- Speaker #0
Salut Mathilde, je suis ravie de te recevoir sur le podcast de À ton tour du monde.
- Speaker #1
Salut Florence, merci beaucoup de me recevoir.
- Speaker #0
C'est un plaisir. En fait, j'étais très contente de recevoir ton message. Donc tu m'as envoyé un message la semaine dernière en me parlant un petit peu de ton parcours. Je pense qu'il y avait peut-être des épisodes précédents, dont le dernier, où on avait parlé de cette petite voix intérieure qui nous guidait dans parfois nos folies les plus grandes. dont Mélissa qui n'était guidée que par ça. Et toi, tu m'as envoyé un très chouette message en me disant que, pareil, il y a eu un moment, une sorte de déclic pour ouvrir une nouvelle aventure. Donc, je vais juste te demander si tu peux présenter Mathilde et surtout présenter aussi le déclic de ce nouveau projet.
- Speaker #1
Oui, avec grand plaisir. Donc, je m'appelle Mathilde, j'ai 26 ans, je suis originaire d'Auvergne. Je suis une épicurienne dans l'âme, comme j'aime bien le dire. C'est-à-dire que j'adore vadrouiller partout, tout le temps, être avec du monde, dégoter des bonnes adresses quand je pars en week-end, à l'aventure, etc. Voilà, j'aime la vie, j'aime les bonnes choses, j'aime être entourée. Et je n'étais pas du tout prédestinée à vivre ce que je vis actuellement. Et ça part d'un rêve que j'ai fait une nuit. Et même là, quand j'y repense, je l'ai réalisé vraiment il n'y a pas longtemps, où je me suis dit, mais en fait Mathilde, est-ce que tu réalises que... Si tu n'avais pas fait ce rêve, tu n'en serais pas là du tout aujourd'hui. Donc, ce fameux rêve est arrivé en décembre 2022. Je me souviens exactement la nuit, le contexte, etc. Et je rêve que j'ai plein de vannes que je propose à la location et qu'à côté de ça, je propose pour les personnes qui les louent des itinéraires sur mesure, que je leur rédige sur mesure, pour mettre en lumière les artisans. Donc, en fait, c'est un peu comme un package que je leur propose avec... il ou le van et je leur fais un itinéraire. Et le lendemain, je me réveille et je me dis, mais je veux absolument faire ça en fait, c'est mon rêve. À savoir que j'avais déjà un van et que je partais en week-end avec, mais je n'avais jamais eu cette idée-là. Et à ce moment-là, je manquais de sens professionnellement et je rêvais d'entreprendre. Mais un, je n'avais pas une idée bien ficelée, j'avais quelques pistes, mais vraiment rien de concret du tout. Et deuxièmement, ça me paraissait très difficile de mettre tout ça en place puisque je ne viens pas du tout d'un milieu. entrepreneurs, etc. Donc voilà, c'est resté dans un coin de ma tête. J'y pensais souvent, mais pour moi, ce n'était pas concrétisable à ce moment-là. Et je pense que tout est bien fait, puisque quelques mois plus tard, j'ai eu deux gros changements de vie. Un licenciement économique qui était, on va dire, attendu, et une rupture qui, elle, pour le coup, n'était pas vraiment attendue. Et bien évidemment, avec du recul, je me dis, mais tout était écrit comme ça. Et je remercie la vie d'avoir... mis ces obstacles, entre guillemets. Enfin, je ne pense même pas que ce soit des obstacles, mais en tout cas, ces deux faits dans mon quotidien. Et à l'instant T, c'était quand même une épreuve à passer. Et je me suis dit, mais Mathilde, repense à ton rêve. Ça s'est fait par étapes, mais globalement, ça s'est fait très rapidement. J'étais en week-end en van en Bourgogne avec une copine. Elle me dit, mais en fait, si tu veux réaliser ce rêve-là, pourquoi déjà toi, tu n'irais pas rencontrer les artisans ? Et là, je me suis dit, bah oui, en fait, c'est tellement plus logique. Et en fait, au mois de septembre, je me suis dit, allez. Donc, c'était en septembre 2023. Je me suis dit, allez, tu prends ton van et tu vas rencontrer ces artisans. Sachant qu'il y avait pas mal de choses qui se mêlaient, mais je pense surtout qu'à ce moment-là, j'avais un besoin de mettre du sens dans mon quotidien et de vivre quelque chose de beau et fort pour moi, une manière d'introspecter. Et c'est là où je me suis dit, Mathilde, il faut écouter sa petite voix. Si tu sens que c'est le moment, vas-y. Et je pense que le fait de dire je vais aller rencontrer les artisans, c'était peut-être finalement plus un prétexte pour me donner une justification de pourquoi je pars. Et surtout que je disais, avec du recul, je pense que c'était assez prétentieux, mais je disais, je vais aller rencontrer les artisans pour les mettre en lumière. Mais moi, je suis la petite Mathilde, enfin voilà, qui est avec son van, qui part en week-end avec, mais c'est tout, je n'ai pas de communauté ou quoi. Mais je ne me suis pas trop posé la question. étonnamment alors que d'habitude je suis quelqu'un qui me pose beaucoup de questions et à ce moment là je me suis dit je vais faire le Jura je me donne une date donc c'était fin septembre début octobre et je me suis dit je vais faire le Jura comme ça je serai pas trop loin de chez moi à ce moment là je vivais à Lyon je serai pas trop loin de chez moi si finalement je sens que ça le fait pas pas trop loin de ma famille en Auvergne non plus Et puis, c'était une région qui m'attirait beaucoup à cette saison puisque j'avais découvert un an avant et j'avais adoré. Donc voilà, je me suis dit, ce jour-là, je pars avec mon van dans le Jura rencontrer les artisans. Et c'est comme ça que ça a commencé.
- Speaker #0
Pourquoi les artisans ?
- Speaker #1
Alors, c'est une bonne question, mais je pense que c'est parce que j'étais habituée depuis toute petite avec mes parents à partir vadrouiller un petit peu partout en France, à découvrir les différents savoir-faire et que j'aime en fait ce que ça représente en tant que... Ah, j'ai du mal à l'expliquer ! J'aime en fait les savoir-faire de manière générale, voir quelqu'un avec... du talent et qui a une histoire à raconter, qui a quelque chose à mettre en lumière et finalement, ça contribue à notre patrimoine. Et moi qui adore aller à l'étranger partout, vadrouiller partout, je suis aussi très chauvine et j'adore mon pays et je me dis que ça mérite d'être valorisé, mis en lumière et voilà. Et je trouve que c'est des personnes en fait, surtout qui ont du coup ce talent, mais à la fois qui ont un certain courage parce que c'est en général des métiers qui sont difficiles et qui sont parfois... sous-estimé ou sous-valorisé au détriment peut-être de l'industrie etc.
- Speaker #0
Donc en fait tu ne te poses pas trop de questions, tu as la curiosité et la passion et tu te dis est-ce qu'il y avait quand même un projet derrière ou c'était juste de se dire aujourd'hui j'ai envie d'aller les rencontrer, j'ai envie de les mettre un peu en lumière, comment, pourquoi, je ne sais pas trop ou tu avais déjà un projet justement même de format ?
