#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles... cover
#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles... cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles...

#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles...

59min |15/11/2023
Play
#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles... cover
#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles... cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles...

#E57 - Anne Sylvie Godeau - Lutéa - Extraire le meilleur du végétal en pigments, aquarelles...

59min |15/11/2023
Play

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Anne-Sylvie Godeau, la fondatrice de l'entreprise Luthea, pionnière dans la production de couleurs végétales. Passionnée par l'art et la nature, Anne-Sylvie nous raconte son parcours fascinant, marqué par une transition inspirante des études en art contemporain à la découverte des plantes tinctoriales. Cette rencontre a non seulement transformé sa vie, mais également celle de nombreux artisans et artistes qui s’intéressent à la teinture végétale.


Au fil de la conversation, Anne-Sylvie partage les coulisses de sa formation en agriculture biologique et de la création de son entreprise, l'UTA, qui se consacre à la culture et à la transformation de plantes pour la teinture. Elle nous fait découvrir des variétés de plantes fascinantes, telles que la persicaria, qui permet d'obtenir un indigo éclatant, et le cosmos, qui offre des nuances orangées vibrantes. Ces plantes, véritables trésors de la nature, sont au cœur de l'art de la coloration capillaire végétale et des colorants biosourcés.


Anne-Sylvie évoque également l'importance de la transmission des savoirs entre producteurs, teinturiers et artistes, soulignant ainsi la nécessité d'une collaboration harmonieuse dans le monde de la teinture. Ce partage d'expériences est essentiel pour faire perdurer les techniques ancestrales et pour encourager l'utilisation de colorants végétaux dans l'artisanat contemporain.


Dans un monde où la durabilité et l'écologie prennent de plus en plus de place, cet épisode met en lumière l'essor des couleurs végétales et leur intégration dans les pratiques artistiques. Les pigments végétaux, issus de notre environnement, nous rappellent l'importance de respecter et de préserver notre planète. Comme le dit Anne-Sylvie : "Les couleurs de plantes ne sont pas seulement une question d'esthétique, mais aussi un choix engagé vers un avenir plus respectueux de notre Terre."


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous plongera dans l'univers des plantes tinctoriales et de la teinture végétale. Découvrez comment ces pratiques peuvent transformer non seulement vos créations artistiques, mais aussi votre rapport à la nature. Pour en savoir plus sur l'agriculture tinctoriale et les bienfaits des fibres naturelles, restez à l'écoute !


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1 📩pauline.artecovert@gmail.com 

Linked in : 

👨‍👩‍👧‍👧 GROUPE DE LA COULEUR VEGETALE (Rejoignez nous c'est gratuit et intéressant) 

👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Anne Sylvie Godeau

    Mon but ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Anne Sylvie Godeau

    on écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Anne-Sylvie Godeau de l'entreprise Luthea. Bonjour Anne-Sylvie.

  • Anne Sylvie Godeau

    Bonjour Pauline, enchantée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de t'avoir parce que ça fait un moment qu'on cherche à enregistrer toutes les deux. Est-ce que toi tu peux te présenter, nous raconter ton parcours et qu'on arrive à parler de Luthea, ton entreprise ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, bien sûr. Mais mon parcours, on va dire scolaire en quelques mots, c'est... Moi, j'ai une licence en sculpture, installation et performance à l'ERG, en art contemporain. Et ensuite, j'ai fait un poste universitaire d'une année en Espagne, à Salamanc, toujours dans les matières artistiques, avec un petit peu d'art précolombien et d'opéra et théâtre musical. Et puis, j'ai les matières pédagogiques. un CAP, un CAPAS pour l'enseignement en secondaire et en supérieur. Donc j'ai enseigné l'art plastique pendant quelques années, à la fois trois ans auprès de personnes handicapées mentales dans une ASBL, et puis en secondaire et en supérieur pour les futurs instituts maternels. Donc là, cette dernière poste, c'est une trentaine d'années. J'ai la perte d'un emploi à un moment donné dans mon parcours. Et donc, j'ai rencontré les couleurs végétales quand j'avais 25 ans. en Belgique, en formation avec Michel Garcia, qui venait nous dispenser des formations de teinture textile, de la couleur sous tous ses aspects, à Bruxelles et au sud de Liège, à Chauveron. Et donc, c'est par attrait, en fait, par passion, quelque part, parce qu'à partir du moment où j'ai découvert les couleurs végétales, j'avais tout mon univers qui s'ouvrait, tant au niveau des promenades que le jardin. la partie agricole parce que moi j'ai grandi à la campagne qui devenait quelque part un terrain de possible. Expérimenter les matières premières, la teinture, rencontrer d'autres personnes ressources ici en Belgique. Petit à petit, j'ai fait mon chemin professionnel en gardant la couleur végétale à mes côtés, aussi dans les transmissions, que ce soit avec les personnes adultes porteuses de handicap ou dans les classes de futurs instituts. Donc à la fin de ce contrat en tant que professeure à l'école supérieure, j'ai d'abord vécu un peu une injustice et puis je me suis assez vite retournée et j'ai décidé de reprendre une formation en agriculture biologique qui se dispense ici en Belgique au CRAB à Jodogne, qui permet d'avoir, c'est une approche intensive avec énormément de visites de fermes qui se réalisent en deux ans. première approche théorique, des stages pratiques et puis la gestion, pour former des personnes qui sont capables de mener à bien une petite ferme en polyculture, élevage, ou de la production maraîcheur, ou de la production de fruits, etc. Donc, génial, le type de formation qu'on peut prendre en cours de parcours à 30 ans pour pouvoir développer un métier de son choix. Donc, j'ai été acceptée. dans cette formation agricole avec la finalité de production de couleurs, pigments pour les beaux-arts. donc je l'ai orienté mes stages pratiques dans des métiers horticoles autant à la ville de Namur que chez des indépendants ça c'est un petit peu pour le parcours donc tu savais déjà jusqu'à 30 ans tu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    savais déjà bien clairement que tu allais faire une ferme sur la couleur végétale même en démarrant au début de tes deux ans de formation c'était déjà super clair oui ils ont accepté mon postulat parce qu'il y avait des examens d'entrée

  • Anne Sylvie Godeau

    avec la couleur végétale. Donc, ils ont quelque part un pourcentage de personnes qui peuvent faire des fermes pédagogiques, des projets un peu différents que l'alimentation et les pâtes. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, suite à ça, suite à tes deux ans de formation en agriculture bio, c'est à partir de ce moment-là que tu as lancé l'UTA ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, l'UTA. Donc là, à ce moment-là, j'ai 30 ans, mais moi, je rêve l'UTA depuis mes 27 ans. Je crois que je rêve l'UTA autour d'une pizza avec Michel Garcé à l'Horice, en recherchant les familles de colorants qui pourraient être les plus résistants à la lumière, en recherchant un nom d'entreprise. Donc je pense que je réalise, en fait, je suis vraiment prête à ce moment-là pour développer... un modèle entrepreneurial qui se développe autour de la culture du recyclage, du glanage, de l'achat de matières premières vers la transformation d'une gamme de couleurs, pigments pour les beaux-arts.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup juste une petite question quand tu dis toi t'es vraiment tournée beaux-arts c'est-à-dire que tu n'as pas tu ne fabriques pas de pigments etc.

  • Anne Sylvie Godeau

    pour d'autres secteurs d'activité non il y a plusieurs secteurs d'activité parce que je suis en production d'indigo aussi depuis 2014 sur 20 arbres ce qui représente déjà plus de 2,5 tonnes à transformer, donc une production de 20 à 24 kilos, je crois exactement, en première année. J'ai poursuivi cette production depuis lors, je crois que j'ai 7 ans d'année de production d'indigo, il y a eu quelques pauses. Donc les domaines sont également la teinture, les cosmétiques et les beaux-arts, donc les artisans, les industriels et le particulier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et donc est-ce que tu peux nous expliquer donc l'UTA où c'est basé exactement quand tu l'as créé qui travaille avec toi les débouchés tu viens d'en parler un petit peu mais pareil nous raconter comment ça fonctionne si ça se vend en ligne en magasin nous expliquer un petit peu ton entreprise que tu as rêvé depuis tes 27 ans oui

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors l'UTA est née commercialement en 2015 via une couvreuse d'entreprise qui s'appelle CREA Job. Donc le parcours était de reprendre des études en agriculture bio, donc être capable de gérer une surface moyennement grande, parce que 25 quarts c'est déjà, tout en étant petite au regard de l'agriculture industrielle, gérer correctement 25 quarts c'est déjà une très bonne expérience pour pouvoir passer à 50 quarts ou à l'hectare. Les premières trois années ont été très concentrées sur la mise en œuvre des productions agricoles ou horticoles, donc la fleur ou les plantes de persiquaires, pouvoir conditionner correctement et transformer, arriver à faire des lacs correctement. Je n'ai pas tout de suite transmis à travers l'UTA. Mon modèle n'était pas un modèle... dédié au workshop et à la transmission, mais bien à la production. La gamme de couleurs s'étend sur 15 matières, dont la cochenille, des couleurs en pigment, parce que le corps de métier, c'est la fabrication des lacs végétales et l'indigo, et un développement d'une gamme d'aquarelles en tubes de 9 ml, qui a été premièrement commercialisée avant les pigments. Au début, l'entreprise est basée en Belgique. J'ai eu trois lieux de production à Néthènes, à côté du jardin de graines de vie, chez un propriétaire terrien pour les parcelles à indigo. J'ai eu la chance de vivre en habitat groupé à la ferme du Bois-Saint-Servais où j'avais mon premier atelier qui était une ancienne fromagerie qui permettait d'écouler, d'avoir l'épuration de l'eau et une surface de 60 mètres carrés pour pouvoir produire l'indigo facilement. donc au début je transportais les feuilles vers l'atelier de transformation ensuite j'ai eu un déménagement dans le condrom et qui a été rapidement il a été difficile pour les questions d'épuration justement où là le champ était à côté de l'atelier mais l'habitat n'était pas à côté de l'atelier et donc j'ai pu re-réfléchir mon modèle et revenir en Brabant-Wallon donc je suis au sud de Bruxelles aujourd'hui à la ferme du Bois Saint-Servais qui est une fondation qui s'appelle l'Arbre qui Pousse qui est un tiers-lieu, qui héberge plusieurs entrepreneurs et des habitants. On se situe dans la ville d'Otini-Louvain-la-Neuve. Donc, l'université est vraiment toute proche de nous. On est très proche de Bruxelles et très proche d'une gare. Donc, c'est vraiment un lieu idéal pour la transmission et au niveau commercial aussi, mais surtout pour la transmission. Aujourd'hui, la parcelle de culture s'augmente, si vous voulez, d'un atelier d'extraction sous serre. Et donc, j'ai l'eau, l'électricité juste à côté.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, génial.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je pense que c'est chouette. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est super pratique. alors du coup on a vu donc le lieu la date de création est-ce que tu travailles tout ça toute seule ou tu as des aides des gens soit des aides ponctuelles soit quelqu'un qui est avec toi des alternants des stagiaires je ne sais pas mais

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, j'ai créé l'entreprise seule, évidemment en lien avec les couveuses entreprises, avec tous les organismes qui nous permettent de développer l'entrepreneuriat, donc avec beaucoup de soutien. Et aujourd'hui, les premières années, j'ai fait des appels à bénévoles qui sont arrivés progressivement en année 2, en année 3, les premiers étudiants. Donc, je n'ai jamais travaillé seule. Donc là, j'ai toujours un immense merci. à transmettre parce que si j'ai fait 25 sessions d'extraction en année 1, il y avait toujours une personne à mes côtés pour couper les feuilles, au moins. Donc, ce n'est pas pour la fabrication de l'indigo, c'est à partir de 20 heures, c'est difficilement réalisable tout seul. donc il y a des coups de main il y a des pulses parfois à donner la plantation, le désherbage aujourd'hui certaines les sorties de bassins chez moi ne sont pas encore facilitées donc les feuilles doivent être encore fourchées pour être transportées donc il y a toujours des postes qui peuvent être améliorés avec un petit tracteur avec un chargeur mais cette année pour l'UTA c'est la récolte qui est mécanisée avec une petite récolteuse chez Terratec donc 25 quarts ça représente 20 000 mottes, 10 000 trous exactement, on en a mis 2 par espace. Donc on peut facilement la désherber à la main, éventuellement faire venir un petit tracteur horticole pour des aspects de binage. mais les récoltes ont toujours été réalisées à la main jusqu'à cette année. Donc, je serais ravie de vous donner des informations l'année prochaine par rapport à ça. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    carrément. Et alors, du coup, tu rentres direct dans la grille, donc on y va. Quelles sont les variétés que tu as choisies ? Donc, tu as parlé de la persil qui est à Indigo. Est-ce que tu peux nous parler déjà de toutes les variétés que tu travailles ? Et puis après, on va zoomer parce que tu parles déjà d'outils, de mécanisation. Et ça, ça m'intéresse vachement parce que dans les gens que j'ai reçus qui sont… Je ne sais pas si on dit agriculteur ou cultivateur. Je ne sais pas le nom avec lequel vous préférez être dédigné. Mais je sais qu'il y a une difficulté sur la mécanisation. Donc, j'ai hâte d'avoir ton avis. Mais si on peut savoir déjà toutes les variétés que tu as, toi, sur ton exploitation.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je cultive Persicaria tantorea pour l'indico. Le Cosmos sulfurius pour un orange. j'ai en culture aussi mais en marge Isatis Tinctoria pour reproduire la semence pour avoir un peu de bleu pour la pédagogie j'ai un test de Gaud cette année donc Reseda Luteola et on met une petite parcelle en test de safran d'accord et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça te fait du bleu ça te fait du orange,

  • Anne Sylvie Godeau

    ça te fait du jaune oui le jaune je l'achète aussi donc la goutte je l'achète volontiers à la ferme des lilaires d'accord oui alors les partenariats on peut vraiment faire un plan juste sur les partenariats ensuite mais du coup il y a quelques cultures de plantes comme ça les plus importantes c'est le cosmos et persicaria et les autres j'aime la rhubarbe aussi parce qu'elle donnera du très beau jaune donc j'ai quelques plantes en culture comme ça pour le métier pour le plaisir en plus des productions qui sont bonnes pas lié directement à l'année je vais glaner le solidage canadien en gomme près de l'abbaye d'Orval je vais glaner ou j'achète chez des herboristes en Belgique la reine des prés aussi en gomme zone humide prairie humide toutes deux vont donner des jaunes Donc un solidage canadien un colorant assez résistant qui donne un jaune un tout petit peu doré qui est très joli La reine des prés sera un jaune plus pâle qui me servira de base pour former les verts dans la gamme d'acquarelles. Ensuite il y a les collaborations de recyclage de résidus agricoles, donc les feuilles de fraisiers chez les producteurs de fraises ici en Belgique. J'ai d'abord travaillé la racine mais je rencontrais beaucoup de problèmes de broyage J'ai finalement opté pour les feuilles et j'ai rencontré les mêmes familles de colorants qui sont dans des quantités différentes. Il faut plus de feuilles, c'est tout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et le thym après distillation, c'est une collaboration avec Michel Garcia qui a développé un range de thym auprès des producteurs de thym dans le sud de la France ou au Portugal. Donc c'est à partir de leurs déchets qu'on peut encore faire une très belle laque orangée. ensuite il y a les plantes achetées donc j'achète de la garance j'ai la chance d'avoir un petit peu de sources iraniennes donc je ne connais pas les cultivateurs exactement, j'en ai acheté au Maroc je peux en acheter en France également au champ des couleurs. Cécilia Aguirre en fait un petit peu aussi à la ferme d'Elida. Donc, il y a des petites productions qui se développent. Il y en a d'autres. Je pense à Bulle la Courte qui est en train de mettre en production aussi près de l'Oris, la Garence. Donc, il y a des gens qui recommencent à cultiver la Garence. C'est très positif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Qu'est-ce que toi, tu as perçu depuis ton installation, depuis que ton projet à toi s'est dessiné de travailler la couleur végétale ? Qu'est-ce que tu as vu ? de plus en plus de gens s'y intéressaient, de plus en plus d'agriculteurs y retournaient. Qu'est-ce que tu constates, toi, depuis les années où tu as commencé à démarrer ton projet ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors il y a une vague très positive en fait, je trouve assez joyeuse, qui se développe dans le monde entier. Parce que c'est aux Etats-Unis, c'est au Canada, c'est en Asie. Je vois de plus en plus de jeunes artistes plasticiens qui prennent le médium de la couleur, que ce soit les couleurs d'origine minérale ou végétale. pour vraiment développer leur travail artistique, parfois in situ. je pense à Pigment Hunters et Scott Sutton aux Etats-Unis. C'est des personnes qui vont carrément acheter des parcelles, vivre à l'intérieur d'un territoire, y découvrir quels sont les pigments qui les environnent et faire un travail artistique et se mettre au service de leur communauté. Je trouve que c'est vraiment admirable. Et alors au niveau artisanat, il y a aussi un développement dans les couleurs Beaux-Arts. Il y a beaucoup de personnes qui commencent à broyer leurs couleurs, à formuler des petites palettes. qu'elle soit vraiment avec des finesses professionnelles ou beaucoup plus roots, beaucoup plus dans des coquillages, beaucoup plus artisanales. Mais il y a... alors peut-être que je ne pouvais pas l'observer je crois que j'ai Instagram depuis mes 32 ans donc ça faisait 3 ans que ma voisine me disait mais Annecy, tant que tu t'y mettes et du coup je pense que le fait les réseaux sociaux augmentent notre visibilité et par sujet donc je suis aussi baignée dans le sujet qui m'intéresse donc je vois les personnes mais je pense qu'il y a vraiment une croissance Merci de l'intérêt pour la beauté des couleurs végétales, pour la nature, en fait, tout simplement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Ça, c'est des bonnes nouvelles parce que c'est vrai que, moi, ça fait quelques mois que je creuse le sujet et j'ai l'impression de découvrir plein de gens, mais j'aime bien que les gens fassent un retour d'expérience sur, ben voilà, toi, tu as plus d'années dans le sujet et si toi aussi, tu vois que ça grandit et qu'il y a plus d'intérêt, c'est plaisant. Alors, du coup, on est parti sur plein de sujets. Donc, on a vu les variétés que tu cultives. dans les déchets que tu récupères donc tu as parlé feuilles de fraisier les teints après distillation est-ce que tu as d'autres déchets alimentaires ou autres que tu travailles ou des choses que tu as entendues je

  • Anne Sylvie Godeau

    travaille un peu avec l'avocat pour une noyau d'avocat je suis en recherche je n'ai pas sorti de couleurs dans la gamme par rapport à ça mais ce sont de bonnes sources aussi pour des couleurs roses-orangers, pour des tannins. Donc il y a tout ce qui est plantes à tannins, évidemment. On peut trouver dans les fruitiers, les haies, les tailles de haies, des ressources de tannins nombreuses, qui peuvent être de très bonnes matières premières pour la teinture. Donc je pense que le recyclage a une place... aussi grandissante en fait autant pour nous que pour l'industrie et je voulais citer dans la production je travaille aussi avec le campèche donc là j'ai moins de ressources si je peux peut-être juste citer Color Bocase pardon de Henri en Guadeloupe qui avait qui est producteur d'indigo aussi Phytobocase mais il avait ouvert Color Bocase pour les couleurs

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc je n'ai pas énormément de nouvelles mais j'aimerais avoir des nouvelles pour savoir si je peux lui acheter du camp de pêche alors on va le recevoir et oui dans notre interview de préparation il parlait du bois de camp de pêche français et de l'indigo français très bien très

  • Anne Sylvie Godeau

    bien donc là très bel indigo fabriqué par Henri en Guadeloupe donc Henri est pharmacien et passionné de botanique et donc son produit bleu est assez extraordinaire merci en pureté, en qualité. je voulais aussi citer la cochnie des canaries donc de Cana Turex parce que là il y a vraiment un très beau travail qui est réalisé par les collègues aussi espagnoles, donc de reproduire des espaces cultivés pour élever la cochenille. Donc, ils ont réussi à avoir des labels européens pour leur qualité environnementale et récemment un label bio pour la cochenille. C'est vraiment super. Donc, s'il faut aller chercher les cochenilles, achetez-les chez Canaturex. C'est une initiative aussi très petite. En fait, je voudrais aujourd'hui faire la part belle aux petites initiatives. non en critique des plus importantes, des centres de recherche, etc. Mais je trouve qu'en fait, toute petite échelle, on peut faire de très grands pas pour le développement de la couleur aujourd'hui. Et c'est au niveau mondial. Donc je n'ai de cesse que d'avoir envie d'encourager la transmission, même à des étudiants qui viennent seuls, qui ont envie de développer un projet sur 10, sur 15 arts, sur 20 arts. Parce que le nombre fera la force. C'est ça. et aussi encourager à plus de... Je suis désolée, je développe, mais...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, t'inquiète.

  • Anne Sylvie Godeau

    ...de transversalité, parce que il y a... Je suis très heureuse d'avoir écouté Madame de la Sayette du Cri Torticole, mais j'ai vraiment envie de les encourager à communiquer avec les petits producteurs qui sont présents en France et d'outre France, parce que moi, je suis belge. de les valoriser dans les colloques aussi, de partager de l'information, parce que je pense qu'on arrive à une époque où le protectionnisme fera autant de tort que le lobbyisme, je pense, et que si on veut sauver des filières qui sont encore très fragiles, ou en tout cas les développer, il faut partager. Donc ça, c'est ce que j'ai envie de vous dire.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu vois moi le podcast à la base il était teinture végétale parce que c'est par là que je suis rentrée, moi je suis rentrée par les plantes j'ai découvert la teinture végétale avec Michel Garcia et avec d'autres que j'ai interviewé et au fur et à mesure je me suis dit en fait il y a plein d'autres applications de la couleur végétale donc on ouvre le podcast à la coloration capillaire, on a reçu Élodie Carpentier pour le rouge français sur les cosmétiques on voit qu'il y a plein d'autres applications dans la peinture et en fait moi ce qui me surprend c'est qu'il y a peu de transversalité dans les autres domaines. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mutualisation, par exemple des achats à l'étranger, ou des mises en culture, ou du relationnel. Et en fait, je me dis, il n'y a personne qui se parle, c'est mon impression, il n'y a peut-être personne qui se parle entre des gens qui travaillent la coloration capillaire et les gens qui font la teinture. Et ça, ça me surprend. Et les seuls à qui je pense comme intermédiaire, c'est vous. les fabricants de pigments et de colorants, donc toi en Belgique, greening, couleurs de plantes, etc. Et je me dis, est-ce qu'il y a un moment où on met ces gens ensemble en se disant, on peut peut-être monter des projets ensemble ou se mettre en réseau ? Je ne sais pas si ça se fait, en tout cas, c'est une question que j'ai, moi.

  • Anne Sylvie Godeau

    alors ça se on se rencontre on se rencontre sur des salons etc mais je pense que moi j'ai rencontré Greening j'avais j'étais au tout début de mon projet donc il y a du soutien il y a de l'encouragement peut-être qu'aujourd'hui il est temps de recréer des moments de rencontre là où les jeunes projets se sont un peu plus professionnalisés peut-être moi je pense qu'il est important de valoriser un prix en tout cas je pense à l'Indigo c'est un prix mais je trouve qu'on devrait avoir un prix européen, peut-être pas un label bio mais en tout cas d'avoir des réunions pour pouvoir parler de c'est quoi les coûts de production à 25-50 ar. Donc déjà sur un hectare, le champ des couleurs est capable de faire une petite centaine de kilos. Moi, je vais en faire 40 si j'y arrive cette année. Mais c'est déjà très laborieux. C'est des échelles de 3 000 litres d'eau, c'est 60 000 litres d'eau sur l'année, c'est de mise en place de recyclage de ces eaux pour pallier aux problèmes de sécheresse à venir. donc en fait même à petite échelle sur le terrain on répond à des problèmes qui peuvent se répéter à des échelles supérieures et donc je pense que ce serait vraiment intéressant qu'on puisse discuter et des problématiques de culture des problématiques environnementales et aussi de valoriser un prix parce qu'il y a plusieurs prix il y a des prix pour les artisans, il y a des prix pour les cosmétiques, il y a des prix pour les beaux-arts il y a des qualités qui diffèrent il y a des indigos, les indigos diffèrent même en fonction d'une même plante on devrait pouvoir en fait se réunir et parler de tout ça et avoir peut-être à un moment donné trancher sur une sur une échelle quoi un indigo européen ça représente autant de coûts de production, ça peut être vendu entre ça et ça et surtout pas avoir peur de la compétence mais parce que plus on sera, il y a un marché pour l'indigo. Donc, plus on sera d'accord sur la valeur de notre produit et ce qu'il faut mettre en place pour le réaliser, plus on sera fort par rapport à un marché. Donc moi, je crois. En tout cas, j'accueille les stagiaires. Je répète, je suis belge, mais j'accueille les stagiaires français des PAM, les stagiaires français des écoles d'art ou ceux des écoles belges ou italiennes ou suédoises. Je les accueille tous. Tu es européenne, toi. Oui, évidemment, je me sens européenne. En Belgique, on est un pays très jeune, donc on a une culture aussi très ouverte, évidemment, au carrefour. très ouverte sur l'extérieur tout en étant fière d'être wallon en étant fière d'être flamand mais j'ai envie de collaborer moi ce qui m'embarquait de pouvoir ces 15-20 prochaines années voyager et aller voir les projets aux Etats-Unis, aller voir les projets en France et avoir du plaisir à échanger avec mes collègues. Donc, les 15 prochaines années, moi, je rêve d'aller visiter les entreprises voisines, en fait, de créer des collaborations et de voir les projets se développer. Mais aussi d'aller voir plus loin, d'aller voir aux États-Unis, au Canada, ce qui se passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord donc ça en fait on est comment dire c'est incroyable parce qu'on partage les mêmes choses tout le monde partage ce souhait de collaborer etc est-ce que tu peux nous parler justement point de vue vraiment sur la parcelle le travail concret que tu fais tous les jours donc tu as parlé de si je ne dis pas de bêtises Terratech qui te fournit ta partie on va dire mécanisée est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment tu comment toi tu travailles mécanisé, est-ce que ça t'apporte quand même en gain de temps, parce que je suppose que tu y es passé pour des raisons de pénibilité au travail et de gain de temps, est-ce que ça tu peux nous en parler un petit peu, comment ça s'est mûri, est-ce que ça existe pour tout le monde, ou c'est des outils que tu as dû, on va dire, réinterpréter pour la culture de plantes tectoriales ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je vais commencer au début, pour les parcelles de persicaires, donc il y a des saisonnalités. Il y a plein de plantes qu'on peut cultiver ou récolter en été, sécher, broyer et transformer plus en hiver. Ici, les parcelles de culture d'indigo, la saison commence en Belgique fin mai avec la plantation. Au préalable, je ne fais pas mes plants parce qu'il faudrait trop d'espace de serre pour moi. Les semences peuvent venir de différentes sources. J'ai beaucoup travaillé avec les semences de CNP-MAI pendant les premières années de Mille à Forêt. J'en ai également reçu de Michel Garcia quand j'avais certains soucis, il m'en a envoyé, donc ça pouvait être aussi... à l'ORIS, le conservatoire, le jardin des plantes panctoriales. Et puis, je travaille depuis quelques temps avec Bailey Quick Blue à Guernesey, qui est une entreprise anglaise qui fait de l'indigo, vend des plantes et vend des semences, qui est très très sympathique. et à des bonnes semences. Et j'en ai reçu de Roland Ricketts, envoyé via des collègues aux Etats-Unis. J'en ai reçu d'Aboubakar Fofana, l'année d'Azhar, que je remercie également, une autre variété. Donc, il faut un peu chercher les variétés qu'on souhaite. Il y a un conservatoire à Londres, sur l'indigo. Voilà, passez commande, surtout dès septembre, novembre, pour avoir vos semences début de l'année suivante. Ne pas attendre le mois de février pour chercher à avoir de la semence d'indigo. donc trouver des accords avec des pépiniéristes qui sont prêts à vous les réaliser et puis vient le moment de la plantation ici sur 25 quarts c'est la troisième année à la formation de l'arbre qui pousse. Et du coup, la préparation du sol, il y a eu un léger laboure, la plantation d'un engrais vert, donc destruction des cultures de l'année dernière, un léger laboure parce que j'avais beaucoup d'enherbement, mettre un engrais vert de seigle et de févrole pour pallier à cet enherbement, détruire l'engrais vert, toujours en mécanisation avec les tracteurs voisins. Je travaillais en collaboration avec l'agriculteur voisin. et puis préparer le sol, fertiliser et planter à la fin du mois de mai.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'es en agriculture bio toi du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis en agriculture bio mais j'ai pas de label bio.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord et du coup dans les fertilisants que tu utilises c'est quoi par exemple ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors ici c'était un mélange de sang et de... c'était des granulés j'ai donné juste un petit coup de force, je ne connais pas le nom par coeur quand c'est chez nous c'était des trucs comme ça ? c'était des granulés, son et matière organique et c'était vraiment pour donner un petit coup de starter parce qu'il y avait dans mon analyse de sol j'ai suffisamment de matière organique parce que les deux années précédentes on avait mis un peu de fiantes de poulet par contre d'accord donc il y avait tout ce qu'il fallait dans le sol donc il fallait juste donner un petit coup d'aide aussi parce qu'on a une période de sécheresse donc on a planté on a aussi trempé les plants dans une mélasse végétale et une solution de bactéries et de champignons pour faire un petit...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah génial !

