- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de Valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans le monde. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie d'accueillir sur le podcast à récovert Mathilde Coin de Whole. Bonjour Mathilde.
- Mathilde Coin
Bonjour Pauline, bonjour tout le monde.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Mathilde, on s'est rencontré en juillet 2023, où je suis venue faire une initiation à la couleur végétale chez HALL à Paris, et où je t'ai rencontrée et où je t'ai découverte toute pétillante et toute passionnée. Et je me suis dit, c'est vrai que HALL, on parle beaucoup d'Aurélia Wolff, donc dans les épisodes E18, E19. mais il y a aussi Mathilde Coing et j'avais vraiment envie de reculir ton témoignage et de parler avec toi de ton parcours donc si tu peux te présenter pour les auditrices et auditeurs qui ne te connaissent pas et nous raconter un peu comment t'en es arrivé à la couleur végétale
- Mathilde Coin
Eh bien oui, avec plaisir. Déjà, merci beaucoup de m'avoir aujourd'hui. Moi, je suis hyper fière d'être dans ton podcast avec tous les grands noms que tu as déjà convoqués. Effectivement, moi, je travaille avec Aurélia, Aurélia Wolf, depuis 2015, donc chez Hall. Et donc, c'est dans ce cadre-là que je pratique la teinture végétale. Et dans ce cadre-là, tu m'interroges. Et je suis donc salariée. Voilà. et alors je peux parler peut-être un petit peu de mon parcours, comment je suis arrivée là donc moi je viens à l'origine des arts appliqués j'ai fait une école d'arts appliqués à Paris qui s'appelle Dupéré où à l'époque c'était un BTS design textile aujourd'hui c'est l'équivalent d'un DNMAD et il fallait faire un stage et c'est dans ce cadre-là que j'ai rencontré Aurélia puisque j'étais tombée dans un article de presse sur le projet Rôle qui venait de se lancer et j'ai trouvé que C'était en 2014 et je l'ai contactée Aurélia qui m'a acceptée en stage. Donc j'ai passé deux mois avec elle. et à l'issue de ce stage elle m'a dit écoute si tu cherches un travail après tes études tu me dis et ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde puisque voilà j'ai eu la chance d'être là vraiment au bon moment et en fait oui moi les arts appliqués, le design à l'époque ça me paraissait je ne me sentais pas vraiment à ma place je trouvais que c'était très déconnecté de la réalité des enjeux sociétaux, environnementaux sociaux etc Alors ça a peut-être changé aujourd'hui un petit peu, mais à l'époque vraiment, moi je m'étais dit, voilà, je ne veux pas travailler là-dedans quoi. en tout cas pas comme ça et pourtant j'avais cette passion pour le textile donc je me suis dit à fond j'y vais donc j'ai fini ma formation en comptant les jours j'ai contacté Aurélia et puis j'ai commencé à travailler avec elle et donc à l'époque je l'ai commencé par un temps partiel bien sûr, j'ai été très longtemps en temps partiel et en parallèle j'ai fait pas mal de choses, j'ai continué mon petit bonhomme de chemin Donc d'abord j'ai pas mal, j'ai découvert le milieu associatif, j'ai été assez active en 2015, c'était la crise de Syrie donc pas mal dans l'accueil des réfugiés. Je me suis dit que j'avais envie du coup d'implémenter cet ingrédient associatif, enfin de me rendre aussi utile dans ma pratique professionnelle. C'est comme ça que je me suis retrouvée à faire un service civique dans une association qui s'appelle la Textilerie, qui est à Paris et qui est dédiée aux textiles éco-responsables. Et voilà, donc là je faisais de la pédagogie autour de la mode responsable, des modes de production, autour de l'allongement de la durée de vie des vêtements par exemple, autour de la distribution de vêtements aussi pour les publics plus précaires. Donc voilà, j'ai fait ça d'abord. Ensuite, j'ai continué ma formation. J'ai fait au CNAM, au Conservatoire National des Arts et Métiers, une formation pour apprendre à gérer une entreprise artisanale. Et ensuite, j'ai fait un master en marketing digital, où je m'intéressais principalement à comment communiquer en restant en accord avec ses valeurs, quand on est dans l'éthique. Et en fait, ces trois ans, c'était une licence pro puis un master, je les ai faits. en alternance. Donc j'étais à la fois, pendant tout ce temps, j'étais chez Hall en temps partiel, je faisais entre... J'ai fait de 1 à 3 jours par semaine. et là quand je faisais cette formation j'ai rejoint une association qui s'appelle Modestime qui est dans le 93 et qui travaille sur l'insertion des personnes en situation qui sont éloignées de l'emploi en fait avec la couture donc voilà mes semaines étaient un peu intenses à ce moment là, j'avais en gros deux jours par semaine à Modestime deux jours par semaine à l'école et puis un jour par semaine chez Rôle donc voilà Et voilà, j'ai découvert l'insertion et en gros la base que je faisais, je faisais de la gestion de production, grosso modo avec la personne qui gérait l'atelier. les prises de commandes, les tissus qui arrivent, qui on met sur quelle machine, combien on a de machines, tout ça. Donc, ce n'est pas directement en lien avec la teinture naturelle, mais quand même, ça se... Voilà, comme on fait aussi de la production teinture végétale à Hall, voilà, ça se nourrit, en fait, toute cette organisation, cette pensée. voilà un peu au temps pour et puis aujourd'hui je suis 4 jours par semaine chez Rôle du coup Aurélia pour ceux qui ont écouté les podcasts où c'est elle qui est l'invitée elle vit maintenant sur l'île de la Réunion donc j'ai la chance d'être son relais sur place dans notre petit atelier jardin dans le 13ème arrondissement superbe lieu, superbe bureau Est-ce que tu peux m'appeler ? Voilà,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
rien de beau,
- Mathilde Coin
c'est de bosser là-bas. Et donc, je ne suis pas toute seule, je suis avec Lucie qui s'occupe du jardin, qui vient à peu près quatre heures par semaine. Et puis, j'ai une collègue qui est en stage pendant un an dans le cadre d'un dispositif de la ville de Paris qui s'appelle Agathe. Donc, Lucie, c'est Lucie Laporte, si jamais tu veux, pour après éventuellement les contacter. Et Agathe, c'est Agathe Nguyen. et donc là on est toutes les deux sur la partie vraiment teinture, accueil du public d'accord de l'activité à Paris quoi
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors du coup, je voulais te relancer sur la chance que tu as d'avoir eu un temps partiel dès la sortie de tes études sur la teinture végétale, là où on a beaucoup d'artisanes et beaucoup de personnes qui sont en lien avec la couleur végétale, qui expliquent que c'est parfois assez dur. Donc je voulais un peu rebondir là-dessus sur la chance d'avoir un revenu certain. et le travail à deux, parce qu'avant qu'Aurélia parte à la réunion, vous étiez quand même tout le temps à deux. Est-ce que tu peux nous faire un petit retour là-dessus, sur votre complémentarité, et puis votre organisation, et comment tu vis tout ça ?
