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Allez ! Le podcast qui parle d'escalade

Simon Favrot — Shapeur, ce métier qui consiste à créer des prises d'escalade

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1h25 |13/01/2024|

2766

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1h25 |13/01/2024|

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Description

Allez c’est parti pour une nouvelle saison de ton podcast préféré ! 🥳 Ravi de retrouver le studio de "L'élépan" pour te partager de nouvelles histoires et profils de grimpeurs·euses remarquables :)


Pour bien commencer l’année on va parler des prises d’escalade où plutôt de ceux qui les façonnent.

Pour échanger sur ce sujet j’ai invité Simon Favrot, shapeur indépendant qui prête son savoir-faire aux (nombreuses !) marques de cette industrie de niche à la santé insolente.


Bois, pierre, plastiques, XS, macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs et textures. Parfois ce sont d’ailleurs les prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la finale homme des championnats du monde de Bern 2023.


Alors comment tirer son épingle du jeu quand l’offre est déjà pléthorique ? A quoi ressemble le processus de création ? Quelles sont les enjeux environnementaux ? Et comment se former si l’on veut devenir shapeur ?


Réponses dans l’épisode ;)


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Allez, le podcast qui parle d'escalade. Que tu sois en train de pédaler, de courir, de conduire ou de t'entraîner, avec cette émission tu vas pouvoir écouter des grimpeuses et des grimpeurs te raconter leur histoire. Le but c'est qu'ils te partagent leurs visions, leurs expériences, leurs difficultés, bref, qu'ils te transmettent leur passion et t'inspirent à repousser tes propres limites. Allez, c'est un rendez-vous hebdomadaire, dispo gratuitement tous les samedis sur les plateformes d'écoute. et sur Youtube.

  • Speaker #1

    Allez à tout de suite !

  • Speaker #0

    Pour bien commencer l'année, on va parler des prises d'escalade, ou plutôt de ce qui les façonne. Pour échanger sur ce sujet, j'ai invité Simon Favreau, shaper indépendant qui prête son savoir-faire aux marques de cette industrie de niche à la santé insolente. Bois, pierres, plastique, XS macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs, textures, et parfois ce sont d'ailleurs ces prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la... finale homme des championnats du monde de Berne 2023. Avec Simon, on a abordé énormément de sujets, du processus de création aux enjeux écologiques, en passant par les problématiques de formation à ce métier qui fait rêver. Allez, bonne écoute.

  • Speaker #1

    Hello David !

  • Speaker #0

    Comment ça va déjà ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, ça va bien. Petite semaine de repos avant de rataquer, avant les fêtes. Mais ça va très bien, oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu rentres de Zurich ?

  • Speaker #1

    Friedrichshafen, plus précisément.

  • Speaker #0

    Friedrichshafen, c'est quoi ? C'est la banlieue de

  • Speaker #1

    Zurich ? Non, c'est une ville en soi, au bord du lac de Constance, en face de la Suisse. Une jolie petite ville, avec du coup, le plus grand salon de l'escalade européen. voire peut-être mondial, je ne sais pas ça, mais c'est quand même un gros salon d'escalade.

  • Speaker #0

    Alors si je t'ai contacté, c'est parce que je pense que tu as pas mal de choses à raconter sur la fabrication des prises, puisque toi tu shapes, alors est-ce que déjà c'est comme ça qu'on dit ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, on dit on shape des prises et celui qui shape la prise est un shaper. Il n'y a pas trop trop de mots français et on ne l'utilise pas et voilà. On est sur une activité de shaping pour faire du shape par des shapers.

  • Speaker #0

    Yes, ok, c'est noté. Toi qui étais au salon Vertical Pro à Zurich ce week-end, est-ce que tu as constaté une explosion ou en tout cas une augmentation du nombre de fabricants de prises ? J'ai l'impression que ça va dans tous les sens ces dernières années, qu'on en voit de plus en plus.

  • Speaker #1

    J'y étais déjà l'année dernière. Le premier fois que je faisais ce salon, c'était l'année dernière. J'avais déjà été à l'époque impressionné de la quantité de marques, de la quantité de produits qui étaient montrés sur ce genre d'événements. Je ne saurais pas dire si cette année, il y en avait plus. Il y en avait peut-être qui n'étaient pas l'année dernière, d'autres qui sont arrivés, etc. Mais en tout cas, le constat est quand même toujours le même. C'est assez hallucinant de voir... le nombre de marques de prise qui se créent, la densité et la quantité de produits qui sont proposés. Et je suppose que c'est en croissance parce qu'effectivement, sur le salon, on ne le distingue peut-être pas trop, mais en tout cas sur les réseaux ou dans les choses comme ça, on voit très bien qu'il y a des nouvelles marques qui apparaissent un petit peu tous les jours avec des propositions de produits différents qui sont en termes de... de matériaux, d'esthétique, de propositions, que ce soit du volume, de la prise bois, de la prise en PU. Il y a une diversité énorme des produits. C'est un peu incalculable. Ça arrive un petit peu tous les jours comme ça.

  • Speaker #0

    À ton avis, est-ce qu'on a besoin d'autant de marques ? Est-ce que ce n'est pas un peu une bulle qui est liée au fait que l'escalade, notamment en salle, a connu... une croissance exponentielle ces dernières années. Est-ce qu'on vit pas un moment où il y a trop d'acteurs sur le marché ?

  • Speaker #1

    Je dirais que c'est un petit peu difficile à dire comme ça, mais je pense que le milieu de l'escalade est en train de tellement exploser et je pense pas qu'il ait atteint sa limite. Je pense qu'il est encore quand même... Voilà un potentiel un peu pour grandir encore. Aujourd'hui, on voit bien que les marques suivent. Donc de plus en plus de marques, de plus en plus de produits. Je pense que ça répond au marché. Après, je n'ai pas les chiffres précisément en tête, mais en tout cas, c'est des choses qui suivent. L'escalade est en plein boom, comme tu le dis, elle n'a pas fini de l'être. Donc pourquoi pas continuer à créer des marques de prise ? Après, c'est vrai que c'est un peu perturbant, parce qu'on s'y perd un peu, il y en a beaucoup. Mais c'est ce qui donne aussi de la richesse à ce milieu-là. Et il faudra attendre le jour où il y aura un petit plateau, où on aura peut-être moins besoin de salles d'escalade parce qu'on a déjà ce qu'il faut. On aura réussi à ramener un maximum de gens qui seront intéressés à ce sport et qui s'y seront mis vraiment. On va certainement atteindre un plateau à un moment. Et là, on verra comment se comporte l'évolution des marques de prise. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est assez cohérent. Et quand on voit l'explosion de l'escalade, pourquoi pas l'explosion des marques aussi ? Avec, ça me paraît assez logique.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Est-ce que, pour commencer, tu peux un peu te présenter, nous dire qui tu es, puis nous dire aussi quel est ton rapport avec l'escalade ?

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, l'escalade, c'est une activité que j'ai commencée il y a une vingtaine d'années maintenant. J'en ai 33, donc j'ai commencé à l'adolescent. C'est une activité que j'ai découvert... par le milieu de ma famille. Il y a donc mon oncle, Eric Chanourdi, chat pour ceux qui le connaissent bien, qui était vraiment dans le milieu d'escalade à l'époque, qui a créé une des premières salles de blocs en France, qui a créé une marque d'escalade aussi, qui s'appelait Freestone. Et c'est de par le fait qu'il... qui nous a fait découvrir ça quand on était jeunes avec mon frangin, qu'on s'est mis à l'escalade et qu'on a découvert ce sport. Après ça, je pense que ça a pris un côté un peu primordial dans notre vie à partir du moment où on a découvert cette activité. Ça fait plus d'une vingtaine d'années que je grimpe. Et puis, petit à petit, dans mon activité professionnelle, j'ai toujours pensé à nous. imaginer en tout cas je pouvais lier mon activité professionnelle à cette passion et aujourd'hui c'est ce que j'arrive à faire notamment avec le avec le shape et en parallèle je suis également architecte et indépendant et donc je me suis spécialisé aussi dans l'aménagement de salles d'escalade donc voilà j'arrive vraiment être passionné et aussi un acteur dans le milieu dans le milieu de l'escalade en tant que métier ok ok

  • Speaker #0

    Alors, on rembobine. Au tout début, tu dis quand tu avais 13 ans. Donc, c'est Éric Chanordy. C'est le père de Julia, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Du coup, c'est ma cousine.

  • Speaker #0

    Donc, Julia Chanordy, c'est ta cousine. Éric Chanordy, c'est un grimpeur qui a commencé à fabriquer ses prises.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. À l'époque, je ne sais plus. Je crois qu'il a commencé par les prises. Donc à l'époque, il y avait peu de marques de prise. Elles se comptaient un peu sur les doigts des deux mains. Peut-être qu'il y avait une dizaine de marques, je pense même presque dans le monde, on va dire. Il y avait quelques grands acteurs à l'époque comme entreprises, des marques un petit peu ancestrales, que ce soit françaises ou européennes ou même mondiales. Et donc, ils avaient décidé avec son associé Marc Davier de monter une marque de prise. Donc ils ont créé la marque de prise Freestone qui était assez novatrice. C'est vraiment une belle marque à l'époque. Et

  • Speaker #0

    Octavie est photographe de montagne aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est ça. Et ils avaient fondé en parallèle l'une des premières salles de bloc, je pense que c'était peut-être la troisième ou quelque chose comme ça, à côté d'Annecy, et donc une salle qui s'appelait Freestone et qui à l'époque était un lieu un peu majeur de l'escalade puisqu'il y avait très peu de salles de bloc qui s'étaient ouvertes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, alors toi ça t'a inspiré ? de voir Eric et Marc fabriquer des prises. Quel a été le déclic pour toi ?

  • Speaker #1

    Inspiré directement, je ne sais pas, mais en tout cas, ça m'a toujours un petit peu fait rêver. Nous, c'est vrai que quand on allait du côté d'Annecy, c'était encore avec mon frère et qu'on allait dans cette salle. Comparé à là où on grimpait quand on était dans le Jura, dans des petits trucs où ce n'était pas très développé, nous, quand on est là-bas, notre seul objectif, c'était d'aller dans la salle parce que pour nous, c'était mythique. et effectivement en partageant ces moments moi aussi je sais que j'étais allé les aider un jour où ils avaient décidé de faire une extension une extension de la salle où ils avaient décidé de faire un énorme toit. C'était pendant mes vacances. Je leur ai dit, moi, j'avais 15 ans, je leur ai dit, je suis chaud de venir vous aider parce que c'est ce genre de projet qui me motive trop. Et j'étais allé passer du temps là-bas, monter le volume de la nouvelle surface de grimpe qu'ils construisaient. Et en même temps, je les avais vus aussi un peu bosser dans leurs ateliers parce qu'à l'époque, je pense qu'ils fabriquaient encore les prises. Je voyais un peu des chais posés sur les tables. Enfin, tout ça, ça m'a... Ça a baigné un peu dans mon imaginaire pendant longtemps.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait cogiter, mais ça n'a pas été immédiat. C'est un peu plus tard où tu t'es dit, finalement, ça aussi, je pourrais le faire.

  • Speaker #1

    C'est assez bizarre. Je me suis jamais vraiment dit que je pourrais le faire. Certainement que j'y ai pensé. Mais après, les choses sont plus arrivées un petit peu comme ça. Et je dirais que c'est presque le hasard qui m'a emmené là-dedans. Mais effectivement, avec... peut-être une petite arrière-pensée, mais oui, c'est jamais quelque chose que j'ai absolument voulu, on va dire. Ça arrivait un petit peu comme ça, mais je pense que j'étais bien sensibilisé à la chose et que quand l'opportunité en tout cas s'est présentée, ouais, je pense que du coup j'ai sauté dessus parce que ça devait me trotter un peu dans la tête. Mais ça a jamais été un objectif forcément professionnel depuis super longtemps, c'était pas un objectif de carrière.

  • Speaker #0

    Mais non, mais parce qu'en même temps... Une carrière de shaper, ça n'existait pas encore il y a quelques années. C'était un hyper niche. Aujourd'hui, peut-être que c'est imaginable pour des jeunes grimpeurs qui se disent qu'est-ce que je vais faire lié à l'escalade quand je devrais travailler. Mais il y a 10 ou 20 ans, ce n'était pas commun quand même.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça a un petit peu évolué. On va dire qu'avant, il y en avait très peu du fait qu'il y a peu de marques de prise. Je pense qu'à l'origine, ceux qui shippaient c'était quand même ceux qui créaient leur marque. Peut-être qu'il y en avait quelques-uns qui se filaient un peu la main ou qui allaient chercher des gens pour les aider. Mais je pense que c'était assez individuel et ça correspondait à un shipper ou à un regroupement de shippers. Moi je sais que mon oncle par exemple et Marc shippaient ensemble. Ils étaient deux, mais ils avaient leur boîte, ils faisaient leur shape, ils sortaient leurs prises. Et c'est sûr qu'au vu des quantités de prises, de nouveautés qui étaient sorties, il n'y avait pas une activité comme ça demande aujourd'hui, de shaping un peu super régulier et très productif, on va dire. Donc oui, il y en avait moins. Aujourd'hui, il y en a un petit peu plus, mais on reste quand même assez sur ce même schéma, bien qu'il évolue un peu, puisque moi, j'en suis un peu l'exemple, on va dire. Je ne suis rattaché à aucune marque, je ne fais que des collaborations. Je reste indépendant dans mon activité en tout cas. Et je réponds à une demande. Mais ça, je pense qu'on n'est pas énormément à le faire. Mais peut-être que ça va se développer un petit peu dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Donc toi, c'est intéressant. Tu prêtes ton expertise à des marques qui ont besoin de développer des nouvelles gammes de prises.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, j'ai vraiment un statut d'indépendant. C'est vraiment moi qui vais aller vers les marques ou les marques qui vont venir vers moi. Mais en tout cas, on va travailler sur une gamme de prises, sur un projet. Et après ça, on va dire que j'ai fini mon contrat. Eux, ils peuvent commercialiser les prises. On peut faire de la communication. Je peux faire de la communication aussi pour eux. Il y a plein de manières de fonctionner. Mais en tout cas, ce qui ne m'empêchera pas, une fois que j'ai fini cette session-là, d'aller voir une autre marque et effectivement de leur proposer mes services. m'aider à travailler avec eux sur d'autres cahiers des charges, sur d'autres projets complètement différents. Et puis comme ça, de rebondir un petit peu de marque en marque en fonction de leurs besoins. Et des fois, c'est même moi aussi qui me rapproche des marques et qui leur demande, est-ce que vous n'avez pas besoin de quelque chose ? Moi, j'ai une idée, on pourrait faire ça, ça pourrait être super sympa. Est-ce que ça vous intéresse ? On bosse ensemble là-dessus.

  • Speaker #0

    Ok. Alors tu disais, tu es arrivé au... au Shape, un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien nous dire exactement comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas tant du hasard que ça, mais on va voir un peu que les choses sont arrivées comme ça. Moi, j'ai toujours rêvé de venir habiter à Grenoble. J'avais essayé de venir faire mes études d'architecte à Grenoble, mais ça n'avait pas marché. Je n'avais pas été pris au concours dans l'école, etc. Donc, je m'étais retrouvé à faire mes études à Nancy. Ce que je ne regrette pas du tout, parce qu'en vrai, c'était des années d'études sympas, une ville sympa. J'ai rencontré aussi des grimpeurs là-bas que j'ai retrouvés à Chambéry. Franchement, c'était quand même sympa. Et après mes études, j'ai voyagé pas mal, pas mal en Amérique du Sud. Et ma première activité professionnelle, en fait, je l'ai trouvée à Grenoble, chez Entreprises, donc grand fabricant de murs et de prises d'escalade, via un ami qui habitait à Nancy, qui était architecte aussi, et qui s'était mis à bosser dans cette boîte complètement par hasard, et qui un jour, pendant un anniversaire... on se croise, on commence à se demander ce qu'on fait, et me dire, moi je bosse à Grenoble, je suis en entreprise, dans un truc de prise, je fais des murs d'escalade, c'est trop bien. Moi je me dis, putain, moi c'est ça que je veux aussi, je veux aller à Grenoble, en plus tu me proposes un truc, ils me disaient, ils cherchent du monde. Arriver à Grenoble, dans la ville dans laquelle j'ai toujours voulu aller, bosser en plus dans le milieu de l'escalade, pour une première activité, pour un premier boulot, ouais, 100%, je suis partant. Donc effectivement, j'y suis allé, j'ai fait un entretien et puis ça a marché. Du coup, j'étais designer de structure de mur d'escalade.

  • Speaker #0

    Donc c'est la personne qui va proposer à des salles, par exemple, comment on va agencer les murs, quels vont être les degrés de dévers ?

  • Speaker #1

    Pas tout à fait, c'est vraiment les designers. Ils vont se couper que du mur, que de la coque, que de la surface du mur. Une fois que tous les profils sont validés avec le client, que tout convient bien, que ça fit bien avec toute la salle, qu'il y a les profils nécessaires, on arrête la coque, ce qu'on appelle la coque. Derrière, c'est retransmis à un autre bureau d'études, c'est le bureau dont je faisais partie. Là, on venait vraiment dessiner la structure qui venait tenir le mur et se rattacher au bâtiment. C'était plus un boulot typé ingénieur. durant cette année où j'ai bossé un an et demi chez eux, en interne en tout cas. Et ça m'est arrivé de faire un petit peu de design, etc. J'ai commencé à m'y intéresser, j'ai mis un petit peu la main dessus. Mais mon boulot de base, c'était quand même vraiment dessiner de la structure.

  • Speaker #0

    Donc là, tu es dans une entreprise quand même avec que des gens qui parlent fabrication de murs d'escalade, fabrication de prises, création de salles, etc. toute la journée, non ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. C'est bien l'immersion, bien que finalement, il n'y ait pas... que des gens non plus qui soient 200% dans le milieu. Je dirais que c'était une grosse moitié-moitié. Après, même les gens qui n'étaient pas forcément fanatiques d'escalade étaient super cool, très bonne ambiance, chouette boîte. Ça parlait beaucoup escalade, mais on n'était pas non plus sur un milieu 100% grimpeur. Il y a des gens qui ne grimpaient pas du tout, mais qui adoraient cette boîte parce qu'il y avait une bonne ambiance. C'était sympa. Pour moi, c'était une bonne immersion. Et c'était un peu le monde dans lequel je rêvais de mettre les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors ce fameux moment ? Si c'est un moment, comment est-ce que...

  • Speaker #1

    Ça ressemble un petit peu à ça. Moi, c'est vrai qu'à l'époque, j'essayais un peu... J'ai toujours aimé un peu les arts plastiques. Je faisais un petit peu de sculpture, alors que ce soit de la sculpture sur du bois, sur du métal. J'essayais pas mal de choses. Je dessinais aussi pas mal. Mais c'est vrai que sans réelle formation et sans les bons outils, c'était quand même toujours compliqué. J'avais du mal un peu à vraiment réaliser ce que je voulais faire. Souvent, je partais d'une idée et puis au bout, ça ne ressemblait pas beaucoup à l'idée que j'étais faite au début. Après, je le justifiais en me disant, les choses sont venues comme ça, je me suis adapté. Et puis, le résultat, il est là, c'est comme ça. Donc en fait chez l'entreprise on avait un petit local extérieur au bâtiment où il y avait des agrès d'entraînement, tu pouvais le midi aller faire bourriner un petit peu pour faire ton entraînement si tu le souhaitais, il y avait plein d'agrès, plein de trucs à disposition donc c'était assez sympa. Et il y avait aussi des gros blocs de mousse qui traînaient au fond de ce petit de ce petit cabanon. Et c'est vrai que tous les jours je passais devant et je me disais un jour il faut que je prenne un morceau et que j'essaye quoi. Jusqu'au jour où je me suis demandé si je pouvais prendre un petit peu de mousse. Il ne s'en servait pas. J'ai ramené un bloc de mousse chez moi. J'ai fait ma première séance de shape. Je me suis mis dans ma chambre. J'étais dans une coloc au centre-ville de Grenoble. Je me suis mis au bord de la fenêtre. J'ai commencé à taper dans la mousse. En une heure, ma chambre était remplie de mousse. J'avais laissé la porte ouvert. Du coup, je suis allé dans le milieu de la coloc. Un vrai carnage. J'ai fait un truc vraiment qui ressemblait, mais pareil. Mais j'étais super content. Et j'ai quand même tout de suite senti qu'il y avait un petit truc à faire avec ça. Que même si je n'avais pas tout à fait réussi à faire ce que je voulais sur le premier coup, Ça se sculptait quand même vachement bien. C'est quand même plus facile que de faire ça avec du bois ou du métal ou d'autres médiums. Du coup, j'ai senti le petit potentiel.

  • Speaker #0

    Ce qu'on n'a pas encore dit, c'est que avant qu'une prise soit moulée généralement en polyuréthane ou en polyéthylène, il faut lui donner sa forme. C'est à PU ou PE. Donc il faut lui donner sa forme et pour lui donner sa forme on la sculpte dans un bloc de mousse. C'est vraiment la première étape de la création d'une prise.

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée c'est de faire un prototype en fait, une version unique on va dire du produit. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on utilise de la mousse polyuréthane. Pour ceux qui voient pas trop ce que c'est, c'est comme de la mousse isolante ou de la mousse expansée ou c'est un peu ce genre de produit. Celle qu'on utilise elle est... Elle est assez spécifique, elle a des caractéristiques qui se traitent vraiment à la sculpture et au moulage. Mais au-delà de ça, on peut se dire historiquement par exemple que les premières prises, elles étaient faites sur des prototypes qui pouvaient être en terre glaise ou avec plein de matériaux possibles. Aujourd'hui, on va travailler sur de la mousse qui est bien spécifique, qui se taille bien, qui va bien se mouler et qui va... par le fait de moulage et de reproduction après pour faire les prises en série. On va vraiment pouvoir tirer toutes les caractéristiques de la mousse qui va avoir une certaine homogénéité, une certaine densité et donc qui va venir jouer après sur la texture de la prise une fois qu'on aura fait le produit fini après moulage et démoulage et répétition.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'en fonction du type de mousse que tu utilises tu vas obtenir différentes textures ? Ou c'est une texture que tu apportes à la mousse ? à une mousse qui est toujours la même ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment des mousses déjà différentes qu'on va utiliser. Chaque marque choisit ses mousses. Il y en a qui sont plutôt fans de grains fins, d'autres de grains un peu plus épais, plus ou moins de bulles, donc plus ou moins d'homogénéité. Et après, il y a la densité. Là, c'est plus au shaper qui, lui, va aimer travailler sur une mousse dure ou une mousse molle. Elles ont leurs avantages et leurs inconvénients vraiment dans la manière dont on va les utiliser. je vais détailler un peu mais une mousse molle c'est super bien ça se travaille facilement par contre ça s'abîme très rapidement on met un coup d'ongle dedans et on la tape contre quelque chose elle va tout être abîmée par contre elle s'occupe facilement une mousse plus dense elle va être dure à travailler par contre elle va être un peu plus costaud on peut mettre l'ongle dedans ça va pas trop marquer voilà c'est l'avantage et après il y a vraiment les caractéristiques propres à la mousse qui vont donner un certain grain des certaines aspérités sur le produit fini. Et après, bien entendu, le shaper peut retravailler la mousse, soit rajouter du grain, le lisser, ou ce qu'on voit beaucoup aujourd'hui, vraiment appliquer une autre texture, une autre matière sur la mousse pour donner par exemple un côté lisse, ce qui peut donner les prises en dual texture. On va dire qu'un produit de base qui va vraiment nous donner des caractéristiques particulières, et après c'est quand même au shaper aussi de... de décider ce qu'il veut vraiment faire.

  • Speaker #0

    Tu veux dire que, par exemple, pour un dual texture, c'est au moment où on taille la mousse qu'on va rajouter une partie lisse sur la mousse ?

  • Speaker #1

    Principalement, pour des prises qui vont être fabriquées en PU ou même en PE. On va utiliser la mousse pour ses caractéristiques. Et si on veut faire du dual, on viendra appliquer un matériau, une matière. Tous les shippers qui savent faire ça ont un peu leur méthode. Il y a plein de méthodes différentes. Pour venir donner une partie lisse, mais qui sera vraiment sur le prototype. Et une fois que ce prototype est fini et validé, il va passer en moulage. Et les parties en grain vont garder du grain. Et les parties où on aura décidé d'appliquer du dual texture. qui va être lisse, elle peut être mat, elle peut être brillante, mais en tout cas, cette partie va bien être délimitée dès le prototype, et à la fabrication, on retrouvera vraiment cette délimitation qui aurait été bien anticipée et voulue, et qui donnera vraiment la caractéristique du produit fini.

  • Speaker #0

    Ok, j'aime bien parce qu'on est vraiment rentré dans des choses concrètes. et j'espérais justement avoir des informations un peu concrètes donc ça tombe bien. Mais alors cette mousse on l'achète à Leroy Merlin ou alors il faut la commander chez des fabricants spécialistes ? De quels outils on a besoin pour commencer à shaper ?

  • Speaker #1

    Disons que la mousse c'est vraiment l'élément essentiel. Après se procurer de la bonne mousse, ce n'est pas si facile. Moi je sais que j'ai bien galéré. De toute façon j'ai galéré surtout au début parce qu'il y avait peu d'informations, peu de moyens de connaître comment faire. Mais on va dire que la mousse c'est un peu l'outil essentiel. Il y a plusieurs moyens de s'en procurer mais dans tous les cas c'est relativement cher. C'est des trucs qu'on peut trouver sur des... Ça s'utilise pas mal en modelage, donc sur des sites, on va dire, d'outillage pour faire un peu de l'art ou de la sculpture, ou des choses comme ça, on peut en trouver, mais ça va être vraiment des petites pièces très chères. Et après, pour en avoir des plus grosses quantités, il faut aller vers des fournisseurs spécifiques. Mais en tout cas, c'est un produit qui coûte relativement cher. Et après, pour le reste des outils, ça va être... Beaucoup des outils manuels, des petites choses très simples, des outils qu'on va retrouver vraiment dans la gamme des outils de la finition du second œuvre dans le milieu du bâtiment. Ça va être des râpes à plâtre, ça va être des petits couteaux, ça va être... Et aussi dans des choses un peu plus techniques type beaux-arts, on va avoir des petites... Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais des petits bâtonnets avec différentes formes métalliques autour pour venir un peu creuser. creuser les choses, faire des lignes, etc. Mais l'essentiel, c'est surtout d'avoir une scie, une grosse scie, une scie qui coupe bien, une bonne râpe, pas mal de papiers à poncer avec plein de grains différents. Et déjà, avec ça, tu peux déjà faire des trucs déments.

  • Speaker #0

    En fait, t'es limité seulement par ton imagination en termes d'outillage. En fait, tu pourrais prendre quasiment tout ce qui existe.

  • Speaker #1

    Je te le remercie. Tu peux prendre... avec un couteau à pain, ça marche.

  • Speaker #0

    Couteau à beurre. Mais c'est quand même relativement compliqué de se lancer tout seul dans le shape, puisque déjà, il faut se procurer la mousse, il faut avoir les outils, et puis ensuite, ça, c'est que la première étape.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est le matos. Le matos, ça va. Il faut chercher un peu pour la mousse, mais pour le reste, ça va. Tu peux déjà commencer.

  • Speaker #0

    Parce que tu as aussi d'autres matériaux qui sont peut-être plus faciles à utiliser quand tu fais ça chez toi ou pour le plaisir. Il y a par exemple le bois, il y a de plus en plus de marques d'ailleurs qui se lancent, qui font des prises que en bois. C'est quoi un peu les avantages et les inconvénients du bois par rapport à ces matériaux dont tu viens de nous parler, donc le PU, le PE ?

  • Speaker #1

    Déjà, je pense que les premières prises ont été faites en bois. Je n'ai pas cherché très loin, je m'en souviens même dans mes vieux pans à l'époque, il y avait déjà des petits bouts de prise en bois, des trucs qui marchaient en vrai. Et donc je pense que c'était un petit peu la base. Après, pour des côtés vraiment de friction, de ressemblance au rocher, on a vite passé sur d'autres matières pour donner d'autres formes aussi. On peut être un peu limité avec le bois. Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a un joli retour de cette matière. Ce qui est super intéressant parce que, pour une première raison, qui est simplement la raison écologique, c'est quand même chouette d'utiliser ce matériau. Il a des bonnes capacités pour être sculpté, pour être adapté à des murs, percé. Le côté esthétique, c'est quand même aussi assez chouette. Aujourd'hui, on voit qu'il travaille sur des assemblages de bois, des vernis. On a vraiment des produits qui sont majeurs en prise bois. Après il y a deux utilisations, il y a vraiment la prise 100% bois où on va être en contact avec la peau des doigts juste sur le bois. Et là ce qui est vraiment chouette c'est pour les gens qui s'entraînent beaucoup par exemple, c'est de ne pas avoir ce côté trop friction dur sur le matériau de la prise, d'avoir un truc un peu soft qui va protéger un peu la peau des doigts. Et par exemple sur des pans d'entraînement, c'est parfait d'utiliser des agraires en bois ou des prises en bois. parce qu'on ne va pas perdre la peau de ses doigts, on va préserver sa peau. Donc ça c'est assez agréable pour le côté entraînement. Et aujourd'hui maintenant il faut aussi des prises en bois, où il y a aussi remettre du grip par-dessus, donc là c'est plutôt à mon avis une visée un petit peu écologique et aussi pour le style. On va avoir un produit en bois plus sain qu'une prise en plastique on va dire, mais il aura les mêmes caractéristiques qu'une prise en plastique, parce qu'on va lui rajouter une partie gris. Donc il y a vraiment plein de choses qui se font. Mais en tout cas, je pense que c'est une bonne chose que ce matériau-là revienne sur le marché. Et qu'on ait effectivement aujourd'hui beaucoup de gens qui s'y mettent.

  • Speaker #0

    et une belle diversité en tout cas de produits disponibles sur les...

  • Speaker #1

    Il y a des belles choses qui se font, je pense notamment à une marque anglaise qui s'appelle Lock, je pense que tu as dû voir leur prise, ils font des prises en bois très belles, un peu macro avec du vernis puis ensuite avec des textures résines, un peu hybrides et ça fait des jolies choses quand même

  • Speaker #0

    Si, un peu des références en la matière, moi c'est les prises en bois, je dirais les plus impressionnantes que j'ai vues. Déjà, c'est vrai qu'en termes de taille, elles ont des designs incroyables et c'est super bien fini. Donc ouais, je t'avoue que je valide la référence. Et après, c'est vrai qu'en premier en France, on avait eu Magala qui avait vraiment fait des choses assez extraordinaires et qui ont toujours, je trouve, un super bon style, une belle identité et qui arrivent en plus à se renouveler dans leur... produits assez fréquemment, on voit qu'il y a quand même pas mal d'évolutions chaque année et du coup pour donner ces deux exemples c'est vrai que ça c'est de très belles références de prises bois et ils auraient le mérite qu'on les voit un peu plus dans les salles

  • Speaker #1

    Ouais dans les salles et puis aussi dans les compétitions parce qu'aujourd'hui dans les compétitions on voit de moins en moins de volumes bois d'ailleurs et on voit de plus en plus de grosses de gros volumes en PU de grosses prises... Et on voit surtout du PU quand même.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un peu la démesure. Ça, c'est quelque chose qu'on a engagé depuis quelques années. Je pense qu'on n'a pas fini encore avec ça. Toujours plus gros, toujours plus grand. Je ne suis pas forcément d'accord avec le fait qu'il y ait moins de volume bois. Il y en a quand même encore pas mal. Mais par contre, je suis assez d'accord avec toi que sur vraiment les... gigaprises énormes avec une toute petite prévention au milieu en PU ou ou en fibre souvent c'est voilà quand c'est vraiment gros quand ça devient vraiment macro on est souvent sur de la fibre de verre ouais là c'est clair que je sais pas jusqu'à où on va pouvoir arriver je pense jusqu'à la taille du mur au-dessus de 4,50 mètres on s'en rentrera plus donc peut-être que là on s'arrête mais voilà on continue à aller là dessus toujours toujours plus grand toujours

  • Speaker #1

    Bon alors évidemment en fait ma question c'est pourquoi est-ce que la plupart des marques privilégient toujours autant le PE notamment ? Parce que le PE disons que c'est peut-être plus un matériau qui est fait pour l'extérieur.

  • Speaker #0

    Le PE il avait plein d'avantages. Il est costaud dans le temps, il résiste bien à l'usure des chaussons, du passage des mains, de la manisie, etc. Ça fait vraiment une prise qui va être costaud, nettoyable et qui va tenir dans le temps. C'est moins cher que du PE, c'est assez accessible le PE finalement, ça c'est une autre qualité. Après, un point négatif, c'est que ça va être un matériau qui va être cassant. Donc s'il tombe par terre, on va vite casser un morceau et beaucoup plus lourd. C'est-à-dire qu'à l'usage, dans l'ouverture, il faut quand même lever à chaque fois des kilos, aller suspendre le truc, visser, et plus on va avoir une prise grosse, plus on arrive sur des produits assez lourds. Aujourd'hui, c'est vrai que le PU a ces deux avantages-là en moins. Effectivement, le pli va être très flexible, il peut tomber par terre, il ne va pas se casser. On peut l'appliquer sur le mur, si le mur n'est pas tout à fait droit, il va venir s'adapter au profil du mur parce qu'il va avoir une certaine souplesse, une certaine tolérance. Par contre, c'est un matériau qui va s'utiliser plus vite et qui va effectivement durer moins longtemps, donc être jeté assez rapidement. C'est un matériau qui n'est pas recyclable. Il y a plein d'avantages au PU. Aujourd'hui, c'est un peu la majorité des ventes. Mais derrière, ça fait un produit qui n'est pas terrible écologiquement du fait qu'il s'use vite et qu'on ne peut pas en faire grand-chose derrière. Même si aujourd'hui, il y a plein de choses qui arrivent pour faire des choses.

  • Speaker #1

    J'aimerais bien qu'on en parle d'ailleurs, peut-être un peu après, parce que j'aimerais bien qu'on finisse un peu ce cycle de fabrication des prises. On en était à l'étape où on a donné une forme à de la mousse. Comment est-ce qu'on en arrive à une prise ?

  • Speaker #0

    Là, on va dire que c'est un peu le crux. Tu as trouvé tes matériaux, tu as trouvé ta mousse, tu as trouvé un lieu. C'est quand même assez important d'avoir... un bon lieu, un bon atelier. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai commencé à chaper dans ma chambre, au balcon. Pas idéal. Ça n'a pas duré longtemps. Après, je me suis mis vraiment sur le balcon, donc là dehors, j'étais quand même un peu mieux. Sauf que c'était l'hiver et je bossais chez l'entreprise la journée. Du coup, je faisais ça le soir. Donc, il y a moins d'eux sur le balcon, en plein hiver. C'est assez folklorique. Il faut aussi un bon endroit pour être dans les bonnes conditions. Mais pour créer une prise, il y a plein de processus différents. Mais l'idée première, c'est quand même d'avoir une idée de forme, une idée de préhension. Et l'enjeu, c'est de faire une prise qui va être esthétique, agréable, mais surtout avec une préhension qui va être ergonomique et qui va vraiment répondre à... un besoin, une idée où elle doit avoir ces deux fonctions, à mon avis la bonne prise, c'est la prise qui va être esthétiquement réussie et qui va avoir la prévention souhaitée avec une certaine technicité et répondre à un niveau d'ergonomie qu'on va vouloir lui attribuer. C'est une réflexion qui peut venir soit d'une envie, on est allé grimper dehors, on a eu une préhension, on a envie de la réadapter, de la retranscrire dans une prise d'escalade. On est allé se balader au musée, on a vu une super forme, super inspirante, on se dit ouais, mais ça en fait c'est une méga prise d'escalade, je vais prendre un peu le concept, essayer de la réadapter pour en faire une préhension Il y a une demande directe d'un client, par exemple, qui va dire, moi j'ai besoin d'une famille de temps de prise avec temps de prévention, avec un style qui ressemble un petit peu à ça. Et à chaque fois, on va essayer de prendre un peu toutes ces données, en faire un espèce de résumé, et puis se dire, bon, ok, les contraintes c'est ça, ce que je veux arriver à faire c'est ça. Il y a plein de moyens de s'aider pour eux dans... dans cette démarche. Moi, j'utilise beaucoup le dessin. Il y en a peut-être qui vont commencer à faire des trucs un peu en 3D en prenant un bout de papier ou quelque chose, faire un bout de sculpture avant de se lancer. Il y en a peut-être qui vont dessiner un peu sur l'ordinateur. Chacun un peu à sa manière d'amener les choses. Ou alors, on peut aussi y aller en one shot. Ça marche bien. Après, il ne reste plus qu'à travailler la mousse. Il n'y a rien de bien compliqué en soi. Il faut juste beaucoup de temps, beaucoup de pratique pour avoir. capter un peu comment ça marche, voir comment les outils réagissent. Toujours bien garder en tête son idée. Et au bout, si on sent que ce qu'on avait imaginé est là devant nous, on pose les doigts dessus, qu'on sent que ça va bien et qu'on arrive à se projeter en se disant si je mets ça sur un bout de mur, en dévers, pas en dévers, ou dans telle situation, franchement, ça peut être dément. En général, c'est que là, la prise est déjà pas mal. sur un produit qui va marcher.

  • Speaker #1

    D'accord, mais alors pour l'instant, c'est que de la mousse.

  • Speaker #0

    Effectivement. Là, pour l'instant, on n'est que sur la mousse et il reste un bout de mousse à la fin qui a la forme qui convient, qui répond aux critères, qui va envoyer du bois, mais par contre, ça reste de la mousse. Un truc compliqué aussi, c'est que tu vas arriver sur un produit fini et que tu vas vouloir l'essayer un petit peu, mais tu ne pourras jamais l'essayer vraiment. on ne peut pas te pendre dessus, la mousse n'est pas assez costaud, pas assez résistant, et en fait, tu ne peux jamais être retiré dessus, tu ne peux jamais la tester à 100%, il y a toujours cette petite frustration de te dire, j'ai l'impression que ça va être bien, mais vraiment, quand je vais être pendu dessus dans un dévers, mais qu'est-ce que ça va donner ? Ça, c'est toujours un petit peu dur, il y a toujours le petit côté d'appréhension entre la mousse qui est finie et la prise qui va sortir. Une fois que la mousse est terminée, là, après, ça passe en production. chez les fabricants de prises.

  • Speaker #1

    Mais donc en fait, ils s'en servent comme un... Est-ce qu'ils vont faire un moule à partir de ça pour ensuite produire en série des prises ? Donc en fait, tu as créé un positif, c'est la forme de la prise, qui va ensuite devenir un négatif chez un fabricant, qui va en faire en fait un moule qu'il peut mettre sur une étagère et donc ressortir en fonction de la demande. Et dans ce moule, il va couler le matériau dont est constituée la prise, le PE, le PU, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Le principe est assez simple. On va mouler le positif, comme tu disais, la mousse, avec du silicone. Clairement, le silicone est en capacité de prendre le moindre détail qui va être fait sur la mousse. un négatif qui va être 100% conforme au positif qu'on aura mis dedans. En gros, après ça, la mousse, on peut presque la jeter, on n'en a plus besoin. On garde souvent un master, souvent la première prise qu'ils font, on l'appelle le master, c'est le truc qui va rester, parce qu'un moule à l'usage va s'user, il y aura besoin de le refaire de temps en temps. On va garder le master. Celui-là, c'est un peu la relique. On le met de côté, on le met dans une pièce résistante au feu, aux incendies, à tout ça. Ça reste. Et derrière, on va avoir effectivement ces moules en silicone dans lesquelles on va pouvoir couler en série, comme tu disais, avec le PE, le PU.

  • Speaker #1

    Et de la couleur.

  • Speaker #0

    Sur la fibre, avec plein de couleurs différentes, effectivement, et qu'on va pouvoir produire à la chaîne. Mais effectivement, le moule, de temps en temps, il faut le renouveler parce qu'il va avoir tendance à s'user. Il faut dire que c'est vraiment du silicone. On peut avoir des parties avec des formes très complexes sur les prises. Donc à chaque démoulage, ça peut être assez compliqué. Le silicone, à chaque démoulage, il travaille un petit peu. Et au bout d'une certaine utilisation, il va s'user. Donc là, il faut le refaire par rapport au premier master qui était ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    ok très cool c'est une partie que je ne connais pas énormément je la connais un petit peu parce que chaque marque n'est pas fabricant il y a énormément de marques qui sont là qui gèrent leur design,

  • Speaker #1

    qui gèrent leur partie elles n'ont pas d'usine mais elles ne fabriquent pas leur piste en fait c'est plus des agences de design j'ai presque l'impression que c'est des agences de design qui ensuite sous-traitent la fabrication à des usines Alors ces usines, elles sont où ? Qui fait ça ?

