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19min |11/06/2023|

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Description

Histoire de la Corée, pour mieux comprendre  la récente et apparemment miraculeuse croissance écomique récente de la Corée du Sud.







SOURCES :


* L'Histoire Magazine N° 385, La Corée : une civilisation, deux pays, mars 2013


* Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée des origines à nos jours,
Taillandier, 2012


* Francis Macouin, La Corée du Chosǒn 1392-1896, Les Belles Lettres, 2019


 


 

CREDITS SONS :

* Musique générique :  Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien.
Licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0).

Source : https://stevenobriencomposer.bandcamp.com/track/epic-theme-no-2-majestic-epic



 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Dans les années 50, la Corée du Sud était un des pays les plus pauvres du monde. Un pays qu'on croit condamné au sous-développement, à la misère. 70 ans plus tard, elle est devenue la 12ème puissance économique mondiale. Avec des entreprises comme Samsung ou Hyundai devenues des leaders mondiaux. Un pays dont la culture commence à s'exporter dans le monde entier. Comment expliquer un miracle pareil ? Mais en fait, si en raisonnant comme ça, on ne raisonnait pas à l'envers. Je veux dire, si ça n'était pas la période de sous-développement des années 50 qui était au contraire une exception dans l'histoire de la Corée. Ça vous étonne ? Pour mieux comprendre, je vous propose qu'on explore l'histoire du pays du matin calme. Merci. Les premières traces connues d'occupation humaine en Corée remontent à 50 000 avant J.-C. Alors peut-être que la présence humaine dans la péninsule est beaucoup plus ancienne, mais vu comment les recherches archéologiques ont été longtemps tardives et négligées, on l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que la toute fin de la préhistoire a été l'époque de la construction de milliers de dolmens. Oui, des dolmens, en Corée. Même si leurs formes, leurs tailles et leurs fonctions n'étaient pas forcément les mêmes que ceux d'Europe occidentale. Pendant le premier millénaire avant J.-C. Avant Jésus-Christ, les groupes humains de plus en plus nombreux vont former des tribus, puis des cités-états. Et ce mouvement aboutit au VIe siècle avant Jésus-Christ à la formation au nord de la péninsule d'un royaume appelé Josséon. Ce qu'on sait de Josséon n'est pas forcément très précis. Ce qui est sûr, c'est que l'écriture utilisée était les idéogrammes chinois et que le commerce comme la production artisanale était a priori assez important. en témoigne des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver des bijoux, des poteries, des dagues comme des monnaies. En 109 avant J.-C., la Chine annexe Joseon et ce qui avait été un premier royaume coréen va se retrouver divisé en quatre provinces militaires. Dorénavant sous l'administration chinoise, la péninsule va connaître pas mal de transformations aussi bien économiques, politiques que culturelles. En 313 après J.-C., l'empire chinois Sassibli se divise et la péninsule coréenne reprend son indépendance. Quatre royaumes vont se former. Ce sont Koguryo au nord, Pekchei au sud-ouest, Silla et Kaya au sud-est. Ces quatre royaumes vont dans les siècles suivants se faire mutuellement la guerre, ce qui va les pousser à développer chacun leur administration et leur armée. Mais ce contexte de guerre ne va pas empêcher le développement de pas mal de relations et d'échanges, soit entre les quatre états, soit avec la Chine. Par exemple, c'est au 6e siècle que le bouddhisme introduit deux siècles avant va vraiment s'étendre dans la péninsule. Il se mélange aux cultes chamaniques traditionnels sans forcément les remplacer. Oui, parce que le bouddhisme est une religion dont la notion d'exclusivité est absente. Très très résumé, on peut adorer les dieux qu'on veut tant qu'on suit les enseignements du Bouddha. Il faut dire aussi que les rois des Etats-coréens ont bien qu'une religion qui prônait le respect d'ordre établi. Au 7ème siècle, la Chine annexe le nord de la péninsule. Le royaume de Silla lui, unifie en 668 le sud. Il y a un axe entre autres, le royaume de Paekche. Et les élites de Paekche vont alors se replier au Japon, avec lequel les relations et échanges étaient assez importants. Là-bas, ces élites de Paekche vont avoir pas mal d'influence sur le Toujon Empire du Soleil Levant et ont même pu être à l'origine de la dynastie impériale japonaise. Oui, vous avez bien entendu. L'actuelle dynastie impériale du Japon a peut-être des lointaines origines coréennes. Ca peut surprendre comme on sait comment la Corée et le Japon se sont affrontés depuis le 19ème siècle mais quand vous vous gardez bien, on a en Europe des situations similaires. Comme l'actuelle dynastie régnait en Grande Bretagne depuis le 18ème siècle, le Windsor qui est d'origine allemande. Ce qui n'a pas empêché la Grande Bretagne et l'Allemagne de se faire la guerre au 20ème siècle. Bon, revenons à la Corée. En 668, Silla reste donc le seul des 4 états qui se partageaient la péninsule. Et c'est le début pour lui d'une époque de prospérité. La capitale, Gyeongju, se couvre de monuments civils comme religieux très très festueux. Pendant que Silla devient réputée pour sa production artisanale jusqu'en Inde et en Perse. En même temps, pour montrer leur loyauté aux empereurs chinois, les rois de Silla leur envoient régulièrement un tribut et des otages. Prendre les empereurs chinois comme modèle leur sert aussi de prétexte pour construire un état centralisé. Mais leur pouvoir va s'affaiblir à partir du IXe siècle. Des révoltes populaires éclatent, le commerce décline, les grands clans aristocratiques prennent plus en plus de pouvoir, les coups d'état, les assassinats politiques se succèdent et les rois de Sylla finissent par ne plus avoir d'autorité que sur leur capital. Au Xe siècle, Wang Yang, un commerçant aisé, fonde un nouveau royaume qui va s'appeler Goleiu. Un état centralisé sur le modèle chinois, qui s'étend sur toute la péninsule et dont les souverains prennent même le titre d'empereur. La frontière nord sécurisée par des victoires contre les Mongols, Goleiu connaît la prospérité. La péninsule coréenne devient une plaque tournante du commerce entre la Montchourie et le Japon. La production artisanale, les poteries surtout, se vend jusqu'en terre d'islam. La preuve du rayonnement de Golaïo, c'est de son nom que l'Europe a tiré celui de la Corée. Ce sont même des moines bouddhistes de Golaïo qui en 1934 inventent l'imprimerie par caractère de plomb mobile, 200 ans avant Gutenberg donc. Mais comme à Silla avant, l'affaiblissement politique arrive. Les grandes clans aristocratiques s'affrontent pour le pouvoir, des révoltes paysannes éclatent et à partir de 1932 arrivent les invasions mongoles. Les coréens vont résister avec acharnement pendant des années mais en 1258 la péninsule est conquise. Goryeo est ruiné et devient limité au rôle de grenier à blé et de base militaire au service des mongols. Après un peu plus d'un siècle, la domination mongole va s'affaiblir avant de disparaître. Goliath plonge dans l'anarchie et la guerre civile jusqu'à ce que le général Lee Se-Hong prenne le pouvoir en 1392. Il fonde un nouveau royaume qui s'étend sur l'ensemble de la péninsule et qui reprend le vieux nom de Joseon. Sa capitale est Hanseong, l'actuel Séoul. Le règne de Sejong de 1918 à 1950 est un peu une période d'apogée. C'est l'image de père de la nation coréenne. Parce que son règne est celui de bonne relation avec la Chine, de la maîtrise de la pierreture japonaise sur les côtes sud. d'un affaiblissement du pouvoir, du clergé bouddhiste, d'une redistribution des terres en faveur des paysans. C'est aussi sous le règne de Saint-Jean, en 1446 exactement, qu'on crée le Hangul, l'actuel alphabet coréen. Signe de prospérité, la population coréenne serait passée au XVe siècle de 5 millions à 10 millions d'habitants. Mais au XVIe siècle, les choses se gâtent. Les Yosséans, rois de 1994 à 1506, persécutent les élites, augmentent les impôts, interdit l'usage du hangul avant d'être chassés par un coup d'État. Pendant tout le XVIe siècle, les paysans sont de plus en plus réduits à un statut proche du servage. Le commerce stagne, pour ne pas dire décline. Le pouvoir politique est bloqué par des rivalités internes. En même temps, pendant qu'au XVIe siècle, les Européens arrivent en Asie de l'Est, Y font entre des missionnaires et des commerçants, les rois de Joseon eux ferment les frontières du pays. Mais la Corée va être ramenée très brutalement à la réalité du monde extérieur quand par deux fois, en 1592 et en 1597, le shogun japonais Totomi de Yoshi tente de l'envahir. Les invasions sont repoussées, mais à un prix très lourd. Les destructions, les pillages sont d'une ampleur énorme. Et en partant, les japonais emmènent avec eux les meilleurs artisans. Signe du désastre, la population du pays passe de 14 millions d'habitants en 1592 à 10 millions en 1612. Ensuite, en 1637, autour cette fois des Manchus d'envire la péninsule. Ils finiront par se retirer d'eux-mêmes, mais en emmenant des dizaines de milliers d'otages. des femmes, des lettrés, des artisans et même le prince héritier. Les contacts avec l'extérieur ayant été plutôt brutaux, les rois de Josséon vont fermer les frontières. D'où l'image d'un pays archaïque replié sur lui-même qui a pu être donné à la Corée de l'époque. L'idée a été popularisée en Europe par Henrik Hammel, un marin irlandais qui avait débarqué en Corée en 1653 et qui a passé 13 ans. Après la fermeture du pays n'empêche pas la production agricole de redémarrer. Les techniques agricoles de progresser et l'alimentation des paysans de s'améliorer. Le ginseng apparaît. Le commerce intérieur se développe. Et signe que la fermeture des frontières n'est pas totale, le commerce extérieur aussi progresse. Commerce extérieur veut dire bien sûr commerce avec la Chine et avec le Japon. D'ailleurs c'est par le Japon que