- Mathilde Coin
Oui, alors, effectivement, j'ai beaucoup de chance. C'est vrai que je me dis, j'étais vraiment là au bon moment. Et puis, après, la bonne rencontre aussi. Je pense que tout de suite, Aurélia a dû comprendre qu'on allait bien travailler ensemble. Mais effectivement, en fait, moi, je considère que c'est une grande chance parce que comme tous les gens qui passent ici le répètent, je pense que c'est un métier passion, d'une certaine manière, ce qu'on exerce. et moi j'ai la chance de le faire en tant que salarié donc j'ai mon cadre de travail de rêve mon jardin, enfin mon jardin c'est pas le mien le jardin de rôle avec les marronniers les saisons qui passent les plantes qui sentent bon, les mains dans l'eau le fait de transmettre aussi moi je trouve ça je trouve ça hyper important peut-être qu'on y reviendra après mais pour moi c'est vraiment très très c'est hyper important dans ma pratique professionnelle et je suis ravie de pouvoir le faire et donc voilà j'ai un revenu certain, j'ai une sécurité de l'emploi, j'ai les congés payés, c'est quand même c'est quand même génial et tu vois c'est drôle, il y avait une fois j'ai eu la visite d'une ancienne stagiaire de hall qui est revenue nous voir qui s'appelle Anaïs, qui a un projet qui s'appelle Babou les Baclis si vous voulez aller voir Ah bah génial, ah bah j'ai pas vu ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Elle va sortir en décembre ça sort en décembre
- Mathilde Coin
Et bah tu vois tout est lié, donc Anaïs un jour elle vient me voir au jardin et elle me dit mais toi t'as trop de chance Mathilde en fait tu fais que ce qui est bien dans notre métier tu fais de la teinture et là t'es dans l'atelier, tu fais pas de compta et j'étais là mais oui t'as raison moi en fait je suis effectivement je suis le bras droit d'Aurélia si je peux dire mais effectivement c'est elle qui chapeaute tout c'est elle qui gère tout ce qui est compta stratégie, alors on réfléchit un peu ensemble mais c'est elle qui porte aussi la responsabilité du projet c'est elle qui filtre les premiers clients qui fait les factures, les devis, tout ça, tous les trucs pas très marrants et donc effectivement moi je fais beaucoup de teintures et de liens avec le public, alors bien sûr il y a des trucs moins marrants, je fais aussi le ménage et tout,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
mais voilà globalement voilà
- Mathilde Coin
d'accord c'est vrai que c'est une grande chance et en fin de compte comment je ne saurais pas dire pourquoi j'ai eu cette chance-là, moi et pas quelqu'un d'autre, je pense que c'est vraiment juste d'être là au bon moment. Et puis, ce que je trouve hyper important, là, je parle vraiment pour moi et je pense pour beaucoup de gens qui se tournent vers la teinture naturelle, tu dois voir, j'imagine, dans le podcast, beaucoup de gens aussi ou même dans les gens qui gravitent autour du milieu, mais qui sont en reconversion professionnelle, qui ont... il y a cette espèce de sens qu'on a perdu je pense dans le travail et même dans la vie de manière générale on ne sait plus comment les choses sont faites on voit des objets qui n'ont pas de sens et c'est vrai que notre métier c'est génial parce que c'est des gestes très simples avec des ressources, là on va dans le jardin on prend une feuille de sauge et puis on en sort de la couleur, donc c'est incroyable il y a vraiment ce sens à la fois ben la sémantique derrière le geste qu'on a, et puis les sens aussi, les cinq sens. On est en éveil, on est... Moi, je suis dans l'épanouissement permanent de faire ce travail. Et puis le lien avec... En fait, on redécouvre avec émerveillement un petit peu des pratiques qui, en fait, ont été la norme pendant des millénaires. Donc c'est hyper galvanisant, parce qu'à la fois, il y a des choses sur lesquelles on peut s'appuyer. il y a des ressources historiques il y a aussi beaucoup de choses qui ont été perdues donc des choses à redécouvrir on peut avoir une pratique très personnelle personne ne va venir nous embêter à dire ah non c'est pas comme ça qu'on fait et puis même le lien avec le domestique que je trouve intéressant d'une certaine manière le lien avec le fait qu'en fait c'est des... une action qu'on peut faire à la maison facilement, pour soi aussi. Alors on peut en faire un métier, on peut être le grand maître des teintures, mais on peut aussi se dire moi je veux teindre mes t-shirts quand je les trouve un peu passés et ça peut s'arrêter là et je trouve que c'est tout aussi noble comme démarche et que c'est tout aussi épanouissant. donc moi je suis vraiment convaincue par ce que je fais de toute façon c'est sûr tu souris,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors je le dis aux auditeurs tu souris depuis tout à l'heure oui je pense que moi je vois bien que t'es convaincue je voulais te poser une question Est-ce que tu peux nous raconter toi tu es considérée comme une teinturière à façon c'est ça ? tu réponds à des commandes globalement ou est-ce que tu as aussi une partie un peu de recherche en fait ce que je voulais te demander c'est quoi ton organisation dans la journée est-ce que tu le matin c'est la production par rapport au projet que vous avez avec Aurélia l'après-midi c'est les formations comment tu t'organises ? est-ce que tu peux nous raconter ?
- Mathilde Coin
Alors, ouais, on fait plein de trucs à Hull, c'est ça qui est cool aussi, et qui est hyper épanouissant, encore une fois, dans le poste que j'ai la chance d'occuper. C'est que nous, en fait, on fait à la fois de la teinture à façon, on fait aussi notre propre marque, et on fait de la transmission. Donc, en gros, j'ai des journées qui sont très différentes les unes des autres, c'est aussi ça qui est top. En gros, pour la teinture à façon, on va faire des collabs avec des artistes, des artisans, parfois des marques. On va choisir selon leur cahier des charges, c'est ce qui nous amène les contraintes. Alors on sélectionne un petit peu les projets pour que ça fasse sens, d'une part par rapport à la pratique de la teinture naturelle, et puis par rapport à nous, puisqu'on est quand même dans une quinzaine de mètres carrés. donc bon on n'est pas non plus équipé pour faire des énormes métrages en tout cas pas aujourd'hui donc voilà il y a déjà un premier tri qui est fait voilà et il faut qu'on ait une plus-value dans le projet aussi parce qu'il y a d'autres personnes qui font de la teinture qui peuvent être par exemple plus proches en termes de voilà ou plus adaptées parce qu'ils ont une machine ou voilà donc ça nous arrive aussi parfois de rediriger vers d'autres praticiens ou praticiennes principalement pour être à la fenêtre Et donc quand on fait de la teinture à façon comme ça, il y a toujours la phase d'échantillonnage en fait. Donc le client il nous amène son tissu et on va mettre au point une recette pour ce tissu en particulier selon une intention de couleur qu'il va avoir. Donc ça c'est, voilà, il y a un peu une phase de recherche effectivement. Ensuite ça part éventuellement en production. Ensuite, on a aussi notre production pour nous. Là, ça va être des objets qui sont designés par Aurélia et qui sont souvent mis en vente sur notre site internet, sur notre e-shop. Avant, on avait un site de vente en présentiel sur Paris, mais aujourd'hui, maintenant qu'on a le jardin, on est 100% en ligne. et donc aujourd'hui c'est moins présent qu'au tout début puisqu'à l'origine c'était vraiment notre activité historique si je peux dire, c'était d'être une marque là aujourd'hui c'est des temps forts dans l'année ça peut être à Noël, pour le printemps quand il y a un nouveau tissu qui inspire Aurélia pour différents événements Et puis après, il y a des temps de transmission qui sont hyper complémentaires de tout ça aussi. Nous, sur le terrain, on est sur un terrain municipal qui appartient à une crèche. Donc ça, Aurélien en parle bien dans le podcast sur OCEL qui parle du projet Hall. Donc on peut avoir, par exemple, des ateliers avec les enfants de la crèche. Ça fait partie de notre deal d'occupation du lieu. ça peut être des formats aussi pour entreprises donc on peut recevoir des groupes qui viennent dans le jardin on peut aller sur des lieux pour des événements et puis il y a un format d'initiation qu'on fait à peu près toutes les semaines on essaye de tenir ce rythme celui où tu as eu la gentillesse de venir voilà c'est un cadeau de fête des mères ah trop bien que l'avez-tu oui c'est vrai c'est vrai j'ai Mais voilà, ça c'est un format où on est plutôt sur... Ça peut être du grand public ou des gens un peu plus initiés. mais il y a ces temps-là donc c'est ces trois pôles qui interagissent je trouve déjà au quotidien et puis qui sont vraiment très complémentaires et importants ça ne ferait pas sens de faire des ateliers si on ne pratiquait pas et en même temps pratiquer sans partager ce savoir-faire et cette passion ça serait aussi très dommage et puis ça permet aussi d'avoir un équilibre économique donc il n'y a pas vraiment de journée type ce qui est sûr c'est qu'on s'appelle avec Aurélien en général une fois par jour pour se tenir au courant donc ça c'est pour revenir aussi sur la question de la complémentarité c'est vrai qu'en fait nous depuis le début comme moi j'étais à temps partiel on a souvent été en distanciel c'est à dire que moi je venais les jours où elle venait pas par exemple le samedi pour les ateliers c'est pratique, ça permet à plus de monde de venir et puis les mercredis qui était le jour où elle s'occupait de ses petits-enfants ils sont encore petits mais quand ils étaient les premiers étaient petits donc on a souvent eu l'habitude de travailler comme ça en se laissant des petits mots en s'appelant, en se délégant des choses Aurélia elle m'a tout de suite fait très vite confiance et puis oui on se comprend je pense comme moi j'ai la chance d'avoir grandi avec le projet aussi c'est pas mon projet mais je suis arrivée très tôt je pense que j'ai compris les enjeux j'ai compris l'identité donc on m'a laissé prendre cette place et du coup aujourd'hui ça simplifie énormément notre communication avec Aurélia
