#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde cover
#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde cover
ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde

#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde

57min |14/12/2023
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#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde cover
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ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde

#E58 - Anaïs Chesneau - Babul & Bakli de la teinture pour enfant à la confection de tapis en Inde

57min |14/12/2023
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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, nous avons le plaisir d'accueillir Anaïs Chéneau, la créatrice inspirante de la marque Babule Bakli. Passionnée par la teinture végétale, Anaïs nous plonge dans son parcours fascinant qui l’a menée de la France à l’Inde, un voyage qui a transformé sa vision de l’artisanat et de l'écologie.


Anaïs partage avec nous comment sa rencontre avec une ONG en Inde a éveillé sa conscience sur les enjeux sociaux liés à la teinture et à l’artisanat. Elle nous raconte les défis qu’elle a dû relever pour relancer la production de tapis en laine dans un village himalayen, tout en intégrant les femmes de la communauté dans ce projet. Sa détermination à valoriser les savoir-faire locaux et à promouvoir l'utilisation de colorants biosourcés, tels que l'indigo et la garance, est une source d'inspiration. En intégrant des pratiques durables et respectueuses de l'environnement, elle met en avant l'importance de la transmission des savoirs et des techniques de teinture, tout en célébrant la beauté des couleurs de plantes.


À travers cette discussion, nous découvrons également les projets futurs d’Anaïs, notamment la création d'un podcast pour enfants, qui vise à sensibiliser les plus jeunes à l'univers fascinant des pigments végétaux et des fibres naturelles. Comme elle le dit si bien : "Chaque couleur raconte une histoire, et chaque plante a un secret à révéler."


Cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière l'intersection entre l'artisanat, l'écologie et l'engagement social, tout en nous rappelant l'importance de la couleur végétale dans notre quotidien. En vous immergeant dans cet univers riche et coloré, vous apprendrez non seulement sur les techniques de teinture, mais aussi sur les valeurs humaines qui animent ce secteur.


Ne manquez pas cette occasion d’enrichir vos connaissances sur la teinture végétale, les plantes tinctoriales et l'agriculture tinctoriale. Que vous soyez un passionné de couleur, un artisan ou simplement curieux, cet épisode vous apportera des réflexions précieuses et des inspirations pour intégrer la couleur végétale dans votre propre vie.


Pour en savoir plus sur Anaïs Chéneau et son travail, n'hésitez pas à consulter les liens utiles dans la description.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Areco Vert, j'ai la chance aujourd'hui de recevoir Anaïs Chéneau. Bonjour Anaïs.

  • AnaIs Chesneau

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Anaïs, pour les auditeurs, j'aimerais que tu te présentes, que tu racontes ton parcours et comment tu en es arrivée à la couleur végétale.

  • AnaIs Chesneau

    Alors oui, j'ai un parcours assez sinueux qui se passe entre l'Inde et la France pendant une dizaine d'années. Donc en fait, je suis encore un peu dans le parcours, on va dire. Donc déjà, je vais juste te raconter un peu les deux éléments déclencheurs qui ont permis la naissance à la fois du projet Babule Bakli, qui est une marque de linge bébé française. Et le deuxième projet, ça s'appelle l'Inde du joueur et c'est un... C'est un projet que je mène dans un village de l'Himalaya, en Inde. Et en fait, ça ne paraît pas comme ça, mais les deux sont quand même assez intimement liés, parce qu'ils sont portés déjà juste par une personne. Donc, mon histoire avec la teinture naturelle, ça démarre en 2015. A l'époque, je suis encore étudiante. J'ai fait un DMA costumier réalisateur et pendant la dernière année d'école, j'ai rencontré Sandrine Rosier qui animait un module de teinture naturelle et c'est elle qui m'a un peu dit qu'elle trouvait que j'avais une sensibilité particulière par rapport à la couleur. et elle m'a orientée vers ce monde. Et comme je n'avais pas spécialement envie de continuer dans le costume, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis retrouvée en octobre à Lauris. Couleur Garance à l'époque organisait des événements. C'était tous les deux ans et c'était un grand rassemblement. Il y avait un marché d'artisans, teinture naturelle, des conférences, des tables rondes. et il y avait vraiment plein d'acteurs de la teinture naturelle qui se retrouvaient dans cet endroit. Et c'est vraiment pendant cet événement que je me suis dit, Ouais, il y a un truc, j'ai envie de faire partie un peu de cette famille de teinturiers qui était là. Ça m'a vraiment fait vibrer, on va dire, quelque part, il y avait un truc. Et c'est aussi à ce moment que l'Inde rentre en jeu, parce qu'il y avait une fondatrice d'une ONG indienne qui était là et qui a fait une conférence. Et j'étais assez impressionnée, on va dire, par ce qu'elle proposait. Donc, six mois plus tard, je partais dans cette ONG pour faire un volontariat, mon premier volontariat en teinture naturelle. En fait, cette ONG faisait un super travail de teinture naturelle, de revalorisation des savoir-faire textiles. Ils avaient un super travail en termes d'écologie, d'innovation par rapport à l'environnement. Mais par contre, on va dire à côté de tout ça qui était vraiment génial, il n'y avait aucun impact social positif qui serait percuté sur le territoire, vraiment en termes sociaux. Et ça, ça a été un peu, pour moi, une grosse déception. qu'il n'y ait pas cet impact social dont ils parlaient aussi dans leur com. Donc il y a eu un point de tension qui m'a fait un peu réfléchir à ce moment-là. et en même temps je me suis pris un peu quand même une plaque énorme et aujourd'hui je peux dire que bah les en fait j'ai rencontré les femmes du Koumaon puisqu'on était dans la région du Koumaon les femmes Koumonis et ça a changé aujourd'hui je peux le dire ça a vraiment changé ma vie et donc ça t'a permis de toi voir qu'il y avait un manquement sur le social et toi t'avais envie de travailler ce point là Oui, en fait, dans cette ONG, j'ai rencontré une femme qui s'appelle Kamla. qui était teinturière, qui aujourd'hui ne travaille plus dans cette ONG. En fait, son histoire, sa personne m'a touchée vraiment super. Il y avait une grosse confiance, une amitié, une confiance. On ne parlait pas du tout la même langue, mais tout de suite, ça a matché. Et c'est une femme qui est en détresse émotionnelle très, très, très, très forte. Elle a vraiment son corps demandé de l'aide parce que ça n'allait pas. Et il y avait aussi une autre femme dans cette ONG qui s'appelait Kalindi, qui elle était avocate, qui faisait une thèse en fait en Allemagne. qui était régionale du Koumaon, mais qui faisait une thèse en Allemagne sur les... Alors, un truc complètement... sur les justices informelles du Koumaon. Et elle m'avait dit, tu sais, Anaïs, des cas comme Kamla, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup ici, parce qu'il y a un fort taux, en fait, de violences conjugales, avec un fort taux d'alcoolisme chez les hommes dans cette région de l'Inde. Et en fait, quand je suis rentrée en France, je me suis dit, mais j'aimerais bien faire quelque chose. Je n'avais pas du tout quoi, j'avais 22 ans. Donc, je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire entre la teinture et cet aspect social qui m'a vraiment touchée. Mais c'est comme ça. que, en fait, ça a démarré. C'est vraiment ces deux éléments, à la fois Sandrine Rodier qui m'a orientée sur la teinture naturelle. Et ta rencontre avec l'Inde. Oui, c'est une idée où j'ai commencé mon apprentissage dans la teinture naturelle. Ces femmes qui m'ont formée, en fait, au départ et à qui j'avais envie de renvoyer aussi à un moment donné l'ascenseur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Bon, dis donc, ça promet une suite. C'est top comme explication. Alors, du coup, est-ce que maintenant tu peux nous présenter ? On dit... Baboul, tu me l'as précisé, Baboul et Bakli. Est-ce que tu peux nous raconter cette entreprise dès le début ? Où ça se passe ? Ce que tu y fais ? Puisque tu as envie de raconter. Et puis, ce que j'aimerais bien, c'est quand même que tu nous expliques ces deux noms associés. Moi, j'ai dû aller regarder pour savoir.

  • AnaIs Chesneau

    Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Explique aux auditeurs pourquoi tu as choisi ce nom-là. Alors, vas-y, raconte-nous.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, on dit Baboule et Bacli, mais les gens beaucoup disent Babule et Bacli. Du coup, ça fait que même moi aujourd'hui, je dis Babule et Bacli, ce qui est ridicule parce qu'à la base, c'est vraiment Baboule. Donc, j'ai créé cette marque en 2019, juste avant de retourner dans le Koumaon pour démarrer toute ma recherche textile pour ensuite monter un projet du coup un peu de plus grosse ampleur. Mais du coup, Babou les Baclis, c'est vraiment une marque française. Je produis du linge pour bébés. Alors, je produis, voire produisais du linge pour bébé parce que ça va s'arrêter. D'ici quelques mois, la boutique en ligne va fermer. Et en fait, Babouli Bactis a vraiment été pour moi un terrain d'expérimentation. C'est à travers cette marque que je suis montée en compétence parce que j'ai fait quelques formations, mais finalement, en teinture, tu es obligée d'expérimenter, de faire, de faire, de refaire, de trouver. pour vraiment aller au plus loin de ce que tu peux dans la recherche et vraiment cette montée en compétences. Et au début, en fait, je n'arrivais même pas à dire que j'étais teinturière. C'était, enfin, je ne pouvais pas, non, ce n'était pas possible. Et aujourd'hui, c'est vrai que je me rends compte vraiment que Babule et Baclist est, tel que c'est aujourd'hui, une sorte de phase préparatoire pour un projet peut-être un peu plus ambitieux, plus social aussi pour la suite. Donc, mon atelier est en Normandie et je fais plusieurs trucs. Il y a un côté, la marque de linge bébé à travers laquelle je m'auto-forme au fur et à mesure. et je propose aussi la teinture à façon depuis deux ans. pour les professionnels donc plutôt des artisans des artistes qui ont des volumes qui ne sont quand même pas trop gros mais pas non plus trop petits je ne fais pas pour du particulier par exemple et c'est quoi ta capacité en tant que teinturier à façon à peu près pour nous donner un ordre d'idée donc j'ai deux cuves de 100 litres donc chaque cuve ça va contenir 2,5 kg 3 kg de tissu ou de fibre Voilà, ça va être la capacité actuelle. La plus grosse commande que j'ai faite, c'était 50 mètres de tissu. J'avais 25 mètres d'unis et 25 mètres d'imprimés à produire. c'est ce jour là quand j'ai entendu cette commande que j'ai dit ok je suis teinturière maintenant c'était le passage l'étape ça a été un peu l'étape et en fait sur les 3 années on va dire un peu les 3 premières années d'existence de Babiouli Bakli je me suis vraiment concentrée sur le fait que pour me former sur la manière d'obtenir un unisson qui serait vraiment parfait, sans auréoles, parce qu'au début, en fait, sur mes tissus, j'avais un peu des auréoles, des trucs. Donc, quand je coupais mes tissus pour Babi les Baclis, je faisais en sorte que ça coupait à hauteur. Mais mon idée, c'était vraiment de me dire, si je fais de la teinture à façon, que j'ai un artisan ou une créatrice qui veut des couleurs naturelles, il faut que mon unisson soit nickel. J'ai vraiment travaillé là-dessus et effectivement cette commande de 25 mètres unis, ça a été le gros challenge déjà en termes de quantité. J'ai fait des coupons de 12 mètres par 12 mètres au maximum dans la cuve de 100 litres. et donc c'était de la double gaz donc tu vois c'est quand même sur un tissu léger tu peux en faire une assez grosse quantité là en ce moment je suis sur une collab avec des draps anciens on est pas sur le même ouais c'est sûr que c'est le même voilà et et en fait donc cette commande il y avait eu l'uni et aussi les imprimés donc pareil je m'étais tu vois formée pour pouvoir répondre à de la commande d'imprimer répété. Pas de l'impression placée, c'était vraiment du plaçage de cadre en impression répétée pour avoir 25 mètres de motif bien placé, calé. Et donc c'est pareil, j'avais vraiment tout mis en place pour que ça fonctionne. Et après j'ai dit bon j'arrête la scénographie finalement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'était trop.

  • AnaIs Chesneau

    En fait, c'est que la taille de l'atelier, après, fait que tu commences à être bloquée sur ce type de production. Parce que finalement, motif répété, ça demande des grandes tables d'impression pour être efficace, etc. Et là, du coup, je n'étais pas assez efficace. Et tu vois, en termes de salaire derrière, par rapport à ce que je pouvais produire, j'étais trop lente dans la production. Donc, j'avais dit, bon, c'est cool parce que je sais le faire, j'ai de l'expérimentation, là, ça va. Mais... en termes derrière de salaire pour moi, trop de temps pour trop peu d'argent. D'accord. Donc, financièrement, pas forcément intéressant comme commande, mais par contre, en termes de montée en compétence, là, c'était le top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors qu'est-ce que tu proposes comme type de produit pour enfants ? C'était quoi tes… ?

  • AnaIs Chesneau

    Alors, je proposais, c'était vraiment du linge bébé. Donc, on avait des couvertures légères, des langes, tout était en coton bio. Au tout début, sur la première année, c'était vraiment que du linge, de la couverture légère, pareil avec ses matières, linge, double gaz. qui sont des matières super faciles à teindre. En fait, ça prend hyper bien de la nature. C'est très agréable. Et après, j'ai développé une petite gamme de doudous parce qu'il y avait un peu de la demande par rapport à ça. J'avais remarqué. Et j'avais aussi des gigoteuses. Voilà. Vraiment linge basique de maison, en fait, pour la petite enfance.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu as des contrôles à faire supplémentaires pour des produits qui sont destinés aux enfants du coup parce que tu vois moi j'ai ma fille ça bavouille partout ça met tout à sa bouche bon bref est-ce qu'il y a des choses à regarder sur

  • AnaIs Chesneau

    lesquelles tu as dû être vigilante alors moi je suis pas très dans les trucs de réglementation c'est pas trop mon truc mais effectivement ça a été un frein à un moment donné parce que quand tu veux ensuite placer tes produits en boutique et eh bien, ils vont demander à ce que tu aies des normes européennes pour les doudous, justement, notamment. Ça rentre dans les normes pour les jouets. Et donc, tu as effectivement un certain nombre de contrôles qualité à faire, même pas forcément sur les teintures, mais vraiment sur la production couture de ton produit. Et j'avais fait faire, en fait, des devis quand j'avais démarré. pour avoir le truc global écossaire le truc nickel j'en ai pour 10 000 euros donc inutile de dire que je les ai jamais fait en fait et je m'étais dit si la marque vraiment ça cartonne forcément à un moment donné tu passes le cap et tu fais toutes tes réglementations correctement mais au démarrage c'est très difficile tant que tu sais pas si ton produit va fonctionner en fait il faut le tester tranquillement et puis voilà après j'avais remarqué pour les teintures notamment par rapport à la salive qu'il y a certaines teintures qui tiennent mieux que d'autres les jaunes c'est très compliqué ça tient pas très très bien ça fait vite, on va vite avoir les auréoles parce que l'acidité de la salive de l'enfant va venir attaquer en fait la couleur pareil pour la transpiration donc pour le jaune c'est plus délicat en tout cas le reseda qui est la plante principale que j'utilise pour le jaune c'était un peu plus compliqué d'avoir une durée de vie jolie tu vois du

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    coup en parlant de plantes que tu utilisais est-ce que tu peux nous dire les deux plantes qui se cachent derrière ton nom et les plantes que tu utilisais pour tes produits

  • AnaIs Chesneau

    Alors, donc Baboul et Bakli, c'est deux noms hindis pour nommer deux arbres tanctoriaux qui sont, il me semble, je ne me rappelle plus exactement, mais plutôt utilisés dans la tannerie, si je me rappelle bien. Donc le Baboul, c'est un acacia, c'est une variété d'acacia et le Bakli, c'est une variété de sumac. donc il n'y a pas spécialement de rapport entre les teintures que je produis et le nom j'utilise pas forcément ces plantes là dans la production par contre c'était vraiment la phonétique qui m'intéressait Baboule et Bacli, il y avait un côté enfantin deux petits personnages deux petits arbres je sais pas qui aurait pu devenir si j'avais pu me payer une illustratrice ça aurait pu être sympa mais ça peut être un jour Et évidemment, c'est le clin d'œil aussi à l'Inde à travers le nom de cette marque parce que je voulais aussi à un moment donné que ce soit un pont entre mon travail de teinture que j'avais créé en France et mes voyages dans l'Himalaya. Et à un moment donné, j'avais un peu rêvé de pouvoir associer les deux sous cette marque et de pouvoir travailler en lien avec des structures locales du Kumaon pour créer des produits avec les femmes là-bas. que ensuite je revendrai sous ma marque Babu Libakli. Et finalement, ça ne s'est pas fait. C'est transformé en toute autre chose. Et il y a deux projets distincts qui sont sortis de cette histoire. Mais Babu Libakli, du coup, végète un peu, on va dire, en ce moment.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en tout cas va se transformer en autre chose mais restera pour l'instant quand même actif avant que tu nous parles des nouveaux projets tu utilisais quoi comme plantes pour nous expliquer un petit peu t'as dit Reseda pour les jaunes et qu'est-ce que tu utilisais d'autre ?

  • AnaIs Chesneau

    du coup à l'atelier pour Babou les Baclis je travaille essentiellement avec les extraits de plantes de chez Greening et Et je suis assez classique, Réseda, Garance et Acacia-Acachou, c'est vraiment les trois plantes principales. et après je fais un peu d'indigo parce que les gens ils aiment bien le bleu et ils ont toujours demandé au départ je n'en faisais pas et puis pendant le Covid j'ai fait une formation avec David Santandreux donc du coup je me suis dit bon il faut quand même que je mette un peu de bleu et donc là mon pigment je l'achète directement en Inde auprès d'un cultivateur qui fait l'extraction et qui vend son pigment donc c'est de l'indigofera tinctoria

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup maintenant on passe à la nouvelle activité, donc là si je comprends bien Baboule et Bacli ça s'arrête pas c'est ta boutique en ligne qui s'arrête mais tu gardes quand même ce nom pour un projet 2.0 ou un truc pour la suite

  • AnaIs Chesneau

    Oui, c'est ça. Je vais le garder en vitrine. Je vais continuer plutôt le service de teinture à façon. Parce que finalement, c'est quelque chose que j'aime bien faire. Il y a de la recherche. Là, je travaille en ce moment sur une production de couleurs sur drap ancien pour une artiste locale. et donc on a fait l'année dernière donc elle m'avait contacté en avril l'année dernière pendant ça les échantillons se sont étalés sur une année pour la recherche couleur on a fait faire des tests en laboratoire aussi pour la solidité à la lumière parce qu'après elle va sculpter les draps pour en faire des oeuvres d'art en relief donc voilà Il y avait un travail sur la solidité de la couleur à faire, qui me semblait important. Je l'avais proposé à l'artiste et ça avait été accepté. et finalement c'est des projets que j'aime bien mener parce que tu as un nouveau contact avec voilà et puis du coup ça ouvre aussi les possibilités d'application de la couleur naturelle et du coup tu t'étais rapprochée d'un d'un labo de contrôle enfin pour c'était quoi c'était un en fait j'étais juste passée par Greening qui proposait ce service avant mais qui ne le pensent plus ah d'accord il faudra trouver quelqu'un d'autre oui voilà ok moi quand j'avais démarré Babule Bacli c'est pareil j'avais fait faire des tests en labo et pareil j'étais passée par Greening à l'époque il y avait des forfaits et on pouvait faire nos tests solidité en laboratoire pour les couleurs d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on a un petit peu parlé des activités, mais on va parler de ton nouveau projet. Alors, raconte-nous un petit peu ton aventure qui est en train d'arriver. Raconte-nous la suite pour toi.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, pour Babou les Baclis, je ne sais pas trop encore exactement ce qui va se passer. Le linge bébé va s'arrêter, ça c'est sûr. Je vais garder ouvert le site en vitrine pour les commandes et les rencontres pour des collaborations. À partir de septembre, on va créer un podcast. Donc là, ça va être avec ma sœur. C'est elle qui va écrire et enregistrer. Et c'est en lien du coup avec la couleur. Donc, ce sera des contes pour enfants. Génial. Et ça s'appelle Contes monochromes.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Génial !

  • AnaIs Chesneau

    Chaque conte, en fait, nous plonge dans un peu un univers coloré particulier, et c'est des contes un peu autour de l'écologie, de la nature, avec des inspirations.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top ! Il y a beaucoup de gens qui me parlent de cibler le plus jeune public, les adolescents, les plus jeunes, et puis tu vois, pareil, tu vois, des contes, des manières ludiques d'apprendre la couleur aux plus jeunes, donc je trouve ça super bien. super on va hâte d'écouter ça Donc ça c'est la première surprise on va dire ?

  • AnaIs Chesneau

    Oui, la première surprise du côté de Babylibacli. Et sinon en fait, là le très gros du projet actuel, qui fait aussi que Babylibacli est un peu en sommeil, parce que je ne peux pas tout mener de front, donc en fait le programme de recherche laine du jouard que j'ai initié en 2022, ça a pris une ampleur de dingue. il y a eu un engouement au niveau du village que je ne pensais pas du tout qu'il y aurait. Donc pour revenir juste un petit peu à la base, quand je suis rentrée, ma première expérience de volontariat dans l'ONG, ensuite je suis rentrée à l'INALCO à Paris, qui est une école de langues étrangères, pour faire six mois de Hindi, pour un peu plus en apprendre sur la culture indienne. Ensuite j'ai fait trois voyages en Inde, dans d'autres endroits. Et au bout de trois ans, je suis retournée dans les montagnes pour projet, donc à terme de travailler avec des femmes et éventuellement amener un peu de douceur et voir ce qu'on pourrait faire pour leur vie qui sont quand même pas mal malmenées. Dans certains cas, pas une généralité. Et en fait, quand j'ai commencé ma recherche... Donc on était pareil, c'était juste après avoir créé Babulé-Bakli, donc on était en 2019. j'ai visité différents centres textiles régionales pour un peu voir comment ils travaillaient éventuellement faire le lien avec babule et bacli qui ne s'est pas fait et en fait ce qui est ressorti c'est qu'il y avait une problématique autour des laines locales en fait les centres textiles régionaux utilisés pour la plupart des laines qu'ils importaient d'Australie donc du mérinos voilà dans les mois et même en Inde ouais

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est dingue parce que tu me dis ça en France on connait l'histoire mais même si ça se réinverse la tendance mais en Inde je suis choquée donc en fait soit ils vont acheter des laines parce que leur production principale c'est le châle

  • AnaIs Chesneau

    Au lieu de partir de la matière qu'on a localement, ils partaient d'un produit et ils cherchaient une matière associée à ce produit-là. Mais localement, il n'y avait pas de laine douce, à part les laines de luxe type cachemire, pachmina, qu'on va trouver plutôt au Ladakh. Ils faisaient aussi des châles en cachemire, mais dans tous les cas, les laines locales de luthéracore n'étaient pas utilisées dans les productions de ces centres textiles. Donc ça m'a un peu chagrinée on va dire et j'ai commencé à chercher des moutons pour savoir c'était quoi cette laine, quelle était sa particularité, pourquoi on ne l'utilisait pas dans les productions textiles de châles notamment et qu'est-ce qu'on en faisait en fait anciennement. Donc c'est comme ça que je suis arrivée on va dire de rencontre en rencontre, je suis arrivée dans un petit village qui s'appelle Shankadura qui est juste à côté de la ville de Muntiri, c'est la dernière ville avant la frontière tibétaine. Donc on est à 2100 mètres d'altitude à peu près. Je connais pas mal haut déjà. Et en fait, dans ce village, j'ai découvert que les femmes, elles faisaient des tapis. Elles faisaient des tapis en acrylique. Mais anciennement, elles faisaient des tapis en laine. En fait, quand le fil acrylique est entré sur le marché, il était aussi cher. que d'acheter la laine brute au berger, aux éleveurs. Donc forcément, les femmes, c'est normal. C'est tellement lourd et long de faire la transformation de la laine qu'elles ont préféré acheter les fils en acrylique. Mais ça a fait des tapis de beaucoup moins bonne qualité. Et en fait, du coup, moi, avec le projet, j'ai décidé de proposer de réintroduire la laine dans la production de tapis. En sachant que cette production était bientôt arrêtée parce qu'il n'y avait plus du tout de commerce autour du tapis, les femmes faisaient des tapis pour elles, pour chez elles, de toute petite taille pour s'asseoir. En fait, c'est des tapis en 40 par 40, juste pour mettre sur les chaises. et le plus grand tapis qu'elles faisaient en fait c'était pour leur dot elles en faisaient un dans leur vie et après voilà donc on a, j'ai en fait l'année dernière, enfin non alors du coup c'était en 2022 j'avais obtenu un financement pour d'une association française qui s'appelle la fibre textile et ils ont financé en fait ma recherche sur un an donc en 2022 je suis retournée dans le village après le Covid là pour faire ma première récolte de laine et redémarrer cette production de tapis. Ce que je n'avais pas bien calculé depuis la France, c'est qu'en fait on avait aussi un problème de race lénière qui était en train de disparaître. parce qu'il y a deux races dans la vallée du Loire, la race Garia, qui est une race à viande uniquement, parce que la laine, en fait, quand on la coupe, tu ne peux même pas récupérer une toison, ça fait vraiment des gros poils qui partent en petits bouts, et la race Kounou, qui est la race viande aussi, et aussi laine. Sauf que le mouton Kounou, il est plus petit, et comme les éleveurs n'ont plus de débouchés pour la laine, du coup, ça ne les intéresse plus de garder des moutons Kounou au sein des troupeaux. Donc on a galéré pour récolter la laine, pour avoir suffisamment de laine pour démarrer le projet. Et l'année dernière, quand on a fini la récolte, j'ai fait la transhumance avec les éleveurs. Et quand on est rentré de transhumance, j'ai du coup un binôme sur place, qui est lui local. Et je lui ai dit, Ganga, soit on arrête tout. soit ça va être un taf de ouf quoi est-ce qu'on est prêt à faire ce travail là parce que du coup il fallait travailler sur la sauvegarde de la race du coup là on était dans des compétences que moi j'avais pas en termes d'élevage il fallait trouver un berger qui allait être associé au projet parce qu'il allait falloir acheter un troupeau de moutons en fait, connus pour repartir sur vraiment toute la sauvegarde de cette race et derrière pouvoir tisser en fait, remailler toute la chaîne de production jusqu'au tapis et pour avoir suffisamment de tapis économiquement pour pouvoir embaucher suffisamment de femmes sur le projet Et en fait, il s'est avéré que par magie, un berger est arrivé. Et c'est un berger qui a plus de 50 ans. c'est un peu un doyen du coup donc c'est pareil c'est plutôt un avantage dans le projet parce qu'il va pouvoir lui il va être au contact en fait du coup avec notre troupeau de tout le monde, de tous les autres éleveurs qui sont plus jeunes que lui et donc c'est une forme de respect tu vois et ils vont l'écouter quoi sur le projet ça nous fait un petit point d'avance et en fait il est vraiment arrivé au moment où je me posais la question si j'allais pouvoir continuer ou pas le projet

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et donc on a dit bah si on le fait Praella donc ça va être le berger qui va être associé au troupeau on va pouvoir du coup remailler cette filière à partir de ce troupeau qui du coup sera au départ un troupeau d'accompagnement pédagogique pour les éleveurs pour pouvoir avec eux du coup doucement leur expliquer que bah si finalement si on garde les moutons cunous dans les troupeaux peut-être qu'il y a deux salaires pour vos femmes vos filles vos mères qui arrive aussi dans les familles. Et ce n'est pas juste la vente de la viande. La transformation lénière implique plus de salaires en fait en aval. Donc, on va travailler là-dessus pour vraiment que tout le monde soit acteur du projet et se sente aussi impliqué. C'était vraiment le... c'est vraiment le point de départ, c'est que tout le monde ait envie de remonter cette filière. Et en fait, ce qui m'a aussi donné envie de continuer, c'est que quand j'ai fait cette première récolte, j'ai étalé la laine sur un toit. En fait, moi, j'avais étudié avant, j'avais analysé, j'avais observé, j'étais rentrée dans les familles pour voir un peu les métiers, les rouées, qui avait quoi, qui savait faire quoi. Donc, j'avais un peu une vision d'ensemble au niveau du village. mais ce que je ne savais pas c'est est-ce que les femmes allaient être intéressées pour le faire et en fait quand j'ai fait, j'ai étalé cette laine sur le toit le lendemain j'avais 10 femmes à ma porte et qui m'a dit mais qu'est-ce que tu fais Anaïs avec cette laine mais moi je sais faire ça moi je sais filer donne moi 5 kilos s'il te plaît je peux laver je peux laver la laine et du coup en fait il y a eu un engouement que franchement je n'aurais pas imaginé aussi fort chez les femmes en fait et c'est comme si elles attendaient une opportunité pour pouvoir travailler sortir de leur foyer il y en a qui s'ennuient profondément dans leur vie il faut le dire et c'était une occasion et là quand on a fait des tapis, elles m'ont dit Anaïs, quand t'as des nouveaux tapis tu nous dis on les fait donc il y avait un vrai engouement qui a fait que j'ai dit bah si on va le faire On va bosser dur, mais on va le faire.

