#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale] cover
#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale] cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale]

#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale]

38min |08/02/2023
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#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale] cover
#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale] cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale]

#E1 - Michel Garcia - De la naissance d'une passion à la transmission [La couleur végétale]

38min |08/02/2023
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Description

⁉️Comment Michel Garcia est arrivé à la couleur végétale ? 


La rencontre entre une passion pour les plantes, la chimie et la pratique... et surtout beaucoup de curiosité. 


Dans cet épisode d'ArtEcoVert nous accueillons Michel Garcia, connu et reconnu pour ces apports sur la couleur végétale. Il revient pour nous sur son parcours et son souhait permanent de transmettre et de simplifier pour que cet art persiste. 


Retrouvez Michel Garcia sur son site PLANTES ET COULEURS : https://www.michelgarcia.fr/  


❤️ Vous aimerez aussi : #E2 - Michel Garcia - La transmission d'un savoir ancestral ICI


Encore un grand merci à Michel Garcia qui a déclenché chez moi l'idée de ce podcast ! 


ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

  • Épisodes en avance ⌛

  • Épisodes exclusifs (dont les mini séries...)

  • Rencontres avec des e-tables rondes 👥

  • Des discussions instantanées que vous pouvez choisir et dans lesquelles vous pouvez parler avec les invités qui ont rejoint Patréon (Cécilia Aguirre, Aurélia Wolff, Charlotte Marembert, Beste Bonnard, Suzy Gallo, …) 💬

  • Des informations (sorties, actualités, événements…) 📣

  • … 

  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Aujourd'hui, je partage avec vous les échanges que j'ai pu avoir avec Michel Garcia durant ma formation teinture végétale en Bretagne. Je lui demande de faire l'exercice compliqué, de retracer les 50 dernières années qui l'ont amené à cette passion et d'en tirer ses trois grandes fiertés. Avant tout, je voulais m'excuser pour la qualité de l'audio de ce premier épisode. Le message délivré en reste toutefois hyper intéressant et vous verrez que... A la suite, les prochains épisodes sont de meilleure qualité audio. Merci de votre compréhension et bonne écoute. Est-ce que Michel, tu peux nous raconter ton parcours jusqu'à cette première journée de formation que tu nous as dispensé aujourd'hui ?

  • Michel Garcia

    Alors aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai eu une vie jalonnée par le monde des plantes et le monde des couleurs. C'est assez curieux à dire, mais j'ai des souvenirs de petits garçons. On allait chez un oncle qui revenait du Maroc et qui avait une collection de tapis anciens. Et comme on était toute une équipe, c'était un regroupement familial, il y avait les cousins, il m'avait dit l'oncle, attention, ces tapis sont de véritables trésors, il ne faut pas y toucher, il ne faut pas mettre les mains dessus parce que c'est justement très précieux Le mot trésor je ne sais pas, j'avais peut-être sept ans, je ne savais pas trop ce que c'était qu'un trésor. Pour moi, un trésor, c'était un coffre rempli de pièces d'or, en gros. Et le trésor, c'est à cause des couleurs. et ça m'était resté que les couleurs puissent être un trésor. J'allais en vacances chez un autre oncle et je m'ennuyais, je dévorais tout ce qui était lisible chez lui, peut-être à huit ans, comme ça, tout ce que j'arrivais à lire, à ma portée. Il avait l'encyclopédie de tout l'univers, chose qu'on n'avait pas chez lui, ce qui est extraordinaire pour un gamin. Et puis vous voyez que je m'ennuyais, alors il m'avait dit... Pourquoi tu ne ferais pas un herbier ? Tu es tout le temps au jardin quand on regardait les plantes. Tu n'as qu'à les mettre. Je vais te montrer comment on fait. Il m'avait fabriqué quelque chose. Alors, fabriquer quelque chose, pour moi, c'était incroyable. Mon père n'était pas bricoleur. Et cet oncle avait pris deux plaques de contreplaqué. Il les avait percées. Il avait mis des vis papillon. Et il avait fait une presse pour faire un herbier. Et j'avais commencé à ramasser tout ce que je pouvais pour les presser dans mon herbier. Et voilà. c'était mon premier herbier et j'avais l'impression que du coup je pouvais quelque part thésauriser d'une certaine manière tout un tas de choses au cas du monde des plantes et bien plus tard encore un autre souvenir du même oncle cette fois-ci où il m'avait dit mais qu'est-ce que tu deviens, qu'est-ce que tu fais ? J'ai dit, je m'intéresse à la photo, peut-être presque 14 ans, et au lycée, il y avait des collègues qui avaient un grandisseur, alors j'avais pu y aller voir, et puis elles ont trouvé, éventuellement, acheter des petits pots de révélateurs, de fixateurs, et puis donc faire les bas, et donc je me suis dit, voilà, j'aimerais bien avoir 4 sous pour acheter ça, et puis il m'avait dit oui. On va pas acheter ces choses là, on va les fabriquer. Alors fabriquer, moi j'étais fabriqué de révélateurs photo, de fixateurs, des bains d'arrêt, des bains de tirage. Et il était revenu, en fait il était plus ou moins un magasinier à la chaîne Pétrole à Rouen, à Petit-Courol, il était revenu avec une liasse de photocopies, qui pour l'époque était une chose qui coutait une petite fortune pour nous, mais il avait photocopié toutes sortes de bouquins sur la fabrication de ces produits là. C'était quand même un des grands outils dont ils avaient envie de faire connaître ça. Et ils m'avaient dit, en tout cas, ce qui t'intéresse, c'est qu'on va acheter des produits et puis tu pourras fabriquer des trucs. Alors j'ai eu 25 fois cette photocopie, alors évidemment c'est des souvenirs ineffaçables parce que j'avais scotché l'hydroquinone, le sulfide de sodium hydrogénol, le truc pour faire tous mes bains, et il m'avait emmené dans une droguerie, une droguerie d'un autre monde. parce qu'il y avait tous les... Je pense qu'on était... Il devait être assez connu. En tout cas, il avait une telle assurance. C'était un colosse un peu très... Il devait connaître le magasinier puisqu'on avait pu aller derrière le magasin où il y avait ses étagères avec tous les produits. et j'ai donné ma liste au magasinier, j'ai tremblé en moitié, je ne savais pas du tout ce qui m'arrivait en quelque sorte, et puis il m'a dit, à un moment donné, il m'a dit vasotrie à zol, c'est une petite lance anti-voile, quand les oréga ont une sorte de voile, ça supprime le voile Et puis, au fil des ans, à chaque fois, j'étais sensible à un événement qui faisait correspondance, à la curiosité de tous les temps. ou la curiosité pour la chimie, ou pour le bricoleur, pour les savoir-faire manuels, artisanaux en quelque sorte. Et ces trois pôles finalement ont construit la vie d'une certaine manière. Jusqu'au moment où c'était comme un plan de convergence. A 17 ans, je faisais du stock sur le bord d'une roue. Quelqu'un s'arrête, il était tard, il me dit qu'il allait dormir là. J'ai donné un rôpé. Et dès le lendemain matin, je m'aperçois qu'il construisait des métiers à tisser. Et la fille de la maison, elle essayait, évidement, de faire des couleurs végétales. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Alors je suis parti comme une fusée dans la forêt et là on a sauté. J'ai trouvé des choses, sérieusement, avec zéro bagage intellectuel sur le sujet. Voilà, c'était mon premier contact, en quelque sorte. Après ma première paie d'ouvriers agricoles, j'ai acheté des piles de bouquins sur les plantes. Et là, non seulement j'abrognais sur les plantes et les savoir-faire, mais dans ces vieilles flores, il y avait toujours ces notions, telle plante est territoriale. J'ai cultivé un jardin sur le sol, je me suis trouvé à l'étier. Dans le bâtiment, parce qu'à l'époque dans le sud, il y avait une grosse demande pour les ouvriers du bâtiment, pour qu'elle gagne sa vie, et dès que j'avais un moment, je pensais à la campagne et j'ai regardé les fleurs. J'ai cultivé ces armes d'art secrètes en très long terme, jusqu'au moment où la métier du parti, vous savez, je les bricolais dans ma maison, je faisais des couleurs, à un moment j'ai commencé à faire les peintures, et le jour, j'avais vu... On m'a demandé d'en parler, je me suis découvert éloquent, alors je n'avais jamais mis trois mots sur le sujet, mais à force de rire, je me suis trouvé éloquent et du coup capable de raconter. Alors c'était un café évolué en quelque sorte. Et puis les années passant, on est venu me chercher pour me proposer de faire un book en public, découvert, à l'époque il ne s'agissait pas de recettes. Je me souviens de dire que M. Chauderelle était le fondateur des éditions du Sud. et puis je crois que, des petits gens d'intelligence, des babacos, des recettes, des feuilles plutôt genre herbier, découvertes, bon, c'était mon temps médical, mais finalement, J'ai monté une association parce qu'à force de discuter avec des collègues, on s'était fait comme une sorte de petit réseau d'amitié. À l'époque, on écrivait encore avec des stylobines sur des feuilles de papier qu'on mettait dans des enveloppes avec un timbre. Ça, c'était le début en fait. J'avais changé mon entreprise à la Chambre des Métiers en 88. C'était plâtre et couleur. Et puis j'étais retourné à la chambre des métiers pour changer de lettre, j'avais fait plantes et couleurs. Parce que du coup je faisais de moins en moins de plâtre et puis j'avais de plus en plus de curieuses idées de gens qui me demandaient d'intervenir. Et après il m'a dit voilà la mairie a ses terrains là, le site du château de l'Orly, si tu veux installer un jardin là. On avait un minuscule jardin à deux trois copains, un jardin privé. Et puis finalement, ils nous proposaient d'en faire un jardin public. Et du coup, mon jardin secret était de plus en plus plébiscité et converti en jardin public. Et c'est devenu une grosse association subventionnée. J'ai réussi tous les dossiers parce que je me suis découvert finalement, et encore une pertinence, c'est-à-dire, c'était l'époque où le ministère de l'aménagement du territoire avait découvert qu'aménagement du territoire est dévorement durable. J'ai eu l'opportunité de mettre Lionel Jospin qui donnait son aval à mon projet de jardin. Aujourd'hui, c'est déjà un ancien Lionel Jospin, mais c'était important pour l'époque. Ce jardin est sorti comme un champignon parce que c'était le bon moment. Il y avait une pertinence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça, c'était en quelle année, la validation du projet ?

  • Michel Garcia

    2002.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    2002, validation du projet Desjardins de Lauris.

  • Michel Garcia

    Oui. Et c'est là que je me suis rendu compte que finalement, on est ce qu'on a toujours été. La vie nous offre des occasions de rebondance, de la profondité, d'expérience, de comédie. Et toujours, finalement... Et donc effectivement, à chaque fois que je reviens vers la plante, à chaque fois que je reviens, de plus en plus, de toute façon, c'est comme des rendez-vous où je vais en savoir un peu plus, où je vais comprendre un peu plus. J'ai découvert finalement cette curiosité en... Donc cherchant à m'en sortir en quelque sorte, parce que quand on est tiré vers un tourbillon comme ça, on est littéralement harcelé des questions qu'on n'avait pas anticipées. Et est-ce que je me tiens comme s'il était un de là, par exemple ? Et j'en sais rien, bien sûr. Alors j'ai boutiné, j'ai boutiné, j'ai découvert des quantités de choses. Je prenais le cas, je n'avais même pas encore le permis. J'allais à la bibliothèque des gens, à la Cine-Provence, et j'ai boutiné pendant des heures et des heures, et je pense que le soir... Je me mets dans la tête de tout ça. À l'époque, c'était pas la carrière, c'était moi qui étais le guideur. Parce que là, il fallait mémoriser. Il fallait apprendre à lire de façon à restituer son obéissance. C'est une façon d'apprendre à lire qui est un peu particulière. Parce que c'est comme si on avait une certaine pression que vous devez rencontrer à un tiers ce que vous avez lu. Est-ce qu'il y a eu des gens vers qui vous vous êtes tournés pour en savoir un peu plus ? Oui, alors il y a eu des gens inspirants, il y a des gens qui m'ont aidé. À un moment donné, j'avais été contacté par un prof de la faculté de pharmacie de Montpellier, qui s'intéressait au couloir végétal, et qui avait entendu parler de ce qui venait vers moi. Et un jour, il m'a téléphoné, il m'a dit, j'ai des collègues avec qui je travaille, qui seraient intéressés pour te rencontrer. Ah, d'accord. Aujourd'hui j'ai un atelier assez vaste pour accueillir le groupe, mais à l'époque c'était encombré, tout un bazar de planches et de choses, et ce n'était pas du tout fait pour accueillir le monde, donc je me soucie assez peu de la capacité d'accueil. Et puis arrivent deux messieurs très bien, avec mon collègue Franck, et puis le groupe qui se présente, ils bossaient pour un DMH tocheur. Et puis, j'en regardais tout et puis je rentrais dans la caverne de l'Albeba, j'en regardais tout comme s'ils nous arrivaient dans une planète quoi. Et puis à un moment donné, il y a un d'entre eux qui s'arrête devant un petit dispositif que j'avais fait pour... On m'avait donné quelques éprouvettes, j'avais très peu de matériel, mais j'avais des éprouvettes, j'avais des bouchons. C'était des éprouvettes, en tout cas, on n'en a pas beaucoup, mais du coup... Je n'ai fait qu'un porte-écouvettes pour contreplaquer en faisant non pas des trous de sabloutons mais en faisant des genres de bonnerons c'est-à-dire en faisant des sinusités qui permettait de les tenir. J'ai bien regardé ce truc-là comme si... Lui il était halluciné, ils avaient des budgets énormes pour acheter une maladie, une maladie laboratoire et moi je fabriquais mon matériel. J'ai trouvé que c'était très astucieux de faire avec son allée, de bricoler avec ce dont on disposait de ses côtés, leur appui. J'ai travaillé pendant des années avec eux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Combien de temps environ ?

  • Michel Garcia

    Je ne sais pas, peut-être 7-8 ans. J'ai développé trois brevets de dimension internationale qui sont lignes maintenant. C'est du succès.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous entrez dans le domaine public ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. Je ne suis jamais arrivé à... en tout cas pour ton inventivité parce que franchement tu t'étaches dans le système quoi, tu l'écroulibres un peu et ça ne sert pas et puis un jour il m'avait dit écoute On a quand même un souci avec les rapports, c'est un peu la route où on est présent à la direction, parce que toi tu es toujours dans la stéréotype de tout temps, les peuples laborieux, les centaines de centaines d'héros, et il se passe un défi, il faut des analyses, il faut des prises de mesures, et c'est d'ici que l'on est au-dessus de la chromatographie. Et puis, à moins de montrer, tu n'es pas... il me dit il me faudrait une formation je lui ai dit, ça va, aucun problème aucun problème il me dit, on va prendre un rendez-vous, tu vas venir on va te détacher un ingénieur j'étais formé j'étais si mêlé de voir avec quelle facilité ça c'est une chance très meilleure et donc cette dame qui ne s'est pas beaucoup mise à m'importer elle m'a dit, je vais te faire un rendez-vous la vulgarisation, ils m'ont remis tous les mots techniques à la tête et là-bas j'avais vu un bouquin cité un bouquin de Wagner, enfin c'était un chimiste américain signé à la chromatographie, je fonce à je vais voir mon collègue de Montpellier, il y avait une grande librairie de Soran, une des plus grandes librairies de France, je commande le bouquin il avait un parcours de l'évolution C'était pas empruntable, mais de toute façon, c'était même pas visible. Et j'ai eu ce mot de caractère. Page après page, mais pendant des heures, je remisais 30, 40 fois la même page. Parce qu'il n'y avait pas un mot de ce que j'ai dit. En plus, c'était en anglais. Donc, je me suis retrouvé, du coup, à me familiariser avec le vocabulaire, la petite, le sublime, vous voyez. Ce qui a été une chance incroyable, parce que du coup, je peux lire les articles. C'est un peu suite maintenant. J'écoute le vocabulaire, mais en autodidacte. C'est des heures, des heures, un soir. Et du coup, j'ai eu beaucoup de jeunesse, dans le sens de venir tout à l'heure. Parce que j'ai passé une soirée à l'île, au lieu de se déchirer la tête avec un peu d'apport. Ce qui n'est pas mal, plutôt pas. Mais du coup, je suis rentré dans les mondes comme ça. Et après, j'ai fait des rapports avec les chromatomes, j'ai fait... voilà, les brevets ont été déposés. Du coup, il y a eu quelques années pendant lesquelles les budgets de recherche avaient eu les brevets, mais il y a eu aussi d'autres dossiers de recherche. Vous avez besoin de quelqu'un qui leur fasse des bibliographies un peu spéciales. Et ça m'a permis de gagner ma vie à hauteur suffisante pour conserver l'entreprise en vie et dégager un temps au monde pour m'aider à se soucier. Parce que tout ça c'est un mode de bénévoleur. J'ai un président fondateur et donc j'ai passé beaucoup de temps à réunir une collection.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Collection de plantes du coup ?

  • Michel Garcia

    Oui, collection de plantes pour le jardin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y avait combien d'espèces ? Et dont des exotiques, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.

