Description

Avez-vous déjà pensé à la richesse cachée derrière la couleur rouge qui embellit tant de produits que nous utilisons au quotidien ? Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la couleur végétale et les plantes tinctoriales, qui nous entraîne dans un voyage fascinant à travers l'univers du carmin. Ce pigment emblématique, dérivé de la cochenille, ne se contente pas d'apporter une teinte vibrante, il est également chargé d'histoire et de significations économiques.


Pauline nous révèle comment cet insecte, vivant sur le figuier de Barbarie, secrète l'acide carminique, transformé en un rouge profond et stable qui a traversé les âges. En retraçant l'histoire du carmin, elle nous plonge dans la période de la conquête espagnole au Mexique, où les Aztèques l'utilisaient déjà pour ses propriétés colorantes. Mais saviez-vous que le carmin a également joué un rôle crucial dans le commerce colonial, devenant un produit de valeur inestimable ?


Au fil de la conversation, Pauline aborde les défis contemporains auxquels le carmin fait face, notamment l'impact des colorants synthétiques qui ont bouleversé le marché à la fin du XIXe siècle. Comment ce pigment traditionnel s'inscrit-il dans notre monde moderne, notamment dans l'alimentation, la cosmétique, et même l'art ? Les questions éthiques se posent également : le carmin est-il compatible avec les valeurs véganes ? Quels sont les risques allergiques associés à son utilisation ?


Avec un ton bienveillant et engagé, cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière non seulement la richesse historique du carmin, mais aussi son rôle actuel dans notre société. Que vous soyez passionné par la couleur végétale, curieux des plantes tinctoriales, ou simplement désireux d'en apprendre davantage sur l'impact de nos choix de consommation, cet épisode est fait pour vous. N'oubliez pas de consulter les liens utiles que nous avons préparés pour approfondir votre connaissance du carmin et de son histoire fascinante.


Rejoignez-nous pour une belle écoute avec Pauline, et laissez-vous inspirer par la voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales !



ArtEcoVert informe et inspire celles et ceux qui veulent repenser la couleur autrement, et les accompagne dans leur transition vers une couleur plus durable — avec des témoignages concrets le jeudi


🚀Si vous en voulez plus : kit. com/">https://artecovert. kit. com/profile



🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin indigo nuances biotechnologie