  • AnaIs Chesneau

    Alors du coup, si je comprends bien, donc tu as un, on va dire, un troupeau pédagogique. Il y a des jardins pédagogiques. C'est un troupeau pédagogique avec quelqu'un qui est doyen, donc qui aura le respect, comme tu dis. L'idée, c'est de motiver les troupes à suivre et à réintégrer des moutons. Alors, tu m'as dit des moutons kuno. ouais c'est ça voilà donc d'inclure aussi les femmes qui sont volontaires enfin t'en as déjà eu 10 donc tu sens qu'il y a quand même quelque chose qui se passe l'idée c'est donc augmenter les troupeaux donc augmenter les toisons donc augmenter le travail et proposer des débouchés donc plus de salaire pour les familles et ma question c'est les tapis réalisés tu m'as dit que c'était des 40 par 40. L'idée, c'est quoi ? C'est de les vendre en Inde, de les vendre en France. Comment tu vas faire pour que ce soit valorisé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, moi, je leur ai demandé, là, en échantillon, de refaire des tapis en 40 par 40, comme ce qu'elles savaient faire. Et on en a fait un grand aussi. Donc là, ça faisait des années que dans le village, il n'y avait pas eu de grands tapis de fabriqués. Donc, en janvier, c'était un peu l'événement du moment. et elles étaient trop contentes en vrai de la production du tapis qu'on a fait. Enfin vraiment, c'est Lakshmi et Deepa qui ont réalisé le tapis et elles étaient à fond. En plus, on avait un temps super réduit parce qu'il y a une partie qui se fait machine, c'est le cardage. Et le cardage, en fait, il y a une machine à carder industrielle dans la ville de Montiery à côté parce que le gouvernement a mis des machines à carder un peu dans différentes villes des montagnes. Mais ils ouvrent les machines à carder un jour par mois. Donc c'est une galère monumentale pour nous pour carder la laine. Et comme moi, à chaque fois, j'ai des temps de trois mois de visa, il faut quand même que le planning s'enchaîne pour qu'on puisse avancer correctement. Et donc là, on avait réussi à garder la laine, mais genre 16 jours avant que je reprenne l'avion. Et je savais qu'on allait avoir besoin de 15 jours pour fabriquer un grand tapis à deux femmes en temps plein, parce que c'est un mois de nouage pour un tapis en 80 par 180. et quand j'ai dit aux filles on est très juste et tout elles m'ont dit on va le faire, on va le faire. Et un jour avant que je prenne mon avion, j'avais mon tapis. Génial. On était juste, mais elles étaient, enfin vraiment, elles étaient au taquet. Et je leur avais expliqué, si on a le tapis, je pourrais l'exposer. Comme ça, après, on pourra prendre des commandes et il y aura d'autres tapis de commandés, de faits, etc. Donc, elles ont vraiment aussi compris l'enjeu et elles sont là. Et en fait, au niveau de la commercialisation, Donc l'idée c'est plutôt de faire quand même des grands tapis à terme que plutôt des petits parce que même dans nos intérieurs finalement on utilise plutôt des grands tapis et je pense que la clientèle qu'on va viser va vouloir des grands tapis en fait. L'idée c'est de faire des tapis sur mesure, de pouvoir proposer du tapis sur mesure et au départ ce que je voudrais c'est qu'on commercialise en Inde. Alors je n'exclus pas évidemment une importation à un moment donné mais pour ça il faudra qu'on ait des boutiques. partenaires ou des galeries partenaires. Et en Inde, en fait, il y a énormément de foires artisanales, de marchés artisanaux, où on va pouvoir, même des événements autour de la teinture naturelle, il y en a. Donc, on va pouvoir présenter, en fait, le travail. Et l'idée, c'est qu'elles viennent avec moi. Donc là, parce qu'elles n'ont pas la possibilité de vendre leur tapis à l'extérieur et du coup de pouvoir venir avec moi, de voir aussi les autres artisans, les clients potentiels, parce qu'elles ne connaissent pas. C'est pareil en termes de design, actuellement ce qu'elles proposent, ça ne correspond pas au goût contemporain. Si tu veux, même des Européens, ça c'est sûr, mais même des Indiens, la clientèle riche indienne, en fait ils ont des goûts un peu européens. Voilà. Malheureusement. et du coup de pouvoir qu'elles aussi elles viennent avec moi pour présenter leur travail et qu'elles se rendent compte aussi de la valeur qu'il y a parce que pour elles c'est normal de savoir faire un tapis toi comme moi comme toutes les femmes qui sont sur cette planète comme elles ont appris de leur mère quand elles avaient 5 ans elles ont appris à filer 10 ans elles savaient faire un tapis ben en fait c'est rien quoi de savoir faire un tapis et du coup de pouvoir aller en ville rencontrer des clients, des gens qui s'intéressent et qui ne savent pas le faire et qui vont leur dire c'est vachement bien ce que vous faites parce que moi je leur dis mais je sais pas j'ai l'impression que ça a pas assez de poids encore tu vois c'est comme je suis presque intégrée au village et que je suis aussi artisane finalement j'arrive pas à leur faire dire suffisamment fort que oui c'est génial vous avez vraiment de l'or entre les doigts les filles et tout le monde ne sait pas faire un tapis. Et en fait, ces foires artisanales, ça nous permettrait déjà ça, de les présenter. Et puis, tu vois, il y a de la confiance en soi qui sort. ça va nous aider pour l'indépendance aussi à un moment donné, dans leur tête, ça va faire du chemin. Et ensuite, l'idée aussi pour la commercialisation la plus pointue, ça va être de placer vraiment en galerie d'art. En Inde, l'art et l'artisanat, c'est quand même très, très lié en fait. Et ce qu'on va proposer du coup rentre complètement dans ce système-là, on va dire. donc ça va être de se placer en galerie d'art ou moi parfois quand je vais dans des villes indiennes je vais dans des endroits un peu up tu vois pour européens ou indiens très riches et en fait il y a des grosses boutiques dans des endroits très très beaux très très luxueux et clairement nos tapis pourraient tout à fait être

  • AnaIs Chesneau

    commercialisés dans ces endroits là ouais d'accord et j'avais une question ces tapis donc ils sont les laines sont colorées enfin sont peints ouais et du coup ça se passe aussi c'est teint à la main avec des végétaux comment vous faites ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors là c'est ma partie en tant qu'artisane donc je gère les équipes plus je fais la teinture en fait il n'y a plus personne qui sait faire des teintures naturelles j'ai rencontré une femme qui en fait encore un petit peu, qui a appris de sa mère, mais qui travaille pour une autre ONG, donc je ne peux pas travailler avec elle. Et sinon, personne ne fait de teinture. Donc en fait, du coup, mon savoir-faire vient aussi compléter le leurre et ça permet de redynamiser aussi cette laine en quelque sorte, parce que... tu vois par exemple quand on a sorti j'ai sorti les deux premières pelotes de laine, il y avait une pelote blanche et une pelote jaune et en fait elles étaient dans le sac ensemble et il y avait une femme qui là était tout le temps trop enthousiaste surtout t'es prête à mélanger les deux non Non, mais en fait, quand il y avait des femmes qui venaient au village, qui étaient un peu en visite dans leur famille et tout, elles venaient dans ma maison, elles venaient prendre en fait la pelote jaune, elles laissaient la pelote blanche dans le sac et elles venaient montrer à l'autre femme, regarde, regarde, Anis, elle a fait une pelote jaune, elle a fait teinture à partir de plantes. Et en fait, ça a amené vraiment de la curiosité. Oui, enfin, c'était... C'est vraiment chouette parce qu'en fait c'est à la fois quelque chose qu'elles connaissent, parce que c'est en lien avec la terre, et enfin tu vois les plantes finalement ça leur parle, ils sont tous agriculteurs. ils ont tous des terres, donc ça leur parle en fait cette histoire de teinture naturelle, et tout d'un coup ça vient revaloriser la matière laine. qui était complètement... qui était oubliée, quoi, presque.

  • AnaIs Chesneau

    Et du coup, tu vas... Quand tu teins, tu te sers des plantes locales parce que j'ai déjà eu des invités, notamment une marque de lingerie qui s'appelle Naturafil, qui fait teindre en Inde, parce qu'ils ont le savoir-faire. C'est pour ça que je suis hyper étonnée que dans ce village-là, il n'y en ait plus. Mais du coup, tu ravives quelque chose. Et en fait, elle expliquait qu'en Inde, il y a énormément de plantes tinctoriales, mais qui sont en mode... sauvage, tu vois, vraiment, que tu penches, tu cueilles et tu peux teindre. Et donc, du coup, est-ce que ça, c'est un de tes projets d'utiliser des plantes du coin ? Enfin, après, toi, tu es en hauteur, peut-être que tu as moins de possibilités, il y a peut-être moins de flore adaptée, peut-être.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y en a, mais les femmes, elles ne les connaissent pas en fait. Donc, il y a quelques plantes qu'elles connaissent, qu'elles m'ont un peu indiqué. Mais alors moi, je ne suis pas botaniste à la base. Du coup, j'ai un peu du mal à reconnaître à part les plantes une fois qu'elles ne sont plus là pour me dire si c'est celle-ci. En fait, j'ai plusieurs fournisseurs indiens que je connais en plantes tectoriales. Et donc, là pour la première année, j'avais juste acheté des plantes tectoriales chez un gros site que je connaissais et j'ai sélectionné deux plantes qu'à terme on pourrait faire pousser en altitude parce qu'il y a déjà en fait on a utilisé le yé d'Inde qui poussent partout en altitude. En fait, les femmes, elles en plantent plein dans leur jardin. Donc, on va pouvoir faire une plantation de yé d'Inde. Et j'ai utilisé la garance indienne. Alors, elle, je ne sais pas si on peut la faire pousser jusque là-haut, mais je sais que les grossistes, en fait, se fournissent dans la région de l'Utahrakan. Donc, c'est la région où on est installé. Donc, dans tous les cas, on pourra avoir un fournisseur plus proche ensuite de cette garance indienne. J'avais présélectionné déjà deux plantes pour le projet qui seraient potentiellement cultivables aussi en altitude. Parce que en 2019, quand j'avais fait déjà les premières recherches, j'avais rencontré une famille qui m'avait expliqué qu'ils avaient plein de terres qu'ils ne pouvaient plus cultiver pour l'alimentaire. et je m'étais déjà dit mais du coup qu'est-ce que vous en faites de ces terres quoi et rien pourquoi ils peuvent pas la cultiver et ben en fait c'est des terres qui sont un peu à l'extérieur du village et il y a des de plus en plus de singes dans la région et en fait ils ils dévastent les cultures ouais donc si les champs sont trop éloignés des maisons il y a des attaques ils ont arrêté de cultiver ces champs là et du coup on pourrait très bien avoir des cultures de plantes tectoriales pour revaloriser aussi ces terrains là et faire rentrer aussi des salaires à travers ce projet là c'est vraiment un projet à tiroir que tu es en train de développer à mon avis tu vas, c'est magnifique elle est magnifique ton histoire c'est génial on peut tirer à l'infini parce que là en gros le savoir-faire principal que j'ai découvert c'est par rapport au tapis mec Quand on cherche et qu'on s'intéresse et qu'on rencontre les femmes et même les hommes au fur et à mesure, en fait, tu découvres qu'il y a une brodeuse. et puis un élevage de lapins angora, et puis des tisserands de pachmina, et puis un vanier qui fait des paniers en bambou. Et en fait, il y a plein, plein d'artisans, quoi. Il y a beaucoup d'artisanat au sein des familles et qu'on pourra aussi, après, on ne peut pas tout faire d'un coup, ce n'est pas possible. mais qu'on pourra aussi pour rester concentré parce que j'ai aussi tendance à m'éparpiller donc je vais essayer de vraiment rester concentré mais effectivement on pourra faire des collections qui sont plus larges en intégrant des arts différents avec des savoir-faire qui vont venir se compléter en fait là on avait fait pendant le Covid j'avais demandé à une femme qui faisait du tissage et c'était incroyable dès que je présente sur des salons le... le rendu, les gens sont épatés, mais même moi, quand j'ai reçu, je me suis dit, c'est pas possible, j'arrive même pas à reconnaître la matière. En fait, j'avais demandé de me faire un échantillon 100% laine en tissage, donc là, pas en tapisserie, vraiment en tissage tissu, quoi. Et un échantillon 50-50 lapin angora mixé avec la laine et un échantillon 100% angora. Et en fait, l'échantillon en 50-50 met à la fois la douceur du poil angora et le gonflant de la laine et ça fait une matière hyper intéressante et beaucoup moins cher que si tu avais quelque chose pour son angora tu vois après en termes de quand tu réfléchis un peu efficacement sur le business derrière ça fait un truc qui est vraiment super beau et hyper qualitatif parce que l'angora c'est quand même fragile comme matière aussi Tu vois, la laine, ça rajoute la solidité, le gonflant, tout, c'est vraiment top. Donc, on va pouvoir aussi vraiment amener des nouvelles choses à travers les différents artisanats qu'il y a. Tu vois, sur un tout petit village, la masse de choses qu'il y a et qui sont en train de péricliter. Il va y avoir tout un travail autour de la transmission aussi qui va être hyper important à faire.

  • AnaIs Chesneau

    c'est génial c'est ce que j'allais dire point de vue transmission tu ravives des savoir-faire qui sont présents là-bas depuis des générations tu viens réactiver des choses qui ont été perdues tu redynamises certains élevages ou des terres abandonnées donc c'est vraiment point de vue transmission on peut pas être mieux tu nous en as bien parlé est-ce qu'on peut passer à des questions d'inspiration t'en as parlé franchement avec ton projet oui j'avais un peu noté deux personnes qui sont pour moi des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    guides un peu si tu veux alors déjà quand j'avais 20 ans je pense qu'il y a Sandrine Rosier qui a été vraiment un peu un des déclencheurs donc pour moi ça a été une femme qui m'a guidée aussi vers ça, la teinture naturelle et même si aujourd'hui je la côtoie plus forcément ça reste quelqu'un finalement qui a été présente pour moi et après il y a une personne que je pense j'y pense tous les jours de ma vie depuis 8 ans que je l'ai rencontrée c'est Kamla qui était une personne qui subissait des violences conjugales et qui en fait a déclenché elle a appuyé sur un bouton et tout ce projet est né en fait parce que l'idée c'est vraiment d'arriver à travers à toute cette filière lénière à créer une dynamique enfin je ne sais pas si c'est une dynamique mais en tout cas un un je ne trouve pas mes mots, un espace, un lieu suffisamment sécuritaire pour que les femmes, à un moment donné, celles qui en ont besoin, celles qui en ont envie, elles puissent parler. Il y a une sorte de libération aussi de la parole autour de ce qu'elles subissent ou des choses qu'elles ont envie tout simplement de faire parce qu'il y en a qui... qui sont bloquées en fait dans leur vie là j'ai travaillé avec une femme elle voulait être à 100% tous les jours à faire des trucs parce qu'en fait elle se fait chier vraiment elle a rien à faire chez elle ses enfants sont grands son mari travaille toute la journée elle aime pas son mari et donc en fait cette opportunité là pour elle c'est aussi c'est une belle opportunité de se rendre utile et de donner un sens à ses journées en fait tout simplement même sans aller sur la violence conjugale tu vois c'est juste des petites choses en fait qui font que ça apporte un peu quand même de douceur dans la vie de chacune

  • AnaIs Chesneau

    c'est une super bonne idée c'est vraiment comme tu dis deux gros cailloux qui se rencontrent ta teinture végétale et cette femme qui t'a touchée et t'arrives à faire un super beau projet c'est canon j'avais une autre question si t'étais une plante tinctoriale laquelle tu serais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    aucune idée pas un baboule non j'en sais rien du tout je crois que j'ai pas Ça ne me parle pas forcément d'être les pieds dans la terre, tu vois. Oui. Je préférais être un oiseau, ça me parle plus. Il y a un oiseau dans la région du... Là, dans la région au nez. En fait, là, à 2000 mètres d'altitude, c'est le paradis des oiseaux. Des oiseaux, pardon. Il y a des trucs d'ornithologie et tout. Et il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'espèces différentes. J'ai découvert des oiseaux magnifiques. Et il y en a un qui s'appelle Monal. Et c'est un... Franchement, il a des couleurs ouf. Il est vert, bleu, et c'est assez gros, avec une très, très longue queue. Enfin, je ferais plutôt un monal.

  • AnaIs Chesneau

    Eh bien, alors, pour toi,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    exceptionnellement,

  • AnaIs Chesneau

    on a le droit de savoir quel oiseau que tu choisis. Est-ce que la question fibre de prédilection, je pense qu'on n'a pas de doute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je sais pas en fait parce que à travers Bubbly Baxi j'ai vraiment beaucoup axé ma pratique sur le coton je trouvais que c'était une fibre qui était super challengeante en termes de teinture parce que il faut quand même bien la préparer pour qu'elle prenne bien bien la couleur et que voilà mais c'est vrai qu'en fait en arrivant dans le mouton je me dis oh là là c'est vraiment trop cool et là avec ce projet à l'atelier je faisais des teintures sur fil de laine française là en Normandie et dans les montagnes j'ai découvert la teinture en bourre donc c'est quand tu teins après lavage en fait tu teins ta fibre après, juste après ton lavage quand c'est encore un peu en flocon si tu veux et après tu fais toutes tes étapes de transformation et je trouve que c'est hyper agréable comme teinture je sais pas trop mais du coup j'ai découvert, au début j'avais tout feutré j'avais trop touillé, trop chauffé, enfin, j'avais un peu trop tout fait en même temps, donc tous mes trucs étaient feutrés sur les premiers échantillons, et après, une fois que t'as le truc, c'est bon, et en fait, ça te fait des teintures, du coup, comme ma fibre, elle est, enfin, ma laine, il y a aussi des gros poils, en fait, à l'intérieur, le fait de teindre tout en amont tout est encore bien aéré bien ouvert donc la couleur va vraiment bien rentrer partout et t'auras quand même des petits des endroits qui seront plus clairs que d'autres du coup parce que les endroits où c'est vraiment laine ça va vachement prendre la couleur et puis les endroits qui sont plus poils ça va pas trop prendre la couleur et du coup après quand tu passes en carte 2 bah t'as tout qui est bien repeigné, remélangé, tout uniformisé et du coup j'ai bien aimé faire ça comme ça en tout cas cette teinture et puis ça me faisait un nouveau challenge technique c'est toujours un peu mon objectif ouais j'aime bien en fait toujours apprendre des trucs et je trouve que dans la teinture naturelle c'est ça qui est assez Ce que j'aime aussi, c'est qu'il y a toujours des nouvelles techniques, des nouvelles plantes à tester, des nouvelles recettes à tester. Et en s'adaptant, tu vois aussi sur un territoire, là où tu es. Et c'est ça. Là, tu vois, la lin, je n'ai pas un fournisseur de lin. Donc, j'achète mes cailloux de potasse sur le marché. Et qu'après, on pile. Donc, à chaque fois, tu t'adaptes aussi avec ce que tu trouves. j'ai aussi découvert que c'est cette femme qui fait de la teinture la seule que j'avais rencontrée dans le village mais qui travaille pour une autre ONG elle m'avait dit qu'elle faisait des teintures à partir du citron et en fait c'est un peu comme les monobains de Michel Garcia si tu veux c'est un acide plus et en fait il y a des citronniers à 2100 mètres d'altitude c'est magnifique parce que quand ils sont les citrons sont sous la neige en février donc ça fait des citrons t'as des citrons jaunes avec ta neige et ton ciel bleu c'est juste trop beau et en fait comme il y a plein de citrons et ben elles faisaient aussi leur teinture pour certaines plantes à partir sans alun du coup en monobain comme la recette de Michelle ouais top bon ben c'est carrément canon écoute ça me fait rêver ton projet c'est génial est-ce que tu aurais des

  • AnaIs Chesneau

    un livre qui t'a inspiré ? Non ? Tu me fais non de la tête donc on passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, alors moi, j'ai tous les livres, enfin, ou tous, j'ai des livres de Dominique Cardon. Je trouve que c'est forcément un peu la base. Je les ai jamais vraiment lus. Je les feuillette de temps en temps quand j'ai besoin de quelque chose, que j'ai envie de regarder un truc ou vérifier quelque chose mais je ne les ai pas vraiment lus, tu vois. Je ne suis pas une grande lectrice. j'avoue que j'ai lu aucun bouquin contemporain sur les teintures naturelles moi je recommande mais à 100% d'aller rencontrer des teinturiers d'aller visiter des ateliers et c'est c'est

  • AnaIs Chesneau

    plus vivant en fait c'est voilà alors pour ça Anaïs il faudrait qu'il y ait une liste des teinturiers et teinturières de France parce que moi je te raconte pas le boulot pour trouver des gens, c'est pas évident je souligne ton initiative de sortir de sa grotte mais tu vois ouais c'est bien si il y a plein de gens qui sortent qui s'identifient l'histoire des cartes de France pour se rencontrer entre eux ça crée du lien et l'histoire d'envoyer un petit audio de 3 minutes pour se faire connaître et faire du lien et j'ai des retours après j'ai des retours de gens qui m'ont dit ah bah merci du coup j'ai été appelée du coup on a pratiqué à deux donc voilà en fait il faut continuer et puis Il faut continuer à mailler, on ne baisse pas les bras. Bon, donc pas de livre, c'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, pas trop.

  • AnaIs Chesneau

    Non, mais t'inquiète. Est-ce qu'il y a quelqu'un à qui tu penses pour le passage de micro ? Quelqu'un que tu voudrais que j'aille interroger ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoute, je dirais Martin. Martin ouais Martin c'est un artiste on s'est rencontré en formation chez David Santandreu pardon et depuis on suit un peu nos travaux respectifs et Martin il travaille sur la fermentation pour obtenir ses couleurs c'est vraiment un artiste et il fait des trucs c'est un chouette un chouette type et il a créé sa alors je sais pas si c'est une marque mais son compte Instagram ça s'appelle Safre S-A-F-R-E

  • AnaIs Chesneau

    d'accord ok et bien je vais aller voir tout ça parce que la fermentation on tourne autour du pot entre guillemets et j'ai pas...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a beaucoup de gens qui travaillent sur ça et j'ai envie de les lancer là dedans et je pense que ce sera intéressant d'avoir son il est au début je pense de la pratique mais en tout cas c'est intéressant d'avoir son point de vue je pense.

  • AnaIs Chesneau

    Bon super est-ce qu'Anaïs avant qu'on ne se quitte tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu aimerais euh... partager ou dire qui est important pour toi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De suivre vraiment ses envies, ses intuitions. Enfin, quand on fait une rencontre, d'écouter et d'essayer de, je ne sais pas, de s'inspirer et d'en sortir quelque chose qui aurait vraiment du sens pour soi et puis peut-être un peu aussi pour les autres.

  • AnaIs Chesneau

    Ouais, il n'y a pas de... C'est quoi ? Il n'y a pas de hasard ? Il n'y a que des rencontres ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pas comme l'idée.

  • AnaIs Chesneau

    D'accord. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation d'Anaïs Chesneau

    00:00

  • Le parcours d'Anaïs : de l'Inde à la teinture naturelle

    00:44

  • Les débuts d'Anaïs dans la teinture naturelle et ses projets en Inde

    01:47

  • Présentation de Babul & Bakli et son impact social

    06:44

  • Les défis de la production de tapis et la teinture à façon

    08:37

  • Nouveaux projets d'Anaïs : podcast et recherche sur la laine

    18:03

  • Réflexions sur les rencontres et l'inspiration dans l'artisanat

    45:02

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, nous avons le plaisir d'accueillir Anaïs Chéneau, la créatrice inspirante de la marque Babule Bakli. Passionnée par la teinture végétale, Anaïs nous plonge dans son parcours fascinant qui l’a menée de la France à l’Inde, un voyage qui a transformé sa vision de l’artisanat et de l'écologie.