la pomme de terre est introduite en Corée. Oui, avant que parmentiers la fasse connaître en France. Et la population augmente, on a probablement 18 millions d'habitants à la fin du 18ème siècle. Les villes aussi se développent, même si leur croissance n'atteint pas le même niveau qu'en Chine et qu'au Japon. On peut citer deux règnes, celui de Song Zheng de 1774 à 1720 et celui de son fils cadet Yang Zhou de 1724 à 1776. Le père et le fils travaillent à moderniser le pays et à renforcer le pouvoir central. Je cite ces rois parce que leurs règnes vont être marquées par des événements dignes de Shakespeare. Song Zheng, par exemple, force ses favorites à se suicider après avoir découvert qu'elle se préparait à empoisonner la reine. Yang Zhou lui, enferme son fils dans un coffre à riz jusqu'à ce que mort s'en suive. On voit apparaître aussi un nouveau courant de pensée appelé le Sirac, mot qui veut dire étude pratique et qui défend l'idée d'une application concrète des connaissances utiles pour améliorer la situation économique. C'est dans l'esprit du Syrac que Géonjo, roi de 1176 à 1800, réforme l'administration, réduit l'esclavage et pense même installer une nouvelle capitale à Suwon. Mais à partir du XIXe siècle, la situation du pays se dégrade. Se produisent des sécheresses. Des inondations, des mauvaises récoltes, le tout avec une pression fiscale de plus en plus forte, ce qui finit par provoquer des révoltes, parfois très importantes, comme celle de 1833 qui touche la capitale. En même temps, les rois sont dominés par des clans aristocratiques qui bloquent toute réforme, qui détournent les recettes de l'État, qui généralisent la corruption. Une situation dont le pays n'avait pas vraiment besoin au moment où les grandes puissances européennes sont de plus en plus présentes en Asie de l'Est et pas pacifiquement. En 1840, En 1842, suite à la première guerre de l'opium, la Grande-Bretagne force la Chine à lui ouvrir ses portes. En 1846, c'est le gouvernement français qui envoie en Corée une flotte de guerre pour demander des comptes sur l'exécution de missionnaires catholiques français l'année précédente. En 1854, les Etats-Unis imposent au Japon des traités commerciaux à leur avantage et en 1860, la Convention de Pékin place la Chine sous la tutelle des grandes puissances européennes. Dae Won-Gun, régent de Corée de 1863 à 1873, fait ce qu'il peut pour redresser les situations intérieures comme extérieures. Il met en place pas mal de réformes administratives et il lance aussi un énorme chantier de reconstruction du palais royal, détruit depuis la première tentative d'invasion japonaise en 1592. Il réussit à repousser en 1866 des tentatives d'invasion américaines et françaises. Mais la pression étrangère devient trop forte et elle va venir du Japon qui impose à la Corée en 1876 le traité de Gengois qui la met sous sa tutelle économique partielle. A partir de là, la Corée devient vite un champ de rivalité entre la Chine et le Japon. En 1894, une révolte de paysans poussée à bout par la misère, la pression fiscale excessive et l'incompétence des élites tournent au mouvement révolutionnaire. Ce qui entraîne une intervention militaire chinoise, laquelle sert de prétexte en réponse à une intervention militaire japonaise. La guerre entre la Chine et le Japon qui en résulte s'achève en 1895 par la défaite de la Chine. Le Japon fait main basse sur la Manchurie, sur Taïwan et sur la Corée. Après la défaite militaire, cette fois de la Russie face au Japon en 1905, la Corée va être purement et simplement annexée au pays du soleil levant en 1910. Devenue de fait colonie japonaise, elle va être traitée comme un grenier à riz, ce qui a pu stimuler les rendements agricoles, mais comme la très grande majorité de la production est exportée au Japon, les paysans coréens ne profitent quasiment pas et sont même souvent réduits à la disette. A partir des années 30, les autorités japonaises vont quand même mettre en place une politique d'industrialisation. L'industrie qui représentait 6% du produit national coréen en 1910 en représente 30% en 1940. Industrialisation destinée bien sûr à profiter d'abord au Japon. Les coréens sont en même temps pris de s'assimiler à la culture japonaise, d'où le développement en réaction d'un courant nationaliste, représenté par des associations, des amicales et journaux, et qui s'exprime en mars 1919 par des manifestations pour l'indépendance de la Corée qui rassemble des centaines de milliers de personnes. Les années 1920 sont marquées par une libéralisation des politiques d'assimilation culturelle, mais à partir des années 1930, on revient à une politique d'assimilation forcée. En 1938, le Coréen est interdit à l'école, et en 1940, les Coréens sont priés de changer leur nom de famille pour en prendre un à la japonaise. En même temps, les coréens restent traités comme des citoyens de seconde zone. Leur accès à l'université de Séoul est même tellement limité qu'ils ont moins de mal à entrer à l'université de Tokyo. Les japonais installés en Corée ne vivent quasiment qu'entre eux et il y a très peu de mariages mixtes. Suite à l'entrée en guerre du Japon contre les Etats-Unis en 1941, de plus en plus de coréens sont affectés dans l'armée japonaise ou forcés de travailler dans l'industrie de guerre. Inutile de dire que dans ces conditions, les partisans de la collaboration avec l'Occupy pour Japonais sont loin d'être majoritaires. En août 1945, suite à la défaite du Japon, le nord de la Corée est occupé par les soviétiques, le sud par les américains. Deux gouvernements s'installent qui deviennent bientôt rivaux à cause de la guerre froide et leur rivalité débouche en 1950 sur la guerre de Corée. La Corée du Nord communiste attaque le sud pro-américain, attaque et contre-attaque vont s'enchaîner jusqu'à ce que le front se stabilise en 1951. En 1953 est signé un traité d'armistice qui confirme la division du pays entre le nord et le sud. Chaque une des deux Corées va leur connaître des évolutions bien différentes. Dans les années 50, avec un revenu moyen d'à peine 100 dollars par habitant, la Corée du Sud est un des pays les plus pauvres du monde. Mais à partir des années 60, elle va connaître un découage économique qui progressivement s'accélère et se transforme en vraie croissance. Mais, ça se fait dans le cadre d'une dictature militaire qui bloque la liberté, de quoi son travail littéralement infernal doit partir des années 80, le développement de mouvements de contestation qui aboutissent au début des années 90 à la mise en place d'un régime démocratique. En même temps, la Corée du Sud émerge sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques d'été de 1988 sont organisés à Séoul. En 1991, le PIB entre à l'ONU et en 1996 à l'OCDE, ce qui le fait reconnaître comme PIB développé. Le revenu moyen par personne qui était de 100$ en 1963, atteint 6114$ en 1990 et près de 14000$ en 2004. Des grosses entreprises comme Samsung, Hyundai ou LG deviennent des leaders mondiaux qui concurrencent voire dépassent les grands groupes américains, européens ou japonais. En août 2022, avec le lancement de la sonde d'exploration lunaire Danouli, la Corée du Sud entre dans le concours spatial. En parallèle, depuis ces dernières années, la culture populaire coréenne s'exporte de plus en plus dans le monde. C'est ce qu'on appelle le value. Succès de films, succès de séries, succès aussi de la musique pop coréenne appelée K-pop. Depuis 2008, la Corée du Sud est ainsi un des 10 premiers pays du monde exportateur de biens culturels. Et ça contribue aussi à en faire une destination touristique. D'ailleurs, anecdote au signe de la nouvelle influence culturelle coréenne. En 2013, deux provinces de l'État des îles Salomon en Mélanésie ont choisi le Hangul, l'alphabet coréen en remplacement de l'alphabet latin. Quant à la Corée du Nord, dans les années 50 et 60, elle connaît une croissance économique de plus de 10%. Une croissance qui à partir des années 70, comme pour tous les pays d'économie soviétique, se ralentit de plus en plus. La disparition du bloc soviétique au début des années 90 entraîne une chute d'échanges commerciaux. L'absence totale de changements économiques et politiques au sommet de l'État, tout ça met l'économie en ruine et provoque au début des années 90 une famine qui aurait fait entre 1,5 et 3 millions de morts sur une population totale de 22 millions de personnes. Sous-titrage FR Du coup, le besoin d'aide économique nord-coréen va favoriser un rapprochement avec la Corée du Sud. En 1991, les deux Corées concluent un pacte de non-agression et de coopération, ce qui ouvre une période de dialogue et d'échanges, laquelle prend fin à partir de la décennie 2010. L'essai nucléaire et lancement de missiles nord-coréen isolent le pays et reportent des espoirs de réunification des deux Corées à une date indéterminée. Dans l'esprit du grand public, de toute façon, la Corée est de plus en plus identifiée à la Corée du Sud, suite à son rayonnement économique et culturel récent, qui contraste énormément avec la période de développement d'après la guerre, mais qui est dans la logique de l'histoire coréenne. Le pays a toujours et régulièrement connu des périodes de catastrophes, d'invasions et il a toujours su s'adapter, se reconstruire, faire mieux qu'avant. Comme si les smartphones Samsung, la sonde spatiale d'Anouli, où les séries coréennes faisaient écho à la prospérité de Silla, de Golléo, à l'invention d'imprimeries ou à la création du hangul. Mais comme si la situation de la Corée du Nord, ruinée économiquement et isolée politiquement, renvoyait elle par contre aux moments les plus sombres de l'histoire coréenne. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu, si c'est le cas n'oubliez pas de le partager sur vos réseaux sociaux, n'oubliez pas non plus de le noter et de le commenter sur la plateforme de podcast où vous l'écoutez, ça me fait un feedback et comme ça je peux savoir ce qui a amélioré. Bonne journée ou bonne soirée, c'est pendant quand vous m'écoutez, et à très bientôt.

