- Speaker #0
Aujourd'hui, on a la chance de recevoir Joe sur le podcast. En tout cas, je te souhaite la bienvenue. On va revenir sur ton parcours assez exceptionnel puisque tu as plus de 12 ans de voyage derrière toi avec 50 pays. Donc en tout cas, je suis très contente de te recevoir et j'ai hâte d'entendre ton récit.
- Speaker #1
Bonjour à toi et merci de m'accueillir sur ta chaîne, ça fait plaisir.
- Speaker #0
On va commencer juste peut-être par te présenter et nous expliquer un petit peu comment tout ça a commencé.
- Speaker #1
Alors moi j'ai 36 ans aujourd'hui, je m'appelle Ausha et j'ai grandi dans la campagne dans le sud de la Gironde, à Langon, donc c'est un petit village. Et je pense que grandir à la campagne déjà c'est pas mal parce qu'on est tout le temps dehors, du moins avant l'époque il n'y avait pas de téléphone. Donc j'ai passé beaucoup de temps dehors, j'avais pas trop d'interdits non plus, mes parents ne m'interdisaient pas grand chose. Donc je faisais un peu ce que je voulais et du coup je trouvais aussi un peu mes propres limites. Et j'ai grandi de cette façon-là, donc avec beaucoup de liberté dehors, ce n'était pas très école. J'avais du mal à trouver ma place à l'école, dans une classe, je regardais plus souvent par la fenêtre que le professeur. Mais j'ai quand même réussi à aller jusqu'à l'université et à valider une licence d'économie contre toute attente. Et après avoir validé cette licence, j'ai acheté un camping-car avec un ami, 500 euros, donc ce n'était vraiment pas cher. Et on s'est lancé dans une tour d'Europe pendant une année avec ce camping-car-là. Et c'est que c'était le premier voyage qui était quand même vachement instructif, qui m'a montré aussi ce sentiment de liberté, d'aller où on veut, quand on veut, sans avoir trop de limites de temps non plus. Et aussi de rencontrer plein de gens et de découvrir un peu moi-même, parce qu'avant de voyager, j'étais quand même un peu timide et introverti. Et là, en voyage, on est obligé d'aller vers les gens, de poser des questions. Et c'est vrai que ça m'a montré une partie de moi-même que je ne connaissais pas trop. Et je voyais que ça m'a fait grandir aussi. C'est vrai que ce premier voyage m'a mis quand même quelque chose dans la tête. C'est quand même pas mal le voyage. C'est du moins, c'est mieux que les coups. Parce qu'au retour de ce voyage, après une année, je me suis rendu compte que j'avais appris beaucoup plus que en quatre années de fac. Par exemple, pour moi, parler une langue étrangère, c'était un rêve. J'étais vraiment nul. en anglais et en espagnol. Et pourtant, on est à l'école, on fait 10 ans de langue. Et après, au bout de 10 ans, on ne sait plus en quoi parler. Et là, en une année de voyage, je m'aperçois que j'ai appris beaucoup plus, en fait.
- Speaker #0
Rassure-moi, tu n'es quand même pas revenu bilingue après un an.
- Speaker #1
Non, je ne suis pas revenu bilingue après un an.
- Speaker #0
J'ai vraiment loupé quelque chose.
- Speaker #1
Non, non, clairement pas. Non, ça m'a pris du temps. Et puis même l'apprentissage de la langue, au début, c'est difficile. Quand tout le monde parle et qu'on ne comprend rien, ce n'est pas facile.
- Speaker #0
Mais ce que tu veux dire, c'est que c'est devenu concret et tu as compris l'intérêt de la langue une fois que tu es sur le terrain. Oui,
- Speaker #1
mais c'était vraiment pour moi, je le voyais ça comme un rêve qui était très dur à accéder, de parler une autre langage. Et en fait, en voyageant, je me suis rendu compte que ce rêve-là, il était accessible et pas forcément si difficile que ça. Donc c'est vrai que c'était des choses marquantes comme ça qui m'ont montré que le voyage... Ça me permettait de pouvoir accéder à des rêves que je pensais difficiles et qui ne l'étaient pas. Donc ça, c'était un premier début. Et c'est vrai que dans Science of Real, justement, j'ai fait une liste de tous mes rêves que j'ai écrits, mais j'ai peut-être écrit quatre pages de choses que j'aimerais faire, tout en me disant, ça peut-être, je ne le ferai pas, mais je l'écris quand même. Et en fait, aujourd'hui, je regarde, je me dis, il va falloir que j'écrive d'autres pages, parce que c'est beaucoup que j'ai réalisé.
- Speaker #0
C'est génial. Est-ce que tu te souviens de... de certains de ces rêves justement que tu as réalisés,
- Speaker #1
qui étaient écrits dans ce carnet ? Oui. Déjà, il y en a un que je suis en ce moment, c'était voler. Voler dans les airs en fait, tout seul. Et ça, pour moi, ça me paraissait un peu impossible. Je ne pensais pas qu'un jour, j'allais pouvoir faire ce que je fais aujourd'hui, voler en parapente au-dessus des Alpes, par exemple. Pourtant, ça l'est devenu. Et il y en a plein. Après, sur les quatre pages du rêve que j'avais écrit, il y avait des choses qui étaient très simples et basiques, d'autres qui étaient un peu... inattendus, mais d'autres qui étaient difficiles, d'autres faciles. Et en fait, je pense que c'est important de les écrire et les relire même de temps en temps, ça permet de les visualiser. Et chaque fois qu'on y pense, en fait, on s'en rapproche un petit peu.
- Speaker #0
Je suis totalement d'accord. Si on revient sur ce déclic après cette première année, est-ce que tu te souviens de l'émotion ou de cette fois où tu t'es dit en fait, c'est ça que je veux faire, c'est ma vie, je veux continuer à voyager, à être libre ?
- Speaker #1
Non, en fait, je n'ai pas eu ce moment-là. En fait, je n'ai pas eu l'impression qu'il y a eu un déclic. En fait, c'est la vie qui m'a amené à faire ça. Donc après ce voyage d'une année, j'ai eu l'opportunité d'aller au Congo pour travailler. Je suis resté trois, quatre mois. Je suis rentré, ma sœur m'a dit qu'elle était enceinte en Australie. J'en avais deux ans que je ne l'avais pas vue, donc je suis directement parti là-bas, je suis resté une année. Puis après, il y avait la Nouvelle-Zélande qui était à côté, donc je me suis dit, il faut que je vienne, je suis quand même assez proche. Puis après, pour le retour en Europe, il y avait l'Asie. Donc déjà, je suis rentré en France, ça faisait déjà quatre ans que j'étais sur la route, et je m'étais sans m'être posé vraiment la question de pourquoi je le fais. J'ai eu un petit peu d'idées en fait sur ce domaine-là. Et après, c'est que... Au bout de 4-5 ans, je me disais que c'était bien de voyager. J'adorais rentrer à la maison, voir les amis, la famille, etc. Mais après quelques semaines, à chaque fois, je me disais que je repars. J'ai envie d'aller voir ailleurs, d'apprendre d'autres choses.
