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WE LOVE MOBILITY

#22 - Isabelle DESMIDT - Le partenariat idéal avec ses prestataires en MI

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19min |07/10/2024
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19min |07/10/2024
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Description

En ce mois d’octobre, j’ai eu le plaisir de recevoir Isabelle DESMIDT, au micro de WE ❤️ MOBILITY.

Isabelle est responsable Mobilité Internationale chez FORVIA.



Au programme de cet épisode : 

👉 l’organisation de la MI et les principaux sujets de la rentrée chez FORVIA 

👉 la vision d’Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires

👉 et sa vision des tendances de la mobilité internationale



Qui est Isabelle ? 

Découvrez le parcours professionnel d’Isabelle en consultant son profil LinkedIn.



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N'hésitez pas à nous laisser un commentaire et si vous ne voulez rater aucun de nos épisodes, abonnez-vous !

Retrouvez-nous sur notre page LinkedIn - WE ❤️ MOBILITY et notre page Instagram - WE ❤️ MOBILITY PODCAST, découvrez en avant-première les futurs invité.es, et, parce que votre avis compte, partagez-le-nous afin que ce podcast réponde parfaitement à vos attentes !


Suivre l’actualité de la mobilité internationale : 

LinkedIn 

Site internet







Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Caroline

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Treillard, directrice générale du groupe Mobility Compliance, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Au programme de cet épisode, l'organisation de la mobilité internationale et les principaux sujets de la rentrée chez Forvia. La vision d'Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires et sa vision des tendances de la mobilité internationale. Bonjour Isabelle.

  • Isabelle

    Bonjour Caroline.

  • Caroline

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui. On se connaît et on travaille ensemble depuis très longtemps, mais ce qui est un peu particulier avec vous, c'est que vous avez été régulièrement citée dans ce podcast par certains spécialistes de mobilité internationale comme étant la personne qui avait marqué leur parcours professionnel. Ça, c'est vraiment la classe.

  • Isabelle

    J'en suis ravie.

  • Caroline

    Alors moi, je vous vois comme la papesse de la mobilité internationale. Vous avez beaucoup d'expérience, vous avez rédigé un ouvrage qui s'intitule "La mobilité internationale des salariés" Dites-nous qui vous êtes, Isabelle.

  • Isabelle

    Alors, merci pour la papesse. J'accepte le compliment, l'aspect religieux en moins. Donc, je suis aujourd'hui responsable mobilité internationale chez Faurecia, du groupe Forvia, depuis novembre 2019. Donc, ça va faire cinq ans. Et je suis dans la mob depuis 2002. Donc, ça fait 22 ans.

  • Caroline

    Et comment êtes-vous arrivée dans la mobilité internationale ?

  • Isabelle

    Alors, en fait, c'est un peu par hasard. Je n'étais pas destinée à ça dans ma formation initiale. J'ai rejoint une entreprise à la Défense en septembre 2001, après avoir passé une semaine à New York. Et donc, je devais rejoindre un poste en RH. Et deux mois plus tard, un poste à la mobilité internationale s'est libéré. Et on est venu me chercher parce qu'on m'a dit, toi, tu parles anglais, tu as fait des RH, tu vas venir à la MOB. Donc j'y connaissais rien du tout à l'époque. J'étais cooptée par une collègue pour ce poste. Et donc c'était un départ en retraite, donc quelqu'un qui restait pour me coacher pendant trois mois. Donc ça, c'était très, très confortable. Et j'ai aussi fait quelques formations chez GERESO à l'époque, qui étaient pionniers en la matière, parce qu'ils proposaient des formations, plusieurs sessions de trois jours sur les divers sujets. Et ensuite... J'ai fait le master mobilité internationale à l'Institut Magellan un petit peu plus tard. Donc,

  • Caroline

    vous étiez quand même un peu prédestinée. Vous aimiez les voyages, les langues ?

  • Isabelle

    Oui, en fait, c'est ça. Ma formation initiale, d'ailleurs, c'est traductrice d'anglais spécialité. OK.

  • Caroline

    Donc, les voyages, les langues et puis les RH, donc la mobilité internationale.

  • Isabelle

    C'est ça, une bonne combinaison.

  • Caroline

    Et est-ce que vous pouvez nous présenter un peu vos missions actuelles chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors, aujourd'hui, avec ma collègue, puisqu'on est... plus que deux dans l'équipe, on va dire. On se partage le monde, on a une centaine d'expatriés qu'on appelle long-term, qui partent entre 1 et 4 ans, sur une politique bien ficelée, assez standard, et on a aussi une cinquantaine de short-term sur une politique qu'on essaye d'améliorer tout le temps, et on a quelques commuteurs aussi, et aussi ce que j'appelle des squelettes dans le placard, et ça je vous en parlerai un petit peu plus tard. La spécificité chez Forestia, c'est qu'on a aussi beaucoup de non-français, de gens qui sont aussi des TCN, des Third Country Nationals, donc des gens qui ne passent pas par la France dans leur combinaison. Et on a aussi beaucoup de combinaisons uniques. Donc on n'a pas toujours la possibilité d'industrialiser nos process, parce que par exemple, on a tous les ans des nouvelles combinaisons. Par exemple, cette année, on a fait Pologne-Portugal, qu'on n'avait pas fait depuis... probablement dix ans chez Faurecia. On a eu Afrique du Sud-France. On a eu Mexique-Japon, assez récemment. Donc voilà, c'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais chez Faurecia parce qu'on doit mettre en place des nouvelles combinaisons avec des nouveaux interlocuteurs et des nouvelles règles.

  • Caroline

    Et comment vous vous partagez le travail toutes les deux ?

  • Isabelle

    Eh bien, en fait, on a chacune nos pays. Moi, je m'occupe beaucoup des États-Unis. Donc c'est vers les États-Unis. J'ai aussi la Chine et le Japon. Et donc ma collègue, elle a... plein d'autres pays en fait, on a à peu près une vingtaine de pays en tout. Et donc on récupère aussi les impatriés, donc ceux qui arrivent en France, en provenance des pays de notre liste.

  • Caroline

    D'accord. Et est-ce que vous avez un rôle de conseil aussi auprès des RH qui sont plus généralistes ?

  • Isabelle

    Alors oui, et c'est là où je vous parlais des squelettes dans le placard tout à l'heure, où on a de temps en temps des dossiers à résoudre. Donc nos collègues RH viennent nous voir parce qu'ils ont monté un dossier un peu à leur sauce, il y a un, deux, trois, quatre ans, et ça ressort avec des problèmes. Toujours. Parce que c'était fait hors politique. Ils ont un petit peu cherché à innover. Et en fait, quand ça ne marche pas, on vient nous voir. Ou alors quand on est en crise et qu'on a une obligation fiscale qui n'a pas été résolue, on est rattrapé par les autorités fiscales dans un pays. Donc, c'est là où on a un rôle de conseil. D'abord, on les gronde parce qu'ils n'ont pas suivi la politique.

  • Caroline

    Vous faites le pompier, en fait.

  • Isabelle

    On fait un peu le pompier. Donc, on fait un diagnostic. On essaye de rattraper comme on peut.

  • Caroline

    D'accord. Est-ce que vous avez aussi un rôle de conseil auprès des entités dans les pays ? Comment ça se passe, votre communication avec les RH en local ?

  • Isabelle

    C'est le même type de rôle. Les conseils qu'on donne à nos RH France, c'est aussi les mêmes qu'on donne à nos RH dans les pays. Et on a aussi un grand rôle de coordination. Comme toujours en mobilité internationale, on est beaucoup chef d'orchestre de multiples services puisqu'on est sur des multiples sujets. immigration, protection sociale, droit du travail, paye, etc. On fait aussi beaucoup de process, de mise en place de process, pour être sûr que ça roule bien avec nos interlocuteurs, parce que ceux qui sont dans les pays étrangers, il y a assez peu de natifs de la langue anglaise. Donc pour communiquer, on doit faire des choses simples, avec des schémas, des process, des diagrammes, qui ne passent pas trop par le langage écrit ou oral, et des choses qui soient faciles à utiliser. Donc, c'est dans ce sens-là où on intervient beaucoup dans la mise en place de process.

  • Caroline

    Et vous utilisez la technologie, j'imagine ? Vous avez une plateforme ?

  • Isabelle

    Non, c'est là où on parle beaucoup d'IA. Mais pour l'instant, on est encore beaucoup sur Excel, même si on pousse Excel à son maximum. On a quand même pas mal de choses automatisées en matière de calcul, par exemple. Mais en matière d'initiation, ce n'est pas encore...

  • Caroline

    C'est encore des formulaires Excel. D'accord. Alors Isabelle, quels sont les sujets de la rentrée chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors eh bien, on a quelques sujets classiques, comme la campagne d'égalisation des bonus, et puis on a toujours le sujet de cette année, qui est l'amélioration de la politique short-term, à laquelle les business group ont recours de plus en plus face à une diminution des longs-terms.

  • Caroline

    Et ça, vous savez l'expliquer ?

  • Isabelle

    Alors, disons que l'explication qui est la plus... La plus flagrante et celle qu'on nous avance fréquemment, c'est de dire que le long term coûte plus cher que le short term. Et donc, pour des raisons budgétaires, qui sont évidemment des consignes qu'on entend de plus en plus dans les groupes, pour faire des économies, on dit qu'il faut faire moins d'expatriation. Et donc, qui dit expatriation, dit long term. Mais en réalité, c'est un peu un mythe que la long term, elle est plus coûteuse que la short term, parce qu'on a démontré par A plus B, d'ailleurs, à nos... à nos interlocuteurs que ce n'était pas vrai sur certaines configurations familiales ou vers certaines destinations. Un célibataire, il ne va pas coûter plus cher en long terme qu'en short term. Ou quelqu'un qu'on envoie en Allemagne où il y a assez peu de primes finalement, il ne va pas coûter plus cher en long terme.

  • Caroline

    Alors Isabelle, en préparant cet entretien, on a beaucoup parlé de la notion de partenariat entre l'entreprise et ses prestataires, de l'importance d'un bon partenariat entre l'entreprise et ses prestataires. Alors, est-ce que vous pourriez me donner la définition du partenariat idéal ou plutôt, qu'est-ce qui n'est pas un partenariat idéal ?

