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A ton tour du monde : récits de voyageurs

Trouver du sens quand tout s’écroule : le voyage comme thérapie

Trouver du sens quand tout s’écroule : le voyage comme thérapie

40min |20/06/2025
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A ton tour du monde : récits de voyageurs

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Trouver du sens quand tout s’écroule : le voyage comme thérapie

40min |20/06/2025
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Description

Aujourd’hui, je vous emmène à la rencontre de Manu, une femme lumineuse, sincère et profondément attachante

Ancienne avocate au barreau de Paris, elle mène une vie toute tracée… jusqu’au jour où tout bascule : sa maman tombe gravement malade, puis décède. Un choc qui la bouleverse, la fait vaciller, et surtout, la pousse à tout remettre en question.

Alors, Manu décide de partir. Loin. En Inde, puis au Sri Lanka.
Un voyage initiatique, mais surtout un voyage intérieur. Elle y découvre le silence, la solitude, les doutes… mais aussi le yoga, la méditation, les rencontres vraies, la simplicité, et peu à peu, une nouvelle façon d’habiter sa vie.

Cette conversation m’a profondément émue.
J’ai été touchée par sa douceur, sa gaité, sa façon de raconter sans détour, mais avec beaucoup de lumière. Manu est solaire. Et elle donne envie de la suivre, là-bas, sur les plages de Bretagne où elle enseigne aujourd’hui le yoga et partage son énergie à travers les retraites qu’elle co-organise.

Dans cet épisode, on parle de :
🌿 Deuil et reconstruction
🧘 Yoga, ashrams, et libération émotionnelle
🌊 Du besoin de fuir pour mieux revenir
💬 De Paris à l’Inde, puis retour à la Bretagne, avec un cœur nouveau

Fermez les yeux. Écoutez. Et laissez-vous porter.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les voyageurs et bienvenue sur A ton tour du monde, le récit des voyageurs. Aujourd'hui je vous emmène à la rencontre de nouveaux aventuriers. Alors préparez-vous à être transportés au bout d'une bonne écoute. Aujourd'hui, on reçoit Manu, Manu qui était avocate au barreau de Paris, jusqu'au jour où tout a basculé. Quand on perd un être cher, c'est perdre une partie de soi. Il faut parfois tout déconstruire pour se retrouver. Alors Manu a choisi de partir loin, très loin, en Inde, puis au Sri Lanka. Elle a laissé place au vide, à la douleur, au silence, pour que naisse d'autres choses, du yoga, de la méditation, et surtout une nouvelle façon de vivre. Bienvenue ! sur le podcast. Je suis ravie de te recevoir Manu.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Florence, je suis ravie d'être là et de discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On va tout de suite sur Plongée, 21 décembre 2022. On est dans l'avion et on est dans un vol qui nous emmène d'Istanbul à New Delhi et je voudrais commencer cette interview par... comprendre ce que tu peux, voilà, essayer de retourner dans cet avion, de nous dire ce que tu as ressenti à ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'était le premier moment où je faisais ce pas vers l'Inde, en fait, parce que j'avais voyagé pendant un mois en Europe en train. C'était un autre voyage encore et là, je commençais le vrai voyage, je dirais, vers ce pays qui m'animait, qui m'attirait, sur lequel il fallait que je repose les pieds une nouvelle fois. Là, ce qui me revient, c'est que c'était déjà la nuit, donc je ne me suis pas facilitée la tâche. Je suis partie d'Istanbul super tard. Et il faisait nuit, j'étais dans l'avion toute seule avec mon gros sac à dos. Et je me revois en mode, OK, bon, là, je ne sais pas du tout ce qui va se passer. J'ai peur. Et en même temps, je ne veux pas écouter ces peurs parce que mon envie est plus forte. J'y vais et on verra dans tous les cas ce qui va se passer à chaque instant. Et je sais que c'est le bon chemin à ce moment-là. Donc, je ne me pose pas trop de questions non plus. À ce moment-là, c'est vraiment le cœur qui parle. Il n'y a plus rien d'autre que ça. C'est moi, mon cœur, mon envie d'aller là-bas sans vraiment savoir pourquoi, mon envie de quitter la boucle un petit peu infernale dans laquelle j'étais. Et c'est un peu comme une dernière respiration, je dirais. C'est comme si, OK, c'est ma seule opportunité pour sortir la tête de l'eau, reprendre mon souffle et retrouver un nouveau souffle.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te souviens, entre guillemets, pourquoi tu avais choisi justement l'Inde ? Est-ce que c'était écrit ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'était écrit. Parce que je suis déjà partie en Inde, en plus, dans le cadre de mes études. Puis c'était le Covid, donc je suis rentrée très rapidement, ça s'est avorté. Puis c'était dans une autre dynamique, ça n'avait rien à voir, mais j'ai quand même déjà été en Inde sans vraiment savoir pourquoi. Pareil, c'était l'Inde pour le yoga, mais je crois que ça allait au-delà du yoga. c'était vraiment ce truc de... Je pense que c'était... Tous ces contrastes qu'on peut retrouver en Inde et pas ailleurs, en tout cas de la France, j'avais vraiment ce truc de... Je sens qu'en Inde, il y a quelque chose où il y a toutes ces couleurs, il y a cette profondeur d'esprit, d'âme, cette science de l'intérieur. Ils ne font pas semblant, en fait, là-bas. Et je crois que c'est vraiment ça que j'allais chercher. Ce n'est pas lisse, ce n'est pas parfait, mais c'est là et il y a de la vie. Et il y a des gens qui galèrent, qui sont dans la difficulté, mais ça fait partie de la vie. Cette acceptation de tout ce qui est la vie là-bas.

  • Speaker #0

    Tu savais ce qui t'attendait ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Non, non, non. Je ne pouvais pas l'imaginer, non. Non, j'étais super naïve. J'étais naïve. Et heureusement, je pense, c'est ça qui m'a amenée là-bas aussi. Parce que je pense que si on sait, si on anticipe trop, on n'y va pas. On laisse parler les peurs. Et non, j'étais très naïve. Je me suis fait avoir. Je me suis retrouvée seule dans des situations. qu'on souhaiterait à personne, mais ça l'a fait, en fait. Ça l'a fait parce que j'y croyais. J'étais vraiment guidée par mon cœur à ce moment-là et ma naïveté qui m'ont amenée un peu partout. Déjà, rien que la première nuit, du coup... Une personne normale achète un guide du routard et puis voyage en lisant le guide du routard et s'informe sur les arnaques, les choses sur lesquelles il faut s'informer pour voyager de manière prudente. Et moi, pas du tout. Je me suis dit, je vais alléger mon sac, on verra là-bas, tout va bien se passer. Et du coup, j'ai pris le vol déjà le moins cher. Donc, j'arrive, je crois, à 5h du mat à New Delhi, toute seule, dans la nuit. J'étais hyper fatiguée, je n'avais pas dormi de la nuit. Donc là, j'étais vraiment la meilleure. froid pour se faire arnaquer et tout, donc je sors de l'avion. Je me dis, bon, c'est pas... J'avais pris quand même un hôtel et tout, j'avais un petit peu anticipé le truc, sauf que pas d'Internet en arrivant là-bas. Un taxi devait venir me chercher, mais sans trop de sécurité, sans trop être sûre. J'arrive, je me dis, bon, je vais sortir de l'aéroport et je vais trouver le monsieur qui m'attend. Mais je ne m'attendais pas du tout à ça, à des milliers de chauffeurs de taxi qui essayent de t'alpaguer, de te dire « oui, c'est moi, c'est moi, je vais t'emmener à ton hôtel » . Je n'avais pas d'Internet, et du coup, une fois que j'étais sortie de l'aéroport, je ne pouvais plus y rentrer. Je ne savais pas non plus qu'on ne pouvait pas y rentrer pour reprendre une carte SIM. Là où toutes les arnaques commencent, ils sont trop forts. Ils savent ce genre de situation, que ça arrive souvent, et ils te disent « oui, je peux appeler ton hôtel pour toi » . Et en fait, ils appellent un faux numéro pour te dire que l'hôtel, ils n'ont plus de place pour toi. toi et en fait ils sont pas là, ils viennent pas te chercher, je suis stable et tout. Je me dis non, je vais pas me faire avoir, je vais pas me faire avoir. Et en fait bah oui mais du coup il me dit bon ok tu peux aller au taxi là-bas, c'est les taxis référencés, un peu plus sûr quoi, prends un taxi pour qu'ils m'amènent à l'hôtel que j'avais choisi quoi. Et puis moi j'avais envie de croire en tout ce que la vie avait à me proposer même à New Delhi quoi. Et là il commençait à me dire ton hôtel il est pas bien, il faut pas que tu ailles là, il a commencé à me Merci. peur, puis on arrive dans un endroit, il fait nuit, c'est un peu, c'est à côté de l'aéroport, donc soit c'est super riche, soit je pense que c'est pauvre, quoi. Va, tu devrais aller dans cet autre hôtel, et tout. Je me dis, ok, bon, je vais pas aller là-bas, je vais t'écouter, je vais prendre cet hôtel. La nuit, je pense que j'ai payé trois fois plus cher pour un hôtel insalubre, c'était dégueulasse. Et une fois arrivée dans le lit, je me dis, mais qu'est-ce que t'as fait ? C'est dégueulasse, les draps sont dégueux il y a du bruit il fait froid il est 5h du matin t'es toute seule et là j'ai paniqué, je me suis dit mais mince tu t'es fait avoir dès le premier moment une première nuit assez tumultueuse à me rendre compte de la réalité du pays et que de la pauvreté en fait de ce pays ça veut dire que tu démarres entre guillemets un peu par une désillusion parce que toi t'arrives un peu comme tu dis naïve en

  • Speaker #0

    ayant plein d'espoir mais croyant sur la bonté humaine et là t'es un peu échaudée dès le départ ouais complètement on met face à la réalité de soutenir

  • Speaker #1

    pays de la vie aussi en fait. Bon bah maintenant t'as décidé de voyager seule, il va falloir que tu fasses tes armes, que tu te méfies, que tu fasses confiance aux bonnes personnes, que tu anticipes un minimum et c'est comme ça que l'Inde m'a appris beaucoup de choses aussi sur moi-même et ma volonté d'aller en Inde c'était de me retrouver dans un ashram. Sortir de la société, de mon moule parisien dans lequel j'étais, vraiment ça allait trop vite pour moi. Ça m'étouffait parce que je vivais des émotions très fortes à l'intérieur. Je n'avais pas d'espace pour les extérioriser, pour les ressentir. Donc, je n'arrivais plus à m'écouter, je n'arrivais plus à vivre à Paris. Je sentais qu'en Inde, avec le yoga, j'avais envie de me retirer. Il passait au moins un mois, je voulais que ça soit long. Et donc, tant qu'à faire ça, je me suis dit, autant me former au yoga, apprendre quelque chose, transformer ce temps d'introspection, de solitude en quelque chose de bénéfique pour moi, pour mon avenir, parce que je ne savais même plus ce que j'allais faire après. après quoi.

  • Speaker #0

    Là, tu as évoqué la vie parisienne qui allait trop vite, mais je crois qu'il y a eu aussi des événements familiaux, perso, qui ont été compliqués et il y avait vraiment cette envie de changer de vie. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'école d'avocat en train de préparer le barreau, puis à l'école quand ma maman est tombée malade et qu'elle est partie quand j'étais en stage à Paris, dans des cabinets d'avocats assez gros. Et c'était quelque chose avec lequel j'étais... pas du tout préparée. J'étais complètement dans mes projections, dans ma vie toute tracée d'élève avocate qui va devenir avocate dans un cabinet international et avoir une très belle carrière, avoir l'appartement à Paris. J'étais dans ces projections, ces rêves, parce que la vie me rattrape et que ma maman parte et que là, je me dis « Non, mais la vie est beaucoup trop courte. Qu'est-ce que tu fous là ? » T'es tellement loin de la vie. Mes études ont fait que j'ai été peu présente pour ma mère lorsqu'elle était malade. J'étais beaucoup à Paris alors que je viens de Bretagne et du coup, j'étais toujours obligée de faire des allers-retours. Et c'est comme si à ce moment-là, je me disais que ma priorité, c'était mon travail. Et je me suis pris ça de pleine face après, de me dire mais comment tu as pu rendre ton travail prioritaire à la maladie de ta maman, à la fin de vie de ta mère ces derniers jours ? Comment tu as pu faire ça ? Comment tu en es arrivé là ? Et je pense que c'est ça qui m'a fait tout requestionner. En fait, quelles sont tes priorités aujourd'hui ? pourquoi t'es dans un bureau, pourquoi tu travailles tu peux mourir demain, est-ce que demain si tu pars t'as fait ce que t'avais à faire et là je me suis dit non mais pas du tout j'étais aussi entourée de gens qui étaient dans ça, dans leur travail et qui du coup pouvaient pas forcément comprendre ce que je vivais, l'échange était pas possible, y'avait pas l'espace pour ça a été une phase où j'ai passé un an et demi à l'école d'avocat et pendant un an j'ai continué à l'école d'avocat, j'ai continué à aller en stage et tout, mais en vivant des... des requestionnements intérieurs très forts. Et là, c'est là où je me suis dit, étape par étape, tu finis ton école, qu'est-ce que tu fais après ? Au début, je me suis dit, je pars six mois, puis je reviendrai à Paris, puis en fait, je pars voyager, et puis je ne sais pas quand je reviendrai. Et au fur et à mesure, j'ai connecté de Paris, de tout ça, j'ai mis mes priorités ailleurs. Donc ça s'est vraiment fait doucement quand même, étape par étape.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir partagé ça, parce qu'en effet, on ressent beaucoup d'émotions. C'est même si, évidemment, ce genre d'événement, c'est tellement violent, mais c'est quand même assez jeune pour justement avoir ce type de révélation, de se dire en fait, je ne suis pas au bon endroit. Est-ce que tu as trouvé ce que tu étais allée chercher du coup en Inde ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai trouvé. En même temps, je ne l'ai pas trouvé. J'ai trouvé mon nouveau chemin, ouverte des portes, et je dirais que j'ai juste commencé à vivre. J'avais énormément de questions. Moi, j'ai tout, tout, tout remis en question. Donc, c'était un bordel dans ma tête. Tout était déconstruit. J'ai trouvé beaucoup de réponses à certaines questions. Et mon voyage, quand j'ai continué à voyager au Sri Lanka, j'en ai trouvé encore d'autres. Mais je n'ai pas trouvé la réponse non plus. Je suis toujours en train de cheminer, de me comprendre, de comprendre ce qu'il y a autour de moi et de trouver... Je dirais que je suis toujours en train de chercher quand même ma place dans ce monde et chercher un sens à la vie. En tout cas, j'ai trouvé un sens à ce que j'avais vécu et au départ de ma maman.

  • Speaker #0

    Tu penses que c'était justement des pays qui étaient adaptés pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Très spirituel. Très, très spirituel. Mais, et puis, la mort est très présente. Elle fait partie de la vie. Ils sont très connectés. Ils n'ont pas ce voile qu'on a, nous, ici. Pour moi, la mort, elle est taboue. Elle est taboue quand même ici. On n'en parle pas à la maladie non plus. C'était très difficile pour moi d'exprimer ce que je ressentais. J'avais l'impression que je vivais quelque chose et qu'on ne m'en avait jamais parlé. Comment c'est possible que je sois traversée par des choses ? J'ai l'impression que je n'ai pas le droit de vivre ce que je vis. Je ne comprends pas ce que je vis. Mais pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas plus simple que ça ? Après, je pense qu'il n'y a pas que l'Inde, il n'y a pas que le Sri Lanka. Mais en tout cas, là-bas, il y a cette possibilité de laisser de la place à ça.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les rencontres fortes pendant ce voyage qui t'ont accompagnée sur ce voyage aussi intérieur ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a eu des très fortes. Je ne dirais pas qu'il y en a eu tant que ça. Moi, j'avais besoin de voyager de manière lente, pas forcément envie de rencontrer beaucoup de monde. Je fuyais un peu les hostels, je fuyais les endroits où encore on rentrait dans ce... « Ah, t'as fait quoi aujourd'hui ? T'as vu ça ? » J'avais vraiment pas envie de ça. Mais du coup, j'allais plutôt dans des guest houses, des maisons. Là, j'ai rencontré des Indiens notamment qui m'ont accueillie, qui m'ont tout donné, avec qui j'ai pu échanger sur des sujets tellement divers. En fait, c'était hyper authentique, c'était vrai. J'ai le souvenir d'un café avec un Indien dans son jardin à Jaipur. à côté de Jaipur dans la ville de Fort-Dambert. Et il avait une très belle demeure avec un jardin tout vert autour et tout. Et c'était un Indien d'une soixantaine d'années qui est musicien aussi. En fait, qui a une ex-femme bretonne, qui parle français. C'était très drôle parce que le premier soir, j'arrive à l'auberge dans sa maison. Et il me dit bonne nuit en breton quand il sait que, dès qu'il a su que j'étais bretonne, je me dis, attends, mais là, on est en Inde et on me dit bonne nuit en breton. Et oui, avec lui, j'ai eu des très belles discussions et c'était super simple, c'était authentique. Et je me suis dit, en fait, c'est fou comment les questions que je me pose, je peux les partager avec quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde, qui a 30 ans de plus que moi. Et en fait, on se comprend et c'est simple, c'est beau. Près de Richiquet, j'ai fait la rencontre d'un jeune homme indien qui avait créé une ferme où il accueillait des gens comme ça dans sa ferme. Et pareil, on a eu ces discussions sur la vie où je me suis dit « Ah ouais, ça va, je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule, il est là » . Pareil, lui, il avait à peu près mon âge et il avait fait un sacré bout de chemin aussi. Il était sorti de son milieu pour faire son truc, faire son lieu où il pouvait recevoir du monde. Et c'était super inspirant. Et ça, ça marque. Et c'était des moments tellement simples, en fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant. Tu parles de... Tu es allée pas mal au Rajasthan parce que j'imagine... C'est vrai qu'on imagine les villes, les grosses villes en Inde, bondées, alors que toi, tu avais besoin justement d'apaisement et de pas trop de foule. Du coup, tu es allée te recentrer plutôt, je l'imagine, dans les paysages plus éloignés, plus calmes, plus vertes. Tu es allée quoi ? Dans les champs de... peut-être ? Est-ce que c'était quoi ton mode de vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai fait deux ou trois semaines dans le Rajasthan avec deux amis aussi de Paris que j'ai rejoints. Là, je n'ai pas voyagé toute seule. Là, on était plutôt dans les grandes villes et c'était assez éprouvant pour moi à ce moment-là de voyager dans les grandes villes. Dans les moments où j'étais seule, j'essayais de trouver des guest houses. C'était un peu excentré du centre. Il y avait un jardin. Il y avait des moments où je pouvais pratiquer, méditer, écrire, faire des choses qui me... qui me plaisaient, qui me faisaient du bien à ce moment-là. Et ce n'est pas évident en Inde de trouver ce genre d'endroit. Et ça, pareil, je ne l'avais pas du tout anticipé. Et à un moment, je me suis dit, mais mince, là, je ne peux plus rester dans ces villes qui sont magnifiques, comme le Triangle d'Or, là, où c'est vraiment magnifique. Mais je me suis dit, bon, là, il va falloir que tu t'écoutes. Tu ne peux pas voyager comme tout le monde, comme pareil sur le guide du routard. Il faut que tu trouves des endroits dans lesquels tu peux te ressourcer. Et du coup, j'en ai trouvé et je me suis restée plusieurs jours. quelques jours à chaque fois dans des endroits super beaux. Puis j'allais marcher autour. Et en fait, c'est là où tu découvres la vraie vie de l'Inde. Tu vois les enfants qui jouent dans les rues. Ce ne sont même pas des rues bitumées, ce sont des rues de terre, les animaux sauvages. J'observais tellement et j'étais bien. C'est là où je trouvais un petit peu d'apaisement.