  • Michel Garcia

    Mais c'était très intéressant, c'était en anglais, j'avais beaucoup de mal à suivre quand on est un peu chez soi, mais je m'accrochais vraiment. Et puis un jour je me suis proposé, comme tous les membres autour de Rôles, j'organisais l'édition, je me suis proposé mon jardin, j'ai organisé un décollage. Et puis du coup, ça a pris ses raisons internationales.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça reste, tous les ans il y a une... Il y a un événement à Lauris sur la teinture qui est connu mondialement, c'est un peu grâce à ça ?

  • Michel Garcia

    Je suppose que c'est le même colloque. Oui, je pense que c'est ça. Là-bas, j'ai créé une boutique, une séminaltech, donc je vends tous les produits pour la teinture, je vends de graines, le marché de la couleur végétale et de la couleur. Le deuxième jour c'était la journée des artisans, il y avait des conférences beaucoup plus ouvertes, et des gens qui venaient sur le marché. Le troisième jour c'était le marché, mais c'était tout dédié. Et donc il y avait des animations, et ce genre, il y en avait pour tout. Et on m'avait dit, on ne mélange pas les professionnels, les entreprises et les artisans, les entreprises, les artisans c'est les bricolos sur les marchés, les entreprises c'est du moment, ça a lieu. qui brassent l'expert industriel et tout. Et en fait, ça a très bien marché. Parce que bien sûr, ce que veulent les industriels, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    D'avoir l'avis des clients. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est un boulot parmi... Parce que mettre un ingénieur sur un dossier, ils n'y comprennent rien. La direction de ça, ils n'ont pas les bases. Alors qu'ils sont trop contents de trouver des petits plats, des artisans valants qui vont leur faire des dossiers.

  • Speaker #0

    Des passionnés.

  • Michel Garcia

    Etc. J'ai dit exactement ce que je voulais faire. J'ai l'impression qu'à plusieurs reprises pendant des années, je tenais ma place. Et aujourd'hui quand je rencontre des gens qui viennent se former, je vois que c'est un peu comme un grand ami. tout que vous veniez, trouvez ce point de convergence qui fait que vous êtes ce que vous avez toujours été et que la couleur végétale habite votre monde au point qu'elle a du sens parce que du coup les gens reconnaîtront en vous cette flamme et du coup vous en vivrez mais vous en vivrez au bon sens plénière, pas seulement au niveau économique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous serez là où vous êtes attendu de toute façon vu le est-ce qu'aujourd'hui justement je rebondis sur la question où vous en vivrez est-ce qu'aujourd'hui on peut vivre de la teinture végétale et pourquoi du coup les industriels n'y reviennent pas alors que c'est ancestral c'est une alternative à tous ces pigments pétrochimiques qui polluent nos eaux etc, pourquoi on n'y revient pas ?

  • Michel Garcia

    il y a beaucoup de gens qui reviennent à la couleur végétale et il y a des secteurs qui sont obligés de concéder des choses à ce sujet. Par exemple, je me souviens, il y a quelques décennies, les quelques-uns qui revenaient du Maroc... ou de l'Inde avec des cheveux hauts et nez, bon c'était un peu des marginaux, puis de toute façon quand on parlait de coloration naturelle pour le chou, c'était habitué, ça ne se trouvait pas, on trouvait pas à filmer, que ça ne pouvait pas pénétrer dans le cheveu, voilà, et donc c'était fantaisie. Aujourd'hui il y a eu tellement d'allergies, il y a eu même des morts avec les édèles de printes, avec la parapéminine, la lindianine, des choses comme ça, du coup... C'est trop risqué pour les coiffeuses d'être à 100% naturel. Voilà, le monde change. Et aujourd'hui, par exemple, dans le monde des cosmétiques, on s'intéresse beaucoup aux couleurs végétales. D'ailleurs, je suis sollicité parfois par des maisons qui s'intéressent à ça. Et puis... Les colorants alimentaires, bien entendu, c'était une espèce de rigolade il y a quelques années. Aujourd'hui, la plupart des colorants alimentaires sont de l'origine végétale ou biotechnologiques, c'est-à-dire sont des bactéries. Il y a quand même beaucoup de choses végétales. Des très grosses maisons qui font des rouges de paprika, qui font des... Voilà, c'est pas pour le rire, on parle de tonnages incroyables. Les plus gros marchés actuellement pour la couleur végétale, c'est bien entendu l'alimentaire. Le textile, il y a une certaine valeur ajoutée. On va dire tout simplement qu'aujourd'hui, le textile est délocalisé dans le Grand Sud et dans le Grand Est. C'est-à-dire le Maroc, la Tunisie, etc. produisent des grandes marques, la textile aussi. Et pour des plus petites marques, en Chine, en Inde, au Bangladesh, etc. Et donc pourquoi ? Pour des raisons de prix de revient. Le consumérisme a absolument changé. Oui, trois collections par mois. Et donc, c'est un gaspillage incroyable. Le modèle industriel ne le fait pas rêver.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, du coup, c'est ce que vous disiez ce matin en introduction, entre l'industriel et l'artisanat, est-ce qu'aujourd'hui, on arrive à trouver un modèle où les gens qui se lancent dans la teinture végétale, notamment sur le textile, peuvent en vivre et que ça se démocratise un peu plus ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. C'est une filière qui reste à construire, une filière qui se cherche un peu. Il y a beaucoup de micro-filières, mais pour l'instant c'est de l'artisanat d'art. Aujourd'hui les couturières peinent à faire le pas pour être aussi sur un cheval entre teinture et couture. C'est un peu difficile parce que pourvis en tant que couturière c'est déjà pas évident. Se rajouter une activité qui n'a rien à voir, alors j'en connais qui travaillent dur et qui font des belles choses. Aujourd'hui c'est quoi ? C'est le design, l'ameublement. Il y a quelques filières qui apparaissent. Vous savez par exemple que dans le monde du spectacle... il faut avoir un certain quota d'activités qui relèvent du développement durable. Et par exemple, le costume, c'est un sujet tout indiqué. Parmi les gens que j'ai formés, il y en a au moins deux qu'il faut connaître. Il y a Clément Mottier qui maintenant est costumier pour le cinéma. C'est extraordinaire, il a fait 7 ou 8 films déjà. Et des films où tout le monde est en couleur végétale. ça c'est vraiment intéressant d'abord parce que c'est des pratiques vertueuses bien sûr les gens qui regardent le sauront au tard parce qu'il y a de la communication etc et puis ça va se savoir que c'est faisable et que finalement il y a des harmonies de couleurs, il y a des choses extraordinaires à un moment donné ils ont tourné Astérix en Chine donc Clément on est un peu de la même veine s'est mis à potasser le film se passe il y a à peu près 2000 ans c'est l'époque des royaumes combattants c'est un peu les samouraïs de la Chine donc ils sont dans des couleurs austères ils sont dans des grilles de fer on a des textes anciens qui disent avec quoi c'était fait ça contraste avec des peaux en décadent ils sont dans des soirées à motifs polychromes et tout et donc lui il a dû imprimer en sérigraphie des motifs polychromes en couleur végétale et il a dû faire aussi tous ses costumes austères, etc. Je l'ai vu arriver de temps en temps, il passe en totalité, mais aussi pour se former sur des petits quelque chose sur lesquels il n'est pas très sûr. Il m'a très bien réussi. Il y a beaucoup d'autres exemples, mais dans le théâtre aussi. Il y a des pièces entières. Je me souviens, la première pièce qui était sortie, c'était au théâtre de... Un petit théâtre parisien très ancien au 18ème, c'était la pièce de Lacme qui était sortie, tout le monde en couleur végétale. Mais c'était il y a déjà 10 ans ça. Donc non, les choses avancent, mais elles n'avancent pas chez le gros qui va faire du t-shirt à 2 balles le palox pour qu'on puisse faire du jetable avec une petite visite dessus. Faire savoir qu'il y a de la valeur humaine à jeter. Un produit plus proche des gens, un produit plus proche de la réalité, des préoccupations du temps. Voilà ce que doit être la couleur du jetable aujourd'hui. Un produit de consommation, l'industrie ne s'y intéresse pas, quelle chance ! Parce que quand ils vont raser la moitié de la forêt du Paouet pour mettre des immenses champs de garances avec des énormes usines qui fument, des humains noirs pour faire des extraits à la tonne parce qu'on a des marques immenses qui veulent la couleur véritable. Moi, ça ne va pas me faire rêver, ça, les grosses usines qui fument tout noir à la place de la belle forêt du Paouet. Voilà. En fait non, la démesure je pense que c'est pas une solution. Et en fait on a qu'une seule chose à soutenir pour moi, c'est justement l'artisanat. Voilà, les gens qui veulent faire des choses à l'échelle humaine. Aujourd'hui on fait 30 clics sur internet, on a des quantités de choses, la difficulté c'est de choisir, donc il y a beaucoup beaucoup d'autodidactes. Après il y a des réseaux, les réseaux c'est un phénomène relativement récent, on regarde l'histoire, mais un réseau comme Frésil. Si vous tapez un plan végétal, vous allez tomber sur des groupes qui ont 5000, 6000, 8000 adhérents. Alors c'est peut-être du secteur du loisir métaphysique, il y a beaucoup de petits apprisesurs qui font les marchés, qui font les salons, qui font... Ça fait des dizaines de milliers de gens tout ça, donc ça existe quand même. Les gens qui ont réussi, c'est de la réussite personnelle, on ne va pas parler de réussite économique, ils s'achètent le dernier à avoir, quand ça devient un mode de vie, quand la couleur végétale est au cœur de vos préoccupations, on connaît le futur, on croit en sciences humaines, en sciences exactes, en savoir-faire, on est au carrefour de tout ce qu'il faut faire. l'être humain en fait, qui peut être manuel, intellectuel ou relationnel. Et donc on peut être tout ça à la fois finalement, avec un sujet transversal comme ça. C'est pas un métier la couleur végétale, c'est pas comme pour on dit aux christiens. Ça habite toutes sortes de choses, de différents métiers, mais on n'a pas besoin de la couleur végétale, c'est pas comme la... et on n'est pas non plus dans un normé, c'est justement l'important travailler vers un parcours dont on est un personnage un peu comme ça. Voilà, oui, quelque part, c'est une apologie de l'autodidactisme.

  • Speaker #1

    On crée son cheminement.

  • Speaker #2

    En fait, qu'on le veuille ou non,

  • Speaker #0

    on se retrouve dans une communauté comme une ancienne communauté de métiers, des corporations, etc. Et donc, c'est un mode de vie très intéressant parce que finalement,

  • Speaker #2

    l'industrie,

  • Speaker #0

    le mondialisme... Tout ça fait qu'on tombe dans une espèce d'anonymat où le chiffre est au cœur de tout, on ne regarde que son porte-monnaie, comme le disaient des gens simples.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est difficile de rentrer dans un marché de consommation. Aujourd'hui, c'est encore marrant. Ça peut le rester longtemps.

  • Speaker #1

    les gens à qui vous avez passé le flambeau, il y en a quelques-uns qui vous marquent, qui pourraient être des gens que j'irais voir aussi avec le micro et qui transmettent encore un autre message, une autre voix, etc. Est-ce qu'il y en a qui vous ont marqué, s'il y en avait trois à citer ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    alors il y a Aurélien Volk, que je trouve extraordinaire, de simplicité, de gentillesse, d'ouverture,

  • Speaker #2

    elle a l'audace,

  • Speaker #0

    elle se limite pas a priori. C'est une grande aventurière de la couleur végétale. Laura et Amandine, jeunes agricultrices des Bouches-du-Rhône, qui cultivent la persil caramigo, qui font un agrigo magnifique, de belle qualité, et qui ont cultivé d'autres plantes, bien sûr,

  • Speaker #2

    et qui ont tenté l'aventure agricole,

  • Speaker #0

    mais vraiment, c'est une fête à démonter, par exemple, par une paysanne des couleurs. Il a 30 minutes de vie à la minute, c'est un animateur, c'est un animateur qui n'est que d'expérimenter son truc. Donc c'est, on expérimente et on observe, on observe, voilà, il a peur de revenir à zéro, les gens qui ne savent rien, pour les conduire vers un petit quelque chose.

  • Speaker #2

    Au niveau professionnel, il y a beaucoup de gens qui vivent de la couleur végétale aujourd'hui, souvent parce qu'ils ont plusieurs casquettes, mais c'est le lot de l'artisan. En général, le boulanger ne vit pas en faisant du pain, il vit en faisant des gâteaux, et puis des accessoires, les petits pains fantaisie, etc. Mais finalement, l'artisan, c'est celui qui... qui a multiples présentations de son sujet. Alors en couleur végétale, peut-être encore plus qu'ailleurs, on vit de la couleur végétale à travers un statut de designer, d'artiste, de costumier. Il y a des gens qui font de la couleur en façon, il y a des gens qui font de l'événementiel, de l'art. Il y a beaucoup, beaucoup de monde. et c'est toujours difficile de faire un choix. J'ai parlé de Clément Mottier, qui est costumier de cinéma, Sandrine Rosier, qui a fondé le Greta de teinture végétale à Paris. C'est quand même un très beau travail. Moi, dans mes rêves, je rêvais qu'un jour, la couleur végétale serait au programme de l'éducation nationale, et j'estimais que j'aurais atteint mes objectifs. C'est déjà le cas. Puisque, bien sûr, avec le projet Couleur Garant, j'avais l'espoir de faire une sorte d'école de la couleur végétale. Sandrine Rosier a pu créer ce Greta, donc ça dépend de l'école Boulle, c'est métier du spectacle, design métier du spectacle. Et du coup, tous les ans, il y a des sessions où se forment des gens qui ont bien sûr un projet professionnel. Il y a très rarement, le prix est élevé et donc la plupart ont des... des prises en charge de formation continue ou autre. Et donc, il y a beaucoup de monde. Et Sandrine elle-même, elle a monté des spectacles. Enfin, elle a fait tous les costumes pour différents spectacles au fil de ces dernières années. Donc, ça, c'est pour le costume, le vêtement, le spectacle théâtre-cinéma. Trendy, alors trendy, c'est de la décoration d'intérieur. C'est un peu maison et objet, quoi. et donc il y a beaucoup de choses toutes en couleur végétale sur de la belle fibre et puis après c'est difficile parce que ça va de l'agriculture à l'histoire, au patrimoine bon voilà il y a quand même un un volant extrêmement large. Donc, on s'aime, mais on ne sait pas ce qui va germer, ce qui va pousser et où. Et donc, finalement, c'est assez satisfaisant pour un formateur de dire je donne tout, et de toute façon, je ne peux pas faire mieux. Après, c'est utile, tant mieux. Si ça ne l'est pas, peut-être la prochaine fois. Parce qu'il y a des gens qui arrivent, ils vont tout casser, ils ont des projets géants qui ne décollent jamais, trop ambitieux parfois, ou trop rêveurs. et d'autres timides, tranquilles dans leur coin, où vous découvrez quelques années après qu'ils ont fait un beau truc finalement, alors que ce n'était pas forcément les plus exubérants. Même dans un groupe comme aujourd'hui, on ne sait absolument pas qui fera quoi. Il y en a pour autant qui en feront quelque chose. La répartition, il faut que les gens soient rejoints par cette vocation, par cette curiosité, cet intérêt. Ce n'est pas un créneau très porteur pour l'instant. Les pionniers n'ont jamais été favorisés. On crie un peu dans le désert. Et puis il y a des échos, mais on ne s'en rend pas toujours compte. Mais il faut continuer.

  • Speaker #1

    Il y a une seule école, une seule formation de Breton ? Pour des gens qui aimeraient se lancer ?

  • Speaker #2

    Il y a les arts d'écho à Paris, l'ENSAD, l'École nationale supérieure des arts décoratifs. J'ai formé un certain nombre de personnes, mais notamment Isabelle Rodier, qui est prof de sérigraphie et d'impression textile. Et donc maintenant, elle fait ses sérigraphies en couleur végétale. Et donc, tous les ans, il y a une vingtaine d'élèves qui passent par chez elle quand même. Et c'est une haute école. Mais toutes les écoles de costumes comme Olivier Dessert, Dupéret, toutes ces écoles-là ont aussi des profs maintenant qui enseignent la couleur végétale. Donc c'est quand même déjà assez académique, c'est assez intéressant. Alors le Greta, il y a eu des sessions, moi je me souviens d'avoir participé à une session à Aix, une session à Montpellier, et puis le plus c'est Paris quoi. Il y a des locaux intéressants, ça se passe souvent dans des lycées du textile, de la mode, donc ils ont déjà des ateliers équipés, des labos, ça compte beaucoup quand on enseigne.

  • Speaker #1

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #2

    La relève est assurée, pour moi la relève est assurée à plus d'un titre.

  • Speaker #1

    Merci Michel pour avoir retracé ton parcours et d'avoir eu un mot pour tes élèves et pour tes pères. Je voulais m'excuser pour la qualité audio ainsi que les nombreuses coupures durant l'enregistrement. Nous avons eu des problèmes de bruit et des problèmes de micro. En tout cas, je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode qui s'intitule La transmission d'un savoir ancestral toujours avec Michel Garcia où il revient sur ses trois grandes fiertés et ses apports pour la teinture végétale en France. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #0

    Sous-titrage

  • Speaker #2

    ST'501

Description

⁉️Comment Michel Garcia est arrivé à la couleur végétale ? 


La rencontre entre une passion pour les plantes, la chimie et la pratique... et surtout beaucoup de curiosité. 


