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ArtEcoVert La voix de la couleur végétale et des plantes tinctoriales

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13min |06/02/2023
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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales", nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, une experte passionnée qui nous éclaire sur l'impact environnemental alarmant de l'industrie textile. Saviez-vous que cette industrie est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie ? En effet, elle consomme pas moins de 4% des ressources mondiales en eau potable et représente 20% de la pollution des eaux industrielles. Pauline nous explique comment la production de matières premières, comme le coton, nécessite d'énormes quantités d'eau, et comment la teinture, souvent réalisée avec des colorants toxiques, contribue à la dégradation de nos cours d'eau.


Mais ce n'est pas tout ! L'industrie textile, en particulier la fast fashion, intensifie cette consommation et cette pollution, émettant plus de 40% des gaz à effet de serre lors de ses processus de fabrication. Cependant, il y a de l'espoir. Dans cet épisode, nous découvrons également des initiatives innovantes qui émergent pour améliorer la durabilité de l'industrie. Des entreprises se consacrent à la création de colorants écologiques à base de plantes tinctoriales, comme l'indigo et la garance, et à la mise en œuvre de pratiques de recyclage des matériaux.


Pauline nous partage une citation inspirante : « Chaque couleur végétale que nous utilisons est une promesse d'un avenir plus durable ». Ce témoignage résonne particulièrement dans le contexte actuel où la prise de conscience autour de la teinture naturelle et des colorants biosourcés prend de l'ampleur.


Au fil de notre discussion, nous explorons les différentes facettes de la couleur végétale, des pigments végétaux aux techniques de coloration capillaire végétale, en passant par l'utilisation de fibres naturelles et de tanins. Les couleurs de plantes, issues de notre jardin, nous rappellent que la nature regorge de ressources inestimables qui peuvent transformer l'industrie textile en un secteur plus respectueux de l'environnement.


Cet épisode est une véritable invitation à réfléchir sur nos choix de consommation et à s'engager vers un design textile plus éthique. Alors, êtes-vous prêt à découvrir comment la teinture végétale et les plantes tinctoriales peuvent changer la donne dans le monde de la mode ?


Pour approfondir le sujet, n'hésitez pas à consulter les liens utiles que nous mettons à votre disposition.


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : patreon. com/ArtEcoVert">https://www. patreon. com/ArtEcoVert 


👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : ausha. co/art-eco-vert? s=1">https://podcast. ausha. co/art-eco-vert? s=1</a> <a target="_blank" rel="noopener noreferrer nofollow" href="mailto:📩pauline.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bienvenue sur le podcast ArtEcoVert, le podcast où l'on vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Bienvenue dans les épisodes Zoom, où nous faisons un focus sur une thématique. Quel est l'impact de l'industrie textile sur notre environnement ? L'idée ici est de poser le contexte de l'industrie textile pour mieux comprendre le rôle que pourrait jouer, enfin rejouer, la teinture naturelle. Ici, le but c'est que vous ne voyez pas tout en noir à la fin de l'épisode, mais plutôt d'identifier là où il y a des soucis, des améliorations possibles et des pistes pour demain. L'industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie. Elle représente le transport aérien et maritime cumulé annuel en termes d'émissions de gaz à effet de serre, selon l'ADEME. Plus de 100 milliards de vêtements sont vendus par an dans le monde. Et pour nous en France, c'est à peu près plus de 2,8 milliards de pièces de TLC, donc textiles d'habillement, linge de maison et chaussures, qui sont vendues tous les ans. Ce qui représente à peu près 715 tonnes de vêtements ou 10 kilos par habitant en France. Les fibres utilisées par l'industrie textile sont à 68% des fibres synthétiques, c'est-à-dire des fibres qui proviennent du pétrole. 342 millions de barils de pétrole sont utilisés chaque année dans le monde pour les produire, soit 1% de la production mondiale du pétrole. Après les fibres synthétiques qui représentent 68% des fibres de l'industrie textile, nous avons 24% des fibres qui sont issues du coton. Et les 8% restants sont répartis entre les matières végétales, lin, chanvre, raffia, latex naturel, caoutchouc, mais également les fibres d'origine animale, cuir, laine, soie, fourrure. Pour synthétiser, 68% des fibres sont synthétiques, 24% sont... issus du coton et 8% sont issus du reste matière végétale plus matière d'origine animale cumulée. Quel est l'impact de l'industrie textile sur l'eau ? La filière textile mondiale est l'une des plus consommatrices en eau, 4% des ressources mondiales d'eau potable. Cette eau est puisée à différentes étapes de la chaîne de valeur. Pour produire les matières premières, Comme par exemple le coton, on vous rappelle que pour produire 1 kg de coton, c'est 4000 litres d'eau nécessaires. 1 kg de coton, c'est moins de 5 t-shirts. Ensuite, il y a la phase transformation industrielle. La transformation industrielle, c'est notamment la phase d'ennoblissement des tissus. Cette phase d'ennoblissement est composée de plusieurs étapes. La préparation de la fibre pour la teinture. La phase de teinture. Les lavages et les apprêts. Les apprêts, ce sont des solutions qu'on applique à la fibre pour lui donner des caractéristiques différentes. Techniques, imperméabilisation, etc. 20% de la pollution des eaux industrielles est due à l'industrie textile, selon l'ADEME. Les pays les plus touchés par la pollution de l'eau sont l'Inde, le Bangladesh et la Chine, dont 70% des cours d'eau sont pollués à cause de l'industrie textile. En gros, je ne sais plus de qui est cette phrase, mais elle nous indiquait qu'on pouvait connaître la couleur à la mode en regardant les fleuves dans ces pays. Plusieurs étapes sont polluantes pour les eaux, notamment les procédés avant teinture. Il y a encore dans certains pays des fibres qui sont blanchies avec le chlore. Pendant la phase de teinture, on estime qu'environ 15% des colorants utilisés ne parviennent pas à se fixer sur le textile. Ils migrent donc directement dans les eaux de rinçage et vont polluer les cours d'eau en échappant au système de retraitement. Parce qu'il faut savoir qu'il existe des systèmes de retraitement des eaux qui sont réglementés en France et en Europe, mais quasi voire absents dans les pays les plus concernés par l'industrie textile. En gros, on estime que chaque année, ces 40 000 tonnes de colorants qui pollue les eaux de surface mais également les nappes phréatiques. Sur son site internet, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant de l'industrie textile qui sont rejetées dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques et pour l'environnement et pour la santé des personnes qui y travaillent. En effet, les colorants azoïques, potentiellement cancérygènes, qui représentent plus de la moitié des colorants chimiques de synthèse, sont réfractaires aux procédés classiques de traitement des eaux et difficilement biodégradables. Après la phase de teinture, on a la pose des apprêts. Certains traitements que nous appliquons à nos fibres sont donc également polluants et ont un impact sur l'eau. Pour prendre un exemple sur la laine, on a le procédé Superwash. Le procédé Superwash, c'est une méthode spéciale qui permet à nos laines de les rendre plus adaptées au lavage en machine à haute température. Sauf que ce procédé fait que quand nous lavons chez nous nos vêtements en laine, ça libère des micro-particules de plastique à chaque lavage que nous effectuons chez nous. En gros, c'est 500 000 tonnes de micro-particules de plastique qui sont déversées tous les ans dans les océans avec l'entretien de nos vêtements. Les lessives peuvent être elles aussi très polluantes quand elles contiennent des parfums ou des substances peu biodégradables comme des tensioactifs. Il y a plusieurs solutions pour trouver la bonne lessive. Vous avez des applis qui notent les produits, mais également le magazine 60 millions de consommateurs. Vous avez des sites internet tels qu'Aromazone qui vous proposent de faire vos lessives vous-même. Et même la Grande Distri s'est mise à proposer des kits à faire soi-même. Un autre impact non négligeable de l'industrie textile, c'est tous les travailleurs de ce secteur qui, dans certains pays, ont des conditions de travail déplorables, avec des contacts avec les matières toxiques sans protection. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des choses qui s'améliorent, avec notamment les derniers scandales qui ont permis que de grosses industries équipent leur personnel et les protègent, notamment avec des masques, des gants et un système d'aération des postes de travail. L'impact de l'industrie textile est considérable également sur l'énergie. En effet, pour l'industrie textile, il y a énormément de consommation d'énergie pour faire tourner les machines, pour faire chauffer l'eau pour la phase de teinture, et ce sont essentiellement des énergies fossiles qui sont utilisées. Dans la partie transport, l'impact finalement n'est pas le plus important. Il ne représente que 2% de l'impact de l'industrie textile. Pourquoi ? Parce que ce transport est extrêmement optimisé. C'est essentiellement du transport par cargo, qui représente 50 millions de voitures quand même le transport d'un cargo, mais également du transport aérien. De plus, les étapes pour confectionner un vêtement se situent à différents endroits, que ce soit la culture des matières premières ou la synthèse des fibres, la filature, le tricotage, l'ennoblissement, la confection, l'entretien ou même les lieux de vente. Tout ça se passe à différents endroits et du coup il faut aussi additionner tout ce transport supplémentaire. Parmi les procédés les plus polluants, il y a celui de la coloration. qui génère plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile dans la phase fabrication des matériaux et finitions. C'est en effet un process énergivore lors duquel les fibres sont plongées dans des bains de colorants pétrochimiques pendant de nombreuses heures et à des températures élevées excédant 80 degrés. La fabrication d'un kilo de colorant d'origine pétrochimique nécessite environ 100 kilos de résidus pétrolifères, donc 10 kilos d'acide fort et 100 litres d'eau. Ça c'est une source pili. Pour aller plus loin, vous pouvez regarder le documentaire River Blue qui est sorti en 2016 et sûrement disponible encore sur Netflix. Un autre impact de l'industrie textile, c'est la fast fashion. La fast fashion, c'est un mouvement qui a été constaté dans les environs des années 2000. A l'époque, c'était à peu près deux collections annuelles que nous avions, printemps-été, automne-hiver. Maintenant, nous en sommes parfois à 24 collections dans certains magasins. La dernière cause majeure de l'impact environnemental du textile, c'est moi, c'est vous, en tant que consommateur. En effet, ces dernières années, notre consommation de textile ne cesse d'augmenter. D'après l'ADEME, une personne consomme en moyenne 60% en plus de vêtements qu'il y a 15 ans et les conserve deux fois moins longtemps. Tout ça pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a eu l'apparition du e-commerce sur le textile qui a fortement contribué à renforcer le phénomène avec un large choix de produits accessibles facilement, de chez soi avec un clic. Et ça amplifie la lassitude et l'envie de nouveaux vêtements. C'est ce qu'on appelle la dégénérescence émotionnelle. Nous portons nos vêtements en moyenne seulement dix fois avant de nous en débarrasser et un tiers de nos vêtements ne sortent pas du placard. Tous ces vêtements jetés, donc ces plusieurs millions de tonnes de textiles qui sont jetés en décharge. Et c'est soit de la décharge, soit de l'incinération, mais dans tous les cas, c'est à l'origine de 75% de la pollution des sols, selon l'ADEME. Je vous conseille le reportage d'Hugo Clément sur la fin de vie de nos vêtements, qui était très intéressant sur France 5. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est que 80% des vêtements que nous jetons ne sont pas recyclés et que la recyclabilité des fibres synthétiques n'est pas forcément une solution durable. Car le fait de recouper des fibres les rend moins solides et donc moins durables. Nous aurons des invités dans ce podcast sur ce sujet notamment. Dans la partie bonne nouvelle, parce qu'il y en a et parce qu'on en a besoin, de nombreuses entreprises industrielles sont en train de travailler avec leurs services R&D sur des solutions tout au long de la chaîne de valeur de l'industrie textile. Pour en citer quelques-unes, on a l'entreprise Everdye, qui est une entreprise française, qui a récemment levé 3 millions d'euros et dont la mission est, je cite, de remodeler l'industrie de la mode avec des processus de teinture efficaces et des couleurs durables. Leur processus réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre liées au processus de teinture car ils peuvent teindre les fils et tissus 5 fois plus rapidement, avec 15 fois moins d'énergie consommée et sans utiliser de produits pétrochimiques dans leur processus de teinture. Ils sont en test A3 avec l'entreprise Petit Bateau et ont pour objectif d'avoir des résultats d'ici fin 2023. La bonne nouvelle, c'est que leurs commanditaires ne sont pas que des marques de luxe et de haut de gamme. Je vous tiendrai informé de la suite. Une autre entreprise leader dans le développement de la couleur renouvelable, c'est l'entreprise Pili, qui est basée à Toulouse et dont la mission est de décarboner l'industrie textile. Elle développe notamment des colorants à base de bactéries et de la chimie verte pour le textile, mais aussi pour la peinture et le plastique. Elle a levé récemment en mai 2022 des fonds pour un projet collectif européen, Ways to Biocomp. qui est un projet dont l'objectif est de transformer des déchets organiques en composants durables et biosourcés pour l'industrie du textile, de l'emballage et aussi de la chaussure. Pour prendre un exemple plutôt hors France, on a l'entreprise Pinkcroft en Angleterre, qui travaille sur notamment les apprêts et qui remplace par exemple l'imperméabilisant par des solutions naturelles. On a également des organismes comme le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, qui est basé à Tourcoing, qui existe depuis 2012 dans les Hauts-de-France, et qui encourage les entreprises en faveur de l'innovation en concevant de nouvelles matières issues de vêtements recyclés. Il est situé dans le top 5 des centres techniques mondiaux et je serais ravie de pouvoir l'interroger dans ce podcast. Ensuite, après les industries et leurs services R&D, Des organismes comme le CETI, on a également les écoles. Écoles comme l'ENSAD, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, mais également l'ANSET, École d'ingénierie et d'innovation textile, et également l'ENSAT, École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile de Roubaix, dont les élèves, en fin d'études, travaillent sur des solutions et des procédés, soit de cycles de vie de produits, de teintures naturelles réindustrialisées. Tout cela est extrêmement prometteur. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram ARTECOVERT pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et à l'industrie textile

    00:29

  • Impact environnemental de l'industrie textile

    00:58

  • Consommation d'eau et pollution des eaux

    01:20

  • Les fibres et leur impact sur l'environnement

    02:52

  • Consommation d'énergie et fast fashion

    06:52

  • Comportement des consommateurs et déchets textiles

    08:57

  • Initiatives positives et innovations dans l'industrie textile

    10:30

Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales", nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, une experte passionnée qui nous éclaire sur l'impact environnemental alarmant de l'industrie textile. Saviez-vous que cette industrie est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie ? En effet, elle consomme pas moins de 4% des ressources mondiales en eau potable et représente 20% de la pollution des eaux industrielles. Pauline nous explique comment la production de matières premières, comme le coton, nécessite d'énormes quantités d'eau, et comment la teinture, souvent réalisée avec des colorants toxiques, contribue à la dégradation de nos cours d'eau.


