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Description

Et si l’humour pouvait être plus qu’une blague ? Mon invité du mois, Ben nous entraîne dans l’univers décalé du comédien Andy Kaufman, entre provocations, poésie et performances improbables.


Ben partage son propre parcours : des scènes ouvertes parisiennes à la série Les Invincibles, en passant par ses spectacles mêlant absurde, écologie et réflexions personnelles


Découvrez comment son héritage résonne aujourd’hui dans le parcours de Ben. Entre stand-up absurde, engagement écolo, confidences intimes et quête de sens, cet épisode mêle rires, réflexion et coups de théâtre. À écouter absolument si vous aimez l’humour qui va plus loin que les blagues.


Interview présente sur toutes les plateformes d’écoutes !


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Mais pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, et je fais la bouilloire pour partager ce moment avec nous. On écoute ! Hello mes petits curieux, bienvenue à bord de ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Aujourd'hui, je suis très contente de recevoir un humoriste, acteur, Ben. Ben, bienvenue !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse créatrice de ce podcast. Je visite des expositions pour vous en faire des résumés. Le reste du temps, je suis communicante. J'aide les entreprises à faire fructifier leur business grâce à des actions de communication. Mais on n'est pas là pour parler de ça, on est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Ben. et d'un de tes crushs artistiques que je te laisse nous annoncer.

  • Speaker #1

    D'abord, merci de parler de moi, c'est très gentil. Et moi, j'ai choisi de parler de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Bon, j'ai un peu honte de le dire, mais je ne le connaissais pas au moment où tu m'as sorti son nom. Enfin, j'ai fait un épisode avec Chloé Fleury, et elle a parlé de Jim Carrey, Jim Carrey ayant joué dans le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je t'avoue que je ne connaissais pas Andy Kaufman avant d'avoir vu Man of the Moon. Mais c'est marrant parce qu'arrivé en bas de chez toi... Je vais checker vite fait mon portable J'ai vu passer un truc avec Jim Carrey Merci les algorithmes Ouais je sais pas Avant de voir Man on the Moon Je savais pas du tout qu'il y avait Andy Kaufman Et puis vraiment révélation

  • Speaker #0

    Bon s'il y a des incultes Derrière leurs écouteurs Des incultes comme moi Est-ce que tu veux expliquer en quelques mots qui c'est ?

  • Speaker #1

    Alors Andy Kaufman déjà, voyez le film vraiment Man on the Moon de Will Oswald qui est super, Jim Carrey est incroyable dedans et puis sinon vous pouvez regarder plein de vidéos du vrai Andy Kaufman mais c'est peut-être mieux de les voir moi j'ai bien aimé voir d'abord le film et découvrir après qui était Andy Kaufman c'était un humoriste américain voilà, je crois qu'il a vécu dans les années 70 il est né en 49 et il est mort en 84 et en fait c'est un mec qui avait vraiment à... truc très particulier et qui poussait un pote un jour qui m'a dit mais Nick Hoffman c'est pas de l'humour c'était de l'art contemporain et c'est vrai qu'il avait un truc c'est qu'il ne désamorçait jamais ses blagues, t'arrivais jamais à savoir si t'avais affaire à un fou si t'avais affaire à quelqu'un qui te prend pour un con si t'avais affaire à un génie c'était jamais désamorcé mais c'était jamais vulgaire c'était super

  • Speaker #0

    Souvent qualifié d'anticomédien en fait Ouais c'était vraiment

  • Speaker #1

    Le mec qui a décidé de troller La société du spectacle Mais jusqu'au bout du bout du bout du bout Qui ne s'arrête jamais Et il a fait des trucs incroyables Enfin faut voir le film et tout Mais il a fait des On voit des trucs dans le film par exemple Un moment il arrête un spectacle Et il dit aux gens bah si vous voulez voir la suite Il y a un bus devant vous montez dans le bus Et puis on part et tu vois il partait un week-end avec les gens Enfin

  • Speaker #0

    Très performance d'art contemporain en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Et il faisait des trucs fous. Un jour, il s'est lanché dans une provocation de catch vis-à-vis d'un champion de catch. Il s'est fait... Il y a eu un combat, c'était truqué je pense, mais il y a eu un combat ultra violent pour montrer qu'il savait faire du catch. Il s'en est pris à une femme, alors ça me passerait très mal. Qui était sa complice, totalement sa complice. Mais c'était incroyablement réaliste. Et donc les gens étaient choqués. C'était fou, c'était un happening. permanent qui ne s'arrête jamais et puis de là dedans son passage au 7h des night live la coque c'est sa fameuse chanson la mighty mouse c'est poétique c'est politique mais d'une manière complètement décalé fâché c'était fou pour moi c'est l'humoriste ultime tu parles de poétique ou c'est un ça qui te plaît avant

  • Speaker #0

    de parler encore un peu plus de lui parmi deux toits commenté ton parcours d'où tu viens

  • Speaker #1

    Écoute, moi je viens de la Nièvre, tout simplement. Si tu ne connais probablement pas la Nièvre, c'est un département très très rural. Le chef-lieu c'est Nevers. Je n'ai pas très loin de chez toi, à Nanterre, mais j'ai grandi dans la Nièvre. Je passais 20 ans là-bas, donc adolescence plutôt rurale, on va dire. Enfin, enfance plutôt rurale. Et puis je suis revenu sur Paris quand j'avais une vingtaine d'années. Et assez vite, j'ai eu envie d'aller au théâtre.

  • Speaker #0

    et le théâtre à la télé à quel âge t'as commencé à aller au théâtre ?

  • Speaker #1

    20 ans c'était mes toutes premières fois au théâtre très vite j'ai pris des cours de théâtre et j'ai eu vent des scènes ouvertes parisiennes Il y avait pas de comédie club, open mic, mais à l'époque on disait scène ouverte. Et donc je les ai toutes faites, j'y suis allé partout et voilà, j'ai commencé comme ça tout doucement.

  • Speaker #0

    Autodidacte finalement ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, c'était un cours, c'était un petit cours pour débutants, c'était le vendredi soir pendant, je sais plus, deux heures, trois heures, on prenait 30 balles par mois et j'avais pas les moyens de faire les cours fleurants et donc je faisais ça et puis très vite après j'écris des textes et j'ai essayé.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce job-là, tu te l'as un peu construit. Tu avais une possibilité de job avant ?

  • Speaker #1

    Non, avant, c'était des jobs alimentaires, vraiment alimentaires, parce que moi, j'ai foiré un peu mes études et tout. J'ai arrêté mes études. Enfin, je ne sais pas si on peut appeler ça des études. J'ai arrêté en terminale. Et donc, je n'ai pas vraiment de qualification pour une chose ou une autre. Non, je ne savais vraiment pas quoi faire dans la vie. Et justement, quand j'ai trouvé ça, je me suis dit...

  • Speaker #0

    Il a eu la révélation. C'était fou.

  • Speaker #1

    Impossible.

  • Speaker #0

    Impossible de faire autre chose parce que...

  • Speaker #1

    Un plus ou moins possible. Quelque chose de possible. Le reste ne m'apparaissait pas du tout possible.

  • Speaker #0

    Tu as commencé par la scène. Je l'ai découvert en 2010. Je connais depuis longtemps. C'est une super série. Des invincibles vraiment super. Notamment Jonathan Cohen. Série québécoise.

  • Speaker #1

    Adaptation de série québécoise. Tout à fait. Série québécoise qui est génialissime. Je ne parle même pas de la nôtre. Je parle de la série originale. Et puis nous, on a eu la chance de pouvoir faire l'adaptation pour Arte. Effectivement, on a fait deux saisons. Et c'était... Oh putain, pardon.

  • Speaker #0

    Non, non, je suis la spécialiste des gros mots, tu peux y aller.

  • Speaker #1

    Mais non, non, mais c'était... Quel kiff, quoi. On partait à Strasbourg trois mois, tous ensemble. C'était un délire, quoi.

  • Speaker #0

    L'effet de troupe, du coup, tu retrouvais quand même, parce que là, c'était pour de la télé.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, non, non, mais on partait en tournage là-bas. En plus, on était jeunes, tu vois. Et c'était vraiment un truc, on était accueillis comme des rois, parce que du coup, ça amenait pas mal de boulot là-bas, à Strasbourg. les gens nous aimaient bien, ils étaient contents qu'il y ait un truc qui se tourne chez eux. On était... Enfin, c'était la fête.

  • Speaker #0

    Tu y vois une différence entre le jeu que tu as pu mener, et on va parler aussi des autres séries que tu as pu faire, des courts-métrages, des films, entre ta vie de ce que tu avais connu de comédien sur scène et puis d'être derrière un écran ?

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil. Oui, ce n'est pas pareil. Parce que là, tu es vraiment au service des autres. Il faut jouer avec les autres. Ce n'est pas super loin. Il y a un cousinage, mais ce n'est pas la même chose non plus. Et puis, tu as ce truc de caméra. mais qui est propre à toutes les séries et à tous les films, c'est pas comme du théâtre, c'est-à-dire que tu joues pas vraiment... C'est très découpé. Tu dis une phrase, tu la dis 15 fois de suite, sur trois angles différents. Après, tu vois, tu fais la fin de la journée, tu sais même pas ce que t'as fait. T'as fait une scène du début, une scène de la fin, tu reviens au milieu, c'est complètement cross-bordé, tu tournes pas du tout dans l'ordre.

  • Speaker #0

    ça n'a rien à voir avec une pièce de théâtre finalement quand des acteurs disent je sais pas du coup à quoi va ressembler le film.

  • Speaker #1

    Ah non, mais c'est vraiment, tu sais pas, limite, les films sortent, tu sais même plus que tu l'as tourné.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il y a le temps long aussi à gérer.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tu vois. Nous, les Invincibles, c'est sorti en 2010. On a tourné en 2008, la première saison. Donc c'est vrai qu'à un moment, ça sort et tu dis, ah mais oui, il y avait ça.

  • Speaker #0

    Je comprends. Dans tes spectacles, t'as fait aussi des stand-up, on en parlait, dans tes spectacles, t'abordes des sujets hyper profonds avec une légèreté...

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Je le trouve. En tout cas, moi, je n'ai vu que ton dernier spectacle. Mais avec légèreté, comment dire ? Avec la couverture humour, donc forcément, tout le truc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est un peu la promesse, quand même.

  • Speaker #0

    Tu parles des différents sujets que tu as abordés. Les gros smashs, c'est quand même un sur l'écologie.

  • Speaker #1

    Le tout premier, c'était une sorte de présentation un peu absurde de moi-même. Mais oui, il y avait une présentation. Là, c'était très surréaliste, vraiment. Oui. C'était mon spectacle vraiment le plus absurde. Le deuxième, c'était un peu plus sur l'écologie. Et le troisième, qui s'appelle Il a beaucoup pleuvu, l'idée, c'était de dire, putain, merde, j'ai 40 ans. J'ai pas vu passer, puis ça y est, c'est foutu, j'ai 40 ans, j'ai mal au dos, et tout ça. Et voilà.

  • Speaker #0

    Du coup, ton premier, tu dis surréaliste, donc un peu performance. Est-ce que t'étais déjà très au fait d'Andy Kaufman ? Ouais,

  • Speaker #1

    c'était ma grosse période d'Andy Kaufman. Je venais de découvrir, et j'étais à... fasciné. Oui, lui, les Monty Python, en France François Rollin qui était ma référence. Enfin, je trouvais qu'il y avait le côté surréaliste, mais même dans la peinture d'Ali, tout ce qui était surréaliste me semblait avoir un supplément d'âme que je ne trouvais pas ailleurs. J'avais l'impression que c'était magique.

  • Speaker #0

    C'est onirique,

  • Speaker #1

    bien sûr. Oui, j'avais l'impression qu'il y avait un monde caché. J'aime tellement ça. La réalité me déprimait et c'était une forme de chapatoire. la réalité c'est aussi les soucis écologiques que notre monde et pour retour sur terre au deuxième spectacle en fait j'avais commencé sur la fin du premier à part à faire deux trois vannes sur l'écologie au début du spectacle je commence à le spectacle noire je dis voilà j'allume pas les lumières c'est pour l'écologie mais j'en suis en fait ça faisait rire les gens et mon metteur en scène thibault m'a dit mais pourquoi tu fais pas un truc sur l'écologie pour le deuxième et moi j'ai l'impression que ça allait être chiant vous dire ça va être sérieux ça va faire chier tout le monde et puis et puis en fait non en fait c'était une bonne idée je crois je pense que c'est aussi bon moment je sais pas si maintenant ouais on m'a même dit que c'était un peu tôt oui parce que quand j'ai commencé à reposter des extraits sur instagram Il y a plein de gens qui m'ont dit, putain, t'aurais sorti ce spectacle, enfin, peut-être pas là aujourd'hui,

  • Speaker #0

    mais il y a

  • Speaker #1

    3-4 ans, tu vois. Ça aurait eu carrément un autre écho encore, mais bon, écoute, ça s'est fait comme ça, mais c'était cool, je suis très content.

  • Speaker #0

    Bon, même s'il y a quand même pas mal d'humours et d'humoristes qui ont ce créneau écologique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, malheureusement, ce sujet est un peu... ...claché, et on considère que c'est donneur de leçons, donc... Le backlash, c'est de l'écologie, on parle de autre chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est compliqué, parce qu'il y a urgence, et donc c'est compliqué d'en parler d'une autre manière que de rappeler qu'il y a des problèmes. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien aussi d'en parler avec ce couvert-là. Et d'ailleurs, tu as aussi fait la série Génération Carbone, réalisée par une amie que nous avons en commun, Laura Gavelle. Là, c'est un petit peu cette même mouvance.

  • Speaker #1

    en tout cas du sujet mais ouais écoute voilà moi me proposer ce petit rôle dans ce choix de rôle dans le film qui s'appelait permis jour de permis ouais jour de permis il ya huit ans c'était l'année dernière il ya deux ans et écoute c'était très cool c'était très cool et voilà c'était un liste une histoire c'est un gars qui passe à On pense que son fils va passer son... Je ne veux pas spoiler le truc, mais en gros, il passe un permis d'écologie. Pour voir s'il est apte à vivre ou s'il doit être sous la tutelle d'un jeune.

  • Speaker #0

    Ça inverse les générations, je ne trouvais pas intéressant. Et donc, ton troisième spectacle, tu t'es rendu compte qu'à 40 ans, on avait mal au dos. Et tu t'es dit, tiens, je vais en parler.

  • Speaker #1

    Au début, on était partis sur un délire avec mon metteur en scène parce que je commençais à regarder les fauteuils ergonomiques. J'appelle mon metteur en scène, je dis « Putain, ça va pas du tout, je viens de passer deux heures dans un magasin de mobilier ergonomique, c'est foutu quoi ! »

  • Speaker #0

    « Je vais m'en acheter deux ! »

  • Speaker #1

    Et lui, ça le fait rire, et il me dit « Vas-y, parle de ça, et tout ça, machin ! » Et puis après, on peut parler d'autres choses aussi, mais l'idée, c'était de dire « Ouais, je m'encroute gentiment, mais c'est même pas désagréable en plus, tu vois ! » Putain, merde, je vieillis, puis en fait, c'est un peu cool.

  • Speaker #0

    bien sûr, comment... Comment tu écris ? Tu as déjà une idée ? Tu fais plein de mini-sketchs, tu les testes en rodage ? Non. Comment tu fais ?

  • Speaker #1

    J'ai une idée de départ et je commence à écrire. Les fauteuils. Oui, voilà. Je commence à écrire et puis après, j'essaie de tirer. Puis après, je note d'autres trucs. Puis après, ça dévie. Puis après, c'est très brouillon en fait. Et après, à un moment, quand il y a de la matière, je me dis OK, j'essaie de faire du puzzle. Des fois, je jette des trucs.

  • Speaker #0

    Comme on colle tout après.

  • Speaker #1

    Comment on colle tout ?

  • Speaker #0

    Après, tu dis en mode puzzle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est compliqué. À un moment, il faut aller sur scène, le faire. Tu t'aperçois qu'il y a des trucs qui marchent, qui ne marchent pas. Tu te dis, ça marcherait peut-être mieux si je le mettais là. Ça, ça n'a peut-être pas sa place. Il faut peut-être réécrire, essayer de développer telle idée. Donc, il y a une grosse période de rodage, de bricolage. C'est vraiment du bricolage.

  • Speaker #0

    Je voulais revenir à Andy Kaufman un peu. Il disait qu'il ne racontait pas de blagues, mais qu'il essayait plutôt de divertir. Oui. Est-ce que tu te reconnais là-dedans ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était vraiment... Je crois qu'Handy Kaufman, c'était vraiment mon projet au début. Le projet Handy Kaufman, c'est-à-dire ne pas faire de blagues pour ne pas avoir à désamorcer les blagues, et simplement être un divertisseur. Et surtout, ce que je trouve magique chez lui, c'est que tu ne voyais jamais, on dit souvent, séparer l'homme de l'artiste. Tu n'as jamais vu l'homme d'Handy Kaufman, tu ne sais pas qui c'est. Personne ne sait qui c'est.

  • Speaker #0

    Puis en plus à l'époque c'est cool mais il n'y avait pas de réseaux sociaux. Non mais ouais,

  • Speaker #1

    rien de sa vie. Il n'a jamais donné une interview en Andy Kaufman, enfin en tant que lui, vrai, tu vois. Tu ne sais absolument pas qui il est, ce qu'il pense, qui mange, pour qui il vote, tu sais rien. Tu ne vois qu'un personnage tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et je trouve que ça c'était, je ne sais pas si c'est possible aujourd'hui, avec Internet, les réseaux et tout, tu vois, les selfies, les machins. c'est presque un projet fou mais c'était... C'est comme si le mec sortait jamais de son rôle en fait. Il passait d'un rôle à l'autre et tout ça, c'est fou. Et d'ailleurs je sais pas si t'as vu ce documentaire sur Jim Carrey, le making, enfin pas le making of mais le...

  • Speaker #0

    L'analyse...

  • Speaker #1

    Le documentaire... Commentaire sur Jim Carrey quand il joue Man on the Moon, il est sorti très longtemps après, où tu le vois à un moment, il va à la fête, à la vraie fête de ce mec-là, qui tient ce magazine, c'est le magazine un peu sexy avec des playmates.

  • Speaker #0

    Les boys du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, le gars organise une grosse fête à l'américaine chez lui, et Jim Carrey est invité. Mais il vient en personnage de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Mise en abîme. C'est pas Jim Carrey qui est sorti perturbé de cette...

  • Speaker #1

    Si, moi je pense que s'il n'est pas si... Je pense que c'était très calculé en fait. Mais pour rester dans le personnage de Danak Sotouyo, il vient en personnage, dans la fête, et le mec lui dit, ah bah il y a Jim Carrey. Il dit non, non, Jim il n'est pas là, machin, c'est... et il dit une autre personnage. l'autre comprend pas au début il ya oui il est encore dans son délai et toute la soirée il ne sort pas du truc et ouais j'aurais aimé avoir ce niveau du jour c'est un idéal que j'aurais aimé atteindre mais c'est totalement raté puisque là tu m'en fais de toi en train de te parler en tant que l'enfant photo ergonomique doit prévenir que j'ai dû acheter un fauteuil ergonomique pour cette interview mais

  • Speaker #0

    parle pas au passé mais kofman il a incarné des personnels justement jusqu'à brouiller la frontière et toi du coup tu T'aurais, enfin, t'aimerais, au futur, tenter justement de créer cet acteur égo qui est quasiment immersif ? Ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça me... Ouais, j'aimerais, j'aimerais, je trouve ça super quand c'est fait avec brio. Alors ça demande vraiment d'être fait avec brio, tu vois. Mais je sais pas si l'époque le permet. Parce qu'à l'époque, tu pouvais vraiment, tu vois, il y avait ce fameux truc aussi où il arrive, il fait des imitations pouraves, tu vois. Il imite... Des présidents américains avec un accent pakistanais, c'est nul ! Tout le monde se dit qu'est-ce qu'il fait, tu vois, et tout d'un coup il dit bon maintenant je vais faire Elvis Presley. Et là, il y a de la musique qui commence, il se tourne, il change, il a un pantalon, tu vois, il se claque, il y a un truc, il commence à se coiffer, c'est super long et à la fin il te fait une imitation d'Elvis de dingue.

  • Speaker #0

    C'est le temps en fait.

  • Speaker #1

    Mais avant, avant ça, il fait temps réel, 3-4 minutes d'imitation toute pourrie, tu vois. Et à l'époque, dans les émissions de télé, c'était possible, c'était pas coupé, tu vois, ça tenait. Aujourd'hui, c'est pas possible, tu vois. 30 secondes,

  • Speaker #0

    y'a pas une vanne. Et sur le plateau, du coup, je sais que tu fais aussi quelques comédies de club encore. Tu vois pas des singularités comme ça émerger ? Non, c'est très standardisé, je trouve, sur le public.

  • Speaker #1

    Si, j'avais regardé ce site, tu vois des gars, des fois, de temps en temps...

  • Speaker #0

    Qui émergent un peu, qui sont un poil différents.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Mais quand même, à un moment, ils sont sur les réseaux sociaux et tu... Lui, j'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... Enfin, je sais pas. En fait, j'aurais aimé parler avec ce gars. J'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... À un moment, il s'est dit, « Ok, jusqu'à ma mort, je sortirai jamais du truc. » J'aurais aimé vraiment... C'est une curiosité, quoi. Pour moi, je me dis, « Mais qui... Comment était ce gars le matin, quand il se l'éveillait ? »

  • Speaker #0

    D'ailleurs, même sa mort, je lisais que...

  • Speaker #1

    Il y avait tout un truc. Il est mort ou pas, tu vois ? Un moment, Dylan se disait « Non, non, c'est un fake, il n'est pas mort. »

  • Speaker #0

    Michael Jackson, personne n'a envie qu'il meure, et en même temps, mauvais exemple, Michael Jackson.

  • Speaker #1

    Le mec a tellement fait de blagues dans sa vie, enfin, pas de blagues, mais de mises en scène de trucs, le combat de catch, des tas de trucs comme ça, où tu ne savais pas si c'était faux, si c'était vrai, qu'à un moment, tu te dis, si ça se trouve, sa mort, il l'a mise en scène, et le gars, il est ailleurs, sur une île.

  • Speaker #0

    Comme il est capable de tout. Tu as parlé de ton dernier spectacle, que tu joues encore, au moment où on enregistre en main. je vous le dis demain ce ne sera pas le vrai demain mais aujourd'hui le demain j'adore c'est le méta c'est le vrai demain par rapport à aujourd'hui mais qu'est-ce que demain ce sera certainement hier c'est du pur stand-up ce que tu fais est-ce que comme Andy tu cherches parfois à déstabiliser ton public plutôt qu'à le faire rire ... En tout cas, le soir où je suis venue, il y avait ces phases-là. Je me suis dit, en fait, il est hyper à l'aise, même avec ces petites phases de réflexion ou d'attente, il était très à l'aise.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors moi, j'ai l'impression de moins le faire ça qu'avant, mais je le fais encore un peu parce que oui, j'aime bien. Et le pire, c'est dans mon premier spectacle. C'était vraiment une passion. Il y avait un moment, je me souviens, où je ne disais rien après 45 minutes de spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand je sentais que j'avais les jambes dans la poche, il y a un moment où j'arrêtais et je disais rien et je commençais à regarder un peu d'autres trucs. J'étais des coups d'œil à droite à gauche, de l'arrière-dos, machin, et les gens se disaient...

