#E66 - Caroline Cochet - L'atelier Mademoiselle C - La passion du Japon, de l'indigo et du sukumo cover
#E66 - Caroline Cochet - L'atelier Mademoiselle C - La passion du Japon, de l'indigo et du sukumo cover
ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

#E66 - Caroline Cochet - L'atelier Mademoiselle C - La passion du Japon, de l'indigo et du sukumo

#E66 - Caroline Cochet - L'atelier Mademoiselle C - La passion du Japon, de l'indigo et du sukumo

55min |15/02/2024
Play
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#E66 - Caroline Cochet - L'atelier Mademoiselle C - La passion du Japon, de l'indigo et du sukumo

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Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers captivant de la teinture végétale et à découvrir comment les plantes tinctoriales peuvent transformer notre rapport à la couleur et à la nature ? Dans cet épisode d'ArtEcoVert, Pauline Leroux dialogue avec Caroline Cochet, mieux connue sous le nom de Mademoiselle C, une teinturière passionnée qui a su faire de sa rencontre avec la teinture naturelle en 2012 un véritable tournant dans sa vie. Caroline nous invite à explorer son parcours fascinant, de tricoteuse à teinturière, tout en partageant son expertise sur les colorants végétaux et les pigments végétaux.


Au fil de la conversation, Caroline évoque ses voyages au Japon, où elle a affiné ses connaissances sur l'indigo et le shibori, ainsi que sa passion pour la culture de la persicaria indigo. Elle nous explique également la technique du sukumo, une méthode artisanale de fermentation des feuilles d'indigo, qui illustre parfaitement son approche respectueuse et engagée envers les matières qu'elle utilise. Dans un monde où la fast fashion domine, Caroline insiste sur l'importance de repenser nos choix de consommation en matière de textiles et de colorants biosourcés.


En plus de partager son savoir-faire à travers des formations, Caroline souligne l'importance de l'autonomie dans la pratique de la teinture. Cet épisode met en lumière non seulement la beauté des couleurs de plantes, mais aussi la nécessité de maintenir un lien étroit avec la nature et les plantes. Caroline nous rappelle que chaque coloration capillaire végétale ou pièce de tissu teintée est le fruit d'un travail minutieux et d'une réflexion profonde sur notre impact environnemental.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale, le jardin tinctorial, et comment nous pouvons tous contribuer à une mode plus durable. Cet épisode d'ArtEcoVert est une véritable invitation à redécouvrir les richesses de la nature et à embrasser des pratiques plus respectueuses et conscientes.


Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter les ressources mentionnées dans l'épisode et à suivre Caroline dans ses aventures colorées. Belle écoute !


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verviers. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valva. Mon but ? fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos fruits. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Caroline Cochet. Bonjour Caroline !

  • Caroline Cochet

    Bonjour !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Caroline, tu es plus connue sous le nom de Mademoiselle C, mais la première question que je vais te poser, c'est est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours, comment tu en es arrivée à la couleur végétale, qui t'a formée et comment tu as créé Mademoiselle C ?

  • Caroline Cochet

    Alors mon parcours commence à être un parcours relativement long puisque ça fait 10 ans maintenant, même un peu plus de 10 ans que je pratique la teinture naturelle. Je suis venue au départ à la teinture naturelle parce que j'étais tricoteuse et que j'avais une grande passion pour l'achat de laine. teinte artisanalement. Alors attention, teinture artisanale, pas forcément naturelle, mais bon, ça a été ma passion pendant très très très longtemps. J'ai rencontré des teinturières à ce moment-là qui m'ont gentiment invitée à essayer moi-même la teinture. Ce que j'ai fait, à l'époque je vivais à Paris, dans un tout petit appartement, et j'ai commencé à teindre chez moi avec des teintures, on va dire, de synthèse. Et puis très vite j'ai eu envie de me former, et je ne sais pas pourquoi, je suis tombée sur une formation avec Sandrine Rosier en 2012, et je dois dire qu'elle m'a ouvert une porte et un univers qui a été pour moi la révélation. C'était comme si... comme si ça me parlait de très très loin, la teinture de manière générale, mais la teinture naturelle encore plus. En tout cas, j'ai vraiment adoré. Et à partir de cette formation en premier lieu avec Sandrine Rosier, il faut dire que sa personnalité est aussi très très importante dans la transmission. Moi, je suis ravie d'avoir commencé avec elle. C'est quelque chose qui me... qui me porte en fait, depuis que je l'ai rencontrée, son énergie, sa passion m'anime également, et donc je me sens complètement dans la transmission de ce qu'elle pouvait transmettre à l'époque, c'est-à-dire en 2012, et ça commence à dater. Voilà, donc ça c'est le début de mon parcours. Ensuite, je me suis retrouvée à atteindre beaucoup de laine au départ, pour mon activité de tricot. Et peu à peu, je suis allée vers le textile. J'ai aussi décidé de quitter Paris, également en 2012. En fait, tout s'est fait un peu de manière coordonnée. J'ai commencé à mettre un pied dans la teinture et puis j'ai changé de vie. et la teinture est venue, je dirais, remplir un espace où je ne savais pas trop ce que j'allais faire de mon temps, mais ça me plaisait, et donc à ce moment-là, je vivais à Bordeaux, et j'ai commencé à teindre chez moi, et très vite aussi, j'ai accueilli des gens pour transmettre ce que je savais. Même si c'était une courte expérience, j'ai commencé très très vite la transmission. Et puis, la transmission m'a amenée vers Me Former Plus. Et je dirais que dans mon parcours, les deux autres grandes étapes ont été en 2015, un voyage au Japon. Mon premier voyage au Japon qui a été, bon là, une révélation pour moi que ce que je voulais faire, c'était de l'indigo. Voilà. J'ai été au Japon pour apprendre l'indigo et le shibori chez quelqu'un qui s'appelle Brian Whitehead. C'est un Canadien anglophone. qui propose des stages dans la région de Fujino, à une heure de Tokyo. Ça a été un gros voyage pour moi. C'était la première fois que je partais loin de chez moi toute seule. J'ai pleuré pendant une semaine avant de partir. Et pareil, là encore, après je ne voulais plus revenir. Et j'ai découvert, en fait, j'ai vu des bleus là-bas qui m'ont totalement fascinée. Et je me suis dit, c'est ça que j'ai envie de faire. Et donc je suis rentrée et j'ai travaillé, j'ai travaillé, j'ai travaillé et j'ai fait que du bleu pendant assez longtemps. Et puis en 2019, je suis retournée au Japon à nouveau. Et là c'est une autre bascule pour moi, c'est-à-dire que je venais de rencontrer aussi quelqu'un ici dans ma région qui était japonaise. En fait j'ai rencontré beaucoup de japonais, entre temps j'ai eu une grosse… un gros réseau qui s'est créé et qui faisait du Sukumo elle-même, qui faisait de la teinture traditionnelle japonaise fermentée. Et en 2019, je suis allée au Japon spécifiquement pour essayer de rencontrer des gens qui pratiquent ça, pour aller sur l'île de Tokushima, dans la ville de Tokushima plutôt, et sur l'île de Shikoku. Et voilà, pareil, je suis rentrée en me disant, ça y est, j'ai encore un truc encore plus précis que ce que je veux faire avec l'indigo. C'est cette technique-là, c'est ça, j'ai ressenti plein de sensations pendant ce deuxième voyage à nouveau, qui m'ont portée cette fois-ci complètement vers la plante, vers la culture de la plante, alors qu'avant je ne travaillais qu'avec des extraits et je n'avais vraiment pas de... pas d'attirance directe pour les plantes, en fait, c'est venu très petit à petit, et c'est venu aussi avec le fait de changer de lieu de vie, c'est-à-dire que je suis passée de Paris-Centre à Bordeaux-Centre, puis de Bordeaux-Centre à la campagne, où je suis maintenant à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, et tout ça s'est fait au bon moment pour moi. pour aller vers la plante, en fait, de plus en plus. C'est pour ça que sur mon site, c'est de la couleur vers la plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, j'ai déjà deux premières questions. Les voyages comme ça au Japon, etc., sur la couleur, est-ce que c'est des voyages qui sont organisés ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des voyages un peu thématiques où tu sais que tu vas apprendre ça comme on fait un stage ? Ou est-ce que c'est vraiment toi qui dois faire la démarche ? Parce qu'en fait, j'ai beaucoup aussi ces questions qui m'arrivent. Est-ce qu'il y a des... Comme tu sais, des organisateurs de voyages de teinture en fait.

  • Caroline Cochet

    Oui, alors, pour le premier voyage, c'est quelqu'un qui est venu en stage, qui m'a apporté sur un plateau les informations sur ce que je cherchais depuis très longtemps, mais que je n'avais jamais fait l'effort de chercher. Je voulais aller au Japon et je voulais aller au Japon pour teindre. Et quelqu'un est venu en stage et m'a dit, il y a un Canadien qui propose des stages sur 10 jours pour faire du shibori. C'est super son programme, renseigne-toi, voilà le contact. Tu devrais y aller. elle m'a dit moi je peux pas y aller parce que je suis malade et que je peux pas faire ce voyage là mais toi tu devrais le faire et en fait à partir du moment où elle m'a dit ça 6 mois après je suis partie voilà ça s'est déclenché comme ça c'est à dire c'est quelqu'un qui est venu en stage chez moi qui s'appelle Boke si elle écoute merci encore merci et qui m'a en fait donner ces informations que je cherchais, mais sans les chercher activement, quoi. J'attendais que ça se présente. Donc, voilà, ça s'est présenté comme ça. Donc, on peut pas dire que ce soit un voyage complètement organisé, mais par contre, le stage était organisé. Et le second voyage, c'est justement moi qui ai organisé... pour que plusieurs personnes aillent faire le même stage que j'avais fait 5 ans avant. Plusieurs personnes dont ma mère, je précise. Et donc on est partis, j'ai emmené 6 personnes au Japon. pratiqué pendant 10 jours et puis ensuite j'en ai profité pour voyager seule et là j'ai rencontré d'autres personnes. Et j'avoue que organiser des voyages textiles autour de l'Indigo, c'est quelque chose dont beaucoup de gens me parlent depuis longtemps. C'est quelque chose que j'aimerais vraiment faire. J'ai des contacts là-bas, j'ai une amie qui parle les deux langues et qui est là-bas. Voilà, j'ai beaucoup de choses qui sont en place. La difficulté c'est les structures administratives, etc. Moi j'ai pas envie de monter une agence de voyage, c'est pas mon but dans la vie, j'ai autre chose à faire. Donc voilà, petit appel.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais en tout cas t'as raison,

  • Caroline Cochet

    j'ai fini.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'ai beaucoup de questions là dessus sur est-ce que tous ces voyages qu'ils ont fait sont organisés etc et j'ai pu voir, il faudrait que je retrouve le nom et que je le mette en descriptif d'épisode mais il y a quelqu'un sur Instagram qui organise des voyages sur ces thèmes là Pérou,

  • Caroline Cochet

    Japon et un autre il faut que je retrouve il y a le Flubéron voilà qui organise au Japon c'est une émanation de couleur garance

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok je vais regarder ça et c'est aromé enfin bon voilà d'accord et bah écoute je vais regarder ça j'avais une deuxième question tu parlais de la communauté japonaise quand tu fais un voyage au Japon forcément tu rencontres des japonais là-bas mais est-ce que tu arrives reconnecter en France avec cette communauté qui est aussi fort présente tu vois moi j'en vois j'en vois quand même pas mal en France ceux qui peignent qui veulent transmettre etc comment Après ton voyage au Japon, tu as réussi à reconnecter avec une communauté ici en France ?

  • Caroline Cochet

    Alors encore une fois, ça s'est fait tout seul. Moi dans ma vie, il y a beaucoup de choses qui se font, je dirais, très naturellement. Et c'est tout simple, c'est-à-dire que je suis rentrée de mon voyage au Japon, j'étais déprimée de revenir en France. Je ne rêvais que de retourner au Japon tout de suite après. Vraiment, ça a été un petit contre-coup difficile. Et donc, autour de moi, quand je me promenais, je ne voyais que des choses du Japon. Et là, j'ai rencontré dans mon quartier une fille qui, dans une petite boutique, vendait des produits japonais parce qu'elle avait vécu au Japon, elle était mariée avec un Japonais pendant un certain temps, une Française. Cette personne en est devenue amie, elle a organisé des événements autour du Japon à Bordeaux. Dans ces événements, elle m'a mis en contact avec Miwa, qui est cette japonaise que j'ai rencontrée, Miwa Saito, que j'ai rencontrée dans ma région, qui vivait à une heure et demie de chez moi. et qui avaient le savoir-faire pour pratiquer l'indigo traditionnel japonais, tout simplement parce qu'elle venait d'un petit village au Japon où ça, ça se faisait traditionnellement. Et tout ça s'est fait, attention, ça s'est fait sur trois ans, ça s'est pas fait en 15 jours, mais parce que j'avais... parce que j'avais un intérêt pour ce pays, les gens le savaient, et me disaient tiens, je connais telle personne, et plusieurs personnes m'avaient parlé de mi-mois avant que je puisse la rencontrer Ça s'est fait à l'inverse pour elle, pareil, plusieurs personnes lui avaient parlé de moi. Quand on s'est rencontrées, c'était facile, c'était évident. Et après, c'est vrai que depuis que je suis installée là où je suis maintenant à Targon, j'ai eu la surprise de voir… J'accueille des gens chez moi, j'accueille des gens un peu en woofing, etc. Et beaucoup, beaucoup d'Asiatiques. Et notamment, là encore, une Japonaise est venue très très tôt. Elle est revenue, on est devenus amis, on a voyagé ensemble au Japon. Si je fais un jour des voyages textiles, ce sera avec elle en tant que traductrice. Et elle fait partie de ma famille maintenant. On a partagé beaucoup de choses ensemble qui font que… Et donc chez moi, c'est un peu un endroit où atterrissent comme ça, je sais pas comment ils entendent parler de chez moi et de ma pratique, mais des Japonais, parfois en mal du pays, parfois qui ont envie d'écouter quelque chose de chez eux qu'ils ne connaissaient pas. Et même pendant les périodes où on ne pouvait pas voyager, puisque le Japon est resté fermé pendant quand même très longtemps, presque trois ans. trois ans de fermeture totale quasiment. Alors là, les gens qui avaient l'habitude d'aller au Japon régulièrement et qui étaient en manque de quelque chose de ce pays, parfois atterrissaient chez moi. Et on mangeait des crackers au riz et en buvant du thé vert. Ça compensait dans une certaine mesure un manque de... Non mais c'est vrai, je pense qu'il y a un truc... Moi, j'ai toujours voulu faire ça, c'est-à-dire j'ai toujours eu envie de faire... d'offrir chez moi quelque chose de l'esprit du Japon. Je sais pas, et ça vient par... Bah, ça vient par différentes choses que j'ai mises en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà alors du coup moi ce que j'aimerais savoir maintenant pour rentrer dans le vif c'est ta technique du sukumo shibori tu m'as parlé quand on s'est eu au téléphone tu m'as dit sukumo et je me suis dit mon dieu qu'est-ce que c'est ce truc là et en fait j'aimerais bien et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas non plus donc j'aimerais bien que tu nous expliques ce que c'est d'où ça vient, comment tu y es venue on a un peu compris mais tu nous racontes tout ça alors

  • Caroline Cochet

    Pour faire simple, le Sukumo, c'est une plante qui s'appelle la Persicara indigo, qui est fermentée. C'est une fermentation de cette plante, et la fermentation de cette plante sert de base à des bains de teinture. uniquement avec ce compost, en fait. C'est un compost de plantes. C'est extrêmement parallèle à ce qui se faisait en Europe, dans le sud-ouest, avec les coques de pastel. Ah,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ce que j'allais te demander, d'accord.

  • Caroline Cochet

    C'est une technique absolument équivalente. Simplement, c'est une autre plante et une autre technique de fermentation, c'est-à-dire qu'au lieu de fermenter, au lieu de passer les feuilles au moulin pour le pastel et de fermenter sous forme de coque, là, les feuilles sont récoltées, séchées, puis réhumidifiées. et c'est une fermentation en tas. C'est-à-dire qu'au Japon, ils font un gros tas de feuilles qui protègent, mais avec une montée en température, et sur à peu près deux à trois mois de fermentation, les plantes sont dégradées, elles sont compactées, et en fait, on concentre dans cette fermentation, ce qui est très intéressant, puisque c'est juste les feuilles de la plante, et c'est là qu'est contenu le pigment. Donc on concentre le pigment, On concentre également des bactéries qui viennent au cours de cette fermentation. Ces bactéries vont servir dans le bain de teinture à la réduction de l'indigo, à l'oxydoréduction, en se nourrissant de ce qui reste de feuilles. Donc c'est un tout-en-un. Et pour moi, c'est quelque chose de merveilleusement simple pour teindre. C'est de la teinture traditionnelle, ancestrale. Au Japon, ça fait… je ne sais plus, je suis extrêmement mauvaise en date, mais il me semble que j'avais lu que depuis à peu près 1600, au Japon, cette technique traditionnelle avait été développée et utilisée. Le fait de concentrer le pigment de cette manière permet d'avoir des cuves qui sont en général très intenses en couleur. C'est un bleu assez particulier. Moi, je trouve qu'il y a vraiment une intensité particulière. Et puis, typiquement, des cuves vivantes. Et également, ça permet pour moi quelque chose de très important qui me parle depuis quelques temps, c'est de ne pas séparer la plante du pigment, de ne pas passer par de l'extraction.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc toi tu teins directement avec ce compost ? D'accord, ok. Est-ce que ça a des propriétés de conservation ? Est-ce que le fait de faire, comme tu disais, les coques de pastel ou ce soukoumo, est-ce que ça a aussi des propriétés de faire tenir dans le temps l'indigo ? ou pas ? Ou c'est vraiment juste pour faciliter la phase de teinture ?

  • Caroline Cochet

    Alors ça, je ne saurais pas le dire parce que là, je pense que pour moi, la tenue dans le temps de l'indigo... c'est plutôt sur la technique de teinture, c'est sur le nombre de trempages et d'oxydations qu'on va faire, et c'est là qu'on crée la solidité, c'est-à-dire qu'à chaque trempage dans l'indigo, arrive une nuance supplémentaire, on fonce l'indigo à chaque trempage et oxydation, attention c'est important, les trempages ce n'est pas le plus important, pour moi le plus important c'est l'oxydation dans la teinture, pas l'indigo, et c'est les temps d'oxydation, et donc, c'est le nombre de trempages et d'oxydations qui donne ces couleurs très foncées qui sont extrêmement solides dans le dent. Voilà, pour moi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi, je voulais te parler de la conservation de la matière. Tu sais, ton sukumo, est-ce qu'il dure plus longtemps ? Par exemple, de l'extrait de feuilles d'un jougo ou des extraits que tu as tout prêt.

  • Caroline Cochet

    Je ne comprends pas, est-ce qu'il dure plus longtemps, ce que ça veut dire pour toi ? La matière en fait. Est-ce qu'on peut le conserver dans le temps ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, c'est ça. Est-ce que cette technique, elle permet en plus de tenir plus longtemps ta ressource ?

  • Caroline Cochet

    Alors non, pour moi c'est assez équivalent, c'est-à-dire qu'on a extrait le pigment au départ pour pouvoir le conserver, le diffuser et bien sûr le vendre. L'extraction est absolument liée à la vente et à pouvoir transporter quelque chose qui est moindre en termes de poids, etc. Parce qu'il y a plus de poids dans le soukoumo. Par contre, le soukoumo se conserve dans le temps, oui, il ne s'altère pas. Moi, je sais que normalement, une fois qu'on a fait le compost, on attend encore un an de séchage pour teindre. Moi, je n'ai pas cette patience, j'ai tendance à teindre directement 6 mois après, mais on attend un an pour teindre et on peut… Moi, j'ai du Sukumo, là, chez moi, que j'ai acheté il y a 2-3 ans. S'il est sec, ça c'est important. C'est-à-dire que si le compost a été séché jusqu'au bout, s'il est sous forme sèche, c'est comme de la terre, très sec, très poudreux, il ne bougera pas. Il garde ses qualités. Je pense que ça peut se conserver bien sûr.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc on récolte les feuilles de persil caire, on fait ce fameux tas de feuilles comme tu dis, on le laisse faire avec les bactéries, etc. 3 mois, tu attends un an,

  • Caroline Cochet

    c'est un charge complet. On le laisse parce qu'en fait on ne le laisse pas. Ah non, on ne le laisse pas. C'est-à-dire que c'est trois mois où on le retourne. C'est trois mois où on passe tous les trois, quatre jours pour passer ce qui est à l'intérieur du compost et extrêmement chaud et se liquéfier. Et l'extérieur, au contraire, sèche avec les vapeurs. Donc il faut passer son temps à ramener l'extérieur à l'intérieur, à casser les mottes, à manipuler cette masse pour l'aider à se concentrer de manière homogène. Donc on est actif. Des fois, il faut ramener de l'eau parce que ça sèche trop. Il y a un dosage sur l'eau et sur la température. Et ça, c'est parti des grands mystères que j'essaye de percer actuellement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Au bout d'une technique particulière, est-ce que toi tu cultives de la persilière indigo du coup ?

  • Caroline Cochet

    Oui, depuis quelques années, je ne me suis pas notée depuis quand, depuis 2019, non depuis 2020. J'ai commencé à cultiver en 2020, c'était ma première année de culture. Alors, là encore, ça s'est fait par rencontres tout à fait opportunes et que je n'ai pas cherchées, qui sont venues à moi par les gens qui venaient en stage. J'ai rencontré quelqu'un dans ma région qui était très très intéressé par l'indigo, c'est quelqu'un qui s'appelle Dominique, qui est intéressé par toutes les techniques de teinture, qui a des moutons, enfin bon voilà. Et ce monsieur m'a dit c'est super ton projet si tu veux, je te mets à disposition mon tracteur, mon terrain, et je te cultive de la persiquaire. Et on essaye ensemble. J'ai envie de te donner les moyens de voir si ça marche ton truc. Donc, là, moi, c'était sur un plateau, quoi. C'est-à-dire que... J'avais trouvé quelqu'un pour m'aider à la culture. J'avais des graines par mon ami Miwa qui m'avait fourni des graines de persiquaire. Et donc j'avais quelques plants chez moi que je gardais précieusement pour garder la graine, puisque c'est une annuelle et qu'il faut récupérer des graines chaque année pour pouvoir planter l'année suivante. Et donc on a démarré une petite culture expérimentale sur un petit format, je ne sais plus combien on a fait au début, peut-être 50 mètres carrés. Et là j'en suis à la quatrième année, je cultive 100 mètres carrés, moi je ne cultive pas énorme en termes de volume. En fait je cultive le volume que je peux moi gérer à la main. Voilà, je ne souhaite pas mécaniser, ça a été un grand débat avec Dominique qui... qui est quelqu'un férue d'efficacité et qui me disait mais il faudrait qu'on mécanise, on pourrait faire ça, etc. Monter le volume. Je lui dis non, non, non. En fait, moi, je veux rester dans un rapport avec ma plante où je l'ai feuille à la main, où à toutes les étapes, je la touche en fait. Je suis en contact direct. Je ne veux pas quitter ce contact parce que c'est dans ce contact que s'établit pour moi quelque chose qui fait qu'ensuite, quand je teins avec cette plante, elle me donne quelque chose d'exceptionnel parce que j'ai déjà passé du temps long avec elle. et que voilà on est ensemble depuis un moment quoi moi je suis dans un truc d'entrée en relation en fait je suis tombée amoureuse de cette plante pour être très honnête quand j'ai commencé à la cultiver Et donc, oui je la cultive à petite échelle volontairement pour que ça reste à une échelle où je peux moi-même faire toute une partie de l'activité qu'il y a à faire. Et encore, j'ai besoin d'aide et de bénévolat, parce que cultiver 100 mètres carrés, ça veut dire produire à peu près, c'est des chiffres, mais je suis entre 100 et 200 kilos de feuilles séchées par an. Et avec ça je peux faire un tout petit compost. On est dans des tout petits volumes de compost. On n'est pas du tout dans les volumes de compost habituels qui se font au Japon. Et d'ailleurs c'est pour ça que je ne composte pas en tas. Les japonais compostent en tas parce qu'ils ont des gros volumes. Moi j'utilise une autre méthode où je protège quand même mon compost. il est enfermé en fait dans différents bacs pour lui permettre d'être actif en fait, parce que sinon, il y a toujours, dans l'indigo, il y a toujours une question de volume et de volume critique, que ce soit quand on teint ou quand on composte. et je pense que tout le monde le sait maintenant, mais plus on a du volume, plus c'est facile, plus chimiquement les réactions chimiques tiennent sur le temps long et se font facilement. À partir du moment où on travaille sur des petits volumes, on est obligé d'aider et de soutenir ces réactions chimiques en étant très très précis et attentif dans la manière dont on travaille.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et ça c'est valable et pour la teinture et pour la fermentation en amont alors du coup cette activité de compostage si on peut dire c'est ton activité donc toi mademoiselle C c'est quoi ton activité ? raconte-nous un petit peu

  • Caroline Cochet

    Mon activité depuis 2013, où j'ai vraiment lancé l'idée d'avoir un atelier de teinture, et d'appeler ça l'atelier de Mademoiselle C, je teins, je teignais pour moi, je fais des créations. Mais j'avoue que je suis assez modérée dans ma production de création. Comme tout, moi je suis quelqu'un qui... Je n'ai pas envie de me laisser embarquer dans... Ça fait plusieurs fois que je fais de ma passion mon métier, et je sais à quel point on peut se laisser vite embarquer et détourner de ce qu'on aime vraiment faire parce qu'on se retrouve contraint, parce qu'il faut faire du chiffre, parce que je ne sais pas quoi. Donc moi je suis très attentive à rester au contact de ce que je fais et à rester au contact du plaisir à faire les choses. Et donc je... Je fais des créations à la fois textiles, vestimentaires et déco, et aujourd'hui même d'art textile, mais vraiment avec parcimonie. Je ne vis pas de ça, je vais être très honnête. J'ai fait de la formation très tôt, et la formation est ce qui a beaucoup marché pour moi. Donc j'ai vécu de la formation sur quasiment les 8 dernières années. Voilà. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'une page se tournait et j'ai arrêté, j'arrête les formations que les mois pour l'instant. Je les arrête pour... En fait, je les arrête... pour travailler pour moi, et parce que j'ai vraiment envie d'être beaucoup plus dans de la recherche que dans de la formation de type initiation. En fait, j'ai fait ça pendant... J'ai transmis, je dirais, le goût de la teinture à beaucoup de gens. Je crois que j'ai compté, ça fait plus de 400 personnes qui sont venues dans mon atelier sur les 8 dernières années. C'était super, j'ai fait des rencontres géniales, j'ai appris plein de choses. Faire de la formation, c'est génial. C'est vraiment un endroit d'apprentissage pour moi. un endroit de transmission, un endroit d'échange, mais on s'use. Et à un moment, on fatigue, et à un moment, l'énergie n'est plus là. Et moi, c'est le moment où j'ai l'alerte rouge qui me dit Oh, oh, attention, il faut passer à autre chose Et donc, c'est pour ça que j'ai décidé cette année, que c'était ma dernière année où je donnais des formations. Donc là, l'offre de stage qui était sur mon site n'est plus active, n'existe plus. Il reste des formations en ligne, je garde en fait une partie formation, mais plutôt sur des formations sur un temps long en ligne. Et surtout... que j'envisage de faire, là c'est vraiment de la recherche, c'est ça qui me plaît en fait. Moi l'indigo m'a posé tellement de questions, m'a tellement titillé techniquement parlant, chimiquement parlant, j'ai pas du tout une culture de chimiste moi, je suis quelqu'un de littéraire au départ, donc ça a été très dur pour moi, mais ça a été passionnant comme apprentissage. Parce qu'il y avait ce défi justement de comprendre, d'arriver à avoir une image un peu plus globale que... Et ça a pris du temps. Je suis en train de me perdre sur la question qui était...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non,

  • Caroline Cochet

    mais du coup... Qu'est-ce que je fais à l'atelier ? Voilà, la formation, la recherche, formation, recherche, je dirais, recherche et développement, qui est quelque chose que je suis en train là vraiment de mettre en place, et les créations, les créations textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc là, si je comprends bien, tu fais un switch entre tes formations physiques, on va dire, où tu voyais les gens, tu les accueillais, avec de la recherche. Le but c'est quoi ? C'est de te mettre à dispo d'entreprises qui aimeraient se lancer et de chercher avec elles le bleu parfait, etc. Ou de faire, je ne sais pas, comme une mini-thèse sur une particularité de l'indigo, c'est quoi un peu ce que tu vises ?