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications que ce soit dans le textile l'ameublement l'artisanat la décoration et dans d'autres domaines chaque jeudi et samedi à 7h30 je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur mon but fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies Alors c'est parti ? Bonne écoute ! Bonjour à tous, aujourd'hui je t'emmène à la rencontre d'un rouge unique, le carmin. Derrière ce nom se cache en réalité un minuscule insecte, la cochenille, qui vit sur les raquettes du figuier de Barbarie . Et cet insecte sécrète une molécule colorante, l'acide carminique. Quand cette molécule est fixée avec un sel métallique, ça devient un pigment insoluble, le carmin. C'est un rouge profond, éclatant. et stable et ce rouge a traversé les siècles, il a enrichi des empires, il a coloré des robes de monarques et il se cache aujourd'hui dans nos yaourts, nos rouges à lèvres, nos tissus. Alors d'où vient ce rouge ? Comment a-t-il été découvert et pourquoi il reste stratégique aujourd'hui ? Et je vous en parle dans la série Couleurs du vivant parce que c'est un des rares pigments issus du monde animal qui traverse aussi bien le temps. Alors l'anecdote de la découverte, elle est simple, je vous envoie au Mexique, pendant la conquête espagnole, dans les jardins de Nopal, ces fameux grands figuiers de barbarie, les femmes observaient des petits points blancs qui s'accrochaient aux raquettes des cactus, et en fait c'est des cochenilles, c'est ça les cochenilles, et les femmes se sont rendues compte qu'en l'écrasant entre leurs doigts, ça libérait un rouge intense. Et donc les Apothèques et les Aztèques la récoltaient délicatement. avec une plume d'oiseau et les faisait sécher au soleil. Et en les mélangeant avec de la lin ou du jus de citron, elles teignaient ainsi les cotons et les laines d'alpaga. Ce rouge était si beau, si profond, qu'ils l'appelaient le sang de la figue de barbarie. Quand les Espagnols découvrirent cette matière en 1520, c'était un choc, parce qu'ils se sont rendus compte que le carmin était dix fois plus puissant que le kermès méditerranéen, donc ce fameux... rouge traditionnel de l'époque. Et très vite, la cochenille devient la deuxième richesse de la Nouvelle-Espagne, donc le Mexique colonial, juste après l'argent. On appelle ce produit la granafina, et donc des cochenilles séchées quittent Veracruz, traversent l'Atlantique et arrivent à Séville, Venise, Florence, Amsterdam et Londres. Et au XVIIe siècle, la cochenille est cotée comme une matière première stratégique. Pour vous donner une idée, au XIXe siècle, l'île des Canaries exporte jusqu'à 2700 tonnes de cochenille dans les années 1875. C'est un vrai business d'empire. Mais la gloire sera de courte durée parce que malheureusement, comme pour les colorants végétaux, arrivent les colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle et qui remplacent la cochenille. Sauf qu'elle, elle n'a pas vraiment disparu. Donc si on regarde d'un point de vue chimique cette cochenille, et bien en fait la cochenille renferme 20% d'acide carminique par rapport à son poids sec. Ça, c'est énorme. Selon les mordants, on va faire orienter la couleur. Donc avec de l'alin, on obtient des rouges cramoisis et grenats, avec de l'étain qui n'est plus utilisé, de l'écarlate vif. Et avec le fer, ça tire plutôt sur le violet. Ce qui est fascinant, c'est sa stabilité, parce qu'en solution, l'acide carminique peut s'éclaircir à la lumière, mais quand il est sous forme de pigments, c'est un rouge naturel des plus stables face à la chaleur, la lumière et les acides. Et donc, ce n'est pas étonnant qu'il soit aussi encore utilisé. Donc, les usages contemporains, en gros, où croisez-vous du carmin dans votre vie ? C'est dans l'alimentaire, notamment le E120, qui est le fameux carmin, qu'on retrouve dans les yaourts aux fruits, les charcuteries, les confiseries et certaines boissons. En cosmétique, il est dans nos rouges à lèvres, nos blushs, nos fards. dans le textile, il est utilisé pour par les artisanes de la couleur végétale, sur des fibres protéiniques, donc plutôt soie et laine. Et dans les arts, on le retrouve en lac carminé, parfois en enluminure ancienne. Et dans la pharmacie ou dans les laboratoires, il est encore utilisé pour colorer certains tissus en histologie ou pour enrober les gélules, ce qui est assez rare. Aujourd'hui, la production mondiale, elle est de quelques milliers de tonnes par an. C'est le Pérou qui domine, clairement, avec 80 à 90% du monde. marché mondial et ils en exportent rien que sur janvier et avril 2025 267 tonnes de carmin pour un chiffre d'affaires de 48 millions de dollars. Les pays derrière c'est le Mexique, le Chili, la Bolivie et l'Argentine et nous en Europe on a une seule production réelle qui se trouve aux îles Canaries avec des volumes très modestes, moins de 1% du marché et c'est l'acteur Cana Turex, pour ne pas lui faire de la pub. Et la France est donc... Donc, elle, uniquement importatrice, il n'y a pas de production de carmin ni de cochenille sur le sol français. Et c'est une interrogation avec le réchauffement climatique de cette potentielle production qui pourrait arriver. Alors, les enjeux et les controverses. Ce rouge, il est hyper intéressant, mais il n'est pas sans poser de questions. Parce que la cochenille, c'est un insecte. Donc, le carmin, c'est un produit animal et c'est incompatible avec certains labels véganes. Et donc, selon les interprétations, il peut aussi poser débat pour la certification Kacher ou Halal. Il y a des cas d'allergie qui ont été recensés, au point que la FDA, donc la Fédération pour l'alimentaire aux États-Unis, a imposé en 2011 un étiquetage obligatoire où on doit signifier Carmine ou Ausha Extract. Donc ça, c'est pour les États-Unis. Alors, comment font les industriels ? Eh bien, en fait, certains assument et jouent la carte du naturel. et d'autres cherchent des alternatives dans les antocianes, de fruits rouges, de jus de betterave, de paprika, d'anato, et c'est là où on fait le pendant avec la couleur végétale. Et surtout, ces nouvelles couleurs qui arrivent, issues de la biotechnologie fermentaire, dont on vous parle sur le podcast. Donc si tu veux en savoir plus sur le carmin, je t'invite à rejoindre la communauté Areco Vert, parce qu'il y a énormément de contenu que j'ai travaillé sur le sujet. Et donc le carmin, c'est plus qu'un pigment, vous l'avez vu, c'est une monnaie d'empire, c'est une richesse coloniale, c'est toute une histoire derrière. C'est des vrais outils pour les acteurs de la couleur. Et aujourd'hui encore, c'est un ingrédient stratégique en agroalimentaire et dans la cosmétique, mais c'est aussi un sujet éthique. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous donnera envie d'aller fouiller ce monde des couleurs du vivant avec Areco Vert. Belle journée ! Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver des sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques biotechnologies couleurs du vivant

Chapters

  • Introduction au carmin et à son origine

    00:44

  • La cochenille et l'acide carminique

    00:49

  • L'histoire du carmin à travers les siècles

    01:10

  • L'essor commercial de la cochenille

    02:38

  • Usages contemporains et production mondiale

    04:10

  • Enjeux éthiques et controverses autour du carmin

    05:45

Description

Avez-vous déjà pensé à la richesse cachée derrière la couleur rouge qui embellit tant de produits que nous utilisons au quotidien ? Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la couleur végétale et les plantes tinctoriales, qui nous entraîne dans un voyage fascinant à travers l'univers du carmin. Ce pigment emblématique, dérivé de la cochenille, ne se contente pas d'apporter une teinte vibrante, il est également chargé d'histoire et de significations économiques.