Dans cet épisode d'ArtEcoVert nous accueillons Michel Garcia, connu et reconnu pour ces apports sur la couleur végétale. Il revient pour nous sur son parcours et son souhait permanent de transmettre et de simplifier pour que cet art persiste. 


Retrouvez Michel Garcia sur son site PLANTES ET COULEURS : https://www.michelgarcia.fr/  


❤️ Vous aimerez aussi : #E2 - Michel Garcia - La transmission d'un savoir ancestral ICI


Encore un grand merci à Michel Garcia qui a déclenché chez moi l'idée de ce podcast ! 


ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

  • Épisodes en avance ⌛

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  • Rencontres avec des e-tables rondes 👥

  • Des discussions instantanées que vous pouvez choisir et dans lesquelles vous pouvez parler avec les invités qui ont rejoint Patréon (Cécilia Aguirre, Aurélia Wolff, Charlotte Marembert, Beste Bonnard, Suzy Gallo, …) 💬

  • Des informations (sorties, actualités, événements…) 📣

  • … 

  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Aujourd'hui, je partage avec vous les échanges que j'ai pu avoir avec Michel Garcia durant ma formation teinture végétale en Bretagne. Je lui demande de faire l'exercice compliqué, de retracer les 50 dernières années qui l'ont amené à cette passion et d'en tirer ses trois grandes fiertés. Avant tout, je voulais m'excuser pour la qualité de l'audio de ce premier épisode. Le message délivré en reste toutefois hyper intéressant et vous verrez que... A la suite, les prochains épisodes sont de meilleure qualité audio. Merci de votre compréhension et bonne écoute. Est-ce que Michel, tu peux nous raconter ton parcours jusqu'à cette première journée de formation que tu nous as dispensé aujourd'hui ?

  • Michel Garcia

    Alors aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai eu une vie jalonnée par le monde des plantes et le monde des couleurs. C'est assez curieux à dire, mais j'ai des souvenirs de petits garçons. On allait chez un oncle qui revenait du Maroc et qui avait une collection de tapis anciens. Et comme on était toute une équipe, c'était un regroupement familial, il y avait les cousins, il m'avait dit l'oncle, attention, ces tapis sont de véritables trésors, il ne faut pas y toucher, il ne faut pas mettre les mains dessus parce que c'est justement très précieux Le mot trésor je ne sais pas, j'avais peut-être sept ans, je ne savais pas trop ce que c'était qu'un trésor. Pour moi, un trésor, c'était un coffre rempli de pièces d'or, en gros. Et le trésor, c'est à cause des couleurs. et ça m'était resté que les couleurs puissent être un trésor. J'allais en vacances chez un autre oncle et je m'ennuyais, je dévorais tout ce qui était lisible chez lui, peut-être à huit ans, comme ça, tout ce que j'arrivais à lire, à ma portée. Il avait l'encyclopédie de tout l'univers, chose qu'on n'avait pas chez lui, ce qui est extraordinaire pour un gamin. Et puis vous voyez que je m'ennuyais, alors il m'avait dit... Pourquoi tu ne ferais pas un herbier ? Tu es tout le temps au jardin quand on regardait les plantes. Tu n'as qu'à les mettre. Je vais te montrer comment on fait. Il m'avait fabriqué quelque chose. Alors, fabriquer quelque chose, pour moi, c'était incroyable. Mon père n'était pas bricoleur. Et cet oncle avait pris deux plaques de contreplaqué. Il les avait percées. Il avait mis des vis papillon. Et il avait fait une presse pour faire un herbier. Et j'avais commencé à ramasser tout ce que je pouvais pour les presser dans mon herbier. Et voilà. c'était mon premier herbier et j'avais l'impression que du coup je pouvais quelque part thésauriser d'une certaine manière tout un tas de choses au cas du monde des plantes et bien plus tard encore un autre souvenir du même oncle cette fois-ci où il m'avait dit mais qu'est-ce que tu deviens, qu'est-ce que tu fais ? J'ai dit, je m'intéresse à la photo, peut-être presque 14 ans, et au lycée, il y avait des collègues qui avaient un grandisseur, alors j'avais pu y aller voir, et puis elles ont trouvé, éventuellement, acheter des petits pots de révélateurs, de fixateurs, et puis donc faire les bas, et donc je me suis dit, voilà, j'aimerais bien avoir 4 sous pour acheter ça, et puis il m'avait dit oui. On va pas acheter ces choses là, on va les fabriquer. Alors fabriquer, moi j'étais fabriqué de révélateurs photo, de fixateurs, des bains d'arrêt, des bains de tirage. Et il était revenu, en fait il était plus ou moins un magasinier à la chaîne Pétrole à Rouen, à Petit-Courol, il était revenu avec une liasse de photocopies, qui pour l'époque était une chose qui coutait une petite fortune pour nous, mais il avait photocopié toutes sortes de bouquins sur la fabrication de ces produits là. C'était quand même un des grands outils dont ils avaient envie de faire connaître ça. Et ils m'avaient dit, en tout cas, ce qui t'intéresse, c'est qu'on va acheter des produits et puis tu pourras fabriquer des trucs. Alors j'ai eu 25 fois cette photocopie, alors évidemment c'est des souvenirs ineffaçables parce que j'avais scotché l'hydroquinone, le sulfide de sodium hydrogénol, le truc pour faire tous mes bains, et il m'avait emmené dans une droguerie, une droguerie d'un autre monde. parce qu'il y avait tous les... Je pense qu'on était... Il devait être assez connu. En tout cas, il avait une telle assurance. C'était un colosse un peu très... Il devait connaître le magasinier puisqu'on avait pu aller derrière le magasin où il y avait ses étagères avec tous les produits. et j'ai donné ma liste au magasinier, j'ai tremblé en moitié, je ne savais pas du tout ce qui m'arrivait en quelque sorte, et puis il m'a dit, à un moment donné, il m'a dit vasotrie à zol, c'est une petite lance anti-voile, quand les oréga ont une sorte de voile, ça supprime le voile Et puis, au fil des ans, à chaque fois, j'étais sensible à un événement qui faisait correspondance, à la curiosité de tous les temps. ou la curiosité pour la chimie, ou pour le bricoleur, pour les savoir-faire manuels, artisanaux en quelque sorte. Et ces trois pôles finalement ont construit la vie d'une certaine manière. Jusqu'au moment où c'était comme un plan de convergence. A 17 ans, je faisais du stock sur le bord d'une roue. Quelqu'un s'arrête, il était tard, il me dit qu'il allait dormir là. J'ai donné un rôpé. Et dès le lendemain matin, je m'aperçois qu'il construisait des métiers à tisser. Et la fille de la maison, elle essayait, évidement, de faire des couleurs végétales. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Alors je suis parti comme une fusée dans la forêt et là on a sauté. J'ai trouvé des choses, sérieusement, avec zéro bagage intellectuel sur le sujet. Voilà, c'était mon premier contact, en quelque sorte. Après ma première paie d'ouvriers agricoles, j'ai acheté des piles de bouquins sur les plantes. Et là, non seulement j'abrognais sur les plantes et les savoir-faire, mais dans ces vieilles flores, il y avait toujours ces notions, telle plante est territoriale. J'ai cultivé un jardin sur le sol, je me suis trouvé à l'étier. Dans le bâtiment, parce qu'à l'époque dans le sud, il y avait une grosse demande pour les ouvriers du bâtiment, pour qu'elle gagne sa vie, et dès que j'avais un moment, je pensais à la campagne et j'ai regardé les fleurs. J'ai cultivé ces armes d'art secrètes en très long terme, jusqu'au moment où la métier du parti, vous savez, je les bricolais dans ma maison, je faisais des couleurs, à un moment j'ai commencé à faire les peintures, et le jour, j'avais vu... On m'a demandé d'en parler, je me suis découvert éloquent, alors je n'avais jamais mis trois mots sur le sujet, mais à force de rire, je me suis trouvé éloquent et du coup capable de raconter. Alors c'était un café évolué en quelque sorte. Et puis les années passant, on est venu me chercher pour me proposer de faire un book en public, découvert, à l'époque il ne s'agissait pas de recettes. Je me souviens de dire que M. Chauderelle était le fondateur des éditions du Sud. et puis je crois que, des petits gens d'intelligence, des babacos, des recettes, des feuilles plutôt genre herbier, découvertes, bon, c'était mon temps médical, mais finalement, J'ai monté une association parce qu'à force de discuter avec des collègues, on s'était fait comme une sorte de petit réseau d'amitié. À l'époque, on écrivait encore avec des stylobines sur des feuilles de papier qu'on mettait dans des enveloppes avec un timbre. Ça, c'était le début en fait. J'avais changé mon entreprise à la Chambre des Métiers en 88. C'était plâtre et couleur. Et puis j'étais retourné à la chambre des métiers pour changer de lettre, j'avais fait plantes et couleurs. Parce que du coup je faisais de moins en moins de plâtre et puis j'avais de plus en plus de curieuses idées de gens qui me demandaient d'intervenir. Et après il m'a dit voilà la mairie a ses terrains là, le site du château de l'Orly, si tu veux installer un jardin là. On avait un minuscule jardin à deux trois copains, un jardin privé. Et puis finalement, ils nous proposaient d'en faire un jardin public. Et du coup, mon jardin secret était de plus en plus plébiscité et converti en jardin public. Et c'est devenu une grosse association subventionnée. J'ai réussi tous les dossiers parce que je me suis découvert finalement, et encore une pertinence, c'est-à-dire, c'était l'époque où le ministère de l'aménagement du territoire avait découvert qu'aménagement du territoire est dévorement durable. J'ai eu l'opportunité de mettre Lionel Jospin qui donnait son aval à mon projet de jardin. Aujourd'hui, c'est déjà un ancien Lionel Jospin, mais c'était important pour l'époque. Ce jardin est sorti comme un champignon parce que c'était le bon moment. Il y avait une pertinence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça, c'était en quelle année, la validation du projet ?

  • Michel Garcia

    2002.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    2002, validation du projet Desjardins de Lauris.

  • Michel Garcia

    Oui. Et c'est là que je me suis rendu compte que finalement, on est ce qu'on a toujours été. La vie nous offre des occasions de rebondance, de la profondité, d'expérience, de comédie. Et toujours, finalement... Et donc effectivement, à chaque fois que je reviens vers la plante, à chaque fois que je reviens, de plus en plus, de toute façon, c'est comme des rendez-vous où je vais en savoir un peu plus, où je vais comprendre un peu plus. J'ai découvert finalement cette curiosité en... Donc cherchant à m'en sortir en quelque sorte, parce que quand on est tiré vers un tourbillon comme ça, on est littéralement harcelé des questions qu'on n'avait pas anticipées. Et est-ce que je me tiens comme s'il était un de là, par exemple ? Et j'en sais rien, bien sûr. Alors j'ai boutiné, j'ai boutiné, j'ai découvert des quantités de choses. Je prenais le cas, je n'avais même pas encore le permis. J'allais à la bibliothèque des gens, à la Cine-Provence, et j'ai boutiné pendant des heures et des heures, et je pense que le soir... Je me mets dans la tête de tout ça. À l'époque, c'était pas la carrière, c'était moi qui étais le guideur. Parce que là, il fallait mémoriser. Il fallait apprendre à lire de façon à restituer son obéissance. C'est une façon d'apprendre à lire qui est un peu particulière. Parce que c'est comme si on avait une certaine pression que vous devez rencontrer à un tiers ce que vous avez lu. Est-ce qu'il y a eu des gens vers qui vous vous êtes tournés pour en savoir un peu plus ? Oui, alors il y a eu des gens inspirants, il y a des gens qui m'ont aidé. À un moment donné, j'avais été contacté par un prof de la faculté de pharmacie de Montpellier, qui s'intéressait au couloir végétal, et qui avait entendu parler de ce qui venait vers moi. Et un jour, il m'a téléphoné, il m'a dit, j'ai des collègues avec qui je travaille, qui seraient intéressés pour te rencontrer. Ah, d'accord. Aujourd'hui j'ai un atelier assez vaste pour accueillir le groupe, mais à l'époque c'était encombré, tout un bazar de planches et de choses, et ce n'était pas du tout fait pour accueillir le monde, donc je me soucie assez peu de la capacité d'accueil. Et puis arrivent deux messieurs très bien, avec mon collègue Franck, et puis le groupe qui se présente, ils bossaient pour un DMH tocheur. Et puis, j'en regardais tout et puis je rentrais dans la caverne de l'Albeba, j'en regardais tout comme s'ils nous arrivaient dans une planète quoi. Et puis à un moment donné, il y a un d'entre eux qui s'arrête devant un petit dispositif que j'avais fait pour... On m'avait donné quelques éprouvettes, j'avais très peu de matériel, mais j'avais des éprouvettes, j'avais des bouchons. C'était des éprouvettes, en tout cas, on n'en a pas beaucoup, mais du coup... Je n'ai fait qu'un porte-écouvettes pour contreplaquer en faisant non pas des trous de sabloutons mais en faisant des genres de bonnerons c'est-à-dire en faisant des sinusités qui permettait de les tenir. J'ai bien regardé ce truc-là comme si... Lui il était halluciné, ils avaient des budgets énormes pour acheter une maladie, une maladie laboratoire et moi je fabriquais mon matériel. J'ai trouvé que c'était très astucieux de faire avec son allée, de bricoler avec ce dont on disposait de ses côtés, leur appui. J'ai travaillé pendant des années avec eux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Combien de temps environ ?

  • Michel Garcia

    Je ne sais pas, peut-être 7-8 ans. J'ai développé trois brevets de dimension internationale qui sont lignes maintenant. C'est du succès.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous entrez dans le domaine public ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. Je ne suis jamais arrivé à... en tout cas pour ton inventivité parce que franchement tu t'étaches dans le système quoi, tu l'écroulibres un peu et ça ne sert pas et puis un jour il m'avait dit écoute On a quand même un souci avec les rapports, c'est un peu la route où on est présent à la direction, parce que toi tu es toujours dans la stéréotype de tout temps, les peuples laborieux, les centaines de centaines d'héros, et il se passe un défi, il faut des analyses, il faut des prises de mesures, et c'est d'ici que l'on est au-dessus de la chromatographie. Et puis, à moins de montrer, tu n'es pas... il me dit il me faudrait une formation je lui ai dit, ça va, aucun problème aucun problème il me dit, on va prendre un rendez-vous, tu vas venir on va te détacher un ingénieur j'étais formé j'étais si mêlé de voir avec quelle facilité ça c'est une chance très meilleure et donc cette dame qui ne s'est pas beaucoup mise à m'importer elle m'a dit, je vais te faire un rendez-vous la vulgarisation, ils m'ont remis tous les mots techniques à la tête et là-bas j'avais vu un bouquin cité un bouquin de Wagner, enfin c'était un chimiste américain signé à la chromatographie, je fonce à je vais voir mon collègue de Montpellier, il y avait une grande librairie de Soran, une des plus grandes librairies de France, je commande le bouquin il avait un parcours de l'évolution C'était pas empruntable, mais de toute façon, c'était même pas visible. Et j'ai eu ce mot de caractère. Page après page, mais pendant des heures, je remisais 30, 40 fois la même page. Parce qu'il n'y avait pas un mot de ce que j'ai dit. En plus, c'était en anglais. Donc, je me suis retrouvé, du coup, à me familiariser avec le vocabulaire, la petite, le sublime, vous voyez. Ce qui a été une chance incroyable, parce que du coup, je peux lire les articles. C'est un peu suite maintenant. J'écoute le vocabulaire, mais en autodidacte. C'est des heures, des heures, un soir. Et du coup, j'ai eu beaucoup de jeunesse, dans le sens de venir tout à l'heure. Parce que j'ai passé une soirée à l'île, au lieu de se déchirer la tête avec un peu d'apport. Ce qui n'est pas mal, plutôt pas. Mais du coup, je suis rentré dans les mondes comme ça. Et après, j'ai fait des rapports avec les chromatomes, j'ai fait... voilà, les brevets ont été déposés. Du coup, il y a eu quelques années pendant lesquelles les budgets de recherche avaient eu les brevets, mais il y a eu aussi d'autres dossiers de recherche. Vous avez besoin de quelqu'un qui leur fasse des bibliographies un peu spéciales. Et ça m'a permis de gagner ma vie à hauteur suffisante pour conserver l'entreprise en vie et dégager un temps au monde pour m'aider à se soucier. Parce que tout ça c'est un mode de bénévoleur. J'ai un président fondateur et donc j'ai passé beaucoup de temps à réunir une collection.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Collection de plantes du coup ?

  • Michel Garcia

    Oui, collection de plantes pour le jardin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y avait combien d'espèces ? Et dont des exotiques, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.

  • Michel Garcia

    Mais c'était très intéressant, c'était en anglais, j'avais beaucoup de mal à suivre quand on est un peu chez soi, mais je m'accrochais vraiment. Et puis un jour je me suis proposé, comme tous les membres autour de Rôles, j'organisais l'édition, je me suis proposé mon jardin, j'ai organisé un décollage. Et puis du coup, ça a pris ses raisons internationales.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça reste, tous les ans il y a une... Il y a un événement à Lauris sur la teinture qui est connu mondialement, c'est un peu grâce à ça ?

  • Michel Garcia

    Je suppose que c'est le même colloque. Oui, je pense que c'est ça. Là-bas, j'ai créé une boutique, une séminaltech, donc je vends tous les produits pour la teinture, je vends de graines, le marché de la couleur végétale et de la couleur. Le deuxième jour c'était la journée des artisans, il y avait des conférences beaucoup plus ouvertes, et des gens qui venaient sur le marché. Le troisième jour c'était le marché, mais c'était tout dédié. Et donc il y avait des animations, et ce genre, il y en avait pour tout. Et on m'avait dit, on ne mélange pas les professionnels, les entreprises et les artisans, les entreprises, les artisans c'est les bricolos sur les marchés, les entreprises c'est du moment, ça a lieu. qui brassent l'expert industriel et tout. Et en fait, ça a très bien marché. Parce que bien sûr, ce que veulent les industriels, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    D'avoir l'avis des clients. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est un boulot parmi... Parce que mettre un ingénieur sur un dossier, ils n'y comprennent rien. La direction de ça, ils n'ont pas les bases. Alors qu'ils sont trop contents de trouver des petits plats, des artisans valants qui vont leur faire des dossiers.

  • Speaker #0

    Des passionnés.

  • Michel Garcia

    Etc. J'ai dit exactement ce que je voulais faire. J'ai l'impression qu'à plusieurs reprises pendant des années, je tenais ma place. Et aujourd'hui quand je rencontre des gens qui viennent se former, je vois que c'est un peu comme un grand ami. tout que vous veniez, trouvez ce point de convergence qui fait que vous êtes ce que vous avez toujours été et que la couleur végétale habite votre monde au point qu'elle a du sens parce que du coup les gens reconnaîtront en vous cette flamme et du coup vous en vivrez mais vous en vivrez au bon sens plénière, pas seulement au niveau économique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous serez là où vous êtes attendu de toute façon vu le est-ce qu'aujourd'hui justement je rebondis sur la question où vous en vivrez est-ce qu'aujourd'hui on peut vivre de la teinture végétale et pourquoi du coup les industriels n'y reviennent pas alors que c'est ancestral c'est une alternative à tous ces pigments pétrochimiques qui polluent nos eaux etc, pourquoi on n'y revient pas ?

  • Michel Garcia

    il y a beaucoup de gens qui reviennent à la couleur végétale et il y a des secteurs qui sont obligés de concéder des choses à ce sujet. Par exemple, je me souviens, il y a quelques décennies, les quelques-uns qui revenaient du Maroc... ou de l'Inde avec des cheveux hauts et nez, bon c'était un peu des marginaux, puis de toute façon quand on parlait de coloration naturelle pour le chou, c'était habitué, ça ne se trouvait pas, on trouvait pas à filmer, que ça ne pouvait pas pénétrer dans le cheveu, voilà, et donc c'était fantaisie. Aujourd'hui il y a eu tellement d'allergies, il y a eu même des morts avec les édèles de printes, avec la parapéminine, la lindianine, des choses comme ça, du coup... C'est trop risqué pour les coiffeuses d'être à 100% naturel. Voilà, le monde change. Et aujourd'hui, par exemple, dans le monde des cosmétiques, on s'intéresse beaucoup aux couleurs végétales. D'ailleurs, je suis sollicité parfois par des maisons qui s'intéressent à ça. Et puis... Les colorants alimentaires, bien entendu, c'était une espèce de rigolade il y a quelques années. Aujourd'hui, la plupart des colorants alimentaires sont de l'origine végétale ou biotechnologiques, c'est-à-dire sont des bactéries. Il y a quand même beaucoup de choses végétales. Des très grosses maisons qui font des rouges de paprika, qui font des... Voilà, c'est pas pour le rire, on parle de tonnages incroyables. Les plus gros marchés actuellement pour la couleur végétale, c'est bien entendu l'alimentaire. Le textile, il y a une certaine valeur ajoutée. On va dire tout simplement qu'aujourd'hui, le textile est délocalisé dans le Grand Sud et dans le Grand Est. C'est-à-dire le Maroc, la Tunisie, etc. produisent des grandes marques, la textile aussi. Et pour des plus petites marques, en Chine, en Inde, au Bangladesh, etc. Et donc pourquoi ? Pour des raisons de prix de revient. Le consumérisme a absolument changé. Oui, trois collections par mois. Et donc, c'est un gaspillage incroyable. Le modèle industriel ne le fait pas rêver.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, du coup, c'est ce que vous disiez ce matin en introduction, entre l'industriel et l'artisanat, est-ce qu'aujourd'hui, on arrive à trouver un modèle où les gens qui se lancent dans la teinture végétale, notamment sur le textile, peuvent en vivre et que ça se démocratise un peu plus ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. C'est une filière qui reste à construire, une filière qui se cherche un peu. Il y a beaucoup de micro-filières, mais pour l'instant c'est de l'artisanat d'art. Aujourd'hui les couturières peinent à faire le pas pour être aussi sur un cheval entre teinture et couture. C'est un peu difficile parce que pourvis en tant que couturière c'est déjà pas évident. Se rajouter une activité qui n'a rien à voir, alors j'en connais qui travaillent dur et qui font des belles choses. Aujourd'hui c'est quoi ? C'est le design, l'ameublement. Il y a quelques filières qui apparaissent. Vous savez par exemple que dans le monde du spectacle... il faut avoir un certain quota d'activités qui relèvent du développement durable. Et par exemple, le costume, c'est un sujet tout indiqué. Parmi les gens que j'ai formés, il y en a au moins deux qu'il faut connaître. Il y a Clément Mottier qui maintenant est costumier pour le cinéma. C'est extraordinaire, il a fait 7 ou 8 films déjà. Et des films où tout le monde est en couleur végétale. ça c'est vraiment intéressant d'abord parce que c'est des pratiques vertueuses bien sûr les gens qui regardent le sauront au tard parce qu'il y a de la communication etc et puis ça va se savoir que c'est faisable et que finalement il y a des harmonies de couleurs, il y a des choses extraordinaires à un moment donné ils ont tourné Astérix en Chine donc Clément on est un peu de la même veine s'est mis à potasser le film se passe il y a à peu près 2000 ans c'est l'époque des royaumes combattants c'est un peu les samouraïs de la Chine donc ils sont dans des couleurs austères ils sont dans des grilles de fer on a des textes anciens qui disent avec quoi c'était fait ça contraste avec des peaux en décadent ils sont dans des soirées à motifs polychromes et tout et donc lui il a dû imprimer en sérigraphie des motifs polychromes en couleur végétale et il a dû faire aussi tous ses costumes austères, etc. Je l'ai vu arriver de temps en temps, il passe en totalité, mais aussi pour se former sur des petits quelque chose sur lesquels il n'est pas très sûr. Il m'a très bien réussi. Il y a beaucoup d'autres exemples, mais dans le théâtre aussi. Il y a des pièces entières. Je me souviens, la première pièce qui était sortie, c'était au théâtre de... Un petit théâtre parisien très ancien au 18ème, c'était la pièce de Lacme qui était sortie, tout le monde en couleur végétale. Mais c'était il y a déjà 10 ans ça. Donc non, les choses avancent, mais elles n'avancent pas chez le gros qui va faire du t-shirt à 2 balles le palox pour qu'on puisse faire du jetable avec une petite visite dessus. Faire savoir qu'il y a de la valeur humaine à jeter. Un produit plus proche des gens, un produit plus proche de la réalité, des préoccupations du temps. Voilà ce que doit être la couleur du jetable aujourd'hui. Un produit de consommation, l'industrie ne s'y intéresse pas, quelle chance ! Parce que quand ils vont raser la moitié de la forêt du Paouet pour mettre des immenses champs de garances avec des énormes usines qui fument, des humains noirs pour faire des extraits à la tonne parce qu'on a des marques immenses qui veulent la couleur véritable. Moi, ça ne va pas me faire rêver, ça, les grosses usines qui fument tout noir à la place de la belle forêt du Paouet. Voilà. En fait non, la démesure je pense que c'est pas une solution. Et en fait on a qu'une seule chose à soutenir pour moi, c'est justement l'artisanat. Voilà, les gens qui veulent faire des choses à l'échelle humaine. Aujourd'hui on fait 30 clics sur internet, on a des quantités de choses, la difficulté c'est de choisir, donc il y a beaucoup beaucoup d'autodidactes. Après il y a des réseaux, les réseaux c'est un phénomène relativement récent, on regarde l'histoire, mais un réseau comme Frésil. Si vous tapez un plan végétal, vous allez tomber sur des groupes qui ont 5000, 6000, 8000 adhérents. Alors c'est peut-être du secteur du loisir métaphysique, il y a beaucoup de petits apprisesurs qui font les marchés, qui font les salons, qui font... Ça fait des dizaines de milliers de gens tout ça, donc ça existe quand même. Les gens qui ont réussi, c'est de la réussite personnelle, on ne va pas parler de réussite économique, ils s'achètent le dernier à avoir, quand ça devient un mode de vie, quand la couleur végétale est au cœur de vos préoccupations, on connaît le futur, on croit en sciences humaines, en sciences exactes, en savoir-faire, on est au carrefour de tout ce qu'il faut faire. l'être humain en fait, qui peut être manuel, intellectuel ou relationnel. Et donc on peut être tout ça à la fois finalement, avec un sujet transversal comme ça. C'est pas un métier la couleur végétale, c'est pas comme pour on dit aux christiens. Ça habite toutes sortes de choses, de différents métiers, mais on n'a pas besoin de la couleur végétale, c'est pas comme la... et on n'est pas non plus dans un normé, c'est justement l'important travailler vers un parcours dont on est un personnage un peu comme ça. Voilà, oui, quelque part, c'est une apologie de l'autodidactisme.

  • Speaker #1

    On crée son cheminement.

  • Speaker #2

    En fait, qu'on le veuille ou non,

  • Speaker #0

    on se retrouve dans une communauté comme une ancienne communauté de métiers, des corporations, etc. Et donc, c'est un mode de vie très intéressant parce que finalement,

  • Speaker #2

    l'industrie,

  • Speaker #0

    le mondialisme... Tout ça fait qu'on tombe dans une espèce d'anonymat où le chiffre est au cœur de tout, on ne regarde que son porte-monnaie, comme le disaient des gens simples.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est difficile de rentrer dans un marché de consommation. Aujourd'hui, c'est encore marrant. Ça peut le rester longtemps.

  • Speaker #1

    les gens à qui vous avez passé le flambeau, il y en a quelques-uns qui vous marquent, qui pourraient être des gens que j'irais voir aussi avec le micro et qui transmettent encore un autre message, une autre voix, etc. Est-ce qu'il y en a qui vous ont marqué, s'il y en avait trois à citer ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    alors il y a Aurélien Volk, que je trouve extraordinaire, de simplicité, de gentillesse, d'ouverture,

  • Speaker #2

    elle a l'audace,

  • Speaker #0

    elle se limite pas a priori. C'est une grande aventurière de la couleur végétale. Laura et Amandine, jeunes agricultrices des Bouches-du-Rhône, qui cultivent la persil caramigo, qui font un agrigo magnifique, de belle qualité, et qui ont cultivé d'autres plantes, bien sûr,

  • Speaker #2

    et qui ont tenté l'aventure agricole,

  • Speaker #0

    mais vraiment, c'est une fête à démonter, par exemple, par une paysanne des couleurs. Il a 30 minutes de vie à la minute, c'est un animateur, c'est un animateur qui n'est que d'expérimenter son truc. Donc c'est, on expérimente et on observe, on observe, voilà, il a peur de revenir à zéro, les gens qui ne savent rien, pour les conduire vers un petit quelque chose.

  • Speaker #2

    Au niveau professionnel, il y a beaucoup de gens qui vivent de la couleur végétale aujourd'hui, souvent parce qu'ils ont plusieurs casquettes, mais c'est le lot de l'artisan. En général, le boulanger ne vit pas en faisant du pain, il vit en faisant des gâteaux, et puis des accessoires, les petits pains fantaisie, etc. Mais finalement, l'artisan, c'est celui qui... qui a multiples présentations de son sujet. Alors en couleur végétale, peut-être encore plus qu'ailleurs, on vit de la couleur végétale à travers un statut de designer, d'artiste, de costumier. Il y a des gens qui font de la couleur en façon, il y a des gens qui font de l'événementiel, de l'art. Il y a beaucoup, beaucoup de monde. et c'est toujours difficile de faire un choix. J'ai parlé de Clément Mottier, qui est costumier de cinéma, Sandrine Rosier, qui a fondé le Greta de teinture végétale à Paris. C'est quand même un très beau travail. Moi, dans mes rêves, je rêvais qu'un jour, la couleur végétale serait au programme de l'éducation nationale, et j'estimais que j'aurais atteint mes objectifs. C'est déjà le cas. Puisque, bien sûr, avec le projet Couleur Garant, j'avais l'espoir de faire une sorte d'école de la couleur végétale. Sandrine Rosier a pu créer ce Greta, donc ça dépend de l'école Boulle, c'est métier du spectacle, design métier du spectacle. Et du coup, tous les ans, il y a des sessions où se forment des gens qui ont bien sûr un projet professionnel. Il y a très rarement, le prix est élevé et donc la plupart ont des... des prises en charge de formation continue ou autre. Et donc, il y a beaucoup de monde. Et Sandrine elle-même, elle a monté des spectacles. Enfin, elle a fait tous les costumes pour différents spectacles au fil de ces dernières années. Donc, ça, c'est pour le costume, le vêtement, le spectacle théâtre-cinéma. Trendy, alors trendy, c'est de la décoration d'intérieur. C'est un peu maison et objet, quoi. et donc il y a beaucoup de choses toutes en couleur végétale sur de la belle fibre et puis après c'est difficile parce que ça va de l'agriculture à l'histoire, au patrimoine bon voilà il y a quand même un un volant extrêmement large. Donc, on s'aime, mais on ne sait pas ce qui va germer, ce qui va pousser et où. Et donc, finalement, c'est assez satisfaisant pour un formateur de dire je donne tout, et de toute façon, je ne peux pas faire mieux. Après, c'est utile, tant mieux. Si ça ne l'est pas, peut-être la prochaine fois. Parce qu'il y a des gens qui arrivent, ils vont tout casser, ils ont des projets géants qui ne décollent jamais, trop ambitieux parfois, ou trop rêveurs. et d'autres timides, tranquilles dans leur coin, où vous découvrez quelques années après qu'ils ont fait un beau truc finalement, alors que ce n'était pas forcément les plus exubérants. Même dans un groupe comme aujourd'hui, on ne sait absolument pas qui fera quoi. Il y en a pour autant qui en feront quelque chose. La répartition, il faut que les gens soient rejoints par cette vocation, par cette curiosité, cet intérêt. Ce n'est pas un créneau très porteur pour l'instant. Les pionniers n'ont jamais été favorisés. On crie un peu dans le désert. Et puis il y a des échos, mais on ne s'en rend pas toujours compte. Mais il faut continuer.

  • Speaker #1

    Il y a une seule école, une seule formation de Breton ? Pour des gens qui aimeraient se lancer ?

  • Speaker #2

    Il y a les arts d'écho à Paris, l'ENSAD, l'École nationale supérieure des arts décoratifs. J'ai formé un certain nombre de personnes, mais notamment Isabelle Rodier, qui est prof de sérigraphie et d'impression textile. Et donc maintenant, elle fait ses sérigraphies en couleur végétale. Et donc, tous les ans, il y a une vingtaine d'élèves qui passent par chez elle quand même. Et c'est une haute école. Mais toutes les écoles de costumes comme Olivier Dessert, Dupéret, toutes ces écoles-là ont aussi des profs maintenant qui enseignent la couleur végétale. Donc c'est quand même déjà assez académique, c'est assez intéressant. Alors le Greta, il y a eu des sessions, moi je me souviens d'avoir participé à une session à Aix, une session à Montpellier, et puis le plus c'est Paris quoi. Il y a des locaux intéressants, ça se passe souvent dans des lycées du textile, de la mode, donc ils ont déjà des ateliers équipés, des labos, ça compte beaucoup quand on enseigne.

  • Speaker #1

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #2

    La relève est assurée, pour moi la relève est assurée à plus d'un titre.

  • Speaker #1

    Merci Michel pour avoir retracé ton parcours et d'avoir eu un mot pour tes élèves et pour tes pères. Je voulais m'excuser pour la qualité audio ainsi que les nombreuses coupures durant l'enregistrement. Nous avons eu des problèmes de bruit et des problèmes de micro. En tout cas, je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode qui s'intitule La transmission d'un savoir ancestral toujours avec Michel Garcia où il revient sur ses trois grandes fiertés et ses apports pour la teinture végétale en France. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #0

    Sous-titrage

  • Speaker #2

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Description

⁉️Comment Michel Garcia est arrivé à la couleur végétale ? 


La rencontre entre une passion pour les plantes, la chimie et la pratique... et surtout beaucoup de curiosité. 


Dans cet épisode d'ArtEcoVert nous accueillons Michel Garcia, connu et reconnu pour ces apports sur la couleur végétale. Il revient pour nous sur son parcours et son souhait permanent de transmettre et de simplifier pour que cet art persiste. 


Retrouvez Michel Garcia sur son site PLANTES ET COULEURS : https://www.michelgarcia.fr/  


❤️ Vous aimerez aussi : #E2 - Michel Garcia - La transmission d'un savoir ancestral ICI


Encore un grand merci à Michel Garcia qui a déclenché chez moi l'idée de ce podcast ! 


ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

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  • … 

  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Aujourd'hui, je partage avec vous les échanges que j'ai pu avoir avec Michel Garcia durant ma formation teinture végétale en Bretagne. Je lui demande de faire l'exercice compliqué, de retracer les 50 dernières années qui l'ont amené à cette passion et d'en tirer ses trois grandes fiertés. Avant tout, je voulais m'excuser pour la qualité de l'audio de ce premier épisode. Le message délivré en reste toutefois hyper intéressant et vous verrez que... A la suite, les prochains épisodes sont de meilleure qualité audio. Merci de votre compréhension et bonne écoute. Est-ce que Michel, tu peux nous raconter ton parcours jusqu'à cette première journée de formation que tu nous as dispensé aujourd'hui ?

  • Michel Garcia

    Alors aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai eu une vie jalonnée par le monde des plantes et le monde des couleurs. C'est assez curieux à dire, mais j'ai des souvenirs de petits garçons. On allait chez un oncle qui revenait du Maroc et qui avait une collection de tapis anciens. Et comme on était toute une équipe, c'était un regroupement familial, il y avait les cousins, il m'avait dit l'oncle, attention, ces tapis sont de véritables trésors, il ne faut pas y toucher, il ne faut pas mettre les mains dessus parce que c'est justement très précieux Le mot trésor je ne sais pas, j'avais peut-être sept ans, je ne savais pas trop ce que c'était qu'un trésor. Pour moi, un trésor, c'était un coffre rempli de pièces d'or, en gros. Et le trésor, c'est à cause des couleurs. et ça m'était resté que les couleurs puissent être un trésor. J'allais en vacances chez un autre oncle et je m'ennuyais, je dévorais tout ce qui était lisible chez lui, peut-être à huit ans, comme ça, tout ce que j'arrivais à lire, à ma portée. Il avait l'encyclopédie de tout l'univers, chose qu'on n'avait pas chez lui, ce qui est extraordinaire pour un gamin. Et puis vous voyez que je m'ennuyais, alors il m'avait dit... Pourquoi tu ne ferais pas un herbier ? Tu es tout le temps au jardin quand on regardait les plantes. Tu n'as qu'à les mettre. Je vais te montrer comment on fait. Il m'avait fabriqué quelque chose. Alors, fabriquer quelque chose, pour moi, c'était incroyable. Mon père n'était pas bricoleur. Et cet oncle avait pris deux plaques de contreplaqué. Il les avait percées. Il avait mis des vis papillon. Et il avait fait une presse pour faire un herbier. Et j'avais commencé à ramasser tout ce que je pouvais pour les presser dans mon herbier. Et voilà. c'était mon premier herbier et j'avais l'impression que du coup je pouvais quelque part thésauriser d'une certaine manière tout un tas de choses au cas du monde des plantes et bien plus tard encore un autre souvenir du même oncle cette fois-ci où il m'avait dit mais qu'est-ce que tu deviens, qu'est-ce que tu fais ? J'ai dit, je m'intéresse à la photo, peut-être presque 14 ans, et au lycée, il y avait des collègues qui avaient un grandisseur, alors j'avais pu y aller voir, et puis elles ont trouvé, éventuellement, acheter des petits pots de révélateurs, de fixateurs, et puis donc faire les bas, et donc je me suis dit, voilà, j'aimerais bien avoir 4 sous pour acheter ça, et puis il m'avait dit oui. On va pas acheter ces choses là, on va les fabriquer. Alors fabriquer, moi j'étais fabriqué de révélateurs photo, de fixateurs, des bains d'arrêt, des bains de tirage. Et il était revenu, en fait il était plus ou moins un magasinier à la chaîne Pétrole à Rouen, à Petit-Courol, il était revenu avec une liasse de photocopies, qui pour l'époque était une chose qui coutait une petite fortune pour nous, mais il avait photocopié toutes sortes de bouquins sur la fabrication de ces produits là. C'était quand même un des grands outils dont ils avaient envie de faire connaître ça. Et ils m'avaient dit, en tout cas, ce qui t'intéresse, c'est qu'on va acheter des produits et puis tu pourras fabriquer des trucs. Alors j'ai eu 25 fois cette photocopie, alors évidemment c'est des souvenirs ineffaçables parce que j'avais scotché l'hydroquinone, le sulfide de sodium hydrogénol, le truc pour faire tous mes bains, et il m'avait emmené dans une droguerie, une droguerie d'un autre monde. parce qu'il y avait tous les... Je pense qu'on était... Il devait être assez connu. En tout cas, il avait une telle assurance. C'était un colosse un peu très... Il devait connaître le magasinier puisqu'on avait pu aller derrière le magasin où il y avait ses étagères avec tous les produits. et j'ai donné ma liste au magasinier, j'ai tremblé en moitié, je ne savais pas du tout ce qui m'arrivait en quelque sorte, et puis il m'a dit, à un moment donné, il m'a dit vasotrie à zol, c'est une petite lance anti-voile, quand les oréga ont une sorte de voile, ça supprime le voile Et puis, au fil des ans, à chaque fois, j'étais sensible à un événement qui faisait correspondance, à la curiosité de tous les temps. ou la curiosité pour la chimie, ou pour le bricoleur, pour les savoir-faire manuels, artisanaux en quelque sorte. Et ces trois pôles finalement ont construit la vie d'une certaine manière. Jusqu'au moment où c'était comme un plan de convergence. A 17 ans, je faisais du stock sur le bord d'une roue. Quelqu'un s'arrête, il était tard, il me dit qu'il allait dormir là. J'ai donné un rôpé. Et dès le lendemain matin, je m'aperçois qu'il construisait des métiers à tisser. Et la fille de la maison, elle essayait, évidement, de faire des couleurs végétales. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Alors je suis parti comme une fusée dans la forêt et là on a sauté. J'ai trouvé des choses, sérieusement, avec zéro bagage intellectuel sur le sujet. Voilà, c'était mon premier contact, en quelque sorte. Après ma première paie d'ouvriers agricoles, j'ai acheté des piles de bouquins sur les plantes. Et là, non seulement j'abrognais sur les plantes et les savoir-faire, mais dans ces vieilles flores, il y avait toujours ces notions, telle plante est territoriale. J'ai cultivé un jardin sur le sol, je me suis trouvé à l'étier. Dans le bâtiment, parce qu'à l'époque dans le sud, il y avait une grosse demande pour les ouvriers du bâtiment, pour qu'elle gagne sa vie, et dès que j'avais un moment, je pensais à la campagne et j'ai regardé les fleurs. J'ai cultivé ces armes d'art secrètes en très long terme, jusqu'au moment où la métier du parti, vous savez, je les bricolais dans ma maison, je faisais des couleurs, à un moment j'ai commencé à faire les peintures, et le jour, j'avais vu... On m'a demandé d'en parler, je me suis découvert éloquent, alors je n'avais jamais mis trois mots sur le sujet, mais à force de rire, je me suis trouvé éloquent et du coup capable de raconter. Alors c'était un café évolué en quelque sorte. Et puis les années passant, on est venu me chercher pour me proposer de faire un book en public, découvert, à l'époque il ne s'agissait pas de recettes. Je me souviens de dire que M. Chauderelle était le fondateur des éditions du Sud. et puis je crois que, des petits gens d'intelligence, des babacos, des recettes, des feuilles plutôt genre herbier, découvertes, bon, c'était mon temps médical, mais finalement, J'ai monté une association parce qu'à force de discuter avec des collègues, on s'était fait comme une sorte de petit réseau d'amitié. À l'époque, on écrivait encore avec des stylobines sur des feuilles de papier qu'on mettait dans des enveloppes avec un timbre. Ça, c'était le début en fait. J'avais changé mon entreprise à la Chambre des Métiers en 88. C'était plâtre et couleur. Et puis j'étais retourné à la chambre des métiers pour changer de lettre, j'avais fait plantes et couleurs. Parce que du coup je faisais de moins en moins de plâtre et puis j'avais de plus en plus de curieuses idées de gens qui me demandaient d'intervenir. Et après il m'a dit voilà la mairie a ses terrains là, le site du château de l'Orly, si tu veux installer un jardin là. On avait un minuscule jardin à deux trois copains, un jardin privé. Et puis finalement, ils nous proposaient d'en faire un jardin public. Et du coup, mon jardin secret était de plus en plus plébiscité et converti en jardin public. Et c'est devenu une grosse association subventionnée. J'ai réussi tous les dossiers parce que je me suis découvert finalement, et encore une pertinence, c'est-à-dire, c'était l'époque où le ministère de l'aménagement du territoire avait découvert qu'aménagement du territoire est dévorement durable. J'ai eu l'opportunité de mettre Lionel Jospin qui donnait son aval à mon projet de jardin. Aujourd'hui, c'est déjà un ancien Lionel Jospin, mais c'était important pour l'époque. Ce jardin est sorti comme un champignon parce que c'était le bon moment. Il y avait une pertinence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça, c'était en quelle année, la validation du projet ?

  • Michel Garcia

    2002.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    2002, validation du projet Desjardins de Lauris.

  • Michel Garcia

    Oui. Et c'est là que je me suis rendu compte que finalement, on est ce qu'on a toujours été. La vie nous offre des occasions de rebondance, de la profondité, d'expérience, de comédie. Et toujours, finalement... Et donc effectivement, à chaque fois que je reviens vers la plante, à chaque fois que je reviens, de plus en plus, de toute façon, c'est comme des rendez-vous où je vais en savoir un peu plus, où je vais comprendre un peu plus. J'ai découvert finalement cette curiosité en... Donc cherchant à m'en sortir en quelque sorte, parce que quand on est tiré vers un tourbillon comme ça, on est littéralement harcelé des questions qu'on n'avait pas anticipées. Et est-ce que je me tiens comme s'il était un de là, par exemple ? Et j'en sais rien, bien sûr. Alors j'ai boutiné, j'ai boutiné, j'ai découvert des quantités de choses. Je prenais le cas, je n'avais même pas encore le permis. J'allais à la bibliothèque des gens, à la Cine-Provence, et j'ai boutiné pendant des heures et des heures, et je pense que le soir... Je me mets dans la tête de tout ça. À l'époque, c'était pas la carrière, c'était moi qui étais le guideur. Parce que là, il fallait mémoriser. Il fallait apprendre à lire de façon à restituer son obéissance. C'est une façon d'apprendre à lire qui est un peu particulière. Parce que c'est comme si on avait une certaine pression que vous devez rencontrer à un tiers ce que vous avez lu. Est-ce qu'il y a eu des gens vers qui vous vous êtes tournés pour en savoir un peu plus ? Oui, alors il y a eu des gens inspirants, il y a des gens qui m'ont aidé. À un moment donné, j'avais été contacté par un prof de la faculté de pharmacie de Montpellier, qui s'intéressait au couloir végétal, et qui avait entendu parler de ce qui venait vers moi. Et un jour, il m'a téléphoné, il m'a dit, j'ai des collègues avec qui je travaille, qui seraient intéressés pour te rencontrer. Ah, d'accord. Aujourd'hui j'ai un atelier assez vaste pour accueillir le groupe, mais à l'époque c'était encombré, tout un bazar de planches et de choses, et ce n'était pas du tout fait pour accueillir le monde, donc je me soucie assez peu de la capacité d'accueil. Et puis arrivent deux messieurs très bien, avec mon collègue Franck, et puis le groupe qui se présente, ils bossaient pour un DMH tocheur. Et puis, j'en regardais tout et puis je rentrais dans la caverne de l'Albeba, j'en regardais tout comme s'ils nous arrivaient dans une planète quoi. Et puis à un moment donné, il y a un d'entre eux qui s'arrête devant un petit dispositif que j'avais fait pour... On m'avait donné quelques éprouvettes, j'avais très peu de matériel, mais j'avais des éprouvettes, j'avais des bouchons. C'était des éprouvettes, en tout cas, on n'en a pas beaucoup, mais du coup... Je n'ai fait qu'un porte-écouvettes pour contreplaquer en faisant non pas des trous de sabloutons mais en faisant des genres de bonnerons c'est-à-dire en faisant des sinusités qui permettait de les tenir. J'ai bien regardé ce truc-là comme si... Lui il était halluciné, ils avaient des budgets énormes pour acheter une maladie, une maladie laboratoire et moi je fabriquais mon matériel. J'ai trouvé que c'était très astucieux de faire avec son allée, de bricoler avec ce dont on disposait de ses côtés, leur appui. J'ai travaillé pendant des années avec eux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Combien de temps environ ?

  • Michel Garcia

    Je ne sais pas, peut-être 7-8 ans. J'ai développé trois brevets de dimension internationale qui sont lignes maintenant. C'est du succès.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous entrez dans le domaine public ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. Je ne suis jamais arrivé à... en tout cas pour ton inventivité parce que franchement tu t'étaches dans le système quoi, tu l'écroulibres un peu et ça ne sert pas et puis un jour il m'avait dit écoute On a quand même un souci avec les rapports, c'est un peu la route où on est présent à la direction, parce que toi tu es toujours dans la stéréotype de tout temps, les peuples laborieux, les centaines de centaines d'héros, et il se passe un défi, il faut des analyses, il faut des prises de mesures, et c'est d'ici que l'on est au-dessus de la chromatographie. Et puis, à moins de montrer, tu n'es pas... il me dit il me faudrait une formation je lui ai dit, ça va, aucun problème aucun problème il me dit, on va prendre un rendez-vous, tu vas venir on va te détacher un ingénieur j'étais formé j'étais si mêlé de voir avec quelle facilité ça c'est une chance très meilleure et donc cette dame qui ne s'est pas beaucoup mise à m'importer elle m'a dit, je vais te faire un rendez-vous la vulgarisation, ils m'ont remis tous les mots techniques à la tête et là-bas j'avais vu un bouquin cité un bouquin de Wagner, enfin c'était un chimiste américain signé à la chromatographie, je fonce à je vais voir mon collègue de Montpellier, il y avait une grande librairie de Soran, une des plus grandes librairies de France, je commande le bouquin il avait un parcours de l'évolution C'était pas empruntable, mais de toute façon, c'était même pas visible. Et j'ai eu ce mot de caractère. Page après page, mais pendant des heures, je remisais 30, 40 fois la même page. Parce qu'il n'y avait pas un mot de ce que j'ai dit. En plus, c'était en anglais. Donc, je me suis retrouvé, du coup, à me familiariser avec le vocabulaire, la petite, le sublime, vous voyez. Ce qui a été une chance incroyable, parce que du coup, je peux lire les articles. C'est un peu suite maintenant. J'écoute le vocabulaire, mais en autodidacte. C'est des heures, des heures, un soir. Et du coup, j'ai eu beaucoup de jeunesse, dans le sens de venir tout à l'heure. Parce que j'ai passé une soirée à l'île, au lieu de se déchirer la tête avec un peu d'apport. Ce qui n'est pas mal, plutôt pas. Mais du coup, je suis rentré dans les mondes comme ça. Et après, j'ai fait des rapports avec les chromatomes, j'ai fait... voilà, les brevets ont été déposés. Du coup, il y a eu quelques années pendant lesquelles les budgets de recherche avaient eu les brevets, mais il y a eu aussi d'autres dossiers de recherche. Vous avez besoin de quelqu'un qui leur fasse des bibliographies un peu spéciales. Et ça m'a permis de gagner ma vie à hauteur suffisante pour conserver l'entreprise en vie et dégager un temps au monde pour m'aider à se soucier. Parce que tout ça c'est un mode de bénévoleur. J'ai un président fondateur et donc j'ai passé beaucoup de temps à réunir une collection.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Collection de plantes du coup ?

  • Michel Garcia

    Oui, collection de plantes pour le jardin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y avait combien d'espèces ? Et dont des exotiques, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.

  • Michel Garcia

    Mais c'était très intéressant, c'était en anglais, j'avais beaucoup de mal à suivre quand on est un peu chez soi, mais je m'accrochais vraiment. Et puis un jour je me suis proposé, comme tous les membres autour de Rôles, j'organisais l'édition, je me suis proposé mon jardin, j'ai organisé un décollage. Et puis du coup, ça a pris ses raisons internationales.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça reste, tous les ans il y a une... Il y a un événement à Lauris sur la teinture qui est connu mondialement, c'est un peu grâce à ça ?

  • Michel Garcia

    Je suppose que c'est le même colloque. Oui, je pense que c'est ça. Là-bas, j'ai créé une boutique, une séminaltech, donc je vends tous les produits pour la teinture, je vends de graines, le marché de la couleur végétale et de la couleur. Le deuxième jour c'était la journée des artisans, il y avait des conférences beaucoup plus ouvertes, et des gens qui venaient sur le marché. Le troisième jour c'était le marché, mais c'était tout dédié. Et donc il y avait des animations, et ce genre, il y en avait pour tout. Et on m'avait dit, on ne mélange pas les professionnels, les entreprises et les artisans, les entreprises, les artisans c'est les bricolos sur les marchés, les entreprises c'est du moment, ça a lieu. qui brassent l'expert industriel et tout. Et en fait, ça a très bien marché. Parce que bien sûr, ce que veulent les industriels, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    D'avoir l'avis des clients. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est un boulot parmi... Parce que mettre un ingénieur sur un dossier, ils n'y comprennent rien. La direction de ça, ils n'ont pas les bases. Alors qu'ils sont trop contents de trouver des petits plats, des artisans valants qui vont leur faire des dossiers.

