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L'empereur Justinien face à la sédition Nika

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04min |19/01/2025
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Description

La sédition Nika, c ‘était un mouvement de contestation issu de l’hippodrome de Constantinople qui failli renverser l’empereur Justinien en 532. 


SOURCE :
Claire Sotinel, Justinien, le dernier des Romains, in L’Histoire Magazine, N°527, Janvier 2025

CREDITS SONS : 

Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien. Licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0). Source : https://stevenobriencomposer.bandcamp.com/track/epic-theme-no-2-majestic-epic 


CREDITS IMAGE : 

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mosaic_of_Justinianus_I_-_Basilica_San_Vitale_(Ravenna).jpg - Petar Milošević, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons


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Transcription

  • Speaker #0

    Le 18 janvier 532, l'empereur de Constantinople Justinien réprimait ce qu'on appelait la Sédition Nika, une révolte de grande ampleur qui avait bien failli lui coûter le trône impérial et peut-être même la vie. Nika c'est du grec et ça veut dire "victoire", c'était le signe de ralliement des rebelles. Cette rébellion avait commencé à l'hippodrome de Constantinople. Un hippodrome qui pouvait contenir 100 000 personnes parce que les courses de chevaux à Constantinople c'était le grand événement, la grande passion. Il y avait des saisons de course auxquelles assistait l'empereur. Et autour du soutien à telle équipe, à tel cheval, existaient des groupes. Des groupes de soutien, des genres de factions qui, entre parenthèses, portaient des noms de couleur. On avait par exemple la faction des verts, la faction des blancs, la faction des bleus et la faction des rouges. Sachant que les factions les plus importantes étaient les verts et les bleus. Alors, on pourrait être tenté de comparer ces factions aux supporters actuels d'équipes de baseball ou de football, mais attention à ne pas commettre d'erreur d'achronisme ; ces factions ne sont pas très bien connues, elles peuvent aussi bien être l'expression d'antagonisme, de rivalités politique ou sociale que sportive. En tout cas, en janvier 1532, La saison des courses à l'hippodrome est marquée par des bagarres, des conflits entre les verts et les bleus, ce qui amène l'empereur Justinien à prendre des mesures de répression. Classique, ce n'est pas la première fois que ça se produit, mais cette fois, les mesures de répression vont amener à un mécontentement général qui va aboutir à une alliance des verts et des bleus qui vont s'entendre dans un mécontentement contre l'empereur. Les courses continuent quand même, mais au fil des jours, l'ambiance à Hippodrome se tend et le 17 janvier, ça dérape. La foule hurle à l'empereur des insultes et exige le départ de deux de ses proches collaborateurs, Tribonien et Jean de Cappadoce. Justinien veut être conciliant, il accepte, mais pour la foule ça ne suffit pas. Les rebelles quittent l'hippodrome et partent en ville, direction la demeure d'un certain Probus, un neveu de l'ex-empereur Anastase, pour lui proposer le trône impérial à la place de Justinien. Problème, Probus n'est pas chez lui, donc les rebelles brûlent sa maison et en peu de temps, la moitié de la ville est en flammes. Pour Justinien, ça commence à chauffer si vous me permettez ce jeu de mots. Le lendemain, 18 janvier, Justinien paraît à l'hippodrome, il essaie de calmer les esprits, il promet la clémence pour les rebelles, mais là encore, il se fait copieusement huer et insulter, il quitte la tribune et se réfugie dans le palais impérial qui était tout proche de l'hippodrome. Les rebelles proposent la couronne impériale à un autre neveu de l'ex-emploi Anastase, un certain Hypatios, qui accepte. Pour Justinien, ça commence à mal tourner, il se prépare à fuir, à quitter Constantinople, jusqu'à ce que sa femme, l'impératrice Théodora, lui remonte le moral et le pousse à employer contre les grands maux, les grands remèdes. L'armée est envoyée réprimer la rébellion. La répression, dirigée par les généraux Bélissère et Narcès, va être sanglante. Elle fait plus de 30 000 morts. Hypatios est exécuté et 18 sénateurs seront exilés et leurs biens confisqués. Et voilà comment cette rébellion qui avait failli renverser Justinien va au contraire renforcer son pouvoir et Justinien restera empereur pendant encore 33 ans jusqu'en l'an 565. Il est considéré comme le dernier des grands empereurs romains. Et pour la petite histoire... Les généraux Bélicère et Narcès, qui avaient dirigé la répression, seront quelques temps après, chargés de campagnes militaires en Afrique du Nord et en Italie. On pourrait être tenté de voir la séduction Nika comme une révolte populaire, ce qu'elle a peut-être été, mais il se peut aussi qu'elle ait été téléguidée, commandée, encouragée par des grands aristocrates qui n'aimaient pas trop les origines plébiennes populaires du couple impérial. Rendez-vous compte que Théodora, l'impératrice, Elle avait été avant danseuse, puis prostituée. Ce qui ne correspond pas vraiment aux critères de la vieille noblesse romaine. Je parle de noblesse romaine parce que même si on est à Constantinople, les structures politiques, la langue, les façons de penser, c'était encore celles de l'Empire romain. C'est quelques siècles après que ça va évoluer et qu'on pourra parler d'Empire byzantin. Mais ça, c'est une autre histoire dont je vous parlerai prochainement, parce que le tout prochain épisode du podcast sera un épisode long, consacré lui aussi à l'Empire byzantin. Donc restez à l'écoute et d'ici là, à très très bientôt, prenez soin de vous,. Ciao !

