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La bataille des Ardennes

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27min |25/12/2024
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Description

Zoom aujourd’hui sur une bataille de la Seconde Guerre Mondiale avec des moments épiques et tragiques dignes d’un film de Hollywood.

Carte de la bataille : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Maps_of_the_Battle_of_the_Bulge#/media/File:BatAIX.jpg

SOURCES : 

  • Jean Lopez (sous la direction de), La Wehrmacht :  la fin d’un mythe, Perrin, 2014

  • Claude Quétel, La Seconde Guerre Mondiale, Perrin, 2018

  • Guillaume Piketty, La bataille des Ardennes 16 décembre 1944 - 31 janvier 1945, Tallandier, 2015



CREDITS SONS : 



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous. Aujourd'hui pour cet épisode spécial Noël, on va parler d'un moment de l'histoire où Noël n'a justement pas du tout été l'ambiance habituelle. Sapin, cadeaux et bon repas partagés en famille et entre amis. Non. Fin décembre 1944, dans les Ardennes belges, l'ambiance était plutôt coup de feu, tir d'artillerie, bombardement, attaque et contre-attaque. Le tout dans le froid, la neige et l'humidité. Ça, pour le coup, c'était tout ce qui restait d'un Noël disons normal. La bataille des Ardennes est une grosse contre-offensive lancée par Hitler contre les américains dans les Ardennes belges en décembre 1944. Alors, pour commencer, le contexte. Fin 1944, côté allemand. Pour espérer renverser le cours de la guerre et gagner, il fallait vraiment avoir le moral. Car depuis 1943, en Europe, l'Allemagne recule sur tous les fronts. A l'été 1944, ça s'accélère. En juin, les Américains débarquent en Normandie, d'où ils vont pendant l'été libérer toute la France, puis la Belgique. A l'est, les Soviétiques lancent l'opération Bagration, une offensive d'une ampleur énorme qui pulvérise les forces allemandes encore présentes en URSS. L'armée soviétique entre en Pologne. Le 1er août 1944, la résistance polonaise lance l'insurrection de Varsovie. L'armée allemande a vraiment l'air de s'écrouler. Dans l'Est-Major Allié, on commence à espérer que la guerre en Europe sera finie pour Noël 1944. Un espoir qui fait vite long feu, car l'avancée des armées alliées va être brusquement stoppée. Déjà à l'Est, à l'annonce de l'insurrection de Varsovie, Staline ordonne à l'armée soviétique de s'arrêter pour laisser les allemands écraser insurrection de façon à éliminer la résistance polonaise non communiste. Oui, cynique jusqu'au bout Staline. L'insurrection n'est pas écrasée avant octobre. Et même après, l'armée soviétique reste immobile sur la vistule. Pas d'offensive contre l'Allemagne. En tout cas, pas pour l'instant. A l'ouest en septembre, les alliés attaquent les Pays-Bas pour espérer à partir de là envahir l'Allemagne. Mais l'opération échoue. Les Pays-Bas restent sous occupation allemande. Et là, les alliés n'avancent plus. La libération très rapide de la France et de la Belgique a provoqué un allongement très rapide aussi des voies de communication. Les hommes, les chars ont plus de mal à être ravitaillés en munitions et en carburant. Surtout sur un front qui va de la mer du Nord à la Méditerranée. Et en même temps, le rapprochement des frontières allemandes stimule l'ardeur au combat des soldats allemands. Ils ne se battent plus pour la gloire du Führer et du parti nazi, mais pour la défense de leur patrie. J'ai dit que les alliés n'avancent plus. En fait, si, mais très lentement. Par exemple, le 21 octobre, les Américains prennent Aix-la-Chapelle, la première ville allemande qui tombe aux mains des alliés. Symbolique, mais ça fait suite à des semaines de combats qui laissent les G.I. épuisés. Plus au sud, le long de la frontière entre la France et l'Allemagne, ça ne se passe pas. pas beaucoup mieux. Metz est libéré le 18 novembre, Belfort le 20, Mulhouse le 21, Strasbourg le 23. Mais le Rhin reste sous contrôle allemand. A Colmar même, les allemands maintiennent une poche de résistance qui bloque l'avance des alliés. En même temps, l'économie de guerre allemande reste active. Même si l'Allemagne est écrasée sous les bombardements alliés, elle produit 5 fois plus de chars qu'en janvier 1942. Elle n'est pas en train de s'écrouler. Elle connaît un répit que Hitler décide d'utiliser pour contre-attaquer. Dans les Ardennes belges, une région de moyenne montagne à l'est de la Belgique. La frontière avec l'Allemagne. Hitler veut refaire le même coup qui avait réussi en mai 1940. Prendre par surprise les armées alliées. Les repousser jusqu'à la mer du Nord. Prendre en verse. Démoraliser les Américains. les amener à signer l'armistice. Nom de code de l'opération, Wart am Rhein. En français, Garde au Rhin. Les alliés ne s'attendent pas à une attaque allemande de grande ampleur dans les Ardennes belges. Il n'y a là-bas que 6 divisions alliées, dont 5 divisions d'infanterie et 1 division blindée. L'attaque allemande va être menée par 2 groupes d'armées. Au nord, la 6ème armée blindée SS de Sepp Dietrich. Comme son nom l'indique, ce groupe d'armée est formé, pas seulement, mais en grande partie, de Waffen-SS. Il est chargé de franchir la Meuse, puis de prendre en verse. Au sud, la 5e armée blindée dirigée par Von Manteffel. Elle est chargée de prendre Bruxelles. Ces deux groupes d'armées blindées sont appuyés par des troupes d'infanterie. A l'extrême nord, la 15e armée dirigée par le général Sangen. A l'extrême sud, la 7e armée dirigée par le général Brandenberger. Pour attaquer, les allemands décident d'attendre le mauvais temps. Oui, pour éviter la présence des avions alliés dans le ciel. Parce que depuis le printemps 1944, la nation allemande, la Luftwaffe, est largement dominée par l'aviation alliée. Et donc, samedi 16 décembre 1944, 5h30 du matin, c'est l'attaque. D'abord une heure de tir d'artillerie continue assomme les GI. Et après, les troupes allemandes se lancent à l'assaut. 13 divisions allemandes qui regroupent 200 000 hommes et plus de 300 chars franchissent les frontières de la Belgique et de Luxembourg et se ruent dans les Ardennes. Face à ces 200 000 hommes, 83 000 GI qui d'abord sont complètement déboussolés, qui reculent. Imaginez-vous que pas mal d'entre eux sont des jeunes recrues qui arrivent du sud des Etats-Unis, qui n'ont encore jamais vu la neige. Vu le mauvais temps qui empêche les reconnaissances par avion, les généraux alliés ne se rendent pas tout de suite compte de l'ampleur de l'attaque. Mais au fur et à mesure que la journée avance, il faut bien se rendre compte que c'est une opération de grande ampleur qui est en cours. La phrase prononcée par le général Bradley résume bien le choc ressenti par les généraux alliés. Mais bon Dieu, d'où ce fils de pute sorti de toutes ces forces ? Le 16 et le 17 décembre, des soldats SS du général Otto Skorzeny vont mener une opération assez spéciale. Ces hommes, qui parlent anglais, qui portent l'uniforme américain, qui se déplacent en jeep, vont s'infiltrer derrière les lignes américaines et foutre une belle pagaille en inversant les panneaux de signalisation ou en coupant les fils de téléphone. Ils vont être vite arrêtés et souvent abattus sommairement. mais leur présence va suffire à semer une vraie paranoïa. La police militaire procède à des contrôles un peu partout. Des contrôles auxquels même les haut-gradés n'échappent pas. Des questions ultra-pointues sont posées, comme par exemple les résultats des championnats de baseball. Assez cocasses, surtout quand les hommes qui posent des questions eux-mêmes ne connaissent pas les réponses. Malgré cette ambiance pas très réjouissante, sur le terrain, côté américain, les choses ne se passent pas si mal. Alors oui, les américains reculent, mais ça n'est pas... pas la débâcle. Localement, par-ci, par-là, les G.I. se défendent. Quand ils reculent, c'est en bon ordre, après avoir tenu le terrain. Bon, il faut dire que le mauvais temps, l'humidité, la neige, ça n'aide pas les chars allemands à avancer vite. Surtout sur les petites routes de montagne des Ardennes. Un petit point croulé sur une rivière, et c'est toute une colonne qui est bloquée. Il faut contourner, trouver un autre chemin. Parfois on croise d'autres connes allemandes. C'est le bouteillage. Tout le monde se gêne. On prend du retard. Alors, je vous préviens, à partir de là, pour suivre les opérations, mieux vaut avoir une carte. Car à moins que vous soyez de la région, je ne pense pas que les noms de localités qui vont suivre vous disent grand chose. Pas de soucis, j'y ai pensé. En description, vous trouverez une carte de la bataille des Ardennes. Et si vous regardez les versions vidéo de cet épisode sur Youtube et sur Peertube, vous pouvez voir la carte de la bataille. Donc, les allemands avancent, mais avec des difficultés. Dès le 17 décembre, les Waffen-SS de Sepp Dietrich sont bloqués face au village de Krynkelt et de Rochrath par la 2ème division d'infanterie américaine. A l'avant-garde de la 6ème armée SS de Sepp Dietrich, on trouve le groupe d'armée de Joachim Peiper. Le 17 décembre, les hommes de Peiper massacrent à Hunsfeld 17 soldats américains qui étaient en train de se rendre. Le même jour, plus tard, au carrefour de Beaunier, au sud de Malmédi, ces 125 soldats américains qui sont surpris et massacrés par les SS de Piper. Les survivants blessés sont abattus méthodiquement d'une balle dans la tête. 12 GI réussissent quand même à s'échapper et répandent la nouvelle. Nouvelle qui, loin de répandre la terreur, va au contraire galvaniser la volonté de résistance contre les allemands. Plus tard, à Stavlo, les SS de Peiper vont massacrer des civils, femmes et enfants compris. Le 19 décembre, un conseil de guerre sur la situation dans les Ardennes a lieu à Verdun. Il est présidé par Edouard Eisenhower, le commandant en chef des forces alliées en Europe. Participent à ce conseil de guerre des généraux comme Bradley, Patton et Devers. Eisenhower ouvre la séance à 11 heures. Il lance l'ambiance en déclarant que la situation dans les Ardennes ne doit pas être vue comme un désastre, mais au contraire comme une opportunité à saisir. Les Américains aient leur éternel optimisme. Il n'y a pas de problème, mais des solutions. Pas de difficultés, mais des challenges. Patton exprime cet optimisme en déclarant Ayons le courage de laisser ces bâtards aller jusqu'à Paris. Alors nous les isolerons de leurs arrières et les taillerons en pièces. Au-delà de ces déclarations, les officiers présents constatent que la poussée allemande est contenue mais pas bloquée. Le danger, ce sont les villes de Bastogne et de Saint-Vite. Des gros cafours de communication qui risquent d'être pris par les Allemands. Des gros renforts américains ont été envoyés dans les Ardennes. On décide de l'envoyer encore plus. Il faut absolument bloquer la pression allemande. C'est pour ça qu'on décide d'envoyer dans les Ardennes les groupes d'armées américains stationnés en Alsace et dans les Vosges. Quand Eisenhower demande à George Patton quand il pourra attaquer, ce dernier lui répond sous trois jours. Eisenhower est un peu incrédule. Il répond à Patton que si besoin, il peut très bien prendre un peu plus de temps. Patton maintient son délai de trois jours. Il faut dire qu'il a anticipé les décisions de Eisenhower et déjà préparé ses groupes d'armée. Pendant la journée du 19, sur le terrain, les choses évoluent pas mal pour les américains. Du côté nord, les SS de Joachim Peiper, qui deux jours avant avaient massacré des G.I. et des civils, sont bloqués à Stoumont par les chars du capitaine Béhuy, à quelques dizaines de kilomètres de la Meuse. La 6ème armée blindée SS de cette diétriche est toujours bloquée à la hauteur des villages de Krynkelt et de Rochrath. Bon, devant les assauts allemands, les américains finissent quand même par se replier, pour établir une ligne de défense juste derrière, à la crête d'Eisenborn. Jusque là, c'était la deuxième division d'infanterie qui tenait toute seule le terrain. Elle est rejointe par la 99e, la 9e et surtout la première division surnommée la Big Wide One. La Big Wide One s'est déjà fait remarquer au débarquement américain en Afrique du Nord, en Italie et en Normandie. Donc sa présence a de quoi galvaniser la volonté de tenir le terrain. A l'extrême sud du front, vous vous rappelez de la 7ème armée de Brandenberger ? Chargée d'appuyer l'avancée de la 5ème armée blindée de von Manteffel ? Eh bien, la 7ème armée se trouve bloquée, à Esch-Tornar. Ce qui laisse le flanc sud de Manteffel exposé à une contre-attaque américaine venue du sud. Et le même jour, à Verdun, Patton a justement décidé de faire monter le plus vite possible, depuis le sud, ses groupes armés. Avec les Allemands coincés au nord, coincés au sud, qui n'avancent que dans le centre des Ardennes, le tâtre d'opération prend la forme d'une flèche, d'un saillon, bulge en anglais. C'est d'ailleurs le nom qui sera plus tard donné par les historiens anglo-saxons à cette bataille des Ardennes, Battle of the Bulge, la bataille du saillon. Ce même 19 décembre, dans la région de Saint-Vite, 7000 soldats américains se rendent aux Allemands. Ces G.I. étaient encerclés dans les bois, salement bombardés. Les généraux Descheneaux et Cavender ont préféré se rendre. Ça a été la plus importante rédition de soldats américains en une seule fois en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Un autre endroit est sous la menace allemande, la ville de Bastogne, dont les défenses se renforcent. Le 19 décembre, 11 000 hommes de la 101ème division aéroportée arrivent dans la ville. Des renforts qui tombent bien, parce que le lendemain, le 20 décembre, trois divisions allemandes sont proches de Bastogne. Le commandement américain hésite un moment à défendre la ville. Mais finalement, sur demande pressante du général McAuliffe, on décide de tenir Bastogne. Et c'est McAuliffe qui est nommé chef de la défense. Le soir du 20 décembre, la Gestapo va assassiner 7 civils. À Nolin, tout près de Bastogne. Comme si les Allemands avaient voulu confirmer aux Américains qu'ils avaient bien fait de choisir de défendre la ville. Le 21 décembre, Bastogne est encerclée par l'armée allemande. Le même jour, les forces de Van Mantevelde prennent la ville de Saint-Vite. Entre temps, au nord du Saillot-Ardennais, les Waffen-SS sont toujours bloquées. Le 21 décembre, à 1h30 du matin, Sepp Dietrich lance un nouvel assaut contre les défenses américaines de la Crédit Elsenborn et il réussit à percer. Enfin, pendant un moment, il croit percer, mais les G.I. reforment leur ligne de défense. Dietrich reste bloqué. Plus au sud, les hommes de Joachim Peiper sont bloqués aux alentours de Stoumont. Pour les aider, la Lutte Waffe le parachute bien du carburant et des munitions, mais pas de chance, la plus grande partie de ce ravitaillement tombe du côté américain. Le soir du 21 décembre, pour éviter d'être complètement cerclé, Peiper évacue Stoumont et se replie à la glaise. 