- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.
- Anne De la Sayette
Je suis Pauline Leroux,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale dans toute la chaîne de Valais.
- Anne De la Sayette
Mon but,
- ArtEcoVert Pauline Leroux
fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Anne de La Sayette. Bonjour Anne.
- Anne De la Sayette
Bonjour.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors première question, Anne, est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours et vous présenter ?
- Anne De la Sayette
Oui, alors je suis Anne de La Sayette. Je suis la créatrice... Le crit horticole que j'ai créé il y a plusieurs dizaines d'années, on va dire 35 ans, quand j'étais jeune petite agronome fraîchement sortie de mes études. Et un peu par hasard, je me suis retrouvée, si je peux dire, dans la région Nouvelle-Aquitaine, à Angoulême très exactement, où j'ai créé avec un autre ingénieur, thermicien lui, le crit horticole. qui est une structure associative, innovation et transfert de technologies dans le domaine horticole, au sens large du terme. Et il se trouve qu'un concours de circonstances bienheureuse nous a fait nous installer à Rochefort-sur-Mer, car la ville de Rochefort avait un projet de développement de serres pour produire des produits horticoles sous serres, et pour accompagner un projet très intéressant de production de serres. Comment dirais-je ? L'hébergement d'une collection de Bégonia. Parce que Rochefort était un port d'importation de nouveaux végétaux venus du Nouveau Monde au XVIIe, XVIIIe et un peu XIXe siècle. Beaucoup de végétaux ont été introduits en Europe par le port de Rochefort, il y a aussi celui de Nantes et de Bordeaux. Il y avait à Rochefort toute une communauté scientifique, un hôpital de la marine, un musée de médecine navale et un jardin botanique qui n'était autre que l'antichambre de celui de Paris. Donc il y avait toute une réflexion de développement économique il y a 30 ans à Rochefort autour du végétal, de l'horticulture, des plantes au sens large. Et nous, petits agronomes, on était en train de monter cette structure technologique et c'est assez naturellement que nous avons été recueillis, accueillis à Rochefort pour développer un certain nombre d'activités économiques.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord. Et alors, le crit horticole, du coup, c'est combien de personnes ? Quelles sont les activités ? Qu'est-ce que vous y faites ? Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu ?
- Anne De la Sayette
Oui. Alors, au bout de quelques années de développement, nous sommes arrivés à une maturité, si on peut le dire, évidemment. Donc, c'est une équipe actuellement de 16 personnes qui ont toute une formation autour de la plante. Alors, on a... On a pas mal d'ingénieurs agronomes, on a des ingénieurs horticoles, on a des botanistes et on a des gens qui sont spécialisés en physiologie végétale. C'est quand même une équipe de scientifiques d'abord. On a quatre grands thèmes d'activité. L'un, historiquement, est lié à la serre. Nous sommes des spécialistes de la serre et de ses équipements. Nous concevons, nous dessinons des serres. Nous concevons aussi les équipements dessous, c'est-à-dire l'irrigation, la fertilisation, les automatismes qui vont permettre de produire les plantes dans les meilleures conditions. On est, je pense, en France, le bureau d'études le plus connu dans ce domaine de l'ingénierie serre. Ce sont des serres de production horticole, ornementale ou des serres de maraîchage, pas mal de serres botaniques. Par exemple, en ce moment, on rénove les serres du parc de la Tête d'Or à Lyon. On vient de livrer les serres de recherche de l'agro-paritech à Saclay, qui sont des serres confinées. Ça, c'est le premier grand type d'activité. Un deuxième grand type a trait à ce qu'on appelle l'agriculture urbaine ou les green cities, qu'on pratique depuis une dizaine d'années, mais il se trouve que c'est très dans le vent en ce moment. Donc c'est tout ce qui va concerner justement des serres sur des toits, en ville, pour la production maraîchère notamment. Mais c'est aussi toute la problématique autour des îlots de chaleur et du rafraîchissement des villes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord
- Anne De la Sayette
Voilà, ça c'est assez innovant et troisième volet très agronomique aussi on a à Rochefort la chance d'avoir une zone horticole où on a accueilli un certain nombre d'horticulteurs et maraîchers et nous-mêmes nous possédons une serre de 3500 m² sous laquelle on fait un certain nombre d'expérimentations par exemple en ce moment nous nous appliquons à acclimater la vigne la culture de la vigne sous serre par exemple avec le centre interprofessionnel de la vignée du vin. Donc, on fait un certain nombre d'expérimentations sous notre serre. Et puis, bien sûr, le quatrième volet de notre activité, qui est arrivé finalement assez vite, il y a 25 ans, c'est la partie colorant végétaux. Alors, ce qui relie tout ça, c'est le mot végétal, c'est la connaissance du végétal. Voilà nos activités actuellement.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord ok c'est très clair alors du coup sur la partie colorant végétaux si j'ai bien compris du coup il y a une entité à part spécifique c'est bien ça c'est couleur de plante
- Anne De la Sayette
Alors, non. Il y a deux entités. C'est-à-dire que le CRI torticole est toujours la structure qui mène et qui continue à mener des travaux de recherche et développement dans le domaine des plantes colorantes et des colorants végétaux au sens large. C'est-à-dire que le CRI torticole continue à mener des expérimentations agronomiques et botaniques, du sourcing de nouvelles plantes et au laboratoire, mais au point de nouveaux extraits végétaux. ça c'est toujours au CRIT Horticole et puis le CRIT comme je l'ai dit au tout début est une association il est labellisé centre de ressources technologiques donc il n'a pas une vocation commerciale au sens propre du terme c'est vraiment une structure qui fait l'interface qui va travailler avec d'autres structures avec des PME, avec un certain nombre de gens et il va mettre à profit ces technologies pour ces entreprises là Il se trouve que sur la partie colorant naturel, on commençait à avoir des contrats de recherche, ça nous va bien, mais aussi s'est posé très rapidement la question de la production en grand de ces colorants et pigments. Développement qu'on a fait au sein du CRIT et à partir du moment où il a fallu vendre et commercialiser ces colorants, ce n'était plus le job d'une structure telle que la nôtre, nous avons créé la société privée couleur de plante en 2005. qui, elle, a comme mission de produire en grande quantité et surtout de commercialiser, de vendre ces colorants et ces pigments végétaux. Donc, il y a bien deux structures dont je suis la directrice. Et les équipes, c'est vrai, sont quand même très proches, puisque nous partageons des locaux dans les magnifiques bâtiments 18e de l'Arsenal de Rochefort. On a cette chance-là, au bord de la Charente. le laboratoire est partagé, et donc au CRIT, il y a 16 personnes, et chez Couleurs de Plantes, il y a maintenant 4 personnes. C'est cette équipe-là qui travaille ensemble.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, c'est plus clair pour moi. D'accord, et donc du coup, là, si on parle sur la partie produit, donc de Couleurs de Plantes, je voulais savoir, quel type de produit propose Couleurs de Plantes ? Est-ce que vous pouvez nous expliquer la différence entre les types de produits ?