Description

La sédition Nika, c ‘était un mouvement de contestation issu de l’hippodrome de Constantinople qui failli renverser l’empereur Justinien en 532. 


SOURCE :
Claire Sotinel, Justinien, le dernier des Romains, in L’Histoire Magazine, N°527, Janvier 2025

CREDITS SONS : 

Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien. Licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0). Source : https://stevenobriencomposer.bandcamp.com/track/epic-theme-no-2-majestic-epic 


CREDITS IMAGE : 

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mosaic_of_Justinianus_I_-_Basilica_San_Vitale_(Ravenna).jpg - Petar Milošević, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons


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    Le 18 janvier 532, l'empereur de Constantinople Justinien réprimait ce qu'on appelait la Sédition Nika, une révolte de grande ampleur qui avait bien failli lui coûter le trône impérial et peut-être même la vie. Nika c'est du grec et ça veut dire "victoire", c'était le signe de ralliement des rebelles. Cette rébellion avait commencé à l'hippodrome de Constantinople. Un hippodrome qui pouvait contenir 100 000 personnes parce que les courses de chevaux à Constantinople c'était le grand événement, la grande passion. Il y avait des saisons de course auxquelles assistait l'empereur. Et autour du soutien à telle équipe, à tel cheval, existaient des groupes. Des groupes de soutien, des genres de factions qui, entre parenthèses, portaient des noms de couleur. On avait par exemple la faction des verts, la faction des blancs, la faction des bleus et la faction des rouges. Sachant que les factions les plus importantes étaient les verts et les bleus. Alors, on pourrait être tenté de comparer ces factions aux supporters actuels d'équipes de baseball ou de football, mais attention à ne pas commettre d'erreur d'achronisme ; ces factions ne sont pas très bien connues, elles peuvent aussi bien être l'expression d'antagonisme, de rivalités politique ou sociale que sportive. En tout cas, en janvier 1532, La saison des courses à l'hippodrome est marquée par des bagarres, des conflits entre les verts et les bleus, ce qui amène l'empereur Justinien à prendre des mesures de répression. Classique, ce n'est pas la première fois que ça se produit, mais cette fois, les mesures de répression vont amener à un mécontentement général qui va aboutir à une alliance des verts et des bleus qui vont s'entendre dans un mécontentement contre l'empereur. Les courses continuent quand même, mais au fil des jours, l'ambiance à Hippodrome se tend et le 17 janvier, ça dérape. La foule hurle à l'empereur des insultes et exige le départ de deux de ses proches collaborateurs, Tribonien et Jean de Cappadoce. Justinien veut être conciliant, il accepte, mais pour la foule ça ne suffit pas. Les rebelles quittent l'hippodrome et partent en ville, direction la demeure d'un certain Probus, un neveu de l'ex-empereur Anastase, pour lui proposer le