#E105 - Dorothée Catry - Dorothée l'a fait - Parurière florale en teinture végétale - des fleurs aux couleurs végétales cover
#E105 - Dorothée Catry - Dorothée l'a fait - Parurière florale en teinture végétale - des fleurs aux couleurs végétales cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E105 - Dorothée Catry - Dorothée l'a fait - Parurière florale en teinture végétale - des fleurs aux couleurs végétales

#E105 - Dorothée Catry - Dorothée l'a fait - Parurière florale en teinture végétale - des fleurs aux couleurs végétales

1h04 |06/03/2025
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Description

Dorothée crée des fleurs en soie, des broches et accessoires de cheveux qui mettent en valeur la beauté et la polyvalence des teintures naturelles.

Elle nous raconte comment sa passion pour la couleur et les textiles l’a amenée à explorer l’art de la teinture naturelle et de la parurerie florale. Elle explique son parcours, son système de classification et nomenclature des couleurs et les différentes étapes pour faire une fleur. Elle mentionne les principales différentes plantes qu’elle utilise, quelques complices acteurs Belges Français et Italiens de la teinture et nous parle de ses collaborations avec d’autres artistes et créateurs.

Son Site: www.dorotheelafait.com


Liste des personnes citées :

Félix D’Haeseleer @felixadriendhaeseleer 

le séminaire de couleurs https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/

Carmel Peritore @couleurcarmel

Sento Paris @sentoparis

Atelier Saint VII @ateliersaintvii

Jan Jan van Essche @janjanvanessche

Nathalie Lété @nathalie_lete

Isabelle Jossa @couleur_vagabondes

Gabriel Beaulieu @_gabrirlbeaulieu

Lieve blue fingers @lievebluefingers

Anne Mortiaux 

Françoise Lesage 

Martine Ernoux @indigobluecreation

Alicia et Guillaume Memori lab @memori.lab_

Andrien Vescovi @ardeinv

Casa Clementina @casaclementina10

Yto Barada @themothership_tangier

Brigitte Chahan @bme_herr 

Maeva Lardin @maeva.lardin


-La géométrie dans le monde végétal - Elisabeth Dumont 

-Répertoire de couleurs pour aider à la determination des couleurs des fleurs des feuillages et des fruits publié par la société Francaise des Chrysanthémistes et René OBBRTHUR et Henri DAUTHENAY :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64453604.texteImage

-Making Silk Flowers Anne Tomlin

@dorotheelafait

https://www.dorotheelafait.com/

Le séminaire des couleurs : https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/


Bonne écoute 👍


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Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com


Bonne écoute 👍

Pauline Leroux





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Dorothée Catry

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Dorothée Catry

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Dorothée Catry

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Dorothée Catry, plus connue sous le nom de Dorothée la fait faire, l'action. Bonjour Dorothée.

  • Dorothée Catry

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de te recevoir Dorothée parce que déjà Michel m'a parlé de toi quand j'y suis allée en formation la dernière fois, je ne te l'ai pas dit, je te le dis en direct. et j'ai regardé ce que tu faisais, ce que tu proposais, et franchement, ça m'a intriguée, parce que je trouve que c'est encore une nouvelle technique, c'est hyper raffiné, c'est élégant, c'est vraiment joli, et donc je suis vraiment contente, parce que du coup, je trouve que avec ce que j'ai vu sur ta page Instagram, je me dis, vraiment, la couleur végétale n'a pas de limite, c'est vraiment, comment dire, il y a beaucoup, beaucoup d'applications.

  • Dorothée Catry

    Merci Pauline, mais moi j'ai envie de te dire que la couleur végétale est tellement inspirante, puisque c'est du vivant, et donc c'est une ressource qui t'amène toujours une autre question. Enfin voilà, justement Michel, comme on a introduit avec lui, c'est quelqu'un qui nourrit toutes ces questions, et je pense qu'il est amusé par toutes les questions que ça va poser. Et je pense que ce qui est génial avec la couleur végétale, c'est qu'on a chacun notre entrée, avec la personne qu'on est et avec le regard qu'on a sur les plantes et sur la magie des couleurs qu'elles ont. qu'elle révèle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. Alors Dorothée, est-ce que tu pourrais te présenter pour les auditeurs et auditrices qui ne te connaissent pas et nous raconter un petit peu ton parcours qui t'a amenée justement à cette couleur végétale et à ton application si particulière, ton emploi de cette couleur si particulière ?

  • Dorothée Catry

    Je pense que je suis un peu née dans un environnement où la couleur était mise en avant par ma mère, qui est artiste dans l'âme, et qui faisait par exemple des dîners. Elle était une couleur où elle teignait les aliments, elle demandait aux gens de s'habiller dans une couleur, elle faisait toute une scénographie. Donc moi, enfant, j'ai grandi dans cette ambiance-là. Et puis je pense que j'ai toujours su que j'allais faire quelque chose avec la couleur. tout en étant un peu angoissée parce que je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire. Et puis surtout, je ne savais pas quelle place ça pouvait prendre dans un vrai métier. Et ça, c'est resté une question pendant longtemps et je m'en libère. C'est agressant, je pense, parce que je m'autorise à m'inventer mon métier, enfin en tout cas à suivre ma propre voie de plus en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est intéressant ce que tu dis parce que quand tu dis vrai métier, s'autoriser, etc., ça se retrouve beaucoup dans les épisodes, cette histoire de faire de la teinture végétale, est-ce qu'employer les couleurs, est-ce que tout ça, c'est un vrai métier, est-ce qu'on peut en vivre ? Enfin bref, c'est des questions qui reviennent souvent, donc c'est intéressant que tu l'abordes comme ça. Et alors du coup, comment tout a démarré et quand est-ce que tu n'as franchi le pas en fait ? Tu étais sensible à la couleur, mais comment tu n'as franchi le pas ?

  • Dorothée Catry

    Donc je pense que j'ai toujours voulu teindre mais que je ne me suis pas formulée aussi clairement. Mais déjà en rentrant à la Cambre, qui est une école d'art à Bruxelles, j'étais dans l'atelier de scénographie et j'étais contente d'être là parce qu'il y avait plein d'encre de couleurs et que j'allais enfin pouvoir faire quelque chose avec ça. Et il y avait, parce que je venais de Paris, il y avait l'Institut français qui proposait des bourses pour faire un projet de recherche. Et ça je pense que c'était, je suis un peu nulle avec les dates, mais je crois que c'était vers 1995, comme on dit ici à Bruxelles. J'ai présenté une bourse pour aller faire une recherche en teinture végétale à Abbad. Je suis préalablement partie rencontrer le prof de teinture végétale de cette école de design. et donc j'ai préparé tout un dossier pour faire une recherche sur la couleur végétale, alors que je n'avais jamais rien fait de tout ça. Et ça, peut-être que c'est l'entrée, même si après c'est resté sous couvert pendant plusieurs années avant que ça se réouvre. Mais voilà, je n'ai pas été prise pour cette recherche, mais j'ai commencé un dossier avec un directeur de recherche. qui était le professeur de couleur à la Cambre à l'époque, qui s'appelle Félix Dazler, et qui est une personne très importante pour moi, c'est mon jardinier. C'est comme ça qu'il s'est autoproclamé quand j'ai commencé à faire des fleurs. Il y a beaucoup d'esprit, toujours avec Félix, donc tout ça est à prendre à un degré plutôt poétique que littéral. Mais en gros, Félix... c'est avec lui que j'ai fait ce premier dossier et il est toujours avec moi donc dès que j'ai des questions profondes je vais voir Félix je sais que je vais revenir encore plus perturbée que je suis arrivée mais que c'est bon c'est pas pour me torturer c'est pour aller plus loin pour me poser des questions plus justes et pour oui pour aller à la maison pour aller dans les profondeurs de tout ça et surtout pour rester simple parce que ça a l'air comme ça que ça complique mais en fait c'est pas vrai ça ça rend plus proche Bon, Félix, c'est quelqu'un qui fait des séminaires de couleurs. Je vais parler de lui parce qu'il propose, et il faut se précipiter, encore des séminaires. Donc, il a un site, le séminaire de couleurs, Félix Dazler, mais je te donnerai peut-être tout ça en écrit. Et donc, c'est un séminaire qui se fait en deux phases pour s'aiguiser les yeux. Et donc, c'est pour aussi comprendre ce qu'on voit. et nommer ce qu'on voit. Donc il y a tout un truc avec le langage aussi, puisque, ben voilà, il faut en parler, mais en même temps, on parle de perception, donc ça pose un peu problème aussi, et être au courant de problèmes que ça pose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est hyper bien d'aborder ce sujet-là parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui me disent qu'il serait intéressant de recevoir un coloriste ou quelqu'un qui sache poser des termes ou qui sache nous expliquer comment travailler notre œil qui est différent entre la couleur végétale et la couleur synthétique. Et c'est vrai que je n'arrive pas forcément à trouver quelqu'un qui pourrait aiguiller. Donc, c'est une super bonne idée. Je ne sais pas s'il serait pour de venir sur le podcast, mais je trouverais ça génial parce que c'est vraiment quelque chose. Il manque.

  • Dorothée Catry

    En tout cas, moi, j'ai envie d'en parler. Et puis après, lui, s'il a envie de parler, il te le dira.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, OK.

  • Dorothée Catry

    Après, il n'est pas spécialiste en teinture végétale, mais il s'y connaît en tellement de choses et il s'intéresse à tellement de choses. Après la cambre, j'ai fait une recherche, une bourse de recherche à la Fondation de la Tapisserie à Tournai. Et là, je me suis lancée dans... le début des projets de couleurs et teintures, avec la recherche du vert Chantal. Donc ça, c'était une recherche sur un vert précis qui était lié au souvenir que Chantal avait ramené d'un voyage en Toscane. Donc c'est une recherche un peu poétique, mais justement sur cette interrogation-là de est-ce qu'on peut ramener une couleur en souvenir ? et qu'est-ce que c'est que la couleur et le souvenir d'une couleur. Et donc là, je me suis mise à teindre comme la charnée pour essayer de comprendre le vert dont elle me parlait. dont je n'avais vu aucun échantillon, puisqu'elle-même n'avait pas pu ramener la porte peinte en voile qu'elle avait vue en Toscane, dans un paysage avec une lumière précise, etc. Donc c'est tout un contexte qui rend la dimension complexe de la couleur dans tout ce qui est hyper intéressant. Et du coup, j'ai décidé de faire un protocole avec elle, de teindre. plein d'échantillons de verre, donc j'avais déjà compris que c'était un verre jaunâtre, mais en verre jaunâtre, il y en a beaucoup, donc voilà. Et puis après, je l'ai interrogée sur mes échantillons, mais je lui ai demandé d'être très stricte et de dire oui ou non. Est-ce qu'elle le reconnaissait, oui ou non ? Et j'ai fait une pile de oui. Il s'est avéré qu'il y avait 80 vers auxquels elle avait répondu oui, qui étaient cependant tous distincts. Et du coup j'en ai fait un grand nuancier. Mais tout ça a été archivé avec des photos, avec des petits textes, avec des questions, avec des dessins. Enfin voilà, c'était tout une recherche. Et Félix était avec moi évidemment sur tout ce parcours-là. Il a écrit un petit texte à la fin dans le catalogue de la Fondation. Voilà, qu'est-ce que… Je suis partie dans une… j'ai eu besoin de gagner ma vie, donc j'ai commencé… En fait, c'est par la teinture que je suis rentrée dans les costumes, parce que je me suis présentée à La Monnaie, l'Opéra Royal de La Monnaie à Bruxelles. parce que j'avais entendu qu'il y avait là un atelier de teinture pour les costumes. Donc je me suis dit, peut-être que je pourrais faire ça. Toujours la question de sa place dans le monde professionnel. Et donc je suis arrivée avec mon dossier, et là, la responsable des ateliers du moment m'a dit que j'allais m'ennuyer en teinture, parce qu'elle voyait trop de créativité dans mon dossier, qu'elle trouvait que je devais être costumière. Alors je me dis, je n'ai pas pensé à ça, tout ça. Si, si, si, je vous rappelle. Bon, elle m'a rappelé. Je me suis retrouvée dans un cercle pendant 20 ans, à bosser énormément dans les costumes d'opéra. C'était super. J'ai rencontré un costumier qui s'appelle Jorge Yara et je suis devenue son assistante pendant plus de 18 ans. Donc ça m'a fait beaucoup voyager. Et ça m'a... Je pense donner confiance en moi aussi, de voir que je pouvais prendre place dans une équipe. Mais je n'ai pas fait de peinture toute cette période-là. Donc il y avait des couleurs évidemment, puisqu'on devait ajuster des fois les teintures, mais moi je ne mettais pas trop la main à la pâte quoi, j'étais plus entre les ateliers créatifs, le costumier, les répétitions, les exigences scéniques, les demandes spécifiques aussi des acteurs, des chanteurs, etc. Mais voilà, au bout d'un moment, je décide de me remettre en question sur cette place-là. Et c'était un peu une crise, parce que je ne savais pas très bien ce que j'allais faire d'autre. Mais je sentais que soit je devenais moi-même costumière excellente, soit je n'étais pas complètement 100% à la bonne place, il fallait que je réajuste. Et donc j'ai réajusté, mais pour ça j'avais besoin de me mettre dans un cadre, donc j'ai repris une formation, et à ce moment-là j'ai pris une formation de modiste. Mais quand j'ai décidé que j'allais faire ça, c'était une révélation et je savais que c'était juste. ça a été un déclic donc là j'ai commencé une formation modiste en néerlandais alors que je ne suis pas du tout bilingue en néerlandais donc en même temps je faisais des cours de néerlandais mais bon comme c'était tout avec les mains j'ai appris je comprenais ce que je voyais et ce que je devais faire même si je comprenais, mais je connais tous les noms des points de couture en néerlandais c'est pas mal et pendant cette euh... Cette formation de modiste, là j'ai eu une deuxième révélation, c'est qu'on a dû préparer des choses à la maison pour un coup on allait apprendre à faire une fleur. Parce que les fleurs en tissu à la base c'est quand même pour garnir les chapeaux. Et donc les ateliers, les nombreux ateliers de fleurs étaient liés aux ateliers de modiste, on parle de l'époque où ça a commencé. Et donc, je teins. Je teins de la soie pour préparer cette fleur. Et là, je ressors mes casseroles, je ressors mes poudres, parce que je parle de teinture chimique. Déjà, le vert chantal, tout ça, c'était en teinture chimique. Je ne savais pas faire de la teinture végétale, ou je n'avais pas d'entrée. Et là, je retrouve une joie immense à teindre, et je m'éclate complètement. Je commence à faire une bande en dégradé. Et en faisant cette fleur, bon des fois je pars un petit peu en explosion de joie comme ça, un peu théâtrale, où je dis, moi c'est bon, je sais ce que je vais faire maintenant, j'ai trouvé ma voie, je vais faire des fleurs, je vais faire des fleurs toute ma vie. Et en fait, je ne pensais pas que ça allait pouvoir prendre forme aussi… comme ça pour maintenant mais ce que je trouvais génial c'est que je pouvais teindre autant que je voulais pour faire des fleurs parce que c'est infini, on peut faire des bouquets de couleurs Et puis une raison de teindre, je pense que ça m'a structurée. Parce que teindre pour faire des échantillons, enfin il faut trouver pourquoi on veut teindre. Soit on teint parce qu'on a un projet précis, qu'on a un objectif, soit on teint parce que quelqu'un nous a demandé de réaliser une couleur, soit on teint pour faire des recherches. Enfin il y a plein d'entrées, mais là teindre pour faire des fleurs pour moi c'était euh... c'était génial parce que je pouvais faire de la couleur et puis après je pouvais lui donner forme et en même temps tout ça restait à l'échelle de ma liberté super

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors donc du coup tu t'es lancée dans ces fleurs, c'est ce que tu fais aujourd'hui, Dorothée l'a fait, c'est ça, ces fleurs ? C'est à partir de là que tu as créé ?

  • Dorothée Catry

    Je ne sais pas à quel point tout ça allait prendre de l'ampleur, parce qu'au début je faisais des fleurs avec rien, avec un petit morceau de soie et une paire de ciseaux, et la technique très simple qu'on avait appris à ce cours. et je savais qu'il existait un métier de fleurs, de parurières florales, je savais qu'il existait des outils incroyables et magnifiques de ce métier, mais évidemment c'est des choses très anciennes qu'on ne peut plus acheter dans un magasin, on ne peut plus acheter parce qu'on a envie d'acheter, et donc j'en avais acheté deux, trois, un gars qui faisait des chapeaux sur un marché, bon voilà, mais... un jour, alors que je continue à faire des costumes, parce que les choses se sont mises en place avec le temps, je n'ai pas tout lâché d'un coup, je continue quand même des productions. Et il y a le coupeur de la monnaie qui était venu pour un essayage chez moi. Il était de très mauvaise humeur parce que l'acteur restait en retard. Il m'a dit c'est comme ça, je ne ferai plus, je te dis de faire un petit thé, tout ça, ce n'est pas grave, il est dans les embouts Et puis là, il voit ma table, il voit que j'ai plein de fleurs et de bandes de soie sur la table. Il dit mais qu'est-ce que tu fais ? Je ne savais pas que tu faisais ça Et là, il me parle d'une femme avec qui il a travaillé qui s'appelle Mireille et qui est à Scarbeck. Et il se rappelle plus très bien où, il se rappelle plus de son nom de famille, enfin, c'est vague. Et là c'est parti, parce que quelques jours après, moi j'avais rendez-vous à Scarbeck avec une femme qui fait des robes de mariée pour une éventuelle collab. Et c'est bizarre parce que je n'allais jamais par là, donc évidemment j'ai regardé, j'ai trouvé que c'était Mireille Van Den Borne et vite fait avant de repartir à un autre rendez-vous dans le centre, j'ouvre la porte de son atelier et je me présente donc de la part de Berthe et là, ben là j'ai été retournée et j'ai eu tout, enfin j'ai eu une énorme émotion. parce que cette Mireille m'a dit qu'elle allait prendre sa retraite et attends, je vais vous montrer quelque chose elle m'a amenée dans sa cave et là j'étais devant un mur d'outils j'ai commencé à voir tous les poils qui se sont hérissés j'étais tellement émue et je lui ai dit mais depuis, enfin je suis devant combien de générations d'ateliers ici ? Là elle m'a dit quelle génération ? elle m'a raconté l'histoire, tout ça, puis elle me dit bon, mais voilà, ce que Berthe ne savait pas, c'est que moi je vais arrêter, je vais prendre ma retraite, je vais partir en France, et que tout ça je vais le vendre. Et donc, quelque part ça m'a même un peu rassurée, parce qu'elle m'a dit il y a quelqu'un qui vient ce soir de Gans, peut-être tout racheter. Et parce que c'était beaucoup pour moi de... d'émotion et finalement je suis sortie de là complètement bouleversée. Je lui avais demandé combien elle demandait, je n'avais pas l'argent donc je ne voyais pas tout de suite. J'étais bouleversée et j'ai appelé une personne très proche, je lui ai raconté. dans le tram parce que il fallait que j'en parle tout de suite et elle me dit écoute bon voilà c'est une personne très proche elle m'a dit voilà ne va pas à la banque tout ça, j'ai l'argent pour toi dis-lui dis-lui que t'as un système, que t'as trouvé les moyens financièrement et donc j'ai envoyé un petit message à Mireille Vandenborn et puis le lendemain j'avais une réponse que c'était pour moi Donc là, du jour au lendemain, littéralement, je me retrouve avec quatre générations d'outillages de parurien floral. Donc, magnifique, en même temps, grosse responsabilité. Grosse pression, oui. J'adore l'artisanat, j'ai beaucoup de respect pour les métiers de la main. Et en même temps, je n'ai pas d'expertise pour les utiliser. Donc évidemment je me renseigne sur est-ce qu'il y a encore une école qui apprend ce métier, comment je vais faire. Là je vois qu'il y a encore une école en Europe, c'est le lycée Octave Feuillet à Paris. Donc je me précipite là-bas, il y avait des portes ouvertes, j'y vais tout de suite. Et là je rencontre Dominique Pillard. Dominique Pillard qui est un homme génial, qui sait faire tellement de choses. Donc lui était artiste, sculpteur à la base. Et puis il s'est retrouvé, par le biais de son épouse, à s'occuper de l'industrie d'accessoires de mode, fleur en soie, sac et plumes, avec son épouse. Et donc il a travaillé avec les... enfin voilà, c'est quelqu'un qui a énormément de ressources, qui trouve des solutions, qui... qui manipule les choses, il comprend très vite. Et voilà, donc il donne cours, il donne des formations au Greta. Il donne cours aussi pour les artisans dans les ateliers respectifs, alors aussi bien de bijoux, de sacs, de plumasserie et de parierie florale. Et il m'a proposé de venir me donner cours dans mon atelier à Bruxelles, ce que j'ai trouvé complètement dingue. Je me suis endormie un peu surexcitée après cette rencontre en me disant mais comment je vais faire, comment je vais payer, lui payer son voyage, son hôtel, ses cours particuliers, tout ça, ça me paraissait vraiment un peu énorme. Et puis là-dessus je me suis dit, ben non, en fait ce que je vais faire c'est que je vais organiser un cours avec tous les gens qui s'intéressent à Bruxelles et puis comme j'avais le réseau de modistes et de gens qui étaient très intéressés par tout ça. et un lieu à ce moment-là à proposer. Je lui ai fait cette proposition de me dire combien il avait besoin pour faire ce cours, et moi j'allais réunir les gens nécessaires pour qu'il soit payé comme il devait être payé. Et donc en profiter et en même temps faire profiter d'autres. Et du coup, pour préparer ça, parce que moi je voulais faire comme une bonne communication sur ce qu'on allait apprendre, les étapes, les outils, tout ça, et du coup je lui ai demandé de venir à Bruxelles pour qu'on prépare ça. Et en fait il est venu et on a commencé à bosser. C'est-à-dire que... C'est passé sans même... Enfin, je veux dire, il y a des choses qu'on peut prévoir, qu'on peut essayer de planifier, puis il y a des choses qui se passent, quoi. Et donc, on a fait trois jours, non-stop. J'ai fait des vidéos, j'ai noté, parce que j'arrivais pas à tout retenir, il y avait trop de choses. Et donc j'ai eu trois jours de cours, puis on a fait ce cours avec le groupe, c'était super, je crois qu'on l'a fait en deux sessions. Et ensuite, j'ai continué à apprendre avec Dominique, et on a toujours trouvé des solutions, parce que financièrement, c'était pas ça qui allait le... le bloquer, il est très motivé et j'ai la chance qu'on a eu une super super relation et je pense que quand on a des bonnes relations on a envie de s'entraider et il est là j'ai son numéro si j'ai un problème technique si j'ai des questions je sais que je peux l'appeler donc c'est très rassurant pour moi d'avoir Dominique derrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que la parurie florale, c'est toujours avec de la soie ou tu utilises d'autres matières ?

  • Dorothée Catry

    Alors la parurie florale, c'est génial parce qu'on peut faire ce qu'on veut. En fait, c'est des outils. C'est vrai que je comprends ta question dans le sens où est-ce qu'il faut faire les choses d'une certaine manière ? Alors oui et non. C'est-à-dire que c'est bien d'apprendre comment ça se fait. à l'origine, et c'est pour ça que je suis allée chercher les infos à la source. Et en même temps, d'apprendre techniquement tous les gestes et toutes les choses dans le détail, ça te donne plein d'autres idées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, donc tu peux...

  • Dorothée Catry

    ben t'essayes et puis si ça marche, ben c'est génial et puis si ça marche pas faut peut-être encore essayer parce que c'est peut-être que t'as pas encore le bon dosage d'après t'as mis trop de pression t'as mis trop de chaleur en fait c'est sans fin c'est des outils qui te permettent beaucoup de choses et quand même pour répondre à ta question c'est pas seulement la soie c'est à dire que à la base c'est fait pour le textile mais pour toute matière aussi pour le cuir ça c'est traditionnellement on fait aussi en cuir et en textile c'est vrai que ça marche si le textile est tissé très fin parce que comme on va couper à l'intérieur de la fibre ben il y a le droit fil voilà il y a un endroit où ça c'est phylloche et donc quand c'est des tissus qui sont très lâches dans leur tissage, ils vont s'effilocher très vite, et donc tu ne vas pas pouvoir garder ta forme précise. Après, ça peut aussi être un travail intéressant, travailler sur l'effilochage, mais je veux dire, si tu veux vraiment travailler et garder le détail des petites découpes de tes pétales ou de tes feuilles, c'est intéressant d'avoir une matière qui va... qui va rester compacte. D'accord. Donc, il va être tissé fin. Après, tu peux travailler avec du papier, tu peux travailler avec du plastique. Bon, le plastique, il y a des contraintes puisqu'on travaille à la chaleur après pour donner la forme, mais... En fait, ce sont des outils qui sont des emporte-pièces pour la découpe, qui ne sont pas tranchants quand tu mets la main dessus, donc je peux te dire qu'il faut beaucoup de pression. Il y a une partie qui est quand même très très difficile dans la découpe si on n'est pas bien outillé pour donner la pression nécessaire. A la base, j'ai appris avec Mireille en manipulant le maillet. Je peux te dire que j'en ai pleuré parce que quand tu fais une fausse coupe sur de la soie que tu atteins avec des plantes pendant des heures avant, tu pleures. On voit l'erreur. Après, il y a des machines, il y a des presses hydrauliques. Dominique m'a donné un peu des astuces là-dessus. J'ai aménagé une presse hydraulique qui est à la base un outil de garage pour enlever les roulements à billes de voiture, mais que j'ai réadapté. Et puis, quand j'ai besoin de faire des productions, j'ai refait faire certains outils, ce qui est fou parce que j'ai beaucoup beaucoup d'outils et j'aurais pas assez de ma vie pour tous les utiliser. Mais voilà, comme il y a certaines fleurs dont j'ai mis des recettes au point, que j'essaye quand même de vendre et de faire en mini-série, quand j'ai une mini-production pour un magasin ou pour une commande, dans ce cas, je vais faire des découpes dans un atelier. qui ont une presse électrique. Donc là, ça me demande moins de force.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que tu pourrais nous expliquer les différentes étapes de la parurie florale, pas dans les détails techniques, parce qu'on comprend bien que c'est un artisanat, c'est un apprentissage, etc., mais les grandes étapes, en gros, pour qu'on voit un peu... Je vais faire une petite étape,

  • Dorothée Catry

    c'est la découpe et la forme. Donc, si on apprête son tissu ou sa matière, ça veut dire qu'on colle justement, on solidifie le lien du tissage avec un après. mais tu as différentes recettes d'après et différentes expérimentations à faire. Et donc ça, ça colle un peu la fibre et ça donne une texture un peu rigide, mais c'est aussi à toi de le doser, c'est-à-dire que tu fais ce que tu veux. Moi j'aime bien garder la souplesse du tissu et quand même pas trop rigidifié. Donc voilà, j'ai trouvé mon dosage d'après qui convient au grammage de soie que j'utilise. Parce que l'après est aussi à prendre en considération par rapport au grammage de tout le tissu et déjà à son aspect. Donc tu apprêtes, tu coupes, là tu utilises les emporte-pièces ou une paire de ciseaux parce que des fois tu peux faire des formes très simples, mais les emporte-pièces te donnent quand même des détails extraordinaires. Ensuite tu gauches.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le gaufrage se fait soit à la main avec des outils tels le crochet, le boulet qu'on chauffe. On appuie sur un petit coussin dans lequel on s'enfonce avec des gestes précis qu'on apprend, avec un outil chaud sur la soie qui est légèrement humidifiée. Ça ne doit pas être mouillé mais ça doit être légèrement humidifié, un peu comme le repassage. Donc pour bien prendre la forme, pour bien… imprimer la forme dans le mousse. Ah, ça va, oui. Et donc ça, c'est à chaud et à l'humide. Tu peux le faire avec ces outils manuels. Donc là, c'est vraiment le geste de la main ou à la pince, il y a des gaufrés qui sont plus manuels. Ou tu peux le faire avec des outils de gaufrage négatifs, positifs. Donc là, tu as un moule négatif, un positif qui s'appuie l'un dans l'autre. et qui viennent presser. Moi, j'utilise une petite presse de relure, mais j'ai aussi la grande presse de Mireille, la grande presse d'atelier. Donc là, tu presses aussi à chaud. Il y a la partie en bronze que tu chauffes, la partie du dessous, et aussi à l'humide. Mais là, il faut bien faire des tests avant. Ça dépend de ton tissu. Des fois, il ne faut pas trop humidifier. Et voilà. Mais là, pour faire le gaufrage à la presse négative-positive, ça demande quand même d'avoir l'outil qui découpe la forme exacte, en tout cas la forme... dans laquelle tu vas pouvoir rentrer. Des fois, ce n'est pas exact. Des fois, tu peux tout à fait utiliser un outil de gaufrage plus grand et mettre un petit pétale ou une petite feuille plus petite, mais ça donnera des très jolies nervures. Donc, en tout cas, il faut que ça rentre dans l'outil. Et des fois, c'est bien quand même d'avoir exactement la forme. après découpé alors après le gaufrage t'as des pétales et des feuilles nervurées ou modulées en volume et donc après c'est le montage et le montage ça se fait en fonction du résultat que tu vas obtenir t'as plein de montages différents et puis après soit tu fais juste une fleur comme ça à mettre dans un vase ou sur un mur ou après tu fais ce que tu veux en fait tu fais des couronnes, tu fais une broche, tu fais une barrette.