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Histoire de la Corée, pour mieux comprendre  la récente et apparemment miraculeuse croissance écomique récente de la Corée du Sud.







SOURCES :


* L'Histoire Magazine N° 385, La Corée : une civilisation, deux pays, mars 2013


* Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée des origines à nos jours,
Taillandier, 2012


* Francis Macouin, La Corée du Chosǒn 1392-1896, Les Belles Lettres, 2019


 


 

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* Musique générique :  Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien.
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    Bonjour à toutes et à tous. Dans les années 50, la Corée du Sud était un des pays les plus pauvres du monde. Un pays qu'on croit condamné au sous-développement, à la misère. 70 ans plus tard, elle est devenue la 12ème puissance économique mondiale. Avec des entreprises comme Samsung ou Hyundai devenues des leaders mondiaux. Un pays dont la culture commence à s'exporter dans le monde entier. Comment expliquer un miracle pareil ? Mais en fait, si en raisonnant comme ça, on ne raisonnait pas à l'envers. Je veux dire, si ça n'était pas la période de sous-développement des années 50 qui était au contraire une exception dans l'histoire de la Corée. Ça vous étonne ? Pour mieux comprendre, je vous propose qu'on explore l'histoire du pays du matin calme. Merci. Les premières traces connues d'occupation humaine en Corée remontent à 50 000 avant J.-C. Alors peut-être que la présence humaine dans la péninsule est beaucoup plus ancienne, mais vu comment les recherches archéologiques ont été longtemps tardives et négligées, on l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que la toute fin de la préhistoire a été l'époque de la construction de milliers de dolmens. Oui, des dolmens, en Corée. Même si leurs formes, leurs tailles et leurs fonctions n'étaient pas forcément les mêmes que ceux d'Europe occidentale. Pendant le premier millénaire avant J.-C. Avant Jésus-Christ, les groupes humains de plus en plus nombreux vont former des tribus, puis des cités-états. Et ce mouvement aboutit au VIe siècle avant Jésus-Christ à la formation au nord de la péninsule d'un royaume appelé Josséon. Ce qu'on sait de Josséon n'est pas forcément très précis. Ce qui est sûr, c'est que l'écriture utilisée était les idéogrammes chinois et que le commerce comme la production artisanale était a priori assez important. en témoigne des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver des bijoux, des poteries, des dagues comme des monnaies. En 109 avant J.-C., la Chine annexe Joseon et ce qui avait été un premier royaume coréen va se retrouver divisé en quatre provinces militaires. Dorénavant sous l'administration chinoise, la péninsule va connaître pas mal de transformations aussi bien économiques, politiques que culturelles. En 313 après J.-C., l'empire chinois Sassibli se divise et la péninsule coréenne reprend son indépendance. Quatre royaumes vont se former. Ce sont Koguryo au nord, Pekchei au sud-ouest, Silla et Kaya au sud-est. Ces quatre royaumes vont dans les siècles suivants se faire mutuellement la guerre, ce qui va les pousser à développer chacun leur administration et leur armée. Mais ce contexte de guerre ne va pas empêcher le développement de pas mal de relations et d'échanges, soit entre les quatre états, soit avec la Chine. Par exemple, c'est au 6e siècle que le bouddhisme introduit deux siècles avant va vraiment s'étendre dans la péninsule. Il se mélange aux cultes chamaniques traditionnels sans forcément les remplacer. Oui, parce que le bouddhisme est une religion dont la notion d'exclusivité est absente. Très très résumé, on peut adorer les dieux qu'on veut tant qu'on suit les enseignements du Bouddha. Il faut dire aussi que les rois des Etats-coréens ont bien qu'une religion qui prônait le respect d'ordre établi. Au 7ème siècle, la Chine annexe le nord de la péninsule. Le royaume de Silla lui, unifie en 668 le sud. Il y a un axe entre autres, le royaume de Paekche. Et les élites de Paekche vont alors se replier au Japon, avec lequel les relations et échanges étaient assez importants. Là-bas, ces élites de Paekche vont avoir pas mal d'influence sur le Toujon Empire du Soleil Levant et ont même pu être à l'origine de la dynastie impériale japonaise. Oui, vous avez bien entendu. L'actuelle dynastie impériale du Japon a peut-être des lointaines origines coréennes. Ca peut surprendre comme on sait comment la Corée et le Japon se sont affrontés depuis le 19ème siècle mais quand vous vous gardez bien, on a en Europe des situations similaires. Comme l'actuelle dynastie régnait en Grande Bretagne depuis le 18ème siècle, le Windsor qui est d'origine allemande. Ce qui n'a pas empêché la Grande Bretagne et l'Allemagne de se faire la guerre au 20ème siècle. Bon, revenons à la Corée. En 668, Silla reste donc le seul des 4 états qui se partageaient la péninsule. Et c'est le début pour lui d'une époque de prospérité. La capitale, Gyeongju, se couvre de monuments civils comme religieux très très festueux. Pendant que Silla devient réputée pour sa production artisanale jusqu'en Inde et en Perse. En même temps, pour montrer leur loyauté aux empereurs chinois, les rois de Silla leur envoient régulièrement un tribut et des otages. Prendre les empereurs chinois comme modèle leur sert aussi de prétexte pour construire un état centralisé. Mais leur pouvoir va s'affaiblir à partir du IXe siècle. Des révoltes populaires éclatent, le commerce décline, les grands clans aristocratiques prennent plus en plus de pouvoir, les coups d'état, les assassinats politiques se succèdent et les rois de Sylla finissent par ne plus avoir d'autorité que sur leur capital. Au Xe siècle, Wang Yang, un commerçant aisé, fonde un nouveau royaume qui va s'appeler Goleiu. Un état centralisé sur le modèle chinois, qui s'étend sur toute la péninsule et dont les souverains prennent même le titre d'empereur. La frontière nord sécurisée par des victoires contre les Mongols, Goleiu connaît la prospérité. La péninsule coréenne devient une plaque tournante du commerce entre la Montchourie et le Japon. La production artisanale, les poteries surtout, se vend jusqu'en terre d'islam. La preuve du rayonnement de Golaïo, c'est de son nom que l'Europe a tiré celui de la Corée. Ce sont même des moines bouddhistes de Golaïo qui en 1934 inventent l'imprimerie par caractère de plomb mobile, 200 ans avant Gutenberg donc. Mais comme à Silla avant, l'affaiblissement politique arrive. Les grandes clans aristocratiques s'affrontent pour le pouvoir, des révoltes paysannes éclatent et à partir de 1932 arrivent les invasions mongoles. Les coréens vont résister avec acharnement pendant des années mais en 1258 la péninsule est conquise. Goryeo est ruiné et devient limité au rôle de grenier à blé et de base militaire au service des mongols. Après un peu plus d'un siècle, la domination mongole va s'affaiblir avant de disparaître. Goliath plonge dans l'anarchie et la guerre civile jusqu'à ce que le général Lee Se-Hong prenne le pouvoir en 1392. Il fonde un nouveau royaume qui s'étend sur l'ensemble de la péninsule et qui reprend le vieux nom de Joseon. Sa capitale est Hanseong, l'actuel Séoul. Le règne de Sejong de 1918 à 1950 est un peu une période d'apogée. C'est l'image de père de la nation coréenne. Parce que son règne est celui de bonne relation avec la Chine, de la maîtrise de la pierreture japonaise sur les côtes sud. d'un affaiblissement du pouvoir, du clergé bouddhiste, d'une redistribution des terres en faveur des paysans. C'est aussi sous le règne de Saint-Jean, en 1446 exactement, qu'on crée le Hangul, l'actuel alphabet coréen. Signe de prospérité, la population coréenne serait passée au XVe siècle de 5 millions à 10 millions d'habitants. Mais au XVIe siècle, les choses se gâtent. Les Yosséans, rois de 1994 à 1506, persécutent les élites, augmentent les impôts, interdit l'usage du hangul avant d'être chassés par un coup d'État. Pendant tout le XVIe siècle, les paysans sont de plus en plus réduits à un statut proche du servage. Le commerce stagne, pour ne pas dire décline. Le pouvoir politique est bloqué par des rivalités internes. En même temps, pendant qu'au XVIe siècle, les Européens arrivent en Asie de l'Est, Y font entre des missionnaires et des commerçants, les rois de Joseon eux ferment les frontières du pays. Mais la Corée va être ramenée très brutalement à la réalité du monde extérieur quand par deux fois, en 1592 et en 1597, le shogun japonais Totomi de Yoshi tente de l'envahir. Les invasions sont repoussées, mais à un prix très lourd. Les destructions, les pillages sont d'une ampleur énorme. Et en partant, les japonais emmènent avec eux les meilleurs artisans. Signe du désastre, la population du pays passe de 14 millions d'habitants en 1592 à 10 millions en 1612. Ensuite, en 1637, autour cette fois des Manchus d'envire la péninsule. Ils finiront par se retirer d'eux-mêmes, mais en emmenant des dizaines de milliers d'otages. des femmes, des lettrés, des artisans et même le prince héritier. Les contacts avec l'extérieur ayant été plutôt brutaux, les rois de Josséon vont fermer les frontières. D'où l'image d'un pays archaïque replié sur lui-même qui a pu être donné à la Corée de l'époque. L'idée a été popularisée en Europe par Henrik Hammel, un marin irlandais qui avait débarqué en Corée en 1653 et qui a passé 13 ans. Après la fermeture du pays n'empêche pas la production agricole de redémarrer. Les techniques agricoles de progresser et l'alimentation des paysans de s'améliorer. Le ginseng apparaît. Le commerce intérieur se développe. Et signe que la fermeture des frontières n'est pas totale, le commerce extérieur aussi progresse. Commerce extérieur veut dire bien sûr commerce avec la Chine et avec le Japon. D'ailleurs c'est par le Japon que la pomme de terre est introduite en Corée. Oui, avant que parmentiers la fasse connaître en France. Et la population augmente, on a probablement 18 millions d'habitants à la fin