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Episode 37 - On parle intimité ?  (Avec Khalamite) cover
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A Nous Deux

Episode 37 - On parle intimité ? (Avec Khalamite)

Episode 37 - On parle intimité ? (Avec Khalamite)

50min |25/03/2025
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Episode 37 - On parle intimité ? (Avec Khalamite)

50min |25/03/2025
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Description

Pour cet épisode j’ai la joie d’accueillir Khala pour échanger en toute simplicité sur nos expériences respectives au sujet de la sexualité 🍑


On aborde beaucoup de thème, dont le rapport au corps, le désir, le plaisir, le fait d’aimer les hommes et les femmes, le plaisir personnelle, les complexes aussi que l’on peut avoir et encore pleins d’autres choses ! 🍒


Viens passer ce moment avec nous !


Pauline ✨


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut,

  • Speaker #1

    bienvenue sur le podcast de A Nous deux. Il y a des sujets importants, des sujets que l'on vit tous, et qu'on pratique tous, ou presque, et qui pourtant sont encore tabous, gênants, entourés de silence et parfois non conventionnels. La parole se libère de plus en plus et il est temps. Aujourd'hui, on va discuter d'intimité, on va parler des relations personnelles, du bien-être intime. de comment est-ce qu'on définit cela, l'éducation qu'on a pu en avoir, les orientations. On va aussi parler des complexes, de sensibilité, de plaisir, de désir, de l'importance de la communication et aussi des dérives qu'il peut y avoir. Aujourd'hui, on va essayer de libérer encore un peu plus la parole sur ce sujet qui touche à beaucoup de choses. On va essayer de lever le voile et on en parle avec Kala. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité. Pour cet épisode, j'ai une invitée bien spéciale et bien particulière qui s'y connaît beaucoup dans le milieu.

  • Speaker #0

    Oui, on peut dire ça.

  • Speaker #1

    Donc je suis hyper contente d'avoir Kala qui est avec moi. Salut. Pour vous présenter rapidement, Kala, qui a la mité sur les réseaux, est une actrice de film X.

  • Speaker #0

    Tout à fait, majoritairement. Voilà,

  • Speaker #1

    qui fait aussi, tu disais... Camgirl. Camgirl, ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai été escort un moment. Ok. J'ai fait... Je fais du YouTube même. Et maintenant, le seul truc que je n'ai pas coché, pardon, c'est le street-tease.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Eh bien, il n'y a plus qu'à.

  • Speaker #0

    J'ai envie de faire un stage. Voilà. Sinon, là, tu as résumé tout mon parcours.

  • Speaker #1

    On va la retrouver en cours de pole dance. C'est parti. Oh là là,

  • Speaker #0

    mon rêve.

  • Speaker #1

    Donc, effectivement, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité, qui peut être un sujet touchy, parce que ce n'est pas un sujet dont on entend forcément beaucoup parler dans la vie commune. En fait, souvent, on en parle... On en parle de plus en plus. Les langues se délient carrément là-dessus. Souvent, on en parle aussi entre copines ou entre potes, etc.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas trop vécu de période où on n'en parlait pas. C'est pour ça que quand j'entends des « on en parle de plus en plus » , avant, on n'en parlait pas. Mais en fait, moi, je suis de 98. Du coup, j'ai été ado en 2010, 2015. Du coup, on en parlait. Tu vois ce que je veux dire ? Il me fait l'impression que je suis pile la génération qui ne commence pas à être touchée par ça. Les langues se délient. Moi, ça va, ça a toujours été.

  • Speaker #1

    Non, moi, j'ai quand même eu une période où c'était un peu tabou, on ne parlait pas trop de ça. Et puis surtout, on parlait beaucoup d'hétérosexualité.

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et aussi les langues se délient parce que ça va. Waouh, plein de choses existent et c'est OK et on est tous d'accord avec ça, tu vois.

  • Speaker #0

    Quand j'ai allumé Instagram pour la première fois en tant qu'adulte, il y avait déjà des comptes. Il y avait déjà des gens qui parlaient de ça. Et puis de toute façon, moi, ma vie, j'ai commencé du coup le TDS, le travail du sexe, à 20 ans. Donc en fait, toute ma vie adulte, socio-professionnelle, était constituée de la sexualité. Donc c'est pour ça que pour moi, j'ai pas trop connu, mais du coup c'est peut-être ton expérience à toi, que tu vas être obligée de me raconter. Parce que je te pointes du doigt comme ça. Voilà, que tu vas être obligée de me raconter parce que moi j'ai pas du tout vécu cette espèce de gêne, de malaise, de...

  • Speaker #1

    Moi j'ai découvert ça tellement tard. En fait, toute cette ouverture d'esprit sur la bisexualité, parce qu'on y reviendra, mais moi je me considère bisexuelle, mais je l'ai su très tard et surtout je l'ai assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi j'ai eu une copine, ma première pète tamie en primaire.

  • Speaker #1

    Pas du tout moi. Moi ça s'est assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi je savais même pas qu'il y avait un mot, mais j'avais une amoureuse. J'avais une amoureuse. Et mes parents ont dit « c'est ton amoureuse ? » Bah oui. Ok. Et les enfants « c'est ton amoureuse » . D'accord.

  • Speaker #1

    Ouais ça a été bien accueilli quoi.

  • Speaker #0

    En fait moi je ne savais même pas que ça était un problème. Ou que c'était... Moi j'avais des tontons déjà, qui sortaient ensemble. Je connaissais aussi, je crois j'avais des tatas c'est possible, ou j'avais des copines, enfin bref. Du coup pour moi, il n'y avait même pas de mot. L'hétérosexualité j'ai appris ça super tard. La bisexualité aussi, l'homosexualité aussi, pour moi, il n'y avait jamais eu de problème. J'ai vécu un peu dans un monde de bisounours.

  • Speaker #1

    Bah, dans ce côté-là, t'as ça. Ouais, oui et non. En fait, ça devrait être la normalité, ce que t'as vécu. Mais moi, ça n'a pas été vraiment ça. Surtout, genre, au collège, lycée, dès qu'il y avait plus les mecs gays, où ça se voyait, entre guillemets.

  • Speaker #0

    Ah non, en fait, t'as à dire qui était le plus emmerdé.

  • Speaker #1

    Mais qui, du coup, était le plus emmerdé. Donc, du coup, tu dis, ah, quand on aime le même sexe, c'est honteux. Moi, j'ai vécu avec ça pendant très longtemps, en me disant, oula ! Femme et homme parce qu'après si c'est autre chose apparemment on se moque de toi.

  • Speaker #0

    Moi je voulais être différente déjà. Donc pour moi c'était un point très positif. T'aimes pas ? Mais good job. Je veux pas te ressembler. C'est ce que je ressentais par rapport aux personnes qui me...

  • Speaker #1

    C'est hyper courageux parce que moi j'avais un peu ce truc de je veux être différente mais dans une certaine norme couille tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu vois moi si je... Moi j'avais pas... Je pense que j'étais persuadée de jamais atteindre cette coulitude. Du coup je trouvais une solution de...

  • Speaker #1

    Alors qu'aujourd'hui... t'es là-haut, quoi.

  • Speaker #0

    Je suis très cool, j'en dis. Mais tu constates que, bah, aucun rapport. Mais maintenant, je suis une actrice, une des actrices les plus connues de France. On est dans le top 5 porno. Avec des poils, tatouage, merci, génial, cheveux bleus, un langage plutôt familier. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Genre, on est un petit bonhomme hyperactif. C'est comme ça que je me vois. Ouais, mais en fait, je me suis jamais posé la question de est-ce que l'esthétique allait plaire. Mais du coup, je pensais que c'était pareil avec la sexualité. Je me suis dit, ça va vous plaire. Je m'en fous. Si ça ne vous plaît pas, encore mieux. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est vraiment un état d'esprit, je pense.

  • Speaker #0

    Mais je pense que je n'ai même pas eu le questionnement de est-ce que c'est courageux ou pas. Pour moi, c'était la simplicité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était comme ça.

  • Speaker #0

    C'est plus facile que d'essayer de rentrer dans un moule où je sens que je n'allais pas y arriver.

  • Speaker #1

    Oui, c'était de l'autre côté où tu disais « pas fait pour moi, ça » . Oui, non,

  • Speaker #0

    vraiment pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as... Pardon, j'allais te poser la question. Du coup, toi, à quel âge tu t'es dit « hum, les meufs, hum, hum » .

  • Speaker #1

    Je pense que ça a quand même commencé au lycée. J'ai commencé à me dire, je crois que j'aimerais bien que ça soit plus que ma copine, parce que j'ai envie de l'embrasser et tout. J'avais envie d'avoir des contacts physiques, mais jamais assumés. Je n'ai jamais dit, j'ai gardé ça pour moi en mode, j'y pense le soir. Mais en étant aussi tout autant attirée par des garçons. Première vraie expérience lesbienne, on va dire, j'avais 20 piges, je crois, en 21 ans. Ça s'est bien passé ? Ça s'est bien passé. Après, je n'en ai pas eu beaucoup. Moi,

  • Speaker #0

    c'est une catastrophe.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui. J'étais stressée. Beaucoup plus stressée. Moi, toutes mes expériences lesbiennes, on va dire, étaient majoritairement catastrophiques. Chose qui, je pense, arriverait maintenant serait, mais... Oh, d'une détente. Ouais. Mais je sais pas, en fait, on était... J'étais face, on était deux à être stressée.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, parce que moi, la nana qui était avec moi pour la première, elle était chill de ouf, quoi. Donc, tu sais, même si moi, j'étais un peu stressée, bah, en fait, ça s'est bien passé. Ils m'ont beaucoup communiqué et tout. En fait, je pense qu'il y a aussi cette pression de se dire, bon, bah, c'est le même corps, je mets des guillemets, que moi. Alors moi, je sais comment ça marche, mais du coup, est-ce que ça va marcher ? Je pense qu'en fait, c'est les mêmes questionnements que tu te dis avec un mec, la première fois où tu couches avec un homme. Mais en mode, je ne sais pas, c'était différent. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai eu un souci du coup avec ça, c'est qu'en fait, avec les garçons, on va dire, je n'ai pas eu de stress parce que je n'étais, on va dire, attirée que par le confort, c'est-à-dire des petits mecs mignons, gentils, adorables, un peu timides, où j'étais sûre qu'en gros, geek si possible, on va juste passer des bons moments. Si le sexe est bien, c'est cool. Pas prioritaire du tout. Et du coup, quand j'étais avec des meufs, je sortais avec elles parce qu'elles m'impressionnaient. Je les trouvais magnifiques, intéressantes. Je les trouvais merveilleuses. Et quand j'étais avec des mecs, c'était beaucoup plus « Ok, on s'entend bien ? Viens, on fait un bout de notre vie ensemble. » Aucun rapport. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends carrément, parce qu'il n'est plus le cas maintenant. J'ai un peu ce truc-là aussi.

  • Speaker #0

    Sache qu'on peut avancer. Non, mais un jour, j'ai rencontré Réda, et je me suis dit « Waouh ! » En fait, il m'est arrivé... C'est super toxique comme truc. de date des hommes que je trouvais pas merveilleux, mais que je trouvais vraiment très ok, parce que je pensais que ceux qui m'impressionnaient, je les aurais jamais.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était stressant. Et là, j'ai rencontré un mec merveilleux qui m'impressionnait, qui m'impressionne toujours, qui m'intéresse quand il parle. Quand je lui regarde, putain, qu'est-ce qu'il est beau. Et ça, c'est la première fois. Et en même temps, on est bien ensemble, tu vois.

  • Speaker #1

    Toi, à quel moment, justement, de ta vie ? Bon, apparemment, dès la primaire, tu t'es dit, moi, j'aime tout le monde, en fait. Ouais. Je m'en fiche. Et du coup, vers quel âge est-ce que tu as commencé à poser des mots sur bisexuel, hétéro, machin, nénia ?

  • Speaker #0

    Je dirais le collège, quand on m'a dit, peut-être on a commencé à avoir des conversations du type « t'as déjà eu des copines ? Est-ce que t'as des copains ? » On peut avoir, ça fait quoi des bisous ? Tu as des questionnements extrêmement adorables, très mignons, et du coup j'ai dû poser des mots, mais je ne sais même pas d'où ces mots venaient. J'ai dû les entendre dans la cour, ou alors les lire dans des mangas. Je lisais beaucoup de mangas, énormément de mangas, beaucoup de BD aussi. Et du coup, forcément, il y a beaucoup de termes que j'ai chopés de là.

  • Speaker #1

    Bah, t'expliquer, parce qu'on enregistrait un autre épisode sur la contraception, où t'expliquais qu'effectivement, t'allais jeter des yeux.

  • Speaker #0

    J'ai déchiré ce livre et j'ai tout lu de ce livre. Non, mais mon père m'avait interdit de lire certaines BD qui étaient dans son bureau. Et forcément, je les ai lues des dizaines, de vingtaines, de centaines, de milliers de fois. Et oui, je pense que ça a posé une base de ce que j'aime maintenant ou de ce que je regarde maintenant. Et dedans, la femme était tellement mise en valeur. La femme était vraiment magnifique. Elle avait aussi beaucoup de sexe lesbien. Ça a pu jouer, même si j'avais une amoureuse avant d'avoir lu la BD. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu vois, ça aussi, je pense que c'est un truc, là, au tout début de l'épisode, où on parlait... Moi, je te disais, on en parle de plus en plus, et toi, tu me disais, j'ai l'impression que non, ça a toujours été comme ça. Mais en fait, là, c'est exactement le point que tu soulèves. C'est que, ouais, aujourd'hui, il y a peut-être plus de choses lesbiennes, etc., où la femme n'est pas soumise à l'homme dans la sexualité, où la femme peut entreprendre, faire ce qu'elle veut, etc. Même aujourd'hui j'ai l'impression, alors j'en consomme pas beaucoup, mais même aujourd'hui dans les pornos, j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup cette image de la femme objet en fait, où elle est là pour... Alors,

  • Speaker #0

    Ville nous raconte pourquoi le porno ressemble au porno. Puisque moi je fais du porno pour plaire aux consommateurs et je fais du porno en fonction de ce qu'il faut faire. Donc moi je peux te dire que ce qu'il faut faire je connais. Le porno...

  • Speaker #1

    Et je m'installe différemment... C'est important là.

  • Speaker #0

    Pourquoi le porno ressemble à ça ? Le porno il ressemble à ce que les gens veulent voir. Donc, c'est pas parce que le porno ressemble à quelque chose que la société va devenir... le porno, ou que les gens vont reproduire dans leur lit en général. Non, ils ne reproduisent pas. C'est l'inverse. C'est comment la société est qui influence le porno. Pourquoi les recherches qui montent et qui montent, c'est toujours belle-sœur, belle-fille, belle-mère ? C'est parce que la société est incestueuse. On le sait. On le sait que l'inceste en France ou même partout dans le monde, il est très très répandu, beaucoup plus qu'on le pense.

  • Speaker #1

    J'avais jamais pensé ça. Bien sûr que si,

  • Speaker #0

    la société est super incestueuse et c'est pour ça qu'il faut regarder les stats.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que les gens qui en ont,

  • Speaker #0

    ok ? Ah vraiment pas ! Ah non mais vraiment pas ! Il y a des stats qui sont affreuses où tu sais que par exemple, tu as une personne sur scène où je crois qu'elle subit un inceste. C'est des stats monstrueuses. Parce qu'il suffit de quelqu'un de ta famille, en général c'est quelqu'un de ta famille. Quelqu'un de ta famille un peu...

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entourage,

  • Speaker #0

    un entourage proche. Est-ce qu'on a commencé à lire des mangas ? Parce que les hentai ont commencé à... Non, il y a des hentai parce qu'on a commencé à lire des mangas. En fait, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que pourquoi il y a du... Je pense qu'il y a eu d'abord du cosplay dans la vraie vie. Et ensuite, on s'est dit, putain, on pourrait faire du porno avec le cosplay. Tu vois ce que je veux dire ? C'est toujours dans ce sens-là. C'est sûr que quand tu as des personnes très jeunes qui tombent sur des pornos, c'est pas bon. C'est pas bon pour ton image de qu'est-ce que c'est le bonheur, qu'est-ce que c'est que le plaisir. Pourquoi je dis bonheur, je veux dire plaisir. Qu'est-ce que c'est que le désir ? Comment on fait pour avoir un rapport à deux ? Mais bon... Moi, j'aime pas trop dire que le porno influence le sexe entre des partenaires, des adultes. C'est bon, on est entre adultes. Vous savez très bien que c'est du faux.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le truc de l'âge. Qu'est-ce que tu as raison ? Quand c'est des ados qui vont tomber dessus, ils n'ont aucune expérience encore.

  • Speaker #0

    Pour regarder, moi, je la connais, la première page de Pornhub, je la connais depuis des années. Et je peux pas te dire, ok, je vais reproduire ça. Déjà parce que physiquement, c'est très compliqué. Parce qu'en plus, c'est des scénarios qui requièrent des costumes, des lieux et compagnie. Et qu'en général, les pratiques, elles sont hard, mais pour qu'elles soient hard, il faut être droit. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Tout le monde ne va pas le faire tout de suite. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, on ne se dit pas, OK, je vais faire la même chose que ce que je viens de voir, mais ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve que c'est hyper important que tu aies ce discours-là et qu'on en parle, parce que dans un sens, le porno va refléter ce que la société va rechercher, mais pas forcément reproduire. C'est hyper important de dire que, oui, c'est fictif, c'est des films. Alors oui, les actions se passent vraiment, mais ce n'est pas la vraie vie. Oui. Et c'est pas parce que ça se passe dans un film qu'il faut absolument le refaire dans la vie et qu'on n'oublie pas de demander le consentement et que tout le monde soit ok et d'accord. Mais je trouve que c'est hyper important ce que tu dis. Carrément, je trouve ça important et intéressant.

  • Speaker #0

    Mais du coup, le vrai problème qui se pose, c'est quand t'es un jeune et que tu vas aller voir du porno et que tu vas tomber sur des fétichismes extrêmement précis. Ça c'est problématique, c'est-à-dire que ta première image du porno, c'est du fétiche. Et ça, le problème c'est que c'est recherché par les gens. C'est des adultes normalement qui consomment ça, donc heureusement qu'ils peuvent trouver leur fétiche. Moi je suis contente que chacun puisse trouver des vidéos qui leur plaisent, tant que dans les vidéos, toutes les personnes qui participent consentent. C'est cool. Le problème c'est qu'en fait on a des enfants qui traînent dessus. Donc c'est pas top. Donc moi, en général on me dit mais en fait ton métier il est super problématique, parce qu'en fait tu fais la promotion de choses que des enfants peuvent regarder. C'est ce que je leur dis, qui regarde mon porno ? Tu sais pourquoi ? Parce que le mien il est doux. Mon porno il est fun. Mon porno il est fait en général avec des pratiques soft. C'est pas des pratiques hard parce que moi je sais pas faire ça J'ai pas les compétences physiques C'est des personnes qui sourient tout le temps Dans mon porno je demande à tout le monde de sourire On se fait des blagues et dans mon porno tu entends des phrases du type Ça va ? Je peux mettre ma main là ? Est-ce que je peux ? Non j'ai pas envie D'accord alors on fait pas Donc en fait si nous on arrête de le faire pour préserver les enfants On les préserve pas parce que c'est toutes les productions Beaucoup plus hard qui vont prendre la place que nous on prend Ça c'est un fait je le dis maintenant parce que c'est quelque chose Qui va être reproché de dire mais c'est pas bien tu mets en avant une meuf qui sur internet sont... C'est à dire qu'il y a des enfants qui vont vouloir aller voir ce qu'elle fait. Quitte à aller voir des gens, bah aller voir ce que je fais quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Evidemment.

  • Speaker #0

    Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Evidemment. En plus, un enfant, moi, ce que j'ai tapé en premier c'était sûrement fesses sur Google.

  • Speaker #1

    Wow, film de cul.

  • Speaker #0

    Film de cul. Ou alors, femme nue. Tu vois ce que je veux dire, c'est sûrement ce que j'ai tapé sur Google en premier et ça amène pas à des recherches hard et ça amène en général à des recherches où bon... Ils étaient plus pro-jeunes mais bon... En fait, on n'a pas les outils pour contrôler tout. Parce qu'en fait, tu contrôles tout à la maison, tu contrôles tout à l'école. Il va chez un copain, c'est mort.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je pense que le premier film de cul que j'ai pu voir, c'était une soirée pyjama entre copines, on était au collège. Tu peux rien faire. Et ah, regardez, j'ai trouvé une cassette.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et voilà. Bon, ben,

  • Speaker #0

    on ne peut rien y faire. Et en plus, à l'époque, tu sais quoi, moi, j'ai envie de dire, mais tomber sur des vidéos où, moi, tu as de la représentation de tous les corps, où tu as des actrices avec des poils, avec des rides, avec de la C8. Et on la laisse, la cellulite. T'as tous les corps, si possible. T'as vraiment de toutes les ethnicités. Tatoué, pas tatoué, cheveux, machin. Donc,

  • Speaker #1

    je suis pas de grande consommatrice de porno. Mais évidemment, avant de t'envoyer un mail... Bon, je tiens un oeil. T'as bien aimé ? J'ai pas regardé un entier. Je t'avoue que c'est vrai que je suis pas... C'est des scènes qui sont drôles. Je donne pas beaucoup de souhaits à ton industrie. Oh,

  • Speaker #0

    mince ! Tu sais pourquoi je donne pas de souhaits à mon industrie ? Parce qu'en fait, les enfants, enfin les ados, quand ils sont dans la cour de récré, entre garçons, ils disent « Hé, t'as déjà essayé de te prendre ? » T'as déjà essayé de te toucher ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Tu devrais essayer. T'as déjà fait ça avec une fille ? T'as déjà eu cette conversation avec une fille genre à 14 ans ?

  • Speaker #1

    Genre très tard.

  • Speaker #0

    Jamais. Même avec mes copines ? Non non non non, j'aurais pas trop cette discussion avec mes copines. Ça dépend, parfois il y a des anecdotes drôles. qu'on partage. Mais tu vois, en fait, on n'a pas été aussi éduqués à ça.

  • Speaker #1

    Non, mais la masturbation, c'est tout un sujet. Oui, la masturbation féminine est tellement masculin. Les garçons, c'est normal qu'ils se touchent. Les filles, il ne faut pas en parler. Moi, j'ai commencé à me toucher hyper tard. Enfin, je ne sais pas, toi, de ton côté ?

  • Speaker #0

    Non, moi,

  • Speaker #1

    j'en m'aide peut-être plus tôt. Oui, mais non. Un jour,

  • Speaker #0

    j'ai découvert ça et j'ai découvert que ça m'aidait grave à dormir. Donc, tous les soirs, une fois.

  • Speaker #1

    Petit rituel. Je me brosse les dents et hop là !

  • Speaker #0

    Maintenant, je suis absolument précoce. Puisque je me connais par cœur, donc ça dure 8 secondes. Donc, maintenant, je trouve des stratégies pour que ça dure plus longtemps. Ça va être compliqué. Parce que c'était pour moi un truc très mécanique, très efficace. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends complètement. Mais c'est aussi l'avantage de la masturbation. C'est que tu sais que très vite, tu vas arriver exactement là où tu as envie d'arriver. Mais moi, je l'ai connue tard. Je pense que vers 15-16 ans, la première fois que j'ai eu l'impression de me faire stresser.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt... Pour moi, c'est dans les âges.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que c'est des meilleures des femmes qui ne sont jamais touchées.

  • Speaker #1

    Oui, donc je te confirme.

  • Speaker #0

    Quand tu me dis tard, moi j'imagine, ok 25.

  • Speaker #1

    Mais premier sextoy, il a 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui mais en même temps, comment tu veux le faire livrer chez tes parents ?

  • Speaker #1

    Bah j'habitais déjà seule, ça faisait longtemps. Mais oui,

  • Speaker #0

    tu vois, t'es obligée d'attendre d'avoir au moins 20-22.

  • Speaker #1

    T'as peur de dire, il va me dire,

  • Speaker #0

    c'est quoi ? Bah moi j'ai réussi à faire livrer dans une commande la redoute, où j'ai réussi à prendre plein de fringues, un sextoy, plein de fringues. Non, c'est ma commande la redoute. Et je l'ai encore en premier sextoy. Il est horrible. Non, il est trop moche, il est tout dur, mais il est bon. Donc en fait, je n'utilisais que la partie vibrante et je ne comprenais pas comment ça marchait. Tant que ça vibrait, c'était bon. Mais oui,

  • Speaker #1

    la masturbation féminine, c'est vrai que tu sens que c'est tabou. Je ne sais pas comment c'est aujourd'hui avec les ados et tout d'aujourd'hui. Elles arrivent à en parler un peu plus ou quoi. Mais c'est vrai que même avec mes copines, on ne parlait pas trop de ça. Ou quand on en parlait, on était méga gênés. On ne disait pas toujours la vérité, je pense.

  • Speaker #0

    Mais tu sais pourquoi aussi, il n'y a pas de représentation. C'est comme toujours en fait, le problème c'est la représentation. Et des hommes qui se masturbent, même nous, sans en avoir, on sait comment on fait. Parce que dans les livres, ils en parlent, ils en parlent dans les films, on voit des scènes suggérées, dans les séries, dans les dessins, dans tout en fait. Alors que des scènes suggérées de femmes qui se masturbent... J'ai envie de dire Vive Sex Education. Grave. Que j'ai trouvé vraiment super.

  • Speaker #1

    D'utilité publique. Carrément.

  • Speaker #0

    Très bien. Très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    La série est super.

  • Speaker #0

    J'ai le petit manuel moi de Sex Education. Ouais, je l'avais racheté et compagnie. Mais enfin, c'est vraiment bien, mais elle n'est pas beaucoup de représentation, donc comment tu sais comment ça marche quoi ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand cette série est arrivée, je me suis dit... ah bah enfin purée franchement j'aurais eu ça à l'adolescence j'aurais été contente je sais pas si tu as connu la série skins oui ou pareil il y avait deux trois rémises de ça qui du coup avait un petit peu aidé aussi même sur l'homosexualité je crois qu'il y avait une personne transgenre aussi je

  • Speaker #0

    vais à la saison 1 non et je les regardais un peu tard donc pas trop mais je vois pour moi ça a été une des premières séries tu vois l'adolescence où j'ai commencé à me dire ah

  • Speaker #1

    Donc ça peut être ça la sexualité. Il y a plein de choses différentes et en fait on peut tous s'entendre et que ça se passe très bien. Et ouais, ça a été un des premiers déclics où tu te dis, tu peux être autrement en fait. Mais on est tellement dans un moule, enfin moi en tout cas je suis née dans un moule hétéronormé. J'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça, je dirais il y a... J'ai 34 ans aujourd'hui, tu vois, je sais pas, vers mes 30 ans. J'ai appris ce que ça voulait dire cisgenre. J'ai vraiment compris ce que ça pouvait être la transsexualité. Le couple libre aussi je connaissais pas, pour moi ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Moi j'ai fait du roller derby tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu vois ce que c'est ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui carrément. Et bah en fait moi à 17 ans j'étais dans l'équipe de Montreuil. Ok. Donc comment te dire que c'est bon. Roller derby, sport féministe féminin, personne trans. Elles veulent aller dans n'importe quelle équipe, elles y vont. Enfin dans le sens où si t'es une femme transgenre tu vas équipe féminine, tu vas même aller en équipe mixte, tu vas même aller en équipe masculine. Mec trans, équipe masculine, enfin bref. C'est le seul sport qui en a rien à foutre de... C'est trop bien. C'est juste où est-ce que tu te sens le mieux ? Vas-y raconte moi où tu te sens le mieux tu y vas. Du coup, j'ai vu des personnes trans très vite. Et du coup, c'est bien parce que j'ai fait toutes mes bêtises jeunes. À 17 ans, tu vois, je pouvais dire de la merde. J'ai fait mes erreurs pas très agréables à 17. Donc, ça va. Pareil, beaucoup de couples.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as été dans un milieu hyper...

  • Speaker #0

    J'étais dans un milieu 100% queer. Du coup, en fait, j'ai découvert, en écoutant les gens se parler entre eux, j'ai compris de quoi ils parlaient. Par contre, je me dis que c'est vrai que quand t'es pas là-dedans... Mais pas du tout. Tu m'as parlé de ton métier. Il est très métier d'adulte. Donc tout ce que je veux dire, c'est très un métier d'adulte.

  • Speaker #1

    Avec des réunions, tout ça, des rapports.

  • Speaker #0

    Du coup, je me dis, mais à quel moment tu croises assez de personnes différentes pour t'éduquer sans avoir à faire tes recherches ?

  • Speaker #1

    Et c'est très dur. Moi, j'aime tout le monde, en fait. Et je pars vraiment du principe que si ça ne touche pas mon quotidien, mon confort et tout, en fait, j'en ai rien à foutre. Enfin, fais ce que tu veux. Si ça te fait plaisir, moi, j'en ai rien à taper, quoi. Sauf que, effectivement, je suis dans un milieu très normé.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc déjà, les tatouages, les piercings, on est border.

  • Speaker #0

    À la limite. Je constate qu'il y a quand même des parties... Enfin, t'as fait exprès d'être sur le haut pour pouvoir mettre des t-shirts.

  • Speaker #1

    Par contre, l'été, tant pis. L'été, c'est fini, quoi. L'été, c'est mort. Mais oui, ça fait partie aussi du truc. Et parfois, j'entends encore des personnes... Oui, sur les deux mois. Ah, piqué ! Avec des propos où des fois j'arrive à prendre sur moi, je dis rien. Je suis là en mode « Oh putain ! » Et d'autres fois où je suis en mode « Bah en fait, on s'en fout, non ? »

  • Speaker #0

    Bah ouais, enfin... Non mais ça touche leurs privilèges.

  • Speaker #1

    En fait, je comprends même pas, je n'arrive même pas à comprendre c'est quoi le problème. Pourquoi est-ce que ça te dérange ?

  • Speaker #0

    Ça te dérange parce qu'ils ont l'impression qu'il y a une place qui va être prise. Les mecs qui comparent des femmes transgenres, leur problème c'est « Mais imagine, je date une meuf trans sans le savoir. » Non, non mais... Ça c'est grave pour eux parce que ça veut dire que...

  • Speaker #1

    Non mais tu veux que je comprends pas ?

  • Speaker #0

    Je te raconte, je te raconte parce qu'en fait imagine toute leur jeunesse, toute leur primaire, on leur a dit ah sale pédé, sale pédé. Donc en fait s'ils datent quelqu'un qui a un pénis, pour eux au putain c'est sale pédé. C'est ça, sale pédé. Je te parle, je dis pas que c'est bien mais je dis juste qu'il y a une racine... C'est une explication. C'est une explication, il y a une racine à toute cette transphobie c'est qu'en fait ils sont pédés. Chose qui n'a pas de rapport que c'est une femme. Tu es en train d'avoir un date hétérosexuel là, actuellement.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, il pense juste à son organe sexuel. Oui,

  • Speaker #0

    il pense juste à ça et c'est super transphobe, mais il y a une racine qui vient d'une homophobie de la société, finalement. On vit vraiment dans une société. Mais du coup, voilà pourquoi les personnes se transforment, en tout cas envers les femmes trans. Les mecs trans, je pense qu'il y a une part de... Ah, c'est gâché. Tu vois ce que je veux dire ? Ouais. Ça, c'est super misogyne. Je ne dis pas que c'est que ça. Toute la transphobie n'est pas que ces deux raisons, mais c'est un truc... C'est en mode, mais je ne comprends pas pourquoi il pense ça. voilà un début de réponse ouais ok hein ouais je comprends pas après c'est bien d'essayer de comprendre de se mettre à leur place pour réussir à comment est-ce que ça se fait que tu puisses penser ce genre de choses moi je comprends pas qu'on puisse le penser mais si tu comprends la racine tu peux plus facilement leur parler pas assez de représentations de personnes trans dans les films les séries les livres il y en a de plus en plus il y a des efforts mais pas dans tout pas partout quoi pourtant mais tu vois ce que je veux dire aussi si t'en croises pas en fait tu dois l'esprit humain il remplit les blancs humains Il remplit les vides. Si tu ne comprends pas, que tu n'as pas envie de te renseigner et que tu écoutes BFM toute la journée, forcément, ton vide, tu ne le remplis pas. Elle est sûrement folle, cette personne.

  • Speaker #1

    Mais c'est comme...

  • Speaker #0

    C'est toi son problème. C'est l'éclairage. C'est toi qui es transphobe, tu fais le problème.

  • Speaker #1

    C'est comme les personnes qui se sont opposées au mariage homosexuel, en fait.

  • Speaker #0

    Ça, pour le coup, c'est très judéo-chrétien. Oui,

  • Speaker #1

    j'étais horrifiée. Mais vraiment, toute cette période-là, c'était il y a dix ans maintenant, mais je regardais la télé et j'étais là genre « Oh, waouh ! » J'étais en fait... C'est pourquoi les gens sont comme ça. Parce qu'à l'église,

  • Speaker #0

    depuis qu'ils ont 3 ans, on leur répète qu'un homme, une femme, et d'ailleurs, tu iras au paradis, si machin, parce que papy Jésus, il sera pas content si... Non, non. Et d'ailleurs, vous devez lutter contre tout type de perversion, perversité. Et si vous le faites, c'est bien, je suis fière de vous. Parce que personne n'est fière de vous. Vos parents ne sont pas fiers de vous. Moi, je serais fière de vous si vous faites ça. Et du coup, en fait, c'est ancré dans ta tête. Encore une fois, je les excuse pas, mais il y a des racines. Et en fait, c'est ça qui les rend fous, quoi. T'imagines si tu te rends compte que t'as l'impression que les gens qui t'aiment, qui sont fiers de toi, tu vois, c'est les gens de l'église et c'est tout ton cercle. Ton cercle qui est anti-mariage gay, tu peux pas changer d'avis. T'es mort, t'as plus d'amis sinon. Ça doit pas être facile. Je dis pas qu'il faut aller manifester pour autant, tu vois, c'est bon. Imagine,

  • Speaker #1

    il y a forcément des croyants qui sont gays, tu vois. Non mais horrible !

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il y a un qui s'appelle Sodoma qui est génial, qui parle de l'homosexualité dans le clergé. Il s'avère que c'est un endroit où il y en a le plus. Pourquoi ? J'ai pas envie de me marier, je vais aller de l'église. Je suis pas venue me marier, je deviens prêtre. Je serai avec tous mes copains, qui sont eux aussi dans le placard. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, en fait, l'endroit qui condamne le plus est l'endroit où il y en a le plus. Et il y a plein de secrets, voilà, qui se pannent, non dévoilés, des prêtres qui sont dans le placard. C'est une étude qui a été menée sur quatre ans d'un livre qui s'appelle Sodoma, par un journaliste. Donc ouais, on les connaît. Voilà,

  • Speaker #1

    on vous sait.

  • Speaker #0

    On vous sait. Mais c'était la panque idéale.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vu comment tu l'expliques, mais c'est la preuve. En fait, ça paraît évident, quoi. Bah oui. Même... Les femmes, avec les couvents et tout ça, j'imagine bien que ça va être...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas me taper un homme toute ma vie, être à l'usine toute ma vie. Bon, ça, ce n'est plus vraiment quelque chose qui peut se passer aujourd'hui. Mais à l'époque, je suis au couvent, je traque mes copines tout le temps. Une des raisons, en tout cas.

  • Speaker #1

    Je voulais parler un peu du rapport au corps. Toi, dès le plus jeune âge, tu ne comprenais pas pourquoi on te disait, ah, mais tu as des poils. Ah, mais si, ah, mais ça. Mais moi,

  • Speaker #0

    ça m'a mis trop mal, moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, comment est-ce que tu es avec ton corps ? Comment est-ce que tu te sens ? J'ai déjà la réponse.

  • Speaker #0

    ça va génial avec mon corps j'ai encore des petits problèmes parce qu'on a toutes des complexes qui n'a pas de complexe je sais pas mais j'ai moi première qui n'en a pas j'ai conscience que ce sont des complexes et pas des défauts, ce qui est déjà une énorme étape parce que complexe ça veut dire qu'il y a que moi qui les vois défaut ça veut dire que je pense que c'est un problème pour l'humanité et du coup mais à l'époque moi je faisais de la capoura j'en ai fait pendant 8 ans mais je ne levais pas les bras parce que si j'avais une repousse un machin j'avais l'impression que c'était pas ok parce que tous les films, tous les livres, toutes les séries...

  • Speaker #1

    Il n'y a jamais de poils.

  • Speaker #0

    Jamais de poils. Et du coup, je me dis, mais attends, je suis dans un problème. Et toutes mes copines aussi, elles n'en ont pas un. Du coup, on se fait du mal entre nous, sans le savoir, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est inconscient.

