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La dégradation du capitaine Dreyfus

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04min |05/01/2025
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bonjour à tous. Aujourd'hui pour ce premier épisode de l'année et au passage je vous envoie mes meilleurs voeux. Aujourd'hui donc on va prêter quelqu'un pour qui le tout début de l'année n'avait pas du tout été synonyme de meilleurs voeux, de bonne année et d'optimisme. Je parle du capitaine Alfred Dreyfus qui le 5 janvier 1895 a été publiquement dégradé dans un cours d'école militaire de Paris. Ça faisait suite à sa condamnation le mois précédent pour espionnage au profit de l'Allemagne. à la déportation à vie et la dégradation militaire publique. Il faut se présenter Dreyfus, à qui on arrache les décorations, dont on casse le sabre. Et à côté de l'école militaire, il y a la foule rassemblée, la foule d'où partent parfois des cris de à mort Dreyfus Bref, une cérémonie, j'y mets des guillemets bien sûr, particulièrement humiliante, éprouvante, d'autant plus que Dreyfus était innocent. Enfin, maintenant on le sait, mais à l'époque... pas grand monde ne s'en doutait. En fait, personne a priori n'avait de raison de remettre en question ce qui avait été jugé. Comme le procès avait été instruit à huis clos, personne ne savait que le procès, dès le début, avait été bâclé, instruit à charge, que Dreyfus avait été ciblé parce que juif. Oui, à l'époque de l'antisémitisme, c'était déjà très fort, surtout dans l'armée de métiers. C'est quelques temps après, quand Dreyfus sera parti en déportation, que son frère Amathieu va diffuser. dans la presse, des éléments du procès, jusque la confidentielle. Et c'est là qu'on va commencer à se rendre compte des irrégularités. C'est là qu'on va commencer à se poser la question, et c'est pas un innocent qui pourrit en déportation par hasard ? En même temps, une enquête interne dans l'armée, menée par le lieutenant Connel Picard, va conclure que Dreyfus avait été condamné à tort, et que le vrai coupable, le vrai coupable d'espionnage, est un officier nommé Esterhazy. Et à ça, l'autorité militaire et politique répond par une fin de non-recevoir. Non, Dreyfus a été condamné, qu'il reste en prison. Ce qui au début était une erreur judiciaire, va vite paraître être un acharnement judiciaire, une machination judiciaire. Ce qui va émouvoir des journalistes, des hommes politiques, des écrivains comme Bernard Lazare, Georges Clemenceau ou Émile Zola. Émile Zola, qui début 1898, va écrire dans le journal L'Aurore un article assassin intitulé J'accuse où il va dénoncer l'attitude des autorités coupables d'après lui d'avoir mis délibérément un innocent en prison et d'avoir laissé courir un coupable. À partir de la scandale, tout le monde se passionne pour l'affaire Dreyfus, les esprits s'échauffent, ça manifeste, ça s'engueule dans les familles, l'antisémitisme s'exprime de façon exacerbée. Ça tourne parfois une ambiance de coup d'état, de guerre civile, jusqu'à ce que le gouvernement reprenne les choses en main et que Dreyfus soit ramené de Guyane pour être à nouveau jugé. En 1999, Dreyfus est à nouveau jugé et condamné à nouveau, mais attention, avec circonstances atténuantes. On se demande bien en quoi consistaient ces circonstances atténuantes. Être innocent peut-être ? Mais dans ce cas-là, Dreyfus était coupable de quoi ? D'être juif peut-être ? Bon, bon, d'accord, je force un peu le trait. Juste après sa nouvelle condamnation, Dreyfus est gracié, ce qui est de fait une reconnaissance de son innocence. Les esprits se calment, mais ça va encore prendre quelques années avant que la cour de cassation se ressaisisse du dossier, rétudie tout, et que finalement, en 1906, Dreyfus soit déclaré innocent, complètement blanchi, 11 ans après sa dégradation. Voilà, très résumé. ce qu'a été l'affaire Dreyfus, une affaire politico-judiciaire qui a bien divisé la France et qui a marqué son histoire politique. L'affaire Dreyfus révèle aussi et surtout que l'antisémitisme, ce n'est pas quelque chose qui est apparu avec les nazis en Allemagne dans les années 30 comme un accident de l'histoire. Ça a des racines plus anciennes, plus profondes. Si Dreyfus avait su tout ça ce 5 janvier 1895, s'il avait su qu'il ne serait pas innocenté avant 11 ans, et après une affaire d'emploi national. Mais ce matin-là, Dreyfus s'était surtout occupé à proclamer son innocence. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode, et au passage, je vous souhaite encore mes meilleurs voeux de bonne année !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Un innocent dégradé