- Speaker #1
Non en fait… Au début, je pense que pareil, c'était pour me mettre un peu dans un cadre de sécurité. Je me suis dit, je pars deux mois minimum. Je pensais faire le Tour de France en deux mois. Un an et demi après, je n'ai pas fait un quart. Et en fait, au fond de moi, j'avais vraiment ce désir d'en faire un projet professionnel. Mais avec toute la lucidité que j'ai quand même, et je me disais, ça va quand même me paraître compliqué parce qu'encore une fois, je ne viens pas de ce milieu entrepreneur. Et je... Je pense que ça me demandait beaucoup de... Je pense que ça me paraissait réellement compliqué à ce moment-là, mais j'avais quand même l'espoir. Et en fait, paradoxalement, c'était inenvisageable pour moi de rentrer à Lyon et de reprendre un CDI. Donc, c'était pas mal de pensées qui se mêlaient entre elles. Voilà, ça s'est fait après...
- Speaker #0
Une envie de liberté.
- Speaker #1
Une grosse envie de liberté. Et je pense que j'ai pris cette année... En fait, la chance que j'ai eue, c'est ce licenciement économique qui, pendant un an, m'a permis de garder... presque la totalité de mon salaire. Donc, je pense que je vivais pas mal au jour le jour. Et je crois beaucoup au fait que tout s'équilibre à un moment donné et que j'allais avoir des opportunités sur mon chemin. Donc, encore une fois, je pense que je ne me suis pas posé tant de questions que ça.
- Speaker #0
C'est chouette. Alors, la première rencontre, c'était qui ?
- Speaker #1
La première rencontre, c'était un restaurant dans le Jura. Et en fait, au tout début... déjà j'allais voir tous les types d'artisans, bon j'ai quand même commencé par un restaurateur, mais j'allais voir tous les types d'artisans, et c'est au bout de quelques mois où je me suis dit, Mathilde, rends-toi l'évidence, ce qui te fait le plus vibrer, c'est tout ce qui touche autour de la gastronomie et des métiers de bouche. Donc depuis, je me suis vraiment spécialisée là-dedans. Mais au début, j'allais voir des restaurateurs, des savonières, des maroquinières, des sculpteurs, des peintres, tout ce qui touchait de près ou de loin à l'artisanat. Et je me souviens très bien de cette première rencontre. C'est un restaurant où du coup, je suis venue déjeuner le midi. Et c'était une famille qui avait créé ce restaurant, une mère avec ses enfants. Et une fois le déjeuner terminé, le service terminé aussi, on s'est retrouvés tous les, je ne sais plus, on était quatre ou cinq, dehors à échanger sur leur terrasse. Et c'était hyper inspirant. Et juste après ça, je me suis dit, je pense que ça s'annonce vraiment pas mal et qu'à mon avis, ils vont vraiment me nourrir au quotidien. tous ces artisans et toutes ces personnes.
- Speaker #0
Donc, le projet, comment tu les mets en lumière ? Donc, tu décides d'aller les rencontrer. Et comment ça se passe ? Qu'est-ce que tu leur proposes ?
- Speaker #1
En fait, au début, c'était déjà très intéressant parce qu'on avait des échanges, encore une fois, qui étaient vraiment passionnants, inspirants. Mais finalement, je n'avais pas un moment... Enfin, ils m'accordaient de leur temps, mais c'était plus de l'échange. Là où maintenant, c'est totalement différent, où je passe vraiment du temps avec eux. fait quelque chose ensemble, littéralement. Mais au début, je faisais des petites vidéos et en fait, c'était plus des vidéos récap de mes journées. Je pense qu'on pourrait parler de petits vlogs où je prenais plein de petites capsules vidéo tout au long de ma journée. Eux, je les intégrais dedans et après, je partageais ça sur les réseaux sociaux. Et je pense que ça leur suffisait parce que de toute façon, un artisan, il n'y a pas besoin de lui dire grand-chose pour le convaincre de venir le voir. Lui, il est toujours content qu'on vienne s'intéresser à ce qu'il fait. Donc, je pense qu'ils n'avaient pas forcément d'attente. Donc voilà, au début, c'était vraiment plus ces échanges-là. Et moi, je partageais dans des petites vidéos. Je ne me montrais pas trop, moi, personnellement. Voilà. Et en fait, tout a évolué au fil du temps. Quand je suis partie au Pays Basque au mois de novembre, l'année dernière, j'avais demandé sur Instagram si des personnes voulaient me lancer des petits défis. Et j'en ai eu plusieurs, et notamment un qui était d'apprendre à faire la recette du gâteau basque. Et sur le moment, je me suis dit, waouh, c'est trop cool, j'ai trop envie de faire ça. Mais en même temps, je me suis dit, mais qui va accepter que je vienne apprendre là une recette qui en plus doit être secrète parce qu'il y a une notion de terroir, de spécialité. Et en fait... je suis arrivée au Pays Basque et je suis allée voir un pâtissier. Mon discours était un peu approximatif sur le moment. Et puis, deux, trois minutes après, il m'a dit « En fait, oui, évidemment, on préfère que tu l'apprennes avec nous qu'avec un autre pâtissier. » Et du coup, quelques jours après, le matin, je l'ai rejoint et on a fait la recette du gâteau basque ensemble. Et c'est là où vraiment je me suis dit « Ok, maintenant, c'est ça que je veux faire. Il y a une vraie valeur ajoutée. » C'est-à-dire que là, je vis un réel moment avec l'artisan, le producteur, le chef, ça dépend à chaque fois. en tout cas avec la personne, j'apprends, on échange, on apprend à se connaître, il y a une vraie valeur ajoutée, et après je partage ça. Et le partage, par contre, c'est du bonus. Il faut d'abord, en tout cas moi c'est ma volonté, c'est d'abord que moi je vive le moment pour moi, avec la personne, et après ensuite le partage c'est du bonus. Et on vient mettre en lumière du coup l'artisan de cette manière-là.
- Speaker #0
Là ça fait combien de temps du coup que l'aventure a commencé ?
- Speaker #1
J'ai commencé en octobre 2023.
- Speaker #0
Ok. Qu'est-ce que tu peux en retenir, justement, déjà de cette première année ?