Pauline nous révèle comment cet insecte, vivant sur le figuier de Barbarie, secrète l'acide carminique, transformé en un rouge profond et stable qui a traversé les âges. En retraçant l'histoire du carmin, elle nous plonge dans la période de la conquête espagnole au Mexique, où les Aztèques l'utilisaient déjà pour ses propriétés colorantes. Mais saviez-vous que le carmin a également joué un rôle crucial dans le commerce colonial, devenant un produit de valeur inestimable ?


Au fil de la conversation, Pauline aborde les défis contemporains auxquels le carmin fait face, notamment l'impact des colorants synthétiques qui ont bouleversé le marché à la fin du XIXe siècle. Comment ce pigment traditionnel s'inscrit-il dans notre monde moderne, notamment dans l'alimentation, la cosmétique, et même l'art ? Les questions éthiques se posent également : le carmin est-il compatible avec les valeurs véganes ? Quels sont les risques allergiques associés à son utilisation ?


Avec un ton bienveillant et engagé, cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière non seulement la richesse historique du carmin, mais aussi son rôle actuel dans notre société. Que vous soyez passionné par la couleur végétale, curieux des plantes tinctoriales, ou simplement désireux d'en apprendre davantage sur l'impact de nos choix de consommation, cet épisode est fait pour vous. N'oubliez pas de consulter les liens utiles que nous avons préparés pour approfondir votre connaissance du carmin et de son histoire fascinante.


Rejoignez-nous pour une belle écoute avec Pauline, et laissez-vous inspirer par la voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales !



ArtEcoVert informe et inspire celles et ceux qui veulent repenser la couleur autrement, et les accompagne dans leur transition vers une couleur plus durable — avec des témoignages concrets le jeudi


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🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin indigo nuances biotechnologie


