Laurence Loiseau David - Le Bleu de Lo -  Livre Impressions Textiles, découverte du cyanotype, tataki zomé et Ecoprint cover
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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

Laurence Loiseau David - Le Bleu de Lo - Livre Impressions Textiles, découverte du cyanotype, tataki zomé et Ecoprint

Laurence Loiseau David - Le Bleu de Lo - Livre Impressions Textiles, découverte du cyanotype, tataki zomé et Ecoprint

1h14 |05/10/2023
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Laurence Loiseau David - Le Bleu de Lo - Livre Impressions Textiles, découverte du cyanotype, tataki zomé et Ecoprint

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée, Laurence Loiseau-David, auteur passionnée du livre "Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomé". Laurence, qui a découvert le cyanotype il y a cinq ans, nous raconte son parcours inspirant et comment elle a intégré ces techniques d'impression végétale dans son travail avec les enfants. Elle partage avec nous l'impact profond que cela a eu sur son écriture et sa vision artistique.


Au fil de cette conversation enrichissante, Laurence nous éclaire sur les aspects techniques du cyanotype, une méthode qui allie beauté et science. Elle nous explique les matériaux nécessaires, le processus d'impression et les réactions chimiques qui rendent cette technique si unique. À travers cette exploration, elle souligne l'importance de la botanique et de la connaissance des plantes dans ces pratiques artistiques, évoquant les parallèles fascinants entre le cyanotype et la teinture végétale.


Saviez-vous que les plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance jouent un rôle essentiel dans la création de couleurs vibrantes et durables ? Laurence partage également des conseils pratiques sur les plantes à utiliser, les colorants biosourcés, et des astuces pour réussir l'éco-print. Ce partage de savoirs est d'une grande richesse, surtout dans un monde où la pédagogie et la transmission des connaissances deviennent primordiales.


À travers cet échange, vous découvrirez la beauté et la diversité des couleurs végétales, mais aussi leur place incontournable dans l'art contemporain. Laurence nous rappelle avec une citation inspirante : « Les plantes sont des artistes, et nous ne faisons que les accompagner dans leur création. » Ce petit teasing vous invite à écouter les conseils d'experts sur la préparation des supports, la coloration capillaire végétale et l'utilisation de pigments végétaux pour sublimer vos créations.


Ne manquez pas cet épisode qui met en lumière l'agriculture tinctoriale et l'importance des fibres naturelles dans le processus de teinture. Que vous soyez amateur d'art, passionné de botanique ou simplement curieux d'en savoir plus sur les couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous !


Pour en savoir plus sur Laurence et son travail, consultez les liens utiles dans la description. Belle écoute à tous, et merci de rejoindre notre communauté engagée autour de l'art et de l'écologie.


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Val. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Laurence Loiseau-David. Bonjour Laurence.

  • Laurence Loiseau David

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Laurence, j'ai eu la chance de lire votre livre et votre livre qu'on va citer, Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomée. Donc ça a forcément aiguisé ma curiosité, surtout sur la partie cyanotype que je ne connaissais pas vraiment. Je voulais d'abord vous poser la question de savoir... Comment vous en étiez arrivée à cette idée de bouquin que vous nous racontiez un petit peu votre parcours ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, mon parcours. Pour arriver au cyanotype, déjà dans un premier temps, c'est la première technique que j'ai découverte il y a à peu près 5 ans. En fait, c'est par le biais d'un photographe que je connais qui pratique cette technique. Et je n'avais pas l'idée qu'on pouvait faire cette technique sur du tissu. Et en fait, je trouvais ça tellement beau, enfin ce bleu, je trouvais ça vraiment magnifique. Et en cherchant un petit peu, je me suis rendu compte qu'en effet on pouvait travailler sur le tissu. Donc je suis tombée dans la marmite du scénotype à ce moment-là. En sachant que moi je travaille surtout le tissu puisque je suis couturière, je modélise des formations et c'est pour ça que je travaille essentiellement avec le tissu. Je travaille donc après l'éco-print, j'ai découvert aussi en fait avec mes recherches, avec le cyanotype, je me suis dit bah en fait explorer les différentes teintures, les impressions et donc je me suis mis aussi à faire des teintures, teintures à l'oignon, teintures avec les avocats etc. Enfin voilà, je suis tombée là-dedans et donc l'éco-print j'ai découvert par Bestebona en fait, voilà. J'avais entendu parler du diaphylite et voilà. Et en fait, ça s'est fait naturellement. Puis le tataquisomé, c'est pareil, c'est venu parce que j'ai été 13 ans assistante maternelle. Donc, je m'occupais d'enfants jusqu'à l'année dernière. Et pendant l'accueil des enfants, on était beaucoup dehors. En fait, je suis formée à la pédagogie Montessori. Et j'étais donc aussi formée en tant que passeuse de nature. Et tout naturellement, en fait, on était très souvent dans le jardin, parce que j'ai la chance d'habiter à la campagne, d'avoir un grand jardin, et donc les enfants étaient souvent dehors. Et en fait, on ramassait évidemment, on explorait que ce soit les fleurs, les fruits, tout ce qui poussait, mais aussi les petites bêtes. Et naturellement, on en est venu à se dire que ces fleurs, elles faisaient des couleurs, et j'ai fait un peu de recherche, c'est là que j'ai trouvé le fameux tataki zoné, donc le marcelage de plantes. Et donc c'est grâce à ce métier avec les enfants, d'acquérir des enfants, que j'ai découvert cette troisième technique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors comment vous êtes venu à rassembler ces trois méthodes enfin ces trois techniques dans un livre et à proposer du coup votre votre votre bouquin comment ça s'est fait vous avez eu l'idée quand combien de temps ça vous a pris d'écrire tout ça et de de trouver surtout les magnifiques photos que vous avez faites comment voilà est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu le projet

  • Laurence Loiseau David

    Alors, tout d'abord il faut savoir que j'ai écrit déjà trois livres. Donc en fait j'ai écrit un livre en 2017 qui s'appelle Je fabrique mon matériel monté souris aux éditions La Plage, puis Des histoires à coudre Donc ces deux livres sont vraiment axés sur le monde de la petite enfance puisque donc j'ai été assistante internet comme je vous disais pendant une dizaine d'années et que le monde de la petite enfance a toujours été plus ou moins un monde dans lequel je me plaisais. Donc je créais beaucoup pour eux et donc j'ai eu la chance d'être mise en relation par Linda Louis qui est la photographe de tous mes ouvrages. En voyant mon travail, elle m'a dit mais voilà, tu devrais vraiment en faire un livre Ce qui me paraissait totalement fou parce que moi j'étais dans mon métier, je créais pour eux mais alors sans arrière-pensée. Et en fait ça s'est fait comme ça, les éditions La Plage m'ont contactée en me demandant si ça serait possible en effet que je leur présente un synopsis. Donc ça c'était pour le premier, le matériel Montessori. Et puis il s'avère que je me suis lancée dans l'aventure parce que je me suis dit pourquoi pas, même si je ne voyais pas trop ce que j'allais pouvoir dire dans un livre. Et puis en fait c'est un livre de loisirs créatifs, ce sont des tutos, coutures, etc. Et en fait je me suis pris au jeu, donc ça a commencé comme ça. J'ai écrit ce premier livre, après des histoires à coups, donc pareil, ça s'est fait à la suite dans les deux années qui ont suivi. Et Idées Coutures pour Sortie Nature qui est sortie l'année dernière, donc là aux éditions Terre Vivante pour le coup. Voilà, donc toujours en lien avec la nature. Et donc dans ce troisième livre, je commençais à parler de mes expériences de cyanotype et de tata-chizomé, que je pratiquais aussi avec les enfants d'ailleurs. Et donc j'en parle déjà dans ce troisième livre succinctement, parce que ce n'était pas le sujet, mais voilà, je parlais déjà de ces deux passions qui étaient là. Et naturellement, ça c'était en 2022, j'ai eu mon éditrice, Céline Lelameur des éditions La Plage, qui m'a demandé si j'avais d'autres projets. Je n'avais pas nécessairement l'idée d'écrire un livre sur ces techniques d'impression végétale, mais en tout cas le cyanotype, ça me tenait à cœur. Il n'y avait pas eu encore d'ouvrage de publié, et je me disais quand même que j'aimerais transmettre cette passion que j'ai, dans laquelle je suis tombée, et peut-être en effet encore écrire un livre, même si je n'avais pas forcément beaucoup de temps, parce que j'avais d'autres projets. Mais voilà. du coup elle est partie en me disant moi je suis d'accord mais j'aimerais que tu mêles les autres techniques que tu pratiques même si tu les pratiques à moins grande échelle que tu en parles aussi donc ça s'est fait comme ça et on s'est dit ok c'est parti pour des impressions végétales et du coup on a mixé tout ça et voilà et donc les photos sont toujours de Linda Louis magnifique et ces photos en partie en grande partie chez moi dans mon jardin mais aussi chez une amie qui s'est mise donc je suis partenaire d'ailleurs dans le livre parce qu'elle m'a donné pas mal de plantes qui s'est lancé dans la culture de fleurs bio comestibles et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'ornements mais surtout des fleurs comestibles voilà d'accord ok alors moi ce qui m'a plu quand j'ai lu parce que je me suis dit oh mince Pauline cyanotype tu t'éloignes un peu du sujet de la couleur végétale etc et en fait En lisant le livre, je me rends compte qu'il y a quand même des parallèles, il y a quand même des choses en lien, on en parlera par la suite, mais donc j'aimerais vraiment que vous puissiez nous expliquer la technique du cyanotype, et notamment aussi la réaction chimique qui se passe, et un peu le vocabulaire, parce qu'en fait c'est un nouveau monde à explorer, avec ses propres mots de vocabulaire, mais des civilitudes quand même avec la teinture végétale, et donc j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu cette technique du cyanotype.

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait, en effet, ça peut s'éloigner de la teinture végétale. C'est pour ça que d'ailleurs, on a appelé ce livre Impression végétale parce qu'en effet, ce n'est pas de la teinture pure, comme à proprement dit, on fait avec… Même l'écoprint en fait partie, mais le cyanotype en tout cas, n'est pas de la teinture, ce n'est pas de l'indigo, ce n'est pas du pastel des peinturiers, voilà. Cependant, même si on utilise deux solutions chimiques, que je vous détaillerai après, Il s'avère que moi qui est passionnée par la nature, la faune et la fleur qui m'entourent et éventuellement des plantes que j'utilise pour faire la cuisine avec lesquelles je fais de la teinture, je me disais que le cyanotype m'a vraiment permis de façon plutôt facile au départ, quand on commence, à me remettre à vouloir connaître le nom des plantes qui m'entourent. Et je me suis dit, au-delà de l'aspect de la teinture ou de l'impression, je me suis dit que c'était quand même hyper important, et je le voyais bien avec les enfants que j'accueillais notamment. que tout de suite on avait besoin de nommer et de dire, tiens, je mets cette plante, mais quelle est cette plante ? On a une empreinte, on a un négatif, on a un positif, puisque c'est ce qui se passe avec le cyanotype, puisque c'est un procédé photographique. Et du coup, je trouvais ça hyper intéressant et hyper enrichissant de pouvoir relier le cyanotype au monde du végétal et donc de nous-mêmes, de nous relier un peu plus à ce qui nous entoure. C'est pour ça que je conseille souvent de pratiquer d'abord avec les plantes qui nous entourent pour se réapproprier un petit peu même les fameuses mauvaises herbes, etc. qui font des magnifiques empreintes parce qu'elles ont des contours. En fait, c'est vrai qu'avec le cyanotype, par exemple, on n'a pas toujours le bleu, le bleu de Prusse qui soit plus ou moins prononcé. Mais ce qui est intéressant, c'est la forme. On va aborder le végétal d'une autre manière, mais du coup, je trouve qu'il y a un parallèle qui est intéressant avec la teinture végétale sur le fait qu'on se réapproprie le végétal et qu'on essaye de donner du sens, de le protéger, de le respecter. On ne cueille pas n'importe comment quand on prélève, etc. d'ailleurs j'en parle dans le livre de la façon dont on cueille la façon dont on va pouvoir conserver puisque le cyanotype ça permet aussi quand même de pouvoir se faire un joli herbier quand on commence un petit peu à être passionné et tout on commence à collecter, à garder un spécimen de chaque, à le nommer à regarder là où on l'a trouvé etc et du coup je trouve ça hyper intéressant de pouvoir se relier au végétal de cette façon là Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors après pardon c'est ce que j'allais dire c'est l'anatomie de la plante moi quand je voyais vos dessins c'est bête mais je me dis ah ouais ça je sais ce que c'est et en fait pareil quand je regarde même sur la couverture on arrive à identifier les plantes quand même quand on est passionné par leur anatomie et les singularités des feuilles découpées donc oui j'entends bien votre approche par rapport aux plantes pardon je vous ai coupé non je vous ai coupé

  • Laurence Loiseau David

    Du coup, j'ai découvert la botanique. C'est vrai que j'avais quand même tendance à vouloir identifier, à vouloir m'intéresser de plus près, même aux diverses variétés, à la découpe des feuilles, alternées, etc. Et en fait, j'ai découvert Verneuil, qui est l'étude de la plante. C'est un super livre qui date du début du siècle, dans lequel il y a... graphiquement il répertorie en fait tous les motifs que l'on trouve dans les plantes et donc on peut l'utiliser dans les beaux-arts etc. C'est vraiment un ouvrage, en tout cas moi quand je l'ai découvert, qui m'a vraiment donné l'idée d'explorer encore plus le végétal et de partir à la recherche en fait de ces formes graphiques etc. que l'on peut du coup retrouver dans le cyanotype.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    La technique du cyanotype, vous pouvez nous expliquer ce procédé, cette réaction ?

  • Laurence Loiseau David

    Historiquement, le cyanotype date de 1842. On a presque 200 ans de découverte de ce procédé, qui est un procédé photographique, puisqu'il est apparu juste au moment des prémices de la photographie. avec le talbotype, le caliotype, etc. Et donc c'est John Herschel, qui est donc un scientifique, astronome, enfin il avait été mathématicien, bref, une palette incroyable, qui est donc anglais, et qui a découvert ce procédé. Alors ce procédé, il a été découvert en mélangeant des molécules de fer, On a donc en premier une solution de ferricianure de potassium et une deuxième de citrate de fer ammoniacale vert ou citrate d'ammonium ferrite. Et donc il s'est rendu compte que ces deux solutions, quand elles étaient mélangées, elles devenaient photosensibles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Laurence Loiseau David

    Voilà, donc en exposant le mélange qui avait été badigeonné sur une feuille de papier, en mettant un négatif ou quelque chose dessus, les UV provoquaient du coup une réaction chimique sur ce qui était exposé, mais pas sur la partie qui était recouverte par l'objet ou le négatif. Et donc ensuite, au rinçage, on obtient ce fameux bleu, le bleu de Prusse, que l'on obtient principalement. s'il y a le bon temps d'exposition, la bonne quantité de badigeons, etc. D'accord. Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est deux solutions qu'on vient mélanger ensemble. Et vous avez dit, on badigeonne. Donc, par exemple, pour se représenter, c'est sur la feuille qu'on vient badigeonner la solution et on la pose sur un support. Comment ça fonctionne ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait les solutions, donc déjà à la base ce sont des poudres, donc on peut maintenant évidemment acheter des kits avec des solutions qui sont toutes diluées, mais à la base ce sont des poudres que l'on peut donc acheter en poudre et diluer nous-mêmes. Donc ça il y a les proportions que j'indique d'ailleurs dans mon livre. Une fois qu'on a dilué ces deux solutions, indépendamment, il faut les mélanger à part égale. C'est-à-dire que par exemple, je souhaite badigeonner une feuille de papier, donc il faut du papier suffisamment épais parce qu'il va être rincé. Donc on utilise en général du papier aquarelle, donc d'un grammage en général pas moins de 240 grammes par mètre carré, ou encore mieux du 300 grammes. Et donc ces deux solutions, on va par exemple prélever 2 ml de féricianure de potassium, 2 ml de citrate de fer ammonia calvaire, et on les mélange dans un récipient à autre, évidemment, et on va touiller de façon à bien mélanger les deux solutions. Il ne faut surtout pas, quand on prélève dans chaque flacon, prendre la même seringue par exemple, parce que si je mets quelques gouttes de féricianure dans le citrate de fer ou l'inverse, on va commencer à polluer entre guillemets le principe actif qui fait que ça va commencer à virer dans nos solutions de base. Donc là, il faut être vigilant au départ. Une fois qu'on a bien mélangé nos solutions, tout ça en général on est à l'abri des UV, puisqu'en fait une fois que c'est mélangé, les UV peuvent agir assez vite. En fonction de la saison, il faut être vigilant. Et donc là quand je dis on badigeonne, c'est un badigeon ou un couchage, c'est-à-dire qu'avec un pinceau ou un rouleau, on badigeonne cette solution qu'on a préalablement mélangée sur notre support. Sur le papier, il n'y a pas besoin d'énormément de solutions, puisque le papier ne boit pas énormément. On peut mettre plusieurs couches, l'idée c'est qu'on en mette une couche, et si on veut jouer sur les textures, même les effets, on n'est pas obligé d'en mettre partout. Après, ça c'est un choix. artistique ou pas, et du coup voilà, on laisse sécher ce badigeon dans le noir, dans l'obscurité, avant de faire notre composition. Donc ça c'est les premières étapes de manipulation. Je précise quand même que ça reste des solutions chimiques. On se protège les mains, c'est quand même mieux de mettre des gants. Après si on a peur des projections, on peut mettre aussi des lunettes de protection. Mais en général, si on fait attention, il n'y a pas de raison de faire des projections. Par contre, mettre un tablier parce qu'en effet... Si on badigeonne et que ça va sur un beau t-shirt blanc, on peut avoir une projection et voilà, après quand on ira aux usées, on aura une petite tache bleue. Donc voilà, il faut quand même faire attention parce que ça peut être des solutions qui tâchent et également le support. Je préconise toujours de se mettre sur un plan de travail avec une nappe cirée qui ne sert qu'à ça. comme tous les ustensiles d'ailleurs, comme pour les teintures, on précise toujours ça, mais c'est important de le redire, que ça reste quand même des préparations qui ne sont pas alimentaires, donc du coup on n'utilise vraiment que des récipients et du matériel qui ne sera destiné qu'à cette technique. Il ne faut pas aller chercher un pinceau de cuisine pour faire le radigeant du canopi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et donc du coup, quand vous parlez de on fait notre composition donc une fois que le support est sec, là on peut venir poser les empreintes qu'on veut faire apparaître.

  • Laurence Loiseau David

    C'est ça. Donc en fait, une fois que c'est sec, on positionne les végétaux. Alors là, je parle de végétaux. Après, on peut parler de négatives photos. Mais là, on va rester dans le végétal, puisque nous, c'est le cyanotique que je pratique. Et donc, on peut poser des végétaux frais, parce qu'en effet, on peut très bien les prélever dans son jardin végétal frais. Mais l'idée, c'est aussi, quand on a fait sécher, c'est que les feuilles, on va pouvoir s'en servir plusieurs fois. Une fois qu'une plante est sèche, sauf si elle se casse et qu'en la manipulant on l'abîme, elle va pouvoir resservir plusieurs fois. Alors qu'un végétal frais va peut-être sous l'action de la chaleur, puisqu'on va mettre sous verre, ça après je vais expliquer, elle peut se déformer, du coup elle risque de s'abîmer. Mais on peut tout à fait utiliser un végétal frais. On fait sa composition, on positionne sa feuille de fougère, de ginkgo, sa fleur de pavot ou de monnaie du pape. On compose et on vient positionner une plaque de verre par-dessus. Évidemment, on va aller au soleil, dehors du vent. Il faut surtout, d'une part, que ce soit bien plaqué. mais de deux que le vent ne fasse pas bouger la composition. Et on maintient le tout, c'est-à-dire le support sur lequel une petite planche, en général on a posé la feuille, donc on a la planche, la feuille avec les végétaux, le verre, et on pince le tout avec des pinces à dessin ou des pinces à linge si on n'est pas équipé. L'idée c'est que les pinces n'aillent pas sur la feuille, pour ne pas laisser d'empreintes. Donc toute marque qui sera sur la feuille. badigeonnée de solutions cyanotypes, ça va provoquer une marque et une ombre. Ensuite on va faire la fameuse étape de l'insolation. Donc là il faut aller dehors principalement, il faut aller aux UV. Alors on peut juste ouvrir sa fenêtre, par exemple je sais qu'il y a des gens qui habitent en appartement à l'étage. Si on a du soleil par la fenêtre, on peut surtout rebord de fenêtre. C'est vrai que quand je dis on va dehors, ce qu'il faut c'est juste être aux UV. Que les UV réfléchissent sur le cadre où on a positionné nos végétaux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et il y a un temps minimal d'exposition aux UV ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors il y a toujours un temps minimal. En fait, ça dépend du degré d'UV. C'est-à-dire que si on est à UV1, UV2, on va avoir du mal à obtenir en très peu de temps. Alors moi, je le fais en hiver, je fais à des UV1, UV2. Si le soleil est suffisamment présent, qu'il n'y a pas trop de nuages, on obtient quand même une insolation, mais ça peut aller jusqu'à 30, 40, 5 minutes d'exposition. Alors que là, je ne sais pas, en juillet-août, quand on est même là en ce moment, on a des UV8, UV9 en 5 minutes, même des fois moins, 3 minutes, ça suffit. En fait, la solution, on va voir, on va pouvoir observer que dès qu'on est au soleil, la solution change. C'est-à-dire que le badigeon, quand on le fait, il est jaune. Les solutions, ça, je ne l'ai pas précisé au départ, mais la solution de Ferricianure, la poudre est rouge, mais la solution est légèrement orangée. et le citrate de fer est vert. Quand on mélange, on obtient une espèce de jaune verdâtre. Et c'est cette couleur qu'on aura au départ. Mais dès qu'on va arriver au soleil, en fait, ça va virer tout de suite. C'est la magie, on va dire, de ce procédé. Et du coup, vous allez passer par différentes couleurs. On n'obtient pas un bleu à l'insolation. Le bleu, définitivement, ne s'obtiendra qu'au rinçage. Pendant l'insolation, on va passer par une espèce de bleu qui va virer au vert et ensuite un vert de gris. En général, je dis que c'est cuit quand il y a une espèce de couleur vert de gris. Je donne un temps à peu près, entre 3 et 5 minutes, vous avez 8. et un UV2, UV3, on va compter 10-15 minutes en fonction, ça dépend si le soleil est vraiment au zénith, enfin voilà, il y a quand même plein de paramètres, mais ça c'est l'expérience, il ne faut pas hésiter à faire sur des petits formats, par exemple un petit format cartostal, ou même encore plus petit, et de se dire, bon ben voilà, là je vais faire un cyanotype, aujourd'hui ils annoncent un super soleil, on peut regarder les UV, on a des applications, ou même sur le site de Météo France, vous avez l'indice UV qui est... Ah d'accord. Donc voilà, ça peut permettre aussi de se dire, voilà, je sais que même s'il y a un peu de nuages, on sera à 1,8, donc voilà, je peux. Et du coup, il faut aussi faire ces petites expériences parce qu'il y a plein de paramètres qui rentrent en compte. Il y a une base, mais après, voilà, suivant la quantité de solutions qu'on a mis, suivant le végétal qu'on a mis aussi. parce que l'opacité du végétal va être plus ou moins prononcée en fonction de l'UV aussi. C'est-à-dire que si on met une fleur transparente, comme un cosmos ou une orchidée, ou un coquelicot, c'est transparent, en fait, si on le laisse trop longtemps, on ne va plus avoir cet effet de transparence, et si on le met trop peu, pareil. Et aussi après il faut s'approprier le temps d'insolation en fonction des végétaux. C'est pour ça que je préconise quand même de commencer par des végétaux simples comme des feuilles de noisetier, de ginkgo, des feuilles bien opaques pour s'approprier le procédé et petit à petit d'aller dans les expériences avec des feuillages plus transparents, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors, ça c'est hyper clair, même pour les UV, je ne savais pas qu'on les trouvait sur Météo France, parce que j'allais vous poser la question, donc ok, ça c'est hyper clair. Donc une fois que ça, comme vous dites, ça a viré à une couleur vert de gris, là ça veut dire que comme vous avez dit, c'est cuit, donc ça veut dire qu'il faut passer directement au rinçage, immédiatement ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors immédiatement, c'est-à-dire que... Quand c'est cuit, je dirais que c'est comme en cuisine, il faut l'enlever du feu. Donc là, on l'enlève du soleil. Après, si on le laisse à l'ombre et qu'on n'a pas… Tant qu'on n'a pas enlevé la plaque de verre et qu'on ne rejoue pas avec le soleil, il y a peu de risque. Ça m'est arrivé d'oublier de rincer un cyanotype parce que j'en avais plusieurs en cours et que je l'ai laissé même quelques jours comme ça. Et il dit Oh là là, je ne l'ai pas rincé Et en fait, ça fonctionne quand même. Après, ça peut avoir quand même… être un peu moins bleu parce qu'on l'a laissé trop longtemps, etc. L'important c'est par contre de l'enlever de l'insolation. Une fois qu'on a, alors en général on prépare son bac de rinçage en amont, c'est-à-dire pendant l'insolation, on prépare son petit bac, sa bassine avec l'eau. Alors pour le rinçage, je préconise de l'eau de pluie, voilà, si tu as récupéré autant, prendre de l'eau de pluie. Et par contre, c'est important de vérifier le pH de l'eau. pour le rinçage, parce que l'ennemi du cyanotype, ce sont les bases. C'est-à-dire qu'il ne supporte pas les bases, ça blanchit. Donc quand on a une eau très calcaire, il faut la rééquilibrer un petit peu avec un petit peu de vinaigre blanc. Et donc si on a des papiers pH, c'est parfait. L'idée, c'est d'avoir une eau qui soit le plus proche du pH neutre, donc 7. Donc ça, c'est aussi une indication, parce que quelquefois on me dit Ah, mon cyanotype, ça ne fonctionne pas Ça, c'est vraiment aussi quelque chose que je dis, mais vérifiez déjà le pH de votre eau. Il y a plein de paramètres qui peuvent faire que le cyanotype ne fonctionne pas. On n'a pas fait bien ces mélanges au départ. Mais l'eau, on n'y pense pas souvent, mais ça peut être aussi un facteur de réussite plus ou moins forte à la fin. Et surtout que le rinçage va révéler le bleu de truce, mais va permettre de fixer aussi. C'est-à-dire qu'on n'utilise pas de fixateur autre. pour le cyanotype, comme dans d'autres procédés photographiques. Il n'y a pas de fixateur là. Donc c'est vraiment le rinçage qui va du coup arrêter en gros le processus et qui va donc enlever tout le surplus de solutions qui n'ont pas été insolées. Et du coup, l'eau c'est le rinçage qui va permettre la fixation. Donc c'est important d'avoir une eau de qualité à ce moment-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et ce rinçage il se fait à plat en mettant le support dans l'eau, bien à plat pour ne pas éviter, enfin je suppose que ça doit jouer quand même que le support soit bien plat, et comment vous faites un ou plusieurs rinçages, il n'y en a qu'un généralement ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, quand vous dites plat, en fait, l'idée c'est d'immerger au maximum le papier. Parce que là, on parlait de papier, je ne vais pas parler de tissu pour l'instant. Après, j'expliquerai éventuellement, mais c'est quasiment la même chose. On peut rincer sous une eau courante, je sais. Pour le voir, des fois, je vois qu'il y a des personnes qui rincent sous un jet. D'accord. Après, c'est la consommation d'eau. J'essaie toujours, dans la façon dont je travaille, de faire attention à notre impact quand on fait ce genre de technique, de ne pas avoir un impact trop important, que ce soit sur les déchets, mais aussi sur la consommation. En effet, l'idée, c'est d'avoir au moins deux bacs de rinçage. C'est-à-dire que dans un premier bac de rinçage, on va enlever vraiment tout le surplus de solution. qui était par exemple, parce qu'on a enlevé, ça je ne l'ai pas précisé, mais bon, ça me paraît évident, c'est qu'on a enlevé la plaque de verre, on a enlevé les végétaux et on rince la feuille. Et du coup, sous les végétaux, évidemment, on a toujours cette solution jaune, puisque du coup, elle n'a pas été insolée. Donc, c'est ça qu'on va devoir rincer et rincer le reste qui va être du coup fixé. et donc on va immerger dans un premier bain qui va permettre d'enlever vraiment l'eau du coup va se colorer forcément elle va devenir jaune verte et l'idée c'est qu'il n'y ait plus du tout, enfin que l'eau soit claire donc pour qu'on sache si le cyanotype est réellement bien rincé il faut procéder à minimum un deuxième rinçage je peux même dire qu'un troisième c'est souvent bien Sur du papier, en tout cas, ça se rince relativement vite parce que justement, comme j'expliquais au départ, le papier ne demande pas beaucoup de solutions. Comparé au tissu, qui est une matière très absorbante, il va falloir 4, 5, 6 fois plus de solutions que sur du papier. donc forcément au rinçage on va avoir plus d'excédents qui ne vont pas avoir été insolites donc on va avoir une eau qui va être très chargée très vite donc là on peut vraiment très très bien rincer et alors une question pareil que je me pose moi quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on fait de la teinture végétale vous faites quoi de vos eaux de rinçage ? est-ce qu'il y a des précautions à prendre ? est-ce que ça peut repartir dans la canalisation ? est-ce qu'il y a un traitement à faire ? est-ce qu'il faut neutraliser le bain ? comment vous faites pour justement pas pollué on va dire avec les eaux de rinçage. Alors de tout ce que j'ai lu, je me suis beaucoup informée sur ça parce que je suis quand même très très sensible à la protection de l'environnement et je fais vraiment attention à ce que je fais au maximum en tout cas. Donc en fait les eaux de rinçage, c'est à petite échelle en tout cas, évidemment quand on est, je ne dirais pas industriel, mais en tout cas quand on commence à en faire des grosses quantités, il faut faire attention là où on les rejette. Déjà, surtout pas vers les milieux aquatiques. Donc ça c'est un principe de base, on ne rejette pas à côté d'une rivière, en tout cas il y a des poissons, etc. Donc surtout pas. On peut rejeter dans les eaux usées. ça il n'y a pas de souci, c'est pas toxique pour l'homme et l'environnement en tant que tel, à petite dose. Voilà, des petits bacs de rinçage artisanaux, ça n'a pas d'impact, mais par contre si on commence à faire vraiment des grosses quantités, moi ce que je fais quand je fais par exemple des journées cyanotiques, je laisse décanter en tout cas ma première eau de rinçage, celle qui va être la plus chargée, donc je mets dans des bidons, je laisse décanter, donc il va y avoir une poudre qui va retomber au bout de quelques jours au fond, et là du coup, je filtre, et au pire, je garde cette poudre que j'emmène en déchetterie, ou dont je me sers parfois pour, parce qu'elle devient bleue, forcément, et on peut s'en servir éventuellement pour refaire comme un pigment, en fait, je dirais, pour faire de l'écriture comme de l'aquarelle, en diluant un petit peu avec de l'eau, etc. Mais l'idée en fait c'est vraiment de ne pas rejeter, alors par exemple, c'est tout bête, mais ne pas rejeter à côté de vous, si vous rejetez dans votre jardin, moi j'ai un grand jardin, donc il y a des endroits où je sais que je vais pouvoir rejeter une faible quantité d'eau de rinçage, sur de l'herbe, je ne vais pas aller dans mon potager ou vers un centre chromatique, voilà. Donc quand même, ça reste des solutions chimiques, en sachant que le titrate de fer ammonia calvaire, c'est un conservateur en fait, qui est très utilisé dans l'alimentaire. Donc en fait il n'a vraiment aucune incidence. Le ferricyanure de potassium, évidemment il est un peu plus toxique surtout en inhalation et il ne faut pas l'ingérer. Ça reste une solution qui pourrait être toxique et surtout qui ne doit pas être mélangée par exemple à la soude ou à la javel. Il n'y a aucun risque quand on fait du cyanotype d'avoir de la javel à côté de soi normalement, mais je préfère le préciser parce que c'est quand même un paramètre à prendre en compte, c'est qu'il ne faut pas mélanger le féricianure de potassium à de la javel, parce que là c'est vraiment un gaz, comme souvent avec la javel, il ne faut pas respirer les vapeurs et c'est très dangereux.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok.

  • Laurence Loiseau David

    Donc on a vu tout le process jusqu'au zoodrinsage, c'est très bien parce que je trouve que c'est important de savoir où on évacue ce qu'on a comme déchets. Alors le premier parallèle que j'ai vu entre le cyanotype et la teinture végétale, c'est le fait que vous... vous pouvez aussi nuancer, alors on dit ça en teinture végétale, mais vous, vous dites ça dans votre livre, c'est prendre des virages ou dériver, etc. Vous pouvez aussi nuancer un cyanotype réalisé et j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu comment vous faites en changeant la teinte du coup qui est obtenue.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors je vais juste finir pour le processus du cyanotype. On a vu le rinçage, mais après il y a le séchage. En fait, je me dis qu'il y a aussi le séchage. Donc en fait, on le fait sécher tout simplement à l'air libre, soit sur un étendoir, un pancarville, ce que vous avez avec des pinces, en faisant attention de ne pas faire de marque avec les pinces. ou sur un fil à linge dehors, vous tendez une ficelle entre deux arbres, il faut éviter de le faire sécher en plein soleil au départ. Voilà, donc ça c'est juste pour la question du séchage. Et juste une précision sur le fait que le bleu va réellement se fixer. On va donc découvrir le bleu pendant le rinçage. On peut l'accentuer légèrement dans la dernière eau de rinçage si on trouve qu'il n'est pas assez bleu, avec quelques gouttes d'eau oxygénée. Parce qu'en fait c'est le contact à l'oxygène qui va intensifier le bleu. Et donc c'est pour cette raison qu'il faut attendre 24 heures pour voir le séchage définitif et le bleu optimal est vraiment fixé au bout de 24 heures. D'accord. Souvent on se rend compte qu'on se dit ah là là il n'est pas assez bleu et en fait quand il est séché le lendemain on se dit ah bah non en fait il est parfait. Voilà, et ça se régénère si jamais vous l'avez laissé trop au soleil, parce que ce n'est pas fait pour être conservé au soleil comme beaucoup de teintures végétales d'ailleurs, enfin comme d'autres teintures végétales on ne laisse pas au soleil parce que ça peut abîmer le soleil, même la lune d'ailleurs. L'avantage du cyanotype, c'est que quand vous le remettez dans la pénombre, il se régénère. Vous pouvez le remettre dans une pièce sombre, dans un tiroir, dans un livre, à 90% du temps, ils se sont régénérés. Même des fois, ça peut prendre du temps sur du tissu, par exemple. Mais on revient au bleu qu'on avait au départ.

  • Laurence Loiseau David

    C'est fou. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà. Donc ça, c'était juste la précision.

  • Laurence Loiseau David

    Oui, mais importante. Et du coup, vous séchez à plat ou pas ? Par exemple, est-ce que vous recommandez… Il n'y a rien qui coule, en fait. Le bleu ne peut pas couler.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non. Donc, en fait,

  • Laurence Loiseau David

    que ce soit à plat ou vertical, finalement…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, l'idée, c'est qu'il n'y ait quand même pas de gouttes. C'est justement pour ça qu'il faut bien rincer, en fait. Et si on a mal rincé et qu'il y a encore des solutions légèrement… La solution de base, là, vous pouvez avoir des tâches. En fait c'est souvent pour ça qu'il y a des fois des tâches et qu'on se dit ah là là j'ai pas réussi mais c'est juste le rinçage qui fait que du coup en plus après le séchage forcément les petites gouttes elles vont se mettre dans les jaunes de blanc et on va avoir des différences. Après cela dit je trouve que ça peut être aussi joli, au niveau esthétique c'est encore autre chose. Mais en fait l'idée oui c'est ça, c'est de ne pas les gouttes qui stagnent. Même les gouttes d'eau, surtout sur le papier, en général, quand c'est mis à la verticale, ça coule. À l'horizontale, le souci, c'est que justement, ça peut stagner. C'est-à-dire que si on le met sur un plan…

  • Laurence Loiseau David

    Super plat, ça peut faire un…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça. Et puis il ne faut pas s'inquiéter pour le fait que le papier puisse gondoler, parce que évidemment même si c'est du papier aquarelle qui est assez épais, on peut avoir cette idée, ces gondolées etc. On peut le mettre très bien sous presse après ou repasser, moi je le repasse sans vapeur avec quelque chose dessus, un linge et en fait notre cyanotype revient tout à fait droit quoi. Voilà. D'accord. Voilà. donc du coup on va revenir au dérivé au dérivé du virage alors ce que j'appelle virage c'est donc faire virer la teinture l'impression donc le fameux bleu de Prusse on peut le virer en optant pour des solutions alors soit je vais essayer d'être claire soit on utilise des tannins moi j'aime bien utiliser des tannins pour virer qui va du coup donner des couleurs sépia, un petit peu vinilis, ça fait des espèces de vieilles photos. Ça se marie très bien avec le cyanotype. Et donc les tannins, on les trouve dans la couleur végétale, on peut très bien prendre du tannin de chêne avec de la noix de gale, on peut l'utiliser même avec du mirabolant, il y a plein de tannins, mais aussi le thé tout simplement. Vous avez du thé, du café. vous faites infuser du thé, donc il faut qu'il soit infusé fort, les cafés c'est pareil, il ne faut pas hésiter à mettre deux sachets pour une tasse à peu près, pour qu'il y ait quand même un virage qui s'opère, et donc à la suite d'avoir fait le cyanotype, il suffit de mettre dans ce bain, plus ou moins longtemps, il faut observer, c'est-à-dire que ce n'est pas une science exacte, on regarde la façon dont ça vire. et on ne laisse pas deux heures dans le bain parce que même si c'est du papier aquarelle voilà, c'est passé pour être deux heures dans de l'eau quand même ça peut finir par s'abîmer ou du coup devenir pelucheux le papier peut finir par être un petit peu quand même trop s'indiber donc il faut quand même,

  • Laurence Loiseau David

    en général en un quart d'heure vingt minutes on arrive à obtenir un beau virage et vous le faites avant le rinçage vous rincez dans cette eau de thé ou de tannin ou vous rincez classiquement les trois bains de rinçage à l'eau PH7 et après vous allez mettre dans le thé c'est encore une étape après c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    le virage c'est vraiment quand on a notre cyanotype qui est réalisé de base en fait c'est ça un virage, on le fait une fois que le cyanotype est fini et rincer et rincer rincer, sécher, on le fait sécher aussi ah d'accord on le fait rincer et sécher parce que le fait de le faire sécher va vraiment fixer le bleu comme je dis il y a le rinçage qui fixe et puis comme il est déjà mouillé il ne va pas forcément bien se ré-imprégner donc moi je sais que je préfère le faire sécher D'abord pour voir le bleu, parce qu'on n'a pas le bleu définitif comme je vous l'expliquais tout à l'heure quand il est mouillé. Il faut attendre qu'il soit sec pour vraiment voir le bleu définitif. Et à ce moment-là, on opère le dérivé. avec le virage au tanin ou pas.

  • Laurence Loiseau David

    C'est top. Je vois votre exemple avec le virage à la noix de gale avec une monnaie du pape. C'est hyper beau. Franchement, je ne savais pas du tout qu'on pouvait changer les couleurs. Bref, ça, c'était top. Et je voulais aussi, pour aiguiser la curiosité de certains, vous avez parlé dans votre bouquin de variantes au cyanotype avec notamment le wet cyanotype ou l'anthotype. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu ces variantes-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors le wet cyanotype, comme son nom l'indique, c'est du cyanotype mouillé. Donc en fait, il n'y a pas vraiment de règle. Je vais expliquer en fait le principe, mais après, je dirais que c'est de la cuisine. Tout à l'heure, je disais que l'insolation, c'était cuit. Je compare souvent le cyanotype à une espèce de cuisine, mais un peu comme les teintures végétales. Et ça, c'est quand même pas mal de similitudes. Donc en fait, le wet cyanotype... On va avoir le même processus au départ, c'est-à-dire qu'on va préparer notre cyanotype, notre badigeon, on va le faire sécher. C'est au moment de la composition, ou avant l'insolation, qu'on va rajouter de l'eau, c'est-à-dire qu'on va mouiller le cyanotype. On va mouiller le papier et on va pouvoir rajouter ce qu'on a envie. Alors, pas des produits dangereux, mais du vinaigre. On peut mettre du gros sel. Et ça, sous l'action des UV, avec le fait de l'avoir remouillé, parce que sinon, le papier va cuire avec l'isolation. C'est pour ça qu'on le mouille aussi. L'idée, c'est de le laisser. Pour le coup, on va le laisser longtemps. C'est-à-dire qu'on ne va pas le laisser 10 minutes ou un quart d'heure, comme je vous préconise au départ. Là, le wet cyanotype, on pourra le laisser deux heures. On va le laisser vraiment, tant qu'il est mouillé, je dirais. Après, il faut faire ses petites expériences. Et du coup, avec ce wet cyanotype, à la fin, quand on se dit, bon ben voilà, ça fait une espèce d'auréole, on peut mettre des épices aussi qui peuvent teindre, etc. Et du coup, on peut mettre des pigments même qu'on a dans sa teinture végétale. On saupoudre et on peut obtenir des petites tâches de couleurs. Et donc l'idée c'est que pareil après on rince son cyanotype dans différents bains. Et donc là on va par contre se rendre compte que du coup comme la solution a cuit longtemps au soleil, du coup on aura moins de, dans le rinçage, on aura moins de déchets. C'est-à-dire qu'on aura pas, voilà, le maximum de solution aura vraiment, vraiment été absorbé par le soleil en fait. D'accord. Donc le web-sciennotique va donner des effets… comme je disais tout à l'heure des espèces de tâches un petit peu des effets moirés plus ou moins bleus on va avoir des nuances c'est vraiment bon là évidemment à l'oral c'est compliqué d'écouter une photo pour ça il faut regarder le livre il faut regarder le livre et puis après c'est ça il faut être curieux et en faire moi j'en ai fait plein avant de Parce que ça ne se maîtrise pas vraiment l'ouest cyanotype, c'est vraiment très aléatoire. Le résultat, on ne peut pas se dire j'aimerais obtenir ça On peut se dire ça et tendre vers ça, mais on ne peut pas être sûr du résultat. Parce qu'en effet, une fois qu'on a mouillé, mis les essences qu'on a voulu mettre, et qu'on a remis le verre et qu'il y a l'insolation qui se passe, en fonction des végétaux et ce qu'on a mis, ça passe en dessous, ça passe au-dessus, avec l'eau, tout ça. Et moi, pour le coup, c'est ça que je trouve magique, en fait, c'est qu'on ne sait pas forcément ce qui va se passer. C'est imprévisible. Voilà, quel résultat, donc c'est… voilà. C'est sympa comme dérivé.

  • Laurence Loiseau David

    Et l'anthotype, alors, du coup, qu'est-ce que c'est ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors l'anthotype, ça n'a rien à voir avec le cyanotype, mais quand même. C'est-à-dire que là, pour le coup, on n'utilise pas du tout de solution chimique. C'est-à-dire que j'aime bien dire que l'anthotype, là pour le coup, c'est le cyanotype écologique. C'est qu'en fait, on va utiliser les sucs de plantes. On va concentrer, c'est-à-dire qu'on va ramasser par exemple du trèfle dans son jardin, on va l'écraser avec un pilon, on va donc obtenir une pâte, commencer à avoir du jus peut-être même, et on va rajouter de l'alcool à 90. En général, on rajoute un petit bouchon en fonction du... On prélève un bouquet à peu près de fleurs fraîches. qu'on pilonne et on rajoute un petit peu d'alcool à 4,10 qui va permettre non seulement de concentrer la solution, mais aussi de pouvoir la badigeonner ensuite et de révéler tous les pigments qui sont dans la plante. Et ensuite, on filtre. On filtre avec une compresse, etc. Et on va donc obtenir un jus de plante concentré avec l'alcool. Et ce jus, après, on va l'utiliser comme le cyanotype. C'est-à-dire qu'on va badigeonner le papier on va positionner les végétaux quand ce sera sec, et on va l'insoler. Par contre là, il faut être patient, parce que pour l'insolation, ça peut être des jours, voire des semaines. C'est-à-dire que l'insolation va être beaucoup plus lente, c'est-à-dire que le soleil va agir sur les parties, toujours qui ne sont pas couvertes, c'est-à-dire que vos végétaux vont cacher une partie de la feuille, et le soleil va agir autour du végétal. Et on peut dire aussi que c'est l'inverse du cyanotype, puisque là, pour le coup, le soleil va détruire les pigments qui sont autour, donc il va re-blanchir le papier autour. Par contre, quand vous soulèverez votre feuille, par exemple, de ginkgo, vous aurez encore la couleur verte, si on a pris le reste à base de coraux. D'accord, c'est l'inverse. On aura donc le positif, puisque le cyanotype, c'est l'inverse, on a le négatif sous le végétal, et là, on aura le positif sous le végétal, et le positif sous le végétal. C'est génial. Cet anthotype a été inventé par John Herschel. un inventeur du cyanotype. Cependant, moi, avec les... J'ai fait quand même quelques recherches et j'ai réussi à trouver que c'était Marie Somerville, alors c'est pas moi, c'est Marie Somerville, qui a découvert ce procédé à la même époque et qui en a parlé à John Herschel, en fait. Et ils ont travaillé ensemble sur ce procédé. Il lui a fait publier, parce qu'évidemment, à l'époque, les femmes ne publiaient pas aussi facilement que les hommes. Et donc, c'est lui qui a publié pour elle, mais pas forcément son nom. se protéger. J'aime bien rétablir.

  • Laurence Loiseau David

    Repréciser. Oui, oui. Rétablir la vérité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    OK,

  • Laurence Loiseau David

    super. Bon, alors, du coup, là, on a vraiment... Enfin, ça donne franchement envie. Ça donne franchement envie d'expérimenter clairement. Donc, dans ce livre, on ne parle pas que de cyanotypes. On parle aussi d'écoprint. Alors, l'écoprint, on a reçu justement Beste Bonnard sur l'épisode 16, je crois, qui parlait d'écoprint. Mais ce que je comprends, En fait, l'éco-print, il y a autant de pratiques que de praticiens, clairement. Moi, ce que je voulais vous demander, c'est pour vous, quelles seraient les astuces ou quelle est votre astuce de réussite sur l'éco-print ? Quelques conseils que vous voudriez partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas si… En plus, parler après Beste… C'est un peu une personne que j'admire énormément pour son travail. Donc, voilà, moi, je me sens toute petite à côté de Bessé pour parler de l'éco-print. Après, voilà, moi, j'ai appris par moi-même, pareil, avec des livres, avec… et avec des vidéos, avec des expérimentations, souvent, quasiment que les plantes de mon jardin. En fait, c'est ça que j'ai voulu mettre en pratique, c'est de faire souvent qu'avec les feuilles de mon jardin ou de mes voisins. Mais voilà, j'essaie de rester locale. En fait, ce que je pense dans l'éco-prime, c'est qu'il faut vraiment penser au mordansage. C'est vraiment avoir un bon mordansage pour avoir un résultat optimal. Parce que sans le bon mordansage, même sur du papier, on va avoir du mal à obtenir de belles empreintes. Ça, c'est la première constatation que j'ai faite quand j'ai commencé l'éco-prime. C'est qu'il faut être vigilant sur cette étape. Et je dirais même encore mieux. J'utilise aussi des matières naturelles, mais aussi de récupération. J'aime bien récupérer des vieux draps, travailler avec des matières qui sont déjà existantes. donc souvent en lin, en coton, mais quand on récupère, souvent elles ont vécu ces matières. Et elles ont, on ne sait pas, elles sentent le propre, parce que pour le coup, j'ai déjà eu l'expérience d'avoir des, on m'a donné des jolis draps qui étaient brodés, magnifiques, j'ai même eu du mal à les couper, mais voilà, j'ai exploité la broderie aussi, mais ces tissus de récupération ont souvent subi des lessives, des assouplissants, ou alors des tissus mal lavés aussi, on ne sait pas. Donc il faut penser à ce qu'on appelle au décatissage. Et ça c'est donc la première partie, c'est-à-dire qu'avant même de mordre danser, on décatie le tissu. Donc ça, le décatissage, en fait, c'est qu'on va laver en profondeur le tissu. On va lui enlever tous ses apprêts qu'il aura subis, que ce soit des tissus neufs ou des tissus de récupération. Il y a forcément des apprêts, même dans les tissus neufs, j'en montrais bien, malheureusement, qui sont obligatoires. Mais souvent, aussi, en surface, ça enlève. la possibilité de faire tenir la teinture ou une impression végétale, parce que ça fait comme une pellicule sur le tissu, et donc il faut enlever cette couche d'après. Et donc ça, c'est aussi, pour revenir à une préconisation, c'est vraiment de décatir le tissu, de façon à vraiment enlever tout ce qui peut faire une barrière à l'accroche de la teinture, à l'accroche de l'écoprint. En fait, l'écoprint, c'est... c'est la teinture de la feuille, de la plante. Et s'il y a une barrière, forcément, on ne va pas obtenir un résultat optimal.

  • Laurence Loiseau David

    Donc, surtout sur la préparation en amont, nettoyage du tissu et une bonne préparation au mordant sage.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Au mordant sage, voilà. Ça, c'est vraiment deux éléments que j'ai vraiment... dont je me suis rendu compte qu'il fallait vraiment être vigilant. Et puis après, bien choisir ses plantes. Alors après, évidemment, dans mon livre, j'ai fait un tableau des principales plantes qui sont riches en tannins, parce que si on veut avoir des belles impressions, toutes les plantes ne fonctionnent pas, ne vont pas réagir en fonction de leur quantité de tannins. Mais il y a des plantes phares, comme les géraniums, le calyptus, les fleurs, on a le thoréopsis. le chair, il y a énormément le cosmos sulfureux, il y a plein de plantes qui sont à notre portée en plus. Moi, j'aime beaucoup utiliser par exemple le marronnier, parce que j'en ai un dans mon jardin, le noisetier vert et rouge, c'est quand on obtient des différences aussi. D'utiliser des plantes locales, c'est aussi hyper intéressant de se dire, on regarde plutôt les plantes de la même manière, d'ailleurs après, je trouve. quand on voit ce qu'elles sont capables de nous apporter et de faire.

  • Laurence Loiseau David

    Est-ce que vous avez essayé l'éco-print avec des feuilles séchées ? Vu que vous utilisez des feuilles séchées pour le cyanotype, vous avez dit qu'il y a cette particularité-là de récupérer les plantes et qu'on peut faire plusieurs utilisations. Est-ce qu'on peut pratiquer l'éco-print avec des feuilles séchées ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, on peut utiliser avec des feuilles séchées. Alors on peut les utiliser telles quelles, c'est-à-dire que comme elles sont riches en tannins, le fait d'être sec ne va pas enlever leur... Ce n'est pas comme quand on ramasse des feuilles à l'automne qui sont tombées par terre, qui sont complètement mortes. Si on les a prélevées et fait sécher alors qu'elles étaient gorgées en tannins, elles vont rester riches en tannins. Mais l'idéal, c'est quand même de les réhydrater. Je me suis rendu compte, ça je l'ai appris aussi. Alors je ne sais pas, je ne pense pas que Bessé, je ne sais plus si elle le fait ou pas, de réhydrater ses feuilles séchées, il me semble.

  • Laurence Loiseau David

    Je crois qu'elle en avait abordé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, et donc après, il y a différentes solutions. On peut les réhydrater dans l'eau avec un peu de vinaigre ou avec un peu de poudre d'alun, pour les regorger en fait. et être sûr que l'accroche trinctoriale puisse se faire vraiment l'inconvénient des fleurs ou des feuilles séchées c'est qu'elles peuvent se craqueler donc quand on les réhydrate elles vont aussi être plus facilement manipulables quand on va rouler parce que quand elles sont sèches,

  • Laurence Loiseau David

    ça craque donc forcément voilà d'accord ok alors pareil un truc que j'ai découvert c'est l'écoprime sur papier quelle est en gros la grosse différence, à part le support, quelle est la grosse différence entre l'écoprint papier et tissu du coup ? Parce que... Un papier, on ne peut pas le rouler ? Ou peut-être qu'on le roule et que vous le repassez après ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a différentes techniques pour l'éco-print papier. Déjà, c'est le même procédé que le tissu. Il y a la même préparation. Évidemment, on ne le décatie pas, on ne le lave pas. Mais par contre, on le mordance. On peut le mordre. C'est pareil, c'est une étape qui n'est pas forcément obligatoire, puisque derrière on ne va pas laver, c'est-à-dire que si on fait de l'éco-print sur papier, il ne va pas être destiné à passer en machine derrière. On va en faire des cartes, on va en faire des marque-pages, on va en faire du papier à lettres, enfin voilà, on va les mettre sous cadre. Il ne va pas y avoir ce côté textile qui va avoir besoin d'être lavé. mais le mordantage va quand même permettre et d'une, une meilleure accroche tinctoriale avec les tanins de la plante, forcément, et la deuxième chose, c'est la luminosité, c'est-à-dire que souvent, quand on mordance son papier, la lumière, la couleur en tout cas de la teinture va être beaucoup plus lumineuse. Voilà, ça c'est les deux remarques qu'on peut faire. En sachant que mordancer un papier c'est vraiment très rapide, c'est-à-dire qu'on fait un petit bain de mordançage, on le plonge dedans. Alors il y a différentes techniques, mais si on le mordance par exemple simplement dans la lin, on le plonge une minute et on le ressort. On n'a pas besoin de le laisser comme dessus pendant une heure et demie. Si on le mordance avec du sulfate ou avec de l'acétate, c'est pareil, on n'est pas obligé de le laisser. On peut le laisser 24 heures du papier aquarelle, ça peut se laisser. dans un petit bain avec de l'acétate de fer, etc. Mais après, par contre, il faudra le manipuler avec précaution parce qu'il sera gorgé, donc il peut se déchirer. Mais c'est pareil, on peut faire un prémordansage avec du sulfate ou de l'acétate de fer. Vous me parliez de rouler, moi j'utilise des boîtes de conserve. On peut rouler le papier, on positionne ses plantes et on les pose sur une boîte de conserve. On peut faire plusieurs couches, en sachant qu'elles ne vont pas forcément toutes recevoir la vapeur de la même manière. Et après on attache avec des bandelettes de tissu pour maintenir le tout autour de sa boîte de conserve. La boîte de conserve est verte. forcément, afin que la vapeur puisse pénétrer à l'intérieur de la boîte de conserve et donc diffuser la chaleur autour. Une autre technique, c'est de faire entre deux planches. Là, pour le coup, c'est immergé, ce n'est pas à la vapeur. C'est-à-dire qu'on positionne entre deux planches de bois qui peuvent aller dans l'eau. On évite les sapins. les médiums etc qui vont forcément très mal subir la cuisson et en fait pareil on fait un bundle du coup ça s'appelle aussi un bundle même si ça se roule pas mais souvent les gens disent que c'est un bundle parce que c'est un empilage c'est pas un rouleau pour le coup mais c'est un empilage donc on fait une espèce de sandwich donc une feuille de papier mordanté les végétaux une feuille de papier les végétaux etc et on met entre deux planches de bois on ficelle le tout et là on est dans l'eau

  • Laurence Loiseau David

    et donc là c'est pareil c'est un éco-prime sur papier ok bon bah super pareil à essayer j'avais donc pour arriver au tatakisomé là je voulais plutôt qu'on s'oriente vers deux points c'était les plantes que vous pouvez utiliser pour le tatakisomé et comment rendre un tatakisomé solide

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors les plantes utilisées pour le tataki zoné sont quasiment les mêmes que pour l'écoprint. Quand on va marteler la plante directement sur le papier ou sur le tissu, elle va donc libérer ses sucs colorants présents naturellement dans la plante, et donc ses tannins. Et évidemment, ce sont les tannins qui vont rester. Les sucs colorants de la plante ne vont pas rester naturellement si on ne mordance pas au préalable et si on ne fixe pas derrière. Donc si en plus on a une quantité de tannins importante, on aura beaucoup plus de chance d'obtenir une empreinte marquée et qu'elle se fixe même mieux dans le temps. Donc en effet le tatakisomé pour qu'il soit solide, je disais le mordançage avant, ça c'est quand même mieux, parce que c'est pareil, ça prépare le support à recevoir la teinture de la plante. Et puis derrière, avec les fleurs, on a du mal à conserver les couleurs de la fleur originelle, parce que tout adjuvant qu'on va appliquer, que ce soit du sulfate de fer, où la pétate de fer va brunir en général. Donc, on va avoir du mal à garder une couleur comme au départ, quand on martèle, des fois, on a des couleurs qui sont très, très vives. Forcément, le fait de vouloir fixer va souvent assombrir. Mais c'est une des conditions pour que ça tienne, parce que sinon, dans le temps, voilà. Tout dépend de ce qu'on décide de faire, de son martelage. Moi, quand je travaille avec les enfants et qu'on fait du tataki zoné, On va dire que le but, c'est le résultat, mais ce n'est pas dans le temps. C'est le résultat à court terme, la sensation qui a été éprouvée pendant le martelage, c'est-à-dire... le fait de marteler, de sentir, parce qu'en fait le tétachysomé c'est très olfactif, quand on martèle la plante on a toutes les odeurs de la plante, il y a évidemment le côté visuel, de voir qu'un pétale de pensée va s'imprimer, parce que les pensées c'est assez magique, j'appelle toujours ça la pensée magique, parce qu'en effet c'est un décalcomanie, marteler une pensée avec un enfant, c'est vraiment, même avec un adulte d'ailleurs, c'est totalement magique, parce que c'est un... C'est vraiment une photographie, donc ça c'est toujours très magique. Donc voilà, ça dépend vraiment de ce qu'on veut faire à la fin de ce tatakisomé. C'est sûr que si on dit, j'aimerais bien en faire un coussin et pouvoir laver ma housse de coussin. Il faut prendre des précautions et passer par des fixateurs qui sont comme je disais le sulfate, l'acétate ou le vinaigre. Mais c'est pareil avec le lavage, ça ne tient pas forcément. Le vinaigre et le fer à repasser sont des fixateurs sans lavage derrière. Dès lors qu'on va immerger le tissu... et qu'on va laver, forcément on va soit effacer, soit en tout cas enlever une partie de la coloration de la plante.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord. Et qu'est-ce que j'allais dire ? Vous aviez dit tout à l'heure que les fleurs utilisées pour Tata Kizome ou Ecoprint, c'était sensiblement les mêmes. Il y a quand même des variantes ou pas ? Par exemple, le Tata Kizome, il y en a d'autres en plus, vu que c'est…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, le Tata Kizome, je dirais qu'on peut quasiment tout marteler. C'est-à-dire que toutes les plantes contiennent des sucs colorants. après la richesse en tannin elle est plus ou moins forte mais le fait de marteler va donner une empreinte sauf les feuilles qui sont je ne sais pas le terme, mais glacées comme le lierre, le laurier les feuilles grasses par contre quand on martèle, il n'y a pas de jus justement elles ont cette protection qui fait qu'on n'obtient pas un jus donc toutes ces plantes là on ne peut pas mais avec le tatakisomé c'est En fait, l'idée, c'est vraiment de pouvoir justement faire des essais avec tout ce qu'on trouve dans le jardin, en étant vigilant, toujours, parce que, comme pareil, je travaille souvent avec des enfants dans les écoles, etc., je dis toujours... Quand on ne connaît pas, on ne cueille pas. On est attentif quand même. Faire des expérimentations et des expériences, c'est bien, mais il ne faut pas se mettre en danger. Donc les plantes toxiques, mise en garde. Parce que par exemple, la rôme, pour avoir fait l'expérience d'avoir fait du tataki zoné au printemps, les enfants étaient attirés par cette plante. Je me suis rendu compte à quel point l'arôme toxique dans les talus, il faut être vigilant. Avec les enfants notamment, nous aussi on n'est pas... on n'est pas à l'abri de se tromper aussi dans l'identification des plantes. Donc voilà, quand je dis tout marteler, je précise quand même qu'on nuance, et puis on n'hésite pas au moindre doute. Il y a la fameuse application PlantNet qui maintenant quand même est assez recommandée et recommandable, parce qu'il y a quand même une banque de données importante maintenant, et on peut s'y fier en grande partie, et puis si on n'est pas sûr, il y a le livre. l'identification des plantes, de la chaude et même d'autres qui sont très bien et qui permettent de ne pas faire de bêtises quand on est en train.

  • Laurence Loiseau David

    Il faut être vigilant, carrément. Je voulais savoir, Laurence, comment vous faites aujourd'hui pour transmettre ce que vous avez expérimenté et appris quasiment toute seule ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors comment je fais pour transmettre ? Alors je fais des ateliers, c'est-à-dire que je fais des ateliers avec des adultes mais aussi avec des enfants. Pour le moment, je ne fais que des ateliers cyanotype et tata-chisonné parce que l'écoprime, ça se présente souvent plus, alors sauf l'écoprime papier, mais sinon c'est souvent plus sous des formes de stage parce que la mise en place, la cuisson, c'est long, donc c'est souvent 3-4 heures minimum. C'est même souvent des journées en fait. Je vois Beste quand elle fait des stages, plus que des ateliers on peut dire, parce que l'éco-print demande quand même du temps et de préparation et de composition et de cuisson etc. Donc moi je propose pour le moment que des ateliers cyanotypes aient été attaqué. Parce que ça, je n'ai pas précisé au départ dans mon parcours, mais en fait, là, depuis septembre 2022, je suis en auto-entreprise. Et donc, j'ai arrêté mon activité d'assistante maternelle pour me consacrer à mes deux activités, qui sont donc enfantissage pour animer, raconter des histoires avec... avec mes tapis, mes cantines à doigts, et puis la partie le bleu de l'eau où j'expérimente toutes ces impressions végétales et que je partage au travers de mes créations et d'ateliers. Mais aussi avec les enfants, c'est-à-dire que je fais ces ateliers aussi dans les écoles, parce que je reste en contact avec le monde de la petite enfance. J'ai travaillé notamment le tatakizume et le cyanotype avec des maternelles, et on a fait une jolie fresque en tissu. Le thème c'était la protection de l'environnement et notamment la mer en danger. Le bleu s'y prêtait totalement bien en cyanotique, et donc on a pu faire des pochoirs de poissons, utiliser des végétaux pour représenter les algues, faire sécher des vraies algues qu'on avait été chercher chez le poissonnier, etc. Donc ça c'était chouette, et donc ils ont reproduit la mer à leur image de façon à... à sensibiliser tous les parents et les adultes qui allaient regarder cette fresque. Donc voilà, ça fait partie de mes projets pédagogiques, de travailler avec les écoles. J'aimerais bien aussi travailler avec les ados, parce que j'ai eu quelques demandes et j'aimerais beaucoup transmettre... En fait, au-delà de la technique, c'est vraiment la passion du végétal. C'est-à-dire qu'en effet, je ne teinte pas forcément de la même manière qu'une personne qui va faire de la teinture pure, mais j'aime ce contact de la plante, cette connaissance qu'on peut quand même apporter et cette sensibilisation, et notamment chez les plus jeunes, parce que je trouve qu'ils sont quand même super ouverts, super attentifs. à tout ce qui nous entoure. Et donc, dès qu'on leur transmet par le biais de ces techniques, tout de suite, ça fait écho. Et je suis contente de revoir les enfants. Là, quelques semaines après, je les ai vus il n'y a pas longtemps et qui m'ont reparlé, qui étaient contents. Quand est-ce que tu reviens ? On veut faire d'autres fresques avec toi. Du coup, je me dis, bon ben... voilà, il y a des petites passions aussi qui se révèlent et je trouve que ça se fait moi je trouve que toute démarche qui fait prendre conscience aux enfants des plantes,

  • Laurence Loiseau David

    la reconnaissance de se rapprocher finalement toutes ces expériences là sont bonnes à prendre et c'est pour ça qu'en lisant votre livre je me suis dit mais mais si bien sûr qu'il y a un énorme rapport et le rapport c'est quoi ? c'est les plantes c'est l'impression végétale c'est vraiment ça on est vraiment dans le cœur du sujet de la plante que ce soit dans la teinture ou dans l'impression c'est la connaissance la reconnaissance et puis juste s'émerveiller de la beauté de ce qui nous entoure enfin je pars dans la philosophie mais voilà en tout cas c'est le point commun alors du coup Laurence on a déjà passé les 1h06 d'enregistrement mais c'était vraiment passionnant merci je vais vous proposer des petites questions rapides pour que vous puissiez partager notamment les personnes, vous,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qui vous ont inspiré et vos sources d'inspiration aujourd'hui alors mes sources d'inspiration je citerai comme ça pour les références cyanotypes par exemple Alineo, Agnès Cléran et Agnès Frieur c'est beaucoup de A voilà ça ce sont vraiment des personnes j'aime beaucoup leur travail artistique voilà Eric Mingal qui est le photographe qui habite pas loin de chez moi et qui pratique cette technique de cyanotype et ainsi de Jean-Philippe Beu. Après dans l'éco print je dirais donc Thierry Bonnard évidemment et le tatakizome Sandrine de Bormann. J'adore son travail, elle est sue, c'est elle qui a inventé le terme tatakizome. Vraiment son travail c'est magnifique, si vous avez l'occasion d'aller voir son site et sa page c'est vraiment...

  • Laurence Loiseau David

    Je vais aller voir parce que vous êtes plusieurs à m'avoir parlé de Sandrine de Bormann. D'accord. Je ne sais pas si c'est de Bormann ou de Bormand, mais on se comprend.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'aimerais aussi citer Laurence Bernard, qui est une artiste à côté de chez moi, que j'ai découvert il y a quelques mois, qui travaille la peinture sur des grands laits de tissu, qui travaille beaucoup le bleu, mais c'est de la peinture qu'elle fait. Et voilà, son travail aussi artistique m'inspire énormément justement pour ces grandes fresques que j'ai faites avec les enfants. Et voilà.

  • Laurence Loiseau David

    d'accord ok est-ce qu'il y a des pour vous des gens qui fédèrent autour du cyanotype c'est une pratique qui est il y a un syndicat mais je veux dire il y a quelqu'un qui fédère autour de cette pratique là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    A ma connaissance, non, je n'arrive pas à dire qu'il y a quelqu'un qui fédère réellement. C'est sûr qu'il n'y a pas de syndicat du cyanotypeur, je ne sais pas comment on les appelle. Après, je dirais que ce qui fédère, en tout cas, tous les gens, pour la plupart que je rencontre, qui font du cyanotype. c'est cette sensibilisation au végétal. Pour ceux qui font du cyanotype végétal, j'entends. Et peut-être justement des gens qui sont sensibles à un retour à des méthodes un peu anciennes, parce que le cyanotype en effet c'est quand même un procédé très ancien, qui nécessite peut-être deux produits chimiques, mais qui ne sont pas non plus… jeter tout à la poubelle voilà c'est pas forcément totalement nocif et au contraire et donc ils reviennent à des méthodes d'exploitation plus douces, plus raisonnées donc moi ce que je rencontre c'est ça pour moi ce qui fédère autour de cette technique et sûrement des autres d'ailleurs c'est ça, c'est vraiment le fait de venir à je dirais à un lot alors je suis très très nulle en anglais mais l'eau végétaux ouais d'accord

  • Laurence Loiseau David

    D'accord, revenir aux sources avec les plantes. Si vous étiez une plante tinctoriale, laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas réellement laquelle choisir parce que j'aime beaucoup le Coréopsis. C'est vraiment une plante qui m'émerveille de part sa fleur et parce qu'elle donne en teinture, en éco-print et tout ça. Mais il y a aussi le pastel des teinturiers que je n'ai jamais expérimenté, enfin que je connais par les résultats, mais moi je n'ai jamais fait. Et le pastel des teinturiers, ou la guêde, j'en ai dans mon jardin que j'ai semé il y a deux ans et que je la trouve magnifique, mais je n'en ai pas assez pour faire encore une cuve. Mais par contre, ça m'attire énormément, le pastel des teinturiers.

  • Laurence Loiseau David

    Et est-ce que vous auriez des livres à nous recommander, donc à part les vôtres bien sûr, mais des livres pour les auditeurs qui voudraient creuser le cyanotype ou l'écoprint, Tata Kizome ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, creuser le cyanotype, donc il y a celui d'Emilie Lacour, La magie du cyanotype, qui est sorti l'année dernière. Au moment où j'écrivais le mien, en fait, du coup, c'était chouette, je l'avais déjà découverte avant, et je trouvais ça chouette qu'elle fasse aussi son... son bébé livre cyanotype. Il y a un livre que j'aime beaucoup qui s'appelle Empreinte de nature de Brigitte Pouget. Là, on va retrouver surtout la méthode du Tata Kizome. Elle est fabuleuse au niveau création textile. J'aime beaucoup ce qu'elle fait. C'est très poétique, c'est très en accord avec la nature, avec ce qui l'entoure. Elle a un jardin magnifique aussi. J'aime bien ce livre-là. Après, je dirais, il y a Teinture et impression végétale de Camille Binet-Deuzer. Son pseudo, c'est Lilacam. Tout le monde la connaît sous le pseudo Lilacam sur Instagram. Et puis après, il y a le livre qui est sorti aux éditions La Plage l'année dernière, Couleurs et teintures végétales de Sophie Gessbert. Voilà, ce sont des livres que je recommande.

  • Laurence Loiseau David

    génial, écoutez c'est des nouveaux parce que moi il n'y en a aucun qui me parle d'accord, parce qu'après je réciterai évidemment Bessé Bonnard son livre mais je me doutais bien qu'il faisait déjà partie je pense c'est bien parce que d'avoir des nouveaux livres je suis hyper contente c'est top ok parfait et du coup ma dernière question c'est à qui vous aimeriez passer votre micro

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'aimerais bien, je ne sais pas si elle va être d'accord, je ne lui ai pas demandé son avis, mais c'est une personne que j'ai rencontrée il y a peu sur les réseaux, et avec qui je commence un petit peu à partager. On s'est échangé nos livres, donc moi je vous le montre, parce qu'on en reparlera peut-être, Fabriquer son matériel d'art, et c'est Lucie Broisin-Choche, hashtag la pigmentière, et donc son livre vient de sortir, donc on a fait un échange de livres, justement, que nos livres ont sortis quasiment en même temps. Et j'ai découvert son travail et elle travaille donc avec tout ce qui l'entoure pour réaliser ses couleurs et son matériel d'art. Voilà, donc j'aimerais bien qu'elle parle de ce qu'elle fait parce que vraiment c'est inspirant. Elle est jeune, elle est dynamique, elle habite vers Strasbourg et c'est super.