  • Speaker #0

    Il a fait un AVC.

  • Speaker #1

    Et c'était ma passion. Et je reprenais, je regardais ma montre et j'avais cette vanne que je trouvais hilarante. Après ce long moment de silence où vraiment les gens se demandaient ce qui se passait, ça commence vraiment à me faire chier le spectacle.

  • Speaker #0

    Vous laissez les gars.

  • Speaker #1

    Et je me parle.

  • Speaker #0

    Du coup, ce n'était pas forcément un thème hyper personnel. On dit toujours, on monte sur scène. Enfin, on dit toujours, non. On va arrêter les toujours et à chaque fois. Mais en général, quand on monte sur scène, c'est plutôt pour exprimer des sujets personnels. Là, a priori, le premier, ce n'était pas forcément...

  • Speaker #1

    Parce que je parlais de moi quand même. Mais c'était enrobé dans plein de choses absurdes. Oui. ton deuxième c'était le sujet écologique et le troisième c'est très perso parce que c'est ton personnage de 40 ans est-ce que tu as eu cette nécessité de parler de sujets plus perso arrivé à ce troisième là parce que en fait je me suis vraiment je voyais tous les petits jeunes de l'humour qui arrivait le raz-de-marée du stand-up avec tous les petits jeunes qui arrivaient et je me dis j'avais vraiment la sensation d'être trop vieux pour faire ça je me disais bah ça y est c'est fini quoi je suis pas sur les réseaux à l'époque j'étais pas sur les réseaux et je je comprenais rien au réseau, j'avais même pas envie d'y aller. Et donc je me disais... je crois que c'est fini, que j'ai foutu, que la page est tournée. Et voilà, tu vois, c'est parti un peu de ça.

  • Speaker #0

    Donc autant jouer carte sur table et assumer que je suis vieux,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, dire bon, ben voilà, je suis un vieux pour les jeunes, au moins, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    D'autant qu'il y a un public, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, en fait. Pour les jeunes et pour les jeunes. Et oui, parce qu'en fait, les gens qui viennent me voir, souvent, c'est des gens qui m'ont suivi un peu et qui, au bon âge, plus ou moins, voilà.

  • Speaker #0

    Comment tu décides, parce que le startup, c'est aussi beaucoup parlé de soi et de sa vie privée, comment tu décides de la frontière, d'aller trop loin dans les sujets perso.

  • Speaker #1

    Alors au début je faisais pas du tout attention à ça, c'est-à-dire que si je ressentais le besoin d'en parler, j'en parlais. Puis je me suis rendu compte que c'est très dangereux parce que les gens se l'approprient et ils font n'importe quoi avec. C'est-à-dire qu'il y a des journalistes qui sont venus, qui ont pris des trucs, qui ont bricolé des articles, après tu lis, tu dis voilà, c'est pas du tout ce que j'avais dit. Parfois il y a des gens qui t'insultent sur internet, tu te rends compte de tout, que vraiment tu donnes de la matière et que les gens vont la prendre et la malaxer et en faire des tas de choses. et donc ça, au début ça m'a mis un frein où je me suis dit ok, je ne parle plus de moi écologie. Je parle d'un sujet mais je ne parle plus de moi. Et là, je suis en train de penser au prochain qui devrait commencer en janvier 2026. Et en fait, j'ai envie de reparler de moi mais pas tellement pour parler de moi, pour parler de choses très personnelles qui touchent tout un tas de gens je pense, mais qui sont très liées à ce que j'ai vécu si tu veux. Et en fait, je suis en train de prendre conscience que peut-être je fais ça depuis le début pour essayer de... de sortir ce truc là. C'est-à-dire que j'essaie de raconter des histoires pour essayer de raconter mon histoire.

  • Speaker #0

    Pas frontalement.

  • Speaker #1

    Pas frontalement, et surtout que je me rends compte que je la connais pas, mon histoire, qu'il y a plein de trous, tu vois. Et qu'à un moment, j'ai envie de la raconter, c'est juste déjà pour l'apprendre, en fait.

  • Speaker #0

    Pour la connaître, mieux se connaître.

  • Speaker #1

    C'est pas pour déballer tout, c'est pour dire, en fait, j'ai une histoire. tu vois mieux se connaître pour aller mieux ou pour aller mieux pour aller mieux parce que je me rends compte qu'il ya plein de trucs qui vont pas que je fais plein de choses par fuite et je fuis parce que je sais je sais pas sur quoi je repose en fait tu vois il ya des trous partout et j'ai des enfants il faut leur transmettre un truc et je me rends compte que eux aussi c'est à moi je me dis ils vont oublier ça les concerne pas c'est loin non le porteur et les traumatismes ils se transmettent tu vois et et je me dis ah ouais non en fait peut-être que je fais ça pour combler les trous Sauf que je le réalise que maintenant, il m'a fallu trois spectacles pour... Ça infuse lentement, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais c'est cathartique d'écrire, c'est des séances de psy. Moi j'ai beaucoup eu,

  • Speaker #1

    j'écris en pensant vouloir parler d'une chose, et je me rends compte après coup que, ah non, en fait il y avait un mécanisme inconscient qui voulait m'amener à telle prise de conscience pour en fait... Et je n'avais pas du tout capté au départ, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ce qui apparaît comme étant quelque chose de très personnel et très privé... Ce qui est chouette, c'est qu'on vit à peu près tous les mêmes traumatismes à des moments différents et à des niveaux différents. Mais ça peut aider d'autres personnes que de parler de sujets. Je pense qu'on est bien mûrs pour la question d'après, qui se trouve être que Kaufman pratiquait la méditation transcendantale.

  • Speaker #1

    Eh ouais !

  • Speaker #0

    Pratique spirituelle indienne pour se recentrer. Toi, tu as des petits rituels pour préparer tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'étais très méditation pendant le Covid. Beaucoup de méditation, ça m'a fait beaucoup de bien. Je l'avoue que j'en fais moins parce que c'est une vraie discipline en fait. Tu vois, ça demande du temps, ça demande de ne pas faire autre chose en fait quand tu fais ça.

  • Speaker #0

    Enfin oui,

  • Speaker #1

    c'est pas de ne rien faire. Non c'est pas de ne rien faire mais c'est quand même une implication. Parce que c'est pas ne rien faire mais donc c'est faire de la musique.

  • Speaker #0

    Seule chose surtout, à l'époque où on fait trois choses en même temps.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc j'ai un peu lâché mais ça m'a fait énormément de bien et j'en fais toujours un peu. peu et je comprends d'autant plus quand on est comédien et qu'on se un jour j'ai parlé avec une amie comédienne et elle me disait qu'elle voyait un coach pour sortir des rôles parce qu'elle me dit ça m'imprime trop quand je fais un rôle et j'ai besoin de me nettoyer énergétiquement je comprenais pas je la prenais un peu pour une folle et en fait avec le temps je me suis dit non elle est pas folle du tout elle a raison c'est à dire qu'on s'en rend pas compte mais quand tu te mets dans un délire de comédie et que tu t'imprègnes d'un mood pour un rôle il te reste quelque chose vraiment et c'est avec le temps comme t'en fais plein Il y a un moment où tu as besoin de te dire, il faut que je revienne à moi. Je pense qu'on est plus ou moins sujet à ça, il faut que tu aies des tempéraments.

  • Speaker #0

    Plus d'empathie.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très poreux. Les choses m'imprègnent.

  • Speaker #0

    Tu as senti que tu devais faire de la méditation parce que tu te sentais stressé. Après, tu as parlé du Covid. C'était peut-être une période un poil...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je regardais des vidéos sur Internet comme plein de gens pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Je suis tombé sur Christophe André. Je ne sais pas si tu as entendu.

  • Speaker #1

    Il y a 7 gourous, je ne sais pas si tu vois qui c'est. C'est un gourou indien. Et putain, ils m'ont fait du bien ces speeches-là. Pendant le Covid, j'étais en crise d'angoisse. Tout le monde, c'est très basique ce que je dis. Mais je suis tombé sur ces trucs et ces vidéos, elles me faisaient du bien. Je me disais, putain, c'est bien ce qu'il dit, j'aime bien et tout. Puis il parlait de méditation, donc j'ai commencé à en faire. Et franchement, ça m'a fait un bien.

  • Speaker #0

    on ne comprend pas tout de suite Il faut vraiment une grosse année, je trouve, de rigueur, d'habitude, pour vraiment te dire, ah ok, en fait, tu as un monde qui s'ouvre quand tu commences à méditer.

  • Speaker #1

    Il avait une formation, je ne sais pas si tu vois, qui s'appelle ingénierie intérieure, que j'ai, à un moment, je l'ai faite, parce que j'adorais. Et tu dois rester en ligne, il y a des vidéos, des sessions de vidéos de deux heures, c'est assez long, tu vois, où ils te demandent de ne pas te décrocher du truc pendant deux heures. Et je l'ai fait, c'était fou.

  • Speaker #0

    Ça ouvre un nouveau monde,

  • Speaker #1

    effectivement. Ah ouais, je n'ai jamais aussi bien dormi qu'à ce moment-là. Mes dodos étaient magiques, vraiment.

  • Speaker #0

    Et les rêves changent, on revient au sujet de Dali et des surréalistes. Ouais.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai vraiment halluciné, je me suis dit, waouh, on peut faire des trucs de fou quand même. Et ça me saoule parce que maintenant, j'ai l'impression que je le sais. Je me dis, je sais ce que je dois, comment je dois organiser mes pensées, tu vois, ce que je dois mettre dans mes oreilles, dans mes yeux, pour être bien, me sentir bien. Et je ne le fais pas, je me laisse répréter par...

  • Speaker #0

    Ouais, pas le quotidien, pas de rituels avant de monter sur scène qui...

  • Speaker #1

    De moins en moins. Ouais, qui t'ont... Au début, j'avais beaucoup d'exercices de diction, étirements, exercices de respiration, plein. J'avais vraiment besoin de beaucoup de concentration. Et là, maintenant, c'est vraiment le moins possible. Mais parce que aussi, ma démarche a changé. C'est-à-dire qu'au début, je faisais vraiment un personnage absurde. J'avais vraiment l'impression de jouer un personnage, même si c'était moi. Et là maintenant c'est vraiment plus du stand-up, c'est vraiment j'arrive comme ça et je... Ouais,

  • Speaker #0

    même si, je comprends. En parlant de ça, Kaufman il a souvent provoqué évidemment des réactions mitigées, voire hostiles. Tu m'en as parlé un tout petit peu tout à l'heure, des certaines réactions au public, ils ne comprenaient pas l'intention artistique. Comment tu as vécu ça ? Alors quand ça se marrait c'était bien, mais comment tu réussis à dépasser quand en face...

  • Speaker #1

    Ça se marre pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça passe pas quoi !

  • Speaker #1

    Sur le moment, tu ne le dépasses pas trop, tu n'es pas bien, tu as l'impression de te prendre une grosse claque, tu le vis mal. Non, non, sur le moment, tu ne le dépasses pas du tout, tu te le prends bien dans ta gueule et tu rentres bien mal et tu te dis je vais changer de métier. C'est la loose et tout. Puis après, en y repensant, tu te dis, en général, une nuit de sommeil, c'est assez efficace quand tu vis des... Parce que ce n'est jamais qu'une petite blessure d'ego, ce n'est pas très grave. Et donc le lendemain, tu te dis, bon, allez, j'ai su. Je suis encore vivant...

  • Speaker #0

    C'est ce qui n'a pas fonctionné ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais ! Le lendemain je me dis ça, je me dis pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Et quand tu le fais souvent, tu t'aperçois quand même que la plupart du temps ça marche. Et donc quand ça ne marche pas, tu essaies de te dire mais pourquoi ça n'a pas marché ? Et en vrai tu t'aperçois qu'il y a toujours une raison. Ça peut être plein de trucs mais... D'abord tu t'aperçois que quand tu joues que rien n'est drôle dans l'absolu, tout est drôle par rapport à un contexte.

  • Speaker #0

    Comment tu balances ?

  • Speaker #1

    Ouais, et qui t'as en face de toi, et dans quel contexte, et comment les gens sont arrivés là.

  • Speaker #0

    Tu peux aider, moi je connais des gars très drôles devant un certain type de public, tu les mets devant un autre public, ça marche plus du tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des gens qui, pendant tout ton sketch, ne vont pas rire, et en fait, on va avoir... Ils adorent. Ouais, ça, hyper chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, ça aussi, c'est très bizarre.

  • Speaker #1

    Ah non, mais j'ai vraiment adoré, c'était super. Pourquoi t'as pas ri ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, c'est... Ça m'est arrivé plusieurs fois, ça. Tu dis, putain, ne ris pas, ne ris pas, ne ris pas, et à la fin, t'as des aplauses de dingue, et ils viennent te voir, c'est super et tout.

  • Speaker #1

    Ça montre aussi que c'est quand même un job, un apparence hyper solitaire, le stand-up, alors qu'en réalité, derrière, tu parlais de ton metteur en scène, ton... T'es pas seul, en fait. T'es pas seul quand tu fais du stand-up.

  • Speaker #0

    Pas forcément. Tu peux.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui sont vraiment tout le temps totalement seuls.

  • Speaker #0

    Mais au bout d'un moment, c'est un peu... À la longue, je sais pas, tout seul, tout seul, tout seul, au bout d'un moment, c'est un peu déprimant. Donc c'est cool d'avoir quand même un metteur en scène, un regard extérieur, deux, trois potes à qui tu fais tes premières blagues. qui disent et puis ouais non c'est tout toi l'on ne sait plus quoi oui je...

  • Speaker #1

    oui si tu pouvais lui poser une question à Andy Kaufman tu lui demanderais quoi ?

  • Speaker #0

    en même temps je serais cur... je serais... d'un côté je serais curieux de d'essayer de savoir qui il est vraiment vraiment mais qui êtes-vous ? et de l'autre côté je respecte tellement ce qu'il a fait que j'oserais pas lui dire euh... allez vas-y euh... brise le masque et dis moi qui tu es tu vois donc j'essaierais de de... Je crois que j'essaierai de faire ce que lui a toujours fait avec moi, c'est-à-dire de le divertir, ce qui serait à mon avis extrêmement maladroit. Pour moi, ce gars-là, c'est un mec qui faisait un jeu avec les gens, mais poli, si tu veux. On dit souvent que l'humour, c'est la politesse du désespoir. Moi, je trouve que c'était là. J'ai toujours trouvé que c'était une politesse extrême, tu vois. C'était du nain. En fait, je trouve d'une incroyable politesse. Et j'ai l'impression que c'est ça qui méritait qu'on lui renvoie, lui dire on a compris ta volonté d'esquiver tout le grossier de la réalité et donc on va jouer à ce jeu avec toi. Mais ça demande d'être à son niveau et c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Ben, t'as une citation que t'aimes bien, laquelle t'aimes bien te référer ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai entendu une l'autre jour, mais je ne sais plus, je l'ai oubliée. Je me suis dit, waouh, c'est puissant ça. Attends, c'était quoi ? Je ne sais plus, c'était un peu... Métaphysique,

  • Speaker #1

    purgatiste, j'adore.

  • Speaker #0

    Non, métaphysique, enfin spirituel, c'est un mot spirituel et tout, mais c'était... Non, écoute, j'aime bien la phrase un peu bateau de Gandhi, mais tu vois, qui dit « On a tous raison de notre propre point de vue, mais du point de vue de l'intérêt général, il est fort possible que tout le monde se trompe. » Bon, c'est pour te citer une citation.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup de personnalités un peu troublées, entre guillemets, ou même pas troublées, en tout cas. caractère assez original de l'artiste que tu as choisi. Toi, à ton avis, selon toi, qu'est-ce qui te manque pour être une meilleure version de toi-même ? Qu'est-ce que tu aimerais avoir ? Des fois,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que je ne suis pas assez courageux. J'ai l'impression, des fois, je regarde des gens, ce qu'ils ont fait dans leur vie, et je me dis, je n'ai quand même pas ce niveau de courage. J'aurais aimé être un chevalier, vraiment avoir le courage des chevaliers.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais fait quoi si t'avais eu plus de courage ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, j'aimerais être un chevalier capable de se sacrifier pour les autres. Mais je n'ai pas cette force-là, je n'ai pas ce courage-là.

  • Speaker #1

    En même temps, tu sais la plus grande peur des gens ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    De parler en public.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah oui, oui. Bon, attends, moi quand j'ai commencé, mais... Non, mais tu vois, nous sommes découragés. Quand j'ai commencé, ils m'auraient dit on fait un podcast, je serais...

  • Speaker #1

    Déjà à l'époque, ça n'existait pas les podcasts.

  • Speaker #0

    Déjà, déjà, j'aurais dit quel mot elle utilise, qu'est-ce qu'elle veut dire ? Non, mais... Ouais, moi j'étais terrible. Tétaniser ! La vraie raison pour laquelle j'ai fait du théâtre au tout début, pour laquelle j'ai pris des cours, c'est parce que je me disais, ça n'est pas possible, il faut que tu apprennes à parler en fait. C'est pas possible de ne pas savoir à ce point parler devant des gens tu vois. Je caressais un peu le rêve de devenir comédien mais je me disais déjà, même si tu n'arrives pas à être comédien, c'est pas grave, au moins tu vas apprendre à parler devant trois personnes parce que je voyais bien que quand j'avais un entretien d'embauche ou un truc, j'étais mais tétanisé, mais c'était un cauchemar.

  • Speaker #1

    Du coup c'est la technique qui t'a fait avoir confiance en toi et...

  • Speaker #0

    Ouais, au cours de théâtre, franchement... notre prof nico ça a devenu un copain il nous faisait faire vachement d'exercice au début de respiration presque de méditation tu vois de lâcher prise d'abandon de trucs et c'est je sais pas il nous faisait faire des trucs à la fin je me sentais bien et je me disais en fait il s'avait l'air important pour lui qu'on se sent bien avant qu'on commence à jouer tu vois et j'ai c'est très bête mais je crois que jamais dans ma vie j'avais fait ça jamais à l'école au travail on m'avait dit alors attendez d'abord on va L'ancrage. D'abord, on va se mettre bien. Après, on va faire les trucs. Je ressortais des cours de théâtre. J'avais l'impression d'être sur un petit nuage.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un quatrième spectacle. Tu disais que... Tu as peut-être un peu le thème.

  • Speaker #0

    Je peux développer sur ça ? Oui. En vrai, parler en public, c'est-à-dire parler au minimum à quelqu'un d'autre et peut-être à plusieurs personnes, c'est une transaction. On fait commerce de quelque chose. Enfin, commerce. Oui, il y a une transaction qui se passe et c'est un peu perturbant parce que tu ne sais pas toujours qui sont les autres, ce qu'ils veulent, ce qu'ils attendent. Tu vois bien que tu vas être jugé. C'est délicat comme truc, tu vois. Et ce n'est pas évident pour tout le monde. D'autant plus que je ne sais pas, je trouve que l'éducation a tendance à vachement inhiber les gens. Quand tu vas à l'école, on ne te dit pas « exprime-toi » , on te dit « chute, pas de bruit, assieds-toi, écoute, fais pipi à cette heure-là, cours à cette heure-là, mange à cette heure-là, tais-toi à cette heure-là, tout le reste du temps » . c'est pas fait pour apprendre à être toi même quoi donc moi je trouve que le théâtre et c'est un encourage les gens à faire du théâtre même en loisirs tu vois pour voir qu'en fait la la prendre qui on est un peu quoi en tout cas sur le courage noteux ne

  • Speaker #1

    te flagelle pas vraiment j'ai fait des jeux jouer aussi au théâtre et à chaque fois quand je dis ah bah oui j'ai fait des comiques club j'ai inspecté c'est hyper courageux quand je trouve pas ça courageux, peut-être un peu foufou, mais tu es fervageux à monter sur scène. Il y a plein de gens qui s'imaginent. Du coup, ton prochain spectacle, comment tu alimentes ton imagination ? Comment tu nourris ton clown ?

  • Speaker #0

    Écoute, là, je suis... Pour l'instant, pas trop dans une démarche de clown. Je suis vraiment dans un truc introspectif et je te dis de quête. J'ai un peu décroché de ce truc de vouloir divertir à tout prix. J'avoue, même si ça m'a fasciné un temps. Je ne sais pas si c'est l'âge ou quoi, mais là maintenant, j'ai l'impression que j'ai une mission qui est de réparer des trucs de ma vie ou de ma lignée. Je me dis qu'il y a des pièces manquantes, il faut que j'aille les chercher, il faut que je les exprime. Il faut que je transmette un mieux. J'ai hérité d'un truc qui était le mieux que les autres pouvaient. Et moi, il faut absolument que j'arrive à soigner un peu ça et à le transmettre en mieux. Et j'essaie de faire ça et c'est flippant. Parce que j'ai vraiment la peur de ne pas y arriver.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très courageux de faire ça.

  • Speaker #0

    Peut-être d'intention, oui. Mais j'ai tellement peur de ne pas y arriver. Mais bon, on va voir.

  • Speaker #1

    Il y a plein de livres. Je vais t'en conseiller plein. Comment nettoyer toutes ces viches et toutes ces lignées. Donc... En préparation, on te retrouve sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu investigues quand même un peu.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment comme le vieux boomer.

  • Speaker #1

    Et d'autres actus qui arriveront d'ici l'été 2025 ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, non. Il y a beaucoup plus vu sur scène qui continue. Alors là, je vais jouer pour les... Je sais pas quand on va sortir ce podcast. Fin juin, je ferai une date pour les 50 ans du point virgule au point virgule. Il y a encore des dates de tournée l'an prochain. J'espère qu'il y aura une captation qui sortira en 2026. Et non, mais là, il y a surtout l'écriture. Entre maintenant et le mois de janvier, il faut vraiment que je...

  • Speaker #1

    Qu'il y ait un gros boulot. Bon courage pour ça.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Ben.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Célia. À bientôt. À bientôt.

  • Speaker #1

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire,

  • Speaker #2

    ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro. Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'ArtiTime. Merci. Allez, bisous.

Description

Et si l’humour pouvait être plus qu’une blague ? Mon invité du mois, Ben nous entraîne dans l’univers décalé du comédien Andy Kaufman, entre provocations, poésie et performances improbables.


Ben partage son propre parcours : des scènes ouvertes parisiennes à la série Les Invincibles, en passant par ses spectacles mêlant absurde, écologie et réflexions personnelles


Découvrez comment son héritage résonne aujourd’hui dans le parcours de Ben. Entre stand-up absurde, engagement écolo, confidences intimes et quête de sens, cet épisode mêle rires, réflexion et coups de théâtre. À écouter absolument si vous aimez l’humour qui va plus loin que les blagues.


