- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ARTECOVERT, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de planches et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Alors bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Catherine Doriac de Fashion Révolution France. Bonjour Catherine !
- Catherine Dauriac
Bonjour Pauline et merci pour cette invitation je suis très honorée parce que franchement ton podcast il est de grande grande qualité j'ai écouté quasiment tous les épisodes, je me suis arrêtée à Mathieu Ruiz et que du coup j'ai rencontré et c'était une très belle rencontre et merci beaucoup pour ce podcast indispensable dans tous les sujets qui nous intéressent
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ah c'est sympa Catherine Alors du coup Catherine moi je t'écris comme une militante
- Catherine Dauriac
mais j'aimerais que toi tu te présentes oui c'est un grand parcours évidemment moi ça fait plus de 30 ans que je suis sur ces sujets de droit humain de mode responsable que j'aime, je déteste appeler comme ça mais bon la mode est-elle responsable la mode n'est pas responsable elle est irresponsable mais en même temps c'est difficile de qualifier un objet qualificatif humain donc Moi, je préfère parler de mode libre, libre des contraintes du capitalisme, libre des contraintes de la publicité. Ça, c'est vraiment un gros sujet. Libre aussi des contraintes de l'extraction et du profit. Donc voilà, en gros, ça fait 30 ans que je suis autour de ce sujet. Je suis journaliste, donc je me définirais en deux mots. Je ne vais pas parler de tout mon parcours, mais en deux mots, je dirais que je suis quelqu'un de curieux, et très attachée à la justice et notamment la justice sociale. Donc mon parcours, j'ai fait des études d'anthropologie et d'archéologie et je me suis destinée à la mode par un mot de textile et puis parce que dans ma famille, les femmes étaient très souvent couturières, mon arrière-grand-mère notamment. Et quand j'étais petite, on apprenait ce savoir-faire et ce savoir-faire qui m'a rattrapée à l'âge adulte.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, est-ce que tu peux nous expliquer, pour des gens qui ont déjà entendu parler de Fashion Révolution France ou qui pensent savoir, est-ce que tu peux nous reposer la genèse de Fashion Révolution France, nous dire un peu les grandes dates, le lieu, les actions et les personnes pour que les auditeurs comprennent bien de quoi on va parler ?
- Catherine Dauriac
Alors, Fashion Revolution est un mouvement mondial, c'est une ONG, donc la maison mère est en Angleterre, c'est parti d'Angleterre le 24 avril 2013, le jour de l'effondrement du Rana Plaza, avec le hashtag Women My Clothes, qui a fabriqué nos vêtements. C'était très important à l'époque, c'était une grosse catastrophe, 1 138 morts, 2 500 blessés, un immeuble qui s'effondre sur lui-même, constitué d'ateliers de fabrication à Dhaka au Bangladesh. Et en fait, ce sont deux créatrices anglaises, Ursula de Castro et Cari Somers, qui travaillaient déjà sur des sujets de recyclage, déjà très en amont depuis la fin des années 90, l'une et l'autre. qui ont lancé ce hashtag parce que d'abord elles ont été choquées, le monde entier a été choqué par cette tragédie, mais surtout parce qu'elles se sont rendues compte qu'en fait on ne savait pas d'où venaient nos vêtements, par qui ils étaient fabriqués, dans quelles conditions, et donc ça a fait boule de neige. L'année suivante, elles ont lancé le Fashion Revolution Day pour commémorer cet événement, pour qu'on ne l'oublie pas. Ce Fashion Revolution Day est devenu une Fashion Revolution Week à partir de 2015. 77 pays se sont mobilisés, aujourd'hui il y a 18 bureaux officiels dont la France fait partie. Mais il y a aussi beaucoup de collectifs, notamment dans les pays producteurs en Asie, mais aussi en Amérique du Sud et en Afrique. Nos sujets de prédilection, c'est les droits humains en premier. Pourquoi est-ce que les gens sont si mal respectés dans la chaîne de valeur textile qui est très opaque, très longue et très opaque ? Pourquoi est-ce que les ouvrières, parce que 80% des ouvriers et ouvrières sont des femmes, subissent-elles des harcèlements moraux mais aussi physiques dans les usines ? Comment est-ce qu'on arrache les enfants à l'école, des enfants de 10, 13 ans, pour les mettre dans les usines ? Tout ça, c'est des sujets qui intéressent d'autres ONG que la nôtre, mais nous, on est vraiment inscrits sur le texte. Alors le textile dans la mode bien sûr, parce que la plus grande partie du textile mondial c'est pour la mode, mais pas seulement, nous en France on a commencé à lancer le hashtag What's in my home, qui est un textile qui nous entoure dans nos habitats, dans les hôtels, dans tous les lieux publics, pour poser la question de la toxicité des matières premières qu'on emploie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors aujourd'hui, Fashion Revolution, c'est un mouvement mondial. On a une grosse place en France aussi sur ce mouvement. Il y a combien de personnes qui travaillent dans cet ONG environ ?
- Catherine Dauriac
Au niveau mondial ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, mondial et France.