  • Laurence Loiseau David

    Ok, écoutez, génial. Je la suis aussi sur Instagram, donc je serais ravie de creuser Batop. Nickel, merci Laurence pour ce passage de micro. Je vous remercie beaucoup, c'était vraiment hyper intéressant. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale nuances indigo

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert

    00:00

  • Présentation de Laurence Loiseau-David et de son livre

    00:44

  • Parcours de Laurence et découverte du cyanotype

    01:20

  • Rassemblement des techniques dans un livre

    03:44

  • Explication de la technique du cyanotype

    07:26

  • Histoire et chimie du cyanotype

    12:35

  • Processus d'impression et insolation

    18:14

  • Rinçage et fixation du cyanotype

    24:13

  • Virage et dérivation des couleurs

    36:49

  • Variantes du cyanotype et anthotype

    43:46

  • Astuces pour l'éco-print et transmission des savoirs

    47:10

  • Conclusion et remerciements

    01:05:41

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée, Laurence Loiseau-David, auteur passionnée du livre "Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomé". Laurence, qui a découvert le cyanotype il y a cinq ans, nous raconte son parcours inspirant et comment elle a intégré ces techniques d'impression végétale dans son travail avec les enfants. Elle partage avec nous l'impact profond que cela a eu sur son écriture et sa vision artistique.


Au fil de cette conversation enrichissante, Laurence nous éclaire sur les aspects techniques du cyanotype, une méthode qui allie beauté et science. Elle nous explique les matériaux nécessaires, le processus d'impression et les réactions chimiques qui rendent cette technique si unique. À travers cette exploration, elle souligne l'importance de la botanique et de la connaissance des plantes dans ces pratiques artistiques, évoquant les parallèles fascinants entre le cyanotype et la teinture végétale.


Saviez-vous que les plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance jouent un rôle essentiel dans la création de couleurs vibrantes et durables ? Laurence partage également des conseils pratiques sur les plantes à utiliser, les colorants biosourcés, et des astuces pour réussir l'éco-print. Ce partage de savoirs est d'une grande richesse, surtout dans un monde où la pédagogie et la transmission des connaissances deviennent primordiales.


À travers cet échange, vous découvrirez la beauté et la diversité des couleurs végétales, mais aussi leur place incontournable dans l'art contemporain. Laurence nous rappelle avec une citation inspirante : « Les plantes sont des artistes, et nous ne faisons que les accompagner dans leur création. » Ce petit teasing vous invite à écouter les conseils d'experts sur la préparation des supports, la coloration capillaire végétale et l'utilisation de pigments végétaux pour sublimer vos créations.


Ne manquez pas cet épisode qui met en lumière l'agriculture tinctoriale et l'importance des fibres naturelles dans le processus de teinture. Que vous soyez amateur d'art, passionné de botanique ou simplement curieux d'en savoir plus sur les couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous !


Pour en savoir plus sur Laurence et son travail, consultez les liens utiles dans la description. Belle écoute à tous, et merci de rejoindre notre communauté engagée autour de l'art et de l'écologie.


Pauline.


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Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Val. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Laurence Loiseau-David. Bonjour Laurence.

  • Laurence Loiseau David

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Laurence, j'ai eu la chance de lire votre livre et votre livre qu'on va citer, Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomée. Donc ça a forcément aiguisé ma curiosité, surtout sur la partie cyanotype que je ne connaissais pas vraiment. Je voulais d'abord vous poser la question de savoir... Comment vous en étiez arrivée à cette idée de bouquin que vous nous racontiez un petit peu votre parcours ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, mon parcours. Pour arriver au cyanotype, déjà dans un premier temps, c'est la première technique que j'ai découverte il y a à peu près 5 ans. En fait, c'est par le biais d'un photographe que je connais qui pratique cette technique. Et je n'avais pas l'idée qu'on pouvait faire cette technique sur du tissu. Et en fait, je trouvais ça tellement beau, enfin ce bleu, je trouvais ça vraiment magnifique. Et en cherchant un petit peu, je me suis rendu compte qu'en effet on pouvait travailler sur le tissu. Donc je suis tombée dans la marmite du scénotype à ce moment-là. En sachant que moi je travaille surtout le tissu puisque je suis couturière, je modélise des formations et c'est pour ça que je travaille essentiellement avec le tissu. Je travaille donc après l'éco-print, j'ai découvert aussi en fait avec mes recherches, avec le cyanotype, je me suis dit bah en fait explorer les différentes teintures, les impressions et donc je me suis mis aussi à faire des teintures, teintures à l'oignon, teintures avec les avocats etc. Enfin voilà, je suis tombée là-dedans et donc l'éco-print j'ai découvert par Bestebona en fait, voilà. J'avais entendu parler du diaphylite et voilà. Et en fait, ça s'est fait naturellement. Puis le tataquisomé, c'est pareil, c'est venu parce que j'ai été 13 ans assistante maternelle. Donc, je m'occupais d'enfants jusqu'à l'année dernière. Et pendant l'accueil des enfants, on était beaucoup dehors. En fait, je suis formée à la pédagogie Montessori. Et j'étais donc aussi formée en tant que passeuse de nature. Et tout naturellement, en fait, on était très souvent dans le jardin, parce que j'ai la chance d'habiter à la campagne, d'avoir un grand jardin, et donc les enfants étaient souvent dehors. Et en fait, on ramassait évidemment, on explorait que ce soit les fleurs, les fruits, tout ce qui poussait, mais aussi les petites bêtes. Et naturellement, on en est venu à se dire que ces fleurs, elles faisaient des couleurs, et j'ai fait un peu de recherche, c'est là que j'ai trouvé le fameux tataki zoné, donc le marcelage de plantes. Et donc c'est grâce à ce métier avec les enfants, d'acquérir des enfants, que j'ai découvert cette troisième technique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors comment vous êtes venu à rassembler ces trois méthodes enfin ces trois techniques dans un livre et à proposer du coup votre votre votre bouquin comment ça s'est fait vous avez eu l'idée quand combien de temps ça vous a pris d'écrire tout ça et de de trouver surtout les magnifiques photos que vous avez faites comment voilà est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu le projet

  • Laurence Loiseau David

    Alors, tout d'abord il faut savoir que j'ai écrit déjà trois livres. Donc en fait j'ai écrit un livre en 2017 qui s'appelle Je fabrique mon matériel monté souris aux éditions La Plage, puis Des histoires à coudre Donc ces deux livres sont vraiment axés sur le monde de la petite enfance puisque donc j'ai été assistante internet comme je vous disais pendant une dizaine d'années et que le monde de la petite enfance a toujours été plus ou moins un monde dans lequel je me plaisais. Donc je créais beaucoup pour eux et donc j'ai eu la chance d'être mise en relation par Linda Louis qui est la photographe de tous mes ouvrages. En voyant mon travail, elle m'a dit mais voilà, tu devrais vraiment en faire un livre Ce qui me paraissait totalement fou parce que moi j'étais dans mon métier, je créais pour eux mais alors sans arrière-pensée. Et en fait ça s'est fait comme ça, les éditions La Plage m'ont contactée en me demandant si ça serait possible en effet que je leur présente un synopsis. Donc ça c'était pour le premier, le matériel Montessori. Et puis il s'avère que je me suis lancée dans l'aventure parce que je me suis dit pourquoi pas, même si je ne voyais pas trop ce que j'allais pouvoir dire dans un livre. Et puis en fait c'est un livre de loisirs créatifs, ce sont des tutos, coutures, etc. Et en fait je me suis pris au jeu, donc ça a commencé comme ça. J'ai écrit ce premier livre, après des histoires à coups, donc pareil, ça s'est fait à la suite dans les deux années qui ont suivi. Et Idées Coutures pour Sortie Nature qui est sortie l'année dernière, donc là aux éditions Terre Vivante pour le coup. Voilà, donc toujours en lien avec la nature. Et donc dans ce troisième livre, je commençais à parler de mes expériences de cyanotype et de tata-chizomé, que je pratiquais aussi avec les enfants d'ailleurs. Et donc j'en parle déjà dans ce troisième livre succinctement, parce que ce n'était pas le sujet, mais voilà, je parlais déjà de ces deux passions qui étaient là. Et naturellement, ça c'était en 2022, j'ai eu mon éditrice, Céline Lelameur des éditions La Plage, qui m'a demandé si j'avais d'autres projets. Je n'avais pas nécessairement l'idée d'écrire un livre sur ces techniques d'impression végétale, mais en tout cas le cyanotype, ça me tenait à cœur. Il n'y avait pas eu encore d'ouvrage de publié, et je me disais quand même que j'aimerais transmettre cette passion que j'ai, dans laquelle je suis tombée, et peut-être en effet encore écrire un livre, même si je n'avais pas forcément beaucoup de temps, parce que j'avais d'autres projets. Mais voilà. du coup elle est partie en me disant moi je suis d'accord mais j'aimerais que tu mêles les autres techniques que tu pratiques même si tu les pratiques à moins grande échelle que tu en parles aussi donc ça s'est fait comme ça et on s'est dit ok c'est parti pour des impressions végétales et du coup on a mixé tout ça et voilà et donc les photos sont toujours de Linda Louis magnifique et ces photos en partie en grande partie chez moi dans mon jardin mais aussi chez une amie qui s'est mise donc je suis partenaire d'ailleurs dans le livre parce qu'elle m'a donné pas mal de plantes qui s'est lancé dans la culture de fleurs bio comestibles et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'ornements mais surtout des fleurs comestibles voilà d'accord ok alors moi ce qui m'a plu quand j'ai lu parce que je me suis dit oh mince Pauline cyanotype tu t'éloignes un peu du sujet de la couleur végétale etc et en fait En lisant le livre, je me rends compte qu'il y a quand même des parallèles, il y a quand même des choses en lien, on en parlera par la suite, mais donc j'aimerais vraiment que vous puissiez nous expliquer la technique du cyanotype, et notamment aussi la réaction chimique qui se passe, et un peu le vocabulaire, parce qu'en fait c'est un nouveau monde à explorer, avec ses propres mots de vocabulaire, mais des civilitudes quand même avec la teinture végétale, et donc j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu cette technique du cyanotype.

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait, en effet, ça peut s'éloigner de la teinture végétale. C'est pour ça que d'ailleurs, on a appelé ce livre Impression végétale parce qu'en effet, ce n'est pas de la teinture pure, comme à proprement dit, on fait avec… Même l'écoprint en fait partie, mais le cyanotype en tout cas, n'est pas de la teinture, ce n'est pas de l'indigo, ce n'est pas du pastel des peinturiers, voilà. Cependant, même si on utilise deux solutions chimiques, que je vous détaillerai après, Il s'avère que moi qui est passionnée par la nature, la faune et la fleur qui m'entourent et éventuellement des plantes que j'utilise pour faire la cuisine avec lesquelles je fais de la teinture, je me disais que le cyanotype m'a vraiment permis de façon plutôt facile au départ, quand on commence, à me remettre à vouloir connaître le nom des plantes qui m'entourent. Et je me suis dit, au-delà de l'aspect de la teinture ou de l'impression, je me suis dit que c'était quand même hyper important, et je le voyais bien avec les enfants que j'accueillais notamment. que tout de suite on avait besoin de nommer et de dire, tiens, je mets cette plante, mais quelle est cette plante ? On a une empreinte, on a un négatif, on a un positif, puisque c'est ce qui se passe avec le cyanotype, puisque c'est un procédé photographique. Et du coup, je trouvais ça hyper intéressant et hyper enrichissant de pouvoir relier le cyanotype au monde du végétal et donc de nous-mêmes, de nous relier un peu plus à ce qui nous entoure. C'est pour ça que je conseille souvent de pratiquer d'abord avec les plantes qui nous entourent pour se réapproprier un petit peu même les fameuses mauvaises herbes, etc. qui font des magnifiques empreintes parce qu'elles ont des contours. En fait, c'est vrai qu'avec le cyanotype, par exemple, on n'a pas toujours le bleu, le bleu de Prusse qui soit plus ou moins prononcé. Mais ce qui est intéressant, c'est la forme. On va aborder le végétal d'une autre manière, mais du coup, je trouve qu'il y a un parallèle qui est intéressant avec la teinture végétale sur le fait qu'on se réapproprie le végétal et qu'on essaye de donner du sens, de le protéger, de le respecter. On ne cueille pas n'importe comment quand on prélève, etc. d'ailleurs j'en parle dans le livre de la façon dont on cueille la façon dont on va pouvoir conserver puisque le cyanotype ça permet aussi quand même de pouvoir se faire un joli herbier quand on commence un petit peu à être passionné et tout on commence à collecter, à garder un spécimen de chaque, à le nommer à regarder là où on l'a trouvé etc et du coup je trouve ça hyper intéressant de pouvoir se relier au végétal de cette façon là Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors après pardon c'est ce que j'allais dire c'est l'anatomie de la plante moi quand je voyais vos dessins c'est bête mais je me dis ah ouais ça je sais ce que c'est et en fait pareil quand je regarde même sur la couverture on arrive à identifier les plantes quand même quand on est passionné par leur anatomie et les singularités des feuilles découpées donc oui j'entends bien votre approche par rapport aux plantes pardon je vous ai coupé non je vous ai coupé

  • Laurence Loiseau David

    Du coup, j'ai découvert la botanique. C'est vrai que j'avais quand même tendance à vouloir identifier, à vouloir m'intéresser de plus près, même aux diverses variétés, à la découpe des feuilles, alternées, etc. Et en fait, j'ai découvert Verneuil, qui est l'étude de la plante. C'est un super livre qui date du début du siècle, dans lequel il y a... graphiquement il répertorie en fait tous les motifs que l'on trouve dans les plantes et donc on peut l'utiliser dans les beaux-arts etc. C'est vraiment un ouvrage, en tout cas moi quand je l'ai découvert, qui m'a vraiment donné l'idée d'explorer encore plus le végétal et de partir à la recherche en fait de ces formes graphiques etc. que l'on peut du coup retrouver dans le cyanotype.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    La technique du cyanotype, vous pouvez nous expliquer ce procédé, cette réaction ?

  • Laurence Loiseau David

    Historiquement, le cyanotype date de 1842. On a presque 200 ans de découverte de ce procédé, qui est un procédé photographique, puisqu'il est apparu juste au moment des prémices de la photographie. avec le talbotype, le caliotype, etc. Et donc c'est John Herschel, qui est donc un scientifique, astronome, enfin il avait été mathématicien, bref, une palette incroyable, qui est donc anglais, et qui a découvert ce procédé. Alors ce procédé, il a été découvert en mélangeant des molécules de fer, On a donc en premier une solution de ferricianure de potassium et une deuxième de citrate de fer ammoniacale vert ou citrate d'ammonium ferrite. Et donc il s'est rendu compte que ces deux solutions, quand elles étaient mélangées, elles devenaient photosensibles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Laurence Loiseau David

    Voilà, donc en exposant le mélange qui avait été badigeonné sur une feuille de papier, en mettant un négatif ou quelque chose dessus, les UV provoquaient du coup une réaction chimique sur ce qui était exposé, mais pas sur la partie qui était recouverte par l'objet ou le négatif. Et donc ensuite, au rinçage, on obtient ce fameux bleu, le bleu de Prusse, que l'on obtient principalement. s'il y a le bon temps d'exposition, la bonne quantité de badigeons, etc. D'accord. Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est deux solutions qu'on vient mélanger ensemble. Et vous avez dit, on badigeonne. Donc, par exemple, pour se représenter, c'est sur la feuille qu'on vient badigeonner la solution et on la pose sur un support. Comment ça fonctionne ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait les solutions, donc déjà à la base ce sont des poudres, donc on peut maintenant évidemment acheter des kits avec des solutions qui sont toutes diluées, mais à la base ce sont des poudres que l'on peut donc acheter en poudre et diluer nous-mêmes. Donc ça il y a les proportions que j'indique d'ailleurs dans mon livre. Une fois qu'on a dilué ces deux solutions, indépendamment, il faut les mélanger à part égale. C'est-à-dire que par exemple, je souhaite badigeonner une feuille de papier, donc il faut du papier suffisamment épais parce qu'il va être rincé. Donc on utilise en général du papier aquarelle, donc d'un grammage en général pas moins de 240 grammes par mètre carré, ou encore mieux du 300 grammes. Et donc ces deux solutions, on va par exemple prélever 2 ml de féricianure de potassium, 2 ml de citrate de fer ammonia calvaire, et on les mélange dans un récipient à autre, évidemment, et on va touiller de façon à bien mélanger les deux solutions. Il ne faut surtout pas, quand on prélève dans chaque flacon, prendre la même seringue par exemple, parce que si je mets quelques gouttes de féricianure dans le citrate de fer ou l'inverse, on va commencer à polluer entre guillemets le principe actif qui fait que ça va commencer à virer dans nos solutions de base. Donc là, il faut être vigilant au départ. Une fois qu'on a bien mélangé nos solutions, tout ça en général on est à l'abri des UV, puisqu'en fait une fois que c'est mélangé, les UV peuvent agir assez vite. En fonction de la saison, il faut être vigilant. Et donc là quand je dis on badigeonne, c'est un badigeon ou un couchage, c'est-à-dire qu'avec un pinceau ou un rouleau, on badigeonne cette solution qu'on a préalablement mélangée sur notre support. Sur le papier, il n'y a pas besoin d'énormément de solutions, puisque le papier ne boit pas énormément. On peut mettre plusieurs couches, l'idée c'est qu'on en mette une couche, et si on veut jouer sur les textures, même les effets, on n'est pas obligé d'en mettre partout. Après, ça c'est un choix. artistique ou pas, et du coup voilà, on laisse sécher ce badigeon dans le noir, dans l'obscurité, avant de faire notre composition. Donc ça c'est les premières étapes de manipulation. Je précise quand même que ça reste des solutions chimiques. On se protège les mains, c'est quand même mieux de mettre des gants. Après si on a peur des projections, on peut mettre aussi des lunettes de protection. Mais en général, si on fait attention, il n'y a pas de raison de faire des projections. Par contre, mettre un tablier parce qu'en effet... Si on badigeonne et que ça va sur un beau t-shirt blanc, on peut avoir une projection et voilà, après quand on ira aux usées, on aura une petite tache bleue. Donc voilà, il faut quand même faire attention parce que ça peut être des solutions qui tâchent et également le support. Je préconise toujours de se mettre sur un plan de travail avec une nappe cirée qui ne sert qu'à ça. comme tous les ustensiles d'ailleurs, comme pour les teintures, on précise toujours ça, mais c'est important de le redire, que ça reste quand même des préparations qui ne sont pas alimentaires, donc du coup on n'utilise vraiment que des récipients et du matériel qui ne sera destiné qu'à cette technique. Il ne faut pas aller chercher un pinceau de cuisine pour faire le radigeant du canopi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et donc du coup, quand vous parlez de on fait notre composition donc une fois que le support est sec, là on peut venir poser les empreintes qu'on veut faire apparaître.

  • Laurence Loiseau David

    C'est ça. Donc en fait, une fois que c'est sec, on positionne les végétaux. Alors là, je parle de végétaux. Après, on peut parler de négatives photos. Mais là, on va rester dans le végétal, puisque nous, c'est le cyanotique que je pratique. Et donc, on peut poser des végétaux frais, parce qu'en effet, on peut très bien les prélever dans son jardin végétal frais. Mais l'idée, c'est aussi, quand on a fait sécher, c'est que les feuilles, on va pouvoir s'en servir plusieurs fois. Une fois qu'une plante est sèche, sauf si elle se casse et qu'en la manipulant on l'abîme, elle va pouvoir resservir plusieurs fois. Alors qu'un végétal frais va peut-être sous l'action de la chaleur, puisqu'on va mettre sous verre, ça après je vais expliquer, elle peut se déformer, du coup elle risque de s'abîmer. Mais on peut tout à fait utiliser un végétal frais. On fait sa composition, on positionne sa feuille de fougère, de ginkgo, sa fleur de pavot ou de monnaie du pape. On compose et on vient positionner une plaque de verre par-dessus. Évidemment, on va aller au soleil, dehors du vent. Il faut surtout, d'une part, que ce soit bien plaqué. mais de deux que le vent ne fasse pas bouger la composition. Et on maintient le tout, c'est-à-dire le support sur lequel une petite planche, en général on a posé la feuille, donc on a la planche, la feuille avec les végétaux, le verre, et on pince le tout avec des pinces à dessin ou des pinces à linge si on n'est pas équipé. L'idée c'est que les pinces n'aillent pas sur la feuille, pour ne pas laisser d'empreintes. Donc toute marque qui sera sur la feuille. badigeonnée de solutions cyanotypes, ça va provoquer une marque et une ombre. Ensuite on va faire la fameuse étape de l'insolation. Donc là il faut aller dehors principalement, il faut aller aux UV. Alors on peut juste ouvrir sa fenêtre, par exemple je sais qu'il y a des gens qui habitent en appartement à l'étage. Si on a du soleil par la fenêtre, on peut surtout rebord de fenêtre. C'est vrai que quand je dis on va dehors, ce qu'il faut c'est juste être aux UV. Que les UV réfléchissent sur le cadre où on a positionné nos végétaux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et il y a un temps minimal d'exposition aux UV ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors il y a toujours un temps minimal. En fait, ça dépend du degré d'UV. C'est-à-dire que si on est à UV1, UV2, on va avoir du mal à obtenir en très peu de temps. Alors moi, je le fais en hiver, je fais à des UV1, UV2. Si le soleil est suffisamment présent, qu'il n'y a pas trop de nuages, on obtient quand même une insolation, mais ça peut aller jusqu'à 30, 40, 5 minutes d'exposition. Alors que là, je ne sais pas, en juillet-août, quand on est même là en ce moment, on a des UV8, UV9 en 5 minutes, même des fois moins, 3 minutes, ça suffit. En fait, la solution, on va voir, on va pouvoir observer que dès qu'on est au soleil, la solution change. C'est-à-dire que le badigeon, quand on le fait, il est jaune. Les solutions, ça, je ne l'ai pas précisé au départ, mais la solution de Ferricianure, la poudre est rouge, mais la solution est légèrement orangée. et le citrate de fer est vert. Quand on mélange, on obtient une espèce de jaune verdâtre. Et c'est cette couleur qu'on aura au départ. Mais dès qu'on va arriver au soleil, en fait, ça va virer tout de suite. C'est la magie, on va dire, de ce procédé. Et du coup, vous allez passer par différentes couleurs. On n'obtient pas un bleu à l'insolation. Le bleu, définitivement, ne s'obtiendra qu'au rinçage. Pendant l'insolation, on va passer par une espèce de bleu qui va virer au vert et ensuite un vert de gris. En général, je dis que c'est cuit quand il y a une espèce de couleur vert de gris. Je donne un temps à peu près, entre 3 et 5 minutes, vous avez 8. et un UV2, UV3, on va compter 10-15 minutes en fonction, ça dépend si le soleil est vraiment au zénith, enfin voilà, il y a quand même plein de paramètres, mais ça c'est l'expérience, il ne faut pas hésiter à faire sur des petits formats, par exemple un petit format cartostal, ou même encore plus petit, et de se dire, bon ben voilà, là je vais faire un cyanotype, aujourd'hui ils annoncent un super soleil, on peut regarder les UV, on a des applications, ou même sur le site de Météo France, vous avez l'indice UV qui est... Ah d'accord. Donc voilà, ça peut permettre aussi de se dire, voilà, je sais que même s'il y a un peu de nuages, on sera à 1,8, donc voilà, je peux. Et du coup, il faut aussi faire ces petites expériences parce qu'il y a plein de paramètres qui rentrent en compte. Il y a une base, mais après, voilà, suivant la quantité de solutions qu'on a mis, suivant le végétal qu'on a mis aussi. parce que l'opacité du végétal va être plus ou moins prononcée en fonction de l'UV aussi. C'est-à-dire que si on met une fleur transparente, comme un cosmos ou une orchidée, ou un coquelicot, c'est transparent, en fait, si on le laisse trop longtemps, on ne va plus avoir cet effet de transparence, et si on le met trop peu, pareil. Et aussi après il faut s'approprier le temps d'insolation en fonction des végétaux. C'est pour ça que je préconise quand même de commencer par des végétaux simples comme des feuilles de noisetier, de ginkgo, des feuilles bien opaques pour s'approprier le procédé et petit à petit d'aller dans les expériences avec des feuillages plus transparents, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors, ça c'est hyper clair, même pour les UV, je ne savais pas qu'on les trouvait sur Météo France, parce que j'allais vous poser la question, donc ok, ça c'est hyper clair. Donc une fois que ça, comme vous dites, ça a viré à une couleur vert de gris, là ça veut dire que comme vous avez dit, c'est cuit, donc ça veut dire qu'il faut passer directement au rinçage, immédiatement ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors immédiatement, c'est-à-dire que... Quand c'est cuit, je dirais que c'est comme en cuisine, il faut l'enlever du feu. Donc là, on l'enlève du soleil. Après, si on le laisse à l'ombre et qu'on n'a pas… Tant qu'on n'a pas enlevé la plaque de verre et qu'on ne rejoue pas avec le soleil, il y a peu de risque. Ça m'est arrivé d'oublier de rincer un cyanotype parce que j'en avais plusieurs en cours et que je l'ai laissé même quelques jours comme ça. Et il dit Oh là là, je ne l'ai pas rincé Et en fait, ça fonctionne quand même. Après, ça peut avoir quand même… être un peu moins bleu parce qu'on l'a laissé trop longtemps, etc. L'important c'est par contre de l'enlever de l'insolation. Une fois qu'on a, alors en général on prépare son bac de rinçage en amont, c'est-à-dire pendant l'insolation, on prépare son petit bac, sa bassine avec l'eau. Alors pour le rinçage, je préconise de l'eau de pluie, voilà, si tu as récupéré autant, prendre de l'eau de pluie. Et par contre, c'est important de vérifier le pH de l'eau. pour le rinçage, parce que l'ennemi du cyanotype, ce sont les bases. C'est-à-dire qu'il ne supporte pas les bases, ça blanchit. Donc quand on a une eau très calcaire, il faut la rééquilibrer un petit peu avec un petit peu de vinaigre blanc. Et donc si on a des papiers pH, c'est parfait. L'idée, c'est d'avoir une eau qui soit le plus proche du pH neutre, donc 7. Donc ça, c'est aussi une indication, parce que quelquefois on me dit Ah, mon cyanotype, ça ne fonctionne pas Ça, c'est vraiment aussi quelque chose que je dis, mais vérifiez déjà le pH de votre eau. Il y a plein de paramètres qui peuvent faire que le cyanotype ne fonctionne pas. On n'a pas fait bien ces mélanges au départ. Mais l'eau, on n'y pense pas souvent, mais ça peut être aussi un facteur de réussite plus ou moins forte à la fin. Et surtout que le rinçage va révéler le bleu de truce, mais va permettre de fixer aussi. C'est-à-dire qu'on n'utilise pas de fixateur autre. pour le cyanotype, comme dans d'autres procédés photographiques. Il n'y a pas de fixateur là. Donc c'est vraiment le rinçage qui va du coup arrêter en gros le processus et qui va donc enlever tout le surplus de solutions qui n'ont pas été insolées. Et du coup, l'eau c'est le rinçage qui va permettre la fixation. Donc c'est important d'avoir une eau de qualité à ce moment-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et ce rinçage il se fait à plat en mettant le support dans l'eau, bien à plat pour ne pas éviter, enfin je suppose que ça doit jouer quand même que le support soit bien plat, et comment vous faites un ou plusieurs rinçages, il n'y en a qu'un généralement ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, quand vous dites plat, en fait, l'idée c'est d'immerger au maximum le papier. Parce que là, on parlait de papier, je ne vais pas parler de tissu pour l'instant. Après, j'expliquerai éventuellement, mais c'est quasiment la même chose. On peut rincer sous une eau courante, je sais. Pour le voir, des fois, je vois qu'il y a des personnes qui rincent sous un jet. D'accord. Après, c'est la consommation d'eau. J'essaie toujours, dans la façon dont je travaille, de faire attention à notre impact quand on fait ce genre de technique, de ne pas avoir un impact trop important, que ce soit sur les déchets, mais aussi sur la consommation. En effet, l'idée, c'est d'avoir au moins deux bacs de rinçage. C'est-à-dire que dans un premier bac de rinçage, on va enlever vraiment tout le surplus de solution. qui était par exemple, parce qu'on a enlevé, ça je ne l'ai pas précisé, mais bon, ça me paraît évident, c'est qu'on a enlevé la plaque de verre, on a enlevé les végétaux et on rince la feuille. Et du coup, sous les végétaux, évidemment, on a toujours cette solution jaune, puisque du coup, elle n'a pas été insolée. Donc, c'est ça qu'on va devoir rincer et rincer le reste qui va être du coup fixé. et donc on va immerger dans un premier bain qui va permettre d'enlever vraiment l'eau du coup va se colorer forcément elle va devenir jaune verte et l'idée c'est qu'il n'y ait plus du tout, enfin que l'eau soit claire donc pour qu'on sache si le cyanotype est réellement bien rincé il faut procéder à minimum un deuxième rinçage je peux même dire qu'un troisième c'est souvent bien Sur du papier, en tout cas, ça se rince relativement vite parce que justement, comme j'expliquais au départ, le papier ne demande pas beaucoup de solutions. Comparé au tissu, qui est une matière très absorbante, il va falloir 4, 5, 6 fois plus de solutions que sur du papier. donc forcément au rinçage on va avoir plus d'excédents qui ne vont pas avoir été insolites donc on va avoir une eau qui va être très chargée très vite donc là on peut vraiment très très bien rincer et alors une question pareil que je me pose moi quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on fait de la teinture végétale vous faites quoi de vos eaux de rinçage ? est-ce qu'il y a des précautions à prendre ? est-ce que ça peut repartir dans la canalisation ? est-ce qu'il y a un traitement à faire ? est-ce qu'il faut neutraliser le bain ? comment vous faites pour justement pas pollué on va dire avec les eaux de rinçage. Alors de tout ce que j'ai lu, je me suis beaucoup informée sur ça parce que je suis quand même très très sensible à la protection de l'environnement et je fais vraiment attention à ce que je fais au maximum en tout cas. Donc en fait les eaux de rinçage, c'est à petite échelle en tout cas, évidemment quand on est, je ne dirais pas industriel, mais en tout cas quand on commence à en faire des grosses quantités, il faut faire attention là où on les rejette. Déjà, surtout pas vers les milieux aquatiques. Donc ça c'est un principe de base, on ne rejette pas à côté d'une rivière, en tout cas il y a des poissons, etc. Donc surtout pas. On peut rejeter dans les eaux usées. ça il n'y a pas de souci, c'est pas toxique pour l'homme et l'environnement en tant que tel, à petite dose. Voilà, des petits bacs de rinçage artisanaux, ça n'a pas d'impact, mais par contre si on commence à faire vraiment des grosses quantités, moi ce que je fais quand je fais par exemple des journées cyanotiques, je laisse décanter en tout cas ma première eau de rinçage, celle qui va être la plus chargée, donc je mets dans des bidons, je laisse décanter, donc il va y avoir une poudre qui va retomber au bout de quelques jours au fond, et là du coup, je filtre, et au pire, je garde cette poudre que j'emmène en déchetterie, ou dont je me sers parfois pour, parce qu'elle devient bleue, forcément, et on peut s'en servir éventuellement pour refaire comme un pigment, en fait, je dirais, pour faire de l'écriture comme de l'aquarelle, en diluant un petit peu avec de l'eau, etc. Mais l'idée en fait c'est vraiment de ne pas rejeter, alors par exemple, c'est tout bête, mais ne pas rejeter à côté de vous, si vous rejetez dans votre jardin, moi j'ai un grand jardin, donc il y a des endroits où je sais que je vais pouvoir rejeter une faible quantité d'eau de rinçage, sur de l'herbe, je ne vais pas aller dans mon potager ou vers un centre chromatique, voilà. Donc quand même, ça reste des solutions chimiques, en sachant que le titrate de fer ammonia calvaire, c'est un conservateur en fait, qui est très utilisé dans l'alimentaire. Donc en fait il n'a vraiment aucune incidence. Le ferricyanure de potassium, évidemment il est un peu plus toxique surtout en inhalation et il ne faut pas l'ingérer. Ça reste une solution qui pourrait être toxique et surtout qui ne doit pas être mélangée par exemple à la soude ou à la javel. Il n'y a aucun risque quand on fait du cyanotype d'avoir de la javel à côté de soi normalement, mais je préfère le préciser parce que c'est quand même un paramètre à prendre en compte, c'est qu'il ne faut pas mélanger le féricianure de potassium à de la javel, parce que là c'est vraiment un gaz, comme souvent avec la javel, il ne faut pas respirer les vapeurs et c'est très dangereux.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok.

  • Laurence Loiseau David

    Donc on a vu tout le process jusqu'au zoodrinsage, c'est très bien parce que je trouve que c'est important de savoir où on évacue ce qu'on a comme déchets. Alors le premier parallèle que j'ai vu entre le cyanotype et la teinture végétale, c'est le fait que vous... vous pouvez aussi nuancer, alors on dit ça en teinture végétale, mais vous, vous dites ça dans votre livre, c'est prendre des virages ou dériver, etc. Vous pouvez aussi nuancer un cyanotype réalisé et j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu comment vous faites en changeant la teinte du coup qui est obtenue.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors je vais juste finir pour le processus du cyanotype. On a vu le rinçage, mais après il y a le séchage. En fait, je me dis qu'il y a aussi le séchage. Donc en fait, on le fait sécher tout simplement à l'air libre, soit sur un étendoir, un pancarville, ce que vous avez avec des pinces, en faisant attention de ne pas faire de marque avec les pinces. ou sur un fil à linge dehors, vous tendez une ficelle entre deux arbres, il faut éviter de le faire sécher en plein soleil au départ. Voilà, donc ça c'est juste pour la question du séchage. Et juste une précision sur le fait que le bleu va réellement se fixer. On va donc découvrir le bleu pendant le rinçage. On peut l'accentuer légèrement dans la dernière eau de rinçage si on trouve qu'il n'est pas assez bleu, avec quelques gouttes d'eau oxygénée. Parce qu'en fait c'est le contact à l'oxygène qui va intensifier le bleu. Et donc c'est pour cette raison qu'il faut attendre 24 heures pour voir le séchage définitif et le bleu optimal est vraiment fixé au bout de 24 heures. D'accord. Souvent on se rend compte qu'on se dit ah là là il n'est pas assez bleu et en fait quand il est séché le lendemain on se dit ah bah non en fait il est parfait. Voilà, et ça se régénère si jamais vous l'avez laissé trop au soleil, parce que ce n'est pas fait pour être conservé au soleil comme beaucoup de teintures végétales d'ailleurs, enfin comme d'autres teintures végétales on ne laisse pas au soleil parce que ça peut abîmer le soleil, même la lune d'ailleurs. L'avantage du cyanotype, c'est que quand vous le remettez dans la pénombre, il se régénère. Vous pouvez le remettre dans une pièce sombre, dans un tiroir, dans un livre, à 90% du temps, ils se sont régénérés. Même des fois, ça peut prendre du temps sur du tissu, par exemple. Mais on revient au bleu qu'on avait au départ.

  • Laurence Loiseau David

    C'est fou. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà. Donc ça, c'était juste la précision.

  • Laurence Loiseau David

    Oui, mais importante. Et du coup, vous séchez à plat ou pas ? Par exemple, est-ce que vous recommandez… Il n'y a rien qui coule, en fait. Le bleu ne peut pas couler.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non. Donc, en fait,

  • Laurence Loiseau David

    que ce soit à plat ou vertical, finalement…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, l'idée, c'est qu'il n'y ait quand même pas de gouttes. C'est justement pour ça qu'il faut bien rincer, en fait. Et si on a mal rincé et qu'il y a encore des solutions légèrement… La solution de base, là, vous pouvez avoir des tâches. En fait c'est souvent pour ça qu'il y a des fois des tâches et qu'on se dit ah là là j'ai pas réussi mais c'est juste le rinçage qui fait que du coup en plus après le séchage forcément les petites gouttes elles vont se mettre dans les jaunes de blanc et on va avoir des différences. Après cela dit je trouve que ça peut être aussi joli, au niveau esthétique c'est encore autre chose. Mais en fait l'idée oui c'est ça, c'est de ne pas les gouttes qui stagnent. Même les gouttes d'eau, surtout sur le papier, en général, quand c'est mis à la verticale, ça coule. À l'horizontale, le souci, c'est que justement, ça peut stagner. C'est-à-dire que si on le met sur un plan…

  • Laurence Loiseau David

    Super plat, ça peut faire un…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça. Et puis il ne faut pas s'inquiéter pour le fait que le papier puisse gondoler, parce que évidemment même si c'est du papier aquarelle qui est assez épais, on peut avoir cette idée, ces gondolées etc. On peut le mettre très bien sous presse après ou repasser, moi je le repasse sans vapeur avec quelque chose dessus, un linge et en fait notre cyanotype revient tout à fait droit quoi. Voilà. D'accord. Voilà. donc du coup on va revenir au dérivé au dérivé du virage alors ce que j'appelle virage c'est donc faire virer la teinture l'impression donc le fameux bleu de Prusse on peut le virer en optant pour des solutions alors soit je vais essayer d'être claire soit on utilise des tannins moi j'aime bien utiliser des tannins pour virer qui va du coup donner des couleurs sépia, un petit peu vinilis, ça fait des espèces de vieilles photos. Ça se marie très bien avec le cyanotype. Et donc les tannins, on les trouve dans la couleur végétale, on peut très bien prendre du tannin de chêne avec de la noix de gale, on peut l'utiliser même avec du mirabolant, il y a plein de tannins, mais aussi le thé tout simplement. Vous avez du thé, du café. vous faites infuser du thé, donc il faut qu'il soit infusé fort, les cafés c'est pareil, il ne faut pas hésiter à mettre deux sachets pour une tasse à peu près, pour qu'il y ait quand même un virage qui s'opère, et donc à la suite d'avoir fait le cyanotype, il suffit de mettre dans ce bain, plus ou moins longtemps, il faut observer, c'est-à-dire que ce n'est pas une science exacte, on regarde la façon dont ça vire. et on ne laisse pas deux heures dans le bain parce que même si c'est du papier aquarelle voilà, c'est passé pour être deux heures dans de l'eau quand même ça peut finir par s'abîmer ou du coup devenir pelucheux le papier peut finir par être un petit peu quand même trop s'indiber donc il faut quand même,

  • Laurence Loiseau David

    en général en un quart d'heure vingt minutes on arrive à obtenir un beau virage et vous le faites avant le rinçage vous rincez dans cette eau de thé ou de tannin ou vous rincez classiquement les trois bains de rinçage à l'eau PH7 et après vous allez mettre dans le thé c'est encore une étape après c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    le virage c'est vraiment quand on a notre cyanotype qui est réalisé de base en fait c'est ça un virage, on le fait une fois que le cyanotype est fini et rincer et rincer rincer, sécher, on le fait sécher aussi ah d'accord on le fait rincer et sécher parce que le fait de le faire sécher va vraiment fixer le bleu comme je dis il y a le rinçage qui fixe et puis comme il est déjà mouillé il ne va pas forcément bien se ré-imprégner donc moi je sais que je préfère le faire sécher D'abord pour voir le bleu, parce qu'on n'a pas le bleu définitif comme je vous l'expliquais tout à l'heure quand il est mouillé. Il faut attendre qu'il soit sec pour vraiment voir le bleu définitif. Et à ce moment-là, on opère le dérivé. avec le virage au tanin ou pas.

  • Laurence Loiseau David

    C'est top. Je vois votre exemple avec le virage à la noix de gale avec une monnaie du pape. C'est hyper beau. Franchement, je ne savais pas du tout qu'on pouvait changer les couleurs. Bref, ça, c'était top. Et je voulais aussi, pour aiguiser la curiosité de certains, vous avez parlé dans votre bouquin de variantes au cyanotype avec notamment le wet cyanotype ou l'anthotype. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu ces variantes-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors le wet cyanotype, comme son nom l'indique, c'est du cyanotype mouillé. Donc en fait, il n'y a pas vraiment de règle. Je vais expliquer en fait le principe, mais après, je dirais que c'est de la cuisine. Tout à l'heure, je disais que l'insolation, c'était cuit. Je compare souvent le cyanotype à une espèce de cuisine, mais un peu comme les teintures végétales. Et ça, c'est quand même pas mal de similitudes. Donc en fait, le wet cyanotype... On va avoir le même processus au départ, c'est-à-dire qu'on va préparer notre cyanotype, notre badigeon, on va le faire sécher. C'est au moment de la composition, ou avant l'insolation, qu'on va rajouter de l'eau, c'est-à-dire qu'on va mouiller le cyanotype. On va mouiller le papier et on va pouvoir rajouter ce qu'on a envie. Alors, pas des produits dangereux, mais du vinaigre. On peut mettre du gros sel. Et ça, sous l'action des UV, avec le fait de l'avoir remouillé, parce que sinon, le papier va cuire avec l'isolation. C'est pour ça qu'on le mouille aussi. L'idée, c'est de le laisser. Pour le coup, on va le laisser longtemps. C'est-à-dire qu'on ne va pas le laisser 10 minutes ou un quart d'heure, comme je vous préconise au départ. Là, le wet cyanotype, on pourra le laisser deux heures. On va le laisser vraiment, tant qu'il est mouillé, je dirais. Après, il faut faire ses petites expériences. Et du coup, avec ce wet cyanotype, à la fin, quand on se dit, bon ben voilà, ça fait une espèce d'auréole, on peut mettre des épices aussi qui peuvent teindre, etc. Et du coup, on peut mettre des pigments même qu'on a dans sa teinture végétale. On saupoudre et on peut obtenir des petites tâches de couleurs. Et donc l'idée c'est que pareil après on rince son cyanotype dans différents bains. Et donc là on va par contre se rendre compte que du coup comme la solution a cuit longtemps au soleil, du coup on aura moins de, dans le rinçage, on aura moins de déchets. C'est-à-dire qu'on aura pas, voilà, le maximum de solution aura vraiment, vraiment été absorbé par le soleil en fait. D'accord. Donc le web-sciennotique va donner des effets… comme je disais tout à l'heure des espèces de tâches un petit peu des effets moirés plus ou moins bleus on va avoir des nuances c'est vraiment bon là évidemment à l'oral c'est compliqué d'écouter une photo pour ça il faut regarder le livre il faut regarder le livre et puis après c'est ça il faut être curieux et en faire moi j'en ai fait plein avant de Parce que ça ne se maîtrise pas vraiment l'ouest cyanotype, c'est vraiment très aléatoire. Le résultat, on ne peut pas se dire j'aimerais obtenir ça On peut se dire ça et tendre vers ça, mais on ne peut pas être sûr du résultat. Parce qu'en effet, une fois qu'on a mouillé, mis les essences qu'on a voulu mettre, et qu'on a remis le verre et qu'il y a l'insolation qui se passe, en fonction des végétaux et ce qu'on a mis, ça passe en dessous, ça passe au-dessus, avec l'eau, tout ça. Et moi, pour le coup, c'est ça que je trouve magique, en fait, c'est qu'on ne sait pas forcément ce qui va se passer. C'est imprévisible. Voilà, quel résultat, donc c'est… voilà. C'est sympa comme dérivé.

  • Laurence Loiseau David

    Et l'anthotype, alors, du coup, qu'est-ce que c'est ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors l'anthotype, ça n'a rien à voir avec le cyanotype, mais quand même. C'est-à-dire que là, pour le coup, on n'utilise pas du tout de solution chimique. C'est-à-dire que j'aime bien dire que l'anthotype, là pour le coup, c'est le cyanotype écologique. C'est qu'en fait, on va utiliser les sucs de plantes. On va concentrer, c'est-à-dire qu'on va ramasser par exemple du trèfle dans son jardin, on va l'écraser avec un pilon, on va donc obtenir une pâte, commencer à avoir du jus peut-être même, et on va rajouter de l'alcool à 90. En général, on rajoute un petit bouchon en fonction du... On prélève un bouquet à peu près de fleurs fraîches. qu'on pilonne et on rajoute un petit peu d'alcool à 4,10 qui va permettre non seulement de concentrer la solution, mais aussi de pouvoir la badigeonner ensuite et de révéler tous les pigments qui sont dans la plante. Et ensuite, on filtre. On filtre avec une compresse, etc. Et on va donc obtenir un jus de plante concentré avec l'alcool. Et ce jus, après, on va l'utiliser comme le cyanotype. C'est-à-dire qu'on va badigeonner le papier on va positionner les végétaux quand ce sera sec, et on va l'insoler. Par contre là, il faut être patient, parce que pour l'insolation, ça peut être des jours, voire des semaines. C'est-à-dire que l'insolation va être beaucoup plus lente, c'est-à-dire que le soleil va agir sur les parties, toujours qui ne sont pas couvertes, c'est-à-dire que vos végétaux vont cacher une partie de la feuille, et le soleil va agir autour du végétal. Et on peut dire aussi que c'est l'inverse du cyanotype, puisque là, pour le coup, le soleil va détruire les pigments qui sont autour, donc il va re-blanchir le papier autour. Par contre, quand vous soulèverez votre feuille, par exemple, de ginkgo, vous aurez encore la couleur verte, si on a pris le reste à base de coraux. D'accord, c'est l'inverse. On aura donc le positif, puisque le cyanotype, c'est l'inverse, on a le négatif sous le végétal, et là, on aura le positif sous le végétal, et le positif sous le végétal. C'est génial. Cet anthotype a été inventé par John Herschel. un inventeur du cyanotype. Cependant, moi, avec les... J'ai fait quand même quelques recherches et j'ai réussi à trouver que c'était Marie Somerville, alors c'est pas moi, c'est Marie Somerville, qui a découvert ce procédé à la même époque et qui en a parlé à John Herschel, en fait. Et ils ont travaillé ensemble sur ce procédé. Il lui a fait publier, parce qu'évidemment, à l'époque, les femmes ne publiaient pas aussi facilement que les hommes. Et donc, c'est lui qui a publié pour elle, mais pas forcément son nom. se protéger. J'aime bien rétablir.

  • Laurence Loiseau David

    Repréciser. Oui, oui. Rétablir la vérité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    OK,

  • Laurence Loiseau David

    super. Bon, alors, du coup, là, on a vraiment... Enfin, ça donne franchement envie. Ça donne franchement envie d'expérimenter clairement. Donc, dans ce livre, on ne parle pas que de cyanotypes. On parle aussi d'écoprint. Alors, l'écoprint, on a reçu justement Beste Bonnard sur l'épisode 16, je crois, qui parlait d'écoprint. Mais ce que je comprends, En fait, l'éco-print, il y a autant de pratiques que de praticiens, clairement. Moi, ce que je voulais vous demander, c'est pour vous, quelles seraient les astuces ou quelle est votre astuce de réussite sur l'éco-print ? Quelques conseils que vous voudriez partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas si… En plus, parler après Beste… C'est un peu une personne que j'admire énormément pour son travail. Donc, voilà, moi, je me sens toute petite à côté de Bessé pour parler de l'éco-print. Après, voilà, moi, j'ai appris par moi-même, pareil, avec des livres, avec… et avec des vidéos, avec des expérimentations, souvent, quasiment que les plantes de mon jardin. En fait, c'est ça que j'ai voulu mettre en pratique, c'est de faire souvent qu'avec les feuilles de mon jardin ou de mes voisins. Mais voilà, j'essaie de rester locale. En fait, ce que je pense dans l'éco-prime, c'est qu'il faut vraiment penser au mordansage. C'est vraiment avoir un bon mordansage pour avoir un résultat optimal. Parce que sans le bon mordansage, même sur du papier, on va avoir du mal à obtenir de belles empreintes. Ça, c'est la première constatation que j'ai faite quand j'ai commencé l'éco-prime. C'est qu'il faut être vigilant sur cette étape. Et je dirais même encore mieux. J'utilise aussi des matières naturelles, mais aussi de récupération. J'aime bien récupérer des vieux draps, travailler avec des matières qui sont déjà existantes. donc souvent en lin, en coton, mais quand on récupère, souvent elles ont vécu ces matières. Et elles ont, on ne sait pas, elles sentent le propre, parce que pour le coup, j'ai déjà eu l'expérience d'avoir des, on m'a donné des jolis draps qui étaient brodés, magnifiques, j'ai même eu du mal à les couper, mais voilà, j'ai exploité la broderie aussi, mais ces tissus de récupération ont souvent subi des lessives, des assouplissants, ou alors des tissus mal lavés aussi, on ne sait pas. Donc il faut penser à ce qu'on appelle au décatissage. Et ça c'est donc la première partie, c'est-à-dire qu'avant même de mordre danser, on décatie le tissu. Donc ça, le décatissage, en fait, c'est qu'on va laver en profondeur le tissu. On va lui enlever tous ses apprêts qu'il aura subis, que ce soit des tissus neufs ou des tissus de récupération. Il y a forcément des apprêts, même dans les tissus neufs, j'en montrais bien, malheureusement, qui sont obligatoires. Mais souvent, aussi, en surface, ça enlève. la possibilité de faire tenir la teinture ou une impression végétale, parce que ça fait comme une pellicule sur le tissu, et donc il faut enlever cette couche d'après. Et donc ça, c'est aussi, pour revenir à une préconisation, c'est vraiment de décatir le tissu, de façon à vraiment enlever tout ce qui peut faire une barrière à l'accroche de la teinture, à l'accroche de l'écoprint. En fait, l'écoprint, c'est... c'est la teinture de la feuille, de la plante. Et s'il y a une barrière, forcément, on ne va pas obtenir un résultat optimal.

  • Laurence Loiseau David

    Donc, surtout sur la préparation en amont, nettoyage du tissu et une bonne préparation au mordant sage.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Au mordant sage, voilà. Ça, c'est vraiment deux éléments que j'ai vraiment... dont je me suis rendu compte qu'il fallait vraiment être vigilant. Et puis après, bien choisir ses plantes. Alors après, évidemment, dans mon livre, j'ai fait un tableau des principales plantes qui sont riches en tannins, parce que si on veut avoir des belles impressions, toutes les plantes ne fonctionnent pas, ne vont pas réagir en fonction de leur quantité de tannins. Mais il y a des plantes phares, comme les géraniums, le calyptus, les fleurs, on a le thoréopsis. le chair, il y a énormément le cosmos sulfureux, il y a plein de plantes qui sont à notre portée en plus. Moi, j'aime beaucoup utiliser par exemple le marronnier, parce que j'en ai un dans mon jardin, le noisetier vert et rouge, c'est quand on obtient des différences aussi. D'utiliser des plantes locales, c'est aussi hyper intéressant de se dire, on regarde plutôt les plantes de la même manière, d'ailleurs après, je trouve. quand on voit ce qu'elles sont capables de nous apporter et de faire.

  • Laurence Loiseau David

    Est-ce que vous avez essayé l'éco-print avec des feuilles séchées ? Vu que vous utilisez des feuilles séchées pour le cyanotype, vous avez dit qu'il y a cette particularité-là de récupérer les plantes et qu'on peut faire plusieurs utilisations. Est-ce qu'on peut pratiquer l'éco-print avec des feuilles séchées ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, on peut utiliser avec des feuilles séchées. Alors on peut les utiliser telles quelles, c'est-à-dire que comme elles sont riches en tannins, le fait d'être sec ne va pas enlever leur... Ce n'est pas comme quand on ramasse des feuilles à l'automne qui sont tombées par terre, qui sont complètement mortes. Si on les a prélevées et fait sécher alors qu'elles étaient gorgées en tannins, elles vont rester riches en tannins. Mais l'idéal, c'est quand même de les réhydrater. Je me suis rendu compte, ça je l'ai appris aussi. Alors je ne sais pas, je ne pense pas que Bessé, je ne sais plus si elle le fait ou pas, de réhydrater ses feuilles séchées, il me semble.

  • Laurence Loiseau David

    Je crois qu'elle en avait abordé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, et donc après, il y a différentes solutions. On peut les réhydrater dans l'eau avec un peu de vinaigre ou avec un peu de poudre d'alun, pour les regorger en fait. et être sûr que l'accroche trinctoriale puisse se faire vraiment l'inconvénient des fleurs ou des feuilles séchées c'est qu'elles peuvent se craqueler donc quand on les réhydrate elles vont aussi être plus facilement manipulables quand on va rouler parce que quand elles sont sèches,

  • Laurence Loiseau David

    ça craque donc forcément voilà d'accord ok alors pareil un truc que j'ai découvert c'est l'écoprime sur papier quelle est en gros la grosse différence, à part le support, quelle est la grosse différence entre l'écoprint papier et tissu du coup ? Parce que... Un papier, on ne peut pas le rouler ? Ou peut-être qu'on le roule et que vous le repassez après ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a différentes techniques pour l'éco-print papier. Déjà, c'est le même procédé que le tissu. Il y a la même préparation. Évidemment, on ne le décatie pas, on ne le lave pas. Mais par contre, on le mordance. On peut le mordre. C'est pareil, c'est une étape qui n'est pas forcément obligatoire, puisque derrière on ne va pas laver, c'est-à-dire que si on fait de l'éco-print sur papier, il ne va pas être destiné à passer en machine derrière. On va en faire des cartes, on va en faire des marque-pages, on va en faire du papier à lettres, enfin voilà, on va les mettre sous cadre. Il ne va pas y avoir ce côté textile qui va avoir besoin d'être lavé. mais le mordantage va quand même permettre et d'une, une meilleure accroche tinctoriale avec les tanins de la plante, forcément, et la deuxième chose, c'est la luminosité, c'est-à-dire que souvent, quand on mordance son papier, la lumière, la couleur en tout cas de la teinture va être beaucoup plus lumineuse. Voilà, ça c'est les deux remarques qu'on peut faire. En sachant que mordancer un papier c'est vraiment très rapide, c'est-à-dire qu'on fait un petit bain de mordançage, on le plonge dedans. Alors il y a différentes techniques, mais si on le mordance par exemple simplement dans la lin, on le plonge une minute et on le ressort. On n'a pas besoin de le laisser comme dessus pendant une heure et demie. Si on le mordance avec du sulfate ou avec de l'acétate, c'est pareil, on n'est pas obligé de le laisser. On peut le laisser 24 heures du papier aquarelle, ça peut se laisser. dans un petit bain avec de l'acétate de fer, etc. Mais après, par contre, il faudra le manipuler avec précaution parce qu'il sera gorgé, donc il peut se déchirer. Mais c'est pareil, on peut faire un prémordansage avec du sulfate ou de l'acétate de fer. Vous me parliez de rouler, moi j'utilise des boîtes de conserve. On peut rouler le papier, on positionne ses plantes et on les pose sur une boîte de conserve. On peut faire plusieurs couches, en sachant qu'elles ne vont pas forcément toutes recevoir la vapeur de la même manière. Et après on attache avec des bandelettes de tissu pour maintenir le tout autour de sa boîte de conserve. La boîte de conserve est verte. forcément, afin que la vapeur puisse pénétrer à l'intérieur de la boîte de conserve et donc diffuser la chaleur autour. Une autre technique, c'est de faire entre deux planches. Là, pour le coup, c'est immergé, ce n'est pas à la vapeur. C'est-à-dire qu'on positionne entre deux planches de bois qui peuvent aller dans l'eau. On évite les sapins. les médiums etc qui vont forcément très mal subir la cuisson et en fait pareil on fait un bundle du coup ça s'appelle aussi un bundle même si ça se roule pas mais souvent les gens disent que c'est un bundle parce que c'est un empilage c'est pas un rouleau pour le coup mais c'est un empilage donc on fait une espèce de sandwich donc une feuille de papier mordanté les végétaux une feuille de papier les végétaux etc et on met entre deux planches de bois on ficelle le tout et là on est dans l'eau

  • Laurence Loiseau David

    et donc là c'est pareil c'est un éco-prime sur papier ok bon bah super pareil à essayer j'avais donc pour arriver au tatakisomé là je voulais plutôt qu'on s'oriente vers deux points c'était les plantes que vous pouvez utiliser pour le tatakisomé et comment rendre un tatakisomé solide

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors les plantes utilisées pour le tataki zoné sont quasiment les mêmes que pour l'écoprint. Quand on va marteler la plante directement sur le papier ou sur le tissu, elle va donc libérer ses sucs colorants présents naturellement dans la plante, et donc ses tannins. Et évidemment, ce sont les tannins qui vont rester. Les sucs colorants de la plante ne vont pas rester naturellement si on ne mordance pas au préalable et si on ne fixe pas derrière. Donc si en plus on a une quantité de tannins importante, on aura beaucoup plus de chance d'obtenir une empreinte marquée et qu'elle se fixe même mieux dans le temps. Donc en effet le tatakisomé pour qu'il soit solide, je disais le mordançage avant, ça c'est quand même mieux, parce que c'est pareil, ça prépare le support à recevoir la teinture de la plante. Et puis derrière, avec les fleurs, on a du mal à conserver les couleurs de la fleur originelle, parce que tout adjuvant qu'on va appliquer, que ce soit du sulfate de fer, où la pétate de fer va brunir en général. Donc, on va avoir du mal à garder une couleur comme au départ, quand on martèle, des fois, on a des couleurs qui sont très, très vives. Forcément, le fait de vouloir fixer va souvent assombrir. Mais c'est une des conditions pour que ça tienne, parce que sinon, dans le temps, voilà. Tout dépend de ce qu'on décide de faire, de son martelage. Moi, quand je travaille avec les enfants et qu'on fait du tataki zoné, On va dire que le but, c'est le résultat, mais ce n'est pas dans le temps. C'est le résultat à court terme, la sensation qui a été éprouvée pendant le martelage, c'est-à-dire... le fait de marteler, de sentir, parce qu'en fait le tétachysomé c'est très olfactif, quand on martèle la plante on a toutes les odeurs de la plante, il y a évidemment le côté visuel, de voir qu'un pétale de pensée va s'imprimer, parce que les pensées c'est assez magique, j'appelle toujours ça la pensée magique, parce qu'en effet c'est un décalcomanie, marteler une pensée avec un enfant, c'est vraiment, même avec un adulte d'ailleurs, c'est totalement magique, parce que c'est un... C'est vraiment une photographie, donc ça c'est toujours très magique. Donc voilà, ça dépend vraiment de ce qu'on veut faire à la fin de ce tatakisomé. C'est sûr que si on dit, j'aimerais bien en faire un coussin et pouvoir laver ma housse de coussin. Il faut prendre des précautions et passer par des fixateurs qui sont comme je disais le sulfate, l'acétate ou le vinaigre. Mais c'est pareil avec le lavage, ça ne tient pas forcément. Le vinaigre et le fer à repasser sont des fixateurs sans lavage derrière. Dès lors qu'on va immerger le tissu... et qu'on va laver, forcément on va soit effacer, soit en tout cas enlever une partie de la coloration de la plante.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord. Et qu'est-ce que j'allais dire ? Vous aviez dit tout à l'heure que les fleurs utilisées pour Tata Kizome ou Ecoprint, c'était sensiblement les mêmes. Il y a quand même des variantes ou pas ? Par exemple, le Tata Kizome, il y en a d'autres en plus, vu que c'est…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, le Tata Kizome, je dirais qu'on peut quasiment tout marteler. C'est-à-dire que toutes les plantes contiennent des sucs colorants. après la richesse en tannin elle est plus ou moins forte mais le fait de marteler va donner une empreinte sauf les feuilles qui sont je ne sais pas le terme, mais glacées comme le lierre, le laurier les feuilles grasses par contre quand on martèle, il n'y a pas de jus justement elles ont cette protection qui fait qu'on n'obtient pas un jus donc toutes ces plantes là on ne peut pas mais avec le tatakisomé c'est En fait, l'idée, c'est vraiment de pouvoir justement faire des essais avec tout ce qu'on trouve dans le jardin, en étant vigilant, toujours, parce que, comme pareil, je travaille souvent avec des enfants dans les écoles, etc., je dis toujours... Quand on ne connaît pas, on ne cueille pas. On est attentif quand même. Faire des expérimentations et des expériences, c'est bien, mais il ne faut pas se mettre en danger. Donc les plantes toxiques, mise en garde. Parce que par exemple, la rôme, pour avoir fait l'expérience d'avoir fait du tataki zoné au printemps, les enfants étaient attirés par cette plante. Je me suis rendu compte à quel point l'arôme toxique dans les talus, il faut être vigilant. Avec les enfants notamment, nous aussi on n'est pas... on n'est pas à l'abri de se tromper aussi dans l'identification des plantes. Donc voilà, quand je dis tout marteler, je précise quand même qu'on nuance, et puis on n'hésite pas au moindre doute. Il y a la fameuse application PlantNet qui maintenant quand même est assez recommandée et recommandable, parce qu'il y a quand même une banque de données importante maintenant, et on peut s'y fier en grande partie, et puis si on n'est pas sûr, il y a le livre. l'identification des plantes, de la chaude et même d'autres qui sont très bien et qui permettent de ne pas faire de bêtises quand on est en train.

  • Laurence Loiseau David

    Il faut être vigilant, carrément. Je voulais savoir, Laurence, comment vous faites aujourd'hui pour transmettre ce que vous avez expérimenté et appris quasiment toute seule ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors comment je fais pour transmettre ? Alors je fais des ateliers, c'est-à-dire que je fais des ateliers avec des adultes mais aussi avec des enfants. Pour le moment, je ne fais que des ateliers cyanotype et tata-chisonné parce que l'écoprime, ça se présente souvent plus, alors sauf l'écoprime papier, mais sinon c'est souvent plus sous des formes de stage parce que la mise en place, la cuisson, c'est long, donc c'est souvent 3-4 heures minimum. C'est même souvent des journées en fait. Je vois Beste quand elle fait des stages, plus que des ateliers on peut dire, parce que l'éco-print demande quand même du temps et de préparation et de composition et de cuisson etc. Donc moi je propose pour le moment que des ateliers cyanotypes aient été attaqué. Parce que ça, je n'ai pas précisé au départ dans mon parcours, mais en fait, là, depuis septembre 2022, je suis en auto-entreprise. Et donc, j'ai arrêté mon activité d'assistante maternelle pour me consacrer à mes deux activités, qui sont donc enfantissage pour animer, raconter des histoires avec... avec mes tapis, mes cantines à doigts, et puis la partie le bleu de l'eau où j'expérimente toutes ces impressions végétales et que je partage au travers de mes créations et d'ateliers. Mais aussi avec les enfants, c'est-à-dire que je fais ces ateliers aussi dans les écoles, parce que je reste en contact avec le monde de la petite enfance. J'ai travaillé notamment le tatakizume et le cyanotype avec des maternelles, et on a fait une jolie fresque en tissu. Le thème c'était la protection de l'environnement et notamment la mer en danger. Le bleu s'y prêtait totalement bien en cyanotique, et donc on a pu faire des pochoirs de poissons, utiliser des végétaux pour représenter les algues, faire sécher des vraies algues qu'on avait été chercher chez le poissonnier, etc. Donc ça c'était chouette, et donc ils ont reproduit la mer à leur image de façon à... à sensibiliser tous les parents et les adultes qui allaient regarder cette fresque. Donc voilà, ça fait partie de mes projets pédagogiques, de travailler avec les écoles. J'aimerais bien aussi travailler avec les ados, parce que j'ai eu quelques demandes et j'aimerais beaucoup transmettre... En fait, au-delà de la technique, c'est vraiment la passion du végétal. C'est-à-dire qu'en effet, je ne teinte pas forcément de la même manière qu'une personne qui va faire de la teinture pure, mais j'aime ce contact de la plante, cette connaissance qu'on peut quand même apporter et cette sensibilisation, et notamment chez les plus jeunes, parce que je trouve qu'ils sont quand même super ouverts, super attentifs. à tout ce qui nous entoure. Et donc, dès qu'on leur transmet par le biais de ces techniques, tout de suite, ça fait écho. Et je suis contente de revoir les enfants. Là, quelques semaines après, je les ai vus il n'y a pas longtemps et qui m'ont reparlé, qui étaient contents. Quand est-ce que tu reviens ? On veut faire d'autres fresques avec toi. Du coup, je me dis, bon ben... voilà, il y a des petites passions aussi qui se révèlent et je trouve que ça se fait moi je trouve que toute démarche qui fait prendre conscience aux enfants des plantes,

  • Laurence Loiseau David

    la reconnaissance de se rapprocher finalement toutes ces expériences là sont bonnes à prendre et c'est pour ça qu'en lisant votre livre je me suis dit mais mais si bien sûr qu'il y a un énorme rapport et le rapport c'est quoi ? c'est les plantes c'est l'impression végétale c'est vraiment ça on est vraiment dans le cœur du sujet de la plante que ce soit dans la teinture ou dans l'impression c'est la connaissance la reconnaissance et puis juste s'émerveiller de la beauté de ce qui nous entoure enfin je pars dans la philosophie mais voilà en tout cas c'est le point commun alors du coup Laurence on a déjà passé les 1h06 d'enregistrement mais c'était vraiment passionnant merci je vais vous proposer des petites questions rapides pour que vous puissiez partager notamment les personnes, vous,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qui vous ont inspiré et vos sources d'inspiration aujourd'hui alors mes sources d'inspiration je citerai comme ça pour les références cyanotypes par exemple Alineo, Agnès Cléran et Agnès Frieur c'est beaucoup de A voilà ça ce sont vraiment des personnes j'aime beaucoup leur travail artistique voilà Eric Mingal qui est le photographe qui habite pas loin de chez moi et qui pratique cette technique de cyanotype et ainsi de Jean-Philippe Beu. Après dans l'éco print je dirais donc Thierry Bonnard évidemment et le tatakizome Sandrine de Bormann. J'adore son travail, elle est sue, c'est elle qui a inventé le terme tatakizome. Vraiment son travail c'est magnifique, si vous avez l'occasion d'aller voir son site et sa page c'est vraiment...

  • Laurence Loiseau David

    Je vais aller voir parce que vous êtes plusieurs à m'avoir parlé de Sandrine de Bormann. D'accord. Je ne sais pas si c'est de Bormann ou de Bormand, mais on se comprend.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'aimerais aussi citer Laurence Bernard, qui est une artiste à côté de chez moi, que j'ai découvert il y a quelques mois, qui travaille la peinture sur des grands laits de tissu, qui travaille beaucoup le bleu, mais c'est de la peinture qu'elle fait. Et voilà, son travail aussi artistique m'inspire énormément justement pour ces grandes fresques que j'ai faites avec les enfants. Et voilà.

  • Laurence Loiseau David

    d'accord ok est-ce qu'il y a des pour vous des gens qui fédèrent autour du cyanotype c'est une pratique qui est il y a un syndicat mais je veux dire il y a quelqu'un qui fédère autour de cette pratique là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    A ma connaissance, non, je n'arrive pas à dire qu'il y a quelqu'un qui fédère réellement. C'est sûr qu'il n'y a pas de syndicat du cyanotypeur, je ne sais pas comment on les appelle. Après, je dirais que ce qui fédère, en tout cas, tous les gens, pour la plupart que je rencontre, qui font du cyanotype. c'est cette sensibilisation au végétal. Pour ceux qui font du cyanotype végétal, j'entends. Et peut-être justement des gens qui sont sensibles à un retour à des méthodes un peu anciennes, parce que le cyanotype en effet c'est quand même un procédé très ancien, qui nécessite peut-être deux produits chimiques, mais qui ne sont pas non plus… jeter tout à la poubelle voilà c'est pas forcément totalement nocif et au contraire et donc ils reviennent à des méthodes d'exploitation plus douces, plus raisonnées donc moi ce que je rencontre c'est ça pour moi ce qui fédère autour de cette technique et sûrement des autres d'ailleurs c'est ça, c'est vraiment le fait de venir à je dirais à un lot alors je suis très très nulle en anglais mais l'eau végétaux ouais d'accord

  • Laurence Loiseau David

    D'accord, revenir aux sources avec les plantes. Si vous étiez une plante tinctoriale, laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas réellement laquelle choisir parce que j'aime beaucoup le Coréopsis. C'est vraiment une plante qui m'émerveille de part sa fleur et parce qu'elle donne en teinture, en éco-print et tout ça. Mais il y a aussi le pastel des teinturiers que je n'ai jamais expérimenté, enfin que je connais par les résultats, mais moi je n'ai jamais fait. Et le pastel des teinturiers, ou la guêde, j'en ai dans mon jardin que j'ai semé il y a deux ans et que je la trouve magnifique, mais je n'en ai pas assez pour faire encore une cuve. Mais par contre, ça m'attire énormément, le pastel des teinturiers.

  • Laurence Loiseau David

    Et est-ce que vous auriez des livres à nous recommander, donc à part les vôtres bien sûr, mais des livres pour les auditeurs qui voudraient creuser le cyanotype ou l'écoprint, Tata Kizome ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, creuser le cyanotype, donc il y a celui d'Emilie Lacour, La magie du cyanotype, qui est sorti l'année dernière. Au moment où j'écrivais le mien, en fait, du coup, c'était chouette, je l'avais déjà découverte avant, et je trouvais ça chouette qu'elle fasse aussi son... son bébé livre cyanotype. Il y a un livre que j'aime beaucoup qui s'appelle Empreinte de nature de Brigitte Pouget. Là, on va retrouver surtout la méthode du Tata Kizome. Elle est fabuleuse au niveau création textile. J'aime beaucoup ce qu'elle fait. C'est très poétique, c'est très en accord avec la nature, avec ce qui l'entoure. Elle a un jardin magnifique aussi. J'aime bien ce livre-là. Après, je dirais, il y a Teinture et impression végétale de Camille Binet-Deuzer. Son pseudo, c'est Lilacam. Tout le monde la connaît sous le pseudo Lilacam sur Instagram. Et puis après, il y a le livre qui est sorti aux éditions La Plage l'année dernière, Couleurs et teintures végétales de Sophie Gessbert. Voilà, ce sont des livres que je recommande.

  • Laurence Loiseau David

    génial, écoutez c'est des nouveaux parce que moi il n'y en a aucun qui me parle d'accord, parce qu'après je réciterai évidemment Bessé Bonnard son livre mais je me doutais bien qu'il faisait déjà partie je pense c'est bien parce que d'avoir des nouveaux livres je suis hyper contente c'est top ok parfait et du coup ma dernière question c'est à qui vous aimeriez passer votre micro

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'aimerais bien, je ne sais pas si elle va être d'accord, je ne lui ai pas demandé son avis, mais c'est une personne que j'ai rencontrée il y a peu sur les réseaux, et avec qui je commence un petit peu à partager. On s'est échangé nos livres, donc moi je vous le montre, parce qu'on en reparlera peut-être, Fabriquer son matériel d'art, et c'est Lucie Broisin-Choche, hashtag la pigmentière, et donc son livre vient de sortir, donc on a fait un échange de livres, justement, que nos livres ont sortis quasiment en même temps. Et j'ai découvert son travail et elle travaille donc avec tout ce qui l'entoure pour réaliser ses couleurs et son matériel d'art. Voilà, donc j'aimerais bien qu'elle parle de ce qu'elle fait parce que vraiment c'est inspirant. Elle est jeune, elle est dynamique, elle habite vers Strasbourg et c'est super.

  • Laurence Loiseau David

    Ok, écoutez, génial. Je la suis aussi sur Instagram, donc je serais ravie de creuser Batop. Nickel, merci Laurence pour ce passage de micro. Je vous remercie beaucoup, c'était vraiment hyper intéressant. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale nuances indigo

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert

    00:00

  • Présentation de Laurence Loiseau-David et de son livre

    00:44

  • Parcours de Laurence et découverte du cyanotype

    01:20

  • Rassemblement des techniques dans un livre

    03:44

  • Explication de la technique du cyanotype

    07:26

  • Histoire et chimie du cyanotype

    12:35

  • Processus d'impression et insolation

    18:14

  • Rinçage et fixation du cyanotype

    24:13

  • Virage et dérivation des couleurs

    36:49

  • Variantes du cyanotype et anthotype

    43:46

  • Astuces pour l'éco-print et transmission des savoirs

    47:10

  • Conclusion et remerciements

    01:05:41

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée, Laurence Loiseau-David, auteur passionnée du livre "Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomé". Laurence, qui a découvert le cyanotype il y a cinq ans, nous raconte son parcours inspirant et comment elle a intégré ces techniques d'impression végétale dans son travail avec les enfants. Elle partage avec nous l'impact profond que cela a eu sur son écriture et sa vision artistique.