  • Anne Sylvie Godeau

    ...au développement racinaire et alors on a arrosé deux fois à fond après la plantation et il a plus plu avant un mois

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors attends là tu me dis plein de trucs hyper intéressants donc dans un tu trempes tes mottes dans une mélasse c'est pour leur donner pareil à manger quoi clairement leur donner un peu de nourriture et

  • Anne Sylvie Godeau

    les bactéries donc c'est pour favoriser le développement racinaire et qu'ils aillent chercher ce qu'ils ont besoin le développement du système racinaire dans les premières semaines et donc la perséquière elle est très volontaire si vous faites pas tout ça c'est pas grave vous pouvez juste les tremper dans l'eau. Si le sol est très sec, vous mouillez vos mottes avant de planter ou vous avez un système d'irrigation qui permet d'irriguer autour des plantes, comme le champ des couleurs dans le sud de la France. Ils peuvent lâcher l'eau et alors ils travaillent en légère butte. Moi, je travaille sans butée et en pleine terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, super intéressant. Franchement, c'est des choses qu'on n'avait pas abordées. Donc ça, ça se fait avec une machine du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    parce que j'allais dire tu vois pas toutes les opérations de trempage etc on a tout fait à la main parce que j'ai pas de planteuse disponible proche de moi mais j'aurai une petite planteuse avec un tracteur je pourrais planter à la planteuse d'accord ok je l'ai fait les premières années avec des planteuses et donc ensuite c'est le binage qui est le plus important donc la persiquaire elle aime être binée vous allez déranger les racines en surface qui va lui permettre de plonger donc en cas de sécheresse c'est important aussi et aussi d'éviter une asphyxie quelque part donc donner de l'oxygène rendre la perméabilité au sol et éviter l'enderbement désherber un max jusqu'à la plantation donc ici on désherbe plus de 4 fois dans l'interligne et entre les plants et on va être encore occupé à faire ça jusque dans une semaine où on a le début de la récolte la mécanisation pardon, elle arrive pour des raisons à la fois physiques, mais aussi de rapidité de production. Donc, elle va permettre de couper plus vite et donc d'avoir un petit peu de repos. Donc, c'est un peu l'un et l'autre. Donc, comme je suis passée à 3000 litres d'eau utile, ça fait qu'à la main, il vaut mieux être 4 personnes pour faire 12 sacs en 3 heures, on va dire, 3 ou 4 heures, coupées à la serre précédemment. Et donc, la récolteuse, elle va permettre d'avoir... d'avoir un rythme plus soutenu et d'être moins penché, tout simplement, moins de gestes de traction sur les épaules, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ce qu'il y avait sur la persiquaire, c'est que, si j'ai bien compris, tu cueilles et tu dois tout de suite transformer. Oui. Et c'est ça qui te détermine ce que tu dois collecter en fonction de la capacité que tu as à transformer, si j'ai bien compris, c'était ça ? Alors,

  • Anne Sylvie Godeau

    toutes les couleurs lacs sont réalisées dans des tisanes. d'eau plus ou moins chaude. On peut extraire parfois à froid, dans un temps plus long. On peut extraire à chaud. Certaines isatis tancoria, par exemple, vont s'extraire mieux dans des températures plus chaudes. Ici, on est dans des températures moyennes, avec un temps long. Je dirais que j'utilise la technique hybride. L'extraction permet... de séparer les molécules d'intérêt de sucre et puis de les coupler en ailes. La transformation se réalise pour l'indigo par oxygénation. donc le bleu va apparaître et puis il y a un changement de pH à opérer pour pouvoir former un précipité et ce dans la fabrication de toutes les lacs donc les lacs végétales sont des complexes organiques et métalliques donc on coupe le décolorant à des sels métalliques qu'est-ce qui nous fait choisir les sels métalliques ? les couleurs qu'on veut obtenir donc l'aluminium sera souvent travaillé pour le jaune, le rose, les violets, les oranges On va choisir le fer pour les gris jusqu'au noir, des valeurs brunes éventuellement avec les plantes à tannin. On peut utiliser le titane aussi qui donnera souvent des oranges. Donc l'aluminium et le fer restent principalement nos mordants d'intérêt pour la fabrication des pigments. d'un pigment c'est un complexe organométallique insoluble qui pourra être seulement broyé mélangé à un liant du choix du peintre en fonction du support la tempéra etc la

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tempéra ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui à l'oeuf

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah d'accord ok Il faut vraiment qu'on creuse aussi ce sujet là En fait on devrait faire deux épisodes avec toi Parce que moi j'aimerais bien savoir justement la phase d'après T'as ton pigment Donc quel lien tu choisis Pour obtenir quel type de peinture Ou de matière quoi Je me suis un peu éloignée Mais donc la persiquaire c'est

  • Anne Sylvie Godeau

    S'il y a 40 kilos Il y a bien 4 tonnes de feuilles Transformées et plus et donc la saisonnalité commence plantation en mai récolte pendant le mois de juillet pour les pays pour le sud de la France nous on la commence et on va la finir fin juillet début août et puis il y a une période de repousse et on peut faire jusqu'à 3 coupes si la saison est bonne en dépendant de l'engrais vert aussi qu'on veut mettre pour préparer le sol pour l'année d'après. C'est magnifique comme travail parce que la fabrication de l'indigo, dès que c'est planté, c'est parti, vous êtes pris jusqu'à la fin de la saison. Et donc, c'est passionnant. Il faut dire, c'est au-delà d'une production, mais c'est comme un boulanger qui aimerait faire un bon pain et travailler son levain. Je pense au fromager, je pense au parfumier, etc. Le métier de la transformation est... et magique il vous rentre dans la peau et quand on aime on attend la saison suivante avec impatience et justement j'avais une question quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu as fait tes pigments combien de temps ça peut se conserver un pigment suite à une transformation c'est une question que je me pose souvent

  • Anne Sylvie Godeau

    s'il est bien fabriqué bien nettoyé, si les colorants sont de qualité s'il est conditionné correctement c'est à dire protégé de la lumière et au sec il peut se garder très longtemps mais genre très longtemps t'entends quoi par exemple ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plusieurs années ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui plusieurs années, s'il est conservé à l'abri de la lumière il pourra me survivre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors du coup t'as dit ta deuxième grosse production c'était les cosmos sulfureux donc là c'est pas du tout la même histoire est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce que tu dois faire et j'ose pas poser ma question mais c'est encore de la cuillette à la main

  • Anne Sylvie Godeau

    d'accord alors on peut parler de cette petite récolteuse de TerraTech mais le cosmos se cueille à la main et se cueille progressivement donc il y a quelques fleurs et puis il va se garnir en fleurs plus on cueille plus elle produit des fleurs pour se reproduire donc ce serait dommage en fait de lui enlever toutes ses possibilités de fleurir en faisant une coupe uniforme au milieu de saison ce qui est une possibilité si on travaille en grande surface planchant mais faut-il encore traiter derrière on obtiendra entre dix et douze kilos de fleurs avec huit cents pieds cueillis à la main mais il faut bien vingt-cinq récoltes de deux à trois heures Donc là c'est l'occasion d'avoir de temps en temps une petite visite de 10 personnes et de s'améliorer les fleurs et de faire des biens Donc la petite récolteuse je reviens à elle ces récolteuses fonctionnent comme un taille S donc elles ont des tapis qui emmènent vers des bacs ou des caisses donc elles relèvent les plantes elles coupent et puis elles ramènent les plantes dans des bacs elles peuvent se lever assez fort donc on peut couper à hauteur choisie entre 5 cm et 20, 25, 30 cm de haut

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et donc cette petite alors tu as appelé ça comment,

  • Anne Sylvie Godeau

    une découpeuse ? Une récolteuse à jeunes pouces et une plante médicinale chez Terratec. Terratec c'est une entreprise française qui a réalisé entre autres une houme maraîchère qui est assez extraordinaire aussi à multi-outils pour travailler le désherbage le binage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la récolteuse de terratec peut aussi être vous avez aussi en France l'atelier paysan je crois elle en a parlé je ne sais plus si c'est l'ivadène ou si c'est le champ des couleurs mais ils en ont parlé

  • Anne Sylvie Godeau

    Donc l'atelier paysan a réalisé en 2011 une récolteuse de plantes médicinales, teint, lavande, etc., qui est tout aussi bien. C'est la même chose en fait, mais elles sont juste un peu différentes. Soit de manière un peu plus, comment dire, alternative. C'est des alternatives pour les produits.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est ça que j'avais posé comme question. Thératech, par exemple, ce n'est pas un spécialiste des outils pour les plantes tectoriales. En fait, il n'y a personne aujourd'hui qui… qui est sur les machines de plantes tinctoriales, vu que c'est pas moins important que les plantes médicinales, etc. et aromatiques.

  • Anne Sylvie Godeau

    en fait on doit adapter les outils oui après on trouve à plus grande échelle des moissonneuses pour les préfleuries les semenciers donc en fait c'est la même chose dans la transformation et au laboratoire on va s'équiper à la fois d'un mélange de matériel de laboratoire de cuisine, de bricolage et donc pour la partie agricole vous cherchez dans les métiers, la machine qui vous correspondrait le mieux et je pense que l'agriculteur qui m'aide cette année m'a dit c'est même pas ça, tu dois avoir la machine qu'il faut exactement pour ta culture donc il faut chercher à se faire fabriquer l'outil ou à fabriquer avec une association l'outil qu'il vous faut pour la plante que vous avez à récolter un maximum d'ergonomie qui t'apprend le temps ouais c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as raison et du coup c'est ça que t'expliquais on revient sur la persiquaire, t'avais dit 4 personnes qui font à la main etc quel est le temps que tu gagnes quand tu t'es mécanisé est-ce que t'as des rapports en disant j'en sais rien non j'ai gagné autant de temps ou ça me permet de faire une pause d'autant de temps avant de transformer, est-ce que tu as des petites notions de ce que ça t'a apporté la mécanisation ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je ne peux pas y répondre de manière complètement réaliste mais je sais que je vais gagner sur la production de la deuxième coupe, c'est-à-dire que je vais finir plus rapidement, donc j'aurai plus vite une deuxième repousse, donc je gagnerai peut-être sur une troisième repousse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc tu augmenteras en fait ta quantité.

  • Anne Sylvie Godeau

    je peux augmenter la quantité produite sur une même parcelle grâce à la mécanisation et ça te rend,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme tu disais,

  • Anne Sylvie Godeau

    c'est moins laborieux aussi quoi oui je reste debout sinon je dois avoir un genou à terre et couper à la serpe donc je rassemble le bouquet de feuilles je coupe à la serpe sous la main et je mets le bouquet de feuilles dans le sac derrière moi je tire le sac puis on les met sur des brouettes et on les envoie dans les bassins pour l'infusion d'accord ok voilà, on manque juste de mains, c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup plus de gens dans les champs précédemment, donc si on prend un livre, le livre de Gustave Eusée qu'on trouve dans la faculté d'agronomie de Jean Blou, ici sur les plantes, sur le lin et les plantes colorantes, et bien dans les champs de Garance, il y avait 45 hommes, 16 femmes, les enfants, donc c'est qu'une question de... main d'oeuvre, donc la mécanisation aussi va faciliter les mouvements retirer de la pénibilité et augmenter mon rythme de récolte et donc mon rythme de production

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais d'accord Oui et donc le livre dont tu parles de Gustave Eusé on le retrouve sur la BNF une bibliothèque en ligne française gratuitement parce que moi j'avais acheté le livre avant de savoir mais voilà je le dis pour les gens qui ne se passent pas à voir comme moi, qu'on l'a disponible gratuitement est-ce que tu veux encore dire un mot sur une récolte particulière je ne sais pas, la rhubarbe on n'en a jamais parlé est-ce que tu peux expliquer ou ce que tu fais sur le safran ou sur le réséda parce que c'est vrai que persiquaire et garance et cosmos ou coreopsis, j'ai de l'info mais sur les autres j'avoue je n'arrive même pas à imaginer comment tu peux récolter un peu plus que tu sais en mode jardinage ou autre

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je vais parler de la rhubarbe, mais le cosmos c'est une astéracée, juste pour le dire. Pour les teinturières qui commencent, la famille des astéracées sont des bonnes candidates pour les couleurs, et il y en a beaucoup. Pour la rhubarbe, c'est au moment de la reproduire, parce que je vais la blesser très fort, donc je vais la sortir de terre. Et il faut creuser, suivre ses racines pour avoir la racine, les morceaux les plus importants le plus longtemps possible. Et donc je vais complètement sortir la plante de terre. Et donc je vais le faire au moment où les yeux commencent à percer pour pouvoir couper autour des yeux et la reproduire. Donc la racine ensuite elle est simplement lavée, tranchée, mise à sécher et... Elle est utilisée par les tenturiers comme source de jaune solide et aussi sur le pied de tenture pour fabriquer des verres. Elle fera de très beaux verres avec les antigos.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu la travailles en fait un peu comme la garance j'ai l'impression, donc la laver la trancher et tu la comment on appelle le fait de les mettre en poudre c'est quoi le mot déjà ?

  • Anne Sylvie Godeau

    le broyage je sais que c'est compliqué quand les éléments sont sont ligneux mais cassants, on peut faire ça avec un robot coupe ou un broyeur de branches si c'est grand et si les racines de fraisier par exemple là c'est ligneux mais il y a une certaine souplesse et la fibre est longue et donc c'est très difficile à déchirer là aussi il faudra essayer de trouver les machines qui correspondent mais en petite quantité un moulin moulinex

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ménager il ne faut pas la faire ok ah d'accord et donc est-ce que tu fais quelque chose des donc tu as dit tu récoltes tu déracines la rhubarbe au moment elle est toute petite donc tu n'as pas de feuilles tu n'as rien à récupérer à valoriser derrière

  • Anne Sylvie Godeau

    Non, au moment où elle est en train de se reproduire. Donc, elle est après plusieurs années, au printemps, lorsqu'elle va sortir les yeux de ses nouvelles tiges vers les feuilles, si vous voulez. À ce moment-là, je vais la retirer de terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et alors, le safran, c'est pareil, c'est un test pour la couleur que tu fais ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Le safran, c'est un compagnon qui le fait pour l'alimentation.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et donc, j'ai peut-être envie de récupérer une partie de la plante pour tester les colorants. Mais c'est vraiment au niveau de la recherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Bon alors, du coup, on a parlé quand même de plein de choses. On a parlé de l'agriculture. J'avais vraiment envie de savoir aussi si... En Belgique, pareil, ça se développe les surfaces de culture de plantes tectoriales ou c'est plus en France où tu vois que ça bouge ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Ici, on a une filière chanvre textile, plutôt une filière liée au textile qui se développe. Il y a Valbiome aussi qui... un peu comme le critorticole promeut l'accompagnement des PME pour l'extraction végétale d'accord donc ça c'est intéressant t'en connais pas d'autres ? non j'en connais pas d'autres pour moi mes collègues sont le champ des couleurs puis il y a des entreprises en Italie, en Allemagne sûrement en Angleterre je connais pas bien qu'est-ce que j'allais dire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'aimerais bien passer sur la partie transmission donc tu parlais que t'accueillais beaucoup de gens qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es comme tu disais au début de ton projet tu étais focalisée production là tu t'orientes j'ai l'impression vers aussi beaucoup de transmission, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors il y a différentes transmissions de plus en plus je vais vers la peinture, donc j'ai appris à fabriquer les liens d'aquarelle là aussi il y a une collaboration, donc la gamme d'aquarelle l'UTA, elle est broyée par Isabelle Rouleuf, après la Leu, qui est fabricante d'huile et d'aquarelle sous le nom d'Isaro donc ça c'est important de souligner encore mais c'est toutes les collaborations qui sont nécessaires au développement de l'entreprise donc on travaille pas tout seul et je trouve que déjà c'était assez osé de vouloir faire, de la plante depuis la plantation jusqu'au pigment, l'agriculture, la transformation, la vente, etc. Et donc, je vais progressivement vers les peintres. Donc, j'ai une partie de transmission qui est destinée à comment on fabrique une laque, comment on fabrique un lien d'aquarelle, comment on broie les éléments entre eux, quels sont les équilibres. comment les couleurs réagissent entre elles, on peut parler un petit peu des mélanges, on peut parler des différents liens dans lesquels elles pourraient être intégrées. Donc progressivement, je vais vers le peintre. Sur le terrain, j'accueille les étudiants agronomes et les étudiants aux arts, soit de filière artistique ou textile, plus pour la dimension de la transformation, de la fabrication. Je réponds parfois... des demandes très précises. Je dois teindre du lin et du coton pour ma collection. Est-ce que vous pouvez me donner une introduction ? Dernièrement, c'était les bio-ingénieurs ici de l'UCL qui vont teindre de la soie à Madagascar. Donc, c'est accompagner des petits groupes d'étudiants sur des questions précises. Et alors, je me remets à étudier un petit peu parce que je ne suis pas teinturière. Et je leur donne des intros. Ah, génial. Rien de confirmé. Là, ils peuvent aller... tu vas aller voir Michel en stage en Bretagne s'ils veulent confirmer mais pour faire une introduction oui je peux le faire et je le fais volontiers et c'est même très important pour moi parce que j'ai beaucoup de joie à fabriquer les couleurs mais je n'aurais pas je serais pas épanouie si je ne faisais que ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ouais t'aimes bien transmettre et échanger sur des projets nouveaux ouais d'accord ok c'est top on a parlé du coup transmission j'aimerais te parler là avant qu'on ne se quitte de la partie inspiration est-ce que tu veux citer pour toi des personnes qui sont inspirantes ça peut être dans tes collaborations ou autres des gens qui t'ont bah voilà qui t'ont inspiré qui

  • Anne Sylvie Godeau

    continuent à t'inspirer je vais premièrement remercier ma famille parce que c'est grâce à eux aussi que je peux tenir le coup je dirais au niveau de la vie morale et aussi d'un soutien financier pour le développement de départ de mon projet donc c'est important de s'entourer donc merci infiniment à mes parents je remercierai Michel Garcia aussi parce que c'est lui qui a fait naître en moi et je pense en nous parce que je pense qu'on est nombreux ici en Belgique à avoir été soutenus au niveau de nos projets artistiques et professionnels par Michel Garcia encore aussi merci je suis fière de revendre les couleurs par le billet de Kramer en Allemagne Kramer Pigments et Jackson Art Supplies donc ça ce sont des personnes des entreprises inspirantes parce qu'elles ont foi de mettre en valeur des projets, peu importe leur taille d'aller chercher justement des artisans pour leur spécificité et pour leur force, pour leur originalité. Donc, c'est grâce à ces deux entreprises que j'existe aujourd'hui, que mon entreprise existe, qu'elle a une image reconnue mondialement, qu'elle continue à pouvoir commercialiser au-delà de la Belgique. Voilà, ça, c'est les personnes qui m'ont inspirée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors si tu étais une plante tanctoriale, laquelle tu serais et pourquoi ?

  • Anne Sylvie Godeau

    aussi la persicare je serais persicaria tanctoria parce que je l'ai sous les yeux la moitié de l'année depuis longtemps et que j'aime son odeur j'aime vraiment rentrer dans l'espace pendant la transformation et sentir les différentes phases de transformation tant que les regarder et un peu bon pied bon oeil et le tient il faut volonté, persévérance et beaucoup d'amour avoir envie de se produire de couleur même si ça fait quand on dit je suis fabricante de couleur il y a un espèce de wow comme ça c'est la classe c'est la classe et en même temps je prie pour que les gens soient considérés à la valeur des efforts de leur travail oui, de leur travail

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on l'a vu avec du coup Livaden en Bretagne je ne sais pas si tu connais mais qui est pas loin et c'est elle qui m'a parlé de, tu l'as cité tout à l'heure Belly, Guitblou je ne sais plus quoi, c'est elle qui m'en a parlé donc je l'ai contacté mais donc il y aurait il n'est que anglophone donc il faut qu'on change un peu le podcast si on veut interviewer d'autres personnes mais donc il y a Livaden qu'on a eu en Bretagne et on a eu forcément le chant des couleurs et en fait oui ce qui transpire c'est cette dans ces échanges, c'est vraiment le labeur, c'est vraiment un énorme boulot. Et comme tu dis, il faut qu'il soit dit et reconnu. Donc, tu as bien raison de le souligner. Je voulais te poser deux dernières questions. Est-ce que tu as des bouquins que tu aimerais recommander aux gens qui nous suivent ? Et la dernière question, ce sera à qui tu souhaites passer le micro.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, oui, infiniment merci à Mme Gardon pour son travail. C'est le premier livre que j'ai reçu, j'avais 25 ans. et puis j'aime beaucoup le guide de Marie Markeps j'ouvre la première page pour les étudiants pour leur montrer les familles de colorants, les composés caractéristiques, les plantes dans lesquelles on les retrouve, je le trouve très clair et un bel outil pédagogique et alors j'utilise le livre c'est Karine Delonnet Delft c'est aussi Cécilia Aguirre qui l'a cité également pour la teinture donc quand j'ai des demandes de coups de main pour la teinture c'est un livre qui est très bien fait au niveau de la préparation des mordantages de différentes fibres elle donne toutes ses recettes et donc il est clair il est très clair et il est très fourni alors j'aime aussi le dernier que je donnerais c'est Natural Colorance c'est Publication, c'est un livre anglais qu'on trouve chez Kramer en ligne qui parle plus des lacs pour les personnes qui seraient plus intéressées aux pigments qui parle à la fois de la teinture mais des pigments et puis du contexte historique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Nickel, je vais aller regarder ça parce que je n'en ai pas entendu parler de celui-là Est-ce que tu as quelqu'un en tête à qui tu souhaiterais passer le micro pour continuer l'exploration de la couleur végétale à qui tu penses ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors j'ai envie de passer le micro aux jeunes. J'ai des stagiaires récemment dont je connais le travail qui est déjà, je trouve, très mature et très professionnel. Du coup, j'ai envie de passer le micro à Zélisa Gau, qui est sérigraphe. Donc, eux, ils ont la vingtaine. C'est chouette de les entendre. Donc là, un projet de sérigraphie en couleur végétale, pleine de créativité. Je passerai le micro aussi à... Valentin Merland-Suisse, francophone, qui est plasticien, qui utilise la couleur végétale pour des formats assez grands en sérigraphie, donc qui se sont formés au pigment. je passerai le micro à Nina Eld qui est en formation qui a terminé une formation agricole française qui est stagiaire et qui travaille avec moi cette année pour la production d'indigo, qui aimerait devenir productrice d'indigo ah génial donc ça c'est gai aussi peut-être d'entendre des espoirs aujourd'hui et puis en Belgique il y a mes collègues Dorothée de Dorothée Lafay qui est teinturière elle est fabricante de fleurs en soie d'accord fleurs en parure et chapeau et puis la teinturière passionnée par l'indigo gantoise puis les Etats-Unis alors là je vais te les transmettre par écrit peut-être qu'on peut les mettre en lien parce que je n'ai pas tous leur nom par coeur mais il y a une américaine particulièrement j'arrive pas à retrouver le nom qui elle a fait énormément pour le réseau sur Facebook elle a créé un groupe sur l'indigo qui fédère beaucoup de monde et qui échange beaucoup de données sur les pratiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Super. Moi, tout ça, tu peux me l'envoyer. Je mettrai dans le descriptif de ton épisode. Est-ce que tu as quelque chose dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Parce que des fois, comme on part dans nos passions, on dévie un petit peu. Est-ce qu'il y a un sujet dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Ou un mot de la fin avant qu'on ne se quitte ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je pensais... Je pense que valoriser des approches multidisciplinaires, simplement, je pense que tout le monde est le bienvenu dans ces disciplines. Je trouve que c'est... la transversalité créer plus de liens entre les acteurs que ce soit les teinturiers, les producteurs etc, ça c'est mon souhait je voulais te dire aussi merci Pauline parce que c'est une belle initiative que de nous mettre en lien je pense que c'est, en voilà une qui concrétise cette possibilité parce que pouvoir écouter ses collègues en France moi ça me fait vraiment plaisir et aussi je suis contente d'y participer parce que je pourrais avec joie sans doute rencontrer les gens plus tard et puis avoir des échanges avec un petit peu de connaissance du récit de chacun aujourd'hui, de savoir ce qu'on est devenu comment ça se développe et donc si on peut planter la surface de la Belgique en plan territorial je soutiens madame de la Sayette pour le dire Pour moi, c'est possible. Il y a un avenir. Il est à développer. Il n'y a pas de frein.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tout est possible c'est ça et c'est en train de commencer c'est en train d'exploser moi j'ai l'impression et ça commence exactement ouais bon bah c'est un super mot de la fin je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert a-r-t-e-c-o-v-e-r-t pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix merci C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Anne-Sylvie Godeau

    00:00

  • Le parcours d'Anne-Sylvie et sa découverte des couleurs végétales

    00:43

  • Formation en agriculture biologique et création de l'UTA

    02:06

  • Les variétés de plantes cultivées et leurs applications

    04:52

  • L'importance de la transmission et des collaborations

    06:36

  • L'évolution et l'intérêt croissant pour les couleurs végétales

    16:09

  • Les défis de la mécanisation dans la culture des plantes tinctoriales

    22:04

  • Les méthodes de transformation des pigments et conservation

    36:41

  • Inspiration et recommandations de livres

    50:17

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour la couleur végétale

    55:02

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Anne-Sylvie Godeau, la fondatrice de l'entreprise Luthea, pionnière dans la production de couleurs végétales. Passionnée par l'art et la nature, Anne-Sylvie nous raconte son parcours fascinant, marqué par une transition inspirante des études en art contemporain à la découverte des plantes tinctoriales. Cette rencontre a non seulement transformé sa vie, mais également celle de nombreux artisans et artistes qui s’intéressent à la teinture végétale.