  • Speaker #0

    On va tellement mal. Moi, j'en ai super mal. J'ai eu une époque où mes seins commençaient à pousser. Ça faisait des petits triangles. horrible. Je sais pas, pendant deux ans j'ai mis que des pulls. Deux étés entiers où on me dit mais enlève ton pull. Non, je suis trop une gothique. Non, je me sentais juste trop mal, je voulais pas qu'on voit mon torse. Pendant deux ans entiers, c'est un peu long. Imagine l'été, on fout de pull.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire par contre.

  • Speaker #0

    Donc tu te rends compte après, forcément les parents n'ont pas forcément, vu qu'on est très pudique, on n'a pas forcément eu ce genre de discussion donc ça n'a pas aidé. Mais bon, ça n'a pas non plus pas aidé. Je sais pas ce qu'il aurait fallu faire, on se sent juste tous trop mal.

  • Speaker #1

    Après c'est aussi très féminin parce que comme tu dis, les hommes...

  • Speaker #0

    On se sent toutes trop mal en tout cas. Voilà,

  • Speaker #1

    on est toutes... trop mal je pense, où on a toutes très mal vécu des situations où les hommes ils ont des poils aux jambes, on leur dit rien, ils ont des poils sous les bras c'est ok mais bon ça c'est un peu...

  • Speaker #0

    Des camarades qui me disent, des camarades masculins qui me disent ah mais t'as des poils et tout et je me dis genre d'accord je n'en aurai plus jamais. Parce qu'en fait il y a une possibilité de prendre un ascendant qui est pris parce qu'on est des enfants et c'est rigolo mais lui cinq minutes après il a oublié que j'avais des poils aux jambes mais moi cinq ans après j'y pense encore. Bien sûr.

  • Speaker #1

    De toute façon je pense que c'est les remarques qu'on a pu nous faire dans le passé qui tournent toujours là. et qui sont bien ancrées. Parce que moi, le Pauline Lagrosse, en troisième devant toute la classe, il est toujours bien là. Il y a des trucs comme ça, je pense que ça ne partira jamais.

  • Speaker #0

    Non mais ça, le corps des femmes, c'est à l'horreur sur Internet. Alors moi, je ne peux pas trop en parler parce que je ne suis pas concernée. Je suis super normée. À base de, je bouffe un truc, il s'évacue tout de suite, c'est une catastrophe, c'est merveilleux, j'ai de la chance, youpi. Mais j'ai du coup mon assistante qui est une femme grosse. Et en fait, si on fait une vidéo ensemble... ça ne parlera que de ça. On fait une vidéo en reel sur Insta, ça ne parlera que de ça. Elle poste un truc sur Internet, ça ne parlera que de ça. Elle dit quoi que ce soit dans n'importe quel espace public, on la ramènera à son point. Mais ça me terrifie. Je pense que c'est une des plus grosses discriminations, puisqu'elle est très intersectionnelle. On peut être une femme noire et grosse. On peut être une personne trans et grosse. Et pour le coup, ça, tu te feras toujours. Enfin ça, les gens ne s'en remettront jamais. C'est le poids des femmes.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai proposé de faire l'épisode... je sais pas du coup si c'était toi ou Juliette qui m'avait dit mais qui m'avait proposé qu'on filme et tout et mon premier truc c'est non je suis pas très à l'aise avec mon vidéo mais parce que j'ai très peur qu'on me juge sur mon physique alors que moi je préfère que mes auditeurs se concentrent sur de quoi on parle en fait.

  • Speaker #0

    La vérité c'est qu'en fait ceux qui jugeront sur le physique et de toute façon n'auront jamais écouté. Tu connais Virginie Grossa ?

  • Speaker #1

    Non ça me dit rien.

  • Speaker #0

    C'est une influenceuse que moi j'adore, Virginie Grossa et Juliette est très fan qui fait juste elle va bouffer des trucs. Et elle connaît, elle va dans les meilleurs restos, et elle nous explique ce qu'elle mange, et elle est passionnée de gastronomie, et elle est géniale, et c'est une femme grosse. Et en fait... Elle en a eu marre. Elle a pris tous ses commentaires négatifs ou des insultes horribles, elle les épinglait et ensuite, elle expliquait ce qu'elle mangeait. Et en fait, ça l'a fait percer parce qu'elle n'en a rien à foutre, tu vois. Mais par contre, ça fait réagir les gens. Et on sait que sur Internet, ce qui fait parler et ce qui fait des vues, c'est les commentaires.

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà vue, effectivement. Je suis allée voir un truc.

  • Speaker #0

    Elle est géniale. Vérifiez pas ça. C'est vraiment super ce qu'elle fait. Et elle, pour le coup, elle a montré qu'en fait, il faut l'utiliser tant qu'on le peut, mais on ne te lâchera jamais. C'est fou. Je pense que ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut abandonner.

  • Speaker #1

    Faut essayer de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Faut essayer de lâcher prise, mais c'est un truc où on fera pas changer les mentalités de notre vivant sur le poids des femmes. Parce que c'est un outil de domination masculine si facile. Trop simple. Bah,

  • Speaker #1

    tu sais très bien que ça va marcher. En fait.

  • Speaker #0

    Et quoi qu'il arrive,

  • Speaker #1

    bah, même si toi t'en souris, même si t'en rigoles et tout, bon, une, deux, trois, dix, enfin surtout des personnes qui sont dans l'influence comme ça, qui, mais elles disent beaucoup de gens, peut-être dans leurs 300 dans la journée,

  • Speaker #0

    tu peux y aller plus, hein.

  • Speaker #1

    Ça doit être horrible.

  • Speaker #0

    Je l'ai, parfois, elle fait juste des TikTok où elle parle de... Quoi que ce soit, n'importe quoi, je te dis, elle montre un truc, un tuto, et t'auras 400 commentaires sur ça.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que toi, pendant ton rapport au corps, t'as déjà gêné dans ta sexualité ?

  • Speaker #0

    J'ai eu peur d'être trop poilue, parce qu'en fait, je voulais pas me raser. Parce que quand on se rase, ça fait des poils incarnés. Et quand on s'épile, ça fait trop mal. Et surtout, quand j'ai plus de poils, j'ai trop de pertes. Parce que la vulve est faite pour rester humide. C'est super important, pour pas être déréglé. Moi, j'ai jamais de mycose, jamais d'infection urinaire, parce que moi, je suis très poilue. Et du coup, moi, parfois, j'ai eu peur que ça gêne. mais la peur que ça gêne m'a jamais donné envie de tout enlever ça n'a pas pris le pas là dessus non parce qu'en fait j'ai juste pas envie je préférais que ça t'embête plutôt que moi j'ai à subir des épilations, des poils incarnés qu'en plus mes pertes que je sois déréglée et t'as déjà eu des problèmes genre avec des partenaires qui étaient en mode oui j'ai déjà eu des problèmes bah c'était gênant, j'étais mal et ça m'a rendu triste c'est la vie hein il n'y a pas eu de discussion possible non En fait, Discussion Possible, il l'a dit. Donc maintenant, je sais qu'il le pense à chaque fois. Tu vois, donc c'est bon, il l'a dit une fois, c'est mort. Ouais, je confonds. Et je pense que c'est pareil sur le poids. J'ai une copine, j'ai une très bonne copine qui m'a dit, un jour, il m'a dit, tu veux pas perdre du poids ? Et c'était il y a deux ans, mais moi, je sais qu'il l'a pensé une fois, il le pensera toujours. Pour réfléchir aux remarques qu'on fait sur les gens, ça peut faire très très mal. Ouais,

  • Speaker #1

    ça reste. Parfois, il y a des blessures qui restent fortes.

  • Speaker #0

    Et après, en même temps, on veut pas non plus contrôler tout ce qu'on dit. En fait, l'humain en est fait pour se blesser. Entre humains, c'est la vie. En effet, pour se blesser, il faut essayer de se blesser le moins possible, mais ça arrive toujours. Surtout sur le corps. Ouais, moi j'ai un truc à toi, ton corps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ouais c'est ça. Aujourd'hui, tu vois, j'ai vraiment du mal à ce qu'on me fasse des remarques sur mon physique. Je suis vraiment en mode, bah c'est soit on continue ensemble, soit en fait on va pas continuer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Pourquoi c'est obligé ça ? C'est ça, en fait, je l'ai pas choisi, en fait il est comme ça. Enfin, moi je suis née avec ça. Alors ouais, j'ai rajouté des artifices pour justement essayer de m'accepter. Mais...

  • Speaker #0

    Ça a aidé ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça a un petit peu aidé. C'est bien, je mets vachement plus d'europe parce que j'ai des tatouages sur les jambes. C'est bien ça. Mais par contre, il y a des zones, par exemple, que je ne tatouerai jamais. Mon ventre, je ne sais jamais de ma vie le tatouer parce que je pense que même ça, ça ne m'aidera pas.

  • Speaker #0

    C'est un outil de possession masculine de se plaindre du corps des femmes. C'est magnifique. Le bidon, c'est beau. Tu sais, vous le restes. Oui, mais on le sait. Quand tu fais l'asservissement, c'est des années d'asservissement.

  • Speaker #1

    Quand tu le dis, je suis tellement d'accord avec toi. Toutes mes copines, je leur dis pareil. Je dis, on s'en fout, machin et tout. Mais bam,

  • Speaker #0

    à moi, là c'est fini.

  • Speaker #1

    Tu mets le grillage avec le porte-parole. taille, le canne là-dessus. Et ouais,

  • Speaker #0

    c'est lourd. Et ça, pour moi, c'est des années... C'est l'enfance qui a fait ça. C'est des années de... Tu lis dans je sais plus quel BD « Ah, machin, elle est grosse » . Forcément, celle qui est grosse, elle est un peu moche. Dans toutes les BD, je sais pas si tu constates, ça va avec. De toute façon,

  • Speaker #1

    je pense qu'un jour, il va y avoir un épisode sur la grossophobie. Oui, c'est obligé. Ce que c'est d'être grosse dans cette société,

  • Speaker #0

    en fait, c'est vraiment tous les tic-tacs qu'il y a. Celle qui est moche, elle a l'arme de sourcil.

  • Speaker #1

    Elle est grosse,

  • Speaker #0

    elle a des boutons. Elle a les taches de rousseur, par contre.

  • Speaker #1

    Et puis elles sont mauvaises aussi.

  • Speaker #0

    Elles sont mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais c'est normal, elles mangent tout le temps au McDo. Bah oui, grosses.

  • Speaker #0

    Non mais c'est catastrophique ça.

  • Speaker #1

    C'est catastrophique. Mais je trouve que ça a aussi un impact dans la sexualité, parce que tu vois, moi avec mon corps, en fait, moi j'ai jamais eu de problème avec mon corps. C'est les gens qui me disent que c'est pas normal. Enfin, moi je m'estime normale, mais ça fait plusieurs années que maintenant je me dis je crois que je suis dans la catégorie des grosses, tu vois. Parce qu'en fait, on me l'a tellement dit depuis que je suis petite, machin et tout, que ça s'est ancré.

  • Speaker #0

    Mais ça se... On te le dit, donc ça se met sur toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Je ne sais pas si tu as vu la saison 2 de la série Bref. Si.

  • Speaker #0

    Tu parles des dessins.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui,

  • Speaker #0

    je pensais aussi à ça que j'ai fait. Je me vois très bien.

  • Speaker #1

    Exactement ça. Tu vas au jour où on te colle des trucs et en fait, c'est toi. Et au bout d'un moment, ça s'imprègne vraiment. Et tu te dis peut-être que si les gens me voient comme ça, c'est que je suis comme ça. Et même, tu vois ça du coup dans la sexualité. Il y a eu des moments où ça a été dur. parce que j'arrivais pas à me mettre nue devant un mec, j'étais gênée, je voulais garder un t-shirt ou machin parce que bah ouais, mes mes seins et puis là, mon ventre. En grandissant, ça par contre, je me sers la main d'avoir vieilli, mais en grandissant, c'est bon, j'ai dit bah en fait, on va s'en foutre.

  • Speaker #0

    Il y a un truc que moi je trouve qui a quand même un gros décalage entre deux générations. Je dirais pas qu'on a une génération d'écart, mais on a quand même 8 ans. Et je trouve qu'on le subit beaucoup moins, nous. que vous, ou potentiellement, t'as peut-être rencontré plus de personnes neurotypiques, dans des métiers normaux, ou qui ont une sexualité dont ils ne parlent pas, qui n'imaginaient même pas être homosexuels ou bisexuels, enfin, des gens qui, en fait, tu vois, normaux. Nous, on est dans une génération un peu plus alt, alternative, tu vois, un peu plus 70, je sais pas, j'ai l'impression que, bon, le monde boucle, et qu'on est sur un truc, un peu de libération de « Eh, en fait, t'as juste la classe, si t'as confiance en toi. Si t'as confiance en toi, t'as la classe. » Et d'ailleurs, tatouer, percer et compagnie, pas bizarre. T'as pas de tatouage ? Un peu bizarre, non.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Toi, t'es exceptionnelle. Oui, ça,

  • Speaker #0

    c'est toi. Tu dis, t'as pas de tatouage ? Mais moi, dans mes potes, tu ne t'es pas fait tatouer. Mais qu'est-ce que tu fais ? Ah, mais c'est un truc artistique, c'est ça. C'est une...

  • Speaker #1

    Tu m'as dit pas de tatouage.

  • Speaker #0

    Écoute ça, si tu veux. Hum, j'entends. Donc, j'ai vraiment l'impression qu'il y a ça, où en fait, on est beaucoup plus dans l'individualité, l'individualisme, évidemment. Pas sûr que ce soit forcément toujours très bon. Mais ça apporte au fait qu'on essaye moins de... Le pas beau, le normal, le bizarre. Non, non, tu slay. T'as la classe, c'est tout. J'ai l'impression que c'est mieux. En tout cas, moi, dans mes groupes de potes, après, forcément, j'ai pas vécu la grossophobie, tu vois. Mais j'ai l'impression qu'elle était beaucoup plus dure à l'époque que maintenant. Ouais, à l'époque, c'est toi.

  • Speaker #1

    Et là, je me sens vieille.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, t'as des collègues de bureau, dans le roller derby, mais j'ai pas l'impression que ça a été un sujet. Moi, j'ai vraiment été... J'ai vécu dans... que des milieux alt, des milieux progressistes, mais des milieux un peu cachés. Parce que je suis passée de roller derby à actrice X. Comment te dire que je suis vraiment passée de queer à encore plus queer, encore plus bizarre, encore plus caché, encore plus féminin. Ah oui, c'est vrai. Je ne côtoie pas tant d'hommes aussi. C'est pour ça que t'es l'héritage. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être ça aide en fait.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être ça aide aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Moi, tu vois, j'ai vraiment cette sensation d'être la meuf rebelle. Je mets des guillemets parce que c'est ce qu'on dit. La meuf rebelle dans un groupe de gens en costard.

  • Speaker #0

    Ah ouais mais exactement ce que je vois. Moi je suis vraiment en mode,

  • Speaker #1

    oui mais vous savez il y a d'autres manières de faire et d'autres de penser. Et ben on s'en fout tu vois.

  • Speaker #0

    Franchement tu t'es pas aidée. Disons que t'es pas aidée.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé comme ça, je trouve que ça a été pas.

  • Speaker #0

    Je trouve que maintenant c'est plus simple j'ai l'impression. Et même la sexualité, du coup tu vois quelqu'un qui arrive avec sa copine, bah d'accord. Tu vois quelqu'un qui te dit, bah moi je suis en couple libre, bah d'accord. Je suis en polyamour même. Je sais pas si t'as des proches polyamoureux. Non. Je connais plein de polyamoureux. Il y en a plein dans mon entourage. Et des personnes en couple libre j'en connais encore plein. Des personnes queer encore plus. Les personnes cisgenres sont en minorité dans mon groupe d'amis. Pour donner une idée, il y a eu plus de personnes non-binaires, agenres, transgenres, tout ça. Donc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je trouve ça dingue. Mais c'est aussi parce que ton entourage aussi est fait comme ça. Ouais. C'est cool parce que ça devrait être partout comme ça. Même si, comme on le disait, c'est normal. Chaque personne va aussi attirer les personnes qui lui sont proches ou propres. Donc ton milieu social aussi va se faire en fonction de comment tu es, comment tu vis les choses, comment tu en parles.

  • Speaker #0

    Forcément, je ne veux pas trop me rapprocher de personnes qui n'acceptent pas mon métier. Donc déjà, tu vas avoir des personnes plus d'altération. Puis moi, j'étais polyamoureuse aussi. Je ne sais pas si toi, tu es en couple fermé ? Oui,

  • Speaker #1

    on est en couple fermé.

  • Speaker #0

    Pas couple libre ? Non. Tu n'as jamais été en couple libre ? Non. Oh wow.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des discussions qu'on va peut-être avoir un jour, mais je sens que c'est dans ma déconseille. Dans ma tête, je suis encore très formatée sur certaines choses, mais parce qu'aussi, j'ai grandi comme ça. Enfin, moi, dans ma famille, je suis le mouton noir, quoi. Tu vois, problème dans la matrice.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un gap. Ouais, moi, mes parents me...

  • Speaker #1

    Moi, je me sens vraiment, genre, on m'a mis dans une case, et en fait, j'ai commencé à gratter le mur pour sortir, quoi, tu vois. Donc, il y a encore beaucoup de choses dans mon esprit qui sont fermées, alors que je suis hyper open, et c'est pour ça aussi que j'adore autant en discuter, je pense, parce que je suis en mode... Avec des petites paillettes et tout, tu sais.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'impression que les gens qui font des podcasts un peu sexpo parfois, ou des émissions sexpo et compagnie, ont été plutôt dans une vague de découvertes. Et même ceux qui les écoutent. Alors que moi, ça n'a pas été la découverte du tout. Et du coup, forcément, j'en écoute moins.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je connais ?

  • Speaker #0

    Tu me racontes juste ma vie, en fait.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui vont nous écouter par curiosité. Oui, c'est ça. De se dire, ah, qu'est-ce qui se passe ? Ah, il y a des gens qui vont parler de leur sexualité. Bah, moi, j'en connais pas beaucoup différentes.

  • Speaker #0

    Alors que moi, du coup, je faisais des apériputes. C'est les apéros avec les puces. C'est-à-dire que nous, on parlait de tout, de notre travail, du fait d'être actrice, de nos pratiques, d'en se donner des conseils. La sexualité, tu pouvais pas ne pas l'aborder. Donc forcément, j'avais des gens, mais il y a plein de gens qui ont personne avec qui en parler. Encore une fois.

  • Speaker #1

    Et ça, là-dessus, tu donnerais quel conseil ?

  • Speaker #0

    Aux gens qui ont personne avec, mais pas de sexualité ? Super dur. Super dur parce que tu vas pas dire... C'est chaud, hein. Ok, demain, je vais voir ma copine, on va en parler. Ça va la mettre mal à l'aise. Ça va la mettre super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Comment t'aborderais-toi le sujet de la sexualité avec une personne, entre guillemets, avec... qui t'en as jamais parlé, avec qui tu sens que ça peut être malaisant et tout. Ça a dû déjà t'arriver de parler de ça avec une personne où tu savais pas.

  • Speaker #0

    On va faire parler. Moi, c'est... 80% de ma journée, c'est le cul. Donc, déjà... Donc, c'est pas que j'aurais envie d'en parler, c'est que la personne aurait, elle, besoin d'en parler, tu penses ? Je sais pas. J'en ai vu de toutes les couleurs. C'est compliqué, parce qu'avec deux personnes dont j'en avais parlé, comment tu crées ce lien, en fait ? Est-ce qu'il faudrait commencer par se raconter ? En fait, moi, je pense qu'on a moins honte de ce qui date.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Donc, pour moi... Oui, parce que ce qui est présent, c'est le compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    ce qui est présent, c'est le compliqué. D'après moi, il faut se raconter les premières expériences. Faudrait se découvrir en partant d'il y a longtemps, comme ça c'est un peu pas nous, c'est pas nous. Oui, c'est nous, mais c'est nous dit à l'ensemble.

  • Speaker #1

    C'est pas pareil jeter quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Donc en fait tu veux pas trop juger, surtout quand t'es ado. Donc ouais je conseillerais de partir de là quoi. Ça dirait en fait tu m'as jamais raconté, viens tu me racontes et ensuite je te raconte.

  • Speaker #1

    Allez tu me racontes ta première fois.

  • Speaker #0

    Allez, on boit un verre en même temps parce que sinon ça va être compliqué. Grave.

  • Speaker #1

    Quel conseil est-ce que tu pourrais donner pour être bien et à l'aise dans sa sexualité ? Que ça soit seul en masturbation, ou avec une personne ? Est-ce que tu en aurais déjà ?

  • Speaker #0

    J'allais dire c'est dur, mais en fait non, c'est pas si dur. Mais moi, ça explique vraiment à moi-même. Moi, j'ai été à l'aise dans ma sexualité quand j'ai su que vraiment la personne en face, elle n'avait rien à faire de tout ce qui était mécomplexe à moi. Ce n'était pas les siens, ce n'était pas les trucs qu'on partage. Donc je lui dis, mais ça va, mes poils ? Mais oui, mais bien sûr, il n'y a pas de problème. Mais ça va, mes bras ? Ça va, mes ongles ? Ça va, mes tatouages ? Ça va, et tu fais un peu l'inventaire. et ça me met à l'aise. Je trouve que c'est bien de se découvrir. Je trouve que c'est bien d'allumer la lumière. C'est pas facile, toujours, d'allumer la lumière. Mais plus t'allumes la lumière, plus y a pas trop d' problèmes à allumer la lumière, en fait. Mais il faut, d'après moi, il faut vraiment prendre la personne en face, le plus prendre sa tête, comme ça. Et tu lui dis, si tu dis une phrase, elle va rester gravée dans ma tête pendant 20 ans. Donc, tu fais gaffe, tu vois. Pour moi, c'est important que la personne ait conscience de ça. Ça m'arrive où je vais dire, OK, je vais te poser une question. Attention, sujet super touchy. Si tu dis non, dis-le de manière super gentille. Je préviens avant de poser la question, parce qu'il faut avoir conscience de ses faiblesses. Donc, je fais ça parfois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bien. C'est un bon conseil.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis sûrement, surtout, découvrir l'autre et surtout peut-être poser des questions à l'autre sur ses insécurités à lui ou à elle. Ça permet de se rendre compte qu'on n'est pas seul.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est important. Bon, parfois, ça se passe comme ça se passe. Mais quand on peut, c'est parfois cool de discuter avant pour justement ne pas faire un truc qui pourrait te rappeler un trauma. de ne pas faire une pratique qui pourrait te choquer. En fait, pour moi, community, c'est hyper important. Alors, pas toujours pendant, même si chacun fait comme il veut, même pendant, parfois c'est très bien. Mais je trouve qu'avant de se lancer, c'est parfois bien de pouvoir communiquer.

  • Speaker #0

    Je reviens à être venue impossible d'imaginer qu'on ne puisse pas parler pendant. Oui, impossible.

  • Speaker #1

    Pourtant, je pense qu'il y a énormément de personnes qui, même avec leur partenaire, ne discutent pas de ce qui plaît, ce qui ne plaît pas, de ce que j'ai aimé, ce que je n'ai pas aimé.

  • Speaker #0

    À toutes les personnes féminines qui m'écoutent, Les hommes adorent entendre des phrases. Voilà.

  • Speaker #1

    Parler.

  • Speaker #0

    Non, c'est pas une blague. C'est super excitant d'entendre des phrases, d'entendre la voix, d'entendre des... C'est beaucoup plus stimulant que de rien entendre. Donc même des phrases qui sont pas sexy, c'est cool. On s'en fiche, rien ne brise. Et en fait, s'il est là en mode, oh mais t'as cassé le mood, mais barre-toi. Va-t'en. Va-t'en très loin. Parce que le mood, en fait, c'est juste lui se faisant plaisir tout seul. Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord parce que c'est aussi partagé. que de se parler. On ne dit pas de faire des tirades qui durent 10 minutes en monologue.

  • Speaker #0

    Ça peut. Oui,

  • Speaker #1

    ça fait que tu penses à tes pères.

  • Speaker #0

    Attends,

  • Speaker #1

    je descends.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    moi, je trouve que le dialogue avant, pendant, peut être utile, en fait.

  • Speaker #0

    Ah, mais nécessaire. Parce que si tu n'arrives pas à parler, si pour toi c'est un blocage d'entendre ta voix pendant le sexe, ou un blocage, en fait, tu ne sauras pas dire ou là, attention, ou doucement, ou pas là. Ça me fait mal. Et c'est pas grave de dire ça fait mal. Tu me dis ça fait mal.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense aussi que, point important, aussi je pense qu'on arrive à discuter comme ça avec la personne quand on est en confiance. Et bon, on choisit pas toujours, mais c'est important aussi d'être en confiance avec la personne avec qui t'es en train de faire du sexe. Alors ça c'est plus facile à dire qu'à faire, parce que parfois les expériences font que ça se passe comme ça. J'ai envie de dire qu'il faut quand même se protéger. Et je parle de se protéger, bon alors oui le préservatif, tout ça, tout ça, mais... mais aussi se protéger soi, son intégrité, ses valeurs, son psychisme. Il faut aussi savoir dire stop, en fait. Si ça ne va pas, si ça ne plaît pas, si on n'est pas à l'aise, s'il y a eu un geste, on arrête, en fait.

  • Speaker #0

    Chacun peut prendre un métro, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je trouve aussi que ça, parfois, c'est compliqué. Moi, il y a eu, franchement, des fois, quand j'étais plus jeune, où j'ai des expériences où je n'ai pas réussi à dire stop. Ah ouais. Et aujourd'hui, je m'en veux, je me dis, putain, Pauline, tu ne t'es pas respectée. Ouais. Mais bon bah ouais. En même temps ce qu'il a dit,

  • Speaker #0

    il est nul.

  • Speaker #1

    Ils étaient pas ouverts. Je suis désolée mais... Tu vois quand tu disais tout à l'heure si il râle parce que tu parles...

  • Speaker #0

    Oh mais dégage.

  • Speaker #1

    Bah vraiment,

  • Speaker #0

    casse-toi de là.

  • Speaker #1

    En fait il est dans son truc.

  • Speaker #0

    Il est dans son truc, il pense même pas à toi,

  • Speaker #1

    c'est horrible. Alors que c'est censé être un truc de partage, surtout quand il y a de l'amour et tout.

  • Speaker #0

    Il y a eu tellement de fois où j'ai pas joui. Oh ! Moi je considère maintenant que c'est... Non non non. Je considère maintenant que c'est intolérable.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est si simple. Moi, je considère que c'est intolérable parce que moi, dans mon cas, c'est très très simple. C'est juste que vraiment, t'as même pas essayé. Quand il y a certaines personnes où c'est plus compliqué, moi c'est une simplicité, ça prend deux minutes. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Je considère qu'il y a de la mauvaise foi, il y a de la malhonnêteté là.

  • Speaker #1

    Non, moi je disais qu'on n'est pas toujours obligé d'arriver à l'orgasme, à la big jouissance et tout.

  • Speaker #0

    Non parce que si le mec, il faut s'y mettre pendant 20 minutes, que ça fait mal, que c'est désagréable, que machin, j'entends. Moi ça prend 2 minutes chrono.

  • Speaker #1

    Donc maman mon gars,

  • Speaker #0

    tu me perds un poteau, abuse pas. Non, il y avait vraiment de la malhonnêteté certaines fois. Et je suis en mode... Et parfois je me plaignais. on finit quelque chose, lui il a joui, je fais « Mais euh, et moi ? » Il fait « Comment ça, et toi ? » Et là, tu te dis « Waouh ! » Ah, oui. Comment ça ? Enfin, qu'est-ce que je réponds à un gars qui dit « Comment ça, et toi ? » Ben euh... Enfin, comment t'expliquer ? « J'ai pas joui. » « Comment ça t'as pas joui ? »

  • Speaker #1

    Ah, donc même pas, il s'en est rendu au courant.

  • Speaker #0

    Mais même pas, il sait ce que c'est. Même pas, il sait ce que c'est l'orgasme féminin. Et t'es en mode « Vas-y, c'est pas grave, laisse tomber. » Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Et je me retourne.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai la foi d'aller lui expliquer que nous aussi on jouit ? Que nous aussi, bon, ça n'éclate pas de partout ? Quoique... et que franchement bon imaginez que ça n'existe pas c'est même pas ça te poser la question du coup j'ai préféré dormir plutôt que faire les cours parce qu'en plus après ça allait être fait avec flemme moi j'allais être en mode bon tu le fais quand même plutôt mal tu regardes la montre en mode bon allez et en fait bon d'accord si tu veux comment on fait au fait tu vois genre c'est ma joue là ça n'est pas le c'est mon lobe d'oreille voilà c'est ça toi tu te dis bon moi ça va prendre 8 secondes

  • Speaker #1

    allez vas-y dors j'étais adulte j'étais adulte je rappelle qu'on n'avait pas 14 ans quand ça s'est produit c'est passé plein de fois au moins ça tu vois quand je te disais pour moi c'est pas grave si on n'atteint pas l'orgasme et tout parce que aussi en fait le sexe ça peut aussi être se faire des caresses plus plus et sans forcément chercher d'une part la pénétration parce que faire l'amour c'est pas que de la pénétration vraiment pas et dans la partie agréable en tout cas ouais Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. J'ai la partie sympathique.

  • Speaker #1

    Mais en fait, je pense aussi que c'est bien d'apprendre le corps de l'autre en se caressant, en prenant le temps, en se faisant des papouilles, que ça dérape ou pas plus loin. En fait, je trouve que c'est aussi ça qui est hyper important. Et pour ma génération, j'ai l'impression que c'est un truc qui n'était pas très OK. Quand tu fais l'amour, tu fais l'amour, tu y vas. Le reste, c'est les préliminaires.

  • Speaker #0

    Préliminaires, quel mot de merde. C'est chiant. Je crois qu'ils n'ont pas conscience encore que le clitoris, c'est... C'est une mini-bite. C'est comme ça, on est d'accord, le clitox. Et le jour où il se rend compte que du coup, même, tu peux l'attraper comme ça, et faire comme une mini... Et c'est très agréable. En fait, le jour où il se rend compte que c'est comme si, bah nous, on se faisait... Comme si, je sais pas, on les caressait mais pas au bon endroit. Et bah forcément, ça touche un petit peu, du coup c'est agréable, mais...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas encore ça.

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, mais le jour où on se rendra compte vraiment que l'anatomie, elle est quasiment la même, sauf que nous, c'est la version...

  • Speaker #1

    Minusque,

  • Speaker #0

    minusque. Et bah finalement ils disent ah mais c'est comme ça d'accord. Parce que moi je leur caresse le gland, ils sont ravis. Bah caresse-moi le gland, ils sont ravis. C'était une génération où c'était inimaginable. Procréer.

  • Speaker #1

    C'était pas. Ah oui, c'était faire l'amour pour faire quoi. Oui. Et pour le plaisir aussi de l'un.

  • Speaker #0

    De l'un.

  • Speaker #1

    Surtout. Oui. Voilà, on a une génération où on essaye, ok ?

  • Speaker #0

    Oui, on essaye.

  • Speaker #1

    Vous, vous avez les fruits de notre travail.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai. Moi non, j'ai la flemme. Quand y'en a un qui vraiment en est un ou une et qui n'a pas l'air d'être intéressé. par mon plaisir à moi, c'est fini. C'est dur. Ça dégage si vite. J'ai pas le temps de faire l'éducation de chaque personne.

  • Speaker #1

    Surtout quand t'es adulte. Encore quand t'as la vingtaine, 25 et tout.

  • Speaker #0

    Il y a pas qu'à s'infuser.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. T'es aussi encore en train d'apprendre et tout ça. Après, je pense qu'il y a un moment où de toute façon, tu sens que t'es arrivé à un stade où tu sais exactement ce que toi t'aimes. Tu es open à savoir comment faire avec une autre personne. Mais t'as pas envie de faire l'éducation sectionnée.

  • Speaker #0

    En plus, il y en a, je pense, qui le font exprès de ne pas savoir. Oui.

  • Speaker #1

    Parfois, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le fait, parce que du coup, elle va avoir la flemme de m'expliquer. Je vais le faire à mal exprès.

  • Speaker #1

    Allez, je vais le faire à ma manière. Hop là.

  • Speaker #0

    Oh là là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais d'autres choses que tu aimerais rajouter sur ce thème de la sexualité ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été ace pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Ace,

  • Speaker #0

    c'est asexuel. Ok. Ça, que je ne ressentais pas de désir pour absolument personne.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on n'a pas parlé de ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est un truc qui est intéressant. En fait... Plus maintenant, j'ai rencontré Reda.

  • Speaker #1

    Ça a vraiment été avant lui ? T'as eu cette période ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai eu une période où en fait, c'est bon, tout le monde m'a saoulée là. Donc je vais faire du sexe. C'est agréable. En fait, c'est pas le fait de ne plus ressentir de plaisir. C'est le fait de ne pas avoir de désir. C'est-à-dire qu'en gros, je voyais des humains et je n'avais pas envie de leur sauter dessus, mais du tout. C'est-à-dire le néant complet de l'émotion. Et j'ai rencontré Reda et ça a changé. Et je me suis dit, il faut aller vers des gens qui nous impressionnent. vers les gens qui nous intéressent et ça marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça qui t'a remis la flamme.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et du coup, on peut dire que c'est un lien avec la libido. Oui. Ce n'est pas encore très clair.

  • Speaker #0

    Moi aussi, je prends une pilule qui me casse un peu. Ma libido est un peu cassée par la pilule. Et puis, j'ai quand même exercé sept ans un métier. qui a potentiellement bousculé ma libido.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Je suis actrice.

  • Speaker #0

    Oui. C'est-à-dire que moi, je ne le fais pas forcément quand j'ai envie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je le fais à des moments où c'est plus pratique parce qu'on a un tournage. En lieu de tournage, une cadreuse, des acteurs, je n'attends pas que... Attendez, je n'ai pas encore envie. Ok, c'est bon, j'ai envie. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Donc bon. Donc ouais, je pense que ma libido... Pour le coup, je ne suis pas le patient zéro de vous parler de libido parce que je pense qu'il y a beaucoup de facteurs dans ma vie qui ont chamboulé. Mais je n'en avais pas du tout. zéro, néant, j'ai rentré Reda, j'ai fait waouh, je veux faire des trucs avec lui tout le temps, H24 donc ouais, c'est quand même bien je dis pas que toutes les personnes ace n'ont pas trouvé la bonne personne, non il y a des personnes qui sont vraiment ace, ni juste n'ont pas la capacité de sentir le désir,

  • Speaker #1

    mais du coup par contre ce que tu veux dire c'est qu'il y a des périodes où tu peux vivre comme ça en fait,

  • Speaker #0

    ouais, ça peut être par période mais ça peut aussi être juste ace mais moi j'ai vécu mon asexualité ça s'est arrêté, j'avais juste pas trouvé la bonne personne c'était peut-être pas de l'asexualité du coup, c'était peut-être vraiment Mais bon, à l'époque, je me définissais comme ça. Ça peut être intéressant si des gens se sentent en mode « Ah merde, j'ai plus de désir, quoi ! »

  • Speaker #1

    Et c'est aussi un des avantages, j'ai envie de dire, peut-être du couple libre. J'en parlais, j'ai fait un épisode sur le fait d'être en couple libre avec une personne qui le vit. Et c'est vrai que c'est un des trucs qu'elle disait. Elle disait « Bah aussi, moi, il y a des périodes où j'ai pas envie de ken. Et j'ai pas envie que mon mec soit frustré de ça. Donc c'est complètement ok qu'il aille ken avec d'autres nanas, quoi, tu vois. » Et j'étais en mode « C'est vrai que c'est un avantage pour les couples libres. »

  • Speaker #0

    Ouais, pour le coup, pour moi, il faut avoir une confiance absolue.

  • Speaker #1

    Chacun a ses règles, de toute façon, de ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que chacun a ses règles, mais la confiance doit vraiment être absolue. Et nous, on a la chance avec Reda, c'est que Reda, il est persuadé qu'il est le meilleur et qu'il est le meilleur pour moi. Moi, je suis persuadée que je suis la meilleure et la meilleure pour lui. C'est parfait. Mais par exemple, si j'avais juste confiance en lui et lui, il avait juste confiance en moi, pas possible. Il faut avoir confiance en soi-même, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on va terminer là-dessus. C'est pas mal. C'est un bon mot de fin. Ayez confiance en vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'était super intéressant. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux. Et pour rappel, le podcast à nous deux, c'est un mardi sur deux.

Description

Pour cet épisode j’ai la joie d’accueillir Khala pour échanger en toute simplicité sur nos expériences respectives au sujet de la sexualité 🍑


On aborde beaucoup de thème, dont le rapport au corps, le désir, le plaisir, le fait d’aimer les hommes et les femmes, le plaisir personnelle, les complexes aussi que l’on peut avoir et encore pleins d’autres choses ! 🍒


Viens passer ce moment avec nous !