- Speaker #1
En fait, je ne sais pas. Je n'aurais jamais imaginé en être là actuellement. Puisqu'au début, encore une fois, je pensais que c'était une parenthèse dans mon quotidien et que j'allais retrouver ma routine classique après, même si je déteste ce mot routine. Je pense que je la fuis au maximum. Mais en fait, j'ai l'impression, souvent je le dis aux personnes que je rencontre, que depuis octobre 2023, je vis un peu dans un monde de bisounours, entre guillemets, parce que c'est des personnes qui, encore une fois, sont super contentes qu'on aille à leur rencontre et qui sont dans la générosité, c'est-à-dire qu'elles donnent vraiment de leur temps, elles partagent leur histoire et elles sont contentes, en fait, de partager leur savoir-faire. Et moi, ça me nourrit vraiment profondément au quotidien. Et ce que j'adore faire, c'est faire du lien aussi entre elles. Par exemple, je vais aller voir un producteur, je vais l'aider dans sa safranière à désherber, par exemple. À la fin, je vais lui prendre un produit. Je vais aller voir un chef et je vais dire au chef, tiens, je te donne tel produit. Est-ce qu'on peut imaginer une recette ensemble autour de ce produit ? Et du coup, il y a plein de choses pour moi qui sont hyper intéressantes là-dedans parce qu'il y a le lien que j'essaye de faire entre producteur et restaurateur. Il y a le côté où je vois la réflexion du chef au moment d'imaginer la recette. Peut-être qu'on va pouvoir l'imaginer ensemble. Après, il y a le fait qu'on partage ce moment-là ensemble à cuisiner. Donc, je participe. Donc, moi, j'apprends plein de choses. en cuisine en l'occurrence. Et après, on va peut-être partager le repas tous ensemble avec le producteur que je suis allée voir, le chef, l'équipe, etc. Et c'est encore un moment qui, moi, me réchauffe le cœur et me rend super heureuse.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler d'Oscar ?
- Speaker #1
Oscar, c'est mon fidèle compagnon de voyage depuis le début. Je l'avais acheté avant même de... Non, après avoir fait ce rêve. Normalement, je le dédie à la location. Et quand j'ai eu tous ces changements de vie, je me suis dit, bon, mon compagnon de voyage, il est là, clairement. Donc voilà, mon petit Oscar, et qui m'accompagne partout avec moi dans mes vadrouilles. Donc on a fait ensemble le Jura, le Périgord, le Pays Basque, l'Alsace. Et après, on a tenté d'arriver sur la côte d'Opal, sauf que ce cher Oscar a décidé d'en faire des siennes. Il est tombé en panne, et c'est là où je me suis dit, bah Mathilde, tu sais ce que tu vas faire. Tu vas rentrer chez papa et maman quelques semaines et tu vas aller redécouvrir ton propre département d'origine que tu penses connaître, mais qu'en réalité, tu ne connais très certainement pas. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Donc du coup, à ce moment-là, j'ai fait l'Allier et le Puy-de-Dôme et j'ai été une propre touriste dans ma région. Enfin, une touriste dans ma propre région.
- Speaker #0
Sinon, le quotidien avec Oscar, ça se passe comment ?
- Speaker #1
Le quotidien avec Oscar, alors il a pas mal évolué le quotidien avec lui parce qu'au tout début, en fait... C'est ça aussi que j'aime dans cette aventure et dans ce quotidien maintenant que je vis. C'est toute l'évolution depuis le jour où je suis partie vers Suisse aujourd'hui. Typiquement, au tout début, je n'osais pas du tout aller faire de camping sauvage, etc. J'étais très, très prudente là où j'allais dormir. Je le suis toujours autant. Ce que je veux dire, c'est que j'étais frileuse et je n'allais pas dormir dans la nature. Donc, je dormais soit en camping, ce qui me coûtait quand même pas mal d'argent. Chez l'habitant, pareil, ça me coûtait pas mal d'argent. Après, il y a des artisans des fois qui me recevaient et ça par contre c'était très chouette parce qu'on avait un vrai moment supplémentaire ensemble et une vraie relation qui se crée. et petit à petit j'ai vu que je commençais à me sentir beaucoup plus à l'aise et là j'ai fait deux mois dans le Finistère avant Noël et en fait tous les soirs je faisais du camping sauvage, alors je précise bien évidemment que c'est toujours dans le respect des règles etc, je fais pas de camping n'importe où, il faut toujours faire très attention mais en tout cas je dormais dans la nature et là j'ai eu l'impression de vivre la vraie van life c'est à dire d'aller là où le vent me mène et de pas aller là où je dois aller Et ça, pareil, c'est quelque chose qui a beaucoup évolué au fil de ces mois. C'est qu'à un moment, j'ai eu un peu une prise de conscience de me dire « Mais Mathilde, là, tu te rends compte qu'en fait, tu mets des points sur GPS et que tu vas là où tu dois aller au lieu de te laisser porter. Est-ce qu'il ne faudrait pas remettre du sens dans tout ça ? » Et en fait, j'étais toujours là à regarder la montre et à me dire « Attends, mais là, il faut que je fasse ça, ça, ça. » C'était une accumulation de rendez-vous que je me donnais, entre guillemets, et en perdre du sens, en fait. Et là, maintenant, j'essaie vraiment... Alors, j'ai des journées qui sont très riches, très denses, mais j'essaie vraiment de beaucoup plus me laisser porter. Et je vois un panneau qui m'attire, hop, je vais prendre cette direction-là. Je devais aller au nord, mais finalement, au sud, il y a une super plage, et bien je vais aller au sud du Finistère, en l'occurrence. Voilà, j'essaie de beaucoup plus me laisser porter par mon instinct, par mes envies, et être moins rivée comme ça, toujours sur la montre et les rendez-vous que je pourrais me donner. que je m'impose alors qu'en fait, on n'a rien à s'imposer et qu'il faut davantage se laisser porter, je pense.
- Speaker #0
Est-ce que tu as une rencontre que tu veux nous partager, un truc qui est un peu improbable, qui s'est produit justement par se laisser guider dans la bonne direction, se perdre dans la bonne direction et une rencontre justement belle, riche, grâce au hasard ?
- Speaker #1
En fait, il y a tellement de rencontres au quotidien que je suis en train de réfléchir à quel moment ça a été le cas.
- Speaker #0
Ce que j'aime bien dans ce que tu racontes, c'est qu'à un moment donné, j'arrête de me dire que je prends des rendez-vous, etc. Et si je vois un panneau qui m'inspire, j'y vais. Mais donc, j'imagine que parfois, ça fonctionne, des fois moins. Est-ce que tu es sortie parfois d'un rendez-vous, d'une rencontre vraiment chouette en se disant « Waouh, j'ai bien fait de me laisser… » inspiré par cette direction-là ?