    00:15

  • Un procès bâclé

    00:52

  • La marche vers la vérité

    01:20

  • Le scandale monte

    02:01

  • J'accuse !

    02:20

  • La France divisée

    02:46

  • Une seconde condamnation

    03:00

  • La réhabilitation définitive

    03:28

  • Conclusion

    03:47

  • Remerciements

    04:10

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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et bonjour à tous. Aujourd'hui pour ce premier épisode de l'année et au passage je vous envoie mes meilleurs voeux. Aujourd'hui donc on va prêter quelqu'un pour qui le tout début de l'année n'avait pas du tout été synonyme de meilleurs voeux, de bonne année et d'optimisme. Je parle du capitaine Alfred Dreyfus qui le 5 janvier 1895 a été publiquement dégradé dans un cours d'école militaire de Paris. Ça faisait suite à sa condamnation le mois précédent pour espionnage au profit de l'Allemagne. à la déportation à vie et la dégradation militaire publique. Il faut se présenter Dreyfus, à qui on arrache les décorations, dont on casse le sabre. Et à côté de l'école militaire, il y a la foule rassemblée, la foule d'où partent parfois des cris de à mort Dreyfus Bref, une cérémonie, j'y mets des guillemets bien sûr, particulièrement humiliante, éprouvante, d'autant plus que Dreyfus était innocent. Enfin, maintenant on le sait, mais à l'époque... pas grand monde ne s'en doutait. En fait, personne a priori n'avait de raison de remettre en question ce qui avait été jugé. Comme le procès avait été instruit à huis clos, personne ne savait que le procès, dès le début, avait été bâclé, instruit à charge, que Dreyfus avait été ciblé parce que juif. Oui, à l'époque de l'antisémitisme, c'était déjà très fort, surtout dans l'armée de métiers. C'est quelques temps après, quand Dreyfus sera parti en déportation, que son frère Amathieu va diffuser. dans la presse, des éléments du procès, jusque la confidentielle. Et c'est là qu'on va commencer à se rendre compte des irrégularités. C'est là qu'on va commencer à se poser la question, et c'est pas un innocent qui pourrit en déportation par hasard ? En même temps, une enquête interne dans l'armée, menée par le lieutenant Connel Picard, va conclure que Dreyfus avait été condamné à tort, et que le vrai coupable, le vrai coupable d'espionnage, est un officier nommé Esterhazy. Et à ça, l'autorité militaire et politique répond par une fin de non-recevoir. Non, Dreyfus a été condamné, qu'il reste en prison. Ce qui au début était une erreur judiciaire, va vite paraître être un acharnement judiciaire, une machination judiciaire. Ce qui va émouvoir des journalistes, des hommes politiques, des écrivains comme Bernard Lazare, Georges Clemenceau ou Émile Zola. Émile Zola, qui début 1898, va écrire dans le journal L'Aurore un article assassin intitulé J'accuse où il va dénoncer l'attitude des autorités coupables d'après lui d'avoir mis délibérément un innocent en prison et d'avoir laissé courir un coupable. À partir de la scandale, tout le monde se passionne pour l'affaire Dreyfus, les esprits s'échauffent, ça manifeste, ça s'engueule dans les familles, l'antisémitisme s'exprime de façon exacerbée. Ça tourne parfois une ambiance de coup d'état, de guerre civile, jusqu'à ce que le gouvernement reprenne les choses en main et que Dreyfus soit ramené de Guyane pour être à nouveau jugé. En 1999, Dreyfus est à nouveau jugé et condamné à nouveau, mais attention, avec circonstances atténuantes. On se demande bien en quoi consistaient ces circonstances atténuantes. Être innocent peut-être ? Mais dans ce cas-là, Dreyfus était coupable de quoi ? D'être juif peut-être ? Bon, bon, d'accord, je force un peu le trait. Juste après sa nouvelle condamnation, Dreyfus est gracié, ce qui est de fait une reconnaissance de son innocence. Les esprits se calment, mais ça va encore prendre quelques années avant que la cour de cassation se ressaisisse du dossier, rétudie tout, et que finalement, en 1906, Dreyfus soit déclaré innocent, complètement blanchi, 11 ans après sa dégradation. Voilà, très résumé. ce qu'a été l'affaire Dreyfus, une affaire politico-judiciaire qui a bien divisé la France et qui a marqué son histoire politique. L'affaire Dreyfus révèle aussi et surtout que l'antisémitisme, ce n'est pas quelque chose qui est apparu avec les nazis en Allemagne dans les années 30 comme un accident de l'histoire. Ça a des racines plus anciennes, plus profondes. Si Dreyfus avait su tout ça ce 5 janvier 1895, s'il avait su qu'il ne serait pas innocenté avant 11 ans, et après une affaire d'emploi national. Mais ce matin-là, Dreyfus s'était surtout occupé à proclamer son innocence. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode, et au passage, je vous souhaite encore mes meilleurs voeux de bonne année !

