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Antidot - Le podcast qui interroge notre rapport au conflit

12. Sortir du conflit impactant une équipe avec la médiation collective

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25min |17/03/2025
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Antidot - Le podcast qui interroge notre rapport au conflit

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25min |17/03/2025
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Description

"Il y a tellement de conflits qui partent de rien… juste parce qu’on n’a pas osé poser une question ou dire bonjour !" - Véronique


Véronique, employée à la RATP, a vécu une période de tensions extrêmes dans son équipe. Conflits larvés, divisions, suspicions… jusqu’à une enquête interne qui a failli tout faire imploser. Mais une médiation collective proposé par les médiatrices internes à l'entreprise a changé la donne.


Dans cet épisode d’Antidot, Véronique raconte comment le dialogue et l’écoute ont permis de restaurer la confiance et l’esprit d’équipe.


Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :


📌 Quand une équipe explose sous la pression - Une réorganisation qui crée du flou et de l’incertitude. - Une accusation de harcèlement moral qui déclenche une enquête RH.


📌 Pourquoi l’enquête interne a aggravé la situation - Une atmosphère de méfiance et de peur entre collègues. - Un sentiment d’injustice pour ceux qui ne comprenaient même pas pourquoi ils étaient mêlés à tout ça.


📌 La médiation collective : une solution pour tout remettre à plat - Un espace neutre et sécurisé pour parler sans crainte. - Le moment clé où les tensions se sont apaisées et la parole s’est libérée.


📌 Les effets concrets de la médiation sur l’équipe - Un retour de la cohésion et de l’entraide avec des collègues qui apprennent à clarifier leurs incompréhensions plutôt que d’interpréter négativement. - Une vraie prise de conscience sur l’importance de parler avant que tout explose.


Pourquoi écouter cet épisode ?

✅ Vous voulez comprendre comment un conflit peut dégénérer sans même qu’on s’en rende compte?

✅ Vous cherchez une solution concrète pour restaurer la communication dans une équipe en crise?

✅ Vous êtes curieuse de voir comment la médiation peut transformer des tensions en opportunités de dialogue? Un épisode qui prouve que parler, c’est déjà avancer !Je vous souhaite une très bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ETG

    Bonjour, vous écoutez Antidote, le podcast qui interroge notre rapport au conflit. Je m'appelle Émilie Thivet-Grivelle, je suis avocate et médiatrice, fondatrice du cabinet ETG Avocats. Chaque mois, je vais à la rencontre de professionnels qui ont changé de regard sur la conflictualité et qui travaillent à en sortir par le dialogue et la médiation. Pour cette nouvelle saison du podcast Antidote, je vous propose d'écouter trois numéros spéciaux réalisés en collaboration avec une entreprise que nous connaissons et aimons tous, la RATP. En effet, la RATP a innové il y a déjà quelques années, en donnant la possibilité à ses salariés de faire appel à une médiatrice en interne pour les conflits pouvant affecter les collectifs de travail. J'ai eu la chance de recevoir Véronique, qui a participé à une médiation collective impliquant l'intégralité de son service et qui a accepté de témoigner de cette expérience. Je vous souhaite une bonne écoute ! Vous avez participé à une médiation collective. C'est pour ça qu'on se voit aujourd'hui. Quelles ont été les difficultés précédant cette rencontre qui vous ont conduit à l'accepter ?

  • Véronique

    On a eu des soucis entre collègues, des collègues ont des soucis entre elles. Moi, pendant ce cas de figure-là, je me suis retrouvé un petit peu au milieu. Je revenais d'un arrêt qui était un peu long. Bon, j'avais compris. J'ai compris qu'il y avait déjà des dissensions avant de partir. C'était fin 2021, avant de partir, prendre un petit peu de recul parce que moi aussi j'avais un peu de mal. Et donc quand je suis revenu, il y avait les dissensions entre deux parties de l'équipe. Ça s'est séparé, donc il y avait à peu près trois personnes d'un côté, enfin non, cinq, et quatre de l'autre. Au départ, c'était comment dire, des petites choses non sans l'air, ou des remarques. Et puis petit à petit, on a senti qu'entre certaines personnes, ça commençait à devenir de plus en plus fort. Comme d'habitude, on va dire, on essaie quelque part, on ferme un peu les yeux parce qu'on se dit, ça va passer, ce n’est pas un problème, ce n’est pas un souci. Bien qu'on se connaisse, et donc moi, je connais. La particularité aussi de cette équipe, c'est que même si on est venu un petit peu de partout dans ce département, en fait, je connaissais un peu tout le monde depuis d'avoir travaillé plus ou moins directement avec eux, de par mon expérience. Et donc, je ne comprenais pas parce qu'on connaissait un peu les personnes et que je voyais que tout le monde ne s'entend pas. C'était un peu de dire que ça pouvait monter en escalade par moments, puis sur une petite. Quelqu’un avait apparemment fait une coquille quelque part, mais rien de bien grave je dirais, ou d'irrattrapable, et bah des fois donc le coin adverse, bah relançait la chose et puis donc ça partait un petit peu dans l'atmosphère pour des choses pour moi qui ne me paraissent pas vraiment significatives quoi. Et donc petit à petit les deux parties ont commencé à aller un petit peu plus long et donc Dedans, il ne faut pas oublier qu'avec la restructuration de l'entreprise, la réorganisation de notre équipe, notre avenir qui était très flou et qui l'est toujours d'ailleurs, en certains, les dialogues ont commencé à être rompus. Et on avait l'impression que notre manager et nos managers au-dessus faisaient un peu la sourdeur, quelque part. Ce qu'on avait, enfin, on, je dis on, ce n’est pas moi spécialement. Mais des collègues avaient essayé de dire des choses et quelque part c'était resté l'être mort on essaye de régler les choses entre nous parce qu'en plus la plupart on est quand même je veux dire on ne vient pas d'entrer dans l'entreprise on est pas en plus on se connaissait au moins de loin de nous et donc on comprenait pas donc le dialogue à un moment donné s'est rompu notre chef de ce moment-là est parti Merci. Et donc, on a une nouvelle manager qui est arrivée.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Et cette responsable, peu de temps après qu'elle soit arrivée, déjà très à l'écoute, bienveillante aussi, ça se sentait bien. Donc, une des collègues a alerté et a fait une demande d'attention. On commence à dénoncer quelque chose. Donc, comme là, dans ce cas-là, pour elle, c'était un harcèlement moral. Donc, elle a désigné trois personnes dans ce cas-là. Notre responsable a ordonné qu'on ne fasse plus de réunion du tout entre nous, même pas de briefing pour se donner des infos, et que tout serait cadré, enfin bref, en attendant d'avoir de nouvelles instructions, on va dire. Donc la personne qui a accusé les trois autres personnes s'est mise en arrêt, au complet aussi, parce qu'elle n'y était pas complètement encore à ce moment-là. Voilà, s'y est mis, et puis ce que je peux comprendre, ce qui est parce que le climat était vraiment compliqué. Moi, j'étais encore à ce moment-là, j'étais 80% en télétravail à cause aussi de problèmes de santé comme quoi dans les RH, des fois, on n’est pas super fort. Quand on est en télétravail, on ne perçoit pas forcément les choses de la même manière non plus. Ça ne nous touche pas de la même manière. Pourtant, moi, justement, c'est ça. Je me pose plein de questions. Je me dis mais qu'est-ce qui se passe ? Je vois que ça part dans tous les sens. Bon mais je n’ai rien fait, j'ai pensé à une médiation parce que je savais que ça existait, c'était assez récent dans notre entreprise justement. Ce n’était pas très récent. Donc il y a l'enquête, il a bien fallu qu'elle se déroule. Donc avec les gens qui ont été entendus pour ça. Et donc ensuite, à cette issue-là, parce que là, entre-temps, il fallait le temps de la procédure, que tout se fasse, que les parties ne se rendent pas, on va dire. Et donc à l'issue de ça, l'enquête a été trouvée qu'il n'y avait pas de... Comment dire ? Le harcèlement. N'était pas avéré. Voilà. Le harcèlement moral n'était pas avéré. En fait, il n'y a rien eu. C'est à cette issue-là qu'on a eu, on nous a proposé de faire une médiation.

  • ETG

    Comment cette démarche vous a-t-elle été proposée alors par votre manager ?

  • Véronique

    Oui, notre manager a proposé ça, donc s'est mis en contact avec la bague de sa manager à elle, forcément, c'est la DRH. Et donc, s'est mis en contact avec Sophie pour lui en parler. Donc, elle nous a posé des questions, si on était d'accord déjà pour pouvoir parler, si on voulait parler. Ensuite, si on voulait avoir, si on était OK pour entendre. Si on se retrouvait tous dans un endroit neutre, pour une liberté de parole, si on était capable d'entendre aussi les autres, les parties opposées, si on peut dire ça, toute l'équipe qui était présente à ce moment-là dit oui. Moi je me sentais un petit peu entre les deux, comme j'ai dit au départ, je connaissais tout le monde, je ne comprenais pas pourquoi ça faisait ça. J'appréciais en plus tout le monde sait ça, donc je ne voyais pas pourquoi. Donc il y avait des mots comme dire, ouais mais c'est parce que c'est des méchants, et puis ainsi de suite, et puis voilà, mais des deux côtés en plus, c'est ça qui est particulier. Les deux côtés me parlaient, c'est bizarre. Donc on s'en retrouve dans cette espèce de parole créée par Sophie, et tout le monde a joué le jeu, quelque part, mais bon, je pense que c'est le fait aussi d'avoir attendu un petit peu, parce qu'il fallait déjà passer le choc de ce qui s'était passé, l'enquête qui est très difficile, oui, c'est une sacrée expérience.

  • ETG

    Et qui conduit l'enquête ? Comment ça se passe l'enquête ?

  • Véronique

    Alors l'enquête, c'était notre RH direct qui a été mandaté. Quelqu'un du RH groupe, de la direction, mais juriste. Et donc avec une liste de questions préécrites, enfin je veux dire listées, donc cadres aussi par rapport aux éléments qui ont été déposés.

  • ETG

    Mais ça c'est ce que vous ont raconté les collègues, puisque vous, vous n'avez pas été personnellement entendu.

  • Véronique

    Non mais bon, on a un petit peu parlé. Oui, beaucoup même, parce que du coup j'entendais les parties déjà au départ, c'était comment dire, on ne devait pas savoir qui était accusé, qui était interrogé, enfin bref. Mais bon, on m'a dit un peu de choses parce qu'on me faisait confiance, tout simplement. C'est pour ça d'ailleurs que là, je peux en parler sans problème parce que les personnes qui m'ont confié certaines choses, je leur ai dit ce que je pouvais dire ou pas. Je leur ai demandé du moins. Parce que ça, je peux comprendre que ce n’est pas forcément évident.

  • ETG

    En fait, cette enquête, elle a impacté tout le monde.

  • Véronique

    Ah oui, c'était une bombe atomique.

  • ETG

    Ah oui, vous l'avez vécue comme ça ? Même vous qui n'étiez pas visé et qui n'avez pas été entendu.

  • Véronique

    Justement, là, il y a des dommages collatéraux. Parce qu'en plus, il y avait déjà un climat où le manque de confiance était flagrant, c'était délétère, ça c'est clair, mais en plus, ça recréait un climat de suspicion derrière. Comme quoi, parce qu'en fait, même si tout le monde se doute un petit peu de qui avait accusé les trois autres personnes, forcément, on se dit, moi je fais confiance à personne, parce que le truc, c'est qu'il y a chaque personne qui est interrogée, enfin, quand c'est la deuxième par exemple, on va dire, bah la première, elle a dit ça de vous, vous en pensez quoi ? Et donc ? Là, ça recrée parce qu'on a l'impression d'être un petit peu balancé, je dirais, par la personne qui était juste avant, ou d'autres personnes. Et donc, c'est ce qui a été vécu. Parce que comme les questions ont été posées, en fait, même si c'était...

  • ETG

    C'était pas complètement ouvert non plus.

  • Véronique

    Oui, mais quand même, on savait qui avait dit certaines choses sur certaines personnes. Et c'était ça qui était...

  • ETG

    Un peu délétère.

  • Véronique

    Un peu délétère, quoi. Dans ce cas-là, la médiation, en fait, ça aurait été génial si on avait pu la faire juste avant ça.

  • ETG

    Avant l'enquête. Dans quel état d'esprit vous avez abordé cette réunion collective à plusieurs ?

  • Véronique

    Alors pour moi, beaucoup d'appréhension, mais beaucoup d'espoir.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Oui, parce que justement, mon côté peut-être que je vois, après moi je discute un petit peu avec tout le monde, et puis toujours être un peu dans ce sens-là, essayer de dire, si personne tend la main à l'autre, on ne va jamais y arriver. Donc après je ne dis pas, mais j'espère que cette petite chose-là, ça fait qu'on était un peu plus, l'ambiance était un peu plus sereine quand on a commencé la médiation, donc la réunion. Mais arrivé à la dernière réunion, j'ai craqué un peu, j'avoue.

  • ETG

    Alors pardon, quand vous dites dernière, c'est-à-dire qu'avant la réunion collective, il y a eu des réunions à deux en format interpersonnel.

  • Véronique

    Oui, on nous a reçus individuellement. Déjà pour nous poser les questions, tout simplement pour dire est-ce que vous êtes d'accord pour faire partie de la médiation ? Ensuite, qu'est-ce qu'on avait à dire ? Qu'est-ce qu'on avait subi ? Pour nous, comment vous voyez les choses ? Est-ce qu'on serait capable de dire les choses aussi ? Est-ce qu'on voudrait le dire ? Et est-ce qu'on serait capable ? d'entendre les choses. Donc ça, ça vous plaît.

  • ETG

    On vous a préparé.

  • Véronique

    Voilà, oui. Donc, tout le monde était entendu. Et donc, c'est là où aussi, moi, je me disais, il y a de l'espoir parce que tout le monde était d'accord pour aller faire cette réunion collective. Voilà. Et donc, d'entendre les autres.

  • ETG

    Vous y êtes allée avec beaucoup d'espoir et vous avez eu des surprises au cours de cet entretien.

  • Véronique

    La prévention dans le sens parce que, comme du coup, tu connais un peu les personnes, si il y en a une ou deux, j'espère qu'ils vont pouvoir réagir Oui, c'est fait, en fait, c'était d'un a priori. Oui,

  • ETG

    mais mal réagir par rapport à ce que vous, vous aviez à dire, ou par rapport à ce qui pouvait être dit entre elles ? Vous y êtes allé avec de l'espoir et en même temps de l'appréhension, mais c'était de l'appréhension par rapport à ce que vous, vous alliez dire et comment ça allait être reçu, ou parce que vous, comme vous parliez à tout le monde, vous aviez un peu peur de ce qui allait sortir et de la réaction que ça pouvait...