Au fil de la conversation, Anne-Sylvie partage les coulisses de sa formation en agriculture biologique et de la création de son entreprise, l'UTA, qui se consacre à la culture et à la transformation de plantes pour la teinture. Elle nous fait découvrir des variétés de plantes fascinantes, telles que la persicaria, qui permet d'obtenir un indigo éclatant, et le cosmos, qui offre des nuances orangées vibrantes. Ces plantes, véritables trésors de la nature, sont au cœur de l'art de la coloration capillaire végétale et des colorants biosourcés.


Anne-Sylvie évoque également l'importance de la transmission des savoirs entre producteurs, teinturiers et artistes, soulignant ainsi la nécessité d'une collaboration harmonieuse dans le monde de la teinture. Ce partage d'expériences est essentiel pour faire perdurer les techniques ancestrales et pour encourager l'utilisation de colorants végétaux dans l'artisanat contemporain.


Dans un monde où la durabilité et l'écologie prennent de plus en plus de place, cet épisode met en lumière l'essor des couleurs végétales et leur intégration dans les pratiques artistiques. Les pigments végétaux, issus de notre environnement, nous rappellent l'importance de respecter et de préserver notre planète. Comme le dit Anne-Sylvie : "Les couleurs de plantes ne sont pas seulement une question d'esthétique, mais aussi un choix engagé vers un avenir plus respectueux de notre Terre."


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous plongera dans l'univers des plantes tinctoriales et de la teinture végétale. Découvrez comment ces pratiques peuvent transformer non seulement vos créations artistiques, mais aussi votre rapport à la nature. Pour en savoir plus sur l'agriculture tinctoriale et les bienfaits des fibres naturelles, restez à l'écoute !


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1 📩pauline.artecovert@gmail.com 

Linked in : 

👨‍👩‍👧‍👧 GROUPE DE LA COULEUR VEGETALE (Rejoignez nous c'est gratuit et intéressant) 

👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Anne Sylvie Godeau

    Mon but ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Anne Sylvie Godeau

    on écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Anne-Sylvie Godeau de l'entreprise Luthea. Bonjour Anne-Sylvie.

  • Anne Sylvie Godeau

    Bonjour Pauline, enchantée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de t'avoir parce que ça fait un moment qu'on cherche à enregistrer toutes les deux. Est-ce que toi tu peux te présenter, nous raconter ton parcours et qu'on arrive à parler de Luthea, ton entreprise ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, bien sûr. Mais mon parcours, on va dire scolaire en quelques mots, c'est... Moi, j'ai une licence en sculpture, installation et performance à l'ERG, en art contemporain. Et ensuite, j'ai fait un poste universitaire d'une année en Espagne, à Salamanc, toujours dans les matières artistiques, avec un petit peu d'art précolombien et d'opéra et théâtre musical. Et puis, j'ai les matières pédagogiques. un CAP, un CAPAS pour l'enseignement en secondaire et en supérieur. Donc j'ai enseigné l'art plastique pendant quelques années, à la fois trois ans auprès de personnes handicapées mentales dans une ASBL, et puis en secondaire et en supérieur pour les futurs instituts maternels. Donc là, cette dernière poste, c'est une trentaine d'années. J'ai la perte d'un emploi à un moment donné dans mon parcours. Et donc, j'ai rencontré les couleurs végétales quand j'avais 25 ans. en Belgique, en formation avec Michel Garcia, qui venait nous dispenser des formations de teinture textile, de la couleur sous tous ses aspects, à Bruxelles et au sud de Liège, à Chauveron. Et donc, c'est par attrait, en fait, par passion, quelque part, parce qu'à partir du moment où j'ai découvert les couleurs végétales, j'avais tout mon univers qui s'ouvrait, tant au niveau des promenades que le jardin. la partie agricole parce que moi j'ai grandi à la campagne qui devenait quelque part un terrain de possible. Expérimenter les matières premières, la teinture, rencontrer d'autres personnes ressources ici en Belgique. Petit à petit, j'ai fait mon chemin professionnel en gardant la couleur végétale à mes côtés, aussi dans les transmissions, que ce soit avec les personnes adultes porteuses de handicap ou dans les classes de futurs instituts. Donc à la fin de ce contrat en tant que professeure à l'école supérieure, j'ai d'abord vécu un peu une injustice et puis je me suis assez vite retournée et j'ai décidé de reprendre une formation en agriculture biologique qui se dispense ici en Belgique au CRAB à Jodogne, qui permet d'avoir, c'est une approche intensive avec énormément de visites de fermes qui se réalisent en deux ans. première approche théorique, des stages pratiques et puis la gestion, pour former des personnes qui sont capables de mener à bien une petite ferme en polyculture, élevage, ou de la production maraîcheur, ou de la production de fruits, etc. Donc, génial, le type de formation qu'on peut prendre en cours de parcours à 30 ans pour pouvoir développer un métier de son choix. Donc, j'ai été acceptée. dans cette formation agricole avec la finalité de production de couleurs, pigments pour les beaux-arts. donc je l'ai orienté mes stages pratiques dans des métiers horticoles autant à la ville de Namur que chez des indépendants ça c'est un petit peu pour le parcours donc tu savais déjà jusqu'à 30 ans tu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    savais déjà bien clairement que tu allais faire une ferme sur la couleur végétale même en démarrant au début de tes deux ans de formation c'était déjà super clair oui ils ont accepté mon postulat parce qu'il y avait des examens d'entrée

  • Anne Sylvie Godeau

    avec la couleur végétale. Donc, ils ont quelque part un pourcentage de personnes qui peuvent faire des fermes pédagogiques, des projets un peu différents que l'alimentation et les pâtes. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, suite à ça, suite à tes deux ans de formation en agriculture bio, c'est à partir de ce moment-là que tu as lancé l'UTA ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, l'UTA. Donc là, à ce moment-là, j'ai 30 ans, mais moi, je rêve l'UTA depuis mes 27 ans. Je crois que je rêve l'UTA autour d'une pizza avec Michel Garcé à l'Horice, en recherchant les familles de colorants qui pourraient être les plus résistants à la lumière, en recherchant un nom d'entreprise. Donc je pense que je réalise, en fait, je suis vraiment prête à ce moment-là pour développer... un modèle entrepreneurial qui se développe autour de la culture du recyclage, du glanage, de l'achat de matières premières vers la transformation d'une gamme de couleurs, pigments pour les beaux-arts.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup juste une petite question quand tu dis toi t'es vraiment tournée beaux-arts c'est-à-dire que tu n'as pas tu ne fabriques pas de pigments etc.

  • Anne Sylvie Godeau

    pour d'autres secteurs d'activité non il y a plusieurs secteurs d'activité parce que je suis en production d'indigo aussi depuis 2014 sur 20 arbres ce qui représente déjà plus de 2,5 tonnes à transformer, donc une production de 20 à 24 kilos, je crois exactement, en première année. J'ai poursuivi cette production depuis lors, je crois que j'ai 7 ans d'année de production d'indigo, il y a eu quelques pauses. Donc les domaines sont également la teinture, les cosmétiques et les beaux-arts, donc les artisans, les industriels et le particulier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et donc est-ce que tu peux nous expliquer donc l'UTA où c'est basé exactement quand tu l'as créé qui travaille avec toi les débouchés tu viens d'en parler un petit peu mais pareil nous raconter comment ça fonctionne si ça se vend en ligne en magasin nous expliquer un petit peu ton entreprise que tu as rêvé depuis tes 27 ans oui

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors l'UTA est née commercialement en 2015 via une couvreuse d'entreprise qui s'appelle CREA Job. Donc le parcours était de reprendre des études en agriculture bio, donc être capable de gérer une surface moyennement grande, parce que 25 quarts c'est déjà, tout en étant petite au regard de l'agriculture industrielle, gérer correctement 25 quarts c'est déjà une très bonne expérience pour pouvoir passer à 50 quarts ou à l'hectare. Les premières trois années ont été très concentrées sur la mise en œuvre des productions agricoles ou horticoles, donc la fleur ou les plantes de persiquaires, pouvoir conditionner correctement et transformer, arriver à faire des lacs correctement. Je n'ai pas tout de suite transmis à travers l'UTA. Mon modèle n'était pas un modèle... dédié au workshop et à la transmission, mais bien à la production. La gamme de couleurs s'étend sur 15 matières, dont la cochenille, des couleurs en pigment, parce que le corps de métier, c'est la fabrication des lacs végétales et l'indigo, et un développement d'une gamme d'aquarelles en tubes de 9 ml, qui a été premièrement commercialisée avant les pigments. Au début, l'entreprise est basée en Belgique. J'ai eu trois lieux de production à Néthènes, à côté du jardin de graines de vie, chez un propriétaire terrien pour les parcelles à indigo. J'ai eu la chance de vivre en habitat groupé à la ferme du Bois-Saint-Servais où j'avais mon premier atelier qui était une ancienne fromagerie qui permettait d'écouler, d'avoir l'épuration de l'eau et une surface de 60 mètres carrés pour pouvoir produire l'indigo facilement. donc au début je transportais les feuilles vers l'atelier de transformation ensuite j'ai eu un déménagement dans le condrom et qui a été rapidement il a été difficile pour les questions d'épuration justement où là le champ était à côté de l'atelier mais l'habitat n'était pas à côté de l'atelier et donc j'ai pu re-réfléchir mon modèle et revenir en Brabant-Wallon donc je suis au sud de Bruxelles aujourd'hui à la ferme du Bois Saint-Servais qui est une fondation qui s'appelle l'Arbre qui Pousse qui est un tiers-lieu, qui héberge plusieurs entrepreneurs et des habitants. On se situe dans la ville d'Otini-Louvain-la-Neuve. Donc, l'université est vraiment toute proche de nous. On est très proche de Bruxelles et très proche d'une gare. Donc, c'est vraiment un lieu idéal pour la transmission et au niveau commercial aussi, mais surtout pour la transmission. Aujourd'hui, la parcelle de culture s'augmente, si vous voulez, d'un atelier d'extraction sous serre. Et donc, j'ai l'eau, l'électricité juste à côté.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, génial.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je pense que c'est chouette. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est super pratique. alors du coup on a vu donc le lieu la date de création est-ce que tu travailles tout ça toute seule ou tu as des aides des gens soit des aides ponctuelles soit quelqu'un qui est avec toi des alternants des stagiaires je ne sais pas mais

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, j'ai créé l'entreprise seule, évidemment en lien avec les couveuses entreprises, avec tous les organismes qui nous permettent de développer l'entrepreneuriat, donc avec beaucoup de soutien. Et aujourd'hui, les premières années, j'ai fait des appels à bénévoles qui sont arrivés progressivement en année 2, en année 3, les premiers étudiants. Donc, je n'ai jamais travaillé seule. Donc là, j'ai toujours un immense merci. à transmettre parce que si j'ai fait 25 sessions d'extraction en année 1, il y avait toujours une personne à mes côtés pour couper les feuilles, au moins. Donc, ce n'est pas pour la fabrication de l'indigo, c'est à partir de 20 heures, c'est difficilement réalisable tout seul. donc il y a des coups de main il y a des pulses parfois à donner la plantation, le désherbage aujourd'hui certaines les sorties de bassins chez moi ne sont pas encore facilitées donc les feuilles doivent être encore fourchées pour être transportées donc il y a toujours des postes qui peuvent être améliorés avec un petit tracteur avec un chargeur mais cette année pour l'UTA c'est la récolte qui est mécanisée avec une petite récolteuse chez Terratec donc 25 quarts ça représente 20 000 mottes, 10 000 trous exactement, on en a mis 2 par espace. Donc on peut facilement la désherber à la main, éventuellement faire venir un petit tracteur horticole pour des aspects de binage. mais les récoltes ont toujours été réalisées à la main jusqu'à cette année. Donc, je serais ravie de vous donner des informations l'année prochaine par rapport à ça. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    carrément. Et alors, du coup, tu rentres direct dans la grille, donc on y va. Quelles sont les variétés que tu as choisies ? Donc, tu as parlé de la persil qui est à Indigo. Est-ce que tu peux nous parler déjà de toutes les variétés que tu travailles ? Et puis après, on va zoomer parce que tu parles déjà d'outils, de mécanisation. Et ça, ça m'intéresse vachement parce que dans les gens que j'ai reçus qui sont… Je ne sais pas si on dit agriculteur ou cultivateur. Je ne sais pas le nom avec lequel vous préférez être dédigné. Mais je sais qu'il y a une difficulté sur la mécanisation. Donc, j'ai hâte d'avoir ton avis. Mais si on peut savoir déjà toutes les variétés que tu as, toi, sur ton exploitation.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je cultive Persicaria tantorea pour l'indico. Le Cosmos sulfurius pour un orange. j'ai en culture aussi mais en marge Isatis Tinctoria pour reproduire la semence pour avoir un peu de bleu pour la pédagogie j'ai un test de Gaud cette année donc Reseda Luteola et on met une petite parcelle en test de safran d'accord et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça te fait du bleu ça te fait du orange,

  • Anne Sylvie Godeau

    ça te fait du jaune oui le jaune je l'achète aussi donc la goutte je l'achète volontiers à la ferme des lilaires d'accord oui alors les partenariats on peut vraiment faire un plan juste sur les partenariats ensuite mais du coup il y a quelques cultures de plantes comme ça les plus importantes c'est le cosmos et persicaria et les autres j'aime la rhubarbe aussi parce qu'elle donnera du très beau jaune donc j'ai quelques plantes en culture comme ça pour le métier pour le plaisir en plus des productions qui sont bonnes pas lié directement à l'année je vais glaner le solidage canadien en gomme près de l'abbaye d'Orval je vais glaner ou j'achète chez des herboristes en Belgique la reine des prés aussi en gomme zone humide prairie humide toutes deux vont donner des jaunes Donc un solidage canadien un colorant assez résistant qui donne un jaune un tout petit peu doré qui est très joli La reine des prés sera un jaune plus pâle qui me servira de base pour former les verts dans la gamme d'acquarelles. Ensuite il y a les collaborations de recyclage de résidus agricoles, donc les feuilles de fraisiers chez les producteurs de fraises ici en Belgique. J'ai d'abord travaillé la racine mais je rencontrais beaucoup de problèmes de broyage J'ai finalement opté pour les feuilles et j'ai rencontré les mêmes familles de colorants qui sont dans des quantités différentes. Il faut plus de feuilles, c'est tout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et le thym après distillation, c'est une collaboration avec Michel Garcia qui a développé un range de thym auprès des producteurs de thym dans le sud de la France ou au Portugal. Donc c'est à partir de leurs déchets qu'on peut encore faire une très belle laque orangée. ensuite il y a les plantes achetées donc j'achète de la garance j'ai la chance d'avoir un petit peu de sources iraniennes donc je ne connais pas les cultivateurs exactement, j'en ai acheté au Maroc je peux en acheter en France également au champ des couleurs. Cécilia Aguirre en fait un petit peu aussi à la ferme d'Elida. Donc, il y a des petites productions qui se développent. Il y en a d'autres. Je pense à Bulle la Courte qui est en train de mettre en production aussi près de l'Oris, la Garence. Donc, il y a des gens qui recommencent à cultiver la Garence. C'est très positif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Qu'est-ce que toi, tu as perçu depuis ton installation, depuis que ton projet à toi s'est dessiné de travailler la couleur végétale ? Qu'est-ce que tu as vu ? de plus en plus de gens s'y intéressaient, de plus en plus d'agriculteurs y retournaient. Qu'est-ce que tu constates, toi, depuis les années où tu as commencé à démarrer ton projet ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors il y a une vague très positive en fait, je trouve assez joyeuse, qui se développe dans le monde entier. Parce que c'est aux Etats-Unis, c'est au Canada, c'est en Asie. Je vois de plus en plus de jeunes artistes plasticiens qui prennent le médium de la couleur, que ce soit les couleurs d'origine minérale ou végétale. pour vraiment développer leur travail artistique, parfois in situ. je pense à Pigment Hunters et Scott Sutton aux Etats-Unis. C'est des personnes qui vont carrément acheter des parcelles, vivre à l'intérieur d'un territoire, y découvrir quels sont les pigments qui les environnent et faire un travail artistique et se mettre au service de leur communauté. Je trouve que c'est vraiment admirable. Et alors au niveau artisanat, il y a aussi un développement dans les couleurs Beaux-Arts. Il y a beaucoup de personnes qui commencent à broyer leurs couleurs, à formuler des petites palettes. qu'elle soit vraiment avec des finesses professionnelles ou beaucoup plus roots, beaucoup plus dans des coquillages, beaucoup plus artisanales. Mais il y a... alors peut-être que je ne pouvais pas l'observer je crois que j'ai Instagram depuis mes 32 ans donc ça faisait 3 ans que ma voisine me disait mais Annecy, tant que tu t'y mettes et du coup je pense que le fait les réseaux sociaux augmentent notre visibilité et par sujet donc je suis aussi baignée dans le sujet qui m'intéresse donc je vois les personnes mais je pense qu'il y a vraiment une croissance Merci de l'intérêt pour la beauté des couleurs végétales, pour la nature, en fait, tout simplement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Ça, c'est des bonnes nouvelles parce que c'est vrai que, moi, ça fait quelques mois que je creuse le sujet et j'ai l'impression de découvrir plein de gens, mais j'aime bien que les gens fassent un retour d'expérience sur, ben voilà, toi, tu as plus d'années dans le sujet et si toi aussi, tu vois que ça grandit et qu'il y a plus d'intérêt, c'est plaisant. Alors, du coup, on est parti sur plein de sujets. Donc, on a vu les variétés que tu cultives. dans les déchets que tu récupères donc tu as parlé feuilles de fraisier les teints après distillation est-ce que tu as d'autres déchets alimentaires ou autres que tu travailles ou des choses que tu as entendues je

  • Anne Sylvie Godeau

    travaille un peu avec l'avocat pour une noyau d'avocat je suis en recherche je n'ai pas sorti de couleurs dans la gamme par rapport à ça mais ce sont de bonnes sources aussi pour des couleurs roses-orangers, pour des tannins. Donc il y a tout ce qui est plantes à tannins, évidemment. On peut trouver dans les fruitiers, les haies, les tailles de haies, des ressources de tannins nombreuses, qui peuvent être de très bonnes matières premières pour la teinture. Donc je pense que le recyclage a une place... aussi grandissante en fait autant pour nous que pour l'industrie et je voulais citer dans la production je travaille aussi avec le campèche donc là j'ai moins de ressources si je peux peut-être juste citer Color Bocase pardon de Henri en Guadeloupe qui avait qui est producteur d'indigo aussi Phytobocase mais il avait ouvert Color Bocase pour les couleurs

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc je n'ai pas énormément de nouvelles mais j'aimerais avoir des nouvelles pour savoir si je peux lui acheter du camp de pêche alors on va le recevoir et oui dans notre interview de préparation il parlait du bois de camp de pêche français et de l'indigo français très bien très

  • Anne Sylvie Godeau

    bien donc là très bel indigo fabriqué par Henri en Guadeloupe donc Henri est pharmacien et passionné de botanique et donc son produit bleu est assez extraordinaire merci en pureté, en qualité. je voulais aussi citer la cochnie des canaries donc de Cana Turex parce que là il y a vraiment un très beau travail qui est réalisé par les collègues aussi espagnoles, donc de reproduire des espaces cultivés pour élever la cochenille. Donc, ils ont réussi à avoir des labels européens pour leur qualité environnementale et récemment un label bio pour la cochenille. C'est vraiment super. Donc, s'il faut aller chercher les cochenilles, achetez-les chez Canaturex. C'est une initiative aussi très petite. En fait, je voudrais aujourd'hui faire la part belle aux petites initiatives. non en critique des plus importantes, des centres de recherche, etc. Mais je trouve qu'en fait, toute petite échelle, on peut faire de très grands pas pour le développement de la couleur aujourd'hui. Et c'est au niveau mondial. Donc je n'ai de cesse que d'avoir envie d'encourager la transmission, même à des étudiants qui viennent seuls, qui ont envie de développer un projet sur 10, sur 15 arts, sur 20 arts. Parce que le nombre fera la force. C'est ça. et aussi encourager à plus de... Je suis désolée, je développe, mais...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, t'inquiète.

  • Anne Sylvie Godeau

    ...de transversalité, parce que il y a... Je suis très heureuse d'avoir écouté Madame de la Sayette du Cri Torticole, mais j'ai vraiment envie de les encourager à communiquer avec les petits producteurs qui sont présents en France et d'outre France, parce que moi, je suis belge. de les valoriser dans les colloques aussi, de partager de l'information, parce que je pense qu'on arrive à une époque où le protectionnisme fera autant de tort que le lobbyisme, je pense, et que si on veut sauver des filières qui sont encore très fragiles, ou en tout cas les développer, il faut partager. Donc ça, c'est ce que j'ai envie de vous dire.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu vois moi le podcast à la base il était teinture végétale parce que c'est par là que je suis rentrée, moi je suis rentrée par les plantes j'ai découvert la teinture végétale avec Michel Garcia et avec d'autres que j'ai interviewé et au fur et à mesure je me suis dit en fait il y a plein d'autres applications de la couleur végétale donc on ouvre le podcast à la coloration capillaire, on a reçu Élodie Carpentier pour le rouge français sur les cosmétiques on voit qu'il y a plein d'autres applications dans la peinture et en fait moi ce qui me surprend c'est qu'il y a peu de transversalité dans les autres domaines. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mutualisation, par exemple des achats à l'étranger, ou des mises en culture, ou du relationnel. Et en fait, je me dis, il n'y a personne qui se parle, c'est mon impression, il n'y a peut-être personne qui se parle entre des gens qui travaillent la coloration capillaire et les gens qui font la teinture. Et ça, ça me surprend. Et les seuls à qui je pense comme intermédiaire, c'est vous. les fabricants de pigments et de colorants, donc toi en Belgique, greening, couleurs de plantes, etc. Et je me dis, est-ce qu'il y a un moment où on met ces gens ensemble en se disant, on peut peut-être monter des projets ensemble ou se mettre en réseau ? Je ne sais pas si ça se fait, en tout cas, c'est une question que j'ai, moi.

  • Anne Sylvie Godeau

    alors ça se on se rencontre on se rencontre sur des salons etc mais je pense que moi j'ai rencontré Greening j'avais j'étais au tout début de mon projet donc il y a du soutien il y a de l'encouragement peut-être qu'aujourd'hui il est temps de recréer des moments de rencontre là où les jeunes projets se sont un peu plus professionnalisés peut-être moi je pense qu'il est important de valoriser un prix en tout cas je pense à l'Indigo c'est un prix mais je trouve qu'on devrait avoir un prix européen, peut-être pas un label bio mais en tout cas d'avoir des réunions pour pouvoir parler de c'est quoi les coûts de production à 25-50 ar. Donc déjà sur un hectare, le champ des couleurs est capable de faire une petite centaine de kilos. Moi, je vais en faire 40 si j'y arrive cette année. Mais c'est déjà très laborieux. C'est des échelles de 3 000 litres d'eau, c'est 60 000 litres d'eau sur l'année, c'est de mise en place de recyclage de ces eaux pour pallier aux problèmes de sécheresse à venir. donc en fait même à petite échelle sur le terrain on répond à des problèmes qui peuvent se répéter à des échelles supérieures et donc je pense que ce serait vraiment intéressant qu'on puisse discuter et des problématiques de culture des problématiques environnementales et aussi de valoriser un prix parce qu'il y a plusieurs prix il y a des prix pour les artisans, il y a des prix pour les cosmétiques, il y a des prix pour les beaux-arts il y a des qualités qui diffèrent il y a des indigos, les indigos diffèrent même en fonction d'une même plante on devrait pouvoir en fait se réunir et parler de tout ça et avoir peut-être à un moment donné trancher sur une sur une échelle quoi un indigo européen ça représente autant de coûts de production, ça peut être vendu entre ça et ça et surtout pas avoir peur de la compétence mais parce que plus on sera, il y a un marché pour l'indigo. Donc, plus on sera d'accord sur la valeur de notre produit et ce qu'il faut mettre en place pour le réaliser, plus on sera fort par rapport à un marché. Donc moi, je crois. En tout cas, j'accueille les stagiaires. Je répète, je suis belge, mais j'accueille les stagiaires français des PAM, les stagiaires français des écoles d'art ou ceux des écoles belges ou italiennes ou suédoises. Je les accueille tous. Tu es européenne, toi. Oui, évidemment, je me sens européenne. En Belgique, on est un pays très jeune, donc on a une culture aussi très ouverte, évidemment, au carrefour. très ouverte sur l'extérieur tout en étant fière d'être wallon en étant fière d'être flamand mais j'ai envie de collaborer moi ce qui m'embarquait de pouvoir ces 15-20 prochaines années voyager et aller voir les projets aux Etats-Unis, aller voir les projets en France et avoir du plaisir à échanger avec mes collègues. Donc, les 15 prochaines années, moi, je rêve d'aller visiter les entreprises voisines, en fait, de créer des collaborations et de voir les projets se développer. Mais aussi d'aller voir plus loin, d'aller voir aux États-Unis, au Canada, ce qui se passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord donc ça en fait on est comment dire c'est incroyable parce qu'on partage les mêmes choses tout le monde partage ce souhait de collaborer etc est-ce que tu peux nous parler justement point de vue vraiment sur la parcelle le travail concret que tu fais tous les jours donc tu as parlé de si je ne dis pas de bêtises Terratech qui te fournit ta partie on va dire mécanisée est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment tu comment toi tu travailles mécanisé, est-ce que ça t'apporte quand même en gain de temps, parce que je suppose que tu y es passé pour des raisons de pénibilité au travail et de gain de temps, est-ce que ça tu peux nous en parler un petit peu, comment ça s'est mûri, est-ce que ça existe pour tout le monde, ou c'est des outils que tu as dû, on va dire, réinterpréter pour la culture de plantes tectoriales ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je vais commencer au début, pour les parcelles de persicaires, donc il y a des saisonnalités. Il y a plein de plantes qu'on peut cultiver ou récolter en été, sécher, broyer et transformer plus en hiver. Ici, les parcelles de culture d'indigo, la saison commence en Belgique fin mai avec la plantation. Au préalable, je ne fais pas mes plants parce qu'il faudrait trop d'espace de serre pour moi. Les semences peuvent venir de différentes sources. J'ai beaucoup travaillé avec les semences de CNP-MAI pendant les premières années de Mille à Forêt. J'en ai également reçu de Michel Garcia quand j'avais certains soucis, il m'en a envoyé, donc ça pouvait être aussi... à l'ORIS, le conservatoire, le jardin des plantes panctoriales. Et puis, je travaille depuis quelques temps avec Bailey Quick Blue à Guernesey, qui est une entreprise anglaise qui fait de l'indigo, vend des plantes et vend des semences, qui est très très sympathique. et à des bonnes semences. Et j'en ai reçu de Roland Ricketts, envoyé via des collègues aux Etats-Unis. J'en ai reçu d'Aboubakar Fofana, l'année d'Azhar, que je remercie également, une autre variété. Donc, il faut un peu chercher les variétés qu'on souhaite. Il y a un conservatoire à Londres, sur l'indigo. Voilà, passez commande, surtout dès septembre, novembre, pour avoir vos semences début de l'année suivante. Ne pas attendre le mois de février pour chercher à avoir de la semence d'indigo. donc trouver des accords avec des pépiniéristes qui sont prêts à vous les réaliser et puis vient le moment de la plantation ici sur 25 quarts c'est la troisième année à la formation de l'arbre qui pousse. Et du coup, la préparation du sol, il y a eu un léger laboure, la plantation d'un engrais vert, donc destruction des cultures de l'année dernière, un léger laboure parce que j'avais beaucoup d'enherbement, mettre un engrais vert de seigle et de févrole pour pallier à cet enherbement, détruire l'engrais vert, toujours en mécanisation avec les tracteurs voisins. Je travaillais en collaboration avec l'agriculteur voisin. et puis préparer le sol, fertiliser et planter à la fin du mois de mai.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'es en agriculture bio toi du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis en agriculture bio mais j'ai pas de label bio.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord et du coup dans les fertilisants que tu utilises c'est quoi par exemple ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors ici c'était un mélange de sang et de... c'était des granulés j'ai donné juste un petit coup de force, je ne connais pas le nom par coeur quand c'est chez nous c'était des trucs comme ça ? c'était des granulés, son et matière organique et c'était vraiment pour donner un petit coup de starter parce qu'il y avait dans mon analyse de sol j'ai suffisamment de matière organique parce que les deux années précédentes on avait mis un peu de fiantes de poulet par contre d'accord donc il y avait tout ce qu'il fallait dans le sol donc il fallait juste donner un petit coup d'aide aussi parce qu'on a une période de sécheresse donc on a planté on a aussi trempé les plants dans une mélasse végétale et une solution de bactéries et de champignons pour faire un petit...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah génial !

