Speaker #0Musique Musique Musique Bienvenue sur Arty Time, ta dose d'humour culturel. Je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants. De lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument visiter. Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller, et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas, c'est gratuit. Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute ! Coucou mes petits curieux ! Si vous écoutez cet épisode au moment de sa sortie, je vous souhaite une belle et artistique rentrée 2025. J'ai fait un peu ma flemmarde cet été, mais à la demande générale, promis, je me relance dans de nouveaux épisodes pour vous parler d'artistes et d'expo. Et d'ailleurs, c'est parti pour ce cinquantième épisode. Oui, cinquantième épisode d'Arti-Time. Cette chanson n'a rien à voir avec l'artiste dont je vais vous parler aujourd'hui, mais elle met la patate pour commencer l'année scolaire. Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Je fais aussi des plans de communication pour des entreprises et même des ateliers de sensibilisation au climat. Ça m'arrive même de faire des podcasts pour les entreprises. Mais on n'est pas là pour parler de ça. Pour cet épisode de rentrée, parlons d'un mec qui pèse, Fernand Léger. Mais alors là, nul ce jeu de mots, maman ! Vous constaterez que pour cette nouvelle période, je suis toujours aussi bien accompagnée. Oui, donc Fernand Léger, comme mon portefeuille après mes passages à la boutique des musées. Alors c'est qui ce Fernand Léger ? Eh bien, il est né en 1881 à Argenton. dans l'orne. Son père est éleveur de bestiaux, sa mère tient la maison. Et Fernand, lui, il dessine à peu près sur tout ce qui bouge, même sur les vaches. Ça serait une légende urbaine, enfin rurale pour le coup. À l'école, il est du genre à gribouiller dans les marges au lieu d'apprendre les tables de multiplication. Ça m'en rappelle une. Je vois pas de quoi tu parles. Ses profs disent de lui qu'il a la tête dans les nuages. Mais lui, il répond qu'il préfère avoir la tête dans les couleurs. Et c'est comme ça. qu'il décide un beau matin de monter à Paris. La ville lumière, la ville grise, la ville où les loyers sont plus chers que des toiles de maître. Arrivé à 19 ans, Fernand commence par être apprenti architecte. Oui, au début, il voulait faire des maisons, des immeubles, des trucs carrés. Mais très vite, il se rend compte que dessiner des fenêtres, c'est sympa, mais peindre des fenêtres, c'est encore mieux. Il découvre les beaux-arts et là, c'est la révélation. Des lignes, des formes, des perspectives, il adore. Il se dit, pourquoi pas mettre un peu de tout ça dans mes tableaux. Un jour, il tombe sur une expo de Cézanne. Cézanne, c'est celui qui a donné naissance au cubisme. Et là, il trouve son style. À tel point qu'il détruit toutes ses œuvres récemment créées. Tubiste. Tubiste, c'est par ce terme qu'un critique d'art nomme son nouveau style. Alors pourquoi tubiste ? Parce qu'il y avait des cylindres sur ses toiles. Parce que son art met en avant le monde industriel et les machines. C'est le peintre de l'entreprise Saint-Gobain, en fait. Il comprend que la peinture, ce n'est pas juste pour faire joli, c'est construire, assembler, inventer. Et puis patatras, 1914, la première guerre mondiale, Fernand est mobilisé, direction le front. Il découvre la boue, bon ça il connaissait un peu de sa Normandie natale. Il découvre les tranchées, les obus et surtout les machines de guerre. Et c'est là qu'il développe son obsession pour les formes mécaniques, les tuyaux, les boulons, les machins en roue. Par chance, il s'y blesse et profite de sa rémission pour dessiner et être le témoin de cette guerre. Il dira plus tard J'ai vu la beauté des choses construites, des objets industriels. Bref, il revient du front avec des idées plein la tête et un amour immodéré pour les moteurs. Et dans le Paris des années 20, Fernand traîne avec du beau monde. Picasso, Braque, Delaunay, Charlotte Perriand et même le corbusier. Il s'inspire, il échange, il débat, il boit des cafés, sûrement quelques verres de rouge. C'est l'époque où il développe son style unique entre cubisme et pop art avant l'heure. Il