  • Speaker #0

    Tu parlais de méditation et de yoga, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris là-bas ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai approfondi. En fait, j'ai découvert, moi, c'est plutôt la méditation que j'ai découvert en premier. Toujours en revenant à Paris, où je n'arrivais plus à respirer, c'était trop. Et je venais de perdre ma maman, donc dans mon deuil, j'avais du mal à tenir bon. C'est vraiment la méditation qui m'a fait du bien. Je me revois me poser sur mon lit, méditer, revenir dans ma bulle, essayer de recréer une bulle de paix et de sérénité autour de moi. Et ressentir ça, observer, revenir à mon corps, c'est des choses que je n'avais jamais faites avant. Je subissais avant tout ce qui me traversait, tout ce qui se passait autour de moi, je le subissais ou je le fuyais aussi avec le travail. Tout ce qu'il y avait autour de moi, mes amis, les sorties, je fuyais ce qui était en moi. Et là, c'était trop fort pour le fuir. Je ne pouvais plus le fuir. Et du coup, la méditation m'a permis de le rencontrer et de trouver un peu plus d'apaisement en moi. Je me suis dit, OK, le bonheur, tu ne pourras pas le trouver à l'extérieur parce que ton monde vient de s'effondrer. L'apaisement non plus. Et puis, il n'y en a pas d'apaisement à Paris, en vrai. Donc là, il est en toi. Il est en toi et il faut que tu le cherches en toi. il faut que tu le trouves en toi Tu restes connectée à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es fait accompagner là-bas pour ce genre de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est d'où mon envie de découvrir le yoga. J'ai compris que la méditation était liée au yoga. En Inde, mon premier mois était dans le Rajasthan. Ensuite, mon but, c'était d'aller à Rishikesh et de me former au yoga dans un ashram avec une école de yoga où j'ai été accompagnée pour... Au revoir. où on nous enseigne le yoga et tout ce que ça englobe. Donc, il y a les postures de yoga, les cours de yoga, comme j'ai fait du Hatha yoga, le yoga traditionnel, l'Ashtanga yoga qui est un autre type de yoga aussi traditionnel. Et puis après, on a eu des cours d'anatomie, de philosophie, des cours de respiration, pranayama. On avait aussi une détox émotionnelle avec des méditations très actives qui permettent de libérer les émotions qu'on a en soi. Donc là, c'était un mois où j'étais accompagnée dans la libération de ces émotions et en même temps, on nous enseignait le yoga.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de cette prise de conscience, d'avoir cette sensation de nouveau de pouvoir respirer ? Est-ce que tu te souviens des émotions justement suite à cette formation qui avait l'air super dense ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'ai traversé toutes les émotions possibles pendant cette formation. En plus, on a fait des jours de silence. tu es tout seul, même si tu es en groupe, tu es face à toi-même. Tu ne peux te rattacher à rien. On était loin de la ville, donc tu es toujours face à toi-même. Il y a des choses qui remontent et c'est assez bouleversant, c'est chamboulant. Et en même temps, tu as des moments de... En fait, pour moi, ce qu'ils m'ont appris là-bas, c'est simplement la pleine conscience. Ils nous ont appris à être conscients de notre environnement, de nous-mêmes. Et tu te dis, mais en fait, ça va. J'ai beau traverser et vivre des choses très dures, mais ça va. Je regarde l'arbre, il est magnifique. La nature, elle est magnifique. Les oiseaux, ils sont magnifiques. Le ciel est bleu, il est magnifique. Et tout va bien. Et dans ces moments-là, tu te dis, ça vaut la peine. La vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Tu conseillerais justement à toutes les personnes qui sont en train de vivre un deuil de partir. Tu penses que c'est une bonne solution ? Est-ce que c'est partir ? Est-ce que c'est voyager ? Ou c'est le yoga et la méditation ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça dépend de tout le monde, de chacun. Il n'y a pas une seule solution. Moi, c'est ce qui m'a aidée. Moi, j'avais ce besoin de me retrouver. Je pense qu'il faut simplement faire ce qui nous fait du bien. Dans ces moments-là, il faut juste s'écouter. Je me suis écoutée, je pense, pour la première fois de ma vie. Et c'est ce qui m'a soignée. Je pense que quand tu t'écoutes, tu te libères aussi. Tu te libères, tu vas avoir plus de joie, plus d'apaisement. Et tu te rends compte que la vie peut être très simple et peut être très belle.

  • Speaker #0

    Parce que tu as dit, je me suis soignée. À quel moment tu t'es dit, ça y est, je peux rentrer en France, je me sens suffisamment armée pour rentrer ?

  • Speaker #1

    Mais ça ne s'est même pas passé comme ça. C'est vrai que j'aurais cru aussi que j'allais me soigner en Inde, au Sri Lanka, que j'allais revenir, que tout allait bien. À un moment donné, j'étais très fatiguée de voyager. Après mon voyage en Inde, j'ai passé plusieurs mois au Sri Lanka. Et là, j'ai senti le manque de la France. Et ça, on n'en parle pas beaucoup non plus, mais moi, j'en avais marre de voyager. Ça me fatiguait. J'avais envie de sécurité, de confort à ce moment-là. Je pense que j'avais été loin, hors de mes limites, hors de ma zone de confort. Et là, il fallait que je retrouve un confort. Donc, j'avais fait un bon bout de chemin. J'avais soigné plein de petites blessures, de petites cicatrices. J'avais sorti beaucoup de choses, mais il fallait que je rentre. Et donc je suis rentrée et j'ai continué ce chemin vers moi. Et je pense qu'un voyage ne soigne pas tout, ne résout pas tous les problèmes. Et puis on rentre à la réalité de notre vie en France, on reprend le dessus. Et c'est dur aussi de garder tous ces enseignements de ces pays dans notre monde occidental. C'est une autre bataille ensuite.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler de ce retour et comment tu as mis en place la suite.

  • Speaker #1

    Oui, je suis rentrée à Paris pour faire la surprise parce que j'avais dit à peu de gens que je rentrais. Donc, j'ai fait la surprise à mon frère, à mes copains qui étaient à Paris pour faire un petit coucou. Mais ensuite, non, c'était la Bretagne. C'était la nature, mon chez-moi, retrouver mes racines, ma vie que j'avais quittée, qui s'était effondrée. mon foyer familial qui s'était effondré. Et du coup, c'était une redécouverte de là où j'avais grandi, parce que j'ai grandi dans un lieu quand même magnifique, près de la mer, dans la nature, et c'était réapprendre à vivre dans cet endroit. Et j'avais, au Sri Lanka, j'ai passé trois mois en bord de mer, et je voulais rester près de la mer, et c'était pour moi une évidence, avec de la nature et de l'espace autour de moi. Donc une fois arrivée en Bretagne, j'ai... Pareil, j'étais toujours dans ce truc de j'écoute mon cœur, je ne me pose pas trop de questions. J'avais des peurs, des insécurités de « Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'as pas de travail, tu as fait 7 ans d'études, tu vas mettre ça de côté. » Et bien sûr, quand je suis rentrée, c'est ce qu'on m'a dit. « Mais attends, tu as tout quitté alors que tu avais tellement travaillé. » On m'a même dit « Mais tu es folle ! » Et non, à ce moment-là, je me disais « Impossible de retourner dans ce monde d'avocate, c'est beaucoup... » dans ce monde d'avocat c'est beaucoup trop loin de ce que je suis, de ce que je viens de vivre là ce serait me rétriquer à nouveau et enlever tout ce que j'ai appris donc j'ai donné simplement des cours de yoga à la plage et du coup j'ai pu donner mes premiers cours en France, c'est ce que je faisais déjà au Sri Lanka donc je pense que ça a planté une petite graine dans ma tête et ça a super bien marché le cadre était magnifique qui est... C'était pour moi un bonheur de pouvoir partager ce que j'avais appris là-bas, de continuer sur cette lancée. Et c'était trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a une chose qui n'a pas dû être facile non plus, c'est que tu es retournée dans la maison dans laquelle tu avais grandi.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, je suis retournée chez mon papa. Et ça, ça a été aussi un autre bout de chemin à faire, de réapprendre à vivre dans cette maison, de réapprendre à refaire de nouveaux liens. Une maman, c'est tout dans une maison, dans une famille. Elle fait tout. Elle s'occupe de tout. Je pense qu'on ne s'en rend pas compte à quel point elle fait les liens entre tout le monde. En tout cas, ma maman, c'était ça. Elle était là tout le temps. Elle créait la chaleur, l'amour, le soleil dans la maison. Donc, il a fallu recréer tout ça à quatre au lieu de cinq et accepter aussi que c'était différent. qu'elle est toujours là de notre manière et qu'on peut faire différemment. Et ça peut être tout aussi beau, tout aussi chaleureux, et autant dans l'amour.

  • Speaker #0

    Toi, je pense que tu as sacrément contribué à ramener un peu de soleil et d'amour dans cette maison. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai tout fait pour. J'ai tout fait pour. Et je continue aujourd'hui à me battre pour ça, pour que l'amour triomphe, l'amour et la joie.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es prof de yoga. Comment c'est accepté ? Est-ce qu'on peut parler de ton papa ? Est-ce qu'il t'a accompagnée dans cette décision ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça a été très dur pour lui. J'ai chamboulé tout le monde autour de moi. Je pensais à un truc, j'y vais. Il fallait que j'y aille dans tous les cas. C'était vital pour moi. Pour les autres, c'est différent. On a tous des émotions différentes. à des intentions... qui est différente et je sais que je les ai chamboulées à prendre des décisions parfois aussi radicales selon eux, des décisions qui inconfortent certains parce qu'on a tous nos peurs et puis on projette nos peurs sur les autres. On a beaucoup, mes proches, en fait, c'est mes proches qui m'ont le plus projeté leur peur sur moi parce qu'ils tenaient à moi. Ça, heureusement, j'en avais conscience. Donc à chaque fois qu'on me projetait des peurs, ça me faisait mal. Mais je me disais, c'est leur peur, ce n'est pas à toi, tu ne prends pas. tu n'acceptes pas et tu fais ce qui te fait plaisir. Parce que si j'écoutais leur peur, je serais restée dans mon bureau et je serais la plus malheureuse aujourd'hui. Donc on croit protéger nos proches et leur vouloir du bien, mais c'est important aussi de vraiment prendre conscience de ce qu'on projette, ce qu'on envoie, ce qu'on donne à nos proches. Mais c'est la vie. Et aujourd'hui, on me dit... « Ok, maintenant, on peut te faire confiance. » Oui, mais ça aurait été bien que vous me fassiez confiance dès le début. Que vous voyiez qui j'étais dès le début et ce que je voulais faire. Et que je n'étais pas folle. Je me battais juste pour être moi. Et encore aujourd'hui, je me bats pour être moi sans qu'on me dise « Non, mais attends, il y a ça, il y a ça. Tu imagines ce qu'ils vont dire les autres et l'argent. »

  • Speaker #0

    C'est quoi ce quotidien aujourd'hui qui amène un si joli sourire sur ton visage ?

  • Speaker #1

    C'est du temps pour moi, des cours de yoga avec des élèves que j'adore et avec qui je peux partager des moments simples d'amour, de joie. Enfin, simplement partager. Et j'essaye de créer le plus d'espace pour de la simplicité, pour rester connectée à la mer, à la nature. J'ai un chien aussi qui...

  • Speaker #0

    m'accompagne au quotidien à garder cette joie et cette légèreté en moi, autour de moi, de la mer, de la nature, du yoga.

  • Speaker #1

    Tu as encore des projets ou tu penses que là tu es justement dans une vie, en tout cas au moment présent, qui est plutôt alignée ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est en constante évolution et en constante recherche d'alignement, d'équilibre dans sa vie. En tout cas, je le suis toujours. j'ai vraiment trouvé beaucoup plus d'équilibre dans ma vie et je me sens beaucoup plus alignée avec moi-même. Mais je me rends compte aussi qu'il y a encore du travail à faire. Il y a encore des petits trucs où je pourrais être plus libérée, plus libre. J'ai encore des conditionnements, des croyances qui me font mal, qui m'enlèvent un peu de joie de vivre et de liberté. Donc non, j'ai encore plein de projets. Là, je suis bien en Bretagne. Ça me fait du bien de retrouver cette stabilité, mon cocon près de la mer. Mais le voyage m'appelle encore. C'est sûr que je retournerai voyager pour ressortir de ma zone de confort et continuer à apprendre à me connaître encore plus en profondeur.

  • Speaker #1

    En tout cas, si on veut te retrouver, parce que j'ai vu que tu donnais des cours de yoga, mais que tu organisais, je ne sais pas si c'est toi ou tu le fais en collaboration avec quelqu'un, mais des camps de surf et de yoga, moi, qui me donnaient très, très, très envie. En plus, franchement, la Bretagne n'a rien à envier à certains pays parce que les photos sont sublimes. Sur quel compte on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Oui, sur une âme yoga. C'est ça aussi dans mes projets, c'est bien sûr des retraites de yoga et de surf. Le surf est de plus en plus partie de ma vie en ce moment et j'apprends énormément avec le surf, avec l'océan et les vagues. Vous pouvez me retrouver sur une âme yoga et j'organise des retraites à la torche en collaboration avec plusieurs intervenants, d'autres profs de yoga et de surf. Et aussi au Maroc, à Tarazout.

  • Speaker #1

    Chouette. La torche, je ne comprenais pas trop, c'est le nom de la ville, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Pardon, oui, c'est un spot de surf.

  • Speaker #1

    Je m'étais imaginée le truc où tu avais chacun une torche dans la main. Je me disais, je n'ai pas trop compris. Non,

  • Speaker #0

    non, non, on ne sera pas avec une torche à chercher des vagues ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas pratique dans l'eau, la torche.

  • Speaker #0

    Non, non, non. C'est un spot de surf très connu dans le pays bigoudin où il y a des super vagues. Il y a plein de spots différents. qui sont adaptées à tous les niveaux. Et c'est trop bien, les couchers de soleil sont magnifiques là-bas.

  • Speaker #1

    Tous tes voyages, ou en tout cas le dernier, est-ce que tu peux nous parler, parce que moi je suis assez fan du coucher de soleil, même s'ils sont tous magnifiques, est-ce que tu peux nous en parler d'un qui t'aurait spécialement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, ça m'émeut là, rien que d'y penser. Mais oui, c'est en rentrant du Maroc, il n'y a pas si longtemps que ça, du coup j'étais sûrement lancée avec le surf. et le goût du surf, les sensations que ça fait vivre. Et qui était à Triogat, un petit peu plus haut que la Torche. Et c'était juste avant le coucher de soleil. C'est une des plages les plus sauvages du coin. Et juste, j'étais avec mon ami. On a un chien chacun. Il y avait le coucher de soleil en face de nous, la mer qui était calme. Et il n'y avait rien d'autre autour. Il y avait juste le soleil, la mer. Et le sable sur lequel on était assis avec les chiens qui couraient devant nous, pour moi, c'était la vie. C'était super simple. Mais si je pouvais vivre ça à chaque instant, ce serait magnifique.

  • Speaker #1

    Donc, je ne te pose pas la question si tu les aimes ou pas. On a bien compris que tu étais aussi fan des couchers de soleil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ma passion pour les couchers de soleil.

  • Speaker #1

    Maintenant, on part sur une autre émotion, puisque tu as l'air en tout cas gay, mais aussi... a priori plutôt festives, est-ce que tu peux nous parler d'un moment de fête, d'un apéro que tu voudrais revivre et avec ? J'aime bien, c'est qu'à chaque fois, moi j'ai la chance de te voir, mais à chaque fois, il y a ce grand sourire qui arrive sur ta tête, qui dit « ouais, ça y est, je repars » . C'est assez facile. C'est comme si tu te poussais directement, c'est nickel.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait revivre les moments, c'est trop chouette. Comme quoi, il reste vraiment avec nous de la vie. Il suffit d'y retourner pour ressentir tout ce qu'on vit dans un moment. Je pense forcément à ma maman, qui était très forte pour célébrer la vie. Et on a un festival près de chez nous, juste à côté de la maison dans laquelle on a grandi. Un festival de musique, en début d'été, où c'est toujours l'anniversaire de ma sœur. Donc c'est super important d'être tous ensemble. Et ma maman avait pris l'habitude de rassembler tous nos amis, notre famille. et pendant tout le week-end, on est tous ensemble à la maison, on va voir le concert, puis on revient, il y a un barbecue, on a un grand jardin, il fait toujours beau. J'ai vraiment ce moment... d'une année où elle avait marqué le coup vraiment et c'était super beau. Je la revois hyper rayonnante et une tellement belle leçon de célébration de la vie, dans l'amour et dans la joie.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un jour particulier, plutôt un jour de voyage on va dire, peut-être en Inde ou au Sri Lanka, que tu aimerais revivre sans rien y changer ?

  • Speaker #0

    J'ai un autre voyage qui me vient. Ce n'est pas forcément Sri Lanka ou l'Inde. C'était pendant aussi... Parce qu'avant de partir au Sri Lanka et en Inde, je suis partie dans les Alpes pendant un mois marcher. Et aujourd'hui, c'est ça qui me revient en ce moment. Encore ce truc de... C'est simple. Il y a juste de la nature autour de moi, du verre, de la marche, mon sac à dos. Ce qui veut dire que si j'ai mon sac à dos sur le dos, je suis libre. Je peux tout faire. J'ai à manger, je peux dormir, j'ai ma tente, j'ai tout ce qu'il faut. Et je peux juste marcher, observer, être là et rien faire d'autre. Et ça, je y pense souvent à ces moments dans les Alpes.

  • Speaker #1

    Et en fait, la marche, on sous-estime, je pense, les bienfaits, mais c'est aussi une sorte de méditation et c'est pour ça que c'est tellement puissant. Oui,

  • Speaker #0

    complètement. Une méditation grâce au corps qui bouge et les yeux sont... Les yeux se sont posés sur quelque chose tout le temps, donc les pensées, je trouve que ça guérit, parce que moi, j'ai ce souvenir de, quand je marche, mes pensées plus difficiles, plus inconfortables, qui sont là, mais qui sortent, qui sont guéries par la nature, et elles ne restent pas en moi. La marche me permet de les éliminer, mais dans la douceur. Et c'est ça qui est hyper puissant dans la marche en nature, je trouve.

  • Speaker #1

    On change de registre et on va partir en chanson. Est-ce que tu as une musique ? Soit qui te représente, soit qui t'aurait toujours accompagnée toute ta vie ou qui t'aurait accompagnée pendant les voyages.

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai une. Elle n'est pas très commune, surtout en France, mais c'est Shiva Shambho, c'est un mantra indien qui est arrivé sur mon chemin avec une amie que j'ai rencontrée en Inde. Et elle me faisait énormément penser à ma mère à ce moment-là. Et encore une fois, pour moi, elle célèbre la vie. On a envie de danser, de chanter, de rire sur cette chanson. Et à chaque fois que je la mets, je suis à nouveau dans cette énergie que j'adore et que je veux garder en moi tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te rappelles du plus gros fou rire que tu as pu avoir pendant ces voyages ?

  • Speaker #0

    Le plus gros fou rire,

  • Speaker #1

    soit d'un moment... Alors ça, c'est vraiment ma passion aussi, c'est les petits moments de solitude, ces moments absurdes où tu te sens complètement seule au monde. qui te font rire forcément par la suite.

  • Speaker #0

    Oui, moi je dirais sur le moment, enfin c'est mon arrivée à Delhi, vraiment, où je me suis fait, parce que là je t'ai raconté une arnaque, mais j'en ai eu d'autres, et encore pire, et sur le coup, ça me paraissait de la folie, enfin ça me paraissait mais horrible, et aujourd'hui ça me fait tellement rire d'y penser, de me revoir là dans la ville, toute peinot, toute seule, à me faire s'emballer, alors qu'en fait... C'est tellement rien. C'est tellement une leçon de vie de moi, de ce monde et de tout ce que ça englobe.

  • Speaker #1

    Mais c'est souvent à ce moment-là qu'on se demande ce que je fais là. C'est cela dont on se souvient le plus souvent.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai vraiment passé un moment merveilleux. Je ne sais jamais à quoi m'attendre quand je rencontre comme ça une nouvelle invitée. A chaque fois, je me réjouis et je me régale d'avoir la chance de pouvoir t'interviewer. En tout cas, c'était vraiment très bon. Merci d'avoir partagé tes émotions parce qu'en tout cas, moi, j'en ai ressenti beaucoup à t'écouter. Je trouve que tu es vraiment rayonnante et je te souhaite le meilleur pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence. C'était vraiment un plaisir aussi de reponger dans tous ces souvenirs, dans ces voyages et de pouvoir les partager. Ça donne encore plus de sens à ce que j'ai vécu. Un grand merci à toi pour me laisser cette opportunité.

  • Speaker #1

    Et j'espère en tout cas que, comme moi, les gens auront envie de venir te rencontrer en Bretagne, soit pour un cours de science, soit pour un cours de yoga, mais je suis sûre que le moment, il sera forcément fabuleux.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Je ne dirais pas le contraire.

  • Speaker #1

    Je te souhaite le meilleur et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #2

    Et voilà, cet épisode est terminé. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec votre entourage. Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode et prenez quelques instants pour laisser un avis ou une note sur votre plateforme préférée. Vos retours sont précieux et m'aideront énormément. Merci d'avance et à bientôt pour de nouvelles aventures.