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications que ce soit dans le textile l'ameublement l'artisanat la décoration et dans d'autres domaines chaque jeudi et samedi à 7h30 je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur mon but fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies Alors c'est parti ? Bonne écoute ! Bonjour à tous, aujourd'hui je t'emmène à la rencontre d'un rouge unique, le carmin. Derrière ce nom se cache en réalité un minuscule insecte, la cochenille, qui vit sur les raquettes du figuier de Barbarie . Et cet insecte sécrète une molécule colorante, l'acide carminique. Quand cette molécule est fixée avec un sel métallique, ça devient un pigment insoluble, le carmin. C'est un rouge profond, éclatant. et stable et ce rouge a traversé les siècles, il a enrichi des empires, il a coloré des robes de monarques et il se cache aujourd'hui dans nos yaourts, nos rouges à lèvres, nos tissus. Alors d'où vient ce rouge ? Comment a-t-il été découvert et pourquoi il reste stratégique aujourd'hui ? Et je vous en parle dans la série Couleurs du vivant parce que c'est un des rares pigments issus du monde animal qui traverse aussi bien le temps. Alors l'anecdote de la découverte, elle est simple, je vous envoie au Mexique, pendant la conquête espagnole, dans les jardins de Nopal, ces fameux grands figuiers de barbarie, les femmes observaient des petits points blancs qui s'accrochaient aux raquettes des cactus, et en fait c'est des cochenilles, c'est ça les cochenilles, et les femmes se sont rendues compte qu'en l'écrasant entre leurs doigts, ça libérait un rouge intense. Et donc les Apothèques et les Aztèques la récoltaient délicatement. avec une plume d'oiseau et les faisait sécher au soleil. Et en les mélangeant avec de la lin ou du jus de citron, elles teignaient ainsi les cotons et les laines d'alpaga. Ce rouge était si beau, si profond, qu'ils l'appelaient le sang de la figue de barbarie. Quand les Espagnols découvrirent cette matière en 1520, c'était un choc, parce qu'ils se sont rendus compte que le carmin était dix fois plus puissant que le kermès méditerranéen, donc ce fameux... rouge traditionnel de l'époque. Et très vite, la cochenille devient la deuxième richesse de la Nouvelle-Espagne, donc le Mexique colonial, juste après l'argent. On appelle ce produit la granafina, et donc des cochenilles séchées quittent Veracruz, traversent l'Atlantique et arrivent à Séville, Venise, Florence, Amsterdam et Londres. Et au XVIIe siècle, la cochenille est cotée comme une matière première stratégique. Pour vous donner une idée, au XIXe siècle, l'île des Canaries exporte jusqu'à 2700 tonnes de cochenille dans les années 1875. C'est un vrai business d'empire. Mais la gloire sera de courte durée parce que malheureusement, comme pour les colorants végétaux, arrivent les colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle et qui remplacent la cochenille. Sauf qu'elle, elle n'a pas vraiment disparu. Donc si on regarde d'un point de vue chimique cette cochenille, et bien en fait la cochenille renferme 20% d'acide carminique par rapport à son poids sec. Ça, c'est énorme. Selon les mordants, on va faire orienter la couleur. Donc avec de l'alin, on obtient des rouges cramoisis et grenats, avec de l'étain qui n'est plus utilisé, de l'écarlate vif. Et avec le fer, ça tire plutôt sur le violet. Ce qui est fascinant, c'est sa stabilité, parce qu'en solution, l'acide carminique peut s'éclaircir à la lumière, mais quand il est sous forme de pigments, c'est un rouge naturel des plus stables face à la chaleur, la lumière et les acides. Et donc, ce n'est pas étonnant qu'il soit aussi encore utilisé. Donc, les usages contemporains, en gros, où croisez-vous du carmin dans votre vie ? C'est dans l'alimentaire, notamment le E120, qui est le fameux carmin, qu'on retrouve dans les yaourts aux fruits, les charcuteries, les confiseries et certaines boissons. En cosmétique, il est dans nos rouges à lèvres, nos blushs, nos fards. dans le textile, il est utilisé pour par les artisanes de la couleur végétale, sur des fibres protéiniques, donc plutôt soie et laine. Et dans les arts, on le retrouve en lac carminé, parfois en enluminure ancienne. Et dans la pharmacie ou dans les laboratoires, il est encore utilisé pour colorer certains tissus en histologie ou pour enrober les gélules, ce qui est assez rare. Aujourd'hui, la production mondiale, elle est de quelques milliers de tonnes par an. C'est le Pérou qui domine, clairement, avec 80 à 90% du monde. marché mondial et ils en exportent rien que sur janvier et avril 2025 267 tonnes de carmin pour un chiffre d'affaires de 48 millions de dollars. Les pays derrière c'est le Mexique, le Chili, la Bolivie et l'Argentine et nous en Europe on a une seule production réelle qui se trouve aux îles Canaries avec des volumes très modestes, moins de 1% du marché et c'est l'acteur Cana Turex, pour ne pas lui faire de la pub. Et la France est donc... Donc, elle, uniquement importatrice, il n'y a pas de production de carmin ni de cochenille sur le sol français. Et c'est une interrogation avec le réchauffement climatique de cette potentielle production qui pourrait arriver. Alors, les enjeux et les controverses. Ce rouge, il est hyper intéressant, mais il n'est pas sans poser de questions. Parce que la cochenille, c'est un insecte. Donc, le carmin, c'est un produit animal et c'est incompatible avec certains labels véganes. Et donc, selon les interprétations, il peut aussi poser débat pour la certification Kacher ou Halal. Il y a des cas d'allergie qui ont été recensés, au point que la FDA, donc la Fédération pour l'alimentaire aux États-Unis, a imposé en 2011 un étiquetage obligatoire où on doit signifier Carmine ou Ausha Extract. Donc ça, c'est pour les États-Unis. Alors, comment font les industriels ? Eh bien, en fait, certains assument et jouent la carte du naturel. et d'autres cherchent des alternatives dans les antocianes, de fruits rouges, de jus de betterave, de paprika, d'anato, et c'est là où on fait le pendant avec la couleur végétale. Et surtout, ces nouvelles couleurs qui arrivent, issues de la biotechnologie fermentaire, dont on vous parle sur le podcast. Donc si tu veux en savoir plus sur le carmin, je t'invite à rejoindre la communauté Areco Vert, parce qu'il y a énormément de contenu que j'ai travaillé sur le sujet. Et donc le carmin, c'est plus qu'un pigment, vous l'avez vu, c'est une monnaie d'empire, c'est une richesse coloniale, c'est toute une histoire derrière. C'est des vrais outils pour les acteurs de la couleur. Et aujourd'hui encore, c'est un ingrédient stratégique en agroalimentaire et dans la cosmétique, mais c'est aussi un sujet éthique. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous donnera envie d'aller fouiller ce monde des couleurs du vivant avec Areco Vert. Belle journée ! Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver des sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques biotechnologies couleurs du vivant

Chapters

  • Introduction au carmin et à son origine

    00:44

  • La cochenille et l'acide carminique

    00:49

  • L'histoire du carmin à travers les siècles

    01:10

  • L'essor commercial de la cochenille

    02:38

  • Usages contemporains et production mondiale

    04:10

  • Enjeux éthiques et controverses autour du carmin

    05:45

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Avez-vous déjà pensé à la richesse cachée derrière la couleur rouge qui embellit tant de produits que nous utilisons au quotidien ? Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la couleur végétale et les plantes tinctoriales, qui nous entraîne dans un voyage fascinant à travers l'univers du carmin. Ce pigment emblématique, dérivé de la cochenille, ne se contente pas d'apporter une teinte vibrante, il est également chargé d'histoire et de significations économiques.