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  • Introduction

    00:00

  • Un innocent dégradé

    00:15

  • Un procès bâclé

    00:52

  • La marche vers la vérité

    01:20

  • Le scandale monte

    02:01

  • J'accuse !

    02:20

  • La France divisée

    02:46

  • Une seconde condamnation

    03:00

  • La réhabilitation définitive

    03:28

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    03:47

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    Bonjour à toutes et bonjour à tous. Aujourd'hui pour ce premier épisode de l'année et au passage je vous envoie mes meilleurs voeux. Aujourd'hui donc on va prêter quelqu'un pour qui le tout début de l'année n'avait pas du tout été synonyme de meilleurs voeux, de bonne année et d'optimisme. Je parle du capitaine Alfred Dreyfus qui le 5 janvier 1895 a été publiquement dégradé dans un cours d'école militaire de Paris. Ça faisait suite à sa condamnation le mois précédent pour espionnage au profit de l'Allemagne. à la déportation à vie et la dégradation militaire publique. Il faut se présenter Dreyfus, à qui on arrache les décorations, dont on casse le sabre. Et à côté de l'école militaire, il y a la foule rassemblée, la foule d'où partent parfois des cris de à mort Dreyfus Bref, une cérémonie, j'y mets des guillemets bien sûr, particulièrement humiliante, éprouvante, d'autant plus que Dreyfus était innocent. Enfin, maintenant on le sait, mais à l'époque... pas grand monde ne s'en doutait. En fait, personne a priori n'avait de raison de remettre en question ce qui avait été jugé. Comme le procès avait été instruit à huis clos, personne ne savait que le procès, dès le début, avait été bâclé, instruit à charge, que Dreyfus avait été ciblé parce que juif. Oui, à l'époque de l'antisémitisme, c'était déjà très fort, surtout dans l'armée de métiers. C'est quelques temps après, quand Dreyfus sera parti en déportation, que son frère Amathieu va diffuser. dans la presse, des éléments du procès, jusque la confidentielle. Et c'est là qu'on va commencer à se rendre compte des irrégularités. C'est là qu'on va commencer à se poser la question, et c'est pas un innocent qui pourrit en déportation par hasard ? En même temps, une enquête interne dans l'armée, menée par le lieutenant Connel Picard, va conclure que Dreyfus avait été condamné à tort, et que le vrai coupable, le vrai coupable d'espionnage, est un officier nommé Esterhazy. Et à ça, l'autorité militaire et politique répond par une fin de non-recevoir. Non, Dreyfus a été condamné, qu'il reste en