Pauline ✨


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut,

  • Speaker #1

    bienvenue sur le podcast de A Nous deux. Il y a des sujets importants, des sujets que l'on vit tous, et qu'on pratique tous, ou presque, et qui pourtant sont encore tabous, gênants, entourés de silence et parfois non conventionnels. La parole se libère de plus en plus et il est temps. Aujourd'hui, on va discuter d'intimité, on va parler des relations personnelles, du bien-être intime. de comment est-ce qu'on définit cela, l'éducation qu'on a pu en avoir, les orientations. On va aussi parler des complexes, de sensibilité, de plaisir, de désir, de l'importance de la communication et aussi des dérives qu'il peut y avoir. Aujourd'hui, on va essayer de libérer encore un peu plus la parole sur ce sujet qui touche à beaucoup de choses. On va essayer de lever le voile et on en parle avec Kala. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité. Pour cet épisode, j'ai une invitée bien spéciale et bien particulière qui s'y connaît beaucoup dans le milieu.

  • Speaker #0

    Oui, on peut dire ça.

  • Speaker #1

    Donc je suis hyper contente d'avoir Kala qui est avec moi. Salut. Pour vous présenter rapidement, Kala, qui a la mité sur les réseaux, est une actrice de film X.

  • Speaker #0

    Tout à fait, majoritairement. Voilà,

  • Speaker #1

    qui fait aussi, tu disais... Camgirl. Camgirl, ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai été escort un moment. Ok. J'ai fait... Je fais du YouTube même. Et maintenant, le seul truc que je n'ai pas coché, pardon, c'est le street-tease.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Eh bien, il n'y a plus qu'à.

  • Speaker #0

    J'ai envie de faire un stage. Voilà. Sinon, là, tu as résumé tout mon parcours.

  • Speaker #1

    On va la retrouver en cours de pole dance. C'est parti. Oh là là,

  • Speaker #0

    mon rêve.

  • Speaker #1

    Donc, effectivement, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité, qui peut être un sujet touchy, parce que ce n'est pas un sujet dont on entend forcément beaucoup parler dans la vie commune. En fait, souvent, on en parle... On en parle de plus en plus. Les langues se délient carrément là-dessus. Souvent, on en parle aussi entre copines ou entre potes, etc.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas trop vécu de période où on n'en parlait pas. C'est pour ça que quand j'entends des « on en parle de plus en plus » , avant, on n'en parlait pas. Mais en fait, moi, je suis de 98. Du coup, j'ai été ado en 2010, 2015. Du coup, on en parlait. Tu vois ce que je veux dire ? Il me fait l'impression que je suis pile la génération qui ne commence pas à être touchée par ça. Les langues se délient. Moi, ça va, ça a toujours été.

  • Speaker #1

    Non, moi, j'ai quand même eu une période où c'était un peu tabou, on ne parlait pas trop de ça. Et puis surtout, on parlait beaucoup d'hétérosexualité.

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et aussi les langues se délient parce que ça va. Waouh, plein de choses existent et c'est OK et on est tous d'accord avec ça, tu vois.

  • Speaker #0

    Quand j'ai allumé Instagram pour la première fois en tant qu'adulte, il y avait déjà des comptes. Il y avait déjà des gens qui parlaient de ça. Et puis de toute façon, moi, ma vie, j'ai commencé du coup le TDS, le travail du sexe, à 20 ans. Donc en fait, toute ma vie adulte, socio-professionnelle, était constituée de la sexualité. Donc c'est pour ça que pour moi, j'ai pas trop connu, mais du coup c'est peut-être ton expérience à toi, que tu vas être obligée de me raconter. Parce que je te pointes du doigt comme ça. Voilà, que tu vas être obligée de me raconter parce que moi j'ai pas du tout vécu cette espèce de gêne, de malaise, de...

  • Speaker #1

    Moi j'ai découvert ça tellement tard. En fait, toute cette ouverture d'esprit sur la bisexualité, parce qu'on y reviendra, mais moi je me considère bisexuelle, mais je l'ai su très tard et surtout je l'ai assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi j'ai eu une copine, ma première pète tamie en primaire.

  • Speaker #1

    Pas du tout moi. Moi ça s'est assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi je savais même pas qu'il y avait un mot, mais j'avais une amoureuse. J'avais une amoureuse. Et mes parents ont dit « c'est ton amoureuse ? » Bah oui. Ok. Et les enfants « c'est ton amoureuse » . D'accord.

  • Speaker #1

    Ouais ça a été bien accueilli quoi.

  • Speaker #0

    En fait moi je ne savais même pas que ça était un problème. Ou que c'était... Moi j'avais des tontons déjà, qui sortaient ensemble. Je connaissais aussi, je crois j'avais des tatas c'est possible, ou j'avais des copines, enfin bref. Du coup pour moi, il n'y avait même pas de mot. L'hétérosexualité j'ai appris ça super tard. La bisexualité aussi, l'homosexualité aussi, pour moi, il n'y avait jamais eu de problème. J'ai vécu un peu dans un monde de bisounours.

  • Speaker #1

    Bah, dans ce côté-là, t'as ça. Ouais, oui et non. En fait, ça devrait être la normalité, ce que t'as vécu. Mais moi, ça n'a pas été vraiment ça. Surtout, genre, au collège, lycée, dès qu'il y avait plus les mecs gays, où ça se voyait, entre guillemets.

  • Speaker #0

    Ah non, en fait, t'as à dire qui était le plus emmerdé.

  • Speaker #1

    Mais qui, du coup, était le plus emmerdé. Donc, du coup, tu dis, ah, quand on aime le même sexe, c'est honteux. Moi, j'ai vécu avec ça pendant très longtemps, en me disant, oula ! Femme et homme parce qu'après si c'est autre chose apparemment on se moque de toi.

  • Speaker #0

    Moi je voulais être différente déjà. Donc pour moi c'était un point très positif. T'aimes pas ? Mais good job. Je veux pas te ressembler. C'est ce que je ressentais par rapport aux personnes qui me...

  • Speaker #1

    C'est hyper courageux parce que moi j'avais un peu ce truc de je veux être différente mais dans une certaine norme couille tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu vois moi si je... Moi j'avais pas... Je pense que j'étais persuadée de jamais atteindre cette coulitude. Du coup je trouvais une solution de...

  • Speaker #1

    Alors qu'aujourd'hui... t'es là-haut, quoi.

  • Speaker #0

    Je suis très cool, j'en dis. Mais tu constates que, bah, aucun rapport. Mais maintenant, je suis une actrice, une des actrices les plus connues de France. On est dans le top 5 porno. Avec des poils, tatouage, merci, génial, cheveux bleus, un langage plutôt familier. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Genre, on est un petit bonhomme hyperactif. C'est comme ça que je me vois. Ouais, mais en fait, je me suis jamais posé la question de est-ce que l'esthétique allait plaire. Mais du coup, je pensais que c'était pareil avec la sexualité. Je me suis dit, ça va vous plaire. Je m'en fous. Si ça ne vous plaît pas, encore mieux. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est vraiment un état d'esprit, je pense.

  • Speaker #0

    Mais je pense que je n'ai même pas eu le questionnement de est-ce que c'est courageux ou pas. Pour moi, c'était la simplicité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était comme ça.

  • Speaker #0

    C'est plus facile que d'essayer de rentrer dans un moule où je sens que je n'allais pas y arriver.

  • Speaker #1

    Oui, c'était de l'autre côté où tu disais « pas fait pour moi, ça » . Oui, non,

  • Speaker #0

    vraiment pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as... Pardon, j'allais te poser la question. Du coup, toi, à quel âge tu t'es dit « hum, les meufs, hum, hum » .

  • Speaker #1

    Je pense que ça a quand même commencé au lycée. J'ai commencé à me dire, je crois que j'aimerais bien que ça soit plus que ma copine, parce que j'ai envie de l'embrasser et tout. J'avais envie d'avoir des contacts physiques, mais jamais assumés. Je n'ai jamais dit, j'ai gardé ça pour moi en mode, j'y pense le soir. Mais en étant aussi tout autant attirée par des garçons. Première vraie expérience lesbienne, on va dire, j'avais 20 piges, je crois, en 21 ans. Ça s'est bien passé ? Ça s'est bien passé. Après, je n'en ai pas eu beaucoup. Moi,

  • Speaker #0

    c'est une catastrophe.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui. J'étais stressée. Beaucoup plus stressée. Moi, toutes mes expériences lesbiennes, on va dire, étaient majoritairement catastrophiques. Chose qui, je pense, arriverait maintenant serait, mais... Oh, d'une détente. Ouais. Mais je sais pas, en fait, on était... J'étais face, on était deux à être stressée.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, parce que moi, la nana qui était avec moi pour la première, elle était chill de ouf, quoi. Donc, tu sais, même si moi, j'étais un peu stressée, bah, en fait, ça s'est bien passé. Ils m'ont beaucoup communiqué et tout. En fait, je pense qu'il y a aussi cette pression de se dire, bon, bah, c'est le même corps, je mets des guillemets, que moi. Alors moi, je sais comment ça marche, mais du coup, est-ce que ça va marcher ? Je pense qu'en fait, c'est les mêmes questionnements que tu te dis avec un mec, la première fois où tu couches avec un homme. Mais en mode, je ne sais pas, c'était différent. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai eu un souci du coup avec ça, c'est qu'en fait, avec les garçons, on va dire, je n'ai pas eu de stress parce que je n'étais, on va dire, attirée que par le confort, c'est-à-dire des petits mecs mignons, gentils, adorables, un peu timides, où j'étais sûre qu'en gros, geek si possible, on va juste passer des bons moments. Si le sexe est bien, c'est cool. Pas prioritaire du tout. Et du coup, quand j'étais avec des meufs, je sortais avec elles parce qu'elles m'impressionnaient. Je les trouvais magnifiques, intéressantes. Je les trouvais merveilleuses. Et quand j'étais avec des mecs, c'était beaucoup plus « Ok, on s'entend bien ? Viens, on fait un bout de notre vie ensemble. » Aucun rapport. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends carrément, parce qu'il n'est plus le cas maintenant. J'ai un peu ce truc-là aussi.

  • Speaker #0

    Sache qu'on peut avancer. Non, mais un jour, j'ai rencontré Réda, et je me suis dit « Waouh ! » En fait, il m'est arrivé... C'est super toxique comme truc. de date des hommes que je trouvais pas merveilleux, mais que je trouvais vraiment très ok, parce que je pensais que ceux qui m'impressionnaient, je les aurais jamais.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était stressant. Et là, j'ai rencontré un mec merveilleux qui m'impressionnait, qui m'impressionne toujours, qui m'intéresse quand il parle. Quand je lui regarde, putain, qu'est-ce qu'il est beau. Et ça, c'est la première fois. Et en même temps, on est bien ensemble, tu vois.

  • Speaker #1

    Toi, à quel moment, justement, de ta vie ? Bon, apparemment, dès la primaire, tu t'es dit, moi, j'aime tout le monde, en fait. Ouais. Je m'en fiche. Et du coup, vers quel âge est-ce que tu as commencé à poser des mots sur bisexuel, hétéro, machin, nénia ?

  • Speaker #0

    Je dirais le collège, quand on m'a dit, peut-être on a commencé à avoir des conversations du type « t'as déjà eu des copines ? Est-ce que t'as des copains ? » On peut avoir, ça fait quoi des bisous ? Tu as des questionnements extrêmement adorables, très mignons, et du coup j'ai dû poser des mots, mais je ne sais même pas d'où ces mots venaient. J'ai dû les entendre dans la cour, ou alors les lire dans des mangas. Je lisais beaucoup de mangas, énormément de mangas, beaucoup de BD aussi. Et du coup, forcément, il y a beaucoup de termes que j'ai chopés de là.

  • Speaker #1

    Bah, t'expliquer, parce qu'on enregistrait un autre épisode sur la contraception, où t'expliquais qu'effectivement, t'allais jeter des yeux.

  • Speaker #0

    J'ai déchiré ce livre et j'ai tout lu de ce livre. Non, mais mon père m'avait interdit de lire certaines BD qui étaient dans son bureau. Et forcément, je les ai lues des dizaines, de vingtaines, de centaines, de milliers de fois. Et oui, je pense que ça a posé une base de ce que j'aime maintenant ou de ce que je regarde maintenant. Et dedans, la femme était tellement mise en valeur. La femme était vraiment magnifique. Elle avait aussi beaucoup de sexe lesbien. Ça a pu jouer, même si j'avais une amoureuse avant d'avoir lu la BD. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu vois, ça aussi, je pense que c'est un truc, là, au tout début de l'épisode, où on parlait... Moi, je te disais, on en parle de plus en plus, et toi, tu me disais, j'ai l'impression que non, ça a toujours été comme ça. Mais en fait, là, c'est exactement le point que tu soulèves. C'est que, ouais, aujourd'hui, il y a peut-être plus de choses lesbiennes, etc., où la femme n'est pas soumise à l'homme dans la sexualité, où la femme peut entreprendre, faire ce qu'elle veut, etc. Même aujourd'hui j'ai l'impression, alors j'en consomme pas beaucoup, mais même aujourd'hui dans les pornos, j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup cette image de la femme objet en fait, où elle est là pour... Alors,

  • Speaker #0

    Ville nous raconte pourquoi le porno ressemble au porno. Puisque moi je fais du porno pour plaire aux consommateurs et je fais du porno en fonction de ce qu'il faut faire. Donc moi je peux te dire que ce qu'il faut faire je connais. Le porno...

  • Speaker #1

    Et je m'installe différemment... C'est important là.

  • Speaker #0

    Pourquoi le porno ressemble à ça ? Le porno il ressemble à ce que les gens veulent voir. Donc, c'est pas parce que le porno ressemble à quelque chose que la société va devenir... le porno, ou que les gens vont reproduire dans leur lit en général. Non, ils ne reproduisent pas. C'est l'inverse. C'est comment la société est qui influence le porno. Pourquoi les recherches qui montent et qui montent, c'est toujours belle-sœur, belle-fille, belle-mère ? C'est parce que la société est incestueuse. On le sait. On le sait que l'inceste en France ou même partout dans le monde, il est très très répandu, beaucoup plus qu'on le pense.

  • Speaker #1

    J'avais jamais pensé ça. Bien sûr que si,

  • Speaker #0

    la société est super incestueuse et c'est pour ça qu'il faut regarder les stats.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que les gens qui en ont,

  • Speaker #0

    ok ? Ah vraiment pas ! Ah non mais vraiment pas ! Il y a des stats qui sont affreuses où tu sais que par exemple, tu as une personne sur scène où je crois qu'elle subit un inceste. C'est des stats monstrueuses. Parce qu'il suffit de quelqu'un de ta famille, en général c'est quelqu'un de ta famille. Quelqu'un de ta famille un peu...

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entourage,

  • Speaker #0

    un entourage proche. Est-ce qu'on a commencé à lire des mangas ? Parce que les hentai ont commencé à... Non, il y a des hentai parce qu'on a commencé à lire des mangas. En fait, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que pourquoi il y a du... Je pense qu'il y a eu d'abord du cosplay dans la vraie vie. Et ensuite, on s'est dit, putain, on pourrait faire du porno avec le cosplay. Tu vois ce que je veux dire ? C'est toujours dans ce sens-là. C'est sûr que quand tu as des personnes très jeunes qui tombent sur des pornos, c'est pas bon. C'est pas bon pour ton image de qu'est-ce que c'est le bonheur, qu'est-ce que c'est que le plaisir. Pourquoi je dis bonheur, je veux dire plaisir. Qu'est-ce que c'est que le désir ? Comment on fait pour avoir un rapport à deux ? Mais bon... Moi, j'aime pas trop dire que le porno influence le sexe entre des partenaires, des adultes. C'est bon, on est entre adultes. Vous savez très bien que c'est du faux.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le truc de l'âge. Qu'est-ce que tu as raison ? Quand c'est des ados qui vont tomber dessus, ils n'ont aucune expérience encore.

  • Speaker #0

    Pour regarder, moi, je la connais, la première page de Pornhub, je la connais depuis des années. Et je peux pas te dire, ok, je vais reproduire ça. Déjà parce que physiquement, c'est très compliqué. Parce qu'en plus, c'est des scénarios qui requièrent des costumes, des lieux et compagnie. Et qu'en général, les pratiques, elles sont hard, mais pour qu'elles soient hard, il faut être droit. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Tout le monde ne va pas le faire tout de suite. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, on ne se dit pas, OK, je vais faire la même chose que ce que je viens de voir, mais ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve que c'est hyper important que tu aies ce discours-là et qu'on en parle, parce que dans un sens, le porno va refléter ce que la société va rechercher, mais pas forcément reproduire. C'est hyper important de dire que, oui, c'est fictif, c'est des films. Alors oui, les actions se passent vraiment, mais ce n'est pas la vraie vie. Oui. Et c'est pas parce que ça se passe dans un film qu'il faut absolument le refaire dans la vie et qu'on n'oublie pas de demander le consentement et que tout le monde soit ok et d'accord. Mais je trouve que c'est hyper important ce que tu dis. Carrément, je trouve ça important et intéressant.

  • Speaker #0

    Mais du coup, le vrai problème qui se pose, c'est quand t'es un jeune et que tu vas aller voir du porno et que tu vas tomber sur des fétichismes extrêmement précis. Ça c'est problématique, c'est-à-dire que ta première image du porno, c'est du fétiche. Et ça, le problème c'est que c'est recherché par les gens. C'est des adultes normalement qui consomment ça, donc heureusement qu'ils peuvent trouver leur fétiche. Moi je suis contente que chacun puisse trouver des vidéos qui leur plaisent, tant que dans les vidéos, toutes les personnes qui participent consentent. C'est cool. Le problème c'est qu'en fait on a des enfants qui traînent dessus. Donc c'est pas top. Donc moi, en général on me dit mais en fait ton métier il est super problématique, parce qu'en fait tu fais la promotion de choses que des enfants peuvent regarder. C'est ce que je leur dis, qui regarde mon porno ? Tu sais pourquoi ? Parce que le mien il est doux. Mon porno il est fun. Mon porno il est fait en général avec des pratiques soft. C'est pas des pratiques hard parce que moi je sais pas faire ça J'ai pas les compétences physiques C'est des personnes qui sourient tout le temps Dans mon porno je demande à tout le monde de sourire On se fait des blagues et dans mon porno tu entends des phrases du type Ça va ? Je peux mettre ma main là ? Est-ce que je peux ? Non j'ai pas envie D'accord alors on fait pas Donc en fait si nous on arrête de le faire pour préserver les enfants On les préserve pas parce que c'est toutes les productions Beaucoup plus hard qui vont prendre la place que nous on prend Ça c'est un fait je le dis maintenant parce que c'est quelque chose Qui va être reproché de dire mais c'est pas bien tu mets en avant une meuf qui sur internet sont... C'est à dire qu'il y a des enfants qui vont vouloir aller voir ce qu'elle fait. Quitte à aller voir des gens, bah aller voir ce que je fais quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Evidemment.

  • Speaker #0

    Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Evidemment. En plus, un enfant, moi, ce que j'ai tapé en premier c'était sûrement fesses sur Google.

  • Speaker #1

    Wow, film de cul.

  • Speaker #0

    Film de cul. Ou alors, femme nue. Tu vois ce que je veux dire, c'est sûrement ce que j'ai tapé sur Google en premier et ça amène pas à des recherches hard et ça amène en général à des recherches où bon... Ils étaient plus pro-jeunes mais bon... En fait, on n'a pas les outils pour contrôler tout. Parce qu'en fait, tu contrôles tout à la maison, tu contrôles tout à l'école. Il va chez un copain, c'est mort.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je pense que le premier film de cul que j'ai pu voir, c'était une soirée pyjama entre copines, on était au collège. Tu peux rien faire. Et ah, regardez, j'ai trouvé une cassette.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et voilà. Bon, ben,

  • Speaker #0

    on ne peut rien y faire. Et en plus, à l'époque, tu sais quoi, moi, j'ai envie de dire, mais tomber sur des vidéos où, moi, tu as de la représentation de tous les corps, où tu as des actrices avec des poils, avec des rides, avec de la C8. Et on la laisse, la cellulite. T'as tous les corps, si possible. T'as vraiment de toutes les ethnicités. Tatoué, pas tatoué, cheveux, machin. Donc,

  • Speaker #1

    je suis pas de grande consommatrice de porno. Mais évidemment, avant de t'envoyer un mail... Bon, je tiens un oeil. T'as bien aimé ? J'ai pas regardé un entier. Je t'avoue que c'est vrai que je suis pas... C'est des scènes qui sont drôles. Je donne pas beaucoup de souhaits à ton industrie. Oh,

  • Speaker #0

    mince ! Tu sais pourquoi je donne pas de souhaits à mon industrie ? Parce qu'en fait, les enfants, enfin les ados, quand ils sont dans la cour de récré, entre garçons, ils disent « Hé, t'as déjà essayé de te prendre ? » T'as déjà essayé de te toucher ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Tu devrais essayer. T'as déjà fait ça avec une fille ? T'as déjà eu cette conversation avec une fille genre à 14 ans ?

  • Speaker #1

    Genre très tard.

  • Speaker #0

    Jamais. Même avec mes copines ? Non non non non, j'aurais pas trop cette discussion avec mes copines. Ça dépend, parfois il y a des anecdotes drôles. qu'on partage. Mais tu vois, en fait, on n'a pas été aussi éduqués à ça.

  • Speaker #1

    Non, mais la masturbation, c'est tout un sujet. Oui, la masturbation féminine est tellement masculin. Les garçons, c'est normal qu'ils se touchent. Les filles, il ne faut pas en parler. Moi, j'ai commencé à me toucher hyper tard. Enfin, je ne sais pas, toi, de ton côté ?

  • Speaker #0

    Non, moi,

  • Speaker #1

    j'en m'aide peut-être plus tôt. Oui, mais non. Un jour,

  • Speaker #0

    j'ai découvert ça et j'ai découvert que ça m'aidait grave à dormir. Donc, tous les soirs, une fois.

  • Speaker #1

    Petit rituel. Je me brosse les dents et hop là !

  • Speaker #0

    Maintenant, je suis absolument précoce. Puisque je me connais par cœur, donc ça dure 8 secondes. Donc, maintenant, je trouve des stratégies pour que ça dure plus longtemps. Ça va être compliqué. Parce que c'était pour moi un truc très mécanique, très efficace. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends complètement. Mais c'est aussi l'avantage de la masturbation. C'est que tu sais que très vite, tu vas arriver exactement là où tu as envie d'arriver. Mais moi, je l'ai connue tard. Je pense que vers 15-16 ans, la première fois que j'ai eu l'impression de me faire stresser.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt... Pour moi, c'est dans les âges.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que c'est des meilleures des femmes qui ne sont jamais touchées.

  • Speaker #1

    Oui, donc je te confirme.

  • Speaker #0

    Quand tu me dis tard, moi j'imagine, ok 25.

  • Speaker #1

    Mais premier sextoy, il a 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui mais en même temps, comment tu veux le faire livrer chez tes parents ?

  • Speaker #1

    Bah j'habitais déjà seule, ça faisait longtemps. Mais oui,

  • Speaker #0

    tu vois, t'es obligée d'attendre d'avoir au moins 20-22.

  • Speaker #1

    T'as peur de dire, il va me dire,

  • Speaker #0

    c'est quoi ? Bah moi j'ai réussi à faire livrer dans une commande la redoute, où j'ai réussi à prendre plein de fringues, un sextoy, plein de fringues. Non, c'est ma commande la redoute. Et je l'ai encore en premier sextoy. Il est horrible. Non, il est trop moche, il est tout dur, mais il est bon. Donc en fait, je n'utilisais que la partie vibrante et je ne comprenais pas comment ça marchait. Tant que ça vibrait, c'était bon. Mais oui,

  • Speaker #1

    la masturbation féminine, c'est vrai que tu sens que c'est tabou. Je ne sais pas comment c'est aujourd'hui avec les ados et tout d'aujourd'hui. Elles arrivent à en parler un peu plus ou quoi. Mais c'est vrai que même avec mes copines, on ne parlait pas trop de ça. Ou quand on en parlait, on était méga gênés. On ne disait pas toujours la vérité, je pense.

  • Speaker #0

    Mais tu sais pourquoi aussi, il n'y a pas de représentation. C'est comme toujours en fait, le problème c'est la représentation. Et des hommes qui se masturbent, même nous, sans en avoir, on sait comment on fait. Parce que dans les livres, ils en parlent, ils en parlent dans les films, on voit des scènes suggérées, dans les séries, dans les dessins, dans tout en fait. Alors que des scènes suggérées de femmes qui se masturbent... J'ai envie de dire Vive Sex Education. Grave. Que j'ai trouvé vraiment super.

  • Speaker #1

    D'utilité publique. Carrément.

  • Speaker #0

    Très bien. Très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    La série est super.

  • Speaker #0

    J'ai le petit manuel moi de Sex Education. Ouais, je l'avais racheté et compagnie. Mais enfin, c'est vraiment bien, mais elle n'est pas beaucoup de représentation, donc comment tu sais comment ça marche quoi ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand cette série est arrivée, je me suis dit... ah bah enfin purée franchement j'aurais eu ça à l'adolescence j'aurais été contente je sais pas si tu as connu la série skins oui ou pareil il y avait deux trois rémises de ça qui du coup avait un petit peu aidé aussi même sur l'homosexualité je crois qu'il y avait une personne transgenre aussi je

  • Speaker #0

    vais à la saison 1 non et je les regardais un peu tard donc pas trop mais je vois pour moi ça a été une des premières séries tu vois l'adolescence où j'ai commencé à me dire ah

  • Speaker #1

    Donc ça peut être ça la sexualité. Il y a plein de choses différentes et en fait on peut tous s'entendre et que ça se passe très bien. Et ouais, ça a été un des premiers déclics où tu te dis, tu peux être autrement en fait. Mais on est tellement dans un moule, enfin moi en tout cas je suis née dans un moule hétéronormé. J'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça, je dirais il y a... J'ai 34 ans aujourd'hui, tu vois, je sais pas, vers mes 30 ans. J'ai appris ce que ça voulait dire cisgenre. J'ai vraiment compris ce que ça pouvait être la transsexualité. Le couple libre aussi je connaissais pas, pour moi ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Moi j'ai fait du roller derby tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu vois ce que c'est ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui carrément. Et bah en fait moi à 17 ans j'étais dans l'équipe de Montreuil. Ok. Donc comment te dire que c'est bon. Roller derby, sport féministe féminin, personne trans. Elles veulent aller dans n'importe quelle équipe, elles y vont. Enfin dans le sens où si t'es une femme transgenre tu vas équipe féminine, tu vas même aller en équipe mixte, tu vas même aller en équipe masculine. Mec trans, équipe masculine, enfin bref. C'est le seul sport qui en a rien à foutre de... C'est trop bien. C'est juste où est-ce que tu te sens le mieux ? Vas-y raconte moi où tu te sens le mieux tu y vas. Du coup, j'ai vu des personnes trans très vite. Et du coup, c'est bien parce que j'ai fait toutes mes bêtises jeunes. À 17 ans, tu vois, je pouvais dire de la merde. J'ai fait mes erreurs pas très agréables à 17. Donc, ça va. Pareil, beaucoup de couples.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as été dans un milieu hyper...

  • Speaker #0

    J'étais dans un milieu 100% queer. Du coup, en fait, j'ai découvert, en écoutant les gens se parler entre eux, j'ai compris de quoi ils parlaient. Par contre, je me dis que c'est vrai que quand t'es pas là-dedans... Mais pas du tout. Tu m'as parlé de ton métier. Il est très métier d'adulte. Donc tout ce que je veux dire, c'est très un métier d'adulte.

  • Speaker #1

    Avec des réunions, tout ça, des rapports.

  • Speaker #0

    Du coup, je me dis, mais à quel moment tu croises assez de personnes différentes pour t'éduquer sans avoir à faire tes recherches ?

  • Speaker #1

    Et c'est très dur. Moi, j'aime tout le monde, en fait. Et je pars vraiment du principe que si ça ne touche pas mon quotidien, mon confort et tout, en fait, j'en ai rien à foutre. Enfin, fais ce que tu veux. Si ça te fait plaisir, moi, j'en ai rien à taper, quoi. Sauf que, effectivement, je suis dans un milieu très normé.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc déjà, les tatouages, les piercings, on est border.

  • Speaker #0

    À la limite. Je constate qu'il y a quand même des parties... Enfin, t'as fait exprès d'être sur le haut pour pouvoir mettre des t-shirts.

  • Speaker #1

    Par contre, l'été, tant pis. L'été, c'est fini, quoi. L'été, c'est mort. Mais oui, ça fait partie aussi du truc. Et parfois, j'entends encore des personnes... Oui, sur les deux mois. Ah, piqué ! Avec des propos où des fois j'arrive à prendre sur moi, je dis rien. Je suis là en mode « Oh putain ! » Et d'autres fois où je suis en mode « Bah en fait, on s'en fout, non ? »

  • Speaker #0

    Bah ouais, enfin... Non mais ça touche leurs privilèges.

  • Speaker #1

    En fait, je comprends même pas, je n'arrive même pas à comprendre c'est quoi le problème. Pourquoi est-ce que ça te dérange ?

  • Speaker #0

    Ça te dérange parce qu'ils ont l'impression qu'il y a une place qui va être prise. Les mecs qui comparent des femmes transgenres, leur problème c'est « Mais imagine, je date une meuf trans sans le savoir. » Non, non mais... Ça c'est grave pour eux parce que ça veut dire que...

  • Speaker #1

    Non mais tu veux que je comprends pas ?

  • Speaker #0

    Je te raconte, je te raconte parce qu'en fait imagine toute leur jeunesse, toute leur primaire, on leur a dit ah sale pédé, sale pédé. Donc en fait s'ils datent quelqu'un qui a un pénis, pour eux au putain c'est sale pédé. C'est ça, sale pédé. Je te parle, je dis pas que c'est bien mais je dis juste qu'il y a une racine... C'est une explication. C'est une explication, il y a une racine à toute cette transphobie c'est qu'en fait ils sont pédés. Chose qui n'a pas de rapport que c'est une femme. Tu es en train d'avoir un date hétérosexuel là, actuellement.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, il pense juste à son organe sexuel. Oui,

  • Speaker #0

    il pense juste à ça et c'est super transphobe, mais il y a une racine qui vient d'une homophobie de la société, finalement. On vit vraiment dans une société. Mais du coup, voilà pourquoi les personnes se transforment, en tout cas envers les femmes trans. Les mecs trans, je pense qu'il y a une part de... Ah, c'est gâché. Tu vois ce que je veux dire ? Ouais. Ça, c'est super misogyne. Je ne dis pas que c'est que ça. Toute la transphobie n'est pas que ces deux raisons, mais c'est un truc... C'est en mode, mais je ne comprends pas pourquoi il pense ça. voilà un début de réponse ouais ok hein ouais je comprends pas après c'est bien d'essayer de comprendre de se mettre à leur place pour réussir à comment est-ce que ça se fait que tu puisses penser ce genre de choses moi je comprends pas qu'on puisse le penser mais si tu comprends la racine tu peux plus facilement leur parler pas assez de représentations de personnes trans dans les films les séries les livres il y en a de plus en plus il y a des efforts mais pas dans tout pas partout quoi pourtant mais tu vois ce que je veux dire aussi si t'en croises pas en fait tu dois l'esprit humain il remplit les blancs humains Il remplit les vides. Si tu ne comprends pas, que tu n'as pas envie de te renseigner et que tu écoutes BFM toute la journée, forcément, ton vide, tu ne le remplis pas. Elle est sûrement folle, cette personne.

  • Speaker #1

    Mais c'est comme...

  • Speaker #0

    C'est toi son problème. C'est l'éclairage. C'est toi qui es transphobe, tu fais le problème.

  • Speaker #1

    C'est comme les personnes qui se sont opposées au mariage homosexuel, en fait.

  • Speaker #0

    Ça, pour le coup, c'est très judéo-chrétien. Oui,

  • Speaker #1

    j'étais horrifiée. Mais vraiment, toute cette période-là, c'était il y a dix ans maintenant, mais je regardais la télé et j'étais là genre « Oh, waouh ! » J'étais en fait... C'est pourquoi les gens sont comme ça. Parce qu'à l'église,

  • Speaker #0

    depuis qu'ils ont 3 ans, on leur répète qu'un homme, une femme, et d'ailleurs, tu iras au paradis, si machin, parce que papy Jésus, il sera pas content si... Non, non. Et d'ailleurs, vous devez lutter contre tout type de perversion, perversité. Et si vous le faites, c'est bien, je suis fière de vous. Parce que personne n'est fière de vous. Vos parents ne sont pas fiers de vous. Moi, je serais fière de vous si vous faites ça. Et du coup, en fait, c'est ancré dans ta tête. Encore une fois, je les excuse pas, mais il y a des racines. Et en fait, c'est ça qui les rend fous, quoi. T'imagines si tu te rends compte que t'as l'impression que les gens qui t'aiment, qui sont fiers de toi, tu vois, c'est les gens de l'église et c'est tout ton cercle. Ton cercle qui est anti-mariage gay, tu peux pas changer d'avis. T'es mort, t'as plus d'amis sinon. Ça doit pas être facile. Je dis pas qu'il faut aller manifester pour autant, tu vois, c'est bon. Imagine,

  • Speaker #1

    il y a forcément des croyants qui sont gays, tu vois. Non mais horrible !

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il y a un qui s'appelle Sodoma qui est génial, qui parle de l'homosexualité dans le clergé. Il s'avère que c'est un endroit où il y en a le plus. Pourquoi ? J'ai pas envie de me marier, je vais aller de l'église. Je suis pas venue me marier, je deviens prêtre. Je serai avec tous mes copains, qui sont eux aussi dans le placard. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, en fait, l'endroit qui condamne le plus est l'endroit où il y en a le plus. Et il y a plein de secrets, voilà, qui se pannent, non dévoilés, des prêtres qui sont dans le placard. C'est une étude qui a été menée sur quatre ans d'un livre qui s'appelle Sodoma, par un journaliste. Donc ouais, on les connaît. Voilà,

  • Speaker #1

    on vous sait.

  • Speaker #0

    On vous sait. Mais c'était la panque idéale.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vu comment tu l'expliques, mais c'est la preuve. En fait, ça paraît évident, quoi. Bah oui. Même... Les femmes, avec les couvents et tout ça, j'imagine bien que ça va être...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas me taper un homme toute ma vie, être à l'usine toute ma vie. Bon, ça, ce n'est plus vraiment quelque chose qui peut se passer aujourd'hui. Mais à l'époque, je suis au couvent, je traque mes copines tout le temps. Une des raisons, en tout cas.

  • Speaker #1

    Je voulais parler un peu du rapport au corps. Toi, dès le plus jeune âge, tu ne comprenais pas pourquoi on te disait, ah, mais tu as des poils. Ah, mais si, ah, mais ça. Mais moi,

  • Speaker #0

    ça m'a mis trop mal, moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, comment est-ce que tu es avec ton corps ? Comment est-ce que tu te sens ? J'ai déjà la réponse.

  • Speaker #0

    ça va génial avec mon corps j'ai encore des petits problèmes parce qu'on a toutes des complexes qui n'a pas de complexe je sais pas mais j'ai moi première qui n'en a pas j'ai conscience que ce sont des complexes et pas des défauts, ce qui est déjà une énorme étape parce que complexe ça veut dire qu'il y a que moi qui les vois défaut ça veut dire que je pense que c'est un problème pour l'humanité et du coup mais à l'époque moi je faisais de la capoura j'en ai fait pendant 8 ans mais je ne levais pas les bras parce que si j'avais une repousse un machin j'avais l'impression que c'était pas ok parce que tous les films, tous les livres, toutes les séries...

  • Speaker #1

    Il n'y a jamais de poils.

  • Speaker #0

    Jamais de poils. Et du coup, je me dis, mais attends, je suis dans un problème. Et toutes mes copines aussi, elles n'en ont pas un. Du coup, on se fait du mal entre nous, sans le savoir, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est inconscient.

  • Speaker #0

    On va tellement mal. Moi, j'en ai super mal. J'ai eu une époque où mes seins commençaient à pousser. Ça faisait des petits triangles. horrible. Je sais pas, pendant deux ans j'ai mis que des pulls. Deux étés entiers où on me dit mais enlève ton pull. Non, je suis trop une gothique. Non, je me sentais juste trop mal, je voulais pas qu'on voit mon torse. Pendant deux ans entiers, c'est un peu long. Imagine l'été, on fout de pull.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire par contre.

  • Speaker #0

    Donc tu te rends compte après, forcément les parents n'ont pas forcément, vu qu'on est très pudique, on n'a pas forcément eu ce genre de discussion donc ça n'a pas aidé. Mais bon, ça n'a pas non plus pas aidé. Je sais pas ce qu'il aurait fallu faire, on se sent juste tous trop mal.

  • Speaker #1

    Après c'est aussi très féminin parce que comme tu dis, les hommes...

  • Speaker #0

    On se sent toutes trop mal en tout cas. Voilà,

  • Speaker #1

    on est toutes... trop mal je pense, où on a toutes très mal vécu des situations où les hommes ils ont des poils aux jambes, on leur dit rien, ils ont des poils sous les bras c'est ok mais bon ça c'est un peu...