Description

Aujourd’hui, je vous emmène à la rencontre de Manu, une femme lumineuse, sincère et profondément attachante

Ancienne avocate au barreau de Paris, elle mène une vie toute tracée… jusqu’au jour où tout bascule : sa maman tombe gravement malade, puis décède. Un choc qui la bouleverse, la fait vaciller, et surtout, la pousse à tout remettre en question.

Alors, Manu décide de partir. Loin. En Inde, puis au Sri Lanka.
Un voyage initiatique, mais surtout un voyage intérieur. Elle y découvre le silence, la solitude, les doutes… mais aussi le yoga, la méditation, les rencontres vraies, la simplicité, et peu à peu, une nouvelle façon d’habiter sa vie.

Cette conversation m’a profondément émue.
J’ai été touchée par sa douceur, sa gaité, sa façon de raconter sans détour, mais avec beaucoup de lumière. Manu est solaire. Et elle donne envie de la suivre, là-bas, sur les plages de Bretagne où elle enseigne aujourd’hui le yoga et partage son énergie à travers les retraites qu’elle co-organise.

Dans cet épisode, on parle de :
🌿 Deuil et reconstruction
🧘 Yoga, ashrams, et libération émotionnelle
🌊 Du besoin de fuir pour mieux revenir
💬 De Paris à l’Inde, puis retour à la Bretagne, avec un cœur nouveau

Fermez les yeux. Écoutez. Et laissez-vous porter.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les voyageurs et bienvenue sur A ton tour du monde, le récit des voyageurs. Aujourd'hui je vous emmène à la rencontre de nouveaux aventuriers. Alors préparez-vous à être transportés au bout d'une bonne écoute. Aujourd'hui, on reçoit Manu, Manu qui était avocate au barreau de Paris, jusqu'au jour où tout a basculé. Quand on perd un être cher, c'est perdre une partie de soi. Il faut parfois tout déconstruire pour se retrouver. Alors Manu a choisi de partir loin, très loin, en Inde, puis au Sri Lanka. Elle a laissé place au vide, à la douleur, au silence, pour que naisse d'autres choses, du yoga, de la méditation, et surtout une nouvelle façon de vivre. Bienvenue ! sur le podcast. Je suis ravie de te recevoir Manu.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Florence, je suis ravie d'être là et de discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On va tout de suite sur Plongée, 21 décembre 2022. On est dans l'avion et on est dans un vol qui nous emmène d'Istanbul à New Delhi et je voudrais commencer cette interview par... comprendre ce que tu peux, voilà, essayer de retourner dans cet avion, de nous dire ce que tu as ressenti à ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'était le premier moment où je faisais ce pas vers l'Inde, en fait, parce que j'avais voyagé pendant un mois en Europe en train. C'était un autre voyage encore et là, je commençais le vrai voyage, je dirais, vers ce pays qui m'animait, qui m'attirait, sur lequel il fallait que je repose les pieds une nouvelle fois. Là, ce qui me revient, c'est que c'était déjà la nuit, donc je ne me suis pas facilitée la tâche. Je suis partie d'Istanbul super tard. Et il faisait nuit, j'étais dans l'avion toute seule avec mon gros sac à dos. Et je me revois en mode, OK, bon, là, je ne sais pas du tout ce qui va se passer. J'ai peur. Et en même temps, je ne veux pas écouter ces peurs parce que mon envie est plus forte. J'y vais et on verra dans tous les cas ce qui va se passer à chaque instant. Et je sais que c'est le bon chemin à ce moment-là. Donc, je ne me pose pas trop de questions non plus. À ce moment-là, c'est vraiment le cœur qui parle. Il n'y a plus rien d'autre que ça. C'est moi, mon cœur, mon envie d'aller là-bas sans vraiment savoir pourquoi, mon envie de quitter la boucle un petit peu infernale dans laquelle j'étais. Et c'est un peu comme une dernière respiration, je dirais. C'est comme si, OK, c'est ma seule opportunité pour sortir la tête de l'eau, reprendre mon souffle et retrouver un nouveau souffle.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te souviens, entre guillemets, pourquoi tu avais choisi justement l'Inde ? Est-ce que c'était écrit ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'était écrit. Parce que je suis déjà partie en Inde, en plus, dans le cadre de mes études. Puis c'était le Covid, donc je suis rentrée très rapidement, ça s'est avorté. Puis c'était dans une autre dynamique, ça n'avait rien à voir, mais j'ai quand même déjà été en Inde sans vraiment savoir pourquoi. Pareil, c'était l'Inde pour le yoga, mais je crois que ça allait au-delà du yoga. c'était vraiment ce truc de... Je pense que c'était... Tous ces contrastes qu'on peut retrouver en Inde et pas ailleurs, en tout cas de la France, j'avais vraiment ce truc de... Je sens qu'en Inde, il y a quelque chose où il y a toutes ces couleurs, il y a cette profondeur d'esprit, d'âme, cette science de l'intérieur. Ils ne font pas semblant, en fait, là-bas. Et je crois que c'est vraiment ça que j'allais chercher. Ce n'est pas lisse, ce n'est pas parfait, mais c'est là et il y a de la vie. Et il y a des gens qui galèrent, qui sont dans la difficulté, mais ça fait partie de la vie. Cette acceptation de tout ce qui est la vie là-bas.

  • Speaker #0

    Tu savais ce qui t'attendait ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Non, non, non. Je ne pouvais pas l'imaginer, non. Non, j'étais super naïve. J'étais naïve. Et heureusement, je pense, c'est ça qui m'a amenée là-bas aussi. Parce que je pense que si on sait, si on anticipe trop, on n'y va pas. On laisse parler les peurs. Et non, j'étais très naïve. Je me suis fait avoir. Je me suis retrouvée seule dans des situations. qu'on souhaiterait à personne, mais ça l'a fait, en fait. Ça l'a fait parce que j'y croyais. J'étais vraiment guidée par mon cœur à ce moment-là et ma naïveté qui m'ont amenée un peu partout. Déjà, rien que la première nuit, du coup... Une personne normale achète un guide du routard et puis voyage en lisant le guide du routard et s'informe sur les arnaques, les choses sur lesquelles il faut s'informer pour voyager de manière prudente. Et moi, pas du tout. Je me suis dit, je vais alléger mon sac, on verra là-bas, tout va bien se passer. Et du coup, j'ai pris le vol déjà le moins cher. Donc, j'arrive, je crois, à 5h du mat à New Delhi, toute seule, dans la nuit. J'étais hyper fatiguée, je n'avais pas dormi de la nuit. Donc là, j'étais vraiment la meilleure. froid pour se faire arnaquer et tout, donc je sors de l'avion. Je me dis, bon, c'est pas... J'avais pris quand même un hôtel et tout, j'avais un petit peu anticipé le truc, sauf que pas d'Internet en arrivant là-bas. Un taxi devait venir me chercher, mais sans trop de sécurité, sans trop être sûre. J'arrive, je me dis, bon, je vais sortir de l'aéroport et je vais trouver le monsieur qui m'attend. Mais je ne m'attendais pas du tout à ça, à des milliers de chauffeurs de taxi qui essayent de t'alpaguer, de te dire « oui, c'est moi, c'est moi, je vais t'emmener à ton hôtel » . Je n'avais pas d'Internet, et du coup, une fois que j'étais sortie de l'aéroport, je ne pouvais plus y rentrer. Je ne savais pas non plus qu'on ne pouvait pas y rentrer pour reprendre une carte SIM. Là où toutes les arnaques commencent, ils sont trop forts. Ils savent ce genre de situation, que ça arrive souvent, et ils te disent « oui, je peux appeler ton hôtel pour toi » . Et en fait, ils appellent un faux numéro pour te dire que l'hôtel, ils n'ont plus de place pour toi. toi et en fait ils sont pas là, ils viennent pas te chercher, je suis stable et tout. Je me dis non, je vais pas me faire avoir, je vais pas me faire avoir. Et en fait bah oui mais du coup il me dit bon ok tu peux aller au taxi là-bas, c'est les taxis référencés, un peu plus sûr quoi, prends un taxi pour qu'ils m'amènent à l'hôtel que j'avais choisi quoi. Et puis moi j'avais envie de croire en tout ce que la vie avait à me proposer même à New Delhi quoi. Et là il commençait à me dire ton hôtel il est pas bien, il faut pas que tu ailles là, il a commencé à me Merci. peur, puis on arrive dans un endroit, il fait nuit, c'est un peu, c'est à côté de l'aéroport, donc soit c'est super riche, soit je pense que c'est pauvre, quoi. Va, tu devrais aller dans cet autre hôtel, et tout. Je me dis, ok, bon, je vais pas aller là-bas, je vais t'écouter, je vais prendre cet hôtel. La nuit, je pense que j'ai payé trois fois plus cher pour un hôtel insalubre, c'était dégueulasse. Et une fois arrivée dans le lit, je me dis, mais qu'est-ce que t'as fait ? C'est dégueulasse, les draps sont dégueux il y a du bruit il fait froid il est 5h du matin t'es toute seule et là j'ai paniqué, je me suis dit mais mince tu t'es fait avoir dès le premier moment une première nuit assez tumultueuse à me rendre compte de la réalité du pays et que de la pauvreté en fait de ce pays ça veut dire que tu démarres entre guillemets un peu par une désillusion parce que toi t'arrives un peu comme tu dis naïve en

  • Speaker #0

    ayant plein d'espoir mais croyant sur la bonté humaine et là t'es un peu échaudée dès le départ ouais complètement on met face à la réalité de soutenir

  • Speaker #1

    pays de la vie aussi en fait. Bon bah maintenant t'as décidé de voyager seule, il va falloir que tu fasses tes armes, que tu te méfies, que tu fasses confiance aux bonnes personnes, que tu anticipes un minimum et c'est comme ça que l'Inde m'a appris beaucoup de choses aussi sur moi-même et ma volonté d'aller en Inde c'était de me retrouver dans un ashram. Sortir de la société, de mon moule parisien dans lequel j'étais, vraiment ça allait trop vite pour moi. Ça m'étouffait parce que je vivais des émotions très fortes à l'intérieur. Je n'avais pas d'espace pour les extérioriser, pour les ressentir. Donc, je n'arrivais plus à m'écouter, je n'arrivais plus à vivre à Paris. Je sentais qu'en Inde, avec le yoga, j'avais envie de me retirer. Il passait au moins un mois, je voulais que ça soit long. Et donc, tant qu'à faire ça, je me suis dit, autant me former au yoga, apprendre quelque chose, transformer ce temps d'introspection, de solitude en quelque chose de bénéfique pour moi, pour mon avenir, parce que je ne savais même plus ce que j'allais faire après. après quoi.

  • Speaker #0

    Là, tu as évoqué la vie parisienne qui allait trop vite, mais je crois qu'il y a eu aussi des événements familiaux, perso, qui ont été compliqués et il y avait vraiment cette envie de changer de vie. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'école d'avocat en train de préparer le barreau, puis à l'école quand ma maman est tombée malade et qu'elle est partie quand j'étais en stage à Paris, dans des cabinets d'avocats assez gros. Et c'était quelque chose avec lequel j'étais... pas du tout préparée. J'étais complètement dans mes projections, dans ma vie toute tracée d'élève avocate qui va devenir avocate dans un cabinet international et avoir une très belle carrière, avoir l'appartement à Paris. J'étais dans ces projections, ces rêves, parce que la vie me rattrape et que ma maman parte et que là, je me dis « Non, mais la vie est beaucoup trop courte. Qu'est-ce que tu fous là ? » T'es tellement loin de la vie. Mes études ont fait que j'ai été peu présente pour ma mère lorsqu'elle était malade. J'étais beaucoup à Paris alors que je viens de Bretagne et du coup, j'étais toujours obligée de faire des allers-retours. Et c'est comme si à ce moment-là, je me disais que ma priorité, c'était mon travail. Et je me suis pris ça de pleine face après, de me dire mais comment tu as pu rendre ton travail prioritaire à la maladie de ta maman, à la fin de vie de ta mère ces derniers jours ? Comment tu as pu faire ça ? Comment tu en es arrivé là ? Et je pense que c'est ça qui m'a fait tout requestionner. En fait, quelles sont tes priorités aujourd'hui ? pourquoi t'es dans un bureau, pourquoi tu travailles tu peux mourir demain, est-ce que demain si tu pars t'as fait ce que t'avais à faire et là je me suis dit non mais pas du tout j'étais aussi entourée de gens qui étaient dans ça, dans leur travail et qui du coup pouvaient pas forcément comprendre ce que je vivais, l'échange était pas possible, y'avait pas l'espace pour ça a été une phase où j'ai passé un an et demi à l'école d'avocat et pendant un an j'ai continué à l'école d'avocat, j'ai continué à aller en stage et tout, mais en vivant des... des requestionnements intérieurs très forts. Et là, c'est là où je me suis dit, étape par étape, tu finis ton école, qu'est-ce que tu fais après ? Au début, je me suis dit, je pars six mois, puis je reviendrai à Paris, puis en fait, je pars voyager, et puis je ne sais pas quand je reviendrai. Et au fur et à mesure, j'ai connecté de Paris, de tout ça, j'ai mis mes priorités ailleurs. Donc ça s'est vraiment fait doucement quand même, étape par étape.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir partagé ça, parce qu'en effet, on ressent beaucoup d'émotions. C'est même si, évidemment, ce genre d'événement, c'est tellement violent, mais c'est quand même assez jeune pour justement avoir ce type de révélation, de se dire en fait, je ne suis pas au bon endroit. Est-ce que tu as trouvé ce que tu étais allée chercher du coup en Inde ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai trouvé. En même temps, je ne l'ai pas trouvé. J'ai trouvé mon nouveau chemin, ouverte des portes, et je dirais que j'ai juste commencé à vivre. J'avais énormément de questions. Moi, j'ai tout, tout, tout remis en question. Donc, c'était un bordel dans ma tête. Tout était déconstruit. J'ai trouvé beaucoup de réponses à certaines questions. Et mon voyage, quand j'ai continué à voyager au Sri Lanka, j'en ai trouvé encore d'autres. Mais je n'ai pas trouvé la réponse non plus. Je suis toujours en train de cheminer, de me comprendre, de comprendre ce qu'il y a autour de moi et de trouver... Je dirais que je suis toujours en train de chercher quand même ma place dans ce monde et chercher un sens à la vie. En tout cas, j'ai trouvé un sens à ce que j'avais vécu et au départ de ma maman.

  • Speaker #0

    Tu penses que c'était justement des pays qui étaient adaptés pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Très spirituel. Très, très spirituel. Mais, et puis, la mort est très présente. Elle fait partie de la vie. Ils sont très connectés. Ils n'ont pas ce voile qu'on a, nous, ici. Pour moi, la mort, elle est taboue. Elle est taboue quand même ici. On n'en parle pas à la maladie non plus. C'était très difficile pour moi d'exprimer ce que je ressentais. J'avais l'impression que je vivais quelque chose et qu'on ne m'en avait jamais parlé. Comment c'est possible que je sois traversée par des choses ? J'ai l'impression que je n'ai pas le droit de vivre ce que je vis. Je ne comprends pas ce que je vis. Mais pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas plus simple que ça ? Après, je pense qu'il n'y a pas que l'Inde, il n'y a pas que le Sri Lanka. Mais en tout cas, là-bas, il y a cette possibilité de laisser de la place à ça.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les rencontres fortes pendant ce voyage qui t'ont accompagnée sur ce voyage aussi intérieur ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a eu des très fortes. Je ne dirais pas qu'il y en a eu tant que ça. Moi, j'avais besoin de voyager de manière lente, pas forcément envie de rencontrer beaucoup de monde. Je fuyais un peu les hostels, je fuyais les endroits où encore on rentrait dans ce... « Ah, t'as fait quoi aujourd'hui ? T'as vu ça ? » J'avais vraiment pas envie de ça. Mais du coup, j'allais plutôt dans des guest houses, des maisons. Là, j'ai rencontré des Indiens notamment qui m'ont accueillie, qui m'ont tout donné, avec qui j'ai pu échanger sur des sujets tellement divers. En fait, c'était hyper authentique, c'était vrai. J'ai le souvenir d'un café avec un Indien dans son jardin à Jaipur. à côté de Jaipur dans la ville de Fort-Dambert. Et il avait une très belle demeure avec un jardin tout vert autour et tout. Et c'était un Indien d'une soixantaine d'années qui est musicien aussi. En fait, qui a une ex-femme bretonne, qui parle français. C'était très drôle parce que le premier soir, j'arrive à l'auberge dans sa maison. Et il me dit bonne nuit en breton quand il sait que, dès qu'il a su que j'étais bretonne, je me dis, attends, mais là, on est en Inde et on me dit bonne nuit en breton. Et oui, avec lui, j'ai eu des très belles discussions et c'était super simple, c'était authentique. Et je me suis dit, en fait, c'est fou comment les questions que je me pose, je peux les partager avec quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde, qui a 30 ans de plus que moi. Et en fait, on se comprend et c'est simple, c'est beau. Près de Richiquet, j'ai fait la rencontre d'un jeune homme indien qui avait créé une ferme où il accueillait des gens comme ça dans sa ferme. Et pareil, on a eu ces discussions sur la vie où je me suis dit « Ah ouais, ça va, je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule, il est là » . Pareil, lui, il avait à peu près mon âge et il avait fait un sacré bout de chemin aussi. Il était sorti de son milieu pour faire son truc, faire son lieu où il pouvait recevoir du monde. Et c'était super inspirant. Et ça, ça marque. Et c'était des moments tellement simples, en fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant. Tu parles de... Tu es allée pas mal au Rajasthan parce que j'imagine... C'est vrai qu'on imagine les villes, les grosses villes en Inde, bondées, alors que toi, tu avais besoin justement d'apaisement et de pas trop de foule. Du coup, tu es allée te recentrer plutôt, je l'imagine, dans les paysages plus éloignés, plus calmes, plus vertes. Tu es allée quoi ? Dans les champs de... peut-être ? Est-ce que c'était quoi ton mode de vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai fait deux ou trois semaines dans le Rajasthan avec deux amis aussi de Paris que j'ai rejoints. Là, je n'ai pas voyagé toute seule. Là, on était plutôt dans les grandes villes et c'était assez éprouvant pour moi à ce moment-là de voyager dans les grandes villes. Dans les moments où j'étais seule, j'essayais de trouver des guest houses. C'était un peu excentré du centre. Il y avait un jardin. Il y avait des moments où je pouvais pratiquer, méditer, écrire, faire des choses qui me... qui me plaisaient, qui me faisaient du bien à ce moment-là. Et ce n'est pas évident en Inde de trouver ce genre d'endroit. Et ça, pareil, je ne l'avais pas du tout anticipé. Et à un moment, je me suis dit, mais mince, là, je ne peux plus rester dans ces villes qui sont magnifiques, comme le Triangle d'Or, là, où c'est vraiment magnifique. Mais je me suis dit, bon, là, il va falloir que tu t'écoutes. Tu ne peux pas voyager comme tout le monde, comme pareil sur le guide du routard. Il faut que tu trouves des endroits dans lesquels tu peux te ressourcer. Et du coup, j'en ai trouvé et je me suis restée plusieurs jours. quelques jours à chaque fois dans des endroits super beaux. Puis j'allais marcher autour. Et en fait, c'est là où tu découvres la vraie vie de l'Inde. Tu vois les enfants qui jouent dans les rues. Ce ne sont même pas des rues bitumées, ce sont des rues de terre, les animaux sauvages. J'observais tellement et j'étais bien. C'est là où je trouvais un petit peu d'apaisement.