Interview présente sur toutes les plateformes d’écoutes !


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Mais pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, et je fais la bouilloire pour partager ce moment avec nous. On écoute ! Hello mes petits curieux, bienvenue à bord de ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Aujourd'hui, je suis très contente de recevoir un humoriste, acteur, Ben. Ben, bienvenue !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse créatrice de ce podcast. Je visite des expositions pour vous en faire des résumés. Le reste du temps, je suis communicante. J'aide les entreprises à faire fructifier leur business grâce à des actions de communication. Mais on n'est pas là pour parler de ça, on est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Ben. et d'un de tes crushs artistiques que je te laisse nous annoncer.

  • Speaker #1

    D'abord, merci de parler de moi, c'est très gentil. Et moi, j'ai choisi de parler de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Bon, j'ai un peu honte de le dire, mais je ne le connaissais pas au moment où tu m'as sorti son nom. Enfin, j'ai fait un épisode avec Chloé Fleury, et elle a parlé de Jim Carrey, Jim Carrey ayant joué dans le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je t'avoue que je ne connaissais pas Andy Kaufman avant d'avoir vu Man of the Moon. Mais c'est marrant parce qu'arrivé en bas de chez toi... Je vais checker vite fait mon portable J'ai vu passer un truc avec Jim Carrey Merci les algorithmes Ouais je sais pas Avant de voir Man on the Moon Je savais pas du tout qu'il y avait Andy Kaufman Et puis vraiment révélation

  • Speaker #0

    Bon s'il y a des incultes Derrière leurs écouteurs Des incultes comme moi Est-ce que tu veux expliquer en quelques mots qui c'est ?

  • Speaker #1

    Alors Andy Kaufman déjà, voyez le film vraiment Man on the Moon de Will Oswald qui est super, Jim Carrey est incroyable dedans et puis sinon vous pouvez regarder plein de vidéos du vrai Andy Kaufman mais c'est peut-être mieux de les voir moi j'ai bien aimé voir d'abord le film et découvrir après qui était Andy Kaufman c'était un humoriste américain voilà, je crois qu'il a vécu dans les années 70 il est né en 49 et il est mort en 84 et en fait c'est un mec qui avait vraiment à... truc très particulier et qui poussait un pote un jour qui m'a dit mais Nick Hoffman c'est pas de l'humour c'était de l'art contemporain et c'est vrai qu'il avait un truc c'est qu'il ne désamorçait jamais ses blagues, t'arrivais jamais à savoir si t'avais affaire à un fou si t'avais affaire à quelqu'un qui te prend pour un con si t'avais affaire à un génie c'était jamais désamorcé mais c'était jamais vulgaire c'était super

  • Speaker #0

    Souvent qualifié d'anticomédien en fait Ouais c'était vraiment

  • Speaker #1

    Le mec qui a décidé de troller La société du spectacle Mais jusqu'au bout du bout du bout du bout Qui ne s'arrête jamais Et il a fait des trucs incroyables Enfin faut voir le film et tout Mais il a fait des On voit des trucs dans le film par exemple Un moment il arrête un spectacle Et il dit aux gens bah si vous voulez voir la suite Il y a un bus devant vous montez dans le bus Et puis on part et tu vois il partait un week-end avec les gens Enfin

  • Speaker #0

    Très performance d'art contemporain en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Et il faisait des trucs fous. Un jour, il s'est lanché dans une provocation de catch vis-à-vis d'un champion de catch. Il s'est fait... Il y a eu un combat, c'était truqué je pense, mais il y a eu un combat ultra violent pour montrer qu'il savait faire du catch. Il s'en est pris à une femme, alors ça me passerait très mal. Qui était sa complice, totalement sa complice. Mais c'était incroyablement réaliste. Et donc les gens étaient choqués. C'était fou, c'était un happening. permanent qui ne s'arrête jamais et puis de là dedans son passage au 7h des night live la coque c'est sa fameuse chanson la mighty mouse c'est poétique c'est politique mais d'une manière complètement décalé fâché c'était fou pour moi c'est l'humoriste ultime tu parles de poétique ou c'est un ça qui te plaît avant

  • Speaker #0

    de parler encore un peu plus de lui parmi deux toits commenté ton parcours d'où tu viens

  • Speaker #1

    Écoute, moi je viens de la Nièvre, tout simplement. Si tu ne connais probablement pas la Nièvre, c'est un département très très rural. Le chef-lieu c'est Nevers. Je n'ai pas très loin de chez toi, à Nanterre, mais j'ai grandi dans la Nièvre. Je passais 20 ans là-bas, donc adolescence plutôt rurale, on va dire. Enfin, enfance plutôt rurale. Et puis je suis revenu sur Paris quand j'avais une vingtaine d'années. Et assez vite, j'ai eu envie d'aller au théâtre.

  • Speaker #0

    et le théâtre à la télé à quel âge t'as commencé à aller au théâtre ?

  • Speaker #1

    20 ans c'était mes toutes premières fois au théâtre très vite j'ai pris des cours de théâtre et j'ai eu vent des scènes ouvertes parisiennes Il y avait pas de comédie club, open mic, mais à l'époque on disait scène ouverte. Et donc je les ai toutes faites, j'y suis allé partout et voilà, j'ai commencé comme ça tout doucement.

  • Speaker #0

    Autodidacte finalement ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, c'était un cours, c'était un petit cours pour débutants, c'était le vendredi soir pendant, je sais plus, deux heures, trois heures, on prenait 30 balles par mois et j'avais pas les moyens de faire les cours fleurants et donc je faisais ça et puis très vite après j'écris des textes et j'ai essayé.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce job-là, tu te l'as un peu construit. Tu avais une possibilité de job avant ?

  • Speaker #1

    Non, avant, c'était des jobs alimentaires, vraiment alimentaires, parce que moi, j'ai foiré un peu mes études et tout. J'ai arrêté mes études. Enfin, je ne sais pas si on peut appeler ça des études. J'ai arrêté en terminale. Et donc, je n'ai pas vraiment de qualification pour une chose ou une autre. Non, je ne savais vraiment pas quoi faire dans la vie. Et justement, quand j'ai trouvé ça, je me suis dit...

  • Speaker #0

    Il a eu la révélation. C'était fou.

  • Speaker #1

    Impossible.

  • Speaker #0

    Impossible de faire autre chose parce que...

  • Speaker #1

    Un plus ou moins possible. Quelque chose de possible. Le reste ne m'apparaissait pas du tout possible.

  • Speaker #0

    Tu as commencé par la scène. Je l'ai découvert en 2010. Je connais depuis longtemps. C'est une super série. Des invincibles vraiment super. Notamment Jonathan Cohen. Série québécoise.

  • Speaker #1

    Adaptation de série québécoise. Tout à fait. Série québécoise qui est génialissime. Je ne parle même pas de la nôtre. Je parle de la série originale. Et puis nous, on a eu la chance de pouvoir faire l'adaptation pour Arte. Effectivement, on a fait deux saisons. Et c'était... Oh putain, pardon.

  • Speaker #0

    Non, non, je suis la spécialiste des gros mots, tu peux y aller.

  • Speaker #1

    Mais non, non, mais c'était... Quel kiff, quoi. On partait à Strasbourg trois mois, tous ensemble. C'était un délire, quoi.

  • Speaker #0

    L'effet de troupe, du coup, tu retrouvais quand même, parce que là, c'était pour de la télé.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, non, non, mais on partait en tournage là-bas. En plus, on était jeunes, tu vois. Et c'était vraiment un truc, on était accueillis comme des rois, parce que du coup, ça amenait pas mal de boulot là-bas, à Strasbourg. les gens nous aimaient bien, ils étaient contents qu'il y ait un truc qui se tourne chez eux. On était... Enfin, c'était la fête.

  • Speaker #0

    Tu y vois une différence entre le jeu que tu as pu mener, et on va parler aussi des autres séries que tu as pu faire, des courts-métrages, des films, entre ta vie de ce que tu avais connu de comédien sur scène et puis d'être derrière un écran ?

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil. Oui, ce n'est pas pareil. Parce que là, tu es vraiment au service des autres. Il faut jouer avec les autres. Ce n'est pas super loin. Il y a un cousinage, mais ce n'est pas la même chose non plus. Et puis, tu as ce truc de caméra. mais qui est propre à toutes les séries et à tous les films, c'est pas comme du théâtre, c'est-à-dire que tu joues pas vraiment... C'est très découpé. Tu dis une phrase, tu la dis 15 fois de suite, sur trois angles différents. Après, tu vois, tu fais la fin de la journée, tu sais même pas ce que t'as fait. T'as fait une scène du début, une scène de la fin, tu reviens au milieu, c'est complètement cross-bordé, tu tournes pas du tout dans l'ordre.

  • Speaker #0

    ça n'a rien à voir avec une pièce de théâtre finalement quand des acteurs disent je sais pas du coup à quoi va ressembler le film.

  • Speaker #1

    Ah non, mais c'est vraiment, tu sais pas, limite, les films sortent, tu sais même plus que tu l'as tourné.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il y a le temps long aussi à gérer.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tu vois. Nous, les Invincibles, c'est sorti en 2010. On a tourné en 2008, la première saison. Donc c'est vrai qu'à un moment, ça sort et tu dis, ah mais oui, il y avait ça.

  • Speaker #0

    Je comprends. Dans tes spectacles, t'as fait aussi des stand-up, on en parlait, dans tes spectacles, t'abordes des sujets hyper profonds avec une légèreté...

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Je le trouve. En tout cas, moi, je n'ai vu que ton dernier spectacle. Mais avec légèreté, comment dire ? Avec la couverture humour, donc forcément, tout le truc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est un peu la promesse, quand même.

  • Speaker #0

    Tu parles des différents sujets que tu as abordés. Les gros smashs, c'est quand même un sur l'écologie.

  • Speaker #1

    Le tout premier, c'était une sorte de présentation un peu absurde de moi-même. Mais oui, il y avait une présentation. Là, c'était très surréaliste, vraiment. Oui. C'était mon spectacle vraiment le plus absurde. Le deuxième, c'était un peu plus sur l'écologie. Et le troisième, qui s'appelle Il a beaucoup pleuvu, l'idée, c'était de dire, putain, merde, j'ai 40 ans. J'ai pas vu passer, puis ça y est, c'est foutu, j'ai 40 ans, j'ai mal au dos, et tout ça. Et voilà.

  • Speaker #0

    Du coup, ton premier, tu dis surréaliste, donc un peu performance. Est-ce que t'étais déjà très au fait d'Andy Kaufman ? Ouais,

  • Speaker #1

    c'était ma grosse période d'Andy Kaufman. Je venais de découvrir, et j'étais à... fasciné. Oui, lui, les Monty Python, en France François Rollin qui était ma référence. Enfin, je trouvais qu'il y avait le côté surréaliste, mais même dans la peinture d'Ali, tout ce qui était surréaliste me semblait avoir un supplément d'âme que je ne trouvais pas ailleurs. J'avais l'impression que c'était magique.

  • Speaker #0

    C'est onirique,

  • Speaker #1

    bien sûr. Oui, j'avais l'impression qu'il y avait un monde caché. J'aime tellement ça. La réalité me déprimait et c'était une forme de chapatoire. la réalité c'est aussi les soucis écologiques que notre monde et pour retour sur terre au deuxième spectacle en fait j'avais commencé sur la fin du premier à part à faire deux trois vannes sur l'écologie au début du spectacle je commence à le spectacle noire je dis voilà j'allume pas les lumières c'est pour l'écologie mais j'en suis en fait ça faisait rire les gens et mon metteur en scène thibault m'a dit mais pourquoi tu fais pas un truc sur l'écologie pour le deuxième et moi j'ai l'impression que ça allait être chiant vous dire ça va être sérieux ça va faire chier tout le monde et puis et puis en fait non en fait c'était une bonne idée je crois je pense que c'est aussi bon moment je sais pas si maintenant ouais on m'a même dit que c'était un peu tôt oui parce que quand j'ai commencé à reposter des extraits sur instagram Il y a plein de gens qui m'ont dit, putain, t'aurais sorti ce spectacle, enfin, peut-être pas là aujourd'hui,

  • Speaker #0

    mais il y a

  • Speaker #1

    3-4 ans, tu vois. Ça aurait eu carrément un autre écho encore, mais bon, écoute, ça s'est fait comme ça, mais c'était cool, je suis très content.

  • Speaker #0

    Bon, même s'il y a quand même pas mal d'humours et d'humoristes qui ont ce créneau écologique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, malheureusement, ce sujet est un peu... ...claché, et on considère que c'est donneur de leçons, donc... Le backlash, c'est de l'écologie, on parle de autre chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est compliqué, parce qu'il y a urgence, et donc c'est compliqué d'en parler d'une autre manière que de rappeler qu'il y a des problèmes. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien aussi d'en parler avec ce couvert-là. Et d'ailleurs, tu as aussi fait la série Génération Carbone, réalisée par une amie que nous avons en commun, Laura Gavelle. Là, c'est un petit peu cette même mouvance.

  • Speaker #1

    en tout cas du sujet mais ouais écoute voilà moi me proposer ce petit rôle dans ce choix de rôle dans le film qui s'appelait permis jour de permis ouais jour de permis il ya huit ans c'était l'année dernière il ya deux ans et écoute c'était très cool c'était très cool et voilà c'était un liste une histoire c'est un gars qui passe à On pense que son fils va passer son... Je ne veux pas spoiler le truc, mais en gros, il passe un permis d'écologie. Pour voir s'il est apte à vivre ou s'il doit être sous la tutelle d'un jeune.

  • Speaker #0

    Ça inverse les générations, je ne trouvais pas intéressant. Et donc, ton troisième spectacle, tu t'es rendu compte qu'à 40 ans, on avait mal au dos. Et tu t'es dit, tiens, je vais en parler.

  • Speaker #1

    Au début, on était partis sur un délire avec mon metteur en scène parce que je commençais à regarder les fauteuils ergonomiques. J'appelle mon metteur en scène, je dis « Putain, ça va pas du tout, je viens de passer deux heures dans un magasin de mobilier ergonomique, c'est foutu quoi ! »

  • Speaker #0

    « Je vais m'en acheter deux ! »

  • Speaker #1

    Et lui, ça le fait rire, et il me dit « Vas-y, parle de ça, et tout ça, machin ! » Et puis après, on peut parler d'autres choses aussi, mais l'idée, c'était de dire « Ouais, je m'encroute gentiment, mais c'est même pas désagréable en plus, tu vois ! » Putain, merde, je vieillis, puis en fait, c'est un peu cool.

  • Speaker #0

    bien sûr, comment... Comment tu écris ? Tu as déjà une idée ? Tu fais plein de mini-sketchs, tu les testes en rodage ? Non. Comment tu fais ?

  • Speaker #1

    J'ai une idée de départ et je commence à écrire. Les fauteuils. Oui, voilà. Je commence à écrire et puis après, j'essaie de tirer. Puis après, je note d'autres trucs. Puis après, ça dévie. Puis après, c'est très brouillon en fait. Et après, à un moment, quand il y a de la matière, je me dis OK, j'essaie de faire du puzzle. Des fois, je jette des trucs.

  • Speaker #0

    Comme on colle tout après.

  • Speaker #1

    Comment on colle tout ?

  • Speaker #0

    Après, tu dis en mode puzzle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est compliqué. À un moment, il faut aller sur scène, le faire. Tu t'aperçois qu'il y a des trucs qui marchent, qui ne marchent pas. Tu te dis, ça marcherait peut-être mieux si je le mettais là. Ça, ça n'a peut-être pas sa place. Il faut peut-être réécrire, essayer de développer telle idée. Donc, il y a une grosse période de rodage, de bricolage. C'est vraiment du bricolage.

  • Speaker #0

    Je voulais revenir à Andy Kaufman un peu. Il disait qu'il ne racontait pas de blagues, mais qu'il essayait plutôt de divertir. Oui. Est-ce que tu te reconnais là-dedans ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était vraiment... Je crois qu'Handy Kaufman, c'était vraiment mon projet au début. Le projet Handy Kaufman, c'est-à-dire ne pas faire de blagues pour ne pas avoir à désamorcer les blagues, et simplement être un divertisseur. Et surtout, ce que je trouve magique chez lui, c'est que tu ne voyais jamais, on dit souvent, séparer l'homme de l'artiste. Tu n'as jamais vu l'homme d'Handy Kaufman, tu ne sais pas qui c'est. Personne ne sait qui c'est.

  • Speaker #0

    Puis en plus à l'époque c'est cool mais il n'y avait pas de réseaux sociaux. Non mais ouais,

  • Speaker #1

    rien de sa vie. Il n'a jamais donné une interview en Andy Kaufman, enfin en tant que lui, vrai, tu vois. Tu ne sais absolument pas qui il est, ce qu'il pense, qui mange, pour qui il vote, tu sais rien. Tu ne vois qu'un personnage tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et je trouve que ça c'était, je ne sais pas si c'est possible aujourd'hui, avec Internet, les réseaux et tout, tu vois, les selfies, les machins. c'est presque un projet fou mais c'était... C'est comme si le mec sortait jamais de son rôle en fait. Il passait d'un rôle à l'autre et tout ça, c'est fou. Et d'ailleurs je sais pas si t'as vu ce documentaire sur Jim Carrey, le making, enfin pas le making of mais le...

  • Speaker #0

    L'analyse...

  • Speaker #1

    Le documentaire... Commentaire sur Jim Carrey quand il joue Man on the Moon, il est sorti très longtemps après, où tu le vois à un moment, il va à la fête, à la vraie fête de ce mec-là, qui tient ce magazine, c'est le magazine un peu sexy avec des playmates.

  • Speaker #0

    Les boys du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, le gars organise une grosse fête à l'américaine chez lui, et Jim Carrey est invité. Mais il vient en personnage de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Mise en abîme. C'est pas Jim Carrey qui est sorti perturbé de cette...

  • Speaker #1

    Si, moi je pense que s'il n'est pas si... Je pense que c'était très calculé en fait. Mais pour rester dans le personnage de Danak Sotouyo, il vient en personnage, dans la fête, et le mec lui dit, ah bah il y a Jim Carrey. Il dit non, non, Jim il n'est pas là, machin, c'est... et il dit une autre personnage. l'autre comprend pas au début il ya oui il est encore dans son délai et toute la soirée il ne sort pas du truc et ouais j'aurais aimé avoir ce niveau du jour c'est un idéal que j'aurais aimé atteindre mais c'est totalement raté puisque là tu m'en fais de toi en train de te parler en tant que l'enfant photo ergonomique doit prévenir que j'ai dû acheter un fauteuil ergonomique pour cette interview mais

  • Speaker #0

    parle pas au passé mais kofman il a incarné des personnels justement jusqu'à brouiller la frontière et toi du coup tu T'aurais, enfin, t'aimerais, au futur, tenter justement de créer cet acteur égo qui est quasiment immersif ? Ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça me... Ouais, j'aimerais, j'aimerais, je trouve ça super quand c'est fait avec brio. Alors ça demande vraiment d'être fait avec brio, tu vois. Mais je sais pas si l'époque le permet. Parce qu'à l'époque, tu pouvais vraiment, tu vois, il y avait ce fameux truc aussi où il arrive, il fait des imitations pouraves, tu vois. Il imite... Des présidents américains avec un accent pakistanais, c'est nul ! Tout le monde se dit qu'est-ce qu'il fait, tu vois, et tout d'un coup il dit bon maintenant je vais faire Elvis Presley. Et là, il y a de la musique qui commence, il se tourne, il change, il a un pantalon, tu vois, il se claque, il y a un truc, il commence à se coiffer, c'est super long et à la fin il te fait une imitation d'Elvis de dingue.

  • Speaker #0

    C'est le temps en fait.

  • Speaker #1

    Mais avant, avant ça, il fait temps réel, 3-4 minutes d'imitation toute pourrie, tu vois. Et à l'époque, dans les émissions de télé, c'était possible, c'était pas coupé, tu vois, ça tenait. Aujourd'hui, c'est pas possible, tu vois. 30 secondes,

  • Speaker #0

    y'a pas une vanne. Et sur le plateau, du coup, je sais que tu fais aussi quelques comédies de club encore. Tu vois pas des singularités comme ça émerger ? Non, c'est très standardisé, je trouve, sur le public.

  • Speaker #1

    Si, j'avais regardé ce site, tu vois des gars, des fois, de temps en temps...

  • Speaker #0

    Qui émergent un peu, qui sont un poil différents.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Mais quand même, à un moment, ils sont sur les réseaux sociaux et tu... Lui, j'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... Enfin, je sais pas. En fait, j'aurais aimé parler avec ce gars. J'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... À un moment, il s'est dit, « Ok, jusqu'à ma mort, je sortirai jamais du truc. » J'aurais aimé vraiment... C'est une curiosité, quoi. Pour moi, je me dis, « Mais qui... Comment était ce gars le matin, quand il se l'éveillait ? »

  • Speaker #0

    D'ailleurs, même sa mort, je lisais que...

  • Speaker #1

    Il y avait tout un truc. Il est mort ou pas, tu vois ? Un moment, Dylan se disait « Non, non, c'est un fake, il n'est pas mort. »

  • Speaker #0

    Michael Jackson, personne n'a envie qu'il meure, et en même temps, mauvais exemple, Michael Jackson.

  • Speaker #1

    Le mec a tellement fait de blagues dans sa vie, enfin, pas de blagues, mais de mises en scène de trucs, le combat de catch, des tas de trucs comme ça, où tu ne savais pas si c'était faux, si c'était vrai, qu'à un moment, tu te dis, si ça se trouve, sa mort, il l'a mise en scène, et le gars, il est ailleurs, sur une île.

  • Speaker #0

    Comme il est capable de tout. Tu as parlé de ton dernier spectacle, que tu joues encore, au moment où on enregistre en main. je vous le dis demain ce ne sera pas le vrai demain mais aujourd'hui le demain j'adore c'est le méta c'est le vrai demain par rapport à aujourd'hui mais qu'est-ce que demain ce sera certainement hier c'est du pur stand-up ce que tu fais est-ce que comme Andy tu cherches parfois à déstabiliser ton public plutôt qu'à le faire rire ... En tout cas, le soir où je suis venue, il y avait ces phases-là. Je me suis dit, en fait, il est hyper à l'aise, même avec ces petites phases de réflexion ou d'attente, il était très à l'aise.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors moi, j'ai l'impression de moins le faire ça qu'avant, mais je le fais encore un peu parce que oui, j'aime bien. Et le pire, c'est dans mon premier spectacle. C'était vraiment une passion. Il y avait un moment, je me souviens, où je ne disais rien après 45 minutes de spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand je sentais que j'avais les jambes dans la poche, il y a un moment où j'arrêtais et je disais rien et je commençais à regarder un peu d'autres trucs. J'étais des coups d'œil à droite à gauche, de l'arrière-dos, machin, et les gens se disaient...