- Speaker #0
Tu disais que tu avais plus appris en voyageant.
- Speaker #1
Je pense que c'est la première chose. C'est pour ça que j'encourage tout le monde à voyager seul au moins une fois. C'est hyper instructif. En fait, comme on est obligé de se débrouiller par soi-même, on apprend vite et surtout on prend confiance en soi. Moi, je pense que c'est une des valeurs qu'apporte le voyage en solo, c'est qu'en fait, on se rend compte qu'on est capable de faire les choses seul, et du coup, ça nous donne une certaine confiance. Puis ça nous ouvre aux autres, plus on rencontre de gens, et plus on apprend à se connaître d'une certaine manière. Parce que les autres, c'est un peu le reflet de nous-mêmes. Et plus on va rencontrer des gens différents, plus on va avoir des facettes de nous qu'on ne connaît pas forcément. Donc, ouais, moi, c'est ce qui me rend addict dans le voyage, c'est les rencontres avec les autres. Parce que c'est là qu'ils m'apprennent le plus et qu'ils me font grandir. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est difficile de m'arrêter de voyager. Je suis vraiment, je pense que je suis addict maintenant aux rencontres des gens. Pendant le Covid, en fait, ce qui me manquait le plus, c'était pas de voyager, c'était juste le contact avec des gens, avec des personnes différentes et échangées.
- Speaker #0
Je pense qu'en tout cas, c'est une belle addiction et elle est plutôt saine. Par rapport aux rencontres, tu dis que tu es devenu addict. Est-ce que tu veux bien nous en partager quelques-unes qui ont été fortes et qui ont peut-être même changé soit ton regard, soit ta vie ?
- Speaker #1
Oui, des rencontres, il y en a beaucoup en voyage. Alors, j'ai peut-être plus parlé d'un type de rencontre. J'ai rencontré des chamanes. Donc, j'en ai rencontré en Amérique du Sud, j'en ai rencontré en Mongolie. Et c'est vrai qu'à chaque fois, ça a été des rencontres assez instructives. dans le sens où ils m'ont ouvert l'esprit sur certaines choses et me permis de voir surtout des choses que je ne voyais pas. Ça a été impactant sur le moment, mais surtout, et encore plus, c'est moi qui en suivi en fait. Je pense qu'ils m'ont donné une ouverture d'esprit, un nouveau regard, qui m'ont amené à aller dans une direction peut-être plus consciente, plus spirituelle aussi.
- Speaker #0
Ça c'était après combien d'années de voyage ?
- Speaker #1
Les deux premières, la première c'était en Argentine, dans le désert de sel Salinas Grandes. C'était vraiment venu à moi, j'étais arrivé dans une auberge de jeunesse, et mes collègues de chambre me proposent le soir d'aller voir un chaman. Et ce chaman, moi, il ne savait pas du tout à quoi m'attendre, je ne savais pas ce qui passait. Et il nous amène dans ce désert de sel la nuit pour faire une méditation. Il n'y avait pas de psychotropes, pas d'ayahuasca, ni rien. Mais c'était hyper intéressant de parler avec cette personne qui nous décrivait un peu son point de vue. Et même, je me souviens, je lui avais demandé « Pour toi, c'est quoi Dieu ? » Et c'était l'une des premières personnes qui répondait par… Pas une personne, il ne voyait pas comme une personne ou quelqu'un, mais plus comme les lois de l'univers, les lois de la physique, de la quantique. En fait, il décrivait ça un petit peu des lois universelles, la loi de l'attraction, la loi de la résonance, etc. Pour l'intéressant de ton concept, je me dis, une fois que ce n'est pas associé à une personne, ou à quelqu'un qui a des bras, des jambes, je trouvais ça déjà un peu plus cohérent. On s'est fait méditer dans ce désert de sel où il faisait super froid. Et du coup, moi au début, j'étais un peu dans l'enlèvement, j'étais là, mais waouh, j'ai froid, je ne peux pas me concentrer. Et après, une fois que j'ai fait abstraction du froid, c'était beaucoup mieux. On a eu des discussions hyper intéressantes. Et la deuxième fois, donc c'est peut-être deux ans plus tard, Je me retrouve en Équateur, je voyageais avec deux Argentins depuis déjà un mois ou deux, on s'entendait super bien, et on se retrouve en Équateur, et là on rencontre une fille, on reste avec elle peut-être une semaine, et à la fin de la semaine elle dit, ben moi demain je pars chez mon meilleur ami, il est chaman, j'ai des questions à me poser, j'aimerais bien avoir des réponses, du coup je vais aller prendre l'ayahuasca avec lui, et elle me dit si vous voulez vous pouvez venir. Donc c'est vrai que j'en avais entendu parler de l'ayahuasca, c'est quelque chose qui est forcément intriguant. Du point de vue européen, ça fait un petit peu peur parce qu'on ne connaît pas. Il y a souvent les gens qui nous disent « attention, c'est dangereux » , c'est ceux qui n'ont jamais pu.
- Speaker #0
Qui est-ce que c'est ?
- Speaker #1
En fait, c'est Liliane. C'est une liane qui mélange avec une autre plante. Et c'est un psychotrope, en fait. Donc, c'est considéré comme une drogue. Ça a des effets hallucinogènes. Mais eux, ils le considèrent, c'est l'esprit de la forêt. Donc, du coup, ils s'en servent pour soigner et guérir les gens. Mais c'est quand même un voyage qui est très intense et puissant. Du coup, ça fait un petit peu peur. Mais plus je me rapprochais de cette étape-là, en fait, et plus je rencontrais des gens qui l'avaient déjà fait. Et quand on parle à des gens qui l'ont déjà fait, c'était déjà beaucoup plus rassurant parce qu'ils en ont ça comme une belle expérience, de beau et quelque chose de productif. Je me retrouve là-bas dans la jungle avec les deux Argentins, la fille d'Équateur et ce chaman. Et moi, j'ai adoré l'expérience. Je suis allé vraiment sans aucune attente, vraiment. C'est plus par curiosité, en fait. Alors j'étais un petit peu stressé au début, je me suis dit si ça allait se passer ou pas, et en fait ça a vraiment été super beau, ça a été vraiment magnifique.
- Speaker #0
Comment ça se passe ? Donc là t'es quoi ? T'es dans la forêt avec le chaman, tu bois la potion, et après c'est quoi ? C'est une sorte de méditation ?