  • Speaker #0

    Tu parlais de méditation et de yoga, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris là-bas ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai approfondi. En fait, j'ai découvert, moi, c'est plutôt la méditation que j'ai découvert en premier. Toujours en revenant à Paris, où je n'arrivais plus à respirer, c'était trop. Et je venais de perdre ma maman, donc dans mon deuil, j'avais du mal à tenir bon. C'est vraiment la méditation qui m'a fait du bien. Je me revois me poser sur mon lit, méditer, revenir dans ma bulle, essayer de recréer une bulle de paix et de sérénité autour de moi. Et ressentir ça, observer, revenir à mon corps, c'est des choses que je n'avais jamais faites avant. Je subissais avant tout ce qui me traversait, tout ce qui se passait autour de moi, je le subissais ou je le fuyais aussi avec le travail. Tout ce qu'il y avait autour de moi, mes amis, les sorties, je fuyais ce qui était en moi. Et là, c'était trop fort pour le fuir. Je ne pouvais plus le fuir. Et du coup, la méditation m'a permis de le rencontrer et de trouver un peu plus d'apaisement en moi. Je me suis dit, OK, le bonheur, tu ne pourras pas le trouver à l'extérieur parce que ton monde vient de s'effondrer. L'apaisement non plus. Et puis, il n'y en a pas d'apaisement à Paris, en vrai. Donc là, il est en toi. Il est en toi et il faut que tu le cherches en toi. il faut que tu le trouves en toi Tu restes connectée à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es fait accompagner là-bas pour ce genre de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est d'où mon envie de découvrir le yoga. J'ai compris que la méditation était liée au yoga. En Inde, mon premier mois était dans le Rajasthan. Ensuite, mon but, c'était d'aller à Rishikesh et de me former au yoga dans un ashram avec une école de yoga où j'ai été accompagnée pour... Au revoir. où on nous enseigne le yoga et tout ce que ça englobe. Donc, il y a les postures de yoga, les cours de yoga, comme j'ai fait du Hatha yoga, le yoga traditionnel, l'Ashtanga yoga qui est un autre type de yoga aussi traditionnel. Et puis après, on a eu des cours d'anatomie, de philosophie, des cours de respiration, pranayama. On avait aussi une détox émotionnelle avec des méditations très actives qui permettent de libérer les émotions qu'on a en soi. Donc là, c'était un mois où j'étais accompagnée dans la libération de ces émotions et en même temps, on nous enseignait le yoga.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de cette prise de conscience, d'avoir cette sensation de nouveau de pouvoir respirer ? Est-ce que tu te souviens des émotions justement suite à cette formation qui avait l'air super dense ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'ai traversé toutes les émotions possibles pendant cette formation. En plus, on a fait des jours de silence. tu es tout seul, même si tu es en groupe, tu es face à toi-même. Tu ne peux te rattacher à rien. On était loin de la ville, donc tu es toujours face à toi-même. Il y a des choses qui remontent et c'est assez bouleversant, c'est chamboulant. Et en même temps, tu as des moments de... En fait, pour moi, ce qu'ils m'ont appris là-bas, c'est simplement la pleine conscience. Ils nous ont appris à être conscients de notre environnement, de nous-mêmes. Et tu te dis, mais en fait, ça va. J'ai beau traverser et vivre des choses très dures, mais ça va. Je regarde l'arbre, il est magnifique. La nature, elle est magnifique. Les oiseaux, ils sont magnifiques. Le ciel est bleu, il est magnifique. Et tout va bien. Et dans ces moments-là, tu te dis, ça vaut la peine. La vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Tu conseillerais justement à toutes les personnes qui sont en train de vivre un deuil de partir. Tu penses que c'est une bonne solution ? Est-ce que c'est partir ? Est-ce que c'est voyager ? Ou c'est le yoga et la méditation ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça dépend de tout le monde, de chacun. Il n'y a pas une seule solution. Moi, c'est ce qui m'a aidée. Moi, j'avais ce besoin de me retrouver. Je pense qu'il faut simplement faire ce qui nous fait du bien. Dans ces moments-là, il faut juste s'écouter. Je me suis écoutée, je pense, pour la première fois de ma vie. Et c'est ce qui m'a soignée. Je pense que quand tu t'écoutes, tu te libères aussi. Tu te libères, tu vas avoir plus de joie, plus d'apaisement. Et tu te rends compte que la vie peut être très simple et peut être très belle.

  • Speaker #0

    Parce que tu as dit, je me suis soignée. À quel moment tu t'es dit, ça y est, je peux rentrer en France, je me sens suffisamment armée pour rentrer ?

  • Speaker #1

    Mais ça ne s'est même pas passé comme ça. C'est vrai que j'aurais cru aussi que j'allais me soigner en Inde, au Sri Lanka, que j'allais revenir, que tout allait bien. À un moment donné, j'étais très fatiguée de voyager. Après mon voyage en Inde, j'ai passé plusieurs mois au Sri Lanka. Et là, j'ai senti le manque de la France. Et ça, on n'en parle pas beaucoup non plus, mais moi, j'en avais marre de voyager. Ça me fatiguait. J'avais envie de sécurité, de confort à ce moment-là. Je pense que j'avais été loin, hors de mes limites, hors de ma zone de confort. Et là, il fallait que je retrouve un confort. Donc, j'avais fait un bon bout de chemin. J'avais soigné plein de petites blessures, de petites cicatrices. J'avais sorti beaucoup de choses, mais il fallait que je rentre. Et donc je suis rentrée et j'ai continué ce chemin vers moi. Et je pense qu'un voyage ne soigne pas tout, ne résout pas tous les problèmes. Et puis on rentre à la réalité de notre vie en France, on reprend le dessus. Et c'est dur aussi de garder tous ces enseignements de ces pays dans notre monde occidental. C'est une autre bataille ensuite.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler de ce retour et comment tu as mis en place la suite.

  • Speaker #1

    Oui, je suis rentrée à Paris pour faire la surprise parce que j'avais dit à peu de gens que je rentrais. Donc, j'ai fait la surprise à mon frère, à mes copains qui étaient à Paris pour faire un petit coucou. Mais ensuite, non, c'était la Bretagne. C'était la nature, mon chez-moi, retrouver mes racines, ma vie que j'avais quittée, qui s'était effondrée. mon foyer familial qui s'était effondré. Et du coup, c'était une redécouverte de là où j'avais grandi, parce que j'ai grandi dans un lieu quand même magnifique, près de la mer, dans la nature, et c'était réapprendre à vivre dans cet endroit. Et j'avais, au Sri Lanka, j'ai passé trois mois en bord de mer, et je voulais rester près de la mer, et c'était pour moi une évidence, avec de la nature et de l'espace autour de moi. Donc une fois arrivée en Bretagne, j'ai... Pareil, j'étais toujours dans ce truc de j'écoute mon cœur, je ne me pose pas trop de questions. J'avais des peurs, des insécurités de « Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'as pas de travail, tu as fait 7 ans d'études, tu vas mettre ça de côté. » Et bien sûr, quand je suis rentrée, c'est ce qu'on m'a dit. « Mais attends, tu as tout quitté alors que tu avais tellement travaillé. » On m'a même dit « Mais tu es folle ! » Et non, à ce moment-là, je me disais « Impossible de retourner dans ce monde d'avocate, c'est beaucoup... » dans ce monde d'avocat c'est beaucoup trop loin de ce que je suis, de ce que je viens de vivre là ce serait me rétriquer à nouveau et enlever tout ce que j'ai appris donc j'ai donné simplement des cours de yoga à la plage et du coup j'ai pu donner mes premiers cours en France, c'est ce que je faisais déjà au Sri Lanka donc je pense que ça a planté une petite graine dans ma tête et ça a super bien marché le cadre était magnifique qui est... C'était pour moi un bonheur de pouvoir partager ce que j'avais appris là-bas, de continuer sur cette lancée. Et c'était trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a une chose qui n'a pas dû être facile non plus, c'est que tu es retournée dans la maison dans laquelle tu avais grandi.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, je suis retournée chez mon papa. Et ça, ça a été aussi un autre bout de chemin à faire, de réapprendre à vivre dans cette maison, de réapprendre à refaire de nouveaux liens. Une maman, c'est tout dans une maison, dans une famille. Elle fait tout. Elle s'occupe de tout. Je pense qu'on ne s'en rend pas compte à quel point elle fait les liens entre tout le monde. En tout cas, ma maman, c'était ça. Elle était là tout le temps. Elle créait la chaleur, l'amour, le soleil dans la maison. Donc, il a fallu recréer tout ça à quatre au lieu de cinq et accepter aussi que c'était différent. qu'elle est toujours là de notre manière et qu'on peut faire différemment. Et ça peut être tout aussi beau, tout aussi chaleureux, et autant dans l'amour.

  • Speaker #0

    Toi, je pense que tu as sacrément contribué à ramener un peu de soleil et d'amour dans cette maison. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai tout fait pour. J'ai tout fait pour. Et je continue aujourd'hui à me battre pour ça, pour que l'amour triomphe, l'amour et la joie.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es prof de yoga. Comment c'est accepté ? Est-ce qu'on peut parler de ton papa ? Est-ce qu'il t'a accompagnée dans cette décision ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça a été très dur pour lui. J'ai chamboulé tout le monde autour de moi. Je pensais à un truc, j'y vais. Il fallait que j'y aille dans tous les cas. C'était vital pour moi. Pour les autres, c'est différent. On a tous des émotions différentes. à des intentions... qui est différente et je sais que je les ai chamboulées à prendre des décisions parfois aussi radicales selon eux, des décisions qui inconfortent certains parce qu'on a tous nos peurs et puis on projette nos peurs sur les autres. On a beaucoup, mes proches, en fait, c'est mes proches qui m'ont le plus projeté leur peur sur moi parce qu'ils tenaient à moi. Ça, heureusement, j'en avais conscience. Donc à chaque fois qu'on me projetait des peurs, ça me faisait mal. Mais je me disais, c'est leur peur, ce n'est pas à toi, tu ne prends pas. tu n'acceptes pas et tu fais ce qui te fait plaisir. Parce que si j'écoutais leur peur, je serais restée dans mon bureau et je serais la plus malheureuse aujourd'hui. Donc on croit protéger nos proches et leur vouloir du bien, mais c'est important aussi de vraiment prendre conscience de ce qu'on projette, ce qu'on envoie, ce qu'on donne à nos proches. Mais c'est la vie. Et aujourd'hui, on me dit... « Ok, maintenant, on peut te faire confiance. » Oui, mais ça aurait été bien que vous me fassiez confiance dès le début. Que vous voyiez qui j'étais dès le début et ce que je voulais faire. Et que je n'étais pas folle. Je me battais juste pour être moi. Et encore aujourd'hui, je me bats pour être moi sans qu'on me dise « Non, mais attends, il y a ça, il y a ça. Tu imagines ce qu'ils vont dire les autres et l'argent. »

  • Speaker #0

    C'est quoi ce quotidien aujourd'hui qui amène un si joli sourire sur ton visage ?

  • Speaker #1

    C'est du temps pour moi, des cours de yoga avec des élèves que j'adore et avec qui je peux partager des moments simples d'amour, de joie. Enfin, simplement partager. Et j'essaye de créer le plus d'espace pour de la simplicité, pour rester connectée à la mer, à la nature. J'ai un chien aussi qui...

  • Speaker #0

    m'accompagne au quotidien à garder cette joie et cette légèreté en moi, autour de moi, de la mer, de la nature, du yoga.

  • Speaker #1

    Tu as encore des projets ou tu penses que là tu es justement dans une vie, en tout cas au moment présent, qui est plutôt alignée ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est en constante évolution et en constante recherche d'alignement, d'équilibre dans sa vie. En tout cas, je le suis toujours. j'ai vraiment trouvé beaucoup plus d'équilibre dans ma vie et je me sens beaucoup plus alignée avec moi-même. Mais je me rends compte aussi qu'il y a encore du travail à faire. Il y a encore des petits trucs où je pourrais être plus libérée, plus libre. J'ai encore des conditionnements, des croyances qui me font mal, qui m'enlèvent un peu de joie de vivre et de liberté. Donc non, j'ai encore plein de projets. Là, je suis bien en Bretagne. Ça me fait du bien de retrouver cette stabilité, mon cocon près de la mer. Mais le voyage m'appelle encore. C'est sûr que je retournerai voyager pour ressortir de ma zone de confort et continuer à apprendre à me connaître encore plus en profondeur.

  • Speaker #1

    En tout cas, si on veut te retrouver, parce que j'ai vu que tu donnais des cours de yoga, mais que tu organisais, je ne sais pas si c'est toi ou tu le fais en collaboration avec quelqu'un, mais des camps de surf et de yoga, moi, qui me donnaient très, très, très envie. En plus, franchement, la Bretagne n'a rien à envier à certains pays parce que les photos sont sublimes. Sur quel compte on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Oui, sur une âme yoga. C'est ça aussi dans mes projets, c'est bien sûr des retraites de yoga et de surf. Le surf est de plus en plus partie de ma vie en ce moment et j'apprends énormément avec le surf, avec l'océan et les vagues. Vous pouvez me retrouver sur une âme yoga et j'organise des retraites à la torche en collaboration avec plusieurs intervenants, d'autres profs de yoga et de surf. Et aussi au Maroc, à Tarazout.

  • Speaker #1

    Chouette. La torche, je ne comprenais pas trop, c'est le nom de la ville, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Pardon, oui, c'est un spot de surf.

  • Speaker #1

    Je m'étais imaginée le truc où tu avais chacun une torche dans la main. Je me disais, je n'ai pas trop compris. Non,

  • Speaker #0

    non, non, on ne sera pas avec une torche à chercher des vagues ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas pratique dans l'eau, la torche.

  • Speaker #0

    Non, non, non. C'est un spot de surf très connu dans le pays bigoudin où il y a des super vagues. Il y a plein de spots différents. qui sont adaptées à tous les niveaux. Et c'est trop bien, les couchers de soleil sont magnifiques là-bas.

  • Speaker #1

    Tous tes voyages, ou en tout cas le dernier, est-ce que tu peux nous parler, parce que moi je suis assez fan du coucher de soleil, même s'ils sont tous magnifiques, est-ce que tu peux nous en parler d'un qui t'aurait spécialement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, ça m'émeut là, rien que d'y penser. Mais oui, c'est en rentrant du Maroc, il n'y a pas si longtemps que ça, du coup j'étais sûrement lancée avec le surf. et le goût du surf, les sensations que ça fait vivre. Et qui était à Triogat, un petit peu plus haut que la Torche. Et c'était juste avant le coucher de soleil. C'est une des plages les plus sauvages du coin. Et juste, j'étais avec mon ami. On a un chien chacun. Il y avait le coucher de soleil en face de nous, la mer qui était calme. Et il n'y avait rien d'autre autour. Il y avait juste le soleil, la mer. Et le sable sur lequel on était assis avec les chiens qui couraient devant nous, pour moi, c'était la vie. C'était super simple. Mais si je pouvais vivre ça à chaque instant, ce serait magnifique.

  • Speaker #1

    Donc, je ne te pose pas la question si tu les aimes ou pas. On a bien compris que tu étais aussi fan des couchers de soleil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ma passion pour les couchers de soleil.

  • Speaker #1

    Maintenant, on part sur une autre émotion, puisque tu as l'air en tout cas gay, mais aussi... a priori plutôt festives, est-ce que tu peux nous parler d'un moment de fête, d'un apéro que tu voudrais revivre et avec ? J'aime bien, c'est qu'à chaque fois, moi j'ai la chance de te voir, mais à chaque fois, il y a ce grand sourire qui arrive sur ta tête, qui dit « ouais, ça y est, je repars » . C'est assez facile. C'est comme si tu te poussais directement, c'est nickel.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait revivre les moments, c'est trop chouette. Comme quoi, il reste vraiment avec nous de la vie. Il suffit d'y retourner pour ressentir tout ce qu'on vit dans un moment. Je pense forcément à ma maman, qui était très forte pour célébrer la vie. Et on a un festival près de chez nous, juste à côté de la maison dans laquelle on a grandi. Un festival de musique, en début d'été, où c'est toujours l'anniversaire de ma sœur. Donc c'est super important d'être tous ensemble. Et ma maman avait pris l'habitude de rassembler tous nos amis, notre famille. et pendant tout le week-end, on est tous ensemble à la maison, on va voir le concert, puis on revient, il y a un barbecue, on a un grand jardin, il fait toujours beau. J'ai vraiment ce moment... d'une année où elle avait marqué le coup vraiment et c'était super beau. Je la revois hyper rayonnante et une tellement belle leçon de célébration de la vie, dans l'amour et dans la joie.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un jour particulier, plutôt un jour de voyage on va dire, peut-être en Inde ou au Sri Lanka, que tu aimerais revivre sans rien y changer ?

  • Speaker #0

    J'ai un autre voyage qui me vient. Ce n'est pas forcément Sri Lanka ou l'Inde. C'était pendant aussi... Parce qu'avant de partir au Sri Lanka et en Inde, je suis partie dans les Alpes pendant un mois marcher. Et aujourd'hui, c'est ça qui me revient en ce moment. Encore ce truc de... C'est simple. Il y a juste de la nature autour de moi, du verre, de la marche, mon sac à dos. Ce qui veut dire que si j'ai mon sac à dos sur le dos, je suis libre. Je peux tout faire. J'ai à manger, je peux dormir, j'ai ma tente, j'ai tout ce qu'il faut. Et je peux juste marcher, observer, être là et rien faire d'autre. Et ça, je y pense souvent à ces moments dans les Alpes.

  • Speaker #1

    Et en fait, la marche, on sous-estime, je pense, les bienfaits, mais c'est aussi une sorte de méditation et c'est pour ça que c'est tellement puissant. Oui,

  • Speaker #0

    complètement. Une méditation grâce au corps qui bouge et les yeux sont... Les yeux se sont posés sur quelque chose tout le temps, donc les pensées, je trouve que ça guérit, parce que moi, j'ai ce souvenir de, quand je marche, mes pensées plus difficiles, plus inconfortables, qui sont là, mais qui sortent, qui sont guéries par la nature, et elles ne restent pas en moi. La marche me permet de les éliminer, mais dans la douceur. Et c'est ça qui est hyper puissant dans la marche en nature, je trouve.

  • Speaker #1

    On change de registre et on va partir en chanson. Est-ce que tu as une musique ? Soit qui te représente, soit qui t'aurait toujours accompagnée toute ta vie ou qui t'aurait accompagnée pendant les voyages.

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai une. Elle n'est pas très commune, surtout en France, mais c'est Shiva Shambho, c'est un mantra indien qui est arrivé sur mon chemin avec une amie que j'ai rencontrée en Inde. Et elle me faisait énormément penser à ma mère à ce moment-là. Et encore une fois, pour moi, elle célèbre la vie. On a envie de danser, de chanter, de rire sur cette chanson. Et à chaque fois que je la mets, je suis à nouveau dans cette énergie que j'adore et que je veux garder en moi tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te rappelles du plus gros fou rire que tu as pu avoir pendant ces voyages ?

  • Speaker #0

    Le plus gros fou rire,

  • Speaker #1

    soit d'un moment... Alors ça, c'est vraiment ma passion aussi, c'est les petits moments de solitude, ces moments absurdes où tu te sens complètement seule au monde. qui te font rire forcément par la suite.

  • Speaker #0

    Oui, moi je dirais sur le moment, enfin c'est mon arrivée à Delhi, vraiment, où je me suis fait, parce que là je t'ai raconté une arnaque, mais j'en ai eu d'autres, et encore pire, et sur le coup, ça me paraissait de la folie, enfin ça me paraissait mais horrible, et aujourd'hui ça me fait tellement rire d'y penser, de me revoir là dans la ville, toute peinot, toute seule, à me faire s'emballer, alors qu'en fait... C'est tellement rien. C'est tellement une leçon de vie de moi, de ce monde et de tout ce que ça englobe.

  • Speaker #1

    Mais c'est souvent à ce moment-là qu'on se demande ce que je fais là. C'est cela dont on se souvient le plus souvent.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai vraiment passé un moment merveilleux. Je ne sais jamais à quoi m'attendre quand je rencontre comme ça une nouvelle invitée. A chaque fois, je me réjouis et je me régale d'avoir la chance de pouvoir t'interviewer. En tout cas, c'était vraiment très bon. Merci d'avoir partagé tes émotions parce qu'en tout cas, moi, j'en ai ressenti beaucoup à t'écouter. Je trouve que tu es vraiment rayonnante et je te souhaite le meilleur pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence. C'était vraiment un plaisir aussi de reponger dans tous ces souvenirs, dans ces voyages et de pouvoir les partager. Ça donne encore plus de sens à ce que j'ai vécu. Un grand merci à toi pour me laisser cette opportunité.

  • Speaker #1

    Et j'espère en tout cas que, comme moi, les gens auront envie de venir te rencontrer en Bretagne, soit pour un cours de science, soit pour un cours de yoga, mais je suis sûre que le moment, il sera forcément fabuleux.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Je ne dirais pas le contraire.

  • Speaker #1

    Je te souhaite le meilleur et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #2

    Et voilà, cet épisode est terminé. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec votre entourage. Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode et prenez quelques instants pour laisser un avis ou une note sur votre plateforme préférée. Vos retours sont précieux et m'aideront énormément. Merci d'avance et à bientôt pour de nouvelles aventures.

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Description

Aujourd’hui, je vous emmène à la rencontre de Manu, une femme lumineuse, sincère et profondément attachante

Ancienne avocate au barreau de Paris, elle mène une vie toute tracée… jusqu’au jour où tout bascule : sa maman tombe gravement malade, puis décède. Un choc qui la bouleverse, la fait vaciller, et surtout, la pousse à tout remettre en question.