- Speaker #1
Disons que les rendez-vous avec les artisans, ils sont quand même plutôt planifiés parce que je veux vraiment passer un vrai moment avec eux et je laisse peu de place à la spontanéité. Je laisse peu de place à la spontanéité dans le sens où, avant d'arriver dans le département, je prépare une partie de ces rencontres, je recherche, etc. J'en contacte pas mal. Mais après, je me laisse beaucoup guider sur place et notamment par le bouche-à-oreille. Par contre, je vais difficilement aller les voir à l'improviste comme ça. Ou alors, si, je vais le faire. Si, alors je l'ai fait récemment avec un... Si, ça y est, ça me revient. Je suis allée voir un cidrier, donc qui était dans le sud finistère. J'y suis allée un peu à l'improviste comme ça et finalement, j'ai découvert toute la cidrerie. À ce moment-là, c'était le ramassage, enfin la récolte des pommes et le passage au pressoir avant de partir en cuve de fermentation. Donc déjà là, c'était hyper intéressant parce qu'ils m'ont reçu alors que j'arrivais comme ça à l'improviste. On a fait après une dégustation de cidre, de jus de pomme et puis j'ai vraiment vu les choses se faire. Et en parlant avec eux, ils m'ont dit, ah, mais notre nièce a repris une boulangerie avec son conjoint, etc. Sur la route, du coup, je me suis arrêtée. Et en fait, c'est une boulangerie où tout est fait à l'ancienne, avec que des blés anciens. Et surtout, ils travaillent entièrement, uniquement au feu de bois. Et j'ai trouvé ça super intéressant. Et moi qui cherchais à apprendre à faire la recette du Queen Amand, puisque moi, je disais avant Queen Amand, je suis désolée pour les Bretons. Je sais que maintenant, c'est Queen Amand. Je lui ai demandé. Et sur le moment... J'ai senti qu'il était peut-être un peu sceptique, peut-être qu'il ne savait pas trop à quoi s'attendre, etc. Et quelques jours après, il m'a rappelé. Il m'a dit, oui, c'est Mathieu. Du coup, si tu veux venir faire la recette, on peut faire tel samedi. Je préchaufferai le four à bois pour toi, etc. Et le samedi en question, j'y suis allée. J'ai même pu emmener ma meilleure amie et son mari qui habite là-bas. Et tous les quatre, on a passé une super après-midi à apprendre à faire la recette du kouign-amandes. Et après, à le déguster avec un bon jus de pomme, de l'acidrerie que j'étais... aller voir quelques jours avant. Et ça, c'était vraiment chouette.
- Speaker #0
C'est génial. C'est génial parce qu'ils partagent, comme tu dis, leurs secrets. Tu passes un bon moment. Est-ce que tu te souviens justement de ce côté, j'imagine, un peu peur de l'imposteur au tout début, de l'émotion que tu as reçue la première fois que tu t'es dit « Allez, je me lance un projet » , mais qui n'a pas encore vraiment ni queue ni tête, de cette première fois justement avec ce restaurateur où tu t'es dit « Bah voilà, j'ai envie de vous mettre en lumière, mais je ne sais pas encore comment » . Est-ce que tu te souviens de ce que tu ressentais ?
- Speaker #1
En fait, ce jour-là, j'étais allée manger dans ce restaurant avec des personnes de ma famille. Et ça marquait vraiment le premier jour où je commençais cette aventure. Et c'est drôle parce que j'avais des peurs, mais pas tant que ça finalement. Et quand j'y pense avec du recul, c'est étonnant venant de moi parce qu'encore une fois, je suis du genre à me poser mille questions. Et là, c'est comme si je ne me laissais pas le choix et qu'il ne fallait surtout pas que je montre que j'ai des doutes ou que je ne me sente pas légitime. Et du coup, après ça, j'ai laissé ma famille. On s'est retrouvés avec la famille de restaurateurs. On a échangé. Je me souviens, j'étais avec mon petit carnet. Sur le moment, je me dis que ça fait peut-être un peu journaliste. scolaires et ça a tellement changé depuis. Mais en fait, j'ai vu qu'eux n'avaient pas d'attente particulière. Encore une fois, c'est ça, c'est que dans ce milieu-là, ils sont tellement contents de partager ce qu'ils font, ils sont tellement fiers que je crois qu'on ne peut pas ressentir de stress en échangeant avec eux. Mais pour autant, quand j'y pense maintenant, là, à l'heure actuelle, alors pourtant, je suis en plein développement et que... J'ai encore peu de monde qui me suit, etc. Je ne suis pas nationalement connue du tout. Mais je me dis, j'ai eu du culot quand même. Parce qu'encore une fois, je disais même dans les messages que je voulais mettre en lumière les artisans. Mais je pense que ce qui leur a plu, c'est qu'en fait, ils voyaient quand même que j'avais des petites vidéos au fil de mes rencontres. Et que c'était authentique, en fait. Et je pense qu'ils voyaient peut-être plus le joyeux moment qu'on allait passer ensemble, plutôt que de penser à un impact que ça pourrait avoir, eux, sur... leur activité.
- Speaker #0
Le modèle économique, ça fait donc plus d'un an. Il en est où ? Comment ça fonctionne ? Tu en es où dans ton projet ?
- Speaker #1
En fait, quand j'étais au Pays Basque, non alors, c'est même pas ça. Quand j'étais dans le Périgord, je suis allée à la rencontre d'un viticulteur et en parlant avec lui, il me dit « Ah, mais c'est drôle ton projet. » Il me fait penser à une nana qui a créé le Tour des Terroirs. Elle met en lien les producteurs et les restaurateurs, etc. Et je lui dis, ah, c'est super intéressant. Je pars de chez lui, je me dis, tiens, je vais essayer de trouver un podcast sur cette personne-là. Je trouve un podcast, je l'écoute, et là, je trouve ça hyper intéressant comme podcast. C'est sur la gourmandise, les souvenirs liés à l'enfance, les Madeleines de Proust, etc. Et j'écoute un autre épisode, et l'invité de ce fameux épisode s'appelle Antoine, et il accompagne les porteurs de projets à se lancer. Il travaille pour Kiss Kiss Bank Bank. À ce moment-là, c'était le cas. Et je me dis, purée, mais en fait, peut-être que c'est ça la solution pour que je puisse vraiment continuer mon tour de France. Peut-être qu'il faudrait faire une campagne de crowdfunding. Et je me souviens, j'envoie ce mail à Antoine en lui disant, bon, voilà, je viens d'écouter le podcast, peut-être que c'est ça la solution, mais je ne sais même pas ce que je voudrais faire financer, etc. Et tout de suite, on s'appelle et ça matche hyper bien, on s'entend hyper bien. Il me dit, bon, écoute, pour l'instant, tu ne sais pas encore ce que tu veux faire. Si tu veux... financer ton voyage ou écrire un livre par rapport à ça ou quoi. Mais on va faire un accompagnement ensemble et on va travailler sur le projet ensemble. Et au début, l'idée, c'était plus déjà d'avoir une meilleure stratégie pour les réseaux sociaux, etc. Et puis, quelques mois plus tard, je lui dis, écoute Antoine, là, ça va être l'été, il faut vraiment que je fasse quelque chose parce que les gens vont partir en vacances, il y a forcément des choses à développer. Et je voulais faire mes fameux itinéraires sur mesure. Il me dit, oui, mais ça, financièrement, ça va... pas être super intéressant au début, etc. Il me dit, mais toi qui adore le papier, qui adore écrire des cartes postales, pourquoi tu ne ferais pas des cartes routières ? Et alors là, dans ma tête, ça s'est mis à danser. Et l'après-midi même, je commençais à travailler sur le projet. En fait, il m'a dit cartes routières et ça a sonné comme une évidence pour moi. Et pardon.
- Speaker #0
Non, non. Et donc, la carte routière, elle est née. Explique-nous comment justement le projet est né et où est-ce qu'il en est.