- Speaker #1
Non en fait, au début on n'est pas vraiment, on n'est plus trop maître de soi-même quoi. Enfin moi je me souviens que je voyais des formes biométriques, des couleurs. mais je n'avais plus vraiment de contrôle sur moi-même, sans que ce soit désagréable. Mais après, c'est comme si j'avais l'impression que mon inconscient avait pris le dessus sur mon conscient. Quand on se parle, par exemple, maintenant, c'est mon esprit conscient qui me dirige, et mon inconscient qui est en dessous. Et là, il fait plein de choses, mais on ne s'en rend pas vraiment compte. Et là, c'est comme si ça s'était un petit peu inversé. On est conscient tout le long. Malgré qu'on soit en train de triper, on est quand même conscient de... tout ce qui se passe. Je pense que la différence avec les autres drogues, où je pense que là c'est pas le cas, là on est vraiment conscient de tout. C'est-à-dire qu'à la fin, quand ça s'arrête, on se rappelle de tout. Et c'est assez clair. Et c'est vrai que moi à la fin, quand ça s'est fini, je me suis dit « Waouh, c'était intense, c'était plutôt cool » . Le lendemain, je me sentais bien, mais je me sentais pas non plus transformé. Et je pense que ça a mis quand même plusieurs mois même, je pense, avant que je me rende compte. que ça avait eu un impact sur moi en fait. Je me suis rendu compte que c'est vrai que je regardais les choses différemment, je regardais la nature différemment, je me regardais différemment. Et petit à petit, après c'est dur de dire c'est grâce à ça ou pas, mais je pense que ça a joué dans ma façon de changer, de me développer.
- Speaker #0
Donc c'est quand même hyper chouette. Et donc tu as quand même eu l'impression qu'il y avait un après cette expérience dans ta façon de voir les choses.
- Speaker #1
Je ne me suis pas dit que ça ne m'a pas transformé du tout. C'est vrai qu'en regardant plusieurs mois après, en arrière, je me suis dit que je fais des trucs que je ne faisais pas forcément. Je pense que ça m'a ouvert au monde invisible. Parce que finalement, les shamans, c'est ce qu'ils font, c'est là où ils travaillent, c'est dans ce monde invisible. Et en fait, à Ayahuasca, on peut le voir ce monde invisible. Moi, je me souviens à un moment, c'était sous un arbre qui était immense. et je voyais des particules vertes qui tombaient de l'arbre et qui me rentraient dans la bouche et moi je les respirais d'une manière assez forte. Et quelques semaines après, je vois que dans des études scientifiques d'un institut japonais, où ils décrivaient ça, qu'ils prescrivent la mort en forêt contre la dépression parce que les arbres libèrent des petites particules et que quand on les respire, c'est bon pour nous. Et en fait, ça je m'aperçois que je l'ai vu, je l'ai vu de mes propres yeux. dans un monde qui est peut-être différent de celui d'aujourd'hui, de ce qu'on voit avec nos yeux, mais c'était pourtant réel à ce moment-là. Donc c'est vrai que ça m'a envoyé un peu cette voie du monde invisible. Et après, donc ça c'est quand même, peut-être plusieurs années après, je me suis mis à méditer aussi, à faire de la méditation. Et ça pour moi ça a été très très important, c'est un truc qui a quand même pas mal changé ma vie, parce qu'au final la méditation c'est un voyage dans l'inconnu. On apprend plein de choses et c'est des émotions hyper intenses aussi. En fait, c'est vraiment la même chose qu'un voyage, sauf que c'est immobile. Donc, c'est un voyage à l'intérieur, un voyage dans l'invisible, mais c'est hyper intense.
- Speaker #0
Est-ce que ça a quand même changé ton rapport à la nature, par exemple ?
- Speaker #1
Ah ouais, oui, c'est ça. Je la regarde avec beaucoup plus d'amour qu'avant, ça c'est sûr. Et même moi-même, en fait, je me regarde avec plus d'amour aussi. Parce que finalement, c'est un peu... C'est un peu ça aussi la méditation, ça arrive à cultiver l'amour pour nous et pour ce qu'il y a autour.
- Speaker #0
En tout cas, ce que j'aime bien dans ce que tu racontes, si tu veux, c'est que le message que tu viens de dire, on l'entend régulièrement par des psychologues, par des gens qui font du développement personnel. Ça s'est fait de manière très naturelle et avec du vécu, donc c'est comme si on t'avait apporté... au fur et à mesure des années, une prise de conscience, mais de manière tellement plus douce.
- Speaker #1
Oui, ça a vraiment été hyper doux. Je l'ai fait en rapide. Il y a eu des chamanes, mais il y a aussi plein de gens sur le chemin qui m'ont parlé, qui m'ont aidé, qui m'ont aiguillé. C'est que des fois, on rencontre des gens et on aime bien l'énergie qu'ils ont. On se dit, putain, c'est une bonne personne. Et puis, on se rend compte que lui, il fait ça et il fait ça. Et là, tu sais, on se rend compte que... Quelques semaines plus tard, une autre personne, lui aussi, fait la méditation, il est dans cette énergie-là aussi. On m'invite, puis après je me suis mis à lire des livres pour essayer de comprendre ce que je ne comprenais pas. Et puis après, j'essaie de suivre mon petit chemin.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler de ce voyage en Mongolie, parce qu'il avait l'air quand même assez particulier, et c'est arrivé a priori après cette expérience-là aussi ? Donc là, tu es parti seul ?
- Speaker #1
En fait je suis allé en Mongolie avec l'idée d'acheter un cheval et partir seul à la rencontre des tribus nomades. C'est peut-être les dernières tribus nomades au monde, et eux aussi, le monde chamanique est vachement développé là-bas. Donc ça m'intéressait aussi d'aller voir à combien il a pratiqué. Et j'avais aussi envie, ça c'était un rêve, de me retrouver seul au milieu nulle part, sans voir d'hommes ni de constructeurs humains. Parce que je voulais voir comment j'allais réagir. qu'est-ce qui allait se passer parce que je sais aussi que se retrouver seul en forêt, en nature, pour moi c'est le meilleur moyen de répondre à des questions et à ce moment-là j'avais des questions à laquelle je voulais des réponses. Alors j'avais, en me mettant dans cette situation, j'allais sûrement apprendre beaucoup de choses, même si je l'avais jamais fait de cheval.
- Speaker #0
C'est le double défi !
- Speaker #1
Je savais que j'allais être démentant quand je leur disais ça, ils me regardaient et me disaient mais non, je vais acheter mon cheval, je suis parti !
- Speaker #0
C'est marrant parce que tu balances ça comme si c'était une anecdote anodine. J'ai acheté mon cheval. Tu arrives à l'aéroport en Mongolie. Tu connais, tu as des contacts sur place ?
- Speaker #1
Non, après, ça se fait vite. Moi, avec le voyage, je n'ai pas peur de parler aux gens. Donc, je peux arrêter 10 personnes dans la rue d'affilée pour leur poser des questions. Après, je ne demande pas à n'importe qui. Dans la capitale, je n'ai pas trop de... J'ai demandé à certaines. certains guides, certaines personnes. Après, je suis allé à l'endroit où je voulais commencer et puis oui, là, j'allais en maison où là où je voyais que dès qu'il y avait des gens, en fait, je demandais.