Alors, Manu décide de partir. Loin. En Inde, puis au Sri Lanka.
Un voyage initiatique, mais surtout un voyage intérieur. Elle y découvre le silence, la solitude, les doutes… mais aussi le yoga, la méditation, les rencontres vraies, la simplicité, et peu à peu, une nouvelle façon d’habiter sa vie.

Cette conversation m’a profondément émue.
J’ai été touchée par sa douceur, sa gaité, sa façon de raconter sans détour, mais avec beaucoup de lumière. Manu est solaire. Et elle donne envie de la suivre, là-bas, sur les plages de Bretagne où elle enseigne aujourd’hui le yoga et partage son énergie à travers les retraites qu’elle co-organise.

Dans cet épisode, on parle de :
🌿 Deuil et reconstruction
🧘 Yoga, ashrams, et libération émotionnelle
🌊 Du besoin de fuir pour mieux revenir
💬 De Paris à l’Inde, puis retour à la Bretagne, avec un cœur nouveau

Fermez les yeux. Écoutez. Et laissez-vous porter.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les voyageurs et bienvenue sur A ton tour du monde, le récit des voyageurs. Aujourd'hui je vous emmène à la rencontre de nouveaux aventuriers. Alors préparez-vous à être transportés au bout d'une bonne écoute. Aujourd'hui, on reçoit Manu, Manu qui était avocate au barreau de Paris, jusqu'au jour où tout a basculé. Quand on perd un être cher, c'est perdre une partie de soi. Il faut parfois tout déconstruire pour se retrouver. Alors Manu a choisi de partir loin, très loin, en Inde, puis au Sri Lanka. Elle a laissé place au vide, à la douleur, au silence, pour que naisse d'autres choses, du yoga, de la méditation, et surtout une nouvelle façon de vivre. Bienvenue ! sur le podcast. Je suis ravie de te recevoir Manu.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Florence, je suis ravie d'être là et de discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On va tout de suite sur Plongée, 21 décembre 2022. On est dans l'avion et on est dans un vol qui nous emmène d'Istanbul à New Delhi et je voudrais commencer cette interview par... comprendre ce que tu peux, voilà, essayer de retourner dans cet avion, de nous dire ce que tu as ressenti à ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'était le premier moment où je faisais ce pas vers l'Inde, en fait, parce que j'avais voyagé pendant un mois en Europe en train. C'était un autre voyage encore et là, je commençais le vrai voyage, je dirais, vers ce pays qui m'animait, qui m'attirait, sur lequel il fallait que je repose les pieds une nouvelle fois. Là, ce qui me revient, c'est que c'était déjà la nuit, donc je ne me suis pas facilitée la tâche. Je suis partie d'Istanbul super tard. Et il faisait nuit, j'étais dans l'avion toute seule avec mon gros sac à dos. Et je me revois en mode, OK, bon, là, je ne sais pas du tout ce qui va se passer. J'ai peur. Et en même temps, je ne veux pas écouter ces peurs parce que mon envie est plus forte. J'y vais et on verra dans tous les cas ce qui va se passer à chaque instant. Et je sais que c'est le bon chemin à ce moment-là. Donc, je ne me pose pas trop de questions non plus. À ce moment-là, c'est vraiment le cœur qui parle. Il n'y a plus rien d'autre que ça. C'est moi, mon cœur, mon envie d'aller là-bas sans vraiment savoir pourquoi, mon envie de quitter la boucle un petit peu infernale dans laquelle j'étais. Et c'est un peu comme une dernière respiration, je dirais. C'est comme si, OK, c'est ma seule opportunité pour sortir la tête de l'eau, reprendre mon souffle et retrouver un nouveau souffle.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te souviens, entre guillemets, pourquoi tu avais choisi justement l'Inde ? Est-ce que c'était écrit ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'était écrit. Parce que je suis déjà partie en Inde, en plus, dans le cadre de mes études. Puis c'était le Covid, donc je suis rentrée très rapidement, ça s'est avorté. Puis c'était dans une autre dynamique, ça n'avait rien à voir, mais j'ai quand même déjà été en Inde sans vraiment savoir pourquoi. Pareil, c'était l'Inde pour le yoga, mais je crois que ça allait au-delà du yoga. c'était vraiment ce truc de... Je pense que c'était... Tous ces contrastes qu'on peut retrouver en Inde et pas ailleurs, en tout cas de la France, j'avais vraiment ce truc de... Je sens qu'en Inde, il y a quelque chose où il y a toutes ces couleurs, il y a cette profondeur d'esprit, d'âme, cette science de l'intérieur. Ils ne font pas semblant, en fait, là-bas. Et je crois que c'est vraiment ça que j'allais chercher. Ce n'est pas lisse, ce n'est pas parfait, mais c'est là et il y a de la vie. Et il y a des gens qui galèrent, qui sont dans la difficulté, mais ça fait partie de la vie. Cette acceptation de tout ce qui est la vie là-bas.

  • Speaker #0

    Tu savais ce qui t'attendait ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Non, non, non. Je ne pouvais pas l'imaginer, non. Non, j'étais super naïve. J'étais naïve. Et heureusement, je pense, c'est ça qui m'a amenée là-bas aussi. Parce que je pense que si on sait, si on anticipe trop, on n'y va pas. On laisse parler les peurs. Et non, j'étais très naïve. Je me suis fait avoir. Je me suis retrouvée seule dans des situations. qu'on souhaiterait à personne, mais ça l'a fait, en fait. Ça l'a fait parce que j'y croyais. J'étais vraiment guidée par mon cœur à ce moment-là et ma naïveté qui m'ont amenée un peu partout. Déjà, rien que la première nuit, du coup... Une personne normale achète un guide du routard et puis voyage en lisant le guide du routard et s'informe sur les arnaques, les choses sur lesquelles il faut s'informer pour voyager de manière prudente. Et moi, pas du tout. Je me suis dit, je vais alléger mon sac, on verra là-bas, tout va bien se passer. Et du coup, j'ai pris le vol déjà le moins cher. Donc, j'arrive, je crois, à 5h du mat à New Delhi, toute seule, dans la nuit. J'étais hyper fatiguée, je n'avais pas dormi de la nuit. Donc là, j'étais vraiment la meilleure. froid pour se faire arnaquer et tout, donc je sors de l'avion. Je me dis, bon, c'est pas... J'avais pris quand même un hôtel et tout, j'avais un petit peu anticipé le truc, sauf que pas d'Internet en arrivant là-bas. Un taxi devait venir me chercher, mais sans trop de sécurité, sans trop être sûre. J'arrive, je me dis, bon, je vais sortir de l'aéroport et je vais trouver le monsieur qui m'attend. Mais je ne m'attendais pas du tout à ça, à des milliers de chauffeurs de taxi qui essayent de t'alpaguer, de te dire « oui, c'est moi, c'est moi, je vais t'emmener à ton hôtel » . Je n'avais pas d'Internet, et du coup, une fois que j'étais sortie de l'aéroport, je ne pouvais plus y rentrer. Je ne savais pas non plus qu'on ne pouvait pas y rentrer pour reprendre une carte SIM. Là où toutes les arnaques commencent, ils sont trop forts. Ils savent ce genre de situation, que ça arrive souvent, et ils te disent « oui, je peux appeler ton hôtel pour toi » . Et en fait, ils appellent un faux numéro pour te dire que l'hôtel, ils n'ont plus de place pour toi. toi et en fait ils sont pas là, ils viennent pas te chercher, je suis stable et tout. Je me dis non, je vais pas me faire avoir, je vais pas me faire avoir. Et en fait bah oui mais du coup il me dit bon ok tu peux aller au taxi là-bas, c'est les taxis référencés, un peu plus sûr quoi, prends un taxi pour qu'ils m'amènent à l'hôtel que j'avais choisi quoi. Et puis moi j'avais envie de croire en tout ce que la vie avait à me proposer même à New Delhi quoi. Et là il commençait à me dire ton hôtel il est pas bien, il faut pas que tu ailles là, il a commencé à me Merci. peur, puis on arrive dans un endroit, il fait nuit, c'est un peu, c'est à côté de l'aéroport, donc soit c'est super riche, soit je pense que c'est pauvre, quoi. Va, tu devrais aller dans cet autre hôtel, et tout. Je me dis, ok, bon, je vais pas aller là-bas, je vais t'écouter, je vais prendre cet hôtel. La nuit, je pense que j'ai payé trois fois plus cher pour un hôtel insalubre, c'était dégueulasse. Et une fois arrivée dans le lit, je me dis, mais qu'est-ce que t'as fait ? C'est dégueulasse, les draps sont dégueux il y a du bruit il fait froid il est 5h du matin t'es toute seule et là j'ai paniqué, je me suis dit mais mince tu t'es fait avoir dès le premier moment une première nuit assez tumultueuse à me rendre compte de la réalité du pays et que de la pauvreté en fait de ce pays ça veut dire que tu démarres entre guillemets un peu par une désillusion parce que toi t'arrives un peu comme tu dis naïve en

  • Speaker #0

    ayant plein d'espoir mais croyant sur la bonté humaine et là t'es un peu échaudée dès le départ ouais complètement on met face à la réalité de soutenir

  • Speaker #1

    pays de la vie aussi en fait. Bon bah maintenant t'as décidé de voyager seule, il va falloir que tu fasses tes armes, que tu te méfies, que tu fasses confiance aux bonnes personnes, que tu anticipes un minimum et c'est comme ça que l'Inde m'a appris beaucoup de choses aussi sur moi-même et ma volonté d'aller en Inde c'était de me retrouver dans un ashram. Sortir de la société, de mon moule parisien dans lequel j'étais, vraiment ça allait trop vite pour moi. Ça m'étouffait parce que je vivais des émotions très fortes à l'intérieur. Je n'avais pas d'espace pour les extérioriser, pour les ressentir. Donc, je n'arrivais plus à m'écouter, je n'arrivais plus à vivre à Paris. Je sentais qu'en Inde, avec le yoga, j'avais envie de me retirer. Il passait au moins un mois, je voulais que ça soit long. Et donc, tant qu'à faire ça, je me suis dit, autant me former au yoga, apprendre quelque chose, transformer ce temps d'introspection, de solitude en quelque chose de bénéfique pour moi, pour mon avenir, parce que je ne savais même plus ce que j'allais faire après. après quoi.

  • Speaker #0

    Là, tu as évoqué la vie parisienne qui allait trop vite, mais je crois qu'il y a eu aussi des événements familiaux, perso, qui ont été compliqués et il y avait vraiment cette envie de changer de vie. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'école d'avocat en train de préparer le barreau, puis à l'école quand ma maman est tombée malade et qu'elle est partie quand j'étais en stage à Paris, dans des cabinets d'avocats assez gros. Et c'était quelque chose avec lequel j'étais... pas du tout préparée. J'étais complètement dans mes projections, dans ma vie toute tracée d'élève avocate qui va devenir avocate dans un cabinet international et avoir une très belle carrière, avoir l'appartement à Paris. J'étais dans ces projections, ces rêves, parce que la vie me rattrape et que ma maman parte et que là, je me dis « Non, mais la vie est beaucoup trop courte. Qu'est-ce que tu fous là ? » T'es tellement loin de la vie. Mes études ont fait que j'ai été peu présente pour ma mère lorsqu'elle était malade. J'étais beaucoup à Paris alors que je viens de Bretagne et du coup, j'étais toujours obligée de faire des allers-retours. Et c'est comme si à ce moment-là, je me disais que ma priorité, c'était mon travail. Et je me suis pris ça de pleine face après, de me dire mais comment tu as pu rendre ton travail prioritaire à la maladie de ta maman, à la fin de vie de ta mère ces derniers jours ? Comment tu as pu faire ça ? Comment tu en es arrivé là ? Et je pense que c'est ça qui m'a fait tout requestionner. En fait, quelles sont tes priorités aujourd'hui ? pourquoi t'es dans un bureau, pourquoi tu travailles tu peux mourir demain, est-ce que demain si tu pars t'as fait ce que t'avais à faire et là je me suis dit non mais pas du tout j'étais aussi entourée de gens qui étaient dans ça, dans leur travail et qui du coup pouvaient pas forcément comprendre ce que je vivais, l'échange était pas possible, y'avait pas l'espace pour ça a été une phase où j'ai passé un an et demi à l'école d'avocat et pendant un an j'ai continué à l'école d'avocat, j'ai continué à aller en stage et tout, mais en vivant des... des requestionnements intérieurs très forts. Et là, c'est là où je me suis dit, étape par étape, tu finis ton école, qu'est-ce que tu fais après ? Au début, je me suis dit, je pars six mois, puis je reviendrai à Paris, puis en fait, je pars voyager, et puis je ne sais pas quand je reviendrai. Et au fur et à mesure, j'ai connecté de Paris, de tout ça, j'ai mis mes priorités ailleurs. Donc ça s'est vraiment fait doucement quand même, étape par étape.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir partagé ça, parce qu'en effet, on ressent beaucoup d'émotions. C'est même si, évidemment, ce genre d'événement, c'est tellement violent, mais c'est quand même assez jeune pour justement avoir ce type de révélation, de se dire en fait, je ne suis pas au bon endroit. Est-ce que tu as trouvé ce que tu étais allée chercher du coup en Inde ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai trouvé. En même temps, je ne l'ai pas trouvé. J'ai trouvé mon nouveau chemin, ouverte des portes, et je dirais que j'ai juste commencé à vivre. J'avais énormément de questions. Moi, j'ai tout, tout, tout remis en question. Donc, c'était un bordel dans ma tête. Tout était déconstruit. J'ai trouvé beaucoup de réponses à certaines questions. Et mon voyage, quand j'ai continué à voyager au Sri Lanka, j'en ai trouvé encore d'autres. Mais je n'ai pas trouvé la réponse non plus. Je suis toujours en train de cheminer, de me comprendre, de comprendre ce qu'il y a autour de moi et de trouver... Je dirais que je suis toujours en train de chercher quand même ma place dans ce monde et chercher un sens à la vie. En tout cas, j'ai trouvé un sens à ce que j'avais vécu et au départ de ma maman.

  • Speaker #0

    Tu penses que c'était justement des pays qui étaient adaptés pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Très spirituel. Très, très spirituel. Mais, et puis, la mort est très présente. Elle fait partie de la vie. Ils sont très connectés. Ils n'ont pas ce voile qu'on a, nous, ici. Pour moi, la mort, elle est taboue. Elle est taboue quand même ici. On n'en parle pas à la maladie non plus. C'était très difficile pour moi d'exprimer ce que je ressentais. J'avais l'impression que je vivais quelque chose et qu'on ne m'en avait jamais parlé. Comment c'est possible que je sois traversée par des choses ? J'ai l'impression que je n'ai pas le droit de vivre ce que je vis. Je ne comprends pas ce que je vis. Mais pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas plus simple que ça ? Après, je pense qu'il n'y a pas que l'Inde, il n'y a pas que le Sri Lanka. Mais en tout cas, là-bas, il y a cette possibilité de laisser de la place à ça.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les rencontres fortes pendant ce voyage qui t'ont accompagnée sur ce voyage aussi intérieur ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a eu des très fortes. Je ne dirais pas qu'il y en a eu tant que ça. Moi, j'avais besoin de voyager de manière lente, pas forcément envie de rencontrer beaucoup de monde. Je fuyais un peu les hostels, je fuyais les endroits où encore on rentrait dans ce... « Ah, t'as fait quoi aujourd'hui ? T'as vu ça ? » J'avais vraiment pas envie de ça. Mais du coup, j'allais plutôt dans des guest houses, des maisons. Là, j'ai rencontré des Indiens notamment qui m'ont accueillie, qui m'ont tout donné, avec qui j'ai pu échanger sur des sujets tellement divers. En fait, c'était hyper authentique, c'était vrai. J'ai le souvenir d'un café avec un Indien dans son jardin à Jaipur. à côté de Jaipur dans la ville de Fort-Dambert. Et il avait une très belle demeure avec un jardin tout vert autour et tout. Et c'était un Indien d'une soixantaine d'années qui est musicien aussi. En fait, qui a une ex-femme bretonne, qui parle français. C'était très drôle parce que le premier soir, j'arrive à l'auberge dans sa maison. Et il me dit bonne nuit en breton quand il sait que, dès qu'il a su que j'étais bretonne, je me dis, attends, mais là, on est en Inde et on me dit bonne nuit en breton. Et oui, avec lui, j'ai eu des très belles discussions et c'était super simple, c'était authentique. Et je me suis dit, en fait, c'est fou comment les questions que je me pose, je peux les partager avec quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde, qui a 30 ans de plus que moi. Et en fait, on se comprend et c'est simple, c'est beau. Près de Richiquet, j'ai fait la rencontre d'un jeune homme indien qui avait créé une ferme où il accueillait des gens comme ça dans sa ferme. Et pareil, on a eu ces discussions sur la vie où je me suis dit « Ah ouais, ça va, je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule, il est là » . Pareil, lui, il avait à peu près mon âge et il avait fait un sacré bout de chemin aussi. Il était sorti de son milieu pour faire son truc, faire son lieu où il pouvait recevoir du monde. Et c'était super inspirant. Et ça, ça marque. Et c'était des moments tellement simples, en fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant. Tu parles de... Tu es allée pas mal au Rajasthan parce que j'imagine... C'est vrai qu'on imagine les villes, les grosses villes en Inde, bondées, alors que toi, tu avais besoin justement d'apaisement et de pas trop de foule. Du coup, tu es allée te recentrer plutôt, je l'imagine, dans les paysages plus éloignés, plus calmes, plus vertes. Tu es allée quoi ? Dans les champs de... peut-être ? Est-ce que c'était quoi ton mode de vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai fait deux ou trois semaines dans le Rajasthan avec deux amis aussi de Paris que j'ai rejoints. Là, je n'ai pas voyagé toute seule. Là, on était plutôt dans les grandes villes et c'était assez éprouvant pour moi à ce moment-là de voyager dans les grandes villes. Dans les moments où j'étais seule, j'essayais de trouver des guest houses. C'était un peu excentré du centre. Il y avait un jardin. Il y avait des moments où je pouvais pratiquer, méditer, écrire, faire des choses qui me... qui me plaisaient, qui me faisaient du bien à ce moment-là. Et ce n'est pas évident en Inde de trouver ce genre d'endroit. Et ça, pareil, je ne l'avais pas du tout anticipé. Et à un moment, je me suis dit, mais mince, là, je ne peux plus rester dans ces villes qui sont magnifiques, comme le Triangle d'Or, là, où c'est vraiment magnifique. Mais je me suis dit, bon, là, il va falloir que tu t'écoutes. Tu ne peux pas voyager comme tout le monde, comme pareil sur le guide du routard. Il faut que tu trouves des endroits dans lesquels tu peux te ressourcer. Et du coup, j'en ai trouvé et je me suis restée plusieurs jours. quelques jours à chaque fois dans des endroits super beaux. Puis j'allais marcher autour. Et en fait, c'est là où tu découvres la vraie vie de l'Inde. Tu vois les enfants qui jouent dans les rues. Ce ne sont même pas des rues bitumées, ce sont des rues de terre, les animaux sauvages. J'observais tellement et j'étais bien. C'est là où je trouvais un petit peu d'apaisement.