- Speaker #1
Eh bien, je me suis dit que j'allais sortir une carte routière par département, à la fois pour valoriser mes rencontres, mon expérience, et en même temps, voyager à nouveau avec le charme du papier. C'est aussi un petit clin d'œil à toutes les fois où je me suis embourbée avec le van en suivant bêtement le GPS, ce qui est vrai plusieurs fois, notamment en Alsace et au Pays Basque aussi. Et c'est là où, encore une fois, c'était toujours dans le but de remettre du sens dans sa manière de voyager, de vadrouiller, mais surtout, avant tout, pour... valoriser toutes mes rencontres parce que le digital, c'est super chouette, mais j'adore aussi le papier. Et donc, voilà, transposer ça sur papier m'est paru assez logique. Donc, l'idée, c'était de dire, au recto, on a la carte IGN du département, tous mes petits points d'une certaine couleur avec mes recommandations d'artisan, de chef, de... Voilà, toutes les bonnes adresses autour de la gastronomie, des métiers de bouche. Tout ce que j'ai fait aussi en termes de nature et patrimoine, ça peut être les randonnées, les points de vue. les musées, les petits villages, etc. Et je propose aussi toujours un itinéraire de six jours dans le département pour les personnes qui ne viendraient pas de ce département-là, basé sur ce que j'ai fait, avec mes petits coups de cœur culinaires. Il y a une recette d'un chef que j'ai rencontrée qui est facile à reproduire quand on est en vadrouille. Et au verso de la carte, du coup, il y a l'index de toutes ces adresses. L'idée, c'est de dire, je pars en week-end, je m'enlève cette charge mentale de chercher les bonnes adresses, Mathilde l'a fait pour moi. C'est un peu ça, puisque c'est toujours cette idée que, quand moi, je pars en week-end, j'aime vraiment avoir les petites adresses pépites. Et bien là, je le fais pour les gens. C'est un peu ça. Et donc, il y a le détail de toutes ces bonnes adresses, mon produit coup de cœur, où est-ce qu'on peut les retrouver, etc. Et surtout, je voulais vraiment que ces cartes soient immersives, ludiques. et qu'elle donne envie aux gens d'aller rencontrer ces personnes passionnées et passionnantes que moi j'ai la chance de rencontrer au quotidien. Du coup, sur chaque carte de chaque département, il y a des petits coupons qui sont intégrés avec, ça peut être une tablette de chocolat offerte ou une dégustation de produits autour du safran ou la traite des vaches à 17h tous les soirs ou des réductions, etc. Pour que vraiment, il y ait ce côté expérientiel que moi j'aime beaucoup.
- Speaker #0
C'est un peu des voyages un peu immersifs. C'est très chouette. On peut les retrouver où, du coup, les cartes ?
- Speaker #1
Actuellement, elles sont en vente sur mon site Internet. Après, j'essaie de m'implanter petit à petit chez les artisans que j'ai rencontrés. Ça peut être des restaurants, des salons de thé, des épiceries fines, etc. Et après, pas mal aussi en librairie, les espaces culturels, etc. Et après, toutes les ressources sont sur mon site Internet avec tous les points de vente cités.
- Speaker #0
Et tu continues à faire des vidéos aussi sur chaque rencontre.
- Speaker #1
Exactement. Parce qu'en plus, ça, c'est vraiment la partie que j'adore. Alors, pas le montage. J'espère me déléguer très prochainement le montage. Mais en tout cas, la partie de tournage, j'adore. Pas le fait de filmer en soi, mais le moment vraiment que je vis. Je comprends. Voilà. Et j'aime le retranscrire, en fait. D'ailleurs, c'est ce que je dis à chaque fois que je vais rencontrer les personnes, parce que je ne veux pas qu'elles aient d'attente. en termes d'impact sur leur activité, si ça en a un, c'est génial. Et ça a été le cas pour beaucoup. Et ça m'a fait super... Enfin, ça m'a vraiment fait chaud au cœur. Et je suis super contente pour elles. Mais je leur dis toujours, c'est d'abord le moment. Et la vidéo, c'est le bonus. Tout comme, voilà, quand ils me voient avec la caméra et qu'il y en a qui sont un peu en mode « Oh, mais j'ai peur, il y a la caméra. » Je leur dis toujours « Mais non, là, c'est le moment qu'on vit. Ça, on ne regarde pas. C'est l'extension de mon bras, mais on ne regarde pas. Ce n'est pas ici. C'est là le moment qu'on vit. » Et moi, c'est vraiment ça qui me... tient à cœur le plus et je pense que c'est pour ça aussi qu'on me dit souvent que le contenu que je propose est authentique parce que c'est pas une émission, j'ai rien contre les émissions et j'adore ça, y'a pas de soucis mais en tout cas c'est la petite Mathilde avec son téléphone, son stabilisateur maintenant ses micros et son van qui va voir les artisans et après le bonus c'est le partage mais c'est pas l'inverse
- Speaker #0
Moi, ce que je trouve génial, c'est que ton projet, tu l'as vraiment créé de A à Z, c'est-à-dire que tu as créé ton propre métier. Et ça, je trouve que c'est hyper inspirant et tout simplement guidé par ton goût des autres, ton goût des métiers de bouche. En tout cas, je te souhaite vraiment que ça cartonne parce que c'est un beau projet. Là, ça fait un an et demi. Est-ce que tu as, c'est quoi les prochaines étapes ? Est-ce que c'est viable ? Est-ce que ton modèle économique, voilà, fonctionne ? Est-ce que c'est quelque chose que tu vas pouvoir continuer à faire et pouvoir en vivre ?
- Speaker #1
Alors, on va parler totalement sans tabou, puisque c'est ça que j'aime. Le fait de continuer, il n'y a aucun doute là-dessus. J'aime tellement et j'espère que j'en suis qu'aux prémices. Par contre, la réalité, c'est quand même que là, je découvre actuellement ce qu'est la vie d'entrepreneur et qui n'est pas simple. Je le savais déjà et merci les podcasts pour ça, parce que c'est très utile. Mais voilà, c'est très compliqué parce que, comme tu dis, je me suis créé mon propre métier, mais ça aussi, c'est travers parce que du coup, c'est nouveau. Même le concept des cartes, il est quand même disruptif. Les gens, au début, ne savent pas forcément le contenu. Voilà, quel est le concept en fait derrière ça ? Une fois qu'ils en ont, c'est trop chouette parce que je vois toutes les personnes qui commandent une nouvelle fois. Donc, je sais que le projet plaît, etc. Il n'y a pas de doute là-dessus, mais il faut le faire connaître. Et ça, c'est déjà une grosse, grosse étape. Et puis, c'est que maintenant, il y a toute la partie aussi immergée de l'iceberg avec la prospection, le montage, les actions de communication. Enfin voilà, essayer de faire tourner une entreprise. Donc pour le moment, non, je n'en vis pas encore. Par contre, j'ai plein d'idées pour développer ça dans les mois à venir. Donc je pense que la réalité, ça va quand même être de devoir reprendre quelques missions par-ci, par-là ou de reprendre un poste quelques temps, mais qui me permettent de pouvoir continuer à côté. Ça ne me réjouit pas forcément puisque... Là, actuellement, mon quotidien est déjà très, très chargé.
