- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans le monstre du loudness pour un nouvel épisode made in acoustique. Dans cet épisode vous découvrirez la fonction d'une réverbération à plaque suivie d'une interview spéciale avec Pierre Gouges. Enfin nous vous dévoilerons une surprise finale. en vous laissant absorber par l'environnement sonore que nous avons recréé à l'école. Il fait référence à un événement dramatique récent, à vous deviner de quoi il s'agira.
- Speaker #1
S'il vous plaît, on s'entend plus, baissez le volume ! Bref, Gabin, vous n'êtes toujours pas passé pour votre exposé, vous avez préparé quelque chose ?
- Speaker #0
Oui, oui, vite fait.
- Speaker #1
Faudrait mieux, vous êtes moyenne au précédent trimestre. Très bien, venez au tableau, on vous écoute.
- Speaker #0
Bonjour à tous. Aujourd'hui, mon exposé portera sur la réverbération à plaque. C'est une réverbe utilisée en musique pour donner un effet brillant et dense à un son. Mais tout d'abord, qu'est-ce qu'une réverbération ? C'est ce que l'on entend quand un son rebondit un peu partout dans une pièce. Par exemple, comme ceci. et elle peut changer en fonction de la matière sur laquelle elle rebondit. La réverbération plate, elle, est composée d'une grosse plaque en métal qui vibre grâce à un transducteur. Celui-ci reçoit un signal audio, émis par une voix ou un instrument par exemple, puis est converti en signal électrique, d'où la vibration du transducteur sur la plaque. Des micros placés au contact de cette même plaque viennent ensuite capter les vibrations et créer une réverbération sur le signal audio. La première réverbération à plaque commercial est apparu en 1957 avec l'EMT 140, designé par l'entreprise allemande Electromesse Technique. Elle mesure 1m sur 2 et pèse près de 300 kg. D'ailleurs, pour l'anecdote, un groupe que vous connaissez sans doute, Pink Floyd, pendant une session d'enregistrement au studio d'Aberrod en Angleterre, ont utilisé cette fameuse réverbération à plaques, leur rendu satisfait tout le monde, jusqu'au lendemain où... lors de la lecture du morceau, l'effet de la réverbe avait changé. Il n'arrivait plus à obtenir le son d'origine utilisé la veille, une frustration pour le groupe qui laissait en incompréhension tout le monde, y compris les techniciens, qui ne se doutaient absolument pas de l'origine du problème. Après de longues recherches, l'équipe a finalement compris pourquoi la réverbération avait changé de timbre. L'employé de ménage du studio, qui était passé nettoyer les locaux, avait laissé ses balais dans la réverbe à plaques, pensant que c'était un placard à rangement.
- Speaker #1
Très bien, merci beaucoup. N'oubliez pas, demain évaluation sur le chapitre 3. Vous voyez bien en détail le contenu du cours. Vous devrez faire un développement construit. Bonne journée à tous ! Attendez une seconde, Gabin, je ne vous ai pas donné votre note.
- Speaker #0
Alors, c'était comment ?
- Speaker #1
Vous m'avez surpris, c'était excellent. Même si le temps vous a rattrapé, vous vous êtes très bien débrouillé. Allez, filez, je vous mets 18.
- Speaker #0
Ah, super, madame, merci beaucoup, bonne journée.
- Speaker #2
Bonjour à tous, alors aujourd'hui on reçoit Pierre Gouge. Bonjour Pierre.
- Speaker #3
Bonjour.
- Speaker #2
Alors avant de commencer l'interview, est-ce que tu peux peut-être te présenter en quelques mots, vous expliquer le métier que tu fais, et après on rentrera en détail dans ton intervention à l'école.
- Speaker #3
Ouais. Alors je m'appelle Pierre Gouge, je suis ingénieur du son, en enregistrement, mixage, mastering, mixage Atmos. Mon but c'est de capturer la musique pour en faire des projets musicaux que vous pouvez écouter dans vos écouteurs, en gros.
