Speaker #0Est-ce que vous avez déjà vécu une expérience durant laquelle vous vous êtes vu mourir ? Est-ce que vous vous êtes déjà perdu dans un pays que vous ne connaissez pas du tout et dont vous ne parlez quasiment pas la langue ? Le tout en pleine canicule et à l'âge de 7 ans. Et bien cette expérience, je l'ai vécue et j'ai compris bien plus tard qu'elle avait bouleversé plusieurs choses en moi, à l'époque en tant qu'enfant, plus tard en tant qu'adulte et aujourd'hui en tant que parent. Chronique Franco-Dézède numéro 2, Enfant du Soleil. C'est tout de suite sur 80 BPM. Comme je l'ai expliqué dans un précédent podcast, pour les binationaux, les séjours dans le pays d'origine, avant de devenir des moments liés à la quête identitaire, c'était des destinations de vacances, tout simplement. C'est donc le cas pour les Français issus de l'immigration post-coloniale, dont bien entendu les Algériens. Pour beaucoup, c'était le cas pour moi, les vacances d'été, ça se passait en Algérie et uniquement en Algérie. En général, c'était deux mois au bled à voir, revoir, rencontrer la famille et profiter du pays. Nous, ma famille, on est algérois, donc c'est la mer, baignade, glace, veiller dehors, etc. C'est nos madeleines de Proust. L'histoire que je vais vous raconter se passe donc dans ce contexte, lors d'une de ces innombrables journées passées à la plage. On est dans les années 80, j'ai 7 ans, je suis donc très dépendant des plus grands, que ce soit mes parents, frères et sœurs, cousins. D'ailleurs, mes grands frères, eux, ils étaient assez âgés pour tracer tout seuls, donc en général, j'étais « surveillé » par mes grandes sœurs ou ma mère. On arrive donc en milieu de journée à peu près, et on s'installe dans un coin sur une plage de Aïntaya. Aïntaya, c'est une commune qui se trouve dans la banlieue d'Alger. Ce jour-là, lorsqu'on débarque, les gens de notre quartier, qui s'appelle Hussein D, sont présents en nombre. C'est assez courant que les personnes de la même quartier s'installent au même endroit lors de ces moments. Il fait très chaud, c'est l'été en Algérie, donc on parle d'une température, dans mes souvenirs, entre 43 et 45 degrés. C'est super violent, donc très vite, on va se rafraîchir dans l'eau, mais je dois toujours y aller sous la surveillance d'une de mes grandes sœurs. On fait plusieurs allers-retours entre l'eau et le camp de base de la famille, car il faut boire régulièrement tellement il fait chaud. Je me souviens qu'on croise évidemment plusieurs voisins et même une poignée de joueurs du NED. Le NED, c'est l'équipe de football du CND. Le NED, c'est un club historique en Algérie qui était, entre autres, la colonne vertébrale de la grande équipe d'Algérie des années 80. C'est un club qui a formé un certain joueur qui s'appelle Rabah Madjer. installé juste à côté de nous, il y a aussi un immense acteur algérien, vraiment une star en Algérie, qui s'appelle Al-Sri Nepti. Il a joué dans plusieurs classiques du cinéma algérien comme Chroniques des années de Bresse, Ausha Gatleto ou encore de Hollywood Atamanrasset. Vous comprendrez plus tard pourquoi je vous parle de toutes ces personnes. Pour en revenir donc à cette journée, au bout d'un moment, je retourne dans l'eau avec une de mes sœurs et très rapidement, je lui dis que je veux faire pipi et que je dois donc aller aux toilettes. Je rappelle que j'ai 7 ans. on vient juste de retourner dans l'eau, donc là, ça énerve un peu ma sœur. Moi, j'insiste et elle me dit d'attendre un peu, qu'on va y aller dans pas longtemps. Je la saoule tellement qu'au bout d'un moment, elle me dit, écoute, t'as qu'à faire pipi dans l'eau et on n'en parle plus. Moi, je n'en