  • Anne Sylvie Godeau

    ...au développement racinaire et alors on a arrosé deux fois à fond après la plantation et il a plus plu avant un mois

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors attends là tu me dis plein de trucs hyper intéressants donc dans un tu trempes tes mottes dans une mélasse c'est pour leur donner pareil à manger quoi clairement leur donner un peu de nourriture et

  • Anne Sylvie Godeau

    les bactéries donc c'est pour favoriser le développement racinaire et qu'ils aillent chercher ce qu'ils ont besoin le développement du système racinaire dans les premières semaines et donc la perséquière elle est très volontaire si vous faites pas tout ça c'est pas grave vous pouvez juste les tremper dans l'eau. Si le sol est très sec, vous mouillez vos mottes avant de planter ou vous avez un système d'irrigation qui permet d'irriguer autour des plantes, comme le champ des couleurs dans le sud de la France. Ils peuvent lâcher l'eau et alors ils travaillent en légère butte. Moi, je travaille sans butée et en pleine terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, super intéressant. Franchement, c'est des choses qu'on n'avait pas abordées. Donc ça, ça se fait avec une machine du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    parce que j'allais dire tu vois pas toutes les opérations de trempage etc on a tout fait à la main parce que j'ai pas de planteuse disponible proche de moi mais j'aurai une petite planteuse avec un tracteur je pourrais planter à la planteuse d'accord ok je l'ai fait les premières années avec des planteuses et donc ensuite c'est le binage qui est le plus important donc la persiquaire elle aime être binée vous allez déranger les racines en surface qui va lui permettre de plonger donc en cas de sécheresse c'est important aussi et aussi d'éviter une asphyxie quelque part donc donner de l'oxygène rendre la perméabilité au sol et éviter l'enderbement désherber un max jusqu'à la plantation donc ici on désherbe plus de 4 fois dans l'interligne et entre les plants et on va être encore occupé à faire ça jusque dans une semaine où on a le début de la récolte la mécanisation pardon, elle arrive pour des raisons à la fois physiques, mais aussi de rapidité de production. Donc, elle va permettre de couper plus vite et donc d'avoir un petit peu de repos. Donc, c'est un peu l'un et l'autre. Donc, comme je suis passée à 3000 litres d'eau utile, ça fait qu'à la main, il vaut mieux être 4 personnes pour faire 12 sacs en 3 heures, on va dire, 3 ou 4 heures, coupées à la serre précédemment. Et donc, la récolteuse, elle va permettre d'avoir... d'avoir un rythme plus soutenu et d'être moins penché, tout simplement, moins de gestes de traction sur les épaules, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ce qu'il y avait sur la persiquaire, c'est que, si j'ai bien compris, tu cueilles et tu dois tout de suite transformer. Oui. Et c'est ça qui te détermine ce que tu dois collecter en fonction de la capacité que tu as à transformer, si j'ai bien compris, c'était ça ? Alors,

  • Anne Sylvie Godeau

    toutes les couleurs lacs sont réalisées dans des tisanes. d'eau plus ou moins chaude. On peut extraire parfois à froid, dans un temps plus long. On peut extraire à chaud. Certaines isatis tancoria, par exemple, vont s'extraire mieux dans des températures plus chaudes. Ici, on est dans des températures moyennes, avec un temps long. Je dirais que j'utilise la technique hybride. L'extraction permet... de séparer les molécules d'intérêt de sucre et puis de les coupler en ailes. La transformation se réalise pour l'indigo par oxygénation. donc le bleu va apparaître et puis il y a un changement de pH à opérer pour pouvoir former un précipité et ce dans la fabrication de toutes les lacs donc les lacs végétales sont des complexes organiques et métalliques donc on coupe le décolorant à des sels métalliques qu'est-ce qui nous fait choisir les sels métalliques ? les couleurs qu'on veut obtenir donc l'aluminium sera souvent travaillé pour le jaune, le rose, les violets, les oranges On va choisir le fer pour les gris jusqu'au noir, des valeurs brunes éventuellement avec les plantes à tannin. On peut utiliser le titane aussi qui donnera souvent des oranges. Donc l'aluminium et le fer restent principalement nos mordants d'intérêt pour la fabrication des pigments. d'un pigment c'est un complexe organométallique insoluble qui pourra être seulement broyé mélangé à un liant du choix du peintre en fonction du support la tempéra etc la

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tempéra ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui à l'oeuf

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah d'accord ok Il faut vraiment qu'on creuse aussi ce sujet là En fait on devrait faire deux épisodes avec toi Parce que moi j'aimerais bien savoir justement la phase d'après T'as ton pigment Donc quel lien tu choisis Pour obtenir quel type de peinture Ou de matière quoi Je me suis un peu éloignée Mais donc la persiquaire c'est

  • Anne Sylvie Godeau

    S'il y a 40 kilos Il y a bien 4 tonnes de feuilles Transformées et plus et donc la saisonnalité commence plantation en mai récolte pendant le mois de juillet pour les pays pour le sud de la France nous on la commence et on va la finir fin juillet début août et puis il y a une période de repousse et on peut faire jusqu'à 3 coupes si la saison est bonne en dépendant de l'engrais vert aussi qu'on veut mettre pour préparer le sol pour l'année d'après. C'est magnifique comme travail parce que la fabrication de l'indigo, dès que c'est planté, c'est parti, vous êtes pris jusqu'à la fin de la saison. Et donc, c'est passionnant. Il faut dire, c'est au-delà d'une production, mais c'est comme un boulanger qui aimerait faire un bon pain et travailler son levain. Je pense au fromager, je pense au parfumier, etc. Le métier de la transformation est... et magique il vous rentre dans la peau et quand on aime on attend la saison suivante avec impatience et justement j'avais une question quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu as fait tes pigments combien de temps ça peut se conserver un pigment suite à une transformation c'est une question que je me pose souvent

  • Anne Sylvie Godeau

    s'il est bien fabriqué bien nettoyé, si les colorants sont de qualité s'il est conditionné correctement c'est à dire protégé de la lumière et au sec il peut se garder très longtemps mais genre très longtemps t'entends quoi par exemple ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plusieurs années ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui plusieurs années, s'il est conservé à l'abri de la lumière il pourra me survivre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors du coup t'as dit ta deuxième grosse production c'était les cosmos sulfureux donc là c'est pas du tout la même histoire est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce que tu dois faire et j'ose pas poser ma question mais c'est encore de la cuillette à la main

  • Anne Sylvie Godeau

    d'accord alors on peut parler de cette petite récolteuse de TerraTech mais le cosmos se cueille à la main et se cueille progressivement donc il y a quelques fleurs et puis il va se garnir en fleurs plus on cueille plus elle produit des fleurs pour se reproduire donc ce serait dommage en fait de lui enlever toutes ses possibilités de fleurir en faisant une coupe uniforme au milieu de saison ce qui est une possibilité si on travaille en grande surface planchant mais faut-il encore traiter derrière on obtiendra entre dix et douze kilos de fleurs avec huit cents pieds cueillis à la main mais il faut bien vingt-cinq récoltes de deux à trois heures Donc là c'est l'occasion d'avoir de temps en temps une petite visite de 10 personnes et de s'améliorer les fleurs et de faire des biens Donc la petite récolteuse je reviens à elle ces récolteuses fonctionnent comme un taille S donc elles ont des tapis qui emmènent vers des bacs ou des caisses donc elles relèvent les plantes elles coupent et puis elles ramènent les plantes dans des bacs elles peuvent se lever assez fort donc on peut couper à hauteur choisie entre 5 cm et 20, 25, 30 cm de haut

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et donc cette petite alors tu as appelé ça comment,

  • Anne Sylvie Godeau

    une découpeuse ? Une récolteuse à jeunes pouces et une plante médicinale chez Terratec. Terratec c'est une entreprise française qui a réalisé entre autres une houme maraîchère qui est assez extraordinaire aussi à multi-outils pour travailler le désherbage le binage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la récolteuse de terratec peut aussi être vous avez aussi en France l'atelier paysan je crois elle en a parlé je ne sais plus si c'est l'ivadène ou si c'est le champ des couleurs mais ils en ont parlé

  • Anne Sylvie Godeau

    Donc l'atelier paysan a réalisé en 2011 une récolteuse de plantes médicinales, teint, lavande, etc., qui est tout aussi bien. C'est la même chose en fait, mais elles sont juste un peu différentes. Soit de manière un peu plus, comment dire, alternative. C'est des alternatives pour les produits.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est ça que j'avais posé comme question. Thératech, par exemple, ce n'est pas un spécialiste des outils pour les plantes tectoriales. En fait, il n'y a personne aujourd'hui qui… qui est sur les machines de plantes tinctoriales, vu que c'est pas moins important que les plantes médicinales, etc. et aromatiques.

  • Anne Sylvie Godeau

    en fait on doit adapter les outils oui après on trouve à plus grande échelle des moissonneuses pour les préfleuries les semenciers donc en fait c'est la même chose dans la transformation et au laboratoire on va s'équiper à la fois d'un mélange de matériel de laboratoire de cuisine, de bricolage et donc pour la partie agricole vous cherchez dans les métiers, la machine qui vous correspondrait le mieux et je pense que l'agriculteur qui m'aide cette année m'a dit c'est même pas ça, tu dois avoir la machine qu'il faut exactement pour ta culture donc il faut chercher à se faire fabriquer l'outil ou à fabriquer avec une association l'outil qu'il vous faut pour la plante que vous avez à récolter un maximum d'ergonomie qui t'apprend le temps ouais c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as raison et du coup c'est ça que t'expliquais on revient sur la persiquaire, t'avais dit 4 personnes qui font à la main etc quel est le temps que tu gagnes quand tu t'es mécanisé est-ce que t'as des rapports en disant j'en sais rien non j'ai gagné autant de temps ou ça me permet de faire une pause d'autant de temps avant de transformer, est-ce que tu as des petites notions de ce que ça t'a apporté la mécanisation ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je ne peux pas y répondre de manière complètement réaliste mais je sais que je vais gagner sur la production de la deuxième coupe, c'est-à-dire que je vais finir plus rapidement, donc j'aurai plus vite une deuxième repousse, donc je gagnerai peut-être sur une troisième repousse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc tu augmenteras en fait ta quantité.

  • Anne Sylvie Godeau

    je peux augmenter la quantité produite sur une même parcelle grâce à la mécanisation et ça te rend,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme tu disais,

  • Anne Sylvie Godeau

    c'est moins laborieux aussi quoi oui je reste debout sinon je dois avoir un genou à terre et couper à la serpe donc je rassemble le bouquet de feuilles je coupe à la serpe sous la main et je mets le bouquet de feuilles dans le sac derrière moi je tire le sac puis on les met sur des brouettes et on les envoie dans les bassins pour l'infusion d'accord ok voilà, on manque juste de mains, c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup plus de gens dans les champs précédemment, donc si on prend un livre, le livre de Gustave Eusée qu'on trouve dans la faculté d'agronomie de Jean Blou, ici sur les plantes, sur le lin et les plantes colorantes, et bien dans les champs de Garance, il y avait 45 hommes, 16 femmes, les enfants, donc c'est qu'une question de... main d'oeuvre, donc la mécanisation aussi va faciliter les mouvements retirer de la pénibilité et augmenter mon rythme de récolte et donc mon rythme de production

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais d'accord Oui et donc le livre dont tu parles de Gustave Eusé on le retrouve sur la BNF une bibliothèque en ligne française gratuitement parce que moi j'avais acheté le livre avant de savoir mais voilà je le dis pour les gens qui ne se passent pas à voir comme moi, qu'on l'a disponible gratuitement est-ce que tu veux encore dire un mot sur une récolte particulière je ne sais pas, la rhubarbe on n'en a jamais parlé est-ce que tu peux expliquer ou ce que tu fais sur le safran ou sur le réséda parce que c'est vrai que persiquaire et garance et cosmos ou coreopsis, j'ai de l'info mais sur les autres j'avoue je n'arrive même pas à imaginer comment tu peux récolter un peu plus que tu sais en mode jardinage ou autre

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je vais parler de la rhubarbe, mais le cosmos c'est une astéracée, juste pour le dire. Pour les teinturières qui commencent, la famille des astéracées sont des bonnes candidates pour les couleurs, et il y en a beaucoup. Pour la rhubarbe, c'est au moment de la reproduire, parce que je vais la blesser très fort, donc je vais la sortir de terre. Et il faut creuser, suivre ses racines pour avoir la racine, les morceaux les plus importants le plus longtemps possible. Et donc je vais complètement sortir la plante de terre. Et donc je vais le faire au moment où les yeux commencent à percer pour pouvoir couper autour des yeux et la reproduire. Donc la racine ensuite elle est simplement lavée, tranchée, mise à sécher et... Elle est utilisée par les tenturiers comme source de jaune solide et aussi sur le pied de tenture pour fabriquer des verres. Elle fera de très beaux verres avec les antigos.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu la travailles en fait un peu comme la garance j'ai l'impression, donc la laver la trancher et tu la comment on appelle le fait de les mettre en poudre c'est quoi le mot déjà ?

  • Anne Sylvie Godeau

    le broyage je sais que c'est compliqué quand les éléments sont sont ligneux mais cassants, on peut faire ça avec un robot coupe ou un broyeur de branches si c'est grand et si les racines de fraisier par exemple là c'est ligneux mais il y a une certaine souplesse et la fibre est longue et donc c'est très difficile à déchirer là aussi il faudra essayer de trouver les machines qui correspondent mais en petite quantité un moulin moulinex

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ménager il ne faut pas la faire ok ah d'accord et donc est-ce que tu fais quelque chose des donc tu as dit tu récoltes tu déracines la rhubarbe au moment elle est toute petite donc tu n'as pas de feuilles tu n'as rien à récupérer à valoriser derrière

  • Anne Sylvie Godeau

    Non, au moment où elle est en train de se reproduire. Donc, elle est après plusieurs années, au printemps, lorsqu'elle va sortir les yeux de ses nouvelles tiges vers les feuilles, si vous voulez. À ce moment-là, je vais la retirer de terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et alors, le safran, c'est pareil, c'est un test pour la couleur que tu fais ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Le safran, c'est un compagnon qui le fait pour l'alimentation.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et donc, j'ai peut-être envie de récupérer une partie de la plante pour tester les colorants. Mais c'est vraiment au niveau de la recherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Bon alors, du coup, on a parlé quand même de plein de choses. On a parlé de l'agriculture. J'avais vraiment envie de savoir aussi si... En Belgique, pareil, ça se développe les surfaces de culture de plantes tectoriales ou c'est plus en France où tu vois que ça bouge ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Ici, on a une filière chanvre textile, plutôt une filière liée au textile qui se développe. Il y a Valbiome aussi qui... un peu comme le critorticole promeut l'accompagnement des PME pour l'extraction végétale d'accord donc ça c'est intéressant t'en connais pas d'autres ? non j'en connais pas d'autres pour moi mes collègues sont le champ des couleurs puis il y a des entreprises en Italie, en Allemagne sûrement en Angleterre je connais pas bien qu'est-ce que j'allais dire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'aimerais bien passer sur la partie transmission donc tu parlais que t'accueillais beaucoup de gens qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es comme tu disais au début de ton projet tu étais focalisée production là tu t'orientes j'ai l'impression vers aussi beaucoup de transmission, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors il y a différentes transmissions de plus en plus je vais vers la peinture, donc j'ai appris à fabriquer les liens d'aquarelle là aussi il y a une collaboration, donc la gamme d'aquarelle l'UTA, elle est broyée par Isabelle Rouleuf, après la Leu, qui est fabricante d'huile et d'aquarelle sous le nom d'Isaro donc ça c'est important de souligner encore mais c'est toutes les collaborations qui sont nécessaires au développement de l'entreprise donc on travaille pas tout seul et je trouve que déjà c'était assez osé de vouloir faire, de la plante depuis la plantation jusqu'au pigment, l'agriculture, la transformation, la vente, etc. Et donc, je vais progressivement vers les peintres. Donc, j'ai une partie de transmission qui est destinée à comment on fabrique une laque, comment on fabrique un lien d'aquarelle, comment on broie les éléments entre eux, quels sont les équilibres. comment les couleurs réagissent entre elles, on peut parler un petit peu des mélanges, on peut parler des différents liens dans lesquels elles pourraient être intégrées. Donc progressivement, je vais vers le peintre. Sur le terrain, j'accueille les étudiants agronomes et les étudiants aux arts, soit de filière artistique ou textile, plus pour la dimension de la transformation, de la fabrication. Je réponds parfois... des demandes très précises. Je dois teindre du lin et du coton pour ma collection. Est-ce que vous pouvez me donner une introduction ? Dernièrement, c'était les bio-ingénieurs ici de l'UCL qui vont teindre de la soie à Madagascar. Donc, c'est accompagner des petits groupes d'étudiants sur des questions précises. Et alors, je me remets à étudier un petit peu parce que je ne suis pas teinturière. Et je leur donne des intros. Ah, génial. Rien de confirmé. Là, ils peuvent aller... tu vas aller voir Michel en stage en Bretagne s'ils veulent confirmer mais pour faire une introduction oui je peux le faire et je le fais volontiers et c'est même très important pour moi parce que j'ai beaucoup de joie à fabriquer les couleurs mais je n'aurais pas je serais pas épanouie si je ne faisais que ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ouais t'aimes bien transmettre et échanger sur des projets nouveaux ouais d'accord ok c'est top on a parlé du coup transmission j'aimerais te parler là avant qu'on ne se quitte de la partie inspiration est-ce que tu veux citer pour toi des personnes qui sont inspirantes ça peut être dans tes collaborations ou autres des gens qui t'ont bah voilà qui t'ont inspiré qui

  • Anne Sylvie Godeau

    continuent à t'inspirer je vais premièrement remercier ma famille parce que c'est grâce à eux aussi que je peux tenir le coup je dirais au niveau de la vie morale et aussi d'un soutien financier pour le développement de départ de mon projet donc c'est important de s'entourer donc merci infiniment à mes parents je remercierai Michel Garcia aussi parce que c'est lui qui a fait naître en moi et je pense en nous parce que je pense qu'on est nombreux ici en Belgique à avoir été soutenus au niveau de nos projets artistiques et professionnels par Michel Garcia encore aussi merci je suis fière de revendre les couleurs par le billet de Kramer en Allemagne Kramer Pigments et Jackson Art Supplies donc ça ce sont des personnes des entreprises inspirantes parce qu'elles ont foi de mettre en valeur des projets, peu importe leur taille d'aller chercher justement des artisans pour leur spécificité et pour leur force, pour leur originalité. Donc, c'est grâce à ces deux entreprises que j'existe aujourd'hui, que mon entreprise existe, qu'elle a une image reconnue mondialement, qu'elle continue à pouvoir commercialiser au-delà de la Belgique. Voilà, ça, c'est les personnes qui m'ont inspirée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors si tu étais une plante tanctoriale, laquelle tu serais et pourquoi ?

  • Anne Sylvie Godeau

    aussi la persicare je serais persicaria tanctoria parce que je l'ai sous les yeux la moitié de l'année depuis longtemps et que j'aime son odeur j'aime vraiment rentrer dans l'espace pendant la transformation et sentir les différentes phases de transformation tant que les regarder et un peu bon pied bon oeil et le tient il faut volonté, persévérance et beaucoup d'amour avoir envie de se produire de couleur même si ça fait quand on dit je suis fabricante de couleur il y a un espèce de wow comme ça c'est la classe c'est la classe et en même temps je prie pour que les gens soient considérés à la valeur des efforts de leur travail oui, de leur travail

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on l'a vu avec du coup Livaden en Bretagne je ne sais pas si tu connais mais qui est pas loin et c'est elle qui m'a parlé de, tu l'as cité tout à l'heure Belly, Guitblou je ne sais plus quoi, c'est elle qui m'en a parlé donc je l'ai contacté mais donc il y aurait il n'est que anglophone donc il faut qu'on change un peu le podcast si on veut interviewer d'autres personnes mais donc il y a Livaden qu'on a eu en Bretagne et on a eu forcément le chant des couleurs et en fait oui ce qui transpire c'est cette dans ces échanges, c'est vraiment le labeur, c'est vraiment un énorme boulot. Et comme tu dis, il faut qu'il soit dit et reconnu. Donc, tu as bien raison de le souligner. Je voulais te poser deux dernières questions. Est-ce que tu as des bouquins que tu aimerais recommander aux gens qui nous suivent ? Et la dernière question, ce sera à qui tu souhaites passer le micro.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, oui, infiniment merci à Mme Gardon pour son travail. C'est le premier livre que j'ai reçu, j'avais 25 ans. et puis j'aime beaucoup le guide de Marie Markeps j'ouvre la première page pour les étudiants pour leur montrer les familles de colorants, les composés caractéristiques, les plantes dans lesquelles on les retrouve, je le trouve très clair et un bel outil pédagogique et alors j'utilise le livre c'est Karine Delonnet Delft c'est aussi Cécilia Aguirre qui l'a cité également pour la teinture donc quand j'ai des demandes de coups de main pour la teinture c'est un livre qui est très bien fait au niveau de la préparation des mordantages de différentes fibres elle donne toutes ses recettes et donc il est clair il est très clair et il est très fourni alors j'aime aussi le dernier que je donnerais c'est Natural Colorance c'est Publication, c'est un livre anglais qu'on trouve chez Kramer en ligne qui parle plus des lacs pour les personnes qui seraient plus intéressées aux pigments qui parle à la fois de la teinture mais des pigments et puis du contexte historique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Nickel, je vais aller regarder ça parce que je n'en ai pas entendu parler de celui-là Est-ce que tu as quelqu'un en tête à qui tu souhaiterais passer le micro pour continuer l'exploration de la couleur végétale à qui tu penses ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors j'ai envie de passer le micro aux jeunes. J'ai des stagiaires récemment dont je connais le travail qui est déjà, je trouve, très mature et très professionnel. Du coup, j'ai envie de passer le micro à Zélisa Gau, qui est sérigraphe. Donc, eux, ils ont la vingtaine. C'est chouette de les entendre. Donc là, un projet de sérigraphie en couleur végétale, pleine de créativité. Je passerai le micro aussi à... Valentin Merland-Suisse, francophone, qui est plasticien, qui utilise la couleur végétale pour des formats assez grands en sérigraphie, donc qui se sont formés au pigment. je passerai le micro à Nina Eld qui est en formation qui a terminé une formation agricole française qui est stagiaire et qui travaille avec moi cette année pour la production d'indigo, qui aimerait devenir productrice d'indigo ah génial donc ça c'est gai aussi peut-être d'entendre des espoirs aujourd'hui et puis en Belgique il y a mes collègues Dorothée de Dorothée Lafay qui est teinturière elle est fabricante de fleurs en soie d'accord fleurs en parure et chapeau et puis la teinturière passionnée par l'indigo gantoise puis les Etats-Unis alors là je vais te les transmettre par écrit peut-être qu'on peut les mettre en lien parce que je n'ai pas tous leur nom par coeur mais il y a une américaine particulièrement j'arrive pas à retrouver le nom qui elle a fait énormément pour le réseau sur Facebook elle a créé un groupe sur l'indigo qui fédère beaucoup de monde et qui échange beaucoup de données sur les pratiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Super. Moi, tout ça, tu peux me l'envoyer. Je mettrai dans le descriptif de ton épisode. Est-ce que tu as quelque chose dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Parce que des fois, comme on part dans nos passions, on dévie un petit peu. Est-ce qu'il y a un sujet dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Ou un mot de la fin avant qu'on ne se quitte ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je pensais... Je pense que valoriser des approches multidisciplinaires, simplement, je pense que tout le monde est le bienvenu dans ces disciplines. Je trouve que c'est... la transversalité créer plus de liens entre les acteurs que ce soit les teinturiers, les producteurs etc, ça c'est mon souhait je voulais te dire aussi merci Pauline parce que c'est une belle initiative que de nous mettre en lien je pense que c'est, en voilà une qui concrétise cette possibilité parce que pouvoir écouter ses collègues en France moi ça me fait vraiment plaisir et aussi je suis contente d'y participer parce que je pourrais avec joie sans doute rencontrer les gens plus tard et puis avoir des échanges avec un petit peu de connaissance du récit de chacun aujourd'hui, de savoir ce qu'on est devenu comment ça se développe et donc si on peut planter la surface de la Belgique en plan territorial je soutiens madame de la Sayette pour le dire Pour moi, c'est possible. Il y a un avenir. Il est à développer. Il n'y a pas de frein.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tout est possible c'est ça et c'est en train de commencer c'est en train d'exploser moi j'ai l'impression et ça commence exactement ouais bon bah c'est un super mot de la fin je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert a-r-t-e-c-o-v-e-r-t pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix merci C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Anne-Sylvie Godeau

    00:00

  • Le parcours d'Anne-Sylvie et sa découverte des couleurs végétales

    00:43

  • Formation en agriculture biologique et création de l'UTA

    02:06

  • Les variétés de plantes cultivées et leurs applications

    04:52

  • L'importance de la transmission et des collaborations

    06:36

  • L'évolution et l'intérêt croissant pour les couleurs végétales

    16:09

  • Les défis de la mécanisation dans la culture des plantes tinctoriales

    22:04

  • Les méthodes de transformation des pigments et conservation

    36:41

  • Inspiration et recommandations de livres

    50:17

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour la couleur végétale

    55:02

Share

Embed

You may also like

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Anne-Sylvie Godeau, la fondatrice de l'entreprise Luthea, pionnière dans la production de couleurs végétales. Passionnée par l'art et la nature, Anne-Sylvie nous raconte son parcours fascinant, marqué par une transition inspirante des études en art contemporain à la découverte des plantes tinctoriales. Cette rencontre a non seulement transformé sa vie, mais également celle de nombreux artisans et artistes qui s’intéressent à la teinture végétale.