- Anne De la Sayette
Oui, alors il y a un peu un jargon dans le domaine des colorants naturels et il y a quelques difficultés parce que les termes français ne sont pas forcément les mêmes en anglais. Alors, nous produisons, pour être simple, à partir de plantes, de végétaux, nous allons produire des extraits solubles, très concentrés, que nous appelons extraits. A partir d'une même plante, on va prendre la bien connue garance que nous produisons ici dans la région, j'en parlerai peut-être un peu après. Nous allons produire un extrait très concentré soluble qui va donc être utilisable pour tout ce qui se teint. Qu'est-ce qui se teint ? Du textile évidemment, du cheveu, du papier, du cuir, éventuellement des produits cosmétiques. Donc, extrait soluble. A partir de la même plante, cet extrait, on peut aussi l'insolubiliser, c'est-à-dire former ce qu'on appelait autrefois une laque, ce que nous appelons un pigment, qui est une forme technologique insoluble de ce colorant. Ce pigment insoluble va être utilisé pour des applications qui demandent une couvrance, par exemple de la peinture, du maquillage. ou plus récemment de la coloration, ça c'est notre grand cheval de bataille en ce moment, de bioplastiques et de biomatériaux. Donc on a deux formes technologiques, on propose des extraits solubles. et des pigments insolubles. Les pigments peuvent aussi d'ailleurs être utilisés dans le domaine de l'impression textile, quand on a besoin de pigments. Pour aller un peu plus loin sur ces formes technologiques, certains de nos pigments, notamment pour la cosmétique, nous les avons sous forme d'huile pigmentaire. Comme ils sont assez difficiles à disperser, notamment dans des matières lipidiques, Nous avons un tricylindre qui est un appareil qui permet de mélanger un pigment insoluble et une huile, en général une huile de tournesol, et qui va aider à broyer très finement ce pigment. Et au bout du compte, on a donc un troisième type de produit qui est ce qu'on appelle nous une huile pigmentaire. qui va par exemple faciliter l'incorporation dans des formules cosmétiques et dans la savonnerie, puisqu'on a pas mal de clients qui sont des savonniers et qui utilisent donc l'huile pigmentaire.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, ok, c'est une nouvelle application que je ne connaissais pas, donc huile pigmentaire, ok très bien, et alors du coup, je ne sais pas dans quel ordre la poser cette question, parce qu'elle est un peu, on va voir comment on la prend, mais vous travaillez, il y a la production que vous vous faites au critorticole dans vos serres, qui sert pour la réalisation des colorants, pigments et huiles pigmentaires, ou c'est de l'approvisionnement auprès d'agriculteurs de la région ? d'Europe et du monde. Comment ça fonctionne ?
- Anne De la Sayette
Sourcing, je vais un peu vous décrire ça. Alors, non, sous les serres, nos serres à nous, elles ne servent pas à produire, elles sont 3000 m², c'est déjà pas mal, mais ce n'est pas suffisant. Elles ne servent pas à produire des plantes dites tectoriales. En revanche, elles nous servent pour faire des essais de germination. Quand on a du nouveau matériel végétal, on fait nos tests sous la serre, on peut faire un peu de multiplication. mais la majorité évidemment de la production de plantes tectoriales, elle est faite majoritairement dans notre région, donc dans les départements de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres. qui présente l'avantage d'être très ensoleillé comme département et de ne pas avoir pour le moment trop de problèmes de sécheresse. Enfin, ça, c'est quand même un des problèmes, on en parlera peut-être un peu après. Donc, nous avons des agriculteurs, un groupe d'agriculteurs qui sont fidèles depuis plusieurs années. qui, pour nous, produisent des plantes dites tinctoriales. Alors évidemment, au début, on avait nos parcelles d'expérimentation. On a d'abord essayé sur des parcelles de 10 sur 10, ce qui n'est déjà pas si mal, sur 100 mètres carrés. et au bout de 4, 5, 6, 7 ans de travail acharné sur le plan agronomique, on a pu transférer ces savoir-faire auprès d'agriculteurs locaux. Donc ça, c'est un travail qui est vraiment derrière nous depuis pas mal de temps. Je le décris très rapidement, mais en fait, il a demandé beaucoup de temps, parce que remettre, je reprends l'exemple de la garance, faire une version moderne des procédés, des process de production d'une garance, ce n'est pas facile. il a fallu retrouver des espèces, les comparer, sélectionner celles qui étaient le mieux adaptées à notre sol et à nos climats ici, et puis réapprendre le process de production d'une crite sur 2, 3, 4, 5 ans, mettre en place le matériel agronomique qui permet de récolter non pas manuellement mais mécaniquement ces produits, puisque dès l'origine, l'objectif du crite était une production en grande quantité de ces plantes et de ces colorants. Ce travail-là est derrière nous pour un certain nombre d'espèces. Donc on a des agriculteurs qui sont maintenant très habitués et on va donc leur demander tous les ans de produire 2, 3, 5 hectares, par exemple pour la garance, d'une garance que nous ne récolterons avec eux que dans 3, 4 ou 5 ans, évidemment.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Excusez-moi, ces agriculteurs, ils ont des cultures combinées, c'est-à-dire ils font par exemple du maraîchage ou d'autres cultures que de la plante panctoriale ?
- Anne De la Sayette
Évidemment.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Voilà,
- Anne De la Sayette
c'était ça que je voulais savoir. Je ne recommanderais à personne de se lancer dans une production unique de plantes territoriales. Je pense qu'il faut que ce soit un atelier qui soit pensé au milieu d'autres. En l'occurrence, on a des agriculteurs ici qui sont soit dans de la polyculture, du maïs, du tournesol, du sorgho, des porte-graines, et qui... dans leurs assolements, introduisent 2 hectares de garances, 2 hectares de résédats, 3 hectares de genêts, des choses comme ça, du sorgho, pas mal, sorgho des teinturiers. Donc ça rentre dans la rotation. Ça ne remplace pas et ça ne nuit pas aux cultures alimentaires, parce que c'est une question qu'on nous pose souvent. Pas du tout, ça rentre dans une rotation. Une garance avec ses racines sympathiques et développées a tendance par exemple à ameubler le sol, ce qui est bénéfique à la culture suivante, qui va par exemple être un tournesol ou une légumineuse. Donc ça rentre dans la rotation de façon assez naturelle. On a d'autres agriculteurs qui sont en polyculture élevage, c'est-à-dire qu'ils ont, eux, des ateliers, par exemple, dans le Marais Poitvin, là, on a un agriculteur... C'est d'ailleurs chouette parce que ces deux fils sont en train de reprendre l'exploitation, non loin des fameuses bassines dont on a entendu parler. Exactement à côté. Et donc dans leur rotation, ils ont des vaches charolaises en l'occurrence, et aussi des cultures de porte-graines. Et donc les plantes tinctoriales sont un atelier parmi d'autres.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, ok. Et donc... Euh... C'est quoi le pourcentage de la part de plantes qui viennent de France ? Parce que je suppose que tout ne vient pas de France.