  • Speaker #0

    Il y en a plusieurs. Il y a quand même un très grand producteur qui est basé en Bulgarie et qui fabrique pour à peu près, je dirais comme ça, 80% des marques en général, européennes et voire même mondiales. Donc c'est un énorme acteur de la prise sur le marché de l'escalade, le principal.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est Composite X ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on a le droit de les citer ? Bon, moi, je cite.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, de toute façon, ils fabriquent pour tout le monde. C'est un nom. Il est juste... Tu ne peux pas ne pas le connaître quand tu es un peu dans ce milieu-là. Ils sont là. On ne peut que dire qu'ils sont là. On ne peut pas les ignorer, ça, c'est sûr. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a d'autres marques qui vont, eux, fabriquer leurs produits. D'autres, des regroupements de marques, parfois. Et des fois, il y a aussi des marques indépendantes, plus ou moins grosses, qui vont décider de garder la main sur tout le process et aussi de fabriquer leurs prises. On a quelques exemples en France. Il y a Volks qui reste producteur de ces prises. Ils fabriquent aussi pour certains autres. Et on a aussi InnoHalls. Ils fabriquent à côté de Grenoble. Il y en a d'autres que je connais moins. Mais voilà, on a encore de la production, de la fabrication de Pris en France. Et voilà, ils se mettent un peu aux antipodes de la mode de fonctionnement Compositix, on va dire. Et ils défendent aussi leur savoir-faire de fabrication, le Made in France. Et surtout, pour moi, le plus intéressant, c'est ça, c'est d'avoir la main sur ce que tu fabriques. C'est-à-dire que c'est plus facile d'expérimenter, de faire un prototype, de lancer un truc, de voir si ça va, si ça ne va pas, plutôt que d'envoyer effectivement un... un shape en Bulgarie où là, t'es obligé d'attendre 6 mois déjà avant qu'ils te prennent en compte parce qu'ils ont énormément de demandes et de recevoir un produit où t'as rien décidé et où il peut y avoir un souci mais là, du coup, c'est compliqué parce que c'est fait, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vas pas faire un aller-retour tous les 6 mois avec la version 2, 3, 4 ?

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, c'est compliqué, après ça marche, ça marche très bien même mais on a tous déjà eu un... que ce soit des fabricants ou même moi avec d'autres marques, un souci sur un produit, un truc qu'on n'a pas pu gérer, parce que ce n'était pas sous la main, ce n'était pas là. Et puis, quand on veut quelque chose de rapide, c'est vrai qu'eux, ils ont tellement de demandes que tout est un peu long. Et pour faire un test, il faut savoir que le test, tu l'auras dans six mois et pas une boîte qui va fabriquer. En deux jours, on peut faire un test et voir si ce qu'on veut faire, c'est bien ou pas. Ça, c'est quand même un gros avantage.

  • Speaker #1

    Alors on a à peine évoqué tout à l'heure, tu disais effectivement qu'il y avait des nouveaux matériaux qui étaient en cours de développement ou qui étaient déjà développés, qui essaient de répondre à cette problématique écologique, parce que quand même dans la fabrication des prises telles qu'on les connaît aujourd'hui, donc principalement en PU et en PE, il y a quand même énormément de matières plastiques. Il y a aussi de l'époxy pour faire la couleur. Donc c'est quand même un procédé qui n'est pas très écologique. Alors est-ce qu'aujourd'hui on a des réponses ? à ça ?

  • Speaker #0

    Après, comme un peu... Là, on parle de l'escalade, mais je pense que c'est vraiment le reflet de tout ce qui se passe aujourd'hui. C'est un problème majeur, on va dire. Sauf qu'on part vraiment de loin avec l'escalade, parce qu'en fait, tous les produits de l'escalade, à la base, sont quand même pas terribles. Le tapis d'escalade, c'est quand même du plastique. le panneau d'escalade, il a le mérite d'être en bois, mais ça reste quand même des panneaux un peu... Il y a quand même pas mal de peinture dessus, etc. Et la prise qui effectivement, en PU, en PE, il n'y a rien de bien écologique là-dedans. C'est vrai qu'on part déjà pas avec de très très bonnes bases sur les produits, mais on sent que c'est un enjeu majeur. qu'il y a beaucoup de choses à faire, et que ce soit à tous les niveaux, tapis, murs, prises, il y a plein de démarches qui sont engagées. Aujourd'hui, je pense que c'est dur de faire une salle 100% écolo, 100%... C'est pas bio, quoi. On n'est pas encore au bio dans les salles. Mais en tout cas, il y a plein de petites actions qui sont faites et des choses qui arrivent qui vont, à mon avis, permettre d'être de plus en plus un peu respectueux dans les matériaux qu'on va utiliser. Mais il y a encore du chemin, et ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Il y a encore pas mal de chemin. Aujourd'hui, il y a des initiatives qui commencent à naître sur le recyclage et sur l'upcycling. Je ne sais pas comment on le dit en français. Notamment, je pense à l'association Clean Climber qui commence à reprendre des chaussons pour les recycler et qui prévoit aussi de le faire avec... d'autres matériels d'escalade les pays peut-être éventuellement les prises mais le problème c'est quand même ça reste le matériau de fabrication de ces prises est ce qu'on n'a pas quelque chose de aujourd'hui plus respectueux de l'environnement que

  • Speaker #0

    du pays au moins quelque chose de recyclable c'est comme tu dis un peu les deux thèmes il ya effectivement il ya bon il ya du pays qui est fait il est fait qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on peut en faire ou en refaire Aujourd'hui, clairement, le PU qui a fait son temps dans une salle, c'est-à-dire pas forcément très longtemps s'il y a beaucoup de passages, c'est poubelle. Aujourd'hui, les premiers actes de réflexion, c'était ces trucs-là, est-ce qu'on peut déjà en faire quelque chose ? Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui font de la retexturation sur les prises. On y est en fait, prendre une des prises, rajouter du grain, avec un peu, je ne sais pas exactement ce que j'utilise, mais on va redonner du grain à la prise. Je crois que ça marche assez bien.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a...

  • Speaker #0

    On y va.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a une entreprise qui s'appelle NR Holds, qui est française, qui fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, NR Holds, je le connais bien. Je sais comment il travaille. Il travaille bien. Il fait ça plutôt pas mal. On voit pas mal de choses sur les réseaux. Et on sent que ça a l'air assez quali, ce qu'il arrive à sortir. Donc ça, je trouve que c'est plutôt une bonne alternative. Et c'est une alternative qui commence à bien être reprise un peu partout. Et il y a plein de gens qui le proposent aujourd'hui. Et ouais, pour donner une seconde vie aux prises, c'est pas mal. Moi, j'ai pas encore trop trop grimpé dessus, j'ai encore du mal à me donner un réel avis. Je suppose qu'en tout cas, ça va être un peu comme sur du grain de fibres, un grain un peu positif. Mais en tout cas, de ce que j'en ai vu surtout sur les réseaux, etc. En tout cas, pour moi, l'initiative, elle est carrément bonne.

  • Speaker #1

    Donc, il y a au moins déjà cette partie où on sait qu'on est capable aujourd'hui de retravailler des prises qui sont en fin de vie, de leur étendre leur durée de vie. au lieu de les jeter directement à la poubelle ? Parce que le PU, a priori, n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut réutiliser.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas ingénieur en matériaux, mais effectivement, le PU, tu ne peux pas en faire grand-chose. Une fois qu'il a été coulé, on va dire chauffé une fois, je crois que tu ne peux pas le réchauffer, tu ne peux pas le remodeler. Il va se figer et il va perdre un peu toutes ses caractéristiques de transformation. Et oui, on peut difficilement en faire quelque chose après. Et donc c'est pour ça que voilà un peu la deuxième alternative à tout ça, c'est vraiment comme tu disais de créer un matériau qui va être plus sain dès le début ou alors qui va pouvoir avoir plusieurs cycles de vie. Et donc là on a plusieurs exemples. Déjà pour un matériau plus sain, on va dire à partir avec du bois. Là c'est tout l'exemple qu'on a vu avec les prises bois, qu'il soit 100% bois ou alors texturé avec du sable et de la peinture. Et on a aussi, je les ai d'ailleurs rencontrés sur le salon cette année, des gens qui vont venir incruster une partie en pierre, en granit, etc., qui sera vraiment une petite texture. On irait l'intégrer dans la prise bois et c'est ça qui va venir faire la friction de la prise. Et ça, je trouvais ça vraiment pas mal. On va retrouver vraiment un effet caillou. En termes de design, c'est plutôt sympa. Et pour le coup, on reste sur deux matériaux 100% naturels. Forcément, il y a un peu de la transformation. Il y a des choses pour les assembler. Il y a de la colle. Il y a peut-être un peu de colle. Mais c'est quand même déjà mieux qu'un bon vieux morceau de PE. Donc voilà, on a ces alternatives-là. et après on a les alternatives qui vont quand même essayer de coller au maximum à une prise d'escalade classique. Par exemple, c'est vrai qu'avec Artline, on a travaillé sur une gamme qu'on a fait fabriquer par une entreprise qui s'appelle Gold, qui est basée du côté de Chambéry, et eux en fait ils ont créé une nouvelle matière, un nouveau matériau. qui va avoir quasiment les mêmes caractéristiques que du PU, sauf qu'il va être recyclable. C'est-à-dire qu'on peut utiliser la prise, arriver à sa pointe de vie, on va la renvoyer, eux ils vont la broyer la prise, ils vont en refaire un petit agrégat, ils vont être capables de la réchauffer, de la retravailler, pour la réinjecter, pour créer une nouvelle prise, avec pas mal de cycles. Donc là, on est vraiment en train de démultiplier les cycles de vie d'une même quantité de matière qui avant était jetée. Là, on peut avec cette même quantité de matière faire 10 fois ou 20 fois la même chose.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on pourrait imaginer qu'à l'avenir, l'escalade soit dans un espèce de circuit fermé où les prises qui sont au rebut finissent chez des fabricants qui les broient et les réutilisent pour en faire de nouvelles.

  • Speaker #0

    C'est ça. ce serait comme faire le système de consigne. C'est un système très simple, mais par contre en termes de mise en œuvre, de matériaux, etc. Ils ont vraiment bossé énormément. C'est vraiment une boîte que je soutiens parce qu'ils ont une belle dynamique, ils sont jeunes, ils sont motivés, ils sortaient un peu de nulle part, ils ont réussi à créer un truc qui est vraiment assez ouf. Aujourd'hui, il y a des belles marques qui s'intéressent à eux. J'aime vraiment que ça marche et en plus de ça, pour moi, le procédé est... Il est vraiment novateur et heureusement qu'ils sont là pour proposer ça, parce qu'on en a besoin, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Et après, il y a d'autres alternatives. Je pense notamment à la marque InnoHolds. Eux ont décidé de rester sur le PE, qui est quand même déjà de base un petit peu moins nocif que le PU, parce qu'il y a une bonne partie de sable. Après, le sable, il faut quand même aller le chercher quelque part. Il y a toujours quand même un petit quelque chose, on va dire. mais en termes d'impact direct c'est quand même un peu moins violent que le PE et ils sont allés chercher des matériaux naturels à venir ajouter au PE pour faire un espèce de mix, ce qu'ils ont appelé le green mix donc c'est grosso modo du PE mais avec 40% de champs qui permet à la prise d'être d'avoir moins de contenu pas très écolo. Exactement, merci. Et en plus de ça, le champ va apporter des vraies caractéristiques à la prise, c'est-à-dire qu'il va être plus léger qu'une prise classique en PE, un peu plus souple. Et voilà, on arrive sur un nouveau produit qui n'est pas 100%, qui est 50%, on va dire. Et ça aussi, je trouve que c'est des belles alternatives qu'on n'avait pas il y a quelques années.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ok, c'est chouette de savoir qu'il y a des perspectives d'amélioration, en tout cas dans le bon sens.

  • Speaker #0

    C'est bien, il en faudrait largement plus, mais c'est un peu au reflet de tout ce qui se fait aujourd'hui. On voit qu'il y a beaucoup de choses qui se disent, pas mal de volonté, mais énormément d'inertie. L'inertie, c'est dur de faire quelque chose contre ça.

  • Speaker #1

    Et ouais. Pas que dans l'escalade, malheureusement.

  • Speaker #0

    Non, voilà. On constate que c'est un peu la même chose. Et bon, après, voilà, on aime un peu ce qu'on a entre les mains. On va essayer de faire avec. Mais toutes ces alternatives-là, en tout cas, je pense qu'elles sont primordiales. Et j'espère qu'on en verra plus. Parce que pour l'instant, je trouve que ça reste encore un peu à la marge.

  • Speaker #1

    Oui, on n'entend pas énormément parler. Je voulais revenir un petit peu au métier, si on peut appeler ça, de shaper. Toi, tu t'es formé en autodidacte, si j'ai bien compris. Aujourd'hui, si on veut devenir shaper, par où commencer en fait ? Quelles sont les ressources disponibles ? Quelles sont les formations à la disposition des gens qui ont envie de se lancer dans la fabrication, le design de prise ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on va dire qu'il n'y a rien. Moi, c'est vrai que j'ai appris pas mal tout seul. C'était assez autodidacte. Je me souviens qu'à l'époque, je cherchais un petit peu, comme tout le monde, des informations sur Internet, sur YouTube. Trouver un petit peu du contenu, on va dire, pour me donner des infos.

  • Speaker #1

    Tu peux devenir stripper grâce à YouTube, par exemple, aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je ne sais pas. En tout cas, quand j'ai commencé, c'est-à-dire il y a cinq ans, clairement non. On pouvait avoir des petites infos. mais moi je trouvais très très peu de contenu et le peu de choses qu'on voyait on voyait un peu des choses mais on voyait pas tout et il y avait vraiment très très peu de vidéos parce qu'il y a quand même des secrets de fabrication et il y a des choses qu'on a pas envie de montrer et ça ça voilà un peu comme tout dans ce qu'on montre c'est les côtés que tout le monde pourrait faire, sait faire mais dès qu'on a une petite spécificité il y a des choses qu'on a envie de garder pour soi Mais en tout cas, je pense que c'est encore aujourd'hui un peu compliqué quand même de pouvoir 100% s'en sortir avec les informations qu'on trouverait sur Internet ou quoi que ce soit, ou sur les réseaux. Mais on a déjà plus de choses qu'avant. Après, comme je disais, de toute façon, ça reste quand même... C'est pas ultra compliqué, il suffit d'être un petit peu des merdes, d'avoir un petit peu les bons outils, et surtout d'en faire, d'en faire beaucoup. Moi, j'en ai fait énormément. Après, peut-être que si quelqu'un m'avait expliqué, j'aurais passé moins de temps. On va dire que oui, j'ai appris un peu de mes erreurs et évolué. Donc, c'est faisable quand même un petit peu tout seul. Après, aujourd'hui, c'est sûr que je pense que c'est un métier qui va tendre à se professionnaliser. Il y a de plus en plus de marques, il y a de la demande et il y a des gens intéressés. Moi, je me fais souvent contacter, en tout cas, par des gens qui me demandent des conseils, qui ont envie de se lancer ou ne serait-ce qu'ils ont juste envie d'essayer. Donc ça montre qu'il y a un réel intérêt vers ce métier-là. Aujourd'hui, à part trouver une marque qui peut nous aider, qui peut nous passer des outils, donner un peu de la mousse pour qu'on puisse y essayer, sinon il faut se former soi-même. Et aujourd'hui, peut-être qu'on réfléchirait, on a des pistes de réflexion là-dessus. avec des gens sur Grenoble qui sont dans le milieu de l'escalade, qui ont des salles d'escalade ou qui sont fabricants de prises. Et donc on parle de peut-être monter un collectif qui permettrait de mutualiser un petit peu des compétences, que ce soit des shippers, des ouvreurs, des gérants de salles et effectivement des gens qui auraient envie de shipper ou d'apprendre à shipper de tous horizons. et peut-être créer des cités de formation ou d'échanges pour partager ça, transmettre le savoir et rendre ça accessible.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait cet échange de compétences aujourd'hui n'existe pas vraiment, c'est un peu chacun dans son coin. Et puis je ne te dis pas comment je fais pour faire mes prises. Et puis débrouille-toi !

  • Speaker #0

    Ça reste assez bonne ambiance quand même entre shippers. Déjà, on n'est pas nombreux. Donc, quand on se rencontre, on est content. C'est toujours sympa d'échanger. C'est quand même un bon milieu. Après, c'est sûr que la petite technique pour faire le truc qui rend vraiment différent tes prises des autres, à mon avis, ça te le garde pour toi. Après, j'ai déjà reçu plein de conseils, plein de petits tips en échangeant avec des shippers qui pour moi sont des références. et c'est cool d'avoir ça. Et moi, pareil, quand je rencontre un peu des gens ou alors qu'on vient me consulter sur Insta, en vrai, je donne des tips. Après, quand ça va un peu trop loin et qu'on me pose des questions trop précises sur des choses que j'essaie un peu de défendre, il y a un moment où je dis, désolé, il faut que tu cherches. Après, ce serait trop compliqué.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi, je me suis intéressé à la fabrication des prises en bois. et je me suis bien posé la question je me suis bien trituré le cerveau pour essayer de comprendre comment ils ajoutaient une couche de résine sur les prises en bois tu vois par exemple et pour l'instant j'ai pas encore une réponse définitive donc tu vois c'est c'est pas évident c'est

  • Speaker #0

    Ouais, et pourtant, en plus, ça paraît être des choses, voilà, tu te dis pas trop compliquées, mais quand tu rentres dans le détail, tu te rends vite compte que ça peut être super complexe. Moi, je peux donner un peu l'exemple du dual texture. Moi, je trouvais ça trop classe. Bon, maintenant, on envoie sur une autre prise. Moi, j'ai vraiment dit, vas-y, il faut que tu saches en faire. Et j'ai passé un temps incroyable. J'ai dépensé énormément d'argent à acheter des produits. des résines, des trucs pas possibles pour faire des essais. Il y a plein de trucs qui m'ont presque servi à rien, d'autres qui m'ont échoué, d'autres qui m'ont donné des super résultats. Mais quatre jours plus tard, ça s'était fendu de partout, ça commençait à craqueler. Ouais, franchement, j'ai essayé mille trucs, j'y ai passé énormément de temps. Et aujourd'hui, j'ai trouvé une solution, on va dire, mais qui est encore perfectible. Plus je la pratique, plus je progresse, et plus je la rends... pas parfaite encore, il y a toujours moyen de faire mieux, mais plus je m'améliore, et je sais qu'il y a plein d'autres pistes que je pourrais explorer, qui pourraient donner des résultats, mais par contre, c'est énormément de temps et d'investissements qui sont de type recherche, c'est-à-dire qui ne rapportent pas grand-chose jusqu'à ce que tu trouves un truc qui marche bien.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai appris ce que c'était là de recherche, et je le souhaite aussi un peu à tout le monde. Moi, j'aime bien donner des tips, mais je pense que si tu cherches aussi un peu ton truc, ça te donne quand même un... Moi, j'apprécie en tout cas ce côté recherche. Et quand tu trouves, tu es le plus heureux du monde. C'est la folie.

  • Speaker #1

    Eureka ! C'est marrant parce que quand on grimpe sur des prises dual texture, on ne se dirait pas qu'il y a autant de jus de cerveau qui a été dépensé pour faire une simple prise. Sans compter tous les grimpeurs qui ne font que pester contre les...

  • Speaker #0

    même si ça a un côté super beau moi je trouve majeur qu'il y a un côté super utile en plus dans la grimpe c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui disent mais en fait vous êtes chiants à faire ça ça me fait rien sur

  • Speaker #1

    ce lieu dont tu parlais à Grenoble ou c'est à Grenoble ou à Chambéry excuse moi j'ai un petit bug

  • Speaker #0

    Chez Gold, ceux qui fabriquent...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, je parlais de ce lieu d'échange de compétences.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on ne sait pas exactement où ce sera. On a plusieurs options, mais ce sera entre Grenoble et Chambert. Mais je ne veux pas trop m'avancer parce qu'on est encore sur de la réflexion. Il n'y aura pas qu'un lieu, il y aura des lieux d'échange qui pourront se faire dans un lieu. Peut-être des lieux de formation qui pourront se faire dans d'autres lieux. Et après, des lieux qui seront plus axés sur le côté fabrication, production, qui pourraient être aussi éventuellement dans un autre lieu. Mais en tout cas, c'est sûr que ces trois ou quatre lieux, ils seront entre Grenoble et Chambéry. Et maintenant, il faut qu'on soit sûr de bien les déterminer, que tout le monde soit d'accord. Le projet doit encore beaucoup mûrir, vraiment qu'au début. Mais ce sera dans la région. Ok,

  • Speaker #1

    ok, ok, très cool. Pour en venir à toi, ce que tu fabriques en tant que shaper, est-ce que tu peux nous parler un petit peu peut-être des dernières familles de prises que tu as fabriquées ? Pour qui ? Pourquoi ? Et puis un peu, quelle est la patte que toi, tu vas apporter à ces prises ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu pas mal de commandes ces derniers temps, surtout cette année. J'ai beaucoup bossé cet été, beaucoup de shape. Des bonnes opportunités, par des marques que j'ai rencontrées, soit sur des salons, soit via un petit peu les réseaux, que ce soit des marques françaises, européennes et même internationales. Mais là, par exemple, cet été, j'ai pas mal bossé pour Artline, justement, les prises qui sont après fabriquées chez Gold, donc avec des cycles de recyclage. C'était assez intéressant. A chaque fois, j'ai une manière de travailler différemment suivant les besoins de mon client. Et là, typiquement, Artline savait très bien ce qu'il voulait faire. Il avait une bonne idée de l'identité de la gamme. Il voulait une famille, il voulait que ce soit du dual texture. Il voulait que ça ressemble à des prises qu'il avait déjà faites en plus grosse, mais là, il voulait décliner avec des prises en plus petites. Et donc il m'a donné un cahier des charges assez bien défini. Et au final, je me suis servi de ça comme base. Et derrière, j'ai décliné un maximum de préhension. Il y a certaines choses que j'ai pu proposer parce qu'il était quand même assez ouvert à ce que moi je propose des choses. Et derrière, j'ai réalisé tous les Dual Texture. Et donc là, c'est une série qui est sortie il n'y a pas longtemps et on est super content du résultat. Et vu que ça s'est bien passé, on va encore bosser ensemble. On a déjà des nouveaux projets à venir. Sinon, cet été, j'ai bossé pour la marque Super. Une très belle marque qui a été créée il n'y a pas longtemps par un bon pote, la Gautier. chronovisure ce podcast il y a quelques semaines exactement qui était passé il n'y a pas très longtemps donc Gauthier et Thibaut qu'on salue en Belgique qui ont monté cette belle marque et qui sont déjà très bien représentés et qui fait vraiment une belle image de marque avec des produits vraiment classe eux ils ont connu une ascension hyper rapide quand même assez fulgurante ouais

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'était dû au charisme de Gauthier, mais en tout cas, j'ai l'impression qu'il cartonne.

  • Speaker #0

    Son petit sourire en coin, ça fait tout ça. Ouais, donc super belle opportunité de bosser un peu avec les copains et sur des beaux produits. Donc ça, c'était chouette. J'ai bossé aussi avec un Coréen, du coup, Neo Halls, mais pour une nouvelle marque qu'il va créer. Là, il m'a fait une commande vraiment super conséquente. J'ai pu vraiment faire de la... la production sur des familles énormes. C'était la première fois que j'avais autant de choses à faire, donc c'était super sympa. Et j'étais complètement libre, j'avais juste une contrainte, c'était de faire des prises pas trop mauvaises, je voulais plutôt des trucs assez bons, et par contre en terme de taille, je voulais surtout des gros trucs. Un peu la commande de rêve, beaucoup de prises, sans trop de contraintes, et la grosse dimension, sans rentrer dans les extrêmes de trucs qui font 4. de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais dans ces cas-là, ça génère des coûts quand même pour toi en termes de matière première. Donc, ça va être le commanditaire qui t'avance les frais ?

  • Speaker #0

    C'est toujours un petit peu différent en fonction de chaque marque. Mais là, pour le coup, effectivement, on s'est arrangé pour qu'ils me fournissent la mousse. Et moi, après, une fois que j'ai la mousse, j'ai déjà mes outils. après il y a peu de dépenses, là pour le coup c'était sans dual texture donc moi je vais pas ramener mes propres produits pour rajouter ça sur la prise et après les coûts de transport sont aussi pris en charge par la marque donc voilà moi j'ai presque pas d'avance à faire on va dire que tout arrive, le produit brut arrive chez moi, moi je le transforme avec mes moyens et après ils repartent. Et sinon, cette année, j'avais aussi bossé un petit peu pour Volk, une marque française qui produit en France. Belle marque aussi, avec qui on a fait des belles gammes, qui propose des produits sympas.

  • Speaker #1

    C'est notamment les fabricants des prises des murs de vitesse.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Ils ont l'agrément certification pour fabriquer les prises officielles de vitesse.

  • Speaker #1

    C'est aussi un petit village avec une grotte mythique dans le sud-est de la France. Ils ne sont pas basés là-bas, non ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Ils sont dans le nord-ouest lyonnais. Pas très loin de Lyon. Moi, souvent, c'est ça. Je passe les voir parce que je descends du Jura. Mon atelier, il est dans le Jura, à Dôle. Quand je vais bosser dans mon atelier, en descendant, je passe chez Volks à Lyon. Après, je traverse tout Lyon. Je passe chez Artline, qui est au sud-ouest. Et après, je rentre à Grenoble. Et après, quand je repars dans l'autre sens, je repasse. C'est bien, ils sont sur le chemin, c'est parfait. Et puis, une belle marque aussi avec qui j'ai travaillé, c'est InnoHalls. Une marque qui, en fait, d'origine, c'était Osmos. Donc, c'est des vieilles prises. Enfin, des vieilles prises, c'est une marque, une ancienne marque qui crée des prises depuis toujours, on va dire, sur lesquelles tous les grimpeurs ont forcément grimpé un jour dessus. et qui s'est décidé de renouveler un peu ses gammes, de créer des produits innovants, et donc qui a créé la marque InnoHolds l'année dernière. Et j'ai vraiment apprécié avec eux parce qu'on partait un petit peu de rien, c'était à la fois créer une gamme, mais c'était aussi créer une marque en même temps, enfin voilà, tout était à faire. Et on s'est mis des super challenges à créer des trucs qui n'étaient pas encore sortis, on a réussi à mélanger création de prise à la main, plus scan 3D, imprimante 3D. pour donner des nouvelles textures aux prises. Pour moi, ça a été vraiment super sympa de bosser avec eux pour voir que si on a un petit peu de motivation et des idées, tout est possible. Et avec le matériau dont je parlais tout à l'heure, le Green Mix, on fait ça avec une innovation un peu environnementale. Super expérience et j'espère qu'on pourra bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce que c'est pas aussi un peu la direction que pourraient prendre les prises à l'avenir, en tout cas le shape, de plus en plus d'impression 3D, où on va pouvoir faire des... des choses qui jusqu'à présent étaient peut-être un peu difficiles à faire à la main. Ou alors même, je pense, aux reproductions de prises, ce qu'on a vu avec les prises de Burden of Dreams, par exemple. Toi, t'en penses quoi de ces innovations ?

  • Speaker #0

    Jusque-là, par exemple, l'imitation des prises, je trouvais ça un peu too much. En vrai, on était au salon, il y avait du coup l'imitation de Burden of Dreams. Du coup, j'ai eu...... l'occasion de poser les doigts dessus avec la bonne inclinaison, c'est lunaire. Franchement, il faut mettre les mains dessus et être devant le truc pour capter le délire. En fait, comme tout le monde, on a vu les vidéos et tout, et c'est impressionnant déjà. Mais quand tu touches les prises et que tu regardes, tu as les deux mains sur la première prise, déjà le pied, tu ne sais pas comment il peut te poser, et tu regardes la deuxième, tu as tout compris.

  • Speaker #1

    du coup je valide un peu plus maintenant mais c'est vrai que par exemple pour burden ça s'y prête bien d'avoir des répliques des répliques de prise c'est un panneau à 40 45 degrés avec peu de parents 3d ça va quoi ouais

  • Speaker #0

    bah non mais c'est vrai que c'est c'est en plein développement ça va forcément être sur le sur le marché, ça va être intégré dans la conception de plus en plus souvent, ce qui est un peu normal, les imprimantes 3D aujourd'hui, tout le monde peut en avoir chez soi, on peut faire plein de trucs dément avec, donc ça a sa légitimité. La conception assistée par ordinateur, la CAO, ça existe depuis longtemps, mais maintenant arriver vraiment à travailler sur de la 3D comme ça assez facilement, sur des formes assez organiques, c'est de plus en plus facile on va dire. Moi, je n'ai rien contre ça. Après, moi, ça ne me passionne pas forcément. En fait, je n'ai pas trop envie de m'y mettre non plus. Je sais qu'il y a un potentiel énorme. Peut-être que je m'y mettrais. Mais aujourd'hui, je ne cours pas après ça en tout cas. En fait, du coup, j'ai quand même déjà deux activités. Je fais du shape. Donc là, c'est les moments que je passe à l'atelier où je suis debout, je me sers de mes mains, etc. Le reste du temps, je suis devant un ordinateur à dessiner des plans pour le côté archi. Du coup, c'est ça que j'aime dans mon métier, c'est qu'il y a une partie où je vais être à l'atelier, une partie où je vais faire de l'ordinateur. Si je me retrouve à faire que de l'ordinateur pour faire mes plans d'archi et les prises, je pense que ça me ferait un peu péter un câble. C'est un choix vraiment propre à moi. Et je pourrais défendre aussi le fait que le shape, c'est quand même une activité manuelle, finalement assez artisanale. Et du coup, je pense qu'il y a quand même un réel savoir-faire. Et l'élément essentiel, c'est quand même qu'on fait un produit pour la main, avec la main. C'est-à-dire que moi, la prise, je vais être en contact en permanence avec pendant tout le temps que je vais l'élaborer. Et je vais la toucher. Et de toute façon, je sais que ce produit-là, il va être fait pour que les gens la touchent tout le temps. Sur l'ordi, je trouve qu'il y a un peu moins ce côté, tu vas concevoir une forme, tu vas devoir la sortir en 3D. Peut-être que tu pourras la toucher, mais en tout cas, tu ne l'auras pas eu sur le moment. Il ne sert à rien d'aller-retour pour vraiment trouver un peu le truc parfait. Alors que quand on va échafauder sa prise petit à petit, qu'on va faire des petites modifs et ne pas ressentir la différence, adapter les choses tout à la main, je trouve que c'est assez sensible. En tout cas, moi, ce métier-là, c'est aussi pour ça qu'il me fait un petit peu rêver.

  • Speaker #1

    Oui, je te comprends.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Je pense que c'est en train d'arriver, ça arrivera, il y a plein de choses à faire. C'est certainement un bel avenir. Peut-être que je m'y mettrai, on ne sait jamais, il y a peut-être des choses à faire. Mais en tout cas, la conception à la main et le côté artisanal, c'est aussi ça qui m'a vraiment adoré ce métier. J'espère qu'on va quand même rester un peu sur ce genre d'axe de travail et peut-être même juste combiner un peu les choses, mais vraiment garder ce côté fabriqué à la main.

  • Speaker #1

    pour la main. Je comprends tout à fait d'où tu viens. Après, est-ce qu'on peut dire que l'impression 3D va permettre de s'affranchir de la mousse et donc peut rendre un peu... plus démocratique la conception de prise ?

  • Speaker #0

    D'un côté oui, mais on n'arrivera jamais à refaire vraiment le grain de la mousse. Donc, si on arrive à trouver d'autres choses, si on reste sur du positif, sur du projeté, pourquoi pas. Mais le grain de la mousse, à mon avis, il est quand même vraiment intéressant, mais en tout cas, je l'apprécie beaucoup dans la graine. J'aime bien les volumes en fibre, mais je suis très fan de la prise de base, on va dire, de la friction de la prise de base. bon ça diffère aussi de tous les avis mais moi j'aime bien ça et j'espère qu'on a réussi à la garder même si effectivement travailler dans la mousse comme ça c'est pas une mousse qui est terrible pour l'environnement après j'ai appris à travailler là dessus et c'est vrai que j'ai envie de continuer avec ça, après si j'arrive à trouver de la mousse qui est plus écologique et qui a les mêmes propriétés je suis 100% open ça j'aimerais bien on espère que ça arrivera

  • Speaker #1

    Écoute, j'avais une dernière question parce qu'il commence à faire tard, donc il ne faut pas que je raccourcisse ta nuit de trop. J'aimerais bien savoir si toi, il y a aujourd'hui une marque ou un shaper qui particulièrement t'inspire ou que tu trouves est vraiment innovant. Cette année, je pense à ça parce que ça a été énormément médiatisé, il y a Flat Holds. qui a fait des volumes transparents aux championnats du monde et ça avait été jamais encore vu c'est sorti pendant la finale mais voilà, est-ce que toi aujourd'hui tu considères qu'il y a une marque au-dessus du lot ou certains shapers qui sont vraiment au-dessus du reste ?

  • Speaker #0

    Elle est dure ta question parce qu'effectivement n'en donner qu'un ou ne donner qu'une marque c'est compliqué du coup je ne vais pas pouvoir y répondre comme ça mais je vais essayer quand même de respecter la question mais oui j'ai mes marques un peu de rêve et des shippers qui m'ont carrément inspiré je pense que le premier shipper qui m'a inspiré c'est mon oncle après aujourd'hui il y a des marques qui sont pour moi des indétrônables ça va être des des kit heures leurs produits que je trouve trop bien il ya une bonne banque voilà moi j'avais l'occasion de rencontrer un salon j'étais comme un gamin quand je l'avais rencontré un master quoi master des déchets peur après bastonné je le connaissais pas encore c'est un grand acteur du milieu du chef c'est laurent laporte quoi de pita pour échanger de trois mois et puis parler un peu de chez moi c'était trop cool ben flat all comme tout le monde c'est une marque que j'adore qui fait de produits de dingue et qui sont toujours là un petit peu devant les autres à créer un peu vraiment les nouvelles visions d'escalade et notamment Lloris qui bossait pour Snap qui est un très bon ouvreur et très bon shopper vraiment j'apprécie énormément ce qu'il fait en plus on est un peu sur la même dynamique on échange bien et là clairement moi ça fait partie un peu des belles références de Shaper qui m'inspire et avec Kissy un jour on me disait tu peux faire une collab avec eux ou je serais comme un dingue et je réfléchis un petit peu comme ça mais voilà un petit peu ouais pour les shippers inspirants ce serait plutôt eux là après ce qui est aussi très cool c'est de pouvoir shipper aussi un peu avec des amis donc peut-être avec Gauthier moi après il y a des marques de coeur voilà Entreprise pour moi c'est vraiment la famille, c'est eux qui m'ont mis de... un peu le pied à l'étrier dans le monde de l'escalade et j'espère que je vais pouvoir continuer à acheter pour eux pendant longtemps et que la marque va bien évoluer. Enfin voilà, il y a plein de petites choses et il y a aussi tous ceux que je découvre, des marques que je ne connais pas encore trop, que j'ai rencontrés sur un salon et qui me disent comment je ne pouvais pas connaître ce gars parce qu'il fait des trucs qui sont pas des bons Ok,

  • Speaker #1

    et bien merci. Merci, ça donne des pistes pour aller se renseigner, pour regarder un peu tout ce que font ces gens. Mais c'est vrai que ceux que tu as cités sont déjà hyper connus, donc ce n'est pas étonnant non plus. Je ne suis pas étonné que tu cites Chita, etc.

  • Speaker #0

    C'est un peu les bases. Après, ça peut durer longtemps. En cherchant bien, j'en trouverai plein d'autres. Des marques, là encore cette année, tous les ans, au salon par exemple, je me dis, allez, j'attribue le... le plus beau stand ou alors en tout cas le stand qui m'a le plus marqué avec la plus belle innovation l'année dernière c'était UNIT avec leur force majeure, vous avez fait une présentation de fou cette année X-CULT est arrivé avec des prises mais surtout des volumes en film mais des trucs lunaire, des formes improbables Pour moi, ce n'est même plus de la prise, c'est de l'œuvre d'art. C'est du truc super bien présenté en plus. Tu rencontres des mecs comme Bat Holds, qui est très peu connu en France, mais qui fait des produits trop bien, qui fait tout lui-même, qui a vraiment envie d'échanger, qui est super sympa. Moi, ça, ça m'inspire. C'est un peu ça aussi que je cherche dans les gens avec qui je travaille. C'est déjà d'avoir un bon feeling avant même de parler du produit, de ce qu'on va pouvoir faire. C'est déjà avoir un vrai feeling et une envie de partager quelque chose, puis une vraie vision.

  • Speaker #1

    de l'escalade quand t'as parlé d'art ça m'a fait penser à un truc je suis désolé je peux pas m'en empêcher mais c'est cette c'est cette prise qui est archi connue qui est la tête d'un bébé qui a été développée par un grimpeur fort grimpeur américain dont le nom m'échappe là immédiatement mais je crois que c'est c'est ça Jason Kill Jason Kill Jason Kill c'est ça n'importe quoi toi personnellement

  • Speaker #0

    SoWill en vrai ils ont fait des trucs trop bien, il y a des choses très très chouettes. Bon après ça c'est un délire mais après c'est Jason Kill je pense qu'il est dans son délire. Il faut voir le grimpeur que c'est pour comprendre ce qu'il va faire en prise quoi. Et je pense que ce gars c'est un extraterrestre de la grimpe et c'est un extraterrestre du shape. Ouais en terme de gars un peu inspirant je pense que lui tu peux le mettre dedans. Par contre après c'est sûr que... t'aimes t'aimes pas la prise de bébé moi je pense qu'elle me fait juste flipper c'est un peu clivant mais il a fait tellement de choses aussi qui sont ouais ouais lui il a vraiment participé à tout ça c'est quand même un grand mot son

  • Speaker #1

    Instagram c'est chercher les choses dans le chercher la beauté dans les choses dégoûtantes voilà Bon bah écoute, super merci beaucoup Simon. Je voulais juste te demander si tu avais des personnes ou des marques ou qui que ce soit à remercier avant qu'on se quitte. Mais j'ai trouvé cette interview hyper enrichissante et très intéressante et je te remercie infiniment d'être rentré autant dans le détail des choses. Parfois, tu vois, j'ai un peu du mal à... Tu vois, c'est un peu comme de sortir les verres du nez des personnes que j'ai en face de moi pour avoir des vraies informations. Et là, je... Je suis vraiment très reconnaissant d'avoir été dans le concret autant. Donc voilà, si tu as envie de remercier des personnes, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Yes, déjà, je vais te remercier toi. En vrai, très sympa cette interview. Ça fait toujours plaisir de pouvoir un petit peu parler des choses qu'on fait, surtout quand c'est des milieux pas trop connus. Mais en tout cas, moi, c'était avec grand plaisir. Maintenant, les gens que j'ai envie de remercier, c'est les gens qui m'ont mis un peu là-dedans. Ça va être la famille, mon oncle, Eric Chanourdi, ses deux filles, Ju et Lucie, avec qui, quand j'étais gamin, j'ai voyé grimper. On a grimpé ensemble, toujours bien inspirés. Et puis, on rêvait, on va dire, encore aujourd'hui. Et puis après, entreprise qui m'a mis le pied à l'étrier, que ce soit au niveau des murs. des prises, qui m'a donné de la liberté, qui m'a donné ma chance en fait. Donc ça, je ne pourrais jamais être assez les remercier. Et puis après, tous les collaborateurs avec qui j'ai pu bosser, que ce soit dans les prises, particulièrement Volks, Artline, Super, Neo Holds. Et j'ai l'impression que j'en oublie. Si c'est le cas, j'en suis bien désolé. Et après, il y a aussi une personne avec qui je travaille beaucoup, mais c'est plus sur du développement de murs d'escalade, etc. C'est Xavier Bauer, qui a une boîte qui s'appelle BBM Equipements, et avec qui on développe un ou deux petits projets, dont un fronton de bloc démontable qui est déjà disponible. Mais on essaie de développer un petit peu le produit, ça commence à prendre. Et donc, s'il y a des gens qui cherchent des frontons de bloc démontables pour des events, des compètes, des choses comme ça, on est là. voilà le message est passé petite fin petite fin com petite fin pub mais en tout cas c'était vraiment chouette de pouvoir parler du shape et puis j'espère en tout cas que vous allez voir les prises d'une autre manière et

  • Speaker #1

    que ça va vous donner encore plus envie de ouais j'espère que ça va en inspirer certains à sortir leurs outils et à tailler la mousse faut essayer faut se lancer en vrai c'est un chouette délire Est-ce qu'on dit taper la mousse ? T'as dit taper dans la mousse tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ah, j'ai peut-être dit ça, je tape dans la mousse. Ça, c'est quand il faut y aller, quand il y a un moment, il faut envoyer. Il y a un moment, il faut arrêter de la regarder, il faut y aller, il faut taper dans la mousse.

  • Speaker #1

    Ok, bon, merci Simon.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Allez, bonne soirée.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est fini pour cette fois. Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. J'espère que tu as appris plein de choses. Si tu as la moindre remarque, question ou suggestion, tu peux me contacter par e-mail ou sur Instagram. Tous les liens sont dans la description de l'émission. Allez, bonne grimpe et à bientôt.

Description

Allez c’est parti pour une nouvelle saison de ton podcast préféré ! 🥳 Ravi de retrouver le studio de "L'élépan" pour te partager de nouvelles histoires et profils de grimpeurs·euses remarquables :)


Pour bien commencer l’année on va parler des prises d’escalade où plutôt de ceux qui les façonnent.