  • Isabelle

    En fait, ce que ça ne doit pas être, à mon avis, la relation entre le client et le fournisseur et le prestataire, c'est une relation maître-esclave, on va dire, parce qu'on a un peu tendance à dire le client est roi, ben non. Je ne pense pas que c'est comme ça qu'il faut aborder cette relation. C'est une combinaison de plein de choses. C'est évidemment une équipe, c'est une collaboration, une coopération des deux côtés. Et il y a plein de mots qui me viennent en tête quand je pense à ces partenariats. Et on espère trouver d'abord du professionnalisme, mais des deux côtés. C'est-à-dire que le prestataire ne va pas nous livrer un produit bâclé. et ça c'est un peu plus facile quand on est senior parce qu'on a acquis un peu d'expertise donc on a un oeil plus facilement critique sur ce qui nous est délivré comme produit mais de l'autre côté le client doit aussi être précis dans sa demande Il doit donner un maximum de détails et aussi donner ce qu'il attend, le produit attendu, le produit final attendu de sa part. Comme ça, il n'y a pas d'équivoque possible et le presta, il ne part pas dans un chemin qui n'est pas le bon. Donc voilà, j'aurais mis le professionnalisme en premier, la transparence aussi. Si le client demande un délai trop court, le fournisseur doit nous le dire. Non, je ne peux pas vous le donner plutôt que d'essayer de nous fournir quelque chose à tout prix mais qui ne va pas convenir. Et encore une fois, si c'est quelque chose de très complexe qu'on demande, on doit, nous, le client, ne pas demander l'impossible et puis lui donner du délai confortable. Le troisième critère qui me vient en tête pour ce partenariat, c'est la confiance. Il y a toujours une relation commerciale, donc financière. On doit s'assurer que le prix proposé est le bon. Ça, c'est quand même important. Il ne faut pas l'éluder dans cette relation. Il faut aussi qu'on paye le juste prix. On ne refourgue pas à tout prix des services dont on n'a pas besoin. C'est une perte de temps et d'argent pour tout le monde. Par contre, nous, clients, on doit être prêts à payer le bon prix si c'est une prestation un peu complexe qui sort des catalogues et qui va demander un certain nombre d'heures. sur lesquels on se met d'accord. Il faut être prêt à payer le prix quand c'est quelque chose d'exceptionnel. Dans les critères de ce partenariat, je vois aussi le respect. Nous, en tant que client, on ne doit pas envoyer un mail à 23h en disant je veux la réponse pour 8h demain matin. Ça, c'est quand même... C'est pas entendable. Et puis, si on a une critique à y mettre, on essaye de le faire de manière argumentée, avec des faits, des mails à l'appui. Et puis... Alors ça, c'est quelque chose qui me... qui est un peu relative à ma personnalité, on va dire, c'est la franchise. La prestation qui est livrée et pas celle qui était attendue, il faut le dire. Et ça, moi, je le dis, je pense que vous êtes au courant, Caroline. Tous mes prestas sont au courant. Et encore une fois, c'est plus facile à émettre une critique et puis à dire les choses franchement quand on est un peu senior. Et c'est vrai que moi, j'hésite pas. Et puis pareil, de votre côté, vous, fournisseur, si vous avez affaire à un de nos salariés qui est donc votre client, qui n'est pas cool ou qui ne vous respecte pas, il faut nous le remonter. Parce qu'on va pouvoir corriger le tir et puis remettre la relation dans les bons rails si on intervient. Encore une fois, avec un peu de séniorité, ça, c'est plus facile.

  • Caroline

    Oui, oui. On compte toujours sur nos interlocuteurs RH, Mobilité Internationale, pour nous aider. Et c'est là où il y a un vrai partenariat, pour remettre un peu le salarié, l'asignee, insister un petit peu auprès de lui et puis le recadrer parfois quand il abuse.

  • Isabelle

    Oui,on découvre parfois que vous êtes un peu maltraité. Mais que vous supportez ça depuis des semaines. Et puis, tout d'un coup, on entend qu'il y a une crise et on essaie de désamorcer. Mais parfois, c'est un peu tard. Donc, voilà, c'est bien de nous le dire tout de suite.

  • Caroline

    Oui, c'est important. Et est-ce que c'est un critère important pour vous, l'amélioration continue chez le fournisseur ?

  • Isabelle

    Alors oui, ça, c'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. À chaque fois qu'on a quelque chose à améliorer, que ce soit avec le client ou même en interne, il ne faut pas hésiter à le faire. Et du coup, plutôt que d'amener simplement des critiques en disant ça ne marche pas votre système, on peut aussi suggérer des systèmes. Et par exemple, l'automatisation de certaines choses, c'est ce qu'on fait aujourd'hui en fiscalité avec notre prestat. On leur a demandé s'ils pouvaient automatiser ce qu'on faisait avec, au début, juste des e-mails. Après, ils ont commencé à automatiser, mais le système marche moyen. Et là, ils sont dans une version 2 parce qu'on les a accompagnés pour répondre à notre besoin. Encore une fois, on a été précis dans ce qu'on voulait. Et là, ils sont dans une phase terminale d'amélioration. Par exemple, c'est quelque chose qui est facile à faire avec les déménageurs. Alors, c'est vrai que maintenant, il y a beaucoup d'automatisation du process de déménagement entre le moment où le devis est signé, où la visite est effectuée par le fournisseur, le devis signé, l'emballage des biens, l'expédition et tout ça. Et c'est vrai qu'ils ont des systèmes. Mais en même temps, tout au début, nous, on doit aider à faire en sorte qu'il ne va pas y avoir de multiples allers-retours entre le client final qui est notre salarié, le prestataire de déménagement et nous qui avons initié la demande. Donc voilà, à un moment donné, moi, j'ai mis en place des chartes de déménagement. qui était un document d'une ou deux pages qu'on envoyait systématiquement au moment de la commande avec ce à quoi le salarié avait droit et les exclusions par exemple, parce que d'une politique à l'autre, d'une société à l'autre, il y a des choses qui ne sont pas prises en charge, le cheval, le chat, le piano, etc. Et souvent, on constatait des débordements de la part des salariés qui retardaient les process. Donc voilà, l'amélioration continue, ça c'est vraiment un maître mot chez nous,

  • Caroline

    très important. Et alors là, on va aborder la question des tendances en mobilité internationale. Comment voyez-vous la mobilité internationale dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Alors je la vois, et je l'espère, beaucoup plus simple qu'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui on se noie parfois dans une complexité. On aime bien, on s'y complaît, on est des experts, on fait des calculs, c'est super compliqué. Mais je pense qu'il faudra à un moment donné abandonner cette complexité qui n'aura plus lieu d'être. Aujourd'hui, la complexité, elle vient du fait qu'on envoie des gens d'un pays A vers un pays B qui est très différent, enfin qui était très différent. Les différences commencent à s'amenuiser, notamment en termes de marché de salaire, en termes de conditions de vie. On s'évertué jusqu'à maintenant à payer des différentiels, à calculer des différentiels de coûts de vie, de difficultés de vie. Mais là, honnêtement, ça commence à bien se niveler entre certains pays. Là où on avait des pays qu'on estimait être, entre guillemets, sous-développés, en cours de développement, après on a dit, pour être un peu plus politiquement correct, mais aujourd'hui, ils sont bien au-dessus du... Enfin, dans certains grades, ça s'est rééquilibré, voire ça a dépassé. Car aujourd'hui, le Mexique, on a des marchés de salaire mexiques qui sont au-dessus du salaire France pour certains grades.

  • Caroline

    Donc ça évolue tout le temps ça.

  • Isabelle

    Voilà, donc plus simple. Je pense qu'on va aller vers la simplification et faire des schémas plus des schémas de local, de contrats locaux, accompagnés évidemment pour la phase d'installation. Mais à terme, je pense qu'il y aura beaucoup plus de pays dans lesquels on fera des contrats locaux.

  • Caroline

    D'accord. Et quid de la relation client-fournisseur dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Je pense que là, on a des fournisseurs qui, eux, vont se spécialiser de plus en plus et peut-être aussi étoffer leurs services à mesure que justement, on va simplifier les process dans les entreprises. Je pense que les prestats, notamment sur la partie installation, vont peut-être se développer. Parce que ça, l'installation, il y aura toujours besoin d'accompagner les gens pour rechercher un logement, obtenir le bon visa, avoir le bon statut auprès des organismes de sécurité sociale. Là, je pense que c'est des choses qu'on va sous-traiter de plus en plus.

  • Caroline

    D'accord. Très bien, merci. En conclusion, Isabelle, est-ce qu'il y a des personnes qui ont marqué votre parcours et que vous souhaitez aujourd'hui remercier ?

  • Isabelle

    Alors oui, il y a quelques personnes, il y en a trois exactement. Il y a une première personne qui s'appelle Ghislain de Rengervé, qui était le patron de Helma et qui m'a donné mon premier poste en mobilité internationale. En 2002, fin 2001, début 2002, c'est lui qui est venu me chercher en disant tu vas faire ça.

  • Caroline

    Donc vous avez commencé chez Helma.

  • Isabelle

    Voilà, j'ai commencé chez Carbone Lorraine, c'était mon patron chez Carbone Lorraine. Et ensuite, il a créé sa société Helma et il m'a demandé de l'accompagner. Donc voilà, je l'ai suivi dans cette aventure. Et donc il m'a tout appris, littéralement, en mobilité internationale. Il m'a aidée à financer le master. Voilà, donc ça c'est une première personne. Une deuxième personne qui s'appelle Sylviane Aguirre, qui est experte en retraite, qui a fait une carrière chez Schlumberger. On est devenus amies d'ailleurs. Et voilà, elle m'a parlé du poste chez Faurecia. D'accord. C'est grâce à elle que je suis chez Faurecia aujourd'hui. Et une troisième personne qui est Yves Girouard, qui a été le directeur du Cercle Magellan. Et c'est Yves qui m'a confié des heures d'enseignement à l'Institut Magellan, qui dispense le master spécialisé en mobilité internationale. Parfait. C'est une activité que j'adore.

  • Caroline

    On salut Yves. Quand on travaille à la mobilité internationale, on travaille sur plein de sujets complexes. Et on a aussi un rôle de coordinateur avec les différents interlocuteurs internes et externes, et notamment les prestataires ou fournisseurs. Et pour toi, Isabelle, un bon partenariat repose notamment sur le professionnalisme, la transparence, la confiance, le respect, la franchise et l'amélioration continue. Quant à ta vision des tendances de la mobilité internationale, tu la vois et tu l'espères beaucoup plus simple et avec beaucoup plus de contrats locaux. Merci beaucoup Isabelle.

