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Description

Dans les coulisses : confidences d’un acteur à l’âme d’artisan : Marc Riso


Préparation, casting, trac, solitude et... bar à capybara ! Dans cet épisode, Marc Riso, aussi drôle que touchant, nous ouvre les portes de son quotidien. Vous l'avez certainement vu à l'affiche du dernier film d'Artus : "Un petit truc en plus"


On parle de la magie du théâtre vide, de la rigueur sur les plateaux, des ressources pour tenir malgré la fatigue, et du plaisir d'observer les gens pour nourrir ses personnages.

Entre anecdotes décalées, réflexions sincères sur le métier d’acteur et hommages à Bourvil, on découvre une personnalité sensible, passionnée, souvent perfectionniste, parfois rêveuse — et toujours en quête d’authenticité.


🎬 Un moment suspendu entre rires, inspiration et confidences. À écouter absolument si vous aimez les coulisses, les vraies.


Il met en scène (et a co-écrit) la pièce SUPER FREAK, qui sera jouée à Avignon cet été 2025, au théâtre des Lucioles à 22h30


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou plus d'entre eux, pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait pas plus que toi pour être complet, et chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Je suis aussi consultante stratégie de communication. Ça m'arrive même de créer des podcasts pour les entreprises, pour attirer des nouveaux clients, mais on n'est vraiment pas là pour parler de ça. On est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Marc. On t'a vu dans de nombreuses séries, puis plus récemment à l'affiche du film d'Artus. Un petit truc en plus, avant d'en parler, tu connais le principe. Je voulais que tu nous parles d'un artiste que tu aimes, dont je te laisse nous annoncer le nom.

  • Speaker #1

    Bah écoutez j'ai choisi Bourville. Bourville,

  • Speaker #0

    oui. Tu connais son vrai nom ou pas ? Parce que c'est pas ça, c'est bizarre, c'est un psy. Oui. André. André Rimbourg. Il est émergé de sa Normandie, il est normand à la base. Normandie rurale pour devenir un des plus grands acteurs comiques de France. Grâce surtout à une sorte de personnage un peu paysan, naïf, chaleureux et surtout profondément humain. C'est quoi ton premier souvenir avec lui ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est simple, c'est la grande vadrouille, quand il se retrouve avec deux funès sur les épaules. Je pense que petit, on ne comprend pas forcément le thème du film ou l'époque dans laquelle ça se passe, mais en tout cas, on a ces deux personnages comiques, je pense, qui nous laissent un petit souvenir d'enfance. Moi, j'ai ça, ces deux messieurs qui me faisaient rire, dont lui.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est un peu la madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    De Proust, c'est pour ça que tu l'as choisi ? Oui, je pense qu'il doit faire partie de ce qui, je pense, m'a fait choisir de faire ce métier.

  • Speaker #0

    Il a commencé par du musical.

  • Speaker #1

    Toi, tu ? Pas moi.

  • Speaker #0

    Pas toi ?

  • Speaker #1

    Tu perdras peut-être ? Oui, j'ai envie de chanter sous la douche. J'ai fait des spectacles dans lesquels je chantais, mais musical, non, c'est un monde qui a ses codes, qui est bien précis. Tu nous racontes tes débuts. Alors moi mes débuts, je suis né à Maubeuge, dans le nord Pas-de-Calais, donc je suis ch'ti. Et très vite j'ai eu un amour pour le théâtre que j'ai découvert grâce à une prof de français. Une bonne prof de français qui s'est dit tiens, lui pourrait faire du théâtre. Et finalement je suis un peu tombé amoureux de... du théâtre, de cette façon de s'exprimer. Et puis, un jour, je me suis rendu compte que c'était un métier. Parce que, bêtement, on ne se l'imagine pas. Et un jour, on se dit, ah bah tiens, pourquoi pas ? Et puis, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours.

  • Speaker #0

    On ne s'imagine pas ou on ne se l'autorise pas ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'au début, je n'imaginais pas. Parce que voilà, on est loin de Paris. On a l'impression que c'est des gens de Paris qui font ça. Oui, en fait, finalement... On découvre, on découvre, on apprend, on lit des biographies, c'est comme ça. On se dit, ah mais en fait, c'est marrant parce que le chapitre 1, ça pourrait être moi. Et finalement, on est au chapitre 1 de son histoire. Et puis voilà, finalement, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours Simon. Et puis je me suis retrouvé dans des premiers films avec des petits rôles et des petits voli-volu.

  • Speaker #0

    T'aurais pu faire un autre job ?

  • Speaker #1

    Ou assez vite, c'était la trajectoire ? Je n'avais pas le rêve d'être pompier. Je n'avais pas le rêve d'être astronaute. J'avais jamais... À un moment, je me suis dit, tiens, je ferais bien de l'auto-école. Je n'ai jamais su pourquoi.

  • Speaker #0

    Le concept de conduire toute la journée.

  • Speaker #1

    Oui, alors que je ne suis pas fou de voiture. Mais non, je n'ai jamais dit. Très rapidement, c'est venu au lycée. Et puis, ça ne m'a jamais... Alors évidemment, j'ai eu les dodanes humains, des gens qui font « oui, c'est ça » , souvent qui sont des profs ou des directeurs de lycée. « Oui, c'est ça, il te rêve à la con » . Parfois, c'est mes parents. Moi,

  • Speaker #0

    c'était mon père qui m'a cassé en disant ça.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah ouais, non, mon père. pas du tout. Et là, ils étaient justement, amuse-toi. J'ai eu cette chance-là. Et surtout, ma mère, elle m'a bien accompagné dans ce rêve-là, qui a permis de le financer. et de m'accompagner mentalement. Et qui a toujours cru, aujourd'hui, on est contents tous les deux.

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais fait quand même des petits boulots alimentaires, donc gardien de musée. Quand je dis interview, pas des comédiens, des acteurs de musée, je fais des petits résumés de visites d'expo. C'est juste un boulot alimentaire ou tu aimes quand même bien te balader dans les musées ?

  • Speaker #1

    Alors non, à l'époque, c'était clairement alimentaire. Je suis arrivé tard à la... Culture, j'ai envie de dire, c'est parfois un peu le souci dans les petites villes. On ne peut pas se déplacer quand on est jeune, donc on reste dans notre petite ville. Et Maubeuge, c'est une ville que j'apprécie énormément. de grands musées. C'est toujours très lointain, tout ça. Et donc, je me suis retrouvé à être gardien de musées de jour, pas de nuit, ce qui est une grande différence. Et j'ai fait ça. J'ai vendu des sanduïdes chez Subway. J'ai fait coursier. J'ai fait beaucoup de choses pour payer mon loyer, mes cours de théâtre. Mais le musée, c'était bien marrant parce qu'on voit quand même la population face aux œuvres. Et parfois, les défauts des gens, les envies de gratter les musées. Il m'est arrivé des histoires assez drôles.

  • Speaker #0

    Après avoir chanté, Bourvil, il embrasse une carrière d'acteur. Oui. il est plutôt bon parce qu'il reçoit quand même le grand prix d'interprétation à venise pour la traversée de paris et puis tu as parlé un des comédicultes à côté de finesse encore une ou la grande vadrouille est ce que l'on peut dire que toi aussi marque les cités en intro le film d'artus ça aussi mon marqué en tournant en

  • Speaker #1

    termes de visibilité et où toi de ballaoui en termes de visibilité moi j'avais déjà fait une série qui avait pas mal fonctionné qui avait en tout cas qui a touché les gens, donc on parlait pas mal la rue, là ça s'est ajouté en plus. Mais au-delà de l'un à l'autre, je dirais plus humainement, parce que c'était un tournage très touchant. Je pense que c'est de loin. C'est dur d'atteindre des niveaux d'émotion comme ça. Même, je veux dire, sans le succès du film, on savait qu'on avait vécu une aventure vraiment folle avec eux. On a vraiment vécu deux mois dingues. Déjà, humainement, il y a eu un tournant à cette époque là de ce que bon voilà on est dans un métier où ça se plaint beaucoup machin les acteurs les actrices voilà et là on est avec onze handicapés qui sont juste tout le temps content d'être là donc ça nous fait relativiser parfois sur notre comportement et ça m'a changé la vision aussi du métier de me dire c'est vraiment une chance d'être là et que ça continue et puis de pouvoir faire intimement ce que tu voulais faire depuis depuis longtemps. Oui, c'est ça. et vraiment de les voir, vraiment, mais kiffer la banane tous les jours, de chanter Gilbert Montagné tous les matins, parce que voilà, on est content d'être là et d'avoir des câlins.

  • Speaker #0

    Ça apporte de la légèreté aussi sur un tournage.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. Il y a beaucoup moins d'égo et même on n'a même pas envie de se plaindre.

  • Speaker #0

    Oui, ce ne serait pas juste de le plaindre.

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas me plaindre là. Et en fait, il n'y avait pas besoin. C'est beaucoup amusant.

  • Speaker #0

    Bourville, il incarnait ce que je disais un petit peu le pays. paysan naïf, ce personnage un peu benêt, mais qui cache une super grande sensibilité. Est-ce que tu te reconnais aussi pas pour benêt ?

  • Speaker #1

    Surtout pour benêt ! Non, c'est vrai que c'est sans doute à cause de mon physique. On me propose beaucoup des rôles de benêt, mais en fait, c'est toujours une façon de les prendre. Et je pense que Bourvil, dans ce que j'ai vu de lui, de ce qu'il a construit en fait comme personnage, il avait toujours ce fond. Et au-delà même des scénarios, je pense que nous, en tant qu'acteurs, on peut souvent ajouter ce fond. Et c'est quelque chose que j'aime faire. C'est vrai qu'on nous envoie souvent des partitions, on est sur le roi des abrutis, mais ça devient presque trop caricatural. Et en fait, on dit attention, je peux ajouter ça. Et on va le rendre beaucoup plus humain, beaucoup plus réaliste, sans enlever toute la part de comédie. Parce qu'on a bossé avec Artus dans un petit truc en plus. Malgré tout ce qui lui arrive, sa gaucherie, il est un peu chiant parfois. Mais c'est quelqu'un qui fait très bien son métier, qui aime son métier et qui donne toute sa vie, en fait. Et la différence, je pense, elle se fait là. Je pense que c'est des acteurs comme Bourvil qui sont venus faire ça, ou Gilles Villery.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a effectivement pas que le comique. Il brille aussi dans des rôles plus dramatiques. Je ne l'ai pas vu, le Cercle Rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est son dernier film. Il me semble que c'est même son dernier long métrage. Son dernier film, c'est un court métrage. Mais oui, c'est dingue. Et d'ailleurs, la dernière séquence, c'est un moment assez connu que vous retrouvez sur Lina. Il fait une blague. Il fait croire qu'il veut retourner. Il fait un caprice. Il fait croire qu'il veut retourner une séquence. Tout le monde se dit, merde. Il n'est jamais comme ça, pourquoi il fait un caprice ? C'est juste pour faire une blague à l'équipe. Il dit, vous savez comment j'ai découvert, c'était lui le méchant. et là il commence à chanter la tacatacatac tactique des gendarmes et ça c'est hyper drôle. Tout le monde a ces mecs qui ont un recul quand même sur qui ils sont et qui ils étaient. Ça c'est beau.

  • Speaker #0

    Toi aussi tu l'as ce recul j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    De chanter la tactique du gendarme, je l'ai fait Ouais j'essaie, j'essaie. Je pense que c'est une lutte qu'on peut... mener avec soi-même parfois.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que c'est de là d'où tu viens ? Tu parlais de ta région.

  • Speaker #1

    Oui, la région, c'est sûr que les Nordistes sont des gens qui ont parfois un peu, je pense, de manque de confiance en eux. C'est vrai qu'il fait froid, c'est là-haut, il fait gris, on n'a pas beaucoup d'arguments. Oui, il y a une tendresse. Oui, il y a une tendresse. On a la chaleur dans les cœurs. Donc on essaie de travailler sur ça. Et puis c'est moi, je pense qu'au-delà, c'est pas mal mais c'est quelque chose que j'aime faire, que j'espère qui me ressemble un petit peu.

  • Speaker #0

    Il était normand, toi du Nord, du coup, on ne peut pas le tendre à Paris. Vous avez rapporté ça à Paris.

  • Speaker #1

    Si, on peut. De toute façon, il y a très peu de Parisiens. C'est un grand mélange. Mais si, je pense que ça existe. Mais c'est vrai que j'ai la chance de vivre un petit peu en campagne. C'est vrai qu'à Paris, il y a une pression parfois et on s'oublie vite. On va dire, allez, c'est bon, c'est pas grave. On s'est bousculé dans la rue et on sourit, on se dit pardon à une fille.

  • Speaker #0

    Si ça t'arrive dans le métro, tu vois quelqu'un courir, tu cours. Et tu te dis, pourquoi je cours là ?

  • Speaker #1

    Moi, j'avoue, j'évite le métro. Je préfère marcher parce que je préfère éviter parfois ce genre de situation. J'évite de me piéger. Mais alors courir, non. J'avoue qu'il faut savoir que je peux arriver.

  • Speaker #0

    Presser le pas, on va dire. Oh,

  • Speaker #1

    même presser le pas. J'ai créé un trajet pour aller à la gare. Je pense qu'il doit être possible en 5, je le fais en 15. mais J'arrive toujours une heure en avance, je me mets dans le bar en face et j'ai le temps. Je me déstresse et je vais au casting comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une des façons de préparer tes rôles, justement, de faire ce recul, de prendre ce temps ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Dès le casting, je sais que moi, j'arrive une demi-heure, une heure avant, je me mets au bar, je relis, je fais descendre la tension artérielle. le rythme cardiaque. Et ouais, je me prépare comme ça. Et ouais, j'ai une vraie préparation des rôles, mais plus sur ce que moi, j'appelle le sous-texte. Enfin, tout le monde appelle le sous-texte, d'ailleurs. Mais je travaille sur tout ça, en fait. Savoir qu'est-ce que j'ai envie de raconter, qu'est-ce que j'ai envie de défendre. Et après, on travaille le texte. Qu'est-ce qu'on a envie, en fait, de faire de ce personnage ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on veut faire dire à ce personnage, comment on veut l'incarner ?

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. J'aime bien me dire, c'est mon personnage, Il m'appartient, c'est mon métier et c'est ça pour moi. l'incarnation.

  • Speaker #0

    On en a rapidement parlé, t'as fait des séries télé, courts-métrages, cinéma et puis théâtre. Tu nous racontes ce que t'es en train de faire, en train de préparer, ce sur quoi je t'empêche de travailler. Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, tout va bien. C'est donc Super Freak, comment écrire un film d'horreur américain sans se fatiguer. C'est un grand bordel. C'est une grande comédie burlesque, c'est un peu cabaret. Et en fait... On suit l'histoire de trois jeunes danseurs hip-hop qui sont coincés dans une maison hantée, qui se sont fait piéger par un amiche aux allures de revenant qui veut les aiguiller pour nourrir un monstre qui est dans sa cave. C'est un type, c'est l'histoire du slasher, tu vois. Et en fait, à travers ça, nous on explique aux gens tous les trucs et astuces pour construire un film d'horreur. Comment on écrit, c'est quoi les ficelles ? Comment vous allez pouvoir faire du fric ? En pensant déjà à la suite, comment on construit un méchant, comment on construit une sorte d'intrigue amoureuse pour dire que ce ne soit pas que des meurtres.

  • Speaker #0

    Scénario film d'horreur pour les nuls.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est clairement le scénario pour les nuls. Et on explique aux gens et on leur démontre à chaque fois en disant, vous voyez, ça peut, par exemple, dans cette scène-là, ça doit se passer comme ça. Et juste derrière, il la joue. Et après, c'est ce qu'on en fait. Comment le traduit et à toute une dimension qu'on aime beaucoup qui est sans se fatiguer c'est à dire qu'à chaque fois que c'est que nous aussi des trucs et astuces pour faire croire on va pas avoir un monstre géant on a un monstre en carton et qui se casse la gueule en plein milieu c'est que les dents de la mer est

  • Speaker #0

    complètement lié à ce qu'il speeder n'avait pas les moyens il y avait un problème de maquettes de requins donc en fait il a suggéré sur plein de scènes mais pas pour le plaisir de suggérer ou de créer la peur Juste parce que matériellement, il n'avait pas le truc. Et donc, ça a suggéré, il avait juste mis l'arête. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais c'est... La nageoire, c'est... La poissonnerie. Non, non, non. Nous, on joue un peu avec ces codes-là. C'est Hitchcock qui dit, moins vous montrez le monstre, plus il fait peur. Oui, parce qu'il agit. Oui, plus on est plus près de ce qui nous fait peur à nous. On le ramène à nous. Et en fait, on construit un peu tout ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et du coup c'est toi qui l'a écrit ?

  • Speaker #1

    On l'a co-écrit avec Thomas Lemaire et Boris Begard. Ok,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Et on le monte ensemble, moi je m'occupe de la mise en scène, on a trouvé une troupe avec laquelle on avait déjà travaillé, des nouveaux, et puis on monte tout ça. Avignon cet été,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    C'est Avignon cet été, Avignon 2025 au Théâtre des Lucioles à 22h30, genre dernière séance, film d'horreur. Ça en est bien. Ouais, Non, c'est vraiment une comédie. Alors, il y a des petits moments où ça peut faire sursauter, mais ce n'est vraiment pas le but. C'est vraiment du rire, du rire, du rire.

  • Speaker #0

    Trop bien. Bourvi, il chantait dans ses films. Tout à l'heure, tu disais que tu chantais sauce panouche.

  • Speaker #1

    Tu veux me faire chanter ?

  • Speaker #0

    Ça résonne un peu pour la salle. Non, mais est-ce que du coup, il y a une autre forme artistique que tu voudrais tester ?

  • Speaker #1

    Rien à voir peut-être avec le choix. Je crois que j'ai déjà beaucoup à fouiller. Tu vois, dans le métier d'acteur, c'est... tellement complexe et sans fin en fait, c'est un éternel recommencement, on est en doute, parfois ça va bien, on est en confiance, parfois on découvre des nouvelles choses, je pense que j'ai déjà fouillé ça et on verra après, c'est vrai qu'on a la chance parfois dans les rôles d'avoir d'autres activités, genre le chant qui peuvent venir dans les rôles mais non, je suis bien là-dedans, j'ai pas d'album prévu si c'est la question Je n'ai pas de 2P qui va sortir, je n'ai pas mon hit.

  • Speaker #0

    J'ai lu que Bourvil avait facilement le track. Toi, la respiration arrivée avant son rendez-vous, ça te fait partie de l'empice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà un petit secret. C'est sûr d'arriver à gérer son track en arrivant 10 secondes avant l'ouverture des dos. C'est compliqué. C'est sûr que j'arrive parfois, comme je jouais au théâtre, dans les gros patins de biens. J'arrivais parfois deux heures avant. Je me posais, je buvais mon café. C'est comme ça que je gère. Je m'installe dans le moment qui va arriver. Alors oui, ça me prend sur mon temps personnel. Mais c'est ma façon, je pense, qu'il faut apprendre à se connaître. Et après, à savoir comment on gère son stress. Et souvent, les moments où j'arrivais un peu juste, je faisais des reprêts juste aussi.

  • Speaker #0

    Pareil pour les castings, tu disais. Oui. Donc, il y a aussi cette préparation.

  • Speaker #1

    Oui, cette préparation en amont. En tout cas, moi, je sais que je me suis trouvé un peu là-dedans. Et après, j'ai un... J'ai un plaisir aussi, j'avoue, il y a des gens, ça les ennuie. Moi, j'ai un plaisir d'être dans le lieu vide, par exemple au théâtre, ou même parfois sur le set, quand tout le monde est parti à la cantine, de se retrouver sur le plateau, d'avoir des caméras au calme, toutes les lights éteintes. C'est cette atmosphère que j'aime bien. Je viens me poser en plein milieu là-dedans, et souvent... On est avec un autre acteur ou quelqu'un d'équipe technique et on papote. J'aime bien ça.

  • Speaker #0

    Côté introverti aussi, c'est ça, le besoin de se ressourcer sans personne.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le besoin de tranquillité. Je pense que c'est un métier où il y a tellement de bruit.

  • Speaker #0

    Notre ami André, il était méga exigeant avec ses collaborateurs. Toi, ça se passe comment ? J'ai eu une belle heure d'oeuvre.