Mais ce n'est pas tout ! L'industrie textile, en particulier la fast fashion, intensifie cette consommation et cette pollution, émettant plus de 40% des gaz à effet de serre lors de ses processus de fabrication. Cependant, il y a de l'espoir. Dans cet épisode, nous découvrons également des initiatives innovantes qui émergent pour améliorer la durabilité de l'industrie. Des entreprises se consacrent à la création de colorants écologiques à base de plantes tinctoriales, comme l'indigo et la garance, et à la mise en œuvre de pratiques de recyclage des matériaux.


Pauline nous partage une citation inspirante : « Chaque couleur végétale que nous utilisons est une promesse d'un avenir plus durable ». Ce témoignage résonne particulièrement dans le contexte actuel où la prise de conscience autour de la teinture naturelle et des colorants biosourcés prend de l'ampleur.


Au fil de notre discussion, nous explorons les différentes facettes de la couleur végétale, des pigments végétaux aux techniques de coloration capillaire végétale, en passant par l'utilisation de fibres naturelles et de tanins. Les couleurs de plantes, issues de notre jardin, nous rappellent que la nature regorge de ressources inestimables qui peuvent transformer l'industrie textile en un secteur plus respectueux de l'environnement.


Cet épisode est une véritable invitation à réfléchir sur nos choix de consommation et à s'engager vers un design textile plus éthique. Alors, êtes-vous prêt à découvrir comment la teinture végétale et les plantes tinctoriales peuvent changer la donne dans le monde de la mode ?


Pour approfondir le sujet, n'hésitez pas à consulter les liens utiles que nous mettons à votre disposition.


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : patreon. com/ArtEcoVert">https://www. patreon. com/ArtEcoVert 