du 18ème siècle. Les villes aussi se développent, même si leur croissance n'atteint pas le même niveau qu'en Chine et qu'au Japon. On peut citer deux règnes, celui de Song Zheng de 1774 à 1720 et celui de son fils cadet Yang Zhou de 1724 à 1776. Le père et le fils travaillent à moderniser le pays et à renforcer le pouvoir central. Je cite ces rois parce que leurs règnes vont être marquées par des événements dignes de Shakespeare. Song Zheng, par exemple, force ses favorites à se suicider après avoir découvert qu'elle se préparait à empoisonner la reine. Yang Zhou lui, enferme son fils dans un coffre à riz jusqu'à ce que mort s'en suive. On voit apparaître aussi un nouveau courant de pensée appelé le Sirac, mot qui veut dire étude pratique et qui défend l'idée d'une application concrète des connaissances utiles pour améliorer la situation économique. C'est dans l'esprit du Syrac que Géonjo, roi de 1176 à 1800, réforme l'administration, réduit l'esclavage et pense même installer une nouvelle capitale à Suwon. Mais à partir du XIXe siècle, la situation du pays se dégrade. Se produisent des sécheresses. Des inondations, des mauvaises récoltes, le tout avec une pression fiscale de plus en plus forte, ce qui finit par provoquer des révoltes, parfois très importantes, comme celle de 1833 qui touche la capitale. En même temps, les rois sont dominés par des clans aristocratiques qui bloquent toute réforme, qui détournent les recettes de l'État, qui généralisent la corruption. Une situation dont le pays n'avait pas vraiment besoin au moment où les grandes puissances européennes sont de plus en plus présentes en Asie de l'Est et pas pacifiquement. En 1840, En 1842, suite à la première guerre de l'opium, la Grande-Bretagne force la Chine à lui ouvrir ses portes. En 1846, c'est le gouvernement français qui envoie en Corée une flotte de guerre pour demander des comptes sur l'exécution de missionnaires catholiques français l'année précédente. En 1854, les Etats-Unis imposent au Japon des traités commerciaux à leur avantage et en 1860, la Convention de Pékin place la Chine sous la tutelle des grandes puissances européennes. Dae Won-Gun, régent de Corée de 1863 à 1873, fait ce qu'il peut pour redresser les situations intérieures comme extérieures. Il met en place pas mal de réformes administratives et il lance aussi un énorme chantier de reconstruction du palais royal, détruit depuis la première tentative d'invasion japonaise en 1592. Il réussit à repousser en 1866 des tentatives d'invasion américaines et françaises. Mais la pression étrangère devient trop forte et elle va venir du Japon qui impose à la Corée en 1876 le traité de Gengois qui la met sous sa tutelle économique partielle. A partir de là, la Corée devient vite un champ de rivalité entre la Chine et le Japon. En 1894, une révolte de paysans poussée à bout par la misère, la pression fiscale excessive et l'incompétence des élites tournent au mouvement révolutionnaire. Ce qui entraîne une intervention militaire chinoise, laquelle sert de prétexte en réponse à une intervention militaire japonaise. La guerre entre la Chine et le Japon qui en résulte s'achève en 1895 par la défaite de la Chine. Le Japon fait main basse sur la Manchurie, sur Taïwan et sur la Corée. Après la défaite militaire, cette fois de la Russie face au Japon en 1905, la Corée va être purement et simplement annexée au pays du soleil levant en 1910. Devenue de fait colonie japonaise, elle va être traitée comme un grenier à riz, ce qui a pu stimuler les rendements agricoles, mais comme la très grande majorité de la production est exportée au Japon, les paysans coréens ne profitent quasiment pas et sont même souvent réduits à la disette. A partir des années 30, les autorités japonaises vont quand même mettre en place une politique d'industrialisation. L'industrie qui représentait 6% du produit national coréen en 1910 en représente 30% en 1940. Industrialisation destinée bien sûr à profiter d'abord au Japon. Les coréens sont en même temps pris de s'assimiler à la culture japonaise, d'où le développement en réaction d'un courant nationaliste, représenté par des associations, des amicales et journaux, et qui s'exprime en mars 1919 par des manifestations pour l'indépendance de la Corée qui rassemble des centaines de milliers de personnes. Les années 1920 sont marquées par une libéralisation des politiques d'assimilation culturelle, mais à partir des années 1930, on revient à une politique d'assimilation forcée. En 1938, le Coréen est interdit à l'école, et en 1940, les Coréens sont priés de changer leur nom de famille pour en prendre un à la japonaise. En même temps, les coréens restent traités comme des citoyens de seconde zone. Leur accès à l'université de Séoul est même tellement limité qu'ils ont moins de mal à entrer à l'université de Tokyo. Les japonais installés en Corée ne vivent quasiment qu'entre eux et il y a très peu de mariages mixtes. Suite à l'entrée en guerre du Japon contre les Etats-Unis en 1941, de plus en plus de coréens sont affectés dans l'armée japonaise ou forcés de travailler dans l'industrie de guerre. Inutile de dire que dans ces conditions, les partisans de la collaboration avec l'Occupy pour Japonais sont loin d'être majoritaires. En août 1945, suite à la défaite du Japon, le nord de la Corée est occupé par les soviétiques, le sud par les américains. Deux gouvernements s'installent qui deviennent bientôt rivaux à cause de la guerre froide et leur rivalité débouche en 1950 sur la guerre de Corée. La Corée du Nord communiste attaque le sud pro-américain, attaque et contre-attaque vont s'enchaîner jusqu'à ce que le front se stabilise en 1951. En 1953 est signé un traité d'armistice qui confirme la division du pays entre le nord et le sud. Chaque une des deux Corées va leur connaître des évolutions bien différentes. Dans les années 50, avec un revenu moyen d'à peine 100 dollars par habitant, la Corée du Sud est un des pays les plus pauvres du monde. Mais à partir des années 60, elle va connaître un découage économique qui progressivement s'accélère et se transforme en vraie croissance. Mais, ça se fait dans le cadre d'une dictature militaire qui bloque la liberté, de quoi son travail littéralement infernal doit partir des années 80, le développement de mouvements de contestation qui aboutissent au début des années 90 à la mise en place d'un régime démocratique. En même temps, la Corée du Sud émerge sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques d'été de 1988 sont organisés à Séoul. En 1991, le PIB entre à l'ONU et en 1996 à l'OCDE, ce qui le fait reconnaître comme PIB développé. Le revenu moyen par personne qui était de 100$ en 1963, atteint 6114$ en 1990 et près de 14000$ en 2004. Des grosses entreprises comme Samsung, Hyundai ou LG deviennent des leaders mondiaux qui concurrencent voire dépassent les grands groupes américains, européens ou japonais. En août 2022, avec le lancement de la sonde d'exploration lunaire Danouli, la Corée du Sud entre dans le concours spatial. En parallèle, depuis ces dernières années, la culture populaire coréenne s'exporte de plus en plus dans le monde. C'est ce qu'on appelle le value. Succès de films, succès de séries, succès aussi de la musique pop coréenne appelée K-pop. Depuis 2008, la Corée du Sud est ainsi un des 10 premiers pays du monde exportateur de biens culturels. Et ça contribue aussi à en faire une destination touristique. D'ailleurs, anecdote au signe de la nouvelle influence culturelle coréenne. En 2013, deux provinces de l'État des îles Salomon en Mélanésie ont choisi le Hangul, l'alphabet coréen en remplacement de l'alphabet latin. Quant à la Corée du Nord, dans les années 50 et 60, elle connaît une croissance économique de plus de 10%. Une croissance qui à partir des années 70, comme pour tous les pays d'économie soviétique, se ralentit de plus en plus. La disparition du bloc soviétique au début des années 90 entraîne une chute d'échanges commerciaux. L'absence totale de changements économiques et politiques au sommet de l'État, tout ça met l'économie en ruine et provoque au début des années 90 une famine qui aurait fait entre 1,5 et 3 millions de morts sur une population totale de 22 millions de personnes. Sous-titrage FR Du coup, le besoin d'aide économique nord-coréen va favoriser un rapprochement avec la Corée du Sud. En 1991, les deux Corées concluent un pacte de non-agression et de coopération, ce qui ouvre une période de dialogue et d'échanges, laquelle prend fin à partir de la décennie 2010. L'essai nucléaire et lancement de missiles nord-coréen isolent le pays et reportent des espoirs de réunification des deux Corées à une date indéterminée. Dans l'esprit du grand public, de toute façon, la Corée est de plus en plus identifiée à la Corée du Sud, suite à son rayonnement économique et culturel récent, qui contraste énormément avec la période de développement d'après la guerre, mais qui est dans la logique de l'histoire coréenne. Le pays a toujours et régulièrement connu des périodes de catastrophes, d'invasions et il a toujours su s'adapter, se reconstruire, faire mieux qu'avant. Comme si les smartphones Samsung, la sonde spatiale d'Anouli, où les séries coréennes faisaient écho à la prospérité de Silla, de Golléo, à l'invention d'imprimeries ou à la création du hangul. Mais comme si la situation de la Corée du Nord, ruinée économiquement et isolée politiquement, renvoyait elle par contre aux moments les plus sombres de l'histoire coréenne. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu, si c'est le cas n'oubliez pas de le partager sur vos réseaux sociaux, n'oubliez pas non plus de le noter et de le commenter sur la plateforme de podcast où vous l'écoutez, ça me fait un feedback et comme ça je peux savoir ce qui a amélioré. Bonne journée ou bonne soirée, c'est pendant quand vous m'écoutez, et à très bientôt.

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Histoire de la Corée, pour mieux comprendre  la récente et apparemment miraculeuse croissance écomique récente de la Corée du Sud.