  • Speaker #0

    Des passionnés.

  • Michel Garcia

    Etc. J'ai dit exactement ce que je voulais faire. J'ai l'impression qu'à plusieurs reprises pendant des années, je tenais ma place. Et aujourd'hui quand je rencontre des gens qui viennent se former, je vois que c'est un peu comme un grand ami. tout que vous veniez, trouvez ce point de convergence qui fait que vous êtes ce que vous avez toujours été et que la couleur végétale habite votre monde au point qu'elle a du sens parce que du coup les gens reconnaîtront en vous cette flamme et du coup vous en vivrez mais vous en vivrez au bon sens plénière, pas seulement au niveau économique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous serez là où vous êtes attendu de toute façon vu le est-ce qu'aujourd'hui justement je rebondis sur la question où vous en vivrez est-ce qu'aujourd'hui on peut vivre de la teinture végétale et pourquoi du coup les industriels n'y reviennent pas alors que c'est ancestral c'est une alternative à tous ces pigments pétrochimiques qui polluent nos eaux etc, pourquoi on n'y revient pas ?

  • Michel Garcia

    il y a beaucoup de gens qui reviennent à la couleur végétale et il y a des secteurs qui sont obligés de concéder des choses à ce sujet. Par exemple, je me souviens, il y a quelques décennies, les quelques-uns qui revenaient du Maroc... ou de l'Inde avec des cheveux hauts et nez, bon c'était un peu des marginaux, puis de toute façon quand on parlait de coloration naturelle pour le chou, c'était habitué, ça ne se trouvait pas, on trouvait pas à filmer, que ça ne pouvait pas pénétrer dans le cheveu, voilà, et donc c'était fantaisie. Aujourd'hui il y a eu tellement d'allergies, il y a eu même des morts avec les édèles de printes, avec la parapéminine, la lindianine, des choses comme ça, du coup... C'est trop risqué pour les coiffeuses d'être à 100% naturel. Voilà, le monde change. Et aujourd'hui, par exemple, dans le monde des cosmétiques, on s'intéresse beaucoup aux couleurs végétales. D'ailleurs, je suis sollicité parfois par des maisons qui s'intéressent à ça. Et puis... Les colorants alimentaires, bien entendu, c'était une espèce de rigolade il y a quelques années. Aujourd'hui, la plupart des colorants alimentaires sont de l'origine végétale ou biotechnologiques, c'est-à-dire sont des bactéries. Il y a quand même beaucoup de choses végétales. Des très grosses maisons qui font des rouges de paprika, qui font des... Voilà, c'est pas pour le rire, on parle de tonnages incroyables. Les plus gros marchés actuellement pour la couleur végétale, c'est bien entendu l'alimentaire. Le textile, il y a une certaine valeur ajoutée. On va dire tout simplement qu'aujourd'hui, le textile est délocalisé dans le Grand Sud et dans le Grand Est. C'est-à-dire le Maroc, la Tunisie, etc. produisent des grandes marques, la textile aussi. Et pour des plus petites marques, en Chine, en Inde, au Bangladesh, etc. Et donc pourquoi ? Pour des raisons de prix de revient. Le consumérisme a absolument changé. Oui, trois collections par mois. Et donc, c'est un gaspillage incroyable. Le modèle industriel ne le fait pas rêver.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, du coup, c'est ce que vous disiez ce matin en introduction, entre l'industriel et l'artisanat, est-ce qu'aujourd'hui, on arrive à trouver un modèle où les gens qui se lancent dans la teinture végétale, notamment sur le textile, peuvent en vivre et que ça se démocratise un peu plus ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. C'est une filière qui reste à construire, une filière qui se cherche un peu. Il y a beaucoup de micro-filières, mais pour l'instant c'est de l'artisanat d'art. Aujourd'hui les couturières peinent à faire le pas pour être aussi sur un cheval entre teinture et couture. C'est un peu difficile parce que pourvis en tant que couturière c'est déjà pas évident. Se rajouter une activité qui n'a rien à voir, alors j'en connais qui travaillent dur et qui font des belles choses. Aujourd'hui c'est quoi ? C'est le design, l'ameublement. Il y a quelques filières qui apparaissent. Vous savez par exemple que dans le monde du spectacle... il faut avoir un certain quota d'activités qui relèvent du développement durable. Et par exemple, le costume, c'est un sujet tout indiqué. Parmi les gens que j'ai formés, il y en a au moins deux qu'il faut connaître. Il y a Clément Mottier qui maintenant est costumier pour le cinéma. C'est extraordinaire, il a fait 7 ou 8 films déjà. Et des films où tout le monde est en couleur végétale. ça c'est vraiment intéressant d'abord parce que c'est des pratiques vertueuses bien sûr les gens qui regardent le sauront au tard parce qu'il y a de la communication etc et puis ça va se savoir que c'est faisable et que finalement il y a des harmonies de couleurs, il y a des choses extraordinaires à un moment donné ils ont tourné Astérix en Chine donc Clément on est un peu de la même veine s'est mis à potasser le film se passe il y a à peu près 2000 ans c'est l'époque des royaumes combattants c'est un peu les samouraïs de la Chine donc ils sont dans des couleurs austères ils sont dans des grilles de fer on a des textes anciens qui disent avec quoi c'était fait ça contraste avec des peaux en décadent ils sont dans des soirées à motifs polychromes et tout et donc lui il a dû imprimer en sérigraphie des motifs polychromes en couleur végétale et il a dû faire aussi tous ses costumes austères, etc. Je l'ai vu arriver de temps en temps, il passe en totalité, mais aussi pour se former sur des petits quelque chose sur lesquels il n'est pas très sûr. Il m'a très bien réussi. Il y a beaucoup d'autres exemples, mais dans le théâtre aussi. Il y a des pièces entières. Je me souviens, la première pièce qui était sortie, c'était au théâtre de... Un petit théâtre parisien très ancien au 18ème, c'était la pièce de Lacme qui était sortie, tout le monde en couleur végétale. Mais c'était il y a déjà 10 ans ça. Donc non, les choses avancent, mais elles n'avancent pas chez le gros qui va faire du t-shirt à 2 balles le palox pour qu'on puisse faire du jetable avec une petite visite dessus. Faire savoir qu'il y a de la valeur humaine à jeter. Un produit plus proche des gens, un produit plus proche de la réalité, des préoccupations du temps. Voilà ce que doit être la couleur du jetable aujourd'hui. Un produit de consommation, l'industrie ne s'y intéresse pas, quelle chance ! Parce que quand ils vont raser la moitié de la forêt du Paouet pour mettre des immenses champs de garances avec des énormes usines qui fument, des humains noirs pour faire des extraits à la tonne parce qu'on a des marques immenses qui veulent la couleur véritable. Moi, ça ne va pas me faire rêver, ça, les grosses usines qui fument tout noir à la place de la belle forêt du Paouet. Voilà. En fait non, la démesure je pense que c'est pas une solution. Et en fait on a qu'une seule chose à soutenir pour moi, c'est justement l'artisanat. Voilà, les gens qui veulent faire des choses à l'échelle humaine. Aujourd'hui on fait 30 clics sur internet, on a des quantités de choses, la difficulté c'est de choisir, donc il y a beaucoup beaucoup d'autodidactes. Après il y a des réseaux, les réseaux c'est un phénomène relativement récent, on regarde l'histoire, mais un réseau comme Frésil. Si vous tapez un plan végétal, vous allez tomber sur des groupes qui ont 5000, 6000, 8000 adhérents. Alors c'est peut-être du secteur du loisir métaphysique, il y a beaucoup de petits apprisesurs qui font les marchés, qui font les salons, qui font... Ça fait des dizaines de milliers de gens tout ça, donc ça existe quand même. Les gens qui ont réussi, c'est de la réussite personnelle, on ne va pas parler de réussite économique, ils s'achètent le dernier à avoir, quand ça devient un mode de vie, quand la couleur végétale est au cœur de vos préoccupations, on connaît le futur, on croit en sciences humaines, en sciences exactes, en savoir-faire, on est au carrefour de tout ce qu'il faut faire. l'être humain en fait, qui peut être manuel, intellectuel ou relationnel. Et donc on peut être tout ça à la fois finalement, avec un sujet transversal comme ça. C'est pas un métier la couleur végétale, c'est pas comme pour on dit aux christiens. Ça habite toutes sortes de choses, de différents métiers, mais on n'a pas besoin de la couleur végétale, c'est pas comme la... et on n'est pas non plus dans un normé, c'est justement l'important travailler vers un parcours dont on est un personnage un peu comme ça. Voilà, oui, quelque part, c'est une apologie de l'autodidactisme.

  • Speaker #1

    On crée son cheminement.

  • Speaker #2

    En fait, qu'on le veuille ou non,

  • Speaker #0

    on se retrouve dans une communauté comme une ancienne communauté de métiers, des corporations, etc. Et donc, c'est un mode de vie très intéressant parce que finalement,

  • Speaker #2

    l'industrie,

  • Speaker #0

    le mondialisme... Tout ça fait qu'on tombe dans une espèce d'anonymat où le chiffre est au cœur de tout, on ne regarde que son porte-monnaie, comme le disaient des gens simples.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est difficile de rentrer dans un marché de consommation. Aujourd'hui, c'est encore marrant. Ça peut le rester longtemps.

  • Speaker #1

    les gens à qui vous avez passé le flambeau, il y en a quelques-uns qui vous marquent, qui pourraient être des gens que j'irais voir aussi avec le micro et qui transmettent encore un autre message, une autre voix, etc. Est-ce qu'il y en a qui vous ont marqué, s'il y en avait trois à citer ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    alors il y a Aurélien Volk, que je trouve extraordinaire, de simplicité, de gentillesse, d'ouverture,

  • Speaker #2

    elle a l'audace,

  • Speaker #0

    elle se limite pas a priori. C'est une grande aventurière de la couleur végétale. Laura et Amandine, jeunes agricultrices des Bouches-du-Rhône, qui cultivent la persil caramigo, qui font un agrigo magnifique, de belle qualité, et qui ont cultivé d'autres plantes, bien sûr,

  • Speaker #2

    et qui ont tenté l'aventure agricole,

  • Speaker #0

    mais vraiment, c'est une fête à démonter, par exemple, par une paysanne des couleurs. Il a 30 minutes de vie à la minute, c'est un animateur, c'est un animateur qui n'est que d'expérimenter son truc. Donc c'est, on expérimente et on observe, on observe, voilà, il a peur de revenir à zéro, les gens qui ne savent rien, pour les conduire vers un petit quelque chose.

  • Speaker #2

    Au niveau professionnel, il y a beaucoup de gens qui vivent de la couleur végétale aujourd'hui, souvent parce qu'ils ont plusieurs casquettes, mais c'est le lot de l'artisan. En général, le boulanger ne vit pas en faisant du pain, il vit en faisant des gâteaux, et puis des accessoires, les petits pains fantaisie, etc. Mais finalement, l'artisan, c'est celui qui... qui a multiples présentations de son sujet. Alors en couleur végétale, peut-être encore plus qu'ailleurs, on vit de la couleur végétale à travers un statut de designer, d'artiste, de costumier. Il y a des gens qui font de la couleur en façon, il y a des gens qui font de l'événementiel, de l'art. Il y a beaucoup, beaucoup de monde. et c'est toujours difficile de faire un choix. J'ai parlé de Clément Mottier, qui est costumier de cinéma, Sandrine Rosier, qui a fondé le Greta de teinture végétale à Paris. C'est quand même un très beau travail. Moi, dans mes rêves, je rêvais qu'un jour, la couleur végétale serait au programme de l'éducation nationale, et j'estimais que j'aurais atteint mes objectifs. C'est déjà le cas. Puisque, bien sûr, avec le projet Couleur Garant, j'avais l'espoir de faire une sorte d'école de la couleur végétale. Sandrine Rosier a pu créer ce Greta, donc ça dépend de l'école Boulle, c'est métier du spectacle, design métier du spectacle. Et du coup, tous les ans, il y a des sessions où se forment des gens qui ont bien sûr un projet professionnel. Il y a très rarement, le prix est élevé et donc la plupart ont des... des prises en charge de formation continue ou autre. Et donc, il y a beaucoup de monde. Et Sandrine elle-même, elle a monté des spectacles. Enfin, elle a fait tous les costumes pour différents spectacles au fil de ces dernières années. Donc, ça, c'est pour le costume, le vêtement, le spectacle théâtre-cinéma. Trendy, alors trendy, c'est de la décoration d'intérieur. C'est un peu maison et objet, quoi. et donc il y a beaucoup de choses toutes en couleur végétale sur de la belle fibre et puis après c'est difficile parce que ça va de l'agriculture à l'histoire, au patrimoine bon voilà il y a quand même un un volant extrêmement large. Donc, on s'aime, mais on ne sait pas ce qui va germer, ce qui va pousser et où. Et donc, finalement, c'est assez satisfaisant pour un formateur de dire je donne tout, et de toute façon, je ne peux pas faire mieux. Après, c'est utile, tant mieux. Si ça ne l'est pas, peut-être la prochaine fois. Parce qu'il y a des gens qui arrivent, ils vont tout casser, ils ont des projets géants qui ne décollent jamais, trop ambitieux parfois, ou trop rêveurs. et d'autres timides, tranquilles dans leur coin, où vous découvrez quelques années après qu'ils ont fait un beau truc finalement, alors que ce n'était pas forcément les plus exubérants. Même dans un groupe comme aujourd'hui, on ne sait absolument pas qui fera quoi. Il y en a pour autant qui en feront quelque chose. La répartition, il faut que les gens soient rejoints par cette vocation, par cette curiosité, cet intérêt. Ce n'est pas un créneau très porteur pour l'instant. Les pionniers n'ont jamais été favorisés. On crie un peu dans le désert. Et puis il y a des échos, mais on ne s'en rend pas toujours compte. Mais il faut continuer.

  • Speaker #1

    Il y a une seule école, une seule formation de Breton ? Pour des gens qui aimeraient se lancer ?

  • Speaker #2

    Il y a les arts d'écho à Paris, l'ENSAD, l'École nationale supérieure des arts décoratifs. J'ai formé un certain nombre de personnes, mais notamment Isabelle Rodier, qui est prof de sérigraphie et d'impression textile. Et donc maintenant, elle fait ses sérigraphies en couleur végétale. Et donc, tous les ans, il y a une vingtaine d'élèves qui passent par chez elle quand même. Et c'est une haute école. Mais toutes les écoles de costumes comme Olivier Dessert, Dupéret, toutes ces écoles-là ont aussi des profs maintenant qui enseignent la couleur végétale. Donc c'est quand même déjà assez académique, c'est assez intéressant. Alors le Greta, il y a eu des sessions, moi je me souviens d'avoir participé à une session à Aix, une session à Montpellier, et puis le plus c'est Paris quoi. Il y a des locaux intéressants, ça se passe souvent dans des lycées du textile, de la mode, donc ils ont déjà des ateliers équipés, des labos, ça compte beaucoup quand on enseigne.

  • Speaker #1

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #2

    La relève est assurée, pour moi la relève est assurée à plus d'un titre.

  • Speaker #1

    Merci Michel pour avoir retracé ton parcours et d'avoir eu un mot pour tes élèves et pour tes pères. Je voulais m'excuser pour la qualité audio ainsi que les nombreuses coupures durant l'enregistrement. Nous avons eu des problèmes de bruit et des problèmes de micro. En tout cas, je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode qui s'intitule La transmission d'un savoir ancestral toujours avec Michel Garcia où il revient sur ses trois grandes fiertés et ses apports pour la teinture végétale en France. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #0

    Sous-titrage

  • Speaker #2

    ST'501

Description

⁉️Comment Michel Garcia est arrivé à la couleur végétale ? 


La rencontre entre une passion pour les plantes, la chimie et la pratique... et surtout beaucoup de curiosité. 


Dans cet épisode d'ArtEcoVert nous accueillons Michel Garcia, connu et reconnu pour ces apports sur la couleur végétale. Il revient pour nous sur son parcours et son souhait permanent de transmettre et de simplifier pour que cet art persiste. 


Retrouvez Michel Garcia sur son site PLANTES ET COULEURS : https://www.michelgarcia.fr/  


❤️ Vous aimerez aussi : #E2 - Michel Garcia - La transmission d'un savoir ancestral ICI


Encore un grand merci à Michel Garcia qui a déclenché chez moi l'idée de ce podcast ! 


ArtEcoVert, LE podcast de la couleur végétale 🌿, de la graine à la couleur finale dans tous les domaines d'application : 

  • Alimentaire : patisserie, 

  • Teinture végétale : sérigraphie végétale, éco-print, bundle dye, shibori … sur fibres naturelles. La teinture végétale fait partie des teintures naturelles mais n’utilise que des plantes tinctoriales.

  • Cosmétiques : Coloration capillaire végétale, savonnerie (savons végétaux), maquillage,...  

  • Beaux arts : encres végétales, sérigraphie végétale, aquarelles végétales, peintures végétales, craies grasses végétales… 

  • Bio matériaux, bio plastiques teints végétalement, 

  • Agriculture de plantes tinctoriales et production de Colorants biosourcés (Pigments végétaux et Colorants végétaux) Garance, Indigo, Réséda, Tanins… 

En effet, on explore dans ce podcast un des nombreux pouvoirs des plantes à savoir : LA COULEUR 

L’objectif d’ArtEcoVert est de proposer la couleur végétale 🌿 comme alternative combinée à la couleur de synthèse, dérivée du pétrole et est néfaste. 