- Catherine Dauriac
Au niveau mondial, je serais bien incapable de se le dire. Si on est 77 pays, on peut imaginer que c'est déjà au moins 3 ou 3 personnes par collectif dans chaque pays. certains pays sont plus nombreux en Indonésie. Nous en France, on est une association loi 1901, donc on a un bureau de trois personnes, président, trésorier et secrétaire général, et on a directrice de l'éducation, plus des adhérents qui adhèrent pour nous aider toute l'année, plus des volontaires, des bénévoles qui participent à nos événements. Donc je dirais qu'on est quatre-cinq. dans le bureau, à travailler, pas quotidiennement mais presque. toujours sous forme de bénévolat, c'est important de le dire. Ça devient problématique d'ailleurs aujourd'hui parce qu'on aurait besoin de professionnaliser et d'avoir des salariés. Et puis, au niveau de l'assaut en France, on est à peu près une quarantaine cette année avec une baisse quand même en 2023. En 2022, on était 89. Cette année, on est un peu moins. On n'a pas relancé la campagne d'adhésion. donc on va la relancer d'ici la fin de l'année notre gros événement c'est le mois d'avril en général on a beaucoup d'adhésion à ce moment là mais on a remarqué quand même cette année une baisse d'intérêt alors qu'il y a plein de facteurs différents peut-être l'usure peut-être le besoin d'aller plus vers la jeune génération comme on a commencé à faire à travers les écoles mais voilà il faut qu'on revoie un petit peu notre façon de communiquer vers le grand public
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Et alors, on avait parlé d'une initiative européenne qui est devenue un pétit, je pense que tu as besoin de moi, donc une pétition. Est-ce que tu peux nous expliquer cette démarche qui part d'une initiative européenne vers cette plus grosse pétition, le sujet de cette pétition et ce que tu attends, toi, de cette initiative ?
- Catherine Dauriac
Cette initiative citoyenne européenne, qui était la première sur le textile, c'est un outil de démocratie participative qui est lancé avec la Commission européenne, avec les députés de la Commission européenne, vers les citoyens européens. Donc c'est presque un référendum comme un bulletin de vote. Donc ça nous a bien occupé entre juillet 2022-2023. La campagne s'appelait Good clothes fair pay donc de bons vêtements au juste prix ou au bon salaire. Et elles demandaient aux citoyens européens d'imposer leur signature à nos demandes, qui demandaient en fait un salaire vital dans l'industrie. Il faut savoir que dans tous les pays producteurs, il y a des salaires minimums, comme on explique en France, mais qui sont bien en deçà des besoins vitaux des gens. Au Bangladesh, par exemple, le salaire minimum est de 85 euros, équivalent euros, alors qu'il devrait être de 340. C'est bon de se dire. parfois 4 à 5 fois moins que ce dont les gens ont besoin pour mener une existence normale, décente, c'est-à-dire envoyer ses enfants à l'école notamment, se nourrir correctement, s'habiller, se loger, aller voir le médecin, se former pour évoluer dans sa profession, et surtout le point important c'est de pouvoir mettre un petit peu d'argent de côté à la fin de l'année pour pouvoir pallier aux problématiques. au problème de vie qui peut se tenir. Donc, on devait obtenir un million de signatures que nous n'avons pas obtenues. On a obtenu 270 000. Ce qui est déjà pas mal. C'est plus d'un quart. Mais la Commission européenne a estimé que c'était pas mal déjà. Ça suffisait pour attirer l'attention des lois et des régulations en cours. Parce que les lois et les régulations en cours sur le textile ont... oublie et met de côté souvent les droits humains et la justice sociale donc voilà c'était pour ramener ça un peu au dessus de la pile des revendications et des lois en cours ils nous ont proposé de la transformer en PETI qui est une méga pétition avec la possibilité d'avoir des interventions devant les membres du parlement en tant qu'OMG. Alors, cette initiative citoyenne européenne avait été portée par Fashion Revolution avec 51 autres organisations et associations. Clean Clothes Campaign, toutes ces grosses associations qui travaillent sur la justice sociale. Et donc, on va avoir des interventions au nombre de députés pour leur faire part. intégrer ces sujets-là dans leur prochaine discussion. Alors évidemment, bien sûr, on a les élections en juin, donc ça va rebattre un peu la donne, mais... on garde l'espoir quand même de voir ces sujets discutés.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et ça bouge quand même pas mal sur la mode dans les textes de loi, dans la loi AGEC, les nouvelles lois sur l'environnement. Mais pour le textile, je trouve que ça s'est largement activé et qu'effectivement, si vous, vous pouvez bénéficier, comme tu dis, on parle beaucoup d'environnement, on parle beaucoup... de traçabilité, de labels, etc. Mais il ne faudrait pas oublier les travailleurs et les hommes, ce que tu rappelles et le nom de votre ONG. Non mais, tu vois, c'est vrai que je trouve que l'actualité textile réglementaire est particulièrement chargée et j'ai quand même le sentiment des échanges que j'ai pu avoir avec les acteurs, que la France est quand même plutôt un pays qui tire un peu en avance tout toute l'Europe. Je ne sais pas ce que tu en penses. Si tu veux faire un petit...
