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est inspirant pour tout le monde. Et d'ailleurs, c'est pour ça que j'étais trop contente de tendre le micro. Parce que dans nos coachings de groupe, le vendredi, tu es quelqu'un d'hyper généreux, pleine de partage. Et je vois bien que tu es inspirante pour nombreuses d'entre elles. Et donc, du coup, ce serait quoi encore les conseils que tu pourrais donner à quelqu'un qui veut lancer sa boîte ? Pas forcément de bijoux, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui rêvent de ça et qui ne le font pas. Oui,

  • Speaker #0

    bien sûr.

  • Speaker #1

    Ou qui restent dans l'entreprise de peur de se lancer. En fait, il faut se jeter à l'eau. Tu vois, il faut vraiment plonger. Il y a beaucoup de gens qui réfléchissent beaucoup trop. Je suis d'accord. Moi, je l'ai fait à l'extrême. Je ne suis pas non plus un bon exemple. Il faut un peu trouver un juste milieu. Un entre deux. Un entre deux, voilà. Mais le fait de, non, passer le pas, allez-y, réalisez votre rêve. Je dis toujours, moi, aux personnes qui viennent me trouver, je rêve de faire ça et j'ose pas le faire. Je dis toujours, mais en fait, le travail, c'est minimum 8 heures par jour, voire dans l'entrepreneuriat, beaucoup plus. Mais ça, c'est encore un autre sujet. Bref, il faut être heureux dans la vie professionnelle. Si t'es pas heureux dans ta vie professionnelle qui prend déjà énormément de temps sur ta journée, comment veux-tu t'épanouir dans tout le reste ?

  • Speaker #0

    C'est une évidence.

  • Speaker #1

    Voilà. Et donc, si ça doit passer par une prise de risque, eh bien, il faut le faire.

  • Speaker #0

    On continue la conversation dans un instant, promis. Mais avant ça, je veux vous parler d'un partenaire qui fait une vraie différence pour les marques de mode, Dépict. Dépict, c'est un outil basé sur l'intelligence artificielle pour que sur votre e-shop, vos clients dialoguent comme s'ils parlaient à leur vendeur préféré. Avec Dépict Merchandising, Vos plus belles pièces brillent et chaque visite devient un moment d'achat fluide et engageant. Offrez à vos clients une expérience vente inoubliable. Testez Dépict maintenant gratuitement sur dpict.ai. Et puis maintenant, je vous laisse continuer la conversation avec mon invité.

  • Speaker #1

    Il faut le faire parce qu'après, on vit avec des regrets. Après, c'est trop tard. Après, on est trop vieux. Après, on est peut-être malade. J'en sais rien. Après, on n'est peut-être plus là, tu vois, parce qu'il n'y a pas toujours de demain. Moi, j'ai appris ça, en fait. C'est la vie que j'ai eue toute ma jeunesse. J'étais avec maman malade. J'ai vu sa vie basculer. Elle est rentrée dans l'enfer. Elle nous a pris avec. Je sais que du jour au lendemain, tout peut basculer. Et donc, voilà. Moi, l'entrepreneuriat, c'était vraiment me dire, OK, maintenant, je réalise mon rêve. Merde. Pardon d'utiliser un gros mot, mais j'ai envoyé tout bouler. J'ai écouté personne. Alors que Dieu sait que... Mon entourage a paniqué, évidemment.

  • Speaker #0

    Évidemment.

  • Speaker #1

    Et c'est normal, ils m'aiment. Donc, ils ont voulu me protéger, tu vois, d'aller droit dans le mur. Et j'allais probablement aller droit dans le mur, ils avaient raison. Sauf que c'était mal me connaître.

  • Speaker #0

    Oui. Et peut-être qu'il faudrait dédramatiser la prise de risque. Tu vois, peut-être qu'on se fait tout un foin de ce que c'est de prendre des risques. Alors que moi, j'ai envie de voir, en tout cas, c'est quelque chose aussi avec lequel moi, je m'accompagne. que l'entrepreneuriat, c'est un jeu. Il y a quelque chose de l'ordre de l'exploration, de l'ordre de je teste, j'essaye. Tu vois, comme dans des jeux, il y a un niveau 1, un niveau 2, il y a un creux, il y a des super pouvoirs. Tu vois, et d'essayer de prendre les choses avec beaucoup plus de légèreté, je trouve que c'est très aidant.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord avec toi, mais alors, attention... Il y a quand même le côté, je vais reparler d'argent, pardon, mais c'est le nerf de la guerre. Oser se lancer, c'est très bien, mais on ne peut pas se lancer si on n'a pas un minimum d'argent de côté. Est-ce que c'est une prise de risque ou pendant ? Ça dépend d'un business à l'autre, il n'y a pas de règle. Il y en a qui disent qu'il faut attendre deux ans avant de gagner sa vie, c'est faux.