fais qu'à ma tête, je ne veux ni attendre, ni faire pipi dans l'eau, ça m'énerve. Et donc, pendant que ma sœur, qui me surveillait pourtant de très près, dès que ma sœur a le dos tourné, je sors de l'eau tout seul et je vais aux toilettes que j'avais repérées auparavant sur la plage. J'y étais allé une ou deux fois depuis notre arrivée. C'était un genre de blocos en béton comme on en voit sur les plages du monde entier. Je sors des toilettes et là, je veux retourner non pas dans l'eau, mais là où on est installé avec ma famille. Le problème, c'est que je ne me souviens plus si c'est à Ausha droite en sortant des toilettes. Je ne sais pas si vous avez un bon sens de l'orientation, mais moi, parfois, ce n'est pas terrible. Et là, ça m'a coûté cher. Je réfléchis quelques secondes, j'analyse la plage, je me dis oui, c'est à gauche et je commence à marcher en pensant me diriger vers l'endroit où on est installé et évidemment, c'était à droite. Je commence à passer entre les serviettes pour repérer ma mère, mes soeurs, mes cousins, mais rien du tout. Je marche, je marche, la plage est immense. Toujours rien. Et là, c'est bête, mais évidemment, au lieu de faire demi-tour, je continue, je continue et je ne comprends pas. Je ne sais pas ce qui se passe. Est-ce que j'ai mal repéré l'endroit ? Est-ce qu'ils se sont déplacés ? Est-ce qu'ils sont partis en me laissant tout seul ? Et là, je me mets à pleurer. Je suis complètement désespéré. Il y a des gens qui se mettent à me poser des questions, à me parler, mais comme je maîtrise mal la langue, à l'époque, je ne la parle quasiment pas, je n'arrive pas à répondre et au bout d'un moment, les gens finissent par lâcher l'affaire. C'est vrai qu'avec le recul, je me dis que c'est incroyable d'avoir vu un petit garçon pleurer comme ça. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que j'étais perdu et pourtant pas un adulte ne m'a pris en charge. À ce moment-là, je ne le sais pas, mais je suis déjà très loin de l'endroit où se trouvent ma mère et mes sœurs. Et comme tout le monde m'abandonne, entre guillemets, je ne trouve rien de mieux à faire que de continuer à marcher, mais toujours dans le mauvais sens, c'est-à-dire dans le sens opposé à l'endroit où on est installé. Je suis dans une espèce de quête désespérée. Là, c'est vraiment l'épée. pire moment de cette journée et peut-être même parmi les pires moments de ma vie. Je m'éloigne tellement qu'il n'y a plus personne sur la plage. Personne sur le sable, personne dans l'eau. J'ai dépassé largement la zone de baignade où tout le monde s'installe d'habitude. Le sable est brûlant, le soleil cogne super fort sur ma tête. Je rappelle que j'ai 7 ans, que je suis un Français d'origine algérienne né, grandi dans le Béry. J'ai pas le même capital que les locaux pour me protéger du soleil. J'ai ni casquette, ni chapeau, je suis juste en maillot de bain et je marche vers l'inconnu. Je continue de pleurer, je ne fais que ça et je ne sais pas ce qui va m'arriver. Je suis dans un pays que je ne connais quasiment pas, plus aucun visage familier et même plus aucun visage du tout. Je me souviens que je me disais, c'est peut-être sur cette plage que la vie va s'arrêter pour moi. Pour vous donner une comparaison qui va un peu vous faire sourire, je suis comme le personnage de Blondin dans Le Bon, la Brute et le Truant. Pour ceux qui ne l'ont pas encore écouté, je l'ai évoqué dans le podcast intitulé Frérot Toucault. Dans cette scène, Toucault cherche à se venger de Blondin et il le force à marcher en plein désert pendant des heures et on voit Blondin quasiment dépérir à vue d'œil. Ce n'était pas exactement la même chose, mais pour l'enfant