- Catherine Dauriac
Oui, la France est leader notamment avec la loi sur le devoir de vigilance, qui a été promulguée en 2017 suite au Rana Plaza, qui a été porté par un député français. Elle est en cours d'actualisation au niveau européen. Alors, entre les pays producteurs européens, les pays donneurs d'ordre, il y a des bivis. Le problème c'est qu'il faut que tout le monde soit d'accord, donc ça prend du temps. Mais c'est une loi qui va porter sur la sécurité dans les bâtiments et sur le devoir de vivre dans des grosses entreprises. Pas des petites, des grosses. Ensuite on a eu la loi AGET, qui est une loi qui date d'il y a plusieurs années sur le secteur alimentaire, l'interdiction de détruire les invendus, qui a donc été promulguée en 2020, 2020 d'abord et qui a été appliquée en 2022 sur les autres secteurs, notamment le secteur de l'habillement. Parce que textile, habillement, il y a aussi le cuir, il y a aussi les accessoires, les chaussures, c'est un peu plus complexe que simplement le textile. Donc cette loi, elle est en cours aussi de négociation.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
elle est quand même impactante dans le sens où tu ne peux plus détruire tes vêtements tu dois être plus transparent tu dois être plus transparent dans tes matières, tu dois tracer tous les rangs donc ça c'est aussi la loi Sapin 2 tous les rangs etc mais indiquer le pays du made in je crois il y a plusieurs en fait il y a plusieurs lois il y a la loi sur l'affichage environnemental
- Catherine Dauriac
environnemental Il y a... Ça, c'est une usine à gaz.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je l'ai vécu sur l'alimentaire,
- Catherine Dauriac
alors. Oui, tout est une usine à gaz, en fait. Donc, les pays ne sont pas d'accord. Il se trouve que, par exemple, le polyester aurait la lettre A. Alors qu'on sait que le polyester c'est complètement ravageur, c'est du pétrole, c'est 60% de nos textiles, pas seulement, puis textiles confondus bien sûr, pas simplement pour les vêtements, mais c'est quand même beaucoup de vêtements, mais on a aussi du textile dans les voitures, on a aussi du textile, des géotextiles qu'on met sur la terre, dans certaines exploitations, etc. Donc ça regroupe quand même pas mal de domaines. Mais bon, voilà, la problématique c'est qu'il faudrait décarboner. On parle beaucoup de décarbonation, mais si on continue à produire du polyester pour s'habiller ou pour construire du mobilier, tous les objets qui nous entourent en fait, on ne va pas s'en sortir. donc voilà c'est compliqué il y a beaucoup de gens qui sont autour de la table pour tout ça nous on attend on regarde, on inspecte on surveille le point positif c'est quand même que ça avance c'est quand même que ça se bouge là c'est un peu tard pour certains mais ça s'active voilà alors après une fois que les lois sont passées il faut encore que tu les appliques pour qu'elles soient heureuses punitive dans le sens punitive au sens d'amende parce que si c'est pas soumis à amende on se lave les mains et puis la loi JET sur les invents du textile c'est d'avoir quand on est une grande marque de fast fashion ok ça marche pour la France mais ça marche pas pour les autres pays donc le problème est le même le problème reste la situation et les blessés Oui, le problème reste la surproduction qui implique une surconsommation. Ça, c'est vraiment deux soucis majeurs dans notre industrie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Alors du coup, Catherine, je voulais aussi te poser cette question. Est-ce que tu peux nous dire ce que tu as vu de l'évolution de la demande de la couleur végétale dans la mode ? Est-ce que tu peux nous dire un peu ce que toi tu perçois là-dessus ? Et comment tu penses qu'on pourrait accélérer l'emploi de la couleur végétale, de la teinture végétale dans la mode et dans le textile ?
- Catherine Dauriac
Oui, alors c'est un sujet qui est là depuis plusieurs années. Il y a eu de grosses entreprises qui se sont intéressées, notamment, je ne sais pas si on peut dire des marques. Si tu peux. On peut dire des marques. Lévis qui avait fait tout un travail autour de couleurs naturelles il y a 2, 3, 4 saisons. Mais c'est resté très petit dans leur production. Mais bon, ils ont bien mis en vitrine. Donc, ça... Ils ont effectivement utilisé des teintures naturelles, mais Shell… En France, on a plusieurs acteurs qui s'intéressent, plusieurs teinturiers industrielles qui s'intéressent à ça et qui sont en train de développer. Et je pense mettre sur le marché très rapidement, ce qui se met déjà fait, des colorants à base pour un niveau, je dirais pas un niveau industriel énorme, mais moyen. C'est-à-dire pas tout petit, pas des choses compréhensatives, mais vraiment déjà à un niveau semi-industriel, avec des peintures légitimes assez correctes. Moi je pense que c'est surtout les tout petits business models qui avancent le plus sur la question. Alors ça reste très petit comme production, mais bon, je vais encore parler de Mathieu Roussier. Pour moi c'est vraiment un très bel exemple. Alors lui il est un petit petit échelle, mais quand même c'est très très séduisant tout ce qu'il fait. ça donne envie à d'autres marques de se lancer dans cette production au niveau personnel, parce que c'est des petites productions.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Est-ce que tu as l'impression que c'est un phénomène que tu entends plus ? Est-ce que ça peut être une alternative à toutes ces lois, à toute cette recherche de rendre plus responsable la mode ? Est-ce que tu en entends parler ? Est-ce que ça monte ?
- Catherine Dauriac
Oui, alors au niveau personnel, quand on parle au grand public, évidemment moi dans mes masterclass, je parle toujours de la teinture digitale comme étant quelque chose qu'on peut expérimenter, parce que ce qu'il faut donner aux gens, c'est la possibilité d'expérimenter par eux-mêmes. Donc ça marche pour la réparation, ça marche pour la teinture végétale, on peut très bien expérimenter dans sa cuisine avec des pots d'avocats, de l'oignon, whatever, du chou rouge, on voit tout de suite qu'on peut faire ça avec les enfants et ça, ça intéresse les gens et je crois que d'ailleurs chez tous tes invités, il y a des gens qui proposent des ateliers et ils commencent à être très demandés et très suivis. Maintenant, nous, on travaille sur la toxicité. Alors évidemment, pour nous, le végétal, c'est hyper important parce qu'au moins, c'est sain. C'est au moins sain. Même si c'est quand même de la chimie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La chimie, oui.
- Catherine Dauriac
Oui, il faut des mordansages. Il faut... Mais quand même, ça reste beaucoup plus... Comment dire ? sain pour la peau, sain aussi pour les émanations, parce que toutes ces teintures chimiques, c'est beaucoup de problématiques environnementales qu'on oublie, autour des usines en Inde, en Chine, les cours d'eau sont de la couleur des vêtements qui viennent d'être reproduits, si tout est rejeté dans les cours d'eau, ça devient une problématique de santé publique.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et c'est une problématique de santé publique chez nous aussi la toxicité de nos vêtements on la vit dans notre chair à travers notre peau et c'est un point commun que tu sais sur le podcast Arrête Au Vert on essaye de recevoir toutes les branches de la couleur végétale donc la coloration capillaire, la savonnerie etc etc et en fait le point commun à tout ça c'est que toutes les teintures de synthèse procurent des allergies chez les personnes, pour la peau, des maladies. Et en fait, la couleur végétale est une alternative, notamment pour la coloration capillaire. Tous les coiffeurs qui doivent arrêter leur formation parce qu'ils déclarent des allergies, peuvent se valer et découvrent souvent parfois la coloration capillaire végétale par ce biais-là. et c'est un peu la même chose dans la teinture et l'invité qui nous a le plus ouvert les yeux là-dessus, c'est Audrey Millier qui a eu à parler dans l'épisode 24 de son livre, le livre noir de la mode et en fait, elle nous a fait prendre conscience de l'absolu de la mode de sa toxicité sur la santé bien sûr de ceux qui les portent, mais surtout de ceux qui les fabriquent et souvent dans des pays plus éloignée, donc on a l'impression que ce n'est pas sous nos yeux. Donc voilà, tu vois ce que je veux dire.
- Catherine Dauriac
Dans son rapport qui est paru en janvier, moi j'étais à la Commission européenne quand elle l'a présenté en direct, elle dit bien qu'il y a plus de 8 000 substances chimiques dans nos vêtements, ce qui est absolument paranoïaque. Je n'ai même pas imaginé quoi, mais oui, il y a 8000 produits toxiques qui se baladent, mais ce n'est pas simplement des produits qui provoquent des allergies, ça peut provoquer aussi des perturbations endocriniennes, donc un manque de fertilité dans les jeunes générations, enfin c'est exponentiel en fait. Oui, je vous conseille d'aller lire son rapport, il est en anglais, mais il est disponible pour le site de la députée Saskia Bricmont, députée belge, Europe Ecologie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
on mettra le lien comme ça les gens pourront aller le consulter et je rappelle l'épisode 24 qui j'ai reçu beaucoup de messages sur cet épisode où on me dit enfin il devrait être obligatoire pour tout le monde donc non c'est vrai qu'on ne voit plus la mode de la même manière une fois qu'on a entendu cet épisode et qu'on a lu le livre d'Audrey Millet et le livre noir ah ouais ouais c'est vraiment moi ça m'a ça m'a fait un avant après Ce que je voulais voir avec toi, c'est un sentiment que j'ai. Donc moi, j'ai travaillé dans l'alimentaire sur tous les sujets de traçabilité, devoir de vigilance, toutes les problématiques de sourcils, de tous ces sujets-là, mais alimentaire. Et en fait, j'ai un peu le sentiment... Il y a énormément de parallèles qu'on peut faire avec ce qui se passe aujourd'hui dans le textile. C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on découvre, même si ça ne date pas d'hier et qu'il y a eu des lanceurs d'alerte, etc. J'ai l'impression qu'on découvre un peu l'ampleur des dégâts et un peu ce qui serait à mettre en place. Ce que je disais à la fin de l'épisode avec Audrey Mier, c'est que j'ai le sentiment que le prochain scandale, le prochain scandale sanitaire, ne sera pas un scandale alimentaire type lasagne, ayam, je ne sais quoi, ou toxicité. Ce sera un scandale sur le textile. Qu'est-ce que tu peux me dire là-dessus ? Qu'est-ce que toi tu perçois aussi ?
- Catherine Dauriac
Moi je suis tout à fait d'accord. Audrey et moi on travaille sur ces sujets-là, on discute beaucoup, on a une amitié maintenant de 3-4 années et donc on parle quasiment comme ça. Oui, moi aussi, je le dis depuis longtemps, on n'est pas les seuls d'ailleurs. Le prochain scandale sanitaire, ça va être les vêtements et les textiles, parce qu'on dort aussi dans des bras, donc c'est 24 heures sur 24. Et ça, les gens l'oublient. Les bras, c'est pareil, on dort 8 heures par nuit, on est couché, on peut être en pyjama ou pas, mais en tout cas, on est touché par ce textile, on est en contact avec ce textile 24 heures sur 24. sauf en mettant la douche ouais donc en fait on a un moment de répit de 5 minutes non non c'est une vraie problématique notamment pour les nourrissons notamment pour les petits-enfants il faut faire très très attention à ce qu'on met sur leur peau et
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors donc selon toi Catherine qu'est-ce qu'on peut faire ? est-ce que ça passe par la sensibilisation, donc des textes qui sont défendus au Parlement européen ou est-ce que ça c'est même pas une solution parce qu'en face il y a des
- Catherine Dauriac
trop gros lobby et en fait c'est perdu d'avance qu'est-ce que tu proposerais toi comme il y a des très gros lobby moi je suis en train de travailler sur alors c'est en cours mais moi je pense que le prochain gros sujet pour nous en France ça va être sur la réglementation de la publicité alors je vais pas en dire beaucoup plus parce que c'est vraiment un sujet sur lequel on travaille et sur lequel on est un peu précise Mais on est à sa vie de publicité, il y a eu pas mal de lois en France pour réguler les addictions, notamment autour de l'alcool, la loi Evin, autour du tabac. Quand même, c'est des lois qui ont... qui commencent à porter leurs fruits. La loi sur 5 légumes, enfin la loi, les incitations à manger 5 légumes par jour, bouger, éliminer, toutes ces lois, ça c'est des choses qui viennent du gouvernement, qui passent à la télévision, quand on trace une pub, on a l'obligation de mettre ces phrases. Je pense que pour les vêtements, on devrait arriver là. On devrait rapidement arriver là et surtout empêcher ces afflux de publicité sur les réseaux sociaux, on ne peut pas ouvrir Instagram. C'est un peu Shine. Il est plus que Shine. Montrez Shine du doigt. Shine, oui. Montrez Shine du doigt. C'est une marque, mais c'est le modèle économique qu'il faut montrer du doigt. Et c'est là-dessus qu'il faut travailler, et notamment sur les publicités à l'étranger.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais t'aurais plein de sujets sur la publicité pour le textile t'aurais déjà le fait d'arrêter dans une même publicité je sais pas si tu regardes la télé les pubs de la halle ils proposent pas un vêtement ou une tenue ils t'en proposent en un spot une trentaine qui a besoin de 30 vêtements d'un coup il y a ça il y a aussi tu vois l'image ça c'est un autre sujet mais tu vois c'est toujours des nanas canon qui ont pas de problème de peau qui sont très standard très standardisés ça commence à s'ouvrir ça tu vois il y a des choses quand même il y a des choses mais tu vois et après il y a moi ma question c'est ok on va parler de la mode on va parler du comment on va dire de la fast fashion mais moi des échanges que j'ai depuis le début on m'explique clairement qu'une des parties les plus polluantes de la mode et du textile en général, c'est quand même la partie sur la teinture.
- Catherine Dauriac
Alors, la partie sur la teinture, c'est un gros impact, mais le plus gros impact, je pense que c'est le transport entre chaque étape.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Entre chaque étape ?
- Catherine Dauriac
Oui, il y a du transport partout. Parce que le coton, par exemple, il est produit en Uzbekistan ou en Turquie. Ensuite, il va être filé en Inde. Il va être repeint, retour Turquie, retour Chine, pour le tissage. Et après ça fait encore le tour de la planète pour aller au Bangladesh pour être fabriqué. Et après ça arrive ici, dans des entrepôts. Et ensuite il faut encore aller chez les gens, il y a beaucoup de commandes par Internet. Donc c'est le transport en fait le plus gros impact. Le transport, les pesticides, le polyester. Le polyester parce que c'est un dérivé du contrôle. La peinture c'est forcément... environnementalement parlant et sanitairement parlant, ont un gros impact.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais c'est pas le principe,
- Catherine Dauriac
c'est pas le plus gros c'est pas le plus gros ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
non je pense pas c'est l'énergie en fait c'est l'énergie qu'il faut pour fabriquer toutes les étapes les pesticides c'est des dérivés encore une fois c'est le pétrole oui donc c'est l'énergie et l'énergie on va en manquer donc comment est-ce que ça va se passer ? on produit entre 100 et 150 alors les chiffres fluctuent entre 100 et 150 milliards de pièces de vêtements par an produits pas consommé, mais produit. Pour qui ? On est 1 milliard, la moitié de la population n'achète pas de verre sans neuf, la moitié se débrouille, il reste quoi, 3 milliards de personnes qui vont acheter 150 milliards de pièces ? Non, absolument pas. Donc voilà, il faut déjà réguler ces histoires de surproduction. Ils sont liés au coût, c'est lié au profit, c'est le système capitaliste dans lequel on est, et qu'il faudrait justifier, mais bon. Voilà, ce n'est pas l'ordre du jour, j'ai l'impression.
- Catherine Dauriac
On a eu des acteurs un peu comme Mathieu Ruiz, mais sur la lingerie. Donc c'est Stéphanie Colombo de Naturafeel qui était sur la lingerie et elle expliquait qu'en fait, pour faire produire ses vêtements, donc le teint en matière végétale, avec du coton certifié, etc., elle avait un MOQ, donc un minimum de commande. à passer et à dire mais c'est astronomique, c'est quasiment, ça peut quasiment représenter une année de mon activité et en fait, il y a ça aussi, il y a le fait qu'il y a, je pense, beaucoup, ça c'est un truc aussi fort en France, c'est beaucoup d'acteurs qui essayent de trouver des alternatives, alors il y en a, c'est sur la teinture, il y en a, c'est sur le made in France, il y en a, c'est sur la relocalisation, les savoir-faire, les chaînes humaines aussi, donc il y a beaucoup d'initiatives, le truc c'est que c'est vrai que c'est à chaque fois on demande un smear mark pour faire ne serait-ce que des tests et des échantillons, forcément que ça freine pas mal de monde. Mais il faut comprendre aussi le point de vue industriel, c'est qu'on ne fait pas fonctionner une machine pour trois pièces, ça devient, pour eux, c'est aussi de la perte. Donc, il y a aussi ça, il y a aussi, est-ce qu'on va réussir à réguler les quantités pour que, justement, tout ça, ça se réduise et que des acteurs naissants qui ont des objectifs pas forcément astronomiques puissent jouer dans la partie.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Mais c'est là que le consommateur rentre en ligne de compte. Si on choisit d'avoir une consommation sobre, alors que ce soit moins acheté, simplement bien créer son armoire, regarder ce dont on a besoin et pas ce dont on a envie au moment T, au moment M, je ne sais plus comment on dit, c'est-à-dire en passant devant une vitrine ou sur un site internet ou sur une publicité Instagram ou TikTok ou je ne sais quoi, si on réfléchit à sa consommation et si on se dit ok j'ai besoin de telle pièce maintenant je vais aller chercher la bonne pièce près de chez moi faite dans de bonnes conditions alors ça demande un peu plus de temps et de budget alors de budget pas forcément parce que si on achète 4 ou 5 t-shirts à 5 euros ou un t-shirt à 25 euros le budget est le même
- Catherine Dauriac
Mais dans ta tête, ce n'est pas la même chose. Je pense que ça ne joue pas la même chose.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est ça, exactement. Alors, sur les grosses pièces, par exemple, un jean, est-ce qu'on a besoin d'avoir 15 ou 20 jeans dans son placard ? Non, je ne crois pas. On a le temps de les porter, même pas. De toute façon, vous les trouvez au cas de lavage, ils sont mignons.
- Catherine Dauriac
ils sont déformés ils sont bon il vaut mieux acheter une belle pièce mais ça c'est dans l'idéal du meilleur des mondes mais il y a beaucoup de comme je disais tout à l'heure des initiatives tu vois il y a la marque la huitième fois je sais pas si t'en as entendu parler qui propose des vêtements tu sais où tu peux ajuster de deux tailles de trois tailles c'est à dire t'as un vêtement qui est évolutif genre notamment pour les femmes enceintes ça veut dire que ça s'ajuste par des systèmes de design textile vraiment ils ont réfléchi à des trucs intelligents t'as plein de démarches comme ça qui favorisent des vêtements j'ai perdu le terme mais transformables ouais transformables ou même tu vois des vêtements de seconde main et de qualité genre des bons jeans de qualité qui sont reparafistolés mais c'est un peu ça que j'avais envie de dire exactement et je me rends compte
- Pauline Leroux ArtEcoVert
tu vois on recoue ce qui est à recoudre on remet un peu le truc mais tu as fait tu as raison il y a plein de marques de petits business models qui naissent là depuis deux trois ans autour de l'upcycling autour de la réparation du vide ou pas autour même des vêtements transformables il suffit de penser un vêtement pour qu'il soit réversible et du coup on a deux vêtements à la place d'un, ça c'est possible de le faire sur pas mal de pièces.
- Catherine Dauriac
les solutions sont là maintenant en travaillant les doublures oui bien sûr donc il y a ce que tu nous dis c'est qu'il y a vraiment le rôle aussi de la prise de conscience du consommateur qui est primordial en fait dans la réduction parce que si eux demandent moins forcément les échelles elles vont se du moment oui ça va
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ça va poser problème. Et puis de toute façon, tous ces vêtements, ils sont achetés. C'est boulimique en fait. C'est de la boulimie. Ils sont achetés, ils sont revendus sur Vinted ou ailleurs, ou Boncoin, ou je ne sais quoi. Mais au bout du compte, ça n'arrête pas la frénésie. En fait, ce qu'il faudrait arrêter, ce qu'il faudrait proposer plus, c'est la sobriété en fait. je pense qu'on va vers ça. Soit on y va de notre plein gré, soit on va y aller contraint. Donc, il vaut mieux choisir les choses.
- Catherine Dauriac
C'est compliqué de proposer. Tu vois, j'essaye de me dire, les gens qui sont intéressés sur le sujet et sont déjà dans une démarche, les démarches zéro déchet, les démarches réduction d'impact sur l'environnement, le tri, tout ça, les gens qui sont sensibles à ça vont naturellement réfléchir et ça ne date pas d'hier. Il y a plein de gens qui font attention à ce qu'ils mettent ce... comme vêtements, ce qu'ils donnent à leurs enfants, la seconde main, etc. Mais comment tu veux prôner un message de sobriété dans un monde qui a été construit sur le rêve ? Enfin, tu vois, toutes les pubs de mode et tous les...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est un problème. C'est bien notre futur cheval de bataille. Ouais,
- Catherine Dauriac
d'accord. D'accord, donc il y a un travail parallèle, c'est le consommateur qui fait déjà, mais qui peut faire plus, et il y a aussi toutes ces tentations qui pourraient être un peu réduites, rationalisées et un peu plus sobres. D'accord, ok, je comprends. Bon oui,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
sobriété, c'est bien. C'est difficile à entendre, je suis d'accord.
- Catherine Dauriac
J'essaie de me dire, est-ce que c'est facilement... Est-ce que c'est facilement... entendable.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, parce que pour ça, il faut lire Sébastien Bauer, le bug humain. où il raconte l'histoire du sphératome qu'on a dans le cerveau, la bestiole qu'on a dans le cerveau, et qui nous pousse à… qui est presque reptilienne, ça nous pousse à acheter, ça nous pousse à obtenir le petit shoot de dopamine. Oui,
- Catherine Dauriac
la satisfaction.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'ailleurs, je sais qu'il vient de… Alors ça, c'était le Bob Huma en 2019. il expliquait ça c'est un neuroscientifique et là il vient de de ressortir un livre il vient de sortir un livre qui s'appelle le créateur
- Catherine Dauriac
on va aller encore un peu plus loin dans cette histoire là moi je suis fan absolument de ce chercheur d'accord ok donc une bonne recommandation de lecture Catherine si tu le veux bien j'aimerais qu'on arrive sur les questions rapides un peu ping pong pour toi quelles sont les personnes inspirantes ou les marques inspirantes que tu trouves qui vont dans le bon sens alors en premier je dirais Marthe Paris merci
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Marche Paris, c'est une collection de robes très sobres, dans de très belles matières, notamment de la laine française. C'est un modèle économique qui est basé sur la semi-mesure, c'est-à-dire qu'elle produit des prototypes qu'on vient essayer, et ensuite qu'on commande, qu'on aura six semaines plus tard, mais à ces exactes mesures. Véronique Julliet est la créatrice, si tu as envie de l'interviewer, elle aura beaucoup de choses à dire sur les matières naturelles, notamment laine et lin. Elle travaille avec ces deux matières-là. C'est du Made in France bien sûr, elle travaille auprès de ces modèles. D'autres manches, il y en a plein, il y a plein de petites marques qui sont nées depuis 2-3 ans. Pour la lingerie, je pense à La Partisienne. La Partisienne, c'est de la lingerie vintage fabriquée à partir de stocks dormants. Donc, je suis écoutée, il n'y a pas de nouvelles matières produites. Je viens d'ouvrir une boutique dans le 17ème avec Dan Spiber. C'est une marque de vêtements de danse en fibre naturelle, 100% naturelle, très aigüe aussi. Après, pour les jeans, le dénime c'est quand même un gros sujet, donc moi je suis fan du dénime en lin. J'adore le lin, tout le monde le sait, on ne parle pas du coin de ses portes. Mais on a quand même trois ou quatre belles marques en France qui sont des lignes de lin, produits très très chainy, made in France bien sûr. Le lin, c'est une autre fibre végétale, la France est la première producteur mondiale. Donc là on a le Goulwagene, on a Atelier Tusserie, on a Dali Dao, et sinon, bah, Mille Tatre Vingt Trois, que tout le monde connaît très bien depuis. qui lui travaille à partir de coton, mais avec une production de coton en France dernièrement. Alors c'est des petites quantités bien sûr, mais il est possible de faire pousser du coton en France. Donc voilà, à suivre de près, à regarder, et puis se pacifier sur le site internet quand il manque les pièces, parce qu'à chaque fois, toutes ces marques-là font des productions assez réduites.
