- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de ce podcast nommé le monstre du loudness. Alors pour commencer, nous allons commencer par nous introduire tous les membres de cette équipe de production, puis ensuite on va enchaîner avec un petit exposé, si je peux dire ça comme ça, sur l'histoire des compresseurs à travers le temps. Et juste après, on aura une petite interview de Paul Viguier, notre professeur pour l'enregistrement en studio, beaucoup plus dans l'analogique. Vous verrez ça à la suite de ce podcast. Du coup, on va tous s'introduire. Alors du coup, moi c'est Peter, je suis étudiant acoustique dans le cycle pro. Et ensuite, je suis le réalisateur de ce podcast.
- Speaker #1
Alors bonjour, moi je m'appelle Hugo, je suis également en cycle pro de premier radis d'acoustique. et je suis un des trois techniciens son de ce projet.
- Speaker #2
Bonjour, moi c'est Icam, je suis en première année acoustique et sur ce podcast je suis technicien suppléant.
- Speaker #1
Du coup moi c'est Noam, je suis au même titre que les autres étudiant à l'école d'acoustique en cycle pro. Sur ce podcast j'étais rédacteur en chef.
- Speaker #3
Bonjour, moi c'est Roman,
- Speaker #2
sur ce podcast je suis technicien son.
- Speaker #0
Donc on va commencer par la deuxième partie de cette introduction, on va tous... à tour de rôle, dire une petite anecdote good vibes par rapport à soit un domaine par rapport à l'audio, soit par rapport à l'école, donc Hugo à toi,
- Speaker #3
tu commences alors du coup pour ma petite anecdote acoustique,
- Speaker #1
en fait justement j'allais en cours le matin très tôt vers 7h40 8h par là dans la tranche et j'arrive tranquillement à l'école dans un but d'étudier et j'entends quoi ? J'entends du Death Creeps, pour les gens qui ne savent pas ce que c'est Death Creeps, c'est tout simplement le truc le plus expérimental et chelou que j'écoute Et il y a justement le directeur de l'école qui écoute ça dans son bureau tranquillement. Et j'avoue que ça m'a fait un choc psychologique qui est resté gravé dans ma mémoire.
- Speaker #2
A toi Ikiam. Pour ma part, j'ai une anecdote qui s'est passée il n'y a pas si longtemps, qui pourrait être racontée. Et il faut savoir qu'à l'école, on a l'intérêt d'utiliser un autre logiciel que Pro Tools pour des raisons de professionnalisme et surtout pour se mettre dans cette mentalité. et enfin, on doit vraiment J'ai fait deux années sur Pro Tools. On a interdit de toucher aucun dos pour ne pas s'estomper dans le travail, etc. Mais aujourd'hui, on n'avait pas respecté ça pour monter ce podcast même. Il y a une raison à ça. C'est qu'on n'avait pas les codes d'accès pour aller sur le PC pour mettre Pro Tools. Du coup, on a mis FL Studio. Mais on a voulu cacher au cas où le directeur venait parce qu'on savait très bien que ça n'allait pas lui plaire. Mais il y a quelqu'un qui nous a balancé sans faire exprès. Et donc, on arrive, on réarrive dans la salle. On voit Stéphane qui nous regarde avec des grands yeux et à ce moment-là on a compris qu'on était cuit, cuit,
- Speaker #3
cuit. On était cuit, cuit,
- Speaker #1
c'est triste. Pardon Stéphane. Du coup, mon anecdote, c'est une anecdote qui s'est passée à l'école. C'est le jour où on a eu cours avec Jean-Claude. Jean-Claude qui est un intervenant qui travaille dans le son à l'image. Il nous a donné plusieurs techniques et il nous a mis après dans des box pour qu'on puisse nous faire notre travail de son à l'image. à ce moment-là, j'étais avec Peter toute l'après-midi. On a travaillé, c'était très intéressant, ça nous a apporté beaucoup. Et en plus de ça, il y avait beaucoup de recherches, beaucoup d'imaginatifs. Et on a réussi à essayer de faire quelques blagues avec des petits sons incrustés. Mais en fait, je me suis rendu compte que c'était vraiment ce qui me passionnait. Et moi, c'est mon centre d'intérêt en tout cas, et ça me l'a bien confirmé.