- Anne De la Sayette
Non, alors tout ce qu'on peut faire, tout ce qui peut être de climat tempéré, bien évidemment, est fait ici. Je dirais que ça représente à peu près 60 à 70% des plantes qu'on utilise. ça c'est vraiment une particularité ça nous est vraiment propre et ensuite bien évidemment 30 ou 40% ce sont des plantes ou des colorants tout faits qui viennent évidemment de l'extérieur alors il y a un peu je dirais 2 à 3 types il y a évidemment l'indigo l'indigo ferra-tinctoria que nous ne savons encore pas faire en Poitou-Charentes ou en Nouvelle-Aquitaine bien que les températures montent quand même terriblement mais on a décidé nous de continuer à travailler sur cette plante-là, même si on a fait beaucoup d'essais sur l'utilisation du polygonome des tincturiers, qui est une très intéressante plante à indigo. Donc l'indigo ferra tincturia, ce bleu royal, il vient d'Inde, c'est vraiment sa région d'origine, donc je vais de façon à peu près une fois tous les deux à trois ans en Inde, voir le producteur, qui est un infirmier. qui lui-même cultive je crois que c'est à peu près 300 ou 400 hectares d'indigo. Et là aussi, c'est en rotation de culture, c'est très intéressant. ça vient derrière de l'arachide. Il cultive beaucoup d'arachide, de cacahuètes. Puis, l'année d'après, il va cultiver de l'indigo, qui sont dans les deux cas des plantes qui fixent l'azote, d'ailleurs, qui sont très intéressantes. C'est la même famille. Voilà pour l'indigo. Après, on a évidemment les tannins. Alors, les tannins, hormis le tannin de châtaignier qui vient soit d'Italie, soit de France. Les tannins, c'est quand même des matériels végétaux qui sont originaires de... Les pays chauds, c'est-à-dire en gros c'est soit l'Inde, soit l'Amérique du Sud. Avec chacun leur particularité, par exemple le quebracho, comme son nom l'indique, c'est un tannin qui vient d'Argentine, d'Amérique du Sud, qui est issu d'un arbre. Et nous, on achète la matière première chez les producteurs de ces régions-là. d'accord un troisième grand type c'est le campèche mais c'est pareil alors c'est pas un tannin mais enfin c'est vraiment un arbre aussi d'un arbre qui vient d'Amérique centrale en l'occurrence que vraiment je ne peux pas sourcer ailleurs
- ArtEcoVert Pauline Leroux
non je ne peux pas et alors du coup j'ai une question Anne moi qui viens plutôt du monde de l'alimentaire c'est une question sur donc l'origine des produits vous nous les avez indiqués la traçabilité et C'est une question sur la traçabilité et comment vous vous assurez qu'il n'y ait pas de fraude, notamment sur l'indigo, dont on m'a expliqué qu'il était possible de mixer de l'indigo de synthèse dans de l'indigo naturel. Est-ce que c'est que sur l'indigo ou est-ce que c'est présent dans d'autres exemples ? Et comment vous, vous appréhendez le sujet ? Est-ce que ça vous inquiète ? Est-ce que finalement, il suffit avec votre labo parce que vous êtes équipé aussi ? Comment vous appréhendez ce sujet-là ?
- Anne De la Sayette
Alors, c'est un sujet, bien évidemment, qu'on abordait depuis pas mal d'années, poussé principalement par nos clients de la cosmétique. Parce que c'est vraiment, je dois dire, eux qui nous ont finalement fait faire le plus grand nombre de progrès. au début, et je trouve que c'est d'ailleurs encore le cas aujourd'hui, finalement. Donc, traçabilité absolument obligatoire. Il y a deux types. Il y a les colorants qu'on achète tout fait. C'est-à-dire que l'indigo, on achète tout fait. Je n'importe pas la plante, la feuille d'indigo que je transforme ici en pigment. Ce n'est pas possible. Donc, j'achète directement du pigment en Inde. Et j'ai été voir plusieurs fois le... le producteur, donc je sais qu'il produit de l'indigo, restait à savoir si ce qu'il m'envoyait était de son pur indigo ou du mélange. Donc il y a une technique qui s'est relativement démocratisée depuis quelques années, c'est la technique du carbone 14. C'est-à-dire qu'un indigo naturel... donc c'est du matériel vivant, il va obligatoirement contenir un certain pourcentage de carbone 14. Un indigo de synthèse, minéral totalement de synthèse, ne va quasiment pas en contenir. Donc on va doser le pourcentage de carbone de synthèse par rapport au carbone biosourcé. Et j'ai donc acheté de l'indigo de synthèse que j'ai envoyé à mon labo, j'ai cultivé quand même un petit peu ici de l'indigo tropical, alors là effectivement sous serre, où j'ai fait un tout petit peu de pigments, je savais que c'était 100% naturel, je l'aurais envoyé, et puis j'ai envoyé différents indigos achetés à droite à gauche, dits naturels, et à l'aveugle j'ai envoyé ça au labo. c'était très intéressant. La synthèse, c'était 100% de la synthèse. Mon indigo, c'était 100% du biosourcé. Et j'ai eu des surprises quant à ce qui m'est revenu des soi-disant indigos 100% naturels. Donc, je ne vous donnerai pas les fournisseurs indélicats qui m'ont envoyé ça, mais ça a été réglé avec eux. Et je sais maintenant que ce que j'achète, notamment chez mon fameux producteur, est 100% biosourcé. Quand ils m'envoient un batch, En général, j'achète entre 200 et 400 kilos. Je contrôle et je ne le paye qu'une fois que je sais que c'est 100% naturel. Ça, c'est pour le biosourcé. Après, par exemple, j'achète aussi du hainé. Alors, le hainé, c'est du hainé. Mais je ne sais pas s'il n'est pas mélangé avec une autre plante, ce qui est autre chose. C'est-à-dire que là, je vais effectivement dire 100% de biosourcé. Mais suis-je certaine que ce soit de l'indigo ? Alors là, nous utilisons une autre méthode qui est l'ADN. Donc il y a des méthodes qui se sont tout à fait là aussi démocratisées qu'un labo français d'ailleurs de Lyon, qui est capable de me dire si c'est que du hainé ou si c'est du hainé avec autre chose. Et il est même capable de me dire si c'est du hainé d'Inde ou du hainé du Maroc. Donc là, on est clean.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord,
- Anne De la Sayette
génial et donc c'est surtout sur les extraits en poudre qu'il peut y avoir justement cette c'est pour ça que je préfère en général acheter du produit du produit semi par exemple je vais préférer acheter des copeaux de bois que d'acheter une poudre de bois toute faite, c'est à dire déjà des copeaux de bois je vois à quoi ça ressemble, c'est à dire que moins la matière est broyée, mieux plus on a de contrôle au moins visuel
- ArtEcoVert Pauline Leroux
d'accord ok et alors donc cette partie traçabilité qualité analyse et contrefaçon on y a bien répondu j'avais une question vous avez parlé du domaine de la cosmétique on a parlé de la teinture est-ce que vous pourriez nous dire dans votre activité les différents domaines et le poids à peu près qu'ils représentent parce que j'étais surprise dans notre conversation pour préparer ce podcast en fait de choses qu'on ne sait pas du tout dans les proportions donc Quels sont les domaines d'activité et à peu près les tailles que vous vous rencontrez dans votre entreprise ?