SOURCES :


* L'Histoire Magazine N° 385, La Corée : une civilisation, deux pays, mars 2013


* Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée des origines à nos jours,
Taillandier, 2012


* Francis Macouin, La Corée du Chosǒn 1392-1896, Les Belles Lettres, 2019


 


 

CREDITS SONS :

* Musique générique :  Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien.
Licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0).

Source : https://stevenobriencomposer.bandcamp.com/track/epic-theme-no-2-majestic-epic



 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Dans les années 50, la Corée du Sud était un des pays les plus pauvres du monde. Un pays qu'on croit condamné au sous-développement, à la misère. 70 ans plus tard, elle est devenue la 12ème puissance économique mondiale. Avec des entreprises comme Samsung ou Hyundai devenues des leaders mondiaux. Un pays dont la culture commence à s'exporter dans le monde entier. Comment expliquer un miracle pareil ? Mais en fait, si en raisonnant comme ça, on ne raisonnait pas à l'envers. Je veux dire, si ça n'était pas la période de sous-développement des années 50 qui était au contraire une exception dans l'histoire de la Corée. Ça vous étonne ? Pour mieux comprendre, je vous propose qu'on explore l'histoire du pays du matin calme. Merci. Les premières traces connues d'occupation humaine en Corée remontent à 50 000 avant J.-C. Alors peut-être que la présence humaine dans la péninsule est beaucoup plus ancienne, mais vu comment les recherches archéologiques ont été longtemps tardives et négligées, on l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que la toute fin de la préhistoire a été l'époque de la construction de milliers de dolmens. Oui, des dolmens, en Corée. Même si leurs formes, leurs tailles et leurs fonctions n'étaient pas forcément les mêmes que ceux d'Europe occidentale. Pendant le premier millénaire avant J.-C. Avant Jésus-Christ, les groupes humains de plus en plus nombreux vont former des tribus, puis des cités-états. Et ce mouvement aboutit au VIe siècle avant Jésus-Christ à la formation au nord de la péninsule d'un royaume appelé Josséon. Ce qu'on sait de Josséon n'est pas forcément très précis. Ce qui est sûr, c'est que l'écriture utilisée était les idéogrammes chinois et que le commerce comme la production artisanale était a priori assez important. en témoigne des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver des bijoux, des poteries, des dagues comme des monnaies. En 109 avant J.-C., la Chine annexe Joseon et ce qui avait été un premier royaume coréen va se retrouver divisé en quatre provinces militaires. Dorénavant sous l'administration chinoise, la péninsule va connaître pas mal de transformations aussi bien économiques, politiques que culturelles. En 313 après J.-C., l'empire chinois Sassibli se divise et la péninsule coréenne reprend son indépendance. Quatre royaumes vont se former. Ce sont Koguryo au nord, Pekchei au sud-ouest, Silla et Kaya au sud-est. Ces quatre royaumes vont dans les siècles suivants se faire mutuellement la guerre, ce qui va les pousser à développer chacun leur administration et leur armée. Mais ce contexte de guerre ne va pas empêcher le développement de pas mal de relations et d'échanges, soit entre les quatre états, soit avec la Chine. Par exemple, c'est au 6e siècle que le bouddhisme introduit deux siècles avant va vraiment s'étendre dans la péninsule. Il se mélange aux cultes chamaniques traditionnels sans forcément les remplacer. Oui, parce que le bouddhisme est une religion dont la notion d'exclusivité est absente. Très très résumé, on peut adorer les dieux qu'on veut tant qu'on suit les enseignements du Bouddha. Il faut dire aussi que les rois des Etats-coréens ont bien qu'une religion qui prônait le respect d'ordre établi. Au 7ème siècle, la Chine annexe le nord de la péninsule. Le royaume de Silla lui, unifie en 668 le sud. Il y a un axe entre autres, le royaume de Paekche. Et les élites de Paekche vont alors se replier au Japon, avec lequel les relations et échanges étaient assez importants. Là-bas, ces élites de Paekche vont avoir pas mal d'influence sur le Toujon Empire du Soleil Levant et ont même pu être à l'origine de la dynastie impériale japonaise. Oui, vous avez bien entendu. L'actuelle dynastie impériale du Japon a peut-être des lointaines origines coréennes. Ca peut surprendre comme on sait comment la Corée et le Japon se sont affrontés depuis le 19ème siècle mais quand vous vous gardez bien, on a en Europe des situations similaires. Comme l'actuelle dynastie régnait en Grande Bretagne depuis le 18ème siècle, le Windsor qui est d'origine allemande. Ce qui n'a pas empêché la Grande Bretagne et l'Allemagne de se faire la guerre au 20ème siècle. Bon, revenons à la Corée. En 668, Silla reste donc le seul des 4 états qui se partageaient la péninsule. Et c'est le début pour lui d'une époque de prospérité. La capitale, Gyeongju, se couvre de monuments civils comme religieux très très festueux. Pendant que Silla devient réputée pour sa production artisanale jusqu'en Inde et en Perse. En même temps, pour montrer leur loyauté aux empereurs chinois, les rois de Silla leur envoient régulièrement un tribut et des otages. Prendre les empereurs chinois comme modèle leur sert aussi de prétexte pour construire un état centralisé. Mais leur pouvoir va s'affaiblir à partir du IXe siècle. Des révoltes populaires éclatent, le commerce décline, les grands clans aristocratiques prennent plus en plus de pouvoir, les coups d'état, les assassinats politiques se succèdent et les rois de Sylla finissent par ne plus avoir d'autorité que sur leur capital. Au Xe siècle, Wang Yang, un commerçant aisé, fonde un nouveau royaume qui va s'appeler Goleiu. Un état centralisé sur le modèle chinois, qui s'étend sur toute la péninsule et dont les souverains prennent même le titre d'empereur. La frontière nord sécurisée par des victoires contre les Mongols, Goleiu connaît la prospérité. La péninsule coréenne devient une plaque tournante du commerce entre la Montchourie et le Japon. La production artisanale, les poteries surtout, se vend jusqu'en terre d'islam. La preuve du rayonnement de Golaïo, c'est de son nom que l'Europe a tiré celui de la Corée. Ce sont même des moines bouddhistes de Golaïo qui en 1934 inventent l'imprimerie par caractère de plomb mobile, 200 ans avant Gutenberg donc. Mais comme à Silla avant, l'affaiblissement politique arrive. Les grandes clans aristocratiques s'affrontent pour le pouvoir, des révoltes paysannes éclatent et à partir de 1932 arrivent les invasions mongoles. Les coréens vont résister avec acharnement pendant des années mais en 1258 la péninsule est conquise. Goryeo est ruiné et devient limité au rôle de grenier à blé et de base militaire au service des mongols. Après un peu plus d'un siècle, la domination mongole va s'affaiblir avant de disparaître. Goliath plonge dans l'anarchie et la guerre civile jusqu'à ce que le général Lee Se-Hong prenne le pouvoir en 1392. Il fonde un nouveau royaume qui s'étend sur l'ensemble de la péninsule et qui reprend le vieux nom de Joseon. Sa capitale est Hanseong, l'actuel Séoul. Le règne de Sejong de 1918 à 1950 est un peu une période d'apogée. C'est l'image de père de la nation coréenne. Parce que son règne est celui de bonne relation avec la Chine, de la maîtrise de la pierreture japonaise sur les côtes sud. d'un affaiblissement du pouvoir, du clergé bouddhiste, d'une redistribution des terres en faveur des paysans. C'est aussi sous le règne de Saint-Jean, en 1446 exactement, qu'on crée le Hangul, l'actuel alphabet coréen. Signe de prospérité, la population coréenne serait passée au XVe siècle de 5 millions à 10 millions d'habitants. Mais au XVIe siècle, les choses se gâtent. Les Yosséans, rois de 1994 à 1506, persécutent les élites, augmentent les impôts, interdit l'usage du hangul avant d'être chassés par un coup d'État. Pendant tout le XVIe siècle, les paysans sont de plus en plus réduits à un statut proche du servage. Le commerce stagne, pour ne pas dire décline. Le pouvoir politique est bloqué par des rivalités internes. En même temps, pendant qu'au XVIe siècle, les Européens arrivent en Asie de l'Est, Y font entre des missionnaires et des commerçants, les rois de Joseon eux ferment les frontières du pays. Mais la Corée va être ramenée très brutalement à la réalité du monde extérieur quand par deux fois, en 1592 et en 1597, le shogun japonais Totomi de Yoshi tente de l'envahir. Les invasions sont repoussées, mais à un prix très lourd. Les destructions, les pillages sont d'une ampleur énorme. Et en partant, les japonais emmènent avec eux les meilleurs artisans. Signe du désastre, la population du pays passe de 14 millions d'habitants en 1592 à 10 millions en 1612. Ensuite, en 1637, autour cette fois des Manchus d'envire la péninsule. Ils finiront par se retirer d'eux-mêmes, mais en emmenant des dizaines de milliers d'otages. des femmes, des lettrés, des artisans et même le prince héritier. Les contacts avec l'extérieur ayant été plutôt brutaux, les rois de Josséon vont fermer les frontières. D'où l'image d'un pays archaïque replié sur lui-même qui a pu être donné à la Corée de l'époque. L'idée a été popularisée en Europe par Henrik Hammel, un marin irlandais qui avait débarqué en Corée en 1653 et qui a passé 13 ans. Après la fermeture du pays n'empêche pas la production agricole de redémarrer. Les techniques agricoles de progresser et l'alimentation des paysans de s'améliorer. Le ginseng apparaît. Le commerce intérieur se développe. Et signe que la fermeture des frontières n'est pas totale, le commerce extérieur aussi progresse. Commerce extérieur veut dire bien sûr commerce avec la Chine et avec le Japon. D'ailleurs c'est par le Japon que la pomme de terre est introduite en Corée. Oui, avant que parmentiers la fasse connaître en France. Et la population augmente, on a probablement 18 millions d'habitants à la fin du 18ème siècle. Les villes aussi