Anaïs partage avec nous comment sa rencontre avec une ONG en Inde a éveillé sa conscience sur les enjeux sociaux liés à la teinture et à l’artisanat. Elle nous raconte les défis qu’elle a dû relever pour relancer la production de tapis en laine dans un village himalayen, tout en intégrant les femmes de la communauté dans ce projet. Sa détermination à valoriser les savoir-faire locaux et à promouvoir l'utilisation de colorants biosourcés, tels que l'indigo et la garance, est une source d'inspiration. En intégrant des pratiques durables et respectueuses de l'environnement, elle met en avant l'importance de la transmission des savoirs et des techniques de teinture, tout en célébrant la beauté des couleurs de plantes.


À travers cette discussion, nous découvrons également les projets futurs d’Anaïs, notamment la création d'un podcast pour enfants, qui vise à sensibiliser les plus jeunes à l'univers fascinant des pigments végétaux et des fibres naturelles. Comme elle le dit si bien : "Chaque couleur raconte une histoire, et chaque plante a un secret à révéler."


Cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière l'intersection entre l'artisanat, l'écologie et l'engagement social, tout en nous rappelant l'importance de la couleur végétale dans notre quotidien. En vous immergeant dans cet univers riche et coloré, vous apprendrez non seulement sur les techniques de teinture, mais aussi sur les valeurs humaines qui animent ce secteur.


Ne manquez pas cette occasion d’enrichir vos connaissances sur la teinture végétale, les plantes tinctoriales et l'agriculture tinctoriale. Que vous soyez un passionné de couleur, un artisan ou simplement curieux, cet épisode vous apportera des réflexions précieuses et des inspirations pour intégrer la couleur végétale dans votre propre vie.


Pour en savoir plus sur Anaïs Chéneau et son travail, n'hésitez pas à consulter les liens utiles dans la description.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Areco Vert, j'ai la chance aujourd'hui de recevoir Anaïs Chéneau. Bonjour Anaïs.

  • AnaIs Chesneau

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Anaïs, pour les auditeurs, j'aimerais que tu te présentes, que tu racontes ton parcours et comment tu en es arrivée à la couleur végétale.

  • AnaIs Chesneau

    Alors oui, j'ai un parcours assez sinueux qui se passe entre l'Inde et la France pendant une dizaine d'années. Donc en fait, je suis encore un peu dans le parcours, on va dire. Donc déjà, je vais juste te raconter un peu les deux éléments déclencheurs qui ont permis la naissance à la fois du projet Babule Bakli, qui est une marque de linge bébé française. Et le deuxième projet, ça s'appelle l'Inde du joueur et c'est un... C'est un projet que je mène dans un village de l'Himalaya, en Inde. Et en fait, ça ne paraît pas comme ça, mais les deux sont quand même assez intimement liés, parce qu'ils sont portés déjà juste par une personne. Donc, mon histoire avec la teinture naturelle, ça démarre en 2015. A l'époque, je suis encore étudiante. J'ai fait un DMA costumier réalisateur et pendant la dernière année d'école, j'ai rencontré Sandrine Rosier qui animait un module de teinture naturelle et c'est elle qui m'a un peu dit qu'elle trouvait que j'avais une sensibilité particulière par rapport à la couleur. et elle m'a orientée vers ce monde. Et comme je n'avais pas spécialement envie de continuer dans le costume, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis retrouvée en octobre à Lauris. Couleur Garance à l'époque organisait des événements. C'était tous les deux ans et c'était un grand rassemblement. Il y avait un marché d'artisans, teinture naturelle, des conférences, des tables rondes. et il y avait vraiment plein d'acteurs de la teinture naturelle qui se retrouvaient dans cet endroit. Et c'est vraiment pendant cet événement que je me suis dit, Ouais, il y a un truc, j'ai envie de faire partie un peu de cette famille de teinturiers qui était là. Ça m'a vraiment fait vibrer, on va dire, quelque part, il y avait un truc. Et c'est aussi à ce moment que l'Inde rentre en jeu, parce qu'il y avait une fondatrice d'une ONG indienne qui était là et qui a fait une conférence. Et j'étais assez impressionnée, on va dire, par ce qu'elle proposait. Donc, six mois plus tard, je partais dans cette ONG pour faire un volontariat, mon premier volontariat en teinture naturelle. En fait, cette ONG faisait un super travail de teinture naturelle, de revalorisation des savoir-faire textiles. Ils avaient un super travail en termes d'écologie, d'innovation par rapport à l'environnement. Mais par contre, on va dire à côté de tout ça qui était vraiment génial, il n'y avait aucun impact social positif qui serait percuté sur le territoire, vraiment en termes sociaux. Et ça, ça a été un peu, pour moi, une grosse déception. qu'il n'y ait pas cet impact social dont ils parlaient aussi dans leur com. Donc il y a eu un point de tension qui m'a fait un peu réfléchir à ce moment-là. et en même temps je me suis pris un peu quand même une plaque énorme et aujourd'hui je peux dire que bah les en fait j'ai rencontré les femmes du Koumaon puisqu'on était dans la région du Koumaon les femmes Koumonis et ça a changé aujourd'hui je peux le dire ça a vraiment changé ma vie et donc ça t'a permis de toi voir qu'il y avait un manquement sur le social et toi t'avais envie de travailler ce point là Oui, en fait, dans cette ONG, j'ai rencontré une femme qui s'appelle Kamla. qui était teinturière, qui aujourd'hui ne travaille plus dans cette ONG. En fait, son histoire, sa personne m'a touchée vraiment super. Il y avait une grosse confiance, une amitié, une confiance. On ne parlait pas du tout la même langue, mais tout de suite, ça a matché. Et c'est une femme qui est en détresse émotionnelle très, très, très, très forte. Elle a vraiment son corps demandé de l'aide parce que ça n'allait pas. Et il y avait aussi une autre femme dans cette ONG qui s'appelait Kalindi, qui elle était avocate, qui faisait une thèse en fait en Allemagne. qui était régionale du Koumaon, mais qui faisait une thèse en Allemagne sur les... Alors, un truc complètement... sur les justices informelles du Koumaon. Et elle m'avait dit, tu sais, Anaïs, des cas comme Kamla, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup ici, parce qu'il y a un fort taux, en fait, de violences conjugales, avec un fort taux d'alcoolisme chez les hommes dans cette région de l'Inde. Et en fait, quand je suis rentrée en France, je me suis dit, mais j'aimerais bien faire quelque chose. Je n'avais pas du tout quoi, j'avais 22 ans. Donc, je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire entre la teinture et cet aspect social qui m'a vraiment touchée. Mais c'est comme ça. que, en fait, ça a démarré. C'est vraiment ces deux éléments, à la fois Sandrine Rodier qui m'a orientée sur la teinture naturelle. Et ta rencontre avec l'Inde. Oui, c'est une idée où j'ai commencé mon apprentissage dans la teinture naturelle. Ces femmes qui m'ont formée, en fait, au départ et à qui j'avais envie de renvoyer aussi à un moment donné l'ascenseur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Bon, dis donc, ça promet une suite. C'est top comme explication. Alors, du coup, est-ce que maintenant tu peux nous présenter ? On dit... Baboul, tu me l'as précisé, Baboul et Bakli. Est-ce que tu peux nous raconter cette entreprise dès le début ? Où ça se passe ? Ce que tu y fais ? Puisque tu as envie de raconter. Et puis, ce que j'aimerais bien, c'est quand même que tu nous expliques ces deux noms associés. Moi, j'ai dû aller regarder pour savoir.

  • AnaIs Chesneau

    Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Explique aux auditeurs pourquoi tu as choisi ce nom-là. Alors, vas-y, raconte-nous.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, on dit Baboule et Bacli, mais les gens beaucoup disent Babule et Bacli. Du coup, ça fait que même moi aujourd'hui, je dis Babule et Bacli, ce qui est ridicule parce qu'à la base, c'est vraiment Baboule. Donc, j'ai créé cette marque en 2019, juste avant de retourner dans le Koumaon pour démarrer toute ma recherche textile pour ensuite monter un projet du coup un peu de plus grosse ampleur. Mais du coup, Babou les Baclis, c'est vraiment une marque française. Je produis du linge pour bébés. Alors, je produis, voire produisais du linge pour bébé parce que ça va s'arrêter. D'ici quelques mois, la boutique en ligne va fermer. Et en fait, Babouli Bactis a vraiment été pour moi un terrain d'expérimentation. C'est à travers cette marque que je suis montée en compétence parce que j'ai fait quelques formations, mais finalement, en teinture, tu es obligée d'expérimenter, de faire, de faire, de refaire, de trouver. pour vraiment aller au plus loin de ce que tu peux dans la recherche et vraiment cette montée en compétences. Et au début, en fait, je n'arrivais même pas à dire que j'étais teinturière. C'était, enfin, je ne pouvais pas, non, ce n'était pas possible. Et aujourd'hui, c'est vrai que je me rends compte vraiment que Babule et Baclist est, tel que c'est aujourd'hui, une sorte de phase préparatoire pour un projet peut-être un peu plus ambitieux, plus social aussi pour la suite. Donc, mon atelier est en Normandie et je fais plusieurs trucs. Il y a un côté, la marque de linge bébé à travers laquelle je m'auto-forme au fur et à mesure. et je propose aussi la teinture à façon depuis deux ans. pour les professionnels donc plutôt des artisans des artistes qui ont des volumes qui ne sont quand même pas trop gros mais pas non plus trop petits je ne fais pas pour du particulier par exemple et c'est quoi ta capacité en tant que teinturier à façon à peu près pour nous donner un ordre d'idée donc j'ai deux cuves de 100 litres donc chaque cuve ça va contenir 2,5 kg 3 kg de tissu ou de fibre Voilà, ça va être la capacité actuelle. La plus grosse commande que j'ai faite, c'était 50 mètres de tissu. J'avais 25 mètres d'unis et 25 mètres d'imprimés à produire. c'est ce jour là quand j'ai entendu cette commande que j'ai dit ok je suis teinturière maintenant c'était le passage l'étape ça a été un peu l'étape et en fait sur les 3 années on va dire un peu les 3 premières années d'existence de Babiouli Bakli je me suis vraiment concentrée sur le fait que pour me former sur la manière d'obtenir un unisson qui serait vraiment parfait, sans auréoles, parce qu'au début, en fait, sur mes tissus, j'avais un peu des auréoles, des trucs. Donc, quand je coupais mes tissus pour Babi les Baclis, je faisais en sorte que ça coupait à hauteur. Mais mon idée, c'était vraiment de me dire, si je fais de la teinture à façon, que j'ai un artisan ou une créatrice qui veut des couleurs naturelles, il faut que mon unisson soit nickel. J'ai vraiment travaillé là-dessus et effectivement cette commande de 25 mètres unis, ça a été le gros challenge déjà en termes de quantité. J'ai fait des coupons de 12 mètres par 12 mètres au maximum dans la cuve de 100 litres. et donc c'était de la double gaz donc tu vois c'est quand même sur un tissu léger tu peux en faire une assez grosse quantité là en ce moment je suis sur une collab avec des draps anciens on est pas sur le même ouais c'est sûr que c'est le même voilà et et en fait donc cette commande il y avait eu l'uni et aussi les imprimés donc pareil je m'étais tu vois formée pour pouvoir répondre à de la commande d'imprimer répété. Pas de l'impression placée, c'était vraiment du plaçage de cadre en impression répétée pour avoir 25 mètres de motif bien placé, calé. Et donc c'est pareil, j'avais vraiment tout mis en place pour que ça fonctionne. Et après j'ai dit bon j'arrête la scénographie finalement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'était trop.

  • AnaIs Chesneau

    En fait, c'est que la taille de l'atelier, après, fait que tu commences à être bloquée sur ce type de production. Parce que finalement, motif répété, ça demande des grandes tables d'impression pour être efficace, etc. Et là, du coup, je n'étais pas assez efficace. Et tu vois, en termes de salaire derrière, par rapport à ce que je pouvais produire, j'étais trop lente dans la production. Donc, j'avais dit, bon, c'est cool parce que je sais le faire, j'ai de l'expérimentation, là, ça va. Mais... en termes derrière de salaire pour moi, trop de temps pour trop peu d'argent. D'accord. Donc, financièrement, pas forcément intéressant comme commande, mais par contre, en termes de montée en compétence, là, c'était le top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors qu'est-ce que tu proposes comme type de produit pour enfants ? C'était quoi tes… ?

  • AnaIs Chesneau

    Alors, je proposais, c'était vraiment du linge bébé. Donc, on avait des couvertures légères, des langes, tout était en coton bio. Au tout début, sur la première année, c'était vraiment que du linge, de la couverture légère, pareil avec ses matières, linge, double gaz. qui sont des matières super faciles à teindre. En fait, ça prend hyper bien de la nature. C'est très agréable. Et après, j'ai développé une petite gamme de doudous parce qu'il y avait un peu de la demande par rapport à ça. J'avais remarqué. Et j'avais aussi des gigoteuses. Voilà. Vraiment linge basique de maison, en fait, pour la petite enfance.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu as des contrôles à faire supplémentaires pour des produits qui sont destinés aux enfants du coup parce que tu vois moi j'ai ma fille ça bavouille partout ça met tout à sa bouche bon bref est-ce qu'il y a des choses à regarder sur

  • AnaIs Chesneau

    lesquelles tu as dû être vigilante alors moi je suis pas très dans les trucs de réglementation c'est pas trop mon truc mais effectivement ça a été un frein à un moment donné parce que quand tu veux ensuite placer tes produits en boutique et eh bien, ils vont demander à ce que tu aies des normes européennes pour les doudous, justement, notamment. Ça rentre dans les normes pour les jouets. Et donc, tu as effectivement un certain nombre de contrôles qualité à faire, même pas forcément sur les teintures, mais vraiment sur la production couture de ton produit. Et j'avais fait faire, en fait, des devis quand j'avais démarré. pour avoir le truc global écossaire le truc nickel j'en ai pour 10 000 euros donc inutile de dire que je les ai jamais fait en fait et je m'étais dit si la marque vraiment ça cartonne forcément à un moment donné tu passes le cap et tu fais toutes tes réglementations correctement mais au démarrage c'est très difficile tant que tu sais pas si ton produit va fonctionner en fait il faut le tester tranquillement et puis voilà après j'avais remarqué pour les teintures notamment par rapport à la salive qu'il y a certaines teintures qui tiennent mieux que d'autres les jaunes c'est très compliqué ça tient pas très très bien ça fait vite, on va vite avoir les auréoles parce que l'acidité de la salive de l'enfant va venir attaquer en fait la couleur pareil pour la transpiration donc pour le jaune c'est plus délicat en tout cas le reseda qui est la plante principale que j'utilise pour le jaune c'était un peu plus compliqué d'avoir une durée de vie jolie tu vois du

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    coup en parlant de plantes que tu utilisais est-ce que tu peux nous dire les deux plantes qui se cachent derrière ton nom et les plantes que tu utilisais pour tes produits

  • AnaIs Chesneau

    Alors, donc Baboul et Bakli, c'est deux noms hindis pour nommer deux arbres tanctoriaux qui sont, il me semble, je ne me rappelle plus exactement, mais plutôt utilisés dans la tannerie, si je me rappelle bien. Donc le Baboul, c'est un acacia, c'est une variété d'acacia et le Bakli, c'est une variété de sumac. donc il n'y a pas spécialement de rapport entre les teintures que je produis et le nom j'utilise pas forcément ces plantes là dans la production par contre c'était vraiment la phonétique qui m'intéressait Baboule et Bacli, il y avait un côté enfantin deux petits personnages deux petits arbres je sais pas qui aurait pu devenir si j'avais pu me payer une illustratrice ça aurait pu être sympa mais ça peut être un jour Et évidemment, c'est le clin d'œil aussi à l'Inde à travers le nom de cette marque parce que je voulais aussi à un moment donné que ce soit un pont entre mon travail de teinture que j'avais créé en France et mes voyages dans l'Himalaya. Et à un moment donné, j'avais un peu rêvé de pouvoir associer les deux sous cette marque et de pouvoir travailler en lien avec des structures locales du Kumaon pour créer des produits avec les femmes là-bas. que ensuite je revendrai sous ma marque Babu Libakli. Et finalement, ça ne s'est pas fait. C'est transformé en toute autre chose. Et il y a deux projets distincts qui sont sortis de cette histoire. Mais Babu Libakli, du coup, végète un peu, on va dire, en ce moment.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en tout cas va se transformer en autre chose mais restera pour l'instant quand même actif avant que tu nous parles des nouveaux projets tu utilisais quoi comme plantes pour nous expliquer un petit peu t'as dit Reseda pour les jaunes et qu'est-ce que tu utilisais d'autre ?

  • AnaIs Chesneau

    du coup à l'atelier pour Babou les Baclis je travaille essentiellement avec les extraits de plantes de chez Greening et Et je suis assez classique, Réseda, Garance et Acacia-Acachou, c'est vraiment les trois plantes principales. et après je fais un peu d'indigo parce que les gens ils aiment bien le bleu et ils ont toujours demandé au départ je n'en faisais pas et puis pendant le Covid j'ai fait une formation avec David Santandreux donc du coup je me suis dit bon il faut quand même que je mette un peu de bleu et donc là mon pigment je l'achète directement en Inde auprès d'un cultivateur qui fait l'extraction et qui vend son pigment donc c'est de l'indigofera tinctoria

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup maintenant on passe à la nouvelle activité, donc là si je comprends bien Baboule et Bacli ça s'arrête pas c'est ta boutique en ligne qui s'arrête mais tu gardes quand même ce nom pour un projet 2.0 ou un truc pour la suite

  • AnaIs Chesneau

    Oui, c'est ça. Je vais le garder en vitrine. Je vais continuer plutôt le service de teinture à façon. Parce que finalement, c'est quelque chose que j'aime bien faire. Il y a de la recherche. Là, je travaille en ce moment sur une production de couleurs sur drap ancien pour une artiste locale. et donc on a fait l'année dernière donc elle m'avait contacté en avril l'année dernière pendant ça les échantillons se sont étalés sur une année pour la recherche couleur on a fait faire des tests en laboratoire aussi pour la solidité à la lumière parce qu'après elle va sculpter les draps pour en faire des oeuvres d'art en relief donc voilà Il y avait un travail sur la solidité de la couleur à faire, qui me semblait important. Je l'avais proposé à l'artiste et ça avait été accepté. et finalement c'est des projets que j'aime bien mener parce que tu as un nouveau contact avec voilà et puis du coup ça ouvre aussi les possibilités d'application de la couleur naturelle et du coup tu t'étais rapprochée d'un d'un labo de contrôle enfin pour c'était quoi c'était un en fait j'étais juste passée par Greening qui proposait ce service avant mais qui ne le pensent plus ah d'accord il faudra trouver quelqu'un d'autre oui voilà ok moi quand j'avais démarré Babule Bacli c'est pareil j'avais fait faire des tests en labo et pareil j'étais passée par Greening à l'époque il y avait des forfaits et on pouvait faire nos tests solidité en laboratoire pour les couleurs d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on a un petit peu parlé des activités, mais on va parler de ton nouveau projet. Alors, raconte-nous un petit peu ton aventure qui est en train d'arriver. Raconte-nous la suite pour toi.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, pour Babou les Baclis, je ne sais pas trop encore exactement ce qui va se passer. Le linge bébé va s'arrêter, ça c'est sûr. Je vais garder ouvert le site en vitrine pour les commandes et les rencontres pour des collaborations. À partir de septembre, on va créer un podcast. Donc là, ça va être avec ma sœur. C'est elle qui va écrire et enregistrer. Et c'est en lien du coup avec la couleur. Donc, ce sera des contes pour enfants. Génial. Et ça s'appelle Contes monochromes.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Génial !

  • AnaIs Chesneau

    Chaque conte, en fait, nous plonge dans un peu un univers coloré particulier, et c'est des contes un peu autour de l'écologie, de la nature, avec des inspirations.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top ! Il y a beaucoup de gens qui me parlent de cibler le plus jeune public, les adolescents, les plus jeunes, et puis tu vois, pareil, tu vois, des contes, des manières ludiques d'apprendre la couleur aux plus jeunes, donc je trouve ça super bien. super on va hâte d'écouter ça Donc ça c'est la première surprise on va dire ?

  • AnaIs Chesneau

    Oui, la première surprise du côté de Babylibacli. Et sinon en fait, là le très gros du projet actuel, qui fait aussi que Babylibacli est un peu en sommeil, parce que je ne peux pas tout mener de front, donc en fait le programme de recherche laine du jouard que j'ai initié en 2022, ça a pris une ampleur de dingue. il y a eu un engouement au niveau du village que je ne pensais pas du tout qu'il y aurait. Donc pour revenir juste un petit peu à la base, quand je suis rentrée, ma première expérience de volontariat dans l'ONG, ensuite je suis rentrée à l'INALCO à Paris, qui est une école de langues étrangères, pour faire six mois de Hindi, pour un peu plus en apprendre sur la culture indienne. Ensuite j'ai fait trois voyages en Inde, dans d'autres endroits. Et au bout de trois ans, je suis retournée dans les montagnes pour projet, donc à terme de travailler avec des femmes et éventuellement amener un peu de douceur et voir ce qu'on pourrait faire pour leur vie qui sont quand même pas mal malmenées. Dans certains cas, pas une généralité. Et en fait, quand j'ai commencé ma recherche... Donc on était pareil, c'était juste après avoir créé Babulé-Bakli, donc on était en 2019. j'ai visité différents centres textiles régionales pour un peu voir comment ils travaillaient éventuellement faire le lien avec babule et bacli qui ne s'est pas fait et en fait ce qui est ressorti c'est qu'il y avait une problématique autour des laines locales en fait les centres textiles régionaux utilisés pour la plupart des laines qu'ils importaient d'Australie donc du mérinos voilà dans les mois et même en Inde ouais

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est dingue parce que tu me dis ça en France on connait l'histoire mais même si ça se réinverse la tendance mais en Inde je suis choquée donc en fait soit ils vont acheter des laines parce que leur production principale c'est le châle

  • AnaIs Chesneau

    Au lieu de partir de la matière qu'on a localement, ils partaient d'un produit et ils cherchaient une matière associée à ce produit-là. Mais localement, il n'y avait pas de laine douce, à part les laines de luxe type cachemire, pachmina, qu'on va trouver plutôt au Ladakh. Ils faisaient aussi des châles en cachemire, mais dans tous les cas, les laines locales de luthéracore n'étaient pas utilisées dans les productions de ces centres textiles. Donc ça m'a un peu chagrinée on va dire et j'ai commencé à chercher des moutons pour savoir c'était quoi cette laine, quelle était sa particularité, pourquoi on ne l'utilisait pas dans les productions textiles de châles notamment et qu'est-ce qu'on en faisait en fait anciennement. Donc c'est comme ça que je suis arrivée on va dire de rencontre en rencontre, je suis arrivée dans un petit village qui s'appelle Shankadura qui est juste à côté de la ville de Muntiri, c'est la dernière ville avant la frontière tibétaine. Donc on est à 2100 mètres d'altitude à peu près. Je connais pas mal haut déjà. Et en fait, dans ce village, j'ai découvert que les femmes, elles faisaient des tapis. Elles faisaient des tapis en acrylique. Mais anciennement, elles faisaient des tapis en laine. En fait, quand le fil acrylique est entré sur le marché, il était aussi cher. que d'acheter la laine brute au berger, aux éleveurs. Donc forcément, les femmes, c'est normal. C'est tellement lourd et long de faire la transformation de la laine qu'elles ont préféré acheter les fils en acrylique. Mais ça a fait des tapis de beaucoup moins bonne qualité. Et en fait, du coup, moi, avec le projet, j'ai décidé de proposer de réintroduire la laine dans la production de tapis. En sachant que cette production était bientôt arrêtée parce qu'il n'y avait plus du tout de commerce autour du tapis, les femmes faisaient des tapis pour elles, pour chez elles, de toute petite taille pour s'asseoir. En fait, c'est des tapis en 40 par 40, juste pour mettre sur les chaises. et le plus grand tapis qu'elles faisaient en fait c'était pour leur dot elles en faisaient un dans leur vie et après voilà donc on a, j'ai en fait l'année dernière, enfin non alors du coup c'était en 2022 j'avais obtenu un financement pour d'une association française qui s'appelle la fibre textile et ils ont financé en fait ma recherche sur un an donc en 2022 je suis retournée dans le village après le Covid là pour faire ma première récolte de laine et redémarrer cette production de tapis. Ce que je n'avais pas bien calculé depuis la France, c'est qu'en fait on avait aussi un problème de race lénière qui était en train de disparaître. parce qu'il y a deux races dans la vallée du Loire, la race Garia, qui est une race à viande uniquement, parce que la laine, en fait, quand on la coupe, tu ne peux même pas récupérer une toison, ça fait vraiment des gros poils qui partent en petits bouts, et la race Kounou, qui est la race viande aussi, et aussi laine. Sauf que le mouton Kounou, il est plus petit, et comme les éleveurs n'ont plus de débouchés pour la laine, du coup, ça ne les intéresse plus de garder des moutons Kounou au sein des troupeaux. Donc on a galéré pour récolter la laine, pour avoir suffisamment de laine pour démarrer le projet. Et l'année dernière, quand on a fini la récolte, j'ai fait la transhumance avec les éleveurs. Et quand on est rentré de transhumance, j'ai du coup un binôme sur place, qui est lui local. Et je lui ai dit, Ganga, soit on arrête tout. soit ça va être un taf de ouf quoi est-ce qu'on est prêt à faire ce travail là parce que du coup il fallait travailler sur la sauvegarde de la race du coup là on était dans des compétences que moi j'avais pas en termes d'élevage il fallait trouver un berger qui allait être associé au projet parce qu'il allait falloir acheter un troupeau de moutons en fait, connus pour repartir sur vraiment toute la sauvegarde de cette race et derrière pouvoir tisser en fait, remailler toute la chaîne de production jusqu'au tapis et pour avoir suffisamment de tapis économiquement pour pouvoir embaucher suffisamment de femmes sur le projet Et en fait, il s'est avéré que par magie, un berger est arrivé. Et c'est un berger qui a plus de 50 ans. c'est un peu un doyen du coup donc c'est pareil c'est plutôt un avantage dans le projet parce qu'il va pouvoir lui il va être au contact en fait du coup avec notre troupeau de tout le monde, de tous les autres éleveurs qui sont plus jeunes que lui et donc c'est une forme de respect tu vois et ils vont l'écouter quoi sur le projet ça nous fait un petit point d'avance et en fait il est vraiment arrivé au moment où je me posais la question si j'allais pouvoir continuer ou pas le projet

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et donc on a dit bah si on le fait Praella donc ça va être le berger qui va être associé au troupeau on va pouvoir du coup remailler cette filière à partir de ce troupeau qui du coup sera au départ un troupeau d'accompagnement pédagogique pour les éleveurs pour pouvoir avec eux du coup doucement leur expliquer que bah si finalement si on garde les moutons cunous dans les troupeaux peut-être qu'il y a deux salaires pour vos femmes vos filles vos mères qui arrive aussi dans les familles. Et ce n'est pas juste la vente de la viande. La transformation lénière implique plus de salaires en fait en aval. Donc, on va travailler là-dessus pour vraiment que tout le monde soit acteur du projet et se sente aussi impliqué. C'était vraiment le... c'est vraiment le point de départ, c'est que tout le monde ait envie de remonter cette filière. Et en fait, ce qui m'a aussi donné envie de continuer, c'est que quand j'ai fait cette première récolte, j'ai étalé la laine sur un toit. En fait, moi, j'avais étudié avant, j'avais analysé, j'avais observé, j'étais rentrée dans les familles pour voir un peu les métiers, les rouées, qui avait quoi, qui savait faire quoi. Donc, j'avais un peu une vision d'ensemble au niveau du village. mais ce que je ne savais pas c'est est-ce que les femmes allaient être intéressées pour le faire et en fait quand j'ai fait, j'ai étalé cette laine sur le toit le lendemain j'avais 10 femmes à ma porte et qui m'a dit mais qu'est-ce que tu fais Anaïs avec cette laine mais moi je sais faire ça moi je sais filer donne moi 5 kilos s'il te plaît je peux laver je peux laver la laine et du coup en fait il y a eu un engouement que franchement je n'aurais pas imaginé aussi fort chez les femmes en fait et c'est comme si elles attendaient une opportunité pour pouvoir travailler sortir de leur foyer il y en a qui s'ennuient profondément dans leur vie il faut le dire et c'était une occasion et là quand on a fait des tapis, elles m'ont dit Anaïs, quand t'as des nouveaux tapis tu nous dis on les fait donc il y avait un vrai engouement qui a fait que j'ai dit bah si on va le faire On va bosser dur, mais on va le faire.