- Speaker #0
Et pourquoi tu voulais un cheval ?
- Speaker #1
Eh bien, parce que je n'avais jamais fait ce type de voyage. J'avais fait des voyages à vélo, à pied, en train, en avion, en camping-car, tous les styles, mais jamais avec un animal. Et je trouvais ça assez beau de partager ça avec un animal. Ça permettait aussi d'aller plus vite. pas se mentir, et de porter mes affaires. Donc je trouvais ça intéressant. Ne pas faire de cheval en Mongolie, c'est un peu dommage quand même.
- Speaker #0
Ça a duré combien de temps ? Comment ça s'est passé ? Même la relation avec cet animal ?
- Speaker #1
Je suis resté deux mois en Mongolie, j'ai dû le garder un mois et demi peut-être, le cheval. Mais moi je m'en retiens beaucoup en fait, parce que Badga il portait mes affaires, donc même s'il n'y en avait pas beaucoup, je suis déjà content qu'il les porte. Et en fait aussi les chevaux, en général, ils sont plus actifs quand ils sont en groupe. En fait, tout seul, c'est plus dur à motiver. Donc des fois, je voyais qu'ils n'étaient pas trop motivés, on allait moins vite. Mais ça, il y en a une bonne relation. Je crois que j'ai eu de la chance de faire de la personne qui me l'a vendue. J'ai dormi chez elle pendant une semaine. Et il a trouvé vraiment le bon cheval pour moi parce que c'est un cheval calme. Et il savait que j'avais jamais fait de cheval, donc j'avais besoin d'un cheval calme. Parce que c'est des chevaux sauvages quand même là-bas. attachés tu peux pas les approcher même s'ils sont attachés pas facile à approcher des fois donc pour quelqu'un qui n'a jamais fait forcément c'est un petit un petit défi mais ça on s'est bien entendu quand même et tu as été à la rencontre des tribus comme tu le prévoyais ça a été assez dur du coup là bas il n'y a pas de carte pas de gps non plus donc c'est juste avec les dessins des mongols enfin je leur demandais où ils sont les mongols je leur demandais une direction elles savent qu'ils sont pas très expressif donc même pas très descriptif non plus. Et des fois, c'est qu'il y a le doute qui s'installe. Est-ce que je suis sur la bonne route ? Est-ce que je m'en vais dans la mauvaise direction ? Si ça fait trois jours qu'on m'en va dans la mauvaise direction, il va falloir faire trois jours dans l'autre sens. Donc il y a eu des moments de doute, mais au final, j'ai eu beaucoup de chance parce que je ne me suis jamais vraiment perdu. J'ai vu ce que je voulais voir et malheureusement, on ne pouvait pas trop se comprendre parce que la langue est vraiment différente. C'est pas comme en espagnol ou en anglais où... Ça va s'en venir, moi. à aucune langue connue, tu le connais du moins. Donc la communication était un peu difficile, mais c'était quand même une belle expérience.
- Speaker #0
Ça c'est intéressant parce que tu as l'impression qu'il se passe quand même des choses, tu arrives à avoir des rencontres fortes sans même en parler.
- Speaker #1
Ah c'est super vrai, c'est super vrai. Là, il y avait même des moments où... Enfin, moi j'étais un peu extérieur à la scène, mais je voyais que c'était des moments importants et hyper intenses. Et du coup, même si je n'y participais pas oralement, j'avais l'impression d'y participer un petit peu quand même.
- Speaker #0
Tu as une anecdote à nous partager, par exemple, avec cette tribu ?
- Speaker #1
En fait, il y a plusieurs tribus. Et du coup, le premier jour où j'arrive, j'avais vraiment galéré. Ça faisait quatre jours que je galérais. J'avais les pieds dans l'eau, il faisait froid. Je n'étais pas sûr d'être sur le banc de main, je n'avais vu personne. Une nuit où il y avait des loups qui n'étaient pas loin de ma tente. Enfin, je n'étais vraiment pas au top de moi. Et là, je trouve ce village, donc je suis en euphorie totale. Je pensais que c'était le village où il y avait la chamane que je cherchais. La première question que je demande, c'est est-ce qu'il y a la chamane ? Et là, les habitants me disent, ici, il n'y a pas de chamane, c'est dans l'autre tribu qui est là-bas. Donc là, je me sens que je suis là. Non, ça fait quatre jours que je suis dans les directions, en fait. Le lendemain, je voulais partir, mais il se met à pleuvoir et il pleut pendant quatre jours, non-stop. Et en fait, le chemin que je devais prendre, je devais passer par-dessus une montagne et la montagne, on ne la voyait même pas, en fait, tellement c'était gris. Et on attend pendant quatre jours. Et au bout de quatre jours, en fait, il y a une femme qui arrive et c'est une chamane. Elle arrive avec une autre personne et c'est une chamane. Et ce qui était fou, c'est qu'elle arrivait avec plein de sacs. Donc toute la tribu s'est réunie, on était peut-être une quarantaine. On s'est tous mis dans un tipi et elle a déballé les sacs, mais remplis de nourriture. Certains là-bas, eux, ils mangent du pain au midi et une soupe au riz le soir. Donc moi, j'étais au même régime. Vraiment, j'avais quasiment épuisé toutes mes... j'avais plus grand chose et je mangeais vraiment pas beaucoup et là elle arrive elle déballe il y avait tout il y avait du chocolat, des fruits, des légumes, du vodka, des cigarettes, du tout des produits pour tout le village et là on s'est tous serré dans ce petit pépé et il parlait de plein de choses importantes j'avais l'impression que c'était important du moins qu'il parlait beaucoup des aliments surtout des chevaux c'est quand même le truc qui rythme dans leur quotidien et moi j'étais là dans mon coin Je ne comprenais rien, mais j'étais hyper content d'être là, privilégié. Et le lendemain, elle a fait une cérémonie chamanique aussi, à laquelle j'ai pu participer. Par ce fait, j'étais là-bas, j'étais content, j'avais accompli mon rêve. C'était ce que je voulais voir, une cérémonie chamanique avec une tribu au fin fond de la Mongole.
- Speaker #0
Et alors, ça se passe comment, une cérémonie chamanique au fin fond de la...
- Speaker #1
La préparation est assez longue. le temps qu'elle prépare ses habits, c'est assez mystique quand même. Après moi je ne comprends pas ce qu'ils disent mais en fait elle fait... Oui ça peut être assez long, après elle se met à jouer du tambour et à danser, ça peut prendre des heures. Donc là pendant ces moments-là il n'y a pas forcément de paroles, c'est juste de la musique. Et après ils font un débrief en fait, elle raconte ce qu'elle a vu, ou j'imagine qu'il y a autant. Je ne sais pas, peut-être qu'il faut se déplacer là-bas, il faut amener les animaux ici ou...
