- Pauline Leroux ArtEcoVert
Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcovert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes, et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications. Que ce soit dans le textile, l'ameublement, l'artisanat, la décoration et dans d'autres domaines, chaque jeudi et samedi à 7h30, je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur. Mon but, fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies. Alors c'est parti, bonne écoute ! Bonjour à tous, je suis ravie de recevoir pour le podcast à récovert Florent Valentin. Bonjour Florent.
- Florent Valentin
Bonjour.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors Florent, je suis ravie de vous avoir. Comme je vous disais, depuis le lancement du podcast, j'essaye de pouvoir échanger avec vous. Je voudrais que vous puissiez vous présenter aux auditeurs et raconter un petit peu votre parcours, comment vous en êtes arrivé à la couleur végétale et qui vous a formé ?
- Florent Valentin
Déjà, je suis originaire des Vosges et donc j'ai fait mes études en... J'ai fait mes études en travaux espace vert à Reville-Auchene, c'est un petit village qui est dans les Hauts-de-Vosges. Et donc j'ai eu mon BEPA en travaux paysagers, en apprentissage. Donc j'ai travaillé dans un grand parc urbain à Nancy. Et donc à l'issue de ce BEPA... je suis descendu dans le sud pour faire un BPREA en plantes aromatiques et médicinales à Nyonze. Grâce au BPREA, j'ai réussi à faire un 3 mois de stage au prix Euret de Salagon, dans les Alpes de Haute-Provence. Et donc, mon ancien... mon ancien maître de stage, François Tessari, il a surtout... Au début, je devais être pris à Salagon, en fait, en tant qu'emploi jeune, donc pour cinq ans. Et en fait, de fil en aiguille, ils ont préféré prendre une personne qui était des Alpes de Provence. Et donc, moi, je venais d'Evauche, donc ils ne m'ont pas pris. Par contre, ils m'ont... Ils m'ont... Ils m'ont dit qu'il y avait une association qui s'appelle Couleur Garance, qui recherchait un jardinier. pour pouvoir créer un jardin de plantes tanctoriales. Et donc, vu que moi, je voulais faire un jardin de plantes médicinales, c'était très bien, vu qu'il y a beaucoup de médicinales qui sont tanctoriales. Et donc, de fil en aiguille, je suis arrivé à l'ORIS. Et donc, j'ai rencontré plusieurs fois Michel Garcia. Et donc, quand je lui ai dit que je voulais faire un jardin botanique de plantes médicinales, ça a été le déclic. Et donc, il m'a pris pendant... Le 21 mars 2000. Ah oui, le Oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Bon, je suis en train de reconstituer le pulse de tout ce que j'entends du jardin de l'Orice, etc., de la Genèse.
- Florent Valentin
D'accord. La Genèse, c'est vraiment 2002. Le tout début, quand on est arrivé sur les terres du château de l'Orice, c'était terrain labouré. Et donc Michel avait déjà un petit jardin de plantes à couleur qu'il avait fait les années auparavant. Et donc la première année, en 2002, on a surtout déplanté une partie des végétaux qui étaient à Lourmarin, dans son jardin, pour pouvoir les remettre sur les terrasses du château de l'Orice. Et donc... On va dire que l'installation du jardin s'est opérée sur plusieurs années.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors, comment ça s'est fait techniquement ? Donc, du coup, vous avez un terrain dans le jardin de Lauris, qui n'est pas, dans le château de Lauris, pardon, qui n'est pas organisé, structuré, rien du tout ?
- Florent Valentin
Il n'y avait rien du tout. En fait, c'était plutôt les pères des missions étrangères asiatiques qui occupaient le terrain. Donc, ils vivaient un peu en autarcie pour le terrain. Donc, c'était surtout un verger. Un verger, il y avait des vignes et c'était une grande prairie. et donc c'était très bien vu que le terrain était très reposé donc c'était un bon sol quand on est arrivé c'était quand même un bon sol et alors du coup vous démarrez de rien il y a Michel et vous et alors comment ça se passe ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
vous faites des plans vous définissez la liste des plantes tinctoriales que vous voulez vous vous dites tiens tel candidat on va faire telle couleur comment vous réfléchissez tout ça en fait ?
- Florent Valentin
donc déjà quand je suis arrivé Michel avait déjà une idée bien précise de ce qu'il voulait faire Et donc on a passé les premiers mois où je suis arrivé à l'ORIS, on a fait un inventaire des plantes tanctoriales utilisées un peu de la Renaissance jusqu'au XVIIIe siècle. Donc on a fait un gros travail d'inventaire en fait. Et en plus c'était des livres, du moins c'était des livres français, donc pour moi ce n'était pas facile. Après, moi, je voyais surtout les non-botaniques, en fait. Je voyais les non-botaniques et puis le but. de faire cet inventaire, c'était aussi de voir un petit peu le champ des possibles sur ce qu'on pourrait cultiver, en fait.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, parce qu'il y a ça aussi. Il y a le fait que vous êtes dans un terroir particulier, qu'il y a des plantes tanctoriales qui viennent de l'autre bout du monde et il fallait voir ce que vous pouviez acclimater et ce qui était, comment on va dire, d'origine, enfin, ce qui poussait en France avant. Oui, parce que là aussi...
- Florent Valentin
ils voulaient surtout être le plus exhaustif possible. Et donc c'est pour ça que la première année, en fait, c'était surtout le jardin du Bas. Et donc là, c'était les plantes panctoriales au XVIIIe siècle. Et donc, il a fallu que j'apprenne aussi tout le côté historique de la couleur, en fait. Puisque quand on y pense, l'avènement du pétrole est arrivé il y a un peu plus de 200 ans, mais sinon, la couleur était faite à partir de végétaux ou d'animaux. Et donc, c'était remettre au goût du jour cette catégorie de plantes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Donc, vous avez commencé par le XVIIIe siècle, si je comprends bien.
- Florent Valentin
Oui, la première visite guidée, c'était ça. C'était les plantes tinctoriales au XVIIIe siècle, donc c'était 2002.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et alors du coup, qu'est-ce que vous pouvez nous raconter ? Qu'est-ce qu'on pouvait croiser comme plante du XVIIIe siècle que vous avez mis au jardin ? Et je pose une question à la fois parce que j'ai plein de questions du coup, allez-y
- Florent Valentin
Rien que la garance des teinturiers, après moi je ne la connaissais pas vraiment Je connaissais surtout la garance voyageuse puisqu'elle pousse beaucoup en Lorraine Mais la garance des teinturiers, on ne la retrouve pas en Lorraine en fait Et donc on la retrouve surtout dans tout le bassin méditerranéen C'est une plante originaire d'Iran qui a été rapportée par un ingénieur agronome. Et donc, elle s'est très bien plu sur nos sols type méditerranéen. Et donc, c'est une plante qui a été beaucoup exploitée dans le Vaucluse et dans le sud de la France pour l'extraction de diverses catégories de colorants, soit pour des colorants de teinture, peinture, encre. Maintenant, c'est plutôt des colorants alimentaires et des colorants cosmétiques faits à partir de la racine de garance.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, donc la garance. Ensuite, qu'est-ce qu'on avait aussi comme plante du XVIIIe ?
- Florent Valentin
Après, on parlait du troène, donc il y avait le henné des Gaulois, ils appelaient ça comme ça en fait. Et donc le henné des Gaulois, c'était pour se blondir les cheveux. Donc ça, c'était une plante pas obligatoirement utilisée au XVIIIe siècle. Après, il y avait, du moins je pense au troène, puisque c'était dans l'enfilade des flavonoïdes déjà. Tout était déjà sectorisé quand je suis arrivé. Il avait tout dans sa tête. Quand on a commencé cette enfilade, vu qu'on a appelé ça l'allée des flavonoïdes, on a répertorié toutes les plantes qui contenaient des flavonoïdes et des tannins. Dans tout ça, il y avait tout ce qui était pistachier. Le Cotinus, celui qu'on a au jardin, en fait, il date de 2002, il n'a jamais été taillé. Et on croirait un arbre maintenant, celui-ci. Donc le Cotinus a été vraiment beaucoup utilisé par les corvoyeurs, donc les personnes qui préparent le cuir. Et donc c'était surtout utilisé dans la drôme. D'accord. Et sinon, après, on parle de tout ce qui est armoise commune, fabriquer des encres à partir des armoises communes. On avait mis la tanésie, on a mis le sureau noir. Donc on a vraiment mis beaucoup de plantes.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, donc le but de Michel à la base, c'était d'être exhaustif et qu'il y ait la plus grande représentativité des plantes. Et il avait réfléchi à les classer par propriété, on va dire, substance colorante.
- Florent Valentin
C'est catégorie de colorant, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Incroyable, d'accord. Donc ce n'est pas chronologique, c'est vraiment par catégorie couleur.
- Florent Valentin
Il y avait plusieurs thèmes abordés en fait, du moins les premières années. On a toujours gardé la première partie, c'est pourquoi la plante fabrique de la couleur. Donc là, on explique du point de vue biologique de la plante, à quoi ça lui sert et à quoi ça peut servir au teinturier. Donc là, c'était plutôt quelque chose de biologie végétale. Donc, arriver à comprendre comment la plante fabrique de la couleur. Et même quand on voit dans la culture, si on comprend bien la plante, on sait comment lui demander de fabriquer beaucoup de colorant. Et donc, il a fallu aussi que j'apprenne ça.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, si je comprends bien ce que vous êtes en train de dire, on m'a parlé dans plusieurs épisodes que des fois, quand la plante souffre, entre guillemets, elle produit plus de colorant. C'est ça,
- Florent Valentin
oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et une histoire aussi de se charger. Alors, c'était pour le pastel des teinturiers. On m'a dit, il faut laisser la plante se charger en couleur, parfois avec, profiter de quelques jours d'ensoleillement ou quelques critères, si j'ai bien compris. Oui,
- Florent Valentin
il y a des critères environnementaux, oui, qui jouent beaucoup, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Donc, c'est ça, c'est lui donner les… Enfin, faire qu'elle se charge le plus en colorant, entre guillemets.