  • Speaker #1

    Ah bah, ils vont te dire que oui, ouais, je pense que... Moi, de toute façon, je parle du principe qu'à partir du moment où des gens s'installent dans une salle pour venir nous voir, paye. Il faut délivrer quelque chose. J'aime bien être très honnête à cet endroit-là. Je pense que ça fait souvent la différence. Je suis assez exigeant, même avec moi-même. Parfois, même sur des plateaux, je me dis que je ne suis pas satisfait. Après, ce n'est pas mon film. On recommence si on peut. Mais c'est toujours la décision finale du réal de savoir s'il aime ou pas. C'est lui qui est au montage, pas moi. mais moi j'aime bien essayer tout fouiller, essayer d'avoir le maximum ou d'offrir déjà le maximum quand on tourne au réel pour dire d'accord, t'as bien tout ce que tu veux, est-ce qu'on peut tester telle chose, telle chose et j'aime bien aussi préparer en amont, proposer des idées arriver déjà avec des briques à casser ouais, tu vois, essayer d'être moteur aussi dans un projet, je pense que ça c'est donc ouais,

  • Speaker #0

    je me mets la barre parfois du coup ça c'est quand tu es devant la caméra Ça t'est déjà arrivé d'être derrière ?

  • Speaker #1

    Oui, ça m'est arrivé, mais sur des courts-métrages, mais même si ça reste un domaine qu'il faut respecter, parce que c'est le début de chaque chose, en tout cas dans le cinéma.

  • Speaker #0

    Avec la mise en scène, c'est déjà une façon d'être derrière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que moi, je n'ai pas forcément une envie de venir mettre en scène. Je pense qu'on fait des mises en scène, on met une mise en scène. Moi, j'en fais, j'aime bien les aventures un peu collectives, et j'aime surtout le travail de recherche. Je trouve ce qui est génial au théâtre, qu'on a moins au cinéma, c'est tout ce qui est ce laboratoire. C'est un laboratoire, on est en répétition et là on cherche, on peut fouiller, on peut se tromper. De toute façon, on ne se trompe pas 99% puisqu'on va choisir une seule chose. Mais c'est justement de fouiller et en fait, toute cette expérience-là que tu accumules en répétition, elle va te servir à un moment ailleurs. Tu te dis, ah, j'avais déjà testé ce genre de choses, je peux l'essayer là.

  • Speaker #0

    Et puis même, peut-être pas qu'en répétition, là tu vas voir, à 8 ans, tu vas jouer 25 fois. j'imagine que la première La représentation à la 25ème, ce ne sera peut-être même pas la même chose ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un spectacle. Moi, je pense que surtout dans ce qu'on est en train de monter, qui est un cabaret, qui est un peu une expérience, je pense que c'est des choses qu'on a rarement l'occasion de voir au théâtre. C'est vraiment une dépense d'énergie folle. C'est un spectacle qu'il faut tenir. Et il ne faut pas hésiter à sacrifier parfois des choses. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. On ne met pas de cœur là-dedans. Si ça ne marche pas, ça ne marche pas. On l'enlève. On le modifie. C'est tout ce travail de recherche pour essayer d'avoir à la fin un produit final qui, en plus, peut... Moi, j'ai toujours une vanne ou une blague ou un effet peu périmé. On peut avoir une date de péremption et hop, il faut le changer. Il ne faut pas hésiter. Il faut tout le temps être là et tenir la barre haute. On n'a tendance aussi vite à s'installer. On a des choses, c'est bon, ça fonctionne. Et en fait, on se dit, ça règne de moins en moins. Ah bah oui, parce qu'on a un peu lâché la bride. Donc,

  • Speaker #0

    il faut se re-challenger. Sans transition, Bourville cachait une maladie pour continuer à travailler. C'était déjà arrivé. Je crois qu'il y a quand même une petite transition de puiser dans tes ressources pour tenir malgré la fatigue. Toi, comment ça t'est déjà arrivé ?

  • Speaker #1

    Ça en est jusqu'à Bourville. C'était un cancer des os sur la fin de sa vie. Parce qu'il était en grande souffrance. Je sais qu'il allait se libérer un petit peu en âgé. Et ça, c'est beau parce que l'eau, ça raconte un peu quelque chose. Et non, moi, oui, la fatigue, c'est quelque chose qu'il faut gérer, surtout sur les plateaux. Parfois, c'est des journées, on tourne la nuit, on tourne en mix. Toujours, c'est un peu le bordel. Il y a des jours, parfois, on n'a pas bien dormi. Donc, c'est un vrai... Encore une fois, je pense que c'est se connaître. Quand on se connaît, il faut se dire, bon, c'est sympa de boire un verre, mais il faut que je dorme. On est rassuré quand même. un lieu de travail. Pas qu'on oublie, même si c'est un lieu de travail formidable. Oui, fun. Oui, c'est une vraie chance. Mais oui, je pense qu'il faut apprendre à gérer et à se connaître.

  • Speaker #0

    C'est quoi tes espaces, tes ressources ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime bien lire. Je trouve que la lecture, ça me permet de lâcher un peu le cerveau. Je vais voir les chiens. Je vais faire des canards à des chiens. Ok, c'est une terrasse. Oui, pareil.

  • Speaker #0

    les barrages je sais pas les barrages ouais ouais j'ai vu j'apprenais il y a des hérissons j'avais essayé ah ouais tant qu'on les sauve et qu'on les on les ferme pas là être spectaculaire leur frère je trouve ça vraiment ah ouais c'est chelou c'est chouette tu caractérises quand tu enfermes un animal juste pour le plaisir de l'humain c'est horrible c'est un peu chelou ouais

  • Speaker #1

    Non, je ne fais pas de bar à hérisson dans les tournages. Il y a même des bars à capybara, j'ai entendu ça. Un capybara, c'est une espèce de... Je ne sais même pas comment décrire ça. C'est un grand cochon à poils. C'est très spécial, le capybara. OK.

  • Speaker #0

    Je vais mettre ça en description.

  • Speaker #1

    On te donnera toutes les meilleures adresses de bars à capybara dans le monde. Non, c'est ça, j'essaie de balader. Moi j'aime bien aller boire un café.

  • Speaker #0

    Planer,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression, c'est aussi marcher. Oui, c'était Jean-Pierre Marat qui disait « je suis un traînard, j'aime bien traîner, regarder en l'air » . Je suis un peu comme ça.

  • Speaker #0

    C'est très créatif, c'est aussi là où il y a des espèces.

  • Speaker #1

    Oui, ça permet toujours de regarder les gens. On travaille parfois dans la copie. Donc, pastiche dans la parodie. Donc, souvent, on tombe sur des gens et on dit « Tu as une telle façon de parler, ça, un jour, je l'utiliserai. » Ouais, génial. Ouais, un truc que je rêve de faire, mais à chaque fois, c'est trop. C'est les gens qui disent « oui » en m'aspirant. Et à chaque fois, je vais essayer de le mettre. On me dit « non, ça se voit, c'est trop, il n'arrive pas. » Non, c'est moi qui ne le fais pas assez bien.

  • Speaker #0

    Ou challenge, tu dois le mettre dans la pièce. Ah ouais,

  • Speaker #1

    ouais. Ouais, ouais, challenge. Ça va être dur là-dedans. Quoiqu'il respire déjà beaucoup, c'est fatigant. Mais ça, j'adore ces trucs. Donc, à chez moi, je vois quelqu'un faire... J'ai dit... Ah !

  • Speaker #0

    Il y avait un grand partage entre lui, Bourvil, puis tous ses contemporains, Louis de Finesse, Fernandelle. Toi, tu partages, tu échanges avec tes copines, copains de scène, sur le métier, vous racontez quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'entre acteurs, on ne fait que parler de ça. Les acteurs ne parlent que de ça. Autocentrisme,

  • Speaker #0

    élocentrisme.

  • Speaker #1

    Ça ou d'alcool. Non, non, ouais, ouais, c'est vrai que c'est... Bah ouais, c'est très auto-centré, mais en même temps, on est notre propre matière. C'est ça qui est terrible.

  • Speaker #0

    Ou un peu les autres aussi, tu disais, on observe...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on parle des autres acteurs, ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas. Oui, ou des humains, mais c'est vrai que les acteurs en parlent beaucoup de nous. C'est un peu triste, mais d'ailleurs, c'est toujours plaisant de trouver quelqu'un avec qui on peut parler d'autres choses.

  • Speaker #0

    Bah écoute,

  • Speaker #1

    avec plaisir. Non, c'est vrai, moi, j'ai... J'ai un ami proche dans ce métier où je sais que lui, il n'y a pas de souci, on peut parler de tout et on a le recul.

  • Speaker #0

    D'autres que le métier du cinéma, c'est ça que tu dis. Quand les comédiens, les acteurs, le monde artistique, vous avez pensé jeune, dans votre réseau, vous avez aussi beaucoup de gens qui gravitent autour de ça. Le réseau, les copains qui sont hors de ce système-là sont assez rares.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que malheureusement, on traîne avec qui on traîne. Je pense que c'est une chance d'avoir des gens autour de soi. C'est plus sain. Ils ne font pas ce métier. Je pense que c'est même important. Ça permet parfois de rester sur terre. Moi, j'ai des gens qui me disent, tu as de la chance, c'est chouette. Tu pars tourner à tes villes. Oui, mais ils te rappellent aussi que... Ah, cul. Si tu es heureuse, si tu es tout le temps chez toi, enfin, chez toi, je veux dire, toujours dans le même quartier, le même boulot, le fameux métro-boulot, nous, on n'en a pas. Donc, parfois, il y a des gens, et j'en ai autour de moi, qui me rappellent, OK, bon, voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu préviens un peu plus de routine, parfois ?

  • Speaker #1

    Euh... Oui et non. Je ne saurais pas vraiment te répondre. Tu n'as plus que deux ans de suite. Je pense que non. La grande chance qu'on a, c'est nous dans notre travail. C'est dans beaucoup de périodes, c'est ce que je veux dire, mais on ne travaille pas.

  • Speaker #0

    Après, c'est pour pouvoir la gérer parce que la perte de vie, peut-être un peu parfois angoissante aussi.

  • Speaker #1

    Angoissante, on va de CDD en CDD. C'est un peu comme un consultant. Oui, c'est ça. C'est terrible, mais c'est où on le voit. C'est facile à dire. Moi, j'ai des périodes où je dis « Oh merde, là on ne travaille pas. » Il y a des périodes où « Oh merde, on travaille trop. » Mais parfois, il y a des périodes où je dis « Ah bah tiens, j'ai travaillé. Je vous extrais dans deux mois. J'ai deux mois. »

  • Speaker #0

    Quant à cette perspective-là, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    C'est dingue, c'est un vrai luxe. Si on ne prend pas le recul pour s'en rendre compte, c'est gâché.

  • Speaker #0

    Ou alors, dans mon jargon, c'est nul qu'un partagé. Tu ne bosses que quelques heures par semaine, pour un client régulier. C'est dans le monde artistique, s'il y a un boss facile de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être en écriture. Maintenant, il y a tout ce qui est... Ils font du consulting, même en tant qu'acteur.

  • Speaker #0

    De la formation.

  • Speaker #1

    Oui, il y a tout ça.

  • Speaker #0

    Bourvil, il était hyper cultivé. Il lisait beaucoup. Tu lisais aussi. Toi, tu nourris ton imaginaire comme ça, avec des livres, regarder des gens dans la rue.

  • Speaker #1

    technique ? Non, alors j'avoue, c'est pas bien. Qu'est-ce que tu fais ? Je regarde beaucoup la télé.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi c'est pas bien ?

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de conneries. Mais moi, là, hier, on a regardé Mario au premier regard. C'est vrai que ça, c'est... Le laboratoire d'être humain, c'est incroyable. Il y a de tout. Et parfois, il y a des répliques. Mais c'est d'une dinguerie qu'on mettrait ça dans un scénario qu'on nous dirait non. Mais je dis, mais enfin, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quand même vachement scénarisé aussi.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est scénarisé, mais nous, à l'oreille, on l'entend. Parfois, il y a des choses, c'est dit.

  • Speaker #0

    Avec le cœur.

  • Speaker #1

    Ah ouais, je me souviens d'une dame qui disait, non, mais tu te rends pas compte, moi, je suis de la bombe. C'est incroyable. J'ai envie de le dire, moi, je suis de la bombe. Et après,

  • Speaker #0

    elle a fait psss.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Non, mais on lui a rien demandé. Je ne pense pas qu'on lui ait demandé de dire ça. Ils ont été traîtres, ils ont un peu filé. Mais je suis de la bombe. Il me dit, je veux voir la... On ne sait plus le nom. La lorique rotin. pour dire j'ai envie de te voir j'ai envie de voir la Laurie Crotin c'est formidable de dire ça qui dit ça ? c'est sociologique,

  • Speaker #0

    ça me paraît bien ça traduit quand même ce qui se passe dans la société et la façon dont les personnages sont sur scène bien sûr,

  • Speaker #1

    nous après on construit évidemment là c'est des vrais humains donc c'est beaucoup plus complexe mais Laurie Crotin je veux dire je ne dirais pas ça là je veux voir la Célia Crotin Merci. j'ai envie de te voir comme ça une idée incroyable évidemment la pleurer c'est un peu violent oui ça c'est la routine mario premier regard il ya d'autres routines artistiques ou pas il ya d'autres chaînes et d'autres missions non il ya d'autres outils non pour pour dire pour pour ce métier là pour

  • Speaker #0

    Ou toi,

  • Speaker #1

    ce qui te... Lire, regarder des films, regarder ce que font les autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te gêne pas justement de... Est-ce que tu n'as pas peur de copier ou de trop copier ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Je pense qu'il faut en bon entendeur. Il y a des gens qui ont trouvé des choses, il faut s'inspirer. Moi, je regarde beaucoup aussi les interviews d'acteurs qui disent, voilà, moi, je... J'ai bossé tel rôle comme ça, il faut se préparer comme ça. J'adore, en fait, on enrichit. Tarantino dit des choses extraordinaires, j'aime bien regarder ses interviews. En tant que directeur d'acteur, on lui dit, l'acteur il arrive, il est comme ça. Qu'est-ce que je lui ai dit pour réussir à ça, pour arriver à ça, comment on rature ? C'est formidable.

  • Speaker #0

    C'est hyper créatif parce que tu dois chercher et inventer un personnage. Est-ce que tu le verrais un jour ? Jouer le rôle de quelqu'un qui a déjà existé, un biopédiste ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense que c'est... Alors moi, je pense que je peux avoir un côté quasi trop scolaire. J'aurais peur de...

  • Speaker #0

    De... Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Je pense qu'après, il faut se libérer aussi. Il ne faut pas entrer dans le naturalisme. Le naturalisme, pour moi, c'est bien en tant que performance, mais après, est-ce qu'on n'a pas... Ouais, il n'y a pas le sublime un peu derrière, justement.

  • Speaker #0

    amener un propos là dedans c'est hyper réfléchi j'ai une question un peu chelou chelou le mot ça me dit absolument plus si je l'ai dit ce matin les années 80 c'est dans la pièce c'est chelou génial écoute c'est

  • Speaker #1

    une grande blonde et cervelée c'est la bimbo superficielle du film mais tu vois il y a un truc que tu fais habituellement que les autres ne font pas Qu'est-ce que je fais ? Ouf ! Euh... Parfois je peux avoir la flemme et je peux créer des... Genre de me lever et d'aller éteindre, je peux créer tout un... Tu vois, tout un flemme... qui va me demander parfois plus d'énergie que de me lever pour aller éteindre. Tu vois, c'est très bête, mais je peux faire beaucoup ça, ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, nous finalement, pensons... pouvoir faire quelque chose de paresseux, au final, tu prends beaucoup plus de charge.

  • Speaker #1

    Oui, je me fatigue plus à créer le stratagème.

  • Speaker #0

    Typiquement, le propos de ta pièce, sans se fatiguer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est beaucoup plus fatiguant ce qu'ils font que ce qu'ils ont dit qu'ils allaient faire.

  • Speaker #0

    Il était souvent critiqué, Bourvil. Lui, il les s'est coulés, clairement. Toi, tu les gères comment, les critiques ?

  • Speaker #1

    Oh, ben... Je pense qu'il dit ça, mais... Voilà. Mais... Ah, ça dépend à quel âge, là aussi. Ouais, ouais, pas mal, j'ai hâte. Mais il y a beaucoup de choses qu'on laisse couler, on est obligé, sinon on devient fou, on prend tout à cœur. Moi, j'ai de la chance de ne pas avoir trop de... haters, après je suis très éloigné des réseaux, de tout ça, je ne mets pas de vie privée. Tu te protèges ? Ouais, j'en parle rarement, non, même je n'ai même pas envie. Mais après c'est sûr que c'est moins croustillant pour les gens, on est sans doute moins intéressant pour les chaînes de TV, mais moi j'ai besoin de dormir le soir. J'ai besoin d'aller me coucher tranquille et sur les critiques, les gens ont le droit de ne pas aimer. Moi j'essaie de faire la chose la plus sincèrement possible, après on s'entend pas sur le produit final c'est une chose mais là on est sorti d'un petit truc en plus, il y a tellement de chouettes choses qu'on nous dit dans la rue faut prendre ça aussi surtout, parce que le négatif je sais pas pourquoi a pris le pied sur le positif dans ce métier. Mais moi, j'ai un peu évolué aussi sur ça. Je pense qu'au début, on est très critique. On dit oui, mais en fait, on se dit, il faut aussi se soutenir un petit peu, soutenir le cinéma français. Arrêter aussi parfois d'être trop sûr. Ouais, il est super, le petit poussé. Ben non, il y a des grandes productions en France et il faut les soutenir. Il ne faut pas les enfoncer parce qu'il faut qu'on continue de faire du cinéma.

  • Speaker #0

    Et de la culture.

  • Speaker #1

    Oui, et un grand film, ça fait travailler aussi beaucoup, beaucoup plus de monde. Il ne faut pas l'oublier. Alors c'est bien aussi qu'il y ait des petits films qui font des thèses, qui essaient des choses. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des grands films. Donc même moi, je me corrige parfois en disant, oui, peut-être je n'ai pas apprécié tel gros truc à budget. Mais ça a fait beaucoup de gens. Et voilà, il y a quand même des choses positives.

  • Speaker #0

    Ça a ruissellé. Barbara Boulotner disait ça aussi dans un autre vlog. quelle actrice je vais te laisser reprendre le chemin de la scène est-ce que justement avant de monter sur scène on a parlé de rituels de choses qui pouvaient te rassurer ou est-ce que tu as une phrase un mantra que tu te récites en boucle pour t'aider non

  • Speaker #1

    j'ai pas de mantra moi j'aime bien j'écoute un peu les ACDC tout ça J'aime bien. En fait, on est dans une énergie. Ce qui est formidable avec la musique, c'est qu'elle peut nous emmener en trois minutes dans autre chose. Souvent, même dans une ou rien qu'une intro. En fait, ça nous amène à une autre mentalité, une autre humeur. J'aime bien faire ça. Et après, j'aime beaucoup m'amuser avec les gens qui m'entourent. J'avoue, créer une sorte de petite kermesse, on dit dans le nord, un petit spectacle où on se fait tous un peu rire, on devient tous un peu complètement cons. En fait, on rentre dans une énergie. dans une concentration et dans une humeur surtout. Parce que le rideau essouffle, il ne faut pas avoir cinq personnes qui dépriment. Non, et parfois, d'être dans cette humeur, ça peut aussi emmener ceux qui ont du mal à se mettre dedans.

  • Speaker #0

    L'esprit de troupe,

  • Speaker #1

    le néant. Ouais, sinon je fais trois petits sauts.

  • Speaker #0

    Ok, très bien.

  • Speaker #1

    Je fais trois petits sauts et je rentre. Et souvent, on rentre forcément énergique.

  • Speaker #0

    On va se quitter sur du ACDC du coup.

  • Speaker #1

    Trois petits sauts. Oui,

  • Speaker #0

    trois petits sauts. C'est déjà d'autres. Du coup, ton actu, c'est Avignon, été 2025. Il y a d'autres, on espère une tournée, plein d'autres dates en France après ça. Ah oui. Et est-ce qu'il y a d'autres actus ?

  • Speaker #1

    J'ai eu la chance de tourner dans Alpha, de Julia Ducournau, qui était un autre domaine, une autre façon de voir les choses que je fais d'habitude. Là, je viens de tourner un film qui s'appelle Les Gendarmes. Et je tourne deux séries et deux films. Je pense que tout ça, ça sera du 2026.

  • Speaker #0

    Tu auras de belles étapes là où tu auras le droit de rien faire. Tu t'autoriseras à ne rien faire.

  • Speaker #1

    Oui, ça y est, on va rentrer dans la période fourrière.

  • Speaker #0

    Je vais tesser dans cette période-là. Merci Marc.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, autour de toi, à la machine à calmer, dans le métro. Bah tiens, oui, si là, t'es dans le métro en ce moment. par exemple, au voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, bisous.

Description

Dans les coulisses : confidences d’un acteur à l’âme d’artisan : Marc Riso


Préparation, casting, trac, solitude et... bar à capybara ! Dans cet épisode, Marc Riso, aussi drôle que touchant, nous ouvre les portes de son quotidien. Vous l'avez certainement vu à l'affiche du dernier film d'Artus : "Un petit truc en plus"


On parle de la magie du théâtre vide, de la rigueur sur les plateaux, des ressources pour tenir malgré la fatigue, et du plaisir d'observer les gens pour nourrir ses personnages.