Au fil de cette conversation enrichissante, Laurence nous éclaire sur les aspects techniques du cyanotype, une méthode qui allie beauté et science. Elle nous explique les matériaux nécessaires, le processus d'impression et les réactions chimiques qui rendent cette technique si unique. À travers cette exploration, elle souligne l'importance de la botanique et de la connaissance des plantes dans ces pratiques artistiques, évoquant les parallèles fascinants entre le cyanotype et la teinture végétale.


Saviez-vous que les plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance jouent un rôle essentiel dans la création de couleurs vibrantes et durables ? Laurence partage également des conseils pratiques sur les plantes à utiliser, les colorants biosourcés, et des astuces pour réussir l'éco-print. Ce partage de savoirs est d'une grande richesse, surtout dans un monde où la pédagogie et la transmission des connaissances deviennent primordiales.


À travers cet échange, vous découvrirez la beauté et la diversité des couleurs végétales, mais aussi leur place incontournable dans l'art contemporain. Laurence nous rappelle avec une citation inspirante : « Les plantes sont des artistes, et nous ne faisons que les accompagner dans leur création. » Ce petit teasing vous invite à écouter les conseils d'experts sur la préparation des supports, la coloration capillaire végétale et l'utilisation de pigments végétaux pour sublimer vos créations.


Ne manquez pas cet épisode qui met en lumière l'agriculture tinctoriale et l'importance des fibres naturelles dans le processus de teinture. Que vous soyez amateur d'art, passionné de botanique ou simplement curieux d'en savoir plus sur les couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous !


Pour en savoir plus sur Laurence et son travail, consultez les liens utiles dans la description. Belle écoute à tous, et merci de rejoindre notre communauté engagée autour de l'art et de l'écologie.


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin nuances indigo


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Val. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Laurence Loiseau-David. Bonjour Laurence.

  • Laurence Loiseau David

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Laurence, j'ai eu la chance de lire votre livre et votre livre qu'on va citer, Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomée. Donc ça a forcément aiguisé ma curiosité, surtout sur la partie cyanotype que je ne connaissais pas vraiment. Je voulais d'abord vous poser la question de savoir... Comment vous en étiez arrivée à cette idée de bouquin que vous nous racontiez un petit peu votre parcours ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, mon parcours. Pour arriver au cyanotype, déjà dans un premier temps, c'est la première technique que j'ai découverte il y a à peu près 5 ans. En fait, c'est par le biais d'un photographe que je connais qui pratique cette technique. Et je n'avais pas l'idée qu'on pouvait faire cette technique sur du tissu. Et en fait, je trouvais ça tellement beau, enfin ce bleu, je trouvais ça vraiment magnifique. Et en cherchant un petit peu, je me suis rendu compte qu'en effet on pouvait travailler sur le tissu. Donc je suis tombée dans la marmite du scénotype à ce moment-là. En sachant que moi je travaille surtout le tissu puisque je suis couturière, je modélise des formations et c'est pour ça que je travaille essentiellement avec le tissu. Je travaille donc après l'éco-print, j'ai découvert aussi en fait avec mes recherches, avec le cyanotype, je me suis dit bah en fait explorer les différentes teintures, les impressions et donc je me suis mis aussi à faire des teintures, teintures à l'oignon, teintures avec les avocats etc. Enfin voilà, je suis tombée là-dedans et donc l'éco-print j'ai découvert par Bestebona en fait, voilà. J'avais entendu parler du diaphylite et voilà. Et en fait, ça s'est fait naturellement. Puis le tataquisomé, c'est pareil, c'est venu parce que j'ai été 13 ans assistante maternelle. Donc, je m'occupais d'enfants jusqu'à l'année dernière. Et pendant l'accueil des enfants, on était beaucoup dehors. En fait, je suis formée à la pédagogie Montessori. Et j'étais donc aussi formée en tant que passeuse de nature. Et tout naturellement, en fait, on était très souvent dans le jardin, parce que j'ai la chance d'habiter à la campagne, d'avoir un grand jardin, et donc les enfants étaient souvent dehors. Et en fait, on ramassait évidemment, on explorait que ce soit les fleurs, les fruits, tout ce qui poussait, mais aussi les petites bêtes. Et naturellement, on en est venu à se dire que ces fleurs, elles faisaient des couleurs, et j'ai fait un peu de recherche, c'est là que j'ai trouvé le fameux tataki zoné, donc le marcelage de plantes. Et donc c'est grâce à ce métier avec les enfants, d'acquérir des enfants, que j'ai découvert cette troisième technique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors comment vous êtes venu à rassembler ces trois méthodes enfin ces trois techniques dans un livre et à proposer du coup votre votre votre bouquin comment ça s'est fait vous avez eu l'idée quand combien de temps ça vous a pris d'écrire tout ça et de de trouver surtout les magnifiques photos que vous avez faites comment voilà est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu le projet

  • Laurence Loiseau David

    Alors, tout d'abord il faut savoir que j'ai écrit déjà trois livres. Donc en fait j'ai écrit un livre en 2017 qui s'appelle Je fabrique mon matériel monté souris aux éditions La Plage, puis Des histoires à coudre Donc ces deux livres sont vraiment axés sur le monde de la petite enfance puisque donc j'ai été assistante internet comme je vous disais pendant une dizaine d'années et que le monde de la petite enfance a toujours été plus ou moins un monde dans lequel je me plaisais. Donc je créais beaucoup pour eux et donc j'ai eu la chance d'être mise en relation par Linda Louis qui est la photographe de tous mes ouvrages. En voyant mon travail, elle m'a dit mais voilà, tu devrais vraiment en faire un livre Ce qui me paraissait totalement fou parce que moi j'étais dans mon métier, je créais pour eux mais alors sans arrière-pensée. Et en fait ça s'est fait comme ça, les éditions La Plage m'ont contactée en me demandant si ça serait possible en effet que je leur présente un synopsis. Donc ça c'était pour le premier, le matériel Montessori. Et puis il s'avère que je me suis lancée dans l'aventure parce que je me suis dit pourquoi pas, même si je ne voyais pas trop ce que j'allais pouvoir dire dans un livre. Et puis en fait c'est un livre de loisirs créatifs, ce sont des tutos, coutures, etc. Et en fait je me suis pris au jeu, donc ça a commencé comme ça. J'ai écrit ce premier livre, après des histoires à coups, donc pareil, ça s'est fait à la suite dans les deux années qui ont suivi. Et Idées Coutures pour Sortie Nature qui est sortie l'année dernière, donc là aux éditions Terre Vivante pour le coup. Voilà, donc toujours en lien avec la nature. Et donc dans ce troisième livre, je commençais à parler de mes expériences de cyanotype et de tata-chizomé, que je pratiquais aussi avec les enfants d'ailleurs. Et donc j'en parle déjà dans ce troisième livre succinctement, parce que ce n'était pas le sujet, mais voilà, je parlais déjà de ces deux passions qui étaient là. Et naturellement, ça c'était en 2022, j'ai eu mon éditrice, Céline Lelameur des éditions La Plage, qui m'a demandé si j'avais d'autres projets. Je n'avais pas nécessairement l'idée d'écrire un livre sur ces techniques d'impression végétale, mais en tout cas le cyanotype, ça me tenait à cœur. Il n'y avait pas eu encore d'ouvrage de publié, et je me disais quand même que j'aimerais transmettre cette passion que j'ai, dans laquelle je suis tombée, et peut-être en effet encore écrire un livre, même si je n'avais pas forcément beaucoup de temps, parce que j'avais d'autres projets. Mais voilà. du coup elle est partie en me disant moi je suis d'accord mais j'aimerais que tu mêles les autres techniques que tu pratiques même si tu les pratiques à moins grande échelle que tu en parles aussi donc ça s'est fait comme ça et on s'est dit ok c'est parti pour des impressions végétales et du coup on a mixé tout ça et voilà et donc les photos sont toujours de Linda Louis magnifique et ces photos en partie en grande partie chez moi dans mon jardin mais aussi chez une amie qui s'est mise donc je suis partenaire d'ailleurs dans le livre parce qu'elle m'a donné pas mal de plantes qui s'est lancé dans la culture de fleurs bio comestibles et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'ornements mais surtout des fleurs comestibles voilà d'accord ok alors moi ce qui m'a plu quand j'ai lu parce que je me suis dit oh mince Pauline cyanotype tu t'éloignes un peu du sujet de la couleur végétale etc et en fait En lisant le livre, je me rends compte qu'il y a quand même des parallèles, il y a quand même des choses en lien, on en parlera par la suite, mais donc j'aimerais vraiment que vous puissiez nous expliquer la technique du cyanotype, et notamment aussi la réaction chimique qui se passe, et un peu le vocabulaire, parce qu'en fait c'est un nouveau monde à explorer, avec ses propres mots de vocabulaire, mais des civilitudes quand même avec la teinture végétale, et donc j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu cette technique du cyanotype.

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait, en effet, ça peut s'éloigner de la teinture végétale. C'est pour ça que d'ailleurs, on a appelé ce livre Impression végétale parce qu'en effet, ce n'est pas de la teinture pure, comme à proprement dit, on fait avec… Même l'écoprint en fait partie, mais le cyanotype en tout cas, n'est pas de la teinture, ce n'est pas de l'indigo, ce n'est pas du pastel des peinturiers, voilà. Cependant, même si on utilise deux solutions chimiques, que je vous détaillerai après, Il s'avère que moi qui est passionnée par la nature, la faune et la fleur qui m'entourent et éventuellement des plantes que j'utilise pour faire la cuisine avec lesquelles je fais de la teinture, je me disais que le cyanotype m'a vraiment permis de façon plutôt facile au départ, quand on commence, à me remettre à vouloir connaître le nom des plantes qui m'entourent. Et je me suis dit, au-delà de l'aspect de la teinture ou de l'impression, je me suis dit que c'était quand même hyper important, et je le voyais bien avec les enfants que j'accueillais notamment. que tout de suite on avait besoin de nommer et de dire, tiens, je mets cette plante, mais quelle est cette plante ? On a une empreinte, on a un négatif, on a un positif, puisque c'est ce qui se passe avec le cyanotype, puisque c'est un procédé photographique. Et du coup, je trouvais ça hyper intéressant et hyper enrichissant de pouvoir relier le cyanotype au monde du végétal et donc de nous-mêmes, de nous relier un peu plus à ce qui nous entoure. C'est pour ça que je conseille souvent de pratiquer d'abord avec les plantes qui nous entourent pour se réapproprier un petit peu même les fameuses mauvaises herbes, etc. qui font des magnifiques empreintes parce qu'elles ont des contours. En fait, c'est vrai qu'avec le cyanotype, par exemple, on n'a pas toujours le bleu, le bleu de Prusse qui soit plus ou moins prononcé. Mais ce qui est intéressant, c'est la forme. On va aborder le végétal d'une autre manière, mais du coup, je trouve qu'il y a un parallèle qui est intéressant avec la teinture végétale sur le fait qu'on se réapproprie le végétal et qu'on essaye de donner du sens, de le protéger, de le respecter. On ne cueille pas n'importe comment quand on prélève, etc. d'ailleurs j'en parle dans le livre de la façon dont on cueille la façon dont on va pouvoir conserver puisque le cyanotype ça permet aussi quand même de pouvoir se faire un joli herbier quand on commence un petit peu à être passionné et tout on commence à collecter, à garder un spécimen de chaque, à le nommer à regarder là où on l'a trouvé etc et du coup je trouve ça hyper intéressant de pouvoir se relier au végétal de cette façon là Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors après pardon c'est ce que j'allais dire c'est l'anatomie de la plante moi quand je voyais vos dessins c'est bête mais je me dis ah ouais ça je sais ce que c'est et en fait pareil quand je regarde même sur la couverture on arrive à identifier les plantes quand même quand on est passionné par leur anatomie et les singularités des feuilles découpées donc oui j'entends bien votre approche par rapport aux plantes pardon je vous ai coupé non je vous ai coupé

  • Laurence Loiseau David

    Du coup, j'ai découvert la botanique. C'est vrai que j'avais quand même tendance à vouloir identifier, à vouloir m'intéresser de plus près, même aux diverses variétés, à la découpe des feuilles, alternées, etc. Et en fait, j'ai découvert Verneuil, qui est l'étude de la plante. C'est un super livre qui date du début du siècle, dans lequel il y a... graphiquement il répertorie en fait tous les motifs que l'on trouve dans les plantes et donc on peut l'utiliser dans les beaux-arts etc. C'est vraiment un ouvrage, en tout cas moi quand je l'ai découvert, qui m'a vraiment donné l'idée d'explorer encore plus le végétal et de partir à la recherche en fait de ces formes graphiques etc. que l'on peut du coup retrouver dans le cyanotype.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    La technique du cyanotype, vous pouvez nous expliquer ce procédé, cette réaction ?

  • Laurence Loiseau David

    Historiquement, le cyanotype date de 1842. On a presque 200 ans de découverte de ce procédé, qui est un procédé photographique, puisqu'il est apparu juste au moment des prémices de la photographie. avec le talbotype, le caliotype, etc. Et donc c'est John Herschel, qui est donc un scientifique, astronome, enfin il avait été mathématicien, bref, une palette incroyable, qui est donc anglais, et qui a découvert ce procédé. Alors ce procédé, il a été découvert en mélangeant des molécules de fer, On a donc en premier une solution de ferricianure de potassium et une deuxième de citrate de fer ammoniacale vert ou citrate d'ammonium ferrite. Et donc il s'est rendu compte que ces deux solutions, quand elles étaient mélangées, elles devenaient photosensibles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Laurence Loiseau David

    Voilà, donc en exposant le mélange qui avait été badigeonné sur une feuille de papier, en mettant un négatif ou quelque chose dessus, les UV provoquaient du coup une réaction chimique sur ce qui était exposé, mais pas sur la partie qui était recouverte par l'objet ou le négatif. Et donc ensuite, au rinçage, on obtient ce fameux bleu, le bleu de Prusse, que l'on obtient principalement. s'il y a le bon temps d'exposition, la bonne quantité de badigeons, etc. D'accord. Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est deux solutions qu'on vient mélanger ensemble. Et vous avez dit, on badigeonne. Donc, par exemple, pour se représenter, c'est sur la feuille qu'on vient badigeonner la solution et on la pose sur un support. Comment ça fonctionne ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait les solutions, donc déjà à la base ce sont des poudres, donc on peut maintenant évidemment acheter des kits avec des solutions qui sont toutes diluées, mais à la base ce sont des poudres que l'on peut donc acheter en poudre et diluer nous-mêmes. Donc ça il y a les proportions que j'indique d'ailleurs dans mon livre. Une fois qu'on a dilué ces deux solutions, indépendamment, il faut les mélanger à part égale. C'est-à-dire que par exemple, je souhaite badigeonner une feuille de papier, donc il faut du papier suffisamment épais parce qu'il va être rincé. Donc on utilise en général du papier aquarelle, donc d'un grammage en général pas moins de 240 grammes par mètre carré, ou encore mieux du 300 grammes. Et donc ces deux solutions, on va par exemple prélever 2 ml de féricianure de potassium, 2 ml de citrate de fer ammonia calvaire, et on les mélange dans un récipient à autre, évidemment, et on va touiller de façon à bien mélanger les deux solutions. Il ne faut surtout pas, quand on prélève dans chaque flacon, prendre la même seringue par exemple, parce que si je mets quelques gouttes de féricianure dans le citrate de fer ou l'inverse, on va commencer à polluer entre guillemets le principe actif qui fait que ça va commencer à virer dans nos solutions de base. Donc là, il faut être vigilant au départ. Une fois qu'on a bien mélangé nos solutions, tout ça en général on est à l'abri des UV, puisqu'en fait une fois que c'est mélangé, les UV peuvent agir assez vite. En fonction de la saison, il faut être vigilant. Et donc là quand je dis on badigeonne, c'est un badigeon ou un couchage, c'est-à-dire qu'avec un pinceau ou un rouleau, on badigeonne cette solution qu'on a préalablement mélangée sur notre support. Sur le papier, il n'y a pas besoin d'énormément de solutions, puisque le papier ne boit pas énormément. On peut mettre plusieurs couches, l'idée c'est qu'on en mette une couche, et si on veut jouer sur les textures, même les effets, on n'est pas obligé d'en mettre partout. Après, ça c'est un choix. artistique ou pas, et du coup voilà, on laisse sécher ce badigeon dans le noir, dans l'obscurité, avant de faire notre composition. Donc ça c'est les premières étapes de manipulation. Je précise quand même que ça reste des solutions chimiques. On se protège les mains, c'est quand même mieux de mettre des gants. Après si on a peur des projections, on peut mettre aussi des lunettes de protection. Mais en général, si on fait attention, il n'y a pas de raison de faire des projections. Par contre, mettre un tablier parce qu'en effet... Si on badigeonne et que ça va sur un beau t-shirt blanc, on peut avoir une projection et voilà, après quand on ira aux usées, on aura une petite tache bleue. Donc voilà, il faut quand même faire attention parce que ça peut être des solutions qui tâchent et également le support. Je préconise toujours de se mettre sur un plan de travail avec une nappe cirée qui ne sert qu'à ça. comme tous les ustensiles d'ailleurs, comme pour les teintures, on précise toujours ça, mais c'est important de le redire, que ça reste quand même des préparations qui ne sont pas alimentaires, donc du coup on n'utilise vraiment que des récipients et du matériel qui ne sera destiné qu'à cette technique. Il ne faut pas aller chercher un pinceau de cuisine pour faire le radigeant du canopi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et donc du coup, quand vous parlez de on fait notre composition donc une fois que le support est sec, là on peut venir poser les empreintes qu'on veut faire apparaître.

  • Laurence Loiseau David

    C'est ça. Donc en fait, une fois que c'est sec, on positionne les végétaux. Alors là, je parle de végétaux. Après, on peut parler de négatives photos. Mais là, on va rester dans le végétal, puisque nous, c'est le cyanotique que je pratique. Et donc, on peut poser des végétaux frais, parce qu'en effet, on peut très bien les prélever dans son jardin végétal frais. Mais l'idée, c'est aussi, quand on a fait sécher, c'est que les feuilles, on va pouvoir s'en servir plusieurs fois. Une fois qu'une plante est sèche, sauf si elle se casse et qu'en la manipulant on l'abîme, elle va pouvoir resservir plusieurs fois. Alors qu'un végétal frais va peut-être sous l'action de la chaleur, puisqu'on va mettre sous verre, ça après je vais expliquer, elle peut se déformer, du coup elle risque de s'abîmer. Mais on peut tout à fait utiliser un végétal frais. On fait sa composition, on positionne sa feuille de fougère, de ginkgo, sa fleur de pavot ou de monnaie du pape. On compose et on vient positionner une plaque de verre par-dessus. Évidemment, on va aller au soleil, dehors du vent. Il faut surtout, d'une part, que ce soit bien plaqué. mais de deux que le vent ne fasse pas bouger la composition. Et on maintient le tout, c'est-à-dire le support sur lequel une petite planche, en général on a posé la feuille, donc on a la planche, la feuille avec les végétaux, le verre, et on pince le tout avec des pinces à dessin ou des pinces à linge si on n'est pas équipé. L'idée c'est que les pinces n'aillent pas sur la feuille, pour ne pas laisser d'empreintes. Donc toute marque qui sera sur la feuille. badigeonnée de solutions cyanotypes, ça va provoquer une marque et une ombre. Ensuite on va faire la fameuse étape de l'insolation. Donc là il faut aller dehors principalement, il faut aller aux UV. Alors on peut juste ouvrir sa fenêtre, par exemple je sais qu'il y a des gens qui habitent en appartement à l'étage. Si on a du soleil par la fenêtre, on peut surtout rebord de fenêtre. C'est vrai que quand je dis on va dehors, ce qu'il faut c'est juste être aux UV. Que les UV réfléchissent sur le cadre où on a positionné nos végétaux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et il y a un temps minimal d'exposition aux UV ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors il y a toujours un temps minimal. En fait, ça dépend du degré d'UV. C'est-à-dire que si on est à UV1, UV2, on va avoir du mal à obtenir en très peu de temps. Alors moi, je le fais en hiver, je fais à des UV1, UV2. Si le soleil est suffisamment présent, qu'il n'y a pas trop de nuages, on obtient quand même une insolation, mais ça peut aller jusqu'à 30, 40, 5 minutes d'exposition. Alors que là, je ne sais pas, en juillet-août, quand on est même là en ce moment, on a des UV8, UV9 en 5 minutes, même des fois moins, 3 minutes, ça suffit. En fait, la solution, on va voir, on va pouvoir observer que dès qu'on est au soleil, la solution change. C'est-à-dire que le badigeon, quand on le fait, il est jaune. Les solutions, ça, je ne l'ai pas précisé au départ, mais la solution de Ferricianure, la poudre est rouge, mais la solution est légèrement orangée. et le citrate de fer est vert. Quand on mélange, on obtient une espèce de jaune verdâtre. Et c'est cette couleur qu'on aura au départ. Mais dès qu'on va arriver au soleil, en fait, ça va virer tout de suite. C'est la magie, on va dire, de ce procédé. Et du coup, vous allez passer par différentes couleurs. On n'obtient pas un bleu à l'insolation. Le bleu, définitivement, ne s'obtiendra qu'au rinçage. Pendant l'insolation, on va passer par une espèce de bleu qui va virer au vert et ensuite un vert de gris. En général, je dis que c'est cuit quand il y a une espèce de couleur vert de gris. Je donne un temps à peu près, entre 3 et 5 minutes, vous avez 8. et un UV2, UV3, on va compter 10-15 minutes en fonction, ça dépend si le soleil est vraiment au zénith, enfin voilà, il y a quand même plein de paramètres, mais ça c'est l'expérience, il ne faut pas hésiter à faire sur des petits formats, par exemple un petit format cartostal, ou même encore plus petit, et de se dire, bon ben voilà, là je vais faire un cyanotype, aujourd'hui ils annoncent un super soleil, on peut regarder les UV, on a des applications, ou même sur le site de Météo France, vous avez l'indice UV qui est... Ah d'accord. Donc voilà, ça peut permettre aussi de se dire, voilà, je sais que même s'il y a un peu de nuages, on sera à 1,8, donc voilà, je peux. Et du coup, il faut aussi faire ces petites expériences parce qu'il y a plein de paramètres qui rentrent en compte. Il y a une base, mais après, voilà, suivant la quantité de solutions qu'on a mis, suivant le végétal qu'on a mis aussi. parce que l'opacité du végétal va être plus ou moins prononcée en fonction de l'UV aussi. C'est-à-dire que si on met une fleur transparente, comme un cosmos ou une orchidée, ou un coquelicot, c'est transparent, en fait, si on le laisse trop longtemps, on ne va plus avoir cet effet de transparence, et si on le met trop peu, pareil. Et aussi après il faut s'approprier le temps d'insolation en fonction des végétaux. C'est pour ça que je préconise quand même de commencer par des végétaux simples comme des feuilles de noisetier, de ginkgo, des feuilles bien opaques pour s'approprier le procédé et petit à petit d'aller dans les expériences avec des feuillages plus transparents, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors, ça c'est hyper clair, même pour les UV, je ne savais pas qu'on les trouvait sur Météo France, parce que j'allais vous poser la question, donc ok, ça c'est hyper clair. Donc une fois que ça, comme vous dites, ça a viré à une couleur vert de gris, là ça veut dire que comme vous avez dit, c'est cuit, donc ça veut dire qu'il faut passer directement au rinçage, immédiatement ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors immédiatement, c'est-à-dire que... Quand c'est cuit, je dirais que c'est comme en cuisine, il faut l'enlever du feu. Donc là, on l'enlève du soleil. Après, si on le laisse à l'ombre et qu'on n'a pas… Tant qu'on n'a pas enlevé la plaque de verre et qu'on ne rejoue pas avec le soleil, il y a peu de risque. Ça m'est arrivé d'oublier de rincer un cyanotype parce que j'en avais plusieurs en cours et que je l'ai laissé même quelques jours comme ça. Et il dit Oh là là, je ne l'ai pas rincé Et en fait, ça fonctionne quand même. Après, ça peut avoir quand même… être un peu moins bleu parce qu'on l'a laissé trop longtemps, etc. L'important c'est par contre de l'enlever de l'insolation. Une fois qu'on a, alors en général on prépare son bac de rinçage en amont, c'est-à-dire pendant l'insolation, on prépare son petit bac, sa bassine avec l'eau. Alors pour le rinçage, je préconise de l'eau de pluie, voilà, si tu as récupéré autant, prendre de l'eau de pluie. Et par contre, c'est important de vérifier le pH de l'eau. pour le rinçage, parce que l'ennemi du cyanotype, ce sont les bases. C'est-à-dire qu'il ne supporte pas les bases, ça blanchit. Donc quand on a une eau très calcaire, il faut la rééquilibrer un petit peu avec un petit peu de vinaigre blanc. Et donc si on a des papiers pH, c'est parfait. L'idée, c'est d'avoir une eau qui soit le plus proche du pH neutre, donc 7. Donc ça, c'est aussi une indication, parce que quelquefois on me dit Ah, mon cyanotype, ça ne fonctionne pas Ça, c'est vraiment aussi quelque chose que je dis, mais vérifiez déjà le pH de votre eau. Il y a plein de paramètres qui peuvent faire que le cyanotype ne fonctionne pas. On n'a pas fait bien ces mélanges au départ. Mais l'eau, on n'y pense pas souvent, mais ça peut être aussi un facteur de réussite plus ou moins forte à la fin. Et surtout que le rinçage va révéler le bleu de truce, mais va permettre de fixer aussi. C'est-à-dire qu'on n'utilise pas de fixateur autre. pour le cyanotype, comme dans d'autres procédés photographiques. Il n'y a pas de fixateur là. Donc c'est vraiment le rinçage qui va du coup arrêter en gros le processus et qui va donc enlever tout le surplus de solutions qui n'ont pas été insolées. Et du coup, l'eau c'est le rinçage qui va permettre la fixation. Donc c'est important d'avoir une eau de qualité à ce moment-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et ce rinçage il se fait à plat en mettant le support dans l'eau, bien à plat pour ne pas éviter, enfin je suppose que ça doit jouer quand même que le support soit bien plat, et comment vous faites un ou plusieurs rinçages, il n'y en a qu'un généralement ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, quand vous dites plat, en fait, l'idée c'est d'immerger au maximum le papier. Parce que là, on parlait de papier, je ne vais pas parler de tissu pour l'instant. Après, j'expliquerai éventuellement, mais c'est quasiment la même chose. On peut rincer sous une eau courante, je sais. Pour le voir, des fois, je vois qu'il y a des personnes qui rincent sous un jet. D'accord. Après, c'est la consommation d'eau. J'essaie toujours, dans la façon dont je travaille, de faire attention à notre impact quand on fait ce genre de technique, de ne pas avoir un impact trop important, que ce soit sur les déchets, mais aussi sur la consommation. En effet, l'idée, c'est d'avoir au moins deux bacs de rinçage. C'est-à-dire que dans un premier bac de rinçage, on va enlever vraiment tout le surplus de solution. qui était par exemple, parce qu'on a enlevé, ça je ne l'ai pas précisé, mais bon, ça me paraît évident, c'est qu'on a enlevé la plaque de verre, on a enlevé les végétaux et on rince la feuille. Et du coup, sous les végétaux, évidemment, on a toujours cette solution jaune, puisque du coup, elle n'a pas été insolée. Donc, c'est ça qu'on va devoir rincer et rincer le reste qui va être du coup fixé. et donc on va immerger dans un premier bain qui va permettre d'enlever vraiment l'eau du coup va se colorer forcément elle va devenir jaune verte et l'idée c'est qu'il n'y ait plus du tout, enfin que l'eau soit claire donc pour qu'on sache si le cyanotype est réellement bien rincé il faut procéder à minimum un deuxième rinçage je peux même dire qu'un troisième c'est souvent bien Sur du papier, en tout cas, ça se rince relativement vite parce que justement, comme j'expliquais au départ, le papier ne demande pas beaucoup de solutions. Comparé au tissu, qui est une matière très absorbante, il va falloir 4, 5, 6 fois plus de solutions que sur du papier. donc forcément au rinçage on va avoir plus d'excédents qui ne vont pas avoir été insolites donc on va avoir une eau qui va être très chargée très vite donc là on peut vraiment très très bien rincer et alors une question pareil que je me pose moi quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on fait de la teinture végétale vous faites quoi de vos eaux de rinçage ? est-ce qu'il y a des précautions à prendre ? est-ce que ça peut repartir dans la canalisation ? est-ce qu'il y a un traitement à faire ? est-ce qu'il faut neutraliser le bain ? comment vous faites pour justement pas pollué on va dire avec les eaux de rinçage. Alors de tout ce que j'ai lu, je me suis beaucoup informée sur ça parce que je suis quand même très très sensible à la protection de l'environnement et je fais vraiment attention à ce que je fais au maximum en tout cas. Donc en fait les eaux de rinçage, c'est à petite échelle en tout cas, évidemment quand on est, je ne dirais pas industriel, mais en tout cas quand on commence à en faire des grosses quantités, il faut faire attention là où on les rejette. Déjà, surtout pas vers les milieux aquatiques. Donc ça c'est un principe de base, on ne rejette pas à côté d'une rivière, en tout cas il y a des poissons, etc. Donc surtout pas. On peut rejeter dans les eaux usées. ça il n'y a pas de souci, c'est pas toxique pour l'homme et l'environnement en tant que tel, à petite dose. Voilà, des petits bacs de rinçage artisanaux, ça n'a pas d'impact, mais par contre si on commence à faire vraiment des grosses quantités, moi ce que je fais quand je fais par exemple des journées cyanotiques, je laisse décanter en tout cas ma première eau de rinçage, celle qui va être la plus chargée, donc je mets dans des bidons, je laisse décanter, donc il va y avoir une poudre qui va retomber au bout de quelques jours au fond, et là du coup, je filtre, et au pire, je garde cette poudre que j'emmène en déchetterie, ou dont je me sers parfois pour, parce qu'elle devient bleue, forcément, et on peut s'en servir éventuellement pour refaire comme un pigment, en fait, je dirais, pour faire de l'écriture comme de l'aquarelle, en diluant un petit peu avec de l'eau, etc. Mais l'idée en fait c'est vraiment de ne pas rejeter, alors par exemple, c'est tout bête, mais ne pas rejeter à côté de vous, si vous rejetez dans votre jardin, moi j'ai un grand jardin, donc il y a des endroits où je sais que je vais pouvoir rejeter une faible quantité d'eau de rinçage, sur de l'herbe, je ne vais pas aller dans mon potager ou vers un centre chromatique, voilà. Donc quand même, ça reste des solutions chimiques, en sachant que le titrate de fer ammonia calvaire, c'est un conservateur en fait, qui est très utilisé dans l'alimentaire. Donc en fait il n'a vraiment aucune incidence. Le ferricyanure de potassium, évidemment il est un peu plus toxique surtout en inhalation et il ne faut pas l'ingérer. Ça reste une solution qui pourrait être toxique et surtout qui ne doit pas être mélangée par exemple à la soude ou à la javel. Il n'y a aucun risque quand on fait du cyanotype d'avoir de la javel à côté de soi normalement, mais je préfère le préciser parce que c'est quand même un paramètre à prendre en compte, c'est qu'il ne faut pas mélanger le féricianure de potassium à de la javel, parce que là c'est vraiment un gaz, comme souvent avec la javel, il ne faut pas respirer les vapeurs et c'est très dangereux.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok.

  • Laurence Loiseau David

    Donc on a vu tout le process jusqu'au zoodrinsage, c'est très bien parce que je trouve que c'est important de savoir où on évacue ce qu'on a comme déchets. Alors le premier parallèle que j'ai vu entre le cyanotype et la teinture végétale, c'est le fait que vous... vous pouvez aussi nuancer, alors on dit ça en teinture végétale, mais vous, vous dites ça dans votre livre, c'est prendre des virages ou dériver, etc. Vous pouvez aussi nuancer un cyanotype réalisé et j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu comment vous faites en changeant la teinte du coup qui est obtenue.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors je vais juste finir pour le processus du cyanotype. On a vu le rinçage, mais après il y a le séchage. En fait, je me dis qu'il y a aussi le séchage. Donc en fait, on le fait sécher tout simplement à l'air libre, soit sur un étendoir, un pancarville, ce que vous avez avec des pinces, en faisant attention de ne pas faire de marque avec les pinces. ou sur un fil à linge dehors, vous tendez une ficelle entre deux arbres, il faut éviter de le faire sécher en plein soleil au départ. Voilà, donc ça c'est juste pour la question du séchage. Et juste une précision sur le fait que le bleu va réellement se fixer. On va donc découvrir le bleu pendant le rinçage. On peut l'accentuer légèrement dans la dernière eau de rinçage si on trouve qu'il n'est pas assez bleu, avec quelques gouttes d'eau oxygénée. Parce qu'en fait c'est le contact à l'oxygène qui va intensifier le bleu. Et donc c'est pour cette raison qu'il faut attendre 24 heures pour voir le séchage définitif et le bleu optimal est vraiment fixé au bout de 24 heures. D'accord. Souvent on se rend compte qu'on se dit ah là là il n'est pas assez bleu et en fait quand il est séché le lendemain on se dit ah bah non en fait il est parfait. Voilà, et ça se régénère si jamais vous l'avez laissé trop au soleil, parce que ce n'est pas fait pour être conservé au soleil comme beaucoup de teintures végétales d'ailleurs, enfin comme d'autres teintures végétales on ne laisse pas au soleil parce que ça peut abîmer le soleil, même la lune d'ailleurs. L'avantage du cyanotype, c'est que quand vous le remettez dans la pénombre, il se régénère. Vous pouvez le remettre dans une pièce sombre, dans un tiroir, dans un livre, à 90% du temps, ils se sont régénérés. Même des fois, ça peut prendre du temps sur du tissu, par exemple. Mais on revient au bleu qu'on avait au départ.

  • Laurence Loiseau David

    C'est fou. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà. Donc ça, c'était juste la précision.

  • Laurence Loiseau David

    Oui, mais importante. Et du coup, vous séchez à plat ou pas ? Par exemple, est-ce que vous recommandez… Il n'y a rien qui coule, en fait. Le bleu ne peut pas couler.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non. Donc, en fait,

  • Laurence Loiseau David

    que ce soit à plat ou vertical, finalement…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, l'idée, c'est qu'il n'y ait quand même pas de gouttes. C'est justement pour ça qu'il faut bien rincer, en fait. Et si on a mal rincé et qu'il y a encore des solutions légèrement… La solution de base, là, vous pouvez avoir des tâches. En fait c'est souvent pour ça qu'il y a des fois des tâches et qu'on se dit ah là là j'ai pas réussi mais c'est juste le rinçage qui fait que du coup en plus après le séchage forcément les petites gouttes elles vont se mettre dans les jaunes de blanc et on va avoir des différences. Après cela dit je trouve que ça peut être aussi joli, au niveau esthétique c'est encore autre chose. Mais en fait l'idée oui c'est ça, c'est de ne pas les gouttes qui stagnent. Même les gouttes d'eau, surtout sur le papier, en général, quand c'est mis à la verticale, ça coule. À l'horizontale, le souci, c'est que justement, ça peut stagner. C'est-à-dire que si on le met sur un plan…

  • Laurence Loiseau David

    Super plat, ça peut faire un…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça. Et puis il ne faut pas s'inquiéter pour le fait que le papier puisse gondoler, parce que évidemment même si c'est du papier aquarelle qui est assez épais, on peut avoir cette idée, ces gondolées etc. On peut le mettre très bien sous presse après ou repasser, moi je le repasse sans vapeur avec quelque chose dessus, un linge et en fait notre cyanotype revient tout à fait droit quoi. Voilà. D'accord. Voilà. donc du coup on va revenir au dérivé au dérivé du virage alors ce que j'appelle virage c'est donc faire virer la teinture l'impression donc le fameux bleu de Prusse on peut le virer en optant pour des solutions alors soit je vais essayer d'être claire soit on utilise des tannins moi j'aime bien utiliser des tannins pour virer qui va du coup donner des couleurs sépia, un petit peu vinilis, ça fait des espèces de vieilles photos. Ça se marie très bien avec le cyanotype. Et donc les tannins, on les trouve dans la couleur végétale, on peut très bien prendre du tannin de chêne avec de la noix de gale, on peut l'utiliser même avec du mirabolant, il y a plein de tannins, mais aussi le thé tout simplement. Vous avez du thé, du café. vous faites infuser du thé, donc il faut qu'il soit infusé fort, les cafés c'est pareil, il ne faut pas hésiter à mettre deux sachets pour une tasse à peu près, pour qu'il y ait quand même un virage qui s'opère, et donc à la suite d'avoir fait le cyanotype, il suffit de mettre dans ce bain, plus ou moins longtemps, il faut observer, c'est-à-dire que ce n'est pas une science exacte, on regarde la façon dont ça vire. et on ne laisse pas deux heures dans le bain parce que même si c'est du papier aquarelle voilà, c'est passé pour être deux heures dans de l'eau quand même ça peut finir par s'abîmer ou du coup devenir pelucheux le papier peut finir par être un petit peu quand même trop s'indiber donc il faut quand même,

  • Laurence Loiseau David

    en général en un quart d'heure vingt minutes on arrive à obtenir un beau virage et vous le faites avant le rinçage vous rincez dans cette eau de thé ou de tannin ou vous rincez classiquement les trois bains de rinçage à l'eau PH7 et après vous allez mettre dans le thé c'est encore une étape après c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    le virage c'est vraiment quand on a notre cyanotype qui est réalisé de base en fait c'est ça un virage, on le fait une fois que le cyanotype est fini et rincer et rincer rincer, sécher, on le fait sécher aussi ah d'accord on le fait rincer et sécher parce que le fait de le faire sécher va vraiment fixer le bleu comme je dis il y a le rinçage qui fixe et puis comme il est déjà mouillé il ne va pas forcément bien se ré-imprégner donc moi je sais que je préfère le faire sécher D'abord pour voir le bleu, parce qu'on n'a pas le bleu définitif comme je vous l'expliquais tout à l'heure quand il est mouillé. Il faut attendre qu'il soit sec pour vraiment voir le bleu définitif. Et à ce moment-là, on opère le dérivé. avec le virage au tanin ou pas.

  • Laurence Loiseau David

    C'est top. Je vois votre exemple avec le virage à la noix de gale avec une monnaie du pape. C'est hyper beau. Franchement, je ne savais pas du tout qu'on pouvait changer les couleurs. Bref, ça, c'était top. Et je voulais aussi, pour aiguiser la curiosité de certains, vous avez parlé dans votre bouquin de variantes au cyanotype avec notamment le wet cyanotype ou l'anthotype. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu ces variantes-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors le wet cyanotype, comme son nom l'indique, c'est du cyanotype mouillé. Donc en fait, il n'y a pas vraiment de règle. Je vais expliquer en fait le principe, mais après, je dirais que c'est de la cuisine. Tout à l'heure, je disais que l'insolation, c'était cuit. Je compare souvent le cyanotype à une espèce de cuisine, mais un peu comme les teintures végétales. Et ça, c'est quand même pas mal de similitudes. Donc en fait, le wet cyanotype... On va avoir le même processus au départ, c'est-à-dire qu'on va préparer notre cyanotype, notre badigeon, on va le faire sécher. C'est au moment de la composition, ou avant l'insolation, qu'on va rajouter de l'eau, c'est-à-dire qu'on va mouiller le cyanotype. On va mouiller le papier et on va pouvoir rajouter ce qu'on a envie. Alors, pas des produits dangereux, mais du vinaigre. On peut mettre du gros sel. Et ça, sous l'action des UV, avec le fait de l'avoir remouillé, parce que sinon, le papier va cuire avec l'isolation. C'est pour ça qu'on le mouille aussi. L'idée, c'est de le laisser. Pour le coup, on va le laisser longtemps. C'est-à-dire qu'on ne va pas le laisser 10 minutes ou un quart d'heure, comme je vous préconise au départ. Là, le wet cyanotype, on pourra le laisser deux heures. On va le laisser vraiment, tant qu'il est mouillé, je dirais. Après, il faut faire ses petites expériences. Et du coup, avec ce wet cyanotype, à la fin, quand on se dit, bon ben voilà, ça fait une espèce d'auréole, on peut mettre des épices aussi qui peuvent teindre, etc. Et du coup, on peut mettre des pigments même qu'on a dans sa teinture végétale. On saupoudre et on peut obtenir des petites tâches de couleurs. Et donc l'idée c'est que pareil après on rince son cyanotype dans différents bains. Et donc là on va par contre se rendre compte que du coup comme la solution a cuit longtemps au soleil, du coup on aura moins de, dans le rinçage, on aura moins de déchets. C'est-à-dire qu'on aura pas, voilà, le maximum de solution aura vraiment, vraiment été absorbé par le soleil en fait. D'accord. Donc le web-sciennotique va donner des effets… comme je disais tout à l'heure des espèces de tâches un petit peu des effets moirés plus ou moins bleus on va avoir des nuances c'est vraiment bon là évidemment à l'oral c'est compliqué d'écouter une photo pour ça il faut regarder le livre il faut regarder le livre et puis après c'est ça il faut être curieux et en faire moi j'en ai fait plein avant de Parce que ça ne se maîtrise pas vraiment l'ouest cyanotype, c'est vraiment très aléatoire. Le résultat, on ne peut pas se dire j'aimerais obtenir ça On peut se dire ça et tendre vers ça, mais on ne peut pas être sûr du résultat. Parce qu'en effet, une fois qu'on a mouillé, mis les essences qu'on a voulu mettre, et qu'on a remis le verre et qu'il y a l'insolation qui se passe, en fonction des végétaux et ce qu'on a mis, ça passe en dessous, ça passe au-dessus, avec l'eau, tout ça. Et moi, pour le coup, c'est ça que je trouve magique, en fait, c'est qu'on ne sait pas forcément ce qui va se passer. C'est imprévisible. Voilà, quel résultat, donc c'est… voilà. C'est sympa comme dérivé.

  • Laurence Loiseau David

    Et l'anthotype, alors, du coup, qu'est-ce que c'est ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors l'anthotype, ça n'a rien à voir avec le cyanotype, mais quand même. C'est-à-dire que là, pour le coup, on n'utilise pas du tout de solution chimique. C'est-à-dire que j'aime bien dire que l'anthotype, là pour le coup, c'est le cyanotype écologique. C'est qu'en fait, on va utiliser les sucs de plantes. On va concentrer, c'est-à-dire qu'on va ramasser par exemple du trèfle dans son jardin, on va l'écraser avec un pilon, on va donc obtenir une pâte, commencer à avoir du jus peut-être même, et on va rajouter de l'alcool à 90. En général, on rajoute un petit bouchon en fonction du... On prélève un bouquet à peu près de fleurs fraîches. qu'on pilonne et on rajoute un petit peu d'alcool à 4,10 qui va permettre non seulement de concentrer la solution, mais aussi de pouvoir la badigeonner ensuite et de révéler tous les pigments qui sont dans la plante. Et ensuite, on filtre. On filtre avec une compresse, etc. Et on va donc obtenir un jus de plante concentré avec l'alcool. Et ce jus, après, on va l'utiliser comme le cyanotype. C'est-à-dire qu'on va badigeonner le papier on va positionner les végétaux quand ce sera sec, et on va l'insoler. Par contre là, il faut être patient, parce que pour l'insolation, ça peut être des jours, voire des semaines. C'est-à-dire que l'insolation va être beaucoup plus lente, c'est-à-dire que le soleil va agir sur les parties, toujours qui ne sont pas couvertes, c'est-à-dire que vos végétaux vont cacher une partie de la feuille, et le soleil va agir autour du végétal. Et on peut dire aussi que c'est l'inverse du cyanotype, puisque là, pour le coup, le soleil va détruire les pigments qui sont autour, donc il va re-blanchir le papier autour. Par contre, quand vous soulèverez votre feuille, par exemple, de ginkgo, vous aurez encore la couleur verte, si on a pris le reste à base de coraux. D'accord, c'est l'inverse. On aura donc le positif, puisque le cyanotype, c'est l'inverse, on a le négatif sous le végétal, et là, on aura le positif sous le végétal, et le positif sous le végétal. C'est génial. Cet anthotype a été inventé par John Herschel. un inventeur du cyanotype. Cependant, moi, avec les... J'ai fait quand même quelques recherches et j'ai réussi à trouver que c'était Marie Somerville, alors c'est pas moi, c'est Marie Somerville, qui a découvert ce procédé à la même époque et qui en a parlé à John Herschel, en fait. Et ils ont travaillé ensemble sur ce procédé. Il lui a fait publier, parce qu'évidemment, à l'époque, les femmes ne publiaient pas aussi facilement que les hommes. Et donc, c'est lui qui a publié pour elle, mais pas forcément son nom. se protéger. J'aime bien rétablir.

  • Laurence Loiseau David

    Repréciser. Oui, oui. Rétablir la vérité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    OK,

  • Laurence Loiseau David

    super. Bon, alors, du coup, là, on a vraiment... Enfin, ça donne franchement envie. Ça donne franchement envie d'expérimenter clairement. Donc, dans ce livre, on ne parle pas que de cyanotypes. On parle aussi d'écoprint. Alors, l'écoprint, on a reçu justement Beste Bonnard sur l'épisode 16, je crois, qui parlait d'écoprint. Mais ce que je comprends, En fait, l'éco-print, il y a autant de pratiques que de praticiens, clairement. Moi, ce que je voulais vous demander, c'est pour vous, quelles seraient les astuces ou quelle est votre astuce de réussite sur l'éco-print ? Quelques conseils que vous voudriez partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas si… En plus, parler après Beste… C'est un peu une personne que j'admire énormément pour son travail. Donc, voilà, moi, je me sens toute petite à côté de Bessé pour parler de l'éco-print. Après, voilà, moi, j'ai appris par moi-même, pareil, avec des livres, avec… et avec des vidéos, avec des expérimentations, souvent, quasiment que les plantes de mon jardin. En fait, c'est ça que j'ai voulu mettre en pratique, c'est de faire souvent qu'avec les feuilles de mon jardin ou de mes voisins. Mais voilà, j'essaie de rester locale. En fait, ce que je pense dans l'éco-prime, c'est qu'il faut vraiment penser au mordansage. C'est vraiment avoir un bon mordansage pour avoir un résultat optimal. Parce que sans le bon mordansage, même sur du papier, on va avoir du mal à obtenir de belles empreintes. Ça, c'est la première constatation que j'ai faite quand j'ai commencé l'éco-prime. C'est qu'il faut être vigilant sur cette étape. Et je dirais même encore mieux. J'utilise aussi des matières naturelles, mais aussi de récupération. J'aime bien récupérer des vieux draps, travailler avec des matières qui sont déjà existantes. donc souvent en lin, en coton, mais quand on récupère, souvent elles ont vécu ces matières. Et elles ont, on ne sait pas, elles sentent le propre, parce que pour le coup, j'ai déjà eu l'expérience d'avoir des, on m'a donné des jolis draps qui étaient brodés, magnifiques, j'ai même eu du mal à les couper, mais voilà, j'ai exploité la broderie aussi, mais ces tissus de récupération ont souvent subi des lessives, des assouplissants, ou alors des tissus mal lavés aussi, on ne sait pas. Donc il faut penser à ce qu'on appelle au décatissage. Et ça c'est donc la première partie, c'est-à-dire qu'avant même de mordre danser, on décatie le tissu. Donc ça, le décatissage, en fait, c'est qu'on va laver en profondeur le tissu. On va lui enlever tous ses apprêts qu'il aura subis, que ce soit des tissus neufs ou des tissus de récupération. Il y a forcément des apprêts, même dans les tissus neufs, j'en montrais bien, malheureusement, qui sont obligatoires. Mais souvent, aussi, en surface, ça enlève. la possibilité de faire tenir la teinture ou une impression végétale, parce que ça fait comme une pellicule sur le tissu, et donc il faut enlever cette couche d'après. Et donc ça, c'est aussi, pour revenir à une préconisation, c'est vraiment de décatir le tissu, de façon à vraiment enlever tout ce qui peut faire une barrière à l'accroche de la teinture, à l'accroche de l'écoprint. En fait, l'écoprint, c'est... c'est la teinture de la feuille, de la plante. Et s'il y a une barrière, forcément, on ne va pas obtenir un résultat optimal.

  • Laurence Loiseau David

    Donc, surtout sur la préparation en amont, nettoyage du tissu et une bonne préparation au mordant sage.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Au mordant sage, voilà. Ça, c'est vraiment deux éléments que j'ai vraiment... dont je me suis rendu compte qu'il fallait vraiment être vigilant. Et puis après, bien choisir ses plantes. Alors après, évidemment, dans mon livre, j'ai fait un tableau des principales plantes qui sont riches en tannins, parce que si on veut avoir des belles impressions, toutes les plantes ne fonctionnent pas, ne vont pas réagir en fonction de leur quantité de tannins. Mais il y a des plantes phares, comme les géraniums, le calyptus, les fleurs, on a le thoréopsis. le chair, il y a énormément le cosmos sulfureux, il y a plein de plantes qui sont à notre portée en plus. Moi, j'aime beaucoup utiliser par exemple le marronnier, parce que j'en ai un dans mon jardin, le noisetier vert et rouge, c'est quand on obtient des différences aussi. D'utiliser des plantes locales, c'est aussi hyper intéressant de se dire, on regarde plutôt les plantes de la même manière, d'ailleurs après, je trouve. quand on voit ce qu'elles sont capables de nous apporter et de faire.

  • Laurence Loiseau David

    Est-ce que vous avez essayé l'éco-print avec des feuilles séchées ? Vu que vous utilisez des feuilles séchées pour le cyanotype, vous avez dit qu'il y a cette particularité-là de récupérer les plantes et qu'on peut faire plusieurs utilisations. Est-ce qu'on peut pratiquer l'éco-print avec des feuilles séchées ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, on peut utiliser avec des feuilles séchées. Alors on peut les utiliser telles quelles, c'est-à-dire que comme elles sont riches en tannins, le fait d'être sec ne va pas enlever leur... Ce n'est pas comme quand on ramasse des feuilles à l'automne qui sont tombées par terre, qui sont complètement mortes. Si on les a prélevées et fait sécher alors qu'elles étaient gorgées en tannins, elles vont rester riches en tannins. Mais l'idéal, c'est quand même de les réhydrater. Je me suis rendu compte, ça je l'ai appris aussi. Alors je ne sais pas, je ne pense pas que Bessé, je ne sais plus si elle le fait ou pas, de réhydrater ses feuilles séchées, il me semble.

  • Laurence Loiseau David

    Je crois qu'elle en avait abordé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, et donc après, il y a différentes solutions. On peut les réhydrater dans l'eau avec un peu de vinaigre ou avec un peu de poudre d'alun, pour les regorger en fait. et être sûr que l'accroche trinctoriale puisse se faire vraiment l'inconvénient des fleurs ou des feuilles séchées c'est qu'elles peuvent se craqueler donc quand on les réhydrate elles vont aussi être plus facilement manipulables quand on va rouler parce que quand elles sont sèches,

  • Laurence Loiseau David

    ça craque donc forcément voilà d'accord ok alors pareil un truc que j'ai découvert c'est l'écoprime sur papier quelle est en gros la grosse différence, à part le support, quelle est la grosse différence entre l'écoprint papier et tissu du coup ? Parce que... Un papier, on ne peut pas le rouler ? Ou peut-être qu'on le roule et que vous le repassez après ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a différentes techniques pour l'éco-print papier. Déjà, c'est le même procédé que le tissu. Il y a la même préparation. Évidemment, on ne le décatie pas, on ne le lave pas. Mais par contre, on le mordance. On peut le mordre. C'est pareil, c'est une étape qui n'est pas forcément obligatoire, puisque derrière on ne va pas laver, c'est-à-dire que si on fait de l'éco-print sur papier, il ne va pas être destiné à passer en machine derrière. On va en faire des cartes, on va en faire des marque-pages, on va en faire du papier à lettres, enfin voilà, on va les mettre sous cadre. Il ne va pas y avoir ce côté textile qui va avoir besoin d'être lavé. mais le mordantage va quand même permettre et d'une, une meilleure accroche tinctoriale avec les tanins de la plante, forcément, et la deuxième chose, c'est la luminosité, c'est-à-dire que souvent, quand on mordance son papier, la lumière, la couleur en tout cas de la teinture va être beaucoup plus lumineuse. Voilà, ça c'est les deux remarques qu'on peut faire. En sachant que mordancer un papier c'est vraiment très rapide, c'est-à-dire qu'on fait un petit bain de mordançage, on le plonge dedans. Alors il y a différentes techniques, mais si on le mordance par exemple simplement dans la lin, on le plonge une minute et on le ressort. On n'a pas besoin de le laisser comme dessus pendant une heure et demie. Si on le mordance avec du sulfate ou avec de l'acétate, c'est pareil, on n'est pas obligé de le laisser. On peut le laisser 24 heures du papier aquarelle, ça peut se laisser. dans un petit bain avec de l'acétate de fer, etc. Mais après, par contre, il faudra le manipuler avec précaution parce qu'il sera gorgé, donc il peut se déchirer. Mais c'est pareil, on peut faire un prémordansage avec du sulfate ou de l'acétate de fer. Vous me parliez de rouler, moi j'utilise des boîtes de conserve. On peut rouler le papier, on positionne ses plantes et on les pose sur une boîte de conserve. On peut faire plusieurs couches, en sachant qu'elles ne vont pas forcément toutes recevoir la vapeur de la même manière. Et après on attache avec des bandelettes de tissu pour maintenir le tout autour de sa boîte de conserve. La boîte de conserve est verte. forcément, afin que la vapeur puisse pénétrer à l'intérieur de la boîte de conserve et donc diffuser la chaleur autour. Une autre technique, c'est de faire entre deux planches. Là, pour le coup, c'est immergé, ce n'est pas à la vapeur. C'est-à-dire qu'on positionne entre deux planches de bois qui peuvent aller dans l'eau. On évite les sapins. les médiums etc qui vont forcément très mal subir la cuisson et en fait pareil on fait un bundle du coup ça s'appelle aussi un bundle même si ça se roule pas mais souvent les gens disent que c'est un bundle parce que c'est un empilage c'est pas un rouleau pour le coup mais c'est un empilage donc on fait une espèce de sandwich donc une feuille de papier mordanté les végétaux une feuille de papier les végétaux etc et on met entre deux planches de bois on ficelle le tout et là on est dans l'eau

  • Laurence Loiseau David

    et donc là c'est pareil c'est un éco-prime sur papier ok bon bah super pareil à essayer j'avais donc pour arriver au tatakisomé là je voulais plutôt qu'on s'oriente vers deux points c'était les plantes que vous pouvez utiliser pour le tatakisomé et comment rendre un tatakisomé solide

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors les plantes utilisées pour le tataki zoné sont quasiment les mêmes que pour l'écoprint. Quand on va marteler la plante directement sur le papier ou sur le tissu, elle va donc libérer ses sucs colorants présents naturellement dans la plante, et donc ses tannins. Et évidemment, ce sont les tannins qui vont rester. Les sucs colorants de la plante ne vont pas rester naturellement si on ne mordance pas au préalable et si on ne fixe pas derrière. Donc si en plus on a une quantité de tannins importante, on aura beaucoup plus de chance d'obtenir une empreinte marquée et qu'elle se fixe même mieux dans le temps. Donc en effet le tatakisomé pour qu'il soit solide, je disais le mordançage avant, ça c'est quand même mieux, parce que c'est pareil, ça prépare le support à recevoir la teinture de la plante. Et puis derrière, avec les fleurs, on a du mal à conserver les couleurs de la fleur originelle, parce que tout adjuvant qu'on va appliquer, que ce soit du sulfate de fer, où la pétate de fer va brunir en général. Donc, on va avoir du mal à garder une couleur comme au départ, quand on martèle, des fois, on a des couleurs qui sont très, très vives. Forcément, le fait de vouloir fixer va souvent assombrir. Mais c'est une des conditions pour que ça tienne, parce que sinon, dans le temps, voilà. Tout dépend de ce qu'on décide de faire, de son martelage. Moi, quand je travaille avec les enfants et qu'on fait du tataki zoné, On va dire que le but, c'est le résultat, mais ce n'est pas dans le temps. C'est le résultat à court terme, la sensation qui a été éprouvée pendant le martelage, c'est-à-dire... le fait de marteler, de sentir, parce qu'en fait le tétachysomé c'est très olfactif, quand on martèle la plante on a toutes les odeurs de la plante, il y a évidemment le côté visuel, de voir qu'un pétale de pensée va s'imprimer, parce que les pensées c'est assez magique, j'appelle toujours ça la pensée magique, parce qu'en effet c'est un décalcomanie, marteler une pensée avec un enfant, c'est vraiment, même avec un adulte d'ailleurs, c'est totalement magique, parce que c'est un... C'est vraiment une photographie, donc ça c'est toujours très magique. Donc voilà, ça dépend vraiment de ce qu'on veut faire à la fin de ce tatakisomé. C'est sûr que si on dit, j'aimerais bien en faire un coussin et pouvoir laver ma housse de coussin. Il faut prendre des précautions et passer par des fixateurs qui sont comme je disais le sulfate, l'acétate ou le vinaigre. Mais c'est pareil avec le lavage, ça ne tient pas forcément. Le vinaigre et le fer à repasser sont des fixateurs sans lavage derrière. Dès lors qu'on va immerger le tissu... et qu'on va laver, forcément on va soit effacer, soit en tout cas enlever une partie de la coloration de la plante.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord. Et qu'est-ce que j'allais dire ? Vous aviez dit tout à l'heure que les fleurs utilisées pour Tata Kizome ou Ecoprint, c'était sensiblement les mêmes. Il y a quand même des variantes ou pas ? Par exemple, le Tata Kizome, il y en a d'autres en plus, vu que c'est…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, le Tata Kizome, je dirais qu'on peut quasiment tout marteler. C'est-à-dire que toutes les plantes contiennent des sucs colorants. après la richesse en tannin elle est plus ou moins forte mais le fait de marteler va donner une empreinte sauf les feuilles qui sont je ne sais pas le terme, mais glacées comme le lierre, le laurier les feuilles grasses par contre quand on martèle, il n'y a pas de jus justement elles ont cette protection qui fait qu'on n'obtient pas un jus donc toutes ces plantes là on ne peut pas mais avec le tatakisomé c'est En fait, l'idée, c'est vraiment de pouvoir justement faire des essais avec tout ce qu'on trouve dans le jardin, en étant vigilant, toujours, parce que, comme pareil, je travaille souvent avec des enfants dans les écoles, etc., je dis toujours... Quand on ne connaît pas, on ne cueille pas. On est attentif quand même. Faire des expérimentations et des expériences, c'est bien, mais il ne faut pas se mettre en danger. Donc les plantes toxiques, mise en garde. Parce que par exemple, la rôme, pour avoir fait l'expérience d'avoir fait du tataki zoné au printemps, les enfants étaient attirés par cette plante. Je me suis rendu compte à quel point l'arôme toxique dans les talus, il faut être vigilant. Avec les enfants notamment, nous aussi on n'est pas... on n'est pas à l'abri de se tromper aussi dans l'identification des plantes. Donc voilà, quand je dis tout marteler, je précise quand même qu'on nuance, et puis on n'hésite pas au moindre doute. Il y a la fameuse application PlantNet qui maintenant quand même est assez recommandée et recommandable, parce qu'il y a quand même une banque de données importante maintenant, et on peut s'y fier en grande partie, et puis si on n'est pas sûr, il y a le livre. l'identification des plantes, de la chaude et même d'autres qui sont très bien et qui permettent de ne pas faire de bêtises quand on est en train.

  • Laurence Loiseau David

    Il faut être vigilant, carrément. Je voulais savoir, Laurence, comment vous faites aujourd'hui pour transmettre ce que vous avez expérimenté et appris quasiment toute seule ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors comment je fais pour transmettre ? Alors je fais des ateliers, c'est-à-dire que je fais des ateliers avec des adultes mais aussi avec des enfants. Pour le moment, je ne fais que des ateliers cyanotype et tata-chisonné parce que l'écoprime, ça se présente souvent plus, alors sauf l'écoprime papier, mais sinon c'est souvent plus sous des formes de stage parce que la mise en place, la cuisson, c'est long, donc c'est souvent 3-4 heures minimum. C'est même souvent des journées en fait. Je vois Beste quand elle fait des stages, plus que des ateliers on peut dire, parce que l'éco-print demande quand même du temps et de préparation et de composition et de cuisson etc. Donc moi je propose pour le moment que des ateliers cyanotypes aient été attaqué. Parce que ça, je n'ai pas précisé au départ dans mon parcours, mais en fait, là, depuis septembre 2022, je suis en auto-entreprise. Et donc, j'ai arrêté mon activité d'assistante maternelle pour me consacrer à mes deux activités, qui sont donc enfantissage pour animer, raconter des histoires avec... avec mes tapis, mes cantines à doigts, et puis la partie le bleu de l'eau où j'expérimente toutes ces impressions végétales et que je partage au travers de mes créations et d'ateliers. Mais aussi avec les enfants, c'est-à-dire que je fais ces ateliers aussi dans les écoles, parce que je reste en contact avec le monde de la petite enfance. J'ai travaillé notamment le tatakizume et le cyanotype avec des maternelles, et on a fait une jolie fresque en tissu. Le thème c'était la protection de l'environnement et notamment la mer en danger. Le bleu s'y prêtait totalement bien en cyanotique, et donc on a pu faire des pochoirs de poissons, utiliser des végétaux pour représenter les algues, faire sécher des vraies algues qu'on avait été chercher chez le poissonnier, etc. Donc ça c'était chouette, et donc ils ont reproduit la mer à leur image de façon à... à sensibiliser tous les parents et les adultes qui allaient regarder cette fresque. Donc voilà, ça fait partie de mes projets pédagogiques, de travailler avec les écoles. J'aimerais bien aussi travailler avec les ados, parce que j'ai eu quelques demandes et j'aimerais beaucoup transmettre... En fait, au-delà de la technique, c'est vraiment la passion du végétal. C'est-à-dire qu'en effet, je ne teinte pas forcément de la même manière qu'une personne qui va faire de la teinture pure, mais j'aime ce contact de la plante, cette connaissance qu'on peut quand même apporter et cette sensibilisation, et notamment chez les plus jeunes, parce que je trouve qu'ils sont quand même super ouverts, super attentifs. à tout ce qui nous entoure. Et donc, dès qu'on leur transmet par le biais de ces techniques, tout de suite, ça fait écho. Et je suis contente de revoir les enfants. Là, quelques semaines après, je les ai vus il n'y a pas longtemps et qui m'ont reparlé, qui étaient contents. Quand est-ce que tu reviens ? On veut faire d'autres fresques avec toi. Du coup, je me dis, bon ben... voilà, il y a des petites passions aussi qui se révèlent et je trouve que ça se fait moi je trouve que toute démarche qui fait prendre conscience aux enfants des plantes,

  • Laurence Loiseau David

    la reconnaissance de se rapprocher finalement toutes ces expériences là sont bonnes à prendre et c'est pour ça qu'en lisant votre livre je me suis dit mais mais si bien sûr qu'il y a un énorme rapport et le rapport c'est quoi ? c'est les plantes c'est l'impression végétale c'est vraiment ça on est vraiment dans le cœur du sujet de la plante que ce soit dans la teinture ou dans l'impression c'est la connaissance la reconnaissance et puis juste s'émerveiller de la beauté de ce qui nous entoure enfin je pars dans la philosophie mais voilà en tout cas c'est le point commun alors du coup Laurence on a déjà passé les 1h06 d'enregistrement mais c'était vraiment passionnant merci je vais vous proposer des petites questions rapides pour que vous puissiez partager notamment les personnes, vous,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qui vous ont inspiré et vos sources d'inspiration aujourd'hui alors mes sources d'inspiration je citerai comme ça pour les références cyanotypes par exemple Alineo, Agnès Cléran et Agnès Frieur c'est beaucoup de A voilà ça ce sont vraiment des personnes j'aime beaucoup leur travail artistique voilà Eric Mingal qui est le photographe qui habite pas loin de chez moi et qui pratique cette technique de cyanotype et ainsi de Jean-Philippe Beu. Après dans l'éco print je dirais donc Thierry Bonnard évidemment et le tatakizome Sandrine de Bormann. J'adore son travail, elle est sue, c'est elle qui a inventé le terme tatakizome. Vraiment son travail c'est magnifique, si vous avez l'occasion d'aller voir son site et sa page c'est vraiment...

  • Laurence Loiseau David

    Je vais aller voir parce que vous êtes plusieurs à m'avoir parlé de Sandrine de Bormann. D'accord. Je ne sais pas si c'est de Bormann ou de Bormand, mais on se comprend.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'aimerais aussi citer Laurence Bernard, qui est une artiste à côté de chez moi, que j'ai découvert il y a quelques mois, qui travaille la peinture sur des grands laits de tissu, qui travaille beaucoup le bleu, mais c'est de la peinture qu'elle fait. Et voilà, son travail aussi artistique m'inspire énormément justement pour ces grandes fresques que j'ai faites avec les enfants. Et voilà.

  • Laurence Loiseau David

    d'accord ok est-ce qu'il y a des pour vous des gens qui fédèrent autour du cyanotype c'est une pratique qui est il y a un syndicat mais je veux dire il y a quelqu'un qui fédère autour de cette pratique là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    A ma connaissance, non, je n'arrive pas à dire qu'il y a quelqu'un qui fédère réellement. C'est sûr qu'il n'y a pas de syndicat du cyanotypeur, je ne sais pas comment on les appelle. Après, je dirais que ce qui fédère, en tout cas, tous les gens, pour la plupart que je rencontre, qui font du cyanotype. c'est cette sensibilisation au végétal. Pour ceux qui font du cyanotype végétal, j'entends. Et peut-être justement des gens qui sont sensibles à un retour à des méthodes un peu anciennes, parce que le cyanotype en effet c'est quand même un procédé très ancien, qui nécessite peut-être deux produits chimiques, mais qui ne sont pas non plus… jeter tout à la poubelle voilà c'est pas forcément totalement nocif et au contraire et donc ils reviennent à des méthodes d'exploitation plus douces, plus raisonnées donc moi ce que je rencontre c'est ça pour moi ce qui fédère autour de cette technique et sûrement des autres d'ailleurs c'est ça, c'est vraiment le fait de venir à je dirais à un lot alors je suis très très nulle en anglais mais l'eau végétaux ouais d'accord

  • Laurence Loiseau David

    D'accord, revenir aux sources avec les plantes. Si vous étiez une plante tinctoriale, laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas réellement laquelle choisir parce que j'aime beaucoup le Coréopsis. C'est vraiment une plante qui m'émerveille de part sa fleur et parce qu'elle donne en teinture, en éco-print et tout ça. Mais il y a aussi le pastel des teinturiers que je n'ai jamais expérimenté, enfin que je connais par les résultats, mais moi je n'ai jamais fait. Et le pastel des teinturiers, ou la guêde, j'en ai dans mon jardin que j'ai semé il y a deux ans et que je la trouve magnifique, mais je n'en ai pas assez pour faire encore une cuve. Mais par contre, ça m'attire énormément, le pastel des teinturiers.

  • Laurence Loiseau David

    Et est-ce que vous auriez des livres à nous recommander, donc à part les vôtres bien sûr, mais des livres pour les auditeurs qui voudraient creuser le cyanotype ou l'écoprint, Tata Kizome ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, creuser le cyanotype, donc il y a celui d'Emilie Lacour, La magie du cyanotype, qui est sorti l'année dernière. Au moment où j'écrivais le mien, en fait, du coup, c'était chouette, je l'avais déjà découverte avant, et je trouvais ça chouette qu'elle fasse aussi son... son bébé livre cyanotype. Il y a un livre que j'aime beaucoup qui s'appelle Empreinte de nature de Brigitte Pouget. Là, on va retrouver surtout la méthode du Tata Kizome. Elle est fabuleuse au niveau création textile. J'aime beaucoup ce qu'elle fait. C'est très poétique, c'est très en accord avec la nature, avec ce qui l'entoure. Elle a un jardin magnifique aussi. J'aime bien ce livre-là. Après, je dirais, il y a Teinture et impression végétale de Camille Binet-Deuzer. Son pseudo, c'est Lilacam. Tout le monde la connaît sous le pseudo Lilacam sur Instagram. Et puis après, il y a le livre qui est sorti aux éditions La Plage l'année dernière, Couleurs et teintures végétales de Sophie Gessbert. Voilà, ce sont des livres que je recommande.

  • Laurence Loiseau David

    génial, écoutez c'est des nouveaux parce que moi il n'y en a aucun qui me parle d'accord, parce qu'après je réciterai évidemment Bessé Bonnard son livre mais je me doutais bien qu'il faisait déjà partie je pense c'est bien parce que d'avoir des nouveaux livres je suis hyper contente c'est top ok parfait et du coup ma dernière question c'est à qui vous aimeriez passer votre micro

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'aimerais bien, je ne sais pas si elle va être d'accord, je ne lui ai pas demandé son avis, mais c'est une personne que j'ai rencontrée il y a peu sur les réseaux, et avec qui je commence un petit peu à partager. On s'est échangé nos livres, donc moi je vous le montre, parce qu'on en reparlera peut-être, Fabriquer son matériel d'art, et c'est Lucie Broisin-Choche, hashtag la pigmentière, et donc son livre vient de sortir, donc on a fait un échange de livres, justement, que nos livres ont sortis quasiment en même temps. Et j'ai découvert son travail et elle travaille donc avec tout ce qui l'entoure pour réaliser ses couleurs et son matériel d'art. Voilà, donc j'aimerais bien qu'elle parle de ce qu'elle fait parce que vraiment c'est inspirant. Elle est jeune, elle est dynamique, elle habite vers Strasbourg et c'est super.

  • Laurence Loiseau David

    Ok, écoutez, génial. Je la suis aussi sur Instagram, donc je serais ravie de creuser Batop. Nickel, merci Laurence pour ce passage de micro. Je vous remercie beaucoup, c'était vraiment hyper intéressant. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale nuances indigo

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert

    00:00

  • Présentation de Laurence Loiseau-David et de son livre

    00:44

  • Parcours de Laurence et découverte du cyanotype

    01:20

  • Rassemblement des techniques dans un livre

    03:44

  • Explication de la technique du cyanotype

    07:26

  • Histoire et chimie du cyanotype

    12:35

  • Processus d'impression et insolation

    18:14

  • Rinçage et fixation du cyanotype

    24:13

  • Virage et dérivation des couleurs

    36:49

  • Variantes du cyanotype et anthotype

    43:46

  • Astuces pour l'éco-print et transmission des savoirs

    47:10

  • Conclusion et remerciements

    01:05:41

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, plongez dans l'univers fascinant de la couleur végétale et des plantes tinctoriales avec notre invitée, Laurence Loiseau-David, auteur passionnée du livre "Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomé". Laurence, qui a découvert le cyanotype il y a cinq ans, nous raconte son parcours inspirant et comment elle a intégré ces techniques d'impression végétale dans son travail avec les enfants. Elle partage avec nous l'impact profond que cela a eu sur son écriture et sa vision artistique.