  • Speaker #0

    Tu parlais de méditation et de yoga, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris là-bas ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai approfondi. En fait, j'ai découvert, moi, c'est plutôt la méditation que j'ai découvert en premier. Toujours en revenant à Paris, où je n'arrivais plus à respirer, c'était trop. Et je venais de perdre ma maman, donc dans mon deuil, j'avais du mal à tenir bon. C'est vraiment la méditation qui m'a fait du bien. Je me revois me poser sur mon lit, méditer, revenir dans ma bulle, essayer de recréer une bulle de paix et de sérénité autour de moi. Et ressentir ça, observer, revenir à mon corps, c'est des choses que je n'avais jamais faites avant. Je subissais avant tout ce qui me traversait, tout ce qui se passait autour de moi, je le subissais ou je le fuyais aussi avec le travail. Tout ce qu'il y avait autour de moi, mes amis, les sorties, je fuyais ce qui était en moi. Et là, c'était trop fort pour le fuir. Je ne pouvais plus le fuir. Et du coup, la méditation m'a permis de le rencontrer et de trouver un peu plus d'apaisement en moi. Je me suis dit, OK, le bonheur, tu ne pourras pas le trouver à l'extérieur parce que ton monde vient de s'effondrer. L'apaisement non plus. Et puis, il n'y en a pas d'apaisement à Paris, en vrai. Donc là, il est en toi. Il est en toi et il faut que tu le cherches en toi. il faut que tu le trouves en toi Tu restes connectée à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es fait accompagner là-bas pour ce genre de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est d'où mon envie de découvrir le yoga. J'ai compris que la méditation était liée au yoga. En Inde, mon premier mois était dans le Rajasthan. Ensuite, mon but, c'était d'aller à Rishikesh et de me former au yoga dans un ashram avec une école de yoga où j'ai été accompagnée pour... Au revoir. où on nous enseigne le yoga et tout ce que ça englobe. Donc, il y a les postures de yoga, les cours de yoga, comme j'ai fait du Hatha yoga, le yoga traditionnel, l'Ashtanga yoga qui est un autre type de yoga aussi traditionnel. Et puis après, on a eu des cours d'anatomie, de philosophie, des cours de respiration, pranayama. On avait aussi une détox émotionnelle avec des méditations très actives qui permettent de libérer les émotions qu'on a en soi. Donc là, c'était un mois où j'étais accompagnée dans la libération de ces émotions et en même temps, on nous enseignait le yoga.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de cette prise de conscience, d'avoir cette sensation de nouveau de pouvoir respirer ? Est-ce que tu te souviens des émotions justement suite à cette formation qui avait l'air super dense ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'ai traversé toutes les émotions possibles pendant cette formation. En plus, on a fait des jours de silence. tu es tout seul, même si tu es en groupe, tu es face à toi-même. Tu ne peux te rattacher à rien. On était loin de la ville, donc tu es toujours face à toi-même. Il y a des choses qui remontent et c'est assez bouleversant, c'est chamboulant. Et en même temps, tu as des moments de... En fait, pour moi, ce qu'ils m'ont appris là-bas, c'est simplement la pleine conscience. Ils nous ont appris à être conscients de notre environnement, de nous-mêmes. Et tu te dis, mais en fait, ça va. J'ai beau traverser et vivre des choses très dures, mais ça va. Je regarde l'arbre, il est magnifique. La nature, elle est magnifique. Les oiseaux, ils sont magnifiques. Le ciel est bleu, il est magnifique. Et tout va bien. Et dans ces moments-là, tu te dis, ça vaut la peine. La vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Tu conseillerais justement à toutes les personnes qui sont en train de vivre un deuil de partir. Tu penses que c'est une bonne solution ? Est-ce que c'est partir ? Est-ce que c'est voyager ? Ou c'est le yoga et la méditation ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça dépend de tout le monde, de chacun. Il n'y a pas une seule solution. Moi, c'est ce qui m'a aidée. Moi, j'avais ce besoin de me retrouver. Je pense qu'il faut simplement faire ce qui nous fait du bien. Dans ces moments-là, il faut juste s'écouter. Je me suis écoutée, je pense, pour la première fois de ma vie. Et c'est ce qui m'a soignée. Je pense que quand tu t'écoutes, tu te libères aussi. Tu te libères, tu vas avoir plus de joie, plus d'apaisement. Et tu te rends compte que la vie peut être très simple et peut être très belle.

  • Speaker #0

    Parce que tu as dit, je me suis soignée. À quel moment tu t'es dit, ça y est, je peux rentrer en France, je me sens suffisamment armée pour rentrer ?

  • Speaker #1

    Mais ça ne s'est même pas passé comme ça. C'est vrai que j'aurais cru aussi que j'allais me soigner en Inde, au Sri Lanka, que j'allais revenir, que tout allait bien. À un moment donné, j'étais très fatiguée de voyager. Après mon voyage en Inde, j'ai passé plusieurs mois au Sri Lanka. Et là, j'ai senti le manque de la France. Et ça, on n'en parle pas beaucoup non plus, mais moi, j'en avais marre de voyager. Ça me fatiguait. J'avais envie de sécurité, de confort à ce moment-là. Je pense que j'avais été loin, hors de mes limites, hors de ma zone de confort. Et là, il fallait que je retrouve un confort. Donc, j'avais fait un bon bout de chemin. J'avais soigné plein de petites blessures, de petites cicatrices. J'avais sorti beaucoup de choses, mais il fallait que je rentre. Et donc je suis rentrée et j'ai continué ce chemin vers moi. Et je pense qu'un voyage ne soigne pas tout, ne résout pas tous les problèmes. Et puis on rentre à la réalité de notre vie en France, on reprend le dessus. Et c'est dur aussi de garder tous ces enseignements de ces pays dans notre monde occidental. C'est une autre bataille ensuite.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler de ce retour et comment tu as mis en place la suite.

  • Speaker #1

    Oui, je suis rentrée à Paris pour faire la surprise parce que j'avais dit à peu de gens que je rentrais. Donc, j'ai fait la surprise à mon frère, à mes copains qui étaient à Paris pour faire un petit coucou. Mais ensuite, non, c'était la Bretagne. C'était la nature, mon chez-moi, retrouver mes racines, ma vie que j'avais quittée, qui s'était effondrée. mon foyer familial qui s'était effondré. Et du coup, c'était une redécouverte de là où j'avais grandi, parce que j'ai grandi dans un lieu quand même magnifique, près de la mer, dans la nature, et c'était réapprendre à vivre dans cet endroit. Et j'avais, au Sri Lanka, j'ai passé trois mois en bord de mer, et je voulais rester près de la mer, et c'était pour moi une évidence, avec de la nature et de l'espace autour de moi. Donc une fois arrivée en Bretagne, j'ai... Pareil, j'étais toujours dans ce truc de j'écoute mon cœur, je ne me pose pas trop de questions. J'avais des peurs, des insécurités de « Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'as pas de travail, tu as fait 7 ans d'études, tu vas mettre ça de côté. » Et bien sûr, quand je suis rentrée, c'est ce qu'on m'a dit. « Mais attends, tu as tout quitté alors que tu avais tellement travaillé. » On m'a même dit « Mais tu es folle ! » Et non, à ce moment-là, je me disais « Impossible de retourner dans ce monde d'avocate, c'est beaucoup... » dans ce monde d'avocat c'est beaucoup trop loin de ce que je suis, de ce que je viens de vivre là ce serait me rétriquer à nouveau et enlever tout ce que j'ai appris donc j'ai donné simplement des cours de yoga à la plage et du coup j'ai pu donner mes premiers cours en France, c'est ce que je faisais déjà au Sri Lanka donc je pense que ça a planté une petite graine dans ma tête et ça a super bien marché le cadre était magnifique qui est... C'était pour moi un bonheur de pouvoir partager ce que j'avais appris là-bas, de continuer sur cette lancée. Et c'était trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a une chose qui n'a pas dû être facile non plus, c'est que tu es retournée dans la maison dans laquelle tu avais grandi.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, je suis retournée chez mon papa. Et ça, ça a été aussi un autre bout de chemin à faire, de réapprendre à vivre dans cette maison, de réapprendre à refaire de nouveaux liens. Une maman, c'est tout dans une maison, dans une famille. Elle fait tout. Elle s'occupe de tout. Je pense qu'on ne s'en rend pas compte à quel point elle fait les liens entre tout le monde. En tout cas, ma maman, c'était ça. Elle était là tout le temps. Elle créait la chaleur, l'amour, le soleil dans la maison. Donc, il a fallu recréer tout ça à quatre au lieu de cinq et accepter aussi que c'était différent. qu'elle est toujours là de notre manière et qu'on peut faire différemment. Et ça peut être tout aussi beau, tout aussi chaleureux, et autant dans l'amour.

  • Speaker #0

    Toi, je pense que tu as sacrément contribué à ramener un peu de soleil et d'amour dans cette maison. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai tout fait pour. J'ai tout fait pour. Et je continue aujourd'hui à me battre pour ça, pour que l'amour triomphe, l'amour et la joie.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es prof de yoga. Comment c'est accepté ? Est-ce qu'on peut parler de ton papa ? Est-ce qu'il t'a accompagnée dans cette décision ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça a été très dur pour lui. J'ai chamboulé tout le monde autour de moi. Je pensais à un truc, j'y vais. Il fallait que j'y aille dans tous les cas. C'était vital pour moi. Pour les autres, c'est différent. On a tous des émotions différentes. à des intentions... qui est différente et je sais que je les ai chamboulées à prendre des décisions parfois aussi radicales selon eux, des décisions qui inconfortent certains parce qu'on a tous nos peurs et puis on projette nos peurs sur les autres. On a beaucoup, mes proches, en fait, c'est mes proches qui m'ont le plus projeté leur peur sur moi parce qu'ils tenaient à moi. Ça, heureusement, j'en avais conscience. Donc à chaque fois qu'on me projetait des peurs, ça me faisait mal. Mais je me disais, c'est leur peur, ce n'est pas à toi, tu ne prends pas. tu n'acceptes pas et tu fais ce qui te fait plaisir. Parce que si j'écoutais leur peur, je serais restée dans mon bureau et je serais la plus malheureuse aujourd'hui. Donc on croit protéger nos proches et leur vouloir du bien, mais c'est important aussi de vraiment prendre conscience de ce qu'on projette, ce qu'on envoie, ce qu'on donne à nos proches. Mais c'est la vie. Et aujourd'hui, on me dit... « Ok, maintenant, on peut te faire confiance. » Oui, mais ça aurait été bien que vous me fassiez confiance dès le début. Que vous voyiez qui j'étais dès le début et ce que je voulais faire. Et que je n'étais pas folle. Je me battais juste pour être moi. Et encore aujourd'hui, je me bats pour être moi sans qu'on me dise « Non, mais attends, il y a ça, il y a ça. Tu imagines ce qu'ils vont dire les autres et l'argent. »

  • Speaker #0

    C'est quoi ce quotidien aujourd'hui qui amène un si joli sourire sur ton visage ?

  • Speaker #1

    C'est du temps pour moi, des cours de yoga avec des élèves que j'adore et avec qui je peux partager des moments simples d'amour, de joie. Enfin, simplement partager. Et j'essaye de créer le plus d'espace pour de la simplicité, pour rester connectée à la mer, à la nature. J'ai un chien aussi qui...

  • Speaker #0

    m'accompagne au quotidien à garder cette joie et cette légèreté en moi, autour de moi, de la mer, de la nature, du yoga.

  • Speaker #1

    Tu as encore des projets ou tu penses que là tu es justement dans une vie, en tout cas au moment présent, qui est plutôt alignée ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est en constante évolution et en constante recherche d'alignement, d'équilibre dans sa vie. En tout cas, je le suis toujours. j'ai vraiment trouvé beaucoup plus d'équilibre dans ma vie et je me sens beaucoup plus alignée avec moi-même. Mais je me rends compte aussi qu'il y a encore du travail à faire. Il y a encore des petits trucs où je pourrais être plus libérée, plus libre. J'ai encore des conditionnements, des croyances qui me font mal, qui m'enlèvent un peu de joie de vivre et de liberté. Donc non, j'ai encore plein de projets. Là, je suis bien en Bretagne. Ça me fait du bien de retrouver cette stabilité, mon cocon près de la mer. Mais le voyage m'appelle encore. C'est sûr que je retournerai voyager pour ressortir de ma zone de confort et continuer à apprendre à me connaître encore plus en profondeur.

  • Speaker #1

    En tout cas, si on veut te retrouver, parce que j'ai vu que tu donnais des cours de yoga, mais que tu organisais, je ne sais pas si c'est toi ou tu le fais en collaboration avec quelqu'un, mais des camps de surf et de yoga, moi, qui me donnaient très, très, très envie. En plus, franchement, la Bretagne n'a rien à envier à certains pays parce que les photos sont sublimes. Sur quel compte on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Oui, sur une âme yoga. C'est ça aussi dans mes projets, c'est bien sûr des retraites de yoga et de surf. Le surf est de plus en plus partie de ma vie en ce moment et j'apprends énormément avec le surf, avec l'océan et les vagues. Vous pouvez me retrouver sur une âme yoga et j'organise des retraites à la torche en collaboration avec plusieurs intervenants, d'autres profs de yoga et de surf. Et aussi au Maroc, à Tarazout.

  • Speaker #1

    Chouette. La torche, je ne comprenais pas trop, c'est le nom de la ville, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Pardon, oui, c'est un spot de surf.

  • Speaker #1

    Je m'étais imaginée le truc où tu avais chacun une torche dans la main. Je me disais, je n'ai pas trop compris. Non,

  • Speaker #0

    non, non, on ne sera pas avec une torche à chercher des vagues ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas pratique dans l'eau, la torche.

  • Speaker #0

    Non, non, non. C'est un spot de surf très connu dans le pays bigoudin où il y a des super vagues. Il y a plein de spots différents. qui sont adaptées à tous les niveaux. Et c'est trop bien, les couchers de soleil sont magnifiques là-bas.

  • Speaker #1

    Tous tes voyages, ou en tout cas le dernier, est-ce que tu peux nous parler, parce que moi je suis assez fan du coucher de soleil, même s'ils sont tous magnifiques, est-ce que tu peux nous en parler d'un qui t'aurait spécialement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, ça m'émeut là, rien que d'y penser. Mais oui, c'est en rentrant du Maroc, il n'y a pas si longtemps que ça, du coup j'étais sûrement lancée avec le surf. et le goût du surf, les sensations que ça fait vivre. Et qui était à Triogat, un petit peu plus haut que la Torche. Et c'était juste avant le coucher de soleil. C'est une des plages les plus sauvages du coin. Et juste, j'étais avec mon ami. On a un chien chacun. Il y avait le coucher de soleil en face de nous, la mer qui était calme. Et il n'y avait rien d'autre autour. Il y avait juste le soleil, la mer. Et le sable sur lequel on était assis avec les chiens qui couraient devant nous, pour moi, c'était la vie. C'était super simple. Mais si je pouvais vivre ça à chaque instant, ce serait magnifique.

  • Speaker #1

    Donc, je ne te pose pas la question si tu les aimes ou pas. On a bien compris que tu étais aussi fan des couchers de soleil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ma passion pour les couchers de soleil.

  • Speaker #1

    Maintenant, on part sur une autre émotion, puisque tu as l'air en tout cas gay, mais aussi... a priori plutôt festives, est-ce que tu peux nous parler d'un moment de fête, d'un apéro que tu voudrais revivre et avec ? J'aime bien, c'est qu'à chaque fois, moi j'ai la chance de te voir, mais à chaque fois, il y a ce grand sourire qui arrive sur ta tête, qui dit « ouais, ça y est, je repars » . C'est assez facile. C'est comme si tu te poussais directement, c'est nickel.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait revivre les moments, c'est trop chouette. Comme quoi, il reste vraiment avec nous de la vie. Il suffit d'y retourner pour ressentir tout ce qu'on vit dans un moment. Je pense forcément à ma maman, qui était très forte pour célébrer la vie. Et on a un festival près de chez nous, juste à côté de la maison dans laquelle on a grandi. Un festival de musique, en début d'été, où c'est toujours l'anniversaire de ma sœur. Donc c'est super important d'être tous ensemble. Et ma maman avait pris l'habitude de rassembler tous nos amis, notre famille. et pendant tout le week-end, on est tous ensemble à la maison, on va voir le concert, puis on revient, il y a un barbecue, on a un grand jardin, il fait toujours beau. J'ai vraiment ce moment... d'une année où elle avait marqué le coup vraiment et c'était super beau. Je la revois hyper rayonnante et une tellement belle leçon de célébration de la vie, dans l'amour et dans la joie.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un jour particulier, plutôt un jour de voyage on va dire, peut-être en Inde ou au Sri Lanka, que tu aimerais revivre sans rien y changer ?

  • Speaker #0

    J'ai un autre voyage qui me vient. Ce n'est pas forcément Sri Lanka ou l'Inde. C'était pendant aussi... Parce qu'avant de partir au Sri Lanka et en Inde, je suis partie dans les Alpes pendant un mois marcher. Et aujourd'hui, c'est ça qui me revient en ce moment. Encore ce truc de... C'est simple. Il y a juste de la nature autour de moi, du verre, de la marche, mon sac à dos. Ce qui veut dire que si j'ai mon sac à dos sur le dos, je suis libre. Je peux tout faire. J'ai à manger, je peux dormir, j'ai ma tente, j'ai tout ce qu'il faut. Et je peux juste marcher, observer, être là et rien faire d'autre. Et ça, je y pense souvent à ces moments dans les Alpes.

  • Speaker #1

    Et en fait, la marche, on sous-estime, je pense, les bienfaits, mais c'est aussi une sorte de méditation et c'est pour ça que c'est tellement puissant. Oui,

  • Speaker #0

    complètement. Une méditation grâce au corps qui bouge et les yeux sont... Les yeux se sont posés sur quelque chose tout le temps, donc les pensées, je trouve que ça guérit, parce que moi, j'ai ce souvenir de, quand je marche, mes pensées plus difficiles, plus inconfortables, qui sont là, mais qui sortent, qui sont guéries par la nature, et elles ne restent pas en moi. La marche me permet de les éliminer, mais dans la douceur. Et c'est ça qui est hyper puissant dans la marche en nature, je trouve.

  • Speaker #1

    On change de registre et on va partir en chanson. Est-ce que tu as une musique ? Soit qui te représente, soit qui t'aurait toujours accompagnée toute ta vie ou qui t'aurait accompagnée pendant les voyages.

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai une. Elle n'est pas très commune, surtout en France, mais c'est Shiva Shambho, c'est un mantra indien qui est arrivé sur mon chemin avec une amie que j'ai rencontrée en Inde. Et elle me faisait énormément penser à ma mère à ce moment-là. Et encore une fois, pour moi, elle célèbre la vie. On a envie de danser, de chanter, de rire sur cette chanson. Et à chaque fois que je la mets, je suis à nouveau dans cette énergie que j'adore et que je veux garder en moi tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te rappelles du plus gros fou rire que tu as pu avoir pendant ces voyages ?

  • Speaker #0

    Le plus gros fou rire,

  • Speaker #1

    soit d'un moment... Alors ça, c'est vraiment ma passion aussi, c'est les petits moments de solitude, ces moments absurdes où tu te sens complètement seule au monde. qui te font rire forcément par la suite.

  • Speaker #0

    Oui, moi je dirais sur le moment, enfin c'est mon arrivée à Delhi, vraiment, où je me suis fait, parce que là je t'ai raconté une arnaque, mais j'en ai eu d'autres, et encore pire, et sur le coup, ça me paraissait de la folie, enfin ça me paraissait mais horrible, et aujourd'hui ça me fait tellement rire d'y penser, de me revoir là dans la ville, toute peinot, toute seule, à me faire s'emballer, alors qu'en fait... C'est tellement rien. C'est tellement une leçon de vie de moi, de ce monde et de tout ce que ça englobe.

  • Speaker #1

    Mais c'est souvent à ce moment-là qu'on se demande ce que je fais là. C'est cela dont on se souvient le plus souvent.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai vraiment passé un moment merveilleux. Je ne sais jamais à quoi m'attendre quand je rencontre comme ça une nouvelle invitée. A chaque fois, je me réjouis et je me régale d'avoir la chance de pouvoir t'interviewer. En tout cas, c'était vraiment très bon. Merci d'avoir partagé tes émotions parce qu'en tout cas, moi, j'en ai ressenti beaucoup à t'écouter. Je trouve que tu es vraiment rayonnante et je te souhaite le meilleur pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence. C'était vraiment un plaisir aussi de reponger dans tous ces souvenirs, dans ces voyages et de pouvoir les partager. Ça donne encore plus de sens à ce que j'ai vécu. Un grand merci à toi pour me laisser cette opportunité.

  • Speaker #1

    Et j'espère en tout cas que, comme moi, les gens auront envie de venir te rencontrer en Bretagne, soit pour un cours de science, soit pour un cours de yoga, mais je suis sûre que le moment, il sera forcément fabuleux.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Je ne dirais pas le contraire.

  • Speaker #1

    Je te souhaite le meilleur et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #2

    Et voilà, cet épisode est terminé. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec votre entourage. Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode et prenez quelques instants pour laisser un avis ou une note sur votre plateforme préférée. Vos retours sont précieux et m'aideront énormément. Merci d'avance et à bientôt pour de nouvelles aventures.

Description

Aujourd’hui, je vous emmène à la rencontre de Manu, une femme lumineuse, sincère et profondément attachante

Ancienne avocate au barreau de Paris, elle mène une vie toute tracée… jusqu’au jour où tout bascule : sa maman tombe gravement malade, puis décède. Un choc qui la bouleverse, la fait vaciller, et surtout, la pousse à tout remettre en question.

Alors, Manu décide de partir. Loin. En Inde, puis au Sri Lanka.
Un voyage initiatique, mais surtout un voyage intérieur. Elle y découvre le silence, la solitude, les doutes… mais aussi le yoga, la méditation, les rencontres vraies, la simplicité, et peu à peu, une nouvelle façon d’habiter sa vie.