- Speaker #2
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast sur les techniques du son. Aujourd'hui j'ai le plaisir d'accueillir Paul Viguier qui est intervenant dans notre école, mais aussi un grand ingénieur du son si on peut le dire, et ingénieur du son du studio Stud du Sud. Bonjour Paul, est-ce que ça va ?
- Speaker #3
Oui très bien et toi ?
- Speaker #2
Super, aujourd'hui on va un peu parler de l'histoire fascinante des compresseurs audio et de leur évolution un peu à travers le temps. Donc première question pour se mettre dans le bain, on va remonter un petit peu en arrière. pourrais-tu nous expliquer d'où vient la compression audio ?
- Speaker #3
Alors d'où vient la compression audio ? Initialement c'était très utilisé dans l'armée pour tout ce qui était avant de passer dans les ondes herziennes, donc la vraie radio. On compressait le son pour avoir un rendu plus facilement écoutable de l'autre côté.
- Speaker #2
Si je saurais nous dire, ça remonte à quand ?
- Speaker #3
On parle de la deuxième guerre mondiale là. Ok. plus la deuxième guerre mondiale, puis après ça s'est un peu généralisé sur des petits appareils pour tout ce qui était sous-marin, gros bateau, etc. Le problème c'est que c'était des compresseurs jadis qui étaient avec les seuls composants qu'on avait à l'époque, c'est-à-dire des lampes. Et le problème, c'est que la lampe, ça chauffe, c'est fragile, ça ne se transporte pas facilement. Il en fallait un certain nombre pour faire la compression. Quand tu en changeais une, il fallait que tu les changées, donc ça coûtait très cher. Malgré ce, c'est resté des années, des décennies, comme ça, la compression. Puis après, des composants plus modernes sont apparus, et du coup, les compresseurs ont évolué avec.
- Speaker #2
Il y avait des compresseurs à tubes ?
- Speaker #3
Oui, un compresseur à tube, c'est une lampe. C'est vraiment la compression à lampe. C'était des compressions où on compressait avec les lampes et on faisait le redressement après la compression, donc le gain derrière, aussi avec de la lampe. Donc les deux étages du compresseur étaient à lampe. La compression, puis après le gain pour redresser post-réduction de la compression. Après, les techniques ont évolué parce que les composants électroniques ont évolué aussi.
- Speaker #2
Il y a, par exemple, le passage au transistor. Alors,
- Speaker #3
c'est un peu après, effectivement. Déjà, le truc pour désigner ces compresseurs à lampe, avec redressement à lampe, on appelait ça des compressions varimus. Effectivement, après, tu as eu d'autres compresseurs qui sont apparus, mais avant la transistor, tu as eu l'apparition de la cellule photoélectrique, d'abord, qui est apparue. Le compresseur qui est emblématique de cette technique-là, c'est le LA-2A.
- Speaker #2
Très connu aujourd'hui.
- Speaker #3
Le LA-2A par la marque Teletronix, qui a été racheté assez rapidement par Urai, avait une compression non plus à lampe, mais à cilf photoélectrique, et le redressement se faisait derrière toujours à lampe. D'accord. Ensuite, est apparu un peu plus tard, ça c'��tait début des années 70 et 10, les LA-2A, pardon, avant, même 62-63, les LA-2A. Puis après, dans les années 70, tu as le FET, le transistor. C'est un transistor. Et le FET, c'est le Field Effect Transistor, donc le transistor à effet de champ. Le compresseur le plus emblématique de ce truc-là, c'est le fameux Blackface 1176 de chez Urai Universal Audio, qui a été copié à la fois en plug-in, mais aussi en rack. Alors là, c'était une cellule de compression à FET et un redressement à transistor. Donc transistor le fait, avec une salle des couleurs, et un redressement plus transparent à transistor derrière. Donc la couleur se fait avec le transfert d'entrée. Certaines versions avaient aussi un transfert en sortie. Le problème de ce compresseur-là, c'est qu'il a énormément évolué. Il y a eu la version A, la B, la C, la D, la E, la F, la G, et même la H. Et tout avait des technologies un peu différentes dedans. Mais quand même, le moteur de compression était tout le temps fait, et derrière, un redressement à transistor. Il y a eu des entrées avec... mais comment on dit, transfo, et des sorties avec transfo, et des versions hybrides et des versions sans un étouffement, plus transparentes. Donc ça c'était dans les années 70. Dans les années 70, ils ont même mélangé le LA-2A avec le 1176, et c'est devenu le LA-3A. Ils ont pris la cellule de compression du LA-2A, donc une cellule photoélectrique, et ils ont mis le redressement du 1176 en redressement à transistor. Donc le LA-3A, c'est un compresseur un peu enfant de ces deux premiers. et qui est assez universel. Justement,
- Speaker #2
arrête-moi si c'est important, mais j'ai souvent entendu que le LA-3A était du coup, entre guillemets, l'enfant du LA-2A, tout ça.
