#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale cover
#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale

#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale

56min |10/08/2023
Play
#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale cover
#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale

#E40 - Stéphanie Colombo - Naturafeel de la lingerie en couleur végétale

56min |10/08/2023
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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la teinture végétale aux côtés de Stéphanie Colombo, ingénieure agronome et entrepreneuse passionnée. Stéphanie, qui a su transformer sa passion pour la couleur végétale en une entreprise florissante, nous invite à explorer les nombreuses facettes des plantes tinctoriales et de leur utilisation dans des secteurs variés, notamment la lingerie. Elle nous raconte son parcours inspirant, ses motivations profondes et les défis qu'elle a dû surmonter pour donner vie à sa marque de lingerie teintée naturellement, NaturaFit.


La teinture végétale est souvent sous-estimée face aux colorants synthétiques, pourtant, elle représente une alternative éthique et durable, essentielle dans la mode d'aujourd'hui. Stéphanie partage avec nous les difficultés rencontrées dans la recherche de matières premières et la production, tout en soulignant l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement. "La couleur végétale est un véritable retour aux sources, un moyen de redonner vie à notre planète", déclare-t-elle avec conviction.


Au fil de l'épisode, nous abordons des thèmes cruciaux tels que l'impact environnemental de l'industrie textile et la quête de confort dans la lingerie. Stéphanie nous fait découvrir les bienfaits des colorants biosourcés, des pigments végétaux et des tanins issus de la nature. Elle nous parle également des couleurs de plantes comme l’indigo et la garance, qui offrent une palette riche et variée pour la teinture naturelle.


En fin d'épisode, Stéphanie nous dévoile ses projets futurs et son rêve de démocratiser l'utilisation de la teinture végétale, afin que chacun puisse bénéficier des merveilles que la nature a à offrir. Cet échange riche et instructif est une véritable invitation à repenser notre rapport à la mode et à la consommation.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale et les fibres naturelles qui font la richesse de notre patrimoine. Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des liens utiles seront partagés à la fin de l'épisode.


Préparez-vous à être inspiré par cette conversation engageante et pédagogique. Belle écoute !


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Stéphanie Colombo

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. Pour offrir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur.

  • Stéphanie Colombo

    Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nous. Alors c'est parti, bonne écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Stéphanie Colombo. Bonjour Stéphanie.

  • Stéphanie Colombo

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Stéphanie, j'aimerais que vous vous présentiez, que vous nous racontiez votre parcours et comment vous en êtes arrivée à la teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, enchantée Pauline, enchantée à tous les auditeurs. Alors moi je suis arrivée en fait sur la teinture végétale un peu par hasard. J'ai un parcours où j'ai travaillé, j'ai occupé pendant un peu plus de 20 ans différents postes dans le domaine de la vente, puis du marketing jusqu'à la direction de filiales d'entreprise. Du coup, j'ai toujours travaillé sur des produits. C'est vrai que pour moi, c'est très important de travailler sur des choses qui s'incarnent, sur des choses qui sont tangibles, dans des domaines très variés. Alors absolument pas ni dans la teinture, ni dans le textile. C'est vraiment quelque chose de nouveau que je découvre avec... On l'apprécie énormément. J'ai plus travaillé auparavant sur des produits dans l'univers de l'électronique grand public, dans l'univers des produits pour les enfants, que ce soit de la pioniculture ou du jouet. Et notamment en contact avec pas mal d'enseignes de la grande distribution, des enseignes spécialisées, mais aussi des enseignes de la grande distribution. Et c'est vrai que c'est, je dirais, une très bonne école. C'est intéressant en termes d'approche parce qu'effectivement, ils ont des cahiers des charges qui sont extrêmement précis, extrêmement exigeants et qui vous aident à travailler les différents axes de développement produit. C'est vrai que ce sont des choses dont je me sers aujourd'hui dans ce travail de développement et de création de la gamme et des produits NaturaFit. Et puis écoutez, en fait, j'aime beaucoup les challenges. Donc c'est vrai qu'après un certain nombre d'années passées dans cet univers, j'ai eu envie de faire quelque chose de complètement différent. J'ai toujours eu un petit peu dans le coin de ma tête l'envie de créer ma propre entreprise parce que je trouve que finalement, ce défi de se dire, arriver à vivre par soi-même, créer son job en fait, agir selon ses convictions et surtout... à un certain moment donné, mettre ses compétences aussi au service, au service en fait d'une cause à laquelle on croit, de quelque chose qui fait sens. Et l'idée d'améliorer le quotidien des femmes, c'est vrai que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Et je me suis dit que c'était un beau défi à relever. Et c'est ça qui m'a donné envie de changer finalement un petit peu d'orientation professionnelle et de partir sur ce projet d'entrepreneuriat.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui a fait que vous en êtes arrivé à la lingerie et la lingerie teintée naturellement ? Vous pouvez nous raconter un peu NaturaFeed, le début, la genèse de A à Z de votre projet ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, effectivement, ce qui s'est passé, c'est que pendant la période du Covid, comme un très grand nombre de femmes finalement, j'ai tout simplement pas porté de soutien-gorge parce que je pense que c'est une période pendant laquelle on est tous revenus à des choses finalement plus simples, plus naturelles. On a eu par la force des choses un petit peu plus de temps pour faire attention à soi, pour manger mieux, faire un petit peu plus attention aussi à son activité physique. et revenir finalement à des choses assez essentielles et assez authentiques. Et puis, quand il a fallu retourner au travail, je n'ai pas particulièrement eu envie de me remettre dans le port du soutien-gorge qui est finalement relativement contraignant. Et je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule, qu'il y avait un certain nombre de femmes aujourd'hui qui aspiraient à plus de confort au niveau de leur lingerie et à des choses plus naturelles. Alors moi j'ai d'abord cherché pour moi tout simplement des sous-vêtements qui soient dans des matières à la fois naturel et très confortable. J'ai cherché des sous-vêtements en 100% coton bio et très honnêtement, j'en ai pas trouvé. C'est-à-dire qu'il y en a quasiment pas. Vraiment, c'est la portion qu'on veut. En fait, à chaque fois qu'on regarde les petites étiquettes sur nos sous-vêtements, même quand on nous dit que c'est en coton ou en coton bio, on se rend compte que c'est jamais à 100%. Il y a toujours dedans, justement, des matières dérivées du pétrole, telles que de l'élastane, du spandex. Et je me suis dit tout simplement, moi, j'ai des enfants. Pour eux, je trouve des choses entièrement en coton bio, donc je me suis dit pourquoi est-ce que ça existerait pour les enfants et ce ne serait pas possible pour les adultes ? Il n'y a pas de raison finalement. Et du coup, je me suis lancée un peu ce défi de dire si ça n'existe pas, il faut le créer en fait. Il faut trouver une solution pour que ça puisse fonctionner, ça puisse même sans élastane et sans spandex apporter un bon maintien. Et puis effectivement en creusant vraiment sur ce qu'il y avait dans notre lingerie, sur la composition, je me suis rendu compte aussi qu'en fait on nous parlait beaucoup des matières. Souvent ce dont on nous parle le plus, mais en réalité le plus nocif et le plus synthétique finalement que ce soit pour nous, comme au niveau de l'impact environnemental, c'est la teinture. C'est la teinture, parce que pour le coup, la teinture, depuis que la teinture végétale a quasiment disparu, depuis finalement l'avènement de l'industrialisation, la teinture des tissus, elle est essentiellement synthétique. Et là, pour le coup, c'est que des dérivés de pétrole, il n'y a plus rien de naturel dedans. Et en m'y intéressant en fait, en échangeant aussi avec des personnes qui m'ont aussi ouvert les yeux sur cette existence de la teinture végétale que je ne connaissais pas au départ. Notamment, j'ai rencontré au tout départ du projet, en fait, Odile Blanchard de l'atelier Bleu Grenade, qui était aussi dans ce projet, elle, de remonter une boutique atelier autour de la teinture végétale. dans Paris. Donc, elle m'a expliqué le fonctionnement, comment est-ce qu'elle s'y prenait, la magie des plantes, la beauté de ses couleurs extrêmement poétiques et toujours uniques. Et c'est vrai que, à ce moment-là, ça a été une évidence. Je me suis dit, c'est ça qu'il faut faire. C'est vraiment une lingerie qui soit entièrement naturelle, sans compromis, avec vraiment aucun produit dérivé du pétrole, pas de plastique, vraiment uniquement la matière la matière au niveau du tissu la plus brute possible, la moins transformée possible, et teinte uniquement avec des plantes. Parce que finalement, la nature nous offre vraiment tout ce dont on a besoin. On est parti chercher des choses parfois compliquées, très artificielles, mais finalement, quand on regarde autour de nous, il y a ce qu'il faut pour nous contenter et nous satisfaire. Top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc, je comprends bien maintenant le déclic, la volonté de trouver ce produit, 100% matière brute, teint naturellement. Combien de temps ça vous a pris entre l'idée et le produit ? Parce que vous n'êtes pas du métier du textile, donc j'imagine que même faire les prototypes, sourcer la matière, trouver les matières premières pour les colorants, trouver une teinturerie, comment vous avez fait ? Quel temps ça vous a pris ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors ça a été une grande aventure. Je dirais que ça continue à l'être. Mais bon, c'est aussi la beauté de la chose et l'intérêt de découvrir des choses aussi nouvelles. C'est quand même génial, je trouve, de pouvoir apprendre comme ça toute sa vie et continuer à découvrir. Écoutez, en tout, ça m'a pris quasiment deux ans. quasiment deux ans parce que, comme vous dites, en fait, moi, je ne suis pas du métier, donc j'ai dû un petit peu tout apprendre et je pense que j'ai forcément passé plus de temps que quelqu'un qui connaissait pour découvrir le fonctionnement et du marché du textile et de la création de modèles. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai d'abord commencé à partir du moment où le concept était bien défini, c'est-à-dire la volonté de développer une gamme de lingerie qui soit la plus naturelle possible, la plus respectueuse possible de notre corps et la plus respectueuse également de l'environnement. Souvent, ce qui est bon pour nous est bon pour la Terre, les deux sont quand même extrêmement liés. À ce moment-là, une fois que l'idée des produits était définie, ce que j'ai fait, c'est que j'ai commencé à dessiner les modèles. Je ne suis pas particulièrement styliste, mais j'ai toujours beaucoup dessiné, donc je me suis lancée là-dedans, à dessiner les modèles, à contacter une couturière pour commencer à travailler avec elle pour monter les modèles. Ce qui s'est arrêté assez vite, parce qu'elle m'a expliqué qu'elle était certes couturière, mais pas du tout modéliste lingerie. Et en fait, la lingerie, c'est très très complexe. Il faut savoir que c'est beaucoup plus compliqué de développer des sous-vêtements que des vêtements classiques. Il faut des ateliers de confection qui sont spécifiques aussi, parce qu'ils ne travaillent pas avec la même marge d'erreur, ils n'ont pas forcément les équipements similaires à des ateliers qui feraient par exemple des t-shirts. Donc en fait, elle m'a assez vite fait comprendre cette couturière, que j'allais vraiment avoir besoin de personnes qui sont expertes en lingerie. Et puis en en parlant autour de moi, en fait... De fil en élu dans mon réseau, j'ai pu rencontrer des personnes qui étaient des modélistes expertes en lingerie. Et à ce moment-là, on avait commencé un peu le travail de développement avec la couturière, mais après je me suis entourée de trois modélistes seniors en développement de lingerie. Puis on a formé comme ça une petite équipe pour vraiment poursuivre le développement de la gamme et finaliser les modèles. Alors à peu près, c'est relativement long parce qu'il faut faire plusieurs versions de prototypes. On a fait sept versions de prototypes pour aboutir les produits. Moi, j'ai été assez subjuguée, je dirais, par ce travail de modéliste lingerie, parce que franchement, c'est un boulot d'architecte. Il faut être super bon en géométrie dans l'espace, en visualisation. Ça a été hyper intéressant. Je me suis rendue compte aussi que quand on faisait les essayages et qu'on faisait venir différentes femmes, avec bien sûr des morphologies différentes, pour valider l'adéquation par rapport au taille, finalement... Personne ne connaît réellement sa taille en lingerie. C'est-à-dire que toutes les femmes arrivaient en disant moi je fais telle taille et en fait quand les modélistes nous prenaient les mesures, ça ne correspondait jamais. Donc il y a aussi un grand besoin, je pense, d'accompagnement des femmes pour les aider à trouver les modèles qui leur conviennent. En tout cas, il y a cette notion de conseil, je pense, qui est très importante aussi sur ce marché et dans ce qu'on va apporter aux consommatrices. Et puis donc le travail de ce développement de GAN s'est poursuivi. En parallèle, bien sûr, il a fallu que je recherche comment j'allais faire pour concrètement trouver du jersey de coton bio en teinture végétale. Et là, ça partait pour être assez simple et finalement ça s'est avéré extrêmement compliqué, beaucoup plus compliqué que ce que j'avais prévu. C'est-à-dire qu'au départ, j'étais rentrée en contact avec une jeune femme qui... Une jeune femme en fait dont le mari est indien et qui a créé une société dans le but justement de remettre au goût du jour la teinture végétale et qui s'était positionnée en tant que grossiste en tissu, en teinture végétale, vraiment spécialisée là-dedans. Et puis en fait on a travaillé ensemble pendant un certain temps la mise au point des couleurs que je souhaitais développer. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que suite au Covid, malheureusement, les ateliers de teinture végétale avec lesquels elle travaillait en Inde n'ont pas pu poursuivre leur activité. Et à ce moment-là, elle m'a dit Écoutez, moi, je suis embêtée parce que j'ai une solution sur la chaîne étrame. Il faut savoir que c'est plus simple de pratiquer la teinture végétale et d'obtenir une bonne homogénéité sur un tissu chaîne étrame que sur de la maille. Là, c'est réellement plus complexe. Et en fait, elle n'avait plus du tout de solution à me proposer sur de la maille. Donc là, c'était un peu patatrap parce que tout était calé et je me suis retrouvée en fait avec plus aucune solution pour la matière première. Bien sûr, on était toujours, c'était l'été 2021, donc pas possibilité non plus de voyager pour chercher une solution. C'est vrai que moi, j'avais pensé à l'Inde au départ parce qu'il faut savoir qu'eux n'ont jamais arrêté la pratique de la teinture végétale. C'est vrai que c'est tout simplement parce qu'en fait, ils utilisent toujours, ce sont les plantes de la médecine ayurvédique là-bas qui sont beaucoup utilisées pour pratiquer la teinture. Et du coup, comme c'est des plantes qui sont très ancrées dans leur tradition, leur savoir-faire, c'est une pratique qui ne s'est pas perdue,

  • Speaker #2

    en tout cas beaucoup moins qu'en Europe.

  • Stéphanie Colombo

    Et du coup, naturellement, suite à ce partenariat qu'elle n'ait pas pu se faire, je me suis mise à chercher d'autres fournisseurs potentiels de tissus en teinture végétale en Inde. Sauf que quand on ne peut pas y aller, parce que c'est le Covid, c'est quand même assez compliqué. Donc là, heureusement, il y a quand même des plateformes business qui sont assez bien faites, qui m'ont permis de rentrer en contact avec beaucoup de fournisseurs en Inde. J'ai vraiment passé tout mon été à échanger avec des personnes là-bas, à commander beaucoup d'échantillons de tissus. Et puis après j'ai fait le tri et là ça a été assez compliqué parce qu'en ayant commandé énormément d'échantillons de tissus, j'ai vraiment retenu un seul fournisseur potentiel. qui proposait des choses de qualité. C'est vrai que j'ai un peu tout lu. J'ai mis des tissus qui arrivaient, où j'ouvrais, il y avait de la poudre partout. J'ai aussi dû faire des tests, parce qu'on m'a aussi envoyé des tissus, mais ma question était, mais est-ce que c'est réellement de la teinture végétale ? Donc, j'ai fait un peu des tests de réaction à l'acidité en utilisant tout simplement du citron. parce que clairement avec des gouttes de citron, quand on en applique sur des tissus censés être en teinture végétale, s'il n'y a pas de décoloration, il n'y a pas de changement de couleur, c'est clairement que ce n'est pas de la teinture végétale. Donc j'ai fait un petit peu le tri dans ce qui n'était pas de la teinture, et puis le fournisseur avec lequel j'ai souhaité travailler, parce que ça correspondait à mon cahier des charges. Lui ne faisait pas du tout les coloris que je souhaitais faire, donc on est reparti sur tout un développement au niveau des couleurs. Donc voilà, ça a été vraiment l'aventure. Et puis par la suite, j'ai dû également chercher des accessoiristes. parce que dans des sous-vêtements, il y a du tissu, mais il y a aussi des élastiques. Il y a aussi, pour les soutiens-gorges, les petits anneaux et les régleurs, ce qui vous permet tout simplement d'ajuster votre hôtel. Je voulais également un petit médaillon décoratif à l'emblème de la marque, notamment la fleur de Garence. Et puis après, il faut également trouver un atelier de confection. Voilà, tout ça, ça a pris encore du temps et ça n'a pas été simple. Alors, je voudrais profiter peut-être de... de cet échange pour dire qu'en fait, on a des créateurs, des fabricants d'accessoires de lingerie qui sont présents en France, pas mal autour de Lyon. Et il faut savoir qu'ils ont une réputation internationale. En fait, je ne savais pas du tout, mais je me suis rendu compte qu'on était vraiment très réputé au niveau de la France pour tout ce qui est accessoires de lingerie. Et ces sociétés fournissent vraiment les marques dans le monde entier. Donc ça, c'est super parce que... Du coup, ça permet aussi de développer des choses au local. Et puis après, ce qui s'est avéré assez complexe, ça a été aussi la recherche de l'atelier de confection. Parce que pour la lingerie, il faut, comme je disais tout à l'heure, un atelier spécialisé dans la confection de lingerie. Il y en a très peu en France. Ceux qui existent sont quand même assez occupés finalement, puisque comme ils sont très peu noms, ils sont assez sollicités. Il faut réserver des créneaux de production très longtemps à l'avance. Moi, je me suis un petit peu heurtée et ça, ça a été dommage, je trouve. quand même un certain manque de flexibilité. C'est-à-dire que je les ai tous contactés, les ateliers, et quand j'ai échangé avec eux, que je leur ai expliqué que j'étais en train de travailler sur le développement du projet, que je souhaitais donner des produits en confection, ils m'ont expliqué qu'il fallait réserver vraiment au moins un an à l'avance et qu'il fallait bloquer un créneau de production. Alors très bien, mais moi je leur disais en fait que je ne savais pas à quel moment j'allais être prête pour la production. Et c'est là où, en gros, on m'a un petit peu dit qu'à partir du moment où je bloquais le créneau de production, de toute façon, si je ne le prenais pas, je serais quand même redevable. Voilà, on prend de la somme parce que j'avais bloqué l'usine. Donc ça, j'ai trouvé ça un petit peu dommage. Mais bon, après, je me suis tournée vers le Portugal parce que l'idée, c'était quand même d'aller au plus près possible de la France. Et en fait, au Portugal, ils ont un mode de travail un peu différent. C'est-à-dire qu'eux, ils travaillent plus en gestion intégrée. Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on leur achète le tissu et qu'on leur donne la confection. Ce à quoi, dans l'absolu, moi, je n'ai aucune problématique par rapport à ça. Mais quand je leur ai demandé s'ils savaient faire du jersey de coton en teinture végétale, là, pour le coup, ça a coincé, en fait. Je n'ai pas trouvé d'atelier qui sache le faire. Donc bon, finalement, j'ai fait beaucoup de salons, rencontré pas mal d'ateliers de confection et puis j'ai fini par rencontrer un atelier qui est basé en fait à Casablanca, dans le nord du Portugal, qui fait beaucoup de grandes marques de lingerie, qui pour le coup m'a demandé des quantités initiales assez importantes, mais qui a été vraiment intéressée par le projet et qui a accepté de... Voilà, de réaliser les proto-industriels et de lancer la confection sur une petite quantité. Et c'est comme ça que tout a démarré. Mais effectivement, tout ça a pris quasiment deux ans. J'ai reçu la première production l'année dernière au mois de juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oh, je suis dingue, ça devait être une émotion.

  • Stéphanie Colombo

    Ah oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup, c'est quoi les minimums de... Parce qu'on a travaillé toutes les deux dans la grande distri, donc on sait de quoi on parle. Les minimums de quantité, donc j'imagine largement que vous deviez passer après toutes les grosses boîtes de lingerie, que ce soit l'atelier de confection, donc ça, j'imagine que ça a dû être un parcours du combattant. Pareil, les minimums de quantité, ça représente quoi ? Parce que vous, vous lancez un prototype, vous lancez un produit, vous avez fait sept prototypes, donc vous êtes plutôt sûr de vous, mais il y a quand même le risque de faire des quantités et qu'elles soient stockées.

  • Stéphanie Colombo

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous avez dû passer combien de commandes ? C'était d'ailleurs un ensemble sous-vêtements. C'était quoi vos premiers produits ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, la gamme que j'ai lancée, qui est la gamme actuelle, du coup, elle est relativement, je vais dire, courte en termes de produits. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je propose trois soutiens-gorge et quatre culottes. Après, en fait, ça va assez vite en termes de nombre de références dans le textile, parce que, bien sûr, il y a des tailles. Et moi, comme tout est basé autour de la couleur, c'est-à-dire que vraiment, il y a ce caractère unique et cette beauté des couleurs naturelles qui est incomparable. Déjà, il n'était pas question de faire du noir et du blanc parce qu'il n'y en a pas dans la nature. Il y a suffisamment de choses et pour moi, ce n'est pas cohérent avec l'idée de la teinture végétale. Mais j'avais la volonté quand même de proposer différents coloris. Aujourd'hui, j'ai quand même 8 coloris dans la gamme, ce qui est beaucoup. Donc, en fait, vous voyez, même quand on a peu de modèles, multiplié par 5 tailles et 8 coloris, on arrive vite à un peu plus de 250 références. Déjà, c'est vrai que pour se lancer sur ce marché, il faut quand même avoir en tête qu'il faut avoir les moyens dès le départ de financer le stock de manière assez conséquente. Après, pour répondre à votre question… Alors les ateliers ont tous des notions de ce qu'on appelle les MOQ, c'est-à-dire les quantités de clou qui sont différentes, mais souvent quand même on va nous demander au moins 3000 pièces pour un modèle. C'est une taille,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une couleur ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est un modèle. C'est-à-dire que c'est un modèle, dans les différentes couleurs et dans les différentes tailles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, c'est déjà plus...

  • Stéphanie Colombo

    Exactement, c'est déjà plus raisonnable. Mais juste pour vous donner un ordre de grandeur de ce que j'ai fait produire, moi j'ai fait faire 1500 pièces lors de ma première production, donc en juin dernier, et j'ai lancé une seconde production que j'ai reçue au mois de janvier, et là j'ai fait 3500 pièces. mais on est parti sur les 7 modèles c'est ça du coup après on trouve quand même des ateliers qui sont prêts même dans les différents pays à faire des plus petites productions simplement, forcément, ils ne sont pas forcément aussi bien équipés que des ateliers plus grands, qui travaillent pour des grands marques, qui ont davantage de bandes passantes, si je peux dire. C'est-à-dire que la production peut durer une semaine au mieux trois. Ils sont quand même équipés aussi pour pouvoir lire tout simplement les patrons numérisés. Oui, parce que... Les plus petits ateliers, certains travaillent uniquement à base de dessin, ils ne sont pas forcément informatisés. Et puis, par exemple, au niveau de l'économie en termes d'utilisation du tissu, c'est important, avant que le tissu soit coupé, d'optimiser la découpe informatiquement. Donc, il y a un vrai intérêt, au niveau du temps de travail et au niveau des économies d'échelle, d'aller travailler avec des ateliers qui sont bien équipés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup Stéphanie, vous achetez vos tissus en... Alors on appelle ça des laises ? Non, des laits ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est ça. Alors le lait, c'est la largeur du tissu. Après, moi j'achète des métrages en fait,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un certain nombre de mètres de tissus qui sont teints en Inde.