- Florent Valentin
C'est ça, c'est lui donner toutes les conditions qu'elle a besoin pour fabriquer beaucoup de colorant. Donc c'est pour ça que la garance des teinturiers ou le pastel, plus ils auront des conditions rudes. dans un sol pauvre, en plein soleil, sans eau, plus elle fabriquera de colorants pour se protéger. Car en fait, généralement, les plantes, elles ne font pas des colorants pour nous faire plaisir, elles font des colorants car elles en ont besoin pour vivre. Et donc, le teinturier utilise le système de défense de la plante. Et donc là, quand on parle du cas de la garance, c'est plutôt qu'elle fabrique des colorants pour se protéger des champignons, des bactéries.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
et donc c'est antifongique et répulsif d'accord ok donc ce que ça me dit ce que vous venez de nous raconter c'est qu'en gros en plus ça pourrait être une solution comment on va dire il y a plein de gens qui disent il y a des problèmes d'irrigation, il y a des sécheresses pour les plantes tinctoriales c'est pas forcément un problème il leur faut de l'eau à un bon moment mais elles peuvent, au contraire, c'est peut-être mieux pour qu'elles produisent la couleur.
- Florent Valentin
Ça va dépendre de l'espèce, en fait. Ça va dépendre de l'espèce qu'on va choisir. Après, il y a des plantes où on sera obligé d'avoir de l'eau. Donc, dans tous les cas, que ce soit une plante de terrain sec, une plante... une plante de terrain humide, ou n'importe quel type de plante, on sera obligé de l'arroser quand même la première ou la deuxième année, et après pour qu'elle soit autonome. Et donc, après ça dépend du type biologique de la plante, si c'est une plante vivace, si c'est une plante annuelle, si c'est un arbre, un arbuste, il y a quand même quelque chose qui diffère en fait. Pour le pastel en fait, c'est du moins où pratiquement toutes les plantes indigo. Je vois aussi pour la persiquaire indigo, plus il fait chaud, plus elle va fabriquer le précurseur pour après récolter, faire la fermentation et extraire l'indigo. La persiquaire indigo, elle, elle est plus compliquée à cultiver quand même en zone méditerranéenne, puisqu'elle a besoin de beaucoup de chaleur, mais elle a besoin de beaucoup d'eau. et donc là où elle est cultivée dans son pays respectif, c'est cultivée comme une rizière un petit peu. Donc il faut énormément d'eau, énormément d'eau, et pour nous, ça a été plus compliqué, la persiquaire indigo.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok.
- Florent Valentin
Mais par contre, il lui faut vraiment plein soleil, il faut plein soleil et grosse chaleur.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Donc en fait, ce que vous nous dites, c'est que chaque plante, on le savait botaniquement, chaque plante a ses besoins, etc. Mais pour les plantes tinctoriales, certaines donnent plus de colorants pour se défendre et du coup, plus elles souffrent, plus elles produisent de colorants.
- Florent Valentin
C'est pour ça que c'est compliqué à le faire quand on la cultive. Après, il y a une différence. On ne fait pas, on va prendre la garance. On reprend la garance. La garance dans son milieu naturel. elle aura déjà tout fait pour s'adapter à ces conditions pédoclimatiques. Mais quand on va commencer à la mettre dans un jardin, suivant notre catégorie de sol, ça va être qui tout double. Si vous avez un sol qui est très très lourd ou rempli d'argile, ou très riche et rempli d'eau, généralement elle ne se plaira pas, ou elle se plaira, mais pour les besoins de la couleur, ça ne sera pas terrible. Donc déjà, au départ, si vous voulez cultiver une plante, il faut déjà lui donner tout ce dont elle a besoin en amont, pour qu'après elle puisse s'acclimater, et qu'après elle puisse faire sa vie, et après nous notre travail c'est d'observer, c'est un travail d'observation pour voir si elle est bien, si elle arrive à se débrouiller tout seule, mais généralement la garance ce n'est pas la plante sur laquelle j'ai eu le plus de problèmes. J'ai eu des problèmes sur la garance, genre, je ne sais pas, avec un arrosage goutte à goutte qui était juste au pied. Et là, on commence à choper une rouille, choper des maladies, des trucs comme ça. Donc, elle est beaucoup moins riche en colorant et elle aura des racines beaucoup moins grosses. Oui, c'est le but. Et après, le seul souci, je dirais, avec cette plante, c'est qu'il faut attendre trois ans pour pouvoir récolter les racines. et donc ça, issu de la graine. On peut réduire de 6 à 8 mois si on fait des boutures de racines, mais dans tous les cas, ça reste une culture longue. Et donc, c'est pour ça que généralement, les teinturiers, ils cultivent la garance, mais à côté, ils cultivent quand même d'autres plantes qui sont rapides, comme le reseda des teinturiers, ou des annuelles comme la persiquaire, ou des camomilles des teinturiers.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et alors si on reprend la thématique par couleur entre guillemets dans la... on peut continuer les flavonoïdes qui donnent le jaune, si je ne dis pas de bêtises C'est ça,
- Florent Valentin
tout à fait, oui, donc là on a toute une allée dédiée à ça
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et alors est-ce que vous pouvez nous citer des plantes qui contiennent des flavonoïdes et puis on fera les couleurs par la suite
- Florent Valentin
Comme on disait tout à l'heure les plantes ne font pas de la couleur pour nous faire plaisir donc généralement il y a deux plantes sur trois qui contiennent des flavonoïdes, puisque les flavonoïdes vont permettre à la plante de résister aux radiations nocives du soleil. Et donc, c'est pour ça qu'il y a beaucoup de plantes qui poussent dans la garigue. comme le thym, la sauge, l'immortel, la psynte, ils ont tout le feuillage un peu glauque, donc vert bleuté. Et donc le teinturier, dès qu'il voyait une plante avec cette couleur de feuillage, il était pratiquement sûr que la plante était très très riche en flavonoïdes. Et donc après, je ne sais pas, Michel, il recyclait des déchets verts de maraîchers, il récupérait toutes les feuilles de cardon. Oui. Donc le cardon, en fait, c'est aussi un peu le feuillage glauque. Et donc là, ils faisaient surtout des peintures murales, faites à partir de flavonoïdes de cardon. Mais donc les flavonoïdes, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup pour celles qui sont les… parce qu'il y a deux… Il y a deux catégories, il y a les plantes de grand teint, celles qui sont les plus solides sur les tissus, et il y a les plantes de second teint, donc c'est celles qui sont utilisées plutôt pour les arts et métiers, pour les colorants alimentaires, les colorants cosmétiques, donc quelque chose qui n'est pas obligatoirement obligé d'être solide dans le temps. Tandis qu'une plante de grand teint, elle doit être au moins solide à trois critères, critère de solidité au lavage, au soleil et à la sueur. Donc, les plantes de grand teint, généralement, sont surtout utilisées pour la teinture sur différentes fibres textiles.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et donc, en grand teint, dans les jaunes, donc dans les flavonoïdes, moi, pour moi, on avait le
- Florent Valentin
Reseda. Tout à fait, la Gaud, ouais.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La Gaud. Et on avait... Il y en a un autre...
- Florent Valentin
Il y en a plein, ouais.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y en a pas mal. Le jaune... Je rappelle à tout le monde qu'il y a plein de livres sur lesquels on peut aller regarder les plantes grandins, etc. Mais dans le jaune, c'est quand même celle, comme vous dites, qu'on trouve le plus souvent dans la nature. Ensuite, si on passe sur les... Vous voulez faire quoi après ? Les rouges, les bleus, dans le sens de la visite, c'est quoi ?
- Florent Valentin
Nous, après, c'est vrai qu'on a passé à la biologie végétale. Après, on explique un petit peu le recyclage des plantes envahissantes. recyclage après tout ce qui est déchets de distillerie tous les trucs là après on parle aussi est-ce qu'on pourrait pas faire plutôt comment la partie est faite plutôt que de parler de couleurs allez-y comment le jardin est fait donc là on a fait la biologie on a fait les différentes alternatives pour obtenir de la biomasse, donc le recyclage des déchets de distillerie et le recyclage des plantes envahissantes. Après, on a un carré dédié aux plantes médicinales. Donc, comme on disait au début, beaucoup de plantes médicinales sont territoriales. Et donc, on a mis, à mon avis, un carré dédié à ça. Donc, on parle de… On parle de millepertus perforés, on parle de l'aubépine, on parle de la passiflore officinale, on parle du sarrasin aussi, on parle... qu'est-ce qu'on avait mis d'autre ? Et puis bien sûr la gaude.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors juste pour revenir sur les plantes envahissantes, on m'a parlé... alors attendez que je retrouve le nom, nous on en a plein dans le Nord, c'est... Oh, je ne peux pas l'avoir ! Celle qui pousse sur des terrains... Voilà, exactement, merci. La renouée du Japon. Alors, ce qu'on m'a dit... Là, c'est dans l'épisode de Marie Marquet. Elle disait, attention pour l'utilisation des plantes envahissantes, à ne pas jeter vos déchets dans votre compost pour... Voilà, donc ça, on peut dire un peu les...
- Florent Valentin
Sans faire preuve d'intention.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
J'ai l'air donc pas... Voilà, allez-y, je vous écoute sur les plantes envahies.