que j'étais, perdu sur une plage complètement déserte, c'est comme ça que je l'ai vécu. Je suis épuisé de marcher, agressé par le soleil et surtout, c'est surtout ça dont je me souviens, c'est le sable brûlant. Le sable qui me brûle les pieds, le sable qui me brûle la peau. Je n'arrive plus à marcher tellement c'est insupportable et au bout d'un moment, je n'en peux plus et je m'écroule. Là, je ne sais pas si c'est parce que je pleure et que j'ai des larmes plein les yeux. où le soleil commence à m'assommer, mais je me souviens que je vois flou. Je regarde devant moi, mais je vois flou. Ça fait déjà un moment que je n'ai pas croisé un être humain. Et là, je vois une silhouette qui se dirige vers moi. Je ne vous dis pas que je croyais que c'était un mirage, mais presque. Cette silhouette arrive en courant vers moi. C'est un homme, jeune, en maillot de bain. Il me parle en arabe. Je ne comprends pas ce qu'il me demande. Je ne comprends pas ce qui se passe. Et je n'arrive même pas à formuler le moindre mot. Je ne fais que pleurer. Tout de suite, il me prend par la main et il m'emmène là où il est installé, à genre quelques dizaines de mètres de là où je m'étais écroulé. Ce jeune homme, il est avec une fille du même âge que lui et je comprends que c'est un couple d'amoureux qui s'était isolé pour être tranquille, tout simplement. Dès que j'arrive là où ils sont installés, la fille, très gentille, très maternelle, très douce, elle m'installe, elle me donne à boire, elle arrive à me calmer. Au bout de quelques minutes, je retrouve mes esprits et ils comprennent rapidement que je ne suis pas d'ici. que je suis un petit français et que je me suis perdu. Ils me rassurent, ils arrivent à me faire comprendre que je suis tiré d'affaires et que je vais retrouver ma maman. Là, je me souviens avoir eu un petit soulagement, genre je vais vivre, je ne vais pas mourir aujourd'hui. Mais je ne suis toujours pas avec les miens. Et je vous rappelle qu'on est dans les années 80. Il n'y a pas de téléphone portable, il n'y a pas d'alerte enlèvement, il n'y a pas de réseaux sociaux ou n'importe quel autre moyen de communication qu'on a aujourd'hui. Donc, une fois requinqué, ce couple me dit, allez, on y va. je leur montre d'où je suis arrivé ils arrivent à situer la plage où j'étais et on se met à marcher pour revenir sur mes pas et tenter de retrouver ma famille. Je ne sais pas ce qui me serait arrivé si je n'étais pas tombé sur ce couple ce jour-là. Donc à ce moment-là pour moi Ça va mieux, je suis bien entouré, mais je reste quand même très inquiet. Je me souviens que je me disais, si ça se trouve, ma famille est partie. Je vais rester tout seul en Algérie. Je n'arriverai pas à les retrouver et je ne reverrai plus ma maman. Je faisais part de ces inquiétudes à ce couple et eux, ils ne cessaient de me dire tout va bien, ne t'inquiète pas, on va retrouver ta famille. Pendant le trajet, je rappelle que j'avais beaucoup marché, donc on était très loin de notre camp de base. Pendant le trajet, le jeune homme n'arrête pas de me proposer à manger, à boire. Je me souviens qu'ils avaient des... petites bouteilles de gazouze en verre, mais je refuse tout. Et pourtant, j'adorais le gazouze. J'adore toujours le gazouze. Je suis super concentré et seulement concentré sur le fait de retrouver les miens. Le jeune homme me demande même si je veux qu'il me porte sur son dos, mais je dis non. Je veux juste qu'on avance. Et là, je me souviens qu'il a dit quelque chose en arabe à sa compagne. C'était un truc genre bon, déjà, il est courageux, petit, il est résistant. Et il ajoute une expression qui dit en substance le soleil est son ami. Le soleil