- Speaker #0
Mais si je veux que ça continue, il va falloir que je trouve un équilibre pour les mois à venir autour de ça.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu faisais avant de faire ce projet comme métier ?
- Speaker #0
J'ai fait mes études dans Langues étrangères appliquées et immobilier. Et je faisais de l'immobilier sur la Côte d'Azur. Et c'était un métier passion parce que, pareil, je trouve que c'est un métier qui a beaucoup de sens. Les relations sont au cœur de tout, etc. On aide des personnes à réaliser leur projet de vie. Malheureusement, j'ai eu des expériences pas très chouettes en agence, ce qui m'a un peu... dégoûtée du métier sur le moment, bien que j'aime toujours autant. Et après ça, je me suis rapprochée de ma famille en venant vivre à Lyon et donc là, à ce moment-là, j'ai pris un poste de business développeur, donc toujours dans le domaine commercial. Cette fois-ci, j'avais la stabilité que je recherchais mais je n'avais pas le côté passion.
- Speaker #1
L'idéal, ça serait peut-être de retrouver comme tu dis, mais c'est intéressant parce qu'en même temps, c'est sûr que si on écoute la première partie, tu dis « Oh, c'est génial, ça doit être dingue » , mais il y a aussi une réalité économique et qu'il faut à un moment donné payer son...
- Speaker #0
et encore son loyer t'en as même pas parce que t'as ton enfin mais bon il y a quand même un coût de la vie mais tu peux vivre avec Oscar et puis même c'est très chouette de faire ça en van j'adore mais moi je suis quelqu'un qui ai besoin de ce côté hybride c'est à dire j'aime autant partir tout le temps en vadrouille comme je le fais là mais j'adore rentrer chez moi et retrouver le confort voilà de ma maison et ça bah pareil ce qu'on montre pas c'est J'ai vendu mon appartement. Là, en attendant, je suis retournée vivre chez mes parents pour les moments où je ne suis pas en bas de rouille. Et c'est chouette parce que j'ai tout le confort et ils sont géniaux, etc. Mais malgré tout, c'est hyper déstabilisant pour moi. Et donc là, l'objectif de l'année... En fait, le mot pour moi, c'est équilibre. C'est-à-dire trouver l'équilibre entre ma vie sur la route, développer mon entreprise, retrouver aussi moi ma stabilité personnelle avec mon petit cocon, etc. Et voilà. Mais je me raccroche toujours en fait à... à ce qui m'anime au quotidien. Et en fait, je vibre tellement pour ce que je fais que du coup, j'accepte beaucoup mieux l'inconfort de la situation.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des choses qui vont évoluer justement dans les profils où on est toujours plutôt sur les cartes, les petites vidéos pour mettre en lumière ? Est-ce qu'il y a d'autres projets prévus pour 2025 ?
- Speaker #0
Merci. Alors, j'aimerais beaucoup développer la partie animation, dégustation, etc. Il y a quelques temps, j'avais été démarchée par le musée du Nougat à Montélimar pour animer justement leur vidéo de dégustation. Donc, on a fait une journée de tournage où j'animais la dégustation. Et c'est une vidéo qui va être diffusée dans tout le musée à partir de ce mois-ci, normalement. Donc, ça, c'était génial et c'est un exercice que j'ai adoré faire. Je suis contente de savoir que je vais être dans le musée. Donc, j'aimerais vraiment développer cette partie-là puisqu'il y a ce côté... communication que j'adore et en même temps le côté transmission. J'aime transmettre et faire passer des messages à travers ma passion. Et après, l'autre partie sur laquelle je veux me pencher prochainement, j'aimerais beaucoup développer des box autour des produits de producteurs que j'ai rencontrés en envoyant à une certaine fréquence une box avec différents produits de différentes régions pour continuer toujours à mettre en lumière ces personnes passionnantes et talentueuses que je peux rencontrer.
- Speaker #1
C'était quoi le plus grand talent selon toi que tu as pu découvrir, quelque chose d'assez nouveau ? Soit sur un produit que tu ne connaissais pas, soit sur un savoir-faire où tu t'es dit « Waouh, c'est important de le mettre justement en lumière » .
- Speaker #0
Alors, il y a un savoir-faire qui me plaît particulièrement et je pense que j'en parle tellement sur Instagram que des fois, ça doit peut-être… Non, je ne pense pas que ça saoule les gens, mais en fait, je suis une grande passionnée consommatrice de chocolat. Et il y a un savoir-faire, du coup, que j'ai découvert quand j'étais au Pays Basque, puisque Bayonne étant la capitale du chocolat, c'est le bean-to-bar. Donc, littéralement, c'est la torréfaction de la fève de cacao. Et en fait, il y a de plus en plus de chocolatiers à l'heure actuelle qui se mettent à faire du bean-to-bar. Et l'enjeu derrière tout ça, en fait, c'est de pouvoir avoir la main sur tout le processus de production de la fève à la tablette. Et moi, ça, ça me fascine parce que c'est un vrai métier supplémentaire. Et en même temps, il y a l'éthique derrière tout ça qui est très intéressante puisque du coup, le chocolatier va être très regardant sur les fèves qu'il importe, donc sur la qualité de la production et notamment, bien sûr, sur les conditions de travail du producteur avec qui il va travailler. Et ça, cette démarche-là, je la trouve absolument géniale.
- Speaker #1
Et ta recette phare aujourd'hui ?
- Speaker #0
Ah, ma recette phare. Alors là, tout de suite, ce qui m'est venu en tête, c'est la tarte flambée en Alsace que j'ai adorée. Il n'y a rien de très compliqué, mais vraiment, j'ai une grosse passion, tarte flambée. J'ai découvert une spécialité aussi dans mon propre département, dans l'allier que je ne connaissais pas, qui sont les crottes de marquis. C'est comme des petites boules en chocolat, un peu comme un fer et rocher, mais sans la noisette à l'intérieur. Et ça, c'est vraiment excellent, avec du praliné, etc. Donc ça, c'est très bon. Je précise que je ne me concentre pas du tout sur les spécialités régionales ou départementales, puisque ça me limiterait beaucoup trop. Mais là, en l'occurrence, ce sont des spécialités. Et après, en fait, c'est que je me régale au quotidien, puisque encore ce matin, j'étais en train de terminer le montage d'une vidéo où je suis allée voir un maraîcher. Il avait une super démarche de un peu type permaculture. Il faisait du bio intensif sur des petites parcelles, etc. Et on a fait une super récolte de... plein de fruits et légumes, des choses que je connaissais pas, comme le kiwano, la grande passerage, voilà, plein de choses hyper intéressantes. Et puis après, je suis arrivée avec ma petite cagette chez le restaurateur à Concarano, et je lui ai dit tiens, je t'emmène ça, qu'est-ce qu'on fait avec ça ? Et on a fait un super plat, ah oui, je lui avais dit, je te donne un ordre, entre guillemets, j'aimerais que le plat ait des influences asiatiques, puisqu'il y avait aussi de la citronnelle dedans, des oignons sébètes, etc. Et là, on a fait... Un pavé de lieux avec une sauce teriyaki citronnelle, avec une purée de pommes de terre, tous les petits légumes en mode salade de sauce asiatique et tout. Et c'était extra. Franchement, je me régale au quotidien, vraiment. Je me régale.