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et vous avez la chance d'être justement à deux et quand il y a un pépin, quand il y a une question quand il y a quoi que ce soit, vous êtes deux des fois quand tu es toute seule dans ton atelier des fois tu lâches l'affaire parce que tu dis j'ai dû oublier un truc, il y a quelque chose qui ne va pas mais je ne sais pas quoi et en fait des fois tu baisses les bras parce que tu es tout seul tu n'as pas d'éphémère et c'est un peu encore une de tes chances
- Mathilde Coin
Ouais ouais ça c'est vrai Déjà avec Aurélia c'est vrai qu'on l'a toujours fait Donc voilà Alors on s'envoie des photos C'est ça la petite limite on va dire De la distance Quand on veut voir une couleur correctement De la même manière c'est un peu compliqué C'est qu'on prend des photos avec l'iPhone Avec la lumière machin Puis l'écran Bon là sur ça il faudrait qu'il y ait une nouvelle technologie Qui nous permette d'avoir des yeux à deux endroits différents Merci mais sinon vraiment on a aucun problème et c'est vrai que moi comme tu dis travailler avec Agathe par exemple c'est vachement agréable parce que même comme tu dis, comme tu doutes quand tu rates une teinture, t'es deux donc t'as deux fois plus d'idées pour te dire attends je vais faire ça pour récupérer la couleur que je voulais ou te dire non mais le client c'est pas si pire toi tu retrouves ça raté mais je suis sûre que le client ça va lui plaire et en fait la plupart du temps ça se passe comme ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est sûr que c'est trop bien d'être plusieurs c'est clair alors je voulais te poser une petite question autour de ton écosystème donc dans les épisodes de E18 et E19 Aurélia raconte des collaborations qu'elle avait faites est-ce qu'il y en a des nouvelles entre deux que tu veux mentionner et toi personnellement quelles ont été tes réalisations préférées sur quel sujet t'as adoré travailler
- Mathilde Coin
Alors, il y en a eu plein d'autres depuis, mais je ne sais même plus parce que... Mais oui, on en a souvent, on a à peu près un nouveau projet par mois ou tous les deux mois en teinture à façon, enfin en collab, donc ça nous sort un peu de ce que nous on fait. Mais sinon, moi, le projet que j'ai préféré, je vais reciter celui que et Aurélia et l'épisode avec Livaden avaient cité sur Dorian et Tienne. Pour resituer pour les personnes qui ne l'auraient pas entendu, c'est un projet de tapisserie participative en touffetage, donc en tufting avec les pistolets à fil là, qui représente des vues du ciel de paysages en transition, et donc principalement autour de la Bretagne, et c'est que teint en végétal par nos soins du coup. avec des plantes le plus local possible. Et en fait, c'était un projet un peu fou, parce que ça fait deux ans qu'on le fait. Là, on a terminé cet été, j'ai l'impression que c'était hier, mais c'était déjà il y a longtemps. Là, en été 2023, on a refait 20 kilos pour une tapisserie, et l'été d'avant, en 2022, on avait fait l'équivalent de 80 kilos pour trois tapisseries. Donc c'était monumental. c'est sur Echevaux de l'Aisne et en fait ce qui était hyper cool la première fois c'est que on a pris le projet un peu en mode challenge en gros Dorian, donc l'artiste c'est Dorian Etienne, il était un peu en galère, en retard et il nous a contacté on a dit ok on le fait, mais on a même pas fait d'échantillonnage pour te dire on a vu les images sur écran et on s'est dit ok là on va faire du châtaignier là on va faire de la rhubarbe voilà Et en fait, après, quand on a commencé la prod, déjà, on a reçu 80 kilos de laine, ça passait même pas à la porte du jardin, c'était fou. Et puis, on a eu les références en papier, du coup. Et alors là, c'est vrai qu'entre l'écran et le papier, déjà, on était là, mais c'était pas du tout la même chose. Donc, on faisait direct les bains en format de 50 litres. donc c'était un peu fou donc on a eu plein de retouches plein de trucs à refaire mais c'était hyper intéressant et hyper drôle parce qu'on a eu la chance on a fait appel à des bénévoles stagiaires donc on était toute une petite équipe trop sympa hyper motivée pendant une semaine on était à fond et en fait après on a eu la chance aussi de pouvoir bosser avec les gobelins puisqu'on s'est vite rendu compte qu'avec nos deux casseroles de 50 litres qu'on devait teindre 6 kilos de la même couleur exactement C'était l'enfer, puis les écheveaux ça s'en mêle, enfin voilà. même si on les accrochait ça ne suffisait pas donc Aurélia a contacté les Gobelins et on a eu le droit d'utiliser leur superbe cuve de 200 litres minimum qui chauffe en 5 minutes alors que nous pour 50 litres on en a pour une demi-journée après il faut laisser refroidir dedans et puis elles ont une machine pour essorer la laine donc en 30 secondes c'est essoré, c'est presque sec donc ça c'était génial de découvrir d'autres pratiques aussi de rencontrer l'équipe des Gobelins et d'ailleurs aujourd'hui on a un partenariat avec elles parce qu'on forme une de leurs salariés maintenant elles font du synthétique depuis des années mais elles se reforment au végétal avec nous donc là on la voit toutes les semaines et on fait un grand grand nuancier sur l'aine c'est hyper intéressant donc là c'est jusqu'à décembre ça a commencé le mois dernier donc voilà ça c'était hyper cool et tu vois cet été Dorian est revenu avec son nouveau projet et là on était ultra calés avec Agathe on a fait nos petits échantillonnages tout était nickel ça nous a pris deux semaines mais on a fait ça très propre on est arrivé au Gobelin et hop c'était plié en une semaine donc c'était C'était génial comme projet.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'était ton projet préféré. En tout cas, pour te dire qu'on a enregistré avec Dorian et tienne, comme tu m'avais conseillé. Tu me l'avais dit en juillet. Tu m'avais dit que c'était vraiment hyper important. J'ai eu Dorian. Il a expliqué tous ses projets. C'est génial parce que ça fera vraiment la boucle. Il vous mentionne. Franchement, c'est sympa, mais je fais un peu de teasing.
- Mathilde Coin
C'est trop cool. Quand j'ai écouté mes photos sur les Madènes, j'ai vu qu'elle en parlait. Je me suis dit que c'était trop bien.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est chouette.
- Mathilde Coin
le but aussi du podcast c'est de mailler c'est génial parce qu'en plus c'est bien d'avoir un artiste aussi d'avoir une autre pratique et tu vois par exemple ce que j'ai trouvé hyper intéressant aussi c'est que Dorian il avait quand même cette envie d'être sur des plantes le plus local possible et dans sa gamme de cette année il y avait un truc c'était un rose de cochenille c'était sûr nous on a dit c'est bon rose de cochenille sauf que quand on lui a dit ça il a dit bah non les filles je voudrais de la plante et puis je voudrais du local et nous on était un peu en mode ah mince et tout mais on s'est dit il a raison quoi on y va donc pendant une semaine on a cherché le rose on a fini par le trouver avec de la garance avec un mordant sage au fer et un nuançage basique tu vois, mais c'est trop cool du coup maintenant on a cette couleur et on sait qu'on peut la faire en végétal, local là c'était de la garance de l'Ivadène en l'occurrence donc tu vois la contrainte finalement c'est toujours ça stimule carrément nous on ne se serait peut-être pas embêté si on avait pu faire pour nous un rose tel rose ce ne serait pas forcément trop creuser la tête à moins qu'on ait vraiment ce qu'il y a des charges
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et je voulais rebondir sur un truc quand je suis venue en juillet t'as eu la gentillesse de me montrer tous tes cahiers de recherche etc et j'ai pris un plaisir fou à farfouiller dedans etc donc je suis tombée, tu m'avais montré un peu la demande de Doriane avec les différentes couleurs tu m'avais expliqué et puis en continuant de feuilleter je tombe sur un bleu turquoise magnifique et j'ai eu un petit peu un choc et puis je te dis qu'est-ce que c'est que ce truc clérodendron, ça me disait quelque chose, moi qui aime bien le jardin, etc. Et en même temps que tu nous as fait le tour du jardin, tu sais, à un moment, tu t'es arrêtée et t'as dit, ben voilà, ça, c'est le clérodendron. On n'était pas à la bonne période, il n'y avait pas de baie, etc. Mais t'as dit, cet arbre-là, il donne un super turquoise. Le lien a été fait et je t'ai dit, mais attends... Et du coup, je suis hyper intriguée. J'ai adoré que tu me partages cette anecdote et j'aimerais bien que tu racontes un petit peu cette histoire de cet arbre, le clérodendron, que tu m'as fait connaître.