l'a épargné. Et c'est vrai que malgré les conditions, je n'ai pas de coup de soleil, je ne suis pas spécialement déshydraté, mais je suis déterminé. Il n'y a plus de sable brûlant ou je ne sais quoi. Les deux me tiennent par la main et je marche quasiment au pas militaire vers la plage en question. C'est quasiment la fin de la journée pour tout ce qui concerne baignade. Donc quand on arrive sur cette plage, il n'y a plus beaucoup de monde. On avance, on avance et au bout d'un moment, on voit, on distingue nettement un attroupement. Vraiment un groupe de personnes debout en train de parler. avec des gens qui vont et viennent, qui font des grands gestes. Là, on se dirige vers eux et arrivé à quelques dizaines de mètres, des personnes de ma famille me reconnaissent et se mettent à courir vers nous. Au moment où j'aperçois mes sœurs, mes cousins, voisins, je comprends que je suis définitivement tiré d'affaire. Et là... J'aimerais vous dire que ça s'est passé comme dans un film américain, qu'on a couru, qu'on s'est embrassé, etc. Mais ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Certaines personnes de ma famille se dirigent vers moi, mais il y a une personne qui les bouscule pour arriver en premier sur moi. Elle a les yeux rouges tellement elle a pleuré. Et cette personne, bien évidemment, c'est ma mère. Et ma mère, qui est la mère la plus douce du monde, quand elle arrive devant moi, ce qu'elle fait en premier, c'est qu'elle me colle une baffe en pleine gueule. Mais je vous assure que c'était une baffe de cow-boy. Comme jamais j'en ai reçu dans ma vie. Plein élan, extension, réception parfaite, joue gauche. Même encore aujourd'hui, si je me concentre, je peux me remémorer la douleur au niveau de la mâchoire. Ma mère est tellement furaxe que les autres doivent intervenir pour lui dire « Arrête, ça y est, c'est fini, arrête. » Évidemment, c'était un geste qui exprimait la peur qu'elle a ressentie. Elle croyait m'avoir perdu, donc elle m'en voulait de lui avoir fait cette frayeur. À ce moment-là, ma mère ne sait pas comment remercier ce couple. Elle leur dit qu'ils m'ont sauvé la vie. Elle veut les inviter, elle veut leur offrir un cadeau, mais eux répondent que c'est normal, que je vais bien, que c'était juste une grosse frayeur, qu'elle ne doit pas s'inquiéter. Ils me disent au revoir et ensuite je vais retrouver le reste de la famille et les amis du quartier. Là, je me rends compte qu'il y avait eu un élan de solidarité de dingue, que tous les gens de notre quartier, Hussein D, s'étaient mis à ma recherche. Tout le monde s'était plié en quatre pour me retrouver, y compris les joueurs du NAD, de l'équipe du NAD, qui, je le rappelle, jouaient les premiers rôles en Ligue 1 algérienne. et fournissait plusieurs cadres à l'équipe d'Algérie. Quand j'ai appris ça, ça m'a fait chaud au cœur, évidemment. Même l'acteur célèbre dont je vous parlais tout à l'heure, Al-Sqiyy Napti, qu'on surnomme aussi Mohamed Beloued, il avait parcouru le secteur en long et en large lorsqu'il avait appris que ma mère avait perdu son enfant. Petite anecdote marrante, lors des recherches, à un moment, cet acteur hurle à tout le monde qu'il a enfin retrouvé l'enfant et il ramène à ma mère une petite fille qui s'était également perdue sur la plage, avant qu'on lui dise que c'était un petit garçon qu'on cherchait. Quand on se met à me raconter comment tout le monde a remué ciel et terre pour me retrouver, je me rends également compte de ce à quoi j'ai échappé. Ils ont pensé à une noyade, même si à aucun moment je n'ai mis un pied dans l'eau. J'aurais pu y penser d'ailleurs pour me rafraîchir un peu, mais ça reste évidemment très dangereux