- Speaker #1
J'imagine. La prochaine étape, c'est la Côte d'Opale ?
- Speaker #0
Non. Côte d'Opale, du coup, je ne désespère pas. Je vais y aller, mais je ne sais pas encore quand. Là, la prochaine destination, c'est les Alpes-Maritimes. En fait... Alors, pour être totalement factuelle, j'ai un semi-marathon à Cannes au mois de février. Et du coup, je me suis dit, autant en profiter pour faire un département dans le coin. Et je pensais aller dans le Var ou la Drôme. Et je me suis dit, mais tu sais quoi ? Tu vas faire voter sur Instagram parce que comme ça, ça fait un peu engager la communauté. Puis moi, j'adore en fait partager ça avec les gens qui me suivent. Et du coup, j'avais proposé quatre départements. Et étonnamment, c'est les Alpes-Maritimes qui ont gagné. Je ne pensais pas du tout. Du coup, je suis super contente d'y aller puisque j'y ai vécu trois ans. Donc, je connais déjà bien. Mais à ce moment où je vivais là-bas, je ne connaissais pas les artisans et tout ça. Donc là, je dois avoir un œil totalement neuf sur le département.
- Speaker #1
C'est chouette. J'aime bien l'idée aussi de se faire faire des petits défis par la communauté.
- Speaker #0
Moi, j'adore. Mais en fait, j'ai du mal à le faire parce que... j'ai du mal avec cette casquette d'influenceur qu'on nous donne, etc. Et donc, je sais que je ne me lâche pas assez, par exemple, sur les réseaux, alors que j'aurais plein d'idées, plein d'envie, etc. Et je devrais le faire, parce que les fois où je l'ai fait, en fait, c'était super bien reçu. Et puis, effectivement, les gens aiment bien participer, que ce soit, oui, le choix d'une destination, le choix d'une recette qui me donne des petits défis, etc. Et surtout, moi, ça m'a permis de vivre des choses que je n'aurais pas vécues autrement. la première fois que je leur ai proposé de me lancer des défis il y avait prendre un cours de surf j'avais jamais fait de cours de surf de ma vie en échangeant avec des personnes sur des groupes etc j'ai rencontré un super prof de surf qui m'a fait ça bénévolement on avait passé un super dimanche matin ensemble spoil je n'ai pas réussi à me mettre debout sur la planche mais c'est pas grave on va dire que c'est les conditions qui n'étaient pas très bonnes les conditions météo et on m'avait aussi dit dans le périgord d'aller dans une grotte non ouverte au public. Et je me suis dit, non, mais c'est impossible. Mais j'ai quand même essayé. Et j'ai envoyé des messages à des clubs de... Comment on appelle ça ? Pas géologie, spéléologie et tout. Et un jour, j'ai eu une réponse d'un certain Antoine qui m'a dit, moi, je suis guide dans des grottes. Si tu veux, je peux t'emmener à découvrir une grotte qui n'est pas ouverte au public. Mais bon, lui, il peut y aller. Voilà, il a des accès, etc. Et là, oh, mais j'ai vécu une expérience incroyable. Et par contre... je ne m'attendais pas à ça. Moi qui étais claustrophobe, je pensais dans le passé. Je ne peux plus dire que je le suis aujourd'hui puisque là, c'était quand même une expérience assez insolite qui m'a fait sortir de ma zone de confort mais qui était juste incroyable. Donc, tu vois, au moment où je te dis ça, là, je vais bientôt préparer mon départ dans les Alpes-Maritimes. Donc, je pense que je vais relancer cette idée des défis parce que là, du temps va. Moi, ça me replonge dans ces souvenirs et c'était incroyable. Et tu vois, c'est comme ça aussi que j'ai fait le gâteau basque. Enfin, voilà, plein de choses. Je devais faire aussi de la musique, je crois. Et j'habitais dans une école de musique au Pays Basque. Enfin, voilà, c'est... Ouais, merci de me l'avoir dit.
- Speaker #1
Est-ce que tu as un rêve de choses que tu aimerais vraiment réaliser ou justement, cette expérience pourrait peut-être te permettre de le faire ? Une rencontre, tu vois, peut-être quelqu'un que tu rêverais de rencontrer ou une activité que tu rêverais de faire ou une recette que tu rêverais de découvrir.
- Speaker #0
Alors là, tu vois, je suis en tête depuis quelques jours dessus. Et c'est rigolo parce qu'avant qu'on ait notre échange, j'écoutais ton podcast, l'épisode sur Saint-Jacques-de-Compostelle. Et là, je ne sais pas pourquoi, je suis en boucle là-dessus. J'ai très envie de faire le chemin de Saint-Jacques version producteur pour cet été.
- Speaker #1
Voilà. Tu nous as aidé.
- Speaker #0
Voilà. Je ne sais pas si je vais le faire, mais je ne sais pas. Et moi, tu vois, j'ai toujours des idées qu'on me souffle comme ça dans la tête. Tu as bien vu que je marchais beaucoup.
- Speaker #1
avec cette petite voix intérieure et là je me dis écoute si ça en boucle comme ça dans ma tête peut-être que je le fasse moi mais encore du miss à la fois la lia sur instagram les enfants se sont moqués de moi en disant que c'est quoi cette histoire de petites voix arrête avec tes trucs et je m'attends tu me tu me conforte dans le fait qu'il faut savoir les écouter peut-être que ça paraît un peu perché mais en tout cas quand on y croit et quand on écoute le genre de deux récits que tu viens de nous faire et celui de mélissa également juste avant Moi, ça me confond vraiment qu'il faut être à l'écoute de ses intuitions, de ses envies, de ses rêves, parce que ça permet de faire de grandes choses. En tout cas, j'ai trouvé que ton parcours était vraiment hyper inspirant dans le fait de se dire, allez, j'y vais, je tente. Et quoi qu'il arrive, même si là, tu dis peut-être que tu vas devoir reprendre un job à mi-temps ou des missions en freelance, je suis persuadée que ton projet va perdurer parce que déjà, il a beaucoup de sens, il est très beau. Il faut juste peut-être un peu plus de… de visibilité, mais je trouve que c'est vraiment hyper chouette. Et puis, tu auras de toute façon tellement appris. Tu ne peux pas revenir en arrière. Tu as déjà fait des choses incroyables et rien que pour ça, ça valait la peine.