  • Isabelle

    Avec plaisir. Merci à vous Caroline. A bientôt.

  • Caroline

    C'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Chapters

  • Introduction

    00:40

  • Interview Isabelle DESMIDT

    00:54

  • Conclusion

    18:56

Description

En ce mois d’octobre, j’ai eu le plaisir de recevoir Isabelle DESMIDT, au micro de WE ❤️ MOBILITY.

Isabelle est responsable Mobilité Internationale chez FORVIA.



Au programme de cet épisode : 

👉 l’organisation de la MI et les principaux sujets de la rentrée chez FORVIA 

👉 la vision d’Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires

👉 et sa vision des tendances de la mobilité internationale



Qui est Isabelle ? 

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Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Caroline

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Treillard, directrice générale du groupe Mobility Compliance, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Au programme de cet épisode, l'organisation de la mobilité internationale et les principaux sujets de la rentrée chez Forvia. La vision d'Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires et sa vision des tendances de la mobilité internationale. Bonjour Isabelle.

  • Isabelle

    Bonjour Caroline.

  • Caroline

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui. On se connaît et on travaille ensemble depuis très longtemps, mais ce qui est un peu particulier avec vous, c'est que vous avez été régulièrement citée dans ce podcast par certains spécialistes de mobilité internationale comme étant la personne qui avait marqué leur parcours professionnel. Ça, c'est vraiment la classe.

  • Isabelle

    J'en suis ravie.

  • Caroline

    Alors moi, je vous vois comme la papesse de la mobilité internationale. Vous avez beaucoup d'expérience, vous avez rédigé un ouvrage qui s'intitule "La mobilité internationale des salariés" Dites-nous qui vous êtes, Isabelle.

  • Isabelle

    Alors, merci pour la papesse. J'accepte le compliment, l'aspect religieux en moins. Donc, je suis aujourd'hui responsable mobilité internationale chez Faurecia, du groupe Forvia, depuis novembre 2019. Donc, ça va faire cinq ans. Et je suis dans la mob depuis 2002. Donc, ça fait 22 ans.

  • Caroline

    Et comment êtes-vous arrivée dans la mobilité internationale ?

  • Isabelle

    Alors, en fait, c'est un peu par hasard. Je n'étais pas destinée à ça dans ma formation initiale. J'ai rejoint une entreprise à la Défense en septembre 2001, après avoir passé une semaine à New York. Et donc, je devais rejoindre un poste en RH. Et deux mois plus tard, un poste à la mobilité internationale s'est libéré. Et on est venu me chercher parce qu'on m'a dit, toi, tu parles anglais, tu as fait des RH, tu vas venir à la MOB. Donc j'y connaissais rien du tout à l'époque. J'étais cooptée par une collègue pour ce poste. Et donc c'était un départ en retraite, donc quelqu'un qui restait pour me coacher pendant trois mois. Donc ça, c'était très, très confortable. Et j'ai aussi fait quelques formations chez GERESO à l'époque, qui étaient pionniers en la matière, parce qu'ils proposaient des formations, plusieurs sessions de trois jours sur les divers sujets. Et ensuite... J'ai fait le master mobilité internationale à l'Institut Magellan un petit peu plus tard. Donc,

  • Caroline

    vous étiez quand même un peu prédestinée. Vous aimiez les voyages, les langues ?

  • Isabelle

    Oui, en fait, c'est ça. Ma formation initiale, d'ailleurs, c'est traductrice d'anglais spécialité. OK.

  • Caroline

    Donc, les voyages, les langues et puis les RH, donc la mobilité internationale.

  • Isabelle

    C'est ça, une bonne combinaison.

  • Caroline

    Et est-ce que vous pouvez nous présenter un peu vos missions actuelles chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors, aujourd'hui, avec ma collègue, puisqu'on est... plus que deux dans l'équipe, on va dire. On se partage le monde, on a une centaine d'expatriés qu'on appelle long-term, qui partent entre 1 et 4 ans, sur une politique bien ficelée, assez standard, et on a aussi une cinquantaine de short-term sur une politique qu'on essaye d'améliorer tout le temps, et on a quelques commuteurs aussi, et aussi ce que j'appelle des squelettes dans le placard, et ça je vous en parlerai un petit peu plus tard. La spécificité chez Forestia, c'est qu'on a aussi beaucoup de non-français, de gens qui sont aussi des TCN, des Third Country Nationals, donc des gens qui ne passent pas par la France dans leur combinaison. Et on a aussi beaucoup de combinaisons uniques. Donc on n'a pas toujours la possibilité d'industrialiser nos process, parce que par exemple, on a tous les ans des nouvelles combinaisons. Par exemple, cette année, on a fait Pologne-Portugal, qu'on n'avait pas fait depuis... probablement dix ans chez Faurecia. On a eu Afrique du Sud-France. On a eu Mexique-Japon, assez récemment. Donc voilà, c'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais chez Faurecia parce qu'on doit mettre en place des nouvelles combinaisons avec des nouveaux interlocuteurs et des nouvelles règles.

  • Caroline

    Et comment vous vous partagez le travail toutes les deux ?

  • Isabelle

    Eh bien, en fait, on a chacune nos pays. Moi, je m'occupe beaucoup des États-Unis. Donc c'est vers les États-Unis. J'ai aussi la Chine et le Japon. Et donc ma collègue, elle a... plein d'autres pays en fait, on a à peu près une vingtaine de pays en tout. Et donc on récupère aussi les impatriés, donc ceux qui arrivent en France, en provenance des pays de notre liste.

  • Caroline

    D'accord. Et est-ce que vous avez un rôle de conseil aussi auprès des RH qui sont plus généralistes ?

  • Isabelle

    Alors oui, et c'est là où je vous parlais des squelettes dans le placard tout à l'heure, où on a de temps en temps des dossiers à résoudre. Donc nos collègues RH viennent nous voir parce qu'ils ont monté un dossier un peu à leur sauce, il y a un, deux, trois, quatre ans, et ça ressort avec des problèmes. Toujours. Parce que c'était fait hors politique. Ils ont un petit peu cherché à innover. Et en fait, quand ça ne marche pas, on vient nous voir. Ou alors quand on est en crise et qu'on a une obligation fiscale qui n'a pas été résolue, on est rattrapé par les autorités fiscales dans un pays. Donc, c'est là où on a un rôle de conseil. D'abord, on les gronde parce qu'ils n'ont pas suivi la politique.

  • Caroline

    Vous faites le pompier, en fait.

  • Isabelle

    On fait un peu le pompier. Donc, on fait un diagnostic. On essaye de rattraper comme on peut.

  • Caroline

    D'accord. Est-ce que vous avez aussi un rôle de conseil auprès des entités dans les pays ? Comment ça se passe, votre communication avec les RH en local ?

  • Isabelle

    C'est le même type de rôle. Les conseils qu'on donne à nos RH France, c'est aussi les mêmes qu'on donne à nos RH dans les pays. Et on a aussi un grand rôle de coordination. Comme toujours en mobilité internationale, on est beaucoup chef d'orchestre de multiples services puisqu'on est sur des multiples sujets. immigration, protection sociale, droit du travail, paye, etc. On fait aussi beaucoup de process, de mise en place de process, pour être sûr que ça roule bien avec nos interlocuteurs, parce que ceux qui sont dans les pays étrangers, il y a assez peu de natifs de la langue anglaise. Donc pour communiquer, on doit faire des choses simples, avec des schémas, des process, des diagrammes, qui ne passent pas trop par le langage écrit ou oral, et des choses qui soient faciles à utiliser. Donc, c'est dans ce sens-là où on intervient beaucoup dans la mise en place de process.

  • Caroline

    Et vous utilisez la technologie, j'imagine ? Vous avez une plateforme ?

  • Isabelle

    Non, c'est là où on parle beaucoup d'IA. Mais pour l'instant, on est encore beaucoup sur Excel, même si on pousse Excel à son maximum. On a quand même pas mal de choses automatisées en matière de calcul, par exemple. Mais en matière d'initiation, ce n'est pas encore...

  • Caroline

    C'est encore des formulaires Excel. D'accord. Alors Isabelle, quels sont les sujets de la rentrée chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors eh bien, on a quelques sujets classiques, comme la campagne d'égalisation des bonus, et puis on a toujours le sujet de cette année, qui est l'amélioration de la politique short-term, à laquelle les business group ont recours de plus en plus face à une diminution des longs-terms.

  • Caroline

    Et ça, vous savez l'expliquer ?

  • Isabelle

    Alors, disons que l'explication qui est la plus... La plus flagrante et celle qu'on nous avance fréquemment, c'est de dire que le long term coûte plus cher que le short term. Et donc, pour des raisons budgétaires, qui sont évidemment des consignes qu'on entend de plus en plus dans les groupes, pour faire des économies, on dit qu'il faut faire moins d'expatriation. Et donc, qui dit expatriation, dit long term. Mais en réalité, c'est un peu un mythe que la long term, elle est plus coûteuse que la short term, parce qu'on a démontré par A plus B, d'ailleurs, à nos... à nos interlocuteurs que ce n'était pas vrai sur certaines configurations familiales ou vers certaines destinations. Un célibataire, il ne va pas coûter plus cher en long terme qu'en short term. Ou quelqu'un qu'on envoie en Allemagne où il y a assez peu de primes finalement, il ne va pas coûter plus cher en long terme.

  • Caroline

    Alors Isabelle, en préparant cet entretien, on a beaucoup parlé de la notion de partenariat entre l'entreprise et ses prestataires, de l'importance d'un bon partenariat entre l'entreprise et ses prestataires. Alors, est-ce que vous pourriez me donner la définition du partenariat idéal ou plutôt, qu'est-ce qui n'est pas un partenariat idéal ?