aime dire qu'il est le cubiste qui a mangé trop de soupe. Pour lui, les formes sont rondes, pleines, dodues, comme des ballons de baudruche. Dans les années 20-30, Fernand Léger se lance dans le cinéma d'avant-garde. Il réalise un film nommé Ballet Mécanique, dispo sur Youtube si ça vous dit. Et puis si ça vous dit pas, je vous en fais le résumé. Un fin mélange entre un orchestre, des danses hyper visuelles, des casseroles, des machines. Bref, y'a pas trop d'histoire, trop de scénario. C'est un objet cinématographique original pour son époque, qui je pense aurait cartonné sur TikTok en 2026. Mais revenons au pinceau. Et pour... Pourquoi est-il devenu artiste ? Parce qu'il avait la rage de peindre, tout simplement. Parce qu'il voulait voir le monde autrement, plus coloré, plus joyeux. Parce qu'il en avait marre de la grisaille et des lignes droites. Il voulait aussi faire exposer la couleur, comme on fait péter des bouchons de champagne un soir de victoire du PSU. Il disait, la couleur c'est la vie. Et franchement, qui a envie de voir la vie en noir et blanc ? Bon, à part Pierre Soulages ou les colonnes de Buren. Il voulait peindre la... modernité, l'usine, la ville, les ouvriers et aussi les fleurs, les femmes, les objets du quotidien. Bref, il voulait tout transformer en fête foraine, visuelle. Et il l'a fait. D'ailleurs, il a été également enseignant. Il a d'ailleurs donné des cours à Serge Gainsbourg et il a créé avec un ami peintre l'Académie de l'art moderne. Il n'était pas seulement un peintre moderne à la palette vitaminée, c'est aussi un pionnier qui a ouvert la voie à toute une génération d'artistes, des nouveaux réalistes aux figures du pop art. Il était fasciné par les panneaux publicitaires publicitaire de New York, à tel point qu'il avait comme projet de projeter ses œuvres sur l'une des plus grandes tours. Mais faute de moyens, ça n'a pas vu le jour. Et d'ailleurs, au printemps dernier, j'ai vu l'exposition nommée « Tous légers » au musée du Luxembourg. Et c'est avec quelques semaines de retard que je vous en parle ici. L'expo avait créé un dialogue avec d'autres artistes comme Nikit Sinfal, Yves Klein, Martial Race, Keïsa Ring. On y voyait près de 100 œuvres abordant, sur un mode ludique et créatif, différents axes thématiques. Le détournement de l'objet, la représentation du corps, les loisirs, la place de l'art dans l'espace public. La couleur, chez Léger, c'est un remède à la grisaille du quotidien. Chez Yves Klein, ça devient le fameux pigment bleu. Chez Nikit Sinfal, une explosion de vitalité. Et puis chez Kissaring, une vraie fête graphique. Tous partagent, ou partageaient, cette volonté de faire vibrer la toile ou la sculpture comme un feu d'artifice. Et 40 ans plus tard, le critique Pierre Restagny fonde le mouvement des nouveaux réalistes en s'inspirant de l'intuition de Léger, intégrer le réel à l'œuvre d'art. Tous prolongent l'idée que l'art doit s'emparer du monde tel qu'il est, sans filtre, sans furiture. Léger, il voulait rendre l'art accessible, populaire, proche de la vie réelle, dénonçant la condition de vie des ouvriers. Et les artistes exposés poursuivaient ce rêve. Ils s'emparent de l'espace public, ils détournent les objets de tous les jours, ils jouent avec les codes de la société de consommation. Fernand Léger et ses héritiers partagent un regard à la fois enthousiaste et critique sur la modernité. Ils célèbrent les loisirs, la ville, la vitesse, mais ils n'oublient pas de questionner cette fameuse société de consommation, l'industrialisation ou les stéréotypes de genre. Voilà mes petits curieux. C'était le cinquantième épisode d'Arty Time spécial Fernand Léger. Si vous voulez en savoir plus sur le musée du Luxembourg qui accueillait cette exposition, j'en ai parlé dans mon épisode 44. Et d'ailleurs, j'y retourne très prochainement au musée du Luxembourg pour l'expo Pierre Soulages. D'ici le prochain épisode, continuez à voir la vie en couleur, à aimer l'art et à rigoler. Parce que comme disait Léger, la joie de vivre, c'est déjà de l'art. A très vite mes petits curieux. Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui, si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !