Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire cover
Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire

Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire

36min |15/06/2023
Play
Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire cover
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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Lucie Ubera - Garance l'atelier du cheveu - La couleur végétale capillaire

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36min |15/06/2023
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Description

Dans cet épisode d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir de recevoir Lucie Hubertop, cofondatrice des salons de coiffure écoresponsables Garance. Ensemble, elles plongent dans l'univers fascinant de la couleur végétale, un sujet qui prend de plus en plus d'ampleur dans le domaine de la coiffure. Lucie partage son parcours inspirant aux côtés de son associée Margot Terrain, révélant comment leur transition d'une formation classique vers l'utilisation de colorants végétaux a été à la fois un défi et une aventure enrichissante.


"Utiliser des colorants végétaux, c'est non seulement colorer les cheveux, mais aussi leur offrir une véritable cure de jouvence," affirme Lucie. Dans cet échange captivant, elle aborde les débuts difficiles de leur entreprise en 2011, lorsque le manque de fournisseurs de plantes tinctoriales représentait un obstacle majeur. Cependant, leur détermination à intégrer des solutions écoresponsables dans leur pratique a conduit à une véritable révolution dans le monde de la coiffure.


Lucie met en lumière les bienfaits des colorations capillaires végétales, qui utilisent des plantes comme l'éné, l'indigo, l'amla et le cassia. Ces pigments végétaux ne se contentent pas de teindre les cheveux, mais les nourrissent également grâce à leurs propriétés naturelles et leurs tanins bénéfiques. Elle explique le processus d'application des colorations végétales et souligne les différences essentielles entre les colorations synthétiques et celles issues de la nature.


En outre, elles discutent des enjeux de sensibilisation et de formation autour de la couleur végétale, un aspect crucial pour favoriser une adoption plus large de ces pratiques durables dans l'industrie de la coiffure. Lucie et Pauline insistent sur l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement, qui valorise les fibres naturelles et les colorants biosourcés.


Cet épisode est une véritable invitation à explorer les couleurs de plantes et à découvrir comment l'agriculture tinctoriale peut transformer notre rapport à la beauté. Si vous êtes curieux d'en savoir plus sur les techniques de teinture naturelle et les bienfaits des colorants végétaux, cet échange est fait pour vous.


Ne manquez pas cette occasion d'apprendre des experts du secteur, de vous inspirer de leur parcours et de comprendre comment la couleur végétale peut redéfinir notre approche de la coiffure.



Pauline


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast A RECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Speaker #1

    Mon but,

  • Speaker #0

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Speaker #1

    bonne écoute !

  • Speaker #0

    Alors donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Lucie Hubertop de Garance l'atelier du cheveu.

  • Speaker #1

    Bonjour Lucie ! Bonjour Pauline !

  • Speaker #0

    Alors, Lucie, première question, est-ce que tu peux te présenter et présenter ton associé Margot Terrain et nous expliquer comment vous êtes toutes les deux arrivées à la couleur végétale ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, moi, c'est Lucie. Je suis la cofondatrice des salons de coiffure éco-responsables Garance Latelier du Cheveu. Ces salons, je les ai cofondés avec mon acolyte qui s'appelle Margot. Vous ne pouvez pas être là aujourd'hui, mais on a créé le premier salon en 2011. 11 et on a commencé à Saint-Jean-de-Nuz sur la côte basque. Voilà. Et l'idée au départ, c'était de créer, de pouvoir proposer un salon de coiffure avec tous les services au maximum d'un salon de coiffure classique, mais avec l'idée d'impacter au minimum la planète. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Et alors, comment vous êtes arrivé à proposer de la couleur capillaire nature, enfin végétale ? Comment c'est venu ? Quelles ont été vos formations à toutes les deux pour arriver à ça ?

  • Speaker #1

    C'est venu un peu naturellement. En fait, toutes les deux, on a un parcours, une formation de coiffeuse classique, c'est-à-dire qu'on est issu d'écoles de coiffure classique où on a été biberonnés aux synthétiques et aux chimiques, en veux-tu en voilà. Et en fait, au bout d'un moment, on a fait le constat que, un, le centre coiffure était un endroit hyper polluant pour la planète. C'était un... voilà. ça génère beaucoup de déchets, ça utilise beaucoup d'eau, beaucoup d'électricité, tout ça. Ça, et en plus derrière, il y avait aussi beaucoup de problématiques capillaires de certaines clientes pour lesquelles on n'avait pas de réponse à apporter en restant cantonnés à l'utilisation de produits issus de la pétrochimie, de produits classiques en fait. Voilà, parce que la grande différence, c'est qu'en chimie, tu vas t'intéresser, quand je dis en chimie, en disant en cosmétique capillaire classique, Tu vas t'intéresser aux longueurs, à tes pointes, et tu ne t'intéresses jamais à ton cuir chevelu. Et en fait, tout ce qui est problématique, l'air classique, de pellicules, de cuir chevelu gras, d'eczéma, psoriasis, etc., chute de cheveux, en fait, on était hyper limité dans ce qu'on pouvait proposer aux clientes, et surtout, on n'avait aucune réponse à apporter efficace sur le long terme.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, le fait de combiner la couleur naturelle, ça fait aussi ce qu'on a mis.

  • Speaker #1

    Voilà, donc d'abord on est parti de ce constat-là, donc on s'est d'abord formé à tout ce qui est huile végétale, huile essentielle, argile aussi beaucoup. Voilà comment fonctionne le cuir chevelu et comment on peut faire pour aider ces personnes-là. Donc on s'est d'abord formé à ça et ensuite la végétale c'est venu un peu naturellement parce que, voilà, parce que quand tu fais des soins naturels aux cheveux et puis derrière tu utilises des colorants vraiment pour colorer, cacher tes cheveux blancs chimiques, c'est pas possible, on va pas avec l'autre. Donc... Mais au début, comme c'était en 2011, quand on a commencé, ça fait un petit moment quand même maintenant, et en 2011, il y avait très peu de fournisseurs encore de plantes tectoriales. C'était vraiment pas très développé, et donc pour nous, ça n'a pas été évident au départ de se former. Petit à petit, on a cherché, parce qu'on avait quand même entendu parler, on savait que c'était possible. Donc voilà, on a fini par trouver, par se former, et du coup à pouvoir proposer la coloration 100% végétale au salon.

  • Speaker #0

    Donc est-ce que maintenant, tu peux nous présenter Garance, l'atelier du cheveu, qui fait, si j'ai tout bien compris, de la couleur autant synthétique que de la couleur végétale à 100%. Est-ce que tu peux nous expliquer où ça se passe ? Quand ça a été créé, tu nous l'as dit, en 2011, qui travaille dedans ? Combien de personnes ? Comment tu répartis le synthétique avec la couleur naturelle ?

  • Speaker #1

    Donc, chez Garance, en fait, on a deux sérums de coiffure. On est à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz. On fait, en fait, encore un peu de synthétique, mais je t'avoue qu'on fait du synthétique uniquement pour des personnes pour qui le végétal n'est pas possible, parce qu'on a bien d'autres appris, mais tout n'est pas possible en végétal. Et puis aussi pour les personnes de passage ou tout simplement les gens qui n'ont pas envie de faire du végétal, parce que c'est bizarre, mais ça arrive. Et voilà, donc. Nous, au sein du salon, on fait vraiment 80 à 90% de coloration végétale. Mais après, ce qui n'est pas possible en végétal, typiquement, par exemple, c'est d'éclaircir les cheveux. Et comme on reste des coiffeurs, on a envie de continuer à avoir de la créativité et de s'amuser. Donc, on a envie de continuer à faire des blonds. Et ça, les blonds, typiquement, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Enfin, éclaircir le cheveu, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Donc, ça fait encore partie de la partie un peu synthétique qu'on fait au sein du salon. Ça va être ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais du coup, on est, là maintenant, une dizaine de collaborateurs tristes. Et voilà, donc on a les deux associés, Margot et moi, et puis après, deux responsables dans chaque salon, et voilà, une place de l'équipe et aussi des apprentis.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc ça, c'est très clair. Alors, est-ce que maintenant, tu peux nous parler de la partie vraiment, le lien avec les plantes ? Comment, enfin déjà, quelles plantes vous utilisez pour faire de la coloration capillaire ? Combien il y en a que vous utilisez et pourquoi ? Et qu'est-ce qu'elles apportent en plus ? Parce que je suppose qu'au-delà de colorer, elles ont peut-être des bienfaits autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter ? Oui, oui. Alors... Les plantes principales qu'on va utiliser en coloration végétale et les plus connues, ça va être typiquement l'ene, l'indigo, l'amla et le cassia. Voilà, ça c'est en gros les plantes qu'on va utiliser le plus. Alors maintenant, qu'est-ce que ça fait sur le cheveu, comment ça fonctionne ? Je vais d'abord t'expliquer la différence entre la synthétique et la végétale. En fait, la coloration synthétique, l'idée c'est que ça va venir ouvrir les écailles du cheveu. éliminer les pigments naturels qui sont présents dans ton cheveu et les remplacer par des pigments synthétiques. C'est pour ça que les personnes qui font des couleurs synthétiques ont constaté qu'elles ont un cheveu beaucoup plus sec, beaucoup plus rêche, beaucoup plus terne, parce que tu penses bien que c'est une manipulation hyper violente pour le cheveu. Et la végétale, c'est tout l'inverse. En fait, la végétale, on ne retire rien aux cheveux. C'est le pigment naturel qui va venir s'immiscer à l'intérieur de ton cheveu, tout roussement. sans l'abîmer. Et il va venir se mélanger avec des pigments de mélanine naturellement présents dans ton cheveu. Encore, on lui enlève rien, mais on lui apporte beaucoup de choses. Et donc, on dit toujours, nous, à nos clientes, la végétale, c'est avant tout un soin avant d'être une coloration. Ça va venir soigner, renforcer ton cheveu. Honnêtement, avant d'en faire l'anis, ça paraît toujours un peu magique, mais c'est vrai, vraiment, ça le renforce, ça lui donne beaucoup plus de brillance. En fait, les plantes, elles vont venir dans ton cheveu et aussi se fixer autour du cheveu. Donc ça crée comme une gaine protectrice qui fait que ton cheveu est double de volume quasiment. C'est plutôt intéressant pour les personnes qui ont les cheveux fermes. Et puis du coup, il est surtout beaucoup plus fort, beaucoup plus protégé parce qu'il a une carapace en plus par-dessus qui le protège. Et après, au niveau du cuir chevelu, ça va aussi le renforcer, ça va nourrir. Chaque plante va avoir des propriétés différentes. En gros, l'idée, c'est ça. C'est que tu vas venir soigner ton cheveu avant de le colorer.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc, tu as dit aîné, indigo, je suis surprise. Parce que pour moi, l'indigo, ça donne du bleu, donc je ne vois pas trop le...

  • Speaker #1

    Oui, parce que le principe de la coloration végétale, c'est de la colorimétrie pure. C'est-à-dire que chaque plante va représenter un pigment. Du rouge, du bleu, du vert, du jaune. D'accord. Et tu vas mélanger ça entre eux pour créer ta couleur. En fait, tu vas mélanger les plantes entre elles. Plus tu vas prendre en compte... Les pigments naturellement présents dans le cheveu de la personne. Comment tu fais ça ? Ça, c'est l'œil. En tant que coiffeur, on sait déterminer si le cheveu a plutôt tendance à être cendré, froid ou plutôt chaud. Si c'est plutôt blonde, rousse, très brune, même une brune peut avoir un brun plutôt chaud ou un brun plutôt froid. Et puis après, chaque cheveu est différent aussi. Et puis en végétal, c'est jamais une science exacte. Il y a plein de paramètres qui font que ta couleur, elle peut être réussie ou ratée, clairement. Et puis, voilà, on fait avec le vivant, donc on sait jamais exactement comment... C'est à peu près comment ça va sortir, évidemment. Mais des fois, il y a des paramètres, tu sais pas pourquoi. Tu vas faire le même mélange à 10 personnes et tu vas pas avoir le même résultat. Tank order. Donc voilà. Donc ça, c'est pour ça que la végétale, après, ça demande aussi... Pas mal de formations, pas mal de temps de pratique pour vraiment arriver à la maîtriser entièrement en tant que coiffeur.

  • Speaker #0

    D'accord, donc en gros, tu fais un diagnostic de ta cliente en regardant un peu ses cheveux, ce qu'elle cherche à atteindre comme résultat. Tu fais un mélange, parce que oui, il faut le rappeler, dans les colorants naturels, il y a plusieurs pigments et pas qu'un. Tu as bien fait de le redire. Du coup, tu fais ta mixture et quel liant tu utilises ? Parce que, tu vois, moi je m'entraîne dans mon atelier, je fais ça avec de l'eau, donc j'ai un truc hyper liquide. J'ai jamais fait de coloration capillaire, mais je vois cette texture un peu pâteuse. Comment tu obtiens cette texture du coup ?

  • Speaker #1

    C'est uniquement des plantes et de l'eau. Et en fait, ce sont des plantes très finement broyées qu'on va mélanger à de l'eau. Et donc effectivement, tu vas obtenir une pâte. Et ça, cette pâte, tu vas venir l'appliquer en épaisseur sur le cheveu. Donc des fois sur cheveux secs, des fois sur cheveux mouillés. Ça va dépendre aussi du cheveu et de ce que tu as envie d'avoir comme résultat. D'accord. Voilà, et après, on vient couvrir tout ça avec une charlotte ou un casque à mapeur, et puis on laisse poser. Et les temps de pause, ça peut aller de 10 minutes à une heure.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en gros, c'est la même technique que pour le synthétique. Tu prends, je ne sais pas, vous avez des petits papiers là ?

  • Speaker #1

    Ouais, on travaille, on a des grands saladiers en verre. On mélange, tu mélanges à de l'eau, ça fait une pâte à gâteau. Et tu fais comme ça. Tu appliques ça sur les cheveux en épaisseur et on couvre ça, on laisse poser. Et ce qui est assez rigolo en végétal, et ce qui peut faire peut-être un petit peu peur, je dis pour les coiffeurs et pour les clientes, c'est là où il faut nous faire énormément confiance, c'est qu'en fait, le résultat que tu obtiens le jour J sur tes cheveux, ce n'est pas le résultat définitif. Dans la couleur végétale, quand tu travailles sur du tissu, c'est pareil, la couleur végétale, c'est une couleur qui évolue. Et en fait, certains pigments ont besoin, quasiment tous d'ailleurs, ont besoin de s'oxyder à l'air libre pour vraiment obtenir la couleur définitive. En général, le jour J, on obtient une couleur au niveau du cheveu blanc. Alors tout ce qui est couleur un peu claire, on va obtenir une couleur beaucoup plus flash, plus flashy, au niveau des cheveux blancs surtout. Et là où c'est encore plus rigolo, il faut vraiment nous faire confiance, c'est que c'est pour les brunes qui ont beaucoup de cheveux blancs. Le jour J, quand tu rinces, tu as un reflet vert qui est tout à fait normal. C'est dingue ! C'est pas vers sa peur, je te rassure, mais c'est un peu vers ça. C'est normal. Mais les heures qui suivent, ça fonce, et c'est ça qui est génial, je trouve, et qui est magique, c'est que tu passes d'un truc vert à un brun magnifique.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Alors, du coup, tu peux faire une coloration, j'allais dire en masse, j'ai pas les termes capillaires, mais une coloration complète, donc par exemple, je veux foncer ma couleur, je peux appliquer sur tout le cheveu, est-ce que tu peux faire un système de mèche ?

  • Speaker #1

    Alors, Non, un système de mèche, en fait, oui et non. Concrètement, tu ne peux pas éclaircir ton végétal, comme je disais tout à l'heure. Par contre, la végétale, ça va naturellement s'adapter à tes nuances naturelles. C'est-à-dire que si tu as beaucoup de cheveux blancs, en fait, si tu as un cheveu blanc, le cheveu blanc, il va prendre plus clair, le cheveu foncé, il va prendre plus foncé, ce qui crée en fait au final un effet méché naturel. Ça ne te fait pas un effet casque uniforme, jamais, jamais. C'est ça qui donne un rendu final hyper naturel et c'est ce qui permet aussi à la repousse d'être beaucoup moins marquée. Les racines, la racine. Voilà, tu as beaucoup moins d'effet là en végétal.

  • Speaker #0

    Et donc si on compare une coloration synthétique, je ne sais pas quel est le temps de pose pour une coloration synthétique versus une coloration naturelle.

  • Speaker #1

    Alors en général, une synthétique, ça va être entre 20 et 30 minutes. D'accord. Et une couleur végétale, ça va être, je te dis, la moyenne. La moyenne de pause, c'est une heure. Mais pour tout ce qui est blanc, et pour les cuivrés aussi, ça peut être que 10 minutes ou 30 minutes.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc, il y a quand même un temps plus long de pause, à peu près,

  • Speaker #1

    on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'avais une autre question. Alors, ça peut paraître aussi bête, mais tu appliques ta pâte, qui est essentiellement plantée et eau. Tu l'appliques sur les cheveux. Après, vous rincez. Tout ça, ça part dans tes canalisations ou tu as un système ?

  • Speaker #1

    Non, ça part dans les canalisations. C'est là aussi où quand tu te pètes au végétal, il faut prévoir des canalisations un petit peu plus larges parce que c'est effectivement une pâte. Mais après, la couleur végétale, ça s'élimine quand même très facilement. Ça se dissout dans l'eau très facilement. Comparé à de l'argile, par exemple, où l'argile, ça va être plus dense. Là, c'est un peu les canalisations, mais la couleur végétale, non.

  • Speaker #0

    Et quand vous ne mettez aucun produit, par exemple, vous n'avez pas la phase de mordansage qu'on peut avoir en teinture, donc vous,

  • Speaker #1

    vous ne rejetez rien de chimique.

  • Speaker #0

    Donc, c'est juste penser aux canalisations pour ne pas avoir des dégâts. Super. Et donc, ça, c'est hyper clair. Donc, pas de, bah oui, c'est logique, pas d'éclaircissage, éclaircissement. Eclaircissement.

  • Speaker #1

    C'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment les deux,

  • Speaker #1

    enfin, les deux, ouais, les seules limites qu'on a en végétal. comme je te disais en fait on peut quasiment tout faire en végétal sauf 2-3 petits trucs c'est qu'on ne peut pas éclaircir son cheveu et on ne peut pas de reflet froid C'est-à-dire les reflets très cendrés ou certaines teintes de blanc, ça on ne va pas les avoir.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais en soi, quasiment tout est possible. J'insiste là-dessus parce que c'est toujours ce qu'on nous demande. Est-ce que ça tient et est-ce que ça prouve le cheveu blanc ? Oui, complètement. Génial. Ça tient même mieux qu'une couleur classique parce que ça s'oxyde beaucoup moins au soleil par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors j'ai plusieurs questions mais je vais d'abord te poser celle-ci. C'est donc, qui sont tes partenaires ? pour tes matières premières. Donc, tu travailles à partir d'extraits, donc des plantes broyées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des plantes broyées. Alors, nous, notre fournisseur principal, vraiment de couleurs végétales pures, c'est une entreprise qui s'appelle Couleur Gaia, qui est basée à Cholet, en France, avec qui on bosse depuis 2011. Et eux, en fait, on travaille avec eux parce que c'est vraiment les... Je trouve que c'est le meilleur fournisseur, clairement. Ils ont des super plantes, ils ont une qualité de plante en plus qui est constante, ils ont un pouvoir colorant qui est top. Et puis, ils ont vraiment une qualité de plante constante, et ça c'est génial en tant que poiffeur, c'est ça qui est hyper important, parce que tu travailles quand même sur l'humain, tu ne peux pas arrêter d'avoir un résultat. Avec 40 tous les mois, quand tu fais une couleur à quelqu'un. Et ça, malheureusement, on a pu tester d'autres fournisseurs, et c'était ça un peu le défaut, en fonction d'où poussent les plantes, comment elles sont cultivées, etc. Tu peux avoir une qualité de plante différente. entre les lots et ça c'est pas possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, ils sont spécialisés dans la couleur capillaire ? Oui, la couleur végétale. D'accord, ok, super. Et donc c'est ton principal fournisseur ?

  • Speaker #1

    C'est mon principal fournisseur, après on travaille avec un labo belge, eux ils nous fournissent tout ce qui est huile végétale et huile essentielle. D'accord. Et ensuite c'est pour l'argile, là on travaille avec un gros fournisseur qui est dans le Puy-en-Velay, qui fournit différents types d'argile en fonction des besoins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'argile, il l'aide pour la texture de la pâte ?