  • Isabelle

    En fait, ce que ça ne doit pas être, à mon avis, la relation entre le client et le fournisseur et le prestataire, c'est une relation maître-esclave, on va dire, parce qu'on a un peu tendance à dire le client est roi, ben non. Je ne pense pas que c'est comme ça qu'il faut aborder cette relation. C'est une combinaison de plein de choses. C'est évidemment une équipe, c'est une collaboration, une coopération des deux côtés. Et il y a plein de mots qui me viennent en tête quand je pense à ces partenariats. Et on espère trouver d'abord du professionnalisme, mais des deux côtés. C'est-à-dire que le prestataire ne va pas nous livrer un produit bâclé. et ça c'est un peu plus facile quand on est senior parce qu'on a acquis un peu d'expertise donc on a un oeil plus facilement critique sur ce qui nous est délivré comme produit mais de l'autre côté le client doit aussi être précis dans sa demande Il doit donner un maximum de détails et aussi donner ce qu'il attend, le produit attendu, le produit final attendu de sa part. Comme ça, il n'y a pas d'équivoque possible et le presta, il ne part pas dans un chemin qui n'est pas le bon. Donc voilà, j'aurais mis le professionnalisme en premier, la transparence aussi. Si le client demande un délai trop court, le fournisseur doit nous le dire. Non, je ne peux pas vous le donner plutôt que d'essayer de nous fournir quelque chose à tout prix mais qui ne va pas convenir. Et encore une fois, si c'est quelque chose de très complexe qu'on demande, on doit, nous, le client, ne pas demander l'impossible et puis lui donner du délai confortable. Le troisième critère qui me vient en tête pour ce partenariat, c'est la confiance. Il y a toujours une relation commerciale, donc financière. On doit s'assurer que le prix proposé est le bon. Ça, c'est quand même important. Il ne faut pas l'éluder dans cette relation. Il faut aussi qu'on paye le juste prix. On ne refourgue pas à tout prix des services dont on n'a pas besoin. C'est une perte de temps et d'argent pour tout le monde. Par contre, nous, clients, on doit être prêts à payer le bon prix si c'est une prestation un peu complexe qui sort des catalogues et qui va demander un certain nombre d'heures. sur lesquels on se met d'accord. Il faut être prêt à payer le prix quand c'est quelque chose d'exceptionnel. Dans les critères de ce partenariat, je vois aussi le respect. Nous, en tant que client, on ne doit pas envoyer un mail à 23h en disant je veux la réponse pour 8h demain matin. Ça, c'est quand même... C'est pas entendable. Et puis, si on a une critique à y mettre, on essaye de le faire de manière argumentée, avec des faits, des mails à l'appui. Et puis... Alors ça, c'est quelque chose qui me... qui est un peu relative à ma personnalité, on va dire, c'est la franchise. La prestation qui est livrée et pas celle qui était attendue, il faut le dire. Et ça, moi, je le dis, je pense que vous êtes au courant, Caroline. Tous mes prestas sont au courant. Et encore une fois, c'est plus facile à émettre une critique et puis à dire les choses franchement quand on est un peu senior. Et c'est vrai que moi, j'hésite pas. Et puis pareil, de votre côté, vous, fournisseur, si vous avez affaire à un de nos salariés qui est donc votre client, qui n'est pas cool ou qui ne vous respecte pas, il faut nous le remonter. Parce qu'on va pouvoir corriger le tir et puis remettre la relation dans les bons rails si on intervient. Encore une fois, avec un peu de séniorité, ça, c'est plus facile.

  • Caroline

    Oui, oui. On compte toujours sur nos interlocuteurs RH, Mobilité Internationale, pour nous aider. Et c'est là où il y a un vrai partenariat, pour remettre un peu le salarié, l'asignee, insister un petit peu auprès de lui et puis le recadrer parfois quand il abuse.

  • Isabelle

    Oui,on découvre parfois que vous êtes un peu maltraité. Mais que vous supportez ça depuis des semaines. Et puis, tout d'un coup, on entend qu'il y a une crise et on essaie de désamorcer. Mais parfois, c'est un peu tard. Donc, voilà, c'est bien de nous le dire tout de suite.

  • Caroline

    Oui, c'est important. Et est-ce que c'est un critère important pour vous, l'amélioration continue chez le fournisseur ?

  • Isabelle

    Alors oui, ça, c'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. À chaque fois qu'on a quelque chose à améliorer, que ce soit avec le client ou même en interne, il ne faut pas hésiter à le faire. Et du coup, plutôt que d'amener simplement des critiques en disant ça ne marche pas votre système, on peut aussi suggérer des systèmes. Et par exemple, l'automatisation de certaines choses, c'est ce qu'on fait aujourd'hui en fiscalité avec notre prestat. On leur a demandé s'ils pouvaient automatiser ce qu'on faisait avec, au début, juste des e-mails. Après, ils ont commencé à automatiser, mais le système marche moyen. Et là, ils sont dans une version 2 parce qu'on les a accompagnés pour répondre à notre besoin. Encore une fois, on a été précis dans ce qu'on voulait. Et là, ils sont dans une phase terminale d'amélioration. Par exemple, c'est quelque chose qui est facile à faire avec les déménageurs. Alors, c'est vrai que maintenant, il y a beaucoup d'automatisation du process de déménagement entre le moment où le devis est signé, où la visite est effectuée par le fournisseur, le devis signé, l'emballage des biens, l'expédition et tout ça. Et c'est vrai qu'ils ont des systèmes. Mais en même temps, tout au début, nous, on doit aider à faire en sorte qu'il ne va pas y avoir de multiples allers-retours entre le client final qui est notre salarié, le prestataire de déménagement et nous qui avons initié la demande. Donc voilà, à un moment donné, moi, j'ai mis en place des chartes de déménagement. qui était un document d'une ou deux pages qu'on envoyait systématiquement au moment de la commande avec ce à quoi le salarié avait droit et les exclusions par exemple, parce que d'une politique à l'autre, d'une société à l'autre, il y a des choses qui ne sont pas prises en charge, le cheval, le chat, le piano, etc. Et souvent, on constatait des débordements de la part des salariés qui retardaient les process. Donc voilà, l'amélioration continue, ça c'est vraiment un maître mot chez nous,

  • Caroline

    très important. Et alors là, on va aborder la question des tendances en mobilité internationale. Comment voyez-vous la mobilité internationale dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Alors je la vois, et je l'espère, beaucoup plus simple qu'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui on se noie parfois dans une complexité. On aime bien, on s'y complaît, on est des experts, on fait des calculs, c'est super compliqué. Mais je pense qu'il faudra à un moment donné abandonner cette complexité qui n'aura plus lieu d'être. Aujourd'hui, la complexité, elle vient du fait qu'on envoie des gens d'un pays A vers un pays B qui est très différent, enfin qui était très différent. Les différences commencent à s'amenuiser, notamment en termes de marché de salaire, en termes de conditions de vie. On s'évertué jusqu'à maintenant à payer des différentiels, à calculer des différentiels de coûts de vie, de difficultés de vie. Mais là, honnêtement, ça commence à bien se niveler entre certains pays. Là où on avait des pays qu'on estimait être, entre guillemets, sous-développés, en cours de développement, après on a dit, pour être un peu plus politiquement correct, mais aujourd'hui, ils sont bien au-dessus du... Enfin, dans certains grades, ça s'est rééquilibré, voire ça a dépassé. Car aujourd'hui, le Mexique, on a des marchés de salaire mexiques qui sont au-dessus du salaire France pour certains grades.

  • Caroline

    Donc ça évolue tout le temps ça.

  • Isabelle

    Voilà, donc plus simple. Je pense qu'on va aller vers la simplification et faire des schémas plus des schémas de local, de contrats locaux, accompagnés évidemment pour la phase d'installation. Mais à terme, je pense qu'il y aura beaucoup plus de pays dans lesquels on fera des contrats locaux.

  • Caroline

    D'accord. Et quid de la relation client-fournisseur dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Je pense que là, on a des fournisseurs qui, eux, vont se spécialiser de plus en plus et peut-être aussi étoffer leurs services à mesure que justement, on va simplifier les process dans les entreprises. Je pense que les prestats, notamment sur la partie installation, vont peut-être se développer. Parce que ça, l'installation, il y aura toujours besoin d'accompagner les gens pour rechercher un logement, obtenir le bon visa, avoir le bon statut auprès des organismes de sécurité sociale. Là, je pense que c'est des choses qu'on va sous-traiter de plus en plus.

  • Caroline

    D'accord. Très bien, merci. En conclusion, Isabelle, est-ce qu'il y a des personnes qui ont marqué votre parcours et que vous souhaitez aujourd'hui remercier ?

  • Isabelle

    Alors oui, il y a quelques personnes, il y en a trois exactement. Il y a une première personne qui s'appelle Ghislain de Rengervé, qui était le patron de Helma et qui m'a donné mon premier poste en mobilité internationale. En 2002, fin 2001, début 2002, c'est lui qui est venu me chercher en disant tu vas faire ça.

  • Caroline

    Donc vous avez commencé chez Helma.

  • Isabelle

    Voilà, j'ai commencé chez Carbone Lorraine, c'était mon patron chez Carbone Lorraine. Et ensuite, il a créé sa société Helma et il m'a demandé de l'accompagner. Donc voilà, je l'ai suivi dans cette aventure. Et donc il m'a tout appris, littéralement, en mobilité internationale. Il m'a aidée à financer le master. Voilà, donc ça c'est une première personne. Une deuxième personne qui s'appelle Sylviane Aguirre, qui est experte en retraite, qui a fait une carrière chez Schlumberger. On est devenus amies d'ailleurs. Et voilà, elle m'a parlé du poste chez Faurecia. D'accord. C'est grâce à elle que je suis chez Faurecia aujourd'hui. Et une troisième personne qui est Yves Girouard, qui a été le directeur du Cercle Magellan. Et c'est Yves qui m'a confié des heures d'enseignement à l'Institut Magellan, qui dispense le master spécialisé en mobilité internationale. Parfait. C'est une activité que j'adore.

  • Caroline

    On salut Yves. Quand on travaille à la mobilité internationale, on travaille sur plein de sujets complexes. Et on a aussi un rôle de coordinateur avec les différents interlocuteurs internes et externes, et notamment les prestataires ou fournisseurs. Et pour toi, Isabelle, un bon partenariat repose notamment sur le professionnalisme, la transparence, la confiance, le respect, la franchise et l'amélioration continue. Quant à ta vision des tendances de la mobilité internationale, tu la vois et tu l'espères beaucoup plus simple et avec beaucoup plus de contrats locaux. Merci beaucoup Isabelle.

  • Isabelle

    Avec plaisir. Merci à vous Caroline. A bientôt.

  • Caroline

    C'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Chapters

  • Introduction

    00:40

  • Interview Isabelle DESMIDT

    00:54

  • Conclusion

    18:56

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Description

En ce mois d’octobre, j’ai eu le plaisir de recevoir Isabelle DESMIDT, au micro de WE ❤️ MOBILITY.