  • Dorothée Catry

    Et donc, toi, tu travailles pétale par pétale, feuille par feuille et tu montes ensemble pour constituer soit une fleur, puis après un bouquet, c'est ça ? Donc, plus il y a de fleurs, plus toi, tu as de travail parce que tu travailles à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je travaille à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur. Les pétales, des fois, je les gauve 4 par 4, ça dépend. D'accord. Mais c'est vrai que... Tu peux voir ça comme ça, c'est un peu pétale par pétale quand même.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu as toutes les formes de pétales qui existent pour toutes les fleurs ? Ou est-ce que tu dois, des fois quand tu as envie de travailler un projet, je ne sais pas, on te demande une fleur de pivoine ou un truc un peu, je ne sais pas, une campanule ou un truc un peu avec une forme particulière, une digitale, des trucs un peu différents, on va dire, sur la forme. Est-ce que tu peux recréer, comme on crée des moules, est-ce que tu peux, toi, recréer des emporte-pièces ? Qui fait ça ? ou est-ce que tu dois tout bricoler de tes mains en réfléchissant ou est-ce qu'il y a encore des gens en France qui te préparent ces emporte-pièces en France et en Europe je ne fais pas d'emporte-pièce parce que ça c'est un métier c'est

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pas du tout mon domaine le métal je ne sais pas le travailler à Paris il y a les emporte-pièces du Marais j'ai déjà fait faire des outils là mais il y a des limites. Parce que dans les détails de coup, en fait, c'est malheureux, parce que ce que j'ai comme outil, ça date de plus de 100 ans. C'était fait à la main par des forgerons. Et j'ai beaucoup de mal à trouver, à l'heure actuelle, des gens qui sont capables de faire ça, alors qu'on le faisait avant. Bon, maintenant, si je refais faire des outils, c'est... C'est pas pour faire une demande de fleurs, parce que ça, alors je ferai un gabarit, et puis je ferai le ciseau, si vraiment j'ai une demande. Si je fais des outils, moi ça sera plutôt parce que les outils que j'ai ont un manche, puisque c'était fait pour découper au maillet, et dans les ateliers il y avait une femme qui faisait sa journée à couper, donc j'imagine les bras qu'elle avait cette femme. et que ce manche a une hauteur qui ne permet pas l'utilisation de certaines machines hydrauliques, électriques. Donc soit il faut amputer tes manches, soit il faut refaire un outil. mais voilà après évidemment j'ai pas les adresses non non non c'est savoir si ça existe encore il y a une belle recherche à faire parce que c'est pas évident après oui j'ai eu des propositions mais à quel prix si

  • Dorothée Catry

    tu dois faire une énorme série là c'est intéressant mais sinon aujourd'hui tu sais réaliser toutes les fleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    avec tout ton expérience et quelles sont les fleurs que tu fais et quelles sont les couleurs que tu utilises mais justement j'ai pas spécialement envie de faire des fleurs qui ont un nom j'ai envie de rester libre évidemment si on me le demande c'est toujours des super bons exercices d'observation donc je le fais j'aime bien les pétales plutôt fins et découpés Donc évidemment ça fait penser aux pétales de Dahlia, aux pétales de chrysanthème. Comme j'ai exprimé ça à Mireille et à Dominique, qui ont beaucoup appris des techniques de gaufrage et le chrysanthème, parce que c'est vraiment un moule de chrysanthème que j'utilise pour faire mes grandes fleurs, ça c'est la fleur que j'ai faite avec Mireille, parce qu'évidemment quand j'ai acheté les outils, je lui ai dit que j'allais travailler avec elle un mois avant qu'elle parte. Et donc, c'est la flore qu'elle m'a appris. Et ça, je veux continuer à la faire parce que pour moi, c'est la continuation. Mais par exemple, quand je suis partie au Maroc, on m'a invitée en résidence. J'ai juste ramassé des feuilles et je me suis inspirée de la fleur locale qu'il y avait sur la terrasse, autour de moi, et j'ai pris une paire de ciseaux, j'ai pris mes outils à gaufrer, comme on dessine, comme on observe et on dessine, sauf qu'on dessine en volume. Mais voilà, tout le végétal est... tellement rempli de formes d'inspiration, puis c'est des mathématiques parce que quand on regarde bien pour que une fleur ait l'air bien, que ça soit juste. il y a un calibrage et il y a une géométrie d'ailleurs j'ai un livre là-dessus qui est super c'est sur la géométrie des plantes très inspirant je te le mettrai en commentaire et

  • Dorothée Catry

    quelles sont les couleurs végétales que tu travailles est-ce que tu peux nous en citer toutes celles que tu travailles que ça nous inspire un peu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est sans fin ça, parce qu'en fait à chaque fois que je fais une teinture, il y a une couleur qui apparaît. Et puis surtout avec une plante, on peut faire plein de couleurs en fonction des différents mordansages, nuansages, façon de teindre, enfin voilà. Mais c'est vrai qu'il y a des plantes que j'utilise à répétition, comme la bourdaine. la Sophora, la Garance le Campèche l'Indigo la Cochny depuis que je suis revenue de Lanzarote l'oignon parce que je trouve qu'il donne des choses très intéressantes donc là j'ai dans ma nomenclature l'oignon de Garnes et l'oignon de Brunswick euh voilà, j'ai pas envie de tout raconter mais en gros je me suis interdite d'utiliser des noms de couleurs dans la nomenclature au début oui la nomenclature c'est quand même un truc important, c'est ce que j'appelle les jardins et ça c'est ce que je fais avec Félix Félix Dazler parce que je vais dévier un peu de ta question c'est pas grave euh En fait, quand j'ai commencé à vouloir communiquer sur les couleurs, je n'ai pas voulu me mettre en prison dans le système du nuancier, parce que ça ne m'intéresse pas de reproduire exactement une couleur. On travaille avec du vivant et j'ai plutôt envie... de ne pas faire n'importe quoi, ce n'est pas du tout ça, mais de me laisser aussi surprendre et continuer à être émerveillée par ce qui se passe. Et donc... Aussi, j'aime les vibrations de couleurs, donc j'aime les aplats quand il faut, mais finalement je préfère quand c'est pas complètement unisson. Et du coup, il fallait que je m'invente un système où je me mets pas en prison, c'est-à-dire c'est pas un nuancier. Alors qu'est-ce que c'est ? Avec Félix on a regardé plein de bouquins super inspirants. Donc lui il faut savoir qu'il est collectionneur d'objets anciens, de livres anciens, de nuanciers. Donc on s'est régalé à tout mettre sur la table, aussi de tout ce qui est autour de la problématique du jardin et le vocabulaire aussi des jardins. et les plantes de jardin, on a regardé tout ça, et puis finalement, j'ai installé des pétales, donc j'ai découpé avec mes emporte-pièces des petites formes de pétales, dans différentes nuances d'une même plante, donc d'abord je suis restée stratégiquement sur la plante. Par exemple, la bourdaine. J'ai découpé différents pétales de différents bains de bourdaine ou différents protocoles de bourdaine. Je les ai mis ensemble dans ce que j'appelle un parterre. Il porte un numéro, il porte le nom bourdaine Mais il y a plein de nuances à l'intérieur d'un même parterre. On n'est pas sur un aplat. Pour m'organiser aussi, ce que je fais, c'est que je plante un jardin chaque année, c'est-à-dire que chaque année je fais une grande session de peinture. Là, je prépare plusieurs bandes de soie avec des nuances subtilement différentes, mais qui vont porter la même référence. Et là, je m'en prépare un petit stock, et si je n'en ai plus, ça sera indisponible actuellement. D'accord. Parce que si je remets en route une teinture parce qu'on me recommande… Tu n'auras pas la même. …du perro et une référence, je n'aurai pas la même. Et puis surtout, c'est tout un truc. Moi, quand je teins, je teins deux semaines. Je garde toutes mes casseroles. Je sais que je peux retremper des choses, tout ça. Ça m'arrive rarement de vite teindre.

  • Dorothée Catry

    Pour une commande, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est laborieux. Ça me demande tout un… C'est une logistique,

  • Dorothée Catry

    carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc voilà, ça c'est le système. C'est d'avoir du stock et de faire un cru par an de jardin, une récolte, et de piocher dans cette récolte que je communique sur mon site. Evidemment, au-delà de la récolte, il y a plein d'autres couleurs et j'ai des boîtes remplies de couleurs parce que c'est pas qu'il y en a qui sont élus et puis d'autres qui sont ratés. Il n'y a personne qui est raté. C'est juste que je ne peux pas parler de tout le monde. Sinon, ça devient trop compliqué et puis les gens ne savent plus quoi choisir. C'est une proposition. Il y a à peu près 16 couleurs à chaque fois. Peut-être que l'année prochaine, le jardin sera assez différent parce que nourri par toutes les expériences de voyage, de workshops et d'échanges que je fais autour de la teinture végétale, ça évolue et j'ai envie d'aller dans des nuances peut-être plus subtiles. Donc voilà, je rêve de faire par exemple le jardin des murmures, qui serait un jardin où ce serait le début ou la fin des couleurs, et ça serait presque pas coloré. Mais tout ça, ça prend beaucoup de temps, donc... je ne me mets pas la pression de devoir faire ça pour l'année prochaine j'essaye de continuer à le faire dans la joie et le grand plaisir de le faire voilà

  • Dorothée Catry

    j'ai des questions j'en ai plein mais je vais te poser celles que j'avais collectées pour toi auprès des auditrices et des auditeurs merci on a vu certaines fleurs artificielles tu sais, reteintes je sais pas si t'as vu cette vague à un moment de reprendre des fleurs de cimetière et de leur donner une seconde vie qu'est-ce que t'en penses ? est-ce que t'intéresses pas tellement ? d'accord, parce que c'est de l'existant et c'est juste en fait du plastique tout le travail est fait, il n'y a plus qu'à repeindre quand on roule

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, la nature t'offre déjà tellement de choses, quoi. Et justement, les couleurs sont pas mal portées dans la nature par les fleurs. Et il y a ce livre extraordinaire qui a été réédité par la Société française des chrysanthémistes. des couleurs, des fleurs, des plantes et des fruits, la classification des couleurs, des plantes, répertoires des couleurs, des plantes et des fruits, par la Société Française des Chrysanthémistes. Félix a une version originale de 1906. Donc c'est des planches de couleurs, mais pour les botanistes. Je pense que le sujet est déjà tellement riche. Alors voilà, c'est peut-être ça. C'est peut-être que... La prétention humaine voudrait faire tout ce qu'elle veut, contrôler. Après, ce n'est pas interdit et on peut peut-être faire des choses aussi avec du végétal. Ça touche à l'hybridation.

  • Dorothée Catry

    je sais pas j'ai pas je te parle tu sais des fleurs artificielles qui sont dans les cimetières et qui sont délavées décolorées on va dire et que certains retrempent ou essayent de retravailler redonner une seconde vie des fleurs en plastique ? ouais Tu n'as pas vu ça tourner ? Moi, j'ai vu à un moment... Du coup, je me suis demandé s'il remettait une couche d'après, tu nettoies, tu remets une couche d'après et tu refais une carte.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Quand c'est en plastique, on ne met pas d'après.

  • Dorothée Catry

    Le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est déjà une matière agglomérée, donc on met de l'après sur une fibre, sur un tissage. Déjà,

  • Dorothée Catry

    le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on n'est pas obligé de l'apprêter parce que c'est une autre matière. Les fleurs en plastique, donc... pas grand-chose à dire. D'accord.

  • Dorothée Catry

    J'ai vu tourner ça et je ne savais pas comment y procéder. Je me suis posé la question. La prochaine question, c'était sur le jardin pour teindre. Tu nous as expliqué cette super histoire de planter un jardin, faire des couleurs, des crus, etc. Ça rend encore plus beau et plus poétique. Je trouve ça joli. En plus, j'ai vu ces photos. sur ton Instagram, j'essaierai d'en mettre quelques-unes parce que je trouvais ça vraiment beau ce que tu avais fait avec ces pétales et à l'intérieur des nuances. Donc, c'était vraiment chouette. Je voulais savoir avec qui… Est-ce que tu peux nous parler de tes collaborations, de tes partenaires ? À qui se destinent tes plantes, enfin tes plantes, tes fleurs ? Quels sont les types de personnes qui te commandent ce genre de produit ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a plusieurs questions, non ? Oui. D'abord, j'ai envie de parler des gens qui m'ont nourrie. Donc avec qui j'ai appris ? La première personne que j'ai vue c'est Betty de Paris, après j'ai vu Michel Garcia. Michel Garcia c'était la claque. Je suis rentrée et je me suis dit ça peut plus continuer comme ça, en fait il me faut un atelier. Donc j'ai commencé à installer un atelier après mon retour de Bretagne. J'ai loué le rez-de-chaussée chez moi, enfin tout s'est mis en place. Et là je l'ai fait avec Carmel Peritore. Carmel, c'est une grande amie. On s'est rencontré à l'Opéra de Lamonnet en travaillant sur une production et c'est un vrai régal de travailler avec Carmel. Comme elle s'intéressait aussi à la teinture végétale, on a fait pas mal de formations ensemble et on a monté l'atelier ensemble. Entre temps, elle est plus assistante d'artiste maintenant et voilà, elle vient un peu moins à l'atelier. Il y a Sandrine Rosier que j'adore et que je vais retrouver cet été avec grande joie, avec Dominique Cardon aussi puisque j'ai commencé les 157 couleurs de Paul Gou l'été dernier chez Vieilles Racines des Jeunes Pouces à Mérinchal. Et là, on va faire la suite dans l'atelier de Sandrine. David Santandreu avec qui aussi j'ai fait de l'indigo il y a Sissi Castellano et Stefano Panconesi de Casa Clementina qui sont des personnes extraordinaires mais là on est en Italie il faut parler italien ou anglais mais Ce que j'adore, c'est qu'en fait, chaque personne t'invite dans sa sensibilité et sa manière de teindre. Et donc, ça donne plein d'entrées, ça donne plein d'envie. Et chez Sissi et Stéphano, ce qui est extraordinaire, c'est que tu as la subtilité de la sensibilité de Sissi. Et puis, tu as le côté très chimiste et pratique de Stéphano. Donc, ça donne un bon...

  • Dorothée Catry

    un bon binôme et puis t'es dans un endroit de rêve je vais oublier des gens c'est horrible tu sais tu m'enverras des si tu penses à d'autres gens tu m'enverras je mettrai dans les commentaires c'est normal d'oublier il y a beaucoup de sources d'inspiration alors ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'était un peu les gens importants j'espère que j'en ai pas oublié avec qui j'ai appris et qui me nourrissent pour la teinture euh Après, avec qui je travaille ? Carmel, j'en ai parlé. J'ai fait des teintures de chapeau pour un styliste en versoie qui est hyper doué, qui est hyper sympa en plus, que j'adore, qui s'appelle Jan Jan Van Esch. Là, j'ai teint des pailles et j'ai fait un modèle de chapeau. Je collabore avec une styliste qui s'appelle Eva Velasquez et qui est aussi une amie. Elle travaille beaucoup sur le vêtement traditionnel et ancien. J'ai fait pour elle des fleurs dans des tissus japonais anciens ou dans des tissus anciens ou des tissus de ses collections. J'ai eu la chance dernièrement de faire une collaboration avec Nathalie Lété, qui est une femme extraordinaire, qui dessine à merveille et qui a un univers aussi… très spécifique, qui est très inspiré par tout ce qui est traditionnel. Donc là, on a fait juste des fleurs ensemble. Elle a découpé justement des pétales et des feuilles comme elle dessine. Et puis moi, je les ai mises en forme. On a un peu organiquement fait des bouquets ensemble. J'ai fait des collaborations aussi avec l'artiste Olivier Pestiaud, un artiste belge. Là, on a travaillé sur le mille-pertuits. Mes clients, j'ai beaucoup de clients privés, c'est-à-dire des gens qui prennent rendez-vous à l'atelier ou qui viennent au cours d'une vente que j'organise. J'essaie d'organiser quatre. 2 à 4 ventes par an. Et sinon, j'ai une super cliente à Paris que j'adore, qui s'appelle Sophie, et son magasin s'appelle Cento. C'est rue de l'Abbaye, à Saint-Germain-des-Prés. Elle travaille avec des artisans indiens, elle fait une très belle collection de vêtements, où tout est vraiment... sourcées, artisanales, bio, dans des caddies. Donc moi justement j'ai fait des fleurs en caddie, caddie de soie, caddie de coton, et puis voilà, des fleurs en teinture végétale. J'ai un nouveau client, il y a une super boutique, je suis très heureuse de les rencontrer là en juin, je vais les livrer, ils sont à Quepta, et ça s'appelle Atelier Sans Tivi. Non mais je le dis mal, c'est pas ça Attends, je me stresse Ah, on est coupé ? Allo ? On a été coupé ? Ouais, donc ça tombe bien parce que j'avais fait un nouveau client que je me réjouis de rencontrer de Cape Town Atelier Sainte-Vie à Cape Town et ça a l'air super, j'ai vu leur Instagram je me réjouis de les rencontrer Une autre artiste qui s'appelle Ito Barada, qui est à Tangier et à New York, elle a installé un atelier qui s'appelle The Mothership, et ça a l'air super intéressant parce que c'est en même temps un jardin de plantes et en même temps un laboratoire de recherche, aussi bien scientifique qu'artistique. On s'est eu au téléphone dernièrement et j'espère qu'on va trouver le moment parce qu'on est toutes les deux assez occupées, mais j'ai très envie de faire quelque chose avec elle. J'ai eu la chance aussi de... je n'ai jamais rien fait avec lui, mais je l'ai rencontré, et puis c'est quelqu'un qui adore parler de son travail, c'est Adrien Vescovi. qui est un artiste plasticien et lui c'est ça que j'aime aussi c'est sa manière libre de teindre avec des choses insolubles puisqu'il teint avec des ocres mais c'est très intéressant c'est entre la teinture et la peinture j'ai rencontré des gens extraordinaires à Marseille notamment Alicia et Guillaume qui ont ouvert Memory Studio Et eux, ils essayent de faire un projet de réapprentissage des savoir-faire traditionnels au Maroc. Et justement, dans un système qui va à l'encontre. du système peut-être colonial, capitaliste, je ne sais pas comment il faut dire, je n'ai pas envie de trop politiser l'affaire, mais en tout cas, juste, ils redonnent dans les mains les savoir-faire ancestraux pour que ces gens-là s'en servent. Donc ça, c'est extraordinaire. Tu me demandes de parler de gens, j'ai aussi envie de dire que j'ai la chance d'avoir rencontré Thierry Félenin. C'est des racines et je me pousse. Et voilà, le côté botanisme fascine, et toutes les recherches qu'il fait sur les plantes, et l'infini de tout ça, parce qu'il y a les vertus médicinales, il y a plein de choses à étudier. Après il y a d'autres artistes en Belgique dont j'ai aussi envie de parler. Il y a Anne Morciaux qui fait tout un travail d'archivage sur les plantes de friche. et qui expose d'ailleurs en ce moment à la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles. Il y a Françoise Lessage, qui fait plein de teintures naturelles, qui a un univers incroyable, et qui expose aussi dans cette même cathédrale en ce moment, qui dessine merveilleusement bien aussi. Évidemment, il y a Anne-Sylvie Godot. qui est en train de planter plein d'indigos la pente du coeur il y a Gabriel Beaulieu qui aussi développe des il est d'ailleurs chez Michel en ce moment et il a plein de chouettes projets sur une éventuelle pépinière, tout ça il y a Liv Bluefinger qui fait surtout de la teinture indigo mais aussi de cochenier et d'autres plantes qui est elle une artiste plasticienne et qui fait aussi des linceuls. C'est un très beau projet. Il y a Martine Ernoux qui donne aussi des formations. Il y a Isabelle Jossa. Isabelle Jossa, elle est en train de faire un très très beau projet. Elle, c'est couleur vagabonde sur Instagram. de jardin, donc de plantes tectoriales et de cours dans une école d'art à Bruxelles. Voilà, elle est en train de préparer son dossier et elle passe cet après-midi. Donc je ne peux pas en dire plus. On pense à elle. voilà top,

  • Dorothée Catry

    écoute, nickel Dorothée j'ai deux petites dernières questions avant qu'on ne se qu'on ne se laisse est-ce que tu as un livre à recommander sur ce métier de parurière florale ou sur... Non ? D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis nulle pour les noms.

  • Dorothée Catry

    Ah, et bien donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres.

  • Dorothée Catry

    Non, tu m'envoies tes livres. On fait comme ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres. Il y a deux livres, ouais. Je voudrais parler du livre sur la géométrie et les mathématiques des plantes, qui est très inspirant. Et puis, il y a un livre que j'ai acheté dernièrement sur... les fleurs en soie que je trouve très inspirants aussi. Ok, top. Je vais te donner les deux rêves.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu peux me dire, Dorothée, à qui tu veux passer le flambeau, à qui tu veux passer le micro, pour qu'on continue à découvrir des applications ou des techniques autour de la couleur végétale ? À qui tu penses ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être... Je sais pas, en fait je t'ai donné plein de noms de gens en Belgique, donc il faut voir qui a envie de parler aussi et qui est prêt, parce que des fois on a envie de rester un peu dans les coulisses parce que voilà. Mais Gabriel Beaulieu, c'est quelqu'un qui est vraiment chouette. Puis j'ai quand même juste envie de dire encore deux noms parce que j'ai pas parlé d'eux et c'est pas chouette. C'est chouette. Brigitte Chahon, mais je sais qu'elle, elle ne voudra pas parler parce que c'est quelqu'un de très discret, mais c'est une femme avec qui je travaille, qui fait des pigments et qui peint dans son garage. Et elle vient teindre avec moi, elle fait des fleurs avec moi, elle est géniale, elle a fait plutôt des études de haute couture. J'ai la chance d'avoir une super chouette stagiaire en ce moment à l'atelier, elle s'appelle Maëva Lardin. Et elle, elle donne aussi des cours de teinture et d'éco-print. Et d'ailleurs, j'ai bien envie de faire un truc avec elle. On va suivre. Mais le fait qu'elle donne cours, parce que oui, moi je ne donne pas tellement cours, parce qu'on ne peut pas tout faire. Et mon activité de recherche me prend tellement de temps que j'essaye de garder mon énergie un petit peu là-dessus. Mais elle, elle me donne envie. Donc, c'est... voilà. Je pense que dans ces noms-là, il faut voir.

  • Dorothée Catry

    Oui, je cherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elle a sûrement plein de trucs à raconter, si elle en a envie. Et Mazochib Tangé, ça a l'air d'être top. J'ai oublié sûrement des gens. non mais écoute si jamais tu oublies des gens entre deux tu m'envoies tu m'envoies un lien je les rajouterai je voulais savoir Dorothée et c'est vraiment la dernière question quel est ton épisode préféré qu'est-ce que tu penses du podcast est-ce que tu ah non je pensais que tu allais me demander ma plante tectoriale ah bah si tu veux t'étais prête alors vas-y Dorothée quelle est ta plante tectoriale hein votre dernière question le mille pertu ah

  • Dorothée Catry

    est-ce que tu peux nous dire pourquoi il y a deux clins d'oeil Parce qu'un jour j'ai découvert avec le millepertus que j'avais cueilli chez ma copine Sophia que je pouvais obtenir un rouge sanguin super intéressant. Et puis parce que j'adore le doré que ça donne, verdâtre, verjonâtre. qui est sublime. Et donc, parce qu'aussi, j'ai proposé à l'artiste Olivier Pastiau qu'on fasse tout un travail sur le mille-per-tuis, qui veut dire mille trous, et lui travaille aussi sur les trous et la répétition. Et puis, parce que jour, justement, chez Thierry Thévenin, j'ai proposé qu'on fasse un jeu qui me donne une plante et que moi, je le transforme en quelque chose. et il réfléchissait pendant plusieurs jours sur quoi, et il me donnait un bouquet de millepertuis. Donc j'ai une histoire avec cette plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok, le mille pertes c'est la première fois qu'on me le cite et donc du coup, ton épisode de podcast, est-ce que t'écoutes le podcast déjà ?

  • Dorothée Catry

    bien sûr Pauline et ce que je trouve génial c'est que je découvre des gens ou alors j'entends des gens que je suivais mais dont j'ignorais l'histoire et donc merci de nous mettre en contact et voilà, j'ai pas envie d'en mettre un en particulier parce que Tout le monde a ses intérêts, je pense que je suis peut-être plus sensible à tout ce qui est lié à des pratiques plutôt artistiques que des choses d'agronomie ou plus techniques ou plus commerciales. Mais ceci dit, ça m'a beaucoup intéressée d'écouter Greening. Et puis d'ailleurs j'ai passé une commande chez Fibre Bio. En fait, tu vois, c'est génial. C'est chouette de voir que oui, on a chacun nos spécificités et qu'on peut faire appel les uns aux autres. et qu'on forme ensemble un grand réseau. C'est très chouette.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Écoute, Dorothée, moi, j'ai posé toutes mes questions. Je te remercie énormément. On aurait pu encore en parler. en tant que passionnée on aurait pu encore parler des heures je te remercie énormément parce que t'étais pas on savait pas si on allait le faire ou pas franchement c'était génial j'ai appris plein de choses je ne savais pas tout ce que tu m'as appris les outils la technique les supports enfin franchement ça me donne envie d'aller creuser tu vois donc merci énormément Dorothée d'avoir témoigné parce que je pense que tu dois vraiment être parmi les dernières je pense à faire ce métier, non ? De paruréat, de moral. Il y en a d'autres. Oui, oui. En tout cas, bravo parce que...

  • Dorothée Catry

    Chacun à sa façon. C'est ça qui est bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est ça qui est bien. Chacun sa personnalité.

  • Dorothée Catry

    Il y a peut-être deux bandes pour les chapeaux. Et donc, la demande, elle est peut-être plus du côté de la haute couture. Et en même temps, c'est un milieu tellement petit, la haute couture, que voilà, on fait ce qu'on veut, quoi. Et voilà, s'affranchir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est un super beau mot de la fin bon bah merci beaucoup Dorothée pour s'inventer on a le droit de s'inventer quoi faire ce que faire des pétales si on en a envie bah merci beaucoup Dorothée bonne journée Pauline merci

  • Pauline

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

Dorothée crée des fleurs en soie, des broches et accessoires de cheveux qui mettent en valeur la beauté et la polyvalence des teintures naturelles.

Elle nous raconte comment sa passion pour la couleur et les textiles l’a amenée à explorer l’art de la teinture naturelle et de la parurerie florale. Elle explique son parcours, son système de classification et nomenclature des couleurs et les différentes étapes pour faire une fleur. Elle mentionne les principales différentes plantes qu’elle utilise, quelques complices acteurs Belges Français et Italiens de la teinture et nous parle de ses collaborations avec d’autres artistes et créateurs.

Son Site: www.dorotheelafait.com


Liste des personnes citées :

Félix D’Haeseleer @felixadriendhaeseleer 

le séminaire de couleurs https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/

Carmel Peritore @couleurcarmel

Sento Paris @sentoparis

Atelier Saint VII @ateliersaintvii

Jan Jan van Essche @janjanvanessche

Nathalie Lété @nathalie_lete

Isabelle Jossa @couleur_vagabondes

Gabriel Beaulieu @_gabrirlbeaulieu

Lieve blue fingers @lievebluefingers

Anne Mortiaux 

Françoise Lesage 

Martine Ernoux @indigobluecreation

Alicia et Guillaume Memori lab @memori.lab_

Andrien Vescovi @ardeinv

Casa Clementina @casaclementina10

Yto Barada @themothership_tangier

Brigitte Chahan @bme_herr 

Maeva Lardin @maeva.lardin


-La géométrie dans le monde végétal - Elisabeth Dumont 

-Répertoire de couleurs pour aider à la determination des couleurs des fleurs des feuillages et des fruits publié par la société Francaise des Chrysanthémistes et René OBBRTHUR et Henri DAUTHENAY :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64453604.texteImage

-Making Silk Flowers Anne Tomlin

@dorotheelafait

https://www.dorotheelafait.com/

Le séminaire des couleurs : https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/


Bonne écoute 👍


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Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com


Bonne écoute 👍

Pauline Leroux





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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Dorothée Catry

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Dorothée Catry

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Dorothée Catry

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Dorothée Catry, plus connue sous le nom de Dorothée la fait faire, l'action. Bonjour Dorothée.

  • Dorothée Catry

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de te recevoir Dorothée parce que déjà Michel m'a parlé de toi quand j'y suis allée en formation la dernière fois, je ne te l'ai pas dit, je te le dis en direct. et j'ai regardé ce que tu faisais, ce que tu proposais, et franchement, ça m'a intriguée, parce que je trouve que c'est encore une nouvelle technique, c'est hyper raffiné, c'est élégant, c'est vraiment joli, et donc je suis vraiment contente, parce que du coup, je trouve que avec ce que j'ai vu sur ta page Instagram, je me dis, vraiment, la couleur végétale n'a pas de limite, c'est vraiment, comment dire, il y a beaucoup, beaucoup d'applications.

  • Dorothée Catry

    Merci Pauline, mais moi j'ai envie de te dire que la couleur végétale est tellement inspirante, puisque c'est du vivant, et donc c'est une ressource qui t'amène toujours une autre question. Enfin voilà, justement Michel, comme on a introduit avec lui, c'est quelqu'un qui nourrit toutes ces questions, et je pense qu'il est amusé par toutes les questions que ça va poser. Et je pense que ce qui est génial avec la couleur végétale, c'est qu'on a chacun notre entrée, avec la personne qu'on est et avec le regard qu'on a sur les plantes et sur la magie des couleurs qu'elles ont. qu'elle révèle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. Alors Dorothée, est-ce que tu pourrais te présenter pour les auditeurs et auditrices qui ne te connaissent pas et nous raconter un petit peu ton parcours qui t'a amenée justement à cette couleur végétale et à ton application si particulière, ton emploi de cette couleur si particulière ?

  • Dorothée Catry

    Je pense que je suis un peu née dans un environnement où la couleur était mise en avant par ma mère, qui est artiste dans l'âme, et qui faisait par exemple des dîners. Elle était une couleur où elle teignait les aliments, elle demandait aux gens de s'habiller dans une couleur, elle faisait toute une scénographie. Donc moi, enfant, j'ai grandi dans cette ambiance-là. Et puis je pense que j'ai toujours su que j'allais faire quelque chose avec la couleur. tout en étant un peu angoissée parce que je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire. Et puis surtout, je ne savais pas quelle place ça pouvait prendre dans un vrai métier. Et ça, c'est resté une question pendant longtemps et je m'en libère. C'est agressant, je pense, parce que je m'autorise à m'inventer mon métier, enfin en tout cas à suivre ma propre voie de plus en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est intéressant ce que tu dis parce que quand tu dis vrai métier, s'autoriser, etc., ça se retrouve beaucoup dans les épisodes, cette histoire de faire de la teinture végétale, est-ce qu'employer les couleurs, est-ce que tout ça, c'est un vrai métier, est-ce qu'on peut en vivre ? Enfin bref, c'est des questions qui reviennent souvent, donc c'est intéressant que tu l'abordes comme ça. Et alors du coup, comment tout a démarré et quand est-ce que tu n'as franchi le pas en fait ? Tu étais sensible à la couleur, mais comment tu n'as franchi le pas ?

  • Dorothée Catry

    Donc je pense que j'ai toujours voulu teindre mais que je ne me suis pas formulée aussi clairement. Mais déjà en rentrant à la Cambre, qui est une école d'art à Bruxelles, j'étais dans l'atelier de scénographie et j'étais contente d'être là parce qu'il y avait plein d'encre de couleurs et que j'allais enfin pouvoir faire quelque chose avec ça. Et il y avait, parce que je venais de Paris, il y avait l'Institut français qui proposait des bourses pour faire un projet de recherche. Et ça je pense que c'était, je suis un peu nulle avec les dates, mais je crois que c'était vers 1995, comme on dit ici à Bruxelles. J'ai présenté une bourse pour aller faire une recherche en teinture végétale à Abbad. Je suis préalablement partie rencontrer le prof de teinture végétale de cette école de design. et donc j'ai préparé tout un dossier pour faire une recherche sur la couleur végétale, alors que je n'avais jamais rien fait de tout ça. Et ça, peut-être que c'est l'entrée, même si après c'est resté sous couvert pendant plusieurs années avant que ça se réouvre. Mais voilà, je n'ai pas été prise pour cette recherche, mais j'ai commencé un dossier avec un directeur de recherche. qui était le professeur de couleur à la Cambre à l'époque, qui s'appelle Félix Dazler, et qui est une personne très importante pour moi, c'est mon jardinier. C'est comme ça qu'il s'est autoproclamé quand j'ai commencé à faire des fleurs. Il y a beaucoup d'esprit, toujours avec Félix, donc tout ça est à prendre à un degré plutôt poétique que littéral. Mais en gros, Félix... c'est avec lui que j'ai fait ce premier dossier et il est toujours avec moi donc dès que j'ai des questions profondes je vais voir Félix je sais que je vais revenir encore plus perturbée que je suis arrivée mais que c'est bon c'est pas pour me torturer c'est pour aller plus loin pour me poser des questions plus justes et pour oui pour aller à la maison pour aller dans les profondeurs de tout ça et surtout pour rester simple parce que ça a l'air comme ça que ça complique mais en fait c'est pas vrai ça ça rend plus proche Bon, Félix, c'est quelqu'un qui fait des séminaires de couleurs. Je vais parler de lui parce qu'il propose, et il faut se précipiter, encore des séminaires. Donc, il a un site, le séminaire de couleurs, Félix Dazler, mais je te donnerai peut-être tout ça en écrit. Et donc, c'est un séminaire qui se fait en deux phases pour s'aiguiser les yeux. Et donc, c'est pour aussi comprendre ce qu'on voit. et nommer ce qu'on voit. Donc il y a tout un truc avec le langage aussi, puisque, ben voilà, il faut en parler, mais en même temps, on parle de perception, donc ça pose un peu problème aussi, et être au courant de problèmes que ça pose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est hyper bien d'aborder ce sujet-là parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui me disent qu'il serait intéressant de recevoir un coloriste ou quelqu'un qui sache poser des termes ou qui sache nous expliquer comment travailler notre œil qui est différent entre la couleur végétale et la couleur synthétique. Et c'est vrai que je n'arrive pas forcément à trouver quelqu'un qui pourrait aiguiller. Donc, c'est une super bonne idée. Je ne sais pas s'il serait pour de venir sur le podcast, mais je trouverais ça génial parce que c'est vraiment quelque chose. Il manque.

  • Dorothée Catry

    En tout cas, moi, j'ai envie d'en parler. Et puis après, lui, s'il a envie de parler, il te le dira.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, OK.

  • Dorothée Catry

    Après, il n'est pas spécialiste en teinture végétale, mais il s'y connaît en tellement de choses et il s'intéresse à tellement de choses. Après la cambre, j'ai fait une recherche, une bourse de recherche à la Fondation de la Tapisserie à Tournai. Et là, je me suis lancée dans... le début des projets de couleurs et teintures, avec la recherche du vert Chantal. Donc ça, c'était une recherche sur un vert précis qui était lié au souvenir que Chantal avait ramené d'un voyage en Toscane. Donc c'est une recherche un peu poétique, mais justement sur cette interrogation-là de est-ce qu'on peut ramener une couleur en souvenir ? et qu'est-ce que c'est que la couleur et le souvenir d'une couleur. Et donc là, je me suis mise à teindre comme la charnée pour essayer de comprendre le vert dont elle me parlait. dont je n'avais vu aucun échantillon, puisqu'elle-même n'avait pas pu ramener la porte peinte en voile qu'elle avait vue en Toscane, dans un paysage avec une lumière précise, etc. Donc c'est tout un contexte qui rend la dimension complexe de la couleur dans tout ce qui est hyper intéressant. Et du coup, j'ai décidé de faire un protocole avec elle, de teindre. plein d'échantillons de verre, donc j'avais déjà compris que c'était un verre jaunâtre, mais en verre jaunâtre, il y en a beaucoup, donc voilà. Et puis après, je l'ai interrogée sur mes échantillons, mais je lui ai demandé d'être très stricte et de dire oui ou non. Est-ce qu'elle le reconnaissait, oui ou non ? Et j'ai fait une pile de oui. Il s'est avéré qu'il y avait 80 vers auxquels elle avait répondu oui, qui étaient cependant tous distincts. Et du coup j'en ai fait un grand nuancier. Mais tout ça a été archivé avec des photos, avec des petits textes, avec des questions, avec des dessins. Enfin voilà, c'était tout une recherche. Et Félix était avec moi évidemment sur tout ce parcours-là. Il a écrit un petit texte à la fin dans le catalogue de la Fondation. Voilà, qu'est-ce que… Je suis partie dans une… j'ai eu besoin de gagner ma vie, donc j'ai commencé… En fait, c'est par la teinture que je suis rentrée dans les costumes, parce que je me suis présentée à La Monnaie, l'Opéra Royal de La Monnaie à Bruxelles. parce que j'avais entendu qu'il y avait là un atelier de teinture pour les costumes. Donc je me suis dit, peut-être que je pourrais faire ça. Toujours la question de sa place dans le monde professionnel. Et donc je suis arrivée avec mon dossier, et là, la responsable des ateliers du moment m'a dit que j'allais m'ennuyer en teinture, parce qu'elle voyait trop de créativité dans mon dossier, qu'elle trouvait que je devais être costumière. Alors je me dis, je n'ai pas pensé à ça, tout ça. Si, si, si, je vous rappelle. Bon, elle m'a rappelé. Je me suis retrouvée dans un cercle pendant 20 ans, à bosser énormément dans les costumes d'opéra. C'était super. J'ai rencontré un costumier qui s'appelle Jorge Yara et je suis devenue son assistante pendant plus de 18 ans. Donc ça m'a fait beaucoup voyager. Et ça m'a... Je pense donner confiance en moi aussi, de voir que je pouvais prendre place dans une équipe. Mais je n'ai pas fait de peinture toute cette période-là. Donc il y avait des couleurs évidemment, puisqu'on devait ajuster des fois les teintures, mais moi je ne mettais pas trop la main à la pâte quoi, j'étais plus entre les ateliers créatifs, le costumier, les répétitions, les exigences scéniques, les demandes spécifiques aussi des acteurs, des chanteurs, etc. Mais voilà, au bout d'un moment, je décide de me remettre en question sur cette place-là. Et c'était un peu une crise, parce que je ne savais pas très bien ce que j'allais faire d'autre. Mais je sentais que soit je devenais moi-même costumière excellente, soit je n'étais pas complètement 100% à la bonne place, il fallait que je réajuste. Et donc j'ai réajusté, mais pour ça j'avais besoin de me mettre dans un cadre, donc j'ai repris une formation, et à ce moment-là j'ai pris une formation de modiste. Mais quand j'ai décidé que j'allais faire ça, c'était une révélation et je savais que c'était juste. ça a été un déclic donc là j'ai commencé une formation modiste en néerlandais alors que je ne suis pas du tout bilingue en néerlandais donc en même temps je faisais des cours de néerlandais mais bon comme c'était tout avec les mains j'ai appris je comprenais ce que je voyais et ce que je devais faire même si je comprenais, mais je connais tous les noms des points de couture en néerlandais c'est pas mal et pendant cette euh... Cette formation de modiste, là j'ai eu une deuxième révélation, c'est qu'on a dû préparer des choses à la maison pour un coup on allait apprendre à faire une fleur. Parce que les fleurs en tissu à la base c'est quand même pour garnir les chapeaux. Et donc les ateliers, les nombreux ateliers de fleurs étaient liés aux ateliers de modiste, on parle de l'époque où ça a commencé. Et donc, je teins. Je teins de la soie pour préparer cette fleur. Et là, je ressors mes casseroles, je ressors mes poudres, parce que je parle de teinture chimique. Déjà, le vert chantal, tout ça, c'était en teinture chimique. Je ne savais pas faire de la teinture végétale, ou je n'avais pas d'entrée. Et là, je retrouve une joie immense à teindre, et je m'éclate complètement. Je commence à faire une bande en dégradé. Et en faisant cette fleur, bon des fois je pars un petit peu en explosion de joie comme ça, un peu théâtrale, où je dis, moi c'est bon, je sais ce que je vais faire maintenant, j'ai trouvé ma voie, je vais faire des fleurs, je vais faire des fleurs toute ma vie. Et en fait, je ne pensais pas que ça allait pouvoir prendre forme aussi… comme ça pour maintenant mais ce que je trouvais génial c'est que je pouvais teindre autant que je voulais pour faire des fleurs parce que c'est infini, on peut faire des bouquets de couleurs Et puis une raison de teindre, je pense que ça m'a structurée. Parce que teindre pour faire des échantillons, enfin il faut trouver pourquoi on veut teindre. Soit on teint parce qu'on a un projet précis, qu'on a un objectif, soit on teint parce que quelqu'un nous a demandé de réaliser une couleur, soit on teint pour faire des recherches. Enfin il y a plein d'entrées, mais là teindre pour faire des fleurs pour moi c'était euh... c'était génial parce que je pouvais faire de la couleur et puis après je pouvais lui donner forme et en même temps tout ça restait à l'échelle de ma liberté super

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors donc du coup tu t'es lancée dans ces fleurs, c'est ce que tu fais aujourd'hui, Dorothée l'a fait, c'est ça, ces fleurs ? C'est à partir de là que tu as créé ?

  • Dorothée Catry

    Je ne sais pas à quel point tout ça allait prendre de l'ampleur, parce qu'au début je faisais des fleurs avec rien, avec un petit morceau de soie et une paire de ciseaux, et la technique très simple qu'on avait appris à ce cours. et je savais qu'il existait un métier de fleurs, de parurières florales, je savais qu'il existait des outils incroyables et magnifiques de ce métier, mais évidemment c'est des choses très anciennes qu'on ne peut plus acheter dans un magasin, on ne peut plus acheter parce qu'on a envie d'acheter, et donc j'en avais acheté deux, trois, un gars qui faisait des chapeaux sur un marché, bon voilà, mais... un jour, alors que je continue à faire des costumes, parce que les choses se sont mises en place avec le temps, je n'ai pas tout lâché d'un coup, je continue quand même des productions. Et il y a le coupeur de la monnaie qui était venu pour un essayage chez moi. Il était de très mauvaise humeur parce que l'acteur restait en retard. Il m'a dit c'est comme ça, je ne ferai plus, je te dis de faire un petit thé, tout ça, ce n'est pas grave, il est dans les embouts Et puis là, il voit ma table, il voit que j'ai plein de fleurs et de bandes de soie sur la table. Il dit mais qu'est-ce que tu fais ? Je ne savais pas que tu faisais ça Et là, il me parle d'une femme avec qui il a travaillé qui s'appelle Mireille et qui est à Scarbeck. Et il se rappelle plus très bien où, il se rappelle plus de son nom de famille, enfin, c'est vague. Et là c'est parti, parce que quelques jours après, moi j'avais rendez-vous à Scarbeck avec une femme qui fait des robes de mariée pour une éventuelle collab. Et c'est bizarre parce que je n'allais jamais par là, donc évidemment j'ai regardé, j'ai trouvé que c'était Mireille Van Den Borne et vite fait avant de repartir à un autre rendez-vous dans le centre, j'ouvre la porte de son atelier et je me présente donc de la part de Berthe et là, ben là j'ai été retournée et j'ai eu tout, enfin j'ai eu une énorme émotion. parce que cette Mireille m'a dit qu'elle allait prendre sa retraite et attends, je vais vous montrer quelque chose elle m'a amenée dans sa cave et là j'étais devant un mur d'outils j'ai commencé à voir tous les poils qui se sont hérissés j'étais tellement émue et je lui ai dit mais depuis, enfin je suis devant combien de générations d'ateliers ici ? Là elle m'a dit quelle génération ? elle m'a raconté l'histoire, tout ça, puis elle me dit bon, mais voilà, ce que Berthe ne savait pas, c'est que moi je vais arrêter, je vais prendre ma retraite, je vais partir en France, et que tout ça je vais le vendre. Et donc, quelque part ça m'a même un peu rassurée, parce qu'elle m'a dit il y a quelqu'un qui vient ce soir de Gans, peut-être tout racheter. Et parce que c'était beaucoup pour moi de... d'émotion et finalement je suis sortie de là complètement bouleversée. Je lui avais demandé combien elle demandait, je n'avais pas l'argent donc je ne voyais pas tout de suite. J'étais bouleversée et j'ai appelé une personne très proche, je lui ai raconté. dans le tram parce que il fallait que j'en parle tout de suite et elle me dit écoute bon voilà c'est une personne très proche elle m'a dit voilà ne va pas à la banque tout ça, j'ai l'argent pour toi dis-lui dis-lui que t'as un système, que t'as trouvé les moyens financièrement et donc j'ai envoyé un petit message à Mireille Vandenborn et puis le lendemain j'avais une réponse que c'était pour moi Donc là, du jour au lendemain, littéralement, je me retrouve avec quatre générations d'outillages de parurien floral. Donc, magnifique, en même temps, grosse responsabilité. Grosse pression, oui. J'adore l'artisanat, j'ai beaucoup de respect pour les métiers de la main. Et en même temps, je n'ai pas d'expertise pour les utiliser. Donc évidemment je me renseigne sur est-ce qu'il y a encore une école qui apprend ce métier, comment je vais faire. Là je vois qu'il y a encore une école en Europe, c'est le lycée Octave Feuillet à Paris. Donc je me précipite là-bas, il y avait des portes ouvertes, j'y vais tout de suite. Et là je rencontre Dominique Pillard. Dominique Pillard qui est un homme génial, qui sait faire tellement de choses. Donc lui était artiste, sculpteur à la base. Et puis il s'est retrouvé, par le biais de son épouse, à s'occuper de l'industrie d'accessoires de mode, fleur en soie, sac et plumes, avec son épouse. Et donc il a travaillé avec les... enfin voilà, c'est quelqu'un qui a énormément de ressources, qui trouve des solutions, qui... qui manipule les choses, il comprend très vite. Et voilà, donc il donne cours, il donne des formations au Greta. Il donne cours aussi pour les artisans dans les ateliers respectifs, alors aussi bien de bijoux, de sacs, de plumasserie et de parierie florale. Et il m'a proposé de venir me donner cours dans mon atelier à Bruxelles, ce que j'ai trouvé complètement dingue. Je me suis endormie un peu surexcitée après cette rencontre en me disant mais comment je vais faire, comment je vais payer, lui payer son voyage, son hôtel, ses cours particuliers, tout ça, ça me paraissait vraiment un peu énorme. Et puis là-dessus je me suis dit, ben non, en fait ce que je vais faire c'est que je vais organiser un cours avec tous les gens qui s'intéressent à Bruxelles et puis comme j'avais le réseau de modistes et de gens qui étaient très intéressés par tout ça. et un lieu à ce moment-là à proposer. Je lui ai fait cette proposition de me dire combien il avait besoin pour faire ce cours, et moi j'allais réunir les gens nécessaires pour qu'il soit payé comme il devait être payé. Et donc en profiter et en même temps faire profiter d'autres. Et du coup, pour préparer ça, parce que moi je voulais faire comme une bonne communication sur ce qu'on allait apprendre, les étapes, les outils, tout ça, et du coup je lui ai demandé de venir à Bruxelles pour qu'on prépare ça. Et en fait il est venu et on a commencé à bosser. C'est-à-dire que... C'est passé sans même... Enfin, je veux dire, il y a des choses qu'on peut prévoir, qu'on peut essayer de planifier, puis il y a des choses qui se passent, quoi. Et donc, on a fait trois jours, non-stop. J'ai fait des vidéos, j'ai noté, parce que j'arrivais pas à tout retenir, il y avait trop de choses. Et donc j'ai eu trois jours de cours, puis on a fait ce cours avec le groupe, c'était super, je crois qu'on l'a fait en deux sessions. Et ensuite, j'ai continué à apprendre avec Dominique, et on a toujours trouvé des solutions, parce que financièrement, c'était pas ça qui allait le... le bloquer, il est très motivé et j'ai la chance qu'on a eu une super super relation et je pense que quand on a des bonnes relations on a envie de s'entraider et il est là j'ai son numéro si j'ai un problème technique si j'ai des questions je sais que je peux l'appeler donc c'est très rassurant pour moi d'avoir Dominique derrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que la parurie florale, c'est toujours avec de la soie ou tu utilises d'autres matières ?

  • Dorothée Catry

    Alors la parurie florale, c'est génial parce qu'on peut faire ce qu'on veut. En fait, c'est des outils. C'est vrai que je comprends ta question dans le sens où est-ce qu'il faut faire les choses d'une certaine manière ? Alors oui et non. C'est-à-dire que c'est bien d'apprendre comment ça se fait. à l'origine, et c'est pour ça que je suis allée chercher les infos à la source. Et en même temps, d'apprendre techniquement tous les gestes et toutes les choses dans le détail, ça te donne plein d'autres idées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, donc tu peux...

  • Dorothée Catry

    ben t'essayes et puis si ça marche, ben c'est génial et puis si ça marche pas faut peut-être encore essayer parce que c'est peut-être que t'as pas encore le bon dosage d'après t'as mis trop de pression t'as mis trop de chaleur en fait c'est sans fin c'est des outils qui te permettent beaucoup de choses et quand même pour répondre à ta question c'est pas seulement la soie c'est à dire que à la base c'est fait pour le textile mais pour toute matière aussi pour le cuir ça c'est traditionnellement on fait aussi en cuir et en textile c'est vrai que ça marche si le textile est tissé très fin parce que comme on va couper à l'intérieur de la fibre ben il y a le droit fil voilà il y a un endroit où ça c'est phylloche et donc quand c'est des tissus qui sont très lâches dans leur tissage, ils vont s'effilocher très vite, et donc tu ne vas pas pouvoir garder ta forme précise. Après, ça peut aussi être un travail intéressant, travailler sur l'effilochage, mais je veux dire, si tu veux vraiment travailler et garder le détail des petites découpes de tes pétales ou de tes feuilles, c'est intéressant d'avoir une matière qui va... qui va rester compacte. D'accord. Donc, il va être tissé fin. Après, tu peux travailler avec du papier, tu peux travailler avec du plastique. Bon, le plastique, il y a des contraintes puisqu'on travaille à la chaleur après pour donner la forme, mais... En fait, ce sont des outils qui sont des emporte-pièces pour la découpe, qui ne sont pas tranchants quand tu mets la main dessus, donc je peux te dire qu'il faut beaucoup de pression. Il y a une partie qui est quand même très très difficile dans la découpe si on n'est pas bien outillé pour donner la pression nécessaire. A la base, j'ai appris avec Mireille en manipulant le maillet. Je peux te dire que j'en ai pleuré parce que quand tu fais une fausse coupe sur de la soie que tu atteins avec des plantes pendant des heures avant, tu pleures. On voit l'erreur. Après, il y a des machines, il y a des presses hydrauliques. Dominique m'a donné un peu des astuces là-dessus. J'ai aménagé une presse hydraulique qui est à la base un outil de garage pour enlever les roulements à billes de voiture, mais que j'ai réadapté. Et puis, quand j'ai besoin de faire des productions, j'ai refait faire certains outils, ce qui est fou parce que j'ai beaucoup beaucoup d'outils et j'aurais pas assez de ma vie pour tous les utiliser. Mais voilà, comme il y a certaines fleurs dont j'ai mis des recettes au point, que j'essaye quand même de vendre et de faire en mini-série, quand j'ai une mini-production pour un magasin ou pour une commande, dans ce cas, je vais faire des découpes dans un atelier. qui ont une presse électrique. Donc là, ça me demande moins de force.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que tu pourrais nous expliquer les différentes étapes de la parurie florale, pas dans les détails techniques, parce qu'on comprend bien que c'est un artisanat, c'est un apprentissage, etc., mais les grandes étapes, en gros, pour qu'on voit un peu... Je vais faire une petite étape,

  • Dorothée Catry

    c'est la découpe et la forme. Donc, si on apprête son tissu ou sa matière, ça veut dire qu'on colle justement, on solidifie le lien du tissage avec un après. mais tu as différentes recettes d'après et différentes expérimentations à faire. Et donc ça, ça colle un peu la fibre et ça donne une texture un peu rigide, mais c'est aussi à toi de le doser, c'est-à-dire que tu fais ce que tu veux. Moi j'aime bien garder la souplesse du tissu et quand même pas trop rigidifié. Donc voilà, j'ai trouvé mon dosage d'après qui convient au grammage de soie que j'utilise. Parce que l'après est aussi à prendre en considération par rapport au grammage de tout le tissu et déjà à son aspect. Donc tu apprêtes, tu coupes, là tu utilises les emporte-pièces ou une paire de ciseaux parce que des fois tu peux faire des formes très simples, mais les emporte-pièces te donnent quand même des détails extraordinaires. Ensuite tu gauches.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le gaufrage se fait soit à la main avec des outils tels le crochet, le boulet qu'on chauffe. On appuie sur un petit coussin dans lequel on s'enfonce avec des gestes précis qu'on apprend, avec un outil chaud sur la soie qui est légèrement humidifiée. Ça ne doit pas être mouillé mais ça doit être légèrement humidifié, un peu comme le repassage. Donc pour bien prendre la forme, pour bien… imprimer la forme dans le mousse. Ah, ça va, oui. Et donc ça, c'est à chaud et à l'humide. Tu peux le faire avec ces outils manuels. Donc là, c'est vraiment le geste de la main ou à la pince, il y a des gaufrés qui sont plus manuels. Ou tu peux le faire avec des outils de gaufrage négatifs, positifs. Donc là, tu as un moule négatif, un positif qui s'appuie l'un dans l'autre. et qui viennent presser. Moi, j'utilise une petite presse de relure, mais j'ai aussi la grande presse de Mireille, la grande presse d'atelier. Donc là, tu presses aussi à chaud. Il y a la partie en bronze que tu chauffes, la partie du dessous, et aussi à l'humide. Mais là, il faut bien faire des tests avant. Ça dépend de ton tissu. Des fois, il ne faut pas trop humidifier. Et voilà. Mais là, pour faire le gaufrage à la presse négative-positive, ça demande quand même d'avoir l'outil qui découpe la forme exacte, en tout cas la forme... dans laquelle tu vas pouvoir rentrer. Des fois, ce n'est pas exact. Des fois, tu peux tout à fait utiliser un outil de gaufrage plus grand et mettre un petit pétale ou une petite feuille plus petite, mais ça donnera des très jolies nervures. Donc, en tout cas, il faut que ça rentre dans l'outil. Et des fois, c'est bien quand même d'avoir exactement la forme. après découpé alors après le gaufrage t'as des pétales et des feuilles nervurées ou modulées en volume et donc après c'est le montage et le montage ça se fait en fonction du résultat que tu vas obtenir t'as plein de montages différents et puis après soit tu fais juste une fleur comme ça à mettre dans un vase ou sur un mur ou après tu fais ce que tu veux en fait tu fais des couronnes, tu fais une broche, tu fais une barrette.

