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AMOWANDJI : LE PODCAST

Confidence: Moi, fille ainée

Confidence: Moi, fille ainée

18min |30/03/2025
Play
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AMOWANDJI : LE PODCAST

Confidence: Moi, fille ainée

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18min |30/03/2025
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Description

"Tu es la tête du train, si la tête du train tombe tout les autres wagon tomberont aussi" disait ma mère.


Etre l'ainée d'une famille, surtout être une fille ainée n'est pas de tout repos.


Dans certaines cultures, la fille ainée parce qu'elle est une fille (une femme en devenir) doit être comme une seconde mère, à s'occuper de tout.

Mais est-ce normal ?


Dans ce nouvel épisode, je te partage (comme d'habitude) mon expérience de fille ainée et cette pression que l'on peut parfois ressentir.


Peace,
Amowandji

Montage audio: CapCut - Audacity
Musique crédit: INTRO: Kaelixx - Savanna (YT: La musique Libre) / "Smoothy Moment by Nova Aurora CapCut music


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour toi ! Bienvenue dans mon podcast Amowandji Podcast, ta safe place préférée. Retrouve-moi deux fois par mois, les dimanches soirs, pour te partager mes expériences, mes histoires et témoignages autour de divers sujets comme la spiritualité, les faits de société, mon quotidien de femme et de mère et tout ceci dans le zola, l'amour et la bienveillance. Allez, installe-toi confortablement, ça commence ! Hello, bonjour, bonsoir, j'espère que tu vas bien, moi ça va super bien, voilà, moi ça va, je pète la forme on va dire. Du coup on se retrouve pour un nouvel épisode qui sera sûrement plus long que d'habitude parce que ça me tenait à cœur de faire ce podcast, de parler de ce sujet et j'ai pris quelques notes pour ne pas perdre le fil, mais on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Ma mère, oui on va commencer par là, ma mère. Tu sais ma mère me disait souvent, ma fille je suis comme la tête du train. Si la tête du train tombe, tous les autres wagons tomberont également. En gros pour dire, ma fille si tu dérailles, tes frères et tes sœurs risqueront de faire pareil. Et crois-moi jusqu'à présent, il m'arrive de repenser à cette phrase. Tu l'as deviné, je vais te parler du fait... d'être l'enfant aîné et de surcroît être la fille aînée dans une famille africaine. Puisque je suis moi-même l'aîné, je suis issue de la communauté afro et je vais te partager mon expérience, les défis auxquels j'ai dû faire face et la manière dont j'ai appris à naviguer dans ce rôle de fille aînée. D'ailleurs, dans de nombreuses familles africaines, Le rôle de l'aîné va bien au-delà des simples tâches quotidiennes. Dès notre plus jeune âge, on nous demande de prendre soin des autres, que ce soit en aidant à la maison, en s'occupant des plus jeunes ou même en étant un modèle à suivre pour les autres membres de la famille. On devient souvent comme la deuxième maman. Et les attentes, souvent liées à la culture, à nos traditions, peuvent se ressentir très tôt. En grandissant... Il y a cette pression constante de montrer l'exemple, dans la manière de s'habiller, dans la manière de se comporter, dans les choix de vie. Il faut réfléchir à deux fois avant de faire quoi que ce soit, parce qu'on craint le jugement de la famille. On peut avoir des réflexions du type, comment toi tu es l'aîné, la grande sœur, et tu fais ça, tu dis ça, etc. Voir acquérir une certaine sagesse. Et... d'éviter de fréquenter le sexe opposé à partir d'un certain âge. Cela nous impose de jongler entre nos propres rêves et les rêves qu'on pense devoir réaliser pour la famille. En ce qui me concerne, par exemple, par moment je ressens une charge mentale importante parce que la famille attend que je sois forte, que je garde la tête haute et à cause de ça, je n'arrive pas à demander de l'aide. Ce n'est que récemment que j'ai appris petit à petit à demander de l'aide et à lâcher prise. Et encore, parfois j'ai du mal. Je ne sais si c'est mon environnement familial ou mon caractère, mais déjà je suis de nature très fière et j'ai un égo. Je pense que tout le monde en a un égo, une fierté. Et je déteste demander de l'aide. Je préfère me débrouiller toute seule. Si j'ai un problème, je le garde souvent pour moi, au lieu de le partager. Tu vas mee demander pourquoi ? Parce que je ne veux pas que mes frères et mes sœurs subissent ce que je vis ou ce que je ressens. Tout simplement, c'est un choix, mais ce n'est pas bon, parce qu'il faut déléguer, il faut lâcher prise, et ce n'est pas facile. D'ailleurs, je me dois quand même d'être honnête avec toi. En vérité, j'ai un grand frère. Oui, j'ai un grand frère. Je sais qu'il m'écoute, c'est mon plus grand fan. D'ailleurs, je le salue. Pour vous situer un peu, c'est le fils de mon père. Nous n'avons pas la même mère, mais au fond, moi, je m'en fiche. C'est mon frère et je sais qu'il a aussi ses réalités, sauf que c'est un garçon, c'est un homme. Et pour moi, il est à sa place. En fait, si tu es un homme et que tu es l'aîné, tu seras forcément dans ton énergie masculine. Tu devras remplir tous tes devoirs de grand frère. Et voilà, tu dois protéger. En fait, c'est ça, protéger pourvoir aux besoins de la famille. Pour moi, c'est normal. Et bien que j'ai grandi avec lui pendant un temps, après son départ, pour des raisons x, y, z, j'ai de suite pris cette place. Mon petit frère était né, c'était dans les années 90, et j'ai de suite compris que je me devais de montrer l'exemple et de le protéger. En fait, c'était même instinctivement, je l'ai fait, je me suis dit, c'est moi, c'est mon rôle. En général, d'ailleurs, l'aîné d'une fratrie se trouve souvent dans une position ambiguë. D'un côté, on est adulte. responsable et de l'autre, ben, on reste ce petit être qui a besoin de se sentir vu, entendu et compris. Et moi, personnellement, j'avais besoin d'être comprise. Il y a toujours cette idée de devoir sacrifier ses désirs personnels au profit de ceux des autres et de maintenir cette image de fille modèle. D'ailleurs, je reprends l'exemple de ma mère, la tête du train et les wagons qui suivent. En soi, elle n'a pas totalement tort. Il est vrai que le comportement, les choix de vie peuvent influencer nos petits frères et nos petites sœurs. Parce que dans la plupart des cas, ils nous prennent comme modèle. Vraiment, on est des exemples pour eux. Cependant, je crois que chaque enfant, en grandissant, a sa façon de voir le monde. et doit faire ses expériences, sinon une frustration interne risque de se faire ressentir. Justement, petite parenthèse, en ce qui concerne les liens familiaux, plus précisément avec ma mère, Dans mon cas, il y a eu des hauts et des bas. Après, voilà, on devient une femme, mais on est aussi un pilier, un soutien. Et en tant que fille aînée, j'ai été souvent la médiatrice des conflits familiaux entre mes parents. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ça m'est déjà arrivé. C'est lourd, émotionnellement, c'est lourd parfois à porter, ça fait mal. Et on nous reproche aussi parfois. On m'a déjà reproché les erreurs des autres. Parce que si ton frère fait ça, c'est ta faute, tu lui as dit ça. Est-ce que c'est l'éducation, la culture ? Je ne sais pas. Mais ce n'est pas une position assez facile. J'avais l'impression parfois d'avoir le rôle d'un mec. En toute honnêteté, j'avais l'impression d'être un mec. Je n'imagine même pas les filles qui font absolument tout, mais tout à la maison. Les mères qui carrément délèguent leurs responsabilités à la fille aînée, voire même aux filles de la famille. Tout simplement parce que ce sont des filles et que dans certaines mentalités, c'est la femme qui doit tout faire. Je trouve ça vraiment... Je trouve ça vraiment dommage de donner des responsabilités à des jeunes filles. Et quand je dis jeunes filles, c'est vraiment des jeunes filles. C'est des enfants. Ce n'est pas parce que c'est l'aînée que forcément, il faut leur mettre la pression à un jeune âge. Bon, c'est mon ressenti. Tout ce que je vous dis, c'est mon ressenti. J'ai une éducation assez stricte aussi, il faut le savoir. Et les filles dans notre culture... n'ont pas la même éducation qu'un homme. Soyons honnêtes. Soyons honnêtes, s'il vous plaît. Encore pire si c'est la fille aînée. Je ne blâme pas ma culture. Attention. Avec du recul, j'apprends et je fais en sorte de la comprendre sous un autre prisme. D'autant plus que j'ai pris de l'âge, mais cela n'a pas toujours été aussi simple que ça. Surtout quand arrive la période de l'adolescence. Et ouais, l'adolescence. Les premiers émois, le contact avec les garçons, le corps qui change, et puis les menstruations. Il faut en parler, les menstruations forcément. Tout ce bouleversement physique, psychique, psychologique, mental. C'est un bouleversement qui fait qu'à partir de ce moment, dans certaines familles, il faut être très strict voir très sévère avec les filles. Et je pense qu'on a peur, en fait, que ces filles-là tombent enceintes. Bon, ça, c'est encore un autre sujet. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus. Mais pour moi, c'est la peur que c'est ma première fille, c'est l'aînée des filles. Elle doit montrer l'exemple. Elle doit garder sa vertu, sa pureté. Du coup, elle a ses règles. Donc, il faut la barricader. Bon, ça, c'est... Moi, personnellement, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Donc, toute cette pression que l'on peut ressentir fait que, pour certaines femmes, elles n'ont pas eu d'enfance et n'ont pas pu faire leurs propres expériences. Même à un âge avancé, elles ont encore peur de faire mal, de mal faire plutôt, et peur du regard des autres. Et ce qui est mon cas d'ailleurs, je dois vous l'avouer, je dois te l'avouer, il m'arrive de me poser encore des questions. Et de craindre le regard des autres parce que, oui, je suis une fille ainée et je n'ai pas envie de décevoir. Je n'aime pas l'échec. Je n'aime pas l'échec et aussi, je vois que personne n'est déçu, je ne me sens pas bien. Mais bon, j'ai eu à faire des choix dans ma vie, au nom de ma santé mentale, qui n'ont pas été bien perçus et compris. Ou bien, j'ai eu à faire des erreurs parce que j'avais besoin de faire mes propres expériences. J'en avais un peu marre de ce rôle de "Yaya", grande sœur, grand frère en Lingala. Mais j'en avais marre, j'en avais envie de profiter de ma vie. Vivre la vie de jeune adulte, comme voyager à l'étranger avec des copines, faire mes études à l'étranger, en gros profiter de ma jeunesse. Mais par moments, j'ai l'impression que je n'ai pas eu ou que je n'ai pas pu en profiter. Ou peut-être que je n'ai pas su comment aborder le sujet parce que, de par l'éducation que j'ai reçue, je me suis dit, bon, peut-être que c'est normal, je ne sais pas. J'ai une trentaine d'années maintenant, il m'arrive encore de me poser ce type de questions, mais c'est un dialogue qu'il faut avoir avec ses parents. D'ailleurs, j'ai parlé de l'adolescence, mais en ce qui concerne les relations amoureuses. J'ai parfois encore du mal à être dans mon énergie féminine à lâcher prise. Ça, je vous l'avais dit tantôt. Et j'ai du mal à me dire que mon partenaire peut me soutenir et me protéger. Trouver un homme qui a la capacité de comprendre cette charge mentale de fille aînée, ça ne court pas les rues. C'est beaucoup de communication et de compréhension, et aussi de travail sur soi. Quand on est une femme comme moi, qui aspire à une vie de couple, de mariage et qui croient au mariage traditionnel, j'ai parfois cette crainte de soit trop materner ou de prendre le dessus dans le couple. Parce qu'une fille ainée, a ses responsabilités, elle doit entre guillemets parfois agir comme un homme. Et j'ai cette crainte, cette peur de tomber sur un homme qui ne prenne pas des décisions. Et c'est moi qui dois, on va dire, porter la culotte. Moi, je n'ai pass envie, en fait. Moi, je n'ai pas envie. Je suis une femme, je reçois. Je donne aussi, oui. Mais la femme, elle est dans la réception. Voilà, la femme est dans la réception. L'homme donne, moi, je reçois. Enfin, bon, voilà, c'est encore un autre sujet. Mais voilà, c'est un peu mon schéma type du couple. Mais bon, j'y travaille. Donc, je fais ce travail-là sur moi. C'est un travail de tous les jours. Et donc le partenaire doit être à l'écoute et conciliant vis-à-vis de cette posture, ce statut de fille aînée. Après, l'aspect positif d'être l'aînée d'une famille, et là je parle en général, c'est le droit d'aînesse. Il faudrait que je me renseigne d'ailleurs sur ce qu'est réellement le droit d'aînesse. Pour le coup, quand vous êtes l'aînée, il y a ce respect. qu'on vous donne. Et je pense que pour continuer à gagner le respect de nos parents, et quand je dis parents, ce n'est pas seulement papa et maman, c'est aussi les oncles et les tantes, parce que dans notre culture, les oncles et les tantes sont comme vos papas et vos mamans, eh bien, il faut marcher droit. Dans certaines situations, on doit faire appel à la fille aînée, ou à l'homme, on va dire, le garçon aîné, en tout cas à l'aîné de la famille, pour prendre des décisions importantes. Et moi, dans mon cas, j'ai eu à prendre des décisions cruciales. J'ai dû prendre position pour diverses raisons. Donc en soi, être aînée, ça a quand même de bons aspects. Bon, j'arrive presque à la fin de ce podcast. En tout cas, j'avais ce besoin d'en parler. Je ne parle pas au nom de toutes les filles aînées. Je voulais exprimer mon ressenti. Je pense que c'est un sujet à développer. Après, je ne suis pas spécialement rentrée dans les détails parce que là, on va rentrer dans le côté intime, dans le côté familial. Je garde quand même une certaine pudeur par rapport à ça. Je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière à en parler, mais je souhaiterais au plus profond de moi que les choses changent dans notre communauté. Quand on observe dans notre entourage, en tout cas moi quand j'observe dans mon entourage, des femmes qui sont aînées d'une famille, d'une fratrie, et qui n'ont pas eu d'autre choix que de mettre de côté... de mettre de côté leurs envies, leurs projets, et de suivre "aveuglément" les choix qu'on leur a imposés parce qu'elles sont femmes, donc elles sont filles aînées. Moi, ça me fait mal. J'ai un exemple en tête, mais je ne vais pas le citer. Aujourd'hui, elle a sa vie de famille et tout, mais elle a eu une très grande opportunité. Et malheureusement, ses parents n'ont pas voulu parce que c'estt l'aîné. On ne veut pas laisser notre fille aînée faire ses expériences. On a peur. En fait, c'est toujours cette peur, cette crainte de nos parents. Je ne sais pas, parce que c'est une fille. Et on revient à ce schéma-là. C'est une fille, elle est influençable, elle risque de tomber enceinte. Enfin bon, je ne sais pas. Moi, je ne regrette pas. Voilà, sache que je ne regrette absolument pas l'éducation que j'ai reçue, ni l'expérience que j'ai dans ce rôle, parce que je suis toujours fille aînée, ça, ça ne changera pas. Mais malgré tout, j'ai énormément appris, mais je refuse, je refuse qu'on nous mette une pression constante. Nous sommes des êtres humains, nous sommes humaines et nous avons le droit à l'erreur. Il ne faut pas l'oublier ça. Donc à toutes les filles aînées, sachez que vous êtes importantes. Non seulement pour ce que vous faites pour les autres, mais aussi pour ce que vous êtes. Cet épisode touche à sa fin. Et oui, là c'est la fin. Donc si ça t'a plu, n'hésite pas à t'abonner, à le partager et à le noter. 5 étoiles, ça serait super non ? J'espère que ça aidera et... Il faut délier les langues, en fait. Il faut parler. Il faut parler de la santé mentale, parce que ça, je ne suis pas rentré en profondeur, mais parler de la santé mentale des filles aînées, d'être aînée de la famille, c'est une pression quand même. On ne s'en rend pas compte, mais c'est une pression d'être le premier-né. Après, c'est l'univers qui l'a voulu et qu'il en soit ainsi. Sur ce, je te dis rendez-vous au prochain épisode. À très vite. Ciao !

Description

"Tu es la tête du train, si la tête du train tombe tout les autres wagon tomberont aussi" disait ma mère.


Etre l'ainée d'une famille, surtout être une fille ainée n'est pas de tout repos.


Dans certaines cultures, la fille ainée parce qu'elle est une fille (une femme en devenir) doit être comme une seconde mère, à s'occuper de tout.

Mais est-ce normal ?


Dans ce nouvel épisode, je te partage (comme d'habitude) mon expérience de fille ainée et cette pression que l'on peut parfois ressentir.


Peace,
Amowandji

Montage audio: CapCut - Audacity
Musique crédit: INTRO: Kaelixx - Savanna (YT: La musique Libre) / "Smoothy Moment by Nova Aurora CapCut music


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour toi ! Bienvenue dans mon podcast Amowandji Podcast, ta safe place préférée. Retrouve-moi deux fois par mois, les dimanches soirs, pour te partager mes expériences, mes histoires et témoignages autour de divers sujets comme la spiritualité, les faits de société, mon quotidien de femme et de mère et tout ceci dans le zola, l'amour et la bienveillance. Allez, installe-toi confortablement, ça commence ! Hello, bonjour, bonsoir, j'espère que tu vas bien, moi ça va super bien, voilà, moi ça va, je pète la forme on va dire. Du coup on se retrouve pour un nouvel épisode qui sera sûrement plus long que d'habitude parce que ça me tenait à cœur de faire ce podcast, de parler de ce sujet et j'ai pris quelques notes pour ne pas perdre le fil, mais on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Ma mère, oui on va commencer par là, ma mère. Tu sais ma mère me disait souvent, ma fille je suis comme la tête du train. Si la tête du train tombe, tous les autres wagons tomberont également. En gros pour dire, ma fille si tu dérailles, tes frères et tes sœurs risqueront de faire pareil. Et crois-moi jusqu'à présent, il m'arrive de repenser à cette phrase. Tu l'as deviné, je vais te parler du fait... d'être l'enfant aîné et de surcroît être la fille aînée dans une famille africaine. Puisque je suis moi-même l'aîné, je suis issue de la communauté afro et je vais te partager mon expérience, les défis auxquels j'ai dû faire face et la manière dont j'ai appris à naviguer dans ce rôle de fille aînée. D'ailleurs, dans de nombreuses familles africaines, Le rôle de l'aîné va bien au-delà des simples tâches quotidiennes. Dès notre plus jeune âge, on nous demande de prendre soin des autres, que ce soit en aidant à la maison, en s'occupant des plus jeunes ou même en étant un modèle à suivre pour les autres membres de la famille. On devient souvent comme la deuxième maman. Et les attentes, souvent liées à la culture, à nos traditions, peuvent se ressentir très tôt. En grandissant... Il y a cette pression constante de montrer l'exemple, dans la manière de s'habiller, dans la manière de se comporter, dans les choix de vie. Il faut réfléchir à deux fois avant de faire quoi que ce soit, parce qu'on craint le jugement de la famille. On peut avoir des réflexions du type, comment toi tu es l'aîné, la grande sœur, et tu fais ça, tu dis ça, etc. Voir acquérir une certaine sagesse. Et... d'éviter de fréquenter le sexe opposé à partir d'un certain âge. Cela nous impose de jongler entre nos propres rêves et les rêves qu'on pense devoir réaliser pour la famille. En ce qui me concerne, par exemple, par moment je ressens une charge mentale importante parce que la famille attend que je sois forte, que je garde la tête haute et à cause de ça, je n'arrive pas à demander de l'aide. Ce n'est que récemment que j'ai appris petit à petit à demander de l'aide et à lâcher prise. Et encore, parfois j'ai du mal. Je ne sais si c'est mon environnement familial ou mon caractère, mais déjà je suis de nature très fière et j'ai un égo. Je pense que tout le monde en a un égo, une fierté. Et je déteste demander de l'aide. Je préfère me débrouiller toute seule. Si j'ai un problème, je le garde souvent pour moi, au lieu de le partager. Tu vas mee demander pourquoi ? Parce que je ne veux pas que mes frères et mes sœurs subissent ce que je vis ou ce que je ressens. Tout simplement, c'est un choix, mais ce n'est pas bon, parce qu'il faut déléguer, il faut lâcher prise, et ce n'est pas facile. D'ailleurs, je me dois quand même d'être honnête avec toi. En vérité, j'ai un grand frère. Oui, j'ai un grand frère. Je sais qu'il m'écoute, c'est mon plus grand fan. D'ailleurs, je le salue. Pour vous situer un peu, c'est le fils de mon père. Nous n'avons pas la même mère, mais au fond, moi, je m'en fiche. C'est mon frère et je sais qu'il a aussi ses réalités, sauf que c'est un garçon, c'est un homme. Et pour moi, il est à sa place. En fait, si tu es un homme et que tu es l'aîné, tu seras forcément dans ton énergie masculine. Tu devras remplir tous tes devoirs de grand frère. Et voilà, tu dois protéger. En fait, c'est ça, protéger pourvoir aux besoins de la famille. Pour moi, c'est normal. Et bien que j'ai grandi avec lui pendant un temps, après son départ, pour des raisons x, y, z, j'ai de suite pris cette place. Mon petit frère était né, c'était dans les années 90, et j'ai de suite compris que je me devais de montrer l'exemple et de le protéger. En fait, c'était même instinctivement, je l'ai fait, je me suis dit, c'est moi, c'est mon rôle. En général, d'ailleurs, l'aîné d'une fratrie se trouve souvent dans une position ambiguë. D'un côté, on est adulte. responsable et de l'autre, ben, on reste ce petit être qui a besoin de se sentir vu, entendu et compris. Et moi, personnellement, j'avais besoin d'être comprise. Il y a toujours cette idée de devoir sacrifier ses désirs personnels au profit de ceux des autres et de maintenir cette image de fille modèle. D'ailleurs, je reprends l'exemple de ma mère, la tête du train et les wagons qui suivent. En soi, elle n'a pas totalement tort. Il est vrai que le comportement, les choix de vie peuvent influencer nos petits frères et nos petites sœurs. Parce que dans la plupart des cas, ils nous prennent comme modèle. Vraiment, on est des exemples pour eux. Cependant, je crois que chaque enfant, en grandissant, a sa façon de voir le monde. et doit faire ses expériences, sinon une frustration interne risque de se faire ressentir. Justement, petite parenthèse, en ce qui concerne les liens familiaux, plus précisément avec ma mère, Dans mon cas, il y a eu des hauts et des bas. Après, voilà, on devient une femme, mais on est aussi un pilier, un soutien. Et en tant que fille aînée, j'ai été souvent la médiatrice des conflits familiaux entre mes parents. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ça m'est déjà arrivé. C'est lourd, émotionnellement, c'est lourd parfois à porter, ça fait mal. Et on nous reproche aussi parfois. On m'a déjà reproché les erreurs des autres. Parce que si ton frère fait ça, c'est ta faute, tu lui as dit ça. Est-ce que c'est l'éducation, la culture ? Je ne sais pas. Mais ce n'est pas une position assez facile. J'avais l'impression parfois d'avoir le rôle d'un mec. En toute honnêteté, j'avais l'impression d'être un mec. Je n'imagine même pas les filles qui font absolument tout, mais tout à la maison. Les mères qui carrément délèguent leurs responsabilités à la fille aînée, voire même aux filles de la famille. Tout simplement parce que ce sont des filles et que dans certaines mentalités, c'est la femme qui doit tout faire. Je trouve ça vraiment... Je trouve ça vraiment dommage de donner des responsabilités à des jeunes filles. Et quand je dis jeunes filles, c'est vraiment des jeunes filles. C'est des enfants. Ce n'est pas parce que c'est l'aînée que forcément, il faut leur mettre la pression à un jeune âge. Bon, c'est mon ressenti. Tout ce que je vous dis, c'est mon ressenti. J'ai une éducation assez stricte aussi, il faut le savoir. Et les filles dans notre culture... n'ont pas la même éducation qu'un homme. Soyons honnêtes. Soyons honnêtes, s'il vous plaît. Encore pire si c'est la fille aînée. Je ne blâme pas ma culture. Attention. Avec du recul, j'apprends et je fais en sorte de la comprendre sous un autre prisme. D'autant plus que j'ai pris de l'âge, mais cela n'a pas toujours été aussi simple que ça. Surtout quand arrive la période de l'adolescence. Et ouais, l'adolescence. Les premiers émois, le contact avec les garçons, le corps qui change, et puis les menstruations. Il faut en parler, les menstruations forcément. Tout ce bouleversement physique, psychique, psychologique, mental. C'est un bouleversement qui fait qu'à partir de ce moment, dans certaines familles, il faut être très strict voir très sévère avec les filles. Et je pense qu'on a peur, en fait, que ces filles-là tombent enceintes. Bon, ça, c'est encore un autre sujet. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus. Mais pour moi, c'est la peur que c'est ma première fille, c'est l'aînée des filles. Elle doit montrer l'exemple. Elle doit garder sa vertu, sa pureté. Du coup, elle a ses règles. Donc, il faut la barricader. Bon, ça, c'est... Moi, personnellement, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Donc, toute cette pression que l'on peut ressentir fait que, pour certaines femmes, elles n'ont pas eu d'enfance et n'ont pas pu faire leurs propres expériences. Même à un âge avancé, elles ont encore peur de faire mal, de mal faire plutôt, et peur du regard des autres. Et ce qui est mon cas d'ailleurs, je dois vous l'avouer, je dois te l'avouer, il m'arrive de me poser encore des questions. Et de craindre le regard des autres parce que, oui, je suis une fille ainée et je n'ai pas envie de décevoir. Je n'aime pas l'échec. Je n'aime pas l'échec et aussi, je vois que personne n'est déçu, je ne me sens pas bien. Mais bon, j'ai eu à faire des choix dans ma vie, au nom de ma santé mentale, qui n'ont pas été bien perçus et compris. Ou bien, j'ai eu à faire des erreurs parce que j'avais besoin de faire mes propres expériences. J'en avais un peu marre de ce rôle de "Yaya", grande sœur, grand frère en Lingala. Mais j'en avais marre, j'en avais envie de profiter de ma vie. Vivre la vie de jeune adulte, comme voyager à l'étranger avec des copines, faire mes études à l'étranger, en gros profiter de ma jeunesse. Mais par moments, j'ai l'impression que je n'ai pas eu ou que je n'ai pas pu en profiter. Ou peut-être que je n'ai pas su comment aborder le sujet parce que, de par l'éducation que j'ai reçue, je me suis dit, bon, peut-être que c'est normal, je ne sais pas. J'ai une trentaine d'années maintenant, il m'arrive encore de me poser ce type de questions, mais c'est un dialogue qu'il faut avoir avec ses parents. D'ailleurs, j'ai parlé de l'adolescence, mais en ce qui concerne les relations amoureuses. J'ai parfois encore du mal à être dans mon énergie féminine à lâcher prise. Ça, je vous l'avais dit tantôt. Et j'ai du mal à me dire que mon partenaire peut me soutenir et me protéger. Trouver un homme qui a la capacité de comprendre cette charge mentale de fille aînée, ça ne court pas les rues. C'est beaucoup de communication et de compréhension, et aussi de travail sur soi. Quand on est une femme comme moi, qui aspire à une vie de couple, de mariage et qui croient au mariage traditionnel, j'ai parfois cette crainte de soit trop materner ou de prendre le dessus dans le couple. Parce qu'une fille ainée, a ses responsabilités, elle doit entre guillemets parfois agir comme un homme. Et j'ai cette crainte, cette peur de tomber sur un homme qui ne prenne pas des décisions. Et c'est moi qui dois, on va dire, porter la culotte. Moi, je n'ai pass envie, en fait. Moi, je n'ai pas envie. Je suis une femme, je reçois. Je donne aussi, oui. Mais la femme, elle est dans la réception. Voilà, la femme est dans la réception. L'homme donne, moi, je reçois. Enfin, bon, voilà, c'est encore un autre sujet. Mais voilà, c'est un peu mon schéma type du couple. Mais bon, j'y travaille. Donc, je fais ce travail-là sur moi. C'est un travail de tous les jours. Et donc le partenaire doit être à l'écoute et conciliant vis-à-vis de cette posture, ce statut de fille aînée. Après, l'aspect positif d'être l'aînée d'une famille, et là je parle en général, c'est le droit d'aînesse. Il faudrait que je me renseigne d'ailleurs sur ce qu'est réellement le droit d'aînesse. Pour le coup, quand vous êtes l'aînée, il y a ce respect. qu'on vous donne. Et je pense que pour continuer à gagner le respect de nos parents, et quand je dis parents, ce n'est pas seulement papa et maman, c'est aussi les oncles et les tantes, parce que dans notre culture, les oncles et les tantes sont comme vos papas et vos mamans, eh bien, il faut marcher droit. Dans certaines situations, on doit faire appel à la fille aînée, ou à l'homme, on va dire, le garçon aîné, en tout cas à l'aîné de la famille, pour prendre des décisions importantes. Et moi, dans mon cas, j'ai eu à prendre des décisions cruciales. J'ai dû prendre position pour diverses raisons. Donc en soi, être aînée, ça a quand même de bons aspects. Bon, j'arrive presque à la fin de ce podcast. En tout cas, j'avais ce besoin d'en parler. Je ne parle pas au nom de toutes les filles aînées. Je voulais exprimer mon ressenti. Je pense que c'est un sujet à développer. Après, je ne suis pas spécialement rentrée dans les détails parce que là, on va rentrer dans le côté intime, dans le côté familial. Je garde quand même une certaine pudeur par rapport à ça. Je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière à en parler, mais je souhaiterais au plus profond de moi que les choses changent dans notre communauté. Quand on observe dans notre entourage, en tout cas moi quand j'observe dans mon entourage, des femmes qui sont aînées d'une famille, d'une fratrie, et qui n'ont pas eu d'autre choix que de mettre de côté... de mettre de côté leurs envies, leurs projets, et de suivre "aveuglément" les choix qu'on leur a imposés parce qu'elles sont femmes, donc elles sont filles aînées. Moi, ça me fait mal. J'ai un exemple en tête, mais je ne vais pas le citer. Aujourd'hui, elle a sa vie de famille et tout, mais elle a eu une très grande opportunité. Et malheureusement, ses parents n'ont pas voulu parce que c'estt l'aîné. On ne veut pas laisser notre fille aînée faire ses expériences. On a peur. En fait, c'est toujours cette peur, cette crainte de nos parents. Je ne sais pas, parce que c'est une fille. Et on revient à ce schéma-là. C'est une fille, elle est influençable, elle risque de tomber enceinte. Enfin bon, je ne sais pas. Moi, je ne regrette pas. Voilà, sache que je ne regrette absolument pas l'éducation que j'ai reçue, ni l'expérience que j'ai dans ce rôle, parce que je suis toujours fille aînée, ça, ça ne changera pas. Mais malgré tout, j'ai énormément appris, mais je refuse, je refuse qu'on nous mette une pression constante. Nous sommes des êtres humains, nous sommes humaines et nous avons le droit à l'erreur. Il ne faut pas l'oublier ça. Donc à toutes les filles aînées, sachez que vous êtes importantes. Non seulement pour ce que vous faites pour les autres, mais aussi pour ce que vous êtes. Cet épisode touche à sa fin. Et oui, là c'est la fin. Donc si ça t'a plu, n'hésite pas à t'abonner, à le partager et à le noter. 5 étoiles, ça serait super non ? J'espère que ça aidera et... Il faut délier les langues, en fait. Il faut parler. Il faut parler de la santé mentale, parce que ça, je ne suis pas rentré en profondeur, mais parler de la santé mentale des filles aînées, d'être aînée de la famille, c'est une pression quand même. On ne s'en rend pas compte, mais c'est une pression d'être le premier-né. Après, c'est l'univers qui l'a voulu et qu'il en soit ainsi. Sur ce, je te dis rendez-vous au prochain épisode. À très vite. Ciao !

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Description

"Tu es la tête du train, si la tête du train tombe tout les autres wagon tomberont aussi" disait ma mère.


Etre l'ainée d'une famille, surtout être une fille ainée n'est pas de tout repos.


Dans certaines cultures, la fille ainée parce qu'elle est une fille (une femme en devenir) doit être comme une seconde mère, à s'occuper de tout.

Mais est-ce normal ?


Dans ce nouvel épisode, je te partage (comme d'habitude) mon expérience de fille ainée et cette pression que l'on peut parfois ressentir.


Peace,
Amowandji

Montage audio: CapCut - Audacity
Musique crédit: INTRO: Kaelixx - Savanna (YT: La musique Libre) / "Smoothy Moment by Nova Aurora CapCut music


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour toi ! Bienvenue dans mon podcast Amowandji Podcast, ta safe place préférée. Retrouve-moi deux fois par mois, les dimanches soirs, pour te partager mes expériences, mes histoires et témoignages autour de divers sujets comme la spiritualité, les faits de société, mon quotidien de femme et de mère et tout ceci dans le zola, l'amour et la bienveillance. Allez, installe-toi confortablement, ça commence ! Hello, bonjour, bonsoir, j'espère que tu vas bien, moi ça va super bien, voilà, moi ça va, je pète la forme on va dire. Du coup on se retrouve pour un nouvel épisode qui sera sûrement plus long que d'habitude parce que ça me tenait à cœur de faire ce podcast, de parler de ce sujet et j'ai pris quelques notes pour ne pas perdre le fil, mais on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Ma mère, oui on va commencer par là, ma mère. Tu sais ma mère me disait souvent, ma fille je suis comme la tête du train. Si la tête du train tombe, tous les autres wagons tomberont également. En gros pour dire, ma fille si tu dérailles, tes frères et tes sœurs risqueront de faire pareil. Et crois-moi jusqu'à présent, il m'arrive de repenser à cette phrase. Tu l'as deviné, je vais te parler du fait... d'être l'enfant aîné et de surcroît être la fille aînée dans une famille africaine. Puisque je suis moi-même l'aîné, je suis issue de la communauté afro et je vais te partager mon expérience, les défis auxquels j'ai dû faire face et la manière dont j'ai appris à naviguer dans ce rôle de fille aînée. D'ailleurs, dans de nombreuses familles africaines, Le rôle de l'aîné va bien au-delà des simples tâches quotidiennes. Dès notre plus jeune âge, on nous demande de prendre soin des autres, que ce soit en aidant à la maison, en s'occupant des plus jeunes ou même en étant un modèle à suivre pour les autres membres de la famille. On devient souvent comme la deuxième maman. Et les attentes, souvent liées à la culture, à nos traditions, peuvent se ressentir très tôt. En grandissant... Il y a cette pression constante de montrer l'exemple, dans la manière de s'habiller, dans la manière de se comporter, dans les choix de vie. Il faut réfléchir à deux fois avant de faire quoi que ce soit, parce qu'on craint le jugement de la famille. On peut avoir des réflexions du type, comment toi tu es l'aîné, la grande sœur, et tu fais ça, tu dis ça, etc. Voir acquérir une certaine sagesse. Et... d'éviter de fréquenter le sexe opposé à partir d'un certain âge. Cela nous impose de jongler entre nos propres rêves et les rêves qu'on pense devoir réaliser pour la famille. En ce qui me concerne, par exemple, par moment je ressens une charge mentale importante parce que la famille attend que je sois forte, que je garde la tête haute et à cause de ça, je n'arrive pas à demander de l'aide. Ce n'est que récemment que j'ai appris petit à petit à demander de l'aide et à lâcher prise. Et encore, parfois j'ai du mal. Je ne sais si c'est mon environnement familial ou mon caractère, mais déjà je suis de nature très fière et j'ai un égo. Je pense que tout le monde en a un égo, une fierté. Et je déteste demander de l'aide. Je préfère me débrouiller toute seule. Si j'ai un problème, je le garde souvent pour moi, au lieu de le partager. Tu vas mee demander pourquoi ? Parce que je ne veux pas que mes frères et mes sœurs subissent ce que je vis ou ce que je ressens. Tout simplement, c'est un choix, mais ce n'est pas bon, parce qu'il faut déléguer, il faut lâcher prise, et ce n'est pas facile. D'ailleurs, je me dois quand même d'être honnête avec toi. En vérité, j'ai un grand frère. Oui, j'ai un grand frère. Je sais qu'il m'écoute, c'est mon plus grand fan. D'ailleurs, je le salue. Pour vous situer un peu, c'est le fils de mon père. Nous n'avons pas la même mère, mais au fond, moi, je m'en fiche. C'est mon frère et je sais qu'il a aussi ses réalités, sauf que c'est un garçon, c'est un homme. Et pour moi, il est à sa place. En fait, si tu es un homme et que tu es l'aîné, tu seras forcément dans ton énergie masculine. Tu devras remplir tous tes devoirs de grand frère. Et voilà, tu dois protéger. En fait, c'est ça, protéger pourvoir aux besoins de la famille. Pour moi, c'est normal. Et bien que j'ai grandi avec lui pendant un temps, après son départ, pour des raisons x, y, z, j'ai de suite pris cette place. Mon petit frère était né, c'était dans les années 90, et j'ai de suite compris que je me devais de montrer l'exemple et de le protéger. En fait, c'était même instinctivement, je l'ai fait, je me suis dit, c'est moi, c'est mon rôle. En général, d'ailleurs, l'aîné d'une fratrie se trouve souvent dans une position ambiguë. D'un côté, on est adulte. responsable et de l'autre, ben, on reste ce petit être qui a besoin de se sentir vu, entendu et compris. Et moi, personnellement, j'avais besoin d'être comprise. Il y a toujours cette idée de devoir sacrifier ses désirs personnels au profit de ceux des autres et de maintenir cette image de fille modèle. D'ailleurs, je reprends l'exemple de ma mère, la tête du train et les wagons qui suivent. En soi, elle n'a pas totalement tort. Il est vrai que le comportement, les choix de vie peuvent influencer nos petits frères et nos petites sœurs. Parce que dans la plupart des cas, ils nous prennent comme modèle. Vraiment, on est des exemples pour eux. Cependant, je crois que chaque enfant, en grandissant, a sa façon de voir le monde. et doit faire ses expériences, sinon une frustration interne risque de se faire ressentir. Justement, petite parenthèse, en ce qui concerne les liens familiaux, plus précisément avec ma mère, Dans mon cas, il y a eu des hauts et des bas. Après, voilà, on devient une femme, mais on est aussi un pilier, un soutien. Et en tant que fille aînée, j'ai été souvent la médiatrice des conflits familiaux entre mes parents. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ça m'est déjà arrivé. C'est lourd, émotionnellement, c'est lourd parfois à porter, ça fait mal. Et on nous reproche aussi parfois. On m'a déjà reproché les erreurs des autres. Parce que si ton frère fait ça, c'est ta faute, tu lui as dit ça. Est-ce que c'est l'éducation, la culture ? Je ne sais pas. Mais ce n'est pas une position assez facile. J'avais l'impression parfois d'avoir le rôle d'un mec. En toute honnêteté, j'avais l'impression d'être un mec. Je n'imagine même pas les filles qui font absolument tout, mais tout à la maison. Les mères qui carrément délèguent leurs responsabilités à la fille aînée, voire même aux filles de la famille. Tout simplement parce que ce sont des filles et que dans certaines mentalités, c'est la femme qui doit tout faire. Je trouve ça vraiment... Je trouve ça vraiment dommage de donner des responsabilités à des jeunes filles. Et quand je dis jeunes filles, c'est vraiment des jeunes filles. C'est des enfants. Ce n'est pas parce que c'est l'aînée que forcément, il faut leur mettre la pression à un jeune âge. Bon, c'est mon ressenti. Tout ce que je vous dis, c'est mon ressenti. J'ai une éducation assez stricte aussi, il faut le savoir. Et les filles dans notre culture... n'ont pas la même éducation qu'un homme. Soyons honnêtes. Soyons honnêtes, s'il vous plaît. Encore pire si c'est la fille aînée. Je ne blâme pas ma culture. Attention. Avec du recul, j'apprends et je fais en sorte de la comprendre sous un autre prisme. D'autant plus que j'ai pris de l'âge, mais cela n'a pas toujours été aussi simple que ça. Surtout quand arrive la période de l'adolescence. Et ouais, l'adolescence. Les premiers émois, le contact avec les garçons, le corps qui change, et puis les menstruations. Il faut en parler, les menstruations forcément. Tout ce bouleversement physique, psychique, psychologique, mental. C'est un bouleversement qui fait qu'à partir de ce moment, dans certaines familles, il faut être très strict voir très sévère avec les filles. Et je pense qu'on a peur, en fait, que ces filles-là tombent enceintes. Bon, ça, c'est encore un autre sujet. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus. Mais pour moi, c'est la peur que c'est ma première fille, c'est l'aînée des filles. Elle doit montrer l'exemple. Elle doit garder sa vertu, sa pureté. Du coup, elle a ses règles. Donc, il faut la barricader. Bon, ça, c'est... Moi, personnellement, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Donc, toute cette pression que l'on peut ressentir fait que, pour certaines femmes, elles n'ont pas eu d'enfance et n'ont pas pu faire leurs propres expériences. Même à un âge avancé, elles ont encore peur de faire mal, de mal faire plutôt, et peur du regard des autres. Et ce qui est mon cas d'ailleurs, je dois vous l'avouer, je dois te l'avouer, il m'arrive de me poser encore des questions. Et de craindre le regard des autres parce que, oui, je suis une fille ainée et je n'ai pas envie de décevoir. Je n'aime pas l'échec. Je n'aime pas l'échec et aussi, je vois que personne n'est déçu, je ne me sens pas bien. Mais bon, j'ai eu à faire des choix dans ma vie, au nom de ma santé mentale, qui n'ont pas été bien perçus et compris. Ou bien, j'ai eu à faire des erreurs parce que j'avais besoin de faire mes propres expériences. J'en avais un peu marre de ce rôle de "Yaya", grande sœur, grand frère en Lingala. Mais j'en avais marre, j'en avais envie de profiter de ma vie. Vivre la vie de jeune adulte, comme voyager à l'étranger avec des copines, faire mes études à l'étranger, en gros profiter de ma jeunesse. Mais par moments, j'ai l'impression que je n'ai pas eu ou que je n'ai pas pu en profiter. Ou peut-être que je n'ai pas su comment aborder le sujet parce que, de par l'éducation que j'ai reçue, je me suis dit, bon, peut-être que c'est normal, je ne sais pas. J'ai une trentaine d'années maintenant, il m'arrive encore de me poser ce type de questions, mais c'est un dialogue qu'il faut avoir avec ses parents. D'ailleurs, j'ai parlé de l'adolescence, mais en ce qui concerne les relations amoureuses. J'ai parfois encore du mal à être dans mon énergie féminine à lâcher prise. Ça, je vous l'avais dit tantôt. Et j'ai du mal à me dire que mon partenaire peut me soutenir et me protéger. Trouver un homme qui a la capacité de comprendre cette charge mentale de fille aînée, ça ne court pas les rues. C'est beaucoup de communication et de compréhension, et aussi de travail sur soi. Quand on est une femme comme moi, qui aspire à une vie de couple, de mariage et qui croient au mariage traditionnel, j'ai parfois cette crainte de soit trop materner ou de prendre le dessus dans le couple. Parce qu'une fille ainée, a ses responsabilités, elle doit entre guillemets parfois agir comme un homme. Et j'ai cette crainte, cette peur de tomber sur un homme qui ne prenne pas des décisions. Et c'est moi qui dois, on va dire, porter la culotte. Moi, je n'ai pass envie, en fait. Moi, je n'ai pas envie. Je suis une femme, je reçois. Je donne aussi, oui. Mais la femme, elle est dans la réception. Voilà, la femme est dans la réception. L'homme donne, moi, je reçois. Enfin, bon, voilà, c'est encore un autre sujet. Mais voilà, c'est un peu mon schéma type du couple. Mais bon, j'y travaille. Donc, je fais ce travail-là sur moi. C'est un travail de tous les jours. Et donc le partenaire doit être à l'écoute et conciliant vis-à-vis de cette posture, ce statut de fille aînée. Après, l'aspect positif d'être l'aînée d'une famille, et là je parle en général, c'est le droit d'aînesse. Il faudrait que je me renseigne d'ailleurs sur ce qu'est réellement le droit d'aînesse. Pour le coup, quand vous êtes l'aînée, il y a ce respect. qu'on vous donne. Et je pense que pour continuer à gagner le respect de nos parents, et quand je dis parents, ce n'est pas seulement papa et maman, c'est aussi les oncles et les tantes, parce que dans notre culture, les oncles et les tantes sont comme vos papas et vos mamans, eh bien, il faut marcher droit. Dans certaines situations, on doit faire appel à la fille aînée, ou à l'homme, on va dire, le garçon aîné, en tout cas à l'aîné de la famille, pour prendre des décisions importantes. Et moi, dans mon cas, j'ai eu à prendre des décisions cruciales. J'ai dû prendre position pour diverses raisons. Donc en soi, être aînée, ça a quand même de bons aspects. Bon, j'arrive presque à la fin de ce podcast. En tout cas, j'avais ce besoin d'en parler. Je ne parle pas au nom de toutes les filles aînées. Je voulais exprimer mon ressenti. Je pense que c'est un sujet à développer. Après, je ne suis pas spécialement rentrée dans les détails parce que là, on va rentrer dans le côté intime, dans le côté familial. Je garde quand même une certaine pudeur par rapport à ça. Je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière à en parler, mais je souhaiterais au plus profond de moi que les choses changent dans notre communauté. Quand on observe dans notre entourage, en tout cas moi quand j'observe dans mon entourage, des femmes qui sont aînées d'une famille, d'une fratrie, et qui n'ont pas eu d'autre choix que de mettre de côté... de mettre de côté leurs envies, leurs projets, et de suivre "aveuglément" les choix qu'on leur a imposés parce qu'elles sont femmes, donc elles sont filles aînées. Moi, ça me fait mal. J'ai un exemple en tête, mais je ne vais pas le citer. Aujourd'hui, elle a sa vie de famille et tout, mais elle a eu une très grande opportunité. Et malheureusement, ses parents n'ont pas voulu parce que c'estt l'aîné. On ne veut pas laisser notre fille aînée faire ses expériences. On a peur. En fait, c'est toujours cette peur, cette crainte de nos parents. Je ne sais pas, parce que c'est une fille. Et on revient à ce schéma-là. C'est une fille, elle est influençable, elle risque de tomber enceinte. Enfin bon, je ne sais pas. Moi, je ne regrette pas. Voilà, sache que je ne regrette absolument pas l'éducation que j'ai reçue, ni l'expérience que j'ai dans ce rôle, parce que je suis toujours fille aînée, ça, ça ne changera pas. Mais malgré tout, j'ai énormément appris, mais je refuse, je refuse qu'on nous mette une pression constante. Nous sommes des êtres humains, nous sommes humaines et nous avons le droit à l'erreur. Il ne faut pas l'oublier ça. Donc à toutes les filles aînées, sachez que vous êtes importantes. Non seulement pour ce que vous faites pour les autres, mais aussi pour ce que vous êtes. Cet épisode touche à sa fin. Et oui, là c'est la fin. Donc si ça t'a plu, n'hésite pas à t'abonner, à le partager et à le noter. 5 étoiles, ça serait super non ? J'espère que ça aidera et... Il faut délier les langues, en fait. Il faut parler. Il faut parler de la santé mentale, parce que ça, je ne suis pas rentré en profondeur, mais parler de la santé mentale des filles aînées, d'être aînée de la famille, c'est une pression quand même. On ne s'en rend pas compte, mais c'est une pression d'être le premier-né. Après, c'est l'univers qui l'a voulu et qu'il en soit ainsi. Sur ce, je te dis rendez-vous au prochain épisode. À très vite. Ciao !

Description

"Tu es la tête du train, si la tête du train tombe tout les autres wagon tomberont aussi" disait ma mère.


Etre l'ainée d'une famille, surtout être une fille ainée n'est pas de tout repos.


Dans certaines cultures, la fille ainée parce qu'elle est une fille (une femme en devenir) doit être comme une seconde mère, à s'occuper de tout.

Mais est-ce normal ?


Dans ce nouvel épisode, je te partage (comme d'habitude) mon expérience de fille ainée et cette pression que l'on peut parfois ressentir.


Peace,
Amowandji

Montage audio: CapCut - Audacity
Musique crédit: INTRO: Kaelixx - Savanna (YT: La musique Libre) / "Smoothy Moment by Nova Aurora CapCut music


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour toi ! Bienvenue dans mon podcast Amowandji Podcast, ta safe place préférée. Retrouve-moi deux fois par mois, les dimanches soirs, pour te partager mes expériences, mes histoires et témoignages autour de divers sujets comme la spiritualité, les faits de société, mon quotidien de femme et de mère et tout ceci dans le zola, l'amour et la bienveillance. Allez, installe-toi confortablement, ça commence ! Hello, bonjour, bonsoir, j'espère que tu vas bien, moi ça va super bien, voilà, moi ça va, je pète la forme on va dire. Du coup on se retrouve pour un nouvel épisode qui sera sûrement plus long que d'habitude parce que ça me tenait à cœur de faire ce podcast, de parler de ce sujet et j'ai pris quelques notes pour ne pas perdre le fil, mais on va de suite rentrer dans le vif du sujet. Ma mère, oui on va commencer par là, ma mère. Tu sais ma mère me disait souvent, ma fille je suis comme la tête du train. Si la tête du train tombe, tous les autres wagons tomberont également. En gros pour dire, ma fille si tu dérailles, tes frères et tes sœurs risqueront de faire pareil. Et crois-moi jusqu'à présent, il m'arrive de repenser à cette phrase. Tu l'as deviné, je vais te parler du fait... d'être l'enfant aîné et de surcroît être la fille aînée dans une famille africaine. Puisque je suis moi-même l'aîné, je suis issue de la communauté afro et je vais te partager mon expérience, les défis auxquels j'ai dû faire face et la manière dont j'ai appris à naviguer dans ce rôle de fille aînée. D'ailleurs, dans de nombreuses familles africaines, Le rôle de l'aîné va bien au-delà des simples tâches quotidiennes. Dès notre plus jeune âge, on nous demande de prendre soin des autres, que ce soit en aidant à la maison, en s'occupant des plus jeunes ou même en étant un modèle à suivre pour les autres membres de la famille. On devient souvent comme la deuxième maman. Et les attentes, souvent liées à la culture, à nos traditions, peuvent se ressentir très tôt. En grandissant... Il y a cette pression constante de montrer l'exemple, dans la manière de s'habiller, dans la manière de se comporter, dans les choix de vie. Il faut réfléchir à deux fois avant de faire quoi que ce soit, parce qu'on craint le jugement de la famille. On peut avoir des réflexions du type, comment toi tu es l'aîné, la grande sœur, et tu fais ça, tu dis ça, etc. Voir acquérir une certaine sagesse. Et... d'éviter de fréquenter le sexe opposé à partir d'un certain âge. Cela nous impose de jongler entre nos propres rêves et les rêves qu'on pense devoir réaliser pour la famille. En ce qui me concerne, par exemple, par moment je ressens une charge mentale importante parce que la famille attend que je sois forte, que je garde la tête haute et à cause de ça, je n'arrive pas à demander de l'aide. Ce n'est que récemment que j'ai appris petit à petit à demander de l'aide et à lâcher prise. Et encore, parfois j'ai du mal. Je ne sais si c'est mon environnement familial ou mon caractère, mais déjà je suis de nature très fière et j'ai un égo. Je pense que tout le monde en a un égo, une fierté. Et je déteste demander de l'aide. Je préfère me débrouiller toute seule. Si j'ai un problème, je le garde souvent pour moi, au lieu de le partager. Tu vas mee demander pourquoi ? Parce que je ne veux pas que mes frères et mes sœurs subissent ce que je vis ou ce que je ressens. Tout simplement, c'est un choix, mais ce n'est pas bon, parce qu'il faut déléguer, il faut lâcher prise, et ce n'est pas facile. D'ailleurs, je me dois quand même d'être honnête avec toi. En vérité, j'ai un grand frère. Oui, j'ai un grand frère. Je sais qu'il m'écoute, c'est mon plus grand fan. D'ailleurs, je le salue. Pour vous situer un peu, c'est le fils de mon père. Nous n'avons pas la même mère, mais au fond, moi, je m'en fiche. C'est mon frère et je sais qu'il a aussi ses réalités, sauf que c'est un garçon, c'est un homme. Et pour moi, il est à sa place. En fait, si tu es un homme et que tu es l'aîné, tu seras forcément dans ton énergie masculine. Tu devras remplir tous tes devoirs de grand frère. Et voilà, tu dois protéger. En fait, c'est ça, protéger pourvoir aux besoins de la famille. Pour moi, c'est normal. Et bien que j'ai grandi avec lui pendant un temps, après son départ, pour des raisons x, y, z, j'ai de suite pris cette place. Mon petit frère était né, c'était dans les années 90, et j'ai de suite compris que je me devais de montrer l'exemple et de le protéger. En fait, c'était même instinctivement, je l'ai fait, je me suis dit, c'est moi, c'est mon rôle. En général, d'ailleurs, l'aîné d'une fratrie se trouve souvent dans une position ambiguë. D'un côté, on est adulte. responsable et de l'autre, ben, on reste ce petit être qui a besoin de se sentir vu, entendu et compris. Et moi, personnellement, j'avais besoin d'être comprise. Il y a toujours cette idée de devoir sacrifier ses désirs personnels au profit de ceux des autres et de maintenir cette image de fille modèle. D'ailleurs, je reprends l'exemple de ma mère, la tête du train et les wagons qui suivent. En soi, elle n'a pas totalement tort. Il est vrai que le comportement, les choix de vie peuvent influencer nos petits frères et nos petites sœurs. Parce que dans la plupart des cas, ils nous prennent comme modèle. Vraiment, on est des exemples pour eux. Cependant, je crois que chaque enfant, en grandissant, a sa façon de voir le monde. et doit faire ses expériences, sinon une frustration interne risque de se faire ressentir. Justement, petite parenthèse, en ce qui concerne les liens familiaux, plus précisément avec ma mère, Dans mon cas, il y a eu des hauts et des bas. Après, voilà, on devient une femme, mais on est aussi un pilier, un soutien. Et en tant que fille aînée, j'ai été souvent la médiatrice des conflits familiaux entre mes parents. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ça m'est déjà arrivé. C'est lourd, émotionnellement, c'est lourd parfois à porter, ça fait mal. Et on nous reproche aussi parfois. On m'a déjà reproché les erreurs des autres. Parce que si ton frère fait ça, c'est ta faute, tu lui as dit ça. Est-ce que c'est l'éducation, la culture ? Je ne sais pas. Mais ce n'est pas une position assez facile. J'avais l'impression parfois d'avoir le rôle d'un mec. En toute honnêteté, j'avais l'impression d'être un mec. Je n'imagine même pas les filles qui font absolument tout, mais tout à la maison. Les mères qui carrément délèguent leurs responsabilités à la fille aînée, voire même aux filles de la famille. Tout simplement parce que ce sont des filles et que dans certaines mentalités, c'est la femme qui doit tout faire. Je trouve ça vraiment... Je trouve ça vraiment dommage de donner des responsabilités à des jeunes filles. Et quand je dis jeunes filles, c'est vraiment des jeunes filles. C'est des enfants. Ce n'est pas parce que c'est l'aînée que forcément, il faut leur mettre la pression à un jeune âge. Bon, c'est mon ressenti. Tout ce que je vous dis, c'est mon ressenti. J'ai une éducation assez stricte aussi, il faut le savoir. Et les filles dans notre culture... n'ont pas la même éducation qu'un homme. Soyons honnêtes. Soyons honnêtes, s'il vous plaît. Encore pire si c'est la fille aînée. Je ne blâme pas ma culture. Attention. Avec du recul, j'apprends et je fais en sorte de la comprendre sous un autre prisme. D'autant plus que j'ai pris de l'âge, mais cela n'a pas toujours été aussi simple que ça. Surtout quand arrive la période de l'adolescence. Et ouais, l'adolescence. Les premiers émois, le contact avec les garçons, le corps qui change, et puis les menstruations. Il faut en parler, les menstruations forcément. Tout ce bouleversement physique, psychique, psychologique, mental. C'est un bouleversement qui fait qu'à partir de ce moment, dans certaines familles, il faut être très strict voir très sévère avec les filles. Et je pense qu'on a peur, en fait, que ces filles-là tombent enceintes. Bon, ça, c'est encore un autre sujet. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus. Mais pour moi, c'est la peur que c'est ma première fille, c'est l'aînée des filles. Elle doit montrer l'exemple. Elle doit garder sa vertu, sa pureté. Du coup, elle a ses règles. Donc, il faut la barricader. Bon, ça, c'est... Moi, personnellement, je ne trouve pas que ce soit une bonne idée. Donc, toute cette pression que l'on peut ressentir fait que, pour certaines femmes, elles n'ont pas eu d'enfance et n'ont pas pu faire leurs propres expériences. Même à un âge avancé, elles ont encore peur de faire mal, de mal faire plutôt, et peur du regard des autres. Et ce qui est mon cas d'ailleurs, je dois vous l'avouer, je dois te l'avouer, il m'arrive de me poser encore des questions. Et de craindre le regard des autres parce que, oui, je suis une fille ainée et je n'ai pas envie de décevoir. Je n'aime pas l'échec. Je n'aime pas l'échec et aussi, je vois que personne n'est déçu, je ne me sens pas bien. Mais bon, j'ai eu à faire des choix dans ma vie, au nom de ma santé mentale, qui n'ont pas été bien perçus et compris. Ou bien, j'ai eu à faire des erreurs parce que j'avais besoin de faire mes propres expériences. J'en avais un peu marre de ce rôle de "Yaya", grande sœur, grand frère en Lingala. Mais j'en avais marre, j'en avais envie de profiter de ma vie. Vivre la vie de jeune adulte, comme voyager à l'étranger avec des copines, faire mes études à l'étranger, en gros profiter de ma jeunesse. Mais par moments, j'ai l'impression que je n'ai pas eu ou que je n'ai pas pu en profiter. Ou peut-être que je n'ai pas su comment aborder le sujet parce que, de par l'éducation que j'ai reçue, je me suis dit, bon, peut-être que c'est normal, je ne sais pas. J'ai une trentaine d'années maintenant, il m'arrive encore de me poser ce type de questions, mais c'est un dialogue qu'il faut avoir avec ses parents. D'ailleurs, j'ai parlé de l'adolescence, mais en ce qui concerne les relations amoureuses. J'ai parfois encore du mal à être dans mon énergie féminine à lâcher prise. Ça, je vous l'avais dit tantôt. Et j'ai du mal à me dire que mon partenaire peut me soutenir et me protéger. Trouver un homme qui a la capacité de comprendre cette charge mentale de fille aînée, ça ne court pas les rues. C'est beaucoup de communication et de compréhension, et aussi de travail sur soi. Quand on est une femme comme moi, qui aspire à une vie de couple, de mariage et qui croient au mariage traditionnel, j'ai parfois cette crainte de soit trop materner ou de prendre le dessus dans le couple. Parce qu'une fille ainée, a ses responsabilités, elle doit entre guillemets parfois agir comme un homme. Et j'ai cette crainte, cette peur de tomber sur un homme qui ne prenne pas des décisions. Et c'est moi qui dois, on va dire, porter la culotte. Moi, je n'ai pass envie, en fait. Moi, je n'ai pas envie. Je suis une femme, je reçois. Je donne aussi, oui. Mais la femme, elle est dans la réception. Voilà, la femme est dans la réception. L'homme donne, moi, je reçois. Enfin, bon, voilà, c'est encore un autre sujet. Mais voilà, c'est un peu mon schéma type du couple. Mais bon, j'y travaille. Donc, je fais ce travail-là sur moi. C'est un travail de tous les jours. Et donc le partenaire doit être à l'écoute et conciliant vis-à-vis de cette posture, ce statut de fille aînée. Après, l'aspect positif d'être l'aînée d'une famille, et là je parle en général, c'est le droit d'aînesse. Il faudrait que je me renseigne d'ailleurs sur ce qu'est réellement le droit d'aînesse. Pour le coup, quand vous êtes l'aînée, il y a ce respect. qu'on vous donne. Et je pense que pour continuer à gagner le respect de nos parents, et quand je dis parents, ce n'est pas seulement papa et maman, c'est aussi les oncles et les tantes, parce que dans notre culture, les oncles et les tantes sont comme vos papas et vos mamans, eh bien, il faut marcher droit. Dans certaines situations, on doit faire appel à la fille aînée, ou à l'homme, on va dire, le garçon aîné, en tout cas à l'aîné de la famille, pour prendre des décisions importantes. Et moi, dans mon cas, j'ai eu à prendre des décisions cruciales. J'ai dû prendre position pour diverses raisons. Donc en soi, être aînée, ça a quand même de bons aspects. Bon, j'arrive presque à la fin de ce podcast. En tout cas, j'avais ce besoin d'en parler. Je ne parle pas au nom de toutes les filles aînées. Je voulais exprimer mon ressenti. Je pense que c'est un sujet à développer. Après, je ne suis pas spécialement rentrée dans les détails parce que là, on va rentrer dans le côté intime, dans le côté familial. Je garde quand même une certaine pudeur par rapport à ça. Je ne suis pas la première et je ne serai pas la dernière à en parler, mais je souhaiterais au plus profond de moi que les choses changent dans notre communauté. Quand on observe dans notre entourage, en tout cas moi quand j'observe dans mon entourage, des femmes qui sont aînées d'une famille, d'une fratrie, et qui n'ont pas eu d'autre choix que de mettre de côté... de mettre de côté leurs envies, leurs projets, et de suivre "aveuglément" les choix qu'on leur a imposés parce qu'elles sont femmes, donc elles sont filles aînées. Moi, ça me fait mal. J'ai un exemple en tête, mais je ne vais pas le citer. Aujourd'hui, elle a sa vie de famille et tout, mais elle a eu une très grande opportunité. Et malheureusement, ses parents n'ont pas voulu parce que c'estt l'aîné. On ne veut pas laisser notre fille aînée faire ses expériences. On a peur. En fait, c'est toujours cette peur, cette crainte de nos parents. Je ne sais pas, parce que c'est une fille. Et on revient à ce schéma-là. C'est une fille, elle est influençable, elle risque de tomber enceinte. Enfin bon, je ne sais pas. Moi, je ne regrette pas. Voilà, sache que je ne regrette absolument pas l'éducation que j'ai reçue, ni l'expérience que j'ai dans ce rôle, parce que je suis toujours fille aînée, ça, ça ne changera pas. Mais malgré tout, j'ai énormément appris, mais je refuse, je refuse qu'on nous mette une pression constante. Nous sommes des êtres humains, nous sommes humaines et nous avons le droit à l'erreur. Il ne faut pas l'oublier ça. Donc à toutes les filles aînées, sachez que vous êtes importantes. Non seulement pour ce que vous faites pour les autres, mais aussi pour ce que vous êtes. Cet épisode touche à sa fin. Et oui, là c'est la fin. Donc si ça t'a plu, n'hésite pas à t'abonner, à le partager et à le noter. 5 étoiles, ça serait super non ? J'espère que ça aidera et... Il faut délier les langues, en fait. Il faut parler. Il faut parler de la santé mentale, parce que ça, je ne suis pas rentré en profondeur, mais parler de la santé mentale des filles aînées, d'être aînée de la famille, c'est une pression quand même. On ne s'en rend pas compte, mais c'est une pression d'être le premier-né. Après, c'est l'univers qui l'a voulu et qu'il en soit ainsi. Sur ce, je te dis rendez-vous au prochain épisode. À très vite. Ciao !

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