- Speaker #0
Elle part quoi, dans une sorte de trance ?
- Speaker #1
Oui, elle part dans une trance, jusqu'à ce qu'en fait, elle danse et joue de la musique, jusqu'à ce qu'à un moment, elle s'effondre.
- Speaker #0
Le tambour, il l'accompagne toujours ?
- Speaker #1
Ils ont le tambour et la guimbarde aussi.
- Speaker #0
D'accord. Après, elle tombe et c'est comme si elle avait vu des visions et elle peut, entre guillemets, les diriger sur ce qu'il y a à faire au niveau des troupeaux et ça paraît fou.
- Speaker #1
C'est ce que j'ai compris, oui.
- Speaker #0
c'est ce que tu as compris par contre tu as été accueilli sans aucune contrainte c'est le seul pays où c'est comme si c'était obligé en fait tu passes à côté d'une youte on
- Speaker #1
dirait qu'ils sont obligés de t'offrir à manger à boire quoi enfin c'est pas comme chez nous il n'y a pas beaucoup de monde au mètre carré donc quand il y a quelqu'un on est obligé de l'aider parce que il y a cet esprit de solidarité là bas c'est tellement dur de vivre Ils sont obligés d'être solidaires, sinon ils meurent en fait. Donc ils ont déjà ce truc dans leur veine. Donc dès qu'ils voyaient quelqu'un, surtout moi qui suis tout seul, blanc, ils se demandaient s'ils avaient perdu mon guide ou qu'est-ce qu'ils faisaient là. Donc forcément, ils m'aidaient aussi.
- Speaker #0
Et tu n'as pas bu le fameux lait de mouton ? Non,
- Speaker #1
j'en ai bu du lait qui était... D'ailleurs, je n'aime pas le lait. Mais alors le lait de diac, etc. C'était un peu difficile, oui. Pour moi qui aime manger, bien profiter de ces plaisirs-là, c'est un petit peu difficile de ce côté-là.
- Speaker #0
Est-ce que tu te souviens des émotions que tu peux ressentir ? Parce qu'à priori, j'ai l'impression que tu as une volonté, tu sais pourquoi tu y vas. Mais est-ce que tu te souviens quand même des émotions que tu as pu ressentir justement pendant ces quatre jours de pluie ? Parce qu'il n'y a pas des moments où tu as envie de dire « mais en fait, qu'est-ce que je fous là, toi ? »
- Speaker #1
Je m'en souviens très bien. C'était vraiment un ascenseur émotionnel où putain je suis perdu, c'est bon j'ai retrouvé le chemin, je suis reperdu, où c'est que je vais, qu'est-ce que je fais là ? Et c'est vrai qu'il y avait beaucoup de fois où je me disais mais qu'est-ce que tu fous là ? Tu ne sais pas si tu es perdu ou pas, mais je pense que des fois on a besoin de se perdre un petit peu pour se retrouver et puis pour faire avancer. C'est sûr qu'il y a des moments dans ce voyage, il y a beaucoup de moments où ce n'était pas de la joie, ce n'était pas du... Ce n'était pas du pur bonheur. C'est sûr que j'ai fait des voyages où j'ai pris plus de plaisir que ça. Mais en même temps, c'est un voyage qui m'a peut-être appris plus que les autres aussi. Je pense que la difficulté, de toute façon, ça n'a pas plus que la facilité souvent.
- Speaker #0
Mais à ce moment-là, qu'est-ce qui te motive le plus ? C'est de se dire, j'ai vraiment envie d'aller rencontrer tel chaman ou tu es guidé par quoi ? Quelle est la motivation profonde de dire, je continue, tu sais qu'il va se passer quelque chose et qu'il va y avoir une rencontre ?
- Speaker #1
Moi, je ne sais pas. Je pense que je suis guidé à l'intérieur par des choses que même moi, j'ai du mal à comprendre, mais qui me poussent à le faire. Je veux dire, clairement, pour acheter le cheval, c'était difficile parce que les Mongols, ils ne voulaient même pas me le vendre. Ils me disaient, mais non, tu vas mourir, c'est trop dangereux. Tout le monde, même le premier jour, il y a l'armée qui m'arrête. Je ne sais pas, il y avait un camp de l'armée. Ils ne voulaient pas me laisser partir. Ils me disaient, mais si tu pars là-bas, où tu vas, tu ne vas jamais ressortir, tu vas mourir. Et en fait, ils ont tous essayé de me faire...
- Speaker #0
mais je pense pas que c'est il voulait me faire peur pour me faire peur je pense qu'il voulait être un peu bienveillant et moi malgré tout j'avais cette motivation en moi pour me dire non mais j'ai quand même envie de le faire je sais que ça va bien se passer il faut que je le fasse c'est marrant que tu disais comme s'il fallait que tu le fasses quoi comment réagit ton entourage dans ce genre d'expérience par exemple tes parents est-ce qu'ils sont inquiets ou est-ce qu'ils te laissent partir dans tes délires
- Speaker #1
Je pense qu'ils sont un petit peu inquiets. Après, ils savent que c'est des choses qui me rendent heureuse. Ils savent que j'aime la liberté et que j'aime explorer. Donc, si ça me rend heureux, ça va. Bien sûr, je pense qu'il y a des fois où il est là en ce moment. Après, j'essaie de ne pas le dire en avance. Ce que je vais faire, c'est trop... J'étais là-bas, j'ai fait ça.
- Speaker #0
Ah oui ? Est-ce que tu as déjà eu peur à un moment donné de te dire que tu n'es pas au bon endroit ? Parce que j'ai quand même l'impression... que maintenant tu ressens bien les choses, tu es animé par certaines rencontres et objectifs, mais est-ce qu'il y a des fois où tu t'es dit là je ne suis pas au bon moment, au bon endroit et je ne suis pas avec des gens que je sens bienveillants ?
- Speaker #1
Je pense qu'on est tout le temps au bon endroit, au bon moment en fait, même si c'est désagréable. Et surtout si c'est désagréable, c'est juste qu'on a quelque chose à en apprendre en fait. Mais je pense qu'on est toujours au bon endroit, au bon moment. Bien sûr, il y a des moments où on me demandait pourquoi je suis là, mais... J'ai eu la réponse et j'ai eu le besoin d'être là, d'avoir cette souffrance, ce truc pour apprendre quelque chose.
- Speaker #0
C'est un métal assez incroyable et en fait qu'on devrait tous essayer d'adapter dans nos vies de tous les jours.
- Speaker #1
Je préfère les moments désagréables et c'est vrai que nous sommes dans une société où on fuit l'inconfort, on veut être absolument dans le confort de tout, mais ce n'est pas ça qui nous apporte le plus, j'ai l'impression. Enfin après, c'est mon impression. Des fois, il faut savoir se mettre un petit peu dans l'inconfort ou dans la difficulté.