  • Dorothée Catry

    Et donc, toi, tu travailles pétale par pétale, feuille par feuille et tu montes ensemble pour constituer soit une fleur, puis après un bouquet, c'est ça ? Donc, plus il y a de fleurs, plus toi, tu as de travail parce que tu travailles à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je travaille à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur. Les pétales, des fois, je les gauve 4 par 4, ça dépend. D'accord. Mais c'est vrai que... Tu peux voir ça comme ça, c'est un peu pétale par pétale quand même.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu as toutes les formes de pétales qui existent pour toutes les fleurs ? Ou est-ce que tu dois, des fois quand tu as envie de travailler un projet, je ne sais pas, on te demande une fleur de pivoine ou un truc un peu, je ne sais pas, une campanule ou un truc un peu avec une forme particulière, une digitale, des trucs un peu différents, on va dire, sur la forme. Est-ce que tu peux recréer, comme on crée des moules, est-ce que tu peux, toi, recréer des emporte-pièces ? Qui fait ça ? ou est-ce que tu dois tout bricoler de tes mains en réfléchissant ou est-ce qu'il y a encore des gens en France qui te préparent ces emporte-pièces en France et en Europe je ne fais pas d'emporte-pièce parce que ça c'est un métier c'est

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pas du tout mon domaine le métal je ne sais pas le travailler à Paris il y a les emporte-pièces du Marais j'ai déjà fait faire des outils là mais il y a des limites. Parce que dans les détails de coup, en fait, c'est malheureux, parce que ce que j'ai comme outil, ça date de plus de 100 ans. C'était fait à la main par des forgerons. Et j'ai beaucoup de mal à trouver, à l'heure actuelle, des gens qui sont capables de faire ça, alors qu'on le faisait avant. Bon, maintenant, si je refais faire des outils, c'est... C'est pas pour faire une demande de fleurs, parce que ça, alors je ferai un gabarit, et puis je ferai le ciseau, si vraiment j'ai une demande. Si je fais des outils, moi ça sera plutôt parce que les outils que j'ai ont un manche, puisque c'était fait pour découper au maillet, et dans les ateliers il y avait une femme qui faisait sa journée à couper, donc j'imagine les bras qu'elle avait cette femme. et que ce manche a une hauteur qui ne permet pas l'utilisation de certaines machines hydrauliques, électriques. Donc soit il faut amputer tes manches, soit il faut refaire un outil. mais voilà après évidemment j'ai pas les adresses non non non c'est savoir si ça existe encore il y a une belle recherche à faire parce que c'est pas évident après oui j'ai eu des propositions mais à quel prix si

  • Dorothée Catry

    tu dois faire une énorme série là c'est intéressant mais sinon aujourd'hui tu sais réaliser toutes les fleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    avec tout ton expérience et quelles sont les fleurs que tu fais et quelles sont les couleurs que tu utilises mais justement j'ai pas spécialement envie de faire des fleurs qui ont un nom j'ai envie de rester libre évidemment si on me le demande c'est toujours des super bons exercices d'observation donc je le fais j'aime bien les pétales plutôt fins et découpés Donc évidemment ça fait penser aux pétales de Dahlia, aux pétales de chrysanthème. Comme j'ai exprimé ça à Mireille et à Dominique, qui ont beaucoup appris des techniques de gaufrage et le chrysanthème, parce que c'est vraiment un moule de chrysanthème que j'utilise pour faire mes grandes fleurs, ça c'est la fleur que j'ai faite avec Mireille, parce qu'évidemment quand j'ai acheté les outils, je lui ai dit que j'allais travailler avec elle un mois avant qu'elle parte. Et donc, c'est la flore qu'elle m'a appris. Et ça, je veux continuer à la faire parce que pour moi, c'est la continuation. Mais par exemple, quand je suis partie au Maroc, on m'a invitée en résidence. J'ai juste ramassé des feuilles et je me suis inspirée de la fleur locale qu'il y avait sur la terrasse, autour de moi, et j'ai pris une paire de ciseaux, j'ai pris mes outils à gaufrer, comme on dessine, comme on observe et on dessine, sauf qu'on dessine en volume. Mais voilà, tout le végétal est... tellement rempli de formes d'inspiration, puis c'est des mathématiques parce que quand on regarde bien pour que une fleur ait l'air bien, que ça soit juste. il y a un calibrage et il y a une géométrie d'ailleurs j'ai un livre là-dessus qui est super c'est sur la géométrie des plantes très inspirant je te le mettrai en commentaire et

  • Dorothée Catry

    quelles sont les couleurs végétales que tu travailles est-ce que tu peux nous en citer toutes celles que tu travailles que ça nous inspire un peu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est sans fin ça, parce qu'en fait à chaque fois que je fais une teinture, il y a une couleur qui apparaît. Et puis surtout avec une plante, on peut faire plein de couleurs en fonction des différents mordansages, nuansages, façon de teindre, enfin voilà. Mais c'est vrai qu'il y a des plantes que j'utilise à répétition, comme la bourdaine. la Sophora, la Garance le Campèche l'Indigo la Cochny depuis que je suis revenue de Lanzarote l'oignon parce que je trouve qu'il donne des choses très intéressantes donc là j'ai dans ma nomenclature l'oignon de Garnes et l'oignon de Brunswick euh voilà, j'ai pas envie de tout raconter mais en gros je me suis interdite d'utiliser des noms de couleurs dans la nomenclature au début oui la nomenclature c'est quand même un truc important, c'est ce que j'appelle les jardins et ça c'est ce que je fais avec Félix Félix Dazler parce que je vais dévier un peu de ta question c'est pas grave euh En fait, quand j'ai commencé à vouloir communiquer sur les couleurs, je n'ai pas voulu me mettre en prison dans le système du nuancier, parce que ça ne m'intéresse pas de reproduire exactement une couleur. On travaille avec du vivant et j'ai plutôt envie... de ne pas faire n'importe quoi, ce n'est pas du tout ça, mais de me laisser aussi surprendre et continuer à être émerveillée par ce qui se passe. Et donc... Aussi, j'aime les vibrations de couleurs, donc j'aime les aplats quand il faut, mais finalement je préfère quand c'est pas complètement unisson. Et du coup, il fallait que je m'invente un système où je me mets pas en prison, c'est-à-dire c'est pas un nuancier. Alors qu'est-ce que c'est ? Avec Félix on a regardé plein de bouquins super inspirants. Donc lui il faut savoir qu'il est collectionneur d'objets anciens, de livres anciens, de nuanciers. Donc on s'est régalé à tout mettre sur la table, aussi de tout ce qui est autour de la problématique du jardin et le vocabulaire aussi des jardins. et les plantes de jardin, on a regardé tout ça, et puis finalement, j'ai installé des pétales, donc j'ai découpé avec mes emporte-pièces des petites formes de pétales, dans différentes nuances d'une même plante, donc d'abord je suis restée stratégiquement sur la plante. Par exemple, la bourdaine. J'ai découpé différents pétales de différents bains de bourdaine ou différents protocoles de bourdaine. Je les ai mis ensemble dans ce que j'appelle un parterre. Il porte un numéro, il porte le nom bourdaine Mais il y a plein de nuances à l'intérieur d'un même parterre. On n'est pas sur un aplat. Pour m'organiser aussi, ce que je fais, c'est que je plante un jardin chaque année, c'est-à-dire que chaque année je fais une grande session de peinture. Là, je prépare plusieurs bandes de soie avec des nuances subtilement différentes, mais qui vont porter la même référence. Et là, je m'en prépare un petit stock, et si je n'en ai plus, ça sera indisponible actuellement. D'accord. Parce que si je remets en route une teinture parce qu'on me recommande… Tu n'auras pas la même. …du perro et une référence, je n'aurai pas la même. Et puis surtout, c'est tout un truc. Moi, quand je teins, je teins deux semaines. Je garde toutes mes casseroles. Je sais que je peux retremper des choses, tout ça. Ça m'arrive rarement de vite teindre.

  • Dorothée Catry

    Pour une commande, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est laborieux. Ça me demande tout un… C'est une logistique,

  • Dorothée Catry

    carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc voilà, ça c'est le système. C'est d'avoir du stock et de faire un cru par an de jardin, une récolte, et de piocher dans cette récolte que je communique sur mon site. Evidemment, au-delà de la récolte, il y a plein d'autres couleurs et j'ai des boîtes remplies de couleurs parce que c'est pas qu'il y en a qui sont élus et puis d'autres qui sont ratés. Il n'y a personne qui est raté. C'est juste que je ne peux pas parler de tout le monde. Sinon, ça devient trop compliqué et puis les gens ne savent plus quoi choisir. C'est une proposition. Il y a à peu près 16 couleurs à chaque fois. Peut-être que l'année prochaine, le jardin sera assez différent parce que nourri par toutes les expériences de voyage, de workshops et d'échanges que je fais autour de la teinture végétale, ça évolue et j'ai envie d'aller dans des nuances peut-être plus subtiles. Donc voilà, je rêve de faire par exemple le jardin des murmures, qui serait un jardin où ce serait le début ou la fin des couleurs, et ça serait presque pas coloré. Mais tout ça, ça prend beaucoup de temps, donc... je ne me mets pas la pression de devoir faire ça pour l'année prochaine j'essaye de continuer à le faire dans la joie et le grand plaisir de le faire voilà

  • Dorothée Catry

    j'ai des questions j'en ai plein mais je vais te poser celles que j'avais collectées pour toi auprès des auditrices et des auditeurs merci on a vu certaines fleurs artificielles tu sais, reteintes je sais pas si t'as vu cette vague à un moment de reprendre des fleurs de cimetière et de leur donner une seconde vie qu'est-ce que t'en penses ? est-ce que t'intéresses pas tellement ? d'accord, parce que c'est de l'existant et c'est juste en fait du plastique tout le travail est fait, il n'y a plus qu'à repeindre quand on roule

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, la nature t'offre déjà tellement de choses, quoi. Et justement, les couleurs sont pas mal portées dans la nature par les fleurs. Et il y a ce livre extraordinaire qui a été réédité par la Société française des chrysanthémistes. des couleurs, des fleurs, des plantes et des fruits, la classification des couleurs, des plantes, répertoires des couleurs, des plantes et des fruits, par la Société Française des Chrysanthémistes. Félix a une version originale de 1906. Donc c'est des planches de couleurs, mais pour les botanistes. Je pense que le sujet est déjà tellement riche. Alors voilà, c'est peut-être ça. C'est peut-être que... La prétention humaine voudrait faire tout ce qu'elle veut, contrôler. Après, ce n'est pas interdit et on peut peut-être faire des choses aussi avec du végétal. Ça touche à l'hybridation.

  • Dorothée Catry

    je sais pas j'ai pas je te parle tu sais des fleurs artificielles qui sont dans les cimetières et qui sont délavées décolorées on va dire et que certains retrempent ou essayent de retravailler redonner une seconde vie des fleurs en plastique ? ouais Tu n'as pas vu ça tourner ? Moi, j'ai vu à un moment... Du coup, je me suis demandé s'il remettait une couche d'après, tu nettoies, tu remets une couche d'après et tu refais une carte.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Quand c'est en plastique, on ne met pas d'après.

  • Dorothée Catry

    Le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est déjà une matière agglomérée, donc on met de l'après sur une fibre, sur un tissage. Déjà,

  • Dorothée Catry

    le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on n'est pas obligé de l'apprêter parce que c'est une autre matière. Les fleurs en plastique, donc... pas grand-chose à dire. D'accord.

  • Dorothée Catry

    J'ai vu tourner ça et je ne savais pas comment y procéder. Je me suis posé la question. La prochaine question, c'était sur le jardin pour teindre. Tu nous as expliqué cette super histoire de planter un jardin, faire des couleurs, des crus, etc. Ça rend encore plus beau et plus poétique. Je trouve ça joli. En plus, j'ai vu ces photos. sur ton Instagram, j'essaierai d'en mettre quelques-unes parce que je trouvais ça vraiment beau ce que tu avais fait avec ces pétales et à l'intérieur des nuances. Donc, c'était vraiment chouette. Je voulais savoir avec qui… Est-ce que tu peux nous parler de tes collaborations, de tes partenaires ? À qui se destinent tes plantes, enfin tes plantes, tes fleurs ? Quels sont les types de personnes qui te commandent ce genre de produit ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a plusieurs questions, non ? Oui. D'abord, j'ai envie de parler des gens qui m'ont nourrie. Donc avec qui j'ai appris ? La première personne que j'ai vue c'est Betty de Paris, après j'ai vu Michel Garcia. Michel Garcia c'était la claque. Je suis rentrée et je me suis dit ça peut plus continuer comme ça, en fait il me faut un atelier. Donc j'ai commencé à installer un atelier après mon retour de Bretagne. J'ai loué le rez-de-chaussée chez moi, enfin tout s'est mis en place. Et là je l'ai fait avec Carmel Peritore. Carmel, c'est une grande amie. On s'est rencontré à l'Opéra de Lamonnet en travaillant sur une production et c'est un vrai régal de travailler avec Carmel. Comme elle s'intéressait aussi à la teinture végétale, on a fait pas mal de formations ensemble et on a monté l'atelier ensemble. Entre temps, elle est plus assistante d'artiste maintenant et voilà, elle vient un peu moins à l'atelier. Il y a Sandrine Rosier que j'adore et que je vais retrouver cet été avec grande joie, avec Dominique Cardon aussi puisque j'ai commencé les 157 couleurs de Paul Gou l'été dernier chez Vieilles Racines des Jeunes Pouces à Mérinchal. Et là, on va faire la suite dans l'atelier de Sandrine. David Santandreu avec qui aussi j'ai fait de l'indigo il y a Sissi Castellano et Stefano Panconesi de Casa Clementina qui sont des personnes extraordinaires mais là on est en Italie il faut parler italien ou anglais mais Ce que j'adore, c'est qu'en fait, chaque personne t'invite dans sa sensibilité et sa manière de teindre. Et donc, ça donne plein d'entrées, ça donne plein d'envie. Et chez Sissi et Stéphano, ce qui est extraordinaire, c'est que tu as la subtilité de la sensibilité de Sissi. Et puis, tu as le côté très chimiste et pratique de Stéphano. Donc, ça donne un bon...

  • Dorothée Catry

    un bon binôme et puis t'es dans un endroit de rêve je vais oublier des gens c'est horrible tu sais tu m'enverras des si tu penses à d'autres gens tu m'enverras je mettrai dans les commentaires c'est normal d'oublier il y a beaucoup de sources d'inspiration alors ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'était un peu les gens importants j'espère que j'en ai pas oublié avec qui j'ai appris et qui me nourrissent pour la teinture euh Après, avec qui je travaille ? Carmel, j'en ai parlé. J'ai fait des teintures de chapeau pour un styliste en versoie qui est hyper doué, qui est hyper sympa en plus, que j'adore, qui s'appelle Jan Jan Van Esch. Là, j'ai teint des pailles et j'ai fait un modèle de chapeau. Je collabore avec une styliste qui s'appelle Eva Velasquez et qui est aussi une amie. Elle travaille beaucoup sur le vêtement traditionnel et ancien. J'ai fait pour elle des fleurs dans des tissus japonais anciens ou dans des tissus anciens ou des tissus de ses collections. J'ai eu la chance dernièrement de faire une collaboration avec Nathalie Lété, qui est une femme extraordinaire, qui dessine à merveille et qui a un univers aussi… très spécifique, qui est très inspiré par tout ce qui est traditionnel. Donc là, on a fait juste des fleurs ensemble. Elle a découpé justement des pétales et des feuilles comme elle dessine. Et puis moi, je les ai mises en forme. On a un peu organiquement fait des bouquets ensemble. J'ai fait des collaborations aussi avec l'artiste Olivier Pestiaud, un artiste belge. Là, on a travaillé sur le mille-pertuits. Mes clients, j'ai beaucoup de clients privés, c'est-à-dire des gens qui prennent rendez-vous à l'atelier ou qui viennent au cours d'une vente que j'organise. J'essaie d'organiser quatre. 2 à 4 ventes par an. Et sinon, j'ai une super cliente à Paris que j'adore, qui s'appelle Sophie, et son magasin s'appelle Cento. C'est rue de l'Abbaye, à Saint-Germain-des-Prés. Elle travaille avec des artisans indiens, elle fait une très belle collection de vêtements, où tout est vraiment... sourcées, artisanales, bio, dans des caddies. Donc moi justement j'ai fait des fleurs en caddie, caddie de soie, caddie de coton, et puis voilà, des fleurs en teinture végétale. J'ai un nouveau client, il y a une super boutique, je suis très heureuse de les rencontrer là en juin, je vais les livrer, ils sont à Quepta, et ça s'appelle Atelier Sans Tivi. Non mais je le dis mal, c'est pas ça Attends, je me stresse Ah, on est coupé ? Allo ? On a été coupé ? Ouais, donc ça tombe bien parce que j'avais fait un nouveau client que je me réjouis de rencontrer de Cape Town Atelier Sainte-Vie à Cape Town et ça a l'air super, j'ai vu leur Instagram je me réjouis de les rencontrer Une autre artiste qui s'appelle Ito Barada, qui est à Tangier et à New York, elle a installé un atelier qui s'appelle The Mothership, et ça a l'air super intéressant parce que c'est en même temps un jardin de plantes et en même temps un laboratoire de recherche, aussi bien scientifique qu'artistique. On s'est eu au téléphone dernièrement et j'espère qu'on va trouver le moment parce qu'on est toutes les deux assez occupées, mais j'ai très envie de faire quelque chose avec elle. J'ai eu la chance aussi de... je n'ai jamais rien fait avec lui, mais je l'ai rencontré, et puis c'est quelqu'un qui adore parler de son travail, c'est Adrien Vescovi. qui est un artiste plasticien et lui c'est ça que j'aime aussi c'est sa manière libre de teindre avec des choses insolubles puisqu'il teint avec des ocres mais c'est très intéressant c'est entre la teinture et la peinture j'ai rencontré des gens extraordinaires à Marseille notamment Alicia et Guillaume qui ont ouvert Memory Studio Et eux, ils essayent de faire un projet de réapprentissage des savoir-faire traditionnels au Maroc. Et justement, dans un système qui va à l'encontre. du système peut-être colonial, capitaliste, je ne sais pas comment il faut dire, je n'ai pas envie de trop politiser l'affaire, mais en tout cas, juste, ils redonnent dans les mains les savoir-faire ancestraux pour que ces gens-là s'en servent. Donc ça, c'est extraordinaire. Tu me demandes de parler de gens, j'ai aussi envie de dire que j'ai la chance d'avoir rencontré Thierry Félenin. C'est des racines et je me pousse. Et voilà, le côté botanisme fascine, et toutes les recherches qu'il fait sur les plantes, et l'infini de tout ça, parce qu'il y a les vertus médicinales, il y a plein de choses à étudier. Après il y a d'autres artistes en Belgique dont j'ai aussi envie de parler. Il y a Anne Morciaux qui fait tout un travail d'archivage sur les plantes de friche. et qui expose d'ailleurs en ce moment à la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles. Il y a Françoise Lessage, qui fait plein de teintures naturelles, qui a un univers incroyable, et qui expose aussi dans cette même cathédrale en ce moment, qui dessine merveilleusement bien aussi. Évidemment, il y a Anne-Sylvie Godot. qui est en train de planter plein d'indigos la pente du coeur il y a Gabriel Beaulieu qui aussi développe des il est d'ailleurs chez Michel en ce moment et il a plein de chouettes projets sur une éventuelle pépinière, tout ça il y a Liv Bluefinger qui fait surtout de la teinture indigo mais aussi de cochenier et d'autres plantes qui est elle une artiste plasticienne et qui fait aussi des linceuls. C'est un très beau projet. Il y a Martine Ernoux qui donne aussi des formations. Il y a Isabelle Jossa. Isabelle Jossa, elle est en train de faire un très très beau projet. Elle, c'est couleur vagabonde sur Instagram. de jardin, donc de plantes tectoriales et de cours dans une école d'art à Bruxelles. Voilà, elle est en train de préparer son dossier et elle passe cet après-midi. Donc je ne peux pas en dire plus. On pense à elle. voilà top,

  • Dorothée Catry

    écoute, nickel Dorothée j'ai deux petites dernières questions avant qu'on ne se qu'on ne se laisse est-ce que tu as un livre à recommander sur ce métier de parurière florale ou sur... Non ? D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis nulle pour les noms.

  • Dorothée Catry

    Ah, et bien donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres.

  • Dorothée Catry

    Non, tu m'envoies tes livres. On fait comme ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres. Il y a deux livres, ouais. Je voudrais parler du livre sur la géométrie et les mathématiques des plantes, qui est très inspirant. Et puis, il y a un livre que j'ai acheté dernièrement sur... les fleurs en soie que je trouve très inspirants aussi. Ok, top. Je vais te donner les deux rêves.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu peux me dire, Dorothée, à qui tu veux passer le flambeau, à qui tu veux passer le micro, pour qu'on continue à découvrir des applications ou des techniques autour de la couleur végétale ? À qui tu penses ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être... Je sais pas, en fait je t'ai donné plein de noms de gens en Belgique, donc il faut voir qui a envie de parler aussi et qui est prêt, parce que des fois on a envie de rester un peu dans les coulisses parce que voilà. Mais Gabriel Beaulieu, c'est quelqu'un qui est vraiment chouette. Puis j'ai quand même juste envie de dire encore deux noms parce que j'ai pas parlé d'eux et c'est pas chouette. C'est chouette. Brigitte Chahon, mais je sais qu'elle, elle ne voudra pas parler parce que c'est quelqu'un de très discret, mais c'est une femme avec qui je travaille, qui fait des pigments et qui peint dans son garage. Et elle vient teindre avec moi, elle fait des fleurs avec moi, elle est géniale, elle a fait plutôt des études de haute couture. J'ai la chance d'avoir une super chouette stagiaire en ce moment à l'atelier, elle s'appelle Maëva Lardin. Et elle, elle donne aussi des cours de teinture et d'éco-print. Et d'ailleurs, j'ai bien envie de faire un truc avec elle. On va suivre. Mais le fait qu'elle donne cours, parce que oui, moi je ne donne pas tellement cours, parce qu'on ne peut pas tout faire. Et mon activité de recherche me prend tellement de temps que j'essaye de garder mon énergie un petit peu là-dessus. Mais elle, elle me donne envie. Donc, c'est... voilà. Je pense que dans ces noms-là, il faut voir.

  • Dorothée Catry

    Oui, je cherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elle a sûrement plein de trucs à raconter, si elle en a envie. Et Mazochib Tangé, ça a l'air d'être top. J'ai oublié sûrement des gens. non mais écoute si jamais tu oublies des gens entre deux tu m'envoies tu m'envoies un lien je les rajouterai je voulais savoir Dorothée et c'est vraiment la dernière question quel est ton épisode préféré qu'est-ce que tu penses du podcast est-ce que tu ah non je pensais que tu allais me demander ma plante tectoriale ah bah si tu veux t'étais prête alors vas-y Dorothée quelle est ta plante tectoriale hein votre dernière question le mille pertu ah

  • Dorothée Catry

    est-ce que tu peux nous dire pourquoi il y a deux clins d'oeil Parce qu'un jour j'ai découvert avec le millepertus que j'avais cueilli chez ma copine Sophia que je pouvais obtenir un rouge sanguin super intéressant. Et puis parce que j'adore le doré que ça donne, verdâtre, verjonâtre. qui est sublime. Et donc, parce qu'aussi, j'ai proposé à l'artiste Olivier Pastiau qu'on fasse tout un travail sur le mille-per-tuis, qui veut dire mille trous, et lui travaille aussi sur les trous et la répétition. Et puis, parce que jour, justement, chez Thierry Thévenin, j'ai proposé qu'on fasse un jeu qui me donne une plante et que moi, je le transforme en quelque chose. et il réfléchissait pendant plusieurs jours sur quoi, et il me donnait un bouquet de millepertuis. Donc j'ai une histoire avec cette plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok, le mille pertes c'est la première fois qu'on me le cite et donc du coup, ton épisode de podcast, est-ce que t'écoutes le podcast déjà ?

  • Dorothée Catry

    bien sûr Pauline et ce que je trouve génial c'est que je découvre des gens ou alors j'entends des gens que je suivais mais dont j'ignorais l'histoire et donc merci de nous mettre en contact et voilà, j'ai pas envie d'en mettre un en particulier parce que Tout le monde a ses intérêts, je pense que je suis peut-être plus sensible à tout ce qui est lié à des pratiques plutôt artistiques que des choses d'agronomie ou plus techniques ou plus commerciales. Mais ceci dit, ça m'a beaucoup intéressée d'écouter Greening. Et puis d'ailleurs j'ai passé une commande chez Fibre Bio. En fait, tu vois, c'est génial. C'est chouette de voir que oui, on a chacun nos spécificités et qu'on peut faire appel les uns aux autres. et qu'on forme ensemble un grand réseau. C'est très chouette.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Écoute, Dorothée, moi, j'ai posé toutes mes questions. Je te remercie énormément. On aurait pu encore en parler. en tant que passionnée on aurait pu encore parler des heures je te remercie énormément parce que t'étais pas on savait pas si on allait le faire ou pas franchement c'était génial j'ai appris plein de choses je ne savais pas tout ce que tu m'as appris les outils la technique les supports enfin franchement ça me donne envie d'aller creuser tu vois donc merci énormément Dorothée d'avoir témoigné parce que je pense que tu dois vraiment être parmi les dernières je pense à faire ce métier, non ? De paruréat, de moral. Il y en a d'autres. Oui, oui. En tout cas, bravo parce que...

  • Dorothée Catry

    Chacun à sa façon. C'est ça qui est bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est ça qui est bien. Chacun sa personnalité.

  • Dorothée Catry

    Il y a peut-être deux bandes pour les chapeaux. Et donc, la demande, elle est peut-être plus du côté de la haute couture. Et en même temps, c'est un milieu tellement petit, la haute couture, que voilà, on fait ce qu'on veut, quoi. Et voilà, s'affranchir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est un super beau mot de la fin bon bah merci beaucoup Dorothée pour s'inventer on a le droit de s'inventer quoi faire ce que faire des pétales si on en a envie bah merci beaucoup Dorothée bonne journée Pauline merci

  • Pauline

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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Description

Dorothée crée des fleurs en soie, des broches et accessoires de cheveux qui mettent en valeur la beauté et la polyvalence des teintures naturelles.