22 décembre, fin de matinée. Dans Bastogne, assiégé depuis bientôt deux jours, une dégagation d'Allemands se présente devant les Américains. Ils portent avec eux un message où ils demandent aux Américains de se rendre. Les forces américaines à l'intérieur et aux environs de Bastogne ont été encerclées par de puissantes unités blindées allemandes. Il n'y a qu'un moyen de sauver les troupes américaines d'une complète annihilation, une honorable reddition de la ville encerclée. Le message est amené à Maculife, qui le lit. rapidement et qu'il rend en répondant ce qui peut se traduire en français par des clous que dalle même pas en rêve ou d'autres expressions plus vulgaires que je vais éviter les allemands attend une réponse les officiers américains estiment que le mot de mac au live suffit et donc la note écrite qui suit est présenté aux allemands au commandant allemand signé le commandant américain Et sur le coup, les allemands ne comprennent pas. Ils veulent une réponse claire. Ça veut dire quoi, Nutz ? Oui ou non ? Leur interlocuteur américain leur répond. La réponse n'est pas affirmative. Si vous ne comprenez pas ce que veut dire Nutz, en bon anglais, ça veut dire la même chose que aller au diable Nous tuerons tous les fichus allemands qui tenteront de pénétrer dans cette ville. Le même matin, Dietrich essaye une nouvelle fois de percer à la Crédit Zornborn. Une nouvelle fois, les GI de la division Big Wide One stoppent les blindés allemands. Dietrich n'a pas percé et il ne percera pas. Mais entre temps, à Bastogne, après le nœud de Macau Life, les défenseurs de la ville se prennent une sacrée pression. Tirs d'artillerie, bombardements des avions de Halouft-Waffa. Le 23 décembre, Macau Life doit ordonner un repli de l'ouest vers le centre de Bastogne. Le 23 décembre, justement, le temps change. Les températures déjà basses baissent encore plus. Le ciel se dégage, il fait beau. Les avions alliés peuvent sortir et ils ne vont pas se gêner. Dans la journée du 24 décembre, on va compter dans les Ardennes 5000 sorties aériennes côté Alliés, 1000 côté Allemands. Les colonnes et convois allemands sont salement bombardés, mais ça ne les empêche pas d'avancer. Dans la matinée du 24 décembre, les chars de la 2ème division blindée avancent jusqu'au village de Selles. Le même jour, 24 décembre, les groupes d'armées de Piper se replient de la commune de la Glaise. Ça fait deux jours qu'ils subissent les assauts américains. Les avions de la Luftwaffe l'auront bien parachuté du carburant et des munitions, mais encore une fois, sur l'avitaillement, est tombé côté américain. À partir de Noël, le sort des armes semble vraiment tourner à l'avantage des américains. Après avoir enrayé puis contenu les assauts allemands, ils commencent à les repousser. Le 25 décembre, les alliés bombardent massivement Saint-Vite. Le même jour, les américains contre-attaquent à Selle, qui va être reprise le lendemain 26 décembre. Entre temps, d'Ambastogne assiégée, ce n'est pas vraiment la joie pour les défenseurs. Le jour de Noël a été calme, mais le 26 décembre, la pression allemande reprend. En même temps, les renforts de George Patton avancent vers la ville. Lentement, difficilement, mais ils avancent. Et en fin d'après-midi du 26 décembre, les troupes de la 4ème division blindée de la 3ème armée entrent d'Ambastogne. A 17h, McAuliffe reçoit dans son bureau le général Abrams. Le siège de Bastogne est levé, mais la ville reste quand même sous pression allemande. D'ailleurs, les hommes de la 100ème division aéroportée qui tenait le siège de la ville ne sont pas encore relevés. Ce 26 décembre, dans l'état-major allemand, on est bien conscient que les objectifs initiaux de l'attaque dans les Ardennes ne pourront pas être atteints. On n'a même pas pu arriver jusqu'à la Meuse, donc prendre Bruxelles et Anvers. Mais Hitler veut maintenir la pression. Le 30 décembre, les Allemands lancent une nouvelle attaque sur Bastogne. Une attaque furieuse, mais qui sorte à une défense américaine aussi furieuse. Le 1er janvier 1945, la Luftwaffe lance une attaque aérienne surprise contre les Alliés. L'opération a été tenue tellement secrète que la défense anti-aérienne allemande n'est pas au courant et qui attaque sa propre aviation. Au total, les Alliés paderont 150 avions, mais les Allemands en paderont deux fois plus. Les Américains ont envoyé dans les Ardennes des renforts de troupes déplacées depuis les Vosges et depuis l'Alsace. Donc ces secteurs sont dégarnis militairement, donc c'est l'occasion pour les Allemands d'y contre-attaquer. Le 1er janvier, en même temps que la Luftwaffe lance sa dernière attaque aérienne dans les Ardennes, l'armée de terre allemande lance une contre-offensive en Alsace. Nom de code, opération Nordwien, en français Vendivère. Dix divisions allemandes partent à l'assaut pour prendre en tenaille les armées alliées. Hitler espère que, pour résister, les alliés vont à nouveau retransférer depuis les Ardennes les effectifs qui avaient été envoyés depuis les Vosges. Ce qui permettra aux Allemands de repartir à l'assaut dans les Ardennes. Très tactique comme calcul. Mais Eisenhower a anticipé ça. Il sait très bien que les positions américaines en Alsace et dans les Vosges sont affaiblies. Donc le 20 décembre, il a ordonné de reculer sur les Vosges. Donc d'abandonner Strasbourg et l'Alsace. Provisoirement bien sûr. Mais côté français, ça ne passe pas. Le chef du gouvernement provisoire de la République française de Gaulle ne veut pas en entendre parler. Pas question d'abandonner des territoires français. Le 3 janvier dans l'après-midi, Eisenhower reçoit De Gaulle, en présence de Churchill et du général britannique Alan Brooke. Ambiance tendue. De Gaulle déclare à Eisenhower que si les Américains évacuent l'Alsace, une division française restera à Strasbourg pour défendre seule la ville contre les Allemands. Et Eisenhower cède. Strasbourg et l'Alsace ne seront pas évacués. Si elle l'avait été, l'opération Nordwind, la contre-offensive allemande en Alsace lancée le 1er janvier, aurait pu avoir plus de succès. Mais sous le terrain, les Allemands avancent lentement, péniblement. Et contrairement aux attentes de Hitler, le commandement américain n'a pas envoyé de troupes des Ardennes pour défendre l'Alsace. Parce qu'il y a assez de troupes sur place. D'ailleurs, après quelques semaines, l'opération Nordwind va s'arrêter sans que les Allemands aient réussi à prendre l'avantage. Encore une fois... Hitler avait surestimé les forces allemandes et sous-estimé les forces américaines. Le 3 janvier, les alliés lancent une contre-attaque dans les Ardennes. Au début, l'avance est difficile. Le froid, la neige, toutes ces conditions météo qui avaient gêné l'attaque allemande le 16 décembre gênent aussi la contre-attaque alliée. Le 4 janvier, les forces de von Manteffel lancent même une contre-attaque sur Bastogne. A partir du 9 janvier, les Alliés commencent à vraiment reprendre du terrain. Les Allemands reculent, mais leur recul est progressif, maîtrisé. Bastogne ne sera vraiment débarrassé de la pression allemande que le 12 janvier. Et ça n'est que fin janvier 1945 que les Allemands seront revenus à leur point de départ du 16 décembre 1944. C'est à ce moment-là qu'on peut dire que la bataille des Ardennes est vraiment terminée. Avec le recul, on peut affirmer que dès le début, les plans allemands dans les Ardennes ne pouvaient pas aboutir. Le déséquilibre des forces était trop important. Hitler avait largement sous-estimé la puissance américaine. Ça s'est vu dès les premiers jours de l'attaque, quand les unités allemandes ont été ralenties, voire stoppées par les G.I. Et même si les allemands avaient réussi à aller jusqu'à l'inverse, les américains auraient fini tôt ou tard par les repousser, par reprendre le terrain perdu. La guerre se joue aussi sur d'autres fronts. A l'Est. où les soviétiques ont lancé le 12 janvier 1945 une offensive sur la listule qui a pulvérisé les défenses allemandes. Le 31 janvier 1945, l'armée soviétique était à 70 km de Berlin, en Asie et dans le Pacifique, où les américains se préparaient à envirer le Japon. Tout ça, les combats dans les Ardennes n'y auraient rien changé. Le Heimann avait perdu la guerre et depuis longtemps. La bataille des Ardennes permet quand même d'en apprendre pas mal sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Déjà sur le mythe des Waffen-SS, qui auraient été des unités militaires de très haut niveau. J'ai déjà consacré un épisode du podcast. C'est un mythe justement, que les historiens remettent maintenant bien en cause. La Maïta et les Ardennes en ont été un exemple flagrant, car les premières unités allemandes bloquées par les GI ont été les Waffen-SS de Sepp Dietrich, dès le 17 décembre. Dans les Ardennes, les Waffen-SS se sont surtout fait remarquer par des massacres comme ceux de Malmedy. Ils ont bien plus été des machines de crimes de guerre que des machines de guerre. Pardon pour le mot un peu facile, désolé, mais au fait, pourquoi j'aimerais être désolé ? Le battle des Ardennes nous en apprend aussi pas mal sur la stratégie allemande de la Seconde Guerre mondiale, dominée par les décisions de Hitler. Des décisions pas toujours heureuses, car Hitler a toujours sous-estimé la puissance des alliés. C'est ça qui lui a fait espérer qu'il pourrait percer les défenses américaines et aller jusqu'à Anvers. En juin 1941, quand il a lancé les Allemands à l'assaut de l'URSS, il a largement sous-estimé la puissance militaire soviétique. Six mois après, quand il a déclaré la guerre aux États-Unis, il a aussi largement sous-estimé la puissance militaire américaine. Avec les conséquences qu'on connaît. L'armée allemande a fait le défaut d'une organisation de structures de commandement très hiérarchisées, très rigides, avec de grosses difficultés à réagir vite sur le terrain. Ça a été flagrant pendant la bataille des Ardennes, quand les Waffen-SS de Siebdietrich ont été stoppés à la crête d'Eisenborn et s'y sont acharnés, au lieu de se déplacer ailleurs, pour soutenir Peiper ou von Manteffel par exemple, parce que le commandement allemand n'a pas pu ou pas voulu changer le plan d'attaque initial. Et pour résister aux assauts allemands, pour contre-attaquer, les américains, eux, par contre, ont fait preuve de sacrée capacité d'adaptation et d'improvisation, aussi bien sur le terrain qu'à tous les échelons de la chaîne de commandement. Cette souplesse, cette capacité d'adaptation, les américains en ont fait la preuve ailleurs, à d'autres moments de la seconde guerre mondiale. Mais ils en feront la vraie démonstration pendant les premiers jours de l'attaque allemande dans les Ardennes, quand ils étaient inférieurs en nombre. Un épisode résume très bien ces différences culturelles, je mets des guillemets bien sûr, entre la Wehrmacht et l'US Army. Le note s'envoyait le 22 décembre par Macaulay aux Allemands qui lui demandaient de se rendre. Un refus que les Allemands n'ont pas tout de suite compris. Côté américain, esprit d'improvisation, pratico-pratique, sans formalisme, sans protocole, assez bon enfant. Et côté allemand, par contre, esprit carré, respect des procédures et rigueur absolue. La bataille des Ardennes est restée bien présente dans les mémoires américaines. Les films, les documentaires, les épisodes de séries qui sont consacrés en témoignent. Elle est bien présente aussi dans les mémoires belges et luxembourgeoises. Sûrement parce que pendant plusieurs semaines, coincées dans les combats entre alliés et allemands, les civils belges et luxembourgeois ont connu un vrai enfer. Elle est moins présente dans les mémoires françaises. Sûrement parce que les combats n'ont pas eu lieu en France. J'espère de mon côté que cet épisode contribuera à la faire connaître un public francophone plus large. En tout cas, merci de m'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, partagez-le sur vos réseaux sociaux. Likez-le, notez-le, commentez-le sur la plateforme d'écoute et de téléchargement de votre choix. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode. Et d'ici là, Joyeux Noël ! Je vous souhaite de fin d'année. Ciao !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Automne 1944 : une Allemagne en répit

    00:54

  • Les plans de contre-attaque allemands

    04:03

  • L’assaut allemand : les Américains déboussolés

    05:34

  • Conseil de guerre

    09:34

  • L’avance allemande enrayée

    11:09

  • “Nuts !”

    15:02

  • Attaques et contre-attaques

    16:24

  • L’avance allemande contenue

    18:07

  • Les combats se déplacent en Alsace

    19:46

  • La reconquête alliée

    21:54

  • Un succès impossible

    22:37

  • Ce que la Bataille des Ardennes nous apprend

    23:32

  • Conclusion et remerciements

    26:54

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Zoom aujourd’hui sur une bataille de la Seconde Guerre Mondiale avec des moments épiques et tragiques dignes d’un film de Hollywood.