  • Speaker #0

    Il a fait un AVC.

  • Speaker #1

    Et c'était ma passion. Et je reprenais, je regardais ma montre et j'avais cette vanne que je trouvais hilarante. Après ce long moment de silence où vraiment les gens se demandaient ce qui se passait, ça commence vraiment à me faire chier le spectacle.

  • Speaker #0

    Vous laissez les gars.

  • Speaker #1

    Et je me parle.

  • Speaker #0

    Du coup, ce n'était pas forcément un thème hyper personnel. On dit toujours, on monte sur scène. Enfin, on dit toujours, non. On va arrêter les toujours et à chaque fois. Mais en général, quand on monte sur scène, c'est plutôt pour exprimer des sujets personnels. Là, a priori, le premier, ce n'était pas forcément...

  • Speaker #1

    Parce que je parlais de moi quand même. Mais c'était enrobé dans plein de choses absurdes. Oui. ton deuxième c'était le sujet écologique et le troisième c'est très perso parce que c'est ton personnage de 40 ans est-ce que tu as eu cette nécessité de parler de sujets plus perso arrivé à ce troisième là parce que en fait je me suis vraiment je voyais tous les petits jeunes de l'humour qui arrivait le raz-de-marée du stand-up avec tous les petits jeunes qui arrivaient et je me dis j'avais vraiment la sensation d'être trop vieux pour faire ça je me disais bah ça y est c'est fini quoi je suis pas sur les réseaux à l'époque j'étais pas sur les réseaux et je je comprenais rien au réseau, j'avais même pas envie d'y aller. Et donc je me disais... je crois que c'est fini, que j'ai foutu, que la page est tournée. Et voilà, tu vois, c'est parti un peu de ça.

  • Speaker #0

    Donc autant jouer carte sur table et assumer que je suis vieux,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, dire bon, ben voilà, je suis un vieux pour les jeunes, au moins, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    D'autant qu'il y a un public, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, en fait. Pour les jeunes et pour les jeunes. Et oui, parce qu'en fait, les gens qui viennent me voir, souvent, c'est des gens qui m'ont suivi un peu et qui, au bon âge, plus ou moins, voilà.

  • Speaker #0

    Comment tu décides, parce que le startup, c'est aussi beaucoup parlé de soi et de sa vie privée, comment tu décides de la frontière, d'aller trop loin dans les sujets perso.

  • Speaker #1

    Alors au début je faisais pas du tout attention à ça, c'est-à-dire que si je ressentais le besoin d'en parler, j'en parlais. Puis je me suis rendu compte que c'est très dangereux parce que les gens se l'approprient et ils font n'importe quoi avec. C'est-à-dire qu'il y a des journalistes qui sont venus, qui ont pris des trucs, qui ont bricolé des articles, après tu lis, tu dis voilà, c'est pas du tout ce que j'avais dit. Parfois il y a des gens qui t'insultent sur internet, tu te rends compte de tout, que vraiment tu donnes de la matière et que les gens vont la prendre et la malaxer et en faire des tas de choses. et donc ça, au début ça m'a mis un frein où je me suis dit ok, je ne parle plus de moi écologie. Je parle d'un sujet mais je ne parle plus de moi. Et là, je suis en train de penser au prochain qui devrait commencer en janvier 2026. Et en fait, j'ai envie de reparler de moi mais pas tellement pour parler de moi, pour parler de choses très personnelles qui touchent tout un tas de gens je pense, mais qui sont très liées à ce que j'ai vécu si tu veux. Et en fait, je suis en train de prendre conscience que peut-être je fais ça depuis le début pour essayer de... de sortir ce truc là. C'est-à-dire que j'essaie de raconter des histoires pour essayer de raconter mon histoire.

  • Speaker #0

    Pas frontalement.

  • Speaker #1

    Pas frontalement, et surtout que je me rends compte que je la connais pas, mon histoire, qu'il y a plein de trous, tu vois. Et qu'à un moment, j'ai envie de la raconter, c'est juste déjà pour l'apprendre, en fait.

  • Speaker #0

    Pour la connaître, mieux se connaître.

  • Speaker #1

    C'est pas pour déballer tout, c'est pour dire, en fait, j'ai une histoire. tu vois mieux se connaître pour aller mieux ou pour aller mieux pour aller mieux parce que je me rends compte qu'il ya plein de trucs qui vont pas que je fais plein de choses par fuite et je fuis parce que je sais je sais pas sur quoi je repose en fait tu vois il ya des trous partout et j'ai des enfants il faut leur transmettre un truc et je me rends compte que eux aussi c'est à moi je me dis ils vont oublier ça les concerne pas c'est loin non le porteur et les traumatismes ils se transmettent tu vois et et je me dis ah ouais non en fait peut-être que je fais ça pour combler les trous Sauf que je le réalise que maintenant, il m'a fallu trois spectacles pour... Ça infuse lentement, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais c'est cathartique d'écrire, c'est des séances de psy. Moi j'ai beaucoup eu,

  • Speaker #1

    j'écris en pensant vouloir parler d'une chose, et je me rends compte après coup que, ah non, en fait il y avait un mécanisme inconscient qui voulait m'amener à telle prise de conscience pour en fait... Et je n'avais pas du tout capté au départ, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ce qui apparaît comme étant quelque chose de très personnel et très privé... Ce qui est chouette, c'est qu'on vit à peu près tous les mêmes traumatismes à des moments différents et à des niveaux différents. Mais ça peut aider d'autres personnes que de parler de sujets. Je pense qu'on est bien mûrs pour la question d'après, qui se trouve être que Kaufman pratiquait la méditation transcendantale.

  • Speaker #1

    Eh ouais !

  • Speaker #0

    Pratique spirituelle indienne pour se recentrer. Toi, tu as des petits rituels pour préparer tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'étais très méditation pendant le Covid. Beaucoup de méditation, ça m'a fait beaucoup de bien. Je l'avoue que j'en fais moins parce que c'est une vraie discipline en fait. Tu vois, ça demande du temps, ça demande de ne pas faire autre chose en fait quand tu fais ça.

  • Speaker #0

    Enfin oui,

  • Speaker #1

    c'est pas de ne rien faire. Non c'est pas de ne rien faire mais c'est quand même une implication. Parce que c'est pas ne rien faire mais donc c'est faire de la musique.

  • Speaker #0

    Seule chose surtout, à l'époque où on fait trois choses en même temps.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc j'ai un peu lâché mais ça m'a fait énormément de bien et j'en fais toujours un peu. peu et je comprends d'autant plus quand on est comédien et qu'on se un jour j'ai parlé avec une amie comédienne et elle me disait qu'elle voyait un coach pour sortir des rôles parce qu'elle me dit ça m'imprime trop quand je fais un rôle et j'ai besoin de me nettoyer énergétiquement je comprenais pas je la prenais un peu pour une folle et en fait avec le temps je me suis dit non elle est pas folle du tout elle a raison c'est à dire qu'on s'en rend pas compte mais quand tu te mets dans un délire de comédie et que tu t'imprègnes d'un mood pour un rôle il te reste quelque chose vraiment et c'est avec le temps comme t'en fais plein Il y a un moment où tu as besoin de te dire, il faut que je revienne à moi. Je pense qu'on est plus ou moins sujet à ça, il faut que tu aies des tempéraments.

  • Speaker #0

    Plus d'empathie.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très poreux. Les choses m'imprègnent.

  • Speaker #0

    Tu as senti que tu devais faire de la méditation parce que tu te sentais stressé. Après, tu as parlé du Covid. C'était peut-être une période un poil...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je regardais des vidéos sur Internet comme plein de gens pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Je suis tombé sur Christophe André. Je ne sais pas si tu as entendu.

  • Speaker #1

    Il y a 7 gourous, je ne sais pas si tu vois qui c'est. C'est un gourou indien. Et putain, ils m'ont fait du bien ces speeches-là. Pendant le Covid, j'étais en crise d'angoisse. Tout le monde, c'est très basique ce que je dis. Mais je suis tombé sur ces trucs et ces vidéos, elles me faisaient du bien. Je me disais, putain, c'est bien ce qu'il dit, j'aime bien et tout. Puis il parlait de méditation, donc j'ai commencé à en faire. Et franchement, ça m'a fait un bien.

  • Speaker #0

    on ne comprend pas tout de suite Il faut vraiment une grosse année, je trouve, de rigueur, d'habitude, pour vraiment te dire, ah ok, en fait, tu as un monde qui s'ouvre quand tu commences à méditer.

  • Speaker #1

    Il avait une formation, je ne sais pas si tu vois, qui s'appelle ingénierie intérieure, que j'ai, à un moment, je l'ai faite, parce que j'adorais. Et tu dois rester en ligne, il y a des vidéos, des sessions de vidéos de deux heures, c'est assez long, tu vois, où ils te demandent de ne pas te décrocher du truc pendant deux heures. Et je l'ai fait, c'était fou.

  • Speaker #0

    Ça ouvre un nouveau monde,

  • Speaker #1

    effectivement. Ah ouais, je n'ai jamais aussi bien dormi qu'à ce moment-là. Mes dodos étaient magiques, vraiment.

  • Speaker #0

    Et les rêves changent, on revient au sujet de Dali et des surréalistes. Ouais.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai vraiment halluciné, je me suis dit, waouh, on peut faire des trucs de fou quand même. Et ça me saoule parce que maintenant, j'ai l'impression que je le sais. Je me dis, je sais ce que je dois, comment je dois organiser mes pensées, tu vois, ce que je dois mettre dans mes oreilles, dans mes yeux, pour être bien, me sentir bien. Et je ne le fais pas, je me laisse répréter par...

  • Speaker #0

    Ouais, pas le quotidien, pas de rituels avant de monter sur scène qui...

  • Speaker #1

    De moins en moins. Ouais, qui t'ont... Au début, j'avais beaucoup d'exercices de diction, étirements, exercices de respiration, plein. J'avais vraiment besoin de beaucoup de concentration. Et là, maintenant, c'est vraiment le moins possible. Mais parce que aussi, ma démarche a changé. C'est-à-dire qu'au début, je faisais vraiment un personnage absurde. J'avais vraiment l'impression de jouer un personnage, même si c'était moi. Et là maintenant c'est vraiment plus du stand-up, c'est vraiment j'arrive comme ça et je... Ouais,

  • Speaker #0

    même si, je comprends. En parlant de ça, Kaufman il a souvent provoqué évidemment des réactions mitigées, voire hostiles. Tu m'en as parlé un tout petit peu tout à l'heure, des certaines réactions au public, ils ne comprenaient pas l'intention artistique. Comment tu as vécu ça ? Alors quand ça se marrait c'était bien, mais comment tu réussis à dépasser quand en face...

  • Speaker #1

    Ça se marre pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça passe pas quoi !

  • Speaker #1

    Sur le moment, tu ne le dépasses pas trop, tu n'es pas bien, tu as l'impression de te prendre une grosse claque, tu le vis mal. Non, non, sur le moment, tu ne le dépasses pas du tout, tu te le prends bien dans ta gueule et tu rentres bien mal et tu te dis je vais changer de métier. C'est la loose et tout. Puis après, en y repensant, tu te dis, en général, une nuit de sommeil, c'est assez efficace quand tu vis des... Parce que ce n'est jamais qu'une petite blessure d'ego, ce n'est pas très grave. Et donc le lendemain, tu te dis, bon, allez, j'ai su. Je suis encore vivant...

  • Speaker #0

    C'est ce qui n'a pas fonctionné ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais ! Le lendemain je me dis ça, je me dis pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Et quand tu le fais souvent, tu t'aperçois quand même que la plupart du temps ça marche. Et donc quand ça ne marche pas, tu essaies de te dire mais pourquoi ça n'a pas marché ? Et en vrai tu t'aperçois qu'il y a toujours une raison. Ça peut être plein de trucs mais... D'abord tu t'aperçois que quand tu joues que rien n'est drôle dans l'absolu, tout est drôle par rapport à un contexte.

  • Speaker #0

    Comment tu balances ?

  • Speaker #1

    Ouais, et qui t'as en face de toi, et dans quel contexte, et comment les gens sont arrivés là.

  • Speaker #0

    Tu peux aider, moi je connais des gars très drôles devant un certain type de public, tu les mets devant un autre public, ça marche plus du tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des gens qui, pendant tout ton sketch, ne vont pas rire, et en fait, on va avoir... Ils adorent. Ouais, ça, hyper chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, ça aussi, c'est très bizarre.

  • Speaker #1

    Ah non, mais j'ai vraiment adoré, c'était super. Pourquoi t'as pas ri ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, c'est... Ça m'est arrivé plusieurs fois, ça. Tu dis, putain, ne ris pas, ne ris pas, ne ris pas, et à la fin, t'as des aplauses de dingue, et ils viennent te voir, c'est super et tout.

  • Speaker #1

    Ça montre aussi que c'est quand même un job, un apparence hyper solitaire, le stand-up, alors qu'en réalité, derrière, tu parlais de ton metteur en scène, ton... T'es pas seul, en fait. T'es pas seul quand tu fais du stand-up.

  • Speaker #0

    Pas forcément. Tu peux.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui sont vraiment tout le temps totalement seuls.

  • Speaker #0

    Mais au bout d'un moment, c'est un peu... À la longue, je sais pas, tout seul, tout seul, tout seul, au bout d'un moment, c'est un peu déprimant. Donc c'est cool d'avoir quand même un metteur en scène, un regard extérieur, deux, trois potes à qui tu fais tes premières blagues. qui disent et puis ouais non c'est tout toi l'on ne sait plus quoi oui je...

  • Speaker #1

    oui si tu pouvais lui poser une question à Andy Kaufman tu lui demanderais quoi ?

  • Speaker #0

    en même temps je serais cur... je serais... d'un côté je serais curieux de d'essayer de savoir qui il est vraiment vraiment mais qui êtes-vous ? et de l'autre côté je respecte tellement ce qu'il a fait que j'oserais pas lui dire euh... allez vas-y euh... brise le masque et dis moi qui tu es tu vois donc j'essaierais de de... Je crois que j'essaierai de faire ce que lui a toujours fait avec moi, c'est-à-dire de le divertir, ce qui serait à mon avis extrêmement maladroit. Pour moi, ce gars-là, c'est un mec qui faisait un jeu avec les gens, mais poli, si tu veux. On dit souvent que l'humour, c'est la politesse du désespoir. Moi, je trouve que c'était là. J'ai toujours trouvé que c'était une politesse extrême, tu vois. C'était du nain. En fait, je trouve d'une incroyable politesse. Et j'ai l'impression que c'est ça qui méritait qu'on lui renvoie, lui dire on a compris ta volonté d'esquiver tout le grossier de la réalité et donc on va jouer à ce jeu avec toi. Mais ça demande d'être à son niveau et c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Ben, t'as une citation que t'aimes bien, laquelle t'aimes bien te référer ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai entendu une l'autre jour, mais je ne sais plus, je l'ai oubliée. Je me suis dit, waouh, c'est puissant ça. Attends, c'était quoi ? Je ne sais plus, c'était un peu... Métaphysique,

  • Speaker #1

    purgatiste, j'adore.

  • Speaker #0

    Non, métaphysique, enfin spirituel, c'est un mot spirituel et tout, mais c'était... Non, écoute, j'aime bien la phrase un peu bateau de Gandhi, mais tu vois, qui dit « On a tous raison de notre propre point de vue, mais du point de vue de l'intérêt général, il est fort possible que tout le monde se trompe. » Bon, c'est pour te citer une citation.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup de personnalités un peu troublées, entre guillemets, ou même pas troublées, en tout cas. caractère assez original de l'artiste que tu as choisi. Toi, à ton avis, selon toi, qu'est-ce qui te manque pour être une meilleure version de toi-même ? Qu'est-ce que tu aimerais avoir ? Des fois,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que je ne suis pas assez courageux. J'ai l'impression, des fois, je regarde des gens, ce qu'ils ont fait dans leur vie, et je me dis, je n'ai quand même pas ce niveau de courage. J'aurais aimé être un chevalier, vraiment avoir le courage des chevaliers.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais fait quoi si t'avais eu plus de courage ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, j'aimerais être un chevalier capable de se sacrifier pour les autres. Mais je n'ai pas cette force-là, je n'ai pas ce courage-là.

  • Speaker #1

    En même temps, tu sais la plus grande peur des gens ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    De parler en public.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah oui, oui. Bon, attends, moi quand j'ai commencé, mais... Non, mais tu vois, nous sommes découragés. Quand j'ai commencé, ils m'auraient dit on fait un podcast, je serais...

  • Speaker #1

    Déjà à l'époque, ça n'existait pas les podcasts.

  • Speaker #0

    Déjà, déjà, j'aurais dit quel mot elle utilise, qu'est-ce qu'elle veut dire ? Non, mais... Ouais, moi j'étais terrible. Tétaniser ! La vraie raison pour laquelle j'ai fait du théâtre au tout début, pour laquelle j'ai pris des cours, c'est parce que je me disais, ça n'est pas possible, il faut que tu apprennes à parler en fait. C'est pas possible de ne pas savoir à ce point parler devant des gens tu vois. Je caressais un peu le rêve de devenir comédien mais je me disais déjà, même si tu n'arrives pas à être comédien, c'est pas grave, au moins tu vas apprendre à parler devant trois personnes parce que je voyais bien que quand j'avais un entretien d'embauche ou un truc, j'étais mais tétanisé, mais c'était un cauchemar.

  • Speaker #1

    Du coup c'est la technique qui t'a fait avoir confiance en toi et...

  • Speaker #0

    Ouais, au cours de théâtre, franchement... notre prof nico ça a devenu un copain il nous faisait faire vachement d'exercice au début de respiration presque de méditation tu vois de lâcher prise d'abandon de trucs et c'est je sais pas il nous faisait faire des trucs à la fin je me sentais bien et je me disais en fait il s'avait l'air important pour lui qu'on se sent bien avant qu'on commence à jouer tu vois et j'ai c'est très bête mais je crois que jamais dans ma vie j'avais fait ça jamais à l'école au travail on m'avait dit alors attendez d'abord on va L'ancrage. D'abord, on va se mettre bien. Après, on va faire les trucs. Je ressortais des cours de théâtre. J'avais l'impression d'être sur un petit nuage.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un quatrième spectacle. Tu disais que... Tu as peut-être un peu le thème.

  • Speaker #0

    Je peux développer sur ça ? Oui. En vrai, parler en public, c'est-à-dire parler au minimum à quelqu'un d'autre et peut-être à plusieurs personnes, c'est une transaction. On fait commerce de quelque chose. Enfin, commerce. Oui, il y a une transaction qui se passe et c'est un peu perturbant parce que tu ne sais pas toujours qui sont les autres, ce qu'ils veulent, ce qu'ils attendent. Tu vois bien que tu vas être jugé. C'est délicat comme truc, tu vois. Et ce n'est pas évident pour tout le monde. D'autant plus que je ne sais pas, je trouve que l'éducation a tendance à vachement inhiber les gens. Quand tu vas à l'école, on ne te dit pas « exprime-toi » , on te dit « chute, pas de bruit, assieds-toi, écoute, fais pipi à cette heure-là, cours à cette heure-là, mange à cette heure-là, tais-toi à cette heure-là, tout le reste du temps » . c'est pas fait pour apprendre à être toi même quoi donc moi je trouve que le théâtre et c'est un encourage les gens à faire du théâtre même en loisirs tu vois pour voir qu'en fait la la prendre qui on est un peu quoi en tout cas sur le courage noteux ne

  • Speaker #1

    te flagelle pas vraiment j'ai fait des jeux jouer aussi au théâtre et à chaque fois quand je dis ah bah oui j'ai fait des comiques club j'ai inspecté c'est hyper courageux quand je trouve pas ça courageux, peut-être un peu foufou, mais tu es fervageux à monter sur scène. Il y a plein de gens qui s'imaginent. Du coup, ton prochain spectacle, comment tu alimentes ton imagination ? Comment tu nourris ton clown ?

  • Speaker #0

    Écoute, là, je suis... Pour l'instant, pas trop dans une démarche de clown. Je suis vraiment dans un truc introspectif et je te dis de quête. J'ai un peu décroché de ce truc de vouloir divertir à tout prix. J'avoue, même si ça m'a fasciné un temps. Je ne sais pas si c'est l'âge ou quoi, mais là maintenant, j'ai l'impression que j'ai une mission qui est de réparer des trucs de ma vie ou de ma lignée. Je me dis qu'il y a des pièces manquantes, il faut que j'aille les chercher, il faut que je les exprime. Il faut que je transmette un mieux. J'ai hérité d'un truc qui était le mieux que les autres pouvaient. Et moi, il faut absolument que j'arrive à soigner un peu ça et à le transmettre en mieux. Et j'essaie de faire ça et c'est flippant. Parce que j'ai vraiment la peur de ne pas y arriver.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très courageux de faire ça.

  • Speaker #0

    Peut-être d'intention, oui. Mais j'ai tellement peur de ne pas y arriver. Mais bon, on va voir.

  • Speaker #1

    Il y a plein de livres. Je vais t'en conseiller plein. Comment nettoyer toutes ces viches et toutes ces lignées. Donc... En préparation, on te retrouve sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu investigues quand même un peu.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment comme le vieux boomer.

  • Speaker #1

    Et d'autres actus qui arriveront d'ici l'été 2025 ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, non. Il y a beaucoup plus vu sur scène qui continue. Alors là, je vais jouer pour les... Je sais pas quand on va sortir ce podcast. Fin juin, je ferai une date pour les 50 ans du point virgule au point virgule. Il y a encore des dates de tournée l'an prochain. J'espère qu'il y aura une captation qui sortira en 2026. Et non, mais là, il y a surtout l'écriture. Entre maintenant et le mois de janvier, il faut vraiment que je...

  • Speaker #1

    Qu'il y ait un gros boulot. Bon courage pour ça.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Ben.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Célia. À bientôt. À bientôt.

  • Speaker #1

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire,

  • Speaker #2

    ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro. Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'ArtiTime. Merci. Allez, bisous.

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Description

Et si l’humour pouvait être plus qu’une blague ? Mon invité du mois, Ben nous entraîne dans l’univers décalé du comédien Andy Kaufman, entre provocations, poésie et performances improbables.


Ben partage son propre parcours : des scènes ouvertes parisiennes à la série Les Invincibles, en passant par ses spectacles mêlant absurde, écologie et réflexions personnelles


Découvrez comment son héritage résonne aujourd’hui dans le parcours de Ben. Entre stand-up absurde, engagement écolo, confidences intimes et quête de sens, cet épisode mêle rires, réflexion et coups de théâtre. À écouter absolument si vous aimez l’humour qui va plus loin que les blagues.


Interview présente sur toutes les plateformes d’écoutes !


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Mais pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, et je fais la bouilloire pour partager ce moment avec nous. On écoute ! Hello mes petits curieux, bienvenue à bord de ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Aujourd'hui, je suis très contente de recevoir un humoriste, acteur, Ben. Ben, bienvenue !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse créatrice de ce podcast. Je visite des expositions pour vous en faire des résumés. Le reste du temps, je suis communicante. J'aide les entreprises à faire fructifier leur business grâce à des actions de communication. Mais on n'est pas là pour parler de ça, on est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Ben. et d'un de tes crushs artistiques que je te laisse nous annoncer.