Pour échanger sur ce sujet j’ai invité Simon Favrot, shapeur indépendant qui prête son savoir-faire aux (nombreuses !) marques de cette industrie de niche à la santé insolente.


Bois, pierre, plastiques, XS, macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs et textures. Parfois ce sont d’ailleurs les prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la finale homme des championnats du monde de Bern 2023.


Alors comment tirer son épingle du jeu quand l’offre est déjà pléthorique ? A quoi ressemble le processus de création ? Quelles sont les enjeux environnementaux ? Et comment se former si l’on veut devenir shapeur ?


Réponses dans l’épisode ;)


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Allez, le podcast qui parle d'escalade. Que tu sois en train de pédaler, de courir, de conduire ou de t'entraîner, avec cette émission tu vas pouvoir écouter des grimpeuses et des grimpeurs te raconter leur histoire. Le but c'est qu'ils te partagent leurs visions, leurs expériences, leurs difficultés, bref, qu'ils te transmettent leur passion et t'inspirent à repousser tes propres limites. Allez, c'est un rendez-vous hebdomadaire, dispo gratuitement tous les samedis sur les plateformes d'écoute. et sur Youtube.

  • Speaker #1

    Allez à tout de suite !

  • Speaker #0

    Pour bien commencer l'année, on va parler des prises d'escalade, ou plutôt de ce qui les façonne. Pour échanger sur ce sujet, j'ai invité Simon Favreau, shaper indépendant qui prête son savoir-faire aux marques de cette industrie de niche à la santé insolente. Bois, pierres, plastique, XS macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs, textures, et parfois ce sont d'ailleurs ces prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la... finale homme des championnats du monde de Berne 2023. Avec Simon, on a abordé énormément de sujets, du processus de création aux enjeux écologiques, en passant par les problématiques de formation à ce métier qui fait rêver. Allez, bonne écoute.

  • Speaker #1

    Hello David !

  • Speaker #0

    Comment ça va déjà ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, ça va bien. Petite semaine de repos avant de rataquer, avant les fêtes. Mais ça va très bien, oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu rentres de Zurich ?

  • Speaker #1

    Friedrichshafen, plus précisément.

  • Speaker #0

    Friedrichshafen, c'est quoi ? C'est la banlieue de

  • Speaker #1

    Zurich ? Non, c'est une ville en soi, au bord du lac de Constance, en face de la Suisse. Une jolie petite ville, avec du coup, le plus grand salon de l'escalade européen. voire peut-être mondial, je ne sais pas ça, mais c'est quand même un gros salon d'escalade.

  • Speaker #0

    Alors si je t'ai contacté, c'est parce que je pense que tu as pas mal de choses à raconter sur la fabrication des prises, puisque toi tu shapes, alors est-ce que déjà c'est comme ça qu'on dit ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, on dit on shape des prises et celui qui shape la prise est un shaper. Il n'y a pas trop trop de mots français et on ne l'utilise pas et voilà. On est sur une activité de shaping pour faire du shape par des shapers.

  • Speaker #0

    Yes, ok, c'est noté. Toi qui étais au salon Vertical Pro à Zurich ce week-end, est-ce que tu as constaté une explosion ou en tout cas une augmentation du nombre de fabricants de prises ? J'ai l'impression que ça va dans tous les sens ces dernières années, qu'on en voit de plus en plus.

  • Speaker #1

    J'y étais déjà l'année dernière. Le premier fois que je faisais ce salon, c'était l'année dernière. J'avais déjà été à l'époque impressionné de la quantité de marques, de la quantité de produits qui étaient montrés sur ce genre d'événements. Je ne saurais pas dire si cette année, il y en avait plus. Il y en avait peut-être qui n'étaient pas l'année dernière, d'autres qui sont arrivés, etc. Mais en tout cas, le constat est quand même toujours le même. C'est assez hallucinant de voir... le nombre de marques de prise qui se créent, la densité et la quantité de produits qui sont proposés. Et je suppose que c'est en croissance parce qu'effectivement, sur le salon, on ne le distingue peut-être pas trop, mais en tout cas sur les réseaux ou dans les choses comme ça, on voit très bien qu'il y a des nouvelles marques qui apparaissent un petit peu tous les jours avec des propositions de produits différents qui sont en termes de... de matériaux, d'esthétique, de propositions, que ce soit du volume, de la prise bois, de la prise en PU. Il y a une diversité énorme des produits. C'est un peu incalculable. Ça arrive un petit peu tous les jours comme ça.

  • Speaker #0

    À ton avis, est-ce qu'on a besoin d'autant de marques ? Est-ce que ce n'est pas un peu une bulle qui est liée au fait que l'escalade, notamment en salle, a connu... une croissance exponentielle ces dernières années. Est-ce qu'on vit pas un moment où il y a trop d'acteurs sur le marché ?

  • Speaker #1

    Je dirais que c'est un petit peu difficile à dire comme ça, mais je pense que le milieu de l'escalade est en train de tellement exploser et je pense pas qu'il ait atteint sa limite. Je pense qu'il est encore quand même... Voilà un potentiel un peu pour grandir encore. Aujourd'hui, on voit bien que les marques suivent. Donc de plus en plus de marques, de plus en plus de produits. Je pense que ça répond au marché. Après, je n'ai pas les chiffres précisément en tête, mais en tout cas, c'est des choses qui suivent. L'escalade est en plein boom, comme tu le dis, elle n'a pas fini de l'être. Donc pourquoi pas continuer à créer des marques de prise ? Après, c'est vrai que c'est un peu perturbant, parce qu'on s'y perd un peu, il y en a beaucoup. Mais c'est ce qui donne aussi de la richesse à ce milieu-là. Et il faudra attendre le jour où il y aura un petit plateau, où on aura peut-être moins besoin de salles d'escalade parce qu'on a déjà ce qu'il faut. On aura réussi à ramener un maximum de gens qui seront intéressés à ce sport et qui s'y seront mis vraiment. On va certainement atteindre un plateau à un moment. Et là, on verra comment se comporte l'évolution des marques de prise. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est assez cohérent. Et quand on voit l'explosion de l'escalade, pourquoi pas l'explosion des marques aussi ? Avec, ça me paraît assez logique.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Est-ce que, pour commencer, tu peux un peu te présenter, nous dire qui tu es, puis nous dire aussi quel est ton rapport avec l'escalade ?

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, l'escalade, c'est une activité que j'ai commencée il y a une vingtaine d'années maintenant. J'en ai 33, donc j'ai commencé à l'adolescent. C'est une activité que j'ai découvert... par le milieu de ma famille. Il y a donc mon oncle, Eric Chanourdi, chat pour ceux qui le connaissent bien, qui était vraiment dans le milieu d'escalade à l'époque, qui a créé une des premières salles de blocs en France, qui a créé une marque d'escalade aussi, qui s'appelait Freestone. Et c'est de par le fait qu'il... qui nous a fait découvrir ça quand on était jeunes avec mon frangin, qu'on s'est mis à l'escalade et qu'on a découvert ce sport. Après ça, je pense que ça a pris un côté un peu primordial dans notre vie à partir du moment où on a découvert cette activité. Ça fait plus d'une vingtaine d'années que je grimpe. Et puis, petit à petit, dans mon activité professionnelle, j'ai toujours pensé à nous. imaginer en tout cas je pouvais lier mon activité professionnelle à cette passion et aujourd'hui c'est ce que j'arrive à faire notamment avec le avec le shape et en parallèle je suis également architecte et indépendant et donc je me suis spécialisé aussi dans l'aménagement de salles d'escalade donc voilà j'arrive vraiment être passionné et aussi un acteur dans le milieu dans le milieu de l'escalade en tant que métier ok ok

  • Speaker #0

    Alors, on rembobine. Au tout début, tu dis quand tu avais 13 ans. Donc, c'est Éric Chanordy. C'est le père de Julia, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Du coup, c'est ma cousine.

  • Speaker #0

    Donc, Julia Chanordy, c'est ta cousine. Éric Chanordy, c'est un grimpeur qui a commencé à fabriquer ses prises.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. À l'époque, je ne sais plus. Je crois qu'il a commencé par les prises. Donc à l'époque, il y avait peu de marques de prise. Elles se comptaient un peu sur les doigts des deux mains. Peut-être qu'il y avait une dizaine de marques, je pense même presque dans le monde, on va dire. Il y avait quelques grands acteurs à l'époque comme entreprises, des marques un petit peu ancestrales, que ce soit françaises ou européennes ou même mondiales. Et donc, ils avaient décidé avec son associé Marc Davier de monter une marque de prise. Donc ils ont créé la marque de prise Freestone qui était assez novatrice. C'est vraiment une belle marque à l'époque. Et

  • Speaker #0

    Octavie est photographe de montagne aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est ça. Et ils avaient fondé en parallèle l'une des premières salles de bloc, je pense que c'était peut-être la troisième ou quelque chose comme ça, à côté d'Annecy, et donc une salle qui s'appelait Freestone et qui à l'époque était un lieu un peu majeur de l'escalade puisqu'il y avait très peu de salles de bloc qui s'étaient ouvertes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, alors toi ça t'a inspiré ? de voir Eric et Marc fabriquer des prises. Quel a été le déclic pour toi ?

  • Speaker #1

    Inspiré directement, je ne sais pas, mais en tout cas, ça m'a toujours un petit peu fait rêver. Nous, c'est vrai que quand on allait du côté d'Annecy, c'était encore avec mon frère et qu'on allait dans cette salle. Comparé à là où on grimpait quand on était dans le Jura, dans des petits trucs où ce n'était pas très développé, nous, quand on est là-bas, notre seul objectif, c'était d'aller dans la salle parce que pour nous, c'était mythique. et effectivement en partageant ces moments moi aussi je sais que j'étais allé les aider un jour où ils avaient décidé de faire une extension une extension de la salle où ils avaient décidé de faire un énorme toit. C'était pendant mes vacances. Je leur ai dit, moi, j'avais 15 ans, je leur ai dit, je suis chaud de venir vous aider parce que c'est ce genre de projet qui me motive trop. Et j'étais allé passer du temps là-bas, monter le volume de la nouvelle surface de grimpe qu'ils construisaient. Et en même temps, je les avais vus aussi un peu bosser dans leurs ateliers parce qu'à l'époque, je pense qu'ils fabriquaient encore les prises. Je voyais un peu des chais posés sur les tables. Enfin, tout ça, ça m'a... Ça a baigné un peu dans mon imaginaire pendant longtemps.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait cogiter, mais ça n'a pas été immédiat. C'est un peu plus tard où tu t'es dit, finalement, ça aussi, je pourrais le faire.

  • Speaker #1

    C'est assez bizarre. Je me suis jamais vraiment dit que je pourrais le faire. Certainement que j'y ai pensé. Mais après, les choses sont plus arrivées un petit peu comme ça. Et je dirais que c'est presque le hasard qui m'a emmené là-dedans. Mais effectivement, avec... peut-être une petite arrière-pensée, mais oui, c'est jamais quelque chose que j'ai absolument voulu, on va dire. Ça arrivait un petit peu comme ça, mais je pense que j'étais bien sensibilisé à la chose et que quand l'opportunité en tout cas s'est présentée, ouais, je pense que du coup j'ai sauté dessus parce que ça devait me trotter un peu dans la tête. Mais ça a jamais été un objectif forcément professionnel depuis super longtemps, c'était pas un objectif de carrière.

  • Speaker #0

    Mais non, mais parce qu'en même temps... Une carrière de shaper, ça n'existait pas encore il y a quelques années. C'était un hyper niche. Aujourd'hui, peut-être que c'est imaginable pour des jeunes grimpeurs qui se disent qu'est-ce que je vais faire lié à l'escalade quand je devrais travailler. Mais il y a 10 ou 20 ans, ce n'était pas commun quand même.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça a un petit peu évolué. On va dire qu'avant, il y en avait très peu du fait qu'il y a peu de marques de prise. Je pense qu'à l'origine, ceux qui shippaient c'était quand même ceux qui créaient leur marque. Peut-être qu'il y en avait quelques-uns qui se filaient un peu la main ou qui allaient chercher des gens pour les aider. Mais je pense que c'était assez individuel et ça correspondait à un shipper ou à un regroupement de shippers. Moi je sais que mon oncle par exemple et Marc shippaient ensemble. Ils étaient deux, mais ils avaient leur boîte, ils faisaient leur shape, ils sortaient leurs prises. Et c'est sûr qu'au vu des quantités de prises, de nouveautés qui étaient sorties, il n'y avait pas une activité comme ça demande aujourd'hui, de shaping un peu super régulier et très productif, on va dire. Donc oui, il y en avait moins. Aujourd'hui, il y en a un petit peu plus, mais on reste quand même assez sur ce même schéma, bien qu'il évolue un peu, puisque moi, j'en suis un peu l'exemple, on va dire. Je ne suis rattaché à aucune marque, je ne fais que des collaborations. Je reste indépendant dans mon activité en tout cas. Et je réponds à une demande. Mais ça, je pense qu'on n'est pas énormément à le faire. Mais peut-être que ça va se développer un petit peu dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Donc toi, c'est intéressant. Tu prêtes ton expertise à des marques qui ont besoin de développer des nouvelles gammes de prises.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, j'ai vraiment un statut d'indépendant. C'est vraiment moi qui vais aller vers les marques ou les marques qui vont venir vers moi. Mais en tout cas, on va travailler sur une gamme de prises, sur un projet. Et après ça, on va dire que j'ai fini mon contrat. Eux, ils peuvent commercialiser les prises. On peut faire de la communication. Je peux faire de la communication aussi pour eux. Il y a plein de manières de fonctionner. Mais en tout cas, ce qui ne m'empêchera pas, une fois que j'ai fini cette session-là, d'aller voir une autre marque et effectivement de leur proposer mes services. m'aider à travailler avec eux sur d'autres cahiers des charges, sur d'autres projets complètement différents. Et puis comme ça, de rebondir un petit peu de marque en marque en fonction de leurs besoins. Et des fois, c'est même moi aussi qui me rapproche des marques et qui leur demande, est-ce que vous n'avez pas besoin de quelque chose ? Moi, j'ai une idée, on pourrait faire ça, ça pourrait être super sympa. Est-ce que ça vous intéresse ? On bosse ensemble là-dessus.

  • Speaker #0

    Ok. Alors tu disais, tu es arrivé au... au Shape, un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien nous dire exactement comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas tant du hasard que ça, mais on va voir un peu que les choses sont arrivées comme ça. Moi, j'ai toujours rêvé de venir habiter à Grenoble. J'avais essayé de venir faire mes études d'architecte à Grenoble, mais ça n'avait pas marché. Je n'avais pas été pris au concours dans l'école, etc. Donc, je m'étais retrouvé à faire mes études à Nancy. Ce que je ne regrette pas du tout, parce qu'en vrai, c'était des années d'études sympas, une ville sympa. J'ai rencontré aussi des grimpeurs là-bas que j'ai retrouvés à Chambéry. Franchement, c'était quand même sympa. Et après mes études, j'ai voyagé pas mal, pas mal en Amérique du Sud. Et ma première activité professionnelle, en fait, je l'ai trouvée à Grenoble, chez Entreprises, donc grand fabricant de murs et de prises d'escalade, via un ami qui habitait à Nancy, qui était architecte aussi, et qui s'était mis à bosser dans cette boîte complètement par hasard, et qui un jour, pendant un anniversaire... on se croise, on commence à se demander ce qu'on fait, et me dire, moi je bosse à Grenoble, je suis en entreprise, dans un truc de prise, je fais des murs d'escalade, c'est trop bien. Moi je me dis, putain, moi c'est ça que je veux aussi, je veux aller à Grenoble, en plus tu me proposes un truc, ils me disaient, ils cherchent du monde. Arriver à Grenoble, dans la ville dans laquelle j'ai toujours voulu aller, bosser en plus dans le milieu de l'escalade, pour une première activité, pour un premier boulot, ouais, 100%, je suis partant. Donc effectivement, j'y suis allé, j'ai fait un entretien et puis ça a marché. Du coup, j'étais designer de structure de mur d'escalade.

  • Speaker #0

    Donc c'est la personne qui va proposer à des salles, par exemple, comment on va agencer les murs, quels vont être les degrés de dévers ?

  • Speaker #1

    Pas tout à fait, c'est vraiment les designers. Ils vont se couper que du mur, que de la coque, que de la surface du mur. Une fois que tous les profils sont validés avec le client, que tout convient bien, que ça fit bien avec toute la salle, qu'il y a les profils nécessaires, on arrête la coque, ce qu'on appelle la coque. Derrière, c'est retransmis à un autre bureau d'études, c'est le bureau dont je faisais partie. Là, on venait vraiment dessiner la structure qui venait tenir le mur et se rattacher au bâtiment. C'était plus un boulot typé ingénieur. durant cette année où j'ai bossé un an et demi chez eux, en interne en tout cas. Et ça m'est arrivé de faire un petit peu de design, etc. J'ai commencé à m'y intéresser, j'ai mis un petit peu la main dessus. Mais mon boulot de base, c'était quand même vraiment dessiner de la structure.

  • Speaker #0

    Donc là, tu es dans une entreprise quand même avec que des gens qui parlent fabrication de murs d'escalade, fabrication de prises, création de salles, etc. toute la journée, non ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. C'est bien l'immersion, bien que finalement, il n'y ait pas... que des gens non plus qui soient 200% dans le milieu. Je dirais que c'était une grosse moitié-moitié. Après, même les gens qui n'étaient pas forcément fanatiques d'escalade étaient super cool, très bonne ambiance, chouette boîte. Ça parlait beaucoup escalade, mais on n'était pas non plus sur un milieu 100% grimpeur. Il y a des gens qui ne grimpaient pas du tout, mais qui adoraient cette boîte parce qu'il y avait une bonne ambiance. C'était sympa. Pour moi, c'était une bonne immersion. Et c'était un peu le monde dans lequel je rêvais de mettre les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors ce fameux moment ? Si c'est un moment, comment est-ce que...

  • Speaker #1

    Ça ressemble un petit peu à ça. Moi, c'est vrai qu'à l'époque, j'essayais un peu... J'ai toujours aimé un peu les arts plastiques. Je faisais un petit peu de sculpture, alors que ce soit de la sculpture sur du bois, sur du métal. J'essayais pas mal de choses. Je dessinais aussi pas mal. Mais c'est vrai que sans réelle formation et sans les bons outils, c'était quand même toujours compliqué. J'avais du mal un peu à vraiment réaliser ce que je voulais faire. Souvent, je partais d'une idée et puis au bout, ça ne ressemblait pas beaucoup à l'idée que j'étais faite au début. Après, je le justifiais en me disant, les choses sont venues comme ça, je me suis adapté. Et puis, le résultat, il est là, c'est comme ça. Donc en fait chez l'entreprise on avait un petit local extérieur au bâtiment où il y avait des agrès d'entraînement, tu pouvais le midi aller faire bourriner un petit peu pour faire ton entraînement si tu le souhaitais, il y avait plein d'agrès, plein de trucs à disposition donc c'était assez sympa. Et il y avait aussi des gros blocs de mousse qui traînaient au fond de ce petit de ce petit cabanon. Et c'est vrai que tous les jours je passais devant et je me disais un jour il faut que je prenne un morceau et que j'essaye quoi. Jusqu'au jour où je me suis demandé si je pouvais prendre un petit peu de mousse. Il ne s'en servait pas. J'ai ramené un bloc de mousse chez moi. J'ai fait ma première séance de shape. Je me suis mis dans ma chambre. J'étais dans une coloc au centre-ville de Grenoble. Je me suis mis au bord de la fenêtre. J'ai commencé à taper dans la mousse. En une heure, ma chambre était remplie de mousse. J'avais laissé la porte ouvert. Du coup, je suis allé dans le milieu de la coloc. Un vrai carnage. J'ai fait un truc vraiment qui ressemblait, mais pareil. Mais j'étais super content. Et j'ai quand même tout de suite senti qu'il y avait un petit truc à faire avec ça. Que même si je n'avais pas tout à fait réussi à faire ce que je voulais sur le premier coup, Ça se sculptait quand même vachement bien. C'est quand même plus facile que de faire ça avec du bois ou du métal ou d'autres médiums. Du coup, j'ai senti le petit potentiel.

  • Speaker #0

    Ce qu'on n'a pas encore dit, c'est que avant qu'une prise soit moulée généralement en polyuréthane ou en polyéthylène, il faut lui donner sa forme. C'est à PU ou PE. Donc il faut lui donner sa forme et pour lui donner sa forme on la sculpte dans un bloc de mousse. C'est vraiment la première étape de la création d'une prise.

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée c'est de faire un prototype en fait, une version unique on va dire du produit. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on utilise de la mousse polyuréthane. Pour ceux qui voient pas trop ce que c'est, c'est comme de la mousse isolante ou de la mousse expansée ou c'est un peu ce genre de produit. Celle qu'on utilise elle est... Elle est assez spécifique, elle a des caractéristiques qui se traitent vraiment à la sculpture et au moulage. Mais au-delà de ça, on peut se dire historiquement par exemple que les premières prises, elles étaient faites sur des prototypes qui pouvaient être en terre glaise ou avec plein de matériaux possibles. Aujourd'hui, on va travailler sur de la mousse qui est bien spécifique, qui se taille bien, qui va bien se mouler et qui va... par le fait de moulage et de reproduction après pour faire les prises en série. On va vraiment pouvoir tirer toutes les caractéristiques de la mousse qui va avoir une certaine homogénéité, une certaine densité et donc qui va venir jouer après sur la texture de la prise une fois qu'on aura fait le produit fini après moulage et démoulage et répétition.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'en fonction du type de mousse que tu utilises tu vas obtenir différentes textures ? Ou c'est une texture que tu apportes à la mousse ? à une mousse qui est toujours la même ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment des mousses déjà différentes qu'on va utiliser. Chaque marque choisit ses mousses. Il y en a qui sont plutôt fans de grains fins, d'autres de grains un peu plus épais, plus ou moins de bulles, donc plus ou moins d'homogénéité. Et après, il y a la densité. Là, c'est plus au shaper qui, lui, va aimer travailler sur une mousse dure ou une mousse molle. Elles ont leurs avantages et leurs inconvénients vraiment dans la manière dont on va les utiliser. je vais détailler un peu mais une mousse molle c'est super bien ça se travaille facilement par contre ça s'abîme très rapidement on met un coup d'ongle dedans et on la tape contre quelque chose elle va tout être abîmée par contre elle s'occupe facilement une mousse plus dense elle va être dure à travailler par contre elle va être un peu plus costaud on peut mettre l'ongle dedans ça va pas trop marquer voilà c'est l'avantage et après il y a vraiment les caractéristiques propres à la mousse qui vont donner un certain grain des certaines aspérités sur le produit fini. Et après, bien entendu, le shaper peut retravailler la mousse, soit rajouter du grain, le lisser, ou ce qu'on voit beaucoup aujourd'hui, vraiment appliquer une autre texture, une autre matière sur la mousse pour donner par exemple un côté lisse, ce qui peut donner les prises en dual texture. On va dire qu'un produit de base qui va vraiment nous donner des caractéristiques particulières, et après c'est quand même au shaper aussi de... de décider ce qu'il veut vraiment faire.

  • Speaker #0

    Tu veux dire que, par exemple, pour un dual texture, c'est au moment où on taille la mousse qu'on va rajouter une partie lisse sur la mousse ?

  • Speaker #1

    Principalement, pour des prises qui vont être fabriquées en PU ou même en PE. On va utiliser la mousse pour ses caractéristiques. Et si on veut faire du dual, on viendra appliquer un matériau, une matière. Tous les shippers qui savent faire ça ont un peu leur méthode. Il y a plein de méthodes différentes. Pour venir donner une partie lisse, mais qui sera vraiment sur le prototype. Et une fois que ce prototype est fini et validé, il va passer en moulage. Et les parties en grain vont garder du grain. Et les parties où on aura décidé d'appliquer du dual texture. qui va être lisse, elle peut être mat, elle peut être brillante, mais en tout cas, cette partie va bien être délimitée dès le prototype, et à la fabrication, on retrouvera vraiment cette délimitation qui aurait été bien anticipée et voulue, et qui donnera vraiment la caractéristique du produit fini.

  • Speaker #0

    Ok, j'aime bien parce qu'on est vraiment rentré dans des choses concrètes. et j'espérais justement avoir des informations un peu concrètes donc ça tombe bien. Mais alors cette mousse on l'achète à Leroy Merlin ou alors il faut la commander chez des fabricants spécialistes ? De quels outils on a besoin pour commencer à shaper ?

  • Speaker #1

    Disons que la mousse c'est vraiment l'élément essentiel. Après se procurer de la bonne mousse, ce n'est pas si facile. Moi je sais que j'ai bien galéré. De toute façon j'ai galéré surtout au début parce qu'il y avait peu d'informations, peu de moyens de connaître comment faire. Mais on va dire que la mousse c'est un peu l'outil essentiel. Il y a plusieurs moyens de s'en procurer mais dans tous les cas c'est relativement cher. C'est des trucs qu'on peut trouver sur des... Ça s'utilise pas mal en modelage, donc sur des sites, on va dire, d'outillage pour faire un peu de l'art ou de la sculpture, ou des choses comme ça, on peut en trouver, mais ça va être vraiment des petites pièces très chères. Et après, pour en avoir des plus grosses quantités, il faut aller vers des fournisseurs spécifiques. Mais en tout cas, c'est un produit qui coûte relativement cher. Et après, pour le reste des outils, ça va être... Beaucoup des outils manuels, des petites choses très simples, des outils qu'on va retrouver vraiment dans la gamme des outils de la finition du second œuvre dans le milieu du bâtiment. Ça va être des râpes à plâtre, ça va être des petits couteaux, ça va être... Et aussi dans des choses un peu plus techniques type beaux-arts, on va avoir des petites... Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais des petits bâtonnets avec différentes formes métalliques autour pour venir un peu creuser. creuser les choses, faire des lignes, etc. Mais l'essentiel, c'est surtout d'avoir une scie, une grosse scie, une scie qui coupe bien, une bonne râpe, pas mal de papiers à poncer avec plein de grains différents. Et déjà, avec ça, tu peux déjà faire des trucs déments.

  • Speaker #0

    En fait, t'es limité seulement par ton imagination en termes d'outillage. En fait, tu pourrais prendre quasiment tout ce qui existe.

  • Speaker #1

    Je te le remercie. Tu peux prendre... avec un couteau à pain, ça marche.

  • Speaker #0

    Couteau à beurre. Mais c'est quand même relativement compliqué de se lancer tout seul dans le shape, puisque déjà, il faut se procurer la mousse, il faut avoir les outils, et puis ensuite, ça, c'est que la première étape.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est le matos. Le matos, ça va. Il faut chercher un peu pour la mousse, mais pour le reste, ça va. Tu peux déjà commencer.

  • Speaker #0

    Parce que tu as aussi d'autres matériaux qui sont peut-être plus faciles à utiliser quand tu fais ça chez toi ou pour le plaisir. Il y a par exemple le bois, il y a de plus en plus de marques d'ailleurs qui se lancent, qui font des prises que en bois. C'est quoi un peu les avantages et les inconvénients du bois par rapport à ces matériaux dont tu viens de nous parler, donc le PU, le PE ?

  • Speaker #1

    Déjà, je pense que les premières prises ont été faites en bois. Je n'ai pas cherché très loin, je m'en souviens même dans mes vieux pans à l'époque, il y avait déjà des petits bouts de prise en bois, des trucs qui marchaient en vrai. Et donc je pense que c'était un petit peu la base. Après, pour des côtés vraiment de friction, de ressemblance au rocher, on a vite passé sur d'autres matières pour donner d'autres formes aussi. On peut être un peu limité avec le bois. Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a un joli retour de cette matière. Ce qui est super intéressant parce que, pour une première raison, qui est simplement la raison écologique, c'est quand même chouette d'utiliser ce matériau. Il a des bonnes capacités pour être sculpté, pour être adapté à des murs, percé. Le côté esthétique, c'est quand même aussi assez chouette. Aujourd'hui, on voit qu'il travaille sur des assemblages de bois, des vernis. On a vraiment des produits qui sont majeurs en prise bois. Après il y a deux utilisations, il y a vraiment la prise 100% bois où on va être en contact avec la peau des doigts juste sur le bois. Et là ce qui est vraiment chouette c'est pour les gens qui s'entraînent beaucoup par exemple, c'est de ne pas avoir ce côté trop friction dur sur le matériau de la prise, d'avoir un truc un peu soft qui va protéger un peu la peau des doigts. Et par exemple sur des pans d'entraînement, c'est parfait d'utiliser des agraires en bois ou des prises en bois. parce qu'on ne va pas perdre la peau de ses doigts, on va préserver sa peau. Donc ça c'est assez agréable pour le côté entraînement. Et aujourd'hui maintenant il faut aussi des prises en bois, où il y a aussi remettre du grip par-dessus, donc là c'est plutôt à mon avis une visée un petit peu écologique et aussi pour le style. On va avoir un produit en bois plus sain qu'une prise en plastique on va dire, mais il aura les mêmes caractéristiques qu'une prise en plastique, parce qu'on va lui rajouter une partie gris. Donc il y a vraiment plein de choses qui se font. Mais en tout cas, je pense que c'est une bonne chose que ce matériau-là revienne sur le marché. Et qu'on ait effectivement aujourd'hui beaucoup de gens qui s'y mettent.

  • Speaker #0

    et une belle diversité en tout cas de produits disponibles sur les...

  • Speaker #1

    Il y a des belles choses qui se font, je pense notamment à une marque anglaise qui s'appelle Lock, je pense que tu as dû voir leur prise, ils font des prises en bois très belles, un peu macro avec du vernis puis ensuite avec des textures résines, un peu hybrides et ça fait des jolies choses quand même

  • Speaker #0

    Si, un peu des références en la matière, moi c'est les prises en bois, je dirais les plus impressionnantes que j'ai vues. Déjà, c'est vrai qu'en termes de taille, elles ont des designs incroyables et c'est super bien fini. Donc ouais, je t'avoue que je valide la référence. Et après, c'est vrai qu'en premier en France, on avait eu Magala qui avait vraiment fait des choses assez extraordinaires et qui ont toujours, je trouve, un super bon style, une belle identité et qui arrivent en plus à se renouveler dans leur... produits assez fréquemment, on voit qu'il y a quand même pas mal d'évolutions chaque année et du coup pour donner ces deux exemples c'est vrai que ça c'est de très belles références de prises bois et ils auraient le mérite qu'on les voit un peu plus dans les salles

  • Speaker #1

    Ouais dans les salles et puis aussi dans les compétitions parce qu'aujourd'hui dans les compétitions on voit de moins en moins de volumes bois d'ailleurs et on voit de plus en plus de grosses de gros volumes en PU de grosses prises... Et on voit surtout du PU quand même.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un peu la démesure. Ça, c'est quelque chose qu'on a engagé depuis quelques années. Je pense qu'on n'a pas fini encore avec ça. Toujours plus gros, toujours plus grand. Je ne suis pas forcément d'accord avec le fait qu'il y ait moins de volume bois. Il y en a quand même encore pas mal. Mais par contre, je suis assez d'accord avec toi que sur vraiment les... gigaprises énormes avec une toute petite prévention au milieu en PU ou ou en fibre souvent c'est voilà quand c'est vraiment gros quand ça devient vraiment macro on est souvent sur de la fibre de verre ouais là c'est clair que je sais pas jusqu'à où on va pouvoir arriver je pense jusqu'à la taille du mur au-dessus de 4,50 mètres on s'en rentrera plus donc peut-être que là on s'arrête mais voilà on continue à aller là dessus toujours toujours plus grand toujours

  • Speaker #1

    Bon alors évidemment en fait ma question c'est pourquoi est-ce que la plupart des marques privilégient toujours autant le PE notamment ? Parce que le PE disons que c'est peut-être plus un matériau qui est fait pour l'extérieur.

  • Speaker #0

    Le PE il avait plein d'avantages. Il est costaud dans le temps, il résiste bien à l'usure des chaussons, du passage des mains, de la manisie, etc. Ça fait vraiment une prise qui va être costaud, nettoyable et qui va tenir dans le temps. C'est moins cher que du PE, c'est assez accessible le PE finalement, ça c'est une autre qualité. Après, un point négatif, c'est que ça va être un matériau qui va être cassant. Donc s'il tombe par terre, on va vite casser un morceau et beaucoup plus lourd. C'est-à-dire qu'à l'usage, dans l'ouverture, il faut quand même lever à chaque fois des kilos, aller suspendre le truc, visser, et plus on va avoir une prise grosse, plus on arrive sur des produits assez lourds. Aujourd'hui, c'est vrai que le PU a ces deux avantages-là en moins. Effectivement, le pli va être très flexible, il peut tomber par terre, il ne va pas se casser. On peut l'appliquer sur le mur, si le mur n'est pas tout à fait droit, il va venir s'adapter au profil du mur parce qu'il va avoir une certaine souplesse, une certaine tolérance. Par contre, c'est un matériau qui va s'utiliser plus vite et qui va effectivement durer moins longtemps, donc être jeté assez rapidement. C'est un matériau qui n'est pas recyclable. Il y a plein d'avantages au PU. Aujourd'hui, c'est un peu la majorité des ventes. Mais derrière, ça fait un produit qui n'est pas terrible écologiquement du fait qu'il s'use vite et qu'on ne peut pas en faire grand-chose derrière. Même si aujourd'hui, il y a plein de choses qui arrivent pour faire des choses.

  • Speaker #1

    J'aimerais bien qu'on en parle d'ailleurs, peut-être un peu après, parce que j'aimerais bien qu'on finisse un peu ce cycle de fabrication des prises. On en était à l'étape où on a donné une forme à de la mousse. Comment est-ce qu'on en arrive à une prise ?

  • Speaker #0

    Là, on va dire que c'est un peu le crux. Tu as trouvé tes matériaux, tu as trouvé ta mousse, tu as trouvé un lieu. C'est quand même assez important d'avoir... un bon lieu, un bon atelier. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai commencé à chaper dans ma chambre, au balcon. Pas idéal. Ça n'a pas duré longtemps. Après, je me suis mis vraiment sur le balcon, donc là dehors, j'étais quand même un peu mieux. Sauf que c'était l'hiver et je bossais chez l'entreprise la journée. Du coup, je faisais ça le soir. Donc, il y a moins d'eux sur le balcon, en plein hiver. C'est assez folklorique. Il faut aussi un bon endroit pour être dans les bonnes conditions. Mais pour créer une prise, il y a plein de processus différents. Mais l'idée première, c'est quand même d'avoir une idée de forme, une idée de préhension. Et l'enjeu, c'est de faire une prise qui va être esthétique, agréable, mais surtout avec une préhension qui va être ergonomique et qui va vraiment répondre à... un besoin, une idée où elle doit avoir ces deux fonctions, à mon avis la bonne prise, c'est la prise qui va être esthétiquement réussie et qui va avoir la prévention souhaitée avec une certaine technicité et répondre à un niveau d'ergonomie qu'on va vouloir lui attribuer. C'est une réflexion qui peut venir soit d'une envie, on est allé grimper dehors, on a eu une préhension, on a envie de la réadapter, de la retranscrire dans une prise d'escalade. On est allé se balader au musée, on a vu une super forme, super inspirante, on se dit ouais, mais ça en fait c'est une méga prise d'escalade, je vais prendre un peu le concept, essayer de la réadapter pour en faire une préhension Il y a une demande directe d'un client, par exemple, qui va dire, moi j'ai besoin d'une famille de temps de prise avec temps de prévention, avec un style qui ressemble un petit peu à ça. Et à chaque fois, on va essayer de prendre un peu toutes ces données, en faire un espèce de résumé, et puis se dire, bon, ok, les contraintes c'est ça, ce que je veux arriver à faire c'est ça. Il y a plein de moyens de s'aider pour eux dans... dans cette démarche. Moi, j'utilise beaucoup le dessin. Il y en a peut-être qui vont commencer à faire des trucs un peu en 3D en prenant un bout de papier ou quelque chose, faire un bout de sculpture avant de se lancer. Il y en a peut-être qui vont dessiner un peu sur l'ordinateur. Chacun un peu à sa manière d'amener les choses. Ou alors, on peut aussi y aller en one shot. Ça marche bien. Après, il ne reste plus qu'à travailler la mousse. Il n'y a rien de bien compliqué en soi. Il faut juste beaucoup de temps, beaucoup de pratique pour avoir. capter un peu comment ça marche, voir comment les outils réagissent. Toujours bien garder en tête son idée. Et au bout, si on sent que ce qu'on avait imaginé est là devant nous, on pose les doigts dessus, qu'on sent que ça va bien et qu'on arrive à se projeter en se disant si je mets ça sur un bout de mur, en dévers, pas en dévers, ou dans telle situation, franchement, ça peut être dément. En général, c'est que là, la prise est déjà pas mal. sur un produit qui va marcher.

  • Speaker #1

    D'accord, mais alors pour l'instant, c'est que de la mousse.

  • Speaker #0

    Effectivement. Là, pour l'instant, on n'est que sur la mousse et il reste un bout de mousse à la fin qui a la forme qui convient, qui répond aux critères, qui va envoyer du bois, mais par contre, ça reste de la mousse. Un truc compliqué aussi, c'est que tu vas arriver sur un produit fini et que tu vas vouloir l'essayer un petit peu, mais tu ne pourras jamais l'essayer vraiment. on ne peut pas te pendre dessus, la mousse n'est pas assez costaud, pas assez résistant, et en fait, tu ne peux jamais être retiré dessus, tu ne peux jamais la tester à 100%, il y a toujours cette petite frustration de te dire, j'ai l'impression que ça va être bien, mais vraiment, quand je vais être pendu dessus dans un dévers, mais qu'est-ce que ça va donner ? Ça, c'est toujours un petit peu dur, il y a toujours le petit côté d'appréhension entre la mousse qui est finie et la prise qui va sortir. Une fois que la mousse est terminée, là, après, ça passe en production. chez les fabricants de prises.

  • Speaker #1

    Mais donc en fait, ils s'en servent comme un... Est-ce qu'ils vont faire un moule à partir de ça pour ensuite produire en série des prises ? Donc en fait, tu as créé un positif, c'est la forme de la prise, qui va ensuite devenir un négatif chez un fabricant, qui va en faire en fait un moule qu'il peut mettre sur une étagère et donc ressortir en fonction de la demande. Et dans ce moule, il va couler le matériau dont est constituée la prise, le PE, le PU, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Le principe est assez simple. On va mouler le positif, comme tu disais, la mousse, avec du silicone. Clairement, le silicone est en capacité de prendre le moindre détail qui va être fait sur la mousse. un négatif qui va être 100% conforme au positif qu'on aura mis dedans. En gros, après ça, la mousse, on peut presque la jeter, on n'en a plus besoin. On garde souvent un master, souvent la première prise qu'ils font, on l'appelle le master, c'est le truc qui va rester, parce qu'un moule à l'usage va s'user, il y aura besoin de le refaire de temps en temps. On va garder le master. Celui-là, c'est un peu la relique. On le met de côté, on le met dans une pièce résistante au feu, aux incendies, à tout ça. Ça reste. Et derrière, on va avoir effectivement ces moules en silicone dans lesquelles on va pouvoir couler en série, comme tu disais, avec le PE, le PU.

  • Speaker #1

    Et de la couleur.

  • Speaker #0

    Sur la fibre, avec plein de couleurs différentes, effectivement, et qu'on va pouvoir produire à la chaîne. Mais effectivement, le moule, de temps en temps, il faut le renouveler parce qu'il va avoir tendance à s'user. Il faut dire que c'est vraiment du silicone. On peut avoir des parties avec des formes très complexes sur les prises. Donc à chaque démoulage, ça peut être assez compliqué. Le silicone, à chaque démoulage, il travaille un petit peu. Et au bout d'une certaine utilisation, il va s'user. Donc là, il faut le refaire par rapport au premier master qui était ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    ok très cool c'est une partie que je ne connais pas énormément je la connais un petit peu parce que chaque marque n'est pas fabricant il y a énormément de marques qui sont là qui gèrent leur design,

  • Speaker #1

    qui gèrent leur partie elles n'ont pas d'usine mais elles ne fabriquent pas leur piste en fait c'est plus des agences de design j'ai presque l'impression que c'est des agences de design qui ensuite sous-traitent la fabrication à des usines Alors ces usines, elles sont où ? Qui fait ça ?

  • Speaker #0

    Il y en a plusieurs. Il y a quand même un très grand producteur qui est basé en Bulgarie et qui fabrique pour à peu près, je dirais comme ça, 80% des marques en général, européennes et voire même mondiales. Donc c'est un énorme acteur de la prise sur le marché de l'escalade, le principal.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est Composite X ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on a le droit de les citer ? Bon, moi, je cite.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, de toute façon, ils fabriquent pour tout le monde. C'est un nom. Il est juste... Tu ne peux pas ne pas le connaître quand tu es un peu dans ce milieu-là. Ils sont là. On ne peut que dire qu'ils sont là. On ne peut pas les ignorer, ça, c'est sûr. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a d'autres marques qui vont, eux, fabriquer leurs produits. D'autres, des regroupements de marques, parfois. Et des fois, il y a aussi des marques indépendantes, plus ou moins grosses, qui vont décider de garder la main sur tout le process et aussi de fabriquer leurs prises. On a quelques exemples en France. Il y a Volks qui reste producteur de ces prises. Ils fabriquent aussi pour certains autres. Et on a aussi InnoHalls. Ils fabriquent à côté de Grenoble. Il y en a d'autres que je connais moins. Mais voilà, on a encore de la production, de la fabrication de Pris en France. Et voilà, ils se mettent un peu aux antipodes de la mode de fonctionnement Compositix, on va dire. Et ils défendent aussi leur savoir-faire de fabrication, le Made in France. Et surtout, pour moi, le plus intéressant, c'est ça, c'est d'avoir la main sur ce que tu fabriques. C'est-à-dire que c'est plus facile d'expérimenter, de faire un prototype, de lancer un truc, de voir si ça va, si ça ne va pas, plutôt que d'envoyer effectivement un... un shape en Bulgarie où là, t'es obligé d'attendre 6 mois déjà avant qu'ils te prennent en compte parce qu'ils ont énormément de demandes et de recevoir un produit où t'as rien décidé et où il peut y avoir un souci mais là, du coup, c'est compliqué parce que c'est fait, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vas pas faire un aller-retour tous les 6 mois avec la version 2, 3, 4 ?

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, c'est compliqué, après ça marche, ça marche très bien même mais on a tous déjà eu un... que ce soit des fabricants ou même moi avec d'autres marques, un souci sur un produit, un truc qu'on n'a pas pu gérer, parce que ce n'était pas sous la main, ce n'était pas là. Et puis, quand on veut quelque chose de rapide, c'est vrai qu'eux, ils ont tellement de demandes que tout est un peu long. Et pour faire un test, il faut savoir que le test, tu l'auras dans six mois et pas une boîte qui va fabriquer. En deux jours, on peut faire un test et voir si ce qu'on veut faire, c'est bien ou pas. Ça, c'est quand même un gros avantage.

  • Speaker #1

    Alors on a à peine évoqué tout à l'heure, tu disais effectivement qu'il y avait des nouveaux matériaux qui étaient en cours de développement ou qui étaient déjà développés, qui essaient de répondre à cette problématique écologique, parce que quand même dans la fabrication des prises telles qu'on les connaît aujourd'hui, donc principalement en PU et en PE, il y a quand même énormément de matières plastiques. Il y a aussi de l'époxy pour faire la couleur. Donc c'est quand même un procédé qui n'est pas très écologique. Alors est-ce qu'aujourd'hui on a des réponses ? à ça ?

  • Speaker #0

    Après, comme un peu... Là, on parle de l'escalade, mais je pense que c'est vraiment le reflet de tout ce qui se passe aujourd'hui. C'est un problème majeur, on va dire. Sauf qu'on part vraiment de loin avec l'escalade, parce qu'en fait, tous les produits de l'escalade, à la base, sont quand même pas terribles. Le tapis d'escalade, c'est quand même du plastique. le panneau d'escalade, il a le mérite d'être en bois, mais ça reste quand même des panneaux un peu... Il y a quand même pas mal de peinture dessus, etc. Et la prise qui effectivement, en PU, en PE, il n'y a rien de bien écologique là-dedans. C'est vrai qu'on part déjà pas avec de très très bonnes bases sur les produits, mais on sent que c'est un enjeu majeur. qu'il y a beaucoup de choses à faire, et que ce soit à tous les niveaux, tapis, murs, prises, il y a plein de démarches qui sont engagées. Aujourd'hui, je pense que c'est dur de faire une salle 100% écolo, 100%... C'est pas bio, quoi. On n'est pas encore au bio dans les salles. Mais en tout cas, il y a plein de petites actions qui sont faites et des choses qui arrivent qui vont, à mon avis, permettre d'être de plus en plus un peu respectueux dans les matériaux qu'on va utiliser. Mais il y a encore du chemin, et ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Il y a encore pas mal de chemin. Aujourd'hui, il y a des initiatives qui commencent à naître sur le recyclage et sur l'upcycling. Je ne sais pas comment on le dit en français. Notamment, je pense à l'association Clean Climber qui commence à reprendre des chaussons pour les recycler et qui prévoit aussi de le faire avec... d'autres matériels d'escalade les pays peut-être éventuellement les prises mais le problème c'est quand même ça reste le matériau de fabrication de ces prises est ce qu'on n'a pas quelque chose de aujourd'hui plus respectueux de l'environnement que

  • Speaker #0

    du pays au moins quelque chose de recyclable c'est comme tu dis un peu les deux thèmes il ya effectivement il ya bon il ya du pays qui est fait il est fait qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on peut en faire ou en refaire Aujourd'hui, clairement, le PU qui a fait son temps dans une salle, c'est-à-dire pas forcément très longtemps s'il y a beaucoup de passages, c'est poubelle. Aujourd'hui, les premiers actes de réflexion, c'était ces trucs-là, est-ce qu'on peut déjà en faire quelque chose ? Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui font de la retexturation sur les prises. On y est en fait, prendre une des prises, rajouter du grain, avec un peu, je ne sais pas exactement ce que j'utilise, mais on va redonner du grain à la prise. Je crois que ça marche assez bien.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a...

  • Speaker #0

    On y va.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a une entreprise qui s'appelle NR Holds, qui est française, qui fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, NR Holds, je le connais bien. Je sais comment il travaille. Il travaille bien. Il fait ça plutôt pas mal. On voit pas mal de choses sur les réseaux. Et on sent que ça a l'air assez quali, ce qu'il arrive à sortir. Donc ça, je trouve que c'est plutôt une bonne alternative. Et c'est une alternative qui commence à bien être reprise un peu partout. Et il y a plein de gens qui le proposent aujourd'hui. Et ouais, pour donner une seconde vie aux prises, c'est pas mal. Moi, j'ai pas encore trop trop grimpé dessus, j'ai encore du mal à me donner un réel avis. Je suppose qu'en tout cas, ça va être un peu comme sur du grain de fibres, un grain un peu positif. Mais en tout cas, de ce que j'en ai vu surtout sur les réseaux, etc. En tout cas, pour moi, l'initiative, elle est carrément bonne.

  • Speaker #1

    Donc, il y a au moins déjà cette partie où on sait qu'on est capable aujourd'hui de retravailler des prises qui sont en fin de vie, de leur étendre leur durée de vie. au lieu de les jeter directement à la poubelle ? Parce que le PU, a priori, n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut réutiliser.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas ingénieur en matériaux, mais effectivement, le PU, tu ne peux pas en faire grand-chose. Une fois qu'il a été coulé, on va dire chauffé une fois, je crois que tu ne peux pas le réchauffer, tu ne peux pas le remodeler. Il va se figer et il va perdre un peu toutes ses caractéristiques de transformation. Et oui, on peut difficilement en faire quelque chose après. Et donc c'est pour ça que voilà un peu la deuxième alternative à tout ça, c'est vraiment comme tu disais de créer un matériau qui va être plus sain dès le début ou alors qui va pouvoir avoir plusieurs cycles de vie. Et donc là on a plusieurs exemples. Déjà pour un matériau plus sain, on va dire à partir avec du bois. Là c'est tout l'exemple qu'on a vu avec les prises bois, qu'il soit 100% bois ou alors texturé avec du sable et de la peinture. Et on a aussi, je les ai d'ailleurs rencontrés sur le salon cette année, des gens qui vont venir incruster une partie en pierre, en granit, etc., qui sera vraiment une petite texture. On irait l'intégrer dans la prise bois et c'est ça qui va venir faire la friction de la prise. Et ça, je trouvais ça vraiment pas mal. On va retrouver vraiment un effet caillou. En termes de design, c'est plutôt sympa. Et pour le coup, on reste sur deux matériaux 100% naturels. Forcément, il y a un peu de la transformation. Il y a des choses pour les assembler. Il y a de la colle. Il y a peut-être un peu de colle. Mais c'est quand même déjà mieux qu'un bon vieux morceau de PE. Donc voilà, on a ces alternatives-là. et après on a les alternatives qui vont quand même essayer de coller au maximum à une prise d'escalade classique. Par exemple, c'est vrai qu'avec Artline, on a travaillé sur une gamme qu'on a fait fabriquer par une entreprise qui s'appelle Gold, qui est basée du côté de Chambéry, et eux en fait ils ont créé une nouvelle matière, un nouveau matériau. qui va avoir quasiment les mêmes caractéristiques que du PU, sauf qu'il va être recyclable. C'est-à-dire qu'on peut utiliser la prise, arriver à sa pointe de vie, on va la renvoyer, eux ils vont la broyer la prise, ils vont en refaire un petit agrégat, ils vont être capables de la réchauffer, de la retravailler, pour la réinjecter, pour créer une nouvelle prise, avec pas mal de cycles. Donc là, on est vraiment en train de démultiplier les cycles de vie d'une même quantité de matière qui avant était jetée. Là, on peut avec cette même quantité de matière faire 10 fois ou 20 fois la même chose.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on pourrait imaginer qu'à l'avenir, l'escalade soit dans un espèce de circuit fermé où les prises qui sont au rebut finissent chez des fabricants qui les broient et les réutilisent pour en faire de nouvelles.

  • Speaker #0

    C'est ça. ce serait comme faire le système de consigne. C'est un système très simple, mais par contre en termes de mise en œuvre, de matériaux, etc. Ils ont vraiment bossé énormément. C'est vraiment une boîte que je soutiens parce qu'ils ont une belle dynamique, ils sont jeunes, ils sont motivés, ils sortaient un peu de nulle part, ils ont réussi à créer un truc qui est vraiment assez ouf. Aujourd'hui, il y a des belles marques qui s'intéressent à eux. J'aime vraiment que ça marche et en plus de ça, pour moi, le procédé est... Il est vraiment novateur et heureusement qu'ils sont là pour proposer ça, parce qu'on en a besoin, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Et après, il y a d'autres alternatives. Je pense notamment à la marque InnoHolds. Eux ont décidé de rester sur le PE, qui est quand même déjà de base un petit peu moins nocif que le PU, parce qu'il y a une bonne partie de sable. Après, le sable, il faut quand même aller le chercher quelque part. Il y a toujours quand même un petit quelque chose, on va dire. mais en termes d'impact direct c'est quand même un peu moins violent que le PE et ils sont allés chercher des matériaux naturels à venir ajouter au PE pour faire un espèce de mix, ce qu'ils ont appelé le green mix donc c'est grosso modo du PE mais avec 40% de champs qui permet à la prise d'être d'avoir moins de contenu pas très écolo. Exactement, merci. Et en plus de ça, le champ va apporter des vraies caractéristiques à la prise, c'est-à-dire qu'il va être plus léger qu'une prise classique en PE, un peu plus souple. Et voilà, on arrive sur un nouveau produit qui n'est pas 100%, qui est 50%, on va dire. Et ça aussi, je trouve que c'est des belles alternatives qu'on n'avait pas il y a quelques années.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ok, c'est chouette de savoir qu'il y a des perspectives d'amélioration, en tout cas dans le bon sens.

  • Speaker #0

    C'est bien, il en faudrait largement plus, mais c'est un peu au reflet de tout ce qui se fait aujourd'hui. On voit qu'il y a beaucoup de choses qui se disent, pas mal de volonté, mais énormément d'inertie. L'inertie, c'est dur de faire quelque chose contre ça.

  • Speaker #1

    Et ouais. Pas que dans l'escalade, malheureusement.

  • Speaker #0

    Non, voilà. On constate que c'est un peu la même chose. Et bon, après, voilà, on aime un peu ce qu'on a entre les mains. On va essayer de faire avec. Mais toutes ces alternatives-là, en tout cas, je pense qu'elles sont primordiales. Et j'espère qu'on en verra plus. Parce que pour l'instant, je trouve que ça reste encore un peu à la marge.

  • Speaker #1

    Oui, on n'entend pas énormément parler. Je voulais revenir un petit peu au métier, si on peut appeler ça, de shaper. Toi, tu t'es formé en autodidacte, si j'ai bien compris. Aujourd'hui, si on veut devenir shaper, par où commencer en fait ? Quelles sont les ressources disponibles ? Quelles sont les formations à la disposition des gens qui ont envie de se lancer dans la fabrication, le design de prise ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on va dire qu'il n'y a rien. Moi, c'est vrai que j'ai appris pas mal tout seul. C'était assez autodidacte. Je me souviens qu'à l'époque, je cherchais un petit peu, comme tout le monde, des informations sur Internet, sur YouTube. Trouver un petit peu du contenu, on va dire, pour me donner des infos.

  • Speaker #1

    Tu peux devenir stripper grâce à YouTube, par exemple, aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je ne sais pas. En tout cas, quand j'ai commencé, c'est-à-dire il y a cinq ans, clairement non. On pouvait avoir des petites infos. mais moi je trouvais très très peu de contenu et le peu de choses qu'on voyait on voyait un peu des choses mais on voyait pas tout et il y avait vraiment très très peu de vidéos parce qu'il y a quand même des secrets de fabrication et il y a des choses qu'on a pas envie de montrer et ça ça voilà un peu comme tout dans ce qu'on montre c'est les côtés que tout le monde pourrait faire, sait faire mais dès qu'on a une petite spécificité il y a des choses qu'on a envie de garder pour soi Mais en tout cas, je pense que c'est encore aujourd'hui un peu compliqué quand même de pouvoir 100% s'en sortir avec les informations qu'on trouverait sur Internet ou quoi que ce soit, ou sur les réseaux. Mais on a déjà plus de choses qu'avant. Après, comme je disais, de toute façon, ça reste quand même... C'est pas ultra compliqué, il suffit d'être un petit peu des merdes, d'avoir un petit peu les bons outils, et surtout d'en faire, d'en faire beaucoup. Moi, j'en ai fait énormément. Après, peut-être que si quelqu'un m'avait expliqué, j'aurais passé moins de temps. On va dire que oui, j'ai appris un peu de mes erreurs et évolué. Donc, c'est faisable quand même un petit peu tout seul. Après, aujourd'hui, c'est sûr que je pense que c'est un métier qui va tendre à se professionnaliser. Il y a de plus en plus de marques, il y a de la demande et il y a des gens intéressés. Moi, je me fais souvent contacter, en tout cas, par des gens qui me demandent des conseils, qui ont envie de se lancer ou ne serait-ce qu'ils ont juste envie d'essayer. Donc ça montre qu'il y a un réel intérêt vers ce métier-là. Aujourd'hui, à part trouver une marque qui peut nous aider, qui peut nous passer des outils, donner un peu de la mousse pour qu'on puisse y essayer, sinon il faut se former soi-même. Et aujourd'hui, peut-être qu'on réfléchirait, on a des pistes de réflexion là-dessus. avec des gens sur Grenoble qui sont dans le milieu de l'escalade, qui ont des salles d'escalade ou qui sont fabricants de prises. Et donc on parle de peut-être monter un collectif qui permettrait de mutualiser un petit peu des compétences, que ce soit des shippers, des ouvreurs, des gérants de salles et effectivement des gens qui auraient envie de shipper ou d'apprendre à shipper de tous horizons. et peut-être créer des cités de formation ou d'échanges pour partager ça, transmettre le savoir et rendre ça accessible.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait cet échange de compétences aujourd'hui n'existe pas vraiment, c'est un peu chacun dans son coin. Et puis je ne te dis pas comment je fais pour faire mes prises. Et puis débrouille-toi !

  • Speaker #0

    Ça reste assez bonne ambiance quand même entre shippers. Déjà, on n'est pas nombreux. Donc, quand on se rencontre, on est content. C'est toujours sympa d'échanger. C'est quand même un bon milieu. Après, c'est sûr que la petite technique pour faire le truc qui rend vraiment différent tes prises des autres, à mon avis, ça te le garde pour toi. Après, j'ai déjà reçu plein de conseils, plein de petits tips en échangeant avec des shippers qui pour moi sont des références. et c'est cool d'avoir ça. Et moi, pareil, quand je rencontre un peu des gens ou alors qu'on vient me consulter sur Insta, en vrai, je donne des tips. Après, quand ça va un peu trop loin et qu'on me pose des questions trop précises sur des choses que j'essaie un peu de défendre, il y a un moment où je dis, désolé, il faut que tu cherches. Après, ce serait trop compliqué.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi, je me suis intéressé à la fabrication des prises en bois. et je me suis bien posé la question je me suis bien trituré le cerveau pour essayer de comprendre comment ils ajoutaient une couche de résine sur les prises en bois tu vois par exemple et pour l'instant j'ai pas encore une réponse définitive donc tu vois c'est c'est pas évident c'est

  • Speaker #0

    Ouais, et pourtant, en plus, ça paraît être des choses, voilà, tu te dis pas trop compliquées, mais quand tu rentres dans le détail, tu te rends vite compte que ça peut être super complexe. Moi, je peux donner un peu l'exemple du dual texture. Moi, je trouvais ça trop classe. Bon, maintenant, on envoie sur une autre prise. Moi, j'ai vraiment dit, vas-y, il faut que tu saches en faire. Et j'ai passé un temps incroyable. J'ai dépensé énormément d'argent à acheter des produits. des résines, des trucs pas possibles pour faire des essais. Il y a plein de trucs qui m'ont presque servi à rien, d'autres qui m'ont échoué, d'autres qui m'ont donné des super résultats. Mais quatre jours plus tard, ça s'était fendu de partout, ça commençait à craqueler. Ouais, franchement, j'ai essayé mille trucs, j'y ai passé énormément de temps. Et aujourd'hui, j'ai trouvé une solution, on va dire, mais qui est encore perfectible. Plus je la pratique, plus je progresse, et plus je la rends... pas parfaite encore, il y a toujours moyen de faire mieux, mais plus je m'améliore, et je sais qu'il y a plein d'autres pistes que je pourrais explorer, qui pourraient donner des résultats, mais par contre, c'est énormément de temps et d'investissements qui sont de type recherche, c'est-à-dire qui ne rapportent pas grand-chose jusqu'à ce que tu trouves un truc qui marche bien.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai appris ce que c'était là de recherche, et je le souhaite aussi un peu à tout le monde. Moi, j'aime bien donner des tips, mais je pense que si tu cherches aussi un peu ton truc, ça te donne quand même un... Moi, j'apprécie en tout cas ce côté recherche. Et quand tu trouves, tu es le plus heureux du monde. C'est la folie.

  • Speaker #1

    Eureka ! C'est marrant parce que quand on grimpe sur des prises dual texture, on ne se dirait pas qu'il y a autant de jus de cerveau qui a été dépensé pour faire une simple prise. Sans compter tous les grimpeurs qui ne font que pester contre les...

  • Speaker #0

    même si ça a un côté super beau moi je trouve majeur qu'il y a un côté super utile en plus dans la grimpe c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui disent mais en fait vous êtes chiants à faire ça ça me fait rien sur

  • Speaker #1

    ce lieu dont tu parlais à Grenoble ou c'est à Grenoble ou à Chambéry excuse moi j'ai un petit bug

  • Speaker #0

    Chez Gold, ceux qui fabriquent...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, je parlais de ce lieu d'échange de compétences.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on ne sait pas exactement où ce sera. On a plusieurs options, mais ce sera entre Grenoble et Chambert. Mais je ne veux pas trop m'avancer parce qu'on est encore sur de la réflexion. Il n'y aura pas qu'un lieu, il y aura des lieux d'échange qui pourront se faire dans un lieu. Peut-être des lieux de formation qui pourront se faire dans d'autres lieux. Et après, des lieux qui seront plus axés sur le côté fabrication, production, qui pourraient être aussi éventuellement dans un autre lieu. Mais en tout cas, c'est sûr que ces trois ou quatre lieux, ils seront entre Grenoble et Chambéry. Et maintenant, il faut qu'on soit sûr de bien les déterminer, que tout le monde soit d'accord. Le projet doit encore beaucoup mûrir, vraiment qu'au début. Mais ce sera dans la région. Ok,

  • Speaker #1

    ok, ok, très cool. Pour en venir à toi, ce que tu fabriques en tant que shaper, est-ce que tu peux nous parler un petit peu peut-être des dernières familles de prises que tu as fabriquées ? Pour qui ? Pourquoi ? Et puis un peu, quelle est la patte que toi, tu vas apporter à ces prises ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu pas mal de commandes ces derniers temps, surtout cette année. J'ai beaucoup bossé cet été, beaucoup de shape. Des bonnes opportunités, par des marques que j'ai rencontrées, soit sur des salons, soit via un petit peu les réseaux, que ce soit des marques françaises, européennes et même internationales. Mais là, par exemple, cet été, j'ai pas mal bossé pour Artline, justement, les prises qui sont après fabriquées chez Gold, donc avec des cycles de recyclage. C'était assez intéressant. A chaque fois, j'ai une manière de travailler différemment suivant les besoins de mon client. Et là, typiquement, Artline savait très bien ce qu'il voulait faire. Il avait une bonne idée de l'identité de la gamme. Il voulait une famille, il voulait que ce soit du dual texture. Il voulait que ça ressemble à des prises qu'il avait déjà faites en plus grosse, mais là, il voulait décliner avec des prises en plus petites. Et donc il m'a donné un cahier des charges assez bien défini. Et au final, je me suis servi de ça comme base. Et derrière, j'ai décliné un maximum de préhension. Il y a certaines choses que j'ai pu proposer parce qu'il était quand même assez ouvert à ce que moi je propose des choses. Et derrière, j'ai réalisé tous les Dual Texture. Et donc là, c'est une série qui est sortie il n'y a pas longtemps et on est super content du résultat. Et vu que ça s'est bien passé, on va encore bosser ensemble. On a déjà des nouveaux projets à venir. Sinon, cet été, j'ai bossé pour la marque Super. Une très belle marque qui a été créée il n'y a pas longtemps par un bon pote, la Gautier. chronovisure ce podcast il y a quelques semaines exactement qui était passé il n'y a pas très longtemps donc Gauthier et Thibaut qu'on salue en Belgique qui ont monté cette belle marque et qui sont déjà très bien représentés et qui fait vraiment une belle image de marque avec des produits vraiment classe eux ils ont connu une ascension hyper rapide quand même assez fulgurante ouais

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'était dû au charisme de Gauthier, mais en tout cas, j'ai l'impression qu'il cartonne.

  • Speaker #0

    Son petit sourire en coin, ça fait tout ça. Ouais, donc super belle opportunité de bosser un peu avec les copains et sur des beaux produits. Donc ça, c'était chouette. J'ai bossé aussi avec un Coréen, du coup, Neo Halls, mais pour une nouvelle marque qu'il va créer. Là, il m'a fait une commande vraiment super conséquente. J'ai pu vraiment faire de la... la production sur des familles énormes. C'était la première fois que j'avais autant de choses à faire, donc c'était super sympa. Et j'étais complètement libre, j'avais juste une contrainte, c'était de faire des prises pas trop mauvaises, je voulais plutôt des trucs assez bons, et par contre en terme de taille, je voulais surtout des gros trucs. Un peu la commande de rêve, beaucoup de prises, sans trop de contraintes, et la grosse dimension, sans rentrer dans les extrêmes de trucs qui font 4. de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais dans ces cas-là, ça génère des coûts quand même pour toi en termes de matière première. Donc, ça va être le commanditaire qui t'avance les frais ?

  • Speaker #0

    C'est toujours un petit peu différent en fonction de chaque marque. Mais là, pour le coup, effectivement, on s'est arrangé pour qu'ils me fournissent la mousse. Et moi, après, une fois que j'ai la mousse, j'ai déjà mes outils. après il y a peu de dépenses, là pour le coup c'était sans dual texture donc moi je vais pas ramener mes propres produits pour rajouter ça sur la prise et après les coûts de transport sont aussi pris en charge par la marque donc voilà moi j'ai presque pas d'avance à faire on va dire que tout arrive, le produit brut arrive chez moi, moi je le transforme avec mes moyens et après ils repartent. Et sinon, cette année, j'avais aussi bossé un petit peu pour Volk, une marque française qui produit en France. Belle marque aussi, avec qui on a fait des belles gammes, qui propose des produits sympas.

  • Speaker #1

    C'est notamment les fabricants des prises des murs de vitesse.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Ils ont l'agrément certification pour fabriquer les prises officielles de vitesse.

  • Speaker #1

    C'est aussi un petit village avec une grotte mythique dans le sud-est de la France. Ils ne sont pas basés là-bas, non ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Ils sont dans le nord-ouest lyonnais. Pas très loin de Lyon. Moi, souvent, c'est ça. Je passe les voir parce que je descends du Jura. Mon atelier, il est dans le Jura, à Dôle. Quand je vais bosser dans mon atelier, en descendant, je passe chez Volks à Lyon. Après, je traverse tout Lyon. Je passe chez Artline, qui est au sud-ouest. Et après, je rentre à Grenoble. Et après, quand je repars dans l'autre sens, je repasse. C'est bien, ils sont sur le chemin, c'est parfait. Et puis, une belle marque aussi avec qui j'ai travaillé, c'est InnoHalls. Une marque qui, en fait, d'origine, c'était Osmos. Donc, c'est des vieilles prises. Enfin, des vieilles prises, c'est une marque, une ancienne marque qui crée des prises depuis toujours, on va dire, sur lesquelles tous les grimpeurs ont forcément grimpé un jour dessus. et qui s'est décidé de renouveler un peu ses gammes, de créer des produits innovants, et donc qui a créé la marque InnoHolds l'année dernière. Et j'ai vraiment apprécié avec eux parce qu'on partait un petit peu de rien, c'était à la fois créer une gamme, mais c'était aussi créer une marque en même temps, enfin voilà, tout était à faire. Et on s'est mis des super challenges à créer des trucs qui n'étaient pas encore sortis, on a réussi à mélanger création de prise à la main, plus scan 3D, imprimante 3D. pour donner des nouvelles textures aux prises. Pour moi, ça a été vraiment super sympa de bosser avec eux pour voir que si on a un petit peu de motivation et des idées, tout est possible. Et avec le matériau dont je parlais tout à l'heure, le Green Mix, on fait ça avec une innovation un peu environnementale. Super expérience et j'espère qu'on pourra bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce que c'est pas aussi un peu la direction que pourraient prendre les prises à l'avenir, en tout cas le shape, de plus en plus d'impression 3D, où on va pouvoir faire des... des choses qui jusqu'à présent étaient peut-être un peu difficiles à faire à la main. Ou alors même, je pense, aux reproductions de prises, ce qu'on a vu avec les prises de Burden of Dreams, par exemple. Toi, t'en penses quoi de ces innovations ?

  • Speaker #0

    Jusque-là, par exemple, l'imitation des prises, je trouvais ça un peu too much. En vrai, on était au salon, il y avait du coup l'imitation de Burden of Dreams. Du coup, j'ai eu...... l'occasion de poser les doigts dessus avec la bonne inclinaison, c'est lunaire. Franchement, il faut mettre les mains dessus et être devant le truc pour capter le délire. En fait, comme tout le monde, on a vu les vidéos et tout, et c'est impressionnant déjà. Mais quand tu touches les prises et que tu regardes, tu as les deux mains sur la première prise, déjà le pied, tu ne sais pas comment il peut te poser, et tu regardes la deuxième, tu as tout compris.

  • Speaker #1

    du coup je valide un peu plus maintenant mais c'est vrai que par exemple pour burden ça s'y prête bien d'avoir des répliques des répliques de prise c'est un panneau à 40 45 degrés avec peu de parents 3d ça va quoi ouais

  • Speaker #0

    bah non mais c'est vrai que c'est c'est en plein développement ça va forcément être sur le sur le marché, ça va être intégré dans la conception de plus en plus souvent, ce qui est un peu normal, les imprimantes 3D aujourd'hui, tout le monde peut en avoir chez soi, on peut faire plein de trucs dément avec, donc ça a sa légitimité. La conception assistée par ordinateur, la CAO, ça existe depuis longtemps, mais maintenant arriver vraiment à travailler sur de la 3D comme ça assez facilement, sur des formes assez organiques, c'est de plus en plus facile on va dire. Moi, je n'ai rien contre ça. Après, moi, ça ne me passionne pas forcément. En fait, je n'ai pas trop envie de m'y mettre non plus. Je sais qu'il y a un potentiel énorme. Peut-être que je m'y mettrais. Mais aujourd'hui, je ne cours pas après ça en tout cas. En fait, du coup, j'ai quand même déjà deux activités. Je fais du shape. Donc là, c'est les moments que je passe à l'atelier où je suis debout, je me sers de mes mains, etc. Le reste du temps, je suis devant un ordinateur à dessiner des plans pour le côté archi. Du coup, c'est ça que j'aime dans mon métier, c'est qu'il y a une partie où je vais être à l'atelier, une partie où je vais faire de l'ordinateur. Si je me retrouve à faire que de l'ordinateur pour faire mes plans d'archi et les prises, je pense que ça me ferait un peu péter un câble. C'est un choix vraiment propre à moi. Et je pourrais défendre aussi le fait que le shape, c'est quand même une activité manuelle, finalement assez artisanale. Et du coup, je pense qu'il y a quand même un réel savoir-faire. Et l'élément essentiel, c'est quand même qu'on fait un produit pour la main, avec la main. C'est-à-dire que moi, la prise, je vais être en contact en permanence avec pendant tout le temps que je vais l'élaborer. Et je vais la toucher. Et de toute façon, je sais que ce produit-là, il va être fait pour que les gens la touchent tout le temps. Sur l'ordi, je trouve qu'il y a un peu moins ce côté, tu vas concevoir une forme, tu vas devoir la sortir en 3D. Peut-être que tu pourras la toucher, mais en tout cas, tu ne l'auras pas eu sur le moment. Il ne sert à rien d'aller-retour pour vraiment trouver un peu le truc parfait. Alors que quand on va échafauder sa prise petit à petit, qu'on va faire des petites modifs et ne pas ressentir la différence, adapter les choses tout à la main, je trouve que c'est assez sensible. En tout cas, moi, ce métier-là, c'est aussi pour ça qu'il me fait un petit peu rêver.

  • Speaker #1

    Oui, je te comprends.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Je pense que c'est en train d'arriver, ça arrivera, il y a plein de choses à faire. C'est certainement un bel avenir. Peut-être que je m'y mettrai, on ne sait jamais, il y a peut-être des choses à faire. Mais en tout cas, la conception à la main et le côté artisanal, c'est aussi ça qui m'a vraiment adoré ce métier. J'espère qu'on va quand même rester un peu sur ce genre d'axe de travail et peut-être même juste combiner un peu les choses, mais vraiment garder ce côté fabriqué à la main.

  • Speaker #1

    pour la main. Je comprends tout à fait d'où tu viens. Après, est-ce qu'on peut dire que l'impression 3D va permettre de s'affranchir de la mousse et donc peut rendre un peu... plus démocratique la conception de prise ?

  • Speaker #0

    D'un côté oui, mais on n'arrivera jamais à refaire vraiment le grain de la mousse. Donc, si on arrive à trouver d'autres choses, si on reste sur du positif, sur du projeté, pourquoi pas. Mais le grain de la mousse, à mon avis, il est quand même vraiment intéressant, mais en tout cas, je l'apprécie beaucoup dans la graine. J'aime bien les volumes en fibre, mais je suis très fan de la prise de base, on va dire, de la friction de la prise de base. bon ça diffère aussi de tous les avis mais moi j'aime bien ça et j'espère qu'on a réussi à la garder même si effectivement travailler dans la mousse comme ça c'est pas une mousse qui est terrible pour l'environnement après j'ai appris à travailler là dessus et c'est vrai que j'ai envie de continuer avec ça, après si j'arrive à trouver de la mousse qui est plus écologique et qui a les mêmes propriétés je suis 100% open ça j'aimerais bien on espère que ça arrivera

  • Speaker #1

    Écoute, j'avais une dernière question parce qu'il commence à faire tard, donc il ne faut pas que je raccourcisse ta nuit de trop. J'aimerais bien savoir si toi, il y a aujourd'hui une marque ou un shaper qui particulièrement t'inspire ou que tu trouves est vraiment innovant. Cette année, je pense à ça parce que ça a été énormément médiatisé, il y a Flat Holds. qui a fait des volumes transparents aux championnats du monde et ça avait été jamais encore vu c'est sorti pendant la finale mais voilà, est-ce que toi aujourd'hui tu considères qu'il y a une marque au-dessus du lot ou certains shapers qui sont vraiment au-dessus du reste ?

  • Speaker #0

    Elle est dure ta question parce qu'effectivement n'en donner qu'un ou ne donner qu'une marque c'est compliqué du coup je ne vais pas pouvoir y répondre comme ça mais je vais essayer quand même de respecter la question mais oui j'ai mes marques un peu de rêve et des shippers qui m'ont carrément inspiré je pense que le premier shipper qui m'a inspiré c'est mon oncle après aujourd'hui il y a des marques qui sont pour moi des indétrônables ça va être des des kit heures leurs produits que je trouve trop bien il ya une bonne banque voilà moi j'avais l'occasion de rencontrer un salon j'étais comme un gamin quand je l'avais rencontré un master quoi master des déchets peur après bastonné je le connaissais pas encore c'est un grand acteur du milieu du chef c'est laurent laporte quoi de pita pour échanger de trois mois et puis parler un peu de chez moi c'était trop cool ben flat all comme tout le monde c'est une marque que j'adore qui fait de produits de dingue et qui sont toujours là un petit peu devant les autres à créer un peu vraiment les nouvelles visions d'escalade et notamment Lloris qui bossait pour Snap qui est un très bon ouvreur et très bon shopper vraiment j'apprécie énormément ce qu'il fait en plus on est un peu sur la même dynamique on échange bien et là clairement moi ça fait partie un peu des belles références de Shaper qui m'inspire et avec Kissy un jour on me disait tu peux faire une collab avec eux ou je serais comme un dingue et je réfléchis un petit peu comme ça mais voilà un petit peu ouais pour les shippers inspirants ce serait plutôt eux là après ce qui est aussi très cool c'est de pouvoir shipper aussi un peu avec des amis donc peut-être avec Gauthier moi après il y a des marques de coeur voilà Entreprise pour moi c'est vraiment la famille, c'est eux qui m'ont mis de... un peu le pied à l'étrier dans le monde de l'escalade et j'espère que je vais pouvoir continuer à acheter pour eux pendant longtemps et que la marque va bien évoluer. Enfin voilà, il y a plein de petites choses et il y a aussi tous ceux que je découvre, des marques que je ne connais pas encore trop, que j'ai rencontrés sur un salon et qui me disent comment je ne pouvais pas connaître ce gars parce qu'il fait des trucs qui sont pas des bons Ok,

  • Speaker #1

    et bien merci. Merci, ça donne des pistes pour aller se renseigner, pour regarder un peu tout ce que font ces gens. Mais c'est vrai que ceux que tu as cités sont déjà hyper connus, donc ce n'est pas étonnant non plus. Je ne suis pas étonné que tu cites Chita, etc.

  • Speaker #0

    C'est un peu les bases. Après, ça peut durer longtemps. En cherchant bien, j'en trouverai plein d'autres. Des marques, là encore cette année, tous les ans, au salon par exemple, je me dis, allez, j'attribue le... le plus beau stand ou alors en tout cas le stand qui m'a le plus marqué avec la plus belle innovation l'année dernière c'était UNIT avec leur force majeure, vous avez fait une présentation de fou cette année X-CULT est arrivé avec des prises mais surtout des volumes en film mais des trucs lunaire, des formes improbables Pour moi, ce n'est même plus de la prise, c'est de l'œuvre d'art. C'est du truc super bien présenté en plus. Tu rencontres des mecs comme Bat Holds, qui est très peu connu en France, mais qui fait des produits trop bien, qui fait tout lui-même, qui a vraiment envie d'échanger, qui est super sympa. Moi, ça, ça m'inspire. C'est un peu ça aussi que je cherche dans les gens avec qui je travaille. C'est déjà d'avoir un bon feeling avant même de parler du produit, de ce qu'on va pouvoir faire. C'est déjà avoir un vrai feeling et une envie de partager quelque chose, puis une vraie vision.

  • Speaker #1

    de l'escalade quand t'as parlé d'art ça m'a fait penser à un truc je suis désolé je peux pas m'en empêcher mais c'est cette c'est cette prise qui est archi connue qui est la tête d'un bébé qui a été développée par un grimpeur fort grimpeur américain dont le nom m'échappe là immédiatement mais je crois que c'est c'est ça Jason Kill Jason Kill Jason Kill c'est ça n'importe quoi toi personnellement

  • Speaker #0

    SoWill en vrai ils ont fait des trucs trop bien, il y a des choses très très chouettes. Bon après ça c'est un délire mais après c'est Jason Kill je pense qu'il est dans son délire. Il faut voir le grimpeur que c'est pour comprendre ce qu'il va faire en prise quoi. Et je pense que ce gars c'est un extraterrestre de la grimpe et c'est un extraterrestre du shape. Ouais en terme de gars un peu inspirant je pense que lui tu peux le mettre dedans. Par contre après c'est sûr que... t'aimes t'aimes pas la prise de bébé moi je pense qu'elle me fait juste flipper c'est un peu clivant mais il a fait tellement de choses aussi qui sont ouais ouais lui il a vraiment participé à tout ça c'est quand même un grand mot son

  • Speaker #1

    Instagram c'est chercher les choses dans le chercher la beauté dans les choses dégoûtantes voilà Bon bah écoute, super merci beaucoup Simon. Je voulais juste te demander si tu avais des personnes ou des marques ou qui que ce soit à remercier avant qu'on se quitte. Mais j'ai trouvé cette interview hyper enrichissante et très intéressante et je te remercie infiniment d'être rentré autant dans le détail des choses. Parfois, tu vois, j'ai un peu du mal à... Tu vois, c'est un peu comme de sortir les verres du nez des personnes que j'ai en face de moi pour avoir des vraies informations. Et là, je... Je suis vraiment très reconnaissant d'avoir été dans le concret autant. Donc voilà, si tu as envie de remercier des personnes, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Yes, déjà, je vais te remercier toi. En vrai, très sympa cette interview. Ça fait toujours plaisir de pouvoir un petit peu parler des choses qu'on fait, surtout quand c'est des milieux pas trop connus. Mais en tout cas, moi, c'était avec grand plaisir. Maintenant, les gens que j'ai envie de remercier, c'est les gens qui m'ont mis un peu là-dedans. Ça va être la famille, mon oncle, Eric Chanourdi, ses deux filles, Ju et Lucie, avec qui, quand j'étais gamin, j'ai voyé grimper. On a grimpé ensemble, toujours bien inspirés. Et puis, on rêvait, on va dire, encore aujourd'hui. Et puis après, entreprise qui m'a mis le pied à l'étrier, que ce soit au niveau des murs. des prises, qui m'a donné de la liberté, qui m'a donné ma chance en fait. Donc ça, je ne pourrais jamais être assez les remercier. Et puis après, tous les collaborateurs avec qui j'ai pu bosser, que ce soit dans les prises, particulièrement Volks, Artline, Super, Neo Holds. Et j'ai l'impression que j'en oublie. Si c'est le cas, j'en suis bien désolé. Et après, il y a aussi une personne avec qui je travaille beaucoup, mais c'est plus sur du développement de murs d'escalade, etc. C'est Xavier Bauer, qui a une boîte qui s'appelle BBM Equipements, et avec qui on développe un ou deux petits projets, dont un fronton de bloc démontable qui est déjà disponible. Mais on essaie de développer un petit peu le produit, ça commence à prendre. Et donc, s'il y a des gens qui cherchent des frontons de bloc démontables pour des events, des compètes, des choses comme ça, on est là. voilà le message est passé petite fin petite fin com petite fin pub mais en tout cas c'était vraiment chouette de pouvoir parler du shape et puis j'espère en tout cas que vous allez voir les prises d'une autre manière et

  • Speaker #1

    que ça va vous donner encore plus envie de ouais j'espère que ça va en inspirer certains à sortir leurs outils et à tailler la mousse faut essayer faut se lancer en vrai c'est un chouette délire Est-ce qu'on dit taper la mousse ? T'as dit taper dans la mousse tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ah, j'ai peut-être dit ça, je tape dans la mousse. Ça, c'est quand il faut y aller, quand il y a un moment, il faut envoyer. Il y a un moment, il faut arrêter de la regarder, il faut y aller, il faut taper dans la mousse.

  • Speaker #1

    Ok, bon, merci Simon.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Allez, bonne soirée.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est fini pour cette fois. Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. J'espère que tu as appris plein de choses. Si tu as la moindre remarque, question ou suggestion, tu peux me contacter par e-mail ou sur Instagram. Tous les liens sont dans la description de l'émission. Allez, bonne grimpe et à bientôt.

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Description

Allez c’est parti pour une nouvelle saison de ton podcast préféré ! 🥳 Ravi de retrouver le studio de "L'élépan" pour te partager de nouvelles histoires et profils de grimpeurs·euses remarquables :)


Pour bien commencer l’année on va parler des prises d’escalade où plutôt de ceux qui les façonnent.

Pour échanger sur ce sujet j’ai invité Simon Favrot, shapeur indépendant qui prête son savoir-faire aux (nombreuses !) marques de cette industrie de niche à la santé insolente.


Bois, pierre, plastiques, XS, macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs et textures. Parfois ce sont d’ailleurs les prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la finale homme des championnats du monde de Bern 2023.


Alors comment tirer son épingle du jeu quand l’offre est déjà pléthorique ? A quoi ressemble le processus de création ? Quelles sont les enjeux environnementaux ? Et comment se former si l’on veut devenir shapeur ?