- Mathilde Coin
le clérosandron c'est un arbre qui peut être assez haut nous au jardin ils sont encore petits, ils sont un peu jeunes on les a plantés en 2020 quand on s'est installé mais par exemple moi j'ai eu la chance d'en avoir un dans le jardin de mes parents qui fait 2 mètres de haut ça peut être un grand arbre c'est un arbre qui est natif plutôt du Japon et de Chine si je ne dis pas de bêtises mais qu'on trouve, voilà, on peut le trouver dans les jardins. C'est un très bel arbre parce qu'en fait, il fait, donc entre octobre et décembre, selon les années, il fait des petites baies bleues turquoises, en l'occurrence, qui sont enrobées, si je peux dire, par une fleur magenta, un petit calice magenta. Donc déjà, c'est des couleurs qui sont assez peu communes dans la nature, comme ça, quand on voit. Et puis, effectivement, c'est une source de bleus directement sur le bleu. Donc c'est assez rare puisqu'on connaît l'indigo et toutes les plantes qui en contiennent avec tous ces procédés un peu techniques pour l'extraire. mais là, en l'occurrence, tu prends les baies, tu les écrases, tu les fais bouillir, et tu as un jus bleu turquoise qui fonctionne sans mordansage sur... Alors, je ne veux pas dire de bêtises, moi, il me semblait que c'était surtout sur l'Anaissois. J'ai fait des tests sur coton, et ça a l'air de fonctionner, mais tu vois, je ne les ai pas éprouvés, je ne les ai pas vraiment lavés, enfin, c'est des échantillons, quoi. Mais là, j'ai vu, pour ceux que ça intéresse, Michel Garcia a fait un post, enfin, deux posts sur son Facebook, vous pouvez le suivre sur Facebook sans forcément l'ajouter et il met toujours plein plein d'infos c'est génial il fait des posts hyper riches il partage ses expérimentations et là il en a fait deux comme c'est la saison et il a l'air de dire que ça fonctionne sur coton aussi donc voilà à creuser à tester voilà à tester en fait c'est vrai que c'est un une ressource qu'on utilise plutôt sous forme de test, parce qu'en fait, on ne peut l'utiliser que fraîche. On ne peut pas la faire sécher. C'est vraiment le jus qui donne le goût. C'est une molécule colorante qui s'appelle la trichotomine.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
il n'y a pas trop d'infos quand on cherche sur internet il n'y a pas grand chose j'ai regardé dans le livre de Dominique Cardon j'ai regardé dans le livre de Botanique je n'ai rien trouvé donc non je trouve que c'est bien qu'on partage moi on m'a posé beaucoup la question de où on pouvait se procurer un cléron d'endro donc moi perso j'ai acheté le mien sur Promesses de Fleurs pour les gens qui habitent dans le nord il y en a pareil le mien il s'adapte au jardin alors que je suis dans le nord de la France je précise à tout le monde des conditions pourries et donc ça fonctionne donc voilà déjà pour où l'acheter si vous avez envie d'accueillir cet arbre dans votre jardin et après l'utilisation j'ai envie de dire c'est quand même des tests t'as beaucoup testé pour éprouver la technique ouais alors c'est pas si compliqué vraiment c'est vraiment
- Mathilde Coin
ça marche beaucoup mieux sur soi par exemple ça marche aussi bien sur l'aine et après sur les cellulosiques c'est un petit peu moins vibrant mais en fait c'est assez intuitif comme teinture c'est vraiment tu prends les bêtes tu les écrabouilles ou tu les mixes et tu les fais bouillir et la tenue ? la tenue c'est là où je ne veux pas dire de bêtise on ne l'a jamais fait tester en laboratoire ou quoi mais dans mon oeil il y a des trucs que j'éteins comme ça que j'ai laissé un peu traîner à la lumière et ça n'a pas bougé donc ça m'a pas l'air d'être très peu solide et après je ne saurais pas te donner une info il faut expérimenter
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ouais tout à fait et puis du coup c'est vraiment une plante faut saisir la saison parce que c'est en teinture fraîche il faut quand même pas mal de baies donc c'est vraiment pour faire des toutes petites quantités de l'échantillonnage ou une pelote ou quelque chose comme ça mais on fera jamais une production commercialisée à grande échelle avec ça, en tout cas je pense pas et je trouve ça aussi c'est ça aussi qui est hyper intéressant de se dire celle-là elle est rare
- Mathilde Coin
le fruit est magnifique on voit que c'est précieux la couleur elle est magnifique franchement je me souviens en parcourant ton nuancier j'étais hyper surprise parce que c'est vraiment beau ça sort du lot ça ressemble un petit peu à l'indigo sulfoné ou le carmin d'indigo que
- Pauline Leroux ArtEcoVert
l'on peut acheter Michel il en fabrique parfois Je crois que greening et couleur garance en font, mais il faut vérifier pas tout le temps forcément. Ils transforment le pigment d'indigo en colorant qui marche plutôt sur les protéiques pour le coup. Et ça donne un peu ces tons-là, mais il y a une transformation. Là, il n'y a pas de transformation.
- Mathilde Coin
ouais c'est beau ça vient de la nature direct du coup je rebondis donc tu m'as présenté tes cahiers tu m'as même présenté tout depuis le début même les cahiers tu m'as vraiment tout montré je te remercie pour ce partage parce que franchement ça m'a touchée je trouve qu'un nuancier c'est quand même le petit jardin secret c'est un peu le cahier le carnet secret ouais les romans latines c'est ça que je me suis et en fait j'ai adoré parce qu'on voit au début tu vois c'est vraiment de l'expérimentation tu testes toutes les fibres toutes les couleurs, j'ai vu tu avais fait plein de trucs et puis j'arrive au fur et à mesure sur des nuanciers vachement plus cadrés où tu sais tu avais les plantes et les différents le fer, la linfe tous les nuançages possibles est-ce que pour toi un nuancier c'est aussi un enfin comment dire c'est un outil de transmission aussi est-ce que tes nuanciers tu les montres à chaque fois et à quoi ça te sert au delà de raconte moi ton histoire avec les nuanciers
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'adore, j'adore les nuanciers. Alors, effectivement, j'avais dû te montrer peut-être les tout premiers cahiers que j'ai faits quand je suis arrivée chez Haule et qu'Aurélia m'a formée et que Bola t'expérimente. Au début, j'avais trié, parce que comme on était beaucoup une marque, c'était trié par couleurs. Donc, on avait par exemple le rose sorbet, le bleu frais. Donc, j'avais écrit rose sorbet. Et toutes les fois où je faisais un truc, je gardais un petit bout, je le consignais. Et puis, effectivement, on a fait plein de supports au fil des années. Moi, j'adore consigner. D'ailleurs, ça fait partie, comme on parlait tout à l'heure, des journées d'une teinturière à façon ou pas. Mais en fait, on passe beaucoup de temps, il y a beaucoup de temps invisible. Et par exemple, le temps de noter, de calculer, d'organiser, c'est une chose. Et après, de noter, de garder des traces, c'est aussi hyper important et ça peut prendre du temps. mais moi je trouve que c'est là que tout prend forme quoi, tu mets sur une page et tout d'un coup ouais t'as plus besoin d'expliquer quoi ça saute aux yeux et donc effectivement on en fait régulièrement donc nous à l'atelier avec Agathe on a un espèce de carnet de bord, tous les jours on note ce qu'on fait même quand on fait, je sais pas moi même quand on rince un tissu pour le décatir avant de teindre on note combien de grammes on a mis on essaie de garder toujours un petit témoin qu'on colle dans ce carnet. Et puis, régulièrement, quand on a un projet qui sort, là, on remet ça au propre avec des échantillons. Et là, c'est écrit beaucoup plus proprement, on va dire, beaucoup plus clairement, les quantités, le temps de trempage, la température, le pH de l'eau. On note absolument tout pour pouvoir refaire. Même si ce n'est pas prévu que ce soit refait, par expérience, on ne sait jamais. Ça peut arriver que tout d'un coup, quelqu'un voit cette couleur, un client qui passe et se dit ah bah tiens, je veux ça et donc c'est dommage de recommencer à zéro. Donc il y a un peu cette fonction de mémoire pour soi-même. et puis il y a la fonction pédagogique aussi que moi je trouve hyper importante donc on a un carnet effectivement qui nous sert comme support à l'atelier donc c'est principalement l'atelier d'initiation parce que c'est celui qu'on fait le plus souvent mais on en a un par exemple pour l'atelier coprint aussi donc c'est un classeur où on a fait nos pages alors il peut évoluer les pages peuvent être bougées selon les ateliers les contenus quand on fait un truc spécifique, une thématique spécifique où on peut transformer le carnet. C'est l'idée qu'il soit un peu évolutif. Et donc, effectivement, dans ce carnet-là, par exemple, l'idée, c'est que, voilà, c'est le support de notre discours à l'atelier d'initiation. Donc, par exemple, on commence par des gammes sur différentes matières pour évoquer l'importance de la matière, sur laine, sur soie, sur coton et lin, principalement, pour montrer différents éclats, comment les couleurs ressortent. ensuite on va avoir une page par exemple sur l'importance de la plante pour montrer comment en fin de compte le vivant joue dans notre travail et selon la saison où on récolte la plante par exemple on fait la même recette et c'est pas la même chose donc ça c'est pour introduire un peu aux enjeux de notre pratique et à notre métier aussi de savoir s'adapter, de savoir jongler sur les différents paramètres qui font qu'une teinture va être plus ou moins lumineuse ou rabattue. Après, on a différentes pages où on va montrer, par exemple, différentes recettes, des choses plutôt simples. Ça peut être de l'avocat, comme ça peut aller sur des choses plus rares, comme de la cochenille. On montre ce qui compte dans une recette, le temps de trempage, la température, la quantité d'eau, le rapport de bain, la quantité de plantes par rapport au poids du tissu. Il y a plein d'autres sections qui ne sont pas toujours montrées en atelier parce qu'on n'a pas le temps, mais tu vois par exemple le pH de l'eau, une même teinture avec une eau d'un pH différent, différents temps de trempage, différentes températures de trempage aussi, différents mordants, donc alun, fer, pas de mordant. On a même certains nuanciers qui vont beaucoup plus loin mais qui ne nous servent pas très souvent parce que là on est sur un niveau vraiment... vraiment avancé, mais par exemple avec Solène, notre consoeur des Gobelins, là on travaille là-dessus, où t'as plein de mordants, par exemple sur l'aine t'as le monobain, t'as un mordant à base de feuilles de rhubarbe par exemple, t'as 100 mordants sages, t'as un mordant en sulfate d'alumine, un mordant au sel d'alun, un mordant à l'acétate d'alumine même pour voir, au sulfate de fer, à l'acétate de fer, et plein de nuançages différents, donc t'as une espèce de tableau où à partir d'une recette t'as 40 couleurs. Et... et voilà et donc tu peux ouais en fait on peut décliner ça à l'infini et c'est ça qui est trop bien moi j'adore faire ça c'est qu'en fait ouais tu quand tu comprends les tu sors plein de couilles voilà qui interagissent quand tu fais un bain en fait tu sors tu sors des milliards de couleurs.