Pauline nous révèle comment cet insecte, vivant sur le figuier de Barbarie, secrète l'acide carminique, transformé en un rouge profond et stable qui a traversé les âges. En retraçant l'histoire du carmin, elle nous plonge dans la période de la conquête espagnole au Mexique, où les Aztèques l'utilisaient déjà pour ses propriétés colorantes. Mais saviez-vous que le carmin a également joué un rôle crucial dans le commerce colonial, devenant un produit de valeur inestimable ?


Au fil de la conversation, Pauline aborde les défis contemporains auxquels le carmin fait face, notamment l'impact des colorants synthétiques qui ont bouleversé le marché à la fin du XIXe siècle. Comment ce pigment traditionnel s'inscrit-il dans notre monde moderne, notamment dans l'alimentation, la cosmétique, et même l'art ? Les questions éthiques se posent également : le carmin est-il compatible avec les valeurs véganes ? Quels sont les risques allergiques associés à son utilisation ?


Avec un ton bienveillant et engagé, cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière non seulement la richesse historique du carmin, mais aussi son rôle actuel dans notre société. Que vous soyez passionné par la couleur végétale, curieux des plantes tinctoriales, ou simplement désireux d'en apprendre davantage sur l'impact de nos choix de consommation, cet épisode est fait pour vous. N'oubliez pas de consulter les liens utiles que nous avons préparés pour approfondir votre connaissance du carmin et de son histoire fascinante.


Rejoignez-nous pour une belle écoute avec Pauline, et laissez-vous inspirer par la voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales !



ArtEcoVert informe et inspire celles et ceux qui veulent repenser la couleur autrement, et les accompagne dans leur transition vers une couleur plus durable — avec des témoignages concrets le jeudi


🚀Si vous en voulez plus : kit. com/">https://artecovert. kit. com/profile



🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin indigo nuances biotechnologie