  • Speaker #1

    D'abord, merci de parler de moi, c'est très gentil. Et moi, j'ai choisi de parler de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Bon, j'ai un peu honte de le dire, mais je ne le connaissais pas au moment où tu m'as sorti son nom. Enfin, j'ai fait un épisode avec Chloé Fleury, et elle a parlé de Jim Carrey, Jim Carrey ayant joué dans le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je t'avoue que je ne connaissais pas Andy Kaufman avant d'avoir vu Man of the Moon. Mais c'est marrant parce qu'arrivé en bas de chez toi... Je vais checker vite fait mon portable J'ai vu passer un truc avec Jim Carrey Merci les algorithmes Ouais je sais pas Avant de voir Man on the Moon Je savais pas du tout qu'il y avait Andy Kaufman Et puis vraiment révélation

  • Speaker #0

    Bon s'il y a des incultes Derrière leurs écouteurs Des incultes comme moi Est-ce que tu veux expliquer en quelques mots qui c'est ?

  • Speaker #1

    Alors Andy Kaufman déjà, voyez le film vraiment Man on the Moon de Will Oswald qui est super, Jim Carrey est incroyable dedans et puis sinon vous pouvez regarder plein de vidéos du vrai Andy Kaufman mais c'est peut-être mieux de les voir moi j'ai bien aimé voir d'abord le film et découvrir après qui était Andy Kaufman c'était un humoriste américain voilà, je crois qu'il a vécu dans les années 70 il est né en 49 et il est mort en 84 et en fait c'est un mec qui avait vraiment à... truc très particulier et qui poussait un pote un jour qui m'a dit mais Nick Hoffman c'est pas de l'humour c'était de l'art contemporain et c'est vrai qu'il avait un truc c'est qu'il ne désamorçait jamais ses blagues, t'arrivais jamais à savoir si t'avais affaire à un fou si t'avais affaire à quelqu'un qui te prend pour un con si t'avais affaire à un génie c'était jamais désamorcé mais c'était jamais vulgaire c'était super

  • Speaker #0

    Souvent qualifié d'anticomédien en fait Ouais c'était vraiment

  • Speaker #1

    Le mec qui a décidé de troller La société du spectacle Mais jusqu'au bout du bout du bout du bout Qui ne s'arrête jamais Et il a fait des trucs incroyables Enfin faut voir le film et tout Mais il a fait des On voit des trucs dans le film par exemple Un moment il arrête un spectacle Et il dit aux gens bah si vous voulez voir la suite Il y a un bus devant vous montez dans le bus Et puis on part et tu vois il partait un week-end avec les gens Enfin

  • Speaker #0

    Très performance d'art contemporain en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Et il faisait des trucs fous. Un jour, il s'est lanché dans une provocation de catch vis-à-vis d'un champion de catch. Il s'est fait... Il y a eu un combat, c'était truqué je pense, mais il y a eu un combat ultra violent pour montrer qu'il savait faire du catch. Il s'en est pris à une femme, alors ça me passerait très mal. Qui était sa complice, totalement sa complice. Mais c'était incroyablement réaliste. Et donc les gens étaient choqués. C'était fou, c'était un happening. permanent qui ne s'arrête jamais et puis de là dedans son passage au 7h des night live la coque c'est sa fameuse chanson la mighty mouse c'est poétique c'est politique mais d'une manière complètement décalé fâché c'était fou pour moi c'est l'humoriste ultime tu parles de poétique ou c'est un ça qui te plaît avant

  • Speaker #0

    de parler encore un peu plus de lui parmi deux toits commenté ton parcours d'où tu viens

  • Speaker #1

    Écoute, moi je viens de la Nièvre, tout simplement. Si tu ne connais probablement pas la Nièvre, c'est un département très très rural. Le chef-lieu c'est Nevers. Je n'ai pas très loin de chez toi, à Nanterre, mais j'ai grandi dans la Nièvre. Je passais 20 ans là-bas, donc adolescence plutôt rurale, on va dire. Enfin, enfance plutôt rurale. Et puis je suis revenu sur Paris quand j'avais une vingtaine d'années. Et assez vite, j'ai eu envie d'aller au théâtre.

  • Speaker #0

    et le théâtre à la télé à quel âge t'as commencé à aller au théâtre ?

  • Speaker #1

    20 ans c'était mes toutes premières fois au théâtre très vite j'ai pris des cours de théâtre et j'ai eu vent des scènes ouvertes parisiennes Il y avait pas de comédie club, open mic, mais à l'époque on disait scène ouverte. Et donc je les ai toutes faites, j'y suis allé partout et voilà, j'ai commencé comme ça tout doucement.

  • Speaker #0

    Autodidacte finalement ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, c'était un cours, c'était un petit cours pour débutants, c'était le vendredi soir pendant, je sais plus, deux heures, trois heures, on prenait 30 balles par mois et j'avais pas les moyens de faire les cours fleurants et donc je faisais ça et puis très vite après j'écris des textes et j'ai essayé.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce job-là, tu te l'as un peu construit. Tu avais une possibilité de job avant ?

  • Speaker #1

    Non, avant, c'était des jobs alimentaires, vraiment alimentaires, parce que moi, j'ai foiré un peu mes études et tout. J'ai arrêté mes études. Enfin, je ne sais pas si on peut appeler ça des études. J'ai arrêté en terminale. Et donc, je n'ai pas vraiment de qualification pour une chose ou une autre. Non, je ne savais vraiment pas quoi faire dans la vie. Et justement, quand j'ai trouvé ça, je me suis dit...

  • Speaker #0

    Il a eu la révélation. C'était fou.

  • Speaker #1

    Impossible.

  • Speaker #0

    Impossible de faire autre chose parce que...

  • Speaker #1

    Un plus ou moins possible. Quelque chose de possible. Le reste ne m'apparaissait pas du tout possible.

  • Speaker #0

    Tu as commencé par la scène. Je l'ai découvert en 2010. Je connais depuis longtemps. C'est une super série. Des invincibles vraiment super. Notamment Jonathan Cohen. Série québécoise.

  • Speaker #1

    Adaptation de série québécoise. Tout à fait. Série québécoise qui est génialissime. Je ne parle même pas de la nôtre. Je parle de la série originale. Et puis nous, on a eu la chance de pouvoir faire l'adaptation pour Arte. Effectivement, on a fait deux saisons. Et c'était... Oh putain, pardon.

  • Speaker #0

    Non, non, je suis la spécialiste des gros mots, tu peux y aller.

  • Speaker #1

    Mais non, non, mais c'était... Quel kiff, quoi. On partait à Strasbourg trois mois, tous ensemble. C'était un délire, quoi.

  • Speaker #0

    L'effet de troupe, du coup, tu retrouvais quand même, parce que là, c'était pour de la télé.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, non, non, mais on partait en tournage là-bas. En plus, on était jeunes, tu vois. Et c'était vraiment un truc, on était accueillis comme des rois, parce que du coup, ça amenait pas mal de boulot là-bas, à Strasbourg. les gens nous aimaient bien, ils étaient contents qu'il y ait un truc qui se tourne chez eux. On était... Enfin, c'était la fête.

  • Speaker #0

    Tu y vois une différence entre le jeu que tu as pu mener, et on va parler aussi des autres séries que tu as pu faire, des courts-métrages, des films, entre ta vie de ce que tu avais connu de comédien sur scène et puis d'être derrière un écran ?

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil. Oui, ce n'est pas pareil. Parce que là, tu es vraiment au service des autres. Il faut jouer avec les autres. Ce n'est pas super loin. Il y a un cousinage, mais ce n'est pas la même chose non plus. Et puis, tu as ce truc de caméra. mais qui est propre à toutes les séries et à tous les films, c'est pas comme du théâtre, c'est-à-dire que tu joues pas vraiment... C'est très découpé. Tu dis une phrase, tu la dis 15 fois de suite, sur trois angles différents. Après, tu vois, tu fais la fin de la journée, tu sais même pas ce que t'as fait. T'as fait une scène du début, une scène de la fin, tu reviens au milieu, c'est complètement cross-bordé, tu tournes pas du tout dans l'ordre.

  • Speaker #0

    ça n'a rien à voir avec une pièce de théâtre finalement quand des acteurs disent je sais pas du coup à quoi va ressembler le film.

  • Speaker #1

    Ah non, mais c'est vraiment, tu sais pas, limite, les films sortent, tu sais même plus que tu l'as tourné.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il y a le temps long aussi à gérer.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tu vois. Nous, les Invincibles, c'est sorti en 2010. On a tourné en 2008, la première saison. Donc c'est vrai qu'à un moment, ça sort et tu dis, ah mais oui, il y avait ça.

  • Speaker #0

    Je comprends. Dans tes spectacles, t'as fait aussi des stand-up, on en parlait, dans tes spectacles, t'abordes des sujets hyper profonds avec une légèreté...

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Je le trouve. En tout cas, moi, je n'ai vu que ton dernier spectacle. Mais avec légèreté, comment dire ? Avec la couverture humour, donc forcément, tout le truc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est un peu la promesse, quand même.

  • Speaker #0

    Tu parles des différents sujets que tu as abordés. Les gros smashs, c'est quand même un sur l'écologie.

  • Speaker #1

    Le tout premier, c'était une sorte de présentation un peu absurde de moi-même. Mais oui, il y avait une présentation. Là, c'était très surréaliste, vraiment. Oui. C'était mon spectacle vraiment le plus absurde. Le deuxième, c'était un peu plus sur l'écologie. Et le troisième, qui s'appelle Il a beaucoup pleuvu, l'idée, c'était de dire, putain, merde, j'ai 40 ans. J'ai pas vu passer, puis ça y est, c'est foutu, j'ai 40 ans, j'ai mal au dos, et tout ça. Et voilà.

  • Speaker #0

    Du coup, ton premier, tu dis surréaliste, donc un peu performance. Est-ce que t'étais déjà très au fait d'Andy Kaufman ? Ouais,

  • Speaker #1

    c'était ma grosse période d'Andy Kaufman. Je venais de découvrir, et j'étais à... fasciné. Oui, lui, les Monty Python, en France François Rollin qui était ma référence. Enfin, je trouvais qu'il y avait le côté surréaliste, mais même dans la peinture d'Ali, tout ce qui était surréaliste me semblait avoir un supplément d'âme que je ne trouvais pas ailleurs. J'avais l'impression que c'était magique.

  • Speaker #0

    C'est onirique,

  • Speaker #1

    bien sûr. Oui, j'avais l'impression qu'il y avait un monde caché. J'aime tellement ça. La réalité me déprimait et c'était une forme de chapatoire. la réalité c'est aussi les soucis écologiques que notre monde et pour retour sur terre au deuxième spectacle en fait j'avais commencé sur la fin du premier à part à faire deux trois vannes sur l'écologie au début du spectacle je commence à le spectacle noire je dis voilà j'allume pas les lumières c'est pour l'écologie mais j'en suis en fait ça faisait rire les gens et mon metteur en scène thibault m'a dit mais pourquoi tu fais pas un truc sur l'écologie pour le deuxième et moi j'ai l'impression que ça allait être chiant vous dire ça va être sérieux ça va faire chier tout le monde et puis et puis en fait non en fait c'était une bonne idée je crois je pense que c'est aussi bon moment je sais pas si maintenant ouais on m'a même dit que c'était un peu tôt oui parce que quand j'ai commencé à reposter des extraits sur instagram Il y a plein de gens qui m'ont dit, putain, t'aurais sorti ce spectacle, enfin, peut-être pas là aujourd'hui,

  • Speaker #0

    mais il y a

  • Speaker #1

    3-4 ans, tu vois. Ça aurait eu carrément un autre écho encore, mais bon, écoute, ça s'est fait comme ça, mais c'était cool, je suis très content.

  • Speaker #0

    Bon, même s'il y a quand même pas mal d'humours et d'humoristes qui ont ce créneau écologique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, malheureusement, ce sujet est un peu... ...claché, et on considère que c'est donneur de leçons, donc... Le backlash, c'est de l'écologie, on parle de autre chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est compliqué, parce qu'il y a urgence, et donc c'est compliqué d'en parler d'une autre manière que de rappeler qu'il y a des problèmes. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien aussi d'en parler avec ce couvert-là. Et d'ailleurs, tu as aussi fait la série Génération Carbone, réalisée par une amie que nous avons en commun, Laura Gavelle. Là, c'est un petit peu cette même mouvance.

  • Speaker #1

    en tout cas du sujet mais ouais écoute voilà moi me proposer ce petit rôle dans ce choix de rôle dans le film qui s'appelait permis jour de permis ouais jour de permis il ya huit ans c'était l'année dernière il ya deux ans et écoute c'était très cool c'était très cool et voilà c'était un liste une histoire c'est un gars qui passe à On pense que son fils va passer son... Je ne veux pas spoiler le truc, mais en gros, il passe un permis d'écologie. Pour voir s'il est apte à vivre ou s'il doit être sous la tutelle d'un jeune.

  • Speaker #0

    Ça inverse les générations, je ne trouvais pas intéressant. Et donc, ton troisième spectacle, tu t'es rendu compte qu'à 40 ans, on avait mal au dos. Et tu t'es dit, tiens, je vais en parler.

  • Speaker #1

    Au début, on était partis sur un délire avec mon metteur en scène parce que je commençais à regarder les fauteuils ergonomiques. J'appelle mon metteur en scène, je dis « Putain, ça va pas du tout, je viens de passer deux heures dans un magasin de mobilier ergonomique, c'est foutu quoi ! »

  • Speaker #0

    « Je vais m'en acheter deux ! »

  • Speaker #1

    Et lui, ça le fait rire, et il me dit « Vas-y, parle de ça, et tout ça, machin ! » Et puis après, on peut parler d'autres choses aussi, mais l'idée, c'était de dire « Ouais, je m'encroute gentiment, mais c'est même pas désagréable en plus, tu vois ! » Putain, merde, je vieillis, puis en fait, c'est un peu cool.

  • Speaker #0

    bien sûr, comment... Comment tu écris ? Tu as déjà une idée ? Tu fais plein de mini-sketchs, tu les testes en rodage ? Non. Comment tu fais ?

  • Speaker #1

    J'ai une idée de départ et je commence à écrire. Les fauteuils. Oui, voilà. Je commence à écrire et puis après, j'essaie de tirer. Puis après, je note d'autres trucs. Puis après, ça dévie. Puis après, c'est très brouillon en fait. Et après, à un moment, quand il y a de la matière, je me dis OK, j'essaie de faire du puzzle. Des fois, je jette des trucs.

  • Speaker #0

    Comme on colle tout après.

  • Speaker #1

    Comment on colle tout ?

  • Speaker #0

    Après, tu dis en mode puzzle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est compliqué. À un moment, il faut aller sur scène, le faire. Tu t'aperçois qu'il y a des trucs qui marchent, qui ne marchent pas. Tu te dis, ça marcherait peut-être mieux si je le mettais là. Ça, ça n'a peut-être pas sa place. Il faut peut-être réécrire, essayer de développer telle idée. Donc, il y a une grosse période de rodage, de bricolage. C'est vraiment du bricolage.

  • Speaker #0

    Je voulais revenir à Andy Kaufman un peu. Il disait qu'il ne racontait pas de blagues, mais qu'il essayait plutôt de divertir. Oui. Est-ce que tu te reconnais là-dedans ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était vraiment... Je crois qu'Handy Kaufman, c'était vraiment mon projet au début. Le projet Handy Kaufman, c'est-à-dire ne pas faire de blagues pour ne pas avoir à désamorcer les blagues, et simplement être un divertisseur. Et surtout, ce que je trouve magique chez lui, c'est que tu ne voyais jamais, on dit souvent, séparer l'homme de l'artiste. Tu n'as jamais vu l'homme d'Handy Kaufman, tu ne sais pas qui c'est. Personne ne sait qui c'est.

  • Speaker #0

    Puis en plus à l'époque c'est cool mais il n'y avait pas de réseaux sociaux. Non mais ouais,

  • Speaker #1

    rien de sa vie. Il n'a jamais donné une interview en Andy Kaufman, enfin en tant que lui, vrai, tu vois. Tu ne sais absolument pas qui il est, ce qu'il pense, qui mange, pour qui il vote, tu sais rien. Tu ne vois qu'un personnage tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et je trouve que ça c'était, je ne sais pas si c'est possible aujourd'hui, avec Internet, les réseaux et tout, tu vois, les selfies, les machins. c'est presque un projet fou mais c'était... C'est comme si le mec sortait jamais de son rôle en fait. Il passait d'un rôle à l'autre et tout ça, c'est fou. Et d'ailleurs je sais pas si t'as vu ce documentaire sur Jim Carrey, le making, enfin pas le making of mais le...

  • Speaker #0

    L'analyse...

  • Speaker #1

    Le documentaire... Commentaire sur Jim Carrey quand il joue Man on the Moon, il est sorti très longtemps après, où tu le vois à un moment, il va à la fête, à la vraie fête de ce mec-là, qui tient ce magazine, c'est le magazine un peu sexy avec des playmates.

  • Speaker #0

    Les boys du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, le gars organise une grosse fête à l'américaine chez lui, et Jim Carrey est invité. Mais il vient en personnage de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Mise en abîme. C'est pas Jim Carrey qui est sorti perturbé de cette...

  • Speaker #1

    Si, moi je pense que s'il n'est pas si... Je pense que c'était très calculé en fait. Mais pour rester dans le personnage de Danak Sotouyo, il vient en personnage, dans la fête, et le mec lui dit, ah bah il y a Jim Carrey. Il dit non, non, Jim il n'est pas là, machin, c'est... et il dit une autre personnage. l'autre comprend pas au début il ya oui il est encore dans son délai et toute la soirée il ne sort pas du truc et ouais j'aurais aimé avoir ce niveau du jour c'est un idéal que j'aurais aimé atteindre mais c'est totalement raté puisque là tu m'en fais de toi en train de te parler en tant que l'enfant photo ergonomique doit prévenir que j'ai dû acheter un fauteuil ergonomique pour cette interview mais

  • Speaker #0

    parle pas au passé mais kofman il a incarné des personnels justement jusqu'à brouiller la frontière et toi du coup tu T'aurais, enfin, t'aimerais, au futur, tenter justement de créer cet acteur égo qui est quasiment immersif ? Ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça me... Ouais, j'aimerais, j'aimerais, je trouve ça super quand c'est fait avec brio. Alors ça demande vraiment d'être fait avec brio, tu vois. Mais je sais pas si l'époque le permet. Parce qu'à l'époque, tu pouvais vraiment, tu vois, il y avait ce fameux truc aussi où il arrive, il fait des imitations pouraves, tu vois. Il imite... Des présidents américains avec un accent pakistanais, c'est nul ! Tout le monde se dit qu'est-ce qu'il fait, tu vois, et tout d'un coup il dit bon maintenant je vais faire Elvis Presley. Et là, il y a de la musique qui commence, il se tourne, il change, il a un pantalon, tu vois, il se claque, il y a un truc, il commence à se coiffer, c'est super long et à la fin il te fait une imitation d'Elvis de dingue.

  • Speaker #0

    C'est le temps en fait.

  • Speaker #1

    Mais avant, avant ça, il fait temps réel, 3-4 minutes d'imitation toute pourrie, tu vois. Et à l'époque, dans les émissions de télé, c'était possible, c'était pas coupé, tu vois, ça tenait. Aujourd'hui, c'est pas possible, tu vois. 30 secondes,

  • Speaker #0

    y'a pas une vanne. Et sur le plateau, du coup, je sais que tu fais aussi quelques comédies de club encore. Tu vois pas des singularités comme ça émerger ? Non, c'est très standardisé, je trouve, sur le public.

  • Speaker #1

    Si, j'avais regardé ce site, tu vois des gars, des fois, de temps en temps...

  • Speaker #0

    Qui émergent un peu, qui sont un poil différents.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Mais quand même, à un moment, ils sont sur les réseaux sociaux et tu... Lui, j'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... Enfin, je sais pas. En fait, j'aurais aimé parler avec ce gars. J'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... À un moment, il s'est dit, « Ok, jusqu'à ma mort, je sortirai jamais du truc. » J'aurais aimé vraiment... C'est une curiosité, quoi. Pour moi, je me dis, « Mais qui... Comment était ce gars le matin, quand il se l'éveillait ? »

  • Speaker #0

    D'ailleurs, même sa mort, je lisais que...

  • Speaker #1

    Il y avait tout un truc. Il est mort ou pas, tu vois ? Un moment, Dylan se disait « Non, non, c'est un fake, il n'est pas mort. »

  • Speaker #0

    Michael Jackson, personne n'a envie qu'il meure, et en même temps, mauvais exemple, Michael Jackson.

  • Speaker #1

    Le mec a tellement fait de blagues dans sa vie, enfin, pas de blagues, mais de mises en scène de trucs, le combat de catch, des tas de trucs comme ça, où tu ne savais pas si c'était faux, si c'était vrai, qu'à un moment, tu te dis, si ça se trouve, sa mort, il l'a mise en scène, et le gars, il est ailleurs, sur une île.

  • Speaker #0

    Comme il est capable de tout. Tu as parlé de ton dernier spectacle, que tu joues encore, au moment où on enregistre en main. je vous le dis demain ce ne sera pas le vrai demain mais aujourd'hui le demain j'adore c'est le méta c'est le vrai demain par rapport à aujourd'hui mais qu'est-ce que demain ce sera certainement hier c'est du pur stand-up ce que tu fais est-ce que comme Andy tu cherches parfois à déstabiliser ton public plutôt qu'à le faire rire ... En tout cas, le soir où je suis venue, il y avait ces phases-là. Je me suis dit, en fait, il est hyper à l'aise, même avec ces petites phases de réflexion ou d'attente, il était très à l'aise.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors moi, j'ai l'impression de moins le faire ça qu'avant, mais je le fais encore un peu parce que oui, j'aime bien. Et le pire, c'est dans mon premier spectacle. C'était vraiment une passion. Il y avait un moment, je me souviens, où je ne disais rien après 45 minutes de spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand je sentais que j'avais les jambes dans la poche, il y a un moment où j'arrêtais et je disais rien et je commençais à regarder un peu d'autres trucs. J'étais des coups d'œil à droite à gauche, de l'arrière-dos, machin, et les gens se disaient...

  • Speaker #0

    Il a fait un AVC.

  • Speaker #1

    Et c'était ma passion. Et je reprenais, je regardais ma montre et j'avais cette vanne que je trouvais hilarante. Après ce long moment de silence où vraiment les gens se demandaient ce qui se passait, ça commence vraiment à me faire chier le spectacle.

  • Speaker #0

    Vous laissez les gars.

  • Speaker #1

    Et je me parle.