- Speaker #2
Très bien, alors petite question en parallèle, du coup est-ce qu'il y a... Une raison particulière de pourquoi tu es venu dans cette école spécialement ? Ou alors c'est juste parce qu'on t'a proposé, tu as dit pourquoi pas, j'ai jamais fait ça ? Est-ce qu'il y a eu un choix particulier ?
- Speaker #3
En vrai ça faisait longtemps que je voulais faire une intervention en particulier pour préparer justement ces entretiens dans des petits studios. Puis là en fait l'opportunité c'est que je m'installe à Montpellier. Donc du coup oui c'était l'occasion en fait de pouvoir transmettre ma petite expérience à des étudiants.
- Speaker #2
Ok, alors du coup on va revenir un petit peu plus sur ton métier cette fois en tant qu'ingé son. Est-ce que tu peux nous expliquer plus en détail ce que tu fais dans tes journées, dans ce métier-là, les choix principaux que tu as fait dans ta vie, parce qu'on a cru comprendre précédemment que tu as dû faire des choix très importants pour pouvoir te consacrer uniquement à ce métier-là. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus en détail ce que tu fais ?
- Speaker #3
Alors ce que je fais, c'est que pendant pas mal de temps, j'étais ingé son résident dans plusieurs studios. Donc à Toulouse, à Prague, puis dans le sud de la France à Miraval. Et en fait les journées c'est réceptionner les gens, bien s'entendre avec eux. Puis après en fait il y a toute la partie technique, choix des micros en fonction des sources, enfin les sources donc les différents instruments, etc. Grosso modo, je reçois des gens, je discute musique avec eux. Une fois que j'ai compris un petit peu l'état d'esprit dans lequel ils sont, je les accompagne pour faire leurs enregistrements, leurs mix, ou de temps en temps des masters ou leurs mix Atmos.
- Speaker #2
Ok, d'accord. Alors tu nous avais expliqué aussi en cours que du coup, tu avais dû faire des sacrifices dans ta vie, de faire des choix qui sont plus ou moins compliqués pour pouvoir te consacrer à ta passion. est-ce que c'est vraiment important d'être passionné ou simplement quelqu'un qui s'intéresse à ça peut se consacrer à un métier à 100% travailler très dur, être patient que tu peux décrire cette image là de dire qu'il faut savoir faire les bons choix pour savoir où on met les pieds je pense que après plusieurs stages je me suis rendu compte que c'était un métier,
- Speaker #3
si tu avais vraiment envie de le faire il fallait se donner les moyens à 100% donc du coup moi j'adore la musique donc du coup j'ai essayé de faire en sorte De me donner les moyens pour y arriver, j'ai vu des ingénieurs du son travailler jour et nuit, dormir dans le studio. Puis même alors qu'ils étaient très fatigués, continuer à bosser, bosser, bosser pour avoir la place, pour avoir un maximum de sessions, d'enregistrement, etc. Donc du coup, j'ai compris assez rapidement que si j'avais envie de faire ce métier, il fallait que je fasse tout pour y arriver. Et donc du coup, les sacrifices, ça a été forcément de faire des croix sur des événements avec des potes, de faire des croix sur des événements avec la famille, pour se rendre le plus disponible possible, faire des croix aussi sur les heures de sommeil, enfin voilà, donc en fait, il y a des sacrifices à faire, mais bon après, pour répondre à la question, je pense que si t'es pas passionné, c'est très compliqué, parce que tu vas... Tu vas morfler quoi.
- Speaker #2
Faut vraiment avoir cette passion pour le son en général, pas spécialement pour la musique, mais être intéressé et rester assez ouvert aussi, on suppose.
- Speaker #3
Ouais, ouais, il faut surtout juste te donner les moyens et vraiment kiffer ce que tu fais parce qu'en fait, la musique, ça devient, c'est complètement au centre de ta vie. En fait, quand tu passes énormément de temps en studio, tu rentres chez toi juste pour dormir, manger si t'as pas mangé au studio, après tu te réveilles, tu prends un café, tu repars. Donc en fait, si t'aimes pas la musique, c'est compliqué. Ta vie peut vite avoir aucun sens si t'aimes pas ça. Alors que si t'aimes ça, et que tu fais tout pour le faire, ta vie, elle te paraît incroyable. Et elle est incroyable.