  • Speaker #1

    Non. Alors, l'argile, en fait, il sert à préparer ton cheveu avant la couleur. Ah, d'accord. Avant de faire une coloration végétale, on fait toujours ce qu'on appelle une détox à l'argile parce que tous les différents produits que tu peux utiliser, tes shampoings, tes masques, etc., qui ne sont pas forcément naturels, les différentes couleurs aussi que tu as pu faire avant sur tes cheveux, tout ça, ça vient déposer des matières. qui restent dans ton cheveu, qui sont aussi présents dans ton cuir chevelu, et qui vont modifier le pH de ton cheveu. Et ça, ça peut freiner la prise de la couleur, ou ça peut faire virer la couleur, ou faire en sorte que ta couleur végétale ne fonctionne pas bien. Donc avant de faire une végétale, c'est hyper important de faire une détoxification à l'argile. Et donc ça, soit tu le fais en amont, soit le jour J au salon, on fait d'abord un masque d'argile, pour les nouvelles clientes, je dis, pour les gens qui démarrent en végétale. On leur fait une détoxification à l'angile et après, on fait la végétale. Et puis après, l'argile, on s'en sert aussi pour d'autres soins. Oui, pour faire le cuir chevelu.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en fait, c'est quand même assez similaire à la couleur végétale en teinture textile. Parce que pour teindre le textile, il faut très bien préparer sa fibre. Et en fait, c'est la même chose.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et tu dois très bien préparer ton cheveu. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Le cheveu, c'est une fibre, c'est composé principalement de carotides.

  • Speaker #0

    Génial. J'ai une question très futile, tu vas me dire. Je vois beaucoup de boîtes en supermarché pour faire ta teinture chez toi à domicile. Est-ce que vous, vous avez réfléchi à cette option de proposer un genre de kit à faire chez soi si tu dis que c'est essentiellement des plantes, de l'eau ? une application qui dure assez longtemps, est-ce que vous avez imaginé, envisagé ou c'est pas possible un genre de box maison pour faire ça ?

  • Speaker #1

    Si, si, complètement. Alors c'est pas bête du tout comme question, non, non, c'est une demande qu'on a depuis longtemps avec la clientèle. Donc oui, oui, nous on peut fournir en fait la poudre, le mélange, chaque personne, et elles peuvent se faire des retouches à la maison. Ça n'y aura rien.

  • Speaker #0

    Donc en mode retouche, par exemple, quand les racines apparaissent, elles peuvent refaire leurs racines.

  • Speaker #1

    Je dis toujours retouche parce qu'après, non, on a des clientes qui se font la couleur uniquement chez elles. On leur fournit simplement la couleur et elles la font chez elles. Mais c'est juste que techniquement, ça peut être un peu des fois compliqué pour certaines parce qu'il faut bien appliquer ta couleur, bien la répartir pour avoir un résultat optimal, etc. Et ça, quand tu le fais toute seule, c'est pas tout. Oui, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Les résultats ne sont pas garantis.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    On fournit la couleur, on garantit pas le résultat. Et alors,

  • Speaker #0

    j'avais une autre question. Je connais des coiffeuses qui ont eu des réactions allergiques, très fortement prises au niveau des mains par rapport au l'or en chimique. Est-ce que vous rencontrez des aléas avec la couleur végétale ou vraiment il n'y a rien à signaler ?

  • Speaker #1

    Alors, quasiment pas. Je dis quasiment pour vraiment être honnête parce qu'en soi, non, ça n'arrive quasiment jamais. Mais il y a la plante, la fameuse plante d'indigo, qui peut être finalement, qui est astringente et qui peut provoquer des démangeaisons. Alors, d'accord, pas pour les coiffeuses, clairement. Pour les coiffeuses, ça, je ne l'ai jamais vue. Pas de souci. Par contre, pour les clientes, il y a certaines clientes qui sont très sensibles à l'indigo et à qui ça provoque des démangeaisons. Mais c'est des démangeaisons qui passent. Très vite, en fait, tu fais un shampoing derrière et il n'y a plus rien. C'est simplement que la plante travaille. Il y a quand même des principes actifs dans les plantes. Donc, ça travaille et ça réagit avec la peau. Mais c'est tout. Mais sinon, non, ça n'a rien à voir avec toutes les maladies professionnelles qu'on peut avoir en synthétique.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, du coup, j'avais une question sur plutôt le... Est-ce que tu as des homologues en France qui travaillent comme vous la couleur naturelle ? Est-ce que tu peux nous en parler, nous expliquer un petit peu comment c'est en train d'émerger ? Parce que vous, vous êtes là quand même depuis bientôt 12 ans, donc vous avez du recul sur la profession. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit retour d'expérience sur ces acteurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc effectivement, nous ça fait 12 ans qu'on fait ça. Et en fait, il y a 12 ans, clairement, on était des ovnis. Mais maintenant, ça se développe de plus en plus. Et tant mieux, il y a de plus en plus de coiffeurs qui prennent conscience des dangers, tout simplement pour eux-mêmes, l'utilisation de produits synthétiques sur le long terme. Donc oui, ça se développe bien. Ça se développe beaucoup en grande ville. Il y a même des franchises maintenant qui existent en 100% végétal. Voilà. Après, je t'avoue que je reste quand même toujours étonnée du peu de développement encore. Parce que... Nous, on est tellement convaincus des bienfaits et on trouve ça tellement génial. Je trouve bizarre qu'il n'y ait pas plus de coiffeurs qui s'y mettent. Maintenant, c'est vrai que passer au végétal en tant que coiffeur, ça demande à revoir toute ta copie. Ça demande à te reformer entièrement. Ça peut paraître plus contraignant pour beaucoup de coiffeurs, le fait que les temps de poste soient un peu plus longs. C'est tellement facile en synthétique. Le résultat est tellement garanti en synthétique que quand tu passes en végétal, comme je disais tout à l'heure, on fait avec le vivant. Donc, tu peux avoir des fois des paramètres qui font que ta couleur n'est pas optimale. Et du coup, ça a pas mal de poids-feu pour prendre une litre sans béton.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, c'était ça ma question d'après. Du coup, il y en a pas mal en France, mais pas assez par rapport aux avantages que ça apporte. Par contre, comme tu dis, pour une reconversion ou comme vous faites vous, une cohabitation du synthétique et du végétal, Le gros souci, c'est en fait de redécouvrir un métier. Exactement. Est-ce que tu as la même problématique qu'en textile ? Est-ce que le coût de la coloration est plus élevé ? Je suppose que oui, vu la production des plantes. On en parle beaucoup dans le podcast, donc je pense que les auditeurs sont éveillés au fait que oui, ça coûte plus cher. Mais est-ce que tu as un ordre d'idées à nous partager d'une coloration synthétique avec une coloration... végétal, c'est à peu près quoi la différence ?

  • Speaker #1

    C'est assez... Je vais avoir du mal à répondre à cette question parce qu'en fait, ça dépend vraiment de ton fournisseur de colorants synthétiques, clairement. Tu peux passer du simple au double en prix d'achat. Ça va être compliqué. Maintenant, effectivement, la coloration végétale revient un peu plus cher. Mais en fait, souvent, les clients s'y retrouvent beaucoup parce que tout simplement, étant donné que tu ne sensibilises pas ton cheveu, En fait, ce que tu vas mettre en coloration, tu vas le gagner sur tous les soins que tu dois faire à côté.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord. Tout simplement. Et puis vraiment, sur le long terme, il y a un tel bénéfice sur le cheveu qu'en fait, il y a beaucoup de clients qui se font. C'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Il y a un bénéfice pour le cheveu, mais aussi pour la planète.

  • Speaker #1

    Il y a un bénéfice énorme pour le coiffeur, pour la planète.

  • Speaker #0

    Donc, c'est gagnant quand même pour pas mal de...

  • Speaker #1

    Et honnêtement, je te dis, nous, on fait maintenant 80-90% de végétal et c'est très, très, très, très rare. Les personnes qui, une fois qu'elles commencent en végétal, elles y restent. Rien au monde, elles repartent en synthétique. C'est dingue. Parce que tu gagnes en qualité de cheveux énorme.

  • Speaker #0

    Et alors, du coup, si on devait se dire quels sont les leviers à lever pour qu'il y ait plus de coiffeurs qui passent à la couleur végétale, pour toi, ce n'est quoi ?

  • Speaker #1

    De l'information, de la formation, de la dédramatisation, parce qu'il y a beaucoup de fausses idées aussi, je pense, qui circulent encore sur le végétal. C'est vraiment le... Je suis toujours très étonnée quand on me le dit encore. Mais non, mais ça ne tient pas. Il y a mon coiffeur qui m'a dit que ça ne couvrait pas les cheveux blancs. Non, c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est dingue, vous avez exactement les mêmes préjugés qu'ont les teinturières artisanales sur la couleur végétale. C'est exactement les mêmes... les mêmes préjugés qui ressortent. C'est fou de faire ce parallèle. Ok, alors du coup, c'est hyper clair. Donc, il y en a d'autres en France. Il y a des franchises en 100% couleur végétale, mais ce n'est pas encore méga développé. Donc, d'où le fait d'en parler aujourd'hui sur le podcast. Et je vais avoir aussi un autre acteur. Alors,

  • Speaker #1

    je ne me souviens plus du nom,

  • Speaker #0

    mais j'ai vu que vous n'étiez pas non plus si nombreux que ça. J'ai vu à Paris et j'ai vu un autre. Bref, je vais essayer d'en avoir plusieurs pour justement que... qu'on parle de ça parce que c'est important de le faire découvrir. J'ai des petites questions rapides à te poser. Est-ce que tu as aujourd'hui des moyens de transmission de ce que vous avez créé, parce que vous avez ouvert un chemin sur la couleur végétale capillaire ? Comment vous faites, toutes les deux, avec Margot, pour transmettre votre savoir au-delà de vos équipes ? Comment vous essayez de faire découvrir et de transmettre ?

  • Speaker #1

    En fait, tout simplement par la communication extérieure qu'on doit avoir, c'est-à-dire tout simplement les réseaux sociaux. On va beaucoup communiquer sur Instagram et sur TikTok, sur comment ça fonctionne, etc. Comme évidemment, on est suivi aussi par pas mal de coiffeurs, ça permet d'informer les coiffeurs là-dessus. C'est génial. Et puis après, tous les ans, on a de nouveaux apprentis et donc on forme vraiment les gens en interne. Après, on a les écoles de coiffure, par exemple, ça serait une bonne piste à avoir, mais malheureusement, il n'y a pas encore beaucoup d'écoles de coiffure qui sont prêtes à intégrer la couleur végétale et l'enseignement du végétal dans la formation. C'est comme ça, ça vient tout doucement, parce qu'on est biberonné, dans le monde de la coiffure, on est biberonné depuis toujours aux synthétiques, et une fois de plus, c'est difficile de changer ses habitudes.

  • Speaker #0

    Et avant, est-ce qu'avant, c'est une question hyper bête, Est-ce qu'avant, on se teignait les cheveux, genre, il y a hyper longtemps ? Et si les gens se teignaient les cheveux, qu'est-ce qu'ils utilisaient ? Sûrement des plantes ?

  • Speaker #1

    En fait, la première coloration du cheveu au monde, c'est le henné. C'est dramatique, c'est le henné. Ça fait des milliers d'années qu'une civilisation se teigne les cheveux avec le henné. Après, en Europe, je ne sais pas exactement avec quoi, qu'est-ce qu'ils utilisaient au départ, mais la démocratisation de se colorer les cheveux, ça a été d'abord par le synthétique. C'est l'oréal, je crois qu'elle a mis ça au point dans les années 40, peut-être quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. C'est intéressant de voir qu'on oublie un peu de ce qu'on faisait avant. Né, tu as raison de le rappeler, de toute façon, c'est hyper connu. C'est la première plante à laquelle j'ai pensé quand je réfléchissais, mais avec quoi elles peuvent faire des couleurs ? Ok, des petites questions rapides sur de l'inspiration. Où est-ce que tu cherches tes sources d'inspiration et quelles sont tes sources d'inspiration aujourd'hui pour continuer ton travail dans la couleur végétale ? Où tu vas chercher des sources d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, on travaille beaucoup avec notre principal fournisseur dans Couleur Gaïa. C'est vraiment eux qui s'occupent d'aller chercher les plantes, les tester, etc. on échange beaucoup et à chaque fois qu'il y a des ils sont des nouvelles trouvailles ils nous les proposent c'est ça qui est génial et on teste et on voit ce que ça donne et on apprend surtout à les maîtriser chacune et voilà et après les gens qui m'inspirent moi c'est pas forcément dans la couleur végétale mais en général les gens qui s'accrochent qui fouinent et qui ont envie un peu de faire changer les choses dans différents domaines ok

  • Speaker #0

    Et si tu étais une plante Tinctorial Tu serais laquelle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben

  • Speaker #0

    Alors on n'en a pas trop parlé mais je dirais, c'est vrai que j'en ai pas parlé de celui-là, mais je dirais le curcuma. Parce que non, parce qu'en fait j'aime bien la teinte que donne le curcuma, c'est très doux. Par contre ça s'accroche, c'est très coriace.

  • Speaker #1

    Tu fais des teintures végétales ?

  • Speaker #0

    Il y a un truc que j'ai utilisé, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. D'accord, ok. Ok, super sympa. J'avais une question plutôt technique. tes boxes, je ne sais pas comment on appelle ça, les boxes de couleurs dont on parlait tout à l'heure à faire chez soi, est-ce que vous avez un site internet ? Est-ce que c'est disponible en ligne ou c'est dans votre magasin qu'il faut aller les...

  • Speaker #0

    Alors non, c'est dans les magasins parce que il y aurait trop de risques pour... Enfin, on pourrait les vendre en ligne mais il y aurait trop de risques pour les clientes. Le végétal, c'est vraiment particulier, c'est très technique, donc c'est important même pour les clientes, c'est rare qu'on vende de la coloration végétale à une personne à qui on n'a jamais fait de la couleur. au salon. Parce qu'il faut qu'on ait le recul, il faut qu'on voit comment la couleur a évolué. Comme je te disais au début, la couleur végétale, on n'a jamais le résultat définitif le jour J. Donc il faut voir comment la couleur a évolué en fonction du cheveu, en fonction de la personne, etc. Donc voilà, pour être sûr de donner le bon mélange de plantes, il faut être déjà venu au salon ou en tout cas avoir fait un bon diagnostic avant au salon.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question, je t'en rajoute plein par rapport à ce que tu as vu. Est-ce que tu as... Est-ce que c'est une technique qui est plus développée dans d'autres pays ? Est-ce qu'il y a d'autres pays qui sont en avance sur la couleur végétale capillaire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. Je pense que, clairement en Inde, ils sont beaucoup plus en avance. Après, je ne sais pas. Nous, la plupart des plantes de couleur Gaïa poussent en Inde et sont fabriquées en Inde. Ils ont une culture de la plante énorme, ça c'est connu. Je pense qu'en Andouille, mais après en Europe, je n'ai pas l'impression. Parce que nous, on est au Pays Basque, on est à la frontière espagnole. Et en fait, on a plusieurs clientes qui viennent d'Espagne se faire des végétales. Parce qu'il n'y en a pas trop de l'autre côté. D'accord,

  • Speaker #1

    tu vois, ce serait intéressant. Je vais essayer de regarder.

  • Speaker #0

    Franchement, ça peut être intéressant que tu regardes. Je n'ai pas trop poussé, mais moi, de ce que j'en entends, même la semaine dernière, quand je parlais avec une cliente, elle a ça. Enfin bref, qui venait des Etats-Unis et aux Etats-Unis, elle ne trouvait pas de... Ah ! Elle faisait du végétal, tu vois, donc je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, sur la couleur végétale, donc moi, je ne suis pas focalisée que sur le textile. J'essaye d'ouvrir, tu vois, donc à la profume, au cosmétique, à l'alimentaire. Et en fait, plus ça avance, plus je me rends compte qu'il y a des domaines d'application variés. Mais je sais que, par exemple, sur la teinture, la France est un peu en retard par rapport aux voisins européens. Mais tu vois, sur la coloration capillaire... Et je suis avec vous. Mais oui, j'avoue que je n'ai pas vu grand-chose en Europe. Donc... Je te dis, je vais creuser, j'essaierai d'apporter une petite prise de hauteur déjà en Europe, pour regarder un peu ce qui se fait.

  • Speaker #0

    Peut-être l'Italie, tu vois, parce que je me rappelle, il y a longtemps, les premiers fournisseurs de coloration synthétique, mais qui essayaient d'améliorer les choses, on va dire, c'était souvent des marques italiennes. Ah, tu vois, d'accord.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une autre question encore, est-ce que vous avez un syndicat de la... coiffure ou à une fédération ou quelqu'un qui ouais et ces gens là ils ont ils ont eu vent de ce que vous faites en couleurs et alors après oui les syndicats ont quand même fait il ya un truc intéressant qui s'appelle si un label qui s'appelle développement durable mon poids faire sans gage qui existe depuis un petit moment maintenant et

  • Speaker #0

    qui en fait des livres un label des co responsabilités à au sein de coiffure une qui font passer des audits voilà et et et il a eu Je crois qu'ils passent toujours par Ecoser pour labelliser les coiffures. Et donc, voilà, ils sont là pour promouvoir les bons gestes écologiques dans les centres de coiffure. Donc, évidemment, l'utilisation de produits, il est moins nocif possible, il est moins polluant possible. Mais aussi, ça c'est aussi peut-être une partie dont on a moins parlé, mais quand je disais que le centre de coiffure, c'était un milieu hyper polluant, là aussi, nous, on a essayé de vraiment réfléchir en tout là-dessus, c'est-à-dire utiliser moins d'électricité, mettre des LED partout. Faire notre propre lessive,

  • Speaker #1

    tout simplement.

  • Speaker #0

    Mettre des économiseurs d'eau en bac à shampoing pour utiliser le moins d'eau possible. Recycler ses déchets, passer par des filiales pour tout ce qui est justement produits synthétiques, passer par des filiales spécifiques qui vont aller les recycler de manière écologique, etc. Tout ça, c'est des paramètres importants aussi à prendre en compte. Et donc, il y a ce label qui existe, qui permet de certifier ça.

  • Speaker #1

    Et encore une question dans la démarche du recyclage, etc. Est-ce que vous faites quelque chose des cheveux coupés ? Oui,

  • Speaker #0

    les cheveux coupés. Maintenant, tu as quelques entreprises qui les récupèrent et qui en font des chiffres pour les hydrocarbures.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors ça, moi, je l'ai vu il n'y a pas longtemps. Tu sais, moi, je suis branchée très, très plante. Et en fait, j'ai vu des paillages.

  • Speaker #0

    Oui, des paillages. J'avais les cheveux, oui.

  • Speaker #1

    du caillage avec les cheveux donc je me disais à mon avis il y a des trucs à faire enfin fou quoi avec les cheveux donc c'est hyper intéressant pour filtrer, je n'avais jamais entendu c'est top on arrive à la question qui est à qui veux-tu passer ton micro dans cette chaîne. Donc, tu es la première. Enfin, vous êtes, toi et Margot, les premières que j'ai sur les couleurs capillaires. Est-ce que tu as une idée à qui tu aimerais bien ? Enfin, à qui ? Je vais y arriver, je vais reprendre. Tu passes ton micro que j'ai interviewé cette personne.

  • Speaker #0

    Tu peux aller interviewer l'équipe de Couleurs Gaïa. Parce qu'ils sont super. Ils sont sympas, ils sont à Cholet. Ah oui, Cholet, tu l'avais dit.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, j'étais ravie de découvrir tout ça. J'ai trouvé un point commun avec la teinture pour le textile. Par contre, peut-être une avance française sur le sujet de la couleur capillaire à suivre.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Pauline.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lucie. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Arecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #2

    Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Lucie Hubertop

    00:00

  • Parcours de Lucie et Margot vers la couleur végétale

    00:45

  • Transition vers la couleur capillaire végétale

    01:42

  • Présentation des salons Garance et de leurs services

    04:18

  • Les plantes utilisées pour la coloration capillaire

    06:00

  • Différences entre coloration synthétique et végétale

    06:46

  • Processus d'application de la coloration végétale

    10:20

  • Résultats et évolution de la couleur végétale

    12:24

  • Comparaison des coûts entre synthétique et végétal

    13:19

  • Partenaires et matières premières utilisées

    15:38

  • État de la couleur végétale en France et en Europe

    21:06

  • Transmission du savoir et sensibilisation à la couleur végétale

    25:53

  • Conclusion et invitation à suivre le podcast

    35:16

Description

Dans cet épisode d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir de recevoir Lucie Hubertop, cofondatrice des salons de coiffure écoresponsables Garance. Ensemble, elles plongent dans l'univers fascinant de la couleur végétale, un sujet qui prend de plus en plus d'ampleur dans le domaine de la coiffure. Lucie partage son parcours inspirant aux côtés de son associée Margot Terrain, révélant comment leur transition d'une formation classique vers l'utilisation de colorants végétaux a été à la fois un défi et une aventure enrichissante.