  • Speaker #0

    Du coup, ce n'était pas forcément un thème hyper personnel. On dit toujours, on monte sur scène. Enfin, on dit toujours, non. On va arrêter les toujours et à chaque fois. Mais en général, quand on monte sur scène, c'est plutôt pour exprimer des sujets personnels. Là, a priori, le premier, ce n'était pas forcément...

  • Speaker #1

    Parce que je parlais de moi quand même. Mais c'était enrobé dans plein de choses absurdes. Oui. ton deuxième c'était le sujet écologique et le troisième c'est très perso parce que c'est ton personnage de 40 ans est-ce que tu as eu cette nécessité de parler de sujets plus perso arrivé à ce troisième là parce que en fait je me suis vraiment je voyais tous les petits jeunes de l'humour qui arrivait le raz-de-marée du stand-up avec tous les petits jeunes qui arrivaient et je me dis j'avais vraiment la sensation d'être trop vieux pour faire ça je me disais bah ça y est c'est fini quoi je suis pas sur les réseaux à l'époque j'étais pas sur les réseaux et je je comprenais rien au réseau, j'avais même pas envie d'y aller. Et donc je me disais... je crois que c'est fini, que j'ai foutu, que la page est tournée. Et voilà, tu vois, c'est parti un peu de ça.

  • Speaker #0

    Donc autant jouer carte sur table et assumer que je suis vieux,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, dire bon, ben voilà, je suis un vieux pour les jeunes, au moins, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    D'autant qu'il y a un public, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, en fait. Pour les jeunes et pour les jeunes. Et oui, parce qu'en fait, les gens qui viennent me voir, souvent, c'est des gens qui m'ont suivi un peu et qui, au bon âge, plus ou moins, voilà.

  • Speaker #0

    Comment tu décides, parce que le startup, c'est aussi beaucoup parlé de soi et de sa vie privée, comment tu décides de la frontière, d'aller trop loin dans les sujets perso.

  • Speaker #1

    Alors au début je faisais pas du tout attention à ça, c'est-à-dire que si je ressentais le besoin d'en parler, j'en parlais. Puis je me suis rendu compte que c'est très dangereux parce que les gens se l'approprient et ils font n'importe quoi avec. C'est-à-dire qu'il y a des journalistes qui sont venus, qui ont pris des trucs, qui ont bricolé des articles, après tu lis, tu dis voilà, c'est pas du tout ce que j'avais dit. Parfois il y a des gens qui t'insultent sur internet, tu te rends compte de tout, que vraiment tu donnes de la matière et que les gens vont la prendre et la malaxer et en faire des tas de choses. et donc ça, au début ça m'a mis un frein où je me suis dit ok, je ne parle plus de moi écologie. Je parle d'un sujet mais je ne parle plus de moi. Et là, je suis en train de penser au prochain qui devrait commencer en janvier 2026. Et en fait, j'ai envie de reparler de moi mais pas tellement pour parler de moi, pour parler de choses très personnelles qui touchent tout un tas de gens je pense, mais qui sont très liées à ce que j'ai vécu si tu veux. Et en fait, je suis en train de prendre conscience que peut-être je fais ça depuis le début pour essayer de... de sortir ce truc là. C'est-à-dire que j'essaie de raconter des histoires pour essayer de raconter mon histoire.

  • Speaker #0

    Pas frontalement.

  • Speaker #1

    Pas frontalement, et surtout que je me rends compte que je la connais pas, mon histoire, qu'il y a plein de trous, tu vois. Et qu'à un moment, j'ai envie de la raconter, c'est juste déjà pour l'apprendre, en fait.

  • Speaker #0

    Pour la connaître, mieux se connaître.

  • Speaker #1

    C'est pas pour déballer tout, c'est pour dire, en fait, j'ai une histoire. tu vois mieux se connaître pour aller mieux ou pour aller mieux pour aller mieux parce que je me rends compte qu'il ya plein de trucs qui vont pas que je fais plein de choses par fuite et je fuis parce que je sais je sais pas sur quoi je repose en fait tu vois il ya des trous partout et j'ai des enfants il faut leur transmettre un truc et je me rends compte que eux aussi c'est à moi je me dis ils vont oublier ça les concerne pas c'est loin non le porteur et les traumatismes ils se transmettent tu vois et et je me dis ah ouais non en fait peut-être que je fais ça pour combler les trous Sauf que je le réalise que maintenant, il m'a fallu trois spectacles pour... Ça infuse lentement, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais c'est cathartique d'écrire, c'est des séances de psy. Moi j'ai beaucoup eu,

  • Speaker #1

    j'écris en pensant vouloir parler d'une chose, et je me rends compte après coup que, ah non, en fait il y avait un mécanisme inconscient qui voulait m'amener à telle prise de conscience pour en fait... Et je n'avais pas du tout capté au départ, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ce qui apparaît comme étant quelque chose de très personnel et très privé... Ce qui est chouette, c'est qu'on vit à peu près tous les mêmes traumatismes à des moments différents et à des niveaux différents. Mais ça peut aider d'autres personnes que de parler de sujets. Je pense qu'on est bien mûrs pour la question d'après, qui se trouve être que Kaufman pratiquait la méditation transcendantale.

  • Speaker #1

    Eh ouais !

  • Speaker #0

    Pratique spirituelle indienne pour se recentrer. Toi, tu as des petits rituels pour préparer tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'étais très méditation pendant le Covid. Beaucoup de méditation, ça m'a fait beaucoup de bien. Je l'avoue que j'en fais moins parce que c'est une vraie discipline en fait. Tu vois, ça demande du temps, ça demande de ne pas faire autre chose en fait quand tu fais ça.

  • Speaker #0

    Enfin oui,

  • Speaker #1

    c'est pas de ne rien faire. Non c'est pas de ne rien faire mais c'est quand même une implication. Parce que c'est pas ne rien faire mais donc c'est faire de la musique.

  • Speaker #0

    Seule chose surtout, à l'époque où on fait trois choses en même temps.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc j'ai un peu lâché mais ça m'a fait énormément de bien et j'en fais toujours un peu. peu et je comprends d'autant plus quand on est comédien et qu'on se un jour j'ai parlé avec une amie comédienne et elle me disait qu'elle voyait un coach pour sortir des rôles parce qu'elle me dit ça m'imprime trop quand je fais un rôle et j'ai besoin de me nettoyer énergétiquement je comprenais pas je la prenais un peu pour une folle et en fait avec le temps je me suis dit non elle est pas folle du tout elle a raison c'est à dire qu'on s'en rend pas compte mais quand tu te mets dans un délire de comédie et que tu t'imprègnes d'un mood pour un rôle il te reste quelque chose vraiment et c'est avec le temps comme t'en fais plein Il y a un moment où tu as besoin de te dire, il faut que je revienne à moi. Je pense qu'on est plus ou moins sujet à ça, il faut que tu aies des tempéraments.

  • Speaker #0

    Plus d'empathie.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très poreux. Les choses m'imprègnent.

  • Speaker #0

    Tu as senti que tu devais faire de la méditation parce que tu te sentais stressé. Après, tu as parlé du Covid. C'était peut-être une période un poil...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je regardais des vidéos sur Internet comme plein de gens pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Je suis tombé sur Christophe André. Je ne sais pas si tu as entendu.

  • Speaker #1

    Il y a 7 gourous, je ne sais pas si tu vois qui c'est. C'est un gourou indien. Et putain, ils m'ont fait du bien ces speeches-là. Pendant le Covid, j'étais en crise d'angoisse. Tout le monde, c'est très basique ce que je dis. Mais je suis tombé sur ces trucs et ces vidéos, elles me faisaient du bien. Je me disais, putain, c'est bien ce qu'il dit, j'aime bien et tout. Puis il parlait de méditation, donc j'ai commencé à en faire. Et franchement, ça m'a fait un bien.

  • Speaker #0

    on ne comprend pas tout de suite Il faut vraiment une grosse année, je trouve, de rigueur, d'habitude, pour vraiment te dire, ah ok, en fait, tu as un monde qui s'ouvre quand tu commences à méditer.

  • Speaker #1

    Il avait une formation, je ne sais pas si tu vois, qui s'appelle ingénierie intérieure, que j'ai, à un moment, je l'ai faite, parce que j'adorais. Et tu dois rester en ligne, il y a des vidéos, des sessions de vidéos de deux heures, c'est assez long, tu vois, où ils te demandent de ne pas te décrocher du truc pendant deux heures. Et je l'ai fait, c'était fou.

  • Speaker #0

    Ça ouvre un nouveau monde,

  • Speaker #1

    effectivement. Ah ouais, je n'ai jamais aussi bien dormi qu'à ce moment-là. Mes dodos étaient magiques, vraiment.

  • Speaker #0

    Et les rêves changent, on revient au sujet de Dali et des surréalistes. Ouais.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai vraiment halluciné, je me suis dit, waouh, on peut faire des trucs de fou quand même. Et ça me saoule parce que maintenant, j'ai l'impression que je le sais. Je me dis, je sais ce que je dois, comment je dois organiser mes pensées, tu vois, ce que je dois mettre dans mes oreilles, dans mes yeux, pour être bien, me sentir bien. Et je ne le fais pas, je me laisse répréter par...

  • Speaker #0

    Ouais, pas le quotidien, pas de rituels avant de monter sur scène qui...

  • Speaker #1

    De moins en moins. Ouais, qui t'ont... Au début, j'avais beaucoup d'exercices de diction, étirements, exercices de respiration, plein. J'avais vraiment besoin de beaucoup de concentration. Et là, maintenant, c'est vraiment le moins possible. Mais parce que aussi, ma démarche a changé. C'est-à-dire qu'au début, je faisais vraiment un personnage absurde. J'avais vraiment l'impression de jouer un personnage, même si c'était moi. Et là maintenant c'est vraiment plus du stand-up, c'est vraiment j'arrive comme ça et je... Ouais,

  • Speaker #0

    même si, je comprends. En parlant de ça, Kaufman il a souvent provoqué évidemment des réactions mitigées, voire hostiles. Tu m'en as parlé un tout petit peu tout à l'heure, des certaines réactions au public, ils ne comprenaient pas l'intention artistique. Comment tu as vécu ça ? Alors quand ça se marrait c'était bien, mais comment tu réussis à dépasser quand en face...

  • Speaker #1

    Ça se marre pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça passe pas quoi !

  • Speaker #1

    Sur le moment, tu ne le dépasses pas trop, tu n'es pas bien, tu as l'impression de te prendre une grosse claque, tu le vis mal. Non, non, sur le moment, tu ne le dépasses pas du tout, tu te le prends bien dans ta gueule et tu rentres bien mal et tu te dis je vais changer de métier. C'est la loose et tout. Puis après, en y repensant, tu te dis, en général, une nuit de sommeil, c'est assez efficace quand tu vis des... Parce que ce n'est jamais qu'une petite blessure d'ego, ce n'est pas très grave. Et donc le lendemain, tu te dis, bon, allez, j'ai su. Je suis encore vivant...

  • Speaker #0

    C'est ce qui n'a pas fonctionné ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais ! Le lendemain je me dis ça, je me dis pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Et quand tu le fais souvent, tu t'aperçois quand même que la plupart du temps ça marche. Et donc quand ça ne marche pas, tu essaies de te dire mais pourquoi ça n'a pas marché ? Et en vrai tu t'aperçois qu'il y a toujours une raison. Ça peut être plein de trucs mais... D'abord tu t'aperçois que quand tu joues que rien n'est drôle dans l'absolu, tout est drôle par rapport à un contexte.

  • Speaker #0

    Comment tu balances ?

  • Speaker #1

    Ouais, et qui t'as en face de toi, et dans quel contexte, et comment les gens sont arrivés là.

  • Speaker #0

    Tu peux aider, moi je connais des gars très drôles devant un certain type de public, tu les mets devant un autre public, ça marche plus du tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des gens qui, pendant tout ton sketch, ne vont pas rire, et en fait, on va avoir... Ils adorent. Ouais, ça, hyper chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, ça aussi, c'est très bizarre.

  • Speaker #1

    Ah non, mais j'ai vraiment adoré, c'était super. Pourquoi t'as pas ri ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, c'est... Ça m'est arrivé plusieurs fois, ça. Tu dis, putain, ne ris pas, ne ris pas, ne ris pas, et à la fin, t'as des aplauses de dingue, et ils viennent te voir, c'est super et tout.

  • Speaker #1

    Ça montre aussi que c'est quand même un job, un apparence hyper solitaire, le stand-up, alors qu'en réalité, derrière, tu parlais de ton metteur en scène, ton... T'es pas seul, en fait. T'es pas seul quand tu fais du stand-up.

  • Speaker #0

    Pas forcément. Tu peux.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui sont vraiment tout le temps totalement seuls.

  • Speaker #0

    Mais au bout d'un moment, c'est un peu... À la longue, je sais pas, tout seul, tout seul, tout seul, au bout d'un moment, c'est un peu déprimant. Donc c'est cool d'avoir quand même un metteur en scène, un regard extérieur, deux, trois potes à qui tu fais tes premières blagues. qui disent et puis ouais non c'est tout toi l'on ne sait plus quoi oui je...

  • Speaker #1

    oui si tu pouvais lui poser une question à Andy Kaufman tu lui demanderais quoi ?

  • Speaker #0

    en même temps je serais cur... je serais... d'un côté je serais curieux de d'essayer de savoir qui il est vraiment vraiment mais qui êtes-vous ? et de l'autre côté je respecte tellement ce qu'il a fait que j'oserais pas lui dire euh... allez vas-y euh... brise le masque et dis moi qui tu es tu vois donc j'essaierais de de... Je crois que j'essaierai de faire ce que lui a toujours fait avec moi, c'est-à-dire de le divertir, ce qui serait à mon avis extrêmement maladroit. Pour moi, ce gars-là, c'est un mec qui faisait un jeu avec les gens, mais poli, si tu veux. On dit souvent que l'humour, c'est la politesse du désespoir. Moi, je trouve que c'était là. J'ai toujours trouvé que c'était une politesse extrême, tu vois. C'était du nain. En fait, je trouve d'une incroyable politesse. Et j'ai l'impression que c'est ça qui méritait qu'on lui renvoie, lui dire on a compris ta volonté d'esquiver tout le grossier de la réalité et donc on va jouer à ce jeu avec toi. Mais ça demande d'être à son niveau et c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Ben, t'as une citation que t'aimes bien, laquelle t'aimes bien te référer ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai entendu une l'autre jour, mais je ne sais plus, je l'ai oubliée. Je me suis dit, waouh, c'est puissant ça. Attends, c'était quoi ? Je ne sais plus, c'était un peu... Métaphysique,

  • Speaker #1

    purgatiste, j'adore.

  • Speaker #0

    Non, métaphysique, enfin spirituel, c'est un mot spirituel et tout, mais c'était... Non, écoute, j'aime bien la phrase un peu bateau de Gandhi, mais tu vois, qui dit « On a tous raison de notre propre point de vue, mais du point de vue de l'intérêt général, il est fort possible que tout le monde se trompe. » Bon, c'est pour te citer une citation.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup de personnalités un peu troublées, entre guillemets, ou même pas troublées, en tout cas. caractère assez original de l'artiste que tu as choisi. Toi, à ton avis, selon toi, qu'est-ce qui te manque pour être une meilleure version de toi-même ? Qu'est-ce que tu aimerais avoir ? Des fois,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que je ne suis pas assez courageux. J'ai l'impression, des fois, je regarde des gens, ce qu'ils ont fait dans leur vie, et je me dis, je n'ai quand même pas ce niveau de courage. J'aurais aimé être un chevalier, vraiment avoir le courage des chevaliers.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais fait quoi si t'avais eu plus de courage ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, j'aimerais être un chevalier capable de se sacrifier pour les autres. Mais je n'ai pas cette force-là, je n'ai pas ce courage-là.

  • Speaker #1

    En même temps, tu sais la plus grande peur des gens ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    De parler en public.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah oui, oui. Bon, attends, moi quand j'ai commencé, mais... Non, mais tu vois, nous sommes découragés. Quand j'ai commencé, ils m'auraient dit on fait un podcast, je serais...

  • Speaker #1

    Déjà à l'époque, ça n'existait pas les podcasts.

  • Speaker #0

    Déjà, déjà, j'aurais dit quel mot elle utilise, qu'est-ce qu'elle veut dire ? Non, mais... Ouais, moi j'étais terrible. Tétaniser ! La vraie raison pour laquelle j'ai fait du théâtre au tout début, pour laquelle j'ai pris des cours, c'est parce que je me disais, ça n'est pas possible, il faut que tu apprennes à parler en fait. C'est pas possible de ne pas savoir à ce point parler devant des gens tu vois. Je caressais un peu le rêve de devenir comédien mais je me disais déjà, même si tu n'arrives pas à être comédien, c'est pas grave, au moins tu vas apprendre à parler devant trois personnes parce que je voyais bien que quand j'avais un entretien d'embauche ou un truc, j'étais mais tétanisé, mais c'était un cauchemar.

  • Speaker #1

    Du coup c'est la technique qui t'a fait avoir confiance en toi et...

  • Speaker #0

    Ouais, au cours de théâtre, franchement... notre prof nico ça a devenu un copain il nous faisait faire vachement d'exercice au début de respiration presque de méditation tu vois de lâcher prise d'abandon de trucs et c'est je sais pas il nous faisait faire des trucs à la fin je me sentais bien et je me disais en fait il s'avait l'air important pour lui qu'on se sent bien avant qu'on commence à jouer tu vois et j'ai c'est très bête mais je crois que jamais dans ma vie j'avais fait ça jamais à l'école au travail on m'avait dit alors attendez d'abord on va L'ancrage. D'abord, on va se mettre bien. Après, on va faire les trucs. Je ressortais des cours de théâtre. J'avais l'impression d'être sur un petit nuage.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un quatrième spectacle. Tu disais que... Tu as peut-être un peu le thème.

  • Speaker #0

    Je peux développer sur ça ? Oui. En vrai, parler en public, c'est-à-dire parler au minimum à quelqu'un d'autre et peut-être à plusieurs personnes, c'est une transaction. On fait commerce de quelque chose. Enfin, commerce. Oui, il y a une transaction qui se passe et c'est un peu perturbant parce que tu ne sais pas toujours qui sont les autres, ce qu'ils veulent, ce qu'ils attendent. Tu vois bien que tu vas être jugé. C'est délicat comme truc, tu vois. Et ce n'est pas évident pour tout le monde. D'autant plus que je ne sais pas, je trouve que l'éducation a tendance à vachement inhiber les gens. Quand tu vas à l'école, on ne te dit pas « exprime-toi » , on te dit « chute, pas de bruit, assieds-toi, écoute, fais pipi à cette heure-là, cours à cette heure-là, mange à cette heure-là, tais-toi à cette heure-là, tout le reste du temps » . c'est pas fait pour apprendre à être toi même quoi donc moi je trouve que le théâtre et c'est un encourage les gens à faire du théâtre même en loisirs tu vois pour voir qu'en fait la la prendre qui on est un peu quoi en tout cas sur le courage noteux ne

  • Speaker #1

    te flagelle pas vraiment j'ai fait des jeux jouer aussi au théâtre et à chaque fois quand je dis ah bah oui j'ai fait des comiques club j'ai inspecté c'est hyper courageux quand je trouve pas ça courageux, peut-être un peu foufou, mais tu es fervageux à monter sur scène. Il y a plein de gens qui s'imaginent. Du coup, ton prochain spectacle, comment tu alimentes ton imagination ? Comment tu nourris ton clown ?

  • Speaker #0

    Écoute, là, je suis... Pour l'instant, pas trop dans une démarche de clown. Je suis vraiment dans un truc introspectif et je te dis de quête. J'ai un peu décroché de ce truc de vouloir divertir à tout prix. J'avoue, même si ça m'a fasciné un temps. Je ne sais pas si c'est l'âge ou quoi, mais là maintenant, j'ai l'impression que j'ai une mission qui est de réparer des trucs de ma vie ou de ma lignée. Je me dis qu'il y a des pièces manquantes, il faut que j'aille les chercher, il faut que je les exprime. Il faut que je transmette un mieux. J'ai hérité d'un truc qui était le mieux que les autres pouvaient. Et moi, il faut absolument que j'arrive à soigner un peu ça et à le transmettre en mieux. Et j'essaie de faire ça et c'est flippant. Parce que j'ai vraiment la peur de ne pas y arriver.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très courageux de faire ça.

  • Speaker #0

    Peut-être d'intention, oui. Mais j'ai tellement peur de ne pas y arriver. Mais bon, on va voir.

  • Speaker #1

    Il y a plein de livres. Je vais t'en conseiller plein. Comment nettoyer toutes ces viches et toutes ces lignées. Donc... En préparation, on te retrouve sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu investigues quand même un peu.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment comme le vieux boomer.

  • Speaker #1

    Et d'autres actus qui arriveront d'ici l'été 2025 ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, non. Il y a beaucoup plus vu sur scène qui continue. Alors là, je vais jouer pour les... Je sais pas quand on va sortir ce podcast. Fin juin, je ferai une date pour les 50 ans du point virgule au point virgule. Il y a encore des dates de tournée l'an prochain. J'espère qu'il y aura une captation qui sortira en 2026. Et non, mais là, il y a surtout l'écriture. Entre maintenant et le mois de janvier, il faut vraiment que je...

  • Speaker #1

    Qu'il y ait un gros boulot. Bon courage pour ça.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Ben.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Célia. À bientôt. À bientôt.

  • Speaker #1

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire,

  • Speaker #2

    ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro. Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'ArtiTime. Merci. Allez, bisous.

Description

Et si l’humour pouvait être plus qu’une blague ? Mon invité du mois, Ben nous entraîne dans l’univers décalé du comédien Andy Kaufman, entre provocations, poésie et performances improbables.


Ben partage son propre parcours : des scènes ouvertes parisiennes à la série Les Invincibles, en passant par ses spectacles mêlant absurde, écologie et réflexions personnelles


Découvrez comment son héritage résonne aujourd’hui dans le parcours de Ben. Entre stand-up absurde, engagement écolo, confidences intimes et quête de sens, cet épisode mêle rires, réflexion et coups de théâtre. À écouter absolument si vous aimez l’humour qui va plus loin que les blagues.


Interview présente sur toutes les plateformes d’écoutes !


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur Arty Time avec une déclinaison de mon podcast Arty Time, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Mais pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou l'une d'entre eux pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait plus que toi pour être complet, et je fais la bouilloire pour partager ce moment avec nous. On écoute ! Hello mes petits curieux, bienvenue à bord de ce nouvel épisode d'ArtiTime Avec. Aujourd'hui, je suis très contente de recevoir un humoriste, acteur, Ben. Ben, bienvenue !

  • Speaker #1

    Salut !

  • Speaker #0

    Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse créatrice de ce podcast. Je visite des expositions pour vous en faire des résumés. Le reste du temps, je suis communicante. J'aide les entreprises à faire fructifier leur business grâce à des actions de communication. Mais on n'est pas là pour parler de ça, on est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Ben. et d'un de tes crushs artistiques que je te laisse nous annoncer.