Au fil de la conversation, Anne-Sylvie partage les coulisses de sa formation en agriculture biologique et de la création de son entreprise, l'UTA, qui se consacre à la culture et à la transformation de plantes pour la teinture. Elle nous fait découvrir des variétés de plantes fascinantes, telles que la persicaria, qui permet d'obtenir un indigo éclatant, et le cosmos, qui offre des nuances orangées vibrantes. Ces plantes, véritables trésors de la nature, sont au cœur de l'art de la coloration capillaire végétale et des colorants biosourcés.


Anne-Sylvie évoque également l'importance de la transmission des savoirs entre producteurs, teinturiers et artistes, soulignant ainsi la nécessité d'une collaboration harmonieuse dans le monde de la teinture. Ce partage d'expériences est essentiel pour faire perdurer les techniques ancestrales et pour encourager l'utilisation de colorants végétaux dans l'artisanat contemporain.


Dans un monde où la durabilité et l'écologie prennent de plus en plus de place, cet épisode met en lumière l'essor des couleurs végétales et leur intégration dans les pratiques artistiques. Les pigments végétaux, issus de notre environnement, nous rappellent l'importance de respecter et de préserver notre planète. Comme le dit Anne-Sylvie : "Les couleurs de plantes ne sont pas seulement une question d'esthétique, mais aussi un choix engagé vers un avenir plus respectueux de notre Terre."


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous plongera dans l'univers des plantes tinctoriales et de la teinture végétale. Découvrez comment ces pratiques peuvent transformer non seulement vos créations artistiques, mais aussi votre rapport à la nature. Pour en savoir plus sur l'agriculture tinctoriale et les bienfaits des fibres naturelles, restez à l'écoute !


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1 📩pauline.artecovert@gmail.com 

Linked in : 

👨‍👩‍👧‍👧 GROUPE DE LA COULEUR VEGETALE (Rejoignez nous c'est gratuit et intéressant) 

👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Anne Sylvie Godeau

    Mon but ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Anne Sylvie Godeau

    on écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Anne-Sylvie Godeau de l'entreprise Luthea. Bonjour Anne-Sylvie.

  • Anne Sylvie Godeau

    Bonjour Pauline, enchantée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de t'avoir parce que ça fait un moment qu'on cherche à enregistrer toutes les deux. Est-ce que toi tu peux te présenter, nous raconter ton parcours et qu'on arrive à parler de Luthea, ton entreprise ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, bien sûr. Mais mon parcours, on va dire scolaire en quelques mots, c'est... Moi, j'ai une licence en sculpture, installation et performance à l'ERG, en art contemporain. Et ensuite, j'ai fait un poste universitaire d'une année en Espagne, à Salamanc, toujours dans les matières artistiques, avec un petit peu d'art précolombien et d'opéra et théâtre musical. Et puis, j'ai les matières pédagogiques. un CAP, un CAPAS pour l'enseignement en secondaire et en supérieur. Donc j'ai enseigné l'art plastique pendant quelques années, à la fois trois ans auprès de personnes handicapées mentales dans une ASBL, et puis en secondaire et en supérieur pour les futurs instituts maternels. Donc là, cette dernière poste, c'est une trentaine d'années. J'ai la perte d'un emploi à un moment donné dans mon parcours. Et donc, j'ai rencontré les couleurs végétales quand j'avais 25 ans. en Belgique, en formation avec Michel Garcia, qui venait nous dispenser des formations de teinture textile, de la couleur sous tous ses aspects, à Bruxelles et au sud de Liège, à Chauveron. Et donc, c'est par attrait, en fait, par passion, quelque part, parce qu'à partir du moment où j'ai découvert les couleurs végétales, j'avais tout mon univers qui s'ouvrait, tant au niveau des promenades que le jardin. la partie agricole parce que moi j'ai grandi à la campagne qui devenait quelque part un terrain de possible. Expérimenter les matières premières, la teinture, rencontrer d'autres personnes ressources ici en Belgique. Petit à petit, j'ai fait mon chemin professionnel en gardant la couleur végétale à mes côtés, aussi dans les transmissions, que ce soit avec les personnes adultes porteuses de handicap ou dans les classes de futurs instituts. Donc à la fin de ce contrat en tant que professeure à l'école supérieure, j'ai d'abord vécu un peu une injustice et puis je me suis assez vite retournée et j'ai décidé de reprendre une formation en agriculture biologique qui se dispense ici en Belgique au CRAB à Jodogne, qui permet d'avoir, c'est une approche intensive avec énormément de visites de fermes qui se réalisent en deux ans. première approche théorique, des stages pratiques et puis la gestion, pour former des personnes qui sont capables de mener à bien une petite ferme en polyculture, élevage, ou de la production maraîcheur, ou de la production de fruits, etc. Donc, génial, le type de formation qu'on peut prendre en cours de parcours à 30 ans pour pouvoir développer un métier de son choix. Donc, j'ai été acceptée. dans cette formation agricole avec la finalité de production de couleurs, pigments pour les beaux-arts. donc je l'ai orienté mes stages pratiques dans des métiers horticoles autant à la ville de Namur que chez des indépendants ça c'est un petit peu pour le parcours donc tu savais déjà jusqu'à 30 ans tu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    savais déjà bien clairement que tu allais faire une ferme sur la couleur végétale même en démarrant au début de tes deux ans de formation c'était déjà super clair oui ils ont accepté mon postulat parce qu'il y avait des examens d'entrée

  • Anne Sylvie Godeau

    avec la couleur végétale. Donc, ils ont quelque part un pourcentage de personnes qui peuvent faire des fermes pédagogiques, des projets un peu différents que l'alimentation et les pâtes. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, suite à ça, suite à tes deux ans de formation en agriculture bio, c'est à partir de ce moment-là que tu as lancé l'UTA ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, l'UTA. Donc là, à ce moment-là, j'ai 30 ans, mais moi, je rêve l'UTA depuis mes 27 ans. Je crois que je rêve l'UTA autour d'une pizza avec Michel Garcé à l'Horice, en recherchant les familles de colorants qui pourraient être les plus résistants à la lumière, en recherchant un nom d'entreprise. Donc je pense que je réalise, en fait, je suis vraiment prête à ce moment-là pour développer... un modèle entrepreneurial qui se développe autour de la culture du recyclage, du glanage, de l'achat de matières premières vers la transformation d'une gamme de couleurs, pigments pour les beaux-arts.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup juste une petite question quand tu dis toi t'es vraiment tournée beaux-arts c'est-à-dire que tu n'as pas tu ne fabriques pas de pigments etc.

  • Anne Sylvie Godeau

    pour d'autres secteurs d'activité non il y a plusieurs secteurs d'activité parce que je suis en production d'indigo aussi depuis 2014 sur 20 arbres ce qui représente déjà plus de 2,5 tonnes à transformer, donc une production de 20 à 24 kilos, je crois exactement, en première année. J'ai poursuivi cette production depuis lors, je crois que j'ai 7 ans d'année de production d'indigo, il y a eu quelques pauses. Donc les domaines sont également la teinture, les cosmétiques et les beaux-arts, donc les artisans, les industriels et le particulier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et donc est-ce que tu peux nous expliquer donc l'UTA où c'est basé exactement quand tu l'as créé qui travaille avec toi les débouchés tu viens d'en parler un petit peu mais pareil nous raconter comment ça fonctionne si ça se vend en ligne en magasin nous expliquer un petit peu ton entreprise que tu as rêvé depuis tes 27 ans oui

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors l'UTA est née commercialement en 2015 via une couvreuse d'entreprise qui s'appelle CREA Job. Donc le parcours était de reprendre des études en agriculture bio, donc être capable de gérer une surface moyennement grande, parce que 25 quarts c'est déjà, tout en étant petite au regard de l'agriculture industrielle, gérer correctement 25 quarts c'est déjà une très bonne expérience pour pouvoir passer à 50 quarts ou à l'hectare. Les premières trois années ont été très concentrées sur la mise en œuvre des productions agricoles ou horticoles, donc la fleur ou les plantes de persiquaires, pouvoir conditionner correctement et transformer, arriver à faire des lacs correctement. Je n'ai pas tout de suite transmis à travers l'UTA. Mon modèle n'était pas un modèle... dédié au workshop et à la transmission, mais bien à la production. La gamme de couleurs s'étend sur 15 matières, dont la cochenille, des couleurs en pigment, parce que le corps de métier, c'est la fabrication des lacs végétales et l'indigo, et un développement d'une gamme d'aquarelles en tubes de 9 ml, qui a été premièrement commercialisée avant les pigments. Au début, l'entreprise est basée en Belgique. J'ai eu trois lieux de production à Néthènes, à côté du jardin de graines de vie, chez un propriétaire terrien pour les parcelles à indigo. J'ai eu la chance de vivre en habitat groupé à la ferme du Bois-Saint-Servais où j'avais mon premier atelier qui était une ancienne fromagerie qui permettait d'écouler, d'avoir l'épuration de l'eau et une surface de 60 mètres carrés pour pouvoir produire l'indigo facilement. donc au début je transportais les feuilles vers l'atelier de transformation ensuite j'ai eu un déménagement dans le condrom et qui a été rapidement il a été difficile pour les questions d'épuration justement où là le champ était à côté de l'atelier mais l'habitat n'était pas à côté de l'atelier et donc j'ai pu re-réfléchir mon modèle et revenir en Brabant-Wallon donc je suis au sud de Bruxelles aujourd'hui à la ferme du Bois Saint-Servais qui est une fondation qui s'appelle l'Arbre qui Pousse qui est un tiers-lieu, qui héberge plusieurs entrepreneurs et des habitants. On se situe dans la ville d'Otini-Louvain-la-Neuve. Donc, l'université est vraiment toute proche de nous. On est très proche de Bruxelles et très proche d'une gare. Donc, c'est vraiment un lieu idéal pour la transmission et au niveau commercial aussi, mais surtout pour la transmission. Aujourd'hui, la parcelle de culture s'augmente, si vous voulez, d'un atelier d'extraction sous serre. Et donc, j'ai l'eau, l'électricité juste à côté.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, génial.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je pense que c'est chouette. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est super pratique. alors du coup on a vu donc le lieu la date de création est-ce que tu travailles tout ça toute seule ou tu as des aides des gens soit des aides ponctuelles soit quelqu'un qui est avec toi des alternants des stagiaires je ne sais pas mais

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, j'ai créé l'entreprise seule, évidemment en lien avec les couveuses entreprises, avec tous les organismes qui nous permettent de développer l'entrepreneuriat, donc avec beaucoup de soutien. Et aujourd'hui, les premières années, j'ai fait des appels à bénévoles qui sont arrivés progressivement en année 2, en année 3, les premiers étudiants. Donc, je n'ai jamais travaillé seule. Donc là, j'ai toujours un immense merci. à transmettre parce que si j'ai fait 25 sessions d'extraction en année 1, il y avait toujours une personne à mes côtés pour couper les feuilles, au moins. Donc, ce n'est pas pour la fabrication de l'indigo, c'est à partir de 20 heures, c'est difficilement réalisable tout seul. donc il y a des coups de main il y a des pulses parfois à donner la plantation, le désherbage aujourd'hui certaines les sorties de bassins chez moi ne sont pas encore facilitées donc les feuilles doivent être encore fourchées pour être transportées donc il y a toujours des postes qui peuvent être améliorés avec un petit tracteur avec un chargeur mais cette année pour l'UTA c'est la récolte qui est mécanisée avec une petite récolteuse chez Terratec donc 25 quarts ça représente 20 000 mottes, 10 000 trous exactement, on en a mis 2 par espace. Donc on peut facilement la désherber à la main, éventuellement faire venir un petit tracteur horticole pour des aspects de binage. mais les récoltes ont toujours été réalisées à la main jusqu'à cette année. Donc, je serais ravie de vous donner des informations l'année prochaine par rapport à ça. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    carrément. Et alors, du coup, tu rentres direct dans la grille, donc on y va. Quelles sont les variétés que tu as choisies ? Donc, tu as parlé de la persil qui est à Indigo. Est-ce que tu peux nous parler déjà de toutes les variétés que tu travailles ? Et puis après, on va zoomer parce que tu parles déjà d'outils, de mécanisation. Et ça, ça m'intéresse vachement parce que dans les gens que j'ai reçus qui sont… Je ne sais pas si on dit agriculteur ou cultivateur. Je ne sais pas le nom avec lequel vous préférez être dédigné. Mais je sais qu'il y a une difficulté sur la mécanisation. Donc, j'ai hâte d'avoir ton avis. Mais si on peut savoir déjà toutes les variétés que tu as, toi, sur ton exploitation.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je cultive Persicaria tantorea pour l'indico. Le Cosmos sulfurius pour un orange. j'ai en culture aussi mais en marge Isatis Tinctoria pour reproduire la semence pour avoir un peu de bleu pour la pédagogie j'ai un test de Gaud cette année donc Reseda Luteola et on met une petite parcelle en test de safran d'accord et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça te fait du bleu ça te fait du orange,

  • Anne Sylvie Godeau

    ça te fait du jaune oui le jaune je l'achète aussi donc la goutte je l'achète volontiers à la ferme des lilaires d'accord oui alors les partenariats on peut vraiment faire un plan juste sur les partenariats ensuite mais du coup il y a quelques cultures de plantes comme ça les plus importantes c'est le cosmos et persicaria et les autres j'aime la rhubarbe aussi parce qu'elle donnera du très beau jaune donc j'ai quelques plantes en culture comme ça pour le métier pour le plaisir en plus des productions qui sont bonnes pas lié directement à l'année je vais glaner le solidage canadien en gomme près de l'abbaye d'Orval je vais glaner ou j'achète chez des herboristes en Belgique la reine des prés aussi en gomme zone humide prairie humide toutes deux vont donner des jaunes Donc un solidage canadien un colorant assez résistant qui donne un jaune un tout petit peu doré qui est très joli La reine des prés sera un jaune plus pâle qui me servira de base pour former les verts dans la gamme d'acquarelles. Ensuite il y a les collaborations de recyclage de résidus agricoles, donc les feuilles de fraisiers chez les producteurs de fraises ici en Belgique. J'ai d'abord travaillé la racine mais je rencontrais beaucoup de problèmes de broyage J'ai finalement opté pour les feuilles et j'ai rencontré les mêmes familles de colorants qui sont dans des quantités différentes. Il faut plus de feuilles, c'est tout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et le thym après distillation, c'est une collaboration avec Michel Garcia qui a développé un range de thym auprès des producteurs de thym dans le sud de la France ou au Portugal. Donc c'est à partir de leurs déchets qu'on peut encore faire une très belle laque orangée. ensuite il y a les plantes achetées donc j'achète de la garance j'ai la chance d'avoir un petit peu de sources iraniennes donc je ne connais pas les cultivateurs exactement, j'en ai acheté au Maroc je peux en acheter en France également au champ des couleurs. Cécilia Aguirre en fait un petit peu aussi à la ferme d'Elida. Donc, il y a des petites productions qui se développent. Il y en a d'autres. Je pense à Bulle la Courte qui est en train de mettre en production aussi près de l'Oris, la Garence. Donc, il y a des gens qui recommencent à cultiver la Garence. C'est très positif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Qu'est-ce que toi, tu as perçu depuis ton installation, depuis que ton projet à toi s'est dessiné de travailler la couleur végétale ? Qu'est-ce que tu as vu ? de plus en plus de gens s'y intéressaient, de plus en plus d'agriculteurs y retournaient. Qu'est-ce que tu constates, toi, depuis les années où tu as commencé à démarrer ton projet ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors il y a une vague très positive en fait, je trouve assez joyeuse, qui se développe dans le monde entier. Parce que c'est aux Etats-Unis, c'est au Canada, c'est en Asie. Je vois de plus en plus de jeunes artistes plasticiens qui prennent le médium de la couleur, que ce soit les couleurs d'origine minérale ou végétale. pour vraiment développer leur travail artistique, parfois in situ. je pense à Pigment Hunters et Scott Sutton aux Etats-Unis. C'est des personnes qui vont carrément acheter des parcelles, vivre à l'intérieur d'un territoire, y découvrir quels sont les pigments qui les environnent et faire un travail artistique et se mettre au service de leur communauté. Je trouve que c'est vraiment admirable. Et alors au niveau artisanat, il y a aussi un développement dans les couleurs Beaux-Arts. Il y a beaucoup de personnes qui commencent à broyer leurs couleurs, à formuler des petites palettes. qu'elle soit vraiment avec des finesses professionnelles ou beaucoup plus roots, beaucoup plus dans des coquillages, beaucoup plus artisanales. Mais il y a... alors peut-être que je ne pouvais pas l'observer je crois que j'ai Instagram depuis mes 32 ans donc ça faisait 3 ans que ma voisine me disait mais Annecy, tant que tu t'y mettes et du coup je pense que le fait les réseaux sociaux augmentent notre visibilité et par sujet donc je suis aussi baignée dans le sujet qui m'intéresse donc je vois les personnes mais je pense qu'il y a vraiment une croissance Merci de l'intérêt pour la beauté des couleurs végétales, pour la nature, en fait, tout simplement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Ça, c'est des bonnes nouvelles parce que c'est vrai que, moi, ça fait quelques mois que je creuse le sujet et j'ai l'impression de découvrir plein de gens, mais j'aime bien que les gens fassent un retour d'expérience sur, ben voilà, toi, tu as plus d'années dans le sujet et si toi aussi, tu vois que ça grandit et qu'il y a plus d'intérêt, c'est plaisant. Alors, du coup, on est parti sur plein de sujets. Donc, on a vu les variétés que tu cultives. dans les déchets que tu récupères donc tu as parlé feuilles de fraisier les teints après distillation est-ce que tu as d'autres déchets alimentaires ou autres que tu travailles ou des choses que tu as entendues je

  • Anne Sylvie Godeau

    travaille un peu avec l'avocat pour une noyau d'avocat je suis en recherche je n'ai pas sorti de couleurs dans la gamme par rapport à ça mais ce sont de bonnes sources aussi pour des couleurs roses-orangers, pour des tannins. Donc il y a tout ce qui est plantes à tannins, évidemment. On peut trouver dans les fruitiers, les haies, les tailles de haies, des ressources de tannins nombreuses, qui peuvent être de très bonnes matières premières pour la teinture. Donc je pense que le recyclage a une place... aussi grandissante en fait autant pour nous que pour l'industrie et je voulais citer dans la production je travaille aussi avec le campèche donc là j'ai moins de ressources si je peux peut-être juste citer Color Bocase pardon de Henri en Guadeloupe qui avait qui est producteur d'indigo aussi Phytobocase mais il avait ouvert Color Bocase pour les couleurs

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc je n'ai pas énormément de nouvelles mais j'aimerais avoir des nouvelles pour savoir si je peux lui acheter du camp de pêche alors on va le recevoir et oui dans notre interview de préparation il parlait du bois de camp de pêche français et de l'indigo français très bien très

  • Anne Sylvie Godeau

    bien donc là très bel indigo fabriqué par Henri en Guadeloupe donc Henri est pharmacien et passionné de botanique et donc son produit bleu est assez extraordinaire merci en pureté, en qualité. je voulais aussi citer la cochnie des canaries donc de Cana Turex parce que là il y a vraiment un très beau travail qui est réalisé par les collègues aussi espagnoles, donc de reproduire des espaces cultivés pour élever la cochenille. Donc, ils ont réussi à avoir des labels européens pour leur qualité environnementale et récemment un label bio pour la cochenille. C'est vraiment super. Donc, s'il faut aller chercher les cochenilles, achetez-les chez Canaturex. C'est une initiative aussi très petite. En fait, je voudrais aujourd'hui faire la part belle aux petites initiatives. non en critique des plus importantes, des centres de recherche, etc. Mais je trouve qu'en fait, toute petite échelle, on peut faire de très grands pas pour le développement de la couleur aujourd'hui. Et c'est au niveau mondial. Donc je n'ai de cesse que d'avoir envie d'encourager la transmission, même à des étudiants qui viennent seuls, qui ont envie de développer un projet sur 10, sur 15 arts, sur 20 arts. Parce que le nombre fera la force. C'est ça. et aussi encourager à plus de... Je suis désolée, je développe, mais...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, t'inquiète.

  • Anne Sylvie Godeau

    ...de transversalité, parce que il y a... Je suis très heureuse d'avoir écouté Madame de la Sayette du Cri Torticole, mais j'ai vraiment envie de les encourager à communiquer avec les petits producteurs qui sont présents en France et d'outre France, parce que moi, je suis belge. de les valoriser dans les colloques aussi, de partager de l'information, parce que je pense qu'on arrive à une époque où le protectionnisme fera autant de tort que le lobbyisme, je pense, et que si on veut sauver des filières qui sont encore très fragiles, ou en tout cas les développer, il faut partager. Donc ça, c'est ce que j'ai envie de vous dire.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu vois moi le podcast à la base il était teinture végétale parce que c'est par là que je suis rentrée, moi je suis rentrée par les plantes j'ai découvert la teinture végétale avec Michel Garcia et avec d'autres que j'ai interviewé et au fur et à mesure je me suis dit en fait il y a plein d'autres applications de la couleur végétale donc on ouvre le podcast à la coloration capillaire, on a reçu Élodie Carpentier pour le rouge français sur les cosmétiques on voit qu'il y a plein d'autres applications dans la peinture et en fait moi ce qui me surprend c'est qu'il y a peu de transversalité dans les autres domaines. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mutualisation, par exemple des achats à l'étranger, ou des mises en culture, ou du relationnel. Et en fait, je me dis, il n'y a personne qui se parle, c'est mon impression, il n'y a peut-être personne qui se parle entre des gens qui travaillent la coloration capillaire et les gens qui font la teinture. Et ça, ça me surprend. Et les seuls à qui je pense comme intermédiaire, c'est vous. les fabricants de pigments et de colorants, donc toi en Belgique, greening, couleurs de plantes, etc. Et je me dis, est-ce qu'il y a un moment où on met ces gens ensemble en se disant, on peut peut-être monter des projets ensemble ou se mettre en réseau ? Je ne sais pas si ça se fait, en tout cas, c'est une question que j'ai, moi.

  • Anne Sylvie Godeau

    alors ça se on se rencontre on se rencontre sur des salons etc mais je pense que moi j'ai rencontré Greening j'avais j'étais au tout début de mon projet donc il y a du soutien il y a de l'encouragement peut-être qu'aujourd'hui il est temps de recréer des moments de rencontre là où les jeunes projets se sont un peu plus professionnalisés peut-être moi je pense qu'il est important de valoriser un prix en tout cas je pense à l'Indigo c'est un prix mais je trouve qu'on devrait avoir un prix européen, peut-être pas un label bio mais en tout cas d'avoir des réunions pour pouvoir parler de c'est quoi les coûts de production à 25-50 ar. Donc déjà sur un hectare, le champ des couleurs est capable de faire une petite centaine de kilos. Moi, je vais en faire 40 si j'y arrive cette année. Mais c'est déjà très laborieux. C'est des échelles de 3 000 litres d'eau, c'est 60 000 litres d'eau sur l'année, c'est de mise en place de recyclage de ces eaux pour pallier aux problèmes de sécheresse à venir. donc en fait même à petite échelle sur le terrain on répond à des problèmes qui peuvent se répéter à des échelles supérieures et donc je pense que ce serait vraiment intéressant qu'on puisse discuter et des problématiques de culture des problématiques environnementales et aussi de valoriser un prix parce qu'il y a plusieurs prix il y a des prix pour les artisans, il y a des prix pour les cosmétiques, il y a des prix pour les beaux-arts il y a des qualités qui diffèrent il y a des indigos, les indigos diffèrent même en fonction d'une même plante on devrait pouvoir en fait se réunir et parler de tout ça et avoir peut-être à un moment donné trancher sur une sur une échelle quoi un indigo européen ça représente autant de coûts de production, ça peut être vendu entre ça et ça et surtout pas avoir peur de la compétence mais parce que plus on sera, il y a un marché pour l'indigo. Donc, plus on sera d'accord sur la valeur de notre produit et ce qu'il faut mettre en place pour le réaliser, plus on sera fort par rapport à un marché. Donc moi, je crois. En tout cas, j'accueille les stagiaires. Je répète, je suis belge, mais j'accueille les stagiaires français des PAM, les stagiaires français des écoles d'art ou ceux des écoles belges ou italiennes ou suédoises. Je les accueille tous. Tu es européenne, toi. Oui, évidemment, je me sens européenne. En Belgique, on est un pays très jeune, donc on a une culture aussi très ouverte, évidemment, au carrefour. très ouverte sur l'extérieur tout en étant fière d'être wallon en étant fière d'être flamand mais j'ai envie de collaborer moi ce qui m'embarquait de pouvoir ces 15-20 prochaines années voyager et aller voir les projets aux Etats-Unis, aller voir les projets en France et avoir du plaisir à échanger avec mes collègues. Donc, les 15 prochaines années, moi, je rêve d'aller visiter les entreprises voisines, en fait, de créer des collaborations et de voir les projets se développer. Mais aussi d'aller voir plus loin, d'aller voir aux États-Unis, au Canada, ce qui se passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord donc ça en fait on est comment dire c'est incroyable parce qu'on partage les mêmes choses tout le monde partage ce souhait de collaborer etc est-ce que tu peux nous parler justement point de vue vraiment sur la parcelle le travail concret que tu fais tous les jours donc tu as parlé de si je ne dis pas de bêtises Terratech qui te fournit ta partie on va dire mécanisée est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment tu comment toi tu travailles mécanisé, est-ce que ça t'apporte quand même en gain de temps, parce que je suppose que tu y es passé pour des raisons de pénibilité au travail et de gain de temps, est-ce que ça tu peux nous en parler un petit peu, comment ça s'est mûri, est-ce que ça existe pour tout le monde, ou c'est des outils que tu as dû, on va dire, réinterpréter pour la culture de plantes tectoriales ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je vais commencer au début, pour les parcelles de persicaires, donc il y a des saisonnalités. Il y a plein de plantes qu'on peut cultiver ou récolter en été, sécher, broyer et transformer plus en hiver. Ici, les parcelles de culture d'indigo, la saison commence en Belgique fin mai avec la plantation. Au préalable, je ne fais pas mes plants parce qu'il faudrait trop d'espace de serre pour moi. Les semences peuvent venir de différentes sources. J'ai beaucoup travaillé avec les semences de CNP-MAI pendant les premières années de Mille à Forêt. J'en ai également reçu de Michel Garcia quand j'avais certains soucis, il m'en a envoyé, donc ça pouvait être aussi... à l'ORIS, le conservatoire, le jardin des plantes panctoriales. Et puis, je travaille depuis quelques temps avec Bailey Quick Blue à Guernesey, qui est une entreprise anglaise qui fait de l'indigo, vend des plantes et vend des semences, qui est très très sympathique. et à des bonnes semences. Et j'en ai reçu de Roland Ricketts, envoyé via des collègues aux Etats-Unis. J'en ai reçu d'Aboubakar Fofana, l'année d'Azhar, que je remercie également, une autre variété. Donc, il faut un peu chercher les variétés qu'on souhaite. Il y a un conservatoire à Londres, sur l'indigo. Voilà, passez commande, surtout dès septembre, novembre, pour avoir vos semences début de l'année suivante. Ne pas attendre le mois de février pour chercher à avoir de la semence d'indigo. donc trouver des accords avec des pépiniéristes qui sont prêts à vous les réaliser et puis vient le moment de la plantation ici sur 25 quarts c'est la troisième année à la formation de l'arbre qui pousse. Et du coup, la préparation du sol, il y a eu un léger laboure, la plantation d'un engrais vert, donc destruction des cultures de l'année dernière, un léger laboure parce que j'avais beaucoup d'enherbement, mettre un engrais vert de seigle et de févrole pour pallier à cet enherbement, détruire l'engrais vert, toujours en mécanisation avec les tracteurs voisins. Je travaillais en collaboration avec l'agriculteur voisin. et puis préparer le sol, fertiliser et planter à la fin du mois de mai.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'es en agriculture bio toi du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis en agriculture bio mais j'ai pas de label bio.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord et du coup dans les fertilisants que tu utilises c'est quoi par exemple ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors ici c'était un mélange de sang et de... c'était des granulés j'ai donné juste un petit coup de force, je ne connais pas le nom par coeur quand c'est chez nous c'était des trucs comme ça ? c'était des granulés, son et matière organique et c'était vraiment pour donner un petit coup de starter parce qu'il y avait dans mon analyse de sol j'ai suffisamment de matière organique parce que les deux années précédentes on avait mis un peu de fiantes de poulet par contre d'accord donc il y avait tout ce qu'il fallait dans le sol donc il fallait juste donner un petit coup d'aide aussi parce qu'on a une période de sécheresse donc on a planté on a aussi trempé les plants dans une mélasse végétale et une solution de bactéries et de champignons pour faire un petit...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah génial !