  • Caroline Cochet

    Alors, il y a plusieurs choses et puis pour l'instant, je suis en phase où j'ai fermé des portes mais je ne sais pas tout à fait lesquelles vont s'ouvrir. Donc, je suis aussi dans la phase d'entre-deux. Voilà. Ce qui est certain, c'est que j'ai un projet d'écriture de livre qui est en cours. Voilà. Déjà ça, ça va me prendre un certain temps et c'est en cours, c'est signé avec un éditeur autour de ma pratique de l'indigo. et c'est vrai que je souhaite accompagner des gens dans du développement de projets ou dans leur pratique de teinture à l'indigo mais je dirais des gens qui ont déjà une expérience c'est à dire des gens qui...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    perfectionnement plutôt ouais c'est ça qui cherchent à modifier leur process ou justement à réfléchir ou à chercher le bon équilibre pour eux ou je sais pas mais c'est assez global c'est à dire que je me suis rendu compte au fur et à mesure des formations que je proposais que souvent en stage ce qui se passe ça dépasse largement la teinture on va au-delà de ça dans l'échange dans ce qu'on peut et je crois que ce qui me passionne c'est le rapport à l'humain de manière générale c'est rencontrer des gens et être dans un échange et être aussi moteur des fois dans leur les aider à amorcer leur changement etc moi je sais que j'ai des enfin Je pense que tu l'as compris, j'ai une espèce de facilité à bouger, à aller dans des directions qui ne sont pas prévues, à avoir la confiance. Voilà, moi j'ai une espèce de boussole à l'intérieur qui me dit très vite là ça va, là ça va pas. Et quand ça va pas, je peux pas rester. Donc ça c'est, moi je peux pas échapper à ça. Et ça peut être un problème, mais pour moi c'est une chance, c'est une grande chance, et beaucoup de gens se perdent en fait. Et je trouve que c'est intéressant de raccrocher aussi au sens de ce qu'on fait, de... c'est quoi le sens de son activité, qu'est-ce qu'on cherche vraiment. Et c'est clair que les gens qui vont venir chez moi ne sont pas forcément les gens qui sont en recherche de process, de bénéfices, de trucs, de machins. Ce n'est pas mon langage. Moi, je ne suis pas école de commerce. voilà moi j'assume que des fois il n'y a pas de bénéfice il y a plein de choses que j'ai fait et typiquement la culture de la persiquaire sont des choses que je fais 100% à perte financièrement mais alors qu'est-ce que j'y gagne ? qu'est-ce que j'y gagne en fait ? et on est au-delà c'est-à-dire que ce que je gagne c'est de l'expérience, c'est de la compréhension c'est des choses qu'aujourd'hui je vais pouvoir avec cette expérience faire monétiser quelque part, retransmettre, et puis même pour moi, ce temps que je m'autorise pour moi, je gagne beaucoup en fait, c'est pas du tout du temps perdu, et l'idée c'est de chercher un équilibre en fait, de trouver son équilibre dans cette activité, ces activités artisanales qui... qui nécessite... Alors moi, avant d'être artisan, j'étais intermittente du spectacle. Donc j'avais compris quelques trucs, c'est-à-dire qu'on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, on n'a pas un boulot, on fait plusieurs choses, et ça se complète, en fait. Voilà.

  • Caroline Cochet

    D'accord. J'avais des questions, donc je suis allée voir ton site. J'ai vu que tu... Alors, encore quelque chose que je ne connais pas, j'ai vu des graines de chiseau. Je sais pas si je prononce bien, j'ai vu ça sur ton site et je me suis dit bon, j'ai encore qu'est-ce que c'est que ça ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ça c'est une petite particularité, souvenir du Japon en fait. Le shiso c'est une plante qui s'appelle perilla en français. Et c'est une plante alors au départ on va dire aromatique utilisée en cuisine beaucoup au Japon, donc c'est comestible hein. C'est très bon, ça a un goût sucré, rafraîchissant. Eux ils le parsèment séché sur du riz, ils l'utilisent dans quasiment… dans plein plein de plats, ils en font du sirop. Et j'ai découvert aussi que c'était une plante qui avait des propriétés médicinales assez importantes. Donc c'est très bon. Notamment c'est un puissant anti-cancer, elle a beaucoup de propriétés cette plante. D'accord. Et comme c'est une plante qui me plaît, qui est assez originale ici, que les gens ne connaissent pas, que moi je consomme beaucoup en tisane etc. je trouvais ça sympa de pouvoir diffuser des graines qui m'ont... Ah oui, ça c'est un peu ma marotte, la diffusion de graines. C'est-à-dire que, pareil, à un moment je me suis rendue compte que beaucoup de gens venaient à mon atelier. et ils venaient de plein de régions de France et ils parlaient plantes ils racontaient ce qu'ils avaient dans leur jardin etc puis je me suis dit mais c'est dommage si je les préviens ils peuvent venir avec des graines et repartir avec d'autres graines d'ailleurs et donc j'ai fait une grainothèque à l'atelier et puis en plus ça m'a semblé tellement essentiel c'est à dire que là on est quand même dans un moment où la privatisation du vivant est à son maximum il y a un grand n'importe quoi là-dedans et pour moi l'essentiel de la rébellion c'est d'échanger des graines et il faut le faire moi je suis très militante là-dessus donc tu as raison de le dire Voilà, moi quand on me donne des graines, je les diffuse. Je tiens à dire que je diffuse mes graines, et avec plaisir et sans crainte de... Les gens vont avoir mes plantes et mes graines d'indigo, elles viennent de ma copine japonaise qui les a ramenées, qui les a adaptées en France, et qui les diffuse également. Et pour moi, la graine, ça se diffuse, ça ne se privatise pas. Et ça, c'est très très important, c'est mon approche. C'est très bien que tu... C'est militant.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien que tu...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je la suis.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà.

  • Caroline Cochet

    et il y a beaucoup de gens qui écoutent le podcast donc je me grince ok bon bah en tout cas tu nous as appris quelque chose parce que moi je ne savais pas du tout ce que c'était maintenant j'aimerais parler de ton écosystème vas-y oui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    non j'allais dire je conseille vivement de le déguster en tisane quand même c'est extrêmement bon et j'ai un projet de développer des tisanes aussi à un moment parce que c'est ce que j'ai envie de faire ok

  • Caroline Cochet

    D'accord, ok. Bon alors du coup, parlez un petit peu de ton écosystème. Donc toi, tu fais des stages, etc. Où tu t'approvisionnes ? Donc on a compris le Sukumo, ce qu'il fait, mais par exemple, tes tissus, tes autres, on va dire, drogueries, où est-ce que tu t'approvisionnes ? Qui sont tes partenaires ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je voudrais juste revenir sur le Sukumo, pourquoi je le fais justement, la raison pour laquelle je le fais c'est typiquement une raison d'autonomie, c'est-à-dire que quand j'ai commencé à essayer de me fournir en Sukumo japonais, c'est comme, alors c'est la même chose qu'avec l'extrait, on ne sait pas ce qu'on achète, on ne sait pas la qualité de ce qu'on achète, en plus ça vient de loin et en plus les japonais ils ne veulent pas le vendre, globalement. Donc, Je me suis dit, oulala, mais si je dois faire venir du Japon un produit, trouver des fournisseurs à l'extérieur, je me suis dit que ça, ça va être vraiment compliqué, et du coup j'ai besoin de... J'ai besoin de pouvoir avoir la main, de savoir que je peux faire de la teinture avec une ressource qui est là, qui est à côté et que je vais gérer. Et donc, faire son propre Sukumo, c'est à la fois ce que je disais tout à l'heure, être en lien avec la plante du début à la fin et surtout ne pas perdre ce lien qui est très important pour moi. Mais c'est aussi se garantir une autonomie par rapport à une mondialisation pareille qu'on a vu octer ces dernières années quand il n'y avait plus aucun... bateau qui traversait quand tous les conteneurs étaient coincés, il faut pouvoir se débrouiller. Oui,

  • Caroline Cochet

    c'est l'autonomie quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, je suis beaucoup entourée de gens autour de moi qui sont dans cette recherche-là. J'ai dans mes amis des bergers itinérants qui font leur propre pollen. Enfin bon voilà, c'est… C'est vachement important. Je ne pense pas qu'on peut vivre entièrement de manière autarcique et je ne milite pas pour ça. Mais par contre, je pense qu'il faut se questionner sur ce qu'on consomme, d'où ça vient et comment on est dépendant de filières. Et puis de l'autre côté, d'exploitation de gens et de ressources qu'on ne connaît pas et qu'on cautionne par nos achats. Donc je suis assez attentive à ça. Ce qui fait que c'est assez compliqué sur les filières. Alors pour les fournisseurs, en gros, moi quand je me fournis en extrait, la plupart du temps je me fournis chez Greening, parce que je connais depuis longtemps Patrick Vrenac, du temps où il était même à couleur de plante en fait. Je l'ai rencontré à cet endroit-là, ensuite il a monté sa société. parfois chez d'autres fournisseurs comme Couleur de Plante justement, mais principalement chez Greening, parce qu'on a développé une relation et que c'est quelqu'un d'accessible, avec qui on peut discuter, et je trouve ça super. Pour les tissus, ça c'est un peu... Plus aléatoire parce que les fournisseurs sont en train de... C'est très compliqué en fait, c'est compliqué d'avoir un suivi sur les tissus. Moi je suis dans un entre-deux, c'est-à-dire que je suis un peu au coup par coup, je fais de la brocante, je tombe sur un super truc, je me dis super je l'achète. Je fais beaucoup sur de la pièce unique comme ça avec des tissus que je ne retrouverai jamais. Pour moi ça a une valeur aussi de revaloriser tout ce qui est textile ancien. Et puis je me fournis... Je dirais comme les autres teinturiers chez André Calvé quand j'achète de la laine, quand j'achète de la soie sur un site belge. André Calvé.

  • Caroline Cochet

    Je vais faire de la soie en Belgique. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est un site de peinture sur soie où il y a beaucoup de choix, en fait. Ça s'appelle Au Bijou, là, ça fait beaucoup, beaucoup de choix.

  • Caroline Cochet

    Les brocantes,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est toujours... J'ai racheté une fin de stock. Il y avait une société en Bretagne qui s'appelait Tissus Bio, je ne sais plus. qui faisait des très belles choses. Et malheureusement, après le Covid, ils font partie des... Moi, j'ai plusieurs fournisseurs qui, après le Covid, ont disparu. J'ai acheté du lin aussi sur un site qui a mis la clé sous la porte. Et donc, quand Biotissus a fermé, ils ont fait une vente aux enchères. Et c'est là que j'ai vu une matière qui m'intéresse énormément et avec laquelle je travaille, qui est en train de devenir une de mes matières de prédilection. C'est du jersey de lin. Et donc j'ai racheté des stocks et des rouleaux de jersey de lin. Je trouve cette matière incroyable, extrêmement belle. fluide et ça rejoint ce qui est intéressant c'est que ça rejoint mon goût pour le tricot c'est à dire qu'au départ je suis une tricoteuse et le jersey c'est une maille donc c'est du lin tricoté et c'est mon truc c'est mon truc cette matière et ça moi j'ai besoin en fait j'ai besoin de ça j'ai besoin en teinture de trouver ma matière une fois que j'ai trouvé ma matière c'est super j'arrive à créer mais mais j'ai passé peut-être huit ans avant à essayer plein d'autres petites matières à regarder à pas me précipiter à être dans Ouais, dans du test et pas forcément dans quelque chose de suivi, on va dire, en termes de tissu, de connaissance. Je sais un peu plus que toi.

  • Caroline Cochet

    ça prend du temps c'est bien que tu le précises parce que c'est vrai qu'on ne trouve pas tout de suite la bonne matière de prédilection ou les affinités qui vont bien tout de suite c'est quand même vachement important en teinture,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a une règle d'or mais vraiment ne pas lésiner sur la qualité de la matière puisque quand on teint, on rajoute de la couleur mais on ne couvre jamais la matière la couleur qu'on rajoute va venir en transparence sublimer les qualités de la matière qu'on a dessous. Donc moi, je connais trop de personnes qui démarrent la teinture parce qu'ils ne se connaissent pas bien, parce qu'ils se disent Oh, ça coûte cher les tissus. Ils teignent sur des tissus qui ne sont pas de qualité. Ils ne peuvent pas avoir une couleur de qualité. Ce n'est pas possible. La base d'une couleur de qualité, c'est une matière de qualité dessous. Et ça, c'est très, très important. Et ça fait partie des choix et des arbitrages. Et c'est sûr qu'au début, c'est un peu difficile des fois de... de trouver ces matières-là, mais ça vaut le coup d'aller les chercher et les explorer. Parce que sur certaines matières, c'est là où on révèle les couleurs naturelles.

  • Caroline Cochet

    Dans les petites questions un peu ping-pong, je voulais savoir pour toi quelles étaient les personnes inspirantes et sources d'inspiration.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, les personnes inspirantes et sources d'inspiration... Alors moi je suis un peu Comme ça fait 10 ans que je fais de la teinture Et que je suis pas toujours Ce qui se passe autour de moi Je suis un peu à la ramasse C'est super que tu fasses ton podcast Parce que ça me fait découvrir toutes ces personnes En fait il y a 10 ans quand je commençais la teinture Je me disais mais on est vraiment peu nombreux Et là je me dis mais qu'est-ce qu'il y a de personnes C'est génial Mais j'ai l'impression de connaître personne mais bon et je dirais que je vais aller sur du podcast voilà moi je vais aller quand même sur des grands classiques c'est à dire les personnes qui m'ont inspiré beaucoup et formé en France c'est Sandrine Rosier, c'est David Santandreux et c'est Dominique Cardon bien entendu c'est impossible de pas la citer et c'est ensuite des personnes inspirantes il y en a beaucoup au Japon aussi pour moi et je sais que certaines personnes ont déjà cité ce groupe de Tokushima qui s'appelle Buaissu mais clairement c'est très intéressant ce qu'ils font à la fois la démarche, ce qu'ils proposent et je dirais même la manière dont ils marketent le truc, dont ils se vendent, c'est très intéressant il y a un autre japonais qui est un petit peu plus discret mais qu'on trouve sur Instagram et qui fait des choses magnifiques, il a un nom imprononçable Awa Noyo c'est Takayuki Ishii Awa Noyo c'est son site et c'est sur ce nom là qu'on le retrouve sur Instagram mais sinon il s'appelle Takayuki Ishii et c'est quelqu'un qui a une pratique en termes de shibori qui est très très belle qui propose des stages aussi voilà

  • Caroline Cochet

    c'est tu m'enverras par mail les écritures je les mettrai dans le descriptif parce que là c'est très bien Je pense que les autres,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas vrai. Ah oui, ah oui. Et je voudrais citer quelqu'un d'autre qui ne pratique pas du tout la teinture, mais qui pour moi a été une source d'inspiration aussi et qui a fait des liens. Moi, ce que j'aime, c'est les gens qui font des liens. Et je la connais depuis le temps où je suis tricoteuse. C'est une ébéniste qui s'appelle Claire Salin. Elle fait un travail où elle mêle bois et tricot, qui est magnifique. Pareil, on se connaît depuis longtemps, on suit le travail l'une de l'autre, et quand on s'est rencontrées, ça a été une évidence. Claire creuse son sillon dans le bois et dans le tricot, elle est soutenue par l'anamak, elle expose. et je trouve qu'elle arrive à mêler ces deux passions qui sont la fibre de laine et le bois de manière très singulière et ça moi c'est quelque chose qui m'inspire et on a beaucoup d'échanges toutes les deux sur notre process de création etc. Donc voilà, ça me fait plaisir de la citer.

  • Caroline Cochet

    Ok, je voulais savoir pour toi, qui fédérait aujourd'hui autour de la couleur végétale, de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah ben ça c'est facile, parce que c'est Dominique Cardon, il n'y a personne, enfin, c'est vraiment la personne qui... Déjà, qui est là depuis longtemps, tout le travail qu'elle fait là, ses dernières publications, les 157 couleurs de Paul Gou, la manière dont elle fait cet effort de nous retranscrire ces recettes de teinturier pour qu'on puisse les utiliser aujourd'hui, là ça va au-delà du travail de recherche qu'elle fait, c'est-à-dire qu'elle essaye vraiment d'embarquer les gens. dans ce savoir-faire traditionnel qu'on a eu et qu'on a perdu, d'amener les gens à nouveau vers ça pour qu'on évite idéalement tous les tutos avec du chou rouge. Et je trouve qu'elle le fait avec... avec persévérance, avec humilité, avec passion. Et c'est toujours génial de la rencontrer, de l'entendre en conférence ou de lire ses bouquins.

  • Caroline Cochet

    Il y aura un épisode qui est déjà sorti au moment où ton épisode sortira, avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, qui viennent parler des 157 couleurs de Paul Gou qu'elles font en atelier. C'est incroyable. Cet épisode, il est vraiment... comment on va dire, c'est du pratique au pratique comme tu dis, c'est comment faire revivre ce que faisaient les teinturiers avant et les servir sur un plateau aux teinturières d'aujourd'hui donc je vous invite à écouter cet épisode je n'ai plus le numéro en tête je voulais savoir si tu étais une plante tinctoriale, laquelle tu serais et pourquoi j'ai pas trop de doute sur laquelle tu as choisi

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De toute façon, là, moi, c'est la persicare avec laquelle j'ai établi un lien amoureux. C'est une plante que j'aime à tout niveau et qui est simple. C'est une plante extrêmement simple, résiliente, très résiliente, facile à vivre. Je ne sais pas, elle me plaît. Elle est vraiment… Voilà, c'est tout ce que j'aime. Et elle est généreuse. Elle est prolifique.

  • Caroline Cochet

    Ok, est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander aux auditeurs qui sont des grands lecteurs ? Est-ce que tu as des livres à nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, j'ai des livres Ce ne sont pas forcément des livres qui sont très faciles à trouver parce que je ne sais pas si j'imagine que les gens ont remarqué qu'en termes de ressources et de livres autour de l'indigo on ne trouve pas énormément de choses Il y a quelques livres, mais vraiment très très peu Alors moi, un livre qui m'a énormément aidée il s'appelle c'est un livre en anglais La ressource est en anglais, il s'appelle Singing the Blues with John Marshall as your guide. C'est un livre de John Marshall, qui est un Américain qui est parti au Japon pendant quelques années, et qui a vraiment essayé d'étudier, de comprendre le fonctionnement de l'indigo au Japon. Mais ce livre est très didactique, il est bien fait, et moi il m'a permis de comprendre, il propose plein plein plein d'usages de l'indigo. D'ailleurs je l'utilise beaucoup dans la formation que je propose sur le cycle de l'indigo, et je me réfère à ses propositions. et c'est un livre très très bien fait qu'il faut acheter sur son site parce que c'est pas le genre de livre qu'on trouve en librairie mais on peut l'acheter sur son site ok bah ça je mettrais ça est un très bon investissement d'accord

  • Caroline Cochet

    est-ce que tu as un autre livre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors j'ai encore plus obscur Je suis vraiment désolée parce que là c'est une catégorie encore à part, c'est le livre qui a été édité par ce fameux japonais qui s'appelle, enfin par Takayuki Ishii Awonoyo, il a édité à un moment un livre qui s'appelle The Way of Indigo, il était 100$ sur son site donc c'était un petit investissement. Ça fait 50 pages, 55 pages, mais c'est ultra complet à la fois sur la teinture fermentée et sur la fabrication du compost en petit volume. Moi, c'est tout ce que j'attendais pour me lancer. Donc quand je l'ai acheté, pareil, je me suis dit, bon, ça y est, là, j'ai le bon outil. Et il n'est plus accessible sur son site, il n'est plus en vente. Moi, je l'ai recontacté pour essayer de voir s'il accepterait de le diffuser à nouveau, peut-être en version numérique. J'avoue que je lui ai aussi demandé si je pouvais en diffuser des parties pour mes stagiaires dans le cycle de l'Indigo, parce que c'est tellement bien fait, c'est tellement complet, mais bon voilà, ça fait partie des ressources un peu... Rares. Voilà, un peu rares, quand je suis tombée dessus j'étais très très contente de... de la voir parce que sinon dans les autres livres sur l'indigo il n'y a pas grand chose donc peut-être celui que je vais écrire à un moment tu nous tiendras au courant qu'on suit ton actuel écho est-ce

  • Caroline Cochet

    que tu as un épisode préféré du podcast que tu voudrais citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah j'ai pas tout écouté donc c'est dur de savoir de trouver un épisode euh un épisode préféré le dernier dont je me rappelle c'était celui de Pérégrine que j'ai trouvé que j'ai trouvé on avait été en contact et que j'ai trouvé très touchant de votre discours

  • Caroline Cochet

    Ouais, c'était une approche particulière. Alors, j'ai plus les numéros en tête, mais j'aimerais quand même rappeler le numéro de l'épisode.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'avoue que je...

  • Caroline Cochet

    Alors, l'épisode de Pérégrine, c'était le...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que ce qui m'a plu, si je peux dire ce qui m'a plu dans cet épisode, c'était... Alors là, on rejoint mon côté culture littéraire. En fait, c'était son rapport très... très littéraire et très érudit et avec une approche un peu transversale où ça mêlait de la poésie, de la littérature et la couleur végétale. Et c'était... c'est des choses qui me parlent en fait, assez facilement, on va dire.

  • Caroline Cochet

    du coup tu m'as permis de retrouver l'épisode c'est donc l'épisode 35 avec Virginie Lagerbe de Pérégrine et on parlait tout à l'heure de l'épisode en binôme avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, ce sera l'épisode 55, voilà à vraiment écouter par rapport à la, comme tu disais le livre 157 couleurs de Paul Gou mais en mode très pratico-pratique J'ai une dernière question à te poser, Caroline. Je voulais savoir à qui tu aimerais passer le micro pour qu'on continue à explorer la couleur végétale, ses applications et toute sa chaîne de valeur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a quelqu'un qui a déjà été cité, mais pareil, qui travaille dans son coin, je pense, et que j'aime beaucoup, c'est Mickey. de l'atelier de Mickey voilà parce qu'elle est là depuis longtemps parce qu'elle suit un sillon aussi très personnel que j'admire, sa capacité à avoir des rouges de garance incroyables sur une teinture au feu de bois pour moi j'aimerais beaucoup l'entendre raconter tout ça elle a aussi un rapport à l'indigo qui est très intuitif très intéressant

  • Caroline Cochet

    donc oui voilà c'est la personne à qui je pense ok super est-ce que Caroline il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose un sujet qu'on n'a pas abordé que tu aurais aimé traiter j'aimerais bien revenir peut-être sur la formation du cycle de l'indigo que je propose qui est la dernière formation que je maintiens sur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mon choix de faire cette formation sur un temps long c'est 8 mois de formation en 2 cycles différents Le premier cycle consiste à se familiariser avec la culture de la persiquaire, c'est-à-dire qu'on part de la graine et on va jusqu'au compost. Et je vous accompagne, on fait ça en groupe, chacun cultive dans son coin, mais ensuite on mutualise les feuilles pour le compost, puisque vous avez bien compris qu'il faut du volume. Et c'est un peu une aventure, c'est quelque chose d'assez... Je l'ai fait expérimentalement cette année et j'ai des super retours, donc je vais le maintenir et moi ça m'éclate aussi. Et puis, il y a un deuxième cycle autour des cubes fermentés, et là je dirais que c'est vraiment destiné aux gens qui font déjà de l'indigo depuis un moment, qui ont des connaissances, qui ont envie d'aller dans cette direction des cubes fermentés. Mais plus vous avez déjà de connaissances, plus ça va être intéressant pour vous. Je ne conseillerais à personne de démarrer par ça là tout de suite, maintenant, demain. Prenez le temps, ça prend du temps la teinture, ça demande à être découvert à son rythme. un peu lentement, et c'est vrai que moi j'arrête l'initiation, c'est pour laisser ça à d'autres, je pense qu'il y a plein de gens qui font des trucs super, qui proposent des ateliers, des découvertes, etc. Commencez par là, travaillez dans votre coin, faites vraiment, faites-vous votre expérience, et ensuite venez trouver les personnes ressources, les bonnes personnes pour vous, que ce soit David, que ce soit moi, que ce soit Sandrine ou d'autres personnes, pour vous aider dans votre pratique de la teinture.