  • Speaker #0

    Oui, c'est faux.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai mis six mois. Il y en a d'autres qui mettent un an. Ça dépend de plein de paramètres, ça dépend de ce que tu vends. ça dépend de Quel marché tu attaques ? Mais si tu n'as pas un bas de laine, une économie, ça peut être un petit héritage, je n'en sais rien. Absolument. Ou toi-même qui as mis de l'argent de côté. Sans ça, ce n'est pas possible. Il ne faut pas non plus idéaliser le fait que se lancer à corps perdu dans une entreprise, ça se fait tout seul. Non, non, non. Absolument pas. Il faut avoir de l'argent de côté.

  • Speaker #0

    C'est l'idée des risques calculés. C'est jusqu'à combien je suis prête à perdre, combien de temps je me donne pour essayer d'atteindre ce chiffre d'affaires. Et plutôt qu'un chiffre qui pourrait être un peu maltraitant, il faut que j'atteigne les 100 000 ou il faut que j'atteigne, c'est plutôt qu'est-ce que moi je mets en place, quel est le plan d'action que je mets en place pour essayer d'atteindre ce chiffre et suis-je vraiment prête à aussi ces sacrifices, à ces nuits d'insomnie, à ce travail, à ces questionnements, à cette solitude ? Et c'est en ça, c'est d'atteindre ces objectifs et donc de dérouler ce plan d'action qui peut vraiment s'anticiper, je trouve. On peut, avant de se lancer, se dire, bon, ben voilà, je vais devoir faire du contenu sur Instagram. Je vais devoir me réveiller à l'aube pour être en pop-up. Je vais devoir créer de mes mains 80% de mon stock. Tout ça, ça peut s'anticiper et se demander, est-ce que je ressens de la joie ? On dit ça, tu peux... amplifier un scénario et voir s'il y a de la joie qui vient ou s'il y a trop de peur. Et ça permet vraiment, quand tu l'amplifies, tu exagères le scénario et tu imagines vraiment toutes les possibilités, celles les plus difficiles et celles les plus agréables. Parce que c'est ça aussi, parfois on a l'illusion, comme tu as pu dire avec TikTok, où on voit que le bon côté des choses. Donc voilà, tu peux amplifier le scénario et voir est-ce que je ressens toujours de la joie, est-ce que je suis prête à... à passer outre les difficultés que je vais forcément rencontrer. De quoi tu es le plus fière en cinq ans de boîte ?

  • Speaker #1

    D'être partie de rien du tout.

  • Speaker #0

    Bah ouais.

  • Speaker #1

    Vraiment, de rien du tout. Mais quand je dis rien, c'est rien. Donc ça veut dire que je n'avais pas de formation en bijouterie. Je n'avais jamais tenu un webshop de ma vie. Je ne savais même pas ce que c'était un back-end ou commerce, tout ça. Je n'avais jamais mis les mains là-dedans. J'ai tout appris toute seule. J'ai créé cette communauté sur les réseaux avec très peu de moyens. en étant juste spontanée, authentique.

  • Speaker #0

    Ce que tu ne dis pas, c'est que tu es une grosse bosseuse.

  • Speaker #1

    Oui, oui, voilà.

  • Speaker #0

    Ça, moi, je peux le rajouter quand même. Merci, Yann Street,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est que tu n'as pas fait ça entre 9h et 11h et 14h et 16h.

  • Speaker #1

    Regarde, aujourd'hui, on est lundi, on est le lendemain de congé scolaire, on est rentré hier de quelques jours à la mer, à 17h, à 18h, je me suis mise à bosser et j'ai arrêté à 22h, tu vois. Voilà. En fait, c'est vrai, on ne peut pas y arriver si on n'y met pas toute son énergie. C'est impossible.