Elle nous raconte comment sa passion pour la couleur et les textiles l’a amenée à explorer l’art de la teinture naturelle et de la parurerie florale. Elle explique son parcours, son système de classification et nomenclature des couleurs et les différentes étapes pour faire une fleur. Elle mentionne les principales différentes plantes qu’elle utilise, quelques complices acteurs Belges Français et Italiens de la teinture et nous parle de ses collaborations avec d’autres artistes et créateurs.

Son Site: www.dorotheelafait.com


Liste des personnes citées :

Félix D’Haeseleer @felixadriendhaeseleer 

le séminaire de couleurs https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/

Carmel Peritore @couleurcarmel

Sento Paris @sentoparis

Atelier Saint VII @ateliersaintvii

Jan Jan van Essche @janjanvanessche

Nathalie Lété @nathalie_lete

Isabelle Jossa @couleur_vagabondes

Gabriel Beaulieu @_gabrirlbeaulieu

Lieve blue fingers @lievebluefingers

Anne Mortiaux 

Françoise Lesage 

Martine Ernoux @indigobluecreation

Alicia et Guillaume Memori lab @memori.lab_

Andrien Vescovi @ardeinv

Casa Clementina @casaclementina10

Yto Barada @themothership_tangier

Brigitte Chahan @bme_herr 

Maeva Lardin @maeva.lardin


-La géométrie dans le monde végétal - Elisabeth Dumont 

-Répertoire de couleurs pour aider à la determination des couleurs des fleurs des feuillages et des fruits publié par la société Francaise des Chrysanthémistes et René OBBRTHUR et Henri DAUTHENAY :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64453604.texteImage

-Making Silk Flowers Anne Tomlin

@dorotheelafait

https://www.dorotheelafait.com/

Le séminaire des couleurs : https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/


Bonne écoute 👍


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#E54 - Sandrine Rozier - L'expertise de la teinture végétale dans l'accompagnement du futur de la couleur végétale

#E93 - Sandrina Rocha - Un bouquet, la soie, la teinture végétale...


Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com


Bonne écoute 👍

Pauline Leroux





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Dorothée Catry

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Dorothée Catry

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Dorothée Catry

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Dorothée Catry, plus connue sous le nom de Dorothée la fait faire, l'action. Bonjour Dorothée.

  • Dorothée Catry

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de te recevoir Dorothée parce que déjà Michel m'a parlé de toi quand j'y suis allée en formation la dernière fois, je ne te l'ai pas dit, je te le dis en direct. et j'ai regardé ce que tu faisais, ce que tu proposais, et franchement, ça m'a intriguée, parce que je trouve que c'est encore une nouvelle technique, c'est hyper raffiné, c'est élégant, c'est vraiment joli, et donc je suis vraiment contente, parce que du coup, je trouve que avec ce que j'ai vu sur ta page Instagram, je me dis, vraiment, la couleur végétale n'a pas de limite, c'est vraiment, comment dire, il y a beaucoup, beaucoup d'applications.

  • Dorothée Catry

    Merci Pauline, mais moi j'ai envie de te dire que la couleur végétale est tellement inspirante, puisque c'est du vivant, et donc c'est une ressource qui t'amène toujours une autre question. Enfin voilà, justement Michel, comme on a introduit avec lui, c'est quelqu'un qui nourrit toutes ces questions, et je pense qu'il est amusé par toutes les questions que ça va poser. Et je pense que ce qui est génial avec la couleur végétale, c'est qu'on a chacun notre entrée, avec la personne qu'on est et avec le regard qu'on a sur les plantes et sur la magie des couleurs qu'elles ont. qu'elle révèle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. Alors Dorothée, est-ce que tu pourrais te présenter pour les auditeurs et auditrices qui ne te connaissent pas et nous raconter un petit peu ton parcours qui t'a amenée justement à cette couleur végétale et à ton application si particulière, ton emploi de cette couleur si particulière ?

  • Dorothée Catry

    Je pense que je suis un peu née dans un environnement où la couleur était mise en avant par ma mère, qui est artiste dans l'âme, et qui faisait par exemple des dîners. Elle était une couleur où elle teignait les aliments, elle demandait aux gens de s'habiller dans une couleur, elle faisait toute une scénographie. Donc moi, enfant, j'ai grandi dans cette ambiance-là. Et puis je pense que j'ai toujours su que j'allais faire quelque chose avec la couleur. tout en étant un peu angoissée parce que je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire. Et puis surtout, je ne savais pas quelle place ça pouvait prendre dans un vrai métier. Et ça, c'est resté une question pendant longtemps et je m'en libère. C'est agressant, je pense, parce que je m'autorise à m'inventer mon métier, enfin en tout cas à suivre ma propre voie de plus en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est intéressant ce que tu dis parce que quand tu dis vrai métier, s'autoriser, etc., ça se retrouve beaucoup dans les épisodes, cette histoire de faire de la teinture végétale, est-ce qu'employer les couleurs, est-ce que tout ça, c'est un vrai métier, est-ce qu'on peut en vivre ? Enfin bref, c'est des questions qui reviennent souvent, donc c'est intéressant que tu l'abordes comme ça. Et alors du coup, comment tout a démarré et quand est-ce que tu n'as franchi le pas en fait ? Tu étais sensible à la couleur, mais comment tu n'as franchi le pas ?

  • Dorothée Catry

    Donc je pense que j'ai toujours voulu teindre mais que je ne me suis pas formulée aussi clairement. Mais déjà en rentrant à la Cambre, qui est une école d'art à Bruxelles, j'étais dans l'atelier de scénographie et j'étais contente d'être là parce qu'il y avait plein d'encre de couleurs et que j'allais enfin pouvoir faire quelque chose avec ça. Et il y avait, parce que je venais de Paris, il y avait l'Institut français qui proposait des bourses pour faire un projet de recherche. Et ça je pense que c'était, je suis un peu nulle avec les dates, mais je crois que c'était vers 1995, comme on dit ici à Bruxelles. J'ai présenté une bourse pour aller faire une recherche en teinture végétale à Abbad. Je suis préalablement partie rencontrer le prof de teinture végétale de cette école de design. et donc j'ai préparé tout un dossier pour faire une recherche sur la couleur végétale, alors que je n'avais jamais rien fait de tout ça. Et ça, peut-être que c'est l'entrée, même si après c'est resté sous couvert pendant plusieurs années avant que ça se réouvre. Mais voilà, je n'ai pas été prise pour cette recherche, mais j'ai commencé un dossier avec un directeur de recherche. qui était le professeur de couleur à la Cambre à l'époque, qui s'appelle Félix Dazler, et qui est une personne très importante pour moi, c'est mon jardinier. C'est comme ça qu'il s'est autoproclamé quand j'ai commencé à faire des fleurs. Il y a beaucoup d'esprit, toujours avec Félix, donc tout ça est à prendre à un degré plutôt poétique que littéral. Mais en gros, Félix... c'est avec lui que j'ai fait ce premier dossier et il est toujours avec moi donc dès que j'ai des questions profondes je vais voir Félix je sais que je vais revenir encore plus perturbée que je suis arrivée mais que c'est bon c'est pas pour me torturer c'est pour aller plus loin pour me poser des questions plus justes et pour oui pour aller à la maison pour aller dans les profondeurs de tout ça et surtout pour rester simple parce que ça a l'air comme ça que ça complique mais en fait c'est pas vrai ça ça rend plus proche Bon, Félix, c'est quelqu'un qui fait des séminaires de couleurs. Je vais parler de lui parce qu'il propose, et il faut se précipiter, encore des séminaires. Donc, il a un site, le séminaire de couleurs, Félix Dazler, mais je te donnerai peut-être tout ça en écrit. Et donc, c'est un séminaire qui se fait en deux phases pour s'aiguiser les yeux. Et donc, c'est pour aussi comprendre ce qu'on voit. et nommer ce qu'on voit. Donc il y a tout un truc avec le langage aussi, puisque, ben voilà, il faut en parler, mais en même temps, on parle de perception, donc ça pose un peu problème aussi, et être au courant de problèmes que ça pose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est hyper bien d'aborder ce sujet-là parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui me disent qu'il serait intéressant de recevoir un coloriste ou quelqu'un qui sache poser des termes ou qui sache nous expliquer comment travailler notre œil qui est différent entre la couleur végétale et la couleur synthétique. Et c'est vrai que je n'arrive pas forcément à trouver quelqu'un qui pourrait aiguiller. Donc, c'est une super bonne idée. Je ne sais pas s'il serait pour de venir sur le podcast, mais je trouverais ça génial parce que c'est vraiment quelque chose. Il manque.

  • Dorothée Catry

    En tout cas, moi, j'ai envie d'en parler. Et puis après, lui, s'il a envie de parler, il te le dira.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, OK.

  • Dorothée Catry

    Après, il n'est pas spécialiste en teinture végétale, mais il s'y connaît en tellement de choses et il s'intéresse à tellement de choses. Après la cambre, j'ai fait une recherche, une bourse de recherche à la Fondation de la Tapisserie à Tournai. Et là, je me suis lancée dans... le début des projets de couleurs et teintures, avec la recherche du vert Chantal. Donc ça, c'était une recherche sur un vert précis qui était lié au souvenir que Chantal avait ramené d'un voyage en Toscane. Donc c'est une recherche un peu poétique, mais justement sur cette interrogation-là de est-ce qu'on peut ramener une couleur en souvenir ? et qu'est-ce que c'est que la couleur et le souvenir d'une couleur. Et donc là, je me suis mise à teindre comme la charnée pour essayer de comprendre le vert dont elle me parlait. dont je n'avais vu aucun échantillon, puisqu'elle-même n'avait pas pu ramener la porte peinte en voile qu'elle avait vue en Toscane, dans un paysage avec une lumière précise, etc. Donc c'est tout un contexte qui rend la dimension complexe de la couleur dans tout ce qui est hyper intéressant. Et du coup, j'ai décidé de faire un protocole avec elle, de teindre. plein d'échantillons de verre, donc j'avais déjà compris que c'était un verre jaunâtre, mais en verre jaunâtre, il y en a beaucoup, donc voilà. Et puis après, je l'ai interrogée sur mes échantillons, mais je lui ai demandé d'être très stricte et de dire oui ou non. Est-ce qu'elle le reconnaissait, oui ou non ? Et j'ai fait une pile de oui. Il s'est avéré qu'il y avait 80 vers auxquels elle avait répondu oui, qui étaient cependant tous distincts. Et du coup j'en ai fait un grand nuancier. Mais tout ça a été archivé avec des photos, avec des petits textes, avec des questions, avec des dessins. Enfin voilà, c'était tout une recherche. Et Félix était avec moi évidemment sur tout ce parcours-là. Il a écrit un petit texte à la fin dans le catalogue de la Fondation. Voilà, qu'est-ce que… Je suis partie dans une… j'ai eu besoin de gagner ma vie, donc j'ai commencé… En fait, c'est par la teinture que je suis rentrée dans les costumes, parce que je me suis présentée à La Monnaie, l'Opéra Royal de La Monnaie à Bruxelles. parce que j'avais entendu qu'il y avait là un atelier de teinture pour les costumes. Donc je me suis dit, peut-être que je pourrais faire ça. Toujours la question de sa place dans le monde professionnel. Et donc je suis arrivée avec mon dossier, et là, la responsable des ateliers du moment m'a dit que j'allais m'ennuyer en teinture, parce qu'elle voyait trop de créativité dans mon dossier, qu'elle trouvait que je devais être costumière. Alors je me dis, je n'ai pas pensé à ça, tout ça. Si, si, si, je vous rappelle. Bon, elle m'a rappelé. Je me suis retrouvée dans un cercle pendant 20 ans, à bosser énormément dans les costumes d'opéra. C'était super. J'ai rencontré un costumier qui s'appelle Jorge Yara et je suis devenue son assistante pendant plus de 18 ans. Donc ça m'a fait beaucoup voyager. Et ça m'a... Je pense donner confiance en moi aussi, de voir que je pouvais prendre place dans une équipe. Mais je n'ai pas fait de peinture toute cette période-là. Donc il y avait des couleurs évidemment, puisqu'on devait ajuster des fois les teintures, mais moi je ne mettais pas trop la main à la pâte quoi, j'étais plus entre les ateliers créatifs, le costumier, les répétitions, les exigences scéniques, les demandes spécifiques aussi des acteurs, des chanteurs, etc. Mais voilà, au bout d'un moment, je décide de me remettre en question sur cette place-là. Et c'était un peu une crise, parce que je ne savais pas très bien ce que j'allais faire d'autre. Mais je sentais que soit je devenais moi-même costumière excellente, soit je n'étais pas complètement 100% à la bonne place, il fallait que je réajuste. Et donc j'ai réajusté, mais pour ça j'avais besoin de me mettre dans un cadre, donc j'ai repris une formation, et à ce moment-là j'ai pris une formation de modiste. Mais quand j'ai décidé que j'allais faire ça, c'était une révélation et je savais que c'était juste. ça a été un déclic donc là j'ai commencé une formation modiste en néerlandais alors que je ne suis pas du tout bilingue en néerlandais donc en même temps je faisais des cours de néerlandais mais bon comme c'était tout avec les mains j'ai appris je comprenais ce que je voyais et ce que je devais faire même si je comprenais, mais je connais tous les noms des points de couture en néerlandais c'est pas mal et pendant cette euh... Cette formation de modiste, là j'ai eu une deuxième révélation, c'est qu'on a dû préparer des choses à la maison pour un coup on allait apprendre à faire une fleur. Parce que les fleurs en tissu à la base c'est quand même pour garnir les chapeaux. Et donc les ateliers, les nombreux ateliers de fleurs étaient liés aux ateliers de modiste, on parle de l'époque où ça a commencé. Et donc, je teins. Je teins de la soie pour préparer cette fleur. Et là, je ressors mes casseroles, je ressors mes poudres, parce que je parle de teinture chimique. Déjà, le vert chantal, tout ça, c'était en teinture chimique. Je ne savais pas faire de la teinture végétale, ou je n'avais pas d'entrée. Et là, je retrouve une joie immense à teindre, et je m'éclate complètement. Je commence à faire une bande en dégradé. Et en faisant cette fleur, bon des fois je pars un petit peu en explosion de joie comme ça, un peu théâtrale, où je dis, moi c'est bon, je sais ce que je vais faire maintenant, j'ai trouvé ma voie, je vais faire des fleurs, je vais faire des fleurs toute ma vie. Et en fait, je ne pensais pas que ça allait pouvoir prendre forme aussi… comme ça pour maintenant mais ce que je trouvais génial c'est que je pouvais teindre autant que je voulais pour faire des fleurs parce que c'est infini, on peut faire des bouquets de couleurs Et puis une raison de teindre, je pense que ça m'a structurée. Parce que teindre pour faire des échantillons, enfin il faut trouver pourquoi on veut teindre. Soit on teint parce qu'on a un projet précis, qu'on a un objectif, soit on teint parce que quelqu'un nous a demandé de réaliser une couleur, soit on teint pour faire des recherches. Enfin il y a plein d'entrées, mais là teindre pour faire des fleurs pour moi c'était euh... c'était génial parce que je pouvais faire de la couleur et puis après je pouvais lui donner forme et en même temps tout ça restait à l'échelle de ma liberté super

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors donc du coup tu t'es lancée dans ces fleurs, c'est ce que tu fais aujourd'hui, Dorothée l'a fait, c'est ça, ces fleurs ? C'est à partir de là que tu as créé ?

  • Dorothée Catry

    Je ne sais pas à quel point tout ça allait prendre de l'ampleur, parce qu'au début je faisais des fleurs avec rien, avec un petit morceau de soie et une paire de ciseaux, et la technique très simple qu'on avait appris à ce cours. et je savais qu'il existait un métier de fleurs, de parurières florales, je savais qu'il existait des outils incroyables et magnifiques de ce métier, mais évidemment c'est des choses très anciennes qu'on ne peut plus acheter dans un magasin, on ne peut plus acheter parce qu'on a envie d'acheter, et donc j'en avais acheté deux, trois, un gars qui faisait des chapeaux sur un marché, bon voilà, mais... un jour, alors que je continue à faire des costumes, parce que les choses se sont mises en place avec le temps, je n'ai pas tout lâché d'un coup, je continue quand même des productions. Et il y a le coupeur de la monnaie qui était venu pour un essayage chez moi. Il était de très mauvaise humeur parce que l'acteur restait en retard. Il m'a dit c'est comme ça, je ne ferai plus, je te dis de faire un petit thé, tout ça, ce n'est pas grave, il est dans les embouts Et puis là, il voit ma table, il voit que j'ai plein de fleurs et de bandes de soie sur la table. Il dit mais qu'est-ce que tu fais ? Je ne savais pas que tu faisais ça Et là, il me parle d'une femme avec qui il a travaillé qui s'appelle Mireille et qui est à Scarbeck. Et il se rappelle plus très bien où, il se rappelle plus de son nom de famille, enfin, c'est vague. Et là c'est parti, parce que quelques jours après, moi j'avais rendez-vous à Scarbeck avec une femme qui fait des robes de mariée pour une éventuelle collab. Et c'est bizarre parce que je n'allais jamais par là, donc évidemment j'ai regardé, j'ai trouvé que c'était Mireille Van Den Borne et vite fait avant de repartir à un autre rendez-vous dans le centre, j'ouvre la porte de son atelier et je me présente donc de la part de Berthe et là, ben là j'ai été retournée et j'ai eu tout, enfin j'ai eu une énorme émotion. parce que cette Mireille m'a dit qu'elle allait prendre sa retraite et attends, je vais vous montrer quelque chose elle m'a amenée dans sa cave et là j'étais devant un mur d'outils j'ai commencé à voir tous les poils qui se sont hérissés j'étais tellement émue et je lui ai dit mais depuis, enfin je suis devant combien de générations d'ateliers ici ? Là elle m'a dit quelle génération ? elle m'a raconté l'histoire, tout ça, puis elle me dit bon, mais voilà, ce que Berthe ne savait pas, c'est que moi je vais arrêter, je vais prendre ma retraite, je vais partir en France, et que tout ça je vais le vendre. Et donc, quelque part ça m'a même un peu rassurée, parce qu'elle m'a dit il y a quelqu'un qui vient ce soir de Gans, peut-être tout racheter. Et parce que c'était beaucoup pour moi de... d'émotion et finalement je suis sortie de là complètement bouleversée. Je lui avais demandé combien elle demandait, je n'avais pas l'argent donc je ne voyais pas tout de suite. J'étais bouleversée et j'ai appelé une personne très proche, je lui ai raconté. dans le tram parce que il fallait que j'en parle tout de suite et elle me dit écoute bon voilà c'est une personne très proche elle m'a dit voilà ne va pas à la banque tout ça, j'ai l'argent pour toi dis-lui dis-lui que t'as un système, que t'as trouvé les moyens financièrement et donc j'ai envoyé un petit message à Mireille Vandenborn et puis le lendemain j'avais une réponse que c'était pour moi Donc là, du jour au lendemain, littéralement, je me retrouve avec quatre générations d'outillages de parurien floral. Donc, magnifique, en même temps, grosse responsabilité. Grosse pression, oui. J'adore l'artisanat, j'ai beaucoup de respect pour les métiers de la main. Et en même temps, je n'ai pas d'expertise pour les utiliser. Donc évidemment je me renseigne sur est-ce qu'il y a encore une école qui apprend ce métier, comment je vais faire. Là je vois qu'il y a encore une école en Europe, c'est le lycée Octave Feuillet à Paris. Donc je me précipite là-bas, il y avait des portes ouvertes, j'y vais tout de suite. Et là je rencontre Dominique Pillard. Dominique Pillard qui est un homme génial, qui sait faire tellement de choses. Donc lui était artiste, sculpteur à la base. Et puis il s'est retrouvé, par le biais de son épouse, à s'occuper de l'industrie d'accessoires de mode, fleur en soie, sac et plumes, avec son épouse. Et donc il a travaillé avec les... enfin voilà, c'est quelqu'un qui a énormément de ressources, qui trouve des solutions, qui... qui manipule les choses, il comprend très vite. Et voilà, donc il donne cours, il donne des formations au Greta. Il donne cours aussi pour les artisans dans les ateliers respectifs, alors aussi bien de bijoux, de sacs, de plumasserie et de parierie florale. Et il m'a proposé de venir me donner cours dans mon atelier à Bruxelles, ce que j'ai trouvé complètement dingue. Je me suis endormie un peu surexcitée après cette rencontre en me disant mais comment je vais faire, comment je vais payer, lui payer son voyage, son hôtel, ses cours particuliers, tout ça, ça me paraissait vraiment un peu énorme. Et puis là-dessus je me suis dit, ben non, en fait ce que je vais faire c'est que je vais organiser un cours avec tous les gens qui s'intéressent à Bruxelles et puis comme j'avais le réseau de modistes et de gens qui étaient très intéressés par tout ça. et un lieu à ce moment-là à proposer. Je lui ai fait cette proposition de me dire combien il avait besoin pour faire ce cours, et moi j'allais réunir les gens nécessaires pour qu'il soit payé comme il devait être payé. Et donc en profiter et en même temps faire profiter d'autres. Et du coup, pour préparer ça, parce que moi je voulais faire comme une bonne communication sur ce qu'on allait apprendre, les étapes, les outils, tout ça, et du coup je lui ai demandé de venir à Bruxelles pour qu'on prépare ça. Et en fait il est venu et on a commencé à bosser. C'est-à-dire que... C'est passé sans même... Enfin, je veux dire, il y a des choses qu'on peut prévoir, qu'on peut essayer de planifier, puis il y a des choses qui se passent, quoi. Et donc, on a fait trois jours, non-stop. J'ai fait des vidéos, j'ai noté, parce que j'arrivais pas à tout retenir, il y avait trop de choses. Et donc j'ai eu trois jours de cours, puis on a fait ce cours avec le groupe, c'était super, je crois qu'on l'a fait en deux sessions. Et ensuite, j'ai continué à apprendre avec Dominique, et on a toujours trouvé des solutions, parce que financièrement, c'était pas ça qui allait le... le bloquer, il est très motivé et j'ai la chance qu'on a eu une super super relation et je pense que quand on a des bonnes relations on a envie de s'entraider et il est là j'ai son numéro si j'ai un problème technique si j'ai des questions je sais que je peux l'appeler donc c'est très rassurant pour moi d'avoir Dominique derrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que la parurie florale, c'est toujours avec de la soie ou tu utilises d'autres matières ?

  • Dorothée Catry

    Alors la parurie florale, c'est génial parce qu'on peut faire ce qu'on veut. En fait, c'est des outils. C'est vrai que je comprends ta question dans le sens où est-ce qu'il faut faire les choses d'une certaine manière ? Alors oui et non. C'est-à-dire que c'est bien d'apprendre comment ça se fait. à l'origine, et c'est pour ça que je suis allée chercher les infos à la source. Et en même temps, d'apprendre techniquement tous les gestes et toutes les choses dans le détail, ça te donne plein d'autres idées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, donc tu peux...

  • Dorothée Catry

    ben t'essayes et puis si ça marche, ben c'est génial et puis si ça marche pas faut peut-être encore essayer parce que c'est peut-être que t'as pas encore le bon dosage d'après t'as mis trop de pression t'as mis trop de chaleur en fait c'est sans fin c'est des outils qui te permettent beaucoup de choses et quand même pour répondre à ta question c'est pas seulement la soie c'est à dire que à la base c'est fait pour le textile mais pour toute matière aussi pour le cuir ça c'est traditionnellement on fait aussi en cuir et en textile c'est vrai que ça marche si le textile est tissé très fin parce que comme on va couper à l'intérieur de la fibre ben il y a le droit fil voilà il y a un endroit où ça c'est phylloche et donc quand c'est des tissus qui sont très lâches dans leur tissage, ils vont s'effilocher très vite, et donc tu ne vas pas pouvoir garder ta forme précise. Après, ça peut aussi être un travail intéressant, travailler sur l'effilochage, mais je veux dire, si tu veux vraiment travailler et garder le détail des petites découpes de tes pétales ou de tes feuilles, c'est intéressant d'avoir une matière qui va... qui va rester compacte. D'accord. Donc, il va être tissé fin. Après, tu peux travailler avec du papier, tu peux travailler avec du plastique. Bon, le plastique, il y a des contraintes puisqu'on travaille à la chaleur après pour donner la forme, mais... En fait, ce sont des outils qui sont des emporte-pièces pour la découpe, qui ne sont pas tranchants quand tu mets la main dessus, donc je peux te dire qu'il faut beaucoup de pression. Il y a une partie qui est quand même très très difficile dans la découpe si on n'est pas bien outillé pour donner la pression nécessaire. A la base, j'ai appris avec Mireille en manipulant le maillet. Je peux te dire que j'en ai pleuré parce que quand tu fais une fausse coupe sur de la soie que tu atteins avec des plantes pendant des heures avant, tu pleures. On voit l'erreur. Après, il y a des machines, il y a des presses hydrauliques. Dominique m'a donné un peu des astuces là-dessus. J'ai aménagé une presse hydraulique qui est à la base un outil de garage pour enlever les roulements à billes de voiture, mais que j'ai réadapté. Et puis, quand j'ai besoin de faire des productions, j'ai refait faire certains outils, ce qui est fou parce que j'ai beaucoup beaucoup d'outils et j'aurais pas assez de ma vie pour tous les utiliser. Mais voilà, comme il y a certaines fleurs dont j'ai mis des recettes au point, que j'essaye quand même de vendre et de faire en mini-série, quand j'ai une mini-production pour un magasin ou pour une commande, dans ce cas, je vais faire des découpes dans un atelier. qui ont une presse électrique. Donc là, ça me demande moins de force.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que tu pourrais nous expliquer les différentes étapes de la parurie florale, pas dans les détails techniques, parce qu'on comprend bien que c'est un artisanat, c'est un apprentissage, etc., mais les grandes étapes, en gros, pour qu'on voit un peu... Je vais faire une petite étape,

  • Dorothée Catry

    c'est la découpe et la forme. Donc, si on apprête son tissu ou sa matière, ça veut dire qu'on colle justement, on solidifie le lien du tissage avec un après. mais tu as différentes recettes d'après et différentes expérimentations à faire. Et donc ça, ça colle un peu la fibre et ça donne une texture un peu rigide, mais c'est aussi à toi de le doser, c'est-à-dire que tu fais ce que tu veux. Moi j'aime bien garder la souplesse du tissu et quand même pas trop rigidifié. Donc voilà, j'ai trouvé mon dosage d'après qui convient au grammage de soie que j'utilise. Parce que l'après est aussi à prendre en considération par rapport au grammage de tout le tissu et déjà à son aspect. Donc tu apprêtes, tu coupes, là tu utilises les emporte-pièces ou une paire de ciseaux parce que des fois tu peux faire des formes très simples, mais les emporte-pièces te donnent quand même des détails extraordinaires. Ensuite tu gauches.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le gaufrage se fait soit à la main avec des outils tels le crochet, le boulet qu'on chauffe. On appuie sur un petit coussin dans lequel on s'enfonce avec des gestes précis qu'on apprend, avec un outil chaud sur la soie qui est légèrement humidifiée. Ça ne doit pas être mouillé mais ça doit être légèrement humidifié, un peu comme le repassage. Donc pour bien prendre la forme, pour bien… imprimer la forme dans le mousse. Ah, ça va, oui. Et donc ça, c'est à chaud et à l'humide. Tu peux le faire avec ces outils manuels. Donc là, c'est vraiment le geste de la main ou à la pince, il y a des gaufrés qui sont plus manuels. Ou tu peux le faire avec des outils de gaufrage négatifs, positifs. Donc là, tu as un moule négatif, un positif qui s'appuie l'un dans l'autre. et qui viennent presser. Moi, j'utilise une petite presse de relure, mais j'ai aussi la grande presse de Mireille, la grande presse d'atelier. Donc là, tu presses aussi à chaud. Il y a la partie en bronze que tu chauffes, la partie du dessous, et aussi à l'humide. Mais là, il faut bien faire des tests avant. Ça dépend de ton tissu. Des fois, il ne faut pas trop humidifier. Et voilà. Mais là, pour faire le gaufrage à la presse négative-positive, ça demande quand même d'avoir l'outil qui découpe la forme exacte, en tout cas la forme... dans laquelle tu vas pouvoir rentrer. Des fois, ce n'est pas exact. Des fois, tu peux tout à fait utiliser un outil de gaufrage plus grand et mettre un petit pétale ou une petite feuille plus petite, mais ça donnera des très jolies nervures. Donc, en tout cas, il faut que ça rentre dans l'outil. Et des fois, c'est bien quand même d'avoir exactement la forme. après découpé alors après le gaufrage t'as des pétales et des feuilles nervurées ou modulées en volume et donc après c'est le montage et le montage ça se fait en fonction du résultat que tu vas obtenir t'as plein de montages différents et puis après soit tu fais juste une fleur comme ça à mettre dans un vase ou sur un mur ou après tu fais ce que tu veux en fait tu fais des couronnes, tu fais une broche, tu fais une barrette.