- Florent Valentin
Ce qu'il faut faire très attention avec la renouée ou le bambou par exemple, c'est qu'à chaque petite portion de tige, de racine... et si elle libère ses graines, là après elle va se ré-ensemencer, et puis ça repart de partout en fait, et c'est pour ça que c'est vraiment une plante envahissante, j'ai été dans des forêts à côté de Grenoble, mais c'est rempli de renouées du Japon, de solidages géants, de solidages du Canada, et donc il faut faire très attention, après ce qui est intéressant je trouve dans cette pratique, d'utiliser des plantes envahissantes, c'est qu'on utilise, du moins on va aller sauvegarder notre environnement, en coupant, en faisant des campagnes d'arrachage, et en même temps, grâce à ça, on va pouvoir obtenir la biomasse utilisée pour fabriquer de la couleur. Donc c'est double utilité, en fait, on réoptimise la biodiversité végétale, là où elle était, il n'y a plus rien qui pousse, donc on réoptimise tout, en faisant des campagnes de cueillette ou d'arrachage, et après, on obtient une couleur. Après, c'est des colorants analogues à ceux de la garance, mais c'est quand même moins solide dans le temps.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord donc quand même un intérêt pour libérer de l'espace pour d'autres plantes sans servir mais il y a des précautions d'usage parce que ça reste une plante super envahissante après
- Florent Valentin
nous sur des terrains très secs il y en a très peu dans des terrains type répicile mais c'est l'enfer en fait c'est vraiment l'enfer c'est un peu comme là j'ai entendu à France Inter il parlait de la justice La Jussie aussi était une…
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Sur l'eau, non, c'est pas ça ? C'est ça,
- Florent Valentin
oui. Donc celle-ci, elle était, quand on a fait l'inventaire tinctorial, elle était aussi la Jussie. Donc ce qui serait bien aussi, c'est de remettre au goût du jour l'utilisation de certaines plantes envahissantes qui polluent notre environnement et nous fabriquer de la couleur.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord.
- Florent Valentin
C'est pour offrir une alternative à la culture, en fait. C'est surtout ça aussi. Parce que qui dit culture, dit des intrants, dit de l'eau, dit souvent de la mécanisation. Donc, si on peut avoir une alternative à la culture, je pense que le recyclage des plantes envahissantes peut être un bon outil, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors ? Ça, c'est un sujet qui me passionne. Donc, si ça vous va, on continue le chemin du jardin et on parle des alternatives à la culture juste après. On en dédie un vrai temps. Je voulais rebondir sur les plantes médicinales. Clairement, quand j'ai commencé à essayer de chercher le nombre d'hectares qu'il pouvait y avoir en France de plantes tectoriales pour avoir une notion, pour poser un chiffre, pour comprendre un peu de quoi on parle. possible de trouver des informations auprès des champs d'agriculture. Ce n'est pas facile. Et en fait, il n'y a que soit les agriculteurs, soit les cultivateurs qui peuvent nous partager leur surface. Et on m'a beaucoup dit... nous, on met nos plantes tectoriales dans les médicinales, dans les pâmes parce qu'en fait, on ne sait pas trop où les mettre. J'ai un agriculteur d'Isatis, de Pastel, qui m'a dit que je les mets dans oléagineux parce que c'est vrai qu'on sert aussi de la graine pour faire des huiles, etc. Ma première remarque, c'est comment on pourrait facilement identifier les plantes tectoriales qui poussent en France. Est-ce que c'est juste de rajouter une ligne dans les pâmes par exemple, et de rajouter plantes tectorielles ?
- Florent Valentin
Ça serait super, puisqu'au moins on aurait une certaine légitimité aussi, puisque là on n'a pas vraiment de filière en fait, vu qu'on est rattaché aux plantes aromatiques et médicinales. Et je pense que oui, si vous voulez trouver des graines ou des plants, il faut plutôt aller chez des producteurs qui sont affiliés aux PAM.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Cette question, je l'ai eue avec quelqu'un de la Chambre d'agriculture auprès de qui j'essayais de récupérer des informations. Et en fait, ils m'ont dit que rajouter une ligne de plantes tectoriales dans les PAM, en gros, il fallait que ça vienne du ministère de l'agriculture. Donc, je pense que ça va être un peu compliqué. par contre ils expliquaient qu'ils avaient des outils de mesure qui sont assez adaptables et que là-dessus ils pouvaient éventuellement voir si la demande était assez importante de rajouter la collecte des infos sur les tinctoriales donc c'est un des sujets que j'aimerais bien qu'on aborde aussi pendant la quinzaine tinctoriale c'est voir si ça mobilise les troupes et si les gens ont envie qu'on essaye de faire comme ça bon c'est un autre sujet mais en tout cas je suis contente d'avoir votre avis là-dessus j'avais une autre remarque est-ce que cette filière tinctoriale est-elle je ne sais pas comment on va dire, elle est émergente, elle est réémergente vu que vous avez bien expliqué qu'avant, c'était des plantes industrielles, qu'il y a eu l'arrivée du pétrole qui a un peu mis tout ça en… Oui, voilà.
- Florent Valentin
Qui a été laissé à l'abandon, en fait, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Qui a été laissé à l'abandon. Il y a des résistants, il y a des gens qui sont passionnés et qui font perdurer ce savoir et de plus en plus d'agriculteurs qui y vont. Ma question, c'est est-ce que ça peut aussi être une alternative pour les plantes qui ont des problèmes pour les pâmes, c'est-à-dire, est-ce qu'un agriculteur de pâmes, si son débouché ne fonctionne pas, est-ce qu'on pourrait lui proposer un débouché dans la couleur ?
- Florent Valentin
Après, oui, je pense que le souci, après, c'est quand on est agriculteur, déjà en amont, il faut savoir cultiver, ça va. Après, c'est savoir qu'est-ce qu'on fait de toute cette biomasse. Il faut quand même avoir un fonds, du moins acquis. On peut vendre toute cette biomasse pour pouvoir fabriquer de la couleur, en fait. Les débouchés sont assez rares, quand même.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
donc il faut trouver des débouchés d'accord donc c'est ce sujet là qui est remonté par plein de plein d'agriculteurs c'est bah oui nous on veut bien produire et on est obligé de stocker nos pigments nos colorants de les transformer déjà pour les conserver mais à qui on va les transmettre ma question aussi c'est donc je constate qu'il y a en fait c'est pas la volonté qui manque c'est pas le savoir qui manque quoique on pourrait quand même en parler des formations qui sont assez rares c'est plutôt la connaissance des débouchés et une logistique, une certaine logistique quand même, de comment on récupère les pigments de telles exploitations pour les rassembler et les donner éventuellement à la cosmétique.
- Florent Valentin
Après, il faut les discuter. Oui, ce que je vois, il y a la différence quand les plantes sortent du champ. Donc, vous avez soit la matière sèche ou soit le produit transformé. Donc c'est sûr que le produit transformé est quand même plus facile à conserver que de la matière sèche. Mais je vois donc avec Couleur Garance, on avait une boutique. Et donc la boutique, généralement, on vendait soit des plantes sèches ou soit des produits transformés. Et donc c'était vendu via la boutique. Mais c'est sûr qu'après, tout le monde ne peut pas avoir accès, tout le monde ne peut pas faire une boutique. Donc je pense qu'il faut se mettre en rapport avec plein de gens si on veut se lancer dans la... dans l'utilisation de ce qu'on cultive. Il faut se mettre en relation avec plein de monde.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et alors, du coup, désolé, mais ça me passionne, franchement. Du coup, si on regarde la culture des plantes tectoriales, on a constaté qu'il y en a qu'on peut transformer sur l'exploitation, donc avec des unités de transformation, type la persiquaire.
- Florent Valentin
C'est la plante à indigo, pratiquement.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Voilà, toutes les plantes à indigo peuvent être transformées sur site. La garance aussi, mais elle nécessite des outils quand même assez conséquents pour la pulvériser ou je ne sais pas quoi. La sécherie, la pulvériser,
- Florent Valentin
c'est peut-être des petits points. Avant, il y a encore des anciens moulins à côté de l'Orice, où c'était genre comme des grosses meules qui écrasent les racines pour obtenir la poudre. Et puis après, grâce à la poudre de la racine, soit ils fabriquaient, soit ils la vendaient telle quelle pour fabriquer, du moins pour faire les cuves de teinture, ou soit ils fabriquaient un pigment. Et Michel, lui, il faisait les deux. En fait, il faisait la teinture et le pigment. Et après, avec la garance, on peut aller dans tous les corps de métier, que ce soit à la teinture, la peinture, les encres, les colorants alimentaires. On voit en Hollande, beaucoup de leurs croûtes de fromage sont faites à partir de racines de garance, ou les colorants cosmétiques. Maintenant, il y a de plus en plus de colorants cosmétiques pour les cheveux qui sont faits à partir de garance. Donc après, il y a plein de débouchés, mais c'est encore sous-estimé, je dirais.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Il y a aussi Élodie Carpentier avec le rouge français qui fait son rouge à lèvres avec de la garance. C'est un brevet. C'est la seule à faire ça dans le monde. Donc, je salue cette initiative française parce que je trouve ça top. Et oui, la garance, OK. Donc, la garance, elle est quand même un peu plus, on va dire, c'est un peu plus compliqué d'avoir sur son exploitation pas un moulin parce que, voilà, mais une sécheuse, enfin, je ne sais je n'ai pas forcément les termes, une sécheuse est quelque chose qui...
- Florent Valentin
qui met en poudre cet investissement déjà ? On sèche, du moins. Déjà, il faut la nettoyer. Puisque c'est des racines, il faut déjà passer par l'étape de nettoyage et ce n'est pas toujours évident d'enlever toute la terre. Et après, on passe par l'étape de séchage. Et après, grâce au séchage, il faudrait des genres de gros blinders, des blinders énormes, pour broyer vraiment la racine. par contre il faut que ce soit super sec pour vraiment avoir que du copeau mais oui après il faut avoir des gros blinders des casques, des casques toutes les racines et après dès qu'on a la poudre après, on fait ce qu'on veut, en fait. D'accord.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors, on a vu les plantes à bleu, la garance. Pour les plantes qui donnent du jaune, là, du coup, ce n'est pas la même chose. On ne les transforme pas sur l'exploitation. Dans le sens où on ne les pulvérise pas.