Réponses dans l’épisode ;)


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Allez, le podcast qui parle d'escalade. Que tu sois en train de pédaler, de courir, de conduire ou de t'entraîner, avec cette émission tu vas pouvoir écouter des grimpeuses et des grimpeurs te raconter leur histoire. Le but c'est qu'ils te partagent leurs visions, leurs expériences, leurs difficultés, bref, qu'ils te transmettent leur passion et t'inspirent à repousser tes propres limites. Allez, c'est un rendez-vous hebdomadaire, dispo gratuitement tous les samedis sur les plateformes d'écoute. et sur Youtube.

  • Speaker #1

    Allez à tout de suite !

  • Speaker #0

    Pour bien commencer l'année, on va parler des prises d'escalade, ou plutôt de ce qui les façonne. Pour échanger sur ce sujet, j'ai invité Simon Favreau, shaper indépendant qui prête son savoir-faire aux marques de cette industrie de niche à la santé insolente. Bois, pierres, plastique, XS macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs, textures, et parfois ce sont d'ailleurs ces prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la... finale homme des championnats du monde de Berne 2023. Avec Simon, on a abordé énormément de sujets, du processus de création aux enjeux écologiques, en passant par les problématiques de formation à ce métier qui fait rêver. Allez, bonne écoute.

  • Speaker #1

    Hello David !

  • Speaker #0

    Comment ça va déjà ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, ça va bien. Petite semaine de repos avant de rataquer, avant les fêtes. Mais ça va très bien, oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu rentres de Zurich ?

  • Speaker #1

    Friedrichshafen, plus précisément.

  • Speaker #0

    Friedrichshafen, c'est quoi ? C'est la banlieue de

  • Speaker #1

    Zurich ? Non, c'est une ville en soi, au bord du lac de Constance, en face de la Suisse. Une jolie petite ville, avec du coup, le plus grand salon de l'escalade européen. voire peut-être mondial, je ne sais pas ça, mais c'est quand même un gros salon d'escalade.

  • Speaker #0

    Alors si je t'ai contacté, c'est parce que je pense que tu as pas mal de choses à raconter sur la fabrication des prises, puisque toi tu shapes, alors est-ce que déjà c'est comme ça qu'on dit ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, on dit on shape des prises et celui qui shape la prise est un shaper. Il n'y a pas trop trop de mots français et on ne l'utilise pas et voilà. On est sur une activité de shaping pour faire du shape par des shapers.

  • Speaker #0

    Yes, ok, c'est noté. Toi qui étais au salon Vertical Pro à Zurich ce week-end, est-ce que tu as constaté une explosion ou en tout cas une augmentation du nombre de fabricants de prises ? J'ai l'impression que ça va dans tous les sens ces dernières années, qu'on en voit de plus en plus.

  • Speaker #1

    J'y étais déjà l'année dernière. Le premier fois que je faisais ce salon, c'était l'année dernière. J'avais déjà été à l'époque impressionné de la quantité de marques, de la quantité de produits qui étaient montrés sur ce genre d'événements. Je ne saurais pas dire si cette année, il y en avait plus. Il y en avait peut-être qui n'étaient pas l'année dernière, d'autres qui sont arrivés, etc. Mais en tout cas, le constat est quand même toujours le même. C'est assez hallucinant de voir... le nombre de marques de prise qui se créent, la densité et la quantité de produits qui sont proposés. Et je suppose que c'est en croissance parce qu'effectivement, sur le salon, on ne le distingue peut-être pas trop, mais en tout cas sur les réseaux ou dans les choses comme ça, on voit très bien qu'il y a des nouvelles marques qui apparaissent un petit peu tous les jours avec des propositions de produits différents qui sont en termes de... de matériaux, d'esthétique, de propositions, que ce soit du volume, de la prise bois, de la prise en PU. Il y a une diversité énorme des produits. C'est un peu incalculable. Ça arrive un petit peu tous les jours comme ça.

  • Speaker #0

    À ton avis, est-ce qu'on a besoin d'autant de marques ? Est-ce que ce n'est pas un peu une bulle qui est liée au fait que l'escalade, notamment en salle, a connu... une croissance exponentielle ces dernières années. Est-ce qu'on vit pas un moment où il y a trop d'acteurs sur le marché ?

  • Speaker #1

    Je dirais que c'est un petit peu difficile à dire comme ça, mais je pense que le milieu de l'escalade est en train de tellement exploser et je pense pas qu'il ait atteint sa limite. Je pense qu'il est encore quand même... Voilà un potentiel un peu pour grandir encore. Aujourd'hui, on voit bien que les marques suivent. Donc de plus en plus de marques, de plus en plus de produits. Je pense que ça répond au marché. Après, je n'ai pas les chiffres précisément en tête, mais en tout cas, c'est des choses qui suivent. L'escalade est en plein boom, comme tu le dis, elle n'a pas fini de l'être. Donc pourquoi pas continuer à créer des marques de prise ? Après, c'est vrai que c'est un peu perturbant, parce qu'on s'y perd un peu, il y en a beaucoup. Mais c'est ce qui donne aussi de la richesse à ce milieu-là. Et il faudra attendre le jour où il y aura un petit plateau, où on aura peut-être moins besoin de salles d'escalade parce qu'on a déjà ce qu'il faut. On aura réussi à ramener un maximum de gens qui seront intéressés à ce sport et qui s'y seront mis vraiment. On va certainement atteindre un plateau à un moment. Et là, on verra comment se comporte l'évolution des marques de prise. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est assez cohérent. Et quand on voit l'explosion de l'escalade, pourquoi pas l'explosion des marques aussi ? Avec, ça me paraît assez logique.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Est-ce que, pour commencer, tu peux un peu te présenter, nous dire qui tu es, puis nous dire aussi quel est ton rapport avec l'escalade ?

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, l'escalade, c'est une activité que j'ai commencée il y a une vingtaine d'années maintenant. J'en ai 33, donc j'ai commencé à l'adolescent. C'est une activité que j'ai découvert... par le milieu de ma famille. Il y a donc mon oncle, Eric Chanourdi, chat pour ceux qui le connaissent bien, qui était vraiment dans le milieu d'escalade à l'époque, qui a créé une des premières salles de blocs en France, qui a créé une marque d'escalade aussi, qui s'appelait Freestone. Et c'est de par le fait qu'il... qui nous a fait découvrir ça quand on était jeunes avec mon frangin, qu'on s'est mis à l'escalade et qu'on a découvert ce sport. Après ça, je pense que ça a pris un côté un peu primordial dans notre vie à partir du moment où on a découvert cette activité. Ça fait plus d'une vingtaine d'années que je grimpe. Et puis, petit à petit, dans mon activité professionnelle, j'ai toujours pensé à nous. imaginer en tout cas je pouvais lier mon activité professionnelle à cette passion et aujourd'hui c'est ce que j'arrive à faire notamment avec le avec le shape et en parallèle je suis également architecte et indépendant et donc je me suis spécialisé aussi dans l'aménagement de salles d'escalade donc voilà j'arrive vraiment être passionné et aussi un acteur dans le milieu dans le milieu de l'escalade en tant que métier ok ok

  • Speaker #0

    Alors, on rembobine. Au tout début, tu dis quand tu avais 13 ans. Donc, c'est Éric Chanordy. C'est le père de Julia, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Du coup, c'est ma cousine.

  • Speaker #0

    Donc, Julia Chanordy, c'est ta cousine. Éric Chanordy, c'est un grimpeur qui a commencé à fabriquer ses prises.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. À l'époque, je ne sais plus. Je crois qu'il a commencé par les prises. Donc à l'époque, il y avait peu de marques de prise. Elles se comptaient un peu sur les doigts des deux mains. Peut-être qu'il y avait une dizaine de marques, je pense même presque dans le monde, on va dire. Il y avait quelques grands acteurs à l'époque comme entreprises, des marques un petit peu ancestrales, que ce soit françaises ou européennes ou même mondiales. Et donc, ils avaient décidé avec son associé Marc Davier de monter une marque de prise. Donc ils ont créé la marque de prise Freestone qui était assez novatrice. C'est vraiment une belle marque à l'époque. Et

  • Speaker #0

    Octavie est photographe de montagne aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est ça. Et ils avaient fondé en parallèle l'une des premières salles de bloc, je pense que c'était peut-être la troisième ou quelque chose comme ça, à côté d'Annecy, et donc une salle qui s'appelait Freestone et qui à l'époque était un lieu un peu majeur de l'escalade puisqu'il y avait très peu de salles de bloc qui s'étaient ouvertes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, alors toi ça t'a inspiré ? de voir Eric et Marc fabriquer des prises. Quel a été le déclic pour toi ?

  • Speaker #1

    Inspiré directement, je ne sais pas, mais en tout cas, ça m'a toujours un petit peu fait rêver. Nous, c'est vrai que quand on allait du côté d'Annecy, c'était encore avec mon frère et qu'on allait dans cette salle. Comparé à là où on grimpait quand on était dans le Jura, dans des petits trucs où ce n'était pas très développé, nous, quand on est là-bas, notre seul objectif, c'était d'aller dans la salle parce que pour nous, c'était mythique. et effectivement en partageant ces moments moi aussi je sais que j'étais allé les aider un jour où ils avaient décidé de faire une extension une extension de la salle où ils avaient décidé de faire un énorme toit. C'était pendant mes vacances. Je leur ai dit, moi, j'avais 15 ans, je leur ai dit, je suis chaud de venir vous aider parce que c'est ce genre de projet qui me motive trop. Et j'étais allé passer du temps là-bas, monter le volume de la nouvelle surface de grimpe qu'ils construisaient. Et en même temps, je les avais vus aussi un peu bosser dans leurs ateliers parce qu'à l'époque, je pense qu'ils fabriquaient encore les prises. Je voyais un peu des chais posés sur les tables. Enfin, tout ça, ça m'a... Ça a baigné un peu dans mon imaginaire pendant longtemps.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait cogiter, mais ça n'a pas été immédiat. C'est un peu plus tard où tu t'es dit, finalement, ça aussi, je pourrais le faire.

  • Speaker #1

    C'est assez bizarre. Je me suis jamais vraiment dit que je pourrais le faire. Certainement que j'y ai pensé. Mais après, les choses sont plus arrivées un petit peu comme ça. Et je dirais que c'est presque le hasard qui m'a emmené là-dedans. Mais effectivement, avec... peut-être une petite arrière-pensée, mais oui, c'est jamais quelque chose que j'ai absolument voulu, on va dire. Ça arrivait un petit peu comme ça, mais je pense que j'étais bien sensibilisé à la chose et que quand l'opportunité en tout cas s'est présentée, ouais, je pense que du coup j'ai sauté dessus parce que ça devait me trotter un peu dans la tête. Mais ça a jamais été un objectif forcément professionnel depuis super longtemps, c'était pas un objectif de carrière.

  • Speaker #0

    Mais non, mais parce qu'en même temps... Une carrière de shaper, ça n'existait pas encore il y a quelques années. C'était un hyper niche. Aujourd'hui, peut-être que c'est imaginable pour des jeunes grimpeurs qui se disent qu'est-ce que je vais faire lié à l'escalade quand je devrais travailler. Mais il y a 10 ou 20 ans, ce n'était pas commun quand même.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça a un petit peu évolué. On va dire qu'avant, il y en avait très peu du fait qu'il y a peu de marques de prise. Je pense qu'à l'origine, ceux qui shippaient c'était quand même ceux qui créaient leur marque. Peut-être qu'il y en avait quelques-uns qui se filaient un peu la main ou qui allaient chercher des gens pour les aider. Mais je pense que c'était assez individuel et ça correspondait à un shipper ou à un regroupement de shippers. Moi je sais que mon oncle par exemple et Marc shippaient ensemble. Ils étaient deux, mais ils avaient leur boîte, ils faisaient leur shape, ils sortaient leurs prises. Et c'est sûr qu'au vu des quantités de prises, de nouveautés qui étaient sorties, il n'y avait pas une activité comme ça demande aujourd'hui, de shaping un peu super régulier et très productif, on va dire. Donc oui, il y en avait moins. Aujourd'hui, il y en a un petit peu plus, mais on reste quand même assez sur ce même schéma, bien qu'il évolue un peu, puisque moi, j'en suis un peu l'exemple, on va dire. Je ne suis rattaché à aucune marque, je ne fais que des collaborations. Je reste indépendant dans mon activité en tout cas. Et je réponds à une demande. Mais ça, je pense qu'on n'est pas énormément à le faire. Mais peut-être que ça va se développer un petit peu dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Donc toi, c'est intéressant. Tu prêtes ton expertise à des marques qui ont besoin de développer des nouvelles gammes de prises.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, j'ai vraiment un statut d'indépendant. C'est vraiment moi qui vais aller vers les marques ou les marques qui vont venir vers moi. Mais en tout cas, on va travailler sur une gamme de prises, sur un projet. Et après ça, on va dire que j'ai fini mon contrat. Eux, ils peuvent commercialiser les prises. On peut faire de la communication. Je peux faire de la communication aussi pour eux. Il y a plein de manières de fonctionner. Mais en tout cas, ce qui ne m'empêchera pas, une fois que j'ai fini cette session-là, d'aller voir une autre marque et effectivement de leur proposer mes services. m'aider à travailler avec eux sur d'autres cahiers des charges, sur d'autres projets complètement différents. Et puis comme ça, de rebondir un petit peu de marque en marque en fonction de leurs besoins. Et des fois, c'est même moi aussi qui me rapproche des marques et qui leur demande, est-ce que vous n'avez pas besoin de quelque chose ? Moi, j'ai une idée, on pourrait faire ça, ça pourrait être super sympa. Est-ce que ça vous intéresse ? On bosse ensemble là-dessus.

  • Speaker #0

    Ok. Alors tu disais, tu es arrivé au... au Shape, un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien nous dire exactement comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas tant du hasard que ça, mais on va voir un peu que les choses sont arrivées comme ça. Moi, j'ai toujours rêvé de venir habiter à Grenoble. J'avais essayé de venir faire mes études d'architecte à Grenoble, mais ça n'avait pas marché. Je n'avais pas été pris au concours dans l'école, etc. Donc, je m'étais retrouvé à faire mes études à Nancy. Ce que je ne regrette pas du tout, parce qu'en vrai, c'était des années d'études sympas, une ville sympa. J'ai rencontré aussi des grimpeurs là-bas que j'ai retrouvés à Chambéry. Franchement, c'était quand même sympa. Et après mes études, j'ai voyagé pas mal, pas mal en Amérique du Sud. Et ma première activité professionnelle, en fait, je l'ai trouvée à Grenoble, chez Entreprises, donc grand fabricant de murs et de prises d'escalade, via un ami qui habitait à Nancy, qui était architecte aussi, et qui s'était mis à bosser dans cette boîte complètement par hasard, et qui un jour, pendant un anniversaire... on se croise, on commence à se demander ce qu'on fait, et me dire, moi je bosse à Grenoble, je suis en entreprise, dans un truc de prise, je fais des murs d'escalade, c'est trop bien. Moi je me dis, putain, moi c'est ça que je veux aussi, je veux aller à Grenoble, en plus tu me proposes un truc, ils me disaient, ils cherchent du monde. Arriver à Grenoble, dans la ville dans laquelle j'ai toujours voulu aller, bosser en plus dans le milieu de l'escalade, pour une première activité, pour un premier boulot, ouais, 100%, je suis partant. Donc effectivement, j'y suis allé, j'ai fait un entretien et puis ça a marché. Du coup, j'étais designer de structure de mur d'escalade.

  • Speaker #0

    Donc c'est la personne qui va proposer à des salles, par exemple, comment on va agencer les murs, quels vont être les degrés de dévers ?

  • Speaker #1

    Pas tout à fait, c'est vraiment les designers. Ils vont se couper que du mur, que de la coque, que de la surface du mur. Une fois que tous les profils sont validés avec le client, que tout convient bien, que ça fit bien avec toute la salle, qu'il y a les profils nécessaires, on arrête la coque, ce qu'on appelle la coque. Derrière, c'est retransmis à un autre bureau d'études, c'est le bureau dont je faisais partie. Là, on venait vraiment dessiner la structure qui venait tenir le mur et se rattacher au bâtiment. C'était plus un boulot typé ingénieur. durant cette année où j'ai bossé un an et demi chez eux, en interne en tout cas. Et ça m'est arrivé de faire un petit peu de design, etc. J'ai commencé à m'y intéresser, j'ai mis un petit peu la main dessus. Mais mon boulot de base, c'était quand même vraiment dessiner de la structure.

  • Speaker #0

    Donc là, tu es dans une entreprise quand même avec que des gens qui parlent fabrication de murs d'escalade, fabrication de prises, création de salles, etc. toute la journée, non ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. C'est bien l'immersion, bien que finalement, il n'y ait pas... que des gens non plus qui soient 200% dans le milieu. Je dirais que c'était une grosse moitié-moitié. Après, même les gens qui n'étaient pas forcément fanatiques d'escalade étaient super cool, très bonne ambiance, chouette boîte. Ça parlait beaucoup escalade, mais on n'était pas non plus sur un milieu 100% grimpeur. Il y a des gens qui ne grimpaient pas du tout, mais qui adoraient cette boîte parce qu'il y avait une bonne ambiance. C'était sympa. Pour moi, c'était une bonne immersion. Et c'était un peu le monde dans lequel je rêvais de mettre les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors ce fameux moment ? Si c'est un moment, comment est-ce que...

  • Speaker #1

    Ça ressemble un petit peu à ça. Moi, c'est vrai qu'à l'époque, j'essayais un peu... J'ai toujours aimé un peu les arts plastiques. Je faisais un petit peu de sculpture, alors que ce soit de la sculpture sur du bois, sur du métal. J'essayais pas mal de choses. Je dessinais aussi pas mal. Mais c'est vrai que sans réelle formation et sans les bons outils, c'était quand même toujours compliqué. J'avais du mal un peu à vraiment réaliser ce que je voulais faire. Souvent, je partais d'une idée et puis au bout, ça ne ressemblait pas beaucoup à l'idée que j'étais faite au début. Après, je le justifiais en me disant, les choses sont venues comme ça, je me suis adapté. Et puis, le résultat, il est là, c'est comme ça. Donc en fait chez l'entreprise on avait un petit local extérieur au bâtiment où il y avait des agrès d'entraînement, tu pouvais le midi aller faire bourriner un petit peu pour faire ton entraînement si tu le souhaitais, il y avait plein d'agrès, plein de trucs à disposition donc c'était assez sympa. Et il y avait aussi des gros blocs de mousse qui traînaient au fond de ce petit de ce petit cabanon. Et c'est vrai que tous les jours je passais devant et je me disais un jour il faut que je prenne un morceau et que j'essaye quoi. Jusqu'au jour où je me suis demandé si je pouvais prendre un petit peu de mousse. Il ne s'en servait pas. J'ai ramené un bloc de mousse chez moi. J'ai fait ma première séance de shape. Je me suis mis dans ma chambre. J'étais dans une coloc au centre-ville de Grenoble. Je me suis mis au bord de la fenêtre. J'ai commencé à taper dans la mousse. En une heure, ma chambre était remplie de mousse. J'avais laissé la porte ouvert. Du coup, je suis allé dans le milieu de la coloc. Un vrai carnage. J'ai fait un truc vraiment qui ressemblait, mais pareil. Mais j'étais super content. Et j'ai quand même tout de suite senti qu'il y avait un petit truc à faire avec ça. Que même si je n'avais pas tout à fait réussi à faire ce que je voulais sur le premier coup, Ça se sculptait quand même vachement bien. C'est quand même plus facile que de faire ça avec du bois ou du métal ou d'autres médiums. Du coup, j'ai senti le petit potentiel.

  • Speaker #0

    Ce qu'on n'a pas encore dit, c'est que avant qu'une prise soit moulée généralement en polyuréthane ou en polyéthylène, il faut lui donner sa forme. C'est à PU ou PE. Donc il faut lui donner sa forme et pour lui donner sa forme on la sculpte dans un bloc de mousse. C'est vraiment la première étape de la création d'une prise.

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée c'est de faire un prototype en fait, une version unique on va dire du produit. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on utilise de la mousse polyuréthane. Pour ceux qui voient pas trop ce que c'est, c'est comme de la mousse isolante ou de la mousse expansée ou c'est un peu ce genre de produit. Celle qu'on utilise elle est... Elle est assez spécifique, elle a des caractéristiques qui se traitent vraiment à la sculpture et au moulage. Mais au-delà de ça, on peut se dire historiquement par exemple que les premières prises, elles étaient faites sur des prototypes qui pouvaient être en terre glaise ou avec plein de matériaux possibles. Aujourd'hui, on va travailler sur de la mousse qui est bien spécifique, qui se taille bien, qui va bien se mouler et qui va... par le fait de moulage et de reproduction après pour faire les prises en série. On va vraiment pouvoir tirer toutes les caractéristiques de la mousse qui va avoir une certaine homogénéité, une certaine densité et donc qui va venir jouer après sur la texture de la prise une fois qu'on aura fait le produit fini après moulage et démoulage et répétition.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'en fonction du type de mousse que tu utilises tu vas obtenir différentes textures ? Ou c'est une texture que tu apportes à la mousse ? à une mousse qui est toujours la même ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment des mousses déjà différentes qu'on va utiliser. Chaque marque choisit ses mousses. Il y en a qui sont plutôt fans de grains fins, d'autres de grains un peu plus épais, plus ou moins de bulles, donc plus ou moins d'homogénéité. Et après, il y a la densité. Là, c'est plus au shaper qui, lui, va aimer travailler sur une mousse dure ou une mousse molle. Elles ont leurs avantages et leurs inconvénients vraiment dans la manière dont on va les utiliser. je vais détailler un peu mais une mousse molle c'est super bien ça se travaille facilement par contre ça s'abîme très rapidement on met un coup d'ongle dedans et on la tape contre quelque chose elle va tout être abîmée par contre elle s'occupe facilement une mousse plus dense elle va être dure à travailler par contre elle va être un peu plus costaud on peut mettre l'ongle dedans ça va pas trop marquer voilà c'est l'avantage et après il y a vraiment les caractéristiques propres à la mousse qui vont donner un certain grain des certaines aspérités sur le produit fini. Et après, bien entendu, le shaper peut retravailler la mousse, soit rajouter du grain, le lisser, ou ce qu'on voit beaucoup aujourd'hui, vraiment appliquer une autre texture, une autre matière sur la mousse pour donner par exemple un côté lisse, ce qui peut donner les prises en dual texture. On va dire qu'un produit de base qui va vraiment nous donner des caractéristiques particulières, et après c'est quand même au shaper aussi de... de décider ce qu'il veut vraiment faire.

  • Speaker #0

    Tu veux dire que, par exemple, pour un dual texture, c'est au moment où on taille la mousse qu'on va rajouter une partie lisse sur la mousse ?

  • Speaker #1

    Principalement, pour des prises qui vont être fabriquées en PU ou même en PE. On va utiliser la mousse pour ses caractéristiques. Et si on veut faire du dual, on viendra appliquer un matériau, une matière. Tous les shippers qui savent faire ça ont un peu leur méthode. Il y a plein de méthodes différentes. Pour venir donner une partie lisse, mais qui sera vraiment sur le prototype. Et une fois que ce prototype est fini et validé, il va passer en moulage. Et les parties en grain vont garder du grain. Et les parties où on aura décidé d'appliquer du dual texture. qui va être lisse, elle peut être mat, elle peut être brillante, mais en tout cas, cette partie va bien être délimitée dès le prototype, et à la fabrication, on retrouvera vraiment cette délimitation qui aurait été bien anticipée et voulue, et qui donnera vraiment la caractéristique du produit fini.

  • Speaker #0

    Ok, j'aime bien parce qu'on est vraiment rentré dans des choses concrètes. et j'espérais justement avoir des informations un peu concrètes donc ça tombe bien. Mais alors cette mousse on l'achète à Leroy Merlin ou alors il faut la commander chez des fabricants spécialistes ? De quels outils on a besoin pour commencer à shaper ?

  • Speaker #1

    Disons que la mousse c'est vraiment l'élément essentiel. Après se procurer de la bonne mousse, ce n'est pas si facile. Moi je sais que j'ai bien galéré. De toute façon j'ai galéré surtout au début parce qu'il y avait peu d'informations, peu de moyens de connaître comment faire. Mais on va dire que la mousse c'est un peu l'outil essentiel. Il y a plusieurs moyens de s'en procurer mais dans tous les cas c'est relativement cher. C'est des trucs qu'on peut trouver sur des... Ça s'utilise pas mal en modelage, donc sur des sites, on va dire, d'outillage pour faire un peu de l'art ou de la sculpture, ou des choses comme ça, on peut en trouver, mais ça va être vraiment des petites pièces très chères. Et après, pour en avoir des plus grosses quantités, il faut aller vers des fournisseurs spécifiques. Mais en tout cas, c'est un produit qui coûte relativement cher. Et après, pour le reste des outils, ça va être... Beaucoup des outils manuels, des petites choses très simples, des outils qu'on va retrouver vraiment dans la gamme des outils de la finition du second œuvre dans le milieu du bâtiment. Ça va être des râpes à plâtre, ça va être des petits couteaux, ça va être... Et aussi dans des choses un peu plus techniques type beaux-arts, on va avoir des petites... Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais des petits bâtonnets avec différentes formes métalliques autour pour venir un peu creuser. creuser les choses, faire des lignes, etc. Mais l'essentiel, c'est surtout d'avoir une scie, une grosse scie, une scie qui coupe bien, une bonne râpe, pas mal de papiers à poncer avec plein de grains différents. Et déjà, avec ça, tu peux déjà faire des trucs déments.

  • Speaker #0

    En fait, t'es limité seulement par ton imagination en termes d'outillage. En fait, tu pourrais prendre quasiment tout ce qui existe.

  • Speaker #1

    Je te le remercie. Tu peux prendre... avec un couteau à pain, ça marche.

  • Speaker #0

    Couteau à beurre. Mais c'est quand même relativement compliqué de se lancer tout seul dans le shape, puisque déjà, il faut se procurer la mousse, il faut avoir les outils, et puis ensuite, ça, c'est que la première étape.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est le matos. Le matos, ça va. Il faut chercher un peu pour la mousse, mais pour le reste, ça va. Tu peux déjà commencer.

  • Speaker #0

    Parce que tu as aussi d'autres matériaux qui sont peut-être plus faciles à utiliser quand tu fais ça chez toi ou pour le plaisir. Il y a par exemple le bois, il y a de plus en plus de marques d'ailleurs qui se lancent, qui font des prises que en bois. C'est quoi un peu les avantages et les inconvénients du bois par rapport à ces matériaux dont tu viens de nous parler, donc le PU, le PE ?

  • Speaker #1

    Déjà, je pense que les premières prises ont été faites en bois. Je n'ai pas cherché très loin, je m'en souviens même dans mes vieux pans à l'époque, il y avait déjà des petits bouts de prise en bois, des trucs qui marchaient en vrai. Et donc je pense que c'était un petit peu la base. Après, pour des côtés vraiment de friction, de ressemblance au rocher, on a vite passé sur d'autres matières pour donner d'autres formes aussi. On peut être un peu limité avec le bois. Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a un joli retour de cette matière. Ce qui est super intéressant parce que, pour une première raison, qui est simplement la raison écologique, c'est quand même chouette d'utiliser ce matériau. Il a des bonnes capacités pour être sculpté, pour être adapté à des murs, percé. Le côté esthétique, c'est quand même aussi assez chouette. Aujourd'hui, on voit qu'il travaille sur des assemblages de bois, des vernis. On a vraiment des produits qui sont majeurs en prise bois. Après il y a deux utilisations, il y a vraiment la prise 100% bois où on va être en contact avec la peau des doigts juste sur le bois. Et là ce qui est vraiment chouette c'est pour les gens qui s'entraînent beaucoup par exemple, c'est de ne pas avoir ce côté trop friction dur sur le matériau de la prise, d'avoir un truc un peu soft qui va protéger un peu la peau des doigts. Et par exemple sur des pans d'entraînement, c'est parfait d'utiliser des agraires en bois ou des prises en bois. parce qu'on ne va pas perdre la peau de ses doigts, on va préserver sa peau. Donc ça c'est assez agréable pour le côté entraînement. Et aujourd'hui maintenant il faut aussi des prises en bois, où il y a aussi remettre du grip par-dessus, donc là c'est plutôt à mon avis une visée un petit peu écologique et aussi pour le style. On va avoir un produit en bois plus sain qu'une prise en plastique on va dire, mais il aura les mêmes caractéristiques qu'une prise en plastique, parce qu'on va lui rajouter une partie gris. Donc il y a vraiment plein de choses qui se font. Mais en tout cas, je pense que c'est une bonne chose que ce matériau-là revienne sur le marché. Et qu'on ait effectivement aujourd'hui beaucoup de gens qui s'y mettent.

  • Speaker #0

    et une belle diversité en tout cas de produits disponibles sur les...

  • Speaker #1

    Il y a des belles choses qui se font, je pense notamment à une marque anglaise qui s'appelle Lock, je pense que tu as dû voir leur prise, ils font des prises en bois très belles, un peu macro avec du vernis puis ensuite avec des textures résines, un peu hybrides et ça fait des jolies choses quand même

  • Speaker #0

    Si, un peu des références en la matière, moi c'est les prises en bois, je dirais les plus impressionnantes que j'ai vues. Déjà, c'est vrai qu'en termes de taille, elles ont des designs incroyables et c'est super bien fini. Donc ouais, je t'avoue que je valide la référence. Et après, c'est vrai qu'en premier en France, on avait eu Magala qui avait vraiment fait des choses assez extraordinaires et qui ont toujours, je trouve, un super bon style, une belle identité et qui arrivent en plus à se renouveler dans leur... produits assez fréquemment, on voit qu'il y a quand même pas mal d'évolutions chaque année et du coup pour donner ces deux exemples c'est vrai que ça c'est de très belles références de prises bois et ils auraient le mérite qu'on les voit un peu plus dans les salles

  • Speaker #1

    Ouais dans les salles et puis aussi dans les compétitions parce qu'aujourd'hui dans les compétitions on voit de moins en moins de volumes bois d'ailleurs et on voit de plus en plus de grosses de gros volumes en PU de grosses prises... Et on voit surtout du PU quand même.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un peu la démesure. Ça, c'est quelque chose qu'on a engagé depuis quelques années. Je pense qu'on n'a pas fini encore avec ça. Toujours plus gros, toujours plus grand. Je ne suis pas forcément d'accord avec le fait qu'il y ait moins de volume bois. Il y en a quand même encore pas mal. Mais par contre, je suis assez d'accord avec toi que sur vraiment les... gigaprises énormes avec une toute petite prévention au milieu en PU ou ou en fibre souvent c'est voilà quand c'est vraiment gros quand ça devient vraiment macro on est souvent sur de la fibre de verre ouais là c'est clair que je sais pas jusqu'à où on va pouvoir arriver je pense jusqu'à la taille du mur au-dessus de 4,50 mètres on s'en rentrera plus donc peut-être que là on s'arrête mais voilà on continue à aller là dessus toujours toujours plus grand toujours

  • Speaker #1

    Bon alors évidemment en fait ma question c'est pourquoi est-ce que la plupart des marques privilégient toujours autant le PE notamment ? Parce que le PE disons que c'est peut-être plus un matériau qui est fait pour l'extérieur.

  • Speaker #0

    Le PE il avait plein d'avantages. Il est costaud dans le temps, il résiste bien à l'usure des chaussons, du passage des mains, de la manisie, etc. Ça fait vraiment une prise qui va être costaud, nettoyable et qui va tenir dans le temps. C'est moins cher que du PE, c'est assez accessible le PE finalement, ça c'est une autre qualité. Après, un point négatif, c'est que ça va être un matériau qui va être cassant. Donc s'il tombe par terre, on va vite casser un morceau et beaucoup plus lourd. C'est-à-dire qu'à l'usage, dans l'ouverture, il faut quand même lever à chaque fois des kilos, aller suspendre le truc, visser, et plus on va avoir une prise grosse, plus on arrive sur des produits assez lourds. Aujourd'hui, c'est vrai que le PU a ces deux avantages-là en moins. Effectivement, le pli va être très flexible, il peut tomber par terre, il ne va pas se casser. On peut l'appliquer sur le mur, si le mur n'est pas tout à fait droit, il va venir s'adapter au profil du mur parce qu'il va avoir une certaine souplesse, une certaine tolérance. Par contre, c'est un matériau qui va s'utiliser plus vite et qui va effectivement durer moins longtemps, donc être jeté assez rapidement. C'est un matériau qui n'est pas recyclable. Il y a plein d'avantages au PU. Aujourd'hui, c'est un peu la majorité des ventes. Mais derrière, ça fait un produit qui n'est pas terrible écologiquement du fait qu'il s'use vite et qu'on ne peut pas en faire grand-chose derrière. Même si aujourd'hui, il y a plein de choses qui arrivent pour faire des choses.

  • Speaker #1

    J'aimerais bien qu'on en parle d'ailleurs, peut-être un peu après, parce que j'aimerais bien qu'on finisse un peu ce cycle de fabrication des prises. On en était à l'étape où on a donné une forme à de la mousse. Comment est-ce qu'on en arrive à une prise ?

  • Speaker #0

    Là, on va dire que c'est un peu le crux. Tu as trouvé tes matériaux, tu as trouvé ta mousse, tu as trouvé un lieu. C'est quand même assez important d'avoir... un bon lieu, un bon atelier. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai commencé à chaper dans ma chambre, au balcon. Pas idéal. Ça n'a pas duré longtemps. Après, je me suis mis vraiment sur le balcon, donc là dehors, j'étais quand même un peu mieux. Sauf que c'était l'hiver et je bossais chez l'entreprise la journée. Du coup, je faisais ça le soir. Donc, il y a moins d'eux sur le balcon, en plein hiver. C'est assez folklorique. Il faut aussi un bon endroit pour être dans les bonnes conditions. Mais pour créer une prise, il y a plein de processus différents. Mais l'idée première, c'est quand même d'avoir une idée de forme, une idée de préhension. Et l'enjeu, c'est de faire une prise qui va être esthétique, agréable, mais surtout avec une préhension qui va être ergonomique et qui va vraiment répondre à... un besoin, une idée où elle doit avoir ces deux fonctions, à mon avis la bonne prise, c'est la prise qui va être esthétiquement réussie et qui va avoir la prévention souhaitée avec une certaine technicité et répondre à un niveau d'ergonomie qu'on va vouloir lui attribuer. C'est une réflexion qui peut venir soit d'une envie, on est allé grimper dehors, on a eu une préhension, on a envie de la réadapter, de la retranscrire dans une prise d'escalade. On est allé se balader au musée, on a vu une super forme, super inspirante, on se dit ouais, mais ça en fait c'est une méga prise d'escalade, je vais prendre un peu le concept, essayer de la réadapter pour en faire une préhension Il y a une demande directe d'un client, par exemple, qui va dire, moi j'ai besoin d'une famille de temps de prise avec temps de prévention, avec un style qui ressemble un petit peu à ça. Et à chaque fois, on va essayer de prendre un peu toutes ces données, en faire un espèce de résumé, et puis se dire, bon, ok, les contraintes c'est ça, ce que je veux arriver à faire c'est ça. Il y a plein de moyens de s'aider pour eux dans... dans cette démarche. Moi, j'utilise beaucoup le dessin. Il y en a peut-être qui vont commencer à faire des trucs un peu en 3D en prenant un bout de papier ou quelque chose, faire un bout de sculpture avant de se lancer. Il y en a peut-être qui vont dessiner un peu sur l'ordinateur. Chacun un peu à sa manière d'amener les choses. Ou alors, on peut aussi y aller en one shot. Ça marche bien. Après, il ne reste plus qu'à travailler la mousse. Il n'y a rien de bien compliqué en soi. Il faut juste beaucoup de temps, beaucoup de pratique pour avoir. capter un peu comment ça marche, voir comment les outils réagissent. Toujours bien garder en tête son idée. Et au bout, si on sent que ce qu'on avait imaginé est là devant nous, on pose les doigts dessus, qu'on sent que ça va bien et qu'on arrive à se projeter en se disant si je mets ça sur un bout de mur, en dévers, pas en dévers, ou dans telle situation, franchement, ça peut être dément. En général, c'est que là, la prise est déjà pas mal. sur un produit qui va marcher.

  • Speaker #1

    D'accord, mais alors pour l'instant, c'est que de la mousse.

  • Speaker #0

    Effectivement. Là, pour l'instant, on n'est que sur la mousse et il reste un bout de mousse à la fin qui a la forme qui convient, qui répond aux critères, qui va envoyer du bois, mais par contre, ça reste de la mousse. Un truc compliqué aussi, c'est que tu vas arriver sur un produit fini et que tu vas vouloir l'essayer un petit peu, mais tu ne pourras jamais l'essayer vraiment. on ne peut pas te pendre dessus, la mousse n'est pas assez costaud, pas assez résistant, et en fait, tu ne peux jamais être retiré dessus, tu ne peux jamais la tester à 100%, il y a toujours cette petite frustration de te dire, j'ai l'impression que ça va être bien, mais vraiment, quand je vais être pendu dessus dans un dévers, mais qu'est-ce que ça va donner ? Ça, c'est toujours un petit peu dur, il y a toujours le petit côté d'appréhension entre la mousse qui est finie et la prise qui va sortir. Une fois que la mousse est terminée, là, après, ça passe en production. chez les fabricants de prises.

  • Speaker #1

    Mais donc en fait, ils s'en servent comme un... Est-ce qu'ils vont faire un moule à partir de ça pour ensuite produire en série des prises ? Donc en fait, tu as créé un positif, c'est la forme de la prise, qui va ensuite devenir un négatif chez un fabricant, qui va en faire en fait un moule qu'il peut mettre sur une étagère et donc ressortir en fonction de la demande. Et dans ce moule, il va couler le matériau dont est constituée la prise, le PE, le PU, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Le principe est assez simple. On va mouler le positif, comme tu disais, la mousse, avec du silicone. Clairement, le silicone est en capacité de prendre le moindre détail qui va être fait sur la mousse. un négatif qui va être 100% conforme au positif qu'on aura mis dedans. En gros, après ça, la mousse, on peut presque la jeter, on n'en a plus besoin. On garde souvent un master, souvent la première prise qu'ils font, on l'appelle le master, c'est le truc qui va rester, parce qu'un moule à l'usage va s'user, il y aura besoin de le refaire de temps en temps. On va garder le master. Celui-là, c'est un peu la relique. On le met de côté, on le met dans une pièce résistante au feu, aux incendies, à tout ça. Ça reste. Et derrière, on va avoir effectivement ces moules en silicone dans lesquelles on va pouvoir couler en série, comme tu disais, avec le PE, le PU.

  • Speaker #1

    Et de la couleur.

  • Speaker #0

    Sur la fibre, avec plein de couleurs différentes, effectivement, et qu'on va pouvoir produire à la chaîne. Mais effectivement, le moule, de temps en temps, il faut le renouveler parce qu'il va avoir tendance à s'user. Il faut dire que c'est vraiment du silicone. On peut avoir des parties avec des formes très complexes sur les prises. Donc à chaque démoulage, ça peut être assez compliqué. Le silicone, à chaque démoulage, il travaille un petit peu. Et au bout d'une certaine utilisation, il va s'user. Donc là, il faut le refaire par rapport au premier master qui était ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    ok très cool c'est une partie que je ne connais pas énormément je la connais un petit peu parce que chaque marque n'est pas fabricant il y a énormément de marques qui sont là qui gèrent leur design,

  • Speaker #1

    qui gèrent leur partie elles n'ont pas d'usine mais elles ne fabriquent pas leur piste en fait c'est plus des agences de design j'ai presque l'impression que c'est des agences de design qui ensuite sous-traitent la fabrication à des usines Alors ces usines, elles sont où ? Qui fait ça ?

  • Speaker #0

    Il y en a plusieurs. Il y a quand même un très grand producteur qui est basé en Bulgarie et qui fabrique pour à peu près, je dirais comme ça, 80% des marques en général, européennes et voire même mondiales. Donc c'est un énorme acteur de la prise sur le marché de l'escalade, le principal.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est Composite X ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on a le droit de les citer ? Bon, moi, je cite.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, de toute façon, ils fabriquent pour tout le monde. C'est un nom. Il est juste... Tu ne peux pas ne pas le connaître quand tu es un peu dans ce milieu-là. Ils sont là. On ne peut que dire qu'ils sont là. On ne peut pas les ignorer, ça, c'est sûr. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a d'autres marques qui vont, eux, fabriquer leurs produits. D'autres, des regroupements de marques, parfois. Et des fois, il y a aussi des marques indépendantes, plus ou moins grosses, qui vont décider de garder la main sur tout le process et aussi de fabriquer leurs prises. On a quelques exemples en France. Il y a Volks qui reste producteur de ces prises. Ils fabriquent aussi pour certains autres. Et on a aussi InnoHalls. Ils fabriquent à côté de Grenoble. Il y en a d'autres que je connais moins. Mais voilà, on a encore de la production, de la fabrication de Pris en France. Et voilà, ils se mettent un peu aux antipodes de la mode de fonctionnement Compositix, on va dire. Et ils défendent aussi leur savoir-faire de fabrication, le Made in France. Et surtout, pour moi, le plus intéressant, c'est ça, c'est d'avoir la main sur ce que tu fabriques. C'est-à-dire que c'est plus facile d'expérimenter, de faire un prototype, de lancer un truc, de voir si ça va, si ça ne va pas, plutôt que d'envoyer effectivement un... un shape en Bulgarie où là, t'es obligé d'attendre 6 mois déjà avant qu'ils te prennent en compte parce qu'ils ont énormément de demandes et de recevoir un produit où t'as rien décidé et où il peut y avoir un souci mais là, du coup, c'est compliqué parce que c'est fait, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vas pas faire un aller-retour tous les 6 mois avec la version 2, 3, 4 ?