  • Stéphanie Colombo

    Oui, alors l'idée c'est de faire faire un maximum d'opérations en Inde. C'est-à-dire que l'Inde, ce que je trouvais intéressant, c'est qu'il y a le coton qui pousse là-bas. Bon, de toute façon, il ne pousse pas en Europe. Donc là-bas, on peut acheter le coton, le faire tisser, le faire teindre. Ça permet de faire ces trois étapes finalement dans un même pays. Alors pas forcément dans les trois régions de l'Inde, mais en tout cas dans un même pays. Et du coup, en fait, le... Donc le tissu est préparé en arde. Effectivement après il part à Casablanca au Maroc. Les accessoires achetés près de Lyon vont également dans le nord du Maroc et après le tout revient en France. Ça fait quand même pas mal de trajet. Un produit moyen va faire 10 000 km. Donc c'est bien mieux que la majorité de nos vêtements qui en font plutôt autour de 60 000. Après, ça reste à optimiser.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Après, Stéphanie, juste pour vous le dire,

  • Stéphanie Colombo

    j'ai vachement apprécié la transparence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah pardon, il y a un petit décage, mais je voulais dire, j'ai hyper apprécié votre transparence sur votre site internet, parce que j'ai vu que vous l'affichiez en disant, ben voilà, je suis à 10 000 km pour un produit, et qu'en fait vous êtes toujours en démarche d'amélioration, mais j'ai trouvé ça très honnête de votre part de le dire, parce qu'il y a plein de gens qui veulent cacher, ils ont un peu peur, oui c'est vrai, de se faire un peu lâcher, mais j'ai trouvé ça top que vous soyez dans une démarche de transparence, d'indiquer, voilà. que vous êtes comme ça aujourd'hui, parce que ça ne fait que un an que vous êtes lancé, et que du coup, c'est quelque chose que vous cherchez à optimiser. Donc du coup, coton tissé,

  • Stéphanie Colombo

    teint en Inde en long métrage,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    confection au Maroc, et vos accessoires de lingerie qui arrivent de France,

  • Stéphanie Colombo

    à Lyon, de Lyon,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pour Casablanca. Ok. Est-ce que dans ces... Je rebondis parce qu'en fait, je vous l'ai dit avant qu'on démarre, le petit fil conducteur quand même sur le textile du podcast, c'était la lingerie parce qu'on a commencé avec Bombo et on a eu simplement lingerie. J'ai une question. Il y a des acteurs qui tissent le coton en jersey, ce que vous cherchiez ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, en France, il y a des acteurs français, je pense, qui tissent le coton. Oui, tout à fait. Bien sûr. Il y a, par exemple, Bugis. Je ne sais pas si vous les connaissez. Bugis, en fait, justement, c'est leur métier, vraiment, de tisser, de partir des films, des fibres et de tisser. D'accord. Après, il y a pas mal de choses à creuser parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis partie sur ce principe où c'est directement le tissu qui est teint. On pourrait imaginer aussi de faire teindre les chiles. Ça, c'est une bonne possibilité. Ça pourrait d'ailleurs aussi donner la possibilité peut-être de créer des modèles à motif. Oui, donc ça, c'est quelque chose qui est faisable. Après, il faudrait trouver qui peut être en capacité à teindre les fils en teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'ai une idée, Stéphanie. J'ai eu... Vous voyez, comme ça, c'est bien de parler ensemble. J'ai eu la chance d'aller à l'atelier Pile Couleur, donc à Roubaix, qui est... Enfin, c'est deux entreprises qui sont ensemble avec la teinturier de la justice de Roubaix. Et eux sont des spécialistes du fil depuis de très nombreuses années. Et ils ont en projet de teindre du fil à la couleur végétale. Donc... Je vous le glisse comme ça, mais ça pourrait être intéressant d'explorer cette piste de fils teintés.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, c'est hyper intéressant parce que je les connais. Je ne connaissais pas ce projet dans leur bagage, si je peux dire. Et d'ailleurs, je les connais. Et pour tout vous dire, même, on lance là un petit coloris en série limitée ensemble. J'ai bien dit d'ailleurs, voilà, que là prochainement, sur un coloris lavande. Donc, c'est effectivement l'idée d'essayer de travailler. au local pour faire des séries limitées et apporter encore davantage de couleurs. Donc ça, c'est top. On peut quand même faire des choses au local. J'ai travaillé aussi, je vous parlais en amont de l'atelier Bleu Grenade. Par exemple, on a travaillé ensemble sur l'idée de recyclage d'un certain nombre de tissus que j'avais commandés en Inde que je n'ai finalement pas utilisés. Alors, ceux qui n'étaient pas de la teinture végétale, Je les ai réemployées autrement, mais ceux qui étaient en teinture végétale, avec lesquels je n'ai pas travaillé finalement. Ce que j'ai fait, c'est que... Avec l'atelier Bleu Grenade, Bleu Grenade m'a créé des tampons à l'effigie des plantes tinctoriales. Je lui ai donc passé les tissus en teinture végétale qu'on n'allait pas utiliser. Et elle, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a créé des impressions en teinture végétale sur ce tissu. selon un schéma que je lui avais partagé, pour qu'ensuite je puisse moi confectionner des pochettes de rangement pour les ensembles. Donc de temps en temps, j'en mets en avant, quand par exemple c'est l'anniversaire d'une consommatrice ou pour des opérations spécifiques. Et ça, ça a été fait pareil dans l'atelier parisien. Donc c'est vrai qu'il y a ces colorings en sérénité avec l'atelier et puis couleur à rouber, et le travail sur... les impressions végétales du coup avec l'atelier Bleu Grenade à Paris donc ça c'est bien mais en fait ce qui manque je pense aujourd'hui c'est quand même la possibilité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de faire réaliser des produits en teinture végétale sur des plus grands métrages ou des plus grosses capacités. Parce que, par exemple, je vous donne juste une idée de la petite série limitée qu'on fait avec Pile Couleur. Dans un bain de teinture, on peut teindre 50 pièces. Vous voyez ça ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors Stéphanie, encore quelque chose que je veux vous partager. Donc pour préciser, l'épisode de Pile Couleur, il sort, c'est l'épisode 30, il va sortir début juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc on aura Marine et Lucie qui nous racontent le projet,

  • Stéphanie Colombo

    donc ça c'est top. Et deuxièmement, l'épisode qui est sorti cette semaine, donc jeudi, c'est avec Justine Jeans de Lyon. Donc justement pas loin du tout de vos accessoires. qui, elle, fait des métrages. Donc, je pense qu'elle arrive à 20 mètres, je crois que c'est ça, c'était 10-20 mètres, de teinture végétale. Et son obsession et son objectif, c'est l'homogénéité parfaite. Et donc, je me dis,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant avec vous,

  • Stéphanie Colombo

    qu'en fait, peut-être que ce serait intéressant de rencontrer aussi Justine pour échanger avec elle, qui est juste à Lyon, en plus. Donc ça pourrait être parfait. Mais vous avez le même constat que beaucoup de personnes, c'est qu'en fait, c'est souvent des petites quantités, 2 kilos, 5 kilos. Oui, j'entends ce point de blocage, quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors écoutez, je serais ravie de rencontrer Justine, effectivement, parce que je pense que déjà, 20 mètres, ça reste une petite quantité, entre guillemets, parce que juste pour, par exemple, la dernière production que j'ai faite, j'ai acheté par coloris plutôt entre 180 et 250 mètres, voilà, pour vous donner un ordre d'idée. Et ça, c'était pour faire 3500 pièces. Donc, c'est vrai qu'après… petit à petit, la marque s'installe. C'est vrai que c'est quand même amené à se développer. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #2

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on voit que il y aurait quand même besoin d'une solution sans doute un peu plus industrielle et un petit peu moins artisanale, parce que c'est aussi les défis, en fait. C'est-à-dire que la teinture végétale, alors soit c'est très, très artisanal, c'est des pratiques un peu personnelles dans son garage où on peut se faire plaisir, soit c'est semi-artisanal et d'ailleurs même l'atelier qui réalise la teinture des métrages dans le sud de l'Inde quand on voit comment ils sont organisés on est vraiment au carrefour entre l'artisanat et l'industrie c'est pas de l'industriel, c'est du semi-artisanal il y a quelques machines mais c'est quand même extrêmement manuel dans la réalisation des peintres couleurs et voilà, c'est ça qui manque je pense peut-être aujourd'hui En France, ce serait vraiment quelqu'un qui remonte à un atelier de teinture végétale un peu plus industrialisé, avec quand même une capacité à faire des métrages un peu plus importants. Mais bon, les choses changent aussi beaucoup et je pense qu'on avance et que c'est aussi beaucoup un sujet d'actualité.

  • Stéphanie Colombo

    moi j'ai bon espoir que ce soit possible en fait je pense que là sur le podcast on a reçu justement on va recevoir David Godineau donc de Alliance Machine Textile qui lui lance la première machine à teindre de la taille d'une machine à laver mais qui fait des bains genre si je dis pas de bêtises je crois que c'est 5 kilos qui peut teindre 3 ou 5 kilos donc comme dit et donc ça sera l'épisode qui arrive et on a eu beaucoup d'invités sur le podcast qui ont parlé

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous,

  • Stéphanie Colombo

    du semi-artisanal et l'étape d'après entre la teinture artisanale et des plus grandes quantités. Je pense que vous êtes nombreuses à avoir le souhait. La demande doit être là, vu que tout le monde se creuse les ménages. Je pense que ça va émerger prochainement et qu'il y a déjà des belles avancées. En tout cas, dans les invités que j'ai eus, c'est souvent abordé ces sujets. Je trouve ça génial que, justement, via le podcast, ces idées puissent cheminer et qu'entre vous, vous puissiez vous... vous rencontrer, etc. Je comprends bien du coup le chemin de vos produits. Donc, comment vous les vendez, vos produits ? Les circuits, les canaux de vente, de distribution, c'est quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, aujourd'hui, j'ai principalement trois canaux de distribution. Donc le premier, c'est le site internet, ce que j'ai construit vraiment tout au démarrage. Là, je dirais que c'est assez classique, c'est un site de vente marchand. J'ai essayé de le faire le plus didactique possible, parce que c'est vrai que vendre par internet de la lingerie, ce n'est pas forcément quelque chose d'évident. C'est vrai qu'on aime bien essayer, c'est normal. Mais c'est quand même possible. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai intégré, par exemple, une vidéo d'aide pour prendre ces mensurations. On va dire un peu dans les règles de l'art. Essayer de trouver la taille qui correspond le mieux dans la gamme. Après bien sûr, il faut être très disponible aussi pour accompagner les consommatrices.

  • Speaker #2

    Parfois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    effectivement, quand j'ai des consommatrices qui ont commandé un modèle qui ne leur convient pas, j'essaye d'en proposer un autre en comprenant un petit peu quelles sont leurs attentes et ce qui n'a pas été au moment de l'essayage. Mais en tout cas voilà, ça a été la première chose que j'ai mis en place, même si je n'ai jamais cru. pouvoir vendre de la lingerie en faisant juste un e-commerce. Ça, pour moi, c'est... Alors, je suis un peu l'ancienne génération aussi, avec... On a parlé tout à l'heure de la distribution, mais du monde du magasin physique. Donc, je pense que, de toute façon, l'avenir est un peu à... On va dire, pour employer ce terme très usité en ce moment, au cross-canal, et au fait de, effectivement, proposer des produits sur différents canaux, à la fois digitaux et physiques. Donc après, ce que je fais beaucoup aussi, c'est que je suis très présente sur les salons bio. Il y a un grand nombre d'événements et de salons bio en France, d'ailleurs même un petit peu au-delà des frontières, notamment je pense à la Belgique. Et ça, c'est très intéressant parce que je me rends compte en fait que sur ces salons, je rencontre vraiment des consommateurs qui sont à la recherche de produits sains, de produits naturels, de produits qui sont bons pour eux parce que finalement… L'idée de ma lingerie, c'est quand même avant tout une lingerie qui permette de prendre soin de soi, parce que ça ne devrait jamais nous contraindre. En fait, ça ne doit plus être un cocon clairement qu'une contrainte. Et je pense que ça peut nous aider à prendre soin de nous. Et finalement, il y a une bonne synergie entre ce que viennent chercher les consommateurs sur les salons bio et les produits. Et ça, ça fonctionne bien. C'est vrai qu'en général, je remarque que c'est vraiment la couleur. C'est les couleurs végétales qui attirent les gens à distance. Et puis après, quand il s'approche, on commence à discuter un petit peu. C'est vraiment la douceur des matières, c'est vraiment le confort, c'est vraiment le fait que c'est l'idée d'une lingerie qu'on ne ressent pas quand on la porte, en fait, qui se passe complètement oubliée. Et ça, les gens sont très en demande de ça, en fait. C'est d'ailleurs, il faut savoir quand même qu'aujourd'hui, le premier critère de choix pour sa lingerie, c'est le confort, avant même l'esthétique. Bien sûr, ça reste important, l'esthétique, le prix, etc. C'est vraiment, on est quand même dans une recherche très hédoniste en fait, au niveau des produits.

  • Speaker #2

    Et puis d'autant plus,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'ai envie de dire pour la lingerie, parce qu'on la porte quand même en moyenne 16 heures par jour, c'est beaucoup. C'est des choses qu'on met finalement sur des zones assez sensibles de notre corps. Et comme je disais en amont, aujourd'hui on fait un peu attention à ce qu'on mange, on fait attention à avoir une activité physique, mais on ne fait pas toujours très attention à ce qu'on met sur soi. Et franchement, moi, lors de la genèse du projet, quand je me suis rendue compte de ce qu'on mettait réellement sur nous, je me suis un peu dit qu'on était des dingues en fait. Et qu'il fallait vraiment être plus sensible à ça et faire plus attention. Parce que dans mes consommatrices, il y a des personnes qui... qui sont intéressées parce qu'elles sont en recherche de produits éthiques et co-responsables, parce qu'elles sont en recherche de produits très confortables,

  • Speaker #2

    très doux et qui sont naturels.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais j'ai aussi des gens, et ça j'ai à peu près 15% de mes consommatrices, qui sont des personnes qui ont des problèmes de santé, soit d'allergie, d'un nombre de composants. Pas mal de femmes aussi en post-concert du sein, qui une fois qu'elles ont fait une chirurgie reconstructive, n'arrivent pas à trouver des choses qui soient suffisamment douces et qui leur aillent. Donc voilà, je pense que pour toutes ces raisons, il y a vraiment besoin de produits très naturels. Et pour finir sur la question des réseaux de distribution, en fait, aujourd'hui, je suis aussi dans tout un travail pour me faire référencer dans les boutiques de mode éthique. Voilà. D'accord. C'est un travail un peu plus de longue haleine. Encore une fois, n'étant pas de ce marché au départ, je n'ai pas forcément les réseaux, le carnet d'adresses. C'est un gros travail de démarchage, de prospection, d'aller rencontrer une gérante boutique de mode éthique. Mais bon, ça progresse. Je suis déjà référencée sur Paris, sur Toulouse, en discussion sur Nancy. C'est vraiment ces trois canaux-là, principalement de distribution, que je travaille aujourd'hui. Le site internet, les salons bio, les boutiques de mode éthique. Et puis là je suis en train de réfléchir aussi à essayer de mettre en place un service un peu de boutique à domicile. Ça faut, voilà, je suis d'accord avec Creuse un peu, mais je pense aussi que pour avoir fait des tests, ça peut s'y prêter. sans aller forcément dans la vente à domicile, mais plus vraiment un service. C'est moi et puis par la suite peut-être avec une équipe qui irait à la rencontre des personnes pour pouvoir essayer les produits dans des bonnes conditions et vraiment apporter du conseil en fait. Et de l'aide au choix.

  • Stéphanie Colombo

    Top ! On m'a parlé des couleurs. Quelle plante vous utilisez pour vos couleurs ? Donc si j'ai bien compris, il y a huit coloris dans la gamme, plus des coloris qui arrivent lavande avec pile couleur. Quels sont vos huit coloris et avec quelles plantes vous faites ces belles couleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, dans mes huit coloris, en fait, j'ai deux coloris différents sur les verts. J'ai un vert un petit peu plus anis et un vert un petit peu plus olive. J'ai également pas mal de coloris dans les tonalités chaudes avec un coloris qui s'appelle Ternesienne. Comme son nom l'indique, on est sur un rouge orangé légèrement brun. J'ai également un rose qui va tirer un peu vers le fuchsia. le coloris fleur de lotus, un rose un peu plus floral, un peu plus proche on va dire du rose bonbon, qui est le coloris fleur d'orchidée. J'ai deux coloris roses beaucoup plus pâles en fait. Un coloris qui va tirer un peu plus vers le chair qui est le bois de rose. Et puis le coloris sable rose qui est un rose vraiment très très très très pâle. Et le coloris d'étume de mer qui pour le coup est réellement fait avec de l'étume de mer en partie. C'est vrai ? Qui est un écruche. Ouais, ça c'est assez dingue en fait. Ah non,

  • Stéphanie Colombo

    c'est quoi ça ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et finalement on peut aussi teindre avec d'autres composants naturels non végétaux.

  • Stéphanie Colombo

    C'est incroyable. L'écume de mer. Donc, attendez, parce que moi, je ne suis pas proche de la mer, mais l'écume de mer, c'est la mousse qui arrive avec les vagues.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est la mousse qui arrive avec les vagues, qui est utilisée, qui est séchée, et qui va donner un coloris clair, mais qui va tirer un petit peu vers le jaune, beige, très clair, en fait. Je vous dis, c'est proche d'un écrou, mais très chaleureux.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok, je ne savais pas. Et alors du coup, vous avez donné des noms fleurs d'orchidées, etc. Mais ce n'est pas teint avec les orchidées. Voilà,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors, non, alors, ça, c'est des coloris. Donc, c'est vrai que pour moi, c'est évident d'avoir des noms de coloris végétaux. Après, au niveau des plantes de la teinture, alors, en fait, l'atelier va utiliser à la fois des plantes assez classiques et usitées en teinture végétale. Je pense notamment déjà à la garance, qui est quand même la plante emblématique de la teinture végétale. On va utiliser également des écorces de grenade. des pelures d'oignons, du basilic. Donc tout ça, c'est des plantes assez classiques. Mais après, en fait, ce qui se passe, c'est que comme au niveau de sa pratique, l'atelier, il faut imaginer que l'atelier, il est vraiment situé dans la forêt équatoriale dans le sud de l'Inde. C'est vraiment toute une agro-influencé de production. Et en fait, la particularité, c'est que cet atelier ne travaille pas à la base de pigments, mais directement à partir des plantes. En fait, ils vont râler autour de la forêt équatoriale. C'est ça aussi que je trouvais... C'est très sympa de le dire, le fait que ce soit complètement local, même si c'est local en Inde et pas en France. Mais ils vont ramasser les plantes, donc ils utilisent également beaucoup de plantes endémiques du sud de l'Inde. Alors par exemple, ils vont utiliser du veine badame, du marousier, une plante qui s'appelle flamme de la forêt. qu'est-ce qu'il y a également ? il y a de l'éclipte blanche donc ça, ça ressemble un petit peu à une petite marguerite donc un certain nombre de plantes que nous forcément on connait moins parce qu'elles poussent pas tellement dans notre environnement chez nous mais qui sont vraiment on va dire locales dans cette forêt et d'ailleurs ce qui est intéressant aussi je trouve dans la pratique de cet atelier c'est que les tissus sont teints plusieurs fois ça c'est aussi pour qu'il y ait une bonne homogénéité, une bonne tenue de la couleur, au moins trois fois en général. Et à la fin, l'eau est filtrée à chaque fois qu'elle soit réutilisée, mais à la fin du process, l'eau est filtrée et elle sert à irriguer les champs environnants. Donc on est vraiment aussi dans une utilisation qui est finalement en circuit fermé un petit peu autour de cet atelier.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, super. J'ai bien fait de poser cette question-là, parce que c'est vrai que c'est intéressant d'avoir des noms de plantes locales en Inde. Alors du coup Stéphanie, si ça vous va, on passe sur une partie de l'épisode plus sur les inspirations, des questions plus courtes, un peu en tac au tac. Est-ce que si vous étiez donc une plante tinctoriale, laquelle seriez-vous et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pas évident comme question. Il y a énormément de plantes que j'aime bien. Je dirais peut-être le margousier, aussi appelé nîme. Peut-être que ça parlera plus à certains, qui est utilisé dans le coloris feuille de thé. Parce que déjà, il a un nom très évocateur. Il signifie en fait qu'il donne bonne santé. Et puis, c'est une plante que je trouve très esthétique, très actuelle, parce que tout s'utilise en fait dans le margousier. avec le jus des feuilles, on peut soigner les maladies infectieuses. Les pousses et les fleurs peuvent se manger. Et puis, on utilise les feuilles en teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    Top. Une plante hyper complète. Si vous aviez un livre qui vous a inspiré, un livre qui vous a plu, soit sur la lingerie, soit sur la couleur végétale, soit sur les plantes, est-ce que vous pouvez nous en citer un ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors ça, j'aurais du mal à vous en citer. C'est vrai que j'ai vraiment beaucoup plus appris sur la lingerie et les plantes par mes échanges avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer qui sont expertes dans ce domaine-là. Je n'ai pas de livre particulier qui me vient en tête.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Stéphanie Colombo

    Est-ce que vous avez une source d'inspiration, que ce soit une personne, un compte Instagram, j'en sais rien, une source d'inspiration qui vous inspire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, pas particulièrement. Je dirais qu'après, je suis quand même beaucoup inspirée par la peinture, d'une manière générale, parce qu'en fait, je suis une grande amoureuse des couleurs. J'adore la couleur. J'ai moi-même dessiné, peint pendant pas mal de temps. Donc, je dirais surtout la peinture en général. La peinture, les tableaux. Mais pas un artiste en particulier. D'accord, on va suivre le global.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord. Si je vous demandais trois actions qui pouvaient inciter le réemploi de la teinture végétale à grande échelle, vous diriez quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Trois actions. Alors déjà peut-être avoir davantage de surface cultivée avec des plantes végétariales, parce que ça reste assez bien quand même, malgré tout aujourd'hui sur le territoire. Je dirais également… un peu pour faire le point avec ce qu'on a dit tout à l'heure, trouver une solution sans doute relativement industrielle pour pouvoir teindre des tissus à plus grande échelle. Et puis en troisième point, je pense qu'il y a un vrai enjeu autour de l'eau, de l'utilisation de l'eau parce que néanmoins la teinture, qu'elle soit végétale ou pas d'ailleurs, mais utilise énormément de ressources en eau. Et je pense qu'un des enjeux pour le futur, il est là. Il est comment réussir à teindre. en envoyant beaucoup moins d'eau en fait.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'as des fermes à te dégager.

  • Stéphanie Colombo

    C'est ça. Une question assez personnelle mais que j'ai posée aux autres actrices sur la lingerie. Aujourd'hui, peut-on vivre de la teinture végétale seule ? Sans activité à côté ? Est-ce que c'est viable ? Comment ça fonctionne ? Quel est votre avis là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors moi je pense qu'on peut tout à fait en vivre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en vivre alors qu'on peut vivre d'une activité de lingerie plus classique. Je pense qu'aujourd'hui quand même... Même si la teinture végétale est en renaissance globalement au niveau du monde, mais en tous les cas, sans doute par rapport à ce qui se pratiquait il y a un certain temps, on arrive à faire des couleurs relativement homogènes, qui ont une bonne tenue dans le temps. Je pense qu'il y a une infinité incroyable de coloris qui peuvent être développés. Je pense qu'on peut travailler à peu près toutes les formes en teinture végétale. C'est vrai que pour le moment, moi, je suis partie sur de l'uni, mais si on travaillait sur la base de filetin, ce ne serait pas du tout impossible de créer également de la lingerie avec des motifs. Moi, écoutez, ça me paraît faisable et je dirais même que je pense que je vais pouvoir commencer à me rémunérer à partir de l'année prochaine, ce qui est bien aussi pour assurer la qualité. Donc je ne vois pas de frein particulier, si ce n'est de dire peut-être quand même qu'en teinture végétale, on peut faire de la lingerie, on peut faire des vêtements de nuit, ça c'est un peu ma prochaine étape. On pourrait imaginer aussi faire un peu des vêtements d'intérieur, par contre le seul frein que je vois réellement, c'est quand même des vêtements pour l'extérieur, parce qu'il y a quand même cette problématique de la couleur qui va passer plus facilement quand elle est exposée au soleil. Mais en tout cas, pour tout ce qui est vêtements de dessous, vêtements d'intérieur, je pense qu'on peut tout à fait en vivre comme n'importe quelle entreprise de lingerie classique.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok. J'allais vous poser comme avant-dernière question, quels sont vos projets pour vous Stéphanie, pour la suite ? Quel type de produit vous aimeriez développer ? Est-ce que vous avez des idées de couleurs, des idées de partenariats ? Quelle est la suite pour vous dans les mois qui arrivent ? Moi, il y a des mois qui arrivent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bien sûr. Alors du coup, écoutez, moi je travaille là sur la fin d'année, sur le développement d'une collection de vêtements de nuit. Parce que finalement, on porte à peu près 16 heures par jour notre lingerie à même le corps, mais le deuxième vêtement qu'on porte le plus à même notre corps pendant relativement longtemps, c'est les vêtements qu'on met pour dormir. Donc en fait, je suis en train de développer du coup, avec les modélistes, une gamme avec un pyjama pour l'hiver prochain. un bas et puis un haut à manches longues. Et on travaille aussi sur une nuisette et puis un petit caraco qui pourra servir soit de caraco, soit de haut de pyjama. Donc, une gamme de nuit. Pour l'année prochaine, en fait, ce que je souhaiterais vraiment faire,

  • Speaker #2

    c'est développer des nouveaux modèles,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    notamment pour les soutiens-gorges, parce que je me rends compte, en fait, c'est vrai que ce qui est très intéressant en allant sur les salons bio, c'est qu'on est tout le temps en contact avec le consommateur. Et ça, c'est génial parce que... On est au plus près des attentes et des besoins des personnes. Et aujourd'hui, je me rends compte qu'il n'y a quasiment aucune offre existante sur des produits naturels pour les personnes qui sont en bonnet F et G, qui ont des poitrines assez fortes. Alors déjà, d'une manière générale, il y a moins de produits, mais elles ne trouvent rien du tout en matière naturelle. Donc ça c'est vraiment des choses à développer et puis j'aimerais aussi enrichir un petit peu avec des nouveaux modèles, je ne vais pas faire une gamme pléthorique mais peut-être on va dire deux nouveaux modèles de haut, deux nouveaux modèles de bas en 2024. Et puis par la suite, moi j'aimerais aussi développer une gamme pour les hommes, parce qu'il n'y a pas de raison. Je me dis,

  • Stéphanie Colombo

    ah génial !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ont besoin d'avoir des choses qui soient saines pour eux. C'est vrai que pour avoir pas mal discuté avec des gynécologues, il y a quand même aussi un vrai sujet aujourd'hui autour de la baisse de la fertilité au niveau des femmes, mais aussi des hommes. Alors bien sûr, il y a des tas de facteurs environnementaux, je ne dis pas que c'est lié uniquement à ce qu'on met sur soi, mais ça peut quand même y participer. Donc voilà, autant... mettre aussi des choses saines.

  • Stéphanie Colombo

    donc voilà j'oublie pas les hommes je les ai dans le coin de la tête c'est je rebondis c'est l'épisode qu'on a enregistré l'épisode 24 avec Audrey Millier qui dans son livre qui s'appelle le livre noir de la mode indique la baisse enfin on en parle la baisse de fertilité liée au colorant chimique qu'il y a dans nos vêtements et elle dépose un texte au parlement européen justement là dessus pour qu'on soit plus vigilants sur les colorants synthétiques donc vous êtes complètement dans le dans le vrai c'est pas que en tout cas son livre je l'ai pas là puisque j'ai fini de le lire son livre je vous le recommande et je vous dis c'est l'épisode je vous viens de le dire le 24 c'était hyper intéressant ouais C'est génial et Audrey, elle nous livre aussi sur tout l'aspect, comment c'est pratiqué la teinture dans le monde et l'impact. Donc vraiment de la teinture, on a fait un focus. Et elle parle également du coton bio. Donc je pense que ça va vous plaire. J'ai une dernière question Stéphanie. La tradition, c'est de se passer le micro. Donc je voulais savoir à qui vous aimeriez passer votre micro pour que j'aille interviewer cette personne.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, je pensais à un certain nombre d'intervenants, mais que vous avez déjà interviewé, Pauline. Mais je dirais bien, écoutez, je dirais bien à Odi de l'atelier Bleu Grenade, qui a réalisé notamment… Alors, elle, c'est intéressant parce qu'elle travaille peu le coton bio, elle va plus travailler en fait des écheveaux de laine ou de la soie. Elle a notamment réalisé des productions pour laine paysanne. Je ne sais pas si vous les connaissez. je pense que ça pourrait être très intéressant et puis en plus si vous voulez y aller en mode reportage c'est vraiment intéressant à visiter elle est d'ailleurs installée aussi avec une céramiste qui fait de très jolies choses ok

  • Stéphanie Colombo

    bon super est-ce que vous avez un mot de la fin Stéphanie ou est-ce qu'on s'arrête là est-ce que vous avez quelque chose à nous nous dire un plus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, peut-être juste souhaiter que collectivement, tout cet univers de la teinture végétale arrive ensemble à grandir, à se démocratiser davantage, à se faire connaître. Je pense que c'est le bon moment. Je pense qu'il y a une vraie volonté aujourd'hui des consommateurs pour aller vers des choses saines, naturelles, qui font du bien, qui sont... qui sont rassurantes aussi, parce que ce côté très authentique des plantes, c'est quelque chose qui est rassurant aussi, je pense, pour les gens. Et voilà, moi, je crois vraiment au développement, à la démocratisation de la teinture végétale. Et je pense aussi que plus ça se développera, plus on arrivera aussi à proposer des choses avec des prix qui viendront de plus en plus raisonnables et qui permettront vraiment d'aller toucher plus et d'offrir, on va dire, ce procédé bienfaisant à de plus en plus de personnes.

  • Stéphanie Colombo

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à ArtEcoVert et présentation de Stéphanie Colombo

    00:00

  • Le parcours de Stéphanie et son arrivée à la teinture végétale

    00:44

  • La genèse de Natura Feel et l'impact du Covid sur la lingerie

    03:56

  • Les défis de développement de produits et de sourcing

    08:14

  • La première production et le processus de création

    19:42

  • Les canaux de distribution et l'importance des salons bio

    34:25

  • Les plantes tinctoriales et les coloris de la gamme de lingerie

    40:21

  • Conclusion et vision pour l'avenir de la teinture végétale

    54:41

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la teinture végétale aux côtés de Stéphanie Colombo, ingénieure agronome et entrepreneuse passionnée. Stéphanie, qui a su transformer sa passion pour la couleur végétale en une entreprise florissante, nous invite à explorer les nombreuses facettes des plantes tinctoriales et de leur utilisation dans des secteurs variés, notamment la lingerie. Elle nous raconte son parcours inspirant, ses motivations profondes et les défis qu'elle a dû surmonter pour donner vie à sa marque de lingerie teintée naturellement, NaturaFit.