  • Caroline Cochet

    super, merci beaucoup Caroline et bien merci je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale, merci à tous Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Caroline Cochet

    00:00

  • Le parcours de Caroline Cochet vers la teinture naturelle

    00:45

  • L'impact des voyages au Japon sur la pratique de la teinture

    02:00

  • La technique du Sukumo et son importance en teinture

    03:57

  • La culture de la persicaria indigo et ses implications

    06:32

  • Les voyages thématiques et la communauté japonaise en France

    08:08

  • L'atelier Mademoiselle C et la transmission du savoir

    24:26

  • Les recommandations de livres et d'inspirations

    44:11

  • Conclusion et réflexions sur l'avenir de la teinture naturelle

    53:52

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers captivant de la teinture végétale et à découvrir comment les plantes tinctoriales peuvent transformer notre rapport à la couleur et à la nature ? Dans cet épisode d'ArtEcoVert, Pauline Leroux dialogue avec Caroline Cochet, mieux connue sous le nom de Mademoiselle C, une teinturière passionnée qui a su faire de sa rencontre avec la teinture naturelle en 2012 un véritable tournant dans sa vie. Caroline nous invite à explorer son parcours fascinant, de tricoteuse à teinturière, tout en partageant son expertise sur les colorants végétaux et les pigments végétaux.


Au fil de la conversation, Caroline évoque ses voyages au Japon, où elle a affiné ses connaissances sur l'indigo et le shibori, ainsi que sa passion pour la culture de la persicaria indigo. Elle nous explique également la technique du sukumo, une méthode artisanale de fermentation des feuilles d'indigo, qui illustre parfaitement son approche respectueuse et engagée envers les matières qu'elle utilise. Dans un monde où la fast fashion domine, Caroline insiste sur l'importance de repenser nos choix de consommation en matière de textiles et de colorants biosourcés.


En plus de partager son savoir-faire à travers des formations, Caroline souligne l'importance de l'autonomie dans la pratique de la teinture. Cet épisode met en lumière non seulement la beauté des couleurs de plantes, mais aussi la nécessité de maintenir un lien étroit avec la nature et les plantes. Caroline nous rappelle que chaque coloration capillaire végétale ou pièce de tissu teintée est le fruit d'un travail minutieux et d'une réflexion profonde sur notre impact environnemental.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale, le jardin tinctorial, et comment nous pouvons tous contribuer à une mode plus durable. Cet épisode d'ArtEcoVert est une véritable invitation à redécouvrir les richesses de la nature et à embrasser des pratiques plus respectueuses et conscientes.


Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter les ressources mentionnées dans l'épisode et à suivre Caroline dans ses aventures colorées. Belle écoute !


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Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verviers. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valva. Mon but ? fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos fruits. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Caroline Cochet. Bonjour Caroline !

  • Caroline Cochet

    Bonjour !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Caroline, tu es plus connue sous le nom de Mademoiselle C, mais la première question que je vais te poser, c'est est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours, comment tu en es arrivée à la couleur végétale, qui t'a formée et comment tu as créé Mademoiselle C ?

  • Caroline Cochet

    Alors mon parcours commence à être un parcours relativement long puisque ça fait 10 ans maintenant, même un peu plus de 10 ans que je pratique la teinture naturelle. Je suis venue au départ à la teinture naturelle parce que j'étais tricoteuse et que j'avais une grande passion pour l'achat de laine. teinte artisanalement. Alors attention, teinture artisanale, pas forcément naturelle, mais bon, ça a été ma passion pendant très très très longtemps. J'ai rencontré des teinturières à ce moment-là qui m'ont gentiment invitée à essayer moi-même la teinture. Ce que j'ai fait, à l'époque je vivais à Paris, dans un tout petit appartement, et j'ai commencé à teindre chez moi avec des teintures, on va dire, de synthèse. Et puis très vite j'ai eu envie de me former, et je ne sais pas pourquoi, je suis tombée sur une formation avec Sandrine Rosier en 2012, et je dois dire qu'elle m'a ouvert une porte et un univers qui a été pour moi la révélation. C'était comme si... comme si ça me parlait de très très loin, la teinture de manière générale, mais la teinture naturelle encore plus. En tout cas, j'ai vraiment adoré. Et à partir de cette formation en premier lieu avec Sandrine Rosier, il faut dire que sa personnalité est aussi très très importante dans la transmission. Moi, je suis ravie d'avoir commencé avec elle. C'est quelque chose qui me... qui me porte en fait, depuis que je l'ai rencontrée, son énergie, sa passion m'anime également, et donc je me sens complètement dans la transmission de ce qu'elle pouvait transmettre à l'époque, c'est-à-dire en 2012, et ça commence à dater. Voilà, donc ça c'est le début de mon parcours. Ensuite, je me suis retrouvée à atteindre beaucoup de laine au départ, pour mon activité de tricot. Et peu à peu, je suis allée vers le textile. J'ai aussi décidé de quitter Paris, également en 2012. En fait, tout s'est fait un peu de manière coordonnée. J'ai commencé à mettre un pied dans la teinture et puis j'ai changé de vie. et la teinture est venue, je dirais, remplir un espace où je ne savais pas trop ce que j'allais faire de mon temps, mais ça me plaisait, et donc à ce moment-là, je vivais à Bordeaux, et j'ai commencé à teindre chez moi, et très vite aussi, j'ai accueilli des gens pour transmettre ce que je savais. Même si c'était une courte expérience, j'ai commencé très très vite la transmission. Et puis, la transmission m'a amenée vers Me Former Plus. Et je dirais que dans mon parcours, les deux autres grandes étapes ont été en 2015, un voyage au Japon. Mon premier voyage au Japon qui a été, bon là, une révélation pour moi que ce que je voulais faire, c'était de l'indigo. Voilà. J'ai été au Japon pour apprendre l'indigo et le shibori chez quelqu'un qui s'appelle Brian Whitehead. C'est un Canadien anglophone. qui propose des stages dans la région de Fujino, à une heure de Tokyo. Ça a été un gros voyage pour moi. C'était la première fois que je partais loin de chez moi toute seule. J'ai pleuré pendant une semaine avant de partir. Et pareil, là encore, après je ne voulais plus revenir. Et j'ai découvert, en fait, j'ai vu des bleus là-bas qui m'ont totalement fascinée. Et je me suis dit, c'est ça que j'ai envie de faire. Et donc je suis rentrée et j'ai travaillé, j'ai travaillé, j'ai travaillé et j'ai fait que du bleu pendant assez longtemps. Et puis en 2019, je suis retournée au Japon à nouveau. Et là c'est une autre bascule pour moi, c'est-à-dire que je venais de rencontrer aussi quelqu'un ici dans ma région qui était japonaise. En fait j'ai rencontré beaucoup de japonais, entre temps j'ai eu une grosse… un gros réseau qui s'est créé et qui faisait du Sukumo elle-même, qui faisait de la teinture traditionnelle japonaise fermentée. Et en 2019, je suis allée au Japon spécifiquement pour essayer de rencontrer des gens qui pratiquent ça, pour aller sur l'île de Tokushima, dans la ville de Tokushima plutôt, et sur l'île de Shikoku. Et voilà, pareil, je suis rentrée en me disant, ça y est, j'ai encore un truc encore plus précis que ce que je veux faire avec l'indigo. C'est cette technique-là, c'est ça, j'ai ressenti plein de sensations pendant ce deuxième voyage à nouveau, qui m'ont portée cette fois-ci complètement vers la plante, vers la culture de la plante, alors qu'avant je ne travaillais qu'avec des extraits et je n'avais vraiment pas de... pas d'attirance directe pour les plantes, en fait, c'est venu très petit à petit, et c'est venu aussi avec le fait de changer de lieu de vie, c'est-à-dire que je suis passée de Paris-Centre à Bordeaux-Centre, puis de Bordeaux-Centre à la campagne, où je suis maintenant à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, et tout ça s'est fait au bon moment pour moi. pour aller vers la plante, en fait, de plus en plus. C'est pour ça que sur mon site, c'est de la couleur vers la plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, j'ai déjà deux premières questions. Les voyages comme ça au Japon, etc., sur la couleur, est-ce que c'est des voyages qui sont organisés ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des voyages un peu thématiques où tu sais que tu vas apprendre ça comme on fait un stage ? Ou est-ce que c'est vraiment toi qui dois faire la démarche ? Parce qu'en fait, j'ai beaucoup aussi ces questions qui m'arrivent. Est-ce qu'il y a des... Comme tu sais, des organisateurs de voyages de teinture en fait.

  • Caroline Cochet

    Oui, alors, pour le premier voyage, c'est quelqu'un qui est venu en stage, qui m'a apporté sur un plateau les informations sur ce que je cherchais depuis très longtemps, mais que je n'avais jamais fait l'effort de chercher. Je voulais aller au Japon et je voulais aller au Japon pour teindre. Et quelqu'un est venu en stage et m'a dit, il y a un Canadien qui propose des stages sur 10 jours pour faire du shibori. C'est super son programme, renseigne-toi, voilà le contact. Tu devrais y aller. elle m'a dit moi je peux pas y aller parce que je suis malade et que je peux pas faire ce voyage là mais toi tu devrais le faire et en fait à partir du moment où elle m'a dit ça 6 mois après je suis partie voilà ça s'est déclenché comme ça c'est à dire c'est quelqu'un qui est venu en stage chez moi qui s'appelle Boke si elle écoute merci encore merci et qui m'a en fait donner ces informations que je cherchais, mais sans les chercher activement, quoi. J'attendais que ça se présente. Donc, voilà, ça s'est présenté comme ça. Donc, on peut pas dire que ce soit un voyage complètement organisé, mais par contre, le stage était organisé. Et le second voyage, c'est justement moi qui ai organisé... pour que plusieurs personnes aillent faire le même stage que j'avais fait 5 ans avant. Plusieurs personnes dont ma mère, je précise. Et donc on est partis, j'ai emmené 6 personnes au Japon. pratiqué pendant 10 jours et puis ensuite j'en ai profité pour voyager seule et là j'ai rencontré d'autres personnes. Et j'avoue que organiser des voyages textiles autour de l'Indigo, c'est quelque chose dont beaucoup de gens me parlent depuis longtemps. C'est quelque chose que j'aimerais vraiment faire. J'ai des contacts là-bas, j'ai une amie qui parle les deux langues et qui est là-bas. Voilà, j'ai beaucoup de choses qui sont en place. La difficulté c'est les structures administratives, etc. Moi j'ai pas envie de monter une agence de voyage, c'est pas mon but dans la vie, j'ai autre chose à faire. Donc voilà, petit appel.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais en tout cas t'as raison,

  • Caroline Cochet

    j'ai fini.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'ai beaucoup de questions là dessus sur est-ce que tous ces voyages qu'ils ont fait sont organisés etc et j'ai pu voir, il faudrait que je retrouve le nom et que je le mette en descriptif d'épisode mais il y a quelqu'un sur Instagram qui organise des voyages sur ces thèmes là Pérou,

  • Caroline Cochet

    Japon et un autre il faut que je retrouve il y a le Flubéron voilà qui organise au Japon c'est une émanation de couleur garance

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok je vais regarder ça et c'est aromé enfin bon voilà d'accord et bah écoute je vais regarder ça j'avais une deuxième question tu parlais de la communauté japonaise quand tu fais un voyage au Japon forcément tu rencontres des japonais là-bas mais est-ce que tu arrives reconnecter en France avec cette communauté qui est aussi fort présente tu vois moi j'en vois j'en vois quand même pas mal en France ceux qui peignent qui veulent transmettre etc comment Après ton voyage au Japon, tu as réussi à reconnecter avec une communauté ici en France ?

  • Caroline Cochet

    Alors encore une fois, ça s'est fait tout seul. Moi dans ma vie, il y a beaucoup de choses qui se font, je dirais, très naturellement. Et c'est tout simple, c'est-à-dire que je suis rentrée de mon voyage au Japon, j'étais déprimée de revenir en France. Je ne rêvais que de retourner au Japon tout de suite après. Vraiment, ça a été un petit contre-coup difficile. Et donc, autour de moi, quand je me promenais, je ne voyais que des choses du Japon. Et là, j'ai rencontré dans mon quartier une fille qui, dans une petite boutique, vendait des produits japonais parce qu'elle avait vécu au Japon, elle était mariée avec un Japonais pendant un certain temps, une Française. Cette personne en est devenue amie, elle a organisé des événements autour du Japon à Bordeaux. Dans ces événements, elle m'a mis en contact avec Miwa, qui est cette japonaise que j'ai rencontrée, Miwa Saito, que j'ai rencontrée dans ma région, qui vivait à une heure et demie de chez moi. et qui avaient le savoir-faire pour pratiquer l'indigo traditionnel japonais, tout simplement parce qu'elle venait d'un petit village au Japon où ça, ça se faisait traditionnellement. Et tout ça s'est fait, attention, ça s'est fait sur trois ans, ça s'est pas fait en 15 jours, mais parce que j'avais... parce que j'avais un intérêt pour ce pays, les gens le savaient, et me disaient tiens, je connais telle personne, et plusieurs personnes m'avaient parlé de mi-mois avant que je puisse la rencontrer Ça s'est fait à l'inverse pour elle, pareil, plusieurs personnes lui avaient parlé de moi. Quand on s'est rencontrées, c'était facile, c'était évident. Et après, c'est vrai que depuis que je suis installée là où je suis maintenant à Targon, j'ai eu la surprise de voir… J'accueille des gens chez moi, j'accueille des gens un peu en woofing, etc. Et beaucoup, beaucoup d'Asiatiques. Et notamment, là encore, une Japonaise est venue très très tôt. Elle est revenue, on est devenus amis, on a voyagé ensemble au Japon. Si je fais un jour des voyages textiles, ce sera avec elle en tant que traductrice. Et elle fait partie de ma famille maintenant. On a partagé beaucoup de choses ensemble qui font que… Et donc chez moi, c'est un peu un endroit où atterrissent comme ça, je sais pas comment ils entendent parler de chez moi et de ma pratique, mais des Japonais, parfois en mal du pays, parfois qui ont envie d'écouter quelque chose de chez eux qu'ils ne connaissaient pas. Et même pendant les périodes où on ne pouvait pas voyager, puisque le Japon est resté fermé pendant quand même très longtemps, presque trois ans. trois ans de fermeture totale quasiment. Alors là, les gens qui avaient l'habitude d'aller au Japon régulièrement et qui étaient en manque de quelque chose de ce pays, parfois atterrissaient chez moi. Et on mangeait des crackers au riz et en buvant du thé vert. Ça compensait dans une certaine mesure un manque de... Non mais c'est vrai, je pense qu'il y a un truc... Moi, j'ai toujours voulu faire ça, c'est-à-dire j'ai toujours eu envie de faire... d'offrir chez moi quelque chose de l'esprit du Japon. Je sais pas, et ça vient par... Bah, ça vient par différentes choses que j'ai mises en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà alors du coup moi ce que j'aimerais savoir maintenant pour rentrer dans le vif c'est ta technique du sukumo shibori tu m'as parlé quand on s'est eu au téléphone tu m'as dit sukumo et je me suis dit mon dieu qu'est-ce que c'est ce truc là et en fait j'aimerais bien et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas non plus donc j'aimerais bien que tu nous expliques ce que c'est d'où ça vient, comment tu y es venue on a un peu compris mais tu nous racontes tout ça alors

  • Caroline Cochet

    Pour faire simple, le Sukumo, c'est une plante qui s'appelle la Persicara indigo, qui est fermentée. C'est une fermentation de cette plante, et la fermentation de cette plante sert de base à des bains de teinture. uniquement avec ce compost, en fait. C'est un compost de plantes. C'est extrêmement parallèle à ce qui se faisait en Europe, dans le sud-ouest, avec les coques de pastel. Ah,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ce que j'allais te demander, d'accord.

  • Caroline Cochet

    C'est une technique absolument équivalente. Simplement, c'est une autre plante et une autre technique de fermentation, c'est-à-dire qu'au lieu de fermenter, au lieu de passer les feuilles au moulin pour le pastel et de fermenter sous forme de coque, là, les feuilles sont récoltées, séchées, puis réhumidifiées. et c'est une fermentation en tas. C'est-à-dire qu'au Japon, ils font un gros tas de feuilles qui protègent, mais avec une montée en température, et sur à peu près deux à trois mois de fermentation, les plantes sont dégradées, elles sont compactées, et en fait, on concentre dans cette fermentation, ce qui est très intéressant, puisque c'est juste les feuilles de la plante, et c'est là qu'est contenu le pigment. Donc on concentre le pigment, On concentre également des bactéries qui viennent au cours de cette fermentation. Ces bactéries vont servir dans le bain de teinture à la réduction de l'indigo, à l'oxydoréduction, en se nourrissant de ce qui reste de feuilles. Donc c'est un tout-en-un. Et pour moi, c'est quelque chose de merveilleusement simple pour teindre. C'est de la teinture traditionnelle, ancestrale. Au Japon, ça fait… je ne sais plus, je suis extrêmement mauvaise en date, mais il me semble que j'avais lu que depuis à peu près 1600, au Japon, cette technique traditionnelle avait été développée et utilisée. Le fait de concentrer le pigment de cette manière permet d'avoir des cuves qui sont en général très intenses en couleur. C'est un bleu assez particulier. Moi, je trouve qu'il y a vraiment une intensité particulière. Et puis, typiquement, des cuves vivantes. Et également, ça permet pour moi quelque chose de très important qui me parle depuis quelques temps, c'est de ne pas séparer la plante du pigment, de ne pas passer par de l'extraction.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc toi tu teins directement avec ce compost ? D'accord, ok. Est-ce que ça a des propriétés de conservation ? Est-ce que le fait de faire, comme tu disais, les coques de pastel ou ce soukoumo, est-ce que ça a aussi des propriétés de faire tenir dans le temps l'indigo ? ou pas ? Ou c'est vraiment juste pour faciliter la phase de teinture ?

  • Caroline Cochet

    Alors ça, je ne saurais pas le dire parce que là, je pense que pour moi, la tenue dans le temps de l'indigo... c'est plutôt sur la technique de teinture, c'est sur le nombre de trempages et d'oxydations qu'on va faire, et c'est là qu'on crée la solidité, c'est-à-dire qu'à chaque trempage dans l'indigo, arrive une nuance supplémentaire, on fonce l'indigo à chaque trempage et oxydation, attention c'est important, les trempages ce n'est pas le plus important, pour moi le plus important c'est l'oxydation dans la teinture, pas l'indigo, et c'est les temps d'oxydation, et donc, c'est le nombre de trempages et d'oxydations qui donne ces couleurs très foncées qui sont extrêmement solides dans le dent. Voilà, pour moi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi, je voulais te parler de la conservation de la matière. Tu sais, ton sukumo, est-ce qu'il dure plus longtemps ? Par exemple, de l'extrait de feuilles d'un jougo ou des extraits que tu as tout prêt.

  • Caroline Cochet

    Je ne comprends pas, est-ce qu'il dure plus longtemps, ce que ça veut dire pour toi ? La matière en fait. Est-ce qu'on peut le conserver dans le temps ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, c'est ça. Est-ce que cette technique, elle permet en plus de tenir plus longtemps ta ressource ?

  • Caroline Cochet

    Alors non, pour moi c'est assez équivalent, c'est-à-dire qu'on a extrait le pigment au départ pour pouvoir le conserver, le diffuser et bien sûr le vendre. L'extraction est absolument liée à la vente et à pouvoir transporter quelque chose qui est moindre en termes de poids, etc. Parce qu'il y a plus de poids dans le soukoumo. Par contre, le soukoumo se conserve dans le temps, oui, il ne s'altère pas. Moi, je sais que normalement, une fois qu'on a fait le compost, on attend encore un an de séchage pour teindre. Moi, je n'ai pas cette patience, j'ai tendance à teindre directement 6 mois après, mais on attend un an pour teindre et on peut… Moi, j'ai du Sukumo, là, chez moi, que j'ai acheté il y a 2-3 ans. S'il est sec, ça c'est important. C'est-à-dire que si le compost a été séché jusqu'au bout, s'il est sous forme sèche, c'est comme de la terre, très sec, très poudreux, il ne bougera pas. Il garde ses qualités. Je pense que ça peut se conserver bien sûr.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc on récolte les feuilles de persil caire, on fait ce fameux tas de feuilles comme tu dis, on le laisse faire avec les bactéries, etc. 3 mois, tu attends un an,

  • Caroline Cochet

    c'est un charge complet. On le laisse parce qu'en fait on ne le laisse pas. Ah non, on ne le laisse pas. C'est-à-dire que c'est trois mois où on le retourne. C'est trois mois où on passe tous les trois, quatre jours pour passer ce qui est à l'intérieur du compost et extrêmement chaud et se liquéfier. Et l'extérieur, au contraire, sèche avec les vapeurs. Donc il faut passer son temps à ramener l'extérieur à l'intérieur, à casser les mottes, à manipuler cette masse pour l'aider à se concentrer de manière homogène. Donc on est actif. Des fois, il faut ramener de l'eau parce que ça sèche trop. Il y a un dosage sur l'eau et sur la température. Et ça, c'est parti des grands mystères que j'essaye de percer actuellement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Au bout d'une technique particulière, est-ce que toi tu cultives de la persilière indigo du coup ?

  • Caroline Cochet

    Oui, depuis quelques années, je ne me suis pas notée depuis quand, depuis 2019, non depuis 2020. J'ai commencé à cultiver en 2020, c'était ma première année de culture. Alors, là encore, ça s'est fait par rencontres tout à fait opportunes et que je n'ai pas cherchées, qui sont venues à moi par les gens qui venaient en stage. J'ai rencontré quelqu'un dans ma région qui était très très intéressé par l'indigo, c'est quelqu'un qui s'appelle Dominique, qui est intéressé par toutes les techniques de teinture, qui a des moutons, enfin bon voilà. Et ce monsieur m'a dit c'est super ton projet si tu veux, je te mets à disposition mon tracteur, mon terrain, et je te cultive de la persiquaire. Et on essaye ensemble. J'ai envie de te donner les moyens de voir si ça marche ton truc. Donc, là, moi, c'était sur un plateau, quoi. C'est-à-dire que... J'avais trouvé quelqu'un pour m'aider à la culture. J'avais des graines par mon ami Miwa qui m'avait fourni des graines de persiquaire. Et donc j'avais quelques plants chez moi que je gardais précieusement pour garder la graine, puisque c'est une annuelle et qu'il faut récupérer des graines chaque année pour pouvoir planter l'année suivante. Et donc on a démarré une petite culture expérimentale sur un petit format, je ne sais plus combien on a fait au début, peut-être 50 mètres carrés. Et là j'en suis à la quatrième année, je cultive 100 mètres carrés, moi je ne cultive pas énorme en termes de volume. En fait je cultive le volume que je peux moi gérer à la main. Voilà, je ne souhaite pas mécaniser, ça a été un grand débat avec Dominique qui... qui est quelqu'un férue d'efficacité et qui me disait mais il faudrait qu'on mécanise, on pourrait faire ça, etc. Monter le volume. Je lui dis non, non, non. En fait, moi, je veux rester dans un rapport avec ma plante où je l'ai feuille à la main, où à toutes les étapes, je la touche en fait. Je suis en contact direct. Je ne veux pas quitter ce contact parce que c'est dans ce contact que s'établit pour moi quelque chose qui fait qu'ensuite, quand je teins avec cette plante, elle me donne quelque chose d'exceptionnel parce que j'ai déjà passé du temps long avec elle. et que voilà on est ensemble depuis un moment quoi moi je suis dans un truc d'entrée en relation en fait je suis tombée amoureuse de cette plante pour être très honnête quand j'ai commencé à la cultiver Et donc, oui je la cultive à petite échelle volontairement pour que ça reste à une échelle où je peux moi-même faire toute une partie de l'activité qu'il y a à faire. Et encore, j'ai besoin d'aide et de bénévolat, parce que cultiver 100 mètres carrés, ça veut dire produire à peu près, c'est des chiffres, mais je suis entre 100 et 200 kilos de feuilles séchées par an. Et avec ça je peux faire un tout petit compost. On est dans des tout petits volumes de compost. On n'est pas du tout dans les volumes de compost habituels qui se font au Japon. Et d'ailleurs c'est pour ça que je ne composte pas en tas. Les japonais compostent en tas parce qu'ils ont des gros volumes. Moi j'utilise une autre méthode où je protège quand même mon compost. il est enfermé en fait dans différents bacs pour lui permettre d'être actif en fait, parce que sinon, il y a toujours, dans l'indigo, il y a toujours une question de volume et de volume critique, que ce soit quand on teint ou quand on composte. et je pense que tout le monde le sait maintenant, mais plus on a du volume, plus c'est facile, plus chimiquement les réactions chimiques tiennent sur le temps long et se font facilement. À partir du moment où on travaille sur des petits volumes, on est obligé d'aider et de soutenir ces réactions chimiques en étant très très précis et attentif dans la manière dont on travaille.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et ça c'est valable et pour la teinture et pour la fermentation en amont alors du coup cette activité de compostage si on peut dire c'est ton activité donc toi mademoiselle C c'est quoi ton activité ? raconte-nous un petit peu

  • Caroline Cochet

    Mon activité depuis 2013, où j'ai vraiment lancé l'idée d'avoir un atelier de teinture, et d'appeler ça l'atelier de Mademoiselle C, je teins, je teignais pour moi, je fais des créations. Mais j'avoue que je suis assez modérée dans ma production de création. Comme tout, moi je suis quelqu'un qui... Je n'ai pas envie de me laisser embarquer dans... Ça fait plusieurs fois que je fais de ma passion mon métier, et je sais à quel point on peut se laisser vite embarquer et détourner de ce qu'on aime vraiment faire parce qu'on se retrouve contraint, parce qu'il faut faire du chiffre, parce que je ne sais pas quoi. Donc moi je suis très attentive à rester au contact de ce que je fais et à rester au contact du plaisir à faire les choses. Et donc je... Je fais des créations à la fois textiles, vestimentaires et déco, et aujourd'hui même d'art textile, mais vraiment avec parcimonie. Je ne vis pas de ça, je vais être très honnête. J'ai fait de la formation très tôt, et la formation est ce qui a beaucoup marché pour moi. Donc j'ai vécu de la formation sur quasiment les 8 dernières années. Voilà. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'une page se tournait et j'ai arrêté, j'arrête les formations que les mois pour l'instant. Je les arrête pour... En fait, je les arrête... pour travailler pour moi, et parce que j'ai vraiment envie d'être beaucoup plus dans de la recherche que dans de la formation de type initiation. En fait, j'ai fait ça pendant... J'ai transmis, je dirais, le goût de la teinture à beaucoup de gens. Je crois que j'ai compté, ça fait plus de 400 personnes qui sont venues dans mon atelier sur les 8 dernières années. C'était super, j'ai fait des rencontres géniales, j'ai appris plein de choses. Faire de la formation, c'est génial. C'est vraiment un endroit d'apprentissage pour moi. un endroit de transmission, un endroit d'échange, mais on s'use. Et à un moment, on fatigue, et à un moment, l'énergie n'est plus là. Et moi, c'est le moment où j'ai l'alerte rouge qui me dit Oh, oh, attention, il faut passer à autre chose Et donc, c'est pour ça que j'ai décidé cette année, que c'était ma dernière année où je donnais des formations. Donc là, l'offre de stage qui était sur mon site n'est plus active, n'existe plus. Il reste des formations en ligne, je garde en fait une partie formation, mais plutôt sur des formations sur un temps long en ligne. Et surtout... que j'envisage de faire, là c'est vraiment de la recherche, c'est ça qui me plaît en fait. Moi l'indigo m'a posé tellement de questions, m'a tellement titillé techniquement parlant, chimiquement parlant, j'ai pas du tout une culture de chimiste moi, je suis quelqu'un de littéraire au départ, donc ça a été très dur pour moi, mais ça a été passionnant comme apprentissage. Parce qu'il y avait ce défi justement de comprendre, d'arriver à avoir une image un peu plus globale que... Et ça a pris du temps. Je suis en train de me perdre sur la question qui était...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non,

  • Caroline Cochet

    mais du coup... Qu'est-ce que je fais à l'atelier ? Voilà, la formation, la recherche, formation, recherche, je dirais, recherche et développement, qui est quelque chose que je suis en train là vraiment de mettre en place, et les créations, les créations textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc là, si je comprends bien, tu fais un switch entre tes formations physiques, on va dire, où tu voyais les gens, tu les accueillais, avec de la recherche. Le but c'est quoi ? C'est de te mettre à dispo d'entreprises qui aimeraient se lancer et de chercher avec elles le bleu parfait, etc. Ou de faire, je ne sais pas, comme une mini-thèse sur une particularité de l'indigo, c'est quoi un peu ce que tu vises ?