  • Véronique

    IIl y a un peu des deux. Oui. Même si j'avais quand même confiance, enfin, une certaine confiance, mais j'ai toujours... peur, moi, enfin là c'est vraiment perso, toujours peur de faire de dire quelque chose qui va blesser quelqu'un. Donc je me dis là en plus là c'est pour faire très attention à ce qu'on dit, parce que justement pour pas que ce soit encore réinterprété ou mal interprété, donc là j'avais un petit peu peur. On entend trop petit à petit déjà comme on a été mieux à l'aise. Bon c'était très formel en première c'était tout le monde ne se bougeait pas, on se regardait en chien de faïence c'était un peu bizarre. Même si on se connaît et qu'on travaillait ensemble, mais ce n’était pas encore ça quoi, ce n’était pas ça. Et puis très froid, comme tout le monde parlait quoi. Vers la fin de la première réunion on sentait que ça commençait déjà un peu à se débloquer. Moi, je me disais, c'est bon, ça va y aller. C'est bien parti du moment. Donc, on va essayer. Pourvu qu'on continue, j'étais pressée qu'en fait, on fasse.

  • ETG

    Parce qu'il y a eu plusieurs réunions collectives.

  • Véronique

    Oui, il y en a eu trois.

  • ETG

    D'accord. Trois réunions. De quelle durée à peu près ?

  • Véronique

    C'était au moins deux heures.

  • ETG

    Deux heures à chaque fois ?

  • Véronique

    Parce qu'au départ, c'était peut-être prévu deux heures. Et puis, résultat...

  • ETG

    Ça débordait. D'accord.

  • Véronique

    Oui. Parce que quand la parole a commencé à se libérer, Voilà ! Sophie allait pas dire stop là c'est bon on va manger c'est euh il est 16h30 c'est bon on y va non quand même bon donc là c'est qu'au moins tout le monde puisse parler en plus si c'était comme là chacun notre tour donc normal, donc ça pouvait durer parce qu'on sentait surtout la fin je vous dis même la première on a senti que ça commençait à se débloquer, ça commençait Donc la deuxième, là, c'est un peu plus détendu, on sentait, donc il y a encore des choses qui ont été dites par rapport aussi à nos collègues absentes, qui étaient un peu... ce qu'il y en a, je vous le dis, elles sont parties, c'est à cause de ça aussi. Donc carrément sans solde, elle n'a pas démissionné, parce que bon, peut-être qu'elle se gardait une poire pour la soif, on ne sait jamais. Mais bon, puis vu l'âge aussi, c'est pareil, on réfléchit un peu. Enfin bref, il a fallu qu'elle parte.

  • ETG

    Il y a des gens qui étaient partis, j'en parle déjà.

  • Véronique

    C'est pour dire les conséquences qu'il y a eu derrière. Tout ça, ce qui était très compliqué. Puis ça continue, en quelque part, mais pas pour les mêmes raisons. Donc, on a senti quand même que ça commençait à venir à se lâcher, puis avoir un petit peu plus de regard un peu... pas malicieux, mais complice. D'accord. Et plus doux, aussi, contre tout le monde. Oui.

  • ETG

    De tolérance, en fait. De tolérance entre... Oui, oui, oui. Peut-être,

  • Véronique

    oui. Parce que même à la fin, si je me rappelle, je crois que c'est la dernière réunion, en fait En fait, ce qui était assez incroyable, je dirais, c'est qu'à la fin, tout le monde était d'accord sur les conclusions, comme quoi on va essayer de faire ceci, là maintenant. Ce qu'on veut, c'est surtout pas de malentendus. Il faut surtout dire les choses. Quand il y a des quiproquos, il faut les éclaircir. Et pas attendre que quelqu'un, comment dire, si on a mal interprété quelque chose, ou si on croit avoir compris quelque chose, de ne pas hésiter aussi à lui dire. Bon, après, faire attention comme on veut le dire. C'est toujours pareil. Quand même. mais il y a il y a ça. Et donc, à la fin, si je me rappelle bien, il y a deux collègues qui ont dit oui, mais si là, il y a nos collègues qui sont absents, s'ils reviennent. Il y a eu une peur en fait que ça casse ce qu'on avait réussi à recréer. Parce que des personnes qui n'étaient pas là pendant ce moment-là, au fait qu'on était quelque part intime.

  • ETG

    Vous êtes devenu plus intime à travers ce que vous avez partagé dans ces réunions.

  • Véronique

    Après, je ne sais pas. On ne se comprend pas parce que des fois, on est assez surpris. Mais quand même, non, j'ai envie de me dire non, quoi. C'était vraiment bien, parce qu'après...

  • ETG

    Et qu'est-ce qui était bien ? Je peux vous interrompre là-dessus ? C'est que vous avez partagé une parole particulière,

  • Véronique

    Ce jour-là ? Ah oui, c'est qu'à la fin aussi, comment dire, avant les dernières conclusions, puis que tout se passe bien, puis qu'on parte à coller tout le monde, le bras-dessus, le bras-dessous. Je ne disais pas depuis le départ mais pour moi c'était juste parce qu'on n'avait pas écarté les choses que les personnes qui avaient cru que quelqu'un l'insultait ou l'invectivait pour que sa raison la dégradait ou la dénigrait pour son travail, ce n’était pas dit les choses donc moi je suis parti et j'ai fait une sortie un peu dans ce sens-là. Je lui dis il y a tellement de problème, de gros soucis qu'on arrive à des fois à créer des conflits parce que quelqu'un n'a pas dit bonjour. C'est débile, quoi. Je ne comprends pas ça. Il y a bien assez de problèmes comme ça. Faut se parler, c'est comme un couple quoi, pour moi, c'est... Si on veut avancer ensemble, faut que les gens se comprennent. S'ils doivent avancer ensemble, et donc là je ne comprends pas, en plus moi je vous connais tous, enfin après je sais plus si j'ai dit ça exactement comme ça, c'est pareil, mais je lui dis je vous connais tous, et franchement, je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à cette situation-là. Pour moi, il n'y avait aucune méchanceté nulle part, sauf qu'il y avait de la compréhension. Et après, on ne fait pas d'efforts derrière, parce qu'on pense que c'est soi-même. Et donc ça, c'est agaçant. Il faut se parler. Ça s'est bien terminé. Depuis, on avait retrouvé une certaine complicité. Et puis même au niveau activité, vu qu'on est divisé en thématiques dans l'équipe, pour les activités, on ne fait pas tous les mêmes choses. Et bien là, l'esprit d'équipe est revenu. C'est-à-dire qu'on voyait quelqu'un des PQT, on lui proposait l'aide spontanément.

  • ETG

    Ça resserrait les liens entre vous.

  • Véronique

    Exactement. Et donc ça, je trouvais ça génial.

  • ETG

    D'accord. Est-ce que vous pensez que participer à une réunion de ce type, ça soit à la portée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce qu'un salarié qui vit un conflit comme ça dans une entreprise, il peut participer facilement à ce genre de réunion ? Est-ce que vous pensez qu'il faut avoir des compétences spécifiques pour y aller ?

  • Véronique

    Non, je ne pense pas. Il faut savoir entendre et essayer de se remettre en question, surtout je crois. Faut avoir envie, parce que si vous n’avez pas envie de vous remettre en question, je pense que ce sera difficile à accepter quand on vous parle un petit peu de vos défauts. Je ne sais pas, ça part. Mais bon, les autres aussi ils en ont, moi je n’en ai pas, mais bon. On fait avec. Et bon, bref, quand on les entend, c'est toujours un peu difficile. Après, ça dépend comment on va vous le dire. C'est ça aussi.

  • ETG

    Vous avez eu des surprises au cours de cet entretien, de ce qu'on vous a dit, de ce que vous avez pu apprendre ?

  • Véronique

    Oui.

  • ETG

    Vous avez vraiment appris des choses que vous ne saviez pas avant ?

  • Véronique

    Oui, parce que, quelque part aussi, moi, j'avais un regard qui n'était pas forcément celui des autres personnes, forcément.

  • ETG

    On a tous le même rapport.

  • Véronique

    Moi, j'avais un rapport, en général, j'ai un relationnel qui passe bien. Donc, je ne vois pas, je cherche pour la méchanceté ou le conflit chez les gens. Je ne sais pas parce que des fois, on va dire des choses un peu dures ou brutales, je ne sais pas, comment dire, malheureuses. Je vais prendre un peu de recul. Là, j'ai appris des choses dans le sens où c'est comme... quand certaines personnes ont parlé, même si on s'était parlé avant, je croyais qu'elles m'avaient raconté des choses, mais en fait, pas tant que ça. Pas tant. Bien sûr. Donc, ils ont gardé. Donc là, j'ai appris aussi, j'ai été agréablement surprise de certaines personnes. Finalement, là où je doutais un peu, est-ce que ça va passer ? Est-ce qu'on va avoir cette capacité ? Est-ce qu'on va vouloir ? Est-ce que ça va, comment dire, aller mieux ensuite ? Bah oui. Donc oui, très bien, tout le monde a été super content de ça.

  • ETG

    Tout le monde a été content du bénéfice ?

  • Véronique

    Ou alors on a tous menti, mais je ne crois pas, je ne pense pas, parce qu'on a vécu des choses très difficiles. Remarquez, ça a peut-être aidé aussi pour le fait de retrouver une cohésion. Parce que du coup, on s'est retrouvé un petit peu dans le malheur, parce qu'en évacuant les choses... Quelque part, on avait un peu oublié qu'on se retrouve là dans une situation, c'est de la faute de personne et ce n’est pas de la faute des collègues. Notre avenir professionnel est vraiment très incertain. On ne sait pas où on va aller, mais que ce n’est pas de la faute des collègues. Et ça, c'est...

  • ETG

    On crée de la solidarité un peu entre vous.

  • Véronique

    C'est un peu revenu comme ça, et c'est bien, ça c'est chouette.

  • ETG

    Qu'est-ce que vous souhaiteriez dire à une personne qui rencontre des difficultés dans son service et à qui on propose de participer à ce type de démarche en médiation ?

  • Véronique

    D'y aller. Oui. D'y aller. D'y aller. C'est...

  • ETG

    Sans réserve.

  • Véronique

    Ah oui, sans problème, sans réserve, il faut y aller, il faut pouvoir y aller, parce que de toute façon, ça peut être que du bien, je veux dire, même si des fois, même si ça ne se résout pas à l'issue de cette médiation, vous aurez dit quand même des choses et ça fera du bien. Et puis les autres l'entendront aussi certainement. Donc après, ça peut peut-être porter ses fruits plus tard. Peut-être pas forcément à cette issue-là, mais ce sera que du bon. Déjà, rien que pour soi-même. Ça c'est donc oui, faut y aller.

  • ETG

    Vous ça a été votre cas, ça vous a fait vraiment du bien

  • Véronique

    Oui parce que du coup on a retrouvé une confiance aussi

  • ETG

    A titre personnel ? Ah oui c'est intéressant

  • Véronique

    Oui parce que pour deux choses donc moi déjà me dire ça va je n’ai pas trop ce que j'ai vu parce qu'à un moment donné avec ce qui se passait comment ça partait dans tous les sens en fait j'avais l'impression d'entrer dans un tourbillon parce qu'en plus comme bah oui comme je m'entendais bien avec tout le monde Merci. en fait on essaie de me tirer à ton son con d'accord chaque con essaie de ça vous a déstabilisé aussi je peux pas en tirer et puis ouais mais elle a dit ça sur toi, mais non j'ai pas compris ça comme ça, vous voyez ça c'était vraiment au début, donc là je comprenais plus rien et là du coup avant un petit peu avant, enfin non pendant la médiation on va dire quand même si, mais un petit peu avant quand j'ai commencé un petit peu à prendre des ondes sur terre, je suis pro parce que j'ai été ultra-billon, ça a un peu calmé. Donc là, voir un petit peu comment c'était, je me suis dit que c'était juste des gros malentendus. J'ai vu que pendant cette médiation, en fait, ça. J'avais bien vu pour les gens, en fait, que l'espoir que j'avais pour elles d'être, comment dire, je savais que c'était des personnes ouvertes et qui feront l'effort, enfin que ça va bien se terminer. Et bien, quand je me suis dit c'est bon, c'est ouf, ça a marché, c'est génial. Donc ouais, ça m'a rendu un petit peu confiance en moi pour ça. A me dire que j'avais raison d'y croire. Et puis confiance aussi dans les collègues. Parce que l'on se dit quand même des choses assez intimes, parce qu'on rentre dans l'affectif.

  • ETG

    Bien sûr.

  • Véronique

    Vraiment. Et c'est là où c'est intéressant, et en même temps, ça peut faire peur, justement, quelqu'un qui ne saurait pas, j'hésite, j'hésite pas, parce que le livre, est-ce que ça va pas me retomber dessus plus tard, ou quelque chose ? Non, en principe, dans le cadre d'une médiation, tout est sécurisé.

  • ETG

    Vous voulez dire que c'est assez inhabituel d'aborder ces sujets, ces thèmes-là ? Quand vous parlez d'affectif, de ce que les choses peuvent faire, de ce que c'est qu'on peut ressentir, c'est assez inhabituel dans le domaine du travail.

  • Véronique

    Un cas de figure, c'est que l'équipe se connaît. Ça aussi, peut-être. C'est pas dans un de cas où deux parties se connaissent pas. Là, on essaie de faire quelque chose. C'est vrai que là, oui, on se connaît. Puis bon, ouais, c'est clair que j'ai fait de l'affectif. Ça, c'est parce que justement, je connaissais les gens. Je ne comprenais pas pourquoi on était arrivé à ce point-là. C'est ça.

  • ETG

    Merci beaucoup, Véronique. Vous voulez ajouter quelque chose ?

  • Véronique

    Allez-y, si vous avez besoin, vous ressentez le besoin, on vous propose de faire une médiation, il y a des conflits.

  • ETG

    Merci Véronique, merci beaucoup. Merci d'avoir écouté cet épisode. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur LinkedIn et à noter le podcast sur Apple Podcast. Vous pouvez aussi le partager si vous pensez que cela peut intéresser vos collègues, votre direction, vos amis, vos ennemis. ou votre avocat. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn, me contacter et connaître tous les services d'accompagnement proposés par le cabinet sur le site www.etg-avocat.fr et notamment si vous avez des questions sur un conflit que vous concerne au travail ou dans votre vie personnelle. A très bientôt !

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"Il y a tellement de conflits qui partent de rien… juste parce qu’on n’a pas osé poser une question ou dire bonjour !" - Véronique


Véronique, employée à la RATP, a vécu une période de tensions extrêmes dans son équipe. Conflits larvés, divisions, suspicions… jusqu’à une enquête interne qui a failli tout faire imploser. Mais une médiation collective proposé par les médiatrices internes à l'entreprise a changé la donne.


Dans cet épisode d’Antidot, Véronique raconte comment le dialogue et l’écoute ont permis de restaurer la confiance et l’esprit d’équipe.


Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :


📌 Quand une équipe explose sous la pression - Une réorganisation qui crée du flou et de l’incertitude. - Une accusation de harcèlement moral qui déclenche une enquête RH.


📌 Pourquoi l’enquête interne a aggravé la situation - Une atmosphère de méfiance et de peur entre collègues. - Un sentiment d’injustice pour ceux qui ne comprenaient même pas pourquoi ils étaient mêlés à tout ça.


📌 La médiation collective : une solution pour tout remettre à plat - Un espace neutre et sécurisé pour parler sans crainte. - Le moment clé où les tensions se sont apaisées et la parole s’est libérée.


📌 Les effets concrets de la médiation sur l’équipe - Un retour de la cohésion et de l’entraide avec des collègues qui apprennent à clarifier leurs incompréhensions plutôt que d’interpréter négativement. - Une vraie prise de conscience sur l’importance de parler avant que tout explose.


Pourquoi écouter cet épisode ?

✅ Vous voulez comprendre comment un conflit peut dégénérer sans même qu’on s’en rende compte?

✅ Vous cherchez une solution concrète pour restaurer la communication dans une équipe en crise?

✅ Vous êtes curieuse de voir comment la médiation peut transformer des tensions en opportunités de dialogue? Un épisode qui prouve que parler, c’est déjà avancer !Je vous souhaite une très bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ETG

    Bonjour, vous écoutez Antidote, le podcast qui interroge notre rapport au conflit. Je m'appelle Émilie Thivet-Grivelle, je suis avocate et médiatrice, fondatrice du cabinet ETG Avocats. Chaque mois, je vais à la rencontre de professionnels qui ont changé de regard sur la conflictualité et qui travaillent à en sortir par le dialogue et la médiation. Pour cette nouvelle saison du podcast Antidote, je vous propose d'écouter trois numéros spéciaux réalisés en collaboration avec une entreprise que nous connaissons et aimons tous, la RATP. En effet, la RATP a innové il y a déjà quelques années, en donnant la possibilité à ses salariés de faire appel à une médiatrice en interne pour les conflits pouvant affecter les collectifs de travail. J'ai eu la chance de recevoir Véronique, qui a participé à une médiation collective impliquant l'intégralité de son service et qui a accepté de témoigner de cette expérience. Je vous souhaite une bonne écoute ! Vous avez participé à une médiation collective. C'est pour ça qu'on se voit aujourd'hui. Quelles ont été les difficultés précédant cette rencontre qui vous ont conduit à l'accepter ?

  • Véronique

    On a eu des soucis entre collègues, des collègues ont des soucis entre elles. Moi, pendant ce cas de figure-là, je me suis retrouvé un petit peu au milieu. Je revenais d'un arrêt qui était un peu long. Bon, j'avais compris. J'ai compris qu'il y avait déjà des dissensions avant de partir. C'était fin 2021, avant de partir, prendre un petit peu de recul parce que moi aussi j'avais un peu de mal. Et donc quand je suis revenu, il y avait les dissensions entre deux parties de l'équipe. Ça s'est séparé, donc il y avait à peu près trois personnes d'un côté, enfin non, cinq, et quatre de l'autre. Au départ, c'était comment dire, des petites choses non sans l'air, ou des remarques. Et puis petit à petit, on a senti qu'entre certaines personnes, ça commençait à devenir de plus en plus fort. Comme d'habitude, on va dire, on essaie quelque part, on ferme un peu les yeux parce qu'on se dit, ça va passer, ce n’est pas un problème, ce n’est pas un souci. Bien qu'on se connaisse, et donc moi, je connais. La particularité aussi de cette équipe, c'est que même si on est venu un petit peu de partout dans ce département, en fait, je connaissais un peu tout le monde depuis d'avoir travaillé plus ou moins directement avec eux, de par mon expérience. Et donc, je ne comprenais pas parce qu'on connaissait un peu les personnes et que je voyais que tout le monde ne s'entend pas. C'était un peu de dire que ça pouvait monter en escalade par moments, puis sur une petite. Quelqu’un avait apparemment fait une coquille quelque part, mais rien de bien grave je dirais, ou d'irrattrapable, et bah des fois donc le coin adverse, bah relançait la chose et puis donc ça partait un petit peu dans l'atmosphère pour des choses pour moi qui ne me paraissent pas vraiment significatives quoi. Et donc petit à petit les deux parties ont commencé à aller un petit peu plus long et donc Dedans, il ne faut pas oublier qu'avec la restructuration de l'entreprise, la réorganisation de notre équipe, notre avenir qui était très flou et qui l'est toujours d'ailleurs, en certains, les dialogues ont commencé à être rompus. Et on avait l'impression que notre manager et nos managers au-dessus faisaient un peu la sourdeur, quelque part. Ce qu'on avait, enfin, on, je dis on, ce n’est pas moi spécialement. Mais des collègues avaient essayé de dire des choses et quelque part c'était resté l'être mort on essaye de régler les choses entre nous parce qu'en plus la plupart on est quand même je veux dire on ne vient pas d'entrer dans l'entreprise on est pas en plus on se connaissait au moins de loin de nous et donc on comprenait pas donc le dialogue à un moment donné s'est rompu notre chef de ce moment-là est parti Merci. Et donc, on a une nouvelle manager qui est arrivée.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Et cette responsable, peu de temps après qu'elle soit arrivée, déjà très à l'écoute, bienveillante aussi, ça se sentait bien. Donc, une des collègues a alerté et a fait une demande d'attention. On commence à dénoncer quelque chose. Donc, comme là, dans ce cas-là, pour elle, c'était un harcèlement moral. Donc, elle a désigné trois personnes dans ce cas-là. Notre responsable a ordonné qu'on ne fasse plus de réunion du tout entre nous, même pas de briefing pour se donner des infos, et que tout serait cadré, enfin bref, en attendant d'avoir de nouvelles instructions, on va dire. Donc la personne qui a accusé les trois autres personnes s'est mise en arrêt, au complet aussi, parce qu'elle n'y était pas complètement encore à ce moment-là. Voilà, s'y est mis, et puis ce que je peux comprendre, ce qui est parce que le climat était vraiment compliqué. Moi, j'étais encore à ce moment-là, j'étais 80% en télétravail à cause aussi de problèmes de santé comme quoi dans les RH, des fois, on n’est pas super fort. Quand on est en télétravail, on ne perçoit pas forcément les choses de la même manière non plus. Ça ne nous touche pas de la même manière. Pourtant, moi, justement, c'est ça. Je me pose plein de questions. Je me dis mais qu'est-ce qui se passe ? Je vois que ça part dans tous les sens. Bon mais je n’ai rien fait, j'ai pensé à une médiation parce que je savais que ça existait, c'était assez récent dans notre entreprise justement. Ce n’était pas très récent. Donc il y a l'enquête, il a bien fallu qu'elle se déroule. Donc avec les gens qui ont été entendus pour ça. Et donc ensuite, à cette issue-là, parce que là, entre-temps, il fallait le temps de la procédure, que tout se fasse, que les parties ne se rendent pas, on va dire. Et donc à l'issue de ça, l'enquête a été trouvée qu'il n'y avait pas de... Comment dire ? Le harcèlement. N'était pas avéré. Voilà. Le harcèlement moral n'était pas avéré. En fait, il n'y a rien eu. C'est à cette issue-là qu'on a eu, on nous a proposé de faire une médiation.

  • ETG

    Comment cette démarche vous a-t-elle été proposée alors par votre manager ?

  • Véronique

    Oui, notre manager a proposé ça, donc s'est mis en contact avec la bague de sa manager à elle, forcément, c'est la DRH. Et donc, s'est mis en contact avec Sophie pour lui en parler. Donc, elle nous a posé des questions, si on était d'accord déjà pour pouvoir parler, si on voulait parler. Ensuite, si on voulait avoir, si on était OK pour entendre. Si on se retrouvait tous dans un endroit neutre, pour une liberté de parole, si on était capable d'entendre aussi les autres, les parties opposées, si on peut dire ça, toute l'équipe qui était présente à ce moment-là dit oui. Moi je me sentais un petit peu entre les deux, comme j'ai dit au départ, je connaissais tout le monde, je ne comprenais pas pourquoi ça faisait ça. J'appréciais en plus tout le monde sait ça, donc je ne voyais pas pourquoi. Donc il y avait des mots comme dire, ouais mais c'est parce que c'est des méchants, et puis ainsi de suite, et puis voilà, mais des deux côtés en plus, c'est ça qui est particulier. Les deux côtés me parlaient, c'est bizarre. Donc on s'en retrouve dans cette espèce de parole créée par Sophie, et tout le monde a joué le jeu, quelque part, mais bon, je pense que c'est le fait aussi d'avoir attendu un petit peu, parce qu'il fallait déjà passer le choc de ce qui s'était passé, l'enquête qui est très difficile, oui, c'est une sacrée expérience.

  • ETG

    Et qui conduit l'enquête ? Comment ça se passe l'enquête ?

  • Véronique

    Alors l'enquête, c'était notre RH direct qui a été mandaté. Quelqu'un du RH groupe, de la direction, mais juriste. Et donc avec une liste de questions préécrites, enfin je veux dire listées, donc cadres aussi par rapport aux éléments qui ont été déposés.

  • ETG

    Mais ça c'est ce que vous ont raconté les collègues, puisque vous, vous n'avez pas été personnellement entendu.

  • Véronique

    Non mais bon, on a un petit peu parlé. Oui, beaucoup même, parce que du coup j'entendais les parties déjà au départ, c'était comment dire, on ne devait pas savoir qui était accusé, qui était interrogé, enfin bref. Mais bon, on m'a dit un peu de choses parce qu'on me faisait confiance, tout simplement. C'est pour ça d'ailleurs que là, je peux en parler sans problème parce que les personnes qui m'ont confié certaines choses, je leur ai dit ce que je pouvais dire ou pas. Je leur ai demandé du moins. Parce que ça, je peux comprendre que ce n’est pas forcément évident.

  • ETG

    En fait, cette enquête, elle a impacté tout le monde.

  • Véronique

    Ah oui, c'était une bombe atomique.

  • ETG

    Ah oui, vous l'avez vécue comme ça ? Même vous qui n'étiez pas visé et qui n'avez pas été entendu.

  • Véronique

    Justement, là, il y a des dommages collatéraux. Parce qu'en plus, il y avait déjà un climat où le manque de confiance était flagrant, c'était délétère, ça c'est clair, mais en plus, ça recréait un climat de suspicion derrière. Comme quoi, parce qu'en fait, même si tout le monde se doute un petit peu de qui avait accusé les trois autres personnes, forcément, on se dit, moi je fais confiance à personne, parce que le truc, c'est qu'il y a chaque personne qui est interrogée, enfin, quand c'est la deuxième par exemple, on va dire, bah la première, elle a dit ça de vous, vous en pensez quoi ? Et donc ? Là, ça recrée parce qu'on a l'impression d'être un petit peu balancé, je dirais, par la personne qui était juste avant, ou d'autres personnes. Et donc, c'est ce qui a été vécu. Parce que comme les questions ont été posées, en fait, même si c'était...

  • ETG

    C'était pas complètement ouvert non plus.

  • Véronique

    Oui, mais quand même, on savait qui avait dit certaines choses sur certaines personnes. Et c'était ça qui était...

  • ETG

    Un peu délétère.

  • Véronique

    Un peu délétère, quoi. Dans ce cas-là, la médiation, en fait, ça aurait été génial si on avait pu la faire juste avant ça.

  • ETG

    Avant l'enquête. Dans quel état d'esprit vous avez abordé cette réunion collective à plusieurs ?

  • Véronique

    Alors pour moi, beaucoup d'appréhension, mais beaucoup d'espoir.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Oui, parce que justement, mon côté peut-être que je vois, après moi je discute un petit peu avec tout le monde, et puis toujours être un peu dans ce sens-là, essayer de dire, si personne tend la main à l'autre, on ne va jamais y arriver. Donc après je ne dis pas, mais j'espère que cette petite chose-là, ça fait qu'on était un peu plus, l'ambiance était un peu plus sereine quand on a commencé la médiation, donc la réunion. Mais arrivé à la dernière réunion, j'ai craqué un peu, j'avoue.

  • ETG

    Alors pardon, quand vous dites dernière, c'est-à-dire qu'avant la réunion collective, il y a eu des réunions à deux en format interpersonnel.

  • Véronique

    Oui, on nous a reçus individuellement. Déjà pour nous poser les questions, tout simplement pour dire est-ce que vous êtes d'accord pour faire partie de la médiation ? Ensuite, qu'est-ce qu'on avait à dire ? Qu'est-ce qu'on avait subi ? Pour nous, comment vous voyez les choses ? Est-ce qu'on serait capable de dire les choses aussi ? Est-ce qu'on voudrait le dire ? Et est-ce qu'on serait capable ? d'entendre les choses. Donc ça, ça vous plaît.

  • ETG

    On vous a préparé.

  • Véronique

    Voilà, oui. Donc, tout le monde était entendu. Et donc, c'est là où aussi, moi, je me disais, il y a de l'espoir parce que tout le monde était d'accord pour aller faire cette réunion collective. Voilà. Et donc, d'entendre les autres.

  • ETG

    Vous y êtes allée avec beaucoup d'espoir et vous avez eu des surprises au cours de cet entretien.

  • Véronique

    La prévention dans le sens parce que, comme du coup, tu connais un peu les personnes, si il y en a une ou deux, j'espère qu'ils vont pouvoir réagir Oui, c'est fait, en fait, c'était d'un a priori. Oui,

  • ETG

    mais mal réagir par rapport à ce que vous, vous aviez à dire, ou par rapport à ce qui pouvait être dit entre elles ? Vous y êtes allé avec de l'espoir et en même temps de l'appréhension, mais c'était de l'appréhension par rapport à ce que vous, vous alliez dire et comment ça allait être reçu, ou parce que vous, comme vous parliez à tout le monde, vous aviez un peu peur de ce qui allait sortir et de la réaction que ça pouvait...