- Speaker #2
Ça a l'air, en tout cas, oui, comme on t'en parle. Alors tu disais tout à l'heure, t'as mentionné le fait que t'étais allé à Prague aussi, t'as voyagé aussi à l'étranger, t'as exercé ce métier en dehors de la France. Est-ce que tu peux peut-être rappeler l'importance... de la maîtrise de l'anglais dans ce métier là qui est ultra importante et peut-être ce côté là qu'on souligne pas assez dans ce métier.
- Speaker #3
Je pense que pour moi c'est quelque chose de vraiment important parce que je dois avoir entre 50 et 80 % de mes projets qui se font avec des artistes anglais ou alors via des structures qui sont... qui sont tenus par des anglophones, enfin des anglophones ou tout type de nationalité. Et donc en fait le problème c'est que si tu parles pas anglais tu fais une croix sur pas mal de projets. Et quand on est jeune il faut savoir dire oublier. oui à tout, donc si la langue ça devient déjà une première barrière, pour moi ce serait 50%
- Speaker #2
de travail en moins et puis tout le matériel que tu utilises aussi c'est tout en anglais par exemple Protos le logiciel que tu utilises beaucoup tous les matériaux, je sais pas moi les types de micros tout ce qui concerne en fait l'enregistrement le studio ou même tout ce que tu fais dans ton métier tout est en anglais et c'est à langage international.
- Speaker #3
Ouais carrément c'est sûr que si tu fais une croix aussi sur tous les et... Les petites interviews d'ingé son connu ou d'artiste, etc. Comment ils bossent et si tu n'as pas accès à toutes ces sources d'informations, à côté d'un ingé son qui, lui, parle anglais, tu vas avoir moins de connaissances, etc. Puis en fait, si tu comprends un petit peu l'anglais, par exemple le réglage d'un compresseur, ça va assez rapidement. Parce que tu comprends ce que ça veut dire alors que si tu parles pas un mot d'anglais ça peut être vite compliqué.
- Speaker #2
On sait aussi que c'est un métier où il faut avoir une certaine gestion de l'émotion. Peut-être que t'as déjà été confronté au stress ou à l'anxiété. Est-ce que c'est quelque chose d'important de savoir gérer ses émotions, de prendre sur soi ? C'est quelque chose qui va te permettre déjà de grandir dans le métier entre guillemets et puis surtout de pouvoir passer partout parce que si tu te fais marcher dessus en fait tu peux pas... Le métier t'y arrives pas quoi ?
- Speaker #3
Alors oui, je pense que c'est un gros débat mais en vrai, prendre sur soi moi je suis quelqu'un qui prend sur moi donc en fait c'est déjà pas mal quand t'es face à des artistes, les artistes ils ont souvent beaucoup d'ego et tant mieux parce que comme ça ils font valoir un petit peu tout leur aspect artistique toute leur vision artistique et donc du coup il faut savoir mettre son ego de côté pour pouvoir faire en sorte que ces gens là se sentent vraiment bien à un certain moment Et pouvoir les aider, et s'ils te disent « ton idée, elle est naze » , je passe à une autre idée, sans me remettre en question toutes les deux secondes, parce que sinon, mentalement, ça peut être compliqué. Et après, oui, gérer ses émotions, gérer son état de fatigue, se connaître. Moi, ça m'a aidé à me connaître, parce que je pense qu'aujourd'hui, je me connais beaucoup mieux que quand j'ai commencé. Parce que quand t'es vraiment très fatigué, tu connais tes limites, etc., et tu sais qu'est-ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Comment tu vas réagir à certains moments avec la fatigue ? Donc c'est important de se connaître, c'est bien, de gérer ses émotions.
- Speaker #2
Justement, on parle de gestion d'émotions. Pour revenir, on a parlé aussi de la motivation au tout début, on a parlé de l'importance de l'anglais. Est-ce que tu trouves, je ne sais pas si tu sais comment ça se passe à l'école, que chez Acoustique, on a justement de quoi s'attendre à tout ce qu'il y a dans ce métier, de quoi bien se préparer, comme je ne sais pas moi, est-ce que... Est-ce que tu penses qu'on a, nous en tant qu'élèves, les ressources pour pouvoir répondre à toutes ces problématiques ?