Entre anecdotes décalées, réflexions sincères sur le métier d’acteur et hommages à Bourvil, on découvre une personnalité sensible, passionnée, souvent perfectionniste, parfois rêveuse — et toujours en quête d’authenticité.


🎬 Un moment suspendu entre rires, inspiration et confidences. À écouter absolument si vous aimez les coulisses, les vraies.


Il met en scène (et a co-écrit) la pièce SUPER FREAK, qui sera jouée à Avignon cet été 2025, au théâtre des Lucioles à 22h30


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou plus d'entre eux, pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait pas plus que toi pour être complet, et chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Je suis aussi consultante stratégie de communication. Ça m'arrive même de créer des podcasts pour les entreprises, pour attirer des nouveaux clients, mais on n'est vraiment pas là pour parler de ça. On est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Marc. On t'a vu dans de nombreuses séries, puis plus récemment à l'affiche du film d'Artus. Un petit truc en plus, avant d'en parler, tu connais le principe. Je voulais que tu nous parles d'un artiste que tu aimes, dont je te laisse nous annoncer le nom.

  • Speaker #1

    Bah écoutez j'ai choisi Bourville. Bourville,

  • Speaker #0

    oui. Tu connais son vrai nom ou pas ? Parce que c'est pas ça, c'est bizarre, c'est un psy. Oui. André. André Rimbourg. Il est émergé de sa Normandie, il est normand à la base. Normandie rurale pour devenir un des plus grands acteurs comiques de France. Grâce surtout à une sorte de personnage un peu paysan, naïf, chaleureux et surtout profondément humain. C'est quoi ton premier souvenir avec lui ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est simple, c'est la grande vadrouille, quand il se retrouve avec deux funès sur les épaules. Je pense que petit, on ne comprend pas forcément le thème du film ou l'époque dans laquelle ça se passe, mais en tout cas, on a ces deux personnages comiques, je pense, qui nous laissent un petit souvenir d'enfance. Moi, j'ai ça, ces deux messieurs qui me faisaient rire, dont lui.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est un peu la madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    De Proust, c'est pour ça que tu l'as choisi ? Oui, je pense qu'il doit faire partie de ce qui, je pense, m'a fait choisir de faire ce métier.

  • Speaker #0

    Il a commencé par du musical.

  • Speaker #1

    Toi, tu ? Pas moi.

  • Speaker #0

    Pas toi ?

  • Speaker #1

    Tu perdras peut-être ? Oui, j'ai envie de chanter sous la douche. J'ai fait des spectacles dans lesquels je chantais, mais musical, non, c'est un monde qui a ses codes, qui est bien précis. Tu nous racontes tes débuts. Alors moi mes débuts, je suis né à Maubeuge, dans le nord Pas-de-Calais, donc je suis ch'ti. Et très vite j'ai eu un amour pour le théâtre que j'ai découvert grâce à une prof de français. Une bonne prof de français qui s'est dit tiens, lui pourrait faire du théâtre. Et finalement je suis un peu tombé amoureux de... du théâtre, de cette façon de s'exprimer. Et puis, un jour, je me suis rendu compte que c'était un métier. Parce que, bêtement, on ne se l'imagine pas. Et un jour, on se dit, ah bah tiens, pourquoi pas ? Et puis, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours.

  • Speaker #0

    On ne s'imagine pas ou on ne se l'autorise pas ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'au début, je n'imaginais pas. Parce que voilà, on est loin de Paris. On a l'impression que c'est des gens de Paris qui font ça. Oui, en fait, finalement... On découvre, on découvre, on apprend, on lit des biographies, c'est comme ça. On se dit, ah mais en fait, c'est marrant parce que le chapitre 1, ça pourrait être moi. Et finalement, on est au chapitre 1 de son histoire. Et puis voilà, finalement, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours Simon. Et puis je me suis retrouvé dans des premiers films avec des petits rôles et des petits voli-volu.

  • Speaker #0

    T'aurais pu faire un autre job ?

  • Speaker #1

    Ou assez vite, c'était la trajectoire ? Je n'avais pas le rêve d'être pompier. Je n'avais pas le rêve d'être astronaute. J'avais jamais... À un moment, je me suis dit, tiens, je ferais bien de l'auto-école. Je n'ai jamais su pourquoi.

  • Speaker #0

    Le concept de conduire toute la journée.

  • Speaker #1

    Oui, alors que je ne suis pas fou de voiture. Mais non, je n'ai jamais dit. Très rapidement, c'est venu au lycée. Et puis, ça ne m'a jamais... Alors évidemment, j'ai eu les dodanes humains, des gens qui font « oui, c'est ça » , souvent qui sont des profs ou des directeurs de lycée. « Oui, c'est ça, il te rêve à la con » . Parfois, c'est mes parents. Moi,

  • Speaker #0

    c'était mon père qui m'a cassé en disant ça.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah ouais, non, mon père. pas du tout. Et là, ils étaient justement, amuse-toi. J'ai eu cette chance-là. Et surtout, ma mère, elle m'a bien accompagné dans ce rêve-là, qui a permis de le financer. et de m'accompagner mentalement. Et qui a toujours cru, aujourd'hui, on est contents tous les deux.

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais fait quand même des petits boulots alimentaires, donc gardien de musée. Quand je dis interview, pas des comédiens, des acteurs de musée, je fais des petits résumés de visites d'expo. C'est juste un boulot alimentaire ou tu aimes quand même bien te balader dans les musées ?

  • Speaker #1

    Alors non, à l'époque, c'était clairement alimentaire. Je suis arrivé tard à la... Culture, j'ai envie de dire, c'est parfois un peu le souci dans les petites villes. On ne peut pas se déplacer quand on est jeune, donc on reste dans notre petite ville. Et Maubeuge, c'est une ville que j'apprécie énormément. de grands musées. C'est toujours très lointain, tout ça. Et donc, je me suis retrouvé à être gardien de musées de jour, pas de nuit, ce qui est une grande différence. Et j'ai fait ça. J'ai vendu des sanduïdes chez Subway. J'ai fait coursier. J'ai fait beaucoup de choses pour payer mon loyer, mes cours de théâtre. Mais le musée, c'était bien marrant parce qu'on voit quand même la population face aux œuvres. Et parfois, les défauts des gens, les envies de gratter les musées. Il m'est arrivé des histoires assez drôles.

  • Speaker #0

    Après avoir chanté, Bourvil, il embrasse une carrière d'acteur. Oui. il est plutôt bon parce qu'il reçoit quand même le grand prix d'interprétation à venise pour la traversée de paris et puis tu as parlé un des comédicultes à côté de finesse encore une ou la grande vadrouille est ce que l'on peut dire que toi aussi marque les cités en intro le film d'artus ça aussi mon marqué en tournant en

  • Speaker #1

    termes de visibilité et où toi de ballaoui en termes de visibilité moi j'avais déjà fait une série qui avait pas mal fonctionné qui avait en tout cas qui a touché les gens, donc on parlait pas mal la rue, là ça s'est ajouté en plus. Mais au-delà de l'un à l'autre, je dirais plus humainement, parce que c'était un tournage très touchant. Je pense que c'est de loin. C'est dur d'atteindre des niveaux d'émotion comme ça. Même, je veux dire, sans le succès du film, on savait qu'on avait vécu une aventure vraiment folle avec eux. On a vraiment vécu deux mois dingues. Déjà, humainement, il y a eu un tournant à cette époque là de ce que bon voilà on est dans un métier où ça se plaint beaucoup machin les acteurs les actrices voilà et là on est avec onze handicapés qui sont juste tout le temps content d'être là donc ça nous fait relativiser parfois sur notre comportement et ça m'a changé la vision aussi du métier de me dire c'est vraiment une chance d'être là et que ça continue et puis de pouvoir faire intimement ce que tu voulais faire depuis depuis longtemps. Oui, c'est ça. et vraiment de les voir, vraiment, mais kiffer la banane tous les jours, de chanter Gilbert Montagné tous les matins, parce que voilà, on est content d'être là et d'avoir des câlins.

  • Speaker #0

    Ça apporte de la légèreté aussi sur un tournage.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. Il y a beaucoup moins d'égo et même on n'a même pas envie de se plaindre.

  • Speaker #0

    Oui, ce ne serait pas juste de le plaindre.

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas me plaindre là. Et en fait, il n'y avait pas besoin. C'est beaucoup amusant.

  • Speaker #0

    Bourville, il incarnait ce que je disais un petit peu le pays. paysan naïf, ce personnage un peu benêt, mais qui cache une super grande sensibilité. Est-ce que tu te reconnais aussi pas pour benêt ?

  • Speaker #1

    Surtout pour benêt ! Non, c'est vrai que c'est sans doute à cause de mon physique. On me propose beaucoup des rôles de benêt, mais en fait, c'est toujours une façon de les prendre. Et je pense que Bourvil, dans ce que j'ai vu de lui, de ce qu'il a construit en fait comme personnage, il avait toujours ce fond. Et au-delà même des scénarios, je pense que nous, en tant qu'acteurs, on peut souvent ajouter ce fond. Et c'est quelque chose que j'aime faire. C'est vrai qu'on nous envoie souvent des partitions, on est sur le roi des abrutis, mais ça devient presque trop caricatural. Et en fait, on dit attention, je peux ajouter ça. Et on va le rendre beaucoup plus humain, beaucoup plus réaliste, sans enlever toute la part de comédie. Parce qu'on a bossé avec Artus dans un petit truc en plus. Malgré tout ce qui lui arrive, sa gaucherie, il est un peu chiant parfois. Mais c'est quelqu'un qui fait très bien son métier, qui aime son métier et qui donne toute sa vie, en fait. Et la différence, je pense, elle se fait là. Je pense que c'est des acteurs comme Bourvil qui sont venus faire ça, ou Gilles Villery.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a effectivement pas que le comique. Il brille aussi dans des rôles plus dramatiques. Je ne l'ai pas vu, le Cercle Rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est son dernier film. Il me semble que c'est même son dernier long métrage. Son dernier film, c'est un court métrage. Mais oui, c'est dingue. Et d'ailleurs, la dernière séquence, c'est un moment assez connu que vous retrouvez sur Lina. Il fait une blague. Il fait croire qu'il veut retourner. Il fait un caprice. Il fait croire qu'il veut retourner une séquence. Tout le monde se dit, merde. Il n'est jamais comme ça, pourquoi il fait un caprice ? C'est juste pour faire une blague à l'équipe. Il dit, vous savez comment j'ai découvert, c'était lui le méchant. et là il commence à chanter la tacatacatac tactique des gendarmes et ça c'est hyper drôle. Tout le monde a ces mecs qui ont un recul quand même sur qui ils sont et qui ils étaient. Ça c'est beau.

  • Speaker #0

    Toi aussi tu l'as ce recul j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    De chanter la tactique du gendarme, je l'ai fait Ouais j'essaie, j'essaie. Je pense que c'est une lutte qu'on peut... mener avec soi-même parfois.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que c'est de là d'où tu viens ? Tu parlais de ta région.

  • Speaker #1

    Oui, la région, c'est sûr que les Nordistes sont des gens qui ont parfois un peu, je pense, de manque de confiance en eux. C'est vrai qu'il fait froid, c'est là-haut, il fait gris, on n'a pas beaucoup d'arguments. Oui, il y a une tendresse. Oui, il y a une tendresse. On a la chaleur dans les cœurs. Donc on essaie de travailler sur ça. Et puis c'est moi, je pense qu'au-delà, c'est pas mal mais c'est quelque chose que j'aime faire, que j'espère qui me ressemble un petit peu.

  • Speaker #0

    Il était normand, toi du Nord, du coup, on ne peut pas le tendre à Paris. Vous avez rapporté ça à Paris.

  • Speaker #1

    Si, on peut. De toute façon, il y a très peu de Parisiens. C'est un grand mélange. Mais si, je pense que ça existe. Mais c'est vrai que j'ai la chance de vivre un petit peu en campagne. C'est vrai qu'à Paris, il y a une pression parfois et on s'oublie vite. On va dire, allez, c'est bon, c'est pas grave. On s'est bousculé dans la rue et on sourit, on se dit pardon à une fille.

  • Speaker #0

    Si ça t'arrive dans le métro, tu vois quelqu'un courir, tu cours. Et tu te dis, pourquoi je cours là ?

  • Speaker #1

    Moi, j'avoue, j'évite le métro. Je préfère marcher parce que je préfère éviter parfois ce genre de situation. J'évite de me piéger. Mais alors courir, non. J'avoue qu'il faut savoir que je peux arriver.

  • Speaker #0

    Presser le pas, on va dire. Oh,

  • Speaker #1

    même presser le pas. J'ai créé un trajet pour aller à la gare. Je pense qu'il doit être possible en 5, je le fais en 15. mais J'arrive toujours une heure en avance, je me mets dans le bar en face et j'ai le temps. Je me déstresse et je vais au casting comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une des façons de préparer tes rôles, justement, de faire ce recul, de prendre ce temps ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Dès le casting, je sais que moi, j'arrive une demi-heure, une heure avant, je me mets au bar, je relis, je fais descendre la tension artérielle. le rythme cardiaque. Et ouais, je me prépare comme ça. Et ouais, j'ai une vraie préparation des rôles, mais plus sur ce que moi, j'appelle le sous-texte. Enfin, tout le monde appelle le sous-texte, d'ailleurs. Mais je travaille sur tout ça, en fait. Savoir qu'est-ce que j'ai envie de raconter, qu'est-ce que j'ai envie de défendre. Et après, on travaille le texte. Qu'est-ce qu'on a envie, en fait, de faire de ce personnage ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on veut faire dire à ce personnage, comment on veut l'incarner ?

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. J'aime bien me dire, c'est mon personnage, Il m'appartient, c'est mon métier et c'est ça pour moi. l'incarnation.

  • Speaker #0

    On en a rapidement parlé, t'as fait des séries télé, courts-métrages, cinéma et puis théâtre. Tu nous racontes ce que t'es en train de faire, en train de préparer, ce sur quoi je t'empêche de travailler. Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, tout va bien. C'est donc Super Freak, comment écrire un film d'horreur américain sans se fatiguer. C'est un grand bordel. C'est une grande comédie burlesque, c'est un peu cabaret. Et en fait... On suit l'histoire de trois jeunes danseurs hip-hop qui sont coincés dans une maison hantée, qui se sont fait piéger par un amiche aux allures de revenant qui veut les aiguiller pour nourrir un monstre qui est dans sa cave. C'est un type, c'est l'histoire du slasher, tu vois. Et en fait, à travers ça, nous on explique aux gens tous les trucs et astuces pour construire un film d'horreur. Comment on écrit, c'est quoi les ficelles ? Comment vous allez pouvoir faire du fric ? En pensant déjà à la suite, comment on construit un méchant, comment on construit une sorte d'intrigue amoureuse pour dire que ce ne soit pas que des meurtres.

  • Speaker #0

    Scénario film d'horreur pour les nuls.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est clairement le scénario pour les nuls. Et on explique aux gens et on leur démontre à chaque fois en disant, vous voyez, ça peut, par exemple, dans cette scène-là, ça doit se passer comme ça. Et juste derrière, il la joue. Et après, c'est ce qu'on en fait. Comment le traduit et à toute une dimension qu'on aime beaucoup qui est sans se fatiguer c'est à dire qu'à chaque fois que c'est que nous aussi des trucs et astuces pour faire croire on va pas avoir un monstre géant on a un monstre en carton et qui se casse la gueule en plein milieu c'est que les dents de la mer est

  • Speaker #0

    complètement lié à ce qu'il speeder n'avait pas les moyens il y avait un problème de maquettes de requins donc en fait il a suggéré sur plein de scènes mais pas pour le plaisir de suggérer ou de créer la peur Juste parce que matériellement, il n'avait pas le truc. Et donc, ça a suggéré, il avait juste mis l'arête. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais c'est... La nageoire, c'est... La poissonnerie. Non, non, non. Nous, on joue un peu avec ces codes-là. C'est Hitchcock qui dit, moins vous montrez le monstre, plus il fait peur. Oui, parce qu'il agit. Oui, plus on est plus près de ce qui nous fait peur à nous. On le ramène à nous. Et en fait, on construit un peu tout ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et du coup c'est toi qui l'a écrit ?

  • Speaker #1

    On l'a co-écrit avec Thomas Lemaire et Boris Begard. Ok,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Et on le monte ensemble, moi je m'occupe de la mise en scène, on a trouvé une troupe avec laquelle on avait déjà travaillé, des nouveaux, et puis on monte tout ça. Avignon cet été,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    C'est Avignon cet été, Avignon 2025 au Théâtre des Lucioles à 22h30, genre dernière séance, film d'horreur. Ça en est bien. Ouais, Non, c'est vraiment une comédie. Alors, il y a des petits moments où ça peut faire sursauter, mais ce n'est vraiment pas le but. C'est vraiment du rire, du rire, du rire.

  • Speaker #0

    Trop bien. Bourvi, il chantait dans ses films. Tout à l'heure, tu disais que tu chantais sauce panouche.

  • Speaker #1

    Tu veux me faire chanter ?

  • Speaker #0

    Ça résonne un peu pour la salle. Non, mais est-ce que du coup, il y a une autre forme artistique que tu voudrais tester ?

  • Speaker #1

    Rien à voir peut-être avec le choix. Je crois que j'ai déjà beaucoup à fouiller. Tu vois, dans le métier d'acteur, c'est... tellement complexe et sans fin en fait, c'est un éternel recommencement, on est en doute, parfois ça va bien, on est en confiance, parfois on découvre des nouvelles choses, je pense que j'ai déjà fouillé ça et on verra après, c'est vrai qu'on a la chance parfois dans les rôles d'avoir d'autres activités, genre le chant qui peuvent venir dans les rôles mais non, je suis bien là-dedans, j'ai pas d'album prévu si c'est la question Je n'ai pas de 2P qui va sortir, je n'ai pas mon hit.

  • Speaker #0

    J'ai lu que Bourvil avait facilement le track. Toi, la respiration arrivée avant son rendez-vous, ça te fait partie de l'empice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà un petit secret. C'est sûr d'arriver à gérer son track en arrivant 10 secondes avant l'ouverture des dos. C'est compliqué. C'est sûr que j'arrive parfois, comme je jouais au théâtre, dans les gros patins de biens. J'arrivais parfois deux heures avant. Je me posais, je buvais mon café. C'est comme ça que je gère. Je m'installe dans le moment qui va arriver. Alors oui, ça me prend sur mon temps personnel. Mais c'est ma façon, je pense, qu'il faut apprendre à se connaître. Et après, à savoir comment on gère son stress. Et souvent, les moments où j'arrivais un peu juste, je faisais des reprêts juste aussi.

  • Speaker #0

    Pareil pour les castings, tu disais. Oui. Donc, il y a aussi cette préparation.

  • Speaker #1

    Oui, cette préparation en amont. En tout cas, moi, je sais que je me suis trouvé un peu là-dedans. Et après, j'ai un... J'ai un plaisir aussi, j'avoue, il y a des gens, ça les ennuie. Moi, j'ai un plaisir d'être dans le lieu vide, par exemple au théâtre, ou même parfois sur le set, quand tout le monde est parti à la cantine, de se retrouver sur le plateau, d'avoir des caméras au calme, toutes les lights éteintes. C'est cette atmosphère que j'aime bien. Je viens me poser en plein milieu là-dedans, et souvent... On est avec un autre acteur ou quelqu'un d'équipe technique et on papote. J'aime bien ça.

  • Speaker #0

    Côté introverti aussi, c'est ça, le besoin de se ressourcer sans personne.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le besoin de tranquillité. Je pense que c'est un métier où il y a tellement de bruit.

  • Speaker #0

    Notre ami André, il était méga exigeant avec ses collaborateurs. Toi, ça se passe comment ? J'ai eu une belle heure d'oeuvre.

  • Speaker #1

    Ah bah, ils vont te dire que oui, ouais, je pense que... Moi, de toute façon, je parle du principe qu'à partir du moment où des gens s'installent dans une salle pour venir nous voir, paye. Il faut délivrer quelque chose. J'aime bien être très honnête à cet endroit-là. Je pense que ça fait souvent la différence. Je suis assez exigeant, même avec moi-même. Parfois, même sur des plateaux, je me dis que je ne suis pas satisfait. Après, ce n'est pas mon film. On recommence si on peut. Mais c'est toujours la décision finale du réal de savoir s'il aime ou pas. C'est lui qui est au montage, pas moi. mais moi j'aime bien essayer tout fouiller, essayer d'avoir le maximum ou d'offrir déjà le maximum quand on tourne au réel pour dire d'accord, t'as bien tout ce que tu veux, est-ce qu'on peut tester telle chose, telle chose et j'aime bien aussi préparer en amont, proposer des idées arriver déjà avec des briques à casser ouais, tu vois, essayer d'être moteur aussi dans un projet, je pense que ça c'est donc ouais,

  • Speaker #0

    je me mets la barre parfois du coup ça c'est quand tu es devant la caméra Ça t'est déjà arrivé d'être derrière ?