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  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications que ce soit dans le textile l'ameublement l'artisanat la décoration et dans d'autres domaines chaque jeudi et samedi à 7h30 je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur mon but fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies Alors c'est parti ? Bonne écoute ! Bonjour à tous, aujourd'hui je t'emmène à la rencontre d'un rouge unique, le carmin. Derrière ce nom se cache en réalité un minuscule insecte, la cochenille, qui vit sur les raquettes du figuier de Barbarie . Et cet insecte sécrète une molécule colorante, l'acide carminique. Quand cette molécule est fixée avec un sel métallique, ça devient un pigment insoluble, le carmin. C'est un rouge profond, éclatant. et stable et ce rouge a traversé les siècles, il a enrichi des empires, il a coloré des robes de monarques et il se cache aujourd'hui dans nos yaourts, nos rouges à lèvres, nos tissus. Alors d'où vient ce rouge ? Comment a-t-il été découvert et pourquoi il reste stratégique aujourd'hui ? Et je vous en parle dans la série Couleurs du vivant parce que c'est un des rares pigments issus du monde animal qui traverse aussi bien le temps. Alors l'anecdote de la découverte, elle est simple, je vous envoie au Mexique, pendant la conquête espagnole, dans les jardins de Nopal, ces fameux grands figuiers de barbarie, les femmes observaient des petits points blancs qui s'accrochaient aux raquettes des cactus, et en fait c'est des cochenilles, c'est ça les cochenilles, et les femmes se sont rendues compte qu'en l'écrasant entre leurs doigts, ça libérait un rouge intense. Et donc les Apothèques et les Aztèques la récoltaient délicatement. avec une plume d'oiseau et les faisait sécher au soleil. Et en les mélangeant avec de la lin ou du jus de citron, elles teignaient ainsi les cotons et les laines d'alpaga. Ce rouge était si beau, si profond, qu'ils l'appelaient le sang de la figue de barbarie. Quand les Espagnols découvrirent cette matière en 1520, c'était un choc, parce qu'ils se sont rendus compte que le carmin était dix fois plus puissant que le kermès méditerranéen, donc ce fameux... rouge traditionnel de l'époque. Et très vite, la cochenille devient la deuxième richesse de la Nouvelle-Espagne, donc le Mexique colonial, juste après l'argent. On appelle ce produit la granafina, et donc des cochenilles séchées quittent Veracruz, traversent l'Atlantique et arrivent à Séville, Venise, Florence, Amsterdam et Londres. Et au XVIIe siècle, la cochenille est cotée comme une matière première stratégique. Pour vous donner une idée, au XIXe siècle, l'île des Canaries exporte jusqu'à 2700 tonnes de cochenille dans les années 1875. C'est un vrai business d'empire. Mais la gloire sera de courte durée parce que malheureusement, comme pour les colorants végétaux, arrivent les colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle et qui remplacent la cochenille. Sauf qu'elle, elle n'a pas vraiment disparu. Donc si on regarde d'un point de vue chimique cette cochenille, et bien en fait la cochenille renferme 20% d'acide carminique par rapport à son poids sec. Ça, c'est énorme. Selon les mordants, on va faire orienter la couleur. Donc avec de l'alin, on obtient des rouges cramoisis et grenats, avec de l'étain qui n'est plus utilisé, de l'écarlate vif. Et avec le fer, ça tire plutôt sur le violet. Ce qui est fascinant, c'est sa stabilité, parce qu'en solution, l'acide carminique peut s'éclaircir à la lumière, mais quand il est sous forme de pigments, c'est un rouge naturel des plus stables face à la chaleur, la lumière et les acides. Et donc, ce n'est pas étonnant qu'il soit aussi encore utilisé. Donc, les usages contemporains, en gros, où croisez-vous du carmin dans votre vie ? C'est dans l'alimentaire, notamment le E120, qui est le fameux carmin, qu'on retrouve dans les yaourts aux fruits, les charcuteries, les confiseries et certaines boissons. En cosmétique, il est dans nos rouges à lèvres, nos blushs, nos fards. dans le textile, il est utilisé pour par les artisanes de la couleur végétale, sur des fibres protéiniques, donc plutôt soie et laine. Et dans les arts, on le retrouve en lac carminé, parfois en enluminure ancienne. Et dans la pharmacie ou dans les laboratoires, il est encore utilisé pour colorer certains tissus en histologie ou pour enrober les gélules, ce qui est assez rare. Aujourd'hui, la production mondiale, elle est de quelques milliers de tonnes par an. C'est le Pérou qui domine, clairement, avec 80 à 90% du monde. marché mondial et ils en exportent rien que sur janvier et avril 2025 267 tonnes de carmin pour un chiffre d'affaires de 48 millions de dollars. Les pays derrière c'est le Mexique, le Chili, la Bolivie et l'Argentine et nous en Europe on a une seule production réelle qui se trouve aux îles Canaries avec des volumes très modestes, moins de 1% du marché et c'est l'acteur Cana Turex, pour ne pas lui faire de la pub. Et la France est donc... Donc, elle, uniquement importatrice, il n'y a pas de production de carmin ni de cochenille sur le sol français. Et c'est une interrogation avec le réchauffement climatique de cette potentielle production qui pourrait arriver. Alors, les enjeux et les controverses. Ce rouge, il est hyper intéressant, mais il n'est pas sans poser de questions. Parce que la cochenille, c'est un insecte. Donc, le carmin, c'est un produit animal et c'est incompatible avec certains labels véganes. Et donc, selon les interprétations, il peut aussi poser débat pour la certification Kacher ou Halal. Il y a des cas d'allergie qui ont été recensés, au point que la FDA, donc la Fédération pour l'alimentaire aux États-Unis, a imposé en 2011 un étiquetage obligatoire où on doit signifier Carmine ou Ausha Extract. Donc ça, c'est pour les États-Unis. Alors, comment font les industriels ? Eh bien, en fait, certains assument et jouent la carte du naturel. et d'autres cherchent des alternatives dans les antocianes, de fruits rouges, de jus de betterave, de paprika, d'anato, et c'est là où on fait le pendant avec la couleur végétale. Et surtout, ces nouvelles couleurs qui arrivent, issues de la biotechnologie fermentaire, dont on vous parle sur le podcast. Donc si tu veux en savoir plus sur le carmin, je t'invite à rejoindre la communauté Areco Vert, parce qu'il y a énormément de contenu que j'ai travaillé sur le sujet. Et donc le carmin, c'est plus qu'un pigment, vous l'avez vu, c'est une monnaie d'empire, c'est une richesse coloniale, c'est toute une histoire derrière. C'est des vrais outils pour les acteurs de la couleur. Et aujourd'hui encore, c'est un ingrédient stratégique en agroalimentaire et dans la cosmétique, mais c'est aussi un sujet éthique. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous donnera envie d'aller fouiller ce monde des couleurs du vivant avec Areco Vert. Belle journée ! Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver des sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques biotechnologies couleurs du vivant

Chapters

  • Introduction au carmin et à son origine

    00:44

  • La cochenille et l'acide carminique

    00:49

  • L'histoire du carmin à travers les siècles

    01:10

  • L'essor commercial de la cochenille

    02:38

  • Usages contemporains et production mondiale

    04:10

  • Enjeux éthiques et controverses autour du carmin

    05:45

Description

Avez-vous déjà pensé à la richesse cachée derrière la couleur rouge qui embellit tant de produits que nous utilisons au quotidien ? Dans cet épisode captivant d'ArtEcoVert, nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée par la couleur végétale et les plantes tinctoriales, qui nous entraîne dans un voyage fascinant à travers l'univers du carmin. Ce pigment emblématique, dérivé de la cochenille, ne se contente pas d'apporter une teinte vibrante, il est également chargé d'histoire et de significations économiques.