Carte de la bataille : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Maps_of_the_Battle_of_the_Bulge#/media/File:BatAIX.jpg

SOURCES : 

  • Jean Lopez (sous la direction de), La Wehrmacht :  la fin d’un mythe, Perrin, 2014

  • Claude Quétel, La Seconde Guerre Mondiale, Perrin, 2018

  • Guillaume Piketty, La bataille des Ardennes 16 décembre 1944 - 31 janvier 1945, Tallandier, 2015



CREDITS SONS : 



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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous. Aujourd'hui pour cet épisode spécial Noël, on va parler d'un moment de l'histoire où Noël n'a justement pas du tout été l'ambiance habituelle. Sapin, cadeaux et bon repas partagés en famille et entre amis. Non. Fin décembre 1944, dans les Ardennes belges, l'ambiance était plutôt coup de feu, tir d'artillerie, bombardement, attaque et contre-attaque. Le tout dans le froid, la neige et l'humidité. Ça, pour le coup, c'était tout ce qui restait d'un Noël disons normal. La bataille des Ardennes est une grosse contre-offensive lancée par Hitler contre les américains dans les Ardennes belges en décembre 1944. Alors, pour commencer, le contexte. Fin 1944, côté allemand. Pour espérer renverser le cours de la guerre et gagner, il fallait vraiment avoir le moral. Car depuis 1943, en Europe, l'Allemagne recule sur tous les fronts. A l'été 1944, ça s'accélère. En juin, les Américains débarquent en Normandie, d'où ils vont pendant l'été libérer toute la France, puis la Belgique. A l'est, les Soviétiques lancent l'opération Bagration, une offensive d'une ampleur énorme qui pulvérise les forces allemandes encore présentes en URSS. L'armée soviétique entre en Pologne. Le 1er août 1944, la résistance polonaise lance l'insurrection de Varsovie. L'armée allemande a vraiment l'air de s'écrouler. Dans l'Est-Major Allié, on commence à espérer que la guerre en Europe sera finie pour Noël 1944. Un espoir qui fait vite long feu, car l'avancée des armées alliées va être brusquement stoppée. Déjà à l'Est, à l'annonce de l'insurrection de Varsovie, Staline ordonne à l'armée soviétique de s'arrêter pour laisser les allemands écraser insurrection de façon à éliminer la résistance polonaise non communiste. Oui, cynique jusqu'au bout Staline. L'insurrection n'est pas écrasée avant octobre. Et même après, l'armée soviétique reste immobile sur la vistule. Pas d'offensive contre l'Allemagne. En tout cas, pas pour l'instant. A l'ouest en septembre, les alliés attaquent les Pays-Bas pour espérer à partir de là envahir l'Allemagne. Mais l'opération échoue. Les Pays-Bas restent sous occupation allemande. Et là, les alliés n'avancent plus. La libération très rapide de la France et de la Belgique a provoqué un allongement très rapide aussi des voies de communication. Les hommes, les chars ont plus de mal à être ravitaillés en munitions et en carburant. Surtout sur un front qui va de la mer du Nord à la Méditerranée. Et en même temps, le rapprochement des frontières allemandes stimule l'ardeur au combat des soldats allemands. Ils ne se battent plus pour la gloire du Führer et du parti nazi, mais pour la défense de leur patrie. J'ai dit que les alliés n'avancent plus. En fait, si, mais très lentement. Par exemple, le 21 octobre, les Américains prennent Aix-la-Chapelle, la première ville allemande qui tombe aux mains des alliés. Symbolique, mais ça fait suite à des semaines de combats qui laissent les G.I. épuisés. Plus au sud, le long de la frontière entre la France et l'Allemagne, ça ne se passe pas. pas beaucoup mieux. Metz est libéré le 18 novembre, Belfort le 20, Mulhouse le 21, Strasbourg le 23. Mais le Rhin reste sous contrôle allemand. A Colmar même, les allemands maintiennent une poche de résistance qui bloque l'avance des alliés. En même temps, l'économie de guerre allemande reste active. Même si l'Allemagne est écrasée sous les bombardements alliés, elle produit 5 fois plus de chars qu'en janvier 1942. Elle n'est pas en train de s'écrouler. Elle connaît un répit que Hitler décide d'utiliser pour contre-attaquer. Dans les Ardennes belges, une région de moyenne montagne à l'est de la Belgique. La frontière avec l'Allemagne. Hitler veut refaire le même coup qui avait réussi en mai 1940. Prendre par surprise les armées alliées. Les repousser jusqu'à la mer du Nord. Prendre en verse. Démoraliser les Américains. les amener à signer l'armistice. Nom de code de l'opération, Wart am Rhein. En français, Garde au Rhin. Les alliés ne s'attendent pas à une attaque allemande de grande ampleur dans les Ardennes belges. Il n'y a là-bas que 6 divisions alliées, dont 5 divisions d'infanterie et 1 division blindée. L'attaque allemande va être menée par 2 groupes d'armées. Au nord, la 6ème armée blindée SS de Sepp Dietrich. Comme son nom l'indique, ce groupe d'armée est formé, pas seulement, mais en grande partie, de Waffen-SS. Il est chargé de franchir la Meuse, puis de prendre en verse. Au sud, la 5e armée blindée dirigée par Von Manteffel. Elle est chargée de prendre Bruxelles. Ces deux groupes d'armées blindées sont appuyés par des troupes d'infanterie. A l'extrême nord, la 15e armée dirigée par le général Sangen. A l'extrême sud, la 7e armée dirigée par le général Brandenberger. Pour attaquer, les allemands décident d'attendre le mauvais temps. Oui, pour éviter la présence des avions alliés dans le ciel. Parce que depuis le printemps 1944, la nation allemande, la Luftwaffe, est largement dominée par l'aviation alliée. Et donc, samedi 16 décembre 1944, 5h30 du matin, c'est l'attaque. D'abord une heure de tir d'artillerie continue assomme les GI. Et après, les troupes allemandes se lancent à l'assaut. 13 divisions allemandes qui regroupent 200 000 hommes et plus de 300 chars franchissent les frontières de la Belgique et de Luxembourg et se ruent dans les Ardennes. Face à ces 200 000 hommes, 83 000 GI qui d'abord sont complètement déboussolés, qui reculent. Imaginez-vous que pas mal d'entre eux sont des jeunes recrues qui arrivent du sud des Etats-Unis, qui n'ont encore jamais vu la neige. Vu le mauvais temps qui empêche les reconnaissances par avion, les généraux alliés ne se rendent pas tout de suite compte de l'ampleur de l'attaque. Mais au fur et à mesure que la journée avance, il faut bien se rendre compte que c'est une opération de grande ampleur qui est en cours. La phrase prononcée par le général Bradley résume bien le choc ressenti par les généraux alliés. Mais bon Dieu, d'où ce fils de pute sorti de toutes ces forces ? Le 16 et le 17 décembre, des soldats SS du général Otto Skorzeny vont mener une opération assez spéciale. Ces hommes, qui parlent anglais, qui portent l'uniforme américain, qui se déplacent en jeep, vont s'infiltrer derrière les lignes américaines et foutre une belle pagaille en inversant les panneaux de signalisation ou en coupant les fils de téléphone. Ils vont être vite arrêtés et souvent abattus sommairement. mais leur présence va suffire à semer une vraie paranoïa. La police militaire procède à des contrôles un peu partout. Des contrôles auxquels même les haut-gradés n'échappent pas. Des questions ultra-pointues sont posées, comme par exemple les résultats des championnats de baseball. Assez cocasses, surtout quand les hommes qui posent des questions eux-mêmes ne connaissent pas les réponses. Malgré cette ambiance pas très réjouissante, sur le terrain, côté américain, les choses ne se passent pas si mal. Alors oui, les américains reculent, mais ça n'est pas... pas la débâcle. Localement, par-ci, par-là, les G.I. se défendent. Quand ils reculent, c'est en bon ordre, après avoir tenu le terrain. Bon, il faut dire que le mauvais temps, l'humidité, la neige, ça n'aide pas les chars allemands à avancer vite. Surtout sur les petites routes de montagne des Ardennes. Un petit point croulé sur une rivière, et c'est toute une colonne qui est bloquée. Il faut contourner, trouver un autre chemin. Parfois on croise d'autres connes allemandes. C'est le bouteillage. Tout le monde se gêne. On prend du retard. Alors, je vous préviens, à partir de là, pour suivre les opérations, mieux vaut avoir une carte. Car à moins que vous soyez de la région, je ne pense pas que les noms de localités qui vont suivre vous disent grand chose. Pas de soucis, j'y ai pensé. En description, vous trouverez une carte de la bataille des Ardennes. Et si vous regardez les versions vidéo de cet épisode sur Youtube et sur Peertube, vous pouvez voir la carte de la bataille. Donc, les allemands avancent, mais avec des difficultés. Dès le 17 décembre, les Waffen-SS de Sepp Dietrich sont bloqués face au village de Krynkelt et de Rochrath par la 2ème division d'infanterie américaine. A l'avant-garde de la 6ème armée SS de Sepp Dietrich, on trouve le groupe d'armée de Joachim Peiper. Le 17 décembre, les hommes de Peiper massacrent à Hunsfeld 17 soldats américains qui étaient en train de se rendre. Le même jour, plus tard, au carrefour de Beaunier, au sud de Malmédi, ces 125 soldats américains qui sont surpris et massacrés par les SS de Piper. Les survivants blessés sont abattus méthodiquement d'une balle dans la tête. 12 GI réussissent quand même à s'échapper et répandent la nouvelle. Nouvelle qui, loin de répandre la terreur, va au contraire galvaniser la volonté de résistance contre les allemands. Plus tard, à Stavlo, les SS de Peiper vont massacrer des civils, femmes et enfants compris. Le 19 décembre, un conseil de guerre sur la situation dans les Ardennes a lieu à Verdun. Il est présidé par Edouard Eisenhower, le commandant en chef des forces alliées en Europe. Participent à ce conseil de guerre des généraux comme Bradley, Patton et Devers. Eisenhower ouvre la séance à 11 heures. Il lance l'ambiance en déclarant que la situation dans les Ardennes ne doit pas être vue comme un désastre, mais au contraire comme une opportunité à saisir. Les Américains aient leur éternel optimisme. Il n'y a pas de problème, mais des solutions. Pas de difficultés, mais des challenges. Patton exprime cet optimisme en déclarant Ayons le courage de laisser ces bâtards aller jusqu'à Paris. Alors nous les isolerons de leurs arrières et les taillerons en pièces. Au-delà de ces déclarations, les officiers présents constatent que la poussée allemande est contenue mais pas bloquée. Le danger, ce sont les villes de Bastogne et de Saint-Vite. Des gros cafours de communication qui risquent d'être pris par les Allemands. Des gros renforts américains ont été envoyés dans les Ardennes. On décide de l'envoyer encore plus. Il faut absolument bloquer la pression allemande. C'est pour ça qu'on décide d'envoyer dans les Ardennes les groupes d'armées américains stationnés en Alsace et dans les Vosges. Quand Eisenhower demande à George Patton quand il pourra attaquer, ce dernier lui répond sous trois jours. Eisenhower est un peu incrédule. Il répond à Patton que si besoin, il peut très bien prendre un peu plus de temps. Patton maintient son délai de trois jours. Il faut dire qu'il a anticipé les décisions de Eisenhower et déjà préparé ses groupes d'armée. Pendant la journée du 19, sur le terrain, les choses évoluent pas mal pour les américains. Du côté nord, les SS de Joachim Peiper, qui deux jours avant avaient massacré des G.I. et des civils, sont bloqués à Stoumont par les chars du capitaine Béhuy, à quelques dizaines de kilomètres de la Meuse. La 6ème armée blindée SS de cette diétriche est toujours bloquée à la hauteur des villages de Krynkelt et de Rochrath. Bon, devant les assauts allemands, les américains finissent quand même par se replier, pour établir une ligne de défense juste derrière, à la crête d'Eisenborn. Jusque là, c'était la deuxième division d'infanterie qui tenait toute seule le terrain. Elle est rejointe par la 99e, la 9e et surtout la première division surnommée la Big Wide One. La Big Wide One s'est déjà fait remarquer au débarquement américain en Afrique du Nord, en Italie et en Normandie. Donc sa présence a de quoi galvaniser la volonté de tenir le terrain. A l'extrême sud du front, vous vous rappelez de la 7ème armée de Brandenberger ? Chargée d'appuyer l'avancée de la 5ème armée blindée de von Manteffel ? Eh bien, la 7ème armée se trouve bloquée, à Esch-Tornar. Ce qui laisse le flanc sud de Manteffel exposé à une contre-attaque américaine venue du sud. Et le même jour, à Verdun, Patton a justement décidé de faire monter le plus vite possible, depuis le sud, ses groupes armés. Avec les Allemands coincés au nord, coincés au sud, qui n'avancent que dans le centre des Ardennes, le tâtre d'opération prend la forme d'une flèche, d'un saillon, bulge en anglais. C'est d'ailleurs le nom qui sera plus tard donné par les historiens anglo-saxons à cette bataille des Ardennes, Battle of the Bulge, la bataille du saillon. Ce même 19 décembre, dans la région de Saint-Vite, 7000 soldats américains se rendent aux Allemands. Ces G.I. étaient encerclés dans les bois, salement bombardés. Les généraux Descheneaux et Cavender ont préféré se rendre. Ça a été la plus importante rédition de soldats américains en une seule fois en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Un autre endroit est sous la menace allemande, la ville de Bastogne, dont les défenses se renforcent. Le 19 décembre, 11 000 hommes de la 101ème division aéroportée arrivent dans la ville. Des renforts qui tombent bien, parce que le lendemain, le 20 décembre, trois divisions allemandes sont proches de Bastogne. Le commandement américain hésite un moment à défendre la ville. Mais finalement, sur demande pressante du général McAuliffe, on décide de tenir Bastogne. Et c'est McAuliffe qui est nommé chef de la défense. Le soir du 20 décembre, la Gestapo va assassiner 7 civils. À Nolin, tout près de Bastogne. Comme si les Allemands avaient voulu confirmer aux Américains qu'ils avaient bien fait de choisir de défendre la ville. Le 21 décembre, Bastogne est encerclée par l'armée allemande. Le même jour, les forces de Van Mantevelde prennent la ville de Saint-Vite. Entre temps, au nord du Saillot-Ardennais, les Waffen-SS sont toujours bloquées. Le 21 décembre, à 1h30 du matin, Sepp Dietrich lance un nouvel assaut contre les défenses américaines de la Crédit Elsenborn et il réussit à percer. Enfin, pendant un moment, il croit percer, mais les G.I. reforment leur ligne de défense. Dietrich reste bloqué. Plus au sud, les hommes de Joachim Peiper sont bloqués aux alentours de Stoumont. Pour les aider, la Lutte Waffe le parachute bien du carburant et des munitions, mais pas de chance, la plus grande partie de ce ravitaillement tombe du côté américain. Le soir du 21 décembre, pour éviter d'être complètement cerclé, Peiper évacue Stoumont et se replie à la glaise. 