  • Speaker #1

    Oui, ça m'est arrivé, mais sur des courts-métrages, mais même si ça reste un domaine qu'il faut respecter, parce que c'est le début de chaque chose, en tout cas dans le cinéma.

  • Speaker #0

    Avec la mise en scène, c'est déjà une façon d'être derrière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que moi, je n'ai pas forcément une envie de venir mettre en scène. Je pense qu'on fait des mises en scène, on met une mise en scène. Moi, j'en fais, j'aime bien les aventures un peu collectives, et j'aime surtout le travail de recherche. Je trouve ce qui est génial au théâtre, qu'on a moins au cinéma, c'est tout ce qui est ce laboratoire. C'est un laboratoire, on est en répétition et là on cherche, on peut fouiller, on peut se tromper. De toute façon, on ne se trompe pas 99% puisqu'on va choisir une seule chose. Mais c'est justement de fouiller et en fait, toute cette expérience-là que tu accumules en répétition, elle va te servir à un moment ailleurs. Tu te dis, ah, j'avais déjà testé ce genre de choses, je peux l'essayer là.

  • Speaker #0

    Et puis même, peut-être pas qu'en répétition, là tu vas voir, à 8 ans, tu vas jouer 25 fois. j'imagine que la première La représentation à la 25ème, ce ne sera peut-être même pas la même chose ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un spectacle. Moi, je pense que surtout dans ce qu'on est en train de monter, qui est un cabaret, qui est un peu une expérience, je pense que c'est des choses qu'on a rarement l'occasion de voir au théâtre. C'est vraiment une dépense d'énergie folle. C'est un spectacle qu'il faut tenir. Et il ne faut pas hésiter à sacrifier parfois des choses. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. On ne met pas de cœur là-dedans. Si ça ne marche pas, ça ne marche pas. On l'enlève. On le modifie. C'est tout ce travail de recherche pour essayer d'avoir à la fin un produit final qui, en plus, peut... Moi, j'ai toujours une vanne ou une blague ou un effet peu périmé. On peut avoir une date de péremption et hop, il faut le changer. Il ne faut pas hésiter. Il faut tout le temps être là et tenir la barre haute. On n'a tendance aussi vite à s'installer. On a des choses, c'est bon, ça fonctionne. Et en fait, on se dit, ça règne de moins en moins. Ah bah oui, parce qu'on a un peu lâché la bride. Donc,

  • Speaker #0

    il faut se re-challenger. Sans transition, Bourville cachait une maladie pour continuer à travailler. C'était déjà arrivé. Je crois qu'il y a quand même une petite transition de puiser dans tes ressources pour tenir malgré la fatigue. Toi, comment ça t'est déjà arrivé ?

  • Speaker #1

    Ça en est jusqu'à Bourville. C'était un cancer des os sur la fin de sa vie. Parce qu'il était en grande souffrance. Je sais qu'il allait se libérer un petit peu en âgé. Et ça, c'est beau parce que l'eau, ça raconte un peu quelque chose. Et non, moi, oui, la fatigue, c'est quelque chose qu'il faut gérer, surtout sur les plateaux. Parfois, c'est des journées, on tourne la nuit, on tourne en mix. Toujours, c'est un peu le bordel. Il y a des jours, parfois, on n'a pas bien dormi. Donc, c'est un vrai... Encore une fois, je pense que c'est se connaître. Quand on se connaît, il faut se dire, bon, c'est sympa de boire un verre, mais il faut que je dorme. On est rassuré quand même. un lieu de travail. Pas qu'on oublie, même si c'est un lieu de travail formidable. Oui, fun. Oui, c'est une vraie chance. Mais oui, je pense qu'il faut apprendre à gérer et à se connaître.

  • Speaker #0

    C'est quoi tes espaces, tes ressources ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime bien lire. Je trouve que la lecture, ça me permet de lâcher un peu le cerveau. Je vais voir les chiens. Je vais faire des canards à des chiens. Ok, c'est une terrasse. Oui, pareil.

  • Speaker #0

    les barrages je sais pas les barrages ouais ouais j'ai vu j'apprenais il y a des hérissons j'avais essayé ah ouais tant qu'on les sauve et qu'on les on les ferme pas là être spectaculaire leur frère je trouve ça vraiment ah ouais c'est chelou c'est chouette tu caractérises quand tu enfermes un animal juste pour le plaisir de l'humain c'est horrible c'est un peu chelou ouais

  • Speaker #1

    Non, je ne fais pas de bar à hérisson dans les tournages. Il y a même des bars à capybara, j'ai entendu ça. Un capybara, c'est une espèce de... Je ne sais même pas comment décrire ça. C'est un grand cochon à poils. C'est très spécial, le capybara. OK.

  • Speaker #0

    Je vais mettre ça en description.

  • Speaker #1

    On te donnera toutes les meilleures adresses de bars à capybara dans le monde. Non, c'est ça, j'essaie de balader. Moi j'aime bien aller boire un café.

  • Speaker #0

    Planer,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression, c'est aussi marcher. Oui, c'était Jean-Pierre Marat qui disait « je suis un traînard, j'aime bien traîner, regarder en l'air » . Je suis un peu comme ça.

  • Speaker #0

    C'est très créatif, c'est aussi là où il y a des espèces.

  • Speaker #1

    Oui, ça permet toujours de regarder les gens. On travaille parfois dans la copie. Donc, pastiche dans la parodie. Donc, souvent, on tombe sur des gens et on dit « Tu as une telle façon de parler, ça, un jour, je l'utiliserai. » Ouais, génial. Ouais, un truc que je rêve de faire, mais à chaque fois, c'est trop. C'est les gens qui disent « oui » en m'aspirant. Et à chaque fois, je vais essayer de le mettre. On me dit « non, ça se voit, c'est trop, il n'arrive pas. » Non, c'est moi qui ne le fais pas assez bien.

  • Speaker #0

    Ou challenge, tu dois le mettre dans la pièce. Ah ouais,

  • Speaker #1

    ouais. Ouais, ouais, challenge. Ça va être dur là-dedans. Quoiqu'il respire déjà beaucoup, c'est fatigant. Mais ça, j'adore ces trucs. Donc, à chez moi, je vois quelqu'un faire... J'ai dit... Ah !

  • Speaker #0

    Il y avait un grand partage entre lui, Bourvil, puis tous ses contemporains, Louis de Finesse, Fernandelle. Toi, tu partages, tu échanges avec tes copines, copains de scène, sur le métier, vous racontez quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'entre acteurs, on ne fait que parler de ça. Les acteurs ne parlent que de ça. Autocentrisme,

  • Speaker #0

    élocentrisme.

  • Speaker #1

    Ça ou d'alcool. Non, non, ouais, ouais, c'est vrai que c'est... Bah ouais, c'est très auto-centré, mais en même temps, on est notre propre matière. C'est ça qui est terrible.

  • Speaker #0

    Ou un peu les autres aussi, tu disais, on observe...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on parle des autres acteurs, ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas. Oui, ou des humains, mais c'est vrai que les acteurs en parlent beaucoup de nous. C'est un peu triste, mais d'ailleurs, c'est toujours plaisant de trouver quelqu'un avec qui on peut parler d'autres choses.

  • Speaker #0

    Bah écoute,

  • Speaker #1

    avec plaisir. Non, c'est vrai, moi, j'ai... J'ai un ami proche dans ce métier où je sais que lui, il n'y a pas de souci, on peut parler de tout et on a le recul.

  • Speaker #0

    D'autres que le métier du cinéma, c'est ça que tu dis. Quand les comédiens, les acteurs, le monde artistique, vous avez pensé jeune, dans votre réseau, vous avez aussi beaucoup de gens qui gravitent autour de ça. Le réseau, les copains qui sont hors de ce système-là sont assez rares.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que malheureusement, on traîne avec qui on traîne. Je pense que c'est une chance d'avoir des gens autour de soi. C'est plus sain. Ils ne font pas ce métier. Je pense que c'est même important. Ça permet parfois de rester sur terre. Moi, j'ai des gens qui me disent, tu as de la chance, c'est chouette. Tu pars tourner à tes villes. Oui, mais ils te rappellent aussi que... Ah, cul. Si tu es heureuse, si tu es tout le temps chez toi, enfin, chez toi, je veux dire, toujours dans le même quartier, le même boulot, le fameux métro-boulot, nous, on n'en a pas. Donc, parfois, il y a des gens, et j'en ai autour de moi, qui me rappellent, OK, bon, voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu préviens un peu plus de routine, parfois ?

  • Speaker #1

    Euh... Oui et non. Je ne saurais pas vraiment te répondre. Tu n'as plus que deux ans de suite. Je pense que non. La grande chance qu'on a, c'est nous dans notre travail. C'est dans beaucoup de périodes, c'est ce que je veux dire, mais on ne travaille pas.

  • Speaker #0

    Après, c'est pour pouvoir la gérer parce que la perte de vie, peut-être un peu parfois angoissante aussi.

  • Speaker #1

    Angoissante, on va de CDD en CDD. C'est un peu comme un consultant. Oui, c'est ça. C'est terrible, mais c'est où on le voit. C'est facile à dire. Moi, j'ai des périodes où je dis « Oh merde, là on ne travaille pas. » Il y a des périodes où « Oh merde, on travaille trop. » Mais parfois, il y a des périodes où je dis « Ah bah tiens, j'ai travaillé. Je vous extrais dans deux mois. J'ai deux mois. »

  • Speaker #0

    Quant à cette perspective-là, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    C'est dingue, c'est un vrai luxe. Si on ne prend pas le recul pour s'en rendre compte, c'est gâché.

  • Speaker #0

    Ou alors, dans mon jargon, c'est nul qu'un partagé. Tu ne bosses que quelques heures par semaine, pour un client régulier. C'est dans le monde artistique, s'il y a un boss facile de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être en écriture. Maintenant, il y a tout ce qui est... Ils font du consulting, même en tant qu'acteur.

  • Speaker #0

    De la formation.

  • Speaker #1

    Oui, il y a tout ça.

  • Speaker #0

    Bourvil, il était hyper cultivé. Il lisait beaucoup. Tu lisais aussi. Toi, tu nourris ton imaginaire comme ça, avec des livres, regarder des gens dans la rue.

  • Speaker #1

    technique ? Non, alors j'avoue, c'est pas bien. Qu'est-ce que tu fais ? Je regarde beaucoup la télé.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi c'est pas bien ?

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de conneries. Mais moi, là, hier, on a regardé Mario au premier regard. C'est vrai que ça, c'est... Le laboratoire d'être humain, c'est incroyable. Il y a de tout. Et parfois, il y a des répliques. Mais c'est d'une dinguerie qu'on mettrait ça dans un scénario qu'on nous dirait non. Mais je dis, mais enfin, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quand même vachement scénarisé aussi.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est scénarisé, mais nous, à l'oreille, on l'entend. Parfois, il y a des choses, c'est dit.

  • Speaker #0

    Avec le cœur.

  • Speaker #1

    Ah ouais, je me souviens d'une dame qui disait, non, mais tu te rends pas compte, moi, je suis de la bombe. C'est incroyable. J'ai envie de le dire, moi, je suis de la bombe. Et après,

  • Speaker #0

    elle a fait psss.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Non, mais on lui a rien demandé. Je ne pense pas qu'on lui ait demandé de dire ça. Ils ont été traîtres, ils ont un peu filé. Mais je suis de la bombe. Il me dit, je veux voir la... On ne sait plus le nom. La lorique rotin. pour dire j'ai envie de te voir j'ai envie de voir la Laurie Crotin c'est formidable de dire ça qui dit ça ? c'est sociologique,

  • Speaker #0

    ça me paraît bien ça traduit quand même ce qui se passe dans la société et la façon dont les personnages sont sur scène bien sûr,

  • Speaker #1

    nous après on construit évidemment là c'est des vrais humains donc c'est beaucoup plus complexe mais Laurie Crotin je veux dire je ne dirais pas ça là je veux voir la Célia Crotin Merci. j'ai envie de te voir comme ça une idée incroyable évidemment la pleurer c'est un peu violent oui ça c'est la routine mario premier regard il ya d'autres routines artistiques ou pas il ya d'autres chaînes et d'autres missions non il ya d'autres outils non pour pour dire pour pour ce métier là pour

  • Speaker #0

    Ou toi,

  • Speaker #1

    ce qui te... Lire, regarder des films, regarder ce que font les autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te gêne pas justement de... Est-ce que tu n'as pas peur de copier ou de trop copier ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Je pense qu'il faut en bon entendeur. Il y a des gens qui ont trouvé des choses, il faut s'inspirer. Moi, je regarde beaucoup aussi les interviews d'acteurs qui disent, voilà, moi, je... J'ai bossé tel rôle comme ça, il faut se préparer comme ça. J'adore, en fait, on enrichit. Tarantino dit des choses extraordinaires, j'aime bien regarder ses interviews. En tant que directeur d'acteur, on lui dit, l'acteur il arrive, il est comme ça. Qu'est-ce que je lui ai dit pour réussir à ça, pour arriver à ça, comment on rature ? C'est formidable.

  • Speaker #0

    C'est hyper créatif parce que tu dois chercher et inventer un personnage. Est-ce que tu le verrais un jour ? Jouer le rôle de quelqu'un qui a déjà existé, un biopédiste ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense que c'est... Alors moi, je pense que je peux avoir un côté quasi trop scolaire. J'aurais peur de...

  • Speaker #0

    De... Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Je pense qu'après, il faut se libérer aussi. Il ne faut pas entrer dans le naturalisme. Le naturalisme, pour moi, c'est bien en tant que performance, mais après, est-ce qu'on n'a pas... Ouais, il n'y a pas le sublime un peu derrière, justement.

  • Speaker #0

    amener un propos là dedans c'est hyper réfléchi j'ai une question un peu chelou chelou le mot ça me dit absolument plus si je l'ai dit ce matin les années 80 c'est dans la pièce c'est chelou génial écoute c'est

  • Speaker #1

    une grande blonde et cervelée c'est la bimbo superficielle du film mais tu vois il y a un truc que tu fais habituellement que les autres ne font pas Qu'est-ce que je fais ? Ouf ! Euh... Parfois je peux avoir la flemme et je peux créer des... Genre de me lever et d'aller éteindre, je peux créer tout un... Tu vois, tout un flemme... qui va me demander parfois plus d'énergie que de me lever pour aller éteindre. Tu vois, c'est très bête, mais je peux faire beaucoup ça, ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, nous finalement, pensons... pouvoir faire quelque chose de paresseux, au final, tu prends beaucoup plus de charge.

  • Speaker #1

    Oui, je me fatigue plus à créer le stratagème.

  • Speaker #0

    Typiquement, le propos de ta pièce, sans se fatiguer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est beaucoup plus fatiguant ce qu'ils font que ce qu'ils ont dit qu'ils allaient faire.

  • Speaker #0

    Il était souvent critiqué, Bourvil. Lui, il les s'est coulés, clairement. Toi, tu les gères comment, les critiques ?

  • Speaker #1

    Oh, ben... Je pense qu'il dit ça, mais... Voilà. Mais... Ah, ça dépend à quel âge, là aussi. Ouais, ouais, pas mal, j'ai hâte. Mais il y a beaucoup de choses qu'on laisse couler, on est obligé, sinon on devient fou, on prend tout à cœur. Moi, j'ai de la chance de ne pas avoir trop de... haters, après je suis très éloigné des réseaux, de tout ça, je ne mets pas de vie privée. Tu te protèges ? Ouais, j'en parle rarement, non, même je n'ai même pas envie. Mais après c'est sûr que c'est moins croustillant pour les gens, on est sans doute moins intéressant pour les chaînes de TV, mais moi j'ai besoin de dormir le soir. J'ai besoin d'aller me coucher tranquille et sur les critiques, les gens ont le droit de ne pas aimer. Moi j'essaie de faire la chose la plus sincèrement possible, après on s'entend pas sur le produit final c'est une chose mais là on est sorti d'un petit truc en plus, il y a tellement de chouettes choses qu'on nous dit dans la rue faut prendre ça aussi surtout, parce que le négatif je sais pas pourquoi a pris le pied sur le positif dans ce métier. Mais moi, j'ai un peu évolué aussi sur ça. Je pense qu'au début, on est très critique. On dit oui, mais en fait, on se dit, il faut aussi se soutenir un petit peu, soutenir le cinéma français. Arrêter aussi parfois d'être trop sûr. Ouais, il est super, le petit poussé. Ben non, il y a des grandes productions en France et il faut les soutenir. Il ne faut pas les enfoncer parce qu'il faut qu'on continue de faire du cinéma.

  • Speaker #0

    Et de la culture.

  • Speaker #1

    Oui, et un grand film, ça fait travailler aussi beaucoup, beaucoup plus de monde. Il ne faut pas l'oublier. Alors c'est bien aussi qu'il y ait des petits films qui font des thèses, qui essaient des choses. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des grands films. Donc même moi, je me corrige parfois en disant, oui, peut-être je n'ai pas apprécié tel gros truc à budget. Mais ça a fait beaucoup de gens. Et voilà, il y a quand même des choses positives.

  • Speaker #0

    Ça a ruissellé. Barbara Boulotner disait ça aussi dans un autre vlog. quelle actrice je vais te laisser reprendre le chemin de la scène est-ce que justement avant de monter sur scène on a parlé de rituels de choses qui pouvaient te rassurer ou est-ce que tu as une phrase un mantra que tu te récites en boucle pour t'aider non

  • Speaker #1

    j'ai pas de mantra moi j'aime bien j'écoute un peu les ACDC tout ça J'aime bien. En fait, on est dans une énergie. Ce qui est formidable avec la musique, c'est qu'elle peut nous emmener en trois minutes dans autre chose. Souvent, même dans une ou rien qu'une intro. En fait, ça nous amène à une autre mentalité, une autre humeur. J'aime bien faire ça. Et après, j'aime beaucoup m'amuser avec les gens qui m'entourent. J'avoue, créer une sorte de petite kermesse, on dit dans le nord, un petit spectacle où on se fait tous un peu rire, on devient tous un peu complètement cons. En fait, on rentre dans une énergie. dans une concentration et dans une humeur surtout. Parce que le rideau essouffle, il ne faut pas avoir cinq personnes qui dépriment. Non, et parfois, d'être dans cette humeur, ça peut aussi emmener ceux qui ont du mal à se mettre dedans.

  • Speaker #0

    L'esprit de troupe,

  • Speaker #1

    le néant. Ouais, sinon je fais trois petits sauts.

  • Speaker #0

    Ok, très bien.

  • Speaker #1

    Je fais trois petits sauts et je rentre. Et souvent, on rentre forcément énergique.

  • Speaker #0

    On va se quitter sur du ACDC du coup.

  • Speaker #1

    Trois petits sauts. Oui,

  • Speaker #0

    trois petits sauts. C'est déjà d'autres. Du coup, ton actu, c'est Avignon, été 2025. Il y a d'autres, on espère une tournée, plein d'autres dates en France après ça. Ah oui. Et est-ce qu'il y a d'autres actus ?

  • Speaker #1

    J'ai eu la chance de tourner dans Alpha, de Julia Ducournau, qui était un autre domaine, une autre façon de voir les choses que je fais d'habitude. Là, je viens de tourner un film qui s'appelle Les Gendarmes. Et je tourne deux séries et deux films. Je pense que tout ça, ça sera du 2026.

  • Speaker #0

    Tu auras de belles étapes là où tu auras le droit de rien faire. Tu t'autoriseras à ne rien faire.

  • Speaker #1

    Oui, ça y est, on va rentrer dans la période fourrière.

  • Speaker #0

    Je vais tesser dans cette période-là. Merci Marc.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, autour de toi, à la machine à calmer, dans le métro. Bah tiens, oui, si là, t'es dans le métro en ce moment. par exemple, au voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, bisous.

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Description

Dans les coulisses : confidences d’un acteur à l’âme d’artisan : Marc Riso


Préparation, casting, trac, solitude et... bar à capybara ! Dans cet épisode, Marc Riso, aussi drôle que touchant, nous ouvre les portes de son quotidien. Vous l'avez certainement vu à l'affiche du dernier film d'Artus : "Un petit truc en plus"


On parle de la magie du théâtre vide, de la rigueur sur les plateaux, des ressources pour tenir malgré la fatigue, et du plaisir d'observer les gens pour nourrir ses personnages.

Entre anecdotes décalées, réflexions sincères sur le métier d’acteur et hommages à Bourvil, on découvre une personnalité sensible, passionnée, souvent perfectionniste, parfois rêveuse — et toujours en quête d’authenticité.


🎬 Un moment suspendu entre rires, inspiration et confidences. À écouter absolument si vous aimez les coulisses, les vraies.