La teinture végétale est souvent sous-estimée face aux colorants synthétiques, pourtant, elle représente une alternative éthique et durable, essentielle dans la mode d'aujourd'hui. Stéphanie partage avec nous les difficultés rencontrées dans la recherche de matières premières et la production, tout en soulignant l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement. "La couleur végétale est un véritable retour aux sources, un moyen de redonner vie à notre planète", déclare-t-elle avec conviction.


Au fil de l'épisode, nous abordons des thèmes cruciaux tels que l'impact environnemental de l'industrie textile et la quête de confort dans la lingerie. Stéphanie nous fait découvrir les bienfaits des colorants biosourcés, des pigments végétaux et des tanins issus de la nature. Elle nous parle également des couleurs de plantes comme l’indigo et la garance, qui offrent une palette riche et variée pour la teinture naturelle.


En fin d'épisode, Stéphanie nous dévoile ses projets futurs et son rêve de démocratiser l'utilisation de la teinture végétale, afin que chacun puisse bénéficier des merveilles que la nature a à offrir. Cet échange riche et instructif est une véritable invitation à repenser notre rapport à la mode et à la consommation.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale et les fibres naturelles qui font la richesse de notre patrimoine. Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des liens utiles seront partagés à la fin de l'épisode.


Préparez-vous à être inspiré par cette conversation engageante et pédagogique. Belle écoute !


Pauline.


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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Stéphanie Colombo

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. Pour offrir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur.

  • Stéphanie Colombo

    Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nous. Alors c'est parti, bonne écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Stéphanie Colombo. Bonjour Stéphanie.

  • Stéphanie Colombo

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Stéphanie, j'aimerais que vous vous présentiez, que vous nous racontiez votre parcours et comment vous en êtes arrivée à la teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, enchantée Pauline, enchantée à tous les auditeurs. Alors moi je suis arrivée en fait sur la teinture végétale un peu par hasard. J'ai un parcours où j'ai travaillé, j'ai occupé pendant un peu plus de 20 ans différents postes dans le domaine de la vente, puis du marketing jusqu'à la direction de filiales d'entreprise. Du coup, j'ai toujours travaillé sur des produits. C'est vrai que pour moi, c'est très important de travailler sur des choses qui s'incarnent, sur des choses qui sont tangibles, dans des domaines très variés. Alors absolument pas ni dans la teinture, ni dans le textile. C'est vraiment quelque chose de nouveau que je découvre avec... On l'apprécie énormément. J'ai plus travaillé auparavant sur des produits dans l'univers de l'électronique grand public, dans l'univers des produits pour les enfants, que ce soit de la pioniculture ou du jouet. Et notamment en contact avec pas mal d'enseignes de la grande distribution, des enseignes spécialisées, mais aussi des enseignes de la grande distribution. Et c'est vrai que c'est, je dirais, une très bonne école. C'est intéressant en termes d'approche parce qu'effectivement, ils ont des cahiers des charges qui sont extrêmement précis, extrêmement exigeants et qui vous aident à travailler les différents axes de développement produit. C'est vrai que ce sont des choses dont je me sers aujourd'hui dans ce travail de développement et de création de la gamme et des produits NaturaFit. Et puis écoutez, en fait, j'aime beaucoup les challenges. Donc c'est vrai qu'après un certain nombre d'années passées dans cet univers, j'ai eu envie de faire quelque chose de complètement différent. J'ai toujours eu un petit peu dans le coin de ma tête l'envie de créer ma propre entreprise parce que je trouve que finalement, ce défi de se dire, arriver à vivre par soi-même, créer son job en fait, agir selon ses convictions et surtout... à un certain moment donné, mettre ses compétences aussi au service, au service en fait d'une cause à laquelle on croit, de quelque chose qui fait sens. Et l'idée d'améliorer le quotidien des femmes, c'est vrai que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Et je me suis dit que c'était un beau défi à relever. Et c'est ça qui m'a donné envie de changer finalement un petit peu d'orientation professionnelle et de partir sur ce projet d'entrepreneuriat.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui a fait que vous en êtes arrivé à la lingerie et la lingerie teintée naturellement ? Vous pouvez nous raconter un peu NaturaFeed, le début, la genèse de A à Z de votre projet ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, effectivement, ce qui s'est passé, c'est que pendant la période du Covid, comme un très grand nombre de femmes finalement, j'ai tout simplement pas porté de soutien-gorge parce que je pense que c'est une période pendant laquelle on est tous revenus à des choses finalement plus simples, plus naturelles. On a eu par la force des choses un petit peu plus de temps pour faire attention à soi, pour manger mieux, faire un petit peu plus attention aussi à son activité physique. et revenir finalement à des choses assez essentielles et assez authentiques. Et puis, quand il a fallu retourner au travail, je n'ai pas particulièrement eu envie de me remettre dans le port du soutien-gorge qui est finalement relativement contraignant. Et je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule, qu'il y avait un certain nombre de femmes aujourd'hui qui aspiraient à plus de confort au niveau de leur lingerie et à des choses plus naturelles. Alors moi j'ai d'abord cherché pour moi tout simplement des sous-vêtements qui soient dans des matières à la fois naturel et très confortable. J'ai cherché des sous-vêtements en 100% coton bio et très honnêtement, j'en ai pas trouvé. C'est-à-dire qu'il y en a quasiment pas. Vraiment, c'est la portion qu'on veut. En fait, à chaque fois qu'on regarde les petites étiquettes sur nos sous-vêtements, même quand on nous dit que c'est en coton ou en coton bio, on se rend compte que c'est jamais à 100%. Il y a toujours dedans, justement, des matières dérivées du pétrole, telles que de l'élastane, du spandex. Et je me suis dit tout simplement, moi, j'ai des enfants. Pour eux, je trouve des choses entièrement en coton bio, donc je me suis dit pourquoi est-ce que ça existerait pour les enfants et ce ne serait pas possible pour les adultes ? Il n'y a pas de raison finalement. Et du coup, je me suis lancée un peu ce défi de dire si ça n'existe pas, il faut le créer en fait. Il faut trouver une solution pour que ça puisse fonctionner, ça puisse même sans élastane et sans spandex apporter un bon maintien. Et puis effectivement en creusant vraiment sur ce qu'il y avait dans notre lingerie, sur la composition, je me suis rendu compte aussi qu'en fait on nous parlait beaucoup des matières. Souvent ce dont on nous parle le plus, mais en réalité le plus nocif et le plus synthétique finalement que ce soit pour nous, comme au niveau de l'impact environnemental, c'est la teinture. C'est la teinture, parce que pour le coup, la teinture, depuis que la teinture végétale a quasiment disparu, depuis finalement l'avènement de l'industrialisation, la teinture des tissus, elle est essentiellement synthétique. Et là, pour le coup, c'est que des dérivés de pétrole, il n'y a plus rien de naturel dedans. Et en m'y intéressant en fait, en échangeant aussi avec des personnes qui m'ont aussi ouvert les yeux sur cette existence de la teinture végétale que je ne connaissais pas au départ. Notamment, j'ai rencontré au tout départ du projet, en fait, Odile Blanchard de l'atelier Bleu Grenade, qui était aussi dans ce projet, elle, de remonter une boutique atelier autour de la teinture végétale. dans Paris. Donc, elle m'a expliqué le fonctionnement, comment est-ce qu'elle s'y prenait, la magie des plantes, la beauté de ses couleurs extrêmement poétiques et toujours uniques. Et c'est vrai que, à ce moment-là, ça a été une évidence. Je me suis dit, c'est ça qu'il faut faire. C'est vraiment une lingerie qui soit entièrement naturelle, sans compromis, avec vraiment aucun produit dérivé du pétrole, pas de plastique, vraiment uniquement la matière la matière au niveau du tissu la plus brute possible, la moins transformée possible, et teinte uniquement avec des plantes. Parce que finalement, la nature nous offre vraiment tout ce dont on a besoin. On est parti chercher des choses parfois compliquées, très artificielles, mais finalement, quand on regarde autour de nous, il y a ce qu'il faut pour nous contenter et nous satisfaire. Top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc, je comprends bien maintenant le déclic, la volonté de trouver ce produit, 100% matière brute, teint naturellement. Combien de temps ça vous a pris entre l'idée et le produit ? Parce que vous n'êtes pas du métier du textile, donc j'imagine que même faire les prototypes, sourcer la matière, trouver les matières premières pour les colorants, trouver une teinturerie, comment vous avez fait ? Quel temps ça vous a pris ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors ça a été une grande aventure. Je dirais que ça continue à l'être. Mais bon, c'est aussi la beauté de la chose et l'intérêt de découvrir des choses aussi nouvelles. C'est quand même génial, je trouve, de pouvoir apprendre comme ça toute sa vie et continuer à découvrir. Écoutez, en tout, ça m'a pris quasiment deux ans. quasiment deux ans parce que, comme vous dites, en fait, moi, je ne suis pas du métier, donc j'ai dû un petit peu tout apprendre et je pense que j'ai forcément passé plus de temps que quelqu'un qui connaissait pour découvrir le fonctionnement et du marché du textile et de la création de modèles. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai d'abord commencé à partir du moment où le concept était bien défini, c'est-à-dire la volonté de développer une gamme de lingerie qui soit la plus naturelle possible, la plus respectueuse possible de notre corps et la plus respectueuse également de l'environnement. Souvent, ce qui est bon pour nous est bon pour la Terre, les deux sont quand même extrêmement liés. À ce moment-là, une fois que l'idée des produits était définie, ce que j'ai fait, c'est que j'ai commencé à dessiner les modèles. Je ne suis pas particulièrement styliste, mais j'ai toujours beaucoup dessiné, donc je me suis lancée là-dedans, à dessiner les modèles, à contacter une couturière pour commencer à travailler avec elle pour monter les modèles. Ce qui s'est arrêté assez vite, parce qu'elle m'a expliqué qu'elle était certes couturière, mais pas du tout modéliste lingerie. Et en fait, la lingerie, c'est très très complexe. Il faut savoir que c'est beaucoup plus compliqué de développer des sous-vêtements que des vêtements classiques. Il faut des ateliers de confection qui sont spécifiques aussi, parce qu'ils ne travaillent pas avec la même marge d'erreur, ils n'ont pas forcément les équipements similaires à des ateliers qui feraient par exemple des t-shirts. Donc en fait, elle m'a assez vite fait comprendre cette couturière, que j'allais vraiment avoir besoin de personnes qui sont expertes en lingerie. Et puis en en parlant autour de moi, en fait... De fil en élu dans mon réseau, j'ai pu rencontrer des personnes qui étaient des modélistes expertes en lingerie. Et à ce moment-là, on avait commencé un peu le travail de développement avec la couturière, mais après je me suis entourée de trois modélistes seniors en développement de lingerie. Puis on a formé comme ça une petite équipe pour vraiment poursuivre le développement de la gamme et finaliser les modèles. Alors à peu près, c'est relativement long parce qu'il faut faire plusieurs versions de prototypes. On a fait sept versions de prototypes pour aboutir les produits. Moi, j'ai été assez subjuguée, je dirais, par ce travail de modéliste lingerie, parce que franchement, c'est un boulot d'architecte. Il faut être super bon en géométrie dans l'espace, en visualisation. Ça a été hyper intéressant. Je me suis rendue compte aussi que quand on faisait les essayages et qu'on faisait venir différentes femmes, avec bien sûr des morphologies différentes, pour valider l'adéquation par rapport au taille, finalement... Personne ne connaît réellement sa taille en lingerie. C'est-à-dire que toutes les femmes arrivaient en disant moi je fais telle taille et en fait quand les modélistes nous prenaient les mesures, ça ne correspondait jamais. Donc il y a aussi un grand besoin, je pense, d'accompagnement des femmes pour les aider à trouver les modèles qui leur conviennent. En tout cas, il y a cette notion de conseil, je pense, qui est très importante aussi sur ce marché et dans ce qu'on va apporter aux consommatrices. Et puis donc le travail de ce développement de GAN s'est poursuivi. En parallèle, bien sûr, il a fallu que je recherche comment j'allais faire pour concrètement trouver du jersey de coton bio en teinture végétale. Et là, ça partait pour être assez simple et finalement ça s'est avéré extrêmement compliqué, beaucoup plus compliqué que ce que j'avais prévu. C'est-à-dire qu'au départ, j'étais rentrée en contact avec une jeune femme qui... Une jeune femme en fait dont le mari est indien et qui a créé une société dans le but justement de remettre au goût du jour la teinture végétale et qui s'était positionnée en tant que grossiste en tissu, en teinture végétale, vraiment spécialisée là-dedans. Et puis en fait on a travaillé ensemble pendant un certain temps la mise au point des couleurs que je souhaitais développer. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que suite au Covid, malheureusement, les ateliers de teinture végétale avec lesquels elle travaillait en Inde n'ont pas pu poursuivre leur activité. Et à ce moment-là, elle m'a dit Écoutez, moi, je suis embêtée parce que j'ai une solution sur la chaîne étrame. Il faut savoir que c'est plus simple de pratiquer la teinture végétale et d'obtenir une bonne homogénéité sur un tissu chaîne étrame que sur de la maille. Là, c'est réellement plus complexe. Et en fait, elle n'avait plus du tout de solution à me proposer sur de la maille. Donc là, c'était un peu patatrap parce que tout était calé et je me suis retrouvée en fait avec plus aucune solution pour la matière première. Bien sûr, on était toujours, c'était l'été 2021, donc pas possibilité non plus de voyager pour chercher une solution. C'est vrai que moi, j'avais pensé à l'Inde au départ parce qu'il faut savoir qu'eux n'ont jamais arrêté la pratique de la teinture végétale. C'est vrai que c'est tout simplement parce qu'en fait, ils utilisent toujours, ce sont les plantes de la médecine ayurvédique là-bas qui sont beaucoup utilisées pour pratiquer la teinture. Et du coup, comme c'est des plantes qui sont très ancrées dans leur tradition, leur savoir-faire, c'est une pratique qui ne s'est pas perdue,

  • Speaker #2

    en tout cas beaucoup moins qu'en Europe.

  • Stéphanie Colombo

    Et du coup, naturellement, suite à ce partenariat qu'elle n'ait pas pu se faire, je me suis mise à chercher d'autres fournisseurs potentiels de tissus en teinture végétale en Inde. Sauf que quand on ne peut pas y aller, parce que c'est le Covid, c'est quand même assez compliqué. Donc là, heureusement, il y a quand même des plateformes business qui sont assez bien faites, qui m'ont permis de rentrer en contact avec beaucoup de fournisseurs en Inde. J'ai vraiment passé tout mon été à échanger avec des personnes là-bas, à commander beaucoup d'échantillons de tissus. Et puis après j'ai fait le tri et là ça a été assez compliqué parce qu'en ayant commandé énormément d'échantillons de tissus, j'ai vraiment retenu un seul fournisseur potentiel. qui proposait des choses de qualité. C'est vrai que j'ai un peu tout lu. J'ai mis des tissus qui arrivaient, où j'ouvrais, il y avait de la poudre partout. J'ai aussi dû faire des tests, parce qu'on m'a aussi envoyé des tissus, mais ma question était, mais est-ce que c'est réellement de la teinture végétale ? Donc, j'ai fait un peu des tests de réaction à l'acidité en utilisant tout simplement du citron. parce que clairement avec des gouttes de citron, quand on en applique sur des tissus censés être en teinture végétale, s'il n'y a pas de décoloration, il n'y a pas de changement de couleur, c'est clairement que ce n'est pas de la teinture végétale. Donc j'ai fait un petit peu le tri dans ce qui n'était pas de la teinture, et puis le fournisseur avec lequel j'ai souhaité travailler, parce que ça correspondait à mon cahier des charges. Lui ne faisait pas du tout les coloris que je souhaitais faire, donc on est reparti sur tout un développement au niveau des couleurs. Donc voilà, ça a été vraiment l'aventure. Et puis par la suite, j'ai dû également chercher des accessoiristes. parce que dans des sous-vêtements, il y a du tissu, mais il y a aussi des élastiques. Il y a aussi, pour les soutiens-gorges, les petits anneaux et les régleurs, ce qui vous permet tout simplement d'ajuster votre hôtel. Je voulais également un petit médaillon décoratif à l'emblème de la marque, notamment la fleur de Garence. Et puis après, il faut également trouver un atelier de confection. Voilà, tout ça, ça a pris encore du temps et ça n'a pas été simple. Alors, je voudrais profiter peut-être de... de cet échange pour dire qu'en fait, on a des créateurs, des fabricants d'accessoires de lingerie qui sont présents en France, pas mal autour de Lyon. Et il faut savoir qu'ils ont une réputation internationale. En fait, je ne savais pas du tout, mais je me suis rendu compte qu'on était vraiment très réputé au niveau de la France pour tout ce qui est accessoires de lingerie. Et ces sociétés fournissent vraiment les marques dans le monde entier. Donc ça, c'est super parce que... Du coup, ça permet aussi de développer des choses au local. Et puis après, ce qui s'est avéré assez complexe, ça a été aussi la recherche de l'atelier de confection. Parce que pour la lingerie, il faut, comme je disais tout à l'heure, un atelier spécialisé dans la confection de lingerie. Il y en a très peu en France. Ceux qui existent sont quand même assez occupés finalement, puisque comme ils sont très peu noms, ils sont assez sollicités. Il faut réserver des créneaux de production très longtemps à l'avance. Moi, je me suis un petit peu heurtée et ça, ça a été dommage, je trouve. quand même un certain manque de flexibilité. C'est-à-dire que je les ai tous contactés, les ateliers, et quand j'ai échangé avec eux, que je leur ai expliqué que j'étais en train de travailler sur le développement du projet, que je souhaitais donner des produits en confection, ils m'ont expliqué qu'il fallait réserver vraiment au moins un an à l'avance et qu'il fallait bloquer un créneau de production. Alors très bien, mais moi je leur disais en fait que je ne savais pas à quel moment j'allais être prête pour la production. Et c'est là où, en gros, on m'a un petit peu dit qu'à partir du moment où je bloquais le créneau de production, de toute façon, si je ne le prenais pas, je serais quand même redevable. Voilà, on prend de la somme parce que j'avais bloqué l'usine. Donc ça, j'ai trouvé ça un petit peu dommage. Mais bon, après, je me suis tournée vers le Portugal parce que l'idée, c'était quand même d'aller au plus près possible de la France. Et en fait, au Portugal, ils ont un mode de travail un peu différent. C'est-à-dire qu'eux, ils travaillent plus en gestion intégrée. Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on leur achète le tissu et qu'on leur donne la confection. Ce à quoi, dans l'absolu, moi, je n'ai aucune problématique par rapport à ça. Mais quand je leur ai demandé s'ils savaient faire du jersey de coton en teinture végétale, là, pour le coup, ça a coincé, en fait. Je n'ai pas trouvé d'atelier qui sache le faire. Donc bon, finalement, j'ai fait beaucoup de salons, rencontré pas mal d'ateliers de confection et puis j'ai fini par rencontrer un atelier qui est basé en fait à Casablanca, dans le nord du Portugal, qui fait beaucoup de grandes marques de lingerie, qui pour le coup m'a demandé des quantités initiales assez importantes, mais qui a été vraiment intéressée par le projet et qui a accepté de... Voilà, de réaliser les proto-industriels et de lancer la confection sur une petite quantité. Et c'est comme ça que tout a démarré. Mais effectivement, tout ça a pris quasiment deux ans. J'ai reçu la première production l'année dernière au mois de juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oh, je suis dingue, ça devait être une émotion.

  • Stéphanie Colombo

    Ah oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup, c'est quoi les minimums de... Parce qu'on a travaillé toutes les deux dans la grande distri, donc on sait de quoi on parle. Les minimums de quantité, donc j'imagine largement que vous deviez passer après toutes les grosses boîtes de lingerie, que ce soit l'atelier de confection, donc ça, j'imagine que ça a dû être un parcours du combattant. Pareil, les minimums de quantité, ça représente quoi ? Parce que vous, vous lancez un prototype, vous lancez un produit, vous avez fait sept prototypes, donc vous êtes plutôt sûr de vous, mais il y a quand même le risque de faire des quantités et qu'elles soient stockées.

  • Stéphanie Colombo

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous avez dû passer combien de commandes ? C'était d'ailleurs un ensemble sous-vêtements. C'était quoi vos premiers produits ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, la gamme que j'ai lancée, qui est la gamme actuelle, du coup, elle est relativement, je vais dire, courte en termes de produits. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je propose trois soutiens-gorge et quatre culottes. Après, en fait, ça va assez vite en termes de nombre de références dans le textile, parce que, bien sûr, il y a des tailles. Et moi, comme tout est basé autour de la couleur, c'est-à-dire que vraiment, il y a ce caractère unique et cette beauté des couleurs naturelles qui est incomparable. Déjà, il n'était pas question de faire du noir et du blanc parce qu'il n'y en a pas dans la nature. Il y a suffisamment de choses et pour moi, ce n'est pas cohérent avec l'idée de la teinture végétale. Mais j'avais la volonté quand même de proposer différents coloris. Aujourd'hui, j'ai quand même 8 coloris dans la gamme, ce qui est beaucoup. Donc, en fait, vous voyez, même quand on a peu de modèles, multiplié par 5 tailles et 8 coloris, on arrive vite à un peu plus de 250 références. Déjà, c'est vrai que pour se lancer sur ce marché, il faut quand même avoir en tête qu'il faut avoir les moyens dès le départ de financer le stock de manière assez conséquente. Après, pour répondre à votre question… Alors les ateliers ont tous des notions de ce qu'on appelle les MOQ, c'est-à-dire les quantités de clou qui sont différentes, mais souvent quand même on va nous demander au moins 3000 pièces pour un modèle. C'est une taille,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une couleur ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est un modèle. C'est-à-dire que c'est un modèle, dans les différentes couleurs et dans les différentes tailles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, c'est déjà plus...

  • Stéphanie Colombo

    Exactement, c'est déjà plus raisonnable. Mais juste pour vous donner un ordre de grandeur de ce que j'ai fait produire, moi j'ai fait faire 1500 pièces lors de ma première production, donc en juin dernier, et j'ai lancé une seconde production que j'ai reçue au mois de janvier, et là j'ai fait 3500 pièces. mais on est parti sur les 7 modèles c'est ça du coup après on trouve quand même des ateliers qui sont prêts même dans les différents pays à faire des plus petites productions simplement, forcément, ils ne sont pas forcément aussi bien équipés que des ateliers plus grands, qui travaillent pour des grands marques, qui ont davantage de bandes passantes, si je peux dire. C'est-à-dire que la production peut durer une semaine au mieux trois. Ils sont quand même équipés aussi pour pouvoir lire tout simplement les patrons numérisés. Oui, parce que... Les plus petits ateliers, certains travaillent uniquement à base de dessin, ils ne sont pas forcément informatisés. Et puis, par exemple, au niveau de l'économie en termes d'utilisation du tissu, c'est important, avant que le tissu soit coupé, d'optimiser la découpe informatiquement. Donc, il y a un vrai intérêt, au niveau du temps de travail et au niveau des économies d'échelle, d'aller travailler avec des ateliers qui sont bien équipés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup Stéphanie, vous achetez vos tissus en... Alors on appelle ça des laises ? Non, des laits ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est ça. Alors le lait, c'est la largeur du tissu. Après, moi j'achète des métrages en fait,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un certain nombre de mètres de tissus qui sont teints en Inde.