"Utiliser des colorants végétaux, c'est non seulement colorer les cheveux, mais aussi leur offrir une véritable cure de jouvence," affirme Lucie. Dans cet échange captivant, elle aborde les débuts difficiles de leur entreprise en 2011, lorsque le manque de fournisseurs de plantes tinctoriales représentait un obstacle majeur. Cependant, leur détermination à intégrer des solutions écoresponsables dans leur pratique a conduit à une véritable révolution dans le monde de la coiffure.


Lucie met en lumière les bienfaits des colorations capillaires végétales, qui utilisent des plantes comme l'éné, l'indigo, l'amla et le cassia. Ces pigments végétaux ne se contentent pas de teindre les cheveux, mais les nourrissent également grâce à leurs propriétés naturelles et leurs tanins bénéfiques. Elle explique le processus d'application des colorations végétales et souligne les différences essentielles entre les colorations synthétiques et celles issues de la nature.


En outre, elles discutent des enjeux de sensibilisation et de formation autour de la couleur végétale, un aspect crucial pour favoriser une adoption plus large de ces pratiques durables dans l'industrie de la coiffure. Lucie et Pauline insistent sur l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement, qui valorise les fibres naturelles et les colorants biosourcés.


Cet épisode est une véritable invitation à explorer les couleurs de plantes et à découvrir comment l'agriculture tinctoriale peut transformer notre rapport à la beauté. Si vous êtes curieux d'en savoir plus sur les techniques de teinture naturelle et les bienfaits des colorants végétaux, cet échange est fait pour vous.


Ne manquez pas cette occasion d'apprendre des experts du secteur, de vous inspirer de leur parcours et de comprendre comment la couleur végétale peut redéfinir notre approche de la coiffure.



Pauline


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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast A RECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Speaker #1

    Mon but,

  • Speaker #0

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Speaker #1

    bonne écoute !

  • Speaker #0

    Alors donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Lucie Hubertop de Garance l'atelier du cheveu.

  • Speaker #1

    Bonjour Lucie ! Bonjour Pauline !

  • Speaker #0

    Alors, Lucie, première question, est-ce que tu peux te présenter et présenter ton associé Margot Terrain et nous expliquer comment vous êtes toutes les deux arrivées à la couleur végétale ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, moi, c'est Lucie. Je suis la cofondatrice des salons de coiffure éco-responsables Garance Latelier du Cheveu. Ces salons, je les ai cofondés avec mon acolyte qui s'appelle Margot. Vous ne pouvez pas être là aujourd'hui, mais on a créé le premier salon en 2011. 11 et on a commencé à Saint-Jean-de-Nuz sur la côte basque. Voilà. Et l'idée au départ, c'était de créer, de pouvoir proposer un salon de coiffure avec tous les services au maximum d'un salon de coiffure classique, mais avec l'idée d'impacter au minimum la planète. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Et alors, comment vous êtes arrivé à proposer de la couleur capillaire nature, enfin végétale ? Comment c'est venu ? Quelles ont été vos formations à toutes les deux pour arriver à ça ?

  • Speaker #1

    C'est venu un peu naturellement. En fait, toutes les deux, on a un parcours, une formation de coiffeuse classique, c'est-à-dire qu'on est issu d'écoles de coiffure classique où on a été biberonnés aux synthétiques et aux chimiques, en veux-tu en voilà. Et en fait, au bout d'un moment, on a fait le constat que, un, le centre coiffure était un endroit hyper polluant pour la planète. C'était un... voilà. ça génère beaucoup de déchets, ça utilise beaucoup d'eau, beaucoup d'électricité, tout ça. Ça, et en plus derrière, il y avait aussi beaucoup de problématiques capillaires de certaines clientes pour lesquelles on n'avait pas de réponse à apporter en restant cantonnés à l'utilisation de produits issus de la pétrochimie, de produits classiques en fait. Voilà, parce que la grande différence, c'est qu'en chimie, tu vas t'intéresser, quand je dis en chimie, en disant en cosmétique capillaire classique, Tu vas t'intéresser aux longueurs, à tes pointes, et tu ne t'intéresses jamais à ton cuir chevelu. Et en fait, tout ce qui est problématique, l'air classique, de pellicules, de cuir chevelu gras, d'eczéma, psoriasis, etc., chute de cheveux, en fait, on était hyper limité dans ce qu'on pouvait proposer aux clientes, et surtout, on n'avait aucune réponse à apporter efficace sur le long terme.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, le fait de combiner la couleur naturelle, ça fait aussi ce qu'on a mis.

  • Speaker #1

    Voilà, donc d'abord on est parti de ce constat-là, donc on s'est d'abord formé à tout ce qui est huile végétale, huile essentielle, argile aussi beaucoup. Voilà comment fonctionne le cuir chevelu et comment on peut faire pour aider ces personnes-là. Donc on s'est d'abord formé à ça et ensuite la végétale c'est venu un peu naturellement parce que, voilà, parce que quand tu fais des soins naturels aux cheveux et puis derrière tu utilises des colorants vraiment pour colorer, cacher tes cheveux blancs chimiques, c'est pas possible, on va pas avec l'autre. Donc... Mais au début, comme c'était en 2011, quand on a commencé, ça fait un petit moment quand même maintenant, et en 2011, il y avait très peu de fournisseurs encore de plantes tectoriales. C'était vraiment pas très développé, et donc pour nous, ça n'a pas été évident au départ de se former. Petit à petit, on a cherché, parce qu'on avait quand même entendu parler, on savait que c'était possible. Donc voilà, on a fini par trouver, par se former, et du coup à pouvoir proposer la coloration 100% végétale au salon.

  • Speaker #0

    Donc est-ce que maintenant, tu peux nous présenter Garance, l'atelier du cheveu, qui fait, si j'ai tout bien compris, de la couleur autant synthétique que de la couleur végétale à 100%. Est-ce que tu peux nous expliquer où ça se passe ? Quand ça a été créé, tu nous l'as dit, en 2011, qui travaille dedans ? Combien de personnes ? Comment tu répartis le synthétique avec la couleur naturelle ?

  • Speaker #1

    Donc, chez Garance, en fait, on a deux sérums de coiffure. On est à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz. On fait, en fait, encore un peu de synthétique, mais je t'avoue qu'on fait du synthétique uniquement pour des personnes pour qui le végétal n'est pas possible, parce qu'on a bien d'autres appris, mais tout n'est pas possible en végétal. Et puis aussi pour les personnes de passage ou tout simplement les gens qui n'ont pas envie de faire du végétal, parce que c'est bizarre, mais ça arrive. Et voilà, donc. Nous, au sein du salon, on fait vraiment 80 à 90% de coloration végétale. Mais après, ce qui n'est pas possible en végétal, typiquement, par exemple, c'est d'éclaircir les cheveux. Et comme on reste des coiffeurs, on a envie de continuer à avoir de la créativité et de s'amuser. Donc, on a envie de continuer à faire des blonds. Et ça, les blonds, typiquement, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Enfin, éclaircir le cheveu, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Donc, ça fait encore partie de la partie un peu synthétique qu'on fait au sein du salon. Ça va être ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais du coup, on est, là maintenant, une dizaine de collaborateurs tristes. Et voilà, donc on a les deux associés, Margot et moi, et puis après, deux responsables dans chaque salon, et voilà, une place de l'équipe et aussi des apprentis.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc ça, c'est très clair. Alors, est-ce que maintenant, tu peux nous parler de la partie vraiment, le lien avec les plantes ? Comment, enfin déjà, quelles plantes vous utilisez pour faire de la coloration capillaire ? Combien il y en a que vous utilisez et pourquoi ? Et qu'est-ce qu'elles apportent en plus ? Parce que je suppose qu'au-delà de colorer, elles ont peut-être des bienfaits autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter ? Oui, oui. Alors... Les plantes principales qu'on va utiliser en coloration végétale et les plus connues, ça va être typiquement l'ene, l'indigo, l'amla et le cassia. Voilà, ça c'est en gros les plantes qu'on va utiliser le plus. Alors maintenant, qu'est-ce que ça fait sur le cheveu, comment ça fonctionne ? Je vais d'abord t'expliquer la différence entre la synthétique et la végétale. En fait, la coloration synthétique, l'idée c'est que ça va venir ouvrir les écailles du cheveu. éliminer les pigments naturels qui sont présents dans ton cheveu et les remplacer par des pigments synthétiques. C'est pour ça que les personnes qui font des couleurs synthétiques ont constaté qu'elles ont un cheveu beaucoup plus sec, beaucoup plus rêche, beaucoup plus terne, parce que tu penses bien que c'est une manipulation hyper violente pour le cheveu. Et la végétale, c'est tout l'inverse. En fait, la végétale, on ne retire rien aux cheveux. C'est le pigment naturel qui va venir s'immiscer à l'intérieur de ton cheveu, tout roussement. sans l'abîmer. Et il va venir se mélanger avec des pigments de mélanine naturellement présents dans ton cheveu. Encore, on lui enlève rien, mais on lui apporte beaucoup de choses. Et donc, on dit toujours, nous, à nos clientes, la végétale, c'est avant tout un soin avant d'être une coloration. Ça va venir soigner, renforcer ton cheveu. Honnêtement, avant d'en faire l'anis, ça paraît toujours un peu magique, mais c'est vrai, vraiment, ça le renforce, ça lui donne beaucoup plus de brillance. En fait, les plantes, elles vont venir dans ton cheveu et aussi se fixer autour du cheveu. Donc ça crée comme une gaine protectrice qui fait que ton cheveu est double de volume quasiment. C'est plutôt intéressant pour les personnes qui ont les cheveux fermes. Et puis du coup, il est surtout beaucoup plus fort, beaucoup plus protégé parce qu'il a une carapace en plus par-dessus qui le protège. Et après, au niveau du cuir chevelu, ça va aussi le renforcer, ça va nourrir. Chaque plante va avoir des propriétés différentes. En gros, l'idée, c'est ça. C'est que tu vas venir soigner ton cheveu avant de le colorer.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc, tu as dit aîné, indigo, je suis surprise. Parce que pour moi, l'indigo, ça donne du bleu, donc je ne vois pas trop le...

  • Speaker #1

    Oui, parce que le principe de la coloration végétale, c'est de la colorimétrie pure. C'est-à-dire que chaque plante va représenter un pigment. Du rouge, du bleu, du vert, du jaune. D'accord. Et tu vas mélanger ça entre eux pour créer ta couleur. En fait, tu vas mélanger les plantes entre elles. Plus tu vas prendre en compte... Les pigments naturellement présents dans le cheveu de la personne. Comment tu fais ça ? Ça, c'est l'œil. En tant que coiffeur, on sait déterminer si le cheveu a plutôt tendance à être cendré, froid ou plutôt chaud. Si c'est plutôt blonde, rousse, très brune, même une brune peut avoir un brun plutôt chaud ou un brun plutôt froid. Et puis après, chaque cheveu est différent aussi. Et puis en végétal, c'est jamais une science exacte. Il y a plein de paramètres qui font que ta couleur, elle peut être réussie ou ratée, clairement. Et puis, voilà, on fait avec le vivant, donc on sait jamais exactement comment... C'est à peu près comment ça va sortir, évidemment. Mais des fois, il y a des paramètres, tu sais pas pourquoi. Tu vas faire le même mélange à 10 personnes et tu vas pas avoir le même résultat. Tank order. Donc voilà. Donc ça, c'est pour ça que la végétale, après, ça demande aussi... Pas mal de formations, pas mal de temps de pratique pour vraiment arriver à la maîtriser entièrement en tant que coiffeur.

  • Speaker #0

    D'accord, donc en gros, tu fais un diagnostic de ta cliente en regardant un peu ses cheveux, ce qu'elle cherche à atteindre comme résultat. Tu fais un mélange, parce que oui, il faut le rappeler, dans les colorants naturels, il y a plusieurs pigments et pas qu'un. Tu as bien fait de le redire. Du coup, tu fais ta mixture et quel liant tu utilises ? Parce que, tu vois, moi je m'entraîne dans mon atelier, je fais ça avec de l'eau, donc j'ai un truc hyper liquide. J'ai jamais fait de coloration capillaire, mais je vois cette texture un peu pâteuse. Comment tu obtiens cette texture du coup ?

  • Speaker #1

    C'est uniquement des plantes et de l'eau. Et en fait, ce sont des plantes très finement broyées qu'on va mélanger à de l'eau. Et donc effectivement, tu vas obtenir une pâte. Et ça, cette pâte, tu vas venir l'appliquer en épaisseur sur le cheveu. Donc des fois sur cheveux secs, des fois sur cheveux mouillés. Ça va dépendre aussi du cheveu et de ce que tu as envie d'avoir comme résultat. D'accord. Voilà, et après, on vient couvrir tout ça avec une charlotte ou un casque à mapeur, et puis on laisse poser. Et les temps de pause, ça peut aller de 10 minutes à une heure.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en gros, c'est la même technique que pour le synthétique. Tu prends, je ne sais pas, vous avez des petits papiers là ?

  • Speaker #1

    Ouais, on travaille, on a des grands saladiers en verre. On mélange, tu mélanges à de l'eau, ça fait une pâte à gâteau. Et tu fais comme ça. Tu appliques ça sur les cheveux en épaisseur et on couvre ça, on laisse poser. Et ce qui est assez rigolo en végétal, et ce qui peut faire peut-être un petit peu peur, je dis pour les coiffeurs et pour les clientes, c'est là où il faut nous faire énormément confiance, c'est qu'en fait, le résultat que tu obtiens le jour J sur tes cheveux, ce n'est pas le résultat définitif. Dans la couleur végétale, quand tu travailles sur du tissu, c'est pareil, la couleur végétale, c'est une couleur qui évolue. Et en fait, certains pigments ont besoin, quasiment tous d'ailleurs, ont besoin de s'oxyder à l'air libre pour vraiment obtenir la couleur définitive. En général, le jour J, on obtient une couleur au niveau du cheveu blanc. Alors tout ce qui est couleur un peu claire, on va obtenir une couleur beaucoup plus flash, plus flashy, au niveau des cheveux blancs surtout. Et là où c'est encore plus rigolo, il faut vraiment nous faire confiance, c'est que c'est pour les brunes qui ont beaucoup de cheveux blancs. Le jour J, quand tu rinces, tu as un reflet vert qui est tout à fait normal. C'est dingue ! C'est pas vers sa peur, je te rassure, mais c'est un peu vers ça. C'est normal. Mais les heures qui suivent, ça fonce, et c'est ça qui est génial, je trouve, et qui est magique, c'est que tu passes d'un truc vert à un brun magnifique.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Alors, du coup, tu peux faire une coloration, j'allais dire en masse, j'ai pas les termes capillaires, mais une coloration complète, donc par exemple, je veux foncer ma couleur, je peux appliquer sur tout le cheveu, est-ce que tu peux faire un système de mèche ?

  • Speaker #1

    Alors, Non, un système de mèche, en fait, oui et non. Concrètement, tu ne peux pas éclaircir ton végétal, comme je disais tout à l'heure. Par contre, la végétale, ça va naturellement s'adapter à tes nuances naturelles. C'est-à-dire que si tu as beaucoup de cheveux blancs, en fait, si tu as un cheveu blanc, le cheveu blanc, il va prendre plus clair, le cheveu foncé, il va prendre plus foncé, ce qui crée en fait au final un effet méché naturel. Ça ne te fait pas un effet casque uniforme, jamais, jamais. C'est ça qui donne un rendu final hyper naturel et c'est ce qui permet aussi à la repousse d'être beaucoup moins marquée. Les racines, la racine. Voilà, tu as beaucoup moins d'effet là en végétal.

  • Speaker #0

    Et donc si on compare une coloration synthétique, je ne sais pas quel est le temps de pose pour une coloration synthétique versus une coloration naturelle.

  • Speaker #1

    Alors en général, une synthétique, ça va être entre 20 et 30 minutes. D'accord. Et une couleur végétale, ça va être, je te dis, la moyenne. La moyenne de pause, c'est une heure. Mais pour tout ce qui est blanc, et pour les cuivrés aussi, ça peut être que 10 minutes ou 30 minutes.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc, il y a quand même un temps plus long de pause, à peu près,

  • Speaker #1

    on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'avais une autre question. Alors, ça peut paraître aussi bête, mais tu appliques ta pâte, qui est essentiellement plantée et eau. Tu l'appliques sur les cheveux. Après, vous rincez. Tout ça, ça part dans tes canalisations ou tu as un système ?

  • Speaker #1

    Non, ça part dans les canalisations. C'est là aussi où quand tu te pètes au végétal, il faut prévoir des canalisations un petit peu plus larges parce que c'est effectivement une pâte. Mais après, la couleur végétale, ça s'élimine quand même très facilement. Ça se dissout dans l'eau très facilement. Comparé à de l'argile, par exemple, où l'argile, ça va être plus dense. Là, c'est un peu les canalisations, mais la couleur végétale, non.

  • Speaker #0

    Et quand vous ne mettez aucun produit, par exemple, vous n'avez pas la phase de mordansage qu'on peut avoir en teinture, donc vous,

  • Speaker #1

    vous ne rejetez rien de chimique.

  • Speaker #0

    Donc, c'est juste penser aux canalisations pour ne pas avoir des dégâts. Super. Et donc, ça, c'est hyper clair. Donc, pas de, bah oui, c'est logique, pas d'éclaircissage, éclaircissement. Eclaircissement.

  • Speaker #1

    C'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment les deux,

  • Speaker #1

    enfin, les deux, ouais, les seules limites qu'on a en végétal. comme je te disais en fait on peut quasiment tout faire en végétal sauf 2-3 petits trucs c'est qu'on ne peut pas éclaircir son cheveu et on ne peut pas de reflet froid C'est-à-dire les reflets très cendrés ou certaines teintes de blanc, ça on ne va pas les avoir.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais en soi, quasiment tout est possible. J'insiste là-dessus parce que c'est toujours ce qu'on nous demande. Est-ce que ça tient et est-ce que ça prouve le cheveu blanc ? Oui, complètement. Génial. Ça tient même mieux qu'une couleur classique parce que ça s'oxyde beaucoup moins au soleil par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors j'ai plusieurs questions mais je vais d'abord te poser celle-ci. C'est donc, qui sont tes partenaires ? pour tes matières premières. Donc, tu travailles à partir d'extraits, donc des plantes broyées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des plantes broyées. Alors, nous, notre fournisseur principal, vraiment de couleurs végétales pures, c'est une entreprise qui s'appelle Couleur Gaia, qui est basée à Cholet, en France, avec qui on bosse depuis 2011. Et eux, en fait, on travaille avec eux parce que c'est vraiment les... Je trouve que c'est le meilleur fournisseur, clairement. Ils ont des super plantes, ils ont une qualité de plante en plus qui est constante, ils ont un pouvoir colorant qui est top. Et puis, ils ont vraiment une qualité de plante constante, et ça c'est génial en tant que poiffeur, c'est ça qui est hyper important, parce que tu travailles quand même sur l'humain, tu ne peux pas arrêter d'avoir un résultat. Avec 40 tous les mois, quand tu fais une couleur à quelqu'un. Et ça, malheureusement, on a pu tester d'autres fournisseurs, et c'était ça un peu le défaut, en fonction d'où poussent les plantes, comment elles sont cultivées, etc. Tu peux avoir une qualité de plante différente. entre les lots et ça c'est pas possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, ils sont spécialisés dans la couleur capillaire ? Oui, la couleur végétale. D'accord, ok, super. Et donc c'est ton principal fournisseur ?

  • Speaker #1

    C'est mon principal fournisseur, après on travaille avec un labo belge, eux ils nous fournissent tout ce qui est huile végétale et huile essentielle. D'accord. Et ensuite c'est pour l'argile, là on travaille avec un gros fournisseur qui est dans le Puy-en-Velay, qui fournit différents types d'argile en fonction des besoins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'argile, il l'aide pour la texture de la pâte ?