- Florent Valentin
Ça va dépendre de la partie que vous utilisez, en fait, oui. Après, c'est souvent des feuilles quand même pour les colorants jaunes. Mais après, il y a un peu tout, en fait, pour les flavonoïdes. Je ne sais pas, on va prendre un exemple. La sarrette des teinturiers, c'est plutôt des feuilles qui sont utilisées ou le chanvre bâtard, c'est aussi des feuilles qui sont utilisées. Mais quand on va sur la goutte, c'est plutôt les sommités fleuries et la camomille des teinturiers, c'est aussi les fleurs. Donc après, ça va dépendre de la partie utilisée, en fait, si vous voulez en faire.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et alors du coup, là, on est sur les flavonoïdes, on n'est plus sur du séchage. C'est si bien ça que je comprends. On n'est plus sur...
- Florent Valentin
Sur du séchage, et puis après, vous utilisez... Après, vous pouvez le vendre. Dès que c'est sec, vous pouvez le vendre. Ce qui est plus compliqué, c'est pour l'indigo, puisque l'indigo, vous êtes obligés de le faire fermenter. Et donc, Michel, il me disait que lorsqu'on récolte le pastel ou... la persicaire indigo, lorsqu'elles sont secs, c'est quand même plus difficile d'extraire le pigment. Tandis que quand c'est humide, c'est quand même beaucoup plus facile. Donc après, il y a certaines plantes, il faut que ça soit sur la plante fraîche, et d'autres plantes, on peut se permettre d'avoir la plante sèche.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, et c'est passionnant ce que vous dites parce que l'invité de cette semaine, c'est Caroline Cochet qui travaille une technique japonaise qui s'appelle le Sukumo pour collecter les plantes, donc les feuilles de persiquaires, les laisser sécher justement et ensuite les faire fermenter. Et donc, elle explique dans son épisode qu'en fait, il y a aussi la technique des gens qui font des très petites récoltes et qui sèchent leurs feuilles et les amènent à chaque fois dans ce compost. Donc, c'était pour rebondir sur cette technique. Et je voulais parler sur les jaunes, donc c'est le séchage. Et là, on a Cécilia Aguirre qui nous a expliqué l'importance de bien sécher en couche fine, de faire vraiment, d'être vigilant là-dessus parce que des récoltes peuvent être perdues si c'est mal séché. Et du coup, ça c'est aussi un point de vigilance.
- Florent Valentin
Je dirais que tout, aussitôt qu'on utilise une plante, il faut que le séchage est primordial. Puisque généralement, si c'est mal séché, soit vous allez avoir des maladies, ou des mythes, ou des trucs un peu embêtants, qui après vont se dégrader. Parce qu'après, il y a aussi ça, si c'est mal séché, le pouvoir colorant peut se dégrader au fur et à mesure du temps. Ah oui. Et nous, ce qu'on veut, c'est... le max de colorant pour moi le séchage la récolte, le séchage le conditionnement c'est un peu comme la culture si on se plante là, ça ne sert à rien de cultiver donc il ne faut pas du tout se louper sur le séchage vous avez des parties qui sont hyper dures comme les bois comme les bois tanctoriaux la racine aussi est une partie dure là je vois ça peut vite fait de souiller toute votre récolte là on va prendre les grenades donc on récolte l'enveloppe du fruit, en fait on récolte toute la cuticule pour fabriquer soit des encres noires ou soit des mordants pour fixer les couleurs et donc ça si c'est mal séché direct c'est tout blanc ça marche moins bien quand même donc le séchage sur des clés c'est quoi ? sur des clés de séchage.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et donc, ce que je comprends, Florent, dans ce que vous me dites, naïvement, je me dis, en fait, pour faire de la couleur végétale, il ne faut pas forcément des outils méga sophistiqués, du matériel hyper sophistiqué pour la transformation, si j'entends bien ce que vous dites.
- Florent Valentin
Non, non, après... Ça dépend le volume que vous voulez faire, je pense, tout ça. Ça dépend de l'échelle. Plus vous allez grandir, plus vous êtes obligés d'avoir une infrastructure un peu plus conséquente. Mais si nos anciens arrivaient très bien à le faire sans toute notre technologie, c'est qu'il y a moyen, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui, et c'était ça que je voulais vous faire dire. C'est que c'est ça, c'est qu'en fait, ce n'est pas inatteignable avec des gros investissements. ça dépend de la taille de l'exploitation, ça dépend des ambitions, etc. Il y a juste un point, moi, sur lequel on m'a alertée, c'est que pour les plantes à indigo, donc persiquaires et isatis, c'est que il faut récolter que ce dont on est en capacité de transformer sur l'exploitation pour ne pas perdre la matière. Et donc, on m'a expliqué, les filles du champ des couleurs, par exemple, Livaden en Bretagne, m'ont expliqué attention à bien structurer son exploitation pour être en capacité d'absorber les récoltes de chaque jour. C'est ça,
- Florent Valentin
tout à fait. Il ne faut pas vendre la peau de l'os avant de l'avoir tuée. Du moins, il faut être sûr qu'on va utiliser la plante dès qu'on la récolte. Ça dépend pourquoi, mais généralement, les plantes indigo, il faut le faire direct.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord. Et donc, une fois que tout ça s'est cultivé, soit transformé pour les plantes à bleu, pour la garance dont on a cité, ou soit séché pour les autres plantes, ça peut se conserver longtemps.
- Florent Valentin
Oui, si c'est à l'abri de la lumière, si c'est à l'abri de l'oxygène, si c'est à l'abri de l'humidité, il n'y a pas de souci, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, ok. Alors, du coup, j'ai dévié du parcours, mais vous disiez, vous aviez fait un carré avec les envahissantes, les médicinales, allez-y, continuez la visite.
- Florent Valentin
Oui, là-dessus, on a un carré qui est dédié aux boissons de santé. Donc là, on explique que les colorants servent aussi comme une genre de médecine préventive. Donc, c'est rempli de... Trois catégories de culture, on va prendre la vigne. La vigne est remplie de trois catégories de colorants qu'on utilise. Nous, c'est les flavonoïdes, les tannins et les anthocyanes. Et donc, ça les englobe dans les polyphénols. Et les polyphénols sont des antioxydants pour notre organisme. Et donc, c'est pour ça que la couleur a aussi une action médicinale et préventive pour beaucoup de maladies, en fait. Et donc, c'est pour ça qu'avoir eu, même, je ne sais pas, on a un carré qui est dédié au potager des couleurs. Donc là on explique que l'alimentation est aussi un genre de médecine préventive, c'est des genres de micronutriments qui sont des antioxydants qui vont nous permettre d'éviter plein de maladies comme comme du moins pour leur propriété antivirale, antibactérienne, antifongique. Donc, c'est vraiment un remède de longévité, je dirais, de manger de la couleur. Et donc, c'est pour ça que les régimes crétois ou les régimes provençaux, où ces personnes mangent beaucoup de fruits et légumes colorés, on dit que ces personnes vivent beaucoup plus longtemps que la normale du fait de la haute quantité de polyphénols, donc de colorants, du moins de principes actifs, je dirais. Parce que le colorant, il sera différent, puisque le colorant… généralement, après il y a des colorants qui sont visibles, directs, je ne sais pas, on prend un stigmate de safran ou une racine de curcuma, là on voit tout de suite que c'est coloré, mais je ne sais pas, on va prendre d'autres feuilles, d'autres légumes ou fruits, où ils sont tout verts, mais à l'intérieur on a toutes ces molécules qui sont des colorants, mais qu'on ne voit pas, en fait.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Franchement, c'est passionnant, Florent. Je suis aux anges, franchement. J'ai plein de questions, du coup. Je suis très surprise par les boissons. Je n'y avais pas pensé. Boissons santé, manger de la couleur, etc. Est-ce que les propriétés des plantes tinctoriales peuvent se retrouver sur une fois de teint ? par exemple, on m'a parlé, mais je n'ai toujours pas vérifié l'info, donc je mets des grandes guillemets, des grandes parenthèses. On m'a dit que, par exemple, l'isatis avait des propriétés anti-moustiques, c'est ça, et pouvait rester sur les vêtements à condition de faire attention, bien sûr, au lavage et à l'entretien de la fibre, etc. Bon, sans doute. Mais est-ce que ça, c'est des choses qui sont, comment on va dire, pas vérifiées, mais est-ce que ça aussi, vous en avez entendu parler ?