Il met en scène (et a co-écrit) la pièce SUPER FREAK, qui sera jouée à Avignon cet été 2025, au théâtre des Lucioles à 22h30


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou plus d'entre eux, pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait pas plus que toi pour être complet, et chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Je suis aussi consultante stratégie de communication. Ça m'arrive même de créer des podcasts pour les entreprises, pour attirer des nouveaux clients, mais on n'est vraiment pas là pour parler de ça. On est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Marc. On t'a vu dans de nombreuses séries, puis plus récemment à l'affiche du film d'Artus. Un petit truc en plus, avant d'en parler, tu connais le principe. Je voulais que tu nous parles d'un artiste que tu aimes, dont je te laisse nous annoncer le nom.

  • Speaker #1

    Bah écoutez j'ai choisi Bourville. Bourville,

  • Speaker #0

    oui. Tu connais son vrai nom ou pas ? Parce que c'est pas ça, c'est bizarre, c'est un psy. Oui. André. André Rimbourg. Il est émergé de sa Normandie, il est normand à la base. Normandie rurale pour devenir un des plus grands acteurs comiques de France. Grâce surtout à une sorte de personnage un peu paysan, naïf, chaleureux et surtout profondément humain. C'est quoi ton premier souvenir avec lui ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est simple, c'est la grande vadrouille, quand il se retrouve avec deux funès sur les épaules. Je pense que petit, on ne comprend pas forcément le thème du film ou l'époque dans laquelle ça se passe, mais en tout cas, on a ces deux personnages comiques, je pense, qui nous laissent un petit souvenir d'enfance. Moi, j'ai ça, ces deux messieurs qui me faisaient rire, dont lui.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est un peu la madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    De Proust, c'est pour ça que tu l'as choisi ? Oui, je pense qu'il doit faire partie de ce qui, je pense, m'a fait choisir de faire ce métier.

  • Speaker #0

    Il a commencé par du musical.

  • Speaker #1

    Toi, tu ? Pas moi.

  • Speaker #0

    Pas toi ?

  • Speaker #1

    Tu perdras peut-être ? Oui, j'ai envie de chanter sous la douche. J'ai fait des spectacles dans lesquels je chantais, mais musical, non, c'est un monde qui a ses codes, qui est bien précis. Tu nous racontes tes débuts. Alors moi mes débuts, je suis né à Maubeuge, dans le nord Pas-de-Calais, donc je suis ch'ti. Et très vite j'ai eu un amour pour le théâtre que j'ai découvert grâce à une prof de français. Une bonne prof de français qui s'est dit tiens, lui pourrait faire du théâtre. Et finalement je suis un peu tombé amoureux de... du théâtre, de cette façon de s'exprimer. Et puis, un jour, je me suis rendu compte que c'était un métier. Parce que, bêtement, on ne se l'imagine pas. Et un jour, on se dit, ah bah tiens, pourquoi pas ? Et puis, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours.

  • Speaker #0

    On ne s'imagine pas ou on ne se l'autorise pas ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'au début, je n'imaginais pas. Parce que voilà, on est loin de Paris. On a l'impression que c'est des gens de Paris qui font ça. Oui, en fait, finalement... On découvre, on découvre, on apprend, on lit des biographies, c'est comme ça. On se dit, ah mais en fait, c'est marrant parce que le chapitre 1, ça pourrait être moi. Et finalement, on est au chapitre 1 de son histoire. Et puis voilà, finalement, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours Simon. Et puis je me suis retrouvé dans des premiers films avec des petits rôles et des petits voli-volu.

  • Speaker #0

    T'aurais pu faire un autre job ?

  • Speaker #1

    Ou assez vite, c'était la trajectoire ? Je n'avais pas le rêve d'être pompier. Je n'avais pas le rêve d'être astronaute. J'avais jamais... À un moment, je me suis dit, tiens, je ferais bien de l'auto-école. Je n'ai jamais su pourquoi.

  • Speaker #0

    Le concept de conduire toute la journée.

  • Speaker #1

    Oui, alors que je ne suis pas fou de voiture. Mais non, je n'ai jamais dit. Très rapidement, c'est venu au lycée. Et puis, ça ne m'a jamais... Alors évidemment, j'ai eu les dodanes humains, des gens qui font « oui, c'est ça » , souvent qui sont des profs ou des directeurs de lycée. « Oui, c'est ça, il te rêve à la con » . Parfois, c'est mes parents. Moi,

  • Speaker #0

    c'était mon père qui m'a cassé en disant ça.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah ouais, non, mon père. pas du tout. Et là, ils étaient justement, amuse-toi. J'ai eu cette chance-là. Et surtout, ma mère, elle m'a bien accompagné dans ce rêve-là, qui a permis de le financer. et de m'accompagner mentalement. Et qui a toujours cru, aujourd'hui, on est contents tous les deux.

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais fait quand même des petits boulots alimentaires, donc gardien de musée. Quand je dis interview, pas des comédiens, des acteurs de musée, je fais des petits résumés de visites d'expo. C'est juste un boulot alimentaire ou tu aimes quand même bien te balader dans les musées ?

  • Speaker #1

    Alors non, à l'époque, c'était clairement alimentaire. Je suis arrivé tard à la... Culture, j'ai envie de dire, c'est parfois un peu le souci dans les petites villes. On ne peut pas se déplacer quand on est jeune, donc on reste dans notre petite ville. Et Maubeuge, c'est une ville que j'apprécie énormément. de grands musées. C'est toujours très lointain, tout ça. Et donc, je me suis retrouvé à être gardien de musées de jour, pas de nuit, ce qui est une grande différence. Et j'ai fait ça. J'ai vendu des sanduïdes chez Subway. J'ai fait coursier. J'ai fait beaucoup de choses pour payer mon loyer, mes cours de théâtre. Mais le musée, c'était bien marrant parce qu'on voit quand même la population face aux œuvres. Et parfois, les défauts des gens, les envies de gratter les musées. Il m'est arrivé des histoires assez drôles.

  • Speaker #0

    Après avoir chanté, Bourvil, il embrasse une carrière d'acteur. Oui. il est plutôt bon parce qu'il reçoit quand même le grand prix d'interprétation à venise pour la traversée de paris et puis tu as parlé un des comédicultes à côté de finesse encore une ou la grande vadrouille est ce que l'on peut dire que toi aussi marque les cités en intro le film d'artus ça aussi mon marqué en tournant en

  • Speaker #1

    termes de visibilité et où toi de ballaoui en termes de visibilité moi j'avais déjà fait une série qui avait pas mal fonctionné qui avait en tout cas qui a touché les gens, donc on parlait pas mal la rue, là ça s'est ajouté en plus. Mais au-delà de l'un à l'autre, je dirais plus humainement, parce que c'était un tournage très touchant. Je pense que c'est de loin. C'est dur d'atteindre des niveaux d'émotion comme ça. Même, je veux dire, sans le succès du film, on savait qu'on avait vécu une aventure vraiment folle avec eux. On a vraiment vécu deux mois dingues. Déjà, humainement, il y a eu un tournant à cette époque là de ce que bon voilà on est dans un métier où ça se plaint beaucoup machin les acteurs les actrices voilà et là on est avec onze handicapés qui sont juste tout le temps content d'être là donc ça nous fait relativiser parfois sur notre comportement et ça m'a changé la vision aussi du métier de me dire c'est vraiment une chance d'être là et que ça continue et puis de pouvoir faire intimement ce que tu voulais faire depuis depuis longtemps. Oui, c'est ça. et vraiment de les voir, vraiment, mais kiffer la banane tous les jours, de chanter Gilbert Montagné tous les matins, parce que voilà, on est content d'être là et d'avoir des câlins.

  • Speaker #0

    Ça apporte de la légèreté aussi sur un tournage.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. Il y a beaucoup moins d'égo et même on n'a même pas envie de se plaindre.

  • Speaker #0

    Oui, ce ne serait pas juste de le plaindre.

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas me plaindre là. Et en fait, il n'y avait pas besoin. C'est beaucoup amusant.

  • Speaker #0

    Bourville, il incarnait ce que je disais un petit peu le pays. paysan naïf, ce personnage un peu benêt, mais qui cache une super grande sensibilité. Est-ce que tu te reconnais aussi pas pour benêt ?

  • Speaker #1

    Surtout pour benêt ! Non, c'est vrai que c'est sans doute à cause de mon physique. On me propose beaucoup des rôles de benêt, mais en fait, c'est toujours une façon de les prendre. Et je pense que Bourvil, dans ce que j'ai vu de lui, de ce qu'il a construit en fait comme personnage, il avait toujours ce fond. Et au-delà même des scénarios, je pense que nous, en tant qu'acteurs, on peut souvent ajouter ce fond. Et c'est quelque chose que j'aime faire. C'est vrai qu'on nous envoie souvent des partitions, on est sur le roi des abrutis, mais ça devient presque trop caricatural. Et en fait, on dit attention, je peux ajouter ça. Et on va le rendre beaucoup plus humain, beaucoup plus réaliste, sans enlever toute la part de comédie. Parce qu'on a bossé avec Artus dans un petit truc en plus. Malgré tout ce qui lui arrive, sa gaucherie, il est un peu chiant parfois. Mais c'est quelqu'un qui fait très bien son métier, qui aime son métier et qui donne toute sa vie, en fait. Et la différence, je pense, elle se fait là. Je pense que c'est des acteurs comme Bourvil qui sont venus faire ça, ou Gilles Villery.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a effectivement pas que le comique. Il brille aussi dans des rôles plus dramatiques. Je ne l'ai pas vu, le Cercle Rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est son dernier film. Il me semble que c'est même son dernier long métrage. Son dernier film, c'est un court métrage. Mais oui, c'est dingue. Et d'ailleurs, la dernière séquence, c'est un moment assez connu que vous retrouvez sur Lina. Il fait une blague. Il fait croire qu'il veut retourner. Il fait un caprice. Il fait croire qu'il veut retourner une séquence. Tout le monde se dit, merde. Il n'est jamais comme ça, pourquoi il fait un caprice ? C'est juste pour faire une blague à l'équipe. Il dit, vous savez comment j'ai découvert, c'était lui le méchant. et là il commence à chanter la tacatacatac tactique des gendarmes et ça c'est hyper drôle. Tout le monde a ces mecs qui ont un recul quand même sur qui ils sont et qui ils étaient. Ça c'est beau.

  • Speaker #0

    Toi aussi tu l'as ce recul j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    De chanter la tactique du gendarme, je l'ai fait Ouais j'essaie, j'essaie. Je pense que c'est une lutte qu'on peut... mener avec soi-même parfois.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que c'est de là d'où tu viens ? Tu parlais de ta région.

  • Speaker #1

    Oui, la région, c'est sûr que les Nordistes sont des gens qui ont parfois un peu, je pense, de manque de confiance en eux. C'est vrai qu'il fait froid, c'est là-haut, il fait gris, on n'a pas beaucoup d'arguments. Oui, il y a une tendresse. Oui, il y a une tendresse. On a la chaleur dans les cœurs. Donc on essaie de travailler sur ça. Et puis c'est moi, je pense qu'au-delà, c'est pas mal mais c'est quelque chose que j'aime faire, que j'espère qui me ressemble un petit peu.

  • Speaker #0

    Il était normand, toi du Nord, du coup, on ne peut pas le tendre à Paris. Vous avez rapporté ça à Paris.

  • Speaker #1

    Si, on peut. De toute façon, il y a très peu de Parisiens. C'est un grand mélange. Mais si, je pense que ça existe. Mais c'est vrai que j'ai la chance de vivre un petit peu en campagne. C'est vrai qu'à Paris, il y a une pression parfois et on s'oublie vite. On va dire, allez, c'est bon, c'est pas grave. On s'est bousculé dans la rue et on sourit, on se dit pardon à une fille.

  • Speaker #0

    Si ça t'arrive dans le métro, tu vois quelqu'un courir, tu cours. Et tu te dis, pourquoi je cours là ?

  • Speaker #1

    Moi, j'avoue, j'évite le métro. Je préfère marcher parce que je préfère éviter parfois ce genre de situation. J'évite de me piéger. Mais alors courir, non. J'avoue qu'il faut savoir que je peux arriver.

  • Speaker #0

    Presser le pas, on va dire. Oh,

  • Speaker #1

    même presser le pas. J'ai créé un trajet pour aller à la gare. Je pense qu'il doit être possible en 5, je le fais en 15. mais J'arrive toujours une heure en avance, je me mets dans le bar en face et j'ai le temps. Je me déstresse et je vais au casting comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une des façons de préparer tes rôles, justement, de faire ce recul, de prendre ce temps ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Dès le casting, je sais que moi, j'arrive une demi-heure, une heure avant, je me mets au bar, je relis, je fais descendre la tension artérielle. le rythme cardiaque. Et ouais, je me prépare comme ça. Et ouais, j'ai une vraie préparation des rôles, mais plus sur ce que moi, j'appelle le sous-texte. Enfin, tout le monde appelle le sous-texte, d'ailleurs. Mais je travaille sur tout ça, en fait. Savoir qu'est-ce que j'ai envie de raconter, qu'est-ce que j'ai envie de défendre. Et après, on travaille le texte. Qu'est-ce qu'on a envie, en fait, de faire de ce personnage ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on veut faire dire à ce personnage, comment on veut l'incarner ?

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. J'aime bien me dire, c'est mon personnage, Il m'appartient, c'est mon métier et c'est ça pour moi. l'incarnation.

  • Speaker #0

    On en a rapidement parlé, t'as fait des séries télé, courts-métrages, cinéma et puis théâtre. Tu nous racontes ce que t'es en train de faire, en train de préparer, ce sur quoi je t'empêche de travailler. Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, tout va bien. C'est donc Super Freak, comment écrire un film d'horreur américain sans se fatiguer. C'est un grand bordel. C'est une grande comédie burlesque, c'est un peu cabaret. Et en fait... On suit l'histoire de trois jeunes danseurs hip-hop qui sont coincés dans une maison hantée, qui se sont fait piéger par un amiche aux allures de revenant qui veut les aiguiller pour nourrir un monstre qui est dans sa cave. C'est un type, c'est l'histoire du slasher, tu vois. Et en fait, à travers ça, nous on explique aux gens tous les trucs et astuces pour construire un film d'horreur. Comment on écrit, c'est quoi les ficelles ? Comment vous allez pouvoir faire du fric ? En pensant déjà à la suite, comment on construit un méchant, comment on construit une sorte d'intrigue amoureuse pour dire que ce ne soit pas que des meurtres.

  • Speaker #0

    Scénario film d'horreur pour les nuls.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est clairement le scénario pour les nuls. Et on explique aux gens et on leur démontre à chaque fois en disant, vous voyez, ça peut, par exemple, dans cette scène-là, ça doit se passer comme ça. Et juste derrière, il la joue. Et après, c'est ce qu'on en fait. Comment le traduit et à toute une dimension qu'on aime beaucoup qui est sans se fatiguer c'est à dire qu'à chaque fois que c'est que nous aussi des trucs et astuces pour faire croire on va pas avoir un monstre géant on a un monstre en carton et qui se casse la gueule en plein milieu c'est que les dents de la mer est

  • Speaker #0

    complètement lié à ce qu'il speeder n'avait pas les moyens il y avait un problème de maquettes de requins donc en fait il a suggéré sur plein de scènes mais pas pour le plaisir de suggérer ou de créer la peur Juste parce que matériellement, il n'avait pas le truc. Et donc, ça a suggéré, il avait juste mis l'arête. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais c'est... La nageoire, c'est... La poissonnerie. Non, non, non. Nous, on joue un peu avec ces codes-là. C'est Hitchcock qui dit, moins vous montrez le monstre, plus il fait peur. Oui, parce qu'il agit. Oui, plus on est plus près de ce qui nous fait peur à nous. On le ramène à nous. Et en fait, on construit un peu tout ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et du coup c'est toi qui l'a écrit ?

  • Speaker #1

    On l'a co-écrit avec Thomas Lemaire et Boris Begard. Ok,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Et on le monte ensemble, moi je m'occupe de la mise en scène, on a trouvé une troupe avec laquelle on avait déjà travaillé, des nouveaux, et puis on monte tout ça. Avignon cet été,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    C'est Avignon cet été, Avignon 2025 au Théâtre des Lucioles à 22h30, genre dernière séance, film d'horreur. Ça en est bien. Ouais, Non, c'est vraiment une comédie. Alors, il y a des petits moments où ça peut faire sursauter, mais ce n'est vraiment pas le but. C'est vraiment du rire, du rire, du rire.

  • Speaker #0

    Trop bien. Bourvi, il chantait dans ses films. Tout à l'heure, tu disais que tu chantais sauce panouche.

  • Speaker #1

    Tu veux me faire chanter ?

  • Speaker #0

    Ça résonne un peu pour la salle. Non, mais est-ce que du coup, il y a une autre forme artistique que tu voudrais tester ?

  • Speaker #1

    Rien à voir peut-être avec le choix. Je crois que j'ai déjà beaucoup à fouiller. Tu vois, dans le métier d'acteur, c'est... tellement complexe et sans fin en fait, c'est un éternel recommencement, on est en doute, parfois ça va bien, on est en confiance, parfois on découvre des nouvelles choses, je pense que j'ai déjà fouillé ça et on verra après, c'est vrai qu'on a la chance parfois dans les rôles d'avoir d'autres activités, genre le chant qui peuvent venir dans les rôles mais non, je suis bien là-dedans, j'ai pas d'album prévu si c'est la question Je n'ai pas de 2P qui va sortir, je n'ai pas mon hit.

  • Speaker #0

    J'ai lu que Bourvil avait facilement le track. Toi, la respiration arrivée avant son rendez-vous, ça te fait partie de l'empice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà un petit secret. C'est sûr d'arriver à gérer son track en arrivant 10 secondes avant l'ouverture des dos. C'est compliqué. C'est sûr que j'arrive parfois, comme je jouais au théâtre, dans les gros patins de biens. J'arrivais parfois deux heures avant. Je me posais, je buvais mon café. C'est comme ça que je gère. Je m'installe dans le moment qui va arriver. Alors oui, ça me prend sur mon temps personnel. Mais c'est ma façon, je pense, qu'il faut apprendre à se connaître. Et après, à savoir comment on gère son stress. Et souvent, les moments où j'arrivais un peu juste, je faisais des reprêts juste aussi.

  • Speaker #0

    Pareil pour les castings, tu disais. Oui. Donc, il y a aussi cette préparation.

  • Speaker #1

    Oui, cette préparation en amont. En tout cas, moi, je sais que je me suis trouvé un peu là-dedans. Et après, j'ai un... J'ai un plaisir aussi, j'avoue, il y a des gens, ça les ennuie. Moi, j'ai un plaisir d'être dans le lieu vide, par exemple au théâtre, ou même parfois sur le set, quand tout le monde est parti à la cantine, de se retrouver sur le plateau, d'avoir des caméras au calme, toutes les lights éteintes. C'est cette atmosphère que j'aime bien. Je viens me poser en plein milieu là-dedans, et souvent... On est avec un autre acteur ou quelqu'un d'équipe technique et on papote. J'aime bien ça.

  • Speaker #0

    Côté introverti aussi, c'est ça, le besoin de se ressourcer sans personne.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le besoin de tranquillité. Je pense que c'est un métier où il y a tellement de bruit.

  • Speaker #0

    Notre ami André, il était méga exigeant avec ses collaborateurs. Toi, ça se passe comment ? J'ai eu une belle heure d'oeuvre.

  • Speaker #1

    Ah bah, ils vont te dire que oui, ouais, je pense que... Moi, de toute façon, je parle du principe qu'à partir du moment où des gens s'installent dans une salle pour venir nous voir, paye. Il faut délivrer quelque chose. J'aime bien être très honnête à cet endroit-là. Je pense que ça fait souvent la différence. Je suis assez exigeant, même avec moi-même. Parfois, même sur des plateaux, je me dis que je ne suis pas satisfait. Après, ce n'est pas mon film. On recommence si on peut. Mais c'est toujours la décision finale du réal de savoir s'il aime ou pas. C'est lui qui est au montage, pas moi. mais moi j'aime bien essayer tout fouiller, essayer d'avoir le maximum ou d'offrir déjà le maximum quand on tourne au réel pour dire d'accord, t'as bien tout ce que tu veux, est-ce qu'on peut tester telle chose, telle chose et j'aime bien aussi préparer en amont, proposer des idées arriver déjà avec des briques à casser ouais, tu vois, essayer d'être moteur aussi dans un projet, je pense que ça c'est donc ouais,

  • Speaker #0

    je me mets la barre parfois du coup ça c'est quand tu es devant la caméra Ça t'est déjà arrivé d'être derrière ?

  • Speaker #1

    Oui, ça m'est arrivé, mais sur des courts-métrages, mais même si ça reste un domaine qu'il faut respecter, parce que c'est le début de chaque chose, en tout cas dans le cinéma.