- Speaker #3
Et du LA-2A.
- Speaker #2
Ok, c'est l'histoire.
- Speaker #3
C'est physiquement, c'est ça. Ils ont pris vraiment la suite de compression photoélectrique du LA-2A, et ils ont pris le redressement derrière du 1176. Et donc, ils ont fait l'enfant, on va dire, quasi parfait niveau compression. C'est un compresseur que j'affectionne pas mal, j'en ai déjà fait. 4 dans mon studio et je me vois bien en acheter d'autres parce que c'est assez universel. Tu mets ça sur une grosse caisse, sur une base, sur une voie, sur un peu tout. Essayer en plug-in aussi, ça marche très bien. Un peu après, il y a des gens qui ont trouvé une cellule de compression encore plus transparente que le fait. Ça, c'était début des années 80 avec les VCA. Donc le VCA, tu as des compresseurs, donc toujours compression VCA, puis un redressement toujours à transistor. Ça reste du transistor tout. c'était vachement silencieux, vachement pas cher.
- Speaker #2
Excuse-moi du coup, pour ceux qui ne savent pas, mais moi j'ai encore du mal à comprendre toutes ces technologies, tout ça lié au congresseur, le VCA, c'est quoi concrètement ?
- Speaker #3
C'est un nouveau, c'est une petite puce, c'est même une puce assez grosse, mais c'est une puce électronique, toujours pareil, ce n'est pas le fait, c'est autre chose. Je crois qu'il y a une puce assez large, mais avec 8 ou 12, je ne me souviens plus, patte. Et ça marche très bien. c'est tellement petit que tu vas en trouver un peu partout par exemple dans les tables de mixage qui sont sorties à l'époque les plus emblématiques ce serait les SSL Tu as un VCA dans le compresseur de la tranche, tu en as plusieurs dans la partie équalo, tu peux l'adapter à beaucoup d'endroits dans la chaîne. En tout cas, les compresseurs à transistor VCA, tu as les DBX 160X et tu as les compresseurs de bus SSL qui sont assez connus. C'est une compression assez douce. qu'on n'entend pas trop. On n'entend pas trop. Quand tu les pousses un peu, ça compresse bien. Les graves et les aigus commencent un peu à disparaître. Les extrêmes graves et les extrêmes aigus, pardon. Ils commencent un peu à disparaître quand tu pousses beaucoup, par exemple sur un compresseur de bus sur le Master.
- Speaker #2
Ok. Toi, personnellement, tu les utilises dans...
- Speaker #3
Alors, c'est assez rigolo parce que moi, j'ai la chance d'avoir justement une table SSL sur laquelle il y a un compresseur de bus SSL et je l'utilise de moins en moins. Je lui préfère plutôt une autre compression qui est un peu plus vieille, qui est une compression à pompe de diode. Ça, c'est AMS Niv, une grosse marque aussi qui s'est spécialisée là-dedans. C'est une compression plus ronde dans le bas médium. Pense par exemple...
- Speaker #2
Plus chaleureuse peut-être ?
- Speaker #3
Voilà. Pense à la voix de Bruno Mars, par exemple, qui est vraiment avec des bas médiums assez chaleureux. Voilà, c'est ce style de compression. Moi, sur mon Master, je mets ce compresseur-là pour avoir des beaux bas médiums qui brillent. Et après, en termes de compression, après le DBX, donc les VCA, les plus connus sont ceux de la marque DBX, il n'y a pas eu beaucoup de nouveautés derrière en termes de technologie de compression. Oui,
- Speaker #2
justement, on parlait tout à l'heure du LA-2A. et qui est un des compresseurs les plus connus même pour les gens qui commencent un petit peu dans la musique, ils entendent forcément tout de suite parler du LA-2A de sa compression assez chaleureuse mais pourtant le compresseur a quand même vachement d'années, il y a toute une histoire du coup, qu'est-ce qui fait pour toi que le LA-2A soit toujours autant dans le temps alors j'ai eu aussi la chance d'avoir un VLA-2A de 1964 au studio ça coûte combien un vrai ?