  • AnaIs Chesneau

    Alors du coup, si je comprends bien, donc tu as un, on va dire, un troupeau pédagogique. Il y a des jardins pédagogiques. C'est un troupeau pédagogique avec quelqu'un qui est doyen, donc qui aura le respect, comme tu dis. L'idée, c'est de motiver les troupes à suivre et à réintégrer des moutons. Alors, tu m'as dit des moutons kuno. ouais c'est ça voilà donc d'inclure aussi les femmes qui sont volontaires enfin t'en as déjà eu 10 donc tu sens qu'il y a quand même quelque chose qui se passe l'idée c'est donc augmenter les troupeaux donc augmenter les toisons donc augmenter le travail et proposer des débouchés donc plus de salaire pour les familles et ma question c'est les tapis réalisés tu m'as dit que c'était des 40 par 40. L'idée, c'est quoi ? C'est de les vendre en Inde, de les vendre en France. Comment tu vas faire pour que ce soit valorisé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, moi, je leur ai demandé, là, en échantillon, de refaire des tapis en 40 par 40, comme ce qu'elles savaient faire. Et on en a fait un grand aussi. Donc là, ça faisait des années que dans le village, il n'y avait pas eu de grands tapis de fabriqués. Donc, en janvier, c'était un peu l'événement du moment. et elles étaient trop contentes en vrai de la production du tapis qu'on a fait. Enfin vraiment, c'est Lakshmi et Deepa qui ont réalisé le tapis et elles étaient à fond. En plus, on avait un temps super réduit parce qu'il y a une partie qui se fait machine, c'est le cardage. Et le cardage, en fait, il y a une machine à carder industrielle dans la ville de Montiery à côté parce que le gouvernement a mis des machines à carder un peu dans différentes villes des montagnes. Mais ils ouvrent les machines à carder un jour par mois. Donc c'est une galère monumentale pour nous pour carder la laine. Et comme moi, à chaque fois, j'ai des temps de trois mois de visa, il faut quand même que le planning s'enchaîne pour qu'on puisse avancer correctement. Et donc là, on avait réussi à garder la laine, mais genre 16 jours avant que je reprenne l'avion. Et je savais qu'on allait avoir besoin de 15 jours pour fabriquer un grand tapis à deux femmes en temps plein, parce que c'est un mois de nouage pour un tapis en 80 par 180. et quand j'ai dit aux filles on est très juste et tout elles m'ont dit on va le faire, on va le faire. Et un jour avant que je prenne mon avion, j'avais mon tapis. Génial. On était juste, mais elles étaient, enfin vraiment, elles étaient au taquet. Et je leur avais expliqué, si on a le tapis, je pourrais l'exposer. Comme ça, après, on pourra prendre des commandes et il y aura d'autres tapis de commandés, de faits, etc. Donc, elles ont vraiment aussi compris l'enjeu et elles sont là. Et en fait, au niveau de la commercialisation, Donc l'idée c'est plutôt de faire quand même des grands tapis à terme que plutôt des petits parce que même dans nos intérieurs finalement on utilise plutôt des grands tapis et je pense que la clientèle qu'on va viser va vouloir des grands tapis en fait. L'idée c'est de faire des tapis sur mesure, de pouvoir proposer du tapis sur mesure et au départ ce que je voudrais c'est qu'on commercialise en Inde. Alors je n'exclus pas évidemment une importation à un moment donné mais pour ça il faudra qu'on ait des boutiques. partenaires ou des galeries partenaires. Et en Inde, en fait, il y a énormément de foires artisanales, de marchés artisanaux, où on va pouvoir, même des événements autour de la teinture naturelle, il y en a. Donc, on va pouvoir présenter, en fait, le travail. Et l'idée, c'est qu'elles viennent avec moi. Donc là, parce qu'elles n'ont pas la possibilité de vendre leur tapis à l'extérieur et du coup de pouvoir venir avec moi, de voir aussi les autres artisans, les clients potentiels, parce qu'elles ne connaissent pas. C'est pareil en termes de design, actuellement ce qu'elles proposent, ça ne correspond pas au goût contemporain. Si tu veux, même des Européens, ça c'est sûr, mais même des Indiens, la clientèle riche indienne, en fait ils ont des goûts un peu européens. Voilà. Malheureusement. et du coup de pouvoir qu'elles aussi elles viennent avec moi pour présenter leur travail et qu'elles se rendent compte aussi de la valeur qu'il y a parce que pour elles c'est normal de savoir faire un tapis toi comme moi comme toutes les femmes qui sont sur cette planète comme elles ont appris de leur mère quand elles avaient 5 ans elles ont appris à filer 10 ans elles savaient faire un tapis ben en fait c'est rien quoi de savoir faire un tapis et du coup de pouvoir aller en ville rencontrer des clients, des gens qui s'intéressent et qui ne savent pas le faire et qui vont leur dire c'est vachement bien ce que vous faites parce que moi je leur dis mais je sais pas j'ai l'impression que ça a pas assez de poids encore tu vois c'est comme je suis presque intégrée au village et que je suis aussi artisane finalement j'arrive pas à leur faire dire suffisamment fort que oui c'est génial vous avez vraiment de l'or entre les doigts les filles et tout le monde ne sait pas faire un tapis. Et en fait, ces foires artisanales, ça nous permettrait déjà ça, de les présenter. Et puis, tu vois, il y a de la confiance en soi qui sort. ça va nous aider pour l'indépendance aussi à un moment donné, dans leur tête, ça va faire du chemin. Et ensuite, l'idée aussi pour la commercialisation la plus pointue, ça va être de placer vraiment en galerie d'art. En Inde, l'art et l'artisanat, c'est quand même très, très lié en fait. Et ce qu'on va proposer du coup rentre complètement dans ce système-là, on va dire. donc ça va être de se placer en galerie d'art ou moi parfois quand je vais dans des villes indiennes je vais dans des endroits un peu up tu vois pour européens ou indiens très riches et en fait il y a des grosses boutiques dans des endroits très très beaux très très luxueux et clairement nos tapis pourraient tout à fait être

  • AnaIs Chesneau

    commercialisés dans ces endroits là ouais d'accord et j'avais une question ces tapis donc ils sont les laines sont colorées enfin sont peints ouais et du coup ça se passe aussi c'est teint à la main avec des végétaux comment vous faites ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors là c'est ma partie en tant qu'artisane donc je gère les équipes plus je fais la teinture en fait il n'y a plus personne qui sait faire des teintures naturelles j'ai rencontré une femme qui en fait encore un petit peu, qui a appris de sa mère, mais qui travaille pour une autre ONG, donc je ne peux pas travailler avec elle. Et sinon, personne ne fait de teinture. Donc en fait, du coup, mon savoir-faire vient aussi compléter le leurre et ça permet de redynamiser aussi cette laine en quelque sorte, parce que... tu vois par exemple quand on a sorti j'ai sorti les deux premières pelotes de laine, il y avait une pelote blanche et une pelote jaune et en fait elles étaient dans le sac ensemble et il y avait une femme qui là était tout le temps trop enthousiaste surtout t'es prête à mélanger les deux non Non, mais en fait, quand il y avait des femmes qui venaient au village, qui étaient un peu en visite dans leur famille et tout, elles venaient dans ma maison, elles venaient prendre en fait la pelote jaune, elles laissaient la pelote blanche dans le sac et elles venaient montrer à l'autre femme, regarde, regarde, Anis, elle a fait une pelote jaune, elle a fait teinture à partir de plantes. Et en fait, ça a amené vraiment de la curiosité. Oui, enfin, c'était... C'est vraiment chouette parce qu'en fait c'est à la fois quelque chose qu'elles connaissent, parce que c'est en lien avec la terre, et enfin tu vois les plantes finalement ça leur parle, ils sont tous agriculteurs. ils ont tous des terres, donc ça leur parle en fait cette histoire de teinture naturelle, et tout d'un coup ça vient revaloriser la matière laine. qui était complètement... qui était oubliée, quoi, presque.

  • AnaIs Chesneau

    Et du coup, tu vas... Quand tu teins, tu te sers des plantes locales parce que j'ai déjà eu des invités, notamment une marque de lingerie qui s'appelle Naturafil, qui fait teindre en Inde, parce qu'ils ont le savoir-faire. C'est pour ça que je suis hyper étonnée que dans ce village-là, il n'y en ait plus. Mais du coup, tu ravives quelque chose. Et en fait, elle expliquait qu'en Inde, il y a énormément de plantes tinctoriales, mais qui sont en mode... sauvage, tu vois, vraiment, que tu penches, tu cueilles et tu peux teindre. Et donc, du coup, est-ce que ça, c'est un de tes projets d'utiliser des plantes du coin ? Enfin, après, toi, tu es en hauteur, peut-être que tu as moins de possibilités, il y a peut-être moins de flore adaptée, peut-être.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y en a, mais les femmes, elles ne les connaissent pas en fait. Donc, il y a quelques plantes qu'elles connaissent, qu'elles m'ont un peu indiqué. Mais alors moi, je ne suis pas botaniste à la base. Du coup, j'ai un peu du mal à reconnaître à part les plantes une fois qu'elles ne sont plus là pour me dire si c'est celle-ci. En fait, j'ai plusieurs fournisseurs indiens que je connais en plantes tectoriales. Et donc, là pour la première année, j'avais juste acheté des plantes tectoriales chez un gros site que je connaissais et j'ai sélectionné deux plantes qu'à terme on pourrait faire pousser en altitude parce qu'il y a déjà en fait on a utilisé le yé d'Inde qui poussent partout en altitude. En fait, les femmes, elles en plantent plein dans leur jardin. Donc, on va pouvoir faire une plantation de yé d'Inde. Et j'ai utilisé la garance indienne. Alors, elle, je ne sais pas si on peut la faire pousser jusque là-haut, mais je sais que les grossistes, en fait, se fournissent dans la région de l'Utahrakan. Donc, c'est la région où on est installé. Donc, dans tous les cas, on pourra avoir un fournisseur plus proche ensuite de cette garance indienne. J'avais présélectionné déjà deux plantes pour le projet qui seraient potentiellement cultivables aussi en altitude. Parce que en 2019, quand j'avais fait déjà les premières recherches, j'avais rencontré une famille qui m'avait expliqué qu'ils avaient plein de terres qu'ils ne pouvaient plus cultiver pour l'alimentaire. et je m'étais déjà dit mais du coup qu'est-ce que vous en faites de ces terres quoi et rien pourquoi ils peuvent pas la cultiver et ben en fait c'est des terres qui sont un peu à l'extérieur du village et il y a des de plus en plus de singes dans la région et en fait ils ils dévastent les cultures ouais donc si les champs sont trop éloignés des maisons il y a des attaques ils ont arrêté de cultiver ces champs là et du coup on pourrait très bien avoir des cultures de plantes tectoriales pour revaloriser aussi ces terrains là et faire rentrer aussi des salaires à travers ce projet là c'est vraiment un projet à tiroir que tu es en train de développer à mon avis tu vas, c'est magnifique elle est magnifique ton histoire c'est génial on peut tirer à l'infini parce que là en gros le savoir-faire principal que j'ai découvert c'est par rapport au tapis mec Quand on cherche et qu'on s'intéresse et qu'on rencontre les femmes et même les hommes au fur et à mesure, en fait, tu découvres qu'il y a une brodeuse. et puis un élevage de lapins angora, et puis des tisserands de pachmina, et puis un vanier qui fait des paniers en bambou. Et en fait, il y a plein, plein d'artisans, quoi. Il y a beaucoup d'artisanat au sein des familles et qu'on pourra aussi, après, on ne peut pas tout faire d'un coup, ce n'est pas possible. mais qu'on pourra aussi pour rester concentré parce que j'ai aussi tendance à m'éparpiller donc je vais essayer de vraiment rester concentré mais effectivement on pourra faire des collections qui sont plus larges en intégrant des arts différents avec des savoir-faire qui vont venir se compléter en fait là on avait fait pendant le Covid j'avais demandé à une femme qui faisait du tissage et c'était incroyable dès que je présente sur des salons le... le rendu, les gens sont épatés, mais même moi, quand j'ai reçu, je me suis dit, c'est pas possible, j'arrive même pas à reconnaître la matière. En fait, j'avais demandé de me faire un échantillon 100% laine en tissage, donc là, pas en tapisserie, vraiment en tissage tissu, quoi. Et un échantillon 50-50 lapin angora mixé avec la laine et un échantillon 100% angora. Et en fait, l'échantillon en 50-50 met à la fois la douceur du poil angora et le gonflant de la laine et ça fait une matière hyper intéressante et beaucoup moins cher que si tu avais quelque chose pour son angora tu vois après en termes de quand tu réfléchis un peu efficacement sur le business derrière ça fait un truc qui est vraiment super beau et hyper qualitatif parce que l'angora c'est quand même fragile comme matière aussi Tu vois, la laine, ça rajoute la solidité, le gonflant, tout, c'est vraiment top. Donc, on va pouvoir aussi vraiment amener des nouvelles choses à travers les différents artisanats qu'il y a. Tu vois, sur un tout petit village, la masse de choses qu'il y a et qui sont en train de péricliter. Il va y avoir tout un travail autour de la transmission aussi qui va être hyper important à faire.

  • AnaIs Chesneau

    c'est génial c'est ce que j'allais dire point de vue transmission tu ravives des savoir-faire qui sont présents là-bas depuis des générations tu viens réactiver des choses qui ont été perdues tu redynamises certains élevages ou des terres abandonnées donc c'est vraiment point de vue transmission on peut pas être mieux tu nous en as bien parlé est-ce qu'on peut passer à des questions d'inspiration t'en as parlé franchement avec ton projet oui j'avais un peu noté deux personnes qui sont pour moi des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    guides un peu si tu veux alors déjà quand j'avais 20 ans je pense qu'il y a Sandrine Rosier qui a été vraiment un peu un des déclencheurs donc pour moi ça a été une femme qui m'a guidée aussi vers ça, la teinture naturelle et même si aujourd'hui je la côtoie plus forcément ça reste quelqu'un finalement qui a été présente pour moi et après il y a une personne que je pense j'y pense tous les jours de ma vie depuis 8 ans que je l'ai rencontrée c'est Kamla qui était une personne qui subissait des violences conjugales et qui en fait a déclenché elle a appuyé sur un bouton et tout ce projet est né en fait parce que l'idée c'est vraiment d'arriver à travers à toute cette filière lénière à créer une dynamique enfin je ne sais pas si c'est une dynamique mais en tout cas un un je ne trouve pas mes mots, un espace, un lieu suffisamment sécuritaire pour que les femmes, à un moment donné, celles qui en ont besoin, celles qui en ont envie, elles puissent parler. Il y a une sorte de libération aussi de la parole autour de ce qu'elles subissent ou des choses qu'elles ont envie tout simplement de faire parce qu'il y en a qui... qui sont bloquées en fait dans leur vie là j'ai travaillé avec une femme elle voulait être à 100% tous les jours à faire des trucs parce qu'en fait elle se fait chier vraiment elle a rien à faire chez elle ses enfants sont grands son mari travaille toute la journée elle aime pas son mari et donc en fait cette opportunité là pour elle c'est aussi c'est une belle opportunité de se rendre utile et de donner un sens à ses journées en fait tout simplement même sans aller sur la violence conjugale tu vois c'est juste des petites choses en fait qui font que ça apporte un peu quand même de douceur dans la vie de chacune

  • AnaIs Chesneau

    c'est une super bonne idée c'est vraiment comme tu dis deux gros cailloux qui se rencontrent ta teinture végétale et cette femme qui t'a touchée et t'arrives à faire un super beau projet c'est canon j'avais une autre question si t'étais une plante tinctoriale laquelle tu serais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    aucune idée pas un baboule non j'en sais rien du tout je crois que j'ai pas Ça ne me parle pas forcément d'être les pieds dans la terre, tu vois. Oui. Je préférais être un oiseau, ça me parle plus. Il y a un oiseau dans la région du... Là, dans la région au nez. En fait, là, à 2000 mètres d'altitude, c'est le paradis des oiseaux. Des oiseaux, pardon. Il y a des trucs d'ornithologie et tout. Et il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'espèces différentes. J'ai découvert des oiseaux magnifiques. Et il y en a un qui s'appelle Monal. Et c'est un... Franchement, il a des couleurs ouf. Il est vert, bleu, et c'est assez gros, avec une très, très longue queue. Enfin, je ferais plutôt un monal.

  • AnaIs Chesneau

    Eh bien, alors, pour toi,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    exceptionnellement,

  • AnaIs Chesneau

    on a le droit de savoir quel oiseau que tu choisis. Est-ce que la question fibre de prédilection, je pense qu'on n'a pas de doute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je sais pas en fait parce que à travers Bubbly Baxi j'ai vraiment beaucoup axé ma pratique sur le coton je trouvais que c'était une fibre qui était super challengeante en termes de teinture parce que il faut quand même bien la préparer pour qu'elle prenne bien bien la couleur et que voilà mais c'est vrai qu'en fait en arrivant dans le mouton je me dis oh là là c'est vraiment trop cool et là avec ce projet à l'atelier je faisais des teintures sur fil de laine française là en Normandie et dans les montagnes j'ai découvert la teinture en bourre donc c'est quand tu teins après lavage en fait tu teins ta fibre après, juste après ton lavage quand c'est encore un peu en flocon si tu veux et après tu fais toutes tes étapes de transformation et je trouve que c'est hyper agréable comme teinture je sais pas trop mais du coup j'ai découvert, au début j'avais tout feutré j'avais trop touillé, trop chauffé, enfin, j'avais un peu trop tout fait en même temps, donc tous mes trucs étaient feutrés sur les premiers échantillons, et après, une fois que t'as le truc, c'est bon, et en fait, ça te fait des teintures, du coup, comme ma fibre, elle est, enfin, ma laine, il y a aussi des gros poils, en fait, à l'intérieur, le fait de teindre tout en amont tout est encore bien aéré bien ouvert donc la couleur va vraiment bien rentrer partout et t'auras quand même des petits des endroits qui seront plus clairs que d'autres du coup parce que les endroits où c'est vraiment laine ça va vachement prendre la couleur et puis les endroits qui sont plus poils ça va pas trop prendre la couleur et du coup après quand tu passes en carte 2 bah t'as tout qui est bien repeigné, remélangé, tout uniformisé et du coup j'ai bien aimé faire ça comme ça en tout cas cette teinture et puis ça me faisait un nouveau challenge technique c'est toujours un peu mon objectif ouais j'aime bien en fait toujours apprendre des trucs et je trouve que dans la teinture naturelle c'est ça qui est assez Ce que j'aime aussi, c'est qu'il y a toujours des nouvelles techniques, des nouvelles plantes à tester, des nouvelles recettes à tester. Et en s'adaptant, tu vois aussi sur un territoire, là où tu es. Et c'est ça. Là, tu vois, la lin, je n'ai pas un fournisseur de lin. Donc, j'achète mes cailloux de potasse sur le marché. Et qu'après, on pile. Donc, à chaque fois, tu t'adaptes aussi avec ce que tu trouves. j'ai aussi découvert que c'est cette femme qui fait de la teinture la seule que j'avais rencontrée dans le village mais qui travaille pour une autre ONG elle m'avait dit qu'elle faisait des teintures à partir du citron et en fait c'est un peu comme les monobains de Michel Garcia si tu veux c'est un acide plus et en fait il y a des citronniers à 2100 mètres d'altitude c'est magnifique parce que quand ils sont les citrons sont sous la neige en février donc ça fait des citrons t'as des citrons jaunes avec ta neige et ton ciel bleu c'est juste trop beau et en fait comme il y a plein de citrons et ben elles faisaient aussi leur teinture pour certaines plantes à partir sans alun du coup en monobain comme la recette de Michelle ouais top bon ben c'est carrément canon écoute ça me fait rêver ton projet c'est génial est-ce que tu aurais des

  • AnaIs Chesneau

    un livre qui t'a inspiré ? Non ? Tu me fais non de la tête donc on passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, alors moi, j'ai tous les livres, enfin, ou tous, j'ai des livres de Dominique Cardon. Je trouve que c'est forcément un peu la base. Je les ai jamais vraiment lus. Je les feuillette de temps en temps quand j'ai besoin de quelque chose, que j'ai envie de regarder un truc ou vérifier quelque chose mais je ne les ai pas vraiment lus, tu vois. Je ne suis pas une grande lectrice. j'avoue que j'ai lu aucun bouquin contemporain sur les teintures naturelles moi je recommande mais à 100% d'aller rencontrer des teinturiers d'aller visiter des ateliers et c'est c'est

  • AnaIs Chesneau

    plus vivant en fait c'est voilà alors pour ça Anaïs il faudrait qu'il y ait une liste des teinturiers et teinturières de France parce que moi je te raconte pas le boulot pour trouver des gens, c'est pas évident je souligne ton initiative de sortir de sa grotte mais tu vois ouais c'est bien si il y a plein de gens qui sortent qui s'identifient l'histoire des cartes de France pour se rencontrer entre eux ça crée du lien et l'histoire d'envoyer un petit audio de 3 minutes pour se faire connaître et faire du lien et j'ai des retours après j'ai des retours de gens qui m'ont dit ah bah merci du coup j'ai été appelée du coup on a pratiqué à deux donc voilà en fait il faut continuer et puis Il faut continuer à mailler, on ne baisse pas les bras. Bon, donc pas de livre, c'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, pas trop.

  • AnaIs Chesneau

    Non, mais t'inquiète. Est-ce qu'il y a quelqu'un à qui tu penses pour le passage de micro ? Quelqu'un que tu voudrais que j'aille interroger ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoute, je dirais Martin. Martin ouais Martin c'est un artiste on s'est rencontré en formation chez David Santandreu pardon et depuis on suit un peu nos travaux respectifs et Martin il travaille sur la fermentation pour obtenir ses couleurs c'est vraiment un artiste et il fait des trucs c'est un chouette un chouette type et il a créé sa alors je sais pas si c'est une marque mais son compte Instagram ça s'appelle Safre S-A-F-R-E

  • AnaIs Chesneau

    d'accord ok et bien je vais aller voir tout ça parce que la fermentation on tourne autour du pot entre guillemets et j'ai pas...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a beaucoup de gens qui travaillent sur ça et j'ai envie de les lancer là dedans et je pense que ce sera intéressant d'avoir son il est au début je pense de la pratique mais en tout cas c'est intéressant d'avoir son point de vue je pense.

  • AnaIs Chesneau

    Bon super est-ce qu'Anaïs avant qu'on ne se quitte tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu aimerais euh... partager ou dire qui est important pour toi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De suivre vraiment ses envies, ses intuitions. Enfin, quand on fait une rencontre, d'écouter et d'essayer de, je ne sais pas, de s'inspirer et d'en sortir quelque chose qui aurait vraiment du sens pour soi et puis peut-être un peu aussi pour les autres.

  • AnaIs Chesneau

    Ouais, il n'y a pas de... C'est quoi ? Il n'y a pas de hasard ? Il n'y a que des rencontres ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pas comme l'idée.

  • AnaIs Chesneau

    D'accord. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation d'Anaïs Chesneau

    00:00

  • Le parcours d'Anaïs : de l'Inde à la teinture naturelle

    00:44

  • Les débuts d'Anaïs dans la teinture naturelle et ses projets en Inde

    01:47

  • Présentation de Babul & Bakli et son impact social

    06:44

  • Les défis de la production de tapis et la teinture à façon

    08:37

  • Nouveaux projets d'Anaïs : podcast et recherche sur la laine

    18:03

  • Réflexions sur les rencontres et l'inspiration dans l'artisanat

    45:02

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Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, nous avons le plaisir d'accueillir Anaïs Chéneau, la créatrice inspirante de la marque Babule Bakli. Passionnée par la teinture végétale, Anaïs nous plonge dans son parcours fascinant qui l’a menée de la France à l’Inde, un voyage qui a transformé sa vision de l’artisanat et de l'écologie.