Isabelle est responsable Mobilité Internationale chez FORVIA.



Au programme de cet épisode : 

👉 l’organisation de la MI et les principaux sujets de la rentrée chez FORVIA 

👉 la vision d’Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires

👉 et sa vision des tendances de la mobilité internationale



Qui est Isabelle ? 

Découvrez le parcours professionnel d’Isabelle en consultant son profil LinkedIn.



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Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Caroline

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Treillard, directrice générale du groupe Mobility Compliance, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Au programme de cet épisode, l'organisation de la mobilité internationale et les principaux sujets de la rentrée chez Forvia. La vision d'Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires et sa vision des tendances de la mobilité internationale. Bonjour Isabelle.

  • Isabelle

    Bonjour Caroline.

  • Caroline

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui. On se connaît et on travaille ensemble depuis très longtemps, mais ce qui est un peu particulier avec vous, c'est que vous avez été régulièrement citée dans ce podcast par certains spécialistes de mobilité internationale comme étant la personne qui avait marqué leur parcours professionnel. Ça, c'est vraiment la classe.

  • Isabelle

    J'en suis ravie.

  • Caroline

    Alors moi, je vous vois comme la papesse de la mobilité internationale. Vous avez beaucoup d'expérience, vous avez rédigé un ouvrage qui s'intitule "La mobilité internationale des salariés" Dites-nous qui vous êtes, Isabelle.

  • Isabelle

    Alors, merci pour la papesse. J'accepte le compliment, l'aspect religieux en moins. Donc, je suis aujourd'hui responsable mobilité internationale chez Faurecia, du groupe Forvia, depuis novembre 2019. Donc, ça va faire cinq ans. Et je suis dans la mob depuis 2002. Donc, ça fait 22 ans.

  • Caroline

    Et comment êtes-vous arrivée dans la mobilité internationale ?

  • Isabelle

    Alors, en fait, c'est un peu par hasard. Je n'étais pas destinée à ça dans ma formation initiale. J'ai rejoint une entreprise à la Défense en septembre 2001, après avoir passé une semaine à New York. Et donc, je devais rejoindre un poste en RH. Et deux mois plus tard, un poste à la mobilité internationale s'est libéré. Et on est venu me chercher parce qu'on m'a dit, toi, tu parles anglais, tu as fait des RH, tu vas venir à la MOB. Donc j'y connaissais rien du tout à l'époque. J'étais cooptée par une collègue pour ce poste. Et donc c'était un départ en retraite, donc quelqu'un qui restait pour me coacher pendant trois mois. Donc ça, c'était très, très confortable. Et j'ai aussi fait quelques formations chez GERESO à l'époque, qui étaient pionniers en la matière, parce qu'ils proposaient des formations, plusieurs sessions de trois jours sur les divers sujets. Et ensuite... J'ai fait le master mobilité internationale à l'Institut Magellan un petit peu plus tard. Donc,

  • Caroline

    vous étiez quand même un peu prédestinée. Vous aimiez les voyages, les langues ?

  • Isabelle

    Oui, en fait, c'est ça. Ma formation initiale, d'ailleurs, c'est traductrice d'anglais spécialité. OK.

  • Caroline

    Donc, les voyages, les langues et puis les RH, donc la mobilité internationale.

  • Isabelle

    C'est ça, une bonne combinaison.

  • Caroline

    Et est-ce que vous pouvez nous présenter un peu vos missions actuelles chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors, aujourd'hui, avec ma collègue, puisqu'on est... plus que deux dans l'équipe, on va dire. On se partage le monde, on a une centaine d'expatriés qu'on appelle long-term, qui partent entre 1 et 4 ans, sur une politique bien ficelée, assez standard, et on a aussi une cinquantaine de short-term sur une politique qu'on essaye d'améliorer tout le temps, et on a quelques commuteurs aussi, et aussi ce que j'appelle des squelettes dans le placard, et ça je vous en parlerai un petit peu plus tard. La spécificité chez Forestia, c'est qu'on a aussi beaucoup de non-français, de gens qui sont aussi des TCN, des Third Country Nationals, donc des gens qui ne passent pas par la France dans leur combinaison. Et on a aussi beaucoup de combinaisons uniques. Donc on n'a pas toujours la possibilité d'industrialiser nos process, parce que par exemple, on a tous les ans des nouvelles combinaisons. Par exemple, cette année, on a fait Pologne-Portugal, qu'on n'avait pas fait depuis... probablement dix ans chez Faurecia. On a eu Afrique du Sud-France. On a eu Mexique-Japon, assez récemment. Donc voilà, c'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais chez Faurecia parce qu'on doit mettre en place des nouvelles combinaisons avec des nouveaux interlocuteurs et des nouvelles règles.

  • Caroline

    Et comment vous vous partagez le travail toutes les deux ?

  • Isabelle

    Eh bien, en fait, on a chacune nos pays. Moi, je m'occupe beaucoup des États-Unis. Donc c'est vers les États-Unis. J'ai aussi la Chine et le Japon. Et donc ma collègue, elle a... plein d'autres pays en fait, on a à peu près une vingtaine de pays en tout. Et donc on récupère aussi les impatriés, donc ceux qui arrivent en France, en provenance des pays de notre liste.

  • Caroline

    D'accord. Et est-ce que vous avez un rôle de conseil aussi auprès des RH qui sont plus généralistes ?

  • Isabelle

    Alors oui, et c'est là où je vous parlais des squelettes dans le placard tout à l'heure, où on a de temps en temps des dossiers à résoudre. Donc nos collègues RH viennent nous voir parce qu'ils ont monté un dossier un peu à leur sauce, il y a un, deux, trois, quatre ans, et ça ressort avec des problèmes. Toujours. Parce que c'était fait hors politique. Ils ont un petit peu cherché à innover. Et en fait, quand ça ne marche pas, on vient nous voir. Ou alors quand on est en crise et qu'on a une obligation fiscale qui n'a pas été résolue, on est rattrapé par les autorités fiscales dans un pays. Donc, c'est là où on a un rôle de conseil. D'abord, on les gronde parce qu'ils n'ont pas suivi la politique.

  • Caroline

    Vous faites le pompier, en fait.

  • Isabelle

    On fait un peu le pompier. Donc, on fait un diagnostic. On essaye de rattraper comme on peut.

  • Caroline

    D'accord. Est-ce que vous avez aussi un rôle de conseil auprès des entités dans les pays ? Comment ça se passe, votre communication avec les RH en local ?

  • Isabelle

    C'est le même type de rôle. Les conseils qu'on donne à nos RH France, c'est aussi les mêmes qu'on donne à nos RH dans les pays. Et on a aussi un grand rôle de coordination. Comme toujours en mobilité internationale, on est beaucoup chef d'orchestre de multiples services puisqu'on est sur des multiples sujets. immigration, protection sociale, droit du travail, paye, etc. On fait aussi beaucoup de process, de mise en place de process, pour être sûr que ça roule bien avec nos interlocuteurs, parce que ceux qui sont dans les pays étrangers, il y a assez peu de natifs de la langue anglaise. Donc pour communiquer, on doit faire des choses simples, avec des schémas, des process, des diagrammes, qui ne passent pas trop par le langage écrit ou oral, et des choses qui soient faciles à utiliser. Donc, c'est dans ce sens-là où on intervient beaucoup dans la mise en place de process.

  • Caroline

    Et vous utilisez la technologie, j'imagine ? Vous avez une plateforme ?

  • Isabelle

    Non, c'est là où on parle beaucoup d'IA. Mais pour l'instant, on est encore beaucoup sur Excel, même si on pousse Excel à son maximum. On a quand même pas mal de choses automatisées en matière de calcul, par exemple. Mais en matière d'initiation, ce n'est pas encore...

  • Caroline

    C'est encore des formulaires Excel. D'accord. Alors Isabelle, quels sont les sujets de la rentrée chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors eh bien, on a quelques sujets classiques, comme la campagne d'égalisation des bonus, et puis on a toujours le sujet de cette année, qui est l'amélioration de la politique short-term, à laquelle les business group ont recours de plus en plus face à une diminution des longs-terms.

  • Caroline

    Et ça, vous savez l'expliquer ?

  • Isabelle

    Alors, disons que l'explication qui est la plus... La plus flagrante et celle qu'on nous avance fréquemment, c'est de dire que le long term coûte plus cher que le short term. Et donc, pour des raisons budgétaires, qui sont évidemment des consignes qu'on entend de plus en plus dans les groupes, pour faire des économies, on dit qu'il faut faire moins d'expatriation. Et donc, qui dit expatriation, dit long term. Mais en réalité, c'est un peu un mythe que la long term, elle est plus coûteuse que la short term, parce qu'on a démontré par A plus B, d'ailleurs, à nos... à nos interlocuteurs que ce n'était pas vrai sur certaines configurations familiales ou vers certaines destinations. Un célibataire, il ne va pas coûter plus cher en long terme qu'en short term. Ou quelqu'un qu'on envoie en Allemagne où il y a assez peu de primes finalement, il ne va pas coûter plus cher en long terme.

  • Caroline

    Alors Isabelle, en préparant cet entretien, on a beaucoup parlé de la notion de partenariat entre l'entreprise et ses prestataires, de l'importance d'un bon partenariat entre l'entreprise et ses prestataires. Alors, est-ce que vous pourriez me donner la définition du partenariat idéal ou plutôt, qu'est-ce qui n'est pas un partenariat idéal ?