  • Caroline Cochet

    Alors, il y a plusieurs choses et puis pour l'instant, je suis en phase où j'ai fermé des portes mais je ne sais pas tout à fait lesquelles vont s'ouvrir. Donc, je suis aussi dans la phase d'entre-deux. Voilà. Ce qui est certain, c'est que j'ai un projet d'écriture de livre qui est en cours. Voilà. Déjà ça, ça va me prendre un certain temps et c'est en cours, c'est signé avec un éditeur autour de ma pratique de l'indigo. et c'est vrai que je souhaite accompagner des gens dans du développement de projets ou dans leur pratique de teinture à l'indigo mais je dirais des gens qui ont déjà une expérience c'est à dire des gens qui...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    perfectionnement plutôt ouais c'est ça qui cherchent à modifier leur process ou justement à réfléchir ou à chercher le bon équilibre pour eux ou je sais pas mais c'est assez global c'est à dire que je me suis rendu compte au fur et à mesure des formations que je proposais que souvent en stage ce qui se passe ça dépasse largement la teinture on va au-delà de ça dans l'échange dans ce qu'on peut et je crois que ce qui me passionne c'est le rapport à l'humain de manière générale c'est rencontrer des gens et être dans un échange et être aussi moteur des fois dans leur les aider à amorcer leur changement etc moi je sais que j'ai des enfin Je pense que tu l'as compris, j'ai une espèce de facilité à bouger, à aller dans des directions qui ne sont pas prévues, à avoir la confiance. Voilà, moi j'ai une espèce de boussole à l'intérieur qui me dit très vite là ça va, là ça va pas. Et quand ça va pas, je peux pas rester. Donc ça c'est, moi je peux pas échapper à ça. Et ça peut être un problème, mais pour moi c'est une chance, c'est une grande chance, et beaucoup de gens se perdent en fait. Et je trouve que c'est intéressant de raccrocher aussi au sens de ce qu'on fait, de... c'est quoi le sens de son activité, qu'est-ce qu'on cherche vraiment. Et c'est clair que les gens qui vont venir chez moi ne sont pas forcément les gens qui sont en recherche de process, de bénéfices, de trucs, de machins. Ce n'est pas mon langage. Moi, je ne suis pas école de commerce. voilà moi j'assume que des fois il n'y a pas de bénéfice il y a plein de choses que j'ai fait et typiquement la culture de la persiquaire sont des choses que je fais 100% à perte financièrement mais alors qu'est-ce que j'y gagne ? qu'est-ce que j'y gagne en fait ? et on est au-delà c'est-à-dire que ce que je gagne c'est de l'expérience, c'est de la compréhension c'est des choses qu'aujourd'hui je vais pouvoir avec cette expérience faire monétiser quelque part, retransmettre, et puis même pour moi, ce temps que je m'autorise pour moi, je gagne beaucoup en fait, c'est pas du tout du temps perdu, et l'idée c'est de chercher un équilibre en fait, de trouver son équilibre dans cette activité, ces activités artisanales qui... qui nécessite... Alors moi, avant d'être artisan, j'étais intermittente du spectacle. Donc j'avais compris quelques trucs, c'est-à-dire qu'on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, on n'a pas un boulot, on fait plusieurs choses, et ça se complète, en fait. Voilà.

  • Caroline Cochet

    D'accord. J'avais des questions, donc je suis allée voir ton site. J'ai vu que tu... Alors, encore quelque chose que je ne connais pas, j'ai vu des graines de chiseau. Je sais pas si je prononce bien, j'ai vu ça sur ton site et je me suis dit bon, j'ai encore qu'est-ce que c'est que ça ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ça c'est une petite particularité, souvenir du Japon en fait. Le shiso c'est une plante qui s'appelle perilla en français. Et c'est une plante alors au départ on va dire aromatique utilisée en cuisine beaucoup au Japon, donc c'est comestible hein. C'est très bon, ça a un goût sucré, rafraîchissant. Eux ils le parsèment séché sur du riz, ils l'utilisent dans quasiment… dans plein plein de plats, ils en font du sirop. Et j'ai découvert aussi que c'était une plante qui avait des propriétés médicinales assez importantes. Donc c'est très bon. Notamment c'est un puissant anti-cancer, elle a beaucoup de propriétés cette plante. D'accord. Et comme c'est une plante qui me plaît, qui est assez originale ici, que les gens ne connaissent pas, que moi je consomme beaucoup en tisane etc. je trouvais ça sympa de pouvoir diffuser des graines qui m'ont... Ah oui, ça c'est un peu ma marotte, la diffusion de graines. C'est-à-dire que, pareil, à un moment je me suis rendue compte que beaucoup de gens venaient à mon atelier. et ils venaient de plein de régions de France et ils parlaient plantes ils racontaient ce qu'ils avaient dans leur jardin etc puis je me suis dit mais c'est dommage si je les préviens ils peuvent venir avec des graines et repartir avec d'autres graines d'ailleurs et donc j'ai fait une grainothèque à l'atelier et puis en plus ça m'a semblé tellement essentiel c'est à dire que là on est quand même dans un moment où la privatisation du vivant est à son maximum il y a un grand n'importe quoi là-dedans et pour moi l'essentiel de la rébellion c'est d'échanger des graines et il faut le faire moi je suis très militante là-dessus donc tu as raison de le dire Voilà, moi quand on me donne des graines, je les diffuse. Je tiens à dire que je diffuse mes graines, et avec plaisir et sans crainte de... Les gens vont avoir mes plantes et mes graines d'indigo, elles viennent de ma copine japonaise qui les a ramenées, qui les a adaptées en France, et qui les diffuse également. Et pour moi, la graine, ça se diffuse, ça ne se privatise pas. Et ça, c'est très très important, c'est mon approche. C'est très bien que tu... C'est militant.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien que tu...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je la suis.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà.

  • Caroline Cochet

    et il y a beaucoup de gens qui écoutent le podcast donc je me grince ok bon bah en tout cas tu nous as appris quelque chose parce que moi je ne savais pas du tout ce que c'était maintenant j'aimerais parler de ton écosystème vas-y oui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    non j'allais dire je conseille vivement de le déguster en tisane quand même c'est extrêmement bon et j'ai un projet de développer des tisanes aussi à un moment parce que c'est ce que j'ai envie de faire ok

  • Caroline Cochet

    D'accord, ok. Bon alors du coup, parlez un petit peu de ton écosystème. Donc toi, tu fais des stages, etc. Où tu t'approvisionnes ? Donc on a compris le Sukumo, ce qu'il fait, mais par exemple, tes tissus, tes autres, on va dire, drogueries, où est-ce que tu t'approvisionnes ? Qui sont tes partenaires ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je voudrais juste revenir sur le Sukumo, pourquoi je le fais justement, la raison pour laquelle je le fais c'est typiquement une raison d'autonomie, c'est-à-dire que quand j'ai commencé à essayer de me fournir en Sukumo japonais, c'est comme, alors c'est la même chose qu'avec l'extrait, on ne sait pas ce qu'on achète, on ne sait pas la qualité de ce qu'on achète, en plus ça vient de loin et en plus les japonais ils ne veulent pas le vendre, globalement. Donc, Je me suis dit, oulala, mais si je dois faire venir du Japon un produit, trouver des fournisseurs à l'extérieur, je me suis dit que ça, ça va être vraiment compliqué, et du coup j'ai besoin de... J'ai besoin de pouvoir avoir la main, de savoir que je peux faire de la teinture avec une ressource qui est là, qui est à côté et que je vais gérer. Et donc, faire son propre Sukumo, c'est à la fois ce que je disais tout à l'heure, être en lien avec la plante du début à la fin et surtout ne pas perdre ce lien qui est très important pour moi. Mais c'est aussi se garantir une autonomie par rapport à une mondialisation pareille qu'on a vu octer ces dernières années quand il n'y avait plus aucun... bateau qui traversait quand tous les conteneurs étaient coincés, il faut pouvoir se débrouiller. Oui,

  • Caroline Cochet

    c'est l'autonomie quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, je suis beaucoup entourée de gens autour de moi qui sont dans cette recherche-là. J'ai dans mes amis des bergers itinérants qui font leur propre pollen. Enfin bon voilà, c'est… C'est vachement important. Je ne pense pas qu'on peut vivre entièrement de manière autarcique et je ne milite pas pour ça. Mais par contre, je pense qu'il faut se questionner sur ce qu'on consomme, d'où ça vient et comment on est dépendant de filières. Et puis de l'autre côté, d'exploitation de gens et de ressources qu'on ne connaît pas et qu'on cautionne par nos achats. Donc je suis assez attentive à ça. Ce qui fait que c'est assez compliqué sur les filières. Alors pour les fournisseurs, en gros, moi quand je me fournis en extrait, la plupart du temps je me fournis chez Greening, parce que je connais depuis longtemps Patrick Vrenac, du temps où il était même à couleur de plante en fait. Je l'ai rencontré à cet endroit-là, ensuite il a monté sa société. parfois chez d'autres fournisseurs comme Couleur de Plante justement, mais principalement chez Greening, parce qu'on a développé une relation et que c'est quelqu'un d'accessible, avec qui on peut discuter, et je trouve ça super. Pour les tissus, ça c'est un peu... Plus aléatoire parce que les fournisseurs sont en train de... C'est très compliqué en fait, c'est compliqué d'avoir un suivi sur les tissus. Moi je suis dans un entre-deux, c'est-à-dire que je suis un peu au coup par coup, je fais de la brocante, je tombe sur un super truc, je me dis super je l'achète. Je fais beaucoup sur de la pièce unique comme ça avec des tissus que je ne retrouverai jamais. Pour moi ça a une valeur aussi de revaloriser tout ce qui est textile ancien. Et puis je me fournis... Je dirais comme les autres teinturiers chez André Calvé quand j'achète de la laine, quand j'achète de la soie sur un site belge. André Calvé.

  • Caroline Cochet

    Je vais faire de la soie en Belgique. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est un site de peinture sur soie où il y a beaucoup de choix, en fait. Ça s'appelle Au Bijou, là, ça fait beaucoup, beaucoup de choix.

  • Caroline Cochet

    Les brocantes,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est toujours... J'ai racheté une fin de stock. Il y avait une société en Bretagne qui s'appelait Tissus Bio, je ne sais plus. qui faisait des très belles choses. Et malheureusement, après le Covid, ils font partie des... Moi, j'ai plusieurs fournisseurs qui, après le Covid, ont disparu. J'ai acheté du lin aussi sur un site qui a mis la clé sous la porte. Et donc, quand Biotissus a fermé, ils ont fait une vente aux enchères. Et c'est là que j'ai vu une matière qui m'intéresse énormément et avec laquelle je travaille, qui est en train de devenir une de mes matières de prédilection. C'est du jersey de lin. Et donc j'ai racheté des stocks et des rouleaux de jersey de lin. Je trouve cette matière incroyable, extrêmement belle. fluide et ça rejoint ce qui est intéressant c'est que ça rejoint mon goût pour le tricot c'est à dire qu'au départ je suis une tricoteuse et le jersey c'est une maille donc c'est du lin tricoté et c'est mon truc c'est mon truc cette matière et ça moi j'ai besoin en fait j'ai besoin de ça j'ai besoin en teinture de trouver ma matière une fois que j'ai trouvé ma matière c'est super j'arrive à créer mais mais j'ai passé peut-être huit ans avant à essayer plein d'autres petites matières à regarder à pas me précipiter à être dans Ouais, dans du test et pas forcément dans quelque chose de suivi, on va dire, en termes de tissu, de connaissance. Je sais un peu plus que toi.

  • Caroline Cochet

    ça prend du temps c'est bien que tu le précises parce que c'est vrai qu'on ne trouve pas tout de suite la bonne matière de prédilection ou les affinités qui vont bien tout de suite c'est quand même vachement important en teinture,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a une règle d'or mais vraiment ne pas lésiner sur la qualité de la matière puisque quand on teint, on rajoute de la couleur mais on ne couvre jamais la matière la couleur qu'on rajoute va venir en transparence sublimer les qualités de la matière qu'on a dessous. Donc moi, je connais trop de personnes qui démarrent la teinture parce qu'ils ne se connaissent pas bien, parce qu'ils se disent Oh, ça coûte cher les tissus. Ils teignent sur des tissus qui ne sont pas de qualité. Ils ne peuvent pas avoir une couleur de qualité. Ce n'est pas possible. La base d'une couleur de qualité, c'est une matière de qualité dessous. Et ça, c'est très, très important. Et ça fait partie des choix et des arbitrages. Et c'est sûr qu'au début, c'est un peu difficile des fois de... de trouver ces matières-là, mais ça vaut le coup d'aller les chercher et les explorer. Parce que sur certaines matières, c'est là où on révèle les couleurs naturelles.

  • Caroline Cochet

    Dans les petites questions un peu ping-pong, je voulais savoir pour toi quelles étaient les personnes inspirantes et sources d'inspiration.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, les personnes inspirantes et sources d'inspiration... Alors moi je suis un peu Comme ça fait 10 ans que je fais de la teinture Et que je suis pas toujours Ce qui se passe autour de moi Je suis un peu à la ramasse C'est super que tu fasses ton podcast Parce que ça me fait découvrir toutes ces personnes En fait il y a 10 ans quand je commençais la teinture Je me disais mais on est vraiment peu nombreux Et là je me dis mais qu'est-ce qu'il y a de personnes C'est génial Mais j'ai l'impression de connaître personne mais bon et je dirais que je vais aller sur du podcast voilà moi je vais aller quand même sur des grands classiques c'est à dire les personnes qui m'ont inspiré beaucoup et formé en France c'est Sandrine Rosier, c'est David Santandreux et c'est Dominique Cardon bien entendu c'est impossible de pas la citer et c'est ensuite des personnes inspirantes il y en a beaucoup au Japon aussi pour moi et je sais que certaines personnes ont déjà cité ce groupe de Tokushima qui s'appelle Buaissu mais clairement c'est très intéressant ce qu'ils font à la fois la démarche, ce qu'ils proposent et je dirais même la manière dont ils marketent le truc, dont ils se vendent, c'est très intéressant il y a un autre japonais qui est un petit peu plus discret mais qu'on trouve sur Instagram et qui fait des choses magnifiques, il a un nom imprononçable Awa Noyo c'est Takayuki Ishii Awa Noyo c'est son site et c'est sur ce nom là qu'on le retrouve sur Instagram mais sinon il s'appelle Takayuki Ishii et c'est quelqu'un qui a une pratique en termes de shibori qui est très très belle qui propose des stages aussi voilà

  • Caroline Cochet

    c'est tu m'enverras par mail les écritures je les mettrai dans le descriptif parce que là c'est très bien Je pense que les autres,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas vrai. Ah oui, ah oui. Et je voudrais citer quelqu'un d'autre qui ne pratique pas du tout la teinture, mais qui pour moi a été une source d'inspiration aussi et qui a fait des liens. Moi, ce que j'aime, c'est les gens qui font des liens. Et je la connais depuis le temps où je suis tricoteuse. C'est une ébéniste qui s'appelle Claire Salin. Elle fait un travail où elle mêle bois et tricot, qui est magnifique. Pareil, on se connaît depuis longtemps, on suit le travail l'une de l'autre, et quand on s'est rencontrées, ça a été une évidence. Claire creuse son sillon dans le bois et dans le tricot, elle est soutenue par l'anamak, elle expose. et je trouve qu'elle arrive à mêler ces deux passions qui sont la fibre de laine et le bois de manière très singulière et ça moi c'est quelque chose qui m'inspire et on a beaucoup d'échanges toutes les deux sur notre process de création etc. Donc voilà, ça me fait plaisir de la citer.

  • Caroline Cochet

    Ok, je voulais savoir pour toi, qui fédérait aujourd'hui autour de la couleur végétale, de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah ben ça c'est facile, parce que c'est Dominique Cardon, il n'y a personne, enfin, c'est vraiment la personne qui... Déjà, qui est là depuis longtemps, tout le travail qu'elle fait là, ses dernières publications, les 157 couleurs de Paul Gou, la manière dont elle fait cet effort de nous retranscrire ces recettes de teinturier pour qu'on puisse les utiliser aujourd'hui, là ça va au-delà du travail de recherche qu'elle fait, c'est-à-dire qu'elle essaye vraiment d'embarquer les gens. dans ce savoir-faire traditionnel qu'on a eu et qu'on a perdu, d'amener les gens à nouveau vers ça pour qu'on évite idéalement tous les tutos avec du chou rouge. Et je trouve qu'elle le fait avec... avec persévérance, avec humilité, avec passion. Et c'est toujours génial de la rencontrer, de l'entendre en conférence ou de lire ses bouquins.

  • Caroline Cochet

    Il y aura un épisode qui est déjà sorti au moment où ton épisode sortira, avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, qui viennent parler des 157 couleurs de Paul Gou qu'elles font en atelier. C'est incroyable. Cet épisode, il est vraiment... comment on va dire, c'est du pratique au pratique comme tu dis, c'est comment faire revivre ce que faisaient les teinturiers avant et les servir sur un plateau aux teinturières d'aujourd'hui donc je vous invite à écouter cet épisode je n'ai plus le numéro en tête je voulais savoir si tu étais une plante tinctoriale, laquelle tu serais et pourquoi j'ai pas trop de doute sur laquelle tu as choisi

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De toute façon, là, moi, c'est la persicare avec laquelle j'ai établi un lien amoureux. C'est une plante que j'aime à tout niveau et qui est simple. C'est une plante extrêmement simple, résiliente, très résiliente, facile à vivre. Je ne sais pas, elle me plaît. Elle est vraiment… Voilà, c'est tout ce que j'aime. Et elle est généreuse. Elle est prolifique.

  • Caroline Cochet

    Ok, est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander aux auditeurs qui sont des grands lecteurs ? Est-ce que tu as des livres à nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, j'ai des livres Ce ne sont pas forcément des livres qui sont très faciles à trouver parce que je ne sais pas si j'imagine que les gens ont remarqué qu'en termes de ressources et de livres autour de l'indigo on ne trouve pas énormément de choses Il y a quelques livres, mais vraiment très très peu Alors moi, un livre qui m'a énormément aidée il s'appelle c'est un livre en anglais La ressource est en anglais, il s'appelle Singing the Blues with John Marshall as your guide. C'est un livre de John Marshall, qui est un Américain qui est parti au Japon pendant quelques années, et qui a vraiment essayé d'étudier, de comprendre le fonctionnement de l'indigo au Japon. Mais ce livre est très didactique, il est bien fait, et moi il m'a permis de comprendre, il propose plein plein plein d'usages de l'indigo. D'ailleurs je l'utilise beaucoup dans la formation que je propose sur le cycle de l'indigo, et je me réfère à ses propositions. et c'est un livre très très bien fait qu'il faut acheter sur son site parce que c'est pas le genre de livre qu'on trouve en librairie mais on peut l'acheter sur son site ok bah ça je mettrais ça est un très bon investissement d'accord

  • Caroline Cochet

    est-ce que tu as un autre livre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors j'ai encore plus obscur Je suis vraiment désolée parce que là c'est une catégorie encore à part, c'est le livre qui a été édité par ce fameux japonais qui s'appelle, enfin par Takayuki Ishii Awonoyo, il a édité à un moment un livre qui s'appelle The Way of Indigo, il était 100$ sur son site donc c'était un petit investissement. Ça fait 50 pages, 55 pages, mais c'est ultra complet à la fois sur la teinture fermentée et sur la fabrication du compost en petit volume. Moi, c'est tout ce que j'attendais pour me lancer. Donc quand je l'ai acheté, pareil, je me suis dit, bon, ça y est, là, j'ai le bon outil. Et il n'est plus accessible sur son site, il n'est plus en vente. Moi, je l'ai recontacté pour essayer de voir s'il accepterait de le diffuser à nouveau, peut-être en version numérique. J'avoue que je lui ai aussi demandé si je pouvais en diffuser des parties pour mes stagiaires dans le cycle de l'Indigo, parce que c'est tellement bien fait, c'est tellement complet, mais bon voilà, ça fait partie des ressources un peu... Rares. Voilà, un peu rares, quand je suis tombée dessus j'étais très très contente de... de la voir parce que sinon dans les autres livres sur l'indigo il n'y a pas grand chose donc peut-être celui que je vais écrire à un moment tu nous tiendras au courant qu'on suit ton actuel écho est-ce

  • Caroline Cochet

    que tu as un épisode préféré du podcast que tu voudrais citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah j'ai pas tout écouté donc c'est dur de savoir de trouver un épisode euh un épisode préféré le dernier dont je me rappelle c'était celui de Pérégrine que j'ai trouvé que j'ai trouvé on avait été en contact et que j'ai trouvé très touchant de votre discours

  • Caroline Cochet

    Ouais, c'était une approche particulière. Alors, j'ai plus les numéros en tête, mais j'aimerais quand même rappeler le numéro de l'épisode.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'avoue que je...

  • Caroline Cochet

    Alors, l'épisode de Pérégrine, c'était le...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que ce qui m'a plu, si je peux dire ce qui m'a plu dans cet épisode, c'était... Alors là, on rejoint mon côté culture littéraire. En fait, c'était son rapport très... très littéraire et très érudit et avec une approche un peu transversale où ça mêlait de la poésie, de la littérature et la couleur végétale. Et c'était... c'est des choses qui me parlent en fait, assez facilement, on va dire.

  • Caroline Cochet

    du coup tu m'as permis de retrouver l'épisode c'est donc l'épisode 35 avec Virginie Lagerbe de Pérégrine et on parlait tout à l'heure de l'épisode en binôme avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, ce sera l'épisode 55, voilà à vraiment écouter par rapport à la, comme tu disais le livre 157 couleurs de Paul Gou mais en mode très pratico-pratique J'ai une dernière question à te poser, Caroline. Je voulais savoir à qui tu aimerais passer le micro pour qu'on continue à explorer la couleur végétale, ses applications et toute sa chaîne de valeur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a quelqu'un qui a déjà été cité, mais pareil, qui travaille dans son coin, je pense, et que j'aime beaucoup, c'est Mickey. de l'atelier de Mickey voilà parce qu'elle est là depuis longtemps parce qu'elle suit un sillon aussi très personnel que j'admire, sa capacité à avoir des rouges de garance incroyables sur une teinture au feu de bois pour moi j'aimerais beaucoup l'entendre raconter tout ça elle a aussi un rapport à l'indigo qui est très intuitif très intéressant

  • Caroline Cochet

    donc oui voilà c'est la personne à qui je pense ok super est-ce que Caroline il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose un sujet qu'on n'a pas abordé que tu aurais aimé traiter j'aimerais bien revenir peut-être sur la formation du cycle de l'indigo que je propose qui est la dernière formation que je maintiens sur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mon choix de faire cette formation sur un temps long c'est 8 mois de formation en 2 cycles différents Le premier cycle consiste à se familiariser avec la culture de la persiquaire, c'est-à-dire qu'on part de la graine et on va jusqu'au compost. Et je vous accompagne, on fait ça en groupe, chacun cultive dans son coin, mais ensuite on mutualise les feuilles pour le compost, puisque vous avez bien compris qu'il faut du volume. Et c'est un peu une aventure, c'est quelque chose d'assez... Je l'ai fait expérimentalement cette année et j'ai des super retours, donc je vais le maintenir et moi ça m'éclate aussi. Et puis, il y a un deuxième cycle autour des cubes fermentés, et là je dirais que c'est vraiment destiné aux gens qui font déjà de l'indigo depuis un moment, qui ont des connaissances, qui ont envie d'aller dans cette direction des cubes fermentés. Mais plus vous avez déjà de connaissances, plus ça va être intéressant pour vous. Je ne conseillerais à personne de démarrer par ça là tout de suite, maintenant, demain. Prenez le temps, ça prend du temps la teinture, ça demande à être découvert à son rythme. un peu lentement, et c'est vrai que moi j'arrête l'initiation, c'est pour laisser ça à d'autres, je pense qu'il y a plein de gens qui font des trucs super, qui proposent des ateliers, des découvertes, etc. Commencez par là, travaillez dans votre coin, faites vraiment, faites-vous votre expérience, et ensuite venez trouver les personnes ressources, les bonnes personnes pour vous, que ce soit David, que ce soit moi, que ce soit Sandrine ou d'autres personnes, pour vous aider dans votre pratique de la teinture.

  • Caroline Cochet

    super, merci beaucoup Caroline et bien merci je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale, merci à tous Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Caroline Cochet

    00:00

  • Le parcours de Caroline Cochet vers la teinture naturelle

    00:45

  • L'impact des voyages au Japon sur la pratique de la teinture

    02:00

  • La technique du Sukumo et son importance en teinture

    03:57

  • La culture de la persicaria indigo et ses implications

    06:32

  • Les voyages thématiques et la communauté japonaise en France

    08:08

  • L'atelier Mademoiselle C et la transmission du savoir

    24:26

  • Les recommandations de livres et d'inspirations

    44:11

  • Conclusion et réflexions sur l'avenir de la teinture naturelle

    53:52

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Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers captivant de la teinture végétale et à découvrir comment les plantes tinctoriales peuvent transformer notre rapport à la couleur et à la nature ? Dans cet épisode d'ArtEcoVert, Pauline Leroux dialogue avec Caroline Cochet, mieux connue sous le nom de Mademoiselle C, une teinturière passionnée qui a su faire de sa rencontre avec la teinture naturelle en 2012 un véritable tournant dans sa vie. Caroline nous invite à explorer son parcours fascinant, de tricoteuse à teinturière, tout en partageant son expertise sur les colorants végétaux et les pigments végétaux.