  • Stéphanie Colombo

    Oui, alors l'idée c'est de faire faire un maximum d'opérations en Inde. C'est-à-dire que l'Inde, ce que je trouvais intéressant, c'est qu'il y a le coton qui pousse là-bas. Bon, de toute façon, il ne pousse pas en Europe. Donc là-bas, on peut acheter le coton, le faire tisser, le faire teindre. Ça permet de faire ces trois étapes finalement dans un même pays. Alors pas forcément dans les trois régions de l'Inde, mais en tout cas dans un même pays. Et du coup, en fait, le... Donc le tissu est préparé en arde. Effectivement après il part à Casablanca au Maroc. Les accessoires achetés près de Lyon vont également dans le nord du Maroc et après le tout revient en France. Ça fait quand même pas mal de trajet. Un produit moyen va faire 10 000 km. Donc c'est bien mieux que la majorité de nos vêtements qui en font plutôt autour de 60 000. Après, ça reste à optimiser.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Après, Stéphanie, juste pour vous le dire,

  • Stéphanie Colombo

    j'ai vachement apprécié la transparence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah pardon, il y a un petit décage, mais je voulais dire, j'ai hyper apprécié votre transparence sur votre site internet, parce que j'ai vu que vous l'affichiez en disant, ben voilà, je suis à 10 000 km pour un produit, et qu'en fait vous êtes toujours en démarche d'amélioration, mais j'ai trouvé ça très honnête de votre part de le dire, parce qu'il y a plein de gens qui veulent cacher, ils ont un peu peur, oui c'est vrai, de se faire un peu lâcher, mais j'ai trouvé ça top que vous soyez dans une démarche de transparence, d'indiquer, voilà. que vous êtes comme ça aujourd'hui, parce que ça ne fait que un an que vous êtes lancé, et que du coup, c'est quelque chose que vous cherchez à optimiser. Donc du coup, coton tissé,

  • Stéphanie Colombo

    teint en Inde en long métrage,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    confection au Maroc, et vos accessoires de lingerie qui arrivent de France,

  • Stéphanie Colombo

    à Lyon, de Lyon,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pour Casablanca. Ok. Est-ce que dans ces... Je rebondis parce qu'en fait, je vous l'ai dit avant qu'on démarre, le petit fil conducteur quand même sur le textile du podcast, c'était la lingerie parce qu'on a commencé avec Bombo et on a eu simplement lingerie. J'ai une question. Il y a des acteurs qui tissent le coton en jersey, ce que vous cherchiez ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, en France, il y a des acteurs français, je pense, qui tissent le coton. Oui, tout à fait. Bien sûr. Il y a, par exemple, Bugis. Je ne sais pas si vous les connaissez. Bugis, en fait, justement, c'est leur métier, vraiment, de tisser, de partir des films, des fibres et de tisser. D'accord. Après, il y a pas mal de choses à creuser parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis partie sur ce principe où c'est directement le tissu qui est teint. On pourrait imaginer aussi de faire teindre les chiles. Ça, c'est une bonne possibilité. Ça pourrait d'ailleurs aussi donner la possibilité peut-être de créer des modèles à motif. Oui, donc ça, c'est quelque chose qui est faisable. Après, il faudrait trouver qui peut être en capacité à teindre les fils en teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'ai une idée, Stéphanie. J'ai eu... Vous voyez, comme ça, c'est bien de parler ensemble. J'ai eu la chance d'aller à l'atelier Pile Couleur, donc à Roubaix, qui est... Enfin, c'est deux entreprises qui sont ensemble avec la teinturier de la justice de Roubaix. Et eux sont des spécialistes du fil depuis de très nombreuses années. Et ils ont en projet de teindre du fil à la couleur végétale. Donc... Je vous le glisse comme ça, mais ça pourrait être intéressant d'explorer cette piste de fils teintés.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, c'est hyper intéressant parce que je les connais. Je ne connaissais pas ce projet dans leur bagage, si je peux dire. Et d'ailleurs, je les connais. Et pour tout vous dire, même, on lance là un petit coloris en série limitée ensemble. J'ai bien dit d'ailleurs, voilà, que là prochainement, sur un coloris lavande. Donc, c'est effectivement l'idée d'essayer de travailler. au local pour faire des séries limitées et apporter encore davantage de couleurs. Donc ça, c'est top. On peut quand même faire des choses au local. J'ai travaillé aussi, je vous parlais en amont de l'atelier Bleu Grenade. Par exemple, on a travaillé ensemble sur l'idée de recyclage d'un certain nombre de tissus que j'avais commandés en Inde que je n'ai finalement pas utilisés. Alors, ceux qui n'étaient pas de la teinture végétale, Je les ai réemployées autrement, mais ceux qui étaient en teinture végétale, avec lesquels je n'ai pas travaillé finalement. Ce que j'ai fait, c'est que... Avec l'atelier Bleu Grenade, Bleu Grenade m'a créé des tampons à l'effigie des plantes tinctoriales. Je lui ai donc passé les tissus en teinture végétale qu'on n'allait pas utiliser. Et elle, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a créé des impressions en teinture végétale sur ce tissu. selon un schéma que je lui avais partagé, pour qu'ensuite je puisse moi confectionner des pochettes de rangement pour les ensembles. Donc de temps en temps, j'en mets en avant, quand par exemple c'est l'anniversaire d'une consommatrice ou pour des opérations spécifiques. Et ça, ça a été fait pareil dans l'atelier parisien. Donc c'est vrai qu'il y a ces colorings en sérénité avec l'atelier et puis couleur à rouber, et le travail sur... les impressions végétales du coup avec l'atelier Bleu Grenade à Paris donc ça c'est bien mais en fait ce qui manque je pense aujourd'hui c'est quand même la possibilité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de faire réaliser des produits en teinture végétale sur des plus grands métrages ou des plus grosses capacités. Parce que, par exemple, je vous donne juste une idée de la petite série limitée qu'on fait avec Pile Couleur. Dans un bain de teinture, on peut teindre 50 pièces. Vous voyez ça ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors Stéphanie, encore quelque chose que je veux vous partager. Donc pour préciser, l'épisode de Pile Couleur, il sort, c'est l'épisode 30, il va sortir début juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc on aura Marine et Lucie qui nous racontent le projet,

  • Stéphanie Colombo

    donc ça c'est top. Et deuxièmement, l'épisode qui est sorti cette semaine, donc jeudi, c'est avec Justine Jeans de Lyon. Donc justement pas loin du tout de vos accessoires. qui, elle, fait des métrages. Donc, je pense qu'elle arrive à 20 mètres, je crois que c'est ça, c'était 10-20 mètres, de teinture végétale. Et son obsession et son objectif, c'est l'homogénéité parfaite. Et donc, je me dis,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant avec vous,

  • Stéphanie Colombo

    qu'en fait, peut-être que ce serait intéressant de rencontrer aussi Justine pour échanger avec elle, qui est juste à Lyon, en plus. Donc ça pourrait être parfait. Mais vous avez le même constat que beaucoup de personnes, c'est qu'en fait, c'est souvent des petites quantités, 2 kilos, 5 kilos. Oui, j'entends ce point de blocage, quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors écoutez, je serais ravie de rencontrer Justine, effectivement, parce que je pense que déjà, 20 mètres, ça reste une petite quantité, entre guillemets, parce que juste pour, par exemple, la dernière production que j'ai faite, j'ai acheté par coloris plutôt entre 180 et 250 mètres, voilà, pour vous donner un ordre d'idée. Et ça, c'était pour faire 3500 pièces. Donc, c'est vrai qu'après… petit à petit, la marque s'installe. C'est vrai que c'est quand même amené à se développer. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #2

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on voit que il y aurait quand même besoin d'une solution sans doute un peu plus industrielle et un petit peu moins artisanale, parce que c'est aussi les défis, en fait. C'est-à-dire que la teinture végétale, alors soit c'est très, très artisanal, c'est des pratiques un peu personnelles dans son garage où on peut se faire plaisir, soit c'est semi-artisanal et d'ailleurs même l'atelier qui réalise la teinture des métrages dans le sud de l'Inde quand on voit comment ils sont organisés on est vraiment au carrefour entre l'artisanat et l'industrie c'est pas de l'industriel, c'est du semi-artisanal il y a quelques machines mais c'est quand même extrêmement manuel dans la réalisation des peintres couleurs et voilà, c'est ça qui manque je pense peut-être aujourd'hui En France, ce serait vraiment quelqu'un qui remonte à un atelier de teinture végétale un peu plus industrialisé, avec quand même une capacité à faire des métrages un peu plus importants. Mais bon, les choses changent aussi beaucoup et je pense qu'on avance et que c'est aussi beaucoup un sujet d'actualité.

  • Stéphanie Colombo

    moi j'ai bon espoir que ce soit possible en fait je pense que là sur le podcast on a reçu justement on va recevoir David Godineau donc de Alliance Machine Textile qui lui lance la première machine à teindre de la taille d'une machine à laver mais qui fait des bains genre si je dis pas de bêtises je crois que c'est 5 kilos qui peut teindre 3 ou 5 kilos donc comme dit et donc ça sera l'épisode qui arrive et on a eu beaucoup d'invités sur le podcast qui ont parlé

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous,

  • Stéphanie Colombo

    du semi-artisanal et l'étape d'après entre la teinture artisanale et des plus grandes quantités. Je pense que vous êtes nombreuses à avoir le souhait. La demande doit être là, vu que tout le monde se creuse les ménages. Je pense que ça va émerger prochainement et qu'il y a déjà des belles avancées. En tout cas, dans les invités que j'ai eus, c'est souvent abordé ces sujets. Je trouve ça génial que, justement, via le podcast, ces idées puissent cheminer et qu'entre vous, vous puissiez vous... vous rencontrer, etc. Je comprends bien du coup le chemin de vos produits. Donc, comment vous les vendez, vos produits ? Les circuits, les canaux de vente, de distribution, c'est quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, aujourd'hui, j'ai principalement trois canaux de distribution. Donc le premier, c'est le site internet, ce que j'ai construit vraiment tout au démarrage. Là, je dirais que c'est assez classique, c'est un site de vente marchand. J'ai essayé de le faire le plus didactique possible, parce que c'est vrai que vendre par internet de la lingerie, ce n'est pas forcément quelque chose d'évident. C'est vrai qu'on aime bien essayer, c'est normal. Mais c'est quand même possible. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai intégré, par exemple, une vidéo d'aide pour prendre ces mensurations. On va dire un peu dans les règles de l'art. Essayer de trouver la taille qui correspond le mieux dans la gamme. Après bien sûr, il faut être très disponible aussi pour accompagner les consommatrices.

  • Speaker #2

    Parfois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    effectivement, quand j'ai des consommatrices qui ont commandé un modèle qui ne leur convient pas, j'essaye d'en proposer un autre en comprenant un petit peu quelles sont leurs attentes et ce qui n'a pas été au moment de l'essayage. Mais en tout cas voilà, ça a été la première chose que j'ai mis en place, même si je n'ai jamais cru. pouvoir vendre de la lingerie en faisant juste un e-commerce. Ça, pour moi, c'est... Alors, je suis un peu l'ancienne génération aussi, avec... On a parlé tout à l'heure de la distribution, mais du monde du magasin physique. Donc, je pense que, de toute façon, l'avenir est un peu à... On va dire, pour employer ce terme très usité en ce moment, au cross-canal, et au fait de, effectivement, proposer des produits sur différents canaux, à la fois digitaux et physiques. Donc après, ce que je fais beaucoup aussi, c'est que je suis très présente sur les salons bio. Il y a un grand nombre d'événements et de salons bio en France, d'ailleurs même un petit peu au-delà des frontières, notamment je pense à la Belgique. Et ça, c'est très intéressant parce que je me rends compte en fait que sur ces salons, je rencontre vraiment des consommateurs qui sont à la recherche de produits sains, de produits naturels, de produits qui sont bons pour eux parce que finalement… L'idée de ma lingerie, c'est quand même avant tout une lingerie qui permette de prendre soin de soi, parce que ça ne devrait jamais nous contraindre. En fait, ça ne doit plus être un cocon clairement qu'une contrainte. Et je pense que ça peut nous aider à prendre soin de nous. Et finalement, il y a une bonne synergie entre ce que viennent chercher les consommateurs sur les salons bio et les produits. Et ça, ça fonctionne bien. C'est vrai qu'en général, je remarque que c'est vraiment la couleur. C'est les couleurs végétales qui attirent les gens à distance. Et puis après, quand il s'approche, on commence à discuter un petit peu. C'est vraiment la douceur des matières, c'est vraiment le confort, c'est vraiment le fait que c'est l'idée d'une lingerie qu'on ne ressent pas quand on la porte, en fait, qui se passe complètement oubliée. Et ça, les gens sont très en demande de ça, en fait. C'est d'ailleurs, il faut savoir quand même qu'aujourd'hui, le premier critère de choix pour sa lingerie, c'est le confort, avant même l'esthétique. Bien sûr, ça reste important, l'esthétique, le prix, etc. C'est vraiment, on est quand même dans une recherche très hédoniste en fait, au niveau des produits.

  • Speaker #2

    Et puis d'autant plus,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'ai envie de dire pour la lingerie, parce qu'on la porte quand même en moyenne 16 heures par jour, c'est beaucoup. C'est des choses qu'on met finalement sur des zones assez sensibles de notre corps. Et comme je disais en amont, aujourd'hui on fait un peu attention à ce qu'on mange, on fait attention à avoir une activité physique, mais on ne fait pas toujours très attention à ce qu'on met sur soi. Et franchement, moi, lors de la genèse du projet, quand je me suis rendue compte de ce qu'on mettait réellement sur nous, je me suis un peu dit qu'on était des dingues en fait. Et qu'il fallait vraiment être plus sensible à ça et faire plus attention. Parce que dans mes consommatrices, il y a des personnes qui... qui sont intéressées parce qu'elles sont en recherche de produits éthiques et co-responsables, parce qu'elles sont en recherche de produits très confortables,

  • Speaker #2

    très doux et qui sont naturels.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais j'ai aussi des gens, et ça j'ai à peu près 15% de mes consommatrices, qui sont des personnes qui ont des problèmes de santé, soit d'allergie, d'un nombre de composants. Pas mal de femmes aussi en post-concert du sein, qui une fois qu'elles ont fait une chirurgie reconstructive, n'arrivent pas à trouver des choses qui soient suffisamment douces et qui leur aillent. Donc voilà, je pense que pour toutes ces raisons, il y a vraiment besoin de produits très naturels. Et pour finir sur la question des réseaux de distribution, en fait, aujourd'hui, je suis aussi dans tout un travail pour me faire référencer dans les boutiques de mode éthique. Voilà. D'accord. C'est un travail un peu plus de longue haleine. Encore une fois, n'étant pas de ce marché au départ, je n'ai pas forcément les réseaux, le carnet d'adresses. C'est un gros travail de démarchage, de prospection, d'aller rencontrer une gérante boutique de mode éthique. Mais bon, ça progresse. Je suis déjà référencée sur Paris, sur Toulouse, en discussion sur Nancy. C'est vraiment ces trois canaux-là, principalement de distribution, que je travaille aujourd'hui. Le site internet, les salons bio, les boutiques de mode éthique. Et puis là je suis en train de réfléchir aussi à essayer de mettre en place un service un peu de boutique à domicile. Ça faut, voilà, je suis d'accord avec Creuse un peu, mais je pense aussi que pour avoir fait des tests, ça peut s'y prêter. sans aller forcément dans la vente à domicile, mais plus vraiment un service. C'est moi et puis par la suite peut-être avec une équipe qui irait à la rencontre des personnes pour pouvoir essayer les produits dans des bonnes conditions et vraiment apporter du conseil en fait. Et de l'aide au choix.

  • Stéphanie Colombo

    Top ! On m'a parlé des couleurs. Quelle plante vous utilisez pour vos couleurs ? Donc si j'ai bien compris, il y a huit coloris dans la gamme, plus des coloris qui arrivent lavande avec pile couleur. Quels sont vos huit coloris et avec quelles plantes vous faites ces belles couleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, dans mes huit coloris, en fait, j'ai deux coloris différents sur les verts. J'ai un vert un petit peu plus anis et un vert un petit peu plus olive. J'ai également pas mal de coloris dans les tonalités chaudes avec un coloris qui s'appelle Ternesienne. Comme son nom l'indique, on est sur un rouge orangé légèrement brun. J'ai également un rose qui va tirer un peu vers le fuchsia. le coloris fleur de lotus, un rose un peu plus floral, un peu plus proche on va dire du rose bonbon, qui est le coloris fleur d'orchidée. J'ai deux coloris roses beaucoup plus pâles en fait. Un coloris qui va tirer un peu plus vers le chair qui est le bois de rose. Et puis le coloris sable rose qui est un rose vraiment très très très très pâle. Et le coloris d'étume de mer qui pour le coup est réellement fait avec de l'étume de mer en partie. C'est vrai ? Qui est un écruche. Ouais, ça c'est assez dingue en fait. Ah non,

  • Stéphanie Colombo

    c'est quoi ça ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et finalement on peut aussi teindre avec d'autres composants naturels non végétaux.

  • Stéphanie Colombo

    C'est incroyable. L'écume de mer. Donc, attendez, parce que moi, je ne suis pas proche de la mer, mais l'écume de mer, c'est la mousse qui arrive avec les vagues.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est la mousse qui arrive avec les vagues, qui est utilisée, qui est séchée, et qui va donner un coloris clair, mais qui va tirer un petit peu vers le jaune, beige, très clair, en fait. Je vous dis, c'est proche d'un écrou, mais très chaleureux.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok, je ne savais pas. Et alors du coup, vous avez donné des noms fleurs d'orchidées, etc. Mais ce n'est pas teint avec les orchidées. Voilà,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors, non, alors, ça, c'est des coloris. Donc, c'est vrai que pour moi, c'est évident d'avoir des noms de coloris végétaux. Après, au niveau des plantes de la teinture, alors, en fait, l'atelier va utiliser à la fois des plantes assez classiques et usitées en teinture végétale. Je pense notamment déjà à la garance, qui est quand même la plante emblématique de la teinture végétale. On va utiliser également des écorces de grenade. des pelures d'oignons, du basilic. Donc tout ça, c'est des plantes assez classiques. Mais après, en fait, ce qui se passe, c'est que comme au niveau de sa pratique, l'atelier, il faut imaginer que l'atelier, il est vraiment situé dans la forêt équatoriale dans le sud de l'Inde. C'est vraiment toute une agro-influencé de production. Et en fait, la particularité, c'est que cet atelier ne travaille pas à la base de pigments, mais directement à partir des plantes. En fait, ils vont râler autour de la forêt équatoriale. C'est ça aussi que je trouvais... C'est très sympa de le dire, le fait que ce soit complètement local, même si c'est local en Inde et pas en France. Mais ils vont ramasser les plantes, donc ils utilisent également beaucoup de plantes endémiques du sud de l'Inde. Alors par exemple, ils vont utiliser du veine badame, du marousier, une plante qui s'appelle flamme de la forêt. qu'est-ce qu'il y a également ? il y a de l'éclipte blanche donc ça, ça ressemble un petit peu à une petite marguerite donc un certain nombre de plantes que nous forcément on connait moins parce qu'elles poussent pas tellement dans notre environnement chez nous mais qui sont vraiment on va dire locales dans cette forêt et d'ailleurs ce qui est intéressant aussi je trouve dans la pratique de cet atelier c'est que les tissus sont teints plusieurs fois ça c'est aussi pour qu'il y ait une bonne homogénéité, une bonne tenue de la couleur, au moins trois fois en général. Et à la fin, l'eau est filtrée à chaque fois qu'elle soit réutilisée, mais à la fin du process, l'eau est filtrée et elle sert à irriguer les champs environnants. Donc on est vraiment aussi dans une utilisation qui est finalement en circuit fermé un petit peu autour de cet atelier.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, super. J'ai bien fait de poser cette question-là, parce que c'est vrai que c'est intéressant d'avoir des noms de plantes locales en Inde. Alors du coup Stéphanie, si ça vous va, on passe sur une partie de l'épisode plus sur les inspirations, des questions plus courtes, un peu en tac au tac. Est-ce que si vous étiez donc une plante tinctoriale, laquelle seriez-vous et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pas évident comme question. Il y a énormément de plantes que j'aime bien. Je dirais peut-être le margousier, aussi appelé nîme. Peut-être que ça parlera plus à certains, qui est utilisé dans le coloris feuille de thé. Parce que déjà, il a un nom très évocateur. Il signifie en fait qu'il donne bonne santé. Et puis, c'est une plante que je trouve très esthétique, très actuelle, parce que tout s'utilise en fait dans le margousier. avec le jus des feuilles, on peut soigner les maladies infectieuses. Les pousses et les fleurs peuvent se manger. Et puis, on utilise les feuilles en teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    Top. Une plante hyper complète. Si vous aviez un livre qui vous a inspiré, un livre qui vous a plu, soit sur la lingerie, soit sur la couleur végétale, soit sur les plantes, est-ce que vous pouvez nous en citer un ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors ça, j'aurais du mal à vous en citer. C'est vrai que j'ai vraiment beaucoup plus appris sur la lingerie et les plantes par mes échanges avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer qui sont expertes dans ce domaine-là. Je n'ai pas de livre particulier qui me vient en tête.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Stéphanie Colombo

    Est-ce que vous avez une source d'inspiration, que ce soit une personne, un compte Instagram, j'en sais rien, une source d'inspiration qui vous inspire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, pas particulièrement. Je dirais qu'après, je suis quand même beaucoup inspirée par la peinture, d'une manière générale, parce qu'en fait, je suis une grande amoureuse des couleurs. J'adore la couleur. J'ai moi-même dessiné, peint pendant pas mal de temps. Donc, je dirais surtout la peinture en général. La peinture, les tableaux. Mais pas un artiste en particulier. D'accord, on va suivre le global.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord. Si je vous demandais trois actions qui pouvaient inciter le réemploi de la teinture végétale à grande échelle, vous diriez quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Trois actions. Alors déjà peut-être avoir davantage de surface cultivée avec des plantes végétariales, parce que ça reste assez bien quand même, malgré tout aujourd'hui sur le territoire. Je dirais également… un peu pour faire le point avec ce qu'on a dit tout à l'heure, trouver une solution sans doute relativement industrielle pour pouvoir teindre des tissus à plus grande échelle. Et puis en troisième point, je pense qu'il y a un vrai enjeu autour de l'eau, de l'utilisation de l'eau parce que néanmoins la teinture, qu'elle soit végétale ou pas d'ailleurs, mais utilise énormément de ressources en eau. Et je pense qu'un des enjeux pour le futur, il est là. Il est comment réussir à teindre. en envoyant beaucoup moins d'eau en fait.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'as des fermes à te dégager.

  • Stéphanie Colombo

    C'est ça. Une question assez personnelle mais que j'ai posée aux autres actrices sur la lingerie. Aujourd'hui, peut-on vivre de la teinture végétale seule ? Sans activité à côté ? Est-ce que c'est viable ? Comment ça fonctionne ? Quel est votre avis là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors moi je pense qu'on peut tout à fait en vivre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en vivre alors qu'on peut vivre d'une activité de lingerie plus classique. Je pense qu'aujourd'hui quand même... Même si la teinture végétale est en renaissance globalement au niveau du monde, mais en tous les cas, sans doute par rapport à ce qui se pratiquait il y a un certain temps, on arrive à faire des couleurs relativement homogènes, qui ont une bonne tenue dans le temps. Je pense qu'il y a une infinité incroyable de coloris qui peuvent être développés. Je pense qu'on peut travailler à peu près toutes les formes en teinture végétale. C'est vrai que pour le moment, moi, je suis partie sur de l'uni, mais si on travaillait sur la base de filetin, ce ne serait pas du tout impossible de créer également de la lingerie avec des motifs. Moi, écoutez, ça me paraît faisable et je dirais même que je pense que je vais pouvoir commencer à me rémunérer à partir de l'année prochaine, ce qui est bien aussi pour assurer la qualité. Donc je ne vois pas de frein particulier, si ce n'est de dire peut-être quand même qu'en teinture végétale, on peut faire de la lingerie, on peut faire des vêtements de nuit, ça c'est un peu ma prochaine étape. On pourrait imaginer aussi faire un peu des vêtements d'intérieur, par contre le seul frein que je vois réellement, c'est quand même des vêtements pour l'extérieur, parce qu'il y a quand même cette problématique de la couleur qui va passer plus facilement quand elle est exposée au soleil. Mais en tout cas, pour tout ce qui est vêtements de dessous, vêtements d'intérieur, je pense qu'on peut tout à fait en vivre comme n'importe quelle entreprise de lingerie classique.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok. J'allais vous poser comme avant-dernière question, quels sont vos projets pour vous Stéphanie, pour la suite ? Quel type de produit vous aimeriez développer ? Est-ce que vous avez des idées de couleurs, des idées de partenariats ? Quelle est la suite pour vous dans les mois qui arrivent ? Moi, il y a des mois qui arrivent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bien sûr. Alors du coup, écoutez, moi je travaille là sur la fin d'année, sur le développement d'une collection de vêtements de nuit. Parce que finalement, on porte à peu près 16 heures par jour notre lingerie à même le corps, mais le deuxième vêtement qu'on porte le plus à même notre corps pendant relativement longtemps, c'est les vêtements qu'on met pour dormir. Donc en fait, je suis en train de développer du coup, avec les modélistes, une gamme avec un pyjama pour l'hiver prochain. un bas et puis un haut à manches longues. Et on travaille aussi sur une nuisette et puis un petit caraco qui pourra servir soit de caraco, soit de haut de pyjama. Donc, une gamme de nuit. Pour l'année prochaine, en fait, ce que je souhaiterais vraiment faire,

  • Speaker #2

    c'est développer des nouveaux modèles,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    notamment pour les soutiens-gorges, parce que je me rends compte, en fait, c'est vrai que ce qui est très intéressant en allant sur les salons bio, c'est qu'on est tout le temps en contact avec le consommateur. Et ça, c'est génial parce que... On est au plus près des attentes et des besoins des personnes. Et aujourd'hui, je me rends compte qu'il n'y a quasiment aucune offre existante sur des produits naturels pour les personnes qui sont en bonnet F et G, qui ont des poitrines assez fortes. Alors déjà, d'une manière générale, il y a moins de produits, mais elles ne trouvent rien du tout en matière naturelle. Donc ça c'est vraiment des choses à développer et puis j'aimerais aussi enrichir un petit peu avec des nouveaux modèles, je ne vais pas faire une gamme pléthorique mais peut-être on va dire deux nouveaux modèles de haut, deux nouveaux modèles de bas en 2024. Et puis par la suite, moi j'aimerais aussi développer une gamme pour les hommes, parce qu'il n'y a pas de raison. Je me dis,

  • Stéphanie Colombo

    ah génial !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ont besoin d'avoir des choses qui soient saines pour eux. C'est vrai que pour avoir pas mal discuté avec des gynécologues, il y a quand même aussi un vrai sujet aujourd'hui autour de la baisse de la fertilité au niveau des femmes, mais aussi des hommes. Alors bien sûr, il y a des tas de facteurs environnementaux, je ne dis pas que c'est lié uniquement à ce qu'on met sur soi, mais ça peut quand même y participer. Donc voilà, autant... mettre aussi des choses saines.

  • Stéphanie Colombo

    donc voilà j'oublie pas les hommes je les ai dans le coin de la tête c'est je rebondis c'est l'épisode qu'on a enregistré l'épisode 24 avec Audrey Millier qui dans son livre qui s'appelle le livre noir de la mode indique la baisse enfin on en parle la baisse de fertilité liée au colorant chimique qu'il y a dans nos vêtements et elle dépose un texte au parlement européen justement là dessus pour qu'on soit plus vigilants sur les colorants synthétiques donc vous êtes complètement dans le dans le vrai c'est pas que en tout cas son livre je l'ai pas là puisque j'ai fini de le lire son livre je vous le recommande et je vous dis c'est l'épisode je vous viens de le dire le 24 c'était hyper intéressant ouais C'est génial et Audrey, elle nous livre aussi sur tout l'aspect, comment c'est pratiqué la teinture dans le monde et l'impact. Donc vraiment de la teinture, on a fait un focus. Et elle parle également du coton bio. Donc je pense que ça va vous plaire. J'ai une dernière question Stéphanie. La tradition, c'est de se passer le micro. Donc je voulais savoir à qui vous aimeriez passer votre micro pour que j'aille interviewer cette personne.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, je pensais à un certain nombre d'intervenants, mais que vous avez déjà interviewé, Pauline. Mais je dirais bien, écoutez, je dirais bien à Odi de l'atelier Bleu Grenade, qui a réalisé notamment… Alors, elle, c'est intéressant parce qu'elle travaille peu le coton bio, elle va plus travailler en fait des écheveaux de laine ou de la soie. Elle a notamment réalisé des productions pour laine paysanne. Je ne sais pas si vous les connaissez. je pense que ça pourrait être très intéressant et puis en plus si vous voulez y aller en mode reportage c'est vraiment intéressant à visiter elle est d'ailleurs installée aussi avec une céramiste qui fait de très jolies choses ok

  • Stéphanie Colombo

    bon super est-ce que vous avez un mot de la fin Stéphanie ou est-ce qu'on s'arrête là est-ce que vous avez quelque chose à nous nous dire un plus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, peut-être juste souhaiter que collectivement, tout cet univers de la teinture végétale arrive ensemble à grandir, à se démocratiser davantage, à se faire connaître. Je pense que c'est le bon moment. Je pense qu'il y a une vraie volonté aujourd'hui des consommateurs pour aller vers des choses saines, naturelles, qui font du bien, qui sont... qui sont rassurantes aussi, parce que ce côté très authentique des plantes, c'est quelque chose qui est rassurant aussi, je pense, pour les gens. Et voilà, moi, je crois vraiment au développement, à la démocratisation de la teinture végétale. Et je pense aussi que plus ça se développera, plus on arrivera aussi à proposer des choses avec des prix qui viendront de plus en plus raisonnables et qui permettront vraiment d'aller toucher plus et d'offrir, on va dire, ce procédé bienfaisant à de plus en plus de personnes.

  • Stéphanie Colombo

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à ArtEcoVert et présentation de Stéphanie Colombo

    00:00

  • Le parcours de Stéphanie et son arrivée à la teinture végétale

    00:44

  • La genèse de Natura Feel et l'impact du Covid sur la lingerie

    03:56

  • Les défis de développement de produits et de sourcing

    08:14

  • La première production et le processus de création

    19:42

  • Les canaux de distribution et l'importance des salons bio

    34:25

  • Les plantes tinctoriales et les coloris de la gamme de lingerie

    40:21

  • Conclusion et vision pour l'avenir de la teinture végétale

    54:41

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la teinture végétale aux côtés de Stéphanie Colombo, ingénieure agronome et entrepreneuse passionnée. Stéphanie, qui a su transformer sa passion pour la couleur végétale en une entreprise florissante, nous invite à explorer les nombreuses facettes des plantes tinctoriales et de leur utilisation dans des secteurs variés, notamment la lingerie. Elle nous raconte son parcours inspirant, ses motivations profondes et les défis qu'elle a dû surmonter pour donner vie à sa marque de lingerie teintée naturellement, NaturaFit.