  • Isabelle

    En fait, ce que ça ne doit pas être, à mon avis, la relation entre le client et le fournisseur et le prestataire, c'est une relation maître-esclave, on va dire, parce qu'on a un peu tendance à dire le client est roi, ben non. Je ne pense pas que c'est comme ça qu'il faut aborder cette relation. C'est une combinaison de plein de choses. C'est évidemment une équipe, c'est une collaboration, une coopération des deux côtés. Et il y a plein de mots qui me viennent en tête quand je pense à ces partenariats. Et on espère trouver d'abord du professionnalisme, mais des deux côtés. C'est-à-dire que le prestataire ne va pas nous livrer un produit bâclé. et ça c'est un peu plus facile quand on est senior parce qu'on a acquis un peu d'expertise donc on a un oeil plus facilement critique sur ce qui nous est délivré comme produit mais de l'autre côté le client doit aussi être précis dans sa demande Il doit donner un maximum de détails et aussi donner ce qu'il attend, le produit attendu, le produit final attendu de sa part. Comme ça, il n'y a pas d'équivoque possible et le presta, il ne part pas dans un chemin qui n'est pas le bon. Donc voilà, j'aurais mis le professionnalisme en premier, la transparence aussi. Si le client demande un délai trop court, le fournisseur doit nous le dire. Non, je ne peux pas vous le donner plutôt que d'essayer de nous fournir quelque chose à tout prix mais qui ne va pas convenir. Et encore une fois, si c'est quelque chose de très complexe qu'on demande, on doit, nous, le client, ne pas demander l'impossible et puis lui donner du délai confortable. Le troisième critère qui me vient en tête pour ce partenariat, c'est la confiance. Il y a toujours une relation commerciale, donc financière. On doit s'assurer que le prix proposé est le bon. Ça, c'est quand même important. Il ne faut pas l'éluder dans cette relation. Il faut aussi qu'on paye le juste prix. On ne refourgue pas à tout prix des services dont on n'a pas besoin. C'est une perte de temps et d'argent pour tout le monde. Par contre, nous, clients, on doit être prêts à payer le bon prix si c'est une prestation un peu complexe qui sort des catalogues et qui va demander un certain nombre d'heures. sur lesquels on se met d'accord. Il faut être prêt à payer le prix quand c'est quelque chose d'exceptionnel. Dans les critères de ce partenariat, je vois aussi le respect. Nous, en tant que client, on ne doit pas envoyer un mail à 23h en disant je veux la réponse pour 8h demain matin. Ça, c'est quand même... C'est pas entendable. Et puis, si on a une critique à y mettre, on essaye de le faire de manière argumentée, avec des faits, des mails à l'appui. Et puis... Alors ça, c'est quelque chose qui me... qui est un peu relative à ma personnalité, on va dire, c'est la franchise. La prestation qui est livrée et pas celle qui était attendue, il faut le dire. Et ça, moi, je le dis, je pense que vous êtes au courant, Caroline. Tous mes prestas sont au courant. Et encore une fois, c'est plus facile à émettre une critique et puis à dire les choses franchement quand on est un peu senior. Et c'est vrai que moi, j'hésite pas. Et puis pareil, de votre côté, vous, fournisseur, si vous avez affaire à un de nos salariés qui est donc votre client, qui n'est pas cool ou qui ne vous respecte pas, il faut nous le remonter. Parce qu'on va pouvoir corriger le tir et puis remettre la relation dans les bons rails si on intervient. Encore une fois, avec un peu de séniorité, ça, c'est plus facile.

  • Caroline

    Oui, oui. On compte toujours sur nos interlocuteurs RH, Mobilité Internationale, pour nous aider. Et c'est là où il y a un vrai partenariat, pour remettre un peu le salarié, l'asignee, insister un petit peu auprès de lui et puis le recadrer parfois quand il abuse.

  • Isabelle

    Oui,on découvre parfois que vous êtes un peu maltraité. Mais que vous supportez ça depuis des semaines. Et puis, tout d'un coup, on entend qu'il y a une crise et on essaie de désamorcer. Mais parfois, c'est un peu tard. Donc, voilà, c'est bien de nous le dire tout de suite.

  • Caroline

    Oui, c'est important. Et est-ce que c'est un critère important pour vous, l'amélioration continue chez le fournisseur ?

  • Isabelle

    Alors oui, ça, c'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. À chaque fois qu'on a quelque chose à améliorer, que ce soit avec le client ou même en interne, il ne faut pas hésiter à le faire. Et du coup, plutôt que d'amener simplement des critiques en disant ça ne marche pas votre système, on peut aussi suggérer des systèmes. Et par exemple, l'automatisation de certaines choses, c'est ce qu'on fait aujourd'hui en fiscalité avec notre prestat. On leur a demandé s'ils pouvaient automatiser ce qu'on faisait avec, au début, juste des e-mails. Après, ils ont commencé à automatiser, mais le système marche moyen. Et là, ils sont dans une version 2 parce qu'on les a accompagnés pour répondre à notre besoin. Encore une fois, on a été précis dans ce qu'on voulait. Et là, ils sont dans une phase terminale d'amélioration. Par exemple, c'est quelque chose qui est facile à faire avec les déménageurs. Alors, c'est vrai que maintenant, il y a beaucoup d'automatisation du process de déménagement entre le moment où le devis est signé, où la visite est effectuée par le fournisseur, le devis signé, l'emballage des biens, l'expédition et tout ça. Et c'est vrai qu'ils ont des systèmes. Mais en même temps, tout au début, nous, on doit aider à faire en sorte qu'il ne va pas y avoir de multiples allers-retours entre le client final qui est notre salarié, le prestataire de déménagement et nous qui avons initié la demande. Donc voilà, à un moment donné, moi, j'ai mis en place des chartes de déménagement. qui était un document d'une ou deux pages qu'on envoyait systématiquement au moment de la commande avec ce à quoi le salarié avait droit et les exclusions par exemple, parce que d'une politique à l'autre, d'une société à l'autre, il y a des choses qui ne sont pas prises en charge, le cheval, le chat, le piano, etc. Et souvent, on constatait des débordements de la part des salariés qui retardaient les process. Donc voilà, l'amélioration continue, ça c'est vraiment un maître mot chez nous,

  • Caroline

    très important. Et alors là, on va aborder la question des tendances en mobilité internationale. Comment voyez-vous la mobilité internationale dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Alors je la vois, et je l'espère, beaucoup plus simple qu'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui on se noie parfois dans une complexité. On aime bien, on s'y complaît, on est des experts, on fait des calculs, c'est super compliqué. Mais je pense qu'il faudra à un moment donné abandonner cette complexité qui n'aura plus lieu d'être. Aujourd'hui, la complexité, elle vient du fait qu'on envoie des gens d'un pays A vers un pays B qui est très différent, enfin qui était très différent. Les différences commencent à s'amenuiser, notamment en termes de marché de salaire, en termes de conditions de vie. On s'évertué jusqu'à maintenant à payer des différentiels, à calculer des différentiels de coûts de vie, de difficultés de vie. Mais là, honnêtement, ça commence à bien se niveler entre certains pays. Là où on avait des pays qu'on estimait être, entre guillemets, sous-développés, en cours de développement, après on a dit, pour être un peu plus politiquement correct, mais aujourd'hui, ils sont bien au-dessus du... Enfin, dans certains grades, ça s'est rééquilibré, voire ça a dépassé. Car aujourd'hui, le Mexique, on a des marchés de salaire mexiques qui sont au-dessus du salaire France pour certains grades.

  • Caroline

    Donc ça évolue tout le temps ça.

  • Isabelle

    Voilà, donc plus simple. Je pense qu'on va aller vers la simplification et faire des schémas plus des schémas de local, de contrats locaux, accompagnés évidemment pour la phase d'installation. Mais à terme, je pense qu'il y aura beaucoup plus de pays dans lesquels on fera des contrats locaux.

  • Caroline

    D'accord. Et quid de la relation client-fournisseur dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Je pense que là, on a des fournisseurs qui, eux, vont se spécialiser de plus en plus et peut-être aussi étoffer leurs services à mesure que justement, on va simplifier les process dans les entreprises. Je pense que les prestats, notamment sur la partie installation, vont peut-être se développer. Parce que ça, l'installation, il y aura toujours besoin d'accompagner les gens pour rechercher un logement, obtenir le bon visa, avoir le bon statut auprès des organismes de sécurité sociale. Là, je pense que c'est des choses qu'on va sous-traiter de plus en plus.

  • Caroline

    D'accord. Très bien, merci. En conclusion, Isabelle, est-ce qu'il y a des personnes qui ont marqué votre parcours et que vous souhaitez aujourd'hui remercier ?

  • Isabelle

    Alors oui, il y a quelques personnes, il y en a trois exactement. Il y a une première personne qui s'appelle Ghislain de Rengervé, qui était le patron de Helma et qui m'a donné mon premier poste en mobilité internationale. En 2002, fin 2001, début 2002, c'est lui qui est venu me chercher en disant tu vas faire ça.

  • Caroline

    Donc vous avez commencé chez Helma.

  • Isabelle

    Voilà, j'ai commencé chez Carbone Lorraine, c'était mon patron chez Carbone Lorraine. Et ensuite, il a créé sa société Helma et il m'a demandé de l'accompagner. Donc voilà, je l'ai suivi dans cette aventure. Et donc il m'a tout appris, littéralement, en mobilité internationale. Il m'a aidée à financer le master. Voilà, donc ça c'est une première personne. Une deuxième personne qui s'appelle Sylviane Aguirre, qui est experte en retraite, qui a fait une carrière chez Schlumberger. On est devenus amies d'ailleurs. Et voilà, elle m'a parlé du poste chez Faurecia. D'accord. C'est grâce à elle que je suis chez Faurecia aujourd'hui. Et une troisième personne qui est Yves Girouard, qui a été le directeur du Cercle Magellan. Et c'est Yves qui m'a confié des heures d'enseignement à l'Institut Magellan, qui dispense le master spécialisé en mobilité internationale. Parfait. C'est une activité que j'adore.

  • Caroline

    On salut Yves. Quand on travaille à la mobilité internationale, on travaille sur plein de sujets complexes. Et on a aussi un rôle de coordinateur avec les différents interlocuteurs internes et externes, et notamment les prestataires ou fournisseurs. Et pour toi, Isabelle, un bon partenariat repose notamment sur le professionnalisme, la transparence, la confiance, le respect, la franchise et l'amélioration continue. Quant à ta vision des tendances de la mobilité internationale, tu la vois et tu l'espères beaucoup plus simple et avec beaucoup plus de contrats locaux. Merci beaucoup Isabelle.

  • Isabelle

    Avec plaisir. Merci à vous Caroline. A bientôt.

  • Caroline

    C'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

Chapters

  • Introduction

    00:40

  • Interview Isabelle DESMIDT

    00:54

  • Conclusion

    18:56

Description

En ce mois d’octobre, j’ai eu le plaisir de recevoir Isabelle DESMIDT, au micro de WE ❤️ MOBILITY.

Isabelle est responsable Mobilité Internationale chez FORVIA.