22 décembre, fin de matinée. Dans Bastogne, assiégé depuis bientôt deux jours, une dégagation d'Allemands se présente devant les Américains. Ils portent avec eux un message où ils demandent aux Américains de se rendre. Les forces américaines à l'intérieur et aux environs de Bastogne ont été encerclées par de puissantes unités blindées allemandes. Il n'y a qu'un moyen de sauver les troupes américaines d'une complète annihilation, une honorable reddition de la ville encerclée. Le message est amené à Maculife, qui le lit. rapidement et qu'il rend en répondant ce qui peut se traduire en français par des clous que dalle même pas en rêve ou d'autres expressions plus vulgaires que je vais éviter les allemands attend une réponse les officiers américains estiment que le mot de mac au live suffit et donc la note écrite qui suit est présenté aux allemands au commandant allemand signé le commandant américain Et sur le coup, les allemands ne comprennent pas. Ils veulent une réponse claire. Ça veut dire quoi, Nutz ? Oui ou non ? Leur interlocuteur américain leur répond. La réponse n'est pas affirmative. Si vous ne comprenez pas ce que veut dire Nutz, en bon anglais, ça veut dire la même chose que aller au diable Nous tuerons tous les fichus allemands qui tenteront de pénétrer dans cette ville. Le même matin, Dietrich essaye une nouvelle fois de percer à la Crédit Zornborn. Une nouvelle fois, les GI de la division Big Wide One stoppent les blindés allemands. Dietrich n'a pas percé et il ne percera pas. Mais entre temps, à Bastogne, après le nœud de Macau Life, les défenseurs de la ville se prennent une sacrée pression. Tirs d'artillerie, bombardements des avions de Halouft-Waffa. Le 23 décembre, Macau Life doit ordonner un repli de l'ouest vers le centre de Bastogne. Le 23 décembre, justement, le temps change. Les températures déjà basses baissent encore plus. Le ciel se dégage, il fait beau. Les avions alliés peuvent sortir et ils ne vont pas se gêner. Dans la journée du 24 décembre, on va compter dans les Ardennes 5000 sorties aériennes côté Alliés, 1000 côté Allemands. Les colonnes et convois allemands sont salement bombardés, mais ça ne les empêche pas d'avancer. Dans la matinée du 24 décembre, les chars de la 2ème division blindée avancent jusqu'au village de Selles. Le même jour, 24 décembre, les groupes d'armées de Piper se replient de la commune de la Glaise. Ça fait deux jours qu'ils subissent les assauts américains. Les avions de la Luftwaffe l'auront bien parachuté du carburant et des munitions, mais encore une fois, sur l'avitaillement, est tombé côté américain. À partir de Noël, le sort des armes semble vraiment tourner à l'avantage des américains. Après avoir enrayé puis contenu les assauts allemands, ils commencent à les repousser. Le 25 décembre, les alliés bombardent massivement Saint-Vite. Le même jour, les américains contre-attaquent à Selle, qui va être reprise le lendemain 26 décembre. Entre temps, d'Ambastogne assiégée, ce n'est pas vraiment la joie pour les défenseurs. Le jour de Noël a été calme, mais le 26 décembre, la pression allemande reprend. En même temps, les renforts de George Patton avancent vers la ville. Lentement, difficilement, mais ils avancent. Et en fin d'après-midi du 26 décembre, les troupes de la 4ème division blindée de la 3ème armée entrent d'Ambastogne. A 17h, McAuliffe reçoit dans son bureau le général Abrams. Le siège de Bastogne est levé, mais la ville reste quand même sous pression allemande. D'ailleurs, les hommes de la 100ème division aéroportée qui tenait le siège de la ville ne sont pas encore relevés. Ce 26 décembre, dans l'état-major allemand, on est bien conscient que les objectifs initiaux de l'attaque dans les Ardennes ne pourront pas être atteints. On n'a même pas pu arriver jusqu'à la Meuse, donc prendre Bruxelles et Anvers. Mais Hitler veut maintenir la pression. Le 30 décembre, les Allemands lancent une nouvelle attaque sur Bastogne. Une attaque furieuse, mais qui sorte à une défense américaine aussi furieuse. Le 1er janvier 1945, la Luftwaffe lance une attaque aérienne surprise contre les Alliés. L'opération a été tenue tellement secrète que la défense anti-aérienne allemande n'est pas au courant et qui attaque sa propre aviation. Au total, les Alliés paderont 150 avions, mais les Allemands en paderont deux fois plus. Les Américains ont envoyé dans les Ardennes des renforts de troupes déplacées depuis les Vosges et depuis l'Alsace. Donc ces secteurs sont dégarnis militairement, donc c'est l'occasion pour les Allemands d'y contre-attaquer. Le 1er janvier, en même temps que la Luftwaffe lance sa dernière attaque aérienne dans les Ardennes, l'armée de terre allemande lance une contre-offensive en Alsace. Nom de code, opération Nordwien, en français Vendivère. Dix divisions allemandes partent à l'assaut pour prendre en tenaille les armées alliées. Hitler espère que, pour résister, les alliés vont à nouveau retransférer depuis les Ardennes les effectifs qui avaient été envoyés depuis les Vosges. Ce qui permettra aux Allemands de repartir à l'assaut dans les Ardennes. Très tactique comme calcul. Mais Eisenhower a anticipé ça. Il sait très bien que les positions américaines en Alsace et dans les Vosges sont affaiblies. Donc le 20 décembre, il a ordonné de reculer sur les Vosges. Donc d'abandonner Strasbourg et l'Alsace. Provisoirement bien sûr. Mais côté français, ça ne passe pas. Le chef du gouvernement provisoire de la République française de Gaulle ne veut pas en entendre parler. Pas question d'abandonner des territoires français. Le 3 janvier dans l'après-midi, Eisenhower reçoit De Gaulle, en présence de Churchill et du général britannique Alan Brooke. Ambiance tendue. De Gaulle déclare à Eisenhower que si les Américains évacuent l'Alsace, une division française restera à Strasbourg pour défendre seule la ville contre les Allemands. Et Eisenhower cède. Strasbourg et l'Alsace ne seront pas évacués. Si elle l'avait été, l'opération Nordwind, la contre-offensive allemande en Alsace lancée le 1er janvier, aurait pu avoir plus de succès. Mais sous le terrain, les Allemands avancent lentement, péniblement. Et contrairement aux attentes de Hitler, le commandement américain n'a pas envoyé de troupes des Ardennes pour défendre l'Alsace. Parce qu'il y a assez de troupes sur place. D'ailleurs, après quelques semaines, l'opération Nordwind va s'arrêter sans que les Allemands aient réussi à prendre l'avantage. Encore une fois... Hitler avait surestimé les forces allemandes et sous-estimé les forces américaines. Le 3 janvier, les alliés lancent une contre-attaque dans les Ardennes. Au début, l'avance est difficile. Le froid, la neige, toutes ces conditions météo qui avaient gêné l'attaque allemande le 16 décembre gênent aussi la contre-attaque alliée. Le 4 janvier, les forces de von Manteffel lancent même une contre-attaque sur Bastogne. A partir du 9 janvier, les Alliés commencent à vraiment reprendre du terrain. Les Allemands reculent, mais leur recul est progressif, maîtrisé. Bastogne ne sera vraiment débarrassé de la pression allemande que le 12 janvier. Et ça n'est que fin janvier 1945 que les Allemands seront revenus à leur point de départ du 16 décembre 1944. C'est à ce moment-là qu'on peut dire que la bataille des Ardennes est vraiment terminée. Avec le recul, on peut affirmer que dès le début, les plans allemands dans les Ardennes ne pouvaient pas aboutir. Le déséquilibre des forces était trop important. Hitler avait largement sous-estimé la puissance américaine. Ça s'est vu dès les premiers jours de l'attaque, quand les unités allemandes ont été ralenties, voire stoppées par les G.I. Et même si les allemands avaient réussi à aller jusqu'à l'inverse, les américains auraient fini tôt ou tard par les repousser, par reprendre le terrain perdu. La guerre se joue aussi sur d'autres fronts. A l'Est. où les soviétiques ont lancé le 12 janvier 1945 une offensive sur la listule qui a pulvérisé les défenses allemandes. Le 31 janvier 1945, l'armée soviétique était à 70 km de Berlin, en Asie et dans le Pacifique, où les américains se préparaient à envirer le Japon. Tout ça, les combats dans les Ardennes n'y auraient rien changé. Le Heimann avait perdu la guerre et depuis longtemps. La bataille des Ardennes permet quand même d'en apprendre pas mal sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Déjà sur le mythe des Waffen-SS, qui auraient été des unités militaires de très haut niveau. J'ai déjà consacré un épisode du podcast. C'est un mythe justement, que les historiens remettent maintenant bien en cause. La Maïta et les Ardennes en ont été un exemple flagrant, car les premières unités allemandes bloquées par les GI ont été les Waffen-SS de Sepp Dietrich, dès le 17 décembre. Dans les Ardennes, les Waffen-SS se sont surtout fait remarquer par des massacres comme ceux de Malmedy. Ils ont bien plus été des machines de crimes de guerre que des machines de guerre. Pardon pour le mot un peu facile, désolé, mais au fait, pourquoi j'aimerais être désolé ? Le battle des Ardennes nous en apprend aussi pas mal sur la stratégie allemande de la Seconde Guerre mondiale, dominée par les décisions de Hitler. Des décisions pas toujours heureuses, car Hitler a toujours sous-estimé la puissance des alliés. C'est ça qui lui a fait espérer qu'il pourrait percer les défenses américaines et aller jusqu'à Anvers. En juin 1941, quand il a lancé les Allemands à l'assaut de l'URSS, il a largement sous-estimé la puissance militaire soviétique. Six mois après, quand il a déclaré la guerre aux États-Unis, il a aussi largement sous-estimé la puissance militaire américaine. Avec les conséquences qu'on connaît. L'armée allemande a fait le défaut d'une organisation de structures de commandement très hiérarchisées, très rigides, avec de grosses difficultés à réagir vite sur le terrain. Ça a été flagrant pendant la bataille des Ardennes, quand les Waffen-SS de Siebdietrich ont été stoppés à la crête d'Eisenborn et s'y sont acharnés, au lieu de se déplacer ailleurs, pour soutenir Peiper ou von Manteffel par exemple, parce que le commandement allemand n'a pas pu ou pas voulu changer le plan d'attaque initial. Et pour résister aux assauts allemands, pour contre-attaquer, les américains, eux, par contre, ont fait preuve de sacrée capacité d'adaptation et d'improvisation, aussi bien sur le terrain qu'à tous les échelons de la chaîne de commandement. Cette souplesse, cette capacité d'adaptation, les américains en ont fait la preuve ailleurs, à d'autres moments de la seconde guerre mondiale. Mais ils en feront la vraie démonstration pendant les premiers jours de l'attaque allemande dans les Ardennes, quand ils étaient inférieurs en nombre. Un épisode résume très bien ces différences culturelles, je mets des guillemets bien sûr, entre la Wehrmacht et l'US Army. Le note s'envoyait le 22 décembre par Macaulay aux Allemands qui lui demandaient de se rendre. Un refus que les Allemands n'ont pas tout de suite compris. Côté américain, esprit d'improvisation, pratico-pratique, sans formalisme, sans protocole, assez bon enfant. Et côté allemand, par contre, esprit carré, respect des procédures et rigueur absolue. La bataille des Ardennes est restée bien présente dans les mémoires américaines. Les films, les documentaires, les épisodes de séries qui sont consacrés en témoignent. Elle est bien présente aussi dans les mémoires belges et luxembourgeoises. Sûrement parce que pendant plusieurs semaines, coincées dans les combats entre alliés et allemands, les civils belges et luxembourgeois ont connu un vrai enfer. Elle est moins présente dans les mémoires françaises. Sûrement parce que les combats n'ont pas eu lieu en France. J'espère de mon côté que cet épisode contribuera à la faire connaître un public francophone plus large. En tout cas, merci de m'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, partagez-le sur vos réseaux sociaux. Likez-le, notez-le, commentez-le sur la plateforme d'écoute et de téléchargement de votre choix. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode. Et d'ici là, Joyeux Noël ! Je vous souhaite de fin d'année. Ciao !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Automne 1944 : une Allemagne en répit

    00:54

  • Les plans de contre-attaque allemands

    04:03

  • L’assaut allemand : les Américains déboussolés

    05:34

  • Conseil de guerre

    09:34

  • L’avance allemande enrayée

    11:09

  • “Nuts !”

    15:02

  • Attaques et contre-attaques

    16:24

  • L’avance allemande contenue

    18:07

  • Les combats se déplacent en Alsace

    19:46

  • La reconquête alliée

    21:54

  • Un succès impossible

    22:37

  • Ce que la Bataille des Ardennes nous apprend

    23:32

  • Conclusion et remerciements

    26:54

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Description

Zoom aujourd’hui sur une bataille de la Seconde Guerre Mondiale avec des moments épiques et tragiques dignes d’un film de Hollywood.