  • Véronique

    IIl y a un peu des deux. Oui. Même si j'avais quand même confiance, enfin, une certaine confiance, mais j'ai toujours... peur, moi, enfin là c'est vraiment perso, toujours peur de faire de dire quelque chose qui va blesser quelqu'un. Donc je me dis là en plus là c'est pour faire très attention à ce qu'on dit, parce que justement pour pas que ce soit encore réinterprété ou mal interprété, donc là j'avais un petit peu peur. On entend trop petit à petit déjà comme on a été mieux à l'aise. Bon c'était très formel en première c'était tout le monde ne se bougeait pas, on se regardait en chien de faïence c'était un peu bizarre. Même si on se connaît et qu'on travaillait ensemble, mais ce n’était pas encore ça quoi, ce n’était pas ça. Et puis très froid, comme tout le monde parlait quoi. Vers la fin de la première réunion on sentait que ça commençait déjà un peu à se débloquer. Moi, je me disais, c'est bon, ça va y aller. C'est bien parti du moment. Donc, on va essayer. Pourvu qu'on continue, j'étais pressée qu'en fait, on fasse.

  • ETG

    Parce qu'il y a eu plusieurs réunions collectives.

  • Véronique

    Oui, il y en a eu trois.

  • ETG

    D'accord. Trois réunions. De quelle durée à peu près ?

  • Véronique

    C'était au moins deux heures.

  • ETG

    Deux heures à chaque fois ?

  • Véronique

    Parce qu'au départ, c'était peut-être prévu deux heures. Et puis, résultat...

  • ETG

    Ça débordait. D'accord.

  • Véronique

    Oui. Parce que quand la parole a commencé à se libérer, Voilà ! Sophie allait pas dire stop là c'est bon on va manger c'est euh il est 16h30 c'est bon on y va non quand même bon donc là c'est qu'au moins tout le monde puisse parler en plus si c'était comme là chacun notre tour donc normal, donc ça pouvait durer parce qu'on sentait surtout la fin je vous dis même la première on a senti que ça commençait à se débloquer, ça commençait Donc la deuxième, là, c'est un peu plus détendu, on sentait, donc il y a encore des choses qui ont été dites par rapport aussi à nos collègues absentes, qui étaient un peu... ce qu'il y en a, je vous le dis, elles sont parties, c'est à cause de ça aussi. Donc carrément sans solde, elle n'a pas démissionné, parce que bon, peut-être qu'elle se gardait une poire pour la soif, on ne sait jamais. Mais bon, puis vu l'âge aussi, c'est pareil, on réfléchit un peu. Enfin bref, il a fallu qu'elle parte.

  • ETG

    Il y a des gens qui étaient partis, j'en parle déjà.

  • Véronique

    C'est pour dire les conséquences qu'il y a eu derrière. Tout ça, ce qui était très compliqué. Puis ça continue, en quelque part, mais pas pour les mêmes raisons. Donc, on a senti quand même que ça commençait à venir à se lâcher, puis avoir un petit peu plus de regard un peu... pas malicieux, mais complice. D'accord. Et plus doux, aussi, contre tout le monde. Oui.

  • ETG

    De tolérance, en fait. De tolérance entre... Oui, oui, oui. Peut-être,

  • Véronique

    oui. Parce que même à la fin, si je me rappelle, je crois que c'est la dernière réunion, en fait En fait, ce qui était assez incroyable, je dirais, c'est qu'à la fin, tout le monde était d'accord sur les conclusions, comme quoi on va essayer de faire ceci, là maintenant. Ce qu'on veut, c'est surtout pas de malentendus. Il faut surtout dire les choses. Quand il y a des quiproquos, il faut les éclaircir. Et pas attendre que quelqu'un, comment dire, si on a mal interprété quelque chose, ou si on croit avoir compris quelque chose, de ne pas hésiter aussi à lui dire. Bon, après, faire attention comme on veut le dire. C'est toujours pareil. Quand même. mais il y a il y a ça. Et donc, à la fin, si je me rappelle bien, il y a deux collègues qui ont dit oui, mais si là, il y a nos collègues qui sont absents, s'ils reviennent. Il y a eu une peur en fait que ça casse ce qu'on avait réussi à recréer. Parce que des personnes qui n'étaient pas là pendant ce moment-là, au fait qu'on était quelque part intime.

  • ETG

    Vous êtes devenu plus intime à travers ce que vous avez partagé dans ces réunions.

  • Véronique

    Après, je ne sais pas. On ne se comprend pas parce que des fois, on est assez surpris. Mais quand même, non, j'ai envie de me dire non, quoi. C'était vraiment bien, parce qu'après...

  • ETG

    Et qu'est-ce qui était bien ? Je peux vous interrompre là-dessus ? C'est que vous avez partagé une parole particulière,

  • Véronique

    Ce jour-là ? Ah oui, c'est qu'à la fin aussi, comment dire, avant les dernières conclusions, puis que tout se passe bien, puis qu'on parte à coller tout le monde, le bras-dessus, le bras-dessous. Je ne disais pas depuis le départ mais pour moi c'était juste parce qu'on n'avait pas écarté les choses que les personnes qui avaient cru que quelqu'un l'insultait ou l'invectivait pour que sa raison la dégradait ou la dénigrait pour son travail, ce n’était pas dit les choses donc moi je suis parti et j'ai fait une sortie un peu dans ce sens-là. Je lui dis il y a tellement de problème, de gros soucis qu'on arrive à des fois à créer des conflits parce que quelqu'un n'a pas dit bonjour. C'est débile, quoi. Je ne comprends pas ça. Il y a bien assez de problèmes comme ça. Faut se parler, c'est comme un couple quoi, pour moi, c'est... Si on veut avancer ensemble, faut que les gens se comprennent. S'ils doivent avancer ensemble, et donc là je ne comprends pas, en plus moi je vous connais tous, enfin après je sais plus si j'ai dit ça exactement comme ça, c'est pareil, mais je lui dis je vous connais tous, et franchement, je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à cette situation-là. Pour moi, il n'y avait aucune méchanceté nulle part, sauf qu'il y avait de la compréhension. Et après, on ne fait pas d'efforts derrière, parce qu'on pense que c'est soi-même. Et donc ça, c'est agaçant. Il faut se parler. Ça s'est bien terminé. Depuis, on avait retrouvé une certaine complicité. Et puis même au niveau activité, vu qu'on est divisé en thématiques dans l'équipe, pour les activités, on ne fait pas tous les mêmes choses. Et bien là, l'esprit d'équipe est revenu. C'est-à-dire qu'on voyait quelqu'un des PQT, on lui proposait l'aide spontanément.

  • ETG

    Ça resserrait les liens entre vous.

  • Véronique

    Exactement. Et donc ça, je trouvais ça génial.

  • ETG

    D'accord. Est-ce que vous pensez que participer à une réunion de ce type, ça soit à la portée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce qu'un salarié qui vit un conflit comme ça dans une entreprise, il peut participer facilement à ce genre de réunion ? Est-ce que vous pensez qu'il faut avoir des compétences spécifiques pour y aller ?

  • Véronique

    Non, je ne pense pas. Il faut savoir entendre et essayer de se remettre en question, surtout je crois. Faut avoir envie, parce que si vous n’avez pas envie de vous remettre en question, je pense que ce sera difficile à accepter quand on vous parle un petit peu de vos défauts. Je ne sais pas, ça part. Mais bon, les autres aussi ils en ont, moi je n’en ai pas, mais bon. On fait avec. Et bon, bref, quand on les entend, c'est toujours un peu difficile. Après, ça dépend comment on va vous le dire. C'est ça aussi.

  • ETG

    Vous avez eu des surprises au cours de cet entretien, de ce qu'on vous a dit, de ce que vous avez pu apprendre ?

  • Véronique

    Oui.

  • ETG

    Vous avez vraiment appris des choses que vous ne saviez pas avant ?

  • Véronique

    Oui, parce que, quelque part aussi, moi, j'avais un regard qui n'était pas forcément celui des autres personnes, forcément.

  • ETG

    On a tous le même rapport.

  • Véronique

    Moi, j'avais un rapport, en général, j'ai un relationnel qui passe bien. Donc, je ne vois pas, je cherche pour la méchanceté ou le conflit chez les gens. Je ne sais pas parce que des fois, on va dire des choses un peu dures ou brutales, je ne sais pas, comment dire, malheureuses. Je vais prendre un peu de recul. Là, j'ai appris des choses dans le sens où c'est comme... quand certaines personnes ont parlé, même si on s'était parlé avant, je croyais qu'elles m'avaient raconté des choses, mais en fait, pas tant que ça. Pas tant. Bien sûr. Donc, ils ont gardé. Donc là, j'ai appris aussi, j'ai été agréablement surprise de certaines personnes. Finalement, là où je doutais un peu, est-ce que ça va passer ? Est-ce qu'on va avoir cette capacité ? Est-ce qu'on va vouloir ? Est-ce que ça va, comment dire, aller mieux ensuite ? Bah oui. Donc oui, très bien, tout le monde a été super content de ça.

  • ETG

    Tout le monde a été content du bénéfice ?

  • Véronique

    Ou alors on a tous menti, mais je ne crois pas, je ne pense pas, parce qu'on a vécu des choses très difficiles. Remarquez, ça a peut-être aidé aussi pour le fait de retrouver une cohésion. Parce que du coup, on s'est retrouvé un petit peu dans le malheur, parce qu'en évacuant les choses... Quelque part, on avait un peu oublié qu'on se retrouve là dans une situation, c'est de la faute de personne et ce n’est pas de la faute des collègues. Notre avenir professionnel est vraiment très incertain. On ne sait pas où on va aller, mais que ce n’est pas de la faute des collègues. Et ça, c'est...

  • ETG

    On crée de la solidarité un peu entre vous.

  • Véronique

    C'est un peu revenu comme ça, et c'est bien, ça c'est chouette.

  • ETG

    Qu'est-ce que vous souhaiteriez dire à une personne qui rencontre des difficultés dans son service et à qui on propose de participer à ce type de démarche en médiation ?

  • Véronique

    D'y aller. Oui. D'y aller. D'y aller. C'est...

  • ETG

    Sans réserve.

  • Véronique

    Ah oui, sans problème, sans réserve, il faut y aller, il faut pouvoir y aller, parce que de toute façon, ça peut être que du bien, je veux dire, même si des fois, même si ça ne se résout pas à l'issue de cette médiation, vous aurez dit quand même des choses et ça fera du bien. Et puis les autres l'entendront aussi certainement. Donc après, ça peut peut-être porter ses fruits plus tard. Peut-être pas forcément à cette issue-là, mais ce sera que du bon. Déjà, rien que pour soi-même. Ça c'est donc oui, faut y aller.

  • ETG

    Vous ça a été votre cas, ça vous a fait vraiment du bien

  • Véronique

    Oui parce que du coup on a retrouvé une confiance aussi

  • ETG

    A titre personnel ? Ah oui c'est intéressant

  • Véronique

    Oui parce que pour deux choses donc moi déjà me dire ça va je n’ai pas trop ce que j'ai vu parce qu'à un moment donné avec ce qui se passait comment ça partait dans tous les sens en fait j'avais l'impression d'entrer dans un tourbillon parce qu'en plus comme bah oui comme je m'entendais bien avec tout le monde Merci. en fait on essaie de me tirer à ton son con d'accord chaque con essaie de ça vous a déstabilisé aussi je peux pas en tirer et puis ouais mais elle a dit ça sur toi, mais non j'ai pas compris ça comme ça, vous voyez ça c'était vraiment au début, donc là je comprenais plus rien et là du coup avant un petit peu avant, enfin non pendant la médiation on va dire quand même si, mais un petit peu avant quand j'ai commencé un petit peu à prendre des ondes sur terre, je suis pro parce que j'ai été ultra-billon, ça a un peu calmé. Donc là, voir un petit peu comment c'était, je me suis dit que c'était juste des gros malentendus. J'ai vu que pendant cette médiation, en fait, ça. J'avais bien vu pour les gens, en fait, que l'espoir que j'avais pour elles d'être, comment dire, je savais que c'était des personnes ouvertes et qui feront l'effort, enfin que ça va bien se terminer. Et bien, quand je me suis dit c'est bon, c'est ouf, ça a marché, c'est génial. Donc ouais, ça m'a rendu un petit peu confiance en moi pour ça. A me dire que j'avais raison d'y croire. Et puis confiance aussi dans les collègues. Parce que l'on se dit quand même des choses assez intimes, parce qu'on rentre dans l'affectif.

  • ETG

    Bien sûr.

  • Véronique

    Vraiment. Et c'est là où c'est intéressant, et en même temps, ça peut faire peur, justement, quelqu'un qui ne saurait pas, j'hésite, j'hésite pas, parce que le livre, est-ce que ça va pas me retomber dessus plus tard, ou quelque chose ? Non, en principe, dans le cadre d'une médiation, tout est sécurisé.

  • ETG

    Vous voulez dire que c'est assez inhabituel d'aborder ces sujets, ces thèmes-là ? Quand vous parlez d'affectif, de ce que les choses peuvent faire, de ce que c'est qu'on peut ressentir, c'est assez inhabituel dans le domaine du travail.

  • Véronique

    Un cas de figure, c'est que l'équipe se connaît. Ça aussi, peut-être. C'est pas dans un de cas où deux parties se connaissent pas. Là, on essaie de faire quelque chose. C'est vrai que là, oui, on se connaît. Puis bon, ouais, c'est clair que j'ai fait de l'affectif. Ça, c'est parce que justement, je connaissais les gens. Je ne comprenais pas pourquoi on était arrivé à ce point-là. C'est ça.

  • ETG

    Merci beaucoup, Véronique. Vous voulez ajouter quelque chose ?

  • Véronique

    Allez-y, si vous avez besoin, vous ressentez le besoin, on vous propose de faire une médiation, il y a des conflits.

  • ETG

    Merci Véronique, merci beaucoup. Merci d'avoir écouté cet épisode. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur LinkedIn et à noter le podcast sur Apple Podcast. Vous pouvez aussi le partager si vous pensez que cela peut intéresser vos collègues, votre direction, vos amis, vos ennemis. ou votre avocat. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn, me contacter et connaître tous les services d'accompagnement proposés par le cabinet sur le site www.etg-avocat.fr et notamment si vous avez des questions sur un conflit que vous concerne au travail ou dans votre vie personnelle. A très bientôt !