se développent, même si leur croissance n'atteint pas le même niveau qu'en Chine et qu'au Japon. On peut citer deux règnes, celui de Song Zheng de 1774 à 1720 et celui de son fils cadet Yang Zhou de 1724 à 1776. Le père et le fils travaillent à moderniser le pays et à renforcer le pouvoir central. Je cite ces rois parce que leurs règnes vont être marquées par des événements dignes de Shakespeare. Song Zheng, par exemple, force ses favorites à se suicider après avoir découvert qu'elle se préparait à empoisonner la reine. Yang Zhou lui, enferme son fils dans un coffre à riz jusqu'à ce que mort s'en suive. On voit apparaître aussi un nouveau courant de pensée appelé le Sirac, mot qui veut dire étude pratique et qui défend l'idée d'une application concrète des connaissances utiles pour améliorer la situation économique. C'est dans l'esprit du Syrac que Géonjo, roi de 1176 à 1800, réforme l'administration, réduit l'esclavage et pense même installer une nouvelle capitale à Suwon. Mais à partir du XIXe siècle, la situation du pays se dégrade. Se produisent des sécheresses. Des inondations, des mauvaises récoltes, le tout avec une pression fiscale de plus en plus forte, ce qui finit par provoquer des révoltes, parfois très importantes, comme celle de 1833 qui touche la capitale. En même temps, les rois sont dominés par des clans aristocratiques qui bloquent toute réforme, qui détournent les recettes de l'État, qui généralisent la corruption. Une situation dont le pays n'avait pas vraiment besoin au moment où les grandes puissances européennes sont de plus en plus présentes en Asie de l'Est et pas pacifiquement. En 1840, En 1842, suite à la première guerre de l'opium, la Grande-Bretagne force la Chine à lui ouvrir ses portes. En 1846, c'est le gouvernement français qui envoie en Corée une flotte de guerre pour demander des comptes sur l'exécution de missionnaires catholiques français l'année précédente. En 1854, les Etats-Unis imposent au Japon des traités commerciaux à leur avantage et en 1860, la Convention de Pékin place la Chine sous la tutelle des grandes puissances européennes. Dae Won-Gun, régent de Corée de 1863 à 1873, fait ce qu'il peut pour redresser les situations intérieures comme extérieures. Il met en place pas mal de réformes administratives et il lance aussi un énorme chantier de reconstruction du palais royal, détruit depuis la première tentative d'invasion japonaise en 1592. Il réussit à repousser en 1866 des tentatives d'invasion américaines et françaises. Mais la pression étrangère devient trop forte et elle va venir du Japon qui impose à la Corée en 1876 le traité de Gengois qui la met sous sa tutelle économique partielle. A partir de là, la Corée devient vite un champ de rivalité entre la Chine et le Japon. En 1894, une révolte de paysans poussée à bout par la misère, la pression fiscale excessive et l'incompétence des élites tournent au mouvement révolutionnaire. Ce qui entraîne une intervention militaire chinoise, laquelle sert de prétexte en réponse à une intervention militaire japonaise. La guerre entre la Chine et le Japon qui en résulte s'achève en 1895 par la défaite de la Chine. Le Japon fait main basse sur la Manchurie, sur Taïwan et sur la Corée. Après la défaite militaire, cette fois de la Russie face au Japon en 1905, la Corée va être purement et simplement annexée au pays du soleil levant en 1910. Devenue de fait colonie japonaise, elle va être traitée comme un grenier à riz, ce qui a pu stimuler les rendements agricoles, mais comme la très grande majorité de la production est exportée au Japon, les paysans coréens ne profitent quasiment pas et sont même souvent réduits à la disette. A partir des années 30, les autorités japonaises vont quand même mettre en place une politique d'industrialisation. L'industrie qui représentait 6% du produit national coréen en 1910 en représente 30% en 1940. Industrialisation destinée bien sûr à profiter d'abord au Japon. Les coréens sont en même temps pris de s'assimiler à la culture japonaise, d'où le développement en réaction d'un courant nationaliste, représenté par des associations, des amicales et journaux, et qui s'exprime en mars 1919 par des manifestations pour l'indépendance de la Corée qui rassemble des centaines de milliers de personnes. Les années 1920 sont marquées par une libéralisation des politiques d'assimilation culturelle, mais à partir des années 1930, on revient à une politique d'assimilation forcée. En 1938, le Coréen est interdit à l'école, et en 1940, les Coréens sont priés de changer leur nom de famille pour en prendre un à la japonaise. En même temps, les coréens restent traités comme des citoyens de seconde zone. Leur accès à l'université de Séoul est même tellement limité qu'ils ont moins de mal à entrer à l'université de Tokyo. Les japonais installés en Corée ne vivent quasiment qu'entre eux et il y a très peu de mariages mixtes. Suite à l'entrée en guerre du Japon contre les Etats-Unis en 1941, de plus en plus de coréens sont affectés dans l'armée japonaise ou forcés de travailler dans l'industrie de guerre. Inutile de dire que dans ces conditions, les partisans de la collaboration avec l'Occupy pour Japonais sont loin d'être majoritaires. En août 1945, suite à la défaite du Japon, le nord de la Corée est occupé par les soviétiques, le sud par les américains. Deux gouvernements s'installent qui deviennent bientôt rivaux à cause de la guerre froide et leur rivalité débouche en 1950 sur la guerre de Corée. La Corée du Nord communiste attaque le sud pro-américain, attaque et contre-attaque vont s'enchaîner jusqu'à ce que le front se stabilise en 1951. En 1953 est signé un traité d'armistice qui confirme la division du pays entre le nord et le sud. Chaque une des deux Corées va leur connaître des évolutions bien différentes. Dans les années 50, avec un revenu moyen d'à peine 100 dollars par habitant, la Corée du Sud est un des pays les plus pauvres du monde. Mais à partir des années 60, elle va connaître un découage économique qui progressivement s'accélère et se transforme en vraie croissance. Mais, ça se fait dans le cadre d'une dictature militaire qui bloque la liberté, de quoi son travail littéralement infernal doit partir des années 80, le développement de mouvements de contestation qui aboutissent au début des années 90 à la mise en place d'un régime démocratique. En même temps, la Corée du Sud émerge sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques d'été de 1988 sont organisés à Séoul. En 1991, le PIB entre à l'ONU et en 1996 à l'OCDE, ce qui le fait reconnaître comme PIB développé. Le revenu moyen par personne qui était de 100$ en 1963, atteint 6114$ en 1990 et près de 14000$ en 2004. Des grosses entreprises comme Samsung, Hyundai ou LG deviennent des leaders mondiaux qui concurrencent voire dépassent les grands groupes américains, européens ou japonais. En août 2022, avec le lancement de la sonde d'exploration lunaire Danouli, la Corée du Sud entre dans le concours spatial. En parallèle, depuis ces dernières années, la culture populaire coréenne s'exporte de plus en plus dans le monde. C'est ce qu'on appelle le value. Succès de films, succès de séries, succès aussi de la musique pop coréenne appelée K-pop. Depuis 2008, la Corée du Sud est ainsi un des 10 premiers pays du monde exportateur de biens culturels. Et ça contribue aussi à en faire une destination touristique. D'ailleurs, anecdote au signe de la nouvelle influence culturelle coréenne. En 2013, deux provinces de l'État des îles Salomon en Mélanésie ont choisi le Hangul, l'alphabet coréen en remplacement de l'alphabet latin. Quant à la Corée du Nord, dans les années 50 et 60, elle connaît une croissance économique de plus de 10%. Une croissance qui à partir des années 70, comme pour tous les pays d'économie soviétique, se ralentit de plus en plus. La disparition du bloc soviétique au début des années 90 entraîne une chute d'échanges commerciaux. L'absence totale de changements économiques et politiques au sommet de l'État, tout ça met l'économie en ruine et provoque au début des années 90 une famine qui aurait fait entre 1,5 et 3 millions de morts sur une population totale de 22 millions de personnes. Sous-titrage FR Du coup, le besoin d'aide économique nord-coréen va favoriser un rapprochement avec la Corée du Sud. En 1991, les deux Corées concluent un pacte de non-agression et de coopération, ce qui ouvre une période de dialogue et d'échanges, laquelle prend fin à partir de la décennie 2010. L'essai nucléaire et lancement de missiles nord-coréen isolent le pays et reportent des espoirs de réunification des deux Corées à une date indéterminée. Dans l'esprit du grand public, de toute façon, la Corée est de plus en plus identifiée à la Corée du Sud, suite à son rayonnement économique et culturel récent, qui contraste énormément avec la période de développement d'après la guerre, mais qui est dans la logique de l'histoire coréenne. Le pays a toujours et régulièrement connu des périodes de catastrophes, d'invasions et il a toujours su s'adapter, se reconstruire, faire mieux qu'avant. Comme si les smartphones Samsung, la sonde spatiale d'Anouli, où les séries coréennes faisaient écho à la prospérité de Silla, de Golléo, à l'invention d'imprimeries ou à la création du hangul. Mais comme si la situation de la Corée du Nord, ruinée économiquement et isolée politiquement, renvoyait elle par contre aux moments les plus sombres de l'histoire coréenne. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu, si c'est le cas n'oubliez pas de le partager sur vos réseaux sociaux, n'oubliez pas non plus de le noter et de le commenter sur la plateforme de podcast où vous l'écoutez, ça me fait un feedback et comme ça je peux savoir ce qui a amélioré. Bonne journée ou bonne soirée, c'est pendant quand vous m'écoutez, et à très bientôt.

Description

Histoire de la Corée, pour mieux comprendre  la récente et apparemment miraculeuse croissance écomique récente de la Corée du Sud.