- Anne De la Sayette
Alors les domaines d'activité, je dirais qu'il y en a à peu près quatre. Le premier d'entre eux, et très nettement, c'est la cosmétique. C'est vraiment la cosmétique qui tire ce monde des colorants naturels. On en pense ce qu'on en veut, il y a du greenwashing certainement, mais il y a vraiment des sociétés qui achètent des colorants naturels, beaucoup sur la partie teinture cheveux. qui est vraiment extrêmement... une énorme demande des consommateurs. Ce n'est pas facile, parce que les colorants naturels n'ont évidemment pas les mêmes résultats que les colorants de synthèse. Par contre, ils ont des tas de bienfaits sur la tenue du cheveu, sur leur non-toxicité, bien évidemment. Il y a des colorants capillaires qui vont être bientôt interdits. Il y en a certains qui le sont déjà. Mais c'est vraiment le premier domaine. Ensuite, c'est la coloration des produits de soins et d'hygiène. Ça peut être des shampoings, des crèmes de soins, Ça peut être... des après-shampoings, voilà. Et puis, le domaine du maquillage aussi, beaucoup, pas mal de demandes dans le domaine du maquillage, même si finalement, on est un peu déçu là-dessus, parce que c'est un domaine, par exemple, pour des rouges à lèvres, finalement, on utilise assez peu de quantité de pigments, beaucoup moins que pour se teindre les cheveux, par exemple. Donc, c'est vraiment ce secteur-là qui est premier, c'est à peu près 60%. Ensuite, on a un deuxième secteur C'est celui des matériaux, la teinture des matériaux, qu'ils soient plastiques, bioplastiques ou encore d'autres matériaux dont je ne peux pas trop décrire. Il y a des confidentialités, mais on est vraiment très accaparé par les développements dans le domaine de la coloration des bioplastiques, notamment des plastiques recyclés.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Donc du coup, par exemple, moi qui viens de l'alimentaire, je sais qu'il y avait les sujets des 30% de RPET, donc de plastique recyclé pour les bouteilles. Ça peut être, par exemple, une utilisation de retintes des micro-plastiques, les injecter, je ne connais pas le process, mais ça peut être ce genre d'utilisation-là ?
- Anne De la Sayette
Complètement. Et ça, c'est des pigments qu'on utilise pour faire ce qu'on appelle des master batchs, c'est-à-dire des petits granulés de plastique avec des pigments très concentrés à peu près. 20% d'incorporation d'un pigment dans un masterbatch. Et ce sont ces masterbatchs-là qui vont ensuite colorer des plastiques recyclés ou nouveaux. avec la difficulté pour les plastiques pour l'alimentaire qu'il faut que tout ça soit contact alimentaire donc il faut que nous prouvions que nos pigments ne migrent pas dans l'alimentaire dans le yaourt, la pizza et qu'ils ne soient évidemment pas toxiques donc tous les pigments végétaux ne passent pas certains ne passent pas c'est pas parce que c'est végétal que c'est non toxique donc il y a tout ça et après il y a des plastiques pour des... Les colorants de plastique pour de l'emballage qui n'est pas alimentaire, on est sur des produits jouets, des trottinettes, des produits électroménagers.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Et quel est l'intérêt pour une entreprise de choisir plutôt des colorants végétaux pour ces plastiques, on va dire ?
- Anne De la Sayette
Bioplastiques ou plastiques recyclés, moindre impact sur l'environnement, et on sait très bien que les colorants... font quand même partie, peut-être un peu moins dans le domaine du plastique que sur le textile, je pense, mais quand même des produits qui ne sont pas terribles. Donc ça va, bien évidemment, avec le plastique bio. Ok. C'est assez évident, en fait.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
D'accord, donc on a dit les cosmétiques, la partie matériaux.
- Anne De la Sayette
Ensuite, on a une partie textile qui représente à peu près 15%. Et puis, je vais revenir dessus après. Et 10% autres. Alors, autres, c'est par exemple la partie peinture. Ou qu'elle soit plutôt peinture pour artistes.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Beaux-arts.
- Anne De la Sayette
Des gouaches, des beaux-arts. Et puis, quelques travaux avec des artistes peintres qui sont vraiment très, très intéressants. Par exemple, on a des... Des travaux avec une coréenne qui utilise nos pigments, qui s'appelle Ji Yoon. Alors je ne sais pas, il faudra qu'un jour je vous l'enverrai parce que c'est absolument magnifique. Elle fait des peintures traditionnelles coréennes sur des papiers coréens. Et elle est en train d'exposer en ce moment à la Galerie d'Art du Louvre. et elle utilise en l'occurrence nos extraits pour faire des choses absolument admirables. Ça, c'est 10% à peu près de nos ventes, et dans ce 10%, je mets... tout ce qui est demande boutique en ligne parce qu'en fait on a je reviendrai sur le textile peut-être après mais on a deux types de ventes on a une vente boutique en ligne donc on nous trouve à couleur de plantes boutique en ligne où on peut acheter des toutes petites quantités et ça je sais que les gens achètent pas seulement pour du textile mais pour un tas d'usages que j'ignore moi-même quelques fois et donc le textile c'est environ 15% de ce qu'on vend alors là pour le coup sur le plan industriel alors puisque donc on a deux sites, le site boutique en ligne où on a des tout petits contenants, des toutes petites quantités de je crois que c'est 20 grammes ou 50 le démarrage, je ne me souviens plus il faut aller voir sur la boutique et après sur le plan industriel évidemment on vend 1 kg, 10 kg, 100 kg
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Ok, et alors du coup dans le textile c'est textile habillement, ça peut être aussi ameublement, c'est tous les types de textiles ou vous sentez plutôt que dans la mode ? Alors le textile, c'est le serpent de mer de notre aventure colorant naturel qui à la fois me déçoit et me motive parce que je trouve quand même que c'est le secteur sur lequel le visuel est le plus admirable. Je préfère un beau textile coloré avec nos magnifiques colorants que... qu'un rouge à lèvres ou qu'un cosmétique dans le fond ou qu'un aîné sur mes cheveux je trouve que c'est le médium si je peux dire qui est le plus génial et d'un autre côté c'est ce qui depuis 20 ans nous déçoit le plus c'est vraiment une industrie qui a beaucoup beaucoup de mal à évoluer Comme on le sait bien, elle a quand même été beaucoup délocalisée. Autant on a des entreprises cosmétiques, voire même dans le domaine de la peinture, ou même des plastiques, beaucoup en Europe, autant le textile, on le sait bien, il a été délocalisé depuis vraiment longtemps. Or, il y a un acteur complètement incontournable dans le milieu du textile, c'est l'ennoblisseur, c'est-à-dire le teinturier. Et les teinturiers, il y en a très peu, finalement, qui ont résisté en Europe. Donc, on a quand même un savoir-faire. qui est un peu partie ailleurs. On a des grosses maisons d'habillement, dont on sait qu'elles ont d'ailleurs en ce moment quand même beaucoup de difficultés, on le sait tous, qui font teindre partout dans le monde, sauf en Europe. On a eu, nous, des contacts avec des naturiers dans ces pays lointains. qui se sont quasiment tous soldés par des échecs. Beaucoup de difficultés à envoyer nos colorants, à envoyer nos recettes, parce que vendre un colorant, ça ne suffit pas. On a fait un énorme travail sur le process de teinture et on est très déçus de ce qu'il en est peu sorti. Donc actuellement, il y a quand même un recentrage sur des demandes qui sont des demandes d'entreprises de plus petite taille. deux choses quelques ennoblisseurs qui restent en France avec lesquels on est quand même en train de sortir des choses je pense que le Covid aussi est passé par là donc il y a vraiment une demande locale, etc on peut répondre puisqu'on a la quantité qu'il faut, au moins en quantité je reviendrai après sur les solidités les couleurs et puis aussi de jeunes créateurs je pense que c'est vraiment le salut viendra de jeunes créateurs qui veulent vraiment et avec sincérité lancer des choses, peut-être sur des fibres dites nouvelles. On parle beaucoup du chanvre, donc on a par exemple un beau projet chanvre, là, en Nouvelle-Aquitaine, sur du lin, sur d'autres fibres, et là, on voit que ça commence à bouger de nouveau, à bouger un petit peu. Donc nous, on accompagne ça. on travaille beaucoup sur les recettes de teinture en essayant de les optimiser. On est beaucoup en train de travailler sur les mordants et sur le fait de pouvoir peut-être, et on va peut-être sortir ça l'année prochaine, remplacer certains mordants métalliques pour certains colorants par d'autres choses. On est bien conscient qu'il y a quand même un frein, on va dire ça. Voilà, pour la partie teinture.