- Speaker #3
Alors... Vrai à la 2A de cette époque-là, à partir de 12 000 euros, tu en as un. Il y a d'excellentes copies chez Retro. Il y a le Retro Gates qui est une excellente copie. Il y a d'autres marques qui font des copies. Moi, j'ai eu la chance de pouvoir en assembler un avec des vieilles pièces. Donc, ça m'a coûté vachement moins cher. Mais bon, c'est quand même 5 000 euros de pièces, mine de rien. Je m'en servais. Je ne compressais jamais trop à la prise. Et puis, un jour, j'ai vu un... J'ai la chance d'accueillir pas mal d'ingé-sons, un gars de Brooklyn, Jim Diamond, qui a quand même été le producteur de The White Stripes, un gros groupe américain, qui s'en est servi énormément à la prise, et je me suis dit, tiens, je vais essayer de faire comme lui. Et en fait, je me rends compte que ça compresse jusqu'à 40 décibels, ce qui est énorme, 40 décibels, c'est énorme, et on n'entend pas la compression à l'oreille. C'est magique, je n'ai pas les d'autres mots. Tant que tu ne le sais pas, tu peux pas réaliser qu'on peut compresser jusqu'à 40 décibels sans entendre la compression. C'est un truc de malade.
- Speaker #2
Alors à quoi bon ?
- Speaker #3
Alors attention, ton son il est fait. C'est-à-dire que quand tu compresses à la prise, le mixage, tu rajoutes une reverb et une petite EQ et c'est fini. Tu n'as pas à sculpter ton son, à compresser, à chercher. Récemment, j'ai enregistré un album avec un chanteur, évidemment. Ce n'est pas moi qui ai mixé. L'injection m'a appelé en me disant « mais qu'est-ce que tu as mis sur la voix du chanteur ? » J'ai rien à faire. J'ai mis une reverb, c'est tout. Le son est déjà fait. Il y a une petite overdrive dans le bas médium qui fait ressortir la... Il me dit, je n'ai jamais vu ça.
- Speaker #2
Mais ce n'est pas dangereux par rapport au bruit parasite, au bruit ambiant, le fait de... Alors si,
- Speaker #3
il faut que ta pièce soit super bien traitée, il ne faut pas qu'il y ait un moustique qui vole parce que tu vas l'entendre à donf.
- Speaker #2
Mais je parle surtout au niveau des précis, des plausibles, des fréquences...
- Speaker #3
Non, quand tu as le micro bien placé, que tu as un ou deux antipops sur le chanteur, etc. Tu connais bien ta chaîne, ça ne risque rien. mais c'est je ne peux pas le décrire, autant il y a des compresseurs que je ne mettrais jamais à la prise, par exemple, notamment sous la voix, par exemple, en 76, jamais je ne compresserais avec un truc comme ça à la prise, à moins de savoir vraiment ce qu'on veut faire, que le producteur soit dans la salle en disant, je veux ce son-là, écrasez-moi la voix, je m'en fous, mais le LA-2A, ça reste crémeux et musical, même en grosse compression. Attention, le LA-2A a deux réglages, le réglage à la compression et le réglage en limiteur. Je parle bien à la prise en compression. Au mixage, moi en ce moment je suis en train de mixer mon propre album, il est sur ma piste de basse, il est en limiteur. Et là c'est une autre affaire, là on peut entendre vraiment la compression. Bon sur la basse je m'en sers pour avoir une espèce de tapis, vous savez comme sur les gros morceaux un peu pop-rock là, la basse elle est parfaite. Ok. Voilà.
- Speaker #2
Un limiteur pour toi qui ne le savent pas, ça écrase ?
- Speaker #3
Ça écrase plus qu'un compresseur. Le ratio est bien différent.
- Speaker #2
Ok. On a bien parlé du L2A. Vu qu'on avance un petit peu dans le temps depuis le début, on va parler forcément un peu numérique. Il y a souvent cette comparaison entre l'analogique et le numérique. Dans le cas des compresseurs, quelles sont les différences ? Qu'est-ce que ça change ? Pourquoi toi, personnellement, brancher un compresseur analogique plutôt qu'un numérique ? Je sais qu'il y a la facilité, il y a aussi des histoires.