- Mathilde Coin
Et tu m'avais montré aussi, je suis tombée sur un... Donc, c'était sur tissu. Tu avais fait une gamme avec tous les différents mordants de toutes les plantes présentes au jardin. Donc, il y avait le thym, la sauge, le fenouil. Et pareil, ça, c'était nickel. C'était hyper propre. En plus, vous aviez fait... Je ne sais pas, vous aviez fait un cadre. Je ne sais pas comment vous aviez fait, mais...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est Agathe qui a créé ce carnet-là, où en fait, effectivement, elle a fait des impressions de mordant et elle a testé toutes les plantes, enfin pas toutes, on en a encore à tester, mais beaucoup de plantes du jardin, où effectivement, on y voit alun tout seul, fer tout seul, on a fait un peu de titane, on ne l'utilise jamais, mais là, pour montrer aussi qu'il y a d'autres mordants, on a choisi le titane, et puis différents mélanges. Et donc, effectivement, tu as un peu un cercle chromatique de toutes les couleurs.
- Mathilde Coin
C'est canon, ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
On peut les trouver dans une seule plante.
- Mathilde Coin
et on se blaguait tu sais en disant que par exemple Dominique Cardon avait ressorti un livre sur les 157 couleurs de Paul Gou qui partait d'un document d'un nuancier et on se disait un jour peut-être les livres vos nuanciers seront retrouvés avec tout parce qu'ils sont énormes en plus je trouve qu'il y a beaucoup tu vois il y a vraiment plein de choses donc voilà en rigolant on se disait peut-être que les nuanciers seront retrouvés et donc c'est important de consigner pour la famille on sait jamais
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ça serait un rêve moi j'aimerais trop qu'on nous retrouve sous des décombres et que tout d'un coup Paul soit le nouveau Tout en Cam
- Mathilde Coin
alors j'avais une question un peu plus personnelle mais qui me tient à coeur quand même de te de te poser je voulais te parler un peu du lien entre dans ta vie tu as un partenaire un mariage, tu as fait un mariage au Pakistan avec un pakistanais il y a plein de couleurs on a pu suivre sur ton Instagram et je me suis dit mais en fait il y a forcément un lien avec la couleur végétale. Il faut que je pose cette question à Mathilde si elle est d'accord. J'aimerais que tu me racontes un petit peu cette partie-là, si tu veux bien, et pour faire un lien aussi avec ta pratique de la couleur végétale.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, avec plaisir. Alors, il n'y a pas de lien direct-direct, mais j'aimerais bien qu'il y en ait. Alors, je m'explique. Donc, en fait, moi, j'ai eu la chance de... de voyager un petit peu en Inde. À l'époque où j'avais fait mon stage chez Hall, j'ai fait un deuxième stage en Inde, dans le sud de l'Inde, auprès d'une petite marque qui s'appelait Taklamakan, qui n'existe plus forcément aujourd'hui. Et j'avais, dans ce cadre-là, pu voir l'atelier de The Colors of Nature, pardon pour l'accent, à Auroville, qui est donc une grande référence en indigo. Là, tu vois vraiment les cuves qui sont creusées dans la terre. C'est un... Colors of Nature, ils sont dans le bouquin de Catherine Legrand sur l'indigo, par exemple. On les voit, voilà. Donc j'ai eu la chance de voir ça en vrai, de même utiliser leur cuve. Donc ça c'était trop bien. Donc j'ai découvert le sous-continent indien, si je peux être vraiment très grossière. En tout cas j'ai découvert d'abord le Tamil Nadu, la culture tamoul, et puis après de chez Dans l'Aiguille, j'ai rencontré beaucoup de gens d'Inde du Nord, je me suis intéressée à la culture, à la langue aussi. c'est comme ça que j'ai rencontré mon mari parce qu'en gros au Pakistan ils ont à peu près la même langue que dans l'Inde du Nord je résume très grossièrement, ils parlent le hindi en Inde du Nord et au Pakistan la langue nationale c'est l'ourdou et c'est assez proche donc voilà, on s'est rencontré comme ça depuis je ne vais plus en Inde je vais au Pakistan malheureusement les deux pays sont un petit peu en froid géopolitique donc j'ai pas réessayé de retourner en Inde mais j'espère bien un jour pouvoir le faire et que mon mari vienne avec moi. Mais donc, voilà. Et alors au Pakistan... Ma belle famille, ils sont dans le textile d'une certaine manière, pas dans la teinture. Mais mon beau-père et son frère, et un peu du monde de la famille, ils sont dans la broderie de Canty. C'est les petits fils métalliques, un peu comme des ressorts, on passe dans le fil dedans, et ça fait des broderies principalement d'apparat pour les militaires dans certains pays, ou des petits accessoires pour certaines marques occidentales, par exemple. et en fait c'est fou lui il travaille là-dedans depuis qu'il a je crois 5 ans c'est pas du tout et bon maintenant il a pris sa retraite mais en fait il y a un grand désintérêt pour ces métiers-là manuels parce qu'ils sont pas bien valorisés ils sont au bout de la chaîne c'est vraiment c'est une usine surtout la ville de Mont-Marie c'est vraiment ça s'appelle Sialkot c'est dans le Punjab c'est pas très loin de l'Inde c'est vraiment la ville où on fabrique les ballons de foot et puis des vêtements sportifs. C'est l'industrie quand même un peu lourde, mais qui repose sur la force de travail d'êtres humains, bien sûr. Donc, il n'y a pas grand monde qui a envie de travailler là-dedans. Donc, voilà. Moi, je trouve qu'il y a quelque chose, parce qu'en plus, il y a un savoir-faire quand même ancestral. Moi, je n'ai pas vu de teinture naturelle vers chez mon mari. Mais il y a une région qui s'appelle le Sindh, qui est un peu plus au sud, où il y a un textile traditionnel qui est encore utilisé aujourd'hui, qui s'appelle l'ajrak, et qui fait partie vraiment d'un symbole, presque pas national, mais régional, qui est en fait une technique d'impression de mordant. c'est une technique qui se perd alors aujourd'hui il y a beaucoup d'Ajrak qui sont industriels et moi je l'ai vu quand je suis allée là-bas j'en cherchais un vrai et même les vendeurs des fois ils ne savent pas trop parce qu'il y a très peu de tourisme alors que c'est vrai qu'en Inde tu as plus ce côté si tu cherches un truc un peu authentique tu vas le trouver alors si tu cherches c'est pour les blancs qui voyagent mais tu trouves et au Pakistan pas du tout et pourtant on sait que c'est un enjeu de garder ce savoir-faire mais il n'y a pas encore trop le marché donc voilà moi ça fait partie d'un de mes rêves que d'aller voir un atelier, de rencontrer des gens qui pratiquent encore cette technique j'ai pas encore eu l'occasion parce que quand je suis dans ma belle famille c'est pas comme quand tu voyages quand j'étais en Inde, j'allais où j'allais, où je voulais là je suis avec ma famille donc forcément je dépends d'eux aussi mais je pense qu'il y aurait vraiment quelque chose à faire là-dessus et puis on n'entend pas souvent parler de l'Ajrak finalement dans la teinture naturelle. Alors j'en ai pris pour vous montrer, pour ceux qui mettront la vidéo. Tu vois, la jaque ressemblante. Donc c'est souvent... Alors ça, c'est un faux. Ça, c'est un faux. C'est souvent dans les tons rouges avec des motifs noirs ou beiges. Mais lui, on voit bien qu'il est très régulier. Voilà, c'est un truc industriel. Et j'ai la chance d'en avoir un vrai. Mais là, il est avec de l'indigo. Et on voit que forcément, c'est un peu plus grossier. Mais c'est ça qui est magnifique. C'est que c'est imprimé au blog print.