La teinture végétale est souvent sous-estimée face aux colorants synthétiques, pourtant, elle représente une alternative éthique et durable, essentielle dans la mode d'aujourd'hui. Stéphanie partage avec nous les difficultés rencontrées dans la recherche de matières premières et la production, tout en soulignant l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement. "La couleur végétale est un véritable retour aux sources, un moyen de redonner vie à notre planète", déclare-t-elle avec conviction.


Au fil de l'épisode, nous abordons des thèmes cruciaux tels que l'impact environnemental de l'industrie textile et la quête de confort dans la lingerie. Stéphanie nous fait découvrir les bienfaits des colorants biosourcés, des pigments végétaux et des tanins issus de la nature. Elle nous parle également des couleurs de plantes comme l’indigo et la garance, qui offrent une palette riche et variée pour la teinture naturelle.


En fin d'épisode, Stéphanie nous dévoile ses projets futurs et son rêve de démocratiser l'utilisation de la teinture végétale, afin que chacun puisse bénéficier des merveilles que la nature a à offrir. Cet échange riche et instructif est une véritable invitation à repenser notre rapport à la mode et à la consommation.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale et les fibres naturelles qui font la richesse de notre patrimoine. Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des liens utiles seront partagés à la fin de l'épisode.


Préparez-vous à être inspiré par cette conversation engageante et pédagogique. Belle écoute !


Pauline.


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👤PROFIL PAULINE LEROUX 

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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Stéphanie Colombo

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. Pour offrir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur.

  • Stéphanie Colombo

    Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nous. Alors c'est parti, bonne écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Stéphanie Colombo. Bonjour Stéphanie.

  • Stéphanie Colombo

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Stéphanie, j'aimerais que vous vous présentiez, que vous nous racontiez votre parcours et comment vous en êtes arrivée à la teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, enchantée Pauline, enchantée à tous les auditeurs. Alors moi je suis arrivée en fait sur la teinture végétale un peu par hasard. J'ai un parcours où j'ai travaillé, j'ai occupé pendant un peu plus de 20 ans différents postes dans le domaine de la vente, puis du marketing jusqu'à la direction de filiales d'entreprise. Du coup, j'ai toujours travaillé sur des produits. C'est vrai que pour moi, c'est très important de travailler sur des choses qui s'incarnent, sur des choses qui sont tangibles, dans des domaines très variés. Alors absolument pas ni dans la teinture, ni dans le textile. C'est vraiment quelque chose de nouveau que je découvre avec... On l'apprécie énormément. J'ai plus travaillé auparavant sur des produits dans l'univers de l'électronique grand public, dans l'univers des produits pour les enfants, que ce soit de la pioniculture ou du jouet. Et notamment en contact avec pas mal d'enseignes de la grande distribution, des enseignes spécialisées, mais aussi des enseignes de la grande distribution. Et c'est vrai que c'est, je dirais, une très bonne école. C'est intéressant en termes d'approche parce qu'effectivement, ils ont des cahiers des charges qui sont extrêmement précis, extrêmement exigeants et qui vous aident à travailler les différents axes de développement produit. C'est vrai que ce sont des choses dont je me sers aujourd'hui dans ce travail de développement et de création de la gamme et des produits NaturaFit. Et puis écoutez, en fait, j'aime beaucoup les challenges. Donc c'est vrai qu'après un certain nombre d'années passées dans cet univers, j'ai eu envie de faire quelque chose de complètement différent. J'ai toujours eu un petit peu dans le coin de ma tête l'envie de créer ma propre entreprise parce que je trouve que finalement, ce défi de se dire, arriver à vivre par soi-même, créer son job en fait, agir selon ses convictions et surtout... à un certain moment donné, mettre ses compétences aussi au service, au service en fait d'une cause à laquelle on croit, de quelque chose qui fait sens. Et l'idée d'améliorer le quotidien des femmes, c'est vrai que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Et je me suis dit que c'était un beau défi à relever. Et c'est ça qui m'a donné envie de changer finalement un petit peu d'orientation professionnelle et de partir sur ce projet d'entrepreneuriat.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui a fait que vous en êtes arrivé à la lingerie et la lingerie teintée naturellement ? Vous pouvez nous raconter un peu NaturaFeed, le début, la genèse de A à Z de votre projet ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, effectivement, ce qui s'est passé, c'est que pendant la période du Covid, comme un très grand nombre de femmes finalement, j'ai tout simplement pas porté de soutien-gorge parce que je pense que c'est une période pendant laquelle on est tous revenus à des choses finalement plus simples, plus naturelles. On a eu par la force des choses un petit peu plus de temps pour faire attention à soi, pour manger mieux, faire un petit peu plus attention aussi à son activité physique. et revenir finalement à des choses assez essentielles et assez authentiques. Et puis, quand il a fallu retourner au travail, je n'ai pas particulièrement eu envie de me remettre dans le port du soutien-gorge qui est finalement relativement contraignant. Et je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule, qu'il y avait un certain nombre de femmes aujourd'hui qui aspiraient à plus de confort au niveau de leur lingerie et à des choses plus naturelles. Alors moi j'ai d'abord cherché pour moi tout simplement des sous-vêtements qui soient dans des matières à la fois naturel et très confortable. J'ai cherché des sous-vêtements en 100% coton bio et très honnêtement, j'en ai pas trouvé. C'est-à-dire qu'il y en a quasiment pas. Vraiment, c'est la portion qu'on veut. En fait, à chaque fois qu'on regarde les petites étiquettes sur nos sous-vêtements, même quand on nous dit que c'est en coton ou en coton bio, on se rend compte que c'est jamais à 100%. Il y a toujours dedans, justement, des matières dérivées du pétrole, telles que de l'élastane, du spandex. Et je me suis dit tout simplement, moi, j'ai des enfants. Pour eux, je trouve des choses entièrement en coton bio, donc je me suis dit pourquoi est-ce que ça existerait pour les enfants et ce ne serait pas possible pour les adultes ? Il n'y a pas de raison finalement. Et du coup, je me suis lancée un peu ce défi de dire si ça n'existe pas, il faut le créer en fait. Il faut trouver une solution pour que ça puisse fonctionner, ça puisse même sans élastane et sans spandex apporter un bon maintien. Et puis effectivement en creusant vraiment sur ce qu'il y avait dans notre lingerie, sur la composition, je me suis rendu compte aussi qu'en fait on nous parlait beaucoup des matières. Souvent ce dont on nous parle le plus, mais en réalité le plus nocif et le plus synthétique finalement que ce soit pour nous, comme au niveau de l'impact environnemental, c'est la teinture. C'est la teinture, parce que pour le coup, la teinture, depuis que la teinture végétale a quasiment disparu, depuis finalement l'avènement de l'industrialisation, la teinture des tissus, elle est essentiellement synthétique. Et là, pour le coup, c'est que des dérivés de pétrole, il n'y a plus rien de naturel dedans. Et en m'y intéressant en fait, en échangeant aussi avec des personnes qui m'ont aussi ouvert les yeux sur cette existence de la teinture végétale que je ne connaissais pas au départ. Notamment, j'ai rencontré au tout départ du projet, en fait, Odile Blanchard de l'atelier Bleu Grenade, qui était aussi dans ce projet, elle, de remonter une boutique atelier autour de la teinture végétale. dans Paris. Donc, elle m'a expliqué le fonctionnement, comment est-ce qu'elle s'y prenait, la magie des plantes, la beauté de ses couleurs extrêmement poétiques et toujours uniques. Et c'est vrai que, à ce moment-là, ça a été une évidence. Je me suis dit, c'est ça qu'il faut faire. C'est vraiment une lingerie qui soit entièrement naturelle, sans compromis, avec vraiment aucun produit dérivé du pétrole, pas de plastique, vraiment uniquement la matière la matière au niveau du tissu la plus brute possible, la moins transformée possible, et teinte uniquement avec des plantes. Parce que finalement, la nature nous offre vraiment tout ce dont on a besoin. On est parti chercher des choses parfois compliquées, très artificielles, mais finalement, quand on regarde autour de nous, il y a ce qu'il faut pour nous contenter et nous satisfaire. Top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc, je comprends bien maintenant le déclic, la volonté de trouver ce produit, 100% matière brute, teint naturellement. Combien de temps ça vous a pris entre l'idée et le produit ? Parce que vous n'êtes pas du métier du textile, donc j'imagine que même faire les prototypes, sourcer la matière, trouver les matières premières pour les colorants, trouver une teinturerie, comment vous avez fait ? Quel temps ça vous a pris ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors ça a été une grande aventure. Je dirais que ça continue à l'être. Mais bon, c'est aussi la beauté de la chose et l'intérêt de découvrir des choses aussi nouvelles. C'est quand même génial, je trouve, de pouvoir apprendre comme ça toute sa vie et continuer à découvrir. Écoutez, en tout, ça m'a pris quasiment deux ans. quasiment deux ans parce que, comme vous dites, en fait, moi, je ne suis pas du métier, donc j'ai dû un petit peu tout apprendre et je pense que j'ai forcément passé plus de temps que quelqu'un qui connaissait pour découvrir le fonctionnement et du marché du textile et de la création de modèles. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai d'abord commencé à partir du moment où le concept était bien défini, c'est-à-dire la volonté de développer une gamme de lingerie qui soit la plus naturelle possible, la plus respectueuse possible de notre corps et la plus respectueuse également de l'environnement. Souvent, ce qui est bon pour nous est bon pour la Terre, les deux sont quand même extrêmement liés. À ce moment-là, une fois que l'idée des produits était définie, ce que j'ai fait, c'est que j'ai commencé à dessiner les modèles. Je ne suis pas particulièrement styliste, mais j'ai toujours beaucoup dessiné, donc je me suis lancée là-dedans, à dessiner les modèles, à contacter une couturière pour commencer à travailler avec elle pour monter les modèles. Ce qui s'est arrêté assez vite, parce qu'elle m'a expliqué qu'elle était certes couturière, mais pas du tout modéliste lingerie. Et en fait, la lingerie, c'est très très complexe. Il faut savoir que c'est beaucoup plus compliqué de développer des sous-vêtements que des vêtements classiques. Il faut des ateliers de confection qui sont spécifiques aussi, parce qu'ils ne travaillent pas avec la même marge d'erreur, ils n'ont pas forcément les équipements similaires à des ateliers qui feraient par exemple des t-shirts. Donc en fait, elle m'a assez vite fait comprendre cette couturière, que j'allais vraiment avoir besoin de personnes qui sont expertes en lingerie. Et puis en en parlant autour de moi, en fait... De fil en élu dans mon réseau, j'ai pu rencontrer des personnes qui étaient des modélistes expertes en lingerie. Et à ce moment-là, on avait commencé un peu le travail de développement avec la couturière, mais après je me suis entourée de trois modélistes seniors en développement de lingerie. Puis on a formé comme ça une petite équipe pour vraiment poursuivre le développement de la gamme et finaliser les modèles. Alors à peu près, c'est relativement long parce qu'il faut faire plusieurs versions de prototypes. On a fait sept versions de prototypes pour aboutir les produits. Moi, j'ai été assez subjuguée, je dirais, par ce travail de modéliste lingerie, parce que franchement, c'est un boulot d'architecte. Il faut être super bon en géométrie dans l'espace, en visualisation. Ça a été hyper intéressant. Je me suis rendue compte aussi que quand on faisait les essayages et qu'on faisait venir différentes femmes, avec bien sûr des morphologies différentes, pour valider l'adéquation par rapport au taille, finalement... Personne ne connaît réellement sa taille en lingerie. C'est-à-dire que toutes les femmes arrivaient en disant moi je fais telle taille et en fait quand les modélistes nous prenaient les mesures, ça ne correspondait jamais. Donc il y a aussi un grand besoin, je pense, d'accompagnement des femmes pour les aider à trouver les modèles qui leur conviennent. En tout cas, il y a cette notion de conseil, je pense, qui est très importante aussi sur ce marché et dans ce qu'on va apporter aux consommatrices. Et puis donc le travail de ce développement de GAN s'est poursuivi. En parallèle, bien sûr, il a fallu que je recherche comment j'allais faire pour concrètement trouver du jersey de coton bio en teinture végétale. Et là, ça partait pour être assez simple et finalement ça s'est avéré extrêmement compliqué, beaucoup plus compliqué que ce que j'avais prévu. C'est-à-dire qu'au départ, j'étais rentrée en contact avec une jeune femme qui... Une jeune femme en fait dont le mari est indien et qui a créé une société dans le but justement de remettre au goût du jour la teinture végétale et qui s'était positionnée en tant que grossiste en tissu, en teinture végétale, vraiment spécialisée là-dedans. Et puis en fait on a travaillé ensemble pendant un certain temps la mise au point des couleurs que je souhaitais développer. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que suite au Covid, malheureusement, les ateliers de teinture végétale avec lesquels elle travaillait en Inde n'ont pas pu poursuivre leur activité. Et à ce moment-là, elle m'a dit Écoutez, moi, je suis embêtée parce que j'ai une solution sur la chaîne étrame. Il faut savoir que c'est plus simple de pratiquer la teinture végétale et d'obtenir une bonne homogénéité sur un tissu chaîne étrame que sur de la maille. Là, c'est réellement plus complexe. Et en fait, elle n'avait plus du tout de solution à me proposer sur de la maille. Donc là, c'était un peu patatrap parce que tout était calé et je me suis retrouvée en fait avec plus aucune solution pour la matière première. Bien sûr, on était toujours, c'était l'été 2021, donc pas possibilité non plus de voyager pour chercher une solution. C'est vrai que moi, j'avais pensé à l'Inde au départ parce qu'il faut savoir qu'eux n'ont jamais arrêté la pratique de la teinture végétale. C'est vrai que c'est tout simplement parce qu'en fait, ils utilisent toujours, ce sont les plantes de la médecine ayurvédique là-bas qui sont beaucoup utilisées pour pratiquer la teinture. Et du coup, comme c'est des plantes qui sont très ancrées dans leur tradition, leur savoir-faire, c'est une pratique qui ne s'est pas perdue,

  • Speaker #2

    en tout cas beaucoup moins qu'en Europe.

  • Stéphanie Colombo

    Et du coup, naturellement, suite à ce partenariat qu'elle n'ait pas pu se faire, je me suis mise à chercher d'autres fournisseurs potentiels de tissus en teinture végétale en Inde. Sauf que quand on ne peut pas y aller, parce que c'est le Covid, c'est quand même assez compliqué. Donc là, heureusement, il y a quand même des plateformes business qui sont assez bien faites, qui m'ont permis de rentrer en contact avec beaucoup de fournisseurs en Inde. J'ai vraiment passé tout mon été à échanger avec des personnes là-bas, à commander beaucoup d'échantillons de tissus. Et puis après j'ai fait le tri et là ça a été assez compliqué parce qu'en ayant commandé énormément d'échantillons de tissus, j'ai vraiment retenu un seul fournisseur potentiel. qui proposait des choses de qualité. C'est vrai que j'ai un peu tout lu. J'ai mis des tissus qui arrivaient, où j'ouvrais, il y avait de la poudre partout. J'ai aussi dû faire des tests, parce qu'on m'a aussi envoyé des tissus, mais ma question était, mais est-ce que c'est réellement de la teinture végétale ? Donc, j'ai fait un peu des tests de réaction à l'acidité en utilisant tout simplement du citron. parce que clairement avec des gouttes de citron, quand on en applique sur des tissus censés être en teinture végétale, s'il n'y a pas de décoloration, il n'y a pas de changement de couleur, c'est clairement que ce n'est pas de la teinture végétale. Donc j'ai fait un petit peu le tri dans ce qui n'était pas de la teinture, et puis le fournisseur avec lequel j'ai souhaité travailler, parce que ça correspondait à mon cahier des charges. Lui ne faisait pas du tout les coloris que je souhaitais faire, donc on est reparti sur tout un développement au niveau des couleurs. Donc voilà, ça a été vraiment l'aventure. Et puis par la suite, j'ai dû également chercher des accessoiristes. parce que dans des sous-vêtements, il y a du tissu, mais il y a aussi des élastiques. Il y a aussi, pour les soutiens-gorges, les petits anneaux et les régleurs, ce qui vous permet tout simplement d'ajuster votre hôtel. Je voulais également un petit médaillon décoratif à l'emblème de la marque, notamment la fleur de Garence. Et puis après, il faut également trouver un atelier de confection. Voilà, tout ça, ça a pris encore du temps et ça n'a pas été simple. Alors, je voudrais profiter peut-être de... de cet échange pour dire qu'en fait, on a des créateurs, des fabricants d'accessoires de lingerie qui sont présents en France, pas mal autour de Lyon. Et il faut savoir qu'ils ont une réputation internationale. En fait, je ne savais pas du tout, mais je me suis rendu compte qu'on était vraiment très réputé au niveau de la France pour tout ce qui est accessoires de lingerie. Et ces sociétés fournissent vraiment les marques dans le monde entier. Donc ça, c'est super parce que... Du coup, ça permet aussi de développer des choses au local. Et puis après, ce qui s'est avéré assez complexe, ça a été aussi la recherche de l'atelier de confection. Parce que pour la lingerie, il faut, comme je disais tout à l'heure, un atelier spécialisé dans la confection de lingerie. Il y en a très peu en France. Ceux qui existent sont quand même assez occupés finalement, puisque comme ils sont très peu noms, ils sont assez sollicités. Il faut réserver des créneaux de production très longtemps à l'avance. Moi, je me suis un petit peu heurtée et ça, ça a été dommage, je trouve. quand même un certain manque de flexibilité. C'est-à-dire que je les ai tous contactés, les ateliers, et quand j'ai échangé avec eux, que je leur ai expliqué que j'étais en train de travailler sur le développement du projet, que je souhaitais donner des produits en confection, ils m'ont expliqué qu'il fallait réserver vraiment au moins un an à l'avance et qu'il fallait bloquer un créneau de production. Alors très bien, mais moi je leur disais en fait que je ne savais pas à quel moment j'allais être prête pour la production. Et c'est là où, en gros, on m'a un petit peu dit qu'à partir du moment où je bloquais le créneau de production, de toute façon, si je ne le prenais pas, je serais quand même redevable. Voilà, on prend de la somme parce que j'avais bloqué l'usine. Donc ça, j'ai trouvé ça un petit peu dommage. Mais bon, après, je me suis tournée vers le Portugal parce que l'idée, c'était quand même d'aller au plus près possible de la France. Et en fait, au Portugal, ils ont un mode de travail un peu différent. C'est-à-dire qu'eux, ils travaillent plus en gestion intégrée. Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on leur achète le tissu et qu'on leur donne la confection. Ce à quoi, dans l'absolu, moi, je n'ai aucune problématique par rapport à ça. Mais quand je leur ai demandé s'ils savaient faire du jersey de coton en teinture végétale, là, pour le coup, ça a coincé, en fait. Je n'ai pas trouvé d'atelier qui sache le faire. Donc bon, finalement, j'ai fait beaucoup de salons, rencontré pas mal d'ateliers de confection et puis j'ai fini par rencontrer un atelier qui est basé en fait à Casablanca, dans le nord du Portugal, qui fait beaucoup de grandes marques de lingerie, qui pour le coup m'a demandé des quantités initiales assez importantes, mais qui a été vraiment intéressée par le projet et qui a accepté de... Voilà, de réaliser les proto-industriels et de lancer la confection sur une petite quantité. Et c'est comme ça que tout a démarré. Mais effectivement, tout ça a pris quasiment deux ans. J'ai reçu la première production l'année dernière au mois de juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oh, je suis dingue, ça devait être une émotion.

  • Stéphanie Colombo

    Ah oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup, c'est quoi les minimums de... Parce qu'on a travaillé toutes les deux dans la grande distri, donc on sait de quoi on parle. Les minimums de quantité, donc j'imagine largement que vous deviez passer après toutes les grosses boîtes de lingerie, que ce soit l'atelier de confection, donc ça, j'imagine que ça a dû être un parcours du combattant. Pareil, les minimums de quantité, ça représente quoi ? Parce que vous, vous lancez un prototype, vous lancez un produit, vous avez fait sept prototypes, donc vous êtes plutôt sûr de vous, mais il y a quand même le risque de faire des quantités et qu'elles soient stockées.

  • Stéphanie Colombo

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous avez dû passer combien de commandes ? C'était d'ailleurs un ensemble sous-vêtements. C'était quoi vos premiers produits ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, la gamme que j'ai lancée, qui est la gamme actuelle, du coup, elle est relativement, je vais dire, courte en termes de produits. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je propose trois soutiens-gorge et quatre culottes. Après, en fait, ça va assez vite en termes de nombre de références dans le textile, parce que, bien sûr, il y a des tailles. Et moi, comme tout est basé autour de la couleur, c'est-à-dire que vraiment, il y a ce caractère unique et cette beauté des couleurs naturelles qui est incomparable. Déjà, il n'était pas question de faire du noir et du blanc parce qu'il n'y en a pas dans la nature. Il y a suffisamment de choses et pour moi, ce n'est pas cohérent avec l'idée de la teinture végétale. Mais j'avais la volonté quand même de proposer différents coloris. Aujourd'hui, j'ai quand même 8 coloris dans la gamme, ce qui est beaucoup. Donc, en fait, vous voyez, même quand on a peu de modèles, multiplié par 5 tailles et 8 coloris, on arrive vite à un peu plus de 250 références. Déjà, c'est vrai que pour se lancer sur ce marché, il faut quand même avoir en tête qu'il faut avoir les moyens dès le départ de financer le stock de manière assez conséquente. Après, pour répondre à votre question… Alors les ateliers ont tous des notions de ce qu'on appelle les MOQ, c'est-à-dire les quantités de clou qui sont différentes, mais souvent quand même on va nous demander au moins 3000 pièces pour un modèle. C'est une taille,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une couleur ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est un modèle. C'est-à-dire que c'est un modèle, dans les différentes couleurs et dans les différentes tailles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, c'est déjà plus...

  • Stéphanie Colombo

    Exactement, c'est déjà plus raisonnable. Mais juste pour vous donner un ordre de grandeur de ce que j'ai fait produire, moi j'ai fait faire 1500 pièces lors de ma première production, donc en juin dernier, et j'ai lancé une seconde production que j'ai reçue au mois de janvier, et là j'ai fait 3500 pièces. mais on est parti sur les 7 modèles c'est ça du coup après on trouve quand même des ateliers qui sont prêts même dans les différents pays à faire des plus petites productions simplement, forcément, ils ne sont pas forcément aussi bien équipés que des ateliers plus grands, qui travaillent pour des grands marques, qui ont davantage de bandes passantes, si je peux dire. C'est-à-dire que la production peut durer une semaine au mieux trois. Ils sont quand même équipés aussi pour pouvoir lire tout simplement les patrons numérisés. Oui, parce que... Les plus petits ateliers, certains travaillent uniquement à base de dessin, ils ne sont pas forcément informatisés. Et puis, par exemple, au niveau de l'économie en termes d'utilisation du tissu, c'est important, avant que le tissu soit coupé, d'optimiser la découpe informatiquement. Donc, il y a un vrai intérêt, au niveau du temps de travail et au niveau des économies d'échelle, d'aller travailler avec des ateliers qui sont bien équipés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup Stéphanie, vous achetez vos tissus en... Alors on appelle ça des laises ? Non, des laits ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est ça. Alors le lait, c'est la largeur du tissu. Après, moi j'achète des métrages en fait,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un certain nombre de mètres de tissus qui sont teints en Inde.