- Florent Valentin
Oui, on parlait de l'indigo, donc il y a des propriétés répulsives et qu'il y a aussi des propriétés, genre, je ne sais pas, on prend un exemple, dans les zones tropicales, on utilise des indigotiers. Et donc, les indigotiers pour extraire l'indigo, c'est vrai que souvent, on voit les toireggues habillées tout en bleu. Et donc, il y a pour éviter les propriétés répulsives, mais il y a aussi pour réduire les radiations calorifiques du soleil. Donc, c'est pour éviter d'avoir trop chaud. Donc, l'indigo a aussi cette propriété. Mais là, je ne sais pas, on va prendre un exemple pour la garance des teinturiers. La garance des teinturiers, en fait, lorsqu'on teint avec la garance, on a aussi des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. Donc c'est pour ça que nos soldats, pendant la guerre 14-18, qui étaient habillés, donc étaient teints en racines de garance. ça leur permettait aussi d'avoir que les plaies soient moins infectées du fait des propriétés antifongiques et antibactériennes. Après, le seul souci, c'est que les mordants qu'ils ont utilisés pour les pantalons des soldats ou pour les vêtements des soldats, en fait, c'était des métaux qui étaient très très lourds. Et donc les pauvres escapés de cette guerre, en fait, s'ils avaient la majorité du temps, ils avaient des cancers du fait des métaux lourds qui étaient utilisés pour fixer les couleurs. Donc ça, c'est un autre débat, parce que c'est vrai que le colorant ne se fixe pas de soi-même. On est obligé de passer par l'étape de mordansage. Et autrefois, c'était vraiment des selles de plomb, des selles d'étain, du chrome. C'était vraiment des métaux qui étaient très, très lourds.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, c'est vraiment passionnant. On a eu du coup Céline Philippe. Je ne sais pas si ça vous parle de teinture sauvage. Elle, elle défend… Alors, elle n'est pas contre la lin, ni les selles métalliques. et elle utilise des plantes comme mordant, mais des plantes qui viennent de loin. Elle parlait du simple au coste, du copode, etc. Est-ce qu'on a des plantes qui ont ce pouvoir de mordancer, on va dire les fibres, mais qui sont un peu plus locales ? Parce que c'est bien beau, mais il faut quand même qu'au global, ce soit vertueux.
- Florent Valentin
Oui, tout à fait, il faut que ça soit durable et vertueux. Après, au jardin, nous, on avait un carré qui était dédié aux mordants naturels. Après j'avais mis tout ce qui était pommier sauvage, tout ce qui était poirier sauvage aussi, qui était très riche, les écorces étaient très riches en alumine. Après il y a des cendres en Asie, ils utilisent le camélia. Donc le camélia on pourrait aussi le cultiver. Ici nous en Provence ça serait un peu plus compliqué le camélia, mais dans certaines régions de France ça serait beaucoup plus facile. Si on arrivait à pommier, poirier, du moins tout ça. Après, nous, on avait mis un fixateur de couleur qui, Michel, il l'avait mis au départ, c'était le faux poivrier des Andes, puisqu'il me disait que le faux poivrier des Andes arrivait à capter l'aluminium qui se trouve dans l'argile du sol pour la restituer dans les feuilles. Et après, le teinturier utilisait les feuilles comme mordant naturel, en fait, comme écomordant. Et après, si je ne dis pas de bêtises, il y a aussi les aquennes de l'eau des Aulnes, en fait, qui peuvent être aussi utilisées comme biomordant. Après, il y a des tannins aussi qui peuvent fixer les plantes aussi.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, comment ça s'appelle d'ailleurs ces plantes qui n'ont pas besoin de mordant ? Substantif.
- Florent Valentin
C'est substantif.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Super. Bon, génial. Oh là là, franchement, je me... Je suis trop contente. Florent, vraiment, je vous le dis, ça... Non, mais vraiment, je suis hyper contente. Bon, donc, OK. Donc, en fait, c'est possible de le faire dans nos régions. il suffirait de se tourner vers les bonnes espèces et en avoir quand même en bonne quantité. Parce que, bon, camélia, je n'ai pas trop de doutes, comme vous dites, mais c'est de la cendre, donc il faut récupérer des bois, il faut en faire... Pommier, poirier sauvage, je n'avais jamais entendu parler, donc il faudra que je creuse un peu. Et faux poivrier, pareil, et l'aulne, enfin bref, tout ça, je ne sais pas, je ne connaissais pas. On a vu que les propriétés des plantes tinctoriales, par exemple répulsives pour l'indigo ou antibactériennes pour la garance, peuvent se conserver dans les tissus. attention à l'entretien de ces fibres, mais ça reste. On a vu que des plantes pouvaient être utilisées comme mordants et qu'on n'est pas obligé d'aller les chercher à l'autre bout du monde. Il y aurait peut-être des solutions chez nous. Si on continue la visite du jardin dans votre ordre, on arrive sur quel...
- Florent Valentin
On arrive sur les deux carrés qui sont dédiés au colorant alimentaire naturel. Du moins, il y a une dizaine d'années. mais même un peu plus que ça, on oblige l'industrie agroalimentaire d'utiliser le moins de colorants issus de la pétrochimie. Et donc, c'est pour ça que maintenant, certains colorants alimentaires sont faits à partir, on obtient la luthéine à partir de l'œillet d'Inde ou la rose d'Inde, le lycopène, on l'obtient à partir de la tomate, donc diverses tomates en fait, les caroténoïdes, on les obtient dans l'amour en cage. Après, il y a une catégorie de colorants. Ah oui ? Oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Le physalis, je ne sais pas quoi. C'est ça,
- Florent Valentin
le physalis. Oui, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Incroyable.
- Florent Valentin
Après, il y a des plantes aussi qui ne sont pas du tout originaires de France, comme le rocou. Le rocouillet, en fait. Le rocouillet est un très bon colorant alimentaire. J'ai bien galéré à le cultiver, d'ailleurs, celui-ci. Ce n'est pas facile du tout. Sinon, pour les pigments chlorophyliens, pour obtenir un vert, on utilise des orties ou des épinards, en fait, pour obtenir la chlorophylle. Puisqu'en fait, ils se sont rendus compte, c'est ce que je dis pendant la visite, il y avait... Avant, nos sirops de menthe, en fait, étaient vraiment des verres très pétards, quoi. Du moins, vraiment, le verre qui est acide, quoi. et ils se sont rendus compte qu'au fur et à mesure du temps, plus les enfants buvaient du sirop de menthe riche en tartrasine, donc le colorant qui était utilisé pour ça, plus ils étaient hyperactifs. Et donc après, on s'est rendu compte que les colorants issus du pétrole avaient une action maléfique, du moins une action très mauvaise sur l'hyperactivité des enfants. Donc c'est pour ça qu'après, les sirop de menthe ont été faits plutôt avec de la chlorophylle, du moins des plantes chlorophylliennes. parce que dans tous les cas quand on fait une infusion de menthe elle est pas verte, elle est jaune en fait l'infusion c'est pour ça qu'on achète des sirops de menthe maintenant bio ils sont jaunes ils sont pas verts ah oui donc il y a une catégorie de colorants aussi qui est apparentée donc c'est les bétanaïnes donc les bétanaïnes c'est tous les colorants qui sont issus de la betterave qui sont issus... Donc, il y a plusieurs familles botaniques qui donnent cette catégorie de colorants. On va prendre les amarantes, on va prendre les betteraves, on va prendre les fleurs de griffes de sorcière, on va prendre les fleurs de cactus aussi, de figuets de barbarie, qui sont aussi très riches en bétanaïne.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les griffes de sorcière, c'est les phycoïdes, là ? Ou c'est pas du tout ça ?
- Florent Valentin
Ce qui ressemble à un phycoïde, oui.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
D'accord, OK. Ok, d'accord.
- Florent Valentin
On a mis, qu'est-ce qu'on a mis récemment ? L'oca du Pérou. Donc c'est une petite plante qu'on utilise, on mange ça comme des pommes de terre. Donc c'est des pommes de terre toutes proses. Et donc on peut obtenir un colorant riche en béthanaïne à partir de ces petites, de cet oca du Pérou, en fait. C'est un oxalis, ça ressemble à un... C'est tout petit, en fait, ça. donc voilà donc là c'était les colorants alimentaires j'ai eu quelqu'un juste pour rebondir j'ai eu quelqu'un du Canada qui travaille dans la préparation du colorant végétaux pour les entreprises mondiales et
- Pauline Leroux ArtEcoVert
en fait elle expliquait que là le gros défi alors eux au Canada ils disent que c'est beaucoup moins avancé qu'en France qu'apparemment en France on fait vraiment vraiment très attention à convertir nos colorants en colorants naturels végétaux et elle explique qu'elle au Canada ça s'active vraiment beaucoup et ce qui était hyper intéressant c'était de voir qu'ils faisaient passer les mêmes tests qu'on pourrait faire passer sur nos vêtements c'est-à-dire qu'il y a le test à la lumière le test au four à la chaleur etc. et qu'en fait pareil il y avait une sélection pas de grand teint et petit teint parce que c'est plutôt dans le textile mais qu'il y a vraiment beaucoup beaucoup de points communs entre les différentes applications de la couleur végétale et je trouvais ça hyper intéressant de rebondir là-dessus. OK, colorant alimentaire, nickel.
- Florent Valentin
Donc, c'était aussi pour offrir une alternative aux dérivés du pétrole, en fait, cette histoire-là, parce que c'est vrai qu'on est de plus en plus nombreux, donc il faut de plus en plus de colorant pour colorer nos aliments. Après, est-ce que c'est obligatoire de colorer les aliments ? Ça, c'est encore un autre débat.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors, si on poursuit la visite, après les colorants alimentaires,
- Florent Valentin
on arrive… Les colorants cosmétiques. Donc, on a un carré qui est dédié aux colorants cosmétiques. Là, on explique qu'il y a beaucoup de plantes qui peuvent être utilisées pour des colorants cosmétiques, mais les plantes maîtres, c'est le cartame des teinturiers, donc là où on obtient, qui était beaucoup utilisé en Asie pour fabriquer des phares, pour fabriquer des roses à lèvres, donc on fabrique un pigment à partir de la fleur, et donc d'ailleurs, on... ça ressemble comme deux gouttes d'eau au safran. En fait, c'est des petits ligumes tout rouges. Et donc, par contre, oui, il faut enlever tous les flavonoïdes pour après obtenir donc ce fameux rose. C'est un rose qui... Ouais, un rose... On appelle ça le rose tyrien. Donc, c'est vraiment un magnifique rose. Et sinon, en cosmétique, il y en a plein. On a le henné, donc le roku. Qu'est-ce que j'ai mis d'autre ? La bistorte. Donc la bistorte était utilisée en Laponie pour fabriquer des rouges à lèvres, en fait. Après, on pourrait citer aussi la garance. Qu'est-ce qu'on avait mis d'autre ? Comme colorant cosmétique. Le campèche, l'arbre à campèche était beaucoup utilisé. Maintenant, dans toutes les teintures des cheveux totalement organiques, c'est souvent un mélange de garance, campèche, curcuma. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Il y a vraiment de plus en plus. Indigo ? Indigo, oui, bien sûr. Et il y a le berbéris. la coiffeuse de l'horice en fait elle utilise du berbéris pour teindre les cheveux et nous le berbéris d'ailleurs le berbéris c'est comme on parlait tout à l'heure une plante substantif qui n'a pas besoin de fixation de couleur donc
- Pauline Leroux ArtEcoVert
ça c'est quand même pratique ah génial et puis ça pousse bien le berbéris nous ça sert pour faire des anti-intrusions Ah génial ! En fait, il y a plein de propriétés couplées, je trouve. Les plantes tectoriales ont soit des propriétés médicinales, enfin c'est vraiment des cocktails à solution, je trouve.