  • Speaker #1

    Non. Alors, l'argile, en fait, il sert à préparer ton cheveu avant la couleur. Ah, d'accord. Avant de faire une coloration végétale, on fait toujours ce qu'on appelle une détox à l'argile parce que tous les différents produits que tu peux utiliser, tes shampoings, tes masques, etc., qui ne sont pas forcément naturels, les différentes couleurs aussi que tu as pu faire avant sur tes cheveux, tout ça, ça vient déposer des matières. qui restent dans ton cheveu, qui sont aussi présents dans ton cuir chevelu, et qui vont modifier le pH de ton cheveu. Et ça, ça peut freiner la prise de la couleur, ou ça peut faire virer la couleur, ou faire en sorte que ta couleur végétale ne fonctionne pas bien. Donc avant de faire une végétale, c'est hyper important de faire une détoxification à l'argile. Et donc ça, soit tu le fais en amont, soit le jour J au salon, on fait d'abord un masque d'argile, pour les nouvelles clientes, je dis, pour les gens qui démarrent en végétale. On leur fait une détoxification à l'angile et après, on fait la végétale. Et puis après, l'argile, on s'en sert aussi pour d'autres soins. Oui, pour faire le cuir chevelu.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en fait, c'est quand même assez similaire à la couleur végétale en teinture textile. Parce que pour teindre le textile, il faut très bien préparer sa fibre. Et en fait, c'est la même chose.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et tu dois très bien préparer ton cheveu. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Le cheveu, c'est une fibre, c'est composé principalement de carotides.

  • Speaker #0

    Génial. J'ai une question très futile, tu vas me dire. Je vois beaucoup de boîtes en supermarché pour faire ta teinture chez toi à domicile. Est-ce que vous, vous avez réfléchi à cette option de proposer un genre de kit à faire chez soi si tu dis que c'est essentiellement des plantes, de l'eau ? une application qui dure assez longtemps, est-ce que vous avez imaginé, envisagé ou c'est pas possible un genre de box maison pour faire ça ?

  • Speaker #1

    Si, si, complètement. Alors c'est pas bête du tout comme question, non, non, c'est une demande qu'on a depuis longtemps avec la clientèle. Donc oui, oui, nous on peut fournir en fait la poudre, le mélange, chaque personne, et elles peuvent se faire des retouches à la maison. Ça n'y aura rien.

  • Speaker #0

    Donc en mode retouche, par exemple, quand les racines apparaissent, elles peuvent refaire leurs racines.

  • Speaker #1

    Je dis toujours retouche parce qu'après, non, on a des clientes qui se font la couleur uniquement chez elles. On leur fournit simplement la couleur et elles la font chez elles. Mais c'est juste que techniquement, ça peut être un peu des fois compliqué pour certaines parce qu'il faut bien appliquer ta couleur, bien la répartir pour avoir un résultat optimal, etc. Et ça, quand tu le fais toute seule, c'est pas tout. Oui, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Les résultats ne sont pas garantis.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    On fournit la couleur, on garantit pas le résultat. Et alors,

  • Speaker #0

    j'avais une autre question. Je connais des coiffeuses qui ont eu des réactions allergiques, très fortement prises au niveau des mains par rapport au l'or en chimique. Est-ce que vous rencontrez des aléas avec la couleur végétale ou vraiment il n'y a rien à signaler ?

  • Speaker #1

    Alors, quasiment pas. Je dis quasiment pour vraiment être honnête parce qu'en soi, non, ça n'arrive quasiment jamais. Mais il y a la plante, la fameuse plante d'indigo, qui peut être finalement, qui est astringente et qui peut provoquer des démangeaisons. Alors, d'accord, pas pour les coiffeuses, clairement. Pour les coiffeuses, ça, je ne l'ai jamais vue. Pas de souci. Par contre, pour les clientes, il y a certaines clientes qui sont très sensibles à l'indigo et à qui ça provoque des démangeaisons. Mais c'est des démangeaisons qui passent. Très vite, en fait, tu fais un shampoing derrière et il n'y a plus rien. C'est simplement que la plante travaille. Il y a quand même des principes actifs dans les plantes. Donc, ça travaille et ça réagit avec la peau. Mais c'est tout. Mais sinon, non, ça n'a rien à voir avec toutes les maladies professionnelles qu'on peut avoir en synthétique.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, du coup, j'avais une question sur plutôt le... Est-ce que tu as des homologues en France qui travaillent comme vous la couleur naturelle ? Est-ce que tu peux nous en parler, nous expliquer un petit peu comment c'est en train d'émerger ? Parce que vous, vous êtes là quand même depuis bientôt 12 ans, donc vous avez du recul sur la profession. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit retour d'expérience sur ces acteurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc effectivement, nous ça fait 12 ans qu'on fait ça. Et en fait, il y a 12 ans, clairement, on était des ovnis. Mais maintenant, ça se développe de plus en plus. Et tant mieux, il y a de plus en plus de coiffeurs qui prennent conscience des dangers, tout simplement pour eux-mêmes, l'utilisation de produits synthétiques sur le long terme. Donc oui, ça se développe bien. Ça se développe beaucoup en grande ville. Il y a même des franchises maintenant qui existent en 100% végétal. Voilà. Après, je t'avoue que je reste quand même toujours étonnée du peu de développement encore. Parce que... Nous, on est tellement convaincus des bienfaits et on trouve ça tellement génial. Je trouve bizarre qu'il n'y ait pas plus de coiffeurs qui s'y mettent. Maintenant, c'est vrai que passer au végétal en tant que coiffeur, ça demande à revoir toute ta copie. Ça demande à te reformer entièrement. Ça peut paraître plus contraignant pour beaucoup de coiffeurs, le fait que les temps de poste soient un peu plus longs. C'est tellement facile en synthétique. Le résultat est tellement garanti en synthétique que quand tu passes en végétal, comme je disais tout à l'heure, on fait avec le vivant. Donc, tu peux avoir des fois des paramètres qui font que ta couleur n'est pas optimale. Et du coup, ça a pas mal de poids-feu pour prendre une litre sans béton.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, c'était ça ma question d'après. Du coup, il y en a pas mal en France, mais pas assez par rapport aux avantages que ça apporte. Par contre, comme tu dis, pour une reconversion ou comme vous faites vous, une cohabitation du synthétique et du végétal, Le gros souci, c'est en fait de redécouvrir un métier. Exactement. Est-ce que tu as la même problématique qu'en textile ? Est-ce que le coût de la coloration est plus élevé ? Je suppose que oui, vu la production des plantes. On en parle beaucoup dans le podcast, donc je pense que les auditeurs sont éveillés au fait que oui, ça coûte plus cher. Mais est-ce que tu as un ordre d'idées à nous partager d'une coloration synthétique avec une coloration... végétal, c'est à peu près quoi la différence ?

  • Speaker #1

    C'est assez... Je vais avoir du mal à répondre à cette question parce qu'en fait, ça dépend vraiment de ton fournisseur de colorants synthétiques, clairement. Tu peux passer du simple au double en prix d'achat. Ça va être compliqué. Maintenant, effectivement, la coloration végétale revient un peu plus cher. Mais en fait, souvent, les clients s'y retrouvent beaucoup parce que tout simplement, étant donné que tu ne sensibilises pas ton cheveu, En fait, ce que tu vas mettre en coloration, tu vas le gagner sur tous les soins que tu dois faire à côté.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord. Tout simplement. Et puis vraiment, sur le long terme, il y a un tel bénéfice sur le cheveu qu'en fait, il y a beaucoup de clients qui se font. C'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Il y a un bénéfice pour le cheveu, mais aussi pour la planète.

  • Speaker #1

    Il y a un bénéfice énorme pour le coiffeur, pour la planète.

  • Speaker #0

    Donc, c'est gagnant quand même pour pas mal de...

  • Speaker #1

    Et honnêtement, je te dis, nous, on fait maintenant 80-90% de végétal et c'est très, très, très, très rare. Les personnes qui, une fois qu'elles commencent en végétal, elles y restent. Rien au monde, elles repartent en synthétique. C'est dingue. Parce que tu gagnes en qualité de cheveux énorme.

  • Speaker #0

    Et alors, du coup, si on devait se dire quels sont les leviers à lever pour qu'il y ait plus de coiffeurs qui passent à la couleur végétale, pour toi, ce n'est quoi ?

  • Speaker #1

    De l'information, de la formation, de la dédramatisation, parce qu'il y a beaucoup de fausses idées aussi, je pense, qui circulent encore sur le végétal. C'est vraiment le... Je suis toujours très étonnée quand on me le dit encore. Mais non, mais ça ne tient pas. Il y a mon coiffeur qui m'a dit que ça ne couvrait pas les cheveux blancs. Non, c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est dingue, vous avez exactement les mêmes préjugés qu'ont les teinturières artisanales sur la couleur végétale. C'est exactement les mêmes... les mêmes préjugés qui ressortent. C'est fou de faire ce parallèle. Ok, alors du coup, c'est hyper clair. Donc, il y en a d'autres en France. Il y a des franchises en 100% couleur végétale, mais ce n'est pas encore méga développé. Donc, d'où le fait d'en parler aujourd'hui sur le podcast. Et je vais avoir aussi un autre acteur. Alors,

  • Speaker #1

    je ne me souviens plus du nom,

  • Speaker #0

    mais j'ai vu que vous n'étiez pas non plus si nombreux que ça. J'ai vu à Paris et j'ai vu un autre. Bref, je vais essayer d'en avoir plusieurs pour justement que... qu'on parle de ça parce que c'est important de le faire découvrir. J'ai des petites questions rapides à te poser. Est-ce que tu as aujourd'hui des moyens de transmission de ce que vous avez créé, parce que vous avez ouvert un chemin sur la couleur végétale capillaire ? Comment vous faites, toutes les deux, avec Margot, pour transmettre votre savoir au-delà de vos équipes ? Comment vous essayez de faire découvrir et de transmettre ?

  • Speaker #1

    En fait, tout simplement par la communication extérieure qu'on doit avoir, c'est-à-dire tout simplement les réseaux sociaux. On va beaucoup communiquer sur Instagram et sur TikTok, sur comment ça fonctionne, etc. Comme évidemment, on est suivi aussi par pas mal de coiffeurs, ça permet d'informer les coiffeurs là-dessus. C'est génial. Et puis après, tous les ans, on a de nouveaux apprentis et donc on forme vraiment les gens en interne. Après, on a les écoles de coiffure, par exemple, ça serait une bonne piste à avoir, mais malheureusement, il n'y a pas encore beaucoup d'écoles de coiffure qui sont prêtes à intégrer la couleur végétale et l'enseignement du végétal dans la formation. C'est comme ça, ça vient tout doucement, parce qu'on est biberonné, dans le monde de la coiffure, on est biberonné depuis toujours aux synthétiques, et une fois de plus, c'est difficile de changer ses habitudes.

  • Speaker #0

    Et avant, est-ce qu'avant, c'est une question hyper bête, Est-ce qu'avant, on se teignait les cheveux, genre, il y a hyper longtemps ? Et si les gens se teignaient les cheveux, qu'est-ce qu'ils utilisaient ? Sûrement des plantes ?

  • Speaker #1

    En fait, la première coloration du cheveu au monde, c'est le henné. C'est dramatique, c'est le henné. Ça fait des milliers d'années qu'une civilisation se teigne les cheveux avec le henné. Après, en Europe, je ne sais pas exactement avec quoi, qu'est-ce qu'ils utilisaient au départ, mais la démocratisation de se colorer les cheveux, ça a été d'abord par le synthétique. C'est l'oréal, je crois qu'elle a mis ça au point dans les années 40, peut-être quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. C'est intéressant de voir qu'on oublie un peu de ce qu'on faisait avant. Né, tu as raison de le rappeler, de toute façon, c'est hyper connu. C'est la première plante à laquelle j'ai pensé quand je réfléchissais, mais avec quoi elles peuvent faire des couleurs ? Ok, des petites questions rapides sur de l'inspiration. Où est-ce que tu cherches tes sources d'inspiration et quelles sont tes sources d'inspiration aujourd'hui pour continuer ton travail dans la couleur végétale ? Où tu vas chercher des sources d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, on travaille beaucoup avec notre principal fournisseur dans Couleur Gaïa. C'est vraiment eux qui s'occupent d'aller chercher les plantes, les tester, etc. on échange beaucoup et à chaque fois qu'il y a des ils sont des nouvelles trouvailles ils nous les proposent c'est ça qui est génial et on teste et on voit ce que ça donne et on apprend surtout à les maîtriser chacune et voilà et après les gens qui m'inspirent moi c'est pas forcément dans la couleur végétale mais en général les gens qui s'accrochent qui fouinent et qui ont envie un peu de faire changer les choses dans différents domaines ok

  • Speaker #0

    Et si tu étais une plante Tinctorial Tu serais laquelle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben

  • Speaker #0

    Alors on n'en a pas trop parlé mais je dirais, c'est vrai que j'en ai pas parlé de celui-là, mais je dirais le curcuma. Parce que non, parce qu'en fait j'aime bien la teinte que donne le curcuma, c'est très doux. Par contre ça s'accroche, c'est très coriace.

  • Speaker #1

    Tu fais des teintures végétales ?

  • Speaker #0

    Il y a un truc que j'ai utilisé, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. D'accord, ok. Ok, super sympa. J'avais une question plutôt technique. tes boxes, je ne sais pas comment on appelle ça, les boxes de couleurs dont on parlait tout à l'heure à faire chez soi, est-ce que vous avez un site internet ? Est-ce que c'est disponible en ligne ou c'est dans votre magasin qu'il faut aller les...

  • Speaker #0

    Alors non, c'est dans les magasins parce que il y aurait trop de risques pour... Enfin, on pourrait les vendre en ligne mais il y aurait trop de risques pour les clientes. Le végétal, c'est vraiment particulier, c'est très technique, donc c'est important même pour les clientes, c'est rare qu'on vende de la coloration végétale à une personne à qui on n'a jamais fait de la couleur. au salon. Parce qu'il faut qu'on ait le recul, il faut qu'on voit comment la couleur a évolué. Comme je te disais au début, la couleur végétale, on n'a jamais le résultat définitif le jour J. Donc il faut voir comment la couleur a évolué en fonction du cheveu, en fonction de la personne, etc. Donc voilà, pour être sûr de donner le bon mélange de plantes, il faut être déjà venu au salon ou en tout cas avoir fait un bon diagnostic avant au salon.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question, je t'en rajoute plein par rapport à ce que tu as vu. Est-ce que tu as... Est-ce que c'est une technique qui est plus développée dans d'autres pays ? Est-ce qu'il y a d'autres pays qui sont en avance sur la couleur végétale capillaire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. Je pense que, clairement en Inde, ils sont beaucoup plus en avance. Après, je ne sais pas. Nous, la plupart des plantes de couleur Gaïa poussent en Inde et sont fabriquées en Inde. Ils ont une culture de la plante énorme, ça c'est connu. Je pense qu'en Andouille, mais après en Europe, je n'ai pas l'impression. Parce que nous, on est au Pays Basque, on est à la frontière espagnole. Et en fait, on a plusieurs clientes qui viennent d'Espagne se faire des végétales. Parce qu'il n'y en a pas trop de l'autre côté. D'accord,

  • Speaker #1

    tu vois, ce serait intéressant. Je vais essayer de regarder.

  • Speaker #0

    Franchement, ça peut être intéressant que tu regardes. Je n'ai pas trop poussé, mais moi, de ce que j'en entends, même la semaine dernière, quand je parlais avec une cliente, elle a ça. Enfin bref, qui venait des Etats-Unis et aux Etats-Unis, elle ne trouvait pas de... Ah ! Elle faisait du végétal, tu vois, donc je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, sur la couleur végétale, donc moi, je ne suis pas focalisée que sur le textile. J'essaye d'ouvrir, tu vois, donc à la profume, au cosmétique, à l'alimentaire. Et en fait, plus ça avance, plus je me rends compte qu'il y a des domaines d'application variés. Mais je sais que, par exemple, sur la teinture, la France est un peu en retard par rapport aux voisins européens. Mais tu vois, sur la coloration capillaire... Et je suis avec vous. Mais oui, j'avoue que je n'ai pas vu grand-chose en Europe. Donc... Je te dis, je vais creuser, j'essaierai d'apporter une petite prise de hauteur déjà en Europe, pour regarder un peu ce qui se fait.

  • Speaker #0

    Peut-être l'Italie, tu vois, parce que je me rappelle, il y a longtemps, les premiers fournisseurs de coloration synthétique, mais qui essayaient d'améliorer les choses, on va dire, c'était souvent des marques italiennes. Ah, tu vois, d'accord.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une autre question encore, est-ce que vous avez un syndicat de la... coiffure ou à une fédération ou quelqu'un qui ouais et ces gens là ils ont ils ont eu vent de ce que vous faites en couleurs et alors après oui les syndicats ont quand même fait il ya un truc intéressant qui s'appelle si un label qui s'appelle développement durable mon poids faire sans gage qui existe depuis un petit moment maintenant et

  • Speaker #0

    qui en fait des livres un label des co responsabilités à au sein de coiffure une qui font passer des audits voilà et et et il a eu Je crois qu'ils passent toujours par Ecoser pour labelliser les coiffures. Et donc, voilà, ils sont là pour promouvoir les bons gestes écologiques dans les centres de coiffure. Donc, évidemment, l'utilisation de produits, il est moins nocif possible, il est moins polluant possible. Mais aussi, ça c'est aussi peut-être une partie dont on a moins parlé, mais quand je disais que le centre de coiffure, c'était un milieu hyper polluant, là aussi, nous, on a essayé de vraiment réfléchir en tout là-dessus, c'est-à-dire utiliser moins d'électricité, mettre des LED partout. Faire notre propre lessive,

  • Speaker #1

    tout simplement.

  • Speaker #0

    Mettre des économiseurs d'eau en bac à shampoing pour utiliser le moins d'eau possible. Recycler ses déchets, passer par des filiales pour tout ce qui est justement produits synthétiques, passer par des filiales spécifiques qui vont aller les recycler de manière écologique, etc. Tout ça, c'est des paramètres importants aussi à prendre en compte. Et donc, il y a ce label qui existe, qui permet de certifier ça.

  • Speaker #1

    Et encore une question dans la démarche du recyclage, etc. Est-ce que vous faites quelque chose des cheveux coupés ? Oui,

  • Speaker #0

    les cheveux coupés. Maintenant, tu as quelques entreprises qui les récupèrent et qui en font des chiffres pour les hydrocarbures.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors ça, moi, je l'ai vu il n'y a pas longtemps. Tu sais, moi, je suis branchée très, très plante. Et en fait, j'ai vu des paillages.

  • Speaker #0

    Oui, des paillages. J'avais les cheveux, oui.

  • Speaker #1

    du caillage avec les cheveux donc je me disais à mon avis il y a des trucs à faire enfin fou quoi avec les cheveux donc c'est hyper intéressant pour filtrer, je n'avais jamais entendu c'est top on arrive à la question qui est à qui veux-tu passer ton micro dans cette chaîne. Donc, tu es la première. Enfin, vous êtes, toi et Margot, les premières que j'ai sur les couleurs capillaires. Est-ce que tu as une idée à qui tu aimerais bien ? Enfin, à qui ? Je vais y arriver, je vais reprendre. Tu passes ton micro que j'ai interviewé cette personne.

  • Speaker #0

    Tu peux aller interviewer l'équipe de Couleurs Gaïa. Parce qu'ils sont super. Ils sont sympas, ils sont à Cholet. Ah oui, Cholet, tu l'avais dit.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, j'étais ravie de découvrir tout ça. J'ai trouvé un point commun avec la teinture pour le textile. Par contre, peut-être une avance française sur le sujet de la couleur capillaire à suivre.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Pauline.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lucie. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Arecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #2

    Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Lucie Hubertop

    00:00

  • Parcours de Lucie et Margot vers la couleur végétale

    00:45

  • Transition vers la couleur capillaire végétale

    01:42

  • Présentation des salons Garance et de leurs services

    04:18

  • Les plantes utilisées pour la coloration capillaire

    06:00

  • Différences entre coloration synthétique et végétale

    06:46

  • Processus d'application de la coloration végétale

    10:20

  • Résultats et évolution de la couleur végétale

    12:24

  • Comparaison des coûts entre synthétique et végétal

    13:19

  • Partenaires et matières premières utilisées

    15:38

  • État de la couleur végétale en France et en Europe

    21:06

  • Transmission du savoir et sensibilisation à la couleur végétale

    25:53

  • Conclusion et invitation à suivre le podcast

    35:16

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Description

Dans cet épisode d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir de recevoir Lucie Hubertop, cofondatrice des salons de coiffure écoresponsables Garance. Ensemble, elles plongent dans l'univers fascinant de la couleur végétale, un sujet qui prend de plus en plus d'ampleur dans le domaine de la coiffure. Lucie partage son parcours inspirant aux côtés de son associée Margot Terrain, révélant comment leur transition d'une formation classique vers l'utilisation de colorants végétaux a été à la fois un défi et une aventure enrichissante.