Carte de la bataille : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Maps_of_the_Battle_of_the_Bulge#/media/File:BatAIX.jpg

SOURCES : 

  • Jean Lopez (sous la direction de), La Wehrmacht :  la fin d’un mythe, Perrin, 2014

  • Claude Quétel, La Seconde Guerre Mondiale, Perrin, 2018

  • Guillaume Piketty, La bataille des Ardennes 16 décembre 1944 - 31 janvier 1945, Tallandier, 2015



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous. Aujourd'hui pour cet épisode spécial Noël, on va parler d'un moment de l'histoire où Noël n'a justement pas du tout été l'ambiance habituelle. Sapin, cadeaux et bon repas partagés en famille et entre amis. Non. Fin décembre 1944, dans les Ardennes belges, l'ambiance était plutôt coup de feu, tir d'artillerie, bombardement, attaque et contre-attaque. Le tout dans le froid, la neige et l'humidité. Ça, pour le coup, c'était tout ce qui restait d'un Noël disons normal. La bataille des Ardennes est une grosse contre-offensive lancée par Hitler contre les américains dans les Ardennes belges en décembre 1944. Alors, pour commencer, le contexte. Fin 1944, côté allemand. Pour espérer renverser le cours de la guerre et gagner, il fallait vraiment avoir le moral. Car depuis 1943, en Europe, l'Allemagne recule sur tous les fronts. A l'été 1944, ça s'accélère. En juin, les Américains débarquent en Normandie, d'où ils vont pendant l'été libérer toute la France, puis la Belgique. A l'est, les Soviétiques lancent l'opération Bagration, une offensive d'une ampleur énorme qui pulvérise les forces allemandes encore présentes en URSS. L'armée soviétique entre en Pologne. Le 1er août 1944, la résistance polonaise lance l'insurrection de Varsovie. L'armée allemande a vraiment l'air de s'écrouler. Dans l'Est-Major Allié, on commence à espérer que la guerre en Europe sera finie pour Noël 1944. Un espoir qui fait vite long feu, car l'avancée des armées alliées va être brusquement stoppée. Déjà à l'Est, à l'annonce de l'insurrection de Varsovie, Staline ordonne à l'armée soviétique de s'arrêter pour laisser les allemands écraser insurrection de façon à éliminer la résistance polonaise non communiste. Oui, cynique jusqu'au bout Staline. L'insurrection n'est pas écrasée avant octobre. Et même après, l'armée soviétique reste immobile sur la vistule. Pas d'offensive contre l'Allemagne. En tout cas, pas pour l'instant. A l'ouest en septembre, les alliés attaquent les Pays-Bas pour espérer à partir de là envahir l'Allemagne. Mais l'opération échoue. Les Pays-Bas restent sous occupation allemande. Et là, les alliés n'avancent plus. La libération très rapide de la France et de la Belgique a provoqué un allongement très rapide aussi des voies de communication. Les hommes, les chars ont plus de mal à être ravitaillés en munitions et en carburant. Surtout sur un front qui va de la mer du Nord à la Méditerranée. Et en même temps, le rapprochement des frontières allemandes stimule l'ardeur au combat des soldats allemands. Ils ne se battent plus pour la gloire du Führer et du parti nazi, mais pour la défense de leur patrie. J'ai dit que les alliés n'avancent plus. En fait, si, mais très lentement. Par exemple, le 21 octobre, les Américains prennent Aix-la-Chapelle, la première ville allemande qui tombe aux mains des alliés. Symbolique, mais ça fait suite à des semaines de combats qui laissent les G.I. épuisés. Plus au sud, le long de la frontière entre la France et l'Allemagne, ça ne se passe pas. pas beaucoup mieux. Metz est libéré le 18 novembre, Belfort le 20, Mulhouse le 21, Strasbourg le 23. Mais le Rhin reste sous contrôle allemand. A Colmar même, les allemands maintiennent une poche de résistance qui bloque l'avance des alliés. En même temps, l'économie de guerre allemande reste active. Même si l'Allemagne est écrasée sous les bombardements alliés, elle produit 5 fois plus de chars qu'en janvier 1942. Elle n'est pas en train de s'écrouler. Elle connaît un répit que Hitler décide d'utiliser pour contre-attaquer. Dans les Ardennes belges, une région de moyenne montagne à l'est de la Belgique. La frontière avec l'Allemagne. Hitler veut refaire le même coup qui avait réussi en mai 1940. Prendre par surprise les armées alliées. Les repousser jusqu'à la mer du Nord. Prendre en verse. Démoraliser les Américains. les amener à signer l'armistice. Nom de code de l'opération, Wart am Rhein. En français, Garde au Rhin. Les alliés ne s'attendent pas à une attaque allemande de grande ampleur dans les Ardennes belges. Il n'y a là-bas que 6 divisions alliées, dont 5 divisions d'infanterie et 1 division blindée. L'attaque allemande va être menée par 2 groupes d'armées. Au nord, la 6ème armée blindée SS de Sepp Dietrich. Comme son nom l'indique, ce groupe d'armée est formé, pas seulement, mais en grande partie, de Waffen-SS. Il est chargé de franchir la Meuse, puis de prendre en verse. Au sud, la 5e armée blindée dirigée par Von Manteffel. Elle est chargée de prendre Bruxelles. Ces deux groupes d'armées blindées sont appuyés par des troupes d'infanterie. A l'extrême nord, la 15e armée dirigée par le général Sangen. A l'extrême sud, la 7e armée dirigée par le général Brandenberger. Pour attaquer, les allemands décident d'attendre le mauvais temps. Oui, pour éviter la présence des avions alliés dans le ciel. Parce que depuis le printemps 1944, la nation allemande, la Luftwaffe, est largement dominée par l'aviation alliée. Et donc, samedi 16 décembre 1944, 5h30 du matin, c'est l'attaque. D'abord une heure de tir d'artillerie continue assomme les GI. Et après, les troupes allemandes se lancent à l'assaut. 13 divisions allemandes qui regroupent 200 000 hommes et plus de 300 chars franchissent les frontières de la Belgique et de Luxembourg et se ruent dans les Ardennes. Face à ces 200 000 hommes, 83 000 GI qui d'abord sont complètement déboussolés, qui reculent. Imaginez-vous que pas mal d'entre eux sont des jeunes recrues qui arrivent du sud des Etats-Unis, qui n'ont encore jamais vu la neige. Vu le mauvais temps qui empêche les reconnaissances par avion, les généraux alliés ne se rendent pas tout de suite compte de l'ampleur de l'attaque. Mais au fur et à mesure que la journée avance, il faut bien se rendre compte que c'est une opération de grande ampleur qui est en cours. La phrase prononcée par le général Bradley résume bien le choc ressenti par les généraux alliés. Mais bon Dieu, d'où ce fils de pute sorti de toutes ces forces ? Le 16 et le 17 décembre, des soldats SS du général Otto Skorzeny vont mener une opération assez spéciale. Ces hommes, qui parlent anglais, qui portent l'uniforme américain, qui se déplacent en jeep, vont s'infiltrer derrière les lignes américaines et foutre une belle pagaille en inversant les panneaux de signalisation ou en coupant les fils de téléphone. Ils vont être vite arrêtés et souvent abattus sommairement. mais leur présence va suffire à semer une vraie paranoïa. La police militaire procède à des contrôles un peu partout. Des contrôles auxquels même les haut-gradés n'échappent pas. Des questions ultra-pointues sont posées, comme par exemple les résultats des championnats de baseball. Assez cocasses, surtout quand les hommes qui posent des questions eux-mêmes ne connaissent pas les réponses. Malgré cette ambiance pas très réjouissante, sur le terrain, côté américain, les choses ne se passent pas si mal. Alors oui, les américains reculent, mais ça n'est pas... pas la débâcle. Localement, par-ci, par-là, les G.I. se défendent. Quand ils reculent, c'est en bon ordre, après avoir tenu le terrain. Bon, il faut dire que le mauvais temps, l'humidité, la neige, ça n'aide pas les chars allemands à avancer vite. Surtout sur les petites routes de montagne des Ardennes. Un petit point croulé sur une rivière, et c'est toute une colonne qui est bloquée. Il faut contourner, trouver un autre chemin. Parfois on croise d'autres connes allemandes. C'est le bouteillage. Tout le monde se gêne. On prend du retard. Alors, je vous préviens, à partir de là, pour suivre les opérations, mieux vaut avoir une carte. Car à moins que vous soyez de la région, je ne pense pas que les noms de localités qui vont suivre vous disent grand chose. Pas de soucis, j'y ai pensé. En description, vous trouverez une carte de la bataille des Ardennes. Et si vous regardez les versions vidéo de cet épisode sur Youtube et sur Peertube, vous pouvez voir la carte de la bataille. Donc, les allemands avancent, mais avec des difficultés. Dès le 17 décembre, les Waffen-SS de Sepp Dietrich sont bloqués face au village de Krynkelt et de Rochrath par la 2ème division d'infanterie américaine. A l'avant-garde de la 6ème armée SS de Sepp Dietrich, on trouve le groupe d'armée de Joachim Peiper. Le 17 décembre, les hommes de Peiper massacrent à Hunsfeld 17 soldats américains qui étaient en train de se rendre. Le même jour, plus tard, au carrefour de Beaunier, au sud de Malmédi, ces 125 soldats américains qui sont surpris et massacrés par les SS de Piper. Les survivants blessés sont abattus méthodiquement d'une balle dans la tête. 12 GI réussissent quand même à s'échapper et répandent la nouvelle. Nouvelle qui, loin de répandre la terreur, va au contraire galvaniser la volonté de résistance contre les allemands. Plus tard, à Stavlo, les SS de Peiper vont massacrer des civils, femmes et enfants compris. Le 19 décembre, un conseil de guerre sur la situation dans les Ardennes a lieu à Verdun. Il est présidé par Edouard Eisenhower, le commandant en chef des forces alliées en Europe. Participent à ce conseil de guerre des généraux comme Bradley, Patton et Devers. Eisenhower ouvre la séance à 11 heures. Il lance l'ambiance en déclarant que la situation dans les Ardennes ne doit pas être vue comme un désastre, mais au contraire comme une opportunité à saisir. Les Américains aient leur éternel optimisme. Il n'y a pas de problème, mais des solutions. Pas de difficultés, mais des challenges. Patton exprime cet optimisme en déclarant Ayons le courage de laisser ces bâtards aller jusqu'à Paris. Alors nous les isolerons de leurs arrières et les taillerons en pièces. Au-delà de ces déclarations, les officiers présents constatent que la poussée allemande est contenue mais pas bloquée. Le danger, ce sont les villes de Bastogne et de Saint-Vite. Des gros cafours de communication qui risquent d'être pris par les Allemands. Des gros renforts américains ont été envoyés dans les Ardennes. On décide de l'envoyer encore plus. Il faut absolument bloquer la pression allemande. C'est pour ça qu'on décide d'envoyer dans les Ardennes les groupes d'armées américains stationnés en Alsace et dans les Vosges. Quand Eisenhower demande à George Patton quand il pourra attaquer, ce dernier lui répond sous trois jours. Eisenhower est un peu incrédule. Il répond à Patton que si besoin, il peut très bien prendre un peu plus de temps. Patton maintient son délai de trois jours. Il faut dire qu'il a anticipé les décisions de Eisenhower et déjà préparé ses groupes d'armée. Pendant la journée du 19, sur le terrain, les choses évoluent pas mal pour les américains. Du côté nord, les SS de Joachim Peiper, qui deux jours avant avaient massacré des G.I. et des civils, sont bloqués à Stoumont par les chars du capitaine Béhuy, à quelques dizaines de kilomètres de la Meuse. La 6ème armée blindée SS de cette diétriche est toujours bloquée à la hauteur des villages de Krynkelt et de Rochrath. Bon, devant les assauts allemands, les américains finissent quand même par se replier, pour établir une ligne de défense juste derrière, à la crête d'Eisenborn. Jusque là, c'était la deuxième division d'infanterie qui tenait toute seule le terrain. Elle est rejointe par la 99e, la 9e et surtout la première division surnommée la Big Wide One. La Big Wide One s'est déjà fait remarquer au débarquement américain en Afrique du Nord, en Italie et en Normandie. Donc sa présence a de quoi galvaniser la volonté de tenir le terrain. A l'extrême sud du front, vous vous rappelez de la 7ème armée de Brandenberger ? Chargée d'appuyer l'avancée de la 5ème armée blindée de von Manteffel ? Eh bien, la 7ème armée se trouve bloquée, à Esch-Tornar. Ce qui laisse le flanc sud de Manteffel exposé à une contre-attaque américaine venue du sud. Et le même jour, à Verdun, Patton a justement décidé de faire monter le plus vite possible, depuis le sud, ses groupes armés. Avec les Allemands coincés au nord, coincés au sud, qui n'avancent que dans le centre des Ardennes, le tâtre d'opération prend la forme d'une flèche, d'un saillon, bulge en anglais. C'est d'ailleurs le nom qui sera plus tard donné par les historiens anglo-saxons à cette bataille des Ardennes, Battle of the Bulge, la bataille du saillon. Ce même 19 décembre, dans la région de Saint-Vite, 7000 soldats américains se rendent aux Allemands. Ces G.I. étaient encerclés dans les bois, salement bombardés. Les généraux Descheneaux et Cavender ont préféré se rendre. Ça a été la plus importante rédition de soldats américains en une seule fois en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Un autre endroit est sous la menace allemande, la ville de Bastogne, dont les défenses se renforcent. Le 19 décembre, 11 000 hommes de la 101ème division aéroportée arrivent dans la ville. Des renforts qui tombent bien, parce que le lendemain, le 20 décembre, trois divisions allemandes sont proches de Bastogne. Le commandement américain hésite un moment à défendre la ville. Mais finalement, sur demande pressante du général McAuliffe, on décide de tenir Bastogne. Et c'est McAuliffe qui est nommé chef de la défense. Le soir du 20 décembre, la Gestapo va assassiner 7 civils. À Nolin, tout près de Bastogne. Comme si les Allemands avaient voulu confirmer aux Américains qu'ils avaient bien fait de choisir de défendre la ville. Le 21 décembre, Bastogne est encerclée par l'armée allemande. Le même jour, les forces de Van Mantevelde prennent la ville de Saint-Vite. Entre temps, au nord du Saillot-Ardennais, les Waffen-SS sont toujours bloquées. Le 21 décembre, à 1h30 du matin, Sepp Dietrich lance un nouvel assaut contre les défenses américaines de la Crédit Elsenborn et il réussit à percer. Enfin, pendant un moment, il croit percer, mais les G.I. reforment leur ligne de défense. Dietrich reste bloqué. Plus au sud, les hommes de Joachim Peiper sont bloqués aux alentours de Stoumont. Pour les aider, la Lutte Waffe le parachute bien du carburant et des munitions, mais pas de chance, la plus grande partie de ce ravitaillement tombe du côté américain. Le soir du 21 décembre, pour éviter d'être complètement cerclé, Peiper évacue Stoumont et se replie à la glaise. 