  • Speaker #1

    D'abord, merci de parler de moi, c'est très gentil. Et moi, j'ai choisi de parler de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Bon, j'ai un peu honte de le dire, mais je ne le connaissais pas au moment où tu m'as sorti son nom. Enfin, j'ai fait un épisode avec Chloé Fleury, et elle a parlé de Jim Carrey, Jim Carrey ayant joué dans le film.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je t'avoue que je ne connaissais pas Andy Kaufman avant d'avoir vu Man of the Moon. Mais c'est marrant parce qu'arrivé en bas de chez toi... Je vais checker vite fait mon portable J'ai vu passer un truc avec Jim Carrey Merci les algorithmes Ouais je sais pas Avant de voir Man on the Moon Je savais pas du tout qu'il y avait Andy Kaufman Et puis vraiment révélation

  • Speaker #0

    Bon s'il y a des incultes Derrière leurs écouteurs Des incultes comme moi Est-ce que tu veux expliquer en quelques mots qui c'est ?

  • Speaker #1

    Alors Andy Kaufman déjà, voyez le film vraiment Man on the Moon de Will Oswald qui est super, Jim Carrey est incroyable dedans et puis sinon vous pouvez regarder plein de vidéos du vrai Andy Kaufman mais c'est peut-être mieux de les voir moi j'ai bien aimé voir d'abord le film et découvrir après qui était Andy Kaufman c'était un humoriste américain voilà, je crois qu'il a vécu dans les années 70 il est né en 49 et il est mort en 84 et en fait c'est un mec qui avait vraiment à... truc très particulier et qui poussait un pote un jour qui m'a dit mais Nick Hoffman c'est pas de l'humour c'était de l'art contemporain et c'est vrai qu'il avait un truc c'est qu'il ne désamorçait jamais ses blagues, t'arrivais jamais à savoir si t'avais affaire à un fou si t'avais affaire à quelqu'un qui te prend pour un con si t'avais affaire à un génie c'était jamais désamorcé mais c'était jamais vulgaire c'était super

  • Speaker #0

    Souvent qualifié d'anticomédien en fait Ouais c'était vraiment

  • Speaker #1

    Le mec qui a décidé de troller La société du spectacle Mais jusqu'au bout du bout du bout du bout Qui ne s'arrête jamais Et il a fait des trucs incroyables Enfin faut voir le film et tout Mais il a fait des On voit des trucs dans le film par exemple Un moment il arrête un spectacle Et il dit aux gens bah si vous voulez voir la suite Il y a un bus devant vous montez dans le bus Et puis on part et tu vois il partait un week-end avec les gens Enfin

  • Speaker #0

    Très performance d'art contemporain en fait. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Et il faisait des trucs fous. Un jour, il s'est lanché dans une provocation de catch vis-à-vis d'un champion de catch. Il s'est fait... Il y a eu un combat, c'était truqué je pense, mais il y a eu un combat ultra violent pour montrer qu'il savait faire du catch. Il s'en est pris à une femme, alors ça me passerait très mal. Qui était sa complice, totalement sa complice. Mais c'était incroyablement réaliste. Et donc les gens étaient choqués. C'était fou, c'était un happening. permanent qui ne s'arrête jamais et puis de là dedans son passage au 7h des night live la coque c'est sa fameuse chanson la mighty mouse c'est poétique c'est politique mais d'une manière complètement décalé fâché c'était fou pour moi c'est l'humoriste ultime tu parles de poétique ou c'est un ça qui te plaît avant

  • Speaker #0

    de parler encore un peu plus de lui parmi deux toits commenté ton parcours d'où tu viens

  • Speaker #1

    Écoute, moi je viens de la Nièvre, tout simplement. Si tu ne connais probablement pas la Nièvre, c'est un département très très rural. Le chef-lieu c'est Nevers. Je n'ai pas très loin de chez toi, à Nanterre, mais j'ai grandi dans la Nièvre. Je passais 20 ans là-bas, donc adolescence plutôt rurale, on va dire. Enfin, enfance plutôt rurale. Et puis je suis revenu sur Paris quand j'avais une vingtaine d'années. Et assez vite, j'ai eu envie d'aller au théâtre.

  • Speaker #0

    et le théâtre à la télé à quel âge t'as commencé à aller au théâtre ?

  • Speaker #1

    20 ans c'était mes toutes premières fois au théâtre très vite j'ai pris des cours de théâtre et j'ai eu vent des scènes ouvertes parisiennes Il y avait pas de comédie club, open mic, mais à l'époque on disait scène ouverte. Et donc je les ai toutes faites, j'y suis allé partout et voilà, j'ai commencé comme ça tout doucement.

  • Speaker #0

    Autodidacte finalement ?

  • Speaker #1

    Ouais, complètement, c'était un cours, c'était un petit cours pour débutants, c'était le vendredi soir pendant, je sais plus, deux heures, trois heures, on prenait 30 balles par mois et j'avais pas les moyens de faire les cours fleurants et donc je faisais ça et puis très vite après j'écris des textes et j'ai essayé.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ce job-là, tu te l'as un peu construit. Tu avais une possibilité de job avant ?

  • Speaker #1

    Non, avant, c'était des jobs alimentaires, vraiment alimentaires, parce que moi, j'ai foiré un peu mes études et tout. J'ai arrêté mes études. Enfin, je ne sais pas si on peut appeler ça des études. J'ai arrêté en terminale. Et donc, je n'ai pas vraiment de qualification pour une chose ou une autre. Non, je ne savais vraiment pas quoi faire dans la vie. Et justement, quand j'ai trouvé ça, je me suis dit...

  • Speaker #0

    Il a eu la révélation. C'était fou.

  • Speaker #1

    Impossible.

  • Speaker #0

    Impossible de faire autre chose parce que...

  • Speaker #1

    Un plus ou moins possible. Quelque chose de possible. Le reste ne m'apparaissait pas du tout possible.

  • Speaker #0

    Tu as commencé par la scène. Je l'ai découvert en 2010. Je connais depuis longtemps. C'est une super série. Des invincibles vraiment super. Notamment Jonathan Cohen. Série québécoise.

  • Speaker #1

    Adaptation de série québécoise. Tout à fait. Série québécoise qui est génialissime. Je ne parle même pas de la nôtre. Je parle de la série originale. Et puis nous, on a eu la chance de pouvoir faire l'adaptation pour Arte. Effectivement, on a fait deux saisons. Et c'était... Oh putain, pardon.

  • Speaker #0

    Non, non, je suis la spécialiste des gros mots, tu peux y aller.

  • Speaker #1

    Mais non, non, mais c'était... Quel kiff, quoi. On partait à Strasbourg trois mois, tous ensemble. C'était un délire, quoi.

  • Speaker #0

    L'effet de troupe, du coup, tu retrouvais quand même, parce que là, c'était pour de la télé.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, non, non, mais on partait en tournage là-bas. En plus, on était jeunes, tu vois. Et c'était vraiment un truc, on était accueillis comme des rois, parce que du coup, ça amenait pas mal de boulot là-bas, à Strasbourg. les gens nous aimaient bien, ils étaient contents qu'il y ait un truc qui se tourne chez eux. On était... Enfin, c'était la fête.

  • Speaker #0

    Tu y vois une différence entre le jeu que tu as pu mener, et on va parler aussi des autres séries que tu as pu faire, des courts-métrages, des films, entre ta vie de ce que tu avais connu de comédien sur scène et puis d'être derrière un écran ?

  • Speaker #1

    Oui, ce n'est pas pareil. Oui, ce n'est pas pareil. Parce que là, tu es vraiment au service des autres. Il faut jouer avec les autres. Ce n'est pas super loin. Il y a un cousinage, mais ce n'est pas la même chose non plus. Et puis, tu as ce truc de caméra. mais qui est propre à toutes les séries et à tous les films, c'est pas comme du théâtre, c'est-à-dire que tu joues pas vraiment... C'est très découpé. Tu dis une phrase, tu la dis 15 fois de suite, sur trois angles différents. Après, tu vois, tu fais la fin de la journée, tu sais même pas ce que t'as fait. T'as fait une scène du début, une scène de la fin, tu reviens au milieu, c'est complètement cross-bordé, tu tournes pas du tout dans l'ordre.

  • Speaker #0

    ça n'a rien à voir avec une pièce de théâtre finalement quand des acteurs disent je sais pas du coup à quoi va ressembler le film.

  • Speaker #1

    Ah non, mais c'est vraiment, tu sais pas, limite, les films sortent, tu sais même plus que tu l'as tourné.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Il y a le temps long aussi à gérer.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tu vois. Nous, les Invincibles, c'est sorti en 2010. On a tourné en 2008, la première saison. Donc c'est vrai qu'à un moment, ça sort et tu dis, ah mais oui, il y avait ça.

  • Speaker #0

    Je comprends. Dans tes spectacles, t'as fait aussi des stand-up, on en parlait, dans tes spectacles, t'abordes des sujets hyper profonds avec une légèreté...

  • Speaker #1

    Ah bon ?

  • Speaker #0

    Je le trouve. En tout cas, moi, je n'ai vu que ton dernier spectacle. Mais avec légèreté, comment dire ? Avec la couverture humour, donc forcément, tout le truc.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est un peu la promesse, quand même.

  • Speaker #0

    Tu parles des différents sujets que tu as abordés. Les gros smashs, c'est quand même un sur l'écologie.

  • Speaker #1

    Le tout premier, c'était une sorte de présentation un peu absurde de moi-même. Mais oui, il y avait une présentation. Là, c'était très surréaliste, vraiment. Oui. C'était mon spectacle vraiment le plus absurde. Le deuxième, c'était un peu plus sur l'écologie. Et le troisième, qui s'appelle Il a beaucoup pleuvu, l'idée, c'était de dire, putain, merde, j'ai 40 ans. J'ai pas vu passer, puis ça y est, c'est foutu, j'ai 40 ans, j'ai mal au dos, et tout ça. Et voilà.

  • Speaker #0

    Du coup, ton premier, tu dis surréaliste, donc un peu performance. Est-ce que t'étais déjà très au fait d'Andy Kaufman ? Ouais,

  • Speaker #1

    c'était ma grosse période d'Andy Kaufman. Je venais de découvrir, et j'étais à... fasciné. Oui, lui, les Monty Python, en France François Rollin qui était ma référence. Enfin, je trouvais qu'il y avait le côté surréaliste, mais même dans la peinture d'Ali, tout ce qui était surréaliste me semblait avoir un supplément d'âme que je ne trouvais pas ailleurs. J'avais l'impression que c'était magique.

  • Speaker #0

    C'est onirique,

  • Speaker #1

    bien sûr. Oui, j'avais l'impression qu'il y avait un monde caché. J'aime tellement ça. La réalité me déprimait et c'était une forme de chapatoire. la réalité c'est aussi les soucis écologiques que notre monde et pour retour sur terre au deuxième spectacle en fait j'avais commencé sur la fin du premier à part à faire deux trois vannes sur l'écologie au début du spectacle je commence à le spectacle noire je dis voilà j'allume pas les lumières c'est pour l'écologie mais j'en suis en fait ça faisait rire les gens et mon metteur en scène thibault m'a dit mais pourquoi tu fais pas un truc sur l'écologie pour le deuxième et moi j'ai l'impression que ça allait être chiant vous dire ça va être sérieux ça va faire chier tout le monde et puis et puis en fait non en fait c'était une bonne idée je crois je pense que c'est aussi bon moment je sais pas si maintenant ouais on m'a même dit que c'était un peu tôt oui parce que quand j'ai commencé à reposter des extraits sur instagram Il y a plein de gens qui m'ont dit, putain, t'aurais sorti ce spectacle, enfin, peut-être pas là aujourd'hui,

  • Speaker #0

    mais il y a

  • Speaker #1

    3-4 ans, tu vois. Ça aurait eu carrément un autre écho encore, mais bon, écoute, ça s'est fait comme ça, mais c'était cool, je suis très content.

  • Speaker #0

    Bon, même s'il y a quand même pas mal d'humours et d'humoristes qui ont ce créneau écologique.

  • Speaker #1

    Oui, oui, bien sûr,

  • Speaker #0

    bien sûr. Mais c'est vrai que, bon, malheureusement, ce sujet est un peu... ...claché, et on considère que c'est donneur de leçons, donc... Le backlash, c'est de l'écologie, on parle de autre chose.

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est compliqué, parce qu'il y a urgence, et donc c'est compliqué d'en parler d'une autre manière que de rappeler qu'il y a des problèmes. C'est sûr.

  • Speaker #0

    Après, c'est bien aussi d'en parler avec ce couvert-là. Et d'ailleurs, tu as aussi fait la série Génération Carbone, réalisée par une amie que nous avons en commun, Laura Gavelle. Là, c'est un petit peu cette même mouvance.

  • Speaker #1

    en tout cas du sujet mais ouais écoute voilà moi me proposer ce petit rôle dans ce choix de rôle dans le film qui s'appelait permis jour de permis ouais jour de permis il ya huit ans c'était l'année dernière il ya deux ans et écoute c'était très cool c'était très cool et voilà c'était un liste une histoire c'est un gars qui passe à On pense que son fils va passer son... Je ne veux pas spoiler le truc, mais en gros, il passe un permis d'écologie. Pour voir s'il est apte à vivre ou s'il doit être sous la tutelle d'un jeune.

  • Speaker #0

    Ça inverse les générations, je ne trouvais pas intéressant. Et donc, ton troisième spectacle, tu t'es rendu compte qu'à 40 ans, on avait mal au dos. Et tu t'es dit, tiens, je vais en parler.

  • Speaker #1

    Au début, on était partis sur un délire avec mon metteur en scène parce que je commençais à regarder les fauteuils ergonomiques. J'appelle mon metteur en scène, je dis « Putain, ça va pas du tout, je viens de passer deux heures dans un magasin de mobilier ergonomique, c'est foutu quoi ! »

  • Speaker #0

    « Je vais m'en acheter deux ! »

  • Speaker #1

    Et lui, ça le fait rire, et il me dit « Vas-y, parle de ça, et tout ça, machin ! » Et puis après, on peut parler d'autres choses aussi, mais l'idée, c'était de dire « Ouais, je m'encroute gentiment, mais c'est même pas désagréable en plus, tu vois ! » Putain, merde, je vieillis, puis en fait, c'est un peu cool.

  • Speaker #0

    bien sûr, comment... Comment tu écris ? Tu as déjà une idée ? Tu fais plein de mini-sketchs, tu les testes en rodage ? Non. Comment tu fais ?

  • Speaker #1

    J'ai une idée de départ et je commence à écrire. Les fauteuils. Oui, voilà. Je commence à écrire et puis après, j'essaie de tirer. Puis après, je note d'autres trucs. Puis après, ça dévie. Puis après, c'est très brouillon en fait. Et après, à un moment, quand il y a de la matière, je me dis OK, j'essaie de faire du puzzle. Des fois, je jette des trucs.

  • Speaker #0

    Comme on colle tout après.

  • Speaker #1

    Comment on colle tout ?

  • Speaker #0

    Après, tu dis en mode puzzle.

  • Speaker #1

    Oui, c'est compliqué. À un moment, il faut aller sur scène, le faire. Tu t'aperçois qu'il y a des trucs qui marchent, qui ne marchent pas. Tu te dis, ça marcherait peut-être mieux si je le mettais là. Ça, ça n'a peut-être pas sa place. Il faut peut-être réécrire, essayer de développer telle idée. Donc, il y a une grosse période de rodage, de bricolage. C'est vraiment du bricolage.

  • Speaker #0

    Je voulais revenir à Andy Kaufman un peu. Il disait qu'il ne racontait pas de blagues, mais qu'il essayait plutôt de divertir. Oui. Est-ce que tu te reconnais là-dedans ?

  • Speaker #1

    Alors, c'était vraiment... Je crois qu'Handy Kaufman, c'était vraiment mon projet au début. Le projet Handy Kaufman, c'est-à-dire ne pas faire de blagues pour ne pas avoir à désamorcer les blagues, et simplement être un divertisseur. Et surtout, ce que je trouve magique chez lui, c'est que tu ne voyais jamais, on dit souvent, séparer l'homme de l'artiste. Tu n'as jamais vu l'homme d'Handy Kaufman, tu ne sais pas qui c'est. Personne ne sait qui c'est.

  • Speaker #0

    Puis en plus à l'époque c'est cool mais il n'y avait pas de réseaux sociaux. Non mais ouais,

  • Speaker #1

    rien de sa vie. Il n'a jamais donné une interview en Andy Kaufman, enfin en tant que lui, vrai, tu vois. Tu ne sais absolument pas qui il est, ce qu'il pense, qui mange, pour qui il vote, tu sais rien. Tu ne vois qu'un personnage tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et je trouve que ça c'était, je ne sais pas si c'est possible aujourd'hui, avec Internet, les réseaux et tout, tu vois, les selfies, les machins. c'est presque un projet fou mais c'était... C'est comme si le mec sortait jamais de son rôle en fait. Il passait d'un rôle à l'autre et tout ça, c'est fou. Et d'ailleurs je sais pas si t'as vu ce documentaire sur Jim Carrey, le making, enfin pas le making of mais le...

  • Speaker #0

    L'analyse...

  • Speaker #1

    Le documentaire... Commentaire sur Jim Carrey quand il joue Man on the Moon, il est sorti très longtemps après, où tu le vois à un moment, il va à la fête, à la vraie fête de ce mec-là, qui tient ce magazine, c'est le magazine un peu sexy avec des playmates.

  • Speaker #0

    Les boys du coup ?

  • Speaker #1

    Ouais, le gars organise une grosse fête à l'américaine chez lui, et Jim Carrey est invité. Mais il vient en personnage de Andy Kaufman.

  • Speaker #0

    Mise en abîme. C'est pas Jim Carrey qui est sorti perturbé de cette...

  • Speaker #1

    Si, moi je pense que s'il n'est pas si... Je pense que c'était très calculé en fait. Mais pour rester dans le personnage de Danak Sotouyo, il vient en personnage, dans la fête, et le mec lui dit, ah bah il y a Jim Carrey. Il dit non, non, Jim il n'est pas là, machin, c'est... et il dit une autre personnage. l'autre comprend pas au début il ya oui il est encore dans son délai et toute la soirée il ne sort pas du truc et ouais j'aurais aimé avoir ce niveau du jour c'est un idéal que j'aurais aimé atteindre mais c'est totalement raté puisque là tu m'en fais de toi en train de te parler en tant que l'enfant photo ergonomique doit prévenir que j'ai dû acheter un fauteuil ergonomique pour cette interview mais

  • Speaker #0

    parle pas au passé mais kofman il a incarné des personnels justement jusqu'à brouiller la frontière et toi du coup tu T'aurais, enfin, t'aimerais, au futur, tenter justement de créer cet acteur égo qui est quasiment immersif ? Ouais,

  • Speaker #1

    en tout cas, ça me... Ouais, j'aimerais, j'aimerais, je trouve ça super quand c'est fait avec brio. Alors ça demande vraiment d'être fait avec brio, tu vois. Mais je sais pas si l'époque le permet. Parce qu'à l'époque, tu pouvais vraiment, tu vois, il y avait ce fameux truc aussi où il arrive, il fait des imitations pouraves, tu vois. Il imite... Des présidents américains avec un accent pakistanais, c'est nul ! Tout le monde se dit qu'est-ce qu'il fait, tu vois, et tout d'un coup il dit bon maintenant je vais faire Elvis Presley. Et là, il y a de la musique qui commence, il se tourne, il change, il a un pantalon, tu vois, il se claque, il y a un truc, il commence à se coiffer, c'est super long et à la fin il te fait une imitation d'Elvis de dingue.

  • Speaker #0

    C'est le temps en fait.

  • Speaker #1

    Mais avant, avant ça, il fait temps réel, 3-4 minutes d'imitation toute pourrie, tu vois. Et à l'époque, dans les émissions de télé, c'était possible, c'était pas coupé, tu vois, ça tenait. Aujourd'hui, c'est pas possible, tu vois. 30 secondes,

  • Speaker #0

    y'a pas une vanne. Et sur le plateau, du coup, je sais que tu fais aussi quelques comédies de club encore. Tu vois pas des singularités comme ça émerger ? Non, c'est très standardisé, je trouve, sur le public.

  • Speaker #1

    Si, j'avais regardé ce site, tu vois des gars, des fois, de temps en temps...

  • Speaker #0

    Qui émergent un peu, qui sont un poil différents.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Mais quand même, à un moment, ils sont sur les réseaux sociaux et tu... Lui, j'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... Enfin, je sais pas. En fait, j'aurais aimé parler avec ce gars. J'ai l'impression qu'il avait conçu un truc... À un moment, il s'est dit, « Ok, jusqu'à ma mort, je sortirai jamais du truc. » J'aurais aimé vraiment... C'est une curiosité, quoi. Pour moi, je me dis, « Mais qui... Comment était ce gars le matin, quand il se l'éveillait ? »

  • Speaker #0

    D'ailleurs, même sa mort, je lisais que...

  • Speaker #1

    Il y avait tout un truc. Il est mort ou pas, tu vois ? Un moment, Dylan se disait « Non, non, c'est un fake, il n'est pas mort. »

  • Speaker #0

    Michael Jackson, personne n'a envie qu'il meure, et en même temps, mauvais exemple, Michael Jackson.

  • Speaker #1

    Le mec a tellement fait de blagues dans sa vie, enfin, pas de blagues, mais de mises en scène de trucs, le combat de catch, des tas de trucs comme ça, où tu ne savais pas si c'était faux, si c'était vrai, qu'à un moment, tu te dis, si ça se trouve, sa mort, il l'a mise en scène, et le gars, il est ailleurs, sur une île.

  • Speaker #0

    Comme il est capable de tout. Tu as parlé de ton dernier spectacle, que tu joues encore, au moment où on enregistre en main. je vous le dis demain ce ne sera pas le vrai demain mais aujourd'hui le demain j'adore c'est le méta c'est le vrai demain par rapport à aujourd'hui mais qu'est-ce que demain ce sera certainement hier c'est du pur stand-up ce que tu fais est-ce que comme Andy tu cherches parfois à déstabiliser ton public plutôt qu'à le faire rire ... En tout cas, le soir où je suis venue, il y avait ces phases-là. Je me suis dit, en fait, il est hyper à l'aise, même avec ces petites phases de réflexion ou d'attente, il était très à l'aise.

  • Speaker #1

    Ah oui, alors moi, j'ai l'impression de moins le faire ça qu'avant, mais je le fais encore un peu parce que oui, j'aime bien. Et le pire, c'est dans mon premier spectacle. C'était vraiment une passion. Il y avait un moment, je me souviens, où je ne disais rien après 45 minutes de spectacle.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand je sentais que j'avais les jambes dans la poche, il y a un moment où j'arrêtais et je disais rien et je commençais à regarder un peu d'autres trucs. J'étais des coups d'œil à droite à gauche, de l'arrière-dos, machin, et les gens se disaient...

  • Speaker #0

    Il a fait un AVC.