prison. Ce qui au début était une erreur judiciaire, va vite paraître être un acharnement judiciaire, une machination judiciaire. Ce qui va émouvoir des journalistes, des hommes politiques, des écrivains comme Bernard Lazare, Georges Clemenceau ou Émile Zola. Émile Zola, qui début 1898, va écrire dans le journal L'Aurore un article assassin intitulé J'accuse où il va dénoncer l'attitude des autorités coupables d'après lui d'avoir mis délibérément un innocent en prison et d'avoir laissé courir un coupable. À partir de la scandale, tout le monde se passionne pour l'affaire Dreyfus, les esprits s'échauffent, ça manifeste, ça s'engueule dans les familles, l'antisémitisme s'exprime de façon exacerbée. Ça tourne parfois une ambiance de coup d'état, de guerre civile, jusqu'à ce que le gouvernement reprenne les choses en main et que Dreyfus soit ramené de Guyane pour être à nouveau jugé. En 1999, Dreyfus est à nouveau jugé et condamné à nouveau, mais attention, avec circonstances atténuantes. On se demande bien en quoi consistaient ces circonstances atténuantes. Être innocent peut-être ? Mais dans ce cas-là, Dreyfus était coupable de quoi ? D'être juif peut-être ? Bon, bon, d'accord, je force un peu le trait. Juste après sa nouvelle condamnation, Dreyfus est gracié, ce qui est de fait une reconnaissance de son innocence. Les esprits se calment, mais ça va encore prendre quelques années avant que la cour de cassation se ressaisisse du dossier, rétudie tout, et que finalement, en 1906, Dreyfus soit déclaré innocent, complètement blanchi, 11 ans après sa dégradation. Voilà, très résumé. ce qu'a été l'affaire Dreyfus, une affaire politico-judiciaire qui a bien divisé la France et qui a marqué son histoire politique. L'affaire Dreyfus révèle aussi et surtout que l'antisémitisme, ce n'est pas quelque chose qui est apparu avec les nazis en Allemagne dans les années 30 comme un accident de l'histoire. Ça a des racines plus anciennes, plus profondes. Si Dreyfus avait su tout ça ce 5 janvier 1895, s'il avait su qu'il ne serait pas innocenté avant 11 ans, et après une affaire d'emploi national. Mais ce matin-là, Dreyfus s'était surtout occupé à proclamer son innocence. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode, et au passage, je vous souhaite encore mes meilleurs voeux de bonne année !

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  • Introduction

    00:00

  • Un innocent dégradé

    00:15

  • Un procès bâclé

    00:52

  • La marche vers la vérité

    01:20

  • Le scandale monte

    02:01

  • J'accuse !