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"Il y a tellement de conflits qui partent de rien… juste parce qu’on n’a pas osé poser une question ou dire bonjour !" - Véronique


Véronique, employée à la RATP, a vécu une période de tensions extrêmes dans son équipe. Conflits larvés, divisions, suspicions… jusqu’à une enquête interne qui a failli tout faire imploser. Mais une médiation collective proposé par les médiatrices internes à l'entreprise a changé la donne.


Dans cet épisode d’Antidot, Véronique raconte comment le dialogue et l’écoute ont permis de restaurer la confiance et l’esprit d’équipe.


Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :


📌 Quand une équipe explose sous la pression - Une réorganisation qui crée du flou et de l’incertitude. - Une accusation de harcèlement moral qui déclenche une enquête RH.


📌 Pourquoi l’enquête interne a aggravé la situation - Une atmosphère de méfiance et de peur entre collègues. - Un sentiment d’injustice pour ceux qui ne comprenaient même pas pourquoi ils étaient mêlés à tout ça.


📌 La médiation collective : une solution pour tout remettre à plat - Un espace neutre et sécurisé pour parler sans crainte. - Le moment clé où les tensions se sont apaisées et la parole s’est libérée.


📌 Les effets concrets de la médiation sur l’équipe - Un retour de la cohésion et de l’entraide avec des collègues qui apprennent à clarifier leurs incompréhensions plutôt que d’interpréter négativement. - Une vraie prise de conscience sur l’importance de parler avant que tout explose.


Pourquoi écouter cet épisode ?

✅ Vous voulez comprendre comment un conflit peut dégénérer sans même qu’on s’en rende compte?

✅ Vous cherchez une solution concrète pour restaurer la communication dans une équipe en crise?

✅ Vous êtes curieuse de voir comment la médiation peut transformer des tensions en opportunités de dialogue? Un épisode qui prouve que parler, c’est déjà avancer !Je vous souhaite une très bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ETG

    Bonjour, vous écoutez Antidote, le podcast qui interroge notre rapport au conflit. Je m'appelle Émilie Thivet-Grivelle, je suis avocate et médiatrice, fondatrice du cabinet ETG Avocats. Chaque mois, je vais à la rencontre de professionnels qui ont changé de regard sur la conflictualité et qui travaillent à en sortir par le dialogue et la médiation. Pour cette nouvelle saison du podcast Antidote, je vous propose d'écouter trois numéros spéciaux réalisés en collaboration avec une entreprise que nous connaissons et aimons tous, la RATP. En effet, la RATP a innové il y a déjà quelques années, en donnant la possibilité à ses salariés de faire appel à une médiatrice en interne pour les conflits pouvant affecter les collectifs de travail. J'ai eu la chance de recevoir Véronique, qui a participé à une médiation collective impliquant l'intégralité de son service et qui a accepté de témoigner de cette expérience. Je vous souhaite une bonne écoute ! Vous avez participé à une médiation collective. C'est pour ça qu'on se voit aujourd'hui. Quelles ont été les difficultés précédant cette rencontre qui vous ont conduit à l'accepter ?

  • Véronique

    On a eu des soucis entre collègues, des collègues ont des soucis entre elles. Moi, pendant ce cas de figure-là, je me suis retrouvé un petit peu au milieu. Je revenais d'un arrêt qui était un peu long. Bon, j'avais compris. J'ai compris qu'il y avait déjà des dissensions avant de partir. C'était fin 2021, avant de partir, prendre un petit peu de recul parce que moi aussi j'avais un peu de mal. Et donc quand je suis revenu, il y avait les dissensions entre deux parties de l'équipe. Ça s'est séparé, donc il y avait à peu près trois personnes d'un côté, enfin non, cinq, et quatre de l'autre. Au départ, c'était comment dire, des petites choses non sans l'air, ou des remarques. Et puis petit à petit, on a senti qu'entre certaines personnes, ça commençait à devenir de plus en plus fort. Comme d'habitude, on va dire, on essaie quelque part, on ferme un peu les yeux parce qu'on se dit, ça va passer, ce n’est pas un problème, ce n’est pas un souci. Bien qu'on se connaisse, et donc moi, je connais. La particularité aussi de cette équipe, c'est que même si on est venu un petit peu de partout dans ce département, en fait, je connaissais un peu tout le monde depuis d'avoir travaillé plus ou moins directement avec eux, de par mon expérience. Et donc, je ne comprenais pas parce qu'on connaissait un peu les personnes et que je voyais que tout le monde ne s'entend pas. C'était un peu de dire que ça pouvait monter en escalade par moments, puis sur une petite. Quelqu’un avait apparemment fait une coquille quelque part, mais rien de bien grave je dirais, ou d'irrattrapable, et bah des fois donc le coin adverse, bah relançait la chose et puis donc ça partait un petit peu dans l'atmosphère pour des choses pour moi qui ne me paraissent pas vraiment significatives quoi. Et donc petit à petit les deux parties ont commencé à aller un petit peu plus long et donc Dedans, il ne faut pas oublier qu'avec la restructuration de l'entreprise, la réorganisation de notre équipe, notre avenir qui était très flou et qui l'est toujours d'ailleurs, en certains, les dialogues ont commencé à être rompus. Et on avait l'impression que notre manager et nos managers au-dessus faisaient un peu la sourdeur, quelque part. Ce qu'on avait, enfin, on, je dis on, ce n’est pas moi spécialement. Mais des collègues avaient essayé de dire des choses et quelque part c'était resté l'être mort on essaye de régler les choses entre nous parce qu'en plus la plupart on est quand même je veux dire on ne vient pas d'entrer dans l'entreprise on est pas en plus on se connaissait au moins de loin de nous et donc on comprenait pas donc le dialogue à un moment donné s'est rompu notre chef de ce moment-là est parti Merci. Et donc, on a une nouvelle manager qui est arrivée.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Et cette responsable, peu de temps après qu'elle soit arrivée, déjà très à l'écoute, bienveillante aussi, ça se sentait bien. Donc, une des collègues a alerté et a fait une demande d'attention. On commence à dénoncer quelque chose. Donc, comme là, dans ce cas-là, pour elle, c'était un harcèlement moral. Donc, elle a désigné trois personnes dans ce cas-là. Notre responsable a ordonné qu'on ne fasse plus de réunion du tout entre nous, même pas de briefing pour se donner des infos, et que tout serait cadré, enfin bref, en attendant d'avoir de nouvelles instructions, on va dire. Donc la personne qui a accusé les trois autres personnes s'est mise en arrêt, au complet aussi, parce qu'elle n'y était pas complètement encore à ce moment-là. Voilà, s'y est mis, et puis ce que je peux comprendre, ce qui est parce que le climat était vraiment compliqué. Moi, j'étais encore à ce moment-là, j'étais 80% en télétravail à cause aussi de problèmes de santé comme quoi dans les RH, des fois, on n’est pas super fort. Quand on est en télétravail, on ne perçoit pas forcément les choses de la même manière non plus. Ça ne nous touche pas de la même manière. Pourtant, moi, justement, c'est ça. Je me pose plein de questions. Je me dis mais qu'est-ce qui se passe ? Je vois que ça part dans tous les sens. Bon mais je n’ai rien fait, j'ai pensé à une médiation parce que je savais que ça existait, c'était assez récent dans notre entreprise justement. Ce n’était pas très récent. Donc il y a l'enquête, il a bien fallu qu'elle se déroule. Donc avec les gens qui ont été entendus pour ça. Et donc ensuite, à cette issue-là, parce que là, entre-temps, il fallait le temps de la procédure, que tout se fasse, que les parties ne se rendent pas, on va dire. Et donc à l'issue de ça, l'enquête a été trouvée qu'il n'y avait pas de... Comment dire ? Le harcèlement. N'était pas avéré. Voilà. Le harcèlement moral n'était pas avéré. En fait, il n'y a rien eu. C'est à cette issue-là qu'on a eu, on nous a proposé de faire une médiation.

  • ETG

    Comment cette démarche vous a-t-elle été proposée alors par votre manager ?

  • Véronique

    Oui, notre manager a proposé ça, donc s'est mis en contact avec la bague de sa manager à elle, forcément, c'est la DRH. Et donc, s'est mis en contact avec Sophie pour lui en parler. Donc, elle nous a posé des questions, si on était d'accord déjà pour pouvoir parler, si on voulait parler. Ensuite, si on voulait avoir, si on était OK pour entendre. Si on se retrouvait tous dans un endroit neutre, pour une liberté de parole, si on était capable d'entendre aussi les autres, les parties opposées, si on peut dire ça, toute l'équipe qui était présente à ce moment-là dit oui. Moi je me sentais un petit peu entre les deux, comme j'ai dit au départ, je connaissais tout le monde, je ne comprenais pas pourquoi ça faisait ça. J'appréciais en plus tout le monde sait ça, donc je ne voyais pas pourquoi. Donc il y avait des mots comme dire, ouais mais c'est parce que c'est des méchants, et puis ainsi de suite, et puis voilà, mais des deux côtés en plus, c'est ça qui est particulier. Les deux côtés me parlaient, c'est bizarre. Donc on s'en retrouve dans cette espèce de parole créée par Sophie, et tout le monde a joué le jeu, quelque part, mais bon, je pense que c'est le fait aussi d'avoir attendu un petit peu, parce qu'il fallait déjà passer le choc de ce qui s'était passé, l'enquête qui est très difficile, oui, c'est une sacrée expérience.

  • ETG

    Et qui conduit l'enquête ? Comment ça se passe l'enquête ?

  • Véronique

    Alors l'enquête, c'était notre RH direct qui a été mandaté. Quelqu'un du RH groupe, de la direction, mais juriste. Et donc avec une liste de questions préécrites, enfin je veux dire listées, donc cadres aussi par rapport aux éléments qui ont été déposés.

  • ETG

    Mais ça c'est ce que vous ont raconté les collègues, puisque vous, vous n'avez pas été personnellement entendu.

  • Véronique

    Non mais bon, on a un petit peu parlé. Oui, beaucoup même, parce que du coup j'entendais les parties déjà au départ, c'était comment dire, on ne devait pas savoir qui était accusé, qui était interrogé, enfin bref. Mais bon, on m'a dit un peu de choses parce qu'on me faisait confiance, tout simplement. C'est pour ça d'ailleurs que là, je peux en parler sans problème parce que les personnes qui m'ont confié certaines choses, je leur ai dit ce que je pouvais dire ou pas. Je leur ai demandé du moins. Parce que ça, je peux comprendre que ce n’est pas forcément évident.

  • ETG

    En fait, cette enquête, elle a impacté tout le monde.

  • Véronique

    Ah oui, c'était une bombe atomique.

  • ETG

    Ah oui, vous l'avez vécue comme ça ? Même vous qui n'étiez pas visé et qui n'avez pas été entendu.

  • Véronique

    Justement, là, il y a des dommages collatéraux. Parce qu'en plus, il y avait déjà un climat où le manque de confiance était flagrant, c'était délétère, ça c'est clair, mais en plus, ça recréait un climat de suspicion derrière. Comme quoi, parce qu'en fait, même si tout le monde se doute un petit peu de qui avait accusé les trois autres personnes, forcément, on se dit, moi je fais confiance à personne, parce que le truc, c'est qu'il y a chaque personne qui est interrogée, enfin, quand c'est la deuxième par exemple, on va dire, bah la première, elle a dit ça de vous, vous en pensez quoi ? Et donc ? Là, ça recrée parce qu'on a l'impression d'être un petit peu balancé, je dirais, par la personne qui était juste avant, ou d'autres personnes. Et donc, c'est ce qui a été vécu. Parce que comme les questions ont été posées, en fait, même si c'était...

  • ETG

    C'était pas complètement ouvert non plus.

  • Véronique

    Oui, mais quand même, on savait qui avait dit certaines choses sur certaines personnes. Et c'était ça qui était...

  • ETG

    Un peu délétère.

  • Véronique

    Un peu délétère, quoi. Dans ce cas-là, la médiation, en fait, ça aurait été génial si on avait pu la faire juste avant ça.

  • ETG

    Avant l'enquête. Dans quel état d'esprit vous avez abordé cette réunion collective à plusieurs ?

  • Véronique

    Alors pour moi, beaucoup d'appréhension, mais beaucoup d'espoir.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Oui, parce que justement, mon côté peut-être que je vois, après moi je discute un petit peu avec tout le monde, et puis toujours être un peu dans ce sens-là, essayer de dire, si personne tend la main à l'autre, on ne va jamais y arriver. Donc après je ne dis pas, mais j'espère que cette petite chose-là, ça fait qu'on était un peu plus, l'ambiance était un peu plus sereine quand on a commencé la médiation, donc la réunion. Mais arrivé à la dernière réunion, j'ai craqué un peu, j'avoue.

  • ETG

    Alors pardon, quand vous dites dernière, c'est-à-dire qu'avant la réunion collective, il y a eu des réunions à deux en format interpersonnel.

  • Véronique

    Oui, on nous a reçus individuellement. Déjà pour nous poser les questions, tout simplement pour dire est-ce que vous êtes d'accord pour faire partie de la médiation ? Ensuite, qu'est-ce qu'on avait à dire ? Qu'est-ce qu'on avait subi ? Pour nous, comment vous voyez les choses ? Est-ce qu'on serait capable de dire les choses aussi ? Est-ce qu'on voudrait le dire ? Et est-ce qu'on serait capable ? d'entendre les choses. Donc ça, ça vous plaît.

  • ETG

    On vous a préparé.

  • Véronique

    Voilà, oui. Donc, tout le monde était entendu. Et donc, c'est là où aussi, moi, je me disais, il y a de l'espoir parce que tout le monde était d'accord pour aller faire cette réunion collective. Voilà. Et donc, d'entendre les autres.

  • ETG

    Vous y êtes allée avec beaucoup d'espoir et vous avez eu des surprises au cours de cet entretien.

  • Véronique

    La prévention dans le sens parce que, comme du coup, tu connais un peu les personnes, si il y en a une ou deux, j'espère qu'ils vont pouvoir réagir Oui, c'est fait, en fait, c'était d'un a priori. Oui,

  • ETG

    mais mal réagir par rapport à ce que vous, vous aviez à dire, ou par rapport à ce qui pouvait être dit entre elles ? Vous y êtes allé avec de l'espoir et en même temps de l'appréhension, mais c'était de l'appréhension par rapport à ce que vous, vous alliez dire et comment ça allait être reçu, ou parce que vous, comme vous parliez à tout le monde, vous aviez un peu peur de ce qui allait sortir et de la réaction que ça pouvait...