  • Speaker #0

    Non, je suis d'accord. J'ai cette phrase que j'adore et que je dis à mes enfants, que je te partage. C'est « Tout est possible à celui qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais » .

  • Speaker #1

    Génial.

  • Speaker #0

    Je trouve qu'il y a tout dans cette phrase. Parce que déjà, il faut avoir la chance de pouvoir rêver. Tout le monde ne l'a pas. Donc rêver, après oser. Il y a vraiment une idée d'audace qui est inévitable. Tu l'as prouvé parmi l'exemple. Après, travailler. et même malgré le travail, ne jamais abandonner. Parce que le travail, malheureusement, ça ne fait pas toujours le résultat. Et il faut se travailler, se remettre en question, lâcher certaines choses pour peut-être retenter des nouvelles choses. Donc cette idée de persévérance, de ne pas abandonner, elle est incroyable. Et là, du coup, ce fameux tout est possible prend tout son sens.

  • Speaker #1

    Oui, complètement.

  • Speaker #0

    Le temps file super vite. Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter, justement, pour dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Écoute-moi, mon rêve, c'est d'ouvrir un jour, si c'est possible, je ne sais pas si je le ferai ou pas, éventuellement un magasin ou un atelier boutique où la cliente peut voir la création de bijoux en direct. Et voilà, ça c'est mon rêve. Sauf que la réalité, parce qu'entre un rêve et la réalité qui m'entrabe, c'est que 2025, année pas facile, 2026 ne sera probablement pas facile. Le rité, le souffre. Tout le monde en parle, tous les spécialistes. Absolument. C'est red flag. C'est pas du tout... Il faut être dingue pour ouvrir un magasin maintenant. Il faut que les banques suivent. Les banques ne suivront pas, ça je le sais. Donc je ne me mets aucune pression. Ça reste dans un coin de ma tête. Peut-être qu'un jour j'y arriverai. Et peut-être que si ça ne se fait pas, eh bien je trouverai autre chose. Mais en attendant, je m'éclate à ouvrir ces pop-up tout le temps aux quatre coins de la Belgique. Parce que c'est génial. Je vais à la rencontre de mes clientes qui me le rendent super bien. j'ouvre mes pop-up le lundi matin à 10h il y a du monde c'est génial, c'est fou je ferme le samedi à 20h il y a encore des gens qui sont là à 20h, c'est dingue c'est gai, et donc si ça fonctionne comme ça c'est très bien et je m'éclate et par rapport à ce que tu partageais,

  • Speaker #0

    ce serait un de tes souhaits de vouloir t'associer, d'avoir une équipe plus nombreuse d'avoir d'autres gens avec toi dans l'aventure bien sûr,

  • Speaker #1

    je rêverais de ça pour pouvoir grandir ensemble le... Oui, c'est mon rêve ultime de petite fille. Si je devais avoir la petite Caroline à côté de moi, je suis sûre qu'elle rêverait d'être une businesswoman, sans savoir vraiment ce que c'était.

  • Speaker #0

    Bah, tu l'es !

  • Speaker #1

    Oui, mais plus que ça, tu vois. Moi, je n'ai jamais assez.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est sympa, parce que moi, je suis là, mais tu l'es déjà.

  • Speaker #1

    Non, non, non, je n'ai jamais assez. Il faut que ce soit plus grand, il faut que ce soit encore plus connu, qu'il y ait une plus grande équipe, plus de bijoux, enfin voilà. Je sais que je suis au début de quelque chose. J'en suis persuadée.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce que tu pourrais déjà dire à la petite fille Caroline qui te regarde là déjà avec ce que tu as déjà d'incroyable ?

  • Speaker #1

    Déjà, bravo de t'en être sortie. Bravo, parce que ce n'était pas facile. Et surtout, bravo d'avoir osé, parce que je me rends bien compte que j'ai pris un risque complètement fou. Mais je suis contente de l'avoir fait.