Cette conversation m’a profondément émue.
J’ai été touchée par sa douceur, sa gaité, sa façon de raconter sans détour, mais avec beaucoup de lumière. Manu est solaire. Et elle donne envie de la suivre, là-bas, sur les plages de Bretagne où elle enseigne aujourd’hui le yoga et partage son énergie à travers les retraites qu’elle co-organise.

Dans cet épisode, on parle de :
🌿 Deuil et reconstruction
🧘 Yoga, ashrams, et libération émotionnelle
🌊 Du besoin de fuir pour mieux revenir
💬 De Paris à l’Inde, puis retour à la Bretagne, avec un cœur nouveau

Fermez les yeux. Écoutez. Et laissez-vous porter.



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hello les voyageurs et bienvenue sur A ton tour du monde, le récit des voyageurs. Aujourd'hui je vous emmène à la rencontre de nouveaux aventuriers. Alors préparez-vous à être transportés au bout d'une bonne écoute. Aujourd'hui, on reçoit Manu, Manu qui était avocate au barreau de Paris, jusqu'au jour où tout a basculé. Quand on perd un être cher, c'est perdre une partie de soi. Il faut parfois tout déconstruire pour se retrouver. Alors Manu a choisi de partir loin, très loin, en Inde, puis au Sri Lanka. Elle a laissé place au vide, à la douleur, au silence, pour que naisse d'autres choses, du yoga, de la méditation, et surtout une nouvelle façon de vivre. Bienvenue ! sur le podcast. Je suis ravie de te recevoir Manu.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Florence, je suis ravie d'être là et de discuter avec toi aujourd'hui.

  • Speaker #0

    On va tout de suite sur Plongée, 21 décembre 2022. On est dans l'avion et on est dans un vol qui nous emmène d'Istanbul à New Delhi et je voudrais commencer cette interview par... comprendre ce que tu peux, voilà, essayer de retourner dans cet avion, de nous dire ce que tu as ressenti à ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'était le premier moment où je faisais ce pas vers l'Inde, en fait, parce que j'avais voyagé pendant un mois en Europe en train. C'était un autre voyage encore et là, je commençais le vrai voyage, je dirais, vers ce pays qui m'animait, qui m'attirait, sur lequel il fallait que je repose les pieds une nouvelle fois. Là, ce qui me revient, c'est que c'était déjà la nuit, donc je ne me suis pas facilitée la tâche. Je suis partie d'Istanbul super tard. Et il faisait nuit, j'étais dans l'avion toute seule avec mon gros sac à dos. Et je me revois en mode, OK, bon, là, je ne sais pas du tout ce qui va se passer. J'ai peur. Et en même temps, je ne veux pas écouter ces peurs parce que mon envie est plus forte. J'y vais et on verra dans tous les cas ce qui va se passer à chaque instant. Et je sais que c'est le bon chemin à ce moment-là. Donc, je ne me pose pas trop de questions non plus. À ce moment-là, c'est vraiment le cœur qui parle. Il n'y a plus rien d'autre que ça. C'est moi, mon cœur, mon envie d'aller là-bas sans vraiment savoir pourquoi, mon envie de quitter la boucle un petit peu infernale dans laquelle j'étais. Et c'est un peu comme une dernière respiration, je dirais. C'est comme si, OK, c'est ma seule opportunité pour sortir la tête de l'eau, reprendre mon souffle et retrouver un nouveau souffle.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu te souviens, entre guillemets, pourquoi tu avais choisi justement l'Inde ? Est-ce que c'était écrit ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense que c'était écrit. Parce que je suis déjà partie en Inde, en plus, dans le cadre de mes études. Puis c'était le Covid, donc je suis rentrée très rapidement, ça s'est avorté. Puis c'était dans une autre dynamique, ça n'avait rien à voir, mais j'ai quand même déjà été en Inde sans vraiment savoir pourquoi. Pareil, c'était l'Inde pour le yoga, mais je crois que ça allait au-delà du yoga. c'était vraiment ce truc de... Je pense que c'était... Tous ces contrastes qu'on peut retrouver en Inde et pas ailleurs, en tout cas de la France, j'avais vraiment ce truc de... Je sens qu'en Inde, il y a quelque chose où il y a toutes ces couleurs, il y a cette profondeur d'esprit, d'âme, cette science de l'intérieur. Ils ne font pas semblant, en fait, là-bas. Et je crois que c'est vraiment ça que j'allais chercher. Ce n'est pas lisse, ce n'est pas parfait, mais c'est là et il y a de la vie. Et il y a des gens qui galèrent, qui sont dans la difficulté, mais ça fait partie de la vie. Cette acceptation de tout ce qui est la vie là-bas.

  • Speaker #0

    Tu savais ce qui t'attendait ? Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. Non, non, non. Je ne pouvais pas l'imaginer, non. Non, j'étais super naïve. J'étais naïve. Et heureusement, je pense, c'est ça qui m'a amenée là-bas aussi. Parce que je pense que si on sait, si on anticipe trop, on n'y va pas. On laisse parler les peurs. Et non, j'étais très naïve. Je me suis fait avoir. Je me suis retrouvée seule dans des situations. qu'on souhaiterait à personne, mais ça l'a fait, en fait. Ça l'a fait parce que j'y croyais. J'étais vraiment guidée par mon cœur à ce moment-là et ma naïveté qui m'ont amenée un peu partout. Déjà, rien que la première nuit, du coup... Une personne normale achète un guide du routard et puis voyage en lisant le guide du routard et s'informe sur les arnaques, les choses sur lesquelles il faut s'informer pour voyager de manière prudente. Et moi, pas du tout. Je me suis dit, je vais alléger mon sac, on verra là-bas, tout va bien se passer. Et du coup, j'ai pris le vol déjà le moins cher. Donc, j'arrive, je crois, à 5h du mat à New Delhi, toute seule, dans la nuit. J'étais hyper fatiguée, je n'avais pas dormi de la nuit. Donc là, j'étais vraiment la meilleure. froid pour se faire arnaquer et tout, donc je sors de l'avion. Je me dis, bon, c'est pas... J'avais pris quand même un hôtel et tout, j'avais un petit peu anticipé le truc, sauf que pas d'Internet en arrivant là-bas. Un taxi devait venir me chercher, mais sans trop de sécurité, sans trop être sûre. J'arrive, je me dis, bon, je vais sortir de l'aéroport et je vais trouver le monsieur qui m'attend. Mais je ne m'attendais pas du tout à ça, à des milliers de chauffeurs de taxi qui essayent de t'alpaguer, de te dire « oui, c'est moi, c'est moi, je vais t'emmener à ton hôtel » . Je n'avais pas d'Internet, et du coup, une fois que j'étais sortie de l'aéroport, je ne pouvais plus y rentrer. Je ne savais pas non plus qu'on ne pouvait pas y rentrer pour reprendre une carte SIM. Là où toutes les arnaques commencent, ils sont trop forts. Ils savent ce genre de situation, que ça arrive souvent, et ils te disent « oui, je peux appeler ton hôtel pour toi » . Et en fait, ils appellent un faux numéro pour te dire que l'hôtel, ils n'ont plus de place pour toi. toi et en fait ils sont pas là, ils viennent pas te chercher, je suis stable et tout. Je me dis non, je vais pas me faire avoir, je vais pas me faire avoir. Et en fait bah oui mais du coup il me dit bon ok tu peux aller au taxi là-bas, c'est les taxis référencés, un peu plus sûr quoi, prends un taxi pour qu'ils m'amènent à l'hôtel que j'avais choisi quoi. Et puis moi j'avais envie de croire en tout ce que la vie avait à me proposer même à New Delhi quoi. Et là il commençait à me dire ton hôtel il est pas bien, il faut pas que tu ailles là, il a commencé à me Merci. peur, puis on arrive dans un endroit, il fait nuit, c'est un peu, c'est à côté de l'aéroport, donc soit c'est super riche, soit je pense que c'est pauvre, quoi. Va, tu devrais aller dans cet autre hôtel, et tout. Je me dis, ok, bon, je vais pas aller là-bas, je vais t'écouter, je vais prendre cet hôtel. La nuit, je pense que j'ai payé trois fois plus cher pour un hôtel insalubre, c'était dégueulasse. Et une fois arrivée dans le lit, je me dis, mais qu'est-ce que t'as fait ? C'est dégueulasse, les draps sont dégueux il y a du bruit il fait froid il est 5h du matin t'es toute seule et là j'ai paniqué, je me suis dit mais mince tu t'es fait avoir dès le premier moment une première nuit assez tumultueuse à me rendre compte de la réalité du pays et que de la pauvreté en fait de ce pays ça veut dire que tu démarres entre guillemets un peu par une désillusion parce que toi t'arrives un peu comme tu dis naïve en

  • Speaker #0

    ayant plein d'espoir mais croyant sur la bonté humaine et là t'es un peu échaudée dès le départ ouais complètement on met face à la réalité de soutenir

  • Speaker #1

    pays de la vie aussi en fait. Bon bah maintenant t'as décidé de voyager seule, il va falloir que tu fasses tes armes, que tu te méfies, que tu fasses confiance aux bonnes personnes, que tu anticipes un minimum et c'est comme ça que l'Inde m'a appris beaucoup de choses aussi sur moi-même et ma volonté d'aller en Inde c'était de me retrouver dans un ashram. Sortir de la société, de mon moule parisien dans lequel j'étais, vraiment ça allait trop vite pour moi. Ça m'étouffait parce que je vivais des émotions très fortes à l'intérieur. Je n'avais pas d'espace pour les extérioriser, pour les ressentir. Donc, je n'arrivais plus à m'écouter, je n'arrivais plus à vivre à Paris. Je sentais qu'en Inde, avec le yoga, j'avais envie de me retirer. Il passait au moins un mois, je voulais que ça soit long. Et donc, tant qu'à faire ça, je me suis dit, autant me former au yoga, apprendre quelque chose, transformer ce temps d'introspection, de solitude en quelque chose de bénéfique pour moi, pour mon avenir, parce que je ne savais même plus ce que j'allais faire après. après quoi.

  • Speaker #0

    Là, tu as évoqué la vie parisienne qui allait trop vite, mais je crois qu'il y a eu aussi des événements familiaux, perso, qui ont été compliqués et il y avait vraiment cette envie de changer de vie. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    J'étais à l'école d'avocat en train de préparer le barreau, puis à l'école quand ma maman est tombée malade et qu'elle est partie quand j'étais en stage à Paris, dans des cabinets d'avocats assez gros. Et c'était quelque chose avec lequel j'étais... pas du tout préparée. J'étais complètement dans mes projections, dans ma vie toute tracée d'élève avocate qui va devenir avocate dans un cabinet international et avoir une très belle carrière, avoir l'appartement à Paris. J'étais dans ces projections, ces rêves, parce que la vie me rattrape et que ma maman parte et que là, je me dis « Non, mais la vie est beaucoup trop courte. Qu'est-ce que tu fous là ? » T'es tellement loin de la vie. Mes études ont fait que j'ai été peu présente pour ma mère lorsqu'elle était malade. J'étais beaucoup à Paris alors que je viens de Bretagne et du coup, j'étais toujours obligée de faire des allers-retours. Et c'est comme si à ce moment-là, je me disais que ma priorité, c'était mon travail. Et je me suis pris ça de pleine face après, de me dire mais comment tu as pu rendre ton travail prioritaire à la maladie de ta maman, à la fin de vie de ta mère ces derniers jours ? Comment tu as pu faire ça ? Comment tu en es arrivé là ? Et je pense que c'est ça qui m'a fait tout requestionner. En fait, quelles sont tes priorités aujourd'hui ? pourquoi t'es dans un bureau, pourquoi tu travailles tu peux mourir demain, est-ce que demain si tu pars t'as fait ce que t'avais à faire et là je me suis dit non mais pas du tout j'étais aussi entourée de gens qui étaient dans ça, dans leur travail et qui du coup pouvaient pas forcément comprendre ce que je vivais, l'échange était pas possible, y'avait pas l'espace pour ça a été une phase où j'ai passé un an et demi à l'école d'avocat et pendant un an j'ai continué à l'école d'avocat, j'ai continué à aller en stage et tout, mais en vivant des... des requestionnements intérieurs très forts. Et là, c'est là où je me suis dit, étape par étape, tu finis ton école, qu'est-ce que tu fais après ? Au début, je me suis dit, je pars six mois, puis je reviendrai à Paris, puis en fait, je pars voyager, et puis je ne sais pas quand je reviendrai. Et au fur et à mesure, j'ai connecté de Paris, de tout ça, j'ai mis mes priorités ailleurs. Donc ça s'est vraiment fait doucement quand même, étape par étape.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir partagé ça, parce qu'en effet, on ressent beaucoup d'émotions. C'est même si, évidemment, ce genre d'événement, c'est tellement violent, mais c'est quand même assez jeune pour justement avoir ce type de révélation, de se dire en fait, je ne suis pas au bon endroit. Est-ce que tu as trouvé ce que tu étais allée chercher du coup en Inde ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai trouvé. En même temps, je ne l'ai pas trouvé. J'ai trouvé mon nouveau chemin, ouverte des portes, et je dirais que j'ai juste commencé à vivre. J'avais énormément de questions. Moi, j'ai tout, tout, tout remis en question. Donc, c'était un bordel dans ma tête. Tout était déconstruit. J'ai trouvé beaucoup de réponses à certaines questions. Et mon voyage, quand j'ai continué à voyager au Sri Lanka, j'en ai trouvé encore d'autres. Mais je n'ai pas trouvé la réponse non plus. Je suis toujours en train de cheminer, de me comprendre, de comprendre ce qu'il y a autour de moi et de trouver... Je dirais que je suis toujours en train de chercher quand même ma place dans ce monde et chercher un sens à la vie. En tout cas, j'ai trouvé un sens à ce que j'avais vécu et au départ de ma maman.

  • Speaker #0

    Tu penses que c'était justement des pays qui étaient adaptés pour ça ?

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Très spirituel. Très, très spirituel. Mais, et puis, la mort est très présente. Elle fait partie de la vie. Ils sont très connectés. Ils n'ont pas ce voile qu'on a, nous, ici. Pour moi, la mort, elle est taboue. Elle est taboue quand même ici. On n'en parle pas à la maladie non plus. C'était très difficile pour moi d'exprimer ce que je ressentais. J'avais l'impression que je vivais quelque chose et qu'on ne m'en avait jamais parlé. Comment c'est possible que je sois traversée par des choses ? J'ai l'impression que je n'ai pas le droit de vivre ce que je vis. Je ne comprends pas ce que je vis. Mais pourquoi ? Pourquoi ce n'est pas plus simple que ça ? Après, je pense qu'il n'y a pas que l'Inde, il n'y a pas que le Sri Lanka. Mais en tout cas, là-bas, il y a cette possibilité de laisser de la place à ça.

  • Speaker #0

    Quelles ont été les rencontres fortes pendant ce voyage qui t'ont accompagnée sur ce voyage aussi intérieur ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a eu des très fortes. Je ne dirais pas qu'il y en a eu tant que ça. Moi, j'avais besoin de voyager de manière lente, pas forcément envie de rencontrer beaucoup de monde. Je fuyais un peu les hostels, je fuyais les endroits où encore on rentrait dans ce... « Ah, t'as fait quoi aujourd'hui ? T'as vu ça ? » J'avais vraiment pas envie de ça. Mais du coup, j'allais plutôt dans des guest houses, des maisons. Là, j'ai rencontré des Indiens notamment qui m'ont accueillie, qui m'ont tout donné, avec qui j'ai pu échanger sur des sujets tellement divers. En fait, c'était hyper authentique, c'était vrai. J'ai le souvenir d'un café avec un Indien dans son jardin à Jaipur. à côté de Jaipur dans la ville de Fort-Dambert. Et il avait une très belle demeure avec un jardin tout vert autour et tout. Et c'était un Indien d'une soixantaine d'années qui est musicien aussi. En fait, qui a une ex-femme bretonne, qui parle français. C'était très drôle parce que le premier soir, j'arrive à l'auberge dans sa maison. Et il me dit bonne nuit en breton quand il sait que, dès qu'il a su que j'étais bretonne, je me dis, attends, mais là, on est en Inde et on me dit bonne nuit en breton. Et oui, avec lui, j'ai eu des très belles discussions et c'était super simple, c'était authentique. Et je me suis dit, en fait, c'est fou comment les questions que je me pose, je peux les partager avec quelqu'un qui vit à l'autre bout du monde, qui a 30 ans de plus que moi. Et en fait, on se comprend et c'est simple, c'est beau. Près de Richiquet, j'ai fait la rencontre d'un jeune homme indien qui avait créé une ferme où il accueillait des gens comme ça dans sa ferme. Et pareil, on a eu ces discussions sur la vie où je me suis dit « Ah ouais, ça va, je ne suis pas toute seule, je ne suis pas toute seule, il est là » . Pareil, lui, il avait à peu près mon âge et il avait fait un sacré bout de chemin aussi. Il était sorti de son milieu pour faire son truc, faire son lieu où il pouvait recevoir du monde. Et c'était super inspirant. Et ça, ça marque. Et c'était des moments tellement simples, en fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant. Tu parles de... Tu es allée pas mal au Rajasthan parce que j'imagine... C'est vrai qu'on imagine les villes, les grosses villes en Inde, bondées, alors que toi, tu avais besoin justement d'apaisement et de pas trop de foule. Du coup, tu es allée te recentrer plutôt, je l'imagine, dans les paysages plus éloignés, plus calmes, plus vertes. Tu es allée quoi ? Dans les champs de... peut-être ? Est-ce que c'était quoi ton mode de vie à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    J'ai fait deux ou trois semaines dans le Rajasthan avec deux amis aussi de Paris que j'ai rejoints. Là, je n'ai pas voyagé toute seule. Là, on était plutôt dans les grandes villes et c'était assez éprouvant pour moi à ce moment-là de voyager dans les grandes villes. Dans les moments où j'étais seule, j'essayais de trouver des guest houses. C'était un peu excentré du centre. Il y avait un jardin. Il y avait des moments où je pouvais pratiquer, méditer, écrire, faire des choses qui me... qui me plaisaient, qui me faisaient du bien à ce moment-là. Et ce n'est pas évident en Inde de trouver ce genre d'endroit. Et ça, pareil, je ne l'avais pas du tout anticipé. Et à un moment, je me suis dit, mais mince, là, je ne peux plus rester dans ces villes qui sont magnifiques, comme le Triangle d'Or, là, où c'est vraiment magnifique. Mais je me suis dit, bon, là, il va falloir que tu t'écoutes. Tu ne peux pas voyager comme tout le monde, comme pareil sur le guide du routard. Il faut que tu trouves des endroits dans lesquels tu peux te ressourcer. Et du coup, j'en ai trouvé et je me suis restée plusieurs jours. quelques jours à chaque fois dans des endroits super beaux. Puis j'allais marcher autour. Et en fait, c'est là où tu découvres la vraie vie de l'Inde. Tu vois les enfants qui jouent dans les rues. Ce ne sont même pas des rues bitumées, ce sont des rues de terre, les animaux sauvages. J'observais tellement et j'étais bien. C'est là où je trouvais un petit peu d'apaisement.

  • Speaker #0

    Tu parlais de méditation et de yoga, est-ce que c'est quelque chose que tu as appris là-bas ?

  • Speaker #1

    Oui, je l'ai approfondi. En fait, j'ai découvert, moi, c'est plutôt la méditation que j'ai découvert en premier. Toujours en revenant à Paris, où je n'arrivais plus à respirer, c'était trop. Et je venais de perdre ma maman, donc dans mon deuil, j'avais du mal à tenir bon. C'est vraiment la méditation qui m'a fait du bien. Je me revois me poser sur mon lit, méditer, revenir dans ma bulle, essayer de recréer une bulle de paix et de sérénité autour de moi. Et ressentir ça, observer, revenir à mon corps, c'est des choses que je n'avais jamais faites avant. Je subissais avant tout ce qui me traversait, tout ce qui se passait autour de moi, je le subissais ou je le fuyais aussi avec le travail. Tout ce qu'il y avait autour de moi, mes amis, les sorties, je fuyais ce qui était en moi. Et là, c'était trop fort pour le fuir. Je ne pouvais plus le fuir. Et du coup, la méditation m'a permis de le rencontrer et de trouver un peu plus d'apaisement en moi. Je me suis dit, OK, le bonheur, tu ne pourras pas le trouver à l'extérieur parce que ton monde vient de s'effondrer. L'apaisement non plus. Et puis, il n'y en a pas d'apaisement à Paris, en vrai. Donc là, il est en toi. Il est en toi et il faut que tu le cherches en toi. il faut que tu le trouves en toi Tu restes connectée à ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu t'es fait accompagner là-bas pour ce genre de pratique ?