  • Véronique

    IIl y a un peu des deux. Oui. Même si j'avais quand même confiance, enfin, une certaine confiance, mais j'ai toujours... peur, moi, enfin là c'est vraiment perso, toujours peur de faire de dire quelque chose qui va blesser quelqu'un. Donc je me dis là en plus là c'est pour faire très attention à ce qu'on dit, parce que justement pour pas que ce soit encore réinterprété ou mal interprété, donc là j'avais un petit peu peur. On entend trop petit à petit déjà comme on a été mieux à l'aise. Bon c'était très formel en première c'était tout le monde ne se bougeait pas, on se regardait en chien de faïence c'était un peu bizarre. Même si on se connaît et qu'on travaillait ensemble, mais ce n’était pas encore ça quoi, ce n’était pas ça. Et puis très froid, comme tout le monde parlait quoi. Vers la fin de la première réunion on sentait que ça commençait déjà un peu à se débloquer. Moi, je me disais, c'est bon, ça va y aller. C'est bien parti du moment. Donc, on va essayer. Pourvu qu'on continue, j'étais pressée qu'en fait, on fasse.

  • ETG

    Parce qu'il y a eu plusieurs réunions collectives.

  • Véronique

    Oui, il y en a eu trois.

  • ETG

    D'accord. Trois réunions. De quelle durée à peu près ?

  • Véronique

    C'était au moins deux heures.

  • ETG

    Deux heures à chaque fois ?

  • Véronique

    Parce qu'au départ, c'était peut-être prévu deux heures. Et puis, résultat...

  • ETG

    Ça débordait. D'accord.

  • Véronique

    Oui. Parce que quand la parole a commencé à se libérer, Voilà ! Sophie allait pas dire stop là c'est bon on va manger c'est euh il est 16h30 c'est bon on y va non quand même bon donc là c'est qu'au moins tout le monde puisse parler en plus si c'était comme là chacun notre tour donc normal, donc ça pouvait durer parce qu'on sentait surtout la fin je vous dis même la première on a senti que ça commençait à se débloquer, ça commençait Donc la deuxième, là, c'est un peu plus détendu, on sentait, donc il y a encore des choses qui ont été dites par rapport aussi à nos collègues absentes, qui étaient un peu... ce qu'il y en a, je vous le dis, elles sont parties, c'est à cause de ça aussi. Donc carrément sans solde, elle n'a pas démissionné, parce que bon, peut-être qu'elle se gardait une poire pour la soif, on ne sait jamais. Mais bon, puis vu l'âge aussi, c'est pareil, on réfléchit un peu. Enfin bref, il a fallu qu'elle parte.

  • ETG

    Il y a des gens qui étaient partis, j'en parle déjà.

  • Véronique

    C'est pour dire les conséquences qu'il y a eu derrière. Tout ça, ce qui était très compliqué. Puis ça continue, en quelque part, mais pas pour les mêmes raisons. Donc, on a senti quand même que ça commençait à venir à se lâcher, puis avoir un petit peu plus de regard un peu... pas malicieux, mais complice. D'accord. Et plus doux, aussi, contre tout le monde. Oui.

  • ETG

    De tolérance, en fait. De tolérance entre... Oui, oui, oui. Peut-être,

  • Véronique

    oui. Parce que même à la fin, si je me rappelle, je crois que c'est la dernière réunion, en fait En fait, ce qui était assez incroyable, je dirais, c'est qu'à la fin, tout le monde était d'accord sur les conclusions, comme quoi on va essayer de faire ceci, là maintenant. Ce qu'on veut, c'est surtout pas de malentendus. Il faut surtout dire les choses. Quand il y a des quiproquos, il faut les éclaircir. Et pas attendre que quelqu'un, comment dire, si on a mal interprété quelque chose, ou si on croit avoir compris quelque chose, de ne pas hésiter aussi à lui dire. Bon, après, faire attention comme on veut le dire. C'est toujours pareil. Quand même. mais il y a il y a ça. Et donc, à la fin, si je me rappelle bien, il y a deux collègues qui ont dit oui, mais si là, il y a nos collègues qui sont absents, s'ils reviennent. Il y a eu une peur en fait que ça casse ce qu'on avait réussi à recréer. Parce que des personnes qui n'étaient pas là pendant ce moment-là, au fait qu'on était quelque part intime.

  • ETG

    Vous êtes devenu plus intime à travers ce que vous avez partagé dans ces réunions.

  • Véronique

    Après, je ne sais pas. On ne se comprend pas parce que des fois, on est assez surpris. Mais quand même, non, j'ai envie de me dire non, quoi. C'était vraiment bien, parce qu'après...

  • ETG

    Et qu'est-ce qui était bien ? Je peux vous interrompre là-dessus ? C'est que vous avez partagé une parole particulière,

  • Véronique

    Ce jour-là ? Ah oui, c'est qu'à la fin aussi, comment dire, avant les dernières conclusions, puis que tout se passe bien, puis qu'on parte à coller tout le monde, le bras-dessus, le bras-dessous. Je ne disais pas depuis le départ mais pour moi c'était juste parce qu'on n'avait pas écarté les choses que les personnes qui avaient cru que quelqu'un l'insultait ou l'invectivait pour que sa raison la dégradait ou la dénigrait pour son travail, ce n’était pas dit les choses donc moi je suis parti et j'ai fait une sortie un peu dans ce sens-là. Je lui dis il y a tellement de problème, de gros soucis qu'on arrive à des fois à créer des conflits parce que quelqu'un n'a pas dit bonjour. C'est débile, quoi. Je ne comprends pas ça. Il y a bien assez de problèmes comme ça. Faut se parler, c'est comme un couple quoi, pour moi, c'est... Si on veut avancer ensemble, faut que les gens se comprennent. S'ils doivent avancer ensemble, et donc là je ne comprends pas, en plus moi je vous connais tous, enfin après je sais plus si j'ai dit ça exactement comme ça, c'est pareil, mais je lui dis je vous connais tous, et franchement, je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à cette situation-là. Pour moi, il n'y avait aucune méchanceté nulle part, sauf qu'il y avait de la compréhension. Et après, on ne fait pas d'efforts derrière, parce qu'on pense que c'est soi-même. Et donc ça, c'est agaçant. Il faut se parler. Ça s'est bien terminé. Depuis, on avait retrouvé une certaine complicité. Et puis même au niveau activité, vu qu'on est divisé en thématiques dans l'équipe, pour les activités, on ne fait pas tous les mêmes choses. Et bien là, l'esprit d'équipe est revenu. C'est-à-dire qu'on voyait quelqu'un des PQT, on lui proposait l'aide spontanément.

  • ETG

    Ça resserrait les liens entre vous.

  • Véronique

    Exactement. Et donc ça, je trouvais ça génial.

  • ETG

    D'accord. Est-ce que vous pensez que participer à une réunion de ce type, ça soit à la portée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce qu'un salarié qui vit un conflit comme ça dans une entreprise, il peut participer facilement à ce genre de réunion ? Est-ce que vous pensez qu'il faut avoir des compétences spécifiques pour y aller ?

  • Véronique

    Non, je ne pense pas. Il faut savoir entendre et essayer de se remettre en question, surtout je crois. Faut avoir envie, parce que si vous n’avez pas envie de vous remettre en question, je pense que ce sera difficile à accepter quand on vous parle un petit peu de vos défauts. Je ne sais pas, ça part. Mais bon, les autres aussi ils en ont, moi je n’en ai pas, mais bon. On fait avec. Et bon, bref, quand on les entend, c'est toujours un peu difficile. Après, ça dépend comment on va vous le dire. C'est ça aussi.

  • ETG

    Vous avez eu des surprises au cours de cet entretien, de ce qu'on vous a dit, de ce que vous avez pu apprendre ?

  • Véronique

    Oui.

  • ETG

    Vous avez vraiment appris des choses que vous ne saviez pas avant ?

  • Véronique

    Oui, parce que, quelque part aussi, moi, j'avais un regard qui n'était pas forcément celui des autres personnes, forcément.

  • ETG

    On a tous le même rapport.

  • Véronique

    Moi, j'avais un rapport, en général, j'ai un relationnel qui passe bien. Donc, je ne vois pas, je cherche pour la méchanceté ou le conflit chez les gens. Je ne sais pas parce que des fois, on va dire des choses un peu dures ou brutales, je ne sais pas, comment dire, malheureuses. Je vais prendre un peu de recul. Là, j'ai appris des choses dans le sens où c'est comme... quand certaines personnes ont parlé, même si on s'était parlé avant, je croyais qu'elles m'avaient raconté des choses, mais en fait, pas tant que ça. Pas tant. Bien sûr. Donc, ils ont gardé. Donc là, j'ai appris aussi, j'ai été agréablement surprise de certaines personnes. Finalement, là où je doutais un peu, est-ce que ça va passer ? Est-ce qu'on va avoir cette capacité ? Est-ce qu'on va vouloir ? Est-ce que ça va, comment dire, aller mieux ensuite ? Bah oui. Donc oui, très bien, tout le monde a été super content de ça.

  • ETG

    Tout le monde a été content du bénéfice ?

  • Véronique

    Ou alors on a tous menti, mais je ne crois pas, je ne pense pas, parce qu'on a vécu des choses très difficiles. Remarquez, ça a peut-être aidé aussi pour le fait de retrouver une cohésion. Parce que du coup, on s'est retrouvé un petit peu dans le malheur, parce qu'en évacuant les choses... Quelque part, on avait un peu oublié qu'on se retrouve là dans une situation, c'est de la faute de personne et ce n’est pas de la faute des collègues. Notre avenir professionnel est vraiment très incertain. On ne sait pas où on va aller, mais que ce n’est pas de la faute des collègues. Et ça, c'est...

  • ETG

    On crée de la solidarité un peu entre vous.

  • Véronique

    C'est un peu revenu comme ça, et c'est bien, ça c'est chouette.

  • ETG

    Qu'est-ce que vous souhaiteriez dire à une personne qui rencontre des difficultés dans son service et à qui on propose de participer à ce type de démarche en médiation ?

  • Véronique

    D'y aller. Oui. D'y aller. D'y aller. C'est...

  • ETG

    Sans réserve.

  • Véronique

    Ah oui, sans problème, sans réserve, il faut y aller, il faut pouvoir y aller, parce que de toute façon, ça peut être que du bien, je veux dire, même si des fois, même si ça ne se résout pas à l'issue de cette médiation, vous aurez dit quand même des choses et ça fera du bien. Et puis les autres l'entendront aussi certainement. Donc après, ça peut peut-être porter ses fruits plus tard. Peut-être pas forcément à cette issue-là, mais ce sera que du bon. Déjà, rien que pour soi-même. Ça c'est donc oui, faut y aller.

  • ETG

    Vous ça a été votre cas, ça vous a fait vraiment du bien

  • Véronique

    Oui parce que du coup on a retrouvé une confiance aussi

  • ETG

    A titre personnel ? Ah oui c'est intéressant

  • Véronique

    Oui parce que pour deux choses donc moi déjà me dire ça va je n’ai pas trop ce que j'ai vu parce qu'à un moment donné avec ce qui se passait comment ça partait dans tous les sens en fait j'avais l'impression d'entrer dans un tourbillon parce qu'en plus comme bah oui comme je m'entendais bien avec tout le monde Merci. en fait on essaie de me tirer à ton son con d'accord chaque con essaie de ça vous a déstabilisé aussi je peux pas en tirer et puis ouais mais elle a dit ça sur toi, mais non j'ai pas compris ça comme ça, vous voyez ça c'était vraiment au début, donc là je comprenais plus rien et là du coup avant un petit peu avant, enfin non pendant la médiation on va dire quand même si, mais un petit peu avant quand j'ai commencé un petit peu à prendre des ondes sur terre, je suis pro parce que j'ai été ultra-billon, ça a un peu calmé. Donc là, voir un petit peu comment c'était, je me suis dit que c'était juste des gros malentendus. J'ai vu que pendant cette médiation, en fait, ça. J'avais bien vu pour les gens, en fait, que l'espoir que j'avais pour elles d'être, comment dire, je savais que c'était des personnes ouvertes et qui feront l'effort, enfin que ça va bien se terminer. Et bien, quand je me suis dit c'est bon, c'est ouf, ça a marché, c'est génial. Donc ouais, ça m'a rendu un petit peu confiance en moi pour ça. A me dire que j'avais raison d'y croire. Et puis confiance aussi dans les collègues. Parce que l'on se dit quand même des choses assez intimes, parce qu'on rentre dans l'affectif.

  • ETG

    Bien sûr.

  • Véronique

    Vraiment. Et c'est là où c'est intéressant, et en même temps, ça peut faire peur, justement, quelqu'un qui ne saurait pas, j'hésite, j'hésite pas, parce que le livre, est-ce que ça va pas me retomber dessus plus tard, ou quelque chose ? Non, en principe, dans le cadre d'une médiation, tout est sécurisé.

  • ETG

    Vous voulez dire que c'est assez inhabituel d'aborder ces sujets, ces thèmes-là ? Quand vous parlez d'affectif, de ce que les choses peuvent faire, de ce que c'est qu'on peut ressentir, c'est assez inhabituel dans le domaine du travail.

  • Véronique

    Un cas de figure, c'est que l'équipe se connaît. Ça aussi, peut-être. C'est pas dans un de cas où deux parties se connaissent pas. Là, on essaie de faire quelque chose. C'est vrai que là, oui, on se connaît. Puis bon, ouais, c'est clair que j'ai fait de l'affectif. Ça, c'est parce que justement, je connaissais les gens. Je ne comprenais pas pourquoi on était arrivé à ce point-là. C'est ça.

  • ETG

    Merci beaucoup, Véronique. Vous voulez ajouter quelque chose ?

  • Véronique

    Allez-y, si vous avez besoin, vous ressentez le besoin, on vous propose de faire une médiation, il y a des conflits.

  • ETG

    Merci Véronique, merci beaucoup. Merci d'avoir écouté cet épisode. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur LinkedIn et à noter le podcast sur Apple Podcast. Vous pouvez aussi le partager si vous pensez que cela peut intéresser vos collègues, votre direction, vos amis, vos ennemis. ou votre avocat. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn, me contacter et connaître tous les services d'accompagnement proposés par le cabinet sur le site www.etg-avocat.fr et notamment si vous avez des questions sur un conflit que vous concerne au travail ou dans votre vie personnelle. A très bientôt !