  • Anne Sylvie Godeau

    ...au développement racinaire et alors on a arrosé deux fois à fond après la plantation et il a plus plu avant un mois

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors attends là tu me dis plein de trucs hyper intéressants donc dans un tu trempes tes mottes dans une mélasse c'est pour leur donner pareil à manger quoi clairement leur donner un peu de nourriture et

  • Anne Sylvie Godeau

    les bactéries donc c'est pour favoriser le développement racinaire et qu'ils aillent chercher ce qu'ils ont besoin le développement du système racinaire dans les premières semaines et donc la perséquière elle est très volontaire si vous faites pas tout ça c'est pas grave vous pouvez juste les tremper dans l'eau. Si le sol est très sec, vous mouillez vos mottes avant de planter ou vous avez un système d'irrigation qui permet d'irriguer autour des plantes, comme le champ des couleurs dans le sud de la France. Ils peuvent lâcher l'eau et alors ils travaillent en légère butte. Moi, je travaille sans butée et en pleine terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, super intéressant. Franchement, c'est des choses qu'on n'avait pas abordées. Donc ça, ça se fait avec une machine du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    parce que j'allais dire tu vois pas toutes les opérations de trempage etc on a tout fait à la main parce que j'ai pas de planteuse disponible proche de moi mais j'aurai une petite planteuse avec un tracteur je pourrais planter à la planteuse d'accord ok je l'ai fait les premières années avec des planteuses et donc ensuite c'est le binage qui est le plus important donc la persiquaire elle aime être binée vous allez déranger les racines en surface qui va lui permettre de plonger donc en cas de sécheresse c'est important aussi et aussi d'éviter une asphyxie quelque part donc donner de l'oxygène rendre la perméabilité au sol et éviter l'enderbement désherber un max jusqu'à la plantation donc ici on désherbe plus de 4 fois dans l'interligne et entre les plants et on va être encore occupé à faire ça jusque dans une semaine où on a le début de la récolte la mécanisation pardon, elle arrive pour des raisons à la fois physiques, mais aussi de rapidité de production. Donc, elle va permettre de couper plus vite et donc d'avoir un petit peu de repos. Donc, c'est un peu l'un et l'autre. Donc, comme je suis passée à 3000 litres d'eau utile, ça fait qu'à la main, il vaut mieux être 4 personnes pour faire 12 sacs en 3 heures, on va dire, 3 ou 4 heures, coupées à la serre précédemment. Et donc, la récolteuse, elle va permettre d'avoir... d'avoir un rythme plus soutenu et d'être moins penché, tout simplement, moins de gestes de traction sur les épaules, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ce qu'il y avait sur la persiquaire, c'est que, si j'ai bien compris, tu cueilles et tu dois tout de suite transformer. Oui. Et c'est ça qui te détermine ce que tu dois collecter en fonction de la capacité que tu as à transformer, si j'ai bien compris, c'était ça ? Alors,

  • Anne Sylvie Godeau

    toutes les couleurs lacs sont réalisées dans des tisanes. d'eau plus ou moins chaude. On peut extraire parfois à froid, dans un temps plus long. On peut extraire à chaud. Certaines isatis tancoria, par exemple, vont s'extraire mieux dans des températures plus chaudes. Ici, on est dans des températures moyennes, avec un temps long. Je dirais que j'utilise la technique hybride. L'extraction permet... de séparer les molécules d'intérêt de sucre et puis de les coupler en ailes. La transformation se réalise pour l'indigo par oxygénation. donc le bleu va apparaître et puis il y a un changement de pH à opérer pour pouvoir former un précipité et ce dans la fabrication de toutes les lacs donc les lacs végétales sont des complexes organiques et métalliques donc on coupe le décolorant à des sels métalliques qu'est-ce qui nous fait choisir les sels métalliques ? les couleurs qu'on veut obtenir donc l'aluminium sera souvent travaillé pour le jaune, le rose, les violets, les oranges On va choisir le fer pour les gris jusqu'au noir, des valeurs brunes éventuellement avec les plantes à tannin. On peut utiliser le titane aussi qui donnera souvent des oranges. Donc l'aluminium et le fer restent principalement nos mordants d'intérêt pour la fabrication des pigments. d'un pigment c'est un complexe organométallique insoluble qui pourra être seulement broyé mélangé à un liant du choix du peintre en fonction du support la tempéra etc la

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tempéra ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui à l'oeuf

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah d'accord ok Il faut vraiment qu'on creuse aussi ce sujet là En fait on devrait faire deux épisodes avec toi Parce que moi j'aimerais bien savoir justement la phase d'après T'as ton pigment Donc quel lien tu choisis Pour obtenir quel type de peinture Ou de matière quoi Je me suis un peu éloignée Mais donc la persiquaire c'est

  • Anne Sylvie Godeau

    S'il y a 40 kilos Il y a bien 4 tonnes de feuilles Transformées et plus et donc la saisonnalité commence plantation en mai récolte pendant le mois de juillet pour les pays pour le sud de la France nous on la commence et on va la finir fin juillet début août et puis il y a une période de repousse et on peut faire jusqu'à 3 coupes si la saison est bonne en dépendant de l'engrais vert aussi qu'on veut mettre pour préparer le sol pour l'année d'après. C'est magnifique comme travail parce que la fabrication de l'indigo, dès que c'est planté, c'est parti, vous êtes pris jusqu'à la fin de la saison. Et donc, c'est passionnant. Il faut dire, c'est au-delà d'une production, mais c'est comme un boulanger qui aimerait faire un bon pain et travailler son levain. Je pense au fromager, je pense au parfumier, etc. Le métier de la transformation est... et magique il vous rentre dans la peau et quand on aime on attend la saison suivante avec impatience et justement j'avais une question quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu as fait tes pigments combien de temps ça peut se conserver un pigment suite à une transformation c'est une question que je me pose souvent

  • Anne Sylvie Godeau

    s'il est bien fabriqué bien nettoyé, si les colorants sont de qualité s'il est conditionné correctement c'est à dire protégé de la lumière et au sec il peut se garder très longtemps mais genre très longtemps t'entends quoi par exemple ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plusieurs années ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui plusieurs années, s'il est conservé à l'abri de la lumière il pourra me survivre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors du coup t'as dit ta deuxième grosse production c'était les cosmos sulfureux donc là c'est pas du tout la même histoire est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce que tu dois faire et j'ose pas poser ma question mais c'est encore de la cuillette à la main

  • Anne Sylvie Godeau

    d'accord alors on peut parler de cette petite récolteuse de TerraTech mais le cosmos se cueille à la main et se cueille progressivement donc il y a quelques fleurs et puis il va se garnir en fleurs plus on cueille plus elle produit des fleurs pour se reproduire donc ce serait dommage en fait de lui enlever toutes ses possibilités de fleurir en faisant une coupe uniforme au milieu de saison ce qui est une possibilité si on travaille en grande surface planchant mais faut-il encore traiter derrière on obtiendra entre dix et douze kilos de fleurs avec huit cents pieds cueillis à la main mais il faut bien vingt-cinq récoltes de deux à trois heures Donc là c'est l'occasion d'avoir de temps en temps une petite visite de 10 personnes et de s'améliorer les fleurs et de faire des biens Donc la petite récolteuse je reviens à elle ces récolteuses fonctionnent comme un taille S donc elles ont des tapis qui emmènent vers des bacs ou des caisses donc elles relèvent les plantes elles coupent et puis elles ramènent les plantes dans des bacs elles peuvent se lever assez fort donc on peut couper à hauteur choisie entre 5 cm et 20, 25, 30 cm de haut

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et donc cette petite alors tu as appelé ça comment,

  • Anne Sylvie Godeau

    une découpeuse ? Une récolteuse à jeunes pouces et une plante médicinale chez Terratec. Terratec c'est une entreprise française qui a réalisé entre autres une houme maraîchère qui est assez extraordinaire aussi à multi-outils pour travailler le désherbage le binage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la récolteuse de terratec peut aussi être vous avez aussi en France l'atelier paysan je crois elle en a parlé je ne sais plus si c'est l'ivadène ou si c'est le champ des couleurs mais ils en ont parlé

  • Anne Sylvie Godeau

    Donc l'atelier paysan a réalisé en 2011 une récolteuse de plantes médicinales, teint, lavande, etc., qui est tout aussi bien. C'est la même chose en fait, mais elles sont juste un peu différentes. Soit de manière un peu plus, comment dire, alternative. C'est des alternatives pour les produits.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est ça que j'avais posé comme question. Thératech, par exemple, ce n'est pas un spécialiste des outils pour les plantes tectoriales. En fait, il n'y a personne aujourd'hui qui… qui est sur les machines de plantes tinctoriales, vu que c'est pas moins important que les plantes médicinales, etc. et aromatiques.

  • Anne Sylvie Godeau

    en fait on doit adapter les outils oui après on trouve à plus grande échelle des moissonneuses pour les préfleuries les semenciers donc en fait c'est la même chose dans la transformation et au laboratoire on va s'équiper à la fois d'un mélange de matériel de laboratoire de cuisine, de bricolage et donc pour la partie agricole vous cherchez dans les métiers, la machine qui vous correspondrait le mieux et je pense que l'agriculteur qui m'aide cette année m'a dit c'est même pas ça, tu dois avoir la machine qu'il faut exactement pour ta culture donc il faut chercher à se faire fabriquer l'outil ou à fabriquer avec une association l'outil qu'il vous faut pour la plante que vous avez à récolter un maximum d'ergonomie qui t'apprend le temps ouais c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as raison et du coup c'est ça que t'expliquais on revient sur la persiquaire, t'avais dit 4 personnes qui font à la main etc quel est le temps que tu gagnes quand tu t'es mécanisé est-ce que t'as des rapports en disant j'en sais rien non j'ai gagné autant de temps ou ça me permet de faire une pause d'autant de temps avant de transformer, est-ce que tu as des petites notions de ce que ça t'a apporté la mécanisation ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je ne peux pas y répondre de manière complètement réaliste mais je sais que je vais gagner sur la production de la deuxième coupe, c'est-à-dire que je vais finir plus rapidement, donc j'aurai plus vite une deuxième repousse, donc je gagnerai peut-être sur une troisième repousse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc tu augmenteras en fait ta quantité.

  • Anne Sylvie Godeau

    je peux augmenter la quantité produite sur une même parcelle grâce à la mécanisation et ça te rend,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme tu disais,

  • Anne Sylvie Godeau

    c'est moins laborieux aussi quoi oui je reste debout sinon je dois avoir un genou à terre et couper à la serpe donc je rassemble le bouquet de feuilles je coupe à la serpe sous la main et je mets le bouquet de feuilles dans le sac derrière moi je tire le sac puis on les met sur des brouettes et on les envoie dans les bassins pour l'infusion d'accord ok voilà, on manque juste de mains, c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup plus de gens dans les champs précédemment, donc si on prend un livre, le livre de Gustave Eusée qu'on trouve dans la faculté d'agronomie de Jean Blou, ici sur les plantes, sur le lin et les plantes colorantes, et bien dans les champs de Garance, il y avait 45 hommes, 16 femmes, les enfants, donc c'est qu'une question de... main d'oeuvre, donc la mécanisation aussi va faciliter les mouvements retirer de la pénibilité et augmenter mon rythme de récolte et donc mon rythme de production

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais d'accord Oui et donc le livre dont tu parles de Gustave Eusé on le retrouve sur la BNF une bibliothèque en ligne française gratuitement parce que moi j'avais acheté le livre avant de savoir mais voilà je le dis pour les gens qui ne se passent pas à voir comme moi, qu'on l'a disponible gratuitement est-ce que tu veux encore dire un mot sur une récolte particulière je ne sais pas, la rhubarbe on n'en a jamais parlé est-ce que tu peux expliquer ou ce que tu fais sur le safran ou sur le réséda parce que c'est vrai que persiquaire et garance et cosmos ou coreopsis, j'ai de l'info mais sur les autres j'avoue je n'arrive même pas à imaginer comment tu peux récolter un peu plus que tu sais en mode jardinage ou autre

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je vais parler de la rhubarbe, mais le cosmos c'est une astéracée, juste pour le dire. Pour les teinturières qui commencent, la famille des astéracées sont des bonnes candidates pour les couleurs, et il y en a beaucoup. Pour la rhubarbe, c'est au moment de la reproduire, parce que je vais la blesser très fort, donc je vais la sortir de terre. Et il faut creuser, suivre ses racines pour avoir la racine, les morceaux les plus importants le plus longtemps possible. Et donc je vais complètement sortir la plante de terre. Et donc je vais le faire au moment où les yeux commencent à percer pour pouvoir couper autour des yeux et la reproduire. Donc la racine ensuite elle est simplement lavée, tranchée, mise à sécher et... Elle est utilisée par les tenturiers comme source de jaune solide et aussi sur le pied de tenture pour fabriquer des verres. Elle fera de très beaux verres avec les antigos.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu la travailles en fait un peu comme la garance j'ai l'impression, donc la laver la trancher et tu la comment on appelle le fait de les mettre en poudre c'est quoi le mot déjà ?

  • Anne Sylvie Godeau

    le broyage je sais que c'est compliqué quand les éléments sont sont ligneux mais cassants, on peut faire ça avec un robot coupe ou un broyeur de branches si c'est grand et si les racines de fraisier par exemple là c'est ligneux mais il y a une certaine souplesse et la fibre est longue et donc c'est très difficile à déchirer là aussi il faudra essayer de trouver les machines qui correspondent mais en petite quantité un moulin moulinex

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ménager il ne faut pas la faire ok ah d'accord et donc est-ce que tu fais quelque chose des donc tu as dit tu récoltes tu déracines la rhubarbe au moment elle est toute petite donc tu n'as pas de feuilles tu n'as rien à récupérer à valoriser derrière

  • Anne Sylvie Godeau

    Non, au moment où elle est en train de se reproduire. Donc, elle est après plusieurs années, au printemps, lorsqu'elle va sortir les yeux de ses nouvelles tiges vers les feuilles, si vous voulez. À ce moment-là, je vais la retirer de terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et alors, le safran, c'est pareil, c'est un test pour la couleur que tu fais ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Le safran, c'est un compagnon qui le fait pour l'alimentation.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et donc, j'ai peut-être envie de récupérer une partie de la plante pour tester les colorants. Mais c'est vraiment au niveau de la recherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Bon alors, du coup, on a parlé quand même de plein de choses. On a parlé de l'agriculture. J'avais vraiment envie de savoir aussi si... En Belgique, pareil, ça se développe les surfaces de culture de plantes tectoriales ou c'est plus en France où tu vois que ça bouge ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Ici, on a une filière chanvre textile, plutôt une filière liée au textile qui se développe. Il y a Valbiome aussi qui... un peu comme le critorticole promeut l'accompagnement des PME pour l'extraction végétale d'accord donc ça c'est intéressant t'en connais pas d'autres ? non j'en connais pas d'autres pour moi mes collègues sont le champ des couleurs puis il y a des entreprises en Italie, en Allemagne sûrement en Angleterre je connais pas bien qu'est-ce que j'allais dire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'aimerais bien passer sur la partie transmission donc tu parlais que t'accueillais beaucoup de gens qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es comme tu disais au début de ton projet tu étais focalisée production là tu t'orientes j'ai l'impression vers aussi beaucoup de transmission, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors il y a différentes transmissions de plus en plus je vais vers la peinture, donc j'ai appris à fabriquer les liens d'aquarelle là aussi il y a une collaboration, donc la gamme d'aquarelle l'UTA, elle est broyée par Isabelle Rouleuf, après la Leu, qui est fabricante d'huile et d'aquarelle sous le nom d'Isaro donc ça c'est important de souligner encore mais c'est toutes les collaborations qui sont nécessaires au développement de l'entreprise donc on travaille pas tout seul et je trouve que déjà c'était assez osé de vouloir faire, de la plante depuis la plantation jusqu'au pigment, l'agriculture, la transformation, la vente, etc. Et donc, je vais progressivement vers les peintres. Donc, j'ai une partie de transmission qui est destinée à comment on fabrique une laque, comment on fabrique un lien d'aquarelle, comment on broie les éléments entre eux, quels sont les équilibres. comment les couleurs réagissent entre elles, on peut parler un petit peu des mélanges, on peut parler des différents liens dans lesquels elles pourraient être intégrées. Donc progressivement, je vais vers le peintre. Sur le terrain, j'accueille les étudiants agronomes et les étudiants aux arts, soit de filière artistique ou textile, plus pour la dimension de la transformation, de la fabrication. Je réponds parfois... des demandes très précises. Je dois teindre du lin et du coton pour ma collection. Est-ce que vous pouvez me donner une introduction ? Dernièrement, c'était les bio-ingénieurs ici de l'UCL qui vont teindre de la soie à Madagascar. Donc, c'est accompagner des petits groupes d'étudiants sur des questions précises. Et alors, je me remets à étudier un petit peu parce que je ne suis pas teinturière. Et je leur donne des intros. Ah, génial. Rien de confirmé. Là, ils peuvent aller... tu vas aller voir Michel en stage en Bretagne s'ils veulent confirmer mais pour faire une introduction oui je peux le faire et je le fais volontiers et c'est même très important pour moi parce que j'ai beaucoup de joie à fabriquer les couleurs mais je n'aurais pas je serais pas épanouie si je ne faisais que ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ouais t'aimes bien transmettre et échanger sur des projets nouveaux ouais d'accord ok c'est top on a parlé du coup transmission j'aimerais te parler là avant qu'on ne se quitte de la partie inspiration est-ce que tu veux citer pour toi des personnes qui sont inspirantes ça peut être dans tes collaborations ou autres des gens qui t'ont bah voilà qui t'ont inspiré qui

  • Anne Sylvie Godeau

    continuent à t'inspirer je vais premièrement remercier ma famille parce que c'est grâce à eux aussi que je peux tenir le coup je dirais au niveau de la vie morale et aussi d'un soutien financier pour le développement de départ de mon projet donc c'est important de s'entourer donc merci infiniment à mes parents je remercierai Michel Garcia aussi parce que c'est lui qui a fait naître en moi et je pense en nous parce que je pense qu'on est nombreux ici en Belgique à avoir été soutenus au niveau de nos projets artistiques et professionnels par Michel Garcia encore aussi merci je suis fière de revendre les couleurs par le billet de Kramer en Allemagne Kramer Pigments et Jackson Art Supplies donc ça ce sont des personnes des entreprises inspirantes parce qu'elles ont foi de mettre en valeur des projets, peu importe leur taille d'aller chercher justement des artisans pour leur spécificité et pour leur force, pour leur originalité. Donc, c'est grâce à ces deux entreprises que j'existe aujourd'hui, que mon entreprise existe, qu'elle a une image reconnue mondialement, qu'elle continue à pouvoir commercialiser au-delà de la Belgique. Voilà, ça, c'est les personnes qui m'ont inspirée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors si tu étais une plante tanctoriale, laquelle tu serais et pourquoi ?

  • Anne Sylvie Godeau

    aussi la persicare je serais persicaria tanctoria parce que je l'ai sous les yeux la moitié de l'année depuis longtemps et que j'aime son odeur j'aime vraiment rentrer dans l'espace pendant la transformation et sentir les différentes phases de transformation tant que les regarder et un peu bon pied bon oeil et le tient il faut volonté, persévérance et beaucoup d'amour avoir envie de se produire de couleur même si ça fait quand on dit je suis fabricante de couleur il y a un espèce de wow comme ça c'est la classe c'est la classe et en même temps je prie pour que les gens soient considérés à la valeur des efforts de leur travail oui, de leur travail

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on l'a vu avec du coup Livaden en Bretagne je ne sais pas si tu connais mais qui est pas loin et c'est elle qui m'a parlé de, tu l'as cité tout à l'heure Belly, Guitblou je ne sais plus quoi, c'est elle qui m'en a parlé donc je l'ai contacté mais donc il y aurait il n'est que anglophone donc il faut qu'on change un peu le podcast si on veut interviewer d'autres personnes mais donc il y a Livaden qu'on a eu en Bretagne et on a eu forcément le chant des couleurs et en fait oui ce qui transpire c'est cette dans ces échanges, c'est vraiment le labeur, c'est vraiment un énorme boulot. Et comme tu dis, il faut qu'il soit dit et reconnu. Donc, tu as bien raison de le souligner. Je voulais te poser deux dernières questions. Est-ce que tu as des bouquins que tu aimerais recommander aux gens qui nous suivent ? Et la dernière question, ce sera à qui tu souhaites passer le micro.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, oui, infiniment merci à Mme Gardon pour son travail. C'est le premier livre que j'ai reçu, j'avais 25 ans. et puis j'aime beaucoup le guide de Marie Markeps j'ouvre la première page pour les étudiants pour leur montrer les familles de colorants, les composés caractéristiques, les plantes dans lesquelles on les retrouve, je le trouve très clair et un bel outil pédagogique et alors j'utilise le livre c'est Karine Delonnet Delft c'est aussi Cécilia Aguirre qui l'a cité également pour la teinture donc quand j'ai des demandes de coups de main pour la teinture c'est un livre qui est très bien fait au niveau de la préparation des mordantages de différentes fibres elle donne toutes ses recettes et donc il est clair il est très clair et il est très fourni alors j'aime aussi le dernier que je donnerais c'est Natural Colorance c'est Publication, c'est un livre anglais qu'on trouve chez Kramer en ligne qui parle plus des lacs pour les personnes qui seraient plus intéressées aux pigments qui parle à la fois de la teinture mais des pigments et puis du contexte historique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Nickel, je vais aller regarder ça parce que je n'en ai pas entendu parler de celui-là Est-ce que tu as quelqu'un en tête à qui tu souhaiterais passer le micro pour continuer l'exploration de la couleur végétale à qui tu penses ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors j'ai envie de passer le micro aux jeunes. J'ai des stagiaires récemment dont je connais le travail qui est déjà, je trouve, très mature et très professionnel. Du coup, j'ai envie de passer le micro à Zélisa Gau, qui est sérigraphe. Donc, eux, ils ont la vingtaine. C'est chouette de les entendre. Donc là, un projet de sérigraphie en couleur végétale, pleine de créativité. Je passerai le micro aussi à... Valentin Merland-Suisse, francophone, qui est plasticien, qui utilise la couleur végétale pour des formats assez grands en sérigraphie, donc qui se sont formés au pigment. je passerai le micro à Nina Eld qui est en formation qui a terminé une formation agricole française qui est stagiaire et qui travaille avec moi cette année pour la production d'indigo, qui aimerait devenir productrice d'indigo ah génial donc ça c'est gai aussi peut-être d'entendre des espoirs aujourd'hui et puis en Belgique il y a mes collègues Dorothée de Dorothée Lafay qui est teinturière elle est fabricante de fleurs en soie d'accord fleurs en parure et chapeau et puis la teinturière passionnée par l'indigo gantoise puis les Etats-Unis alors là je vais te les transmettre par écrit peut-être qu'on peut les mettre en lien parce que je n'ai pas tous leur nom par coeur mais il y a une américaine particulièrement j'arrive pas à retrouver le nom qui elle a fait énormément pour le réseau sur Facebook elle a créé un groupe sur l'indigo qui fédère beaucoup de monde et qui échange beaucoup de données sur les pratiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Super. Moi, tout ça, tu peux me l'envoyer. Je mettrai dans le descriptif de ton épisode. Est-ce que tu as quelque chose dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Parce que des fois, comme on part dans nos passions, on dévie un petit peu. Est-ce qu'il y a un sujet dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Ou un mot de la fin avant qu'on ne se quitte ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je pensais... Je pense que valoriser des approches multidisciplinaires, simplement, je pense que tout le monde est le bienvenu dans ces disciplines. Je trouve que c'est... la transversalité créer plus de liens entre les acteurs que ce soit les teinturiers, les producteurs etc, ça c'est mon souhait je voulais te dire aussi merci Pauline parce que c'est une belle initiative que de nous mettre en lien je pense que c'est, en voilà une qui concrétise cette possibilité parce que pouvoir écouter ses collègues en France moi ça me fait vraiment plaisir et aussi je suis contente d'y participer parce que je pourrais avec joie sans doute rencontrer les gens plus tard et puis avoir des échanges avec un petit peu de connaissance du récit de chacun aujourd'hui, de savoir ce qu'on est devenu comment ça se développe et donc si on peut planter la surface de la Belgique en plan territorial je soutiens madame de la Sayette pour le dire Pour moi, c'est possible. Il y a un avenir. Il est à développer. Il n'y a pas de frein.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tout est possible c'est ça et c'est en train de commencer c'est en train d'exploser moi j'ai l'impression et ça commence exactement ouais bon bah c'est un super mot de la fin je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert a-r-t-e-c-o-v-e-r-t pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix merci C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Anne-Sylvie Godeau

    00:00

  • Le parcours d'Anne-Sylvie et sa découverte des couleurs végétales

    00:43

  • Formation en agriculture biologique et création de l'UTA

    02:06

  • Les variétés de plantes cultivées et leurs applications

    04:52

  • L'importance de la transmission et des collaborations

    06:36

  • L'évolution et l'intérêt croissant pour les couleurs végétales

    16:09

  • Les défis de la mécanisation dans la culture des plantes tinctoriales

    22:04

  • Les méthodes de transformation des pigments et conservation

    36:41

  • Inspiration et recommandations de livres

    50:17

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour la couleur végétale

    55:02

Description

Dans cet épisode captivant du podcast ArtEcoVert, Pauline Leroux a le plaisir d'accueillir Anne-Sylvie Godeau, la fondatrice de l'entreprise Luthea, pionnière dans la production de couleurs végétales. Passionnée par l'art et la nature, Anne-Sylvie nous raconte son parcours fascinant, marqué par une transition inspirante des études en art contemporain à la découverte des plantes tinctoriales. Cette rencontre a non seulement transformé sa vie, mais également celle de nombreux artisans et artistes qui s’intéressent à la teinture végétale.


Au fil de la conversation, Anne-Sylvie partage les coulisses de sa formation en agriculture biologique et de la création de son entreprise, l'UTA, qui se consacre à la culture et à la transformation de plantes pour la teinture. Elle nous fait découvrir des variétés de plantes fascinantes, telles que la persicaria, qui permet d'obtenir un indigo éclatant, et le cosmos, qui offre des nuances orangées vibrantes. Ces plantes, véritables trésors de la nature, sont au cœur de l'art de la coloration capillaire végétale et des colorants biosourcés.