  • Stéphanie Colombo

    Oui, alors l'idée c'est de faire faire un maximum d'opérations en Inde. C'est-à-dire que l'Inde, ce que je trouvais intéressant, c'est qu'il y a le coton qui pousse là-bas. Bon, de toute façon, il ne pousse pas en Europe. Donc là-bas, on peut acheter le coton, le faire tisser, le faire teindre. Ça permet de faire ces trois étapes finalement dans un même pays. Alors pas forcément dans les trois régions de l'Inde, mais en tout cas dans un même pays. Et du coup, en fait, le... Donc le tissu est préparé en arde. Effectivement après il part à Casablanca au Maroc. Les accessoires achetés près de Lyon vont également dans le nord du Maroc et après le tout revient en France. Ça fait quand même pas mal de trajet. Un produit moyen va faire 10 000 km. Donc c'est bien mieux que la majorité de nos vêtements qui en font plutôt autour de 60 000. Après, ça reste à optimiser.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Après, Stéphanie, juste pour vous le dire,

  • Stéphanie Colombo

    j'ai vachement apprécié la transparence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah pardon, il y a un petit décage, mais je voulais dire, j'ai hyper apprécié votre transparence sur votre site internet, parce que j'ai vu que vous l'affichiez en disant, ben voilà, je suis à 10 000 km pour un produit, et qu'en fait vous êtes toujours en démarche d'amélioration, mais j'ai trouvé ça très honnête de votre part de le dire, parce qu'il y a plein de gens qui veulent cacher, ils ont un peu peur, oui c'est vrai, de se faire un peu lâcher, mais j'ai trouvé ça top que vous soyez dans une démarche de transparence, d'indiquer, voilà. que vous êtes comme ça aujourd'hui, parce que ça ne fait que un an que vous êtes lancé, et que du coup, c'est quelque chose que vous cherchez à optimiser. Donc du coup, coton tissé,

  • Stéphanie Colombo

    teint en Inde en long métrage,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    confection au Maroc, et vos accessoires de lingerie qui arrivent de France,

  • Stéphanie Colombo

    à Lyon, de Lyon,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pour Casablanca. Ok. Est-ce que dans ces... Je rebondis parce qu'en fait, je vous l'ai dit avant qu'on démarre, le petit fil conducteur quand même sur le textile du podcast, c'était la lingerie parce qu'on a commencé avec Bombo et on a eu simplement lingerie. J'ai une question. Il y a des acteurs qui tissent le coton en jersey, ce que vous cherchiez ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, en France, il y a des acteurs français, je pense, qui tissent le coton. Oui, tout à fait. Bien sûr. Il y a, par exemple, Bugis. Je ne sais pas si vous les connaissez. Bugis, en fait, justement, c'est leur métier, vraiment, de tisser, de partir des films, des fibres et de tisser. D'accord. Après, il y a pas mal de choses à creuser parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis partie sur ce principe où c'est directement le tissu qui est teint. On pourrait imaginer aussi de faire teindre les chiles. Ça, c'est une bonne possibilité. Ça pourrait d'ailleurs aussi donner la possibilité peut-être de créer des modèles à motif. Oui, donc ça, c'est quelque chose qui est faisable. Après, il faudrait trouver qui peut être en capacité à teindre les fils en teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'ai une idée, Stéphanie. J'ai eu... Vous voyez, comme ça, c'est bien de parler ensemble. J'ai eu la chance d'aller à l'atelier Pile Couleur, donc à Roubaix, qui est... Enfin, c'est deux entreprises qui sont ensemble avec la teinturier de la justice de Roubaix. Et eux sont des spécialistes du fil depuis de très nombreuses années. Et ils ont en projet de teindre du fil à la couleur végétale. Donc... Je vous le glisse comme ça, mais ça pourrait être intéressant d'explorer cette piste de fils teintés.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, c'est hyper intéressant parce que je les connais. Je ne connaissais pas ce projet dans leur bagage, si je peux dire. Et d'ailleurs, je les connais. Et pour tout vous dire, même, on lance là un petit coloris en série limitée ensemble. J'ai bien dit d'ailleurs, voilà, que là prochainement, sur un coloris lavande. Donc, c'est effectivement l'idée d'essayer de travailler. au local pour faire des séries limitées et apporter encore davantage de couleurs. Donc ça, c'est top. On peut quand même faire des choses au local. J'ai travaillé aussi, je vous parlais en amont de l'atelier Bleu Grenade. Par exemple, on a travaillé ensemble sur l'idée de recyclage d'un certain nombre de tissus que j'avais commandés en Inde que je n'ai finalement pas utilisés. Alors, ceux qui n'étaient pas de la teinture végétale, Je les ai réemployées autrement, mais ceux qui étaient en teinture végétale, avec lesquels je n'ai pas travaillé finalement. Ce que j'ai fait, c'est que... Avec l'atelier Bleu Grenade, Bleu Grenade m'a créé des tampons à l'effigie des plantes tinctoriales. Je lui ai donc passé les tissus en teinture végétale qu'on n'allait pas utiliser. Et elle, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a créé des impressions en teinture végétale sur ce tissu. selon un schéma que je lui avais partagé, pour qu'ensuite je puisse moi confectionner des pochettes de rangement pour les ensembles. Donc de temps en temps, j'en mets en avant, quand par exemple c'est l'anniversaire d'une consommatrice ou pour des opérations spécifiques. Et ça, ça a été fait pareil dans l'atelier parisien. Donc c'est vrai qu'il y a ces colorings en sérénité avec l'atelier et puis couleur à rouber, et le travail sur... les impressions végétales du coup avec l'atelier Bleu Grenade à Paris donc ça c'est bien mais en fait ce qui manque je pense aujourd'hui c'est quand même la possibilité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de faire réaliser des produits en teinture végétale sur des plus grands métrages ou des plus grosses capacités. Parce que, par exemple, je vous donne juste une idée de la petite série limitée qu'on fait avec Pile Couleur. Dans un bain de teinture, on peut teindre 50 pièces. Vous voyez ça ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors Stéphanie, encore quelque chose que je veux vous partager. Donc pour préciser, l'épisode de Pile Couleur, il sort, c'est l'épisode 30, il va sortir début juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc on aura Marine et Lucie qui nous racontent le projet,

  • Stéphanie Colombo

    donc ça c'est top. Et deuxièmement, l'épisode qui est sorti cette semaine, donc jeudi, c'est avec Justine Jeans de Lyon. Donc justement pas loin du tout de vos accessoires. qui, elle, fait des métrages. Donc, je pense qu'elle arrive à 20 mètres, je crois que c'est ça, c'était 10-20 mètres, de teinture végétale. Et son obsession et son objectif, c'est l'homogénéité parfaite. Et donc, je me dis,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant avec vous,

  • Stéphanie Colombo

    qu'en fait, peut-être que ce serait intéressant de rencontrer aussi Justine pour échanger avec elle, qui est juste à Lyon, en plus. Donc ça pourrait être parfait. Mais vous avez le même constat que beaucoup de personnes, c'est qu'en fait, c'est souvent des petites quantités, 2 kilos, 5 kilos. Oui, j'entends ce point de blocage, quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors écoutez, je serais ravie de rencontrer Justine, effectivement, parce que je pense que déjà, 20 mètres, ça reste une petite quantité, entre guillemets, parce que juste pour, par exemple, la dernière production que j'ai faite, j'ai acheté par coloris plutôt entre 180 et 250 mètres, voilà, pour vous donner un ordre d'idée. Et ça, c'était pour faire 3500 pièces. Donc, c'est vrai qu'après… petit à petit, la marque s'installe. C'est vrai que c'est quand même amené à se développer. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #2

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on voit que il y aurait quand même besoin d'une solution sans doute un peu plus industrielle et un petit peu moins artisanale, parce que c'est aussi les défis, en fait. C'est-à-dire que la teinture végétale, alors soit c'est très, très artisanal, c'est des pratiques un peu personnelles dans son garage où on peut se faire plaisir, soit c'est semi-artisanal et d'ailleurs même l'atelier qui réalise la teinture des métrages dans le sud de l'Inde quand on voit comment ils sont organisés on est vraiment au carrefour entre l'artisanat et l'industrie c'est pas de l'industriel, c'est du semi-artisanal il y a quelques machines mais c'est quand même extrêmement manuel dans la réalisation des peintres couleurs et voilà, c'est ça qui manque je pense peut-être aujourd'hui En France, ce serait vraiment quelqu'un qui remonte à un atelier de teinture végétale un peu plus industrialisé, avec quand même une capacité à faire des métrages un peu plus importants. Mais bon, les choses changent aussi beaucoup et je pense qu'on avance et que c'est aussi beaucoup un sujet d'actualité.

  • Stéphanie Colombo

    moi j'ai bon espoir que ce soit possible en fait je pense que là sur le podcast on a reçu justement on va recevoir David Godineau donc de Alliance Machine Textile qui lui lance la première machine à teindre de la taille d'une machine à laver mais qui fait des bains genre si je dis pas de bêtises je crois que c'est 5 kilos qui peut teindre 3 ou 5 kilos donc comme dit et donc ça sera l'épisode qui arrive et on a eu beaucoup d'invités sur le podcast qui ont parlé

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous,

  • Stéphanie Colombo

    du semi-artisanal et l'étape d'après entre la teinture artisanale et des plus grandes quantités. Je pense que vous êtes nombreuses à avoir le souhait. La demande doit être là, vu que tout le monde se creuse les ménages. Je pense que ça va émerger prochainement et qu'il y a déjà des belles avancées. En tout cas, dans les invités que j'ai eus, c'est souvent abordé ces sujets. Je trouve ça génial que, justement, via le podcast, ces idées puissent cheminer et qu'entre vous, vous puissiez vous... vous rencontrer, etc. Je comprends bien du coup le chemin de vos produits. Donc, comment vous les vendez, vos produits ? Les circuits, les canaux de vente, de distribution, c'est quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, aujourd'hui, j'ai principalement trois canaux de distribution. Donc le premier, c'est le site internet, ce que j'ai construit vraiment tout au démarrage. Là, je dirais que c'est assez classique, c'est un site de vente marchand. J'ai essayé de le faire le plus didactique possible, parce que c'est vrai que vendre par internet de la lingerie, ce n'est pas forcément quelque chose d'évident. C'est vrai qu'on aime bien essayer, c'est normal. Mais c'est quand même possible. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai intégré, par exemple, une vidéo d'aide pour prendre ces mensurations. On va dire un peu dans les règles de l'art. Essayer de trouver la taille qui correspond le mieux dans la gamme. Après bien sûr, il faut être très disponible aussi pour accompagner les consommatrices.

  • Speaker #2

    Parfois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    effectivement, quand j'ai des consommatrices qui ont commandé un modèle qui ne leur convient pas, j'essaye d'en proposer un autre en comprenant un petit peu quelles sont leurs attentes et ce qui n'a pas été au moment de l'essayage. Mais en tout cas voilà, ça a été la première chose que j'ai mis en place, même si je n'ai jamais cru. pouvoir vendre de la lingerie en faisant juste un e-commerce. Ça, pour moi, c'est... Alors, je suis un peu l'ancienne génération aussi, avec... On a parlé tout à l'heure de la distribution, mais du monde du magasin physique. Donc, je pense que, de toute façon, l'avenir est un peu à... On va dire, pour employer ce terme très usité en ce moment, au cross-canal, et au fait de, effectivement, proposer des produits sur différents canaux, à la fois digitaux et physiques. Donc après, ce que je fais beaucoup aussi, c'est que je suis très présente sur les salons bio. Il y a un grand nombre d'événements et de salons bio en France, d'ailleurs même un petit peu au-delà des frontières, notamment je pense à la Belgique. Et ça, c'est très intéressant parce que je me rends compte en fait que sur ces salons, je rencontre vraiment des consommateurs qui sont à la recherche de produits sains, de produits naturels, de produits qui sont bons pour eux parce que finalement… L'idée de ma lingerie, c'est quand même avant tout une lingerie qui permette de prendre soin de soi, parce que ça ne devrait jamais nous contraindre. En fait, ça ne doit plus être un cocon clairement qu'une contrainte. Et je pense que ça peut nous aider à prendre soin de nous. Et finalement, il y a une bonne synergie entre ce que viennent chercher les consommateurs sur les salons bio et les produits. Et ça, ça fonctionne bien. C'est vrai qu'en général, je remarque que c'est vraiment la couleur. C'est les couleurs végétales qui attirent les gens à distance. Et puis après, quand il s'approche, on commence à discuter un petit peu. C'est vraiment la douceur des matières, c'est vraiment le confort, c'est vraiment le fait que c'est l'idée d'une lingerie qu'on ne ressent pas quand on la porte, en fait, qui se passe complètement oubliée. Et ça, les gens sont très en demande de ça, en fait. C'est d'ailleurs, il faut savoir quand même qu'aujourd'hui, le premier critère de choix pour sa lingerie, c'est le confort, avant même l'esthétique. Bien sûr, ça reste important, l'esthétique, le prix, etc. C'est vraiment, on est quand même dans une recherche très hédoniste en fait, au niveau des produits.

  • Speaker #2

    Et puis d'autant plus,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'ai envie de dire pour la lingerie, parce qu'on la porte quand même en moyenne 16 heures par jour, c'est beaucoup. C'est des choses qu'on met finalement sur des zones assez sensibles de notre corps. Et comme je disais en amont, aujourd'hui on fait un peu attention à ce qu'on mange, on fait attention à avoir une activité physique, mais on ne fait pas toujours très attention à ce qu'on met sur soi. Et franchement, moi, lors de la genèse du projet, quand je me suis rendue compte de ce qu'on mettait réellement sur nous, je me suis un peu dit qu'on était des dingues en fait. Et qu'il fallait vraiment être plus sensible à ça et faire plus attention. Parce que dans mes consommatrices, il y a des personnes qui... qui sont intéressées parce qu'elles sont en recherche de produits éthiques et co-responsables, parce qu'elles sont en recherche de produits très confortables,

  • Speaker #2

    très doux et qui sont naturels.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais j'ai aussi des gens, et ça j'ai à peu près 15% de mes consommatrices, qui sont des personnes qui ont des problèmes de santé, soit d'allergie, d'un nombre de composants. Pas mal de femmes aussi en post-concert du sein, qui une fois qu'elles ont fait une chirurgie reconstructive, n'arrivent pas à trouver des choses qui soient suffisamment douces et qui leur aillent. Donc voilà, je pense que pour toutes ces raisons, il y a vraiment besoin de produits très naturels. Et pour finir sur la question des réseaux de distribution, en fait, aujourd'hui, je suis aussi dans tout un travail pour me faire référencer dans les boutiques de mode éthique. Voilà. D'accord. C'est un travail un peu plus de longue haleine. Encore une fois, n'étant pas de ce marché au départ, je n'ai pas forcément les réseaux, le carnet d'adresses. C'est un gros travail de démarchage, de prospection, d'aller rencontrer une gérante boutique de mode éthique. Mais bon, ça progresse. Je suis déjà référencée sur Paris, sur Toulouse, en discussion sur Nancy. C'est vraiment ces trois canaux-là, principalement de distribution, que je travaille aujourd'hui. Le site internet, les salons bio, les boutiques de mode éthique. Et puis là je suis en train de réfléchir aussi à essayer de mettre en place un service un peu de boutique à domicile. Ça faut, voilà, je suis d'accord avec Creuse un peu, mais je pense aussi que pour avoir fait des tests, ça peut s'y prêter. sans aller forcément dans la vente à domicile, mais plus vraiment un service. C'est moi et puis par la suite peut-être avec une équipe qui irait à la rencontre des personnes pour pouvoir essayer les produits dans des bonnes conditions et vraiment apporter du conseil en fait. Et de l'aide au choix.

  • Stéphanie Colombo

    Top ! On m'a parlé des couleurs. Quelle plante vous utilisez pour vos couleurs ? Donc si j'ai bien compris, il y a huit coloris dans la gamme, plus des coloris qui arrivent lavande avec pile couleur. Quels sont vos huit coloris et avec quelles plantes vous faites ces belles couleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, dans mes huit coloris, en fait, j'ai deux coloris différents sur les verts. J'ai un vert un petit peu plus anis et un vert un petit peu plus olive. J'ai également pas mal de coloris dans les tonalités chaudes avec un coloris qui s'appelle Ternesienne. Comme son nom l'indique, on est sur un rouge orangé légèrement brun. J'ai également un rose qui va tirer un peu vers le fuchsia. le coloris fleur de lotus, un rose un peu plus floral, un peu plus proche on va dire du rose bonbon, qui est le coloris fleur d'orchidée. J'ai deux coloris roses beaucoup plus pâles en fait. Un coloris qui va tirer un peu plus vers le chair qui est le bois de rose. Et puis le coloris sable rose qui est un rose vraiment très très très très pâle. Et le coloris d'étume de mer qui pour le coup est réellement fait avec de l'étume de mer en partie. C'est vrai ? Qui est un écruche. Ouais, ça c'est assez dingue en fait. Ah non,

  • Stéphanie Colombo

    c'est quoi ça ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et finalement on peut aussi teindre avec d'autres composants naturels non végétaux.

  • Stéphanie Colombo

    C'est incroyable. L'écume de mer. Donc, attendez, parce que moi, je ne suis pas proche de la mer, mais l'écume de mer, c'est la mousse qui arrive avec les vagues.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est la mousse qui arrive avec les vagues, qui est utilisée, qui est séchée, et qui va donner un coloris clair, mais qui va tirer un petit peu vers le jaune, beige, très clair, en fait. Je vous dis, c'est proche d'un écrou, mais très chaleureux.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok, je ne savais pas. Et alors du coup, vous avez donné des noms fleurs d'orchidées, etc. Mais ce n'est pas teint avec les orchidées. Voilà,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors, non, alors, ça, c'est des coloris. Donc, c'est vrai que pour moi, c'est évident d'avoir des noms de coloris végétaux. Après, au niveau des plantes de la teinture, alors, en fait, l'atelier va utiliser à la fois des plantes assez classiques et usitées en teinture végétale. Je pense notamment déjà à la garance, qui est quand même la plante emblématique de la teinture végétale. On va utiliser également des écorces de grenade. des pelures d'oignons, du basilic. Donc tout ça, c'est des plantes assez classiques. Mais après, en fait, ce qui se passe, c'est que comme au niveau de sa pratique, l'atelier, il faut imaginer que l'atelier, il est vraiment situé dans la forêt équatoriale dans le sud de l'Inde. C'est vraiment toute une agro-influencé de production. Et en fait, la particularité, c'est que cet atelier ne travaille pas à la base de pigments, mais directement à partir des plantes. En fait, ils vont râler autour de la forêt équatoriale. C'est ça aussi que je trouvais... C'est très sympa de le dire, le fait que ce soit complètement local, même si c'est local en Inde et pas en France. Mais ils vont ramasser les plantes, donc ils utilisent également beaucoup de plantes endémiques du sud de l'Inde. Alors par exemple, ils vont utiliser du veine badame, du marousier, une plante qui s'appelle flamme de la forêt. qu'est-ce qu'il y a également ? il y a de l'éclipte blanche donc ça, ça ressemble un petit peu à une petite marguerite donc un certain nombre de plantes que nous forcément on connait moins parce qu'elles poussent pas tellement dans notre environnement chez nous mais qui sont vraiment on va dire locales dans cette forêt et d'ailleurs ce qui est intéressant aussi je trouve dans la pratique de cet atelier c'est que les tissus sont teints plusieurs fois ça c'est aussi pour qu'il y ait une bonne homogénéité, une bonne tenue de la couleur, au moins trois fois en général. Et à la fin, l'eau est filtrée à chaque fois qu'elle soit réutilisée, mais à la fin du process, l'eau est filtrée et elle sert à irriguer les champs environnants. Donc on est vraiment aussi dans une utilisation qui est finalement en circuit fermé un petit peu autour de cet atelier.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, super. J'ai bien fait de poser cette question-là, parce que c'est vrai que c'est intéressant d'avoir des noms de plantes locales en Inde. Alors du coup Stéphanie, si ça vous va, on passe sur une partie de l'épisode plus sur les inspirations, des questions plus courtes, un peu en tac au tac. Est-ce que si vous étiez donc une plante tinctoriale, laquelle seriez-vous et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pas évident comme question. Il y a énormément de plantes que j'aime bien. Je dirais peut-être le margousier, aussi appelé nîme. Peut-être que ça parlera plus à certains, qui est utilisé dans le coloris feuille de thé. Parce que déjà, il a un nom très évocateur. Il signifie en fait qu'il donne bonne santé. Et puis, c'est une plante que je trouve très esthétique, très actuelle, parce que tout s'utilise en fait dans le margousier. avec le jus des feuilles, on peut soigner les maladies infectieuses. Les pousses et les fleurs peuvent se manger. Et puis, on utilise les feuilles en teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    Top. Une plante hyper complète. Si vous aviez un livre qui vous a inspiré, un livre qui vous a plu, soit sur la lingerie, soit sur la couleur végétale, soit sur les plantes, est-ce que vous pouvez nous en citer un ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors ça, j'aurais du mal à vous en citer. C'est vrai que j'ai vraiment beaucoup plus appris sur la lingerie et les plantes par mes échanges avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer qui sont expertes dans ce domaine-là. Je n'ai pas de livre particulier qui me vient en tête.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Stéphanie Colombo

    Est-ce que vous avez une source d'inspiration, que ce soit une personne, un compte Instagram, j'en sais rien, une source d'inspiration qui vous inspire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, pas particulièrement. Je dirais qu'après, je suis quand même beaucoup inspirée par la peinture, d'une manière générale, parce qu'en fait, je suis une grande amoureuse des couleurs. J'adore la couleur. J'ai moi-même dessiné, peint pendant pas mal de temps. Donc, je dirais surtout la peinture en général. La peinture, les tableaux. Mais pas un artiste en particulier. D'accord, on va suivre le global.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord. Si je vous demandais trois actions qui pouvaient inciter le réemploi de la teinture végétale à grande échelle, vous diriez quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Trois actions. Alors déjà peut-être avoir davantage de surface cultivée avec des plantes végétariales, parce que ça reste assez bien quand même, malgré tout aujourd'hui sur le territoire. Je dirais également… un peu pour faire le point avec ce qu'on a dit tout à l'heure, trouver une solution sans doute relativement industrielle pour pouvoir teindre des tissus à plus grande échelle. Et puis en troisième point, je pense qu'il y a un vrai enjeu autour de l'eau, de l'utilisation de l'eau parce que néanmoins la teinture, qu'elle soit végétale ou pas d'ailleurs, mais utilise énormément de ressources en eau. Et je pense qu'un des enjeux pour le futur, il est là. Il est comment réussir à teindre. en envoyant beaucoup moins d'eau en fait.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'as des fermes à te dégager.

  • Stéphanie Colombo

    C'est ça. Une question assez personnelle mais que j'ai posée aux autres actrices sur la lingerie. Aujourd'hui, peut-on vivre de la teinture végétale seule ? Sans activité à côté ? Est-ce que c'est viable ? Comment ça fonctionne ? Quel est votre avis là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors moi je pense qu'on peut tout à fait en vivre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en vivre alors qu'on peut vivre d'une activité de lingerie plus classique. Je pense qu'aujourd'hui quand même... Même si la teinture végétale est en renaissance globalement au niveau du monde, mais en tous les cas, sans doute par rapport à ce qui se pratiquait il y a un certain temps, on arrive à faire des couleurs relativement homogènes, qui ont une bonne tenue dans le temps. Je pense qu'il y a une infinité incroyable de coloris qui peuvent être développés. Je pense qu'on peut travailler à peu près toutes les formes en teinture végétale. C'est vrai que pour le moment, moi, je suis partie sur de l'uni, mais si on travaillait sur la base de filetin, ce ne serait pas du tout impossible de créer également de la lingerie avec des motifs. Moi, écoutez, ça me paraît faisable et je dirais même que je pense que je vais pouvoir commencer à me rémunérer à partir de l'année prochaine, ce qui est bien aussi pour assurer la qualité. Donc je ne vois pas de frein particulier, si ce n'est de dire peut-être quand même qu'en teinture végétale, on peut faire de la lingerie, on peut faire des vêtements de nuit, ça c'est un peu ma prochaine étape. On pourrait imaginer aussi faire un peu des vêtements d'intérieur, par contre le seul frein que je vois réellement, c'est quand même des vêtements pour l'extérieur, parce qu'il y a quand même cette problématique de la couleur qui va passer plus facilement quand elle est exposée au soleil. Mais en tout cas, pour tout ce qui est vêtements de dessous, vêtements d'intérieur, je pense qu'on peut tout à fait en vivre comme n'importe quelle entreprise de lingerie classique.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok. J'allais vous poser comme avant-dernière question, quels sont vos projets pour vous Stéphanie, pour la suite ? Quel type de produit vous aimeriez développer ? Est-ce que vous avez des idées de couleurs, des idées de partenariats ? Quelle est la suite pour vous dans les mois qui arrivent ? Moi, il y a des mois qui arrivent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bien sûr. Alors du coup, écoutez, moi je travaille là sur la fin d'année, sur le développement d'une collection de vêtements de nuit. Parce que finalement, on porte à peu près 16 heures par jour notre lingerie à même le corps, mais le deuxième vêtement qu'on porte le plus à même notre corps pendant relativement longtemps, c'est les vêtements qu'on met pour dormir. Donc en fait, je suis en train de développer du coup, avec les modélistes, une gamme avec un pyjama pour l'hiver prochain. un bas et puis un haut à manches longues. Et on travaille aussi sur une nuisette et puis un petit caraco qui pourra servir soit de caraco, soit de haut de pyjama. Donc, une gamme de nuit. Pour l'année prochaine, en fait, ce que je souhaiterais vraiment faire,

  • Speaker #2

    c'est développer des nouveaux modèles,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    notamment pour les soutiens-gorges, parce que je me rends compte, en fait, c'est vrai que ce qui est très intéressant en allant sur les salons bio, c'est qu'on est tout le temps en contact avec le consommateur. Et ça, c'est génial parce que... On est au plus près des attentes et des besoins des personnes. Et aujourd'hui, je me rends compte qu'il n'y a quasiment aucune offre existante sur des produits naturels pour les personnes qui sont en bonnet F et G, qui ont des poitrines assez fortes. Alors déjà, d'une manière générale, il y a moins de produits, mais elles ne trouvent rien du tout en matière naturelle. Donc ça c'est vraiment des choses à développer et puis j'aimerais aussi enrichir un petit peu avec des nouveaux modèles, je ne vais pas faire une gamme pléthorique mais peut-être on va dire deux nouveaux modèles de haut, deux nouveaux modèles de bas en 2024. Et puis par la suite, moi j'aimerais aussi développer une gamme pour les hommes, parce qu'il n'y a pas de raison. Je me dis,

  • Stéphanie Colombo

    ah génial !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ont besoin d'avoir des choses qui soient saines pour eux. C'est vrai que pour avoir pas mal discuté avec des gynécologues, il y a quand même aussi un vrai sujet aujourd'hui autour de la baisse de la fertilité au niveau des femmes, mais aussi des hommes. Alors bien sûr, il y a des tas de facteurs environnementaux, je ne dis pas que c'est lié uniquement à ce qu'on met sur soi, mais ça peut quand même y participer. Donc voilà, autant... mettre aussi des choses saines.

  • Stéphanie Colombo

    donc voilà j'oublie pas les hommes je les ai dans le coin de la tête c'est je rebondis c'est l'épisode qu'on a enregistré l'épisode 24 avec Audrey Millier qui dans son livre qui s'appelle le livre noir de la mode indique la baisse enfin on en parle la baisse de fertilité liée au colorant chimique qu'il y a dans nos vêtements et elle dépose un texte au parlement européen justement là dessus pour qu'on soit plus vigilants sur les colorants synthétiques donc vous êtes complètement dans le dans le vrai c'est pas que en tout cas son livre je l'ai pas là puisque j'ai fini de le lire son livre je vous le recommande et je vous dis c'est l'épisode je vous viens de le dire le 24 c'était hyper intéressant ouais C'est génial et Audrey, elle nous livre aussi sur tout l'aspect, comment c'est pratiqué la teinture dans le monde et l'impact. Donc vraiment de la teinture, on a fait un focus. Et elle parle également du coton bio. Donc je pense que ça va vous plaire. J'ai une dernière question Stéphanie. La tradition, c'est de se passer le micro. Donc je voulais savoir à qui vous aimeriez passer votre micro pour que j'aille interviewer cette personne.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, je pensais à un certain nombre d'intervenants, mais que vous avez déjà interviewé, Pauline. Mais je dirais bien, écoutez, je dirais bien à Odi de l'atelier Bleu Grenade, qui a réalisé notamment… Alors, elle, c'est intéressant parce qu'elle travaille peu le coton bio, elle va plus travailler en fait des écheveaux de laine ou de la soie. Elle a notamment réalisé des productions pour laine paysanne. Je ne sais pas si vous les connaissez. je pense que ça pourrait être très intéressant et puis en plus si vous voulez y aller en mode reportage c'est vraiment intéressant à visiter elle est d'ailleurs installée aussi avec une céramiste qui fait de très jolies choses ok

  • Stéphanie Colombo

    bon super est-ce que vous avez un mot de la fin Stéphanie ou est-ce qu'on s'arrête là est-ce que vous avez quelque chose à nous nous dire un plus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, peut-être juste souhaiter que collectivement, tout cet univers de la teinture végétale arrive ensemble à grandir, à se démocratiser davantage, à se faire connaître. Je pense que c'est le bon moment. Je pense qu'il y a une vraie volonté aujourd'hui des consommateurs pour aller vers des choses saines, naturelles, qui font du bien, qui sont... qui sont rassurantes aussi, parce que ce côté très authentique des plantes, c'est quelque chose qui est rassurant aussi, je pense, pour les gens. Et voilà, moi, je crois vraiment au développement, à la démocratisation de la teinture végétale. Et je pense aussi que plus ça se développera, plus on arrivera aussi à proposer des choses avec des prix qui viendront de plus en plus raisonnables et qui permettront vraiment d'aller toucher plus et d'offrir, on va dire, ce procédé bienfaisant à de plus en plus de personnes.

  • Stéphanie Colombo

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à ArtEcoVert et présentation de Stéphanie Colombo

    00:00

  • Le parcours de Stéphanie et son arrivée à la teinture végétale

    00:44

  • La genèse de Natura Feel et l'impact du Covid sur la lingerie

    03:56

  • Les défis de développement de produits et de sourcing

    08:14

  • La première production et le processus de création

    19:42

  • Les canaux de distribution et l'importance des salons bio

    34:25

  • Les plantes tinctoriales et les coloris de la gamme de lingerie

    40:21

  • Conclusion et vision pour l'avenir de la teinture végétale

    54:41

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la teinture végétale aux côtés de Stéphanie Colombo, ingénieure agronome et entrepreneuse passionnée. Stéphanie, qui a su transformer sa passion pour la couleur végétale en une entreprise florissante, nous invite à explorer les nombreuses facettes des plantes tinctoriales et de leur utilisation dans des secteurs variés, notamment la lingerie. Elle nous raconte son parcours inspirant, ses motivations profondes et les défis qu'elle a dû surmonter pour donner vie à sa marque de lingerie teintée naturellement, NaturaFit.