  • Dorothée Catry

    Et donc, toi, tu travailles pétale par pétale, feuille par feuille et tu montes ensemble pour constituer soit une fleur, puis après un bouquet, c'est ça ? Donc, plus il y a de fleurs, plus toi, tu as de travail parce que tu travailles à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je travaille à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur. Les pétales, des fois, je les gauve 4 par 4, ça dépend. D'accord. Mais c'est vrai que... Tu peux voir ça comme ça, c'est un peu pétale par pétale quand même.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu as toutes les formes de pétales qui existent pour toutes les fleurs ? Ou est-ce que tu dois, des fois quand tu as envie de travailler un projet, je ne sais pas, on te demande une fleur de pivoine ou un truc un peu, je ne sais pas, une campanule ou un truc un peu avec une forme particulière, une digitale, des trucs un peu différents, on va dire, sur la forme. Est-ce que tu peux recréer, comme on crée des moules, est-ce que tu peux, toi, recréer des emporte-pièces ? Qui fait ça ? ou est-ce que tu dois tout bricoler de tes mains en réfléchissant ou est-ce qu'il y a encore des gens en France qui te préparent ces emporte-pièces en France et en Europe je ne fais pas d'emporte-pièce parce que ça c'est un métier c'est

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pas du tout mon domaine le métal je ne sais pas le travailler à Paris il y a les emporte-pièces du Marais j'ai déjà fait faire des outils là mais il y a des limites. Parce que dans les détails de coup, en fait, c'est malheureux, parce que ce que j'ai comme outil, ça date de plus de 100 ans. C'était fait à la main par des forgerons. Et j'ai beaucoup de mal à trouver, à l'heure actuelle, des gens qui sont capables de faire ça, alors qu'on le faisait avant. Bon, maintenant, si je refais faire des outils, c'est... C'est pas pour faire une demande de fleurs, parce que ça, alors je ferai un gabarit, et puis je ferai le ciseau, si vraiment j'ai une demande. Si je fais des outils, moi ça sera plutôt parce que les outils que j'ai ont un manche, puisque c'était fait pour découper au maillet, et dans les ateliers il y avait une femme qui faisait sa journée à couper, donc j'imagine les bras qu'elle avait cette femme. et que ce manche a une hauteur qui ne permet pas l'utilisation de certaines machines hydrauliques, électriques. Donc soit il faut amputer tes manches, soit il faut refaire un outil. mais voilà après évidemment j'ai pas les adresses non non non c'est savoir si ça existe encore il y a une belle recherche à faire parce que c'est pas évident après oui j'ai eu des propositions mais à quel prix si

  • Dorothée Catry

    tu dois faire une énorme série là c'est intéressant mais sinon aujourd'hui tu sais réaliser toutes les fleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    avec tout ton expérience et quelles sont les fleurs que tu fais et quelles sont les couleurs que tu utilises mais justement j'ai pas spécialement envie de faire des fleurs qui ont un nom j'ai envie de rester libre évidemment si on me le demande c'est toujours des super bons exercices d'observation donc je le fais j'aime bien les pétales plutôt fins et découpés Donc évidemment ça fait penser aux pétales de Dahlia, aux pétales de chrysanthème. Comme j'ai exprimé ça à Mireille et à Dominique, qui ont beaucoup appris des techniques de gaufrage et le chrysanthème, parce que c'est vraiment un moule de chrysanthème que j'utilise pour faire mes grandes fleurs, ça c'est la fleur que j'ai faite avec Mireille, parce qu'évidemment quand j'ai acheté les outils, je lui ai dit que j'allais travailler avec elle un mois avant qu'elle parte. Et donc, c'est la flore qu'elle m'a appris. Et ça, je veux continuer à la faire parce que pour moi, c'est la continuation. Mais par exemple, quand je suis partie au Maroc, on m'a invitée en résidence. J'ai juste ramassé des feuilles et je me suis inspirée de la fleur locale qu'il y avait sur la terrasse, autour de moi, et j'ai pris une paire de ciseaux, j'ai pris mes outils à gaufrer, comme on dessine, comme on observe et on dessine, sauf qu'on dessine en volume. Mais voilà, tout le végétal est... tellement rempli de formes d'inspiration, puis c'est des mathématiques parce que quand on regarde bien pour que une fleur ait l'air bien, que ça soit juste. il y a un calibrage et il y a une géométrie d'ailleurs j'ai un livre là-dessus qui est super c'est sur la géométrie des plantes très inspirant je te le mettrai en commentaire et

  • Dorothée Catry

    quelles sont les couleurs végétales que tu travailles est-ce que tu peux nous en citer toutes celles que tu travailles que ça nous inspire un peu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est sans fin ça, parce qu'en fait à chaque fois que je fais une teinture, il y a une couleur qui apparaît. Et puis surtout avec une plante, on peut faire plein de couleurs en fonction des différents mordansages, nuansages, façon de teindre, enfin voilà. Mais c'est vrai qu'il y a des plantes que j'utilise à répétition, comme la bourdaine. la Sophora, la Garance le Campèche l'Indigo la Cochny depuis que je suis revenue de Lanzarote l'oignon parce que je trouve qu'il donne des choses très intéressantes donc là j'ai dans ma nomenclature l'oignon de Garnes et l'oignon de Brunswick euh voilà, j'ai pas envie de tout raconter mais en gros je me suis interdite d'utiliser des noms de couleurs dans la nomenclature au début oui la nomenclature c'est quand même un truc important, c'est ce que j'appelle les jardins et ça c'est ce que je fais avec Félix Félix Dazler parce que je vais dévier un peu de ta question c'est pas grave euh En fait, quand j'ai commencé à vouloir communiquer sur les couleurs, je n'ai pas voulu me mettre en prison dans le système du nuancier, parce que ça ne m'intéresse pas de reproduire exactement une couleur. On travaille avec du vivant et j'ai plutôt envie... de ne pas faire n'importe quoi, ce n'est pas du tout ça, mais de me laisser aussi surprendre et continuer à être émerveillée par ce qui se passe. Et donc... Aussi, j'aime les vibrations de couleurs, donc j'aime les aplats quand il faut, mais finalement je préfère quand c'est pas complètement unisson. Et du coup, il fallait que je m'invente un système où je me mets pas en prison, c'est-à-dire c'est pas un nuancier. Alors qu'est-ce que c'est ? Avec Félix on a regardé plein de bouquins super inspirants. Donc lui il faut savoir qu'il est collectionneur d'objets anciens, de livres anciens, de nuanciers. Donc on s'est régalé à tout mettre sur la table, aussi de tout ce qui est autour de la problématique du jardin et le vocabulaire aussi des jardins. et les plantes de jardin, on a regardé tout ça, et puis finalement, j'ai installé des pétales, donc j'ai découpé avec mes emporte-pièces des petites formes de pétales, dans différentes nuances d'une même plante, donc d'abord je suis restée stratégiquement sur la plante. Par exemple, la bourdaine. J'ai découpé différents pétales de différents bains de bourdaine ou différents protocoles de bourdaine. Je les ai mis ensemble dans ce que j'appelle un parterre. Il porte un numéro, il porte le nom bourdaine Mais il y a plein de nuances à l'intérieur d'un même parterre. On n'est pas sur un aplat. Pour m'organiser aussi, ce que je fais, c'est que je plante un jardin chaque année, c'est-à-dire que chaque année je fais une grande session de peinture. Là, je prépare plusieurs bandes de soie avec des nuances subtilement différentes, mais qui vont porter la même référence. Et là, je m'en prépare un petit stock, et si je n'en ai plus, ça sera indisponible actuellement. D'accord. Parce que si je remets en route une teinture parce qu'on me recommande… Tu n'auras pas la même. …du perro et une référence, je n'aurai pas la même. Et puis surtout, c'est tout un truc. Moi, quand je teins, je teins deux semaines. Je garde toutes mes casseroles. Je sais que je peux retremper des choses, tout ça. Ça m'arrive rarement de vite teindre.

  • Dorothée Catry

    Pour une commande, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est laborieux. Ça me demande tout un… C'est une logistique,

  • Dorothée Catry

    carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc voilà, ça c'est le système. C'est d'avoir du stock et de faire un cru par an de jardin, une récolte, et de piocher dans cette récolte que je communique sur mon site. Evidemment, au-delà de la récolte, il y a plein d'autres couleurs et j'ai des boîtes remplies de couleurs parce que c'est pas qu'il y en a qui sont élus et puis d'autres qui sont ratés. Il n'y a personne qui est raté. C'est juste que je ne peux pas parler de tout le monde. Sinon, ça devient trop compliqué et puis les gens ne savent plus quoi choisir. C'est une proposition. Il y a à peu près 16 couleurs à chaque fois. Peut-être que l'année prochaine, le jardin sera assez différent parce que nourri par toutes les expériences de voyage, de workshops et d'échanges que je fais autour de la teinture végétale, ça évolue et j'ai envie d'aller dans des nuances peut-être plus subtiles. Donc voilà, je rêve de faire par exemple le jardin des murmures, qui serait un jardin où ce serait le début ou la fin des couleurs, et ça serait presque pas coloré. Mais tout ça, ça prend beaucoup de temps, donc... je ne me mets pas la pression de devoir faire ça pour l'année prochaine j'essaye de continuer à le faire dans la joie et le grand plaisir de le faire voilà

  • Dorothée Catry

    j'ai des questions j'en ai plein mais je vais te poser celles que j'avais collectées pour toi auprès des auditrices et des auditeurs merci on a vu certaines fleurs artificielles tu sais, reteintes je sais pas si t'as vu cette vague à un moment de reprendre des fleurs de cimetière et de leur donner une seconde vie qu'est-ce que t'en penses ? est-ce que t'intéresses pas tellement ? d'accord, parce que c'est de l'existant et c'est juste en fait du plastique tout le travail est fait, il n'y a plus qu'à repeindre quand on roule

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, la nature t'offre déjà tellement de choses, quoi. Et justement, les couleurs sont pas mal portées dans la nature par les fleurs. Et il y a ce livre extraordinaire qui a été réédité par la Société française des chrysanthémistes. des couleurs, des fleurs, des plantes et des fruits, la classification des couleurs, des plantes, répertoires des couleurs, des plantes et des fruits, par la Société Française des Chrysanthémistes. Félix a une version originale de 1906. Donc c'est des planches de couleurs, mais pour les botanistes. Je pense que le sujet est déjà tellement riche. Alors voilà, c'est peut-être ça. C'est peut-être que... La prétention humaine voudrait faire tout ce qu'elle veut, contrôler. Après, ce n'est pas interdit et on peut peut-être faire des choses aussi avec du végétal. Ça touche à l'hybridation.

  • Dorothée Catry

    je sais pas j'ai pas je te parle tu sais des fleurs artificielles qui sont dans les cimetières et qui sont délavées décolorées on va dire et que certains retrempent ou essayent de retravailler redonner une seconde vie des fleurs en plastique ? ouais Tu n'as pas vu ça tourner ? Moi, j'ai vu à un moment... Du coup, je me suis demandé s'il remettait une couche d'après, tu nettoies, tu remets une couche d'après et tu refais une carte.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Quand c'est en plastique, on ne met pas d'après.

  • Dorothée Catry

    Le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est déjà une matière agglomérée, donc on met de l'après sur une fibre, sur un tissage. Déjà,

  • Dorothée Catry

    le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on n'est pas obligé de l'apprêter parce que c'est une autre matière. Les fleurs en plastique, donc... pas grand-chose à dire. D'accord.

  • Dorothée Catry

    J'ai vu tourner ça et je ne savais pas comment y procéder. Je me suis posé la question. La prochaine question, c'était sur le jardin pour teindre. Tu nous as expliqué cette super histoire de planter un jardin, faire des couleurs, des crus, etc. Ça rend encore plus beau et plus poétique. Je trouve ça joli. En plus, j'ai vu ces photos. sur ton Instagram, j'essaierai d'en mettre quelques-unes parce que je trouvais ça vraiment beau ce que tu avais fait avec ces pétales et à l'intérieur des nuances. Donc, c'était vraiment chouette. Je voulais savoir avec qui… Est-ce que tu peux nous parler de tes collaborations, de tes partenaires ? À qui se destinent tes plantes, enfin tes plantes, tes fleurs ? Quels sont les types de personnes qui te commandent ce genre de produit ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a plusieurs questions, non ? Oui. D'abord, j'ai envie de parler des gens qui m'ont nourrie. Donc avec qui j'ai appris ? La première personne que j'ai vue c'est Betty de Paris, après j'ai vu Michel Garcia. Michel Garcia c'était la claque. Je suis rentrée et je me suis dit ça peut plus continuer comme ça, en fait il me faut un atelier. Donc j'ai commencé à installer un atelier après mon retour de Bretagne. J'ai loué le rez-de-chaussée chez moi, enfin tout s'est mis en place. Et là je l'ai fait avec Carmel Peritore. Carmel, c'est une grande amie. On s'est rencontré à l'Opéra de Lamonnet en travaillant sur une production et c'est un vrai régal de travailler avec Carmel. Comme elle s'intéressait aussi à la teinture végétale, on a fait pas mal de formations ensemble et on a monté l'atelier ensemble. Entre temps, elle est plus assistante d'artiste maintenant et voilà, elle vient un peu moins à l'atelier. Il y a Sandrine Rosier que j'adore et que je vais retrouver cet été avec grande joie, avec Dominique Cardon aussi puisque j'ai commencé les 157 couleurs de Paul Gou l'été dernier chez Vieilles Racines des Jeunes Pouces à Mérinchal. Et là, on va faire la suite dans l'atelier de Sandrine. David Santandreu avec qui aussi j'ai fait de l'indigo il y a Sissi Castellano et Stefano Panconesi de Casa Clementina qui sont des personnes extraordinaires mais là on est en Italie il faut parler italien ou anglais mais Ce que j'adore, c'est qu'en fait, chaque personne t'invite dans sa sensibilité et sa manière de teindre. Et donc, ça donne plein d'entrées, ça donne plein d'envie. Et chez Sissi et Stéphano, ce qui est extraordinaire, c'est que tu as la subtilité de la sensibilité de Sissi. Et puis, tu as le côté très chimiste et pratique de Stéphano. Donc, ça donne un bon...

  • Dorothée Catry

    un bon binôme et puis t'es dans un endroit de rêve je vais oublier des gens c'est horrible tu sais tu m'enverras des si tu penses à d'autres gens tu m'enverras je mettrai dans les commentaires c'est normal d'oublier il y a beaucoup de sources d'inspiration alors ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'était un peu les gens importants j'espère que j'en ai pas oublié avec qui j'ai appris et qui me nourrissent pour la teinture euh Après, avec qui je travaille ? Carmel, j'en ai parlé. J'ai fait des teintures de chapeau pour un styliste en versoie qui est hyper doué, qui est hyper sympa en plus, que j'adore, qui s'appelle Jan Jan Van Esch. Là, j'ai teint des pailles et j'ai fait un modèle de chapeau. Je collabore avec une styliste qui s'appelle Eva Velasquez et qui est aussi une amie. Elle travaille beaucoup sur le vêtement traditionnel et ancien. J'ai fait pour elle des fleurs dans des tissus japonais anciens ou dans des tissus anciens ou des tissus de ses collections. J'ai eu la chance dernièrement de faire une collaboration avec Nathalie Lété, qui est une femme extraordinaire, qui dessine à merveille et qui a un univers aussi… très spécifique, qui est très inspiré par tout ce qui est traditionnel. Donc là, on a fait juste des fleurs ensemble. Elle a découpé justement des pétales et des feuilles comme elle dessine. Et puis moi, je les ai mises en forme. On a un peu organiquement fait des bouquets ensemble. J'ai fait des collaborations aussi avec l'artiste Olivier Pestiaud, un artiste belge. Là, on a travaillé sur le mille-pertuits. Mes clients, j'ai beaucoup de clients privés, c'est-à-dire des gens qui prennent rendez-vous à l'atelier ou qui viennent au cours d'une vente que j'organise. J'essaie d'organiser quatre. 2 à 4 ventes par an. Et sinon, j'ai une super cliente à Paris que j'adore, qui s'appelle Sophie, et son magasin s'appelle Cento. C'est rue de l'Abbaye, à Saint-Germain-des-Prés. Elle travaille avec des artisans indiens, elle fait une très belle collection de vêtements, où tout est vraiment... sourcées, artisanales, bio, dans des caddies. Donc moi justement j'ai fait des fleurs en caddie, caddie de soie, caddie de coton, et puis voilà, des fleurs en teinture végétale. J'ai un nouveau client, il y a une super boutique, je suis très heureuse de les rencontrer là en juin, je vais les livrer, ils sont à Quepta, et ça s'appelle Atelier Sans Tivi. Non mais je le dis mal, c'est pas ça Attends, je me stresse Ah, on est coupé ? Allo ? On a été coupé ? Ouais, donc ça tombe bien parce que j'avais fait un nouveau client que je me réjouis de rencontrer de Cape Town Atelier Sainte-Vie à Cape Town et ça a l'air super, j'ai vu leur Instagram je me réjouis de les rencontrer Une autre artiste qui s'appelle Ito Barada, qui est à Tangier et à New York, elle a installé un atelier qui s'appelle The Mothership, et ça a l'air super intéressant parce que c'est en même temps un jardin de plantes et en même temps un laboratoire de recherche, aussi bien scientifique qu'artistique. On s'est eu au téléphone dernièrement et j'espère qu'on va trouver le moment parce qu'on est toutes les deux assez occupées, mais j'ai très envie de faire quelque chose avec elle. J'ai eu la chance aussi de... je n'ai jamais rien fait avec lui, mais je l'ai rencontré, et puis c'est quelqu'un qui adore parler de son travail, c'est Adrien Vescovi. qui est un artiste plasticien et lui c'est ça que j'aime aussi c'est sa manière libre de teindre avec des choses insolubles puisqu'il teint avec des ocres mais c'est très intéressant c'est entre la teinture et la peinture j'ai rencontré des gens extraordinaires à Marseille notamment Alicia et Guillaume qui ont ouvert Memory Studio Et eux, ils essayent de faire un projet de réapprentissage des savoir-faire traditionnels au Maroc. Et justement, dans un système qui va à l'encontre. du système peut-être colonial, capitaliste, je ne sais pas comment il faut dire, je n'ai pas envie de trop politiser l'affaire, mais en tout cas, juste, ils redonnent dans les mains les savoir-faire ancestraux pour que ces gens-là s'en servent. Donc ça, c'est extraordinaire. Tu me demandes de parler de gens, j'ai aussi envie de dire que j'ai la chance d'avoir rencontré Thierry Félenin. C'est des racines et je me pousse. Et voilà, le côté botanisme fascine, et toutes les recherches qu'il fait sur les plantes, et l'infini de tout ça, parce qu'il y a les vertus médicinales, il y a plein de choses à étudier. Après il y a d'autres artistes en Belgique dont j'ai aussi envie de parler. Il y a Anne Morciaux qui fait tout un travail d'archivage sur les plantes de friche. et qui expose d'ailleurs en ce moment à la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles. Il y a Françoise Lessage, qui fait plein de teintures naturelles, qui a un univers incroyable, et qui expose aussi dans cette même cathédrale en ce moment, qui dessine merveilleusement bien aussi. Évidemment, il y a Anne-Sylvie Godot. qui est en train de planter plein d'indigos la pente du coeur il y a Gabriel Beaulieu qui aussi développe des il est d'ailleurs chez Michel en ce moment et il a plein de chouettes projets sur une éventuelle pépinière, tout ça il y a Liv Bluefinger qui fait surtout de la teinture indigo mais aussi de cochenier et d'autres plantes qui est elle une artiste plasticienne et qui fait aussi des linceuls. C'est un très beau projet. Il y a Martine Ernoux qui donne aussi des formations. Il y a Isabelle Jossa. Isabelle Jossa, elle est en train de faire un très très beau projet. Elle, c'est couleur vagabonde sur Instagram. de jardin, donc de plantes tectoriales et de cours dans une école d'art à Bruxelles. Voilà, elle est en train de préparer son dossier et elle passe cet après-midi. Donc je ne peux pas en dire plus. On pense à elle. voilà top,

  • Dorothée Catry

    écoute, nickel Dorothée j'ai deux petites dernières questions avant qu'on ne se qu'on ne se laisse est-ce que tu as un livre à recommander sur ce métier de parurière florale ou sur... Non ? D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis nulle pour les noms.

  • Dorothée Catry

    Ah, et bien donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres.

  • Dorothée Catry

    Non, tu m'envoies tes livres. On fait comme ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres. Il y a deux livres, ouais. Je voudrais parler du livre sur la géométrie et les mathématiques des plantes, qui est très inspirant. Et puis, il y a un livre que j'ai acheté dernièrement sur... les fleurs en soie que je trouve très inspirants aussi. Ok, top. Je vais te donner les deux rêves.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu peux me dire, Dorothée, à qui tu veux passer le flambeau, à qui tu veux passer le micro, pour qu'on continue à découvrir des applications ou des techniques autour de la couleur végétale ? À qui tu penses ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être... Je sais pas, en fait je t'ai donné plein de noms de gens en Belgique, donc il faut voir qui a envie de parler aussi et qui est prêt, parce que des fois on a envie de rester un peu dans les coulisses parce que voilà. Mais Gabriel Beaulieu, c'est quelqu'un qui est vraiment chouette. Puis j'ai quand même juste envie de dire encore deux noms parce que j'ai pas parlé d'eux et c'est pas chouette. C'est chouette. Brigitte Chahon, mais je sais qu'elle, elle ne voudra pas parler parce que c'est quelqu'un de très discret, mais c'est une femme avec qui je travaille, qui fait des pigments et qui peint dans son garage. Et elle vient teindre avec moi, elle fait des fleurs avec moi, elle est géniale, elle a fait plutôt des études de haute couture. J'ai la chance d'avoir une super chouette stagiaire en ce moment à l'atelier, elle s'appelle Maëva Lardin. Et elle, elle donne aussi des cours de teinture et d'éco-print. Et d'ailleurs, j'ai bien envie de faire un truc avec elle. On va suivre. Mais le fait qu'elle donne cours, parce que oui, moi je ne donne pas tellement cours, parce qu'on ne peut pas tout faire. Et mon activité de recherche me prend tellement de temps que j'essaye de garder mon énergie un petit peu là-dessus. Mais elle, elle me donne envie. Donc, c'est... voilà. Je pense que dans ces noms-là, il faut voir.

  • Dorothée Catry

    Oui, je cherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elle a sûrement plein de trucs à raconter, si elle en a envie. Et Mazochib Tangé, ça a l'air d'être top. J'ai oublié sûrement des gens. non mais écoute si jamais tu oublies des gens entre deux tu m'envoies tu m'envoies un lien je les rajouterai je voulais savoir Dorothée et c'est vraiment la dernière question quel est ton épisode préféré qu'est-ce que tu penses du podcast est-ce que tu ah non je pensais que tu allais me demander ma plante tectoriale ah bah si tu veux t'étais prête alors vas-y Dorothée quelle est ta plante tectoriale hein votre dernière question le mille pertu ah

  • Dorothée Catry

    est-ce que tu peux nous dire pourquoi il y a deux clins d'oeil Parce qu'un jour j'ai découvert avec le millepertus que j'avais cueilli chez ma copine Sophia que je pouvais obtenir un rouge sanguin super intéressant. Et puis parce que j'adore le doré que ça donne, verdâtre, verjonâtre. qui est sublime. Et donc, parce qu'aussi, j'ai proposé à l'artiste Olivier Pastiau qu'on fasse tout un travail sur le mille-per-tuis, qui veut dire mille trous, et lui travaille aussi sur les trous et la répétition. Et puis, parce que jour, justement, chez Thierry Thévenin, j'ai proposé qu'on fasse un jeu qui me donne une plante et que moi, je le transforme en quelque chose. et il réfléchissait pendant plusieurs jours sur quoi, et il me donnait un bouquet de millepertuis. Donc j'ai une histoire avec cette plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok, le mille pertes c'est la première fois qu'on me le cite et donc du coup, ton épisode de podcast, est-ce que t'écoutes le podcast déjà ?

  • Dorothée Catry

    bien sûr Pauline et ce que je trouve génial c'est que je découvre des gens ou alors j'entends des gens que je suivais mais dont j'ignorais l'histoire et donc merci de nous mettre en contact et voilà, j'ai pas envie d'en mettre un en particulier parce que Tout le monde a ses intérêts, je pense que je suis peut-être plus sensible à tout ce qui est lié à des pratiques plutôt artistiques que des choses d'agronomie ou plus techniques ou plus commerciales. Mais ceci dit, ça m'a beaucoup intéressée d'écouter Greening. Et puis d'ailleurs j'ai passé une commande chez Fibre Bio. En fait, tu vois, c'est génial. C'est chouette de voir que oui, on a chacun nos spécificités et qu'on peut faire appel les uns aux autres. et qu'on forme ensemble un grand réseau. C'est très chouette.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Écoute, Dorothée, moi, j'ai posé toutes mes questions. Je te remercie énormément. On aurait pu encore en parler. en tant que passionnée on aurait pu encore parler des heures je te remercie énormément parce que t'étais pas on savait pas si on allait le faire ou pas franchement c'était génial j'ai appris plein de choses je ne savais pas tout ce que tu m'as appris les outils la technique les supports enfin franchement ça me donne envie d'aller creuser tu vois donc merci énormément Dorothée d'avoir témoigné parce que je pense que tu dois vraiment être parmi les dernières je pense à faire ce métier, non ? De paruréat, de moral. Il y en a d'autres. Oui, oui. En tout cas, bravo parce que...

  • Dorothée Catry

    Chacun à sa façon. C'est ça qui est bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est ça qui est bien. Chacun sa personnalité.

  • Dorothée Catry

    Il y a peut-être deux bandes pour les chapeaux. Et donc, la demande, elle est peut-être plus du côté de la haute couture. Et en même temps, c'est un milieu tellement petit, la haute couture, que voilà, on fait ce qu'on veut, quoi. Et voilà, s'affranchir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est un super beau mot de la fin bon bah merci beaucoup Dorothée pour s'inventer on a le droit de s'inventer quoi faire ce que faire des pétales si on en a envie bah merci beaucoup Dorothée bonne journée Pauline merci

  • Pauline

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

Description

Dorothée crée des fleurs en soie, des broches et accessoires de cheveux qui mettent en valeur la beauté et la polyvalence des teintures naturelles.