pour un gamin de mon âge. Ils ont pensé à un enlèvement, ce qui aurait très bien pu arriver. Ils ont pensé à une insolation fatale, ce qui était une vraie possibilité vu la température. Et enfin, ils ont même pensé à un accident avec un chauffard. vu que j'aurais très bien pu sortir de la plage et traverser la route qui avait juste à côté. Bref, j'ai échappé à tout ça et j'ai donc « survécu » à cette journée un peu particulière sur une plage algérienne dans les années 80. certains spécialistes des neuroscientifiques des psychologues des biologistes soutiennent l'idée que certaines expériences traumatisantes peuvent avoir des conséquences sur l'adn d'une personne ceci dans le sens où elles vont modifier l'expression des gènes je ne sais pas si je suis dans ce cas de figure parce qu'il a quand même des expériences beaucoup plus traumatisante que ce que j'ai vécu mais ça reste quand même quelque chose de marquant dans ma vie avec le recul je sais que j'ai enfoui un peu ce mauvais souvenir au fond de moi et depuis peu, je l'ai définitivement accepté et il m'a même aidé à comprendre des choses sur moi-même. Avant ça, ce traumatisme a quand même réussi à ressurgir à de rares reprises, notamment lorsque je suis devenu adulte et je vais vous donner un exemple. Une dizaine d'années après cet événement, je faisais un de mes tout premiers séjours en tant qu'animateur en centre de loisirs, en banlieue parisienne et avec les enfants, on avait fait quelques jours de camping en province. Une fois sur place, on organise différents événements, dont une petite randonnée en forêt. La veille, on fait le point avec le directeur et ce directeur, qui connaissait bien la région, il nous prévient qu'il y a une partie du parcours qui est une très longue montée en plein soleil et qu'il va falloir être très prudent, faire plusieurs poses, porter chapeau, s'hydrater, crème solaire, etc. Le lendemain, avant le départ, ce directeur vient me voir et il commence à me dire « t'as pas du tout écouté mes consignes, t'es pas prêt, c'est pas bon » . C'est vrai que je n'ai ni casquette alors que j'ai le crâne rasé. j'ai pas de crème, rien du tout, j'ai juste une petite gourde dans mon sac. Il insiste, il insiste, bon gentiment, sans m'embrouiller, mais moi je lui dis, ne t'en fais pas, je suis résistant, tout va bien. Il continue, et là, je ne sais pas pourquoi, je lui dis, un peu sur le ton de la rigolade, t'inquiète, je suis l'enfant du soleil. Il se moque de moi, mais vraiment, il rigole, et il me dit, on va voir, je sens qu'on va bien se marrer. Pour les anciens des années 80, l'enfant du soleil, c'est une allusion à la série animée des Cités d'Or. et un personnage qui s'appelle Esteban. Bon, je vous rassure, je ne me prends pas pour Esteban avec son pouvoir surnaturel. C'est jusqu'à ce moment-là, j'ai la référence en tête quand je lui dis ça, et je pense aussi à cette expression utilisée par ce jeune homme qui m'avait retrouvé sur la plage. Il avait dit en gros que le soleil était mon ami et qu'il m'avait épargné. On fait cette randonnée et on affronte cette fameuse montée sous le soleil. C'est vrai que c'était quelque chose, mais franchement, pour moi, ça s'est passé sans problème. Contrairement aux autres animateurs et ce directeur. Alors, il sort. tout rouge, complètement déshydraté, alors qu'ils ont pris toutes leurs précautions. Limite, ils ont marché avec un parasol. Quand on arrive à destination, tout le monde se met à l'ombre, et ce directeur, il s'assoit par terre, et il se met à verser de la flotte sur la tête. Là, pour le taquiner, je m'approche de lui, et je lui dis, je t'avais prévenu, je suis l'enfant du soleil. C'est ta vie,