  • Speaker #0

    Oui, elle est déjà super fière de toi, cette petite Caroline. C'est quoi les autres conseils que tu pourrais donner ? ou... Tu en as dit plein, si je résume un peu. L'écoute, l'intuition, l'intuition au cœur de tout. L'écoute de ton client, d'être en fait toujours vraiment à l'écoute de qui est-elle, qu'est-ce qu'elle veut, donc du coup d'aller la voir. D'avoir cette communication hyper intuitive, hyper authentique, qui est aussi quelque chose d'hyper présent pour ta marque, cette communauté hyper dynamique, de ne pas avoir peur de travailler, de travailler beaucoup. l'amour du beau, l'amour de se renouveler, toujours à l'écoute de ton intuition. Je pense qu'il y a plein de choses hyper inspirantes des gens dans ton partage. Est-ce qu'il y a d'autres choses ?

  • Speaker #1

    Un dernier, oui. Quand je crée mes bijoux, j'écoute, en fait, mes nouvelles collections ne viennent pas de moi. C'est faux. Elles viennent de mes clientes.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais c'est une excellente réponse.

  • Speaker #1

    Voilà. J'écoute énormément ce qu'elles me disent, ce qu'elles me demandent. J'ai un petit carnet. dans lequel je note, sans forcément noter le prénom de la personne, mais je note, à telle date, elle m'a demandé un bracelet comme ça. Et telle date, on m'a dit, ce serait peut-être pas mal d'avoir un truc comme ça. Et puis, au fur et à mesure des mois, je garde le meilleur de tout ça. Et en fait, je pense que c'est pour ça que mes clientes apprécient autant mes bijoux. C'est parce qu'elles comprennent que je les ai écoutés et je leur propose ce qu'elles m'ont demandé. Je ne vais pas les rechercher derrière en leur disant « t'as vu, j'ai fait ce que tu m'as demandé » . Pas du tout. Ça reste très naturel et très spontané. Et en fait, je pense que c'est ça. C'est valable pour tout. Dans un restaurant, quand on lance un service, quand on crée un produit, répondre à une vraie demande de façon ultra vraie, réelle, ça fonctionne. Les gens, ils sentent quand c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je suis d'accord. Tout à fait. Non, mais c'est super. C'est vraiment l'empathie, la sensibilité au service de ton client et pas forcément au service de ton expression égotique. Tu vois, il y a ce truc-là hyper généreux et dans le lien que je trouve très fort. Trop chouette. On parle ici de mode belge. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, la mode belge ?

  • Speaker #1

    On peut être fière de la Belgique. Je suis méga fière, mais pas qu'on va aller un peu plus loin que la mode, mais aussi au niveau de la chanson, de l'humour, de plein de choses, des acteurs. On est quand même un terreau. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est incroyable. On est un petit pays.

  • Speaker #0

    Beaucoup de créativité.

  • Speaker #1

    Waouh. Beaucoup d'audace.

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens qui se permettent, qui s'autorisent.

  • Speaker #1

    Oui, avec un vrai style, une vraie empreinte. Et de nouveau, l'authenticité. Pour moi, c'est ça, être une marque belge.

  • Speaker #0

    Trop chouette.

  • Speaker #1

    Tu vois, le belge, il est simple. Il ne se prend pas la tête. On râle rarement. On fait rarement des grosses manifestations parce qu'on n'est pas content. On est OK. Et on est nous-mêmes. Voilà.

  • Speaker #0

    Oui, oui.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est ça. Oui,

  • Speaker #0

    je suis d'accord.

  • Speaker #1

    C'est très simple. Je n'ai même pas les mots en plus pour le dire parce que c'est ça, c'est la simplicité.

  • Speaker #0

    Et toi, tu communiques, c'est important pour toi de dire que Tango Charlie est une marque belge. Est-ce que ça pourrait te servir à conquérir la France ou d'autres marchés ?

  • Speaker #1

    Alors, d'un côté, ça peut m'aider à conquérir des marchés et de l'autre, pas forcément. Je pense à la Hollande. Une marque belge en Hollande, c'est compliqué. Et puis, eux, ils sont de toute façon submergés de plein de choses, de très chouettes produits et ils n'ont pas besoin de nous, en fait. Donc, de ce côté-là, c'est plus compliqué. Mais je suis très attachée à être belge et je suis très attachée aussi à être belge francophone. c'est souvent se tirer une balle dans le pied parce que finalement quand on réfléchit, le marché francophone belge il est tout petit et qu'il faut, pour grandir, aller chercher d'autres marchés derrière, ça va venir. Moi, je sais que je vais le faire, pas tout de suite, mais ça va venir. Mais je pourrais faire Tango Charlie bilingue. Je suis bilingue moi-même. Je pourrais lancer Tango Charlie en Flandre. Je pourrais avoir mon site en deux langues, ma communication sur les réseaux en deux langues. Je suis attachée au fait d'être francophone. Parce que j'aime travailler avec la belge francophone. Je l'aime.