22 décembre, fin de matinée. Dans Bastogne, assiégé depuis bientôt deux jours, une dégagation d'Allemands se présente devant les Américains. Ils portent avec eux un message où ils demandent aux Américains de se rendre. Les forces américaines à l'intérieur et aux environs de Bastogne ont été encerclées par de puissantes unités blindées allemandes. Il n'y a qu'un moyen de sauver les troupes américaines d'une complète annihilation, une honorable reddition de la ville encerclée. Le message est amené à Maculife, qui le lit. rapidement et qu'il rend en répondant ce qui peut se traduire en français par des clous que dalle même pas en rêve ou d'autres expressions plus vulgaires que je vais éviter les allemands attend une réponse les officiers américains estiment que le mot de mac au live suffit et donc la note écrite qui suit est présenté aux allemands au commandant allemand signé le commandant américain Et sur le coup, les allemands ne comprennent pas. Ils veulent une réponse claire. Ça veut dire quoi, Nutz ? Oui ou non ? Leur interlocuteur américain leur répond. La réponse n'est pas affirmative. Si vous ne comprenez pas ce que veut dire Nutz, en bon anglais, ça veut dire la même chose que aller au diable Nous tuerons tous les fichus allemands qui tenteront de pénétrer dans cette ville. Le même matin, Dietrich essaye une nouvelle fois de percer à la Crédit Zornborn. Une nouvelle fois, les GI de la division Big Wide One stoppent les blindés allemands. Dietrich n'a pas percé et il ne percera pas. Mais entre temps, à Bastogne, après le nœud de Macau Life, les défenseurs de la ville se prennent une sacrée pression. Tirs d'artillerie, bombardements des avions de Halouft-Waffa. Le 23 décembre, Macau Life doit ordonner un repli de l'ouest vers le centre de Bastogne. Le 23 décembre, justement, le temps change. Les températures déjà basses baissent encore plus. Le ciel se dégage, il fait beau. Les avions alliés peuvent sortir et ils ne vont pas se gêner. Dans la journée du 24 décembre, on va compter dans les Ardennes 5000 sorties aériennes côté Alliés, 1000 côté Allemands. Les colonnes et convois allemands sont salement bombardés, mais ça ne les empêche pas d'avancer. Dans la matinée du 24 décembre, les chars de la 2ème division blindée avancent jusqu'au village de Selles. Le même jour, 24 décembre, les groupes d'armées de Piper se replient de la commune de la Glaise. Ça fait deux jours qu'ils subissent les assauts américains. Les avions de la Luftwaffe l'auront bien parachuté du carburant et des munitions, mais encore une fois, sur l'avitaillement, est tombé côté américain. À partir de Noël, le sort des armes semble vraiment tourner à l'avantage des américains. Après avoir enrayé puis contenu les assauts allemands, ils commencent à les repousser. Le 25 décembre, les alliés bombardent massivement Saint-Vite. Le même jour, les américains contre-attaquent à Selle, qui va être reprise le lendemain 26 décembre. Entre temps, d'Ambastogne assiégée, ce n'est pas vraiment la joie pour les défenseurs. Le jour de Noël a été calme, mais le 26 décembre, la pression allemande reprend. En même temps, les renforts de George Patton avancent vers la ville. Lentement, difficilement, mais ils avancent. Et en fin d'après-midi du 26 décembre, les troupes de la 4ème division blindée de la 3ème armée entrent d'Ambastogne. A 17h, McAuliffe reçoit dans son bureau le général Abrams. Le siège de Bastogne est levé, mais la ville reste quand même sous pression allemande. D'ailleurs, les hommes de la 100ème division aéroportée qui tenait le siège de la ville ne sont pas encore relevés. Ce 26 décembre, dans l'état-major allemand, on est bien conscient que les objectifs initiaux de l'attaque dans les Ardennes ne pourront pas être atteints. On n'a même pas pu arriver jusqu'à la Meuse, donc prendre Bruxelles et Anvers. Mais Hitler veut maintenir la pression. Le 30 décembre, les Allemands lancent une nouvelle attaque sur Bastogne. Une attaque furieuse, mais qui sorte à une défense américaine aussi furieuse. Le 1er janvier 1945, la Luftwaffe lance une attaque aérienne surprise contre les Alliés. L'opération a été tenue tellement secrète que la défense anti-aérienne allemande n'est pas au courant et qui attaque sa propre aviation. Au total, les Alliés paderont 150 avions, mais les Allemands en paderont deux fois plus. Les Américains ont envoyé dans les Ardennes des renforts de troupes déplacées depuis les Vosges et depuis l'Alsace. Donc ces secteurs sont dégarnis militairement, donc c'est l'occasion pour les Allemands d'y contre-attaquer. Le 1er janvier, en même temps que la Luftwaffe lance sa dernière attaque aérienne dans les Ardennes, l'armée de terre allemande lance une contre-offensive en Alsace. Nom de code, opération Nordwien, en français Vendivère. Dix divisions allemandes partent à l'assaut pour prendre en tenaille les armées alliées. Hitler espère que, pour résister, les alliés vont à nouveau retransférer depuis les Ardennes les effectifs qui avaient été envoyés depuis les Vosges. Ce qui permettra aux Allemands de repartir à l'assaut dans les Ardennes. Très tactique comme calcul. Mais Eisenhower a anticipé ça. Il sait très bien que les positions américaines en Alsace et dans les Vosges sont affaiblies. Donc le 20 décembre, il a ordonné de reculer sur les Vosges. Donc d'abandonner Strasbourg et l'Alsace. Provisoirement bien sûr. Mais côté français, ça ne passe pas. Le chef du gouvernement provisoire de la République française de Gaulle ne veut pas en entendre parler. Pas question d'abandonner des territoires français. Le 3 janvier dans l'après-midi, Eisenhower reçoit De Gaulle, en présence de Churchill et du général britannique Alan Brooke. Ambiance tendue. De Gaulle déclare à Eisenhower que si les Américains évacuent l'Alsace, une division française restera à Strasbourg pour défendre seule la ville contre les Allemands. Et Eisenhower cède. Strasbourg et l'Alsace ne seront pas évacués. Si elle l'avait été, l'opération Nordwind, la contre-offensive allemande en Alsace lancée le 1er janvier, aurait pu avoir plus de succès. Mais sous le terrain, les Allemands avancent lentement, péniblement. Et contrairement aux attentes de Hitler, le commandement américain n'a pas envoyé de troupes des Ardennes pour défendre l'Alsace. Parce qu'il y a assez de troupes sur place. D'ailleurs, après quelques semaines, l'opération Nordwind va s'arrêter sans que les Allemands aient réussi à prendre l'avantage. Encore une fois... Hitler avait surestimé les forces allemandes et sous-estimé les forces américaines. Le 3 janvier, les alliés lancent une contre-attaque dans les Ardennes. Au début, l'avance est difficile. Le froid, la neige, toutes ces conditions météo qui avaient gêné l'attaque allemande le 16 décembre gênent aussi la contre-attaque alliée. Le 4 janvier, les forces de von Manteffel lancent même une contre-attaque sur Bastogne. A partir du 9 janvier, les Alliés commencent à vraiment reprendre du terrain. Les Allemands reculent, mais leur recul est progressif, maîtrisé. Bastogne ne sera vraiment débarrassé de la pression allemande que le 12 janvier. Et ça n'est que fin janvier 1945 que les Allemands seront revenus à leur point de départ du 16 décembre 1944. C'est à ce moment-là qu'on peut dire que la bataille des Ardennes est vraiment terminée. Avec le recul, on peut affirmer que dès le début, les plans allemands dans les Ardennes ne pouvaient pas aboutir. Le déséquilibre des forces était trop important. Hitler avait largement sous-estimé la puissance américaine. Ça s'est vu dès les premiers jours de l'attaque, quand les unités allemandes ont été ralenties, voire stoppées par les G.I. Et même si les allemands avaient réussi à aller jusqu'à l'inverse, les américains auraient fini tôt ou tard par les repousser, par reprendre le terrain perdu. La guerre se joue aussi sur d'autres fronts. A l'Est. où les soviétiques ont lancé le 12 janvier 1945 une offensive sur la listule qui a pulvérisé les défenses allemandes. Le 31 janvier 1945, l'armée soviétique était à 70 km de Berlin, en Asie et dans le Pacifique, où les américains se préparaient à envirer le Japon. Tout ça, les combats dans les Ardennes n'y auraient rien changé. Le Heimann avait perdu la guerre et depuis longtemps. La bataille des Ardennes permet quand même d'en apprendre pas mal sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Déjà sur le mythe des Waffen-SS, qui auraient été des unités militaires de très haut niveau. J'ai déjà consacré un épisode du podcast. C'est un mythe justement, que les historiens remettent maintenant bien en cause. La Maïta et les Ardennes en ont été un exemple flagrant, car les premières unités allemandes bloquées par les GI ont été les Waffen-SS de Sepp Dietrich, dès le 17 décembre. Dans les Ardennes, les Waffen-SS se sont surtout fait remarquer par des massacres comme ceux de Malmedy. Ils ont bien plus été des machines de crimes de guerre que des machines de guerre. Pardon pour le mot un peu facile, désolé, mais au fait, pourquoi j'aimerais être désolé ? Le battle des Ardennes nous en apprend aussi pas mal sur la stratégie allemande de la Seconde Guerre mondiale, dominée par les décisions de Hitler. Des décisions pas toujours heureuses, car Hitler a toujours sous-estimé la puissance des alliés. C'est ça qui lui a fait espérer qu'il pourrait percer les défenses américaines et aller jusqu'à Anvers. En juin 1941, quand il a lancé les Allemands à l'assaut de l'URSS, il a largement sous-estimé la puissance militaire soviétique. Six mois après, quand il a déclaré la guerre aux États-Unis, il a aussi largement sous-estimé la puissance militaire américaine. Avec les conséquences qu'on connaît. L'armée allemande a fait le défaut d'une organisation de structures de commandement très hiérarchisées, très rigides, avec de grosses difficultés à réagir vite sur le terrain. Ça a été flagrant pendant la bataille des Ardennes, quand les Waffen-SS de Siebdietrich ont été stoppés à la crête d'Eisenborn et s'y sont acharnés, au lieu de se déplacer ailleurs, pour soutenir Peiper ou von Manteffel par exemple, parce que le commandement allemand n'a pas pu ou pas voulu changer le plan d'attaque initial. Et pour résister aux assauts allemands, pour contre-attaquer, les américains, eux, par contre, ont fait preuve de sacrée capacité d'adaptation et d'improvisation, aussi bien sur le terrain qu'à tous les échelons de la chaîne de commandement. Cette souplesse, cette capacité d'adaptation, les américains en ont fait la preuve ailleurs, à d'autres moments de la seconde guerre mondiale. Mais ils en feront la vraie démonstration pendant les premiers jours de l'attaque allemande dans les Ardennes, quand ils étaient inférieurs en nombre. Un épisode résume très bien ces différences culturelles, je mets des guillemets bien sûr, entre la Wehrmacht et l'US Army. Le note s'envoyait le 22 décembre par Macaulay aux Allemands qui lui demandaient de se rendre. Un refus que les Allemands n'ont pas tout de suite compris. Côté américain, esprit d'improvisation, pratico-pratique, sans formalisme, sans protocole, assez bon enfant. Et côté allemand, par contre, esprit carré, respect des procédures et rigueur absolue. La bataille des Ardennes est restée bien présente dans les mémoires américaines. Les films, les documentaires, les épisodes de séries qui sont consacrés en témoignent. Elle est bien présente aussi dans les mémoires belges et luxembourgeoises. Sûrement parce que pendant plusieurs semaines, coincées dans les combats entre alliés et allemands, les civils belges et luxembourgeois ont connu un vrai enfer. Elle est moins présente dans les mémoires françaises. Sûrement parce que les combats n'ont pas eu lieu en France. J'espère de mon côté que cet épisode contribuera à la faire connaître un public francophone plus large. En tout cas, merci de m'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, partagez-le sur vos réseaux sociaux. Likez-le, notez-le, commentez-le sur la plateforme d'écoute et de téléchargement de votre choix. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode. Et d'ici là, Joyeux Noël ! Je vous souhaite de fin d'année. Ciao !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Automne 1944 : une Allemagne en répit