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, c'est compliqué, après ça marche, ça marche très bien même mais on a tous déjà eu un... que ce soit des fabricants ou même moi avec d'autres marques, un souci sur un produit, un truc qu'on n'a pas pu gérer, parce que ce n'était pas sous la main, ce n'était pas là. Et puis, quand on veut quelque chose de rapide, c'est vrai qu'eux, ils ont tellement de demandes que tout est un peu long. Et pour faire un test, il faut savoir que le test, tu l'auras dans six mois et pas une boîte qui va fabriquer. En deux jours, on peut faire un test et voir si ce qu'on veut faire, c'est bien ou pas. Ça, c'est quand même un gros avantage.

  • Speaker #1

    Alors on a à peine évoqué tout à l'heure, tu disais effectivement qu'il y avait des nouveaux matériaux qui étaient en cours de développement ou qui étaient déjà développés, qui essaient de répondre à cette problématique écologique, parce que quand même dans la fabrication des prises telles qu'on les connaît aujourd'hui, donc principalement en PU et en PE, il y a quand même énormément de matières plastiques. Il y a aussi de l'époxy pour faire la couleur. Donc c'est quand même un procédé qui n'est pas très écologique. Alors est-ce qu'aujourd'hui on a des réponses ? à ça ?

  • Speaker #0

    Après, comme un peu... Là, on parle de l'escalade, mais je pense que c'est vraiment le reflet de tout ce qui se passe aujourd'hui. C'est un problème majeur, on va dire. Sauf qu'on part vraiment de loin avec l'escalade, parce qu'en fait, tous les produits de l'escalade, à la base, sont quand même pas terribles. Le tapis d'escalade, c'est quand même du plastique. le panneau d'escalade, il a le mérite d'être en bois, mais ça reste quand même des panneaux un peu... Il y a quand même pas mal de peinture dessus, etc. Et la prise qui effectivement, en PU, en PE, il n'y a rien de bien écologique là-dedans. C'est vrai qu'on part déjà pas avec de très très bonnes bases sur les produits, mais on sent que c'est un enjeu majeur. qu'il y a beaucoup de choses à faire, et que ce soit à tous les niveaux, tapis, murs, prises, il y a plein de démarches qui sont engagées. Aujourd'hui, je pense que c'est dur de faire une salle 100% écolo, 100%... C'est pas bio, quoi. On n'est pas encore au bio dans les salles. Mais en tout cas, il y a plein de petites actions qui sont faites et des choses qui arrivent qui vont, à mon avis, permettre d'être de plus en plus un peu respectueux dans les matériaux qu'on va utiliser. Mais il y a encore du chemin, et ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Il y a encore pas mal de chemin. Aujourd'hui, il y a des initiatives qui commencent à naître sur le recyclage et sur l'upcycling. Je ne sais pas comment on le dit en français. Notamment, je pense à l'association Clean Climber qui commence à reprendre des chaussons pour les recycler et qui prévoit aussi de le faire avec... d'autres matériels d'escalade les pays peut-être éventuellement les prises mais le problème c'est quand même ça reste le matériau de fabrication de ces prises est ce qu'on n'a pas quelque chose de aujourd'hui plus respectueux de l'environnement que

  • Speaker #0

    du pays au moins quelque chose de recyclable c'est comme tu dis un peu les deux thèmes il ya effectivement il ya bon il ya du pays qui est fait il est fait qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on peut en faire ou en refaire Aujourd'hui, clairement, le PU qui a fait son temps dans une salle, c'est-à-dire pas forcément très longtemps s'il y a beaucoup de passages, c'est poubelle. Aujourd'hui, les premiers actes de réflexion, c'était ces trucs-là, est-ce qu'on peut déjà en faire quelque chose ? Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui font de la retexturation sur les prises. On y est en fait, prendre une des prises, rajouter du grain, avec un peu, je ne sais pas exactement ce que j'utilise, mais on va redonner du grain à la prise. Je crois que ça marche assez bien.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a...

  • Speaker #0

    On y va.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a une entreprise qui s'appelle NR Holds, qui est française, qui fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, NR Holds, je le connais bien. Je sais comment il travaille. Il travaille bien. Il fait ça plutôt pas mal. On voit pas mal de choses sur les réseaux. Et on sent que ça a l'air assez quali, ce qu'il arrive à sortir. Donc ça, je trouve que c'est plutôt une bonne alternative. Et c'est une alternative qui commence à bien être reprise un peu partout. Et il y a plein de gens qui le proposent aujourd'hui. Et ouais, pour donner une seconde vie aux prises, c'est pas mal. Moi, j'ai pas encore trop trop grimpé dessus, j'ai encore du mal à me donner un réel avis. Je suppose qu'en tout cas, ça va être un peu comme sur du grain de fibres, un grain un peu positif. Mais en tout cas, de ce que j'en ai vu surtout sur les réseaux, etc. En tout cas, pour moi, l'initiative, elle est carrément bonne.

  • Speaker #1

    Donc, il y a au moins déjà cette partie où on sait qu'on est capable aujourd'hui de retravailler des prises qui sont en fin de vie, de leur étendre leur durée de vie. au lieu de les jeter directement à la poubelle ? Parce que le PU, a priori, n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut réutiliser.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas ingénieur en matériaux, mais effectivement, le PU, tu ne peux pas en faire grand-chose. Une fois qu'il a été coulé, on va dire chauffé une fois, je crois que tu ne peux pas le réchauffer, tu ne peux pas le remodeler. Il va se figer et il va perdre un peu toutes ses caractéristiques de transformation. Et oui, on peut difficilement en faire quelque chose après. Et donc c'est pour ça que voilà un peu la deuxième alternative à tout ça, c'est vraiment comme tu disais de créer un matériau qui va être plus sain dès le début ou alors qui va pouvoir avoir plusieurs cycles de vie. Et donc là on a plusieurs exemples. Déjà pour un matériau plus sain, on va dire à partir avec du bois. Là c'est tout l'exemple qu'on a vu avec les prises bois, qu'il soit 100% bois ou alors texturé avec du sable et de la peinture. Et on a aussi, je les ai d'ailleurs rencontrés sur le salon cette année, des gens qui vont venir incruster une partie en pierre, en granit, etc., qui sera vraiment une petite texture. On irait l'intégrer dans la prise bois et c'est ça qui va venir faire la friction de la prise. Et ça, je trouvais ça vraiment pas mal. On va retrouver vraiment un effet caillou. En termes de design, c'est plutôt sympa. Et pour le coup, on reste sur deux matériaux 100% naturels. Forcément, il y a un peu de la transformation. Il y a des choses pour les assembler. Il y a de la colle. Il y a peut-être un peu de colle. Mais c'est quand même déjà mieux qu'un bon vieux morceau de PE. Donc voilà, on a ces alternatives-là. et après on a les alternatives qui vont quand même essayer de coller au maximum à une prise d'escalade classique. Par exemple, c'est vrai qu'avec Artline, on a travaillé sur une gamme qu'on a fait fabriquer par une entreprise qui s'appelle Gold, qui est basée du côté de Chambéry, et eux en fait ils ont créé une nouvelle matière, un nouveau matériau. qui va avoir quasiment les mêmes caractéristiques que du PU, sauf qu'il va être recyclable. C'est-à-dire qu'on peut utiliser la prise, arriver à sa pointe de vie, on va la renvoyer, eux ils vont la broyer la prise, ils vont en refaire un petit agrégat, ils vont être capables de la réchauffer, de la retravailler, pour la réinjecter, pour créer une nouvelle prise, avec pas mal de cycles. Donc là, on est vraiment en train de démultiplier les cycles de vie d'une même quantité de matière qui avant était jetée. Là, on peut avec cette même quantité de matière faire 10 fois ou 20 fois la même chose.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on pourrait imaginer qu'à l'avenir, l'escalade soit dans un espèce de circuit fermé où les prises qui sont au rebut finissent chez des fabricants qui les broient et les réutilisent pour en faire de nouvelles.

  • Speaker #0

    C'est ça. ce serait comme faire le système de consigne. C'est un système très simple, mais par contre en termes de mise en œuvre, de matériaux, etc. Ils ont vraiment bossé énormément. C'est vraiment une boîte que je soutiens parce qu'ils ont une belle dynamique, ils sont jeunes, ils sont motivés, ils sortaient un peu de nulle part, ils ont réussi à créer un truc qui est vraiment assez ouf. Aujourd'hui, il y a des belles marques qui s'intéressent à eux. J'aime vraiment que ça marche et en plus de ça, pour moi, le procédé est... Il est vraiment novateur et heureusement qu'ils sont là pour proposer ça, parce qu'on en a besoin, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Et après, il y a d'autres alternatives. Je pense notamment à la marque InnoHolds. Eux ont décidé de rester sur le PE, qui est quand même déjà de base un petit peu moins nocif que le PU, parce qu'il y a une bonne partie de sable. Après, le sable, il faut quand même aller le chercher quelque part. Il y a toujours quand même un petit quelque chose, on va dire. mais en termes d'impact direct c'est quand même un peu moins violent que le PE et ils sont allés chercher des matériaux naturels à venir ajouter au PE pour faire un espèce de mix, ce qu'ils ont appelé le green mix donc c'est grosso modo du PE mais avec 40% de champs qui permet à la prise d'être d'avoir moins de contenu pas très écolo. Exactement, merci. Et en plus de ça, le champ va apporter des vraies caractéristiques à la prise, c'est-à-dire qu'il va être plus léger qu'une prise classique en PE, un peu plus souple. Et voilà, on arrive sur un nouveau produit qui n'est pas 100%, qui est 50%, on va dire. Et ça aussi, je trouve que c'est des belles alternatives qu'on n'avait pas il y a quelques années.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ok, c'est chouette de savoir qu'il y a des perspectives d'amélioration, en tout cas dans le bon sens.

  • Speaker #0

    C'est bien, il en faudrait largement plus, mais c'est un peu au reflet de tout ce qui se fait aujourd'hui. On voit qu'il y a beaucoup de choses qui se disent, pas mal de volonté, mais énormément d'inertie. L'inertie, c'est dur de faire quelque chose contre ça.

  • Speaker #1

    Et ouais. Pas que dans l'escalade, malheureusement.

  • Speaker #0

    Non, voilà. On constate que c'est un peu la même chose. Et bon, après, voilà, on aime un peu ce qu'on a entre les mains. On va essayer de faire avec. Mais toutes ces alternatives-là, en tout cas, je pense qu'elles sont primordiales. Et j'espère qu'on en verra plus. Parce que pour l'instant, je trouve que ça reste encore un peu à la marge.

  • Speaker #1

    Oui, on n'entend pas énormément parler. Je voulais revenir un petit peu au métier, si on peut appeler ça, de shaper. Toi, tu t'es formé en autodidacte, si j'ai bien compris. Aujourd'hui, si on veut devenir shaper, par où commencer en fait ? Quelles sont les ressources disponibles ? Quelles sont les formations à la disposition des gens qui ont envie de se lancer dans la fabrication, le design de prise ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on va dire qu'il n'y a rien. Moi, c'est vrai que j'ai appris pas mal tout seul. C'était assez autodidacte. Je me souviens qu'à l'époque, je cherchais un petit peu, comme tout le monde, des informations sur Internet, sur YouTube. Trouver un petit peu du contenu, on va dire, pour me donner des infos.

  • Speaker #1

    Tu peux devenir stripper grâce à YouTube, par exemple, aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je ne sais pas. En tout cas, quand j'ai commencé, c'est-à-dire il y a cinq ans, clairement non. On pouvait avoir des petites infos. mais moi je trouvais très très peu de contenu et le peu de choses qu'on voyait on voyait un peu des choses mais on voyait pas tout et il y avait vraiment très très peu de vidéos parce qu'il y a quand même des secrets de fabrication et il y a des choses qu'on a pas envie de montrer et ça ça voilà un peu comme tout dans ce qu'on montre c'est les côtés que tout le monde pourrait faire, sait faire mais dès qu'on a une petite spécificité il y a des choses qu'on a envie de garder pour soi Mais en tout cas, je pense que c'est encore aujourd'hui un peu compliqué quand même de pouvoir 100% s'en sortir avec les informations qu'on trouverait sur Internet ou quoi que ce soit, ou sur les réseaux. Mais on a déjà plus de choses qu'avant. Après, comme je disais, de toute façon, ça reste quand même... C'est pas ultra compliqué, il suffit d'être un petit peu des merdes, d'avoir un petit peu les bons outils, et surtout d'en faire, d'en faire beaucoup. Moi, j'en ai fait énormément. Après, peut-être que si quelqu'un m'avait expliqué, j'aurais passé moins de temps. On va dire que oui, j'ai appris un peu de mes erreurs et évolué. Donc, c'est faisable quand même un petit peu tout seul. Après, aujourd'hui, c'est sûr que je pense que c'est un métier qui va tendre à se professionnaliser. Il y a de plus en plus de marques, il y a de la demande et il y a des gens intéressés. Moi, je me fais souvent contacter, en tout cas, par des gens qui me demandent des conseils, qui ont envie de se lancer ou ne serait-ce qu'ils ont juste envie d'essayer. Donc ça montre qu'il y a un réel intérêt vers ce métier-là. Aujourd'hui, à part trouver une marque qui peut nous aider, qui peut nous passer des outils, donner un peu de la mousse pour qu'on puisse y essayer, sinon il faut se former soi-même. Et aujourd'hui, peut-être qu'on réfléchirait, on a des pistes de réflexion là-dessus. avec des gens sur Grenoble qui sont dans le milieu de l'escalade, qui ont des salles d'escalade ou qui sont fabricants de prises. Et donc on parle de peut-être monter un collectif qui permettrait de mutualiser un petit peu des compétences, que ce soit des shippers, des ouvreurs, des gérants de salles et effectivement des gens qui auraient envie de shipper ou d'apprendre à shipper de tous horizons. et peut-être créer des cités de formation ou d'échanges pour partager ça, transmettre le savoir et rendre ça accessible.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait cet échange de compétences aujourd'hui n'existe pas vraiment, c'est un peu chacun dans son coin. Et puis je ne te dis pas comment je fais pour faire mes prises. Et puis débrouille-toi !

  • Speaker #0

    Ça reste assez bonne ambiance quand même entre shippers. Déjà, on n'est pas nombreux. Donc, quand on se rencontre, on est content. C'est toujours sympa d'échanger. C'est quand même un bon milieu. Après, c'est sûr que la petite technique pour faire le truc qui rend vraiment différent tes prises des autres, à mon avis, ça te le garde pour toi. Après, j'ai déjà reçu plein de conseils, plein de petits tips en échangeant avec des shippers qui pour moi sont des références. et c'est cool d'avoir ça. Et moi, pareil, quand je rencontre un peu des gens ou alors qu'on vient me consulter sur Insta, en vrai, je donne des tips. Après, quand ça va un peu trop loin et qu'on me pose des questions trop précises sur des choses que j'essaie un peu de défendre, il y a un moment où je dis, désolé, il faut que tu cherches. Après, ce serait trop compliqué.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi, je me suis intéressé à la fabrication des prises en bois. et je me suis bien posé la question je me suis bien trituré le cerveau pour essayer de comprendre comment ils ajoutaient une couche de résine sur les prises en bois tu vois par exemple et pour l'instant j'ai pas encore une réponse définitive donc tu vois c'est c'est pas évident c'est

  • Speaker #0

    Ouais, et pourtant, en plus, ça paraît être des choses, voilà, tu te dis pas trop compliquées, mais quand tu rentres dans le détail, tu te rends vite compte que ça peut être super complexe. Moi, je peux donner un peu l'exemple du dual texture. Moi, je trouvais ça trop classe. Bon, maintenant, on envoie sur une autre prise. Moi, j'ai vraiment dit, vas-y, il faut que tu saches en faire. Et j'ai passé un temps incroyable. J'ai dépensé énormément d'argent à acheter des produits. des résines, des trucs pas possibles pour faire des essais. Il y a plein de trucs qui m'ont presque servi à rien, d'autres qui m'ont échoué, d'autres qui m'ont donné des super résultats. Mais quatre jours plus tard, ça s'était fendu de partout, ça commençait à craqueler. Ouais, franchement, j'ai essayé mille trucs, j'y ai passé énormément de temps. Et aujourd'hui, j'ai trouvé une solution, on va dire, mais qui est encore perfectible. Plus je la pratique, plus je progresse, et plus je la rends... pas parfaite encore, il y a toujours moyen de faire mieux, mais plus je m'améliore, et je sais qu'il y a plein d'autres pistes que je pourrais explorer, qui pourraient donner des résultats, mais par contre, c'est énormément de temps et d'investissements qui sont de type recherche, c'est-à-dire qui ne rapportent pas grand-chose jusqu'à ce que tu trouves un truc qui marche bien.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai appris ce que c'était là de recherche, et je le souhaite aussi un peu à tout le monde. Moi, j'aime bien donner des tips, mais je pense que si tu cherches aussi un peu ton truc, ça te donne quand même un... Moi, j'apprécie en tout cas ce côté recherche. Et quand tu trouves, tu es le plus heureux du monde. C'est la folie.

  • Speaker #1

    Eureka ! C'est marrant parce que quand on grimpe sur des prises dual texture, on ne se dirait pas qu'il y a autant de jus de cerveau qui a été dépensé pour faire une simple prise. Sans compter tous les grimpeurs qui ne font que pester contre les...

  • Speaker #0

    même si ça a un côté super beau moi je trouve majeur qu'il y a un côté super utile en plus dans la grimpe c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui disent mais en fait vous êtes chiants à faire ça ça me fait rien sur

  • Speaker #1

    ce lieu dont tu parlais à Grenoble ou c'est à Grenoble ou à Chambéry excuse moi j'ai un petit bug

  • Speaker #0

    Chez Gold, ceux qui fabriquent...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, je parlais de ce lieu d'échange de compétences.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on ne sait pas exactement où ce sera. On a plusieurs options, mais ce sera entre Grenoble et Chambert. Mais je ne veux pas trop m'avancer parce qu'on est encore sur de la réflexion. Il n'y aura pas qu'un lieu, il y aura des lieux d'échange qui pourront se faire dans un lieu. Peut-être des lieux de formation qui pourront se faire dans d'autres lieux. Et après, des lieux qui seront plus axés sur le côté fabrication, production, qui pourraient être aussi éventuellement dans un autre lieu. Mais en tout cas, c'est sûr que ces trois ou quatre lieux, ils seront entre Grenoble et Chambéry. Et maintenant, il faut qu'on soit sûr de bien les déterminer, que tout le monde soit d'accord. Le projet doit encore beaucoup mûrir, vraiment qu'au début. Mais ce sera dans la région. Ok,

  • Speaker #1

    ok, ok, très cool. Pour en venir à toi, ce que tu fabriques en tant que shaper, est-ce que tu peux nous parler un petit peu peut-être des dernières familles de prises que tu as fabriquées ? Pour qui ? Pourquoi ? Et puis un peu, quelle est la patte que toi, tu vas apporter à ces prises ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu pas mal de commandes ces derniers temps, surtout cette année. J'ai beaucoup bossé cet été, beaucoup de shape. Des bonnes opportunités, par des marques que j'ai rencontrées, soit sur des salons, soit via un petit peu les réseaux, que ce soit des marques françaises, européennes et même internationales. Mais là, par exemple, cet été, j'ai pas mal bossé pour Artline, justement, les prises qui sont après fabriquées chez Gold, donc avec des cycles de recyclage. C'était assez intéressant. A chaque fois, j'ai une manière de travailler différemment suivant les besoins de mon client. Et là, typiquement, Artline savait très bien ce qu'il voulait faire. Il avait une bonne idée de l'identité de la gamme. Il voulait une famille, il voulait que ce soit du dual texture. Il voulait que ça ressemble à des prises qu'il avait déjà faites en plus grosse, mais là, il voulait décliner avec des prises en plus petites. Et donc il m'a donné un cahier des charges assez bien défini. Et au final, je me suis servi de ça comme base. Et derrière, j'ai décliné un maximum de préhension. Il y a certaines choses que j'ai pu proposer parce qu'il était quand même assez ouvert à ce que moi je propose des choses. Et derrière, j'ai réalisé tous les Dual Texture. Et donc là, c'est une série qui est sortie il n'y a pas longtemps et on est super content du résultat. Et vu que ça s'est bien passé, on va encore bosser ensemble. On a déjà des nouveaux projets à venir. Sinon, cet été, j'ai bossé pour la marque Super. Une très belle marque qui a été créée il n'y a pas longtemps par un bon pote, la Gautier. chronovisure ce podcast il y a quelques semaines exactement qui était passé il n'y a pas très longtemps donc Gauthier et Thibaut qu'on salue en Belgique qui ont monté cette belle marque et qui sont déjà très bien représentés et qui fait vraiment une belle image de marque avec des produits vraiment classe eux ils ont connu une ascension hyper rapide quand même assez fulgurante ouais

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'était dû au charisme de Gauthier, mais en tout cas, j'ai l'impression qu'il cartonne.

  • Speaker #0

    Son petit sourire en coin, ça fait tout ça. Ouais, donc super belle opportunité de bosser un peu avec les copains et sur des beaux produits. Donc ça, c'était chouette. J'ai bossé aussi avec un Coréen, du coup, Neo Halls, mais pour une nouvelle marque qu'il va créer. Là, il m'a fait une commande vraiment super conséquente. J'ai pu vraiment faire de la... la production sur des familles énormes. C'était la première fois que j'avais autant de choses à faire, donc c'était super sympa. Et j'étais complètement libre, j'avais juste une contrainte, c'était de faire des prises pas trop mauvaises, je voulais plutôt des trucs assez bons, et par contre en terme de taille, je voulais surtout des gros trucs. Un peu la commande de rêve, beaucoup de prises, sans trop de contraintes, et la grosse dimension, sans rentrer dans les extrêmes de trucs qui font 4. de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais dans ces cas-là, ça génère des coûts quand même pour toi en termes de matière première. Donc, ça va être le commanditaire qui t'avance les frais ?

  • Speaker #0

    C'est toujours un petit peu différent en fonction de chaque marque. Mais là, pour le coup, effectivement, on s'est arrangé pour qu'ils me fournissent la mousse. Et moi, après, une fois que j'ai la mousse, j'ai déjà mes outils. après il y a peu de dépenses, là pour le coup c'était sans dual texture donc moi je vais pas ramener mes propres produits pour rajouter ça sur la prise et après les coûts de transport sont aussi pris en charge par la marque donc voilà moi j'ai presque pas d'avance à faire on va dire que tout arrive, le produit brut arrive chez moi, moi je le transforme avec mes moyens et après ils repartent. Et sinon, cette année, j'avais aussi bossé un petit peu pour Volk, une marque française qui produit en France. Belle marque aussi, avec qui on a fait des belles gammes, qui propose des produits sympas.

  • Speaker #1

    C'est notamment les fabricants des prises des murs de vitesse.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Ils ont l'agrément certification pour fabriquer les prises officielles de vitesse.

  • Speaker #1

    C'est aussi un petit village avec une grotte mythique dans le sud-est de la France. Ils ne sont pas basés là-bas, non ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Ils sont dans le nord-ouest lyonnais. Pas très loin de Lyon. Moi, souvent, c'est ça. Je passe les voir parce que je descends du Jura. Mon atelier, il est dans le Jura, à Dôle. Quand je vais bosser dans mon atelier, en descendant, je passe chez Volks à Lyon. Après, je traverse tout Lyon. Je passe chez Artline, qui est au sud-ouest. Et après, je rentre à Grenoble. Et après, quand je repars dans l'autre sens, je repasse. C'est bien, ils sont sur le chemin, c'est parfait. Et puis, une belle marque aussi avec qui j'ai travaillé, c'est InnoHalls. Une marque qui, en fait, d'origine, c'était Osmos. Donc, c'est des vieilles prises. Enfin, des vieilles prises, c'est une marque, une ancienne marque qui crée des prises depuis toujours, on va dire, sur lesquelles tous les grimpeurs ont forcément grimpé un jour dessus. et qui s'est décidé de renouveler un peu ses gammes, de créer des produits innovants, et donc qui a créé la marque InnoHolds l'année dernière. Et j'ai vraiment apprécié avec eux parce qu'on partait un petit peu de rien, c'était à la fois créer une gamme, mais c'était aussi créer une marque en même temps, enfin voilà, tout était à faire. Et on s'est mis des super challenges à créer des trucs qui n'étaient pas encore sortis, on a réussi à mélanger création de prise à la main, plus scan 3D, imprimante 3D. pour donner des nouvelles textures aux prises. Pour moi, ça a été vraiment super sympa de bosser avec eux pour voir que si on a un petit peu de motivation et des idées, tout est possible. Et avec le matériau dont je parlais tout à l'heure, le Green Mix, on fait ça avec une innovation un peu environnementale. Super expérience et j'espère qu'on pourra bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce que c'est pas aussi un peu la direction que pourraient prendre les prises à l'avenir, en tout cas le shape, de plus en plus d'impression 3D, où on va pouvoir faire des... des choses qui jusqu'à présent étaient peut-être un peu difficiles à faire à la main. Ou alors même, je pense, aux reproductions de prises, ce qu'on a vu avec les prises de Burden of Dreams, par exemple. Toi, t'en penses quoi de ces innovations ?

  • Speaker #0

    Jusque-là, par exemple, l'imitation des prises, je trouvais ça un peu too much. En vrai, on était au salon, il y avait du coup l'imitation de Burden of Dreams. Du coup, j'ai eu...... l'occasion de poser les doigts dessus avec la bonne inclinaison, c'est lunaire. Franchement, il faut mettre les mains dessus et être devant le truc pour capter le délire. En fait, comme tout le monde, on a vu les vidéos et tout, et c'est impressionnant déjà. Mais quand tu touches les prises et que tu regardes, tu as les deux mains sur la première prise, déjà le pied, tu ne sais pas comment il peut te poser, et tu regardes la deuxième, tu as tout compris.

  • Speaker #1

    du coup je valide un peu plus maintenant mais c'est vrai que par exemple pour burden ça s'y prête bien d'avoir des répliques des répliques de prise c'est un panneau à 40 45 degrés avec peu de parents 3d ça va quoi ouais

  • Speaker #0

    bah non mais c'est vrai que c'est c'est en plein développement ça va forcément être sur le sur le marché, ça va être intégré dans la conception de plus en plus souvent, ce qui est un peu normal, les imprimantes 3D aujourd'hui, tout le monde peut en avoir chez soi, on peut faire plein de trucs dément avec, donc ça a sa légitimité. La conception assistée par ordinateur, la CAO, ça existe depuis longtemps, mais maintenant arriver vraiment à travailler sur de la 3D comme ça assez facilement, sur des formes assez organiques, c'est de plus en plus facile on va dire. Moi, je n'ai rien contre ça. Après, moi, ça ne me passionne pas forcément. En fait, je n'ai pas trop envie de m'y mettre non plus. Je sais qu'il y a un potentiel énorme. Peut-être que je m'y mettrais. Mais aujourd'hui, je ne cours pas après ça en tout cas. En fait, du coup, j'ai quand même déjà deux activités. Je fais du shape. Donc là, c'est les moments que je passe à l'atelier où je suis debout, je me sers de mes mains, etc. Le reste du temps, je suis devant un ordinateur à dessiner des plans pour le côté archi. Du coup, c'est ça que j'aime dans mon métier, c'est qu'il y a une partie où je vais être à l'atelier, une partie où je vais faire de l'ordinateur. Si je me retrouve à faire que de l'ordinateur pour faire mes plans d'archi et les prises, je pense que ça me ferait un peu péter un câble. C'est un choix vraiment propre à moi. Et je pourrais défendre aussi le fait que le shape, c'est quand même une activité manuelle, finalement assez artisanale. Et du coup, je pense qu'il y a quand même un réel savoir-faire. Et l'élément essentiel, c'est quand même qu'on fait un produit pour la main, avec la main. C'est-à-dire que moi, la prise, je vais être en contact en permanence avec pendant tout le temps que je vais l'élaborer. Et je vais la toucher. Et de toute façon, je sais que ce produit-là, il va être fait pour que les gens la touchent tout le temps. Sur l'ordi, je trouve qu'il y a un peu moins ce côté, tu vas concevoir une forme, tu vas devoir la sortir en 3D. Peut-être que tu pourras la toucher, mais en tout cas, tu ne l'auras pas eu sur le moment. Il ne sert à rien d'aller-retour pour vraiment trouver un peu le truc parfait. Alors que quand on va échafauder sa prise petit à petit, qu'on va faire des petites modifs et ne pas ressentir la différence, adapter les choses tout à la main, je trouve que c'est assez sensible. En tout cas, moi, ce métier-là, c'est aussi pour ça qu'il me fait un petit peu rêver.

  • Speaker #1

    Oui, je te comprends.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Je pense que c'est en train d'arriver, ça arrivera, il y a plein de choses à faire. C'est certainement un bel avenir. Peut-être que je m'y mettrai, on ne sait jamais, il y a peut-être des choses à faire. Mais en tout cas, la conception à la main et le côté artisanal, c'est aussi ça qui m'a vraiment adoré ce métier. J'espère qu'on va quand même rester un peu sur ce genre d'axe de travail et peut-être même juste combiner un peu les choses, mais vraiment garder ce côté fabriqué à la main.

  • Speaker #1

    pour la main. Je comprends tout à fait d'où tu viens. Après, est-ce qu'on peut dire que l'impression 3D va permettre de s'affranchir de la mousse et donc peut rendre un peu... plus démocratique la conception de prise ?

  • Speaker #0

    D'un côté oui, mais on n'arrivera jamais à refaire vraiment le grain de la mousse. Donc, si on arrive à trouver d'autres choses, si on reste sur du positif, sur du projeté, pourquoi pas. Mais le grain de la mousse, à mon avis, il est quand même vraiment intéressant, mais en tout cas, je l'apprécie beaucoup dans la graine. J'aime bien les volumes en fibre, mais je suis très fan de la prise de base, on va dire, de la friction de la prise de base. bon ça diffère aussi de tous les avis mais moi j'aime bien ça et j'espère qu'on a réussi à la garder même si effectivement travailler dans la mousse comme ça c'est pas une mousse qui est terrible pour l'environnement après j'ai appris à travailler là dessus et c'est vrai que j'ai envie de continuer avec ça, après si j'arrive à trouver de la mousse qui est plus écologique et qui a les mêmes propriétés je suis 100% open ça j'aimerais bien on espère que ça arrivera

  • Speaker #1

    Écoute, j'avais une dernière question parce qu'il commence à faire tard, donc il ne faut pas que je raccourcisse ta nuit de trop. J'aimerais bien savoir si toi, il y a aujourd'hui une marque ou un shaper qui particulièrement t'inspire ou que tu trouves est vraiment innovant. Cette année, je pense à ça parce que ça a été énormément médiatisé, il y a Flat Holds. qui a fait des volumes transparents aux championnats du monde et ça avait été jamais encore vu c'est sorti pendant la finale mais voilà, est-ce que toi aujourd'hui tu considères qu'il y a une marque au-dessus du lot ou certains shapers qui sont vraiment au-dessus du reste ?

  • Speaker #0

    Elle est dure ta question parce qu'effectivement n'en donner qu'un ou ne donner qu'une marque c'est compliqué du coup je ne vais pas pouvoir y répondre comme ça mais je vais essayer quand même de respecter la question mais oui j'ai mes marques un peu de rêve et des shippers qui m'ont carrément inspiré je pense que le premier shipper qui m'a inspiré c'est mon oncle après aujourd'hui il y a des marques qui sont pour moi des indétrônables ça va être des des kit heures leurs produits que je trouve trop bien il ya une bonne banque voilà moi j'avais l'occasion de rencontrer un salon j'étais comme un gamin quand je l'avais rencontré un master quoi master des déchets peur après bastonné je le connaissais pas encore c'est un grand acteur du milieu du chef c'est laurent laporte quoi de pita pour échanger de trois mois et puis parler un peu de chez moi c'était trop cool ben flat all comme tout le monde c'est une marque que j'adore qui fait de produits de dingue et qui sont toujours là un petit peu devant les autres à créer un peu vraiment les nouvelles visions d'escalade et notamment Lloris qui bossait pour Snap qui est un très bon ouvreur et très bon shopper vraiment j'apprécie énormément ce qu'il fait en plus on est un peu sur la même dynamique on échange bien et là clairement moi ça fait partie un peu des belles références de Shaper qui m'inspire et avec Kissy un jour on me disait tu peux faire une collab avec eux ou je serais comme un dingue et je réfléchis un petit peu comme ça mais voilà un petit peu ouais pour les shippers inspirants ce serait plutôt eux là après ce qui est aussi très cool c'est de pouvoir shipper aussi un peu avec des amis donc peut-être avec Gauthier moi après il y a des marques de coeur voilà Entreprise pour moi c'est vraiment la famille, c'est eux qui m'ont mis de... un peu le pied à l'étrier dans le monde de l'escalade et j'espère que je vais pouvoir continuer à acheter pour eux pendant longtemps et que la marque va bien évoluer. Enfin voilà, il y a plein de petites choses et il y a aussi tous ceux que je découvre, des marques que je ne connais pas encore trop, que j'ai rencontrés sur un salon et qui me disent comment je ne pouvais pas connaître ce gars parce qu'il fait des trucs qui sont pas des bons Ok,

  • Speaker #1

    et bien merci. Merci, ça donne des pistes pour aller se renseigner, pour regarder un peu tout ce que font ces gens. Mais c'est vrai que ceux que tu as cités sont déjà hyper connus, donc ce n'est pas étonnant non plus. Je ne suis pas étonné que tu cites Chita, etc.

  • Speaker #0

    C'est un peu les bases. Après, ça peut durer longtemps. En cherchant bien, j'en trouverai plein d'autres. Des marques, là encore cette année, tous les ans, au salon par exemple, je me dis, allez, j'attribue le... le plus beau stand ou alors en tout cas le stand qui m'a le plus marqué avec la plus belle innovation l'année dernière c'était UNIT avec leur force majeure, vous avez fait une présentation de fou cette année X-CULT est arrivé avec des prises mais surtout des volumes en film mais des trucs lunaire, des formes improbables Pour moi, ce n'est même plus de la prise, c'est de l'œuvre d'art. C'est du truc super bien présenté en plus. Tu rencontres des mecs comme Bat Holds, qui est très peu connu en France, mais qui fait des produits trop bien, qui fait tout lui-même, qui a vraiment envie d'échanger, qui est super sympa. Moi, ça, ça m'inspire. C'est un peu ça aussi que je cherche dans les gens avec qui je travaille. C'est déjà d'avoir un bon feeling avant même de parler du produit, de ce qu'on va pouvoir faire. C'est déjà avoir un vrai feeling et une envie de partager quelque chose, puis une vraie vision.

  • Speaker #1

    de l'escalade quand t'as parlé d'art ça m'a fait penser à un truc je suis désolé je peux pas m'en empêcher mais c'est cette c'est cette prise qui est archi connue qui est la tête d'un bébé qui a été développée par un grimpeur fort grimpeur américain dont le nom m'échappe là immédiatement mais je crois que c'est c'est ça Jason Kill Jason Kill Jason Kill c'est ça n'importe quoi toi personnellement

  • Speaker #0

    SoWill en vrai ils ont fait des trucs trop bien, il y a des choses très très chouettes. Bon après ça c'est un délire mais après c'est Jason Kill je pense qu'il est dans son délire. Il faut voir le grimpeur que c'est pour comprendre ce qu'il va faire en prise quoi. Et je pense que ce gars c'est un extraterrestre de la grimpe et c'est un extraterrestre du shape. Ouais en terme de gars un peu inspirant je pense que lui tu peux le mettre dedans. Par contre après c'est sûr que... t'aimes t'aimes pas la prise de bébé moi je pense qu'elle me fait juste flipper c'est un peu clivant mais il a fait tellement de choses aussi qui sont ouais ouais lui il a vraiment participé à tout ça c'est quand même un grand mot son

  • Speaker #1

    Instagram c'est chercher les choses dans le chercher la beauté dans les choses dégoûtantes voilà Bon bah écoute, super merci beaucoup Simon. Je voulais juste te demander si tu avais des personnes ou des marques ou qui que ce soit à remercier avant qu'on se quitte. Mais j'ai trouvé cette interview hyper enrichissante et très intéressante et je te remercie infiniment d'être rentré autant dans le détail des choses. Parfois, tu vois, j'ai un peu du mal à... Tu vois, c'est un peu comme de sortir les verres du nez des personnes que j'ai en face de moi pour avoir des vraies informations. Et là, je... Je suis vraiment très reconnaissant d'avoir été dans le concret autant. Donc voilà, si tu as envie de remercier des personnes, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Yes, déjà, je vais te remercier toi. En vrai, très sympa cette interview. Ça fait toujours plaisir de pouvoir un petit peu parler des choses qu'on fait, surtout quand c'est des milieux pas trop connus. Mais en tout cas, moi, c'était avec grand plaisir. Maintenant, les gens que j'ai envie de remercier, c'est les gens qui m'ont mis un peu là-dedans. Ça va être la famille, mon oncle, Eric Chanourdi, ses deux filles, Ju et Lucie, avec qui, quand j'étais gamin, j'ai voyé grimper. On a grimpé ensemble, toujours bien inspirés. Et puis, on rêvait, on va dire, encore aujourd'hui. Et puis après, entreprise qui m'a mis le pied à l'étrier, que ce soit au niveau des murs. des prises, qui m'a donné de la liberté, qui m'a donné ma chance en fait. Donc ça, je ne pourrais jamais être assez les remercier. Et puis après, tous les collaborateurs avec qui j'ai pu bosser, que ce soit dans les prises, particulièrement Volks, Artline, Super, Neo Holds. Et j'ai l'impression que j'en oublie. Si c'est le cas, j'en suis bien désolé. Et après, il y a aussi une personne avec qui je travaille beaucoup, mais c'est plus sur du développement de murs d'escalade, etc. C'est Xavier Bauer, qui a une boîte qui s'appelle BBM Equipements, et avec qui on développe un ou deux petits projets, dont un fronton de bloc démontable qui est déjà disponible. Mais on essaie de développer un petit peu le produit, ça commence à prendre. Et donc, s'il y a des gens qui cherchent des frontons de bloc démontables pour des events, des compètes, des choses comme ça, on est là. voilà le message est passé petite fin petite fin com petite fin pub mais en tout cas c'était vraiment chouette de pouvoir parler du shape et puis j'espère en tout cas que vous allez voir les prises d'une autre manière et

  • Speaker #1

    que ça va vous donner encore plus envie de ouais j'espère que ça va en inspirer certains à sortir leurs outils et à tailler la mousse faut essayer faut se lancer en vrai c'est un chouette délire Est-ce qu'on dit taper la mousse ? T'as dit taper dans la mousse tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ah, j'ai peut-être dit ça, je tape dans la mousse. Ça, c'est quand il faut y aller, quand il y a un moment, il faut envoyer. Il y a un moment, il faut arrêter de la regarder, il faut y aller, il faut taper dans la mousse.

  • Speaker #1

    Ok, bon, merci Simon.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Allez, bonne soirée.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est fini pour cette fois. Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. J'espère que tu as appris plein de choses. Si tu as la moindre remarque, question ou suggestion, tu peux me contacter par e-mail ou sur Instagram. Tous les liens sont dans la description de l'émission. Allez, bonne grimpe et à bientôt.

Description

Allez c’est parti pour une nouvelle saison de ton podcast préféré ! 🥳 Ravi de retrouver le studio de "L'élépan" pour te partager de nouvelles histoires et profils de grimpeurs·euses remarquables :)


Pour bien commencer l’année on va parler des prises d’escalade où plutôt de ceux qui les façonnent.

Pour échanger sur ce sujet j’ai invité Simon Favrot, shapeur indépendant qui prête son savoir-faire aux (nombreuses !) marques de cette industrie de niche à la santé insolente.


Bois, pierre, plastiques, XS, macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs et textures. Parfois ce sont d’ailleurs les prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la finale homme des championnats du monde de Bern 2023.


Alors comment tirer son épingle du jeu quand l’offre est déjà pléthorique ? A quoi ressemble le processus de création ? Quelles sont les enjeux environnementaux ? Et comment se former si l’on veut devenir shapeur ?


Réponses dans l’épisode ;)


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Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Allez, le podcast qui parle d'escalade. Que tu sois en train de pédaler, de courir, de conduire ou de t'entraîner, avec cette émission tu vas pouvoir écouter des grimpeuses et des grimpeurs te raconter leur histoire. Le but c'est qu'ils te partagent leurs visions, leurs expériences, leurs difficultés, bref, qu'ils te transmettent leur passion et t'inspirent à repousser tes propres limites. Allez, c'est un rendez-vous hebdomadaire, dispo gratuitement tous les samedis sur les plateformes d'écoute. et sur Youtube.

  • Speaker #1

    Allez à tout de suite !