- Speaker #3
Le nombre, rien que ça, dès la 2A, je n'en ai qu'un. S'il m'en faut 8 ou 10 sur mon album, je ne pourrais pas acheter 8 ou 10 compresseurs hardware, en gagnant l'auto peut-être, même si j'en ai déjà pas mal au studio. Il y a une chose qu'il faut savoir, c'est que moi, je mixe en analogique. Donc les compresseurs, je m'en sers surtout pour niveler le son avant qu'il vienne taper ma table. Avant qu'il vienne taper trop fort ma table et que l'entrée ligne. Saturant. Donc déjà, il y a tout un traitement dans Protools avant de venir taper ma SSL. Je me sers des compresseurs pour donner une petite couleur, mais aussi pour protéger les entrées.
- Speaker #2
Pour donner une couleur, c'est très intéressant parce que j'allais justement y venir la couleur des compresseurs.
- Speaker #3
Alors, la couleur des compresseurs. Le LA-2A, tu as du beau bas-médium. Tu as un release et une attaque assez lente, mais ça peut être sympa quand même sur les morceaux pas trop rapides, sur une grosse caisse, sur une caisse claire. on peut s'amuser à mettre le L à 2A malgré son attaque et son release très lente.
- Speaker #2
Du coup, quand on parle de la couleur du LAD2A, c'est plus les réglages ou l'émulation du LAD2A ? Parce que là, tu me parles de ça, le fait qu'il y ait une attaque assez lente, etc. Et ça, justement, ça peut rajouter de la couleur ?
- Speaker #3
Non, c'est autre chose. C'est une caractéristique dynamique dont je te parle. Mais la couleur du LAD2A, c'est d'avoir des baubes à médium avec une légère saturation dans le médium.
- Speaker #2
Oui, il faut savoir que la coloration, ce sera un petit peu lié à l'émulation. Je ne sais pas si c'est le bon terme, mais...
- Speaker #3
Disons que les plugins émulent la couleur du rack.
- Speaker #2
Voilà, voilà.
- Speaker #3
Et le rack a vraiment ces couleurs-là. Ça, c'est pour la couleur du LA-2A. Après, tu prends le LA-3A, mais écoute, il est un peu plus haut dans les médiums. Il fait ressortir les fréquences un peu plus haut dans les médiums. Et il brille moins. C'est un peu plus rond, le son. Il est un peu plus neutre, mais toujours coloré. C'est assez difficile à expliquer. En fait, c'est vrai que mettre des mots sur des comportements dynamiques et des couleurs, ce n'est pas super facile. On entend plus la compression sur la LA-3A que sur la LA-2A. On entend plus la compression sur la LA-3A que sur la LA-2A. La LA-2A, la compression, elle est un peu plus musicale, donc on l'entend moins. Sur la LA-3A, on l'entend plus.
- Speaker #2
Elle est beaucoup plus nivelée, c'est le terme.
- Speaker #3
Oui, tout à fait. Et encore plus dure. On monte dans la dureté, tu vois. l'11-17-16, là tu entends en général beaucoup la compréhension, c'est même très rock'n'roll. Ça transforme même le son de la source.
- Speaker #2
Et question simple, pourquoi on utiliserait la coloration ? Comment on s'en servirait dans ces productions ?
- Speaker #3
Encore une fois, c'est un truc où il faudrait prendre une batterie, et je te mettrais sur la grosse caisse, je te mettrais un truc, et tu me dirais « Ah oui, mais ça me fait penser à tel album » . La casquière c'est pareil, 11-17-16 qui tourne complètement, tu reconnaîtrais des morceaux ? de grands classiques de rock'n'roll. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, ils ne savaient que ça comme outil. C'était des limitations techniques qu'ils avaient, mais ça donne la couleur d'une époque. Pense aux albums de la vieille Soul. Camille Winehouse, par exemple, bien plus tard, a ressenti ce son-là. Ils ont pris les mêmes outils qu'à l'époque, c'est-à-dire qu'au franchissement de batterie, ils ont mis trois. C'est ce qui fait la couleur. Ils avaient des limitations de nombre de pistes. Voilà. Ils avaient une limitation dans le nombre de pistes, ça donne une couleur et De nos jours, à l'époque des Mojanoz, on avait le même moyen que maintenant, ils avaient un tablissage de 60 pistes, et ils n'ont utilisé que 3 pistes pour brancher la batterie. Pour retomber sur une couleur à la Soul.