- Speaker #0
Oui, et pourtant, je trouve qu'on est plutôt dans le sens inverse, à vouloir être à la recherche du bonheur à tout prix et de moins en moins de moments désagréables, alors que ça en fait partie pour justement aller chercher un peu le graal du bonheur.
- Speaker #1
C'est exactement ça, en fait. Je pense que pour connaître le bonheur, il faut connaître le malheur. Sinon, justement, moi, au début, j'avais une enfance hyper facile. Et après, j'avais voyagé directement, donc j'avais fait toujours tout ce que j'avais voulu. Et j'étais heureux, mais je n'étais pas aussi heureux que maintenant. Parce qu'après, il y a eu des choses qui ont fait dans la vie. J'ai connu des malheurs aussi. Et ces malheurs m'ont aidé justement à balancer et comprendre le bonheur. Donc d'être encore plus heureux que ce que je pouvais être heureux. Mais ça m'a appris aussi à ne pas fuir les malheurs. Parce qu'avant, j'étais peut-être un peu comme ça. S'il y avait un problème...
- Speaker #0
je ne le regardais pas et je partais. C'était une fuite un peu. Et maintenant, je sais que ce n'est pas la bonne chose à faire. Regarder, l'accepter et dire, ben voilà, je suis malheureux, mais je sais que ça va changer aussi. Et demain, ça me permettra d'être encore plus heureux et de faire face à ce problème.
- Speaker #1
Alors, ça va nous donner un peu la transition de ta vie actuelle. Mais avant qu'on parle de ce que tu fais maintenant, il y a un dernier volet que j'aimerais bien que tu partages parce que tu m'as l'air d'être... épicurien et qui aime aussi justement le côté des beaux souvenirs culinaires est-ce que tu sais nous en parler un peu de ce que tu retiens de tous ces voyages sur ce plan là sur le partage des bonnes choses j'adore
- Speaker #0
manger j'ai eu une mère qui cuisine très bien et qui cuisinait beaucoup et tout le temps pour tout le monde et c'est qu'en France on a la chance d'avoir cette une cette culture du repas, bien manger ensemble, et c'est ce que j'essaie de l'amener partout où je vais avec moi, dans tous les pays. Moi j'adore découvrir des choses que je ne connais pas, découvrir des techniques aussi de cuisine que je ne connais pas. Et puis c'est un moyen d'échanger assez facilement avec les gens en fait. Souvent moi quand je demandais aux gens de m'héberger, je leur disais en échange, vous créez quelque chose, et direct ça crée un échange. On échange direct et puis je pense qu'il n'y a rien de mieux que de se... Pour moi, c'est le moment préféré de la journée, le repas. On s'assoit autour d'une table et on partage, on échange.
- Speaker #1
Est-ce que tu as une anecdote là-dessus que tu peux partager d'un plat que tu as découvert, une technique de cuisine ?
- Speaker #0
Il y en a vraiment beaucoup. Moi, j'aime bien justement cuisiner dans des endroits improbables qui sont beaux. Donc des fois, je m'amène des petits trucs à cuisiner et je vais dans un endroit qui est magnifique et là, hop, je me fais un petit pique-nique ou un petit repas. Après quand il m'a dit ça, j'ai vu un flash, normalement je crois que c'était au Pérou. C'était une technique de cuisson où en fait il faisait un feu avec plein de pierres, et après il creusait un trou, mettait les pierres, il mettait la viande, il mettait les légumes, et après il recouvrait de feuilles de bananes ou je sais plus quoi avec des couvertures. Et il laissait cuire pendant des heures. Et du coup il l'avait fait avec eux et je trouvais ça incroyable l'effort engagé pour cuire quelque chose, parce qu'il faut cuire un feu pendant des heures. avec des grosses pierres, avec beaucoup de pierres. Vous creusez un trou énorme, et après, ça prend toute une journée. On pourrait, aujourd'hui, on peut faire une poêle, on met la viande dedans, c'est cuit cinq minutes après. Mais là, non, c'est tout un process. Et je trouve ça intéressant aussi. C'est cuit par les pierres, dans la terre, grâce au feu. Donc c'est quand même tous les éléments qui viennent dans ton assiette.
- Speaker #1
Oui, puis il n'y a plus une notion de temps, comme tu dis, là, on est pris tout le temps, vite, vite, vite, il faut que ce soit le plus rapide. possible là ça prend la journée et donc c'est un cadeau quoi quand tu déguste ça c'est le plat que tu moi j'en ai un par exemple chez clameau kéké en au brésil tu vois j'ai l'impression que ça réveille directement le certain papier est ce que toi il n'a ou tu dirais si je sais ça devait être mon dernier repas ça serait celui là c'est que je le pose souvent ça c'est quoi ton repas si tu devais m'en dire
- Speaker #0
Si demain, c'est fini, qu'est-ce que tu mangerais ce soir ? En fait, ça dépend des moments, ça dépend de mon humeur, ça dépend de la saison. Je mange beaucoup de pâtes, j'adore les fruits de mer, il y a beaucoup de choses que j'aime. Donc vraiment, ça dépend.
- Speaker #1
Et une épice peut-être ? Tu aurais découvert qu'elle était vraiment une révélation ?
- Speaker #0
Moi, j'aime beaucoup le piment d'Espelette. Pour le coup, ce n'est pas loin de chez moi, mais c'est une épice que j'aime bien parce que ça pimente un peu, mais pas trop, et ça passe un peu partout.
- Speaker #1
Maintenant, tu es plutôt dans cette idée de transmettre ce goût du voyage. Est-ce que tu peux nous parler de ce nouveau projet qui t'anime en tout cas à l'heure actuelle ?
- Speaker #0
Du coup, après la Mongolie, je suis rentré et j'ai créé Pure Aventure. Je conçois des aventures et j'accompagne les gens. Je suis guide accompagnateur et concepteur d'aventure. J'aime bien le mot, c'est marrant. Pour moi, c'était important déjà d'avoir un métier. passion qui soit vraiment proche de ma passion donc continuer à faire ce que j'aime ça c'était très important je me souviens ma mère qui me disait si tu fais quelque chose que tu aimes tu te fariras jamais de ta vie cette phrase elle m'est restée je me suis dit moi j'ai pas envie de travailler toute ma vie j'ai envie d'être plus dans la passion que dans le travail donc donc ça avait du sens et puis ça faisait quelques années que je me demandais quoi faire parce que en fait c'est vrai que dans les voyages au bout d'un moment je me disais bon tu voyages mais Il y avait un peu une perte de sens au bout d'un moment, parce que ça devenait presque routinier, et je devenais presque asociable, parce que dans les auberges de jeunesse, quand il y va tout le temps, c'est tout le temps les mêmes questions, c'est tout le temps les mêmes réponses, et ça devient un peu routinier. Et du coup, je me demandais... Moi je continuais à voyager comme ça. Une fuite, en fait je pense que je fuyais un peu le monde des adultes et le monde du... Enfin le modèle à proposer du CDI, faire des enfants, un crédit, une maison. Ça je pense que ça me faisait un peu peur, donc je continuais dans ce voyage. Mais petit à petit il y avait de plus en plus de sens et pour moi il fallait que j'en trouve aussi. Quand je réfléchissais à quel métier faire, moi je voulais faire quelque chose qui crée du lien avec les humains, tout en s'immergeant dans la nature. C'était la phrase que j'avais dans la tête. En ayant cette idée de pure aventure, ça respectait totalement cette phrase-là. Je conçois des aventures qui me plaisent. C'est souvent des marches longues, ambivoiques. Ça peut être aussi un vélo ou un kayak. Mais disons, le format le plus fréquent, c'est une marche longue ambivoique. On part avec des inconnus, en pleine forêt, avec notre sac à dos. On marche toute la journée. Après le soir, on fait un petit camp. Et après, on recommence le lendemain, pour plusieurs jours.