Elle nous raconte comment sa passion pour la couleur et les textiles l’a amenée à explorer l’art de la teinture naturelle et de la parurerie florale. Elle explique son parcours, son système de classification et nomenclature des couleurs et les différentes étapes pour faire une fleur. Elle mentionne les principales différentes plantes qu’elle utilise, quelques complices acteurs Belges Français et Italiens de la teinture et nous parle de ses collaborations avec d’autres artistes et créateurs.

Son Site: www.dorotheelafait.com


Liste des personnes citées :

Félix D’Haeseleer @felixadriendhaeseleer 

le séminaire de couleurs https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/

Carmel Peritore @couleurcarmel

Sento Paris @sentoparis

Atelier Saint VII @ateliersaintvii

Jan Jan van Essche @janjanvanessche

Nathalie Lété @nathalie_lete

Isabelle Jossa @couleur_vagabondes

Gabriel Beaulieu @_gabrirlbeaulieu

Lieve blue fingers @lievebluefingers

Anne Mortiaux 

Françoise Lesage 

Martine Ernoux @indigobluecreation

Alicia et Guillaume Memori lab @memori.lab_

Andrien Vescovi @ardeinv

Casa Clementina @casaclementina10

Yto Barada @themothership_tangier

Brigitte Chahan @bme_herr 

Maeva Lardin @maeva.lardin


-La géométrie dans le monde végétal - Elisabeth Dumont 

-Répertoire de couleurs pour aider à la determination des couleurs des fleurs des feuillages et des fruits publié par la société Francaise des Chrysanthémistes et René OBBRTHUR et Henri DAUTHENAY :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64453604.texteImage

-Making Silk Flowers Anne Tomlin

@dorotheelafait

https://www.dorotheelafait.com/

Le séminaire des couleurs : https://leseminairedecouleurs.wordpress.com/


Bonne écoute 👍


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Vous êtes intéressés : pauline.artecovert@gmail.com


Bonne écoute 👍

Pauline Leroux





Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Dorothée Catry

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Dorothée Catry

    Mon but,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti,

  • Dorothée Catry

    bonne écoute !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Dorothée Catry, plus connue sous le nom de Dorothée la fait faire, l'action. Bonjour Dorothée.

  • Dorothée Catry

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de te recevoir Dorothée parce que déjà Michel m'a parlé de toi quand j'y suis allée en formation la dernière fois, je ne te l'ai pas dit, je te le dis en direct. et j'ai regardé ce que tu faisais, ce que tu proposais, et franchement, ça m'a intriguée, parce que je trouve que c'est encore une nouvelle technique, c'est hyper raffiné, c'est élégant, c'est vraiment joli, et donc je suis vraiment contente, parce que du coup, je trouve que avec ce que j'ai vu sur ta page Instagram, je me dis, vraiment, la couleur végétale n'a pas de limite, c'est vraiment, comment dire, il y a beaucoup, beaucoup d'applications.

  • Dorothée Catry

    Merci Pauline, mais moi j'ai envie de te dire que la couleur végétale est tellement inspirante, puisque c'est du vivant, et donc c'est une ressource qui t'amène toujours une autre question. Enfin voilà, justement Michel, comme on a introduit avec lui, c'est quelqu'un qui nourrit toutes ces questions, et je pense qu'il est amusé par toutes les questions que ça va poser. Et je pense que ce qui est génial avec la couleur végétale, c'est qu'on a chacun notre entrée, avec la personne qu'on est et avec le regard qu'on a sur les plantes et sur la magie des couleurs qu'elles ont. qu'elle révèle.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, exactement. Alors Dorothée, est-ce que tu pourrais te présenter pour les auditeurs et auditrices qui ne te connaissent pas et nous raconter un petit peu ton parcours qui t'a amenée justement à cette couleur végétale et à ton application si particulière, ton emploi de cette couleur si particulière ?

  • Dorothée Catry

    Je pense que je suis un peu née dans un environnement où la couleur était mise en avant par ma mère, qui est artiste dans l'âme, et qui faisait par exemple des dîners. Elle était une couleur où elle teignait les aliments, elle demandait aux gens de s'habiller dans une couleur, elle faisait toute une scénographie. Donc moi, enfant, j'ai grandi dans cette ambiance-là. Et puis je pense que j'ai toujours su que j'allais faire quelque chose avec la couleur. tout en étant un peu angoissée parce que je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire. Et puis surtout, je ne savais pas quelle place ça pouvait prendre dans un vrai métier. Et ça, c'est resté une question pendant longtemps et je m'en libère. C'est agressant, je pense, parce que je m'autorise à m'inventer mon métier, enfin en tout cas à suivre ma propre voie de plus en plus.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est intéressant ce que tu dis parce que quand tu dis vrai métier, s'autoriser, etc., ça se retrouve beaucoup dans les épisodes, cette histoire de faire de la teinture végétale, est-ce qu'employer les couleurs, est-ce que tout ça, c'est un vrai métier, est-ce qu'on peut en vivre ? Enfin bref, c'est des questions qui reviennent souvent, donc c'est intéressant que tu l'abordes comme ça. Et alors du coup, comment tout a démarré et quand est-ce que tu n'as franchi le pas en fait ? Tu étais sensible à la couleur, mais comment tu n'as franchi le pas ?

  • Dorothée Catry

    Donc je pense que j'ai toujours voulu teindre mais que je ne me suis pas formulée aussi clairement. Mais déjà en rentrant à la Cambre, qui est une école d'art à Bruxelles, j'étais dans l'atelier de scénographie et j'étais contente d'être là parce qu'il y avait plein d'encre de couleurs et que j'allais enfin pouvoir faire quelque chose avec ça. Et il y avait, parce que je venais de Paris, il y avait l'Institut français qui proposait des bourses pour faire un projet de recherche. Et ça je pense que c'était, je suis un peu nulle avec les dates, mais je crois que c'était vers 1995, comme on dit ici à Bruxelles. J'ai présenté une bourse pour aller faire une recherche en teinture végétale à Abbad. Je suis préalablement partie rencontrer le prof de teinture végétale de cette école de design. et donc j'ai préparé tout un dossier pour faire une recherche sur la couleur végétale, alors que je n'avais jamais rien fait de tout ça. Et ça, peut-être que c'est l'entrée, même si après c'est resté sous couvert pendant plusieurs années avant que ça se réouvre. Mais voilà, je n'ai pas été prise pour cette recherche, mais j'ai commencé un dossier avec un directeur de recherche. qui était le professeur de couleur à la Cambre à l'époque, qui s'appelle Félix Dazler, et qui est une personne très importante pour moi, c'est mon jardinier. C'est comme ça qu'il s'est autoproclamé quand j'ai commencé à faire des fleurs. Il y a beaucoup d'esprit, toujours avec Félix, donc tout ça est à prendre à un degré plutôt poétique que littéral. Mais en gros, Félix... c'est avec lui que j'ai fait ce premier dossier et il est toujours avec moi donc dès que j'ai des questions profondes je vais voir Félix je sais que je vais revenir encore plus perturbée que je suis arrivée mais que c'est bon c'est pas pour me torturer c'est pour aller plus loin pour me poser des questions plus justes et pour oui pour aller à la maison pour aller dans les profondeurs de tout ça et surtout pour rester simple parce que ça a l'air comme ça que ça complique mais en fait c'est pas vrai ça ça rend plus proche Bon, Félix, c'est quelqu'un qui fait des séminaires de couleurs. Je vais parler de lui parce qu'il propose, et il faut se précipiter, encore des séminaires. Donc, il a un site, le séminaire de couleurs, Félix Dazler, mais je te donnerai peut-être tout ça en écrit. Et donc, c'est un séminaire qui se fait en deux phases pour s'aiguiser les yeux. Et donc, c'est pour aussi comprendre ce qu'on voit. et nommer ce qu'on voit. Donc il y a tout un truc avec le langage aussi, puisque, ben voilà, il faut en parler, mais en même temps, on parle de perception, donc ça pose un peu problème aussi, et être au courant de problèmes que ça pose.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est hyper bien d'aborder ce sujet-là parce qu'il y a beaucoup d'auditeurs qui me disent qu'il serait intéressant de recevoir un coloriste ou quelqu'un qui sache poser des termes ou qui sache nous expliquer comment travailler notre œil qui est différent entre la couleur végétale et la couleur synthétique. Et c'est vrai que je n'arrive pas forcément à trouver quelqu'un qui pourrait aiguiller. Donc, c'est une super bonne idée. Je ne sais pas s'il serait pour de venir sur le podcast, mais je trouverais ça génial parce que c'est vraiment quelque chose. Il manque.

  • Dorothée Catry

    En tout cas, moi, j'ai envie d'en parler. Et puis après, lui, s'il a envie de parler, il te le dira.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, OK.

  • Dorothée Catry

    Après, il n'est pas spécialiste en teinture végétale, mais il s'y connaît en tellement de choses et il s'intéresse à tellement de choses. Après la cambre, j'ai fait une recherche, une bourse de recherche à la Fondation de la Tapisserie à Tournai. Et là, je me suis lancée dans... le début des projets de couleurs et teintures, avec la recherche du vert Chantal. Donc ça, c'était une recherche sur un vert précis qui était lié au souvenir que Chantal avait ramené d'un voyage en Toscane. Donc c'est une recherche un peu poétique, mais justement sur cette interrogation-là de est-ce qu'on peut ramener une couleur en souvenir ? et qu'est-ce que c'est que la couleur et le souvenir d'une couleur. Et donc là, je me suis mise à teindre comme la charnée pour essayer de comprendre le vert dont elle me parlait. dont je n'avais vu aucun échantillon, puisqu'elle-même n'avait pas pu ramener la porte peinte en voile qu'elle avait vue en Toscane, dans un paysage avec une lumière précise, etc. Donc c'est tout un contexte qui rend la dimension complexe de la couleur dans tout ce qui est hyper intéressant. Et du coup, j'ai décidé de faire un protocole avec elle, de teindre. plein d'échantillons de verre, donc j'avais déjà compris que c'était un verre jaunâtre, mais en verre jaunâtre, il y en a beaucoup, donc voilà. Et puis après, je l'ai interrogée sur mes échantillons, mais je lui ai demandé d'être très stricte et de dire oui ou non. Est-ce qu'elle le reconnaissait, oui ou non ? Et j'ai fait une pile de oui. Il s'est avéré qu'il y avait 80 vers auxquels elle avait répondu oui, qui étaient cependant tous distincts. Et du coup j'en ai fait un grand nuancier. Mais tout ça a été archivé avec des photos, avec des petits textes, avec des questions, avec des dessins. Enfin voilà, c'était tout une recherche. Et Félix était avec moi évidemment sur tout ce parcours-là. Il a écrit un petit texte à la fin dans le catalogue de la Fondation. Voilà, qu'est-ce que… Je suis partie dans une… j'ai eu besoin de gagner ma vie, donc j'ai commencé… En fait, c'est par la teinture que je suis rentrée dans les costumes, parce que je me suis présentée à La Monnaie, l'Opéra Royal de La Monnaie à Bruxelles. parce que j'avais entendu qu'il y avait là un atelier de teinture pour les costumes. Donc je me suis dit, peut-être que je pourrais faire ça. Toujours la question de sa place dans le monde professionnel. Et donc je suis arrivée avec mon dossier, et là, la responsable des ateliers du moment m'a dit que j'allais m'ennuyer en teinture, parce qu'elle voyait trop de créativité dans mon dossier, qu'elle trouvait que je devais être costumière. Alors je me dis, je n'ai pas pensé à ça, tout ça. Si, si, si, je vous rappelle. Bon, elle m'a rappelé. Je me suis retrouvée dans un cercle pendant 20 ans, à bosser énormément dans les costumes d'opéra. C'était super. J'ai rencontré un costumier qui s'appelle Jorge Yara et je suis devenue son assistante pendant plus de 18 ans. Donc ça m'a fait beaucoup voyager. Et ça m'a... Je pense donner confiance en moi aussi, de voir que je pouvais prendre place dans une équipe. Mais je n'ai pas fait de peinture toute cette période-là. Donc il y avait des couleurs évidemment, puisqu'on devait ajuster des fois les teintures, mais moi je ne mettais pas trop la main à la pâte quoi, j'étais plus entre les ateliers créatifs, le costumier, les répétitions, les exigences scéniques, les demandes spécifiques aussi des acteurs, des chanteurs, etc. Mais voilà, au bout d'un moment, je décide de me remettre en question sur cette place-là. Et c'était un peu une crise, parce que je ne savais pas très bien ce que j'allais faire d'autre. Mais je sentais que soit je devenais moi-même costumière excellente, soit je n'étais pas complètement 100% à la bonne place, il fallait que je réajuste. Et donc j'ai réajusté, mais pour ça j'avais besoin de me mettre dans un cadre, donc j'ai repris une formation, et à ce moment-là j'ai pris une formation de modiste. Mais quand j'ai décidé que j'allais faire ça, c'était une révélation et je savais que c'était juste. ça a été un déclic donc là j'ai commencé une formation modiste en néerlandais alors que je ne suis pas du tout bilingue en néerlandais donc en même temps je faisais des cours de néerlandais mais bon comme c'était tout avec les mains j'ai appris je comprenais ce que je voyais et ce que je devais faire même si je comprenais, mais je connais tous les noms des points de couture en néerlandais c'est pas mal et pendant cette euh... Cette formation de modiste, là j'ai eu une deuxième révélation, c'est qu'on a dû préparer des choses à la maison pour un coup on allait apprendre à faire une fleur. Parce que les fleurs en tissu à la base c'est quand même pour garnir les chapeaux. Et donc les ateliers, les nombreux ateliers de fleurs étaient liés aux ateliers de modiste, on parle de l'époque où ça a commencé. Et donc, je teins. Je teins de la soie pour préparer cette fleur. Et là, je ressors mes casseroles, je ressors mes poudres, parce que je parle de teinture chimique. Déjà, le vert chantal, tout ça, c'était en teinture chimique. Je ne savais pas faire de la teinture végétale, ou je n'avais pas d'entrée. Et là, je retrouve une joie immense à teindre, et je m'éclate complètement. Je commence à faire une bande en dégradé. Et en faisant cette fleur, bon des fois je pars un petit peu en explosion de joie comme ça, un peu théâtrale, où je dis, moi c'est bon, je sais ce que je vais faire maintenant, j'ai trouvé ma voie, je vais faire des fleurs, je vais faire des fleurs toute ma vie. Et en fait, je ne pensais pas que ça allait pouvoir prendre forme aussi… comme ça pour maintenant mais ce que je trouvais génial c'est que je pouvais teindre autant que je voulais pour faire des fleurs parce que c'est infini, on peut faire des bouquets de couleurs Et puis une raison de teindre, je pense que ça m'a structurée. Parce que teindre pour faire des échantillons, enfin il faut trouver pourquoi on veut teindre. Soit on teint parce qu'on a un projet précis, qu'on a un objectif, soit on teint parce que quelqu'un nous a demandé de réaliser une couleur, soit on teint pour faire des recherches. Enfin il y a plein d'entrées, mais là teindre pour faire des fleurs pour moi c'était euh... c'était génial parce que je pouvais faire de la couleur et puis après je pouvais lui donner forme et en même temps tout ça restait à l'échelle de ma liberté super

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors donc du coup tu t'es lancée dans ces fleurs, c'est ce que tu fais aujourd'hui, Dorothée l'a fait, c'est ça, ces fleurs ? C'est à partir de là que tu as créé ?

  • Dorothée Catry

    Je ne sais pas à quel point tout ça allait prendre de l'ampleur, parce qu'au début je faisais des fleurs avec rien, avec un petit morceau de soie et une paire de ciseaux, et la technique très simple qu'on avait appris à ce cours. et je savais qu'il existait un métier de fleurs, de parurières florales, je savais qu'il existait des outils incroyables et magnifiques de ce métier, mais évidemment c'est des choses très anciennes qu'on ne peut plus acheter dans un magasin, on ne peut plus acheter parce qu'on a envie d'acheter, et donc j'en avais acheté deux, trois, un gars qui faisait des chapeaux sur un marché, bon voilà, mais... un jour, alors que je continue à faire des costumes, parce que les choses se sont mises en place avec le temps, je n'ai pas tout lâché d'un coup, je continue quand même des productions. Et il y a le coupeur de la monnaie qui était venu pour un essayage chez moi. Il était de très mauvaise humeur parce que l'acteur restait en retard. Il m'a dit c'est comme ça, je ne ferai plus, je te dis de faire un petit thé, tout ça, ce n'est pas grave, il est dans les embouts Et puis là, il voit ma table, il voit que j'ai plein de fleurs et de bandes de soie sur la table. Il dit mais qu'est-ce que tu fais ? Je ne savais pas que tu faisais ça Et là, il me parle d'une femme avec qui il a travaillé qui s'appelle Mireille et qui est à Scarbeck. Et il se rappelle plus très bien où, il se rappelle plus de son nom de famille, enfin, c'est vague. Et là c'est parti, parce que quelques jours après, moi j'avais rendez-vous à Scarbeck avec une femme qui fait des robes de mariée pour une éventuelle collab. Et c'est bizarre parce que je n'allais jamais par là, donc évidemment j'ai regardé, j'ai trouvé que c'était Mireille Van Den Borne et vite fait avant de repartir à un autre rendez-vous dans le centre, j'ouvre la porte de son atelier et je me présente donc de la part de Berthe et là, ben là j'ai été retournée et j'ai eu tout, enfin j'ai eu une énorme émotion. parce que cette Mireille m'a dit qu'elle allait prendre sa retraite et attends, je vais vous montrer quelque chose elle m'a amenée dans sa cave et là j'étais devant un mur d'outils j'ai commencé à voir tous les poils qui se sont hérissés j'étais tellement émue et je lui ai dit mais depuis, enfin je suis devant combien de générations d'ateliers ici ? Là elle m'a dit quelle génération ? elle m'a raconté l'histoire, tout ça, puis elle me dit bon, mais voilà, ce que Berthe ne savait pas, c'est que moi je vais arrêter, je vais prendre ma retraite, je vais partir en France, et que tout ça je vais le vendre. Et donc, quelque part ça m'a même un peu rassurée, parce qu'elle m'a dit il y a quelqu'un qui vient ce soir de Gans, peut-être tout racheter. Et parce que c'était beaucoup pour moi de... d'émotion et finalement je suis sortie de là complètement bouleversée. Je lui avais demandé combien elle demandait, je n'avais pas l'argent donc je ne voyais pas tout de suite. J'étais bouleversée et j'ai appelé une personne très proche, je lui ai raconté. dans le tram parce que il fallait que j'en parle tout de suite et elle me dit écoute bon voilà c'est une personne très proche elle m'a dit voilà ne va pas à la banque tout ça, j'ai l'argent pour toi dis-lui dis-lui que t'as un système, que t'as trouvé les moyens financièrement et donc j'ai envoyé un petit message à Mireille Vandenborn et puis le lendemain j'avais une réponse que c'était pour moi Donc là, du jour au lendemain, littéralement, je me retrouve avec quatre générations d'outillages de parurien floral. Donc, magnifique, en même temps, grosse responsabilité. Grosse pression, oui. J'adore l'artisanat, j'ai beaucoup de respect pour les métiers de la main. Et en même temps, je n'ai pas d'expertise pour les utiliser. Donc évidemment je me renseigne sur est-ce qu'il y a encore une école qui apprend ce métier, comment je vais faire. Là je vois qu'il y a encore une école en Europe, c'est le lycée Octave Feuillet à Paris. Donc je me précipite là-bas, il y avait des portes ouvertes, j'y vais tout de suite. Et là je rencontre Dominique Pillard. Dominique Pillard qui est un homme génial, qui sait faire tellement de choses. Donc lui était artiste, sculpteur à la base. Et puis il s'est retrouvé, par le biais de son épouse, à s'occuper de l'industrie d'accessoires de mode, fleur en soie, sac et plumes, avec son épouse. Et donc il a travaillé avec les... enfin voilà, c'est quelqu'un qui a énormément de ressources, qui trouve des solutions, qui... qui manipule les choses, il comprend très vite. Et voilà, donc il donne cours, il donne des formations au Greta. Il donne cours aussi pour les artisans dans les ateliers respectifs, alors aussi bien de bijoux, de sacs, de plumasserie et de parierie florale. Et il m'a proposé de venir me donner cours dans mon atelier à Bruxelles, ce que j'ai trouvé complètement dingue. Je me suis endormie un peu surexcitée après cette rencontre en me disant mais comment je vais faire, comment je vais payer, lui payer son voyage, son hôtel, ses cours particuliers, tout ça, ça me paraissait vraiment un peu énorme. Et puis là-dessus je me suis dit, ben non, en fait ce que je vais faire c'est que je vais organiser un cours avec tous les gens qui s'intéressent à Bruxelles et puis comme j'avais le réseau de modistes et de gens qui étaient très intéressés par tout ça. et un lieu à ce moment-là à proposer. Je lui ai fait cette proposition de me dire combien il avait besoin pour faire ce cours, et moi j'allais réunir les gens nécessaires pour qu'il soit payé comme il devait être payé. Et donc en profiter et en même temps faire profiter d'autres. Et du coup, pour préparer ça, parce que moi je voulais faire comme une bonne communication sur ce qu'on allait apprendre, les étapes, les outils, tout ça, et du coup je lui ai demandé de venir à Bruxelles pour qu'on prépare ça. Et en fait il est venu et on a commencé à bosser. C'est-à-dire que... C'est passé sans même... Enfin, je veux dire, il y a des choses qu'on peut prévoir, qu'on peut essayer de planifier, puis il y a des choses qui se passent, quoi. Et donc, on a fait trois jours, non-stop. J'ai fait des vidéos, j'ai noté, parce que j'arrivais pas à tout retenir, il y avait trop de choses. Et donc j'ai eu trois jours de cours, puis on a fait ce cours avec le groupe, c'était super, je crois qu'on l'a fait en deux sessions. Et ensuite, j'ai continué à apprendre avec Dominique, et on a toujours trouvé des solutions, parce que financièrement, c'était pas ça qui allait le... le bloquer, il est très motivé et j'ai la chance qu'on a eu une super super relation et je pense que quand on a des bonnes relations on a envie de s'entraider et il est là j'ai son numéro si j'ai un problème technique si j'ai des questions je sais que je peux l'appeler donc c'est très rassurant pour moi d'avoir Dominique derrière

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que la parurie florale, c'est toujours avec de la soie ou tu utilises d'autres matières ?

  • Dorothée Catry

    Alors la parurie florale, c'est génial parce qu'on peut faire ce qu'on veut. En fait, c'est des outils. C'est vrai que je comprends ta question dans le sens où est-ce qu'il faut faire les choses d'une certaine manière ? Alors oui et non. C'est-à-dire que c'est bien d'apprendre comment ça se fait. à l'origine, et c'est pour ça que je suis allée chercher les infos à la source. Et en même temps, d'apprendre techniquement tous les gestes et toutes les choses dans le détail, ça te donne plein d'autres idées.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, donc tu peux...

  • Dorothée Catry

    ben t'essayes et puis si ça marche, ben c'est génial et puis si ça marche pas faut peut-être encore essayer parce que c'est peut-être que t'as pas encore le bon dosage d'après t'as mis trop de pression t'as mis trop de chaleur en fait c'est sans fin c'est des outils qui te permettent beaucoup de choses et quand même pour répondre à ta question c'est pas seulement la soie c'est à dire que à la base c'est fait pour le textile mais pour toute matière aussi pour le cuir ça c'est traditionnellement on fait aussi en cuir et en textile c'est vrai que ça marche si le textile est tissé très fin parce que comme on va couper à l'intérieur de la fibre ben il y a le droit fil voilà il y a un endroit où ça c'est phylloche et donc quand c'est des tissus qui sont très lâches dans leur tissage, ils vont s'effilocher très vite, et donc tu ne vas pas pouvoir garder ta forme précise. Après, ça peut aussi être un travail intéressant, travailler sur l'effilochage, mais je veux dire, si tu veux vraiment travailler et garder le détail des petites découpes de tes pétales ou de tes feuilles, c'est intéressant d'avoir une matière qui va... qui va rester compacte. D'accord. Donc, il va être tissé fin. Après, tu peux travailler avec du papier, tu peux travailler avec du plastique. Bon, le plastique, il y a des contraintes puisqu'on travaille à la chaleur après pour donner la forme, mais... En fait, ce sont des outils qui sont des emporte-pièces pour la découpe, qui ne sont pas tranchants quand tu mets la main dessus, donc je peux te dire qu'il faut beaucoup de pression. Il y a une partie qui est quand même très très difficile dans la découpe si on n'est pas bien outillé pour donner la pression nécessaire. A la base, j'ai appris avec Mireille en manipulant le maillet. Je peux te dire que j'en ai pleuré parce que quand tu fais une fausse coupe sur de la soie que tu atteins avec des plantes pendant des heures avant, tu pleures. On voit l'erreur. Après, il y a des machines, il y a des presses hydrauliques. Dominique m'a donné un peu des astuces là-dessus. J'ai aménagé une presse hydraulique qui est à la base un outil de garage pour enlever les roulements à billes de voiture, mais que j'ai réadapté. Et puis, quand j'ai besoin de faire des productions, j'ai refait faire certains outils, ce qui est fou parce que j'ai beaucoup beaucoup d'outils et j'aurais pas assez de ma vie pour tous les utiliser. Mais voilà, comme il y a certaines fleurs dont j'ai mis des recettes au point, que j'essaye quand même de vendre et de faire en mini-série, quand j'ai une mini-production pour un magasin ou pour une commande, dans ce cas, je vais faire des découpes dans un atelier. qui ont une presse électrique. Donc là, ça me demande moins de force.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Est-ce que tu pourrais nous expliquer les différentes étapes de la parurie florale, pas dans les détails techniques, parce qu'on comprend bien que c'est un artisanat, c'est un apprentissage, etc., mais les grandes étapes, en gros, pour qu'on voit un peu... Je vais faire une petite étape,

  • Dorothée Catry

    c'est la découpe et la forme. Donc, si on apprête son tissu ou sa matière, ça veut dire qu'on colle justement, on solidifie le lien du tissage avec un après. mais tu as différentes recettes d'après et différentes expérimentations à faire. Et donc ça, ça colle un peu la fibre et ça donne une texture un peu rigide, mais c'est aussi à toi de le doser, c'est-à-dire que tu fais ce que tu veux. Moi j'aime bien garder la souplesse du tissu et quand même pas trop rigidifié. Donc voilà, j'ai trouvé mon dosage d'après qui convient au grammage de soie que j'utilise. Parce que l'après est aussi à prendre en considération par rapport au grammage de tout le tissu et déjà à son aspect. Donc tu apprêtes, tu coupes, là tu utilises les emporte-pièces ou une paire de ciseaux parce que des fois tu peux faire des formes très simples, mais les emporte-pièces te donnent quand même des détails extraordinaires. Ensuite tu gauches.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Le gaufrage se fait soit à la main avec des outils tels le crochet, le boulet qu'on chauffe. On appuie sur un petit coussin dans lequel on s'enfonce avec des gestes précis qu'on apprend, avec un outil chaud sur la soie qui est légèrement humidifiée. Ça ne doit pas être mouillé mais ça doit être légèrement humidifié, un peu comme le repassage. Donc pour bien prendre la forme, pour bien… imprimer la forme dans le mousse. Ah, ça va, oui. Et donc ça, c'est à chaud et à l'humide. Tu peux le faire avec ces outils manuels. Donc là, c'est vraiment le geste de la main ou à la pince, il y a des gaufrés qui sont plus manuels. Ou tu peux le faire avec des outils de gaufrage négatifs, positifs. Donc là, tu as un moule négatif, un positif qui s'appuie l'un dans l'autre. et qui viennent presser. Moi, j'utilise une petite presse de relure, mais j'ai aussi la grande presse de Mireille, la grande presse d'atelier. Donc là, tu presses aussi à chaud. Il y a la partie en bronze que tu chauffes, la partie du dessous, et aussi à l'humide. Mais là, il faut bien faire des tests avant. Ça dépend de ton tissu. Des fois, il ne faut pas trop humidifier. Et voilà. Mais là, pour faire le gaufrage à la presse négative-positive, ça demande quand même d'avoir l'outil qui découpe la forme exacte, en tout cas la forme... dans laquelle tu vas pouvoir rentrer. Des fois, ce n'est pas exact. Des fois, tu peux tout à fait utiliser un outil de gaufrage plus grand et mettre un petit pétale ou une petite feuille plus petite, mais ça donnera des très jolies nervures. Donc, en tout cas, il faut que ça rentre dans l'outil. Et des fois, c'est bien quand même d'avoir exactement la forme. après découpé alors après le gaufrage t'as des pétales et des feuilles nervurées ou modulées en volume et donc après c'est le montage et le montage ça se fait en fonction du résultat que tu vas obtenir t'as plein de montages différents et puis après soit tu fais juste une fleur comme ça à mettre dans un vase ou sur un mur ou après tu fais ce que tu veux en fait tu fais des couronnes, tu fais une broche, tu fais une barrette.