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bienvenue sur le podcast ArtEcoVert, le podcast où l'on vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Bienvenue dans les épisodes Zoom, où nous faisons un focus sur une thématique. Quel est l'impact de l'industrie textile sur notre environnement ? L'idée ici est de poser le contexte de l'industrie textile pour mieux comprendre le rôle que pourrait jouer, enfin rejouer, la teinture naturelle. Ici, le but c'est que vous ne voyez pas tout en noir à la fin de l'épisode, mais plutôt d'identifier là où il y a des soucis, des améliorations possibles et des pistes pour demain. L'industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie. Elle représente le transport aérien et maritime cumulé annuel en termes d'émissions de gaz à effet de serre, selon l'ADEME. Plus de 100 milliards de vêtements sont vendus par an dans le monde. Et pour nous en France, c'est à peu près plus de 2,8 milliards de pièces de TLC, donc textiles d'habillement, linge de maison et chaussures, qui sont vendues tous les ans. Ce qui représente à peu près 715 tonnes de vêtements ou 10 kilos par habitant en France. Les fibres utilisées par l'industrie textile sont à 68% des fibres synthétiques, c'est-à-dire des fibres qui proviennent du pétrole. 342 millions de barils de pétrole sont utilisés chaque année dans le monde pour les produire, soit 1% de la production mondiale du pétrole. Après les fibres synthétiques qui représentent 68% des fibres de l'industrie textile, nous avons 24% des fibres qui sont issues du coton. Et les 8% restants sont répartis entre les matières végétales, lin, chanvre, raffia, latex naturel, caoutchouc, mais également les fibres d'origine animale, cuir, laine, soie, fourrure. Pour synthétiser, 68% des fibres sont synthétiques, 24% sont... issus du coton et 8% sont issus du reste matière végétale plus matière d'origine animale cumulée. Quel est l'impact de l'industrie textile sur l'eau ? La filière textile mondiale est l'une des plus consommatrices en eau, 4% des ressources mondiales d'eau potable. Cette eau est puisée à différentes étapes de la chaîne de valeur. Pour produire les matières premières, Comme par exemple le coton, on vous rappelle que pour produire 1 kg de coton, c'est 4000 litres d'eau nécessaires. 1 kg de coton, c'est moins de 5 t-shirts. Ensuite, il y a la phase transformation industrielle. La transformation industrielle, c'est notamment la phase d'ennoblissement des tissus. Cette phase d'ennoblissement est composée de plusieurs étapes. La préparation de la fibre pour la teinture. La phase de teinture. Les lavages et les apprêts. Les apprêts, ce sont des solutions qu'on applique à la fibre pour lui donner des caractéristiques différentes. Techniques, imperméabilisation, etc. 20% de la pollution des eaux industrielles est due à l'industrie textile, selon l'ADEME. Les pays les plus touchés par la pollution de l'eau sont l'Inde, le Bangladesh et la Chine, dont 70% des cours d'eau sont pollués à cause de l'industrie textile. En gros, je ne sais plus de qui est cette phrase, mais elle nous indiquait qu'on pouvait connaître la couleur à la mode en regardant les fleuves dans ces pays. Plusieurs étapes sont polluantes pour les eaux, notamment les procédés avant teinture. Il y a encore dans certains pays des fibres qui sont blanchies avec le chlore. Pendant la phase de teinture, on estime qu'environ 15% des colorants utilisés ne parviennent pas à se fixer sur le textile. Ils migrent donc directement dans les eaux de rinçage et vont polluer les cours d'eau en échappant au système de retraitement. Parce qu'il faut savoir qu'il existe des systèmes de retraitement des eaux qui sont réglementés en France et en Europe, mais quasi voire absents dans les pays les plus concernés par l'industrie textile. En gros, on estime que chaque année, ces 40 000 tonnes de colorants qui pollue les eaux de surface mais également les nappes phréatiques. Sur son site internet, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant de l'industrie textile qui sont rejetées dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques et pour l'environnement et pour la santé des personnes qui y travaillent. En effet, les colorants azoïques, potentiellement cancérygènes, qui représentent plus de la moitié des colorants chimiques de synthèse, sont réfractaires aux procédés classiques de traitement des eaux et difficilement biodégradables. Après la phase de teinture, on a la pose des apprêts. Certains traitements que nous appliquons à nos fibres sont donc également polluants et ont un impact sur l'eau. Pour prendre un exemple sur la laine, on a le procédé Superwash. Le procédé Superwash, c'est une méthode spéciale qui permet à nos laines de les rendre plus adaptées au lavage en machine à haute température. Sauf que ce procédé fait que quand nous lavons chez nous nos vêtements en laine, ça libère des micro-particules de plastique à chaque lavage que nous effectuons chez nous. En gros, c'est 500 000 tonnes de micro-particules de plastique qui sont déversées tous les ans dans les océans avec l'entretien de nos vêtements. Les lessives peuvent être elles aussi très polluantes quand elles contiennent des parfums ou des substances peu biodégradables comme des tensioactifs. Il y a plusieurs solutions pour trouver la bonne lessive. Vous avez des applis qui notent les produits, mais également le magazine 60 millions de consommateurs. Vous avez des sites internet tels qu'Aromazone qui vous proposent de faire vos lessives vous-même. Et même la Grande Distri s'est mise à proposer des kits à faire soi-même. Un autre impact non négligeable de l'industrie textile, c'est tous les travailleurs de ce secteur qui, dans certains pays, ont des conditions de travail déplorables, avec des contacts avec les matières toxiques sans protection. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des choses qui s'améliorent, avec notamment les derniers scandales qui ont permis que de grosses industries équipent leur personnel et les protègent, notamment avec des masques, des gants et un système d'aération des postes de travail. L'impact de l'industrie textile est considérable également sur l'énergie. En effet, pour l'industrie textile, il y a énormément de consommation d'énergie pour faire tourner les machines, pour faire chauffer l'eau pour la phase de teinture, et ce sont essentiellement des énergies fossiles qui sont utilisées. Dans la partie transport, l'impact finalement n'est pas le plus important. Il ne représente que 2% de l'impact de l'industrie textile. Pourquoi ? Parce que ce transport est extrêmement optimisé. C'est essentiellement du transport par cargo, qui représente 50 millions de voitures quand même le transport d'un cargo, mais également du transport aérien. De plus, les étapes pour confectionner un vêtement se situent à différents endroits, que ce soit la culture des matières premières ou la synthèse des fibres, la filature, le tricotage, l'ennoblissement, la confection, l'entretien ou même les lieux de vente. Tout ça se passe à différents endroits et du coup il faut aussi additionner tout ce transport supplémentaire. Parmi les procédés les plus polluants, il y a celui de la coloration. qui génère plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile dans la phase fabrication des matériaux et finitions. C'est en effet un process énergivore lors duquel les fibres sont plongées dans des bains de colorants pétrochimiques pendant de nombreuses heures et à des températures élevées excédant 80 degrés. La fabrication d'un kilo de colorant d'origine pétrochimique nécessite environ 100 kilos de résidus pétrolifères, donc 10 kilos d'acide fort et 100 litres d'eau. Ça c'est une source pili. Pour aller plus loin, vous pouvez regarder le documentaire River Blue qui est sorti en 2016 et sûrement disponible encore sur Netflix. Un autre impact de l'industrie textile, c'est la fast fashion. La fast fashion, c'est un mouvement qui a été constaté dans les environs des années 2000. A l'époque, c'était à peu près deux collections annuelles que nous avions, printemps-été, automne-hiver. Maintenant, nous en sommes parfois à 24 collections dans certains magasins. La dernière cause majeure de l'impact environnemental du textile, c'est moi, c'est vous, en tant que consommateur. En effet, ces dernières années, notre consommation de textile ne cesse d'augmenter. D'après l'ADEME, une personne consomme en moyenne 60% en plus de vêtements qu'il y a 15 ans et les conserve deux fois moins longtemps. Tout ça pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a eu l'apparition du e-commerce sur le textile qui a fortement contribué à renforcer le phénomène avec un large choix de produits accessibles facilement, de chez soi avec un clic. Et ça amplifie la lassitude et l'envie de nouveaux vêtements. C'est ce qu'on appelle la dégénérescence émotionnelle. Nous portons nos vêtements en moyenne seulement dix fois avant de nous en débarrasser et un tiers de nos vêtements ne sortent pas du placard. Tous ces vêtements jetés, donc ces plusieurs millions de tonnes de textiles qui sont jetés en décharge. Et c'est soit de la décharge, soit de l'incinération, mais dans tous les cas, c'est à l'origine de 75% de la pollution des sols, selon l'ADEME. Je vous conseille le reportage d'Hugo Clément sur la fin de vie de nos vêtements, qui était très intéressant sur France 5. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est que 80% des vêtements que nous jetons ne sont pas recyclés et que la recyclabilité des fibres synthétiques n'est pas forcément une solution durable. Car le fait de recouper des fibres les rend moins solides et donc moins durables. Nous aurons des invités dans ce podcast sur ce sujet notamment. Dans la partie bonne nouvelle, parce qu'il y en a et parce qu'on en a besoin, de nombreuses entreprises industrielles sont en train de travailler avec leurs services R&D sur des solutions tout au long de la chaîne de valeur de l'industrie textile. Pour en citer quelques-unes, on a l'entreprise Everdye, qui est une entreprise française, qui a récemment levé 3 millions d'euros et dont la mission est, je cite, de remodeler l'industrie de la mode avec des processus de teinture efficaces et des couleurs durables. Leur processus réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre liées au processus de teinture car ils peuvent teindre les fils et tissus 5 fois plus rapidement, avec 15 fois moins d'énergie consommée et sans utiliser de produits pétrochimiques dans leur processus de teinture. Ils sont en test A3 avec l'entreprise Petit Bateau et ont pour objectif d'avoir des résultats d'ici fin 2023. La bonne nouvelle, c'est que leurs commanditaires ne sont pas que des marques de luxe et de haut de gamme. Je vous tiendrai informé de la suite. Une autre entreprise leader dans le développement de la couleur renouvelable, c'est l'entreprise Pili, qui est basée à Toulouse et dont la mission est de décarboner l'industrie textile. Elle développe notamment des colorants à base de bactéries et de la chimie verte pour le textile, mais aussi pour la peinture et le plastique. Elle a levé récemment en mai 2022 des fonds pour un projet collectif européen, Ways to Biocomp. qui est un projet dont l'objectif est de transformer des déchets organiques en composants durables et biosourcés pour l'industrie du textile, de l'emballage et aussi de la chaussure. Pour prendre un exemple plutôt hors France, on a l'entreprise Pinkcroft en Angleterre, qui travaille sur notamment les apprêts et qui remplace par exemple l'imperméabilisant par des solutions naturelles. On a également des organismes comme le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, qui est basé à Tourcoing, qui existe depuis 2012 dans les Hauts-de-France, et qui encourage les entreprises en faveur de l'innovation en concevant de nouvelles matières issues de vêtements recyclés. Il est situé dans le top 5 des centres techniques mondiaux et je serais ravie de pouvoir l'interroger dans ce podcast. Ensuite, après les industries et leurs services R&D, Des organismes comme le CETI, on a également les écoles. Écoles comme l'ENSAD, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, mais également l'ANSET, École d'ingénierie et d'innovation textile, et également l'ENSAT, École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile de Roubaix, dont les élèves, en fin d'études, travaillent sur des solutions et des procédés, soit de cycles de vie de produits, de teintures naturelles réindustrialisées. Tout cela est extrêmement prometteur. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram ARTECOVERT pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et à l'industrie textile

    00:29

  • Impact environnemental de l'industrie textile

    00:58

  • Consommation d'eau et pollution des eaux

    01:20

  • Les fibres et leur impact sur l'environnement

    02:52

  • Consommation d'énergie et fast fashion

    06:52

  • Comportement des consommateurs et déchets textiles

    08:57

  • Initiatives positives et innovations dans l'industrie textile

    10:30

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Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales", nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, une experte passionnée qui nous éclaire sur l'impact environnemental alarmant de l'industrie textile. Saviez-vous que cette industrie est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie ? En effet, elle consomme pas moins de 4% des ressources mondiales en eau potable et représente 20% de la pollution des eaux industrielles. Pauline nous explique comment la production de matières premières, comme le coton, nécessite d'énormes quantités d'eau, et comment la teinture, souvent réalisée avec des colorants toxiques, contribue à la dégradation de nos cours d'eau.