  • Speaker #0

    C'est cool. Et c'est une ambition pour toi d'aller vers la Flandre ?

  • Speaker #1

    Pas forcément. Mon ambition, ce serait plus d'aller vers la France, la Suisse, tous les pays francophones d'Europe, où la bijouterie fonctionne extrêmement bien.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Voilà, tu vois. Plutôt que d'aller me cantonner en Flandre, où je vais vite... Oui, où il y a aussi d'autres marques. Et il y a d'autres marques qui sont ultra implantées aussi. Et la Hollande, je sais qu'ils ne vont pas m'ouvrir les bras. Ils ne vont pas m'accueillir les bras grands ouverts.

  • Speaker #0

    Non, mais ce que tu mets en lumière, c'est qu'en effet, il y a une tendance quand même du local. Donc, le marché français achète français. Ça, ce n'est pas nouveau, j'ai envie de dire. On a toujours un peu dit ça des Français. Mais en fait, c'est une réalité qui se développe, qui s'accélère depuis un peu l'effet Covid. Le support to local. Et donc, tu as raison, les Hollandais achètent Hollandais plus que jamais. Aux États-Unis, c'est pareil. Donc, en effet, et donc, quelque part, c'est aussi ce qui crée ta communauté. Le fait que tu sois là, présente, accessible, authentique, à côté d'eux, à l'écoute. Tu vois, être à l'écoute de la Française de Marseille, ça sera plus compliqué pour toi.

  • Speaker #1

    Bien sûr, parce qu'on parle peut-être la même langue, mais on n'a pas le même mindset. On n'a pas les mêmes filles.

  • Speaker #0

    Et le même quotidien et la même réalité de vie. Donc, en réalité, je pense que c'est hyper pertinent que de vouloir maintenir et rêver à une croissance tout en étant fière de... de sa cliente locale qu'on aime déjà.

  • Speaker #1

    Tu sais que, petite parenthèse, on fait plein de propositions pour ouvrir des pop-up à Lille. Lille, nord de la France. Pas loin d'ici. Clientèle plus ou moins similaire à la Belgique. Je me sens proche du nord de la France. Mais tu sais que je n'ose pas y aller.

  • Speaker #0

    Ah, intéressant.

  • Speaker #1

    J'ai peur. Je ne sais pas pourquoi. Alors que j'ai vraiment des chouettes propositions. Et là,

  • Speaker #0

    ton intuition te dit non.

  • Speaker #1

    Mon intuition me dit pour l'instant de ne pas y aller. Donc voilà. Don't ask me why, mais c'est comme ça.

  • Speaker #0

    À l'heure d'aujourd'hui, ton intuition...

  • Speaker #1

    Elle a fonctionné.

  • Speaker #0

    Donc, tu as raison de l'écouter. Hyper intéressant. Maintenant, premier test marché intéressant. Mais ce n'est peut-être pas le bon moment.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Cool. On arrive à la fin de cet épisode. C'était trop bien.

  • Speaker #1

    On était trop bien là.

  • Speaker #0

    Moi aussi, j'ai adoré.

  • Speaker #1

    Téléphone en mode avion, petite lumière automnale. C'est clair. À nous deux, moi j'ai adoré ce moment. Je suis triste que ce soit déjà fini.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux profiter encore de ces quelques minutes pour partager encore quelque chose ?