  • Speaker #0

    Avec la mise en scène, c'est déjà une façon d'être derrière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que moi, je n'ai pas forcément une envie de venir mettre en scène. Je pense qu'on fait des mises en scène, on met une mise en scène. Moi, j'en fais, j'aime bien les aventures un peu collectives, et j'aime surtout le travail de recherche. Je trouve ce qui est génial au théâtre, qu'on a moins au cinéma, c'est tout ce qui est ce laboratoire. C'est un laboratoire, on est en répétition et là on cherche, on peut fouiller, on peut se tromper. De toute façon, on ne se trompe pas 99% puisqu'on va choisir une seule chose. Mais c'est justement de fouiller et en fait, toute cette expérience-là que tu accumules en répétition, elle va te servir à un moment ailleurs. Tu te dis, ah, j'avais déjà testé ce genre de choses, je peux l'essayer là.

  • Speaker #0

    Et puis même, peut-être pas qu'en répétition, là tu vas voir, à 8 ans, tu vas jouer 25 fois. j'imagine que la première La représentation à la 25ème, ce ne sera peut-être même pas la même chose ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un spectacle. Moi, je pense que surtout dans ce qu'on est en train de monter, qui est un cabaret, qui est un peu une expérience, je pense que c'est des choses qu'on a rarement l'occasion de voir au théâtre. C'est vraiment une dépense d'énergie folle. C'est un spectacle qu'il faut tenir. Et il ne faut pas hésiter à sacrifier parfois des choses. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. On ne met pas de cœur là-dedans. Si ça ne marche pas, ça ne marche pas. On l'enlève. On le modifie. C'est tout ce travail de recherche pour essayer d'avoir à la fin un produit final qui, en plus, peut... Moi, j'ai toujours une vanne ou une blague ou un effet peu périmé. On peut avoir une date de péremption et hop, il faut le changer. Il ne faut pas hésiter. Il faut tout le temps être là et tenir la barre haute. On n'a tendance aussi vite à s'installer. On a des choses, c'est bon, ça fonctionne. Et en fait, on se dit, ça règne de moins en moins. Ah bah oui, parce qu'on a un peu lâché la bride. Donc,

  • Speaker #0

    il faut se re-challenger. Sans transition, Bourville cachait une maladie pour continuer à travailler. C'était déjà arrivé. Je crois qu'il y a quand même une petite transition de puiser dans tes ressources pour tenir malgré la fatigue. Toi, comment ça t'est déjà arrivé ?

  • Speaker #1

    Ça en est jusqu'à Bourville. C'était un cancer des os sur la fin de sa vie. Parce qu'il était en grande souffrance. Je sais qu'il allait se libérer un petit peu en âgé. Et ça, c'est beau parce que l'eau, ça raconte un peu quelque chose. Et non, moi, oui, la fatigue, c'est quelque chose qu'il faut gérer, surtout sur les plateaux. Parfois, c'est des journées, on tourne la nuit, on tourne en mix. Toujours, c'est un peu le bordel. Il y a des jours, parfois, on n'a pas bien dormi. Donc, c'est un vrai... Encore une fois, je pense que c'est se connaître. Quand on se connaît, il faut se dire, bon, c'est sympa de boire un verre, mais il faut que je dorme. On est rassuré quand même. un lieu de travail. Pas qu'on oublie, même si c'est un lieu de travail formidable. Oui, fun. Oui, c'est une vraie chance. Mais oui, je pense qu'il faut apprendre à gérer et à se connaître.

  • Speaker #0

    C'est quoi tes espaces, tes ressources ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime bien lire. Je trouve que la lecture, ça me permet de lâcher un peu le cerveau. Je vais voir les chiens. Je vais faire des canards à des chiens. Ok, c'est une terrasse. Oui, pareil.

  • Speaker #0

    les barrages je sais pas les barrages ouais ouais j'ai vu j'apprenais il y a des hérissons j'avais essayé ah ouais tant qu'on les sauve et qu'on les on les ferme pas là être spectaculaire leur frère je trouve ça vraiment ah ouais c'est chelou c'est chouette tu caractérises quand tu enfermes un animal juste pour le plaisir de l'humain c'est horrible c'est un peu chelou ouais

  • Speaker #1

    Non, je ne fais pas de bar à hérisson dans les tournages. Il y a même des bars à capybara, j'ai entendu ça. Un capybara, c'est une espèce de... Je ne sais même pas comment décrire ça. C'est un grand cochon à poils. C'est très spécial, le capybara. OK.

  • Speaker #0

    Je vais mettre ça en description.

  • Speaker #1

    On te donnera toutes les meilleures adresses de bars à capybara dans le monde. Non, c'est ça, j'essaie de balader. Moi j'aime bien aller boire un café.

  • Speaker #0

    Planer,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression, c'est aussi marcher. Oui, c'était Jean-Pierre Marat qui disait « je suis un traînard, j'aime bien traîner, regarder en l'air » . Je suis un peu comme ça.

  • Speaker #0

    C'est très créatif, c'est aussi là où il y a des espèces.

  • Speaker #1

    Oui, ça permet toujours de regarder les gens. On travaille parfois dans la copie. Donc, pastiche dans la parodie. Donc, souvent, on tombe sur des gens et on dit « Tu as une telle façon de parler, ça, un jour, je l'utiliserai. » Ouais, génial. Ouais, un truc que je rêve de faire, mais à chaque fois, c'est trop. C'est les gens qui disent « oui » en m'aspirant. Et à chaque fois, je vais essayer de le mettre. On me dit « non, ça se voit, c'est trop, il n'arrive pas. » Non, c'est moi qui ne le fais pas assez bien.

  • Speaker #0

    Ou challenge, tu dois le mettre dans la pièce. Ah ouais,

  • Speaker #1

    ouais. Ouais, ouais, challenge. Ça va être dur là-dedans. Quoiqu'il respire déjà beaucoup, c'est fatigant. Mais ça, j'adore ces trucs. Donc, à chez moi, je vois quelqu'un faire... J'ai dit... Ah !

  • Speaker #0

    Il y avait un grand partage entre lui, Bourvil, puis tous ses contemporains, Louis de Finesse, Fernandelle. Toi, tu partages, tu échanges avec tes copines, copains de scène, sur le métier, vous racontez quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'entre acteurs, on ne fait que parler de ça. Les acteurs ne parlent que de ça. Autocentrisme,

  • Speaker #0

    élocentrisme.

  • Speaker #1

    Ça ou d'alcool. Non, non, ouais, ouais, c'est vrai que c'est... Bah ouais, c'est très auto-centré, mais en même temps, on est notre propre matière. C'est ça qui est terrible.

  • Speaker #0

    Ou un peu les autres aussi, tu disais, on observe...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on parle des autres acteurs, ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas. Oui, ou des humains, mais c'est vrai que les acteurs en parlent beaucoup de nous. C'est un peu triste, mais d'ailleurs, c'est toujours plaisant de trouver quelqu'un avec qui on peut parler d'autres choses.

  • Speaker #0

    Bah écoute,

  • Speaker #1

    avec plaisir. Non, c'est vrai, moi, j'ai... J'ai un ami proche dans ce métier où je sais que lui, il n'y a pas de souci, on peut parler de tout et on a le recul.

  • Speaker #0

    D'autres que le métier du cinéma, c'est ça que tu dis. Quand les comédiens, les acteurs, le monde artistique, vous avez pensé jeune, dans votre réseau, vous avez aussi beaucoup de gens qui gravitent autour de ça. Le réseau, les copains qui sont hors de ce système-là sont assez rares.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que malheureusement, on traîne avec qui on traîne. Je pense que c'est une chance d'avoir des gens autour de soi. C'est plus sain. Ils ne font pas ce métier. Je pense que c'est même important. Ça permet parfois de rester sur terre. Moi, j'ai des gens qui me disent, tu as de la chance, c'est chouette. Tu pars tourner à tes villes. Oui, mais ils te rappellent aussi que... Ah, cul. Si tu es heureuse, si tu es tout le temps chez toi, enfin, chez toi, je veux dire, toujours dans le même quartier, le même boulot, le fameux métro-boulot, nous, on n'en a pas. Donc, parfois, il y a des gens, et j'en ai autour de moi, qui me rappellent, OK, bon, voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu préviens un peu plus de routine, parfois ?

  • Speaker #1

    Euh... Oui et non. Je ne saurais pas vraiment te répondre. Tu n'as plus que deux ans de suite. Je pense que non. La grande chance qu'on a, c'est nous dans notre travail. C'est dans beaucoup de périodes, c'est ce que je veux dire, mais on ne travaille pas.

  • Speaker #0

    Après, c'est pour pouvoir la gérer parce que la perte de vie, peut-être un peu parfois angoissante aussi.

  • Speaker #1

    Angoissante, on va de CDD en CDD. C'est un peu comme un consultant. Oui, c'est ça. C'est terrible, mais c'est où on le voit. C'est facile à dire. Moi, j'ai des périodes où je dis « Oh merde, là on ne travaille pas. » Il y a des périodes où « Oh merde, on travaille trop. » Mais parfois, il y a des périodes où je dis « Ah bah tiens, j'ai travaillé. Je vous extrais dans deux mois. J'ai deux mois. »

  • Speaker #0

    Quant à cette perspective-là, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    C'est dingue, c'est un vrai luxe. Si on ne prend pas le recul pour s'en rendre compte, c'est gâché.

  • Speaker #0

    Ou alors, dans mon jargon, c'est nul qu'un partagé. Tu ne bosses que quelques heures par semaine, pour un client régulier. C'est dans le monde artistique, s'il y a un boss facile de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être en écriture. Maintenant, il y a tout ce qui est... Ils font du consulting, même en tant qu'acteur.

  • Speaker #0

    De la formation.

  • Speaker #1

    Oui, il y a tout ça.

  • Speaker #0

    Bourvil, il était hyper cultivé. Il lisait beaucoup. Tu lisais aussi. Toi, tu nourris ton imaginaire comme ça, avec des livres, regarder des gens dans la rue.

  • Speaker #1

    technique ? Non, alors j'avoue, c'est pas bien. Qu'est-ce que tu fais ? Je regarde beaucoup la télé.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi c'est pas bien ?

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de conneries. Mais moi, là, hier, on a regardé Mario au premier regard. C'est vrai que ça, c'est... Le laboratoire d'être humain, c'est incroyable. Il y a de tout. Et parfois, il y a des répliques. Mais c'est d'une dinguerie qu'on mettrait ça dans un scénario qu'on nous dirait non. Mais je dis, mais enfin, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quand même vachement scénarisé aussi.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est scénarisé, mais nous, à l'oreille, on l'entend. Parfois, il y a des choses, c'est dit.

  • Speaker #0

    Avec le cœur.

  • Speaker #1

    Ah ouais, je me souviens d'une dame qui disait, non, mais tu te rends pas compte, moi, je suis de la bombe. C'est incroyable. J'ai envie de le dire, moi, je suis de la bombe. Et après,

  • Speaker #0

    elle a fait psss.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Non, mais on lui a rien demandé. Je ne pense pas qu'on lui ait demandé de dire ça. Ils ont été traîtres, ils ont un peu filé. Mais je suis de la bombe. Il me dit, je veux voir la... On ne sait plus le nom. La lorique rotin. pour dire j'ai envie de te voir j'ai envie de voir la Laurie Crotin c'est formidable de dire ça qui dit ça ? c'est sociologique,

  • Speaker #0

    ça me paraît bien ça traduit quand même ce qui se passe dans la société et la façon dont les personnages sont sur scène bien sûr,

  • Speaker #1

    nous après on construit évidemment là c'est des vrais humains donc c'est beaucoup plus complexe mais Laurie Crotin je veux dire je ne dirais pas ça là je veux voir la Célia Crotin Merci. j'ai envie de te voir comme ça une idée incroyable évidemment la pleurer c'est un peu violent oui ça c'est la routine mario premier regard il ya d'autres routines artistiques ou pas il ya d'autres chaînes et d'autres missions non il ya d'autres outils non pour pour dire pour pour ce métier là pour

  • Speaker #0

    Ou toi,

  • Speaker #1

    ce qui te... Lire, regarder des films, regarder ce que font les autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te gêne pas justement de... Est-ce que tu n'as pas peur de copier ou de trop copier ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Je pense qu'il faut en bon entendeur. Il y a des gens qui ont trouvé des choses, il faut s'inspirer. Moi, je regarde beaucoup aussi les interviews d'acteurs qui disent, voilà, moi, je... J'ai bossé tel rôle comme ça, il faut se préparer comme ça. J'adore, en fait, on enrichit. Tarantino dit des choses extraordinaires, j'aime bien regarder ses interviews. En tant que directeur d'acteur, on lui dit, l'acteur il arrive, il est comme ça. Qu'est-ce que je lui ai dit pour réussir à ça, pour arriver à ça, comment on rature ? C'est formidable.

  • Speaker #0

    C'est hyper créatif parce que tu dois chercher et inventer un personnage. Est-ce que tu le verrais un jour ? Jouer le rôle de quelqu'un qui a déjà existé, un biopédiste ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense que c'est... Alors moi, je pense que je peux avoir un côté quasi trop scolaire. J'aurais peur de...

  • Speaker #0

    De... Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Je pense qu'après, il faut se libérer aussi. Il ne faut pas entrer dans le naturalisme. Le naturalisme, pour moi, c'est bien en tant que performance, mais après, est-ce qu'on n'a pas... Ouais, il n'y a pas le sublime un peu derrière, justement.

  • Speaker #0

    amener un propos là dedans c'est hyper réfléchi j'ai une question un peu chelou chelou le mot ça me dit absolument plus si je l'ai dit ce matin les années 80 c'est dans la pièce c'est chelou génial écoute c'est

  • Speaker #1

    une grande blonde et cervelée c'est la bimbo superficielle du film mais tu vois il y a un truc que tu fais habituellement que les autres ne font pas Qu'est-ce que je fais ? Ouf ! Euh... Parfois je peux avoir la flemme et je peux créer des... Genre de me lever et d'aller éteindre, je peux créer tout un... Tu vois, tout un flemme... qui va me demander parfois plus d'énergie que de me lever pour aller éteindre. Tu vois, c'est très bête, mais je peux faire beaucoup ça, ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, nous finalement, pensons... pouvoir faire quelque chose de paresseux, au final, tu prends beaucoup plus de charge.

  • Speaker #1

    Oui, je me fatigue plus à créer le stratagème.

  • Speaker #0

    Typiquement, le propos de ta pièce, sans se fatiguer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est beaucoup plus fatiguant ce qu'ils font que ce qu'ils ont dit qu'ils allaient faire.

  • Speaker #0

    Il était souvent critiqué, Bourvil. Lui, il les s'est coulés, clairement. Toi, tu les gères comment, les critiques ?

  • Speaker #1

    Oh, ben... Je pense qu'il dit ça, mais... Voilà. Mais... Ah, ça dépend à quel âge, là aussi. Ouais, ouais, pas mal, j'ai hâte. Mais il y a beaucoup de choses qu'on laisse couler, on est obligé, sinon on devient fou, on prend tout à cœur. Moi, j'ai de la chance de ne pas avoir trop de... haters, après je suis très éloigné des réseaux, de tout ça, je ne mets pas de vie privée. Tu te protèges ? Ouais, j'en parle rarement, non, même je n'ai même pas envie. Mais après c'est sûr que c'est moins croustillant pour les gens, on est sans doute moins intéressant pour les chaînes de TV, mais moi j'ai besoin de dormir le soir. J'ai besoin d'aller me coucher tranquille et sur les critiques, les gens ont le droit de ne pas aimer. Moi j'essaie de faire la chose la plus sincèrement possible, après on s'entend pas sur le produit final c'est une chose mais là on est sorti d'un petit truc en plus, il y a tellement de chouettes choses qu'on nous dit dans la rue faut prendre ça aussi surtout, parce que le négatif je sais pas pourquoi a pris le pied sur le positif dans ce métier. Mais moi, j'ai un peu évolué aussi sur ça. Je pense qu'au début, on est très critique. On dit oui, mais en fait, on se dit, il faut aussi se soutenir un petit peu, soutenir le cinéma français. Arrêter aussi parfois d'être trop sûr. Ouais, il est super, le petit poussé. Ben non, il y a des grandes productions en France et il faut les soutenir. Il ne faut pas les enfoncer parce qu'il faut qu'on continue de faire du cinéma.

  • Speaker #0

    Et de la culture.

  • Speaker #1

    Oui, et un grand film, ça fait travailler aussi beaucoup, beaucoup plus de monde. Il ne faut pas l'oublier. Alors c'est bien aussi qu'il y ait des petits films qui font des thèses, qui essaient des choses. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des grands films. Donc même moi, je me corrige parfois en disant, oui, peut-être je n'ai pas apprécié tel gros truc à budget. Mais ça a fait beaucoup de gens. Et voilà, il y a quand même des choses positives.

  • Speaker #0

    Ça a ruissellé. Barbara Boulotner disait ça aussi dans un autre vlog. quelle actrice je vais te laisser reprendre le chemin de la scène est-ce que justement avant de monter sur scène on a parlé de rituels de choses qui pouvaient te rassurer ou est-ce que tu as une phrase un mantra que tu te récites en boucle pour t'aider non

  • Speaker #1

    j'ai pas de mantra moi j'aime bien j'écoute un peu les ACDC tout ça J'aime bien. En fait, on est dans une énergie. Ce qui est formidable avec la musique, c'est qu'elle peut nous emmener en trois minutes dans autre chose. Souvent, même dans une ou rien qu'une intro. En fait, ça nous amène à une autre mentalité, une autre humeur. J'aime bien faire ça. Et après, j'aime beaucoup m'amuser avec les gens qui m'entourent. J'avoue, créer une sorte de petite kermesse, on dit dans le nord, un petit spectacle où on se fait tous un peu rire, on devient tous un peu complètement cons. En fait, on rentre dans une énergie. dans une concentration et dans une humeur surtout. Parce que le rideau essouffle, il ne faut pas avoir cinq personnes qui dépriment. Non, et parfois, d'être dans cette humeur, ça peut aussi emmener ceux qui ont du mal à se mettre dedans.

  • Speaker #0

    L'esprit de troupe,

  • Speaker #1

    le néant. Ouais, sinon je fais trois petits sauts.

  • Speaker #0

    Ok, très bien.

  • Speaker #1

    Je fais trois petits sauts et je rentre. Et souvent, on rentre forcément énergique.

  • Speaker #0

    On va se quitter sur du ACDC du coup.

  • Speaker #1

    Trois petits sauts. Oui,

  • Speaker #0

    trois petits sauts. C'est déjà d'autres. Du coup, ton actu, c'est Avignon, été 2025. Il y a d'autres, on espère une tournée, plein d'autres dates en France après ça. Ah oui. Et est-ce qu'il y a d'autres actus ?

  • Speaker #1

    J'ai eu la chance de tourner dans Alpha, de Julia Ducournau, qui était un autre domaine, une autre façon de voir les choses que je fais d'habitude. Là, je viens de tourner un film qui s'appelle Les Gendarmes. Et je tourne deux séries et deux films. Je pense que tout ça, ça sera du 2026.

  • Speaker #0

    Tu auras de belles étapes là où tu auras le droit de rien faire. Tu t'autoriseras à ne rien faire.

  • Speaker #1

    Oui, ça y est, on va rentrer dans la période fourrière.

  • Speaker #0

    Je vais tesser dans cette période-là. Merci Marc.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, autour de toi, à la machine à calmer, dans le métro. Bah tiens, oui, si là, t'es dans le métro en ce moment. par exemple, au voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, bisous.

Description

Dans les coulisses : confidences d’un acteur à l’âme d’artisan : Marc Riso


Préparation, casting, trac, solitude et... bar à capybara ! Dans cet épisode, Marc Riso, aussi drôle que touchant, nous ouvre les portes de son quotidien. Vous l'avez certainement vu à l'affiche du dernier film d'Artus : "Un petit truc en plus"


On parle de la magie du théâtre vide, de la rigueur sur les plateaux, des ressources pour tenir malgré la fatigue, et du plaisir d'observer les gens pour nourrir ses personnages.

Entre anecdotes décalées, réflexions sincères sur le métier d’acteur et hommages à Bourvil, on découvre une personnalité sensible, passionnée, souvent perfectionniste, parfois rêveuse — et toujours en quête d’authenticité.


🎬 Un moment suspendu entre rires, inspiration et confidences. À écouter absolument si vous aimez les coulisses, les vraies.


Il met en scène (et a co-écrit) la pièce SUPER FREAK, qui sera jouée à Avignon cet été 2025, au théâtre des Lucioles à 22h30


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Salut et bienvenue sur ArtiTime avec une déclinaison de mon podcast ArtiTime, tado d'humour culturel. Parce que j'en avais un peu marre de faire des expos et d'enregistrer mes épisodes dans mon petit studio toute seule, donc j'ai décidé de recevoir des guests. Pas n'importe lesquels, des comédiens et des comédiennes, qui me parlent de leur crush artistique. Donc chaque mois, je prends un thé avec l'un ou plus d'entre eux, pour partager ce qui les fait vibrer, s'émerveiller ou se révolter. Il ne manquait pas plus que toi pour être complet, et chauffer la bouilloire pour partager ce moment avec nous. Je suis aussi consultante stratégie de communication. Ça m'arrive même de créer des podcasts pour les entreprises, pour attirer des nouveaux clients, mais on n'est vraiment pas là pour parler de ça. On est ensemble aujourd'hui pour parler de toi, Marc. On t'a vu dans de nombreuses séries, puis plus récemment à l'affiche du film d'Artus. Un petit truc en plus, avant d'en parler, tu connais le principe. Je voulais que tu nous parles d'un artiste que tu aimes, dont je te laisse nous annoncer le nom.