- Anne De la Sayette
Vous entendez des mordants à base de plantes ? Non. Non, encore d'autres choses. Ok, d'accord.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
On va dire biotech.
- Anne De la Sayette
D'accord, ok.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Biotech. On va dire biotech. Oui, ça peut être à base de plantes, mais pas que.
- Anne De la Sayette
D'accord, ok. Est-ce que vous travaillez dans les commandes que vous recevez ? Je suppose qu'il n'y a pas que des commandes de France. Vous travaillez avec d'autres pays ? Il y a d'autres pays qui vous… Oui.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Oui, alors on travaille un peu avec l'Italie, qui est quand même un pays de teinture et de textile et de maquillage. Il faut savoir que la plupart des maquillages faits en Europe sont en fait fabriqués en Italie, y compris pour les grandes marques. Chanel, Dior et autres. On travaille avec les Etats-Unis depuis pas très longtemps sur de l'impression, une fabrication d'encre, d'impression textile à base de pigments. Donc ça devrait sortir là, c'est un gros marché qui s'ouvre pour nous. Le frein à l'entrée, c'est la réglementation américaine, bien sûr. l'équivalent de Rich chez nous. Mais ils ont un équivalent qui s'appelle la TSCA. Et donc, il faut répondre à ça si on veut vendre aux Etats-Unis. Et curieusement, nous avons un client chinois depuis 6-7 ans maintenant avec lequel ça marche bien en teinture de cachemire. Donc, je suis allé là-bas. Ils y sont venus. et en fait on fait des affaires qui ne sont pas mauvaises avec eux sur la teinture de cachemire sachant que c'est eux qui produisent le cachemire et ça aide beaucoup une teinturerie intégrée ce qui aide beaucoup quand on a un donneur d'ordre qui fait lui-même sa teinture et la confection et la vente ce qui évite d'avoir plein d'intermédiaires et de la déperdition d'informations et d'argent finalement au bout du compte
- Anne De la Sayette
ça fait parfaitement la transition avec ma question d'après avec votre expérience votre recul, vous avez dit que ça fait 35 ans que le crit est créé 25 ans si je ne dis pas de bêtises sur l'ordre de vos plans selon vous quels sont les verrous qui pourraient encore sauter dans l'industrie textile parce que c'est là où comme vous disiez vous êtes un peu plus on va dire un peu plus déçus par rapport à l'émergence de ce secteur. Qu'est-ce qui pourrait, selon vous, faire sauter tous ces verrous et faire qu'on s'y remette et que ce soit une réelle alternative sérieuse aux colorants de synthèse ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Il y a plusieurs verrous et je les ai un peu exposés, j'anticipe peut-être un peu, mais dans une conférence que j'ai faite au mois d'août, qui est publiée depuis la semaine dernière, avec bien d'autres conférences, où on me demandait très exactement ça, les verrous dans les différents types d'industries. C'est une conférence que j'ai faite à IHC. le Symposium International de l'Horticulture qui a lieu tous les 4 ans et qui au mois d'août dernier a eu lieu à Angers en France je pourrais faire passer les liens je peux les mettre je vous donnerai ça peut-être avant de parler des verrous une petite on a fait une approche que souvent les gens nous demandent mais en fait si on remplaçait les colorants de synthèse par des colorants végétaux quelle surface faudrait ? Et donc, je me suis livrée à une évaluation assez amusante, en prenant des chiffres de consommation 2018, sur des fibres naturelles, c'est-à-dire coton, laine et lin, en sachant que dans les fibres naturelles, le coton est majoritaire à 90%. S'il fallait teindre tout le coton produit en 2018, par des colorants naturels, il faudrait la surface de la Belgique. Alors, ce n'est pas beaucoup. Ce n'est pas beaucoup la surface de la Belgique. Et la surface de la Belgique, c'est à peu près la surface cultivée en tabac dans le monde entier. Donc, ce que je veux dire par là, c'est qu'il est possible de produire des colorants naturels en quantité avec lesquels on pourrait teindre beaucoup de textiles sans empiéter tant que ça. sans empiéter beaucoup, dans le fond, sur la surface agricole utile mondiale. Voilà, je fais une parenthèse là-dessus, c'est souvent une question qu'on nous pose, et bien évidemment, c'est une question que nous oppose l'industrie chimique, qui nous dit, ok les gars, mais on remplace par quoi ? Crise alimentaire, pénurie, etc. Non, c'est un faux argument, donc celui-là, déjà, il faut le démolir. Donc les freins, ils viennent beaucoup de gens qui ont intérêt à ce qu'on freine. Je suis désolée de le dire, mais les freins... Non, non,
- Anne De la Sayette
mais les lobbies ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Bien sûr, ils viennent beaucoup des lobbies chimiques. On voit bien actuellement les lobbies de l'industrie des pesticides, c'est terrifiant. Donc imaginez bien que l'industrie chimique, c'est pareil, elle n'a pas très envie de perdre sa production de colorants de chimie. Bon, une fois qu'on a dit ça, les teinturiers et les gens du textile, ils ont des outils qui ne permettent pas forcément de teindre convenablement des colorants naturels. Donc quelquefois, il faut quand même adapter les machines chez les industriels, donc ça demande un effort. Et puis, mais ça, à la limite, ce n'est pas le plus important. La quantité, on nous demande, mais oui, mais les volumes, on les a. Enfin, c'est plus ça. Donc ensuite, il y a le process. Alors le process, les eaux usées. Alors les eaux usées, vous teignez avec un colorant naturel, même s'il a quelques... des traces de mordant, parce qu'on a beaucoup réduit ça, on a fait des analyses, c'est de toute façon moins toxique qu'un colorant chimique. Et puis, c'est un matériel qui est biodégradable. Donc après, il y a les deux questions principales, qui sont la question du coût et des solidités. Alors, les solidités, là aussi, c'est le mythe, si je peux dire, des réglementations qui ont été faites pour les colorants de synthèse, quand les colorants naturels n'existaient plus, et on veut comparer l'un et l'autre. Est-ce que le consommateur est vraiment si attaché que ça aux fameuses solidités ? vous portez un t-shirt mettons en colorant en coton, mettons coton recyclé puisqu'il y a quand même de plus en plus de recyclés avez-vous envie qu'il soit solide à la lumière pendant 20 ans ou même pendant 10 je ne crois pas je pense qu'en fait on a mis des standards qui sont ceux des colorants chimiques, qu'on les impose aux colorants naturels, c'est absolument débile de même les solidités lavage par facilité, on va vous vendre un un vêtement que vous pourriez peut-être éventuellement laver à 60, 70, 80, 90 degrés. Y a-t-il beaucoup de consommateurs qui lavent maintenant leurs vêtements à 90 degrés ? Je ne le crois pas. Je pense que le t-shirt, maintenant, on va tous les mettre maintenant, une machine à 40 ou 50, gentiment et avec un savon qui ne soit pas trop abrasif. Voilà. Donc, on a un frein qui est de comparer ces colorants naturels et des chimiques avec des réglementations qui ont été faites