Mais ce n'est pas tout ! L'industrie textile, en particulier la fast fashion, intensifie cette consommation et cette pollution, émettant plus de 40% des gaz à effet de serre lors de ses processus de fabrication. Cependant, il y a de l'espoir. Dans cet épisode, nous découvrons également des initiatives innovantes qui émergent pour améliorer la durabilité de l'industrie. Des entreprises se consacrent à la création de colorants écologiques à base de plantes tinctoriales, comme l'indigo et la garance, et à la mise en œuvre de pratiques de recyclage des matériaux.


Pauline nous partage une citation inspirante : « Chaque couleur végétale que nous utilisons est une promesse d'un avenir plus durable ». Ce témoignage résonne particulièrement dans le contexte actuel où la prise de conscience autour de la teinture naturelle et des colorants biosourcés prend de l'ampleur.


Au fil de notre discussion, nous explorons les différentes facettes de la couleur végétale, des pigments végétaux aux techniques de coloration capillaire végétale, en passant par l'utilisation de fibres naturelles et de tanins. Les couleurs de plantes, issues de notre jardin, nous rappellent que la nature regorge de ressources inestimables qui peuvent transformer l'industrie textile en un secteur plus respectueux de l'environnement.


Cet épisode est une véritable invitation à réfléchir sur nos choix de consommation et à s'engager vers un design textile plus éthique. Alors, êtes-vous prêt à découvrir comment la teinture végétale et les plantes tinctoriales peuvent changer la donne dans le monde de la mode ?


Pour approfondir le sujet, n'hésitez pas à consulter les liens utiles que nous mettons à votre disposition.


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : patreon. com/ArtEcoVert">https://www. patreon. com/ArtEcoVert 