Au fil de cette conversation enrichissante, Laurence nous éclaire sur les aspects techniques du cyanotype, une méthode qui allie beauté et science. Elle nous explique les matériaux nécessaires, le processus d'impression et les réactions chimiques qui rendent cette technique si unique. À travers cette exploration, elle souligne l'importance de la botanique et de la connaissance des plantes dans ces pratiques artistiques, évoquant les parallèles fascinants entre le cyanotype et la teinture végétale.


Saviez-vous que les plantes tinctoriales comme l'indigo et la garance jouent un rôle essentiel dans la création de couleurs vibrantes et durables ? Laurence partage également des conseils pratiques sur les plantes à utiliser, les colorants biosourcés, et des astuces pour réussir l'éco-print. Ce partage de savoirs est d'une grande richesse, surtout dans un monde où la pédagogie et la transmission des connaissances deviennent primordiales.


À travers cet échange, vous découvrirez la beauté et la diversité des couleurs végétales, mais aussi leur place incontournable dans l'art contemporain. Laurence nous rappelle avec une citation inspirante : « Les plantes sont des artistes, et nous ne faisons que les accompagner dans leur création. » Ce petit teasing vous invite à écouter les conseils d'experts sur la préparation des supports, la coloration capillaire végétale et l'utilisation de pigments végétaux pour sublimer vos créations.


Ne manquez pas cet épisode qui met en lumière l'agriculture tinctoriale et l'importance des fibres naturelles dans le processus de teinture. Que vous soyez amateur d'art, passionné de botanique ou simplement curieux d'en savoir plus sur les couleurs de plantes, cet épisode d'ArtEcoVert est fait pour vous !


Pour en savoir plus sur Laurence et son travail, consultez les liens utiles dans la description. Belle écoute à tous, et merci de rejoindre notre communauté engagée autour de l'art et de l'écologie.


Pauline.


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Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Val. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Laurence Loiseau-David. Bonjour Laurence.

  • Laurence Loiseau David

    Bonjour Pauline.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Laurence, j'ai eu la chance de lire votre livre et votre livre qu'on va citer, Impressions végétales, cyanotypes, écoprint et tatakisomée. Donc ça a forcément aiguisé ma curiosité, surtout sur la partie cyanotype que je ne connaissais pas vraiment. Je voulais d'abord vous poser la question de savoir... Comment vous en étiez arrivée à cette idée de bouquin que vous nous racontiez un petit peu votre parcours ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, mon parcours. Pour arriver au cyanotype, déjà dans un premier temps, c'est la première technique que j'ai découverte il y a à peu près 5 ans. En fait, c'est par le biais d'un photographe que je connais qui pratique cette technique. Et je n'avais pas l'idée qu'on pouvait faire cette technique sur du tissu. Et en fait, je trouvais ça tellement beau, enfin ce bleu, je trouvais ça vraiment magnifique. Et en cherchant un petit peu, je me suis rendu compte qu'en effet on pouvait travailler sur le tissu. Donc je suis tombée dans la marmite du scénotype à ce moment-là. En sachant que moi je travaille surtout le tissu puisque je suis couturière, je modélise des formations et c'est pour ça que je travaille essentiellement avec le tissu. Je travaille donc après l'éco-print, j'ai découvert aussi en fait avec mes recherches, avec le cyanotype, je me suis dit bah en fait explorer les différentes teintures, les impressions et donc je me suis mis aussi à faire des teintures, teintures à l'oignon, teintures avec les avocats etc. Enfin voilà, je suis tombée là-dedans et donc l'éco-print j'ai découvert par Bestebona en fait, voilà. J'avais entendu parler du diaphylite et voilà. Et en fait, ça s'est fait naturellement. Puis le tataquisomé, c'est pareil, c'est venu parce que j'ai été 13 ans assistante maternelle. Donc, je m'occupais d'enfants jusqu'à l'année dernière. Et pendant l'accueil des enfants, on était beaucoup dehors. En fait, je suis formée à la pédagogie Montessori. Et j'étais donc aussi formée en tant que passeuse de nature. Et tout naturellement, en fait, on était très souvent dans le jardin, parce que j'ai la chance d'habiter à la campagne, d'avoir un grand jardin, et donc les enfants étaient souvent dehors. Et en fait, on ramassait évidemment, on explorait que ce soit les fleurs, les fruits, tout ce qui poussait, mais aussi les petites bêtes. Et naturellement, on en est venu à se dire que ces fleurs, elles faisaient des couleurs, et j'ai fait un peu de recherche, c'est là que j'ai trouvé le fameux tataki zoné, donc le marcelage de plantes. Et donc c'est grâce à ce métier avec les enfants, d'acquérir des enfants, que j'ai découvert cette troisième technique.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors comment vous êtes venu à rassembler ces trois méthodes enfin ces trois techniques dans un livre et à proposer du coup votre votre votre bouquin comment ça s'est fait vous avez eu l'idée quand combien de temps ça vous a pris d'écrire tout ça et de de trouver surtout les magnifiques photos que vous avez faites comment voilà est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu le projet

  • Laurence Loiseau David

    Alors, tout d'abord il faut savoir que j'ai écrit déjà trois livres. Donc en fait j'ai écrit un livre en 2017 qui s'appelle Je fabrique mon matériel monté souris aux éditions La Plage, puis Des histoires à coudre Donc ces deux livres sont vraiment axés sur le monde de la petite enfance puisque donc j'ai été assistante internet comme je vous disais pendant une dizaine d'années et que le monde de la petite enfance a toujours été plus ou moins un monde dans lequel je me plaisais. Donc je créais beaucoup pour eux et donc j'ai eu la chance d'être mise en relation par Linda Louis qui est la photographe de tous mes ouvrages. En voyant mon travail, elle m'a dit mais voilà, tu devrais vraiment en faire un livre Ce qui me paraissait totalement fou parce que moi j'étais dans mon métier, je créais pour eux mais alors sans arrière-pensée. Et en fait ça s'est fait comme ça, les éditions La Plage m'ont contactée en me demandant si ça serait possible en effet que je leur présente un synopsis. Donc ça c'était pour le premier, le matériel Montessori. Et puis il s'avère que je me suis lancée dans l'aventure parce que je me suis dit pourquoi pas, même si je ne voyais pas trop ce que j'allais pouvoir dire dans un livre. Et puis en fait c'est un livre de loisirs créatifs, ce sont des tutos, coutures, etc. Et en fait je me suis pris au jeu, donc ça a commencé comme ça. J'ai écrit ce premier livre, après des histoires à coups, donc pareil, ça s'est fait à la suite dans les deux années qui ont suivi. Et Idées Coutures pour Sortie Nature qui est sortie l'année dernière, donc là aux éditions Terre Vivante pour le coup. Voilà, donc toujours en lien avec la nature. Et donc dans ce troisième livre, je commençais à parler de mes expériences de cyanotype et de tata-chizomé, que je pratiquais aussi avec les enfants d'ailleurs. Et donc j'en parle déjà dans ce troisième livre succinctement, parce que ce n'était pas le sujet, mais voilà, je parlais déjà de ces deux passions qui étaient là. Et naturellement, ça c'était en 2022, j'ai eu mon éditrice, Céline Lelameur des éditions La Plage, qui m'a demandé si j'avais d'autres projets. Je n'avais pas nécessairement l'idée d'écrire un livre sur ces techniques d'impression végétale, mais en tout cas le cyanotype, ça me tenait à cœur. Il n'y avait pas eu encore d'ouvrage de publié, et je me disais quand même que j'aimerais transmettre cette passion que j'ai, dans laquelle je suis tombée, et peut-être en effet encore écrire un livre, même si je n'avais pas forcément beaucoup de temps, parce que j'avais d'autres projets. Mais voilà. du coup elle est partie en me disant moi je suis d'accord mais j'aimerais que tu mêles les autres techniques que tu pratiques même si tu les pratiques à moins grande échelle que tu en parles aussi donc ça s'est fait comme ça et on s'est dit ok c'est parti pour des impressions végétales et du coup on a mixé tout ça et voilà et donc les photos sont toujours de Linda Louis magnifique et ces photos en partie en grande partie chez moi dans mon jardin mais aussi chez une amie qui s'est mise donc je suis partenaire d'ailleurs dans le livre parce qu'elle m'a donné pas mal de plantes qui s'est lancé dans la culture de fleurs bio comestibles et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'ornements mais surtout des fleurs comestibles voilà d'accord ok alors moi ce qui m'a plu quand j'ai lu parce que je me suis dit oh mince Pauline cyanotype tu t'éloignes un peu du sujet de la couleur végétale etc et en fait En lisant le livre, je me rends compte qu'il y a quand même des parallèles, il y a quand même des choses en lien, on en parlera par la suite, mais donc j'aimerais vraiment que vous puissiez nous expliquer la technique du cyanotype, et notamment aussi la réaction chimique qui se passe, et un peu le vocabulaire, parce qu'en fait c'est un nouveau monde à explorer, avec ses propres mots de vocabulaire, mais des civilitudes quand même avec la teinture végétale, et donc j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu cette technique du cyanotype.

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait, en effet, ça peut s'éloigner de la teinture végétale. C'est pour ça que d'ailleurs, on a appelé ce livre Impression végétale parce qu'en effet, ce n'est pas de la teinture pure, comme à proprement dit, on fait avec… Même l'écoprint en fait partie, mais le cyanotype en tout cas, n'est pas de la teinture, ce n'est pas de l'indigo, ce n'est pas du pastel des peinturiers, voilà. Cependant, même si on utilise deux solutions chimiques, que je vous détaillerai après, Il s'avère que moi qui est passionnée par la nature, la faune et la fleur qui m'entourent et éventuellement des plantes que j'utilise pour faire la cuisine avec lesquelles je fais de la teinture, je me disais que le cyanotype m'a vraiment permis de façon plutôt facile au départ, quand on commence, à me remettre à vouloir connaître le nom des plantes qui m'entourent. Et je me suis dit, au-delà de l'aspect de la teinture ou de l'impression, je me suis dit que c'était quand même hyper important, et je le voyais bien avec les enfants que j'accueillais notamment. que tout de suite on avait besoin de nommer et de dire, tiens, je mets cette plante, mais quelle est cette plante ? On a une empreinte, on a un négatif, on a un positif, puisque c'est ce qui se passe avec le cyanotype, puisque c'est un procédé photographique. Et du coup, je trouvais ça hyper intéressant et hyper enrichissant de pouvoir relier le cyanotype au monde du végétal et donc de nous-mêmes, de nous relier un peu plus à ce qui nous entoure. C'est pour ça que je conseille souvent de pratiquer d'abord avec les plantes qui nous entourent pour se réapproprier un petit peu même les fameuses mauvaises herbes, etc. qui font des magnifiques empreintes parce qu'elles ont des contours. En fait, c'est vrai qu'avec le cyanotype, par exemple, on n'a pas toujours le bleu, le bleu de Prusse qui soit plus ou moins prononcé. Mais ce qui est intéressant, c'est la forme. On va aborder le végétal d'une autre manière, mais du coup, je trouve qu'il y a un parallèle qui est intéressant avec la teinture végétale sur le fait qu'on se réapproprie le végétal et qu'on essaye de donner du sens, de le protéger, de le respecter. On ne cueille pas n'importe comment quand on prélève, etc. d'ailleurs j'en parle dans le livre de la façon dont on cueille la façon dont on va pouvoir conserver puisque le cyanotype ça permet aussi quand même de pouvoir se faire un joli herbier quand on commence un petit peu à être passionné et tout on commence à collecter, à garder un spécimen de chaque, à le nommer à regarder là où on l'a trouvé etc et du coup je trouve ça hyper intéressant de pouvoir se relier au végétal de cette façon là Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors après pardon c'est ce que j'allais dire c'est l'anatomie de la plante moi quand je voyais vos dessins c'est bête mais je me dis ah ouais ça je sais ce que c'est et en fait pareil quand je regarde même sur la couverture on arrive à identifier les plantes quand même quand on est passionné par leur anatomie et les singularités des feuilles découpées donc oui j'entends bien votre approche par rapport aux plantes pardon je vous ai coupé non je vous ai coupé

  • Laurence Loiseau David

    Du coup, j'ai découvert la botanique. C'est vrai que j'avais quand même tendance à vouloir identifier, à vouloir m'intéresser de plus près, même aux diverses variétés, à la découpe des feuilles, alternées, etc. Et en fait, j'ai découvert Verneuil, qui est l'étude de la plante. C'est un super livre qui date du début du siècle, dans lequel il y a... graphiquement il répertorie en fait tous les motifs que l'on trouve dans les plantes et donc on peut l'utiliser dans les beaux-arts etc. C'est vraiment un ouvrage, en tout cas moi quand je l'ai découvert, qui m'a vraiment donné l'idée d'explorer encore plus le végétal et de partir à la recherche en fait de ces formes graphiques etc. que l'on peut du coup retrouver dans le cyanotype.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    La technique du cyanotype, vous pouvez nous expliquer ce procédé, cette réaction ?

  • Laurence Loiseau David

    Historiquement, le cyanotype date de 1842. On a presque 200 ans de découverte de ce procédé, qui est un procédé photographique, puisqu'il est apparu juste au moment des prémices de la photographie. avec le talbotype, le caliotype, etc. Et donc c'est John Herschel, qui est donc un scientifique, astronome, enfin il avait été mathématicien, bref, une palette incroyable, qui est donc anglais, et qui a découvert ce procédé. Alors ce procédé, il a été découvert en mélangeant des molécules de fer, On a donc en premier une solution de ferricianure de potassium et une deuxième de citrate de fer ammoniacale vert ou citrate d'ammonium ferrite. Et donc il s'est rendu compte que ces deux solutions, quand elles étaient mélangées, elles devenaient photosensibles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Laurence Loiseau David

    Voilà, donc en exposant le mélange qui avait été badigeonné sur une feuille de papier, en mettant un négatif ou quelque chose dessus, les UV provoquaient du coup une réaction chimique sur ce qui était exposé, mais pas sur la partie qui était recouverte par l'objet ou le négatif. Et donc ensuite, au rinçage, on obtient ce fameux bleu, le bleu de Prusse, que l'on obtient principalement. s'il y a le bon temps d'exposition, la bonne quantité de badigeons, etc. D'accord. Voilà.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, c'est deux solutions qu'on vient mélanger ensemble. Et vous avez dit, on badigeonne. Donc, par exemple, pour se représenter, c'est sur la feuille qu'on vient badigeonner la solution et on la pose sur un support. Comment ça fonctionne ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors en fait les solutions, donc déjà à la base ce sont des poudres, donc on peut maintenant évidemment acheter des kits avec des solutions qui sont toutes diluées, mais à la base ce sont des poudres que l'on peut donc acheter en poudre et diluer nous-mêmes. Donc ça il y a les proportions que j'indique d'ailleurs dans mon livre. Une fois qu'on a dilué ces deux solutions, indépendamment, il faut les mélanger à part égale. C'est-à-dire que par exemple, je souhaite badigeonner une feuille de papier, donc il faut du papier suffisamment épais parce qu'il va être rincé. Donc on utilise en général du papier aquarelle, donc d'un grammage en général pas moins de 240 grammes par mètre carré, ou encore mieux du 300 grammes. Et donc ces deux solutions, on va par exemple prélever 2 ml de féricianure de potassium, 2 ml de citrate de fer ammonia calvaire, et on les mélange dans un récipient à autre, évidemment, et on va touiller de façon à bien mélanger les deux solutions. Il ne faut surtout pas, quand on prélève dans chaque flacon, prendre la même seringue par exemple, parce que si je mets quelques gouttes de féricianure dans le citrate de fer ou l'inverse, on va commencer à polluer entre guillemets le principe actif qui fait que ça va commencer à virer dans nos solutions de base. Donc là, il faut être vigilant au départ. Une fois qu'on a bien mélangé nos solutions, tout ça en général on est à l'abri des UV, puisqu'en fait une fois que c'est mélangé, les UV peuvent agir assez vite. En fonction de la saison, il faut être vigilant. Et donc là quand je dis on badigeonne, c'est un badigeon ou un couchage, c'est-à-dire qu'avec un pinceau ou un rouleau, on badigeonne cette solution qu'on a préalablement mélangée sur notre support. Sur le papier, il n'y a pas besoin d'énormément de solutions, puisque le papier ne boit pas énormément. On peut mettre plusieurs couches, l'idée c'est qu'on en mette une couche, et si on veut jouer sur les textures, même les effets, on n'est pas obligé d'en mettre partout. Après, ça c'est un choix. artistique ou pas, et du coup voilà, on laisse sécher ce badigeon dans le noir, dans l'obscurité, avant de faire notre composition. Donc ça c'est les premières étapes de manipulation. Je précise quand même que ça reste des solutions chimiques. On se protège les mains, c'est quand même mieux de mettre des gants. Après si on a peur des projections, on peut mettre aussi des lunettes de protection. Mais en général, si on fait attention, il n'y a pas de raison de faire des projections. Par contre, mettre un tablier parce qu'en effet... Si on badigeonne et que ça va sur un beau t-shirt blanc, on peut avoir une projection et voilà, après quand on ira aux usées, on aura une petite tache bleue. Donc voilà, il faut quand même faire attention parce que ça peut être des solutions qui tâchent et également le support. Je préconise toujours de se mettre sur un plan de travail avec une nappe cirée qui ne sert qu'à ça. comme tous les ustensiles d'ailleurs, comme pour les teintures, on précise toujours ça, mais c'est important de le redire, que ça reste quand même des préparations qui ne sont pas alimentaires, donc du coup on n'utilise vraiment que des récipients et du matériel qui ne sera destiné qu'à cette technique. Il ne faut pas aller chercher un pinceau de cuisine pour faire le radigeant du canopi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, et donc du coup, quand vous parlez de on fait notre composition donc une fois que le support est sec, là on peut venir poser les empreintes qu'on veut faire apparaître.

  • Laurence Loiseau David

    C'est ça. Donc en fait, une fois que c'est sec, on positionne les végétaux. Alors là, je parle de végétaux. Après, on peut parler de négatives photos. Mais là, on va rester dans le végétal, puisque nous, c'est le cyanotique que je pratique. Et donc, on peut poser des végétaux frais, parce qu'en effet, on peut très bien les prélever dans son jardin végétal frais. Mais l'idée, c'est aussi, quand on a fait sécher, c'est que les feuilles, on va pouvoir s'en servir plusieurs fois. Une fois qu'une plante est sèche, sauf si elle se casse et qu'en la manipulant on l'abîme, elle va pouvoir resservir plusieurs fois. Alors qu'un végétal frais va peut-être sous l'action de la chaleur, puisqu'on va mettre sous verre, ça après je vais expliquer, elle peut se déformer, du coup elle risque de s'abîmer. Mais on peut tout à fait utiliser un végétal frais. On fait sa composition, on positionne sa feuille de fougère, de ginkgo, sa fleur de pavot ou de monnaie du pape. On compose et on vient positionner une plaque de verre par-dessus. Évidemment, on va aller au soleil, dehors du vent. Il faut surtout, d'une part, que ce soit bien plaqué. mais de deux que le vent ne fasse pas bouger la composition. Et on maintient le tout, c'est-à-dire le support sur lequel une petite planche, en général on a posé la feuille, donc on a la planche, la feuille avec les végétaux, le verre, et on pince le tout avec des pinces à dessin ou des pinces à linge si on n'est pas équipé. L'idée c'est que les pinces n'aillent pas sur la feuille, pour ne pas laisser d'empreintes. Donc toute marque qui sera sur la feuille. badigeonnée de solutions cyanotypes, ça va provoquer une marque et une ombre. Ensuite on va faire la fameuse étape de l'insolation. Donc là il faut aller dehors principalement, il faut aller aux UV. Alors on peut juste ouvrir sa fenêtre, par exemple je sais qu'il y a des gens qui habitent en appartement à l'étage. Si on a du soleil par la fenêtre, on peut surtout rebord de fenêtre. C'est vrai que quand je dis on va dehors, ce qu'il faut c'est juste être aux UV. Que les UV réfléchissent sur le cadre où on a positionné nos végétaux.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Et il y a un temps minimal d'exposition aux UV ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors il y a toujours un temps minimal. En fait, ça dépend du degré d'UV. C'est-à-dire que si on est à UV1, UV2, on va avoir du mal à obtenir en très peu de temps. Alors moi, je le fais en hiver, je fais à des UV1, UV2. Si le soleil est suffisamment présent, qu'il n'y a pas trop de nuages, on obtient quand même une insolation, mais ça peut aller jusqu'à 30, 40, 5 minutes d'exposition. Alors que là, je ne sais pas, en juillet-août, quand on est même là en ce moment, on a des UV8, UV9 en 5 minutes, même des fois moins, 3 minutes, ça suffit. En fait, la solution, on va voir, on va pouvoir observer que dès qu'on est au soleil, la solution change. C'est-à-dire que le badigeon, quand on le fait, il est jaune. Les solutions, ça, je ne l'ai pas précisé au départ, mais la solution de Ferricianure, la poudre est rouge, mais la solution est légèrement orangée. et le citrate de fer est vert. Quand on mélange, on obtient une espèce de jaune verdâtre. Et c'est cette couleur qu'on aura au départ. Mais dès qu'on va arriver au soleil, en fait, ça va virer tout de suite. C'est la magie, on va dire, de ce procédé. Et du coup, vous allez passer par différentes couleurs. On n'obtient pas un bleu à l'insolation. Le bleu, définitivement, ne s'obtiendra qu'au rinçage. Pendant l'insolation, on va passer par une espèce de bleu qui va virer au vert et ensuite un vert de gris. En général, je dis que c'est cuit quand il y a une espèce de couleur vert de gris. Je donne un temps à peu près, entre 3 et 5 minutes, vous avez 8. et un UV2, UV3, on va compter 10-15 minutes en fonction, ça dépend si le soleil est vraiment au zénith, enfin voilà, il y a quand même plein de paramètres, mais ça c'est l'expérience, il ne faut pas hésiter à faire sur des petits formats, par exemple un petit format cartostal, ou même encore plus petit, et de se dire, bon ben voilà, là je vais faire un cyanotype, aujourd'hui ils annoncent un super soleil, on peut regarder les UV, on a des applications, ou même sur le site de Météo France, vous avez l'indice UV qui est... Ah d'accord. Donc voilà, ça peut permettre aussi de se dire, voilà, je sais que même s'il y a un peu de nuages, on sera à 1,8, donc voilà, je peux. Et du coup, il faut aussi faire ces petites expériences parce qu'il y a plein de paramètres qui rentrent en compte. Il y a une base, mais après, voilà, suivant la quantité de solutions qu'on a mis, suivant le végétal qu'on a mis aussi. parce que l'opacité du végétal va être plus ou moins prononcée en fonction de l'UV aussi. C'est-à-dire que si on met une fleur transparente, comme un cosmos ou une orchidée, ou un coquelicot, c'est transparent, en fait, si on le laisse trop longtemps, on ne va plus avoir cet effet de transparence, et si on le met trop peu, pareil. Et aussi après il faut s'approprier le temps d'insolation en fonction des végétaux. C'est pour ça que je préconise quand même de commencer par des végétaux simples comme des feuilles de noisetier, de ginkgo, des feuilles bien opaques pour s'approprier le procédé et petit à petit d'aller dans les expériences avec des feuillages plus transparents, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et alors, ça c'est hyper clair, même pour les UV, je ne savais pas qu'on les trouvait sur Météo France, parce que j'allais vous poser la question, donc ok, ça c'est hyper clair. Donc une fois que ça, comme vous dites, ça a viré à une couleur vert de gris, là ça veut dire que comme vous avez dit, c'est cuit, donc ça veut dire qu'il faut passer directement au rinçage, immédiatement ?

  • Laurence Loiseau David

    Oui, alors immédiatement, c'est-à-dire que... Quand c'est cuit, je dirais que c'est comme en cuisine, il faut l'enlever du feu. Donc là, on l'enlève du soleil. Après, si on le laisse à l'ombre et qu'on n'a pas… Tant qu'on n'a pas enlevé la plaque de verre et qu'on ne rejoue pas avec le soleil, il y a peu de risque. Ça m'est arrivé d'oublier de rincer un cyanotype parce que j'en avais plusieurs en cours et que je l'ai laissé même quelques jours comme ça. Et il dit Oh là là, je ne l'ai pas rincé Et en fait, ça fonctionne quand même. Après, ça peut avoir quand même… être un peu moins bleu parce qu'on l'a laissé trop longtemps, etc. L'important c'est par contre de l'enlever de l'insolation. Une fois qu'on a, alors en général on prépare son bac de rinçage en amont, c'est-à-dire pendant l'insolation, on prépare son petit bac, sa bassine avec l'eau. Alors pour le rinçage, je préconise de l'eau de pluie, voilà, si tu as récupéré autant, prendre de l'eau de pluie. Et par contre, c'est important de vérifier le pH de l'eau. pour le rinçage, parce que l'ennemi du cyanotype, ce sont les bases. C'est-à-dire qu'il ne supporte pas les bases, ça blanchit. Donc quand on a une eau très calcaire, il faut la rééquilibrer un petit peu avec un petit peu de vinaigre blanc. Et donc si on a des papiers pH, c'est parfait. L'idée, c'est d'avoir une eau qui soit le plus proche du pH neutre, donc 7. Donc ça, c'est aussi une indication, parce que quelquefois on me dit Ah, mon cyanotype, ça ne fonctionne pas Ça, c'est vraiment aussi quelque chose que je dis, mais vérifiez déjà le pH de votre eau. Il y a plein de paramètres qui peuvent faire que le cyanotype ne fonctionne pas. On n'a pas fait bien ces mélanges au départ. Mais l'eau, on n'y pense pas souvent, mais ça peut être aussi un facteur de réussite plus ou moins forte à la fin. Et surtout que le rinçage va révéler le bleu de truce, mais va permettre de fixer aussi. C'est-à-dire qu'on n'utilise pas de fixateur autre. pour le cyanotype, comme dans d'autres procédés photographiques. Il n'y a pas de fixateur là. Donc c'est vraiment le rinçage qui va du coup arrêter en gros le processus et qui va donc enlever tout le surplus de solutions qui n'ont pas été insolées. Et du coup, l'eau c'est le rinçage qui va permettre la fixation. Donc c'est important d'avoir une eau de qualité à ce moment-là.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et ce rinçage il se fait à plat en mettant le support dans l'eau, bien à plat pour ne pas éviter, enfin je suppose que ça doit jouer quand même que le support soit bien plat, et comment vous faites un ou plusieurs rinçages, il n'y en a qu'un généralement ?

  • Laurence Loiseau David

    Alors, quand vous dites plat, en fait, l'idée c'est d'immerger au maximum le papier. Parce que là, on parlait de papier, je ne vais pas parler de tissu pour l'instant. Après, j'expliquerai éventuellement, mais c'est quasiment la même chose. On peut rincer sous une eau courante, je sais. Pour le voir, des fois, je vois qu'il y a des personnes qui rincent sous un jet. D'accord. Après, c'est la consommation d'eau. J'essaie toujours, dans la façon dont je travaille, de faire attention à notre impact quand on fait ce genre de technique, de ne pas avoir un impact trop important, que ce soit sur les déchets, mais aussi sur la consommation. En effet, l'idée, c'est d'avoir au moins deux bacs de rinçage. C'est-à-dire que dans un premier bac de rinçage, on va enlever vraiment tout le surplus de solution. qui était par exemple, parce qu'on a enlevé, ça je ne l'ai pas précisé, mais bon, ça me paraît évident, c'est qu'on a enlevé la plaque de verre, on a enlevé les végétaux et on rince la feuille. Et du coup, sous les végétaux, évidemment, on a toujours cette solution jaune, puisque du coup, elle n'a pas été insolée. Donc, c'est ça qu'on va devoir rincer et rincer le reste qui va être du coup fixé. et donc on va immerger dans un premier bain qui va permettre d'enlever vraiment l'eau du coup va se colorer forcément elle va devenir jaune verte et l'idée c'est qu'il n'y ait plus du tout, enfin que l'eau soit claire donc pour qu'on sache si le cyanotype est réellement bien rincé il faut procéder à minimum un deuxième rinçage je peux même dire qu'un troisième c'est souvent bien Sur du papier, en tout cas, ça se rince relativement vite parce que justement, comme j'expliquais au départ, le papier ne demande pas beaucoup de solutions. Comparé au tissu, qui est une matière très absorbante, il va falloir 4, 5, 6 fois plus de solutions que sur du papier. donc forcément au rinçage on va avoir plus d'excédents qui ne vont pas avoir été insolites donc on va avoir une eau qui va être très chargée très vite donc là on peut vraiment très très bien rincer et alors une question pareil que je me pose moi quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on fait de la teinture végétale vous faites quoi de vos eaux de rinçage ? est-ce qu'il y a des précautions à prendre ? est-ce que ça peut repartir dans la canalisation ? est-ce qu'il y a un traitement à faire ? est-ce qu'il faut neutraliser le bain ? comment vous faites pour justement pas pollué on va dire avec les eaux de rinçage. Alors de tout ce que j'ai lu, je me suis beaucoup informée sur ça parce que je suis quand même très très sensible à la protection de l'environnement et je fais vraiment attention à ce que je fais au maximum en tout cas. Donc en fait les eaux de rinçage, c'est à petite échelle en tout cas, évidemment quand on est, je ne dirais pas industriel, mais en tout cas quand on commence à en faire des grosses quantités, il faut faire attention là où on les rejette. Déjà, surtout pas vers les milieux aquatiques. Donc ça c'est un principe de base, on ne rejette pas à côté d'une rivière, en tout cas il y a des poissons, etc. Donc surtout pas. On peut rejeter dans les eaux usées. ça il n'y a pas de souci, c'est pas toxique pour l'homme et l'environnement en tant que tel, à petite dose. Voilà, des petits bacs de rinçage artisanaux, ça n'a pas d'impact, mais par contre si on commence à faire vraiment des grosses quantités, moi ce que je fais quand je fais par exemple des journées cyanotiques, je laisse décanter en tout cas ma première eau de rinçage, celle qui va être la plus chargée, donc je mets dans des bidons, je laisse décanter, donc il va y avoir une poudre qui va retomber au bout de quelques jours au fond, et là du coup, je filtre, et au pire, je garde cette poudre que j'emmène en déchetterie, ou dont je me sers parfois pour, parce qu'elle devient bleue, forcément, et on peut s'en servir éventuellement pour refaire comme un pigment, en fait, je dirais, pour faire de l'écriture comme de l'aquarelle, en diluant un petit peu avec de l'eau, etc. Mais l'idée en fait c'est vraiment de ne pas rejeter, alors par exemple, c'est tout bête, mais ne pas rejeter à côté de vous, si vous rejetez dans votre jardin, moi j'ai un grand jardin, donc il y a des endroits où je sais que je vais pouvoir rejeter une faible quantité d'eau de rinçage, sur de l'herbe, je ne vais pas aller dans mon potager ou vers un centre chromatique, voilà. Donc quand même, ça reste des solutions chimiques, en sachant que le titrate de fer ammonia calvaire, c'est un conservateur en fait, qui est très utilisé dans l'alimentaire. Donc en fait il n'a vraiment aucune incidence. Le ferricyanure de potassium, évidemment il est un peu plus toxique surtout en inhalation et il ne faut pas l'ingérer. Ça reste une solution qui pourrait être toxique et surtout qui ne doit pas être mélangée par exemple à la soude ou à la javel. Il n'y a aucun risque quand on fait du cyanotype d'avoir de la javel à côté de soi normalement, mais je préfère le préciser parce que c'est quand même un paramètre à prendre en compte, c'est qu'il ne faut pas mélanger le féricianure de potassium à de la javel, parce que là c'est vraiment un gaz, comme souvent avec la javel, il ne faut pas respirer les vapeurs et c'est très dangereux.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ok.

  • Laurence Loiseau David

    Donc on a vu tout le process jusqu'au zoodrinsage, c'est très bien parce que je trouve que c'est important de savoir où on évacue ce qu'on a comme déchets. Alors le premier parallèle que j'ai vu entre le cyanotype et la teinture végétale, c'est le fait que vous... vous pouvez aussi nuancer, alors on dit ça en teinture végétale, mais vous, vous dites ça dans votre livre, c'est prendre des virages ou dériver, etc. Vous pouvez aussi nuancer un cyanotype réalisé et j'aimerais bien que vous nous racontiez un peu comment vous faites en changeant la teinte du coup qui est obtenue.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors je vais juste finir pour le processus du cyanotype. On a vu le rinçage, mais après il y a le séchage. En fait, je me dis qu'il y a aussi le séchage. Donc en fait, on le fait sécher tout simplement à l'air libre, soit sur un étendoir, un pancarville, ce que vous avez avec des pinces, en faisant attention de ne pas faire de marque avec les pinces. ou sur un fil à linge dehors, vous tendez une ficelle entre deux arbres, il faut éviter de le faire sécher en plein soleil au départ. Voilà, donc ça c'est juste pour la question du séchage. Et juste une précision sur le fait que le bleu va réellement se fixer. On va donc découvrir le bleu pendant le rinçage. On peut l'accentuer légèrement dans la dernière eau de rinçage si on trouve qu'il n'est pas assez bleu, avec quelques gouttes d'eau oxygénée. Parce qu'en fait c'est le contact à l'oxygène qui va intensifier le bleu. Et donc c'est pour cette raison qu'il faut attendre 24 heures pour voir le séchage définitif et le bleu optimal est vraiment fixé au bout de 24 heures. D'accord. Souvent on se rend compte qu'on se dit ah là là il n'est pas assez bleu et en fait quand il est séché le lendemain on se dit ah bah non en fait il est parfait. Voilà, et ça se régénère si jamais vous l'avez laissé trop au soleil, parce que ce n'est pas fait pour être conservé au soleil comme beaucoup de teintures végétales d'ailleurs, enfin comme d'autres teintures végétales on ne laisse pas au soleil parce que ça peut abîmer le soleil, même la lune d'ailleurs. L'avantage du cyanotype, c'est que quand vous le remettez dans la pénombre, il se régénère. Vous pouvez le remettre dans une pièce sombre, dans un tiroir, dans un livre, à 90% du temps, ils se sont régénérés. Même des fois, ça peut prendre du temps sur du tissu, par exemple. Mais on revient au bleu qu'on avait au départ.

  • Laurence Loiseau David

    C'est fou. D'accord, ok.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà. Donc ça, c'était juste la précision.

  • Laurence Loiseau David

    Oui, mais importante. Et du coup, vous séchez à plat ou pas ? Par exemple, est-ce que vous recommandez… Il n'y a rien qui coule, en fait. Le bleu ne peut pas couler.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non. Donc, en fait,

  • Laurence Loiseau David

    que ce soit à plat ou vertical, finalement…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, l'idée, c'est qu'il n'y ait quand même pas de gouttes. C'est justement pour ça qu'il faut bien rincer, en fait. Et si on a mal rincé et qu'il y a encore des solutions légèrement… La solution de base, là, vous pouvez avoir des tâches. En fait c'est souvent pour ça qu'il y a des fois des tâches et qu'on se dit ah là là j'ai pas réussi mais c'est juste le rinçage qui fait que du coup en plus après le séchage forcément les petites gouttes elles vont se mettre dans les jaunes de blanc et on va avoir des différences. Après cela dit je trouve que ça peut être aussi joli, au niveau esthétique c'est encore autre chose. Mais en fait l'idée oui c'est ça, c'est de ne pas les gouttes qui stagnent. Même les gouttes d'eau, surtout sur le papier, en général, quand c'est mis à la verticale, ça coule. À l'horizontale, le souci, c'est que justement, ça peut stagner. C'est-à-dire que si on le met sur un plan…

  • Laurence Loiseau David

    Super plat, ça peut faire un…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, c'est ça. Et puis il ne faut pas s'inquiéter pour le fait que le papier puisse gondoler, parce que évidemment même si c'est du papier aquarelle qui est assez épais, on peut avoir cette idée, ces gondolées etc. On peut le mettre très bien sous presse après ou repasser, moi je le repasse sans vapeur avec quelque chose dessus, un linge et en fait notre cyanotype revient tout à fait droit quoi. Voilà. D'accord. Voilà. donc du coup on va revenir au dérivé au dérivé du virage alors ce que j'appelle virage c'est donc faire virer la teinture l'impression donc le fameux bleu de Prusse on peut le virer en optant pour des solutions alors soit je vais essayer d'être claire soit on utilise des tannins moi j'aime bien utiliser des tannins pour virer qui va du coup donner des couleurs sépia, un petit peu vinilis, ça fait des espèces de vieilles photos. Ça se marie très bien avec le cyanotype. Et donc les tannins, on les trouve dans la couleur végétale, on peut très bien prendre du tannin de chêne avec de la noix de gale, on peut l'utiliser même avec du mirabolant, il y a plein de tannins, mais aussi le thé tout simplement. Vous avez du thé, du café. vous faites infuser du thé, donc il faut qu'il soit infusé fort, les cafés c'est pareil, il ne faut pas hésiter à mettre deux sachets pour une tasse à peu près, pour qu'il y ait quand même un virage qui s'opère, et donc à la suite d'avoir fait le cyanotype, il suffit de mettre dans ce bain, plus ou moins longtemps, il faut observer, c'est-à-dire que ce n'est pas une science exacte, on regarde la façon dont ça vire. et on ne laisse pas deux heures dans le bain parce que même si c'est du papier aquarelle voilà, c'est passé pour être deux heures dans de l'eau quand même ça peut finir par s'abîmer ou du coup devenir pelucheux le papier peut finir par être un petit peu quand même trop s'indiber donc il faut quand même,

  • Laurence Loiseau David

    en général en un quart d'heure vingt minutes on arrive à obtenir un beau virage et vous le faites avant le rinçage vous rincez dans cette eau de thé ou de tannin ou vous rincez classiquement les trois bains de rinçage à l'eau PH7 et après vous allez mettre dans le thé c'est encore une étape après c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    le virage c'est vraiment quand on a notre cyanotype qui est réalisé de base en fait c'est ça un virage, on le fait une fois que le cyanotype est fini et rincer et rincer rincer, sécher, on le fait sécher aussi ah d'accord on le fait rincer et sécher parce que le fait de le faire sécher va vraiment fixer le bleu comme je dis il y a le rinçage qui fixe et puis comme il est déjà mouillé il ne va pas forcément bien se ré-imprégner donc moi je sais que je préfère le faire sécher D'abord pour voir le bleu, parce qu'on n'a pas le bleu définitif comme je vous l'expliquais tout à l'heure quand il est mouillé. Il faut attendre qu'il soit sec pour vraiment voir le bleu définitif. Et à ce moment-là, on opère le dérivé. avec le virage au tanin ou pas.

  • Laurence Loiseau David

    C'est top. Je vois votre exemple avec le virage à la noix de gale avec une monnaie du pape. C'est hyper beau. Franchement, je ne savais pas du tout qu'on pouvait changer les couleurs. Bref, ça, c'était top. Et je voulais aussi, pour aiguiser la curiosité de certains, vous avez parlé dans votre bouquin de variantes au cyanotype avec notamment le wet cyanotype ou l'anthotype. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu ces variantes-là ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors le wet cyanotype, comme son nom l'indique, c'est du cyanotype mouillé. Donc en fait, il n'y a pas vraiment de règle. Je vais expliquer en fait le principe, mais après, je dirais que c'est de la cuisine. Tout à l'heure, je disais que l'insolation, c'était cuit. Je compare souvent le cyanotype à une espèce de cuisine, mais un peu comme les teintures végétales. Et ça, c'est quand même pas mal de similitudes. Donc en fait, le wet cyanotype... On va avoir le même processus au départ, c'est-à-dire qu'on va préparer notre cyanotype, notre badigeon, on va le faire sécher. C'est au moment de la composition, ou avant l'insolation, qu'on va rajouter de l'eau, c'est-à-dire qu'on va mouiller le cyanotype. On va mouiller le papier et on va pouvoir rajouter ce qu'on a envie. Alors, pas des produits dangereux, mais du vinaigre. On peut mettre du gros sel. Et ça, sous l'action des UV, avec le fait de l'avoir remouillé, parce que sinon, le papier va cuire avec l'isolation. C'est pour ça qu'on le mouille aussi. L'idée, c'est de le laisser. Pour le coup, on va le laisser longtemps. C'est-à-dire qu'on ne va pas le laisser 10 minutes ou un quart d'heure, comme je vous préconise au départ. Là, le wet cyanotype, on pourra le laisser deux heures. On va le laisser vraiment, tant qu'il est mouillé, je dirais. Après, il faut faire ses petites expériences. Et du coup, avec ce wet cyanotype, à la fin, quand on se dit, bon ben voilà, ça fait une espèce d'auréole, on peut mettre des épices aussi qui peuvent teindre, etc. Et du coup, on peut mettre des pigments même qu'on a dans sa teinture végétale. On saupoudre et on peut obtenir des petites tâches de couleurs. Et donc l'idée c'est que pareil après on rince son cyanotype dans différents bains. Et donc là on va par contre se rendre compte que du coup comme la solution a cuit longtemps au soleil, du coup on aura moins de, dans le rinçage, on aura moins de déchets. C'est-à-dire qu'on aura pas, voilà, le maximum de solution aura vraiment, vraiment été absorbé par le soleil en fait. D'accord. Donc le web-sciennotique va donner des effets… comme je disais tout à l'heure des espèces de tâches un petit peu des effets moirés plus ou moins bleus on va avoir des nuances c'est vraiment bon là évidemment à l'oral c'est compliqué d'écouter une photo pour ça il faut regarder le livre il faut regarder le livre et puis après c'est ça il faut être curieux et en faire moi j'en ai fait plein avant de Parce que ça ne se maîtrise pas vraiment l'ouest cyanotype, c'est vraiment très aléatoire. Le résultat, on ne peut pas se dire j'aimerais obtenir ça On peut se dire ça et tendre vers ça, mais on ne peut pas être sûr du résultat. Parce qu'en effet, une fois qu'on a mouillé, mis les essences qu'on a voulu mettre, et qu'on a remis le verre et qu'il y a l'insolation qui se passe, en fonction des végétaux et ce qu'on a mis, ça passe en dessous, ça passe au-dessus, avec l'eau, tout ça. Et moi, pour le coup, c'est ça que je trouve magique, en fait, c'est qu'on ne sait pas forcément ce qui va se passer. C'est imprévisible. Voilà, quel résultat, donc c'est… voilà. C'est sympa comme dérivé.

  • Laurence Loiseau David

    Et l'anthotype, alors, du coup, qu'est-ce que c'est ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors l'anthotype, ça n'a rien à voir avec le cyanotype, mais quand même. C'est-à-dire que là, pour le coup, on n'utilise pas du tout de solution chimique. C'est-à-dire que j'aime bien dire que l'anthotype, là pour le coup, c'est le cyanotype écologique. C'est qu'en fait, on va utiliser les sucs de plantes. On va concentrer, c'est-à-dire qu'on va ramasser par exemple du trèfle dans son jardin, on va l'écraser avec un pilon, on va donc obtenir une pâte, commencer à avoir du jus peut-être même, et on va rajouter de l'alcool à 90. En général, on rajoute un petit bouchon en fonction du... On prélève un bouquet à peu près de fleurs fraîches. qu'on pilonne et on rajoute un petit peu d'alcool à 4,10 qui va permettre non seulement de concentrer la solution, mais aussi de pouvoir la badigeonner ensuite et de révéler tous les pigments qui sont dans la plante. Et ensuite, on filtre. On filtre avec une compresse, etc. Et on va donc obtenir un jus de plante concentré avec l'alcool. Et ce jus, après, on va l'utiliser comme le cyanotype. C'est-à-dire qu'on va badigeonner le papier on va positionner les végétaux quand ce sera sec, et on va l'insoler. Par contre là, il faut être patient, parce que pour l'insolation, ça peut être des jours, voire des semaines. C'est-à-dire que l'insolation va être beaucoup plus lente, c'est-à-dire que le soleil va agir sur les parties, toujours qui ne sont pas couvertes, c'est-à-dire que vos végétaux vont cacher une partie de la feuille, et le soleil va agir autour du végétal. Et on peut dire aussi que c'est l'inverse du cyanotype, puisque là, pour le coup, le soleil va détruire les pigments qui sont autour, donc il va re-blanchir le papier autour. Par contre, quand vous soulèverez votre feuille, par exemple, de ginkgo, vous aurez encore la couleur verte, si on a pris le reste à base de coraux. D'accord, c'est l'inverse. On aura donc le positif, puisque le cyanotype, c'est l'inverse, on a le négatif sous le végétal, et là, on aura le positif sous le végétal, et le positif sous le végétal. C'est génial. Cet anthotype a été inventé par John Herschel. un inventeur du cyanotype. Cependant, moi, avec les... J'ai fait quand même quelques recherches et j'ai réussi à trouver que c'était Marie Somerville, alors c'est pas moi, c'est Marie Somerville, qui a découvert ce procédé à la même époque et qui en a parlé à John Herschel, en fait. Et ils ont travaillé ensemble sur ce procédé. Il lui a fait publier, parce qu'évidemment, à l'époque, les femmes ne publiaient pas aussi facilement que les hommes. Et donc, c'est lui qui a publié pour elle, mais pas forcément son nom. se protéger. J'aime bien rétablir.

  • Laurence Loiseau David

    Repréciser. Oui, oui. Rétablir la vérité.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    OK,

  • Laurence Loiseau David

    super. Bon, alors, du coup, là, on a vraiment... Enfin, ça donne franchement envie. Ça donne franchement envie d'expérimenter clairement. Donc, dans ce livre, on ne parle pas que de cyanotypes. On parle aussi d'écoprint. Alors, l'écoprint, on a reçu justement Beste Bonnard sur l'épisode 16, je crois, qui parlait d'écoprint. Mais ce que je comprends, En fait, l'éco-print, il y a autant de pratiques que de praticiens, clairement. Moi, ce que je voulais vous demander, c'est pour vous, quelles seraient les astuces ou quelle est votre astuce de réussite sur l'éco-print ? Quelques conseils que vous voudriez partager ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas si… En plus, parler après Beste… C'est un peu une personne que j'admire énormément pour son travail. Donc, voilà, moi, je me sens toute petite à côté de Bessé pour parler de l'éco-print. Après, voilà, moi, j'ai appris par moi-même, pareil, avec des livres, avec… et avec des vidéos, avec des expérimentations, souvent, quasiment que les plantes de mon jardin. En fait, c'est ça que j'ai voulu mettre en pratique, c'est de faire souvent qu'avec les feuilles de mon jardin ou de mes voisins. Mais voilà, j'essaie de rester locale. En fait, ce que je pense dans l'éco-prime, c'est qu'il faut vraiment penser au mordansage. C'est vraiment avoir un bon mordansage pour avoir un résultat optimal. Parce que sans le bon mordansage, même sur du papier, on va avoir du mal à obtenir de belles empreintes. Ça, c'est la première constatation que j'ai faite quand j'ai commencé l'éco-prime. C'est qu'il faut être vigilant sur cette étape. Et je dirais même encore mieux. J'utilise aussi des matières naturelles, mais aussi de récupération. J'aime bien récupérer des vieux draps, travailler avec des matières qui sont déjà existantes. donc souvent en lin, en coton, mais quand on récupère, souvent elles ont vécu ces matières. Et elles ont, on ne sait pas, elles sentent le propre, parce que pour le coup, j'ai déjà eu l'expérience d'avoir des, on m'a donné des jolis draps qui étaient brodés, magnifiques, j'ai même eu du mal à les couper, mais voilà, j'ai exploité la broderie aussi, mais ces tissus de récupération ont souvent subi des lessives, des assouplissants, ou alors des tissus mal lavés aussi, on ne sait pas. Donc il faut penser à ce qu'on appelle au décatissage. Et ça c'est donc la première partie, c'est-à-dire qu'avant même de mordre danser, on décatie le tissu. Donc ça, le décatissage, en fait, c'est qu'on va laver en profondeur le tissu. On va lui enlever tous ses apprêts qu'il aura subis, que ce soit des tissus neufs ou des tissus de récupération. Il y a forcément des apprêts, même dans les tissus neufs, j'en montrais bien, malheureusement, qui sont obligatoires. Mais souvent, aussi, en surface, ça enlève. la possibilité de faire tenir la teinture ou une impression végétale, parce que ça fait comme une pellicule sur le tissu, et donc il faut enlever cette couche d'après. Et donc ça, c'est aussi, pour revenir à une préconisation, c'est vraiment de décatir le tissu, de façon à vraiment enlever tout ce qui peut faire une barrière à l'accroche de la teinture, à l'accroche de l'écoprint. En fait, l'écoprint, c'est... c'est la teinture de la feuille, de la plante. Et s'il y a une barrière, forcément, on ne va pas obtenir un résultat optimal.

  • Laurence Loiseau David

    Donc, surtout sur la préparation en amont, nettoyage du tissu et une bonne préparation au mordant sage.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Au mordant sage, voilà. Ça, c'est vraiment deux éléments que j'ai vraiment... dont je me suis rendu compte qu'il fallait vraiment être vigilant. Et puis après, bien choisir ses plantes. Alors après, évidemment, dans mon livre, j'ai fait un tableau des principales plantes qui sont riches en tannins, parce que si on veut avoir des belles impressions, toutes les plantes ne fonctionnent pas, ne vont pas réagir en fonction de leur quantité de tannins. Mais il y a des plantes phares, comme les géraniums, le calyptus, les fleurs, on a le thoréopsis. le chair, il y a énormément le cosmos sulfureux, il y a plein de plantes qui sont à notre portée en plus. Moi, j'aime beaucoup utiliser par exemple le marronnier, parce que j'en ai un dans mon jardin, le noisetier vert et rouge, c'est quand on obtient des différences aussi. D'utiliser des plantes locales, c'est aussi hyper intéressant de se dire, on regarde plutôt les plantes de la même manière, d'ailleurs après, je trouve. quand on voit ce qu'elles sont capables de nous apporter et de faire.

  • Laurence Loiseau David

    Est-ce que vous avez essayé l'éco-print avec des feuilles séchées ? Vu que vous utilisez des feuilles séchées pour le cyanotype, vous avez dit qu'il y a cette particularité-là de récupérer les plantes et qu'on peut faire plusieurs utilisations. Est-ce qu'on peut pratiquer l'éco-print avec des feuilles séchées ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, on peut utiliser avec des feuilles séchées. Alors on peut les utiliser telles quelles, c'est-à-dire que comme elles sont riches en tannins, le fait d'être sec ne va pas enlever leur... Ce n'est pas comme quand on ramasse des feuilles à l'automne qui sont tombées par terre, qui sont complètement mortes. Si on les a prélevées et fait sécher alors qu'elles étaient gorgées en tannins, elles vont rester riches en tannins. Mais l'idéal, c'est quand même de les réhydrater. Je me suis rendu compte, ça je l'ai appris aussi. Alors je ne sais pas, je ne pense pas que Bessé, je ne sais plus si elle le fait ou pas, de réhydrater ses feuilles séchées, il me semble.

  • Laurence Loiseau David

    Je crois qu'elle en avait abordé.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà, et donc après, il y a différentes solutions. On peut les réhydrater dans l'eau avec un peu de vinaigre ou avec un peu de poudre d'alun, pour les regorger en fait. et être sûr que l'accroche trinctoriale puisse se faire vraiment l'inconvénient des fleurs ou des feuilles séchées c'est qu'elles peuvent se craqueler donc quand on les réhydrate elles vont aussi être plus facilement manipulables quand on va rouler parce que quand elles sont sèches,

  • Laurence Loiseau David

    ça craque donc forcément voilà d'accord ok alors pareil un truc que j'ai découvert c'est l'écoprime sur papier quelle est en gros la grosse différence, à part le support, quelle est la grosse différence entre l'écoprint papier et tissu du coup ? Parce que... Un papier, on ne peut pas le rouler ? Ou peut-être qu'on le roule et que vous le repassez après ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a différentes techniques pour l'éco-print papier. Déjà, c'est le même procédé que le tissu. Il y a la même préparation. Évidemment, on ne le décatie pas, on ne le lave pas. Mais par contre, on le mordance. On peut le mordre. C'est pareil, c'est une étape qui n'est pas forcément obligatoire, puisque derrière on ne va pas laver, c'est-à-dire que si on fait de l'éco-print sur papier, il ne va pas être destiné à passer en machine derrière. On va en faire des cartes, on va en faire des marque-pages, on va en faire du papier à lettres, enfin voilà, on va les mettre sous cadre. Il ne va pas y avoir ce côté textile qui va avoir besoin d'être lavé. mais le mordantage va quand même permettre et d'une, une meilleure accroche tinctoriale avec les tanins de la plante, forcément, et la deuxième chose, c'est la luminosité, c'est-à-dire que souvent, quand on mordance son papier, la lumière, la couleur en tout cas de la teinture va être beaucoup plus lumineuse. Voilà, ça c'est les deux remarques qu'on peut faire. En sachant que mordancer un papier c'est vraiment très rapide, c'est-à-dire qu'on fait un petit bain de mordançage, on le plonge dedans. Alors il y a différentes techniques, mais si on le mordance par exemple simplement dans la lin, on le plonge une minute et on le ressort. On n'a pas besoin de le laisser comme dessus pendant une heure et demie. Si on le mordance avec du sulfate ou avec de l'acétate, c'est pareil, on n'est pas obligé de le laisser. On peut le laisser 24 heures du papier aquarelle, ça peut se laisser. dans un petit bain avec de l'acétate de fer, etc. Mais après, par contre, il faudra le manipuler avec précaution parce qu'il sera gorgé, donc il peut se déchirer. Mais c'est pareil, on peut faire un prémordansage avec du sulfate ou de l'acétate de fer. Vous me parliez de rouler, moi j'utilise des boîtes de conserve. On peut rouler le papier, on positionne ses plantes et on les pose sur une boîte de conserve. On peut faire plusieurs couches, en sachant qu'elles ne vont pas forcément toutes recevoir la vapeur de la même manière. Et après on attache avec des bandelettes de tissu pour maintenir le tout autour de sa boîte de conserve. La boîte de conserve est verte. forcément, afin que la vapeur puisse pénétrer à l'intérieur de la boîte de conserve et donc diffuser la chaleur autour. Une autre technique, c'est de faire entre deux planches. Là, pour le coup, c'est immergé, ce n'est pas à la vapeur. C'est-à-dire qu'on positionne entre deux planches de bois qui peuvent aller dans l'eau. On évite les sapins. les médiums etc qui vont forcément très mal subir la cuisson et en fait pareil on fait un bundle du coup ça s'appelle aussi un bundle même si ça se roule pas mais souvent les gens disent que c'est un bundle parce que c'est un empilage c'est pas un rouleau pour le coup mais c'est un empilage donc on fait une espèce de sandwich donc une feuille de papier mordanté les végétaux une feuille de papier les végétaux etc et on met entre deux planches de bois on ficelle le tout et là on est dans l'eau

  • Laurence Loiseau David

    et donc là c'est pareil c'est un éco-prime sur papier ok bon bah super pareil à essayer j'avais donc pour arriver au tatakisomé là je voulais plutôt qu'on s'oriente vers deux points c'était les plantes que vous pouvez utiliser pour le tatakisomé et comment rendre un tatakisomé solide

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, alors les plantes utilisées pour le tataki zoné sont quasiment les mêmes que pour l'écoprint. Quand on va marteler la plante directement sur le papier ou sur le tissu, elle va donc libérer ses sucs colorants présents naturellement dans la plante, et donc ses tannins. Et évidemment, ce sont les tannins qui vont rester. Les sucs colorants de la plante ne vont pas rester naturellement si on ne mordance pas au préalable et si on ne fixe pas derrière. Donc si en plus on a une quantité de tannins importante, on aura beaucoup plus de chance d'obtenir une empreinte marquée et qu'elle se fixe même mieux dans le temps. Donc en effet le tatakisomé pour qu'il soit solide, je disais le mordançage avant, ça c'est quand même mieux, parce que c'est pareil, ça prépare le support à recevoir la teinture de la plante. Et puis derrière, avec les fleurs, on a du mal à conserver les couleurs de la fleur originelle, parce que tout adjuvant qu'on va appliquer, que ce soit du sulfate de fer, où la pétate de fer va brunir en général. Donc, on va avoir du mal à garder une couleur comme au départ, quand on martèle, des fois, on a des couleurs qui sont très, très vives. Forcément, le fait de vouloir fixer va souvent assombrir. Mais c'est une des conditions pour que ça tienne, parce que sinon, dans le temps, voilà. Tout dépend de ce qu'on décide de faire, de son martelage. Moi, quand je travaille avec les enfants et qu'on fait du tataki zoné, On va dire que le but, c'est le résultat, mais ce n'est pas dans le temps. C'est le résultat à court terme, la sensation qui a été éprouvée pendant le martelage, c'est-à-dire... le fait de marteler, de sentir, parce qu'en fait le tétachysomé c'est très olfactif, quand on martèle la plante on a toutes les odeurs de la plante, il y a évidemment le côté visuel, de voir qu'un pétale de pensée va s'imprimer, parce que les pensées c'est assez magique, j'appelle toujours ça la pensée magique, parce qu'en effet c'est un décalcomanie, marteler une pensée avec un enfant, c'est vraiment, même avec un adulte d'ailleurs, c'est totalement magique, parce que c'est un... C'est vraiment une photographie, donc ça c'est toujours très magique. Donc voilà, ça dépend vraiment de ce qu'on veut faire à la fin de ce tatakisomé. C'est sûr que si on dit, j'aimerais bien en faire un coussin et pouvoir laver ma housse de coussin. Il faut prendre des précautions et passer par des fixateurs qui sont comme je disais le sulfate, l'acétate ou le vinaigre. Mais c'est pareil avec le lavage, ça ne tient pas forcément. Le vinaigre et le fer à repasser sont des fixateurs sans lavage derrière. Dès lors qu'on va immerger le tissu... et qu'on va laver, forcément on va soit effacer, soit en tout cas enlever une partie de la coloration de la plante.

  • Laurence Loiseau David

    D'accord. Et qu'est-ce que j'allais dire ? Vous aviez dit tout à l'heure que les fleurs utilisées pour Tata Kizome ou Ecoprint, c'était sensiblement les mêmes. Il y a quand même des variantes ou pas ? Par exemple, le Tata Kizome, il y en a d'autres en plus, vu que c'est…

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, le Tata Kizome, je dirais qu'on peut quasiment tout marteler. C'est-à-dire que toutes les plantes contiennent des sucs colorants. après la richesse en tannin elle est plus ou moins forte mais le fait de marteler va donner une empreinte sauf les feuilles qui sont je ne sais pas le terme, mais glacées comme le lierre, le laurier les feuilles grasses par contre quand on martèle, il n'y a pas de jus justement elles ont cette protection qui fait qu'on n'obtient pas un jus donc toutes ces plantes là on ne peut pas mais avec le tatakisomé c'est En fait, l'idée, c'est vraiment de pouvoir justement faire des essais avec tout ce qu'on trouve dans le jardin, en étant vigilant, toujours, parce que, comme pareil, je travaille souvent avec des enfants dans les écoles, etc., je dis toujours... Quand on ne connaît pas, on ne cueille pas. On est attentif quand même. Faire des expérimentations et des expériences, c'est bien, mais il ne faut pas se mettre en danger. Donc les plantes toxiques, mise en garde. Parce que par exemple, la rôme, pour avoir fait l'expérience d'avoir fait du tataki zoné au printemps, les enfants étaient attirés par cette plante. Je me suis rendu compte à quel point l'arôme toxique dans les talus, il faut être vigilant. Avec les enfants notamment, nous aussi on n'est pas... on n'est pas à l'abri de se tromper aussi dans l'identification des plantes. Donc voilà, quand je dis tout marteler, je précise quand même qu'on nuance, et puis on n'hésite pas au moindre doute. Il y a la fameuse application PlantNet qui maintenant quand même est assez recommandée et recommandable, parce qu'il y a quand même une banque de données importante maintenant, et on peut s'y fier en grande partie, et puis si on n'est pas sûr, il y a le livre. l'identification des plantes, de la chaude et même d'autres qui sont très bien et qui permettent de ne pas faire de bêtises quand on est en train.

  • Laurence Loiseau David

    Il faut être vigilant, carrément. Je voulais savoir, Laurence, comment vous faites aujourd'hui pour transmettre ce que vous avez expérimenté et appris quasiment toute seule ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors comment je fais pour transmettre ? Alors je fais des ateliers, c'est-à-dire que je fais des ateliers avec des adultes mais aussi avec des enfants. Pour le moment, je ne fais que des ateliers cyanotype et tata-chisonné parce que l'écoprime, ça se présente souvent plus, alors sauf l'écoprime papier, mais sinon c'est souvent plus sous des formes de stage parce que la mise en place, la cuisson, c'est long, donc c'est souvent 3-4 heures minimum. C'est même souvent des journées en fait. Je vois Beste quand elle fait des stages, plus que des ateliers on peut dire, parce que l'éco-print demande quand même du temps et de préparation et de composition et de cuisson etc. Donc moi je propose pour le moment que des ateliers cyanotypes aient été attaqué. Parce que ça, je n'ai pas précisé au départ dans mon parcours, mais en fait, là, depuis septembre 2022, je suis en auto-entreprise. Et donc, j'ai arrêté mon activité d'assistante maternelle pour me consacrer à mes deux activités, qui sont donc enfantissage pour animer, raconter des histoires avec... avec mes tapis, mes cantines à doigts, et puis la partie le bleu de l'eau où j'expérimente toutes ces impressions végétales et que je partage au travers de mes créations et d'ateliers. Mais aussi avec les enfants, c'est-à-dire que je fais ces ateliers aussi dans les écoles, parce que je reste en contact avec le monde de la petite enfance. J'ai travaillé notamment le tatakizume et le cyanotype avec des maternelles, et on a fait une jolie fresque en tissu. Le thème c'était la protection de l'environnement et notamment la mer en danger. Le bleu s'y prêtait totalement bien en cyanotique, et donc on a pu faire des pochoirs de poissons, utiliser des végétaux pour représenter les algues, faire sécher des vraies algues qu'on avait été chercher chez le poissonnier, etc. Donc ça c'était chouette, et donc ils ont reproduit la mer à leur image de façon à... à sensibiliser tous les parents et les adultes qui allaient regarder cette fresque. Donc voilà, ça fait partie de mes projets pédagogiques, de travailler avec les écoles. J'aimerais bien aussi travailler avec les ados, parce que j'ai eu quelques demandes et j'aimerais beaucoup transmettre... En fait, au-delà de la technique, c'est vraiment la passion du végétal. C'est-à-dire qu'en effet, je ne teinte pas forcément de la même manière qu'une personne qui va faire de la teinture pure, mais j'aime ce contact de la plante, cette connaissance qu'on peut quand même apporter et cette sensibilisation, et notamment chez les plus jeunes, parce que je trouve qu'ils sont quand même super ouverts, super attentifs. à tout ce qui nous entoure. Et donc, dès qu'on leur transmet par le biais de ces techniques, tout de suite, ça fait écho. Et je suis contente de revoir les enfants. Là, quelques semaines après, je les ai vus il n'y a pas longtemps et qui m'ont reparlé, qui étaient contents. Quand est-ce que tu reviens ? On veut faire d'autres fresques avec toi. Du coup, je me dis, bon ben... voilà, il y a des petites passions aussi qui se révèlent et je trouve que ça se fait moi je trouve que toute démarche qui fait prendre conscience aux enfants des plantes,

  • Laurence Loiseau David

    la reconnaissance de se rapprocher finalement toutes ces expériences là sont bonnes à prendre et c'est pour ça qu'en lisant votre livre je me suis dit mais mais si bien sûr qu'il y a un énorme rapport et le rapport c'est quoi ? c'est les plantes c'est l'impression végétale c'est vraiment ça on est vraiment dans le cœur du sujet de la plante que ce soit dans la teinture ou dans l'impression c'est la connaissance la reconnaissance et puis juste s'émerveiller de la beauté de ce qui nous entoure enfin je pars dans la philosophie mais voilà en tout cas c'est le point commun alors du coup Laurence on a déjà passé les 1h06 d'enregistrement mais c'était vraiment passionnant merci je vais vous proposer des petites questions rapides pour que vous puissiez partager notamment les personnes, vous,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    qui vous ont inspiré et vos sources d'inspiration aujourd'hui alors mes sources d'inspiration je citerai comme ça pour les références cyanotypes par exemple Alineo, Agnès Cléran et Agnès Frieur c'est beaucoup de A voilà ça ce sont vraiment des personnes j'aime beaucoup leur travail artistique voilà Eric Mingal qui est le photographe qui habite pas loin de chez moi et qui pratique cette technique de cyanotype et ainsi de Jean-Philippe Beu. Après dans l'éco print je dirais donc Thierry Bonnard évidemment et le tatakizome Sandrine de Bormann. J'adore son travail, elle est sue, c'est elle qui a inventé le terme tatakizome. Vraiment son travail c'est magnifique, si vous avez l'occasion d'aller voir son site et sa page c'est vraiment...

  • Laurence Loiseau David

    Je vais aller voir parce que vous êtes plusieurs à m'avoir parlé de Sandrine de Bormann. D'accord. Je ne sais pas si c'est de Bormann ou de Bormand, mais on se comprend.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'aimerais aussi citer Laurence Bernard, qui est une artiste à côté de chez moi, que j'ai découvert il y a quelques mois, qui travaille la peinture sur des grands laits de tissu, qui travaille beaucoup le bleu, mais c'est de la peinture qu'elle fait. Et voilà, son travail aussi artistique m'inspire énormément justement pour ces grandes fresques que j'ai faites avec les enfants. Et voilà.

  • Laurence Loiseau David

    d'accord ok est-ce qu'il y a des pour vous des gens qui fédèrent autour du cyanotype c'est une pratique qui est il y a un syndicat mais je veux dire il y a quelqu'un qui fédère autour de cette pratique là

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    A ma connaissance, non, je n'arrive pas à dire qu'il y a quelqu'un qui fédère réellement. C'est sûr qu'il n'y a pas de syndicat du cyanotypeur, je ne sais pas comment on les appelle. Après, je dirais que ce qui fédère, en tout cas, tous les gens, pour la plupart que je rencontre, qui font du cyanotype. c'est cette sensibilisation au végétal. Pour ceux qui font du cyanotype végétal, j'entends. Et peut-être justement des gens qui sont sensibles à un retour à des méthodes un peu anciennes, parce que le cyanotype en effet c'est quand même un procédé très ancien, qui nécessite peut-être deux produits chimiques, mais qui ne sont pas non plus… jeter tout à la poubelle voilà c'est pas forcément totalement nocif et au contraire et donc ils reviennent à des méthodes d'exploitation plus douces, plus raisonnées donc moi ce que je rencontre c'est ça pour moi ce qui fédère autour de cette technique et sûrement des autres d'ailleurs c'est ça, c'est vraiment le fait de venir à je dirais à un lot alors je suis très très nulle en anglais mais l'eau végétaux ouais d'accord

  • Laurence Loiseau David

    D'accord, revenir aux sources avec les plantes. Si vous étiez une plante tinctoriale, laquelle vous seriez et pourquoi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je ne sais pas réellement laquelle choisir parce que j'aime beaucoup le Coréopsis. C'est vraiment une plante qui m'émerveille de part sa fleur et parce qu'elle donne en teinture, en éco-print et tout ça. Mais il y a aussi le pastel des teinturiers que je n'ai jamais expérimenté, enfin que je connais par les résultats, mais moi je n'ai jamais fait. Et le pastel des teinturiers, ou la guêde, j'en ai dans mon jardin que j'ai semé il y a deux ans et que je la trouve magnifique, mais je n'en ai pas assez pour faire encore une cuve. Mais par contre, ça m'attire énormément, le pastel des teinturiers.

  • Laurence Loiseau David

    Et est-ce que vous auriez des livres à nous recommander, donc à part les vôtres bien sûr, mais des livres pour les auditeurs qui voudraient creuser le cyanotype ou l'écoprint, Tata Kizome ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, creuser le cyanotype, donc il y a celui d'Emilie Lacour, La magie du cyanotype, qui est sorti l'année dernière. Au moment où j'écrivais le mien, en fait, du coup, c'était chouette, je l'avais déjà découverte avant, et je trouvais ça chouette qu'elle fasse aussi son... son bébé livre cyanotype. Il y a un livre que j'aime beaucoup qui s'appelle Empreinte de nature de Brigitte Pouget. Là, on va retrouver surtout la méthode du Tata Kizome. Elle est fabuleuse au niveau création textile. J'aime beaucoup ce qu'elle fait. C'est très poétique, c'est très en accord avec la nature, avec ce qui l'entoure. Elle a un jardin magnifique aussi. J'aime bien ce livre-là. Après, je dirais, il y a Teinture et impression végétale de Camille Binet-Deuzer. Son pseudo, c'est Lilacam. Tout le monde la connaît sous le pseudo Lilacam sur Instagram. Et puis après, il y a le livre qui est sorti aux éditions La Plage l'année dernière, Couleurs et teintures végétales de Sophie Gessbert. Voilà, ce sont des livres que je recommande.

  • Laurence Loiseau David

    génial, écoutez c'est des nouveaux parce que moi il n'y en a aucun qui me parle d'accord, parce qu'après je réciterai évidemment Bessé Bonnard son livre mais je me doutais bien qu'il faisait déjà partie je pense c'est bien parce que d'avoir des nouveaux livres je suis hyper contente c'est top ok parfait et du coup ma dernière question c'est à qui vous aimeriez passer votre micro

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, j'aimerais bien, je ne sais pas si elle va être d'accord, je ne lui ai pas demandé son avis, mais c'est une personne que j'ai rencontrée il y a peu sur les réseaux, et avec qui je commence un petit peu à partager. On s'est échangé nos livres, donc moi je vous le montre, parce qu'on en reparlera peut-être, Fabriquer son matériel d'art, et c'est Lucie Broisin-Choche, hashtag la pigmentière, et donc son livre vient de sortir, donc on a fait un échange de livres, justement, que nos livres ont sortis quasiment en même temps. Et j'ai découvert son travail et elle travaille donc avec tout ce qui l'entoure pour réaliser ses couleurs et son matériel d'art. Voilà, donc j'aimerais bien qu'elle parle de ce qu'elle fait parce que vraiment c'est inspirant. Elle est jeune, elle est dynamique, elle habite vers Strasbourg et c'est super.

  • Laurence Loiseau David

    Ok, écoutez, génial. Je la suis aussi sur Instagram, donc je serais ravie de creuser Batop. Nickel, merci Laurence pour ce passage de micro. Je vous remercie beaucoup, c'était vraiment hyper intéressant. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale nuances indigo

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert

    00:00

  • Présentation de Laurence Loiseau-David et de son livre

    00:44

  • Parcours de Laurence et découverte du cyanotype

    01:20

  • Rassemblement des techniques dans un livre

    03:44

  • Explication de la technique du cyanotype

    07:26

  • Histoire et chimie du cyanotype

    12:35

  • Processus d'impression et insolation

    18:14

  • Rinçage et fixation du cyanotype

    24:13

  • Virage et dérivation des couleurs

    36:49

  • Variantes du cyanotype et anthotype

    43:46

  • Astuces pour l'éco-print et transmission des savoirs

    47:10

  • Conclusion et remerciements

    01:05:41

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