- Mathilde Coin
donc t'as des petits rats des petites bavures des petits raccords et tout donc voilà ce qu'il va faire semblant pour ceux qui ont la vidéo d'accord c'est comme la technique du bloc print mais c'est sur un tissu particulier c'est quoi qui fait que c'est singulier ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a des motifs particuliers. Et en fait, l'âge rac, après, c'est vraiment... Souvent, c'est... Voilà, c'est vraiment ces couleurs-là. Il y a ces motifs-là. Et c'est un espèce de grand foulard qui peut être porté principalement par les hommes, en fait. Ah ! voilà c'est mais moi tu vois j'ai une tunique en ashrac donc après ça c'est ma doux patate, mon écharpe qui va avec mais en fin de compte le bloc print ça peut être végétal, pas végétal, c'est vraiment le fait d'avoir ce bloc de bois qui imprime l'ashrac c'est le nom d'une d'un textile et d'une pratique où il y a vraiment des histoires de mordant d'accord après c'est vraiment une touche pour la fin
- Mathilde Coin
et donc tu vois ton souhait ce serait quoi du coup donc j'arrive à une question que j'allais te poser après mais en gros ton rêve à toi ton projet ce serait quoi en fait en lien avec toutes tes aspirations ton parcours parce que finalement t'es tombée dedans très vite très jeune tu as eu la chance d'être formée en continu par Aurélia qui est formée par Michel qui est dans plein de projets etc. donc c'est encore une chance d'avoir accès directement à la formation en direct on ne va pas se mentir non plus et du coup toi en gros c'était une question que je voulais te poser c'est quoi ton rêve et ton envie pour la suite ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Eh bien, écoute, moi, je suis très corporate. J'adore Hall, donc j'espère y rester. Voilà, comme je disais, ce n'est pas mon projet, mais je suis toute dévouée à lui. Et puis, tout se passe tellement bien. Je suis tellement ravie de travailler avec Aurélia et tout. Voilà, j'espère que le projet aura une longue vie et que je pourrai en faire partie. Après, oui, moi, ce que j'aimerais, effectivement, c'est aussi... Ouais, je me dis qu'un jour, il y aura peut-être un truc à faire avec mon amour pour les textiles, ouais, plutôt, enfin, les cultures textiles du sous-continent indien, je ne sais pas, enfin, de l'ancien, on va dire, du Pakistan et de l'Inde. après moi ce que je trouverais aussi génial moi je me vois pas comme forcément une porteuse de projet personnel, moi j'aime faire partie de projet tu vois de collectif mettre ma force de travail au service de voilà je trouve que moi toute seule j'ai pas de plus-value il y a beaucoup de gens qui ont des projets et je me dis que ça suffit tu vois, je préfère mettre en commun je me dis qu'il y aurait quelque chose de génial à faire aussi mais il faudrait pour ça qu'il y ait des débouchés en termes de travail mais moi je le souhaite à beaucoup de gens d'être comme moi salariés dans la teinture naturelle, le problème c'est qu'on n'a pas forcément l'opportunité économique aujourd'hui mais je me dis que ça pourrait être génial si un jour c'est le cas qui est aussi de l'insertion avec la teinture naturelle, tu vois mon lien avec Modestime en fait c'est une pratique qui est hyper accessible. Tu n'as pas besoin de savoir forcément lire ou écrire ou d'avoir fait des études. Et en même temps, c'est passionnant, épanouissant, etc. Il faut juste avoir l'œil. Et peut-être un peu faire des maths éventuellement, mais je pense qu'on peut trouver aussi d'autres manières de...
- Mathilde Coin
de se débrouiller quand tu dis des maths c'est par rapport au quand tu calcules ton poids par rapport à ta fibre pour calculer tes recettes c'est ça quand tu parles de maths les rapports de bain tout notre travail de recherche c'est de consignes mais
- Pauline Leroux ArtEcoVert
en fin de compte tu vois peut-être qu'il n'y aurait pas même plus besoin de ça si on arrive sur des vrais postes comme on peut les imaginer. Parce que je trouve que, à la fois, on est tellement... Si on est exclu du monde économique, malheureusement, on est exclu du monde, même si on a beaucoup de griffes à lui adresser à ce monde économique. tous ces déboires, etc. Mais ça reste quand même important aujourd'hui d'avoir un travail, d'une certaine manière, pour être inséré. Et je me dis que ça serait génial. Et tu vois, je me dis peut-être qu'au Pakistan, par exemple, ou dans d'autres pays où la main-d'œuvre est moins chère et où l'exportation fait partie de l'économie, ça pourrait être plus simple de commencer. mais bon, moi je n'ai pas de projet là-dedans je me dis que si un jour ça arrive je serai ravie de suivre l'affaire et peut-être de rejoindre le projet mais voilà
- Mathilde Coin
ok en tout cas merci pour ce partage tu nous as fait découvrir et tu nous as fait voyager en même temps, je voulais te poser des petites questions rapides en mode aller-retour, pour toi qui sont les personnes inspirantes et sources d'inspiration si tu devais en citer à qui tu penses, à quoi tu penses ok,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
bah alors les gens que tu as interrogés bien sûr parce que vraiment le podcast pour ça il est génial, c'est que moi j'ai découvert des gens aussi que je connaissais pas trop et J'ai eu l'impression d'être proche de gens que je connaissais de loin et qui me paraissaient inaccessibles. C'est génial, cette proximité que tu crées. Après, sinon, comme ça, je penserais, bien sûr, Michel, qui est notre grand gourou. Enfin, je rigole, mais celui qui nous a formés.