👁️Instagram : @artecovert     

🎙️S'abonner à la newsletter du podcast : ausha. co/art-eco-vert? s=1">https://podcast. ausha. co/art-eco-vert? s=1</a> <a target="_blank" rel="noopener noreferrer nofollow" href="mailto:📩pauline.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bienvenue sur le podcast ArtEcoVert, le podcast où l'on vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Bienvenue dans les épisodes Zoom, où nous faisons un focus sur une thématique. Quel est l'impact de l'industrie textile sur notre environnement ? L'idée ici est de poser le contexte de l'industrie textile pour mieux comprendre le rôle que pourrait jouer, enfin rejouer, la teinture naturelle. Ici, le but c'est que vous ne voyez pas tout en noir à la fin de l'épisode, mais plutôt d'identifier là où il y a des soucis, des améliorations possibles et des pistes pour demain. L'industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie. Elle représente le transport aérien et maritime cumulé annuel en termes d'émissions de gaz à effet de serre, selon l'ADEME. Plus de 100 milliards de vêtements sont vendus par an dans le monde. Et pour nous en France, c'est à peu près plus de 2,8 milliards de pièces de TLC, donc textiles d'habillement, linge de maison et chaussures, qui sont vendues tous les ans. Ce qui représente à peu près 715 tonnes de vêtements ou 10 kilos par habitant en France. Les fibres utilisées par l'industrie textile sont à 68% des fibres synthétiques, c'est-à-dire des fibres qui proviennent du pétrole. 342 millions de barils de pétrole sont utilisés chaque année dans le monde pour les produire, soit 1% de la production mondiale du pétrole. Après les fibres synthétiques qui représentent 68% des fibres de l'industrie textile, nous avons 24% des fibres qui sont issues du coton. Et les 8% restants sont répartis entre les matières végétales, lin, chanvre, raffia, latex naturel, caoutchouc, mais également les fibres d'origine animale, cuir, laine, soie, fourrure. Pour synthétiser, 68% des fibres sont synthétiques, 24% sont... issus du coton et 8% sont issus du reste matière végétale plus matière d'origine animale cumulée. Quel est l'impact de l'industrie textile sur l'eau ? La filière textile mondiale est l'une des plus consommatrices en eau, 4% des ressources mondiales d'eau potable. Cette eau est puisée à différentes étapes de la chaîne de valeur. Pour produire les matières premières, Comme par exemple le coton, on vous rappelle que pour produire 1 kg de coton, c'est 4000 litres d'eau nécessaires. 1 kg de coton, c'est moins de 5 t-shirts. Ensuite, il y a la phase transformation industrielle. La transformation industrielle, c'est notamment la phase d'ennoblissement des tissus. Cette phase d'ennoblissement est composée de plusieurs étapes. La préparation de la fibre pour la teinture. La phase de teinture. Les lavages et les apprêts. Les apprêts, ce sont des solutions qu'on applique à la fibre pour lui donner des caractéristiques différentes. Techniques, imperméabilisation, etc. 20% de la pollution des eaux industrielles est due à l'industrie textile, selon l'ADEME. Les pays les plus touchés par la pollution de l'eau sont l'Inde, le Bangladesh et la Chine, dont 70% des cours d'eau sont pollués à cause de l'industrie textile. En gros, je ne sais plus de qui est cette phrase, mais elle nous indiquait qu'on pouvait connaître la couleur à la mode en regardant les fleuves dans ces pays. Plusieurs étapes sont polluantes pour les eaux, notamment les procédés avant teinture. Il y a encore dans certains pays des fibres qui sont blanchies avec le chlore. Pendant la phase de teinture, on estime qu'environ 15% des colorants utilisés ne parviennent pas à se fixer sur le textile. Ils migrent donc directement dans les eaux de rinçage et vont polluer les cours d'eau en échappant au système de retraitement. Parce qu'il faut savoir qu'il existe des systèmes de retraitement des eaux qui sont réglementés en France et en Europe, mais quasi voire absents dans les pays les plus concernés par l'industrie textile. En gros, on estime que chaque année, ces 40 000 tonnes de colorants qui pollue les eaux de surface mais également les nappes phréatiques. Sur son site internet, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant de l'industrie textile qui sont rejetées dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques et pour l'environnement et pour la santé des personnes qui y travaillent. En effet, les colorants azoïques, potentiellement cancérygènes, qui représentent plus de la moitié des colorants chimiques de synthèse, sont réfractaires aux procédés classiques de traitement des eaux et difficilement biodégradables. Après la phase de teinture, on a la pose des apprêts. Certains traitements que nous appliquons à nos fibres sont donc également polluants et ont un impact sur l'eau. Pour prendre un exemple sur la laine, on a le procédé Superwash. Le procédé Superwash, c'est une méthode spéciale qui permet à nos laines de les rendre plus adaptées au lavage en machine à haute température. Sauf que ce procédé fait que quand nous lavons chez nous nos vêtements en laine, ça libère des micro-particules de plastique à chaque lavage que nous effectuons chez nous. En gros, c'est 500 000 tonnes de micro-particules de plastique qui sont déversées tous les ans dans les océans avec l'entretien de nos vêtements. Les lessives peuvent être elles aussi très polluantes quand elles contiennent des parfums ou des substances peu biodégradables comme des tensioactifs. Il y a plusieurs solutions pour trouver la bonne lessive. Vous avez des applis qui notent les produits, mais également le magazine 60 millions de consommateurs. Vous avez des sites internet tels qu'Aromazone qui vous proposent de faire vos lessives vous-même. Et même la Grande Distri s'est mise à proposer des kits à faire soi-même. Un autre impact non négligeable de l'industrie textile, c'est tous les travailleurs de ce secteur qui, dans certains pays, ont des conditions de travail déplorables, avec des contacts avec les matières toxiques sans protection. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des choses qui s'améliorent, avec notamment les derniers scandales qui ont permis que de grosses industries équipent leur personnel et les protègent, notamment avec des masques, des gants et un système d'aération des postes de travail. L'impact de l'industrie textile est considérable également sur l'énergie. En effet, pour l'industrie textile, il y a énormément de consommation d'énergie pour faire tourner les machines, pour faire chauffer l'eau pour la phase de teinture, et ce sont essentiellement des énergies fossiles qui sont utilisées. Dans la partie transport, l'impact finalement n'est pas le plus important. Il ne représente que 2% de l'impact de l'industrie textile. Pourquoi ? Parce que ce transport est extrêmement optimisé. C'est essentiellement du transport par cargo, qui représente 50 millions de voitures quand même le transport d'un cargo, mais également du transport aérien. De plus, les étapes pour confectionner un vêtement se situent à différents endroits, que ce soit la culture des matières premières ou la synthèse des fibres, la filature, le tricotage, l'ennoblissement, la confection, l'entretien ou même les lieux de vente. Tout ça se passe à différents endroits et du coup il faut aussi additionner tout ce transport supplémentaire. Parmi les procédés les plus polluants, il y a celui de la coloration. qui génère plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile dans la phase fabrication des matériaux et finitions. C'est en effet un process énergivore lors duquel les fibres sont plongées dans des bains de colorants pétrochimiques pendant de nombreuses heures et à des températures élevées excédant 80 degrés. La fabrication d'un kilo de colorant d'origine pétrochimique nécessite environ 100 kilos de résidus pétrolifères, donc 10 kilos d'acide fort et 100 litres d'eau. Ça c'est une source pili. Pour aller plus loin, vous pouvez regarder le documentaire River Blue qui est sorti en 2016 et sûrement disponible encore sur Netflix. Un autre impact de l'industrie textile, c'est la fast fashion. La fast fashion, c'est un mouvement qui a été constaté dans les environs des années 2000. A l'époque, c'était à peu près deux collections annuelles que nous avions, printemps-été, automne-hiver. Maintenant, nous en sommes parfois à 24 collections dans certains magasins. La dernière cause majeure de l'impact environnemental du textile, c'est moi, c'est vous, en tant que consommateur. En effet, ces dernières années, notre consommation de textile ne cesse d'augmenter. D'après l'ADEME, une personne consomme en moyenne 60% en plus de vêtements qu'il y a 15 ans et les conserve deux fois moins longtemps. Tout ça pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a eu l'apparition du e-commerce sur le textile qui a fortement contribué à renforcer le phénomène avec un large choix de produits accessibles facilement, de chez soi avec un clic. Et ça amplifie la lassitude et l'envie de nouveaux vêtements. C'est ce qu'on appelle la dégénérescence émotionnelle. Nous portons nos vêtements en moyenne seulement dix fois avant de nous en débarrasser et un tiers de nos vêtements ne sortent pas du placard. Tous ces vêtements jetés, donc ces plusieurs millions de tonnes de textiles qui sont jetés en décharge. Et c'est soit de la décharge, soit de l'incinération, mais dans tous les cas, c'est à l'origine de 75% de la pollution des sols, selon l'ADEME. Je vous conseille le reportage d'Hugo Clément sur la fin de vie de nos vêtements, qui était très intéressant sur France 5. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est que 80% des vêtements que nous jetons ne sont pas recyclés et que la recyclabilité des fibres synthétiques n'est pas forcément une solution durable. Car le fait de recouper des fibres les rend moins solides et donc moins durables. Nous aurons des invités dans ce podcast sur ce sujet notamment. Dans la partie bonne nouvelle, parce qu'il y en a et parce qu'on en a besoin, de nombreuses entreprises industrielles sont en train de travailler avec leurs services R&D sur des solutions tout au long de la chaîne de valeur de l'industrie textile. Pour en citer quelques-unes, on a l'entreprise Everdye, qui est une entreprise française, qui a récemment levé 3 millions d'euros et dont la mission est, je cite, de remodeler l'industrie de la mode avec des processus de teinture efficaces et des couleurs durables. Leur processus réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre liées au processus de teinture car ils peuvent teindre les fils et tissus 5 fois plus rapidement, avec 15 fois moins d'énergie consommée et sans utiliser de produits pétrochimiques dans leur processus de teinture. Ils sont en test A3 avec l'entreprise Petit Bateau et ont pour objectif d'avoir des résultats d'ici fin 2023. La bonne nouvelle, c'est que leurs commanditaires ne sont pas que des marques de luxe et de haut de gamme. Je vous tiendrai informé de la suite. Une autre entreprise leader dans le développement de la couleur renouvelable, c'est l'entreprise Pili, qui est basée à Toulouse et dont la mission est de décarboner l'industrie textile. Elle développe notamment des colorants à base de bactéries et de la chimie verte pour le textile, mais aussi pour la peinture et le plastique. Elle a levé récemment en mai 2022 des fonds pour un projet collectif européen, Ways to Biocomp. qui est un projet dont l'objectif est de transformer des déchets organiques en composants durables et biosourcés pour l'industrie du textile, de l'emballage et aussi de la chaussure. Pour prendre un exemple plutôt hors France, on a l'entreprise Pinkcroft en Angleterre, qui travaille sur notamment les apprêts et qui remplace par exemple l'imperméabilisant par des solutions naturelles. On a également des organismes comme le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, qui est basé à Tourcoing, qui existe depuis 2012 dans les Hauts-de-France, et qui encourage les entreprises en faveur de l'innovation en concevant de nouvelles matières issues de vêtements recyclés. Il est situé dans le top 5 des centres techniques mondiaux et je serais ravie de pouvoir l'interroger dans ce podcast. Ensuite, après les industries et leurs services R&D, Des organismes comme le CETI, on a également les écoles. Écoles comme l'ENSAD, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, mais également l'ANSET, École d'ingénierie et d'innovation textile, et également l'ENSAT, École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile de Roubaix, dont les élèves, en fin d'études, travaillent sur des solutions et des procédés, soit de cycles de vie de produits, de teintures naturelles réindustrialisées. Tout cela est extrêmement prometteur. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram ARTECOVERT pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et à l'industrie textile

    00:29

  • Impact environnemental de l'industrie textile

    00:58

  • Consommation d'eau et pollution des eaux

    01:20

  • Les fibres et leur impact sur l'environnement

    02:52

  • Consommation d'énergie et fast fashion

    06:52

  • Comportement des consommateurs et déchets textiles

    08:57

  • Initiatives positives et innovations dans l'industrie textile

    10:30

Description

Dans cet épisode captivant du podcast "ArtEcoVert LE podcast de la couleur végétale et des plantes tinctoriales", nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Leroux, une experte passionnée qui nous éclaire sur l'impact environnemental alarmant de l'industrie textile. Saviez-vous que cette industrie est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie ? En effet, elle consomme pas moins de 4% des ressources mondiales en eau potable et représente 20% de la pollution des eaux industrielles. Pauline nous explique comment la production de matières premières, comme le coton, nécessite d'énormes quantités d'eau, et comment la teinture, souvent réalisée avec des colorants toxiques, contribue à la dégradation de nos cours d'eau.


Mais ce n'est pas tout ! L'industrie textile, en particulier la fast fashion, intensifie cette consommation et cette pollution, émettant plus de 40% des gaz à effet de serre lors de ses processus de fabrication. Cependant, il y a de l'espoir. Dans cet épisode, nous découvrons également des initiatives innovantes qui émergent pour améliorer la durabilité de l'industrie. Des entreprises se consacrent à la création de colorants écologiques à base de plantes tinctoriales, comme l'indigo et la garance, et à la mise en œuvre de pratiques de recyclage des matériaux.


Pauline nous partage une citation inspirante : « Chaque couleur végétale que nous utilisons est une promesse d'un avenir plus durable ». Ce témoignage résonne particulièrement dans le contexte actuel où la prise de conscience autour de la teinture naturelle et des colorants biosourcés prend de l'ampleur.


Au fil de notre discussion, nous explorons les différentes facettes de la couleur végétale, des pigments végétaux aux techniques de coloration capillaire végétale, en passant par l'utilisation de fibres naturelles et de tanins. Les couleurs de plantes, issues de notre jardin, nous rappellent que la nature regorge de ressources inestimables qui peuvent transformer l'industrie textile en un secteur plus respectueux de l'environnement.


Cet épisode est une véritable invitation à réfléchir sur nos choix de consommation et à s'engager vers un design textile plus éthique. Alors, êtes-vous prêt à découvrir comment la teinture végétale et les plantes tinctoriales peuvent changer la donne dans le monde de la mode ?


Pour approfondir le sujet, n'hésitez pas à consulter les liens utiles que nous mettons à votre disposition.


Belle écoute,


Pauline


🚀Si vous en voulez plus : 


⭐Plus de contenus, plus d'échanges, plus de partages, allez sur Patreon : patreon. com/ArtEcoVert">https://www. patreon. com/ArtEcoVert 