SOURCES :


* L'Histoire Magazine N° 385, La Corée : une civilisation, deux pays, mars 2013


* Pascal Dayez-Burgeon, Histoire de la Corée des origines à nos jours,
Taillandier, 2012


* Francis Macouin, La Corée du Chosǒn 1392-1896, Les Belles Lettres, 2019


 


 

CREDITS SONS :

* Musique générique :  Epic-Theme N°2 par Steven O'Brien.
Licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported (CC BY 3.0).

Source : https://stevenobriencomposer.bandcamp.com/track/epic-theme-no-2-majestic-epic



 

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous. Dans les années 50, la Corée du Sud était un des pays les plus pauvres du monde. Un pays qu'on croit condamné au sous-développement, à la misère. 70 ans plus tard, elle est devenue la 12ème puissance économique mondiale. Avec des entreprises comme Samsung ou Hyundai devenues des leaders mondiaux. Un pays dont la culture commence à s'exporter dans le monde entier. Comment expliquer un miracle pareil ? Mais en fait, si en raisonnant comme ça, on ne raisonnait pas à l'envers. Je veux dire, si ça n'était pas la période de sous-développement des années 50 qui était au contraire une exception dans l'histoire de la Corée. Ça vous étonne ? Pour mieux comprendre, je vous propose qu'on explore l'histoire du pays du matin calme. Merci. Les premières traces connues d'occupation humaine en Corée remontent à 50 000 avant J.-C. Alors peut-être que la présence humaine dans la péninsule est beaucoup plus ancienne, mais vu comment les recherches archéologiques ont été longtemps tardives et négligées, on l'ignore. Ce qui est sûr, c'est que la toute fin de la préhistoire a été l'époque de la construction de milliers de dolmens. Oui, des dolmens, en Corée. Même si leurs formes, leurs tailles et leurs fonctions n'étaient pas forcément les mêmes que ceux d'Europe occidentale. Pendant le premier millénaire avant J.-C. Avant Jésus-Christ, les groupes humains de plus en plus nombreux vont former des tribus, puis des cités-états. Et ce mouvement aboutit au VIe siècle avant Jésus-Christ à la formation au nord de la péninsule d'un royaume appelé Josséon. Ce qu'on sait de Josséon n'est pas forcément très précis. Ce qui est sûr, c'est que l'écriture utilisée était les idéogrammes chinois et que le commerce comme la production artisanale était a priori assez important. en témoigne des fouilles archéologiques qui ont permis de retrouver des bijoux, des poteries, des dagues comme des monnaies. En 109 avant J.-C., la Chine annexe Joseon et ce qui avait été un premier royaume coréen va se retrouver divisé en quatre provinces militaires. Dorénavant sous l'administration chinoise, la péninsule va connaître pas mal de transformations aussi bien économiques, politiques que culturelles. En 313 après J.-C., l'empire chinois Sassibli se divise et la péninsule coréenne reprend son indépendance. Quatre royaumes vont se former. Ce sont Koguryo au nord, Pekchei au sud-ouest, Silla et Kaya au sud-est. Ces quatre royaumes vont dans les siècles suivants se faire mutuellement la guerre, ce qui va les pousser à développer chacun leur administration et leur armée. Mais ce contexte de guerre ne va pas empêcher le développement de pas mal de relations et d'échanges, soit entre les quatre états, soit avec la Chine. Par exemple, c'est au 6e siècle que le bouddhisme introduit deux siècles avant va vraiment s'étendre dans la péninsule. Il se mélange aux cultes chamaniques traditionnels sans forcément les remplacer. Oui, parce que le bouddhisme est une religion dont la notion d'exclusivité est absente. Très très résumé, on peut adorer les dieux qu'on veut tant qu'on suit les enseignements du Bouddha. Il faut dire aussi que les rois des Etats-coréens ont bien qu'une religion qui prônait le respect d'ordre établi. Au 7ème siècle, la Chine annexe le nord de la péninsule. Le royaume de Silla lui, unifie en 668 le sud. Il y a un axe entre autres, le royaume de Paekche. Et les élites de Paekche vont alors se replier au Japon, avec lequel les relations et échanges étaient assez importants. Là-bas, ces élites de Paekche vont avoir pas mal d'influence sur le Toujon Empire du Soleil Levant et ont même pu être à l'origine de la dynastie impériale japonaise. Oui, vous avez bien entendu. L'actuelle dynastie impériale du Japon a peut-être des lointaines origines coréennes. Ca peut surprendre comme on sait comment la Corée et le Japon se sont affrontés depuis le 19ème siècle mais quand vous vous gardez bien, on a en Europe des situations similaires. Comme l'actuelle dynastie régnait en Grande Bretagne depuis le 18ème siècle, le Windsor qui est d'origine allemande. Ce qui n'a pas empêché la Grande Bretagne et l'Allemagne de se faire la guerre au 20ème siècle. Bon, revenons à la Corée. En 668, Silla reste donc le seul des 4 états qui se partageaient la péninsule. Et c'est le début pour lui d'une époque de prospérité. La capitale, Gyeongju, se couvre de monuments civils comme religieux très très festueux. Pendant que Silla devient réputée pour sa production artisanale jusqu'en Inde et en Perse. En même temps, pour montrer leur loyauté aux empereurs chinois, les rois de Silla leur envoient régulièrement un tribut et des otages. Prendre les empereurs chinois comme modèle leur sert aussi de prétexte pour construire un état centralisé. Mais leur pouvoir va s'affaiblir à partir du IXe siècle. Des révoltes populaires éclatent, le commerce décline, les grands clans aristocratiques prennent plus en plus de pouvoir, les coups d'état, les assassinats politiques se succèdent et les rois de Sylla finissent par ne plus avoir d'autorité que sur leur capital. Au Xe siècle, Wang Yang, un commerçant aisé, fonde un nouveau royaume qui va s'appeler Goleiu. Un état centralisé sur le modèle chinois, qui s'étend sur toute la péninsule et dont les souverains prennent même le titre d'empereur. La frontière nord sécurisée par des victoires contre les Mongols, Goleiu connaît la prospérité. La péninsule coréenne devient une plaque tournante du commerce entre la Montchourie et le Japon. La production artisanale, les poteries surtout, se vend jusqu'en terre d'islam. La preuve du rayonnement de Golaïo, c'est de son nom que l'Europe a tiré celui de la Corée. Ce sont même des moines bouddhistes de Golaïo qui en 1934 inventent l'imprimerie par caractère de plomb mobile, 200 ans avant Gutenberg donc. Mais comme à Silla avant, l'affaiblissement politique arrive. Les grandes clans aristocratiques s'affrontent pour le pouvoir, des révoltes paysannes éclatent et à partir de 1932 arrivent les invasions mongoles. Les coréens vont résister avec acharnement pendant des années mais en 1258 la péninsule est conquise. Goryeo est ruiné et devient limité au rôle de grenier à blé et de base militaire au service des mongols. Après un peu plus d'un siècle, la domination mongole va s'affaiblir avant de disparaître. Goliath plonge dans l'anarchie et la guerre civile jusqu'à ce que le général Lee Se-Hong prenne le pouvoir en 1392. Il fonde un nouveau royaume qui s'étend sur l'ensemble de la péninsule et qui reprend le vieux nom de Joseon. Sa capitale est Hanseong, l'actuel Séoul. Le règne de Sejong de 1918 à 1950 est un peu une période d'apogée. C'est l'image de père de la nation coréenne. Parce que son règne est celui de bonne relation avec la Chine, de la maîtrise de la pierreture japonaise sur les côtes sud. d'un affaiblissement du pouvoir, du clergé bouddhiste, d'une redistribution des terres en faveur des paysans. C'est aussi sous le règne de Saint-Jean, en 1446 exactement, qu'on crée le Hangul, l'actuel alphabet coréen. Signe de prospérité, la population coréenne serait passée au XVe siècle de 5 millions à 10 millions d'habitants. Mais au XVIe siècle, les choses se gâtent. Les Yosséans, rois de 1994 à 1506, persécutent les élites, augmentent les impôts, interdit l'usage du hangul avant d'être chassés par un coup d'État. Pendant tout le XVIe siècle, les paysans sont de plus en plus réduits à un statut proche du servage. Le commerce stagne, pour ne pas dire décline. Le pouvoir politique est bloqué par des rivalités internes. En même temps, pendant qu'au XVIe siècle, les Européens arrivent en Asie de l'Est, Y font entre des missionnaires et des commerçants, les rois de Joseon eux ferment les frontières du pays. Mais la Corée va être ramenée très brutalement à la réalité du monde extérieur quand par deux fois, en 1592 et en 1597, le shogun japonais Totomi de Yoshi tente de l'envahir. Les invasions sont repoussées, mais à un prix très lourd. Les destructions, les pillages sont d'une ampleur énorme. Et en partant, les japonais emmènent avec eux les meilleurs artisans. Signe du désastre, la population du pays passe de 14 millions d'habitants en 1592 à 10 millions en 1612. Ensuite, en 1637, autour cette fois des Manchus d'envire la péninsule. Ils finiront par se retirer d'eux-mêmes, mais en emmenant des dizaines de milliers d'otages. des femmes, des lettrés, des artisans et même le prince héritier. Les contacts avec l'extérieur ayant été plutôt brutaux, les rois de Josséon vont fermer les frontières. D'où l'image d'un pays archaïque replié sur lui-même qui a pu être donné à la Corée de l'époque. L'idée a été popularisée en Europe par Henrik Hammel, un marin irlandais qui avait débarqué en Corée en 1653 et qui a passé 13 ans. Après la fermeture du pays n'empêche pas la production agricole de redémarrer. Les techniques agricoles de progresser et l'alimentation des paysans de s'améliorer. Le ginseng apparaît. Le commerce intérieur se développe. Et signe que la fermeture des frontières n'est pas totale, le commerce extérieur aussi progresse. Commerce extérieur veut dire bien sûr commerce avec la Chine et avec le Japon. D'ailleurs c'est par le Japon que la pomme de terre est introduite en Corée. Oui, avant que parmentiers la fasse connaître en France. Et la population augmente, on a probablement 18 millions d'habitants à la