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est d'où mon envie de découvrir le yoga. J'ai compris que la méditation était liée au yoga. En Inde, mon premier mois était dans le Rajasthan. Ensuite, mon but, c'était d'aller à Rishikesh et de me former au yoga dans un ashram avec une école de yoga où j'ai été accompagnée pour... Au revoir. où on nous enseigne le yoga et tout ce que ça englobe. Donc, il y a les postures de yoga, les cours de yoga, comme j'ai fait du Hatha yoga, le yoga traditionnel, l'Ashtanga yoga qui est un autre type de yoga aussi traditionnel. Et puis après, on a eu des cours d'anatomie, de philosophie, des cours de respiration, pranayama. On avait aussi une détox émotionnelle avec des méditations très actives qui permettent de libérer les émotions qu'on a en soi. Donc là, c'était un mois où j'étais accompagnée dans la libération de ces émotions et en même temps, on nous enseignait le yoga.

  • Speaker #0

    Tu te souviens de cette prise de conscience, d'avoir cette sensation de nouveau de pouvoir respirer ? Est-ce que tu te souviens des émotions justement suite à cette formation qui avait l'air super dense ?

  • Speaker #1

    Oui, déjà j'ai traversé toutes les émotions possibles pendant cette formation. En plus, on a fait des jours de silence. tu es tout seul, même si tu es en groupe, tu es face à toi-même. Tu ne peux te rattacher à rien. On était loin de la ville, donc tu es toujours face à toi-même. Il y a des choses qui remontent et c'est assez bouleversant, c'est chamboulant. Et en même temps, tu as des moments de... En fait, pour moi, ce qu'ils m'ont appris là-bas, c'est simplement la pleine conscience. Ils nous ont appris à être conscients de notre environnement, de nous-mêmes. Et tu te dis, mais en fait, ça va. J'ai beau traverser et vivre des choses très dures, mais ça va. Je regarde l'arbre, il est magnifique. La nature, elle est magnifique. Les oiseaux, ils sont magnifiques. Le ciel est bleu, il est magnifique. Et tout va bien. Et dans ces moments-là, tu te dis, ça vaut la peine. La vie vaut la peine d'être vécue.

  • Speaker #0

    Tu conseillerais justement à toutes les personnes qui sont en train de vivre un deuil de partir. Tu penses que c'est une bonne solution ? Est-ce que c'est partir ? Est-ce que c'est voyager ? Ou c'est le yoga et la méditation ?

  • Speaker #1

    Je dirais que ça dépend de tout le monde, de chacun. Il n'y a pas une seule solution. Moi, c'est ce qui m'a aidée. Moi, j'avais ce besoin de me retrouver. Je pense qu'il faut simplement faire ce qui nous fait du bien. Dans ces moments-là, il faut juste s'écouter. Je me suis écoutée, je pense, pour la première fois de ma vie. Et c'est ce qui m'a soignée. Je pense que quand tu t'écoutes, tu te libères aussi. Tu te libères, tu vas avoir plus de joie, plus d'apaisement. Et tu te rends compte que la vie peut être très simple et peut être très belle.

  • Speaker #0

    Parce que tu as dit, je me suis soignée. À quel moment tu t'es dit, ça y est, je peux rentrer en France, je me sens suffisamment armée pour rentrer ?

  • Speaker #1

    Mais ça ne s'est même pas passé comme ça. C'est vrai que j'aurais cru aussi que j'allais me soigner en Inde, au Sri Lanka, que j'allais revenir, que tout allait bien. À un moment donné, j'étais très fatiguée de voyager. Après mon voyage en Inde, j'ai passé plusieurs mois au Sri Lanka. Et là, j'ai senti le manque de la France. Et ça, on n'en parle pas beaucoup non plus, mais moi, j'en avais marre de voyager. Ça me fatiguait. J'avais envie de sécurité, de confort à ce moment-là. Je pense que j'avais été loin, hors de mes limites, hors de ma zone de confort. Et là, il fallait que je retrouve un confort. Donc, j'avais fait un bon bout de chemin. J'avais soigné plein de petites blessures, de petites cicatrices. J'avais sorti beaucoup de choses, mais il fallait que je rentre. Et donc je suis rentrée et j'ai continué ce chemin vers moi. Et je pense qu'un voyage ne soigne pas tout, ne résout pas tous les problèmes. Et puis on rentre à la réalité de notre vie en France, on reprend le dessus. Et c'est dur aussi de garder tous ces enseignements de ces pays dans notre monde occidental. C'est une autre bataille ensuite.

  • Speaker #0

    Tu peux nous parler de ce retour et comment tu as mis en place la suite.

  • Speaker #1

    Oui, je suis rentrée à Paris pour faire la surprise parce que j'avais dit à peu de gens que je rentrais. Donc, j'ai fait la surprise à mon frère, à mes copains qui étaient à Paris pour faire un petit coucou. Mais ensuite, non, c'était la Bretagne. C'était la nature, mon chez-moi, retrouver mes racines, ma vie que j'avais quittée, qui s'était effondrée. mon foyer familial qui s'était effondré. Et du coup, c'était une redécouverte de là où j'avais grandi, parce que j'ai grandi dans un lieu quand même magnifique, près de la mer, dans la nature, et c'était réapprendre à vivre dans cet endroit. Et j'avais, au Sri Lanka, j'ai passé trois mois en bord de mer, et je voulais rester près de la mer, et c'était pour moi une évidence, avec de la nature et de l'espace autour de moi. Donc une fois arrivée en Bretagne, j'ai... Pareil, j'étais toujours dans ce truc de j'écoute mon cœur, je ne me pose pas trop de questions. J'avais des peurs, des insécurités de « Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Tu n'as pas de travail, tu as fait 7 ans d'études, tu vas mettre ça de côté. » Et bien sûr, quand je suis rentrée, c'est ce qu'on m'a dit. « Mais attends, tu as tout quitté alors que tu avais tellement travaillé. » On m'a même dit « Mais tu es folle ! » Et non, à ce moment-là, je me disais « Impossible de retourner dans ce monde d'avocate, c'est beaucoup... » dans ce monde d'avocat c'est beaucoup trop loin de ce que je suis, de ce que je viens de vivre là ce serait me rétriquer à nouveau et enlever tout ce que j'ai appris donc j'ai donné simplement des cours de yoga à la plage et du coup j'ai pu donner mes premiers cours en France, c'est ce que je faisais déjà au Sri Lanka donc je pense que ça a planté une petite graine dans ma tête et ça a super bien marché le cadre était magnifique qui est... C'était pour moi un bonheur de pouvoir partager ce que j'avais appris là-bas, de continuer sur cette lancée. Et c'était trop bien.

  • Speaker #0

    Il y a une chose qui n'a pas dû être facile non plus, c'est que tu es retournée dans la maison dans laquelle tu avais grandi.

  • Speaker #1

    Oui, du coup, je suis retournée chez mon papa. Et ça, ça a été aussi un autre bout de chemin à faire, de réapprendre à vivre dans cette maison, de réapprendre à refaire de nouveaux liens. Une maman, c'est tout dans une maison, dans une famille. Elle fait tout. Elle s'occupe de tout. Je pense qu'on ne s'en rend pas compte à quel point elle fait les liens entre tout le monde. En tout cas, ma maman, c'était ça. Elle était là tout le temps. Elle créait la chaleur, l'amour, le soleil dans la maison. Donc, il a fallu recréer tout ça à quatre au lieu de cinq et accepter aussi que c'était différent. qu'elle est toujours là de notre manière et qu'on peut faire différemment. Et ça peut être tout aussi beau, tout aussi chaleureux, et autant dans l'amour.

  • Speaker #0

    Toi, je pense que tu as sacrément contribué à ramener un peu de soleil et d'amour dans cette maison. Oui,

  • Speaker #1

    j'ai tout fait pour. J'ai tout fait pour. Et je continue aujourd'hui à me battre pour ça, pour que l'amour triomphe, l'amour et la joie.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu es prof de yoga. Comment c'est accepté ? Est-ce qu'on peut parler de ton papa ? Est-ce qu'il t'a accompagnée dans cette décision ?

  • Speaker #1

    Oui. Ça a été très dur pour lui. J'ai chamboulé tout le monde autour de moi. Je pensais à un truc, j'y vais. Il fallait que j'y aille dans tous les cas. C'était vital pour moi. Pour les autres, c'est différent. On a tous des émotions différentes. à des intentions... qui est différente et je sais que je les ai chamboulées à prendre des décisions parfois aussi radicales selon eux, des décisions qui inconfortent certains parce qu'on a tous nos peurs et puis on projette nos peurs sur les autres. On a beaucoup, mes proches, en fait, c'est mes proches qui m'ont le plus projeté leur peur sur moi parce qu'ils tenaient à moi. Ça, heureusement, j'en avais conscience. Donc à chaque fois qu'on me projetait des peurs, ça me faisait mal. Mais je me disais, c'est leur peur, ce n'est pas à toi, tu ne prends pas. tu n'acceptes pas et tu fais ce qui te fait plaisir. Parce que si j'écoutais leur peur, je serais restée dans mon bureau et je serais la plus malheureuse aujourd'hui. Donc on croit protéger nos proches et leur vouloir du bien, mais c'est important aussi de vraiment prendre conscience de ce qu'on projette, ce qu'on envoie, ce qu'on donne à nos proches. Mais c'est la vie. Et aujourd'hui, on me dit... « Ok, maintenant, on peut te faire confiance. » Oui, mais ça aurait été bien que vous me fassiez confiance dès le début. Que vous voyiez qui j'étais dès le début et ce que je voulais faire. Et que je n'étais pas folle. Je me battais juste pour être moi. Et encore aujourd'hui, je me bats pour être moi sans qu'on me dise « Non, mais attends, il y a ça, il y a ça. Tu imagines ce qu'ils vont dire les autres et l'argent. »

  • Speaker #0

    C'est quoi ce quotidien aujourd'hui qui amène un si joli sourire sur ton visage ?

  • Speaker #1

    C'est du temps pour moi, des cours de yoga avec des élèves que j'adore et avec qui je peux partager des moments simples d'amour, de joie. Enfin, simplement partager. Et j'essaye de créer le plus d'espace pour de la simplicité, pour rester connectée à la mer, à la nature. J'ai un chien aussi qui...

  • Speaker #0

    m'accompagne au quotidien à garder cette joie et cette légèreté en moi, autour de moi, de la mer, de la nature, du yoga.

  • Speaker #1

    Tu as encore des projets ou tu penses que là tu es justement dans une vie, en tout cas au moment présent, qui est plutôt alignée ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'on est en constante évolution et en constante recherche d'alignement, d'équilibre dans sa vie. En tout cas, je le suis toujours. j'ai vraiment trouvé beaucoup plus d'équilibre dans ma vie et je me sens beaucoup plus alignée avec moi-même. Mais je me rends compte aussi qu'il y a encore du travail à faire. Il y a encore des petits trucs où je pourrais être plus libérée, plus libre. J'ai encore des conditionnements, des croyances qui me font mal, qui m'enlèvent un peu de joie de vivre et de liberté. Donc non, j'ai encore plein de projets. Là, je suis bien en Bretagne. Ça me fait du bien de retrouver cette stabilité, mon cocon près de la mer. Mais le voyage m'appelle encore. C'est sûr que je retournerai voyager pour ressortir de ma zone de confort et continuer à apprendre à me connaître encore plus en profondeur.

  • Speaker #1

    En tout cas, si on veut te retrouver, parce que j'ai vu que tu donnais des cours de yoga, mais que tu organisais, je ne sais pas si c'est toi ou tu le fais en collaboration avec quelqu'un, mais des camps de surf et de yoga, moi, qui me donnaient très, très, très envie. En plus, franchement, la Bretagne n'a rien à envier à certains pays parce que les photos sont sublimes. Sur quel compte on peut te retrouver ?

  • Speaker #0

    Oui, sur une âme yoga. C'est ça aussi dans mes projets, c'est bien sûr des retraites de yoga et de surf. Le surf est de plus en plus partie de ma vie en ce moment et j'apprends énormément avec le surf, avec l'océan et les vagues. Vous pouvez me retrouver sur une âme yoga et j'organise des retraites à la torche en collaboration avec plusieurs intervenants, d'autres profs de yoga et de surf. Et aussi au Maroc, à Tarazout.

  • Speaker #1

    Chouette. La torche, je ne comprenais pas trop, c'est le nom de la ville, c'est ça ?

  • Speaker #0

    Pardon, oui, c'est un spot de surf.

  • Speaker #1

    Je m'étais imaginée le truc où tu avais chacun une torche dans la main. Je me disais, je n'ai pas trop compris. Non,

  • Speaker #0

    non, non, on ne sera pas avec une torche à chercher des vagues ou je ne sais pas quoi.

  • Speaker #1

    Ce n'est pas pratique dans l'eau, la torche.

  • Speaker #0

    Non, non, non. C'est un spot de surf très connu dans le pays bigoudin où il y a des super vagues. Il y a plein de spots différents. qui sont adaptées à tous les niveaux. Et c'est trop bien, les couchers de soleil sont magnifiques là-bas.

  • Speaker #1

    Tous tes voyages, ou en tout cas le dernier, est-ce que tu peux nous parler, parce que moi je suis assez fan du coucher de soleil, même s'ils sont tous magnifiques, est-ce que tu peux nous en parler d'un qui t'aurait spécialement marqué ?

  • Speaker #0

    Oui, ça m'émeut là, rien que d'y penser. Mais oui, c'est en rentrant du Maroc, il n'y a pas si longtemps que ça, du coup j'étais sûrement lancée avec le surf. et le goût du surf, les sensations que ça fait vivre. Et qui était à Triogat, un petit peu plus haut que la Torche. Et c'était juste avant le coucher de soleil. C'est une des plages les plus sauvages du coin. Et juste, j'étais avec mon ami. On a un chien chacun. Il y avait le coucher de soleil en face de nous, la mer qui était calme. Et il n'y avait rien d'autre autour. Il y avait juste le soleil, la mer. Et le sable sur lequel on était assis avec les chiens qui couraient devant nous, pour moi, c'était la vie. C'était super simple. Mais si je pouvais vivre ça à chaque instant, ce serait magnifique.

  • Speaker #1

    Donc, je ne te pose pas la question si tu les aimes ou pas. On a bien compris que tu étais aussi fan des couchers de soleil.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ma passion pour les couchers de soleil.

  • Speaker #1

    Maintenant, on part sur une autre émotion, puisque tu as l'air en tout cas gay, mais aussi... a priori plutôt festives, est-ce que tu peux nous parler d'un moment de fête, d'un apéro que tu voudrais revivre et avec ? J'aime bien, c'est qu'à chaque fois, moi j'ai la chance de te voir, mais à chaque fois, il y a ce grand sourire qui arrive sur ta tête, qui dit « ouais, ça y est, je repars » . C'est assez facile. C'est comme si tu te poussais directement, c'est nickel.

  • Speaker #0

    Oui, ça me fait revivre les moments, c'est trop chouette. Comme quoi, il reste vraiment avec nous de la vie. Il suffit d'y retourner pour ressentir tout ce qu'on vit dans un moment. Je pense forcément à ma maman, qui était très forte pour célébrer la vie. Et on a un festival près de chez nous, juste à côté de la maison dans laquelle on a grandi. Un festival de musique, en début d'été, où c'est toujours l'anniversaire de ma sœur. Donc c'est super important d'être tous ensemble. Et ma maman avait pris l'habitude de rassembler tous nos amis, notre famille. et pendant tout le week-end, on est tous ensemble à la maison, on va voir le concert, puis on revient, il y a un barbecue, on a un grand jardin, il fait toujours beau. J'ai vraiment ce moment... d'une année où elle avait marqué le coup vraiment et c'était super beau. Je la revois hyper rayonnante et une tellement belle leçon de célébration de la vie, dans l'amour et dans la joie.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a un jour particulier, plutôt un jour de voyage on va dire, peut-être en Inde ou au Sri Lanka, que tu aimerais revivre sans rien y changer ?

  • Speaker #0

    J'ai un autre voyage qui me vient. Ce n'est pas forcément Sri Lanka ou l'Inde. C'était pendant aussi... Parce qu'avant de partir au Sri Lanka et en Inde, je suis partie dans les Alpes pendant un mois marcher. Et aujourd'hui, c'est ça qui me revient en ce moment. Encore ce truc de... C'est simple. Il y a juste de la nature autour de moi, du verre, de la marche, mon sac à dos. Ce qui veut dire que si j'ai mon sac à dos sur le dos, je suis libre. Je peux tout faire. J'ai à manger, je peux dormir, j'ai ma tente, j'ai tout ce qu'il faut. Et je peux juste marcher, observer, être là et rien faire d'autre. Et ça, je y pense souvent à ces moments dans les Alpes.

  • Speaker #1

    Et en fait, la marche, on sous-estime, je pense, les bienfaits, mais c'est aussi une sorte de méditation et c'est pour ça que c'est tellement puissant. Oui,

  • Speaker #0

    complètement. Une méditation grâce au corps qui bouge et les yeux sont... Les yeux se sont posés sur quelque chose tout le temps, donc les pensées, je trouve que ça guérit, parce que moi, j'ai ce souvenir de, quand je marche, mes pensées plus difficiles, plus inconfortables, qui sont là, mais qui sortent, qui sont guéries par la nature, et elles ne restent pas en moi. La marche me permet de les éliminer, mais dans la douceur. Et c'est ça qui est hyper puissant dans la marche en nature, je trouve.

  • Speaker #1

    On change de registre et on va partir en chanson. Est-ce que tu as une musique ? Soit qui te représente, soit qui t'aurait toujours accompagnée toute ta vie ou qui t'aurait accompagnée pendant les voyages.

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai une. Elle n'est pas très commune, surtout en France, mais c'est Shiva Shambho, c'est un mantra indien qui est arrivé sur mon chemin avec une amie que j'ai rencontrée en Inde. Et elle me faisait énormément penser à ma mère à ce moment-là. Et encore une fois, pour moi, elle célèbre la vie. On a envie de danser, de chanter, de rire sur cette chanson. Et à chaque fois que je la mets, je suis à nouveau dans cette énergie que j'adore et que je veux garder en moi tout le temps.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu te rappelles du plus gros fou rire que tu as pu avoir pendant ces voyages ?

  • Speaker #0

    Le plus gros fou rire,

  • Speaker #1

    soit d'un moment... Alors ça, c'est vraiment ma passion aussi, c'est les petits moments de solitude, ces moments absurdes où tu te sens complètement seule au monde. qui te font rire forcément par la suite.

  • Speaker #0

    Oui, moi je dirais sur le moment, enfin c'est mon arrivée à Delhi, vraiment, où je me suis fait, parce que là je t'ai raconté une arnaque, mais j'en ai eu d'autres, et encore pire, et sur le coup, ça me paraissait de la folie, enfin ça me paraissait mais horrible, et aujourd'hui ça me fait tellement rire d'y penser, de me revoir là dans la ville, toute peinot, toute seule, à me faire s'emballer, alors qu'en fait... C'est tellement rien. C'est tellement une leçon de vie de moi, de ce monde et de tout ce que ça englobe.

  • Speaker #1

    Mais c'est souvent à ce moment-là qu'on se demande ce que je fais là. C'est cela dont on se souvient le plus souvent.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    En tout cas, j'ai vraiment passé un moment merveilleux. Je ne sais jamais à quoi m'attendre quand je rencontre comme ça une nouvelle invitée. A chaque fois, je me réjouis et je me régale d'avoir la chance de pouvoir t'interviewer. En tout cas, c'était vraiment très bon. Merci d'avoir partagé tes émotions parce qu'en tout cas, moi, j'en ai ressenti beaucoup à t'écouter. Je trouve que tu es vraiment rayonnante et je te souhaite le meilleur pour la suite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Florence. C'était vraiment un plaisir aussi de reponger dans tous ces souvenirs, dans ces voyages et de pouvoir les partager. Ça donne encore plus de sens à ce que j'ai vécu. Un grand merci à toi pour me laisser cette opportunité.

  • Speaker #1

    Et j'espère en tout cas que, comme moi, les gens auront envie de venir te rencontrer en Bretagne, soit pour un cours de science, soit pour un cours de yoga, mais je suis sûre que le moment, il sera forcément fabuleux.

  • Speaker #0

    Ça, c'est clair. Je ne dirais pas le contraire.

  • Speaker #1

    Je te souhaite le meilleur et je te dis à très vite.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. À bientôt.

  • Speaker #2

    Et voilà, cet épisode est terminé. J'espère qu'il vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec votre entourage. Abonnez-vous pour ne manquer aucun épisode et prenez quelques instants pour laisser un avis ou une note sur votre plateforme préférée. Vos retours sont précieux et m'aideront énormément. Merci d'avance et à bientôt pour de nouvelles aventures.

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