Anne-Sylvie évoque également l'importance de la transmission des savoirs entre producteurs, teinturiers et artistes, soulignant ainsi la nécessité d'une collaboration harmonieuse dans le monde de la teinture. Ce partage d'expériences est essentiel pour faire perdurer les techniques ancestrales et pour encourager l'utilisation de colorants végétaux dans l'artisanat contemporain.


Dans un monde où la durabilité et l'écologie prennent de plus en plus de place, cet épisode met en lumière l'essor des couleurs végétales et leur intégration dans les pratiques artistiques. Les pigments végétaux, issus de notre environnement, nous rappellent l'importance de respecter et de préserver notre planète. Comme le dit Anne-Sylvie : "Les couleurs de plantes ne sont pas seulement une question d'esthétique, mais aussi un choix engagé vers un avenir plus respectueux de notre Terre."


Ne manquez pas cette discussion enrichissante qui vous plongera dans l'univers des plantes tinctoriales et de la teinture végétale. Découvrez comment ces pratiques peuvent transformer non seulement vos créations artistiques, mais aussi votre rapport à la nature. Pour en savoir plus sur l'agriculture tinctoriale et les bienfaits des fibres naturelles, restez à l'écoute !


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : https://www.patreon.com/ArtEcoVert 

👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : https://podcast.ausha.co/art-eco-vert?s=1 📩pauline.artecovert@gmail.com 

Linked in : 

👨‍👩‍👧‍👧 GROUPE DE LA COULEUR VEGETALE (Rejoignez nous c'est gratuit et intéressant) 

👤PROFIL PAULINE LEROUX 

🎨PROFIL ENTREPRISE ARTECOVERT 


🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis Pauline Leroux,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur.

  • Anne Sylvie Godeau

    Mon but ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti,

  • Anne Sylvie Godeau

    on écoute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Anne-Sylvie Godeau de l'entreprise Luthea. Bonjour Anne-Sylvie.

  • Anne Sylvie Godeau

    Bonjour Pauline, enchantée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors je suis ravie de t'avoir parce que ça fait un moment qu'on cherche à enregistrer toutes les deux. Est-ce que toi tu peux te présenter, nous raconter ton parcours et qu'on arrive à parler de Luthea, ton entreprise ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, bien sûr. Mais mon parcours, on va dire scolaire en quelques mots, c'est... Moi, j'ai une licence en sculpture, installation et performance à l'ERG, en art contemporain. Et ensuite, j'ai fait un poste universitaire d'une année en Espagne, à Salamanc, toujours dans les matières artistiques, avec un petit peu d'art précolombien et d'opéra et théâtre musical. Et puis, j'ai les matières pédagogiques. un CAP, un CAPAS pour l'enseignement en secondaire et en supérieur. Donc j'ai enseigné l'art plastique pendant quelques années, à la fois trois ans auprès de personnes handicapées mentales dans une ASBL, et puis en secondaire et en supérieur pour les futurs instituts maternels. Donc là, cette dernière poste, c'est une trentaine d'années. J'ai la perte d'un emploi à un moment donné dans mon parcours. Et donc, j'ai rencontré les couleurs végétales quand j'avais 25 ans. en Belgique, en formation avec Michel Garcia, qui venait nous dispenser des formations de teinture textile, de la couleur sous tous ses aspects, à Bruxelles et au sud de Liège, à Chauveron. Et donc, c'est par attrait, en fait, par passion, quelque part, parce qu'à partir du moment où j'ai découvert les couleurs végétales, j'avais tout mon univers qui s'ouvrait, tant au niveau des promenades que le jardin. la partie agricole parce que moi j'ai grandi à la campagne qui devenait quelque part un terrain de possible. Expérimenter les matières premières, la teinture, rencontrer d'autres personnes ressources ici en Belgique. Petit à petit, j'ai fait mon chemin professionnel en gardant la couleur végétale à mes côtés, aussi dans les transmissions, que ce soit avec les personnes adultes porteuses de handicap ou dans les classes de futurs instituts. Donc à la fin de ce contrat en tant que professeure à l'école supérieure, j'ai d'abord vécu un peu une injustice et puis je me suis assez vite retournée et j'ai décidé de reprendre une formation en agriculture biologique qui se dispense ici en Belgique au CRAB à Jodogne, qui permet d'avoir, c'est une approche intensive avec énormément de visites de fermes qui se réalisent en deux ans. première approche théorique, des stages pratiques et puis la gestion, pour former des personnes qui sont capables de mener à bien une petite ferme en polyculture, élevage, ou de la production maraîcheur, ou de la production de fruits, etc. Donc, génial, le type de formation qu'on peut prendre en cours de parcours à 30 ans pour pouvoir développer un métier de son choix. Donc, j'ai été acceptée. dans cette formation agricole avec la finalité de production de couleurs, pigments pour les beaux-arts. donc je l'ai orienté mes stages pratiques dans des métiers horticoles autant à la ville de Namur que chez des indépendants ça c'est un petit peu pour le parcours donc tu savais déjà jusqu'à 30 ans tu

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    savais déjà bien clairement que tu allais faire une ferme sur la couleur végétale même en démarrant au début de tes deux ans de formation c'était déjà super clair oui ils ont accepté mon postulat parce qu'il y avait des examens d'entrée

  • Anne Sylvie Godeau

    avec la couleur végétale. Donc, ils ont quelque part un pourcentage de personnes qui peuvent faire des fermes pédagogiques, des projets un peu différents que l'alimentation et les pâtes. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et donc, suite à ça, suite à tes deux ans de formation en agriculture bio, c'est à partir de ce moment-là que tu as lancé l'UTA ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, l'UTA. Donc là, à ce moment-là, j'ai 30 ans, mais moi, je rêve l'UTA depuis mes 27 ans. Je crois que je rêve l'UTA autour d'une pizza avec Michel Garcé à l'Horice, en recherchant les familles de colorants qui pourraient être les plus résistants à la lumière, en recherchant un nom d'entreprise. Donc je pense que je réalise, en fait, je suis vraiment prête à ce moment-là pour développer... un modèle entrepreneurial qui se développe autour de la culture du recyclage, du glanage, de l'achat de matières premières vers la transformation d'une gamme de couleurs, pigments pour les beaux-arts.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors du coup juste une petite question quand tu dis toi t'es vraiment tournée beaux-arts c'est-à-dire que tu n'as pas tu ne fabriques pas de pigments etc.

  • Anne Sylvie Godeau

    pour d'autres secteurs d'activité non il y a plusieurs secteurs d'activité parce que je suis en production d'indigo aussi depuis 2014 sur 20 arbres ce qui représente déjà plus de 2,5 tonnes à transformer, donc une production de 20 à 24 kilos, je crois exactement, en première année. J'ai poursuivi cette production depuis lors, je crois que j'ai 7 ans d'année de production d'indigo, il y a eu quelques pauses. Donc les domaines sont également la teinture, les cosmétiques et les beaux-arts, donc les artisans, les industriels et le particulier.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et donc est-ce que tu peux nous expliquer donc l'UTA où c'est basé exactement quand tu l'as créé qui travaille avec toi les débouchés tu viens d'en parler un petit peu mais pareil nous raconter comment ça fonctionne si ça se vend en ligne en magasin nous expliquer un petit peu ton entreprise que tu as rêvé depuis tes 27 ans oui

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors l'UTA est née commercialement en 2015 via une couvreuse d'entreprise qui s'appelle CREA Job. Donc le parcours était de reprendre des études en agriculture bio, donc être capable de gérer une surface moyennement grande, parce que 25 quarts c'est déjà, tout en étant petite au regard de l'agriculture industrielle, gérer correctement 25 quarts c'est déjà une très bonne expérience pour pouvoir passer à 50 quarts ou à l'hectare. Les premières trois années ont été très concentrées sur la mise en œuvre des productions agricoles ou horticoles, donc la fleur ou les plantes de persiquaires, pouvoir conditionner correctement et transformer, arriver à faire des lacs correctement. Je n'ai pas tout de suite transmis à travers l'UTA. Mon modèle n'était pas un modèle... dédié au workshop et à la transmission, mais bien à la production. La gamme de couleurs s'étend sur 15 matières, dont la cochenille, des couleurs en pigment, parce que le corps de métier, c'est la fabrication des lacs végétales et l'indigo, et un développement d'une gamme d'aquarelles en tubes de 9 ml, qui a été premièrement commercialisée avant les pigments. Au début, l'entreprise est basée en Belgique. J'ai eu trois lieux de production à Néthènes, à côté du jardin de graines de vie, chez un propriétaire terrien pour les parcelles à indigo. J'ai eu la chance de vivre en habitat groupé à la ferme du Bois-Saint-Servais où j'avais mon premier atelier qui était une ancienne fromagerie qui permettait d'écouler, d'avoir l'épuration de l'eau et une surface de 60 mètres carrés pour pouvoir produire l'indigo facilement. donc au début je transportais les feuilles vers l'atelier de transformation ensuite j'ai eu un déménagement dans le condrom et qui a été rapidement il a été difficile pour les questions d'épuration justement où là le champ était à côté de l'atelier mais l'habitat n'était pas à côté de l'atelier et donc j'ai pu re-réfléchir mon modèle et revenir en Brabant-Wallon donc je suis au sud de Bruxelles aujourd'hui à la ferme du Bois Saint-Servais qui est une fondation qui s'appelle l'Arbre qui Pousse qui est un tiers-lieu, qui héberge plusieurs entrepreneurs et des habitants. On se situe dans la ville d'Otini-Louvain-la-Neuve. Donc, l'université est vraiment toute proche de nous. On est très proche de Bruxelles et très proche d'une gare. Donc, c'est vraiment un lieu idéal pour la transmission et au niveau commercial aussi, mais surtout pour la transmission. Aujourd'hui, la parcelle de culture s'augmente, si vous voulez, d'un atelier d'extraction sous serre. Et donc, j'ai l'eau, l'électricité juste à côté.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah, génial.

  • Anne Sylvie Godeau

    Je pense que c'est chouette. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est super pratique. alors du coup on a vu donc le lieu la date de création est-ce que tu travailles tout ça toute seule ou tu as des aides des gens soit des aides ponctuelles soit quelqu'un qui est avec toi des alternants des stagiaires je ne sais pas mais

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, j'ai créé l'entreprise seule, évidemment en lien avec les couveuses entreprises, avec tous les organismes qui nous permettent de développer l'entrepreneuriat, donc avec beaucoup de soutien. Et aujourd'hui, les premières années, j'ai fait des appels à bénévoles qui sont arrivés progressivement en année 2, en année 3, les premiers étudiants. Donc, je n'ai jamais travaillé seule. Donc là, j'ai toujours un immense merci. à transmettre parce que si j'ai fait 25 sessions d'extraction en année 1, il y avait toujours une personne à mes côtés pour couper les feuilles, au moins. Donc, ce n'est pas pour la fabrication de l'indigo, c'est à partir de 20 heures, c'est difficilement réalisable tout seul. donc il y a des coups de main il y a des pulses parfois à donner la plantation, le désherbage aujourd'hui certaines les sorties de bassins chez moi ne sont pas encore facilitées donc les feuilles doivent être encore fourchées pour être transportées donc il y a toujours des postes qui peuvent être améliorés avec un petit tracteur avec un chargeur mais cette année pour l'UTA c'est la récolte qui est mécanisée avec une petite récolteuse chez Terratec donc 25 quarts ça représente 20 000 mottes, 10 000 trous exactement, on en a mis 2 par espace. Donc on peut facilement la désherber à la main, éventuellement faire venir un petit tracteur horticole pour des aspects de binage. mais les récoltes ont toujours été réalisées à la main jusqu'à cette année. Donc, je serais ravie de vous donner des informations l'année prochaine par rapport à ça. Oui,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    carrément. Et alors, du coup, tu rentres direct dans la grille, donc on y va. Quelles sont les variétés que tu as choisies ? Donc, tu as parlé de la persil qui est à Indigo. Est-ce que tu peux nous parler déjà de toutes les variétés que tu travailles ? Et puis après, on va zoomer parce que tu parles déjà d'outils, de mécanisation. Et ça, ça m'intéresse vachement parce que dans les gens que j'ai reçus qui sont… Je ne sais pas si on dit agriculteur ou cultivateur. Je ne sais pas le nom avec lequel vous préférez être dédigné. Mais je sais qu'il y a une difficulté sur la mécanisation. Donc, j'ai hâte d'avoir ton avis. Mais si on peut savoir déjà toutes les variétés que tu as, toi, sur ton exploitation.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je cultive Persicaria tantorea pour l'indico. Le Cosmos sulfurius pour un orange. j'ai en culture aussi mais en marge Isatis Tinctoria pour reproduire la semence pour avoir un peu de bleu pour la pédagogie j'ai un test de Gaud cette année donc Reseda Luteola et on met une petite parcelle en test de safran d'accord et

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc ça te fait du bleu ça te fait du orange,

  • Anne Sylvie Godeau

    ça te fait du jaune oui le jaune je l'achète aussi donc la goutte je l'achète volontiers à la ferme des lilaires d'accord oui alors les partenariats on peut vraiment faire un plan juste sur les partenariats ensuite mais du coup il y a quelques cultures de plantes comme ça les plus importantes c'est le cosmos et persicaria et les autres j'aime la rhubarbe aussi parce qu'elle donnera du très beau jaune donc j'ai quelques plantes en culture comme ça pour le métier pour le plaisir en plus des productions qui sont bonnes pas lié directement à l'année je vais glaner le solidage canadien en gomme près de l'abbaye d'Orval je vais glaner ou j'achète chez des herboristes en Belgique la reine des prés aussi en gomme zone humide prairie humide toutes deux vont donner des jaunes Donc un solidage canadien un colorant assez résistant qui donne un jaune un tout petit peu doré qui est très joli La reine des prés sera un jaune plus pâle qui me servira de base pour former les verts dans la gamme d'acquarelles. Ensuite il y a les collaborations de recyclage de résidus agricoles, donc les feuilles de fraisiers chez les producteurs de fraises ici en Belgique. J'ai d'abord travaillé la racine mais je rencontrais beaucoup de problèmes de broyage J'ai finalement opté pour les feuilles et j'ai rencontré les mêmes familles de colorants qui sont dans des quantités différentes. Il faut plus de feuilles, c'est tout.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et le thym après distillation, c'est une collaboration avec Michel Garcia qui a développé un range de thym auprès des producteurs de thym dans le sud de la France ou au Portugal. Donc c'est à partir de leurs déchets qu'on peut encore faire une très belle laque orangée. ensuite il y a les plantes achetées donc j'achète de la garance j'ai la chance d'avoir un petit peu de sources iraniennes donc je ne connais pas les cultivateurs exactement, j'en ai acheté au Maroc je peux en acheter en France également au champ des couleurs. Cécilia Aguirre en fait un petit peu aussi à la ferme d'Elida. Donc, il y a des petites productions qui se développent. Il y en a d'autres. Je pense à Bulle la Courte qui est en train de mettre en production aussi près de l'Oris, la Garence. Donc, il y a des gens qui recommencent à cultiver la Garence. C'est très positif.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Qu'est-ce que toi, tu as perçu depuis ton installation, depuis que ton projet à toi s'est dessiné de travailler la couleur végétale ? Qu'est-ce que tu as vu ? de plus en plus de gens s'y intéressaient, de plus en plus d'agriculteurs y retournaient. Qu'est-ce que tu constates, toi, depuis les années où tu as commencé à démarrer ton projet ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors il y a une vague très positive en fait, je trouve assez joyeuse, qui se développe dans le monde entier. Parce que c'est aux Etats-Unis, c'est au Canada, c'est en Asie. Je vois de plus en plus de jeunes artistes plasticiens qui prennent le médium de la couleur, que ce soit les couleurs d'origine minérale ou végétale. pour vraiment développer leur travail artistique, parfois in situ. je pense à Pigment Hunters et Scott Sutton aux Etats-Unis. C'est des personnes qui vont carrément acheter des parcelles, vivre à l'intérieur d'un territoire, y découvrir quels sont les pigments qui les environnent et faire un travail artistique et se mettre au service de leur communauté. Je trouve que c'est vraiment admirable. Et alors au niveau artisanat, il y a aussi un développement dans les couleurs Beaux-Arts. Il y a beaucoup de personnes qui commencent à broyer leurs couleurs, à formuler des petites palettes. qu'elle soit vraiment avec des finesses professionnelles ou beaucoup plus roots, beaucoup plus dans des coquillages, beaucoup plus artisanales. Mais il y a... alors peut-être que je ne pouvais pas l'observer je crois que j'ai Instagram depuis mes 32 ans donc ça faisait 3 ans que ma voisine me disait mais Annecy, tant que tu t'y mettes et du coup je pense que le fait les réseaux sociaux augmentent notre visibilité et par sujet donc je suis aussi baignée dans le sujet qui m'intéresse donc je vois les personnes mais je pense qu'il y a vraiment une croissance Merci de l'intérêt pour la beauté des couleurs végétales, pour la nature, en fait, tout simplement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top. Ça, c'est des bonnes nouvelles parce que c'est vrai que, moi, ça fait quelques mois que je creuse le sujet et j'ai l'impression de découvrir plein de gens, mais j'aime bien que les gens fassent un retour d'expérience sur, ben voilà, toi, tu as plus d'années dans le sujet et si toi aussi, tu vois que ça grandit et qu'il y a plus d'intérêt, c'est plaisant. Alors, du coup, on est parti sur plein de sujets. Donc, on a vu les variétés que tu cultives. dans les déchets que tu récupères donc tu as parlé feuilles de fraisier les teints après distillation est-ce que tu as d'autres déchets alimentaires ou autres que tu travailles ou des choses que tu as entendues je

  • Anne Sylvie Godeau

    travaille un peu avec l'avocat pour une noyau d'avocat je suis en recherche je n'ai pas sorti de couleurs dans la gamme par rapport à ça mais ce sont de bonnes sources aussi pour des couleurs roses-orangers, pour des tannins. Donc il y a tout ce qui est plantes à tannins, évidemment. On peut trouver dans les fruitiers, les haies, les tailles de haies, des ressources de tannins nombreuses, qui peuvent être de très bonnes matières premières pour la teinture. Donc je pense que le recyclage a une place... aussi grandissante en fait autant pour nous que pour l'industrie et je voulais citer dans la production je travaille aussi avec le campèche donc là j'ai moins de ressources si je peux peut-être juste citer Color Bocase pardon de Henri en Guadeloupe qui avait qui est producteur d'indigo aussi Phytobocase mais il avait ouvert Color Bocase pour les couleurs

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    donc je n'ai pas énormément de nouvelles mais j'aimerais avoir des nouvelles pour savoir si je peux lui acheter du camp de pêche alors on va le recevoir et oui dans notre interview de préparation il parlait du bois de camp de pêche français et de l'indigo français très bien très

  • Anne Sylvie Godeau

    bien donc là très bel indigo fabriqué par Henri en Guadeloupe donc Henri est pharmacien et passionné de botanique et donc son produit bleu est assez extraordinaire merci en pureté, en qualité. je voulais aussi citer la cochnie des canaries donc de Cana Turex parce que là il y a vraiment un très beau travail qui est réalisé par les collègues aussi espagnoles, donc de reproduire des espaces cultivés pour élever la cochenille. Donc, ils ont réussi à avoir des labels européens pour leur qualité environnementale et récemment un label bio pour la cochenille. C'est vraiment super. Donc, s'il faut aller chercher les cochenilles, achetez-les chez Canaturex. C'est une initiative aussi très petite. En fait, je voudrais aujourd'hui faire la part belle aux petites initiatives. non en critique des plus importantes, des centres de recherche, etc. Mais je trouve qu'en fait, toute petite échelle, on peut faire de très grands pas pour le développement de la couleur aujourd'hui. Et c'est au niveau mondial. Donc je n'ai de cesse que d'avoir envie d'encourager la transmission, même à des étudiants qui viennent seuls, qui ont envie de développer un projet sur 10, sur 15 arts, sur 20 arts. Parce que le nombre fera la force. C'est ça. et aussi encourager à plus de... Je suis désolée, je développe, mais...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non, t'inquiète.

  • Anne Sylvie Godeau

    ...de transversalité, parce que il y a... Je suis très heureuse d'avoir écouté Madame de la Sayette du Cri Torticole, mais j'ai vraiment envie de les encourager à communiquer avec les petits producteurs qui sont présents en France et d'outre France, parce que moi, je suis belge. de les valoriser dans les colloques aussi, de partager de l'information, parce que je pense qu'on arrive à une époque où le protectionnisme fera autant de tort que le lobbyisme, je pense, et que si on veut sauver des filières qui sont encore très fragiles, ou en tout cas les développer, il faut partager. Donc ça, c'est ce que j'ai envie de vous dire.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu vois moi le podcast à la base il était teinture végétale parce que c'est par là que je suis rentrée, moi je suis rentrée par les plantes j'ai découvert la teinture végétale avec Michel Garcia et avec d'autres que j'ai interviewé et au fur et à mesure je me suis dit en fait il y a plein d'autres applications de la couleur végétale donc on ouvre le podcast à la coloration capillaire, on a reçu Élodie Carpentier pour le rouge français sur les cosmétiques on voit qu'il y a plein d'autres applications dans la peinture et en fait moi ce qui me surprend c'est qu'il y a peu de transversalité dans les autres domaines. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mutualisation, par exemple des achats à l'étranger, ou des mises en culture, ou du relationnel. Et en fait, je me dis, il n'y a personne qui se parle, c'est mon impression, il n'y a peut-être personne qui se parle entre des gens qui travaillent la coloration capillaire et les gens qui font la teinture. Et ça, ça me surprend. Et les seuls à qui je pense comme intermédiaire, c'est vous. les fabricants de pigments et de colorants, donc toi en Belgique, greening, couleurs de plantes, etc. Et je me dis, est-ce qu'il y a un moment où on met ces gens ensemble en se disant, on peut peut-être monter des projets ensemble ou se mettre en réseau ? Je ne sais pas si ça se fait, en tout cas, c'est une question que j'ai, moi.

  • Anne Sylvie Godeau

    alors ça se on se rencontre on se rencontre sur des salons etc mais je pense que moi j'ai rencontré Greening j'avais j'étais au tout début de mon projet donc il y a du soutien il y a de l'encouragement peut-être qu'aujourd'hui il est temps de recréer des moments de rencontre là où les jeunes projets se sont un peu plus professionnalisés peut-être moi je pense qu'il est important de valoriser un prix en tout cas je pense à l'Indigo c'est un prix mais je trouve qu'on devrait avoir un prix européen, peut-être pas un label bio mais en tout cas d'avoir des réunions pour pouvoir parler de c'est quoi les coûts de production à 25-50 ar. Donc déjà sur un hectare, le champ des couleurs est capable de faire une petite centaine de kilos. Moi, je vais en faire 40 si j'y arrive cette année. Mais c'est déjà très laborieux. C'est des échelles de 3 000 litres d'eau, c'est 60 000 litres d'eau sur l'année, c'est de mise en place de recyclage de ces eaux pour pallier aux problèmes de sécheresse à venir. donc en fait même à petite échelle sur le terrain on répond à des problèmes qui peuvent se répéter à des échelles supérieures et donc je pense que ce serait vraiment intéressant qu'on puisse discuter et des problématiques de culture des problématiques environnementales et aussi de valoriser un prix parce qu'il y a plusieurs prix il y a des prix pour les artisans, il y a des prix pour les cosmétiques, il y a des prix pour les beaux-arts il y a des qualités qui diffèrent il y a des indigos, les indigos diffèrent même en fonction d'une même plante on devrait pouvoir en fait se réunir et parler de tout ça et avoir peut-être à un moment donné trancher sur une sur une échelle quoi un indigo européen ça représente autant de coûts de production, ça peut être vendu entre ça et ça et surtout pas avoir peur de la compétence mais parce que plus on sera, il y a un marché pour l'indigo. Donc, plus on sera d'accord sur la valeur de notre produit et ce qu'il faut mettre en place pour le réaliser, plus on sera fort par rapport à un marché. Donc moi, je crois. En tout cas, j'accueille les stagiaires. Je répète, je suis belge, mais j'accueille les stagiaires français des PAM, les stagiaires français des écoles d'art ou ceux des écoles belges ou italiennes ou suédoises. Je les accueille tous. Tu es européenne, toi. Oui, évidemment, je me sens européenne. En Belgique, on est un pays très jeune, donc on a une culture aussi très ouverte, évidemment, au carrefour. très ouverte sur l'extérieur tout en étant fière d'être wallon en étant fière d'être flamand mais j'ai envie de collaborer moi ce qui m'embarquait de pouvoir ces 15-20 prochaines années voyager et aller voir les projets aux Etats-Unis, aller voir les projets en France et avoir du plaisir à échanger avec mes collègues. Donc, les 15 prochaines années, moi, je rêve d'aller visiter les entreprises voisines, en fait, de créer des collaborations et de voir les projets se développer. Mais aussi d'aller voir plus loin, d'aller voir aux États-Unis, au Canada, ce qui se passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord donc ça en fait on est comment dire c'est incroyable parce qu'on partage les mêmes choses tout le monde partage ce souhait de collaborer etc est-ce que tu peux nous parler justement point de vue vraiment sur la parcelle le travail concret que tu fais tous les jours donc tu as parlé de si je ne dis pas de bêtises Terratech qui te fournit ta partie on va dire mécanisée est-ce que tu peux nous raconter un petit peu comment tu comment toi tu travailles mécanisé, est-ce que ça t'apporte quand même en gain de temps, parce que je suppose que tu y es passé pour des raisons de pénibilité au travail et de gain de temps, est-ce que ça tu peux nous en parler un petit peu, comment ça s'est mûri, est-ce que ça existe pour tout le monde, ou c'est des outils que tu as dû, on va dire, réinterpréter pour la culture de plantes tectoriales ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, je vais commencer au début, pour les parcelles de persicaires, donc il y a des saisonnalités. Il y a plein de plantes qu'on peut cultiver ou récolter en été, sécher, broyer et transformer plus en hiver. Ici, les parcelles de culture d'indigo, la saison commence en Belgique fin mai avec la plantation. Au préalable, je ne fais pas mes plants parce qu'il faudrait trop d'espace de serre pour moi. Les semences peuvent venir de différentes sources. J'ai beaucoup travaillé avec les semences de CNP-MAI pendant les premières années de Mille à Forêt. J'en ai également reçu de Michel Garcia quand j'avais certains soucis, il m'en a envoyé, donc ça pouvait être aussi... à l'ORIS, le conservatoire, le jardin des plantes panctoriales. Et puis, je travaille depuis quelques temps avec Bailey Quick Blue à Guernesey, qui est une entreprise anglaise qui fait de l'indigo, vend des plantes et vend des semences, qui est très très sympathique. et à des bonnes semences. Et j'en ai reçu de Roland Ricketts, envoyé via des collègues aux Etats-Unis. J'en ai reçu d'Aboubakar Fofana, l'année d'Azhar, que je remercie également, une autre variété. Donc, il faut un peu chercher les variétés qu'on souhaite. Il y a un conservatoire à Londres, sur l'indigo. Voilà, passez commande, surtout dès septembre, novembre, pour avoir vos semences début de l'année suivante. Ne pas attendre le mois de février pour chercher à avoir de la semence d'indigo. donc trouver des accords avec des pépiniéristes qui sont prêts à vous les réaliser et puis vient le moment de la plantation ici sur 25 quarts c'est la troisième année à la formation de l'arbre qui pousse. Et du coup, la préparation du sol, il y a eu un léger laboure, la plantation d'un engrais vert, donc destruction des cultures de l'année dernière, un léger laboure parce que j'avais beaucoup d'enherbement, mettre un engrais vert de seigle et de févrole pour pallier à cet enherbement, détruire l'engrais vert, toujours en mécanisation avec les tracteurs voisins. Je travaillais en collaboration avec l'agriculteur voisin. et puis préparer le sol, fertiliser et planter à la fin du mois de mai.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    T'es en agriculture bio toi du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je suis en agriculture bio mais j'ai pas de label bio.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord et du coup dans les fertilisants que tu utilises c'est quoi par exemple ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors ici c'était un mélange de sang et de... c'était des granulés j'ai donné juste un petit coup de force, je ne connais pas le nom par coeur quand c'est chez nous c'était des trucs comme ça ? c'était des granulés, son et matière organique et c'était vraiment pour donner un petit coup de starter parce qu'il y avait dans mon analyse de sol j'ai suffisamment de matière organique parce que les deux années précédentes on avait mis un peu de fiantes de poulet par contre d'accord donc il y avait tout ce qu'il fallait dans le sol donc il fallait juste donner un petit coup d'aide aussi parce qu'on a une période de sécheresse donc on a planté on a aussi trempé les plants dans une mélasse végétale et une solution de bactéries et de champignons pour faire un petit...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah génial !

  • Anne Sylvie Godeau

    ...au développement racinaire et alors on a arrosé deux fois à fond après la plantation et il a plus plu avant un mois

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et alors attends là tu me dis plein de trucs hyper intéressants donc dans un tu trempes tes mottes dans une mélasse c'est pour leur donner pareil à manger quoi clairement leur donner un peu de nourriture et

  • Anne Sylvie Godeau

    les bactéries donc c'est pour favoriser le développement racinaire et qu'ils aillent chercher ce qu'ils ont besoin le développement du système racinaire dans les premières semaines et donc la perséquière elle est très volontaire si vous faites pas tout ça c'est pas grave vous pouvez juste les tremper dans l'eau. Si le sol est très sec, vous mouillez vos mottes avant de planter ou vous avez un système d'irrigation qui permet d'irriguer autour des plantes, comme le champ des couleurs dans le sud de la France. Ils peuvent lâcher l'eau et alors ils travaillent en légère butte. Moi, je travaille sans butée et en pleine terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ok, super intéressant. Franchement, c'est des choses qu'on n'avait pas abordées. Donc ça, ça se fait avec une machine du coup ?

  • Anne Sylvie Godeau

    parce que j'allais dire tu vois pas toutes les opérations de trempage etc on a tout fait à la main parce que j'ai pas de planteuse disponible proche de moi mais j'aurai une petite planteuse avec un tracteur je pourrais planter à la planteuse d'accord ok je l'ai fait les premières années avec des planteuses et donc ensuite c'est le binage qui est le plus important donc la persiquaire elle aime être binée vous allez déranger les racines en surface qui va lui permettre de plonger donc en cas de sécheresse c'est important aussi et aussi d'éviter une asphyxie quelque part donc donner de l'oxygène rendre la perméabilité au sol et éviter l'enderbement désherber un max jusqu'à la plantation donc ici on désherbe plus de 4 fois dans l'interligne et entre les plants et on va être encore occupé à faire ça jusque dans une semaine où on a le début de la récolte la mécanisation pardon, elle arrive pour des raisons à la fois physiques, mais aussi de rapidité de production. Donc, elle va permettre de couper plus vite et donc d'avoir un petit peu de repos. Donc, c'est un peu l'un et l'autre. Donc, comme je suis passée à 3000 litres d'eau utile, ça fait qu'à la main, il vaut mieux être 4 personnes pour faire 12 sacs en 3 heures, on va dire, 3 ou 4 heures, coupées à la serre précédemment. Et donc, la récolteuse, elle va permettre d'avoir... d'avoir un rythme plus soutenu et d'être moins penché, tout simplement, moins de gestes de traction sur les épaules, etc.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et ce qu'il y avait sur la persiquaire, c'est que, si j'ai bien compris, tu cueilles et tu dois tout de suite transformer. Oui. Et c'est ça qui te détermine ce que tu dois collecter en fonction de la capacité que tu as à transformer, si j'ai bien compris, c'était ça ? Alors,

  • Anne Sylvie Godeau

    toutes les couleurs lacs sont réalisées dans des tisanes. d'eau plus ou moins chaude. On peut extraire parfois à froid, dans un temps plus long. On peut extraire à chaud. Certaines isatis tancoria, par exemple, vont s'extraire mieux dans des températures plus chaudes. Ici, on est dans des températures moyennes, avec un temps long. Je dirais que j'utilise la technique hybride. L'extraction permet... de séparer les molécules d'intérêt de sucre et puis de les coupler en ailes. La transformation se réalise pour l'indigo par oxygénation. donc le bleu va apparaître et puis il y a un changement de pH à opérer pour pouvoir former un précipité et ce dans la fabrication de toutes les lacs donc les lacs végétales sont des complexes organiques et métalliques donc on coupe le décolorant à des sels métalliques qu'est-ce qui nous fait choisir les sels métalliques ? les couleurs qu'on veut obtenir donc l'aluminium sera souvent travaillé pour le jaune, le rose, les violets, les oranges On va choisir le fer pour les gris jusqu'au noir, des valeurs brunes éventuellement avec les plantes à tannin. On peut utiliser le titane aussi qui donnera souvent des oranges. Donc l'aluminium et le fer restent principalement nos mordants d'intérêt pour la fabrication des pigments. d'un pigment c'est un complexe organométallique insoluble qui pourra être seulement broyé mélangé à un liant du choix du peintre en fonction du support la tempéra etc la

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tempéra ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui à l'oeuf

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah d'accord ok Il faut vraiment qu'on creuse aussi ce sujet là En fait on devrait faire deux épisodes avec toi Parce que moi j'aimerais bien savoir justement la phase d'après T'as ton pigment Donc quel lien tu choisis Pour obtenir quel type de peinture Ou de matière quoi Je me suis un peu éloignée Mais donc la persiquaire c'est

  • Anne Sylvie Godeau

    S'il y a 40 kilos Il y a bien 4 tonnes de feuilles Transformées et plus et donc la saisonnalité commence plantation en mai récolte pendant le mois de juillet pour les pays pour le sud de la France nous on la commence et on va la finir fin juillet début août et puis il y a une période de repousse et on peut faire jusqu'à 3 coupes si la saison est bonne en dépendant de l'engrais vert aussi qu'on veut mettre pour préparer le sol pour l'année d'après. C'est magnifique comme travail parce que la fabrication de l'indigo, dès que c'est planté, c'est parti, vous êtes pris jusqu'à la fin de la saison. Et donc, c'est passionnant. Il faut dire, c'est au-delà d'une production, mais c'est comme un boulanger qui aimerait faire un bon pain et travailler son levain. Je pense au fromager, je pense au parfumier, etc. Le métier de la transformation est... et magique il vous rentre dans la peau et quand on aime on attend la saison suivante avec impatience et justement j'avais une question quand

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu as fait tes pigments combien de temps ça peut se conserver un pigment suite à une transformation c'est une question que je me pose souvent

  • Anne Sylvie Godeau

    s'il est bien fabriqué bien nettoyé, si les colorants sont de qualité s'il est conditionné correctement c'est à dire protégé de la lumière et au sec il peut se garder très longtemps mais genre très longtemps t'entends quoi par exemple ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    plusieurs années ?

  • Anne Sylvie Godeau

    oui plusieurs années, s'il est conservé à l'abri de la lumière il pourra me survivre

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok et alors du coup t'as dit ta deuxième grosse production c'était les cosmos sulfureux donc là c'est pas du tout la même histoire est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ce que tu dois faire et j'ose pas poser ma question mais c'est encore de la cuillette à la main

  • Anne Sylvie Godeau

    d'accord alors on peut parler de cette petite récolteuse de TerraTech mais le cosmos se cueille à la main et se cueille progressivement donc il y a quelques fleurs et puis il va se garnir en fleurs plus on cueille plus elle produit des fleurs pour se reproduire donc ce serait dommage en fait de lui enlever toutes ses possibilités de fleurir en faisant une coupe uniforme au milieu de saison ce qui est une possibilité si on travaille en grande surface planchant mais faut-il encore traiter derrière on obtiendra entre dix et douze kilos de fleurs avec huit cents pieds cueillis à la main mais il faut bien vingt-cinq récoltes de deux à trois heures Donc là c'est l'occasion d'avoir de temps en temps une petite visite de 10 personnes et de s'améliorer les fleurs et de faire des biens Donc la petite récolteuse je reviens à elle ces récolteuses fonctionnent comme un taille S donc elles ont des tapis qui emmènent vers des bacs ou des caisses donc elles relèvent les plantes elles coupent et puis elles ramènent les plantes dans des bacs elles peuvent se lever assez fort donc on peut couper à hauteur choisie entre 5 cm et 20, 25, 30 cm de haut

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et donc cette petite alors tu as appelé ça comment,

  • Anne Sylvie Godeau

    une découpeuse ? Une récolteuse à jeunes pouces et une plante médicinale chez Terratec. Terratec c'est une entreprise française qui a réalisé entre autres une houme maraîchère qui est assez extraordinaire aussi à multi-outils pour travailler le désherbage le binage

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    la récolteuse de terratec peut aussi être vous avez aussi en France l'atelier paysan je crois elle en a parlé je ne sais plus si c'est l'ivadène ou si c'est le champ des couleurs mais ils en ont parlé

  • Anne Sylvie Godeau

    Donc l'atelier paysan a réalisé en 2011 une récolteuse de plantes médicinales, teint, lavande, etc., qui est tout aussi bien. C'est la même chose en fait, mais elles sont juste un peu différentes. Soit de manière un peu plus, comment dire, alternative. C'est des alternatives pour les produits.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, c'est ça que j'avais posé comme question. Thératech, par exemple, ce n'est pas un spécialiste des outils pour les plantes tectoriales. En fait, il n'y a personne aujourd'hui qui… qui est sur les machines de plantes tinctoriales, vu que c'est pas moins important que les plantes médicinales, etc. et aromatiques.

  • Anne Sylvie Godeau

    en fait on doit adapter les outils oui après on trouve à plus grande échelle des moissonneuses pour les préfleuries les semenciers donc en fait c'est la même chose dans la transformation et au laboratoire on va s'équiper à la fois d'un mélange de matériel de laboratoire de cuisine, de bricolage et donc pour la partie agricole vous cherchez dans les métiers, la machine qui vous correspondrait le mieux et je pense que l'agriculteur qui m'aide cette année m'a dit c'est même pas ça, tu dois avoir la machine qu'il faut exactement pour ta culture donc il faut chercher à se faire fabriquer l'outil ou à fabriquer avec une association l'outil qu'il vous faut pour la plante que vous avez à récolter un maximum d'ergonomie qui t'apprend le temps ouais c'est ça,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    t'as raison et du coup c'est ça que t'expliquais on revient sur la persiquaire, t'avais dit 4 personnes qui font à la main etc quel est le temps que tu gagnes quand tu t'es mécanisé est-ce que t'as des rapports en disant j'en sais rien non j'ai gagné autant de temps ou ça me permet de faire une pause d'autant de temps avant de transformer, est-ce que tu as des petites notions de ce que ça t'a apporté la mécanisation ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Je ne peux pas y répondre de manière complètement réaliste mais je sais que je vais gagner sur la production de la deuxième coupe, c'est-à-dire que je vais finir plus rapidement, donc j'aurai plus vite une deuxième repousse, donc je gagnerai peut-être sur une troisième repousse.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc tu augmenteras en fait ta quantité.

  • Anne Sylvie Godeau

    je peux augmenter la quantité produite sur une même parcelle grâce à la mécanisation et ça te rend,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    comme tu disais,

  • Anne Sylvie Godeau

    c'est moins laborieux aussi quoi oui je reste debout sinon je dois avoir un genou à terre et couper à la serpe donc je rassemble le bouquet de feuilles je coupe à la serpe sous la main et je mets le bouquet de feuilles dans le sac derrière moi je tire le sac puis on les met sur des brouettes et on les envoie dans les bassins pour l'infusion d'accord ok voilà, on manque juste de mains, c'est-à-dire qu'il y avait beaucoup plus de gens dans les champs précédemment, donc si on prend un livre, le livre de Gustave Eusée qu'on trouve dans la faculté d'agronomie de Jean Blou, ici sur les plantes, sur le lin et les plantes colorantes, et bien dans les champs de Garance, il y avait 45 hommes, 16 femmes, les enfants, donc c'est qu'une question de... main d'oeuvre, donc la mécanisation aussi va faciliter les mouvements retirer de la pénibilité et augmenter mon rythme de récolte et donc mon rythme de production

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais d'accord Oui et donc le livre dont tu parles de Gustave Eusé on le retrouve sur la BNF une bibliothèque en ligne française gratuitement parce que moi j'avais acheté le livre avant de savoir mais voilà je le dis pour les gens qui ne se passent pas à voir comme moi, qu'on l'a disponible gratuitement est-ce que tu veux encore dire un mot sur une récolte particulière je ne sais pas, la rhubarbe on n'en a jamais parlé est-ce que tu peux expliquer ou ce que tu fais sur le safran ou sur le réséda parce que c'est vrai que persiquaire et garance et cosmos ou coreopsis, j'ai de l'info mais sur les autres j'avoue je n'arrive même pas à imaginer comment tu peux récolter un peu plus que tu sais en mode jardinage ou autre

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je vais parler de la rhubarbe, mais le cosmos c'est une astéracée, juste pour le dire. Pour les teinturières qui commencent, la famille des astéracées sont des bonnes candidates pour les couleurs, et il y en a beaucoup. Pour la rhubarbe, c'est au moment de la reproduire, parce que je vais la blesser très fort, donc je vais la sortir de terre. Et il faut creuser, suivre ses racines pour avoir la racine, les morceaux les plus importants le plus longtemps possible. Et donc je vais complètement sortir la plante de terre. Et donc je vais le faire au moment où les yeux commencent à percer pour pouvoir couper autour des yeux et la reproduire. Donc la racine ensuite elle est simplement lavée, tranchée, mise à sécher et... Elle est utilisée par les tenturiers comme source de jaune solide et aussi sur le pied de tenture pour fabriquer des verres. Elle fera de très beaux verres avec les antigos.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tu la travailles en fait un peu comme la garance j'ai l'impression, donc la laver la trancher et tu la comment on appelle le fait de les mettre en poudre c'est quoi le mot déjà ?

  • Anne Sylvie Godeau

    le broyage je sais que c'est compliqué quand les éléments sont sont ligneux mais cassants, on peut faire ça avec un robot coupe ou un broyeur de branches si c'est grand et si les racines de fraisier par exemple là c'est ligneux mais il y a une certaine souplesse et la fibre est longue et donc c'est très difficile à déchirer là aussi il faudra essayer de trouver les machines qui correspondent mais en petite quantité un moulin moulinex

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ménager il ne faut pas la faire ok ah d'accord et donc est-ce que tu fais quelque chose des donc tu as dit tu récoltes tu déracines la rhubarbe au moment elle est toute petite donc tu n'as pas de feuilles tu n'as rien à récupérer à valoriser derrière

  • Anne Sylvie Godeau

    Non, au moment où elle est en train de se reproduire. Donc, elle est après plusieurs années, au printemps, lorsqu'elle va sortir les yeux de ses nouvelles tiges vers les feuilles, si vous voulez. À ce moment-là, je vais la retirer de terre.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Et alors, le safran, c'est pareil, c'est un test pour la couleur que tu fais ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Le safran, c'est un compagnon qui le fait pour l'alimentation.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord.

  • Anne Sylvie Godeau

    Et donc, j'ai peut-être envie de récupérer une partie de la plante pour tester les colorants. Mais c'est vraiment au niveau de la recherche.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Bon alors, du coup, on a parlé quand même de plein de choses. On a parlé de l'agriculture. J'avais vraiment envie de savoir aussi si... En Belgique, pareil, ça se développe les surfaces de culture de plantes tectoriales ou c'est plus en France où tu vois que ça bouge ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Ici, on a une filière chanvre textile, plutôt une filière liée au textile qui se développe. Il y a Valbiome aussi qui... un peu comme le critorticole promeut l'accompagnement des PME pour l'extraction végétale d'accord donc ça c'est intéressant t'en connais pas d'autres ? non j'en connais pas d'autres pour moi mes collègues sont le champ des couleurs puis il y a des entreprises en Italie, en Allemagne sûrement en Angleterre je connais pas bien qu'est-ce que j'allais dire ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'aimerais bien passer sur la partie transmission donc tu parlais que t'accueillais beaucoup de gens qu'est-ce que tu fais maintenant que tu es comme tu disais au début de ton projet tu étais focalisée production là tu t'orientes j'ai l'impression vers aussi beaucoup de transmission, est-ce que tu peux nous en parler un petit peu ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors il y a différentes transmissions de plus en plus je vais vers la peinture, donc j'ai appris à fabriquer les liens d'aquarelle là aussi il y a une collaboration, donc la gamme d'aquarelle l'UTA, elle est broyée par Isabelle Rouleuf, après la Leu, qui est fabricante d'huile et d'aquarelle sous le nom d'Isaro donc ça c'est important de souligner encore mais c'est toutes les collaborations qui sont nécessaires au développement de l'entreprise donc on travaille pas tout seul et je trouve que déjà c'était assez osé de vouloir faire, de la plante depuis la plantation jusqu'au pigment, l'agriculture, la transformation, la vente, etc. Et donc, je vais progressivement vers les peintres. Donc, j'ai une partie de transmission qui est destinée à comment on fabrique une laque, comment on fabrique un lien d'aquarelle, comment on broie les éléments entre eux, quels sont les équilibres. comment les couleurs réagissent entre elles, on peut parler un petit peu des mélanges, on peut parler des différents liens dans lesquels elles pourraient être intégrées. Donc progressivement, je vais vers le peintre. Sur le terrain, j'accueille les étudiants agronomes et les étudiants aux arts, soit de filière artistique ou textile, plus pour la dimension de la transformation, de la fabrication. Je réponds parfois... des demandes très précises. Je dois teindre du lin et du coton pour ma collection. Est-ce que vous pouvez me donner une introduction ? Dernièrement, c'était les bio-ingénieurs ici de l'UCL qui vont teindre de la soie à Madagascar. Donc, c'est accompagner des petits groupes d'étudiants sur des questions précises. Et alors, je me remets à étudier un petit peu parce que je ne suis pas teinturière. Et je leur donne des intros. Ah, génial. Rien de confirmé. Là, ils peuvent aller... tu vas aller voir Michel en stage en Bretagne s'ils veulent confirmer mais pour faire une introduction oui je peux le faire et je le fais volontiers et c'est même très important pour moi parce que j'ai beaucoup de joie à fabriquer les couleurs mais je n'aurais pas je serais pas épanouie si je ne faisais que ça

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ouais t'aimes bien transmettre et échanger sur des projets nouveaux ouais d'accord ok c'est top on a parlé du coup transmission j'aimerais te parler là avant qu'on ne se quitte de la partie inspiration est-ce que tu veux citer pour toi des personnes qui sont inspirantes ça peut être dans tes collaborations ou autres des gens qui t'ont bah voilà qui t'ont inspiré qui

  • Anne Sylvie Godeau

    continuent à t'inspirer je vais premièrement remercier ma famille parce que c'est grâce à eux aussi que je peux tenir le coup je dirais au niveau de la vie morale et aussi d'un soutien financier pour le développement de départ de mon projet donc c'est important de s'entourer donc merci infiniment à mes parents je remercierai Michel Garcia aussi parce que c'est lui qui a fait naître en moi et je pense en nous parce que je pense qu'on est nombreux ici en Belgique à avoir été soutenus au niveau de nos projets artistiques et professionnels par Michel Garcia encore aussi merci je suis fière de revendre les couleurs par le billet de Kramer en Allemagne Kramer Pigments et Jackson Art Supplies donc ça ce sont des personnes des entreprises inspirantes parce qu'elles ont foi de mettre en valeur des projets, peu importe leur taille d'aller chercher justement des artisans pour leur spécificité et pour leur force, pour leur originalité. Donc, c'est grâce à ces deux entreprises que j'existe aujourd'hui, que mon entreprise existe, qu'elle a une image reconnue mondialement, qu'elle continue à pouvoir commercialiser au-delà de la Belgique. Voilà, ça, c'est les personnes qui m'ont inspirée.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors si tu étais une plante tanctoriale, laquelle tu serais et pourquoi ?

  • Anne Sylvie Godeau

    aussi la persicare je serais persicaria tanctoria parce que je l'ai sous les yeux la moitié de l'année depuis longtemps et que j'aime son odeur j'aime vraiment rentrer dans l'espace pendant la transformation et sentir les différentes phases de transformation tant que les regarder et un peu bon pied bon oeil et le tient il faut volonté, persévérance et beaucoup d'amour avoir envie de se produire de couleur même si ça fait quand on dit je suis fabricante de couleur il y a un espèce de wow comme ça c'est la classe c'est la classe et en même temps je prie pour que les gens soient considérés à la valeur des efforts de leur travail oui, de leur travail

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    on l'a vu avec du coup Livaden en Bretagne je ne sais pas si tu connais mais qui est pas loin et c'est elle qui m'a parlé de, tu l'as cité tout à l'heure Belly, Guitblou je ne sais plus quoi, c'est elle qui m'en a parlé donc je l'ai contacté mais donc il y aurait il n'est que anglophone donc il faut qu'on change un peu le podcast si on veut interviewer d'autres personnes mais donc il y a Livaden qu'on a eu en Bretagne et on a eu forcément le chant des couleurs et en fait oui ce qui transpire c'est cette dans ces échanges, c'est vraiment le labeur, c'est vraiment un énorme boulot. Et comme tu dis, il faut qu'il soit dit et reconnu. Donc, tu as bien raison de le souligner. Je voulais te poser deux dernières questions. Est-ce que tu as des bouquins que tu aimerais recommander aux gens qui nous suivent ? Et la dernière question, ce sera à qui tu souhaites passer le micro.

  • Anne Sylvie Godeau

    Alors, oui, infiniment merci à Mme Gardon pour son travail. C'est le premier livre que j'ai reçu, j'avais 25 ans. et puis j'aime beaucoup le guide de Marie Markeps j'ouvre la première page pour les étudiants pour leur montrer les familles de colorants, les composés caractéristiques, les plantes dans lesquelles on les retrouve, je le trouve très clair et un bel outil pédagogique et alors j'utilise le livre c'est Karine Delonnet Delft c'est aussi Cécilia Aguirre qui l'a cité également pour la teinture donc quand j'ai des demandes de coups de main pour la teinture c'est un livre qui est très bien fait au niveau de la préparation des mordantages de différentes fibres elle donne toutes ses recettes et donc il est clair il est très clair et il est très fourni alors j'aime aussi le dernier que je donnerais c'est Natural Colorance c'est Publication, c'est un livre anglais qu'on trouve chez Kramer en ligne qui parle plus des lacs pour les personnes qui seraient plus intéressées aux pigments qui parle à la fois de la teinture mais des pigments et puis du contexte historique

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Nickel, je vais aller regarder ça parce que je n'en ai pas entendu parler de celui-là Est-ce que tu as quelqu'un en tête à qui tu souhaiterais passer le micro pour continuer l'exploration de la couleur végétale à qui tu penses ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, alors j'ai envie de passer le micro aux jeunes. J'ai des stagiaires récemment dont je connais le travail qui est déjà, je trouve, très mature et très professionnel. Du coup, j'ai envie de passer le micro à Zélisa Gau, qui est sérigraphe. Donc, eux, ils ont la vingtaine. C'est chouette de les entendre. Donc là, un projet de sérigraphie en couleur végétale, pleine de créativité. Je passerai le micro aussi à... Valentin Merland-Suisse, francophone, qui est plasticien, qui utilise la couleur végétale pour des formats assez grands en sérigraphie, donc qui se sont formés au pigment. je passerai le micro à Nina Eld qui est en formation qui a terminé une formation agricole française qui est stagiaire et qui travaille avec moi cette année pour la production d'indigo, qui aimerait devenir productrice d'indigo ah génial donc ça c'est gai aussi peut-être d'entendre des espoirs aujourd'hui et puis en Belgique il y a mes collègues Dorothée de Dorothée Lafay qui est teinturière elle est fabricante de fleurs en soie d'accord fleurs en parure et chapeau et puis la teinturière passionnée par l'indigo gantoise puis les Etats-Unis alors là je vais te les transmettre par écrit peut-être qu'on peut les mettre en lien parce que je n'ai pas tous leur nom par coeur mais il y a une américaine particulièrement j'arrive pas à retrouver le nom qui elle a fait énormément pour le réseau sur Facebook elle a créé un groupe sur l'indigo qui fédère beaucoup de monde et qui échange beaucoup de données sur les pratiques.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Super. Moi, tout ça, tu peux me l'envoyer. Je mettrai dans le descriptif de ton épisode. Est-ce que tu as quelque chose dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Parce que des fois, comme on part dans nos passions, on dévie un petit peu. Est-ce qu'il y a un sujet dont tu n'as pas parlé et que tu as envie de parler ? Ou un mot de la fin avant qu'on ne se quitte ?

  • Anne Sylvie Godeau

    Oui, je pensais... Je pense que valoriser des approches multidisciplinaires, simplement, je pense que tout le monde est le bienvenu dans ces disciplines. Je trouve que c'est... la transversalité créer plus de liens entre les acteurs que ce soit les teinturiers, les producteurs etc, ça c'est mon souhait je voulais te dire aussi merci Pauline parce que c'est une belle initiative que de nous mettre en lien je pense que c'est, en voilà une qui concrétise cette possibilité parce que pouvoir écouter ses collègues en France moi ça me fait vraiment plaisir et aussi je suis contente d'y participer parce que je pourrais avec joie sans doute rencontrer les gens plus tard et puis avoir des échanges avec un petit peu de connaissance du récit de chacun aujourd'hui, de savoir ce qu'on est devenu comment ça se développe et donc si on peut planter la surface de la Belgique en plan territorial je soutiens madame de la Sayette pour le dire Pour moi, c'est possible. Il y a un avenir. Il est à développer. Il n'y a pas de frein.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    tout est possible c'est ça et c'est en train de commencer c'est en train d'exploser moi j'ai l'impression et ça commence exactement ouais bon bah c'est un super mot de la fin je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert a-r-t-e-c-o-v-e-r-t pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix merci C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation d'Anne-Sylvie Godeau

    00:00

  • Le parcours d'Anne-Sylvie et sa découverte des couleurs végétales

    00:43

  • Formation en agriculture biologique et création de l'UTA

    02:06

  • Les variétés de plantes cultivées et leurs applications

    04:52

  • L'importance de la transmission et des collaborations

    06:36

  • L'évolution et l'intérêt croissant pour les couleurs végétales

    16:09

  • Les défis de la mécanisation dans la culture des plantes tinctoriales

    22:04

  • Les méthodes de transformation des pigments et conservation

    36:41

  • Inspiration et recommandations de livres

    50:17

  • Conclusion et perspectives d'avenir pour la couleur végétale

    55:02

Share

Embed

You may also like