La teinture végétale est souvent sous-estimée face aux colorants synthétiques, pourtant, elle représente une alternative éthique et durable, essentielle dans la mode d'aujourd'hui. Stéphanie partage avec nous les difficultés rencontrées dans la recherche de matières premières et la production, tout en soulignant l'importance d'une approche respectueuse de l'environnement. "La couleur végétale est un véritable retour aux sources, un moyen de redonner vie à notre planète", déclare-t-elle avec conviction.


Au fil de l'épisode, nous abordons des thèmes cruciaux tels que l'impact environnemental de l'industrie textile et la quête de confort dans la lingerie. Stéphanie nous fait découvrir les bienfaits des colorants biosourcés, des pigments végétaux et des tanins issus de la nature. Elle nous parle également des couleurs de plantes comme l’indigo et la garance, qui offrent une palette riche et variée pour la teinture naturelle.


En fin d'épisode, Stéphanie nous dévoile ses projets futurs et son rêve de démocratiser l'utilisation de la teinture végétale, afin que chacun puisse bénéficier des merveilles que la nature a à offrir. Cet échange riche et instructif est une véritable invitation à repenser notre rapport à la mode et à la consommation.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale et les fibres naturelles qui font la richesse de notre patrimoine. Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances, des liens utiles seront partagés à la fin de l'épisode.


Préparez-vous à être inspiré par cette conversation engageante et pédagogique. Belle écoute !


Pauline.


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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Stéphanie Colombo

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des intérêts passionnants. Pour offrir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur.

  • Stéphanie Colombo

    Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nous. Alors c'est parti, bonne écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Stéphanie Colombo. Bonjour Stéphanie.

  • Stéphanie Colombo

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Stéphanie, j'aimerais que vous vous présentiez, que vous nous racontiez votre parcours et comment vous en êtes arrivée à la teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, enchantée Pauline, enchantée à tous les auditeurs. Alors moi je suis arrivée en fait sur la teinture végétale un peu par hasard. J'ai un parcours où j'ai travaillé, j'ai occupé pendant un peu plus de 20 ans différents postes dans le domaine de la vente, puis du marketing jusqu'à la direction de filiales d'entreprise. Du coup, j'ai toujours travaillé sur des produits. C'est vrai que pour moi, c'est très important de travailler sur des choses qui s'incarnent, sur des choses qui sont tangibles, dans des domaines très variés. Alors absolument pas ni dans la teinture, ni dans le textile. C'est vraiment quelque chose de nouveau que je découvre avec... On l'apprécie énormément. J'ai plus travaillé auparavant sur des produits dans l'univers de l'électronique grand public, dans l'univers des produits pour les enfants, que ce soit de la pioniculture ou du jouet. Et notamment en contact avec pas mal d'enseignes de la grande distribution, des enseignes spécialisées, mais aussi des enseignes de la grande distribution. Et c'est vrai que c'est, je dirais, une très bonne école. C'est intéressant en termes d'approche parce qu'effectivement, ils ont des cahiers des charges qui sont extrêmement précis, extrêmement exigeants et qui vous aident à travailler les différents axes de développement produit. C'est vrai que ce sont des choses dont je me sers aujourd'hui dans ce travail de développement et de création de la gamme et des produits NaturaFit. Et puis écoutez, en fait, j'aime beaucoup les challenges. Donc c'est vrai qu'après un certain nombre d'années passées dans cet univers, j'ai eu envie de faire quelque chose de complètement différent. J'ai toujours eu un petit peu dans le coin de ma tête l'envie de créer ma propre entreprise parce que je trouve que finalement, ce défi de se dire, arriver à vivre par soi-même, créer son job en fait, agir selon ses convictions et surtout... à un certain moment donné, mettre ses compétences aussi au service, au service en fait d'une cause à laquelle on croit, de quelque chose qui fait sens. Et l'idée d'améliorer le quotidien des femmes, c'est vrai que c'est quelque chose qui me tient à cœur. Et je me suis dit que c'était un beau défi à relever. Et c'est ça qui m'a donné envie de changer finalement un petit peu d'orientation professionnelle et de partir sur ce projet d'entrepreneuriat.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et alors, qu'est-ce qui a fait que vous en êtes arrivé à la lingerie et la lingerie teintée naturellement ? Vous pouvez nous raconter un peu NaturaFeed, le début, la genèse de A à Z de votre projet ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, effectivement, ce qui s'est passé, c'est que pendant la période du Covid, comme un très grand nombre de femmes finalement, j'ai tout simplement pas porté de soutien-gorge parce que je pense que c'est une période pendant laquelle on est tous revenus à des choses finalement plus simples, plus naturelles. On a eu par la force des choses un petit peu plus de temps pour faire attention à soi, pour manger mieux, faire un petit peu plus attention aussi à son activité physique. et revenir finalement à des choses assez essentielles et assez authentiques. Et puis, quand il a fallu retourner au travail, je n'ai pas particulièrement eu envie de me remettre dans le port du soutien-gorge qui est finalement relativement contraignant. Et je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule, qu'il y avait un certain nombre de femmes aujourd'hui qui aspiraient à plus de confort au niveau de leur lingerie et à des choses plus naturelles. Alors moi j'ai d'abord cherché pour moi tout simplement des sous-vêtements qui soient dans des matières à la fois naturel et très confortable. J'ai cherché des sous-vêtements en 100% coton bio et très honnêtement, j'en ai pas trouvé. C'est-à-dire qu'il y en a quasiment pas. Vraiment, c'est la portion qu'on veut. En fait, à chaque fois qu'on regarde les petites étiquettes sur nos sous-vêtements, même quand on nous dit que c'est en coton ou en coton bio, on se rend compte que c'est jamais à 100%. Il y a toujours dedans, justement, des matières dérivées du pétrole, telles que de l'élastane, du spandex. Et je me suis dit tout simplement, moi, j'ai des enfants. Pour eux, je trouve des choses entièrement en coton bio, donc je me suis dit pourquoi est-ce que ça existerait pour les enfants et ce ne serait pas possible pour les adultes ? Il n'y a pas de raison finalement. Et du coup, je me suis lancée un peu ce défi de dire si ça n'existe pas, il faut le créer en fait. Il faut trouver une solution pour que ça puisse fonctionner, ça puisse même sans élastane et sans spandex apporter un bon maintien. Et puis effectivement en creusant vraiment sur ce qu'il y avait dans notre lingerie, sur la composition, je me suis rendu compte aussi qu'en fait on nous parlait beaucoup des matières. Souvent ce dont on nous parle le plus, mais en réalité le plus nocif et le plus synthétique finalement que ce soit pour nous, comme au niveau de l'impact environnemental, c'est la teinture. C'est la teinture, parce que pour le coup, la teinture, depuis que la teinture végétale a quasiment disparu, depuis finalement l'avènement de l'industrialisation, la teinture des tissus, elle est essentiellement synthétique. Et là, pour le coup, c'est que des dérivés de pétrole, il n'y a plus rien de naturel dedans. Et en m'y intéressant en fait, en échangeant aussi avec des personnes qui m'ont aussi ouvert les yeux sur cette existence de la teinture végétale que je ne connaissais pas au départ. Notamment, j'ai rencontré au tout départ du projet, en fait, Odile Blanchard de l'atelier Bleu Grenade, qui était aussi dans ce projet, elle, de remonter une boutique atelier autour de la teinture végétale. dans Paris. Donc, elle m'a expliqué le fonctionnement, comment est-ce qu'elle s'y prenait, la magie des plantes, la beauté de ses couleurs extrêmement poétiques et toujours uniques. Et c'est vrai que, à ce moment-là, ça a été une évidence. Je me suis dit, c'est ça qu'il faut faire. C'est vraiment une lingerie qui soit entièrement naturelle, sans compromis, avec vraiment aucun produit dérivé du pétrole, pas de plastique, vraiment uniquement la matière la matière au niveau du tissu la plus brute possible, la moins transformée possible, et teinte uniquement avec des plantes. Parce que finalement, la nature nous offre vraiment tout ce dont on a besoin. On est parti chercher des choses parfois compliquées, très artificielles, mais finalement, quand on regarde autour de nous, il y a ce qu'il faut pour nous contenter et nous satisfaire. Top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc, je comprends bien maintenant le déclic, la volonté de trouver ce produit, 100% matière brute, teint naturellement. Combien de temps ça vous a pris entre l'idée et le produit ? Parce que vous n'êtes pas du métier du textile, donc j'imagine que même faire les prototypes, sourcer la matière, trouver les matières premières pour les colorants, trouver une teinturerie, comment vous avez fait ? Quel temps ça vous a pris ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors ça a été une grande aventure. Je dirais que ça continue à l'être. Mais bon, c'est aussi la beauté de la chose et l'intérêt de découvrir des choses aussi nouvelles. C'est quand même génial, je trouve, de pouvoir apprendre comme ça toute sa vie et continuer à découvrir. Écoutez, en tout, ça m'a pris quasiment deux ans. quasiment deux ans parce que, comme vous dites, en fait, moi, je ne suis pas du métier, donc j'ai dû un petit peu tout apprendre et je pense que j'ai forcément passé plus de temps que quelqu'un qui connaissait pour découvrir le fonctionnement et du marché du textile et de la création de modèles. En fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai d'abord commencé à partir du moment où le concept était bien défini, c'est-à-dire la volonté de développer une gamme de lingerie qui soit la plus naturelle possible, la plus respectueuse possible de notre corps et la plus respectueuse également de l'environnement. Souvent, ce qui est bon pour nous est bon pour la Terre, les deux sont quand même extrêmement liés. À ce moment-là, une fois que l'idée des produits était définie, ce que j'ai fait, c'est que j'ai commencé à dessiner les modèles. Je ne suis pas particulièrement styliste, mais j'ai toujours beaucoup dessiné, donc je me suis lancée là-dedans, à dessiner les modèles, à contacter une couturière pour commencer à travailler avec elle pour monter les modèles. Ce qui s'est arrêté assez vite, parce qu'elle m'a expliqué qu'elle était certes couturière, mais pas du tout modéliste lingerie. Et en fait, la lingerie, c'est très très complexe. Il faut savoir que c'est beaucoup plus compliqué de développer des sous-vêtements que des vêtements classiques. Il faut des ateliers de confection qui sont spécifiques aussi, parce qu'ils ne travaillent pas avec la même marge d'erreur, ils n'ont pas forcément les équipements similaires à des ateliers qui feraient par exemple des t-shirts. Donc en fait, elle m'a assez vite fait comprendre cette couturière, que j'allais vraiment avoir besoin de personnes qui sont expertes en lingerie. Et puis en en parlant autour de moi, en fait... De fil en élu dans mon réseau, j'ai pu rencontrer des personnes qui étaient des modélistes expertes en lingerie. Et à ce moment-là, on avait commencé un peu le travail de développement avec la couturière, mais après je me suis entourée de trois modélistes seniors en développement de lingerie. Puis on a formé comme ça une petite équipe pour vraiment poursuivre le développement de la gamme et finaliser les modèles. Alors à peu près, c'est relativement long parce qu'il faut faire plusieurs versions de prototypes. On a fait sept versions de prototypes pour aboutir les produits. Moi, j'ai été assez subjuguée, je dirais, par ce travail de modéliste lingerie, parce que franchement, c'est un boulot d'architecte. Il faut être super bon en géométrie dans l'espace, en visualisation. Ça a été hyper intéressant. Je me suis rendue compte aussi que quand on faisait les essayages et qu'on faisait venir différentes femmes, avec bien sûr des morphologies différentes, pour valider l'adéquation par rapport au taille, finalement... Personne ne connaît réellement sa taille en lingerie. C'est-à-dire que toutes les femmes arrivaient en disant moi je fais telle taille et en fait quand les modélistes nous prenaient les mesures, ça ne correspondait jamais. Donc il y a aussi un grand besoin, je pense, d'accompagnement des femmes pour les aider à trouver les modèles qui leur conviennent. En tout cas, il y a cette notion de conseil, je pense, qui est très importante aussi sur ce marché et dans ce qu'on va apporter aux consommatrices. Et puis donc le travail de ce développement de GAN s'est poursuivi. En parallèle, bien sûr, il a fallu que je recherche comment j'allais faire pour concrètement trouver du jersey de coton bio en teinture végétale. Et là, ça partait pour être assez simple et finalement ça s'est avéré extrêmement compliqué, beaucoup plus compliqué que ce que j'avais prévu. C'est-à-dire qu'au départ, j'étais rentrée en contact avec une jeune femme qui... Une jeune femme en fait dont le mari est indien et qui a créé une société dans le but justement de remettre au goût du jour la teinture végétale et qui s'était positionnée en tant que grossiste en tissu, en teinture végétale, vraiment spécialisée là-dedans. Et puis en fait on a travaillé ensemble pendant un certain temps la mise au point des couleurs que je souhaitais développer. Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que suite au Covid, malheureusement, les ateliers de teinture végétale avec lesquels elle travaillait en Inde n'ont pas pu poursuivre leur activité. Et à ce moment-là, elle m'a dit Écoutez, moi, je suis embêtée parce que j'ai une solution sur la chaîne étrame. Il faut savoir que c'est plus simple de pratiquer la teinture végétale et d'obtenir une bonne homogénéité sur un tissu chaîne étrame que sur de la maille. Là, c'est réellement plus complexe. Et en fait, elle n'avait plus du tout de solution à me proposer sur de la maille. Donc là, c'était un peu patatrap parce que tout était calé et je me suis retrouvée en fait avec plus aucune solution pour la matière première. Bien sûr, on était toujours, c'était l'été 2021, donc pas possibilité non plus de voyager pour chercher une solution. C'est vrai que moi, j'avais pensé à l'Inde au départ parce qu'il faut savoir qu'eux n'ont jamais arrêté la pratique de la teinture végétale. C'est vrai que c'est tout simplement parce qu'en fait, ils utilisent toujours, ce sont les plantes de la médecine ayurvédique là-bas qui sont beaucoup utilisées pour pratiquer la teinture. Et du coup, comme c'est des plantes qui sont très ancrées dans leur tradition, leur savoir-faire, c'est une pratique qui ne s'est pas perdue,

  • Speaker #2

    en tout cas beaucoup moins qu'en Europe.

  • Stéphanie Colombo

    Et du coup, naturellement, suite à ce partenariat qu'elle n'ait pas pu se faire, je me suis mise à chercher d'autres fournisseurs potentiels de tissus en teinture végétale en Inde. Sauf que quand on ne peut pas y aller, parce que c'est le Covid, c'est quand même assez compliqué. Donc là, heureusement, il y a quand même des plateformes business qui sont assez bien faites, qui m'ont permis de rentrer en contact avec beaucoup de fournisseurs en Inde. J'ai vraiment passé tout mon été à échanger avec des personnes là-bas, à commander beaucoup d'échantillons de tissus. Et puis après j'ai fait le tri et là ça a été assez compliqué parce qu'en ayant commandé énormément d'échantillons de tissus, j'ai vraiment retenu un seul fournisseur potentiel. qui proposait des choses de qualité. C'est vrai que j'ai un peu tout lu. J'ai mis des tissus qui arrivaient, où j'ouvrais, il y avait de la poudre partout. J'ai aussi dû faire des tests, parce qu'on m'a aussi envoyé des tissus, mais ma question était, mais est-ce que c'est réellement de la teinture végétale ? Donc, j'ai fait un peu des tests de réaction à l'acidité en utilisant tout simplement du citron. parce que clairement avec des gouttes de citron, quand on en applique sur des tissus censés être en teinture végétale, s'il n'y a pas de décoloration, il n'y a pas de changement de couleur, c'est clairement que ce n'est pas de la teinture végétale. Donc j'ai fait un petit peu le tri dans ce qui n'était pas de la teinture, et puis le fournisseur avec lequel j'ai souhaité travailler, parce que ça correspondait à mon cahier des charges. Lui ne faisait pas du tout les coloris que je souhaitais faire, donc on est reparti sur tout un développement au niveau des couleurs. Donc voilà, ça a été vraiment l'aventure. Et puis par la suite, j'ai dû également chercher des accessoiristes. parce que dans des sous-vêtements, il y a du tissu, mais il y a aussi des élastiques. Il y a aussi, pour les soutiens-gorges, les petits anneaux et les régleurs, ce qui vous permet tout simplement d'ajuster votre hôtel. Je voulais également un petit médaillon décoratif à l'emblème de la marque, notamment la fleur de Garence. Et puis après, il faut également trouver un atelier de confection. Voilà, tout ça, ça a pris encore du temps et ça n'a pas été simple. Alors, je voudrais profiter peut-être de... de cet échange pour dire qu'en fait, on a des créateurs, des fabricants d'accessoires de lingerie qui sont présents en France, pas mal autour de Lyon. Et il faut savoir qu'ils ont une réputation internationale. En fait, je ne savais pas du tout, mais je me suis rendu compte qu'on était vraiment très réputé au niveau de la France pour tout ce qui est accessoires de lingerie. Et ces sociétés fournissent vraiment les marques dans le monde entier. Donc ça, c'est super parce que... Du coup, ça permet aussi de développer des choses au local. Et puis après, ce qui s'est avéré assez complexe, ça a été aussi la recherche de l'atelier de confection. Parce que pour la lingerie, il faut, comme je disais tout à l'heure, un atelier spécialisé dans la confection de lingerie. Il y en a très peu en France. Ceux qui existent sont quand même assez occupés finalement, puisque comme ils sont très peu noms, ils sont assez sollicités. Il faut réserver des créneaux de production très longtemps à l'avance. Moi, je me suis un petit peu heurtée et ça, ça a été dommage, je trouve. quand même un certain manque de flexibilité. C'est-à-dire que je les ai tous contactés, les ateliers, et quand j'ai échangé avec eux, que je leur ai expliqué que j'étais en train de travailler sur le développement du projet, que je souhaitais donner des produits en confection, ils m'ont expliqué qu'il fallait réserver vraiment au moins un an à l'avance et qu'il fallait bloquer un créneau de production. Alors très bien, mais moi je leur disais en fait que je ne savais pas à quel moment j'allais être prête pour la production. Et c'est là où, en gros, on m'a un petit peu dit qu'à partir du moment où je bloquais le créneau de production, de toute façon, si je ne le prenais pas, je serais quand même redevable. Voilà, on prend de la somme parce que j'avais bloqué l'usine. Donc ça, j'ai trouvé ça un petit peu dommage. Mais bon, après, je me suis tournée vers le Portugal parce que l'idée, c'était quand même d'aller au plus près possible de la France. Et en fait, au Portugal, ils ont un mode de travail un peu différent. C'est-à-dire qu'eux, ils travaillent plus en gestion intégrée. Ce qu'ils souhaitent, c'est qu'on leur achète le tissu et qu'on leur donne la confection. Ce à quoi, dans l'absolu, moi, je n'ai aucune problématique par rapport à ça. Mais quand je leur ai demandé s'ils savaient faire du jersey de coton en teinture végétale, là, pour le coup, ça a coincé, en fait. Je n'ai pas trouvé d'atelier qui sache le faire. Donc bon, finalement, j'ai fait beaucoup de salons, rencontré pas mal d'ateliers de confection et puis j'ai fini par rencontrer un atelier qui est basé en fait à Casablanca, dans le nord du Portugal, qui fait beaucoup de grandes marques de lingerie, qui pour le coup m'a demandé des quantités initiales assez importantes, mais qui a été vraiment intéressée par le projet et qui a accepté de... Voilà, de réaliser les proto-industriels et de lancer la confection sur une petite quantité. Et c'est comme ça que tout a démarré. Mais effectivement, tout ça a pris quasiment deux ans. J'ai reçu la première production l'année dernière au mois de juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oh, je suis dingue, ça devait être une émotion.

  • Stéphanie Colombo

    Ah oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors du coup, c'est quoi les minimums de... Parce qu'on a travaillé toutes les deux dans la grande distri, donc on sait de quoi on parle. Les minimums de quantité, donc j'imagine largement que vous deviez passer après toutes les grosses boîtes de lingerie, que ce soit l'atelier de confection, donc ça, j'imagine que ça a dû être un parcours du combattant. Pareil, les minimums de quantité, ça représente quoi ? Parce que vous, vous lancez un prototype, vous lancez un produit, vous avez fait sept prototypes, donc vous êtes plutôt sûr de vous, mais il y a quand même le risque de faire des quantités et qu'elles soient stockées.

  • Stéphanie Colombo

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    vous avez dû passer combien de commandes ? C'était d'ailleurs un ensemble sous-vêtements. C'était quoi vos premiers produits ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, la gamme que j'ai lancée, qui est la gamme actuelle, du coup, elle est relativement, je vais dire, courte en termes de produits. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je propose trois soutiens-gorge et quatre culottes. Après, en fait, ça va assez vite en termes de nombre de références dans le textile, parce que, bien sûr, il y a des tailles. Et moi, comme tout est basé autour de la couleur, c'est-à-dire que vraiment, il y a ce caractère unique et cette beauté des couleurs naturelles qui est incomparable. Déjà, il n'était pas question de faire du noir et du blanc parce qu'il n'y en a pas dans la nature. Il y a suffisamment de choses et pour moi, ce n'est pas cohérent avec l'idée de la teinture végétale. Mais j'avais la volonté quand même de proposer différents coloris. Aujourd'hui, j'ai quand même 8 coloris dans la gamme, ce qui est beaucoup. Donc, en fait, vous voyez, même quand on a peu de modèles, multiplié par 5 tailles et 8 coloris, on arrive vite à un peu plus de 250 références. Déjà, c'est vrai que pour se lancer sur ce marché, il faut quand même avoir en tête qu'il faut avoir les moyens dès le départ de financer le stock de manière assez conséquente. Après, pour répondre à votre question… Alors les ateliers ont tous des notions de ce qu'on appelle les MOQ, c'est-à-dire les quantités de clou qui sont différentes, mais souvent quand même on va nous demander au moins 3000 pièces pour un modèle. C'est une taille,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    une couleur ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est un modèle. C'est-à-dire que c'est un modèle, dans les différentes couleurs et dans les différentes tailles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, c'est déjà plus...

  • Stéphanie Colombo

    Exactement, c'est déjà plus raisonnable. Mais juste pour vous donner un ordre de grandeur de ce que j'ai fait produire, moi j'ai fait faire 1500 pièces lors de ma première production, donc en juin dernier, et j'ai lancé une seconde production que j'ai reçue au mois de janvier, et là j'ai fait 3500 pièces. mais on est parti sur les 7 modèles c'est ça du coup après on trouve quand même des ateliers qui sont prêts même dans les différents pays à faire des plus petites productions simplement, forcément, ils ne sont pas forcément aussi bien équipés que des ateliers plus grands, qui travaillent pour des grands marques, qui ont davantage de bandes passantes, si je peux dire. C'est-à-dire que la production peut durer une semaine au mieux trois. Ils sont quand même équipés aussi pour pouvoir lire tout simplement les patrons numérisés. Oui, parce que... Les plus petits ateliers, certains travaillent uniquement à base de dessin, ils ne sont pas forcément informatisés. Et puis, par exemple, au niveau de l'économie en termes d'utilisation du tissu, c'est important, avant que le tissu soit coupé, d'optimiser la découpe informatiquement. Donc, il y a un vrai intérêt, au niveau du temps de travail et au niveau des économies d'échelle, d'aller travailler avec des ateliers qui sont bien équipés.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors du coup Stéphanie, vous achetez vos tissus en... Alors on appelle ça des laises ? Non, des laits ?

  • Stéphanie Colombo

    Non, c'est ça. Alors le lait, c'est la largeur du tissu. Après, moi j'achète des métrages en fait,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    un certain nombre de mètres de tissus qui sont teints en Inde.

  • Stéphanie Colombo

    Oui, alors l'idée c'est de faire faire un maximum d'opérations en Inde. C'est-à-dire que l'Inde, ce que je trouvais intéressant, c'est qu'il y a le coton qui pousse là-bas. Bon, de toute façon, il ne pousse pas en Europe. Donc là-bas, on peut acheter le coton, le faire tisser, le faire teindre. Ça permet de faire ces trois étapes finalement dans un même pays. Alors pas forcément dans les trois régions de l'Inde, mais en tout cas dans un même pays. Et du coup, en fait, le... Donc le tissu est préparé en arde. Effectivement après il part à Casablanca au Maroc. Les accessoires achetés près de Lyon vont également dans le nord du Maroc et après le tout revient en France. Ça fait quand même pas mal de trajet. Un produit moyen va faire 10 000 km. Donc c'est bien mieux que la majorité de nos vêtements qui en font plutôt autour de 60 000. Après, ça reste à optimiser.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Après, Stéphanie, juste pour vous le dire,

  • Stéphanie Colombo

    j'ai vachement apprécié la transparence.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah pardon, il y a un petit décage, mais je voulais dire, j'ai hyper apprécié votre transparence sur votre site internet, parce que j'ai vu que vous l'affichiez en disant, ben voilà, je suis à 10 000 km pour un produit, et qu'en fait vous êtes toujours en démarche d'amélioration, mais j'ai trouvé ça très honnête de votre part de le dire, parce qu'il y a plein de gens qui veulent cacher, ils ont un peu peur, oui c'est vrai, de se faire un peu lâcher, mais j'ai trouvé ça top que vous soyez dans une démarche de transparence, d'indiquer, voilà. que vous êtes comme ça aujourd'hui, parce que ça ne fait que un an que vous êtes lancé, et que du coup, c'est quelque chose que vous cherchez à optimiser. Donc du coup, coton tissé,

  • Stéphanie Colombo

    teint en Inde en long métrage,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    confection au Maroc, et vos accessoires de lingerie qui arrivent de France,

  • Stéphanie Colombo

    à Lyon, de Lyon,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    pour Casablanca. Ok. Est-ce que dans ces... Je rebondis parce qu'en fait, je vous l'ai dit avant qu'on démarre, le petit fil conducteur quand même sur le textile du podcast, c'était la lingerie parce qu'on a commencé avec Bombo et on a eu simplement lingerie. J'ai une question. Il y a des acteurs qui tissent le coton en jersey, ce que vous cherchiez ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors, en France, il y a des acteurs français, je pense, qui tissent le coton. Oui, tout à fait. Bien sûr. Il y a, par exemple, Bugis. Je ne sais pas si vous les connaissez. Bugis, en fait, justement, c'est leur métier, vraiment, de tisser, de partir des films, des fibres et de tisser. D'accord. Après, il y a pas mal de choses à creuser parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, moi, je suis partie sur ce principe où c'est directement le tissu qui est teint. On pourrait imaginer aussi de faire teindre les chiles. Ça, c'est une bonne possibilité. Ça pourrait d'ailleurs aussi donner la possibilité peut-être de créer des modèles à motif. Oui, donc ça, c'est quelque chose qui est faisable. Après, il faudrait trouver qui peut être en capacité à teindre les fils en teinture végétale.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'ai une idée, Stéphanie. J'ai eu... Vous voyez, comme ça, c'est bien de parler ensemble. J'ai eu la chance d'aller à l'atelier Pile Couleur, donc à Roubaix, qui est... Enfin, c'est deux entreprises qui sont ensemble avec la teinturier de la justice de Roubaix. Et eux sont des spécialistes du fil depuis de très nombreuses années. Et ils ont en projet de teindre du fil à la couleur végétale. Donc... Je vous le glisse comme ça, mais ça pourrait être intéressant d'explorer cette piste de fils teintés.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, alors écoutez, c'est hyper intéressant parce que je les connais. Je ne connaissais pas ce projet dans leur bagage, si je peux dire. Et d'ailleurs, je les connais. Et pour tout vous dire, même, on lance là un petit coloris en série limitée ensemble. J'ai bien dit d'ailleurs, voilà, que là prochainement, sur un coloris lavande. Donc, c'est effectivement l'idée d'essayer de travailler. au local pour faire des séries limitées et apporter encore davantage de couleurs. Donc ça, c'est top. On peut quand même faire des choses au local. J'ai travaillé aussi, je vous parlais en amont de l'atelier Bleu Grenade. Par exemple, on a travaillé ensemble sur l'idée de recyclage d'un certain nombre de tissus que j'avais commandés en Inde que je n'ai finalement pas utilisés. Alors, ceux qui n'étaient pas de la teinture végétale, Je les ai réemployées autrement, mais ceux qui étaient en teinture végétale, avec lesquels je n'ai pas travaillé finalement. Ce que j'ai fait, c'est que... Avec l'atelier Bleu Grenade, Bleu Grenade m'a créé des tampons à l'effigie des plantes tinctoriales. Je lui ai donc passé les tissus en teinture végétale qu'on n'allait pas utiliser. Et elle, ce qu'elle a fait, c'est qu'elle a créé des impressions en teinture végétale sur ce tissu. selon un schéma que je lui avais partagé, pour qu'ensuite je puisse moi confectionner des pochettes de rangement pour les ensembles. Donc de temps en temps, j'en mets en avant, quand par exemple c'est l'anniversaire d'une consommatrice ou pour des opérations spécifiques. Et ça, ça a été fait pareil dans l'atelier parisien. Donc c'est vrai qu'il y a ces colorings en sérénité avec l'atelier et puis couleur à rouber, et le travail sur... les impressions végétales du coup avec l'atelier Bleu Grenade à Paris donc ça c'est bien mais en fait ce qui manque je pense aujourd'hui c'est quand même la possibilité

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    de faire réaliser des produits en teinture végétale sur des plus grands métrages ou des plus grosses capacités. Parce que, par exemple, je vous donne juste une idée de la petite série limitée qu'on fait avec Pile Couleur. Dans un bain de teinture, on peut teindre 50 pièces. Vous voyez ça ?