  • Speaker #0

    Des camarades qui me disent, des camarades masculins qui me disent ah mais t'as des poils et tout et je me dis genre d'accord je n'en aurai plus jamais. Parce qu'en fait il y a une possibilité de prendre un ascendant qui est pris parce qu'on est des enfants et c'est rigolo mais lui cinq minutes après il a oublié que j'avais des poils aux jambes mais moi cinq ans après j'y pense encore. Bien sûr.

  • Speaker #1

    De toute façon je pense que c'est les remarques qu'on a pu nous faire dans le passé qui tournent toujours là. et qui sont bien ancrées. Parce que moi, le Pauline Lagrosse, en troisième devant toute la classe, il est toujours bien là. Il y a des trucs comme ça, je pense que ça ne partira jamais.

  • Speaker #0

    Non mais ça, le corps des femmes, c'est à l'horreur sur Internet. Alors moi, je ne peux pas trop en parler parce que je ne suis pas concernée. Je suis super normée. À base de, je bouffe un truc, il s'évacue tout de suite, c'est une catastrophe, c'est merveilleux, j'ai de la chance, youpi. Mais j'ai du coup mon assistante qui est une femme grosse. Et en fait, si on fait une vidéo ensemble... ça ne parlera que de ça. On fait une vidéo en reel sur Insta, ça ne parlera que de ça. Elle poste un truc sur Internet, ça ne parlera que de ça. Elle dit quoi que ce soit dans n'importe quel espace public, on la ramènera à son point. Mais ça me terrifie. Je pense que c'est une des plus grosses discriminations, puisqu'elle est très intersectionnelle. On peut être une femme noire et grosse. On peut être une personne trans et grosse. Et pour le coup, ça, tu te feras toujours. Enfin ça, les gens ne s'en remettront jamais. C'est le poids des femmes.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai proposé de faire l'épisode... je sais pas du coup si c'était toi ou Juliette qui m'avait dit mais qui m'avait proposé qu'on filme et tout et mon premier truc c'est non je suis pas très à l'aise avec mon vidéo mais parce que j'ai très peur qu'on me juge sur mon physique alors que moi je préfère que mes auditeurs se concentrent sur de quoi on parle en fait.

  • Speaker #0

    La vérité c'est qu'en fait ceux qui jugeront sur le physique et de toute façon n'auront jamais écouté. Tu connais Virginie Grossa ?

  • Speaker #1

    Non ça me dit rien.

  • Speaker #0

    C'est une influenceuse que moi j'adore, Virginie Grossa et Juliette est très fan qui fait juste elle va bouffer des trucs. Et elle connaît, elle va dans les meilleurs restos, et elle nous explique ce qu'elle mange, et elle est passionnée de gastronomie, et elle est géniale, et c'est une femme grosse. Et en fait... Elle en a eu marre. Elle a pris tous ses commentaires négatifs ou des insultes horribles, elle les épinglait et ensuite, elle expliquait ce qu'elle mangeait. Et en fait, ça l'a fait percer parce qu'elle n'en a rien à foutre, tu vois. Mais par contre, ça fait réagir les gens. Et on sait que sur Internet, ce qui fait parler et ce qui fait des vues, c'est les commentaires.

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà vue, effectivement. Je suis allée voir un truc.

  • Speaker #0

    Elle est géniale. Vérifiez pas ça. C'est vraiment super ce qu'elle fait. Et elle, pour le coup, elle a montré qu'en fait, il faut l'utiliser tant qu'on le peut, mais on ne te lâchera jamais. C'est fou. Je pense que ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut abandonner.

  • Speaker #1

    Faut essayer de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Faut essayer de lâcher prise, mais c'est un truc où on fera pas changer les mentalités de notre vivant sur le poids des femmes. Parce que c'est un outil de domination masculine si facile. Trop simple. Bah,

  • Speaker #1

    tu sais très bien que ça va marcher. En fait.

  • Speaker #0

    Et quoi qu'il arrive,

  • Speaker #1

    bah, même si toi t'en souris, même si t'en rigoles et tout, bon, une, deux, trois, dix, enfin surtout des personnes qui sont dans l'influence comme ça, qui, mais elles disent beaucoup de gens, peut-être dans leurs 300 dans la journée,

  • Speaker #0

    tu peux y aller plus, hein.

  • Speaker #1

    Ça doit être horrible.

  • Speaker #0

    Je l'ai, parfois, elle fait juste des TikTok où elle parle de... Quoi que ce soit, n'importe quoi, je te dis, elle montre un truc, un tuto, et t'auras 400 commentaires sur ça.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que toi, pendant ton rapport au corps, t'as déjà gêné dans ta sexualité ?

  • Speaker #0

    J'ai eu peur d'être trop poilue, parce qu'en fait, je voulais pas me raser. Parce que quand on se rase, ça fait des poils incarnés. Et quand on s'épile, ça fait trop mal. Et surtout, quand j'ai plus de poils, j'ai trop de pertes. Parce que la vulve est faite pour rester humide. C'est super important, pour pas être déréglé. Moi, j'ai jamais de mycose, jamais d'infection urinaire, parce que moi, je suis très poilue. Et du coup, moi, parfois, j'ai eu peur que ça gêne. mais la peur que ça gêne m'a jamais donné envie de tout enlever ça n'a pas pris le pas là dessus non parce qu'en fait j'ai juste pas envie je préférais que ça t'embête plutôt que moi j'ai à subir des épilations, des poils incarnés qu'en plus mes pertes que je sois déréglée et t'as déjà eu des problèmes genre avec des partenaires qui étaient en mode oui j'ai déjà eu des problèmes bah c'était gênant, j'étais mal et ça m'a rendu triste c'est la vie hein il n'y a pas eu de discussion possible non En fait, Discussion Possible, il l'a dit. Donc maintenant, je sais qu'il le pense à chaque fois. Tu vois, donc c'est bon, il l'a dit une fois, c'est mort. Ouais, je confonds. Et je pense que c'est pareil sur le poids. J'ai une copine, j'ai une très bonne copine qui m'a dit, un jour, il m'a dit, tu veux pas perdre du poids ? Et c'était il y a deux ans, mais moi, je sais qu'il l'a pensé une fois, il le pensera toujours. Pour réfléchir aux remarques qu'on fait sur les gens, ça peut faire très très mal. Ouais,

  • Speaker #1

    ça reste. Parfois, il y a des blessures qui restent fortes.

  • Speaker #0

    Et après, en même temps, on veut pas non plus contrôler tout ce qu'on dit. En fait, l'humain en est fait pour se blesser. Entre humains, c'est la vie. En effet, pour se blesser, il faut essayer de se blesser le moins possible, mais ça arrive toujours. Surtout sur le corps. Ouais, moi j'ai un truc à toi, ton corps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ouais c'est ça. Aujourd'hui, tu vois, j'ai vraiment du mal à ce qu'on me fasse des remarques sur mon physique. Je suis vraiment en mode, bah c'est soit on continue ensemble, soit en fait on va pas continuer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Pourquoi c'est obligé ça ? C'est ça, en fait, je l'ai pas choisi, en fait il est comme ça. Enfin, moi je suis née avec ça. Alors ouais, j'ai rajouté des artifices pour justement essayer de m'accepter. Mais...

  • Speaker #0

    Ça a aidé ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça a un petit peu aidé. C'est bien, je mets vachement plus d'europe parce que j'ai des tatouages sur les jambes. C'est bien ça. Mais par contre, il y a des zones, par exemple, que je ne tatouerai jamais. Mon ventre, je ne sais jamais de ma vie le tatouer parce que je pense que même ça, ça ne m'aidera pas.

  • Speaker #0

    C'est un outil de possession masculine de se plaindre du corps des femmes. C'est magnifique. Le bidon, c'est beau. Tu sais, vous le restes. Oui, mais on le sait. Quand tu fais l'asservissement, c'est des années d'asservissement.

  • Speaker #1

    Quand tu le dis, je suis tellement d'accord avec toi. Toutes mes copines, je leur dis pareil. Je dis, on s'en fout, machin et tout. Mais bam,

  • Speaker #0

    à moi, là c'est fini.

  • Speaker #1

    Tu mets le grillage avec le porte-parole. taille, le canne là-dessus. Et ouais,

  • Speaker #0

    c'est lourd. Et ça, pour moi, c'est des années... C'est l'enfance qui a fait ça. C'est des années de... Tu lis dans je sais plus quel BD « Ah, machin, elle est grosse » . Forcément, celle qui est grosse, elle est un peu moche. Dans toutes les BD, je sais pas si tu constates, ça va avec. De toute façon,

  • Speaker #1

    je pense qu'un jour, il va y avoir un épisode sur la grossophobie. Oui, c'est obligé. Ce que c'est d'être grosse dans cette société,

  • Speaker #0

    en fait, c'est vraiment tous les tic-tacs qu'il y a. Celle qui est moche, elle a l'arme de sourcil.

  • Speaker #1

    Elle est grosse,

  • Speaker #0

    elle a des boutons. Elle a les taches de rousseur, par contre.

  • Speaker #1

    Et puis elles sont mauvaises aussi.

  • Speaker #0

    Elles sont mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais c'est normal, elles mangent tout le temps au McDo. Bah oui, grosses.

  • Speaker #0

    Non mais c'est catastrophique ça.

  • Speaker #1

    C'est catastrophique. Mais je trouve que ça a aussi un impact dans la sexualité, parce que tu vois, moi avec mon corps, en fait, moi j'ai jamais eu de problème avec mon corps. C'est les gens qui me disent que c'est pas normal. Enfin, moi je m'estime normale, mais ça fait plusieurs années que maintenant je me dis je crois que je suis dans la catégorie des grosses, tu vois. Parce qu'en fait, on me l'a tellement dit depuis que je suis petite, machin et tout, que ça s'est ancré.

  • Speaker #0

    Mais ça se... On te le dit, donc ça se met sur toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Je ne sais pas si tu as vu la saison 2 de la série Bref. Si.

  • Speaker #0

    Tu parles des dessins.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui,

  • Speaker #0

    je pensais aussi à ça que j'ai fait. Je me vois très bien.

  • Speaker #1

    Exactement ça. Tu vas au jour où on te colle des trucs et en fait, c'est toi. Et au bout d'un moment, ça s'imprègne vraiment. Et tu te dis peut-être que si les gens me voient comme ça, c'est que je suis comme ça. Et même, tu vois ça du coup dans la sexualité. Il y a eu des moments où ça a été dur. parce que j'arrivais pas à me mettre nue devant un mec, j'étais gênée, je voulais garder un t-shirt ou machin parce que bah ouais, mes mes seins et puis là, mon ventre. En grandissant, ça par contre, je me sers la main d'avoir vieilli, mais en grandissant, c'est bon, j'ai dit bah en fait, on va s'en foutre.

  • Speaker #0

    Il y a un truc que moi je trouve qui a quand même un gros décalage entre deux générations. Je dirais pas qu'on a une génération d'écart, mais on a quand même 8 ans. Et je trouve qu'on le subit beaucoup moins, nous. que vous, ou potentiellement, t'as peut-être rencontré plus de personnes neurotypiques, dans des métiers normaux, ou qui ont une sexualité dont ils ne parlent pas, qui n'imaginaient même pas être homosexuels ou bisexuels, enfin, des gens qui, en fait, tu vois, normaux. Nous, on est dans une génération un peu plus alt, alternative, tu vois, un peu plus 70, je sais pas, j'ai l'impression que, bon, le monde boucle, et qu'on est sur un truc, un peu de libération de « Eh, en fait, t'as juste la classe, si t'as confiance en toi. Si t'as confiance en toi, t'as la classe. » Et d'ailleurs, tatouer, percer et compagnie, pas bizarre. T'as pas de tatouage ? Un peu bizarre, non.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Toi, t'es exceptionnelle. Oui, ça,

  • Speaker #0

    c'est toi. Tu dis, t'as pas de tatouage ? Mais moi, dans mes potes, tu ne t'es pas fait tatouer. Mais qu'est-ce que tu fais ? Ah, mais c'est un truc artistique, c'est ça. C'est une...

  • Speaker #1

    Tu m'as dit pas de tatouage.

  • Speaker #0

    Écoute ça, si tu veux. Hum, j'entends. Donc, j'ai vraiment l'impression qu'il y a ça, où en fait, on est beaucoup plus dans l'individualité, l'individualisme, évidemment. Pas sûr que ce soit forcément toujours très bon. Mais ça apporte au fait qu'on essaye moins de... Le pas beau, le normal, le bizarre. Non, non, tu slay. T'as la classe, c'est tout. J'ai l'impression que c'est mieux. En tout cas, moi, dans mes groupes de potes, après, forcément, j'ai pas vécu la grossophobie, tu vois. Mais j'ai l'impression qu'elle était beaucoup plus dure à l'époque que maintenant. Ouais, à l'époque, c'est toi.

  • Speaker #1

    Et là, je me sens vieille.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, t'as des collègues de bureau, dans le roller derby, mais j'ai pas l'impression que ça a été un sujet. Moi, j'ai vraiment été... J'ai vécu dans... que des milieux alt, des milieux progressistes, mais des milieux un peu cachés. Parce que je suis passée de roller derby à actrice X. Comment te dire que je suis vraiment passée de queer à encore plus queer, encore plus bizarre, encore plus caché, encore plus féminin. Ah oui, c'est vrai. Je ne côtoie pas tant d'hommes aussi. C'est pour ça que t'es l'héritage. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être ça aide en fait.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être ça aide aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Moi, tu vois, j'ai vraiment cette sensation d'être la meuf rebelle. Je mets des guillemets parce que c'est ce qu'on dit. La meuf rebelle dans un groupe de gens en costard.

  • Speaker #0

    Ah ouais mais exactement ce que je vois. Moi je suis vraiment en mode,

  • Speaker #1

    oui mais vous savez il y a d'autres manières de faire et d'autres de penser. Et ben on s'en fout tu vois.

  • Speaker #0

    Franchement tu t'es pas aidée. Disons que t'es pas aidée.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé comme ça, je trouve que ça a été pas.

  • Speaker #0

    Je trouve que maintenant c'est plus simple j'ai l'impression. Et même la sexualité, du coup tu vois quelqu'un qui arrive avec sa copine, bah d'accord. Tu vois quelqu'un qui te dit, bah moi je suis en couple libre, bah d'accord. Je suis en polyamour même. Je sais pas si t'as des proches polyamoureux. Non. Je connais plein de polyamoureux. Il y en a plein dans mon entourage. Et des personnes en couple libre j'en connais encore plein. Des personnes queer encore plus. Les personnes cisgenres sont en minorité dans mon groupe d'amis. Pour donner une idée, il y a eu plus de personnes non-binaires, agenres, transgenres, tout ça. Donc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je trouve ça dingue. Mais c'est aussi parce que ton entourage aussi est fait comme ça. Ouais. C'est cool parce que ça devrait être partout comme ça. Même si, comme on le disait, c'est normal. Chaque personne va aussi attirer les personnes qui lui sont proches ou propres. Donc ton milieu social aussi va se faire en fonction de comment tu es, comment tu vis les choses, comment tu en parles.

  • Speaker #0

    Forcément, je ne veux pas trop me rapprocher de personnes qui n'acceptent pas mon métier. Donc déjà, tu vas avoir des personnes plus d'altération. Puis moi, j'étais polyamoureuse aussi. Je ne sais pas si toi, tu es en couple fermé ? Oui,

  • Speaker #1

    on est en couple fermé.

  • Speaker #0

    Pas couple libre ? Non. Tu n'as jamais été en couple libre ? Non. Oh wow.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des discussions qu'on va peut-être avoir un jour, mais je sens que c'est dans ma déconseille. Dans ma tête, je suis encore très formatée sur certaines choses, mais parce qu'aussi, j'ai grandi comme ça. Enfin, moi, dans ma famille, je suis le mouton noir, quoi. Tu vois, problème dans la matrice.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un gap. Ouais, moi, mes parents me...

  • Speaker #1

    Moi, je me sens vraiment, genre, on m'a mis dans une case, et en fait, j'ai commencé à gratter le mur pour sortir, quoi, tu vois. Donc, il y a encore beaucoup de choses dans mon esprit qui sont fermées, alors que je suis hyper open, et c'est pour ça aussi que j'adore autant en discuter, je pense, parce que je suis en mode... Avec des petites paillettes et tout, tu sais.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'impression que les gens qui font des podcasts un peu sexpo parfois, ou des émissions sexpo et compagnie, ont été plutôt dans une vague de découvertes. Et même ceux qui les écoutent. Alors que moi, ça n'a pas été la découverte du tout. Et du coup, forcément, j'en écoute moins.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je connais ?

  • Speaker #0

    Tu me racontes juste ma vie, en fait.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui vont nous écouter par curiosité. Oui, c'est ça. De se dire, ah, qu'est-ce qui se passe ? Ah, il y a des gens qui vont parler de leur sexualité. Bah, moi, j'en connais pas beaucoup différentes.

  • Speaker #0

    Alors que moi, du coup, je faisais des apériputes. C'est les apéros avec les puces. C'est-à-dire que nous, on parlait de tout, de notre travail, du fait d'être actrice, de nos pratiques, d'en se donner des conseils. La sexualité, tu pouvais pas ne pas l'aborder. Donc forcément, j'avais des gens, mais il y a plein de gens qui ont personne avec qui en parler. Encore une fois.

  • Speaker #1

    Et ça, là-dessus, tu donnerais quel conseil ?

  • Speaker #0

    Aux gens qui ont personne avec, mais pas de sexualité ? Super dur. Super dur parce que tu vas pas dire... C'est chaud, hein. Ok, demain, je vais voir ma copine, on va en parler. Ça va la mettre mal à l'aise. Ça va la mettre super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Comment t'aborderais-toi le sujet de la sexualité avec une personne, entre guillemets, avec... qui t'en as jamais parlé, avec qui tu sens que ça peut être malaisant et tout. Ça a dû déjà t'arriver de parler de ça avec une personne où tu savais pas.

  • Speaker #0

    On va faire parler. Moi, c'est... 80% de ma journée, c'est le cul. Donc, déjà... Donc, c'est pas que j'aurais envie d'en parler, c'est que la personne aurait, elle, besoin d'en parler, tu penses ? Je sais pas. J'en ai vu de toutes les couleurs. C'est compliqué, parce qu'avec deux personnes dont j'en avais parlé, comment tu crées ce lien, en fait ? Est-ce qu'il faudrait commencer par se raconter ? En fait, moi, je pense qu'on a moins honte de ce qui date.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Donc, pour moi... Oui, parce que ce qui est présent, c'est le compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    ce qui est présent, c'est le compliqué. D'après moi, il faut se raconter les premières expériences. Faudrait se découvrir en partant d'il y a longtemps, comme ça c'est un peu pas nous, c'est pas nous. Oui, c'est nous, mais c'est nous dit à l'ensemble.

  • Speaker #1

    C'est pas pareil jeter quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Donc en fait tu veux pas trop juger, surtout quand t'es ado. Donc ouais je conseillerais de partir de là quoi. Ça dirait en fait tu m'as jamais raconté, viens tu me racontes et ensuite je te raconte.

  • Speaker #1

    Allez tu me racontes ta première fois.

  • Speaker #0

    Allez, on boit un verre en même temps parce que sinon ça va être compliqué. Grave.

  • Speaker #1

    Quel conseil est-ce que tu pourrais donner pour être bien et à l'aise dans sa sexualité ? Que ça soit seul en masturbation, ou avec une personne ? Est-ce que tu en aurais déjà ?

  • Speaker #0

    J'allais dire c'est dur, mais en fait non, c'est pas si dur. Mais moi, ça explique vraiment à moi-même. Moi, j'ai été à l'aise dans ma sexualité quand j'ai su que vraiment la personne en face, elle n'avait rien à faire de tout ce qui était mécomplexe à moi. Ce n'était pas les siens, ce n'était pas les trucs qu'on partage. Donc je lui dis, mais ça va, mes poils ? Mais oui, mais bien sûr, il n'y a pas de problème. Mais ça va, mes bras ? Ça va, mes ongles ? Ça va, mes tatouages ? Ça va, et tu fais un peu l'inventaire. et ça me met à l'aise. Je trouve que c'est bien de se découvrir. Je trouve que c'est bien d'allumer la lumière. C'est pas facile, toujours, d'allumer la lumière. Mais plus t'allumes la lumière, plus y a pas trop d' problèmes à allumer la lumière, en fait. Mais il faut, d'après moi, il faut vraiment prendre la personne en face, le plus prendre sa tête, comme ça. Et tu lui dis, si tu dis une phrase, elle va rester gravée dans ma tête pendant 20 ans. Donc, tu fais gaffe, tu vois. Pour moi, c'est important que la personne ait conscience de ça. Ça m'arrive où je vais dire, OK, je vais te poser une question. Attention, sujet super touchy. Si tu dis non, dis-le de manière super gentille. Je préviens avant de poser la question, parce qu'il faut avoir conscience de ses faiblesses. Donc, je fais ça parfois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bien. C'est un bon conseil.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis sûrement, surtout, découvrir l'autre et surtout peut-être poser des questions à l'autre sur ses insécurités à lui ou à elle. Ça permet de se rendre compte qu'on n'est pas seul.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est important. Bon, parfois, ça se passe comme ça se passe. Mais quand on peut, c'est parfois cool de discuter avant pour justement ne pas faire un truc qui pourrait te rappeler un trauma. de ne pas faire une pratique qui pourrait te choquer. En fait, pour moi, community, c'est hyper important. Alors, pas toujours pendant, même si chacun fait comme il veut, même pendant, parfois c'est très bien. Mais je trouve qu'avant de se lancer, c'est parfois bien de pouvoir communiquer.

  • Speaker #0

    Je reviens à être venue impossible d'imaginer qu'on ne puisse pas parler pendant. Oui, impossible.

  • Speaker #1

    Pourtant, je pense qu'il y a énormément de personnes qui, même avec leur partenaire, ne discutent pas de ce qui plaît, ce qui ne plaît pas, de ce que j'ai aimé, ce que je n'ai pas aimé.

  • Speaker #0

    À toutes les personnes féminines qui m'écoutent, Les hommes adorent entendre des phrases. Voilà.

  • Speaker #1

    Parler.

  • Speaker #0

    Non, c'est pas une blague. C'est super excitant d'entendre des phrases, d'entendre la voix, d'entendre des... C'est beaucoup plus stimulant que de rien entendre. Donc même des phrases qui sont pas sexy, c'est cool. On s'en fiche, rien ne brise. Et en fait, s'il est là en mode, oh mais t'as cassé le mood, mais barre-toi. Va-t'en. Va-t'en très loin. Parce que le mood, en fait, c'est juste lui se faisant plaisir tout seul. Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord parce que c'est aussi partagé. que de se parler. On ne dit pas de faire des tirades qui durent 10 minutes en monologue.

  • Speaker #0

    Ça peut. Oui,

  • Speaker #1

    ça fait que tu penses à tes pères.

  • Speaker #0

    Attends,

  • Speaker #1

    je descends.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    moi, je trouve que le dialogue avant, pendant, peut être utile, en fait.

  • Speaker #0

    Ah, mais nécessaire. Parce que si tu n'arrives pas à parler, si pour toi c'est un blocage d'entendre ta voix pendant le sexe, ou un blocage, en fait, tu ne sauras pas dire ou là, attention, ou doucement, ou pas là. Ça me fait mal. Et c'est pas grave de dire ça fait mal. Tu me dis ça fait mal.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense aussi que, point important, aussi je pense qu'on arrive à discuter comme ça avec la personne quand on est en confiance. Et bon, on choisit pas toujours, mais c'est important aussi d'être en confiance avec la personne avec qui t'es en train de faire du sexe. Alors ça c'est plus facile à dire qu'à faire, parce que parfois les expériences font que ça se passe comme ça. J'ai envie de dire qu'il faut quand même se protéger. Et je parle de se protéger, bon alors oui le préservatif, tout ça, tout ça, mais... mais aussi se protéger soi, son intégrité, ses valeurs, son psychisme. Il faut aussi savoir dire stop, en fait. Si ça ne va pas, si ça ne plaît pas, si on n'est pas à l'aise, s'il y a eu un geste, on arrête, en fait.

  • Speaker #0

    Chacun peut prendre un métro, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je trouve aussi que ça, parfois, c'est compliqué. Moi, il y a eu, franchement, des fois, quand j'étais plus jeune, où j'ai des expériences où je n'ai pas réussi à dire stop. Ah ouais. Et aujourd'hui, je m'en veux, je me dis, putain, Pauline, tu ne t'es pas respectée. Ouais. Mais bon bah ouais. En même temps ce qu'il a dit,

  • Speaker #0

    il est nul.

  • Speaker #1

    Ils étaient pas ouverts. Je suis désolée mais... Tu vois quand tu disais tout à l'heure si il râle parce que tu parles...

  • Speaker #0

    Oh mais dégage.

  • Speaker #1

    Bah vraiment,

  • Speaker #0

    casse-toi de là.

  • Speaker #1

    En fait il est dans son truc.

  • Speaker #0

    Il est dans son truc, il pense même pas à toi,

  • Speaker #1

    c'est horrible. Alors que c'est censé être un truc de partage, surtout quand il y a de l'amour et tout.

  • Speaker #0

    Il y a eu tellement de fois où j'ai pas joui. Oh ! Moi je considère maintenant que c'est... Non non non. Je considère maintenant que c'est intolérable.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est si simple. Moi, je considère que c'est intolérable parce que moi, dans mon cas, c'est très très simple. C'est juste que vraiment, t'as même pas essayé. Quand il y a certaines personnes où c'est plus compliqué, moi c'est une simplicité, ça prend deux minutes. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Je considère qu'il y a de la mauvaise foi, il y a de la malhonnêteté là.

  • Speaker #1

    Non, moi je disais qu'on n'est pas toujours obligé d'arriver à l'orgasme, à la big jouissance et tout.

  • Speaker #0

    Non parce que si le mec, il faut s'y mettre pendant 20 minutes, que ça fait mal, que c'est désagréable, que machin, j'entends. Moi ça prend 2 minutes chrono.

  • Speaker #1

    Donc maman mon gars,

  • Speaker #0

    tu me perds un poteau, abuse pas. Non, il y avait vraiment de la malhonnêteté certaines fois. Et je suis en mode... Et parfois je me plaignais. on finit quelque chose, lui il a joui, je fais « Mais euh, et moi ? » Il fait « Comment ça, et toi ? » Et là, tu te dis « Waouh ! » Ah, oui. Comment ça ? Enfin, qu'est-ce que je réponds à un gars qui dit « Comment ça, et toi ? » Ben euh... Enfin, comment t'expliquer ? « J'ai pas joui. » « Comment ça t'as pas joui ? »

  • Speaker #1

    Ah, donc même pas, il s'en est rendu au courant.

  • Speaker #0

    Mais même pas, il sait ce que c'est. Même pas, il sait ce que c'est l'orgasme féminin. Et t'es en mode « Vas-y, c'est pas grave, laisse tomber. » Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Et je me retourne.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai la foi d'aller lui expliquer que nous aussi on jouit ? Que nous aussi, bon, ça n'éclate pas de partout ? Quoique... et que franchement bon imaginez que ça n'existe pas c'est même pas ça te poser la question du coup j'ai préféré dormir plutôt que faire les cours parce qu'en plus après ça allait être fait avec flemme moi j'allais être en mode bon tu le fais quand même plutôt mal tu regardes la montre en mode bon allez et en fait bon d'accord si tu veux comment on fait au fait tu vois genre c'est ma joue là ça n'est pas le c'est mon lobe d'oreille voilà c'est ça toi tu te dis bon moi ça va prendre 8 secondes

  • Speaker #1

    allez vas-y dors j'étais adulte j'étais adulte je rappelle qu'on n'avait pas 14 ans quand ça s'est produit c'est passé plein de fois au moins ça tu vois quand je te disais pour moi c'est pas grave si on n'atteint pas l'orgasme et tout parce que aussi en fait le sexe ça peut aussi être se faire des caresses plus plus et sans forcément chercher d'une part la pénétration parce que faire l'amour c'est pas que de la pénétration vraiment pas et dans la partie agréable en tout cas ouais Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. J'ai la partie sympathique.

  • Speaker #1

    Mais en fait, je pense aussi que c'est bien d'apprendre le corps de l'autre en se caressant, en prenant le temps, en se faisant des papouilles, que ça dérape ou pas plus loin. En fait, je trouve que c'est aussi ça qui est hyper important. Et pour ma génération, j'ai l'impression que c'est un truc qui n'était pas très OK. Quand tu fais l'amour, tu fais l'amour, tu y vas. Le reste, c'est les préliminaires.

  • Speaker #0

    Préliminaires, quel mot de merde. C'est chiant. Je crois qu'ils n'ont pas conscience encore que le clitoris, c'est... C'est une mini-bite. C'est comme ça, on est d'accord, le clitox. Et le jour où il se rend compte que du coup, même, tu peux l'attraper comme ça, et faire comme une mini... Et c'est très agréable. En fait, le jour où il se rend compte que c'est comme si, bah nous, on se faisait... Comme si, je sais pas, on les caressait mais pas au bon endroit. Et bah forcément, ça touche un petit peu, du coup c'est agréable, mais...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas encore ça.

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, mais le jour où on se rendra compte vraiment que l'anatomie, elle est quasiment la même, sauf que nous, c'est la version...

  • Speaker #1

    Minusque,

  • Speaker #0

    minusque. Et bah finalement ils disent ah mais c'est comme ça d'accord. Parce que moi je leur caresse le gland, ils sont ravis. Bah caresse-moi le gland, ils sont ravis. C'était une génération où c'était inimaginable. Procréer.

  • Speaker #1

    C'était pas. Ah oui, c'était faire l'amour pour faire quoi. Oui. Et pour le plaisir aussi de l'un.

  • Speaker #0

    De l'un.

  • Speaker #1

    Surtout. Oui. Voilà, on a une génération où on essaye, ok ?

  • Speaker #0

    Oui, on essaye.

  • Speaker #1

    Vous, vous avez les fruits de notre travail.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai. Moi non, j'ai la flemme. Quand y'en a un qui vraiment en est un ou une et qui n'a pas l'air d'être intéressé. par mon plaisir à moi, c'est fini. C'est dur. Ça dégage si vite. J'ai pas le temps de faire l'éducation de chaque personne.

  • Speaker #1

    Surtout quand t'es adulte. Encore quand t'as la vingtaine, 25 et tout.

  • Speaker #0

    Il y a pas qu'à s'infuser.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. T'es aussi encore en train d'apprendre et tout ça. Après, je pense qu'il y a un moment où de toute façon, tu sens que t'es arrivé à un stade où tu sais exactement ce que toi t'aimes. Tu es open à savoir comment faire avec une autre personne. Mais t'as pas envie de faire l'éducation sectionnée.

  • Speaker #0

    En plus, il y en a, je pense, qui le font exprès de ne pas savoir. Oui.

  • Speaker #1

    Parfois, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le fait, parce que du coup, elle va avoir la flemme de m'expliquer. Je vais le faire à mal exprès.

  • Speaker #1

    Allez, je vais le faire à ma manière. Hop là.

  • Speaker #0

    Oh là là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais d'autres choses que tu aimerais rajouter sur ce thème de la sexualité ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été ace pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Ace,

  • Speaker #0

    c'est asexuel. Ok. Ça, que je ne ressentais pas de désir pour absolument personne.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on n'a pas parlé de ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est un truc qui est intéressant. En fait... Plus maintenant, j'ai rencontré Reda.

  • Speaker #1

    Ça a vraiment été avant lui ? T'as eu cette période ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai eu une période où en fait, c'est bon, tout le monde m'a saoulée là. Donc je vais faire du sexe. C'est agréable. En fait, c'est pas le fait de ne plus ressentir de plaisir. C'est le fait de ne pas avoir de désir. C'est-à-dire qu'en gros, je voyais des humains et je n'avais pas envie de leur sauter dessus, mais du tout. C'est-à-dire le néant complet de l'émotion. Et j'ai rencontré Reda et ça a changé. Et je me suis dit, il faut aller vers des gens qui nous impressionnent. vers les gens qui nous intéressent et ça marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça qui t'a remis la flamme.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et du coup, on peut dire que c'est un lien avec la libido. Oui. Ce n'est pas encore très clair.

  • Speaker #0

    Moi aussi, je prends une pilule qui me casse un peu. Ma libido est un peu cassée par la pilule. Et puis, j'ai quand même exercé sept ans un métier. qui a potentiellement bousculé ma libido.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Je suis actrice.

  • Speaker #0

    Oui. C'est-à-dire que moi, je ne le fais pas forcément quand j'ai envie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je le fais à des moments où c'est plus pratique parce qu'on a un tournage. En lieu de tournage, une cadreuse, des acteurs, je n'attends pas que... Attendez, je n'ai pas encore envie. Ok, c'est bon, j'ai envie. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Donc bon. Donc ouais, je pense que ma libido... Pour le coup, je ne suis pas le patient zéro de vous parler de libido parce que je pense qu'il y a beaucoup de facteurs dans ma vie qui ont chamboulé. Mais je n'en avais pas du tout. zéro, néant, j'ai rentré Reda, j'ai fait waouh, je veux faire des trucs avec lui tout le temps, H24 donc ouais, c'est quand même bien je dis pas que toutes les personnes ace n'ont pas trouvé la bonne personne, non il y a des personnes qui sont vraiment ace, ni juste n'ont pas la capacité de sentir le désir,

  • Speaker #1

    mais du coup par contre ce que tu veux dire c'est qu'il y a des périodes où tu peux vivre comme ça en fait,

  • Speaker #0

    ouais, ça peut être par période mais ça peut aussi être juste ace mais moi j'ai vécu mon asexualité ça s'est arrêté, j'avais juste pas trouvé la bonne personne c'était peut-être pas de l'asexualité du coup, c'était peut-être vraiment Mais bon, à l'époque, je me définissais comme ça. Ça peut être intéressant si des gens se sentent en mode « Ah merde, j'ai plus de désir, quoi ! »

  • Speaker #1

    Et c'est aussi un des avantages, j'ai envie de dire, peut-être du couple libre. J'en parlais, j'ai fait un épisode sur le fait d'être en couple libre avec une personne qui le vit. Et c'est vrai que c'est un des trucs qu'elle disait. Elle disait « Bah aussi, moi, il y a des périodes où j'ai pas envie de ken. Et j'ai pas envie que mon mec soit frustré de ça. Donc c'est complètement ok qu'il aille ken avec d'autres nanas, quoi, tu vois. » Et j'étais en mode « C'est vrai que c'est un avantage pour les couples libres. »

  • Speaker #0

    Ouais, pour le coup, pour moi, il faut avoir une confiance absolue.

  • Speaker #1

    Chacun a ses règles, de toute façon, de ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que chacun a ses règles, mais la confiance doit vraiment être absolue. Et nous, on a la chance avec Reda, c'est que Reda, il est persuadé qu'il est le meilleur et qu'il est le meilleur pour moi. Moi, je suis persuadée que je suis la meilleure et la meilleure pour lui. C'est parfait. Mais par exemple, si j'avais juste confiance en lui et lui, il avait juste confiance en moi, pas possible. Il faut avoir confiance en soi-même, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on va terminer là-dessus. C'est pas mal. C'est un bon mot de fin. Ayez confiance en vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'était super intéressant. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux. Et pour rappel, le podcast à nous deux, c'est un mardi sur deux.

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Description

Pour cet épisode j’ai la joie d’accueillir Khala pour échanger en toute simplicité sur nos expériences respectives au sujet de la sexualité 🍑


On aborde beaucoup de thème, dont le rapport au corps, le désir, le plaisir, le fait d’aimer les hommes et les femmes, le plaisir personnelle, les complexes aussi que l’on peut avoir et encore pleins d’autres choses ! 🍒


Viens passer ce moment avec nous !


Pauline ✨


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut,

  • Speaker #1

    bienvenue sur le podcast de A Nous deux. Il y a des sujets importants, des sujets que l'on vit tous, et qu'on pratique tous, ou presque, et qui pourtant sont encore tabous, gênants, entourés de silence et parfois non conventionnels. La parole se libère de plus en plus et il est temps. Aujourd'hui, on va discuter d'intimité, on va parler des relations personnelles, du bien-être intime. de comment est-ce qu'on définit cela, l'éducation qu'on a pu en avoir, les orientations. On va aussi parler des complexes, de sensibilité, de plaisir, de désir, de l'importance de la communication et aussi des dérives qu'il peut y avoir. Aujourd'hui, on va essayer de libérer encore un peu plus la parole sur ce sujet qui touche à beaucoup de choses. On va essayer de lever le voile et on en parle avec Kala. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité. Pour cet épisode, j'ai une invitée bien spéciale et bien particulière qui s'y connaît beaucoup dans le milieu.

  • Speaker #0

    Oui, on peut dire ça.

  • Speaker #1

    Donc je suis hyper contente d'avoir Kala qui est avec moi. Salut. Pour vous présenter rapidement, Kala, qui a la mité sur les réseaux, est une actrice de film X.