- Speaker #2
Wow, c'est fou ça,
- Speaker #3
t'es fou cette histoire. Oui, les limitations techniques de l'époque, à l'époque on compressait avec des compresseurs à lampe, parce qu'on n'avait que ça, mais ça avait une certaine couleur. Du coup, quand on veut enregistrer un morceau des années 30 ou des années 40, on va te chercher un compresseur varimu, parce qu'à la pointe il n'y a que ça ok
- Speaker #2
Et on a parlé des compresseurs en général, des différents types de compresseurs, comment ils sont émulés, etc. Et ces dernières années, on voit beaucoup plus, de plus en plus, les compresseurs multiband. Et déjà, est-ce que c'est nouveau la compression multiband ? Ça vient d'où ?
- Speaker #3
Alors, nouveau, je ne sais pas si on peut dire que c'est nouveau. Oui, c'est sûr que c'est un principe qui s'est généralisé grâce au plugin, puisque c'est plusieurs compresseurs qui ont chacun leur fréquence, ils traitent chacun une fréquence. Mais bon, en hardware, je pense qu'en mastering, ça fait quelques années qu'il y avait des gens qui séparaient au moins trois fréquences, grave, médio et médium, en compression. Donc c'est déjà du multiband. Mais c'est vrai qu'avec l'apparition des plugins comme le C5, tous ces trucs-là, tout le monde y a accès. Alors attention, il faut savoir s'en servir. J'avoue que je ne suis pas un spécialiste de la compression multiband. En plus, je ne fais pas de mastering. Donc, j'avoue y aller par simonie sur la compression multiband. Surtout que j'ai tendance à séparer sur plusieurs pistes. Par exemple, un truc vraiment flagrant, difficile à traiter, c'est la basse. Je connais des collègues comme moi qui mettent un compresseur multiband sur la basse. Moi, c'est l'inverse. Je découpe la basse en deux ou trois pistes, avec chacun une fréquence. et que je traite, je mets un compresseur mono sur chacune de ces trois tranches. Je fais la compression multibande de la batterie.
- Speaker #2
C'est un workflow, ça donne du contrôle.
- Speaker #3
Ça donne du contrôle, et en plus de ça, au lieu d'avoir un compresseur multibande...
- Speaker #2
Et pas dépendre d'un seul plugin pour le faire.
- Speaker #3
Sauf que le plugin aura une seule couleur. Moi, j'ai trois tranches, j'avais trois racks différents, j'ai trois couleurs différentes. Une couleur par bande.
- Speaker #2
Ah ouais, c'est du détail, c'est du grand détail.
- Speaker #3
C'est un secret détail, ça marche bien. Ok.
- Speaker #2
Et du coup, les inconvénients du compresseur multi-band par rapport à un compresseur normal, qu'est-ce qu'on pourrait dire ? En fait, l'utilisation, déjà, parce que...
- Speaker #3
Le premier, c'est savoir s'en servir, en fait, déjà. J'avoue que là, moi, sur ces plugins-là, je ne suis pas spécialiste. Je m'en sers sur des trucs qui vraiment me font chier. Je pense par exemple à un DSR. Un DSR, c'est un compresseur qui a une fréquence qu'il va compresser. Si tu sais bien servir de multi-band, tu vas faire un super DSR. parce que les... P, les T, les V, les S et compagnie, c'est d'achever des fréquences différentes. Donc avec un compresseur multiband, tu peux presque atténuer à certains volumes certaines fréquences particulières, précises. Du coup, ça peut être sympa. Par exemple, ou alors sur un mastering, compresser... Et moi, je ne peux pas trop en parler de ça. En fait,
- Speaker #2
on s'en sert souvent de la compression multiband, sans même le savoir. Par exemple, un deaser, c'est une compression multiband.
- Speaker #3
C'est monoband, mais c'est... Voilà.
- Speaker #2
Oui, mais le principe est là.
- Speaker #3
C'est ça, tu compresses telle bande.