pour les colorants chimiques. Et ça, on nous l'oppose. Alors, les services marketing nous l'opposent parce qu'ils ont peur des retours clients. Mais je pense en fait que le consommateur, que les clients sont dans le fait, plus on avance que ne le sont les industriels eux-mêmes. Et je pense que le jour où il y en aura un vraiment qui se lancera, ce qui pourrait peut-être être le cas d'ici un an ou deux, les autres suivront. Donc je pense que c'est beaucoup d'arguments mauvais pour préserver le marché des colorants de synthèse. Je pense que c'est quand même beaucoup ça. Donc des freins, techniquement, je n'en vois pas beaucoup. Ensuite, prix, oui, ce sont des colorants qui sont plus chers que les colorants de synthèse. mais encore faut-il calculer l'impact du cost in use, ce qu'on appelle le cost in use, c'est-à-dire l'impact du colorant dans le produit fini. En fait, quand vous commencez à faire le calcul, vous êtes étonné de son très faible coût. Donc même si votre colorant végétal est trois fois plus cher que le colorant de synthèse, s'il passe de 0,5% à 1,5% dans le produit fini, ça impacte peu. Je ne dis pas que ce ne sont pas des marchés pour lesquels ce ne soit pas très impactant.
- Anne De la Sayette
Non mais c'est hyper intéressant je voudrais rebondir sur le premier levier dont vous avez parlé sur les terres qu'il faudrait pour cultiver des plantes tectoriales j'avais un échange avec Marie Marquet sur le fait, enfin on se posait la question sur le fait de moi je suis beaucoup dans l'alimentaire c'est mon parcours il y avait donc tout ce qui est les réglementations HVE et la demande que les exploitations aient beaucoup plus de biodiversité sur leur parcelle et en fait ma question c'était est-ce que purement ça pourrait être combiné quand on parle de bandes enherbées, de haies de tout ce qu'on veut, est-ce que pour vous ce serait envisageable de combiner comme vous vous le faites en fait donc de la polyculture, de l'élevage avec des espaces dans les exploitations qui sont dédiés à accueillir soit des plantes territoriales, soit des arbres aussi qui ont ces vertus là est-ce que pour vous c'est complètement stupide de réfléchir comme ça et ça augmenterait le travail de l'agriculteur ou est-ce qu'en fait C'est un modèle qu'il faudrait réfléchir et peut-être poser.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Non, comme je le disais au début, c'est une culture de diversification qui rentre dans une rotation de culture et c'est tout à fait logique. Il n'y a aucun frein à rentrer ces productions-là dans un itinéraire cultural total. Et les haies, on avait planté il y a plusieurs années des haies dites tinctoriales. On a plein d'espèces tinctoriales qu'on peut faire produire dans des haies, comme on a des haies de fruitiers. ou d'arbres de tiges d'alignement, on peut tout à fait avoir des arbustes tantorio, bien évidemment.
- Anne De la Sayette
Et alors, qui incite ou parle de ces choses-là ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Personne.
- Anne De la Sayette
C'est ma question.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je serai un jeune agronome. J'en rêve de revenir à mes chères études. Il y a un monde à explorer à ce niveau-là. Mais pas seulement avec les plantes panctoriales. Ça vient dans la réflexion globale sur la biodiversité des exploitations et sur le fait de replanter des haies et de diversifier des espèces. Et ça va aussi avec la réflexion sur... On en parle beaucoup en ce moment. les cultures non irriguées, parce que la plupart des cultures dont je vous parle et qu'on cultive ici, elles sont... On a besoin d'un début d'irrigation pour l'implantation en général, au semis, et ensuite, elles n'ont plus besoin d'être irriguées. donc ça va dans cette réflexion globale et de même je parlais d'agronomie il y a tout à faire encore à mon avis à se saisir d'une culture comme la garance nous on a fait une sélection massale d'un certain nombre d'espèces qu'on a juste comparé parce qu'elles venaient de divers jardins botaniques en gros d'Europe quasiment on pourrait très bien créer une variété donc on y réfléchit nous à créer des variétés de garances voilà
- Anne De la Sayette
ça peut inspirer des agros et j'en veux bien chez moi le message est passé alors du coup sur la partie dans chaque épisode comme je vous le disais on parle de la partie transmission ça ça m'est venu l'idée suite à l'épisode de Dominique Cardon qui alertait sur le fait qu'on était en train de perdre cette transmission de savoir qu'il y avait beaucoup de choses qui étaient faites soit à l'oral etc mais qu'il fallait transmettre davantage Ma question, c'est qu'est-ce que vous, avec tout votre savoir, toute votre expérience, comment vous transmettez ? Alors, vous avez donné une piste avec les colloques, les interventions. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu qui vous sollicite, comment vous intervenez pour passer ce message-là et transmettre votre savoir ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors déjà, le savoir, on le transmet d'abord de façon égoïste, si je peux dire, à l'équipe en interne. L'équipe a grossi, elle s'est rajeunie assez considérablement depuis 5-6 ans. Donc déjà, on s'attache à ce que l'équipe, petit à petit, soit très formée, à la fois sur la partie agronomie, mais aussi sur la partie biochimie. Donc là, on a un jeune docteur depuis pas longtemps dont c'est le boulot maintenant. Et puis, il ne faut pas oublier qu'on a la société commerciale couleur de plante qui doit vivre et se développer. On l'espère. Donc, c'est vrai que d'abord, on réserve ce qu'on sait à nous-mêmes. Je dois le dire. Ensuite, en tant que Crite Innovation, transfert de techno. Alors, je interviens pas mal dans des congrès. Alors, un peu moins avec le Covid, mais ça a repris. Le grand congrès IHC, vraiment, j'invite vos auditeurs à acquérir, je crois que c'est 60 euros, quelque chose comme ça. Je vous donnerai les... Il y a d'autres congrès qui vont venir. Il y en a un du même tonneau au Japon dans trois ans. On est assez fiers finalement dans ce congrès horticole qui comprend 21 petits symposiums sur les plantes aromatiques, sur les plantes médicinales, sur les carottes, la génétique de la banane, etc. Pour la première fois, il y a eu un symposium sur les natural dyes. Donc on a fait rentrer dans la Société Internationale d'Horticulture, ISHS, la thématique des natural dyes. c'est pas rien, parce qu'on était parents pauvres, on ne savait pas où aller mettre ces fichus plantes tectoriales. Elles sont maintenant dans un symposium et dans un groupe de travail international, et donc au Japon, dans trois ans, qui reprend le prochain grand colloque, l'organisateur qui était à Angers est venu me voir, et je pense qu'on va continuer ça. Donc déjà, il y a des réseaux scientifiques qui existent, il faut que ces colorants naturels rentrent dans ces réseaux scientifiques. C'est absolument indispensable. On ne peut pas faire dans notre coin tout seul. Il faut que ça devienne, au même titre que les plantes aromatiques et médicinales finalement, une...