    00:54

  • Les plans de contre-attaque allemands

    04:03

  • L’assaut allemand : les Américains déboussolés

    05:34

  • Conseil de guerre

    09:34

  • L’avance allemande enrayée

    11:09

  • “Nuts !”

    15:02

  • Attaques et contre-attaques

    16:24

  • L’avance allemande contenue

    18:07

  • Les combats se déplacent en Alsace

    19:46

  • La reconquête alliée

    21:54

  • Un succès impossible

    22:37

  • Ce que la Bataille des Ardennes nous apprend

    23:32

  • Conclusion et remerciements

    26:54

Description

Zoom aujourd’hui sur une bataille de la Seconde Guerre Mondiale avec des moments épiques et tragiques dignes d’un film de Hollywood.

Carte de la bataille : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Maps_of_the_Battle_of_the_Bulge#/media/File:BatAIX.jpg

SOURCES : 

  • Jean Lopez (sous la direction de), La Wehrmacht :  la fin d’un mythe, Perrin, 2014

  • Claude Quétel, La Seconde Guerre Mondiale, Perrin, 2018

  • Guillaume Piketty, La bataille des Ardennes 16 décembre 1944 - 31 janvier 1945, Tallandier, 2015



CREDITS SONS : 



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous. Aujourd'hui pour cet épisode spécial Noël, on va parler d'un moment de l'histoire où Noël n'a justement pas du tout été l'ambiance habituelle. Sapin, cadeaux et bon repas partagés en famille et entre amis. Non. Fin décembre 1944, dans les Ardennes belges, l'ambiance était plutôt coup de feu, tir d'artillerie, bombardement, attaque et contre-attaque. Le tout dans le froid, la neige et l'humidité. Ça, pour le coup, c'était tout ce qui restait d'un Noël disons normal. La bataille des Ardennes est une grosse contre-offensive lancée par Hitler contre les américains dans les Ardennes belges en décembre 1944. Alors, pour commencer, le contexte. Fin 1944, côté allemand. Pour espérer renverser le cours de la guerre et gagner, il fallait vraiment avoir le moral. Car depuis 1943, en Europe, l'Allemagne recule sur tous les fronts. A l'été 1944, ça s'accélère. En juin, les Américains débarquent en Normandie, d'où ils vont pendant l'été libérer toute la France, puis la Belgique. A l'est, les Soviétiques lancent l'opération Bagration, une offensive d'une ampleur énorme qui pulvérise les forces allemandes encore présentes en URSS. L'armée soviétique entre en Pologne. Le 1er août 1944, la résistance polonaise lance l'insurrection de Varsovie. L'armée allemande a vraiment l'air de s'écrouler. Dans l'Est-Major Allié, on commence à espérer que la guerre en Europe sera finie pour Noël 1944. Un espoir qui fait vite long feu, car l'avancée des armées alliées va être brusquement stoppée. Déjà à l'Est, à l'annonce de l'insurrection de Varsovie, Staline ordonne à l'armée soviétique de s'arrêter pour laisser les allemands écraser insurrection de façon à éliminer la résistance polonaise non communiste. Oui, cynique jusqu'au bout Staline. L'insurrection n'est pas écrasée avant octobre. Et même après, l'armée soviétique reste immobile sur la vistule. Pas d'offensive contre l'Allemagne. En tout cas, pas pour l'instant. A l'ouest en septembre, les alliés attaquent les Pays-Bas pour espérer à partir de là envahir l'Allemagne. Mais l'opération échoue. Les Pays-Bas restent sous occupation allemande. Et là, les alliés n'avancent plus. La libération très rapide de la France et de la Belgique a provoqué un allongement très rapide aussi des voies de communication. Les hommes, les chars ont plus de mal à être ravitaillés en munitions et en carburant. Surtout sur un front qui va de la mer du Nord à la Méditerranée. Et en même temps, le rapprochement des frontières allemandes stimule l'ardeur au combat des soldats allemands. Ils ne se battent plus pour la gloire du Führer et du parti nazi, mais pour la défense de leur patrie. J'ai dit que les alliés n'avancent plus. En fait, si, mais très lentement. Par exemple, le 21 octobre, les Américains prennent Aix-la-Chapelle, la première ville allemande qui tombe aux mains des alliés. Symbolique, mais ça fait suite à des semaines de combats qui laissent les G.I. épuisés. Plus au sud, le long de la frontière entre la France et l'Allemagne, ça ne se passe pas. pas beaucoup mieux. Metz est libéré le 18 novembre, Belfort le 20, Mulhouse le 21, Strasbourg le 23. Mais le Rhin reste sous contrôle allemand. A Colmar même, les allemands maintiennent une poche de résistance qui bloque l'avance des alliés. En même temps, l'économie de guerre allemande reste active. Même si l'Allemagne est écrasée sous les bombardements alliés, elle produit 5 fois plus de chars qu'en janvier 1942. Elle n'est pas en train de s'écrouler. Elle connaît un répit que Hitler décide d'utiliser pour contre-attaquer. Dans les Ardennes belges, une région de moyenne montagne à l'est de la Belgique. La frontière avec l'Allemagne. Hitler veut refaire le même coup qui avait réussi en mai 1940. Prendre par surprise les armées alliées. Les repousser jusqu'à la mer du Nord. Prendre en verse. Démoraliser les Américains. les amener à signer l'armistice. Nom de code de l'opération, Wart am Rhein. En français, Garde au Rhin. Les alliés ne s'attendent pas à une attaque allemande de grande ampleur dans les Ardennes belges. Il n'y a là-bas que 6 divisions alliées, dont 5 divisions d'infanterie et 1 division blindée. L'attaque allemande va être menée par 2 groupes d'armées. Au nord, la 6ème armée blindée SS de Sepp Dietrich. Comme son nom l'indique, ce groupe d'armée est formé, pas seulement, mais en grande partie, de Waffen-SS. Il est chargé de franchir la Meuse, puis de prendre en verse. Au sud, la 5e armée blindée dirigée par Von Manteffel. Elle est chargée de prendre Bruxelles. Ces deux groupes d'armées blindées sont appuyés par des troupes d'infanterie. A l'extrême nord, la 15e armée dirigée par le général Sangen. A l'extrême sud, la 7e armée dirigée par le général Brandenberger. Pour attaquer, les allemands décident d'attendre le mauvais temps. Oui, pour éviter la présence des avions alliés dans le ciel. Parce que depuis le printemps 1944, la nation allemande, la Luftwaffe, est largement dominée par l'aviation alliée. Et donc, samedi 16 décembre 1944, 5h30 du matin, c'est l'attaque. D'abord une heure de tir d'artillerie continue assomme les GI. Et après, les troupes allemandes se lancent à l'assaut. 13 divisions allemandes qui regroupent 200 000 hommes et plus de 300 chars franchissent les frontières de la Belgique et de Luxembourg et se ruent dans les Ardennes. Face à ces 200 000 hommes, 83 000 GI qui d'abord sont complètement déboussolés, qui reculent. Imaginez-vous que pas mal d'entre eux sont des jeunes recrues qui arrivent du sud des Etats-Unis, qui n'ont encore jamais vu la neige. Vu le mauvais temps qui empêche les reconnaissances par avion, les généraux alliés ne se rendent pas tout de suite compte de l'ampleur de l'attaque. Mais au fur et à mesure que la journée avance, il faut bien se rendre compte que c'est une opération de grande ampleur qui est en cours. La phrase prononcée par le général Bradley résume bien le choc ressenti par les généraux alliés. Mais bon Dieu, d'où ce fils de pute sorti de toutes ces forces ? Le 16 et le 17 décembre, des soldats SS du général Otto Skorzeny vont mener une opération assez spéciale. Ces hommes, qui parlent anglais, qui portent l'uniforme américain, qui se déplacent en jeep, vont s'infiltrer derrière les lignes américaines et foutre une belle pagaille en inversant les panneaux de signalisation ou en coupant les fils de téléphone. Ils vont être vite arrêtés et souvent abattus sommairement. mais leur présence va suffire à semer une vraie paranoïa. La police militaire procède à des contrôles un peu partout. Des contrôles auxquels même les haut-gradés n'échappent pas. Des questions ultra-pointues sont posées, comme par exemple les résultats des championnats de baseball. Assez cocasses, surtout quand les hommes qui posent des questions eux-mêmes ne connaissent pas les réponses. Malgré cette ambiance pas très réjouissante, sur le terrain, côté américain, les choses ne se passent pas si mal. Alors oui, les américains reculent, mais ça n'est pas... pas la débâcle. Localement, par-ci, par-là, les G.I. se défendent. Quand ils reculent, c'est en bon ordre, après avoir tenu le terrain. Bon, il faut dire que le mauvais temps, l'humidité, la neige, ça n'aide pas les chars allemands à avancer vite. Surtout sur les petites routes de montagne des Ardennes. Un petit point croulé sur une rivière, et c'est toute une colonne qui est bloquée. Il faut contourner, trouver un autre chemin. Parfois on croise d'autres connes allemandes. C'est le bouteillage. Tout le monde se gêne. On prend du retard. Alors, je vous préviens, à partir de là, pour suivre les opérations, mieux vaut avoir une carte. Car à moins que vous soyez de la région, je ne pense pas que les noms de localités qui vont suivre vous disent grand chose. Pas de soucis, j'y ai pensé. En description, vous trouverez une carte de la bataille des Ardennes. Et si vous regardez les versions vidéo de cet épisode sur Youtube et sur Peertube, vous pouvez voir la carte de la bataille. Donc, les allemands avancent, mais avec des difficultés. Dès le 17 décembre, les Waffen-SS de Sepp Dietrich sont bloqués face au village de Krynkelt et de Rochrath par la 2ème division d'infanterie américaine. A l'avant-garde de la 6ème armée SS de Sepp Dietrich, on trouve le groupe d'armée de Joachim Peiper. Le 17 décembre, les hommes de Peiper massacrent à Hunsfeld 17 soldats américains qui étaient en train de se rendre. Le même jour, plus tard, au carrefour de Beaunier, au sud de Malmédi, ces 125 soldats américains qui sont surpris et massacrés par les SS de Piper. Les survivants blessés sont abattus méthodiquement d'une balle dans la tête. 12 GI réussissent quand même à s'échapper et répandent la nouvelle. Nouvelle qui, loin de répandre la terreur, va au contraire galvaniser la volonté de résistance contre les allemands. Plus tard, à Stavlo, les SS de Peiper vont massacrer des civils, femmes et enfants compris. Le 19 décembre, un conseil de guerre sur la situation dans les Ardennes a lieu à Verdun. Il est présidé par Edouard Eisenhower, le commandant en chef des forces alliées en Europe. Participent à ce conseil de guerre des généraux comme Bradley, Patton et Devers. Eisenhower ouvre la séance à 11 heures. Il lance l'ambiance en déclarant que la situation dans les Ardennes ne doit pas être vue comme un désastre, mais au contraire comme une opportunité à saisir. Les Américains aient leur éternel optimisme. Il n'y a pas de problème, mais des solutions. Pas de difficultés, mais des challenges. Patton exprime cet optimisme en déclarant Ayons le courage de laisser ces bâtards aller jusqu'à Paris. Alors nous les isolerons de leurs arrières et les taillerons en pièces. Au-delà de ces déclarations, les officiers présents constatent que la poussée allemande est contenue mais pas bloquée. Le danger, ce sont les villes de Bastogne et de Saint-Vite. Des gros cafours de communication qui risquent d'être pris par les Allemands. Des gros renforts américains ont été envoyés dans les Ardennes. On décide de l'envoyer encore plus. Il faut absolument bloquer la pression allemande. C'est pour ça qu'on décide d'envoyer dans les Ardennes les groupes d'armées américains stationnés en Alsace et dans les Vosges. Quand Eisenhower demande à George Patton quand il pourra attaquer, ce dernier lui répond sous trois jours. Eisenhower est un peu incrédule. Il répond à Patton que si besoin, il peut très bien prendre un peu plus de temps. Patton maintient son délai de trois jours. Il faut dire qu'il a anticipé les décisions de Eisenhower et déjà préparé ses groupes d'armée. Pendant la journée du 19, sur le terrain, les choses évoluent pas mal pour les américains. Du côté nord, les SS de Joachim Peiper, qui deux jours avant avaient massacré des G.I. et des civils, sont bloqués à Stoumont par les chars du capitaine Béhuy, à quelques dizaines de kilomètres de la Meuse. La 6ème armée blindée SS de cette diétriche est toujours bloquée à la hauteur des villages de Krynkelt et de Rochrath. Bon, devant les assauts allemands, les américains finissent quand même par se replier, pour établir une ligne de défense juste derrière, à la crête d'Eisenborn. Jusque là, c'était la deuxième division d'infanterie qui tenait toute seule le terrain. Elle est rejointe par la 99e, la 9e et surtout la première division surnommée la Big Wide One. La Big Wide One s'est déjà fait remarquer au débarquement américain en Afrique du Nord, en Italie et en Normandie. Donc sa présence a de quoi galvaniser la volonté de tenir le terrain. A l'extrême sud du front, vous vous rappelez de la 7ème armée de Brandenberger ? Chargée d'appuyer l'avancée de la 5ème armée blindée de von Manteffel ? Eh bien, la 7ème armée se trouve bloquée, à Esch-Tornar. Ce qui laisse le flanc sud de Manteffel exposé à une contre-attaque américaine venue du sud. Et le même jour, à Verdun, Patton a justement décidé de faire monter le plus vite possible, depuis le sud, ses groupes armés. Avec les Allemands coincés au nord, coincés au sud, qui n'avancent que dans le centre des Ardennes, le tâtre d'opération prend la forme d'une flèche, d'un saillon, bulge en anglais. C'est d'ailleurs le nom qui sera plus tard donné par les historiens anglo-saxons à cette bataille des Ardennes, Battle of the Bulge, la bataille du saillon. Ce même 19 décembre, dans la région de Saint-Vite, 7000 soldats américains se rendent aux Allemands. Ces G.I. étaient encerclés dans les bois, salement bombardés. Les généraux Descheneaux et Cavender ont préféré se rendre. Ça a été la plus importante rédition de soldats américains en une seule fois en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Un autre endroit est sous la menace allemande, la ville de Bastogne, dont les défenses se renforcent. Le 19 décembre, 11 000 hommes de la 101ème division aéroportée arrivent dans la ville. Des renforts qui tombent bien, parce que le lendemain, le 20 décembre, trois divisions allemandes sont proches de Bastogne. Le commandement américain hésite un moment à défendre la ville. Mais finalement, sur demande pressante du général McAuliffe, on décide de tenir Bastogne. Et c'est McAuliffe qui est nommé chef de la défense. Le soir du 20 décembre, la Gestapo va assassiner 7 civils. À Nolin, tout près de Bastogne. Comme si les Allemands avaient voulu confirmer aux Américains qu'ils avaient bien fait de choisir de défendre la ville. Le 21 décembre, Bastogne est encerclée par l'armée allemande. Le même jour, les forces de Van Mantevelde prennent la ville de Saint-Vite. Entre temps, au nord du Saillot-Ardennais, les Waffen-SS sont toujours bloquées. Le 21 décembre, à 1h30 du matin, Sepp Dietrich lance un nouvel assaut contre les défenses américaines de la Crédit Elsenborn et il réussit à percer. Enfin, pendant un moment, il croit percer, mais les G.I. reforment leur ligne de défense. Dietrich reste bloqué. Plus au sud, les hommes de Joachim Peiper sont bloqués aux alentours de Stoumont. Pour les aider, la Lutte Waffe le parachute bien du carburant et des munitions, mais pas de chance, la plus grande partie de ce ravitaillement tombe du côté américain. Le soir du 21 décembre, pour éviter d'être complètement cerclé, Peiper évacue Stoumont et se replie à la glaise. 