Au fil de la conversation, Caroline évoque ses voyages au Japon, où elle a affiné ses connaissances sur l'indigo et le shibori, ainsi que sa passion pour la culture de la persicaria indigo. Elle nous explique également la technique du sukumo, une méthode artisanale de fermentation des feuilles d'indigo, qui illustre parfaitement son approche respectueuse et engagée envers les matières qu'elle utilise. Dans un monde où la fast fashion domine, Caroline insiste sur l'importance de repenser nos choix de consommation en matière de textiles et de colorants biosourcés.


En plus de partager son savoir-faire à travers des formations, Caroline souligne l'importance de l'autonomie dans la pratique de la teinture. Cet épisode met en lumière non seulement la beauté des couleurs de plantes, mais aussi la nécessité de maintenir un lien étroit avec la nature et les plantes. Caroline nous rappelle que chaque coloration capillaire végétale ou pièce de tissu teintée est le fruit d'un travail minutieux et d'une réflexion profonde sur notre impact environnemental.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale, le jardin tinctorial, et comment nous pouvons tous contribuer à une mode plus durable. Cet épisode d'ArtEcoVert est une véritable invitation à redécouvrir les richesses de la nature et à embrasser des pratiques plus respectueuses et conscientes.


Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter les ressources mentionnées dans l'épisode et à suivre Caroline dans ses aventures colorées. Belle écoute !


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verviers. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valva. Mon but ? fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos fruits. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Caroline Cochet. Bonjour Caroline !

  • Caroline Cochet

    Bonjour !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Caroline, tu es plus connue sous le nom de Mademoiselle C, mais la première question que je vais te poser, c'est est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours, comment tu en es arrivée à la couleur végétale, qui t'a formée et comment tu as créé Mademoiselle C ?

  • Caroline Cochet

    Alors mon parcours commence à être un parcours relativement long puisque ça fait 10 ans maintenant, même un peu plus de 10 ans que je pratique la teinture naturelle. Je suis venue au départ à la teinture naturelle parce que j'étais tricoteuse et que j'avais une grande passion pour l'achat de laine. teinte artisanalement. Alors attention, teinture artisanale, pas forcément naturelle, mais bon, ça a été ma passion pendant très très très longtemps. J'ai rencontré des teinturières à ce moment-là qui m'ont gentiment invitée à essayer moi-même la teinture. Ce que j'ai fait, à l'époque je vivais à Paris, dans un tout petit appartement, et j'ai commencé à teindre chez moi avec des teintures, on va dire, de synthèse. Et puis très vite j'ai eu envie de me former, et je ne sais pas pourquoi, je suis tombée sur une formation avec Sandrine Rosier en 2012, et je dois dire qu'elle m'a ouvert une porte et un univers qui a été pour moi la révélation. C'était comme si... comme si ça me parlait de très très loin, la teinture de manière générale, mais la teinture naturelle encore plus. En tout cas, j'ai vraiment adoré. Et à partir de cette formation en premier lieu avec Sandrine Rosier, il faut dire que sa personnalité est aussi très très importante dans la transmission. Moi, je suis ravie d'avoir commencé avec elle. C'est quelque chose qui me... qui me porte en fait, depuis que je l'ai rencontrée, son énergie, sa passion m'anime également, et donc je me sens complètement dans la transmission de ce qu'elle pouvait transmettre à l'époque, c'est-à-dire en 2012, et ça commence à dater. Voilà, donc ça c'est le début de mon parcours. Ensuite, je me suis retrouvée à atteindre beaucoup de laine au départ, pour mon activité de tricot. Et peu à peu, je suis allée vers le textile. J'ai aussi décidé de quitter Paris, également en 2012. En fait, tout s'est fait un peu de manière coordonnée. J'ai commencé à mettre un pied dans la teinture et puis j'ai changé de vie. et la teinture est venue, je dirais, remplir un espace où je ne savais pas trop ce que j'allais faire de mon temps, mais ça me plaisait, et donc à ce moment-là, je vivais à Bordeaux, et j'ai commencé à teindre chez moi, et très vite aussi, j'ai accueilli des gens pour transmettre ce que je savais. Même si c'était une courte expérience, j'ai commencé très très vite la transmission. Et puis, la transmission m'a amenée vers Me Former Plus. Et je dirais que dans mon parcours, les deux autres grandes étapes ont été en 2015, un voyage au Japon. Mon premier voyage au Japon qui a été, bon là, une révélation pour moi que ce que je voulais faire, c'était de l'indigo. Voilà. J'ai été au Japon pour apprendre l'indigo et le shibori chez quelqu'un qui s'appelle Brian Whitehead. C'est un Canadien anglophone. qui propose des stages dans la région de Fujino, à une heure de Tokyo. Ça a été un gros voyage pour moi. C'était la première fois que je partais loin de chez moi toute seule. J'ai pleuré pendant une semaine avant de partir. Et pareil, là encore, après je ne voulais plus revenir. Et j'ai découvert, en fait, j'ai vu des bleus là-bas qui m'ont totalement fascinée. Et je me suis dit, c'est ça que j'ai envie de faire. Et donc je suis rentrée et j'ai travaillé, j'ai travaillé, j'ai travaillé et j'ai fait que du bleu pendant assez longtemps. Et puis en 2019, je suis retournée au Japon à nouveau. Et là c'est une autre bascule pour moi, c'est-à-dire que je venais de rencontrer aussi quelqu'un ici dans ma région qui était japonaise. En fait j'ai rencontré beaucoup de japonais, entre temps j'ai eu une grosse… un gros réseau qui s'est créé et qui faisait du Sukumo elle-même, qui faisait de la teinture traditionnelle japonaise fermentée. Et en 2019, je suis allée au Japon spécifiquement pour essayer de rencontrer des gens qui pratiquent ça, pour aller sur l'île de Tokushima, dans la ville de Tokushima plutôt, et sur l'île de Shikoku. Et voilà, pareil, je suis rentrée en me disant, ça y est, j'ai encore un truc encore plus précis que ce que je veux faire avec l'indigo. C'est cette technique-là, c'est ça, j'ai ressenti plein de sensations pendant ce deuxième voyage à nouveau, qui m'ont portée cette fois-ci complètement vers la plante, vers la culture de la plante, alors qu'avant je ne travaillais qu'avec des extraits et je n'avais vraiment pas de... pas d'attirance directe pour les plantes, en fait, c'est venu très petit à petit, et c'est venu aussi avec le fait de changer de lieu de vie, c'est-à-dire que je suis passée de Paris-Centre à Bordeaux-Centre, puis de Bordeaux-Centre à la campagne, où je suis maintenant à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, et tout ça s'est fait au bon moment pour moi. pour aller vers la plante, en fait, de plus en plus. C'est pour ça que sur mon site, c'est de la couleur vers la plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, j'ai déjà deux premières questions. Les voyages comme ça au Japon, etc., sur la couleur, est-ce que c'est des voyages qui sont organisés ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des voyages un peu thématiques où tu sais que tu vas apprendre ça comme on fait un stage ? Ou est-ce que c'est vraiment toi qui dois faire la démarche ? Parce qu'en fait, j'ai beaucoup aussi ces questions qui m'arrivent. Est-ce qu'il y a des... Comme tu sais, des organisateurs de voyages de teinture en fait.

  • Caroline Cochet

    Oui, alors, pour le premier voyage, c'est quelqu'un qui est venu en stage, qui m'a apporté sur un plateau les informations sur ce que je cherchais depuis très longtemps, mais que je n'avais jamais fait l'effort de chercher. Je voulais aller au Japon et je voulais aller au Japon pour teindre. Et quelqu'un est venu en stage et m'a dit, il y a un Canadien qui propose des stages sur 10 jours pour faire du shibori. C'est super son programme, renseigne-toi, voilà le contact. Tu devrais y aller. elle m'a dit moi je peux pas y aller parce que je suis malade et que je peux pas faire ce voyage là mais toi tu devrais le faire et en fait à partir du moment où elle m'a dit ça 6 mois après je suis partie voilà ça s'est déclenché comme ça c'est à dire c'est quelqu'un qui est venu en stage chez moi qui s'appelle Boke si elle écoute merci encore merci et qui m'a en fait donner ces informations que je cherchais, mais sans les chercher activement, quoi. J'attendais que ça se présente. Donc, voilà, ça s'est présenté comme ça. Donc, on peut pas dire que ce soit un voyage complètement organisé, mais par contre, le stage était organisé. Et le second voyage, c'est justement moi qui ai organisé... pour que plusieurs personnes aillent faire le même stage que j'avais fait 5 ans avant. Plusieurs personnes dont ma mère, je précise. Et donc on est partis, j'ai emmené 6 personnes au Japon. pratiqué pendant 10 jours et puis ensuite j'en ai profité pour voyager seule et là j'ai rencontré d'autres personnes. Et j'avoue que organiser des voyages textiles autour de l'Indigo, c'est quelque chose dont beaucoup de gens me parlent depuis longtemps. C'est quelque chose que j'aimerais vraiment faire. J'ai des contacts là-bas, j'ai une amie qui parle les deux langues et qui est là-bas. Voilà, j'ai beaucoup de choses qui sont en place. La difficulté c'est les structures administratives, etc. Moi j'ai pas envie de monter une agence de voyage, c'est pas mon but dans la vie, j'ai autre chose à faire. Donc voilà, petit appel.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais en tout cas t'as raison,

  • Caroline Cochet

    j'ai fini.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'ai beaucoup de questions là dessus sur est-ce que tous ces voyages qu'ils ont fait sont organisés etc et j'ai pu voir, il faudrait que je retrouve le nom et que je le mette en descriptif d'épisode mais il y a quelqu'un sur Instagram qui organise des voyages sur ces thèmes là Pérou,

  • Caroline Cochet

    Japon et un autre il faut que je retrouve il y a le Flubéron voilà qui organise au Japon c'est une émanation de couleur garance

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok je vais regarder ça et c'est aromé enfin bon voilà d'accord et bah écoute je vais regarder ça j'avais une deuxième question tu parlais de la communauté japonaise quand tu fais un voyage au Japon forcément tu rencontres des japonais là-bas mais est-ce que tu arrives reconnecter en France avec cette communauté qui est aussi fort présente tu vois moi j'en vois j'en vois quand même pas mal en France ceux qui peignent qui veulent transmettre etc comment Après ton voyage au Japon, tu as réussi à reconnecter avec une communauté ici en France ?

  • Caroline Cochet

    Alors encore une fois, ça s'est fait tout seul. Moi dans ma vie, il y a beaucoup de choses qui se font, je dirais, très naturellement. Et c'est tout simple, c'est-à-dire que je suis rentrée de mon voyage au Japon, j'étais déprimée de revenir en France. Je ne rêvais que de retourner au Japon tout de suite après. Vraiment, ça a été un petit contre-coup difficile. Et donc, autour de moi, quand je me promenais, je ne voyais que des choses du Japon. Et là, j'ai rencontré dans mon quartier une fille qui, dans une petite boutique, vendait des produits japonais parce qu'elle avait vécu au Japon, elle était mariée avec un Japonais pendant un certain temps, une Française. Cette personne en est devenue amie, elle a organisé des événements autour du Japon à Bordeaux. Dans ces événements, elle m'a mis en contact avec Miwa, qui est cette japonaise que j'ai rencontrée, Miwa Saito, que j'ai rencontrée dans ma région, qui vivait à une heure et demie de chez moi. et qui avaient le savoir-faire pour pratiquer l'indigo traditionnel japonais, tout simplement parce qu'elle venait d'un petit village au Japon où ça, ça se faisait traditionnellement. Et tout ça s'est fait, attention, ça s'est fait sur trois ans, ça s'est pas fait en 15 jours, mais parce que j'avais... parce que j'avais un intérêt pour ce pays, les gens le savaient, et me disaient tiens, je connais telle personne, et plusieurs personnes m'avaient parlé de mi-mois avant que je puisse la rencontrer Ça s'est fait à l'inverse pour elle, pareil, plusieurs personnes lui avaient parlé de moi. Quand on s'est rencontrées, c'était facile, c'était évident. Et après, c'est vrai que depuis que je suis installée là où je suis maintenant à Targon, j'ai eu la surprise de voir… J'accueille des gens chez moi, j'accueille des gens un peu en woofing, etc. Et beaucoup, beaucoup d'Asiatiques. Et notamment, là encore, une Japonaise est venue très très tôt. Elle est revenue, on est devenus amis, on a voyagé ensemble au Japon. Si je fais un jour des voyages textiles, ce sera avec elle en tant que traductrice. Et elle fait partie de ma famille maintenant. On a partagé beaucoup de choses ensemble qui font que… Et donc chez moi, c'est un peu un endroit où atterrissent comme ça, je sais pas comment ils entendent parler de chez moi et de ma pratique, mais des Japonais, parfois en mal du pays, parfois qui ont envie d'écouter quelque chose de chez eux qu'ils ne connaissaient pas. Et même pendant les périodes où on ne pouvait pas voyager, puisque le Japon est resté fermé pendant quand même très longtemps, presque trois ans. trois ans de fermeture totale quasiment. Alors là, les gens qui avaient l'habitude d'aller au Japon régulièrement et qui étaient en manque de quelque chose de ce pays, parfois atterrissaient chez moi. Et on mangeait des crackers au riz et en buvant du thé vert. Ça compensait dans une certaine mesure un manque de... Non mais c'est vrai, je pense qu'il y a un truc... Moi, j'ai toujours voulu faire ça, c'est-à-dire j'ai toujours eu envie de faire... d'offrir chez moi quelque chose de l'esprit du Japon. Je sais pas, et ça vient par... Bah, ça vient par différentes choses que j'ai mises en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà alors du coup moi ce que j'aimerais savoir maintenant pour rentrer dans le vif c'est ta technique du sukumo shibori tu m'as parlé quand on s'est eu au téléphone tu m'as dit sukumo et je me suis dit mon dieu qu'est-ce que c'est ce truc là et en fait j'aimerais bien et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas non plus donc j'aimerais bien que tu nous expliques ce que c'est d'où ça vient, comment tu y es venue on a un peu compris mais tu nous racontes tout ça alors

  • Caroline Cochet

    Pour faire simple, le Sukumo, c'est une plante qui s'appelle la Persicara indigo, qui est fermentée. C'est une fermentation de cette plante, et la fermentation de cette plante sert de base à des bains de teinture. uniquement avec ce compost, en fait. C'est un compost de plantes. C'est extrêmement parallèle à ce qui se faisait en Europe, dans le sud-ouest, avec les coques de pastel. Ah,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ce que j'allais te demander, d'accord.

  • Caroline Cochet

    C'est une technique absolument équivalente. Simplement, c'est une autre plante et une autre technique de fermentation, c'est-à-dire qu'au lieu de fermenter, au lieu de passer les feuilles au moulin pour le pastel et de fermenter sous forme de coque, là, les feuilles sont récoltées, séchées, puis réhumidifiées. et c'est une fermentation en tas. C'est-à-dire qu'au Japon, ils font un gros tas de feuilles qui protègent, mais avec une montée en température, et sur à peu près deux à trois mois de fermentation, les plantes sont dégradées, elles sont compactées, et en fait, on concentre dans cette fermentation, ce qui est très intéressant, puisque c'est juste les feuilles de la plante, et c'est là qu'est contenu le pigment. Donc on concentre le pigment, On concentre également des bactéries qui viennent au cours de cette fermentation. Ces bactéries vont servir dans le bain de teinture à la réduction de l'indigo, à l'oxydoréduction, en se nourrissant de ce qui reste de feuilles. Donc c'est un tout-en-un. Et pour moi, c'est quelque chose de merveilleusement simple pour teindre. C'est de la teinture traditionnelle, ancestrale. Au Japon, ça fait… je ne sais plus, je suis extrêmement mauvaise en date, mais il me semble que j'avais lu que depuis à peu près 1600, au Japon, cette technique traditionnelle avait été développée et utilisée. Le fait de concentrer le pigment de cette manière permet d'avoir des cuves qui sont en général très intenses en couleur. C'est un bleu assez particulier. Moi, je trouve qu'il y a vraiment une intensité particulière. Et puis, typiquement, des cuves vivantes. Et également, ça permet pour moi quelque chose de très important qui me parle depuis quelques temps, c'est de ne pas séparer la plante du pigment, de ne pas passer par de l'extraction.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc toi tu teins directement avec ce compost ? D'accord, ok. Est-ce que ça a des propriétés de conservation ? Est-ce que le fait de faire, comme tu disais, les coques de pastel ou ce soukoumo, est-ce que ça a aussi des propriétés de faire tenir dans le temps l'indigo ? ou pas ? Ou c'est vraiment juste pour faciliter la phase de teinture ?

  • Caroline Cochet

    Alors ça, je ne saurais pas le dire parce que là, je pense que pour moi, la tenue dans le temps de l'indigo... c'est plutôt sur la technique de teinture, c'est sur le nombre de trempages et d'oxydations qu'on va faire, et c'est là qu'on crée la solidité, c'est-à-dire qu'à chaque trempage dans l'indigo, arrive une nuance supplémentaire, on fonce l'indigo à chaque trempage et oxydation, attention c'est important, les trempages ce n'est pas le plus important, pour moi le plus important c'est l'oxydation dans la teinture, pas l'indigo, et c'est les temps d'oxydation, et donc, c'est le nombre de trempages et d'oxydations qui donne ces couleurs très foncées qui sont extrêmement solides dans le dent. Voilà, pour moi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi, je voulais te parler de la conservation de la matière. Tu sais, ton sukumo, est-ce qu'il dure plus longtemps ? Par exemple, de l'extrait de feuilles d'un jougo ou des extraits que tu as tout prêt.

  • Caroline Cochet

    Je ne comprends pas, est-ce qu'il dure plus longtemps, ce que ça veut dire pour toi ? La matière en fait. Est-ce qu'on peut le conserver dans le temps ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, c'est ça. Est-ce que cette technique, elle permet en plus de tenir plus longtemps ta ressource ?

  • Caroline Cochet

    Alors non, pour moi c'est assez équivalent, c'est-à-dire qu'on a extrait le pigment au départ pour pouvoir le conserver, le diffuser et bien sûr le vendre. L'extraction est absolument liée à la vente et à pouvoir transporter quelque chose qui est moindre en termes de poids, etc. Parce qu'il y a plus de poids dans le soukoumo. Par contre, le soukoumo se conserve dans le temps, oui, il ne s'altère pas. Moi, je sais que normalement, une fois qu'on a fait le compost, on attend encore un an de séchage pour teindre. Moi, je n'ai pas cette patience, j'ai tendance à teindre directement 6 mois après, mais on attend un an pour teindre et on peut… Moi, j'ai du Sukumo, là, chez moi, que j'ai acheté il y a 2-3 ans. S'il est sec, ça c'est important. C'est-à-dire que si le compost a été séché jusqu'au bout, s'il est sous forme sèche, c'est comme de la terre, très sec, très poudreux, il ne bougera pas. Il garde ses qualités. Je pense que ça peut se conserver bien sûr.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc on récolte les feuilles de persil caire, on fait ce fameux tas de feuilles comme tu dis, on le laisse faire avec les bactéries, etc. 3 mois, tu attends un an,

  • Caroline Cochet

    c'est un charge complet. On le laisse parce qu'en fait on ne le laisse pas. Ah non, on ne le laisse pas. C'est-à-dire que c'est trois mois où on le retourne. C'est trois mois où on passe tous les trois, quatre jours pour passer ce qui est à l'intérieur du compost et extrêmement chaud et se liquéfier. Et l'extérieur, au contraire, sèche avec les vapeurs. Donc il faut passer son temps à ramener l'extérieur à l'intérieur, à casser les mottes, à manipuler cette masse pour l'aider à se concentrer de manière homogène. Donc on est actif. Des fois, il faut ramener de l'eau parce que ça sèche trop. Il y a un dosage sur l'eau et sur la température. Et ça, c'est parti des grands mystères que j'essaye de percer actuellement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Au bout d'une technique particulière, est-ce que toi tu cultives de la persilière indigo du coup ?

  • Caroline Cochet

    Oui, depuis quelques années, je ne me suis pas notée depuis quand, depuis 2019, non depuis 2020. J'ai commencé à cultiver en 2020, c'était ma première année de culture. Alors, là encore, ça s'est fait par rencontres tout à fait opportunes et que je n'ai pas cherchées, qui sont venues à moi par les gens qui venaient en stage. J'ai rencontré quelqu'un dans ma région qui était très très intéressé par l'indigo, c'est quelqu'un qui s'appelle Dominique, qui est intéressé par toutes les techniques de teinture, qui a des moutons, enfin bon voilà. Et ce monsieur m'a dit c'est super ton projet si tu veux, je te mets à disposition mon tracteur, mon terrain, et je te cultive de la persiquaire. Et on essaye ensemble. J'ai envie de te donner les moyens de voir si ça marche ton truc. Donc, là, moi, c'était sur un plateau, quoi. C'est-à-dire que... J'avais trouvé quelqu'un pour m'aider à la culture. J'avais des graines par mon ami Miwa qui m'avait fourni des graines de persiquaire. Et donc j'avais quelques plants chez moi que je gardais précieusement pour garder la graine, puisque c'est une annuelle et qu'il faut récupérer des graines chaque année pour pouvoir planter l'année suivante. Et donc on a démarré une petite culture expérimentale sur un petit format, je ne sais plus combien on a fait au début, peut-être 50 mètres carrés. Et là j'en suis à la quatrième année, je cultive 100 mètres carrés, moi je ne cultive pas énorme en termes de volume. En fait je cultive le volume que je peux moi gérer à la main. Voilà, je ne souhaite pas mécaniser, ça a été un grand débat avec Dominique qui... qui est quelqu'un férue d'efficacité et qui me disait mais il faudrait qu'on mécanise, on pourrait faire ça, etc. Monter le volume. Je lui dis non, non, non. En fait, moi, je veux rester dans un rapport avec ma plante où je l'ai feuille à la main, où à toutes les étapes, je la touche en fait. Je suis en contact direct. Je ne veux pas quitter ce contact parce que c'est dans ce contact que s'établit pour moi quelque chose qui fait qu'ensuite, quand je teins avec cette plante, elle me donne quelque chose d'exceptionnel parce que j'ai déjà passé du temps long avec elle. et que voilà on est ensemble depuis un moment quoi moi je suis dans un truc d'entrée en relation en fait je suis tombée amoureuse de cette plante pour être très honnête quand j'ai commencé à la cultiver Et donc, oui je la cultive à petite échelle volontairement pour que ça reste à une échelle où je peux moi-même faire toute une partie de l'activité qu'il y a à faire. Et encore, j'ai besoin d'aide et de bénévolat, parce que cultiver 100 mètres carrés, ça veut dire produire à peu près, c'est des chiffres, mais je suis entre 100 et 200 kilos de feuilles séchées par an. Et avec ça je peux faire un tout petit compost. On est dans des tout petits volumes de compost. On n'est pas du tout dans les volumes de compost habituels qui se font au Japon. Et d'ailleurs c'est pour ça que je ne composte pas en tas. Les japonais compostent en tas parce qu'ils ont des gros volumes. Moi j'utilise une autre méthode où je protège quand même mon compost. il est enfermé en fait dans différents bacs pour lui permettre d'être actif en fait, parce que sinon, il y a toujours, dans l'indigo, il y a toujours une question de volume et de volume critique, que ce soit quand on teint ou quand on composte. et je pense que tout le monde le sait maintenant, mais plus on a du volume, plus c'est facile, plus chimiquement les réactions chimiques tiennent sur le temps long et se font facilement. À partir du moment où on travaille sur des petits volumes, on est obligé d'aider et de soutenir ces réactions chimiques en étant très très précis et attentif dans la manière dont on travaille.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et ça c'est valable et pour la teinture et pour la fermentation en amont alors du coup cette activité de compostage si on peut dire c'est ton activité donc toi mademoiselle C c'est quoi ton activité ? raconte-nous un petit peu

  • Caroline Cochet

    Mon activité depuis 2013, où j'ai vraiment lancé l'idée d'avoir un atelier de teinture, et d'appeler ça l'atelier de Mademoiselle C, je teins, je teignais pour moi, je fais des créations. Mais j'avoue que je suis assez modérée dans ma production de création. Comme tout, moi je suis quelqu'un qui... Je n'ai pas envie de me laisser embarquer dans... Ça fait plusieurs fois que je fais de ma passion mon métier, et je sais à quel point on peut se laisser vite embarquer et détourner de ce qu'on aime vraiment faire parce qu'on se retrouve contraint, parce qu'il faut faire du chiffre, parce que je ne sais pas quoi. Donc moi je suis très attentive à rester au contact de ce que je fais et à rester au contact du plaisir à faire les choses. Et donc je... Je fais des créations à la fois textiles, vestimentaires et déco, et aujourd'hui même d'art textile, mais vraiment avec parcimonie. Je ne vis pas de ça, je vais être très honnête. J'ai fait de la formation très tôt, et la formation est ce qui a beaucoup marché pour moi. Donc j'ai vécu de la formation sur quasiment les 8 dernières années. Voilà. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'une page se tournait et j'ai arrêté, j'arrête les formations que les mois pour l'instant. Je les arrête pour... En fait, je les arrête... pour travailler pour moi, et parce que j'ai vraiment envie d'être beaucoup plus dans de la recherche que dans de la formation de type initiation. En fait, j'ai fait ça pendant... J'ai transmis, je dirais, le goût de la teinture à beaucoup de gens. Je crois que j'ai compté, ça fait plus de 400 personnes qui sont venues dans mon atelier sur les 8 dernières années. C'était super, j'ai fait des rencontres géniales, j'ai appris plein de choses. Faire de la formation, c'est génial. C'est vraiment un endroit d'apprentissage pour moi. un endroit de transmission, un endroit d'échange, mais on s'use. Et à un moment, on fatigue, et à un moment, l'énergie n'est plus là. Et moi, c'est le moment où j'ai l'alerte rouge qui me dit Oh, oh, attention, il faut passer à autre chose Et donc, c'est pour ça que j'ai décidé cette année, que c'était ma dernière année où je donnais des formations. Donc là, l'offre de stage qui était sur mon site n'est plus active, n'existe plus. Il reste des formations en ligne, je garde en fait une partie formation, mais plutôt sur des formations sur un temps long en ligne. Et surtout... que j'envisage de faire, là c'est vraiment de la recherche, c'est ça qui me plaît en fait. Moi l'indigo m'a posé tellement de questions, m'a tellement titillé techniquement parlant, chimiquement parlant, j'ai pas du tout une culture de chimiste moi, je suis quelqu'un de littéraire au départ, donc ça a été très dur pour moi, mais ça a été passionnant comme apprentissage. Parce qu'il y avait ce défi justement de comprendre, d'arriver à avoir une image un peu plus globale que... Et ça a pris du temps. Je suis en train de me perdre sur la question qui était...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non,

  • Caroline Cochet

    mais du coup... Qu'est-ce que je fais à l'atelier ? Voilà, la formation, la recherche, formation, recherche, je dirais, recherche et développement, qui est quelque chose que je suis en train là vraiment de mettre en place, et les créations, les créations textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc là, si je comprends bien, tu fais un switch entre tes formations physiques, on va dire, où tu voyais les gens, tu les accueillais, avec de la recherche. Le but c'est quoi ? C'est de te mettre à dispo d'entreprises qui aimeraient se lancer et de chercher avec elles le bleu parfait, etc. Ou de faire, je ne sais pas, comme une mini-thèse sur une particularité de l'indigo, c'est quoi un peu ce que tu vises ?