- Catherine Dauriac
d'accord ok est-ce qu'aujourd'hui pour toi il y a quelqu'un qui fédère autour de la teinture végétale que tu as envie de mentionner ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors moi j'en avais plein mais tu les as déjà encore vu J'aime beaucoup Peregrine, j'aime beaucoup Mathieu Rive, encore une fois, troisième. Coucou Mathieu ! La marque Hall, c'est plus de la décoration, mais elle fait un gros travail quand même vers le grand public. C'est important de bien rappeler aux gens, oui, pour les peintures capillaires, de privilégier les peintures végétales bien sûr. Oui.
- Catherine Dauriac
7 épisodes non mais là il y en a encore il y en a qui arrivent il y en a qui arrivent et avec des grands acteurs européens et franchement je pense qu'à la fin de ces épisodes il n'y a plus personne dans les auditeurs qui fera une teinture synthétique je pense mais selon toi pardon ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
touche notre cerveau quoi ça passe directement moi je suis adepte de la teinture végétale et franchement je pense que ma couleur est magnifique donc bah oui on fait ce qu'on veut en mélangeant tous les pigments on obtient des teintes formidables et très importantes et au niveau de la cosmétique aussi évidemment alors
- Catherine Dauriac
est-ce que tu peux nous dire si tu étais une plante tinctoriale laquelle tu serais et pourquoi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
la garance parce que je suis rousse parce que et que j'ai une petite tendance à être rouge aussi d'accord ta fibre de prédilection on l'a pas en même mais on a compris le nain et le chambre parce que le chambre textile français revient donc ça c'est une très très bonne nouvelle on
- Catherine Dauriac
a eu Virgo Cop mais je pense qu'il faut que je les réinvite pour la partie teinture avec la filature du parc c'est ça exactement alors j'avais d'autres questions est-ce que tu as une autre recommandation de livre autre que Sébastien Boer un livre qui toi t'a marqué dans ton parcours et bien moi je vais te le montrer regarde il vient de sortir c'est
- Pauline Leroux ArtEcoVert
toute l'histoire du linge libre de civilisation depuis les égyptiens jusqu'à nos jours dans toutes ses applications il est paru chez Actes Sud justement il y a un livre un de mes articles sur les jeans en lin un batteur sinon toujours le livre noir de la mode d'Audrey Millet c'est un indispensable pour les marques mais aussi pour le grand public Sébastien Boer c'est plus de la neurosciences qu'est-ce que j'aurais envie de vous ah oui tiens celui-là alors j'ai pas encore lu c'est Santé Planétaire D'accord. C'est un gros livre. mais c'est un gros livre qui ne se lit pas comme un roman qui se lit par des entrées soigner le vivant pour soigner notre santé avec une préface de Marie-Ménec Robat on y parle de tout on parle d'urbanisme on parle évidemment bien sûr de plantes et de nutrition mais soigner les humains, soigner la planète ça je pense que c'est un le gros sujet aujourd'hui c'est la régénération donc régénérer les sols parce que nos sols sont morts Donc je pense que dans quelques années, on ne pourra plus rien faire de ce dessus, même un grand renfort de la société sanitaire et de la société sociale. Oui, soigner, régénérer nos relations sociales et nos relations internationales, faire un dessin, je pense qu'aujourd'hui, la paix dans le monde, c'est un gros sujet aussi, il va falloir s'accrocher.
- Catherine Dauriac
Est-ce que Catherine, je peux te poser la question de quel est ton rêve ? pour la filière textile de main, textile au sens large, vêtements et autres, qu'est-ce que toi tu aimerais voir comme changement ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Moi j'aimerais voir un virage à, on va pas dire 360 parce que ça serait revenir au point de départ, mais au moins 180 degrés avec déjà une production apaisée et surtout peut-être réinvestir avec plus de créativité nos vestiaires, que chacun se prenne en main et mette toute sa créativité d'être humain. Pour avoir un vestiaire qui ressemble, pas un gros bordel plein de casseroles, c'est un vautieux.
- Catherine Dauriac
Est-ce que tu as quelqu'un que tu souhaiterais nous recommander pour passer le micro, qui continue à sensibiliser sur des sujets tels que ceux qu'on a abordés, à qui tu penses ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, pas forcément sur la teinture végétale parce que là je crois que ton panel est presque complet.
- Catherine Dauriac
Ah non,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
j'en ai en fait ! C'est vrai ?
- Catherine Dauriac
Ah ouais, franchement j'ai des listes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Génial, parce que moi franchement c'est un pire bonheur. Ah c'est vrai. Mais peut-être sur la matière première, peut-être Marie de Magues de l'Alliance du lin et du chanvre européen. qui travaille sur la partie textile et RSE, qui vous expliquerait très bien ce qu'est cette fibre et pourquoi il faut la privilégier aujourd'hui dans la mode ou la déco.
- Catherine Dauriac
Marie Demecq je pourrais te donner ce nom ce serait sympa et bien écoute il ne me reste plus qu'à te remercier chaleureusement pour ta participation ton témoignage et d'être venue porter les couleurs de Fashion Révolution France sur le podcast Aréco Vert merci Catherine merci Pauline je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ArtEcoVert A R T E C O V E R T pour y découvrir le nom des prochains invités Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast et de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix, c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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