Pauline nous révèle comment cet insecte, vivant sur le figuier de Barbarie, secrète l'acide carminique, transformé en un rouge profond et stable qui a traversé les âges. En retraçant l'histoire du carmin, elle nous plonge dans la période de la conquête espagnole au Mexique, où les Aztèques l'utilisaient déjà pour ses propriétés colorantes. Mais saviez-vous que le carmin a également joué un rôle crucial dans le commerce colonial, devenant un produit de valeur inestimable ?


Au fil de la conversation, Pauline aborde les défis contemporains auxquels le carmin fait face, notamment l'impact des colorants synthétiques qui ont bouleversé le marché à la fin du XIXe siècle. Comment ce pigment traditionnel s'inscrit-il dans notre monde moderne, notamment dans l'alimentation, la cosmétique, et même l'art ? Les questions éthiques se posent également : le carmin est-il compatible avec les valeurs véganes ? Quels sont les risques allergiques associés à son utilisation ?


Avec un ton bienveillant et engagé, cet épisode d'ArtEcoVert met en lumière non seulement la richesse historique du carmin, mais aussi son rôle actuel dans notre société. Que vous soyez passionné par la couleur végétale, curieux des plantes tinctoriales, ou simplement désireux d'en apprendre davantage sur l'impact de nos choix de consommation, cet épisode est fait pour vous. N'oubliez pas de consulter les liens utiles que nous avons préparés pour approfondir votre connaissance du carmin et de son histoire fascinante.


Rejoignez-nous pour une belle écoute avec Pauline, et laissez-vous inspirer par la voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales !



ArtEcoVert informe et inspire celles et ceux qui veulent repenser la couleur autrement, et les accompagne dans leur transition vers une couleur plus durable — avec des témoignages concrets le jeudi


🚀Si vous en voulez plus : kit. com/">https://artecovert. kit. com/profile



🗝️ Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin indigo nuances biotechnologie