"Utiliser des colorants végétaux, c'est non seulement colorer les cheveux, mais aussi leur offrir une véritable cure de jouvence," affirme Lucie. Dans cet échange captivant, elle aborde les débuts difficiles de leur entreprise en 2011, lorsque le manque de fournisseurs de plantes tinctoriales représentait un obstacle majeur. Cependant, leur détermination à intégrer des solutions écoresponsables dans leur pratique a conduit à une véritable révolution dans le monde de la coiffure.


Lucie met en lumière les bienfaits des colorations capillaires végétales, qui utilisent des plantes comme l'éné, l'indigo, l'amla et le cassia. Ces pigments végétaux ne se contentent pas de teindre les cheveux, mais les nourrissent également grâce à leurs propriétés naturelles et leurs tanins bénéfiques. Elle explique le processus d'application des colorations végétales et souligne les différences essentielles entre les colorations synthétiques et celles issues de la nature.


En outre, elles discutent des enjeux de sensibilisation et de formation autour de la couleur végétale, un aspect crucial pour favoriser une adoption plus large de ces pratiques durables dans l'industrie de la coiffure. Lucie et Pauline insistent sur l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement, qui valorise les fibres naturelles et les colorants biosourcés.


Cet épisode est une véritable invitation à explorer les couleurs de plantes et à découvrir comment l'agriculture tinctoriale peut transformer notre rapport à la beauté. Si vous êtes curieux d'en savoir plus sur les techniques de teinture naturelle et les bienfaits des colorants végétaux, cet échange est fait pour vous.


Ne manquez pas cette occasion d'apprendre des experts du secteur, de vous inspirer de leur parcours et de comprendre comment la couleur végétale peut redéfinir notre approche de la coiffure.



Pauline


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Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast A RECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Speaker #1

    Mon but,

  • Speaker #0

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Speaker #1

    bonne écoute !

  • Speaker #0

    Alors donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Lucie Hubertop de Garance l'atelier du cheveu.

  • Speaker #1

    Bonjour Lucie ! Bonjour Pauline !

  • Speaker #0

    Alors, Lucie, première question, est-ce que tu peux te présenter et présenter ton associé Margot Terrain et nous expliquer comment vous êtes toutes les deux arrivées à la couleur végétale ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, moi, c'est Lucie. Je suis la cofondatrice des salons de coiffure éco-responsables Garance Latelier du Cheveu. Ces salons, je les ai cofondés avec mon acolyte qui s'appelle Margot. Vous ne pouvez pas être là aujourd'hui, mais on a créé le premier salon en 2011. 11 et on a commencé à Saint-Jean-de-Nuz sur la côte basque. Voilà. Et l'idée au départ, c'était de créer, de pouvoir proposer un salon de coiffure avec tous les services au maximum d'un salon de coiffure classique, mais avec l'idée d'impacter au minimum la planète. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Et alors, comment vous êtes arrivé à proposer de la couleur capillaire nature, enfin végétale ? Comment c'est venu ? Quelles ont été vos formations à toutes les deux pour arriver à ça ?

  • Speaker #1

    C'est venu un peu naturellement. En fait, toutes les deux, on a un parcours, une formation de coiffeuse classique, c'est-à-dire qu'on est issu d'écoles de coiffure classique où on a été biberonnés aux synthétiques et aux chimiques, en veux-tu en voilà. Et en fait, au bout d'un moment, on a fait le constat que, un, le centre coiffure était un endroit hyper polluant pour la planète. C'était un... voilà. ça génère beaucoup de déchets, ça utilise beaucoup d'eau, beaucoup d'électricité, tout ça. Ça, et en plus derrière, il y avait aussi beaucoup de problématiques capillaires de certaines clientes pour lesquelles on n'avait pas de réponse à apporter en restant cantonnés à l'utilisation de produits issus de la pétrochimie, de produits classiques en fait. Voilà, parce que la grande différence, c'est qu'en chimie, tu vas t'intéresser, quand je dis en chimie, en disant en cosmétique capillaire classique, Tu vas t'intéresser aux longueurs, à tes pointes, et tu ne t'intéresses jamais à ton cuir chevelu. Et en fait, tout ce qui est problématique, l'air classique, de pellicules, de cuir chevelu gras, d'eczéma, psoriasis, etc., chute de cheveux, en fait, on était hyper limité dans ce qu'on pouvait proposer aux clientes, et surtout, on n'avait aucune réponse à apporter efficace sur le long terme.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, le fait de combiner la couleur naturelle, ça fait aussi ce qu'on a mis.

  • Speaker #1

    Voilà, donc d'abord on est parti de ce constat-là, donc on s'est d'abord formé à tout ce qui est huile végétale, huile essentielle, argile aussi beaucoup. Voilà comment fonctionne le cuir chevelu et comment on peut faire pour aider ces personnes-là. Donc on s'est d'abord formé à ça et ensuite la végétale c'est venu un peu naturellement parce que, voilà, parce que quand tu fais des soins naturels aux cheveux et puis derrière tu utilises des colorants vraiment pour colorer, cacher tes cheveux blancs chimiques, c'est pas possible, on va pas avec l'autre. Donc... Mais au début, comme c'était en 2011, quand on a commencé, ça fait un petit moment quand même maintenant, et en 2011, il y avait très peu de fournisseurs encore de plantes tectoriales. C'était vraiment pas très développé, et donc pour nous, ça n'a pas été évident au départ de se former. Petit à petit, on a cherché, parce qu'on avait quand même entendu parler, on savait que c'était possible. Donc voilà, on a fini par trouver, par se former, et du coup à pouvoir proposer la coloration 100% végétale au salon.

  • Speaker #0

    Donc est-ce que maintenant, tu peux nous présenter Garance, l'atelier du cheveu, qui fait, si j'ai tout bien compris, de la couleur autant synthétique que de la couleur végétale à 100%. Est-ce que tu peux nous expliquer où ça se passe ? Quand ça a été créé, tu nous l'as dit, en 2011, qui travaille dedans ? Combien de personnes ? Comment tu répartis le synthétique avec la couleur naturelle ?

  • Speaker #1

    Donc, chez Garance, en fait, on a deux sérums de coiffure. On est à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz. On fait, en fait, encore un peu de synthétique, mais je t'avoue qu'on fait du synthétique uniquement pour des personnes pour qui le végétal n'est pas possible, parce qu'on a bien d'autres appris, mais tout n'est pas possible en végétal. Et puis aussi pour les personnes de passage ou tout simplement les gens qui n'ont pas envie de faire du végétal, parce que c'est bizarre, mais ça arrive. Et voilà, donc. Nous, au sein du salon, on fait vraiment 80 à 90% de coloration végétale. Mais après, ce qui n'est pas possible en végétal, typiquement, par exemple, c'est d'éclaircir les cheveux. Et comme on reste des coiffeurs, on a envie de continuer à avoir de la créativité et de s'amuser. Donc, on a envie de continuer à faire des blonds. Et ça, les blonds, typiquement, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Enfin, éclaircir le cheveu, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Donc, ça fait encore partie de la partie un peu synthétique qu'on fait au sein du salon. Ça va être ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais du coup, on est, là maintenant, une dizaine de collaborateurs tristes. Et voilà, donc on a les deux associés, Margot et moi, et puis après, deux responsables dans chaque salon, et voilà, une place de l'équipe et aussi des apprentis.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc ça, c'est très clair. Alors, est-ce que maintenant, tu peux nous parler de la partie vraiment, le lien avec les plantes ? Comment, enfin déjà, quelles plantes vous utilisez pour faire de la coloration capillaire ? Combien il y en a que vous utilisez et pourquoi ? Et qu'est-ce qu'elles apportent en plus ? Parce que je suppose qu'au-delà de colorer, elles ont peut-être des bienfaits autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter ? Oui, oui. Alors... Les plantes principales qu'on va utiliser en coloration végétale et les plus connues, ça va être typiquement l'ene, l'indigo, l'amla et le cassia. Voilà, ça c'est en gros les plantes qu'on va utiliser le plus. Alors maintenant, qu'est-ce que ça fait sur le cheveu, comment ça fonctionne ? Je vais d'abord t'expliquer la différence entre la synthétique et la végétale. En fait, la coloration synthétique, l'idée c'est que ça va venir ouvrir les écailles du cheveu. éliminer les pigments naturels qui sont présents dans ton cheveu et les remplacer par des pigments synthétiques. C'est pour ça que les personnes qui font des couleurs synthétiques ont constaté qu'elles ont un cheveu beaucoup plus sec, beaucoup plus rêche, beaucoup plus terne, parce que tu penses bien que c'est une manipulation hyper violente pour le cheveu. Et la végétale, c'est tout l'inverse. En fait, la végétale, on ne retire rien aux cheveux. C'est le pigment naturel qui va venir s'immiscer à l'intérieur de ton cheveu, tout roussement. sans l'abîmer. Et il va venir se mélanger avec des pigments de mélanine naturellement présents dans ton cheveu. Encore, on lui enlève rien, mais on lui apporte beaucoup de choses. Et donc, on dit toujours, nous, à nos clientes, la végétale, c'est avant tout un soin avant d'être une coloration. Ça va venir soigner, renforcer ton cheveu. Honnêtement, avant d'en faire l'anis, ça paraît toujours un peu magique, mais c'est vrai, vraiment, ça le renforce, ça lui donne beaucoup plus de brillance. En fait, les plantes, elles vont venir dans ton cheveu et aussi se fixer autour du cheveu. Donc ça crée comme une gaine protectrice qui fait que ton cheveu est double de volume quasiment. C'est plutôt intéressant pour les personnes qui ont les cheveux fermes. Et puis du coup, il est surtout beaucoup plus fort, beaucoup plus protégé parce qu'il a une carapace en plus par-dessus qui le protège. Et après, au niveau du cuir chevelu, ça va aussi le renforcer, ça va nourrir. Chaque plante va avoir des propriétés différentes. En gros, l'idée, c'est ça. C'est que tu vas venir soigner ton cheveu avant de le colorer.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc, tu as dit aîné, indigo, je suis surprise. Parce que pour moi, l'indigo, ça donne du bleu, donc je ne vois pas trop le...

  • Speaker #1

    Oui, parce que le principe de la coloration végétale, c'est de la colorimétrie pure. C'est-à-dire que chaque plante va représenter un pigment. Du rouge, du bleu, du vert, du jaune. D'accord. Et tu vas mélanger ça entre eux pour créer ta couleur. En fait, tu vas mélanger les plantes entre elles. Plus tu vas prendre en compte... Les pigments naturellement présents dans le cheveu de la personne. Comment tu fais ça ? Ça, c'est l'œil. En tant que coiffeur, on sait déterminer si le cheveu a plutôt tendance à être cendré, froid ou plutôt chaud. Si c'est plutôt blonde, rousse, très brune, même une brune peut avoir un brun plutôt chaud ou un brun plutôt froid. Et puis après, chaque cheveu est différent aussi. Et puis en végétal, c'est jamais une science exacte. Il y a plein de paramètres qui font que ta couleur, elle peut être réussie ou ratée, clairement. Et puis, voilà, on fait avec le vivant, donc on sait jamais exactement comment... C'est à peu près comment ça va sortir, évidemment. Mais des fois, il y a des paramètres, tu sais pas pourquoi. Tu vas faire le même mélange à 10 personnes et tu vas pas avoir le même résultat. Tank order. Donc voilà. Donc ça, c'est pour ça que la végétale, après, ça demande aussi... Pas mal de formations, pas mal de temps de pratique pour vraiment arriver à la maîtriser entièrement en tant que coiffeur.

  • Speaker #0

    D'accord, donc en gros, tu fais un diagnostic de ta cliente en regardant un peu ses cheveux, ce qu'elle cherche à atteindre comme résultat. Tu fais un mélange, parce que oui, il faut le rappeler, dans les colorants naturels, il y a plusieurs pigments et pas qu'un. Tu as bien fait de le redire. Du coup, tu fais ta mixture et quel liant tu utilises ? Parce que, tu vois, moi je m'entraîne dans mon atelier, je fais ça avec de l'eau, donc j'ai un truc hyper liquide. J'ai jamais fait de coloration capillaire, mais je vois cette texture un peu pâteuse. Comment tu obtiens cette texture du coup ?

  • Speaker #1

    C'est uniquement des plantes et de l'eau. Et en fait, ce sont des plantes très finement broyées qu'on va mélanger à de l'eau. Et donc effectivement, tu vas obtenir une pâte. Et ça, cette pâte, tu vas venir l'appliquer en épaisseur sur le cheveu. Donc des fois sur cheveux secs, des fois sur cheveux mouillés. Ça va dépendre aussi du cheveu et de ce que tu as envie d'avoir comme résultat. D'accord. Voilà, et après, on vient couvrir tout ça avec une charlotte ou un casque à mapeur, et puis on laisse poser. Et les temps de pause, ça peut aller de 10 minutes à une heure.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en gros, c'est la même technique que pour le synthétique. Tu prends, je ne sais pas, vous avez des petits papiers là ?

  • Speaker #1

    Ouais, on travaille, on a des grands saladiers en verre. On mélange, tu mélanges à de l'eau, ça fait une pâte à gâteau. Et tu fais comme ça. Tu appliques ça sur les cheveux en épaisseur et on couvre ça, on laisse poser. Et ce qui est assez rigolo en végétal, et ce qui peut faire peut-être un petit peu peur, je dis pour les coiffeurs et pour les clientes, c'est là où il faut nous faire énormément confiance, c'est qu'en fait, le résultat que tu obtiens le jour J sur tes cheveux, ce n'est pas le résultat définitif. Dans la couleur végétale, quand tu travailles sur du tissu, c'est pareil, la couleur végétale, c'est une couleur qui évolue. Et en fait, certains pigments ont besoin, quasiment tous d'ailleurs, ont besoin de s'oxyder à l'air libre pour vraiment obtenir la couleur définitive. En général, le jour J, on obtient une couleur au niveau du cheveu blanc. Alors tout ce qui est couleur un peu claire, on va obtenir une couleur beaucoup plus flash, plus flashy, au niveau des cheveux blancs surtout. Et là où c'est encore plus rigolo, il faut vraiment nous faire confiance, c'est que c'est pour les brunes qui ont beaucoup de cheveux blancs. Le jour J, quand tu rinces, tu as un reflet vert qui est tout à fait normal. C'est dingue ! C'est pas vers sa peur, je te rassure, mais c'est un peu vers ça. C'est normal. Mais les heures qui suivent, ça fonce, et c'est ça qui est génial, je trouve, et qui est magique, c'est que tu passes d'un truc vert à un brun magnifique.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Alors, du coup, tu peux faire une coloration, j'allais dire en masse, j'ai pas les termes capillaires, mais une coloration complète, donc par exemple, je veux foncer ma couleur, je peux appliquer sur tout le cheveu, est-ce que tu peux faire un système de mèche ?

  • Speaker #1

    Alors, Non, un système de mèche, en fait, oui et non. Concrètement, tu ne peux pas éclaircir ton végétal, comme je disais tout à l'heure. Par contre, la végétale, ça va naturellement s'adapter à tes nuances naturelles. C'est-à-dire que si tu as beaucoup de cheveux blancs, en fait, si tu as un cheveu blanc, le cheveu blanc, il va prendre plus clair, le cheveu foncé, il va prendre plus foncé, ce qui crée en fait au final un effet méché naturel. Ça ne te fait pas un effet casque uniforme, jamais, jamais. C'est ça qui donne un rendu final hyper naturel et c'est ce qui permet aussi à la repousse d'être beaucoup moins marquée. Les racines, la racine. Voilà, tu as beaucoup moins d'effet là en végétal.

  • Speaker #0

    Et donc si on compare une coloration synthétique, je ne sais pas quel est le temps de pose pour une coloration synthétique versus une coloration naturelle.

  • Speaker #1

    Alors en général, une synthétique, ça va être entre 20 et 30 minutes. D'accord. Et une couleur végétale, ça va être, je te dis, la moyenne. La moyenne de pause, c'est une heure. Mais pour tout ce qui est blanc, et pour les cuivrés aussi, ça peut être que 10 minutes ou 30 minutes.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc, il y a quand même un temps plus long de pause, à peu près,

  • Speaker #1

    on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'avais une autre question. Alors, ça peut paraître aussi bête, mais tu appliques ta pâte, qui est essentiellement plantée et eau. Tu l'appliques sur les cheveux. Après, vous rincez. Tout ça, ça part dans tes canalisations ou tu as un système ?

  • Speaker #1

    Non, ça part dans les canalisations. C'est là aussi où quand tu te pètes au végétal, il faut prévoir des canalisations un petit peu plus larges parce que c'est effectivement une pâte. Mais après, la couleur végétale, ça s'élimine quand même très facilement. Ça se dissout dans l'eau très facilement. Comparé à de l'argile, par exemple, où l'argile, ça va être plus dense. Là, c'est un peu les canalisations, mais la couleur végétale, non.

  • Speaker #0

    Et quand vous ne mettez aucun produit, par exemple, vous n'avez pas la phase de mordansage qu'on peut avoir en teinture, donc vous,

  • Speaker #1

    vous ne rejetez rien de chimique.

  • Speaker #0

    Donc, c'est juste penser aux canalisations pour ne pas avoir des dégâts. Super. Et donc, ça, c'est hyper clair. Donc, pas de, bah oui, c'est logique, pas d'éclaircissage, éclaircissement. Eclaircissement.

  • Speaker #1

    C'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment les deux,

  • Speaker #1

    enfin, les deux, ouais, les seules limites qu'on a en végétal. comme je te disais en fait on peut quasiment tout faire en végétal sauf 2-3 petits trucs c'est qu'on ne peut pas éclaircir son cheveu et on ne peut pas de reflet froid C'est-à-dire les reflets très cendrés ou certaines teintes de blanc, ça on ne va pas les avoir.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais en soi, quasiment tout est possible. J'insiste là-dessus parce que c'est toujours ce qu'on nous demande. Est-ce que ça tient et est-ce que ça prouve le cheveu blanc ? Oui, complètement. Génial. Ça tient même mieux qu'une couleur classique parce que ça s'oxyde beaucoup moins au soleil par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors j'ai plusieurs questions mais je vais d'abord te poser celle-ci. C'est donc, qui sont tes partenaires ? pour tes matières premières. Donc, tu travailles à partir d'extraits, donc des plantes broyées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des plantes broyées. Alors, nous, notre fournisseur principal, vraiment de couleurs végétales pures, c'est une entreprise qui s'appelle Couleur Gaia, qui est basée à Cholet, en France, avec qui on bosse depuis 2011. Et eux, en fait, on travaille avec eux parce que c'est vraiment les... Je trouve que c'est le meilleur fournisseur, clairement. Ils ont des super plantes, ils ont une qualité de plante en plus qui est constante, ils ont un pouvoir colorant qui est top. Et puis, ils ont vraiment une qualité de plante constante, et ça c'est génial en tant que poiffeur, c'est ça qui est hyper important, parce que tu travailles quand même sur l'humain, tu ne peux pas arrêter d'avoir un résultat. Avec 40 tous les mois, quand tu fais une couleur à quelqu'un. Et ça, malheureusement, on a pu tester d'autres fournisseurs, et c'était ça un peu le défaut, en fonction d'où poussent les plantes, comment elles sont cultivées, etc. Tu peux avoir une qualité de plante différente. entre les lots et ça c'est pas possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, ils sont spécialisés dans la couleur capillaire ? Oui, la couleur végétale. D'accord, ok, super. Et donc c'est ton principal fournisseur ?

  • Speaker #1

    C'est mon principal fournisseur, après on travaille avec un labo belge, eux ils nous fournissent tout ce qui est huile végétale et huile essentielle. D'accord. Et ensuite c'est pour l'argile, là on travaille avec un gros fournisseur qui est dans le Puy-en-Velay, qui fournit différents types d'argile en fonction des besoins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'argile, il l'aide pour la texture de la pâte ?

  • Speaker #1

    Non. Alors, l'argile, en fait, il sert à préparer ton cheveu avant la couleur. Ah, d'accord. Avant de faire une coloration végétale, on fait toujours ce qu'on appelle une détox à l'argile parce que tous les différents produits que tu peux utiliser, tes shampoings, tes masques, etc., qui ne sont pas forcément naturels, les différentes couleurs aussi que tu as pu faire avant sur tes cheveux, tout ça, ça vient déposer des matières. qui restent dans ton cheveu, qui sont aussi présents dans ton cuir chevelu, et qui vont modifier le pH de ton cheveu. Et ça, ça peut freiner la prise de la couleur, ou ça peut faire virer la couleur, ou faire en sorte que ta couleur végétale ne fonctionne pas bien. Donc avant de faire une végétale, c'est hyper important de faire une détoxification à l'argile. Et donc ça, soit tu le fais en amont, soit le jour J au salon, on fait d'abord un masque d'argile, pour les nouvelles clientes, je dis, pour les gens qui démarrent en végétale. On leur fait une détoxification à l'angile et après, on fait la végétale. Et puis après, l'argile, on s'en sert aussi pour d'autres soins. Oui, pour faire le cuir chevelu.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en fait, c'est quand même assez similaire à la couleur végétale en teinture textile. Parce que pour teindre le textile, il faut très bien préparer sa fibre. Et en fait, c'est la même chose.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et tu dois très bien préparer ton cheveu. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Le cheveu, c'est une fibre, c'est composé principalement de carotides.