Au programme de cet épisode : 

👉 l’organisation de la MI et les principaux sujets de la rentrée chez FORVIA 

👉 la vision d’Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires

👉 et sa vision des tendances de la mobilité internationale



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Crédits :

Production : Caroline Treuillard et Marion Letellier

Musique : Amarià - Lovely Swindler

Graphisme : Marion Letellier


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Caroline

    Bienvenue dans We Love Mobility, le premier podcast dédié aux tendances de la mobilité internationale et de la gestion des talents. Chaque premier lundi du mois, je reçois un invité avec qui on va discuter des tendances et du futur de la mobilité internationale, du recrutement et de la gestion des talents étrangers. Moi, c'est Caroline Treillard, directrice générale du groupe Mobility Compliance, acteur incontournable de la mobilité internationale. dans laquelle j'évolue depuis presque 20 ans. Retrouvez-nous sur LinkedIn et Instagram pour suivre l'actualité du podcast et interagir avec nous. Au programme de cet épisode, l'organisation de la mobilité internationale et les principaux sujets de la rentrée chez Forvia. La vision d'Isabelle du partenariat idéal avec ses prestataires et sa vision des tendances de la mobilité internationale. Bonjour Isabelle.

  • Isabelle

    Bonjour Caroline.

  • Caroline

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de We Love Mobility. Je suis ravie de vous recevoir aujourd'hui. On se connaît et on travaille ensemble depuis très longtemps, mais ce qui est un peu particulier avec vous, c'est que vous avez été régulièrement citée dans ce podcast par certains spécialistes de mobilité internationale comme étant la personne qui avait marqué leur parcours professionnel. Ça, c'est vraiment la classe.

  • Isabelle

    J'en suis ravie.

  • Caroline

    Alors moi, je vous vois comme la papesse de la mobilité internationale. Vous avez beaucoup d'expérience, vous avez rédigé un ouvrage qui s'intitule "La mobilité internationale des salariés" Dites-nous qui vous êtes, Isabelle.

  • Isabelle

    Alors, merci pour la papesse. J'accepte le compliment, l'aspect religieux en moins. Donc, je suis aujourd'hui responsable mobilité internationale chez Faurecia, du groupe Forvia, depuis novembre 2019. Donc, ça va faire cinq ans. Et je suis dans la mob depuis 2002. Donc, ça fait 22 ans.

  • Caroline

    Et comment êtes-vous arrivée dans la mobilité internationale ?

  • Isabelle

    Alors, en fait, c'est un peu par hasard. Je n'étais pas destinée à ça dans ma formation initiale. J'ai rejoint une entreprise à la Défense en septembre 2001, après avoir passé une semaine à New York. Et donc, je devais rejoindre un poste en RH. Et deux mois plus tard, un poste à la mobilité internationale s'est libéré. Et on est venu me chercher parce qu'on m'a dit, toi, tu parles anglais, tu as fait des RH, tu vas venir à la MOB. Donc j'y connaissais rien du tout à l'époque. J'étais cooptée par une collègue pour ce poste. Et donc c'était un départ en retraite, donc quelqu'un qui restait pour me coacher pendant trois mois. Donc ça, c'était très, très confortable. Et j'ai aussi fait quelques formations chez GERESO à l'époque, qui étaient pionniers en la matière, parce qu'ils proposaient des formations, plusieurs sessions de trois jours sur les divers sujets. Et ensuite... J'ai fait le master mobilité internationale à l'Institut Magellan un petit peu plus tard. Donc,

  • Caroline

    vous étiez quand même un peu prédestinée. Vous aimiez les voyages, les langues ?

  • Isabelle

    Oui, en fait, c'est ça. Ma formation initiale, d'ailleurs, c'est traductrice d'anglais spécialité. OK.

  • Caroline

    Donc, les voyages, les langues et puis les RH, donc la mobilité internationale.

  • Isabelle

    C'est ça, une bonne combinaison.

  • Caroline

    Et est-ce que vous pouvez nous présenter un peu vos missions actuelles chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors, aujourd'hui, avec ma collègue, puisqu'on est... plus que deux dans l'équipe, on va dire. On se partage le monde, on a une centaine d'expatriés qu'on appelle long-term, qui partent entre 1 et 4 ans, sur une politique bien ficelée, assez standard, et on a aussi une cinquantaine de short-term sur une politique qu'on essaye d'améliorer tout le temps, et on a quelques commuteurs aussi, et aussi ce que j'appelle des squelettes dans le placard, et ça je vous en parlerai un petit peu plus tard. La spécificité chez Forestia, c'est qu'on a aussi beaucoup de non-français, de gens qui sont aussi des TCN, des Third Country Nationals, donc des gens qui ne passent pas par la France dans leur combinaison. Et on a aussi beaucoup de combinaisons uniques. Donc on n'a pas toujours la possibilité d'industrialiser nos process, parce que par exemple, on a tous les ans des nouvelles combinaisons. Par exemple, cette année, on a fait Pologne-Portugal, qu'on n'avait pas fait depuis... probablement dix ans chez Faurecia. On a eu Afrique du Sud-France. On a eu Mexique-Japon, assez récemment. Donc voilà, c'est ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais chez Faurecia parce qu'on doit mettre en place des nouvelles combinaisons avec des nouveaux interlocuteurs et des nouvelles règles.

  • Caroline

    Et comment vous vous partagez le travail toutes les deux ?

  • Isabelle

    Eh bien, en fait, on a chacune nos pays. Moi, je m'occupe beaucoup des États-Unis. Donc c'est vers les États-Unis. J'ai aussi la Chine et le Japon. Et donc ma collègue, elle a... plein d'autres pays en fait, on a à peu près une vingtaine de pays en tout. Et donc on récupère aussi les impatriés, donc ceux qui arrivent en France, en provenance des pays de notre liste.

  • Caroline

    D'accord. Et est-ce que vous avez un rôle de conseil aussi auprès des RH qui sont plus généralistes ?

  • Isabelle

    Alors oui, et c'est là où je vous parlais des squelettes dans le placard tout à l'heure, où on a de temps en temps des dossiers à résoudre. Donc nos collègues RH viennent nous voir parce qu'ils ont monté un dossier un peu à leur sauce, il y a un, deux, trois, quatre ans, et ça ressort avec des problèmes. Toujours. Parce que c'était fait hors politique. Ils ont un petit peu cherché à innover. Et en fait, quand ça ne marche pas, on vient nous voir. Ou alors quand on est en crise et qu'on a une obligation fiscale qui n'a pas été résolue, on est rattrapé par les autorités fiscales dans un pays. Donc, c'est là où on a un rôle de conseil. D'abord, on les gronde parce qu'ils n'ont pas suivi la politique.

  • Caroline

    Vous faites le pompier, en fait.

  • Isabelle

    On fait un peu le pompier. Donc, on fait un diagnostic. On essaye de rattraper comme on peut.

  • Caroline

    D'accord. Est-ce que vous avez aussi un rôle de conseil auprès des entités dans les pays ? Comment ça se passe, votre communication avec les RH en local ?

  • Isabelle

    C'est le même type de rôle. Les conseils qu'on donne à nos RH France, c'est aussi les mêmes qu'on donne à nos RH dans les pays. Et on a aussi un grand rôle de coordination. Comme toujours en mobilité internationale, on est beaucoup chef d'orchestre de multiples services puisqu'on est sur des multiples sujets. immigration, protection sociale, droit du travail, paye, etc. On fait aussi beaucoup de process, de mise en place de process, pour être sûr que ça roule bien avec nos interlocuteurs, parce que ceux qui sont dans les pays étrangers, il y a assez peu de natifs de la langue anglaise. Donc pour communiquer, on doit faire des choses simples, avec des schémas, des process, des diagrammes, qui ne passent pas trop par le langage écrit ou oral, et des choses qui soient faciles à utiliser. Donc, c'est dans ce sens-là où on intervient beaucoup dans la mise en place de process.

  • Caroline

    Et vous utilisez la technologie, j'imagine ? Vous avez une plateforme ?

  • Isabelle

    Non, c'est là où on parle beaucoup d'IA. Mais pour l'instant, on est encore beaucoup sur Excel, même si on pousse Excel à son maximum. On a quand même pas mal de choses automatisées en matière de calcul, par exemple. Mais en matière d'initiation, ce n'est pas encore...

  • Caroline

    C'est encore des formulaires Excel. D'accord. Alors Isabelle, quels sont les sujets de la rentrée chez Forvia ?

  • Isabelle

    Alors eh bien, on a quelques sujets classiques, comme la campagne d'égalisation des bonus, et puis on a toujours le sujet de cette année, qui est l'amélioration de la politique short-term, à laquelle les business group ont recours de plus en plus face à une diminution des longs-terms.

  • Caroline

    Et ça, vous savez l'expliquer ?

  • Isabelle

    Alors, disons que l'explication qui est la plus... La plus flagrante et celle qu'on nous avance fréquemment, c'est de dire que le long term coûte plus cher que le short term. Et donc, pour des raisons budgétaires, qui sont évidemment des consignes qu'on entend de plus en plus dans les groupes, pour faire des économies, on dit qu'il faut faire moins d'expatriation. Et donc, qui dit expatriation, dit long term. Mais en réalité, c'est un peu un mythe que la long term, elle est plus coûteuse que la short term, parce qu'on a démontré par A plus B, d'ailleurs, à nos... à nos interlocuteurs que ce n'était pas vrai sur certaines configurations familiales ou vers certaines destinations. Un célibataire, il ne va pas coûter plus cher en long terme qu'en short term. Ou quelqu'un qu'on envoie en Allemagne où il y a assez peu de primes finalement, il ne va pas coûter plus cher en long terme.

  • Caroline

    Alors Isabelle, en préparant cet entretien, on a beaucoup parlé de la notion de partenariat entre l'entreprise et ses prestataires, de l'importance d'un bon partenariat entre l'entreprise et ses prestataires. Alors, est-ce que vous pourriez me donner la définition du partenariat idéal ou plutôt, qu'est-ce qui n'est pas un partenariat idéal ?