    02:20

  • La France divisée

    02:46

  • Une seconde condamnation

    03:00

  • La réhabilitation définitive

    03:28

  • Conclusion

    03:47

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    Bonjour à toutes et bonjour à tous. Aujourd'hui pour ce premier épisode de l'année et au passage je vous envoie mes meilleurs voeux. Aujourd'hui donc on va prêter quelqu'un pour qui le tout début de l'année n'avait pas du tout été synonyme de meilleurs voeux, de bonne année et d'optimisme. Je parle du capitaine Alfred Dreyfus qui le 5 janvier 1895 a été publiquement dégradé dans un cours d'école militaire de Paris. Ça faisait suite à sa condamnation le mois précédent pour espionnage au profit de l'Allemagne. à la déportation à vie et la dégradation militaire publique. Il faut se présenter Dreyfus, à qui on arrache les décorations, dont on casse le sabre. Et à côté de l'école militaire, il y a la foule rassemblée, la foule d'où partent parfois des cris de à mort Dreyfus Bref, une cérémonie, j'y mets des guillemets bien sûr, particulièrement humiliante, éprouvante, d'autant plus que Dreyfus était innocent. Enfin, maintenant on le sait, mais à l'époque... pas grand monde ne s'en doutait. En fait, personne a priori n'avait de raison de remettre en question ce qui avait été jugé. Comme le procès avait été instruit à huis clos, personne ne savait que le procès, dès le début, avait été bâclé, instruit à charge, que Dreyfus avait été ciblé parce que juif. Oui, à l'époque de l'antisémitisme, c'était déjà très fort, surtout dans l'armée de métiers. C'est quelques temps après, quand Dreyfus sera parti en déportation, que son frère Amathieu va diffuser. dans la presse, des éléments du procès, jusque la confidentielle. Et c'est là qu'on va commencer à se rendre compte des irrégularités. C'est là qu'on va commencer à se poser la question, et c'est pas un innocent qui pourrit en déportation par hasard ? En même temps, une enquête interne dans l'armée, menée par le lieutenant Connel Picard, va conclure que Dreyfus avait été condamné à tort, et que le vrai coupable, le vrai coupable d'espionnage, est un officier nommé Esterhazy. Et à ça, l'autorité militaire et politique répond par une fin de non-recevoir. Non, Dreyfus a été condamné, qu'il reste en prison. Ce qui au début était une erreur judiciaire, va vite paraître être un acharnement judiciaire, une machination judiciaire. Ce qui va émouvoir des journalistes, des hommes politiques, des écrivains comme Bernard Lazare, Georges Clemenceau ou Émile Zola. Émile Zola, qui début 1898, va écrire dans le journal L'Aurore un article assassin intitulé J'accuse où il va dénoncer l'attitude des autorités coupables d'après lui d'avoir mis délibérément un innocent en prison et d'avoir laissé courir un coupable. À partir de la scandale, tout le monde se passionne pour l'affaire Dreyfus, les esprits s'échauffent, ça manifeste, ça s'engueule dans les familles, l'antisémitisme s'exprime de façon exacerbée. Ça tourne parfois une ambiance de coup d'état, de guerre civile, jusqu'à ce que le gouvernement reprenne les choses en main et que Dreyfus soit ramené de Guyane pour être à nouveau jugé. En 1999, Dreyfus est à nouveau jugé et condamné à nouveau, mais attention, avec circonstances atténuantes. On se demande bien en quoi consistaient ces circonstances atténuantes. Être innocent peut-être ? Mais dans ce cas-là, Dreyfus était coupable de quoi ? D'être juif peut-être ? Bon, bon, d'accord, je force un peu le trait. Juste après sa nouvelle condamnation, Dreyfus est gracié, ce qui est de fait une reconnaissance de son innocence. Les esprits se calment, mais ça va encore prendre quelques années avant que la cour de cassation se ressaisisse du dossier, rétudie tout, et que finalement, en 1906, Dreyfus soit déclaré innocent, complètement blanchi, 11 ans après sa dégradation. Voilà, très résumé. ce qu'a été l'affaire Dreyfus, une affaire politico-judiciaire qui a bien divisé la France et qui a marqué son histoire politique. L'affaire Dreyfus révèle aussi et surtout que l'antisémitisme, ce n'est pas quelque chose qui est apparu avec les nazis en Allemagne dans les années 30 comme un accident de l'histoire. Ça a des racines plus anciennes, plus profondes. Si Dreyfus avait su tout ça ce 5 janvier 1895, s'il avait su qu'il ne serait pas innocenté avant 11 ans, et après une affaire d'emploi national. Mais ce matin-là, Dreyfus s'était surtout occupé à proclamer son innocence. Je vous remercie d'avoir écouté cet épisode, et au passage, je vous souhaite encore mes meilleurs voeux de bonne année !

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  • Introduction

    00:00

  • Un innocent dégradé

    00:15

  • Un procès bâclé

    00:52

  • La marche vers la vérité

    01:20

  • Le scandale monte

    02:01

  • J'accuse !

    02:20

  • La France divisée

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  • Une seconde condamnation

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