🚨 Je compte sur vous pour vous abonner à la newsletter du podcast pour ne pas louper la sortie des épisodes :https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1

Pour cela 

  1. ArtEcoVert  LE PODCAST 🎧

pour démocratiser la couleur végétale. Mais c’est aussi une communauté sur le Patréon d’ArtEcoVert : https://www.patreon.com/ArtEcoVert de plus de 180 passionnés du sujet qui font bouger les choses ! 

En rejoignant le patréon d’ArtEcoVert vous soutenez le podcast ArtEcoVert (pour qu’il dure) mais vous avez de nombreux avantages : 

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  • Des informations (sorties, actualités, événements…) 📣

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  1. ArtEcoVert LE PROJET ⭐

pour catalyser la réémergence de la filière tinctoriale (construire du lien, des échanges, faire avancer, poser les bases, apporter les preuves, …) 

Pour cela, j’ai créer l’entreprise ArtEcoVert Pauline Leroux dans laquelle je propose

  • mes services :  issus des expériences antérieures (filières agricoles, RSE, Grande Distribution, Distribution Locale, ) et de ma formation d’ingénieure agronome

  • mon énergie 

  • ma passion pour les plantes

  • ma volonté de redynamiser cette filière 


Chaque mission contribuent à soutenir la pérennité du podcast ArtEcovert

Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com

Bonne écoute 👍

Pauline Leroux


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Aujourd'hui, je partage avec vous les échanges que j'ai pu avoir avec Michel Garcia durant ma formation teinture végétale en Bretagne. Je lui demande de faire l'exercice compliqué, de retracer les 50 dernières années qui l'ont amené à cette passion et d'en tirer ses trois grandes fiertés. Avant tout, je voulais m'excuser pour la qualité de l'audio de ce premier épisode. Le message délivré en reste toutefois hyper intéressant et vous verrez que... A la suite, les prochains épisodes sont de meilleure qualité audio. Merci de votre compréhension et bonne écoute. Est-ce que Michel, tu peux nous raconter ton parcours jusqu'à cette première journée de formation que tu nous as dispensé aujourd'hui ?

  • Michel Garcia

    Alors aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai eu une vie jalonnée par le monde des plantes et le monde des couleurs. C'est assez curieux à dire, mais j'ai des souvenirs de petits garçons. On allait chez un oncle qui revenait du Maroc et qui avait une collection de tapis anciens. Et comme on était toute une équipe, c'était un regroupement familial, il y avait les cousins, il m'avait dit l'oncle, attention, ces tapis sont de véritables trésors, il ne faut pas y toucher, il ne faut pas mettre les mains dessus parce que c'est justement très précieux Le mot trésor je ne sais pas, j'avais peut-être sept ans, je ne savais pas trop ce que c'était qu'un trésor. Pour moi, un trésor, c'était un coffre rempli de pièces d'or, en gros. Et le trésor, c'est à cause des couleurs. et ça m'était resté que les couleurs puissent être un trésor. J'allais en vacances chez un autre oncle et je m'ennuyais, je dévorais tout ce qui était lisible chez lui, peut-être à huit ans, comme ça, tout ce que j'arrivais à lire, à ma portée. Il avait l'encyclopédie de tout l'univers, chose qu'on n'avait pas chez lui, ce qui est extraordinaire pour un gamin. Et puis vous voyez que je m'ennuyais, alors il m'avait dit... Pourquoi tu ne ferais pas un herbier ? Tu es tout le temps au jardin quand on regardait les plantes. Tu n'as qu'à les mettre. Je vais te montrer comment on fait. Il m'avait fabriqué quelque chose. Alors, fabriquer quelque chose, pour moi, c'était incroyable. Mon père n'était pas bricoleur. Et cet oncle avait pris deux plaques de contreplaqué. Il les avait percées. Il avait mis des vis papillon. Et il avait fait une presse pour faire un herbier. Et j'avais commencé à ramasser tout ce que je pouvais pour les presser dans mon herbier. Et voilà. c'était mon premier herbier et j'avais l'impression que du coup je pouvais quelque part thésauriser d'une certaine manière tout un tas de choses au cas du monde des plantes et bien plus tard encore un autre souvenir du même oncle cette fois-ci où il m'avait dit mais qu'est-ce que tu deviens, qu'est-ce que tu fais ? J'ai dit, je m'intéresse à la photo, peut-être presque 14 ans, et au lycée, il y avait des collègues qui avaient un grandisseur, alors j'avais pu y aller voir, et puis elles ont trouvé, éventuellement, acheter des petits pots de révélateurs, de fixateurs, et puis donc faire les bas, et donc je me suis dit, voilà, j'aimerais bien avoir 4 sous pour acheter ça, et puis il m'avait dit oui. On va pas acheter ces choses là, on va les fabriquer. Alors fabriquer, moi j'étais fabriqué de révélateurs photo, de fixateurs, des bains d'arrêt, des bains de tirage. Et il était revenu, en fait il était plus ou moins un magasinier à la chaîne Pétrole à Rouen, à Petit-Courol, il était revenu avec une liasse de photocopies, qui pour l'époque était une chose qui coutait une petite fortune pour nous, mais il avait photocopié toutes sortes de bouquins sur la fabrication de ces produits là. C'était quand même un des grands outils dont ils avaient envie de faire connaître ça. Et ils m'avaient dit, en tout cas, ce qui t'intéresse, c'est qu'on va acheter des produits et puis tu pourras fabriquer des trucs. Alors j'ai eu 25 fois cette photocopie, alors évidemment c'est des souvenirs ineffaçables parce que j'avais scotché l'hydroquinone, le sulfide de sodium hydrogénol, le truc pour faire tous mes bains, et il m'avait emmené dans une droguerie, une droguerie d'un autre monde. parce qu'il y avait tous les... Je pense qu'on était... Il devait être assez connu. En tout cas, il avait une telle assurance. C'était un colosse un peu très... Il devait connaître le magasinier puisqu'on avait pu aller derrière le magasin où il y avait ses étagères avec tous les produits. et j'ai donné ma liste au magasinier, j'ai tremblé en moitié, je ne savais pas du tout ce qui m'arrivait en quelque sorte, et puis il m'a dit, à un moment donné, il m'a dit vasotrie à zol, c'est une petite lance anti-voile, quand les oréga ont une sorte de voile, ça supprime le voile Et puis, au fil des ans, à chaque fois, j'étais sensible à un événement qui faisait correspondance, à la curiosité de tous les temps. ou la curiosité pour la chimie, ou pour le bricoleur, pour les savoir-faire manuels, artisanaux en quelque sorte. Et ces trois pôles finalement ont construit la vie d'une certaine manière. Jusqu'au moment où c'était comme un plan de convergence. A 17 ans, je faisais du stock sur le bord d'une roue. Quelqu'un s'arrête, il était tard, il me dit qu'il allait dormir là. J'ai donné un rôpé. Et dès le lendemain matin, je m'aperçois qu'il construisait des métiers à tisser. Et la fille de la maison, elle essayait, évidement, de faire des couleurs végétales. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Alors je suis parti comme une fusée dans la forêt et là on a sauté. J'ai trouvé des choses, sérieusement, avec zéro bagage intellectuel sur le sujet. Voilà, c'était mon premier contact, en quelque sorte. Après ma première paie d'ouvriers agricoles, j'ai acheté des piles de bouquins sur les plantes. Et là, non seulement j'abrognais sur les plantes et les savoir-faire, mais dans ces vieilles flores, il y avait toujours ces notions, telle plante est territoriale. J'ai cultivé un jardin sur le sol, je me suis trouvé à l'étier. Dans le bâtiment, parce qu'à l'époque dans le sud, il y avait une grosse demande pour les ouvriers du bâtiment, pour qu'elle gagne sa vie, et dès que j'avais un moment, je pensais à la campagne et j'ai regardé les fleurs. J'ai cultivé ces armes d'art secrètes en très long terme, jusqu'au moment où la métier du parti, vous savez, je les bricolais dans ma maison, je faisais des couleurs, à un moment j'ai commencé à faire les peintures, et le jour, j'avais vu... On m'a demandé d'en parler, je me suis découvert éloquent, alors je n'avais jamais mis trois mots sur le sujet, mais à force de rire, je me suis trouvé éloquent et du coup capable de raconter. Alors c'était un café évolué en quelque sorte. Et puis les années passant, on est venu me chercher pour me proposer de faire un book en public, découvert, à l'époque il ne s'agissait pas de recettes. Je me souviens de dire que M. Chauderelle était le fondateur des éditions du Sud. et puis je crois que, des petits gens d'intelligence, des babacos, des recettes, des feuilles plutôt genre herbier, découvertes, bon, c'était mon temps médical, mais finalement, J'ai monté une association parce qu'à force de discuter avec des collègues, on s'était fait comme une sorte de petit réseau d'amitié. À l'époque, on écrivait encore avec des stylobines sur des feuilles de papier qu'on mettait dans des enveloppes avec un timbre. Ça, c'était le début en fait. J'avais changé mon entreprise à la Chambre des Métiers en 88. C'était plâtre et couleur. Et puis j'étais retourné à la chambre des métiers pour changer de lettre, j'avais fait plantes et couleurs. Parce que du coup je faisais de moins en moins de plâtre et puis j'avais de plus en plus de curieuses idées de gens qui me demandaient d'intervenir. Et après il m'a dit voilà la mairie a ses terrains là, le site du château de l'Orly, si tu veux installer un jardin là. On avait un minuscule jardin à deux trois copains, un jardin privé. Et puis finalement, ils nous proposaient d'en faire un jardin public. Et du coup, mon jardin secret était de plus en plus plébiscité et converti en jardin public. Et c'est devenu une grosse association subventionnée. J'ai réussi tous les dossiers parce que je me suis découvert finalement, et encore une pertinence, c'est-à-dire, c'était l'époque où le ministère de l'aménagement du territoire avait découvert qu'aménagement du territoire est dévorement durable. J'ai eu l'opportunité de mettre Lionel Jospin qui donnait son aval à mon projet de jardin. Aujourd'hui, c'est déjà un ancien Lionel Jospin, mais c'était important pour l'époque. Ce jardin est sorti comme un champignon parce que c'était le bon moment. Il y avait une pertinence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça, c'était en quelle année, la validation du projet ?

  • Michel Garcia

    2002.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    2002, validation du projet Desjardins de Lauris.

  • Michel Garcia

    Oui. Et c'est là que je me suis rendu compte que finalement, on est ce qu'on a toujours été. La vie nous offre des occasions de rebondance, de la profondité, d'expérience, de comédie. Et toujours, finalement... Et donc effectivement, à chaque fois que je reviens vers la plante, à chaque fois que je reviens, de plus en plus, de toute façon, c'est comme des rendez-vous où je vais en savoir un peu plus, où je vais comprendre un peu plus. J'ai découvert finalement cette curiosité en... Donc cherchant à m'en sortir en quelque sorte, parce que quand on est tiré vers un tourbillon comme ça, on est littéralement harcelé des questions qu'on n'avait pas anticipées. Et est-ce que je me tiens comme s'il était un de là, par exemple ? Et j'en sais rien, bien sûr. Alors j'ai boutiné, j'ai boutiné, j'ai découvert des quantités de choses. Je prenais le cas, je n'avais même pas encore le permis. J'allais à la bibliothèque des gens, à la Cine-Provence, et j'ai boutiné pendant des heures et des heures, et je pense que le soir... Je me mets dans la tête de tout ça. À l'époque, c'était pas la carrière, c'était moi qui étais le guideur. Parce que là, il fallait mémoriser. Il fallait apprendre à lire de façon à restituer son obéissance. C'est une façon d'apprendre à lire qui est un peu particulière. Parce que c'est comme si on avait une certaine pression que vous devez rencontrer à un tiers ce que vous avez lu. Est-ce qu'il y a eu des gens vers qui vous vous êtes tournés pour en savoir un peu plus ? Oui, alors il y a eu des gens inspirants, il y a des gens qui m'ont aidé. À un moment donné, j'avais été contacté par un prof de la faculté de pharmacie de Montpellier, qui s'intéressait au couloir végétal, et qui avait entendu parler de ce qui venait vers moi. Et un jour, il m'a téléphoné, il m'a dit, j'ai des collègues avec qui je travaille, qui seraient intéressés pour te rencontrer. Ah, d'accord. Aujourd'hui j'ai un atelier assez vaste pour accueillir le groupe, mais à l'époque c'était encombré, tout un bazar de planches et de choses, et ce n'était pas du tout fait pour accueillir le monde, donc je me soucie assez peu de la capacité d'accueil. Et puis arrivent deux messieurs très bien, avec mon collègue Franck, et puis le groupe qui se présente, ils bossaient pour un DMH tocheur. Et puis, j'en regardais tout et puis je rentrais dans la caverne de l'Albeba, j'en regardais tout comme s'ils nous arrivaient dans une planète quoi. Et puis à un moment donné, il y a un d'entre eux qui s'arrête devant un petit dispositif que j'avais fait pour... On m'avait donné quelques éprouvettes, j'avais très peu de matériel, mais j'avais des éprouvettes, j'avais des bouchons. C'était des éprouvettes, en tout cas, on n'en a pas beaucoup, mais du coup... Je n'ai fait qu'un porte-écouvettes pour contreplaquer en faisant non pas des trous de sabloutons mais en faisant des genres de bonnerons c'est-à-dire en faisant des sinusités qui permettait de les tenir. J'ai bien regardé ce truc-là comme si... Lui il était halluciné, ils avaient des budgets énormes pour acheter une maladie, une maladie laboratoire et moi je fabriquais mon matériel. J'ai trouvé que c'était très astucieux de faire avec son allée, de bricoler avec ce dont on disposait de ses côtés, leur appui. J'ai travaillé pendant des années avec eux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Combien de temps environ ?

  • Michel Garcia

    Je ne sais pas, peut-être 7-8 ans. J'ai développé trois brevets de dimension internationale qui sont lignes maintenant. C'est du succès.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Vous entrez dans le domaine public ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. Je ne suis jamais arrivé à... en tout cas pour ton inventivité parce que franchement tu t'étaches dans le système quoi, tu l'écroulibres un peu et ça ne sert pas et puis un jour il m'avait dit écoute On a quand même un souci avec les rapports, c'est un peu la route où on est présent à la direction, parce que toi tu es toujours dans la stéréotype de tout temps, les peuples laborieux, les centaines de centaines d'héros, et il se passe un défi, il faut des analyses, il faut des prises de mesures, et c'est d'ici que l'on est au-dessus de la chromatographie. Et puis, à moins de montrer, tu n'es pas... il me dit il me faudrait une formation je lui ai dit, ça va, aucun problème aucun problème il me dit, on va prendre un rendez-vous, tu vas venir on va te détacher un ingénieur j'étais formé j'étais si mêlé de voir avec quelle facilité ça c'est une chance très meilleure et donc cette dame qui ne s'est pas beaucoup mise à m'importer elle m'a dit, je vais te faire un rendez-vous la vulgarisation, ils m'ont remis tous les mots techniques à la tête et là-bas j'avais vu un bouquin cité un bouquin de Wagner, enfin c'était un chimiste américain signé à la chromatographie, je fonce à je vais voir mon collègue de Montpellier, il y avait une grande librairie de Soran, une des plus grandes librairies de France, je commande le bouquin il avait un parcours de l'évolution C'était pas empruntable, mais de toute façon, c'était même pas visible. Et j'ai eu ce mot de caractère. Page après page, mais pendant des heures, je remisais 30, 40 fois la même page. Parce qu'il n'y avait pas un mot de ce que j'ai dit. En plus, c'était en anglais. Donc, je me suis retrouvé, du coup, à me familiariser avec le vocabulaire, la petite, le sublime, vous voyez. Ce qui a été une chance incroyable, parce que du coup, je peux lire les articles. C'est un peu suite maintenant. J'écoute le vocabulaire, mais en autodidacte. C'est des heures, des heures, un soir. Et du coup, j'ai eu beaucoup de jeunesse, dans le sens de venir tout à l'heure. Parce que j'ai passé une soirée à l'île, au lieu de se déchirer la tête avec un peu d'apport. Ce qui n'est pas mal, plutôt pas. Mais du coup, je suis rentré dans les mondes comme ça. Et après, j'ai fait des rapports avec les chromatomes, j'ai fait... voilà, les brevets ont été déposés. Du coup, il y a eu quelques années pendant lesquelles les budgets de recherche avaient eu les brevets, mais il y a eu aussi d'autres dossiers de recherche. Vous avez besoin de quelqu'un qui leur fasse des bibliographies un peu spéciales. Et ça m'a permis de gagner ma vie à hauteur suffisante pour conserver l'entreprise en vie et dégager un temps au monde pour m'aider à se soucier. Parce que tout ça c'est un mode de bénévoleur. J'ai un président fondateur et donc j'ai passé beaucoup de temps à réunir une collection.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Collection de plantes du coup ?

  • Michel Garcia

    Oui, collection de plantes pour le jardin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y avait combien d'espèces ? Et dont des exotiques, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.