22 décembre, fin de matinée. Dans Bastogne, assiégé depuis bientôt deux jours, une dégagation d'Allemands se présente devant les Américains. Ils portent avec eux un message où ils demandent aux Américains de se rendre. Les forces américaines à l'intérieur et aux environs de Bastogne ont été encerclées par de puissantes unités blindées allemandes. Il n'y a qu'un moyen de sauver les troupes américaines d'une complète annihilation, une honorable reddition de la ville encerclée. Le message est amené à Maculife, qui le lit. rapidement et qu'il rend en répondant ce qui peut se traduire en français par des clous que dalle même pas en rêve ou d'autres expressions plus vulgaires que je vais éviter les allemands attend une réponse les officiers américains estiment que le mot de mac au live suffit et donc la note écrite qui suit est présenté aux allemands au commandant allemand signé le commandant américain Et sur le coup, les allemands ne comprennent pas. Ils veulent une réponse claire. Ça veut dire quoi, Nutz ? Oui ou non ? Leur interlocuteur américain leur répond. La réponse n'est pas affirmative. Si vous ne comprenez pas ce que veut dire Nutz, en bon anglais, ça veut dire la même chose que aller au diable Nous tuerons tous les fichus allemands qui tenteront de pénétrer dans cette ville. Le même matin, Dietrich essaye une nouvelle fois de percer à la Crédit Zornborn. Une nouvelle fois, les GI de la division Big Wide One stoppent les blindés allemands. Dietrich n'a pas percé et il ne percera pas. Mais entre temps, à Bastogne, après le nœud de Macau Life, les défenseurs de la ville se prennent une sacrée pression. Tirs d'artillerie, bombardements des avions de Halouft-Waffa. Le 23 décembre, Macau Life doit ordonner un repli de l'ouest vers le centre de Bastogne. Le 23 décembre, justement, le temps change. Les températures déjà basses baissent encore plus. Le ciel se dégage, il fait beau. Les avions alliés peuvent sortir et ils ne vont pas se gêner. Dans la journée du 24 décembre, on va compter dans les Ardennes 5000 sorties aériennes côté Alliés, 1000 côté Allemands. Les colonnes et convois allemands sont salement bombardés, mais ça ne les empêche pas d'avancer. Dans la matinée du 24 décembre, les chars de la 2ème division blindée avancent jusqu'au village de Selles. Le même jour, 24 décembre, les groupes d'armées de Piper se replient de la commune de la Glaise. Ça fait deux jours qu'ils subissent les assauts américains. Les avions de la Luftwaffe l'auront bien parachuté du carburant et des munitions, mais encore une fois, sur l'avitaillement, est tombé côté américain. À partir de Noël, le sort des armes semble vraiment tourner à l'avantage des américains. Après avoir enrayé puis contenu les assauts allemands, ils commencent à les repousser. Le 25 décembre, les alliés bombardent massivement Saint-Vite. Le même jour, les américains contre-attaquent à Selle, qui va être reprise le lendemain 26 décembre. Entre temps, d'Ambastogne assiégée, ce n'est pas vraiment la joie pour les défenseurs. Le jour de Noël a été calme, mais le 26 décembre, la pression allemande reprend. En même temps, les renforts de George Patton avancent vers la ville. Lentement, difficilement, mais ils avancent. Et en fin d'après-midi du 26 décembre, les troupes de la 4ème division blindée de la 3ème armée entrent d'Ambastogne. A 17h, McAuliffe reçoit dans son bureau le général Abrams. Le siège de Bastogne est levé, mais la ville reste quand même sous pression allemande. D'ailleurs, les hommes de la 100ème division aéroportée qui tenait le siège de la ville ne sont pas encore relevés. Ce 26 décembre, dans l'état-major allemand, on est bien conscient que les objectifs initiaux de l'attaque dans les Ardennes ne pourront pas être atteints. On n'a même pas pu arriver jusqu'à la Meuse, donc prendre Bruxelles et Anvers. Mais Hitler veut maintenir la pression. Le 30 décembre, les Allemands lancent une nouvelle attaque sur Bastogne. Une attaque furieuse, mais qui sorte à une défense américaine aussi furieuse. Le 1er janvier 1945, la Luftwaffe lance une attaque aérienne surprise contre les Alliés. L'opération a été tenue tellement secrète que la défense anti-aérienne allemande n'est pas au courant et qui attaque sa propre aviation. Au total, les Alliés paderont 150 avions, mais les Allemands en paderont deux fois plus. Les Américains ont envoyé dans les Ardennes des renforts de troupes déplacées depuis les Vosges et depuis l'Alsace. Donc ces secteurs sont dégarnis militairement, donc c'est l'occasion pour les Allemands d'y contre-attaquer. Le 1er janvier, en même temps que la Luftwaffe lance sa dernière attaque aérienne dans les Ardennes, l'armée de terre allemande lance une contre-offensive en Alsace. Nom de code, opération Nordwien, en français Vendivère. Dix divisions allemandes partent à l'assaut pour prendre en tenaille les armées alliées. Hitler espère que, pour résister, les alliés vont à nouveau retransférer depuis les Ardennes les effectifs qui avaient été envoyés depuis les Vosges. Ce qui permettra aux Allemands de repartir à l'assaut dans les Ardennes. Très tactique comme calcul. Mais Eisenhower a anticipé ça. Il sait très bien que les positions américaines en Alsace et dans les Vosges sont affaiblies. Donc le 20 décembre, il a ordonné de reculer sur les Vosges. Donc d'abandonner Strasbourg et l'Alsace. Provisoirement bien sûr. Mais côté français, ça ne passe pas. Le chef du gouvernement provisoire de la République française de Gaulle ne veut pas en entendre parler. Pas question d'abandonner des territoires français. Le 3 janvier dans l'après-midi, Eisenhower reçoit De Gaulle, en présence de Churchill et du général britannique Alan Brooke. Ambiance tendue. De Gaulle déclare à Eisenhower que si les Américains évacuent l'Alsace, une division française restera à Strasbourg pour défendre seule la ville contre les Allemands. Et Eisenhower cède. Strasbourg et l'Alsace ne seront pas évacués. Si elle l'avait été, l'opération Nordwind, la contre-offensive allemande en Alsace lancée le 1er janvier, aurait pu avoir plus de succès. Mais sous le terrain, les Allemands avancent lentement, péniblement. Et contrairement aux attentes de Hitler, le commandement américain n'a pas envoyé de troupes des Ardennes pour défendre l'Alsace. Parce qu'il y a assez de troupes sur place. D'ailleurs, après quelques semaines, l'opération Nordwind va s'arrêter sans que les Allemands aient réussi à prendre l'avantage. Encore une fois... Hitler avait surestimé les forces allemandes et sous-estimé les forces américaines. Le 3 janvier, les alliés lancent une contre-attaque dans les Ardennes. Au début, l'avance est difficile. Le froid, la neige, toutes ces conditions météo qui avaient gêné l'attaque allemande le 16 décembre gênent aussi la contre-attaque alliée. Le 4 janvier, les forces de von Manteffel lancent même une contre-attaque sur Bastogne. A partir du 9 janvier, les Alliés commencent à vraiment reprendre du terrain. Les Allemands reculent, mais leur recul est progressif, maîtrisé. Bastogne ne sera vraiment débarrassé de la pression allemande que le 12 janvier. Et ça n'est que fin janvier 1945 que les Allemands seront revenus à leur point de départ du 16 décembre 1944. C'est à ce moment-là qu'on peut dire que la bataille des Ardennes est vraiment terminée. Avec le recul, on peut affirmer que dès le début, les plans allemands dans les Ardennes ne pouvaient pas aboutir. Le déséquilibre des forces était trop important. Hitler avait largement sous-estimé la puissance américaine. Ça s'est vu dès les premiers jours de l'attaque, quand les unités allemandes ont été ralenties, voire stoppées par les G.I. Et même si les allemands avaient réussi à aller jusqu'à l'inverse, les américains auraient fini tôt ou tard par les repousser, par reprendre le terrain perdu. La guerre se joue aussi sur d'autres fronts. A l'Est. où les soviétiques ont lancé le 12 janvier 1945 une offensive sur la listule qui a pulvérisé les défenses allemandes. Le 31 janvier 1945, l'armée soviétique était à 70 km de Berlin, en Asie et dans le Pacifique, où les américains se préparaient à envirer le Japon. Tout ça, les combats dans les Ardennes n'y auraient rien changé. Le Heimann avait perdu la guerre et depuis longtemps. La bataille des Ardennes permet quand même d'en apprendre pas mal sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Déjà sur le mythe des Waffen-SS, qui auraient été des unités militaires de très haut niveau. J'ai déjà consacré un épisode du podcast. C'est un mythe justement, que les historiens remettent maintenant bien en cause. La Maïta et les Ardennes en ont été un exemple flagrant, car les premières unités allemandes bloquées par les GI ont été les Waffen-SS de Sepp Dietrich, dès le 17 décembre. Dans les Ardennes, les Waffen-SS se sont surtout fait remarquer par des massacres comme ceux de Malmedy. Ils ont bien plus été des machines de crimes de guerre que des machines de guerre. Pardon pour le mot un peu facile, désolé, mais au fait, pourquoi j'aimerais être désolé ? Le battle des Ardennes nous en apprend aussi pas mal sur la stratégie allemande de la Seconde Guerre mondiale, dominée par les décisions de Hitler. Des décisions pas toujours heureuses, car Hitler a toujours sous-estimé la puissance des alliés. C'est ça qui lui a fait espérer qu'il pourrait percer les défenses américaines et aller jusqu'à Anvers. En juin 1941, quand il a lancé les Allemands à l'assaut de l'URSS, il a largement sous-estimé la puissance militaire soviétique. Six mois après, quand il a déclaré la guerre aux États-Unis, il a aussi largement sous-estimé la puissance militaire américaine. Avec les conséquences qu'on connaît. L'armée allemande a fait le défaut d'une organisation de structures de commandement très hiérarchisées, très rigides, avec de grosses difficultés à réagir vite sur le terrain. Ça a été flagrant pendant la bataille des Ardennes, quand les Waffen-SS de Siebdietrich ont été stoppés à la crête d'Eisenborn et s'y sont acharnés, au lieu de se déplacer ailleurs, pour soutenir Peiper ou von Manteffel par exemple, parce que le commandement allemand n'a pas pu ou pas voulu changer le plan d'attaque initial. Et pour résister aux assauts allemands, pour contre-attaquer, les américains, eux, par contre, ont fait preuve de sacrée capacité d'adaptation et d'improvisation, aussi bien sur le terrain qu'à tous les échelons de la chaîne de commandement. Cette souplesse, cette capacité d'adaptation, les américains en ont fait la preuve ailleurs, à d'autres moments de la seconde guerre mondiale. Mais ils en feront la vraie démonstration pendant les premiers jours de l'attaque allemande dans les Ardennes, quand ils étaient inférieurs en nombre. Un épisode résume très bien ces différences culturelles, je mets des guillemets bien sûr, entre la Wehrmacht et l'US Army. Le note s'envoyait le 22 décembre par Macaulay aux Allemands qui lui demandaient de se rendre. Un refus que les Allemands n'ont pas tout de suite compris. Côté américain, esprit d'improvisation, pratico-pratique, sans formalisme, sans protocole, assez bon enfant. Et côté allemand, par contre, esprit carré, respect des procédures et rigueur absolue. La bataille des Ardennes est restée bien présente dans les mémoires américaines. Les films, les documentaires, les épisodes de séries qui sont consacrés en témoignent. Elle est bien présente aussi dans les mémoires belges et luxembourgeoises. Sûrement parce que pendant plusieurs semaines, coincées dans les combats entre alliés et allemands, les civils belges et luxembourgeois ont connu un vrai enfer. Elle est moins présente dans les mémoires françaises. Sûrement parce que les combats n'ont pas eu lieu en France. J'espère de mon côté que cet épisode contribuera à la faire connaître un public francophone plus large. En tout cas, merci de m'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, partagez-le sur vos réseaux sociaux. Likez-le, notez-le, commentez-le sur la plateforme d'écoute et de téléchargement de votre choix. Je vous dis à bientôt pour un prochain épisode. Et d'ici là, Joyeux Noël ! Je vous souhaite de fin d'année. Ciao !

Chapters

  • Introduction

    00:00

  • Automne 1944 : une Allemagne en répit

    00:54

  • Les plans de contre-attaque allemands

    04:03

  • L’assaut allemand : les Américains déboussolés

    05:34

  • Conseil de guerre

    09:34

  • L’avance allemande enrayée

    11:09

  • “Nuts !”

    15:02

  • Attaques et contre-attaques

    16:24

  • L’avance allemande contenue

    18:07

  • Les combats se déplacent en Alsace

    19:46

  • La reconquête alliée

    21:54

  • Un succès impossible

    22:37

  • Ce que la Bataille des Ardennes nous apprend

    23:32

  • Conclusion et remerciements

    26:54

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