  • Speaker #1

    Oui. Je suis reconnaissante, et j'ai envie de le dire, du soutien que j'ai eu quand j'ai lancé Tango Charlie d'inconnu. d'inconnus eux et d'inconnus sans eux, qui sont vraiment venus me donner la lumière, m'encourager. Je ne les connais pas tous personnellement, mais je vois les likes sur mes réseaux, je vois les petits mots, je les lis tous. Je réponds à tout le monde, ça me prend un temps dingue. Et ces gens-là, ils sont incroyables. Ils sont vraiment incroyables. J'ai eu des petites galères avec Tango Charlie. Petite parenthèse, Biposte avait fait une énorme grève de 15 jours et pendant 15 jours en pleine Saint-Valentin, j'ai rien vendu et ça m'a fait perdre énormément de chiffre d'affaires. Tu sais ce qui s'est passé ? J'en ai parlé sur les réseaux parce que je suis authentique et j'étais pas bien. Tu sais qu'il y a des gens qui ont passé commande sur mon site juste pour me soutenir, qui écrivaient en commentaire de leur commande « j'ai pas besoin de ce bijou mais je l'achète juste pour vous soutenir » . J'en ai eu plein. Alors que c'est pas du tout ça que je demandais. J'ai rien demandé. Les gens l'ont fait se... spontanément. Et tu vois, moi, j'aime cette aventure entrepreneuriale parce que ça me refait croire en l'autre, en l'humain, tu vois, que finalement... La solidarité. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Génial.

  • Speaker #1

    Et j'ai envie de terminer là-dessus parce que sans ces personnes-là, je... Je pense que je n'aurais pas tenu le coup. Ces anonymes qui te poussent vers le haut.

  • Speaker #0

    Oui, et on dit que souvent, il y a plus d'anonymes que d'amis qui sont là au début. Parce que les amis, comme tu disais, on peut les comprendre. Ils sont inquiets pour toi, alors que les anonymes, ils sont plus neutres. Donc, ils regardent avec plus d'objectivité. Ils applaudissent vraiment avec leur cœur ouvert. Sincèrement, ton produit, tes projets. Mais ce que tu mets en lumière, c'est en fait ta capacité à créer du lien.

  • Speaker #1

    Oui. C'est hyper important. J'ai envie que les gens retiennent ça du podcast qu'on vient d'enregistrer ensemble. C'est ça, c'est le lien, c'est la vraie vie, l'authenticité. J'ai des clientes qui sont devenues des amies.

  • Speaker #0

    Oh, waouh ! Et du coup, ça aurait tout son sens d'avoir un atelier boutique, où tu serais là, où les gens viendraient te voir.

  • Speaker #1

    Oui, pour les accueillir vraiment. Parce qu'un des petits pop-up, c'est une semaine, c'est court. Oui,

  • Speaker #0

    et puis tu n'es pas chez toi.

  • Speaker #1

    Je ne suis pas chez moi, je ne fais pas ce que je veux. voilà Mais bon, on n'y est pas. Non,

  • Speaker #0

    non, non. Une chose à la fois, step by step. Mais en tout cas, ce qui te drive, on l'entend. C'est aussi créer du lien.

  • Speaker #1

    Complètement. Oui, et puis les bijoux, c'est ça. C'est rendre les femmes belles. C'est la petite touche finale. Parfois, je mets un collier autour du cou d'une femme. Je vois la lumière qui arrive dans son visage. Ça me fait quelque chose. Oui,

  • Speaker #0

    et puis la lumière vraiment du bijou. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super. C'est super beau. Terminons sur ces belles phrases. Merci beaucoup, Caroline.

  • Speaker #1

    Merci, Astrid. Merci d'être rentrée dans ma vie.

  • Speaker #0

    D'être mignonne. Écoute, moi, je suis ravie d'être à tes côtés parce que c'est vraiment une belle aventure, Tango Charlie. Et tu n'as pas les problématiques de peur de vendre du tout que je peux rencontrer. Et ça montre bien à quel point, à tout moment, dans son... projet, son parcours entrepreneurial, on peut ressentir des freins et des limites et d'être accompagné, ça permet vraiment de passer d'autres steps et de se sentir moins seul.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Merci beaucoup pour tous ces partages, pour cette générosité, pour cette capacité que tu as aussi à être généreuse et à parler librement de l'entrepreneuriat qui nous amuse et qui nous stimule à toi comme à moi.

  • Speaker #1

    Exactement. Merci à toi.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup d'avoir écouté jusqu'au bout. J'espère que cet épisode vous a plu. Et si c'est le cas, je vous invite à le partager et à lui mettre 5 étoiles. Ça nous aide beaucoup. Ensemble, diffusons les histoires inspirantes et les conseils précieux des entrepreneurs de la mode belge. Et puis, rejoignons-nous sur Instagram, WeLoveBelgianBrands underscore podcast et sur nos pages Astrid.Lefebvre et Lille.DeGrom. À dans 15 jours !

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