- Anne De la Sayette
Et comment on fait ça concrètement ? Ça veut dire qu'il faut aller frapper à la porte des gens qui organisent des événements scientifiques ou qui sont dans des sujets agricoles et leur dire Attendez, il existe autre chose, est-ce qu'on peut vous faire découvrir ? Donc c'est en gros prendre son bâton de pèlerin et aller défendre.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Beaucoup quand même dans les écoles, ça commence dans les écoles et dans les universités, pas mal dans les écoles d'agronomie à mon sens, ça commence à venir un peu. Un peu au même titre que ça n'a rien à voir, mais sur l'agriculture urbaine, dont on s'occupe aussi, on a fait ça depuis 10 ans, nous. Il y a maintenant des masters d'agriculture urbaine. Il faudrait des masters de colorants naturels. Dans les domaines de la biochimie, de la botanique, de l'agronomie. Je pense qu'on n'en sortira pas sans ça. Il y a quand même beaucoup de biotech actuellement aussi. Il y a aussi des colorants qui sont maintenant produits, non pas par des végétaux, mais par des bactéries. On ne peut absolument pas mettre ça à la poubelle. Au contraire.
- Anne De la Sayette
il faut que tout ce monde-là il se parle sinon on ne fera aucun progrès et on stagnera alors j'ai essayé de contacter l'entreprise Pili qui apparemment si j'ai bien tout saisi travaille sur les bactéries pour l'instant ils sont trop occupés je pense mais j'aimerais vraiment avoir quelqu'un qui travaille oui
- ArtEcoVert Pauline Leroux
on les connaît on les connaît bien Pili donc je trouve intéressant de contacter Pili je trouve aussi intéressant les sociétés qui font des colorants à base d'algues
- Anne De la Sayette
Oui, en termes de transmission, est-ce que vous aviez d'autres choses à nous partager ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
En termes de transmission, on a des stagiaires bien évidemment, on a toujours au labo un ou deux stagiaires par an. On est en ce moment en train de faire une thèse sur des comparaisons de techniques d'extraction. avec l'Université de Bordeaux, qui j'espère débouchera sur des innovations, parce que je pense en fait qu'on a besoin d'innovations. Je pense qu'on a besoin d'innovations scientifiques et techniques, y compris dans le monde du textile, pour que ces colorants accrochent mieux, pour qu'on remplace ces mordants. Et voilà, je pense que maintenant, on a trop stagné depuis 20-25 ans.
- Anne De la Sayette
D'accord. Dans la partie plutôt des inspirations, je voulais savoir vous qui… Déjà, juste, Anne, une question. Moi, sortie de mon école d'ING agro, je n'ai pas eu cette voix, ce que vous avez créé. Comment d'un coup vous vous êtes dit moi, je veux me mettre là-dedans, c'est ça que je veux faire C'est quand même hallucinant. Vous voyez ce que je veux dire direct, de savoir la voix tout de suite.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Écoutez, la vie, c'est un concours de circonstances et des rencontres. Donc c'est vrai que mon école, sortant de Nancy puis après de Paris, j'avais fait un master d'agronomie comparé avec l'élève de René Dumont quand même. J'ai eu cette chance-là. Très écolo à l'époque, j'étais babe, il n'y a pas de souci. et puis j'ai été balancée un peu par hasard dans la région et là c'est un concours de circonstances d'abord je tombe dans le domaine d'horticoles, des serres cette histoire extraordinaire de Rochefort mais qui allait aussi avec mon appétence pour l'histoire j'ai fait aussi une licence d'histoire donc j'étais un petit peu frustrée finalement d'être que scientifique si je peux dire donc j'aimais beaucoup cette idée du bégonien de Rochefort de l'horticulture, de joindre tout ça et puis encore une belle rencontre avec une dame qui faisait de la restauration d'oeuvres d'art à Poitiers et puis j'ai été en qui restaurait les fresques de Notre-Dame-la-Grande avec des pigments synthétiques, et qui me dit Mais moi, je fais des pigments végétaux, et ça va être vachement mieux, c'est comme ça qu'ils faisaient avant, etc. Je me dis Mais pigments végétaux ? Mais de quoi elle me parle ? Moi, je connaissais les pigments minéraux, évidemment, mais pas végétaux. Et là, j'ai mis le doigt là-dedans, j'ai bien évidemment, et immédiatement, je suis tombée sur Dominique. On ne peut pas faire un podcast sans parler de Dominique. Rendons à César ce qui appartient à Dominique, ce qui appartient à Dominique, très cher ami. Et là, je m'aperçois qu'il y avait des gens qui retravaillaient là-dessus, mais plutôt du côté sciences sociales, du côté des techniques, du côté des textiles, mais du côté de l'agronomie, pas. Et donc, comme nous, on est un crit, c'est l'idée d'un crit quand même, innovation, on a foncé avec la naïveté de notre jeune âge, on va dire. Et tant mieux, on a foncé. C'est vraiment une question d'opportunité. Et par contre, ensuite, on a été déterminés et patients. et heureusement qu'on avait d'autres activités à côté sinon on n'existerait pas donc c'est un peu comme ce que je vous disais tout à l'heure des ateliers de plantes territoriales il faut que ce soit au milieu d'autres choses il faut des sujets polyvalents et pluriculturels pour avancer donc on a foncé là-dedans et on a eu la chance d'avoir des activités à côté qui marchaient bien, donc on a pu développer celle-là avec l'aide de la région, il ne faut quand même pas oublier l'aide du ministère de la Recherche, et de la région Poitou-Charentes, puis Nouvelle-Aquitaine, voilà, on s'est lancé, et donc c'est vrai qu'on est très pionniers, et que, alors, la question de la transmission, elle est essentielle, donc je sais qu'on n'a pas, et on n'est pas des chercheurs... au sens du terme, on ne publie pas. On ne publie sans doute pas assez. Donc, on a commencé cet été, puisqu'il y a trois publis qui viennent du CRIT et une de couleur de plante. Je pense qu'il va falloir qu'on s'y attelle. Et je pense que ce serait bien qu'on puisse intervenir dans des écoles d'agro. Ça, c'est évident. Donc, la porte est ouverte et je pense qu'il va falloir le faire, notamment de ma part, puisque là, je suis quand même en train de transmettre aussi aux jeunes qui arrivent au labo. Je vais peut-être avoir un peu plus de temps pour ça.
