ArtEcoVert Bonjour à tous, dans ce nouvel épisode je vais vous parler de la peinture faciale, corporelle, cérémoniale dans les différentes populations mondiales et vous raconter un petit peu les significations et les couleurs utilisées. Donc il faut savoir que la peinture faciale et corporelle ainsi que le tatouage, c'était des pratiques hyper répandues dans de nombreuses cultures à travers le monde. Elles varient forcément en fonction de la culture, des ressources à proximité, mais elles sont souvent riches en significations spirituelles, symboliques et sociales, notamment évolution de l'homme dans sa vie. Donc chaque peuple utilise ces techniques pour des raisons variées, pour une appartenance à un groupe. ou autres pour des rituels de passage, des liens spirituels, des célébrations, pour se protéger, pour le statut social, parfois pour de la décoration ou l'appartenance à un groupe. On voit que si on fait un petit parallèle avec notre société aujourd'hui, ce sont quand même des choses qui se sont un peu perdues, à part le tatouage qui est vraiment resté, mais plus pour les mêmes raisons. Alors si on commence par l'Afrique de l'Ouest, Est et Sud, Les couleurs principales utilisées sont le rouge, le blanc et le noir. C'est un peu les couleurs de base, on va dire les couleurs au commencement. Et donc les exemples qu'on a, c'est notamment les Maasai au Kenya, le peuple Maasai et en Tanzanie qui utilisent souvent le rouge qui est obtenu grâce à des pigments naturels mélangés à de la terre d'ocre. Pour symboliser la bravoure, la force et la protection. On a le peuple Himba en Namibie, où là, ce sont les femmes qui enduisent leur peau et leurs cheveux d'un mélange d'ocre rouge et de beurre. Et là, c'est pour se protéger du soleil. Et c'est aussi un symbole de beauté chez elles. Ça existe aussi au Nigeria. Il se passe des choses avec la couleur. Il se passe aussi des choses en Éthiopie, où ils utilisent la peinture corporelle blanche, rouge et noire pour décorer leur peau avant la chasse ou avant les célébrations. Et là, eux utilisent de la craie, du charbon et des minéraux et des argiles, on verra plus loin. En Amérique du Nord, donc la première nation et les Amérindiens, eux utilisent le rouge, le blanc, le noir, mais également le bleu et le jaune. Donc on a les peuples navajo, navajo et apache aux Etats-Unis, qui utilisent souvent la peinture rouge et blanche pour les cérémonies de guérison ou de protection. Le rouge, c'est lié forcément au courage, tandis que le blanc est symbolique de pureté spirituelle. Chez les Chiroquis, le rouge symbolise la victoire, tandis que le noir est utilisé pour le deuil. Parfois, ils utilisent le bleu pour le symbole de la paix. Chez les Lakotas et les Sioux, ils utilisent le rouge pour des cérémonies de guerre ou de guérison. Et le jaune est symbolique de la renaissance ou de la guérison. L'Amérique du Sud, avec les Amazones et dans les Andes, ils utilisent le rouge, le noir, le blanc et un peu de jaune. C'est le peuple, par exemple, Kayapo. ou Yanomami en Amazonie, situé entre le Brésil et le Venezuela, qui utilise le rouge et le noir, souvent obtenu à partir de graines d'Achiote, ou Akiote, je ne sais pas comment on dit, c'est le fameux Roku, pour le rouge, et le charbon est utilisé pour obtenir le noir. Le rouge représente encore une fois ici le courage, et le noir la symbolique contre la protection des esprits. Chez le peuple Quechua dans les Andes, il y a aussi l'utilisation mais beaucoup moins de cette peinture corporelle. Et par contre, les peuples indigènes d'Amazonie, eux, utilisent les peintures corporelles pour invoquer les esprits, pour les rituels de chasse, etc. Et pareil, là, c'est la poudre rouge de Ruku, donc d'Anato, le charbon noir et d'autres pigments naturels dont on a déjà parlé et que je vous synthétise en fin d'épisode. Et le peuple, par exemple, Munduruku, au Brésil, qui pratique, lui, le tatouage depuis l'enfance. Et en fait, ça marque les étapes importantes de sa vie. Donc voilà. Et eux se servent d'une technique de piqûre avec des plantes et des pigments naturels. Donc pas de... Pas de colorant éphémère, plutôt un emploi particulier. Donc en Asie, tout ce qui est Inde, Indonésie, Papouasie, Nouvelle-Guinée, pareil, les couleurs principales, c'est le blanc, le rouge, le noir et le jaune. Donc en Inde, le rouge, il est appliqué sous forme de kumkuma ou de saint d'or. On en a parlé dans un épisode. C'est donc le fameux rouge qui est porté sur le front par les femmes marniers en signe de bénédiction et de protection. Donc là, c'est vraiment pendant les cérémonies hindoues. Sinon, les peuples indigènes, Papouasie-Nouvelle-Guinée, tels que les Houlis, alors eux sont particuliers parce qu'ils utilisent des peintures faciales jaunes, issues de la racine de curcuma, et du rouge pour les cérémonies de guerre. En Indonésie, donc les peuples de Sumatra ou de Borneo, pareil, utiliser de la peinture