👁️Instagram : @artecovert     

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Pauline Leroux ArtEcoVert

    Bienvenue sur le podcast ArtEcoVert, le podcast où l'on vous parle d'art, d'écologie et de verdure. Bienvenue dans les épisodes Zoom, où nous faisons un focus sur une thématique. Quel est l'impact de l'industrie textile sur notre environnement ? L'idée ici est de poser le contexte de l'industrie textile pour mieux comprendre le rôle que pourrait jouer, enfin rejouer, la teinture naturelle. Ici, le but c'est que vous ne voyez pas tout en noir à la fin de l'épisode, mais plutôt d'identifier là où il y a des soucis, des améliorations possibles et des pistes pour demain. L'industrie textile est la deuxième plus polluante au monde après l'énergie. Elle représente le transport aérien et maritime cumulé annuel en termes d'émissions de gaz à effet de serre, selon l'ADEME. Plus de 100 milliards de vêtements sont vendus par an dans le monde. Et pour nous en France, c'est à peu près plus de 2,8 milliards de pièces de TLC, donc textiles d'habillement, linge de maison et chaussures, qui sont vendues tous les ans. Ce qui représente à peu près 715 tonnes de vêtements ou 10 kilos par habitant en France. Les fibres utilisées par l'industrie textile sont à 68% des fibres synthétiques, c'est-à-dire des fibres qui proviennent du pétrole. 342 millions de barils de pétrole sont utilisés chaque année dans le monde pour les produire, soit 1% de la production mondiale du pétrole. Après les fibres synthétiques qui représentent 68% des fibres de l'industrie textile, nous avons 24% des fibres qui sont issues du coton. Et les 8% restants sont répartis entre les matières végétales, lin, chanvre, raffia, latex naturel, caoutchouc, mais également les fibres d'origine animale, cuir, laine, soie, fourrure. Pour synthétiser, 68% des fibres sont synthétiques, 24% sont... issus du coton et 8% sont issus du reste matière végétale plus matière d'origine animale cumulée. Quel est l'impact de l'industrie textile sur l'eau ? La filière textile mondiale est l'une des plus consommatrices en eau, 4% des ressources mondiales d'eau potable. Cette eau est puisée à différentes étapes de la chaîne de valeur. Pour produire les matières premières, Comme par exemple le coton, on vous rappelle que pour produire 1 kg de coton, c'est 4000 litres d'eau nécessaires. 1 kg de coton, c'est moins de 5 t-shirts. Ensuite, il y a la phase transformation industrielle. La transformation industrielle, c'est notamment la phase d'ennoblissement des tissus. Cette phase d'ennoblissement est composée de plusieurs étapes. La préparation de la fibre pour la teinture. La phase de teinture. Les lavages et les apprêts. Les apprêts, ce sont des solutions qu'on applique à la fibre pour lui donner des caractéristiques différentes. Techniques, imperméabilisation, etc. 20% de la pollution des eaux industrielles est due à l'industrie textile, selon l'ADEME. Les pays les plus touchés par la pollution de l'eau sont l'Inde, le Bangladesh et la Chine, dont 70% des cours d'eau sont pollués à cause de l'industrie textile. En gros, je ne sais plus de qui est cette phrase, mais elle nous indiquait qu'on pouvait connaître la couleur à la mode en regardant les fleuves dans ces pays. Plusieurs étapes sont polluantes pour les eaux, notamment les procédés avant teinture. Il y a encore dans certains pays des fibres qui sont blanchies avec le chlore. Pendant la phase de teinture, on estime qu'environ 15% des colorants utilisés ne parviennent pas à se fixer sur le textile. Ils migrent donc directement dans les eaux de rinçage et vont polluer les cours d'eau en échappant au système de retraitement. Parce qu'il faut savoir qu'il existe des systèmes de retraitement des eaux qui sont réglementés en France et en Europe, mais quasi voire absents dans les pays les plus concernés par l'industrie textile. En gros, on estime que chaque année, ces 40 000 tonnes de colorants qui pollue les eaux de surface mais également les nappes phréatiques. Sur son site internet, l'ONG Greenpeace rappelle que les substances provenant de l'industrie textile qui sont rejetées dans l'environnement pendant la fabrication du vêtement sont bien souvent toxiques et pour l'environnement et pour la santé des personnes qui y travaillent. En effet, les colorants azoïques, potentiellement cancérygènes, qui représentent plus de la moitié des colorants chimiques de synthèse, sont réfractaires aux procédés classiques de traitement des eaux et difficilement biodégradables. Après la phase de teinture, on a la pose des apprêts. Certains traitements que nous appliquons à nos fibres sont donc également polluants et ont un impact sur l'eau. Pour prendre un exemple sur la laine, on a le procédé Superwash. Le procédé Superwash, c'est une méthode spéciale qui permet à nos laines de les rendre plus adaptées au lavage en machine à haute température. Sauf que ce procédé fait que quand nous lavons chez nous nos vêtements en laine, ça libère des micro-particules de plastique à chaque lavage que nous effectuons chez nous. En gros, c'est 500 000 tonnes de micro-particules de plastique qui sont déversées tous les ans dans les océans avec l'entretien de nos vêtements. Les lessives peuvent être elles aussi très polluantes quand elles contiennent des parfums ou des substances peu biodégradables comme des tensioactifs. Il y a plusieurs solutions pour trouver la bonne lessive. Vous avez des applis qui notent les produits, mais également le magazine 60 millions de consommateurs. Vous avez des sites internet tels qu'Aromazone qui vous proposent de faire vos lessives vous-même. Et même la Grande Distri s'est mise à proposer des kits à faire soi-même. Un autre impact non négligeable de l'industrie textile, c'est tous les travailleurs de ce secteur qui, dans certains pays, ont des conditions de travail déplorables, avec des contacts avec les matières toxiques sans protection. Ce qu'il faut savoir, c'est que ce sont des choses qui s'améliorent, avec notamment les derniers scandales qui ont permis que de grosses industries équipent leur personnel et les protègent, notamment avec des masques, des gants et un système d'aération des postes de travail. L'impact de l'industrie textile est considérable également sur l'énergie. En effet, pour l'industrie textile, il y a énormément de consommation d'énergie pour faire tourner les machines, pour faire chauffer l'eau pour la phase de teinture, et ce sont essentiellement des énergies fossiles qui sont utilisées. Dans la partie transport, l'impact finalement n'est pas le plus important. Il ne représente que 2% de l'impact de l'industrie textile. Pourquoi ? Parce que ce transport est extrêmement optimisé. C'est essentiellement du transport par cargo, qui représente 50 millions de voitures quand même le transport d'un cargo, mais également du transport aérien. De plus, les étapes pour confectionner un vêtement se situent à différents endroits, que ce soit la culture des matières premières ou la synthèse des fibres, la filature, le tricotage, l'ennoblissement, la confection, l'entretien ou même les lieux de vente. Tout ça se passe à différents endroits et du coup il faut aussi additionner tout ce transport supplémentaire. Parmi les procédés les plus polluants, il y a celui de la coloration. qui génère plus de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie textile dans la phase fabrication des matériaux et finitions. C'est en effet un process énergivore lors duquel les fibres sont plongées dans des bains de colorants pétrochimiques pendant de nombreuses heures et à des températures élevées excédant 80 degrés. La fabrication d'un kilo de colorant d'origine pétrochimique nécessite environ 100 kilos de résidus pétrolifères, donc 10 kilos d'acide fort et 100 litres d'eau. Ça c'est une source pili. Pour aller plus loin, vous pouvez regarder le documentaire River Blue qui est sorti en 2016 et sûrement disponible encore sur Netflix. Un autre impact de l'industrie textile, c'est la fast fashion. La fast fashion, c'est un mouvement qui a été constaté dans les environs des années 2000. A l'époque, c'était à peu près deux collections annuelles que nous avions, printemps-été, automne-hiver. Maintenant, nous en sommes parfois à 24 collections dans certains magasins. La dernière cause majeure de l'impact environnemental du textile, c'est moi, c'est vous, en tant que consommateur. En effet, ces dernières années, notre consommation de textile ne cesse d'augmenter. D'après l'ADEME, une personne consomme en moyenne 60% en plus de vêtements qu'il y a 15 ans et les conserve deux fois moins longtemps. Tout ça pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a eu l'apparition du e-commerce sur le textile qui a fortement contribué à renforcer le phénomène avec un large choix de produits accessibles facilement, de chez soi avec un clic. Et ça amplifie la lassitude et l'envie de nouveaux vêtements. C'est ce qu'on appelle la dégénérescence émotionnelle. Nous portons nos vêtements en moyenne seulement dix fois avant de nous en débarrasser et un tiers de nos vêtements ne sortent pas du placard. Tous ces vêtements jetés, donc ces plusieurs millions de tonnes de textiles qui sont jetés en décharge. Et c'est soit de la décharge, soit de l'incinération, mais dans tous les cas, c'est à l'origine de 75% de la pollution des sols, selon l'ADEME. Je vous conseille le reportage d'Hugo Clément sur la fin de vie de nos vêtements, qui était très intéressant sur France 5. Et ce qu'il faut savoir aussi, c'est que 80% des vêtements que nous jetons ne sont pas recyclés et que la recyclabilité des fibres synthétiques n'est pas forcément une solution durable. Car le fait de recouper des fibres les rend moins solides et donc moins durables. Nous aurons des invités dans ce podcast sur ce sujet notamment. Dans la partie bonne nouvelle, parce qu'il y en a et parce qu'on en a besoin, de nombreuses entreprises industrielles sont en train de travailler avec leurs services R&D sur des solutions tout au long de la chaîne de valeur de l'industrie textile. Pour en citer quelques-unes, on a l'entreprise Everdye, qui est une entreprise française, qui a récemment levé 3 millions d'euros et dont la mission est, je cite, de remodeler l'industrie de la mode avec des processus de teinture efficaces et des couleurs durables. Leur processus réduira considérablement les émissions de gaz à effet de serre liées au processus de teinture car ils peuvent teindre les fils et tissus 5 fois plus rapidement, avec 15 fois moins d'énergie consommée et sans utiliser de produits pétrochimiques dans leur processus de teinture. Ils sont en test A3 avec l'entreprise Petit Bateau et ont pour objectif d'avoir des résultats d'ici fin 2023. La bonne nouvelle, c'est que leurs commanditaires ne sont pas que des marques de luxe et de haut de gamme. Je vous tiendrai informé de la suite. Une autre entreprise leader dans le développement de la couleur renouvelable, c'est l'entreprise Pili, qui est basée à Toulouse et dont la mission est de décarboner l'industrie textile. Elle développe notamment des colorants à base de bactéries et de la chimie verte pour le textile, mais aussi pour la peinture et le plastique. Elle a levé récemment en mai 2022 des fonds pour un projet collectif européen, Ways to Biocomp. qui est un projet dont l'objectif est de transformer des déchets organiques en composants durables et biosourcés pour l'industrie du textile, de l'emballage et aussi de la chaussure. Pour prendre un exemple plutôt hors France, on a l'entreprise Pinkcroft en Angleterre, qui travaille sur notamment les apprêts et qui remplace par exemple l'imperméabilisant par des solutions naturelles. On a également des organismes comme le CETI, Centre Européen des Textiles Innovants, qui est basé à Tourcoing, qui existe depuis 2012 dans les Hauts-de-France, et qui encourage les entreprises en faveur de l'innovation en concevant de nouvelles matières issues de vêtements recyclés. Il est situé dans le top 5 des centres techniques mondiaux et je serais ravie de pouvoir l'interroger dans ce podcast. Ensuite, après les industries et leurs services R&D, Des organismes comme le CETI, on a également les écoles. Écoles comme l'ENSAD, École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, mais également l'ANSET, École d'ingénierie et d'innovation textile, et également l'ENSAT, École Supérieure des Arts Appliqués et du Textile de Roubaix, dont les élèves, en fin d'études, travaillent sur des solutions et des procédés, soit de cycles de vie de produits, de teintures naturelles réindustrialisées. Tout cela est extrêmement prometteur. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram ARTECOVERT pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom. Belle journée à tous ! Savoir si vous allez aimer, les mots clés du podcast ArtEcoVert : teinture végétale plantes tinctoriales indigo garance encre végétale couleur végétale colorants végétaux pigments végétaux coloration capillaire végétale fibres naturelles colorants biosourcés tanins teinture naturelle plantes artecovert couleurs de plantes design végétal couleur jardin agriculture tinctoriale

Chapters

  • Introduction au podcast ArtEcoVert et à l'industrie textile

    00:29

  • Impact environnemental de l'industrie textile

    00:58

  • Consommation d'eau et pollution des eaux

    01:20

  • Les fibres et leur impact sur l'environnement

    02:52

  • Consommation d'énergie et fast fashion

    06:52

  • Comportement des consommateurs et déchets textiles

    08:57

  • Initiatives positives et innovations dans l'industrie textile

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