  • Speaker #0

    Génial. J'ai une question très futile, tu vas me dire. Je vois beaucoup de boîtes en supermarché pour faire ta teinture chez toi à domicile. Est-ce que vous, vous avez réfléchi à cette option de proposer un genre de kit à faire chez soi si tu dis que c'est essentiellement des plantes, de l'eau ? une application qui dure assez longtemps, est-ce que vous avez imaginé, envisagé ou c'est pas possible un genre de box maison pour faire ça ?

  • Speaker #1

    Si, si, complètement. Alors c'est pas bête du tout comme question, non, non, c'est une demande qu'on a depuis longtemps avec la clientèle. Donc oui, oui, nous on peut fournir en fait la poudre, le mélange, chaque personne, et elles peuvent se faire des retouches à la maison. Ça n'y aura rien.

  • Speaker #0

    Donc en mode retouche, par exemple, quand les racines apparaissent, elles peuvent refaire leurs racines.

  • Speaker #1

    Je dis toujours retouche parce qu'après, non, on a des clientes qui se font la couleur uniquement chez elles. On leur fournit simplement la couleur et elles la font chez elles. Mais c'est juste que techniquement, ça peut être un peu des fois compliqué pour certaines parce qu'il faut bien appliquer ta couleur, bien la répartir pour avoir un résultat optimal, etc. Et ça, quand tu le fais toute seule, c'est pas tout. Oui, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Les résultats ne sont pas garantis.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    On fournit la couleur, on garantit pas le résultat. Et alors,

  • Speaker #0

    j'avais une autre question. Je connais des coiffeuses qui ont eu des réactions allergiques, très fortement prises au niveau des mains par rapport au l'or en chimique. Est-ce que vous rencontrez des aléas avec la couleur végétale ou vraiment il n'y a rien à signaler ?

  • Speaker #1

    Alors, quasiment pas. Je dis quasiment pour vraiment être honnête parce qu'en soi, non, ça n'arrive quasiment jamais. Mais il y a la plante, la fameuse plante d'indigo, qui peut être finalement, qui est astringente et qui peut provoquer des démangeaisons. Alors, d'accord, pas pour les coiffeuses, clairement. Pour les coiffeuses, ça, je ne l'ai jamais vue. Pas de souci. Par contre, pour les clientes, il y a certaines clientes qui sont très sensibles à l'indigo et à qui ça provoque des démangeaisons. Mais c'est des démangeaisons qui passent. Très vite, en fait, tu fais un shampoing derrière et il n'y a plus rien. C'est simplement que la plante travaille. Il y a quand même des principes actifs dans les plantes. Donc, ça travaille et ça réagit avec la peau. Mais c'est tout. Mais sinon, non, ça n'a rien à voir avec toutes les maladies professionnelles qu'on peut avoir en synthétique.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, du coup, j'avais une question sur plutôt le... Est-ce que tu as des homologues en France qui travaillent comme vous la couleur naturelle ? Est-ce que tu peux nous en parler, nous expliquer un petit peu comment c'est en train d'émerger ? Parce que vous, vous êtes là quand même depuis bientôt 12 ans, donc vous avez du recul sur la profession. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit retour d'expérience sur ces acteurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc effectivement, nous ça fait 12 ans qu'on fait ça. Et en fait, il y a 12 ans, clairement, on était des ovnis. Mais maintenant, ça se développe de plus en plus. Et tant mieux, il y a de plus en plus de coiffeurs qui prennent conscience des dangers, tout simplement pour eux-mêmes, l'utilisation de produits synthétiques sur le long terme. Donc oui, ça se développe bien. Ça se développe beaucoup en grande ville. Il y a même des franchises maintenant qui existent en 100% végétal. Voilà. Après, je t'avoue que je reste quand même toujours étonnée du peu de développement encore. Parce que... Nous, on est tellement convaincus des bienfaits et on trouve ça tellement génial. Je trouve bizarre qu'il n'y ait pas plus de coiffeurs qui s'y mettent. Maintenant, c'est vrai que passer au végétal en tant que coiffeur, ça demande à revoir toute ta copie. Ça demande à te reformer entièrement. Ça peut paraître plus contraignant pour beaucoup de coiffeurs, le fait que les temps de poste soient un peu plus longs. C'est tellement facile en synthétique. Le résultat est tellement garanti en synthétique que quand tu passes en végétal, comme je disais tout à l'heure, on fait avec le vivant. Donc, tu peux avoir des fois des paramètres qui font que ta couleur n'est pas optimale. Et du coup, ça a pas mal de poids-feu pour prendre une litre sans béton.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, c'était ça ma question d'après. Du coup, il y en a pas mal en France, mais pas assez par rapport aux avantages que ça apporte. Par contre, comme tu dis, pour une reconversion ou comme vous faites vous, une cohabitation du synthétique et du végétal, Le gros souci, c'est en fait de redécouvrir un métier. Exactement. Est-ce que tu as la même problématique qu'en textile ? Est-ce que le coût de la coloration est plus élevé ? Je suppose que oui, vu la production des plantes. On en parle beaucoup dans le podcast, donc je pense que les auditeurs sont éveillés au fait que oui, ça coûte plus cher. Mais est-ce que tu as un ordre d'idées à nous partager d'une coloration synthétique avec une coloration... végétal, c'est à peu près quoi la différence ?

  • Speaker #1

    C'est assez... Je vais avoir du mal à répondre à cette question parce qu'en fait, ça dépend vraiment de ton fournisseur de colorants synthétiques, clairement. Tu peux passer du simple au double en prix d'achat. Ça va être compliqué. Maintenant, effectivement, la coloration végétale revient un peu plus cher. Mais en fait, souvent, les clients s'y retrouvent beaucoup parce que tout simplement, étant donné que tu ne sensibilises pas ton cheveu, En fait, ce que tu vas mettre en coloration, tu vas le gagner sur tous les soins que tu dois faire à côté.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord. Tout simplement. Et puis vraiment, sur le long terme, il y a un tel bénéfice sur le cheveu qu'en fait, il y a beaucoup de clients qui se font. C'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Il y a un bénéfice pour le cheveu, mais aussi pour la planète.

  • Speaker #1

    Il y a un bénéfice énorme pour le coiffeur, pour la planète.

  • Speaker #0

    Donc, c'est gagnant quand même pour pas mal de...

  • Speaker #1

    Et honnêtement, je te dis, nous, on fait maintenant 80-90% de végétal et c'est très, très, très, très rare. Les personnes qui, une fois qu'elles commencent en végétal, elles y restent. Rien au monde, elles repartent en synthétique. C'est dingue. Parce que tu gagnes en qualité de cheveux énorme.

  • Speaker #0

    Et alors, du coup, si on devait se dire quels sont les leviers à lever pour qu'il y ait plus de coiffeurs qui passent à la couleur végétale, pour toi, ce n'est quoi ?

  • Speaker #1

    De l'information, de la formation, de la dédramatisation, parce qu'il y a beaucoup de fausses idées aussi, je pense, qui circulent encore sur le végétal. C'est vraiment le... Je suis toujours très étonnée quand on me le dit encore. Mais non, mais ça ne tient pas. Il y a mon coiffeur qui m'a dit que ça ne couvrait pas les cheveux blancs. Non, c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est dingue, vous avez exactement les mêmes préjugés qu'ont les teinturières artisanales sur la couleur végétale. C'est exactement les mêmes... les mêmes préjugés qui ressortent. C'est fou de faire ce parallèle. Ok, alors du coup, c'est hyper clair. Donc, il y en a d'autres en France. Il y a des franchises en 100% couleur végétale, mais ce n'est pas encore méga développé. Donc, d'où le fait d'en parler aujourd'hui sur le podcast. Et je vais avoir aussi un autre acteur. Alors,

  • Speaker #1

    je ne me souviens plus du nom,

  • Speaker #0

    mais j'ai vu que vous n'étiez pas non plus si nombreux que ça. J'ai vu à Paris et j'ai vu un autre. Bref, je vais essayer d'en avoir plusieurs pour justement que... qu'on parle de ça parce que c'est important de le faire découvrir. J'ai des petites questions rapides à te poser. Est-ce que tu as aujourd'hui des moyens de transmission de ce que vous avez créé, parce que vous avez ouvert un chemin sur la couleur végétale capillaire ? Comment vous faites, toutes les deux, avec Margot, pour transmettre votre savoir au-delà de vos équipes ? Comment vous essayez de faire découvrir et de transmettre ?

  • Speaker #1

    En fait, tout simplement par la communication extérieure qu'on doit avoir, c'est-à-dire tout simplement les réseaux sociaux. On va beaucoup communiquer sur Instagram et sur TikTok, sur comment ça fonctionne, etc. Comme évidemment, on est suivi aussi par pas mal de coiffeurs, ça permet d'informer les coiffeurs là-dessus. C'est génial. Et puis après, tous les ans, on a de nouveaux apprentis et donc on forme vraiment les gens en interne. Après, on a les écoles de coiffure, par exemple, ça serait une bonne piste à avoir, mais malheureusement, il n'y a pas encore beaucoup d'écoles de coiffure qui sont prêtes à intégrer la couleur végétale et l'enseignement du végétal dans la formation. C'est comme ça, ça vient tout doucement, parce qu'on est biberonné, dans le monde de la coiffure, on est biberonné depuis toujours aux synthétiques, et une fois de plus, c'est difficile de changer ses habitudes.

  • Speaker #0

    Et avant, est-ce qu'avant, c'est une question hyper bête, Est-ce qu'avant, on se teignait les cheveux, genre, il y a hyper longtemps ? Et si les gens se teignaient les cheveux, qu'est-ce qu'ils utilisaient ? Sûrement des plantes ?

  • Speaker #1

    En fait, la première coloration du cheveu au monde, c'est le henné. C'est dramatique, c'est le henné. Ça fait des milliers d'années qu'une civilisation se teigne les cheveux avec le henné. Après, en Europe, je ne sais pas exactement avec quoi, qu'est-ce qu'ils utilisaient au départ, mais la démocratisation de se colorer les cheveux, ça a été d'abord par le synthétique. C'est l'oréal, je crois qu'elle a mis ça au point dans les années 40, peut-être quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. C'est intéressant de voir qu'on oublie un peu de ce qu'on faisait avant. Né, tu as raison de le rappeler, de toute façon, c'est hyper connu. C'est la première plante à laquelle j'ai pensé quand je réfléchissais, mais avec quoi elles peuvent faire des couleurs ? Ok, des petites questions rapides sur de l'inspiration. Où est-ce que tu cherches tes sources d'inspiration et quelles sont tes sources d'inspiration aujourd'hui pour continuer ton travail dans la couleur végétale ? Où tu vas chercher des sources d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, on travaille beaucoup avec notre principal fournisseur dans Couleur Gaïa. C'est vraiment eux qui s'occupent d'aller chercher les plantes, les tester, etc. on échange beaucoup et à chaque fois qu'il y a des ils sont des nouvelles trouvailles ils nous les proposent c'est ça qui est génial et on teste et on voit ce que ça donne et on apprend surtout à les maîtriser chacune et voilà et après les gens qui m'inspirent moi c'est pas forcément dans la couleur végétale mais en général les gens qui s'accrochent qui fouinent et qui ont envie un peu de faire changer les choses dans différents domaines ok

  • Speaker #0

    Et si tu étais une plante Tinctorial Tu serais laquelle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben

  • Speaker #0

    Alors on n'en a pas trop parlé mais je dirais, c'est vrai que j'en ai pas parlé de celui-là, mais je dirais le curcuma. Parce que non, parce qu'en fait j'aime bien la teinte que donne le curcuma, c'est très doux. Par contre ça s'accroche, c'est très coriace.

  • Speaker #1

    Tu fais des teintures végétales ?

  • Speaker #0

    Il y a un truc que j'ai utilisé, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. D'accord, ok. Ok, super sympa. J'avais une question plutôt technique. tes boxes, je ne sais pas comment on appelle ça, les boxes de couleurs dont on parlait tout à l'heure à faire chez soi, est-ce que vous avez un site internet ? Est-ce que c'est disponible en ligne ou c'est dans votre magasin qu'il faut aller les...

  • Speaker #0

    Alors non, c'est dans les magasins parce que il y aurait trop de risques pour... Enfin, on pourrait les vendre en ligne mais il y aurait trop de risques pour les clientes. Le végétal, c'est vraiment particulier, c'est très technique, donc c'est important même pour les clientes, c'est rare qu'on vende de la coloration végétale à une personne à qui on n'a jamais fait de la couleur. au salon. Parce qu'il faut qu'on ait le recul, il faut qu'on voit comment la couleur a évolué. Comme je te disais au début, la couleur végétale, on n'a jamais le résultat définitif le jour J. Donc il faut voir comment la couleur a évolué en fonction du cheveu, en fonction de la personne, etc. Donc voilà, pour être sûr de donner le bon mélange de plantes, il faut être déjà venu au salon ou en tout cas avoir fait un bon diagnostic avant au salon.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question, je t'en rajoute plein par rapport à ce que tu as vu. Est-ce que tu as... Est-ce que c'est une technique qui est plus développée dans d'autres pays ? Est-ce qu'il y a d'autres pays qui sont en avance sur la couleur végétale capillaire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. Je pense que, clairement en Inde, ils sont beaucoup plus en avance. Après, je ne sais pas. Nous, la plupart des plantes de couleur Gaïa poussent en Inde et sont fabriquées en Inde. Ils ont une culture de la plante énorme, ça c'est connu. Je pense qu'en Andouille, mais après en Europe, je n'ai pas l'impression. Parce que nous, on est au Pays Basque, on est à la frontière espagnole. Et en fait, on a plusieurs clientes qui viennent d'Espagne se faire des végétales. Parce qu'il n'y en a pas trop de l'autre côté. D'accord,

  • Speaker #1

    tu vois, ce serait intéressant. Je vais essayer de regarder.

  • Speaker #0

    Franchement, ça peut être intéressant que tu regardes. Je n'ai pas trop poussé, mais moi, de ce que j'en entends, même la semaine dernière, quand je parlais avec une cliente, elle a ça. Enfin bref, qui venait des Etats-Unis et aux Etats-Unis, elle ne trouvait pas de... Ah ! Elle faisait du végétal, tu vois, donc je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, sur la couleur végétale, donc moi, je ne suis pas focalisée que sur le textile. J'essaye d'ouvrir, tu vois, donc à la profume, au cosmétique, à l'alimentaire. Et en fait, plus ça avance, plus je me rends compte qu'il y a des domaines d'application variés. Mais je sais que, par exemple, sur la teinture, la France est un peu en retard par rapport aux voisins européens. Mais tu vois, sur la coloration capillaire... Et je suis avec vous. Mais oui, j'avoue que je n'ai pas vu grand-chose en Europe. Donc... Je te dis, je vais creuser, j'essaierai d'apporter une petite prise de hauteur déjà en Europe, pour regarder un peu ce qui se fait.

  • Speaker #0

    Peut-être l'Italie, tu vois, parce que je me rappelle, il y a longtemps, les premiers fournisseurs de coloration synthétique, mais qui essayaient d'améliorer les choses, on va dire, c'était souvent des marques italiennes. Ah, tu vois, d'accord.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une autre question encore, est-ce que vous avez un syndicat de la... coiffure ou à une fédération ou quelqu'un qui ouais et ces gens là ils ont ils ont eu vent de ce que vous faites en couleurs et alors après oui les syndicats ont quand même fait il ya un truc intéressant qui s'appelle si un label qui s'appelle développement durable mon poids faire sans gage qui existe depuis un petit moment maintenant et

  • Speaker #0

    qui en fait des livres un label des co responsabilités à au sein de coiffure une qui font passer des audits voilà et et et il a eu Je crois qu'ils passent toujours par Ecoser pour labelliser les coiffures. Et donc, voilà, ils sont là pour promouvoir les bons gestes écologiques dans les centres de coiffure. Donc, évidemment, l'utilisation de produits, il est moins nocif possible, il est moins polluant possible. Mais aussi, ça c'est aussi peut-être une partie dont on a moins parlé, mais quand je disais que le centre de coiffure, c'était un milieu hyper polluant, là aussi, nous, on a essayé de vraiment réfléchir en tout là-dessus, c'est-à-dire utiliser moins d'électricité, mettre des LED partout. Faire notre propre lessive,

  • Speaker #1

    tout simplement.

  • Speaker #0

    Mettre des économiseurs d'eau en bac à shampoing pour utiliser le moins d'eau possible. Recycler ses déchets, passer par des filiales pour tout ce qui est justement produits synthétiques, passer par des filiales spécifiques qui vont aller les recycler de manière écologique, etc. Tout ça, c'est des paramètres importants aussi à prendre en compte. Et donc, il y a ce label qui existe, qui permet de certifier ça.

  • Speaker #1

    Et encore une question dans la démarche du recyclage, etc. Est-ce que vous faites quelque chose des cheveux coupés ? Oui,

  • Speaker #0

    les cheveux coupés. Maintenant, tu as quelques entreprises qui les récupèrent et qui en font des chiffres pour les hydrocarbures.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors ça, moi, je l'ai vu il n'y a pas longtemps. Tu sais, moi, je suis branchée très, très plante. Et en fait, j'ai vu des paillages.

  • Speaker #0

    Oui, des paillages. J'avais les cheveux, oui.

  • Speaker #1

    du caillage avec les cheveux donc je me disais à mon avis il y a des trucs à faire enfin fou quoi avec les cheveux donc c'est hyper intéressant pour filtrer, je n'avais jamais entendu c'est top on arrive à la question qui est à qui veux-tu passer ton micro dans cette chaîne. Donc, tu es la première. Enfin, vous êtes, toi et Margot, les premières que j'ai sur les couleurs capillaires. Est-ce que tu as une idée à qui tu aimerais bien ? Enfin, à qui ? Je vais y arriver, je vais reprendre. Tu passes ton micro que j'ai interviewé cette personne.

  • Speaker #0

    Tu peux aller interviewer l'équipe de Couleurs Gaïa. Parce qu'ils sont super. Ils sont sympas, ils sont à Cholet. Ah oui, Cholet, tu l'avais dit.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, j'étais ravie de découvrir tout ça. J'ai trouvé un point commun avec la teinture pour le textile. Par contre, peut-être une avance française sur le sujet de la couleur capillaire à suivre.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Pauline.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lucie. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Arecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #2

    Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Lucie Hubertop

    00:00

  • Parcours de Lucie et Margot vers la couleur végétale

    00:45

  • Transition vers la couleur capillaire végétale

    01:42

  • Présentation des salons Garance et de leurs services

    04:18

  • Les plantes utilisées pour la coloration capillaire

    06:00

  • Différences entre coloration synthétique et végétale

    06:46

  • Processus d'application de la coloration végétale

    10:20

  • Résultats et évolution de la couleur végétale

    12:24

  • Comparaison des coûts entre synthétique et végétal

    13:19

  • Partenaires et matières premières utilisées

    15:38

  • État de la couleur végétale en France et en Europe

    21:06

  • Transmission du savoir et sensibilisation à la couleur végétale

    25:53

  • Conclusion et invitation à suivre le podcast

    35:16

Description

Dans cet épisode d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, Pauline Leroux a le plaisir de recevoir Lucie Hubertop, cofondatrice des salons de coiffure écoresponsables Garance. Ensemble, elles plongent dans l'univers fascinant de la couleur végétale, un sujet qui prend de plus en plus d'ampleur dans le domaine de la coiffure. Lucie partage son parcours inspirant aux côtés de son associée Margot Terrain, révélant comment leur transition d'une formation classique vers l'utilisation de colorants végétaux a été à la fois un défi et une aventure enrichissante.


"Utiliser des colorants végétaux, c'est non seulement colorer les cheveux, mais aussi leur offrir une véritable cure de jouvence," affirme Lucie. Dans cet échange captivant, elle aborde les débuts difficiles de leur entreprise en 2011, lorsque le manque de fournisseurs de plantes tinctoriales représentait un obstacle majeur. Cependant, leur détermination à intégrer des solutions écoresponsables dans leur pratique a conduit à une véritable révolution dans le monde de la coiffure.