Anaïs partage avec nous comment sa rencontre avec une ONG en Inde a éveillé sa conscience sur les enjeux sociaux liés à la teinture et à l’artisanat. Elle nous raconte les défis qu’elle a dû relever pour relancer la production de tapis en laine dans un village himalayen, tout en intégrant les femmes de la communauté dans ce projet. Sa détermination à valoriser les savoir-faire locaux et à promouvoir l'utilisation de colorants biosourcés, tels que l'indigo et la garance, est une source d'inspiration. En intégrant des pratiques durables et respectueuses de l'environnement, elle met en avant l'importance de la transmission des savoirs et des techniques de teinture, tout en célébrant la beauté des couleurs de plantes.


À travers cette discussion, nous découvrons également les projets futurs d’Anaïs, notamment la création d'un podcast pour enfants, qui vise à sensibiliser les plus jeunes à l'univers fascinant des pigments végétaux et des fibres naturelles. Comme elle le dit si bien : "Chaque couleur raconte une histoire, et chaque plante a un secret à révéler."


Cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière l'intersection entre l'artisanat, l'écologie et l'engagement social, tout en nous rappelant l'importance de la couleur végétale dans notre quotidien. En vous immergeant dans cet univers riche et coloré, vous apprendrez non seulement sur les techniques de teinture, mais aussi sur les valeurs humaines qui animent ce secteur.


Ne manquez pas cette occasion d’enrichir vos connaissances sur la teinture végétale, les plantes tinctoriales et l'agriculture tinctoriale. Que vous soyez un passionné de couleur, un artisan ou simplement curieux, cet épisode vous apportera des réflexions précieuses et des inspirations pour intégrer la couleur végétale dans votre propre vie.


Pour en savoir plus sur Anaïs Chéneau et son travail, n'hésitez pas à consulter les liens utiles dans la description.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Areco Vert, j'ai la chance aujourd'hui de recevoir Anaïs Chéneau. Bonjour Anaïs.

  • AnaIs Chesneau

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Anaïs, pour les auditeurs, j'aimerais que tu te présentes, que tu racontes ton parcours et comment tu en es arrivée à la couleur végétale.

  • AnaIs Chesneau

    Alors oui, j'ai un parcours assez sinueux qui se passe entre l'Inde et la France pendant une dizaine d'années. Donc en fait, je suis encore un peu dans le parcours, on va dire. Donc déjà, je vais juste te raconter un peu les deux éléments déclencheurs qui ont permis la naissance à la fois du projet Babule Bakli, qui est une marque de linge bébé française. Et le deuxième projet, ça s'appelle l'Inde du joueur et c'est un... C'est un projet que je mène dans un village de l'Himalaya, en Inde. Et en fait, ça ne paraît pas comme ça, mais les deux sont quand même assez intimement liés, parce qu'ils sont portés déjà juste par une personne. Donc, mon histoire avec la teinture naturelle, ça démarre en 2015. A l'époque, je suis encore étudiante. J'ai fait un DMA costumier réalisateur et pendant la dernière année d'école, j'ai rencontré Sandrine Rosier qui animait un module de teinture naturelle et c'est elle qui m'a un peu dit qu'elle trouvait que j'avais une sensibilité particulière par rapport à la couleur. et elle m'a orientée vers ce monde. Et comme je n'avais pas spécialement envie de continuer dans le costume, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis retrouvée en octobre à Lauris. Couleur Garance à l'époque organisait des événements. C'était tous les deux ans et c'était un grand rassemblement. Il y avait un marché d'artisans, teinture naturelle, des conférences, des tables rondes. et il y avait vraiment plein d'acteurs de la teinture naturelle qui se retrouvaient dans cet endroit. Et c'est vraiment pendant cet événement que je me suis dit, Ouais, il y a un truc, j'ai envie de faire partie un peu de cette famille de teinturiers qui était là. Ça m'a vraiment fait vibrer, on va dire, quelque part, il y avait un truc. Et c'est aussi à ce moment que l'Inde rentre en jeu, parce qu'il y avait une fondatrice d'une ONG indienne qui était là et qui a fait une conférence. Et j'étais assez impressionnée, on va dire, par ce qu'elle proposait. Donc, six mois plus tard, je partais dans cette ONG pour faire un volontariat, mon premier volontariat en teinture naturelle. En fait, cette ONG faisait un super travail de teinture naturelle, de revalorisation des savoir-faire textiles. Ils avaient un super travail en termes d'écologie, d'innovation par rapport à l'environnement. Mais par contre, on va dire à côté de tout ça qui était vraiment génial, il n'y avait aucun impact social positif qui serait percuté sur le territoire, vraiment en termes sociaux. Et ça, ça a été un peu, pour moi, une grosse déception. qu'il n'y ait pas cet impact social dont ils parlaient aussi dans leur com. Donc il y a eu un point de tension qui m'a fait un peu réfléchir à ce moment-là. et en même temps je me suis pris un peu quand même une plaque énorme et aujourd'hui je peux dire que bah les en fait j'ai rencontré les femmes du Koumaon puisqu'on était dans la région du Koumaon les femmes Koumonis et ça a changé aujourd'hui je peux le dire ça a vraiment changé ma vie et donc ça t'a permis de toi voir qu'il y avait un manquement sur le social et toi t'avais envie de travailler ce point là Oui, en fait, dans cette ONG, j'ai rencontré une femme qui s'appelle Kamla. qui était teinturière, qui aujourd'hui ne travaille plus dans cette ONG. En fait, son histoire, sa personne m'a touchée vraiment super. Il y avait une grosse confiance, une amitié, une confiance. On ne parlait pas du tout la même langue, mais tout de suite, ça a matché. Et c'est une femme qui est en détresse émotionnelle très, très, très, très forte. Elle a vraiment son corps demandé de l'aide parce que ça n'allait pas. Et il y avait aussi une autre femme dans cette ONG qui s'appelait Kalindi, qui elle était avocate, qui faisait une thèse en fait en Allemagne. qui était régionale du Koumaon, mais qui faisait une thèse en Allemagne sur les... Alors, un truc complètement... sur les justices informelles du Koumaon. Et elle m'avait dit, tu sais, Anaïs, des cas comme Kamla, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup ici, parce qu'il y a un fort taux, en fait, de violences conjugales, avec un fort taux d'alcoolisme chez les hommes dans cette région de l'Inde. Et en fait, quand je suis rentrée en France, je me suis dit, mais j'aimerais bien faire quelque chose. Je n'avais pas du tout quoi, j'avais 22 ans. Donc, je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire entre la teinture et cet aspect social qui m'a vraiment touchée. Mais c'est comme ça. que, en fait, ça a démarré. C'est vraiment ces deux éléments, à la fois Sandrine Rodier qui m'a orientée sur la teinture naturelle. Et ta rencontre avec l'Inde. Oui, c'est une idée où j'ai commencé mon apprentissage dans la teinture naturelle. Ces femmes qui m'ont formée, en fait, au départ et à qui j'avais envie de renvoyer aussi à un moment donné l'ascenseur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Bon, dis donc, ça promet une suite. C'est top comme explication. Alors, du coup, est-ce que maintenant tu peux nous présenter ? On dit... Baboul, tu me l'as précisé, Baboul et Bakli. Est-ce que tu peux nous raconter cette entreprise dès le début ? Où ça se passe ? Ce que tu y fais ? Puisque tu as envie de raconter. Et puis, ce que j'aimerais bien, c'est quand même que tu nous expliques ces deux noms associés. Moi, j'ai dû aller regarder pour savoir.

  • AnaIs Chesneau

    Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Explique aux auditeurs pourquoi tu as choisi ce nom-là. Alors, vas-y, raconte-nous.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, on dit Baboule et Bacli, mais les gens beaucoup disent Babule et Bacli. Du coup, ça fait que même moi aujourd'hui, je dis Babule et Bacli, ce qui est ridicule parce qu'à la base, c'est vraiment Baboule. Donc, j'ai créé cette marque en 2019, juste avant de retourner dans le Koumaon pour démarrer toute ma recherche textile pour ensuite monter un projet du coup un peu de plus grosse ampleur. Mais du coup, Babou les Baclis, c'est vraiment une marque française. Je produis du linge pour bébés. Alors, je produis, voire produisais du linge pour bébé parce que ça va s'arrêter. D'ici quelques mois, la boutique en ligne va fermer. Et en fait, Babouli Bactis a vraiment été pour moi un terrain d'expérimentation. C'est à travers cette marque que je suis montée en compétence parce que j'ai fait quelques formations, mais finalement, en teinture, tu es obligée d'expérimenter, de faire, de faire, de refaire, de trouver. pour vraiment aller au plus loin de ce que tu peux dans la recherche et vraiment cette montée en compétences. Et au début, en fait, je n'arrivais même pas à dire que j'étais teinturière. C'était, enfin, je ne pouvais pas, non, ce n'était pas possible. Et aujourd'hui, c'est vrai que je me rends compte vraiment que Babule et Baclist est, tel que c'est aujourd'hui, une sorte de phase préparatoire pour un projet peut-être un peu plus ambitieux, plus social aussi pour la suite. Donc, mon atelier est en Normandie et je fais plusieurs trucs. Il y a un côté, la marque de linge bébé à travers laquelle je m'auto-forme au fur et à mesure. et je propose aussi la teinture à façon depuis deux ans. pour les professionnels donc plutôt des artisans des artistes qui ont des volumes qui ne sont quand même pas trop gros mais pas non plus trop petits je ne fais pas pour du particulier par exemple et c'est quoi ta capacité en tant que teinturier à façon à peu près pour nous donner un ordre d'idée donc j'ai deux cuves de 100 litres donc chaque cuve ça va contenir 2,5 kg 3 kg de tissu ou de fibre Voilà, ça va être la capacité actuelle. La plus grosse commande que j'ai faite, c'était 50 mètres de tissu. J'avais 25 mètres d'unis et 25 mètres d'imprimés à produire. c'est ce jour là quand j'ai entendu cette commande que j'ai dit ok je suis teinturière maintenant c'était le passage l'étape ça a été un peu l'étape et en fait sur les 3 années on va dire un peu les 3 premières années d'existence de Babiouli Bakli je me suis vraiment concentrée sur le fait que pour me former sur la manière d'obtenir un unisson qui serait vraiment parfait, sans auréoles, parce qu'au début, en fait, sur mes tissus, j'avais un peu des auréoles, des trucs. Donc, quand je coupais mes tissus pour Babi les Baclis, je faisais en sorte que ça coupait à hauteur. Mais mon idée, c'était vraiment de me dire, si je fais de la teinture à façon, que j'ai un artisan ou une créatrice qui veut des couleurs naturelles, il faut que mon unisson soit nickel. J'ai vraiment travaillé là-dessus et effectivement cette commande de 25 mètres unis, ça a été le gros challenge déjà en termes de quantité. J'ai fait des coupons de 12 mètres par 12 mètres au maximum dans la cuve de 100 litres. et donc c'était de la double gaz donc tu vois c'est quand même sur un tissu léger tu peux en faire une assez grosse quantité là en ce moment je suis sur une collab avec des draps anciens on est pas sur le même ouais c'est sûr que c'est le même voilà et et en fait donc cette commande il y avait eu l'uni et aussi les imprimés donc pareil je m'étais tu vois formée pour pouvoir répondre à de la commande d'imprimer répété. Pas de l'impression placée, c'était vraiment du plaçage de cadre en impression répétée pour avoir 25 mètres de motif bien placé, calé. Et donc c'est pareil, j'avais vraiment tout mis en place pour que ça fonctionne. Et après j'ai dit bon j'arrête la scénographie finalement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'était trop.

  • AnaIs Chesneau

    En fait, c'est que la taille de l'atelier, après, fait que tu commences à être bloquée sur ce type de production. Parce que finalement, motif répété, ça demande des grandes tables d'impression pour être efficace, etc. Et là, du coup, je n'étais pas assez efficace. Et tu vois, en termes de salaire derrière, par rapport à ce que je pouvais produire, j'étais trop lente dans la production. Donc, j'avais dit, bon, c'est cool parce que je sais le faire, j'ai de l'expérimentation, là, ça va. Mais... en termes derrière de salaire pour moi, trop de temps pour trop peu d'argent. D'accord. Donc, financièrement, pas forcément intéressant comme commande, mais par contre, en termes de montée en compétence, là, c'était le top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors qu'est-ce que tu proposes comme type de produit pour enfants ? C'était quoi tes… ?

  • AnaIs Chesneau

    Alors, je proposais, c'était vraiment du linge bébé. Donc, on avait des couvertures légères, des langes, tout était en coton bio. Au tout début, sur la première année, c'était vraiment que du linge, de la couverture légère, pareil avec ses matières, linge, double gaz. qui sont des matières super faciles à teindre. En fait, ça prend hyper bien de la nature. C'est très agréable. Et après, j'ai développé une petite gamme de doudous parce qu'il y avait un peu de la demande par rapport à ça. J'avais remarqué. Et j'avais aussi des gigoteuses. Voilà. Vraiment linge basique de maison, en fait, pour la petite enfance.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu as des contrôles à faire supplémentaires pour des produits qui sont destinés aux enfants du coup parce que tu vois moi j'ai ma fille ça bavouille partout ça met tout à sa bouche bon bref est-ce qu'il y a des choses à regarder sur

  • AnaIs Chesneau

    lesquelles tu as dû être vigilante alors moi je suis pas très dans les trucs de réglementation c'est pas trop mon truc mais effectivement ça a été un frein à un moment donné parce que quand tu veux ensuite placer tes produits en boutique et eh bien, ils vont demander à ce que tu aies des normes européennes pour les doudous, justement, notamment. Ça rentre dans les normes pour les jouets. Et donc, tu as effectivement un certain nombre de contrôles qualité à faire, même pas forcément sur les teintures, mais vraiment sur la production couture de ton produit. Et j'avais fait faire, en fait, des devis quand j'avais démarré. pour avoir le truc global écossaire le truc nickel j'en ai pour 10 000 euros donc inutile de dire que je les ai jamais fait en fait et je m'étais dit si la marque vraiment ça cartonne forcément à un moment donné tu passes le cap et tu fais toutes tes réglementations correctement mais au démarrage c'est très difficile tant que tu sais pas si ton produit va fonctionner en fait il faut le tester tranquillement et puis voilà après j'avais remarqué pour les teintures notamment par rapport à la salive qu'il y a certaines teintures qui tiennent mieux que d'autres les jaunes c'est très compliqué ça tient pas très très bien ça fait vite, on va vite avoir les auréoles parce que l'acidité de la salive de l'enfant va venir attaquer en fait la couleur pareil pour la transpiration donc pour le jaune c'est plus délicat en tout cas le reseda qui est la plante principale que j'utilise pour le jaune c'était un peu plus compliqué d'avoir une durée de vie jolie tu vois du

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    coup en parlant de plantes que tu utilisais est-ce que tu peux nous dire les deux plantes qui se cachent derrière ton nom et les plantes que tu utilisais pour tes produits

  • AnaIs Chesneau

    Alors, donc Baboul et Bakli, c'est deux noms hindis pour nommer deux arbres tanctoriaux qui sont, il me semble, je ne me rappelle plus exactement, mais plutôt utilisés dans la tannerie, si je me rappelle bien. Donc le Baboul, c'est un acacia, c'est une variété d'acacia et le Bakli, c'est une variété de sumac. donc il n'y a pas spécialement de rapport entre les teintures que je produis et le nom j'utilise pas forcément ces plantes là dans la production par contre c'était vraiment la phonétique qui m'intéressait Baboule et Bacli, il y avait un côté enfantin deux petits personnages deux petits arbres je sais pas qui aurait pu devenir si j'avais pu me payer une illustratrice ça aurait pu être sympa mais ça peut être un jour Et évidemment, c'est le clin d'œil aussi à l'Inde à travers le nom de cette marque parce que je voulais aussi à un moment donné que ce soit un pont entre mon travail de teinture que j'avais créé en France et mes voyages dans l'Himalaya. Et à un moment donné, j'avais un peu rêvé de pouvoir associer les deux sous cette marque et de pouvoir travailler en lien avec des structures locales du Kumaon pour créer des produits avec les femmes là-bas. que ensuite je revendrai sous ma marque Babu Libakli. Et finalement, ça ne s'est pas fait. C'est transformé en toute autre chose. Et il y a deux projets distincts qui sont sortis de cette histoire. Mais Babu Libakli, du coup, végète un peu, on va dire, en ce moment.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en tout cas va se transformer en autre chose mais restera pour l'instant quand même actif avant que tu nous parles des nouveaux projets tu utilisais quoi comme plantes pour nous expliquer un petit peu t'as dit Reseda pour les jaunes et qu'est-ce que tu utilisais d'autre ?

  • AnaIs Chesneau

    du coup à l'atelier pour Babou les Baclis je travaille essentiellement avec les extraits de plantes de chez Greening et Et je suis assez classique, Réseda, Garance et Acacia-Acachou, c'est vraiment les trois plantes principales. et après je fais un peu d'indigo parce que les gens ils aiment bien le bleu et ils ont toujours demandé au départ je n'en faisais pas et puis pendant le Covid j'ai fait une formation avec David Santandreux donc du coup je me suis dit bon il faut quand même que je mette un peu de bleu et donc là mon pigment je l'achète directement en Inde auprès d'un cultivateur qui fait l'extraction et qui vend son pigment donc c'est de l'indigofera tinctoria

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup maintenant on passe à la nouvelle activité, donc là si je comprends bien Baboule et Bacli ça s'arrête pas c'est ta boutique en ligne qui s'arrête mais tu gardes quand même ce nom pour un projet 2.0 ou un truc pour la suite

  • AnaIs Chesneau

    Oui, c'est ça. Je vais le garder en vitrine. Je vais continuer plutôt le service de teinture à façon. Parce que finalement, c'est quelque chose que j'aime bien faire. Il y a de la recherche. Là, je travaille en ce moment sur une production de couleurs sur drap ancien pour une artiste locale. et donc on a fait l'année dernière donc elle m'avait contacté en avril l'année dernière pendant ça les échantillons se sont étalés sur une année pour la recherche couleur on a fait faire des tests en laboratoire aussi pour la solidité à la lumière parce qu'après elle va sculpter les draps pour en faire des oeuvres d'art en relief donc voilà Il y avait un travail sur la solidité de la couleur à faire, qui me semblait important. Je l'avais proposé à l'artiste et ça avait été accepté. et finalement c'est des projets que j'aime bien mener parce que tu as un nouveau contact avec voilà et puis du coup ça ouvre aussi les possibilités d'application de la couleur naturelle et du coup tu t'étais rapprochée d'un d'un labo de contrôle enfin pour c'était quoi c'était un en fait j'étais juste passée par Greening qui proposait ce service avant mais qui ne le pensent plus ah d'accord il faudra trouver quelqu'un d'autre oui voilà ok moi quand j'avais démarré Babule Bacli c'est pareil j'avais fait faire des tests en labo et pareil j'étais passée par Greening à l'époque il y avait des forfaits et on pouvait faire nos tests solidité en laboratoire pour les couleurs d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on a un petit peu parlé des activités, mais on va parler de ton nouveau projet. Alors, raconte-nous un petit peu ton aventure qui est en train d'arriver. Raconte-nous la suite pour toi.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, pour Babou les Baclis, je ne sais pas trop encore exactement ce qui va se passer. Le linge bébé va s'arrêter, ça c'est sûr. Je vais garder ouvert le site en vitrine pour les commandes et les rencontres pour des collaborations. À partir de septembre, on va créer un podcast. Donc là, ça va être avec ma sœur. C'est elle qui va écrire et enregistrer. Et c'est en lien du coup avec la couleur. Donc, ce sera des contes pour enfants. Génial. Et ça s'appelle Contes monochromes.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Génial !

  • AnaIs Chesneau

    Chaque conte, en fait, nous plonge dans un peu un univers coloré particulier, et c'est des contes un peu autour de l'écologie, de la nature, avec des inspirations.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top ! Il y a beaucoup de gens qui me parlent de cibler le plus jeune public, les adolescents, les plus jeunes, et puis tu vois, pareil, tu vois, des contes, des manières ludiques d'apprendre la couleur aux plus jeunes, donc je trouve ça super bien. super on va hâte d'écouter ça Donc ça c'est la première surprise on va dire ?

  • AnaIs Chesneau

    Oui, la première surprise du côté de Babylibacli. Et sinon en fait, là le très gros du projet actuel, qui fait aussi que Babylibacli est un peu en sommeil, parce que je ne peux pas tout mener de front, donc en fait le programme de recherche laine du jouard que j'ai initié en 2022, ça a pris une ampleur de dingue. il y a eu un engouement au niveau du village que je ne pensais pas du tout qu'il y aurait. Donc pour revenir juste un petit peu à la base, quand je suis rentrée, ma première expérience de volontariat dans l'ONG, ensuite je suis rentrée à l'INALCO à Paris, qui est une école de langues étrangères, pour faire six mois de Hindi, pour un peu plus en apprendre sur la culture indienne. Ensuite j'ai fait trois voyages en Inde, dans d'autres endroits. Et au bout de trois ans, je suis retournée dans les montagnes pour projet, donc à terme de travailler avec des femmes et éventuellement amener un peu de douceur et voir ce qu'on pourrait faire pour leur vie qui sont quand même pas mal malmenées. Dans certains cas, pas une généralité. Et en fait, quand j'ai commencé ma recherche... Donc on était pareil, c'était juste après avoir créé Babulé-Bakli, donc on était en 2019. j'ai visité différents centres textiles régionales pour un peu voir comment ils travaillaient éventuellement faire le lien avec babule et bacli qui ne s'est pas fait et en fait ce qui est ressorti c'est qu'il y avait une problématique autour des laines locales en fait les centres textiles régionaux utilisés pour la plupart des laines qu'ils importaient d'Australie donc du mérinos voilà dans les mois et même en Inde ouais

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est dingue parce que tu me dis ça en France on connait l'histoire mais même si ça se réinverse la tendance mais en Inde je suis choquée donc en fait soit ils vont acheter des laines parce que leur production principale c'est le châle

  • AnaIs Chesneau

    Au lieu de partir de la matière qu'on a localement, ils partaient d'un produit et ils cherchaient une matière associée à ce produit-là. Mais localement, il n'y avait pas de laine douce, à part les laines de luxe type cachemire, pachmina, qu'on va trouver plutôt au Ladakh. Ils faisaient aussi des châles en cachemire, mais dans tous les cas, les laines locales de luthéracore n'étaient pas utilisées dans les productions de ces centres textiles. Donc ça m'a un peu chagrinée on va dire et j'ai commencé à chercher des moutons pour savoir c'était quoi cette laine, quelle était sa particularité, pourquoi on ne l'utilisait pas dans les productions textiles de châles notamment et qu'est-ce qu'on en faisait en fait anciennement. Donc c'est comme ça que je suis arrivée on va dire de rencontre en rencontre, je suis arrivée dans un petit village qui s'appelle Shankadura qui est juste à côté de la ville de Muntiri, c'est la dernière ville avant la frontière tibétaine. Donc on est à 2100 mètres d'altitude à peu près. Je connais pas mal haut déjà. Et en fait, dans ce village, j'ai découvert que les femmes, elles faisaient des tapis. Elles faisaient des tapis en acrylique. Mais anciennement, elles faisaient des tapis en laine. En fait, quand le fil acrylique est entré sur le marché, il était aussi cher. que d'acheter la laine brute au berger, aux éleveurs. Donc forcément, les femmes, c'est normal. C'est tellement lourd et long de faire la transformation de la laine qu'elles ont préféré acheter les fils en acrylique. Mais ça a fait des tapis de beaucoup moins bonne qualité. Et en fait, du coup, moi, avec le projet, j'ai décidé de proposer de réintroduire la laine dans la production de tapis. En sachant que cette production était bientôt arrêtée parce qu'il n'y avait plus du tout de commerce autour du tapis, les femmes faisaient des tapis pour elles, pour chez elles, de toute petite taille pour s'asseoir. En fait, c'est des tapis en 40 par 40, juste pour mettre sur les chaises. et le plus grand tapis qu'elles faisaient en fait c'était pour leur dot elles en faisaient un dans leur vie et après voilà donc on a, j'ai en fait l'année dernière, enfin non alors du coup c'était en 2022 j'avais obtenu un financement pour d'une association française qui s'appelle la fibre textile et ils ont financé en fait ma recherche sur un an donc en 2022 je suis retournée dans le village après le Covid là pour faire ma première récolte de laine et redémarrer cette production de tapis. Ce que je n'avais pas bien calculé depuis la France, c'est qu'en fait on avait aussi un problème de race lénière qui était en train de disparaître. parce qu'il y a deux races dans la vallée du Loire, la race Garia, qui est une race à viande uniquement, parce que la laine, en fait, quand on la coupe, tu ne peux même pas récupérer une toison, ça fait vraiment des gros poils qui partent en petits bouts, et la race Kounou, qui est la race viande aussi, et aussi laine. Sauf que le mouton Kounou, il est plus petit, et comme les éleveurs n'ont plus de débouchés pour la laine, du coup, ça ne les intéresse plus de garder des moutons Kounou au sein des troupeaux. Donc on a galéré pour récolter la laine, pour avoir suffisamment de laine pour démarrer le projet. Et l'année dernière, quand on a fini la récolte, j'ai fait la transhumance avec les éleveurs. Et quand on est rentré de transhumance, j'ai du coup un binôme sur place, qui est lui local. Et je lui ai dit, Ganga, soit on arrête tout. soit ça va être un taf de ouf quoi est-ce qu'on est prêt à faire ce travail là parce que du coup il fallait travailler sur la sauvegarde de la race du coup là on était dans des compétences que moi j'avais pas en termes d'élevage il fallait trouver un berger qui allait être associé au projet parce qu'il allait falloir acheter un troupeau de moutons en fait, connus pour repartir sur vraiment toute la sauvegarde de cette race et derrière pouvoir tisser en fait, remailler toute la chaîne de production jusqu'au tapis et pour avoir suffisamment de tapis économiquement pour pouvoir embaucher suffisamment de femmes sur le projet Et en fait, il s'est avéré que par magie, un berger est arrivé. Et c'est un berger qui a plus de 50 ans. c'est un peu un doyen du coup donc c'est pareil c'est plutôt un avantage dans le projet parce qu'il va pouvoir lui il va être au contact en fait du coup avec notre troupeau de tout le monde, de tous les autres éleveurs qui sont plus jeunes que lui et donc c'est une forme de respect tu vois et ils vont l'écouter quoi sur le projet ça nous fait un petit point d'avance et en fait il est vraiment arrivé au moment où je me posais la question si j'allais pouvoir continuer ou pas le projet

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et donc on a dit bah si on le fait Praella donc ça va être le berger qui va être associé au troupeau on va pouvoir du coup remailler cette filière à partir de ce troupeau qui du coup sera au départ un troupeau d'accompagnement pédagogique pour les éleveurs pour pouvoir avec eux du coup doucement leur expliquer que bah si finalement si on garde les moutons cunous dans les troupeaux peut-être qu'il y a deux salaires pour vos femmes vos filles vos mères qui arrive aussi dans les familles. Et ce n'est pas juste la vente de la viande. La transformation lénière implique plus de salaires en fait en aval. Donc, on va travailler là-dessus pour vraiment que tout le monde soit acteur du projet et se sente aussi impliqué. C'était vraiment le... c'est vraiment le point de départ, c'est que tout le monde ait envie de remonter cette filière. Et en fait, ce qui m'a aussi donné envie de continuer, c'est que quand j'ai fait cette première récolte, j'ai étalé la laine sur un toit. En fait, moi, j'avais étudié avant, j'avais analysé, j'avais observé, j'étais rentrée dans les familles pour voir un peu les métiers, les rouées, qui avait quoi, qui savait faire quoi. Donc, j'avais un peu une vision d'ensemble au niveau du village. mais ce que je ne savais pas c'est est-ce que les femmes allaient être intéressées pour le faire et en fait quand j'ai fait, j'ai étalé cette laine sur le toit le lendemain j'avais 10 femmes à ma porte et qui m'a dit mais qu'est-ce que tu fais Anaïs avec cette laine mais moi je sais faire ça moi je sais filer donne moi 5 kilos s'il te plaît je peux laver je peux laver la laine et du coup en fait il y a eu un engouement que franchement je n'aurais pas imaginé aussi fort chez les femmes en fait et c'est comme si elles attendaient une opportunité pour pouvoir travailler sortir de leur foyer il y en a qui s'ennuient profondément dans leur vie il faut le dire et c'était une occasion et là quand on a fait des tapis, elles m'ont dit Anaïs, quand t'as des nouveaux tapis tu nous dis on les fait donc il y avait un vrai engouement qui a fait que j'ai dit bah si on va le faire On va bosser dur, mais on va le faire.