  • Speaker #0

    Tout à fait, majoritairement. Voilà,

  • Speaker #1

    qui fait aussi, tu disais... Camgirl. Camgirl, ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai été escort un moment. Ok. J'ai fait... Je fais du YouTube même. Et maintenant, le seul truc que je n'ai pas coché, pardon, c'est le street-tease.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Eh bien, il n'y a plus qu'à.

  • Speaker #0

    J'ai envie de faire un stage. Voilà. Sinon, là, tu as résumé tout mon parcours.

  • Speaker #1

    On va la retrouver en cours de pole dance. C'est parti. Oh là là,

  • Speaker #0

    mon rêve.

  • Speaker #1

    Donc, effectivement, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité, qui peut être un sujet touchy, parce que ce n'est pas un sujet dont on entend forcément beaucoup parler dans la vie commune. En fait, souvent, on en parle... On en parle de plus en plus. Les langues se délient carrément là-dessus. Souvent, on en parle aussi entre copines ou entre potes, etc.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas trop vécu de période où on n'en parlait pas. C'est pour ça que quand j'entends des « on en parle de plus en plus » , avant, on n'en parlait pas. Mais en fait, moi, je suis de 98. Du coup, j'ai été ado en 2010, 2015. Du coup, on en parlait. Tu vois ce que je veux dire ? Il me fait l'impression que je suis pile la génération qui ne commence pas à être touchée par ça. Les langues se délient. Moi, ça va, ça a toujours été.

  • Speaker #1

    Non, moi, j'ai quand même eu une période où c'était un peu tabou, on ne parlait pas trop de ça. Et puis surtout, on parlait beaucoup d'hétérosexualité.

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et aussi les langues se délient parce que ça va. Waouh, plein de choses existent et c'est OK et on est tous d'accord avec ça, tu vois.

  • Speaker #0

    Quand j'ai allumé Instagram pour la première fois en tant qu'adulte, il y avait déjà des comptes. Il y avait déjà des gens qui parlaient de ça. Et puis de toute façon, moi, ma vie, j'ai commencé du coup le TDS, le travail du sexe, à 20 ans. Donc en fait, toute ma vie adulte, socio-professionnelle, était constituée de la sexualité. Donc c'est pour ça que pour moi, j'ai pas trop connu, mais du coup c'est peut-être ton expérience à toi, que tu vas être obligée de me raconter. Parce que je te pointes du doigt comme ça. Voilà, que tu vas être obligée de me raconter parce que moi j'ai pas du tout vécu cette espèce de gêne, de malaise, de...

  • Speaker #1

    Moi j'ai découvert ça tellement tard. En fait, toute cette ouverture d'esprit sur la bisexualité, parce qu'on y reviendra, mais moi je me considère bisexuelle, mais je l'ai su très tard et surtout je l'ai assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi j'ai eu une copine, ma première pète tamie en primaire.

  • Speaker #1

    Pas du tout moi. Moi ça s'est assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi je savais même pas qu'il y avait un mot, mais j'avais une amoureuse. J'avais une amoureuse. Et mes parents ont dit « c'est ton amoureuse ? » Bah oui. Ok. Et les enfants « c'est ton amoureuse » . D'accord.

  • Speaker #1

    Ouais ça a été bien accueilli quoi.

  • Speaker #0

    En fait moi je ne savais même pas que ça était un problème. Ou que c'était... Moi j'avais des tontons déjà, qui sortaient ensemble. Je connaissais aussi, je crois j'avais des tatas c'est possible, ou j'avais des copines, enfin bref. Du coup pour moi, il n'y avait même pas de mot. L'hétérosexualité j'ai appris ça super tard. La bisexualité aussi, l'homosexualité aussi, pour moi, il n'y avait jamais eu de problème. J'ai vécu un peu dans un monde de bisounours.

  • Speaker #1

    Bah, dans ce côté-là, t'as ça. Ouais, oui et non. En fait, ça devrait être la normalité, ce que t'as vécu. Mais moi, ça n'a pas été vraiment ça. Surtout, genre, au collège, lycée, dès qu'il y avait plus les mecs gays, où ça se voyait, entre guillemets.

  • Speaker #0

    Ah non, en fait, t'as à dire qui était le plus emmerdé.

  • Speaker #1

    Mais qui, du coup, était le plus emmerdé. Donc, du coup, tu dis, ah, quand on aime le même sexe, c'est honteux. Moi, j'ai vécu avec ça pendant très longtemps, en me disant, oula ! Femme et homme parce qu'après si c'est autre chose apparemment on se moque de toi.

  • Speaker #0

    Moi je voulais être différente déjà. Donc pour moi c'était un point très positif. T'aimes pas ? Mais good job. Je veux pas te ressembler. C'est ce que je ressentais par rapport aux personnes qui me...

  • Speaker #1

    C'est hyper courageux parce que moi j'avais un peu ce truc de je veux être différente mais dans une certaine norme couille tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu vois moi si je... Moi j'avais pas... Je pense que j'étais persuadée de jamais atteindre cette coulitude. Du coup je trouvais une solution de...

  • Speaker #1

    Alors qu'aujourd'hui... t'es là-haut, quoi.

  • Speaker #0

    Je suis très cool, j'en dis. Mais tu constates que, bah, aucun rapport. Mais maintenant, je suis une actrice, une des actrices les plus connues de France. On est dans le top 5 porno. Avec des poils, tatouage, merci, génial, cheveux bleus, un langage plutôt familier. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Genre, on est un petit bonhomme hyperactif. C'est comme ça que je me vois. Ouais, mais en fait, je me suis jamais posé la question de est-ce que l'esthétique allait plaire. Mais du coup, je pensais que c'était pareil avec la sexualité. Je me suis dit, ça va vous plaire. Je m'en fous. Si ça ne vous plaît pas, encore mieux. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est vraiment un état d'esprit, je pense.

  • Speaker #0

    Mais je pense que je n'ai même pas eu le questionnement de est-ce que c'est courageux ou pas. Pour moi, c'était la simplicité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était comme ça.

  • Speaker #0

    C'est plus facile que d'essayer de rentrer dans un moule où je sens que je n'allais pas y arriver.

  • Speaker #1

    Oui, c'était de l'autre côté où tu disais « pas fait pour moi, ça » . Oui, non,

  • Speaker #0

    vraiment pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as... Pardon, j'allais te poser la question. Du coup, toi, à quel âge tu t'es dit « hum, les meufs, hum, hum » .

  • Speaker #1

    Je pense que ça a quand même commencé au lycée. J'ai commencé à me dire, je crois que j'aimerais bien que ça soit plus que ma copine, parce que j'ai envie de l'embrasser et tout. J'avais envie d'avoir des contacts physiques, mais jamais assumés. Je n'ai jamais dit, j'ai gardé ça pour moi en mode, j'y pense le soir. Mais en étant aussi tout autant attirée par des garçons. Première vraie expérience lesbienne, on va dire, j'avais 20 piges, je crois, en 21 ans. Ça s'est bien passé ? Ça s'est bien passé. Après, je n'en ai pas eu beaucoup. Moi,

  • Speaker #0

    c'est une catastrophe.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui. J'étais stressée. Beaucoup plus stressée. Moi, toutes mes expériences lesbiennes, on va dire, étaient majoritairement catastrophiques. Chose qui, je pense, arriverait maintenant serait, mais... Oh, d'une détente. Ouais. Mais je sais pas, en fait, on était... J'étais face, on était deux à être stressée.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, parce que moi, la nana qui était avec moi pour la première, elle était chill de ouf, quoi. Donc, tu sais, même si moi, j'étais un peu stressée, bah, en fait, ça s'est bien passé. Ils m'ont beaucoup communiqué et tout. En fait, je pense qu'il y a aussi cette pression de se dire, bon, bah, c'est le même corps, je mets des guillemets, que moi. Alors moi, je sais comment ça marche, mais du coup, est-ce que ça va marcher ? Je pense qu'en fait, c'est les mêmes questionnements que tu te dis avec un mec, la première fois où tu couches avec un homme. Mais en mode, je ne sais pas, c'était différent. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai eu un souci du coup avec ça, c'est qu'en fait, avec les garçons, on va dire, je n'ai pas eu de stress parce que je n'étais, on va dire, attirée que par le confort, c'est-à-dire des petits mecs mignons, gentils, adorables, un peu timides, où j'étais sûre qu'en gros, geek si possible, on va juste passer des bons moments. Si le sexe est bien, c'est cool. Pas prioritaire du tout. Et du coup, quand j'étais avec des meufs, je sortais avec elles parce qu'elles m'impressionnaient. Je les trouvais magnifiques, intéressantes. Je les trouvais merveilleuses. Et quand j'étais avec des mecs, c'était beaucoup plus « Ok, on s'entend bien ? Viens, on fait un bout de notre vie ensemble. » Aucun rapport. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends carrément, parce qu'il n'est plus le cas maintenant. J'ai un peu ce truc-là aussi.

  • Speaker #0

    Sache qu'on peut avancer. Non, mais un jour, j'ai rencontré Réda, et je me suis dit « Waouh ! » En fait, il m'est arrivé... C'est super toxique comme truc. de date des hommes que je trouvais pas merveilleux, mais que je trouvais vraiment très ok, parce que je pensais que ceux qui m'impressionnaient, je les aurais jamais.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était stressant. Et là, j'ai rencontré un mec merveilleux qui m'impressionnait, qui m'impressionne toujours, qui m'intéresse quand il parle. Quand je lui regarde, putain, qu'est-ce qu'il est beau. Et ça, c'est la première fois. Et en même temps, on est bien ensemble, tu vois.

  • Speaker #1

    Toi, à quel moment, justement, de ta vie ? Bon, apparemment, dès la primaire, tu t'es dit, moi, j'aime tout le monde, en fait. Ouais. Je m'en fiche. Et du coup, vers quel âge est-ce que tu as commencé à poser des mots sur bisexuel, hétéro, machin, nénia ?

  • Speaker #0

    Je dirais le collège, quand on m'a dit, peut-être on a commencé à avoir des conversations du type « t'as déjà eu des copines ? Est-ce que t'as des copains ? » On peut avoir, ça fait quoi des bisous ? Tu as des questionnements extrêmement adorables, très mignons, et du coup j'ai dû poser des mots, mais je ne sais même pas d'où ces mots venaient. J'ai dû les entendre dans la cour, ou alors les lire dans des mangas. Je lisais beaucoup de mangas, énormément de mangas, beaucoup de BD aussi. Et du coup, forcément, il y a beaucoup de termes que j'ai chopés de là.

  • Speaker #1

    Bah, t'expliquer, parce qu'on enregistrait un autre épisode sur la contraception, où t'expliquais qu'effectivement, t'allais jeter des yeux.

  • Speaker #0

    J'ai déchiré ce livre et j'ai tout lu de ce livre. Non, mais mon père m'avait interdit de lire certaines BD qui étaient dans son bureau. Et forcément, je les ai lues des dizaines, de vingtaines, de centaines, de milliers de fois. Et oui, je pense que ça a posé une base de ce que j'aime maintenant ou de ce que je regarde maintenant. Et dedans, la femme était tellement mise en valeur. La femme était vraiment magnifique. Elle avait aussi beaucoup de sexe lesbien. Ça a pu jouer, même si j'avais une amoureuse avant d'avoir lu la BD. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu vois, ça aussi, je pense que c'est un truc, là, au tout début de l'épisode, où on parlait... Moi, je te disais, on en parle de plus en plus, et toi, tu me disais, j'ai l'impression que non, ça a toujours été comme ça. Mais en fait, là, c'est exactement le point que tu soulèves. C'est que, ouais, aujourd'hui, il y a peut-être plus de choses lesbiennes, etc., où la femme n'est pas soumise à l'homme dans la sexualité, où la femme peut entreprendre, faire ce qu'elle veut, etc. Même aujourd'hui j'ai l'impression, alors j'en consomme pas beaucoup, mais même aujourd'hui dans les pornos, j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup cette image de la femme objet en fait, où elle est là pour... Alors,

  • Speaker #0

    Ville nous raconte pourquoi le porno ressemble au porno. Puisque moi je fais du porno pour plaire aux consommateurs et je fais du porno en fonction de ce qu'il faut faire. Donc moi je peux te dire que ce qu'il faut faire je connais. Le porno...

  • Speaker #1

    Et je m'installe différemment... C'est important là.

  • Speaker #0

    Pourquoi le porno ressemble à ça ? Le porno il ressemble à ce que les gens veulent voir. Donc, c'est pas parce que le porno ressemble à quelque chose que la société va devenir... le porno, ou que les gens vont reproduire dans leur lit en général. Non, ils ne reproduisent pas. C'est l'inverse. C'est comment la société est qui influence le porno. Pourquoi les recherches qui montent et qui montent, c'est toujours belle-sœur, belle-fille, belle-mère ? C'est parce que la société est incestueuse. On le sait. On le sait que l'inceste en France ou même partout dans le monde, il est très très répandu, beaucoup plus qu'on le pense.

  • Speaker #1

    J'avais jamais pensé ça. Bien sûr que si,

  • Speaker #0

    la société est super incestueuse et c'est pour ça qu'il faut regarder les stats.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que les gens qui en ont,

  • Speaker #0

    ok ? Ah vraiment pas ! Ah non mais vraiment pas ! Il y a des stats qui sont affreuses où tu sais que par exemple, tu as une personne sur scène où je crois qu'elle subit un inceste. C'est des stats monstrueuses. Parce qu'il suffit de quelqu'un de ta famille, en général c'est quelqu'un de ta famille. Quelqu'un de ta famille un peu...

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entourage,

  • Speaker #0

    un entourage proche. Est-ce qu'on a commencé à lire des mangas ? Parce que les hentai ont commencé à... Non, il y a des hentai parce qu'on a commencé à lire des mangas. En fait, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que pourquoi il y a du... Je pense qu'il y a eu d'abord du cosplay dans la vraie vie. Et ensuite, on s'est dit, putain, on pourrait faire du porno avec le cosplay. Tu vois ce que je veux dire ? C'est toujours dans ce sens-là. C'est sûr que quand tu as des personnes très jeunes qui tombent sur des pornos, c'est pas bon. C'est pas bon pour ton image de qu'est-ce que c'est le bonheur, qu'est-ce que c'est que le plaisir. Pourquoi je dis bonheur, je veux dire plaisir. Qu'est-ce que c'est que le désir ? Comment on fait pour avoir un rapport à deux ? Mais bon... Moi, j'aime pas trop dire que le porno influence le sexe entre des partenaires, des adultes. C'est bon, on est entre adultes. Vous savez très bien que c'est du faux.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le truc de l'âge. Qu'est-ce que tu as raison ? Quand c'est des ados qui vont tomber dessus, ils n'ont aucune expérience encore.

  • Speaker #0

    Pour regarder, moi, je la connais, la première page de Pornhub, je la connais depuis des années. Et je peux pas te dire, ok, je vais reproduire ça. Déjà parce que physiquement, c'est très compliqué. Parce qu'en plus, c'est des scénarios qui requièrent des costumes, des lieux et compagnie. Et qu'en général, les pratiques, elles sont hard, mais pour qu'elles soient hard, il faut être droit. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Tout le monde ne va pas le faire tout de suite. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, on ne se dit pas, OK, je vais faire la même chose que ce que je viens de voir, mais ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve que c'est hyper important que tu aies ce discours-là et qu'on en parle, parce que dans un sens, le porno va refléter ce que la société va rechercher, mais pas forcément reproduire. C'est hyper important de dire que, oui, c'est fictif, c'est des films. Alors oui, les actions se passent vraiment, mais ce n'est pas la vraie vie. Oui. Et c'est pas parce que ça se passe dans un film qu'il faut absolument le refaire dans la vie et qu'on n'oublie pas de demander le consentement et que tout le monde soit ok et d'accord. Mais je trouve que c'est hyper important ce que tu dis. Carrément, je trouve ça important et intéressant.

  • Speaker #0

    Mais du coup, le vrai problème qui se pose, c'est quand t'es un jeune et que tu vas aller voir du porno et que tu vas tomber sur des fétichismes extrêmement précis. Ça c'est problématique, c'est-à-dire que ta première image du porno, c'est du fétiche. Et ça, le problème c'est que c'est recherché par les gens. C'est des adultes normalement qui consomment ça, donc heureusement qu'ils peuvent trouver leur fétiche. Moi je suis contente que chacun puisse trouver des vidéos qui leur plaisent, tant que dans les vidéos, toutes les personnes qui participent consentent. C'est cool. Le problème c'est qu'en fait on a des enfants qui traînent dessus. Donc c'est pas top. Donc moi, en général on me dit mais en fait ton métier il est super problématique, parce qu'en fait tu fais la promotion de choses que des enfants peuvent regarder. C'est ce que je leur dis, qui regarde mon porno ? Tu sais pourquoi ? Parce que le mien il est doux. Mon porno il est fun. Mon porno il est fait en général avec des pratiques soft. C'est pas des pratiques hard parce que moi je sais pas faire ça J'ai pas les compétences physiques C'est des personnes qui sourient tout le temps Dans mon porno je demande à tout le monde de sourire On se fait des blagues et dans mon porno tu entends des phrases du type Ça va ? Je peux mettre ma main là ? Est-ce que je peux ? Non j'ai pas envie D'accord alors on fait pas Donc en fait si nous on arrête de le faire pour préserver les enfants On les préserve pas parce que c'est toutes les productions Beaucoup plus hard qui vont prendre la place que nous on prend Ça c'est un fait je le dis maintenant parce que c'est quelque chose Qui va être reproché de dire mais c'est pas bien tu mets en avant une meuf qui sur internet sont... C'est à dire qu'il y a des enfants qui vont vouloir aller voir ce qu'elle fait. Quitte à aller voir des gens, bah aller voir ce que je fais quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Evidemment.

  • Speaker #0

    Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Evidemment. En plus, un enfant, moi, ce que j'ai tapé en premier c'était sûrement fesses sur Google.

  • Speaker #1

    Wow, film de cul.

  • Speaker #0

    Film de cul. Ou alors, femme nue. Tu vois ce que je veux dire, c'est sûrement ce que j'ai tapé sur Google en premier et ça amène pas à des recherches hard et ça amène en général à des recherches où bon... Ils étaient plus pro-jeunes mais bon... En fait, on n'a pas les outils pour contrôler tout. Parce qu'en fait, tu contrôles tout à la maison, tu contrôles tout à l'école. Il va chez un copain, c'est mort.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je pense que le premier film de cul que j'ai pu voir, c'était une soirée pyjama entre copines, on était au collège. Tu peux rien faire. Et ah, regardez, j'ai trouvé une cassette.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et voilà. Bon, ben,

  • Speaker #0

    on ne peut rien y faire. Et en plus, à l'époque, tu sais quoi, moi, j'ai envie de dire, mais tomber sur des vidéos où, moi, tu as de la représentation de tous les corps, où tu as des actrices avec des poils, avec des rides, avec de la C8. Et on la laisse, la cellulite. T'as tous les corps, si possible. T'as vraiment de toutes les ethnicités. Tatoué, pas tatoué, cheveux, machin. Donc,

  • Speaker #1

    je suis pas de grande consommatrice de porno. Mais évidemment, avant de t'envoyer un mail... Bon, je tiens un oeil. T'as bien aimé ? J'ai pas regardé un entier. Je t'avoue que c'est vrai que je suis pas... C'est des scènes qui sont drôles. Je donne pas beaucoup de souhaits à ton industrie. Oh,

  • Speaker #0

    mince ! Tu sais pourquoi je donne pas de souhaits à mon industrie ? Parce qu'en fait, les enfants, enfin les ados, quand ils sont dans la cour de récré, entre garçons, ils disent « Hé, t'as déjà essayé de te prendre ? » T'as déjà essayé de te toucher ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Tu devrais essayer. T'as déjà fait ça avec une fille ? T'as déjà eu cette conversation avec une fille genre à 14 ans ?

  • Speaker #1

    Genre très tard.

  • Speaker #0

    Jamais. Même avec mes copines ? Non non non non, j'aurais pas trop cette discussion avec mes copines. Ça dépend, parfois il y a des anecdotes drôles. qu'on partage. Mais tu vois, en fait, on n'a pas été aussi éduqués à ça.

  • Speaker #1

    Non, mais la masturbation, c'est tout un sujet. Oui, la masturbation féminine est tellement masculin. Les garçons, c'est normal qu'ils se touchent. Les filles, il ne faut pas en parler. Moi, j'ai commencé à me toucher hyper tard. Enfin, je ne sais pas, toi, de ton côté ?

  • Speaker #0

    Non, moi,

  • Speaker #1

    j'en m'aide peut-être plus tôt. Oui, mais non. Un jour,

  • Speaker #0

    j'ai découvert ça et j'ai découvert que ça m'aidait grave à dormir. Donc, tous les soirs, une fois.

  • Speaker #1

    Petit rituel. Je me brosse les dents et hop là !

  • Speaker #0

    Maintenant, je suis absolument précoce. Puisque je me connais par cœur, donc ça dure 8 secondes. Donc, maintenant, je trouve des stratégies pour que ça dure plus longtemps. Ça va être compliqué. Parce que c'était pour moi un truc très mécanique, très efficace. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends complètement. Mais c'est aussi l'avantage de la masturbation. C'est que tu sais que très vite, tu vas arriver exactement là où tu as envie d'arriver. Mais moi, je l'ai connue tard. Je pense que vers 15-16 ans, la première fois que j'ai eu l'impression de me faire stresser.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt... Pour moi, c'est dans les âges.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que c'est des meilleures des femmes qui ne sont jamais touchées.

  • Speaker #1

    Oui, donc je te confirme.

  • Speaker #0

    Quand tu me dis tard, moi j'imagine, ok 25.

  • Speaker #1

    Mais premier sextoy, il a 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui mais en même temps, comment tu veux le faire livrer chez tes parents ?

  • Speaker #1

    Bah j'habitais déjà seule, ça faisait longtemps. Mais oui,

  • Speaker #0

    tu vois, t'es obligée d'attendre d'avoir au moins 20-22.

  • Speaker #1

    T'as peur de dire, il va me dire,

  • Speaker #0

    c'est quoi ? Bah moi j'ai réussi à faire livrer dans une commande la redoute, où j'ai réussi à prendre plein de fringues, un sextoy, plein de fringues. Non, c'est ma commande la redoute. Et je l'ai encore en premier sextoy. Il est horrible. Non, il est trop moche, il est tout dur, mais il est bon. Donc en fait, je n'utilisais que la partie vibrante et je ne comprenais pas comment ça marchait. Tant que ça vibrait, c'était bon. Mais oui,

  • Speaker #1

    la masturbation féminine, c'est vrai que tu sens que c'est tabou. Je ne sais pas comment c'est aujourd'hui avec les ados et tout d'aujourd'hui. Elles arrivent à en parler un peu plus ou quoi. Mais c'est vrai que même avec mes copines, on ne parlait pas trop de ça. Ou quand on en parlait, on était méga gênés. On ne disait pas toujours la vérité, je pense.

  • Speaker #0

    Mais tu sais pourquoi aussi, il n'y a pas de représentation. C'est comme toujours en fait, le problème c'est la représentation. Et des hommes qui se masturbent, même nous, sans en avoir, on sait comment on fait. Parce que dans les livres, ils en parlent, ils en parlent dans les films, on voit des scènes suggérées, dans les séries, dans les dessins, dans tout en fait. Alors que des scènes suggérées de femmes qui se masturbent... J'ai envie de dire Vive Sex Education. Grave. Que j'ai trouvé vraiment super.

  • Speaker #1

    D'utilité publique. Carrément.

  • Speaker #0

    Très bien. Très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    La série est super.

  • Speaker #0

    J'ai le petit manuel moi de Sex Education. Ouais, je l'avais racheté et compagnie. Mais enfin, c'est vraiment bien, mais elle n'est pas beaucoup de représentation, donc comment tu sais comment ça marche quoi ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand cette série est arrivée, je me suis dit... ah bah enfin purée franchement j'aurais eu ça à l'adolescence j'aurais été contente je sais pas si tu as connu la série skins oui ou pareil il y avait deux trois rémises de ça qui du coup avait un petit peu aidé aussi même sur l'homosexualité je crois qu'il y avait une personne transgenre aussi je

  • Speaker #0

    vais à la saison 1 non et je les regardais un peu tard donc pas trop mais je vois pour moi ça a été une des premières séries tu vois l'adolescence où j'ai commencé à me dire ah

  • Speaker #1

    Donc ça peut être ça la sexualité. Il y a plein de choses différentes et en fait on peut tous s'entendre et que ça se passe très bien. Et ouais, ça a été un des premiers déclics où tu te dis, tu peux être autrement en fait. Mais on est tellement dans un moule, enfin moi en tout cas je suis née dans un moule hétéronormé. J'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça, je dirais il y a... J'ai 34 ans aujourd'hui, tu vois, je sais pas, vers mes 30 ans. J'ai appris ce que ça voulait dire cisgenre. J'ai vraiment compris ce que ça pouvait être la transsexualité. Le couple libre aussi je connaissais pas, pour moi ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Moi j'ai fait du roller derby tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu vois ce que c'est ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui carrément. Et bah en fait moi à 17 ans j'étais dans l'équipe de Montreuil. Ok. Donc comment te dire que c'est bon. Roller derby, sport féministe féminin, personne trans. Elles veulent aller dans n'importe quelle équipe, elles y vont. Enfin dans le sens où si t'es une femme transgenre tu vas équipe féminine, tu vas même aller en équipe mixte, tu vas même aller en équipe masculine. Mec trans, équipe masculine, enfin bref. C'est le seul sport qui en a rien à foutre de... C'est trop bien. C'est juste où est-ce que tu te sens le mieux ? Vas-y raconte moi où tu te sens le mieux tu y vas. Du coup, j'ai vu des personnes trans très vite. Et du coup, c'est bien parce que j'ai fait toutes mes bêtises jeunes. À 17 ans, tu vois, je pouvais dire de la merde. J'ai fait mes erreurs pas très agréables à 17. Donc, ça va. Pareil, beaucoup de couples.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as été dans un milieu hyper...

  • Speaker #0

    J'étais dans un milieu 100% queer. Du coup, en fait, j'ai découvert, en écoutant les gens se parler entre eux, j'ai compris de quoi ils parlaient. Par contre, je me dis que c'est vrai que quand t'es pas là-dedans... Mais pas du tout. Tu m'as parlé de ton métier. Il est très métier d'adulte. Donc tout ce que je veux dire, c'est très un métier d'adulte.

  • Speaker #1

    Avec des réunions, tout ça, des rapports.

  • Speaker #0

    Du coup, je me dis, mais à quel moment tu croises assez de personnes différentes pour t'éduquer sans avoir à faire tes recherches ?

  • Speaker #1

    Et c'est très dur. Moi, j'aime tout le monde, en fait. Et je pars vraiment du principe que si ça ne touche pas mon quotidien, mon confort et tout, en fait, j'en ai rien à foutre. Enfin, fais ce que tu veux. Si ça te fait plaisir, moi, j'en ai rien à taper, quoi. Sauf que, effectivement, je suis dans un milieu très normé.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc déjà, les tatouages, les piercings, on est border.

  • Speaker #0

    À la limite. Je constate qu'il y a quand même des parties... Enfin, t'as fait exprès d'être sur le haut pour pouvoir mettre des t-shirts.

  • Speaker #1

    Par contre, l'été, tant pis. L'été, c'est fini, quoi. L'été, c'est mort. Mais oui, ça fait partie aussi du truc. Et parfois, j'entends encore des personnes... Oui, sur les deux mois. Ah, piqué ! Avec des propos où des fois j'arrive à prendre sur moi, je dis rien. Je suis là en mode « Oh putain ! » Et d'autres fois où je suis en mode « Bah en fait, on s'en fout, non ? »

  • Speaker #0

    Bah ouais, enfin... Non mais ça touche leurs privilèges.

  • Speaker #1

    En fait, je comprends même pas, je n'arrive même pas à comprendre c'est quoi le problème. Pourquoi est-ce que ça te dérange ?

  • Speaker #0

    Ça te dérange parce qu'ils ont l'impression qu'il y a une place qui va être prise. Les mecs qui comparent des femmes transgenres, leur problème c'est « Mais imagine, je date une meuf trans sans le savoir. » Non, non mais... Ça c'est grave pour eux parce que ça veut dire que...

  • Speaker #1

    Non mais tu veux que je comprends pas ?

  • Speaker #0

    Je te raconte, je te raconte parce qu'en fait imagine toute leur jeunesse, toute leur primaire, on leur a dit ah sale pédé, sale pédé. Donc en fait s'ils datent quelqu'un qui a un pénis, pour eux au putain c'est sale pédé. C'est ça, sale pédé. Je te parle, je dis pas que c'est bien mais je dis juste qu'il y a une racine... C'est une explication. C'est une explication, il y a une racine à toute cette transphobie c'est qu'en fait ils sont pédés. Chose qui n'a pas de rapport que c'est une femme. Tu es en train d'avoir un date hétérosexuel là, actuellement.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, il pense juste à son organe sexuel. Oui,

  • Speaker #0

    il pense juste à ça et c'est super transphobe, mais il y a une racine qui vient d'une homophobie de la société, finalement. On vit vraiment dans une société. Mais du coup, voilà pourquoi les personnes se transforment, en tout cas envers les femmes trans. Les mecs trans, je pense qu'il y a une part de... Ah, c'est gâché. Tu vois ce que je veux dire ? Ouais. Ça, c'est super misogyne. Je ne dis pas que c'est que ça. Toute la transphobie n'est pas que ces deux raisons, mais c'est un truc... C'est en mode, mais je ne comprends pas pourquoi il pense ça. voilà un début de réponse ouais ok hein ouais je comprends pas après c'est bien d'essayer de comprendre de se mettre à leur place pour réussir à comment est-ce que ça se fait que tu puisses penser ce genre de choses moi je comprends pas qu'on puisse le penser mais si tu comprends la racine tu peux plus facilement leur parler pas assez de représentations de personnes trans dans les films les séries les livres il y en a de plus en plus il y a des efforts mais pas dans tout pas partout quoi pourtant mais tu vois ce que je veux dire aussi si t'en croises pas en fait tu dois l'esprit humain il remplit les blancs humains Il remplit les vides. Si tu ne comprends pas, que tu n'as pas envie de te renseigner et que tu écoutes BFM toute la journée, forcément, ton vide, tu ne le remplis pas. Elle est sûrement folle, cette personne.

  • Speaker #1

    Mais c'est comme...

  • Speaker #0

    C'est toi son problème. C'est l'éclairage. C'est toi qui es transphobe, tu fais le problème.

  • Speaker #1

    C'est comme les personnes qui se sont opposées au mariage homosexuel, en fait.

  • Speaker #0

    Ça, pour le coup, c'est très judéo-chrétien. Oui,

  • Speaker #1

    j'étais horrifiée. Mais vraiment, toute cette période-là, c'était il y a dix ans maintenant, mais je regardais la télé et j'étais là genre « Oh, waouh ! » J'étais en fait... C'est pourquoi les gens sont comme ça. Parce qu'à l'église,

  • Speaker #0

    depuis qu'ils ont 3 ans, on leur répète qu'un homme, une femme, et d'ailleurs, tu iras au paradis, si machin, parce que papy Jésus, il sera pas content si... Non, non. Et d'ailleurs, vous devez lutter contre tout type de perversion, perversité. Et si vous le faites, c'est bien, je suis fière de vous. Parce que personne n'est fière de vous. Vos parents ne sont pas fiers de vous. Moi, je serais fière de vous si vous faites ça. Et du coup, en fait, c'est ancré dans ta tête. Encore une fois, je les excuse pas, mais il y a des racines. Et en fait, c'est ça qui les rend fous, quoi. T'imagines si tu te rends compte que t'as l'impression que les gens qui t'aiment, qui sont fiers de toi, tu vois, c'est les gens de l'église et c'est tout ton cercle. Ton cercle qui est anti-mariage gay, tu peux pas changer d'avis. T'es mort, t'as plus d'amis sinon. Ça doit pas être facile. Je dis pas qu'il faut aller manifester pour autant, tu vois, c'est bon. Imagine,

  • Speaker #1

    il y a forcément des croyants qui sont gays, tu vois. Non mais horrible !

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il y a un qui s'appelle Sodoma qui est génial, qui parle de l'homosexualité dans le clergé. Il s'avère que c'est un endroit où il y en a le plus. Pourquoi ? J'ai pas envie de me marier, je vais aller de l'église. Je suis pas venue me marier, je deviens prêtre. Je serai avec tous mes copains, qui sont eux aussi dans le placard. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, en fait, l'endroit qui condamne le plus est l'endroit où il y en a le plus. Et il y a plein de secrets, voilà, qui se pannent, non dévoilés, des prêtres qui sont dans le placard. C'est une étude qui a été menée sur quatre ans d'un livre qui s'appelle Sodoma, par un journaliste. Donc ouais, on les connaît. Voilà,

  • Speaker #1

    on vous sait.

  • Speaker #0

    On vous sait. Mais c'était la panque idéale.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vu comment tu l'expliques, mais c'est la preuve. En fait, ça paraît évident, quoi. Bah oui. Même... Les femmes, avec les couvents et tout ça, j'imagine bien que ça va être...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas me taper un homme toute ma vie, être à l'usine toute ma vie. Bon, ça, ce n'est plus vraiment quelque chose qui peut se passer aujourd'hui. Mais à l'époque, je suis au couvent, je traque mes copines tout le temps. Une des raisons, en tout cas.

  • Speaker #1

    Je voulais parler un peu du rapport au corps. Toi, dès le plus jeune âge, tu ne comprenais pas pourquoi on te disait, ah, mais tu as des poils. Ah, mais si, ah, mais ça. Mais moi,

  • Speaker #0

    ça m'a mis trop mal, moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, comment est-ce que tu es avec ton corps ? Comment est-ce que tu te sens ? J'ai déjà la réponse.

  • Speaker #0

    ça va génial avec mon corps j'ai encore des petits problèmes parce qu'on a toutes des complexes qui n'a pas de complexe je sais pas mais j'ai moi première qui n'en a pas j'ai conscience que ce sont des complexes et pas des défauts, ce qui est déjà une énorme étape parce que complexe ça veut dire qu'il y a que moi qui les vois défaut ça veut dire que je pense que c'est un problème pour l'humanité et du coup mais à l'époque moi je faisais de la capoura j'en ai fait pendant 8 ans mais je ne levais pas les bras parce que si j'avais une repousse un machin j'avais l'impression que c'était pas ok parce que tous les films, tous les livres, toutes les séries...

  • Speaker #1

    Il n'y a jamais de poils.

  • Speaker #0

    Jamais de poils. Et du coup, je me dis, mais attends, je suis dans un problème. Et toutes mes copines aussi, elles n'en ont pas un. Du coup, on se fait du mal entre nous, sans le savoir, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est inconscient.

  • Speaker #0

    On va tellement mal. Moi, j'en ai super mal. J'ai eu une époque où mes seins commençaient à pousser. Ça faisait des petits triangles. horrible. Je sais pas, pendant deux ans j'ai mis que des pulls. Deux étés entiers où on me dit mais enlève ton pull. Non, je suis trop une gothique. Non, je me sentais juste trop mal, je voulais pas qu'on voit mon torse. Pendant deux ans entiers, c'est un peu long. Imagine l'été, on fout de pull.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire par contre.

  • Speaker #0

    Donc tu te rends compte après, forcément les parents n'ont pas forcément, vu qu'on est très pudique, on n'a pas forcément eu ce genre de discussion donc ça n'a pas aidé. Mais bon, ça n'a pas non plus pas aidé. Je sais pas ce qu'il aurait fallu faire, on se sent juste tous trop mal.

  • Speaker #1

    Après c'est aussi très féminin parce que comme tu dis, les hommes...

  • Speaker #0

    On se sent toutes trop mal en tout cas. Voilà,

  • Speaker #1

    on est toutes... trop mal je pense, où on a toutes très mal vécu des situations où les hommes ils ont des poils aux jambes, on leur dit rien, ils ont des poils sous les bras c'est ok mais bon ça c'est un peu...

  • Speaker #0

    Des camarades qui me disent, des camarades masculins qui me disent ah mais t'as des poils et tout et je me dis genre d'accord je n'en aurai plus jamais. Parce qu'en fait il y a une possibilité de prendre un ascendant qui est pris parce qu'on est des enfants et c'est rigolo mais lui cinq minutes après il a oublié que j'avais des poils aux jambes mais moi cinq ans après j'y pense encore. Bien sûr.

  • Speaker #1

    De toute façon je pense que c'est les remarques qu'on a pu nous faire dans le passé qui tournent toujours là. et qui sont bien ancrées. Parce que moi, le Pauline Lagrosse, en troisième devant toute la classe, il est toujours bien là. Il y a des trucs comme ça, je pense que ça ne partira jamais.

  • Speaker #0

    Non mais ça, le corps des femmes, c'est à l'horreur sur Internet. Alors moi, je ne peux pas trop en parler parce que je ne suis pas concernée. Je suis super normée. À base de, je bouffe un truc, il s'évacue tout de suite, c'est une catastrophe, c'est merveilleux, j'ai de la chance, youpi. Mais j'ai du coup mon assistante qui est une femme grosse. Et en fait, si on fait une vidéo ensemble... ça ne parlera que de ça. On fait une vidéo en reel sur Insta, ça ne parlera que de ça. Elle poste un truc sur Internet, ça ne parlera que de ça. Elle dit quoi que ce soit dans n'importe quel espace public, on la ramènera à son point. Mais ça me terrifie. Je pense que c'est une des plus grosses discriminations, puisqu'elle est très intersectionnelle. On peut être une femme noire et grosse. On peut être une personne trans et grosse. Et pour le coup, ça, tu te feras toujours. Enfin ça, les gens ne s'en remettront jamais. C'est le poids des femmes.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai proposé de faire l'épisode... je sais pas du coup si c'était toi ou Juliette qui m'avait dit mais qui m'avait proposé qu'on filme et tout et mon premier truc c'est non je suis pas très à l'aise avec mon vidéo mais parce que j'ai très peur qu'on me juge sur mon physique alors que moi je préfère que mes auditeurs se concentrent sur de quoi on parle en fait.

  • Speaker #0

    La vérité c'est qu'en fait ceux qui jugeront sur le physique et de toute façon n'auront jamais écouté. Tu connais Virginie Grossa ?

  • Speaker #1

    Non ça me dit rien.

  • Speaker #0

    C'est une influenceuse que moi j'adore, Virginie Grossa et Juliette est très fan qui fait juste elle va bouffer des trucs. Et elle connaît, elle va dans les meilleurs restos, et elle nous explique ce qu'elle mange, et elle est passionnée de gastronomie, et elle est géniale, et c'est une femme grosse. Et en fait... Elle en a eu marre. Elle a pris tous ses commentaires négatifs ou des insultes horribles, elle les épinglait et ensuite, elle expliquait ce qu'elle mangeait. Et en fait, ça l'a fait percer parce qu'elle n'en a rien à foutre, tu vois. Mais par contre, ça fait réagir les gens. Et on sait que sur Internet, ce qui fait parler et ce qui fait des vues, c'est les commentaires.

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà vue, effectivement. Je suis allée voir un truc.

  • Speaker #0

    Elle est géniale. Vérifiez pas ça. C'est vraiment super ce qu'elle fait. Et elle, pour le coup, elle a montré qu'en fait, il faut l'utiliser tant qu'on le peut, mais on ne te lâchera jamais. C'est fou. Je pense que ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut abandonner.

  • Speaker #1

    Faut essayer de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Faut essayer de lâcher prise, mais c'est un truc où on fera pas changer les mentalités de notre vivant sur le poids des femmes. Parce que c'est un outil de domination masculine si facile. Trop simple. Bah,

  • Speaker #1

    tu sais très bien que ça va marcher. En fait.

  • Speaker #0

    Et quoi qu'il arrive,

  • Speaker #1

    bah, même si toi t'en souris, même si t'en rigoles et tout, bon, une, deux, trois, dix, enfin surtout des personnes qui sont dans l'influence comme ça, qui, mais elles disent beaucoup de gens, peut-être dans leurs 300 dans la journée,

  • Speaker #0

    tu peux y aller plus, hein.

  • Speaker #1

    Ça doit être horrible.

  • Speaker #0

    Je l'ai, parfois, elle fait juste des TikTok où elle parle de... Quoi que ce soit, n'importe quoi, je te dis, elle montre un truc, un tuto, et t'auras 400 commentaires sur ça.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que toi, pendant ton rapport au corps, t'as déjà gêné dans ta sexualité ?

  • Speaker #0

    J'ai eu peur d'être trop poilue, parce qu'en fait, je voulais pas me raser. Parce que quand on se rase, ça fait des poils incarnés. Et quand on s'épile, ça fait trop mal. Et surtout, quand j'ai plus de poils, j'ai trop de pertes. Parce que la vulve est faite pour rester humide. C'est super important, pour pas être déréglé. Moi, j'ai jamais de mycose, jamais d'infection urinaire, parce que moi, je suis très poilue. Et du coup, moi, parfois, j'ai eu peur que ça gêne. mais la peur que ça gêne m'a jamais donné envie de tout enlever ça n'a pas pris le pas là dessus non parce qu'en fait j'ai juste pas envie je préférais que ça t'embête plutôt que moi j'ai à subir des épilations, des poils incarnés qu'en plus mes pertes que je sois déréglée et t'as déjà eu des problèmes genre avec des partenaires qui étaient en mode oui j'ai déjà eu des problèmes bah c'était gênant, j'étais mal et ça m'a rendu triste c'est la vie hein il n'y a pas eu de discussion possible non En fait, Discussion Possible, il l'a dit. Donc maintenant, je sais qu'il le pense à chaque fois. Tu vois, donc c'est bon, il l'a dit une fois, c'est mort. Ouais, je confonds. Et je pense que c'est pareil sur le poids. J'ai une copine, j'ai une très bonne copine qui m'a dit, un jour, il m'a dit, tu veux pas perdre du poids ? Et c'était il y a deux ans, mais moi, je sais qu'il l'a pensé une fois, il le pensera toujours. Pour réfléchir aux remarques qu'on fait sur les gens, ça peut faire très très mal. Ouais,

  • Speaker #1

    ça reste. Parfois, il y a des blessures qui restent fortes.

  • Speaker #0

    Et après, en même temps, on veut pas non plus contrôler tout ce qu'on dit. En fait, l'humain en est fait pour se blesser. Entre humains, c'est la vie. En effet, pour se blesser, il faut essayer de se blesser le moins possible, mais ça arrive toujours. Surtout sur le corps. Ouais, moi j'ai un truc à toi, ton corps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ouais c'est ça. Aujourd'hui, tu vois, j'ai vraiment du mal à ce qu'on me fasse des remarques sur mon physique. Je suis vraiment en mode, bah c'est soit on continue ensemble, soit en fait on va pas continuer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Pourquoi c'est obligé ça ? C'est ça, en fait, je l'ai pas choisi, en fait il est comme ça. Enfin, moi je suis née avec ça. Alors ouais, j'ai rajouté des artifices pour justement essayer de m'accepter. Mais...

  • Speaker #0

    Ça a aidé ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça a un petit peu aidé. C'est bien, je mets vachement plus d'europe parce que j'ai des tatouages sur les jambes. C'est bien ça. Mais par contre, il y a des zones, par exemple, que je ne tatouerai jamais. Mon ventre, je ne sais jamais de ma vie le tatouer parce que je pense que même ça, ça ne m'aidera pas.

  • Speaker #0

    C'est un outil de possession masculine de se plaindre du corps des femmes. C'est magnifique. Le bidon, c'est beau. Tu sais, vous le restes. Oui, mais on le sait. Quand tu fais l'asservissement, c'est des années d'asservissement.

  • Speaker #1

    Quand tu le dis, je suis tellement d'accord avec toi. Toutes mes copines, je leur dis pareil. Je dis, on s'en fout, machin et tout. Mais bam,

  • Speaker #0

    à moi, là c'est fini.

  • Speaker #1

    Tu mets le grillage avec le porte-parole. taille, le canne là-dessus. Et ouais,

  • Speaker #0

    c'est lourd. Et ça, pour moi, c'est des années... C'est l'enfance qui a fait ça. C'est des années de... Tu lis dans je sais plus quel BD « Ah, machin, elle est grosse » . Forcément, celle qui est grosse, elle est un peu moche. Dans toutes les BD, je sais pas si tu constates, ça va avec. De toute façon,

  • Speaker #1

    je pense qu'un jour, il va y avoir un épisode sur la grossophobie. Oui, c'est obligé. Ce que c'est d'être grosse dans cette société,

  • Speaker #0

    en fait, c'est vraiment tous les tic-tacs qu'il y a. Celle qui est moche, elle a l'arme de sourcil.

  • Speaker #1

    Elle est grosse,

  • Speaker #0

    elle a des boutons. Elle a les taches de rousseur, par contre.

  • Speaker #1

    Et puis elles sont mauvaises aussi.

  • Speaker #0

    Elles sont mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais c'est normal, elles mangent tout le temps au McDo. Bah oui, grosses.

  • Speaker #0

    Non mais c'est catastrophique ça.

  • Speaker #1

    C'est catastrophique. Mais je trouve que ça a aussi un impact dans la sexualité, parce que tu vois, moi avec mon corps, en fait, moi j'ai jamais eu de problème avec mon corps. C'est les gens qui me disent que c'est pas normal. Enfin, moi je m'estime normale, mais ça fait plusieurs années que maintenant je me dis je crois que je suis dans la catégorie des grosses, tu vois. Parce qu'en fait, on me l'a tellement dit depuis que je suis petite, machin et tout, que ça s'est ancré.

  • Speaker #0

    Mais ça se... On te le dit, donc ça se met sur toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Je ne sais pas si tu as vu la saison 2 de la série Bref. Si.

  • Speaker #0

    Tu parles des dessins.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui,

  • Speaker #0

    je pensais aussi à ça que j'ai fait. Je me vois très bien.

  • Speaker #1

    Exactement ça. Tu vas au jour où on te colle des trucs et en fait, c'est toi. Et au bout d'un moment, ça s'imprègne vraiment. Et tu te dis peut-être que si les gens me voient comme ça, c'est que je suis comme ça. Et même, tu vois ça du coup dans la sexualité. Il y a eu des moments où ça a été dur. parce que j'arrivais pas à me mettre nue devant un mec, j'étais gênée, je voulais garder un t-shirt ou machin parce que bah ouais, mes mes seins et puis là, mon ventre. En grandissant, ça par contre, je me sers la main d'avoir vieilli, mais en grandissant, c'est bon, j'ai dit bah en fait, on va s'en foutre.

  • Speaker #0

    Il y a un truc que moi je trouve qui a quand même un gros décalage entre deux générations. Je dirais pas qu'on a une génération d'écart, mais on a quand même 8 ans. Et je trouve qu'on le subit beaucoup moins, nous. que vous, ou potentiellement, t'as peut-être rencontré plus de personnes neurotypiques, dans des métiers normaux, ou qui ont une sexualité dont ils ne parlent pas, qui n'imaginaient même pas être homosexuels ou bisexuels, enfin, des gens qui, en fait, tu vois, normaux. Nous, on est dans une génération un peu plus alt, alternative, tu vois, un peu plus 70, je sais pas, j'ai l'impression que, bon, le monde boucle, et qu'on est sur un truc, un peu de libération de « Eh, en fait, t'as juste la classe, si t'as confiance en toi. Si t'as confiance en toi, t'as la classe. » Et d'ailleurs, tatouer, percer et compagnie, pas bizarre. T'as pas de tatouage ? Un peu bizarre, non.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Toi, t'es exceptionnelle. Oui, ça,

  • Speaker #0

    c'est toi. Tu dis, t'as pas de tatouage ? Mais moi, dans mes potes, tu ne t'es pas fait tatouer. Mais qu'est-ce que tu fais ? Ah, mais c'est un truc artistique, c'est ça. C'est une...

  • Speaker #1

    Tu m'as dit pas de tatouage.

  • Speaker #0

    Écoute ça, si tu veux. Hum, j'entends. Donc, j'ai vraiment l'impression qu'il y a ça, où en fait, on est beaucoup plus dans l'individualité, l'individualisme, évidemment. Pas sûr que ce soit forcément toujours très bon. Mais ça apporte au fait qu'on essaye moins de... Le pas beau, le normal, le bizarre. Non, non, tu slay. T'as la classe, c'est tout. J'ai l'impression que c'est mieux. En tout cas, moi, dans mes groupes de potes, après, forcément, j'ai pas vécu la grossophobie, tu vois. Mais j'ai l'impression qu'elle était beaucoup plus dure à l'époque que maintenant. Ouais, à l'époque, c'est toi.

  • Speaker #1

    Et là, je me sens vieille.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, t'as des collègues de bureau, dans le roller derby, mais j'ai pas l'impression que ça a été un sujet. Moi, j'ai vraiment été... J'ai vécu dans... que des milieux alt, des milieux progressistes, mais des milieux un peu cachés. Parce que je suis passée de roller derby à actrice X. Comment te dire que je suis vraiment passée de queer à encore plus queer, encore plus bizarre, encore plus caché, encore plus féminin. Ah oui, c'est vrai. Je ne côtoie pas tant d'hommes aussi. C'est pour ça que t'es l'héritage. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être ça aide en fait.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être ça aide aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Moi, tu vois, j'ai vraiment cette sensation d'être la meuf rebelle. Je mets des guillemets parce que c'est ce qu'on dit. La meuf rebelle dans un groupe de gens en costard.

  • Speaker #0

    Ah ouais mais exactement ce que je vois. Moi je suis vraiment en mode,

  • Speaker #1

    oui mais vous savez il y a d'autres manières de faire et d'autres de penser. Et ben on s'en fout tu vois.

  • Speaker #0

    Franchement tu t'es pas aidée. Disons que t'es pas aidée.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé comme ça, je trouve que ça a été pas.

  • Speaker #0

    Je trouve que maintenant c'est plus simple j'ai l'impression. Et même la sexualité, du coup tu vois quelqu'un qui arrive avec sa copine, bah d'accord. Tu vois quelqu'un qui te dit, bah moi je suis en couple libre, bah d'accord. Je suis en polyamour même. Je sais pas si t'as des proches polyamoureux. Non. Je connais plein de polyamoureux. Il y en a plein dans mon entourage. Et des personnes en couple libre j'en connais encore plein. Des personnes queer encore plus. Les personnes cisgenres sont en minorité dans mon groupe d'amis. Pour donner une idée, il y a eu plus de personnes non-binaires, agenres, transgenres, tout ça. Donc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je trouve ça dingue. Mais c'est aussi parce que ton entourage aussi est fait comme ça. Ouais. C'est cool parce que ça devrait être partout comme ça. Même si, comme on le disait, c'est normal. Chaque personne va aussi attirer les personnes qui lui sont proches ou propres. Donc ton milieu social aussi va se faire en fonction de comment tu es, comment tu vis les choses, comment tu en parles.

  • Speaker #0

    Forcément, je ne veux pas trop me rapprocher de personnes qui n'acceptent pas mon métier. Donc déjà, tu vas avoir des personnes plus d'altération. Puis moi, j'étais polyamoureuse aussi. Je ne sais pas si toi, tu es en couple fermé ? Oui,

  • Speaker #1

    on est en couple fermé.

  • Speaker #0

    Pas couple libre ? Non. Tu n'as jamais été en couple libre ? Non. Oh wow.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des discussions qu'on va peut-être avoir un jour, mais je sens que c'est dans ma déconseille. Dans ma tête, je suis encore très formatée sur certaines choses, mais parce qu'aussi, j'ai grandi comme ça. Enfin, moi, dans ma famille, je suis le mouton noir, quoi. Tu vois, problème dans la matrice.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un gap. Ouais, moi, mes parents me...

  • Speaker #1

    Moi, je me sens vraiment, genre, on m'a mis dans une case, et en fait, j'ai commencé à gratter le mur pour sortir, quoi, tu vois. Donc, il y a encore beaucoup de choses dans mon esprit qui sont fermées, alors que je suis hyper open, et c'est pour ça aussi que j'adore autant en discuter, je pense, parce que je suis en mode... Avec des petites paillettes et tout, tu sais.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'impression que les gens qui font des podcasts un peu sexpo parfois, ou des émissions sexpo et compagnie, ont été plutôt dans une vague de découvertes. Et même ceux qui les écoutent. Alors que moi, ça n'a pas été la découverte du tout. Et du coup, forcément, j'en écoute moins.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je connais ?

  • Speaker #0

    Tu me racontes juste ma vie, en fait.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui vont nous écouter par curiosité. Oui, c'est ça. De se dire, ah, qu'est-ce qui se passe ? Ah, il y a des gens qui vont parler de leur sexualité. Bah, moi, j'en connais pas beaucoup différentes.

  • Speaker #0

    Alors que moi, du coup, je faisais des apériputes. C'est les apéros avec les puces. C'est-à-dire que nous, on parlait de tout, de notre travail, du fait d'être actrice, de nos pratiques, d'en se donner des conseils. La sexualité, tu pouvais pas ne pas l'aborder. Donc forcément, j'avais des gens, mais il y a plein de gens qui ont personne avec qui en parler. Encore une fois.

  • Speaker #1

    Et ça, là-dessus, tu donnerais quel conseil ?

  • Speaker #0

    Aux gens qui ont personne avec, mais pas de sexualité ? Super dur. Super dur parce que tu vas pas dire... C'est chaud, hein. Ok, demain, je vais voir ma copine, on va en parler. Ça va la mettre mal à l'aise. Ça va la mettre super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Comment t'aborderais-toi le sujet de la sexualité avec une personne, entre guillemets, avec... qui t'en as jamais parlé, avec qui tu sens que ça peut être malaisant et tout. Ça a dû déjà t'arriver de parler de ça avec une personne où tu savais pas.

  • Speaker #0

    On va faire parler. Moi, c'est... 80% de ma journée, c'est le cul. Donc, déjà... Donc, c'est pas que j'aurais envie d'en parler, c'est que la personne aurait, elle, besoin d'en parler, tu penses ? Je sais pas. J'en ai vu de toutes les couleurs. C'est compliqué, parce qu'avec deux personnes dont j'en avais parlé, comment tu crées ce lien, en fait ? Est-ce qu'il faudrait commencer par se raconter ? En fait, moi, je pense qu'on a moins honte de ce qui date.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Donc, pour moi... Oui, parce que ce qui est présent, c'est le compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    ce qui est présent, c'est le compliqué. D'après moi, il faut se raconter les premières expériences. Faudrait se découvrir en partant d'il y a longtemps, comme ça c'est un peu pas nous, c'est pas nous. Oui, c'est nous, mais c'est nous dit à l'ensemble.

  • Speaker #1

    C'est pas pareil jeter quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Donc en fait tu veux pas trop juger, surtout quand t'es ado. Donc ouais je conseillerais de partir de là quoi. Ça dirait en fait tu m'as jamais raconté, viens tu me racontes et ensuite je te raconte.

  • Speaker #1

    Allez tu me racontes ta première fois.

  • Speaker #0

    Allez, on boit un verre en même temps parce que sinon ça va être compliqué. Grave.

  • Speaker #1

    Quel conseil est-ce que tu pourrais donner pour être bien et à l'aise dans sa sexualité ? Que ça soit seul en masturbation, ou avec une personne ? Est-ce que tu en aurais déjà ?

  • Speaker #0

    J'allais dire c'est dur, mais en fait non, c'est pas si dur. Mais moi, ça explique vraiment à moi-même. Moi, j'ai été à l'aise dans ma sexualité quand j'ai su que vraiment la personne en face, elle n'avait rien à faire de tout ce qui était mécomplexe à moi. Ce n'était pas les siens, ce n'était pas les trucs qu'on partage. Donc je lui dis, mais ça va, mes poils ? Mais oui, mais bien sûr, il n'y a pas de problème. Mais ça va, mes bras ? Ça va, mes ongles ? Ça va, mes tatouages ? Ça va, et tu fais un peu l'inventaire. et ça me met à l'aise. Je trouve que c'est bien de se découvrir. Je trouve que c'est bien d'allumer la lumière. C'est pas facile, toujours, d'allumer la lumière. Mais plus t'allumes la lumière, plus y a pas trop d' problèmes à allumer la lumière, en fait. Mais il faut, d'après moi, il faut vraiment prendre la personne en face, le plus prendre sa tête, comme ça. Et tu lui dis, si tu dis une phrase, elle va rester gravée dans ma tête pendant 20 ans. Donc, tu fais gaffe, tu vois. Pour moi, c'est important que la personne ait conscience de ça. Ça m'arrive où je vais dire, OK, je vais te poser une question. Attention, sujet super touchy. Si tu dis non, dis-le de manière super gentille. Je préviens avant de poser la question, parce qu'il faut avoir conscience de ses faiblesses. Donc, je fais ça parfois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bien. C'est un bon conseil.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis sûrement, surtout, découvrir l'autre et surtout peut-être poser des questions à l'autre sur ses insécurités à lui ou à elle. Ça permet de se rendre compte qu'on n'est pas seul.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est important. Bon, parfois, ça se passe comme ça se passe. Mais quand on peut, c'est parfois cool de discuter avant pour justement ne pas faire un truc qui pourrait te rappeler un trauma. de ne pas faire une pratique qui pourrait te choquer. En fait, pour moi, community, c'est hyper important. Alors, pas toujours pendant, même si chacun fait comme il veut, même pendant, parfois c'est très bien. Mais je trouve qu'avant de se lancer, c'est parfois bien de pouvoir communiquer.

  • Speaker #0

    Je reviens à être venue impossible d'imaginer qu'on ne puisse pas parler pendant. Oui, impossible.

  • Speaker #1

    Pourtant, je pense qu'il y a énormément de personnes qui, même avec leur partenaire, ne discutent pas de ce qui plaît, ce qui ne plaît pas, de ce que j'ai aimé, ce que je n'ai pas aimé.

  • Speaker #0

    À toutes les personnes féminines qui m'écoutent, Les hommes adorent entendre des phrases. Voilà.

  • Speaker #1

    Parler.

  • Speaker #0

    Non, c'est pas une blague. C'est super excitant d'entendre des phrases, d'entendre la voix, d'entendre des... C'est beaucoup plus stimulant que de rien entendre. Donc même des phrases qui sont pas sexy, c'est cool. On s'en fiche, rien ne brise. Et en fait, s'il est là en mode, oh mais t'as cassé le mood, mais barre-toi. Va-t'en. Va-t'en très loin. Parce que le mood, en fait, c'est juste lui se faisant plaisir tout seul. Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord parce que c'est aussi partagé. que de se parler. On ne dit pas de faire des tirades qui durent 10 minutes en monologue.

  • Speaker #0

    Ça peut. Oui,

  • Speaker #1

    ça fait que tu penses à tes pères.

  • Speaker #0

    Attends,

  • Speaker #1

    je descends.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    moi, je trouve que le dialogue avant, pendant, peut être utile, en fait.

  • Speaker #0

    Ah, mais nécessaire. Parce que si tu n'arrives pas à parler, si pour toi c'est un blocage d'entendre ta voix pendant le sexe, ou un blocage, en fait, tu ne sauras pas dire ou là, attention, ou doucement, ou pas là. Ça me fait mal. Et c'est pas grave de dire ça fait mal. Tu me dis ça fait mal.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense aussi que, point important, aussi je pense qu'on arrive à discuter comme ça avec la personne quand on est en confiance. Et bon, on choisit pas toujours, mais c'est important aussi d'être en confiance avec la personne avec qui t'es en train de faire du sexe. Alors ça c'est plus facile à dire qu'à faire, parce que parfois les expériences font que ça se passe comme ça. J'ai envie de dire qu'il faut quand même se protéger. Et je parle de se protéger, bon alors oui le préservatif, tout ça, tout ça, mais... mais aussi se protéger soi, son intégrité, ses valeurs, son psychisme. Il faut aussi savoir dire stop, en fait. Si ça ne va pas, si ça ne plaît pas, si on n'est pas à l'aise, s'il y a eu un geste, on arrête, en fait.

  • Speaker #0

    Chacun peut prendre un métro, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je trouve aussi que ça, parfois, c'est compliqué. Moi, il y a eu, franchement, des fois, quand j'étais plus jeune, où j'ai des expériences où je n'ai pas réussi à dire stop. Ah ouais. Et aujourd'hui, je m'en veux, je me dis, putain, Pauline, tu ne t'es pas respectée. Ouais. Mais bon bah ouais. En même temps ce qu'il a dit,

  • Speaker #0

    il est nul.

  • Speaker #1

    Ils étaient pas ouverts. Je suis désolée mais... Tu vois quand tu disais tout à l'heure si il râle parce que tu parles...

  • Speaker #0

    Oh mais dégage.

  • Speaker #1

    Bah vraiment,

  • Speaker #0

    casse-toi de là.

  • Speaker #1

    En fait il est dans son truc.

  • Speaker #0

    Il est dans son truc, il pense même pas à toi,

  • Speaker #1

    c'est horrible. Alors que c'est censé être un truc de partage, surtout quand il y a de l'amour et tout.

  • Speaker #0

    Il y a eu tellement de fois où j'ai pas joui. Oh ! Moi je considère maintenant que c'est... Non non non. Je considère maintenant que c'est intolérable.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est si simple. Moi, je considère que c'est intolérable parce que moi, dans mon cas, c'est très très simple. C'est juste que vraiment, t'as même pas essayé. Quand il y a certaines personnes où c'est plus compliqué, moi c'est une simplicité, ça prend deux minutes. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Je considère qu'il y a de la mauvaise foi, il y a de la malhonnêteté là.

  • Speaker #1

    Non, moi je disais qu'on n'est pas toujours obligé d'arriver à l'orgasme, à la big jouissance et tout.

  • Speaker #0

    Non parce que si le mec, il faut s'y mettre pendant 20 minutes, que ça fait mal, que c'est désagréable, que machin, j'entends. Moi ça prend 2 minutes chrono.

  • Speaker #1

    Donc maman mon gars,

  • Speaker #0

    tu me perds un poteau, abuse pas. Non, il y avait vraiment de la malhonnêteté certaines fois. Et je suis en mode... Et parfois je me plaignais. on finit quelque chose, lui il a joui, je fais « Mais euh, et moi ? » Il fait « Comment ça, et toi ? » Et là, tu te dis « Waouh ! » Ah, oui. Comment ça ? Enfin, qu'est-ce que je réponds à un gars qui dit « Comment ça, et toi ? » Ben euh... Enfin, comment t'expliquer ? « J'ai pas joui. » « Comment ça t'as pas joui ? »

  • Speaker #1

    Ah, donc même pas, il s'en est rendu au courant.

  • Speaker #0

    Mais même pas, il sait ce que c'est. Même pas, il sait ce que c'est l'orgasme féminin. Et t'es en mode « Vas-y, c'est pas grave, laisse tomber. » Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Et je me retourne.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai la foi d'aller lui expliquer que nous aussi on jouit ? Que nous aussi, bon, ça n'éclate pas de partout ? Quoique... et que franchement bon imaginez que ça n'existe pas c'est même pas ça te poser la question du coup j'ai préféré dormir plutôt que faire les cours parce qu'en plus après ça allait être fait avec flemme moi j'allais être en mode bon tu le fais quand même plutôt mal tu regardes la montre en mode bon allez et en fait bon d'accord si tu veux comment on fait au fait tu vois genre c'est ma joue là ça n'est pas le c'est mon lobe d'oreille voilà c'est ça toi tu te dis bon moi ça va prendre 8 secondes

  • Speaker #1

    allez vas-y dors j'étais adulte j'étais adulte je rappelle qu'on n'avait pas 14 ans quand ça s'est produit c'est passé plein de fois au moins ça tu vois quand je te disais pour moi c'est pas grave si on n'atteint pas l'orgasme et tout parce que aussi en fait le sexe ça peut aussi être se faire des caresses plus plus et sans forcément chercher d'une part la pénétration parce que faire l'amour c'est pas que de la pénétration vraiment pas et dans la partie agréable en tout cas ouais Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. J'ai la partie sympathique.

  • Speaker #1

    Mais en fait, je pense aussi que c'est bien d'apprendre le corps de l'autre en se caressant, en prenant le temps, en se faisant des papouilles, que ça dérape ou pas plus loin. En fait, je trouve que c'est aussi ça qui est hyper important. Et pour ma génération, j'ai l'impression que c'est un truc qui n'était pas très OK. Quand tu fais l'amour, tu fais l'amour, tu y vas. Le reste, c'est les préliminaires.

  • Speaker #0

    Préliminaires, quel mot de merde. C'est chiant. Je crois qu'ils n'ont pas conscience encore que le clitoris, c'est... C'est une mini-bite. C'est comme ça, on est d'accord, le clitox. Et le jour où il se rend compte que du coup, même, tu peux l'attraper comme ça, et faire comme une mini... Et c'est très agréable. En fait, le jour où il se rend compte que c'est comme si, bah nous, on se faisait... Comme si, je sais pas, on les caressait mais pas au bon endroit. Et bah forcément, ça touche un petit peu, du coup c'est agréable, mais...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas encore ça.

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, mais le jour où on se rendra compte vraiment que l'anatomie, elle est quasiment la même, sauf que nous, c'est la version...

  • Speaker #1

    Minusque,

  • Speaker #0

    minusque. Et bah finalement ils disent ah mais c'est comme ça d'accord. Parce que moi je leur caresse le gland, ils sont ravis. Bah caresse-moi le gland, ils sont ravis. C'était une génération où c'était inimaginable. Procréer.

  • Speaker #1

    C'était pas. Ah oui, c'était faire l'amour pour faire quoi. Oui. Et pour le plaisir aussi de l'un.

  • Speaker #0

    De l'un.

  • Speaker #1

    Surtout. Oui. Voilà, on a une génération où on essaye, ok ?

  • Speaker #0

    Oui, on essaye.

  • Speaker #1

    Vous, vous avez les fruits de notre travail.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai. Moi non, j'ai la flemme. Quand y'en a un qui vraiment en est un ou une et qui n'a pas l'air d'être intéressé. par mon plaisir à moi, c'est fini. C'est dur. Ça dégage si vite. J'ai pas le temps de faire l'éducation de chaque personne.

  • Speaker #1

    Surtout quand t'es adulte. Encore quand t'as la vingtaine, 25 et tout.

  • Speaker #0

    Il y a pas qu'à s'infuser.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. T'es aussi encore en train d'apprendre et tout ça. Après, je pense qu'il y a un moment où de toute façon, tu sens que t'es arrivé à un stade où tu sais exactement ce que toi t'aimes. Tu es open à savoir comment faire avec une autre personne. Mais t'as pas envie de faire l'éducation sectionnée.

  • Speaker #0

    En plus, il y en a, je pense, qui le font exprès de ne pas savoir. Oui.

  • Speaker #1

    Parfois, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le fait, parce que du coup, elle va avoir la flemme de m'expliquer. Je vais le faire à mal exprès.

  • Speaker #1

    Allez, je vais le faire à ma manière. Hop là.

  • Speaker #0

    Oh là là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais d'autres choses que tu aimerais rajouter sur ce thème de la sexualité ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été ace pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Ace,

  • Speaker #0

    c'est asexuel. Ok. Ça, que je ne ressentais pas de désir pour absolument personne.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on n'a pas parlé de ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est un truc qui est intéressant. En fait... Plus maintenant, j'ai rencontré Reda.

  • Speaker #1

    Ça a vraiment été avant lui ? T'as eu cette période ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai eu une période où en fait, c'est bon, tout le monde m'a saoulée là. Donc je vais faire du sexe. C'est agréable. En fait, c'est pas le fait de ne plus ressentir de plaisir. C'est le fait de ne pas avoir de désir. C'est-à-dire qu'en gros, je voyais des humains et je n'avais pas envie de leur sauter dessus, mais du tout. C'est-à-dire le néant complet de l'émotion. Et j'ai rencontré Reda et ça a changé. Et je me suis dit, il faut aller vers des gens qui nous impressionnent. vers les gens qui nous intéressent et ça marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça qui t'a remis la flamme.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et du coup, on peut dire que c'est un lien avec la libido. Oui. Ce n'est pas encore très clair.

  • Speaker #0

    Moi aussi, je prends une pilule qui me casse un peu. Ma libido est un peu cassée par la pilule. Et puis, j'ai quand même exercé sept ans un métier. qui a potentiellement bousculé ma libido.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Je suis actrice.

  • Speaker #0

    Oui. C'est-à-dire que moi, je ne le fais pas forcément quand j'ai envie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je le fais à des moments où c'est plus pratique parce qu'on a un tournage. En lieu de tournage, une cadreuse, des acteurs, je n'attends pas que... Attendez, je n'ai pas encore envie. Ok, c'est bon, j'ai envie. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Donc bon. Donc ouais, je pense que ma libido... Pour le coup, je ne suis pas le patient zéro de vous parler de libido parce que je pense qu'il y a beaucoup de facteurs dans ma vie qui ont chamboulé. Mais je n'en avais pas du tout. zéro, néant, j'ai rentré Reda, j'ai fait waouh, je veux faire des trucs avec lui tout le temps, H24 donc ouais, c'est quand même bien je dis pas que toutes les personnes ace n'ont pas trouvé la bonne personne, non il y a des personnes qui sont vraiment ace, ni juste n'ont pas la capacité de sentir le désir,

  • Speaker #1

    mais du coup par contre ce que tu veux dire c'est qu'il y a des périodes où tu peux vivre comme ça en fait,

  • Speaker #0

    ouais, ça peut être par période mais ça peut aussi être juste ace mais moi j'ai vécu mon asexualité ça s'est arrêté, j'avais juste pas trouvé la bonne personne c'était peut-être pas de l'asexualité du coup, c'était peut-être vraiment Mais bon, à l'époque, je me définissais comme ça. Ça peut être intéressant si des gens se sentent en mode « Ah merde, j'ai plus de désir, quoi ! »

  • Speaker #1

    Et c'est aussi un des avantages, j'ai envie de dire, peut-être du couple libre. J'en parlais, j'ai fait un épisode sur le fait d'être en couple libre avec une personne qui le vit. Et c'est vrai que c'est un des trucs qu'elle disait. Elle disait « Bah aussi, moi, il y a des périodes où j'ai pas envie de ken. Et j'ai pas envie que mon mec soit frustré de ça. Donc c'est complètement ok qu'il aille ken avec d'autres nanas, quoi, tu vois. » Et j'étais en mode « C'est vrai que c'est un avantage pour les couples libres. »

  • Speaker #0

    Ouais, pour le coup, pour moi, il faut avoir une confiance absolue.

  • Speaker #1

    Chacun a ses règles, de toute façon, de ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que chacun a ses règles, mais la confiance doit vraiment être absolue. Et nous, on a la chance avec Reda, c'est que Reda, il est persuadé qu'il est le meilleur et qu'il est le meilleur pour moi. Moi, je suis persuadée que je suis la meilleure et la meilleure pour lui. C'est parfait. Mais par exemple, si j'avais juste confiance en lui et lui, il avait juste confiance en moi, pas possible. Il faut avoir confiance en soi-même, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on va terminer là-dessus. C'est pas mal. C'est un bon mot de fin. Ayez confiance en vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'était super intéressant. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux. Et pour rappel, le podcast à nous deux, c'est un mardi sur deux.

Description

Pour cet épisode j’ai la joie d’accueillir Khala pour échanger en toute simplicité sur nos expériences respectives au sujet de la sexualité 🍑


On aborde beaucoup de thème, dont le rapport au corps, le désir, le plaisir, le fait d’aimer les hommes et les femmes, le plaisir personnelle, les complexes aussi que l’on peut avoir et encore pleins d’autres choses ! 🍒


Viens passer ce moment avec nous !


Pauline ✨


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut,

  • Speaker #1

    bienvenue sur le podcast de A Nous deux. Il y a des sujets importants, des sujets que l'on vit tous, et qu'on pratique tous, ou presque, et qui pourtant sont encore tabous, gênants, entourés de silence et parfois non conventionnels. La parole se libère de plus en plus et il est temps. Aujourd'hui, on va discuter d'intimité, on va parler des relations personnelles, du bien-être intime. de comment est-ce qu'on définit cela, l'éducation qu'on a pu en avoir, les orientations. On va aussi parler des complexes, de sensibilité, de plaisir, de désir, de l'importance de la communication et aussi des dérives qu'il peut y avoir. Aujourd'hui, on va essayer de libérer encore un peu plus la parole sur ce sujet qui touche à beaucoup de choses. On va essayer de lever le voile et on en parle avec Kala. Salut à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast. Aujourd'hui, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité. Pour cet épisode, j'ai une invitée bien spéciale et bien particulière qui s'y connaît beaucoup dans le milieu.

  • Speaker #0

    Oui, on peut dire ça.

  • Speaker #1

    Donc je suis hyper contente d'avoir Kala qui est avec moi. Salut. Pour vous présenter rapidement, Kala, qui a la mité sur les réseaux, est une actrice de film X.

  • Speaker #0

    Tout à fait, majoritairement. Voilà,

  • Speaker #1

    qui fait aussi, tu disais... Camgirl. Camgirl, ouais.

  • Speaker #0

    Voilà, j'ai été escort un moment. Ok. J'ai fait... Je fais du YouTube même. Et maintenant, le seul truc que je n'ai pas coché, pardon, c'est le street-tease.

  • Speaker #1

    Ok,

  • Speaker #0

    j'ai trop hâte.

  • Speaker #1

    Eh bien, il n'y a plus qu'à.

  • Speaker #0

    J'ai envie de faire un stage. Voilà. Sinon, là, tu as résumé tout mon parcours.

  • Speaker #1

    On va la retrouver en cours de pole dance. C'est parti. Oh là là,

  • Speaker #0

    mon rêve.

  • Speaker #1

    Donc, effectivement, j'avais envie d'aborder le sujet de la sexualité, qui peut être un sujet touchy, parce que ce n'est pas un sujet dont on entend forcément beaucoup parler dans la vie commune. En fait, souvent, on en parle... On en parle de plus en plus. Les langues se délient carrément là-dessus. Souvent, on en parle aussi entre copines ou entre potes, etc.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas trop vécu de période où on n'en parlait pas. C'est pour ça que quand j'entends des « on en parle de plus en plus » , avant, on n'en parlait pas. Mais en fait, moi, je suis de 98. Du coup, j'ai été ado en 2010, 2015. Du coup, on en parlait. Tu vois ce que je veux dire ? Il me fait l'impression que je suis pile la génération qui ne commence pas à être touchée par ça. Les langues se délient. Moi, ça va, ça a toujours été.

  • Speaker #1

    Non, moi, j'ai quand même eu une période où c'était un peu tabou, on ne parlait pas trop de ça. Et puis surtout, on parlait beaucoup d'hétérosexualité.

  • Speaker #0

    Ah oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et aussi les langues se délient parce que ça va. Waouh, plein de choses existent et c'est OK et on est tous d'accord avec ça, tu vois.

  • Speaker #0

    Quand j'ai allumé Instagram pour la première fois en tant qu'adulte, il y avait déjà des comptes. Il y avait déjà des gens qui parlaient de ça. Et puis de toute façon, moi, ma vie, j'ai commencé du coup le TDS, le travail du sexe, à 20 ans. Donc en fait, toute ma vie adulte, socio-professionnelle, était constituée de la sexualité. Donc c'est pour ça que pour moi, j'ai pas trop connu, mais du coup c'est peut-être ton expérience à toi, que tu vas être obligée de me raconter. Parce que je te pointes du doigt comme ça. Voilà, que tu vas être obligée de me raconter parce que moi j'ai pas du tout vécu cette espèce de gêne, de malaise, de...

  • Speaker #1

    Moi j'ai découvert ça tellement tard. En fait, toute cette ouverture d'esprit sur la bisexualité, parce qu'on y reviendra, mais moi je me considère bisexuelle, mais je l'ai su très tard et surtout je l'ai assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi j'ai eu une copine, ma première pète tamie en primaire.

  • Speaker #1

    Pas du tout moi. Moi ça s'est assumé très tard.

  • Speaker #0

    Moi je savais même pas qu'il y avait un mot, mais j'avais une amoureuse. J'avais une amoureuse. Et mes parents ont dit « c'est ton amoureuse ? » Bah oui. Ok. Et les enfants « c'est ton amoureuse » . D'accord.

  • Speaker #1

    Ouais ça a été bien accueilli quoi.

  • Speaker #0

    En fait moi je ne savais même pas que ça était un problème. Ou que c'était... Moi j'avais des tontons déjà, qui sortaient ensemble. Je connaissais aussi, je crois j'avais des tatas c'est possible, ou j'avais des copines, enfin bref. Du coup pour moi, il n'y avait même pas de mot. L'hétérosexualité j'ai appris ça super tard. La bisexualité aussi, l'homosexualité aussi, pour moi, il n'y avait jamais eu de problème. J'ai vécu un peu dans un monde de bisounours.

  • Speaker #1

    Bah, dans ce côté-là, t'as ça. Ouais, oui et non. En fait, ça devrait être la normalité, ce que t'as vécu. Mais moi, ça n'a pas été vraiment ça. Surtout, genre, au collège, lycée, dès qu'il y avait plus les mecs gays, où ça se voyait, entre guillemets.

  • Speaker #0

    Ah non, en fait, t'as à dire qui était le plus emmerdé.

  • Speaker #1

    Mais qui, du coup, était le plus emmerdé. Donc, du coup, tu dis, ah, quand on aime le même sexe, c'est honteux. Moi, j'ai vécu avec ça pendant très longtemps, en me disant, oula ! Femme et homme parce qu'après si c'est autre chose apparemment on se moque de toi.

  • Speaker #0

    Moi je voulais être différente déjà. Donc pour moi c'était un point très positif. T'aimes pas ? Mais good job. Je veux pas te ressembler. C'est ce que je ressentais par rapport aux personnes qui me...

  • Speaker #1

    C'est hyper courageux parce que moi j'avais un peu ce truc de je veux être différente mais dans une certaine norme couille tu vois.

  • Speaker #0

    Mais tu vois moi si je... Moi j'avais pas... Je pense que j'étais persuadée de jamais atteindre cette coulitude. Du coup je trouvais une solution de...

  • Speaker #1

    Alors qu'aujourd'hui... t'es là-haut, quoi.

  • Speaker #0

    Je suis très cool, j'en dis. Mais tu constates que, bah, aucun rapport. Mais maintenant, je suis une actrice, une des actrices les plus connues de France. On est dans le top 5 porno. Avec des poils, tatouage, merci, génial, cheveux bleus, un langage plutôt familier. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Genre, on est un petit bonhomme hyperactif. C'est comme ça que je me vois. Ouais, mais en fait, je me suis jamais posé la question de est-ce que l'esthétique allait plaire. Mais du coup, je pensais que c'était pareil avec la sexualité. Je me suis dit, ça va vous plaire. Je m'en fous. Si ça ne vous plaît pas, encore mieux. Tu vois,

  • Speaker #1

    c'est vraiment un état d'esprit, je pense.

  • Speaker #0

    Mais je pense que je n'ai même pas eu le questionnement de est-ce que c'est courageux ou pas. Pour moi, c'était la simplicité.

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'était comme ça.

  • Speaker #0

    C'est plus facile que d'essayer de rentrer dans un moule où je sens que je n'allais pas y arriver.

  • Speaker #1

    Oui, c'était de l'autre côté où tu disais « pas fait pour moi, ça » . Oui, non,

  • Speaker #0

    vraiment pas.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu as... Pardon, j'allais te poser la question. Du coup, toi, à quel âge tu t'es dit « hum, les meufs, hum, hum » .

  • Speaker #1

    Je pense que ça a quand même commencé au lycée. J'ai commencé à me dire, je crois que j'aimerais bien que ça soit plus que ma copine, parce que j'ai envie de l'embrasser et tout. J'avais envie d'avoir des contacts physiques, mais jamais assumés. Je n'ai jamais dit, j'ai gardé ça pour moi en mode, j'y pense le soir. Mais en étant aussi tout autant attirée par des garçons. Première vraie expérience lesbienne, on va dire, j'avais 20 piges, je crois, en 21 ans. Ça s'est bien passé ? Ça s'est bien passé. Après, je n'en ai pas eu beaucoup. Moi,

  • Speaker #0

    c'est une catastrophe.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #0

    Oui. J'étais stressée. Beaucoup plus stressée. Moi, toutes mes expériences lesbiennes, on va dire, étaient majoritairement catastrophiques. Chose qui, je pense, arriverait maintenant serait, mais... Oh, d'une détente. Ouais. Mais je sais pas, en fait, on était... J'étais face, on était deux à être stressée.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, parce que moi, la nana qui était avec moi pour la première, elle était chill de ouf, quoi. Donc, tu sais, même si moi, j'étais un peu stressée, bah, en fait, ça s'est bien passé. Ils m'ont beaucoup communiqué et tout. En fait, je pense qu'il y a aussi cette pression de se dire, bon, bah, c'est le même corps, je mets des guillemets, que moi. Alors moi, je sais comment ça marche, mais du coup, est-ce que ça va marcher ? Je pense qu'en fait, c'est les mêmes questionnements que tu te dis avec un mec, la première fois où tu couches avec un homme. Mais en mode, je ne sais pas, c'était différent. Moi,

  • Speaker #0

    j'ai eu un souci du coup avec ça, c'est qu'en fait, avec les garçons, on va dire, je n'ai pas eu de stress parce que je n'étais, on va dire, attirée que par le confort, c'est-à-dire des petits mecs mignons, gentils, adorables, un peu timides, où j'étais sûre qu'en gros, geek si possible, on va juste passer des bons moments. Si le sexe est bien, c'est cool. Pas prioritaire du tout. Et du coup, quand j'étais avec des meufs, je sortais avec elles parce qu'elles m'impressionnaient. Je les trouvais magnifiques, intéressantes. Je les trouvais merveilleuses. Et quand j'étais avec des mecs, c'était beaucoup plus « Ok, on s'entend bien ? Viens, on fait un bout de notre vie ensemble. » Aucun rapport. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends carrément, parce qu'il n'est plus le cas maintenant. J'ai un peu ce truc-là aussi.

  • Speaker #0

    Sache qu'on peut avancer. Non, mais un jour, j'ai rencontré Réda, et je me suis dit « Waouh ! » En fait, il m'est arrivé... C'est super toxique comme truc. de date des hommes que je trouvais pas merveilleux, mais que je trouvais vraiment très ok, parce que je pensais que ceux qui m'impressionnaient, je les aurais jamais.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Tu vois, c'était stressant. Et là, j'ai rencontré un mec merveilleux qui m'impressionnait, qui m'impressionne toujours, qui m'intéresse quand il parle. Quand je lui regarde, putain, qu'est-ce qu'il est beau. Et ça, c'est la première fois. Et en même temps, on est bien ensemble, tu vois.

  • Speaker #1

    Toi, à quel moment, justement, de ta vie ? Bon, apparemment, dès la primaire, tu t'es dit, moi, j'aime tout le monde, en fait. Ouais. Je m'en fiche. Et du coup, vers quel âge est-ce que tu as commencé à poser des mots sur bisexuel, hétéro, machin, nénia ?

  • Speaker #0

    Je dirais le collège, quand on m'a dit, peut-être on a commencé à avoir des conversations du type « t'as déjà eu des copines ? Est-ce que t'as des copains ? » On peut avoir, ça fait quoi des bisous ? Tu as des questionnements extrêmement adorables, très mignons, et du coup j'ai dû poser des mots, mais je ne sais même pas d'où ces mots venaient. J'ai dû les entendre dans la cour, ou alors les lire dans des mangas. Je lisais beaucoup de mangas, énormément de mangas, beaucoup de BD aussi. Et du coup, forcément, il y a beaucoup de termes que j'ai chopés de là.

  • Speaker #1

    Bah, t'expliquer, parce qu'on enregistrait un autre épisode sur la contraception, où t'expliquais qu'effectivement, t'allais jeter des yeux.

  • Speaker #0

    J'ai déchiré ce livre et j'ai tout lu de ce livre. Non, mais mon père m'avait interdit de lire certaines BD qui étaient dans son bureau. Et forcément, je les ai lues des dizaines, de vingtaines, de centaines, de milliers de fois. Et oui, je pense que ça a posé une base de ce que j'aime maintenant ou de ce que je regarde maintenant. Et dedans, la femme était tellement mise en valeur. La femme était vraiment magnifique. Elle avait aussi beaucoup de sexe lesbien. Ça a pu jouer, même si j'avais une amoureuse avant d'avoir lu la BD. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu vois, ça aussi, je pense que c'est un truc, là, au tout début de l'épisode, où on parlait... Moi, je te disais, on en parle de plus en plus, et toi, tu me disais, j'ai l'impression que non, ça a toujours été comme ça. Mais en fait, là, c'est exactement le point que tu soulèves. C'est que, ouais, aujourd'hui, il y a peut-être plus de choses lesbiennes, etc., où la femme n'est pas soumise à l'homme dans la sexualité, où la femme peut entreprendre, faire ce qu'elle veut, etc. Même aujourd'hui j'ai l'impression, alors j'en consomme pas beaucoup, mais même aujourd'hui dans les pornos, j'ai l'impression qu'il y a encore beaucoup cette image de la femme objet en fait, où elle est là pour... Alors,

  • Speaker #0

    Ville nous raconte pourquoi le porno ressemble au porno. Puisque moi je fais du porno pour plaire aux consommateurs et je fais du porno en fonction de ce qu'il faut faire. Donc moi je peux te dire que ce qu'il faut faire je connais. Le porno...

  • Speaker #1

    Et je m'installe différemment... C'est important là.

  • Speaker #0

    Pourquoi le porno ressemble à ça ? Le porno il ressemble à ce que les gens veulent voir. Donc, c'est pas parce que le porno ressemble à quelque chose que la société va devenir... le porno, ou que les gens vont reproduire dans leur lit en général. Non, ils ne reproduisent pas. C'est l'inverse. C'est comment la société est qui influence le porno. Pourquoi les recherches qui montent et qui montent, c'est toujours belle-sœur, belle-fille, belle-mère ? C'est parce que la société est incestueuse. On le sait. On le sait que l'inceste en France ou même partout dans le monde, il est très très répandu, beaucoup plus qu'on le pense.

  • Speaker #1

    J'avais jamais pensé ça. Bien sûr que si,

  • Speaker #0

    la société est super incestueuse et c'est pour ça qu'il faut regarder les stats.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas que les gens qui en ont,

  • Speaker #0

    ok ? Ah vraiment pas ! Ah non mais vraiment pas ! Il y a des stats qui sont affreuses où tu sais que par exemple, tu as une personne sur scène où je crois qu'elle subit un inceste. C'est des stats monstrueuses. Parce qu'il suffit de quelqu'un de ta famille, en général c'est quelqu'un de ta famille. Quelqu'un de ta famille un peu...

  • Speaker #1

    Oui, c'est un entourage,

  • Speaker #0

    un entourage proche. Est-ce qu'on a commencé à lire des mangas ? Parce que les hentai ont commencé à... Non, il y a des hentai parce qu'on a commencé à lire des mangas. En fait, c'est vraiment ça. C'est-à-dire que pourquoi il y a du... Je pense qu'il y a eu d'abord du cosplay dans la vraie vie. Et ensuite, on s'est dit, putain, on pourrait faire du porno avec le cosplay. Tu vois ce que je veux dire ? C'est toujours dans ce sens-là. C'est sûr que quand tu as des personnes très jeunes qui tombent sur des pornos, c'est pas bon. C'est pas bon pour ton image de qu'est-ce que c'est le bonheur, qu'est-ce que c'est que le plaisir. Pourquoi je dis bonheur, je veux dire plaisir. Qu'est-ce que c'est que le désir ? Comment on fait pour avoir un rapport à deux ? Mais bon... Moi, j'aime pas trop dire que le porno influence le sexe entre des partenaires, des adultes. C'est bon, on est entre adultes. Vous savez très bien que c'est du faux.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a le truc de l'âge. Qu'est-ce que tu as raison ? Quand c'est des ados qui vont tomber dessus, ils n'ont aucune expérience encore.

  • Speaker #0

    Pour regarder, moi, je la connais, la première page de Pornhub, je la connais depuis des années. Et je peux pas te dire, ok, je vais reproduire ça. Déjà parce que physiquement, c'est très compliqué. Parce qu'en plus, c'est des scénarios qui requièrent des costumes, des lieux et compagnie. Et qu'en général, les pratiques, elles sont hard, mais pour qu'elles soient hard, il faut être droit. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Tout le monde ne va pas le faire tout de suite. Oui,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, on ne se dit pas, OK, je vais faire la même chose que ce que je viens de voir, mais ce n'est pas possible.

  • Speaker #1

    Oui, mais je trouve que c'est hyper important que tu aies ce discours-là et qu'on en parle, parce que dans un sens, le porno va refléter ce que la société va rechercher, mais pas forcément reproduire. C'est hyper important de dire que, oui, c'est fictif, c'est des films. Alors oui, les actions se passent vraiment, mais ce n'est pas la vraie vie. Oui. Et c'est pas parce que ça se passe dans un film qu'il faut absolument le refaire dans la vie et qu'on n'oublie pas de demander le consentement et que tout le monde soit ok et d'accord. Mais je trouve que c'est hyper important ce que tu dis. Carrément, je trouve ça important et intéressant.

  • Speaker #0

    Mais du coup, le vrai problème qui se pose, c'est quand t'es un jeune et que tu vas aller voir du porno et que tu vas tomber sur des fétichismes extrêmement précis. Ça c'est problématique, c'est-à-dire que ta première image du porno, c'est du fétiche. Et ça, le problème c'est que c'est recherché par les gens. C'est des adultes normalement qui consomment ça, donc heureusement qu'ils peuvent trouver leur fétiche. Moi je suis contente que chacun puisse trouver des vidéos qui leur plaisent, tant que dans les vidéos, toutes les personnes qui participent consentent. C'est cool. Le problème c'est qu'en fait on a des enfants qui traînent dessus. Donc c'est pas top. Donc moi, en général on me dit mais en fait ton métier il est super problématique, parce qu'en fait tu fais la promotion de choses que des enfants peuvent regarder. C'est ce que je leur dis, qui regarde mon porno ? Tu sais pourquoi ? Parce que le mien il est doux. Mon porno il est fun. Mon porno il est fait en général avec des pratiques soft. C'est pas des pratiques hard parce que moi je sais pas faire ça J'ai pas les compétences physiques C'est des personnes qui sourient tout le temps Dans mon porno je demande à tout le monde de sourire On se fait des blagues et dans mon porno tu entends des phrases du type Ça va ? Je peux mettre ma main là ? Est-ce que je peux ? Non j'ai pas envie D'accord alors on fait pas Donc en fait si nous on arrête de le faire pour préserver les enfants On les préserve pas parce que c'est toutes les productions Beaucoup plus hard qui vont prendre la place que nous on prend Ça c'est un fait je le dis maintenant parce que c'est quelque chose Qui va être reproché de dire mais c'est pas bien tu mets en avant une meuf qui sur internet sont... C'est à dire qu'il y a des enfants qui vont vouloir aller voir ce qu'elle fait. Quitte à aller voir des gens, bah aller voir ce que je fais quoi.

  • Speaker #1

    Je suis d'accord. Evidemment.

  • Speaker #0

    Tu vois ce que je veux dire ou pas ? Evidemment. En plus, un enfant, moi, ce que j'ai tapé en premier c'était sûrement fesses sur Google.

  • Speaker #1

    Wow, film de cul.

  • Speaker #0

    Film de cul. Ou alors, femme nue. Tu vois ce que je veux dire, c'est sûrement ce que j'ai tapé sur Google en premier et ça amène pas à des recherches hard et ça amène en général à des recherches où bon... Ils étaient plus pro-jeunes mais bon... En fait, on n'a pas les outils pour contrôler tout. Parce qu'en fait, tu contrôles tout à la maison, tu contrôles tout à l'école. Il va chez un copain, c'est mort.

  • Speaker #1

    D'ailleurs, je pense que le premier film de cul que j'ai pu voir, c'était une soirée pyjama entre copines, on était au collège. Tu peux rien faire. Et ah, regardez, j'ai trouvé une cassette.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et voilà. Bon, ben,

  • Speaker #0

    on ne peut rien y faire. Et en plus, à l'époque, tu sais quoi, moi, j'ai envie de dire, mais tomber sur des vidéos où, moi, tu as de la représentation de tous les corps, où tu as des actrices avec des poils, avec des rides, avec de la C8. Et on la laisse, la cellulite. T'as tous les corps, si possible. T'as vraiment de toutes les ethnicités. Tatoué, pas tatoué, cheveux, machin. Donc,

  • Speaker #1

    je suis pas de grande consommatrice de porno. Mais évidemment, avant de t'envoyer un mail... Bon, je tiens un oeil. T'as bien aimé ? J'ai pas regardé un entier. Je t'avoue que c'est vrai que je suis pas... C'est des scènes qui sont drôles. Je donne pas beaucoup de souhaits à ton industrie. Oh,

  • Speaker #0

    mince ! Tu sais pourquoi je donne pas de souhaits à mon industrie ? Parce qu'en fait, les enfants, enfin les ados, quand ils sont dans la cour de récré, entre garçons, ils disent « Hé, t'as déjà essayé de te prendre ? » T'as déjà essayé de te toucher ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Tu devrais essayer. T'as déjà fait ça avec une fille ? T'as déjà eu cette conversation avec une fille genre à 14 ans ?

  • Speaker #1

    Genre très tard.

  • Speaker #0

    Jamais. Même avec mes copines ? Non non non non, j'aurais pas trop cette discussion avec mes copines. Ça dépend, parfois il y a des anecdotes drôles. qu'on partage. Mais tu vois, en fait, on n'a pas été aussi éduqués à ça.

  • Speaker #1

    Non, mais la masturbation, c'est tout un sujet. Oui, la masturbation féminine est tellement masculin. Les garçons, c'est normal qu'ils se touchent. Les filles, il ne faut pas en parler. Moi, j'ai commencé à me toucher hyper tard. Enfin, je ne sais pas, toi, de ton côté ?

  • Speaker #0

    Non, moi,

  • Speaker #1

    j'en m'aide peut-être plus tôt. Oui, mais non. Un jour,

  • Speaker #0

    j'ai découvert ça et j'ai découvert que ça m'aidait grave à dormir. Donc, tous les soirs, une fois.

  • Speaker #1

    Petit rituel. Je me brosse les dents et hop là !

  • Speaker #0

    Maintenant, je suis absolument précoce. Puisque je me connais par cœur, donc ça dure 8 secondes. Donc, maintenant, je trouve des stratégies pour que ça dure plus longtemps. Ça va être compliqué. Parce que c'était pour moi un truc très mécanique, très efficace. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je comprends complètement. Mais c'est aussi l'avantage de la masturbation. C'est que tu sais que très vite, tu vas arriver exactement là où tu as envie d'arriver. Mais moi, je l'ai connue tard. Je pense que vers 15-16 ans, la première fois que j'ai eu l'impression de me faire stresser.

  • Speaker #0

    Mais c'est plutôt... Pour moi, c'est dans les âges.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que c'est des meilleures des femmes qui ne sont jamais touchées.

  • Speaker #1

    Oui, donc je te confirme.

  • Speaker #0

    Quand tu me dis tard, moi j'imagine, ok 25.

  • Speaker #1

    Mais premier sextoy, il a 25 ans.

  • Speaker #0

    Oui mais en même temps, comment tu veux le faire livrer chez tes parents ?

  • Speaker #1

    Bah j'habitais déjà seule, ça faisait longtemps. Mais oui,

  • Speaker #0

    tu vois, t'es obligée d'attendre d'avoir au moins 20-22.

  • Speaker #1

    T'as peur de dire, il va me dire,

  • Speaker #0

    c'est quoi ? Bah moi j'ai réussi à faire livrer dans une commande la redoute, où j'ai réussi à prendre plein de fringues, un sextoy, plein de fringues. Non, c'est ma commande la redoute. Et je l'ai encore en premier sextoy. Il est horrible. Non, il est trop moche, il est tout dur, mais il est bon. Donc en fait, je n'utilisais que la partie vibrante et je ne comprenais pas comment ça marchait. Tant que ça vibrait, c'était bon. Mais oui,

  • Speaker #1

    la masturbation féminine, c'est vrai que tu sens que c'est tabou. Je ne sais pas comment c'est aujourd'hui avec les ados et tout d'aujourd'hui. Elles arrivent à en parler un peu plus ou quoi. Mais c'est vrai que même avec mes copines, on ne parlait pas trop de ça. Ou quand on en parlait, on était méga gênés. On ne disait pas toujours la vérité, je pense.

  • Speaker #0

    Mais tu sais pourquoi aussi, il n'y a pas de représentation. C'est comme toujours en fait, le problème c'est la représentation. Et des hommes qui se masturbent, même nous, sans en avoir, on sait comment on fait. Parce que dans les livres, ils en parlent, ils en parlent dans les films, on voit des scènes suggérées, dans les séries, dans les dessins, dans tout en fait. Alors que des scènes suggérées de femmes qui se masturbent... J'ai envie de dire Vive Sex Education. Grave. Que j'ai trouvé vraiment super.

  • Speaker #1

    D'utilité publique. Carrément.

  • Speaker #0

    Très bien. Très agréable à regarder.

  • Speaker #1

    La série est super.

  • Speaker #0

    J'ai le petit manuel moi de Sex Education. Ouais, je l'avais racheté et compagnie. Mais enfin, c'est vraiment bien, mais elle n'est pas beaucoup de représentation, donc comment tu sais comment ça marche quoi ?

  • Speaker #1

    Mais c'est vrai que quand cette série est arrivée, je me suis dit... ah bah enfin purée franchement j'aurais eu ça à l'adolescence j'aurais été contente je sais pas si tu as connu la série skins oui ou pareil il y avait deux trois rémises de ça qui du coup avait un petit peu aidé aussi même sur l'homosexualité je crois qu'il y avait une personne transgenre aussi je

  • Speaker #0

    vais à la saison 1 non et je les regardais un peu tard donc pas trop mais je vois pour moi ça a été une des premières séries tu vois l'adolescence où j'ai commencé à me dire ah

  • Speaker #1

    Donc ça peut être ça la sexualité. Il y a plein de choses différentes et en fait on peut tous s'entendre et que ça se passe très bien. Et ouais, ça a été un des premiers déclics où tu te dis, tu peux être autrement en fait. Mais on est tellement dans un moule, enfin moi en tout cas je suis née dans un moule hétéronormé. J'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça, je dirais il y a... J'ai 34 ans aujourd'hui, tu vois, je sais pas, vers mes 30 ans. J'ai appris ce que ça voulait dire cisgenre. J'ai vraiment compris ce que ça pouvait être la transsexualité. Le couple libre aussi je connaissais pas, pour moi ça n'existait pas.

  • Speaker #0

    Moi j'ai fait du roller derby tu vois.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu vois ce que c'est ou pas ?

  • Speaker #0

    Oui carrément. Et bah en fait moi à 17 ans j'étais dans l'équipe de Montreuil. Ok. Donc comment te dire que c'est bon. Roller derby, sport féministe féminin, personne trans. Elles veulent aller dans n'importe quelle équipe, elles y vont. Enfin dans le sens où si t'es une femme transgenre tu vas équipe féminine, tu vas même aller en équipe mixte, tu vas même aller en équipe masculine. Mec trans, équipe masculine, enfin bref. C'est le seul sport qui en a rien à foutre de... C'est trop bien. C'est juste où est-ce que tu te sens le mieux ? Vas-y raconte moi où tu te sens le mieux tu y vas. Du coup, j'ai vu des personnes trans très vite. Et du coup, c'est bien parce que j'ai fait toutes mes bêtises jeunes. À 17 ans, tu vois, je pouvais dire de la merde. J'ai fait mes erreurs pas très agréables à 17. Donc, ça va. Pareil, beaucoup de couples.

  • Speaker #1

    Ouais, t'as été dans un milieu hyper...

  • Speaker #0

    J'étais dans un milieu 100% queer. Du coup, en fait, j'ai découvert, en écoutant les gens se parler entre eux, j'ai compris de quoi ils parlaient. Par contre, je me dis que c'est vrai que quand t'es pas là-dedans... Mais pas du tout. Tu m'as parlé de ton métier. Il est très métier d'adulte. Donc tout ce que je veux dire, c'est très un métier d'adulte.

  • Speaker #1

    Avec des réunions, tout ça, des rapports.

  • Speaker #0

    Du coup, je me dis, mais à quel moment tu croises assez de personnes différentes pour t'éduquer sans avoir à faire tes recherches ?

  • Speaker #1

    Et c'est très dur. Moi, j'aime tout le monde, en fait. Et je pars vraiment du principe que si ça ne touche pas mon quotidien, mon confort et tout, en fait, j'en ai rien à foutre. Enfin, fais ce que tu veux. Si ça te fait plaisir, moi, j'en ai rien à taper, quoi. Sauf que, effectivement, je suis dans un milieu très normé.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc déjà, les tatouages, les piercings, on est border.

  • Speaker #0

    À la limite. Je constate qu'il y a quand même des parties... Enfin, t'as fait exprès d'être sur le haut pour pouvoir mettre des t-shirts.

  • Speaker #1

    Par contre, l'été, tant pis. L'été, c'est fini, quoi. L'été, c'est mort. Mais oui, ça fait partie aussi du truc. Et parfois, j'entends encore des personnes... Oui, sur les deux mois. Ah, piqué ! Avec des propos où des fois j'arrive à prendre sur moi, je dis rien. Je suis là en mode « Oh putain ! » Et d'autres fois où je suis en mode « Bah en fait, on s'en fout, non ? »

  • Speaker #0

    Bah ouais, enfin... Non mais ça touche leurs privilèges.

  • Speaker #1

    En fait, je comprends même pas, je n'arrive même pas à comprendre c'est quoi le problème. Pourquoi est-ce que ça te dérange ?

  • Speaker #0

    Ça te dérange parce qu'ils ont l'impression qu'il y a une place qui va être prise. Les mecs qui comparent des femmes transgenres, leur problème c'est « Mais imagine, je date une meuf trans sans le savoir. » Non, non mais... Ça c'est grave pour eux parce que ça veut dire que...

  • Speaker #1

    Non mais tu veux que je comprends pas ?

  • Speaker #0

    Je te raconte, je te raconte parce qu'en fait imagine toute leur jeunesse, toute leur primaire, on leur a dit ah sale pédé, sale pédé. Donc en fait s'ils datent quelqu'un qui a un pénis, pour eux au putain c'est sale pédé. C'est ça, sale pédé. Je te parle, je dis pas que c'est bien mais je dis juste qu'il y a une racine... C'est une explication. C'est une explication, il y a une racine à toute cette transphobie c'est qu'en fait ils sont pédés. Chose qui n'a pas de rapport que c'est une femme. Tu es en train d'avoir un date hétérosexuel là, actuellement.

  • Speaker #1

    Oui, mais en fait, il pense juste à son organe sexuel. Oui,

  • Speaker #0

    il pense juste à ça et c'est super transphobe, mais il y a une racine qui vient d'une homophobie de la société, finalement. On vit vraiment dans une société. Mais du coup, voilà pourquoi les personnes se transforment, en tout cas envers les femmes trans. Les mecs trans, je pense qu'il y a une part de... Ah, c'est gâché. Tu vois ce que je veux dire ? Ouais. Ça, c'est super misogyne. Je ne dis pas que c'est que ça. Toute la transphobie n'est pas que ces deux raisons, mais c'est un truc... C'est en mode, mais je ne comprends pas pourquoi il pense ça. voilà un début de réponse ouais ok hein ouais je comprends pas après c'est bien d'essayer de comprendre de se mettre à leur place pour réussir à comment est-ce que ça se fait que tu puisses penser ce genre de choses moi je comprends pas qu'on puisse le penser mais si tu comprends la racine tu peux plus facilement leur parler pas assez de représentations de personnes trans dans les films les séries les livres il y en a de plus en plus il y a des efforts mais pas dans tout pas partout quoi pourtant mais tu vois ce que je veux dire aussi si t'en croises pas en fait tu dois l'esprit humain il remplit les blancs humains Il remplit les vides. Si tu ne comprends pas, que tu n'as pas envie de te renseigner et que tu écoutes BFM toute la journée, forcément, ton vide, tu ne le remplis pas. Elle est sûrement folle, cette personne.

  • Speaker #1

    Mais c'est comme...

  • Speaker #0

    C'est toi son problème. C'est l'éclairage. C'est toi qui es transphobe, tu fais le problème.

  • Speaker #1

    C'est comme les personnes qui se sont opposées au mariage homosexuel, en fait.

  • Speaker #0

    Ça, pour le coup, c'est très judéo-chrétien. Oui,

  • Speaker #1

    j'étais horrifiée. Mais vraiment, toute cette période-là, c'était il y a dix ans maintenant, mais je regardais la télé et j'étais là genre « Oh, waouh ! » J'étais en fait... C'est pourquoi les gens sont comme ça. Parce qu'à l'église,

  • Speaker #0

    depuis qu'ils ont 3 ans, on leur répète qu'un homme, une femme, et d'ailleurs, tu iras au paradis, si machin, parce que papy Jésus, il sera pas content si... Non, non. Et d'ailleurs, vous devez lutter contre tout type de perversion, perversité. Et si vous le faites, c'est bien, je suis fière de vous. Parce que personne n'est fière de vous. Vos parents ne sont pas fiers de vous. Moi, je serais fière de vous si vous faites ça. Et du coup, en fait, c'est ancré dans ta tête. Encore une fois, je les excuse pas, mais il y a des racines. Et en fait, c'est ça qui les rend fous, quoi. T'imagines si tu te rends compte que t'as l'impression que les gens qui t'aiment, qui sont fiers de toi, tu vois, c'est les gens de l'église et c'est tout ton cercle. Ton cercle qui est anti-mariage gay, tu peux pas changer d'avis. T'es mort, t'as plus d'amis sinon. Ça doit pas être facile. Je dis pas qu'il faut aller manifester pour autant, tu vois, c'est bon. Imagine,

  • Speaker #1

    il y a forcément des croyants qui sont gays, tu vois. Non mais horrible !

  • Speaker #0

    C'est ce qu'il y a un qui s'appelle Sodoma qui est génial, qui parle de l'homosexualité dans le clergé. Il s'avère que c'est un endroit où il y en a le plus. Pourquoi ? J'ai pas envie de me marier, je vais aller de l'église. Je suis pas venue me marier, je deviens prêtre. Je serai avec tous mes copains, qui sont eux aussi dans le placard. Tu vois ce que je veux dire ? Et du coup, en fait, l'endroit qui condamne le plus est l'endroit où il y en a le plus. Et il y a plein de secrets, voilà, qui se pannent, non dévoilés, des prêtres qui sont dans le placard. C'est une étude qui a été menée sur quatre ans d'un livre qui s'appelle Sodoma, par un journaliste. Donc ouais, on les connaît. Voilà,

  • Speaker #1

    on vous sait.

  • Speaker #0

    On vous sait. Mais c'était la panque idéale.

  • Speaker #1

    C'est vrai que vu comment tu l'expliques, mais c'est la preuve. En fait, ça paraît évident, quoi. Bah oui. Même... Les femmes, avec les couvents et tout ça, j'imagine bien que ça va être...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas me taper un homme toute ma vie, être à l'usine toute ma vie. Bon, ça, ce n'est plus vraiment quelque chose qui peut se passer aujourd'hui. Mais à l'époque, je suis au couvent, je traque mes copines tout le temps. Une des raisons, en tout cas.

  • Speaker #1

    Je voulais parler un peu du rapport au corps. Toi, dès le plus jeune âge, tu ne comprenais pas pourquoi on te disait, ah, mais tu as des poils. Ah, mais si, ah, mais ça. Mais moi,

  • Speaker #0

    ça m'a mis trop mal, moi.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, comment est-ce que tu es avec ton corps ? Comment est-ce que tu te sens ? J'ai déjà la réponse.

  • Speaker #0

    ça va génial avec mon corps j'ai encore des petits problèmes parce qu'on a toutes des complexes qui n'a pas de complexe je sais pas mais j'ai moi première qui n'en a pas j'ai conscience que ce sont des complexes et pas des défauts, ce qui est déjà une énorme étape parce que complexe ça veut dire qu'il y a que moi qui les vois défaut ça veut dire que je pense que c'est un problème pour l'humanité et du coup mais à l'époque moi je faisais de la capoura j'en ai fait pendant 8 ans mais je ne levais pas les bras parce que si j'avais une repousse un machin j'avais l'impression que c'était pas ok parce que tous les films, tous les livres, toutes les séries...

  • Speaker #1

    Il n'y a jamais de poils.

  • Speaker #0

    Jamais de poils. Et du coup, je me dis, mais attends, je suis dans un problème. Et toutes mes copines aussi, elles n'en ont pas un. Du coup, on se fait du mal entre nous, sans le savoir, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est inconscient.

  • Speaker #0

    On va tellement mal. Moi, j'en ai super mal. J'ai eu une époque où mes seins commençaient à pousser. Ça faisait des petits triangles. horrible. Je sais pas, pendant deux ans j'ai mis que des pulls. Deux étés entiers où on me dit mais enlève ton pull. Non, je suis trop une gothique. Non, je me sentais juste trop mal, je voulais pas qu'on voit mon torse. Pendant deux ans entiers, c'est un peu long. Imagine l'été, on fout de pull.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais dire par contre.

  • Speaker #0

    Donc tu te rends compte après, forcément les parents n'ont pas forcément, vu qu'on est très pudique, on n'a pas forcément eu ce genre de discussion donc ça n'a pas aidé. Mais bon, ça n'a pas non plus pas aidé. Je sais pas ce qu'il aurait fallu faire, on se sent juste tous trop mal.

  • Speaker #1

    Après c'est aussi très féminin parce que comme tu dis, les hommes...

  • Speaker #0

    On se sent toutes trop mal en tout cas. Voilà,

  • Speaker #1

    on est toutes... trop mal je pense, où on a toutes très mal vécu des situations où les hommes ils ont des poils aux jambes, on leur dit rien, ils ont des poils sous les bras c'est ok mais bon ça c'est un peu...

  • Speaker #0

    Des camarades qui me disent, des camarades masculins qui me disent ah mais t'as des poils et tout et je me dis genre d'accord je n'en aurai plus jamais. Parce qu'en fait il y a une possibilité de prendre un ascendant qui est pris parce qu'on est des enfants et c'est rigolo mais lui cinq minutes après il a oublié que j'avais des poils aux jambes mais moi cinq ans après j'y pense encore. Bien sûr.