  • Dorothée Catry

    Et donc, toi, tu travailles pétale par pétale, feuille par feuille et tu montes ensemble pour constituer soit une fleur, puis après un bouquet, c'est ça ? Donc, plus il y a de fleurs, plus toi, tu as de travail parce que tu travailles à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je travaille à l'unité de ce qu'il y a dans la fleur. Les pétales, des fois, je les gauve 4 par 4, ça dépend. D'accord. Mais c'est vrai que... Tu peux voir ça comme ça, c'est un peu pétale par pétale quand même.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu as toutes les formes de pétales qui existent pour toutes les fleurs ? Ou est-ce que tu dois, des fois quand tu as envie de travailler un projet, je ne sais pas, on te demande une fleur de pivoine ou un truc un peu, je ne sais pas, une campanule ou un truc un peu avec une forme particulière, une digitale, des trucs un peu différents, on va dire, sur la forme. Est-ce que tu peux recréer, comme on crée des moules, est-ce que tu peux, toi, recréer des emporte-pièces ? Qui fait ça ? ou est-ce que tu dois tout bricoler de tes mains en réfléchissant ou est-ce qu'il y a encore des gens en France qui te préparent ces emporte-pièces en France et en Europe je ne fais pas d'emporte-pièce parce que ça c'est un métier c'est

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pas du tout mon domaine le métal je ne sais pas le travailler à Paris il y a les emporte-pièces du Marais j'ai déjà fait faire des outils là mais il y a des limites. Parce que dans les détails de coup, en fait, c'est malheureux, parce que ce que j'ai comme outil, ça date de plus de 100 ans. C'était fait à la main par des forgerons. Et j'ai beaucoup de mal à trouver, à l'heure actuelle, des gens qui sont capables de faire ça, alors qu'on le faisait avant. Bon, maintenant, si je refais faire des outils, c'est... C'est pas pour faire une demande de fleurs, parce que ça, alors je ferai un gabarit, et puis je ferai le ciseau, si vraiment j'ai une demande. Si je fais des outils, moi ça sera plutôt parce que les outils que j'ai ont un manche, puisque c'était fait pour découper au maillet, et dans les ateliers il y avait une femme qui faisait sa journée à couper, donc j'imagine les bras qu'elle avait cette femme. et que ce manche a une hauteur qui ne permet pas l'utilisation de certaines machines hydrauliques, électriques. Donc soit il faut amputer tes manches, soit il faut refaire un outil. mais voilà après évidemment j'ai pas les adresses non non non c'est savoir si ça existe encore il y a une belle recherche à faire parce que c'est pas évident après oui j'ai eu des propositions mais à quel prix si

  • Dorothée Catry

    tu dois faire une énorme série là c'est intéressant mais sinon aujourd'hui tu sais réaliser toutes les fleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    avec tout ton expérience et quelles sont les fleurs que tu fais et quelles sont les couleurs que tu utilises mais justement j'ai pas spécialement envie de faire des fleurs qui ont un nom j'ai envie de rester libre évidemment si on me le demande c'est toujours des super bons exercices d'observation donc je le fais j'aime bien les pétales plutôt fins et découpés Donc évidemment ça fait penser aux pétales de Dahlia, aux pétales de chrysanthème. Comme j'ai exprimé ça à Mireille et à Dominique, qui ont beaucoup appris des techniques de gaufrage et le chrysanthème, parce que c'est vraiment un moule de chrysanthème que j'utilise pour faire mes grandes fleurs, ça c'est la fleur que j'ai faite avec Mireille, parce qu'évidemment quand j'ai acheté les outils, je lui ai dit que j'allais travailler avec elle un mois avant qu'elle parte. Et donc, c'est la flore qu'elle m'a appris. Et ça, je veux continuer à la faire parce que pour moi, c'est la continuation. Mais par exemple, quand je suis partie au Maroc, on m'a invitée en résidence. J'ai juste ramassé des feuilles et je me suis inspirée de la fleur locale qu'il y avait sur la terrasse, autour de moi, et j'ai pris une paire de ciseaux, j'ai pris mes outils à gaufrer, comme on dessine, comme on observe et on dessine, sauf qu'on dessine en volume. Mais voilà, tout le végétal est... tellement rempli de formes d'inspiration, puis c'est des mathématiques parce que quand on regarde bien pour que une fleur ait l'air bien, que ça soit juste. il y a un calibrage et il y a une géométrie d'ailleurs j'ai un livre là-dessus qui est super c'est sur la géométrie des plantes très inspirant je te le mettrai en commentaire et

  • Dorothée Catry

    quelles sont les couleurs végétales que tu travailles est-ce que tu peux nous en citer toutes celles que tu travailles que ça nous inspire un peu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est sans fin ça, parce qu'en fait à chaque fois que je fais une teinture, il y a une couleur qui apparaît. Et puis surtout avec une plante, on peut faire plein de couleurs en fonction des différents mordansages, nuansages, façon de teindre, enfin voilà. Mais c'est vrai qu'il y a des plantes que j'utilise à répétition, comme la bourdaine. la Sophora, la Garance le Campèche l'Indigo la Cochny depuis que je suis revenue de Lanzarote l'oignon parce que je trouve qu'il donne des choses très intéressantes donc là j'ai dans ma nomenclature l'oignon de Garnes et l'oignon de Brunswick euh voilà, j'ai pas envie de tout raconter mais en gros je me suis interdite d'utiliser des noms de couleurs dans la nomenclature au début oui la nomenclature c'est quand même un truc important, c'est ce que j'appelle les jardins et ça c'est ce que je fais avec Félix Félix Dazler parce que je vais dévier un peu de ta question c'est pas grave euh En fait, quand j'ai commencé à vouloir communiquer sur les couleurs, je n'ai pas voulu me mettre en prison dans le système du nuancier, parce que ça ne m'intéresse pas de reproduire exactement une couleur. On travaille avec du vivant et j'ai plutôt envie... de ne pas faire n'importe quoi, ce n'est pas du tout ça, mais de me laisser aussi surprendre et continuer à être émerveillée par ce qui se passe. Et donc... Aussi, j'aime les vibrations de couleurs, donc j'aime les aplats quand il faut, mais finalement je préfère quand c'est pas complètement unisson. Et du coup, il fallait que je m'invente un système où je me mets pas en prison, c'est-à-dire c'est pas un nuancier. Alors qu'est-ce que c'est ? Avec Félix on a regardé plein de bouquins super inspirants. Donc lui il faut savoir qu'il est collectionneur d'objets anciens, de livres anciens, de nuanciers. Donc on s'est régalé à tout mettre sur la table, aussi de tout ce qui est autour de la problématique du jardin et le vocabulaire aussi des jardins. et les plantes de jardin, on a regardé tout ça, et puis finalement, j'ai installé des pétales, donc j'ai découpé avec mes emporte-pièces des petites formes de pétales, dans différentes nuances d'une même plante, donc d'abord je suis restée stratégiquement sur la plante. Par exemple, la bourdaine. J'ai découpé différents pétales de différents bains de bourdaine ou différents protocoles de bourdaine. Je les ai mis ensemble dans ce que j'appelle un parterre. Il porte un numéro, il porte le nom bourdaine Mais il y a plein de nuances à l'intérieur d'un même parterre. On n'est pas sur un aplat. Pour m'organiser aussi, ce que je fais, c'est que je plante un jardin chaque année, c'est-à-dire que chaque année je fais une grande session de peinture. Là, je prépare plusieurs bandes de soie avec des nuances subtilement différentes, mais qui vont porter la même référence. Et là, je m'en prépare un petit stock, et si je n'en ai plus, ça sera indisponible actuellement. D'accord. Parce que si je remets en route une teinture parce qu'on me recommande… Tu n'auras pas la même. …du perro et une référence, je n'aurai pas la même. Et puis surtout, c'est tout un truc. Moi, quand je teins, je teins deux semaines. Je garde toutes mes casseroles. Je sais que je peux retremper des choses, tout ça. Ça m'arrive rarement de vite teindre.

  • Dorothée Catry

    Pour une commande, oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est laborieux. Ça me demande tout un… C'est une logistique,

  • Dorothée Catry

    carrément.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc voilà, ça c'est le système. C'est d'avoir du stock et de faire un cru par an de jardin, une récolte, et de piocher dans cette récolte que je communique sur mon site. Evidemment, au-delà de la récolte, il y a plein d'autres couleurs et j'ai des boîtes remplies de couleurs parce que c'est pas qu'il y en a qui sont élus et puis d'autres qui sont ratés. Il n'y a personne qui est raté. C'est juste que je ne peux pas parler de tout le monde. Sinon, ça devient trop compliqué et puis les gens ne savent plus quoi choisir. C'est une proposition. Il y a à peu près 16 couleurs à chaque fois. Peut-être que l'année prochaine, le jardin sera assez différent parce que nourri par toutes les expériences de voyage, de workshops et d'échanges que je fais autour de la teinture végétale, ça évolue et j'ai envie d'aller dans des nuances peut-être plus subtiles. Donc voilà, je rêve de faire par exemple le jardin des murmures, qui serait un jardin où ce serait le début ou la fin des couleurs, et ça serait presque pas coloré. Mais tout ça, ça prend beaucoup de temps, donc... je ne me mets pas la pression de devoir faire ça pour l'année prochaine j'essaye de continuer à le faire dans la joie et le grand plaisir de le faire voilà

  • Dorothée Catry

    j'ai des questions j'en ai plein mais je vais te poser celles que j'avais collectées pour toi auprès des auditrices et des auditeurs merci on a vu certaines fleurs artificielles tu sais, reteintes je sais pas si t'as vu cette vague à un moment de reprendre des fleurs de cimetière et de leur donner une seconde vie qu'est-ce que t'en penses ? est-ce que t'intéresses pas tellement ? d'accord, parce que c'est de l'existant et c'est juste en fait du plastique tout le travail est fait, il n'y a plus qu'à repeindre quand on roule

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, la nature t'offre déjà tellement de choses, quoi. Et justement, les couleurs sont pas mal portées dans la nature par les fleurs. Et il y a ce livre extraordinaire qui a été réédité par la Société française des chrysanthémistes. des couleurs, des fleurs, des plantes et des fruits, la classification des couleurs, des plantes, répertoires des couleurs, des plantes et des fruits, par la Société Française des Chrysanthémistes. Félix a une version originale de 1906. Donc c'est des planches de couleurs, mais pour les botanistes. Je pense que le sujet est déjà tellement riche. Alors voilà, c'est peut-être ça. C'est peut-être que... La prétention humaine voudrait faire tout ce qu'elle veut, contrôler. Après, ce n'est pas interdit et on peut peut-être faire des choses aussi avec du végétal. Ça touche à l'hybridation.

  • Dorothée Catry

    je sais pas j'ai pas je te parle tu sais des fleurs artificielles qui sont dans les cimetières et qui sont délavées décolorées on va dire et que certains retrempent ou essayent de retravailler redonner une seconde vie des fleurs en plastique ? ouais Tu n'as pas vu ça tourner ? Moi, j'ai vu à un moment... Du coup, je me suis demandé s'il remettait une couche d'après, tu nettoies, tu remets une couche d'après et tu refais une carte.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Quand c'est en plastique, on ne met pas d'après.

  • Dorothée Catry

    Le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est déjà une matière agglomérée, donc on met de l'après sur une fibre, sur un tissage. Déjà,

  • Dorothée Catry

    le plastique,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on n'est pas obligé de l'apprêter parce que c'est une autre matière. Les fleurs en plastique, donc... pas grand-chose à dire. D'accord.

  • Dorothée Catry

    J'ai vu tourner ça et je ne savais pas comment y procéder. Je me suis posé la question. La prochaine question, c'était sur le jardin pour teindre. Tu nous as expliqué cette super histoire de planter un jardin, faire des couleurs, des crus, etc. Ça rend encore plus beau et plus poétique. Je trouve ça joli. En plus, j'ai vu ces photos. sur ton Instagram, j'essaierai d'en mettre quelques-unes parce que je trouvais ça vraiment beau ce que tu avais fait avec ces pétales et à l'intérieur des nuances. Donc, c'était vraiment chouette. Je voulais savoir avec qui… Est-ce que tu peux nous parler de tes collaborations, de tes partenaires ? À qui se destinent tes plantes, enfin tes plantes, tes fleurs ? Quels sont les types de personnes qui te commandent ce genre de produit ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y a plusieurs questions, non ? Oui. D'abord, j'ai envie de parler des gens qui m'ont nourrie. Donc avec qui j'ai appris ? La première personne que j'ai vue c'est Betty de Paris, après j'ai vu Michel Garcia. Michel Garcia c'était la claque. Je suis rentrée et je me suis dit ça peut plus continuer comme ça, en fait il me faut un atelier. Donc j'ai commencé à installer un atelier après mon retour de Bretagne. J'ai loué le rez-de-chaussée chez moi, enfin tout s'est mis en place. Et là je l'ai fait avec Carmel Peritore. Carmel, c'est une grande amie. On s'est rencontré à l'Opéra de Lamonnet en travaillant sur une production et c'est un vrai régal de travailler avec Carmel. Comme elle s'intéressait aussi à la teinture végétale, on a fait pas mal de formations ensemble et on a monté l'atelier ensemble. Entre temps, elle est plus assistante d'artiste maintenant et voilà, elle vient un peu moins à l'atelier. Il y a Sandrine Rosier que j'adore et que je vais retrouver cet été avec grande joie, avec Dominique Cardon aussi puisque j'ai commencé les 157 couleurs de Paul Gou l'été dernier chez Vieilles Racines des Jeunes Pouces à Mérinchal. Et là, on va faire la suite dans l'atelier de Sandrine. David Santandreu avec qui aussi j'ai fait de l'indigo il y a Sissi Castellano et Stefano Panconesi de Casa Clementina qui sont des personnes extraordinaires mais là on est en Italie il faut parler italien ou anglais mais Ce que j'adore, c'est qu'en fait, chaque personne t'invite dans sa sensibilité et sa manière de teindre. Et donc, ça donne plein d'entrées, ça donne plein d'envie. Et chez Sissi et Stéphano, ce qui est extraordinaire, c'est que tu as la subtilité de la sensibilité de Sissi. Et puis, tu as le côté très chimiste et pratique de Stéphano. Donc, ça donne un bon...

  • Dorothée Catry

    un bon binôme et puis t'es dans un endroit de rêve je vais oublier des gens c'est horrible tu sais tu m'enverras des si tu penses à d'autres gens tu m'enverras je mettrai dans les commentaires c'est normal d'oublier il y a beaucoup de sources d'inspiration alors ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'était un peu les gens importants j'espère que j'en ai pas oublié avec qui j'ai appris et qui me nourrissent pour la teinture euh Après, avec qui je travaille ? Carmel, j'en ai parlé. J'ai fait des teintures de chapeau pour un styliste en versoie qui est hyper doué, qui est hyper sympa en plus, que j'adore, qui s'appelle Jan Jan Van Esch. Là, j'ai teint des pailles et j'ai fait un modèle de chapeau. Je collabore avec une styliste qui s'appelle Eva Velasquez et qui est aussi une amie. Elle travaille beaucoup sur le vêtement traditionnel et ancien. J'ai fait pour elle des fleurs dans des tissus japonais anciens ou dans des tissus anciens ou des tissus de ses collections. J'ai eu la chance dernièrement de faire une collaboration avec Nathalie Lété, qui est une femme extraordinaire, qui dessine à merveille et qui a un univers aussi… très spécifique, qui est très inspiré par tout ce qui est traditionnel. Donc là, on a fait juste des fleurs ensemble. Elle a découpé justement des pétales et des feuilles comme elle dessine. Et puis moi, je les ai mises en forme. On a un peu organiquement fait des bouquets ensemble. J'ai fait des collaborations aussi avec l'artiste Olivier Pestiaud, un artiste belge. Là, on a travaillé sur le mille-pertuits. Mes clients, j'ai beaucoup de clients privés, c'est-à-dire des gens qui prennent rendez-vous à l'atelier ou qui viennent au cours d'une vente que j'organise. J'essaie d'organiser quatre. 2 à 4 ventes par an. Et sinon, j'ai une super cliente à Paris que j'adore, qui s'appelle Sophie, et son magasin s'appelle Cento. C'est rue de l'Abbaye, à Saint-Germain-des-Prés. Elle travaille avec des artisans indiens, elle fait une très belle collection de vêtements, où tout est vraiment... sourcées, artisanales, bio, dans des caddies. Donc moi justement j'ai fait des fleurs en caddie, caddie de soie, caddie de coton, et puis voilà, des fleurs en teinture végétale. J'ai un nouveau client, il y a une super boutique, je suis très heureuse de les rencontrer là en juin, je vais les livrer, ils sont à Quepta, et ça s'appelle Atelier Sans Tivi. Non mais je le dis mal, c'est pas ça Attends, je me stresse Ah, on est coupé ? Allo ? On a été coupé ? Ouais, donc ça tombe bien parce que j'avais fait un nouveau client que je me réjouis de rencontrer de Cape Town Atelier Sainte-Vie à Cape Town et ça a l'air super, j'ai vu leur Instagram je me réjouis de les rencontrer Une autre artiste qui s'appelle Ito Barada, qui est à Tangier et à New York, elle a installé un atelier qui s'appelle The Mothership, et ça a l'air super intéressant parce que c'est en même temps un jardin de plantes et en même temps un laboratoire de recherche, aussi bien scientifique qu'artistique. On s'est eu au téléphone dernièrement et j'espère qu'on va trouver le moment parce qu'on est toutes les deux assez occupées, mais j'ai très envie de faire quelque chose avec elle. J'ai eu la chance aussi de... je n'ai jamais rien fait avec lui, mais je l'ai rencontré, et puis c'est quelqu'un qui adore parler de son travail, c'est Adrien Vescovi. qui est un artiste plasticien et lui c'est ça que j'aime aussi c'est sa manière libre de teindre avec des choses insolubles puisqu'il teint avec des ocres mais c'est très intéressant c'est entre la teinture et la peinture j'ai rencontré des gens extraordinaires à Marseille notamment Alicia et Guillaume qui ont ouvert Memory Studio Et eux, ils essayent de faire un projet de réapprentissage des savoir-faire traditionnels au Maroc. Et justement, dans un système qui va à l'encontre. du système peut-être colonial, capitaliste, je ne sais pas comment il faut dire, je n'ai pas envie de trop politiser l'affaire, mais en tout cas, juste, ils redonnent dans les mains les savoir-faire ancestraux pour que ces gens-là s'en servent. Donc ça, c'est extraordinaire. Tu me demandes de parler de gens, j'ai aussi envie de dire que j'ai la chance d'avoir rencontré Thierry Félenin. C'est des racines et je me pousse. Et voilà, le côté botanisme fascine, et toutes les recherches qu'il fait sur les plantes, et l'infini de tout ça, parce qu'il y a les vertus médicinales, il y a plein de choses à étudier. Après il y a d'autres artistes en Belgique dont j'ai aussi envie de parler. Il y a Anne Morciaux qui fait tout un travail d'archivage sur les plantes de friche. et qui expose d'ailleurs en ce moment à la cathédrale Sainte-Gudule à Bruxelles. Il y a Françoise Lessage, qui fait plein de teintures naturelles, qui a un univers incroyable, et qui expose aussi dans cette même cathédrale en ce moment, qui dessine merveilleusement bien aussi. Évidemment, il y a Anne-Sylvie Godot. qui est en train de planter plein d'indigos la pente du coeur il y a Gabriel Beaulieu qui aussi développe des il est d'ailleurs chez Michel en ce moment et il a plein de chouettes projets sur une éventuelle pépinière, tout ça il y a Liv Bluefinger qui fait surtout de la teinture indigo mais aussi de cochenier et d'autres plantes qui est elle une artiste plasticienne et qui fait aussi des linceuls. C'est un très beau projet. Il y a Martine Ernoux qui donne aussi des formations. Il y a Isabelle Jossa. Isabelle Jossa, elle est en train de faire un très très beau projet. Elle, c'est couleur vagabonde sur Instagram. de jardin, donc de plantes tectoriales et de cours dans une école d'art à Bruxelles. Voilà, elle est en train de préparer son dossier et elle passe cet après-midi. Donc je ne peux pas en dire plus. On pense à elle. voilà top,

  • Dorothée Catry

    écoute, nickel Dorothée j'ai deux petites dernières questions avant qu'on ne se qu'on ne se laisse est-ce que tu as un livre à recommander sur ce métier de parurière florale ou sur... Non ? D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je suis nulle pour les noms.

  • Dorothée Catry

    Ah, et bien donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres.

  • Dorothée Catry

    Non, tu m'envoies tes livres. On fait comme ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu m'envoies tes livres. Il y a deux livres, ouais. Je voudrais parler du livre sur la géométrie et les mathématiques des plantes, qui est très inspirant. Et puis, il y a un livre que j'ai acheté dernièrement sur... les fleurs en soie que je trouve très inspirants aussi. Ok, top. Je vais te donner les deux rêves.

  • Dorothée Catry

    Est-ce que tu peux me dire, Dorothée, à qui tu veux passer le flambeau, à qui tu veux passer le micro, pour qu'on continue à découvrir des applications ou des techniques autour de la couleur végétale ? À qui tu penses ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Peut-être... Je sais pas, en fait je t'ai donné plein de noms de gens en Belgique, donc il faut voir qui a envie de parler aussi et qui est prêt, parce que des fois on a envie de rester un peu dans les coulisses parce que voilà. Mais Gabriel Beaulieu, c'est quelqu'un qui est vraiment chouette. Puis j'ai quand même juste envie de dire encore deux noms parce que j'ai pas parlé d'eux et c'est pas chouette. C'est chouette. Brigitte Chahon, mais je sais qu'elle, elle ne voudra pas parler parce que c'est quelqu'un de très discret, mais c'est une femme avec qui je travaille, qui fait des pigments et qui peint dans son garage. Et elle vient teindre avec moi, elle fait des fleurs avec moi, elle est géniale, elle a fait plutôt des études de haute couture. J'ai la chance d'avoir une super chouette stagiaire en ce moment à l'atelier, elle s'appelle Maëva Lardin. Et elle, elle donne aussi des cours de teinture et d'éco-print. Et d'ailleurs, j'ai bien envie de faire un truc avec elle. On va suivre. Mais le fait qu'elle donne cours, parce que oui, moi je ne donne pas tellement cours, parce qu'on ne peut pas tout faire. Et mon activité de recherche me prend tellement de temps que j'essaye de garder mon énergie un petit peu là-dessus. Mais elle, elle me donne envie. Donc, c'est... voilà. Je pense que dans ces noms-là, il faut voir.

  • Dorothée Catry

    Oui, je cherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Elle a sûrement plein de trucs à raconter, si elle en a envie. Et Mazochib Tangé, ça a l'air d'être top. J'ai oublié sûrement des gens. non mais écoute si jamais tu oublies des gens entre deux tu m'envoies tu m'envoies un lien je les rajouterai je voulais savoir Dorothée et c'est vraiment la dernière question quel est ton épisode préféré qu'est-ce que tu penses du podcast est-ce que tu ah non je pensais que tu allais me demander ma plante tectoriale ah bah si tu veux t'étais prête alors vas-y Dorothée quelle est ta plante tectoriale hein votre dernière question le mille pertu ah

  • Dorothée Catry

    est-ce que tu peux nous dire pourquoi il y a deux clins d'oeil Parce qu'un jour j'ai découvert avec le millepertus que j'avais cueilli chez ma copine Sophia que je pouvais obtenir un rouge sanguin super intéressant. Et puis parce que j'adore le doré que ça donne, verdâtre, verjonâtre. qui est sublime. Et donc, parce qu'aussi, j'ai proposé à l'artiste Olivier Pastiau qu'on fasse tout un travail sur le mille-per-tuis, qui veut dire mille trous, et lui travaille aussi sur les trous et la répétition. Et puis, parce que jour, justement, chez Thierry Thévenin, j'ai proposé qu'on fasse un jeu qui me donne une plante et que moi, je le transforme en quelque chose. et il réfléchissait pendant plusieurs jours sur quoi, et il me donnait un bouquet de millepertuis. Donc j'ai une histoire avec cette plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok, le mille pertes c'est la première fois qu'on me le cite et donc du coup, ton épisode de podcast, est-ce que t'écoutes le podcast déjà ?

  • Dorothée Catry

    bien sûr Pauline et ce que je trouve génial c'est que je découvre des gens ou alors j'entends des gens que je suivais mais dont j'ignorais l'histoire et donc merci de nous mettre en contact et voilà, j'ai pas envie d'en mettre un en particulier parce que Tout le monde a ses intérêts, je pense que je suis peut-être plus sensible à tout ce qui est lié à des pratiques plutôt artistiques que des choses d'agronomie ou plus techniques ou plus commerciales. Mais ceci dit, ça m'a beaucoup intéressée d'écouter Greening. Et puis d'ailleurs j'ai passé une commande chez Fibre Bio. En fait, tu vois, c'est génial. C'est chouette de voir que oui, on a chacun nos spécificités et qu'on peut faire appel les uns aux autres. et qu'on forme ensemble un grand réseau. C'est très chouette.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Écoute, Dorothée, moi, j'ai posé toutes mes questions. Je te remercie énormément. On aurait pu encore en parler. en tant que passionnée on aurait pu encore parler des heures je te remercie énormément parce que t'étais pas on savait pas si on allait le faire ou pas franchement c'était génial j'ai appris plein de choses je ne savais pas tout ce que tu m'as appris les outils la technique les supports enfin franchement ça me donne envie d'aller creuser tu vois donc merci énormément Dorothée d'avoir témoigné parce que je pense que tu dois vraiment être parmi les dernières je pense à faire ce métier, non ? De paruréat, de moral. Il y en a d'autres. Oui, oui. En tout cas, bravo parce que...

  • Dorothée Catry

    Chacun à sa façon. C'est ça qui est bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est ça qui est bien. Chacun sa personnalité.

  • Dorothée Catry

    Il y a peut-être deux bandes pour les chapeaux. Et donc, la demande, elle est peut-être plus du côté de la haute couture. Et en même temps, c'est un milieu tellement petit, la haute couture, que voilà, on fait ce qu'on veut, quoi. Et voilà, s'affranchir.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est un super beau mot de la fin bon bah merci beaucoup Dorothée pour s'inventer on a le droit de s'inventer quoi faire ce que faire des pétales si on en a envie bah merci beaucoup Dorothée bonne journée Pauline merci

  • Pauline

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

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