faciale blanche ou rouge pour des cérémonies spirituelles, des rites de passage, des célébrations, etc. Vous avez aussi des populations au Myanmar. qui utilisait également le tatouage du visage pour faire fuir les ennemis et surtout ne pas se faire enlever par les envahisseurs. C'est souvent les femmes qui faisaient ça, donc dans le peuple chine, C-H-I-N. Les motifs variaient selon les clans. En Indonésie, c'est pareil, mais c'est des motifs qui évoquent la nature, les feuilles, les animaux, et là c'est pour vraiment se connecter à la terre. Dans les peuples bornes... à Borneo, c'est pareil, des rites de passage. Et l'encre qu'ils utilisent est produite à partir de suie et d'extraits végétaux. En Océanie, on retrouve toujours le rouge, le blanc, le noir avec du jaune. Les Maori, donc les peuples de Nouvelle-Zélande, avec le moko qui est un tatouage facial qui est permanent pour le coup. Et en fait, lui, il est utilisé pour se reconnecter avec ses ancêtres. Il est réalisé avec un pigment noir qui est appelé le moco et qui s'applique à partir de peignes en os pour l'appliquer. Et dans les Ilfinji et Tonga, c'est le rouge et le blanc qui est utilisé pour des cérémonies religieuses et pour les mariages. Alors si on regarde les peuples aborigènes d'Australie, pareil, on retrouve le rouge, le blanc et le noir avec un peu de jaune. Ici, ils utilisent des peintures à base d'ocre et des peintures faciales pour les cérémonies spirituelles et pour les danses. Chaque couleur a sa signification, elles ont des symboles sacrés. Et les peintures faciales cérémoniales sont pour eux un moyen de cultiver sa singularité, son identité, sa spiritualité. Et enfin, en Europe, des peuples anciens comme les Celtes et les Pictes aussi se... peignait le corps avec soit des motifs, soit en unis, notamment en utilisant la guêde, donc le fameux bleu. Et c'était aussi pour se préparer aux batailles et ça faisait peur aux adversaires de voir des guerriers bleus. Et c'était aussi des marques pour représenter les divinités, des symboles de protection. Alors, les matériaux utilisés, c'est des pigments minéraux, donc de l'ocre, du charbon, de la craie, des argiles, donc des argiles rouges, noires, blancs et jaunes. Les extraits de plantes, on retrouve le roucou, le genelipa, le fameux fruit du jagua qui est utilisé en Amazonie. On retrouve les écorces et des racines broyées de curcuma. Il y a parfois de la suie et de l'huile, c'est un mélange pour créer des encres noires, ce fameux liant, qui est notamment utilisé en Océanie et on se sert comme outil de peau d'animaux pour la base, pour leur support. Et des outils comme des os, etc. pour réaliser les tatouages. Ça peut aussi être du bambou. Donc pour le rouge, on l'a dit, c'est le Bixa Ornella, donc le Roku qui est utilisé. Surtout dans les peuples d'Amérique du Sud, donc pour les peintures corporelles. Pour le noir, il est obtenu à partir du Genipa Americana, le fruit du Jagua. Donc il a plusieurs noms. Mais voilà, le charbon végétal aussi est utilisé. Donc on brûle un... On brûle du bois ou un noyau de fruits comme ceux de l'amande ou de la coco. On mélange avec un peu d'huile et de résine et ça fait une pâte noire qui peut être utilisée pour faire des tatouages corporels, temporaires ou non. Pour le bleu et le vert, c'était l'indigo ferratinctoria qui était utilisé notamment en Inde. Il fonctionnait plus pour la teinture que pour les peintures corporelles, mais ça a été utilisé. Alors pour le jaune orange, c'est souvent le curcuma. qui est utilisé notamment en Inde. Le safran est hyper coûteux, mais il donnait une couleur hyper intense. C'est plutôt au Moyen-Orient et en Inde. Et pour le jaune d'ocre, comme c'est un minéral qui était présent dans certaines terres argileuses, il a été utilisé pour faire des motifs plus durables sur la peau. Pour le blanc, c'est soit le kaolin qui est utilisé ou soit les cendres végétales. Et enfin, on mélange ces fameux liants, soit des huiles, soit des graisses. Ça peut être des graisses animales, de l'huile de coco, de l'huile de palme, pour permettre la fixation sur la peau. Et les résines utilisées, c'est des résines comme le copal, utilisé en Amérique centrale, qui sont mélangées aux pigments pour prolonger la durée de la peinture corporelle et une fixation plus durable. Sinon, pour les tatouages, les deux qui ressortent aujourd'hui comme pigments végétaux, c'est le genipa, le fruit du jaguar, et le henné, le Lansonia inermis, qui sont répartis. Le henné, c'est plutôt Afrique du Nord, Moyen-Orient et Inde, alors que le jaguar, le genipa americana, c'est plutôt tout ce qui est Amérique du Sud. Je vous invite à aller consulter les autres épisodes Zoom ou les épisodes avec les invités et aller sur la page Instagram ArtEcoVert, A-R-T-E-C-O-V-E-R-T, pour y retrouver et deviner les futurs invités du podcast, mais notamment retrouver les sources écrites de tout ce que nous abordons dans les épisodes Zoom.