- Speaker #1
de la marche, beaucoup de forêts, ça peut être à l'étranger comme en France en fait, c'est plus le concept.
- Speaker #0
Ça peut être à l'étranger comme en France, mais pour le moment c'est surtout en France, parce que je pense qu'on a la chance d'avoir un pays qui est assez incroyable, il y a beaucoup de choses à voir. La culture aussi qui est assez incroyable, les petits villages de France qui sont magnifiques, l'incroyable nombre de villages qui font leur propre fromage.
- Speaker #1
On revient sur la bouffe. Mais par contre, ce qui est marrant, c'est ce que tu viens de dire, les différentes cultures, parce que tu vois, je pense qu'en effet, on n'a pas besoin d'aller forcément très loin pour voyager dans le sens pur du terme. Mais moi, j'ai l'impression que ce qui pouvait manquer justement en restant en France, c'était ce manque de cultures différentes. Et selon toi ? Même en France, on peut réussir à retrouver ces différentes cultures et des rencontres fortes.
- Speaker #0
Après, sur des détails, c'est sûr qu'on vient du même pays, on n'a pas une culture opposée, mais quand même, il y a des choses qui changent dans les endroits de France.
- Speaker #1
Super intéressant de proposer des aventures dans ton pays. Et en fait, tu leur proposes d'aller loin tout en n'étant pas très loin de chez eux.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Déjà, je pense qu'écologiquement, c'est bien de voyager. Moi, c'est qu'au début, je voyageais tout le temps loin, je voulais voir plein de trucs. Et en fait, quand j'ai commencé à voyager à côté de chez moi, je me suis rendu compte que c'était aussi bien. C'était vraiment aussi bien. Donc là, c'est pour ça que je voulais proposer ça. Et après, bien sûr, j'essaye d'allier mes passions à ces aventures-là. Donc des fois, il y a des randos fromages. Là, par exemple, cet été, j'ai fait aussi deux aventures où on va faire 200 km de vélo. et aller, le dernier jour c'est un festival l'un c'est un festival reggae l'autre c'est les vieilles charrues en Charente il y a 34 jours de vélo on fait du bivouac, du vélo et après on fait la fête on danse quelques jours au festival j'essaye de faire des concepts comme ça aussi, là en fin mai j'ai fait un concept où ça va être ce mélange de Pékin Express et je dirais dormir chez vous donc en fait les gens vont devoir faire du stop et donc ils seront en binôme Ils peuvent venir seuls ou en binôme et on fera des binômes sur place. Et du coup, ils se déplacent en stop et ils doivent essayer de dormir sur l'habitant. Et puis, ils font ça, puis ils marquent des points et puis il y aura un petit gagnant. Bon, c'est pas pour... Je vais pas parler qu'il y ait la compétition, mais c'est juste pour que ce soit un peu drôle qu'il y ait deux, trois trucs à gagner. Et bien sûr, il y aura chaque fois des étapes de dégustation. On va commencer à Saint-Emilion, donc dégustation de vin à Saint-Emilion. Après, un gros camado, un petit fromage, fija, grotteuse, milieu jusqu'à 7. En fait, on va aller comme ça. Donc je pense que ça va me mettre une aventure super cool. Et pour avoir voyagé de cette façon, je sais à quel point c'est bénéfique. Là, pour le coup, se faire du stop, c'est un peu se mettre en difficulté. Ce n'est pas forcément facile. La première fois que j'ai fait du stop, je me disais, « Waouh, ce n'est pas facile. Il faut ravaler son égo un petit peu, se mettre en position de « j'ai besoin d'aide » . » Et en fait, quand on se fait aider par des inconnus, il y a quelque chose qui se passe qui est quand même hyper régulable. et qui donne aussi confiance en l'humanité parce qu'aujourd'hui les gens ont peur, j'ai l'impression que les gens ont peur les uns des autres. Alors que l'homme il est bon, normalement on est tous bons, après on ne le devient pas forcément tous mais on est bon. Et en faisant ce genre d'expérience on s'aperçoit que même des étrangers qu'on ne connaît pas sont prêts à nous aider. Du coup ça donne confiance à l'humanité, ça donne aussi surtout envie de reproduire la même chose. Après quand on se fait aider par des gens connus, on a aussi envie d'aider, donc ça crée un cercle vertueux. Pour moi, c'est important de faire cette aventure. Je pense qu'elle va être assez drôle.
- Speaker #1
C'est génial. Si on veut participer, justement, on peut retrouver toutes les infos sur ton site PureAventure.
- Speaker #0
Ouais, sur mon site PureAventure, il y a tout le programme. Et après, je fais aussi un accompagnement privé. S'il y en a qui veulent travailler des choses en particulier, ou s'il y en a qui ont des rêves, mais qui n'osent pas le faire seul, c'est vrai que c'est quelque chose que j'ai rencontré beaucoup de fois. Il y a beaucoup de gens, en fait, qui me disaient « Ah ouais, c'est trop bien ce que tu fais, j'aimerais bien, j'aimerais trop faire la même chose, mais... » Et en fait, parfois, il y avait un « mais » . qui n'est pas vraiment justifié. Il est justifié de leur point de vue par rapport à leur peur, mais bien souvent, il n'est pas justifié, en fait. Et moi, j'aimerais bien essayer d'accompagner ces gens pour les aider à réaliser leur rêve. Je sais qu'il y en a plein qui aimeraient, je ne sais pas, traverser l'Afrique à vélo, traverser l'Amérique du Sud en stop, ou les États-Unis en road trip, mais ils n'osent pas parce qu'il y a une peur. Moi, je veux bien les aider à passer au-dessus de cette peur, parce que je sais comment faire, et même jusqu'à partir les premiers jours. Donc, par exemple, je les prépare déjà mentalement à trouver les bonnes techniques. Parce que forcément, après 12 ans de voyage, je connais où réserver, comment faire pour dépasser moins d'avant aussi. Et partir avec eux les premiers jours pour les accompagner, pour leur montrer que ce n'est pas si dur que ça. Parce que le plus dur, en fait, dans tout ce qu'on fait, c'est souvent le premier pas. Au début, on croit que c'est une montagne. Et puis, au fur et à mesure qu'on marche, on s'aperçoit que c'est qu'une colline.