- Florent Valentin
Une plante n'a pas seulement une seule action quand on y pense. Elle peut être toute à la fois, puisque généralement, une plante est active du fait de ce qu'elle contient. Donc on ne peut pas catégoriser une plante tinctoriale, une plante médicinale, une plante aromatique. Généralement, une plante peut être tout à la fois, en fait, en fonction des parties de la plante qu'on utilise. Donc c'est ça qui est intéressant. C'est la pluralité du végétal.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est passionnant, franchement. Alors, j'ai une question avant qu'on avance dans la visite du jardin. Pour les plantes utilisées en cosmétique, on a cité le henné, le roucou, le campêche, donc bistorte, je ne connaissais pas du tout. Mais ces trois-là, si je ne dis pas d'ânerie, c'est des plantes qui viennent d'ailleurs. Bien sûr. Est-ce qu'avec le réchauffement climatique, il est envisagé ou envisageable que demain, par exemple, on fasse des tests pour réintroduire le henné en France ou des plantes qu'on utilise ? Alors, pourquoi on ne peut pas, justement ?
- Florent Valentin
Parce que déjà, c'est des plantes tropicales ou subtropicales, qui généralement ne sont pas rustiques. Donc, en dessous de zéro, déjà, elles commencent à calancher, en fait. D'accord. Et j'en ai où, je ne sais pas, le recoup, lui, il était terrible. Nous, on descendait en dessous de 10 degrés. Déjà, il commençait à perdre ses feuilles et en dessous de zéro. en dessous de zéro, déjà, ils crèvent. Donc, c'est compliqué. Après, il y a des plantes. En fait, chaque plante a un patrimoine. Nous, il faudrait plutôt qu'on recultive des plantes européennes pour s'acclimater en France et non pas utiliser des plantes qui ne sont pas du tout adaptables ici. Nous, le hainé, c'est très, très dur, en fait. Tout le monde pense que c'est facile, qu'il fait beau, il fait chaud. Mais le souci, c'est que nous, on a un gros problème au niveau hygrométrie, donc l'humidité qui est dans l'atmosphère. Donc moi, pour que le hainé, je puisse bien le cultiver, je suis obligé de l'arroser dans le pot et de lui mettre un brumisateur pour qu'il ait au moins 80% d'humidité dans l'atmosphère. Et là, oui, il pousse bien. mais nous ce qu'on veut c'est les feuilles donc si la plante n'est pas super bien adaptée à notre climat vous êtes sûr que vous ne pourrez pas avoir un débouché économique viable ça c'est sûr donc il faut se diriger vers des plantes qui poussent facilement pour avoir besoin de trop de soins qui sont peut-être en rapport avec notre terroir, notre patrimoine ça il n'y a pas de soucis mais ce qu'il faut c'est que elles soient vraiment adaptées qu'on ne soit pas obligé de lui donner 10 000 soins pour que ça puisse pousser parce que au jardin là on a eu vraiment beaucoup beaucoup de plantes où on est obligé d'être dessus de long que ce soit pour tout, pour l'eau, pour le sol, pour le climat, pour les parasites. Donc oui, il y a des plantes qui ont été très compliquées à cultiver.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Justement, je ne l'attendais pas comme ça, sans rien, cette question. Je voulais rappeler qu'on est finalement quand même en France autonome sur les couleurs disponibles. C'est-à-dire qu'on sait cultiver les couleurs matrices, le bleu, le jaune, le rouge en France. et en fait avec ces couleurs là on peut déjà vraiment bien se débrouiller donc d'où le fait qu'il n'y ait pas forcément nécessité d'aller chercher à l'autre bout du monde entre guillemets et ma question c'est par rapport aux acteurs de la cosmétique capillaire donc sur le podcast on en a reçu 7 donc des acteurs européens et en fait eux disaient que vraiment leur priorité la matière qu'ils utilisaient le plus, c'était vraiment le henné, l'indigo et effectivement le campèche. Et en fait, malheureusement, à part l'indigo, on n'avait pas ce qu'il fallait sur le sol français. Et en fait, l'idée, c'était de voir comment on pouvait trouver des alternatives à ces couleurs qui vont chercher loin, ce qui aurait pu, on revient à la discussion du début, proposer des débouchés intéressants pour les agriculteurs en France. Et donc, en fait, je pense que par domaine, il faudrait vraiment se pencher. Et je sais qu'ils y travaillent. Ils réemploient la rhubarbe, ils réemploient des plantes européennes qui donnent du jaune pour pallier à certains trucs. Mais sur le henné, indigo et campèche, c'est encore compliqué. Mais voilà, c'était juste pour faire cette petite parole.
- Florent Valentin
Dans tous les cas, oui. Nous, en Europe, du moins en France, ça va être qu'on ne peut pas cultiver pleinement le henné et le rocou et le campèche, ça c'est sûr. Donc, il faut trouver des alternatives.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est ça, il faut trouver des alternatives. Ok, alors après ce parterre sur les plantes cosmétiques, on arrive où au jardin, alors du coup,
- Florent Valentin
Albrice ? Après, on arrive dans tout ce qui est la partie dédiée aux arts et métiers. Donc là, c'est tous les colorants qui sont utilisés pour obtenir des peintures naturelles, pour faire de la cartographie, du lavis, de l'enluminure. et du lavis.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Alors là, je ne sais pas ce que c'est que le lavis.
- Florent Valentin
C'est les arrêts métiers, en fait. Le lavis, c'est une méthode pour la peinture, en fait. Après, là, c'est vrai que je ne suis pas non plus un grand pro. Après, il faudrait voir ça avec Lise pour tout ce qui est arrêts métiers. Après, je peux vous citer les plantes qui étaient dans ce carré, ça c'est sûr.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ouais, je veux bien.
- Florent Valentin
Il y en a une qui est utilisée pour faire une laque. Donc la laque faite à partir de jeûne et d'étainterie. Donc là, on obtient une laque jaune magnifique pour fabriquer pour les artistes peintres. Et après, un truc que tout le monde a dans son jardin, c'est des fleurs d'iris. donc on obtient le vert d'iris à partir des corolles violettes de l'iris en fait et donc d'ailleurs c'est rigolo parce que quand on fait des animations avec les minots on a juste à prendre la corolle violette, on la pile dans un mortier on rajoute de la lessive de cendre, donc une source basique et au contact de cette source basique en fait la corolle violette va devenir toute verte et donc après on peut dessiner et peindre à partir de cette à partir de cette peinture en fait on
- Pauline Leroux ArtEcoVert
c'est incroyable sinon qu'est-ce qu'on avait mis d'autre ?
- Florent Valentin
la gaude, la gaude est aussi utilisée elle est multifonction puisque la gaude c'est une plante utilisée pour la teinture sur différentes fibres textiles mais aussi donc pour tenir donc une laque donc la laque de gaude comme la laque de garance on pourrait aussi citer la garance sinon il y a plein de fleurs qui sont utilisées pour les peintures comme le cosmos cultureux, comme le coriolis des teinturiers comme comme la canomie des teinturiers, comme le coreopsis à grandes fleurs. Donc, il y a vraiment le delphinium, le buglos d'Italie, le buglos officinal. Donc, beaucoup de fleurs sont utilisées surtout pour les artistes peintres.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Incroyable. Incroyable, toute cette partie-là, j'avoue, je vais me former en mars chez Michel sur la partie pigments, beaux-arts, etc.
