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Arty Time : je visite les musées et je fais des résumés humoristiques et j'interviewe des comédien.ne !

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08min |26/10/2025
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Description

Cette semaine, je t’embarque dans l’univers fascinant de Sophie Calle, l’artiste française qui transforme sa vie en œuvre d’art et fait de chaque émotion un projet audacieux. Entre filatures, lettres d’amour et chambres d’hôtel, découvre une créatrice qui brouille les pistes entre vie privée et fiction.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Arty Time ta dose d'humour culturel je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants, de lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller. Et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas,

  • Speaker #1

    c'est gratuit.

  • Speaker #0

    Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute. Coucou mes petits curieux, bienvenue dans ce nouvel épisode. Cette semaine, j'avais envie de vous parler d'une artiste française qui est sur la scène artistique depuis la fin des années 70. Ça fait plusieurs mois que je vais vous en parler et en apprendre plus sur elle, et en faisant mes recherches, je me suis aperçue qu'elle fêtait ses 72 ans en ce bel automne 2025. Je me suis dit que c'était une raison suffisante pour la mettre en scène dans ce 52e épisode. Je suis toujours Célière Astoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Je suis surtout consultante en communication et ça m'arrive même de faire des podcasts pour des entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Sophie Kahl, donc, de mes recherches, j'y apprends que son papa, ancien directeur de l'Institut Curie, était également à 16h perdu, collectionneur à l'origine du Carré d'Art, le musée d'art contemporain de la ville de Nîmes. Elle était plutôt bien barrée dans la vie. Cette Sophie a chamboulé le monde de l'art contemporain avec sa manière bien à elle de raconter des histoires, de se mettre en scène et surtout de ne jamais faire comme les autres.

  • Speaker #2

    Ça, ça m'en rappelle une autre.

  • Speaker #0

    Elle naît à Paris en 1953 et sa vie va très vite ressembler à un roman d'espionnage urbain plutôt qu'à une balade tranquille dans les rues de la capitale. Fascinée par la vie des autres, elle commence très jeune à suivre, observer, détailler les anecdotes des passants comme un détective privé amateur. Elle s'inspire de sa vie pour créer et par chance, enfin une chance toute relative, elle se fait larguer vers ses 25 ans. Et elle décide de transformer cette rupture amoureuse en un projet artistique grandeur nature. Elle avait compris la notion de robustesse. Plutôt que de pleurer sur son canapé devant Bridget Jones avec un pot de glace Ben & Jerry's, ou toute autre référence moins anachronique, elle écrit des courriers à son ex, sans lui avouer, et les expose en public. Ça ressemble à une vague idée d'une coach Instagram de développement personnel qui aurait pu se lancer. En tout cas, elle expose ses émotions à visage découvert. Et ça fait tilt dans le milieu artistique. Amateurs de drama, de transparence, sortez vos mouchoirs. Autre piste artistique, Sophie s'amuse à suivre des inconnus dans la rue. Histoire de créer des récits, comme si elle était la James Bond version féminine de l'art conceptuel. Elle filme, elle photographie, elle écrit leurs déplacements, leurs gestes. On aurait pu la prendre pour une folle.

  • Speaker #3

    Mais non, les artistes ne sont jamais fous, ils créent.

  • Speaker #0

    Une sorte de Big Brother avant l'heure, à vocation artistique. A la fin des années 80, elle devient une des premières femmes artistes françaises à exposer à l'international. Son art décalé, mais lent. écriture, photos, performances, est perçue comme une bouffée d'air frais face aux gros lions de l'art de l'époque. Elle ouvre la voie pour plein d'autres artistes en cassant les codes, en triturant les clichés. Et Sophie Kael ne s'arrête pas là. Comme elle aime brouiller les pistes entre vie privée, vie publique, art et quotidien, ses œuvres sont autant des journaux intimes que des observations sociologiques. Un peu comme si Freud avait rencontré Instagram dans une expo. Elle joue avec nos nerfs, nos limites et surtout nos petits secrets honteux. En avant pour la visite guidée de quelques-unes de ses œuvres, un peu foutraques mais jamais ennuyeuses. Pour l'œuvre Les Dormeurs, en 1979, Sophie Kall a invité pendant une semaine une trentaine de personnes inconnues qu'elle avait rencontrées dans la rue à venir dormir chez elle, pour les photographier, noter leur comportement, leur confidence. Cette expérience intime et documentaire a ensuite été exposée sous forme de photos noir et blanc avec des textes dans plusieurs galeries et musées. Cette œuvre a notamment été montrée dans des expositions en France, mais aussi à l'échelle internationales. Et une version est aujourd'hui dans la collection du MoMA à New York. Deuxième œuvre, The Address Book. En 1983, Sophie trouve un carnet d'adresses par terre. Petit objet ne se vendant plus depuis dix bonnes années. Quand des passants ne se seraient même pas arrêtés pour le mettre à la poubelle, elle le ramasse. Elle l'écrit au contact et leur demande de lui parler du propriétaire de ce fameux carnet. Sophie, qu'elle avait pour objectif de dresser un portrait de cet homme inconnu, uniquement à travers des récits de ceux qui l'avaient côtoyé. Elle écrit « Je chercherai à découvrir » . qui il est sans jamais le rencontrer. Le résultat, c'est une mosaïque d'opinions fragmentées, des souvenirs, des anecdotes, des jugements, qui recomposent peu à peu l'image, cette image partielle et subjective de ce Pierre D. Ses entretiens ont même été publiés quotidiennement pendant près d'un mois dans le journal Libé à l'époque. Une chance qu'elle ne soit pas tombée sur le carnet d'adresse d'un braqueur de banque, genre Mérine, ils auraient été sympas ces témoignages. Une autre de ses œuvres, L'Hôtel. Au début des années 80, Sophie Kall obtient une place ... de femmes de chambre dans un hôtel à Venise. Alors je ne sais pas si elle en a profité pour faire des virées en gondole, mais pendant trois semaines, elle scrute les chambres laissées vides par les clients, observant leurs traces, comme une enquête à la fois intime et policière. Elle photographie les pièces, elle montre les lits défaits, les objets restés là, tandis qu'elle rédige des textes sous forme de rapports, d'investigations, mêlés à ses réflexions personnelles. Cette œuvre clairement interroge la frontière entre dévoilement et impossibilité de saisir l'essence intime d'une personne. A peu près dans les mêmes années, son œuvre Les Anges, à Los Angeles. Sophie Kael interroge les habitants sur la présence d'anges dans leur ville. Elle collecte des témoignages, réalise des portraits photographiques, en mêlant questionnements spirituels et dimensions très humaines, parfois teintées d'humour. Cette œuvre joue avec la croyance, l'irrationnel, et la façon dont l'art peut traduire une forme d'invisible dans le quotidien. Chaque témoignage, parfois surprenant ou décalé, enrichit un panorama émotif et poétique de cette métropole américaine. Et je ne pouvais pas vous laisser sans vous parler d'une de ces expositions en 2022 au musée d'Orsay intitulée « Les fantômes d'Orsay » . Cette expo revenait sur une période charnière de sa vie en 78, lorsqu'elle avait squatté clandestinement la chambre 501 de l'hôtel abandonné qui se trouvait alors dans la gare d'Orsay, avant sa transformation en musée. Pendant plusieurs mois, elle a observé, collecté des objets, des documents, elle a créé une œuvre riche. mêlant photographie, écriture, ready-made et poésie, pour explorer la mémoire du lieu ainsi que ses propres débuts artistiques. Cette expo propose un dialogue émouvant entre l'ancien hôtel et le musée actuel, et fait ressortir la dimension fantomatique de ces lieux, ainsi que la mémoire collective et individuelle qu'ils portent. Et à l'occasion de cette expo en 2022, elle avait collaboré avec un archéologue, Jean-Paul Demoule. Et plutôt que de simplement analyser les objets trouvés par Sofical, il a imaginé ce que les archéologues pouvaient bien penser. de ses fourchettes et de ses serrures. Entre rigueur scientifique et clin d'œil drôle, il a offert une deuxième lecture pleine de surprises aux trouvailles de Sophie. En gros, il donne vie à un dialogue farfelu entre le passé et le futur, histoire de prouver que même les objets les plus banals ont leurs petits secrets. Une collaboration pleine de légèreté qui invite à regarder le monde avec des lunettes un peu décalées. Et on aime ça. Bref, une expo à part dans un musée prestigieux qui montre combien Sophie Cale tisse des liens entre histoire lieux, récits personnels et marquent profondément son parcours d'artiste. Vous l'aurez compris, mon petit coup de cœur pour cette Sophie qui transforme sa propre existence, ses amours, ses obsessions, ses absences en matière artistique. Son œuvre brouille les frontières entre autobiographie, fiction, créant une intimité universelle à laquelle chacun peut s'identifier. J'adore aussi la façon dont elle explore les émotions, la mémoire. Elle aborde avec délicatesse des thèmes profonds, comme la perte, le deuil, le regard, la mémoire. Ses installations invitent à réfléchir sur ce que signifie... aimer se souvenir et disparaître. Enfin, quelle réjouissance pour les yeux de voir s'allier texte et image. En combinant photographie, écriture, narration, elle construit un langage artistique profondément personnel et poétique, ce qui engage à la fois la raison et la sensibilité du spectateur. Bref, une belle bizarrerie qui méritait bien d'un épisode spécial. J'espère vous avoir donné de la joie, de l'enthousiasme, l'envie de créer des liens et de vous balader dans les musées. A bientôt mes petits curieux.

  • Speaker #4

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui,

  • Speaker #0

    si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !

Description

Cette semaine, je t’embarque dans l’univers fascinant de Sophie Calle, l’artiste française qui transforme sa vie en œuvre d’art et fait de chaque émotion un projet audacieux. Entre filatures, lettres d’amour et chambres d’hôtel, découvre une créatrice qui brouille les pistes entre vie privée et fiction.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Arty Time ta dose d'humour culturel je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants, de lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller. Et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas,

  • Speaker #1

    c'est gratuit.

  • Speaker #0

    Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute. Coucou mes petits curieux, bienvenue dans ce nouvel épisode. Cette semaine, j'avais envie de vous parler d'une artiste française qui est sur la scène artistique depuis la fin des années 70. Ça fait plusieurs mois que je vais vous en parler et en apprendre plus sur elle, et en faisant mes recherches, je me suis aperçue qu'elle fêtait ses 72 ans en ce bel automne 2025. Je me suis dit que c'était une raison suffisante pour la mettre en scène dans ce 52e épisode. Je suis toujours Célière Astoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Je suis surtout consultante en communication et ça m'arrive même de faire des podcasts pour des entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Sophie Kahl, donc, de mes recherches, j'y apprends que son papa, ancien directeur de l'Institut Curie, était également à 16h perdu, collectionneur à l'origine du Carré d'Art, le musée d'art contemporain de la ville de Nîmes. Elle était plutôt bien barrée dans la vie. Cette Sophie a chamboulé le monde de l'art contemporain avec sa manière bien à elle de raconter des histoires, de se mettre en scène et surtout de ne jamais faire comme les autres.

  • Speaker #2

    Ça, ça m'en rappelle une autre.

  • Speaker #0

    Elle naît à Paris en 1953 et sa vie va très vite ressembler à un roman d'espionnage urbain plutôt qu'à une balade tranquille dans les rues de la capitale. Fascinée par la vie des autres, elle commence très jeune à suivre, observer, détailler les anecdotes des passants comme un détective privé amateur. Elle s'inspire de sa vie pour créer et par chance, enfin une chance toute relative, elle se fait larguer vers ses 25 ans. Et elle décide de transformer cette rupture amoureuse en un projet artistique grandeur nature. Elle avait compris la notion de robustesse. Plutôt que de pleurer sur son canapé devant Bridget Jones avec un pot de glace Ben & Jerry's, ou toute autre référence moins anachronique, elle écrit des courriers à son ex, sans lui avouer, et les expose en public. Ça ressemble à une vague idée d'une coach Instagram de développement personnel qui aurait pu se lancer. En tout cas, elle expose ses émotions à visage découvert. Et ça fait tilt dans le milieu artistique. Amateurs de drama, de transparence, sortez vos mouchoirs. Autre piste artistique, Sophie s'amuse à suivre des inconnus dans la rue. Histoire de créer des récits, comme si elle était la James Bond version féminine de l'art conceptuel. Elle filme, elle photographie, elle écrit leurs déplacements, leurs gestes. On aurait pu la prendre pour une folle.

  • Speaker #3

    Mais non, les artistes ne sont jamais fous, ils créent.

  • Speaker #0

    Une sorte de Big Brother avant l'heure, à vocation artistique. A la fin des années 80, elle devient une des premières femmes artistes françaises à exposer à l'international. Son art décalé, mais lent. écriture, photos, performances, est perçue comme une bouffée d'air frais face aux gros lions de l'art de l'époque. Elle ouvre la voie pour plein d'autres artistes en cassant les codes, en triturant les clichés. Et Sophie Kael ne s'arrête pas là. Comme elle aime brouiller les pistes entre vie privée, vie publique, art et quotidien, ses œuvres sont autant des journaux intimes que des observations sociologiques. Un peu comme si Freud avait rencontré Instagram dans une expo. Elle joue avec nos nerfs, nos limites et surtout nos petits secrets honteux. En avant pour la visite guidée de quelques-unes de ses œuvres, un peu foutraques mais jamais ennuyeuses. Pour l'œuvre Les Dormeurs, en 1979, Sophie Kall a invité pendant une semaine une trentaine de personnes inconnues qu'elle avait rencontrées dans la rue à venir dormir chez elle, pour les photographier, noter leur comportement, leur confidence. Cette expérience intime et documentaire a ensuite été exposée sous forme de photos noir et blanc avec des textes dans plusieurs galeries et musées. Cette œuvre a notamment été montrée dans des expositions en France, mais aussi à l'échelle internationales. Et une version est aujourd'hui dans la collection du MoMA à New York. Deuxième œuvre, The Address Book. En 1983, Sophie trouve un carnet d'adresses par terre. Petit objet ne se vendant plus depuis dix bonnes années. Quand des passants ne se seraient même pas arrêtés pour le mettre à la poubelle, elle le ramasse. Elle l'écrit au contact et leur demande de lui parler du propriétaire de ce fameux carnet. Sophie, qu'elle avait pour objectif de dresser un portrait de cet homme inconnu, uniquement à travers des récits de ceux qui l'avaient côtoyé. Elle écrit « Je chercherai à découvrir » . qui il est sans jamais le rencontrer. Le résultat, c'est une mosaïque d'opinions fragmentées, des souvenirs, des anecdotes, des jugements, qui recomposent peu à peu l'image, cette image partielle et subjective de ce Pierre D. Ses entretiens ont même été publiés quotidiennement pendant près d'un mois dans le journal Libé à l'époque. Une chance qu'elle ne soit pas tombée sur le carnet d'adresse d'un braqueur de banque, genre Mérine, ils auraient été sympas ces témoignages. Une autre de ses œuvres, L'Hôtel. Au début des années 80, Sophie Kall obtient une place ... de femmes de chambre dans un hôtel à Venise. Alors je ne sais pas si elle en a profité pour faire des virées en gondole, mais pendant trois semaines, elle scrute les chambres laissées vides par les clients, observant leurs traces, comme une enquête à la fois intime et policière. Elle photographie les pièces, elle montre les lits défaits, les objets restés là, tandis qu'elle rédige des textes sous forme de rapports, d'investigations, mêlés à ses réflexions personnelles. Cette œuvre clairement interroge la frontière entre dévoilement et impossibilité de saisir l'essence intime d'une personne. A peu près dans les mêmes années, son œuvre Les Anges, à Los Angeles. Sophie Kael interroge les habitants sur la présence d'anges dans leur ville. Elle collecte des témoignages, réalise des portraits photographiques, en mêlant questionnements spirituels et dimensions très humaines, parfois teintées d'humour. Cette œuvre joue avec la croyance, l'irrationnel, et la façon dont l'art peut traduire une forme d'invisible dans le quotidien. Chaque témoignage, parfois surprenant ou décalé, enrichit un panorama émotif et poétique de cette métropole américaine. Et je ne pouvais pas vous laisser sans vous parler d'une de ces expositions en 2022 au musée d'Orsay intitulée « Les fantômes d'Orsay » . Cette expo revenait sur une période charnière de sa vie en 78, lorsqu'elle avait squatté clandestinement la chambre 501 de l'hôtel abandonné qui se trouvait alors dans la gare d'Orsay, avant sa transformation en musée. Pendant plusieurs mois, elle a observé, collecté des objets, des documents, elle a créé une œuvre riche. mêlant photographie, écriture, ready-made et poésie, pour explorer la mémoire du lieu ainsi que ses propres débuts artistiques. Cette expo propose un dialogue émouvant entre l'ancien hôtel et le musée actuel, et fait ressortir la dimension fantomatique de ces lieux, ainsi que la mémoire collective et individuelle qu'ils portent. Et à l'occasion de cette expo en 2022, elle avait collaboré avec un archéologue, Jean-Paul Demoule. Et plutôt que de simplement analyser les objets trouvés par Sofical, il a imaginé ce que les archéologues pouvaient bien penser. de ses fourchettes et de ses serrures. Entre rigueur scientifique et clin d'œil drôle, il a offert une deuxième lecture pleine de surprises aux trouvailles de Sophie. En gros, il donne vie à un dialogue farfelu entre le passé et le futur, histoire de prouver que même les objets les plus banals ont leurs petits secrets. Une collaboration pleine de légèreté qui invite à regarder le monde avec des lunettes un peu décalées. Et on aime ça. Bref, une expo à part dans un musée prestigieux qui montre combien Sophie Cale tisse des liens entre histoire lieux, récits personnels et marquent profondément son parcours d'artiste. Vous l'aurez compris, mon petit coup de cœur pour cette Sophie qui transforme sa propre existence, ses amours, ses obsessions, ses absences en matière artistique. Son œuvre brouille les frontières entre autobiographie, fiction, créant une intimité universelle à laquelle chacun peut s'identifier. J'adore aussi la façon dont elle explore les émotions, la mémoire. Elle aborde avec délicatesse des thèmes profonds, comme la perte, le deuil, le regard, la mémoire. Ses installations invitent à réfléchir sur ce que signifie... aimer se souvenir et disparaître. Enfin, quelle réjouissance pour les yeux de voir s'allier texte et image. En combinant photographie, écriture, narration, elle construit un langage artistique profondément personnel et poétique, ce qui engage à la fois la raison et la sensibilité du spectateur. Bref, une belle bizarrerie qui méritait bien d'un épisode spécial. J'espère vous avoir donné de la joie, de l'enthousiasme, l'envie de créer des liens et de vous balader dans les musées. A bientôt mes petits curieux.

  • Speaker #4

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui,

  • Speaker #0

    si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !

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Cette semaine, je t’embarque dans l’univers fascinant de Sophie Calle, l’artiste française qui transforme sa vie en œuvre d’art et fait de chaque émotion un projet audacieux. Entre filatures, lettres d’amour et chambres d’hôtel, découvre une créatrice qui brouille les pistes entre vie privée et fiction.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Arty Time ta dose d'humour culturel je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants, de lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller. Et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas,

  • Speaker #1

    c'est gratuit.

  • Speaker #0

    Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute. Coucou mes petits curieux, bienvenue dans ce nouvel épisode. Cette semaine, j'avais envie de vous parler d'une artiste française qui est sur la scène artistique depuis la fin des années 70. Ça fait plusieurs mois que je vais vous en parler et en apprendre plus sur elle, et en faisant mes recherches, je me suis aperçue qu'elle fêtait ses 72 ans en ce bel automne 2025. Je me suis dit que c'était une raison suffisante pour la mettre en scène dans ce 52e épisode. Je suis toujours Célière Astoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Je suis surtout consultante en communication et ça m'arrive même de faire des podcasts pour des entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Sophie Kahl, donc, de mes recherches, j'y apprends que son papa, ancien directeur de l'Institut Curie, était également à 16h perdu, collectionneur à l'origine du Carré d'Art, le musée d'art contemporain de la ville de Nîmes. Elle était plutôt bien barrée dans la vie. Cette Sophie a chamboulé le monde de l'art contemporain avec sa manière bien à elle de raconter des histoires, de se mettre en scène et surtout de ne jamais faire comme les autres.

  • Speaker #2

    Ça, ça m'en rappelle une autre.

  • Speaker #0

    Elle naît à Paris en 1953 et sa vie va très vite ressembler à un roman d'espionnage urbain plutôt qu'à une balade tranquille dans les rues de la capitale. Fascinée par la vie des autres, elle commence très jeune à suivre, observer, détailler les anecdotes des passants comme un détective privé amateur. Elle s'inspire de sa vie pour créer et par chance, enfin une chance toute relative, elle se fait larguer vers ses 25 ans. Et elle décide de transformer cette rupture amoureuse en un projet artistique grandeur nature. Elle avait compris la notion de robustesse. Plutôt que de pleurer sur son canapé devant Bridget Jones avec un pot de glace Ben & Jerry's, ou toute autre référence moins anachronique, elle écrit des courriers à son ex, sans lui avouer, et les expose en public. Ça ressemble à une vague idée d'une coach Instagram de développement personnel qui aurait pu se lancer. En tout cas, elle expose ses émotions à visage découvert. Et ça fait tilt dans le milieu artistique. Amateurs de drama, de transparence, sortez vos mouchoirs. Autre piste artistique, Sophie s'amuse à suivre des inconnus dans la rue. Histoire de créer des récits, comme si elle était la James Bond version féminine de l'art conceptuel. Elle filme, elle photographie, elle écrit leurs déplacements, leurs gestes. On aurait pu la prendre pour une folle.

  • Speaker #3

    Mais non, les artistes ne sont jamais fous, ils créent.

  • Speaker #0

    Une sorte de Big Brother avant l'heure, à vocation artistique. A la fin des années 80, elle devient une des premières femmes artistes françaises à exposer à l'international. Son art décalé, mais lent. écriture, photos, performances, est perçue comme une bouffée d'air frais face aux gros lions de l'art de l'époque. Elle ouvre la voie pour plein d'autres artistes en cassant les codes, en triturant les clichés. Et Sophie Kael ne s'arrête pas là. Comme elle aime brouiller les pistes entre vie privée, vie publique, art et quotidien, ses œuvres sont autant des journaux intimes que des observations sociologiques. Un peu comme si Freud avait rencontré Instagram dans une expo. Elle joue avec nos nerfs, nos limites et surtout nos petits secrets honteux. En avant pour la visite guidée de quelques-unes de ses œuvres, un peu foutraques mais jamais ennuyeuses. Pour l'œuvre Les Dormeurs, en 1979, Sophie Kall a invité pendant une semaine une trentaine de personnes inconnues qu'elle avait rencontrées dans la rue à venir dormir chez elle, pour les photographier, noter leur comportement, leur confidence. Cette expérience intime et documentaire a ensuite été exposée sous forme de photos noir et blanc avec des textes dans plusieurs galeries et musées. Cette œuvre a notamment été montrée dans des expositions en France, mais aussi à l'échelle internationales. Et une version est aujourd'hui dans la collection du MoMA à New York. Deuxième œuvre, The Address Book. En 1983, Sophie trouve un carnet d'adresses par terre. Petit objet ne se vendant plus depuis dix bonnes années. Quand des passants ne se seraient même pas arrêtés pour le mettre à la poubelle, elle le ramasse. Elle l'écrit au contact et leur demande de lui parler du propriétaire de ce fameux carnet. Sophie, qu'elle avait pour objectif de dresser un portrait de cet homme inconnu, uniquement à travers des récits de ceux qui l'avaient côtoyé. Elle écrit « Je chercherai à découvrir » . qui il est sans jamais le rencontrer. Le résultat, c'est une mosaïque d'opinions fragmentées, des souvenirs, des anecdotes, des jugements, qui recomposent peu à peu l'image, cette image partielle et subjective de ce Pierre D. Ses entretiens ont même été publiés quotidiennement pendant près d'un mois dans le journal Libé à l'époque. Une chance qu'elle ne soit pas tombée sur le carnet d'adresse d'un braqueur de banque, genre Mérine, ils auraient été sympas ces témoignages. Une autre de ses œuvres, L'Hôtel. Au début des années 80, Sophie Kall obtient une place ... de femmes de chambre dans un hôtel à Venise. Alors je ne sais pas si elle en a profité pour faire des virées en gondole, mais pendant trois semaines, elle scrute les chambres laissées vides par les clients, observant leurs traces, comme une enquête à la fois intime et policière. Elle photographie les pièces, elle montre les lits défaits, les objets restés là, tandis qu'elle rédige des textes sous forme de rapports, d'investigations, mêlés à ses réflexions personnelles. Cette œuvre clairement interroge la frontière entre dévoilement et impossibilité de saisir l'essence intime d'une personne. A peu près dans les mêmes années, son œuvre Les Anges, à Los Angeles. Sophie Kael interroge les habitants sur la présence d'anges dans leur ville. Elle collecte des témoignages, réalise des portraits photographiques, en mêlant questionnements spirituels et dimensions très humaines, parfois teintées d'humour. Cette œuvre joue avec la croyance, l'irrationnel, et la façon dont l'art peut traduire une forme d'invisible dans le quotidien. Chaque témoignage, parfois surprenant ou décalé, enrichit un panorama émotif et poétique de cette métropole américaine. Et je ne pouvais pas vous laisser sans vous parler d'une de ces expositions en 2022 au musée d'Orsay intitulée « Les fantômes d'Orsay » . Cette expo revenait sur une période charnière de sa vie en 78, lorsqu'elle avait squatté clandestinement la chambre 501 de l'hôtel abandonné qui se trouvait alors dans la gare d'Orsay, avant sa transformation en musée. Pendant plusieurs mois, elle a observé, collecté des objets, des documents, elle a créé une œuvre riche. mêlant photographie, écriture, ready-made et poésie, pour explorer la mémoire du lieu ainsi que ses propres débuts artistiques. Cette expo propose un dialogue émouvant entre l'ancien hôtel et le musée actuel, et fait ressortir la dimension fantomatique de ces lieux, ainsi que la mémoire collective et individuelle qu'ils portent. Et à l'occasion de cette expo en 2022, elle avait collaboré avec un archéologue, Jean-Paul Demoule. Et plutôt que de simplement analyser les objets trouvés par Sofical, il a imaginé ce que les archéologues pouvaient bien penser. de ses fourchettes et de ses serrures. Entre rigueur scientifique et clin d'œil drôle, il a offert une deuxième lecture pleine de surprises aux trouvailles de Sophie. En gros, il donne vie à un dialogue farfelu entre le passé et le futur, histoire de prouver que même les objets les plus banals ont leurs petits secrets. Une collaboration pleine de légèreté qui invite à regarder le monde avec des lunettes un peu décalées. Et on aime ça. Bref, une expo à part dans un musée prestigieux qui montre combien Sophie Cale tisse des liens entre histoire lieux, récits personnels et marquent profondément son parcours d'artiste. Vous l'aurez compris, mon petit coup de cœur pour cette Sophie qui transforme sa propre existence, ses amours, ses obsessions, ses absences en matière artistique. Son œuvre brouille les frontières entre autobiographie, fiction, créant une intimité universelle à laquelle chacun peut s'identifier. J'adore aussi la façon dont elle explore les émotions, la mémoire. Elle aborde avec délicatesse des thèmes profonds, comme la perte, le deuil, le regard, la mémoire. Ses installations invitent à réfléchir sur ce que signifie... aimer se souvenir et disparaître. Enfin, quelle réjouissance pour les yeux de voir s'allier texte et image. En combinant photographie, écriture, narration, elle construit un langage artistique profondément personnel et poétique, ce qui engage à la fois la raison et la sensibilité du spectateur. Bref, une belle bizarrerie qui méritait bien d'un épisode spécial. J'espère vous avoir donné de la joie, de l'enthousiasme, l'envie de créer des liens et de vous balader dans les musées. A bientôt mes petits curieux.

  • Speaker #4

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui,

  • Speaker #0

    si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !

Description

Cette semaine, je t’embarque dans l’univers fascinant de Sophie Calle, l’artiste française qui transforme sa vie en œuvre d’art et fait de chaque émotion un projet audacieux. Entre filatures, lettres d’amour et chambres d’hôtel, découvre une créatrice qui brouille les pistes entre vie privée et fiction.


Bonne écoute mes petits curieux !


💥Arty time : podcast qui parle d’art, d’artistes, d’humour, d’humoristes, de musées, de tableaux, d’oeuvres, Paris et ailleurs.


✨ Je visite les musées et j'en fais des résumés humoristiques

✨ Chaque mois, "Arty Time Avec" ... j'interviewe un.e comédien.ne qui me parle de son crush artistique.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur Arty Time ta dose d'humour culturel je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants, de lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller. Et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas,

  • Speaker #1

    c'est gratuit.

  • Speaker #0

    Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute. Coucou mes petits curieux, bienvenue dans ce nouvel épisode. Cette semaine, j'avais envie de vous parler d'une artiste française qui est sur la scène artistique depuis la fin des années 70. Ça fait plusieurs mois que je vais vous en parler et en apprendre plus sur elle, et en faisant mes recherches, je me suis aperçue qu'elle fêtait ses 72 ans en ce bel automne 2025. Je me suis dit que c'était une raison suffisante pour la mettre en scène dans ce 52e épisode. Je suis toujours Célière Astoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Je suis surtout consultante en communication et ça m'arrive même de faire des podcasts pour des entreprises, mais on n'est pas là pour parler de ça. Sophie Kahl, donc, de mes recherches, j'y apprends que son papa, ancien directeur de l'Institut Curie, était également à 16h perdu, collectionneur à l'origine du Carré d'Art, le musée d'art contemporain de la ville de Nîmes. Elle était plutôt bien barrée dans la vie. Cette Sophie a chamboulé le monde de l'art contemporain avec sa manière bien à elle de raconter des histoires, de se mettre en scène et surtout de ne jamais faire comme les autres.

  • Speaker #2

    Ça, ça m'en rappelle une autre.

  • Speaker #0

    Elle naît à Paris en 1953 et sa vie va très vite ressembler à un roman d'espionnage urbain plutôt qu'à une balade tranquille dans les rues de la capitale. Fascinée par la vie des autres, elle commence très jeune à suivre, observer, détailler les anecdotes des passants comme un détective privé amateur. Elle s'inspire de sa vie pour créer et par chance, enfin une chance toute relative, elle se fait larguer vers ses 25 ans. Et elle décide de transformer cette rupture amoureuse en un projet artistique grandeur nature. Elle avait compris la notion de robustesse. Plutôt que de pleurer sur son canapé devant Bridget Jones avec un pot de glace Ben & Jerry's, ou toute autre référence moins anachronique, elle écrit des courriers à son ex, sans lui avouer, et les expose en public. Ça ressemble à une vague idée d'une coach Instagram de développement personnel qui aurait pu se lancer. En tout cas, elle expose ses émotions à visage découvert. Et ça fait tilt dans le milieu artistique. Amateurs de drama, de transparence, sortez vos mouchoirs. Autre piste artistique, Sophie s'amuse à suivre des inconnus dans la rue. Histoire de créer des récits, comme si elle était la James Bond version féminine de l'art conceptuel. Elle filme, elle photographie, elle écrit leurs déplacements, leurs gestes. On aurait pu la prendre pour une folle.

  • Speaker #3

    Mais non, les artistes ne sont jamais fous, ils créent.

  • Speaker #0

    Une sorte de Big Brother avant l'heure, à vocation artistique. A la fin des années 80, elle devient une des premières femmes artistes françaises à exposer à l'international. Son art décalé, mais lent. écriture, photos, performances, est perçue comme une bouffée d'air frais face aux gros lions de l'art de l'époque. Elle ouvre la voie pour plein d'autres artistes en cassant les codes, en triturant les clichés. Et Sophie Kael ne s'arrête pas là. Comme elle aime brouiller les pistes entre vie privée, vie publique, art et quotidien, ses œuvres sont autant des journaux intimes que des observations sociologiques. Un peu comme si Freud avait rencontré Instagram dans une expo. Elle joue avec nos nerfs, nos limites et surtout nos petits secrets honteux. En avant pour la visite guidée de quelques-unes de ses œuvres, un peu foutraques mais jamais ennuyeuses. Pour l'œuvre Les Dormeurs, en 1979, Sophie Kall a invité pendant une semaine une trentaine de personnes inconnues qu'elle avait rencontrées dans la rue à venir dormir chez elle, pour les photographier, noter leur comportement, leur confidence. Cette expérience intime et documentaire a ensuite été exposée sous forme de photos noir et blanc avec des textes dans plusieurs galeries et musées. Cette œuvre a notamment été montrée dans des expositions en France, mais aussi à l'échelle internationales. Et une version est aujourd'hui dans la collection du MoMA à New York. Deuxième œuvre, The Address Book. En 1983, Sophie trouve un carnet d'adresses par terre. Petit objet ne se vendant plus depuis dix bonnes années. Quand des passants ne se seraient même pas arrêtés pour le mettre à la poubelle, elle le ramasse. Elle l'écrit au contact et leur demande de lui parler du propriétaire de ce fameux carnet. Sophie, qu'elle avait pour objectif de dresser un portrait de cet homme inconnu, uniquement à travers des récits de ceux qui l'avaient côtoyé. Elle écrit « Je chercherai à découvrir » . qui il est sans jamais le rencontrer. Le résultat, c'est une mosaïque d'opinions fragmentées, des souvenirs, des anecdotes, des jugements, qui recomposent peu à peu l'image, cette image partielle et subjective de ce Pierre D. Ses entretiens ont même été publiés quotidiennement pendant près d'un mois dans le journal Libé à l'époque. Une chance qu'elle ne soit pas tombée sur le carnet d'adresse d'un braqueur de banque, genre Mérine, ils auraient été sympas ces témoignages. Une autre de ses œuvres, L'Hôtel. Au début des années 80, Sophie Kall obtient une place ... de femmes de chambre dans un hôtel à Venise. Alors je ne sais pas si elle en a profité pour faire des virées en gondole, mais pendant trois semaines, elle scrute les chambres laissées vides par les clients, observant leurs traces, comme une enquête à la fois intime et policière. Elle photographie les pièces, elle montre les lits défaits, les objets restés là, tandis qu'elle rédige des textes sous forme de rapports, d'investigations, mêlés à ses réflexions personnelles. Cette œuvre clairement interroge la frontière entre dévoilement et impossibilité de saisir l'essence intime d'une personne. A peu près dans les mêmes années, son œuvre Les Anges, à Los Angeles. Sophie Kael interroge les habitants sur la présence d'anges dans leur ville. Elle collecte des témoignages, réalise des portraits photographiques, en mêlant questionnements spirituels et dimensions très humaines, parfois teintées d'humour. Cette œuvre joue avec la croyance, l'irrationnel, et la façon dont l'art peut traduire une forme d'invisible dans le quotidien. Chaque témoignage, parfois surprenant ou décalé, enrichit un panorama émotif et poétique de cette métropole américaine. Et je ne pouvais pas vous laisser sans vous parler d'une de ces expositions en 2022 au musée d'Orsay intitulée « Les fantômes d'Orsay » . Cette expo revenait sur une période charnière de sa vie en 78, lorsqu'elle avait squatté clandestinement la chambre 501 de l'hôtel abandonné qui se trouvait alors dans la gare d'Orsay, avant sa transformation en musée. Pendant plusieurs mois, elle a observé, collecté des objets, des documents, elle a créé une œuvre riche. mêlant photographie, écriture, ready-made et poésie, pour explorer la mémoire du lieu ainsi que ses propres débuts artistiques. Cette expo propose un dialogue émouvant entre l'ancien hôtel et le musée actuel, et fait ressortir la dimension fantomatique de ces lieux, ainsi que la mémoire collective et individuelle qu'ils portent. Et à l'occasion de cette expo en 2022, elle avait collaboré avec un archéologue, Jean-Paul Demoule. Et plutôt que de simplement analyser les objets trouvés par Sofical, il a imaginé ce que les archéologues pouvaient bien penser. de ses fourchettes et de ses serrures. Entre rigueur scientifique et clin d'œil drôle, il a offert une deuxième lecture pleine de surprises aux trouvailles de Sophie. En gros, il donne vie à un dialogue farfelu entre le passé et le futur, histoire de prouver que même les objets les plus banals ont leurs petits secrets. Une collaboration pleine de légèreté qui invite à regarder le monde avec des lunettes un peu décalées. Et on aime ça. Bref, une expo à part dans un musée prestigieux qui montre combien Sophie Cale tisse des liens entre histoire lieux, récits personnels et marquent profondément son parcours d'artiste. Vous l'aurez compris, mon petit coup de cœur pour cette Sophie qui transforme sa propre existence, ses amours, ses obsessions, ses absences en matière artistique. Son œuvre brouille les frontières entre autobiographie, fiction, créant une intimité universelle à laquelle chacun peut s'identifier. J'adore aussi la façon dont elle explore les émotions, la mémoire. Elle aborde avec délicatesse des thèmes profonds, comme la perte, le deuil, le regard, la mémoire. Ses installations invitent à réfléchir sur ce que signifie... aimer se souvenir et disparaître. Enfin, quelle réjouissance pour les yeux de voir s'allier texte et image. En combinant photographie, écriture, narration, elle construit un langage artistique profondément personnel et poétique, ce qui engage à la fois la raison et la sensibilité du spectateur. Bref, une belle bizarrerie qui méritait bien d'un épisode spécial. J'espère vous avoir donné de la joie, de l'enthousiasme, l'envie de créer des liens et de vous balader dans les musées. A bientôt mes petits curieux.

  • Speaker #4

    Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui,

  • Speaker #0

    si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !

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