Lucie met en lumière les bienfaits des colorations capillaires végétales, qui utilisent des plantes comme l'éné, l'indigo, l'amla et le cassia. Ces pigments végétaux ne se contentent pas de teindre les cheveux, mais les nourrissent également grâce à leurs propriétés naturelles et leurs tanins bénéfiques. Elle explique le processus d'application des colorations végétales et souligne les différences essentielles entre les colorations synthétiques et celles issues de la nature.


En outre, elles discutent des enjeux de sensibilisation et de formation autour de la couleur végétale, un aspect crucial pour favoriser une adoption plus large de ces pratiques durables dans l'industrie de la coiffure. Lucie et Pauline insistent sur l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement, qui valorise les fibres naturelles et les colorants biosourcés.


Cet épisode est une véritable invitation à explorer les couleurs de plantes et à découvrir comment l'agriculture tinctoriale peut transformer notre rapport à la beauté. Si vous êtes curieux d'en savoir plus sur les techniques de teinture naturelle et les bienfaits des colorants végétaux, cet échange est fait pour vous.


Ne manquez pas cette occasion d'apprendre des experts du secteur, de vous inspirer de leur parcours et de comprendre comment la couleur végétale peut redéfinir notre approche de la coiffure.



Pauline


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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans le podcast A RECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Speaker #1

    Mon but,

  • Speaker #0

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Speaker #1

    bonne écoute !

  • Speaker #0

    Alors donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir Lucie Hubertop de Garance l'atelier du cheveu.

  • Speaker #1

    Bonjour Lucie ! Bonjour Pauline !

  • Speaker #0

    Alors, Lucie, première question, est-ce que tu peux te présenter et présenter ton associé Margot Terrain et nous expliquer comment vous êtes toutes les deux arrivées à la couleur végétale ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Alors, moi, c'est Lucie. Je suis la cofondatrice des salons de coiffure éco-responsables Garance Latelier du Cheveu. Ces salons, je les ai cofondés avec mon acolyte qui s'appelle Margot. Vous ne pouvez pas être là aujourd'hui, mais on a créé le premier salon en 2011. 11 et on a commencé à Saint-Jean-de-Nuz sur la côte basque. Voilà. Et l'idée au départ, c'était de créer, de pouvoir proposer un salon de coiffure avec tous les services au maximum d'un salon de coiffure classique, mais avec l'idée d'impacter au minimum la planète. Voilà.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Et alors, comment vous êtes arrivé à proposer de la couleur capillaire nature, enfin végétale ? Comment c'est venu ? Quelles ont été vos formations à toutes les deux pour arriver à ça ?

  • Speaker #1

    C'est venu un peu naturellement. En fait, toutes les deux, on a un parcours, une formation de coiffeuse classique, c'est-à-dire qu'on est issu d'écoles de coiffure classique où on a été biberonnés aux synthétiques et aux chimiques, en veux-tu en voilà. Et en fait, au bout d'un moment, on a fait le constat que, un, le centre coiffure était un endroit hyper polluant pour la planète. C'était un... voilà. ça génère beaucoup de déchets, ça utilise beaucoup d'eau, beaucoup d'électricité, tout ça. Ça, et en plus derrière, il y avait aussi beaucoup de problématiques capillaires de certaines clientes pour lesquelles on n'avait pas de réponse à apporter en restant cantonnés à l'utilisation de produits issus de la pétrochimie, de produits classiques en fait. Voilà, parce que la grande différence, c'est qu'en chimie, tu vas t'intéresser, quand je dis en chimie, en disant en cosmétique capillaire classique, Tu vas t'intéresser aux longueurs, à tes pointes, et tu ne t'intéresses jamais à ton cuir chevelu. Et en fait, tout ce qui est problématique, l'air classique, de pellicules, de cuir chevelu gras, d'eczéma, psoriasis, etc., chute de cheveux, en fait, on était hyper limité dans ce qu'on pouvait proposer aux clientes, et surtout, on n'avait aucune réponse à apporter efficace sur le long terme.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, le fait de combiner la couleur naturelle, ça fait aussi ce qu'on a mis.

  • Speaker #1

    Voilà, donc d'abord on est parti de ce constat-là, donc on s'est d'abord formé à tout ce qui est huile végétale, huile essentielle, argile aussi beaucoup. Voilà comment fonctionne le cuir chevelu et comment on peut faire pour aider ces personnes-là. Donc on s'est d'abord formé à ça et ensuite la végétale c'est venu un peu naturellement parce que, voilà, parce que quand tu fais des soins naturels aux cheveux et puis derrière tu utilises des colorants vraiment pour colorer, cacher tes cheveux blancs chimiques, c'est pas possible, on va pas avec l'autre. Donc... Mais au début, comme c'était en 2011, quand on a commencé, ça fait un petit moment quand même maintenant, et en 2011, il y avait très peu de fournisseurs encore de plantes tectoriales. C'était vraiment pas très développé, et donc pour nous, ça n'a pas été évident au départ de se former. Petit à petit, on a cherché, parce qu'on avait quand même entendu parler, on savait que c'était possible. Donc voilà, on a fini par trouver, par se former, et du coup à pouvoir proposer la coloration 100% végétale au salon.

  • Speaker #0

    Donc est-ce que maintenant, tu peux nous présenter Garance, l'atelier du cheveu, qui fait, si j'ai tout bien compris, de la couleur autant synthétique que de la couleur végétale à 100%. Est-ce que tu peux nous expliquer où ça se passe ? Quand ça a été créé, tu nous l'as dit, en 2011, qui travaille dedans ? Combien de personnes ? Comment tu répartis le synthétique avec la couleur naturelle ?

  • Speaker #1

    Donc, chez Garance, en fait, on a deux sérums de coiffure. On est à Saint-Jean-de-Luz et à Biarritz. On fait, en fait, encore un peu de synthétique, mais je t'avoue qu'on fait du synthétique uniquement pour des personnes pour qui le végétal n'est pas possible, parce qu'on a bien d'autres appris, mais tout n'est pas possible en végétal. Et puis aussi pour les personnes de passage ou tout simplement les gens qui n'ont pas envie de faire du végétal, parce que c'est bizarre, mais ça arrive. Et voilà, donc. Nous, au sein du salon, on fait vraiment 80 à 90% de coloration végétale. Mais après, ce qui n'est pas possible en végétal, typiquement, par exemple, c'est d'éclaircir les cheveux. Et comme on reste des coiffeurs, on a envie de continuer à avoir de la créativité et de s'amuser. Donc, on a envie de continuer à faire des blonds. Et ça, les blonds, typiquement, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Enfin, éclaircir le cheveu, on ne peut pas le faire en 100% végétal. Donc, ça fait encore partie de la partie un peu synthétique qu'on fait au sein du salon. Ça va être ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Mais du coup, on est, là maintenant, une dizaine de collaborateurs tristes. Et voilà, donc on a les deux associés, Margot et moi, et puis après, deux responsables dans chaque salon, et voilà, une place de l'équipe et aussi des apprentis.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc ça, c'est très clair. Alors, est-ce que maintenant, tu peux nous parler de la partie vraiment, le lien avec les plantes ? Comment, enfin déjà, quelles plantes vous utilisez pour faire de la coloration capillaire ? Combien il y en a que vous utilisez et pourquoi ? Et qu'est-ce qu'elles apportent en plus ? Parce que je suppose qu'au-delà de colorer, elles ont peut-être des bienfaits autres.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous raconter ? Oui, oui. Alors... Les plantes principales qu'on va utiliser en coloration végétale et les plus connues, ça va être typiquement l'ene, l'indigo, l'amla et le cassia. Voilà, ça c'est en gros les plantes qu'on va utiliser le plus. Alors maintenant, qu'est-ce que ça fait sur le cheveu, comment ça fonctionne ? Je vais d'abord t'expliquer la différence entre la synthétique et la végétale. En fait, la coloration synthétique, l'idée c'est que ça va venir ouvrir les écailles du cheveu. éliminer les pigments naturels qui sont présents dans ton cheveu et les remplacer par des pigments synthétiques. C'est pour ça que les personnes qui font des couleurs synthétiques ont constaté qu'elles ont un cheveu beaucoup plus sec, beaucoup plus rêche, beaucoup plus terne, parce que tu penses bien que c'est une manipulation hyper violente pour le cheveu. Et la végétale, c'est tout l'inverse. En fait, la végétale, on ne retire rien aux cheveux. C'est le pigment naturel qui va venir s'immiscer à l'intérieur de ton cheveu, tout roussement. sans l'abîmer. Et il va venir se mélanger avec des pigments de mélanine naturellement présents dans ton cheveu. Encore, on lui enlève rien, mais on lui apporte beaucoup de choses. Et donc, on dit toujours, nous, à nos clientes, la végétale, c'est avant tout un soin avant d'être une coloration. Ça va venir soigner, renforcer ton cheveu. Honnêtement, avant d'en faire l'anis, ça paraît toujours un peu magique, mais c'est vrai, vraiment, ça le renforce, ça lui donne beaucoup plus de brillance. En fait, les plantes, elles vont venir dans ton cheveu et aussi se fixer autour du cheveu. Donc ça crée comme une gaine protectrice qui fait que ton cheveu est double de volume quasiment. C'est plutôt intéressant pour les personnes qui ont les cheveux fermes. Et puis du coup, il est surtout beaucoup plus fort, beaucoup plus protégé parce qu'il a une carapace en plus par-dessus qui le protège. Et après, au niveau du cuir chevelu, ça va aussi le renforcer, ça va nourrir. Chaque plante va avoir des propriétés différentes. En gros, l'idée, c'est ça. C'est que tu vas venir soigner ton cheveu avant de le colorer.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et donc, tu as dit aîné, indigo, je suis surprise. Parce que pour moi, l'indigo, ça donne du bleu, donc je ne vois pas trop le...

  • Speaker #1

    Oui, parce que le principe de la coloration végétale, c'est de la colorimétrie pure. C'est-à-dire que chaque plante va représenter un pigment. Du rouge, du bleu, du vert, du jaune. D'accord. Et tu vas mélanger ça entre eux pour créer ta couleur. En fait, tu vas mélanger les plantes entre elles. Plus tu vas prendre en compte... Les pigments naturellement présents dans le cheveu de la personne. Comment tu fais ça ? Ça, c'est l'œil. En tant que coiffeur, on sait déterminer si le cheveu a plutôt tendance à être cendré, froid ou plutôt chaud. Si c'est plutôt blonde, rousse, très brune, même une brune peut avoir un brun plutôt chaud ou un brun plutôt froid. Et puis après, chaque cheveu est différent aussi. Et puis en végétal, c'est jamais une science exacte. Il y a plein de paramètres qui font que ta couleur, elle peut être réussie ou ratée, clairement. Et puis, voilà, on fait avec le vivant, donc on sait jamais exactement comment... C'est à peu près comment ça va sortir, évidemment. Mais des fois, il y a des paramètres, tu sais pas pourquoi. Tu vas faire le même mélange à 10 personnes et tu vas pas avoir le même résultat. Tank order. Donc voilà. Donc ça, c'est pour ça que la végétale, après, ça demande aussi... Pas mal de formations, pas mal de temps de pratique pour vraiment arriver à la maîtriser entièrement en tant que coiffeur.

  • Speaker #0

    D'accord, donc en gros, tu fais un diagnostic de ta cliente en regardant un peu ses cheveux, ce qu'elle cherche à atteindre comme résultat. Tu fais un mélange, parce que oui, il faut le rappeler, dans les colorants naturels, il y a plusieurs pigments et pas qu'un. Tu as bien fait de le redire. Du coup, tu fais ta mixture et quel liant tu utilises ? Parce que, tu vois, moi je m'entraîne dans mon atelier, je fais ça avec de l'eau, donc j'ai un truc hyper liquide. J'ai jamais fait de coloration capillaire, mais je vois cette texture un peu pâteuse. Comment tu obtiens cette texture du coup ?

  • Speaker #1

    C'est uniquement des plantes et de l'eau. Et en fait, ce sont des plantes très finement broyées qu'on va mélanger à de l'eau. Et donc effectivement, tu vas obtenir une pâte. Et ça, cette pâte, tu vas venir l'appliquer en épaisseur sur le cheveu. Donc des fois sur cheveux secs, des fois sur cheveux mouillés. Ça va dépendre aussi du cheveu et de ce que tu as envie d'avoir comme résultat. D'accord. Voilà, et après, on vient couvrir tout ça avec une charlotte ou un casque à mapeur, et puis on laisse poser. Et les temps de pause, ça peut aller de 10 minutes à une heure.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc, en gros, c'est la même technique que pour le synthétique. Tu prends, je ne sais pas, vous avez des petits papiers là ?

  • Speaker #1

    Ouais, on travaille, on a des grands saladiers en verre. On mélange, tu mélanges à de l'eau, ça fait une pâte à gâteau. Et tu fais comme ça. Tu appliques ça sur les cheveux en épaisseur et on couvre ça, on laisse poser. Et ce qui est assez rigolo en végétal, et ce qui peut faire peut-être un petit peu peur, je dis pour les coiffeurs et pour les clientes, c'est là où il faut nous faire énormément confiance, c'est qu'en fait, le résultat que tu obtiens le jour J sur tes cheveux, ce n'est pas le résultat définitif. Dans la couleur végétale, quand tu travailles sur du tissu, c'est pareil, la couleur végétale, c'est une couleur qui évolue. Et en fait, certains pigments ont besoin, quasiment tous d'ailleurs, ont besoin de s'oxyder à l'air libre pour vraiment obtenir la couleur définitive. En général, le jour J, on obtient une couleur au niveau du cheveu blanc. Alors tout ce qui est couleur un peu claire, on va obtenir une couleur beaucoup plus flash, plus flashy, au niveau des cheveux blancs surtout. Et là où c'est encore plus rigolo, il faut vraiment nous faire confiance, c'est que c'est pour les brunes qui ont beaucoup de cheveux blancs. Le jour J, quand tu rinces, tu as un reflet vert qui est tout à fait normal. C'est dingue ! C'est pas vers sa peur, je te rassure, mais c'est un peu vers ça. C'est normal. Mais les heures qui suivent, ça fonce, et c'est ça qui est génial, je trouve, et qui est magique, c'est que tu passes d'un truc vert à un brun magnifique.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Alors, du coup, tu peux faire une coloration, j'allais dire en masse, j'ai pas les termes capillaires, mais une coloration complète, donc par exemple, je veux foncer ma couleur, je peux appliquer sur tout le cheveu, est-ce que tu peux faire un système de mèche ?

  • Speaker #1

    Alors, Non, un système de mèche, en fait, oui et non. Concrètement, tu ne peux pas éclaircir ton végétal, comme je disais tout à l'heure. Par contre, la végétale, ça va naturellement s'adapter à tes nuances naturelles. C'est-à-dire que si tu as beaucoup de cheveux blancs, en fait, si tu as un cheveu blanc, le cheveu blanc, il va prendre plus clair, le cheveu foncé, il va prendre plus foncé, ce qui crée en fait au final un effet méché naturel. Ça ne te fait pas un effet casque uniforme, jamais, jamais. C'est ça qui donne un rendu final hyper naturel et c'est ce qui permet aussi à la repousse d'être beaucoup moins marquée. Les racines, la racine. Voilà, tu as beaucoup moins d'effet là en végétal.

  • Speaker #0

    Et donc si on compare une coloration synthétique, je ne sais pas quel est le temps de pose pour une coloration synthétique versus une coloration naturelle.

  • Speaker #1

    Alors en général, une synthétique, ça va être entre 20 et 30 minutes. D'accord. Et une couleur végétale, ça va être, je te dis, la moyenne. La moyenne de pause, c'est une heure. Mais pour tout ce qui est blanc, et pour les cuivrés aussi, ça peut être que 10 minutes ou 30 minutes.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Donc, il y a quand même un temps plus long de pause, à peu près,

  • Speaker #1

    on va dire. Oui.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et j'avais une autre question. Alors, ça peut paraître aussi bête, mais tu appliques ta pâte, qui est essentiellement plantée et eau. Tu l'appliques sur les cheveux. Après, vous rincez. Tout ça, ça part dans tes canalisations ou tu as un système ?

  • Speaker #1

    Non, ça part dans les canalisations. C'est là aussi où quand tu te pètes au végétal, il faut prévoir des canalisations un petit peu plus larges parce que c'est effectivement une pâte. Mais après, la couleur végétale, ça s'élimine quand même très facilement. Ça se dissout dans l'eau très facilement. Comparé à de l'argile, par exemple, où l'argile, ça va être plus dense. Là, c'est un peu les canalisations, mais la couleur végétale, non.

  • Speaker #0

    Et quand vous ne mettez aucun produit, par exemple, vous n'avez pas la phase de mordansage qu'on peut avoir en teinture, donc vous,

  • Speaker #1

    vous ne rejetez rien de chimique.

  • Speaker #0

    Donc, c'est juste penser aux canalisations pour ne pas avoir des dégâts. Super. Et donc, ça, c'est hyper clair. Donc, pas de, bah oui, c'est logique, pas d'éclaircissage, éclaircissement. Eclaircissement.

  • Speaker #1

    C'est parfait.

  • Speaker #0

    C'est vraiment les deux,

  • Speaker #1

    enfin, les deux, ouais, les seules limites qu'on a en végétal. comme je te disais en fait on peut quasiment tout faire en végétal sauf 2-3 petits trucs c'est qu'on ne peut pas éclaircir son cheveu et on ne peut pas de reflet froid C'est-à-dire les reflets très cendrés ou certaines teintes de blanc, ça on ne va pas les avoir.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Mais en soi, quasiment tout est possible. J'insiste là-dessus parce que c'est toujours ce qu'on nous demande. Est-ce que ça tient et est-ce que ça prouve le cheveu blanc ? Oui, complètement. Génial. Ça tient même mieux qu'une couleur classique parce que ça s'oxyde beaucoup moins au soleil par exemple.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors j'ai plusieurs questions mais je vais d'abord te poser celle-ci. C'est donc, qui sont tes partenaires ? pour tes matières premières. Donc, tu travailles à partir d'extraits, donc des plantes broyées.

  • Speaker #1

    Oui, c'est des plantes broyées. Alors, nous, notre fournisseur principal, vraiment de couleurs végétales pures, c'est une entreprise qui s'appelle Couleur Gaia, qui est basée à Cholet, en France, avec qui on bosse depuis 2011. Et eux, en fait, on travaille avec eux parce que c'est vraiment les... Je trouve que c'est le meilleur fournisseur, clairement. Ils ont des super plantes, ils ont une qualité de plante en plus qui est constante, ils ont un pouvoir colorant qui est top. Et puis, ils ont vraiment une qualité de plante constante, et ça c'est génial en tant que poiffeur, c'est ça qui est hyper important, parce que tu travailles quand même sur l'humain, tu ne peux pas arrêter d'avoir un résultat. Avec 40 tous les mois, quand tu fais une couleur à quelqu'un. Et ça, malheureusement, on a pu tester d'autres fournisseurs, et c'était ça un peu le défaut, en fonction d'où poussent les plantes, comment elles sont cultivées, etc. Tu peux avoir une qualité de plante différente. entre les lots et ça c'est pas possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, ils sont spécialisés dans la couleur capillaire ? Oui, la couleur végétale. D'accord, ok, super. Et donc c'est ton principal fournisseur ?

  • Speaker #1

    C'est mon principal fournisseur, après on travaille avec un labo belge, eux ils nous fournissent tout ce qui est huile végétale et huile essentielle. D'accord. Et ensuite c'est pour l'argile, là on travaille avec un gros fournisseur qui est dans le Puy-en-Velay, qui fournit différents types d'argile en fonction des besoins.

  • Speaker #0

    D'accord. Et l'argile, il l'aide pour la texture de la pâte ?

  • Speaker #1

    Non. Alors, l'argile, en fait, il sert à préparer ton cheveu avant la couleur. Ah, d'accord. Avant de faire une coloration végétale, on fait toujours ce qu'on appelle une détox à l'argile parce que tous les différents produits que tu peux utiliser, tes shampoings, tes masques, etc., qui ne sont pas forcément naturels, les différentes couleurs aussi que tu as pu faire avant sur tes cheveux, tout ça, ça vient déposer des matières. qui restent dans ton cheveu, qui sont aussi présents dans ton cuir chevelu, et qui vont modifier le pH de ton cheveu. Et ça, ça peut freiner la prise de la couleur, ou ça peut faire virer la couleur, ou faire en sorte que ta couleur végétale ne fonctionne pas bien. Donc avant de faire une végétale, c'est hyper important de faire une détoxification à l'argile. Et donc ça, soit tu le fais en amont, soit le jour J au salon, on fait d'abord un masque d'argile, pour les nouvelles clientes, je dis, pour les gens qui démarrent en végétale. On leur fait une détoxification à l'angile et après, on fait la végétale. Et puis après, l'argile, on s'en sert aussi pour d'autres soins. Oui, pour faire le cuir chevelu.