Description

"Il y a tellement de conflits qui partent de rien… juste parce qu’on n’a pas osé poser une question ou dire bonjour !" - Véronique


Véronique, employée à la RATP, a vécu une période de tensions extrêmes dans son équipe. Conflits larvés, divisions, suspicions… jusqu’à une enquête interne qui a failli tout faire imploser. Mais une médiation collective proposé par les médiatrices internes à l'entreprise a changé la donne.


Dans cet épisode d’Antidot, Véronique raconte comment le dialogue et l’écoute ont permis de restaurer la confiance et l’esprit d’équipe.


Ce que vous allez découvrir dans cet épisode :


📌 Quand une équipe explose sous la pression - Une réorganisation qui crée du flou et de l’incertitude. - Une accusation de harcèlement moral qui déclenche une enquête RH.


📌 Pourquoi l’enquête interne a aggravé la situation - Une atmosphère de méfiance et de peur entre collègues. - Un sentiment d’injustice pour ceux qui ne comprenaient même pas pourquoi ils étaient mêlés à tout ça.


📌 La médiation collective : une solution pour tout remettre à plat - Un espace neutre et sécurisé pour parler sans crainte. - Le moment clé où les tensions se sont apaisées et la parole s’est libérée.


📌 Les effets concrets de la médiation sur l’équipe - Un retour de la cohésion et de l’entraide avec des collègues qui apprennent à clarifier leurs incompréhensions plutôt que d’interpréter négativement. - Une vraie prise de conscience sur l’importance de parler avant que tout explose.


Pourquoi écouter cet épisode ?

✅ Vous voulez comprendre comment un conflit peut dégénérer sans même qu’on s’en rende compte?

✅ Vous cherchez une solution concrète pour restaurer la communication dans une équipe en crise?

✅ Vous êtes curieuse de voir comment la médiation peut transformer des tensions en opportunités de dialogue? Un épisode qui prouve que parler, c’est déjà avancer !Je vous souhaite une très bonne écoute.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ETG

    Bonjour, vous écoutez Antidote, le podcast qui interroge notre rapport au conflit. Je m'appelle Émilie Thivet-Grivelle, je suis avocate et médiatrice, fondatrice du cabinet ETG Avocats. Chaque mois, je vais à la rencontre de professionnels qui ont changé de regard sur la conflictualité et qui travaillent à en sortir par le dialogue et la médiation. Pour cette nouvelle saison du podcast Antidote, je vous propose d'écouter trois numéros spéciaux réalisés en collaboration avec une entreprise que nous connaissons et aimons tous, la RATP. En effet, la RATP a innové il y a déjà quelques années, en donnant la possibilité à ses salariés de faire appel à une médiatrice en interne pour les conflits pouvant affecter les collectifs de travail. J'ai eu la chance de recevoir Véronique, qui a participé à une médiation collective impliquant l'intégralité de son service et qui a accepté de témoigner de cette expérience. Je vous souhaite une bonne écoute ! Vous avez participé à une médiation collective. C'est pour ça qu'on se voit aujourd'hui. Quelles ont été les difficultés précédant cette rencontre qui vous ont conduit à l'accepter ?

  • Véronique

    On a eu des soucis entre collègues, des collègues ont des soucis entre elles. Moi, pendant ce cas de figure-là, je me suis retrouvé un petit peu au milieu. Je revenais d'un arrêt qui était un peu long. Bon, j'avais compris. J'ai compris qu'il y avait déjà des dissensions avant de partir. C'était fin 2021, avant de partir, prendre un petit peu de recul parce que moi aussi j'avais un peu de mal. Et donc quand je suis revenu, il y avait les dissensions entre deux parties de l'équipe. Ça s'est séparé, donc il y avait à peu près trois personnes d'un côté, enfin non, cinq, et quatre de l'autre. Au départ, c'était comment dire, des petites choses non sans l'air, ou des remarques. Et puis petit à petit, on a senti qu'entre certaines personnes, ça commençait à devenir de plus en plus fort. Comme d'habitude, on va dire, on essaie quelque part, on ferme un peu les yeux parce qu'on se dit, ça va passer, ce n’est pas un problème, ce n’est pas un souci. Bien qu'on se connaisse, et donc moi, je connais. La particularité aussi de cette équipe, c'est que même si on est venu un petit peu de partout dans ce département, en fait, je connaissais un peu tout le monde depuis d'avoir travaillé plus ou moins directement avec eux, de par mon expérience. Et donc, je ne comprenais pas parce qu'on connaissait un peu les personnes et que je voyais que tout le monde ne s'entend pas. C'était un peu de dire que ça pouvait monter en escalade par moments, puis sur une petite. Quelqu’un avait apparemment fait une coquille quelque part, mais rien de bien grave je dirais, ou d'irrattrapable, et bah des fois donc le coin adverse, bah relançait la chose et puis donc ça partait un petit peu dans l'atmosphère pour des choses pour moi qui ne me paraissent pas vraiment significatives quoi. Et donc petit à petit les deux parties ont commencé à aller un petit peu plus long et donc Dedans, il ne faut pas oublier qu'avec la restructuration de l'entreprise, la réorganisation de notre équipe, notre avenir qui était très flou et qui l'est toujours d'ailleurs, en certains, les dialogues ont commencé à être rompus. Et on avait l'impression que notre manager et nos managers au-dessus faisaient un peu la sourdeur, quelque part. Ce qu'on avait, enfin, on, je dis on, ce n’est pas moi spécialement. Mais des collègues avaient essayé de dire des choses et quelque part c'était resté l'être mort on essaye de régler les choses entre nous parce qu'en plus la plupart on est quand même je veux dire on ne vient pas d'entrer dans l'entreprise on est pas en plus on se connaissait au moins de loin de nous et donc on comprenait pas donc le dialogue à un moment donné s'est rompu notre chef de ce moment-là est parti Merci. Et donc, on a une nouvelle manager qui est arrivée.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Et cette responsable, peu de temps après qu'elle soit arrivée, déjà très à l'écoute, bienveillante aussi, ça se sentait bien. Donc, une des collègues a alerté et a fait une demande d'attention. On commence à dénoncer quelque chose. Donc, comme là, dans ce cas-là, pour elle, c'était un harcèlement moral. Donc, elle a désigné trois personnes dans ce cas-là. Notre responsable a ordonné qu'on ne fasse plus de réunion du tout entre nous, même pas de briefing pour se donner des infos, et que tout serait cadré, enfin bref, en attendant d'avoir de nouvelles instructions, on va dire. Donc la personne qui a accusé les trois autres personnes s'est mise en arrêt, au complet aussi, parce qu'elle n'y était pas complètement encore à ce moment-là. Voilà, s'y est mis, et puis ce que je peux comprendre, ce qui est parce que le climat était vraiment compliqué. Moi, j'étais encore à ce moment-là, j'étais 80% en télétravail à cause aussi de problèmes de santé comme quoi dans les RH, des fois, on n’est pas super fort. Quand on est en télétravail, on ne perçoit pas forcément les choses de la même manière non plus. Ça ne nous touche pas de la même manière. Pourtant, moi, justement, c'est ça. Je me pose plein de questions. Je me dis mais qu'est-ce qui se passe ? Je vois que ça part dans tous les sens. Bon mais je n’ai rien fait, j'ai pensé à une médiation parce que je savais que ça existait, c'était assez récent dans notre entreprise justement. Ce n’était pas très récent. Donc il y a l'enquête, il a bien fallu qu'elle se déroule. Donc avec les gens qui ont été entendus pour ça. Et donc ensuite, à cette issue-là, parce que là, entre-temps, il fallait le temps de la procédure, que tout se fasse, que les parties ne se rendent pas, on va dire. Et donc à l'issue de ça, l'enquête a été trouvée qu'il n'y avait pas de... Comment dire ? Le harcèlement. N'était pas avéré. Voilà. Le harcèlement moral n'était pas avéré. En fait, il n'y a rien eu. C'est à cette issue-là qu'on a eu, on nous a proposé de faire une médiation.

  • ETG

    Comment cette démarche vous a-t-elle été proposée alors par votre manager ?

  • Véronique

    Oui, notre manager a proposé ça, donc s'est mis en contact avec la bague de sa manager à elle, forcément, c'est la DRH. Et donc, s'est mis en contact avec Sophie pour lui en parler. Donc, elle nous a posé des questions, si on était d'accord déjà pour pouvoir parler, si on voulait parler. Ensuite, si on voulait avoir, si on était OK pour entendre. Si on se retrouvait tous dans un endroit neutre, pour une liberté de parole, si on était capable d'entendre aussi les autres, les parties opposées, si on peut dire ça, toute l'équipe qui était présente à ce moment-là dit oui. Moi je me sentais un petit peu entre les deux, comme j'ai dit au départ, je connaissais tout le monde, je ne comprenais pas pourquoi ça faisait ça. J'appréciais en plus tout le monde sait ça, donc je ne voyais pas pourquoi. Donc il y avait des mots comme dire, ouais mais c'est parce que c'est des méchants, et puis ainsi de suite, et puis voilà, mais des deux côtés en plus, c'est ça qui est particulier. Les deux côtés me parlaient, c'est bizarre. Donc on s'en retrouve dans cette espèce de parole créée par Sophie, et tout le monde a joué le jeu, quelque part, mais bon, je pense que c'est le fait aussi d'avoir attendu un petit peu, parce qu'il fallait déjà passer le choc de ce qui s'était passé, l'enquête qui est très difficile, oui, c'est une sacrée expérience.

  • ETG

    Et qui conduit l'enquête ? Comment ça se passe l'enquête ?

  • Véronique

    Alors l'enquête, c'était notre RH direct qui a été mandaté. Quelqu'un du RH groupe, de la direction, mais juriste. Et donc avec une liste de questions préécrites, enfin je veux dire listées, donc cadres aussi par rapport aux éléments qui ont été déposés.

  • ETG

    Mais ça c'est ce que vous ont raconté les collègues, puisque vous, vous n'avez pas été personnellement entendu.

  • Véronique

    Non mais bon, on a un petit peu parlé. Oui, beaucoup même, parce que du coup j'entendais les parties déjà au départ, c'était comment dire, on ne devait pas savoir qui était accusé, qui était interrogé, enfin bref. Mais bon, on m'a dit un peu de choses parce qu'on me faisait confiance, tout simplement. C'est pour ça d'ailleurs que là, je peux en parler sans problème parce que les personnes qui m'ont confié certaines choses, je leur ai dit ce que je pouvais dire ou pas. Je leur ai demandé du moins. Parce que ça, je peux comprendre que ce n’est pas forcément évident.

  • ETG

    En fait, cette enquête, elle a impacté tout le monde.

  • Véronique

    Ah oui, c'était une bombe atomique.

  • ETG

    Ah oui, vous l'avez vécue comme ça ? Même vous qui n'étiez pas visé et qui n'avez pas été entendu.

  • Véronique

    Justement, là, il y a des dommages collatéraux. Parce qu'en plus, il y avait déjà un climat où le manque de confiance était flagrant, c'était délétère, ça c'est clair, mais en plus, ça recréait un climat de suspicion derrière. Comme quoi, parce qu'en fait, même si tout le monde se doute un petit peu de qui avait accusé les trois autres personnes, forcément, on se dit, moi je fais confiance à personne, parce que le truc, c'est qu'il y a chaque personne qui est interrogée, enfin, quand c'est la deuxième par exemple, on va dire, bah la première, elle a dit ça de vous, vous en pensez quoi ? Et donc ? Là, ça recrée parce qu'on a l'impression d'être un petit peu balancé, je dirais, par la personne qui était juste avant, ou d'autres personnes. Et donc, c'est ce qui a été vécu. Parce que comme les questions ont été posées, en fait, même si c'était...

  • ETG

    C'était pas complètement ouvert non plus.

  • Véronique

    Oui, mais quand même, on savait qui avait dit certaines choses sur certaines personnes. Et c'était ça qui était...

  • ETG

    Un peu délétère.

  • Véronique

    Un peu délétère, quoi. Dans ce cas-là, la médiation, en fait, ça aurait été génial si on avait pu la faire juste avant ça.

  • ETG

    Avant l'enquête. Dans quel état d'esprit vous avez abordé cette réunion collective à plusieurs ?

  • Véronique

    Alors pour moi, beaucoup d'appréhension, mais beaucoup d'espoir.

  • ETG

    D'accord.

  • Véronique

    Oui, parce que justement, mon côté peut-être que je vois, après moi je discute un petit peu avec tout le monde, et puis toujours être un peu dans ce sens-là, essayer de dire, si personne tend la main à l'autre, on ne va jamais y arriver. Donc après je ne dis pas, mais j'espère que cette petite chose-là, ça fait qu'on était un peu plus, l'ambiance était un peu plus sereine quand on a commencé la médiation, donc la réunion. Mais arrivé à la dernière réunion, j'ai craqué un peu, j'avoue.

  • ETG

    Alors pardon, quand vous dites dernière, c'est-à-dire qu'avant la réunion collective, il y a eu des réunions à deux en format interpersonnel.

  • Véronique

    Oui, on nous a reçus individuellement. Déjà pour nous poser les questions, tout simplement pour dire est-ce que vous êtes d'accord pour faire partie de la médiation ? Ensuite, qu'est-ce qu'on avait à dire ? Qu'est-ce qu'on avait subi ? Pour nous, comment vous voyez les choses ? Est-ce qu'on serait capable de dire les choses aussi ? Est-ce qu'on voudrait le dire ? Et est-ce qu'on serait capable ? d'entendre les choses. Donc ça, ça vous plaît.

  • ETG

    On vous a préparé.

  • Véronique

    Voilà, oui. Donc, tout le monde était entendu. Et donc, c'est là où aussi, moi, je me disais, il y a de l'espoir parce que tout le monde était d'accord pour aller faire cette réunion collective. Voilà. Et donc, d'entendre les autres.

  • ETG

    Vous y êtes allée avec beaucoup d'espoir et vous avez eu des surprises au cours de cet entretien.

  • Véronique

    La prévention dans le sens parce que, comme du coup, tu connais un peu les personnes, si il y en a une ou deux, j'espère qu'ils vont pouvoir réagir Oui, c'est fait, en fait, c'était d'un a priori. Oui,

  • ETG

    mais mal réagir par rapport à ce que vous, vous aviez à dire, ou par rapport à ce qui pouvait être dit entre elles ? Vous y êtes allé avec de l'espoir et en même temps de l'appréhension, mais c'était de l'appréhension par rapport à ce que vous, vous alliez dire et comment ça allait être reçu, ou parce que vous, comme vous parliez à tout le monde, vous aviez un peu peur de ce qui allait sortir et de la réaction que ça pouvait...