Bonne écoute


Pauline



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • ArtEcoVert Pauline Leroux

    Bonjour et bienvenue dans le podcast ArtEcoVert, le podcast qui vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Je suis Pauline Leroux, ingénieure agronome passionnée de plantes et je vous emmène à la découverte de la couleur végétale et de toutes ses applications que ce soit dans le textile l'ameublement l'artisanat la décoration et dans d'autres domaines chaque jeudi et samedi à 7h30 je vous propose des épisodes riches avec des invités passionnants pour approfondir le sujet de la couleur végétale sur toute la chaîne de valeur mon but fédérer et démocratiser la couleur végétale dans nos vies Alors c'est parti ? Bonne écoute ! Bonjour à tous, aujourd'hui je t'emmène à la rencontre d'un rouge unique, le carmin. Derrière ce nom se cache en réalité un minuscule insecte, la cochenille, qui vit sur les raquettes du figuier de Barbarie . Et cet insecte sécrète une molécule colorante, l'acide carminique. Quand cette molécule est fixée avec un sel métallique, ça devient un pigment insoluble, le carmin. C'est un rouge profond, éclatant. et stable et ce rouge a traversé les siècles, il a enrichi des empires, il a coloré des robes de monarques et il se cache aujourd'hui dans nos yaourts, nos rouges à lèvres, nos tissus. Alors d'où vient ce rouge ? Comment a-t-il été découvert et pourquoi il reste stratégique aujourd'hui ? Et je vous en parle dans la série Couleurs du vivant parce que c'est un des rares pigments issus du monde animal qui traverse aussi bien le temps. Alors l'anecdote de la découverte, elle est simple, je vous envoie au Mexique, pendant la conquête espagnole, dans les jardins de Nopal, ces fameux grands figuiers de barbarie, les femmes observaient des petits points blancs qui s'accrochaient aux raquettes des cactus, et en fait c'est des cochenilles, c'est ça les cochenilles, et les femmes se sont rendues compte qu'en l'écrasant entre leurs doigts, ça libérait un rouge intense. Et donc les Apothèques et les Aztèques la récoltaient délicatement. avec une plume d'oiseau et les faisait sécher au soleil. Et en les mélangeant avec de la lin ou du jus de citron, elles teignaient ainsi les cotons et les laines d'alpaga. Ce rouge était si beau, si profond, qu'ils l'appelaient le sang de la figue de barbarie. Quand les Espagnols découvrirent cette matière en 1520, c'était un choc, parce qu'ils se sont rendus compte que le carmin était dix fois plus puissant que le kermès méditerranéen, donc ce fameux... rouge traditionnel de l'époque. Et très vite, la cochenille devient la deuxième richesse de la Nouvelle-Espagne, donc le Mexique colonial, juste après l'argent. On appelle ce produit la granafina, et donc des cochenilles séchées quittent Veracruz, traversent l'Atlantique et arrivent à Séville, Venise, Florence, Amsterdam et Londres. Et au XVIIe siècle, la cochenille est cotée comme une matière première stratégique. Pour vous donner une idée, au XIXe siècle, l'île des Canaries exporte jusqu'à 2700 tonnes de cochenille dans les années 1875. C'est un vrai business d'empire. Mais la gloire sera de courte durée parce que malheureusement, comme pour les colorants végétaux, arrivent les colorants synthétiques à la fin du XIXe siècle et qui remplacent la cochenille. Sauf qu'elle, elle n'a pas vraiment disparu. Donc si on regarde d'un point de vue chimique cette cochenille, et bien en fait la cochenille renferme 20% d'acide carminique par rapport à son poids sec. Ça, c'est énorme. Selon les mordants, on va faire orienter la couleur. Donc avec de l'alin, on obtient des rouges cramoisis et grenats, avec de l'étain qui n'est plus utilisé, de l'écarlate vif. Et avec le fer, ça tire plutôt sur le violet. Ce qui est fascinant, c'est sa stabilité, parce qu'en solution, l'acide carminique peut s'éclaircir à la lumière, mais quand il est sous forme de pigments, c'est un rouge naturel des plus stables face à la chaleur, la lumière et les acides. Et donc, ce n'est pas étonnant qu'il soit aussi encore utilisé. Donc, les usages contemporains, en gros, où croisez-vous du carmin dans votre vie ? C'est dans l'alimentaire, notamment le E120, qui est le fameux carmin, qu'on retrouve dans les yaourts aux fruits, les charcuteries, les confiseries et certaines boissons. En cosmétique, il est dans nos rouges à lèvres, nos blushs, nos fards. dans le textile, il est utilisé pour par les artisanes de la couleur végétale, sur des fibres protéiniques, donc plutôt soie et laine. Et dans les arts, on le retrouve en lac carminé, parfois en enluminure ancienne. Et dans la pharmacie ou dans les laboratoires, il est encore utilisé pour colorer certains tissus en histologie ou pour enrober les gélules, ce qui est assez rare. Aujourd'hui, la production mondiale, elle est de quelques milliers de tonnes par an. C'est le Pérou qui domine, clairement, avec 80 à 90% du monde. marché mondial et ils en exportent rien que sur janvier et avril 2025 267 tonnes de carmin pour un chiffre d'affaires de 48 millions de dollars. Les pays derrière c'est le Mexique, le Chili, la Bolivie et l'Argentine et nous en Europe on a une seule production réelle qui se trouve aux îles Canaries avec des volumes très modestes, moins de 1% du marché et c'est l'acteur Cana Turex, pour ne pas lui faire de la pub. Et la France est donc... Donc, elle, uniquement importatrice, il n'y a pas de production de carmin ni de cochenille sur le sol français. Et c'est une interrogation avec le réchauffement climatique de cette potentielle production qui pourrait arriver. Alors, les enjeux et les controverses. Ce rouge, il est hyper intéressant, mais il n'est pas sans poser de questions. Parce que la cochenille, c'est un insecte. Donc, le carmin, c'est un produit animal et c'est incompatible avec certains labels véganes. Et donc, selon les interprétations, il peut aussi poser débat pour la certification Kacher ou Halal. Il y a des cas d'allergie qui ont été recensés, au point que la FDA, donc la Fédération pour l'alimentaire aux États-Unis, a imposé en 2011 un étiquetage obligatoire où on doit signifier Carmine ou Ausha Extract. Donc ça, c'est pour les États-Unis. Alors, comment font les industriels ? Eh bien, en fait, certains assument et jouent la carte du naturel. et d'autres cherchent des alternatives dans les antocianes, de fruits rouges, de jus de betterave, de paprika, d'anato, et c'est là où on fait le pendant avec la couleur végétale. Et surtout, ces nouvelles couleurs qui arrivent, issues de la biotechnologie fermentaire, dont on vous parle sur le podcast. Donc si tu veux en savoir plus sur le carmin, je t'invite à rejoindre la communauté Areco Vert, parce qu'il y a énormément de contenu que j'ai travaillé sur le sujet. Et donc le carmin, c'est plus qu'un pigment, vous l'avez vu, c'est une monnaie d'empire, c'est une richesse coloniale, c'est toute une histoire derrière. C'est des vrais outils pour les acteurs de la couleur. Et aujourd'hui encore, c'est un ingrédient stratégique en agroalimentaire et dans la cosmétique, mais c'est aussi un sujet éthique. J'espère que cet épisode vous aura plu et vous donnera envie d'aller fouiller ce monde des couleurs du vivant avec Areco Vert. Belle journée ! Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram Artecovert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver des sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale indigo tendance innovation nuances cosmétiques biotechnologies couleurs du vivant

Chapters

  • Introduction au carmin et à son origine

    00:44

  • La cochenille et l'acide carminique

    00:49

  • L'histoire du carmin à travers les siècles

    01:10

  • L'essor commercial de la cochenille

    02:38

  • Usages contemporains et production mondiale

    04:10

  • Enjeux éthiques et controverses autour du carmin

    05:45

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