  • Speaker #1

    Bah écoutez j'ai choisi Bourville. Bourville,

  • Speaker #0

    oui. Tu connais son vrai nom ou pas ? Parce que c'est pas ça, c'est bizarre, c'est un psy. Oui. André. André Rimbourg. Il est émergé de sa Normandie, il est normand à la base. Normandie rurale pour devenir un des plus grands acteurs comiques de France. Grâce surtout à une sorte de personnage un peu paysan, naïf, chaleureux et surtout profondément humain. C'est quoi ton premier souvenir avec lui ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est simple, c'est la grande vadrouille, quand il se retrouve avec deux funès sur les épaules. Je pense que petit, on ne comprend pas forcément le thème du film ou l'époque dans laquelle ça se passe, mais en tout cas, on a ces deux personnages comiques, je pense, qui nous laissent un petit souvenir d'enfance. Moi, j'ai ça, ces deux messieurs qui me faisaient rire, dont lui.

  • Speaker #0

    Du coup, c'est un peu la madeleine de Proust.

  • Speaker #1

    De Proust, c'est pour ça que tu l'as choisi ? Oui, je pense qu'il doit faire partie de ce qui, je pense, m'a fait choisir de faire ce métier.

  • Speaker #0

    Il a commencé par du musical.

  • Speaker #1

    Toi, tu ? Pas moi.

  • Speaker #0

    Pas toi ?

  • Speaker #1

    Tu perdras peut-être ? Oui, j'ai envie de chanter sous la douche. J'ai fait des spectacles dans lesquels je chantais, mais musical, non, c'est un monde qui a ses codes, qui est bien précis. Tu nous racontes tes débuts. Alors moi mes débuts, je suis né à Maubeuge, dans le nord Pas-de-Calais, donc je suis ch'ti. Et très vite j'ai eu un amour pour le théâtre que j'ai découvert grâce à une prof de français. Une bonne prof de français qui s'est dit tiens, lui pourrait faire du théâtre. Et finalement je suis un peu tombé amoureux de... du théâtre, de cette façon de s'exprimer. Et puis, un jour, je me suis rendu compte que c'était un métier. Parce que, bêtement, on ne se l'imagine pas. Et un jour, on se dit, ah bah tiens, pourquoi pas ? Et puis, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours.

  • Speaker #0

    On ne s'imagine pas ou on ne se l'autorise pas ?

  • Speaker #1

    Moi, je pense qu'au début, je n'imaginais pas. Parce que voilà, on est loin de Paris. On a l'impression que c'est des gens de Paris qui font ça. Oui, en fait, finalement... On découvre, on découvre, on apprend, on lit des biographies, c'est comme ça. On se dit, ah mais en fait, c'est marrant parce que le chapitre 1, ça pourrait être moi. Et finalement, on est au chapitre 1 de son histoire. Et puis voilà, finalement, je suis monté à Paris, j'ai fait les cours Simon. Et puis je me suis retrouvé dans des premiers films avec des petits rôles et des petits voli-volu.

  • Speaker #0

    T'aurais pu faire un autre job ?

  • Speaker #1

    Ou assez vite, c'était la trajectoire ? Je n'avais pas le rêve d'être pompier. Je n'avais pas le rêve d'être astronaute. J'avais jamais... À un moment, je me suis dit, tiens, je ferais bien de l'auto-école. Je n'ai jamais su pourquoi.

  • Speaker #0

    Le concept de conduire toute la journée.

  • Speaker #1

    Oui, alors que je ne suis pas fou de voiture. Mais non, je n'ai jamais dit. Très rapidement, c'est venu au lycée. Et puis, ça ne m'a jamais... Alors évidemment, j'ai eu les dodanes humains, des gens qui font « oui, c'est ça » , souvent qui sont des profs ou des directeurs de lycée. « Oui, c'est ça, il te rêve à la con » . Parfois, c'est mes parents. Moi,

  • Speaker #0

    c'était mon père qui m'a cassé en disant ça.

  • Speaker #1

    Ah ouais ? Ah ouais, non, mon père. pas du tout. Et là, ils étaient justement, amuse-toi. J'ai eu cette chance-là. Et surtout, ma mère, elle m'a bien accompagné dans ce rêve-là, qui a permis de le financer. et de m'accompagner mentalement. Et qui a toujours cru, aujourd'hui, on est contents tous les deux.

  • Speaker #0

    J'ai lu que tu avais fait quand même des petits boulots alimentaires, donc gardien de musée. Quand je dis interview, pas des comédiens, des acteurs de musée, je fais des petits résumés de visites d'expo. C'est juste un boulot alimentaire ou tu aimes quand même bien te balader dans les musées ?

  • Speaker #1

    Alors non, à l'époque, c'était clairement alimentaire. Je suis arrivé tard à la... Culture, j'ai envie de dire, c'est parfois un peu le souci dans les petites villes. On ne peut pas se déplacer quand on est jeune, donc on reste dans notre petite ville. Et Maubeuge, c'est une ville que j'apprécie énormément. de grands musées. C'est toujours très lointain, tout ça. Et donc, je me suis retrouvé à être gardien de musées de jour, pas de nuit, ce qui est une grande différence. Et j'ai fait ça. J'ai vendu des sanduïdes chez Subway. J'ai fait coursier. J'ai fait beaucoup de choses pour payer mon loyer, mes cours de théâtre. Mais le musée, c'était bien marrant parce qu'on voit quand même la population face aux œuvres. Et parfois, les défauts des gens, les envies de gratter les musées. Il m'est arrivé des histoires assez drôles.

  • Speaker #0

    Après avoir chanté, Bourvil, il embrasse une carrière d'acteur. Oui. il est plutôt bon parce qu'il reçoit quand même le grand prix d'interprétation à venise pour la traversée de paris et puis tu as parlé un des comédicultes à côté de finesse encore une ou la grande vadrouille est ce que l'on peut dire que toi aussi marque les cités en intro le film d'artus ça aussi mon marqué en tournant en

  • Speaker #1

    termes de visibilité et où toi de ballaoui en termes de visibilité moi j'avais déjà fait une série qui avait pas mal fonctionné qui avait en tout cas qui a touché les gens, donc on parlait pas mal la rue, là ça s'est ajouté en plus. Mais au-delà de l'un à l'autre, je dirais plus humainement, parce que c'était un tournage très touchant. Je pense que c'est de loin. C'est dur d'atteindre des niveaux d'émotion comme ça. Même, je veux dire, sans le succès du film, on savait qu'on avait vécu une aventure vraiment folle avec eux. On a vraiment vécu deux mois dingues. Déjà, humainement, il y a eu un tournant à cette époque là de ce que bon voilà on est dans un métier où ça se plaint beaucoup machin les acteurs les actrices voilà et là on est avec onze handicapés qui sont juste tout le temps content d'être là donc ça nous fait relativiser parfois sur notre comportement et ça m'a changé la vision aussi du métier de me dire c'est vraiment une chance d'être là et que ça continue et puis de pouvoir faire intimement ce que tu voulais faire depuis depuis longtemps. Oui, c'est ça. et vraiment de les voir, vraiment, mais kiffer la banane tous les jours, de chanter Gilbert Montagné tous les matins, parce que voilà, on est content d'être là et d'avoir des câlins.

  • Speaker #0

    Ça apporte de la légèreté aussi sur un tournage.

  • Speaker #1

    Oui, ça fait du bien. Il y a beaucoup moins d'égo et même on n'a même pas envie de se plaindre.

  • Speaker #0

    Oui, ce ne serait pas juste de le plaindre.

  • Speaker #1

    Non, on ne peut pas me plaindre là. Et en fait, il n'y avait pas besoin. C'est beaucoup amusant.

  • Speaker #0

    Bourville, il incarnait ce que je disais un petit peu le pays. paysan naïf, ce personnage un peu benêt, mais qui cache une super grande sensibilité. Est-ce que tu te reconnais aussi pas pour benêt ?

  • Speaker #1

    Surtout pour benêt ! Non, c'est vrai que c'est sans doute à cause de mon physique. On me propose beaucoup des rôles de benêt, mais en fait, c'est toujours une façon de les prendre. Et je pense que Bourvil, dans ce que j'ai vu de lui, de ce qu'il a construit en fait comme personnage, il avait toujours ce fond. Et au-delà même des scénarios, je pense que nous, en tant qu'acteurs, on peut souvent ajouter ce fond. Et c'est quelque chose que j'aime faire. C'est vrai qu'on nous envoie souvent des partitions, on est sur le roi des abrutis, mais ça devient presque trop caricatural. Et en fait, on dit attention, je peux ajouter ça. Et on va le rendre beaucoup plus humain, beaucoup plus réaliste, sans enlever toute la part de comédie. Parce qu'on a bossé avec Artus dans un petit truc en plus. Malgré tout ce qui lui arrive, sa gaucherie, il est un peu chiant parfois. Mais c'est quelqu'un qui fait très bien son métier, qui aime son métier et qui donne toute sa vie, en fait. Et la différence, je pense, elle se fait là. Je pense que c'est des acteurs comme Bourvil qui sont venus faire ça, ou Gilles Villery.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a effectivement pas que le comique. Il brille aussi dans des rôles plus dramatiques. Je ne l'ai pas vu, le Cercle Rouge.

  • Speaker #1

    Oui, c'est son dernier film. Il me semble que c'est même son dernier long métrage. Son dernier film, c'est un court métrage. Mais oui, c'est dingue. Et d'ailleurs, la dernière séquence, c'est un moment assez connu que vous retrouvez sur Lina. Il fait une blague. Il fait croire qu'il veut retourner. Il fait un caprice. Il fait croire qu'il veut retourner une séquence. Tout le monde se dit, merde. Il n'est jamais comme ça, pourquoi il fait un caprice ? C'est juste pour faire une blague à l'équipe. Il dit, vous savez comment j'ai découvert, c'était lui le méchant. et là il commence à chanter la tacatacatac tactique des gendarmes et ça c'est hyper drôle. Tout le monde a ces mecs qui ont un recul quand même sur qui ils sont et qui ils étaient. Ça c'est beau.

  • Speaker #0

    Toi aussi tu l'as ce recul j'ai l'impression.

  • Speaker #1

    De chanter la tactique du gendarme, je l'ai fait Ouais j'essaie, j'essaie. Je pense que c'est une lutte qu'on peut... mener avec soi-même parfois.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est parce que c'est de là d'où tu viens ? Tu parlais de ta région.

  • Speaker #1

    Oui, la région, c'est sûr que les Nordistes sont des gens qui ont parfois un peu, je pense, de manque de confiance en eux. C'est vrai qu'il fait froid, c'est là-haut, il fait gris, on n'a pas beaucoup d'arguments. Oui, il y a une tendresse. Oui, il y a une tendresse. On a la chaleur dans les cœurs. Donc on essaie de travailler sur ça. Et puis c'est moi, je pense qu'au-delà, c'est pas mal mais c'est quelque chose que j'aime faire, que j'espère qui me ressemble un petit peu.

  • Speaker #0

    Il était normand, toi du Nord, du coup, on ne peut pas le tendre à Paris. Vous avez rapporté ça à Paris.

  • Speaker #1

    Si, on peut. De toute façon, il y a très peu de Parisiens. C'est un grand mélange. Mais si, je pense que ça existe. Mais c'est vrai que j'ai la chance de vivre un petit peu en campagne. C'est vrai qu'à Paris, il y a une pression parfois et on s'oublie vite. On va dire, allez, c'est bon, c'est pas grave. On s'est bousculé dans la rue et on sourit, on se dit pardon à une fille.

  • Speaker #0

    Si ça t'arrive dans le métro, tu vois quelqu'un courir, tu cours. Et tu te dis, pourquoi je cours là ?

  • Speaker #1

    Moi, j'avoue, j'évite le métro. Je préfère marcher parce que je préfère éviter parfois ce genre de situation. J'évite de me piéger. Mais alors courir, non. J'avoue qu'il faut savoir que je peux arriver.

  • Speaker #0

    Presser le pas, on va dire. Oh,

  • Speaker #1

    même presser le pas. J'ai créé un trajet pour aller à la gare. Je pense qu'il doit être possible en 5, je le fais en 15. mais J'arrive toujours une heure en avance, je me mets dans le bar en face et j'ai le temps. Je me déstresse et je vais au casting comme ça.

  • Speaker #0

    Est-ce que c'est une des façons de préparer tes rôles, justement, de faire ce recul, de prendre ce temps ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Dès le casting, je sais que moi, j'arrive une demi-heure, une heure avant, je me mets au bar, je relis, je fais descendre la tension artérielle. le rythme cardiaque. Et ouais, je me prépare comme ça. Et ouais, j'ai une vraie préparation des rôles, mais plus sur ce que moi, j'appelle le sous-texte. Enfin, tout le monde appelle le sous-texte, d'ailleurs. Mais je travaille sur tout ça, en fait. Savoir qu'est-ce que j'ai envie de raconter, qu'est-ce que j'ai envie de défendre. Et après, on travaille le texte. Qu'est-ce qu'on a envie, en fait, de faire de ce personnage ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'on veut faire dire à ce personnage, comment on veut l'incarner ?

  • Speaker #1

    Ouais, voilà. J'aime bien me dire, c'est mon personnage, Il m'appartient, c'est mon métier et c'est ça pour moi. l'incarnation.

  • Speaker #0

    On en a rapidement parlé, t'as fait des séries télé, courts-métrages, cinéma et puis théâtre. Tu nous racontes ce que t'es en train de faire, en train de préparer, ce sur quoi je t'empêche de travailler. Ah ouais,

  • Speaker #1

    c'est vrai. Non, tout va bien. C'est donc Super Freak, comment écrire un film d'horreur américain sans se fatiguer. C'est un grand bordel. C'est une grande comédie burlesque, c'est un peu cabaret. Et en fait... On suit l'histoire de trois jeunes danseurs hip-hop qui sont coincés dans une maison hantée, qui se sont fait piéger par un amiche aux allures de revenant qui veut les aiguiller pour nourrir un monstre qui est dans sa cave. C'est un type, c'est l'histoire du slasher, tu vois. Et en fait, à travers ça, nous on explique aux gens tous les trucs et astuces pour construire un film d'horreur. Comment on écrit, c'est quoi les ficelles ? Comment vous allez pouvoir faire du fric ? En pensant déjà à la suite, comment on construit un méchant, comment on construit une sorte d'intrigue amoureuse pour dire que ce ne soit pas que des meurtres.

  • Speaker #0

    Scénario film d'horreur pour les nuls.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est clairement le scénario pour les nuls. Et on explique aux gens et on leur démontre à chaque fois en disant, vous voyez, ça peut, par exemple, dans cette scène-là, ça doit se passer comme ça. Et juste derrière, il la joue. Et après, c'est ce qu'on en fait. Comment le traduit et à toute une dimension qu'on aime beaucoup qui est sans se fatiguer c'est à dire qu'à chaque fois que c'est que nous aussi des trucs et astuces pour faire croire on va pas avoir un monstre géant on a un monstre en carton et qui se casse la gueule en plein milieu c'est que les dents de la mer est

  • Speaker #0

    complètement lié à ce qu'il speeder n'avait pas les moyens il y avait un problème de maquettes de requins donc en fait il a suggéré sur plein de scènes mais pas pour le plaisir de suggérer ou de créer la peur Juste parce que matériellement, il n'avait pas le truc. Et donc, ça a suggéré, il avait juste mis l'arête. Oui, oui, oui.

  • Speaker #1

    Mais c'est... La nageoire, c'est... La poissonnerie. Non, non, non. Nous, on joue un peu avec ces codes-là. C'est Hitchcock qui dit, moins vous montrez le monstre, plus il fait peur. Oui, parce qu'il agit. Oui, plus on est plus près de ce qui nous fait peur à nous. On le ramène à nous. Et en fait, on construit un peu tout ça comme ça.

  • Speaker #0

    Et du coup c'est toi qui l'a écrit ?

  • Speaker #1

    On l'a co-écrit avec Thomas Lemaire et Boris Begard. Ok,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    Et on le monte ensemble, moi je m'occupe de la mise en scène, on a trouvé une troupe avec laquelle on avait déjà travaillé, des nouveaux, et puis on monte tout ça. Avignon cet été,

  • Speaker #0

    trop bien.

  • Speaker #1

    C'est Avignon cet été, Avignon 2025 au Théâtre des Lucioles à 22h30, genre dernière séance, film d'horreur. Ça en est bien. Ouais, Non, c'est vraiment une comédie. Alors, il y a des petits moments où ça peut faire sursauter, mais ce n'est vraiment pas le but. C'est vraiment du rire, du rire, du rire.

  • Speaker #0

    Trop bien. Bourvi, il chantait dans ses films. Tout à l'heure, tu disais que tu chantais sauce panouche.

  • Speaker #1

    Tu veux me faire chanter ?

  • Speaker #0

    Ça résonne un peu pour la salle. Non, mais est-ce que du coup, il y a une autre forme artistique que tu voudrais tester ?

  • Speaker #1

    Rien à voir peut-être avec le choix. Je crois que j'ai déjà beaucoup à fouiller. Tu vois, dans le métier d'acteur, c'est... tellement complexe et sans fin en fait, c'est un éternel recommencement, on est en doute, parfois ça va bien, on est en confiance, parfois on découvre des nouvelles choses, je pense que j'ai déjà fouillé ça et on verra après, c'est vrai qu'on a la chance parfois dans les rôles d'avoir d'autres activités, genre le chant qui peuvent venir dans les rôles mais non, je suis bien là-dedans, j'ai pas d'album prévu si c'est la question Je n'ai pas de 2P qui va sortir, je n'ai pas mon hit.

  • Speaker #0

    J'ai lu que Bourvil avait facilement le track. Toi, la respiration arrivée avant son rendez-vous, ça te fait partie de l'empice ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est déjà un petit secret. C'est sûr d'arriver à gérer son track en arrivant 10 secondes avant l'ouverture des dos. C'est compliqué. C'est sûr que j'arrive parfois, comme je jouais au théâtre, dans les gros patins de biens. J'arrivais parfois deux heures avant. Je me posais, je buvais mon café. C'est comme ça que je gère. Je m'installe dans le moment qui va arriver. Alors oui, ça me prend sur mon temps personnel. Mais c'est ma façon, je pense, qu'il faut apprendre à se connaître. Et après, à savoir comment on gère son stress. Et souvent, les moments où j'arrivais un peu juste, je faisais des reprêts juste aussi.

  • Speaker #0

    Pareil pour les castings, tu disais. Oui. Donc, il y a aussi cette préparation.

  • Speaker #1

    Oui, cette préparation en amont. En tout cas, moi, je sais que je me suis trouvé un peu là-dedans. Et après, j'ai un... J'ai un plaisir aussi, j'avoue, il y a des gens, ça les ennuie. Moi, j'ai un plaisir d'être dans le lieu vide, par exemple au théâtre, ou même parfois sur le set, quand tout le monde est parti à la cantine, de se retrouver sur le plateau, d'avoir des caméras au calme, toutes les lights éteintes. C'est cette atmosphère que j'aime bien. Je viens me poser en plein milieu là-dedans, et souvent... On est avec un autre acteur ou quelqu'un d'équipe technique et on papote. J'aime bien ça.

  • Speaker #0

    Côté introverti aussi, c'est ça, le besoin de se ressourcer sans personne.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça, le besoin de tranquillité. Je pense que c'est un métier où il y a tellement de bruit.

  • Speaker #0

    Notre ami André, il était méga exigeant avec ses collaborateurs. Toi, ça se passe comment ? J'ai eu une belle heure d'oeuvre.

  • Speaker #1

    Ah bah, ils vont te dire que oui, ouais, je pense que... Moi, de toute façon, je parle du principe qu'à partir du moment où des gens s'installent dans une salle pour venir nous voir, paye. Il faut délivrer quelque chose. J'aime bien être très honnête à cet endroit-là. Je pense que ça fait souvent la différence. Je suis assez exigeant, même avec moi-même. Parfois, même sur des plateaux, je me dis que je ne suis pas satisfait. Après, ce n'est pas mon film. On recommence si on peut. Mais c'est toujours la décision finale du réal de savoir s'il aime ou pas. C'est lui qui est au montage, pas moi. mais moi j'aime bien essayer tout fouiller, essayer d'avoir le maximum ou d'offrir déjà le maximum quand on tourne au réel pour dire d'accord, t'as bien tout ce que tu veux, est-ce qu'on peut tester telle chose, telle chose et j'aime bien aussi préparer en amont, proposer des idées arriver déjà avec des briques à casser ouais, tu vois, essayer d'être moteur aussi dans un projet, je pense que ça c'est donc ouais,

  • Speaker #0

    je me mets la barre parfois du coup ça c'est quand tu es devant la caméra Ça t'est déjà arrivé d'être derrière ?