- Speaker #1
Je pense que tu as raison, la peur, elle… Elle gèle beaucoup de projets.
- Speaker #0
Paralyser, c'est ça en fait la peur. La peur, elle est utile quand elle est là pour nous sauver la vie dans un stress. Mais en fait, si elle nous paralyse, là, elle n'est plus du tout bénéfique. Donc, il faut apprendre à s'en libérer, sinon on n'avance plus.
- Speaker #1
Voyage aussi que j'ai vu que tu organisais dans le Vercors, qui moi m'a donné très envie aussi. Cette initiation spirituelle.
- Speaker #0
Oui, elle est passée celle-là. Après, je vais en refaire une cette année aussi. On est parti avec une amie à moi qui s'appelle Antonia, qui est chamane du Mexique. Elle fait une cérémonie de cacao, c'est ce que j'aime bien de faire avec elle, parce qu'elle est hyper pro, elle est une voix hyper douce. Et elle parle, je sais pas pour rien dire. Là, on était partis trois jours dans le verre-corps, et on dormait dans les maisons non gardées. Donc c'est des petites cabanes où il n'y a rien, il y a juste un poêle, une table. Et on dort sur le sol, avec nos matelas gonflables. où on est vraiment coupé de tout et on voit pas de... on voit pas trop de civilisation, on est vraiment en pleine nature. Et elle, le soir, elle fait une cérémonie de cacao, donc c'est... c'est quand même assez authentique, je pense pas qu'il y en ait eu beaucoup des cérémonies de cacao dans les cabanes diverses, non gardées du Vercors.
- Speaker #1
Et c'est quoi la cérémonie cacao ?
- Speaker #0
Le cacao, c'est censé ouvrir le cœur. Donc il y a tout un rituel autour, elle nous parle un petit peu avant... Après, on prend le cacao, on le boit. Et puis après, elle fait un petit débrief aussi. Elle nous en parle de ce qu'elle a vu, de ce qu'elle a aperçu. Tu n'as pas eu de souci ?
- Speaker #1
Au contraire, mais j'aime bien justement le silence qui est arrivé là juste après. Ça permet d'accueillir le temps. Au contraire, ça me donne très, très envie. Et ça vient justement aussi conforter le fait qu'on n'est pas obligé peut-être d'aller au fin fond de l'Amazonie. pour vivre des expériences spirituelles fortes. Et qu'encore une fois, on peut le faire à côté de chez nous. Il suffit d'être curieux et d'avoir envie de s'intéresser un petit peu à ce qui nous entoure.
- Speaker #0
Je suis même allé te dire que même sans bouger, en fermant les yeux, déjà, c'est pire aussi.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire. Je pense qu'il faut un petit peu d'entraînement et puis de se faire accompagner. En tout cas, je trouve que ton projet de pouvoir accompagner les gens, Peut-être comme tu dis au tout début, parce que souvent, on se fait une montagne de quelque chose qui, en fait, après, on se rend compte que c'est tout à fait abordable et qu'on est capable de le faire. Donc, je trouve ça vraiment bien de pouvoir les accompagner au départ. Et moi, j'aime bien aussi l'idée de créer des aventures comme ça, un peu sur mesure. C'est-à-dire que si même quelqu'un a une idée un peu folle, il t'appelle, tu peux la mettre en place.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Moi, je dis, tu me dis le nombre de jours, le budget et ce que tu as envie. Et puis, moi, je le crée. après même si tu as zéro idée, moi je vais t'en proposer parce que des idées d'aventure vont venir plein et puis oui pour revenir sur le la peur du saut dans le vide, j'ai un peu l'impression que des fois en fait les gens ils ont vraiment envie de sauter mais tu sais c'est un peu comme quand tu vas tester sur un rocher au dessus d'un petit lac par exemple il y a 6-7 mètres de haut et il faut sauter dans l'eau, on a tous retrouvé à un moment donné cette situation où On regarde en bas, on se dit « waouh, c'est haut, ça fait peur » . En fait, soit on saute, soit on reste en haut et on continue à réfléchir. Et plus on rentre dans le mental et plus on réfléchit, plus lui va nous convaincre de ne pas sauter. Et j'ai l'impression qu'il y a plein de gens qui sont sur ce Ausha, à attendre et à regarder. Et plus ils regardent... Plus le temps passe, plus il ne saute pas. Alors qu'en fait, un petit saut, il y a les petites quelques secondes d'adrénaline, mais après, on est dans l'eau et on est content et on peut faire autre chose.
- Speaker #1
Ça serait quoi ton... Je pense que c'est un peu le conseil que tu viens de donner, mais est-ce que pour quelqu'un justement qui aurait écouté le podcast et qui me dit « Waouh, ce gars me fait rêver ! » Parce que franchement, tes aventures et ta façon d'être, ta façon de penser, c'est vraiment hyper inspirant. Est-ce que tu pourrais donner un conseil justement à quelqu'un qui a envie de sauter le pas, mais qui a cette petite trouille ?
- Speaker #0
Qu'il faut essayer. La vie, c'est une expérience et il faut expérimenter le plus de choses possibles, même si c'est une petite chose. Forcément, il ne faut pas commencer par un objectif qui est trop grand non plus. Mais tous les jours, on se met des petits défis et en fait, au fur et à mesure qu'on les accomplit, on prend confiance en soi et on peut accomplir des choses un petit peu plus grandes. Il faut expérimenter, il faut essayer et il faut se dire aussi qu'il n'y a pas d'effet. En fait, même si on n'arrive pas à faire ce qu'on veut, ce n'est pas grave, on a appris quelque chose et au moins on a essayé. Si on ne fait rien, là pour moi c'est le pire. Là on n'apprend rien, on n'apprend rien, on est bloqué. C'est pire que l'échec de ne refaire.
- Speaker #1
Où est-ce qu'on peut te retrouver Joe pour te contacter ou pour suivre tes aventures ?
- Speaker #0
Sur les réseaux, bien que je ne sois pas trop un adepte, j'essaye de m'y mettre.
- Speaker #1
sur Instagram ou Facebook ou sinon sur mon site en tout cas moi je mettrai les liens et merci d'avoir partagé tes aventures et de nous avoir livré ta philosophie de vie parce qu'il y a beaucoup à retenir et
- Speaker #0
en tout cas c'était un plaisir de t'écouter merci à toi de m'avoir donné la parole et de m'avoir accueilli ici à très vite