  • Speaker #0

    D'accord. Et en fait, c'est quand même assez similaire à la couleur végétale en teinture textile. Parce que pour teindre le textile, il faut très bien préparer sa fibre. Et en fait, c'est la même chose.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et tu dois très bien préparer ton cheveu. C'est super intéressant.

  • Speaker #1

    Le cheveu, c'est une fibre, c'est composé principalement de carotides.

  • Speaker #0

    Génial. J'ai une question très futile, tu vas me dire. Je vois beaucoup de boîtes en supermarché pour faire ta teinture chez toi à domicile. Est-ce que vous, vous avez réfléchi à cette option de proposer un genre de kit à faire chez soi si tu dis que c'est essentiellement des plantes, de l'eau ? une application qui dure assez longtemps, est-ce que vous avez imaginé, envisagé ou c'est pas possible un genre de box maison pour faire ça ?

  • Speaker #1

    Si, si, complètement. Alors c'est pas bête du tout comme question, non, non, c'est une demande qu'on a depuis longtemps avec la clientèle. Donc oui, oui, nous on peut fournir en fait la poudre, le mélange, chaque personne, et elles peuvent se faire des retouches à la maison. Ça n'y aura rien.

  • Speaker #0

    Donc en mode retouche, par exemple, quand les racines apparaissent, elles peuvent refaire leurs racines.

  • Speaker #1

    Je dis toujours retouche parce qu'après, non, on a des clientes qui se font la couleur uniquement chez elles. On leur fournit simplement la couleur et elles la font chez elles. Mais c'est juste que techniquement, ça peut être un peu des fois compliqué pour certaines parce qu'il faut bien appliquer ta couleur, bien la répartir pour avoir un résultat optimal, etc. Et ça, quand tu le fais toute seule, c'est pas tout. Oui, c'est pas toujours évident.

  • Speaker #0

    Les résultats ne sont pas garantis.

  • Speaker #1

    Voilà, exactement,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    On fournit la couleur, on garantit pas le résultat. Et alors,

  • Speaker #0

    j'avais une autre question. Je connais des coiffeuses qui ont eu des réactions allergiques, très fortement prises au niveau des mains par rapport au l'or en chimique. Est-ce que vous rencontrez des aléas avec la couleur végétale ou vraiment il n'y a rien à signaler ?

  • Speaker #1

    Alors, quasiment pas. Je dis quasiment pour vraiment être honnête parce qu'en soi, non, ça n'arrive quasiment jamais. Mais il y a la plante, la fameuse plante d'indigo, qui peut être finalement, qui est astringente et qui peut provoquer des démangeaisons. Alors, d'accord, pas pour les coiffeuses, clairement. Pour les coiffeuses, ça, je ne l'ai jamais vue. Pas de souci. Par contre, pour les clientes, il y a certaines clientes qui sont très sensibles à l'indigo et à qui ça provoque des démangeaisons. Mais c'est des démangeaisons qui passent. Très vite, en fait, tu fais un shampoing derrière et il n'y a plus rien. C'est simplement que la plante travaille. Il y a quand même des principes actifs dans les plantes. Donc, ça travaille et ça réagit avec la peau. Mais c'est tout. Mais sinon, non, ça n'a rien à voir avec toutes les maladies professionnelles qu'on peut avoir en synthétique.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors, du coup, j'avais une question sur plutôt le... Est-ce que tu as des homologues en France qui travaillent comme vous la couleur naturelle ? Est-ce que tu peux nous en parler, nous expliquer un petit peu comment c'est en train d'émerger ? Parce que vous, vous êtes là quand même depuis bientôt 12 ans, donc vous avez du recul sur la profession. Donc est-ce que tu peux nous faire un petit retour d'expérience sur ces acteurs ?

  • Speaker #1

    Oui, donc effectivement, nous ça fait 12 ans qu'on fait ça. Et en fait, il y a 12 ans, clairement, on était des ovnis. Mais maintenant, ça se développe de plus en plus. Et tant mieux, il y a de plus en plus de coiffeurs qui prennent conscience des dangers, tout simplement pour eux-mêmes, l'utilisation de produits synthétiques sur le long terme. Donc oui, ça se développe bien. Ça se développe beaucoup en grande ville. Il y a même des franchises maintenant qui existent en 100% végétal. Voilà. Après, je t'avoue que je reste quand même toujours étonnée du peu de développement encore. Parce que... Nous, on est tellement convaincus des bienfaits et on trouve ça tellement génial. Je trouve bizarre qu'il n'y ait pas plus de coiffeurs qui s'y mettent. Maintenant, c'est vrai que passer au végétal en tant que coiffeur, ça demande à revoir toute ta copie. Ça demande à te reformer entièrement. Ça peut paraître plus contraignant pour beaucoup de coiffeurs, le fait que les temps de poste soient un peu plus longs. C'est tellement facile en synthétique. Le résultat est tellement garanti en synthétique que quand tu passes en végétal, comme je disais tout à l'heure, on fait avec le vivant. Donc, tu peux avoir des fois des paramètres qui font que ta couleur n'est pas optimale. Et du coup, ça a pas mal de poids-feu pour prendre une litre sans béton.

  • Speaker #0

    D'accord. Et donc, c'était ça ma question d'après. Du coup, il y en a pas mal en France, mais pas assez par rapport aux avantages que ça apporte. Par contre, comme tu dis, pour une reconversion ou comme vous faites vous, une cohabitation du synthétique et du végétal, Le gros souci, c'est en fait de redécouvrir un métier. Exactement. Est-ce que tu as la même problématique qu'en textile ? Est-ce que le coût de la coloration est plus élevé ? Je suppose que oui, vu la production des plantes. On en parle beaucoup dans le podcast, donc je pense que les auditeurs sont éveillés au fait que oui, ça coûte plus cher. Mais est-ce que tu as un ordre d'idées à nous partager d'une coloration synthétique avec une coloration... végétal, c'est à peu près quoi la différence ?

  • Speaker #1

    C'est assez... Je vais avoir du mal à répondre à cette question parce qu'en fait, ça dépend vraiment de ton fournisseur de colorants synthétiques, clairement. Tu peux passer du simple au double en prix d'achat. Ça va être compliqué. Maintenant, effectivement, la coloration végétale revient un peu plus cher. Mais en fait, souvent, les clients s'y retrouvent beaucoup parce que tout simplement, étant donné que tu ne sensibilises pas ton cheveu, En fait, ce que tu vas mettre en coloration, tu vas le gagner sur tous les soins que tu dois faire à côté.

  • Speaker #0

    Ah oui,

  • Speaker #1

    d'accord. Tout simplement. Et puis vraiment, sur le long terme, il y a un tel bénéfice sur le cheveu qu'en fait, il y a beaucoup de clients qui se font. C'est pas un problème.

  • Speaker #0

    Il y a un bénéfice pour le cheveu, mais aussi pour la planète.

  • Speaker #1

    Il y a un bénéfice énorme pour le coiffeur, pour la planète.

  • Speaker #0

    Donc, c'est gagnant quand même pour pas mal de...

  • Speaker #1

    Et honnêtement, je te dis, nous, on fait maintenant 80-90% de végétal et c'est très, très, très, très rare. Les personnes qui, une fois qu'elles commencent en végétal, elles y restent. Rien au monde, elles repartent en synthétique. C'est dingue. Parce que tu gagnes en qualité de cheveux énorme.

  • Speaker #0

    Et alors, du coup, si on devait se dire quels sont les leviers à lever pour qu'il y ait plus de coiffeurs qui passent à la couleur végétale, pour toi, ce n'est quoi ?

  • Speaker #1

    De l'information, de la formation, de la dédramatisation, parce qu'il y a beaucoup de fausses idées aussi, je pense, qui circulent encore sur le végétal. C'est vraiment le... Je suis toujours très étonnée quand on me le dit encore. Mais non, mais ça ne tient pas. Il y a mon coiffeur qui m'a dit que ça ne couvrait pas les cheveux blancs. Non, c'est fou.

  • Speaker #0

    C'est dingue, vous avez exactement les mêmes préjugés qu'ont les teinturières artisanales sur la couleur végétale. C'est exactement les mêmes... les mêmes préjugés qui ressortent. C'est fou de faire ce parallèle. Ok, alors du coup, c'est hyper clair. Donc, il y en a d'autres en France. Il y a des franchises en 100% couleur végétale, mais ce n'est pas encore méga développé. Donc, d'où le fait d'en parler aujourd'hui sur le podcast. Et je vais avoir aussi un autre acteur. Alors,

  • Speaker #1

    je ne me souviens plus du nom,

  • Speaker #0

    mais j'ai vu que vous n'étiez pas non plus si nombreux que ça. J'ai vu à Paris et j'ai vu un autre. Bref, je vais essayer d'en avoir plusieurs pour justement que... qu'on parle de ça parce que c'est important de le faire découvrir. J'ai des petites questions rapides à te poser. Est-ce que tu as aujourd'hui des moyens de transmission de ce que vous avez créé, parce que vous avez ouvert un chemin sur la couleur végétale capillaire ? Comment vous faites, toutes les deux, avec Margot, pour transmettre votre savoir au-delà de vos équipes ? Comment vous essayez de faire découvrir et de transmettre ?

  • Speaker #1

    En fait, tout simplement par la communication extérieure qu'on doit avoir, c'est-à-dire tout simplement les réseaux sociaux. On va beaucoup communiquer sur Instagram et sur TikTok, sur comment ça fonctionne, etc. Comme évidemment, on est suivi aussi par pas mal de coiffeurs, ça permet d'informer les coiffeurs là-dessus. C'est génial. Et puis après, tous les ans, on a de nouveaux apprentis et donc on forme vraiment les gens en interne. Après, on a les écoles de coiffure, par exemple, ça serait une bonne piste à avoir, mais malheureusement, il n'y a pas encore beaucoup d'écoles de coiffure qui sont prêtes à intégrer la couleur végétale et l'enseignement du végétal dans la formation. C'est comme ça, ça vient tout doucement, parce qu'on est biberonné, dans le monde de la coiffure, on est biberonné depuis toujours aux synthétiques, et une fois de plus, c'est difficile de changer ses habitudes.

  • Speaker #0

    Et avant, est-ce qu'avant, c'est une question hyper bête, Est-ce qu'avant, on se teignait les cheveux, genre, il y a hyper longtemps ? Et si les gens se teignaient les cheveux, qu'est-ce qu'ils utilisaient ? Sûrement des plantes ?

  • Speaker #1

    En fait, la première coloration du cheveu au monde, c'est le henné. C'est dramatique, c'est le henné. Ça fait des milliers d'années qu'une civilisation se teigne les cheveux avec le henné. Après, en Europe, je ne sais pas exactement avec quoi, qu'est-ce qu'ils utilisaient au départ, mais la démocratisation de se colorer les cheveux, ça a été d'abord par le synthétique. C'est l'oréal, je crois qu'elle a mis ça au point dans les années 40, peut-être quelque chose comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. C'est intéressant de voir qu'on oublie un peu de ce qu'on faisait avant. Né, tu as raison de le rappeler, de toute façon, c'est hyper connu. C'est la première plante à laquelle j'ai pensé quand je réfléchissais, mais avec quoi elles peuvent faire des couleurs ? Ok, des petites questions rapides sur de l'inspiration. Où est-ce que tu cherches tes sources d'inspiration et quelles sont tes sources d'inspiration aujourd'hui pour continuer ton travail dans la couleur végétale ? Où tu vas chercher des sources d'inspiration ?

  • Speaker #1

    Moi, comme je te disais, on travaille beaucoup avec notre principal fournisseur dans Couleur Gaïa. C'est vraiment eux qui s'occupent d'aller chercher les plantes, les tester, etc. on échange beaucoup et à chaque fois qu'il y a des ils sont des nouvelles trouvailles ils nous les proposent c'est ça qui est génial et on teste et on voit ce que ça donne et on apprend surtout à les maîtriser chacune et voilà et après les gens qui m'inspirent moi c'est pas forcément dans la couleur végétale mais en général les gens qui s'accrochent qui fouinent et qui ont envie un peu de faire changer les choses dans différents domaines ok

  • Speaker #0

    Et si tu étais une plante Tinctorial Tu serais laquelle et pourquoi ?

  • Speaker #1

    Ben

  • Speaker #0

    Alors on n'en a pas trop parlé mais je dirais, c'est vrai que j'en ai pas parlé de celui-là, mais je dirais le curcuma. Parce que non, parce qu'en fait j'aime bien la teinte que donne le curcuma, c'est très doux. Par contre ça s'accroche, c'est très coriace.

  • Speaker #1

    Tu fais des teintures végétales ?

  • Speaker #0

    Il y a un truc que j'ai utilisé, ouais.

  • Speaker #1

    D'accord, ok. D'accord, ok. Ok, super sympa. J'avais une question plutôt technique. tes boxes, je ne sais pas comment on appelle ça, les boxes de couleurs dont on parlait tout à l'heure à faire chez soi, est-ce que vous avez un site internet ? Est-ce que c'est disponible en ligne ou c'est dans votre magasin qu'il faut aller les...

  • Speaker #0

    Alors non, c'est dans les magasins parce que il y aurait trop de risques pour... Enfin, on pourrait les vendre en ligne mais il y aurait trop de risques pour les clientes. Le végétal, c'est vraiment particulier, c'est très technique, donc c'est important même pour les clientes, c'est rare qu'on vende de la coloration végétale à une personne à qui on n'a jamais fait de la couleur. au salon. Parce qu'il faut qu'on ait le recul, il faut qu'on voit comment la couleur a évolué. Comme je te disais au début, la couleur végétale, on n'a jamais le résultat définitif le jour J. Donc il faut voir comment la couleur a évolué en fonction du cheveu, en fonction de la personne, etc. Donc voilà, pour être sûr de donner le bon mélange de plantes, il faut être déjà venu au salon ou en tout cas avoir fait un bon diagnostic avant au salon.

  • Speaker #1

    Et j'ai une question, je t'en rajoute plein par rapport à ce que tu as vu. Est-ce que tu as... Est-ce que c'est une technique qui est plus développée dans d'autres pays ? Est-ce qu'il y a d'autres pays qui sont en avance sur la couleur végétale capillaire ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas trop. Je pense que, clairement en Inde, ils sont beaucoup plus en avance. Après, je ne sais pas. Nous, la plupart des plantes de couleur Gaïa poussent en Inde et sont fabriquées en Inde. Ils ont une culture de la plante énorme, ça c'est connu. Je pense qu'en Andouille, mais après en Europe, je n'ai pas l'impression. Parce que nous, on est au Pays Basque, on est à la frontière espagnole. Et en fait, on a plusieurs clientes qui viennent d'Espagne se faire des végétales. Parce qu'il n'y en a pas trop de l'autre côté. D'accord,

  • Speaker #1

    tu vois, ce serait intéressant. Je vais essayer de regarder.

  • Speaker #0

    Franchement, ça peut être intéressant que tu regardes. Je n'ai pas trop poussé, mais moi, de ce que j'en entends, même la semaine dernière, quand je parlais avec une cliente, elle a ça. Enfin bref, qui venait des Etats-Unis et aux Etats-Unis, elle ne trouvait pas de... Ah ! Elle faisait du végétal, tu vois, donc je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Parce que tu vois, sur la couleur végétale, donc moi, je ne suis pas focalisée que sur le textile. J'essaye d'ouvrir, tu vois, donc à la profume, au cosmétique, à l'alimentaire. Et en fait, plus ça avance, plus je me rends compte qu'il y a des domaines d'application variés. Mais je sais que, par exemple, sur la teinture, la France est un peu en retard par rapport aux voisins européens. Mais tu vois, sur la coloration capillaire... Et je suis avec vous. Mais oui, j'avoue que je n'ai pas vu grand-chose en Europe. Donc... Je te dis, je vais creuser, j'essaierai d'apporter une petite prise de hauteur déjà en Europe, pour regarder un peu ce qui se fait.

  • Speaker #0

    Peut-être l'Italie, tu vois, parce que je me rappelle, il y a longtemps, les premiers fournisseurs de coloration synthétique, mais qui essayaient d'améliorer les choses, on va dire, c'était souvent des marques italiennes. Ah, tu vois, d'accord.

  • Speaker #1

    D'accord. Et une autre question encore, est-ce que vous avez un syndicat de la... coiffure ou à une fédération ou quelqu'un qui ouais et ces gens là ils ont ils ont eu vent de ce que vous faites en couleurs et alors après oui les syndicats ont quand même fait il ya un truc intéressant qui s'appelle si un label qui s'appelle développement durable mon poids faire sans gage qui existe depuis un petit moment maintenant et

  • Speaker #0

    qui en fait des livres un label des co responsabilités à au sein de coiffure une qui font passer des audits voilà et et et il a eu Je crois qu'ils passent toujours par Ecoser pour labelliser les coiffures. Et donc, voilà, ils sont là pour promouvoir les bons gestes écologiques dans les centres de coiffure. Donc, évidemment, l'utilisation de produits, il est moins nocif possible, il est moins polluant possible. Mais aussi, ça c'est aussi peut-être une partie dont on a moins parlé, mais quand je disais que le centre de coiffure, c'était un milieu hyper polluant, là aussi, nous, on a essayé de vraiment réfléchir en tout là-dessus, c'est-à-dire utiliser moins d'électricité, mettre des LED partout. Faire notre propre lessive,

  • Speaker #1

    tout simplement.

  • Speaker #0

    Mettre des économiseurs d'eau en bac à shampoing pour utiliser le moins d'eau possible. Recycler ses déchets, passer par des filiales pour tout ce qui est justement produits synthétiques, passer par des filiales spécifiques qui vont aller les recycler de manière écologique, etc. Tout ça, c'est des paramètres importants aussi à prendre en compte. Et donc, il y a ce label qui existe, qui permet de certifier ça.

  • Speaker #1

    Et encore une question dans la démarche du recyclage, etc. Est-ce que vous faites quelque chose des cheveux coupés ? Oui,

  • Speaker #0

    les cheveux coupés. Maintenant, tu as quelques entreprises qui les récupèrent et qui en font des chiffres pour les hydrocarbures.

  • Speaker #1

    D'accord. Alors ça, moi, je l'ai vu il n'y a pas longtemps. Tu sais, moi, je suis branchée très, très plante. Et en fait, j'ai vu des paillages.

  • Speaker #0

    Oui, des paillages. J'avais les cheveux, oui.

  • Speaker #1

    du caillage avec les cheveux donc je me disais à mon avis il y a des trucs à faire enfin fou quoi avec les cheveux donc c'est hyper intéressant pour filtrer, je n'avais jamais entendu c'est top on arrive à la question qui est à qui veux-tu passer ton micro dans cette chaîne. Donc, tu es la première. Enfin, vous êtes, toi et Margot, les premières que j'ai sur les couleurs capillaires. Est-ce que tu as une idée à qui tu aimerais bien ? Enfin, à qui ? Je vais y arriver, je vais reprendre. Tu passes ton micro que j'ai interviewé cette personne.

  • Speaker #0

    Tu peux aller interviewer l'équipe de Couleurs Gaïa. Parce qu'ils sont super. Ils sont sympas, ils sont à Cholet. Ah oui, Cholet, tu l'avais dit.

  • Speaker #1

    Ok, super. Écoute, j'étais ravie de découvrir tout ça. J'ai trouvé un point commun avec la teinture pour le textile. Par contre, peut-être une avance française sur le sujet de la couleur capillaire à suivre.

  • Speaker #0

    Super, merci beaucoup Pauline.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Lucie. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram Arecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !

  • Speaker #2

    Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat. Oh, purple cat, oh, little cat.

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Lucie Hubertop

    00:00

  • Parcours de Lucie et Margot vers la couleur végétale

    00:45

  • Transition vers la couleur capillaire végétale

    01:42

  • Présentation des salons Garance et de leurs services

    04:18

  • Les plantes utilisées pour la coloration capillaire

    06:00

  • Différences entre coloration synthétique et végétale

    06:46

  • Processus d'application de la coloration végétale

    10:20

  • Résultats et évolution de la couleur végétale

    12:24

  • Comparaison des coûts entre synthétique et végétal

    13:19

  • Partenaires et matières premières utilisées

    15:38

  • État de la couleur végétale en France et en Europe

    21:06

  • Transmission du savoir et sensibilisation à la couleur végétale

    25:53

  • Conclusion et invitation à suivre le podcast

    35:16

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