  • AnaIs Chesneau

    Alors du coup, si je comprends bien, donc tu as un, on va dire, un troupeau pédagogique. Il y a des jardins pédagogiques. C'est un troupeau pédagogique avec quelqu'un qui est doyen, donc qui aura le respect, comme tu dis. L'idée, c'est de motiver les troupes à suivre et à réintégrer des moutons. Alors, tu m'as dit des moutons kuno. ouais c'est ça voilà donc d'inclure aussi les femmes qui sont volontaires enfin t'en as déjà eu 10 donc tu sens qu'il y a quand même quelque chose qui se passe l'idée c'est donc augmenter les troupeaux donc augmenter les toisons donc augmenter le travail et proposer des débouchés donc plus de salaire pour les familles et ma question c'est les tapis réalisés tu m'as dit que c'était des 40 par 40. L'idée, c'est quoi ? C'est de les vendre en Inde, de les vendre en France. Comment tu vas faire pour que ce soit valorisé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, moi, je leur ai demandé, là, en échantillon, de refaire des tapis en 40 par 40, comme ce qu'elles savaient faire. Et on en a fait un grand aussi. Donc là, ça faisait des années que dans le village, il n'y avait pas eu de grands tapis de fabriqués. Donc, en janvier, c'était un peu l'événement du moment. et elles étaient trop contentes en vrai de la production du tapis qu'on a fait. Enfin vraiment, c'est Lakshmi et Deepa qui ont réalisé le tapis et elles étaient à fond. En plus, on avait un temps super réduit parce qu'il y a une partie qui se fait machine, c'est le cardage. Et le cardage, en fait, il y a une machine à carder industrielle dans la ville de Montiery à côté parce que le gouvernement a mis des machines à carder un peu dans différentes villes des montagnes. Mais ils ouvrent les machines à carder un jour par mois. Donc c'est une galère monumentale pour nous pour carder la laine. Et comme moi, à chaque fois, j'ai des temps de trois mois de visa, il faut quand même que le planning s'enchaîne pour qu'on puisse avancer correctement. Et donc là, on avait réussi à garder la laine, mais genre 16 jours avant que je reprenne l'avion. Et je savais qu'on allait avoir besoin de 15 jours pour fabriquer un grand tapis à deux femmes en temps plein, parce que c'est un mois de nouage pour un tapis en 80 par 180. et quand j'ai dit aux filles on est très juste et tout elles m'ont dit on va le faire, on va le faire. Et un jour avant que je prenne mon avion, j'avais mon tapis. Génial. On était juste, mais elles étaient, enfin vraiment, elles étaient au taquet. Et je leur avais expliqué, si on a le tapis, je pourrais l'exposer. Comme ça, après, on pourra prendre des commandes et il y aura d'autres tapis de commandés, de faits, etc. Donc, elles ont vraiment aussi compris l'enjeu et elles sont là. Et en fait, au niveau de la commercialisation, Donc l'idée c'est plutôt de faire quand même des grands tapis à terme que plutôt des petits parce que même dans nos intérieurs finalement on utilise plutôt des grands tapis et je pense que la clientèle qu'on va viser va vouloir des grands tapis en fait. L'idée c'est de faire des tapis sur mesure, de pouvoir proposer du tapis sur mesure et au départ ce que je voudrais c'est qu'on commercialise en Inde. Alors je n'exclus pas évidemment une importation à un moment donné mais pour ça il faudra qu'on ait des boutiques. partenaires ou des galeries partenaires. Et en Inde, en fait, il y a énormément de foires artisanales, de marchés artisanaux, où on va pouvoir, même des événements autour de la teinture naturelle, il y en a. Donc, on va pouvoir présenter, en fait, le travail. Et l'idée, c'est qu'elles viennent avec moi. Donc là, parce qu'elles n'ont pas la possibilité de vendre leur tapis à l'extérieur et du coup de pouvoir venir avec moi, de voir aussi les autres artisans, les clients potentiels, parce qu'elles ne connaissent pas. C'est pareil en termes de design, actuellement ce qu'elles proposent, ça ne correspond pas au goût contemporain. Si tu veux, même des Européens, ça c'est sûr, mais même des Indiens, la clientèle riche indienne, en fait ils ont des goûts un peu européens. Voilà. Malheureusement. et du coup de pouvoir qu'elles aussi elles viennent avec moi pour présenter leur travail et qu'elles se rendent compte aussi de la valeur qu'il y a parce que pour elles c'est normal de savoir faire un tapis toi comme moi comme toutes les femmes qui sont sur cette planète comme elles ont appris de leur mère quand elles avaient 5 ans elles ont appris à filer 10 ans elles savaient faire un tapis ben en fait c'est rien quoi de savoir faire un tapis et du coup de pouvoir aller en ville rencontrer des clients, des gens qui s'intéressent et qui ne savent pas le faire et qui vont leur dire c'est vachement bien ce que vous faites parce que moi je leur dis mais je sais pas j'ai l'impression que ça a pas assez de poids encore tu vois c'est comme je suis presque intégrée au village et que je suis aussi artisane finalement j'arrive pas à leur faire dire suffisamment fort que oui c'est génial vous avez vraiment de l'or entre les doigts les filles et tout le monde ne sait pas faire un tapis. Et en fait, ces foires artisanales, ça nous permettrait déjà ça, de les présenter. Et puis, tu vois, il y a de la confiance en soi qui sort. ça va nous aider pour l'indépendance aussi à un moment donné, dans leur tête, ça va faire du chemin. Et ensuite, l'idée aussi pour la commercialisation la plus pointue, ça va être de placer vraiment en galerie d'art. En Inde, l'art et l'artisanat, c'est quand même très, très lié en fait. Et ce qu'on va proposer du coup rentre complètement dans ce système-là, on va dire. donc ça va être de se placer en galerie d'art ou moi parfois quand je vais dans des villes indiennes je vais dans des endroits un peu up tu vois pour européens ou indiens très riches et en fait il y a des grosses boutiques dans des endroits très très beaux très très luxueux et clairement nos tapis pourraient tout à fait être

  • AnaIs Chesneau

    commercialisés dans ces endroits là ouais d'accord et j'avais une question ces tapis donc ils sont les laines sont colorées enfin sont peints ouais et du coup ça se passe aussi c'est teint à la main avec des végétaux comment vous faites ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors là c'est ma partie en tant qu'artisane donc je gère les équipes plus je fais la teinture en fait il n'y a plus personne qui sait faire des teintures naturelles j'ai rencontré une femme qui en fait encore un petit peu, qui a appris de sa mère, mais qui travaille pour une autre ONG, donc je ne peux pas travailler avec elle. Et sinon, personne ne fait de teinture. Donc en fait, du coup, mon savoir-faire vient aussi compléter le leurre et ça permet de redynamiser aussi cette laine en quelque sorte, parce que... tu vois par exemple quand on a sorti j'ai sorti les deux premières pelotes de laine, il y avait une pelote blanche et une pelote jaune et en fait elles étaient dans le sac ensemble et il y avait une femme qui là était tout le temps trop enthousiaste surtout t'es prête à mélanger les deux non Non, mais en fait, quand il y avait des femmes qui venaient au village, qui étaient un peu en visite dans leur famille et tout, elles venaient dans ma maison, elles venaient prendre en fait la pelote jaune, elles laissaient la pelote blanche dans le sac et elles venaient montrer à l'autre femme, regarde, regarde, Anis, elle a fait une pelote jaune, elle a fait teinture à partir de plantes. Et en fait, ça a amené vraiment de la curiosité. Oui, enfin, c'était... C'est vraiment chouette parce qu'en fait c'est à la fois quelque chose qu'elles connaissent, parce que c'est en lien avec la terre, et enfin tu vois les plantes finalement ça leur parle, ils sont tous agriculteurs. ils ont tous des terres, donc ça leur parle en fait cette histoire de teinture naturelle, et tout d'un coup ça vient revaloriser la matière laine. qui était complètement... qui était oubliée, quoi, presque.

  • AnaIs Chesneau

    Et du coup, tu vas... Quand tu teins, tu te sers des plantes locales parce que j'ai déjà eu des invités, notamment une marque de lingerie qui s'appelle Naturafil, qui fait teindre en Inde, parce qu'ils ont le savoir-faire. C'est pour ça que je suis hyper étonnée que dans ce village-là, il n'y en ait plus. Mais du coup, tu ravives quelque chose. Et en fait, elle expliquait qu'en Inde, il y a énormément de plantes tinctoriales, mais qui sont en mode... sauvage, tu vois, vraiment, que tu penches, tu cueilles et tu peux teindre. Et donc, du coup, est-ce que ça, c'est un de tes projets d'utiliser des plantes du coin ? Enfin, après, toi, tu es en hauteur, peut-être que tu as moins de possibilités, il y a peut-être moins de flore adaptée, peut-être.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y en a, mais les femmes, elles ne les connaissent pas en fait. Donc, il y a quelques plantes qu'elles connaissent, qu'elles m'ont un peu indiqué. Mais alors moi, je ne suis pas botaniste à la base. Du coup, j'ai un peu du mal à reconnaître à part les plantes une fois qu'elles ne sont plus là pour me dire si c'est celle-ci. En fait, j'ai plusieurs fournisseurs indiens que je connais en plantes tectoriales. Et donc, là pour la première année, j'avais juste acheté des plantes tectoriales chez un gros site que je connaissais et j'ai sélectionné deux plantes qu'à terme on pourrait faire pousser en altitude parce qu'il y a déjà en fait on a utilisé le yé d'Inde qui poussent partout en altitude. En fait, les femmes, elles en plantent plein dans leur jardin. Donc, on va pouvoir faire une plantation de yé d'Inde. Et j'ai utilisé la garance indienne. Alors, elle, je ne sais pas si on peut la faire pousser jusque là-haut, mais je sais que les grossistes, en fait, se fournissent dans la région de l'Utahrakan. Donc, c'est la région où on est installé. Donc, dans tous les cas, on pourra avoir un fournisseur plus proche ensuite de cette garance indienne. J'avais présélectionné déjà deux plantes pour le projet qui seraient potentiellement cultivables aussi en altitude. Parce que en 2019, quand j'avais fait déjà les premières recherches, j'avais rencontré une famille qui m'avait expliqué qu'ils avaient plein de terres qu'ils ne pouvaient plus cultiver pour l'alimentaire. et je m'étais déjà dit mais du coup qu'est-ce que vous en faites de ces terres quoi et rien pourquoi ils peuvent pas la cultiver et ben en fait c'est des terres qui sont un peu à l'extérieur du village et il y a des de plus en plus de singes dans la région et en fait ils ils dévastent les cultures ouais donc si les champs sont trop éloignés des maisons il y a des attaques ils ont arrêté de cultiver ces champs là et du coup on pourrait très bien avoir des cultures de plantes tectoriales pour revaloriser aussi ces terrains là et faire rentrer aussi des salaires à travers ce projet là c'est vraiment un projet à tiroir que tu es en train de développer à mon avis tu vas, c'est magnifique elle est magnifique ton histoire c'est génial on peut tirer à l'infini parce que là en gros le savoir-faire principal que j'ai découvert c'est par rapport au tapis mec Quand on cherche et qu'on s'intéresse et qu'on rencontre les femmes et même les hommes au fur et à mesure, en fait, tu découvres qu'il y a une brodeuse. et puis un élevage de lapins angora, et puis des tisserands de pachmina, et puis un vanier qui fait des paniers en bambou. Et en fait, il y a plein, plein d'artisans, quoi. Il y a beaucoup d'artisanat au sein des familles et qu'on pourra aussi, après, on ne peut pas tout faire d'un coup, ce n'est pas possible. mais qu'on pourra aussi pour rester concentré parce que j'ai aussi tendance à m'éparpiller donc je vais essayer de vraiment rester concentré mais effectivement on pourra faire des collections qui sont plus larges en intégrant des arts différents avec des savoir-faire qui vont venir se compléter en fait là on avait fait pendant le Covid j'avais demandé à une femme qui faisait du tissage et c'était incroyable dès que je présente sur des salons le... le rendu, les gens sont épatés, mais même moi, quand j'ai reçu, je me suis dit, c'est pas possible, j'arrive même pas à reconnaître la matière. En fait, j'avais demandé de me faire un échantillon 100% laine en tissage, donc là, pas en tapisserie, vraiment en tissage tissu, quoi. Et un échantillon 50-50 lapin angora mixé avec la laine et un échantillon 100% angora. Et en fait, l'échantillon en 50-50 met à la fois la douceur du poil angora et le gonflant de la laine et ça fait une matière hyper intéressante et beaucoup moins cher que si tu avais quelque chose pour son angora tu vois après en termes de quand tu réfléchis un peu efficacement sur le business derrière ça fait un truc qui est vraiment super beau et hyper qualitatif parce que l'angora c'est quand même fragile comme matière aussi Tu vois, la laine, ça rajoute la solidité, le gonflant, tout, c'est vraiment top. Donc, on va pouvoir aussi vraiment amener des nouvelles choses à travers les différents artisanats qu'il y a. Tu vois, sur un tout petit village, la masse de choses qu'il y a et qui sont en train de péricliter. Il va y avoir tout un travail autour de la transmission aussi qui va être hyper important à faire.

  • AnaIs Chesneau

    c'est génial c'est ce que j'allais dire point de vue transmission tu ravives des savoir-faire qui sont présents là-bas depuis des générations tu viens réactiver des choses qui ont été perdues tu redynamises certains élevages ou des terres abandonnées donc c'est vraiment point de vue transmission on peut pas être mieux tu nous en as bien parlé est-ce qu'on peut passer à des questions d'inspiration t'en as parlé franchement avec ton projet oui j'avais un peu noté deux personnes qui sont pour moi des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    guides un peu si tu veux alors déjà quand j'avais 20 ans je pense qu'il y a Sandrine Rosier qui a été vraiment un peu un des déclencheurs donc pour moi ça a été une femme qui m'a guidée aussi vers ça, la teinture naturelle et même si aujourd'hui je la côtoie plus forcément ça reste quelqu'un finalement qui a été présente pour moi et après il y a une personne que je pense j'y pense tous les jours de ma vie depuis 8 ans que je l'ai rencontrée c'est Kamla qui était une personne qui subissait des violences conjugales et qui en fait a déclenché elle a appuyé sur un bouton et tout ce projet est né en fait parce que l'idée c'est vraiment d'arriver à travers à toute cette filière lénière à créer une dynamique enfin je ne sais pas si c'est une dynamique mais en tout cas un un je ne trouve pas mes mots, un espace, un lieu suffisamment sécuritaire pour que les femmes, à un moment donné, celles qui en ont besoin, celles qui en ont envie, elles puissent parler. Il y a une sorte de libération aussi de la parole autour de ce qu'elles subissent ou des choses qu'elles ont envie tout simplement de faire parce qu'il y en a qui... qui sont bloquées en fait dans leur vie là j'ai travaillé avec une femme elle voulait être à 100% tous les jours à faire des trucs parce qu'en fait elle se fait chier vraiment elle a rien à faire chez elle ses enfants sont grands son mari travaille toute la journée elle aime pas son mari et donc en fait cette opportunité là pour elle c'est aussi c'est une belle opportunité de se rendre utile et de donner un sens à ses journées en fait tout simplement même sans aller sur la violence conjugale tu vois c'est juste des petites choses en fait qui font que ça apporte un peu quand même de douceur dans la vie de chacune

  • AnaIs Chesneau

    c'est une super bonne idée c'est vraiment comme tu dis deux gros cailloux qui se rencontrent ta teinture végétale et cette femme qui t'a touchée et t'arrives à faire un super beau projet c'est canon j'avais une autre question si t'étais une plante tinctoriale laquelle tu serais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    aucune idée pas un baboule non j'en sais rien du tout je crois que j'ai pas Ça ne me parle pas forcément d'être les pieds dans la terre, tu vois. Oui. Je préférais être un oiseau, ça me parle plus. Il y a un oiseau dans la région du... Là, dans la région au nez. En fait, là, à 2000 mètres d'altitude, c'est le paradis des oiseaux. Des oiseaux, pardon. Il y a des trucs d'ornithologie et tout. Et il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'espèces différentes. J'ai découvert des oiseaux magnifiques. Et il y en a un qui s'appelle Monal. Et c'est un... Franchement, il a des couleurs ouf. Il est vert, bleu, et c'est assez gros, avec une très, très longue queue. Enfin, je ferais plutôt un monal.

  • AnaIs Chesneau

    Eh bien, alors, pour toi,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    exceptionnellement,

  • AnaIs Chesneau

    on a le droit de savoir quel oiseau que tu choisis. Est-ce que la question fibre de prédilection, je pense qu'on n'a pas de doute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je sais pas en fait parce que à travers Bubbly Baxi j'ai vraiment beaucoup axé ma pratique sur le coton je trouvais que c'était une fibre qui était super challengeante en termes de teinture parce que il faut quand même bien la préparer pour qu'elle prenne bien bien la couleur et que voilà mais c'est vrai qu'en fait en arrivant dans le mouton je me dis oh là là c'est vraiment trop cool et là avec ce projet à l'atelier je faisais des teintures sur fil de laine française là en Normandie et dans les montagnes j'ai découvert la teinture en bourre donc c'est quand tu teins après lavage en fait tu teins ta fibre après, juste après ton lavage quand c'est encore un peu en flocon si tu veux et après tu fais toutes tes étapes de transformation et je trouve que c'est hyper agréable comme teinture je sais pas trop mais du coup j'ai découvert, au début j'avais tout feutré j'avais trop touillé, trop chauffé, enfin, j'avais un peu trop tout fait en même temps, donc tous mes trucs étaient feutrés sur les premiers échantillons, et après, une fois que t'as le truc, c'est bon, et en fait, ça te fait des teintures, du coup, comme ma fibre, elle est, enfin, ma laine, il y a aussi des gros poils, en fait, à l'intérieur, le fait de teindre tout en amont tout est encore bien aéré bien ouvert donc la couleur va vraiment bien rentrer partout et t'auras quand même des petits des endroits qui seront plus clairs que d'autres du coup parce que les endroits où c'est vraiment laine ça va vachement prendre la couleur et puis les endroits qui sont plus poils ça va pas trop prendre la couleur et du coup après quand tu passes en carte 2 bah t'as tout qui est bien repeigné, remélangé, tout uniformisé et du coup j'ai bien aimé faire ça comme ça en tout cas cette teinture et puis ça me faisait un nouveau challenge technique c'est toujours un peu mon objectif ouais j'aime bien en fait toujours apprendre des trucs et je trouve que dans la teinture naturelle c'est ça qui est assez Ce que j'aime aussi, c'est qu'il y a toujours des nouvelles techniques, des nouvelles plantes à tester, des nouvelles recettes à tester. Et en s'adaptant, tu vois aussi sur un territoire, là où tu es. Et c'est ça. Là, tu vois, la lin, je n'ai pas un fournisseur de lin. Donc, j'achète mes cailloux de potasse sur le marché. Et qu'après, on pile. Donc, à chaque fois, tu t'adaptes aussi avec ce que tu trouves. j'ai aussi découvert que c'est cette femme qui fait de la teinture la seule que j'avais rencontrée dans le village mais qui travaille pour une autre ONG elle m'avait dit qu'elle faisait des teintures à partir du citron et en fait c'est un peu comme les monobains de Michel Garcia si tu veux c'est un acide plus et en fait il y a des citronniers à 2100 mètres d'altitude c'est magnifique parce que quand ils sont les citrons sont sous la neige en février donc ça fait des citrons t'as des citrons jaunes avec ta neige et ton ciel bleu c'est juste trop beau et en fait comme il y a plein de citrons et ben elles faisaient aussi leur teinture pour certaines plantes à partir sans alun du coup en monobain comme la recette de Michelle ouais top bon ben c'est carrément canon écoute ça me fait rêver ton projet c'est génial est-ce que tu aurais des

  • AnaIs Chesneau

    un livre qui t'a inspiré ? Non ? Tu me fais non de la tête donc on passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, alors moi, j'ai tous les livres, enfin, ou tous, j'ai des livres de Dominique Cardon. Je trouve que c'est forcément un peu la base. Je les ai jamais vraiment lus. Je les feuillette de temps en temps quand j'ai besoin de quelque chose, que j'ai envie de regarder un truc ou vérifier quelque chose mais je ne les ai pas vraiment lus, tu vois. Je ne suis pas une grande lectrice. j'avoue que j'ai lu aucun bouquin contemporain sur les teintures naturelles moi je recommande mais à 100% d'aller rencontrer des teinturiers d'aller visiter des ateliers et c'est c'est

  • AnaIs Chesneau

    plus vivant en fait c'est voilà alors pour ça Anaïs il faudrait qu'il y ait une liste des teinturiers et teinturières de France parce que moi je te raconte pas le boulot pour trouver des gens, c'est pas évident je souligne ton initiative de sortir de sa grotte mais tu vois ouais c'est bien si il y a plein de gens qui sortent qui s'identifient l'histoire des cartes de France pour se rencontrer entre eux ça crée du lien et l'histoire d'envoyer un petit audio de 3 minutes pour se faire connaître et faire du lien et j'ai des retours après j'ai des retours de gens qui m'ont dit ah bah merci du coup j'ai été appelée du coup on a pratiqué à deux donc voilà en fait il faut continuer et puis Il faut continuer à mailler, on ne baisse pas les bras. Bon, donc pas de livre, c'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, pas trop.

  • AnaIs Chesneau

    Non, mais t'inquiète. Est-ce qu'il y a quelqu'un à qui tu penses pour le passage de micro ? Quelqu'un que tu voudrais que j'aille interroger ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoute, je dirais Martin. Martin ouais Martin c'est un artiste on s'est rencontré en formation chez David Santandreu pardon et depuis on suit un peu nos travaux respectifs et Martin il travaille sur la fermentation pour obtenir ses couleurs c'est vraiment un artiste et il fait des trucs c'est un chouette un chouette type et il a créé sa alors je sais pas si c'est une marque mais son compte Instagram ça s'appelle Safre S-A-F-R-E

  • AnaIs Chesneau

    d'accord ok et bien je vais aller voir tout ça parce que la fermentation on tourne autour du pot entre guillemets et j'ai pas...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a beaucoup de gens qui travaillent sur ça et j'ai envie de les lancer là dedans et je pense que ce sera intéressant d'avoir son il est au début je pense de la pratique mais en tout cas c'est intéressant d'avoir son point de vue je pense.

  • AnaIs Chesneau

    Bon super est-ce qu'Anaïs avant qu'on ne se quitte tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu aimerais euh... partager ou dire qui est important pour toi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De suivre vraiment ses envies, ses intuitions. Enfin, quand on fait une rencontre, d'écouter et d'essayer de, je ne sais pas, de s'inspirer et d'en sortir quelque chose qui aurait vraiment du sens pour soi et puis peut-être un peu aussi pour les autres.

  • AnaIs Chesneau

    Ouais, il n'y a pas de... C'est quoi ? Il n'y a pas de hasard ? Il n'y a que des rencontres ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pas comme l'idée.

  • AnaIs Chesneau

    D'accord. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation d'Anaïs Chesneau

    00:00

  • Le parcours d'Anaïs : de l'Inde à la teinture naturelle

    00:44

  • Les débuts d'Anaïs dans la teinture naturelle et ses projets en Inde

    01:47

  • Présentation de Babul & Bakli et son impact social

    06:44

  • Les défis de la production de tapis et la teinture à façon

    08:37

  • Nouveaux projets d'Anaïs : podcast et recherche sur la laine

    18:03

  • Réflexions sur les rencontres et l'inspiration dans l'artisanat

    45:02

Description

Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, le podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales, nous avons le plaisir d'accueillir Anaïs Chéneau, la créatrice inspirante de la marque Babule Bakli. Passionnée par la teinture végétale, Anaïs nous plonge dans son parcours fascinant qui l’a menée de la France à l’Inde, un voyage qui a transformé sa vision de l’artisanat et de l'écologie.


