Speaker #1Musique Bienvenue sur ArtiTime, ta dose d'humour culturel Je te parle d'artistes morts ou vivants ou morts vivants De lieux culturels à absolument visiter et les autres à absolument Musique Absolument éviter. Je te fais des résumés, des expositions, si t'as la flemme d'y aller, et que tu veux briller à la machine à café ou le dimanche midi chez ta belle-mère. Ne me remercie pas, c'est gratuit. Enfin, tu peux quand même lâcher un petit commentaire, ça serait sympa. Allez, bonne écoute ! Coucou mes petits curieux et bienvenue dans ce nouvel épisode. Mon lieu culturel hebdomadaire en ce mois... gelée du mois de novembre 2025, la fondation Carci en l'occurrence. Bah oui parce que certains font du paddle chaque jeudi ou participent à des cours de macramé. Bah moi chaque semaine je visite des musées et je vous en fais même des résumés. Et ce depuis 2022. Je suis toujours Célia Rastoin, l'heureuse propriétaire de ce podcast. Le reste du temps je suis consultante en communication et ça m'arrive même de faire des podcasts pour des entreprises. Mais on n'est pas là pour parler de ça. Bienvenue dans ce 53e épisode. J'ai visité pour vous la Fondation Cartier pour l'art contemporain, un espace qui vient tout juste de poser ses valises au cœur de Paris. Là où les pierres parlent, où les façades haussmaniennes se la jouent classique mais en secret, cache un joyau architectural flambant neuf. Signé par le grand manitou du design urbain, Jean Nouvet. Oui, le mec qui a déjà transformé la ville lumière à plusieurs reprises. Le funobule des architectes. Je vous kidnappe le temps de l'épisode et vous emmène aux deux places du... Palais-Royal. Face au Louvre et pas loin de la comédie française. Au milieu des grues qui servent à voler des bijoux, des arcades historiques et du bruit des passants, un peu pressé. Mais surtout le petit clapotis des vélos car pour notre plus grand kiff, les vélos sont devenus les rois de la rue de Rivoli. Merci Ad. Bon, sauf qu'ici on n'est pas dans un simple musée mais dans un manifeste architectural. Ce bâtiment haussmanien construit en 1855 a vécu plusieurs vies. D'abord un grand hôtel, le Grand Hôtel du Louvre. pour accueillir les touristes venus admirer Napoléon III et ses illuminations au gaz. Puis transformé en grand magasin du Louvre, symbole de shopping bourgeois d'antan, avec ses ascenseurs et même un petit tramway. Et puis dans les années 70, les antiquaires ont pris possession des lieux avant que la fondation quartier ne décide, avec un peu de culot, et beaucoup de génie et surtout beaucoup d'argent, de s'y installer et de tout chambouler. Genre nouvelle, ce trublion génial. né en 1945, diplômé des Beaux-Arts de Paris, a une idée en tête. Faire de ce lieu un espace modulable, vivant où les cloisons peuvent disparaître et les volumes changer de taille à volonté, comme un caméléon architectural. Et donc ces cinq plateformes en acier recyclé, qui peuvent bouger sur onze hauteurs différentes. C'est un peu comme si on avait un ascenseur sorti d'une usine spatiale, capable de soulever 250 tonnes en faisant un pas de danse endiablé dans ce bâtiment historique. Ces plateformes permettent d'adapter la lumière, la perspective, le volume, bref, d'inventer à chaque expo un lieu unique. Et parce qu'il n'est pas du genre à oublier le passé, il a sublimé les façades historiques, gardé les arcades dessinées sous Napoléon Ier, tout en installant de gigantesques baies vitrées qui permettent de voir à travers le bâtiment, d'un côté à l'autre. Comme si vous étiez dans un aquarium géant, mais avec des œuvres d'art au lieu de poissons. Au rez-de-chaussée, on se sent presque comme dehors. Mais en même temps, pas vraiment. Le mur entre dehors et dedans s'efface et donne un sentiment de liberté, de douce folie, comme si Paris elle-même vous tendait les bras. Le projet, lancé en 2013, fut un vrai casse-tête pour les ingénieurs. Car faire bouger les plateformes énormes dans un bâtiment ancien, c'est un peu comme essayer de faire danser un hippopotame en tutu. Impressionnant, mais il faut que ça tienne. Cette ouverture à la lumière est renforcée par trois grandes verrières en haut. équipés de volets qui permettent de tamiser la luminosité, voire même plonger l'espace dans le noir complet, idéal pour des projections ou des spectacles. Et la nature n'est jamais loin, avec des arbres suspendus sous ses verrières. La Fondation Cartier n'est pas qu'un écrin, c'est une machine à idées. Depuis 1984, sous l'impulsion de son fondateur, Alain-Dominique Perrin, elle casse les codes en accueillant des artistes venus des quatre coins du globe, dans des disciplines aussi variées que la sculpture, la photographie, la performance, la science, la musique. Les œuvres dialoguent avec l'espace de façon inédite. D'ailleurs, il y a eu plusieurs incarnations du lieu à Jouy-en-Josas d'abord, et puis dans le fameux bâtiment vert et d'acier Boulevard Raspail, déjà conçu par Jean Nouvel en 1994. Et voilà, maintenant la nouvelle Fondation Cartier, qui déploie 6 500 m² d'exposition, 5 fois la surface précédente. Penchons-nous maintenant sur l'exposition inaugurale, nommée Exposition Générale, qui balaie 4 décennies de création avec une délicieuse sélection de pièces iconiques. Si vous vous êtes déjà rendu à la précédente fondation, ça devrait vous rappeler des souvenirs. On démarre avec Luis Zerbini, ce magicien brésilien qui fait vibrer la nature sur des toiles éclatantes et colorées. Sa pièce maîtresse, Natureza Expiratual de Realidade.
Speaker #1Effectivement. Une installation faite de feuillages, de plumes, de formes naturelles qui explosent dans l'espace comme une samba virtuelle. Une explosion qui parle aussi de spiritualité et de lien entre l'homme et la terre. Un peu comme si la forêt amazonienne avait décidé de débarquer en plein Paris avec son lot de couleurs, de mystères et d'énergie. Et les éléments naturels qui se trouvent dans la pièce... ne seront pas remplacées. C'est donc une oeuvre qui va évoluer au fil des mois. En face, impossible de manquer Ron Mueck, ce sculpteur australien de génie qui joue avec les échelles comme personne. Des sculptures hyper réalistes, gigantesques ou minuscules, captent l'âme humaine dans les détails hallucinants. La peau, les pores, les veines, les rides, c'est la version musée Grévin mais en beaucoup moins plouc. Un hyper réalisme qui file la chair de poule. J'ai aussi rapidement envie de vous parler d'une autre oeuvre très utopique. que j'ai pris plaisir à revoir. Celle de Boyce Izek Kinjelek, désolé pour la prononciation, ce sculpteur congolais qui imagine des architectures fantasmagoriques pour Kinshasa. Les maquettes que vous pouvez voir sont colorées, folles et représentent des villes idéales. Un mélange d'électro, pop, d'urbanisme, de science-fiction. Ces créations mélangent humour, critique sociale et espoir. Comme si on avait soudain la capacité d'embellir et de réinventer nos villes, même les plus improbables. C'est drôlement inspirant et ça fait du bien. J'ai aussi adoré revoir la vidéo de Raymond Depardon, qui invite à plonger dans la relation intime entre les hommes et leur territoire. Il s'est rendu au Brésil à la rencontre des chamanes. Son regard d'ethnographe capture la nature, les langues, les histoires, les peuples à travers le temps avec une douceur infinie. C'est un souffle contemplatif qui donne envie de ralentir, de sentir la Pachamama sous nos pieds. Et comment ne pas évoquer Agnès Varda et son œuvre touchante, Nini sur son arbre. Cette installation est un hymne à l'amour. porté à son chat. Une preuve artistique liant nature et humanité. Il s'agit d'une sculpture d'un arbre où se trouve perché, non pas un corbeau, mais sa chatte. Agnès Varda a utilisé une souche d'arbre offerte par l'ONF. Cet épicéa, renversé par le vent, provenant d'une forêt domaniale du Nord. Cet arbre lui rappelait l'arbre de la cour de sa maison dans le XIVe, sur laquelle sa chatte Nini aimait grimper. Si vous aimez la douceur poétique d'Agnès Varda, je vous invite à écouter mon épisode avec la comédienne et actrice Bayareas. Bref, la Fondation Cartier version 2025, c'est un écrin spectaculaire, une prouesse technique, un cocon pour les esprits libres, un espace à géométrie variable, où l'art contemporain vient s'épanouir, s'agrandir, respirer, vibrer. Un endroit qui donne envie de pousser les porcs, regarder, toucher du regard et surtout, ressentir. Et ça, ça fait du bien. A très vite mes petits curieux, et d'ici là, faites de belles expos. Ça t'a plu ? Laisse-moi un gentil commentaire, ça aidera mes amis les algorithmes à propulser ce podcast. Et parle-en autour de toi, à la machine à café, dans le métro... Bah tiens oui, si là t'es dans le métro, en ce moment, parle-en à ton voisin. Tu peux aussi lui parler de la page Instagram d'Arty Time. Merci, allez, bisous bisous !