- Florent Valentin
Il est très très fort.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
En tout cas, je n'y connais rien, j'avance à petits pas, donc là, on va faire une grande avancée en allant à cette formation. Ok, donc après les arts et métiers, vous avez encore…
- Florent Valentin
On arrive sur les plantes de la famille de la Garence. Donc les plantes de la famille de la Garence font partie des rubiacées. Les rubiacées, c'est une famille qui est très grande, il y a au moins 20 000 espèces de rubiacées. et donc il y a énormément de genres différents pouvant être utilisés pour obtenir de la couleur naturelle en fait et donc toutes les rubiacées généralement c'est plutôt pour obtenir des colorants rouges donc souvent on parle que de la garance des teinturiers mais il y a aussi plein plein d'autres garances en fait il y a la garance bien sûr la garance voyageuse qui pousse nous en Europe mais au jardin vu qu'on était un espace de conservation de préservation d'un patrimoine Là, on a cultivé la garance de Chine, la garance de l'Inde, la garance du Sikkim. Qu'est-ce qu'on avait d'autre comme garance ? On a essayé vraiment de cultiver le plus de rubia possible. là, de fil en aiguille, c'est sûr que généralement, elles ne sont pas faciles à cultiver, elles ne supportent pas le gel ou elles ne supportent pas le sol. Là, en ce moment, il me reste surtout Garance de l'Inde, donc la Rubia cordifolia, et il me reste un tout petit plant de Rubia cannae, donc la Garance de Chine. Pas juste la Garance, mais il y a aussi d'autres genres de plantes qui sont utilisées pour l'extraction de colorants rouges, comme les Asperules, là il y a la spérule des teinturiers la spérule odorante qui sont utilisées pour les colorants rouges, orangés à partir de leurs racines il y a les gaillets on en retrouve partout, gaillets blancs, gaillets jaunes gaillets du nord gaillets des forêts, donc il y a vraiment beaucoup de gaillets qui peuvent être utilisés après le souci c'est que les gaillets en fait ils font des toutes petites racines, donc il vous faut beaucoup de biomasse pour pouvoir faire un tout petit cheveu de laine donc c'est pour ça que la garance des teinturiers, elle au bout de 3 ans elle te donne des racines comme le petit doigt donc c'est sûr que Pour le teinturier, il vaut mieux la garant des teinturiers. Mais après, ce qui est bien, c'est qu'on voit les différentes nuances qu'on peut avoir en fonction des genres. Donc après, ça va être en fonction de ce que vous voulez obtenir. Il y a aussi des rubiacés en arbre. où là, ce n'est pas les racines, c'est les écorces qui sont utilisées. Donc, il y a une plante qu'on appelle le coprosma. Et donc, les coprosmas, généralement, sont plutôt utilisés en Nouvelle-Zélande pour l'extraction d'un colorant à partir des racines. Mais là, on pourrait citer aussi le caféier et le quinquina, puisque c'est deux plantes de la famille de la garance, donc de la famille des rubiacées. pour l'extraction de colorant.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
C'est passionnant. Et j'avais entendu, alors je vais peut-être dire une ânerie, je ne sais plus si c'était le sorgho qui donnait du rouge ou pas du tout.
- Florent Valentin
Si, si, oui, c'est le rouge badoit. C'est un rouge bordeaux, en fait. D'accord, ok. Et donc, en fait, là, c'est les gaines. Donc, c'est une graminée. Le sorgho est une graminée qu'on utilise soit pour le fourrager ou soit pour fabriquer la farine. En Afrique, ils utilisent les grains pour fabriquer de la farine. Nous, on utilise la gaine basale, donc c'est la gaine où vous avez la tige.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La feuille, c'est des feuilles en gainant, donc c'est des feuilles qui enveloppent la tige. Et donc nous, on récupère juste la partie qui enveloppe la tige. Et donc à maturité, au bout de six mois, votre gaine, elle va être toute rouge-violacée. Et donc le teinturier utilise cette gaine pour fabriquer des colorants. Mais c'est des colorants de petit teint quand même. Ce n'est pas des colorants très solides, donc c'est pour ça que c'est plutôt utilisé dans l'alimentaire et le cosmétique. Nous au jardin, on faisait surtout des stylos à partir de la gaine. Donc vous avez juste à prendre la gaine, vous l'entourez dans un bout de bois, vous mélangez ça dans une solution de lessive de cendres, et donc en contact de la lessive de cendres, les anthocyanes vont se libérer, et vous obtenez donc le rouge bordeaux.
- Florent Valentin
Oh incroyable D'accord ok C'est génial Donc la famille des rubias Je ne savais même pas qu'il y avait aussi en arbre Donc vraiment c'est à creuser Il faut vraiment aller chercher
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Chaque région géographique Du moins chaque teinturier du monde A réussi à découvrir sa rubiacée Et donc c'est pour ça que Chaque région A sa propre rubiacée Nous en Provence c'est la garantie des teinturiers Puisque l'origine est de bassins méditerranéens Mais sinon, je ne sais pas, on va prendre au Canada ou dans les pays du Nord, ça serait plutôt des gaillets du Nord ou des gaillets des forêts. Après, ça va dépendre de là où vous êtes. Mais ça, c'est un travail d'experimentation. C'est s'adapter avec son milieu. C'est ça, c'est s'adapter avec ce qui pousse chez nous. Et en fait,
- Florent Valentin
il y a la ressource.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Et là où il y a la ressource, c'est ça qui est bien, puisque je pense que dans notre domaine, on peut faire un peu des deux. On peut faire... tout ce qui est dédié à la culture, mais aussi tout ce qui est dédié à la cueillette, puisque la cueillette aussi peut être une très bonne alternative en faisant attention, bien sûr, à comment on cueille, à ce qu'il faut faire, mais il y a moyen de faire les deux.
- Florent Valentin
D'accord. Alors, après la famille de la garance, d'ailleurs, il fait combien de surface ce jardin ? Parce qu'il a l'air énorme.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
il fait un peu moins, du moins en comptant les terrasses du bas, il fait 5000 mètres carrés. Sinon, sans compter les terrasses du bas, on a à peu près 3500 mètres carrés. Et donc nos 50 carrés thématiques sont sur les 3500 mètres carrés.
- Florent Valentin
50 carrés thématiques ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Oui.
- Florent Valentin
incroyable, il faut absolument que je vienne vous voir c'était vraiment
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Michel quand il a voulu construire ça c'était vraiment pour promouvoir la couleur naturelle à son paroxysme en fait,
- Florent Valentin
c'était vraiment pour expliquer à tout le monde tout ce qu'on pouvait faire à partir de végétaux dans ce domaine de la couleur c'est incroyable c'est incroyable franchement et puis il avait tout en tête comme vous disiez au début c'était pas son métier de base ça il explique dans son épisode que lui il était sur le plâtre il était pas là dessus et il a changé il m'a dit j'ai changé une lettre et ça a fait plante et il dit voilà il est intarissable dans tous les domaines qui tournent autour de ce sujet c'est incroyable c'est plante ouais carrément alors après ce carré de garance enfin de la famille de la garance même deux carrés qui sont dédiés au tannin donc là c'est pour surtout expliquer il y a deux types de tannin c'est ça ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
il y a plusieurs catégories de tannin il y en a vraiment moult et généralement donc là il y a les on va juste en citer deux les tannins galliques donc les tannins galliques généralement C'est plutôt des gales qui sont employées pour obtenir des encres noires ou comme mordant. Donc vous avez les gales de chêne ou les gales de pistaché en fait. Et sinon, une autre catégorie de colorants qu'on appelle des tannins. les catéchiques, c'est les tanins qu'on retrouve un petit peu dans les eucalyptus, par exemple. Donc là, c'est plutôt des rouges bruns. Donc après, oui, ce qui est bien avec les tanins, c'est que vous avez une large gamme de couleurs. Ça peut très bien partir du noir, du moins tous les camélios noirs, vous les avez. Et après, ça peut très bien aller du noir violacé jusqu'au rouge brun. Donc après, il y a une large pannelle pour les tanins. Et donc généralement, les tanins, ils sont...
- Florent Valentin
il se fixe grâce au sel métallique c'est génial ok alors parce que s'il y a 50 carrés je pense que ça va être long
- Pauline Leroux ArtEcoVert
oui on va pas faire si vous pouvez citer juste un peu là on a fait surtout la partie du bas et donc la partie du haut en deux mots. Donc il y a une partie qui est dédiée aux fibres naturelles, donc c'est un carré qui est dédié aux plantes textiles, donc là on cultive le lin, le sisal, le coton, le papyrus, le chanvre, on a mis la cardère pour garder la laine. et après il y a 10 carrés qui sont dédiés à l'actualité de la couleur naturelle c'est tout ce qu'on peut faire autre que de la couleur à partir de colorants donc on parle de fabrication de panneaux photovoltaïques à partir d'anthocyanes de myrtille ou de raisin on parle de textile intelligent là où on a ce qu'on a parlé tout à l'heure en fait on a un carré qui est dédié au lavage des fibres donc c'est comment apprêter les fibres avant de les éteindre donc là il y a les saponaires, il y a le savonnier il y a les yuccas Et il y a la dernière partie, celle que je préfère, c'est le voyage de la couleur. Donc c'est là où les plantes sont réparties par pays ou par écosystème. Donc là, au plus fort de couleur Garance, on avait des plantes tanctoriales des cinq continents. Donc on a la Chine, le Japon, les trois Amériques, l'Afrique, l'Inde, les zones australes du globe et deux écosystèmes. l'écosystème des zones humides et l'écosystème des zones un peu tempérées. Et avant, on avait un écosystème dédié au pays du Nord. Non, c'était les pays du Nord et les pays de l'Est. On les a enlevés puisqu'on n'arrivait plus à cultiver à cause des arbres. Et donc, on a laissé maintenant, au lieu de 10, il y en a 8. Mais notre objectif, vu qu'on a mis beaucoup d'arbres, là en ce moment c'est ce que je suis en train de faire c'est valoriser ce qu'on a déjà donc valoriser nos arbres remarquables faire un arboretum et ce qui serait bien c'est de délocaliser une partie de la collection pour aller sur une terrasse adjacente pour refaire le voyage de la couleur mais pas cette fois-ci pas cette fois-ci des plantes du monde, mais plutôt avec un regard un peu écologique et durable, donc ça serait les plantes de la zone méditerranéenne. Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que quand on a fait le voyage de la couleur, pour le jardinier, il est obligé d'être là les 365 jours. Et c'est vrai qu'au bout de 18 ans de travail à Couleur Garance, c'est sûr qu'à un moment donné, déjà dans un souci écologique bien sûr, mais aussi dans un souci physique, parce que là j'ai 45 ans, j'ai déjà mal partout, donc là j'aimerais bien qu'on arrive à faire ce thème, qui serait aussi bien pour la visite, et qui serait... plus en accord avec notre climat et nos problèmes de réchauffement du climat et tout ça. Et en même temps, évoquer les plantes sectoriales, les zones méditerranéennes, vu qu'on est quand même dans le bassin méditerranéen.