  • Speaker #0

    Pour bien commencer l'année, on va parler des prises d'escalade, ou plutôt de ce qui les façonne. Pour échanger sur ce sujet, j'ai invité Simon Favreau, shaper indépendant qui prête son savoir-faire aux marques de cette industrie de niche à la santé insolente. Bois, pierres, plastique, XS macro, volume, il existe une variété de prises dans toutes les formes, couleurs, textures, et parfois ce sont d'ailleurs ces prises qui volent la vedette aux athlètes, comme ça a par exemple été le cas lors de la... finale homme des championnats du monde de Berne 2023. Avec Simon, on a abordé énormément de sujets, du processus de création aux enjeux écologiques, en passant par les problématiques de formation à ce métier qui fait rêver. Allez, bonne écoute.

  • Speaker #1

    Hello David !

  • Speaker #0

    Comment ça va déjà ?

  • Speaker #1

    Ça va bien, ça va bien. Petite semaine de repos avant de rataquer, avant les fêtes. Mais ça va très bien, oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu rentres de Zurich ?

  • Speaker #1

    Friedrichshafen, plus précisément.

  • Speaker #0

    Friedrichshafen, c'est quoi ? C'est la banlieue de

  • Speaker #1

    Zurich ? Non, c'est une ville en soi, au bord du lac de Constance, en face de la Suisse. Une jolie petite ville, avec du coup, le plus grand salon de l'escalade européen. voire peut-être mondial, je ne sais pas ça, mais c'est quand même un gros salon d'escalade.

  • Speaker #0

    Alors si je t'ai contacté, c'est parce que je pense que tu as pas mal de choses à raconter sur la fabrication des prises, puisque toi tu shapes, alors est-ce que déjà c'est comme ça qu'on dit ?

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement, on dit on shape des prises et celui qui shape la prise est un shaper. Il n'y a pas trop trop de mots français et on ne l'utilise pas et voilà. On est sur une activité de shaping pour faire du shape par des shapers.

  • Speaker #0

    Yes, ok, c'est noté. Toi qui étais au salon Vertical Pro à Zurich ce week-end, est-ce que tu as constaté une explosion ou en tout cas une augmentation du nombre de fabricants de prises ? J'ai l'impression que ça va dans tous les sens ces dernières années, qu'on en voit de plus en plus.

  • Speaker #1

    J'y étais déjà l'année dernière. Le premier fois que je faisais ce salon, c'était l'année dernière. J'avais déjà été à l'époque impressionné de la quantité de marques, de la quantité de produits qui étaient montrés sur ce genre d'événements. Je ne saurais pas dire si cette année, il y en avait plus. Il y en avait peut-être qui n'étaient pas l'année dernière, d'autres qui sont arrivés, etc. Mais en tout cas, le constat est quand même toujours le même. C'est assez hallucinant de voir... le nombre de marques de prise qui se créent, la densité et la quantité de produits qui sont proposés. Et je suppose que c'est en croissance parce qu'effectivement, sur le salon, on ne le distingue peut-être pas trop, mais en tout cas sur les réseaux ou dans les choses comme ça, on voit très bien qu'il y a des nouvelles marques qui apparaissent un petit peu tous les jours avec des propositions de produits différents qui sont en termes de... de matériaux, d'esthétique, de propositions, que ce soit du volume, de la prise bois, de la prise en PU. Il y a une diversité énorme des produits. C'est un peu incalculable. Ça arrive un petit peu tous les jours comme ça.

  • Speaker #0

    À ton avis, est-ce qu'on a besoin d'autant de marques ? Est-ce que ce n'est pas un peu une bulle qui est liée au fait que l'escalade, notamment en salle, a connu... une croissance exponentielle ces dernières années. Est-ce qu'on vit pas un moment où il y a trop d'acteurs sur le marché ?

  • Speaker #1

    Je dirais que c'est un petit peu difficile à dire comme ça, mais je pense que le milieu de l'escalade est en train de tellement exploser et je pense pas qu'il ait atteint sa limite. Je pense qu'il est encore quand même... Voilà un potentiel un peu pour grandir encore. Aujourd'hui, on voit bien que les marques suivent. Donc de plus en plus de marques, de plus en plus de produits. Je pense que ça répond au marché. Après, je n'ai pas les chiffres précisément en tête, mais en tout cas, c'est des choses qui suivent. L'escalade est en plein boom, comme tu le dis, elle n'a pas fini de l'être. Donc pourquoi pas continuer à créer des marques de prise ? Après, c'est vrai que c'est un peu perturbant, parce qu'on s'y perd un peu, il y en a beaucoup. Mais c'est ce qui donne aussi de la richesse à ce milieu-là. Et il faudra attendre le jour où il y aura un petit plateau, où on aura peut-être moins besoin de salles d'escalade parce qu'on a déjà ce qu'il faut. On aura réussi à ramener un maximum de gens qui seront intéressés à ce sport et qui s'y seront mis vraiment. On va certainement atteindre un plateau à un moment. Et là, on verra comment se comporte l'évolution des marques de prise. Mais je pense qu'aujourd'hui, c'est assez cohérent. Et quand on voit l'explosion de l'escalade, pourquoi pas l'explosion des marques aussi ? Avec, ça me paraît assez logique.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Est-ce que, pour commencer, tu peux un peu te présenter, nous dire qui tu es, puis nous dire aussi quel est ton rapport avec l'escalade ?

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, l'escalade, c'est une activité que j'ai commencée il y a une vingtaine d'années maintenant. J'en ai 33, donc j'ai commencé à l'adolescent. C'est une activité que j'ai découvert... par le milieu de ma famille. Il y a donc mon oncle, Eric Chanourdi, chat pour ceux qui le connaissent bien, qui était vraiment dans le milieu d'escalade à l'époque, qui a créé une des premières salles de blocs en France, qui a créé une marque d'escalade aussi, qui s'appelait Freestone. Et c'est de par le fait qu'il... qui nous a fait découvrir ça quand on était jeunes avec mon frangin, qu'on s'est mis à l'escalade et qu'on a découvert ce sport. Après ça, je pense que ça a pris un côté un peu primordial dans notre vie à partir du moment où on a découvert cette activité. Ça fait plus d'une vingtaine d'années que je grimpe. Et puis, petit à petit, dans mon activité professionnelle, j'ai toujours pensé à nous. imaginer en tout cas je pouvais lier mon activité professionnelle à cette passion et aujourd'hui c'est ce que j'arrive à faire notamment avec le avec le shape et en parallèle je suis également architecte et indépendant et donc je me suis spécialisé aussi dans l'aménagement de salles d'escalade donc voilà j'arrive vraiment être passionné et aussi un acteur dans le milieu dans le milieu de l'escalade en tant que métier ok ok

  • Speaker #0

    Alors, on rembobine. Au tout début, tu dis quand tu avais 13 ans. Donc, c'est Éric Chanordy. C'est le père de Julia, c'est ça ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. Du coup, c'est ma cousine.

  • Speaker #0

    Donc, Julia Chanordy, c'est ta cousine. Éric Chanordy, c'est un grimpeur qui a commencé à fabriquer ses prises.

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. À l'époque, je ne sais plus. Je crois qu'il a commencé par les prises. Donc à l'époque, il y avait peu de marques de prise. Elles se comptaient un peu sur les doigts des deux mains. Peut-être qu'il y avait une dizaine de marques, je pense même presque dans le monde, on va dire. Il y avait quelques grands acteurs à l'époque comme entreprises, des marques un petit peu ancestrales, que ce soit françaises ou européennes ou même mondiales. Et donc, ils avaient décidé avec son associé Marc Davier de monter une marque de prise. Donc ils ont créé la marque de prise Freestone qui était assez novatrice. C'est vraiment une belle marque à l'époque. Et

  • Speaker #0

    Octavie est photographe de montagne aussi, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, exactement, c'est ça. Et ils avaient fondé en parallèle l'une des premières salles de bloc, je pense que c'était peut-être la troisième ou quelque chose comme ça, à côté d'Annecy, et donc une salle qui s'appelait Freestone et qui à l'époque était un lieu un peu majeur de l'escalade puisqu'il y avait très peu de salles de bloc qui s'étaient ouvertes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Ok, alors toi ça t'a inspiré ? de voir Eric et Marc fabriquer des prises. Quel a été le déclic pour toi ?

  • Speaker #1

    Inspiré directement, je ne sais pas, mais en tout cas, ça m'a toujours un petit peu fait rêver. Nous, c'est vrai que quand on allait du côté d'Annecy, c'était encore avec mon frère et qu'on allait dans cette salle. Comparé à là où on grimpait quand on était dans le Jura, dans des petits trucs où ce n'était pas très développé, nous, quand on est là-bas, notre seul objectif, c'était d'aller dans la salle parce que pour nous, c'était mythique. et effectivement en partageant ces moments moi aussi je sais que j'étais allé les aider un jour où ils avaient décidé de faire une extension une extension de la salle où ils avaient décidé de faire un énorme toit. C'était pendant mes vacances. Je leur ai dit, moi, j'avais 15 ans, je leur ai dit, je suis chaud de venir vous aider parce que c'est ce genre de projet qui me motive trop. Et j'étais allé passer du temps là-bas, monter le volume de la nouvelle surface de grimpe qu'ils construisaient. Et en même temps, je les avais vus aussi un peu bosser dans leurs ateliers parce qu'à l'époque, je pense qu'ils fabriquaient encore les prises. Je voyais un peu des chais posés sur les tables. Enfin, tout ça, ça m'a... Ça a baigné un peu dans mon imaginaire pendant longtemps.

  • Speaker #0

    Ça t'a fait cogiter, mais ça n'a pas été immédiat. C'est un peu plus tard où tu t'es dit, finalement, ça aussi, je pourrais le faire.

  • Speaker #1

    C'est assez bizarre. Je me suis jamais vraiment dit que je pourrais le faire. Certainement que j'y ai pensé. Mais après, les choses sont plus arrivées un petit peu comme ça. Et je dirais que c'est presque le hasard qui m'a emmené là-dedans. Mais effectivement, avec... peut-être une petite arrière-pensée, mais oui, c'est jamais quelque chose que j'ai absolument voulu, on va dire. Ça arrivait un petit peu comme ça, mais je pense que j'étais bien sensibilisé à la chose et que quand l'opportunité en tout cas s'est présentée, ouais, je pense que du coup j'ai sauté dessus parce que ça devait me trotter un peu dans la tête. Mais ça a jamais été un objectif forcément professionnel depuis super longtemps, c'était pas un objectif de carrière.

  • Speaker #0

    Mais non, mais parce qu'en même temps... Une carrière de shaper, ça n'existait pas encore il y a quelques années. C'était un hyper niche. Aujourd'hui, peut-être que c'est imaginable pour des jeunes grimpeurs qui se disent qu'est-ce que je vais faire lié à l'escalade quand je devrais travailler. Mais il y a 10 ou 20 ans, ce n'était pas commun quand même.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça a un petit peu évolué. On va dire qu'avant, il y en avait très peu du fait qu'il y a peu de marques de prise. Je pense qu'à l'origine, ceux qui shippaient c'était quand même ceux qui créaient leur marque. Peut-être qu'il y en avait quelques-uns qui se filaient un peu la main ou qui allaient chercher des gens pour les aider. Mais je pense que c'était assez individuel et ça correspondait à un shipper ou à un regroupement de shippers. Moi je sais que mon oncle par exemple et Marc shippaient ensemble. Ils étaient deux, mais ils avaient leur boîte, ils faisaient leur shape, ils sortaient leurs prises. Et c'est sûr qu'au vu des quantités de prises, de nouveautés qui étaient sorties, il n'y avait pas une activité comme ça demande aujourd'hui, de shaping un peu super régulier et très productif, on va dire. Donc oui, il y en avait moins. Aujourd'hui, il y en a un petit peu plus, mais on reste quand même assez sur ce même schéma, bien qu'il évolue un peu, puisque moi, j'en suis un peu l'exemple, on va dire. Je ne suis rattaché à aucune marque, je ne fais que des collaborations. Je reste indépendant dans mon activité en tout cas. Et je réponds à une demande. Mais ça, je pense qu'on n'est pas énormément à le faire. Mais peut-être que ça va se développer un petit peu dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Donc toi, c'est intéressant. Tu prêtes ton expertise à des marques qui ont besoin de développer des nouvelles gammes de prises.

  • Speaker #1

    Exactement. Du coup, j'ai vraiment un statut d'indépendant. C'est vraiment moi qui vais aller vers les marques ou les marques qui vont venir vers moi. Mais en tout cas, on va travailler sur une gamme de prises, sur un projet. Et après ça, on va dire que j'ai fini mon contrat. Eux, ils peuvent commercialiser les prises. On peut faire de la communication. Je peux faire de la communication aussi pour eux. Il y a plein de manières de fonctionner. Mais en tout cas, ce qui ne m'empêchera pas, une fois que j'ai fini cette session-là, d'aller voir une autre marque et effectivement de leur proposer mes services. m'aider à travailler avec eux sur d'autres cahiers des charges, sur d'autres projets complètement différents. Et puis comme ça, de rebondir un petit peu de marque en marque en fonction de leurs besoins. Et des fois, c'est même moi aussi qui me rapproche des marques et qui leur demande, est-ce que vous n'avez pas besoin de quelque chose ? Moi, j'ai une idée, on pourrait faire ça, ça pourrait être super sympa. Est-ce que ça vous intéresse ? On bosse ensemble là-dessus.

  • Speaker #0

    Ok. Alors tu disais, tu es arrivé au... au Shape, un peu par hasard. Est-ce que tu veux bien nous dire exactement comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Ce n'est pas tant du hasard que ça, mais on va voir un peu que les choses sont arrivées comme ça. Moi, j'ai toujours rêvé de venir habiter à Grenoble. J'avais essayé de venir faire mes études d'architecte à Grenoble, mais ça n'avait pas marché. Je n'avais pas été pris au concours dans l'école, etc. Donc, je m'étais retrouvé à faire mes études à Nancy. Ce que je ne regrette pas du tout, parce qu'en vrai, c'était des années d'études sympas, une ville sympa. J'ai rencontré aussi des grimpeurs là-bas que j'ai retrouvés à Chambéry. Franchement, c'était quand même sympa. Et après mes études, j'ai voyagé pas mal, pas mal en Amérique du Sud. Et ma première activité professionnelle, en fait, je l'ai trouvée à Grenoble, chez Entreprises, donc grand fabricant de murs et de prises d'escalade, via un ami qui habitait à Nancy, qui était architecte aussi, et qui s'était mis à bosser dans cette boîte complètement par hasard, et qui un jour, pendant un anniversaire... on se croise, on commence à se demander ce qu'on fait, et me dire, moi je bosse à Grenoble, je suis en entreprise, dans un truc de prise, je fais des murs d'escalade, c'est trop bien. Moi je me dis, putain, moi c'est ça que je veux aussi, je veux aller à Grenoble, en plus tu me proposes un truc, ils me disaient, ils cherchent du monde. Arriver à Grenoble, dans la ville dans laquelle j'ai toujours voulu aller, bosser en plus dans le milieu de l'escalade, pour une première activité, pour un premier boulot, ouais, 100%, je suis partant. Donc effectivement, j'y suis allé, j'ai fait un entretien et puis ça a marché. Du coup, j'étais designer de structure de mur d'escalade.

  • Speaker #0

    Donc c'est la personne qui va proposer à des salles, par exemple, comment on va agencer les murs, quels vont être les degrés de dévers ?

  • Speaker #1

    Pas tout à fait, c'est vraiment les designers. Ils vont se couper que du mur, que de la coque, que de la surface du mur. Une fois que tous les profils sont validés avec le client, que tout convient bien, que ça fit bien avec toute la salle, qu'il y a les profils nécessaires, on arrête la coque, ce qu'on appelle la coque. Derrière, c'est retransmis à un autre bureau d'études, c'est le bureau dont je faisais partie. Là, on venait vraiment dessiner la structure qui venait tenir le mur et se rattacher au bâtiment. C'était plus un boulot typé ingénieur. durant cette année où j'ai bossé un an et demi chez eux, en interne en tout cas. Et ça m'est arrivé de faire un petit peu de design, etc. J'ai commencé à m'y intéresser, j'ai mis un petit peu la main dessus. Mais mon boulot de base, c'était quand même vraiment dessiner de la structure.

  • Speaker #0

    Donc là, tu es dans une entreprise quand même avec que des gens qui parlent fabrication de murs d'escalade, fabrication de prises, création de salles, etc. toute la journée, non ?

  • Speaker #1

    C'est ça, oui. C'est bien l'immersion, bien que finalement, il n'y ait pas... que des gens non plus qui soient 200% dans le milieu. Je dirais que c'était une grosse moitié-moitié. Après, même les gens qui n'étaient pas forcément fanatiques d'escalade étaient super cool, très bonne ambiance, chouette boîte. Ça parlait beaucoup escalade, mais on n'était pas non plus sur un milieu 100% grimpeur. Il y a des gens qui ne grimpaient pas du tout, mais qui adoraient cette boîte parce qu'il y avait une bonne ambiance. C'était sympa. Pour moi, c'était une bonne immersion. Et c'était un peu le monde dans lequel je rêvais de mettre les pieds.

  • Speaker #0

    Ok. Et alors ce fameux moment ? Si c'est un moment, comment est-ce que...

  • Speaker #1

    Ça ressemble un petit peu à ça. Moi, c'est vrai qu'à l'époque, j'essayais un peu... J'ai toujours aimé un peu les arts plastiques. Je faisais un petit peu de sculpture, alors que ce soit de la sculpture sur du bois, sur du métal. J'essayais pas mal de choses. Je dessinais aussi pas mal. Mais c'est vrai que sans réelle formation et sans les bons outils, c'était quand même toujours compliqué. J'avais du mal un peu à vraiment réaliser ce que je voulais faire. Souvent, je partais d'une idée et puis au bout, ça ne ressemblait pas beaucoup à l'idée que j'étais faite au début. Après, je le justifiais en me disant, les choses sont venues comme ça, je me suis adapté. Et puis, le résultat, il est là, c'est comme ça. Donc en fait chez l'entreprise on avait un petit local extérieur au bâtiment où il y avait des agrès d'entraînement, tu pouvais le midi aller faire bourriner un petit peu pour faire ton entraînement si tu le souhaitais, il y avait plein d'agrès, plein de trucs à disposition donc c'était assez sympa. Et il y avait aussi des gros blocs de mousse qui traînaient au fond de ce petit de ce petit cabanon. Et c'est vrai que tous les jours je passais devant et je me disais un jour il faut que je prenne un morceau et que j'essaye quoi. Jusqu'au jour où je me suis demandé si je pouvais prendre un petit peu de mousse. Il ne s'en servait pas. J'ai ramené un bloc de mousse chez moi. J'ai fait ma première séance de shape. Je me suis mis dans ma chambre. J'étais dans une coloc au centre-ville de Grenoble. Je me suis mis au bord de la fenêtre. J'ai commencé à taper dans la mousse. En une heure, ma chambre était remplie de mousse. J'avais laissé la porte ouvert. Du coup, je suis allé dans le milieu de la coloc. Un vrai carnage. J'ai fait un truc vraiment qui ressemblait, mais pareil. Mais j'étais super content. Et j'ai quand même tout de suite senti qu'il y avait un petit truc à faire avec ça. Que même si je n'avais pas tout à fait réussi à faire ce que je voulais sur le premier coup, Ça se sculptait quand même vachement bien. C'est quand même plus facile que de faire ça avec du bois ou du métal ou d'autres médiums. Du coup, j'ai senti le petit potentiel.

  • Speaker #0

    Ce qu'on n'a pas encore dit, c'est que avant qu'une prise soit moulée généralement en polyuréthane ou en polyéthylène, il faut lui donner sa forme. C'est à PU ou PE. Donc il faut lui donner sa forme et pour lui donner sa forme on la sculpte dans un bloc de mousse. C'est vraiment la première étape de la création d'une prise.

  • Speaker #1

    C'est ça. L'idée c'est de faire un prototype en fait, une version unique on va dire du produit. Alors c'est vrai qu'aujourd'hui on utilise de la mousse polyuréthane. Pour ceux qui voient pas trop ce que c'est, c'est comme de la mousse isolante ou de la mousse expansée ou c'est un peu ce genre de produit. Celle qu'on utilise elle est... Elle est assez spécifique, elle a des caractéristiques qui se traitent vraiment à la sculpture et au moulage. Mais au-delà de ça, on peut se dire historiquement par exemple que les premières prises, elles étaient faites sur des prototypes qui pouvaient être en terre glaise ou avec plein de matériaux possibles. Aujourd'hui, on va travailler sur de la mousse qui est bien spécifique, qui se taille bien, qui va bien se mouler et qui va... par le fait de moulage et de reproduction après pour faire les prises en série. On va vraiment pouvoir tirer toutes les caractéristiques de la mousse qui va avoir une certaine homogénéité, une certaine densité et donc qui va venir jouer après sur la texture de la prise une fois qu'on aura fait le produit fini après moulage et démoulage et répétition.

  • Speaker #0

    Tu veux dire qu'en fonction du type de mousse que tu utilises tu vas obtenir différentes textures ? Ou c'est une texture que tu apportes à la mousse ? à une mousse qui est toujours la même ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment des mousses déjà différentes qu'on va utiliser. Chaque marque choisit ses mousses. Il y en a qui sont plutôt fans de grains fins, d'autres de grains un peu plus épais, plus ou moins de bulles, donc plus ou moins d'homogénéité. Et après, il y a la densité. Là, c'est plus au shaper qui, lui, va aimer travailler sur une mousse dure ou une mousse molle. Elles ont leurs avantages et leurs inconvénients vraiment dans la manière dont on va les utiliser. je vais détailler un peu mais une mousse molle c'est super bien ça se travaille facilement par contre ça s'abîme très rapidement on met un coup d'ongle dedans et on la tape contre quelque chose elle va tout être abîmée par contre elle s'occupe facilement une mousse plus dense elle va être dure à travailler par contre elle va être un peu plus costaud on peut mettre l'ongle dedans ça va pas trop marquer voilà c'est l'avantage et après il y a vraiment les caractéristiques propres à la mousse qui vont donner un certain grain des certaines aspérités sur le produit fini. Et après, bien entendu, le shaper peut retravailler la mousse, soit rajouter du grain, le lisser, ou ce qu'on voit beaucoup aujourd'hui, vraiment appliquer une autre texture, une autre matière sur la mousse pour donner par exemple un côté lisse, ce qui peut donner les prises en dual texture. On va dire qu'un produit de base qui va vraiment nous donner des caractéristiques particulières, et après c'est quand même au shaper aussi de... de décider ce qu'il veut vraiment faire.

  • Speaker #0

    Tu veux dire que, par exemple, pour un dual texture, c'est au moment où on taille la mousse qu'on va rajouter une partie lisse sur la mousse ?

  • Speaker #1

    Principalement, pour des prises qui vont être fabriquées en PU ou même en PE. On va utiliser la mousse pour ses caractéristiques. Et si on veut faire du dual, on viendra appliquer un matériau, une matière. Tous les shippers qui savent faire ça ont un peu leur méthode. Il y a plein de méthodes différentes. Pour venir donner une partie lisse, mais qui sera vraiment sur le prototype. Et une fois que ce prototype est fini et validé, il va passer en moulage. Et les parties en grain vont garder du grain. Et les parties où on aura décidé d'appliquer du dual texture. qui va être lisse, elle peut être mat, elle peut être brillante, mais en tout cas, cette partie va bien être délimitée dès le prototype, et à la fabrication, on retrouvera vraiment cette délimitation qui aurait été bien anticipée et voulue, et qui donnera vraiment la caractéristique du produit fini.

  • Speaker #0

    Ok, j'aime bien parce qu'on est vraiment rentré dans des choses concrètes. et j'espérais justement avoir des informations un peu concrètes donc ça tombe bien. Mais alors cette mousse on l'achète à Leroy Merlin ou alors il faut la commander chez des fabricants spécialistes ? De quels outils on a besoin pour commencer à shaper ?

  • Speaker #1

    Disons que la mousse c'est vraiment l'élément essentiel. Après se procurer de la bonne mousse, ce n'est pas si facile. Moi je sais que j'ai bien galéré. De toute façon j'ai galéré surtout au début parce qu'il y avait peu d'informations, peu de moyens de connaître comment faire. Mais on va dire que la mousse c'est un peu l'outil essentiel. Il y a plusieurs moyens de s'en procurer mais dans tous les cas c'est relativement cher. C'est des trucs qu'on peut trouver sur des... Ça s'utilise pas mal en modelage, donc sur des sites, on va dire, d'outillage pour faire un peu de l'art ou de la sculpture, ou des choses comme ça, on peut en trouver, mais ça va être vraiment des petites pièces très chères. Et après, pour en avoir des plus grosses quantités, il faut aller vers des fournisseurs spécifiques. Mais en tout cas, c'est un produit qui coûte relativement cher. Et après, pour le reste des outils, ça va être... Beaucoup des outils manuels, des petites choses très simples, des outils qu'on va retrouver vraiment dans la gamme des outils de la finition du second œuvre dans le milieu du bâtiment. Ça va être des râpes à plâtre, ça va être des petits couteaux, ça va être... Et aussi dans des choses un peu plus techniques type beaux-arts, on va avoir des petites... Je ne sais pas comment ça s'appelle, mais des petits bâtonnets avec différentes formes métalliques autour pour venir un peu creuser. creuser les choses, faire des lignes, etc. Mais l'essentiel, c'est surtout d'avoir une scie, une grosse scie, une scie qui coupe bien, une bonne râpe, pas mal de papiers à poncer avec plein de grains différents. Et déjà, avec ça, tu peux déjà faire des trucs déments.

  • Speaker #0

    En fait, t'es limité seulement par ton imagination en termes d'outillage. En fait, tu pourrais prendre quasiment tout ce qui existe.

  • Speaker #1

    Je te le remercie. Tu peux prendre... avec un couteau à pain, ça marche.

  • Speaker #0

    Couteau à beurre. Mais c'est quand même relativement compliqué de se lancer tout seul dans le shape, puisque déjà, il faut se procurer la mousse, il faut avoir les outils, et puis ensuite, ça, c'est que la première étape.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est le matos. Le matos, ça va. Il faut chercher un peu pour la mousse, mais pour le reste, ça va. Tu peux déjà commencer.

  • Speaker #0

    Parce que tu as aussi d'autres matériaux qui sont peut-être plus faciles à utiliser quand tu fais ça chez toi ou pour le plaisir. Il y a par exemple le bois, il y a de plus en plus de marques d'ailleurs qui se lancent, qui font des prises que en bois. C'est quoi un peu les avantages et les inconvénients du bois par rapport à ces matériaux dont tu viens de nous parler, donc le PU, le PE ?

  • Speaker #1

    Déjà, je pense que les premières prises ont été faites en bois. Je n'ai pas cherché très loin, je m'en souviens même dans mes vieux pans à l'époque, il y avait déjà des petits bouts de prise en bois, des trucs qui marchaient en vrai. Et donc je pense que c'était un petit peu la base. Après, pour des côtés vraiment de friction, de ressemblance au rocher, on a vite passé sur d'autres matières pour donner d'autres formes aussi. On peut être un peu limité avec le bois. Aujourd'hui, c'est vrai qu'on a un joli retour de cette matière. Ce qui est super intéressant parce que, pour une première raison, qui est simplement la raison écologique, c'est quand même chouette d'utiliser ce matériau. Il a des bonnes capacités pour être sculpté, pour être adapté à des murs, percé. Le côté esthétique, c'est quand même aussi assez chouette. Aujourd'hui, on voit qu'il travaille sur des assemblages de bois, des vernis. On a vraiment des produits qui sont majeurs en prise bois. Après il y a deux utilisations, il y a vraiment la prise 100% bois où on va être en contact avec la peau des doigts juste sur le bois. Et là ce qui est vraiment chouette c'est pour les gens qui s'entraînent beaucoup par exemple, c'est de ne pas avoir ce côté trop friction dur sur le matériau de la prise, d'avoir un truc un peu soft qui va protéger un peu la peau des doigts. Et par exemple sur des pans d'entraînement, c'est parfait d'utiliser des agraires en bois ou des prises en bois. parce qu'on ne va pas perdre la peau de ses doigts, on va préserver sa peau. Donc ça c'est assez agréable pour le côté entraînement. Et aujourd'hui maintenant il faut aussi des prises en bois, où il y a aussi remettre du grip par-dessus, donc là c'est plutôt à mon avis une visée un petit peu écologique et aussi pour le style. On va avoir un produit en bois plus sain qu'une prise en plastique on va dire, mais il aura les mêmes caractéristiques qu'une prise en plastique, parce qu'on va lui rajouter une partie gris. Donc il y a vraiment plein de choses qui se font. Mais en tout cas, je pense que c'est une bonne chose que ce matériau-là revienne sur le marché. Et qu'on ait effectivement aujourd'hui beaucoup de gens qui s'y mettent.

  • Speaker #0

    et une belle diversité en tout cas de produits disponibles sur les...

  • Speaker #1

    Il y a des belles choses qui se font, je pense notamment à une marque anglaise qui s'appelle Lock, je pense que tu as dû voir leur prise, ils font des prises en bois très belles, un peu macro avec du vernis puis ensuite avec des textures résines, un peu hybrides et ça fait des jolies choses quand même

  • Speaker #0

    Si, un peu des références en la matière, moi c'est les prises en bois, je dirais les plus impressionnantes que j'ai vues. Déjà, c'est vrai qu'en termes de taille, elles ont des designs incroyables et c'est super bien fini. Donc ouais, je t'avoue que je valide la référence. Et après, c'est vrai qu'en premier en France, on avait eu Magala qui avait vraiment fait des choses assez extraordinaires et qui ont toujours, je trouve, un super bon style, une belle identité et qui arrivent en plus à se renouveler dans leur... produits assez fréquemment, on voit qu'il y a quand même pas mal d'évolutions chaque année et du coup pour donner ces deux exemples c'est vrai que ça c'est de très belles références de prises bois et ils auraient le mérite qu'on les voit un peu plus dans les salles

  • Speaker #1

    Ouais dans les salles et puis aussi dans les compétitions parce qu'aujourd'hui dans les compétitions on voit de moins en moins de volumes bois d'ailleurs et on voit de plus en plus de grosses de gros volumes en PU de grosses prises... Et on voit surtout du PU quand même.

  • Speaker #0

    C'est vrai que c'est un peu la démesure. Ça, c'est quelque chose qu'on a engagé depuis quelques années. Je pense qu'on n'a pas fini encore avec ça. Toujours plus gros, toujours plus grand. Je ne suis pas forcément d'accord avec le fait qu'il y ait moins de volume bois. Il y en a quand même encore pas mal. Mais par contre, je suis assez d'accord avec toi que sur vraiment les... gigaprises énormes avec une toute petite prévention au milieu en PU ou ou en fibre souvent c'est voilà quand c'est vraiment gros quand ça devient vraiment macro on est souvent sur de la fibre de verre ouais là c'est clair que je sais pas jusqu'à où on va pouvoir arriver je pense jusqu'à la taille du mur au-dessus de 4,50 mètres on s'en rentrera plus donc peut-être que là on s'arrête mais voilà on continue à aller là dessus toujours toujours plus grand toujours

  • Speaker #1

    Bon alors évidemment en fait ma question c'est pourquoi est-ce que la plupart des marques privilégient toujours autant le PE notamment ? Parce que le PE disons que c'est peut-être plus un matériau qui est fait pour l'extérieur.

  • Speaker #0

    Le PE il avait plein d'avantages. Il est costaud dans le temps, il résiste bien à l'usure des chaussons, du passage des mains, de la manisie, etc. Ça fait vraiment une prise qui va être costaud, nettoyable et qui va tenir dans le temps. C'est moins cher que du PE, c'est assez accessible le PE finalement, ça c'est une autre qualité. Après, un point négatif, c'est que ça va être un matériau qui va être cassant. Donc s'il tombe par terre, on va vite casser un morceau et beaucoup plus lourd. C'est-à-dire qu'à l'usage, dans l'ouverture, il faut quand même lever à chaque fois des kilos, aller suspendre le truc, visser, et plus on va avoir une prise grosse, plus on arrive sur des produits assez lourds. Aujourd'hui, c'est vrai que le PU a ces deux avantages-là en moins. Effectivement, le pli va être très flexible, il peut tomber par terre, il ne va pas se casser. On peut l'appliquer sur le mur, si le mur n'est pas tout à fait droit, il va venir s'adapter au profil du mur parce qu'il va avoir une certaine souplesse, une certaine tolérance. Par contre, c'est un matériau qui va s'utiliser plus vite et qui va effectivement durer moins longtemps, donc être jeté assez rapidement. C'est un matériau qui n'est pas recyclable. Il y a plein d'avantages au PU. Aujourd'hui, c'est un peu la majorité des ventes. Mais derrière, ça fait un produit qui n'est pas terrible écologiquement du fait qu'il s'use vite et qu'on ne peut pas en faire grand-chose derrière. Même si aujourd'hui, il y a plein de choses qui arrivent pour faire des choses.

  • Speaker #1

    J'aimerais bien qu'on en parle d'ailleurs, peut-être un peu après, parce que j'aimerais bien qu'on finisse un peu ce cycle de fabrication des prises. On en était à l'étape où on a donné une forme à de la mousse. Comment est-ce qu'on en arrive à une prise ?

  • Speaker #0

    Là, on va dire que c'est un peu le crux. Tu as trouvé tes matériaux, tu as trouvé ta mousse, tu as trouvé un lieu. C'est quand même assez important d'avoir... un bon lieu, un bon atelier. Comme je l'ai dit tout à l'heure, j'ai commencé à chaper dans ma chambre, au balcon. Pas idéal. Ça n'a pas duré longtemps. Après, je me suis mis vraiment sur le balcon, donc là dehors, j'étais quand même un peu mieux. Sauf que c'était l'hiver et je bossais chez l'entreprise la journée. Du coup, je faisais ça le soir. Donc, il y a moins d'eux sur le balcon, en plein hiver. C'est assez folklorique. Il faut aussi un bon endroit pour être dans les bonnes conditions. Mais pour créer une prise, il y a plein de processus différents. Mais l'idée première, c'est quand même d'avoir une idée de forme, une idée de préhension. Et l'enjeu, c'est de faire une prise qui va être esthétique, agréable, mais surtout avec une préhension qui va être ergonomique et qui va vraiment répondre à... un besoin, une idée où elle doit avoir ces deux fonctions, à mon avis la bonne prise, c'est la prise qui va être esthétiquement réussie et qui va avoir la prévention souhaitée avec une certaine technicité et répondre à un niveau d'ergonomie qu'on va vouloir lui attribuer. C'est une réflexion qui peut venir soit d'une envie, on est allé grimper dehors, on a eu une préhension, on a envie de la réadapter, de la retranscrire dans une prise d'escalade. On est allé se balader au musée, on a vu une super forme, super inspirante, on se dit ouais, mais ça en fait c'est une méga prise d'escalade, je vais prendre un peu le concept, essayer de la réadapter pour en faire une préhension Il y a une demande directe d'un client, par exemple, qui va dire, moi j'ai besoin d'une famille de temps de prise avec temps de prévention, avec un style qui ressemble un petit peu à ça. Et à chaque fois, on va essayer de prendre un peu toutes ces données, en faire un espèce de résumé, et puis se dire, bon, ok, les contraintes c'est ça, ce que je veux arriver à faire c'est ça. Il y a plein de moyens de s'aider pour eux dans... dans cette démarche. Moi, j'utilise beaucoup le dessin. Il y en a peut-être qui vont commencer à faire des trucs un peu en 3D en prenant un bout de papier ou quelque chose, faire un bout de sculpture avant de se lancer. Il y en a peut-être qui vont dessiner un peu sur l'ordinateur. Chacun un peu à sa manière d'amener les choses. Ou alors, on peut aussi y aller en one shot. Ça marche bien. Après, il ne reste plus qu'à travailler la mousse. Il n'y a rien de bien compliqué en soi. Il faut juste beaucoup de temps, beaucoup de pratique pour avoir. capter un peu comment ça marche, voir comment les outils réagissent. Toujours bien garder en tête son idée. Et au bout, si on sent que ce qu'on avait imaginé est là devant nous, on pose les doigts dessus, qu'on sent que ça va bien et qu'on arrive à se projeter en se disant si je mets ça sur un bout de mur, en dévers, pas en dévers, ou dans telle situation, franchement, ça peut être dément. En général, c'est que là, la prise est déjà pas mal. sur un produit qui va marcher.

  • Speaker #1

    D'accord, mais alors pour l'instant, c'est que de la mousse.

  • Speaker #0

    Effectivement. Là, pour l'instant, on n'est que sur la mousse et il reste un bout de mousse à la fin qui a la forme qui convient, qui répond aux critères, qui va envoyer du bois, mais par contre, ça reste de la mousse. Un truc compliqué aussi, c'est que tu vas arriver sur un produit fini et que tu vas vouloir l'essayer un petit peu, mais tu ne pourras jamais l'essayer vraiment. on ne peut pas te pendre dessus, la mousse n'est pas assez costaud, pas assez résistant, et en fait, tu ne peux jamais être retiré dessus, tu ne peux jamais la tester à 100%, il y a toujours cette petite frustration de te dire, j'ai l'impression que ça va être bien, mais vraiment, quand je vais être pendu dessus dans un dévers, mais qu'est-ce que ça va donner ? Ça, c'est toujours un petit peu dur, il y a toujours le petit côté d'appréhension entre la mousse qui est finie et la prise qui va sortir. Une fois que la mousse est terminée, là, après, ça passe en production. chez les fabricants de prises.

  • Speaker #1

    Mais donc en fait, ils s'en servent comme un... Est-ce qu'ils vont faire un moule à partir de ça pour ensuite produire en série des prises ? Donc en fait, tu as créé un positif, c'est la forme de la prise, qui va ensuite devenir un négatif chez un fabricant, qui va en faire en fait un moule qu'il peut mettre sur une étagère et donc ressortir en fonction de la demande. Et dans ce moule, il va couler le matériau dont est constituée la prise, le PE, le PU, etc.

  • Speaker #0

    Exactement. Le principe est assez simple. On va mouler le positif, comme tu disais, la mousse, avec du silicone. Clairement, le silicone est en capacité de prendre le moindre détail qui va être fait sur la mousse. un négatif qui va être 100% conforme au positif qu'on aura mis dedans. En gros, après ça, la mousse, on peut presque la jeter, on n'en a plus besoin. On garde souvent un master, souvent la première prise qu'ils font, on l'appelle le master, c'est le truc qui va rester, parce qu'un moule à l'usage va s'user, il y aura besoin de le refaire de temps en temps. On va garder le master. Celui-là, c'est un peu la relique. On le met de côté, on le met dans une pièce résistante au feu, aux incendies, à tout ça. Ça reste. Et derrière, on va avoir effectivement ces moules en silicone dans lesquelles on va pouvoir couler en série, comme tu disais, avec le PE, le PU.

  • Speaker #1

    Et de la couleur.

  • Speaker #0

    Sur la fibre, avec plein de couleurs différentes, effectivement, et qu'on va pouvoir produire à la chaîne. Mais effectivement, le moule, de temps en temps, il faut le renouveler parce qu'il va avoir tendance à s'user. Il faut dire que c'est vraiment du silicone. On peut avoir des parties avec des formes très complexes sur les prises. Donc à chaque démoulage, ça peut être assez compliqué. Le silicone, à chaque démoulage, il travaille un petit peu. Et au bout d'une certaine utilisation, il va s'user. Donc là, il faut le refaire par rapport au premier master qui était ça.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    ok très cool c'est une partie que je ne connais pas énormément je la connais un petit peu parce que chaque marque n'est pas fabricant il y a énormément de marques qui sont là qui gèrent leur design,

  • Speaker #1

    qui gèrent leur partie elles n'ont pas d'usine mais elles ne fabriquent pas leur piste en fait c'est plus des agences de design j'ai presque l'impression que c'est des agences de design qui ensuite sous-traitent la fabrication à des usines Alors ces usines, elles sont où ? Qui fait ça ?

  • Speaker #0

    Il y en a plusieurs. Il y a quand même un très grand producteur qui est basé en Bulgarie et qui fabrique pour à peu près, je dirais comme ça, 80% des marques en général, européennes et voire même mondiales. Donc c'est un énorme acteur de la prise sur le marché de l'escalade, le principal.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est Composite X ?

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on a le droit de les citer ? Bon, moi, je cite.

  • Speaker #0

    Oui, écoute, de toute façon, ils fabriquent pour tout le monde. C'est un nom. Il est juste... Tu ne peux pas ne pas le connaître quand tu es un peu dans ce milieu-là. Ils sont là. On ne peut que dire qu'ils sont là. On ne peut pas les ignorer, ça, c'est sûr. Par contre, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a d'autres marques qui vont, eux, fabriquer leurs produits. D'autres, des regroupements de marques, parfois. Et des fois, il y a aussi des marques indépendantes, plus ou moins grosses, qui vont décider de garder la main sur tout le process et aussi de fabriquer leurs prises. On a quelques exemples en France. Il y a Volks qui reste producteur de ces prises. Ils fabriquent aussi pour certains autres. Et on a aussi InnoHalls. Ils fabriquent à côté de Grenoble. Il y en a d'autres que je connais moins. Mais voilà, on a encore de la production, de la fabrication de Pris en France. Et voilà, ils se mettent un peu aux antipodes de la mode de fonctionnement Compositix, on va dire. Et ils défendent aussi leur savoir-faire de fabrication, le Made in France. Et surtout, pour moi, le plus intéressant, c'est ça, c'est d'avoir la main sur ce que tu fabriques. C'est-à-dire que c'est plus facile d'expérimenter, de faire un prototype, de lancer un truc, de voir si ça va, si ça ne va pas, plutôt que d'envoyer effectivement un... un shape en Bulgarie où là, t'es obligé d'attendre 6 mois déjà avant qu'ils te prennent en compte parce qu'ils ont énormément de demandes et de recevoir un produit où t'as rien décidé et où il peut y avoir un souci mais là, du coup, c'est compliqué parce que c'est fait, c'est fini.