trône impérial à la place de Justinien. Problème, Probus n'est pas chez lui, donc les rebelles brûlent sa maison et en peu de temps, la moitié de la ville est en flammes. Pour Justinien, ça commence à chauffer si vous me permettez ce jeu de mots. Le lendemain, 18 janvier, Justinien paraît à l'hippodrome, il essaie de calmer les esprits, il promet la clémence pour les rebelles, mais là encore, il se fait copieusement huer et insulter, il quitte la tribune et se réfugie dans le palais impérial qui était tout proche de l'hippodrome. Les rebelles proposent la couronne impériale à un autre neveu de l'ex-emploi Anastase, un certain Hypatios, qui accepte. Pour Justinien, ça commence à mal tourner, il se prépare à fuir, à quitter Constantinople, jusqu'à ce que sa femme, l'impératrice Théodora, lui remonte le moral et le pousse à employer contre les grands maux, les grands remèdes. L'armée est envoyée réprimer la rébellion. La répression, dirigée par les généraux Bélissère et Narcès, va être sanglante. Elle fait plus de 30 000 morts. Hypatios est exécuté et 18 sénateurs seront exilés et leurs biens confisqués. Et voilà comment cette rébellion qui avait failli renverser Justinien va au contraire renforcer son pouvoir et Justinien restera empereur pendant encore 33 ans jusqu'en l'an 565. Il est considéré comme le dernier des grands empereurs romains. Et pour la petite histoire... Les généraux Bélicère et Narcès, qui avaient dirigé la répression, seront quelques temps après, chargés de campagnes militaires en Afrique du Nord et en Italie. On pourrait être tenté de voir la séduction Nika comme une révolte populaire, ce qu'elle a peut-être été, mais il se peut aussi qu'elle ait été téléguidée, commandée, encouragée par des grands aristocrates qui n'aimaient pas trop les origines plébiennes populaires du couple impérial. Rendez-vous compte que Théodora, l'impératrice, Elle avait été avant danseuse, puis prostituée. Ce qui ne correspond pas vraiment aux critères de la vieille noblesse romaine. Je parle de noblesse romaine parce que même si on est à Constantinople, les structures politiques, la langue, les façons de penser, c'était encore celles de l'Empire romain. C'est quelques siècles après que ça va évoluer et qu'on pourra parler d'Empire byzantin. Mais ça, c'est une autre histoire dont je vous parlerai prochainement, parce que le tout prochain épisode du podcast sera un épisode long, consacré lui aussi à l'Empire byzantin. Donc restez à l'écoute et d'ici là, à très très bientôt, prenez soin de vous,. Ciao !

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La sédition Nika, c ‘était un mouvement de contestation issu de l’hippodrome de Constantinople qui failli renverser l’empereur Justinien en 532. 


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https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mosaic_of_Justinianus_I_-_Basilica_San_Vitale_(Ravenna).jpg - Petar Milošević, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons


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    Le 18 janvier 532, l'empereur de Constantinople Justinien réprimait ce qu'on appelait la Sédition Nika, une révolte de grande ampleur qui avait bien failli lui coûter le trône impérial et peut-être même la vie. Nika c'est du grec et ça veut dire "victoire", c'était le signe de ralliement des rebelles. Cette rébellion avait commencé à l'hippodrome de Constantinople. Un hippodrome qui pouvait contenir 100 000 personnes parce que les courses de chevaux à Constantinople c'était le grand événement, la grande passion. Il y avait des saisons de course auxquelles assistait l'empereur. Et autour du soutien à telle équipe, à tel cheval, existaient des groupes. Des groupes de soutien, des genres de factions qui, entre parenthèses, portaient des noms de couleur. On avait par exemple la faction des verts, la faction des blancs, la faction des bleus et la faction des rouges. Sachant que les factions les plus importantes étaient les verts et les bleus. Alors, on pourrait être tenté de comparer ces factions aux supporters actuels d'équipes de baseball ou de football, mais attention à ne pas commettre d'erreur d'achronisme ; ces factions ne sont pas très bien connues, elles peuvent aussi bien être l'expression d'antagonisme, de rivalités politique ou sociale que sportive. En tout cas, en janvier 1532, La saison des courses à l'hippodrome est marquée par des bagarres, des conflits entre les verts et les bleus, ce qui amène l'empereur Justinien à prendre des mesures de répression. Classique, ce n'est pas la première fois que ça se produit, mais cette fois, les mesures de répression vont amener à un mécontentement général qui va aboutir à une alliance des verts et des bleus qui vont s'entendre dans un mécontentement contre l'empereur. Les courses continuent quand même, mais au fil des jours, l'ambiance à Hippodrome se tend et le 17 janvier, ça dérape. La foule hurle à l'empereur des insultes et exige le départ de deux de ses proches collaborateurs, Tribonien et Jean de Cappadoce. Justinien veut être conciliant, il accepte, mais pour la foule ça ne suffit pas. Les rebelles quittent l'hippodrome et partent en ville, direction la demeure d'un certain Probus, un neveu de l'ex-empereur Anastase, pour lui proposer le trône impérial à la place de Justinien. Problème, Probus n'est pas chez lui, donc les rebelles brûlent sa maison et en peu de temps, la moitié de la ville est en flammes. Pour Justinien, ça commence à chauffer si vous me permettez ce jeu de mots. Le lendemain, 18 janvier, Justinien paraît à l'hippodrome, il essaie de calmer les esprits, il promet la clémence pour les rebelles, mais là encore, il se fait copieusement huer et insulter, il quitte la tribune et se réfugie dans le palais impérial qui était tout proche de l'hippodrome. Les rebelles proposent la couronne impériale à un autre neveu de l'ex-emploi Anastase, un certain Hypatios, qui accepte. Pour Justinien, ça commence à mal tourner, il se prépare à fuir, à quitter Constantinople, jusqu'à ce que sa femme, l'impératrice Théodora, lui remonte le moral et le pousse à employer contre les grands maux, les grands remèdes. L'armée est envoyée réprimer la rébellion. La répression, dirigée par les généraux Bélissère et Narcès, va être sanglante. Elle fait plus de 30 000 morts. Hypatios est exécuté et 18 sénateurs seront exilés et leurs biens confisqués. Et voilà comment cette rébellion qui avait failli renverser Justinien va au contraire renforcer son pouvoir et Justinien restera empereur pendant encore 33 ans jusqu'en l'an 565. Il est considéré comme le dernier des grands empereurs romains. Et pour la petite histoire... Les généraux Bélicère et Narcès, qui avaient dirigé la répression, seront quelques temps après, chargés de campagnes militaires en Afrique du Nord et en Italie. On pourrait être tenté de voir la séduction Nika comme une révolte populaire, ce qu'elle a peut-être été, mais il se peut aussi qu'elle ait été téléguidée, commandée, encouragée par des grands aristocrates qui n'aimaient pas trop les origines plébiennes populaires du couple impérial. Rendez-vous compte que Théodora, l'impératrice, Elle avait été avant danseuse, puis prostituée. Ce qui ne correspond pas vraiment aux critères de la vieille noblesse romaine. Je parle de noblesse romaine parce que même si on est à Constantinople, les structures politiques, la langue, les façons de penser, c'était encore celles de l'Empire romain. C'est quelques siècles après que ça va évoluer et qu'on pourra parler d'Empire byzantin. Mais ça, c'est une autre histoire dont je vous parlerai prochainement, parce que le tout prochain épisode du podcast sera un épisode long, consacré lui aussi à l'Empire byzantin. Donc restez à l'écoute et d'ici là, à très très bientôt, prenez soin de vous,. Ciao !

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La sédition Nika, c ‘était un mouvement de contestation issu de l’hippodrome de Constantinople qui failli renverser l’empereur Justinien en 532. 


SOURCE :
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https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mosaic_of_Justinianus_I_-_Basilica_San_Vitale_(Ravenna).jpg - Petar Milošević, CC BY-SA 4.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0>, via Wikimedia Commons


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