- Mathilde Coin
Oui, comme un chat, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Par russellement, parce que moi, je n'ai jamais été directement formée par Michel. C'est toujours passé par Aurélia. Mais comme tu dis, on est en lien permanent, on a une question, on lui pose, et en plus, il est tellement dans le partage que ça se fait de manière très fluide. après bien sûr Aurélia qui m'a propulsée dans ce monde et où je suis tellement bien que je la remercie énormément et je suis hyper reconnaissante et puis même elle m'inspire dans sa vie, comment elle arrive à gérer à la fois sa vie privée parce qu'elle a trois super enfants et en fait elle a une manière de gérer le travail je trouve qu'elle est géniale, c'est tout à l'air simple, elle s'énerve jamais, tu vois elle est vraiment c'est vraiment génial de l'avoir comme comme patronne et même comme collaboratrice au-delà de la hiérarchie. après alors oui je pensais aussi à Teinture Sauvage Céline mais en fait je l'ai écrit pour lui dire est-ce que je peux te citer et tout et tu vois je ne lui avais jamais écrit je n'ai jamais osé et elle m'a dit mais tu vois ça crée des liens ton podcast parce que moi je crois que c'est génial et là du coup trop bien donc je vais échanger des petits messages pas grand chose mais quand même ça fait voilà et effectivement elle m'a dit qu'elle avait aussi déjà parlé donc je suis ravie c'est génial merci attention ce que je trouve trop bien avec elle c'est que elle est aussi dans le partage c'est que déjà tout son travail sans mordant sage qui me paraît intéressant où elle travaille vraiment sur des ressources sans ajout numéro ou quoi et puis le fait qu'elle soit à ce point dans le partage comme je disais elle fait des tests elle écrit ce qu'elle a testé et en fait c'est des ressources incroyables donc c'est toujours très beau ces images et tout ouais carrément
- Mathilde Coin
qu'elle fait toute seule qu'elle fait toute seule moi ça me fait halluciner carrément et je lui ai dit n'importe quelle photo tu vois si c'est teinture sauvage direct en regardant la photo et je lui ai dit mais t'as quelqu'un derrière etc non elle fait tout toute seule et encore plus enfin waouh encore plus quoi vraiment donc oui c'est un épisode à découvrir c'était hyper intéressant ouais donc ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
fait plein de teasing c'est chouette trop bien et après j'ai un dernier projet que je trouve hyper inspirant pour aller dans le dans tout ce que je disais avant sur peut-être je sais pas la création d'emplois voilà le partage la mise en accessibilité aussi à tous de la teinture merci Il y a un projet qui s'appelle Arania Natural, qui est en Inde, dans le sud de l'Inde. Et c'est un atelier, c'est un espèce d'atelier d'insertion, si on calque nos modèles occidentaux, qui emploie la teinture à des fins d'insertion professionnelles. Et en fait, ils recrutent, c'est principalement des personnes en situation de handicap qui travaillent la teinture. Ils font des trucs magnifiques, ils font des chiboris, mais c'est vraiment... et je trouve à la fois le projet complètement inspirant et puis ce qu'ils font aussi qui est magnifique et moi j'étais tombée dessus par hasard dans une boutique, j'étais en voyage j'allais dans les montagnes et tout je vois dans une boutique un foulard en soie à l'époque je venais de commencer la teinture, je sortais de mon stage de chez Rose un truc, ça a l'air de la garance c'est bien du beau, j'achète le foulard je regarde les tickets je dis tiens ça a l'air intéressant je rentre dans ma guest house et en fait le mec il me dit ah mais c'est mon pote qui fait ça et tout si tu veux je t'emmène et trop bien j'ai pu aller visiter l'atelier et franchement, je me suis dit que c'était un super projet parce que c'est rare quand même d'avoir de l'emploi aussi un peu engagé de manière générale. Donc je trouve que c'est important à souligner.
- Mathilde Coin
D'accord, ok. Alors, qui fédère aujourd'hui autour de la couleur végétale selon toi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est toi ça c'est sûr 100% tu vas être la reine des teintes on t'élu présidente d'accord vous n'allez pas être déçue non mais je trouve que vraiment ton podcast il a beaucoup changé moi déjà la manière dont je me situais dans l'écosystème tu vois ça m'a fait découvrir plein de personnes ça m'a fait ça a désacralisé aussi plein de personnes je me disais mais cette personne jamais jamais je serai je pourrais la croiser dans ma vie Dominique Cardon par exemple je ne l'ai jamais croisé et pour moi elle était genre la papesse et puis là d'avoir écouté cette image je me dis ah mais oui en fait peut-être que je pourrais peut-être qu'un jour vous la verrez en vrai et puis et puis ouais voilà ça moi je trouve que c'est vraiment important donc merci pour ce travail et puis le festival d'Isina je n'ai pas pu y aller parce que là je suis un peu enceinte beaucoup donc j'ai pas pu Oh félicitations Merci
- Mathilde Coin
donc là je suis sur la fin donc j'ai pas trop voyagé mais j'espère que l'année prochaine ça continue l'année prochaine ça continue l'année prochaine donc ça c'est sûr tu peux bloquer ton début novembre elle m'a dit tu bloques pour le festival donc oui et t'as tous les audios qui sont sur le Patreon et et franchement c'était vraiment enfin tu vois moi ce que j'ai trouvé vraiment intéressant c'est qu'il y avait vraiment pour tout le monde tu vois il y avait le jardin teintorial, la teinture et le semi-industriel et donc en fait je trouve que tu vois on montre que en fait voilà il y a de la et puis il y avait les beaux-arts aussi avec l'UTA en Belgique enfin c'était complet tu vois c'était complet c'était de la conférence des tables rondes des échanges dans le couloir des soirées un peu auberge espagnole où il y avait des tu vois d'autres façons de communiquer non mais je veux dire c'était vraiment complet dans le sens où peu importe ton mode de fonctionnement t'arrivais à créer du lien et en fait il y a vraiment quelque chose qui est une émulsion donc non c'était vraiment chouette donc il faut bloquer les dates pour novembre 2024 c'était beauté merci Si tu étais une plante teintoriale, Mathilde, laquelle tu serais et pourquoi ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
grande question j'avoue je ne savais pas quoi répondre à cette question mais je vais la faciliter comme tu m'as parlé du clérodendron et bien je vais dire ce que j'aime bien non parce que c'est vrai ce que j'aime bien c'est ce côté à la fois très très instantané en fait tu vois la baie en plus c'est la même couleur c'est grave dans la teinture naturelle d'avoir la même couleur visuellement et le même colorant enfin la même couleur de colorant et puis ce truc où en fait c'est pas une plante qui je pense qui est très sera la première à être développée industriellement. Ce côté un petit peu pratique pour soi, domestique comme je dis, mais moi je trouve ça très noble comme terme. C'est de l'expérimentation et tu fais quelques produits, mais en fait ça suffit parce que tu respectes la ressource. Il y a plein d'autres sources de couleurs. Donc voilà, j'aurais dit ça.
- Mathilde Coin
Top. Est-ce que tu as une fibre de prédilection ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, c'est plutôt la laine. Parce que nous, chez Roll, on travaille beaucoup la laine. C'est pour son côté local, bien sûr, aussi ses affinités avec la colorant végétal. Donc oui, je dirais la laine, parce que c'est une fibre qu'on a beaucoup travaillée.
- Mathilde Coin
D'accord. Est-ce que tu as des livres que tu voudrais recommander aux auditeurs ? Des livres qui t'ont particulièrement plu ou ce qui t'anime et que tu veux partager ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
je vais citer tous ceux qui ont déjà été cités mille fois mais en gros moi ce que je cite souvent pour les personnes qui débutent pour les personnes qui viennent me voir en atelier d'initiation, je dis toujours Marie Marquet parce que je trouve ça hyper intéressant, le fait que t'as toute cette flore locale les notes des UV aussi qui sont très c'est sûr que je crois avoir fait ça donc voilà on s'appuie aussi beaucoup sur le bouquin Indigo de Catherine Legrand qui est magnifique j'ai aussi un autre livre d'elle qui est trop beau Textiles et vêtements du monde c'est pareil c'est sur des vêtements traditionnels mais c'est un peu le même modèle c'est à dire un espèce de voyage dans le monde et elle interroge les différentes pratiques c'est trop beau moi je l'ai beaucoup appris aussi avec les livres d'Elisabeth Dumont je trouve qu'ils sont quand même hyper bien faits c'est accessible c'est teindre avec les plantes et encre naturelle ou encre végétale oui je ne sais même plus comment il s'appelle mais voilà je le regarde tous les jours et puis sinon après bien sûr le bouquin de Dominique Cardon qui est indispensable même si on l'a mis en entier voilà après moi je trouve ça hyper complémentaire aussi avec les écrits de Pastoureau sur tout ce qui est la symbolique des couleurs il parle beaucoup de teinture naturelle donc je trouve ça assez plaisant à lire en plus c'est le genre de truc que tu peux lire le soir ou en vacances c'est plus facile à transporter que les autres livres voilà, petit livre de poche juste et ouais ça résonne beaucoup avec nos pratiques et nos enjeux et puis je vais teaser un livre que personne n'a lu ah ah je crois ah vas-y c'est de quoi je parlais voilà le prochain livre d'Aurélia Wolf qui du coup va sortir alors il sort en avril mars ou avril donc j'ai trop hâte moi je ne l'ai pas lu encore du coup je vais le découvrir en même temps que le grand public et j'ai trop hâte parce que là elle va parler de... alors en plus c'est un projet qui a vraiment pris le temps ça fait vraiment longtemps qu'elle est dessus, qu'elle a bien mûri elle a réfléchi à plein de trucs il y aura vraiment beaucoup d'informations il y aura une partie sur le jardin sur comment... un partage d'expériences aussi sur comment cultiver certaines plantes. Et puis... des applications de la couleur mais pas que sur le textile donc c'est ça qui est cool c'est que ça va élargir encore par rapport au premier voilà donc j'en en dis pas plus j'en sais pas beaucoup plus d'ailleurs non plus mais voilà j'ai trop hâte et je pense qu'il va être voilà c'est chouette,