- Florent Valentin
Et vous êtes combien, Florent, à entretenir le jardin ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
En fait, il y a eu beaucoup d'équipes, puisque il y a eu déjà... Oui, généralement, on était deux au jardin, donc deux à plein temps. et il y avait une personne à la boutique seulement deux pour tout ça ? une personne à la boutique et une secrétaire mais vu qu'on a eu plusieurs présidents vu que Couleur Garant c'était une asso donc j'ai vu au départ c'était Michel après Michel au bout de 5 ou 6 ans il a arrêté d'être président pour se consacrer à ces formations et ces pigments. Et donc après, il y a eu plusieurs présidents. Et donc, en fonction des présidents, ça a été… Des fois, il y a des présidents qui ne pouvaient pas avoir l'aide humaine que j'avais besoin. Donc, ça vacillait. Mais généralement, on était quand même deux à plein temps la plupart du temps. Oui, quand même. D'accord. Parce que c'était compliqué, c'est surtout pour gérer. donc la collection et en même temps faire vivre la collection puisqu'on n'est pas juste là en tant que jardinier il faut être jardinier animateur, jardinier botaniste il faut faire vivre le lieu donc c'est pour ça qu'on fait beaucoup de visites guidées visites de groupe, ateliers, animations sur la découverte des plantes tinctoriales et l'extraction, des petites extractions de la couleur pour voir les couleurs obtenues Merci Donc ça, j'ai passé beaucoup de temps à faire ça, oui. J'ai fait des visites guidées, six par semaine, pendant des années.
- Florent Valentin
On peut visiter le jardin toute l'année ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Non, donc là, on peut visiter le jardin de mai. à la fin octobre.
- Florent Valentin
Et est-ce que pour avoir une visite guidée avec vous, il faut, je ne sais pas, réserver ? Comment ça fonctionne ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Du moins après, vu que maintenant le jardin est communal, je suis la seule personne qui est restée de l'ancienne équipe. et donc pour ne pas me laisser seul il y a une autre asso qui s'est montée les Amis du Jardin Conservatoire et donc cette asso nous a permis de ne pas être seul et d'essayer de conserver une partie de la collection et donc si vous voulez faire des réservations il faut s'adresser aux Amis du Jardin ou à la mairie de Lauris
- Florent Valentin
Je mettrai les liens dans le descriptif pour les gens qui ont envie d'aller visiter et donc les visites de mai à octobre donc ça c'est clair Est-ce que vous avez encore des choses que vous voulez aborder sur le jardin pour donner envie aux gens d'aller visiter ? Parce qu'en fait, là, moi, j'ai qu'une envie, c'est de voir comment je peux venir vous voir, clairement. Donc, je me dis, est-ce que vous avez encore d'autres choses sur le jardin ? Et j'aimerais après qu'on fasse un point sur les alternatives à la culture.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Donc, après, oui, si vous voulez. Donc là, on a plusieurs... Depuis que c'est communal, il a fallu qu'on refasse un petit peu des partenaires. Là on essaye de créer ce qu'on appelle l'école de la couleur ou l'université de la couleur. On vient d'avoir une convention entre le jardin, la commune de l'Orice, une autre asso qu'on appelle Fabrication Maison et la Scope de Couleur Garance et on va essayer de mettre tout en commun pour valoriser et promouvoir la couleur naturelle. Donc le point de départ sera le jardin et après ce qui serait bien, ce serait donc d'étudier le champ des possibles qu'on peut faire pour faire vivre la couleur naturelle. donc si vous voulez assister au festival de la couleur naturelle ça sera en juillet donc juillet,
- Florent Valentin
bon bah écoutez il faudra nous donner les dates je voulais voir avec vous, vous avez ouvert une porte qui me passionne en tant qu'ingé agro c'est l'alternative à la culture je voudrais qu'on en parle en quelques points effectivement quand je cherchais les acteurs, les agriculteurs des plantes tinctoriales Je me suis dit, il y a un gros souci dans cette histoire-là, c'est que certaines personnes reprochent ou vont reprocher le fait qu'on utilise des terres pour cultiver autre chose que de la nourriture, alors qu'on est en mode, il faut nourrir le bétail, il faut nourrir les humains. Du coup, je me suis dit, attends, comment on pourrait faire ? Au fil des épisodes, au fil des formations avec Michel, il y a plusieurs points qui ont été abordés. On m'a parlé des haies tinctoriales qui pourraient être implantées entre les différents champs. On m'a parlé des forêts tinctoriales, donc de ça. On m'a parlé des coproduits. Donc des gros produits, soit agricoles, type feuilles de fraisier, feuilles d'artichaut.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Les déchets d'une industrie.
- Florent Valentin
Il y a d'un côté les déchets agricoles, si on peut dire déchets pour qu'il n'y ait plus de déchets.
- Pauline Leroux ArtEcoVert
La biomasse, c'est la biomasse.
- Florent Valentin
Voilà, la biomasse, vous avez raison. Est-ce qu'il y a des gens ? qui cherchent comment on pourrait faire de la couleur avec des coproduits issus, par exemple, des entreprises type agroalimentaire, genre plure de patates. Dans le Nord, nous, on fait la masse de frites. Ce n'est pas pour faire des clichés, mais il y a énormément de pommes de terre, il y a énormément de plure d'oignon. Qu'est-ce que vous avez sur les alternatives à la culture des plantes panctoriales ? Est-ce que c'est aujourd'hui ? plus intéressant de se tourner vers les alternatives à la culture de plantes tectoriales, où il faut combiner les deux ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Moi, je trouve ça très intéressant au niveau environnemental, en fait. Nos jumeaux, oui, déjà au niveau environnemental, comme on disait tout à l'heure pour les plantes envahissantes, comme la renouée, le solidage et tout ça. puisque là, on remet, on réoptimise la biodiversité. Après, du moins, moi je trouve que c'est très bien de réutiliser le déchet, la biomasse d'autres industries, en fait. Ça, je trouve ça très bien, pour fabriquer de la couleur à moindre prix, en fait, c'est ça. C'est que, écologiquement parlant, c'est bénéfique pour nous. et en même temps, on obtient un produit, en fait. Donc, c'est tout gagnant. Après, moi, je serais plutôt faire les deux. Faire la culture sur certaines plantes pour éviter d'aller tropiller dans la nature et qu'à un moment donné, on n'en ait plus. Et aller faire de la cueillette, surtout, donc, soit pour...
- Florent Valentin
et réoptimiser la biodiversité végétale si la plante elle défonce tout sur son passage je voulais vous poser plusieurs questions je vais faire court en gros est-ce que vous avez des livres ou des sources à recommander aux auditeurs sur la Après,
- Pauline Leroux ArtEcoVert
du moins, je pense que vous avez dû les avoir en podcast. Oui, après, moi, j'ai toujours... Quand je suis arrivé à Couleur Garance, j'ai lu les trois bouquins du du moins. Michel avait déjà écrit de la Garance au pastel. Après, le deuxième, c'était surtout pour fabriquer des colorants, du moins des pigments, surtout pour la maison. Et le troisième, c'était un livre dédié à un nuancier des couleurs fait à partir des plantes du jardin. Donc là, il y a une centaine de plantes qui étaient à l'étude. Et donc, il les a bien retranscrits sur son livre, donc les bouquins du Michel. Après, bien sûr, ma Bible qui a été pendant des années, c'est le livre de Dominique Cardon, donc le gros livre rouge. Le format de Marie Marquet est vraiment très très bien puisque c'est... déjà c'est un livre de poche et puis c'est vraiment très concis, très bien structuré et je trouve que si on veut se lancer ou connaître un petit peu la teinture naturelle je pense que déjà les trois là Michel Garcia, Dominique Ardon et Marie Marquet c'est déjà quand même les trois piliers les trois piliers
- Florent Valentin
Ok super
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Ce qui est bien aussi Vu qu'il y a aussi tout ce qui est Quand on était avec l'assaut Il y avait les cahiers de couleur garance Donc même si c'est peut-être un format à rééditer Il faudrait aussi peut-être s'intéresser sur ça Donc c'était les couleurs garances Parce que
- Florent Valentin
Ouais on m'en parle beaucoup Mais on les trouve où ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Nous, on les vendait à la boutique. Vu que maintenant, la Scope, je ne sais pas si elle vend encore les cahiers de couleur garance. Après, je sais que je les ai. Ce qui était bien, c'est qu'il y avait plusieurs thématiques abordées. Si vous vouliez avoir une certaine catégorie, il a dû en faire peut-être plus d'une dizaine des cahiers de couleur garance. et puis c'est vraiment très bien écrit très bien fait et donc c'est en fonction de la thématique
- Florent Valentin
Ah génial ! Pour clôturer parce que je vois qu'on va avoir des problèmes de connexion est-ce que vous avez quelqu'un à qui vous voulez passer le micro pour continuer sur les plantes tinctoriales ? A qui vous pensez ?
- Pauline Leroux ArtEcoVert
Là j'y ai pensé ce matin, c'était une teinturière qui était du moins une artiste plasticienne qui était là avant à Couleur Garence elle s'appelle Anne-France Bernard Je pourrais vous envoyer ces coordonnées. Je l'ai revue il n'y a pas longtemps, en fait. Elle fait toujours aussi la tinte naturelle.
- Florent Valentin
Elle n'a pas fait un livre avec Michel ? si si elle a fait le troisième livre avec Michel oui puisqu'elle travaillait ici voilà c'est bien ça écoutez parfait je vous invite à me rejoindre sur ma page instagram artecovert pour y découvrir le nom des prochains invités je me permets de vous rappeler que la seule manière de soutenir ce podcast est de le noter et le commenter sur la plateforme d'écoute de votre choix merci C'est ainsi qu'on arrivera à faire porter la voix de ces passionnés de la couleur végétale. Merci à tous !
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