  • Caroline Cochet

    Alors, il y a plusieurs choses et puis pour l'instant, je suis en phase où j'ai fermé des portes mais je ne sais pas tout à fait lesquelles vont s'ouvrir. Donc, je suis aussi dans la phase d'entre-deux. Voilà. Ce qui est certain, c'est que j'ai un projet d'écriture de livre qui est en cours. Voilà. Déjà ça, ça va me prendre un certain temps et c'est en cours, c'est signé avec un éditeur autour de ma pratique de l'indigo. et c'est vrai que je souhaite accompagner des gens dans du développement de projets ou dans leur pratique de teinture à l'indigo mais je dirais des gens qui ont déjà une expérience c'est à dire des gens qui...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    perfectionnement plutôt ouais c'est ça qui cherchent à modifier leur process ou justement à réfléchir ou à chercher le bon équilibre pour eux ou je sais pas mais c'est assez global c'est à dire que je me suis rendu compte au fur et à mesure des formations que je proposais que souvent en stage ce qui se passe ça dépasse largement la teinture on va au-delà de ça dans l'échange dans ce qu'on peut et je crois que ce qui me passionne c'est le rapport à l'humain de manière générale c'est rencontrer des gens et être dans un échange et être aussi moteur des fois dans leur les aider à amorcer leur changement etc moi je sais que j'ai des enfin Je pense que tu l'as compris, j'ai une espèce de facilité à bouger, à aller dans des directions qui ne sont pas prévues, à avoir la confiance. Voilà, moi j'ai une espèce de boussole à l'intérieur qui me dit très vite là ça va, là ça va pas. Et quand ça va pas, je peux pas rester. Donc ça c'est, moi je peux pas échapper à ça. Et ça peut être un problème, mais pour moi c'est une chance, c'est une grande chance, et beaucoup de gens se perdent en fait. Et je trouve que c'est intéressant de raccrocher aussi au sens de ce qu'on fait, de... c'est quoi le sens de son activité, qu'est-ce qu'on cherche vraiment. Et c'est clair que les gens qui vont venir chez moi ne sont pas forcément les gens qui sont en recherche de process, de bénéfices, de trucs, de machins. Ce n'est pas mon langage. Moi, je ne suis pas école de commerce. voilà moi j'assume que des fois il n'y a pas de bénéfice il y a plein de choses que j'ai fait et typiquement la culture de la persiquaire sont des choses que je fais 100% à perte financièrement mais alors qu'est-ce que j'y gagne ? qu'est-ce que j'y gagne en fait ? et on est au-delà c'est-à-dire que ce que je gagne c'est de l'expérience, c'est de la compréhension c'est des choses qu'aujourd'hui je vais pouvoir avec cette expérience faire monétiser quelque part, retransmettre, et puis même pour moi, ce temps que je m'autorise pour moi, je gagne beaucoup en fait, c'est pas du tout du temps perdu, et l'idée c'est de chercher un équilibre en fait, de trouver son équilibre dans cette activité, ces activités artisanales qui... qui nécessite... Alors moi, avant d'être artisan, j'étais intermittente du spectacle. Donc j'avais compris quelques trucs, c'est-à-dire qu'on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, on n'a pas un boulot, on fait plusieurs choses, et ça se complète, en fait. Voilà.

  • Caroline Cochet

    D'accord. J'avais des questions, donc je suis allée voir ton site. J'ai vu que tu... Alors, encore quelque chose que je ne connais pas, j'ai vu des graines de chiseau. Je sais pas si je prononce bien, j'ai vu ça sur ton site et je me suis dit bon, j'ai encore qu'est-ce que c'est que ça ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ça c'est une petite particularité, souvenir du Japon en fait. Le shiso c'est une plante qui s'appelle perilla en français. Et c'est une plante alors au départ on va dire aromatique utilisée en cuisine beaucoup au Japon, donc c'est comestible hein. C'est très bon, ça a un goût sucré, rafraîchissant. Eux ils le parsèment séché sur du riz, ils l'utilisent dans quasiment… dans plein plein de plats, ils en font du sirop. Et j'ai découvert aussi que c'était une plante qui avait des propriétés médicinales assez importantes. Donc c'est très bon. Notamment c'est un puissant anti-cancer, elle a beaucoup de propriétés cette plante. D'accord. Et comme c'est une plante qui me plaît, qui est assez originale ici, que les gens ne connaissent pas, que moi je consomme beaucoup en tisane etc. je trouvais ça sympa de pouvoir diffuser des graines qui m'ont... Ah oui, ça c'est un peu ma marotte, la diffusion de graines. C'est-à-dire que, pareil, à un moment je me suis rendue compte que beaucoup de gens venaient à mon atelier. et ils venaient de plein de régions de France et ils parlaient plantes ils racontaient ce qu'ils avaient dans leur jardin etc puis je me suis dit mais c'est dommage si je les préviens ils peuvent venir avec des graines et repartir avec d'autres graines d'ailleurs et donc j'ai fait une grainothèque à l'atelier et puis en plus ça m'a semblé tellement essentiel c'est à dire que là on est quand même dans un moment où la privatisation du vivant est à son maximum il y a un grand n'importe quoi là-dedans et pour moi l'essentiel de la rébellion c'est d'échanger des graines et il faut le faire moi je suis très militante là-dessus donc tu as raison de le dire Voilà, moi quand on me donne des graines, je les diffuse. Je tiens à dire que je diffuse mes graines, et avec plaisir et sans crainte de... Les gens vont avoir mes plantes et mes graines d'indigo, elles viennent de ma copine japonaise qui les a ramenées, qui les a adaptées en France, et qui les diffuse également. Et pour moi, la graine, ça se diffuse, ça ne se privatise pas. Et ça, c'est très très important, c'est mon approche. C'est très bien que tu... C'est militant.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien que tu...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je la suis.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà.

  • Caroline Cochet

    et il y a beaucoup de gens qui écoutent le podcast donc je me grince ok bon bah en tout cas tu nous as appris quelque chose parce que moi je ne savais pas du tout ce que c'était maintenant j'aimerais parler de ton écosystème vas-y oui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    non j'allais dire je conseille vivement de le déguster en tisane quand même c'est extrêmement bon et j'ai un projet de développer des tisanes aussi à un moment parce que c'est ce que j'ai envie de faire ok

  • Caroline Cochet

    D'accord, ok. Bon alors du coup, parlez un petit peu de ton écosystème. Donc toi, tu fais des stages, etc. Où tu t'approvisionnes ? Donc on a compris le Sukumo, ce qu'il fait, mais par exemple, tes tissus, tes autres, on va dire, drogueries, où est-ce que tu t'approvisionnes ? Qui sont tes partenaires ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je voudrais juste revenir sur le Sukumo, pourquoi je le fais justement, la raison pour laquelle je le fais c'est typiquement une raison d'autonomie, c'est-à-dire que quand j'ai commencé à essayer de me fournir en Sukumo japonais, c'est comme, alors c'est la même chose qu'avec l'extrait, on ne sait pas ce qu'on achète, on ne sait pas la qualité de ce qu'on achète, en plus ça vient de loin et en plus les japonais ils ne veulent pas le vendre, globalement. Donc, Je me suis dit, oulala, mais si je dois faire venir du Japon un produit, trouver des fournisseurs à l'extérieur, je me suis dit que ça, ça va être vraiment compliqué, et du coup j'ai besoin de... J'ai besoin de pouvoir avoir la main, de savoir que je peux faire de la teinture avec une ressource qui est là, qui est à côté et que je vais gérer. Et donc, faire son propre Sukumo, c'est à la fois ce que je disais tout à l'heure, être en lien avec la plante du début à la fin et surtout ne pas perdre ce lien qui est très important pour moi. Mais c'est aussi se garantir une autonomie par rapport à une mondialisation pareille qu'on a vu octer ces dernières années quand il n'y avait plus aucun... bateau qui traversait quand tous les conteneurs étaient coincés, il faut pouvoir se débrouiller. Oui,

  • Caroline Cochet

    c'est l'autonomie quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, je suis beaucoup entourée de gens autour de moi qui sont dans cette recherche-là. J'ai dans mes amis des bergers itinérants qui font leur propre pollen. Enfin bon voilà, c'est… C'est vachement important. Je ne pense pas qu'on peut vivre entièrement de manière autarcique et je ne milite pas pour ça. Mais par contre, je pense qu'il faut se questionner sur ce qu'on consomme, d'où ça vient et comment on est dépendant de filières. Et puis de l'autre côté, d'exploitation de gens et de ressources qu'on ne connaît pas et qu'on cautionne par nos achats. Donc je suis assez attentive à ça. Ce qui fait que c'est assez compliqué sur les filières. Alors pour les fournisseurs, en gros, moi quand je me fournis en extrait, la plupart du temps je me fournis chez Greening, parce que je connais depuis longtemps Patrick Vrenac, du temps où il était même à couleur de plante en fait. Je l'ai rencontré à cet endroit-là, ensuite il a monté sa société. parfois chez d'autres fournisseurs comme Couleur de Plante justement, mais principalement chez Greening, parce qu'on a développé une relation et que c'est quelqu'un d'accessible, avec qui on peut discuter, et je trouve ça super. Pour les tissus, ça c'est un peu... Plus aléatoire parce que les fournisseurs sont en train de... C'est très compliqué en fait, c'est compliqué d'avoir un suivi sur les tissus. Moi je suis dans un entre-deux, c'est-à-dire que je suis un peu au coup par coup, je fais de la brocante, je tombe sur un super truc, je me dis super je l'achète. Je fais beaucoup sur de la pièce unique comme ça avec des tissus que je ne retrouverai jamais. Pour moi ça a une valeur aussi de revaloriser tout ce qui est textile ancien. Et puis je me fournis... Je dirais comme les autres teinturiers chez André Calvé quand j'achète de la laine, quand j'achète de la soie sur un site belge. André Calvé.

  • Caroline Cochet

    Je vais faire de la soie en Belgique. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est un site de peinture sur soie où il y a beaucoup de choix, en fait. Ça s'appelle Au Bijou, là, ça fait beaucoup, beaucoup de choix.

  • Caroline Cochet

    Les brocantes,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est toujours... J'ai racheté une fin de stock. Il y avait une société en Bretagne qui s'appelait Tissus Bio, je ne sais plus. qui faisait des très belles choses. Et malheureusement, après le Covid, ils font partie des... Moi, j'ai plusieurs fournisseurs qui, après le Covid, ont disparu. J'ai acheté du lin aussi sur un site qui a mis la clé sous la porte. Et donc, quand Biotissus a fermé, ils ont fait une vente aux enchères. Et c'est là que j'ai vu une matière qui m'intéresse énormément et avec laquelle je travaille, qui est en train de devenir une de mes matières de prédilection. C'est du jersey de lin. Et donc j'ai racheté des stocks et des rouleaux de jersey de lin. Je trouve cette matière incroyable, extrêmement belle. fluide et ça rejoint ce qui est intéressant c'est que ça rejoint mon goût pour le tricot c'est à dire qu'au départ je suis une tricoteuse et le jersey c'est une maille donc c'est du lin tricoté et c'est mon truc c'est mon truc cette matière et ça moi j'ai besoin en fait j'ai besoin de ça j'ai besoin en teinture de trouver ma matière une fois que j'ai trouvé ma matière c'est super j'arrive à créer mais mais j'ai passé peut-être huit ans avant à essayer plein d'autres petites matières à regarder à pas me précipiter à être dans Ouais, dans du test et pas forcément dans quelque chose de suivi, on va dire, en termes de tissu, de connaissance. Je sais un peu plus que toi.

  • Caroline Cochet

    ça prend du temps c'est bien que tu le précises parce que c'est vrai qu'on ne trouve pas tout de suite la bonne matière de prédilection ou les affinités qui vont bien tout de suite c'est quand même vachement important en teinture,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a une règle d'or mais vraiment ne pas lésiner sur la qualité de la matière puisque quand on teint, on rajoute de la couleur mais on ne couvre jamais la matière la couleur qu'on rajoute va venir en transparence sublimer les qualités de la matière qu'on a dessous. Donc moi, je connais trop de personnes qui démarrent la teinture parce qu'ils ne se connaissent pas bien, parce qu'ils se disent Oh, ça coûte cher les tissus. Ils teignent sur des tissus qui ne sont pas de qualité. Ils ne peuvent pas avoir une couleur de qualité. Ce n'est pas possible. La base d'une couleur de qualité, c'est une matière de qualité dessous. Et ça, c'est très, très important. Et ça fait partie des choix et des arbitrages. Et c'est sûr qu'au début, c'est un peu difficile des fois de... de trouver ces matières-là, mais ça vaut le coup d'aller les chercher et les explorer. Parce que sur certaines matières, c'est là où on révèle les couleurs naturelles.

  • Caroline Cochet

    Dans les petites questions un peu ping-pong, je voulais savoir pour toi quelles étaient les personnes inspirantes et sources d'inspiration.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, les personnes inspirantes et sources d'inspiration... Alors moi je suis un peu Comme ça fait 10 ans que je fais de la teinture Et que je suis pas toujours Ce qui se passe autour de moi Je suis un peu à la ramasse C'est super que tu fasses ton podcast Parce que ça me fait découvrir toutes ces personnes En fait il y a 10 ans quand je commençais la teinture Je me disais mais on est vraiment peu nombreux Et là je me dis mais qu'est-ce qu'il y a de personnes C'est génial Mais j'ai l'impression de connaître personne mais bon et je dirais que je vais aller sur du podcast voilà moi je vais aller quand même sur des grands classiques c'est à dire les personnes qui m'ont inspiré beaucoup et formé en France c'est Sandrine Rosier, c'est David Santandreux et c'est Dominique Cardon bien entendu c'est impossible de pas la citer et c'est ensuite des personnes inspirantes il y en a beaucoup au Japon aussi pour moi et je sais que certaines personnes ont déjà cité ce groupe de Tokushima qui s'appelle Buaissu mais clairement c'est très intéressant ce qu'ils font à la fois la démarche, ce qu'ils proposent et je dirais même la manière dont ils marketent le truc, dont ils se vendent, c'est très intéressant il y a un autre japonais qui est un petit peu plus discret mais qu'on trouve sur Instagram et qui fait des choses magnifiques, il a un nom imprononçable Awa Noyo c'est Takayuki Ishii Awa Noyo c'est son site et c'est sur ce nom là qu'on le retrouve sur Instagram mais sinon il s'appelle Takayuki Ishii et c'est quelqu'un qui a une pratique en termes de shibori qui est très très belle qui propose des stages aussi voilà

  • Caroline Cochet

    c'est tu m'enverras par mail les écritures je les mettrai dans le descriptif parce que là c'est très bien Je pense que les autres,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas vrai. Ah oui, ah oui. Et je voudrais citer quelqu'un d'autre qui ne pratique pas du tout la teinture, mais qui pour moi a été une source d'inspiration aussi et qui a fait des liens. Moi, ce que j'aime, c'est les gens qui font des liens. Et je la connais depuis le temps où je suis tricoteuse. C'est une ébéniste qui s'appelle Claire Salin. Elle fait un travail où elle mêle bois et tricot, qui est magnifique. Pareil, on se connaît depuis longtemps, on suit le travail l'une de l'autre, et quand on s'est rencontrées, ça a été une évidence. Claire creuse son sillon dans le bois et dans le tricot, elle est soutenue par l'anamak, elle expose. et je trouve qu'elle arrive à mêler ces deux passions qui sont la fibre de laine et le bois de manière très singulière et ça moi c'est quelque chose qui m'inspire et on a beaucoup d'échanges toutes les deux sur notre process de création etc. Donc voilà, ça me fait plaisir de la citer.

  • Caroline Cochet

    Ok, je voulais savoir pour toi, qui fédérait aujourd'hui autour de la couleur végétale, de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah ben ça c'est facile, parce que c'est Dominique Cardon, il n'y a personne, enfin, c'est vraiment la personne qui... Déjà, qui est là depuis longtemps, tout le travail qu'elle fait là, ses dernières publications, les 157 couleurs de Paul Gou, la manière dont elle fait cet effort de nous retranscrire ces recettes de teinturier pour qu'on puisse les utiliser aujourd'hui, là ça va au-delà du travail de recherche qu'elle fait, c'est-à-dire qu'elle essaye vraiment d'embarquer les gens. dans ce savoir-faire traditionnel qu'on a eu et qu'on a perdu, d'amener les gens à nouveau vers ça pour qu'on évite idéalement tous les tutos avec du chou rouge. Et je trouve qu'elle le fait avec... avec persévérance, avec humilité, avec passion. Et c'est toujours génial de la rencontrer, de l'entendre en conférence ou de lire ses bouquins.

  • Caroline Cochet

    Il y aura un épisode qui est déjà sorti au moment où ton épisode sortira, avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, qui viennent parler des 157 couleurs de Paul Gou qu'elles font en atelier. C'est incroyable. Cet épisode, il est vraiment... comment on va dire, c'est du pratique au pratique comme tu dis, c'est comment faire revivre ce que faisaient les teinturiers avant et les servir sur un plateau aux teinturières d'aujourd'hui donc je vous invite à écouter cet épisode je n'ai plus le numéro en tête je voulais savoir si tu étais une plante tinctoriale, laquelle tu serais et pourquoi j'ai pas trop de doute sur laquelle tu as choisi

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De toute façon, là, moi, c'est la persicare avec laquelle j'ai établi un lien amoureux. C'est une plante que j'aime à tout niveau et qui est simple. C'est une plante extrêmement simple, résiliente, très résiliente, facile à vivre. Je ne sais pas, elle me plaît. Elle est vraiment… Voilà, c'est tout ce que j'aime. Et elle est généreuse. Elle est prolifique.

  • Caroline Cochet

    Ok, est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander aux auditeurs qui sont des grands lecteurs ? Est-ce que tu as des livres à nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, j'ai des livres Ce ne sont pas forcément des livres qui sont très faciles à trouver parce que je ne sais pas si j'imagine que les gens ont remarqué qu'en termes de ressources et de livres autour de l'indigo on ne trouve pas énormément de choses Il y a quelques livres, mais vraiment très très peu Alors moi, un livre qui m'a énormément aidée il s'appelle c'est un livre en anglais La ressource est en anglais, il s'appelle Singing the Blues with John Marshall as your guide. C'est un livre de John Marshall, qui est un Américain qui est parti au Japon pendant quelques années, et qui a vraiment essayé d'étudier, de comprendre le fonctionnement de l'indigo au Japon. Mais ce livre est très didactique, il est bien fait, et moi il m'a permis de comprendre, il propose plein plein plein d'usages de l'indigo. D'ailleurs je l'utilise beaucoup dans la formation que je propose sur le cycle de l'indigo, et je me réfère à ses propositions. et c'est un livre très très bien fait qu'il faut acheter sur son site parce que c'est pas le genre de livre qu'on trouve en librairie mais on peut l'acheter sur son site ok bah ça je mettrais ça est un très bon investissement d'accord

  • Caroline Cochet

    est-ce que tu as un autre livre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors j'ai encore plus obscur Je suis vraiment désolée parce que là c'est une catégorie encore à part, c'est le livre qui a été édité par ce fameux japonais qui s'appelle, enfin par Takayuki Ishii Awonoyo, il a édité à un moment un livre qui s'appelle The Way of Indigo, il était 100$ sur son site donc c'était un petit investissement. Ça fait 50 pages, 55 pages, mais c'est ultra complet à la fois sur la teinture fermentée et sur la fabrication du compost en petit volume. Moi, c'est tout ce que j'attendais pour me lancer. Donc quand je l'ai acheté, pareil, je me suis dit, bon, ça y est, là, j'ai le bon outil. Et il n'est plus accessible sur son site, il n'est plus en vente. Moi, je l'ai recontacté pour essayer de voir s'il accepterait de le diffuser à nouveau, peut-être en version numérique. J'avoue que je lui ai aussi demandé si je pouvais en diffuser des parties pour mes stagiaires dans le cycle de l'Indigo, parce que c'est tellement bien fait, c'est tellement complet, mais bon voilà, ça fait partie des ressources un peu... Rares. Voilà, un peu rares, quand je suis tombée dessus j'étais très très contente de... de la voir parce que sinon dans les autres livres sur l'indigo il n'y a pas grand chose donc peut-être celui que je vais écrire à un moment tu nous tiendras au courant qu'on suit ton actuel écho est-ce

  • Caroline Cochet

    que tu as un épisode préféré du podcast que tu voudrais citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah j'ai pas tout écouté donc c'est dur de savoir de trouver un épisode euh un épisode préféré le dernier dont je me rappelle c'était celui de Pérégrine que j'ai trouvé que j'ai trouvé on avait été en contact et que j'ai trouvé très touchant de votre discours

  • Caroline Cochet

    Ouais, c'était une approche particulière. Alors, j'ai plus les numéros en tête, mais j'aimerais quand même rappeler le numéro de l'épisode.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'avoue que je...

  • Caroline Cochet

    Alors, l'épisode de Pérégrine, c'était le...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que ce qui m'a plu, si je peux dire ce qui m'a plu dans cet épisode, c'était... Alors là, on rejoint mon côté culture littéraire. En fait, c'était son rapport très... très littéraire et très érudit et avec une approche un peu transversale où ça mêlait de la poésie, de la littérature et la couleur végétale. Et c'était... c'est des choses qui me parlent en fait, assez facilement, on va dire.

  • Caroline Cochet

    du coup tu m'as permis de retrouver l'épisode c'est donc l'épisode 35 avec Virginie Lagerbe de Pérégrine et on parlait tout à l'heure de l'épisode en binôme avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, ce sera l'épisode 55, voilà à vraiment écouter par rapport à la, comme tu disais le livre 157 couleurs de Paul Gou mais en mode très pratico-pratique J'ai une dernière question à te poser, Caroline. Je voulais savoir à qui tu aimerais passer le micro pour qu'on continue à explorer la couleur végétale, ses applications et toute sa chaîne de valeur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a quelqu'un qui a déjà été cité, mais pareil, qui travaille dans son coin, je pense, et que j'aime beaucoup, c'est Mickey. de l'atelier de Mickey voilà parce qu'elle est là depuis longtemps parce qu'elle suit un sillon aussi très personnel que j'admire, sa capacité à avoir des rouges de garance incroyables sur une teinture au feu de bois pour moi j'aimerais beaucoup l'entendre raconter tout ça elle a aussi un rapport à l'indigo qui est très intuitif très intéressant

  • Caroline Cochet

    donc oui voilà c'est la personne à qui je pense ok super est-ce que Caroline il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose un sujet qu'on n'a pas abordé que tu aurais aimé traiter j'aimerais bien revenir peut-être sur la formation du cycle de l'indigo que je propose qui est la dernière formation que je maintiens sur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mon choix de faire cette formation sur un temps long c'est 8 mois de formation en 2 cycles différents Le premier cycle consiste à se familiariser avec la culture de la persiquaire, c'est-à-dire qu'on part de la graine et on va jusqu'au compost. Et je vous accompagne, on fait ça en groupe, chacun cultive dans son coin, mais ensuite on mutualise les feuilles pour le compost, puisque vous avez bien compris qu'il faut du volume. Et c'est un peu une aventure, c'est quelque chose d'assez... Je l'ai fait expérimentalement cette année et j'ai des super retours, donc je vais le maintenir et moi ça m'éclate aussi. Et puis, il y a un deuxième cycle autour des cubes fermentés, et là je dirais que c'est vraiment destiné aux gens qui font déjà de l'indigo depuis un moment, qui ont des connaissances, qui ont envie d'aller dans cette direction des cubes fermentés. Mais plus vous avez déjà de connaissances, plus ça va être intéressant pour vous. Je ne conseillerais à personne de démarrer par ça là tout de suite, maintenant, demain. Prenez le temps, ça prend du temps la teinture, ça demande à être découvert à son rythme. un peu lentement, et c'est vrai que moi j'arrête l'initiation, c'est pour laisser ça à d'autres, je pense qu'il y a plein de gens qui font des trucs super, qui proposent des ateliers, des découvertes, etc. Commencez par là, travaillez dans votre coin, faites vraiment, faites-vous votre expérience, et ensuite venez trouver les personnes ressources, les bonnes personnes pour vous, que ce soit David, que ce soit moi, que ce soit Sandrine ou d'autres personnes, pour vous aider dans votre pratique de la teinture.

  • Caroline Cochet

    super, merci beaucoup Caroline et bien merci je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale, merci à tous Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Caroline Cochet

    00:00

  • Le parcours de Caroline Cochet vers la teinture naturelle

    00:45

  • L'impact des voyages au Japon sur la pratique de la teinture

    02:00

  • La technique du Sukumo et son importance en teinture

    03:57

  • La culture de la persicaria indigo et ses implications

    06:32

  • Les voyages thématiques et la communauté japonaise en France

    08:08

  • L'atelier Mademoiselle C et la transmission du savoir

    24:26

  • Les recommandations de livres et d'inspirations

    44:11

  • Conclusion et réflexions sur l'avenir de la teinture naturelle

    53:52

Description

Êtes-vous prêt à plonger dans l'univers captivant de la teinture végétale et à découvrir comment les plantes tinctoriales peuvent transformer notre rapport à la couleur et à la nature ? Dans cet épisode d'ArtEcoVert, Pauline Leroux dialogue avec Caroline Cochet, mieux connue sous le nom de Mademoiselle C, une teinturière passionnée qui a su faire de sa rencontre avec la teinture naturelle en 2012 un véritable tournant dans sa vie. Caroline nous invite à explorer son parcours fascinant, de tricoteuse à teinturière, tout en partageant son expertise sur les colorants végétaux et les pigments végétaux.