  • Véronique

    IIl y a un peu des deux. Oui. Même si j'avais quand même confiance, enfin, une certaine confiance, mais j'ai toujours... peur, moi, enfin là c'est vraiment perso, toujours peur de faire de dire quelque chose qui va blesser quelqu'un. Donc je me dis là en plus là c'est pour faire très attention à ce qu'on dit, parce que justement pour pas que ce soit encore réinterprété ou mal interprété, donc là j'avais un petit peu peur. On entend trop petit à petit déjà comme on a été mieux à l'aise. Bon c'était très formel en première c'était tout le monde ne se bougeait pas, on se regardait en chien de faïence c'était un peu bizarre. Même si on se connaît et qu'on travaillait ensemble, mais ce n’était pas encore ça quoi, ce n’était pas ça. Et puis très froid, comme tout le monde parlait quoi. Vers la fin de la première réunion on sentait que ça commençait déjà un peu à se débloquer. Moi, je me disais, c'est bon, ça va y aller. C'est bien parti du moment. Donc, on va essayer. Pourvu qu'on continue, j'étais pressée qu'en fait, on fasse.

  • ETG

    Parce qu'il y a eu plusieurs réunions collectives.

  • Véronique

    Oui, il y en a eu trois.

  • ETG

    D'accord. Trois réunions. De quelle durée à peu près ?

  • Véronique

    C'était au moins deux heures.

  • ETG

    Deux heures à chaque fois ?

  • Véronique

    Parce qu'au départ, c'était peut-être prévu deux heures. Et puis, résultat...

  • ETG

    Ça débordait. D'accord.

  • Véronique

    Oui. Parce que quand la parole a commencé à se libérer, Voilà ! Sophie allait pas dire stop là c'est bon on va manger c'est euh il est 16h30 c'est bon on y va non quand même bon donc là c'est qu'au moins tout le monde puisse parler en plus si c'était comme là chacun notre tour donc normal, donc ça pouvait durer parce qu'on sentait surtout la fin je vous dis même la première on a senti que ça commençait à se débloquer, ça commençait Donc la deuxième, là, c'est un peu plus détendu, on sentait, donc il y a encore des choses qui ont été dites par rapport aussi à nos collègues absentes, qui étaient un peu... ce qu'il y en a, je vous le dis, elles sont parties, c'est à cause de ça aussi. Donc carrément sans solde, elle n'a pas démissionné, parce que bon, peut-être qu'elle se gardait une poire pour la soif, on ne sait jamais. Mais bon, puis vu l'âge aussi, c'est pareil, on réfléchit un peu. Enfin bref, il a fallu qu'elle parte.

  • ETG

    Il y a des gens qui étaient partis, j'en parle déjà.

  • Véronique

    C'est pour dire les conséquences qu'il y a eu derrière. Tout ça, ce qui était très compliqué. Puis ça continue, en quelque part, mais pas pour les mêmes raisons. Donc, on a senti quand même que ça commençait à venir à se lâcher, puis avoir un petit peu plus de regard un peu... pas malicieux, mais complice. D'accord. Et plus doux, aussi, contre tout le monde. Oui.

  • ETG

    De tolérance, en fait. De tolérance entre... Oui, oui, oui. Peut-être,

  • Véronique

    oui. Parce que même à la fin, si je me rappelle, je crois que c'est la dernière réunion, en fait En fait, ce qui était assez incroyable, je dirais, c'est qu'à la fin, tout le monde était d'accord sur les conclusions, comme quoi on va essayer de faire ceci, là maintenant. Ce qu'on veut, c'est surtout pas de malentendus. Il faut surtout dire les choses. Quand il y a des quiproquos, il faut les éclaircir. Et pas attendre que quelqu'un, comment dire, si on a mal interprété quelque chose, ou si on croit avoir compris quelque chose, de ne pas hésiter aussi à lui dire. Bon, après, faire attention comme on veut le dire. C'est toujours pareil. Quand même. mais il y a il y a ça. Et donc, à la fin, si je me rappelle bien, il y a deux collègues qui ont dit oui, mais si là, il y a nos collègues qui sont absents, s'ils reviennent. Il y a eu une peur en fait que ça casse ce qu'on avait réussi à recréer. Parce que des personnes qui n'étaient pas là pendant ce moment-là, au fait qu'on était quelque part intime.

  • ETG

    Vous êtes devenu plus intime à travers ce que vous avez partagé dans ces réunions.

  • Véronique

    Après, je ne sais pas. On ne se comprend pas parce que des fois, on est assez surpris. Mais quand même, non, j'ai envie de me dire non, quoi. C'était vraiment bien, parce qu'après...

  • ETG

    Et qu'est-ce qui était bien ? Je peux vous interrompre là-dessus ? C'est que vous avez partagé une parole particulière,

  • Véronique

    Ce jour-là ? Ah oui, c'est qu'à la fin aussi, comment dire, avant les dernières conclusions, puis que tout se passe bien, puis qu'on parte à coller tout le monde, le bras-dessus, le bras-dessous. Je ne disais pas depuis le départ mais pour moi c'était juste parce qu'on n'avait pas écarté les choses que les personnes qui avaient cru que quelqu'un l'insultait ou l'invectivait pour que sa raison la dégradait ou la dénigrait pour son travail, ce n’était pas dit les choses donc moi je suis parti et j'ai fait une sortie un peu dans ce sens-là. Je lui dis il y a tellement de problème, de gros soucis qu'on arrive à des fois à créer des conflits parce que quelqu'un n'a pas dit bonjour. C'est débile, quoi. Je ne comprends pas ça. Il y a bien assez de problèmes comme ça. Faut se parler, c'est comme un couple quoi, pour moi, c'est... Si on veut avancer ensemble, faut que les gens se comprennent. S'ils doivent avancer ensemble, et donc là je ne comprends pas, en plus moi je vous connais tous, enfin après je sais plus si j'ai dit ça exactement comme ça, c'est pareil, mais je lui dis je vous connais tous, et franchement, je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on a pu en arriver à cette situation-là. Pour moi, il n'y avait aucune méchanceté nulle part, sauf qu'il y avait de la compréhension. Et après, on ne fait pas d'efforts derrière, parce qu'on pense que c'est soi-même. Et donc ça, c'est agaçant. Il faut se parler. Ça s'est bien terminé. Depuis, on avait retrouvé une certaine complicité. Et puis même au niveau activité, vu qu'on est divisé en thématiques dans l'équipe, pour les activités, on ne fait pas tous les mêmes choses. Et bien là, l'esprit d'équipe est revenu. C'est-à-dire qu'on voyait quelqu'un des PQT, on lui proposait l'aide spontanément.

  • ETG

    Ça resserrait les liens entre vous.

  • Véronique

    Exactement. Et donc ça, je trouvais ça génial.

  • ETG

    D'accord. Est-ce que vous pensez que participer à une réunion de ce type, ça soit à la portée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce qu'un salarié qui vit un conflit comme ça dans une entreprise, il peut participer facilement à ce genre de réunion ? Est-ce que vous pensez qu'il faut avoir des compétences spécifiques pour y aller ?

  • Véronique

    Non, je ne pense pas. Il faut savoir entendre et essayer de se remettre en question, surtout je crois. Faut avoir envie, parce que si vous n’avez pas envie de vous remettre en question, je pense que ce sera difficile à accepter quand on vous parle un petit peu de vos défauts. Je ne sais pas, ça part. Mais bon, les autres aussi ils en ont, moi je n’en ai pas, mais bon. On fait avec. Et bon, bref, quand on les entend, c'est toujours un peu difficile. Après, ça dépend comment on va vous le dire. C'est ça aussi.

  • ETG

    Vous avez eu des surprises au cours de cet entretien, de ce qu'on vous a dit, de ce que vous avez pu apprendre ?

  • Véronique

    Oui.

  • ETG

    Vous avez vraiment appris des choses que vous ne saviez pas avant ?

  • Véronique

    Oui, parce que, quelque part aussi, moi, j'avais un regard qui n'était pas forcément celui des autres personnes, forcément.

  • ETG

    On a tous le même rapport.

  • Véronique

    Moi, j'avais un rapport, en général, j'ai un relationnel qui passe bien. Donc, je ne vois pas, je cherche pour la méchanceté ou le conflit chez les gens. Je ne sais pas parce que des fois, on va dire des choses un peu dures ou brutales, je ne sais pas, comment dire, malheureuses. Je vais prendre un peu de recul. Là, j'ai appris des choses dans le sens où c'est comme... quand certaines personnes ont parlé, même si on s'était parlé avant, je croyais qu'elles m'avaient raconté des choses, mais en fait, pas tant que ça. Pas tant. Bien sûr. Donc, ils ont gardé. Donc là, j'ai appris aussi, j'ai été agréablement surprise de certaines personnes. Finalement, là où je doutais un peu, est-ce que ça va passer ? Est-ce qu'on va avoir cette capacité ? Est-ce qu'on va vouloir ? Est-ce que ça va, comment dire, aller mieux ensuite ? Bah oui. Donc oui, très bien, tout le monde a été super content de ça.

  • ETG

    Tout le monde a été content du bénéfice ?

  • Véronique

    Ou alors on a tous menti, mais je ne crois pas, je ne pense pas, parce qu'on a vécu des choses très difficiles. Remarquez, ça a peut-être aidé aussi pour le fait de retrouver une cohésion. Parce que du coup, on s'est retrouvé un petit peu dans le malheur, parce qu'en évacuant les choses... Quelque part, on avait un peu oublié qu'on se retrouve là dans une situation, c'est de la faute de personne et ce n’est pas de la faute des collègues. Notre avenir professionnel est vraiment très incertain. On ne sait pas où on va aller, mais que ce n’est pas de la faute des collègues. Et ça, c'est...

  • ETG

    On crée de la solidarité un peu entre vous.

  • Véronique

    C'est un peu revenu comme ça, et c'est bien, ça c'est chouette.

  • ETG

    Qu'est-ce que vous souhaiteriez dire à une personne qui rencontre des difficultés dans son service et à qui on propose de participer à ce type de démarche en médiation ?

  • Véronique

    D'y aller. Oui. D'y aller. D'y aller. C'est...

  • ETG

    Sans réserve.

  • Véronique

    Ah oui, sans problème, sans réserve, il faut y aller, il faut pouvoir y aller, parce que de toute façon, ça peut être que du bien, je veux dire, même si des fois, même si ça ne se résout pas à l'issue de cette médiation, vous aurez dit quand même des choses et ça fera du bien. Et puis les autres l'entendront aussi certainement. Donc après, ça peut peut-être porter ses fruits plus tard. Peut-être pas forcément à cette issue-là, mais ce sera que du bon. Déjà, rien que pour soi-même. Ça c'est donc oui, faut y aller.

  • ETG

    Vous ça a été votre cas, ça vous a fait vraiment du bien

  • Véronique

    Oui parce que du coup on a retrouvé une confiance aussi

  • ETG

    A titre personnel ? Ah oui c'est intéressant

  • Véronique

    Oui parce que pour deux choses donc moi déjà me dire ça va je n’ai pas trop ce que j'ai vu parce qu'à un moment donné avec ce qui se passait comment ça partait dans tous les sens en fait j'avais l'impression d'entrer dans un tourbillon parce qu'en plus comme bah oui comme je m'entendais bien avec tout le monde Merci. en fait on essaie de me tirer à ton son con d'accord chaque con essaie de ça vous a déstabilisé aussi je peux pas en tirer et puis ouais mais elle a dit ça sur toi, mais non j'ai pas compris ça comme ça, vous voyez ça c'était vraiment au début, donc là je comprenais plus rien et là du coup avant un petit peu avant, enfin non pendant la médiation on va dire quand même si, mais un petit peu avant quand j'ai commencé un petit peu à prendre des ondes sur terre, je suis pro parce que j'ai été ultra-billon, ça a un peu calmé. Donc là, voir un petit peu comment c'était, je me suis dit que c'était juste des gros malentendus. J'ai vu que pendant cette médiation, en fait, ça. J'avais bien vu pour les gens, en fait, que l'espoir que j'avais pour elles d'être, comment dire, je savais que c'était des personnes ouvertes et qui feront l'effort, enfin que ça va bien se terminer. Et bien, quand je me suis dit c'est bon, c'est ouf, ça a marché, c'est génial. Donc ouais, ça m'a rendu un petit peu confiance en moi pour ça. A me dire que j'avais raison d'y croire. Et puis confiance aussi dans les collègues. Parce que l'on se dit quand même des choses assez intimes, parce qu'on rentre dans l'affectif.

  • ETG

    Bien sûr.

  • Véronique

    Vraiment. Et c'est là où c'est intéressant, et en même temps, ça peut faire peur, justement, quelqu'un qui ne saurait pas, j'hésite, j'hésite pas, parce que le livre, est-ce que ça va pas me retomber dessus plus tard, ou quelque chose ? Non, en principe, dans le cadre d'une médiation, tout est sécurisé.

  • ETG

    Vous voulez dire que c'est assez inhabituel d'aborder ces sujets, ces thèmes-là ? Quand vous parlez d'affectif, de ce que les choses peuvent faire, de ce que c'est qu'on peut ressentir, c'est assez inhabituel dans le domaine du travail.

  • Véronique

    Un cas de figure, c'est que l'équipe se connaît. Ça aussi, peut-être. C'est pas dans un de cas où deux parties se connaissent pas. Là, on essaie de faire quelque chose. C'est vrai que là, oui, on se connaît. Puis bon, ouais, c'est clair que j'ai fait de l'affectif. Ça, c'est parce que justement, je connaissais les gens. Je ne comprenais pas pourquoi on était arrivé à ce point-là. C'est ça.

  • ETG

    Merci beaucoup, Véronique. Vous voulez ajouter quelque chose ?

  • Véronique

    Allez-y, si vous avez besoin, vous ressentez le besoin, on vous propose de faire une médiation, il y a des conflits.

  • ETG

    Merci Véronique, merci beaucoup. Merci d'avoir écouté cet épisode. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques sur LinkedIn et à noter le podcast sur Apple Podcast. Vous pouvez aussi le partager si vous pensez que cela peut intéresser vos collègues, votre direction, vos amis, vos ennemis. ou votre avocat. Vous pouvez me suivre sur LinkedIn, me contacter et connaître tous les services d'accompagnement proposés par le cabinet sur le site www.etg-avocat.fr et notamment si vous avez des questions sur un conflit que vous concerne au travail ou dans votre vie personnelle. A très bientôt !

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