- Speaker #2
Bien sûr. Et on va passer à une dernière question. C'est bien, on a beaucoup parlé, très intéressant. Maintenant, on a parlé du passé, on va un peu voir le futur. La question est un peu... il faudrait être visionnaire pour y répondre. Comment tu vois l'avenir de la compression ? Est-ce que pour toi, il y a des innovations ? Quelles seraient les choses ?
- Speaker #3
Il y a des gens qui sont déjà tentés à créer des plugins ou des racks où tu as un morceau, tu dis au compresseur, attention, on va attaquer le morceau. Il écoute le morceau et la fin c'est fini. Et là il va détecter quelle est la compression maximum qu'il faudrait sur le morceau. Parce que par exemple sur Chidi N'importe Quoi, la fin d'un solo c'est vachement fort et c'est vachement rapide. Et bien lui va déterminer le ratio, l'attaque, le release, tout seul.
- Speaker #2
Un analyseur du coup.
- Speaker #3
C'est une espèce d'analyseur de morceaux.
- Speaker #2
Ça n'existe pas des dents.
- Speaker #3
Ça existe, mais bon c'est des racks extrêmement chers. Peu de constructeurs aussi sont risqués. Parce qu'avant ça aurait été élitiste. un tarif prohibitif mais là je te parle de rack à 20, 30 ou 40 000 euros et finalement c'est peut-être quelque chose qu'un plugin peut faire beaucoup plus facilement sans passer par une machine et donc du coup je pense que tout ce qui est par exemple le mastering en ligne je pense que derrière il y a des algorithmes qui font ça qui analysent le morceau en entier et qui mettent la bonne compression bon ratio bon release après
- Speaker #2
avoir écouté le morceau ça fait rêver mais après Merci. Il y a forcément des dangers avec ça. C'est qu'on dépend un petit peu d'un algorithme, d'une machine qui fait ça pour nous. On peut comparer ça peut-être au plugin comme Ozone, qui analyse, mais après, c'est toujours conseillé de revenir derrière. Et c'est très important, je pense.
- Speaker #3
Tu as des presets et après tu défends les presets. Mais tu sais, l'utilisation des compresseurs et de tout ce qui est dans l'audio a souvent été dérivée. On a créé n'importe quoi, un compresseur, on fait quelque chose. Pour compresser, nous on s'en sert pour colorer. En fait, ce sont des outils qui un jour finiront sur peut-être une paire de symboles. C'est un truc particulier,
- Speaker #2
une paire de symboles. On a intérêt à voir c'est quoi la suite en fait. Parce qu'avec du recul, peut-être qu'aujourd'hui on ne pensait pas qu'on aurait réussi à faire telle chose avec tel type d'outil. Enfin, on l'aurait utilisé pour ça. A la base, un compresseur, c'était pour quoi ? C'était pour compresser le signal, comme on l'avait dit au tout début. Aujourd'hui, on s'en sert pour colorer des titres, pour donner une certaine couleur. On l'utilise, on revient sur le passé, utiliser des compresseurs anciens pour redonner des couleurs, etc.
- Speaker #3
Et ce compresseur dont tu parles, moi je me souviens, dans les années 90, Tess Electronics avait sorti un finaliseur. C'est un truc que tu mettais en fin de chaîne pour donner un côté presque pré-mastering. Je connais des gens qui mettent ça sur une paire de tomes. Parce que c'est un espèce de truc vraiment combat. Voilà, on a dérivé l'utilisation et peut-être qu'un jour le compresseur de flou dont on parle sera dérivé sur une paire d'overhead ou sur une paire de roues.
- Speaker #2
Ça donne de l'imagination. Qu'est-ce qu'on pourra dériver avec la compression ? Je pense qu'on a un peu fait le fin. Je ne vois pas, moi, personnellement, comment on pourrait dériver encore plus de la compression qu'on avait maintenant. Non,
- Speaker #3
on fait la compression en série, en parallèle. Oui,
- Speaker #2
bien sûr. Une fois qu'on a l'outil, on peut l'utiliser de plein de manières et on se rend compte qu'il est très puissant. Voilà. Bon, en tout cas, merci beaucoup pour toutes ces informations passionnantes, très enrichissantes. Merci à vous, chers auditeurs, d'avoir suivi cet épisode. N'hésitez pas à nous laisser vos commentaires et à vous abonner pour ne pas manquer les prochains. À bientôt. Merci, Paul.
- Speaker #3
Avec plaisir.
- Speaker #2
Cut. Pourquoi j'ai bégay