  • Isabelle

    En fait, ce que ça ne doit pas être, à mon avis, la relation entre le client et le fournisseur et le prestataire, c'est une relation maître-esclave, on va dire, parce qu'on a un peu tendance à dire le client est roi, ben non. Je ne pense pas que c'est comme ça qu'il faut aborder cette relation. C'est une combinaison de plein de choses. C'est évidemment une équipe, c'est une collaboration, une coopération des deux côtés. Et il y a plein de mots qui me viennent en tête quand je pense à ces partenariats. Et on espère trouver d'abord du professionnalisme, mais des deux côtés. C'est-à-dire que le prestataire ne va pas nous livrer un produit bâclé. et ça c'est un peu plus facile quand on est senior parce qu'on a acquis un peu d'expertise donc on a un oeil plus facilement critique sur ce qui nous est délivré comme produit mais de l'autre côté le client doit aussi être précis dans sa demande Il doit donner un maximum de détails et aussi donner ce qu'il attend, le produit attendu, le produit final attendu de sa part. Comme ça, il n'y a pas d'équivoque possible et le presta, il ne part pas dans un chemin qui n'est pas le bon. Donc voilà, j'aurais mis le professionnalisme en premier, la transparence aussi. Si le client demande un délai trop court, le fournisseur doit nous le dire. Non, je ne peux pas vous le donner plutôt que d'essayer de nous fournir quelque chose à tout prix mais qui ne va pas convenir. Et encore une fois, si c'est quelque chose de très complexe qu'on demande, on doit, nous, le client, ne pas demander l'impossible et puis lui donner du délai confortable. Le troisième critère qui me vient en tête pour ce partenariat, c'est la confiance. Il y a toujours une relation commerciale, donc financière. On doit s'assurer que le prix proposé est le bon. Ça, c'est quand même important. Il ne faut pas l'éluder dans cette relation. Il faut aussi qu'on paye le juste prix. On ne refourgue pas à tout prix des services dont on n'a pas besoin. C'est une perte de temps et d'argent pour tout le monde. Par contre, nous, clients, on doit être prêts à payer le bon prix si c'est une prestation un peu complexe qui sort des catalogues et qui va demander un certain nombre d'heures. sur lesquels on se met d'accord. Il faut être prêt à payer le prix quand c'est quelque chose d'exceptionnel. Dans les critères de ce partenariat, je vois aussi le respect. Nous, en tant que client, on ne doit pas envoyer un mail à 23h en disant je veux la réponse pour 8h demain matin. Ça, c'est quand même... C'est pas entendable. Et puis, si on a une critique à y mettre, on essaye de le faire de manière argumentée, avec des faits, des mails à l'appui. Et puis... Alors ça, c'est quelque chose qui me... qui est un peu relative à ma personnalité, on va dire, c'est la franchise. La prestation qui est livrée et pas celle qui était attendue, il faut le dire. Et ça, moi, je le dis, je pense que vous êtes au courant, Caroline. Tous mes prestas sont au courant. Et encore une fois, c'est plus facile à émettre une critique et puis à dire les choses franchement quand on est un peu senior. Et c'est vrai que moi, j'hésite pas. Et puis pareil, de votre côté, vous, fournisseur, si vous avez affaire à un de nos salariés qui est donc votre client, qui n'est pas cool ou qui ne vous respecte pas, il faut nous le remonter. Parce qu'on va pouvoir corriger le tir et puis remettre la relation dans les bons rails si on intervient. Encore une fois, avec un peu de séniorité, ça, c'est plus facile.

  • Caroline

    Oui, oui. On compte toujours sur nos interlocuteurs RH, Mobilité Internationale, pour nous aider. Et c'est là où il y a un vrai partenariat, pour remettre un peu le salarié, l'asignee, insister un petit peu auprès de lui et puis le recadrer parfois quand il abuse.

  • Isabelle

    Oui,on découvre parfois que vous êtes un peu maltraité. Mais que vous supportez ça depuis des semaines. Et puis, tout d'un coup, on entend qu'il y a une crise et on essaie de désamorcer. Mais parfois, c'est un peu tard. Donc, voilà, c'est bien de nous le dire tout de suite.

  • Caroline

    Oui, c'est important. Et est-ce que c'est un critère important pour vous, l'amélioration continue chez le fournisseur ?

  • Isabelle

    Alors oui, ça, c'est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. À chaque fois qu'on a quelque chose à améliorer, que ce soit avec le client ou même en interne, il ne faut pas hésiter à le faire. Et du coup, plutôt que d'amener simplement des critiques en disant ça ne marche pas votre système, on peut aussi suggérer des systèmes. Et par exemple, l'automatisation de certaines choses, c'est ce qu'on fait aujourd'hui en fiscalité avec notre prestat. On leur a demandé s'ils pouvaient automatiser ce qu'on faisait avec, au début, juste des e-mails. Après, ils ont commencé à automatiser, mais le système marche moyen. Et là, ils sont dans une version 2 parce qu'on les a accompagnés pour répondre à notre besoin. Encore une fois, on a été précis dans ce qu'on voulait. Et là, ils sont dans une phase terminale d'amélioration. Par exemple, c'est quelque chose qui est facile à faire avec les déménageurs. Alors, c'est vrai que maintenant, il y a beaucoup d'automatisation du process de déménagement entre le moment où le devis est signé, où la visite est effectuée par le fournisseur, le devis signé, l'emballage des biens, l'expédition et tout ça. Et c'est vrai qu'ils ont des systèmes. Mais en même temps, tout au début, nous, on doit aider à faire en sorte qu'il ne va pas y avoir de multiples allers-retours entre le client final qui est notre salarié, le prestataire de déménagement et nous qui avons initié la demande. Donc voilà, à un moment donné, moi, j'ai mis en place des chartes de déménagement. qui était un document d'une ou deux pages qu'on envoyait systématiquement au moment de la commande avec ce à quoi le salarié avait droit et les exclusions par exemple, parce que d'une politique à l'autre, d'une société à l'autre, il y a des choses qui ne sont pas prises en charge, le cheval, le chat, le piano, etc. Et souvent, on constatait des débordements de la part des salariés qui retardaient les process. Donc voilà, l'amélioration continue, ça c'est vraiment un maître mot chez nous,

  • Caroline

    très important. Et alors là, on va aborder la question des tendances en mobilité internationale. Comment voyez-vous la mobilité internationale dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Alors je la vois, et je l'espère, beaucoup plus simple qu'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui on se noie parfois dans une complexité. On aime bien, on s'y complaît, on est des experts, on fait des calculs, c'est super compliqué. Mais je pense qu'il faudra à un moment donné abandonner cette complexité qui n'aura plus lieu d'être. Aujourd'hui, la complexité, elle vient du fait qu'on envoie des gens d'un pays A vers un pays B qui est très différent, enfin qui était très différent. Les différences commencent à s'amenuiser, notamment en termes de marché de salaire, en termes de conditions de vie. On s'évertué jusqu'à maintenant à payer des différentiels, à calculer des différentiels de coûts de vie, de difficultés de vie. Mais là, honnêtement, ça commence à bien se niveler entre certains pays. Là où on avait des pays qu'on estimait être, entre guillemets, sous-développés, en cours de développement, après on a dit, pour être un peu plus politiquement correct, mais aujourd'hui, ils sont bien au-dessus du... Enfin, dans certains grades, ça s'est rééquilibré, voire ça a dépassé. Car aujourd'hui, le Mexique, on a des marchés de salaire mexiques qui sont au-dessus du salaire France pour certains grades.

  • Caroline

    Donc ça évolue tout le temps ça.

  • Isabelle

    Voilà, donc plus simple. Je pense qu'on va aller vers la simplification et faire des schémas plus des schémas de local, de contrats locaux, accompagnés évidemment pour la phase d'installation. Mais à terme, je pense qu'il y aura beaucoup plus de pays dans lesquels on fera des contrats locaux.

  • Caroline

    D'accord. Et quid de la relation client-fournisseur dans 20 ans ?

  • Isabelle

    Je pense que là, on a des fournisseurs qui, eux, vont se spécialiser de plus en plus et peut-être aussi étoffer leurs services à mesure que justement, on va simplifier les process dans les entreprises. Je pense que les prestats, notamment sur la partie installation, vont peut-être se développer. Parce que ça, l'installation, il y aura toujours besoin d'accompagner les gens pour rechercher un logement, obtenir le bon visa, avoir le bon statut auprès des organismes de sécurité sociale. Là, je pense que c'est des choses qu'on va sous-traiter de plus en plus.

  • Caroline

    D'accord. Très bien, merci. En conclusion, Isabelle, est-ce qu'il y a des personnes qui ont marqué votre parcours et que vous souhaitez aujourd'hui remercier ?

  • Isabelle

    Alors oui, il y a quelques personnes, il y en a trois exactement. Il y a une première personne qui s'appelle Ghislain de Rengervé, qui était le patron de Helma et qui m'a donné mon premier poste en mobilité internationale. En 2002, fin 2001, début 2002, c'est lui qui est venu me chercher en disant tu vas faire ça.

  • Caroline

    Donc vous avez commencé chez Helma.

  • Isabelle

    Voilà, j'ai commencé chez Carbone Lorraine, c'était mon patron chez Carbone Lorraine. Et ensuite, il a créé sa société Helma et il m'a demandé de l'accompagner. Donc voilà, je l'ai suivi dans cette aventure. Et donc il m'a tout appris, littéralement, en mobilité internationale. Il m'a aidée à financer le master. Voilà, donc ça c'est une première personne. Une deuxième personne qui s'appelle Sylviane Aguirre, qui est experte en retraite, qui a fait une carrière chez Schlumberger. On est devenus amies d'ailleurs. Et voilà, elle m'a parlé du poste chez Faurecia. D'accord. C'est grâce à elle que je suis chez Faurecia aujourd'hui. Et une troisième personne qui est Yves Girouard, qui a été le directeur du Cercle Magellan. Et c'est Yves qui m'a confié des heures d'enseignement à l'Institut Magellan, qui dispense le master spécialisé en mobilité internationale. Parfait. C'est une activité que j'adore.

  • Caroline

    On salut Yves. Quand on travaille à la mobilité internationale, on travaille sur plein de sujets complexes. Et on a aussi un rôle de coordinateur avec les différents interlocuteurs internes et externes, et notamment les prestataires ou fournisseurs. Et pour toi, Isabelle, un bon partenariat repose notamment sur le professionnalisme, la transparence, la confiance, le respect, la franchise et l'amélioration continue. Quant à ta vision des tendances de la mobilité internationale, tu la vois et tu l'espères beaucoup plus simple et avec beaucoup plus de contrats locaux. Merci beaucoup Isabelle.

  • Isabelle

    Avec plaisir. Merci à vous Caroline. A bientôt.

  • Caroline

    C'est la fin de cet épisode. Merci de l'avoir suivi. On se retrouve le mois prochain avec un nouvel invité. D'ici là, n'hésitez pas à partager le podcast avec quelqu'un qui pourrait être intéressé.

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  • Introduction

    00:40

  • Interview Isabelle DESMIDT

    00:54

  • Conclusion

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