  • Speaker #1

    Et c'était ma passion. Et je reprenais, je regardais ma montre et j'avais cette vanne que je trouvais hilarante. Après ce long moment de silence où vraiment les gens se demandaient ce qui se passait, ça commence vraiment à me faire chier le spectacle.

  • Speaker #0

    Vous laissez les gars.

  • Speaker #1

    Et je me parle.

  • Speaker #0

    Du coup, ce n'était pas forcément un thème hyper personnel. On dit toujours, on monte sur scène. Enfin, on dit toujours, non. On va arrêter les toujours et à chaque fois. Mais en général, quand on monte sur scène, c'est plutôt pour exprimer des sujets personnels. Là, a priori, le premier, ce n'était pas forcément...

  • Speaker #1

    Parce que je parlais de moi quand même. Mais c'était enrobé dans plein de choses absurdes. Oui. ton deuxième c'était le sujet écologique et le troisième c'est très perso parce que c'est ton personnage de 40 ans est-ce que tu as eu cette nécessité de parler de sujets plus perso arrivé à ce troisième là parce que en fait je me suis vraiment je voyais tous les petits jeunes de l'humour qui arrivait le raz-de-marée du stand-up avec tous les petits jeunes qui arrivaient et je me dis j'avais vraiment la sensation d'être trop vieux pour faire ça je me disais bah ça y est c'est fini quoi je suis pas sur les réseaux à l'époque j'étais pas sur les réseaux et je je comprenais rien au réseau, j'avais même pas envie d'y aller. Et donc je me disais... je crois que c'est fini, que j'ai foutu, que la page est tournée. Et voilà, tu vois, c'est parti un peu de ça.

  • Speaker #0

    Donc autant jouer carte sur table et assumer que je suis vieux,

  • Speaker #1

    quoi. Ouais, dire bon, ben voilà, je suis un vieux pour les jeunes, au moins, quoi, tu vois.

  • Speaker #0

    D'autant qu'il y a un public, hein.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, en fait. Pour les jeunes et pour les jeunes. Et oui, parce qu'en fait, les gens qui viennent me voir, souvent, c'est des gens qui m'ont suivi un peu et qui, au bon âge, plus ou moins, voilà.

  • Speaker #0

    Comment tu décides, parce que le startup, c'est aussi beaucoup parlé de soi et de sa vie privée, comment tu décides de la frontière, d'aller trop loin dans les sujets perso.

  • Speaker #1

    Alors au début je faisais pas du tout attention à ça, c'est-à-dire que si je ressentais le besoin d'en parler, j'en parlais. Puis je me suis rendu compte que c'est très dangereux parce que les gens se l'approprient et ils font n'importe quoi avec. C'est-à-dire qu'il y a des journalistes qui sont venus, qui ont pris des trucs, qui ont bricolé des articles, après tu lis, tu dis voilà, c'est pas du tout ce que j'avais dit. Parfois il y a des gens qui t'insultent sur internet, tu te rends compte de tout, que vraiment tu donnes de la matière et que les gens vont la prendre et la malaxer et en faire des tas de choses. et donc ça, au début ça m'a mis un frein où je me suis dit ok, je ne parle plus de moi écologie. Je parle d'un sujet mais je ne parle plus de moi. Et là, je suis en train de penser au prochain qui devrait commencer en janvier 2026. Et en fait, j'ai envie de reparler de moi mais pas tellement pour parler de moi, pour parler de choses très personnelles qui touchent tout un tas de gens je pense, mais qui sont très liées à ce que j'ai vécu si tu veux. Et en fait, je suis en train de prendre conscience que peut-être je fais ça depuis le début pour essayer de... de sortir ce truc là. C'est-à-dire que j'essaie de raconter des histoires pour essayer de raconter mon histoire.

  • Speaker #0

    Pas frontalement.

  • Speaker #1

    Pas frontalement, et surtout que je me rends compte que je la connais pas, mon histoire, qu'il y a plein de trous, tu vois. Et qu'à un moment, j'ai envie de la raconter, c'est juste déjà pour l'apprendre, en fait.

  • Speaker #0

    Pour la connaître, mieux se connaître.

  • Speaker #1

    C'est pas pour déballer tout, c'est pour dire, en fait, j'ai une histoire. tu vois mieux se connaître pour aller mieux ou pour aller mieux pour aller mieux parce que je me rends compte qu'il ya plein de trucs qui vont pas que je fais plein de choses par fuite et je fuis parce que je sais je sais pas sur quoi je repose en fait tu vois il ya des trous partout et j'ai des enfants il faut leur transmettre un truc et je me rends compte que eux aussi c'est à moi je me dis ils vont oublier ça les concerne pas c'est loin non le porteur et les traumatismes ils se transmettent tu vois et et je me dis ah ouais non en fait peut-être que je fais ça pour combler les trous Sauf que je le réalise que maintenant, il m'a fallu trois spectacles pour... Ça infuse lentement, tu vois.

  • Speaker #0

    Mais c'est cathartique d'écrire, c'est des séances de psy. Moi j'ai beaucoup eu,

  • Speaker #1

    j'écris en pensant vouloir parler d'une chose, et je me rends compte après coup que, ah non, en fait il y avait un mécanisme inconscient qui voulait m'amener à telle prise de conscience pour en fait... Et je n'avais pas du tout capté au départ, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ce qui apparaît comme étant quelque chose de très personnel et très privé... Ce qui est chouette, c'est qu'on vit à peu près tous les mêmes traumatismes à des moments différents et à des niveaux différents. Mais ça peut aider d'autres personnes que de parler de sujets. Je pense qu'on est bien mûrs pour la question d'après, qui se trouve être que Kaufman pratiquait la méditation transcendantale.

  • Speaker #1

    Eh ouais !

  • Speaker #0

    Pratique spirituelle indienne pour se recentrer. Toi, tu as des petits rituels pour préparer tes performances ?

  • Speaker #1

    Alors, j'étais très méditation pendant le Covid. Beaucoup de méditation, ça m'a fait beaucoup de bien. Je l'avoue que j'en fais moins parce que c'est une vraie discipline en fait. Tu vois, ça demande du temps, ça demande de ne pas faire autre chose en fait quand tu fais ça.

  • Speaker #0

    Enfin oui,

  • Speaker #1

    c'est pas de ne rien faire. Non c'est pas de ne rien faire mais c'est quand même une implication. Parce que c'est pas ne rien faire mais donc c'est faire de la musique.

  • Speaker #0

    Seule chose surtout, à l'époque où on fait trois choses en même temps.

  • Speaker #1

    Voilà, et donc j'ai un peu lâché mais ça m'a fait énormément de bien et j'en fais toujours un peu. peu et je comprends d'autant plus quand on est comédien et qu'on se un jour j'ai parlé avec une amie comédienne et elle me disait qu'elle voyait un coach pour sortir des rôles parce qu'elle me dit ça m'imprime trop quand je fais un rôle et j'ai besoin de me nettoyer énergétiquement je comprenais pas je la prenais un peu pour une folle et en fait avec le temps je me suis dit non elle est pas folle du tout elle a raison c'est à dire qu'on s'en rend pas compte mais quand tu te mets dans un délire de comédie et que tu t'imprègnes d'un mood pour un rôle il te reste quelque chose vraiment et c'est avec le temps comme t'en fais plein Il y a un moment où tu as besoin de te dire, il faut que je revienne à moi. Je pense qu'on est plus ou moins sujet à ça, il faut que tu aies des tempéraments.

  • Speaker #0

    Plus d'empathie.

  • Speaker #1

    Moi, je suis très poreux. Les choses m'imprègnent.

  • Speaker #0

    Tu as senti que tu devais faire de la méditation parce que tu te sentais stressé. Après, tu as parlé du Covid. C'était peut-être une période un poil...

  • Speaker #1

    Oui, oui. Je regardais des vidéos sur Internet comme plein de gens pendant le Covid.

  • Speaker #0

    Je suis tombé sur Christophe André. Je ne sais pas si tu as entendu.

  • Speaker #1

    Il y a 7 gourous, je ne sais pas si tu vois qui c'est. C'est un gourou indien. Et putain, ils m'ont fait du bien ces speeches-là. Pendant le Covid, j'étais en crise d'angoisse. Tout le monde, c'est très basique ce que je dis. Mais je suis tombé sur ces trucs et ces vidéos, elles me faisaient du bien. Je me disais, putain, c'est bien ce qu'il dit, j'aime bien et tout. Puis il parlait de méditation, donc j'ai commencé à en faire. Et franchement, ça m'a fait un bien.

  • Speaker #0

    on ne comprend pas tout de suite Il faut vraiment une grosse année, je trouve, de rigueur, d'habitude, pour vraiment te dire, ah ok, en fait, tu as un monde qui s'ouvre quand tu commences à méditer.

  • Speaker #1

    Il avait une formation, je ne sais pas si tu vois, qui s'appelle ingénierie intérieure, que j'ai, à un moment, je l'ai faite, parce que j'adorais. Et tu dois rester en ligne, il y a des vidéos, des sessions de vidéos de deux heures, c'est assez long, tu vois, où ils te demandent de ne pas te décrocher du truc pendant deux heures. Et je l'ai fait, c'était fou.

  • Speaker #0

    Ça ouvre un nouveau monde,

  • Speaker #1

    effectivement. Ah ouais, je n'ai jamais aussi bien dormi qu'à ce moment-là. Mes dodos étaient magiques, vraiment.

  • Speaker #0

    Et les rêves changent, on revient au sujet de Dali et des surréalistes. Ouais.

  • Speaker #1

    Et là, j'ai vraiment halluciné, je me suis dit, waouh, on peut faire des trucs de fou quand même. Et ça me saoule parce que maintenant, j'ai l'impression que je le sais. Je me dis, je sais ce que je dois, comment je dois organiser mes pensées, tu vois, ce que je dois mettre dans mes oreilles, dans mes yeux, pour être bien, me sentir bien. Et je ne le fais pas, je me laisse répréter par...

  • Speaker #0

    Ouais, pas le quotidien, pas de rituels avant de monter sur scène qui...

  • Speaker #1

    De moins en moins. Ouais, qui t'ont... Au début, j'avais beaucoup d'exercices de diction, étirements, exercices de respiration, plein. J'avais vraiment besoin de beaucoup de concentration. Et là, maintenant, c'est vraiment le moins possible. Mais parce que aussi, ma démarche a changé. C'est-à-dire qu'au début, je faisais vraiment un personnage absurde. J'avais vraiment l'impression de jouer un personnage, même si c'était moi. Et là maintenant c'est vraiment plus du stand-up, c'est vraiment j'arrive comme ça et je... Ouais,

  • Speaker #0

    même si, je comprends. En parlant de ça, Kaufman il a souvent provoqué évidemment des réactions mitigées, voire hostiles. Tu m'en as parlé un tout petit peu tout à l'heure, des certaines réactions au public, ils ne comprenaient pas l'intention artistique. Comment tu as vécu ça ? Alors quand ça se marrait c'était bien, mais comment tu réussis à dépasser quand en face...

  • Speaker #1

    Ça se marre pas ?

  • Speaker #0

    Ouais, ça passe pas quoi !

  • Speaker #1

    Sur le moment, tu ne le dépasses pas trop, tu n'es pas bien, tu as l'impression de te prendre une grosse claque, tu le vis mal. Non, non, sur le moment, tu ne le dépasses pas du tout, tu te le prends bien dans ta gueule et tu rentres bien mal et tu te dis je vais changer de métier. C'est la loose et tout. Puis après, en y repensant, tu te dis, en général, une nuit de sommeil, c'est assez efficace quand tu vis des... Parce que ce n'est jamais qu'une petite blessure d'ego, ce n'est pas très grave. Et donc le lendemain, tu te dis, bon, allez, j'ai su. Je suis encore vivant...

  • Speaker #0

    C'est ce qui n'a pas fonctionné ?

  • Speaker #1

    Ouais ouais ! Le lendemain je me dis ça, je me dis pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Et quand tu le fais souvent, tu t'aperçois quand même que la plupart du temps ça marche. Et donc quand ça ne marche pas, tu essaies de te dire mais pourquoi ça n'a pas marché ? Et en vrai tu t'aperçois qu'il y a toujours une raison. Ça peut être plein de trucs mais... D'abord tu t'aperçois que quand tu joues que rien n'est drôle dans l'absolu, tout est drôle par rapport à un contexte.

  • Speaker #0

    Comment tu balances ?

  • Speaker #1

    Ouais, et qui t'as en face de toi, et dans quel contexte, et comment les gens sont arrivés là.

  • Speaker #0

    Tu peux aider, moi je connais des gars très drôles devant un certain type de public, tu les mets devant un autre public, ça marche plus du tout, tu vois.

  • Speaker #1

    Il y a aussi des gens qui, pendant tout ton sketch, ne vont pas rire, et en fait, on va avoir... Ils adorent. Ouais, ça, hyper chouette.

  • Speaker #0

    Ouais, ça aussi, c'est très bizarre.

  • Speaker #1

    Ah non, mais j'ai vraiment adoré, c'était super. Pourquoi t'as pas ri ?

  • Speaker #0

    Ouais, non, c'est... Ça m'est arrivé plusieurs fois, ça. Tu dis, putain, ne ris pas, ne ris pas, ne ris pas, et à la fin, t'as des aplauses de dingue, et ils viennent te voir, c'est super et tout.

  • Speaker #1

    Ça montre aussi que c'est quand même un job, un apparence hyper solitaire, le stand-up, alors qu'en réalité, derrière, tu parlais de ton metteur en scène, ton... T'es pas seul, en fait. T'es pas seul quand tu fais du stand-up.

  • Speaker #0

    Pas forcément. Tu peux.

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui sont vraiment tout le temps totalement seuls.

  • Speaker #0

    Mais au bout d'un moment, c'est un peu... À la longue, je sais pas, tout seul, tout seul, tout seul, au bout d'un moment, c'est un peu déprimant. Donc c'est cool d'avoir quand même un metteur en scène, un regard extérieur, deux, trois potes à qui tu fais tes premières blagues. qui disent et puis ouais non c'est tout toi l'on ne sait plus quoi oui je...

  • Speaker #1

    oui si tu pouvais lui poser une question à Andy Kaufman tu lui demanderais quoi ?

  • Speaker #0

    en même temps je serais cur... je serais... d'un côté je serais curieux de d'essayer de savoir qui il est vraiment vraiment mais qui êtes-vous ? et de l'autre côté je respecte tellement ce qu'il a fait que j'oserais pas lui dire euh... allez vas-y euh... brise le masque et dis moi qui tu es tu vois donc j'essaierais de de... Je crois que j'essaierai de faire ce que lui a toujours fait avec moi, c'est-à-dire de le divertir, ce qui serait à mon avis extrêmement maladroit. Pour moi, ce gars-là, c'est un mec qui faisait un jeu avec les gens, mais poli, si tu veux. On dit souvent que l'humour, c'est la politesse du désespoir. Moi, je trouve que c'était là. J'ai toujours trouvé que c'était une politesse extrême, tu vois. C'était du nain. En fait, je trouve d'une incroyable politesse. Et j'ai l'impression que c'est ça qui méritait qu'on lui renvoie, lui dire on a compris ta volonté d'esquiver tout le grossier de la réalité et donc on va jouer à ce jeu avec toi. Mais ça demande d'être à son niveau et c'est pas évident.

  • Speaker #1

    Ben, t'as une citation que t'aimes bien, laquelle t'aimes bien te référer ?

  • Speaker #0

    Ouais, j'en ai entendu une l'autre jour, mais je ne sais plus, je l'ai oubliée. Je me suis dit, waouh, c'est puissant ça. Attends, c'était quoi ? Je ne sais plus, c'était un peu... Métaphysique,

  • Speaker #1

    purgatiste, j'adore.

  • Speaker #0

    Non, métaphysique, enfin spirituel, c'est un mot spirituel et tout, mais c'était... Non, écoute, j'aime bien la phrase un peu bateau de Gandhi, mais tu vois, qui dit « On a tous raison de notre propre point de vue, mais du point de vue de l'intérêt général, il est fort possible que tout le monde se trompe. » Bon, c'est pour te citer une citation.

  • Speaker #1

    On parle beaucoup de personnalités un peu troublées, entre guillemets, ou même pas troublées, en tout cas. caractère assez original de l'artiste que tu as choisi. Toi, à ton avis, selon toi, qu'est-ce qui te manque pour être une meilleure version de toi-même ? Qu'est-ce que tu aimerais avoir ? Des fois,

  • Speaker #0

    j'ai l'impression que je ne suis pas assez courageux. J'ai l'impression, des fois, je regarde des gens, ce qu'ils ont fait dans leur vie, et je me dis, je n'ai quand même pas ce niveau de courage. J'aurais aimé être un chevalier, vraiment avoir le courage des chevaliers.

  • Speaker #1

    Mais t'aurais fait quoi si t'avais eu plus de courage ?

  • Speaker #0

    Je ne sais pas, j'aimerais être un chevalier capable de se sacrifier pour les autres. Mais je n'ai pas cette force-là, je n'ai pas ce courage-là.

  • Speaker #1

    En même temps, tu sais la plus grande peur des gens ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    De parler en public.

  • Speaker #0

    Ah oui, bah oui, oui. Bon, attends, moi quand j'ai commencé, mais... Non, mais tu vois, nous sommes découragés. Quand j'ai commencé, ils m'auraient dit on fait un podcast, je serais...

  • Speaker #1

    Déjà à l'époque, ça n'existait pas les podcasts.

  • Speaker #0

    Déjà, déjà, j'aurais dit quel mot elle utilise, qu'est-ce qu'elle veut dire ? Non, mais... Ouais, moi j'étais terrible. Tétaniser ! La vraie raison pour laquelle j'ai fait du théâtre au tout début, pour laquelle j'ai pris des cours, c'est parce que je me disais, ça n'est pas possible, il faut que tu apprennes à parler en fait. C'est pas possible de ne pas savoir à ce point parler devant des gens tu vois. Je caressais un peu le rêve de devenir comédien mais je me disais déjà, même si tu n'arrives pas à être comédien, c'est pas grave, au moins tu vas apprendre à parler devant trois personnes parce que je voyais bien que quand j'avais un entretien d'embauche ou un truc, j'étais mais tétanisé, mais c'était un cauchemar.

  • Speaker #1

    Du coup c'est la technique qui t'a fait avoir confiance en toi et...

  • Speaker #0

    Ouais, au cours de théâtre, franchement... notre prof nico ça a devenu un copain il nous faisait faire vachement d'exercice au début de respiration presque de méditation tu vois de lâcher prise d'abandon de trucs et c'est je sais pas il nous faisait faire des trucs à la fin je me sentais bien et je me disais en fait il s'avait l'air important pour lui qu'on se sent bien avant qu'on commence à jouer tu vois et j'ai c'est très bête mais je crois que jamais dans ma vie j'avais fait ça jamais à l'école au travail on m'avait dit alors attendez d'abord on va L'ancrage. D'abord, on va se mettre bien. Après, on va faire les trucs. Je ressortais des cours de théâtre. J'avais l'impression d'être sur un petit nuage.

  • Speaker #1

    Tu parles d'un quatrième spectacle. Tu disais que... Tu as peut-être un peu le thème.

  • Speaker #0

    Je peux développer sur ça ? Oui. En vrai, parler en public, c'est-à-dire parler au minimum à quelqu'un d'autre et peut-être à plusieurs personnes, c'est une transaction. On fait commerce de quelque chose. Enfin, commerce. Oui, il y a une transaction qui se passe et c'est un peu perturbant parce que tu ne sais pas toujours qui sont les autres, ce qu'ils veulent, ce qu'ils attendent. Tu vois bien que tu vas être jugé. C'est délicat comme truc, tu vois. Et ce n'est pas évident pour tout le monde. D'autant plus que je ne sais pas, je trouve que l'éducation a tendance à vachement inhiber les gens. Quand tu vas à l'école, on ne te dit pas « exprime-toi » , on te dit « chute, pas de bruit, assieds-toi, écoute, fais pipi à cette heure-là, cours à cette heure-là, mange à cette heure-là, tais-toi à cette heure-là, tout le reste du temps » . c'est pas fait pour apprendre à être toi même quoi donc moi je trouve que le théâtre et c'est un encourage les gens à faire du théâtre même en loisirs tu vois pour voir qu'en fait la la prendre qui on est un peu quoi en tout cas sur le courage noteux ne

  • Speaker #1

    te flagelle pas vraiment j'ai fait des jeux jouer aussi au théâtre et à chaque fois quand je dis ah bah oui j'ai fait des comiques club j'ai inspecté c'est hyper courageux quand je trouve pas ça courageux, peut-être un peu foufou, mais tu es fervageux à monter sur scène. Il y a plein de gens qui s'imaginent. Du coup, ton prochain spectacle, comment tu alimentes ton imagination ? Comment tu nourris ton clown ?

  • Speaker #0

    Écoute, là, je suis... Pour l'instant, pas trop dans une démarche de clown. Je suis vraiment dans un truc introspectif et je te dis de quête. J'ai un peu décroché de ce truc de vouloir divertir à tout prix. J'avoue, même si ça m'a fasciné un temps. Je ne sais pas si c'est l'âge ou quoi, mais là maintenant, j'ai l'impression que j'ai une mission qui est de réparer des trucs de ma vie ou de ma lignée. Je me dis qu'il y a des pièces manquantes, il faut que j'aille les chercher, il faut que je les exprime. Il faut que je transmette un mieux. J'ai hérité d'un truc qui était le mieux que les autres pouvaient. Et moi, il faut absolument que j'arrive à soigner un peu ça et à le transmettre en mieux. Et j'essaie de faire ça et c'est flippant. Parce que j'ai vraiment la peur de ne pas y arriver.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est très courageux de faire ça.

  • Speaker #0

    Peut-être d'intention, oui. Mais j'ai tellement peur de ne pas y arriver. Mais bon, on va voir.

  • Speaker #1

    Il y a plein de livres. Je vais t'en conseiller plein. Comment nettoyer toutes ces viches et toutes ces lignées. Donc... En préparation, on te retrouve sur les réseaux sociaux.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Tu investigues quand même un peu.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment comme le vieux boomer.

  • Speaker #1

    Et d'autres actus qui arriveront d'ici l'été 2025 ?

  • Speaker #0

    Pour l'instant, non. Il y a beaucoup plus vu sur scène qui continue. Alors là, je vais jouer pour les... Je sais pas quand on va sortir ce podcast. Fin juin, je ferai une date pour les 50 ans du point virgule au point virgule. Il y a encore des dates de tournée l'an prochain. J'espère qu'il y aura une captation qui sortira en 2026. Et non, mais là, il y a surtout l'écriture. Entre maintenant et le mois de janvier, il faut vraiment que je...

  • Speaker #1

    Qu'il y ait un gros boulot. Bon courage pour ça.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup, Ben.

  • Speaker #0

    Merci à toi, Célia. À bientôt. À bientôt.

  • Speaker #1

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire,

  • Speaker #2

    ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro. Bah tiens oui, si là, t'es dans le métro en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'ArtiTime. Merci. Allez, bisous.

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