- Speaker #3
Ouais, je pense carrément. Je pense que quand j'ai rencontré Stéphane et qu'il m'a parlé de l'école, de la philosophie qui était appliquée à l'école sur toutes les certifications, etc. C'est un métier qui n'est pas forcément... Enfin, les diplômes sont très peu souvent reconnus par l'État. Il n'y a personne qui nous demande notre diplôme à la sortie de l'école. Ce qui compte, c'est les compétences. Et je pense que Stéphane, il l'a bien compris, il a tout mis en œuvre pour qu'il y ait un maximum de choses à vous faire faire, de choses à apprendre techniquement. Et voilà, comme ces projets-là, que vous soyez sûrs. aux manettes des projets.
- Speaker #2
Oui, on a des cours de sophrologie pour la gestion de l'émotion, on a des cours d'anglais, il y a...
- Speaker #3
Oui, il y a aussi les cours de sophrologie. L'anglais, c'est indispensable. J'ai vu que le solfège, vous allez avoir une base de connaissances qui va être chouette. D'avoir que des intervenants qui sont toujours en train d'exercer, c'est vachement intéressant parce que les discours évoluent, donc c'est bien d'être tenu au courant. Et les cours de sophrologie, ça c'est incroyable.
- Speaker #2
Pour finir, quel conseil tu donnerais à un futur élève de l'école ou juste à quelqu'un qui s'intéresserait au métier et qui aimerait l'exercer plus tard ? Qu'est-ce que tu donnerais comme conseil ?
- Speaker #3
De se laisser tous les champs du possible. Je ne sais pas si ça se dit comme ça. De se laisser toutes les opportunités, d'être réactif quand on vous propose quelque chose, de savoir saisir les opportunités, aussi de faire, de pratiquer un max. Comme je vous avais dit en cours, si vous avez l'opportunité aussi d'avoir des projets à côté, n'hésitez pas et qu'il faut pratiquer un maximum. Quoi d'autre ? D'y croire et de se dire que s'il y a des gens qui y arrivent, c'est que c'est possible et qu'il y a toujours de la place pour quelqu'un qui se donne vraiment les moyens. Je pense qu'aujourd'hui, on n'est pas avec une oreille surdéveloppée, mais par contre, si on montre qu'on a envie, il y a des gens qui vous partageront leur expérience avec grand plaisir et c'est comme ça que vous allez progresser et vous faire une place, je pense.
- Speaker #2
Très bien. On en arrive à la fin. Merci beaucoup, Pierre, en tout cas, d'avoir répondu en détail. C'était très intéressant.
- Speaker #3
Avec plaisir. Allez, ciao.
- Speaker #2
Ciao.
- Speaker #0
Merci encore une fois à Pierre d'avoir pu nous partager son expérience autour d'un verre, en espérant qu'il vous aura inspiré comme nous lors de son intervention à l'école. C'est la fin de notre épisode, merci chers auditeurs pour votre écoute. A présent, laissez-vous porter par ce qui va suivre. Posez-vous, mettez votre casque si ce n'est pas déjà fait et fermez les yeux. A vous de deviner le fait divers que nous avons recréé. A très bientôt sur le Monstre du Launès et bonne écoute. Merci.
- Speaker #4
On va être au direct parce qu'on a des images à l'instant de Notre-Dame à Paris où un incendie s'est déclenché il y a quelques instants.
- Speaker #5
Pardonnez-nous nos offenses, pardonnez-nous nos offenses.
- Speaker #6
Regardez, regardez, on le distingue. La flèche n'est plus là.
- Speaker #1
La flèche s'est effondrée.
- Speaker #6
La flèche s'est effondrée.
- Speaker #1
La flèche s'est effondrée.
- Speaker #6
La flèche de Notre-Dame de Paris, proie des flammes, s'est effondrée. Merci.