- Anne De la Sayette
D'accord. Dans les personnes inspirantes pour vous, Anne, dans votre parcours, et des personnes qui sont pour vous des personnes ressources, qui citeriez-vous ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
C'est difficile parce que vous en avez déjà… Il est évident que Dominique, on était encore là ensemble la semaine dernière, est vraiment la personne, à mon avis, que je citerais, d'autant plus qu'on est très complémentaires. On ne vient pas des mêmes champs scientifiques. Donc ça, c'est vraiment génial. pas tant que ça dans le fond je suis un peu en panne des personnes inspirantes cette dame qui est maintenant en retraite qui faisait de la restauration d'oeuvres d'art elle m'a inspirée elle a inspiré, elle a donné, elle a impulsé les gens qui m'ont inspirée les agriculteurs avec lesquels on a travaillé certains qu'on dit ok Bangkok qui ne savaient pas on a fait des essais avec eux on s'y est repris à dix fois ils n'ont pas baissé les bras ils ont pas baissé les bras les personnes inspirantes aussi, et j'en ai pas parlé de la manière dont on est organisé pour produire nos... On produit les plantes, mais ensuite, il faut quand même produire les colorants et les pigments. Et là, on a des partenaires industriels qui font... On leur confie nos plantes et avec nos process, ils fabriquent des batchs importants. Et il y a dans la société Allemands Muller International, une personne qui est partie en retraite maintenant, mais qui m'a été... qui a été très inspirante, c'est Jean-Marc Seigneuret, qui était le directeur de la recherche de Allemand Muller International. Il est en retraite depuis 2-3 ans, Jean-Marc, mais c'est quelqu'un qui m'a inspiré, ou en tout cas avec lequel on a pu avoir des échanges très importants.
- Anne De la Sayette
Ok, est-ce que vous pourriez faire le choix difficile d'être... Quelle plante colorante seriez-vous et pourquoi ? Parmi toutes celles que vous connaissez ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je serai l'indigo ferra Tancoria. Parce que j'adore le bleu, parce que c'est la couleur de mes yeux, parce que c'est la couleur de la mer et du ciel qui nous entourent ici, parce que l'Inde m'a fascinée, parce que j'ai trouvé l'accueil là-bas extraordinaire et parce que c'est le roi des bleus. On n'en démord pas. C'est dommage parce qu'on ne l'a pas ici. c'est l'attrait de l'ailleurs et puis ces champs d'indigo on parlait des à la balaise c'est des cocotiers c'est dans un écosystème magnifique et qui est très préservé en plus donc voilà pour moi c'est l'indigo ferra,
- Anne De la Sayette
teint teurière ok alors une question un peu difficile que je veux vous poser Anne de quoi vous êtes le plus fière en 35 ans de travail quel est pour vous le... le projet ou ce que vous avez fait qui vous rend le plus fier ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Je crois quand même que c'est le Symposium International East End 2011, International Symposium and Exhibition on Natural Dyes que nous avons organisé, co-organisé avec Dominique en 2011 à La Rochelle. Colloques internationaux qui finalement n'ont plus eu lieu. Le premier était en Inde, il y en a eu un en Corée, un ici. qui a réuni 600 personnes sous l'égide de l'UNESCO, qui a duré une semaine aux alentours de Pâques, exactement là, on commençait quasiment en avril en même temps, qui a été un rassemblement fraternel et scientifique et technique et coloré, qui a fait la part belle à des agriculteurs, à des gens de l'industrie, à des artisans du monde entier. On a beaucoup échangé, on a très bien mangé. on a dansé c'était un moment exceptionnel c'était sous l'égide de l'UNESCO on a été récompensé du prix du plus beau symposium international organisé en France en 2011 c'était le premier donc oui c'est ça c'est l'aventure humaine qu'il y a eu autour de ce colloque dont je ne suis plus fière et les gens nous en parlent encore et nous demandent en pleurant quand est-ce qu'on en réorganise un autre et bien je pense qu'il faut passer le flambeau à ceux qui auraient l'énergie pour le faire merci
- Anne De la Sayette
Est-ce que vous auriez un ou plusieurs livres à nous conseiller dans le domaine des plantes tinctoriales ou de la teinture végétale ? Un livre qui vous a, vous, aidé plus, sur lequel vous revenez souvent ou qui vous inspire ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors, au risque de vous décevoir, je lis beaucoup, mais j'essaie d'avoir des lectures tout à fait différentes de mon travail professionnel, même si j'adore la couleur.
- Anne De la Sayette
Vous vous reposez un petit peu.
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Pour me reposer. Alors bon, j'étais dans Pastoureau l'autre jour, mais ce n'est pas ma tasse de thé complètement. Sur le plan professionnel, je vais plutôt aller lire. J'ai beaucoup aimé toutes les recettes de départ qui avaient été transmises d'ailleurs par Dominique, mais ça aussi, c'est mon côté poétique littéraire qui revient. la manière dont ces recettes étaient décrites, qui sont à la fois très amusantes, techniquement très intéressantes, et si joliment décrites. Donc non, je ne recommanderais pas de livres. Je recommanderais de lire beaucoup de choses et de s'ouvrir l'esprit de manière générale.
- Anne De la Sayette
Ok, super. Et si vous aviez un rêve ou un souhait pour la suite, par rapport à votre activité, qu'est-ce que vous aimeriez ? Qu'est-ce que vous souhaiteriez pour cette activité que vous avez aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous aimeriez qu'il en découle, qu'il la relève ou la suite ? Qu'est-ce que vous rêveriez de voir ?
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Sur l'activité colorante, évidemment. Je suppose que vous vous centrez plutôt sur ça. on a quand même une société privée qui s'appelle Couleur de Plante, qui va beaucoup mieux depuis une petite dizaine d'années, qui a atteint une rentabilité économique, mais j'aimerais bien, soyons clairs, vu tous les efforts déployés, qu'elle décolle vraiment, non pas pour gagner beaucoup de sous, parce que ça, je pense que ça ne se fera pas rapidement, mais pour que ces magnifiques colorants puissent être utilisés par un plus grand nombre de gens. Enfin, voilà, la beauté et le... la participation ce serait notre pierre à l'édifice d'un environnement plus sain pour les générations qui suivent c'est évident qu'il faut virer la plupart des colorants de synthèse et est-ce que vous auriez quelqu'un à qui vous aimeriez que je passe le micro une
- Anne De la Sayette
personne, plusieurs personnes à qui vous aimeriez passer le relais pour votre podcast ? oui
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Avez-vous Oui, je ne sais pas Qui vous avez déjà en fait
- Anne De la Sayette
Allez-y Donnez des noms et je vais vous dire
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Avez-vous parlé avec Sandrine Rosier
- Anne De la Sayette
Je n'arrive pas à avoir Sandrine Rosier, je suis à ma cinquième relance Je n'arrive pas à l'avoir
- ArtEcoVert Pauline Leroux
Alors vous allez demander à Sandrine De la part d'Anne Pour répondre Encore une personne que j'adore Et qui est Là aussi on a des parcours très différents, c'est ce qui fait la richesse.
- Anne De la Sayette
D'accord, ok, très clair. Bon, écoutez, merci beaucoup Anne.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale Merci à tous.
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