- Speaker #0
Et en fait, il y a une question qui soulage beaucoup, c'est de me dire, au pire du pire du pire, il se passe quoi ? Et en fait, il n'y a rien de négatif. Alors, ça serait dramatique d'arrêter, mais de toute façon, ce n'est même pas un sujet. Je vais continuer. Il n'y a absolument aucun sujet là-dessus. Mais en fait, le fait d'avoir suivi cette petite voix, quel risque de toute façon, réellement, j'aurais pris à la suivre ? Hormis le fait de faire quelque chose qui me fait vibrer. Et c'est pour ça, moi, je ne trouve pas ça fou du tout de dire qu'on écoute sa voix. L'inverse serait plus fou, en fait, je trouve. De ne pas l'écouter et de l'occulter, tu vois.
- Speaker #1
Et tu vois, ce que j'ai aimé aussi dans ce qu'on s'est raconté ce matin, c'est que moi, depuis le départ, on parle de voyage et on a l'impression qu'il faut aller loin. Et en fait, à ton tour du monde, il ne veut pas dire non plus forcément d'aller loin. Et là, tu viens de nous prouver aussi qu'on pouvait faire de grands voyages, de grandes rencontres en restant en France. Et que c'est surtout les gens et la variété des rencontres qui font le voyage. Parce que c'est un voyage intérieur, c'est un voyage aussi extérieur. Mais je pense que c'est vraiment chouette de… de voir qu'on pourrait le faire même dans son département, dans sa région, c'est un super voyage aussi.
- Speaker #0
Exactement. Et c'est un peu ça aussi, les messages que j'aimerais faire passer. Il y en a plusieurs. Il y a celui exactement que tu es en train de dire. Moi, la première, j'adore partir à l'étranger. J'adore partir m'immerger dans d'autres cultures, etc. Et franchement, en toute objectivité, on a un pays qui est incroyable. Et chaque département a son lot de diversité. Je veux dire, on va aller en Bretagne, en Alsace, en Auvergne, peu importe, on aura l'impression à chaque fois de changer de pays. de par les paysages, de par la culture, de par l'accueil aussi des habitants, leur attache locale, l'identité locale, les spécialités culinaires, les reliefs, les paysages, tout. Et en fait, c'est un régal à chaque fois de traverser les régions. Et je me dis, mais on a un pays incroyable. On peut peut-être dire des choses, critiquer des choses, etc. Mais franchement, on a un pays qui est merveilleux. Et moi, je l'adore. J'aime être en France autant que j'aime aller à l'étranger. Et j'incite les personnes vraiment à aller découvrir, à aller voir ces artisans qui, encore une fois, sont vraiment dans la générosité et sont contents de partager ça. Ils participent au savoir-faire qu'on a partout dans notre pays. Pour moi, ça fait partie de notre patrimoine, de notre histoire. Et ça, je trouve ça très chouette.
- Speaker #1
Tu peux nous parler de la marque, surtout de ton site, qu'on puisse aller voir les cartes, qu'on puisse aller voir ton parcours. et tes vidéos ?
- Speaker #0
Oui. Alors, sur Instagram et sur tous les réseaux sociaux, c'est Vanity Vadrouille. Pareil, Vanity, c'est une petite voix un jour que j'ai eue dans ma tête dans mon appartement. Je me suis dit, bah, allez. Donc, Vanity, V-A-N-I-T-Y et Vadrouille. Et le site internet, du coup, pareil, VanityVadrouille.com.
- Speaker #1
Top. On le mettra en plus dans le descriptif. Est-ce que tu as un conseil à donner, justement, à des gens qui voudraient, pareil, soit entreprendre, soit voyager différemment ou... un conseil ou un message à donner.
- Speaker #0
Je redirais ce qu'on a dit tout à l'heure, c'est-à-dire vraiment le fait de suivre sa petite voix intérieure. Souvent, très très souvent, je me dis... imagine-toi dans 70 ans te retourner sur ta vie et te dire est-ce que t'as fait ce que t'as voulu faire ? Est-ce que t'as vécu ce que t'as voulu vivre ? Et vraiment, j'aimerais pas que la réponse soit non. Donc vraiment, d'oser, et ça paraît très cliché dit comme ça, mais en fait, c'est la réalité. Des fois, on se met un peu des barrières en se disant, mais non, mais là, j'ai telle contrainte, j'ai ça, j'ai ça. Bon, moi, bien sûr, ce qui m'a mis un coup de pied aux fesses, c'est clairement la rupture, le licenciement économique. Mais je pense quand même qu'on a plein d'occasions dans la vie de saisir ce genre d'opportunités. Et je pense qu'il faut vraiment y aller et qu'en fait, quelque chose qui nous semble insurmontable à l'instant T, on se rend compte que finalement, c'était assez facilement réalisable. Et surtout, la deuxième chose, c'est le fait aussi d'apprendre à voyager seule. Moi, j'adore partir avec mes amis, ma famille, etc. Mais je me rends compte que partir seule, c'est s'offrir des moments qu'on ne s'offrirait pas autrement. Et donc, voyager seule, aller dans un café seule, aller manger seule au restaurant, c'est des expériences que je souhaite vraiment à tout le monde de vivre. et qu'on se le dise tout de suite, on enlève cette image de la tête, personne ne nous regarde quand on va manger au restaurant seul.
- Speaker #1
C'est absolument vrai. Je trouve ça très drôle parce que moi, je suis commerciale aussi à côté, et souvent pareil, la première fois tu dis, ah non, non, tout le monde va me regarder, on va croire que je n'ai pas d'amis, que je ne connais personne, etc. Et en fait, une fois, deux fois, puis après tu te rends compte que tout le monde s'en fout et que toi tu as passé un super moment. Mais tu as raison, l'exemple du resto, C'est ça, comme pour le voyage, comme pour tout,
- Speaker #0
en fait. Et franchement, mais faites-le. Parce qu'encore une fois, la première et la deuxième fois seront peut-être difficiles. Mais après, en fait, vous ne verrez que les bénéfices. C'est-à-dire, on prend beaucoup plus le temps, on observe ce qui se passe autour, on a beaucoup plus conscience de ce qu'on mange aussi, on écoute un peu les conversations, etc. Et surtout, on s'offre un moment à soi-même. Et ça, ça n'a pas de prix pour moi. Le fait de s'offrir un temps pour soi. C'est après se rendre plus disponible pour tout le reste et toutes les personnes qui nous entourent.
- Speaker #1
Je suis mille fois d'accord avec toi. Et c'était une très belle phrase de conclusion. En tout cas, Mathilde, un immense merci d'avoir partagé ton aventure. Je trouve qu'elle valait vraiment la peine d'être mise en avant. C'était vraiment très chouette à écouter. Donc, merci beaucoup. Et puis, si on a dans les gens qui nous écoutent peut-être aussi... des gens qui aimeraient te rencontrer ou partager leur savoir-faire qui puissent te contacter pour pouvoir faire des bons moments avec toi avec grand plaisir franchement je serais super contente de venir à votre rencontre et qu'on partage qu'on apprenne et qu'on se régale ensemble merci Mathilde en tout cas on suivra tes aventures et on te souhaite vraiment le meilleur pour ce beau projet merci beaucoup