- Mathilde Coin
top d'accord ok, top, nickel j'avais une autre question est-ce que tu as eu un épisode particulier du podcast qui a vraiment été ton coup de coeur ou
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ou une révélation ou un épisode qui t'a vraiment plu bah écoute il y en a beaucoup que j'ai trouvé que j'ai trouvé super je n'ai pas encore tous écouté en plus mais voilà c'est quand même voilà bah bien sûr celui d'Aurélia ils sont magnifiques bravo Aurélia super rôle c'est génial non mais c'est vrai ils sont quand même hyper intéressants pour enfin j'espère que ça donne envie de découvrir le projet et tout et je suis carrément sûre que oui et après sinon j'ai beaucoup aimé moi ce qui m'a apporté aussi beaucoup personnellement c'est les épisodes où t'interroges les productrices de plantes parce que finalement on connait pas trop leur métier on dépend directement d'elles moi c'est surtout celui sur le champ des couleurs et l'ivadène j'ai trouvé ça hyper intéressant de les entendre parler de leur pratique, des machines des enjeux de culture et tout j'ai trouvé ça vraiment très enrichissant par rapport à nous en fait on reçoit le fruit de tout ce travail là donc c'est génial donc le champ des couleurs c'est l'épisode 29 et l'ivaden c'est l'épisode 33 je les connais par coeur mais
- Mathilde Coin
tu sais maintenant je connais tous mes épisodes quasiment par coeur parce que c'est souvent cité mais oui c'est passionnant et c'est vrai que moi j'ai eu un gros coup de coeur parce que Laura Roussier du chant des couleurs quel courage quelle passion pour tout donner c'est laborieux comme travail et elles font naître la couleur et franchement oui je suis d'accord avec toi il faut faire découvrir leur travail les soutenir enfin vraiment c'est génial donc je suis contente que tu cites ça parce que c'est vrai non mais c'est important c'est important de savoir d'où vient la couleur le sens et la valeur de la couleur végétale c'est pas un truc de synthèse c'est un truc qui n'a impliqué personne là c'est vraiment un travail de longue haleine donc top Mathilde avant dernière question est-ce qu'il y a une question que je ne t'ai pas posée que tu aurais aimé que je te pose voilà on a balayé est-ce que écoute je pense que
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Je pense qu'on a balayé. Mais peut-être que je voudrais juste rajouter, mais par rapport à ce que tu viens de dire là, je ne sais pas si... Enfin, je pense qu'on en a un peu parlé déjà, mais ouais, le respect de la ressource. En fait, je trouve que la teinture, c'est une leçon. La teinture naturelle, c'est une leçon de respect, d'humilité, comme le disent beaucoup les invités, parce qu'on apprend en permanence. Et ça, c'est... C'est sans fond, c'est l'histoire d'une vie, je pense, de plusieurs vies, mais aussi de respect à la fois de la plante, de la ressource de couleur, mais aussi de l'objet textile, qui est en fait un objet qui nous... des objets qui nous entourent, on les met sur nous toute la journée, on ne se rend pas compte du travail que c'est, mais je trouve que pratiquer la teinture naturelle, ça t'oblige aussi à... à questionner les autres manières de produire le textile de manière générale. Et c'est ce que tu fais aussi très bien quand tu interroges des fabricants de matière aussi. quand tu teins ton t-shirt avec de l'agarance t'es obligé de te dire mon t-shirt d'où il vient il faut que je fasse honneur aussi et du coup tu penses à la personne qui a fait pousser le coton et tu penses à la personne qui a tissé et puis à la personne qui a organisé le tissage et à la personne qui l'a confectionné et je trouve que c'est une des belles leçons de notre métier que je voulais adopter merci
- Mathilde Coin
non mais c'est bien c'est top et c'est bien de le rappeler est-ce que tu as quelqu'un à qui tu voudrais passer le micro pour continuer l'exploration de la couleur végétale à qui tu penses ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
alors oui j'ai un peu réfléchi à cette question avant parce que comme t'as déjà interrogé plein de gens c'est plus si facile alors déjà j'ai pensé à une personne qui m'a dit qu'elle était en lien avec toi et qu'elle allait bientôt faire un podcast avec toi c'est Catherine de Ava Paris qui travaillait beaucoup sur l'impression et je pense qu'elle a beaucoup de choses à dire en plus elle est une personne vraiment très gentille dans le partage donc voilà je pense qu'elle aura des choses à nous apprendre après j'ai pensé aussi à une artiste dont je trouve le travail vraiment génial que j'ai rencontré en atelier, qui est venue à nos ateliers et qui a fait tout un travail elle sur les anthotypes sur les impressions solaires. elle a fait tout un travail sur les forêts primaires et donc elle représentait les forêts primaires avec des anthotypes de plantes qu'elle n'avait pas pris dans les forêts parce que les forêts primaires c'est protégé il y avait toute une analogie une métaphore finée sur le respect de ta place de spectateur que ce soit face à son oeuvre qui du coup s'estompe au fil des expositions aux UV ou face à une forêt primaire par exemple et elle s'appelle Léa Abourdin et ouais son travail est vraiment je trouve hyper inspirant elle fait des grandes impressions de forêt et tout donc voilà très beau plein de sens et tout et à creuser et puis je sais pas si vous avez beaucoup parlé d'anthotype c'est un peu original dans la pratique de la couleur on a eu tu sais
- Mathilde Coin
on a eu dans l'épisode du bleu de l'eau de Laurence l'oiseau David, elle a abordé le sujet mais c'est vrai qu'on n'a pas eu un détail là dessus mais c'est une très très bonne idée d'ouverture c'est bien parce que c'est vrai que en fait il y a plein, quand tu fais la couleur végétale, il y a les impressions végétales, il y a tout le reste en fait il y a beaucoup de choses sur la nature, la botanique la chimie etc donc oui j'avoue que l'anthotype c'est carrément dans le...
- Pauline Leroux ArtEcoVert
dont le sujet quand même est top et puis de recevoir des artistes c'est toujours inspirant on va dire donc voilà je pense à elle après il me semblait que tu avais interrogé Laura de Fibre Bio mais j'ai rêvé non
- Mathilde Coin
non je l'ai eu il ne l'est pas encore sorti l'épisode il n'est pas encore sorti ça serait intéressant
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et après j'en ai parlé avec Agathe aussi on a réfléchi un peu à la question et on s'était dit je sais pas si t'as déjà contacté Maïwa tu sais au Canada alors je trouve ça cool
- Mathilde Coin
alors je j'ai contacté comment on va dire j'ai eu un enregistrement avec Marie Lébain au Canada donc qui est déjà sortie Marie Lébain qui est connue et c'était Marie Lébain qui m'a parlé de MyWash je suis allée voir leur site etc mais j'avoue je les ai pas contactés parce que je me suis dit il y a tellement encore de choses à faire en France que je voudrais une convention centrée sur la France mais comme ça s'ouvre tout doucement notamment avec Lisa Spencer et tout ça je me dis bon bah va falloir aller causer par là donc oui c'est une bonne idée ils fournissent tout la matière les couleurs ils ont l'éthique ils ont et là-bas c'est vraiment eux enfin vraiment la référence donc ce serait vraiment hyper intéressant non mais t'as raison des formations vraiment ouais
- Pauline Leroux ArtEcoVert
vraiment en ligne très complets en plus ouais qui ont l'air d'être vraiment poussées et tout
- Mathilde Coin
donc voilà j'avais été voir leur formation et c'est vrai qu'il y avait sur la chimie tinctoriale, il y avait des trucs assez poussés et aussi sur la civilisation, tout ce que nous on connait pas en Europe mais toute l'arrivée de la couleur végétale chez eux et j'avoue que oui pareil ça c'est des choses à creuser mais non pas raison, il faut s'ouvrir et tout doucement élargir le spectre, c'est une très bonne idée en tout cas. Est-ce que tu pensais à quelqu'un d'autre ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et ben écoute non après t'as interrogé et j'en oublie ça c'est sûr après je me dirai pourquoi j'ai pas dit Albert mais écoute là j'y pense mais c'est déjà bien ça me fait du boulot oui là t'as déjà non mais en plus merci pour ton travail c'est hyper précieux pour nous aussi pour les praticiens et praticiennes je pense que c'est une ressource très précieuse merci beaucoup Mathilde merci merci aux auditeurs et auditrices pour leur écoute
- Mathilde Coin
Je vous invite à me rejoindre sur ma page Instagram ARTECOVERT pour y découvrir le nom des prochains invités. Je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix. C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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- Pauline Leroux ArtEcoVert
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