Au fil de la conversation, Caroline évoque ses voyages au Japon, où elle a affiné ses connaissances sur l'indigo et le shibori, ainsi que sa passion pour la culture de la persicaria indigo. Elle nous explique également la technique du sukumo, une méthode artisanale de fermentation des feuilles d'indigo, qui illustre parfaitement son approche respectueuse et engagée envers les matières qu'elle utilise. Dans un monde où la fast fashion domine, Caroline insiste sur l'importance de repenser nos choix de consommation en matière de textiles et de colorants biosourcés.


En plus de partager son savoir-faire à travers des formations, Caroline souligne l'importance de l'autonomie dans la pratique de la teinture. Cet épisode met en lumière non seulement la beauté des couleurs de plantes, mais aussi la nécessité de maintenir un lien étroit avec la nature et les plantes. Caroline nous rappelle que chaque coloration capillaire végétale ou pièce de tissu teintée est le fruit d'un travail minutieux et d'une réflexion profonde sur notre impact environnemental.


Ne manquez pas cette occasion d'en apprendre davantage sur l'agriculture tinctoriale, le jardin tinctorial, et comment nous pouvons tous contribuer à une mode plus durable. Cet épisode d'ArtEcoVert est une véritable invitation à redécouvrir les richesses de la nature et à embrasser des pratiques plus respectueuses et conscientes.


Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter les ressources mentionnées dans l'épisode et à suivre Caroline dans ses aventures colorées. Belle écoute !


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Bonne écoute


Pauline



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Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verviers. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valva. Mon but ? fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos fruits. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast Caroline Cochet. Bonjour Caroline !

  • Caroline Cochet

    Bonjour !

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors Caroline, tu es plus connue sous le nom de Mademoiselle C, mais la première question que je vais te poser, c'est est-ce que tu peux nous expliquer ton parcours, comment tu en es arrivée à la couleur végétale, qui t'a formée et comment tu as créé Mademoiselle C ?

  • Caroline Cochet

    Alors mon parcours commence à être un parcours relativement long puisque ça fait 10 ans maintenant, même un peu plus de 10 ans que je pratique la teinture naturelle. Je suis venue au départ à la teinture naturelle parce que j'étais tricoteuse et que j'avais une grande passion pour l'achat de laine. teinte artisanalement. Alors attention, teinture artisanale, pas forcément naturelle, mais bon, ça a été ma passion pendant très très très longtemps. J'ai rencontré des teinturières à ce moment-là qui m'ont gentiment invitée à essayer moi-même la teinture. Ce que j'ai fait, à l'époque je vivais à Paris, dans un tout petit appartement, et j'ai commencé à teindre chez moi avec des teintures, on va dire, de synthèse. Et puis très vite j'ai eu envie de me former, et je ne sais pas pourquoi, je suis tombée sur une formation avec Sandrine Rosier en 2012, et je dois dire qu'elle m'a ouvert une porte et un univers qui a été pour moi la révélation. C'était comme si... comme si ça me parlait de très très loin, la teinture de manière générale, mais la teinture naturelle encore plus. En tout cas, j'ai vraiment adoré. Et à partir de cette formation en premier lieu avec Sandrine Rosier, il faut dire que sa personnalité est aussi très très importante dans la transmission. Moi, je suis ravie d'avoir commencé avec elle. C'est quelque chose qui me... qui me porte en fait, depuis que je l'ai rencontrée, son énergie, sa passion m'anime également, et donc je me sens complètement dans la transmission de ce qu'elle pouvait transmettre à l'époque, c'est-à-dire en 2012, et ça commence à dater. Voilà, donc ça c'est le début de mon parcours. Ensuite, je me suis retrouvée à atteindre beaucoup de laine au départ, pour mon activité de tricot. Et peu à peu, je suis allée vers le textile. J'ai aussi décidé de quitter Paris, également en 2012. En fait, tout s'est fait un peu de manière coordonnée. J'ai commencé à mettre un pied dans la teinture et puis j'ai changé de vie. et la teinture est venue, je dirais, remplir un espace où je ne savais pas trop ce que j'allais faire de mon temps, mais ça me plaisait, et donc à ce moment-là, je vivais à Bordeaux, et j'ai commencé à teindre chez moi, et très vite aussi, j'ai accueilli des gens pour transmettre ce que je savais. Même si c'était une courte expérience, j'ai commencé très très vite la transmission. Et puis, la transmission m'a amenée vers Me Former Plus. Et je dirais que dans mon parcours, les deux autres grandes étapes ont été en 2015, un voyage au Japon. Mon premier voyage au Japon qui a été, bon là, une révélation pour moi que ce que je voulais faire, c'était de l'indigo. Voilà. J'ai été au Japon pour apprendre l'indigo et le shibori chez quelqu'un qui s'appelle Brian Whitehead. C'est un Canadien anglophone. qui propose des stages dans la région de Fujino, à une heure de Tokyo. Ça a été un gros voyage pour moi. C'était la première fois que je partais loin de chez moi toute seule. J'ai pleuré pendant une semaine avant de partir. Et pareil, là encore, après je ne voulais plus revenir. Et j'ai découvert, en fait, j'ai vu des bleus là-bas qui m'ont totalement fascinée. Et je me suis dit, c'est ça que j'ai envie de faire. Et donc je suis rentrée et j'ai travaillé, j'ai travaillé, j'ai travaillé et j'ai fait que du bleu pendant assez longtemps. Et puis en 2019, je suis retournée au Japon à nouveau. Et là c'est une autre bascule pour moi, c'est-à-dire que je venais de rencontrer aussi quelqu'un ici dans ma région qui était japonaise. En fait j'ai rencontré beaucoup de japonais, entre temps j'ai eu une grosse… un gros réseau qui s'est créé et qui faisait du Sukumo elle-même, qui faisait de la teinture traditionnelle japonaise fermentée. Et en 2019, je suis allée au Japon spécifiquement pour essayer de rencontrer des gens qui pratiquent ça, pour aller sur l'île de Tokushima, dans la ville de Tokushima plutôt, et sur l'île de Shikoku. Et voilà, pareil, je suis rentrée en me disant, ça y est, j'ai encore un truc encore plus précis que ce que je veux faire avec l'indigo. C'est cette technique-là, c'est ça, j'ai ressenti plein de sensations pendant ce deuxième voyage à nouveau, qui m'ont portée cette fois-ci complètement vers la plante, vers la culture de la plante, alors qu'avant je ne travaillais qu'avec des extraits et je n'avais vraiment pas de... pas d'attirance directe pour les plantes, en fait, c'est venu très petit à petit, et c'est venu aussi avec le fait de changer de lieu de vie, c'est-à-dire que je suis passée de Paris-Centre à Bordeaux-Centre, puis de Bordeaux-Centre à la campagne, où je suis maintenant à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, et tout ça s'est fait au bon moment pour moi. pour aller vers la plante, en fait, de plus en plus. C'est pour ça que sur mon site, c'est de la couleur vers la plante.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord. Alors, j'ai déjà deux premières questions. Les voyages comme ça au Japon, etc., sur la couleur, est-ce que c'est des voyages qui sont organisés ? C'est-à-dire, est-ce que c'est des voyages un peu thématiques où tu sais que tu vas apprendre ça comme on fait un stage ? Ou est-ce que c'est vraiment toi qui dois faire la démarche ? Parce qu'en fait, j'ai beaucoup aussi ces questions qui m'arrivent. Est-ce qu'il y a des... Comme tu sais, des organisateurs de voyages de teinture en fait.

  • Caroline Cochet

    Oui, alors, pour le premier voyage, c'est quelqu'un qui est venu en stage, qui m'a apporté sur un plateau les informations sur ce que je cherchais depuis très longtemps, mais que je n'avais jamais fait l'effort de chercher. Je voulais aller au Japon et je voulais aller au Japon pour teindre. Et quelqu'un est venu en stage et m'a dit, il y a un Canadien qui propose des stages sur 10 jours pour faire du shibori. C'est super son programme, renseigne-toi, voilà le contact. Tu devrais y aller. elle m'a dit moi je peux pas y aller parce que je suis malade et que je peux pas faire ce voyage là mais toi tu devrais le faire et en fait à partir du moment où elle m'a dit ça 6 mois après je suis partie voilà ça s'est déclenché comme ça c'est à dire c'est quelqu'un qui est venu en stage chez moi qui s'appelle Boke si elle écoute merci encore merci et qui m'a en fait donner ces informations que je cherchais, mais sans les chercher activement, quoi. J'attendais que ça se présente. Donc, voilà, ça s'est présenté comme ça. Donc, on peut pas dire que ce soit un voyage complètement organisé, mais par contre, le stage était organisé. Et le second voyage, c'est justement moi qui ai organisé... pour que plusieurs personnes aillent faire le même stage que j'avais fait 5 ans avant. Plusieurs personnes dont ma mère, je précise. Et donc on est partis, j'ai emmené 6 personnes au Japon. pratiqué pendant 10 jours et puis ensuite j'en ai profité pour voyager seule et là j'ai rencontré d'autres personnes. Et j'avoue que organiser des voyages textiles autour de l'Indigo, c'est quelque chose dont beaucoup de gens me parlent depuis longtemps. C'est quelque chose que j'aimerais vraiment faire. J'ai des contacts là-bas, j'ai une amie qui parle les deux langues et qui est là-bas. Voilà, j'ai beaucoup de choses qui sont en place. La difficulté c'est les structures administratives, etc. Moi j'ai pas envie de monter une agence de voyage, c'est pas mon but dans la vie, j'ai autre chose à faire. Donc voilà, petit appel.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Mais en tout cas t'as raison,

  • Caroline Cochet

    j'ai fini.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    moi j'ai beaucoup de questions là dessus sur est-ce que tous ces voyages qu'ils ont fait sont organisés etc et j'ai pu voir, il faudrait que je retrouve le nom et que je le mette en descriptif d'épisode mais il y a quelqu'un sur Instagram qui organise des voyages sur ces thèmes là Pérou,

  • Caroline Cochet

    Japon et un autre il faut que je retrouve il y a le Flubéron voilà qui organise au Japon c'est une émanation de couleur garance

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    d'accord ok je vais regarder ça et c'est aromé enfin bon voilà d'accord et bah écoute je vais regarder ça j'avais une deuxième question tu parlais de la communauté japonaise quand tu fais un voyage au Japon forcément tu rencontres des japonais là-bas mais est-ce que tu arrives reconnecter en France avec cette communauté qui est aussi fort présente tu vois moi j'en vois j'en vois quand même pas mal en France ceux qui peignent qui veulent transmettre etc comment Après ton voyage au Japon, tu as réussi à reconnecter avec une communauté ici en France ?

  • Caroline Cochet

    Alors encore une fois, ça s'est fait tout seul. Moi dans ma vie, il y a beaucoup de choses qui se font, je dirais, très naturellement. Et c'est tout simple, c'est-à-dire que je suis rentrée de mon voyage au Japon, j'étais déprimée de revenir en France. Je ne rêvais que de retourner au Japon tout de suite après. Vraiment, ça a été un petit contre-coup difficile. Et donc, autour de moi, quand je me promenais, je ne voyais que des choses du Japon. Et là, j'ai rencontré dans mon quartier une fille qui, dans une petite boutique, vendait des produits japonais parce qu'elle avait vécu au Japon, elle était mariée avec un Japonais pendant un certain temps, une Française. Cette personne en est devenue amie, elle a organisé des événements autour du Japon à Bordeaux. Dans ces événements, elle m'a mis en contact avec Miwa, qui est cette japonaise que j'ai rencontrée, Miwa Saito, que j'ai rencontrée dans ma région, qui vivait à une heure et demie de chez moi. et qui avaient le savoir-faire pour pratiquer l'indigo traditionnel japonais, tout simplement parce qu'elle venait d'un petit village au Japon où ça, ça se faisait traditionnellement. Et tout ça s'est fait, attention, ça s'est fait sur trois ans, ça s'est pas fait en 15 jours, mais parce que j'avais... parce que j'avais un intérêt pour ce pays, les gens le savaient, et me disaient tiens, je connais telle personne, et plusieurs personnes m'avaient parlé de mi-mois avant que je puisse la rencontrer Ça s'est fait à l'inverse pour elle, pareil, plusieurs personnes lui avaient parlé de moi. Quand on s'est rencontrées, c'était facile, c'était évident. Et après, c'est vrai que depuis que je suis installée là où je suis maintenant à Targon, j'ai eu la surprise de voir… J'accueille des gens chez moi, j'accueille des gens un peu en woofing, etc. Et beaucoup, beaucoup d'Asiatiques. Et notamment, là encore, une Japonaise est venue très très tôt. Elle est revenue, on est devenus amis, on a voyagé ensemble au Japon. Si je fais un jour des voyages textiles, ce sera avec elle en tant que traductrice. Et elle fait partie de ma famille maintenant. On a partagé beaucoup de choses ensemble qui font que… Et donc chez moi, c'est un peu un endroit où atterrissent comme ça, je sais pas comment ils entendent parler de chez moi et de ma pratique, mais des Japonais, parfois en mal du pays, parfois qui ont envie d'écouter quelque chose de chez eux qu'ils ne connaissaient pas. Et même pendant les périodes où on ne pouvait pas voyager, puisque le Japon est resté fermé pendant quand même très longtemps, presque trois ans. trois ans de fermeture totale quasiment. Alors là, les gens qui avaient l'habitude d'aller au Japon régulièrement et qui étaient en manque de quelque chose de ce pays, parfois atterrissaient chez moi. Et on mangeait des crackers au riz et en buvant du thé vert. Ça compensait dans une certaine mesure un manque de... Non mais c'est vrai, je pense qu'il y a un truc... Moi, j'ai toujours voulu faire ça, c'est-à-dire j'ai toujours eu envie de faire... d'offrir chez moi quelque chose de l'esprit du Japon. Je sais pas, et ça vient par... Bah, ça vient par différentes choses que j'ai mises en place.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    voilà alors du coup moi ce que j'aimerais savoir maintenant pour rentrer dans le vif c'est ta technique du sukumo shibori tu m'as parlé quand on s'est eu au téléphone tu m'as dit sukumo et je me suis dit mon dieu qu'est-ce que c'est ce truc là et en fait j'aimerais bien et je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent pas non plus donc j'aimerais bien que tu nous expliques ce que c'est d'où ça vient, comment tu y es venue on a un peu compris mais tu nous racontes tout ça alors

  • Caroline Cochet

    Pour faire simple, le Sukumo, c'est une plante qui s'appelle la Persicara indigo, qui est fermentée. C'est une fermentation de cette plante, et la fermentation de cette plante sert de base à des bains de teinture. uniquement avec ce compost, en fait. C'est un compost de plantes. C'est extrêmement parallèle à ce qui se faisait en Europe, dans le sud-ouest, avec les coques de pastel. Ah,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est ce que j'allais te demander, d'accord.

  • Caroline Cochet

    C'est une technique absolument équivalente. Simplement, c'est une autre plante et une autre technique de fermentation, c'est-à-dire qu'au lieu de fermenter, au lieu de passer les feuilles au moulin pour le pastel et de fermenter sous forme de coque, là, les feuilles sont récoltées, séchées, puis réhumidifiées. et c'est une fermentation en tas. C'est-à-dire qu'au Japon, ils font un gros tas de feuilles qui protègent, mais avec une montée en température, et sur à peu près deux à trois mois de fermentation, les plantes sont dégradées, elles sont compactées, et en fait, on concentre dans cette fermentation, ce qui est très intéressant, puisque c'est juste les feuilles de la plante, et c'est là qu'est contenu le pigment. Donc on concentre le pigment, On concentre également des bactéries qui viennent au cours de cette fermentation. Ces bactéries vont servir dans le bain de teinture à la réduction de l'indigo, à l'oxydoréduction, en se nourrissant de ce qui reste de feuilles. Donc c'est un tout-en-un. Et pour moi, c'est quelque chose de merveilleusement simple pour teindre. C'est de la teinture traditionnelle, ancestrale. Au Japon, ça fait… je ne sais plus, je suis extrêmement mauvaise en date, mais il me semble que j'avais lu que depuis à peu près 1600, au Japon, cette technique traditionnelle avait été développée et utilisée. Le fait de concentrer le pigment de cette manière permet d'avoir des cuves qui sont en général très intenses en couleur. C'est un bleu assez particulier. Moi, je trouve qu'il y a vraiment une intensité particulière. Et puis, typiquement, des cuves vivantes. Et également, ça permet pour moi quelque chose de très important qui me parle depuis quelques temps, c'est de ne pas séparer la plante du pigment, de ne pas passer par de l'extraction.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc toi tu teins directement avec ce compost ? D'accord, ok. Est-ce que ça a des propriétés de conservation ? Est-ce que le fait de faire, comme tu disais, les coques de pastel ou ce soukoumo, est-ce que ça a aussi des propriétés de faire tenir dans le temps l'indigo ? ou pas ? Ou c'est vraiment juste pour faciliter la phase de teinture ?

  • Caroline Cochet

    Alors ça, je ne saurais pas le dire parce que là, je pense que pour moi, la tenue dans le temps de l'indigo... c'est plutôt sur la technique de teinture, c'est sur le nombre de trempages et d'oxydations qu'on va faire, et c'est là qu'on crée la solidité, c'est-à-dire qu'à chaque trempage dans l'indigo, arrive une nuance supplémentaire, on fonce l'indigo à chaque trempage et oxydation, attention c'est important, les trempages ce n'est pas le plus important, pour moi le plus important c'est l'oxydation dans la teinture, pas l'indigo, et c'est les temps d'oxydation, et donc, c'est le nombre de trempages et d'oxydations qui donne ces couleurs très foncées qui sont extrêmement solides dans le dent. Voilà, pour moi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Moi, je voulais te parler de la conservation de la matière. Tu sais, ton sukumo, est-ce qu'il dure plus longtemps ? Par exemple, de l'extrait de feuilles d'un jougo ou des extraits que tu as tout prêt.

  • Caroline Cochet

    Je ne comprends pas, est-ce qu'il dure plus longtemps, ce que ça veut dire pour toi ? La matière en fait. Est-ce qu'on peut le conserver dans le temps ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Exactement, c'est ça. Est-ce que cette technique, elle permet en plus de tenir plus longtemps ta ressource ?

  • Caroline Cochet

    Alors non, pour moi c'est assez équivalent, c'est-à-dire qu'on a extrait le pigment au départ pour pouvoir le conserver, le diffuser et bien sûr le vendre. L'extraction est absolument liée à la vente et à pouvoir transporter quelque chose qui est moindre en termes de poids, etc. Parce qu'il y a plus de poids dans le soukoumo. Par contre, le soukoumo se conserve dans le temps, oui, il ne s'altère pas. Moi, je sais que normalement, une fois qu'on a fait le compost, on attend encore un an de séchage pour teindre. Moi, je n'ai pas cette patience, j'ai tendance à teindre directement 6 mois après, mais on attend un an pour teindre et on peut… Moi, j'ai du Sukumo, là, chez moi, que j'ai acheté il y a 2-3 ans. S'il est sec, ça c'est important. C'est-à-dire que si le compost a été séché jusqu'au bout, s'il est sous forme sèche, c'est comme de la terre, très sec, très poudreux, il ne bougera pas. Il garde ses qualités. Je pense que ça peut se conserver bien sûr.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, donc on récolte les feuilles de persil caire, on fait ce fameux tas de feuilles comme tu dis, on le laisse faire avec les bactéries, etc. 3 mois, tu attends un an,

  • Caroline Cochet

    c'est un charge complet. On le laisse parce qu'en fait on ne le laisse pas. Ah non, on ne le laisse pas. C'est-à-dire que c'est trois mois où on le retourne. C'est trois mois où on passe tous les trois, quatre jours pour passer ce qui est à l'intérieur du compost et extrêmement chaud et se liquéfier. Et l'extérieur, au contraire, sèche avec les vapeurs. Donc il faut passer son temps à ramener l'extérieur à l'intérieur, à casser les mottes, à manipuler cette masse pour l'aider à se concentrer de manière homogène. Donc on est actif. Des fois, il faut ramener de l'eau parce que ça sèche trop. Il y a un dosage sur l'eau et sur la température. Et ça, c'est parti des grands mystères que j'essaye de percer actuellement.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    D'accord, ok. Au bout d'une technique particulière, est-ce que toi tu cultives de la persilière indigo du coup ?

  • Caroline Cochet

    Oui, depuis quelques années, je ne me suis pas notée depuis quand, depuis 2019, non depuis 2020. J'ai commencé à cultiver en 2020, c'était ma première année de culture. Alors, là encore, ça s'est fait par rencontres tout à fait opportunes et que je n'ai pas cherchées, qui sont venues à moi par les gens qui venaient en stage. J'ai rencontré quelqu'un dans ma région qui était très très intéressé par l'indigo, c'est quelqu'un qui s'appelle Dominique, qui est intéressé par toutes les techniques de teinture, qui a des moutons, enfin bon voilà. Et ce monsieur m'a dit c'est super ton projet si tu veux, je te mets à disposition mon tracteur, mon terrain, et je te cultive de la persiquaire. Et on essaye ensemble. J'ai envie de te donner les moyens de voir si ça marche ton truc. Donc, là, moi, c'était sur un plateau, quoi. C'est-à-dire que... J'avais trouvé quelqu'un pour m'aider à la culture. J'avais des graines par mon ami Miwa qui m'avait fourni des graines de persiquaire. Et donc j'avais quelques plants chez moi que je gardais précieusement pour garder la graine, puisque c'est une annuelle et qu'il faut récupérer des graines chaque année pour pouvoir planter l'année suivante. Et donc on a démarré une petite culture expérimentale sur un petit format, je ne sais plus combien on a fait au début, peut-être 50 mètres carrés. Et là j'en suis à la quatrième année, je cultive 100 mètres carrés, moi je ne cultive pas énorme en termes de volume. En fait je cultive le volume que je peux moi gérer à la main. Voilà, je ne souhaite pas mécaniser, ça a été un grand débat avec Dominique qui... qui est quelqu'un férue d'efficacité et qui me disait mais il faudrait qu'on mécanise, on pourrait faire ça, etc. Monter le volume. Je lui dis non, non, non. En fait, moi, je veux rester dans un rapport avec ma plante où je l'ai feuille à la main, où à toutes les étapes, je la touche en fait. Je suis en contact direct. Je ne veux pas quitter ce contact parce que c'est dans ce contact que s'établit pour moi quelque chose qui fait qu'ensuite, quand je teins avec cette plante, elle me donne quelque chose d'exceptionnel parce que j'ai déjà passé du temps long avec elle. et que voilà on est ensemble depuis un moment quoi moi je suis dans un truc d'entrée en relation en fait je suis tombée amoureuse de cette plante pour être très honnête quand j'ai commencé à la cultiver Et donc, oui je la cultive à petite échelle volontairement pour que ça reste à une échelle où je peux moi-même faire toute une partie de l'activité qu'il y a à faire. Et encore, j'ai besoin d'aide et de bénévolat, parce que cultiver 100 mètres carrés, ça veut dire produire à peu près, c'est des chiffres, mais je suis entre 100 et 200 kilos de feuilles séchées par an. Et avec ça je peux faire un tout petit compost. On est dans des tout petits volumes de compost. On n'est pas du tout dans les volumes de compost habituels qui se font au Japon. Et d'ailleurs c'est pour ça que je ne composte pas en tas. Les japonais compostent en tas parce qu'ils ont des gros volumes. Moi j'utilise une autre méthode où je protège quand même mon compost. il est enfermé en fait dans différents bacs pour lui permettre d'être actif en fait, parce que sinon, il y a toujours, dans l'indigo, il y a toujours une question de volume et de volume critique, que ce soit quand on teint ou quand on composte. et je pense que tout le monde le sait maintenant, mais plus on a du volume, plus c'est facile, plus chimiquement les réactions chimiques tiennent sur le temps long et se font facilement. À partir du moment où on travaille sur des petits volumes, on est obligé d'aider et de soutenir ces réactions chimiques en étant très très précis et attentif dans la manière dont on travaille.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    et ça c'est valable et pour la teinture et pour la fermentation en amont alors du coup cette activité de compostage si on peut dire c'est ton activité donc toi mademoiselle C c'est quoi ton activité ? raconte-nous un petit peu

  • Caroline Cochet

    Mon activité depuis 2013, où j'ai vraiment lancé l'idée d'avoir un atelier de teinture, et d'appeler ça l'atelier de Mademoiselle C, je teins, je teignais pour moi, je fais des créations. Mais j'avoue que je suis assez modérée dans ma production de création. Comme tout, moi je suis quelqu'un qui... Je n'ai pas envie de me laisser embarquer dans... Ça fait plusieurs fois que je fais de ma passion mon métier, et je sais à quel point on peut se laisser vite embarquer et détourner de ce qu'on aime vraiment faire parce qu'on se retrouve contraint, parce qu'il faut faire du chiffre, parce que je ne sais pas quoi. Donc moi je suis très attentive à rester au contact de ce que je fais et à rester au contact du plaisir à faire les choses. Et donc je... Je fais des créations à la fois textiles, vestimentaires et déco, et aujourd'hui même d'art textile, mais vraiment avec parcimonie. Je ne vis pas de ça, je vais être très honnête. J'ai fait de la formation très tôt, et la formation est ce qui a beaucoup marché pour moi. Donc j'ai vécu de la formation sur quasiment les 8 dernières années. Voilà. Aujourd'hui, j'ai décidé qu'une page se tournait et j'ai arrêté, j'arrête les formations que les mois pour l'instant. Je les arrête pour... En fait, je les arrête... pour travailler pour moi, et parce que j'ai vraiment envie d'être beaucoup plus dans de la recherche que dans de la formation de type initiation. En fait, j'ai fait ça pendant... J'ai transmis, je dirais, le goût de la teinture à beaucoup de gens. Je crois que j'ai compté, ça fait plus de 400 personnes qui sont venues dans mon atelier sur les 8 dernières années. C'était super, j'ai fait des rencontres géniales, j'ai appris plein de choses. Faire de la formation, c'est génial. C'est vraiment un endroit d'apprentissage pour moi. un endroit de transmission, un endroit d'échange, mais on s'use. Et à un moment, on fatigue, et à un moment, l'énergie n'est plus là. Et moi, c'est le moment où j'ai l'alerte rouge qui me dit Oh, oh, attention, il faut passer à autre chose Et donc, c'est pour ça que j'ai décidé cette année, que c'était ma dernière année où je donnais des formations. Donc là, l'offre de stage qui était sur mon site n'est plus active, n'existe plus. Il reste des formations en ligne, je garde en fait une partie formation, mais plutôt sur des formations sur un temps long en ligne. Et surtout... que j'envisage de faire, là c'est vraiment de la recherche, c'est ça qui me plaît en fait. Moi l'indigo m'a posé tellement de questions, m'a tellement titillé techniquement parlant, chimiquement parlant, j'ai pas du tout une culture de chimiste moi, je suis quelqu'un de littéraire au départ, donc ça a été très dur pour moi, mais ça a été passionnant comme apprentissage. Parce qu'il y avait ce défi justement de comprendre, d'arriver à avoir une image un peu plus globale que... Et ça a pris du temps. Je suis en train de me perdre sur la question qui était...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Non,

  • Caroline Cochet

    mais du coup... Qu'est-ce que je fais à l'atelier ? Voilà, la formation, la recherche, formation, recherche, je dirais, recherche et développement, qui est quelque chose que je suis en train là vraiment de mettre en place, et les créations, les créations textiles.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Donc là, si je comprends bien, tu fais un switch entre tes formations physiques, on va dire, où tu voyais les gens, tu les accueillais, avec de la recherche. Le but c'est quoi ? C'est de te mettre à dispo d'entreprises qui aimeraient se lancer et de chercher avec elles le bleu parfait, etc. Ou de faire, je ne sais pas, comme une mini-thèse sur une particularité de l'indigo, c'est quoi un peu ce que tu vises ?