  • Speaker #1

    Ouais, tu vas pas faire un aller-retour tous les 6 mois avec la version 2, 3, 4 ?

  • Speaker #0

    Ouais, voilà, c'est compliqué, après ça marche, ça marche très bien même mais on a tous déjà eu un... que ce soit des fabricants ou même moi avec d'autres marques, un souci sur un produit, un truc qu'on n'a pas pu gérer, parce que ce n'était pas sous la main, ce n'était pas là. Et puis, quand on veut quelque chose de rapide, c'est vrai qu'eux, ils ont tellement de demandes que tout est un peu long. Et pour faire un test, il faut savoir que le test, tu l'auras dans six mois et pas une boîte qui va fabriquer. En deux jours, on peut faire un test et voir si ce qu'on veut faire, c'est bien ou pas. Ça, c'est quand même un gros avantage.

  • Speaker #1

    Alors on a à peine évoqué tout à l'heure, tu disais effectivement qu'il y avait des nouveaux matériaux qui étaient en cours de développement ou qui étaient déjà développés, qui essaient de répondre à cette problématique écologique, parce que quand même dans la fabrication des prises telles qu'on les connaît aujourd'hui, donc principalement en PU et en PE, il y a quand même énormément de matières plastiques. Il y a aussi de l'époxy pour faire la couleur. Donc c'est quand même un procédé qui n'est pas très écologique. Alors est-ce qu'aujourd'hui on a des réponses ? à ça ?

  • Speaker #0

    Après, comme un peu... Là, on parle de l'escalade, mais je pense que c'est vraiment le reflet de tout ce qui se passe aujourd'hui. C'est un problème majeur, on va dire. Sauf qu'on part vraiment de loin avec l'escalade, parce qu'en fait, tous les produits de l'escalade, à la base, sont quand même pas terribles. Le tapis d'escalade, c'est quand même du plastique. le panneau d'escalade, il a le mérite d'être en bois, mais ça reste quand même des panneaux un peu... Il y a quand même pas mal de peinture dessus, etc. Et la prise qui effectivement, en PU, en PE, il n'y a rien de bien écologique là-dedans. C'est vrai qu'on part déjà pas avec de très très bonnes bases sur les produits, mais on sent que c'est un enjeu majeur. qu'il y a beaucoup de choses à faire, et que ce soit à tous les niveaux, tapis, murs, prises, il y a plein de démarches qui sont engagées. Aujourd'hui, je pense que c'est dur de faire une salle 100% écolo, 100%... C'est pas bio, quoi. On n'est pas encore au bio dans les salles. Mais en tout cas, il y a plein de petites actions qui sont faites et des choses qui arrivent qui vont, à mon avis, permettre d'être de plus en plus un peu respectueux dans les matériaux qu'on va utiliser. Mais il y a encore du chemin, et ça c'est clair.

  • Speaker #1

    Il y a encore pas mal de chemin. Aujourd'hui, il y a des initiatives qui commencent à naître sur le recyclage et sur l'upcycling. Je ne sais pas comment on le dit en français. Notamment, je pense à l'association Clean Climber qui commence à reprendre des chaussons pour les recycler et qui prévoit aussi de le faire avec... d'autres matériels d'escalade les pays peut-être éventuellement les prises mais le problème c'est quand même ça reste le matériau de fabrication de ces prises est ce qu'on n'a pas quelque chose de aujourd'hui plus respectueux de l'environnement que

  • Speaker #0

    du pays au moins quelque chose de recyclable c'est comme tu dis un peu les deux thèmes il ya effectivement il ya bon il ya du pays qui est fait il est fait qu'est ce qu'on qu'est ce qu'on peut en faire ou en refaire Aujourd'hui, clairement, le PU qui a fait son temps dans une salle, c'est-à-dire pas forcément très longtemps s'il y a beaucoup de passages, c'est poubelle. Aujourd'hui, les premiers actes de réflexion, c'était ces trucs-là, est-ce qu'on peut déjà en faire quelque chose ? Aujourd'hui, il y a beaucoup de gens qui font de la retexturation sur les prises. On y est en fait, prendre une des prises, rajouter du grain, avec un peu, je ne sais pas exactement ce que j'utilise, mais on va redonner du grain à la prise. Je crois que ça marche assez bien.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a...

  • Speaker #0

    On y va.

  • Speaker #1

    Par exemple, il y a une entreprise qui s'appelle NR Holds, qui est française, qui fait ça.

  • Speaker #0

    Oui, NR Holds, je le connais bien. Je sais comment il travaille. Il travaille bien. Il fait ça plutôt pas mal. On voit pas mal de choses sur les réseaux. Et on sent que ça a l'air assez quali, ce qu'il arrive à sortir. Donc ça, je trouve que c'est plutôt une bonne alternative. Et c'est une alternative qui commence à bien être reprise un peu partout. Et il y a plein de gens qui le proposent aujourd'hui. Et ouais, pour donner une seconde vie aux prises, c'est pas mal. Moi, j'ai pas encore trop trop grimpé dessus, j'ai encore du mal à me donner un réel avis. Je suppose qu'en tout cas, ça va être un peu comme sur du grain de fibres, un grain un peu positif. Mais en tout cas, de ce que j'en ai vu surtout sur les réseaux, etc. En tout cas, pour moi, l'initiative, elle est carrément bonne.

  • Speaker #1

    Donc, il y a au moins déjà cette partie où on sait qu'on est capable aujourd'hui de retravailler des prises qui sont en fin de vie, de leur étendre leur durée de vie. au lieu de les jeter directement à la poubelle ? Parce que le PU, a priori, n'est pas vraiment quelque chose qu'on peut réutiliser.

  • Speaker #0

    Je ne suis pas ingénieur en matériaux, mais effectivement, le PU, tu ne peux pas en faire grand-chose. Une fois qu'il a été coulé, on va dire chauffé une fois, je crois que tu ne peux pas le réchauffer, tu ne peux pas le remodeler. Il va se figer et il va perdre un peu toutes ses caractéristiques de transformation. Et oui, on peut difficilement en faire quelque chose après. Et donc c'est pour ça que voilà un peu la deuxième alternative à tout ça, c'est vraiment comme tu disais de créer un matériau qui va être plus sain dès le début ou alors qui va pouvoir avoir plusieurs cycles de vie. Et donc là on a plusieurs exemples. Déjà pour un matériau plus sain, on va dire à partir avec du bois. Là c'est tout l'exemple qu'on a vu avec les prises bois, qu'il soit 100% bois ou alors texturé avec du sable et de la peinture. Et on a aussi, je les ai d'ailleurs rencontrés sur le salon cette année, des gens qui vont venir incruster une partie en pierre, en granit, etc., qui sera vraiment une petite texture. On irait l'intégrer dans la prise bois et c'est ça qui va venir faire la friction de la prise. Et ça, je trouvais ça vraiment pas mal. On va retrouver vraiment un effet caillou. En termes de design, c'est plutôt sympa. Et pour le coup, on reste sur deux matériaux 100% naturels. Forcément, il y a un peu de la transformation. Il y a des choses pour les assembler. Il y a de la colle. Il y a peut-être un peu de colle. Mais c'est quand même déjà mieux qu'un bon vieux morceau de PE. Donc voilà, on a ces alternatives-là. et après on a les alternatives qui vont quand même essayer de coller au maximum à une prise d'escalade classique. Par exemple, c'est vrai qu'avec Artline, on a travaillé sur une gamme qu'on a fait fabriquer par une entreprise qui s'appelle Gold, qui est basée du côté de Chambéry, et eux en fait ils ont créé une nouvelle matière, un nouveau matériau. qui va avoir quasiment les mêmes caractéristiques que du PU, sauf qu'il va être recyclable. C'est-à-dire qu'on peut utiliser la prise, arriver à sa pointe de vie, on va la renvoyer, eux ils vont la broyer la prise, ils vont en refaire un petit agrégat, ils vont être capables de la réchauffer, de la retravailler, pour la réinjecter, pour créer une nouvelle prise, avec pas mal de cycles. Donc là, on est vraiment en train de démultiplier les cycles de vie d'une même quantité de matière qui avant était jetée. Là, on peut avec cette même quantité de matière faire 10 fois ou 20 fois la même chose.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire qu'on pourrait imaginer qu'à l'avenir, l'escalade soit dans un espèce de circuit fermé où les prises qui sont au rebut finissent chez des fabricants qui les broient et les réutilisent pour en faire de nouvelles.

  • Speaker #0

    C'est ça. ce serait comme faire le système de consigne. C'est un système très simple, mais par contre en termes de mise en œuvre, de matériaux, etc. Ils ont vraiment bossé énormément. C'est vraiment une boîte que je soutiens parce qu'ils ont une belle dynamique, ils sont jeunes, ils sont motivés, ils sortaient un peu de nulle part, ils ont réussi à créer un truc qui est vraiment assez ouf. Aujourd'hui, il y a des belles marques qui s'intéressent à eux. J'aime vraiment que ça marche et en plus de ça, pour moi, le procédé est... Il est vraiment novateur et heureusement qu'ils sont là pour proposer ça, parce qu'on en a besoin, je pense.

  • Speaker #1

    Oui, absolument.

  • Speaker #0

    Et après, il y a d'autres alternatives. Je pense notamment à la marque InnoHolds. Eux ont décidé de rester sur le PE, qui est quand même déjà de base un petit peu moins nocif que le PU, parce qu'il y a une bonne partie de sable. Après, le sable, il faut quand même aller le chercher quelque part. Il y a toujours quand même un petit quelque chose, on va dire. mais en termes d'impact direct c'est quand même un peu moins violent que le PE et ils sont allés chercher des matériaux naturels à venir ajouter au PE pour faire un espèce de mix, ce qu'ils ont appelé le green mix donc c'est grosso modo du PE mais avec 40% de champs qui permet à la prise d'être d'avoir moins de contenu pas très écolo. Exactement, merci. Et en plus de ça, le champ va apporter des vraies caractéristiques à la prise, c'est-à-dire qu'il va être plus léger qu'une prise classique en PE, un peu plus souple. Et voilà, on arrive sur un nouveau produit qui n'est pas 100%, qui est 50%, on va dire. Et ça aussi, je trouve que c'est des belles alternatives qu'on n'avait pas il y a quelques années.

  • Speaker #1

    C'est ça. Ok, c'est chouette de savoir qu'il y a des perspectives d'amélioration, en tout cas dans le bon sens.

  • Speaker #0

    C'est bien, il en faudrait largement plus, mais c'est un peu au reflet de tout ce qui se fait aujourd'hui. On voit qu'il y a beaucoup de choses qui se disent, pas mal de volonté, mais énormément d'inertie. L'inertie, c'est dur de faire quelque chose contre ça.

  • Speaker #1

    Et ouais. Pas que dans l'escalade, malheureusement.

  • Speaker #0

    Non, voilà. On constate que c'est un peu la même chose. Et bon, après, voilà, on aime un peu ce qu'on a entre les mains. On va essayer de faire avec. Mais toutes ces alternatives-là, en tout cas, je pense qu'elles sont primordiales. Et j'espère qu'on en verra plus. Parce que pour l'instant, je trouve que ça reste encore un peu à la marge.

  • Speaker #1

    Oui, on n'entend pas énormément parler. Je voulais revenir un petit peu au métier, si on peut appeler ça, de shaper. Toi, tu t'es formé en autodidacte, si j'ai bien compris. Aujourd'hui, si on veut devenir shaper, par où commencer en fait ? Quelles sont les ressources disponibles ? Quelles sont les formations à la disposition des gens qui ont envie de se lancer dans la fabrication, le design de prise ?

  • Speaker #0

    Pour le moment, on va dire qu'il n'y a rien. Moi, c'est vrai que j'ai appris pas mal tout seul. C'était assez autodidacte. Je me souviens qu'à l'époque, je cherchais un petit peu, comme tout le monde, des informations sur Internet, sur YouTube. Trouver un petit peu du contenu, on va dire, pour me donner des infos.

  • Speaker #1

    Tu peux devenir stripper grâce à YouTube, par exemple, aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, je ne sais pas. En tout cas, quand j'ai commencé, c'est-à-dire il y a cinq ans, clairement non. On pouvait avoir des petites infos. mais moi je trouvais très très peu de contenu et le peu de choses qu'on voyait on voyait un peu des choses mais on voyait pas tout et il y avait vraiment très très peu de vidéos parce qu'il y a quand même des secrets de fabrication et il y a des choses qu'on a pas envie de montrer et ça ça voilà un peu comme tout dans ce qu'on montre c'est les côtés que tout le monde pourrait faire, sait faire mais dès qu'on a une petite spécificité il y a des choses qu'on a envie de garder pour soi Mais en tout cas, je pense que c'est encore aujourd'hui un peu compliqué quand même de pouvoir 100% s'en sortir avec les informations qu'on trouverait sur Internet ou quoi que ce soit, ou sur les réseaux. Mais on a déjà plus de choses qu'avant. Après, comme je disais, de toute façon, ça reste quand même... C'est pas ultra compliqué, il suffit d'être un petit peu des merdes, d'avoir un petit peu les bons outils, et surtout d'en faire, d'en faire beaucoup. Moi, j'en ai fait énormément. Après, peut-être que si quelqu'un m'avait expliqué, j'aurais passé moins de temps. On va dire que oui, j'ai appris un peu de mes erreurs et évolué. Donc, c'est faisable quand même un petit peu tout seul. Après, aujourd'hui, c'est sûr que je pense que c'est un métier qui va tendre à se professionnaliser. Il y a de plus en plus de marques, il y a de la demande et il y a des gens intéressés. Moi, je me fais souvent contacter, en tout cas, par des gens qui me demandent des conseils, qui ont envie de se lancer ou ne serait-ce qu'ils ont juste envie d'essayer. Donc ça montre qu'il y a un réel intérêt vers ce métier-là. Aujourd'hui, à part trouver une marque qui peut nous aider, qui peut nous passer des outils, donner un peu de la mousse pour qu'on puisse y essayer, sinon il faut se former soi-même. Et aujourd'hui, peut-être qu'on réfléchirait, on a des pistes de réflexion là-dessus. avec des gens sur Grenoble qui sont dans le milieu de l'escalade, qui ont des salles d'escalade ou qui sont fabricants de prises. Et donc on parle de peut-être monter un collectif qui permettrait de mutualiser un petit peu des compétences, que ce soit des shippers, des ouvreurs, des gérants de salles et effectivement des gens qui auraient envie de shipper ou d'apprendre à shipper de tous horizons. et peut-être créer des cités de formation ou d'échanges pour partager ça, transmettre le savoir et rendre ça accessible.

  • Speaker #1

    Parce qu'en fait cet échange de compétences aujourd'hui n'existe pas vraiment, c'est un peu chacun dans son coin. Et puis je ne te dis pas comment je fais pour faire mes prises. Et puis débrouille-toi !

  • Speaker #0

    Ça reste assez bonne ambiance quand même entre shippers. Déjà, on n'est pas nombreux. Donc, quand on se rencontre, on est content. C'est toujours sympa d'échanger. C'est quand même un bon milieu. Après, c'est sûr que la petite technique pour faire le truc qui rend vraiment différent tes prises des autres, à mon avis, ça te le garde pour toi. Après, j'ai déjà reçu plein de conseils, plein de petits tips en échangeant avec des shippers qui pour moi sont des références. et c'est cool d'avoir ça. Et moi, pareil, quand je rencontre un peu des gens ou alors qu'on vient me consulter sur Insta, en vrai, je donne des tips. Après, quand ça va un peu trop loin et qu'on me pose des questions trop précises sur des choses que j'essaie un peu de défendre, il y a un moment où je dis, désolé, il faut que tu cherches. Après, ce serait trop compliqué.

  • Speaker #1

    Par exemple, moi, je me suis intéressé à la fabrication des prises en bois. et je me suis bien posé la question je me suis bien trituré le cerveau pour essayer de comprendre comment ils ajoutaient une couche de résine sur les prises en bois tu vois par exemple et pour l'instant j'ai pas encore une réponse définitive donc tu vois c'est c'est pas évident c'est

  • Speaker #0

    Ouais, et pourtant, en plus, ça paraît être des choses, voilà, tu te dis pas trop compliquées, mais quand tu rentres dans le détail, tu te rends vite compte que ça peut être super complexe. Moi, je peux donner un peu l'exemple du dual texture. Moi, je trouvais ça trop classe. Bon, maintenant, on envoie sur une autre prise. Moi, j'ai vraiment dit, vas-y, il faut que tu saches en faire. Et j'ai passé un temps incroyable. J'ai dépensé énormément d'argent à acheter des produits. des résines, des trucs pas possibles pour faire des essais. Il y a plein de trucs qui m'ont presque servi à rien, d'autres qui m'ont échoué, d'autres qui m'ont donné des super résultats. Mais quatre jours plus tard, ça s'était fendu de partout, ça commençait à craqueler. Ouais, franchement, j'ai essayé mille trucs, j'y ai passé énormément de temps. Et aujourd'hui, j'ai trouvé une solution, on va dire, mais qui est encore perfectible. Plus je la pratique, plus je progresse, et plus je la rends... pas parfaite encore, il y a toujours moyen de faire mieux, mais plus je m'améliore, et je sais qu'il y a plein d'autres pistes que je pourrais explorer, qui pourraient donner des résultats, mais par contre, c'est énormément de temps et d'investissements qui sont de type recherche, c'est-à-dire qui ne rapportent pas grand-chose jusqu'à ce que tu trouves un truc qui marche bien.

  • Speaker #1

    Moi,

  • Speaker #0

    j'ai appris ce que c'était là de recherche, et je le souhaite aussi un peu à tout le monde. Moi, j'aime bien donner des tips, mais je pense que si tu cherches aussi un peu ton truc, ça te donne quand même un... Moi, j'apprécie en tout cas ce côté recherche. Et quand tu trouves, tu es le plus heureux du monde. C'est la folie.

  • Speaker #1

    Eureka ! C'est marrant parce que quand on grimpe sur des prises dual texture, on ne se dirait pas qu'il y a autant de jus de cerveau qui a été dépensé pour faire une simple prise. Sans compter tous les grimpeurs qui ne font que pester contre les...

  • Speaker #0

    même si ça a un côté super beau moi je trouve majeur qu'il y a un côté super utile en plus dans la grimpe c'est vrai qu'il y a beaucoup de gens qui disent mais en fait vous êtes chiants à faire ça ça me fait rien sur

  • Speaker #1

    ce lieu dont tu parlais à Grenoble ou c'est à Grenoble ou à Chambéry excuse moi j'ai un petit bug

  • Speaker #0

    Chez Gold, ceux qui fabriquent...

  • Speaker #1

    Excuse-moi, je parlais de ce lieu d'échange de compétences.

  • Speaker #0

    Pour l'instant, on ne sait pas exactement où ce sera. On a plusieurs options, mais ce sera entre Grenoble et Chambert. Mais je ne veux pas trop m'avancer parce qu'on est encore sur de la réflexion. Il n'y aura pas qu'un lieu, il y aura des lieux d'échange qui pourront se faire dans un lieu. Peut-être des lieux de formation qui pourront se faire dans d'autres lieux. Et après, des lieux qui seront plus axés sur le côté fabrication, production, qui pourraient être aussi éventuellement dans un autre lieu. Mais en tout cas, c'est sûr que ces trois ou quatre lieux, ils seront entre Grenoble et Chambéry. Et maintenant, il faut qu'on soit sûr de bien les déterminer, que tout le monde soit d'accord. Le projet doit encore beaucoup mûrir, vraiment qu'au début. Mais ce sera dans la région. Ok,

  • Speaker #1

    ok, ok, très cool. Pour en venir à toi, ce que tu fabriques en tant que shaper, est-ce que tu peux nous parler un petit peu peut-être des dernières familles de prises que tu as fabriquées ? Pour qui ? Pourquoi ? Et puis un peu, quelle est la patte que toi, tu vas apporter à ces prises ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu pas mal de commandes ces derniers temps, surtout cette année. J'ai beaucoup bossé cet été, beaucoup de shape. Des bonnes opportunités, par des marques que j'ai rencontrées, soit sur des salons, soit via un petit peu les réseaux, que ce soit des marques françaises, européennes et même internationales. Mais là, par exemple, cet été, j'ai pas mal bossé pour Artline, justement, les prises qui sont après fabriquées chez Gold, donc avec des cycles de recyclage. C'était assez intéressant. A chaque fois, j'ai une manière de travailler différemment suivant les besoins de mon client. Et là, typiquement, Artline savait très bien ce qu'il voulait faire. Il avait une bonne idée de l'identité de la gamme. Il voulait une famille, il voulait que ce soit du dual texture. Il voulait que ça ressemble à des prises qu'il avait déjà faites en plus grosse, mais là, il voulait décliner avec des prises en plus petites. Et donc il m'a donné un cahier des charges assez bien défini. Et au final, je me suis servi de ça comme base. Et derrière, j'ai décliné un maximum de préhension. Il y a certaines choses que j'ai pu proposer parce qu'il était quand même assez ouvert à ce que moi je propose des choses. Et derrière, j'ai réalisé tous les Dual Texture. Et donc là, c'est une série qui est sortie il n'y a pas longtemps et on est super content du résultat. Et vu que ça s'est bien passé, on va encore bosser ensemble. On a déjà des nouveaux projets à venir. Sinon, cet été, j'ai bossé pour la marque Super. Une très belle marque qui a été créée il n'y a pas longtemps par un bon pote, la Gautier. chronovisure ce podcast il y a quelques semaines exactement qui était passé il n'y a pas très longtemps donc Gauthier et Thibaut qu'on salue en Belgique qui ont monté cette belle marque et qui sont déjà très bien représentés et qui fait vraiment une belle image de marque avec des produits vraiment classe eux ils ont connu une ascension hyper rapide quand même assez fulgurante ouais

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'était dû au charisme de Gauthier, mais en tout cas, j'ai l'impression qu'il cartonne.

  • Speaker #0

    Son petit sourire en coin, ça fait tout ça. Ouais, donc super belle opportunité de bosser un peu avec les copains et sur des beaux produits. Donc ça, c'était chouette. J'ai bossé aussi avec un Coréen, du coup, Neo Halls, mais pour une nouvelle marque qu'il va créer. Là, il m'a fait une commande vraiment super conséquente. J'ai pu vraiment faire de la... la production sur des familles énormes. C'était la première fois que j'avais autant de choses à faire, donc c'était super sympa. Et j'étais complètement libre, j'avais juste une contrainte, c'était de faire des prises pas trop mauvaises, je voulais plutôt des trucs assez bons, et par contre en terme de taille, je voulais surtout des gros trucs. Un peu la commande de rêve, beaucoup de prises, sans trop de contraintes, et la grosse dimension, sans rentrer dans les extrêmes de trucs qui font 4. de l'argent.

  • Speaker #1

    Mais dans ces cas-là, ça génère des coûts quand même pour toi en termes de matière première. Donc, ça va être le commanditaire qui t'avance les frais ?

  • Speaker #0

    C'est toujours un petit peu différent en fonction de chaque marque. Mais là, pour le coup, effectivement, on s'est arrangé pour qu'ils me fournissent la mousse. Et moi, après, une fois que j'ai la mousse, j'ai déjà mes outils. après il y a peu de dépenses, là pour le coup c'était sans dual texture donc moi je vais pas ramener mes propres produits pour rajouter ça sur la prise et après les coûts de transport sont aussi pris en charge par la marque donc voilà moi j'ai presque pas d'avance à faire on va dire que tout arrive, le produit brut arrive chez moi, moi je le transforme avec mes moyens et après ils repartent. Et sinon, cette année, j'avais aussi bossé un petit peu pour Volk, une marque française qui produit en France. Belle marque aussi, avec qui on a fait des belles gammes, qui propose des produits sympas.

  • Speaker #1

    C'est notamment les fabricants des prises des murs de vitesse.

  • Speaker #0

    Oui, effectivement. Ils ont l'agrément certification pour fabriquer les prises officielles de vitesse.

  • Speaker #1

    C'est aussi un petit village avec une grotte mythique dans le sud-est de la France. Ils ne sont pas basés là-bas, non ?

  • Speaker #0

    Non, du tout. Ils sont dans le nord-ouest lyonnais. Pas très loin de Lyon. Moi, souvent, c'est ça. Je passe les voir parce que je descends du Jura. Mon atelier, il est dans le Jura, à Dôle. Quand je vais bosser dans mon atelier, en descendant, je passe chez Volks à Lyon. Après, je traverse tout Lyon. Je passe chez Artline, qui est au sud-ouest. Et après, je rentre à Grenoble. Et après, quand je repars dans l'autre sens, je repasse. C'est bien, ils sont sur le chemin, c'est parfait. Et puis, une belle marque aussi avec qui j'ai travaillé, c'est InnoHalls. Une marque qui, en fait, d'origine, c'était Osmos. Donc, c'est des vieilles prises. Enfin, des vieilles prises, c'est une marque, une ancienne marque qui crée des prises depuis toujours, on va dire, sur lesquelles tous les grimpeurs ont forcément grimpé un jour dessus. et qui s'est décidé de renouveler un peu ses gammes, de créer des produits innovants, et donc qui a créé la marque InnoHolds l'année dernière. Et j'ai vraiment apprécié avec eux parce qu'on partait un petit peu de rien, c'était à la fois créer une gamme, mais c'était aussi créer une marque en même temps, enfin voilà, tout était à faire. Et on s'est mis des super challenges à créer des trucs qui n'étaient pas encore sortis, on a réussi à mélanger création de prise à la main, plus scan 3D, imprimante 3D. pour donner des nouvelles textures aux prises. Pour moi, ça a été vraiment super sympa de bosser avec eux pour voir que si on a un petit peu de motivation et des idées, tout est possible. Et avec le matériau dont je parlais tout à l'heure, le Green Mix, on fait ça avec une innovation un peu environnementale. Super expérience et j'espère qu'on pourra bosser ensemble.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, est-ce que c'est pas aussi un peu la direction que pourraient prendre les prises à l'avenir, en tout cas le shape, de plus en plus d'impression 3D, où on va pouvoir faire des... des choses qui jusqu'à présent étaient peut-être un peu difficiles à faire à la main. Ou alors même, je pense, aux reproductions de prises, ce qu'on a vu avec les prises de Burden of Dreams, par exemple. Toi, t'en penses quoi de ces innovations ?

  • Speaker #0

    Jusque-là, par exemple, l'imitation des prises, je trouvais ça un peu too much. En vrai, on était au salon, il y avait du coup l'imitation de Burden of Dreams. Du coup, j'ai eu...... l'occasion de poser les doigts dessus avec la bonne inclinaison, c'est lunaire. Franchement, il faut mettre les mains dessus et être devant le truc pour capter le délire. En fait, comme tout le monde, on a vu les vidéos et tout, et c'est impressionnant déjà. Mais quand tu touches les prises et que tu regardes, tu as les deux mains sur la première prise, déjà le pied, tu ne sais pas comment il peut te poser, et tu regardes la deuxième, tu as tout compris.

  • Speaker #1

    du coup je valide un peu plus maintenant mais c'est vrai que par exemple pour burden ça s'y prête bien d'avoir des répliques des répliques de prise c'est un panneau à 40 45 degrés avec peu de parents 3d ça va quoi ouais

  • Speaker #0

    bah non mais c'est vrai que c'est c'est en plein développement ça va forcément être sur le sur le marché, ça va être intégré dans la conception de plus en plus souvent, ce qui est un peu normal, les imprimantes 3D aujourd'hui, tout le monde peut en avoir chez soi, on peut faire plein de trucs dément avec, donc ça a sa légitimité. La conception assistée par ordinateur, la CAO, ça existe depuis longtemps, mais maintenant arriver vraiment à travailler sur de la 3D comme ça assez facilement, sur des formes assez organiques, c'est de plus en plus facile on va dire. Moi, je n'ai rien contre ça. Après, moi, ça ne me passionne pas forcément. En fait, je n'ai pas trop envie de m'y mettre non plus. Je sais qu'il y a un potentiel énorme. Peut-être que je m'y mettrais. Mais aujourd'hui, je ne cours pas après ça en tout cas. En fait, du coup, j'ai quand même déjà deux activités. Je fais du shape. Donc là, c'est les moments que je passe à l'atelier où je suis debout, je me sers de mes mains, etc. Le reste du temps, je suis devant un ordinateur à dessiner des plans pour le côté archi. Du coup, c'est ça que j'aime dans mon métier, c'est qu'il y a une partie où je vais être à l'atelier, une partie où je vais faire de l'ordinateur. Si je me retrouve à faire que de l'ordinateur pour faire mes plans d'archi et les prises, je pense que ça me ferait un peu péter un câble. C'est un choix vraiment propre à moi. Et je pourrais défendre aussi le fait que le shape, c'est quand même une activité manuelle, finalement assez artisanale. Et du coup, je pense qu'il y a quand même un réel savoir-faire. Et l'élément essentiel, c'est quand même qu'on fait un produit pour la main, avec la main. C'est-à-dire que moi, la prise, je vais être en contact en permanence avec pendant tout le temps que je vais l'élaborer. Et je vais la toucher. Et de toute façon, je sais que ce produit-là, il va être fait pour que les gens la touchent tout le temps. Sur l'ordi, je trouve qu'il y a un peu moins ce côté, tu vas concevoir une forme, tu vas devoir la sortir en 3D. Peut-être que tu pourras la toucher, mais en tout cas, tu ne l'auras pas eu sur le moment. Il ne sert à rien d'aller-retour pour vraiment trouver un peu le truc parfait. Alors que quand on va échafauder sa prise petit à petit, qu'on va faire des petites modifs et ne pas ressentir la différence, adapter les choses tout à la main, je trouve que c'est assez sensible. En tout cas, moi, ce métier-là, c'est aussi pour ça qu'il me fait un petit peu rêver.

  • Speaker #1

    Oui, je te comprends.

  • Speaker #0

    Mais voilà. Je pense que c'est en train d'arriver, ça arrivera, il y a plein de choses à faire. C'est certainement un bel avenir. Peut-être que je m'y mettrai, on ne sait jamais, il y a peut-être des choses à faire. Mais en tout cas, la conception à la main et le côté artisanal, c'est aussi ça qui m'a vraiment adoré ce métier. J'espère qu'on va quand même rester un peu sur ce genre d'axe de travail et peut-être même juste combiner un peu les choses, mais vraiment garder ce côté fabriqué à la main.

  • Speaker #1

    pour la main. Je comprends tout à fait d'où tu viens. Après, est-ce qu'on peut dire que l'impression 3D va permettre de s'affranchir de la mousse et donc peut rendre un peu... plus démocratique la conception de prise ?

  • Speaker #0

    D'un côté oui, mais on n'arrivera jamais à refaire vraiment le grain de la mousse. Donc, si on arrive à trouver d'autres choses, si on reste sur du positif, sur du projeté, pourquoi pas. Mais le grain de la mousse, à mon avis, il est quand même vraiment intéressant, mais en tout cas, je l'apprécie beaucoup dans la graine. J'aime bien les volumes en fibre, mais je suis très fan de la prise de base, on va dire, de la friction de la prise de base. bon ça diffère aussi de tous les avis mais moi j'aime bien ça et j'espère qu'on a réussi à la garder même si effectivement travailler dans la mousse comme ça c'est pas une mousse qui est terrible pour l'environnement après j'ai appris à travailler là dessus et c'est vrai que j'ai envie de continuer avec ça, après si j'arrive à trouver de la mousse qui est plus écologique et qui a les mêmes propriétés je suis 100% open ça j'aimerais bien on espère que ça arrivera

  • Speaker #1

    Écoute, j'avais une dernière question parce qu'il commence à faire tard, donc il ne faut pas que je raccourcisse ta nuit de trop. J'aimerais bien savoir si toi, il y a aujourd'hui une marque ou un shaper qui particulièrement t'inspire ou que tu trouves est vraiment innovant. Cette année, je pense à ça parce que ça a été énormément médiatisé, il y a Flat Holds. qui a fait des volumes transparents aux championnats du monde et ça avait été jamais encore vu c'est sorti pendant la finale mais voilà, est-ce que toi aujourd'hui tu considères qu'il y a une marque au-dessus du lot ou certains shapers qui sont vraiment au-dessus du reste ?

  • Speaker #0

    Elle est dure ta question parce qu'effectivement n'en donner qu'un ou ne donner qu'une marque c'est compliqué du coup je ne vais pas pouvoir y répondre comme ça mais je vais essayer quand même de respecter la question mais oui j'ai mes marques un peu de rêve et des shippers qui m'ont carrément inspiré je pense que le premier shipper qui m'a inspiré c'est mon oncle après aujourd'hui il y a des marques qui sont pour moi des indétrônables ça va être des des kit heures leurs produits que je trouve trop bien il ya une bonne banque voilà moi j'avais l'occasion de rencontrer un salon j'étais comme un gamin quand je l'avais rencontré un master quoi master des déchets peur après bastonné je le connaissais pas encore c'est un grand acteur du milieu du chef c'est laurent laporte quoi de pita pour échanger de trois mois et puis parler un peu de chez moi c'était trop cool ben flat all comme tout le monde c'est une marque que j'adore qui fait de produits de dingue et qui sont toujours là un petit peu devant les autres à créer un peu vraiment les nouvelles visions d'escalade et notamment Lloris qui bossait pour Snap qui est un très bon ouvreur et très bon shopper vraiment j'apprécie énormément ce qu'il fait en plus on est un peu sur la même dynamique on échange bien et là clairement moi ça fait partie un peu des belles références de Shaper qui m'inspire et avec Kissy un jour on me disait tu peux faire une collab avec eux ou je serais comme un dingue et je réfléchis un petit peu comme ça mais voilà un petit peu ouais pour les shippers inspirants ce serait plutôt eux là après ce qui est aussi très cool c'est de pouvoir shipper aussi un peu avec des amis donc peut-être avec Gauthier moi après il y a des marques de coeur voilà Entreprise pour moi c'est vraiment la famille, c'est eux qui m'ont mis de... un peu le pied à l'étrier dans le monde de l'escalade et j'espère que je vais pouvoir continuer à acheter pour eux pendant longtemps et que la marque va bien évoluer. Enfin voilà, il y a plein de petites choses et il y a aussi tous ceux que je découvre, des marques que je ne connais pas encore trop, que j'ai rencontrés sur un salon et qui me disent comment je ne pouvais pas connaître ce gars parce qu'il fait des trucs qui sont pas des bons Ok,

  • Speaker #1

    et bien merci. Merci, ça donne des pistes pour aller se renseigner, pour regarder un peu tout ce que font ces gens. Mais c'est vrai que ceux que tu as cités sont déjà hyper connus, donc ce n'est pas étonnant non plus. Je ne suis pas étonné que tu cites Chita, etc.

  • Speaker #0

    C'est un peu les bases. Après, ça peut durer longtemps. En cherchant bien, j'en trouverai plein d'autres. Des marques, là encore cette année, tous les ans, au salon par exemple, je me dis, allez, j'attribue le... le plus beau stand ou alors en tout cas le stand qui m'a le plus marqué avec la plus belle innovation l'année dernière c'était UNIT avec leur force majeure, vous avez fait une présentation de fou cette année X-CULT est arrivé avec des prises mais surtout des volumes en film mais des trucs lunaire, des formes improbables Pour moi, ce n'est même plus de la prise, c'est de l'œuvre d'art. C'est du truc super bien présenté en plus. Tu rencontres des mecs comme Bat Holds, qui est très peu connu en France, mais qui fait des produits trop bien, qui fait tout lui-même, qui a vraiment envie d'échanger, qui est super sympa. Moi, ça, ça m'inspire. C'est un peu ça aussi que je cherche dans les gens avec qui je travaille. C'est déjà d'avoir un bon feeling avant même de parler du produit, de ce qu'on va pouvoir faire. C'est déjà avoir un vrai feeling et une envie de partager quelque chose, puis une vraie vision.

  • Speaker #1

    de l'escalade quand t'as parlé d'art ça m'a fait penser à un truc je suis désolé je peux pas m'en empêcher mais c'est cette c'est cette prise qui est archi connue qui est la tête d'un bébé qui a été développée par un grimpeur fort grimpeur américain dont le nom m'échappe là immédiatement mais je crois que c'est c'est ça Jason Kill Jason Kill Jason Kill c'est ça n'importe quoi toi personnellement

  • Speaker #0

    SoWill en vrai ils ont fait des trucs trop bien, il y a des choses très très chouettes. Bon après ça c'est un délire mais après c'est Jason Kill je pense qu'il est dans son délire. Il faut voir le grimpeur que c'est pour comprendre ce qu'il va faire en prise quoi. Et je pense que ce gars c'est un extraterrestre de la grimpe et c'est un extraterrestre du shape. Ouais en terme de gars un peu inspirant je pense que lui tu peux le mettre dedans. Par contre après c'est sûr que... t'aimes t'aimes pas la prise de bébé moi je pense qu'elle me fait juste flipper c'est un peu clivant mais il a fait tellement de choses aussi qui sont ouais ouais lui il a vraiment participé à tout ça c'est quand même un grand mot son

  • Speaker #1

    Instagram c'est chercher les choses dans le chercher la beauté dans les choses dégoûtantes voilà Bon bah écoute, super merci beaucoup Simon. Je voulais juste te demander si tu avais des personnes ou des marques ou qui que ce soit à remercier avant qu'on se quitte. Mais j'ai trouvé cette interview hyper enrichissante et très intéressante et je te remercie infiniment d'être rentré autant dans le détail des choses. Parfois, tu vois, j'ai un peu du mal à... Tu vois, c'est un peu comme de sortir les verres du nez des personnes que j'ai en face de moi pour avoir des vraies informations. Et là, je... Je suis vraiment très reconnaissant d'avoir été dans le concret autant. Donc voilà, si tu as envie de remercier des personnes, c'est le moment.

  • Speaker #0

    Yes, déjà, je vais te remercier toi. En vrai, très sympa cette interview. Ça fait toujours plaisir de pouvoir un petit peu parler des choses qu'on fait, surtout quand c'est des milieux pas trop connus. Mais en tout cas, moi, c'était avec grand plaisir. Maintenant, les gens que j'ai envie de remercier, c'est les gens qui m'ont mis un peu là-dedans. Ça va être la famille, mon oncle, Eric Chanourdi, ses deux filles, Ju et Lucie, avec qui, quand j'étais gamin, j'ai voyé grimper. On a grimpé ensemble, toujours bien inspirés. Et puis, on rêvait, on va dire, encore aujourd'hui. Et puis après, entreprise qui m'a mis le pied à l'étrier, que ce soit au niveau des murs. des prises, qui m'a donné de la liberté, qui m'a donné ma chance en fait. Donc ça, je ne pourrais jamais être assez les remercier. Et puis après, tous les collaborateurs avec qui j'ai pu bosser, que ce soit dans les prises, particulièrement Volks, Artline, Super, Neo Holds. Et j'ai l'impression que j'en oublie. Si c'est le cas, j'en suis bien désolé. Et après, il y a aussi une personne avec qui je travaille beaucoup, mais c'est plus sur du développement de murs d'escalade, etc. C'est Xavier Bauer, qui a une boîte qui s'appelle BBM Equipements, et avec qui on développe un ou deux petits projets, dont un fronton de bloc démontable qui est déjà disponible. Mais on essaie de développer un petit peu le produit, ça commence à prendre. Et donc, s'il y a des gens qui cherchent des frontons de bloc démontables pour des events, des compètes, des choses comme ça, on est là. voilà le message est passé petite fin petite fin com petite fin pub mais en tout cas c'était vraiment chouette de pouvoir parler du shape et puis j'espère en tout cas que vous allez voir les prises d'une autre manière et

  • Speaker #1

    que ça va vous donner encore plus envie de ouais j'espère que ça va en inspirer certains à sortir leurs outils et à tailler la mousse faut essayer faut se lancer en vrai c'est un chouette délire Est-ce qu'on dit taper la mousse ? T'as dit taper dans la mousse tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Ah, j'ai peut-être dit ça, je tape dans la mousse. Ça, c'est quand il faut y aller, quand il y a un moment, il faut envoyer. Il y a un moment, il faut arrêter de la regarder, il faut y aller, il faut taper dans la mousse.

  • Speaker #1

    Ok, bon, merci Simon.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup. Allez, bonne soirée.

  • Speaker #1

    Et voilà, c'est fini pour cette fois. Merci d'avoir écouté cette interview jusqu'au bout. J'espère que tu as appris plein de choses. Si tu as la moindre remarque, question ou suggestion, tu peux me contacter par e-mail ou sur Instagram. Tous les liens sont dans la description de l'émission. Allez, bonne grimpe et à bientôt.

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