  • Stéphanie Colombo

    Alors Stéphanie, encore quelque chose que je veux vous partager. Donc pour préciser, l'épisode de Pile Couleur, il sort, c'est l'épisode 30, il va sortir début juin.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc on aura Marine et Lucie qui nous racontent le projet,

  • Stéphanie Colombo

    donc ça c'est top. Et deuxièmement, l'épisode qui est sorti cette semaine, donc jeudi, c'est avec Justine Jeans de Lyon. Donc justement pas loin du tout de vos accessoires. qui, elle, fait des métrages. Donc, je pense qu'elle arrive à 20 mètres, je crois que c'est ça, c'était 10-20 mètres, de teinture végétale. Et son obsession et son objectif, c'est l'homogénéité parfaite. Et donc, je me dis,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en parlant avec vous,

  • Stéphanie Colombo

    qu'en fait, peut-être que ce serait intéressant de rencontrer aussi Justine pour échanger avec elle, qui est juste à Lyon, en plus. Donc ça pourrait être parfait. Mais vous avez le même constat que beaucoup de personnes, c'est qu'en fait, c'est souvent des petites quantités, 2 kilos, 5 kilos. Oui, j'entends ce point de blocage, quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors écoutez, je serais ravie de rencontrer Justine, effectivement, parce que je pense que déjà, 20 mètres, ça reste une petite quantité, entre guillemets, parce que juste pour, par exemple, la dernière production que j'ai faite, j'ai acheté par coloris plutôt entre 180 et 250 mètres, voilà, pour vous donner un ordre d'idée. Et ça, c'était pour faire 3500 pièces. Donc, c'est vrai qu'après… petit à petit, la marque s'installe. C'est vrai que c'est quand même amené à se développer. C'est le sens de l'histoire.

  • Speaker #2

    Donc,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on voit que il y aurait quand même besoin d'une solution sans doute un peu plus industrielle et un petit peu moins artisanale, parce que c'est aussi les défis, en fait. C'est-à-dire que la teinture végétale, alors soit c'est très, très artisanal, c'est des pratiques un peu personnelles dans son garage où on peut se faire plaisir, soit c'est semi-artisanal et d'ailleurs même l'atelier qui réalise la teinture des métrages dans le sud de l'Inde quand on voit comment ils sont organisés on est vraiment au carrefour entre l'artisanat et l'industrie c'est pas de l'industriel, c'est du semi-artisanal il y a quelques machines mais c'est quand même extrêmement manuel dans la réalisation des peintres couleurs et voilà, c'est ça qui manque je pense peut-être aujourd'hui En France, ce serait vraiment quelqu'un qui remonte à un atelier de teinture végétale un peu plus industrialisé, avec quand même une capacité à faire des métrages un peu plus importants. Mais bon, les choses changent aussi beaucoup et je pense qu'on avance et que c'est aussi beaucoup un sujet d'actualité.

  • Stéphanie Colombo

    moi j'ai bon espoir que ce soit possible en fait je pense que là sur le podcast on a reçu justement on va recevoir David Godineau donc de Alliance Machine Textile qui lui lance la première machine à teindre de la taille d'une machine à laver mais qui fait des bains genre si je dis pas de bêtises je crois que c'est 5 kilos qui peut teindre 3 ou 5 kilos donc comme dit et donc ça sera l'épisode qui arrive et on a eu beaucoup d'invités sur le podcast qui ont parlé

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme vous,

  • Stéphanie Colombo

    du semi-artisanal et l'étape d'après entre la teinture artisanale et des plus grandes quantités. Je pense que vous êtes nombreuses à avoir le souhait. La demande doit être là, vu que tout le monde se creuse les ménages. Je pense que ça va émerger prochainement et qu'il y a déjà des belles avancées. En tout cas, dans les invités que j'ai eus, c'est souvent abordé ces sujets. Je trouve ça génial que, justement, via le podcast, ces idées puissent cheminer et qu'entre vous, vous puissiez vous... vous rencontrer, etc. Je comprends bien du coup le chemin de vos produits. Donc, comment vous les vendez, vos produits ? Les circuits, les canaux de vente, de distribution, c'est quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, aujourd'hui, j'ai principalement trois canaux de distribution. Donc le premier, c'est le site internet, ce que j'ai construit vraiment tout au démarrage. Là, je dirais que c'est assez classique, c'est un site de vente marchand. J'ai essayé de le faire le plus didactique possible, parce que c'est vrai que vendre par internet de la lingerie, ce n'est pas forcément quelque chose d'évident. C'est vrai qu'on aime bien essayer, c'est normal. Mais c'est quand même possible. Ce que j'ai fait, c'est que j'ai intégré, par exemple, une vidéo d'aide pour prendre ces mensurations. On va dire un peu dans les règles de l'art. Essayer de trouver la taille qui correspond le mieux dans la gamme. Après bien sûr, il faut être très disponible aussi pour accompagner les consommatrices.

  • Speaker #2

    Parfois,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    effectivement, quand j'ai des consommatrices qui ont commandé un modèle qui ne leur convient pas, j'essaye d'en proposer un autre en comprenant un petit peu quelles sont leurs attentes et ce qui n'a pas été au moment de l'essayage. Mais en tout cas voilà, ça a été la première chose que j'ai mis en place, même si je n'ai jamais cru. pouvoir vendre de la lingerie en faisant juste un e-commerce. Ça, pour moi, c'est... Alors, je suis un peu l'ancienne génération aussi, avec... On a parlé tout à l'heure de la distribution, mais du monde du magasin physique. Donc, je pense que, de toute façon, l'avenir est un peu à... On va dire, pour employer ce terme très usité en ce moment, au cross-canal, et au fait de, effectivement, proposer des produits sur différents canaux, à la fois digitaux et physiques. Donc après, ce que je fais beaucoup aussi, c'est que je suis très présente sur les salons bio. Il y a un grand nombre d'événements et de salons bio en France, d'ailleurs même un petit peu au-delà des frontières, notamment je pense à la Belgique. Et ça, c'est très intéressant parce que je me rends compte en fait que sur ces salons, je rencontre vraiment des consommateurs qui sont à la recherche de produits sains, de produits naturels, de produits qui sont bons pour eux parce que finalement… L'idée de ma lingerie, c'est quand même avant tout une lingerie qui permette de prendre soin de soi, parce que ça ne devrait jamais nous contraindre. En fait, ça ne doit plus être un cocon clairement qu'une contrainte. Et je pense que ça peut nous aider à prendre soin de nous. Et finalement, il y a une bonne synergie entre ce que viennent chercher les consommateurs sur les salons bio et les produits. Et ça, ça fonctionne bien. C'est vrai qu'en général, je remarque que c'est vraiment la couleur. C'est les couleurs végétales qui attirent les gens à distance. Et puis après, quand il s'approche, on commence à discuter un petit peu. C'est vraiment la douceur des matières, c'est vraiment le confort, c'est vraiment le fait que c'est l'idée d'une lingerie qu'on ne ressent pas quand on la porte, en fait, qui se passe complètement oubliée. Et ça, les gens sont très en demande de ça, en fait. C'est d'ailleurs, il faut savoir quand même qu'aujourd'hui, le premier critère de choix pour sa lingerie, c'est le confort, avant même l'esthétique. Bien sûr, ça reste important, l'esthétique, le prix, etc. C'est vraiment, on est quand même dans une recherche très hédoniste en fait, au niveau des produits.

  • Speaker #2

    Et puis d'autant plus,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    j'ai envie de dire pour la lingerie, parce qu'on la porte quand même en moyenne 16 heures par jour, c'est beaucoup. C'est des choses qu'on met finalement sur des zones assez sensibles de notre corps. Et comme je disais en amont, aujourd'hui on fait un peu attention à ce qu'on mange, on fait attention à avoir une activité physique, mais on ne fait pas toujours très attention à ce qu'on met sur soi. Et franchement, moi, lors de la genèse du projet, quand je me suis rendue compte de ce qu'on mettait réellement sur nous, je me suis un peu dit qu'on était des dingues en fait. Et qu'il fallait vraiment être plus sensible à ça et faire plus attention. Parce que dans mes consommatrices, il y a des personnes qui... qui sont intéressées parce qu'elles sont en recherche de produits éthiques et co-responsables, parce qu'elles sont en recherche de produits très confortables,

  • Speaker #2

    très doux et qui sont naturels.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais j'ai aussi des gens, et ça j'ai à peu près 15% de mes consommatrices, qui sont des personnes qui ont des problèmes de santé, soit d'allergie, d'un nombre de composants. Pas mal de femmes aussi en post-concert du sein, qui une fois qu'elles ont fait une chirurgie reconstructive, n'arrivent pas à trouver des choses qui soient suffisamment douces et qui leur aillent. Donc voilà, je pense que pour toutes ces raisons, il y a vraiment besoin de produits très naturels. Et pour finir sur la question des réseaux de distribution, en fait, aujourd'hui, je suis aussi dans tout un travail pour me faire référencer dans les boutiques de mode éthique. Voilà. D'accord. C'est un travail un peu plus de longue haleine. Encore une fois, n'étant pas de ce marché au départ, je n'ai pas forcément les réseaux, le carnet d'adresses. C'est un gros travail de démarchage, de prospection, d'aller rencontrer une gérante boutique de mode éthique. Mais bon, ça progresse. Je suis déjà référencée sur Paris, sur Toulouse, en discussion sur Nancy. C'est vraiment ces trois canaux-là, principalement de distribution, que je travaille aujourd'hui. Le site internet, les salons bio, les boutiques de mode éthique. Et puis là je suis en train de réfléchir aussi à essayer de mettre en place un service un peu de boutique à domicile. Ça faut, voilà, je suis d'accord avec Creuse un peu, mais je pense aussi que pour avoir fait des tests, ça peut s'y prêter. sans aller forcément dans la vente à domicile, mais plus vraiment un service. C'est moi et puis par la suite peut-être avec une équipe qui irait à la rencontre des personnes pour pouvoir essayer les produits dans des bonnes conditions et vraiment apporter du conseil en fait. Et de l'aide au choix.

  • Stéphanie Colombo

    Top ! On m'a parlé des couleurs. Quelle plante vous utilisez pour vos couleurs ? Donc si j'ai bien compris, il y a huit coloris dans la gamme, plus des coloris qui arrivent lavande avec pile couleur. Quels sont vos huit coloris et avec quelles plantes vous faites ces belles couleurs ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, dans mes huit coloris, en fait, j'ai deux coloris différents sur les verts. J'ai un vert un petit peu plus anis et un vert un petit peu plus olive. J'ai également pas mal de coloris dans les tonalités chaudes avec un coloris qui s'appelle Ternesienne. Comme son nom l'indique, on est sur un rouge orangé légèrement brun. J'ai également un rose qui va tirer un peu vers le fuchsia. le coloris fleur de lotus, un rose un peu plus floral, un peu plus proche on va dire du rose bonbon, qui est le coloris fleur d'orchidée. J'ai deux coloris roses beaucoup plus pâles en fait. Un coloris qui va tirer un peu plus vers le chair qui est le bois de rose. Et puis le coloris sable rose qui est un rose vraiment très très très très pâle. Et le coloris d'étume de mer qui pour le coup est réellement fait avec de l'étume de mer en partie. C'est vrai ? Qui est un écruche. Ouais, ça c'est assez dingue en fait. Ah non,

  • Stéphanie Colombo

    c'est quoi ça ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et finalement on peut aussi teindre avec d'autres composants naturels non végétaux.

  • Stéphanie Colombo

    C'est incroyable. L'écume de mer. Donc, attendez, parce que moi, je ne suis pas proche de la mer, mais l'écume de mer, c'est la mousse qui arrive avec les vagues.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est la mousse qui arrive avec les vagues, qui est utilisée, qui est séchée, et qui va donner un coloris clair, mais qui va tirer un petit peu vers le jaune, beige, très clair, en fait. Je vous dis, c'est proche d'un écrou, mais très chaleureux.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok, je ne savais pas. Et alors du coup, vous avez donné des noms fleurs d'orchidées, etc. Mais ce n'est pas teint avec les orchidées. Voilà,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors, non, alors, ça, c'est des coloris. Donc, c'est vrai que pour moi, c'est évident d'avoir des noms de coloris végétaux. Après, au niveau des plantes de la teinture, alors, en fait, l'atelier va utiliser à la fois des plantes assez classiques et usitées en teinture végétale. Je pense notamment déjà à la garance, qui est quand même la plante emblématique de la teinture végétale. On va utiliser également des écorces de grenade. des pelures d'oignons, du basilic. Donc tout ça, c'est des plantes assez classiques. Mais après, en fait, ce qui se passe, c'est que comme au niveau de sa pratique, l'atelier, il faut imaginer que l'atelier, il est vraiment situé dans la forêt équatoriale dans le sud de l'Inde. C'est vraiment toute une agro-influencé de production. Et en fait, la particularité, c'est que cet atelier ne travaille pas à la base de pigments, mais directement à partir des plantes. En fait, ils vont râler autour de la forêt équatoriale. C'est ça aussi que je trouvais... C'est très sympa de le dire, le fait que ce soit complètement local, même si c'est local en Inde et pas en France. Mais ils vont ramasser les plantes, donc ils utilisent également beaucoup de plantes endémiques du sud de l'Inde. Alors par exemple, ils vont utiliser du veine badame, du marousier, une plante qui s'appelle flamme de la forêt. qu'est-ce qu'il y a également ? il y a de l'éclipte blanche donc ça, ça ressemble un petit peu à une petite marguerite donc un certain nombre de plantes que nous forcément on connait moins parce qu'elles poussent pas tellement dans notre environnement chez nous mais qui sont vraiment on va dire locales dans cette forêt et d'ailleurs ce qui est intéressant aussi je trouve dans la pratique de cet atelier c'est que les tissus sont teints plusieurs fois ça c'est aussi pour qu'il y ait une bonne homogénéité, une bonne tenue de la couleur, au moins trois fois en général. Et à la fin, l'eau est filtrée à chaque fois qu'elle soit réutilisée, mais à la fin du process, l'eau est filtrée et elle sert à irriguer les champs environnants. Donc on est vraiment aussi dans une utilisation qui est finalement en circuit fermé un petit peu autour de cet atelier.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, super. J'ai bien fait de poser cette question-là, parce que c'est vrai que c'est intéressant d'avoir des noms de plantes locales en Inde. Alors du coup Stéphanie, si ça vous va, on passe sur une partie de l'épisode plus sur les inspirations, des questions plus courtes, un peu en tac au tac. Est-ce que si vous étiez donc une plante tinctoriale, laquelle seriez-vous et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, pas évident comme question. Il y a énormément de plantes que j'aime bien. Je dirais peut-être le margousier, aussi appelé nîme. Peut-être que ça parlera plus à certains, qui est utilisé dans le coloris feuille de thé. Parce que déjà, il a un nom très évocateur. Il signifie en fait qu'il donne bonne santé. Et puis, c'est une plante que je trouve très esthétique, très actuelle, parce que tout s'utilise en fait dans le margousier. avec le jus des feuilles, on peut soigner les maladies infectieuses. Les pousses et les fleurs peuvent se manger. Et puis, on utilise les feuilles en teinture végétale.

  • Stéphanie Colombo

    Top. Une plante hyper complète. Si vous aviez un livre qui vous a inspiré, un livre qui vous a plu, soit sur la lingerie, soit sur la couleur végétale, soit sur les plantes, est-ce que vous pouvez nous en citer un ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors ça, j'aurais du mal à vous en citer. C'est vrai que j'ai vraiment beaucoup plus appris sur la lingerie et les plantes par mes échanges avec toutes les personnes que j'ai pu rencontrer qui sont expertes dans ce domaine-là. Je n'ai pas de livre particulier qui me vient en tête.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Stéphanie Colombo

    Est-ce que vous avez une source d'inspiration, que ce soit une personne, un compte Instagram, j'en sais rien, une source d'inspiration qui vous inspire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, pas particulièrement. Je dirais qu'après, je suis quand même beaucoup inspirée par la peinture, d'une manière générale, parce qu'en fait, je suis une grande amoureuse des couleurs. J'adore la couleur. J'ai moi-même dessiné, peint pendant pas mal de temps. Donc, je dirais surtout la peinture en général. La peinture, les tableaux. Mais pas un artiste en particulier. D'accord, on va suivre le global.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord. Si je vous demandais trois actions qui pouvaient inciter le réemploi de la teinture végétale à grande échelle, vous diriez quoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Trois actions. Alors déjà peut-être avoir davantage de surface cultivée avec des plantes végétariales, parce que ça reste assez bien quand même, malgré tout aujourd'hui sur le territoire. Je dirais également… un peu pour faire le point avec ce qu'on a dit tout à l'heure, trouver une solution sans doute relativement industrielle pour pouvoir teindre des tissus à plus grande échelle. Et puis en troisième point, je pense qu'il y a un vrai enjeu autour de l'eau, de l'utilisation de l'eau parce que néanmoins la teinture, qu'elle soit végétale ou pas d'ailleurs, mais utilise énormément de ressources en eau. Et je pense qu'un des enjeux pour le futur, il est là. Il est comment réussir à teindre. en envoyant beaucoup moins d'eau en fait.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'as des fermes à te dégager.

  • Stéphanie Colombo

    C'est ça. Une question assez personnelle mais que j'ai posée aux autres actrices sur la lingerie. Aujourd'hui, peut-on vivre de la teinture végétale seule ? Sans activité à côté ? Est-ce que c'est viable ? Comment ça fonctionne ? Quel est votre avis là-dessus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors moi je pense qu'on peut tout à fait en vivre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas en vivre alors qu'on peut vivre d'une activité de lingerie plus classique. Je pense qu'aujourd'hui quand même... Même si la teinture végétale est en renaissance globalement au niveau du monde, mais en tous les cas, sans doute par rapport à ce qui se pratiquait il y a un certain temps, on arrive à faire des couleurs relativement homogènes, qui ont une bonne tenue dans le temps. Je pense qu'il y a une infinité incroyable de coloris qui peuvent être développés. Je pense qu'on peut travailler à peu près toutes les formes en teinture végétale. C'est vrai que pour le moment, moi, je suis partie sur de l'uni, mais si on travaillait sur la base de filetin, ce ne serait pas du tout impossible de créer également de la lingerie avec des motifs. Moi, écoutez, ça me paraît faisable et je dirais même que je pense que je vais pouvoir commencer à me rémunérer à partir de l'année prochaine, ce qui est bien aussi pour assurer la qualité. Donc je ne vois pas de frein particulier, si ce n'est de dire peut-être quand même qu'en teinture végétale, on peut faire de la lingerie, on peut faire des vêtements de nuit, ça c'est un peu ma prochaine étape. On pourrait imaginer aussi faire un peu des vêtements d'intérieur, par contre le seul frein que je vois réellement, c'est quand même des vêtements pour l'extérieur, parce qu'il y a quand même cette problématique de la couleur qui va passer plus facilement quand elle est exposée au soleil. Mais en tout cas, pour tout ce qui est vêtements de dessous, vêtements d'intérieur, je pense qu'on peut tout à fait en vivre comme n'importe quelle entreprise de lingerie classique.

  • Stéphanie Colombo

    D'accord, ok. J'allais vous poser comme avant-dernière question, quels sont vos projets pour vous Stéphanie, pour la suite ? Quel type de produit vous aimeriez développer ? Est-ce que vous avez des idées de couleurs, des idées de partenariats ? Quelle est la suite pour vous dans les mois qui arrivent ? Moi, il y a des mois qui arrivent.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bien sûr. Alors du coup, écoutez, moi je travaille là sur la fin d'année, sur le développement d'une collection de vêtements de nuit. Parce que finalement, on porte à peu près 16 heures par jour notre lingerie à même le corps, mais le deuxième vêtement qu'on porte le plus à même notre corps pendant relativement longtemps, c'est les vêtements qu'on met pour dormir. Donc en fait, je suis en train de développer du coup, avec les modélistes, une gamme avec un pyjama pour l'hiver prochain. un bas et puis un haut à manches longues. Et on travaille aussi sur une nuisette et puis un petit caraco qui pourra servir soit de caraco, soit de haut de pyjama. Donc, une gamme de nuit. Pour l'année prochaine, en fait, ce que je souhaiterais vraiment faire,

  • Speaker #2

    c'est développer des nouveaux modèles,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    notamment pour les soutiens-gorges, parce que je me rends compte, en fait, c'est vrai que ce qui est très intéressant en allant sur les salons bio, c'est qu'on est tout le temps en contact avec le consommateur. Et ça, c'est génial parce que... On est au plus près des attentes et des besoins des personnes. Et aujourd'hui, je me rends compte qu'il n'y a quasiment aucune offre existante sur des produits naturels pour les personnes qui sont en bonnet F et G, qui ont des poitrines assez fortes. Alors déjà, d'une manière générale, il y a moins de produits, mais elles ne trouvent rien du tout en matière naturelle. Donc ça c'est vraiment des choses à développer et puis j'aimerais aussi enrichir un petit peu avec des nouveaux modèles, je ne vais pas faire une gamme pléthorique mais peut-être on va dire deux nouveaux modèles de haut, deux nouveaux modèles de bas en 2024. Et puis par la suite, moi j'aimerais aussi développer une gamme pour les hommes, parce qu'il n'y a pas de raison. Je me dis,

  • Stéphanie Colombo

    ah génial !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ils ont besoin d'avoir des choses qui soient saines pour eux. C'est vrai que pour avoir pas mal discuté avec des gynécologues, il y a quand même aussi un vrai sujet aujourd'hui autour de la baisse de la fertilité au niveau des femmes, mais aussi des hommes. Alors bien sûr, il y a des tas de facteurs environnementaux, je ne dis pas que c'est lié uniquement à ce qu'on met sur soi, mais ça peut quand même y participer. Donc voilà, autant... mettre aussi des choses saines.

  • Stéphanie Colombo

    donc voilà j'oublie pas les hommes je les ai dans le coin de la tête c'est je rebondis c'est l'épisode qu'on a enregistré l'épisode 24 avec Audrey Millier qui dans son livre qui s'appelle le livre noir de la mode indique la baisse enfin on en parle la baisse de fertilité liée au colorant chimique qu'il y a dans nos vêtements et elle dépose un texte au parlement européen justement là dessus pour qu'on soit plus vigilants sur les colorants synthétiques donc vous êtes complètement dans le dans le vrai c'est pas que en tout cas son livre je l'ai pas là puisque j'ai fini de le lire son livre je vous le recommande et je vous dis c'est l'épisode je vous viens de le dire le 24 c'était hyper intéressant ouais C'est génial et Audrey, elle nous livre aussi sur tout l'aspect, comment c'est pratiqué la teinture dans le monde et l'impact. Donc vraiment de la teinture, on a fait un focus. Et elle parle également du coton bio. Donc je pense que ça va vous plaire. J'ai une dernière question Stéphanie. La tradition, c'est de se passer le micro. Donc je voulais savoir à qui vous aimeriez passer votre micro pour que j'aille interviewer cette personne.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, je pensais à un certain nombre d'intervenants, mais que vous avez déjà interviewé, Pauline. Mais je dirais bien, écoutez, je dirais bien à Odi de l'atelier Bleu Grenade, qui a réalisé notamment… Alors, elle, c'est intéressant parce qu'elle travaille peu le coton bio, elle va plus travailler en fait des écheveaux de laine ou de la soie. Elle a notamment réalisé des productions pour laine paysanne. Je ne sais pas si vous les connaissez. je pense que ça pourrait être très intéressant et puis en plus si vous voulez y aller en mode reportage c'est vraiment intéressant à visiter elle est d'ailleurs installée aussi avec une céramiste qui fait de très jolies choses ok

  • Stéphanie Colombo

    bon super est-ce que vous avez un mot de la fin Stéphanie ou est-ce qu'on s'arrête là est-ce que vous avez quelque chose à nous nous dire un plus ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoutez, peut-être juste souhaiter que collectivement, tout cet univers de la teinture végétale arrive ensemble à grandir, à se démocratiser davantage, à se faire connaître. Je pense que c'est le bon moment. Je pense qu'il y a une vraie volonté aujourd'hui des consommateurs pour aller vers des choses saines, naturelles, qui font du bien, qui sont... qui sont rassurantes aussi, parce que ce côté très authentique des plantes, c'est quelque chose qui est rassurant aussi, je pense, pour les gens. Et voilà, moi, je crois vraiment au développement, à la démocratisation de la teinture végétale. Et je pense aussi que plus ça se développera, plus on arrivera aussi à proposer des choses avec des prix qui viendront de plus en plus raisonnables et qui permettront vraiment d'aller toucher plus et d'offrir, on va dire, ce procédé bienfaisant à de plus en plus de personnes.

  • Stéphanie Colombo

    Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction à ArtEcoVert et présentation de Stéphanie Colombo

    00:00

  • Le parcours de Stéphanie et son arrivée à la teinture végétale

    00:44

  • La genèse de Natura Feel et l'impact du Covid sur la lingerie

    03:56

  • Les défis de développement de produits et de sourcing

    08:14

  • La première production et le processus de création

    19:42

  • Les canaux de distribution et l'importance des salons bio

    34:25

  • Les plantes tinctoriales et les coloris de la gamme de lingerie

    40:21

  • Conclusion et vision pour l'avenir de la teinture végétale

    54:41

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