fin du 18ème siècle. Les villes aussi se développent, même si leur croissance n'atteint pas le même niveau qu'en Chine et qu'au Japon. On peut citer deux règnes, celui de Song Zheng de 1774 à 1720 et celui de son fils cadet Yang Zhou de 1724 à 1776. Le père et le fils travaillent à moderniser le pays et à renforcer le pouvoir central. Je cite ces rois parce que leurs règnes vont être marquées par des événements dignes de Shakespeare. Song Zheng, par exemple, force ses favorites à se suicider après avoir découvert qu'elle se préparait à empoisonner la reine. Yang Zhou lui, enferme son fils dans un coffre à riz jusqu'à ce que mort s'en suive. On voit apparaître aussi un nouveau courant de pensée appelé le Sirac, mot qui veut dire étude pratique et qui défend l'idée d'une application concrète des connaissances utiles pour améliorer la situation économique. C'est dans l'esprit du Syrac que Géonjo, roi de 1176 à 1800, réforme l'administration, réduit l'esclavage et pense même installer une nouvelle capitale à Suwon. Mais à partir du XIXe siècle, la situation du pays se dégrade. Se produisent des sécheresses. Des inondations, des mauvaises récoltes, le tout avec une pression fiscale de plus en plus forte, ce qui finit par provoquer des révoltes, parfois très importantes, comme celle de 1833 qui touche la capitale. En même temps, les rois sont dominés par des clans aristocratiques qui bloquent toute réforme, qui détournent les recettes de l'État, qui généralisent la corruption. Une situation dont le pays n'avait pas vraiment besoin au moment où les grandes puissances européennes sont de plus en plus présentes en Asie de l'Est et pas pacifiquement. En 1840, En 1842, suite à la première guerre de l'opium, la Grande-Bretagne force la Chine à lui ouvrir ses portes. En 1846, c'est le gouvernement français qui envoie en Corée une flotte de guerre pour demander des comptes sur l'exécution de missionnaires catholiques français l'année précédente. En 1854, les Etats-Unis imposent au Japon des traités commerciaux à leur avantage et en 1860, la Convention de Pékin place la Chine sous la tutelle des grandes puissances européennes. Dae Won-Gun, régent de Corée de 1863 à 1873, fait ce qu'il peut pour redresser les situations intérieures comme extérieures. Il met en place pas mal de réformes administratives et il lance aussi un énorme chantier de reconstruction du palais royal, détruit depuis la première tentative d'invasion japonaise en 1592. Il réussit à repousser en 1866 des tentatives d'invasion américaines et françaises. Mais la pression étrangère devient trop forte et elle va venir du Japon qui impose à la Corée en 1876 le traité de Gengois qui la met sous sa tutelle économique partielle. A partir de là, la Corée devient vite un champ de rivalité entre la Chine et le Japon. En 1894, une révolte de paysans poussée à bout par la misère, la pression fiscale excessive et l'incompétence des élites tournent au mouvement révolutionnaire. Ce qui entraîne une intervention militaire chinoise, laquelle sert de prétexte en réponse à une intervention militaire japonaise. La guerre entre la Chine et le Japon qui en résulte s'achève en 1895 par la défaite de la Chine. Le Japon fait main basse sur la Manchurie, sur Taïwan et sur la Corée. Après la défaite militaire, cette fois de la Russie face au Japon en 1905, la Corée va être purement et simplement annexée au pays du soleil levant en 1910. Devenue de fait colonie japonaise, elle va être traitée comme un grenier à riz, ce qui a pu stimuler les rendements agricoles, mais comme la très grande majorité de la production est exportée au Japon, les paysans coréens ne profitent quasiment pas et sont même souvent réduits à la disette. A partir des années 30, les autorités japonaises vont quand même mettre en place une politique d'industrialisation. L'industrie qui représentait 6% du produit national coréen en 1910 en représente 30% en 1940. Industrialisation destinée bien sûr à profiter d'abord au Japon. Les coréens sont en même temps pris de s'assimiler à la culture japonaise, d'où le développement en réaction d'un courant nationaliste, représenté par des associations, des amicales et journaux, et qui s'exprime en mars 1919 par des manifestations pour l'indépendance de la Corée qui rassemble des centaines de milliers de personnes. Les années 1920 sont marquées par une libéralisation des politiques d'assimilation culturelle, mais à partir des années 1930, on revient à une politique d'assimilation forcée. En 1938, le Coréen est interdit à l'école, et en 1940, les Coréens sont priés de changer leur nom de famille pour en prendre un à la japonaise. En même temps, les coréens restent traités comme des citoyens de seconde zone. Leur accès à l'université de Séoul est même tellement limité qu'ils ont moins de mal à entrer à l'université de Tokyo. Les japonais installés en Corée ne vivent quasiment qu'entre eux et il y a très peu de mariages mixtes. Suite à l'entrée en guerre du Japon contre les Etats-Unis en 1941, de plus en plus de coréens sont affectés dans l'armée japonaise ou forcés de travailler dans l'industrie de guerre. Inutile de dire que dans ces conditions, les partisans de la collaboration avec l'Occupy pour Japonais sont loin d'être majoritaires. En août 1945, suite à la défaite du Japon, le nord de la Corée est occupé par les soviétiques, le sud par les américains. Deux gouvernements s'installent qui deviennent bientôt rivaux à cause de la guerre froide et leur rivalité débouche en 1950 sur la guerre de Corée. La Corée du Nord communiste attaque le sud pro-américain, attaque et contre-attaque vont s'enchaîner jusqu'à ce que le front se stabilise en 1951. En 1953 est signé un traité d'armistice qui confirme la division du pays entre le nord et le sud. Chaque une des deux Corées va leur connaître des évolutions bien différentes. Dans les années 50, avec un revenu moyen d'à peine 100 dollars par habitant, la Corée du Sud est un des pays les plus pauvres du monde. Mais à partir des années 60, elle va connaître un découage économique qui progressivement s'accélère et se transforme en vraie croissance. Mais, ça se fait dans le cadre d'une dictature militaire qui bloque la liberté, de quoi son travail littéralement infernal doit partir des années 80, le développement de mouvements de contestation qui aboutissent au début des années 90 à la mise en place d'un régime démocratique. En même temps, la Corée du Sud émerge sur la scène internationale. Les Jeux Olympiques d'été de 1988 sont organisés à Séoul. En 1991, le PIB entre à l'ONU et en 1996 à l'OCDE, ce qui le fait reconnaître comme PIB développé. Le revenu moyen par personne qui était de 100$ en 1963, atteint 6114$ en 1990 et près de 14000$ en 2004. Des grosses entreprises comme Samsung, Hyundai ou LG deviennent des leaders mondiaux qui concurrencent voire dépassent les grands groupes américains, européens ou japonais. En août 2022, avec le lancement de la sonde d'exploration lunaire Danouli, la Corée du Sud entre dans le concours spatial. En parallèle, depuis ces dernières années, la culture populaire coréenne s'exporte de plus en plus dans le monde. C'est ce qu'on appelle le value. Succès de films, succès de séries, succès aussi de la musique pop coréenne appelée K-pop. Depuis 2008, la Corée du Sud est ainsi un des 10 premiers pays du monde exportateur de biens culturels. Et ça contribue aussi à en faire une destination touristique. D'ailleurs, anecdote au signe de la nouvelle influence culturelle coréenne. En 2013, deux provinces de l'État des îles Salomon en Mélanésie ont choisi le Hangul, l'alphabet coréen en remplacement de l'alphabet latin. Quant à la Corée du Nord, dans les années 50 et 60, elle connaît une croissance économique de plus de 10%. Une croissance qui à partir des années 70, comme pour tous les pays d'économie soviétique, se ralentit de plus en plus. La disparition du bloc soviétique au début des années 90 entraîne une chute d'échanges commerciaux. L'absence totale de changements économiques et politiques au sommet de l'État, tout ça met l'économie en ruine et provoque au début des années 90 une famine qui aurait fait entre 1,5 et 3 millions de morts sur une population totale de 22 millions de personnes. Sous-titrage FR Du coup, le besoin d'aide économique nord-coréen va favoriser un rapprochement avec la Corée du Sud. En 1991, les deux Corées concluent un pacte de non-agression et de coopération, ce qui ouvre une période de dialogue et d'échanges, laquelle prend fin à partir de la décennie 2010. L'essai nucléaire et lancement de missiles nord-coréen isolent le pays et reportent des espoirs de réunification des deux Corées à une date indéterminée. Dans l'esprit du grand public, de toute façon, la Corée est de plus en plus identifiée à la Corée du Sud, suite à son rayonnement économique et culturel récent, qui contraste énormément avec la période de développement d'après la guerre, mais qui est dans la logique de l'histoire coréenne. Le pays a toujours et régulièrement connu des périodes de catastrophes, d'invasions et il a toujours su s'adapter, se reconstruire, faire mieux qu'avant. Comme si les smartphones Samsung, la sonde spatiale d'Anouli, où les séries coréennes faisaient écho à la prospérité de Silla, de Golléo, à l'invention d'imprimeries ou à la création du hangul. Mais comme si la situation de la Corée du Nord, ruinée économiquement et isolée politiquement, renvoyait elle par contre aux moments les plus sombres de l'histoire coréenne. Voilà, j'espère que cet épisode vous a plu, si c'est le cas n'oubliez pas de le partager sur vos réseaux sociaux, n'oubliez pas non plus de le noter et de le commenter sur la plateforme de podcast où vous l'écoutez, ça me fait un feedback et comme ça je peux savoir ce qui a amélioré. Bonne journée ou bonne soirée, c'est pendant quand vous m'écoutez, et à très bientôt.

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