  • Caroline Cochet

    Alors, il y a plusieurs choses et puis pour l'instant, je suis en phase où j'ai fermé des portes mais je ne sais pas tout à fait lesquelles vont s'ouvrir. Donc, je suis aussi dans la phase d'entre-deux. Voilà. Ce qui est certain, c'est que j'ai un projet d'écriture de livre qui est en cours. Voilà. Déjà ça, ça va me prendre un certain temps et c'est en cours, c'est signé avec un éditeur autour de ma pratique de l'indigo. et c'est vrai que je souhaite accompagner des gens dans du développement de projets ou dans leur pratique de teinture à l'indigo mais je dirais des gens qui ont déjà une expérience c'est à dire des gens qui...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    perfectionnement plutôt ouais c'est ça qui cherchent à modifier leur process ou justement à réfléchir ou à chercher le bon équilibre pour eux ou je sais pas mais c'est assez global c'est à dire que je me suis rendu compte au fur et à mesure des formations que je proposais que souvent en stage ce qui se passe ça dépasse largement la teinture on va au-delà de ça dans l'échange dans ce qu'on peut et je crois que ce qui me passionne c'est le rapport à l'humain de manière générale c'est rencontrer des gens et être dans un échange et être aussi moteur des fois dans leur les aider à amorcer leur changement etc moi je sais que j'ai des enfin Je pense que tu l'as compris, j'ai une espèce de facilité à bouger, à aller dans des directions qui ne sont pas prévues, à avoir la confiance. Voilà, moi j'ai une espèce de boussole à l'intérieur qui me dit très vite là ça va, là ça va pas. Et quand ça va pas, je peux pas rester. Donc ça c'est, moi je peux pas échapper à ça. Et ça peut être un problème, mais pour moi c'est une chance, c'est une grande chance, et beaucoup de gens se perdent en fait. Et je trouve que c'est intéressant de raccrocher aussi au sens de ce qu'on fait, de... c'est quoi le sens de son activité, qu'est-ce qu'on cherche vraiment. Et c'est clair que les gens qui vont venir chez moi ne sont pas forcément les gens qui sont en recherche de process, de bénéfices, de trucs, de machins. Ce n'est pas mon langage. Moi, je ne suis pas école de commerce. voilà moi j'assume que des fois il n'y a pas de bénéfice il y a plein de choses que j'ai fait et typiquement la culture de la persiquaire sont des choses que je fais 100% à perte financièrement mais alors qu'est-ce que j'y gagne ? qu'est-ce que j'y gagne en fait ? et on est au-delà c'est-à-dire que ce que je gagne c'est de l'expérience, c'est de la compréhension c'est des choses qu'aujourd'hui je vais pouvoir avec cette expérience faire monétiser quelque part, retransmettre, et puis même pour moi, ce temps que je m'autorise pour moi, je gagne beaucoup en fait, c'est pas du tout du temps perdu, et l'idée c'est de chercher un équilibre en fait, de trouver son équilibre dans cette activité, ces activités artisanales qui... qui nécessite... Alors moi, avant d'être artisan, j'étais intermittente du spectacle. Donc j'avais compris quelques trucs, c'est-à-dire qu'on ne met pas tous ses oeufs dans le même panier, on n'a pas un boulot, on fait plusieurs choses, et ça se complète, en fait. Voilà.

  • Caroline Cochet

    D'accord. J'avais des questions, donc je suis allée voir ton site. J'ai vu que tu... Alors, encore quelque chose que je ne connais pas, j'ai vu des graines de chiseau. Je sais pas si je prononce bien, j'ai vu ça sur ton site et je me suis dit bon, j'ai encore qu'est-ce que c'est que ça ? Est-ce que tu peux nous expliquer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ça c'est une petite particularité, souvenir du Japon en fait. Le shiso c'est une plante qui s'appelle perilla en français. Et c'est une plante alors au départ on va dire aromatique utilisée en cuisine beaucoup au Japon, donc c'est comestible hein. C'est très bon, ça a un goût sucré, rafraîchissant. Eux ils le parsèment séché sur du riz, ils l'utilisent dans quasiment… dans plein plein de plats, ils en font du sirop. Et j'ai découvert aussi que c'était une plante qui avait des propriétés médicinales assez importantes. Donc c'est très bon. Notamment c'est un puissant anti-cancer, elle a beaucoup de propriétés cette plante. D'accord. Et comme c'est une plante qui me plaît, qui est assez originale ici, que les gens ne connaissent pas, que moi je consomme beaucoup en tisane etc. je trouvais ça sympa de pouvoir diffuser des graines qui m'ont... Ah oui, ça c'est un peu ma marotte, la diffusion de graines. C'est-à-dire que, pareil, à un moment je me suis rendue compte que beaucoup de gens venaient à mon atelier. et ils venaient de plein de régions de France et ils parlaient plantes ils racontaient ce qu'ils avaient dans leur jardin etc puis je me suis dit mais c'est dommage si je les préviens ils peuvent venir avec des graines et repartir avec d'autres graines d'ailleurs et donc j'ai fait une grainothèque à l'atelier et puis en plus ça m'a semblé tellement essentiel c'est à dire que là on est quand même dans un moment où la privatisation du vivant est à son maximum il y a un grand n'importe quoi là-dedans et pour moi l'essentiel de la rébellion c'est d'échanger des graines et il faut le faire moi je suis très militante là-dessus donc tu as raison de le dire Voilà, moi quand on me donne des graines, je les diffuse. Je tiens à dire que je diffuse mes graines, et avec plaisir et sans crainte de... Les gens vont avoir mes plantes et mes graines d'indigo, elles viennent de ma copine japonaise qui les a ramenées, qui les a adaptées en France, et qui les diffuse également. Et pour moi, la graine, ça se diffuse, ça ne se privatise pas. Et ça, c'est très très important, c'est mon approche. C'est très bien que tu... C'est militant.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien que tu...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Et je la suis.

  • Caroline Cochet

    C'est très bien.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Voilà.

  • Caroline Cochet

    et il y a beaucoup de gens qui écoutent le podcast donc je me grince ok bon bah en tout cas tu nous as appris quelque chose parce que moi je ne savais pas du tout ce que c'était maintenant j'aimerais parler de ton écosystème vas-y oui

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    non j'allais dire je conseille vivement de le déguster en tisane quand même c'est extrêmement bon et j'ai un projet de développer des tisanes aussi à un moment parce que c'est ce que j'ai envie de faire ok

  • Caroline Cochet

    D'accord, ok. Bon alors du coup, parlez un petit peu de ton écosystème. Donc toi, tu fais des stages, etc. Où tu t'approvisionnes ? Donc on a compris le Sukumo, ce qu'il fait, mais par exemple, tes tissus, tes autres, on va dire, drogueries, où est-ce que tu t'approvisionnes ? Qui sont tes partenaires ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ouais, je voudrais juste revenir sur le Sukumo, pourquoi je le fais justement, la raison pour laquelle je le fais c'est typiquement une raison d'autonomie, c'est-à-dire que quand j'ai commencé à essayer de me fournir en Sukumo japonais, c'est comme, alors c'est la même chose qu'avec l'extrait, on ne sait pas ce qu'on achète, on ne sait pas la qualité de ce qu'on achète, en plus ça vient de loin et en plus les japonais ils ne veulent pas le vendre, globalement. Donc, Je me suis dit, oulala, mais si je dois faire venir du Japon un produit, trouver des fournisseurs à l'extérieur, je me suis dit que ça, ça va être vraiment compliqué, et du coup j'ai besoin de... J'ai besoin de pouvoir avoir la main, de savoir que je peux faire de la teinture avec une ressource qui est là, qui est à côté et que je vais gérer. Et donc, faire son propre Sukumo, c'est à la fois ce que je disais tout à l'heure, être en lien avec la plante du début à la fin et surtout ne pas perdre ce lien qui est très important pour moi. Mais c'est aussi se garantir une autonomie par rapport à une mondialisation pareille qu'on a vu octer ces dernières années quand il n'y avait plus aucun... bateau qui traversait quand tous les conteneurs étaient coincés, il faut pouvoir se débrouiller. Oui,

  • Caroline Cochet

    c'est l'autonomie quoi.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, je suis beaucoup entourée de gens autour de moi qui sont dans cette recherche-là. J'ai dans mes amis des bergers itinérants qui font leur propre pollen. Enfin bon voilà, c'est… C'est vachement important. Je ne pense pas qu'on peut vivre entièrement de manière autarcique et je ne milite pas pour ça. Mais par contre, je pense qu'il faut se questionner sur ce qu'on consomme, d'où ça vient et comment on est dépendant de filières. Et puis de l'autre côté, d'exploitation de gens et de ressources qu'on ne connaît pas et qu'on cautionne par nos achats. Donc je suis assez attentive à ça. Ce qui fait que c'est assez compliqué sur les filières. Alors pour les fournisseurs, en gros, moi quand je me fournis en extrait, la plupart du temps je me fournis chez Greening, parce que je connais depuis longtemps Patrick Vrenac, du temps où il était même à couleur de plante en fait. Je l'ai rencontré à cet endroit-là, ensuite il a monté sa société. parfois chez d'autres fournisseurs comme Couleur de Plante justement, mais principalement chez Greening, parce qu'on a développé une relation et que c'est quelqu'un d'accessible, avec qui on peut discuter, et je trouve ça super. Pour les tissus, ça c'est un peu... Plus aléatoire parce que les fournisseurs sont en train de... C'est très compliqué en fait, c'est compliqué d'avoir un suivi sur les tissus. Moi je suis dans un entre-deux, c'est-à-dire que je suis un peu au coup par coup, je fais de la brocante, je tombe sur un super truc, je me dis super je l'achète. Je fais beaucoup sur de la pièce unique comme ça avec des tissus que je ne retrouverai jamais. Pour moi ça a une valeur aussi de revaloriser tout ce qui est textile ancien. Et puis je me fournis... Je dirais comme les autres teinturiers chez André Calvé quand j'achète de la laine, quand j'achète de la soie sur un site belge. André Calvé.

  • Caroline Cochet

    Je vais faire de la soie en Belgique. D'accord.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    C'est un site de peinture sur soie où il y a beaucoup de choix, en fait. Ça s'appelle Au Bijou, là, ça fait beaucoup, beaucoup de choix.

  • Caroline Cochet

    Les brocantes,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est toujours... J'ai racheté une fin de stock. Il y avait une société en Bretagne qui s'appelait Tissus Bio, je ne sais plus. qui faisait des très belles choses. Et malheureusement, après le Covid, ils font partie des... Moi, j'ai plusieurs fournisseurs qui, après le Covid, ont disparu. J'ai acheté du lin aussi sur un site qui a mis la clé sous la porte. Et donc, quand Biotissus a fermé, ils ont fait une vente aux enchères. Et c'est là que j'ai vu une matière qui m'intéresse énormément et avec laquelle je travaille, qui est en train de devenir une de mes matières de prédilection. C'est du jersey de lin. Et donc j'ai racheté des stocks et des rouleaux de jersey de lin. Je trouve cette matière incroyable, extrêmement belle. fluide et ça rejoint ce qui est intéressant c'est que ça rejoint mon goût pour le tricot c'est à dire qu'au départ je suis une tricoteuse et le jersey c'est une maille donc c'est du lin tricoté et c'est mon truc c'est mon truc cette matière et ça moi j'ai besoin en fait j'ai besoin de ça j'ai besoin en teinture de trouver ma matière une fois que j'ai trouvé ma matière c'est super j'arrive à créer mais mais j'ai passé peut-être huit ans avant à essayer plein d'autres petites matières à regarder à pas me précipiter à être dans Ouais, dans du test et pas forcément dans quelque chose de suivi, on va dire, en termes de tissu, de connaissance. Je sais un peu plus que toi.

  • Caroline Cochet

    ça prend du temps c'est bien que tu le précises parce que c'est vrai qu'on ne trouve pas tout de suite la bonne matière de prédilection ou les affinités qui vont bien tout de suite c'est quand même vachement important en teinture,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    il y a une règle d'or mais vraiment ne pas lésiner sur la qualité de la matière puisque quand on teint, on rajoute de la couleur mais on ne couvre jamais la matière la couleur qu'on rajoute va venir en transparence sublimer les qualités de la matière qu'on a dessous. Donc moi, je connais trop de personnes qui démarrent la teinture parce qu'ils ne se connaissent pas bien, parce qu'ils se disent Oh, ça coûte cher les tissus. Ils teignent sur des tissus qui ne sont pas de qualité. Ils ne peuvent pas avoir une couleur de qualité. Ce n'est pas possible. La base d'une couleur de qualité, c'est une matière de qualité dessous. Et ça, c'est très, très important. Et ça fait partie des choix et des arbitrages. Et c'est sûr qu'au début, c'est un peu difficile des fois de... de trouver ces matières-là, mais ça vaut le coup d'aller les chercher et les explorer. Parce que sur certaines matières, c'est là où on révèle les couleurs naturelles.

  • Caroline Cochet

    Dans les petites questions un peu ping-pong, je voulais savoir pour toi quelles étaient les personnes inspirantes et sources d'inspiration.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, les personnes inspirantes et sources d'inspiration... Alors moi je suis un peu Comme ça fait 10 ans que je fais de la teinture Et que je suis pas toujours Ce qui se passe autour de moi Je suis un peu à la ramasse C'est super que tu fasses ton podcast Parce que ça me fait découvrir toutes ces personnes En fait il y a 10 ans quand je commençais la teinture Je me disais mais on est vraiment peu nombreux Et là je me dis mais qu'est-ce qu'il y a de personnes C'est génial Mais j'ai l'impression de connaître personne mais bon et je dirais que je vais aller sur du podcast voilà moi je vais aller quand même sur des grands classiques c'est à dire les personnes qui m'ont inspiré beaucoup et formé en France c'est Sandrine Rosier, c'est David Santandreux et c'est Dominique Cardon bien entendu c'est impossible de pas la citer et c'est ensuite des personnes inspirantes il y en a beaucoup au Japon aussi pour moi et je sais que certaines personnes ont déjà cité ce groupe de Tokushima qui s'appelle Buaissu mais clairement c'est très intéressant ce qu'ils font à la fois la démarche, ce qu'ils proposent et je dirais même la manière dont ils marketent le truc, dont ils se vendent, c'est très intéressant il y a un autre japonais qui est un petit peu plus discret mais qu'on trouve sur Instagram et qui fait des choses magnifiques, il a un nom imprononçable Awa Noyo c'est Takayuki Ishii Awa Noyo c'est son site et c'est sur ce nom là qu'on le retrouve sur Instagram mais sinon il s'appelle Takayuki Ishii et c'est quelqu'un qui a une pratique en termes de shibori qui est très très belle qui propose des stages aussi voilà

  • Caroline Cochet

    c'est tu m'enverras par mail les écritures je les mettrai dans le descriptif parce que là c'est très bien Je pense que les autres,

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    c'est pas vrai. Ah oui, ah oui. Et je voudrais citer quelqu'un d'autre qui ne pratique pas du tout la teinture, mais qui pour moi a été une source d'inspiration aussi et qui a fait des liens. Moi, ce que j'aime, c'est les gens qui font des liens. Et je la connais depuis le temps où je suis tricoteuse. C'est une ébéniste qui s'appelle Claire Salin. Elle fait un travail où elle mêle bois et tricot, qui est magnifique. Pareil, on se connaît depuis longtemps, on suit le travail l'une de l'autre, et quand on s'est rencontrées, ça a été une évidence. Claire creuse son sillon dans le bois et dans le tricot, elle est soutenue par l'anamak, elle expose. et je trouve qu'elle arrive à mêler ces deux passions qui sont la fibre de laine et le bois de manière très singulière et ça moi c'est quelque chose qui m'inspire et on a beaucoup d'échanges toutes les deux sur notre process de création etc. Donc voilà, ça me fait plaisir de la citer.

  • Caroline Cochet

    Ok, je voulais savoir pour toi, qui fédérait aujourd'hui autour de la couleur végétale, de la teinture végétale ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Ah ben ça c'est facile, parce que c'est Dominique Cardon, il n'y a personne, enfin, c'est vraiment la personne qui... Déjà, qui est là depuis longtemps, tout le travail qu'elle fait là, ses dernières publications, les 157 couleurs de Paul Gou, la manière dont elle fait cet effort de nous retranscrire ces recettes de teinturier pour qu'on puisse les utiliser aujourd'hui, là ça va au-delà du travail de recherche qu'elle fait, c'est-à-dire qu'elle essaye vraiment d'embarquer les gens. dans ce savoir-faire traditionnel qu'on a eu et qu'on a perdu, d'amener les gens à nouveau vers ça pour qu'on évite idéalement tous les tutos avec du chou rouge. Et je trouve qu'elle le fait avec... avec persévérance, avec humilité, avec passion. Et c'est toujours génial de la rencontrer, de l'entendre en conférence ou de lire ses bouquins.

  • Caroline Cochet

    Il y aura un épisode qui est déjà sorti au moment où ton épisode sortira, avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, qui viennent parler des 157 couleurs de Paul Gou qu'elles font en atelier. C'est incroyable. Cet épisode, il est vraiment... comment on va dire, c'est du pratique au pratique comme tu dis, c'est comment faire revivre ce que faisaient les teinturiers avant et les servir sur un plateau aux teinturières d'aujourd'hui donc je vous invite à écouter cet épisode je n'ai plus le numéro en tête je voulais savoir si tu étais une plante tinctoriale, laquelle tu serais et pourquoi j'ai pas trop de doute sur laquelle tu as choisi

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    De toute façon, là, moi, c'est la persicare avec laquelle j'ai établi un lien amoureux. C'est une plante que j'aime à tout niveau et qui est simple. C'est une plante extrêmement simple, résiliente, très résiliente, facile à vivre. Je ne sais pas, elle me plaît. Elle est vraiment… Voilà, c'est tout ce que j'aime. Et elle est généreuse. Elle est prolifique.

  • Caroline Cochet

    Ok, est-ce que tu as des livres que tu aimerais recommander aux auditeurs qui sont des grands lecteurs ? Est-ce que tu as des livres à nous citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Oui, j'ai des livres Ce ne sont pas forcément des livres qui sont très faciles à trouver parce que je ne sais pas si j'imagine que les gens ont remarqué qu'en termes de ressources et de livres autour de l'indigo on ne trouve pas énormément de choses Il y a quelques livres, mais vraiment très très peu Alors moi, un livre qui m'a énormément aidée il s'appelle c'est un livre en anglais La ressource est en anglais, il s'appelle Singing the Blues with John Marshall as your guide. C'est un livre de John Marshall, qui est un Américain qui est parti au Japon pendant quelques années, et qui a vraiment essayé d'étudier, de comprendre le fonctionnement de l'indigo au Japon. Mais ce livre est très didactique, il est bien fait, et moi il m'a permis de comprendre, il propose plein plein plein d'usages de l'indigo. D'ailleurs je l'utilise beaucoup dans la formation que je propose sur le cycle de l'indigo, et je me réfère à ses propositions. et c'est un livre très très bien fait qu'il faut acheter sur son site parce que c'est pas le genre de livre qu'on trouve en librairie mais on peut l'acheter sur son site ok bah ça je mettrais ça est un très bon investissement d'accord

  • Caroline Cochet

    est-ce que tu as un autre livre ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    alors j'ai encore plus obscur Je suis vraiment désolée parce que là c'est une catégorie encore à part, c'est le livre qui a été édité par ce fameux japonais qui s'appelle, enfin par Takayuki Ishii Awonoyo, il a édité à un moment un livre qui s'appelle The Way of Indigo, il était 100$ sur son site donc c'était un petit investissement. Ça fait 50 pages, 55 pages, mais c'est ultra complet à la fois sur la teinture fermentée et sur la fabrication du compost en petit volume. Moi, c'est tout ce que j'attendais pour me lancer. Donc quand je l'ai acheté, pareil, je me suis dit, bon, ça y est, là, j'ai le bon outil. Et il n'est plus accessible sur son site, il n'est plus en vente. Moi, je l'ai recontacté pour essayer de voir s'il accepterait de le diffuser à nouveau, peut-être en version numérique. J'avoue que je lui ai aussi demandé si je pouvais en diffuser des parties pour mes stagiaires dans le cycle de l'Indigo, parce que c'est tellement bien fait, c'est tellement complet, mais bon voilà, ça fait partie des ressources un peu... Rares. Voilà, un peu rares, quand je suis tombée dessus j'étais très très contente de... de la voir parce que sinon dans les autres livres sur l'indigo il n'y a pas grand chose donc peut-être celui que je vais écrire à un moment tu nous tiendras au courant qu'on suit ton actuel écho est-ce

  • Caroline Cochet

    que tu as un épisode préféré du podcast que tu voudrais citer ?

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    ah j'ai pas tout écouté donc c'est dur de savoir de trouver un épisode euh un épisode préféré le dernier dont je me rappelle c'était celui de Pérégrine que j'ai trouvé que j'ai trouvé on avait été en contact et que j'ai trouvé très touchant de votre discours

  • Caroline Cochet

    Ouais, c'était une approche particulière. Alors, j'ai plus les numéros en tête, mais j'aimerais quand même rappeler le numéro de l'épisode.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    J'avoue que je...

  • Caroline Cochet

    Alors, l'épisode de Pérégrine, c'était le...

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Je crois que ce qui m'a plu, si je peux dire ce qui m'a plu dans cet épisode, c'était... Alors là, on rejoint mon côté culture littéraire. En fait, c'était son rapport très... très littéraire et très érudit et avec une approche un peu transversale où ça mêlait de la poésie, de la littérature et la couleur végétale. Et c'était... c'est des choses qui me parlent en fait, assez facilement, on va dire.

  • Caroline Cochet

    du coup tu m'as permis de retrouver l'épisode c'est donc l'épisode 35 avec Virginie Lagerbe de Pérégrine et on parlait tout à l'heure de l'épisode en binôme avec Dominique Cardon et Sandrine Rosier, ce sera l'épisode 55, voilà à vraiment écouter par rapport à la, comme tu disais le livre 157 couleurs de Paul Gou mais en mode très pratico-pratique J'ai une dernière question à te poser, Caroline. Je voulais savoir à qui tu aimerais passer le micro pour qu'on continue à explorer la couleur végétale, ses applications et toute sa chaîne de valeur.

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Alors, il y a quelqu'un qui a déjà été cité, mais pareil, qui travaille dans son coin, je pense, et que j'aime beaucoup, c'est Mickey. de l'atelier de Mickey voilà parce qu'elle est là depuis longtemps parce qu'elle suit un sillon aussi très personnel que j'admire, sa capacité à avoir des rouges de garance incroyables sur une teinture au feu de bois pour moi j'aimerais beaucoup l'entendre raconter tout ça elle a aussi un rapport à l'indigo qui est très intuitif très intéressant

  • Caroline Cochet

    donc oui voilà c'est la personne à qui je pense ok super est-ce que Caroline il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose un sujet qu'on n'a pas abordé que tu aurais aimé traiter j'aimerais bien revenir peut-être sur la formation du cycle de l'indigo que je propose qui est la dernière formation que je maintiens sur

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    mon choix de faire cette formation sur un temps long c'est 8 mois de formation en 2 cycles différents Le premier cycle consiste à se familiariser avec la culture de la persiquaire, c'est-à-dire qu'on part de la graine et on va jusqu'au compost. Et je vous accompagne, on fait ça en groupe, chacun cultive dans son coin, mais ensuite on mutualise les feuilles pour le compost, puisque vous avez bien compris qu'il faut du volume. Et c'est un peu une aventure, c'est quelque chose d'assez... Je l'ai fait expérimentalement cette année et j'ai des super retours, donc je vais le maintenir et moi ça m'éclate aussi. Et puis, il y a un deuxième cycle autour des cubes fermentés, et là je dirais que c'est vraiment destiné aux gens qui font déjà de l'indigo depuis un moment, qui ont des connaissances, qui ont envie d'aller dans cette direction des cubes fermentés. Mais plus vous avez déjà de connaissances, plus ça va être intéressant pour vous. Je ne conseillerais à personne de démarrer par ça là tout de suite, maintenant, demain. Prenez le temps, ça prend du temps la teinture, ça demande à être découvert à son rythme. un peu lentement, et c'est vrai que moi j'arrête l'initiation, c'est pour laisser ça à d'autres, je pense qu'il y a plein de gens qui font des trucs super, qui proposent des ateliers, des découvertes, etc. Commencez par là, travaillez dans votre coin, faites vraiment, faites-vous votre expérience, et ensuite venez trouver les personnes ressources, les bonnes personnes pour vous, que ce soit David, que ce soit moi, que ce soit Sandrine ou d'autres personnes, pour vous aider dans votre pratique de la teinture.

  • Caroline Cochet

    super, merci beaucoup Caroline et bien merci je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix c'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale, merci à tous Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast et présentation de Caroline Cochet

    00:00

  • Le parcours de Caroline Cochet vers la teinture naturelle

    00:45

  • L'impact des voyages au Japon sur la pratique de la teinture

    02:00

  • La technique du Sukumo et son importance en teinture

    03:57

  • La culture de la persicaria indigo et ses implications

    06:32

  • Les voyages thématiques et la communauté japonaise en France

    08:08

  • L'atelier Mademoiselle C et la transmission du savoir

    24:26

  • Les recommandations de livres et d'inspirations

    44:11

  • Conclusion et réflexions sur l'avenir de la teinture naturelle

    53:52

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