Anaïs partage avec nous comment sa rencontre avec une ONG en Inde a éveillé sa conscience sur les enjeux sociaux liés à la teinture et à l’artisanat. Elle nous raconte les défis qu’elle a dû relever pour relancer la production de tapis en laine dans un village himalayen, tout en intégrant les femmes de la communauté dans ce projet. Sa détermination à valoriser les savoir-faire locaux et à promouvoir l'utilisation de colorants biosourcés, tels que l'indigo et la garance, est une source d'inspiration. En intégrant des pratiques durables et respectueuses de l'environnement, elle met en avant l'importance de la transmission des savoirs et des techniques de teinture, tout en célébrant la beauté des couleurs de plantes.


À travers cette discussion, nous découvrons également les projets futurs d’Anaïs, notamment la création d'un podcast pour enfants, qui vise à sensibiliser les plus jeunes à l'univers fascinant des pigments végétaux et des fibres naturelles. Comme elle le dit si bien : "Chaque couleur raconte une histoire, et chaque plante a un secret à révéler."


Cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière l'intersection entre l'artisanat, l'écologie et l'engagement social, tout en nous rappelant l'importance de la couleur végétale dans notre quotidien. En vous immergeant dans cet univers riche et coloré, vous apprendrez non seulement sur les techniques de teinture, mais aussi sur les valeurs humaines qui animent ce secteur.


Ne manquez pas cette occasion d’enrichir vos connaissances sur la teinture végétale, les plantes tinctoriales et l'agriculture tinctoriale. Que vous soyez un passionné de couleur, un artisan ou simplement curieux, cet épisode vous apportera des réflexions précieuses et des inspirations pour intégrer la couleur végétale dans votre propre vie.


Pour en savoir plus sur Anaïs Chéneau et son travail, n'hésitez pas à consulter les liens utiles dans la description.


Belle écoute,


Pauline.


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Donc bonjour à tous, bienvenue sur le podcast Areco Vert, j'ai la chance aujourd'hui de recevoir Anaïs Chéneau. Bonjour Anaïs.

  • AnaIs Chesneau

    Bonjour.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Anaïs, pour les auditeurs, j'aimerais que tu te présentes, que tu racontes ton parcours et comment tu en es arrivée à la couleur végétale.

  • AnaIs Chesneau

    Alors oui, j'ai un parcours assez sinueux qui se passe entre l'Inde et la France pendant une dizaine d'années. Donc en fait, je suis encore un peu dans le parcours, on va dire. Donc déjà, je vais juste te raconter un peu les deux éléments déclencheurs qui ont permis la naissance à la fois du projet Babule Bakli, qui est une marque de linge bébé française. Et le deuxième projet, ça s'appelle l'Inde du joueur et c'est un... C'est un projet que je mène dans un village de l'Himalaya, en Inde. Et en fait, ça ne paraît pas comme ça, mais les deux sont quand même assez intimement liés, parce qu'ils sont portés déjà juste par une personne. Donc, mon histoire avec la teinture naturelle, ça démarre en 2015. A l'époque, je suis encore étudiante. J'ai fait un DMA costumier réalisateur et pendant la dernière année d'école, j'ai rencontré Sandrine Rosier qui animait un module de teinture naturelle et c'est elle qui m'a un peu dit qu'elle trouvait que j'avais une sensibilité particulière par rapport à la couleur. et elle m'a orientée vers ce monde. Et comme je n'avais pas spécialement envie de continuer dans le costume, je me suis dit pourquoi pas. Je me suis retrouvée en octobre à Lauris. Couleur Garance à l'époque organisait des événements. C'était tous les deux ans et c'était un grand rassemblement. Il y avait un marché d'artisans, teinture naturelle, des conférences, des tables rondes. et il y avait vraiment plein d'acteurs de la teinture naturelle qui se retrouvaient dans cet endroit. Et c'est vraiment pendant cet événement que je me suis dit, Ouais, il y a un truc, j'ai envie de faire partie un peu de cette famille de teinturiers qui était là. Ça m'a vraiment fait vibrer, on va dire, quelque part, il y avait un truc. Et c'est aussi à ce moment que l'Inde rentre en jeu, parce qu'il y avait une fondatrice d'une ONG indienne qui était là et qui a fait une conférence. Et j'étais assez impressionnée, on va dire, par ce qu'elle proposait. Donc, six mois plus tard, je partais dans cette ONG pour faire un volontariat, mon premier volontariat en teinture naturelle. En fait, cette ONG faisait un super travail de teinture naturelle, de revalorisation des savoir-faire textiles. Ils avaient un super travail en termes d'écologie, d'innovation par rapport à l'environnement. Mais par contre, on va dire à côté de tout ça qui était vraiment génial, il n'y avait aucun impact social positif qui serait percuté sur le territoire, vraiment en termes sociaux. Et ça, ça a été un peu, pour moi, une grosse déception. qu'il n'y ait pas cet impact social dont ils parlaient aussi dans leur com. Donc il y a eu un point de tension qui m'a fait un peu réfléchir à ce moment-là. et en même temps je me suis pris un peu quand même une plaque énorme et aujourd'hui je peux dire que bah les en fait j'ai rencontré les femmes du Koumaon puisqu'on était dans la région du Koumaon les femmes Koumonis et ça a changé aujourd'hui je peux le dire ça a vraiment changé ma vie et donc ça t'a permis de toi voir qu'il y avait un manquement sur le social et toi t'avais envie de travailler ce point là Oui, en fait, dans cette ONG, j'ai rencontré une femme qui s'appelle Kamla. qui était teinturière, qui aujourd'hui ne travaille plus dans cette ONG. En fait, son histoire, sa personne m'a touchée vraiment super. Il y avait une grosse confiance, une amitié, une confiance. On ne parlait pas du tout la même langue, mais tout de suite, ça a matché. Et c'est une femme qui est en détresse émotionnelle très, très, très, très forte. Elle a vraiment son corps demandé de l'aide parce que ça n'allait pas. Et il y avait aussi une autre femme dans cette ONG qui s'appelait Kalindi, qui elle était avocate, qui faisait une thèse en fait en Allemagne. qui était régionale du Koumaon, mais qui faisait une thèse en Allemagne sur les... Alors, un truc complètement... sur les justices informelles du Koumaon. Et elle m'avait dit, tu sais, Anaïs, des cas comme Kamla, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup ici, parce qu'il y a un fort taux, en fait, de violences conjugales, avec un fort taux d'alcoolisme chez les hommes dans cette région de l'Inde. Et en fait, quand je suis rentrée en France, je me suis dit, mais j'aimerais bien faire quelque chose. Je n'avais pas du tout quoi, j'avais 22 ans. Donc, je ne savais pas ce que j'allais pouvoir faire entre la teinture et cet aspect social qui m'a vraiment touchée. Mais c'est comme ça. que, en fait, ça a démarré. C'est vraiment ces deux éléments, à la fois Sandrine Rodier qui m'a orientée sur la teinture naturelle. Et ta rencontre avec l'Inde. Oui, c'est une idée où j'ai commencé mon apprentissage dans la teinture naturelle. Ces femmes qui m'ont formée, en fait, au départ et à qui j'avais envie de renvoyer aussi à un moment donné l'ascenseur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Bon, dis donc, ça promet une suite. C'est top comme explication. Alors, du coup, est-ce que maintenant tu peux nous présenter ? On dit... Baboul, tu me l'as précisé, Baboul et Bakli. Est-ce que tu peux nous raconter cette entreprise dès le début ? Où ça se passe ? Ce que tu y fais ? Puisque tu as envie de raconter. Et puis, ce que j'aimerais bien, c'est quand même que tu nous expliques ces deux noms associés. Moi, j'ai dû aller regarder pour savoir.

  • AnaIs Chesneau

    Oui.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Explique aux auditeurs pourquoi tu as choisi ce nom-là. Alors, vas-y, raconte-nous.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, on dit Baboule et Bacli, mais les gens beaucoup disent Babule et Bacli. Du coup, ça fait que même moi aujourd'hui, je dis Babule et Bacli, ce qui est ridicule parce qu'à la base, c'est vraiment Baboule. Donc, j'ai créé cette marque en 2019, juste avant de retourner dans le Koumaon pour démarrer toute ma recherche textile pour ensuite monter un projet du coup un peu de plus grosse ampleur. Mais du coup, Babou les Baclis, c'est vraiment une marque française. Je produis du linge pour bébés. Alors, je produis, voire produisais du linge pour bébé parce que ça va s'arrêter. D'ici quelques mois, la boutique en ligne va fermer. Et en fait, Babouli Bactis a vraiment été pour moi un terrain d'expérimentation. C'est à travers cette marque que je suis montée en compétence parce que j'ai fait quelques formations, mais finalement, en teinture, tu es obligée d'expérimenter, de faire, de faire, de refaire, de trouver. pour vraiment aller au plus loin de ce que tu peux dans la recherche et vraiment cette montée en compétences. Et au début, en fait, je n'arrivais même pas à dire que j'étais teinturière. C'était, enfin, je ne pouvais pas, non, ce n'était pas possible. Et aujourd'hui, c'est vrai que je me rends compte vraiment que Babule et Baclist est, tel que c'est aujourd'hui, une sorte de phase préparatoire pour un projet peut-être un peu plus ambitieux, plus social aussi pour la suite. Donc, mon atelier est en Normandie et je fais plusieurs trucs. Il y a un côté, la marque de linge bébé à travers laquelle je m'auto-forme au fur et à mesure. et je propose aussi la teinture à façon depuis deux ans. pour les professionnels donc plutôt des artisans des artistes qui ont des volumes qui ne sont quand même pas trop gros mais pas non plus trop petits je ne fais pas pour du particulier par exemple et c'est quoi ta capacité en tant que teinturier à façon à peu près pour nous donner un ordre d'idée donc j'ai deux cuves de 100 litres donc chaque cuve ça va contenir 2,5 kg 3 kg de tissu ou de fibre Voilà, ça va être la capacité actuelle. La plus grosse commande que j'ai faite, c'était 50 mètres de tissu. J'avais 25 mètres d'unis et 25 mètres d'imprimés à produire. c'est ce jour là quand j'ai entendu cette commande que j'ai dit ok je suis teinturière maintenant c'était le passage l'étape ça a été un peu l'étape et en fait sur les 3 années on va dire un peu les 3 premières années d'existence de Babiouli Bakli je me suis vraiment concentrée sur le fait que pour me former sur la manière d'obtenir un unisson qui serait vraiment parfait, sans auréoles, parce qu'au début, en fait, sur mes tissus, j'avais un peu des auréoles, des trucs. Donc, quand je coupais mes tissus pour Babi les Baclis, je faisais en sorte que ça coupait à hauteur. Mais mon idée, c'était vraiment de me dire, si je fais de la teinture à façon, que j'ai un artisan ou une créatrice qui veut des couleurs naturelles, il faut que mon unisson soit nickel. J'ai vraiment travaillé là-dessus et effectivement cette commande de 25 mètres unis, ça a été le gros challenge déjà en termes de quantité. J'ai fait des coupons de 12 mètres par 12 mètres au maximum dans la cuve de 100 litres. et donc c'était de la double gaz donc tu vois c'est quand même sur un tissu léger tu peux en faire une assez grosse quantité là en ce moment je suis sur une collab avec des draps anciens on est pas sur le même ouais c'est sûr que c'est le même voilà et et en fait donc cette commande il y avait eu l'uni et aussi les imprimés donc pareil je m'étais tu vois formée pour pouvoir répondre à de la commande d'imprimer répété. Pas de l'impression placée, c'était vraiment du plaçage de cadre en impression répétée pour avoir 25 mètres de motif bien placé, calé. Et donc c'est pareil, j'avais vraiment tout mis en place pour que ça fonctionne. Et après j'ai dit bon j'arrête la scénographie finalement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'était trop.

  • AnaIs Chesneau

    En fait, c'est que la taille de l'atelier, après, fait que tu commences à être bloquée sur ce type de production. Parce que finalement, motif répété, ça demande des grandes tables d'impression pour être efficace, etc. Et là, du coup, je n'étais pas assez efficace. Et tu vois, en termes de salaire derrière, par rapport à ce que je pouvais produire, j'étais trop lente dans la production. Donc, j'avais dit, bon, c'est cool parce que je sais le faire, j'ai de l'expérimentation, là, ça va. Mais... en termes derrière de salaire pour moi, trop de temps pour trop peu d'argent. D'accord. Donc, financièrement, pas forcément intéressant comme commande, mais par contre, en termes de montée en compétence, là, c'était le top.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, et alors qu'est-ce que tu proposes comme type de produit pour enfants ? C'était quoi tes… ?

  • AnaIs Chesneau

    Alors, je proposais, c'était vraiment du linge bébé. Donc, on avait des couvertures légères, des langes, tout était en coton bio. Au tout début, sur la première année, c'était vraiment que du linge, de la couverture légère, pareil avec ses matières, linge, double gaz. qui sont des matières super faciles à teindre. En fait, ça prend hyper bien de la nature. C'est très agréable. Et après, j'ai développé une petite gamme de doudous parce qu'il y avait un peu de la demande par rapport à ça. J'avais remarqué. Et j'avais aussi des gigoteuses. Voilà. Vraiment linge basique de maison, en fait, pour la petite enfance.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et est-ce que tu as des contrôles à faire supplémentaires pour des produits qui sont destinés aux enfants du coup parce que tu vois moi j'ai ma fille ça bavouille partout ça met tout à sa bouche bon bref est-ce qu'il y a des choses à regarder sur

  • AnaIs Chesneau

    lesquelles tu as dû être vigilante alors moi je suis pas très dans les trucs de réglementation c'est pas trop mon truc mais effectivement ça a été un frein à un moment donné parce que quand tu veux ensuite placer tes produits en boutique et eh bien, ils vont demander à ce que tu aies des normes européennes pour les doudous, justement, notamment. Ça rentre dans les normes pour les jouets. Et donc, tu as effectivement un certain nombre de contrôles qualité à faire, même pas forcément sur les teintures, mais vraiment sur la production couture de ton produit. Et j'avais fait faire, en fait, des devis quand j'avais démarré. pour avoir le truc global écossaire le truc nickel j'en ai pour 10 000 euros donc inutile de dire que je les ai jamais fait en fait et je m'étais dit si la marque vraiment ça cartonne forcément à un moment donné tu passes le cap et tu fais toutes tes réglementations correctement mais au démarrage c'est très difficile tant que tu sais pas si ton produit va fonctionner en fait il faut le tester tranquillement et puis voilà après j'avais remarqué pour les teintures notamment par rapport à la salive qu'il y a certaines teintures qui tiennent mieux que d'autres les jaunes c'est très compliqué ça tient pas très très bien ça fait vite, on va vite avoir les auréoles parce que l'acidité de la salive de l'enfant va venir attaquer en fait la couleur pareil pour la transpiration donc pour le jaune c'est plus délicat en tout cas le reseda qui est la plante principale que j'utilise pour le jaune c'était un peu plus compliqué d'avoir une durée de vie jolie tu vois du

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    coup en parlant de plantes que tu utilisais est-ce que tu peux nous dire les deux plantes qui se cachent derrière ton nom et les plantes que tu utilisais pour tes produits

  • AnaIs Chesneau

    Alors, donc Baboul et Bakli, c'est deux noms hindis pour nommer deux arbres tanctoriaux qui sont, il me semble, je ne me rappelle plus exactement, mais plutôt utilisés dans la tannerie, si je me rappelle bien. Donc le Baboul, c'est un acacia, c'est une variété d'acacia et le Bakli, c'est une variété de sumac. donc il n'y a pas spécialement de rapport entre les teintures que je produis et le nom j'utilise pas forcément ces plantes là dans la production par contre c'était vraiment la phonétique qui m'intéressait Baboule et Bacli, il y avait un côté enfantin deux petits personnages deux petits arbres je sais pas qui aurait pu devenir si j'avais pu me payer une illustratrice ça aurait pu être sympa mais ça peut être un jour Et évidemment, c'est le clin d'œil aussi à l'Inde à travers le nom de cette marque parce que je voulais aussi à un moment donné que ce soit un pont entre mon travail de teinture que j'avais créé en France et mes voyages dans l'Himalaya. Et à un moment donné, j'avais un peu rêvé de pouvoir associer les deux sous cette marque et de pouvoir travailler en lien avec des structures locales du Kumaon pour créer des produits avec les femmes là-bas. que ensuite je revendrai sous ma marque Babu Libakli. Et finalement, ça ne s'est pas fait. C'est transformé en toute autre chose. Et il y a deux projets distincts qui sont sortis de cette histoire. Mais Babu Libakli, du coup, végète un peu, on va dire, en ce moment.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    en tout cas va se transformer en autre chose mais restera pour l'instant quand même actif avant que tu nous parles des nouveaux projets tu utilisais quoi comme plantes pour nous expliquer un petit peu t'as dit Reseda pour les jaunes et qu'est-ce que tu utilisais d'autre ?

  • AnaIs Chesneau

    du coup à l'atelier pour Babou les Baclis je travaille essentiellement avec les extraits de plantes de chez Greening et Et je suis assez classique, Réseda, Garance et Acacia-Acachou, c'est vraiment les trois plantes principales. et après je fais un peu d'indigo parce que les gens ils aiment bien le bleu et ils ont toujours demandé au départ je n'en faisais pas et puis pendant le Covid j'ai fait une formation avec David Santandreux donc du coup je me suis dit bon il faut quand même que je mette un peu de bleu et donc là mon pigment je l'achète directement en Inde auprès d'un cultivateur qui fait l'extraction et qui vend son pigment donc c'est de l'indigofera tinctoria

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord et alors du coup maintenant on passe à la nouvelle activité, donc là si je comprends bien Baboule et Bacli ça s'arrête pas c'est ta boutique en ligne qui s'arrête mais tu gardes quand même ce nom pour un projet 2.0 ou un truc pour la suite

  • AnaIs Chesneau

    Oui, c'est ça. Je vais le garder en vitrine. Je vais continuer plutôt le service de teinture à façon. Parce que finalement, c'est quelque chose que j'aime bien faire. Il y a de la recherche. Là, je travaille en ce moment sur une production de couleurs sur drap ancien pour une artiste locale. et donc on a fait l'année dernière donc elle m'avait contacté en avril l'année dernière pendant ça les échantillons se sont étalés sur une année pour la recherche couleur on a fait faire des tests en laboratoire aussi pour la solidité à la lumière parce qu'après elle va sculpter les draps pour en faire des oeuvres d'art en relief donc voilà Il y avait un travail sur la solidité de la couleur à faire, qui me semblait important. Je l'avais proposé à l'artiste et ça avait été accepté. et finalement c'est des projets que j'aime bien mener parce que tu as un nouveau contact avec voilà et puis du coup ça ouvre aussi les possibilités d'application de la couleur naturelle et du coup tu t'étais rapprochée d'un d'un labo de contrôle enfin pour c'était quoi c'était un en fait j'étais juste passée par Greening qui proposait ce service avant mais qui ne le pensent plus ah d'accord il faudra trouver quelqu'un d'autre oui voilà ok moi quand j'avais démarré Babule Bacli c'est pareil j'avais fait faire des tests en labo et pareil j'étais passée par Greening à l'époque il y avait des forfaits et on pouvait faire nos tests solidité en laboratoire pour les couleurs d'accord ok

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, on a un petit peu parlé des activités, mais on va parler de ton nouveau projet. Alors, raconte-nous un petit peu ton aventure qui est en train d'arriver. Raconte-nous la suite pour toi.

  • AnaIs Chesneau

    Alors, pour Babou les Baclis, je ne sais pas trop encore exactement ce qui va se passer. Le linge bébé va s'arrêter, ça c'est sûr. Je vais garder ouvert le site en vitrine pour les commandes et les rencontres pour des collaborations. À partir de septembre, on va créer un podcast. Donc là, ça va être avec ma sœur. C'est elle qui va écrire et enregistrer. Et c'est en lien du coup avec la couleur. Donc, ce sera des contes pour enfants. Génial. Et ça s'appelle Contes monochromes.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Génial !

  • AnaIs Chesneau

    Chaque conte, en fait, nous plonge dans un peu un univers coloré particulier, et c'est des contes un peu autour de l'écologie, de la nature, avec des inspirations.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Top ! Il y a beaucoup de gens qui me parlent de cibler le plus jeune public, les adolescents, les plus jeunes, et puis tu vois, pareil, tu vois, des contes, des manières ludiques d'apprendre la couleur aux plus jeunes, donc je trouve ça super bien. super on va hâte d'écouter ça Donc ça c'est la première surprise on va dire ?

  • AnaIs Chesneau

    Oui, la première surprise du côté de Babylibacli. Et sinon en fait, là le très gros du projet actuel, qui fait aussi que Babylibacli est un peu en sommeil, parce que je ne peux pas tout mener de front, donc en fait le programme de recherche laine du jouard que j'ai initié en 2022, ça a pris une ampleur de dingue. il y a eu un engouement au niveau du village que je ne pensais pas du tout qu'il y aurait. Donc pour revenir juste un petit peu à la base, quand je suis rentrée, ma première expérience de volontariat dans l'ONG, ensuite je suis rentrée à l'INALCO à Paris, qui est une école de langues étrangères, pour faire six mois de Hindi, pour un peu plus en apprendre sur la culture indienne. Ensuite j'ai fait trois voyages en Inde, dans d'autres endroits. Et au bout de trois ans, je suis retournée dans les montagnes pour projet, donc à terme de travailler avec des femmes et éventuellement amener un peu de douceur et voir ce qu'on pourrait faire pour leur vie qui sont quand même pas mal malmenées. Dans certains cas, pas une généralité. Et en fait, quand j'ai commencé ma recherche... Donc on était pareil, c'était juste après avoir créé Babulé-Bakli, donc on était en 2019. j'ai visité différents centres textiles régionales pour un peu voir comment ils travaillaient éventuellement faire le lien avec babule et bacli qui ne s'est pas fait et en fait ce qui est ressorti c'est qu'il y avait une problématique autour des laines locales en fait les centres textiles régionaux utilisés pour la plupart des laines qu'ils importaient d'Australie donc du mérinos voilà dans les mois et même en Inde ouais

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est dingue parce que tu me dis ça en France on connait l'histoire mais même si ça se réinverse la tendance mais en Inde je suis choquée donc en fait soit ils vont acheter des laines parce que leur production principale c'est le châle

  • AnaIs Chesneau

    Au lieu de partir de la matière qu'on a localement, ils partaient d'un produit et ils cherchaient une matière associée à ce produit-là. Mais localement, il n'y avait pas de laine douce, à part les laines de luxe type cachemire, pachmina, qu'on va trouver plutôt au Ladakh. Ils faisaient aussi des châles en cachemire, mais dans tous les cas, les laines locales de luthéracore n'étaient pas utilisées dans les productions de ces centres textiles. Donc ça m'a un peu chagrinée on va dire et j'ai commencé à chercher des moutons pour savoir c'était quoi cette laine, quelle était sa particularité, pourquoi on ne l'utilisait pas dans les productions textiles de châles notamment et qu'est-ce qu'on en faisait en fait anciennement. Donc c'est comme ça que je suis arrivée on va dire de rencontre en rencontre, je suis arrivée dans un petit village qui s'appelle Shankadura qui est juste à côté de la ville de Muntiri, c'est la dernière ville avant la frontière tibétaine. Donc on est à 2100 mètres d'altitude à peu près. Je connais pas mal haut déjà. Et en fait, dans ce village, j'ai découvert que les femmes, elles faisaient des tapis. Elles faisaient des tapis en acrylique. Mais anciennement, elles faisaient des tapis en laine. En fait, quand le fil acrylique est entré sur le marché, il était aussi cher. que d'acheter la laine brute au berger, aux éleveurs. Donc forcément, les femmes, c'est normal. C'est tellement lourd et long de faire la transformation de la laine qu'elles ont préféré acheter les fils en acrylique. Mais ça a fait des tapis de beaucoup moins bonne qualité. Et en fait, du coup, moi, avec le projet, j'ai décidé de proposer de réintroduire la laine dans la production de tapis. En sachant que cette production était bientôt arrêtée parce qu'il n'y avait plus du tout de commerce autour du tapis, les femmes faisaient des tapis pour elles, pour chez elles, de toute petite taille pour s'asseoir. En fait, c'est des tapis en 40 par 40, juste pour mettre sur les chaises. et le plus grand tapis qu'elles faisaient en fait c'était pour leur dot elles en faisaient un dans leur vie et après voilà donc on a, j'ai en fait l'année dernière, enfin non alors du coup c'était en 2022 j'avais obtenu un financement pour d'une association française qui s'appelle la fibre textile et ils ont financé en fait ma recherche sur un an donc en 2022 je suis retournée dans le village après le Covid là pour faire ma première récolte de laine et redémarrer cette production de tapis. Ce que je n'avais pas bien calculé depuis la France, c'est qu'en fait on avait aussi un problème de race lénière qui était en train de disparaître. parce qu'il y a deux races dans la vallée du Loire, la race Garia, qui est une race à viande uniquement, parce que la laine, en fait, quand on la coupe, tu ne peux même pas récupérer une toison, ça fait vraiment des gros poils qui partent en petits bouts, et la race Kounou, qui est la race viande aussi, et aussi laine. Sauf que le mouton Kounou, il est plus petit, et comme les éleveurs n'ont plus de débouchés pour la laine, du coup, ça ne les intéresse plus de garder des moutons Kounou au sein des troupeaux. Donc on a galéré pour récolter la laine, pour avoir suffisamment de laine pour démarrer le projet. Et l'année dernière, quand on a fini la récolte, j'ai fait la transhumance avec les éleveurs. Et quand on est rentré de transhumance, j'ai du coup un binôme sur place, qui est lui local. Et je lui ai dit, Ganga, soit on arrête tout. soit ça va être un taf de ouf quoi est-ce qu'on est prêt à faire ce travail là parce que du coup il fallait travailler sur la sauvegarde de la race du coup là on était dans des compétences que moi j'avais pas en termes d'élevage il fallait trouver un berger qui allait être associé au projet parce qu'il allait falloir acheter un troupeau de moutons en fait, connus pour repartir sur vraiment toute la sauvegarde de cette race et derrière pouvoir tisser en fait, remailler toute la chaîne de production jusqu'au tapis et pour avoir suffisamment de tapis économiquement pour pouvoir embaucher suffisamment de femmes sur le projet Et en fait, il s'est avéré que par magie, un berger est arrivé. Et c'est un berger qui a plus de 50 ans. c'est un peu un doyen du coup donc c'est pareil c'est plutôt un avantage dans le projet parce qu'il va pouvoir lui il va être au contact en fait du coup avec notre troupeau de tout le monde, de tous les autres éleveurs qui sont plus jeunes que lui et donc c'est une forme de respect tu vois et ils vont l'écouter quoi sur le projet ça nous fait un petit point d'avance et en fait il est vraiment arrivé au moment où je me posais la question si j'allais pouvoir continuer ou pas le projet

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et donc on a dit bah si on le fait Praella donc ça va être le berger qui va être associé au troupeau on va pouvoir du coup remailler cette filière à partir de ce troupeau qui du coup sera au départ un troupeau d'accompagnement pédagogique pour les éleveurs pour pouvoir avec eux du coup doucement leur expliquer que bah si finalement si on garde les moutons cunous dans les troupeaux peut-être qu'il y a deux salaires pour vos femmes vos filles vos mères qui arrive aussi dans les familles. Et ce n'est pas juste la vente de la viande. La transformation lénière implique plus de salaires en fait en aval. Donc, on va travailler là-dessus pour vraiment que tout le monde soit acteur du projet et se sente aussi impliqué. C'était vraiment le... c'est vraiment le point de départ, c'est que tout le monde ait envie de remonter cette filière. Et en fait, ce qui m'a aussi donné envie de continuer, c'est que quand j'ai fait cette première récolte, j'ai étalé la laine sur un toit. En fait, moi, j'avais étudié avant, j'avais analysé, j'avais observé, j'étais rentrée dans les familles pour voir un peu les métiers, les rouées, qui avait quoi, qui savait faire quoi. Donc, j'avais un peu une vision d'ensemble au niveau du village. mais ce que je ne savais pas c'est est-ce que les femmes allaient être intéressées pour le faire et en fait quand j'ai fait, j'ai étalé cette laine sur le toit le lendemain j'avais 10 femmes à ma porte et qui m'a dit mais qu'est-ce que tu fais Anaïs avec cette laine mais moi je sais faire ça moi je sais filer donne moi 5 kilos s'il te plaît je peux laver je peux laver la laine et du coup en fait il y a eu un engouement que franchement je n'aurais pas imaginé aussi fort chez les femmes en fait et c'est comme si elles attendaient une opportunité pour pouvoir travailler sortir de leur foyer il y en a qui s'ennuient profondément dans leur vie il faut le dire et c'était une occasion et là quand on a fait des tapis, elles m'ont dit Anaïs, quand t'as des nouveaux tapis tu nous dis on les fait donc il y avait un vrai engouement qui a fait que j'ai dit bah si on va le faire On va bosser dur, mais on va le faire.