  • Michel Garcia

    Mais c'était très intéressant, c'était en anglais, j'avais beaucoup de mal à suivre quand on est un peu chez soi, mais je m'accrochais vraiment. Et puis un jour je me suis proposé, comme tous les membres autour de Rôles, j'organisais l'édition, je me suis proposé mon jardin, j'ai organisé un décollage. Et puis du coup, ça a pris ses raisons internationales.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ça reste, tous les ans il y a une... Il y a un événement à Lauris sur la teinture qui est connu mondialement, c'est un peu grâce à ça ?

  • Michel Garcia

    Je suppose que c'est le même colloque. Oui, je pense que c'est ça. Là-bas, j'ai créé une boutique, une séminaltech, donc je vends tous les produits pour la teinture, je vends de graines, le marché de la couleur végétale et de la couleur. Le deuxième jour c'était la journée des artisans, il y avait des conférences beaucoup plus ouvertes, et des gens qui venaient sur le marché. Le troisième jour c'était le marché, mais c'était tout dédié. Et donc il y avait des animations, et ce genre, il y en avait pour tout. Et on m'avait dit, on ne mélange pas les professionnels, les entreprises et les artisans, les entreprises, les artisans c'est les bricolos sur les marchés, les entreprises c'est du moment, ça a lieu. qui brassent l'expert industriel et tout. Et en fait, ça a très bien marché. Parce que bien sûr, ce que veulent les industriels, c'est quoi ?

  • Speaker #0

    D'avoir l'avis des clients. Oui,

  • Speaker #1

    mais c'est un boulot parmi... Parce que mettre un ingénieur sur un dossier, ils n'y comprennent rien. La direction de ça, ils n'ont pas les bases. Alors qu'ils sont trop contents de trouver des petits plats, des artisans valants qui vont leur faire des dossiers.

  • Speaker #0

    Des passionnés.

  • Michel Garcia

    Etc. J'ai dit exactement ce que je voulais faire. J'ai l'impression qu'à plusieurs reprises pendant des années, je tenais ma place. Et aujourd'hui quand je rencontre des gens qui viennent se former, je vois que c'est un peu comme un grand ami. tout que vous veniez, trouvez ce point de convergence qui fait que vous êtes ce que vous avez toujours été et que la couleur végétale habite votre monde au point qu'elle a du sens parce que du coup les gens reconnaîtront en vous cette flamme et du coup vous en vivrez mais vous en vivrez au bon sens plénière, pas seulement au niveau économique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous serez là où vous êtes attendu de toute façon vu le est-ce qu'aujourd'hui justement je rebondis sur la question où vous en vivrez est-ce qu'aujourd'hui on peut vivre de la teinture végétale et pourquoi du coup les industriels n'y reviennent pas alors que c'est ancestral c'est une alternative à tous ces pigments pétrochimiques qui polluent nos eaux etc, pourquoi on n'y revient pas ?

  • Michel Garcia

    il y a beaucoup de gens qui reviennent à la couleur végétale et il y a des secteurs qui sont obligés de concéder des choses à ce sujet. Par exemple, je me souviens, il y a quelques décennies, les quelques-uns qui revenaient du Maroc... ou de l'Inde avec des cheveux hauts et nez, bon c'était un peu des marginaux, puis de toute façon quand on parlait de coloration naturelle pour le chou, c'était habitué, ça ne se trouvait pas, on trouvait pas à filmer, que ça ne pouvait pas pénétrer dans le cheveu, voilà, et donc c'était fantaisie. Aujourd'hui il y a eu tellement d'allergies, il y a eu même des morts avec les édèles de printes, avec la parapéminine, la lindianine, des choses comme ça, du coup... C'est trop risqué pour les coiffeuses d'être à 100% naturel. Voilà, le monde change. Et aujourd'hui, par exemple, dans le monde des cosmétiques, on s'intéresse beaucoup aux couleurs végétales. D'ailleurs, je suis sollicité parfois par des maisons qui s'intéressent à ça. Et puis... Les colorants alimentaires, bien entendu, c'était une espèce de rigolade il y a quelques années. Aujourd'hui, la plupart des colorants alimentaires sont de l'origine végétale ou biotechnologiques, c'est-à-dire sont des bactéries. Il y a quand même beaucoup de choses végétales. Des très grosses maisons qui font des rouges de paprika, qui font des... Voilà, c'est pas pour le rire, on parle de tonnages incroyables. Les plus gros marchés actuellement pour la couleur végétale, c'est bien entendu l'alimentaire. Le textile, il y a une certaine valeur ajoutée. On va dire tout simplement qu'aujourd'hui, le textile est délocalisé dans le Grand Sud et dans le Grand Est. C'est-à-dire le Maroc, la Tunisie, etc. produisent des grandes marques, la textile aussi. Et pour des plus petites marques, en Chine, en Inde, au Bangladesh, etc. Et donc pourquoi ? Pour des raisons de prix de revient. Le consumérisme a absolument changé. Oui, trois collections par mois. Et donc, c'est un gaspillage incroyable. Le modèle industriel ne le fait pas rêver.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, du coup, c'est ce que vous disiez ce matin en introduction, entre l'industriel et l'artisanat, est-ce qu'aujourd'hui, on arrive à trouver un modèle où les gens qui se lancent dans la teinture végétale, notamment sur le textile, peuvent en vivre et que ça se démocratise un peu plus ?

  • Michel Garcia

    Oui, bien sûr. C'est une filière qui reste à construire, une filière qui se cherche un peu. Il y a beaucoup de micro-filières, mais pour l'instant c'est de l'artisanat d'art. Aujourd'hui les couturières peinent à faire le pas pour être aussi sur un cheval entre teinture et couture. C'est un peu difficile parce que pourvis en tant que couturière c'est déjà pas évident. Se rajouter une activité qui n'a rien à voir, alors j'en connais qui travaillent dur et qui font des belles choses. Aujourd'hui c'est quoi ? C'est le design, l'ameublement. Il y a quelques filières qui apparaissent. Vous savez par exemple que dans le monde du spectacle... il faut avoir un certain quota d'activités qui relèvent du développement durable. Et par exemple, le costume, c'est un sujet tout indiqué. Parmi les gens que j'ai formés, il y en a au moins deux qu'il faut connaître. Il y a Clément Mottier qui maintenant est costumier pour le cinéma. C'est extraordinaire, il a fait 7 ou 8 films déjà. Et des films où tout le monde est en couleur végétale. ça c'est vraiment intéressant d'abord parce que c'est des pratiques vertueuses bien sûr les gens qui regardent le sauront au tard parce qu'il y a de la communication etc et puis ça va se savoir que c'est faisable et que finalement il y a des harmonies de couleurs, il y a des choses extraordinaires à un moment donné ils ont tourné Astérix en Chine donc Clément on est un peu de la même veine s'est mis à potasser le film se passe il y a à peu près 2000 ans c'est l'époque des royaumes combattants c'est un peu les samouraïs de la Chine donc ils sont dans des couleurs austères ils sont dans des grilles de fer on a des textes anciens qui disent avec quoi c'était fait ça contraste avec des peaux en décadent ils sont dans des soirées à motifs polychromes et tout et donc lui il a dû imprimer en sérigraphie des motifs polychromes en couleur végétale et il a dû faire aussi tous ses costumes austères, etc. Je l'ai vu arriver de temps en temps, il passe en totalité, mais aussi pour se former sur des petits quelque chose sur lesquels il n'est pas très sûr. Il m'a très bien réussi. Il y a beaucoup d'autres exemples, mais dans le théâtre aussi. Il y a des pièces entières. Je me souviens, la première pièce qui était sortie, c'était au théâtre de... Un petit théâtre parisien très ancien au 18ème, c'était la pièce de Lacme qui était sortie, tout le monde en couleur végétale. Mais c'était il y a déjà 10 ans ça. Donc non, les choses avancent, mais elles n'avancent pas chez le gros qui va faire du t-shirt à 2 balles le palox pour qu'on puisse faire du jetable avec une petite visite dessus. Faire savoir qu'il y a de la valeur humaine à jeter. Un produit plus proche des gens, un produit plus proche de la réalité, des préoccupations du temps. Voilà ce que doit être la couleur du jetable aujourd'hui. Un produit de consommation, l'industrie ne s'y intéresse pas, quelle chance ! Parce que quand ils vont raser la moitié de la forêt du Paouet pour mettre des immenses champs de garances avec des énormes usines qui fument, des humains noirs pour faire des extraits à la tonne parce qu'on a des marques immenses qui veulent la couleur véritable. Moi, ça ne va pas me faire rêver, ça, les grosses usines qui fument tout noir à la place de la belle forêt du Paouet. Voilà. En fait non, la démesure je pense que c'est pas une solution. Et en fait on a qu'une seule chose à soutenir pour moi, c'est justement l'artisanat. Voilà, les gens qui veulent faire des choses à l'échelle humaine. Aujourd'hui on fait 30 clics sur internet, on a des quantités de choses, la difficulté c'est de choisir, donc il y a beaucoup beaucoup d'autodidactes. Après il y a des réseaux, les réseaux c'est un phénomène relativement récent, on regarde l'histoire, mais un réseau comme Frésil. Si vous tapez un plan végétal, vous allez tomber sur des groupes qui ont 5000, 6000, 8000 adhérents. Alors c'est peut-être du secteur du loisir métaphysique, il y a beaucoup de petits apprisesurs qui font les marchés, qui font les salons, qui font... Ça fait des dizaines de milliers de gens tout ça, donc ça existe quand même. Les gens qui ont réussi, c'est de la réussite personnelle, on ne va pas parler de réussite économique, ils s'achètent le dernier à avoir, quand ça devient un mode de vie, quand la couleur végétale est au cœur de vos préoccupations, on connaît le futur, on croit en sciences humaines, en sciences exactes, en savoir-faire, on est au carrefour de tout ce qu'il faut faire. l'être humain en fait, qui peut être manuel, intellectuel ou relationnel. Et donc on peut être tout ça à la fois finalement, avec un sujet transversal comme ça. C'est pas un métier la couleur végétale, c'est pas comme pour on dit aux christiens. Ça habite toutes sortes de choses, de différents métiers, mais on n'a pas besoin de la couleur végétale, c'est pas comme la... et on n'est pas non plus dans un normé, c'est justement l'important travailler vers un parcours dont on est un personnage un peu comme ça. Voilà, oui, quelque part, c'est une apologie de l'autodidactisme.

  • Speaker #1

    On crée son cheminement.

  • Speaker #2

    En fait, qu'on le veuille ou non,

  • Speaker #0

    on se retrouve dans une communauté comme une ancienne communauté de métiers, des corporations, etc. Et donc, c'est un mode de vie très intéressant parce que finalement,

  • Speaker #2

    l'industrie,

  • Speaker #0

    le mondialisme... Tout ça fait qu'on tombe dans une espèce d'anonymat où le chiffre est au cœur de tout, on ne regarde que son porte-monnaie, comme le disaient des gens simples.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui, c'est difficile de rentrer dans un marché de consommation. Aujourd'hui, c'est encore marrant. Ça peut le rester longtemps.

  • Speaker #1

    les gens à qui vous avez passé le flambeau, il y en a quelques-uns qui vous marquent, qui pourraient être des gens que j'irais voir aussi avec le micro et qui transmettent encore un autre message, une autre voix, etc. Est-ce qu'il y en a qui vous ont marqué, s'il y en avait trois à citer ?

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #0

    alors il y a Aurélien Volk, que je trouve extraordinaire, de simplicité, de gentillesse, d'ouverture,

  • Speaker #2

    elle a l'audace,

  • Speaker #0

    elle se limite pas a priori. C'est une grande aventurière de la couleur végétale. Laura et Amandine, jeunes agricultrices des Bouches-du-Rhône, qui cultivent la persil caramigo, qui font un agrigo magnifique, de belle qualité, et qui ont cultivé d'autres plantes, bien sûr,

  • Speaker #2

    et qui ont tenté l'aventure agricole,

  • Speaker #0

    mais vraiment, c'est une fête à démonter, par exemple, par une paysanne des couleurs. Il a 30 minutes de vie à la minute, c'est un animateur, c'est un animateur qui n'est que d'expérimenter son truc. Donc c'est, on expérimente et on observe, on observe, voilà, il a peur de revenir à zéro, les gens qui ne savent rien, pour les conduire vers un petit quelque chose.

  • Speaker #2

    Au niveau professionnel, il y a beaucoup de gens qui vivent de la couleur végétale aujourd'hui, souvent parce qu'ils ont plusieurs casquettes, mais c'est le lot de l'artisan. En général, le boulanger ne vit pas en faisant du pain, il vit en faisant des gâteaux, et puis des accessoires, les petits pains fantaisie, etc. Mais finalement, l'artisan, c'est celui qui... qui a multiples présentations de son sujet. Alors en couleur végétale, peut-être encore plus qu'ailleurs, on vit de la couleur végétale à travers un statut de designer, d'artiste, de costumier. Il y a des gens qui font de la couleur en façon, il y a des gens qui font de l'événementiel, de l'art. Il y a beaucoup, beaucoup de monde. et c'est toujours difficile de faire un choix. J'ai parlé de Clément Mottier, qui est costumier de cinéma, Sandrine Rosier, qui a fondé le Greta de teinture végétale à Paris. C'est quand même un très beau travail. Moi, dans mes rêves, je rêvais qu'un jour, la couleur végétale serait au programme de l'éducation nationale, et j'estimais que j'aurais atteint mes objectifs. C'est déjà le cas. Puisque, bien sûr, avec le projet Couleur Garant, j'avais l'espoir de faire une sorte d'école de la couleur végétale. Sandrine Rosier a pu créer ce Greta, donc ça dépend de l'école Boulle, c'est métier du spectacle, design métier du spectacle. Et du coup, tous les ans, il y a des sessions où se forment des gens qui ont bien sûr un projet professionnel. Il y a très rarement, le prix est élevé et donc la plupart ont des... des prises en charge de formation continue ou autre. Et donc, il y a beaucoup de monde. Et Sandrine elle-même, elle a monté des spectacles. Enfin, elle a fait tous les costumes pour différents spectacles au fil de ces dernières années. Donc, ça, c'est pour le costume, le vêtement, le spectacle théâtre-cinéma. Trendy, alors trendy, c'est de la décoration d'intérieur. C'est un peu maison et objet, quoi. et donc il y a beaucoup de choses toutes en couleur végétale sur de la belle fibre et puis après c'est difficile parce que ça va de l'agriculture à l'histoire, au patrimoine bon voilà il y a quand même un un volant extrêmement large. Donc, on s'aime, mais on ne sait pas ce qui va germer, ce qui va pousser et où. Et donc, finalement, c'est assez satisfaisant pour un formateur de dire je donne tout, et de toute façon, je ne peux pas faire mieux. Après, c'est utile, tant mieux. Si ça ne l'est pas, peut-être la prochaine fois. Parce qu'il y a des gens qui arrivent, ils vont tout casser, ils ont des projets géants qui ne décollent jamais, trop ambitieux parfois, ou trop rêveurs. et d'autres timides, tranquilles dans leur coin, où vous découvrez quelques années après qu'ils ont fait un beau truc finalement, alors que ce n'était pas forcément les plus exubérants. Même dans un groupe comme aujourd'hui, on ne sait absolument pas qui fera quoi. Il y en a pour autant qui en feront quelque chose. La répartition, il faut que les gens soient rejoints par cette vocation, par cette curiosité, cet intérêt. Ce n'est pas un créneau très porteur pour l'instant. Les pionniers n'ont jamais été favorisés. On crie un peu dans le désert. Et puis il y a des échos, mais on ne s'en rend pas toujours compte. Mais il faut continuer.

  • Speaker #1

    Il y a une seule école, une seule formation de Breton ? Pour des gens qui aimeraient se lancer ?

  • Speaker #2

    Il y a les arts d'écho à Paris, l'ENSAD, l'École nationale supérieure des arts décoratifs. J'ai formé un certain nombre de personnes, mais notamment Isabelle Rodier, qui est prof de sérigraphie et d'impression textile. Et donc maintenant, elle fait ses sérigraphies en couleur végétale. Et donc, tous les ans, il y a une vingtaine d'élèves qui passent par chez elle quand même. Et c'est une haute école. Mais toutes les écoles de costumes comme Olivier Dessert, Dupéret, toutes ces écoles-là ont aussi des profs maintenant qui enseignent la couleur végétale. Donc c'est quand même déjà assez académique, c'est assez intéressant. Alors le Greta, il y a eu des sessions, moi je me souviens d'avoir participé à une session à Aix, une session à Montpellier, et puis le plus c'est Paris quoi. Il y a des locaux intéressants, ça se passe souvent dans des lycées du textile, de la mode, donc ils ont déjà des ateliers équipés, des labos, ça compte beaucoup quand on enseigne.

  • Speaker #1

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #2

    La relève est assurée, pour moi la relève est assurée à plus d'un titre.

  • Speaker #1

    Merci Michel pour avoir retracé ton parcours et d'avoir eu un mot pour tes élèves et pour tes pères. Je voulais m'excuser pour la qualité audio ainsi que les nombreuses coupures durant l'enregistrement. Nous avons eu des problèmes de bruit et des problèmes de micro. En tout cas, je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode qui s'intitule La transmission d'un savoir ancestral toujours avec Michel Garcia où il revient sur ses trois grandes fiertés et ses apports pour la teinture végétale en France. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #0

    Sous-titrage

  • Speaker #2

    ST'501

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