  • Speaker #1

    De toute façon je pense que c'est les remarques qu'on a pu nous faire dans le passé qui tournent toujours là. et qui sont bien ancrées. Parce que moi, le Pauline Lagrosse, en troisième devant toute la classe, il est toujours bien là. Il y a des trucs comme ça, je pense que ça ne partira jamais.

  • Speaker #0

    Non mais ça, le corps des femmes, c'est à l'horreur sur Internet. Alors moi, je ne peux pas trop en parler parce que je ne suis pas concernée. Je suis super normée. À base de, je bouffe un truc, il s'évacue tout de suite, c'est une catastrophe, c'est merveilleux, j'ai de la chance, youpi. Mais j'ai du coup mon assistante qui est une femme grosse. Et en fait, si on fait une vidéo ensemble... ça ne parlera que de ça. On fait une vidéo en reel sur Insta, ça ne parlera que de ça. Elle poste un truc sur Internet, ça ne parlera que de ça. Elle dit quoi que ce soit dans n'importe quel espace public, on la ramènera à son point. Mais ça me terrifie. Je pense que c'est une des plus grosses discriminations, puisqu'elle est très intersectionnelle. On peut être une femme noire et grosse. On peut être une personne trans et grosse. Et pour le coup, ça, tu te feras toujours. Enfin ça, les gens ne s'en remettront jamais. C'est le poids des femmes.

  • Speaker #1

    Quand je t'ai proposé de faire l'épisode... je sais pas du coup si c'était toi ou Juliette qui m'avait dit mais qui m'avait proposé qu'on filme et tout et mon premier truc c'est non je suis pas très à l'aise avec mon vidéo mais parce que j'ai très peur qu'on me juge sur mon physique alors que moi je préfère que mes auditeurs se concentrent sur de quoi on parle en fait.

  • Speaker #0

    La vérité c'est qu'en fait ceux qui jugeront sur le physique et de toute façon n'auront jamais écouté. Tu connais Virginie Grossa ?

  • Speaker #1

    Non ça me dit rien.

  • Speaker #0

    C'est une influenceuse que moi j'adore, Virginie Grossa et Juliette est très fan qui fait juste elle va bouffer des trucs. Et elle connaît, elle va dans les meilleurs restos, et elle nous explique ce qu'elle mange, et elle est passionnée de gastronomie, et elle est géniale, et c'est une femme grosse. Et en fait... Elle en a eu marre. Elle a pris tous ses commentaires négatifs ou des insultes horribles, elle les épinglait et ensuite, elle expliquait ce qu'elle mangeait. Et en fait, ça l'a fait percer parce qu'elle n'en a rien à foutre, tu vois. Mais par contre, ça fait réagir les gens. Et on sait que sur Internet, ce qui fait parler et ce qui fait des vues, c'est les commentaires.

  • Speaker #1

    Je l'ai déjà vue, effectivement. Je suis allée voir un truc.

  • Speaker #0

    Elle est géniale. Vérifiez pas ça. C'est vraiment super ce qu'elle fait. Et elle, pour le coup, elle a montré qu'en fait, il faut l'utiliser tant qu'on le peut, mais on ne te lâchera jamais. C'est fou. Je pense que ça, pour le coup,

  • Speaker #1

    Enfin,

  • Speaker #0

    faut abandonner.

  • Speaker #1

    Faut essayer de lâcher prise.

  • Speaker #0

    Faut essayer de lâcher prise, mais c'est un truc où on fera pas changer les mentalités de notre vivant sur le poids des femmes. Parce que c'est un outil de domination masculine si facile. Trop simple. Bah,

  • Speaker #1

    tu sais très bien que ça va marcher. En fait.

  • Speaker #0

    Et quoi qu'il arrive,

  • Speaker #1

    bah, même si toi t'en souris, même si t'en rigoles et tout, bon, une, deux, trois, dix, enfin surtout des personnes qui sont dans l'influence comme ça, qui, mais elles disent beaucoup de gens, peut-être dans leurs 300 dans la journée,

  • Speaker #0

    tu peux y aller plus, hein.

  • Speaker #1

    Ça doit être horrible.

  • Speaker #0

    Je l'ai, parfois, elle fait juste des TikTok où elle parle de... Quoi que ce soit, n'importe quoi, je te dis, elle montre un truc, un tuto, et t'auras 400 commentaires sur ça.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que toi, pendant ton rapport au corps, t'as déjà gêné dans ta sexualité ?

  • Speaker #0

    J'ai eu peur d'être trop poilue, parce qu'en fait, je voulais pas me raser. Parce que quand on se rase, ça fait des poils incarnés. Et quand on s'épile, ça fait trop mal. Et surtout, quand j'ai plus de poils, j'ai trop de pertes. Parce que la vulve est faite pour rester humide. C'est super important, pour pas être déréglé. Moi, j'ai jamais de mycose, jamais d'infection urinaire, parce que moi, je suis très poilue. Et du coup, moi, parfois, j'ai eu peur que ça gêne. mais la peur que ça gêne m'a jamais donné envie de tout enlever ça n'a pas pris le pas là dessus non parce qu'en fait j'ai juste pas envie je préférais que ça t'embête plutôt que moi j'ai à subir des épilations, des poils incarnés qu'en plus mes pertes que je sois déréglée et t'as déjà eu des problèmes genre avec des partenaires qui étaient en mode oui j'ai déjà eu des problèmes bah c'était gênant, j'étais mal et ça m'a rendu triste c'est la vie hein il n'y a pas eu de discussion possible non En fait, Discussion Possible, il l'a dit. Donc maintenant, je sais qu'il le pense à chaque fois. Tu vois, donc c'est bon, il l'a dit une fois, c'est mort. Ouais, je confonds. Et je pense que c'est pareil sur le poids. J'ai une copine, j'ai une très bonne copine qui m'a dit, un jour, il m'a dit, tu veux pas perdre du poids ? Et c'était il y a deux ans, mais moi, je sais qu'il l'a pensé une fois, il le pensera toujours. Pour réfléchir aux remarques qu'on fait sur les gens, ça peut faire très très mal. Ouais,

  • Speaker #1

    ça reste. Parfois, il y a des blessures qui restent fortes.

  • Speaker #0

    Et après, en même temps, on veut pas non plus contrôler tout ce qu'on dit. En fait, l'humain en est fait pour se blesser. Entre humains, c'est la vie. En effet, pour se blesser, il faut essayer de se blesser le moins possible, mais ça arrive toujours. Surtout sur le corps. Ouais, moi j'ai un truc à toi, ton corps.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, ouais c'est ça. Aujourd'hui, tu vois, j'ai vraiment du mal à ce qu'on me fasse des remarques sur mon physique. Je suis vraiment en mode, bah c'est soit on continue ensemble, soit en fait on va pas continuer.

  • Speaker #0

    Je comprends.

  • Speaker #1

    Pourquoi c'est obligé ça ? C'est ça, en fait, je l'ai pas choisi, en fait il est comme ça. Enfin, moi je suis née avec ça. Alors ouais, j'ai rajouté des artifices pour justement essayer de m'accepter. Mais...

  • Speaker #0

    Ça a aidé ?

  • Speaker #1

    Ouais, ça a un petit peu aidé. C'est bien, je mets vachement plus d'europe parce que j'ai des tatouages sur les jambes. C'est bien ça. Mais par contre, il y a des zones, par exemple, que je ne tatouerai jamais. Mon ventre, je ne sais jamais de ma vie le tatouer parce que je pense que même ça, ça ne m'aidera pas.

  • Speaker #0

    C'est un outil de possession masculine de se plaindre du corps des femmes. C'est magnifique. Le bidon, c'est beau. Tu sais, vous le restes. Oui, mais on le sait. Quand tu fais l'asservissement, c'est des années d'asservissement.

  • Speaker #1

    Quand tu le dis, je suis tellement d'accord avec toi. Toutes mes copines, je leur dis pareil. Je dis, on s'en fout, machin et tout. Mais bam,

  • Speaker #0

    à moi, là c'est fini.

  • Speaker #1

    Tu mets le grillage avec le porte-parole. taille, le canne là-dessus. Et ouais,

  • Speaker #0

    c'est lourd. Et ça, pour moi, c'est des années... C'est l'enfance qui a fait ça. C'est des années de... Tu lis dans je sais plus quel BD « Ah, machin, elle est grosse » . Forcément, celle qui est grosse, elle est un peu moche. Dans toutes les BD, je sais pas si tu constates, ça va avec. De toute façon,

  • Speaker #1

    je pense qu'un jour, il va y avoir un épisode sur la grossophobie. Oui, c'est obligé. Ce que c'est d'être grosse dans cette société,

  • Speaker #0

    en fait, c'est vraiment tous les tic-tacs qu'il y a. Celle qui est moche, elle a l'arme de sourcil.

  • Speaker #1

    Elle est grosse,

  • Speaker #0

    elle a des boutons. Elle a les taches de rousseur, par contre.

  • Speaker #1

    Et puis elles sont mauvaises aussi.

  • Speaker #0

    Elles sont mauvaises.

  • Speaker #1

    Mais c'est normal, elles mangent tout le temps au McDo. Bah oui, grosses.

  • Speaker #0

    Non mais c'est catastrophique ça.

  • Speaker #1

    C'est catastrophique. Mais je trouve que ça a aussi un impact dans la sexualité, parce que tu vois, moi avec mon corps, en fait, moi j'ai jamais eu de problème avec mon corps. C'est les gens qui me disent que c'est pas normal. Enfin, moi je m'estime normale, mais ça fait plusieurs années que maintenant je me dis je crois que je suis dans la catégorie des grosses, tu vois. Parce qu'en fait, on me l'a tellement dit depuis que je suis petite, machin et tout, que ça s'est ancré.

  • Speaker #0

    Mais ça se... On te le dit, donc ça se met sur toi.

  • Speaker #1

    Exactement. Je ne sais pas si tu as vu la saison 2 de la série Bref. Si.

  • Speaker #0

    Tu parles des dessins.

  • Speaker #1

    Exactement. Oui,

  • Speaker #0

    je pensais aussi à ça que j'ai fait. Je me vois très bien.

  • Speaker #1

    Exactement ça. Tu vas au jour où on te colle des trucs et en fait, c'est toi. Et au bout d'un moment, ça s'imprègne vraiment. Et tu te dis peut-être que si les gens me voient comme ça, c'est que je suis comme ça. Et même, tu vois ça du coup dans la sexualité. Il y a eu des moments où ça a été dur. parce que j'arrivais pas à me mettre nue devant un mec, j'étais gênée, je voulais garder un t-shirt ou machin parce que bah ouais, mes mes seins et puis là, mon ventre. En grandissant, ça par contre, je me sers la main d'avoir vieilli, mais en grandissant, c'est bon, j'ai dit bah en fait, on va s'en foutre.

  • Speaker #0

    Il y a un truc que moi je trouve qui a quand même un gros décalage entre deux générations. Je dirais pas qu'on a une génération d'écart, mais on a quand même 8 ans. Et je trouve qu'on le subit beaucoup moins, nous. que vous, ou potentiellement, t'as peut-être rencontré plus de personnes neurotypiques, dans des métiers normaux, ou qui ont une sexualité dont ils ne parlent pas, qui n'imaginaient même pas être homosexuels ou bisexuels, enfin, des gens qui, en fait, tu vois, normaux. Nous, on est dans une génération un peu plus alt, alternative, tu vois, un peu plus 70, je sais pas, j'ai l'impression que, bon, le monde boucle, et qu'on est sur un truc, un peu de libération de « Eh, en fait, t'as juste la classe, si t'as confiance en toi. Si t'as confiance en toi, t'as la classe. » Et d'ailleurs, tatouer, percer et compagnie, pas bizarre. T'as pas de tatouage ? Un peu bizarre, non.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je veux dire ? Toi, t'es exceptionnelle. Oui, ça,

  • Speaker #0

    c'est toi. Tu dis, t'as pas de tatouage ? Mais moi, dans mes potes, tu ne t'es pas fait tatouer. Mais qu'est-ce que tu fais ? Ah, mais c'est un truc artistique, c'est ça. C'est une...

  • Speaker #1

    Tu m'as dit pas de tatouage.

  • Speaker #0

    Écoute ça, si tu veux. Hum, j'entends. Donc, j'ai vraiment l'impression qu'il y a ça, où en fait, on est beaucoup plus dans l'individualité, l'individualisme, évidemment. Pas sûr que ce soit forcément toujours très bon. Mais ça apporte au fait qu'on essaye moins de... Le pas beau, le normal, le bizarre. Non, non, tu slay. T'as la classe, c'est tout. J'ai l'impression que c'est mieux. En tout cas, moi, dans mes groupes de potes, après, forcément, j'ai pas vécu la grossophobie, tu vois. Mais j'ai l'impression qu'elle était beaucoup plus dure à l'époque que maintenant. Ouais, à l'époque, c'est toi.

  • Speaker #1

    Et là, je me sens vieille.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois, t'as des collègues de bureau, dans le roller derby, mais j'ai pas l'impression que ça a été un sujet. Moi, j'ai vraiment été... J'ai vécu dans... que des milieux alt, des milieux progressistes, mais des milieux un peu cachés. Parce que je suis passée de roller derby à actrice X. Comment te dire que je suis vraiment passée de queer à encore plus queer, encore plus bizarre, encore plus caché, encore plus féminin. Ah oui, c'est vrai. Je ne côtoie pas tant d'hommes aussi. C'est pour ça que t'es l'héritage. Oui,

  • Speaker #1

    peut-être ça aide en fait.

  • Speaker #0

    Oui, peut-être ça aide aussi.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Moi, tu vois, j'ai vraiment cette sensation d'être la meuf rebelle. Je mets des guillemets parce que c'est ce qu'on dit. La meuf rebelle dans un groupe de gens en costard.

  • Speaker #0

    Ah ouais mais exactement ce que je vois. Moi je suis vraiment en mode,

  • Speaker #1

    oui mais vous savez il y a d'autres manières de faire et d'autres de penser. Et ben on s'en fout tu vois.

  • Speaker #0

    Franchement tu t'es pas aidée. Disons que t'es pas aidée.

  • Speaker #1

    Ça s'est passé comme ça, je trouve que ça a été pas.

  • Speaker #0

    Je trouve que maintenant c'est plus simple j'ai l'impression. Et même la sexualité, du coup tu vois quelqu'un qui arrive avec sa copine, bah d'accord. Tu vois quelqu'un qui te dit, bah moi je suis en couple libre, bah d'accord. Je suis en polyamour même. Je sais pas si t'as des proches polyamoureux. Non. Je connais plein de polyamoureux. Il y en a plein dans mon entourage. Et des personnes en couple libre j'en connais encore plein. Des personnes queer encore plus. Les personnes cisgenres sont en minorité dans mon groupe d'amis. Pour donner une idée, il y a eu plus de personnes non-binaires, agenres, transgenres, tout ça. Donc, ouais.

  • Speaker #1

    Ouais, mais je trouve ça dingue. Mais c'est aussi parce que ton entourage aussi est fait comme ça. Ouais. C'est cool parce que ça devrait être partout comme ça. Même si, comme on le disait, c'est normal. Chaque personne va aussi attirer les personnes qui lui sont proches ou propres. Donc ton milieu social aussi va se faire en fonction de comment tu es, comment tu vis les choses, comment tu en parles.

  • Speaker #0

    Forcément, je ne veux pas trop me rapprocher de personnes qui n'acceptent pas mon métier. Donc déjà, tu vas avoir des personnes plus d'altération. Puis moi, j'étais polyamoureuse aussi. Je ne sais pas si toi, tu es en couple fermé ? Oui,

  • Speaker #1

    on est en couple fermé.

  • Speaker #0

    Pas couple libre ? Non. Tu n'as jamais été en couple libre ? Non. Oh wow.

  • Speaker #1

    Oui. C'est des discussions qu'on va peut-être avoir un jour, mais je sens que c'est dans ma déconseille. Dans ma tête, je suis encore très formatée sur certaines choses, mais parce qu'aussi, j'ai grandi comme ça. Enfin, moi, dans ma famille, je suis le mouton noir, quoi. Tu vois, problème dans la matrice.

  • Speaker #0

    Il y a vraiment un gap. Ouais, moi, mes parents me...

  • Speaker #1

    Moi, je me sens vraiment, genre, on m'a mis dans une case, et en fait, j'ai commencé à gratter le mur pour sortir, quoi, tu vois. Donc, il y a encore beaucoup de choses dans mon esprit qui sont fermées, alors que je suis hyper open, et c'est pour ça aussi que j'adore autant en discuter, je pense, parce que je suis en mode... Avec des petites paillettes et tout, tu sais.

  • Speaker #0

    C'est vrai que j'ai l'impression que les gens qui font des podcasts un peu sexpo parfois, ou des émissions sexpo et compagnie, ont été plutôt dans une vague de découvertes. Et même ceux qui les écoutent. Alors que moi, ça n'a pas été la découverte du tout. Et du coup, forcément, j'en écoute moins.

  • Speaker #1

    Tu vois ce que je connais ?

  • Speaker #0

    Tu me racontes juste ma vie, en fait.

  • Speaker #1

    Je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui vont nous écouter par curiosité. Oui, c'est ça. De se dire, ah, qu'est-ce qui se passe ? Ah, il y a des gens qui vont parler de leur sexualité. Bah, moi, j'en connais pas beaucoup différentes.

  • Speaker #0

    Alors que moi, du coup, je faisais des apériputes. C'est les apéros avec les puces. C'est-à-dire que nous, on parlait de tout, de notre travail, du fait d'être actrice, de nos pratiques, d'en se donner des conseils. La sexualité, tu pouvais pas ne pas l'aborder. Donc forcément, j'avais des gens, mais il y a plein de gens qui ont personne avec qui en parler. Encore une fois.

  • Speaker #1

    Et ça, là-dessus, tu donnerais quel conseil ?

  • Speaker #0

    Aux gens qui ont personne avec, mais pas de sexualité ? Super dur. Super dur parce que tu vas pas dire... C'est chaud, hein. Ok, demain, je vais voir ma copine, on va en parler. Ça va la mettre mal à l'aise. Ça va la mettre super mal à l'aise.

  • Speaker #1

    Comment t'aborderais-toi le sujet de la sexualité avec une personne, entre guillemets, avec... qui t'en as jamais parlé, avec qui tu sens que ça peut être malaisant et tout. Ça a dû déjà t'arriver de parler de ça avec une personne où tu savais pas.

  • Speaker #0

    On va faire parler. Moi, c'est... 80% de ma journée, c'est le cul. Donc, déjà... Donc, c'est pas que j'aurais envie d'en parler, c'est que la personne aurait, elle, besoin d'en parler, tu penses ? Je sais pas. J'en ai vu de toutes les couleurs. C'est compliqué, parce qu'avec deux personnes dont j'en avais parlé, comment tu crées ce lien, en fait ? Est-ce qu'il faudrait commencer par se raconter ? En fait, moi, je pense qu'on a moins honte de ce qui date.

  • Speaker #1

    Ah ouais. Donc, pour moi... Oui, parce que ce qui est présent, c'est le compliqué. Oui,

  • Speaker #0

    ce qui est présent, c'est le compliqué. D'après moi, il faut se raconter les premières expériences. Faudrait se découvrir en partant d'il y a longtemps, comme ça c'est un peu pas nous, c'est pas nous. Oui, c'est nous, mais c'est nous dit à l'ensemble.

  • Speaker #1

    C'est pas pareil jeter quelqu'un d'autre.

  • Speaker #0

    Donc en fait tu veux pas trop juger, surtout quand t'es ado. Donc ouais je conseillerais de partir de là quoi. Ça dirait en fait tu m'as jamais raconté, viens tu me racontes et ensuite je te raconte.

  • Speaker #1

    Allez tu me racontes ta première fois.

  • Speaker #0

    Allez, on boit un verre en même temps parce que sinon ça va être compliqué. Grave.

  • Speaker #1

    Quel conseil est-ce que tu pourrais donner pour être bien et à l'aise dans sa sexualité ? Que ça soit seul en masturbation, ou avec une personne ? Est-ce que tu en aurais déjà ?

  • Speaker #0

    J'allais dire c'est dur, mais en fait non, c'est pas si dur. Mais moi, ça explique vraiment à moi-même. Moi, j'ai été à l'aise dans ma sexualité quand j'ai su que vraiment la personne en face, elle n'avait rien à faire de tout ce qui était mécomplexe à moi. Ce n'était pas les siens, ce n'était pas les trucs qu'on partage. Donc je lui dis, mais ça va, mes poils ? Mais oui, mais bien sûr, il n'y a pas de problème. Mais ça va, mes bras ? Ça va, mes ongles ? Ça va, mes tatouages ? Ça va, et tu fais un peu l'inventaire. et ça me met à l'aise. Je trouve que c'est bien de se découvrir. Je trouve que c'est bien d'allumer la lumière. C'est pas facile, toujours, d'allumer la lumière. Mais plus t'allumes la lumière, plus y a pas trop d' problèmes à allumer la lumière, en fait. Mais il faut, d'après moi, il faut vraiment prendre la personne en face, le plus prendre sa tête, comme ça. Et tu lui dis, si tu dis une phrase, elle va rester gravée dans ma tête pendant 20 ans. Donc, tu fais gaffe, tu vois. Pour moi, c'est important que la personne ait conscience de ça. Ça m'arrive où je vais dire, OK, je vais te poser une question. Attention, sujet super touchy. Si tu dis non, dis-le de manière super gentille. Je préviens avant de poser la question, parce qu'il faut avoir conscience de ses faiblesses. Donc, je fais ça parfois.

  • Speaker #1

    Oui, c'est bien. C'est un bon conseil.

  • Speaker #0

    Voilà. Et puis sûrement, surtout, découvrir l'autre et surtout peut-être poser des questions à l'autre sur ses insécurités à lui ou à elle. Ça permet de se rendre compte qu'on n'est pas seul.

  • Speaker #1

    Je trouve que c'est important. Bon, parfois, ça se passe comme ça se passe. Mais quand on peut, c'est parfois cool de discuter avant pour justement ne pas faire un truc qui pourrait te rappeler un trauma. de ne pas faire une pratique qui pourrait te choquer. En fait, pour moi, community, c'est hyper important. Alors, pas toujours pendant, même si chacun fait comme il veut, même pendant, parfois c'est très bien. Mais je trouve qu'avant de se lancer, c'est parfois bien de pouvoir communiquer.

  • Speaker #0

    Je reviens à être venue impossible d'imaginer qu'on ne puisse pas parler pendant. Oui, impossible.

  • Speaker #1

    Pourtant, je pense qu'il y a énormément de personnes qui, même avec leur partenaire, ne discutent pas de ce qui plaît, ce qui ne plaît pas, de ce que j'ai aimé, ce que je n'ai pas aimé.

  • Speaker #0

    À toutes les personnes féminines qui m'écoutent, Les hommes adorent entendre des phrases. Voilà.

  • Speaker #1

    Parler.

  • Speaker #0

    Non, c'est pas une blague. C'est super excitant d'entendre des phrases, d'entendre la voix, d'entendre des... C'est beaucoup plus stimulant que de rien entendre. Donc même des phrases qui sont pas sexy, c'est cool. On s'en fiche, rien ne brise. Et en fait, s'il est là en mode, oh mais t'as cassé le mood, mais barre-toi. Va-t'en. Va-t'en très loin. Parce que le mood, en fait, c'est juste lui se faisant plaisir tout seul. Enfin, tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord parce que c'est aussi partagé. que de se parler. On ne dit pas de faire des tirades qui durent 10 minutes en monologue.

  • Speaker #0

    Ça peut. Oui,

  • Speaker #1

    ça fait que tu penses à tes pères.

  • Speaker #0

    Attends,

  • Speaker #1

    je descends.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    moi, je trouve que le dialogue avant, pendant, peut être utile, en fait.

  • Speaker #0

    Ah, mais nécessaire. Parce que si tu n'arrives pas à parler, si pour toi c'est un blocage d'entendre ta voix pendant le sexe, ou un blocage, en fait, tu ne sauras pas dire ou là, attention, ou doucement, ou pas là. Ça me fait mal. Et c'est pas grave de dire ça fait mal. Tu me dis ça fait mal.

  • Speaker #1

    Oui, après je pense aussi que, point important, aussi je pense qu'on arrive à discuter comme ça avec la personne quand on est en confiance. Et bon, on choisit pas toujours, mais c'est important aussi d'être en confiance avec la personne avec qui t'es en train de faire du sexe. Alors ça c'est plus facile à dire qu'à faire, parce que parfois les expériences font que ça se passe comme ça. J'ai envie de dire qu'il faut quand même se protéger. Et je parle de se protéger, bon alors oui le préservatif, tout ça, tout ça, mais... mais aussi se protéger soi, son intégrité, ses valeurs, son psychisme. Il faut aussi savoir dire stop, en fait. Si ça ne va pas, si ça ne plaît pas, si on n'est pas à l'aise, s'il y a eu un geste, on arrête, en fait.

  • Speaker #0

    Chacun peut prendre un métro, en plus.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Je trouve aussi que ça, parfois, c'est compliqué. Moi, il y a eu, franchement, des fois, quand j'étais plus jeune, où j'ai des expériences où je n'ai pas réussi à dire stop. Ah ouais. Et aujourd'hui, je m'en veux, je me dis, putain, Pauline, tu ne t'es pas respectée. Ouais. Mais bon bah ouais. En même temps ce qu'il a dit,

  • Speaker #0

    il est nul.

  • Speaker #1

    Ils étaient pas ouverts. Je suis désolée mais... Tu vois quand tu disais tout à l'heure si il râle parce que tu parles...

  • Speaker #0

    Oh mais dégage.

  • Speaker #1

    Bah vraiment,

  • Speaker #0

    casse-toi de là.

  • Speaker #1

    En fait il est dans son truc.

  • Speaker #0

    Il est dans son truc, il pense même pas à toi,

  • Speaker #1

    c'est horrible. Alors que c'est censé être un truc de partage, surtout quand il y a de l'amour et tout.

  • Speaker #0

    Il y a eu tellement de fois où j'ai pas joui. Oh ! Moi je considère maintenant que c'est... Non non non. Je considère maintenant que c'est intolérable.

  • Speaker #1

    Ah ouais ?

  • Speaker #0

    Oui. C'est si simple. Moi, je considère que c'est intolérable parce que moi, dans mon cas, c'est très très simple. C'est juste que vraiment, t'as même pas essayé. Quand il y a certaines personnes où c'est plus compliqué, moi c'est une simplicité, ça prend deux minutes. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Je considère qu'il y a de la mauvaise foi, il y a de la malhonnêteté là.

  • Speaker #1

    Non, moi je disais qu'on n'est pas toujours obligé d'arriver à l'orgasme, à la big jouissance et tout.

  • Speaker #0

    Non parce que si le mec, il faut s'y mettre pendant 20 minutes, que ça fait mal, que c'est désagréable, que machin, j'entends. Moi ça prend 2 minutes chrono.

  • Speaker #1

    Donc maman mon gars,

  • Speaker #0

    tu me perds un poteau, abuse pas. Non, il y avait vraiment de la malhonnêteté certaines fois. Et je suis en mode... Et parfois je me plaignais. on finit quelque chose, lui il a joui, je fais « Mais euh, et moi ? » Il fait « Comment ça, et toi ? » Et là, tu te dis « Waouh ! » Ah, oui. Comment ça ? Enfin, qu'est-ce que je réponds à un gars qui dit « Comment ça, et toi ? » Ben euh... Enfin, comment t'expliquer ? « J'ai pas joui. » « Comment ça t'as pas joui ? »

  • Speaker #1

    Ah, donc même pas, il s'en est rendu au courant.

  • Speaker #0

    Mais même pas, il sait ce que c'est. Même pas, il sait ce que c'est l'orgasme féminin. Et t'es en mode « Vas-y, c'est pas grave, laisse tomber. » Tu vois ce que je veux dire ou pas ?

  • Speaker #1

    Et je me retourne.

  • Speaker #0

    Est-ce que j'ai la foi d'aller lui expliquer que nous aussi on jouit ? Que nous aussi, bon, ça n'éclate pas de partout ? Quoique... et que franchement bon imaginez que ça n'existe pas c'est même pas ça te poser la question du coup j'ai préféré dormir plutôt que faire les cours parce qu'en plus après ça allait être fait avec flemme moi j'allais être en mode bon tu le fais quand même plutôt mal tu regardes la montre en mode bon allez et en fait bon d'accord si tu veux comment on fait au fait tu vois genre c'est ma joue là ça n'est pas le c'est mon lobe d'oreille voilà c'est ça toi tu te dis bon moi ça va prendre 8 secondes

  • Speaker #1

    allez vas-y dors j'étais adulte j'étais adulte je rappelle qu'on n'avait pas 14 ans quand ça s'est produit c'est passé plein de fois au moins ça tu vois quand je te disais pour moi c'est pas grave si on n'atteint pas l'orgasme et tout parce que aussi en fait le sexe ça peut aussi être se faire des caresses plus plus et sans forcément chercher d'une part la pénétration parce que faire l'amour c'est pas que de la pénétration vraiment pas et dans la partie agréable en tout cas ouais Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. J'ai la partie sympathique.

  • Speaker #1

    Mais en fait, je pense aussi que c'est bien d'apprendre le corps de l'autre en se caressant, en prenant le temps, en se faisant des papouilles, que ça dérape ou pas plus loin. En fait, je trouve que c'est aussi ça qui est hyper important. Et pour ma génération, j'ai l'impression que c'est un truc qui n'était pas très OK. Quand tu fais l'amour, tu fais l'amour, tu y vas. Le reste, c'est les préliminaires.

  • Speaker #0

    Préliminaires, quel mot de merde. C'est chiant. Je crois qu'ils n'ont pas conscience encore que le clitoris, c'est... C'est une mini-bite. C'est comme ça, on est d'accord, le clitox. Et le jour où il se rend compte que du coup, même, tu peux l'attraper comme ça, et faire comme une mini... Et c'est très agréable. En fait, le jour où il se rend compte que c'est comme si, bah nous, on se faisait... Comme si, je sais pas, on les caressait mais pas au bon endroit. Et bah forcément, ça touche un petit peu, du coup c'est agréable, mais...

  • Speaker #1

    Mais c'est pas encore ça.

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, mais le jour où on se rendra compte vraiment que l'anatomie, elle est quasiment la même, sauf que nous, c'est la version...

  • Speaker #1

    Minusque,

  • Speaker #0

    minusque. Et bah finalement ils disent ah mais c'est comme ça d'accord. Parce que moi je leur caresse le gland, ils sont ravis. Bah caresse-moi le gland, ils sont ravis. C'était une génération où c'était inimaginable. Procréer.

  • Speaker #1

    C'était pas. Ah oui, c'était faire l'amour pour faire quoi. Oui. Et pour le plaisir aussi de l'un.

  • Speaker #0

    De l'un.

  • Speaker #1

    Surtout. Oui. Voilà, on a une génération où on essaye, ok ?

  • Speaker #0

    Oui, on essaye.

  • Speaker #1

    Vous, vous avez les fruits de notre travail.

  • Speaker #0

    Oui c'est vrai. Moi non, j'ai la flemme. Quand y'en a un qui vraiment en est un ou une et qui n'a pas l'air d'être intéressé. par mon plaisir à moi, c'est fini. C'est dur. Ça dégage si vite. J'ai pas le temps de faire l'éducation de chaque personne.

  • Speaker #1

    Surtout quand t'es adulte. Encore quand t'as la vingtaine, 25 et tout.

  • Speaker #0

    Il y a pas qu'à s'infuser.

  • Speaker #1

    Voilà, c'est ça. T'es aussi encore en train d'apprendre et tout ça. Après, je pense qu'il y a un moment où de toute façon, tu sens que t'es arrivé à un stade où tu sais exactement ce que toi t'aimes. Tu es open à savoir comment faire avec une autre personne. Mais t'as pas envie de faire l'éducation sectionnée.

  • Speaker #0

    En plus, il y en a, je pense, qui le font exprès de ne pas savoir. Oui.

  • Speaker #1

    Parfois, c'est plus facile.

  • Speaker #0

    Oui, c'est le fait, parce que du coup, elle va avoir la flemme de m'expliquer. Je vais le faire à mal exprès.

  • Speaker #1

    Allez, je vais le faire à ma manière. Hop là.

  • Speaker #0

    Oh là là.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu avais d'autres choses que tu aimerais rajouter sur ce thème de la sexualité ?

  • Speaker #0

    Moi, j'ai été ace pendant deux ans.

  • Speaker #1

    C'est quoi ? Ace,

  • Speaker #0

    c'est asexuel. Ok. Ça, que je ne ressentais pas de désir pour absolument personne.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'on n'a pas parlé de ça.

  • Speaker #0

    C'est intéressant, c'est un truc qui est intéressant. En fait... Plus maintenant, j'ai rencontré Reda.

  • Speaker #1

    Ça a vraiment été avant lui ? T'as eu cette période ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'ai eu une période où en fait, c'est bon, tout le monde m'a saoulée là. Donc je vais faire du sexe. C'est agréable. En fait, c'est pas le fait de ne plus ressentir de plaisir. C'est le fait de ne pas avoir de désir. C'est-à-dire qu'en gros, je voyais des humains et je n'avais pas envie de leur sauter dessus, mais du tout. C'est-à-dire le néant complet de l'émotion. Et j'ai rencontré Reda et ça a changé. Et je me suis dit, il faut aller vers des gens qui nous impressionnent. vers les gens qui nous intéressent et ça marche très bien.

  • Speaker #1

    C'est ça qui t'a remis la flamme.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment.

  • Speaker #1

    Et du coup, on peut dire que c'est un lien avec la libido. Oui. Ce n'est pas encore très clair.

  • Speaker #0

    Moi aussi, je prends une pilule qui me casse un peu. Ma libido est un peu cassée par la pilule. Et puis, j'ai quand même exercé sept ans un métier. qui a potentiellement bousculé ma libido.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Je suis actrice.

  • Speaker #0

    Oui. C'est-à-dire que moi, je ne le fais pas forcément quand j'ai envie.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai.

  • Speaker #0

    Je le fais à des moments où c'est plus pratique parce qu'on a un tournage. En lieu de tournage, une cadreuse, des acteurs, je n'attends pas que... Attendez, je n'ai pas encore envie. Ok, c'est bon, j'ai envie. Allez ! Tu vois ce que je veux dire ? Donc bon. Donc ouais, je pense que ma libido... Pour le coup, je ne suis pas le patient zéro de vous parler de libido parce que je pense qu'il y a beaucoup de facteurs dans ma vie qui ont chamboulé. Mais je n'en avais pas du tout. zéro, néant, j'ai rentré Reda, j'ai fait waouh, je veux faire des trucs avec lui tout le temps, H24 donc ouais, c'est quand même bien je dis pas que toutes les personnes ace n'ont pas trouvé la bonne personne, non il y a des personnes qui sont vraiment ace, ni juste n'ont pas la capacité de sentir le désir,

  • Speaker #1

    mais du coup par contre ce que tu veux dire c'est qu'il y a des périodes où tu peux vivre comme ça en fait,

  • Speaker #0

    ouais, ça peut être par période mais ça peut aussi être juste ace mais moi j'ai vécu mon asexualité ça s'est arrêté, j'avais juste pas trouvé la bonne personne c'était peut-être pas de l'asexualité du coup, c'était peut-être vraiment Mais bon, à l'époque, je me définissais comme ça. Ça peut être intéressant si des gens se sentent en mode « Ah merde, j'ai plus de désir, quoi ! »

  • Speaker #1

    Et c'est aussi un des avantages, j'ai envie de dire, peut-être du couple libre. J'en parlais, j'ai fait un épisode sur le fait d'être en couple libre avec une personne qui le vit. Et c'est vrai que c'est un des trucs qu'elle disait. Elle disait « Bah aussi, moi, il y a des périodes où j'ai pas envie de ken. Et j'ai pas envie que mon mec soit frustré de ça. Donc c'est complètement ok qu'il aille ken avec d'autres nanas, quoi, tu vois. » Et j'étais en mode « C'est vrai que c'est un avantage pour les couples libres. »

  • Speaker #0

    Ouais, pour le coup, pour moi, il faut avoir une confiance absolue.

  • Speaker #1

    Chacun a ses règles, de toute façon, de ce que j'ai dit.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que chacun a ses règles, mais la confiance doit vraiment être absolue. Et nous, on a la chance avec Reda, c'est que Reda, il est persuadé qu'il est le meilleur et qu'il est le meilleur pour moi. Moi, je suis persuadée que je suis la meilleure et la meilleure pour lui. C'est parfait. Mais par exemple, si j'avais juste confiance en lui et lui, il avait juste confiance en moi, pas possible. Il faut avoir confiance en soi-même, c'est le plus important.

  • Speaker #1

    Je pense qu'on va terminer là-dessus. C'est pas mal. C'est un bon mot de fin. Ayez confiance en vous.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à toi, c'était super intéressant. Merci d'avoir partagé ce moment avec nous. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à en parler autour de vous et sur les réseaux sociaux. Et pour rappel, le podcast à nous deux, c'est un mardi sur deux.

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