  • Speaker #1

    Oui, ça m'est arrivé, mais sur des courts-métrages, mais même si ça reste un domaine qu'il faut respecter, parce que c'est le début de chaque chose, en tout cas dans le cinéma.

  • Speaker #0

    Avec la mise en scène, c'est déjà une façon d'être derrière aussi.

  • Speaker #1

    Oui, c'est sûr que moi, je n'ai pas forcément une envie de venir mettre en scène. Je pense qu'on fait des mises en scène, on met une mise en scène. Moi, j'en fais, j'aime bien les aventures un peu collectives, et j'aime surtout le travail de recherche. Je trouve ce qui est génial au théâtre, qu'on a moins au cinéma, c'est tout ce qui est ce laboratoire. C'est un laboratoire, on est en répétition et là on cherche, on peut fouiller, on peut se tromper. De toute façon, on ne se trompe pas 99% puisqu'on va choisir une seule chose. Mais c'est justement de fouiller et en fait, toute cette expérience-là que tu accumules en répétition, elle va te servir à un moment ailleurs. Tu te dis, ah, j'avais déjà testé ce genre de choses, je peux l'essayer là.

  • Speaker #0

    Et puis même, peut-être pas qu'en répétition, là tu vas voir, à 8 ans, tu vas jouer 25 fois. j'imagine que la première La représentation à la 25ème, ce ne sera peut-être même pas la même chose ?

  • Speaker #1

    Non, c'est un spectacle. Moi, je pense que surtout dans ce qu'on est en train de monter, qui est un cabaret, qui est un peu une expérience, je pense que c'est des choses qu'on a rarement l'occasion de voir au théâtre. C'est vraiment une dépense d'énergie folle. C'est un spectacle qu'il faut tenir. Et il ne faut pas hésiter à sacrifier parfois des choses. Si ça ne fonctionne pas, ce n'est pas grave. On ne met pas de cœur là-dedans. Si ça ne marche pas, ça ne marche pas. On l'enlève. On le modifie. C'est tout ce travail de recherche pour essayer d'avoir à la fin un produit final qui, en plus, peut... Moi, j'ai toujours une vanne ou une blague ou un effet peu périmé. On peut avoir une date de péremption et hop, il faut le changer. Il ne faut pas hésiter. Il faut tout le temps être là et tenir la barre haute. On n'a tendance aussi vite à s'installer. On a des choses, c'est bon, ça fonctionne. Et en fait, on se dit, ça règne de moins en moins. Ah bah oui, parce qu'on a un peu lâché la bride. Donc,

  • Speaker #0

    il faut se re-challenger. Sans transition, Bourville cachait une maladie pour continuer à travailler. C'était déjà arrivé. Je crois qu'il y a quand même une petite transition de puiser dans tes ressources pour tenir malgré la fatigue. Toi, comment ça t'est déjà arrivé ?

  • Speaker #1

    Ça en est jusqu'à Bourville. C'était un cancer des os sur la fin de sa vie. Parce qu'il était en grande souffrance. Je sais qu'il allait se libérer un petit peu en âgé. Et ça, c'est beau parce que l'eau, ça raconte un peu quelque chose. Et non, moi, oui, la fatigue, c'est quelque chose qu'il faut gérer, surtout sur les plateaux. Parfois, c'est des journées, on tourne la nuit, on tourne en mix. Toujours, c'est un peu le bordel. Il y a des jours, parfois, on n'a pas bien dormi. Donc, c'est un vrai... Encore une fois, je pense que c'est se connaître. Quand on se connaît, il faut se dire, bon, c'est sympa de boire un verre, mais il faut que je dorme. On est rassuré quand même. un lieu de travail. Pas qu'on oublie, même si c'est un lieu de travail formidable. Oui, fun. Oui, c'est une vraie chance. Mais oui, je pense qu'il faut apprendre à gérer et à se connaître.

  • Speaker #0

    C'est quoi tes espaces, tes ressources ?

  • Speaker #1

    Moi, j'aime bien lire. Je trouve que la lecture, ça me permet de lâcher un peu le cerveau. Je vais voir les chiens. Je vais faire des canards à des chiens. Ok, c'est une terrasse. Oui, pareil.

  • Speaker #0

    les barrages je sais pas les barrages ouais ouais j'ai vu j'apprenais il y a des hérissons j'avais essayé ah ouais tant qu'on les sauve et qu'on les on les ferme pas là être spectaculaire leur frère je trouve ça vraiment ah ouais c'est chelou c'est chouette tu caractérises quand tu enfermes un animal juste pour le plaisir de l'humain c'est horrible c'est un peu chelou ouais

  • Speaker #1

    Non, je ne fais pas de bar à hérisson dans les tournages. Il y a même des bars à capybara, j'ai entendu ça. Un capybara, c'est une espèce de... Je ne sais même pas comment décrire ça. C'est un grand cochon à poils. C'est très spécial, le capybara. OK.

  • Speaker #0

    Je vais mettre ça en description.

  • Speaker #1

    On te donnera toutes les meilleures adresses de bars à capybara dans le monde. Non, c'est ça, j'essaie de balader. Moi j'aime bien aller boire un café.

  • Speaker #0

    Planer,

  • Speaker #1

    j'ai l'impression, c'est aussi marcher. Oui, c'était Jean-Pierre Marat qui disait « je suis un traînard, j'aime bien traîner, regarder en l'air » . Je suis un peu comme ça.

  • Speaker #0

    C'est très créatif, c'est aussi là où il y a des espèces.

  • Speaker #1

    Oui, ça permet toujours de regarder les gens. On travaille parfois dans la copie. Donc, pastiche dans la parodie. Donc, souvent, on tombe sur des gens et on dit « Tu as une telle façon de parler, ça, un jour, je l'utiliserai. » Ouais, génial. Ouais, un truc que je rêve de faire, mais à chaque fois, c'est trop. C'est les gens qui disent « oui » en m'aspirant. Et à chaque fois, je vais essayer de le mettre. On me dit « non, ça se voit, c'est trop, il n'arrive pas. » Non, c'est moi qui ne le fais pas assez bien.

  • Speaker #0

    Ou challenge, tu dois le mettre dans la pièce. Ah ouais,

  • Speaker #1

    ouais. Ouais, ouais, challenge. Ça va être dur là-dedans. Quoiqu'il respire déjà beaucoup, c'est fatigant. Mais ça, j'adore ces trucs. Donc, à chez moi, je vois quelqu'un faire... J'ai dit... Ah !

  • Speaker #0

    Il y avait un grand partage entre lui, Bourvil, puis tous ses contemporains, Louis de Finesse, Fernandelle. Toi, tu partages, tu échanges avec tes copines, copains de scène, sur le métier, vous racontez quoi ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'entre acteurs, on ne fait que parler de ça. Les acteurs ne parlent que de ça. Autocentrisme,

  • Speaker #0

    élocentrisme.

  • Speaker #1

    Ça ou d'alcool. Non, non, ouais, ouais, c'est vrai que c'est... Bah ouais, c'est très auto-centré, mais en même temps, on est notre propre matière. C'est ça qui est terrible.

  • Speaker #0

    Ou un peu les autres aussi, tu disais, on observe...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, on parle des autres acteurs, ce qu'on aime, ce qu'on n'aime pas. Oui, ou des humains, mais c'est vrai que les acteurs en parlent beaucoup de nous. C'est un peu triste, mais d'ailleurs, c'est toujours plaisant de trouver quelqu'un avec qui on peut parler d'autres choses.

  • Speaker #0

    Bah écoute,

  • Speaker #1

    avec plaisir. Non, c'est vrai, moi, j'ai... J'ai un ami proche dans ce métier où je sais que lui, il n'y a pas de souci, on peut parler de tout et on a le recul.

  • Speaker #0

    D'autres que le métier du cinéma, c'est ça que tu dis. Quand les comédiens, les acteurs, le monde artistique, vous avez pensé jeune, dans votre réseau, vous avez aussi beaucoup de gens qui gravitent autour de ça. Le réseau, les copains qui sont hors de ce système-là sont assez rares.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai que malheureusement, on traîne avec qui on traîne. Je pense que c'est une chance d'avoir des gens autour de soi. C'est plus sain. Ils ne font pas ce métier. Je pense que c'est même important. Ça permet parfois de rester sur terre. Moi, j'ai des gens qui me disent, tu as de la chance, c'est chouette. Tu pars tourner à tes villes. Oui, mais ils te rappellent aussi que... Ah, cul. Si tu es heureuse, si tu es tout le temps chez toi, enfin, chez toi, je veux dire, toujours dans le même quartier, le même boulot, le fameux métro-boulot, nous, on n'en a pas. Donc, parfois, il y a des gens, et j'en ai autour de moi, qui me rappellent, OK, bon, voilà, tu vois.

  • Speaker #0

    Tu préviens un peu plus de routine, parfois ?

  • Speaker #1

    Euh... Oui et non. Je ne saurais pas vraiment te répondre. Tu n'as plus que deux ans de suite. Je pense que non. La grande chance qu'on a, c'est nous dans notre travail. C'est dans beaucoup de périodes, c'est ce que je veux dire, mais on ne travaille pas.

  • Speaker #0

    Après, c'est pour pouvoir la gérer parce que la perte de vie, peut-être un peu parfois angoissante aussi.

  • Speaker #1

    Angoissante, on va de CDD en CDD. C'est un peu comme un consultant. Oui, c'est ça. C'est terrible, mais c'est où on le voit. C'est facile à dire. Moi, j'ai des périodes où je dis « Oh merde, là on ne travaille pas. » Il y a des périodes où « Oh merde, on travaille trop. » Mais parfois, il y a des périodes où je dis « Ah bah tiens, j'ai travaillé. Je vous extrais dans deux mois. J'ai deux mois. »

  • Speaker #0

    Quant à cette perspective-là, c'est vraiment…

  • Speaker #1

    C'est dingue, c'est un vrai luxe. Si on ne prend pas le recul pour s'en rendre compte, c'est gâché.

  • Speaker #0

    Ou alors, dans mon jargon, c'est nul qu'un partagé. Tu ne bosses que quelques heures par semaine, pour un client régulier. C'est dans le monde artistique, s'il y a un boss facile de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être en écriture. Maintenant, il y a tout ce qui est... Ils font du consulting, même en tant qu'acteur.

  • Speaker #0

    De la formation.

  • Speaker #1

    Oui, il y a tout ça.

  • Speaker #0

    Bourvil, il était hyper cultivé. Il lisait beaucoup. Tu lisais aussi. Toi, tu nourris ton imaginaire comme ça, avec des livres, regarder des gens dans la rue.

  • Speaker #1

    technique ? Non, alors j'avoue, c'est pas bien. Qu'est-ce que tu fais ? Je regarde beaucoup la télé.

  • Speaker #0

    Mais pourquoi c'est pas bien ?

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de conneries. Mais moi, là, hier, on a regardé Mario au premier regard. C'est vrai que ça, c'est... Le laboratoire d'être humain, c'est incroyable. Il y a de tout. Et parfois, il y a des répliques. Mais c'est d'une dinguerie qu'on mettrait ça dans un scénario qu'on nous dirait non. Mais je dis, mais enfin, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est quand même vachement scénarisé aussi.

  • Speaker #1

    Alors oui, c'est scénarisé, mais nous, à l'oreille, on l'entend. Parfois, il y a des choses, c'est dit.

  • Speaker #0

    Avec le cœur.

  • Speaker #1

    Ah ouais, je me souviens d'une dame qui disait, non, mais tu te rends pas compte, moi, je suis de la bombe. C'est incroyable. J'ai envie de le dire, moi, je suis de la bombe. Et après,

  • Speaker #0

    elle a fait psss.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais. Non, mais on lui a rien demandé. Je ne pense pas qu'on lui ait demandé de dire ça. Ils ont été traîtres, ils ont un peu filé. Mais je suis de la bombe. Il me dit, je veux voir la... On ne sait plus le nom. La lorique rotin. pour dire j'ai envie de te voir j'ai envie de voir la Laurie Crotin c'est formidable de dire ça qui dit ça ? c'est sociologique,

  • Speaker #0

    ça me paraît bien ça traduit quand même ce qui se passe dans la société et la façon dont les personnages sont sur scène bien sûr,

  • Speaker #1

    nous après on construit évidemment là c'est des vrais humains donc c'est beaucoup plus complexe mais Laurie Crotin je veux dire je ne dirais pas ça là je veux voir la Célia Crotin Merci. j'ai envie de te voir comme ça une idée incroyable évidemment la pleurer c'est un peu violent oui ça c'est la routine mario premier regard il ya d'autres routines artistiques ou pas il ya d'autres chaînes et d'autres missions non il ya d'autres outils non pour pour dire pour pour ce métier là pour

  • Speaker #0

    Ou toi,

  • Speaker #1

    ce qui te... Lire, regarder des films, regarder ce que font les autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te gêne pas justement de... Est-ce que tu n'as pas peur de copier ou de trop copier ?

  • Speaker #1

    Non, non, non. Je pense qu'il faut en bon entendeur. Il y a des gens qui ont trouvé des choses, il faut s'inspirer. Moi, je regarde beaucoup aussi les interviews d'acteurs qui disent, voilà, moi, je... J'ai bossé tel rôle comme ça, il faut se préparer comme ça. J'adore, en fait, on enrichit. Tarantino dit des choses extraordinaires, j'aime bien regarder ses interviews. En tant que directeur d'acteur, on lui dit, l'acteur il arrive, il est comme ça. Qu'est-ce que je lui ai dit pour réussir à ça, pour arriver à ça, comment on rature ? C'est formidable.

  • Speaker #0

    C'est hyper créatif parce que tu dois chercher et inventer un personnage. Est-ce que tu le verrais un jour ? Jouer le rôle de quelqu'un qui a déjà existé, un biopédiste ?

  • Speaker #1

    Ouais, je pense que c'est... Alors moi, je pense que je peux avoir un côté quasi trop scolaire. J'aurais peur de...

  • Speaker #0

    De... Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais. Je pense qu'après, il faut se libérer aussi. Il ne faut pas entrer dans le naturalisme. Le naturalisme, pour moi, c'est bien en tant que performance, mais après, est-ce qu'on n'a pas... Ouais, il n'y a pas le sublime un peu derrière, justement.

  • Speaker #0

    amener un propos là dedans c'est hyper réfléchi j'ai une question un peu chelou chelou le mot ça me dit absolument plus si je l'ai dit ce matin les années 80 c'est dans la pièce c'est chelou génial écoute c'est

  • Speaker #1

    une grande blonde et cervelée c'est la bimbo superficielle du film mais tu vois il y a un truc que tu fais habituellement que les autres ne font pas Qu'est-ce que je fais ? Ouf ! Euh... Parfois je peux avoir la flemme et je peux créer des... Genre de me lever et d'aller éteindre, je peux créer tout un... Tu vois, tout un flemme... qui va me demander parfois plus d'énergie que de me lever pour aller éteindre. Tu vois, c'est très bête, mais je peux faire beaucoup ça, ouais.

  • Speaker #0

    Ah ouais, nous finalement, pensons... pouvoir faire quelque chose de paresseux, au final, tu prends beaucoup plus de charge.

  • Speaker #1

    Oui, je me fatigue plus à créer le stratagème.

  • Speaker #0

    Typiquement, le propos de ta pièce, sans se fatiguer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est beaucoup plus fatiguant ce qu'ils font que ce qu'ils ont dit qu'ils allaient faire.

  • Speaker #0

    Il était souvent critiqué, Bourvil. Lui, il les s'est coulés, clairement. Toi, tu les gères comment, les critiques ?

  • Speaker #1

    Oh, ben... Je pense qu'il dit ça, mais... Voilà. Mais... Ah, ça dépend à quel âge, là aussi. Ouais, ouais, pas mal, j'ai hâte. Mais il y a beaucoup de choses qu'on laisse couler, on est obligé, sinon on devient fou, on prend tout à cœur. Moi, j'ai de la chance de ne pas avoir trop de... haters, après je suis très éloigné des réseaux, de tout ça, je ne mets pas de vie privée. Tu te protèges ? Ouais, j'en parle rarement, non, même je n'ai même pas envie. Mais après c'est sûr que c'est moins croustillant pour les gens, on est sans doute moins intéressant pour les chaînes de TV, mais moi j'ai besoin de dormir le soir. J'ai besoin d'aller me coucher tranquille et sur les critiques, les gens ont le droit de ne pas aimer. Moi j'essaie de faire la chose la plus sincèrement possible, après on s'entend pas sur le produit final c'est une chose mais là on est sorti d'un petit truc en plus, il y a tellement de chouettes choses qu'on nous dit dans la rue faut prendre ça aussi surtout, parce que le négatif je sais pas pourquoi a pris le pied sur le positif dans ce métier. Mais moi, j'ai un peu évolué aussi sur ça. Je pense qu'au début, on est très critique. On dit oui, mais en fait, on se dit, il faut aussi se soutenir un petit peu, soutenir le cinéma français. Arrêter aussi parfois d'être trop sûr. Ouais, il est super, le petit poussé. Ben non, il y a des grandes productions en France et il faut les soutenir. Il ne faut pas les enfoncer parce qu'il faut qu'on continue de faire du cinéma.

  • Speaker #0

    Et de la culture.

  • Speaker #1

    Oui, et un grand film, ça fait travailler aussi beaucoup, beaucoup plus de monde. Il ne faut pas l'oublier. Alors c'est bien aussi qu'il y ait des petits films qui font des thèses, qui essaient des choses. Mais c'est bien aussi qu'il y ait des grands films. Donc même moi, je me corrige parfois en disant, oui, peut-être je n'ai pas apprécié tel gros truc à budget. Mais ça a fait beaucoup de gens. Et voilà, il y a quand même des choses positives.

  • Speaker #0

    Ça a ruissellé. Barbara Boulotner disait ça aussi dans un autre vlog. quelle actrice je vais te laisser reprendre le chemin de la scène est-ce que justement avant de monter sur scène on a parlé de rituels de choses qui pouvaient te rassurer ou est-ce que tu as une phrase un mantra que tu te récites en boucle pour t'aider non

  • Speaker #1

    j'ai pas de mantra moi j'aime bien j'écoute un peu les ACDC tout ça J'aime bien. En fait, on est dans une énergie. Ce qui est formidable avec la musique, c'est qu'elle peut nous emmener en trois minutes dans autre chose. Souvent, même dans une ou rien qu'une intro. En fait, ça nous amène à une autre mentalité, une autre humeur. J'aime bien faire ça. Et après, j'aime beaucoup m'amuser avec les gens qui m'entourent. J'avoue, créer une sorte de petite kermesse, on dit dans le nord, un petit spectacle où on se fait tous un peu rire, on devient tous un peu complètement cons. En fait, on rentre dans une énergie. dans une concentration et dans une humeur surtout. Parce que le rideau essouffle, il ne faut pas avoir cinq personnes qui dépriment. Non, et parfois, d'être dans cette humeur, ça peut aussi emmener ceux qui ont du mal à se mettre dedans.

  • Speaker #0

    L'esprit de troupe,

  • Speaker #1

    le néant. Ouais, sinon je fais trois petits sauts.

  • Speaker #0

    Ok, très bien.

  • Speaker #1

    Je fais trois petits sauts et je rentre. Et souvent, on rentre forcément énergique.

  • Speaker #0

    On va se quitter sur du ACDC du coup.

  • Speaker #1

    Trois petits sauts. Oui,

  • Speaker #0

    trois petits sauts. C'est déjà d'autres. Du coup, ton actu, c'est Avignon, été 2025. Il y a d'autres, on espère une tournée, plein d'autres dates en France après ça. Ah oui. Et est-ce qu'il y a d'autres actus ?

  • Speaker #1

    J'ai eu la chance de tourner dans Alpha, de Julia Ducournau, qui était un autre domaine, une autre façon de voir les choses que je fais d'habitude. Là, je viens de tourner un film qui s'appelle Les Gendarmes. Et je tourne deux séries et deux films. Je pense que tout ça, ça sera du 2026.

  • Speaker #0

    Tu auras de belles étapes là où tu auras le droit de rien faire. Tu t'autoriseras à ne rien faire.

  • Speaker #1

    Oui, ça y est, on va rentrer dans la période fourrière.

  • Speaker #0

    Je vais tesser dans cette période-là. Merci Marc.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire. Ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et par exemple, autour de toi, à la machine à calmer, dans le métro. Bah tiens, oui, si là, t'es dans le métro en ce moment. par exemple, au voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Artitaï. Merci. Allez, bisous.

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