  • AnaIs Chesneau

    Alors du coup, si je comprends bien, donc tu as un, on va dire, un troupeau pédagogique. Il y a des jardins pédagogiques. C'est un troupeau pédagogique avec quelqu'un qui est doyen, donc qui aura le respect, comme tu dis. L'idée, c'est de motiver les troupes à suivre et à réintégrer des moutons. Alors, tu m'as dit des moutons kuno. ouais c'est ça voilà donc d'inclure aussi les femmes qui sont volontaires enfin t'en as déjà eu 10 donc tu sens qu'il y a quand même quelque chose qui se passe l'idée c'est donc augmenter les troupeaux donc augmenter les toisons donc augmenter le travail et proposer des débouchés donc plus de salaire pour les familles et ma question c'est les tapis réalisés tu m'as dit que c'était des 40 par 40. L'idée, c'est quoi ? C'est de les vendre en Inde, de les vendre en France. Comment tu vas faire pour que ce soit valorisé ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, en fait, moi, je leur ai demandé, là, en échantillon, de refaire des tapis en 40 par 40, comme ce qu'elles savaient faire. Et on en a fait un grand aussi. Donc là, ça faisait des années que dans le village, il n'y avait pas eu de grands tapis de fabriqués. Donc, en janvier, c'était un peu l'événement du moment. et elles étaient trop contentes en vrai de la production du tapis qu'on a fait. Enfin vraiment, c'est Lakshmi et Deepa qui ont réalisé le tapis et elles étaient à fond. En plus, on avait un temps super réduit parce qu'il y a une partie qui se fait machine, c'est le cardage. Et le cardage, en fait, il y a une machine à carder industrielle dans la ville de Montiery à côté parce que le gouvernement a mis des machines à carder un peu dans différentes villes des montagnes. Mais ils ouvrent les machines à carder un jour par mois. Donc c'est une galère monumentale pour nous pour carder la laine. Et comme moi, à chaque fois, j'ai des temps de trois mois de visa, il faut quand même que le planning s'enchaîne pour qu'on puisse avancer correctement. Et donc là, on avait réussi à garder la laine, mais genre 16 jours avant que je reprenne l'avion. Et je savais qu'on allait avoir besoin de 15 jours pour fabriquer un grand tapis à deux femmes en temps plein, parce que c'est un mois de nouage pour un tapis en 80 par 180. et quand j'ai dit aux filles on est très juste et tout elles m'ont dit on va le faire, on va le faire. Et un jour avant que je prenne mon avion, j'avais mon tapis. Génial. On était juste, mais elles étaient, enfin vraiment, elles étaient au taquet. Et je leur avais expliqué, si on a le tapis, je pourrais l'exposer. Comme ça, après, on pourra prendre des commandes et il y aura d'autres tapis de commandés, de faits, etc. Donc, elles ont vraiment aussi compris l'enjeu et elles sont là. Et en fait, au niveau de la commercialisation, Donc l'idée c'est plutôt de faire quand même des grands tapis à terme que plutôt des petits parce que même dans nos intérieurs finalement on utilise plutôt des grands tapis et je pense que la clientèle qu'on va viser va vouloir des grands tapis en fait. L'idée c'est de faire des tapis sur mesure, de pouvoir proposer du tapis sur mesure et au départ ce que je voudrais c'est qu'on commercialise en Inde. Alors je n'exclus pas évidemment une importation à un moment donné mais pour ça il faudra qu'on ait des boutiques. partenaires ou des galeries partenaires. Et en Inde, en fait, il y a énormément de foires artisanales, de marchés artisanaux, où on va pouvoir, même des événements autour de la teinture naturelle, il y en a. Donc, on va pouvoir présenter, en fait, le travail. Et l'idée, c'est qu'elles viennent avec moi. Donc là, parce qu'elles n'ont pas la possibilité de vendre leur tapis à l'extérieur et du coup de pouvoir venir avec moi, de voir aussi les autres artisans, les clients potentiels, parce qu'elles ne connaissent pas. C'est pareil en termes de design, actuellement ce qu'elles proposent, ça ne correspond pas au goût contemporain. Si tu veux, même des Européens, ça c'est sûr, mais même des Indiens, la clientèle riche indienne, en fait ils ont des goûts un peu européens. Voilà. Malheureusement. et du coup de pouvoir qu'elles aussi elles viennent avec moi pour présenter leur travail et qu'elles se rendent compte aussi de la valeur qu'il y a parce que pour elles c'est normal de savoir faire un tapis toi comme moi comme toutes les femmes qui sont sur cette planète comme elles ont appris de leur mère quand elles avaient 5 ans elles ont appris à filer 10 ans elles savaient faire un tapis ben en fait c'est rien quoi de savoir faire un tapis et du coup de pouvoir aller en ville rencontrer des clients, des gens qui s'intéressent et qui ne savent pas le faire et qui vont leur dire c'est vachement bien ce que vous faites parce que moi je leur dis mais je sais pas j'ai l'impression que ça a pas assez de poids encore tu vois c'est comme je suis presque intégrée au village et que je suis aussi artisane finalement j'arrive pas à leur faire dire suffisamment fort que oui c'est génial vous avez vraiment de l'or entre les doigts les filles et tout le monde ne sait pas faire un tapis. Et en fait, ces foires artisanales, ça nous permettrait déjà ça, de les présenter. Et puis, tu vois, il y a de la confiance en soi qui sort. ça va nous aider pour l'indépendance aussi à un moment donné, dans leur tête, ça va faire du chemin. Et ensuite, l'idée aussi pour la commercialisation la plus pointue, ça va être de placer vraiment en galerie d'art. En Inde, l'art et l'artisanat, c'est quand même très, très lié en fait. Et ce qu'on va proposer du coup rentre complètement dans ce système-là, on va dire. donc ça va être de se placer en galerie d'art ou moi parfois quand je vais dans des villes indiennes je vais dans des endroits un peu up tu vois pour européens ou indiens très riches et en fait il y a des grosses boutiques dans des endroits très très beaux très très luxueux et clairement nos tapis pourraient tout à fait être

  • AnaIs Chesneau

    commercialisés dans ces endroits là ouais d'accord et j'avais une question ces tapis donc ils sont les laines sont colorées enfin sont peints ouais et du coup ça se passe aussi c'est teint à la main avec des végétaux comment vous faites ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors là c'est ma partie en tant qu'artisane donc je gère les équipes plus je fais la teinture en fait il n'y a plus personne qui sait faire des teintures naturelles j'ai rencontré une femme qui en fait encore un petit peu, qui a appris de sa mère, mais qui travaille pour une autre ONG, donc je ne peux pas travailler avec elle. Et sinon, personne ne fait de teinture. Donc en fait, du coup, mon savoir-faire vient aussi compléter le leurre et ça permet de redynamiser aussi cette laine en quelque sorte, parce que... tu vois par exemple quand on a sorti j'ai sorti les deux premières pelotes de laine, il y avait une pelote blanche et une pelote jaune et en fait elles étaient dans le sac ensemble et il y avait une femme qui là était tout le temps trop enthousiaste surtout t'es prête à mélanger les deux non Non, mais en fait, quand il y avait des femmes qui venaient au village, qui étaient un peu en visite dans leur famille et tout, elles venaient dans ma maison, elles venaient prendre en fait la pelote jaune, elles laissaient la pelote blanche dans le sac et elles venaient montrer à l'autre femme, regarde, regarde, Anis, elle a fait une pelote jaune, elle a fait teinture à partir de plantes. Et en fait, ça a amené vraiment de la curiosité. Oui, enfin, c'était... C'est vraiment chouette parce qu'en fait c'est à la fois quelque chose qu'elles connaissent, parce que c'est en lien avec la terre, et enfin tu vois les plantes finalement ça leur parle, ils sont tous agriculteurs. ils ont tous des terres, donc ça leur parle en fait cette histoire de teinture naturelle, et tout d'un coup ça vient revaloriser la matière laine. qui était complètement... qui était oubliée, quoi, presque.

  • AnaIs Chesneau

    Et du coup, tu vas... Quand tu teins, tu te sers des plantes locales parce que j'ai déjà eu des invités, notamment une marque de lingerie qui s'appelle Naturafil, qui fait teindre en Inde, parce qu'ils ont le savoir-faire. C'est pour ça que je suis hyper étonnée que dans ce village-là, il n'y en ait plus. Mais du coup, tu ravives quelque chose. Et en fait, elle expliquait qu'en Inde, il y a énormément de plantes tinctoriales, mais qui sont en mode... sauvage, tu vois, vraiment, que tu penches, tu cueilles et tu peux teindre. Et donc, du coup, est-ce que ça, c'est un de tes projets d'utiliser des plantes du coin ? Enfin, après, toi, tu es en hauteur, peut-être que tu as moins de possibilités, il y a peut-être moins de flore adaptée, peut-être.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Il y en a, mais les femmes, elles ne les connaissent pas en fait. Donc, il y a quelques plantes qu'elles connaissent, qu'elles m'ont un peu indiqué. Mais alors moi, je ne suis pas botaniste à la base. Du coup, j'ai un peu du mal à reconnaître à part les plantes une fois qu'elles ne sont plus là pour me dire si c'est celle-ci. En fait, j'ai plusieurs fournisseurs indiens que je connais en plantes tectoriales. Et donc, là pour la première année, j'avais juste acheté des plantes tectoriales chez un gros site que je connaissais et j'ai sélectionné deux plantes qu'à terme on pourrait faire pousser en altitude parce qu'il y a déjà en fait on a utilisé le yé d'Inde qui poussent partout en altitude. En fait, les femmes, elles en plantent plein dans leur jardin. Donc, on va pouvoir faire une plantation de yé d'Inde. Et j'ai utilisé la garance indienne. Alors, elle, je ne sais pas si on peut la faire pousser jusque là-haut, mais je sais que les grossistes, en fait, se fournissent dans la région de l'Utahrakan. Donc, c'est la région où on est installé. Donc, dans tous les cas, on pourra avoir un fournisseur plus proche ensuite de cette garance indienne. J'avais présélectionné déjà deux plantes pour le projet qui seraient potentiellement cultivables aussi en altitude. Parce que en 2019, quand j'avais fait déjà les premières recherches, j'avais rencontré une famille qui m'avait expliqué qu'ils avaient plein de terres qu'ils ne pouvaient plus cultiver pour l'alimentaire. et je m'étais déjà dit mais du coup qu'est-ce que vous en faites de ces terres quoi et rien pourquoi ils peuvent pas la cultiver et ben en fait c'est des terres qui sont un peu à l'extérieur du village et il y a des de plus en plus de singes dans la région et en fait ils ils dévastent les cultures ouais donc si les champs sont trop éloignés des maisons il y a des attaques ils ont arrêté de cultiver ces champs là et du coup on pourrait très bien avoir des cultures de plantes tectoriales pour revaloriser aussi ces terrains là et faire rentrer aussi des salaires à travers ce projet là c'est vraiment un projet à tiroir que tu es en train de développer à mon avis tu vas, c'est magnifique elle est magnifique ton histoire c'est génial on peut tirer à l'infini parce que là en gros le savoir-faire principal que j'ai découvert c'est par rapport au tapis mec Quand on cherche et qu'on s'intéresse et qu'on rencontre les femmes et même les hommes au fur et à mesure, en fait, tu découvres qu'il y a une brodeuse. et puis un élevage de lapins angora, et puis des tisserands de pachmina, et puis un vanier qui fait des paniers en bambou. Et en fait, il y a plein, plein d'artisans, quoi. Il y a beaucoup d'artisanat au sein des familles et qu'on pourra aussi, après, on ne peut pas tout faire d'un coup, ce n'est pas possible. mais qu'on pourra aussi pour rester concentré parce que j'ai aussi tendance à m'éparpiller donc je vais essayer de vraiment rester concentré mais effectivement on pourra faire des collections qui sont plus larges en intégrant des arts différents avec des savoir-faire qui vont venir se compléter en fait là on avait fait pendant le Covid j'avais demandé à une femme qui faisait du tissage et c'était incroyable dès que je présente sur des salons le... le rendu, les gens sont épatés, mais même moi, quand j'ai reçu, je me suis dit, c'est pas possible, j'arrive même pas à reconnaître la matière. En fait, j'avais demandé de me faire un échantillon 100% laine en tissage, donc là, pas en tapisserie, vraiment en tissage tissu, quoi. Et un échantillon 50-50 lapin angora mixé avec la laine et un échantillon 100% angora. Et en fait, l'échantillon en 50-50 met à la fois la douceur du poil angora et le gonflant de la laine et ça fait une matière hyper intéressante et beaucoup moins cher que si tu avais quelque chose pour son angora tu vois après en termes de quand tu réfléchis un peu efficacement sur le business derrière ça fait un truc qui est vraiment super beau et hyper qualitatif parce que l'angora c'est quand même fragile comme matière aussi Tu vois, la laine, ça rajoute la solidité, le gonflant, tout, c'est vraiment top. Donc, on va pouvoir aussi vraiment amener des nouvelles choses à travers les différents artisanats qu'il y a. Tu vois, sur un tout petit village, la masse de choses qu'il y a et qui sont en train de péricliter. Il va y avoir tout un travail autour de la transmission aussi qui va être hyper important à faire.

  • AnaIs Chesneau

    c'est génial c'est ce que j'allais dire point de vue transmission tu ravives des savoir-faire qui sont présents là-bas depuis des générations tu viens réactiver des choses qui ont été perdues tu redynamises certains élevages ou des terres abandonnées donc c'est vraiment point de vue transmission on peut pas être mieux tu nous en as bien parlé est-ce qu'on peut passer à des questions d'inspiration t'en as parlé franchement avec ton projet oui j'avais un peu noté deux personnes qui sont pour moi des

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    guides un peu si tu veux alors déjà quand j'avais 20 ans je pense qu'il y a Sandrine Rosier qui a été vraiment un peu un des déclencheurs donc pour moi ça a été une femme qui m'a guidée aussi vers ça, la teinture naturelle et même si aujourd'hui je la côtoie plus forcément ça reste quelqu'un finalement qui a été présente pour moi et après il y a une personne que je pense j'y pense tous les jours de ma vie depuis 8 ans que je l'ai rencontrée c'est Kamla qui était une personne qui subissait des violences conjugales et qui en fait a déclenché elle a appuyé sur un bouton et tout ce projet est né en fait parce que l'idée c'est vraiment d'arriver à travers à toute cette filière lénière à créer une dynamique enfin je ne sais pas si c'est une dynamique mais en tout cas un un je ne trouve pas mes mots, un espace, un lieu suffisamment sécuritaire pour que les femmes, à un moment donné, celles qui en ont besoin, celles qui en ont envie, elles puissent parler. Il y a une sorte de libération aussi de la parole autour de ce qu'elles subissent ou des choses qu'elles ont envie tout simplement de faire parce qu'il y en a qui... qui sont bloquées en fait dans leur vie là j'ai travaillé avec une femme elle voulait être à 100% tous les jours à faire des trucs parce qu'en fait elle se fait chier vraiment elle a rien à faire chez elle ses enfants sont grands son mari travaille toute la journée elle aime pas son mari et donc en fait cette opportunité là pour elle c'est aussi c'est une belle opportunité de se rendre utile et de donner un sens à ses journées en fait tout simplement même sans aller sur la violence conjugale tu vois c'est juste des petites choses en fait qui font que ça apporte un peu quand même de douceur dans la vie de chacune

  • AnaIs Chesneau

    c'est une super bonne idée c'est vraiment comme tu dis deux gros cailloux qui se rencontrent ta teinture végétale et cette femme qui t'a touchée et t'arrives à faire un super beau projet c'est canon j'avais une autre question si t'étais une plante tinctoriale laquelle tu serais ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    aucune idée pas un baboule non j'en sais rien du tout je crois que j'ai pas Ça ne me parle pas forcément d'être les pieds dans la terre, tu vois. Oui. Je préférais être un oiseau, ça me parle plus. Il y a un oiseau dans la région du... Là, dans la région au nez. En fait, là, à 2000 mètres d'altitude, c'est le paradis des oiseaux. Des oiseaux, pardon. Il y a des trucs d'ornithologie et tout. Et il y a vraiment beaucoup, beaucoup d'espèces différentes. J'ai découvert des oiseaux magnifiques. Et il y en a un qui s'appelle Monal. Et c'est un... Franchement, il a des couleurs ouf. Il est vert, bleu, et c'est assez gros, avec une très, très longue queue. Enfin, je ferais plutôt un monal.

  • AnaIs Chesneau

    Eh bien, alors, pour toi,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    exceptionnellement,

  • AnaIs Chesneau

    on a le droit de savoir quel oiseau que tu choisis. Est-ce que la question fibre de prédilection, je pense qu'on n'a pas de doute.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je sais pas en fait parce que à travers Bubbly Baxi j'ai vraiment beaucoup axé ma pratique sur le coton je trouvais que c'était une fibre qui était super challengeante en termes de teinture parce que il faut quand même bien la préparer pour qu'elle prenne bien bien la couleur et que voilà mais c'est vrai qu'en fait en arrivant dans le mouton je me dis oh là là c'est vraiment trop cool et là avec ce projet à l'atelier je faisais des teintures sur fil de laine française là en Normandie et dans les montagnes j'ai découvert la teinture en bourre donc c'est quand tu teins après lavage en fait tu teins ta fibre après, juste après ton lavage quand c'est encore un peu en flocon si tu veux et après tu fais toutes tes étapes de transformation et je trouve que c'est hyper agréable comme teinture je sais pas trop mais du coup j'ai découvert, au début j'avais tout feutré j'avais trop touillé, trop chauffé, enfin, j'avais un peu trop tout fait en même temps, donc tous mes trucs étaient feutrés sur les premiers échantillons, et après, une fois que t'as le truc, c'est bon, et en fait, ça te fait des teintures, du coup, comme ma fibre, elle est, enfin, ma laine, il y a aussi des gros poils, en fait, à l'intérieur, le fait de teindre tout en amont tout est encore bien aéré bien ouvert donc la couleur va vraiment bien rentrer partout et t'auras quand même des petits des endroits qui seront plus clairs que d'autres du coup parce que les endroits où c'est vraiment laine ça va vachement prendre la couleur et puis les endroits qui sont plus poils ça va pas trop prendre la couleur et du coup après quand tu passes en carte 2 bah t'as tout qui est bien repeigné, remélangé, tout uniformisé et du coup j'ai bien aimé faire ça comme ça en tout cas cette teinture et puis ça me faisait un nouveau challenge technique c'est toujours un peu mon objectif ouais j'aime bien en fait toujours apprendre des trucs et je trouve que dans la teinture naturelle c'est ça qui est assez Ce que j'aime aussi, c'est qu'il y a toujours des nouvelles techniques, des nouvelles plantes à tester, des nouvelles recettes à tester. Et en s'adaptant, tu vois aussi sur un territoire, là où tu es. Et c'est ça. Là, tu vois, la lin, je n'ai pas un fournisseur de lin. Donc, j'achète mes cailloux de potasse sur le marché. Et qu'après, on pile. Donc, à chaque fois, tu t'adaptes aussi avec ce que tu trouves. j'ai aussi découvert que c'est cette femme qui fait de la teinture la seule que j'avais rencontrée dans le village mais qui travaille pour une autre ONG elle m'avait dit qu'elle faisait des teintures à partir du citron et en fait c'est un peu comme les monobains de Michel Garcia si tu veux c'est un acide plus et en fait il y a des citronniers à 2100 mètres d'altitude c'est magnifique parce que quand ils sont les citrons sont sous la neige en février donc ça fait des citrons t'as des citrons jaunes avec ta neige et ton ciel bleu c'est juste trop beau et en fait comme il y a plein de citrons et ben elles faisaient aussi leur teinture pour certaines plantes à partir sans alun du coup en monobain comme la recette de Michelle ouais top bon ben c'est carrément canon écoute ça me fait rêver ton projet c'est génial est-ce que tu aurais des

  • AnaIs Chesneau

    un livre qui t'a inspiré ? Non ? Tu me fais non de la tête donc on passe.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    En fait, alors moi, j'ai tous les livres, enfin, ou tous, j'ai des livres de Dominique Cardon. Je trouve que c'est forcément un peu la base. Je les ai jamais vraiment lus. Je les feuillette de temps en temps quand j'ai besoin de quelque chose, que j'ai envie de regarder un truc ou vérifier quelque chose mais je ne les ai pas vraiment lus, tu vois. Je ne suis pas une grande lectrice. j'avoue que j'ai lu aucun bouquin contemporain sur les teintures naturelles moi je recommande mais à 100% d'aller rencontrer des teinturiers d'aller visiter des ateliers et c'est c'est

  • AnaIs Chesneau

    plus vivant en fait c'est voilà alors pour ça Anaïs il faudrait qu'il y ait une liste des teinturiers et teinturières de France parce que moi je te raconte pas le boulot pour trouver des gens, c'est pas évident je souligne ton initiative de sortir de sa grotte mais tu vois ouais c'est bien si il y a plein de gens qui sortent qui s'identifient l'histoire des cartes de France pour se rencontrer entre eux ça crée du lien et l'histoire d'envoyer un petit audio de 3 minutes pour se faire connaître et faire du lien et j'ai des retours après j'ai des retours de gens qui m'ont dit ah bah merci du coup j'ai été appelée du coup on a pratiqué à deux donc voilà en fait il faut continuer et puis Il faut continuer à mailler, on ne baisse pas les bras. Bon, donc pas de livre, c'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, pas trop.

  • AnaIs Chesneau

    Non, mais t'inquiète. Est-ce qu'il y a quelqu'un à qui tu penses pour le passage de micro ? Quelqu'un que tu voudrais que j'aille interroger ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Écoute, je dirais Martin. Martin ouais Martin c'est un artiste on s'est rencontré en formation chez David Santandreu pardon et depuis on suit un peu nos travaux respectifs et Martin il travaille sur la fermentation pour obtenir ses couleurs c'est vraiment un artiste et il fait des trucs c'est un chouette un chouette type et il a créé sa alors je sais pas si c'est une marque mais son compte Instagram ça s'appelle Safre S-A-F-R-E

  • AnaIs Chesneau

    d'accord ok et bien je vais aller voir tout ça parce que la fermentation on tourne autour du pot entre guillemets et j'ai pas...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a beaucoup de gens qui travaillent sur ça et j'ai envie de les lancer là dedans et je pense que ce sera intéressant d'avoir son il est au début je pense de la pratique mais en tout cas c'est intéressant d'avoir son point de vue je pense.

  • AnaIs Chesneau

    Bon super est-ce qu'Anaïs avant qu'on ne se quitte tu as un mot de la fin ou quelque chose que tu aimerais euh... partager ou dire qui est important pour toi ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De suivre vraiment ses envies, ses intuitions. Enfin, quand on fait une rencontre, d'écouter et d'essayer de, je ne sais pas, de s'inspirer et d'en sortir quelque chose qui aurait vraiment du sens pour soi et puis peut-être un peu aussi pour les autres.

  • AnaIs Chesneau

    Ouais, il n'y a pas de... C'est quoi ? Il n'y a pas de hasard ? Il n'y a que des rencontres ? Je ne sais pas.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Pas comme l'idée.

  • AnaIs Chesneau

    D'accord. Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et présentation d'Anaïs Chesneau

    00:00

  • Le parcours d'Anaïs : de l'Inde à la teinture naturelle

    00:44

  • Les débuts d'Anaïs dans la teinture naturelle et ses projets en Inde

    01:47

  • Présentation de Babul & Bakli et son impact social

    06:44

  • Les défis de la production de tapis et la teinture à façon

    08:37

  • Nouveaux projets d'Anaïs : podcast et recherche sur la laine

    18:03

  • Réflexions sur les rencontres et l'inspiration dans l'artisanat

    45:02

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